« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Alors que l'Explorateur voulait absolument leur faire prendre ce Fléau avec eux, Hypérion apparut enfin. Athéna n'avait pas bien saisi pourquoi il avait mis autant de temps, mais ce n'était pas l'important à ses yeux. Enfin, ils allaient peut-être avoir des réponses un peu plus claires... Le Titan avait manifestement les boules contre l'Explorateur et ça, la déesse pouvait le comprendre : on ne s'en prenait pas à son créateur, surtout pas quand il avait cherché à vous protéger et à protéger tout le monde d'une menace très grande... Puis Hypérion s'occupa de soigner Atlas, tandis qu'il arrivait quelque chose à Ellie puisqu'elle fut guillerette quelques secondes avant que ça ne change. Là encore la guerrière ne savait pas trop ce qu'il se passait, mais manifestement, il se passait un truc.
Puis Hypérion déclara que c'était à lui de prendre la place d'Atlas.
Athéna l'observa, confuse. Pourquoi resterait-il là alors que manifestement, Atlas avait pris la décision de s'occuper du Fléau lui-même ? De plus, la déesse avait la désagréable sensation qu'Hypérion se sentait coupable, mais elle ne voyait pas trop pourquoi... Soudainement, Neil, Artémis et Apollon apparurent. Seuls. Les autres n'étaient pas avec eux et ça, c'était tout aussi inquiétant que la décision d'Hypérion. Comme elle, Diane s'inquiétait de savoir les humains tous seuls alors qu'il y avait toujours la possibilité que le géant ne pète encore un plomb et s'en prenne à eux. Aussi quand Hypérion la regarda avant de lui faire comprendre d'aller les retrouver, la guerrière hocha simplement la tête, parfaitement d'accord avec ce choix qui était le plus judicieux. La brune rassura rapidement sa sœur quand celle-ci la prit à part, lui assurant qu'elle ferait tout pour revenir en un seul morceau et avec les autres.
Athéna adressa un sourire à Ellie et un clin d’œil à Apollon puis ressortit par-là où elle était arrivé avec sa nièce. Elle retraversa le long couloir puis la grotte. En y arrivant, la déesse eut la surprise de voir un Oneroi se dessiner sur un pan du mur. Le petit être lui fit signe de le suivre puis bougea rapidement et la déesse obtempéra, certaine qu'encore une fois, l'entité allait la guider comme il le fallait. Le mur sur lequel l'Oneroi s'était trouvé s'ouvrit à son approche et Athéna parvint à l'extérieur. À l'endroit exact où s'était tenu le géant de lave. Merde.
Autre situation merdique, celle de la double pirogue sur laquelle était les mortels. De son poste d'observation, Athéna pouvait les voir tentant le tout pour le tout alors que le géant était entrain d'essayer de les faire couler. Encore. Finalement, la double embarcation réussit à passer dans un tout petit passage, rendant la tâche du géant complètement nulle. Il se retourna donc et aperçut la guerrière. Double merde. Épée au poing, la déesse le vit qui prenait de la terre et cherchait à en faire une boule, comme celle qu'il avait déjà balancé sur son embarcation un peu plus tôt. Mais... La magie n'opéra pas. Pas de pouvoir ou la panne sèche... Quoiqu'il en soit, malgré tous ses efforts, le géant ne parvint pas à faire une boule avec la terre mouillée qu'il avait prélevé de l'océan. Le géant recommença son manège une nouvelle fois, échoua et recommença encore. Athéna ne profita pour commencer à fuir, jusqu'à ce qu'elle ne sente l'aura d'Hypérion autour d'elle. Sentant qu'elle pouvait le faire, la déesse se téléporta auprès des humains, juste derrière Robyn.
Une fois à bon port, la déesse les vit tous les trois, en bon état. Mais complètement trempés. D'un geste de la main, elle sécha leurs vêtements mais ne fit pas grand chose de plus. De toute façon pour le moment, elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire : ils avaient besoin de prendre cinq minutes pour se ressaisir et apprécier le fait qu'ils étaient tous en vie. Alors elle patienta un peu. Puis elle croisa les bras et décida qu'elle avait été assez gentille avec eux.
- Beau guidage Jules... Mais le voyage n'est pas fini. Allons retrouver les autres. Dit-elle d'une voix claire, montrant ainsi à tout le monde qu'elle était là.
"Ce n'est pas trop tôt ! A quoi vous êtes-vous amusée pendant tout ce temps ? Où est Ellie ?" S'exprima Jules après s'être remis de son sursaut de frayeur. Le pauvre marin était très raide, un peu trop tendu aussi...
- On a découvert un Titan en mauvais état. Hypérion l'a soigné, Ellie est avec lui. Remerciez Hypérion, c'est grâce à lui que j'ai pu me téléporter jusque-là, sans quoi vous seriez restés ici tous seuls... Expliqua-t-elle rapidement en croisant les bras sur sa poitrine.
Mais la déesse venait à peine de finir sa phrase qu'elle entendit des battements de tambour. C'était très faible, à peine un murmure, mais la guerrière fut très intriguée. Sur ses gardes, la brune essaya de savoir d'où provenait le bruit, mais il n'y avait clairement rien de bien visible. Jusqu'à ce qu'elle ne se rende compte que ça provenait du large. Et que la tempête était entrain de s'apaiser. Au fur et à mesure, le ciel s’éclaircit, même s'il y avait toujours une grosse nappe de brouillard au loin. Bien que la combattante ait observé le phénomène, la brune décida qu'il valait mieux rejoindre les autres. Mais restait le problème du géant. Alors qu'elle tournait le dos au brouillard, les tambours prirent fin. Le silence était revenu. Jusqu'à ce qu'un bruit dans l'eau se fasse entendre. Comme un remous.
S'approchant de la source du bruit, Athéna remarqua que l'eau semblait se rider à la surface. Le mouvement ne ressemblait ni à des vagues ni à des remous, mais partait un peu dans tous les sens, comme si ça venait de partout en même temps. Presque comme si l'eau elle-même était entrain de danser à la surface. Très curieuse, la déesse s'agenouilla sur le sol de la pirogue et regarda le phénomène un instant avant de tendre la main pour toucher tout ça. L'eau frémit à son contact. C'était comme si elle était dotée d'une volonté propre. Ou qu'elle avait été chatouillée par le contact de sa main. Finalement, l'eau se mouva en une espèce de vague plus ou moins haute, se dissociant du reste de l'eau. Du coin de l’œil, elle vit Jules se raidir, craignant sans doute une nouvelle tempête. Mais le navigateur se détendit à moitié en se rendant compte que la vague n'était pas du tout normale.
Levant la main, Athéna essaya de toucher cette vague étrange. La vague eut un mouvement de recul puis finit par se laisser toucher. C'était très étrange comme contact, mais la déesse n'avait pas l'impression qu'il s'agissait de quelque chose de mauvais. Au loin, le temps se faisait de plus en plus clair, en dehors du brouillard qui s'épaississait. Puis la vague redescendit, se fondait avec la mer et faisant tanguer la pirogue ! Déstabilisée par le mouvement soudain, Athéna s'écroula sur Robyn et arracha un morceau du t-shirt de celle-ci. Quoi que... En reprenant son équilibre, la déesse se rendit compte que la déchirure courait du bas jusqu'au milieu de la poitrine. On voyait même le début du soutif de Robyn. Beurk, mauvais spectacle.
- Désolée...
C'était juste pour la forme, elle s'en fichait complètement en réalité. Mais sinon, Robyn lui aurait cassé les pieds... Quoi qu'elle le ferait sûrement quand même. Athéna remarqua alors que la pirogue s'était déplacée. Ils étaient dos à l'endroit où se trouvait les autres et vu le courant, ils ne pourraient pas y retourner. À cet instant, la vague ressortit de l'eau face à la guerrière et celle-ci entendit comme un murmure.
- Tu veux nous guider ? Demanda-t-elle à mi-voix.
Athéna ne s'était pas rendue compte qu'elle avait prononcé ces paroles. À dire vrai, la déesse était songeuse. Elle essayait de comprendre ce qu'il se passait mais vu le comportement de cette vague étrange, elle avait bel et bien l'impression qu'elle voulait les guider... Aussi quand la vague fit un mouvement d'acquiescement, la brune sut qu'elle avait deviné juste. Et qu'elle avait parlé à haute voix.
"Vous... parlez à l'eau ? Vous pouvez comprendre son langage ?" Demanda Jules, récoltant ainsi un regard noir de la part de la déesse, lui intimant de se taire et d'arrêter de raconter des idioties pareilles.
Quoiqu'il en soit, après cet acquiescement, la pirogue fut secouée et avança droit vers le brouillard. Les vagues tout autour de la pirogue plongeaient et remontaient à la surface, à la manière des dauphins accompagnant un bateau. Plus ils approchaient du brouillard, plus celui-ci se levait. Ainsi, la guerrière et les autres purent voir un bout de plage, puis de la verdure apparut et enfin, toute une île avec une immense montagne. La brune tenta de contacter son frère, sa sœur et ses nièces par télépathie pour les informer de ce qu'il se passait, mais rien. Cela ne fonctionnait pas. Mais que se passait-il encore ?
Dean O'zor
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« Un rêveur est celui qui ne trouve
son chemin qu'au clair de lune,
et qui, comme punition, aperçoit
l'Aurore avant les autres hommes. »
| Conte : Intrigue Divine ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hyperion ☣ Le Premier Titan ϟ
Qui suis-je devenu avec le Temps ? Si je pouvais recommencer, je voudrais me préserver, je voudrais trouver une issue autre que celle-là. Tous ceux que j'ai connu ont disparu. A chaque fois que je fais un nouveau pas vers mon passé, il m'échappe, encore et encore. Tout cela à cause d'une porte, ou à cause de ce qu'elle contient enfermé. Mais si il n'y avait jamais eu de prison ? Si j'avais laissé faire ?
« Apollon… Celui qui inspire. C'est le nom qu'elle t'a choisi en l'honneur du plus sage d'entre nous. »
J'ai une fois de plus laissé échapper mon pouvoir aujourd'hui. Je l'ai laissé s'étendre à son maximum, afin de pouvoir préserver mon frère, le sortir de son sommeil. Il s'est sacrifié afin de pouvoir empêcher le Sable Noir d'entrer. Il a déployé toute sa puissance pour préserver ces mondes, tandis que moi je l'ai fait uniquement pour voir si je pouvais encore ressentir quelque chose. Je me suis concentré sur ma puissance, la seule chose qui me reste de mon passé. J'ai tenté de l'étendre davantage, de la pousser encore plus loin, mais elle avait atteint ses limites.
« Je n'ai pas compris suffisamment tôt où nous avions commis une erreur… Mais lui l'a vue. C'est lui qu'elle a choisit et nous ne pouvons aller contre Mère Nature. C'est à lui de vous écouter, de vous comprendre et de vous guider. »
Si j'avais pu recommencer, je les décevrais une nouvelle fois. Je leur ferais du mal. Il n'est pas un être de chair. Il ne l'était pas à la base. Comme nous tous, c'était une simple idée qui s'est frayée un chemin à travers... le Temps. On lui a ouvert une porte, on l'a laissé entrer. Et petit à petit il est devenu l'un des nôtres. Puis son pouvoir l'a submergé et aujourd'hui il n'est plus qu'une idée, une mauvaise idée, qui ronge les mondes, qui détruit les univers, qui anéantis la vie.
« Il doit réparer nos erreurs… Paix et Bonheur… Changer ce qui doit être changé. Suivre sa destinée. »
« C'est ici c'est ça ? » entendis-je de la bouche de Neil. « C'est une prison. C'est ici qu'ils l'ont enfermé. »
« Le temps est présent à toutes les époques. Le sable noir ne s'échappe pas de cette porte. Il tente de s'y frayer un chemin. C'est ce qu'Atlas tentait d'empêcher. »
Ce fut au tour de l'Explorateur de parler, sans doute après avoir conversé avec mon frère. Comment a t'il pu leur pardonner ?
« Le Seigneur Atlas restera là. Et nous resterons avec lui. »
« Paix et Bonheur… Paix et Bonheur... » entendis-je une nouvelle fois à travers l'esprit d'Apollon. « Il doit réparer nos erreurs… Paix et Bonheur… Changer ce qui doit être changé. Suivre sa destinée. »
« Connaissance et savoir. » murmurai-je.
Atlas disparut de sur son trône, qui disparut avec lui. Le Sable Noir présent sur le plafond s'en détacha et disparut également. La porte n'émettait plus le moindre son. Elle resta simplement fermée.
« Que s'est-il passé ? » me demanda Neil, la voix légèrement abîmée.
« Le corps d'Atlas a succombé, emportant la poussière avec lui. Son esprit demeurera ici. » répondit l'Explorateur a ma place.
Cela résumait bien la situation. Atlas nous avait conduit à lui dès que j'étais arrivé ici. C'était une erreur de les prendre avec moi, mais sans eux je n'aurais pas pu arriver au bout. Le Sable Noir dominait cet endroit et tentait de se frayer un chemin jusqu'à son maître. Atlas avait tenté du mieux qu'il pouvait de le canaliser, mais les attaques à répétition des siens l'avaient affaiblis. Désormais il demeurerait ici, en pensée et continuer à protéger ce lieu, mais tôt ou tard, cette porte s'ouvrirait. Aucune puissance dans l'univers peut retenir une telle colère.
« Je suis désolée. » murmura une petite voix derrière moi.
Quelle image avait t'elle de moi, maintenant ? Ellie s'était avancée d'un pas hésitant, m'observant attentivement.
« Mère Nature nous a fait venir ici pour une raison que j'ignore. On doit retrouver les nôtres et achever notre voyage. »
Je n'avais ni la force, ni le courage d'ajouter quoi que ce soit d'autre. On disparut tous pour apparaître ailleurs, sur une plage.
Jules Verne
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J'avais l'allure d'un véritable robinson, sans chemise et avec mon pantalon Jean déchiré en plusieurs endroits. Mon Stetson s'était envolé depuis longtemps, sans doute disparu dans les profondeurs sous-marines, à l'heure qu'il était. La bretelle de mon sac à dos me coupait l'épaule en deux mais je ne pouvais m'en débarrasser : si vous venions à nous échouer, son contenu serait un trésor bien plus précieux que n'importe quel lingot d'or. Je restai cramponné à la barre, en état de choc alors que nous avions passé de justesse l'étroit passage. Nous étions saufs, pour le moment. En cet endroit, les flots semblaient un peu plus calmes. Une éclaircie dispersait certains nuages, dévoilant peu à peu la clarté du jour.
