« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'ai apprivoisé le ciel. La mer, le soleil. J'aime glisser sur l'océan. La douceur du vent. Quand une étoile me sourit. Je sais où je suis. Je sais qui je suis, qui je suis.
Aue, aue. Je choisis mon destin. Le prochain voyage sera le plus beau.
Aue, aue. Jamais je n'oublie d'où je viens. Et où que j'aille sur mon île. Je reviendrai.
Aue, aue. Explorateur, gardien de la mémoire. Tu racontes mes légendes, mon histoire. Transmets sagesse et savoir.
Neil Sandman
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« Le Temps n'efface pas tout. »
| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
« Si tu ne reviens pas, je pourrais avoir ta chambre ? » demanda Melody d'un ton maussade.
« Si je reviens, je pourrais te faire frire ? » lui répondis-je avec un grand sourire. « Hum... une sirène aux petits oignons ! Ca a l'air tellement délicieux ! »
Je m'en léchais même les babines.
« Le poisson c'est meilleur au court-bouillon. Enfin, ça dépend duquel. » dit-elle en se penchant sérieusement sur la question.
« T'y as vraiment réfléchie ? »
Elle m'observa d'un air méprisant et reprit :
« Ouais ! Parce que j'espère vraiment que tu t'étoufferas avec une de mes arêtes ! »
Au lieu de lui répondre, je m'étais remise à remplir mon sac à dos y ajoutant un paquet de Curly que j'entassais au fond, un nœud pour les cheveux et... je m'étais dirigé vers la salle de bain afin de récupérer une brosse à dent. En passant devant Melody, j'avais passé la brosse à dent devant sa bouche, en mimant le geste.
« C'est pour les dents ! Mais ça doit aussi marcher sur les écailles. »
« Aucun doute, t'es bien la fille de tes parents. » dit-elle d'un air consterné.
« C'est toujours mieux que... » me retins-je.
« Que quoi ? » dit-elle en s'avançant d'un pas, agressive.
« Que si j'étais la fille de ma grand mère. » repris-je après une petite hésitation. « T'imagines ? Tu aurais une folle envie de te jeter sur moi et de m'embrasser, sans même pouvoir te retenir. »
« J'ai jamais eu envie d'embrasser Aphrodite. Je préférerais qu'on m'attache sur une plage et mourir lentement de déshydratation. » dit-elle en grimaçant tandis que je prenais un air de dégoût.
« Ouais... Si tu veux. Ca ne serait pas très jolie à voir. Je préfère quand t'as tes nageoires et que t'es dans l'eau. C'est nettement plus agréable à regarder et ça te donne un petit air sexy. »
« T'es en train de me draguer ? » ajouta t'elle horrifiée et limite inquiète.
« Je ne m'appelle pas Aaron. Ni Jamie. Emmet ou je ne sais qui. La liste devient de plus en plus longue. » précisai-je. « Après... » ajoutai-je en m'avançant vers elle avec un petit sourire en coin. « Si... enfin... Tu vois ? Je ne serai pas contre du tout. »
« Faut vraiment que je déménage. » murmura t'elle en pivotant sur ses pieds avant de quitter ma chambre.
« Wouah ! C'était si simple que ça ? Pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ? »
Elle allait vraiment partir ? Une seule question me traversa l'esprit...
« Est ce que ça marcherait aussi sur Jules ? »
Si j'arrivais à le faire partir, lui, ça serait le plus beau jour de ma vie. Mais au lieu de ça, non, il fallait prendre mon sac à dos, me diriger vers sa chambre, toquer à la porte et attendre que le monsieur daigne me répondre. J'avais toqué d'un air las... Il ouvrit la porte. J'étais en train d'hésiter à me jeter sur lui pour l'embrasser, histoire de lui faire peur autant qu'à Mel et qu'il déménage lui aussi, mais d'un, ça allait juste m’écœurer et de deux, je savais que ça n'avait pas marché avec Mel. Même si j'avais tout fait pour. Et puis... merde. Il était en serviette de bain ? Sérieusement ?
« Et si c'était Ellie qui était derrière la porte ?? Ca ne va pas ? » lui criai-je dessus.
« Ellie ne frappe pas à ma porte, très chère. » dit-il d'un ton suave.
J'avais ouvert grand les yeux. Il plaisantait. Il plaisantait ? Il plaisantait. J'avais posé une main sur son torse, afin de le faire reculer, pour entrer dans sa chambre. Sur le lit, il y avait un sac à dos. Je me demandais bien ce qu'un gars comme lui pouvait amener avec.
« Bon allez. On enfile sa robe et on y va. » lui dis-je catégorique.
« J'attendais justement quelqu'un pour avoir un avis ! »
Il se dirigea vers son armoire et il prit un chapeau marron qui ressemblait à celui d'un cowboy. Il le mit sur sa tête avant de m'observer d'un air fier.
« Qu'en pensez vous ? »
J'avais passé une main sur mon visage, avant de la placer devant ma bouche et de hocher la tête de bas en haut.
« Ah oui... très... homme. Ou viril. Ou je ne sais quoi. Enfin, si le résultat escompté est d'enfin ressembler à quelqu'un... oui. C'est ça. C'est bien. »
J'avais levé les yeux au ciel, avant de baisser ma main et de regarder vers son sac à dos.
« C'est complet ? On peut y aller ? »
Puis, j'avais soupiré. Non pas qu'il m'ennuyait, mais... ok, ça lui allait vraiment bien et le coup de la serviette de bain avec le chapeau... Enfin, faudrait que je suggère cela à Apollon. Héhé...
« Il me faut encore me vêtir. » dit-il en m'indiquant la porte du regard.
Je m'étais contentée de lui faire un grand sourire, avant de baisser les yeux sur sa serviette et qu'elle ne disparaisse. Il plaqua ses mains sur sa braguette... avant de se rendre compte qu'il portait un pantalon que j'avais fait apparaître sur lui.
« Déçu ? » dis-je d'un ton tout aussi suave que lui précédemment. « On regrette que je ne puisse pas admirer l'oeuvre ? »
Il prit un air indigné.
« J'aurais pardonné ce genre de libertés que vous prenez avec moi, à bien tant d'autres, mais certainement pas à vous. » dit-il d'un ton méprisant.
Je m'étais contentée de le regarder d'un air désabusé en croisant les bras sur ma poitrine.
« Chemise ? »
Je ne m'attendis pas à ce qu'il s'avance vers moi, si bien que j'avais décroisé les bras et reculée d'un pas. Son regard intense était planté dans le mien. Je ne savais plus quoi faire. Qu'est ce qu'il... enfin... hein ? Il s'avança encore un peu, de sorte que son torse ne soit plus qu'à quelques centimètres de ma poitrine. J'étais à deux doigts de me reculer à nouveau. Il se pencha de côté, sans cesser de me regarder pour prendre la chemise posée sur le lit. Puis, il l'enfila avec l'ombre d'un sourire satisfait. Après quelques secondes à le maudire, j'avais regardé vers le sac, avant de poser ma main sur son torse à nouveau, sa chemise entrouverte.
« Encore ? » s'étonna t'il.
« La ferme. » murmurai-je avant de nous faire disparaître tous les deux et son sac à dos.
On venait d'apparaître en plein coeur de la boutique de Robyn. Une bonne odeur émanait d'un peu partout. Je m'étais reculée, me détachant totalement de lui. Je portais un petit haut jaune, un jeans et mon sac à dos. C'était la tenue parfaite pour un voyage. Et c'était après notre arrivée, que Robyn était entrée à son tour.
« Pas toucher. » précisai-je à Jules qui observait les pâtisseries. « Ni à la marchandise, ni à la friandise. » achevai-je.
Ellie Sandman
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
And there are many paths to tread through shadows to the edge of night, until the stars are all alight.
J'avais pris une grande résolution pour la nouvelle année : m'ouvrir davantage aux autres. Comme il s'agissait d'une entreprise ardue, je m'y employais de mon mieux en faisant chaque jour un effort supplémentaire et inattendu.
Ce jour-là, j'avais profité que la maison soit extraordinairement vide pour entreprendre de... cuisiner. Je ne m'étais jamais intéressée à l'élaboration de petits plats car je n'aimais pas particulièrement manger -hormis une viennoiserie pour accompagner mon thé- mais il s'avérait que la nourriture était essentielle pour rassembler les gens. Je souhaitais faire plaisir à ceux qui vivaient sous ce toit, aussi j'avais emprunté un livre gastronomique à la bibliothèque de Storybrooke. Je profitais que tous se soient absentés. A leur retour, une bonne odeur de lasagnes aux légumes embaumerait les différentes pièces du rez-de-chaussée. J'étais optimiste. Hélas, j'étais également un peu trop rêveuse, car j'appris à mes dépens que la cuisine est tout un art qui n'est pas donné à tout le monde. Il ne suffit pas de suivre une recette au mot près pour parvenir à réaliser un plat. Pourtant, j'y mis la meilleure volonté du monde. Hélas, malgré tous mes efforts, la pâte des lasagnes resta collée, la sauce déborda sur un côté du plat, et lorsque j'y goûtai, je trouvai que le tout avait un goût exécrable.
Très désappointée et contrariée, je m'imprégnai de nouveau de la recette. Peut-être qu'en l'apprenant par coeur, je parviendrais enfin à la réussir ? J'avais de sérieux doutes à ce sujet.
Au bout du second essai infructueux, je jetai le désastre encore fumant à la poubelle et décidai de cuisiner des pâtes à la sauce tomate. Ces dernières furent un peu trop cuites, mais la sauce était passablement réussie. Je la couronnai de quelques feuilles de basilic.
A cet instant, alors que j'étais penchée par-dessus mon plat de pâtes, je perçus très nettement une présence bienveillante. Elle me semblait lointaine, comme si elle émanait de l'autre bout de la ville. Je sus aussitôt à qui elle appartenait. Elle était identique à celle d'Hypérion. Même si je n'avais senti son aura qu'une seule fois, il était impossible de l'oublier. Je ne résistai pas longtemps à l'envie de suivre cette présence. Pour quelle raison Hypérion se trouvait-il à Storybrooke ? Poussée par la curiosité, je suivis la piste menant à cette aura fabuleuse de sérénité. J'avais machinalement gardé mon livre de cuisine sous le bras et quitté la maison sans me retourner.
La présence était de plus en plus forte à mesure que j'approchais du zoo. Curieux endroit pour un titan. Je haussai les épaules et en passai la porte. Je marchai encore un bon moment avant d'arriver devant l'enclos des éléphants. Je vis Lily occupée à en caresser un, tout en parlant à un vieil homme à côté d'elle. L'aura d'Hypérion l'entourait, l'imprégnait tout entier. Quelque peu impressionnée de découvrir enfin les traits de son visage qui jusqu'à maintenant m'étaient inconnus, je m'approchai sans trop savoir si je devais signaler ma présence.
J'entendis des bribes des paroles de Lily, qui parlait d'un ton très professionnel :
"... Ils mettent leur trompe en bouche, comme les bébés !"
Elle regarda Hypérion en souriant puis me remarqua.
