« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Above the best, improve yourself. Your spirit never dies.
Je m'inquiétais pour eux tous. Atlas avait pris possession d'eux et à en juger par la larme de sang qui avait coulé de mon oeil, j'avais également été choisie, même si je n'en avais aucun souvenir. Une force bienfaitrice m'environnait de toutes parts, presque caressante. Apaisante. Je la reconnus sans peine. Hypérion prenait soin de moi à distance.
Tandis que tous commençaient à s'activer sur les pirogues, je restai immobile, les yeux perdus dans le vague. D'extérieur, on aurait pu penser que j'étais dans un état catatonique, mais intérieurement, mon esprit était en ébullition. Hypérion me protégeait, et je supposais qu'il en était de même pour les autres, sans qu'ils le remarquent. Par conséquent, pourquoi n'intervenait-il pas ? Qu'attendait-il ? Je me concentrai donc pour entrer en contact télépathique avec lui.
Monsieur Hypérion... Je sais que vous pouvez m'entendre. Qu'attendez-vous pour nous venir en aide ?
Aucune réponse. En revanche, je sentis un souffle d'air chaud effleurer mon épaule malgré la tempête, comme la caresse d'une main. Surprise, j'eus un mouvement de recul qui ne servit pas à grand-chose, avant de tourner la tête. Mais il n'y avait rien.
Vous ne pouvez pas parler ? Non, c'est impossible ! Si vous pouvez nous protéger à distance, vous pouvez forcément me parler ! A quel jeu jouez-vous ? Ils vont mourir si vous ne faites rien ! Ils sont mortels, bon sang !
Intérieurement, je criais presque mon désespoir et ma rage. Je posai un regard brouillé de larmes sur Jules, Tara et Robyn. Je refusais qu'ils meurent. Je me sentais outragée de ne rien pouvoir faire.
Restez muet si cela vous amuse, mais rendez-moi la téléportation, songeai-je brusquement. Ainsi, je pourrais les mettre à l'abri. J'accepte de revenir seule sur les pirogues ensuite.
Toujours aucune réponse. Cependant, l'oneroi apparut sur les reliefs du tonneau le plus proche. Le petit bonhomme claqua des doigts et disparut dans un tourbillon, avant de réapparaître et de secouer la tête, puis de hausser les épaules d'un air désolé. Hypérion me faisait-il comprendre par ce biais qu'il n'était pas en cause concernant la téléportation ?
Aucune importance. Venez, je vous en prie. On a besoin de vous.
L'oneroi me fixa quelques instants, immobile, avant de disparaître définitivement. Indécise, je continuai de réfléchir à la façon de nous en sortir. J'entendis Jules proposer de dégager le mât brisé afin de tenter une nouvelle manoeuvre. Son sens pragmatique refusait de s'avouer vaincu. J'admirais son aplomb. J'ouvris la bouche pour demander comment il souhaitait que je l'aide mais à cet instant, je disparus.
Je clignai des yeux, happée par le froid et l'obscurité. Mes yeux mirent quelques secondes à s'accoutumer à la pénombre. Je me tenais au milieu d'une gigantesque caverne. Les hauteurs s'élevaient jusqu'à une bonne dizaine de mètres et peut-être plus loin encore, car l'obscurité était presque complète. L'air était glacé, l'atmosphère lugubre.
La mâchoire contractée, je restai en communion avec l'aura d'Hypérion, cet halo toujours empreint de sérénité. Cela me rassurait, bien que je la perçoive un peu moins fort qu'auparavant.
Avait-il réussi à me téléporter, tout compte fait ? Je n'étais pas certaine que cela vienne de lui. Qui plus est, j'aurais préféré qu'il éloigne mes amis plutôt que moi. Etaient-ils toujours perdus en mer ?
Une source de lumière au loin fit vaciller toutes mes inquiétudes. S'agissait-il d'un feu ? J'hésitai quelques instants avant de partir à sa rencontre. De toutes façons, il était inutile de rester sur place. A mesure que je m'en approchai, je discernai une silhouette. Grande, élancée, farouche. Je m'appliquai à demeurer silencieuse comme une ombre. Tous les muscles de mon corps se tendirent au cas où il s'agirait d'un ennemi, jusqu'à ce que je perçoive l'aura d'une âme amie.
"Athéna ?"
La déesse se retourna pour me regarder avec curiosité. Il semblait que nous ayons eu la même idée : nous approcher de la source de lumière, en espérant ne pas se brûler les ailes comme les papillons sur la flamme.
"Il t'a fait venir toi aussi alors..."
"Tu parles d'Hypérion ? Je ne suis pas sûre qu'il y soit pour quelque chose... Il m'a fait comprendre qu'il ne pouvait pas nous téléporter. A moins qu'il se moque de nous, mais j'en doute."
Après tout, je n'en savais rien, mais j'estimais qu'il n'était pas assez vil pour se moquer ainsi de nous. J'espérais qu'il soit différent des autres titans.
Athéna secoua la tête.
"Je ne crois pas que ce soit Hypérion... C'est Atlas. Il m'a dit son nom. Nous avions raison Ellie, c'est bien le Titan Atlas cette montagne de lave..."
Je restai pensive quelques instants, méditant sur ses paroles. Pour quelle raison Atlas nous aurait-il emmenées ici ? Quel était cet endroit ?
"Le mieux que nous ayons à faire pour démêler cette histoire, c'est... d'aller vers la lumière." dis-je en désignant la source de clarté au loin.
Nous poursuivîmes notre chemin quelques minutes encore avant de pénétrer dans une vaste pièce éclairée par des torches accrochées aux parois. La plafond était également très haut, égal aux proportions de la salle. Au fond, une porte colossale en bois. En m'approchant à pas de velours, je remarquai qu'elle semblait bouger par moments. Le bois se craquelait par endroits, menaçant de céder. Qu'y avait-il de l'autre côté ?
Plus je m'avançais vers cette dernière, plus je sentais la force d'Hypérion s'amoindrir, tout en demeurant la même. C'était extrêmement curieux. Comme si le titan luttait pour maintenir la protection autour de moi.
"Toi aussi tu sens l'aura d'Hypérion lutter pour nous protéger ?" demandai-je à la déesse à voix basse.
Elle me parut un peu méfiante.
"Je ne sens rien de la part d'Hypérion." déclara-t-elle. "À dire vrai, je ne sens plus rien de lui depuis que je suis arrivée dans la grotte..."
Elle fronça les sourcils tandis que je restai sceptique. Pourquoi le titan n'aurait-il protégé que moi ? Ce n'était pas logique.
Subitement, je m'aperçus qu'un courant d'air allait et venait dans la pièce. Depuis le début, je n'y avais pas prêté attention. Mais cela me parut comme une évidence, tout à coup : il s'agissait d'une respiration !
Je me tournai prudemment vers l'intérieur de la pièce. Dans une vaste alcôve lugubre, je détaillai les reliefs d'un géant assis sur un trône. Il semblait ne faire qu'un avec ce dernier, tant il était vieux. Une épaisse couche de poussière le recouvrait. Il portait un pagne. Les cicatrices serpentaient sur tout son corps, tels des crevasses desséchées. Il était impossible de discerner son visage en raison des cheveux et de la barbe broussailleuse qui le recouvrait. Dormait-il ? Nous fixait-il ? Je n'en avais aucune idée.
"Atlas." murmurai-je en reculant d'un pas vers Athéna.
Mon réflexe fut de regarder l'ouverture par laquelle nous étions entrées. Avec effroi, je vis qu'elle était en train de se refermer.
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crackle bones
Diane Moon
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Je restais légèrement surprise devant le spectacle qui s’offrait à nous. J’avais quitté Neil à moitié abrutie par la douleur, et je la retrouvais quasiment en pleine forme, un bout de son haut en guise de bandage et des fruits sur sa planche. C’était à ne rien y comprendre. Sans parler du fait, que je venais justement de dire à mon frère qu’elle était blessé et qu’elle n’allait pas bien. Il ne s’était pas écoulé autant de temps, entre le fait que je décide d’aller le chercher et le fait que l’on revienne vers elle et pourtant, elle était tranquillement assise les jambes croisées sur sa planche en train de grignoter du raisin :
"Venez ! C'est par ici ! Y'a du raisin !" dit-elle en faisant de grands signes de mains
- Quand je l'ai quitté je t'assure qu'elle n'était pas du tout au mieux de sa forme dis-je à mon frère en me tournant vers lui
Je n’avais pas envie qu’il pense que j’avais dramatisé la situation. Je voulais bien admettre que j’avais tendance à m’inquiéter pour tout et pour rien mais tout de même. J’avais bel et bien retiré un bout de bois de l’épaule de ma nièce. Et ce genre de choses faisait rarement du bien. Du moins, l’on était rarement en pleine forme juste après ce genre d’opération :
- Ça a l'air d'aller. Je te préfère comme ça que tout à l'heure, je commençais à vraiment m'inquiéter. Qu'est qu'il s'est passé ?
"Y'a un petit bonhomme qui a jugé utile de m'apporter à manger." Répondit-elle
Et comme pour confirmer la véracité de ses dires. Neil, fit un signe de tête en direction de sa planche, sur laquelle effectivement, un bonhomme nous faisait coucou de la main. Sans doute était-ce celui dont m’avait parlé Athéna avant que nous n’embarquions sur la pirogue et que nous, nous retrouvions confrontés à une espèce de géant fait de lave en fusion particulièrement agressif. Le souvenir des roches en feu était encore très frais dans ma mémoire. Nous l’avions échappée belle. Je restais néanmoins toujours méfiante. Rien n’indiquait que le géant n’allait pas soudainement se remettre à nous bombarder d’une minute à l’autre. De toute façon, le petit bonhomme nous désigna le raisin avant que Neil ne nous le passe. Bon eh bien puisque tout le monde insistait. On allait en prendre de ce fichu raisin :
- Une idée de où sont les autres ?
C’est vrai. Nous, nous étions retrouvés à trois sans aucune information sur ce qui était resté au reste du groupe. Et maintenant que nous semblions avoir un semblant de répit face au géant, je commençais à me faire du souci pour eux :
" J'en ai aucune idée. Pas ici en tout cas. "
Oui, ça je m’en étais bien doutée, merci Sherlock Holmes. Comme ce n’était pas le bon moment pour faire du sarcasme, je laissais Neil regarder autour de nous, pour vérifier que nous étions bien les trois seules imbéciles perdu à proximité.
"Et le géant derrière s'est calmé. C'est plutôt bon signe, non ? "
Je jetais un regard méfiant dans la direction du dit géant. Je l’avais remarqué depuis un moment, qu’il semblait fixer l’eau de manière totalement stoïque. Néanmoins, cela ne m’empêchait pas une fois de plus, de rester méfiante. Je préférais attendre de voir s’il continuait ainsi, et si nous avions vraiment du répit, ou bien s’il allait subitement recommencer à s’énerver sans que nous ne sachions pourquoi.
- Cela je l'ignore. Dans le doute, je préfère rester sur mes gardes répondis-je
Prudence est mère de sûreté après tout. Et comme j’étais la plus adulte de notre trio, je préférais écouter mon instinct qui me dictait justement, de ne pas m’endormir sur mes lauriers
"Vous savez, je pense que si il n'est pas venu, ou si il n'est pas là avec nous, c'est parce qu'il n'a surement pas le choix."
Je jetais un regard curieux à Neil. Quand avions nous changé de sujet pour parler d’Hypérion ? Parce que je me doutais bien qu’il s’agissait de lui dont elle parlait. De plus, je ne pouvais ni réfuter, ni affirmer ses dires. Je ne connaissais pas vraiment le titan. J’ignorais la raison de ce voyage, j’ignorais pourquoi il avait subitement décidé de refaire une apparition dans nos vies après des siècles de silence. Bref, je n’avais pas beaucoup d’élément de réponses en ma possession. Pour autant, j’avais depuis longtemps choisis d’arrêter la course aux informations. Je prenais les choses comme elles venaient et faisait en sorte de m’adapter. Après tout, c’était ce que j’avais toujours su faire le mieux. Cela venait sans doute du fait que j’étais la déesse de la chasse. Hors quand l’on chasse, il fallait constamment s’adapter à ce qui nous entourait. Sans quoi, nous rentrions bredouille.
"Il n'en donne peut-être pas toujours l'impression, mais il n'abandonne jamais personne."