Hébété, le souffle court, je ne lâchai pas la barre, continuant de manoeuvrer, serrant étroitement le cordage de la voile dans mon autre main. Ma paume était toute écorchée à force de se brûler contre la corde, et cette dernière était écarlate par endroits. Je serrai les dents sans me plaindre, même si le sel piquait mes plaies.
Je n'avais pas sourcillé aux réactions de Tara et Robyn. Oui, nous avions réussi, mais rien n'était encore gagné. Fort heureusement, la tempête se calmait, le vent était moins violent, la pluie avait cessé. La chance nous souriait-elle enfin ?
Je baissai brusquement les yeux en sentant mon pantalon devenir totalement sec. Qui avait donc réussi ce tour de magie ? Je m'interrogeai sur un possible don insoupçonné de l'une des deux demoiselles quand j'entendis la voix d'une tierce personne à bord. J'eus un sursaut et pivotai vers Athéna, qui venait de surgir de nulle part. Enfin ! Je me sentais trop nerveux pour être soulagé. Pouvait-elle nous emmener loin de ce maudit rafiot ?
"Ce n'est pas trop tôt ! A quoi vous êtes-vous amusée pendant tout ce temps ? Où est Ellie ?" demandai-je avec aigreur.
Je doutais foncièrement que la déesse ait pris du bon temps en nous sachant en si mauvaise posture, mais l'angoisse exagérait mes humeurs.
"On a découvert un Titan en mauvais état. Hypérion l'a soigné, Ellie est avec lui. Remerciez Hypérion, c'est grâce à lui que j'ai pu me téléporter jusque-là, sans quoi vous seriez restés ici tous seuls..."
Je hochai la tête à son explication. Evidemment qu'il fallait remercier Hypérion. Ce titan était intègre et juste, il ne nous aurait pas abandonnés à notre triste sort !
Des battements de tambour se firent entendre. Perplexe, je tournai la tête, observant les alentours. Cela ne semblait pas provenir de l'îlot rocheux sur lequel le géant s'était trouvé. Non, étrangement, le tambour émanait de sous nos pieds. Depuis les profondeurs. Intrigué, Je m'écartai de la barre, et sans lâcher la corde de la voile, me penchai vers le bord de la pirogue, restant en équilibre afin de ne pas tomber. A mesure que le tambour battait, la mer se calmait, la tempête se dissipait. C'était inouï ! Si j'avais su qu'il suffisait de jouer quelque chose pour apaiser l'impétueux océan, j'aurais emmené une flûte dans mon sac. Je savais jouer Au clair de la lune, ce qui était mieux que rien.
Les tambours s'arrêtèrent net alors qu'une vibration ridait la surface de l'eau devenue calme. L'onde commença à se mouvoir avec grâce autour de nous, comme si elle effectuait un ballet nébuleux. Captivé, je me contentai d'observer cet étrange phénomène. C'était à la fois merveilleux et angoissant ; désormais, je restais sur mes gardes. Athéna se pencha pour toucher l'eau et cette dernière s'éleva alors en une vague singulière, dressée à la verticale et légèrement inclinée vers nous. Je me redressai d'un bond et eus un mouvement de recul, levant la corde dans ma main, prêt à changer de cap. Cependant, la vague resta suspendue dans l'air, comme si elle... attendait. Quoi donc ?
La déesse toucha l'eau suspendue et je la fixai. Elle ne redoutait rien de par sa nature surnaturelle. Puis, la vague s'écroula sur elle-même et rejoignit l'immensité bleue. Les pirogues encastrées remuèrent sur l'onde joueuse et j'esquissai un léger sourire... qui s'estompa bien vite en entendant un grand bruit. Athéna venait de tomber sur Robyn tout en arrachant inexplicablement un morceau de son haut au passage. Je clignai des yeux, regardant bien malgré moi ce que je n'aurais pas dû voir, et réalisai une fois de plus que les femmes du XXIème siècle semblaient toutes porter ce qu'on appelait des soutien-gorge. Elles avaient bien raison. Cela semblait beaucoup moins laborieux à enlever que les corsets. J'avais eu le loisir de me documenter à ce sujet grâce au magazine intitulé Victoria's Secret, que Lily avait obligeamment laissé à mon intention (en réalité, je le lui avais emprunté un jour où elle n'était pas là et ne lui avais pas rendu depuis).
Il était préférable de détourner les yeux de Robyn. D'ordinaire, j'aurais proposé mon aide pour la relever, mais étant donné la maladresse d'Athéna, je risquais simplement d'attiser les foudres de la jeune femme en voulant me montrer serviable. Je commençai à anticiper son comportement, ou tout du moins à essayer. Inutile de tenter le diable. Nous avions tous les nerfs à fleur de peau.
La vague était réapparue à côté de nous, alors que notre trajectoire était mauvaise. Je n'avais pas maintenu le cap avec les récents évènements. Athéna s'adressa alors à la vague. Je fronçai les sourcils et m'approchant de la déesse, je demandai, sincèrement intéressé :
"Vous... parlez à l'eau ? Vous pouvez comprendre son langage ?"
Etait-ce l'une de ses capacités divines ? Un regard noir me répondit, coupant court à la discussion. Je me rembrunis, piqué à vif car il s'agissait d'une véritable question, légitime de surcroit. Cette déesse était bien trop hautaine.
Les vagues avaient l'allure de dauphins accompagnant un navire. Nous avions pris de la vitesse alors que l'eau nous portait vers une île paradisiaque, à mesure que le brouillard se dissipait. Je me retins de donner un coup de pied dans le cochon qui poussait des couinements en piétinant le plancher de la pirogue juste devant moi et fis signe à Tara de le récupérer. Puis j'adressai un demi sourire à Robyn, tout en prenant grand soin de la regarder droit dans les yeux.
"Nous avons l'air de deux robinsons !" lançai-je d'un ton léger, tentative dérisoire de dérider la jeune femme.
Elle ne sembla pas comprendre mes paroles. Ne me laissant pas démonter, j'enchaînai avec un air entendu :
"J'ai une idée."
Je m'éloignai d'elle pour me rapprocher d'Athéna qui fixait l'île vers laquelle nous avancions.
"Pourriez-vous user de vos pouvoirs pour me donner une chemise, s'il vous plaît ?" demandai-je avec autant de politesse que possible.
"Votre tenue ne vous plait pas Jules ? Pourtant c'est le moment de vous montrer non ?"
Je plissai des yeux. Certes, le temps était de nouveau au beau, le soleil caressant, mais ce n'était pas une raison pour s'exposer ainsi. La déesse finit par exécuter un geste de la main ; l'instant d'après, un tee-shirt blanc recouvrait mon torse. La taille était correcte, quoique la forme soit légèrement... moulante.
"Est-ce mieux ainsi ?"
Je gesticulai dans mon nouveau vêtement, baissant les yeux dessus avant d'esquisser une moue dubitative.
"Je suis davantage habitué aux chemises, mais cela fera l'affaire. Merci, madame."
"Vous allez devoir vous y habituer, les chemises ne sont plus aussi à la mode qu'avant..." fit-elle remarquer avec une étincelle de malice dans les yeux.
Je la considérai d'un air surpris. J'avais pourtant l'impression du contraire. Dans les films ou les documentaires de la télévision, les messieurs affectionnaient tout autant les fameux tee-shirts que les chemises de toutes sortes. En revanche, les bretelles étaient passées de mode, ce qui était fort dommage. J'aimais les bretelles.
"Pourrais-je avoir quelque chose pour mon amie Robyn, également ?"
J'avais demandé du bout des lèvres, sur le ton de la confidence. Puis j'ajoutai d'une voix entendue :
"De retour chez nous, je vous rembourserai, bien évidemment."
Elle parut étonnée par ma requête, pourtant je ne voyais pas ce qu'il y avait de surprenant : j'avais un nouveau vêtement, il me semblait logique d'en quémander un autre pour une jeune femme démunie. Un débardeur noir apparut dans mes mains.
"Vous ne devriez pas être aussi gentil avec elle..."
Pour quelle raison ? Parce qu'elle était mariée avec un coq de basse-cour dégénéré ? Je souris à la réplique que je gardai pour moi-même. De toutes façons, ce n'était que pure galanterie désintéressée. Elle avait bravé la tempête en ma compagnie, nous avions affronté l'enfer ; d'une certaine façon, je me sentais responsable d'elle. Puisque j'étais d'un naturel curieux, je posai tout de même la question :
"Pour quelle raison devrais-je me montrer moins serviable ?"
"Parce qu'elle va vous croquer tout cru sinon." répliqua-t-elle avec un sourire en coin.
Je fis une moue peu impressionnée, avant de réfléchir sérieusement à la question. Etait-ce une plaisanterie ? La déesse en profita pour secouer la tête et enchaîner :
"Jules, je suis une déesse... Je n'ai pas besoin d'argent et j'ai fait apparaître ces t-shirt... Je ne les ai pas emprunté à quelqu'un ou acheter. Vous ne me devez rien."
Oh, nous en étions revenus à ce sujet. Je balayai ses propos d'un revers de main désinvolte. Je payais toujours mes dettes. Même si à l'heure actuelle, mon compte en banque était vide. Pour tout dire, je n'en possédais aucun. J'avais réfléchi à demander une part des bénéfices concernant la vente de mes ouvrages, les musées, ainsi que les multiples écoles, rues et autres endroits portant mon nom, mais j'avais réalisé que cela était impossible. Nul ne pouvait croire que j'étais le véritable Jules Verne. L'on m'aurait pris pour un fou.
Les vagues nous amenèrent jusqu'à la plage. Les pirogues encastrées s'enfoncèrent dans le sable, stoppant assez brusquement. J'attrapai Tara par la taille pour l'empêcher de basculer en avant mais la relâchai très vite, car elle avait son affreux cochon dans les bras et la bête avait promené son groin humide contre la peau de mon bras. Brr... détestable.
Trop heureux de quitter notre navire de fortune, je sautai à terre et me débarrassai de mes chaussures, laissant mes pieds s'enfoncer dans le sable. Puis je lançai un regard enjoué aux dames.
"Quel bonheur ! Il est chaud et sec ! Comme si la tempête n'avait pas sévi sur cette île !"
Je passai une main dans mes cheveux qui avaient sûrement fortement bouclé sous les assauts de la pluie. Il en était toujours ainsi, pour mon plus grand déplaisir. Puis je me tournai vers les demoiselles. Je rejoignis Robyn en me souvenant que j'avais toujours le débardeur en main. Subitement, alors que je me trouvais devant elle, le contact du tissu me sembla quelque peu... intime. Je lui tendis le vêtement d'une façon un peu mécanique.
"C'est pour vous." dis-je en lui prenant la main pour poser le débardeur dessus. "J'ai pensé que... Vous seriez plus à votre aise."
Je baissai les yeux vers son haut déchiré et les relevai brusquement, fixant ses yeux. Ses yeux, Jules. Voilà, très bien.
Robyn plaqua le débardeur contre elle, rouge comme une pivoine.
"T'as bien pensé, bravo. Et... merci. C'est sympa."
Je lui adressai un sourire affable, plaçant les mains dans mon dos. Je me retins à temps d'effectuer une révérence. Trop dix-neuvième siècle.
"Euh... tu peux te retourner maintenant ? Et les autres aussi, ça serait bien, hein." reprit-elle, les joues si rouges que l'on aurait pu cuire un oeuf dessus.
"Naturellement." fis-je en pivotant aussitôt sur mes pieds pour faire demi-tour et m'éloigner d'elle.
Je m'aperçus que l'autre groupe nous avait rejoint sur la plage. Il y avait tout le monde : Hypérion, Ellie, Diane, Apollon et Neil, qui ne m'avait nullement manqué. Réjoui, je m'écriai :
"Nous sommes enfin réunis ! Une plage, des naufragés... c'est normalement à ce moment qu'une bande d'indigènes essaie de nous prendre en chasse."
Je remarquai que Neil avait l'air triste ou tourmenté. Nul ne semblait avoir le coeur à rire. J'ignorai ce qui leur était arrivé mais cela n'avait pas dû être très joyeux. Je lançai un regard interrogateur à Ellie qui esquissa une moue soucieuse. Je me tournai donc vers Hypérion, qui semblait tout autant perdu dans ses pensées.
"Quelle est la suite, seigneur Hypérion ?"
Je ne voulais pas paraître importun mais il me semblait absurde que notre voyage s'achève sur une île déserte.
Le titan observa la plage avant de fermer les yeux et d'inspirer profondément. Puis, un léger sourire traversa son visage alors qu'il soulevait les paupières.
"Oh oui je m'en souviens... c'était ici." déclara-t-il d'un ton serein.
"Quoi donc ?"
Il posa son regard sur moi.
"C'est ici que tout a commencé pour eux. Pour elles."
Ses yeux dérivèrent vers Tara et Robyn. Il parlait de leur monde originel ? Je rencontrais des difficultés à envisager que ces demoiselles ne soient pas issues du monde réel. Je me décalai quelque peu, leur laissant le loisir d'interroger le titan à ce sujet.
crackle bones
Diane Moon
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| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Ce sont les étoiles tout là haut qui gouvernent notre existence
J'étais restée légèrement à l'écart des autres, me contentant d'un léger sourire crispé lorsqu'Athéna et les autres nous avait rejoint. Les bras toujours croisés sur ma poitrine, le regard dans le vague j'essayais de digérer ce qu'il venait de se passer. Je ne me sentais ni bien, ni mal. Simplement dans le flou et je le suppose un peu jalouse d'Apollon. On se complétait sur tout, même sur la jalousie. Lui m'enviait d'avoir des souvenirs de notre enfance, alors que pour ma part je jalousais le fait que dès qu'il y ai des information sur Mnémosyne ce soit à lui que l'on en fasse part avant tout :
- Et maintenant que faisons nous ? Demandais-je à Hypérion
C'est vrai avec la disparition d'Atlas, et tout le reste nous ignorions ce qui allai suite passer. Hypérion tout comme Atlas avaient voulus que l'on aille au bout du voyage. Alors allions nous réellement continuer ou bien allions nous finalement rebrousser chemin ?
"Je pense qu'on devrait commencer par arranger ça."