"Oh Ellie, qu'est-ce que tu fais là ?"
Comme à son habitude, son visage rayonna en me voyant. Et comme à chaque fois, je me sentis partagée entre un intense sentiment de tendresse et de chagrin.
"J'ai comme l'intuition que l'on m'a fait venir." dis-je tout en glissant un regard vers le vieil homme.
"Tu veux venir caresser Candy ?" proposa la jeune femme.
"Je... n'y tiens pas..." répondis-je d'un ton évasif.
Elle me lança un regard surpris avant de froncer les sourcils. Puis elle jeta un coup d'oeil à Hypérion qui se tourna vers l'éléphant. Tranquillement, il commença à caresser sa trompe.
"C'est pourtant un animal très attachant." déclara-t-il.
J'essayai de ne pas me montrer impolie en le détaillant trop du regard, même si j'étais intriguée par ce titan. C'était le premier que je voyais en chair et en os, car Epiméthée n'avait été qu'un hologramme.
"Je ne suis pas douée avec les animaux." expliquai-je en rentrant la tête dans les épaules.
Lily le savait, mais elle les aimait tellement qu'elle ne pouvait concevoir que ce ne soit pas pareil pour tout le monde. Elle me lança un regard déçu et triste qui fit enfler mon coeur.
Hypérion, qui caressait toujours l'éléphant, leva sa main libre dans ma direction, comme pour m'inciter à la prendre. Je clignai des yeux, indécise.
"Il ne faut pas avoir peur de l'inconnu."
"Je n'ai pas peur." rétorquai-je en restant de marbre. "C'est ainsi que les titans occupent leur éternité : en caressant les éléphants ?"
Il n'y avait aucune once de sarcasme dans mes paroles. Je m'interrogeais simplement. J'avais tout d'abord songé que Hypérion m'avait fait venir à lui, mais il pouvait très bien avoir simplement décidé de passer des vacances à Storybrooke. Qui étais-je pour tirer des conclusions hâtives ?
A côté de lui, Lily avait l'air de se poser la même question que moi, au sujet des titans et des éléphants. Hypérion referma la main et baissa le bras.
"Y a-t-il quelque chose de mal à cela ?" demanda-t-il, quelque peu amusé.
"On adore quand on nous caresse." intervint Lily. "Je suis sûre que tu serais beaucoup plus détendue si tu passais davantage de temps avec les éléphants."
S'agissait-il d'un reproche ? J'étais peinée à cette idée. Je ne répondis rien. J'avais l'impression d'être confrontée à deux inspecteurs de police me faisant passer un interrogatoire.
"Je vais vous laisser entre... pachydermophiles." déclarai-je avec une moue incertaine.
Je ne voyais aucune raison de m'inquiéter : Lily serait en sécurité avec Hypérion. Après tout, ils nous avaient aidés dans la bibliothèque, sur la lune, près d'un an plus tôt. A ma grande surprise, je l'entendis rire. Je levai les yeux vers lui.
"Qu'y a-t-il de si drôle ?"
"Pachydermophile." dit-il en laissant échapper un nouveau gloussement. "J'ai trouvé cela amusant. Il y a certains mots qui ont le don de provoquer l'hilarité chez moi. Comme... hum... Schnouf. Météorisme."
Il marqua une pause, une légère hésitation et ajouta, avec l'ombre d'un sourire :
"Robinsonnade."
Les rides au coin de ses yeux tressautèrent alors que ses pupilles pétillaient. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas ce que ces noms communs avaient de si amusant, en réalité.
"Je trouve ces mots..."
Je me tus, fronçant davantage les sourcils en réfléchissant sur le dernier, qui m'évoquait forcément mon ami Jules ; il affectionnait tant les fameuses robinsonnades. Il en avait écrites plusieurs.
Un peu déstabilisée, je baissai brièvement les yeux sur le livre de cuisine que j'avais toujours sous le bras. Je l'avais presque oublié. En relevant la tête, je remarquai que Hypérion avait lu le titre de l'ouvrage, mais il ne fit aucun commentaire. Lily avait fait de même et demanda soudain, l'air anxieux :
"T'as cuisiné ?"
Un peu tardivement, je voulus cacher le livre dans mon dos.
"Euh... un petit peu." dis-je en me mordant les lèvres. "La cuisine est encore debout, si ça peut te rassurer. Je ne le ferai plus."
"Non, c'est... c'est bien. C'est chouette !" dit-elle avec un entrain forcé.
"Je suis sûr qu'elle s'en est très bien sortie." assura Hypérion.
Non, pas du tout. songeai-je, mais je me gardai bien de le dire à haute voix.
Lily sembla rassurée malgré tout. Elle ouvrit la bouche ; Hypérion la devança :
"J'ai l'impression que Candy est affamé."
Effectivement, comme s'il comprenait sa phrase, l'éléphant dans l'enclos commença à humer l'air avec sa trompe, à la recherche de nourriture.
"Oh oui, le pauvre ! Je peux vous laisser seuls un petit moment ? Il faut que j'aille éplucher les cacahuètes. Je reviens très vite !" claironna Lily avant de partir d'un pas rapide et léger.
Je l'observai s'en aller, si gracieuse et amusante à la fois. Puis je me tournai vers Hypérion qui était toujours là.
"Elle est extraordinaire." commenta-t-il avec un sourire bienveillant.
Je n'avais pas besoin de confirmer. Personne ne pouvait éprouver autre chose que de la gentillesse à l'égard de Lily. Elle était une bulle de douceur.
"Bien. Pense à prendre un sac à dos avec toi." lança le titan sans aucun à-propos.
"Je vous demande pardon ?" fis-je, incrédule.
"Pour le voyage, pardi ! Oh, je ne te l'ai pas encore proposé ? Je suis un peu étourdi. J'ai vu tellement de monde aujourd'hui que je ne sais plus où j'en suis."
Il eut un grand sourire, comme s'il voulait que cela excuse son manque d'explication. Je l'observai avec des yeux ronds.
"On dit demain, neuf heures, à la pâtisserie de Robyn ?"
"Le but du voyage est d'aller à la pâtisserie ?" demandai-je, de plus en plus indécise.
Il fronça les sourcils.
"Je me rends compte que je m'y prends vraiment très mal avec toi."
Il remit correctement ses lunettes à grosses montures noires sur son nez et pivota vers moi de sorte à ce que l'on soit face à face.
"Ellie." dit-il d'un ton solennel. "Accepterais-tu de faire partie d'une expédition dans le monde des contes ?"
Expédition signifiait qu'il y aurait d'autres personnes. Pour quelle raison un titan aurait-il eu besoin de quelqu'un ? Quelque chose m'incitait à répondre par la négative, mais d'un autre côté, n'était-ce pas un juste retour des choses ? Il nous avait aidés dans la bibliothèque de la lune, près d'un an plus tôt. Il aurait été malvenu de refuser sa proposition.
"Si je ne tiens pas le rôle de la cantinière, je suis d'accord." déclarai-je en me remémorant mes essais culinaires infructueux. "Je suppose que je n'ai pas le droit d'en savoir plus ?"
"Evidemment que si. Pose ta question. Que veux-tu savoir ?" fit-il, désinvolte.
"Pourquoi quelqu'un comme vous aurait-il besoin de gens comme... moi ?" demandai-je, hésitante.
Il parut quelque peu désarçonné par cette interrogation. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce qu'on la lui pose. Je me sentis un tout petit peu fière d'avoir réussi à le prendre de court.
"Je n'aime pas la solitude. J'aime avoir des compagnons à mes côtés lors de mes aventures." répondit-il finalement avec une moue assurée.
"Il ne faut pas avoir peur de la solitude." dis-je en écho à ce qu'il avait énoncé au sujet de "ma peur de l'inconnu", peu de temps après mon arrivée au zoo.
Un petit rire amusé lui échappa, auquel je répondis par un léger sourire. Puis il redevint sérieux.
"Quand on vit hors de son temps, qu'on est différent, on a beau tout faire pour, la solitude reste une amie fidèle."
Il avait l'air triste, une ride soucieuse barrait son front.
"C'est pour cette raison...!" reprit-il d'un ton vif qui m'arracha un sursaut. "... que ce voyage, on le fera tous ensemble !"
Prise de court, je hochai plusieurs fois la tête. Alors qu'il pivotait sur ses pieds pour partir, il se retourna vers moi pour ajouter :
"S'il te plaît, le livre que tu glisseras dans ton sac à dos... arrange-toi pour que ça ne soit pas un Jules Verne. Je n'ai vraiment pas envie de l'entendre s'en vanter durant tout le voyage."
Un petit clin d'oeil, et il disparut, me laissant patauger dans la perplexité. Je restai pensive quelques instants. Cela voulait-il dire que Jules allait nous accompagner ? N'allait-ce pas être trop dangereux pour lui ?
Toujours aussi déroutée, je retournai en un bond téléportatif chez moi. Aussitôt, je fus agressée par la violente odeur de brûlé qui venait de la cuisine. Inquiète, je m'y précipitai et ouvris la poubelle de laquelle s'échappaient des volutes de fumée noire. J'étouffai un cri et fis aussitôt disparaître les lasagnes qui étaient en train de brûler dans la poubelle. J'étais si sotte ! J'avais jeté un plat brûlant dans un sac en plastique. Tout naturellement, la combustion s'était engagée ! Il était heureux que je sois rentrée très vite de mon "excursion".
"C'est décidé. Je ne cuisine plus jamais." dis-je à moi-même.
Je faillis commettre l'acte horrible de jeter le livre à la poubelle, mais me souvenant qu'il appartenait à la bibliothèque de Storybrooke, je me contentai de le poser sur la table et de quitter la cuisine. En tous les cas, je ne m'approcherai plus jamais d'une casserole ou d'un four.
***
Le lendemain matin...
Mon sac était prêt. J'avais décidé d'emmener un carnet, dont je comptais me servir comme journal de bord, ainsi qu'un stylo. Etant donné la malchance que nous avions eu sur une planète de sable infestée de momies, j'emmenais également des barres énergétiques ainsi qu'une bouteille d'eau. Au cas où je viendrais à perdre de nouveau mes pouvoirs et à ressentir la faim et la soif. De toutes façons, cela pourrait servir à quelqu'un d'autre que moi.
J'avais choisi de retrouver ma très jeune apparence. Peu de gens comprenait que je ressentais de temps à autre le besoin de redevenir enfant. C'était quelque chose que je ne m'expliquais pas moi-même. Quoi qu'il en soit, Anatole n'avait fait aucun commentaire lorsqu'il avait amené un livre qu'il souhaitait que j'emmène lors de mon voyage. Nous avions convenu quelques jours plus tôt que nous nous ferions découvrir mutuellement des oeuvres littéraires. J'avais eu une grimace un peu réticente en lisant le titre "Orgueil et Préjugés" de Jane Austen, mais j'avais glissé le livre dans mon sac. Je ne revenais jamais sur une décision. En contrepartie, je lui avais donné à lire "La Nuit des Temps" de René Barjavel. Il avait eu une mauvaise expérience avec cet auteur, mais je lui assurai que "Les Chemins de Katmandou" traitait d'un thème radicalement différent à celui-ci.