Elle prit un grain de raisin, tandis-que je la regardais calmement faire, attendant qu’elle finisse son discours. Je n’allais pas m’énerver, ni quoi que ce soit d’autres. Je pouvais comprendre qu’elle plaide la cause du titan. Après tout, ces deux-là avaient eu l’air de bien se connaitre. Je l’avais remarqué dès l’instant où il était apparu dans la salle du trône sur Olympe. Elle finit par prendre à nouveau un grain de raisin et regarder ses blessures sans doute pour nous faire comprendre qu’il était là quand nous avions besoin de lui :
- Je ne peux pas dire que j'ai une confiance aveugle en tes propos. Néanmoins, comme tu es apparemment celle qui le connait le mieux on va dire que je suis moins méfiante qu'à l'accoutumé
Il n’était après tout pour moi, qu’un inconnu. Un fantôme du passé tout au plus. Mais je ne pouvais pas dire qu’il était un proche. Il avait connu une petite fille, mais aujourd’hui j’étais une adulte. Une adulte qui comme le reste des siens, avait traversé nombre d’épreuves, et qui avait fini par se relever coûte que coûte. J’avais un rôle à jouer au sein de cette grande famille. Je n’avais pas l’étoffe d’une guerrière comme Athéna, je n’étais pas faite pour ce rôle. Le mien, quelque part avait toujours été de tous les protéger. Sans doute, étais-je un peu trop gentille, presque bonne poire à bien y réfléchir. Mais, je ne pouvais pas vraiment lutté avec ce que j’étais. Les cicatrices de la grand guerre des dieux, avait peu à peu guérit. Et comme tout le monde, j’avais changé. Alors, quitte à être bien trop gentille, et à ce que cela me joue des tours. Tant pis. Je ne voudrais pour rien au monde redevenir celle que j’avais été. Je préférais nettement la nouvelle Artémis à l’ancienne.
"Il s'est occupé de moi pendant de très nombreuses années... " reprit-elle
Elle jeta un regard en direction d’Apollon et moi, avant de prendre à nouveau un grain de raisin, me faisant hausser un sourcil par la même occasion, avait-il quelque chose de particulier ce raisin pour qu’elle en mange autant ? D’ordinaire la quasi végétalienne dans la famille c’était moi. Ce qui était ironique quelque part, étant donné mon attribution principale en tant que déesse. Encore une fois, ce n’était pas le sujet. J’écoutais ce que Neil avait à nous dire, rien de plus. Ce n’était pas à moi d’émettre un quelconque jugement. Ce n’était pas mon rôle d’une part. Et de l’autre, je n’avais clairement pas toute les cartes en main pour me le permettre
"Je ne serai pas là sans lui... " annonça finalement ma nièce dans un murmure. Ce n’était néanmoins pas suffisamment bas, pour que nous ayons besoin d’utiliser notre ouïe bien plus développée que celle des mortelles. L’avait-elle fait exprès ? Je l’ignorais, et seule l’avenir choisirait ou pas de m’apporter la réponse
Neil soupira finalement et décida de se lever rapidement, avant de se rattraper de justesse. Je m’empressais de lui jeter un regard sévère. J’aimerais autant qu’elle fasse un peu plus attention. Elle avait l’air plus fragile que nous et j’avais déjà perdu une nièce récemment. Je ne souhaitais en aucun cas en perdre une seconde. Alors, si elle pouvait se lever plus doucement afin de ne pas faire tanguer sa planche à l’avenir cela m’arrangerait. Elle était d’ailleurs en train d’étendre ses bras afin de garder un minimum d’équilibre et ne pas tout bonnement tomber :
"Oula, doucement... Doucement, voilà." Elle arriva finalement à se maintenir droite et nous adressa un grand sourire avant de se décider à reprendre la parole
"Bon ! On ne peut pas aller bien loin. On n'a plus de danger immédiat. Et on n'a pas d'aide pour l'instant. On pourrait... hum... "elle s’interrompit quelques instants et jeta un coup d’œil en direction du géant puis à nouveau vers Apollon et moi "Si on tente de se rendre sur cette... enfin ce mur de pierre où se trouve le géant, c'est une bonne ou mauvaise idée ?"
Et voici la question à un million de dollars. Je poussais un soupire résigné avant de jeter à mon tour un regard en direction de l’endroit indiqué par Neil :
- D'ordinaire, je dirais que c'est une mauvaise idée, et je le pense également en cet instant d'ailleurs. Mais, je crains que nous n'ayons pas trop le choix
Nous étions tous les trois en plein remake de Titanic sauf que nous avions sauté tout le film pour passer directement à la partie naufrage. Et comme je me l’étais déjà joué Jack Dawson en allant chercher mon frère tout à l’heure je n’avais pas spécialement envie de recommencer. Neil hocha la tête avant de mettre ses mains sur ses hanches :
"On y va comment ? On tente sur une planche ? J'aurai du mal à nager."
Je réfléchis quelques instants avant de me tourner vers mon frère :
- Je pense qu'on ne tiendra pas à trois sur la même planche. Apollon va avec elle. Je serais juste à côté, je peux me débrouiller.
Oui, c’était de base sa planche, oui j’étais très clairement en train de l'en chasser pour me l’approprier mais non, cela ne me gênait pas le moins du monde. Bon, en revanche si Neil avait pu attendre que j’ai le dos tourné pour nous offrir son plus beau sourire idiot je n'aurais pas été contre. Note à moi-même : l’amour rend bête, éviter de me faire avoir une seconde fois.
"Ok, on se rejoint là-bas. Enfin, on avance ensemble." Se rattrapa Neil en toussotant manquant de me faire lever les yeux au ciel
Laissant de côté ma vie ou plutôt mon absence de vie sentimentale de côté j’attendis que mon frère ai rejoint Neil sur sa planche, pour avancer au même rythme que la leur. Une fois arrivé, je laissais ma propre planche de côté, pour mettre pied à terre. Elle semblait être composée uniquement de roche en fusion, et avait l’air pour le moins instable. En revanche, elle ne semblait pas dégager de chaleur. Du moins, nous ne la sentions pas.
- Restez sur vos gardes, mais quoi qu'il se passe interdiction d'attaquer les premiers d'accord ? On ignore totalement où nous somme et sur quoi nous pouvons tomber. Alors on reste prudent dis-je à voix basse pour Neil et Apollon. Cette dernière hocha d’ailleurs la tête tandis-que je détournais mon regard pour afficher un regard plus sérieux et que mon visage arborait mon masque de neutralité. Je ne laissais aucune émotion filtré dessus, me mettant à analyser l’environnement où nous étions. C’était l’une des premières choses que je faisais lors d’une chasse. Analyser, décrypter mon environnement, me l’approprier. Et pour cela, il fallait faire preuve non seulement de patience mais également de la plus grande prudence. Je le considérais pour l’instant comme étant hostile. Aussi préférais-je rester sur le qui-vive et avait intimé l’ordre aux deux autres de faire de même.
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Eloise A. St-James
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| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Lorsqu'Athéna avait ré-ouvert les yeux, ce fut après avoir été téléportée dans une grotte. Il y faisait assez froid et la déesse dut prendre un instant pour s'habituer à l'obscurité. En y regardant plus attentivement, la guerrière se rendit compte que c'était plus une caverne qu'une grotte, vu les hauts murs qui se perdaient en hauteur, dans l'obscurité. L'air était glacial et elle fut heureuse de ne pas être très touchée par ces histoires de températures... Avisant une lueur au loin, la brune décida de se diriger vers elle d'un pas prudent. On n'était jamais sûr de rien dans ces voyages improvisés...
La déesse n'avait pas marché très longtemps avant qu'une présence ne se fasse sentir. Athéna fut tout d'abord sur ses gardes puis elle reconnut l'aura d'Ellie. Soulagée que ce ne soit pas un ennemi, mais inquiète de savoir sa nièce ici, les deux femmes discutèrent en avançant doucement. C'est ainsi qu'elles arrivèrent à une vaste salle au hauts murs. Au fond de la pièce, il y avait une immense porte en bois qui bougeait par moment, comme si quelque chose essayait d'en sortir... Ce fut là, alors qu'Ellie inspectait la porte que sa nièce se rendit compte qu'Hypérion luttait pour les protéger. Rendue méfiante par ces paroles, la guerrière chercha l'aura d'Hypérion autour d'elle. Mais rien. Il protégeait Ellie, mais pas elle. Pourquoi ? La question à un million dont elle n'aurait sans doute jamais la réponse...
Puis Ellie se rendit compte de quelque chose qu'Athéna mit du temps à identifier également : une respiration. Alors en cherchant, elles découvrirent un homme sur son haut trône. Il semblait très vieux, portait un pagne et avait bon nombre de cicatrices ainsi qu'une épaisse couche de poussière sur lui. Atlas, puisqu'il s'agissait bien de lui, ne devait pas s'être levé de ce siège depuis des siècles... Quand Ellie recula et eut un regard d'effroi, Athéna lui fit un petit sourire crispé et resta à ses côtés, surveillant les recoins et espérant qu'elle n'aurait pas à se battre contre une créature du Titan. Elle voulait tester autre chose avant cela...
- Essayons de discuter, il ne nous a pas fait venir ici pour rien... Dit-elle doucement à Ellie. Nous sommes venues comme vous l'avez souhaité Atlas. Si vous nous expliquiez le pourquoi de notre présence ? Demanda-t-elle d'une voix calme et claire au Titan.
Il n'y avait pas de bonne chance pour qu'il lui réponde. Mais s'il les avait fait venir ici, c'était qu'il y avait une bonne raison et la déesse entendait bien découvrir laquelle.
« Ici siège, Atlas. Porteur et protecteur des mondes. »
La voix venait de derrière elles. En se retournant, Athéna vit qu'un Explorateur venait d'apparaître entre la porte en bois et elles. Il s'approcha jusqu'à être aux côtés des deux déesses et inclina la tête respectueusement face à Atlas. Son regard restait fixé sur le Titan.
« L'épuisement l'emporte. Son esprit est avec nous, mais son corps a déjà succombé. » Leur raconta-t-il.
Athéna se prit elle aussi à garder son regard sur le Titan. C'était étrange de savoir que son corps n'existait plus mais que son esprit demeurait toujours, fidèle à la tâche qui était la sienne...
- Pourquoi est-il aussi épuisé ? Que cherche-t-il donc à protéger avec autant de force ? Demanda-t-elle les bras croisés sur sa poitrine.
Elle avait failli tuer sa nièce et les humains avec elle sur les pirogues cassées... Athéna estimait qu'elle avait le droit de savoir, d'autant plus que tout ce remue-ménage avait eu lieu pour arriver jusqu'ici... Alors on pouvait sans doute leur expliquer ce qu'il se passait à présent. L'Explorateur mit alors fin à sa contemplation d'Atlas et regarda la déesse. La luminosité des torches diminuèrent de façon drastique puisque bientôt, seuls les murs furent éclairés.
« Ce monde a été créé il y a des milliards d'années. »
Sur un mur, une sphère lumineuse apparut. Elle s'allongea jusqu'à devenir un espace linéaire où une représentation de treize personnes aux visages allongés apparut. Une quatorzième personne se dessina, avec un visage parfaitement normal elle. Athéna reconnut la scène puisqu'Hypérion la lui avait déjà raconté : il fallait treize bâtisseurs pour créer le monde... Quant à la quatorzième, elle se demanda s'il ne s'agissait pas du Titan justement, puisqu'il lui avait confié avoir été présent le jour de la création du monde.
« Mère Nature a elle même apporté la vie sur ce monde. Nos ancêtres, les premiers explorateurs. »
Devant les quatorze personnes, une petite fleur se dessina, apparaissant au milieu de toute cette création. Les quatorze personnes disparurent alors et furent remplacées par un homme en pagne, près d'arbres. Le premier Explorateur ?
« On devait apprivoiser le ciel, la mer, le Soleil. Une union parfaite entre la Nature et un Titan. »
Là, il y eut des vagues sur le mur puis plusieurs sphères firent leurs apparitions. Sans doute était-ce là la création des différents contes et des mondes qui leurs étaient reliés...
« Mais le Titan est revenu, rompant son alliance avec Mère Nature. Il a apporté avec lui un fléau. Notre fléau. »
Cette fois, le spectacle sur le mur montra un homme devant une immense porte qui se referma brutalement. Et la lumière revint dans la pièce... Il n'y avait plus aucun signe du spectacle sur les murs et pour un peu, Athéna aurait bien chercher le vidéoprojecteur pour l'emporter, vu la qualité du spectacle...
« Ce monde a été créé dans le but d'apporter l'Espoir. Un monde pour les Hommes et la Nature. Un cadeau, un don, une Promesse. »
L'Explorateur se tourna alors vers la porte et un nouveau courant d'air se fit sentir.
« Nos ancêtres ont tentés de mener à bien cette mission, mais le fléau s'est répandu à travers les mondes. Notre prière a été entendu au-delà des mondes connus et il est venu à nous, afin de nous aider. Mais cette puissance est sans limite. »
Nouvelle secousse et cette fois, l'Explorateur eut carrément un mouvement de recul. Eh bien... Il devait être puissant ce fléau pour faire fuir un grand costaud pour lui. N'empêche que ça ne disait pas grand chose à la déesse tout ça. Elle voulait bien aider, commençait à comprendre la situation, mais on ne lui avait rien appris de très utile sur le fléau à proprement parler.
- Comment pouvons-nous vous aider à combattre ce fléau ? Demanda-t-elle, sourcils froncés. Normalement, rien n'est plus puissant que la nature... Nous voulons bien vous aider mais il faut nous dire comment...
Et c'était franchement agaçant de devoir préciser un truc pareil ! Il pouvait pas en venir au fait, tout simplement ? Même si la séance dans le noir avait été intéressante, ça ne les avançait pas au final.