C'est lorsque je réalisais que ma tenue était revenue à la normale, que je me rendais compte que depuis tout ce temps j'étais restée avec mon chemisier et mon jeans totalement trempés. Trop occupé par ce qu'il venait de se passer, je n'avais pas songé à en changer ni même à les faire sécher. Je remarquais également qu'autour de mon cou ainsi que celui des autres et du sien était apparu un colier de fleur dans le style Hawaïen. Je l'observais quelques instants avant de reporter mon attention sur Hypérion :
- Merci enfin....Je suppose
Je ne savais pas trop comment réagir, en fait. Lui se contenta de me sourir avant de regarder en direction de la forêt le tout en plissant des yeux et ce même s'il n'avait pas l'air inquiet. Un explorateur légèrement différent de ceux que nous avions vu auparavant s'approcha prudemment et resta aux abords de la forêt afin de nous observer sans doute. Hypérion le regarda sans un rien dire dans un premier temps et finalement se mit à sourire. Sans doute était-ce un signal puisque d'autres explorateurs sortirent à leur tour de la forêt. Allez savoir pourquoi, mais j'avais l'impression de revivre la fin de "Pochaontas" sauf que personne n'était blessé et prêt à se faire embarquer vers son pays natale. D'ailleurs, je devrais peut-être arrêter de regarder des Disney maintenant que j'y pensais.
Le titan afficha un visage surpris, alors que trois ou quatre femmes s'avançaient à leur tour, accompagné de deux enfants d'environ l'âge d'Apple grosso modo. L'une des femmes tenait d'ailleurs un bébé dans ses bras. Sans doute était-ce le fait que ce soit des créatures et donc par définition des êtres impossibles de donner la vie. Mais après, je n'oserais pas faire le moindre commentaire étant donné que si l'on y réfléchissait bien. Nous étions nous même plus ou moins des créatures avec Apollon et Athéna. Hors, il nous était possible d'avoir des enfants du moment que cela soit avec une personne n'étant pas divine.
« Nous vous attendions.» S'exprima l'explorateur en tête de file
Il fixa Hypérion pendant quelques instants et finalement inclina sa tête bientôt suivit par le restant des siens. Puis, il s'approcha et d'une dizaine ils passèrent bientôt à une trentaine. Il y en avait eu d'autres qui attendaient des fruits dans les mains. Même si pour une fois, le menue était plus varié que de la simple pastèque. Ils avaient l'air ravis de nous voir quoi qu'il en soit. J'ignorais depuis combien de temps ils attendaient mais quelque chose me disait que ça avait été très long. Finalement, ils nous guidèrent jusqu'à leur village afin de se reposer et de reprendre des forces. Les mortels en auraient bien besoin. Quand à moi, après avoir accepté une mangue afin que l'on me laisse en paix. Avais-je choisis de m'isoler volontairement du restant du groupe. Nous étions entourés d'arbre et de forêt, et j'avais non seulement besoin de faire un tour, mais également besoin de faire le point sur ce qu'il venait de se passer tranquillement. D'ordinaire, je n'aurais pas hésité à venir vers Apollon. Mais aujourd'hui, disons que diverses choses le concernant m'avaient froissées. Alors si lui pouvait se permettre de bouder, je pouvais me permettre de le fuir. Aussi, partis-je afin de faire le "tour du propriétaire" comme l'on dit. La nuit tombait petit à petit à mesure que j'avançais. Je n'avais pas de but précis, j'appréciais simplement la proximité avec l'élément que j'aimais le plus.
Après une légère marche, je débouchais, sur une petite colline donnant une vue d'ensemble sur le village mais également la mer et la forêt à proximité. Je pense que j'allais y rester un moment. Après tout, je n'avais pas nécessairement besoin de me reposer. Mon corps pouvait tenir plusieurs jours sans sommeil et je ne me sentais pas ni épuisée ni rien.
Ce furent des bruis de pas derrière moi qui me firent me retourner. Hypérion s'avançait tranquillement dans ma direction, les mains dans les poches :
"Si j'ai bien compris, ils vont entamer une partie de Twister. Quelqu'un a dit un mot qu'il ne fallait pas et Jules se demandait de quoi il était question."
Je grimaçais, les parties de Twister ou de n'importe quel autre jeu de société étaient rarement innocente chez nous. J'étais certaine que celle-ci ne ferait pas exception à la règle et se finirait encore avec des vêtements en moins. Finalement j'avais eu une excellente idée en m'isolant. Je plaignais juste Tara si elle se faisait entrainé là dedans.
- J'ai bien fait de partir alors. La dernière fois qu'ils ont fait un Twister, j'ai dût bruler le jeu. C'était un cadeau d'Aphrodite, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop si jamais cela revient à ses oreilles.
Je ne me voyais décemment pas réutiliser le jeu, alors que la simple idée de toucher à la boite me révulsait. De toute façon, j'étais plus du genre trivial pursuit ou monopoly. Même si pour rien au monde, je ne disputerais une partie avec l'un des membres de ma famille.
"Je pense qu'elle aura sans doute d'autres idées pour animer ses nombreuses soirées."
Oh de ce côté là, je ne m'en faisais pas trop. Ma soeur était rarement à cour d'idées pour ce genre de choses. Le titan leva son regard vers le ciel, et je constatais que ce dernier était remplit d'étoile
"Ça n'a pas dû être facile ce voyage pour toi. Ni pour les autres d'ailleurs. Mais je te remercie d'être venue avec nous, Diane. Ça comptait pour moi."
Je lui jetais un regard surpris avant de reporter mon attention sur le ciel pensive
- Rien n'est jamais simple, généralement dans ce genre de voyage. J'ai appris à faire avec, les choses m'atteignent toujours c'est juste que j'ai une façon différente de gérer la manière dont je les ressens.
Je ne voulais plus jamais, qu'Apollon me voit dans l'état dans lequel j'étais en rentrant de lune. J'étais ressortie de mon temple plus morte que vive, j'avais rassemblé les dernières forces que j'avais pour tenir tête à Hadès et ne rien montrer de mon véritable état, et une fois que je m'étais téléporté jusqu'à la maison je m'étais effondrée. Et ça, il n'en était plus question. C'est en partie à cause de cela qu'à présent comme je l'avais dit, je prenais les choses d'une autre manière. Elles m'atteignaient toujours c'est vrai. C'est juste, que je choisissais de rester droite et d'encaisser quoi qu'il arrive. Je souhaitais profiter du temps qu'il me restait avant que le Ragnarök n'arrive et que je ne tombe. Je devais bien cela à mes proches :
"Je sais que tu dois avoir beaucoup de questions et que tu ne sais sans doute pas quoi me demander en premier, ni ce que tu veux réellement savoir. Mais sache que je suis là. Ça fait déjà quelque temps que je le suis. Et même si ce n'est pas voyant, il y aura toujours quelqu'un pour veiller sur toi."
- J'ai eu beaucoup de questions, et beaucoup de désillusions en les cherchant c'est vrai. Mais, je sais que vous êtes toujours là j'avais cessé d'y penser après le voyage en "Égypte" mais ça m'est revenu subitement. Par deux fois, j'ai entendue mentionner la présence d'un "vieil homme" c'est vous n'est-ce pas ?
Je n'avais pas fait le rapprochement avant, sans doute parce que je ne l'avais pas vu ou tout du moins que je n'avais pas passé du temps en sa compagnie mais à présent cela me paraissait clair
"Un vieil homme." Répondit-il en esquissant un sourire "C'est vrai que je le suis. Et pour être tout a fait franc, je ne me souviens pas de mon âge. Les années n'existaient pas à l'époque, ni le Temps. Mais je dirai que je dois être le plus âgé ici."
Et manifestement, il en était très content. Ce fût à mon tour de sourire en secouant légèrement la tête
"Apple est une enfant incroyable. Elle est exceptionnelle ! Quand à Phobos... il n'est pas des plus faciles à gérer. Il m'a déjà donné beaucoup de mal."
Ce gamin donnait du mal à tout le monde, j'étais bien placée pour le savoir. Et pourtant, mon avis sur la question demeurait compliqué. C'était pour cette raison, qu'Apollon respectait ma volontés de ne pas en parler. Même aujourd'hui, j'avais toujours du mal à me confier à son sujet. Je savais que je n'étais pas seule. Mais, j'avais disons plus ou moins accepté le fait que l'on ne peu pas forcer les gens à nous aimer comme nous on les aime. Même si je gardais espoir.
- Apple est une véritable bulle de bonheur, un rayon de soleil dans notre existence à tous. Enfin...Sauf lorsqu'elle se met en tête de se faire adopter là c'est un peu plus compliqué à gérer.
Je grimaçais légèrement en me rappelant mes nombreuses recherches sur les alternatives à l'adoption. Mon regard se voila légèrement, sachant parfaitement qu'il était difficile de ne pas parler d'Apple sans parler de Phobos :
- Je crois que j'aimerais juste comprendre. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu lui faire pour qu'il m'en veuille autant
"Je ne pense pas que se soit lié à toi." Répondit-il immédiatement "Il touche à des forces qui le dépassent et de loin. J'en ai vue d'autres changer avec moins que ça." Il sortie les mains de ses poches et hésita à en poser une sur mon épaule se contentant de continuer sur sa lancée : "Je ferai ce que je peux pour lui, avant qu'il ne soit trop tard."
Oui, je n'étais pas certaine d'être très rassurée, mais je ne voulais pas non plus m'éterniser sur le sujet
- C'est une vrai tête de pioche. Comme ses parents. Je ne sais pas comment se passera la prochaine confrontation ni même quand elle aura lieu. Je sais juste, que je suis incapable de lui faire le moindre mal et que je suis terrifiée à l'idée de ce que je pourrais faire pour le protéger. C'était foutue dès l'instant où je l'ai vu je savais que je ne pouvais pas faire autrement que de l'aimer. C'est mon fils et il aura beau me briser le coeur un million de fois, je ne peux tout simplement pas arriver à lui en vouloir.
Pour autant, je n'étais pas certaine de vouloir songer à cette prochaine "confrontation" qui sait ce qu'il risquait de se passer. Je n'étais pas naïve, à son sujet. Il choisissait une voie dont-il était difficile de sortir indemne. Hypérion m'avait fixé tout le long de ma prise de parole. Mais à présent son regard était perdu dans le vide :
"J'ai cru pendant un moment, perdre le lien avec Apple quand vous étiez sur la planète "Egypte". J'ai échoué, là où lui a réussi. Pour une raison que j'ignore, elle fait partie de ses objectifs. Et je sais que ce jour là, quand elle s'est sauvée elle même de son emprise, il est arrivé quelque chose à Phobos. Ça l'a affecté. J'ignore à quel point et il n'est pas utile de s'alarmer." Il décida cette fois-ci de poser sa main sur mon épaule et pour la première fois je me laissais faire sans broncher, sans me crisper ni même quoi que ce soit. "Depuis ce jour là, il se montre prudent. Mais un jour il reviendra et je serai là, à tes côtés pour tenter d’apaiser sa colère."
Je savais qu'il essayait de se montrer le plus compatissant et le plus gentil possible avec moi. Et je l'en remerciais. Pour autant, nous le savions aussi bien que l'autre que mon fils était dangereux et que si nous n’arrivions pas à apaiser sa colère il serait impossible de le laisser vaquer librement à ses occupations dans la nature. Mais ne pas dire à haute voix à une mère que si la situation l'exigeait il faudrait faire en sorte de stopper définitivement son enfant était une attention qui me touchait.
- Il m'a parlé Je marquais une pause, réfléchissant quelques instants à ce que j'allais faire. Mais Hypérion s'était montré franc avec moi aussi estimais-je que lui aussi avait le droit de savoir ce que j'avais dit à Athéna et Apollon. Du moins je crois que c'était lui, c'était sa voix en tout cas lorsque nous étions avec les feux follets
"Je ne pense pas que c'était lui. Les Feux Follets ne permettent pas ce genre de choses. A moins qu'il..." le titan marqua une pause hésitant "Non, je ne pense pas qu'il en soit capable. Ca doit être un vestige du passé que tu as entendu. Les Feux Follets sont remplis de mystères. Ils ne dépendent pas de moi, je ne peux pas t'en dire plus."
Je haussais simplement les épaules, avec un léger sourire. Peut-être aurais-je dût parler de cette sensation étrange que j'avais ressentis au contacte du feu follet. Mais, encore une fois, comme tout ce qui nous touchait de prêt ou de loin il était compliqué de démêler le vrai du faux
"Une étoile filante ! Il faut faire un voeu !" S'exclama Hypérion en pointant le ciel du doigt avant de se tourner vers moi les mains tendues C'est bien comme ça que vous faites, n'est ce pas ?
- C'est à peu prêt ça oui. Mais apparemment on doit aussi faire un vœu lorsque l'on souffle ses bougies d'anniversaire Riais-je Quoi qu'il en soit, selon la tradition, l'on doit le garder secret sinon il ne se réalisera pas
Il me prit la main, et ferma les yeux sous mon regard amusé sans doute pour faire son voeu et je m'exécutais à mon tour autant jouer le jeu jusqu'au bout je n'avais rien à perdre après tout
"Voilà, c'est fait !" S'exclama-t-il après les avoir ouvert et m'avoir regardé comme pour s'assurer que je l'avais bien fait. Ce à quoi je répondis par un hochement de tête très sérieux
Il me lâcha la main et se recula légèrement regardant de nouveau les étoiles
"Bon, nous avons eu notre discussion millénaire sur Apple et Phobos." Il sourit comme s'il venait de faire la blague la plus amusante qui soit. "On a vue une étoile filante et on a fait un vœu. Je pense que l'on peut dire qu'on a passé une bonne soirée"
Il sourit de nouveau avant de finalement arrêter pour me fixer de manière intriguée :
"Quel opinion as tu de moi, Diane ?"
Je clignais des yeux totalement surprise. Alors là, si je m'étais attendue à une telle question...Néanmoins je me mit à tapoter pensivement mon indexe contre mon menton tandis-que je réfléchissais. Quelle opinion avais-je de lui ? Le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'était très certainement pas la même qu'avant tout ceci :
- Difficile à dire, j'ai beaucoup d’élément qui m'échappent. Mais vous avez toujours veillé sur nous, même si nos frises chronologiques ne sont pas très synchro pour la partie enfance. Je dirais que vous êtes quelqu'un de mystérieux mon oncle et qu'il y a plus de profondeur dans votre personnalité que ce que vous voulez bien laisser entrevoir.