"Nous ferons notre commentaire sur ces oeuvres à mon retour." dis-je en plaçant le sac sur mon épaule. "Tout va bien se passer." ajoutai-je en me mettant sur la pointe des pieds pour lui tapoter l'épaule. "Je t'ai épargné ton auteur préféré."
Mon petit sourire s'accentua à l'évocation de notre ami commun -davantage le mien que le sien.
"Peut-être que je devrais t'accompagner." suggéra-t-il.
Je croisai les bras, affichant une expression suspicieuse.
"Voyons... tu as la possibilité de ne pas voir Jules pendant quelques jours et tu préfèrerais venir quand même ? Si je lui répète, il va finir par penser que tu ne peux pas vivre sans lui."
J'eus un grand sourire goguenard. Non, je ne me moquais pas de lui, ou si peu. Il eut un regard éloquent, me fixant comme pour me faire comprendre que ce n'était pas lui qui allait lui manquer. Je déglutis avec peine et roulai des yeux pour masquer mon embarras.
"Prends soin de toi. Et si tu vois l'ombre d'une bandelette moisie, ne la suis pas."
J'eus un sourire à l'évocation des momies qui nous avaient menés la vie dure, puis il tendit les bras vers moi, paumes ouvertes vers l'extérieur. Avec réticence, je consentis à m'approcher. Il me serra dans ses bras tandis que je restai toute raide comme un bâton.
"Veille sur Apolline en mon absence." déclarai-je en m'éloignant de lui après quelques secondes (j'avais compté jusqu'à cinq dans ma tête).
Je lui adressai un dernier regard, cherchant ce que je pouvais dire d'autre, mais ne trouvant rien, je me contentai de sourire et de me détourner.
Je sortis de ma chambre et traversai le couloir pour frapper à la porte de Neil. Nul ne me répondit. Je fis de même à celle de Jules sans davantage de résultat. Etaient-ils déjà partis ? Sans... moi ? M'avaient-ils oubliée ?
La boule au ventre, je me téléportai dans la pâtisserie de Robyn, lieu indiqué par Hypérion la veille, et découvris que mes deux amis étaient effectivement déjà présents, ainsi que la pâtissière. J'écarquillai les yeux en découvrant que Jules avait la chemise grande ouverte et me détournai aussitôt, les joues et les oreilles cramoisies. Que s'était-il passé en mon absence ? A dire vrai, je ne souhaitais pas le savoir.
"Coucou les amis !" dis-je en esquissant un geste maladroit de la main. "Oui, je suis aussi de la partie !"
Cette petite pique était adressée à Neil qui m'observait d'un air surpris et dépité.
"Je sais, je sais. Je suis petite. Il va falloir t'y faire. J'aime cette apparence."
Je soutins son regard fixement et tapotai les boutons de ma veste en jean.
"Je n'ai absolument rien dit." fit-elle d'un ton innocent.
Puis elle tendit la main vers une friandise et proposa :
"Un sucre d'orge ?"
Je fis non de la tête. Je ne prenais pas ce qui ne m'appartenait pas.
Décidément, je me demandai pour quelle raison Hypérion avait rassemblé une équipe telle que la nôtre. On n'aurait pu faire plus mal assorti.
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crackle bones
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Installé dans la salle du trône d'Olympe accompagnés d'Apollon et Neil, je retenais à grand-peine, un soupir d'exaspération. Nous avions demandé de l'aide à Socrate afin d'étudier les livres de la Bibliothèque de la lune. A présent que je pouvais les lire, même si ce n'était que par le biais de Iota, qui devait me tourner les pages afin que je lui raconte des histoires, je souhaitais en apprendre plus et, j'appréciais le fait que mon frère ainsi que ma nièce y participent. Je me souviens, avoir été quelque peu contrarié et chagriné, de ne pas avoir été incluse dans celles concernant les prophétesses à l'époque. A présent, que mes relations avec Neil, semblaient s'être quelque peu stabilisé, et avançaient vers un mieux, l'idée de les avoirs tous les deux à mes côtés dans ces démarches n'étaient pas pour me déplaire. En revanche, si j'avais pu éviter une fois de plus, d'avoir à faire le carnet de doléances de l'Olympe, je n'en aurais été que plus heureuse. Il se trouvait qu'à présent que les livres étaient lisibles, il refusait tout bonnement d'y jeter un œil parce qu'il devait passer par un enfant, selon lui, c'était humiliant. Plus d'une fois, j'admis vouloir, lui faire, remarquer que je passais bien par Iota pour lire, et que cela ne me posait aucun souci. Hors, ce temple et cette bibliothèque m'étaient normalement destinés.
« Je refuse que ce soit une enfant qui me passe les livres les uns après les autres et qui tourne les pages pour moi. Ça serait bien mieux si c'était mademoiselle Ellie qui venait elle-même dans ma Bibliothèque sur la lune et qui passerait tout son temps en ma compagnie. »
Neil, le regarda en secouant la tête, si les joutes verbales qu'elle pouvait avoir avec Socrate, pour en avoir déjà été témoins à d'autres reprises n'étaient pas aussi plaisantes, sans doute aurais-je mis fin à la conversation depuis bien longtemps. Mais, j'admettais apprécier la manière qu'elle avait de ne pas se laisser faire par notre bibliothécaire
« Ellie a sans doute bien mieux à faire avec ses autres prétendants... »
Elle lui dit ça avec un grand sourire, étirant légèrement la commissure de mes lèvres de manière imperceptible. Très vite, je repris mon expression neutre, affichant comme à mon habitude un visage de marbre :
- Ta ? Bibliothèque Socrate ? Corrige-moi si je me trompe, mais il s'agit de mon temple, et donc de ma bibliothèque non la tienne. Tu n'as pu y pénétrer qu'après que je l'ai ouvert. Et il ne me semble pas t'avoir donné l’autorisation d'y pénétrer en mon absence contrairement à Ellie
Le ton était très calme, de même que mon attitude. Néanmoins, ma voix s'était faite légèrement glacial pour deux raisons. La première concernait ma nièce, je commençais à en avoir assez de le voir ainsi tenter de quémander ses faveurs. Non seulement, cela la gênait, mais en plus, il n'avait rien du neveu par alliance idéale. Je restais fermement campé sur mes positions concernant le fait qu'Anatole soit ce qu'il y avait de mieux pour Ellie. Quant à la seconde raison, je commençais à en avoir assez qu'il considère cette bibliothèque comme étant la sienne. Si mes souvenirs étaient exacts, il était le bibliothécaire de celle d'Olympe non de celle de la lune. De plus, elle se trouvait dans mon temple, et si je n'avais pas souhaité l'ouvrir, il aurait continué encore longtemps à attendre de pouvoir y pénétrer. Et l'air outré qu'il prit ne me fit aucun effet et j'attendis qu'il se décide à répliquer pour le faire à mon tour. Néanmoins, je risquais d'être bien moins aimable, et plus, cassante. J'estimais que ma patience comme celle de tout le monde avait des limites, et il était peut-être temps de lui faire comprendre, qu'il valait mieux qu'il continue à me craindre en le brusquant un peu plus que d'habitude.
Il ouvrit d'ailleurs la bouche, mais aucun son n'en sortie. À la place, il se contenta de fixer Neil, dont l'expression venait soudainement de changer. Elle qui le regardait auparavant en souriant, semblait à présent fixé un point derrière lui arborant un air surpris. Étonné, je me décidais à suivre la direction de son regard, de même que Socrate qui se retourna.
Je me souviens, avoir à de nombreuses reprises, soulignées l'ironie de ma vie. Notamment, concernant le passé et ses fantômes. Au moment, où j'avais décidé d'arrêter de chercher des réponses, qui n'étaient de toute façon jamais complètes, et de me concentrer bien plus sur le présent, et le futur à venir ce passé dont je ne souhaitais plus me préoccuper me revenait en pleine figure aux moments où je m'y attendais généralement le moins. Eh bien, il se trouve que nous étions, justement dans l'un de ces moments L'homme qui venait comme subitement d'apparaître dans cette salle, et qui s'avançait droit vers nous se trouvait être un Titan, et pas n'importe quel Titan : Hypérion en personne. Celui qui était resté à nos côtés dans la grande vallée. Je pouvais aisément comprendre la surprise de Neil, ne sachant pas trop comment réagir moi non plus.
« Qu'est ce que tu fais là... ? » Balbutia-t-elle sans se départir de son expression surprise avant de se mordre les lèvres
J'admettais pour ma part ne pas trop savoir que faire. Je n'avais pas bougé, m'étant simplement rapproché de mon frère. C'était en quelque sorte, un moyen de nous protéger lui et moi. Je ne connaissais pas les Titans, la seule que j'avais rencontrée était Gaïa et encore, cela remontait à deux ans. Autrement dit, presque une autre vie. Alors, il était normal, que je veuille m'assurer en priorité de la sécurité de mon jumeau. J'avais après tout, toujours fonctionné ainsi. Aussi, même s'il venait de sourire à Neil, attrapais-je brutalement la main d'Apollon pour la serrer de toutes mes forces dans la mienne. Lui transmettant par la même occasion, des images lui indiquant l'identité de l'homme qui arrivait vers nous et que Socrate fixait à présent d'un air abasourdi :
« Ça ne changera rien. Qui que ce soit qui me le demande, je ne changerai pas mes habitudes ! »
Il croisa les bras et détourna la tête d'un air boudeur, me faisant encore plus me demander, si j'étais la seule personne dotée d'un semblant de maturité dans cette cité. Question, que je me posais de plus, en plus fréquemment, à mesure que le temps passait d'ailleurs, je m'en rendais compte. Quoi qu'il en soit, le regard d'Hypérion se posa sur mon frère et moi, s'attardant légèrement sur nos deux mains entrelacées, me faisant serrer encore un peu plus fort celle d'Apollon, qui je le sentais tentais de m'apaiser via notre lien. Je me détendis, néanmoins légèrement lorsque le Titan se tourna vers Neil :
« Moi aussi je suis content de te voir, Cassandre. »
J'ignorais qu'ils se connaissaient. Cela suscita nombres d'interrogations que je ne formulerais sans doute jamais. Inutile, de gaspiller de la salive alors qu'elles resteront de toute façon sans réponse. Pour ma part, je n'étais pas tranquille. Sans doute, parce que je ne savais clairement pas comment me comporter avec Hypérion, ni même ce qu'il faisait ici et maintenant dans la salle du trône d'Olympe. Ma nièce, elle se contenta de se gratter l'oreille sans doute gênée suite à l'intervention du Titan. Quant à lui, il regarda Socrate toujours en train de bouder, avant de me regarder moi :
« Bonjour Diane. Pourrais-je m'entretenir avec toi quelques instants ? »
Je sursautais, ne m'étant nullement attendue à ce que l'on m'adresse la parole, et encore moins entendre mon nom d'emprunt utilisé par Hypérion. Du peu de souvenirs que j'avais le concernant, il utilisait toujours mon « vrai » prénom. J'ignorais qu'il savait que je me faisais appeler Diane. Aussi, clignais-je bêtement des yeux, totalement surprise pendant plusieurs secondes avant de répondre sur un ton hésitant :
- Monsieur ?