« Vous ne comprenez pas. » Il va se tourner vers vous. « Vous n'êtes pas ici pour le combattre. Vous êtes ici pour le libérer. » Déclara-t-il avant de faire une pause. « Nous ne pouvons pas protéger ces mondes tant qu'il sera là. Il doit repartir avec vous. »
Ah. Mais mettre en danger le monde réel, ça par contre, ça ne les gênait pas hein ? Athéna allait lui faire savoir sa façon de pensée quand un petit bruit se fit entendre près d'Atlas. Se retournant, la déesse remarqua alors les nombreuses cicatrices sur le corps du Titan. Certaines avaient du mal à se refermer mais l'une d'elles scintillait, comme si on venait de lui porter un coup à distance. La bouche du Titan s'ouvrit alors et Athéna eut juste le temps de mettre les mains sur ses oreilles et de vérifier qu'Ellie l'avait fait également avant que le cri de douleur du géant ne se fasse entendre. Et encore... Même ainsi, le son était étourdissant ! Du moins pour elle, parce que l'Explorateur ne semblait pas trop dérangé lui et ne s'était même pas protégé les oreilles.
« Il ne nous a pas laissé le choix. » Dit l'Explorateur en tendant un regard vers Atlas.
Ce que cela sous-entendait n'était pas vraiment au goût de la déesse. La torture, elle n'était pas contre. Du moins, pas tant que c'était utile ! Or là, la guerrière ne voyait absolument rien d'utile à cet acte. C'était même plus de la barbarie là pour le coup.
- Nous allons devoir aller voir ce qu'il y a derrière la porte donc... La déesse sembla songeuse un instant. Pourquoi avez-vous mutiler Atlas ? Parce que vu vos dires, je suppose que c'est vous ou l'un des autres qui l'avait mutilé ainsi... Pourquoi ? Qu'est-ce que cela permettait de le mutiler ?
« Il refuse l'inévitable. » Répondit l'Explorateur.
Sur ces mots, un Oneroi apparut sur le mur qui faisait face à Athéna, de façon à ce que l'Explorateur ne puisse pas le voir. La déesse resta impassible mais comprit le message : l'Oneroi secouait la tête de droite à gauche, pour la pousser à ne pas le faire. Jusqu'à présent, ces petites choses avaient été de bons guides... Quant à l'Explorateur, il tourna brusquement la tête pour regarder sur le mur, mais l'Oneroi avait déjà disparu. Un nouvel hurlement d'Atlas se fit entendre et Athéna en eut assez.
- Relâchez Atlas. Ordonna-t-elle. Je veux savoir ce que lui pense de tout cela.
Athéna était devenue glaciale. Entre le message de l'Oneroi et ce qu'elle avait ressenti quand Atlas avait pris possession de son corps, la déesse n'était pas vraiment certaine que le fait de relâcher le fléau soit une excellente idée. Et puis faire souffrir quelqu'un pour le simple plaisir, ça avait le don de la mettre en rogne.
« Nous ne lui voulons pas de mal. Il est notre guide. Mais il s'est égaré de ses objectifs. » Décréta-t-il avant de se tourner vers Ellie. « Ouvrez cette porte. S'il vous plaît. »
S'il espérait faire passer cet ordre pour une simple demande, c'était raté. On sentait bien à son intonation qu'il ne voulait pas être désobéi. Connard.
« Les mondes se meurt. Nous ne pouvons plus les protéger. » Dit-il à l'intention d'Athéna avant de réitérer sa demande à Ellie.
Athéna leva la main et la mit devant Ellie, espérant faire comprendre à sa nièce de ne rien faire pour le moment.
- Vous faites souffrir votre créateur et vous l'avez emprisonné ici... Ne me dites pas que vous ne lui voulez aucun mal, j'aurais bien des difficultés à le croire. Dit-elle d'une voix ferme et glaciale. Nous n'ouvrirons pas cette porte tant qu'Atlas ne sera pas libre de ses faits et gestes. Arrêtez vos tortures.
Le regard noir, imposant et inflexible de la déesse était posé sur l'Explorateur. Il avait essayé de les manipuler et sans l'Oneiro, sans doute qu'elle se serait laissée avoir. Alors non, elle n'allait pas faire ce qu'il voulait et Ellie non plus. Et s'il cherchait les ennuis, la guerrière allait se faire une joie de le remettre à sa place cet imbécile.
Neil Sandman
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| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
...je ne sais pas si j'ai envie de le rencontrer ! »
Mon ventre hurlait famine. Non pas Jamie, mais la véritable famine. La chose dont on pensait souffrir quand on avait faim. D'ailleurs, le mot famine venait de là. Et j'avais véritablement aucune idée de pourquoi je songeais à cela. Ce qui comptait à l'heure actuelle, c'était surtout d'aller mieux. Car là j'étais affalé sur ma planche, retenue par un de mes bras, tandis que l'autre était au repos, blessé.
« Je reste... là. Je ne bouge... pas. » avais-je dit un peu plus tôt à Artémis, quand elle était partie à la recherche d'Apollon.
J'espérais qu'il ne lui était rien arrivé de grave. On avait été bousculé et même blessé par le contre coup de la vague. C'était pas la meilleure des journées que j'avais passé. Ce qu'il me fallait à cet instant précis, ça aurait été un bon sandwich au bacon avec des chips. J'aimais bien faire ce mélange dans le pain. Les chips se mangeaient généralement en dehors du sandwich, mais pas chez moi. Le tout devant un bon film, du genre La Vie est Belle, ça serait juste parfait. Peut-être que je pourrai même reposer ma tête sur les genoux d'Apollon et... et pourquoi pas avoir Diane aussi pour la soirée. Après tout on n'avait jamais fait de soirée film tous les trois. Ca pourrait être un nouveau départ. J'avais la sensation qu'elle m'appréciait de plus en plus. Mais je me faisais peut-être des idées.
Pendant quelque instants, j'étais resté à penser à cela, tout en tentant de garder les yeux ouverts vue à quel point j'étais fatigué. Ca faisait depuis tellement d'années que je n'avais pas dormis. Je comprenais papa quand il disait que ça lui manquait, ou encore Ellie. Juste passer une nuit de sommeil, c'était tout ce que j'aurai aimé aujourd'hui. Enfin, si on ne comptait pas le sandwich au bacon ships, le film, Apollon et Diane. Ca faisait peut-être beaucoup. Et puis, je ne savais pas à quel dieu envoyer ma prière vue que je les connaissais tous. Un léger sourire était apparu sur mon visage et tandis que j'allais fermer une nouvelle fois les yeux, le petit Oneroi apparu sur la planche, comme si il était dessiné sur le bois.
« Héééé... coucou toi. » lui dis-je d'une faible voix.
Il m'avait répondu en agitant la main en guise de salut. Puis, il avait indiqué sa bouche, qu'il avait ouvert en grand. Qu'est ce qu'il voulait dire ? Avant que j'ai le temps de me poser une nouvelle fois la question, quelque chose roula vers moi. C'était venu droit sur ma tête, mais ça ne m'avait pas fait mal vue le faible poids. En levant les yeux, je vis un raisin.
« Ohhhh... » m'exclamai-je faiblement en souriant.
J'avais faim justement, donc ça tombait bien. Puis, petit à petit, je sentis quelque chose m'englober. Comme si une force venue de nulle part était là. Mais je savais exactement de qui il était question. Je me sentis comme porter sur la planche et mes jambes n'étaient plus dans l'eau. Au bout de quelques secondes, je sentis que ça allait de mieux en mieux, tandis que cette force apaisante se faisait de plus en plus présente. Et quand j'avais enfin retrouvé un peu de forces, l'Oneroi apparu une nouvelle fois et me montra son bras.
« Je comprend... faut que je fasse quelque chose. »
J'avais tenté d'arracher convenablement un bout de mon haut, au niveau de mon ventre. Puis, j'en avais fait un bandage sur ma blessure. Ca allait mieux tenir et permettre à la plaie de se refermer petit à petit. Puis, du raisin apparu à coté de moi, ainsi que de la pastèque. Mais en voyant cette dernière, j'avais fait une grimace.
« J'en ai un peu assez de la pastèque... » dis-je mécontente d'en voir.
Puis, je me mis à manger un peu de raisin. C'est fou ce qu'il était bon. La force était toujours présente sur moi et je me sentais véritablement aller mieux, même si ce n'était pas encore ça.
« J'espère que tu as une bonne excuse pour nous avoir laisser endurer ça tout seul. » murmurai-je à l'intention d'Hyperion, même si il ne m'avait pas répondu.
Diane et Apollon avaient fini par me rejoindre, et je les avais accueillis avec tout ce qu'il fallait pour manger. Puis, on avait décidé de faire route vers l'immense rocher où se tenait le géant. Il ne semblait plus animé, comme si il avait été mis en pause. Je me demandais bien ce que tout cela signifiait et si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Vue que je ne pouvais pas faire beaucoup d'efforts avec mon bras, Apollon était venu sur ma planche, ce qui n'était vraiment pas pour me déplaire. Et tandis qu'on se déplaçait jusqu'au rocher, j'en avais profité pour poser ma tête sur son torse tandis qu'il ramait. Ca ne devait pas être facile pour lui, mais j'avais besoin de ce contact après tout ce qui venait de nous arriver. Peut-être que Diane avait compris cela, en le laissant venir avec moi sur la planche.
Une fois arrivé, je m'étais détaché d'Apollon et j'avais tenté de me lever en gardant l'équilibre. Puis, je lui avais tendu la main pour l'aider à se lever à son tour. J'avais toujours mon bras gauche de valide et je n'avais pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour l'aider, vue qu'il y mettait du siens. Une fois debout, je lui avais adressé un magnifique sourire, avant qu'on fasse quelque pas sur le fameux rocher. Diane nous avait conseillé de rester sur nos gardes et de ne surtout pas attaquer les premiers. En guise de réponse, j'avais hoché la tête. Mon armure était toujours sur moi et j'avais la sensation qu'elle pouvait me protéger de tout, même si en réalité, j'avais été blessé vue qu'elle ne couvrait pas mes bras. A dire vrai, elle n'était pas si parfaite que ça. Faudrait que je songe à en parler à Hyperion pour qu'il trouve une solution.
« D'un coté j'ai la sensation qu'on ne craint rien, vue que le géant ne bouge plus, mais d'un autre, je me demande si ce n'était pas un piège pour nous faire venir sur ce rocher. Ou alors, il s'est simplement endormi ? »
Est ce qu'il dormait ? C'était une bonne question, même si ça me semblait peu plausible. A mon avis, c'était un piège. Ca collait bien mieux à l'ambiance.
« Vous voyez aussi ce petit espace ? »
J'avais indiqué de la main quelque chose entre les jambes du géant. C'était sans doute une porte qu'il devait garder, car il y avait comme un trou, ou un passage. Quelque chose de ce genre qui se tenait derrière lui. Ca voulait signifier que c'était par là qu'on devait aller ? Mais je nous imaginais déjà passer et les jambes du géant se refermer rapidement, nous écrasons totalement. Ok, fallait que j'arrête d'imaginer les pires catastrophes.
« Si tu nous montrais le chemin à suivre, ça serait plus simple. » dis-je sans me rendre compte que j'avais prononcé cela à voix haute au lieu de le penser. « Hum... je parlais au grand manitou. Il était loquace dans le Nautilus, mais là il se fait discret. »
Si Hyperion pouvait nous entendre, il nous montrerait sans doute la marche à suivre. Il était toujours là quand j'en avais besoin. Et je n'avais aucune idée de pourquoi, alors qu'il était à proximité, il ne se montrait pas. C'est fou, il avait disparu au moment même où ce géant était apparu et... J'avais levé les yeux afin d'observer le géant. Se pouvait-il que c'était lui ? Il était... en pierre... pas très beau... encore moins sexy... ni jeune, ni vieux, ni... en fait il ne ressemblait pas à grand chose. C'était une idée stupide. Et puis une version Godzilla de Hyperion, j'avais vraiment pas envie d'assister à ce spectacle.
« On tente la petite porte ? Si le géant ne bouge pas, ça devrait être facile de passer entre ses jambes. Je peux passer la première, j'ai l'armure. » dis-je en tapotant sur ma poitrine.
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
« En tant que Maître d'Olympe, je me dévoue, restez derrière moi mesdemoiselles. »
Il était passé devant Artémis et Neil sans en demander plus, passant l'entrée de la grotte avec aisance. Rien de spécial ne se produisit, pas de barrière magique étrange leur bloquant le passage, pas de grognement à en faire trembler le sol qui déchirait le ciel. Le géant semblait bel et bien être en mode off, ou du moins en pause temporaire, bien que ce changement soudain d'état ne le rassurait pas le moins du monde. Il y avait forcément une raison, pour que tout soit soudainement si calme. Il ne s'en plaignait pas, il n'aurait pas pu tenir beaucoup plus longtemps dans l'eau avec son pagne. Si ça ne le dérangeait pas de devoir s'en débarrasser, il savait que cette idée plairait beaucoup moins à Didi.
Il était détendu, pour l'instant, abordant la situation d'un point de vue plutôt positif. C'était le soucis, quand on était habitué aux voyages turbulents, avec plein de péripéties, quand on mettait sa vie en danger tant de fois qu'on était incapable de se souvenir combien… Il se rappelait encore de ses premières escapades. Il avait failli y passer, définitivement, à l'une de ses premières. Il n'était plus à ça près.