J'avais volontairement laissé tombé le "monsieur" du début. Parce que les choses avaient évolués, et que je pense qu'avec tout ce qu'il s'était passé, je le considérais vraiment comme mon oncle. Apparemment ça eu l'air de lui faire plaisir puisqu'il rougit. Je ne ferais pas de commentaires, mais je n'aurais jamais pensé qu'un jour je puisse réussir à faire rougir un titan en l’appelant "Mon oncle"
- Maintenant à mon tour dis-je pourquoi m’appelez vous Diane ?
Manifestement, je l'avais prit de court, ce qui me fit esquisser un sourire espiègle. Artémis 1 et Oncle Hypérion 1 balle au centre donc. Il sourit néanmoins et se passa une main sur le front avant de répondre
[color=#680073"Ce n'est pas ainsi que tes amis t'appellent ? J'ai toujours considéré qu'il fallait appeler les gens qui nous entourent comme ils le souhaitent et non pas comme on leur a imposé. Comme par exemple pour Apple ou Cassandre. Dont je sais qu'elle préfère ce prénom, même si elle continue à se faire appeler Neil. Et puis... C'est une marque d'affection."[/color]
Je secouais la tête amusée, je savais bien que ce n'était pas la vrai raison mais allé, j'étais fair play. Je pouvais bien lui accorder cette explication comme réponse à ma question :
- On va dire que cette raison me convient. Après tout ça fait office de surnom et puis c'est plus passe partout que Artémis
"C'est très jolie Artémis !" Reprit immédiatement Hypérion "je ne sais pas du tout pourquoi elle t'a choisie ce prénom. Mais c'est elle même qui a décidée. "
Serait-il possible qu'il y ai comme sous entendu que tout le monde n'avait pas eu cette chance ? A bien y réfléchir, je sais que la rencontre entre Japet et Athéna ne s'était pas vraiment bien passé. Apollon m'en avait fait le récit, et de ce qu'elle m'avait dit sur Dolos j'avais moi même fait le lien. C'était son père.
- Je n'ai rien contre mon prénom. Simplement c'est plus facile de se présenter en tant que Diane face à un mortel. Je me vois mal tendre la main à un parfait inconnue et dire "enchantée, Artémis oui comme la déesse grecque mes parents étaient un peu trop férus de mythologie alors ils m'ont appelé comme ça. Et l'espèce de grande asperge là, c'est mon frère Apollon" je ris en imaginant la situation. Elle a l'air de quelqu'un de vraiment bien repris-je légèrement nostalgique. Et au moins, maintenant le mystère concernant les origines des talents culinaires d'Apo' sont résolus.
Hypérion me sourit, avant de se tourner tout en restant à mes côtés je suppose que c'était le signal pour partir :
"Allez, rejoignons les autres. Ils vont penser sinon qu'on est partit sans eux. A moins qu'ils soient bien trop occupés à jouer à leur Twister."
- Pitié faites que l'on arrive une fois que tout est finit marmonnais-je plus à mon attention qu'à celle du titan même si cela eu au moins le mérite de le faire rire
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Dès que quelqu'un avait osé prononcer le mot « Twister », j'avais fuis. Hors de question que je rejoue un jour à ce jeu pourri qui dégénérait un peu trop vite à mon goût. Et puis j'avais un peu mal à la tête. Et aux bras. Chaque muscle était endolori et tendu, me rappelant l'effort fourni pour faire naviguer cette foutue pirogue. Au moins on était vivants hein, j'allais pas me plaindre pour quelques courbatures. Mais quand même. Une voiture, ça aurait été vachement mieux. La prochaine fois qu'on m'inviterait à un voyage, je viendrai uniquement si j'avais le droit d'embarquer une bagnole. Ou un camping-car, même. Comme ça on pourrait directement dormir à l'intérieur et dans un endroit familier, plutôt qu'aller squatter chez des explorateurs louches.
Installée dehors, je profitais d'être toute seule pour me détendre un peu. Je me faisais vieille, les expéditions me réussissaient plus autant qu'avant. J'avais besoin de recharger un peu mes batteries.On avait beau être un groupe, y avait pas de raison pour qu'on soit h24 tous ensemble hein. Et puis la dernière fois qu'on avait été un peuple un peu spé, j'avais fini mariée. Pas la peine d'agrandir un peu plus mon harem avec un explorateur chanteur. Je devais déjà me coltiner le coq con et c'était bien assez pour un seul voyage.
Des silhouettes apparurent tout à coup. Diane et Hypérion. La première alla à l'intérieur, rejoindre les autres sûrement. Par contre le titan me rejoignit. Je m'attendais à ce qu'il me fasse la morale parce que j'étais pas entrain de « m'amuser et m'intégrer », comme le faisaient mes profs au collège. Mais il se contenta de s'asseoir à côté de moi, en restant silencieux. Je fis de même et continuais à fixer le sol comme si il était pas là.
- Vous avez pas envie d'aller faire un twister ?
Ouais bon, c'était pas vraiment possible de l'ignorer en fait. J'avais tourné la tête vers lui pour l'observer avec un air interrogateur. Bizarrement, je l'imaginais bien entrain de faire des figures pas possible avec son corps et exploser tout le monde.
-Mon arthrose ne me le permet pas.
Il avait l'air tellement sérieux en disant ça que pendant trente secondes je le vis vraiment comme un petit vieux à moitié sourd et ayant besoin d'aide pour se relever. Il allait quand même pas m'apprendre que ses dents avaient été remplacées par un dentier ? Mais l'image se dissipa dès qu'il se mit à rire.
- Jules y joue la première fois. Il faut lui laisser une chance de gagner.
Ah ouais, je me disais aussi... Je secouais la tête, avec un petit sourire amusé aux lèvres. J'étais de plus en plus réceptive à son humour, dit donc.
- Dommage, ça aurait pu être marrant que vous les défonciez tous.
Quoi que si je me souvenais bien, y avait des participants plutôt doués. Non en fait. J'avais peut être pas tellement envie que ça de m'en rappeler. Je grimaçais au souvenir de la dernière partie à laquelle j'avais osé participer. Que ce que j'avais été conne ce jour là d'accepter, aussi.
- Je déteste ce jeu depuis que je me suis retrouvée à moitié à poil devant la quasi totalité du groupe. Pourquoi les dieux aiment rajouter le mot « strip » devant des trucs qui ont rien à voir ?
Sûrement parce qu'ils étaient tous sacrément dévergondés et carrément des chaudasses. Non mais sérieux. Ils passaient leur temps à copuler et se mettre à poil ou quoi ?
- Je pense que ça dépend quel dieu est présent. Apollon a toujours aimé mettre en avant son charme et sa beauté. Déjà à l'époque, il prenait grand soin de son corps !
Ça faisait rire Hypérion, en tout cas. Tant mieux pour lui, parce que là j'étais entrain de me battre avec mon cerveau pour pas qu'il s'imagine Apollon entre de se mettre de la crème nivea sur la peau. C'était beaucoup trop perturbant comme image.
- Parce qu'il est censé être super canon, c'est ça ? Je le trouve pas si beau. C'est mal ?
Je lui adressais un coup d’œil gêné, comme si je venais de dire une bêtise. Je me rendais bien compte que le grand blond était censé être irrésistible. Mais je préférai nettement Aphrodite, par exemple. C'était clair qu'elle était plus belle, en tout cas.
- Hum... si tu veux mon avis... ne dis pas ça devant Cassandre.
Il me fit un sourire qui voulait tout dire. Neil risquait vraiment de mal le prendre si je lui disais que son chéri était pas le plus beau ? C'était mieux dans ce sens là, non ? Au moins y avait aucun risque me concernant.
- Comment trouves-tu Jules ?
Je pensais avoir mal compris, au début. Mais non. Il venait bien de poser la question. Putain. Mais c'était quoi le problème avec lui à chaque fois ? Je fermais les yeux et soupirais, un peu agacée.
- On est vraiment obligé de parler de Jules ? Je suis sûre qu'on peut trouver des des sujets plus intéressants.
Fallait arrêter maintenant. Dernièrement, tout tournait un peu trop autour de Jules. Alors ouais, en partie grâce à lui j'étais pas entrain de discuter avec Hypérion avec mon soutif à l'air. Mais c'était pas une raison pour qu'il redevienne THE sujet de conversation. Et puis en plus, je savais pas vraiment quoi répondre à sa question. Valait mieux éviter les moments gênants auxquels j'avais un petit peu trop l'air abonnée ces derniers temps.
- Alors je t'écoute Robyn. De quoi souhaites-tu que l'on parle toi et moi ?
Hein ?
- Euh... Bah...
J'étais incapable de dire quoi que ce soit de cohérent. Je m'y attendais pas à celle là. Mais alors vraiment pas. Il venait de me laisser la liberté de choisir un sujet de conversation. C'était trop... waouh. Non mais sérieux. Je l'avais vraiment pas vu venir. Putain.
- Je sais pas en fait. C'est bizarre, mais je vois pas de quoi parler avec vous. Ça parle de quoi un titan dans la vie de tout les jours ? Je pense que vous vous en foutez de la météo, de la dernière série à la mode et de la bouffe. Non ?
Hypérion restait un mystère. Et surtout, il était un titan. Du coup tout devait être différent pour lui. Je me voyais mal me lancer dans un débat sur l'utilisation abusive des pâtisseries dans la confection de plats salés. Genre les donnuts remplaçant les pains à Hamburger. Y avait de quoi gueuler et critiquer, mais j'étais même pas sûre qu'il soit au courant. Faut dire aussi que j'étais pas la personne la plus intéressante du monde.
- J'adore Chopin. Je fais une fixation sur le thé à la bergamote. J'ai vu toutes les saisons de Columbo. Et je suis fan de son chien.
Il venait de sortir ça avec un tel sérieux... C'était un peu dingue. Il se foutait de ma gueule ou pas ? J'arrivai pas trop à savoir. Du coup je pris un air exagérément choqué, une main devant la bouche.
- Non ? Enh mais en fait vous avez des habitudes de petit vieux ! Bah putain, je suis déçue. Je m'attendais à ce que vous soyez adepte de trucs badass. Pas de séries qui vieillissent mal.
Le titan calqua mon expression et me lança un regard tout aussi choqué. Rien de ce que je venais de dire ne pouvait être plus perturbant que sa passion pour Columbo, mais bon...
- Tu me déçois Robyn. Je pensais que tu avais bon goûts.
- Et moi je pensais que vous étiez cool, comme quoi les apparences sont trompeuses...
Je le taquinais en lui adressant un coup d’œil en coin moqueur. Je me risquais à l'embêter un peu, en faisant quand même gaffe à pas le vexer ou l'énerver. J'avais pas envie que ce qui s'était passé au lac se reproduise. Il avait pas l'air de trop mal le prendre, en tout cas. Même si, l'air sérieux, il fit une moue boudeuse. Parce qu'il... boudait ?
- Je commence à avoir faim.
Maintenant qu'il le disait, je me rendais compte à quel point mon estomac criait famine. Il était aussi douloureux que mes biceps courbaturés.
- Putain que ce que j'ai la dalle aussi.
Je donnais un coup de pied dans mon sac à dos, posé par terre. Il était dans un sacré état, ça me rassurait pas des masses. Mais j'osais pas jeter un coup d’œil pour évaluer les dégâts.
- Je vous proposerai bien des oréos, mais ils doivent être dans un état pas possible après ce qui s'est passé.
Si j'avais su, j'aurai pas investi dans une telle réserve de gâteaux. Ou alors faudrait que je me trimballe avec un coffre fort indestructible pour être sûre que rien ne leur arriverait et que je pourrai les manger sans risquer de juste trouver des miettes au fond du paquet.
- Dans ce cas là, laisse moi t'inviter.
Je tournais la tête vers lui pile au moment où il me regarda. Il avait toute mon attention là.
- Qu'aimerais-tu manger ? Un bon gâteau au chocolat ?
C'était pour de vrai ? Mais genre vraiment vraiment ? Je pivotais vers lui, sans trop croire. C'était trop suréaliste pour être bel et bien réel. Il m'avait dit qu'il était nul en cuisine, en plus. C'était pas censé me rassurer, mais l'idée de goûter à un gâteau au chocolat...
- Vous êtes sérieux ? Parce que là, je veux bien manger n'importe quoi tant que c'est plein de sucre et de chocolat.
J'avais besoin de ma dose de sucreries. C'était hyper important pour recharger mes batteries. Hypérion avait l'air de le comprendre, parce qu'il m'adressa un sourire avant de me regarder avec amusement. Il pointa alors quelque chose du doigt, juste à côté de moi.
Ma mâchoire se décrocha et mes yeux s'écarquillèrent quand ils se posèrent sur une grosse part de gâteau au chocolat fondant. Recouverte de chantilly et de smarties multicolores, la pâte dégoulinait légèrement et s'étalait dans une petite assiette élégante. Bordel. C'était beaucoup trop dur de résister.
- D'accord. Si vous savez pas où habiter, je veux bien vous adopter.
Même ma voix avait un timbre émerveillé. Jamais ça vaudrait une pâtisserie faîte maison. Rien valait quelque chose préparé avec passion et amour. Mais là... c'était du chocolat. Avec des smarties. Et de la chantilly, putain. La bouffe parfaite pour devenir diabétique. Hypérion avait visé juste.
- Tu es sûre que tes colocataires seraient d'accord d'avoir quelqu'un comme moi chez eux ?
J'étais vraiment obligée de répondre à cette question ? On se coltinait déjà Sir Simon, son abruti de singe hurleur et cette conne de licorne. Rajouter un titan à la ménagerie, ça serait même pas perturbant. Y avait déjà une ampoule humaine en plus, il serait pas le seul avec des pouvoirs. Je suis sûre qu'il y aurait pas de soucis.
- Je leur ramènerai des éclairs et une tarte à la fraise. Ça passera tout seul.
Ouais, c'était de la corruption. Mais jusqu'ici, ça avait toujours marché. Et puis quand même. Fallait bien avouer que ça serait super pratique un titan à domicile.
- Et si on débutait par ce gâteau qui n'est rien qu'à nous ?
Il m'adressa de nouveau un sourire. Alors là, j'étais totalement d'accord avec lui. Valait mieux oublier tout le reste et juste profiter d'un gâteau qui embaumait le chocolat et le sucre. Je pris la cuillère et la tendit à Hypérion.
- Allez, on partage ?