« Monsieur ? Tiens donc... On ne m'avait jamais appelé de cette façon. » Répondit-il en haussant un sourcil
Aurais-je commis une bévue ? Ce ne serait pas étonnant, étant donné à quel point j'étais douée pour les relations sociales. Aussi, ramenais-je nerveusement une boucle blonde derrière mon oreille, avant de me mordiller comme à mon habitude la lèvre inférieur. J'agissais toujours ainsi lorsque je n'étais pas très à l'aise.
- C'est que... Loin de moi l'idée de vous offenser, mais... Je ne vous connais pas... Pas vraiment repris-je prudemment
Je n'avais pas l'intention de mentir et d'agir comme si nous étions proches alors que ce n'était pas vraiment le cas. D'Hypérion, je n'avais que des fragments de souvenirs. Je savais qu'il veillait sur nous, que nous le prenions à témoin dans nos disputes avec Poséidon, lorsque je grimpais en haut des arbres afin de lui lancer des fruits en pleine figure dès qu'il embêtait quelqu'un et surtout Hadès pour savoir lequel de nous deux avaient raison et lequel avait tort, mais c'était à peu prêt tout.
« Tu ne te souviens pas quand je te faisais faire le ptérodactyle ? » Me répondit-il d'un ton peiné ?
Je fronçais légèrement les sourcils pensive, tentant de fouiller dans les tréfonds de ma mémoire, afin d'en ressortir une scène pouvant se rapprocher de ce qu'il me disait tandis-qu'il s'était mit à me mimer la scène avant de reprendre :
« Tu n'étais pas plus haute que ça. Je te prenais dans mes bras. Je te soulevais au-dessus de ma tête et je te faisais faire le ptérodactyle. »
Il marqua une pause, tandis-que j'affichais à présent un air perplexe. Vraiment, je n'avais strictement aucun souvenir d'une telle chose. J'avais beau chercher, rien ne me venait. C'était toujours, quasiment la même chose. Des disputes avec Poséidon, ou bien les souvenirs que Iota m'avait rendus. La mise en place de la protection de la grande vallée, empêchant Gaïa d'y entrer, moi la main dans celle de mon frère, comme maintenant, observant la scène de loin. Rien d'autre malheureusement.
« Je l'ai aussi fait à Dyonisos une fois. Mais il m'a vomi dessus. »
Étrangement, cette information ne m'étonnait pas allez savoir pourquoi. Je fronçais néanmoins les sourcils en voyant mon frère retenir un rire sûrement en rapport avec l'histoire du ptérodactyle. Aussi lui mis-je un bon coup dans le tibia pour qu'il arrête de se moquer et me tournait vers Hypérion à qui j'adressais un regard désolé :
- Je n'ai que de petites bribes de souvenirs, un peu plus que les autres je suppose depuis la dernière fois mais uniquement des bribes
Le Titan, se contenta d'esquisser une moue avant de me faire un grand sourire et s'approcher de moi afin de poser sa main sur mon épaule, me faisant me crisper par la même occasion. Je n'avais jamais été très douée avec les démonstrations d'affection. Lorsqu'il s'agissait de personnes que je connaissais, il n'y avait aucun souci. Mais, lorsqu'il s'agissait de quasi-inconnue comme là, j'avais toujours une certaine tendance à me crisper.
« C'est quand la dernière fois que tu as pris des vacances ? »
Une montée d'exaspération, telle qu'il m'arrivait rarement d'en avoir s'empara subitement de moi. Ils s'étaient passé le mot avec Hadès pour me casser les pieds avec cette histoire ? Cette fois-ci, j'en avais positivement ras le bol. Jusqu'ici, je m'étais contenté de regards dédaigneux adressés au dieu des enfers. Mais là, il s'agissait de la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Oubliant totalement à qui je m'adressais, je fis part de mon mécontentement à voix haute :
- Ah ça suffit ! Qu'est que vous avez tous avec cette histoire de Vacances ? Je.ne.suis.pas partis en vacances ! Je me suis éloigné trois jours après en avoir discuté avec Apollon, pour éviter d’encastrer un certain caméléon qui fourre son nez dans des choses qui ne le regardent pas droit dans un mur. Gaïa sait à quel point je regrette, j'aurais vraiment dût être là et le faire, ça lui aurait peut-être remis les idées en place.
Il serait effectivement, peut-être temps pour lui d'apprendre où est sa place. Si je n'avais rien tenté jusqu'ici, c'était par respect pour Aphrodite et Apple. Maintenant, que nous nous étions réconciliées avec ma sœur, je savais qu'ils n'étaient plus ensemble, ce qui faisait que j'aurais moins de scrupule à lui faire comprendre clairement les choses. Même si par respect pour Apple, je doserais la manière de le faire. Si j'adorais ma nièce, l'on ne pouvait pas dire la même chose de son père. Mais, je me rendis subitement compte que je venais tout simplement d'envoyer promener un Titan, faisant ainsi perdre toute couleur à mon visage. Oh par toutes les lunes de Vigrid, mais qu'est qu'il m'avait prit ? Et Apollon ne m'aidait pas beaucoup puisqu'il était en train de trouver la situation très amusante à l'entendre ainsi rire
- Oh pardon... Je suis navrée...Je ne voulais pas me montrer irrespectueuse...Je me suis laissé emporter toutes mes excuses, je vous promets que ça ne se reproduira plus Bredouillais-je misérablement en guise d'excuse
Je ne savais réellement plus où me mettre. Comment allait réagir Hypérion ? À sa place, je n'aurais clairement pas apprécié que l'on me parle sur un tel ton. Aussi, attendis-je nerveusement que l'orage passe. Mais à ma grande surprise rien. Il se contenta de me fixer bouché bée avant de sourire et d'éclater tout bonnement de rire. Je restais pour ma part, totalement figé par ce spectacle, ne sachant toujours pas comment réagir. Aussi, me contentais-je de répondre par une grimace qui signifiait plus ou moins « je ne l'ai pas fait exprès » devant le regard que me jetait ma nièce. Jamais, je ne me serais permis de me montrer si familière et si grossière d'ordinaire. C'est juste, qu'Hadès m'agaçait tellement avec cette histoire de « vacances » que je n'avais pas réfléchie et m'étais bêtement emporté. De toute façon, comme je l'avais dit, je ne le referais plus.
« À dire vrai... Je parlais de partir en voyage... Avec moi. » Repris Hypérion avant d'ajouter avec un sourire « Une escapade entre... Amis ? »
Évidemment, si j'avais attendu au lieu de tout de suite m'énerver...Je restais néanmoins légèrement perplexe, ne comprenant pas très bien la raison soudaine de l'apparition d'Hypérion maintenant, ni même pourquoi il souhaitait que je soit du voyage. Mais comme je souhaitais à tout prix rattraper mon erreur, le mieux était d'accepter :
- Je pense que...J'en serais très honorée Répondis-je
Hypérion se contenta de hocher la tête, visiblement satisfait
« Bien ! Un sac à dos. De quoi passer la nuit. Et on se retrouve demain, matin au levé du soleil. Hum... Disons dans la bibliothèque du chaton ? »
Socrate tourna la tête, avant de la secouer de gauche à droite, le tout en marmonnant quelque chose d'incompréhensible me faisant hausser un sourcil. Hypérion se tourna vers moi, et je lui jetais un regard interrogateur. Voulait-il me dire quelque chose d'autres ?
« Il doit avoir une boule de poils au fond de la gorge. Rien d'inquiétant. »
Je me mordis furieusement les lèvres, afin de ne pas laisser ne serait-ce qu'un sourire apparaître sur ces dernières et ce même si j'en avais encore plus envie en voyant notre Bibliothécaire se vexer et partir. Quant au nouvel arrivant, il se contenta de sourire avant de disparaître me faisant cligner des yeux et demander si tout ceci venait réellement de se passer sous mes yeux. Il me fallut un peu de temps pour tout digérer, avant de jeter un regard timide à Apollon. C'est vrai, il s'était adressé à moi et non mon frère. Déjà, qu'il n'avait aucun souvenir de notre enfance....
- Tu m'en veux ? Demandais-je tout de même d'une petite voix
"Mais non, pas du tout !" S'exclama mon frère
Je savais qu'il boudait un peu, il faisait sa tête d'enfant déçu les yeux toujours fixés sur l'endroit où se tenait auparavant Hypérion. Sans doute était-il tout de même un peu jaloux. Je pense qu'il aurait lui aussi aimé faire partie de l'expédition. Et j'admettais moi-même, que cela me manquait de ne pas partir avec mon frère. Entre l'Egypte et le Nautilus même si j'avais pu converser avec lui dans ce dernier, je m'étais rendu compte que ce n'était pas la même chose avec et sans lui. Mais Apo, était Apo, et il s'empressa de me serrer dans ses bras pour me montrer que non, il ne m'en voulait pas. Je le savais de par notre lien, ou plutôt, je pouvais le sentir. Sa jalousie, n'était pas dirigée contre moi. Je profitais pour ma part simplement de la présence de mon jumeau. Même si dans ces moments-là, je me sentais toujours très petite en comparaison de lui, et ce, malgré les cinq centimètres de talon de mes bottines.
"Je vais devoir rester tout seul ici ?" Il n'aimait pas que je parte sans lui, et je savais que c'était ce qu'il voulait dire, par cette question même s'il se rattrapa juste après "J'ai le droit de faire une fête pour compenser le fait de pas avoir été invité ?"
Je pouffais légèrement, plus amusée qu'exaspérée par sa demande
- Tu ne perds pas le nord décidément. Ne mets pas la cité sens dessus dessous et invite Aphrodite, c'est tout ce que je te demande. On va dire que c'est pour compenser le fait, que je t'abandonne pour partir avec Hypérion et que j'ai fêté la nouvelle année avec notre sœur plutôt qu'avec toi.
Il esquissa une moue boudeuse à ce souvenir, tandis-que je me détachais doucement de lui, un sourire légèrement moqueur sur mes lèvres. Je me hissais sur la pointe des pieds afin de lui ébouriffer les cheveux une lueur d'espièglerie dans le regard :
- Boude pas, t'es toujours mon préféré
Je lui donnais tout de même le droit d'organiser une fête, qu'il en profite, il était rare, que je me montre aussi flexible à ce sujet. D'ordinaire, c'était un non définitif et catégorique. Mais même si je préférais m'arracher un bras plutôt que de le lui avouer, j'admettais volontiers que ses fêtes n'étaient pas totalement stupides. Depuis qu'il les organisait, certains des nôtres avaient commencé à se rapprocher, à enterrer les querelles du passé, comme Athéna. C'était pour cette raison, que je pouvais bien lui accorder le droit d'en organiser une cette fois-ci. Quant à la condition d'inviter Aphrodite, je m'étais dit que c'était l'occasion de repartir du bon pied pour elle, et de voir, que nous ne l'avions pas oublié, qu'elle comptait toujours à nos yeux.