Plus ils s'avançaient, plus il faisait sombre. Par instinct, il prit la main de Neil dans la sienne, faisant confiance en Artémis pour fermer la marche et comptant de toute manière sur leur lien et leur instinct pour se prévenir de toute étrangeté sur le chemin. En tant que dieu de la lumière, on pourrait penser que le dieu n'était pas des plus à l'aise dans l'obscurité, mais à vrai dire il se guidait plutôt bien. Il hésitait à faire usage de ses dons pour les éclairer, ne sachant pas ce que cela pouvait provoquer, mais…
« Tu te souviens du grand stade ? » La voix de Neil avait presque résonné dans la grotte. Elle baissa le ton, se rappelant en même temps que Diane était derrière eux. « C'était bien les lucioles. »
Elle semblait plus fébrile, méfiante. Il serra un peu plus sa main dans la sienne, continuant son avancée.
« Je ne t'ai pas déjà dis que ma simple présence devrait suffire à te rassurer ? »
Il avait simplement chuchoté, faisant dans le même temps apparaître trois petites lumières qui commençaient à longer les murs. Le strict minimum pour leur indiquer la direction que prenait le couloir qu'ils empruntaient. Il ne pouvait pas la laisser avoir peur comme ça et il ne fallait pas qu'elle leur fasse une crise de panique, ce serait dommage dans une telle situation. Et ok, il était peut-être un peu faible et il craquait facilement quand quelqu'un qu'il… appréciait lui demandait quelque chose.
Elle avait sourit, il l'avait observé brièvement, alors que le léger éclairage qu'il leur avait permit révélait des inscriptions sur les murs.
« Ahah ! Et ça tu l'avais pas vu monsieur je vois tout ! »
Elle se moquait de lui ? Elle réalisait que si elle le cherchait trop il allait finir par tout éteindre ? Quoi que ces mots écrits dans un langage étrange l'intriguait tout autant qu'elle. Des phrases, dans un langage vaguement connu – ou du moins qu'il lui semblait avoir déjà observé – s'affichaient avant de s'effacer en laissant de nouvelles prendre place… Le phénomène était captivant.
« Ça vous dit quelque chose ? »
Il plissait les sourcils, alors que Neil en faisait de même.
« Hum… Aglaglabda ? » Elle le regarda, avant de se mettre à sourire. « Ça sonne comme un nom de glaçon. Aglagla. Enfin on peut lire ça comme ça... »
« Aglagla ? » Il se mit à pouffer, avant de se redresser. « Je crois qu'on va se contenter de continuer à avancer... »
Il se retenait de rire davantage, sentant déjà l'exaspération de Diane monter. Il devait avouer que ce genre de réaction était un peu inattendue, mais c'est ça qu'il adorait, tellement décalé et amusant.
Tout en marchant, il continuait de lire les inscriptions, reconnaissant le langage titanesque à mesure qu'il se concentrait. Il en avait déjà lu, dans les temples, lors de précédents voyages, même s'il ne le comprenait pas réellement.
« Vous pensez qu'on est chez un titan ? » Il se demandait pourquoi du langage titan apparaîtrait ici, même si l'idée qu'il soit chez l'un d'eux lui paraissait tout aussi étrange. « Ça m'étonnerait. On est dans le monde des contes, bien loin de leur monde à eux. Ils sont plus de chez nous. »
Il haussa simplement les épaules, elle n'avait pas tord. Ils étaient dans le monde des contes, théoriquement, même si avec tout ce qui se passait il était facile de l'oublier. Et après tout, ce qui pouvait se dérouler ici ne pouvait donc pas être pire que ce qu'ils avaient déjà vécu chez eux !
Quelques mètres plus loin, les lucioles se heurtèrent à un mur. Juste… un mur. Il tourna sur lui-même, soupirant, alors qu'ils semblaient bel et bien bloqués dans leur avancée.
« Sérieusement ? » Il resta un instant debout, examinant le mur face à eux et ce qui l'entourait en espérant y trouver un passage. « On le casse ? » Il n'était pas emballé par sa propre idée de détruire ce mur, ne sachant pas du tout ce que cela provoquerait, mais il fallait bien émettre une idée à un moment.
« Le sol se craquelle, la chaleur augmente, je sens mes sens diminuer et son emprise sur moi grandir. »
Quoi ? Comment ? Il regarda Neil d'un œil perplexe, après avoir sourit à sa remarque sur la température ambiante. Il secoua la tête, reprenant son sérieux, alors que Neil justifiait enfin ce petit discours qu'il ne comprenait pas.
« Euh je ne fais que lire ce qui est noté. »
Elle désignait le mur et il ne se retint pas pour lire les inscriptions qui semblaient être à présent bien lisibles. « Ils sont perdus. Ils n'ont plus de guides pour leur montrer le chemin. », « Est-ce qu'il viendra ? Est-ce qu'il viendra ? », « Je n'arriverai pas à le contenir. Mais je ne peux pas continuer à leur demander cela. »…
« C'est pas très positif tout ça... »
Et encore, à croire que ce n'était que le début. Neil était arrivée à côté de lui, Diane de l'autre côté. « Sa puissance est sans limite. J'aurai dû le comprendre plus tôt. J'aurai dû les prévenir. », « Je ne le retiendrai plus très longtemps. »[/i]…. Neil reprit sa main, il la sentait tendue. Il ne pouvait pas mentir, lui aussi l'était quelque peu.
« J'ai un mauvais pressentiment. C'est un titan qui a écrit ça. C'est Atlas ? On dirait... » Elle regardait tout autour d'eux. « Un passage à travers le temps. J'en ai déjà vue... » Comme lorsqu'il avait vu le passé des Bâtisseurs lors de leur excursion avec Poséidon ? « J'en ai déjà vu… On ne devrait pas rester là. »
Elle serait un peu plus fort sa main. Lui avait les lèvres pincées, se sentait moins en sécurité ici que précédemment. Il partageait son ressenti, les mots qu'ils avaient lu n'étant pas vraiment porteurs de bonne humeur. Il jeta un coup d'oeil à sa jumelle, cherchant à savoir ce qu'elle en pensait. Son avis devait être le même, cet endroit était plus qu'inquiétant.
« Et où veux-tu que l'on aille ? » Il ne parlait pas très fort, il se demandait si on pouvait les entendre. Qui pouvait les entendre. « Retourner d'où l'on vient ne servirait à rien… Et on doit retrouver les autres. »
« Je sais. Je partage ton avis mais... »
Il ne comptait pas les abandonner, pas maintenant. Neil se mordait les lèvres, ne cessant de tourner sa tête dans toutes les directions. Il ne pouvait pas reculer et risquer de perdre la trace du groupe.
« Pourquoi il n'est pas là ? Je lui fais confiance mais… Il n'est pas là ! Peut-être qu'il a essayé de nous faire comprendre de faire demi tour et de quitter ce rocher et on ne l'a pas comprit. » Son anxiété était plus que palpable. « Je sais qu'on ignore où ils sont mais on ne les aidera pas en se retrouvant piégés ici. »
« Il ne faut pas toujours croire que les titans vont nous venir en aide. » Il eu un regard vers sa sœur. « Ils sont imprévisibles. »
Un léger sourire orna ses lèvres. Il n'en voulait pas à Hyperion de ne pas se manifester pour leur porter secours, tout simplement parce qu'il avait eu l'habitude de faire sans, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait commencer à se plaindre de son absence. Ils allaient faire sans, comme ils l'avaient déjà fait à bien des reprises.
« Et si eux étaient déjà piégés ? »
Il était plus inquiet à ce sujet, mais ne voulant pas que la demie déesse ne s'affole, il décida de commencer à faire demi tour, sans pouvoir s'empêcher d'observer les murs. Neil était perturbée, croisant ses bras sur sa poitrine, les inscriptions ne cessant de défiler, mélange de souvenirs et de pensées d'on ne savait qui. Alors, sans qu'il ne sache d'où il venait, le petit bonhomme réapparut, le faisant s'arrêter. Mais autre chose le fit se stopper net.
« Montre lui la voie. Il est temps pour lui d'accepter d'endosser le rôle qui lui était destiné. »
Il eut un moment d'absence, un sursaut, regardant tout autour de lui avant de réaliser que ses paroles ne s'étaient élevées que dans sa propre tête. Ses yeux s'illuminèrent et il se sentait soudainement mieux, comme englobé d'une douce chaleur rassurante. Entendre la voix de l'Oracle, d'Emin, après tant de temps… il ne s'y attendait tellement pas. Et il ne se rappelait pas le plaisir que cela pouvait lui procurer.
Au même instant, une nouvelle phrase pu être lue sur le mur. Paix et bonheur...
« … Gloire et triomphe. » Les mots sortirent machinalement de sa bouche.
Neil s'arrêta également. L'oneroi leur faisant signe d'approcher de la façade sur laquelle il se trouvait. Des sortes de filaments commencèrent à se former sur tout le mur et Neil hésita juste un instant avant d'y poser sa main. Cette dernière termina bien vite par ne faire qu'un avec les filaments qui s'y accrochaient alors et, comme par magie, le mur s'effrita lentement et silencieusement.
Le voilà, le passage qu'ils cherchaient.
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est celle qui naît sans raison. »
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Profondément troublée par la révélation concernant Hypérion, je restai silencieuse alors qu'Athéna interrogeait Atlas. Un Explorateur apparut et répondit à sa place, car il semblait que le titan soit trop épuisé. Comme il le précisa, seule son âme demeurait ; son corps en était le tombeau. Pourtant, le titan éprouvait une douleur infinie dès qu'une nouvelle crevasse sillonnait sa peau. J'avais placé mes mains sur mes oreilles pour me protéger de son hurlement, mais malgré tout, le bruit fut assourdissant. Il me toucha en plein coeur. J'éprouvais une certaine compassion pour Atlas, malgré le fait qu'il ait tenté de nous tuer lorsque nous étions sur les pirogues. Sa colère était animée par la souffrance perpétuelle qu'il éprouvait.
J'avais écouté attentivement les propos de l'Explorateur, essayant de démêler les différentes phrases afin de les comprendre. Les images sur les murs étaient à la fois très claires et très nébuleuses. Nous étions ici pour libérer le fléau. Ce n'était pas un programme des plus réjouissants.
« Ouvrez cette porte. S'il vous plaît. »
Je tressaillis en sentant le regard de l'Explorateur peser sur moi. Il me le demandait personnellement, sans doute en devinant qu'Athéna ne le ferait jamais. La déesse leva la main vers moi comme pour me signifier de ne rien faire. Qu'elle se rassure : je prenais rarement de décisions sur un coup de tête. Je préférais mûrement y réfléchir, quitte à le faire trop tard.
Je n'oubliais pas l'Oneroi qui était apparu en secouant la tête, comme pour nous indiquer de ne pas ouvrir cette porte imposante. Athéna réclama la libération d'Atlas mais je n'étais pas certaine que cela soit une bonne idée. Le titan était décati. Son corps ne le soutiendrait plus... Il était sans doute trop tard pour lui. Le mieux que nous puissions faire était de libérer son âme de son corps, si tant est que nous y arrivions.
Je me décalai un peu avant de faire un pas vers l'Explorateur, l'observant d'un air intransigeant.
"En ouvrant cette porte, nous libérerons le fléau et les mondes seront sauvés, c'est bien ça ? Ce que je ne comprends pas, c'est la raison de le libérer. S'il a été enfermé, il ne peut plus faire de mal. Les mondes se meurent peut-être pour un autre motif ?"
"Il n'est pas notre fardeau. Il est le vôtre." précisa l'Explorateur.
A cet instant, la salle fut éclairée de nouveau, ainsi que le plafond pour la première fois. Il était formé de pierres disparates et soudées entre elles, comme dans celui d'une grotte. Je levai les yeux vers la porte de bois dont les hauteurs nous étaient également révélées : une masse noire d'aspect repoussant remuait légèrement. Elle semblait avoir réussi à se faufiler par-dessus la porte et gagnait le plafond, le grignotant peu à peu. La masse noire paraissait vouloir descendre mais était retenue par une barrière invisible. Pour l'instant.
"Qui a enfermé le fléau ?" demandai-je sans cesser de détailler la masse noire, intriguée et anxieuse.
Je me doutais que la personne qui s'en était chargée était dotée de pouvoirs infinis, et que par conséquent, il existait une chance qu'elle soit encore en vie. Et qu'elle puisse nous apporter son aide.
L'Explorateur me regarda, puis, pour toute réponse, posa ses yeux sur un endroit derrière moi. Une grande chaleur apaisante m'enveloppa de nouveau alors que je me retournai. Je découvris Hypérion qui était occupé à observer Atlas, d'un oeil à la fois soucieux, tourmenté et... chagrin.
J'avais mille questions à lui poser mais je devais me contenter de l'essentiel pour l'instant. C'était lui qui avait enfermé le fléau, et il daignait enfin se manifester. Pour autant, je n'avais pas l'impression que l'histoire touchait à sa fin. Je me détournai de l'Explorateur pour m'approcher du titan d'un pas silencieux. Je me plaçai à côté de lui et levai également la tête vers Atlas.