Du coup, vu qu'il regardait Columbo, il s'y connaissait aussi un peu en pub, non ? Ou alors il avait peut être le pouvoir de zapper les pubs. Ça serait vachement bien ça aussi.
Eloise A. St-James
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| Avatar : Eva Green
| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Ils étaient arrivés sur une plage et les autres se trouvaient déjà là. Athéna en fut soulagée. Au moins, ils n'auraient pas à retraverser l'océan et à repasser devant le géant de lave pour réunir tout le groupe. Ceci dit, ça aurait été sympa de téléporter tout le monde en même temps en réalité... Plutôt que de les séparer ainsi. Même si la déesse comprenait pourquoi on lui avait demandé d'aller retrouver les trois mortels, il n'en restait pas moins qu'il aurait été plus logique et plus simple de les téléporter tous les trois auprès du reste du groupe plutôt que de séparer tout le monde une nouvelle fois.
Une fois sur la plage, alors que des familles entières d'Explorateurs les avaient rejoints, une partie de Twister fut organisée. Et comme Athéna n'avait vraiment pas envie de se prendre la tête à s'interroger ou à interroger quelqu'un d'autre, elle décida pour une fois de prendre seulement du temps pour elle. Pour décompresser, faire le vide... Ainsi, elle serait bien plus efficace. Jules resta avec eux tandis qu'Artémis et Robyn partaient explorer l'île ou s'isolaient tout simplement. L'écrivain essaya de jouer avec eux, mais visiblement, il avait trop mal aux muscles pour parvenir à se lever sans avoir de douleur alors jouer...
"Je préfère regarder pour cette fois. Ainsi je comprendrais mieux comment l'on joue." Déclara-t-il en se rasseyant.
Athéna hocha la tête et continua sa partie avec les membres restants de l'équipe. Ceci dit, elle garda toujours un œil sur Jules et remarqua qu'il souffrait énormément. Avec un soupir, la déesse sortit de la partie et se dirigea vers le mortel. Le voyage n'était visiblement pas terminé et s'il ne pouvait pas bouger, l'écrivain allait être un boulet pour le reste de l'équipage et ça, c'était hors de question.
- Vous allez garder vos douleurs durant longtemps si l'on ne fait rien... Je peux vous masser pour apaiser vos muscles dorsaux... Dit-elle, l'air de rien.
Évidemment, jamais Athéna n'irait proposer un massage à quelqu'un... Du moins, pas de façon formelle. Mais elle savait bien pour en avoir régulièrement, même si ça ne durait jamais longtemps, que les courbatures étaient une horreur à supporter, surtout si cela se déroulait sur plusieurs jours... Quant à Jules, il fut surpris, en témoignait le sourcil qui s'était arqué face à sa proposition plus ou moins voilée.
"Faites donc si cela vous agrée. Je ne savais pas que les massages étaient devenus monnaie courante en ce siècle ! C'est extrêmement... intéressant."
Athéna leva les yeux au ciel, préférant ne pas répondre. Si depuis octobre, il ne s'était toujours pas fait à l'idée que les choses avaient changé dans tous les domaines ou presque, jamais il n'y parviendrait ! Sans plus un mot, la déesse se mit au travail, chauffant et dénouant autant que possible les muscles de Jules. Il avait véritablement dû forcer avec les pirogues pour se retrouver dans cet état... Au fur et à mesure, l'écrivain se relâcha et la déesse fut même certaine qu'il avait fermé les yeux. Ceci dit, il ne dormait pas puisqu'à un moment donné, un grognement de contentement lui échappa.
"Vous me faites le plus grand bien. C'est divin." Dit-il en se ressaisissant.
- Bien évidemment que c'est divin... Dois-je vous rappeler ma nature ? Répliqua-t-elle avec un sourire sur les lèvres, taquinant le pauvre homme, qui lui sourit pour seule réponse.
Le massage dura encore un bon moment puis la déesse se déclara satisfaite. Elle se leva donc et s'éloigna de quelques pas avant de se mettre à danser la macarena. Athéna ne savait pas trop ce qui lui prenait, mais l'envie était venue alors bon... Mais pour se donner une constance, la brune se tourna vers l'écrivain.
- Venez ! Faites comme moi, ça nous permettra de savoir si le massage a bien fait effet !
Jules la regarda avec un œil indécis et finit par refuser avec un sourire. Décidément... Personne n'allait être là pour la couvrir !
"Non merci. Je préfère garder mes muscles au repos. Ils ont déjà beaucoup servi aujourd'hui. En d'autres circonstances, j'aurais été ravi de danser. J'adore cela." Déclara-t-il pour s'expliquer.
- Vous avez raison, reposez-vous, on ne sait jamais, vous pourriez vous faire plus de mal que de bien... Répondit-elle, moqueuse.
"Je ne suis pas grabataire non plus !" Rétorqua-t-il avec un air offensé, tandis que la guerrière souriant de façon moqueuse.
Jules tenta de se lever pour la seconde fois, tout en grimaçant de douleur. Il parvint à se mettre debout et esquissa un pas en boitant mais il finit par se laisser tomber doucement au sol, retrouvant sa position assise initiale.
"C'est d'un pénible de ne pas récupérer aussi vite que vous. C'est aussi injuste d'une certaine façon."
L'écrivain était contrarié et cela se voyait bien. Était-ce parce qu'il craignait de perdre la face face à une femme ? Ou tout simplement parce qu'elle était une déesse et qu'il aurait préféré faire bonne impression ? Athéna n'en avait aucune réelle idée mais elle estimait qu'elle n'allait pas l'enfoncer un peu plus que cela...
- Mais la vie est injuste... Ne vous en faites pas, je ne dirais rien à personne.
Sur ces mots, Athéna s'installa à ses côtés et ne bougea plus durant un long moment.
Tara Duncan
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YOU DON'T ALWAYS SEE THEM
BUT YOU KNOW THERE'RE ALWAYS THERE
Adoratrice auto proclamée des cochons
et surtout des Pua !
| Conte : Tara Duncan | Dans le monde des contes, je suis : : Tara, la blonde à la mèche blanche qui fait tout exploser à son passage !
Un rayon de soleil enfin. Nous naviguions donc maintenant de manière beaucoup plus posée et agréable. Le soleil perçait enfin les nuages pour nous laisser entrevoir quelques éclaircis. Sous mon regard à la fois surpris et curieux, les vagues continuaient de faire avancer la pirogue. Je ne pouvais m’empêcher de rester fasciner devant un tel spectacle. Certes, la magie était quelque chose de commun à mes yeux. Mais seulement lorsque quelqu’un l’utilisait.
Cette fois là, c’était la mer qui semblait animé d’une entité bien spécifique. C’était tout aussi inquiétant que fabuleux. A moins que ce ne soit Athéna qui la contrôle. Un léger sourire sur les lèvres, je m’étais assise sur le bois de la pirogue, détendant mes muscles qui s’étaient crispés pendant tous les évènements. Turbo, que les évènements avaient fatigué, ronflait entre mes jambes en tailleur. J’aimerais pouvoir m’endormir aussi vite que lui.
Mes habits étaient secs, et les rayons de soleils, encore peu nombreux, mais néanmoins présent, me réchauffaient légèrement. Je m’étais retournée en entendant les paroles des autres. Une île ? Cette fois, heureusement, pas habitée d’un géant de lave en fusion. Non, cette fois, il s’agissait bien d’une île paradisiaque. Des palmiers, des cocotiers, du sable blanc. C’était presque un mirage après tout ce que nous avions traversé.
La brume se dissipa peu à peu, et mes mouvements, qui avaient réveillé Turbo, le firent sauter sur ses quatre pattes et trépigner d’impatience en voyant l’île. Etait-il impatient de poser pied à terre dans un environnement calme ? Ou connaissait-il cet endroit ? Bizarrement, la deuxième option me paraissait plutôt réaliste. Je vis Jules poser des yeux noirs sur le petit cochon qui continuait son vacarme.
Mais qu’est-ce qui peut bien lui passer par la tête pour haïr les cochons à ce point là ? Avait-il subit un traumatisme étant petit ? Etait-il phobique des cochons ? En tout cas, il avait un passé avec eux pour les détester à ce point. Turbo, lui, ne semblait pas sentir se malaise puisqu’il tournoyait autour de nous, joyeusement. L’interceptant au passage, je le pris dans mes bras avant que l’homme ne commette un acte soudain, signant son arrêt de mort. Un coup de rame, je vous assure que ça peut faire très mal. Surtout bien placé.
L’air rêveuse et encore plus rassurée de trouver une nouvelle terre, je laisse les autres se dispersée en gardant les yeux rivés dans le vague, vers l’horizon. D’un geste absent, je caresse la tête de Turbo qui continue de remuer la queue, et les fesses par la même occasion, en regardant l’île avec envie. Plus la plage se rapprochait, plus mon sourire s’élargissait.
Du moins, jusqu’à ce que la pirogue ne rencontre le sable et ne se stoppe brutalement. Surprise, je bascule en avant, voyant l’eau et le sable se rapprocher à vitesse grand V. Non, non, non… Ma chute est stoppée par deux mains me rattrapant de justesse par la taille. Les yeux encores écarquillés, je regarde Turbo renifler les bras avant d’y laisser un coup de langue. Des bras.. Poilus ? Mes yeux se lèvent vers Jules qui fit un grand pas en arrière pour s’éloigner de Turbo avec un air dégoûté. Réprimant un sourire amusé, je sentais toujours Turbo remué des fesses dans mes bras.
- Merci. Bien que ce ne soit pas réciproque, Turbo a l’air de beaucoup vous apprécier.
Aussitôt amarré, je sautais de la pirogue pour rejoindre le sac chaud, et surtout sec. Merci pour la balade, mais je ne remettrais surement plus jamais de ma vie les pieds sur un bateau. Ou tout du moins, pas avant de long mois. Cette expérience m’avait suffise.
Laissant Turbo descendre pour se balader dans le sable chaud et y creuser des petits trous à la recherche… Surement encore de nourriture, je levais les yeux vers le deuxième groupe qui nous avait rejoint. Soulagée que tout le monde réponde à l’appelle, et apparemment, pas proche de la mort, je leur retournais un sourire soulagé.
Nous avions à peine demandé ce que nous réservait la suite que des petits colliers de fleurs, parfaitement dans l’ambiance des îles, étaient apparus autour de nos cous, tout comme des femmes, dans le même esprit que les colliers. Un sourire amusé, je les regardais s’approcher de nous. Des explorateurs se rapprochaient aussi de nous, ainsi que des enfants, trépignant d’impatience à la vision de nouvelle tête. Tu m’étonnes, sur une île comme celle là, tu ne dois pas rencontrer beaucoup de nouveaux.
Plus les secondes défilaient, plus les habitants de l’île se multipliaient. Décidément, ils sont combien ? C’est… Impressionnant. Ils nous proposèrent de nouveau des fruits, que j’acceptais volontiers. Je pris le premier qui me passa sous la main, une banane. Forcément. Alors que les autres avançaient, je restais quelques pas derrière pour manger cette dernière. Histoire d’éviter les regards lubriques de personnes du style Jules, Robyn ou Neil, qui avaient l’air particulièrement…
Une fois dégustée, j’accélérais le pas pour rejoindre les autres. Au moment où j’arrivais, nous débouchions sur une petite colline, de laquelle nous voyions un village, la mer ainsi qu’une forêt, un point stratégique certainement pour habiter sur cette île.
A peine arrivé, un enfant m’entraîna par la main en prononçant des mots inconnus de mon vocabulaire. Twister ? C’est quoi ces trucs ? On dirait… C’est un truc à manger ?
Rapidement, j’arrivais devant une sorte de jeu avec plusieurs rond de couleur. D’un regard interrogateur, je visualisais à peu près le fonctionnement en voyant trois habitants de l’île emmêlés les uns avec les autres.
- Vous… C’est un genre de… Kamasutra ?
Je regardais l’homme avec sa tête particulièrement proche des fesses de sa… Colocataire ? Personnellement, ce jeu ne me tentait pas plus que ça. Vraiment pas. Je voulais bien m’intégrer, mais… J’allais tenter quelque chose de plus… Moins… De moins.. Tactile. L’un des explorateurs m’encouragea à le rejoindre, chose que je déclinais en cherchant la première excuse qui me passait par la tête.
- Non… Non.. Je dois… Je dois retrouvé mon cochon il…
Turbo, je ne t’ai jamais autant aimé te savoir disparu. Je reculais d’un pas, sous le regard perplexe de l’homme qui désigna l’un de ses collègues.
- Le cochon ? Vous inquiétez pas, on s’en occupe, on vous laissera le meilleur morceau si vous voulez, les cuisses sont les plus savoureuse. Mais avant, il faut le faire cui…
- PARDON ?!
Ma voix avait claqué tandis que mes yeux fusillaient l’homme du regard. Mais je n’avais pas de temps à perdre avec cet individu. Je cherchais rapidement des yeux son collègue. Je n’eus pas de mal à le retrouver puisque dans ses bras, Turbo se débattait corps et âme. Attendez… Non… Non mais il n’est pas en train de se débattre ?! Je rêve, il remue les fesses en grignotant la pomme que l’homme lui a mise dans la bouche.
Furieuse, je me drigieais vers lui à vitesse grand V pour me planter devant lui, les points sur les hanche et le regard rageur.
- Rendez moi TOUT DE SUITE mon cochon.
C’est non négociable, et si tu dis non, je t’envoie une grande claque dans ta tête, c’est compris ? Mais c’est pas possible, qu’est-ce qu’ils ont tous a vouloir manger Turbo ? Que vous mangiez de la viande, d’accord, mais pourquoi êtes-vous obliger de tuer le premier cochon qui passe, et en plus, il est si mignon.
- On va le faire cuire avant, il fera parti du repas de ce soir.
Pas impressionné pour un sous, il me contourna pour se diriger de nouveau vers le feu qui crépitais. Turbo, qui devait commencer à avoir chaud aux fesses, commença à tenter de se débattre. Génial, à 5 mètres du feu, vive l’esprit de survie.
- Hors de question qu’il passe au repas de ce soir, vous me le rendez tout de suite !
L’autorité ? Vous la sentez l’autorité ? Non parce que pas moi. Ni lui d’ailleurs, puisqu’il m’avait royalement ignoré, commençant à attraper les liens pour attacher mon cher Turbo. Une fois derrière lui, j’attrapais le manche de la corde à sauté qui dépassait de mon sac pour la tirer hors de ce dernier.