- Je suppose, qu'il ne me reste donc plus qu'à réfléchir à quoi mettre dans le fameux sac à dos maintenant que Socrate est partis bouder dans son coin
À mon humble avis, ni Apollon, ni Neil ne s'occuperaient de ménager les susceptibilités de notre Bibliothécaire. Quant à moi, je voulais bien être le carnet de doléances de l'Olympe, mais au bout d'un moment, j'en avais aussi marre.
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Pendant qu'Artémis était partie préparer son sac, Apollon était resté prostré sur le trône à ruminer. Socrate avait continué à enchaîner les plaintes, même après le passage d'Hyperion, alors il avait finit par ne plus y prêter attention. Il lui avait simplement dit que s'il arrivait à se taire pendant plus de trente minutes il lui offrirait un buffet de lasagnes et ça avait fait son petit effet. L'arrivée du titan l'avait laissé sans voix, il ne s'attendait pas un jour à le voir apparaître sur la cité sans prévenir. Si sa jumelle lui avait broyé la main en le voyant (il avait fait on possible pour la calmer) en tentant de lui expliquer qui il était, il n'en avait pas eu le besoin. Il avait déjà vu ce monsieur. Il aimait bien l'appeler Tonton. Et bien qu'il n'ait pas de souvenirs de leur enfance respective, il savait que c'était cet homme qui leur avait tenu compagnie. Bon, à priori, la Grande Vallée était passée dans sa frise chronologique. Puisque la dernière fois qu'il l'avait croisé et avait osé parler de diplodocus, c'était encore trop tôt. Perturbant toutes ces histoires de voyages dans le temps !
« Toi aussi tu a été invitée ? » Neil n'était pas encore partie, il lui avait posé la question avec la même mine boudeuse sur le visage. Son absence de réponse voulait à peu près tout dire. « Je vais aller pleurer dans un coin. » Apollon s'était levé, s'étirant légèrement, avant de se retourner vers la déesse. « Fais attention. Reviens vite. Oh et si tu peux me ramener un souvenir ce serait cool quand même ! »
Il avait déposé un baiser sur son front avant de se retourner, mains dans les poches, commençant sa petite balade solitaire dans la cité. Pourquoi est-ce qu'Artémis et Neil avaient toujours le droit aux escapades les plus intéressantes ? Il allait encore se passer plein de choses, il ne comprendrait rien quand elles reviendraient, sa jumelle risquait d'être sous le coup d'émotions diverses et… et il se sentirait inutile.
La journée avait été atrocement longue. Parfois, il pensait que sa sœur avait de la chance, de devoir dormir quelques heures, au moins le temps passait plus vite durant ce court moment. Oh, certes, il pouvait méditer ou se mettre dans un état proche du sommeil mais ce n'était pas la même chose. Il ignorait ce que ça faisait vraiment, de rêver. Il avait fait un tour à la piscine d'Olympe, avant d'aller relire pour la vingtième fois le même bouquin à la bibliothèque, puis s'était goinfré de gâteaux en tout genre dans la salle du trône. Il avait fait apparaître une télé pour pouvoir regarder les films et séries dont tout le monde parlait tant. Bon, principalement aussi pour zapper sur toutes les chaînes du monde en espérant trouver quelque chose de marrant. Et ce fut pendant sa session de visionnage d'un intérêt bien moindre que cette petite alarme au fond de sa tête se mit à le titiller. C'était comme une légère démangeaison, ou alors comme un bourdonnement. C'était un petit rien qui lui fit relever la tête, faisant disparaître tout artifice de la salle du trône.
En tant que Maître de la Cité, il avait cet instinct lorsqu'une personne se promenait dans les lieux sans qu'il n'y soit habitué. Cela ne le faisait plus avec ses frères et sœurs, ou même tout autre divin qu'il côtoyait de façon plus ou moins régulière. C'était différent, c'était une personne qui ne rôdait pas souvent dans les environs. C'était intriguant.
Apollon adorait avoir de la visite, peu importe le moment. Il préférait que ses invités soient cordiales, bien entendu, quand des personnes mal intentionnées venaient sur Olympe ça ne se terminait jamais bien. Il n'avait pas de mauvais pressentiments concernant l'étranger de la soirée, il se sentait même bien étrangement. Il se laissa guider, jusqu'à arriver près de la salle où il entreposait chacun de ses tableaux peints à ses heures perdus. Il n'était pas venu ici depuis un moment déjà, il était le seul à y mettre les pieds. Penchant la tête sur le côté, il entreprit d'ouvrir la porte mal refermée. Il ne put cacher un peu de surprise en posant enfin ses yeux sur l'individu qui s'y trouvait. Hyperion était en train d'observer l'une de ses œuvres sans même avoir la moindre réaction au fait qu'il rentrait dans la pièce. Un sourire s'étira légèrement sur ses lèvres alors qu'il remarquait dans les mains du titan un paquet de curly, le dieu ne se faisant pas prier pour en prendre une poignée et s'approcher. C'était l'une des nombreuses toiles représentant un coucher de soleil qui plaisait donc tant à Hyperion. Pas étonnant, dans un sens, il s'agissait un peu de son élément.
« Je suis doué quand même. » fut la seule chose qu'Apollon eut l'intelligence de sortir en continuant de manger ses cacahuètes, se mettant lui-même à admirer son travail.
Le titan ne répondit pas tout de suite, l'incitant simplement à manger encore plus de curlys. C'était tellement gentil de sa part de partager comme ça !
« C'est une représentation assez fidèle. » Il aimait. Il le savait. Tout le monde aimait ce qu'il peignait. C'était ce dans quoi il excellait. « C'est une bonne situation maître d'Olympe ? Je me suis toujours posé la question. »
Hyperion s'était tourné vers lui et Apollon avait juste haussé les épaules, souriant.
« J'ai vu mieux. J'ai pas l'impression d'être très doué en plus. » Mais personne ne l'avait encore mit à la porte. « Après c'est gratifiant, le trône est confortable. Il faut savoir gérer tout ce qui va avec. Heureusement que j'ai Diane avec moi. »
Il était parfaitement conscient du rôle de sa jumelle dans tout ça, qui occupait cette place autant que lui si ce n'était plus parfois, même si ce n'était pas officiel. Il ne la remercierait jamais assez d'être à ses côtés et de l'épauler… d'être sa part adulte quand lui avait souvent envie de tout laisser tomber. Elle était sa raison. Celle qui le tenait debout quand il avait l'impression que ce rôle l'écrasait.
« Quand on débute une œuvre comme celle ci, il faut une idée, n'est-ce pas ? » Les yeux du titan étaient posés sur le tableau, intrigué, alors qu'il s'était avancé vers le cadre. « Il est rare de se souvenir précisément où on a placé le premier coup de pinceau. » Il la regardait véritablement minutieusement, Apollon se demandant même s'il la regardait vraiment ou si son esprit était ailleurs. « Ce sont des petits détails qui nous semblent indifférents et qui ont pourtant toute leur importance. »
Hyperion était resté un instant ainsi, avant de remettre ses lunettes correctement et d'observer le dieu. Il trouvait toujours cela fascinant, le regard d'un titan, après tout ce qu'il devait avoir vécu.
« Je ne sais plus où j'ai débuté. Mais le rendu final est sublime ! Impressionnant même ! Il y a de quoi se sentir flatté d'avoir contribué à quelque chose d'aussi spectaculaire ! » Évidemment, il ne devait pas parler du tableau, puisque seul Apo était capable d'en faire d'aussi beaux et qu'il ne se serait pas permit de s'approprier son travail. A quoi faisait-il allusion alors ? Leurs ancêtres étaient bien trop évasifs. « La Nature nous offre de nombreuses merveilles. Et… Elle a une meilleure mémoire que nous. »
Un faible sourire se forma sur les lèvres du monsieur qui lui tendit le paquet de curly. Il le lui donnait. Comme ça. Sans rien demander en retour. Il n'attendit pas qu'on le lui demande une seconde fois et s'en empara dans la seconde.
« Il est important de savoir que l'on peut compter sur quelqu'un. Je pense que j'ai autant besoin d'elle, qu'elle a besoin de moi. Et plus nombreux on est à se soutenir mieux c'est, n'est-ce pas ? Et il faudra songer à prendre des Curly, le paquet est presque vide. » Il comprenait petit à petit où cela menait et son air intrigué laissa place à une mine enjouée. « Un sac à dos serait idéal. Et peut-être leur faire la surprise ? »
« Vraiment ? Je peux venir ? » Même si ce n'était qu'une blague, il avait déjà noté l'invitation. Il ne pourrait pas revenir dessus. « Je savais que vous ne pouviez pas vous passer de moi ! »
« Parfait ! Dans ce cas, il ne me reste plus qu'à... »
Et le titan avait disparu, après lui avoir sourit. Le soleil sur le tableau qu'ils avaient regardé s'était illuminé l'espace d'un battement de cils. Vraiment, ils étaient bizarres, ces titans. Mais qu'est-ce qu'il l'adorait celui-là !
~ ~ ~
« SURPRISE ! » s'était exclamé Apollon en arrivant dans la pâtisserie, sac à dos sur l'épaule, portant sa chemise et son jean habituel. « Vous l'aviez pas vu venir ça hein ? »
Il offrit même un clin d’œil à Neil, sans prêter attention au fait que Jules n'avait pas terminé de s'habiller. Il n'avait pas manqué de prendre le paquet de curly demandé, avec quelques petits autres trucs pas très utiles. Il n'était pas habitué au sac à dos, il n'avait aucune idée de ce qu'il devait emmener. Il avait comme deviné l'endroit où il devait se rendre en ce 29 janvier, à 9h pile. Presque. A quelques secondes près.
« On a le droit de manger des gâteaux ? »
Il ne fallait jamais manquer une occasion de manger un des gâteaux de Robyn.
Tara Duncan
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BUT YOU KNOW THERE'RE ALWAYS THERE
Adoratrice auto proclamée des cochons
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| Conte : Tara Duncan | Dans le monde des contes, je suis : : Tara, la blonde à la mèche blanche qui fait tout exploser à son passage !
Sur la pointe des pieds, je me faufilais dans la cuisine, silencieuse. Maria ne semblait pas encore réveillée ce matin, et je ne voulais pas faire de bruit pour ne pas la déranger. Gavroche arriva tout content, me faisant la fête. Quelques secondes après, il s’écarta prudemment comme tout les matins. Junior venait de sortir de sa corbeille, tout en prenant le temps de s’étirer, avant de s’élancer vers moi au grand galop. Le même rituel tout les matins. Plaçant les mains devant moi en chuchotant, je fis la grimace.
- Non.. Non ! Junior j’ai dis… Aïe !
Junior venait de me sauter dessus, m’entrainant en arrière vers une chute certaine. Heureusement, depuis quelques jours, j’avais finis par prendre le coup et je me plaçais prudemment à côté d’un fauteuil pour ne pas me faire mal. Ecrasé sous le poids du chien, Junior me lécha le visage avant de redescendre.