"Vous en avez mis du temps !" dis-je d'un ton léger, nullement un reproche, afin d'alléger l'atmosphère. "Nous avons failli prendre le thé sans vous !"
Il avait beau avoir commis des erreurs, son expression faciale était si douloureuse que je voulais à tous prix lui changer les idées. Il tourna la tête vers moi et tout en me regardant, il déclara d'un ton pondéré :
"Je suis en colère."
Ses yeux se posèrent aussitôt sur l'Explorateur qui le fixa avec un air calme dans lequel on pouvait lire une certaine défiance. Un frisson d'angoisse parcourut mon échine. Ce n'était pas le moment pour se livrer à un combat titanesque. Prudemment, je me plaçai entre eux deux, même s'ils se trouvaient à plusieurs mètres de distance l'un de l'autre. Comme si ma petite personne pouvait les empêcher de se taper dessus...
"L'Explorateur nous propose de libérer le fléau..." dis-je tout en fixant Hypérion attentivement. "Y a-t-il un endroit où vous pourriez l'emmener, dans lequel il ne pourrait faire aucun mal ? Je suis certaine qu'en contrepartie, il acceptera de vous rendre Atlas."
Je doutais que les choses soient si simples. En cas de conflit, les deux parties cherchent rarement la paix immédiatement. Mais je ne perdais rien à essayer.
"Cette décision ne lui appartient pas."
Il pivota de nouveau vers Atlas et je sentis une vague de puissance déferler autour de moi. Ce n'était nullement une attaque, plutôt comme un bouclier qui tourbillonnait et prenait soin de tout ce qui respirait. Peu à peu, je vis la poussière qui recouvrait le géant assis se soulever délicatement et disparaître. Je compris alors qu'il s'agissait de particules sombres comme celles qui avaient gagné le plafond. Du sable noir. Puis, sans le lâcher du regard, Hypérion entreprit de refermer les plaies de son... frère ? Ami ? Je ne savais comment les titans se percevaient entre eux.
Je sentais sa puissance aller et venir par vagues successives et caressantes. Peu à peu, je me rendis compte qu'une bulle semblait grandir en moi. Je mis quelques secondes à comprendre de quoi il s'agissait : mes pouvoirs s'éveillaient, comme aimantés à ceux du titan. J'aurais aimé le prévenir mais je n'étais pas sûre de parvenir à me faire comprendre. J'assistai à cette manifestation intérieure, à la fois perdue et intriguée. Mes capacités se décuplaient, mais au lieu de s'exprimer toutes à la fois de façon visible, elles restaient en moi. Mon corps me semblait plus grand, plus vaste, alors qu'il avait gardé sa taille originelle. Je me sentais simplement plus... infinie. Ma puissance devenait presque écrasante. J'eus quelques secondes d'euphorie avant que ma gaieté ne soit remplacée par la peur. Je savais que cette puissance était la mienne, révélée par celle du titan, mais je la trouvais bien trop énorme. Je ne saurais jamais l'utiliser ni la modérer.
Alors, je tentai de l'enfouir tout à l'intérieur, de la garder prisonnière. Cachée. Je m'aperçus que c'était très facile, comme de replier une très grande feuille de papier. Elle était docile, elle m'appartenait. Je pouvais la modeler comme bon me semblait.
Cependant, un pouvoir demeura plus retors que les autres. Le Temps m'échappa et me plongea ailleurs. Malgré tout, j'avais conscience que mon corps était resté au même endroit, dans cette grotte. Seul mon esprit voyageait, entendait, écoutait...
La voix d'Hypérion, émanant d'une autre époque, résonna soudain d'un ton offusqué :
"C'est une capra, elle est très docile !" "Elle a mangé Paul Verlaine !" m'entendis-je répliquer d'un ton furibond. "Mon recueil de poèmes préféré !" "Je n'ai pas la moindre idée de ce dont tu parles !" "Vous êtes... vous êtes... un inculte !" dis-je sans me contrôler.
Il s'agissait d'un souvenir. D'une chose qui se situait dans le passé mais que je n'avais pas encore vécu...
"Ils viennent de nos Vitis qui poussent autour de la Cité. Et ça, c'est du Porcus."
Tandis que j'entendais les paroles d'Hypérion, provenant d'une autre réminiscence, je perçus une violente odeur de cochon mariné. Cela me souleva presque le coeur.
"C'est très nourrissant. Je ne suis pas inculte." ajouta-t-il d'un ton pincé.
Une image s'imposa alors. Je me vis très clairement assise dans une cellule étroite et sombre, avec le titan qui me toisait derrière les barreaux d'un oeil espiègle. Mes yeux se baissèrent vers l'assiette que l'on m'avait apportée et qui était remplie d'un ragoût qui sentait le porce rance. Une grappe de raisins dorés était posée juste à côté. J'avais sans doute été mise en prison pour avoir manqué de respect à Hypérion. Curieusement, cela ne m'angoissa pas, bien au contraire. Tout avait dû s'arranger par la suite puisque à l'heure actuelle, le titan m'appréciait.
Un autre souvenir se dessina dans les méandres de mon esprit. Il n'y avait plus de prison mais un fauteuil moelleux dans lequel j'étais assise.
"Je viens de loin. De très loin."
J'essayais d'expliquer à Hypérion l'endroit d'où je venais, puisque les notions de Temps n'existaient pas encore pour lui.
"Je viens d'une époque différente. Du futur."
Je poussai un soupir exaspéré et attrapai un bol en terre cuite dans une main, ainsi qu'une sorte de cristal mal taillé dans l'autre.
"Je suis le bol. Vous êtes le cristal. Normalement, nous n'aurions jamais pu nous rencontrer puisque nous ne vivons pas sur le même plan d'existence. Et pourtant, puisque j'ai remonté le cours d'eau à sa source, j'ai pu venir ici et maintenant."
Je me tus, fixant Hypérion d'un oeil presque sévère, comme une institutrice expliquerait une leçon à un élève dissipé.
"Je ne suis pas aussi fermé d'esprit que j'en donne l'impression." répliqua-t-il, de nouveau pincé.
Je pris aussitôt les devants, estimant lui avoir manqué de respect :
"Je ne veux plus jamais manger de Porcus. Une fois m'a suffit."
Son regard pétilla et il ne répondit rien, croisant les bras pour s'appuyer nonchalamment contre le mur.
Brusquement, je m'aperçus que ses yeux pesaient sur moi, mais il ne s'agissait pas du même moment. Je re-basculai dans le présent. Hypérion avait la tête tournée vers moi. Mon pouvoir diminuait peu à peu, mais je ne savais pas si c'était lui qui l'amenuisait ou si je le faisais toute seule. En tous les cas, j'étais revenue. Athéna et l'Explorateur se tenaient toujours non loin.
Je battis des cils et expirai calmement. J'avais l'impression de revenir de très loin, ce qui était le cas, d'une certaine façon. Cependant, je devais me focaliser sur les problèmes actuels : la porte, le sable noir, Atlas.
Grâce aux souvenirs que j'avais vus, je comprenais que Hypérion m'avait accordée sa confiance, sans me connaître. Peut-être fallait-il que je fasse de même ? Aussi je lui demandai :
"Qu'est-il judicieux de faire, d'après vous ?"
Je m'en remettais à sa décision, mais tout en gardant une réserve et mes propres choix. Je n'allais pas le suivre aveuglément non plus. Je voulais simplement connaître son avis.
Sur le trône, le corps d'Atlas ne portait presque plus aucune cicatrice, et le sable noir s'amassait sur le sol, tout autour de lui. Puis, il commença à glisser vers nous, comme en quête de nouveaux hôtes. J'eus un mouvement de recul. Brusquement, la masse sombre se figea et fut balayée alors qu'un vent apaisant la dispersait.
Le regard de Hypérion passa de moi à l'Explorateur.
"Vous lui avez avez facilité l'accès à ces mondes." dit le titan.
L'Explorateur sembla presque reconnaître ses fautes. Cela se voyait dans ses yeux. Un mouvement lourd et dense se fit entendre dans mon dos. Je me retournai et vis Atlas soulever les paupières. Sa barbe et ses cheveux diminuaient à mesure qu'il semblait reprendre vie. La première chose qu'il vit en ouvrant les yeux, ce fut... une petite jeune femme l'observer avec crainte et respect. Je déglutis avec peine et m'évertuai à ne pas cligner des yeux.
"C'était à moi de me trouver à cette place." déclara Hypérion.
Je ne savais s'il observait Atlas en révélant cela. Il m'apparut qu'il avait des remords. Je soutenais toujours le regard intense du titan géant, incapable d'esquisser un geste. J'aurais aimé dire quelque chose d'agréable, mais la dernière fois que je lui avais dis "Bonjour", il m'avait envoyée un morceau de roche en fusion. Mieux valait donc observer le silence pour l'instant. En espérant que quelqu'un allait vite briser la glace.
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crackle bones
Tara Duncan
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GOOD FRIEND ARE LIKE STARS
YOU DON'T ALWAYS SEE THEM
BUT YOU KNOW THERE'RE ALWAYS THERE
Adoratrice auto proclamée des cochons
et surtout des Pua !
| Conte : Tara Duncan | Dans le monde des contes, je suis : : Tara, la blonde à la mèche blanche qui fait tout exploser à son passage !
Déblayer le mât, déblayer le mât. Bine plus facile à dire qu'à faire. Assez maladroite de mes mains, je pense que cela s'est vu, je m'aventurais à la tâche. Des gestes incertains et assez tendu, je tentais de me plonger méticuleusement dans mon activité pour éviter de trop réfléchir. De mesurer l'ampleur des événements aussi, qui m'aurait certainement fait paniquer encore plus qu'à ce moment là. Lâchant un soupir, je me redressais, à bout de souffle. Mes muscles étaient encore légèrement endoloris par cette.. Possession. Rien que le fait d'y repenser me glaçait le sang et suffisait à me terrifier. Il fallait que je réfléchisse à autre chose.
Levant les yeux vers l'endroit où se trouvait Ellie et Athéna, je tentais de me rassurer par leur présence. Après tout, elles avaient des pouvoirs extrêmement puissant et elles les maîtrisaient à la perfection, non ? Maintenant que nous avions été réunies, nous n'avions plus rien à craindre. Enfin... A part.. A part leur...
- Où sont passé Ellie et Athéna ?!
Mes yeux se perdirent dans le vide. Personne. Pourquoi n'étaient-elles plus là ? Un silence, de quelques secondes, me répondit. Je suis.. Ne me dites pas que je suis seule ?! Je fis volte face dans deux direction différentes pour tenter de trouver quelqu'un des yeux. S'il s'agit d'une partie de cache cache, elle n'est pas amusante du tout.
Mes yeux se posèrent finalement sur Jules. Ah. Bon. Quelqu'un d'autres ? Quelqu'un de moins... De plus... De moins Jules ? Une chevelure blonde ! Et un air renfermé. Robyn ! Voilà une meilleure surprise. Donc nous venions de retourner au point de départ. Seul. Sur une pirogue. Au milieu de l'océan. En face d'un géant anciennement en fusion. Sans aucun moyen de partir. Youpi !
A ce moment là, j'entendis le cri paniquer de Turbo, sortant en quatrième vitesse de la cale dans laquelle il s'était endormi quelques minutes auparavant. Il fonça droit vers moi pour me sauter dessus, tout tremblant. Robyn ne semblait pas avoir fait attention, et Jules avait lever au ciel un regard rempli de sous entendus. Attention à ce que tu vas dire toi.
Jetant un coup d’œil peu rassuré vers la cale, Turbo se mit derrière moi pour me pousser vers elle avec son nez. Quoi ? Moi ? Pourquoi moi ? Demande au prétendu héro de la situation plutôt. Il me poussa une nouvelle fois, plus fort. Ronchonnant et aussi rassuré que le petit cochon, je fis un pas incertain vers l'avant.
- C'est bon, c'est bon... J'y vais...
A pas de loup, je m'approchais lentement de la cale. Une fois devant, je glissais ma tête, silencieusement, pour ne pas me faire repérer en cas d'attaque. Des crépitements résonnèrent alors que des braises commençaient à s'enflammer sur le bois de la pirogue. Écarquillant les yeux, je me précipitais à l'intérieur, jetant un regard sévère à Turbo.
- Comment tu as fais ça toi ?! C'est pas possible !
Le petit cochon se laissa tomber sur ses fesses en me regardant avec de grands yeux de chiens battus. Serrant les dents, je détournais le regard pour ne pas me faire avoir une nouvelle fois. C'était trop simple. Le feu commençait à se propager et prise de court, mes doigts commencèrent à crépiter. D'accord, on se calme, on souffle, on se recentre. Faire exploser, je sais faire mais arrêter un feu aussi. Fermant mes yeux, je braquais mes mains vers les braises qui se changeaient peu à peu en flamme. Activant ma magie, celle-ci toucha l'origine du feu de plein fouet et...
Les flammes s'élevèrent de plus belle, plus haut. Certaines autre se créèrent ravivant le feu.
- Non mais sérieusement ?!