- Dernière fois, RENDEZ MOI MON COCHON !
- Rien ne sert de donner tant d’importance à un bout de viande je…
D’accord, ma patience limite a été dépassé. N’ayant sous la main que cette pauvre corde à sauté, je la levais au dessus de ma tête pour lui envoyer un grand coup dans le dos. La corde claqua contre ce dernier, laissant une trace pivoine en diagonal. L’homme se stoppa et, surement étonné, lâcha brusquement le cochon qui retomba par terre et me sauta dans les bras.
- Je vous avais prévenu. On ne TOUCHE PAS à Turbo.
Récupérant le petit cochon, je ne me fis pas prier pour faire volte face et m’éloigner de ce camp de goujat sans cœur. Avis au prochain qui tente de toucher à un poil de cochon, la prochaine fois, je frapperais vraiment avec toute ma force. Et je viserais un endroit stratégique.
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Ils avaient de nouveau changer de décor. De vêtements aussi, au passage. Il avait récupéré une chemise sèche et un pantalon en toile fort agréable à porter, par rapport à sa tenue précédente. Le pagne mouillé commençait à coller un peu, il ne se plaignait pas. Il était encore un peu chamboulé, parce qu'ils venaient de vivre, par ce qu'il venait d'entendre également. Cela faisait longtemps que l'Oracle ne lui avait pas parlé et entendre de nouveau sa voix le faisait s'interroger. Oh, il le savait hors du temps, il avait vu l'instant de sa mort mais cela ne voulait pas dire que maintenant, il l'était déjà… Toutes ces perturbations temporelles pouvaient être très difficiles à gérer, à appréhender. Le fait d'avoir fait face au titan Atlas, d'avoir comprit ce qu'il tentait de protéger… Là encore, il ne fallait pas s'y perdre.
Hyperion avait eu l'air très touché, ce qu'il pouvait comprendre, cela ne devait pas être aisé pour lui de vivre toutes ces choses. C'était donc Mère Nature qui les guidait, de ce qu'il avait comprit, sans même qu'il ne connaisse le but de l'expédition. Si le chemin pour y mener contenait déjà son lot d'épreuves, à quoi devaient-ils s'attendre pour la suite ? A pire ? Comme souvent quand ils partaient en voyage, en réalité.
Ils s'étaient retrouvés prêts à commencer une partie de twister, ce qui lui avait arraché un sourire, lui rappelant des souvenirs de soirées sur la cité d'Olympe. La plupart de leurs parties de jeux de société avait mal tourné et il n'avait pas la moindre idée de si c'était de sa faute ou le fruit du pur hasard. Dans le doute, pour ne pas prendre le risque de créer une catastrophe, Apollon s'était levé. Diane était partie, Hyperion aussi, Athéna discutait avec Jules et lui n'était pas d'humeur à apprendre à l'écrivain les règles façon « Apollon ». Parce qu'autant dire que si on restait sur le jeu de base, c'était beaucoup moins drôle.
Discrètement, il fit un simple mouvement de tête à l'attention de Neil, comme pour l'inviter à le rejoindre un peu plus loin. Elle ne se fit pas prier, comme si elle n'attendait que ça, d'être un peu à l'écart du reste du groupe. Il avait senti sa préoccupation, alors qu'ils étaient près de cette prison où était enfermé Chronos. Malgré tout, il n'avait pas toutes les cartes en main pour réellement comprendre, il ignorait encore beaucoup de choses sur ce qu'elle avait pu vivre avant d'arriver à leur époque.
A peine s'étaient-ils éloignés qu'elle s'était jetée dans ses bras, le serrant plus fort que jamais, collant sa tête contre son torse. Il n'osa pas prononcer un mot, le souffle coupé par cet acte qu'il n'avait pas vu venir. Apollon se contenta de déposer un baiser sur le haut de sa tête, calant sa respiration sur la sienne. Si c'est de cela dont elle avait besoin, il était prêt à le lui offrir.
Ils restèrent seulement quelques secondes ainsi, avant qu'un toussotement ne leur fasse relever la tête. Ses yeux se posèrent sur Ellie, debout, bras croisés, à quelques mètres à peine. Son regard était un peu fuyant, comme si elle était incertaine que sa place soit vraiment ici. Il ne l'avait même pas entendu arriver ! Elle était discrète cette petite. Il n'eut pas le temps de faire un mouvement que Neil se décalait, sans le lâcher pour autant, leur donnant un air un peu étrange à s'accrocher l'un à l'autre en fixant la déesse.
« Tu veux un câlin aussi ? »
Neil l'avait lâché d'un bras pour le tendre vers Ellie, qui s'était reculée en serrant les siens tout contre elle, pas très emballée par cette proposition. Cela ne l'étonnait pas, du peu qu'il avait pu la côtoyer, il avait comprit qu'elle n'était pas dans les effusions de sentiments.
« Non non, merci. Je ne fais pas ce genre de choses. »
Elle avait ce côté très renfermée, introvertie, qui ne s'exprime pas sur ce qu'elle ressent. Diane la connaissait mieux que lui, elle savait davantage l'appréhender. Neil afficha un air triste à sa réponse, qu'il partagea avec une fausse moue boudeuse. Il n'était pas vexé, loin de là, mais il était toujours amusant de faire un peu semblant.
« Elle nous aime pas ? »
Il finit par afficher un sourire prouvant qu'il ne lui en tenait pas rigueur, surtout qu'il pouvait comprendre qu'elle n'ait pas très envie de l'enlacer étant donné qu'ils se connaissaient peu. La dernière fois qu'il avait passé du temps avec elle, concrètement, en dehors de la fête de Noël… C'était dans le futur.
« Tu ne voulais pas jouer au twister avec Jules ? »
Cette question était venue soudainement, naturellement, par pure curiosité.
« Je n'aime pas ce genre de jeux. » avait-elle alors marmonné tout en commençant à rougir.
« Ca c'est parce que Anatole n'est pas là. Elle préfère se coller à lui qu'à Jules. »
« N'importe quoi ! »
Ellie s'était avancée sans lâcher Neil du regard. Le dieu se retenait de rire face à cette scène, on aurait dit deux sœurs en train de se chamailler. Cela lui rappelait leurs moments de petites disputes avec Artémis et ceux qu'elle lui avait aussi montré tirés de leur enfance.
Neil le lâcha sans pour autant s'adresser directement à Ellie, reprenant la parole comme si elle ne tenait la discussion qu'avec lui.
« Elle l'a déjà embrassé. Enfin tu le sais, tu étais là. »
« Je m'en souviens oui. » Il avait pris un faux air sérieux, hochant la tête comme pour appuyer ses dires. « C'était très mignon. Mais c'est mieux comme ça, Jules a l'air d'être déjà très demandé. »
Non, il n'était pas jaloux que cet ovni attire toute l'attention. Il était passé au-dessus de ça, l'attrait que les gens avaient pour lui parce qu'il avait été connu et était nouveau parmi eux finirait par passer. Lui était Apollon, un dieu, qui traversait les époques et le temps sans jamais être oublié… mais là n'était pas le sujet.
Ellie roula des yeux et Neil décida de changer radicalement de sujet, comme si elle comprenait que ça ne menait strictement à rien.
« T'as mis où ton truc ? Celui avec des poils ? »
« Si tu parles de Juju, ce sont des plumes qu'il a. »
Heureusement qu'Ellie était là pour traduire parce qu'il n'avait pas vraiment comprit de quoi elle parlait. Mais le coq était bien là, pas très loin, à frapper son bec contre le sol, pour ne pas changer. Il n'était pas le moins du monde perturbé tant qu'il avait quelque chose pas loin qu'il pouvait maltraiter. Taper autant sa tête contre des objets finiraient par lui causer des lésions cérébrales si ce n'était pas déjà fait.
« C'est à Apollon que je parlais. » Elle affichait un grand faux sourire sans même la regarder. « Le truc à plumes, tu l'as toujours ? Tu ne comptes pas le ramener avec, si ? »
D'un coup, comme ça, alors qu'elle amenait ce sujet sur le tapis, l'expression d'Apollon changea radicalement. Son sourire s'affaissa et il eut un air tout penaud, le regard triste.
« Pourquoi ? J'ai pas le droit ? Ca ferait un copain à Luna… Et je l'aime bien moi... »
C'est vrai que ça ne ferait pas de mal à son chiot d'avoir un peu de compagnie, autre que les autres chiens, puis si le coq voulait venir avec eux il ne voyait pas de raison de l'empêcher de les suivre. Il l'avait adopté. Il lui avait même donné un petit prénom. Juju était des leurs maintenant. Neil plissa les yeux, bras croisés, secouant la tête. Visiblement, cette réponse ne lui convenait pas.
« T'as de la chance d'être sexy. »
Si le débat se terminait comme ça, ça lui convenait ! Elle ne cherchait pas à le faire changer d'avis et en plus, elle le complimentait, ce qui lui suffit pour regagner son grand sourire habituel.
« Je sais. » fut sa seule réponse, mais il ne manqua pas de remarquer Ellie qui roulait une nouvelle fois des yeux.
Neil lui lançait un regard qui voulait tout dire, que la jeune femme ne manqua pas de remarquer.
« Tu veux me dire quelque chose ? »
Levant les yeux au ciel, la demie déesse eut alors une réaction qu'on pouvait facilement qualifier de lâche et de pas très sympathique envers Apollon qui ne savait clairement plus où se mettre après ça.
« Non rien. Mais Apollon oui. »
Il ne comprit pas tout de suite, regardant Neil, puis Ellie, puis de nouveau Neil, avant de sentir que l'air était lourd et qu'il fallait qu'il dise quelque chose s'il ne voulait pas que ça devienne bizarre.
« Euuuh... » Pertinent. « Oui. Oui j'ai quelque chose à dire. A te dire. » C'est ça, prend ton temps, trouve quelque chose. « Tu as quelque chose à manger ? Parce que j'ai vraiment très faim... » Théoriquement, c'était impossible, mais il aimait manger. Le regard assassin de Neil lui fit vite comprendre que ce n'était pas ce qu'elle attendait, cela dit. Il se racla la gorge, secoua la tête, soupirant quelque peu. « Je crois, qu'en fait, ce que je veux te dire, c'est que tu devrai aller voir si Jules va bien par là-bas. »
Il fit un vague signe dans une direction, le regard désolé posé sur Ellie, alors qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait en réalité.
« Non mais elle peut rester. » Apollon lui lança un regard surprit et un peu choqué, pourquoi est-ce qu'elle lui imposait tout ce discours pour ensuite.. dire ça ? Elle assumait pas c'est ça ? « Enfin si tu pars Ellie c'est bien aussi mais faut pas te sentir forcée. »
Voilà, au moins, elle ne le faisait pas passer complètement pour le grand méchant. C'est elle qui souhaitait qu'elle s'en aille, c'était pas très gentil d'ailleurs.
« Je vais m'en aller. »
« Non non, attends. On va manger ensemble. »
« Quoi ? »
« Oui, on va manger tous les trois. N'est-ce pas ? »
Et Neil se retourna vers lui, encore une fois pour qu'il l'appuie. Cette fois, elle avait intérêt à être sûre d'elle parce que tous ses changements d'avis le perturbait encore un peu plus.
« Oui on peut manger ! Enfin si vous avez quelque chose à manger. J'ai plus de curlys. »
Avec tout ça, il en oubliait qu'il pouvait faire apparaître ce qu'il voulait, il était resté sur le fait de ne pas utiliser ses pouvoirs ou même de ne plus les avoir à un moment donné. Il ignorait où ils se trouvaient maintenant et s'ils avaient l'autorisation de faire usage de leur capacité.
« Tout à part de la pastèque. »
« J'aime beaucoup la pastèque. » avait lancé Ellie comme pour chercher encore plus la petite bête, un sourire aux lèvres. Cela lui valut de se faire fusiller du regard par Neil. « Je vous laisse. » Elle capitulait après tout ça ? « Amusez vous bien. »
« Si en plus on a ton consentement... »
Il entendit juste le soupir d'Ellie avant qu'elle ne disparaisse.
« Enfin seuls ! J'aime beaucoup Ellie mais j'aime aussi quand on est tous les deux. »
« Tu aimes plus Ellie ou quand tu es avec moi ? C'est ça la vrai question. » Il la prit légèrement contre elle avant d'ajouter : « Mais je sais déjà que tu me préfères. C'est normal, je comprends, je suis irrésistible. »
Il comprenait ce qu'elle voulait dire, par « moment à deux », il n'en avait pas eu tant que ça si on comptait toutes les fois où ils s'étaient vues entourés d'autres personnes. En général, ça ne durait que quelques minutes, le temps de se poser, de discuter, mais trop brièvement pour que cela compte vraiment. Il y avait eu la soirée où il l'avait rejoint chez elle, chez Lily, la première fois réellement qu'il lui avait parlé, mais ça paraissait être arrivé il y a une éternité.
Le dieu passa une main dans les cheveux de Cassandre, replaçant quelques mèches, la regardant dans les yeux. Il la sentit frissonner légèrement, alors qu'un sourire se dessinait sur son visage. Elle semblait être bien là. Malgré cette intervention d'Ellie, il n'en oubliait pas qu'elle ne devait pas être au meilleure de sa forme.
« Tu vas bien ? »
« J'avais jamais vu à quoi ça ressemblait… Je savais juste qu'il s'agissait d'une prison. Je crois que Hyperion voulait me préserver de tout ça. Mais c'est mieux ainsi. » Elle avait levé les yeux vers lui, hésitante : « Et puis c'est plutôt une bonne chose d'avoir vu ça, non ? Enfin pour toi… et eux… Ça doit te rassurer de savoir que tant qu'il est prisonnier de ce lieu le danger est moins présent. »
Sa main se posa sur son torse, prenant un bout de sa chemise entre ses doigts comme si elle avait besoin de serrer quelque chose qu'elle grattait. C'était un signe de stress, comme lorsqu'elle se mordait les lèvres. Ses yeux s'était baissés. Il ne cessait de la regarder, dans ces moments là elle avait l'air tellement insouciante avec pourtant tellement de poids sur les épaules.