- Je t’ai déjà dis de ne pas me sauter dess…
Le doigt en l’air, je fixais Junior d’un air de reproche. Il s’assit en face de moi, levant ses yeux de chiens battus malheureux vers mon visage. Non. Cette fois je ne cèderais pas. J’ai dis non. Ob, et puis ! J’en ai marre ! Il commença à couiner légèrement, inclinant la tête sur le côté. Ce chien devrait être acteur, je suis sûre que je pourrais gagner de l’argent grâce à lui.
- Bref ! Ne recommence plus d’accord ?!
Il aboya joyeusement, se relevant en tournant autour de moi. Je mis mon doigt devant ma bouche pour lui intimer de se taire. Il s’éloigna de moi, grattant à la porte pour que je lui ouvre. Il fut rapidement suivi de Gavroche qui s’assit derrière lui, attendant sagement. Consternée par l’écart entre les deux chiens, je remontais le volet avant d’ouvrir la porte fenêtre pour laisser sortir les deux chiens qui s’en donnèrent à cœur joie.
Une fois seule et tranquille, je me dirigeais vers les placards d’un air peu convaincue. Sait-on jamais qu’un miracle se soit produit pendant la nuit, ça ne coûte rien de vérifier. Malheureusement, pour moi, les deux portes s’ouvrirent sur un placard désespérément vide. Seul une vieille boite de céréales avec un goût très… Particulier. Trônait dans le garde manger.
- Je repasserais demain pour le miracle.
Je ponctuais mes mots en refermant le placard, les épaules basses. Cela faisait deux jours que je devais aller faire un tour au super marché, mais pas moyen de trouver de la motivation. Aujourd’hui, j’allais être obligée. Et pour cela, je ne cracherais pas sur deux trois moyens pour me redonner de l’énergie. Attrapant un papier ainsi qu’un stylo, j’écrivis un rapide mot pour indiquer à Maria que je venais de sortir les chiens dehors et que je revenais avec le petit déjeuner.
En route pour la pâtisserie de Robyn, je réajustais mon manteau et mon écharpe. L’atmosphère ne cessait de se refroidir ces derniers temps. Il ne serait pas étonnant de voir bientôt de la neige. Les rues, malgré l’heure était plutôt remplie, chacun vaquait à ses occupations, l’air pressé.
Devant la boutique, je poussais la porte. La clochette sonna, me laissant découvrir Robyn, avec sa tête des mauvais jours, en présence d’un homme qui ne me semblait pas avoir déjà vu. Il se retourna d’ailleurs vers moi pour me détailler de la tête au pied. J’esquissais un léger sourire avant de le voir se retourner vers Robyn, visiblement plutôt excité.
« Je vais prendre un de plus. De chaque. Et aussi un de ceux de là. »
Il pointait quelques gâteaux du doigt, d’un air gourmand. En tout cas, il semblait apprécier les pâtisseries de Robyn. Ce qui ne m’étonnait pas énormément, elles étaient excellentes. Il détailla de nouveaux gâteaux, avant d’ouvrir de grands yeux emplis d’envie.
« Ca sera dans un emballage à part. Un pour Alexis. Un pour Sinmora. Et un pour Anatole. »
Il sourit une nouvelle fois, devant une Robyn avec les yeux plissés, et l’air tout sauf… Aimable. Néanmoins, elle attrapa les gâteaux un à un pour les enfourner dans une petite boîte. Elle leva ensuite les yeux vers moi, me faisant un signe de tête.
- Coucou !
« Salut, je m'occupe de toi dans deux minutes. »
- Pas de soucis.
Laissant les deux protagonistes discutés un peu en paix, je m’éloignais légèrement pour perdre mon regard dans les vitrines remplis de gâteaux. C’était fou ce qu’on pouvait faire avec des ingrédients et un peu de talent. Et surtout du talent, finalement. Je n’aurais pas été capable de reproduire ne serait-ce que le tiers de ce qu’il y avait là avec les meilleurs ingrédients du monde.
Je sentis l’homme se tourner une nouvelle fois vers moi, un sourire toujours indélogeable sur les lèvres. Il me désigna les éclairs au chocolat du doigt avant de m’affirmer :
« Il faut prendre les éclairs au chocolat. Ils sont excellents ! »
« C'était plus une question qu'une invitation. Mais continuez à inciter les autres clients d'acheter et je vous préparerai un chocolat chaud à la maison. »
Mes yeux dérivèrent sur les éclairs au chocolat, eux aussi, aussi resplendissant que tous les gâteaux de la vitrine. L’allure impeccable, cela me semblait difficile de pouvoir y résister. Je relevais les yeux vers l’homme, un sourire sur les lèvres.
- Eh bien… Sur vos conseils, j’en prendrais deux… Enfin trois plutôt !
Sait-on jamais que Mara ait l’idée de passer à la maison sans prévenir, elle râlerait si elle ne pouvait pas avoir de gâteau. Et je finirais surement pas partager le mien avec elle, de manière tout à fait équitable. C’est à dire un tiers pour moi et deux tiers pour elle. Et si elle ne passait pas, je suis sûre qu’entre Maria et moi, l’une de nous se sacrifierait pour manger le troisième au déjeuner ou au dîner. Je me tournais ensuite vers Robyn pour lui demander :
- Tu vas bien ?
« Ca irait mieux si je savais ce qu'il me veut vraiment. Dès qu'un espèce de divin débarque dans ma pâtisserie, c'est jamais bon signe. Et toi ? Ca va ? Tu veux autre chose ? »
Elle lança ensuite un regard noir à l’homme qui semblait être un « divin ». L’un de ces regards noirs dont elle avait le secret. Tout juste si l’homme ne pourrait pas être fusillé sur place. Parfois, je me demandais ce qu’il adviendrait de certaines personnes si elle était dotée de pouvoir. Encore plus si ces derniers agissaient au gré de ces émotions. Mieux valait de pas penser à ce genre de chose, c’était plus sûre. Un peu gênée, je lançais un regard et un sourire à l’homme qui s’éloignait déjà pour regarder le reste des pâtisseries.
- A ce point là ? Je ne savais pas que les.. Divins ? Te portaient la poisse. Mais je vais bien ! Matinée un peu morne, mais ça va. Hum.. Qu'est-ce que tu me conseillerais ?
« Ils portent pas la poisse, ils mettent juste en danger et à chaque fois je reviens avec la gueule en sang. »
Nouvelle fusillade en vue.
« Mais sinon des religieuses ça pourrait être pas mal. Sauf si t'en as marre de la crème et de la pâte à choux.. Désolé, je suis pas vraiment opérationnelle là. Je suis toute... Perturbée. »
Et une dernière fusillade pour l’achever, sait-on jamais qu’il ait des gênes résistants ou qu’il se relève. Un sourire amusé se glissa sur mes lèvres, malgré l’ambiance quelque peu tendue entre les deux personnes.
- Si tu reviens avec la tête en sang, je préfère ne pas savoir dans quel état est celui ou ceux d'en face.
Je laissais un temps de pose, envoyant un sourire malicieux à la jeune femme. Juste avant de reprendre, l’homme s’approcha de nouveau de nous pour rebondir sur ma phrase, malgré les regards assassins de Robyn. Il devait avoir l’habitude, apparemment. Les premières fois, c’était toujours assez angoissant. Surtout de nuit. Après qu’elle ait assommé un homme à la force de ses points. Exactement, je savais de quoi je parlais. A la fin, on s’y faisait. Enfin, je supposais ?
« Il ne lui arrivera rien. Ce n'est pas dangereux. »
- Je tombe surement... Très mal. Rajoute moi en une et je m'éclipse pour ne pas vous déranger plus longtemps.
Un sourire quelque peu gênée, je me décalais pour laisser l’homme reprendre sa place avant d’amorcer un mouvement pour attraper la première boîte sur le comptoir. Robyn reposa sa religieuse au chocolat avant de se diriger vers l’autre côté de ce dernier. Elle m’attrapa le poignet avant de me tirer vers l’arrière boutique avec sa douceur et sa délicatesse naturelle. « Ah non ! On s'en fout qu'il soit là, tu restes ! Tu veux venir derrière ? Qu'on s'entraine pour monter les blancs en neige correct ? »
« Je peux participer ? Vous aider ? Je n'ai jamais monté les oeufs en neige. »
- J'espère que t'as assez de torchons pour couvrir le plafond et une vingtaine d'oeufs d'essais périmé alors...
Je répondis du tac au tac, habitué à repeindre sa cuisine de matière toutes toujours très diverses et assez nouvelles pour moi. Robyn marqua une pause, une fois derrière le comptoir, avant d’adresser un regard presque dédaigneux à l’homme et de reprendre.
« Ce sera tout ? Vous allez quand même me payer hein ? »
« Ou alors c'est moi qui suit en trop. Je vais vous laisser cuisiner tranquillement. Et... »
Il fouilla dans une première poche. Puis une deuxième. Puis une troisième. Avant d’attaquer la quatrième, soudain beaucoup moins certains de son coût. Après avoir raclé le fond, il leva piteusement les yeux vers nous, grimaçant, visiblement sans rien à proposer à Robyn. Sentant cette dernière fulminer à côté de moi, je plongeais ma main dans mon sac pour chercher mon porte-feuille.
- Je peux vous avancer si vous le souhaitez...
« Ca m'arrangerait. Je vous le rendrai demain du coup, quand on se donnera rendez vous ici ! »
Il sourit légèrement gêné de la situation, tout en hochant la tête. Je sortis un billet de mon porte feuille pour le proposer à Robyn, toujours à côté de moi. Mon cerveau ne connecta sa dernière phrase que quelques secondes après. Je levais des yeux étonné vers lui avant de rétorquer.
- Ce n'est pas pressé, ne vous inquiétez pas.
« Vous n'avez rien de prévu dans les prochains jours ? Autant venir avec nous ! Plus on est de fou, plus on rit ! »
Il se mit à virevolté dans la boutique, sous nos yeux quelques peu étonnés. Un large sourire se forma sur son visage et il se tourna vers Robyn, visiblement pas rancunier pour un sous.
« Robyn ? Ce fut un plaisir ? »
Et il disparu sans plus de discussion. Les yeux encore rivés sur l’endroit où il se trouvait quelques secondes auparavant, j’haussais les surprise avant de murmure, toujours sous le coup de l’étonnement.
- Merci pour l’invitation…
C’est ce qu’on appelle faire une entrée et une sortie en tornade. Etonnant… Cet homme. Une fois l’effet passé, je relevais les yeux vers Robyn, légèrement plus grande que moi. Un sourire amusé sur les lèvres, je lui lançais :
- Il a l'ai de bien t'aimer lui en tout cas... Vous partez où ?
« J’en sais rien. Surement dans un endroit où on va encore tous risquer de crever et où je vais avoir la chance de passer de nouveau pour une conne… »
Elle tourna la tête vers moi avant de reprendre sans me laisser répondre.