Paniquée, je fis marche arrière pour ressortir de la cale. Il y avait de l'eau partout, ce ne serait pas bien compliquer à arrêter, non ? Il me fallait juste.. De quoi transporter l'eau. Un seau. Un seau. Je balayais les environs du regard. Pas de seau. Deuxième solution du tissus. Hors de question que j'enlève mon haut. Je n'étais pas encore exhibitionniste. Mon regard se tourna vers Robyn... Non, décidément, je ne pouvais pas lui demander ça, elle refuserait certainement. Il ne restait plus que.. Je m’avançais vers Jules qui fixait Turbo, ressortant de la cale en couinant.
- Quand je disais qu'il serait mieux en repas qu'en animal de compagnie... ! Vous en avez la preuve, désormais !
Je vais le tuer. Je vais le tuer je vais le tuer. Bon, je vais éviter de lui parler de mon petit passage avec la magie, je préfère garder ma vie sauve. Prenant sur moi pour ne pas renchérir sur sa première remarque, j'énonçais rapidement.
Le feu est en train de se propager.. Il faut.. Du tissus pour l'étouffer. Du tissus.. Comme votre chemise par exemple. Et c'est assez urgent. Et... Comment vous êtes le plus gr... Grand de nous trois, votre chemise sera surement plus serviable.
L'air mécontent, il obtempéra pourtant en déboutonnant les premiers boutons de sa chemise. Allez on se magne ! C'est pas un striptease, pas besoin d'être sensuel ! Il se stoppa en plein milieu, sous mes yeux agacés. Il s'agenouilla pour farfouiller dans son sac et en sortir un pull en laine.
Sautant sur l'occasion, je lui arrachais presque des mains pour courir jusqu'à la cale et tenter d'étouffer le feu grâce au pull... Qui s'enflamma. Ravivant le feu, qui reprit de plus belle. Enervée, je sortis de la cale, les yeux rageurs.
- La laine enflamme ! C'est encore pire maintenant ! Ne faites pas de manière, dépêchez vous de me donner votre chemise !
Frustré, il finit par le faire, retirant sa chemise en nous lançant un regard oblique à Robyn, puis à moi.
- N'en profitez pas pour... Mater, mesdemoiselles.
- Le principe de « mater » est de regarder quelque chose d'agréable pour les yeux. Alors, sincèrement, vous n'avez rien à craindre sur ce point.
Ne pus-je m'empêcher de glisser entre mes dents. Il finit par me donner sa chemise.. Enfin. Avec laquelle je me faufilais de nouveau dans la cale pour la plaquer plusieurs fois contre les flammes qui diminuèrent, lentement mais surement. Au bout de quelques secondes, il ne restait plus que du bois brûlé par endroit. Mes épaules se détendirent enfin.
Laissant la chemise à moitié brûlée derrière moi, je ressortis pour rejoindre les autres. La chose positive dans tout cela, c'est qu'avec tous les problèmes qu'il nous arrive, la situation de base semble beaucoup moins désespéré lorsqu'on règle un problème.
Mais comme un problème n'arrive jamais seul... Dos à Jules et à Robyn, le géant, immobile, ouvrit les yeux pour nous fixer longuement. Puis, au bout de quelques secondes, il commença à bouger. Au début, lentement, mais à chaque mouvements, ses gestes devenaient plus fluide. Il poussa un hurlement à m'en glacer le sang avant de... Monter sa jambe assez haut pour la dégager et la reposer violemment dans la mer, entraînant une successions de vagues, menaçant de faire chavirer la pirogue. Paniquée, je lançais un regard à Jules puis Robyn en me précipitant vers le mât.
- DEMI TOUR DEMI TOUR !! VITE VITE !!
Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
On était dans la merde. Genre vraiment. Tout partait en vrille. Ça arrêtait pas... d'empirer. Et putain. Je commençais vraiment à flipper à fond là. Ok, depuis tout à l'heure c'était pas super top. Mais là... Fallait bien avouer que mon cœur battait de plus en plus vite et que mon cerveau me lançait des signaux d'alarme pas du tout rassurant. Parce qu'il était possible qu'on y passe. Et pour de bon, cette fois. On était juste trois humains sur une pirogue, au beau milieu d'un putain d'océan déchaîné, attaqués par un putain de géant de lave qui se gênait pas pour foutre ses gros pieds dans l'eau en cherchant très clairement à nous faire chavirer. Ils étaient où les divins quand on avait besoin d'eux, putain !
- Demi-tour... Demi-tour... Mais putain, comment on fait pour faire demi tour avec cette merde !
Je hurlais presque, prise de panique, en fixant tour à tour Tara et Jules. J'y comprenais que dalle. Rien était logique avec cette pirogue ! Fallait faire tout un tas de gestes précis et méga compliqués que mon cerveau refusait d'imprimer. Une voiture, ça au moins c'était compréhensible ! Y avait des pédales, un frein à main, un volant, un boîtier de vitesse... C'était pas une histoire d'espèce de hasard louche et de cordes qui servent à rien !
- Il faut virer de bord ! Je le répète depuis tout à l'heure !
Non mais c'était pas la peine de prendre ce ton agacé hein. Je comprendrais mieux de quoi il voulait parler si il prenait au moins le temps de m'expliquer ce qu'il fallait faire pour virer de bord, putain !
Accrochée à une corde pour éviter de passer par dessus bord et rejoindre les poissons, je l'observais retourner à la barre pour essayer de la tirer de côté. Il attrapa à son tour une corde, qu'il enroula autour de sa main et tenta de diriger la voile qui partait en vrille. Mais comment il faisait ? Même en le regardant faire, ça paraissait tellement... illogique. C'était moi qui avait un problème ? J'étais vraiment trop conne pour pas réussir à faire naviguer une pauvre petite pirogue où y avait le strict minimum côté matériel ?
Jules avait beau avoir des muscles, comme on pouvait l'apercevoir vu qu'il avait fait tomber la chemise, il avait quand même l'air de galérer comme un malade pour tirer sur cette foutue barre. Même de là où j'étais, je pouvais voir ses mâchoires se serrer et ses muscles se contracter sous sa peau.
- Non mais c'est n'importe quoi ce truc ! Et puis demande de l'aide au lieu de te la jouer Musclor !
Je lâchais ma corde pour traverser à toute vitesse le pont du bateau qui tanguait sous mes pieds et venir en aide à Jules avant qu'il se coince un truc. J'agrippais à deux mains la barre et tirais à mon tour dessus... avant d'écarquiller les yeux et de laisser échapper une petite exclamation de surprise. Je savais que c'était lourd... mais j'avais pas prévu que ça serait à ce point là !
- Putain ! C'est vraiment... la merde !
Waouh. Je brillais tellement par mon intelligence et ma capacité d'observation. Je me surprenais moi-même, dit donc. Valait peut être mieux que je la ferme et que je me concentre plutôt sur l'effort qui était demandé. Parce que oui, quand même, c'était sacrément la merde. La barre était assez lourde pour donner l'impression que mes bras allaient me lâcher à un moment, et puis fallait aussi prendre en compte les vagues qui se fracassaient contre la pirogue, la faisant tanguer dangereusement. Si ce con de géant continuait à barboter, y avait de très très gros risques pour que ça finisse en naufrage. Et personne ferait de film sur nos vies.
- Comme vous dîtes.
Le souffle de Jules était saccadé. C'était un effort de malade qu'il faisait, là. Je savais pas quoi faire pour essayer d'arranger les choses, à part tirer comme une dingue sur cette foutue barre. La navigation, c'était censé être son domaine ! Il était le capitaine, moi le matelot. Et encore. Un matelot, ça sait faire des nœuds complexes. J'étais juste douée pour ceux ornant les boîtes de pâtisserie. J'étais pas sûre que ça compte dans ce genre de situation.
- Donnez tout ce que vous avez ! À trois, on tire en même temps ! À la une... à la deux... à la trois... TIREZ !
Ce que je fis. Je tirais de toutes mes forces, les dents serrées, les doigts devenant blancs tant je serrais la barre. Je dû relâcher la pression au bout d'un moment, ça faisait trop mal. Je sentais chacun de mes muscles me tirer. Ils étaient tous sollicités. Et ils n'allaient pas tout de suite pouvoir se reposer.
- Nous devons recommencer ensemble, coordonner nos mouvements. Faîtes comme moi. Je tire : vous tirez. C'est bien compris ? Copiez exactement mes gestes.
Je hochais la tête, prête à obéir. C'était une nécessité. Il savait ce qu'il faisait, lui au moins. Si je voulais réussir, alors je devais être prête à faire ce qu'il me disait.
- Ok. Tu tires. Je tire. Compris.
Nouveau hochement de tête. J'avais vraiment compris. Et je m'appliquais à copier chacun de ses gestes. J'étais concentrée sur ses mains, prête à suivre le mouvement dès qu'il y aurait besoin, en restant silencieuse. Je voulais pas que mon attention soit détourner. Pas avec tout ce qui était en jeu. La pirogue avait beau être secouée dans tout les sens, et bien que l'océan en furie ne cesse de se jeter sur nous, en nous trempant un peu plus au passage, je ne quittais pas Jules des yeux. Comme quoi, ça m'arrivait d'être une élève sérieuse et appliquée.
Je fini pourtant par tourner la tête vers la monstruosité de lave. Diriger la pirogue, c'était méga important, mais fallait peut être pas non plus qu'on oublie le danger derrière nous. Surtout que le géant avait fini par plonger son deuxième pied dans l'eau. Eh merde.
- Y a pas moyen d'aller un tout petit peu plus vite, quand même ? Parce que là si ça continu, on aura beau s'exploser les muscles des bras, on va quand même crever.
Je voulais pas être pessimiste, hein. Mais là... j'étais juste réaliste. Fallait speeder un petit peu plus avant que le monstre se rende qu'avec deux jambes on peut courir et qu'après il découvre aussi qu'avec un pied il peut écraser des choses beaucoup plus petites que lui. Genre une pirogue où se démènent trois personnes et un cochon.
- Il faut juste tourner la voile au bon moment... On tire une dernière fois et j'ouvre la voile, d'accord ?
Y avait pas trop le choix, de toute façon. Il planta son regard dans le mien, et je me rendis compte que j'étais pas la seule à me rendre compte de ça. On avait plutôt intérêt à y arriver, sinon ça risquait d'être la fin du voyage pour nous.
- Si on y parvient, on prendra de la vitesse. Dans le cas contraire...
Il ne termina pas phrase. Pourquoi ? Il avait pas envie de choquer ? Ça le déprimait à ce point là de savoir qu'on risquait encore de mourir ? J'avais pas envie non plus, mais je savais ce qui m'attendais depuis que j'avais accepté de partir à l'aventure et de suivre Hypérion. Dès que c'était en rapport avec les divins, ça voulait dire qu'on avait toutes les chances de crever. Faudrait peut être qu'il pense à écrire un testament. J'en avais déjà un de prêt. La pâtisserie reviendrait à Nora. Lily aurait la garde exclusive de Candy. Ma part de la maison irait à Anatole et Alexis. Et puis c'était tout. J'avais pas grand chose de précieux dans ma vie à part ma boutique, mes gâteaux, mon éléphant et mes proches.
Mais je ne dis rien et me contentais de tirer une dernière fois sur la barre, pendant qu'il tirait sur la voile. C'était le bon moment. Fallait que ça soit le bon moment. C'était obligé. Je pris une grande inspiration et attendis, les yeux levés vers la voile. Mais elle ne bougea pas. Du moins pas comme elle était censée le faire. Je sentie mon visage se décomposer en comprenant ce qu'il se passait.
- Non ! C'est pas possible putain ! On peut pas crever ! Bordel ! On peut réessayer ? On peut recommencer non ?
Je me tournais vers Jules pour le fixer avec espoir. La panique était revenue en force, mais j'essayais de me dire que c'était rien. Parce que sinon j'allais pas pouvoir me contrôler et ça allait finir dans les larmes et peut être un poing en sang. Bordel Hypérion... Pourquoi il était toujours pas venu nous sauver ? Je voulais pas me la jouer princesse disney, mais y avait vraiment besoin d'un coup de main divin là.
- La tempête est trop violente, les pirogues trop lourdes. On ne peut les diriger.
Jules grogna de frustration. Il avait l'air de plus en pouvoir. Et je le comprenais. On était trempés, le sel brûlait la peau et les muscles étaient en feu à cause de l'effort fourni pour se battre contre vent et marée. Mais pourtant, il se mit à tirer de nouveau comme un taré en criant, sa voix se perdant dans le fracas des vagues et le sifflement du vent.
- Non, je refuse ! Je refuse !
J'aurais voulu lui dire d'arrêter, que là ça servait à rien. Mais il était pas en état pour entendre quoi que ce soit. Je me contentais d'enrouler une corde autour de mon bras pour pouvoir tenir debout malgré les turbulences et attendis qu'il se calme. Fallait bien, à un moment. Son corps allait finir par le lâcher. J'avais lâché la barre, il avait encore plus de poids à maîtriser maintenant. Il pouvait plus rien faire.