« Je ne suis jamais vraiment rassuré. Je préfère m'attendre au pire plutôt que penser qu'il n'y a pas de danger et que nous ne risquons rien pour l'instant. »
Depuis longtemps maintenant, chaque matin, il s'attendait à une nouvelle catastrophe. Ils n'étaient pas prêts à l'affronter, pas près à l'arrêter, ce n'était pas près d'arriver. Mais il s'y attendait, il guettait. La main de Neil remonta jusqu'à sa joue, alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser avec toute la tendresse dont elle était capable. Il ne mit pas fin à l'instant, elle se reculant en allant caresser les cheveux blonds du dieu. Elle avait l'air de sentir ses interrogations, ses craintes.
« Il s'est passé quelque chose pour toi aussi là-bas ? »
Il haussa un peu les épaules, prenant son temps avant de lui répondre.
« C'était étrange, de discuter avec lui. Quand il m'a parlé de Mnémosyne… J'ai du mal à imaginer comment les choses se sont passés lorsque nous sommes nés, nous les dieux. » C'était la plus grande question qu'il pouvait se poser. Comment étaient-ils tous nés ? Dans quelles circonstances ? Comment avait-elle choisit leur prénom ? Pourquoi n'était-elle pas restée avec eux ? « Et avoir entendu Emin m'a surprit. »
Cette fois, il eut un sourire. Cela lui avait fait plaisir et en parler lui redonner un peu d'espoir aussi. C'était quelque chose d'indescriptible, ce que l'Oracle pouvait procurer comme soulagement au dieu. Un lien aussi unique que celui qu'il partageait avec Artémis.
« Par contre, je ne sais pas ce qu'ils ont avec cette devise… 'Paix et Bonheur'. Ils ne cessent de la répéter. Elle revient de plus en plus régulièrement. »
Atlas et Emin l'avaient prononcé en coeur, avant tant de ferveur, que cela l'intriguait davantage. Neil l'avait écouté sans cesser de passer ses mains dans ses cheveux, malgré que sa petite taille ne devait pas lui faciliter la tâche. C'est qu'elle se donnait du mal ! Elle resta un instant pensive avant de lui répondre :
« C'est la devise des titans. 'Paix et bonheur, gloire et triomphe.' Enfin la devise du titan roi Ouranos. Je crois que la base, c'est 'Paix et bonheur' uniquement et que quand ils changent de roi, il ajoute ses propres mots. Chronos a gardé la devise d'Ouranos, ils n'ont eu que deux titans rois à ce que j'en sais. Tu devrai en parler avec Hyperion. Il saura sans doute. Tu peux lui faire confiance. »
Tous les jours il se rendait compte qu'elle en savait un petit peu plus qu'eux, des détails pourtant mais qui prouvaient qu'elle n'avait pas vécu les mêmes choses, pas au même moment. Il ne doutait pas sur le titan, plus maintenant en tout cas.
« J'ai confiance en toi. »
Une simple phrase qui voulait tout dire. Si elle lui disait qu'il pouvait discuter avec Hyperion sans le moindre doute, il la croyait, il savait qu'elle ne lui dirait pas ça sans bonne raison, vu les implications et les conséquences que cela pouvait engendrer.
« Il a autre chose à penser pour le moment, avec Atlas… Puis ce qui nous attend aussi. J'ignore totalement dans quoi on s'est lancés en acceptant ce voyage. »
Il lâcha un léger rire. Ils pensaient toujours savoir à peu près à quoi s'attendre mais étaient à chaque fois encore un peu plus surpris par la tournure des événements.
« Tu imagines si je n'avais pas été invité ? Heureusement que je suis là finalement ! Sinon tu serai toute triste et tu devrai te contenter de supporter Jules. »
Il offrit son plus grand sourire avant d'aller prendre sa main dans la sienne, enlaçant leurs doigts. Oui, il était heureux d'être là. Même si c'était mouvementé, même s'il y risquait sa santé mentale et peut-être physique, même si c'était parfois perdre ses pouvoirs… Parce qu'il ne pouvait s'imaginer à quel point il se serait inquiété pour elle, tout comme pour Diane, si elles étaient parties pendant que lui restait assis sur le trône d'Olympe.
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
Il m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline...
J'avais bien compris que j'étais en trop en compagnie de Neil et Apollon. Je m'étais vite éclipsée, prenant au passage Juju le coq qui s'évertuait à taper du bec contre une pierre. Le pauvre... il allait finir par se fissurer le bec si ça continuait. Comme personne ne se souciait véritablement de lui, j'avais décidé de m'en occuper. Mon amie et le dieu des arts avaient sans doute besoin d'intimité, d'un moment rien à qu'à eux. Je comprenais cela.
Je lançai un regard vers la grande hutte dans laquelle le reste du groupe devait être en train de s'amuser, puis je renversai la tête vers les étoiles. Tout ce à quoi j'aspirais, c'était de me poser quelque part avec un bon livre. Hélas, la Communauté de l'Anneau avait sombré dans les abysses. Quant à Orgueil et Préjugés, il avait dû subir le même sort. Je ne m'en étais pas souciée.
Juju le coq, perturbé d'avoir été arraché à son caillou bien-aimé, commença bientôt à picorer mon bras inlassablement.
"Vas-tu arrêter ?" lui demandai-je en baissant la tête vers lui. "Si tu veux mon avis, tu souffres de trouble obsessionnel compulsif. Avec un bon psy, ça devrait s'arranger."
Comme s'il comprenait que je m'adressais à lui, il se stoppa net pour me fixer de son oeil aliéné. Je lui tapotai la tête de ma main libre, le gardant serré contre moi. Après quelques secondes, il recommença à taper du bec contre mon bras. C'était un peu douloureux mais je le laissai faire tout de même. Si cela l'aidait à se détendre...
Je me rendis jusqu'à un coin de forêt clairsemé et là, m'adossai contre un arbre. Je m'assis en tailleur, posant le coq entre mes jambes croisées. Il dut se croire dans un nid car il s'allongea bientôt, les pattes en l'air, me fixant d'un air attentif. J'étouffai un rire et fis apparaître un livre pour enfants, intitulé Le Prince Poulet. J'avais à la fois envie de lire, mais aussi d'apaiser ce coq. Quoi de mieux qu'un conte ? J'avais choisi quelque chose qui, j'espérais, serait adapté.
Je pris une grande inspiration et débutai ma lecture :
"Mon histoire est terminée. On dit que celui qui la respirera jusqu'au bout de sa vie pourra tout faire comme un homme, et rester de coeur et d'esprit, incontestablement comme il le désire." achevai-je d'un ton malicieux.
Je fermai le livre de conte et le posai à côté de moi. Je découvris avec stupéfaction que le coq s'était endormi, les pattes en l'air, sa gorge laissant échapper de légers ronflements saccadés mais réguliers. Je fus fort déconcertée d'apprendre que les galliformes ronflaient. A moins que celui-ci soit un cas particulier...
Quoi qu'il en soit, je le laissai se reposer et fis apparaître Orgueil et Préjugés, me mettant en tête d'en achever la lecture cette nuit-même. C'était peut-être idiot, mais malgré le fait que je n'appréciais pas l'ouvrage, le lire me donnait l'impression de me rapprocher d'Anatole. Non, il ne me manquait pas. Pas du tout. Mais j'avais promis de terminer ce livre avant mon retour, et j'honorais toujours mes promesses.
J'assistai aux premières lueurs de l'aurore quand Darcy et Elizabeth s'avouaient leur inclination mutuelle dans un décor champêtre et romantique. Le coq me fit sursauter en se dressant d'un bond et en poussant un "COCORICOOOOO !" tonitruant.
"Juju !" fis-je, réprobatrice.
Il venait de gâcher l'ultime page du roman en faisant tant de bruit. Le coq, imperturbable, n'obéissant qu'à son instinct, se percha sur le sommet de mon crâne et chanta de plus belle dans l'aube naissante. Je claquai le livre d'un geste sec et attrapai l'animal pour le poser au sol. Ce dernier entreprit aussitôt de tambouriner du bec contre les mots "Jane Austen" écrits sur la couverture de l'ouvrage.
"Oui, je sais. J'ai aimé Austen." maugréai-je. "Ne le répète à personne."
Je me relevai et m'étirai, me sentant toute courbaturée après avoir passé une nuit entière contre un tronc d'arbre. Je pris Juju sous le bras et ramassai les deux livres pour retourner vers la hutte. J'espérais que les autres ne soient pas partis sans moi, bien qu'ils en auraient eu le droit puisque je n'avais prévenu personne la veille.
De retour au village, j'avisai Apollon et me dirigeai vers lui pour lui mettre Juju dans les bras, ainsi que les deux livres.
"Lis-lui Le Prince Poulet quand il est anxieux. Ca le fait dormir." déclarai-je avec sérieux. "Quant à Orgueil et Préjugés, il aime taper du bec dessus. Ca lui fera toujours moins mal que les cailloux."
Une fois fait, je me tournai vers quelques Explorateurs rassemblés. Mes compagnons étaient parmi eux. Hypérion se tourna vers moi, m'observa rapidement de haut en bas avant de déclarer d'un ton sympathique :
"Nous t'attendions. Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir y aller."
Je me sentis aussitôt fautive de les avoir faits attendre, même s'il n'y avait aucun reproche dans sa voix. Le titan pivota vers mes compagnons de route et ajouta :
"Robyn, Tara et Jules, vous allez accompagner ces Explorateurs. Quant aux autres, prenez votre souffle, nous allons monter là-haut."
Avec un air espiègle, il désigna la colline qui nous dominait. Elle était couverte de mousse et de lichen. L'ascension risquait d'être difficile. Le chef du village, ainsi que deux autres Explorateurs nous rejoignirent.
"Qu'y-a-t-il, là-haut ?" demandai-je, intriguée.
"La raison de notre venue." répondit-il avec un air énigmatique et malicieux.
Cela me suffisait pour l'instant. Il était évident que le titan souhaitait entretenir le mystère, autant ne pas le priver de son petit effet. Je sortis un élastique de la poche de mon pantalon et attachai mes cheveux en un chignon rapide. Nous nous mîmes en route. Hypérion ouvrait la marche et j'avançai à ses côtés, même si ce n'était pas mon habitude d'être en tête de file.
"Après ma discussion avec Diane et Robyn, j'ai pris le temps de contempler les étoiles. J'ai passé la nuit à leur parler." dit-il sur le ton du badinage.
Il marchait gaiement, presque de façon élastique. Subitement, il accéléra l'allure, comme s'il était impatient d'arriver en haut. Je le rattrapai en trottinant sur mes jambes beaucoup plus courtes que les siennes. Une fois parvenue de nouveau à ses côtés, il me jeta un coup d'oeil en souriant.
"J'ai trouvé le moyen d'apaiser le coq... Juju." dis-je, puisque nous en étions à parler futilités. "Il est très agréable quand il ne picore pas tout ce qui se trouve à sa portée."
"Oh ! Comment as-tu réussi une telle prouesse ?" fit-il, sincèrement intéressé -ce qui me déstabilisa.
Comment un titan pouvait-il se sentir concerné par les troubles obsessionnels d'un coq ? Je répondis tout en lui lançant un regard indécis :
"J'ai lu un conte pour enfants. Je pense que ça a résonné en lui, quelque part."
"Sûrement, tu m'en lisais beaucoup à l'époque. J'adorais." renchérit-il d'un ton désinvolte. "Je pense que ce sont toutes ces histoires que Jules entendait à bord de son vaisseau, et qui lui ont permis de tenir jusqu'à notre arrivée."
Cette fois, je fus totalement abasourdie. Ainsi, dans mon futur passé, j'allais lui lire des contes ? Plus encore, je fus déconcertée de l'entendre parler de Jules et des histoires qu'il y avait entendues. Certes, il était un titan, par conséquent il était omniscient. Ce n'était pas étonnant qu'il soit au courant de ce genre de choses. Je devais arrêter d'être perturbée par tout ce qu'il pouvait dire.
"Peut-être..." dis-je d'un ton sceptique
"Tu as un don immense." assura-t-il d'un ton tendre.
Subitement, il s'arrêta de marcher pour planter un regard sérieux dans le mien. Je me stoppai à mon tour, manquant de me faire marcher dessus par Athéna qui n'avait pas vu de suite que je m'étais immobilisée.
"Il n'est pas donné à tout le monde d'apporter de l'espoir aux autres."
Je préférai rester silencieuse sur ce sujet. Visiblement, il restait borné sur ça, et je n'avais pas envie de relancer le débat. Je le fixai sans ciller pendant quelques secondes, avant d'esquisser une moue, mal à l'aise, et de reprendre le chemin. L'ascension ne se révéla pas aussi pénible que je l'avais imaginée : la voie sinuait tout autour de la colline, sans monter trop à pic. Au bout de quelques minutes, nous arrivâmes au sommet.
"Oh, je pense que c'est là." indiqua Hypérion.
A quelques mètres, une grande structure composée d'une vingtaine de pierres empilées les unes sur les autres se dressait. L'immensité de la mer nous environnait en contrebas, à perte de vue, se confondant avec le ciel couleur azur. Le paysage était absolument magnifique.
"Je veux habiter ici." dit Neil d'un ton émerveillé.
J'eus un petit sourire, car je n'imaginais pas mon amie déménager définitivement en cet endroit dépourvu de confort moderne. Elle pouvait faire apparaître tout ce qu'elle souhaitait mais je savais qu'à un moment donné, cela ne lui suffirait plus.
"Qu'est-ce que c'est ?" demandai-je en désignant la structure en pierres.
Hypérion observait lui aussi les pierres posées les unes sur les autres. Il resta pensif quelques instants, caressant d'un regard ému la structure. Un Explorateur qui nous accompagnait s'approcha alors pour expliquer :
"Tous nos chefs ont déposé une pierre à tour de rôle, dans l'attente de votre retour."
Il posa les yeux sur le titan, alors que je détaillai les pierres. Elles n'étaient ni taillées, ni disposées de façon symétrique, ce qui conférait toute sa majesté à la structure. Plusieurs générations de chefs de clans s'étaient succédés, à en juger le nombre de pierres. Je comprenais que Hypérion en soit ému. Même si je me demandais pour quelle raison il avait été si long à revenir sur cette île.
"Ca ne nous dit pas ce que c'est. A part que c'est... rocheux. Mais classe, hein ! Y a pas de souci !" fit Neil en fixant l'Explorateur avec un pouce en l'air.
Hypérion lui sourit avant de déclarer d'un ton tranquille :
"Viens te mettre en face de moi Ellie, s'il te plaît."