« Oublie les blancs en neige. Faut qu’on prépare nos affaires. J’espère que t’avais vraiment rien de prévu parce que quand t’as un type de ce genre qui t’invite à partir bronzer avec lui, tu peux pas refuser. »
Elle s’écarta pour se rapprocher du comptoir et emballé le reste des pâtisseries que je lui avais demandé tout en passant un ruban rouge autour de la boite. J’en profitais pour faire le tour du comptoir en chemin inverse pour repasser de l’autre côté et attendre qu’elle finisse son nœud. Légèrement pensive, je fus surprise par ces paroles. Un type de ce genre. Je me demandais bien ce qu’il pouvait être. Certainement pas quelqu’un que l’on peut contrarier. Enfin en principe. Et si même Robyn me le faisait remarquer, je ferais mieux de l’écouter. Un sourire amusé, je rétorquais :
- Avoue que ça t’arrange de ne pas avoir à me faire faire les blancs en neige, comme ça, tu es sûre que ta cuisine reste dans un état normal.
Je lui fis un clin d’œil malicieux avant d’attraper les boîtes qu’elle m’avait préparé et de reprendre plus sérieusement.
- Ca fait des mois et des mois que je n’ai pas bougé de Storybrook… Alors… Ce n’est peut être pas si mal que ça.
« Y’a des trucs qu’il vaut mieux ne pas savoir. Et y’a des endroits où il vaut mieux ne pas aller. Il est cool Hypérion, mai j’ai pas confiance. Du tout. Alors ne considères pas ce qu’il va se passer comme des vacances sympas. Ca peut très vite dégénéré. Un peu comme la fois où t’as mis le mixeur en marche sans mettre le couvercle par dessus. »
Elle me lança un regard moqueur en me tendant la deuxième boite de pâtisserie. Je ne pu m’empêcher de pouffer de rire à ce souvenir. Certes, je débutais, c’était surement une excuse. Quoi que je ne suis pas sûre que je ferais mieux aujourd’hui. Après tout, on avait mis que quelques fruits dans ce mixeur, pourquoi déborderait-il d’un coup ? A croire que c’était entièrement possible. La cuisine était une science inexacte. Autant que les maths. Et je me débrouillais pourtant bien mieux en math.
- Dramatise pas, c’était pas si terrible. On s’est fait aspergé par des morceaux de fruits et en plus, ils étaient bons… Mais.. Je me dis que ça ne peut pas être pire qu’une nouvelle journée morne et prédis à l’avance.
Je fis une courte pause avant de sourire à Robyn.
- Allé, je t’embête pas plus, bonne préparation !
Je pris le dernier paquet dans mes bras avant de me retourner et de me diriger vers la porte. En pleine réflexion, j’étais persuadé d’avoir oublié quelque chose. Et quelque chose de plutôt important. Juste avant d’attraper, la poignée, je me stoppais pour me retourner de nouveau. Mais bien sur. Quel imbécile !
- Au fait.. On se retrouve ou et quand ?
Elle pointa mes pieds du doigt avant de répondre :
« Il faut que tu sois juste ici demain. Et quand… Alors là, aucune idée. Bah voilà putain, il a zappé de nous donner l’heure ! Bon bah viens quand tu veux, au pire si t’es à la bourre je dirais aux autres d’attendre. Te fous pas en stress pour rien. »
Effectivement, donner un lieu de rendez vous, mais pas une heure, ça semblait déjà plus compliqué. De toute manière, je n’allais pas pouvoir me lever bien tard demain, alors je passerais surement à la boutique le matin puisque… C’est souvent le matin qu’on part ? Pour profiter de la journée ? A moins que ce ne soit un voyage de plusieurs jours… Ce qui serait.. Aussi intéressant que imprévu.
- Je passerais le matin, sinon, tu m’envoies un message ?
*****************
Je m’étais levée de bonne heure ce matin. Junior et Gavroche avait décidé de s’embêter un peu, tout en faisant un boucan pas possible dans la maison. J’adorais ces chiens, mais je vous assure que parfois, je me dis que j’aurais mieux fait de m’abstenir. Bien sur, deux minutes après avoir pensé cela, je m’en étais voulu. Comme à chaque fois. Mais je finissais par avoir l’habitude.
Quitte à être debout, autant être productive. J’avais pris quelques minutes pour déjeuner et j’avais filé à la salle de bain pour me préparer rapidement. J’attrapais un sac à dos pour y glisser dedans le nécessaire. Ma trousse de toilette avec brosse à dent, savon, dentifrice et quelques autres petites affaires. Je passais ensuite dans ma chambre pour récupérer deux tenues de rechange. Je n’avais pas le pressentiment que ce voyage serait aussi court que je l’espérais, je préférais prévoir. Je glissais ensuite un livre fantastique de poche ainsi qu’un bouquin de mot fléché que je tentais de terminer depuis quelques jours maintenant. Je poursuivis ma quête jusqu’à la cuisine pour glisser un couteau suisse, une petite boite de gâteau, une bouteille d’eau et un paquet de malabar.
Le téléphone dans la poche, mon regard se posa sur deux choses que j’hésitais à prendre. Un sac de couchage… Est-ce qu’on allait faire du camping ? Au fond de moi, je n’espérais pas, mais il valait mieux prévoir. Je me voyais difficilement dormir à même le sol. L’attachant sur le haut de mon sac, je m’apprêtais à partir lorsque je vis la corde à sauté que Robyn m’avait acheté pour le Noël passé. Un sourire se forma sur mon visage.
Elle avait prédit des choses plutôt musclée. Autant prendre de quoi se défendre. Même si ça paraissait ridicule, je le conçois. J’attrapais la corde à sauté, faisant glissé l’un des manches entre mes doigts pour y voir graver l’inscription « Fouetteuse du démon ». Un sourire amusé se forma sur mes lèvres alors que je détachais l’étiquette qui pendait de la corde.
« C’est un cadeau pour frapper l’adversaire. Pas toi même. Alors ne te loupe pas. »
J’allais surement la garder en souvenir. Ce qui prouvait peut être que j’avais un souci pour me détacher des choses, même les plus simples. Mais ce mot m’avait fait beaucoup rire et m’avait rappelé quelques mauvaises expériences. Des expériences qui m’avaient fait de belles marques sur les jambes.
Je fourrais la corde à sauté dans le peu de place qu’il restait dans mon sac avant de sortir de la maison, refermant à clé derrière moi. Si jamais ce n’était pas la bonne heure, je laisserais certainement mon sac à Robyn dans la pâtisserie. Parce que mine de rien, il pesait une tonne.
La pâtisserie n’était pas très loin de chez moi, en quelques minutes de marche, j’arrivais devant, non sans un bon mal de dos. La boutique semblait d’ailleurs déjà pas mal remplie. Plein de clients ? Je doutais un peu de cette théorie. Je n’avais pas pensée une seule seconde à la possibilité d’un groupe de voyage aussi grand. Mais… Comme avait dit Hypérion, plus on était de fou, plus on riait.
Poussant la porte doucement, j’esquissais un sourire timide en entrant dans la boutique. Je reconnus rapidement Robyn, puis Diane. Je leur souris à toute les deux, rassurée de voir deux visages connus.
- Bonjour.
Je parcourais des yeux le petit groupe, avant de bloquer sur un autre visage qui me disait aussi quelque chose. Je fixais l’homme, tout de suite beaucoup moins enthousiaste à sa présence, contrairement à Diane et Robyn. Je me raclais discrètement la gorge, baissant un peu la tête en sentant mes joues se chauffer légèrement. Je me rapprochais de source sûre avant de lever les yeux vers Diane.
- Athéna va bien ?
Je levais ensuite les yeux vers les autres, pour me présenter. Pour le minimum de politesse, même si j’avais le sentiment d’être pour l’instant la seule à ne connaître qu’une petite partie du groupe. Et eux semblaient plutôt habitué à ce genre de chose. Très peu à l’aise, j’articulais en souriant.
- Tara, au passage.
Eloise A. St-James
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| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Athéna venait de pénétrer dans la salle d'entraînement. Encore. La déesse y passait toutes ses journées, enfin, sauf quand elle était occupée à surveiller Pascal et son envie ridicule de créer des puces pour paralyser un dieu... Cet idiot de caméléon s'était mis en tête de reproduire ce que les humains en dehors de Storybrooke avaient créé pour se protéger... Soit disant en tout cas. Car la guerrière n'était pas assez naïve pour croire qu'ils ne l'utiliseraient jamais contre eux un jour. Même si leur intervention contre Zeus avait été providentielle, la brune n'était pas prête d'oublier le sentiment d'horreur qui l'avait envahi en voyant la puce en action... Ni en voyant la souffrance de son frère, bien des heures plus tard, après qu'Apollon l'ait mise dans une cellule de la prison olympienne. Ce qui d'ailleurs, la ramenait à son motif d'isolement...
Car lorsqu'elle avait vu Zeus dans la cellule, l'action de la puce avait faibli, ça avait été visible. Et il lui avait fait une proposition qui tournait en boucle dans sa tête depuis... Son aide contre un moyen de faire revenir Dolos, son frère de sang. Et merde ! À voir Apollon et Artémis toujours ensemble, leur complicité... Elle aussi voulait ça. Avant, elle se serait contentée de son lien avec Arès, mais ça n'était plus vraiment pareil entre eux depuis quelques temps... Le seul qui pourrait sans doute lui apporter ce qu'elle souhaitait, c'était son grand frère non ?
À dire vrai, Athéna n'en était pas certaine... Pire, elle songeait que si Dolos revenait, il n'en profite pour continuer ses projets, sans faire grand cas d'elle... En bref, la déesse était tiraillée. Alors pour oublier son dilemme, elle s'entraînait. Mais pas seule… Pas depuis qu’Heimdall lui avait proposé d’être son partenaire.
Quelques semaines plus tôt…
Athéna était entrain de s’acharner sur les mannequins qui lui servaient de cibles. Comme toujours, après ses échauffements, la déesse avait commencé à faire des mouvements d’arts martiaux, utilisant pour adversaires des mannequins articulés. Elle n’avait pas fait attention à l’heure, au temps qui s’était écoulé et c’était justement ce qu’elle recherchait en venant constamment s’entraîner. Jusqu’à ce qu’elle sente une présence derrière elle. Se retournant, la guerrière remarqua qu’Heimdall était dans la pièce, son bâton à la main. La brune n’était pas prête d’oublier les pouvoirs de ce bâton…
- Que viens-tu faire ici ? Demanda-t-elle, curieuse.
Elle avait décidé de ne pas se mettre sur la défensive. Après tout, Heimdall les avait toujours protégé, même quand ils ne savaient pas pour leur passé… C’était lui qui lui avait indiqué où se trouvait son temple… Grâce à lui, elle avait eu l’Égide qui lui avait été bien pratique durant des siècles.
Mais bien évidemment, parce que lui répondre aurait été bien trop simple, Heimdall n’ouvrit pas la bouche et se contenta de lui montrer des armes qui étaient disposées contre le mur. Prenant la lance, Athéna se mit en garde tout en fronçant les sourcils. C’était bien étrange tout ça…
28 janvier 2017
Heimdall avait débarqué début janvier lors de ses entraînements. Et il lui avait proposé d’apprendre à combattre une créature bien plus puissante qu’elle… Athéna ne savait absolument pas si l’entraînement qu’il lui avait donné suffirait contre des créatures comme les Cavaliers, mais elle avait amélioré ses attaques et c’était toujours ça de pris. Ils s’étaient revus fréquemment durant le mois, aussi n’était-elle pas étonnée de le voir apparaître ce matin-là.