Il fini par laisser tomber... au moment même où un hurlement atroce résonna contre la surface tempétueuse de l'océan. Je tournais vivement la tête vers le monstre de lave qui semblait nous fixer, les pieds dans l'eau. Mais putain, il devait avoir mal quelque part pour brailler comme ça ! C'était pire qu'un chanteur de hard métal hurlant dans son micro pendant un concert live !
Je m'attendais à ce que le géant nous attaque ou nous poursuive, mais il se contenta de rester figé, toujours les pieds dans l'eau. L'eau... qui grossissait à vue d’œil, d'ailleurs. Elle semblait enfler, se déformer, pour grandir et se changer en une immense vague se dirigeant droit sur nous. Putain... C'était un mini tsunami juste pour nous.
- Il faut qu'on se casse ! Et vite !
Crier allait rien changer, mais je pouvais pas m'en empêcher. Et puis fallait que je me fasse un peu entendre, malgré le tambourinement de l'eau qui fonçait sur la pirogue. Je me penchais vers l'avant, toujours solidement agrippée à la corde qui vibrait contre mon bras au rythme du vent qui se faisait de plus en plus fort. On devait partir. C'était l'océan, après tout ! Il était censé y avoir tout un tas de porte de secours ! Mais bien, fallait qu'on soit entouré par cette foutue vague, ce putain de monstre et roche de merde qui...
- Oh bordel. Y a un espèce de passage. Dans la roche !
Je pointais du doigt le rocher où s'était trouvé le géant de lave. Soit j'avais besoin de lunettes, soit y avait bel et bien un potentiel échappatoire. C'était pas si loin que ça, en plus. Et puis en même temps, c'était pas vraiment comme si on avait beaucoup d'options.
L'air décidé qui s'afficha sur le visage de Jules voulait tout dire. Notre objectif était ce fameux passage. Et il allait falloir y aller tout de suite, sous peine de finir dévorés par des poissons et des requins. Et, logiquement, noyés.
L'auteur nous lança quelques ordres, mais je les entendis à peine, alors que je retournais à la barre pour tenter de diriger la pirogue. J'étais concentrée, peut être trop même. Je ne voyais plus que ce putain de passage. On s'en rapprochait, mais toujours pas assez vite. Ok, on se dirigeait vers lui, et c'était déjà bien. Mais j'aurai aimé que ça speede un peu plus. Voilà pourquoi un moteur ça serait vachement pratique, quand même.
Plus on se rapprochait, plus il y avait de vent. Mes cheveux voletaient dans l'air et me fouettaient dans le visage, mais je voulais pas lâcher la barre pour les repousser. On était proches de la « sortie »... mais aussi beaucoup trop du géant. Je pouvais pas laisser quoi que ce soit détourner mon attention.
La pirogue continua de voguer, prenant de la vitesse alors que la voile semblait enfin vouloir coopérer. Elle fendit les vagues, les passa sans trop de difficultés, pendant que celle de derrière semblait continuer de grandir et de foncer sur nous.
Une ombre passa au dessus de nous, cachant les peu de rayons de soleil qui réussissaient à percer les nuages. Je levais la tête... et le regrettais aussitôt. J'avais dis que je voulais pas être perturbée ! Et là je pouvais que l'être, vu qu'un poing géant se levait, prêt à nous exploser et nous faire couler.
Le passage était juste devant nous, maintenant. Il restait que quelques mètres à parcourir. Mais putain... ça paraissait tellement long, encore ! Mon cœur s'emballa, et je me mordis l'intérieur des joues pour essayer de me calmer et pas céder au stress. On pouvait y arriver. On allait réussir. La barre semblait plus souple, la voile s'était gonflée... Tout était réuni pour qu'on l'emporte. La pirogue n'avait plus qu'à s'engouffrer et...
Le poing s’abattit. Il fracassa l'eau, créant des remous et de nouvelles vagues qui repoussèrent notre bateau... mais c'était déjà trop tard. On était passé. De justesse, ok. Mais on y était, dans ce putain de passage. Oh putain. Oh non mais... putain.
- On l'a fait. Putain on a réussi !
Je me tournais vers Jules et Tara, les yeux écarquillés, un petit sourire de soulagement au coin des lèvres. J'arrivais pas à y croire. On avait vraiment réussi. Et je savais même pas comment ça se faisait !
Diane Moon
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| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Je n’étais pas plus rassuré qu’avant, pendant la traversée du tunnel. Néanmoins, j’avais choisis de prendre les devants, dissimulant habilement les craintes qui m’animaient. Je pratiquais cet exercice depuis tellement longtemps, qu’il était quasiment devenu une habitude. Tendant l’oreille, je distinguais néanmoins des bruits indiquant une fin à ce tunnel, ainsi qu’une faible lueur. Toujours avec prudence je me tournais vers Apollon et Neil avant de faire part à voix basse de la suite des opérations :
- Il y a des bruits par là-bas, on va se rapprocher tout doucement et voir de quoi il en retourne. Je marquais une légère pose, les laissant digérer l’information avant de reprendre d’un ton un peu plus cassant cette fois-ci Oh et au passage. J'entends tout, alors si cela ne vous dérange pas. Vous flirterez et parlerez de vos rendez-vous une autre fois.
Sur toutes les personnes présentes, il avait fallu que je me retrouve avec eux. Je n’étais généralement, pas contre le fait d’avoir mon frère au prêt de moi. Nous avions tendance à mieux fonctionner en duo que séparé a sans cesse nous inquiéter l’un pour l’autre. Néanmoins, j’aimerais que dans une situation comme celle-ci, on se concentre et on ne s’éparpille pas en perdant son temps à se faire les yeux doux. Je maintenais mon opinion, concernant l’amour. Cela rendait définitivement bête. La prochaine fois, si je pouvais être avec ma sœur ou n’importe qui d’autres, j’en serais fortement reconnaissante à la destinée ou peu importe le nom de ce machin. Je décochais d’ailleurs un regard glacial quand elle prit un air innocent en se tournant vers Apollon, avant de pivoter pour leur tourner de nouveau le dos, ne retenant cette fois pas ma franche exaspération, et levant très clairement les yeux au ciel avant de secouer la tête. Tu es une adulte Artémis me sermonnais-je. Comporte toi donc en tant que tel.
Sans plus une pensée envers les deux idiots derrière moi, j’avançais prudemment vers cette source de lumière, pour finalement finir par arriver comme un cheveu sur la soupe, au beau milieu d’une discussion, dont je n’avais saisit que la fin. Formidable, je ne me sentais pas du tout gênée, ni même comme une intruse. Aussi, afin de me protéger comme à mon habitude, ne laissais-je pas cet air impassible que j’avais installé sur mon visage s’en aller. Hypérion se tourna subitement vers nous, augmentant mon malaise :
"Où sont Robyn, Tara et Jules ?"
Pardon ? Il ignorait où ils étaient ? Sentant la panique s’emparer de moi, je me forçais à ne pas changer d’expression, à ne rien laisser filtrer. Il fallait que je reste maitresse de moi-même si je voulais réfléchir
- C’est étrange, j’allais vous poser exactement la même question rétorquais-je très calmement
Je ne pouvais ignorer cette boule d’angoisse qui avait pris place dans mon ventre. Mais, je pouvais tenter de la maitriser, et cela passait avant tout par le contrôle de mes émotions. Si je la laissais totalement s’emparer de moi, je ne serais d’aucune utilité et je le savais. Le titan eu un petit rictus au coin des lèvres avant de lever les yeux vers le plafond, tandis-que je l’imitais.
Du sable noir, encore
Peu importe l’endroit où nous allions, il semblerait qu’il soit toujours présent d’une manière ou d’une autre. Je préférais rester prudente. Je n’avais pas oublié ce que Phobos était capable de faire avec, ni même ce qu’il s’était passé, lorsque j’avais touché le cocon dans lequel Apple s’était trouvé. Je m’en méfiais comme de la peste, et j’avais je l’estime d’excellente raison de le faire.
"On ne peut pas les sentir à cause de ça ?" Demanda Neil
Hypérion ne répondit pas, néanmoins quelque chose me disait que c’était plus ou moins une manière d’acquiescer. Une ride soucieuse barra mon front tandis-que je regardais à nouveau vers le plafond et en direction du titan cette fois-ci :
- Il y a forcément un moyen de les retrouver, on ne peut pas les laisser seule
Pas question. Jamais. J’avais toujours refusé de laisser qui que ce soit derrière alors ce n’est certainement pas aujourd’hui que ça allait commencer. Et de toute façon, je savais que je pouvais trouver des alliées de poids en la personne d’Ellie et Athéna. Je savais qu’elles non plus, ne voudraient pas laisser les mortels se débrouiller tous seules pendant que nous restions ici à parler de la pluie et du beau temps. Hypérion me fixa avant de se tourner vers ma sœur :
"Une fois au dehors, tu pourras les sentir."
Avant qu’elle ne s’en aille, je m’avançais dans sa direction la prenant quelques instants à part :
- Fait attention à toi s’il te plait et reviens nous en un seul morceau d’accord ?
J’esquissais un léger sourire, avant de la laisser passer et me murait dans le silence. Je faisais « l’huître » comme le disait si bien Aphrodite. Je ne pouvais pas lui donner tort, c’est vrai que dans ces moment-là, j’avais tendance à me renfermer et à refuser de partager mes pensées avec qui que ce soit. Apollon, avait toujours accès à notre lien, étant donné que je ne l’avais pas coupé. Mais, pour autant Je savais qu’il n’aurait pas l’indélicatesse de forcer la confession en s’introduisant dans mon esprit pour savoir exactement ce que je ressentais. Un soupir du côté du second titan me tira de mes réflexions tandis-qu’il se mettait à bouger légèrement. Ses yeux étaient grands ouverts, et il nous fixa avant de reporter son attention sur Hypérion. Ce dernier le regarda avec tristesse et compassion, me donnant le sentiment d’être légèrement de trop dans ces retrouvailles. Je pouvais comprendre pourquoi Arès, avait choisi de nous laisser seule avec Apollon, lorsqu’après que le lien entre Chronos et ses cavaliers aient été brisés, mon frère sortie de la boucle temporelle avait recouvré ses esprits.
"C'est impardonnable..." Lâcha finalement Hypérion, faisant émettre un léger mouvement de recule à l’explorateur. Ce dernier regardait toujours Hypérion, alors qu’il se tournait à présent vers lui
"Nous vivons pour protéger ces mondes et en découvrir de nouveaux. Notre tâche nous était impossible tant que le Fléau demeurait ici."
Il se tourna vers nous, cherchant sans doute un appuie alors qu’il fixa tour à tour les autres avant de croiser mon regard. Je demeurais silencieuse quelques instants, observant l’explorateur avant de me décider à prendre tranquillement la parole, sortant par la même occasion de ma réserve :
- Nous faisons tous des choses stupides pour protéger ce que l’on a. Je suis bien placée pour le savoir. Oh oui, j’étais sans doute même la mieux placée, pour parler de ça. Après tout, n’était-ce pas ce que moi-même j’avais fait il y a presque un an maintenant. Les choses avaient beau s’être tassé depuis, il n’empêchait que ce souvenir se rappelait régulièrement à moi comme un avertissement. Et je savais, que la prochaine fois que nous serons face à face. Je ne referais plus cette erreur envers les autres. Je ne dis pas forcément, que ça excuse tout. Simplement que je comprends repris-je tout aussi calme
J’avais croisé les bras sur ma poitrine, toujours calme, toujours tranquille. Sachant pertinemment, que la discussion n’était pas finit. Mais dans la famille, j’avais toujours eu le rôle de la diplomate. Et une fois de plus, j’étais prête à l’endosser attendant les arguments d’Hypérion afin de continuer de lui exposer les miens
"Rien ne justifie de s'en prendre à celui qui vous a donné la vie !" Répondit le titan du tac o tac tandis-que je haussais un léger sourcil sans me départir de mon calme
Je pouvais comprendre sa colère, néanmoins il n’y avait nul besoin de m’agresser je ne faisais qu’exprimer mon opinion. Je n’avais jamais eu la même notion de créateur et création que tout le monde, inutile de m’en vouloir. Quant au fait, que rien ne justifiait de s’en prendre à celui qui vous avait donné la vie. Etant quelque part également, responsable de la « naissance » de Phobos et ayant eu droit à un couteau dans le ventre en guise de premier contacte je crois que je préférais me passer de commentaire concernant cette affirmation.
"Atlas est quelqu'un de sage. Il a fait ce qui devait être fait" reprit-il de manière moins agressive avant de se tourner à nouveau vers l’explorateur et de poursuivre "Vous n'auriez pas dû mettre sa parole en doute. Et encore moins agir de la sorte." Il fixa la porte cette fois-ci alors qu’il continuait sur sa lancée "il y a toujours une solution, à tous les problèmes. Et il n'est pas nécessaire de faire souffrir inutilement, même quand on a la sensation d'être perdu. La souffrance n'est jamais une solution !"
C’était bien la première fois que je le voyais s’emporter ainsi. Même si encore une fois, je ne le connaissais pas suffisamment pour avoir un élément tangible auquel me référer
"Ne les juge pas. Je les ai déjà pardonnés."