Je sursautai presque, désarçonnée par sa demande. A quoi pouvais-je bien servir ? Cette question me sembla incongrue et je ne jugeai pas utile de la poser à haute voix. Inutile de se couvrir de ridicule.
Un peu hésitante, j'obtempérai et m'approchai de la structure en pierres qui faisait "une tête" de moins que moi. Hypérion, en face de moi, venait de poser ses mains à plat contre le sommet de la structure. Il me fit signe de l'imiter. Je décrispai les muscles de ma nuque et appliquai mes paumes contre la pierre chauffée par le soleil. Sans le vouloir, j'effleurai les doigts du titan, auquel un petit sourire échappa. Je tiquai. Deux Explorateurs s'avancèrent et posèrent leurs mains à leur tour de chaque côté.
"N'aie pas peur." murmura Hypérion en me fixant.
A cet instant, un étrange courant d'air me traversa. Un vent apaisant m'enveloppa, tourbillonna tout autour de moi. La force du titan m'environnait. A l'expression surprise des Explorateurs, je compris qu'ils la ressentaient, eux aussi.
"Je n'ai pas peur." assurai-je d'un ton calme.
Malgré tout, une petite angoisse naquit dans un coin de ma tête. Maîtriser mes capacités. Ne pas les laisser m'envahir comme lorsque j'avais été près d'Atlas et que j'avais voyagé dans le Temps. Non, j'avais la sensation que tout allait bien se passer, cette fois. Le Sable Noir n'était pas là pour assombrir le tableau. Nous étions au sommet d'une colline, envahis par une sérénité titanesque.
Soudain, j'entendis un petit sifflement. Un chuchotement inaudible.
La seconde d'après, des Feux Follets apparaissaient autour de nous, lueurs bleutées flottant à contre-jour dans le bleu de l'océan et du ciel. Je leur adressai un vague sourire. Ils nous avaient aidés à voyager au tout début. Peut-être revenaient-ils pour nous montrer le chemin à suivre, afin d'achever notre aventure ?
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crackle bones
Diane Moon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Ce sont les étoiles tout là haut qui gouvernent notre existence
J'avais suivit le mouvement jusqu'en haut de la colline comme à mon habitude sans rien dire. Une fois arrivé, j'avais silencieusement observé la structure de pierre jusqu'à l'arrivé des feux follets. A la fois surprise et quelque part rassuré de les voir. Ils étaient un peu l’élément familier du décors. Juste après leur apparition, je ressentis soudainement une force colossale mais néanmoins apaisante. Un coup d’œil aux autres m'apprit que eux aussi la ressentait. Aucun doute, il s'agissait de celle d'Hypérion. C'était la seconde fois que je ressentais la force d'un titan. La première avait été lors de mon premier et unique face à face avec Gaïa il y a maintenant deux ans.
A la force d'Hypérion, s'ajoutaient les murmures des feux follets. J'aurais pu simplement rester là, et apprécié la chose si les pierres ne s'étaient pas subitement mise à trembloter à distance. Certes, nous étions avec un titan aussi supposais-je que nous ne risquions pas grand chose. Mais malgré moi, je ne pouvais faire autrement que de me montrer prudente :
- Au risque de passer pour celle qui se méfie de tout et tout le monde : ce qui se passe est-il normal ?
Peut-être l'était-ce après tout mais je préférais quelque part m'en assurer moi même. Alors que j'attendais une réponse orale venant de la part ou de mon oncle ou d'un des explorateurs je sentis une main se glisser dans la mienne. Étonnée je tournais la tête pour apercevoir le visage familier de Iota. Tout aussi intriguée je la relevais afin de demander des explications supplémentaires à Hypérion mais ma question mourut sur mes lèvres en même temps que je découvrais l'endroit où j'étais. Ce n'était certainement plus la colline, ni même le village des explorateurs. Il semblerait que je sois plutôt de retour dans le monde réel, dans mon temple pour être plus précise. Clignant des yeux pour m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une illusion, je lâchais doucement la main de ma soeur afin de m'avancer une fois encore pour m'assurer que tout était bien réelle. Après avoir fait quelque pas pour me rendre compte que si c'était une illusion elle était des plus réelles décidais-je en dernier recours de me pincer. La petite douleur que je ressentis, finit de me convaincre que tout ceci était bel et bien réel. Tournant les talons, je repartis vers Iota et m'accroupis de manière à être à sa hauteur. D'une manière général, je préférais toujours me baisser pour lui parler. Je trouvais cela plus respectueux. J'étais bien plus grande qu'elle en taille, aussi estimais-je que c'était plus confortable et que c'était un signe de respect envers elle, que ce soit moi qui prenne l'initative de me baisser :
- C'est toi qui a fait ça ? Lui demandais-je
Il n'y avait pas de reproche dans ma voix, simplement de la curiosité
"Viens" me dit simplement ma soeur d'une petite voix en me prenant la main
Tranquillement, je me laissais guider par Iota à travers la bibliothèque. Nous marchâmes à travers diverses allées, me faisant un peu plus comprendre comme à chaque visite de l'immensité de cette endroit :
"On est bientôt arrivé" m'informa-t-elle
Je hochais simplement la tête, tandis-qu'après un petit moment de marche nous arrivâme finalement devant une rangée de livre :
"Ceux qui sont morts ne le sont pas" dit Iota en me montrant la rangée en question
Déglutissant légèrement, je m'avançais afin de voir si je pouvais lire un titre sur la tranche des livres. Je savais que ma soeur était la seule à pouvoir les prendre aussi ne tentais-je pas de les attrapper : je me rendis compte que les premiers noms que je distinguais étaient les notres : Athéna, Aphrodite et même le mien Artémis. Il semblait y avoir un livre pour chaque dieu. Je savais qu'il y en avait un à mon nom dans la Bibliothèque d'Olympe, Lily avait menacé Socrate de le déchirer pour obtenir ce qu'elle voulait la seconde fois que nous, nous étions vue. Pour autant, il ne comportait pas grand chose que je ne sache déjà : une description complète de mes aptitudes, le nom de mes chasseresses et d'autres informations du même registre. Se pourrait-il que le livre qui se trouve dans cette bibliothèque contienne d'autres types d'informations ? Je me contentais d'un simple haussement d'épaule. Va savoir, je n'étais pas certaine de vraiment vouloir une réponse à cette question. M'avançant toujours d'un pas mesuré, avec comme unique bruit l'écho de mes talons sur le sol de marbre je constatais qu'à présent c'était des livres concernant les Titans : Ouranos, Aura, Mnémosyne...Il y avait comme pour nous autant de livres que de titan. Mais mon attention fût attiré vers un autre ouvrage, il était comme usé, abimé par le temps et je n'arrivais pas à lire le nom dessus :
"Il n'a pas toujours été comme ça" me dit ma soeur "Son âme s'est assombrie avec le temps"
J'avais cessé de le fixer pour me tourner vers elle, dans sa main se trouvait un autre livre avec noté le nom "Hypérion" dessus qu'elle me tendait. j'approchais ma main avant de finalement la reculer quelque peu hésitante. Je n'osais pas prendre le livre par respect envers mon oncle. Je n'aimerais pas que l'on fouille dans ma vie, et ma règle d'or était de ne jamais faire ce que je ne souhaiterais pas que l'on me fasse à quelqu'un d'autre :
- Qu'est que tu veux dire par "son âme s'est assombrie" ? demandais-je à Iota
C'est vrai, après tout elle m'avait toujours donné l'impression d'en savoir bien plus que nous sur beaucoup de choses. Notamment lorsque cela concernait les livres de cette bibliothèque. Ma soeur me regarda en penchant la tête sur le côté me faisant subitement réaliser que je n'avais pas été très clair. Aussi me mis-je à rire légèrement et me décidait à lui expliquer ma demande :
- Je parlais du lire abîmé Iota, pas celui-ci dis-je amusée
"Oh..." dit-elle subitement, comprenant mieux ce que je lui disait.
C'est sur que si je lui avais donné les bonnes informations tout de suite, ça aurait été mieux. Elle tourna la tête vers le livre dont je parlais, me fourrant par la même occasion celui concernant Hypérion dans les mains. Je constatais étonnée que je pouvais le tenir. Je savais qu'Ellie pouvait les toucher, et bien évidemment qu'il en était de même pour Iota mais je n'avais pas pu jusqu'ici le faire moi même.
"Il me fait peur"
La voix de Iota coupa court à mes réflexions, provoquant par la même occasion le froncement de sourcil si caractéristique de la méfiance et l'inquiétude chez moi :
- Il s'est passé quelque chose ? Demandais-je inquiète pour elle
Ma soeur se recula de la rangée pour revenir à mes côtés et m’attrapa le bras droit avec ses mains, afin de le serrer à la manière d'une enfant qui cherchait à se sentir rassurée :
"Ils ont peur de lui aussi" Dit-elle "Ils ne le disent pas devant moi" poursuivit-elle "Mais je les entends murmurer"
Parlait-elle des livres ? Je me décidais à ne pas m'aventurer sur ce terrain. Iota était un peu à part, c'était ce qui faisait son charme. Elle pencha néanmoins son regard sur le livre que je tenais dans les mains :
"C'est tout ce qu'elle sait sur lui"
Mon premier réflexe ce fut de jeter un regard méfiant au livre qui l'effrayait tant. J'ignorais ce qu'il renfermait, et je n'avais décemment pas envie de le savoir. De cela j'étais sûr.
- Alors mieux vaut que personne n'y touche dis-je simplement
S'il s'agissait de quelque chose de potentiellement dangereux, autant faire preuve de plus de prudence que d'habitude. De plu, si même Iota s'en méfiait à sa façon cela renforçait le sentiment que j'avais d'en rester le plus éloignée possible. Calant l'ouvrage que j'avais dans les mains sous mon bras, je me baissais à nouveau afin de prendre les mains de ma soeur dans les miennes. Je les pressais doucement afin de la rassurer, puis tout aussi doucement les lâchait et me relevait :
- Quand tu dis "elle" voulus-je néanmoins savoir de qui tu parle ?
C'est vrai "elle" pouvait désigner beaucoup de personne, et j'ignorais d'où venaient tous les livres qui remplissaient cette bibliothèque. Alors, il était légitime pour moi de pauser la question. Quoi qu'il en soit, Iota me jeta un regard surpris un peu comme si j'étais sensé le savoir :
"Je parle de..." commença-t-elle
Malheureusement, elle ne pu finir sa phrase puisqu'une voix passablement désagréable se fit entendre :
"Ah non ! Pas encore une !"
Agacée, par cette brusque interruption je posais un regard pour le moins glacial sur Socrate qui venait de se manifester
"Non. Non ça ne peu pas durer. Je veux aussi pouvoir les toucher ! Je suis le bibliothécaire ! C'est inadmissible !"
Pardon tu permets c'est une discussion privée entre soeurs. Tu me feras ta crise existentielle un autre jour où je serais plus disposée à jouer le carnet de doléance d'Olympe. Ce chat était horripilant et je n'avais pas très envie d'être gentille ni diplomate aujourd'hui. Aussi, adoptais-je une posture bien moins sympathique et beaucoup plus menaçante à son égard :
- C'est mon temple Socrate dis-je, c'est ma bibliothèque et si tu ne veux pas être persona non grata ici ou même finir avec une flèche entre les deux yeux je te conseil de la boucler terminais-je de la manière la plus sèche possible
C'est vrai après tout si j'avais donné le droit d'accès à Ellie, je devais bien avoir un moyen de l'interdire à Socrate le temps de lui faire comprendre qu'il n'avait rien à exigé. De plus encore une fois il était le bibliothécaire de celle d'Olympe non de la mienne. Et si jamais je devais nommé quelqu'un bibliothécaire ça ne serait sûrement pas lui. Gaïa m'en préserve.
Après m'être pincé l'arête du nez passablement exaspérée je pivotais vers Iota prenant le partis d'ignorer royalement Socrate :
- Cela te dirait que l'on poursuive cette conversation dans un rayonnage un peu plus calme ?
"On m'a juste demandé de te montrer le livre. Il va falloir que tu reparte" me dit-elle
Évidemment, c’eut été trop beau et inutile de faire savoir que je n'en avais au final pas très envie. Je supposais que l'on ne me laissait pas réellement le choix. Ignorant à nouveau Socrate qui fit un grand sourire content alors qu'il n'avait pas la moitié des informations pour comprendre je regardais à nouveau le livre que j'avais dans les mains :
- Dans ce cas...dis-je résignée
Je me baissais à nouveau, utilisant l'un des rayonnages pour caler mon dos et m'assis parterre esquissant un léger sourire car cela me rappelait la séance de lecture que je lui avait faite dans le Nautilus. Finalement, je me décidais à ouvrir le livre et constatait que la première page était vide, de même que la suivante. Iota tenta de regarder, de même que Socrate par dessus son épaule me faisant lever les yeux au ciel. Si je faisais apparaître un pistolet à eau et que je lui tirais dessus avec est-ce que ça le ferait déguerpir ? Après tout, les chats étaient réputés pour ne pas apprécier l'eau. L'idée était à tester au moins une fois. Quoi qu'il en soit, j'avais beau tourné les pages il n'y avait rien d'écrit dans ce livre. Esquissant une moue agacée, je me rendit directement en dernière page pour constater qu'il n'y avait qu'une seule phrase d'écrite : Il est l'aurore qui aide le soleil à briller
Je fronçais les sourcils me demandant bien ce que cette phrase pouvait dire. Et ma sœur semblait être dans le même état de réflexion que moi. Me relevant, Je fermais le livre qu'elle reprit contre elle sous le regard agacé de Socrate. Qu'elle continue ainsi de voir que Socrate ne pouvait pas avoir accès aux livres sans passer par quelqu'un me procurait une sorte de joie mesquine :
"Il fera du mieux qu'il peut il lui en a fait la promesse"
- Iota tu sais que lorsque tu parle par énigme j'ai un peu du mal à suivre ?
Je clignais des yeux me rendant compte que non seulement je n'étais plus dans mon temple, mais qu'en plus cette phrase destinée à ma sœur ne lui était pas parvenu et que tous les regards semblaient braquer sur moi me faisant ainsi devenir rouge pivoine et me racler la gorge. Je me sentais affreusement gênée. La chose n'avait semble-t-il duré qu'un quart de seconde. Nerveusement, je triturais l'une de mes boucles blondes que je ramenais derrière mon oreille. J'aurais souhaité disparaître dans un trou de souris.