La voix d’Atlas s’éleva. Elle était à peine plus forte qu’un murmure, mais c’était un murmure rauque, imposant. Hypérion, tourna la tête vers l’autre titan quant à l’explorateur son regard se perdit dans le vague, jusqu’à devenir vide, sans vie. Comme s’il réalisait, ce qu’il venait de faire. Une vague d’empathie pour lui me traversa, tandis-que je le voyais poser un genou à terre devant Atlas, la tête toujours basse
- Je n’ai pas dit que je cautionnais repris-je toujours avec le même calme qu’auparavant afin de clarifier les choses. J’ai simplement dit que je comprenais il y a une petite nuance. On commet tous des erreurs par crainte de voir disparaître ce qui nous est cher. Je tournais à nouveau ma tête vers l’explorateur qui n’avait pas bougé, tandis-que mon ton prenait une teinte plus douce : Mais une fois qu’on a réalisé que ce que l’on a fait été mal. Il vient toujours un moment où nous le regrettons sincèrement
J’avais cessé de fixer l’explorateur et Atlas pour regarder Ellie à présent. Nous n’avions jamais reparlé de cette histoire, même lorsqu’elle était venue me demander la permission d’aller dans mon temple. Les choses s’étaient tassés, mais certaines blessures n’étaient pas totalement guérit. Aussi, était-ce quelque part, une manière de faire des excuses concernant les évènements survenu l’an dernier. Je rompis le contact visuel de moi-même, pour me tourner à nouveau vers Hypérion qui était quelque part la personne à qui je m’adressais depuis le début :
- Aucune souffrance n’est nécessaire, c’est vrai. Malheureusement, peu importe la forme qu’elle prend, elle fait toujours partie de la vie.
Je crois que personne dans cette pièce ne me contredira. Car nous avions, tous peu importe la manière dont elle avait été amené et la forme qu’elle avait prise justement, eu notre part de souffrance. Hypérion hésita un moment, avant de me fixer de manière neutre. Si je n’avais pas du respect pour lui, sans doute n’aurais-je pas hésité à sonder ses émotions afin de savoir ce qu’il savait réellement. Mais je le respectais bien trop pour cela d’une part, et de l’autre je doutais de l’efficacité de mon pouvoir d’empathie sur un titan. Atlas se mit subitement à respirer fortement, comme s’il sentait une douleur le traverser. Hypérion eu à nouveau un petit rictus et s’adressa à lui :
"Repose toi mon ami. Tu as fait le nécessaire" de nouveau il se tourna vers moi pour continuer : "Vous devez aller au bout de ce voyage. Ce n’est plus très loin. Il faut que vous trouviez pourquoi elle nous a conduit jusqu’ici."
"Tu dois aller avec eux", le coupa Atlas
"Ce n’est plus nécessaire. Ma place est ici"
Neil, le regarda assez nerveusement. Sans doute n’osait-elle pas les interrompre, néanmoins cela se voyait qu’elle n’était pas d’accord. Néanmoins, j’estimais pour ma part, que je n’avais pas à aller contre la volonté d’Hypérion. S’il estimait que son rôle était terminé qui étais-je pour oser le contredire ?
- Nous ferons le nécessaire dis-je simplement
Je m’interrogeais néanmoins sur l’identité de cette « elle » qui nous avait fait venir ici. Mais je suppose que je le découvrirais en temps voulu
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Ils étaient arrivés, semble-t-il, en pleine discussion. Apollon resta un certain moment en retrait, observant les personnes qu'il venait de rejoindre. Athéna était là, Ellie aussi, Hyperion… et Atlas. Il le comprit rapidement, son aura était imposante, sa stature quelque peu inquiétante. Il ne savait ce qu se produisait ici mais ça n'avait pas l'air d'être la grande forme. Un explorateur se trouvait aussi sur les lieux, qui sait ce qu'il pouvait bien faire là, il faisait un peu tâche dans le décor, mais le dieu était trop préoccupé à observer le titan pour s'en soucier. Il jeta un regard à leur sœur lorsqu'elle partie malgré tout, à la recherche des trois humains de la bande. Alors ils étaient livrés à eux-même, là-bas dehors ? Plus les événements s'enchaînaient, plus il se demandait si cette excursion était une si bonne idée que ça. Ou du moins si l'équipe était la mieux choisie.
Hyperion lança alors son intention de rester là. De les laisser poursuivre seuls l'aventure, à la recherche d'on ne sait quoi, pour on ne sait quelles raisons, alors qu'il les avait lui-même embarquer dans cette histoire. Comme il le pensait alors, ça partait bien mal tout ça.
« Apollon. » Il leva la tête, tourna les yeux, avant de réaliser que la voix s'élevait dans sa tête. « Tu es le fils de Mnémosyne. Je t'aurai reconnu entre mille. »[/i] Un frisson le parcourut tout entier alors que ses yeux se posaient sur Atlas. Était-ce lui qui lui parlait de la sorte ? Il ne voyait pas qui d'autre pouvait être en train de communiquer avec lui. « J'étais là le jour où la vie est entrée en vous. »
Apollon eut un léger mouvement de recul, surpris par cet échange, sans que personne ne le remarque. Il dévisagea le titan l'espace de quelques secondes, le souffle coupé.
« C'est un honneur de vous rencontrer… Même si les circonstances auraient pu être meilleures. »
Il avait répondu par la pensée, ne souhaitant pas attirer l'attention des autres. C'était comme solennel, il était coupé du reste. Il n'écoutait pas ce que les autres pouvaient se dire ou ne regardait pas ce qu'ils pouvaient faire. Il était quelque peu chamboulé, face à cet être à la puissance imposante, mais pourtant dans une si mauvaise posture. Qu'il l'est décrit comme « fils de Mnémosyne » lui avait procuré une étrange sensation également, lui qui ne se souvenait en rien de sa vie d'enfant, si ce n'est grâce à ce que Diane partageait avec lui. Il avait encore moins conscience de sa naissance…
« Tu n'as pas à avoir de crainte en ma présence. Je ne vous veux aucun mal. »
« Je n'ai aucune crainte. »
Simplement un respect presque instinctif. Il ne doutait en rien de ses intentions. Il se demandait simplement ce qui avait pu se produire pour qu'il se retrouve ici, pour qu'il soit dans cette position.
« J'arrive au terme de mes capacités. Il ne me reste plus beaucoup de… Temps. »
Le titan marqua une pause, il sentait comme de l'ironie dans le ton de sa voix. Il ne semblait pas fatigué, la parole par la pensée lui demandait certainement de l'énergie, mais moins que si il s'exprimait à haute voix.
« Cette notion a détruit tellement de choses fut un temps et continue encore aujourd'hui. »
« Vous avez raison, le temps est dévastateur… Et on ne peut lutter contre son écoulement. »
Il eut un bref sourire, fugace, alors que sa voix était empreinte de cynisme. Dire que son don était relié à ce temps si abstrait, sans lui, comment pourrait-il donc voir le futur ou apercevoir des scènes passés ? S'il n'y avait pas de notion de secondes, de minutes, d'heures ou d'années à passer, il n'y aurait pas de raison à ce qu'il puisse voir ce qui se déroulerait peut-être à l'avenir.
« Vous… Que voulez-vous dire par 'détruit tellement de choses' ? Et par le temps qu'il vous reste ? » Le dieu marqua une pause, avant de secouer la tête, malgré lui. « Non. Ne vous fatiguez pas à répondre à mes questions, elles sont futiles, c'est stupide de vous demander quoi que ce soit maintenant. »
A quoi bon s'interroger à présent ? Atlas disait qu'il n'avait plus toutes ses capacités, qu'il en arrivait au bout et lui le harcelait en lui demandant des choses qui n'avaient pas d'intérêt, pas de sens, sa curiosité ne le lâchant donc jamais.
« Le soif de la connaissance et de la découverte est ce qui guide nos pas. Il ne faut jamais s'arrêter d'explorer ce que la Nature à de plus beau à nous offrir. Et d'apprendre ce qu'il y a à savoir. »
Alors ce n'était donc pas qu'un défaut ? Le titan resta silencieux un moment, l'espace entre ses paroles montrant qu'il usait de son peu de fore restante pour lui parler. Cela semblait lui demander beaucoup d'efforts et le dieu eut un pincement au cœur en le voyant ainsi.
« Apollon… Celui qui inspire. C'est le nom qu'elle t'a choisi en l'honneur du plus sage d'entre nous. »
Il en apprenait donc tous les jours sur son histoire.
« Je n'ai pas compris suffisamment tôt où nous avions commis une erreur… Mais lui l'a vue. C'est lui qu'elle a choisit et nous ne pouvons aller contre Mère Nature. C'est à lui de vous écouter, de vous comprendre et de vous guider. »
Le regard d'Apo glissa brièvement sur Hyperion. Etant donné qu'il savait que c'était lui qui les avait gardé, lorsqu'ils n'étaient encore que des bambins, il lui semblait évident que c'était de lui qu'Atlas parlait. C'était dans la continuité des choses, dans la logique.
« Il doit réparer nos erreurs… Paix et Bonheur… Changer ce qui doit être changé. Suivre sa destinée. »
Le titan remua légèrement, comme s'il était en grande souffrance. Et le silence se fit. Sa voix ne s'éleva plus dans sa tête. La main de Neil serrant la sienne le fit se retourner vers elle, le regard dans le vague, encore perdu. Il mit un moment à reprendre conscience de la réalité, de l'endroit où il se trouvait. La demie déesse avait l'air anxieuse, peu rassurée.
« Merci. » fut le dernier mot qu'Apollon adressa à Atlas.
Plusieurs interrogations se présentaient à présent. Hyperion ne pouvait rester. Ce n'était pas… ce n'était pas la bonne chose à faire, il le ressentait. Comment allaient-ils poursuivre sans lui ? Qui donc allait les écouter, les comprendre et les guider, comme le disait Atlas ?
« Il n'en a plus pour longtemps, il me l'a dit. » Cette fois, c'était à Hyperion qu'Apollon s'adressait. « Mais pourquoi rester ? Est-ce que c'est le rôle qui vous est destiné ? »
Les paroles qu'il avait entendu de l'Oracle lui étaient également revenu et il pensait qu'il s'agissait cette fois aussi de leur oncle le plus proche. Ce dernier tourna sa tête vers lui, avant de regarder Atlas et de le fixer à nouveau.
« Que veux-tu dire par là ? »
Sa question avait été posée à haute voix. Chose à laquelle le dieu ne s'était pas préparer. Au même instant, l'explorateur s'était redressé, sans pour autant prononcer le moindre mot. Pour éviter les questions de sa jumelle, Apollon partagea alors instantanément tout ce qu'il avait partagé avec Atlas et ce qu'il avait entendu avant qu'ils arrivent ici également. Il en fit de même avec Neil. Ainsi, elles ne seraient pas trop perturbées parce qu'il se passait. Il ignorait s'il devait en faire de même avec Ellie et laissait cette décision avec Artémis qui la connaissait mieux que lui.
« Je pense que vous devriez rester avec nous. »
Le dieu exprimait simplement sa propre opinion, sans tenter de l'inciter, de forcer sa décision. Neil serrait davantage sa main, son coeur s'accélérait, il pouvait le ressentir.
« C'est ici c'est ça ? » avait-elle alors dit en regardant la porte.
Il lui avait lancé un regard perplexe, se demandant à quoi elle faisait allusion dans un premier temps, avant de s'interroger sur ses intentions derrière cette question. Hyperion la regarda en affichant un petit rictus avant de détacher ses yeux d'elle. Neil le lâcha, s'avançant d'un pas, observant à nouveau la porte. Que se passait-il exactement ?
« C'est une prison. » Elle l'avait regardé en disant cela. « C'est ici qu'ils l'ont enfermé. »
De quoi parlait-elle ? Il plissa les yeux, cherchant une réponse dans ses pensées, alors que ses yeux s'ouvraient grandement lorsqu'il réalisa qu'elle parlait de Chronos. C'était là sa prison ? De qui d'autre pouvait-elle donc parler, de toute manière, il ne connaissait pas énormément de gens qui avait été enfermé par les titans !
« Le temps est présent à toutes les époques. Le sable noir ne s'échappe pas de cette porte. Il tente de s'y frayer un chemin. C'est ce qu'Atlas tentait d'empêcher. »
« Tentait ? Alors il n'y est pas parvenu ? »
Cette interrogation lui semblait justifier. Pour quelles raisons Hyperion devrait-il rester ici si Atlas n'avait pas réussi ?
« Mais il peut encore y arriver. Un titan doit rester là. »
« Le Seigneur Atlas restera là. Et nous resterons avec lui. »
L'explorateur avait reprit la parole, soudainement.
« Il en a déjà fait trop. Beaucoup trop. »
A voir le titan, il ne lui semblait pas qu'il puisse récupérer totalement même en étant libéré de son fardeau. Il avait l'air tellement accablé, après sans doute des années… peut-être des siècles à rester ici en réalité… Il comprenait néanmoins qu'Hyperion ait envie de reprendre sa place, de le soulager, de le libérer. Mais il était déjà trop tard.
Alors, les voix d'Atlas et d'Emin s'élevèrent à nouveau dans l'esprit d'Apollon, répétant la même phrase, comme s'il s'agissait là de la solution à tous leurs problèmes.