Non, la véritable surprise, c’était le fait qu’il ne se mette pas en garde comme d’habitude. Et qu’il fixait un point derrière elle, inclinant la tête, comme pour saluer quelqu’un. N’ayant pas senti la présence de l’un de ses frères, la guerrière se retourna et se figea en apercevant un vieillard qui s’amusait avec un arc.
« J'ai toujours été fasciné par le maniement de l'arc. » Dit-il sans interrompre sa contemplation.
Mais qu’est-ce qu’Hypérion foutait là ?! Athéna resserra sa prise sur son arme. Une visite d’un Titan n’était jamais une bonne chose à ses yeux… Même si celui-ci les avait toujours protégés.
- Alors demander à Artémis de vous faire une démonstration, c'est sa spécialité. Que voulez-vous... Mon Oncle ? Ou Hypérion suffira ? Répondit-elle, méfiante.
Hypérion la regarda alors, surprise. À quoi s’attendait-il, sérieusement ? De la déférence ? C’était bien mal la connaître… Elle avait beau lui être reconnaissante de ce qu’il avait fait pour eux par le passé, du moins dans les grandes lignes, et du fait qu’il avait affronté son père avec Promethée pour les protéger lors de leur voyage dans le temps, Athénan n’allait pas se mettre à faire des révérences ou à vénérer le Titan. Il ne fallait pas trop pousser… Hypérion regarda Heimdall qui releva la tête, puis il regarda à nouveau l’arc et enfin elle.
« Ce sont les épées ? » Dit-il avant de marquer une pause et d’ajouter : « Ton arme de prédilection. » Athéna fronçait les sourcils tandis que son oncle faisait mine de réfléchir. « Je me souviens d'un duel à l'épée de bois que j'ai perdu face à toi. Tu ne dois pas t'en souvenir, tu étais encore toute petite. Et je crois que je t'ai laissé gagner. »
Ah ? Première nouvelle. Le seul souvenir qu’Athéna avait, c’était celle de cette partie de cache-cache où elle s’était encore chamaillée avec Dolos. Elle n’avait rien d’autre. Juste ce simple souvenir qui la torturait bien plus que l’on aurait pu le penser…
- Oui, les épées... Elle croisa les bras et le regarda avec impassibilité. Je ne m'en souviens pas. Mais soit vous avez raison et ça vient du fait que j'étais trop jeune, soit c'est à cause du fait que vous nous avez enlevé nos souvenirs d'enfance.
Clairement, elle avait été bien ironique sur la fin. Mais elle s’en fichait pas mal. Il ne fallait pas s’attendre à une acceptation pleine et entière quand on avait enlevé leurs souvenirs aux gens. Et Athéna avait la rancune tenace. Un trait de caractère commun avec son père à son humble avis… Heimdall lui coula un regard qui lui paraissait réprobateur. Bah tiens donc !
"Ce n'est pas le Seigneur Hyperion qui..."
Un geste de la main dudit Seigneur réduisit le gardien au silence. Bah voyons… Pour une fois qu’elle pouvait apprendre un truc, il fallait qu’on fasse taire son informateur ! Athéna lança donc un regard noir à son oncle, sans faire de commentaire.
« Je lis tant de colère en toi. Tant d'incompréhensions et je peux le comprendre. » Le ton était clairement compatissant, ce qui agaça Athéna. Ça lui faisait une belle jambe qu’il puisse comprendre, mais elle était persuadée que non, il ne comprenait pas… Puis il lui fit un grand sourire et ajouta : « Ça te tente de partir en voyage avec ton... oncle ? »
Cet enfoiré avait un grand sourire amusé. Mais c’était qu’il se foutait de sa gueule en plus !!! Le regard noir d’Athéna se fit encore plus meurtrier. Ceci dit, elle n’était pas assez stupide pour s’en prendre à l’un des rares Titans qui prenaient encore la peine de veiller sur eux…
- Vous nous avez enlevé nos souvenirs, nos liens... Peut-être était-ce la chose à faire, peut-être pas. Mais il ne faut pas vous attendre à un accueil en fanfare avec moi. Tant mieux si vous le comprenez. Mais à son ton, on sentait qu'elle s'en foutait qu'il comprenne ou pas. Un voyage ? Et où allons-nous cette fois ?
Le vieux ne dit rien pendant plusieurs minutes, puis il eut un sourire satisfait. Il avait compris qu’Athéna avait accepté mais qu’il aurait fallu lui arracher les mots de la bouche et que c’était clairement perdu d’avance.
« Hum... On va apprivoiser le ciel, la mer et... le Soleil. » Répondit-il avant de faire un clin d’œil à Heimdall.
Sympa l’oncle, vraiment… Il n’y avait rien de pire que de répondre par énigme à une déesse aussi curieuse qu’elle. Ce charabia ne voulait strictement rien dire à ses yeux ! Le Titan se retourna pour partir puis s’arrêta avant de se tourner vers elle.
« Pense à prendre un sac à dos. Et tes épées pourquoi pas. » Conseilla-t-il avec ce petit sourire qu’elle trouvait horripilant.
Puis il disparut. Et Athéna serra les poings, pas franchement ravie qu’on la prenne pour une idiote. Et puis… Elle avait perdu son sang froid ! Merde quoi ! Cela ne lui arrivait plus depuis longtemps… Mais Hypérion avait le don, c’était certain ! La déesse remarqua alors qu’Heimdall était toujours là. Le Gardien la regarda, leva un sourcil et disparut.
Mais putain c’était quoi leur problème à tous pour fuir ainsi ?!!!! Carrément en colère, Athéna passa ses nerfs sur les équipements qui furent tous détruits. Ou bien déformés. Quand sa rage fut passée, la déesse se rendit compte qu’il ne lui avait pas dit où ils devaient se rejoindre. Super…
Toujours autant énervée, elle partit vers sa chambre pour préparer son sac.
29 janvier 2017
En se réveillant ce matin-là, Athéna vérifia une dernière fois son sac à dos : une trousse à pharmacie, deux poignards, une boussole, deux bouteilles d'eau et des barres énergétiques… Tout y était. Elle s’habilla et mit ses épées à ses hanches. Hypérion les lui avait autorisé, mais elle ne serait jamais partie sans de toute façon…
Puis elle resta plantée là un instant avant de sentir une espèce de force qui la poussait à bouger. Se concentrant sur cette énergie, Athéna se téléporta. Pour atterrir dans une pâtisserie. Celle de Robyn apparemment. Merde. Ils allaient devoir veiller sur elle. Encore. Mais comme elle aillait – encore - n’en faire qu’à sa tête, c’était déjà peine perdue…
Heureusement, sa sœur était là. Le jumeau aussi. Mais depuis déjà un an, Athéna s’entendait bien mieux avec alors cela ne lui posait aucun problème. Il y avait aussi Neil et Ellie en mode petite fille. La déesse leur sourit à toutes les deux, ravie de les revoir.
- On est au complet ? Demanda-t-elle, se demandant si les autres savaient qui étaient les participants au voyage. Je suis Athéna. Dit-elle à l’adresse de la jeune femme qui ne pouvait pas la connaître puisqu’elles ne s’étaient jamais vues…
Ça s’annonçait sympathique tout ça…
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Le prochain voyage sera le plus extraordinaire de tous !
Chaque jour depuis plus d'un mois, je me hâtais jusqu'à la boîte aux lettres. J'attendais une réponse de l'unique maison d'édition à laquelle j'avais envoyée mon manuscrit. Certain de séduire dès la première lecture, j'avais porté mon choix sur un seul éditeur, un de ceux qui publiaient encore mes romans à l'heure actuelle. Il s'agissait de la maison Gallimard. Ellie m'avait aidé à me renseigner à ce sujet car ayant rédigé mon roman en français, je ne pouvais décemment pas le proposer à un éditeur anglophone. Depuis, j'attendais une réponse qui serait évidemment favorable. N'étais-je pas l'un des auteurs les plus talentueux, intemporel, qui fascinait aujourd'hui encore des générations entières ? Cette lettre serait le point de départ de ma nouvelle existence. En retrouvant mon travail d'écrivain, je pourrais gagner ma vie et subvenir à mes besoins. Il me tardait d'acheter une demeure dotée d'une tour-observatoire, comme ma maison à Amiens de laquelle j'avais tant d'agréables souvenirs.
Il était rassurant de constater que certaines choses ne changeaient pas malgré les siècles. Le service des postes existait toujours et j'étais fort aise de prendre le courrier chaque jour. Lorsque j'ouvris la boîte aux lettres ce matin-là, je pris la pile habituelle de publicités aux couleurs criardes et les fis défiler entre mes mains. Je me stoppai net, le coeur battant, en découvrant une enveloppe blanche avec l'appellation Gallimard en haut à gauche.
J'inspirai profondément, tentant de garder mon calme, alors que mes doigts fébriles caressaient les petites lettres noires de la maison d'édition. Rapidement, je retournai chez Lily et Elliot. A cette heure de la matinée, la maison était vide. Chacun vaquait à ses occupations. Ellie s'était absentée à la bibliothèque municipale, Lily s'était rendue au zoo et Apolline à l'école. Quant à Elliot, Neil et Melody, ils n'avaient pas jugé utile de m'informer de leurs occupations. Quoi qu'il en soit, j'étais seul. Je pourrais donc savourer cette lettre tout à loisir et laisser libre cours à ma satisfaction la plus extrême.
J'avais à peine refermé la porte d'entrée que je posai les publicités sur la commode pour faire quelques pas dans le couloir et décacheter l'enveloppe. J'étais toujours assez étonné que l'on ne se serve plus de la cire pour les fermer. Je dépliai la feuille blanche qui se trouvait à l'intérieur et la lus avec avidité.
Mon visage se décomposa à mesure que je comprenais. Il s'agissait d'un refus. Un épouvantable refus, froid et impersonnel. Avait-on lu Le Requiem des Oubliés dans son intégralité ? Peut-être aurais-je dû employer mon véritable nom. J'avais choisi le pseudonyme de Gabriel Sandman -mon second prénom et le nom de famille de mes deux seuls amis actuels- mais il sonnait comme celui d'un illustre inconnu. Plus que jamais, je regrettais mon éditeur et ami Jules Hetzel, qui avait publié mes ouvrages jusqu'à sa mort, en me donnant toujours de bons conseils, sans jamais se montrer cruel ou indifférent. Ce que je détenais en main détonnait tellement en comparaison...
Je restai immobile une longue minute, le regard figé sur une part vierge de la lettre. On venait d'atteindre l'artiste et l'homme à la fois. C'était une insulte, tout bonnement ! Comment osait-on refuser Jules Verne par le bias d'une lettre rédigée à l'aide d'une machine moderne ? Seule la signature était manuscrite. Je prenais cela comme une attaque personnelle. Je n'aurais pas réagi autrement si l'on m'avait traîné dans la boue. Plus que mon amour-propre, c'était le dernier espoir que l'on venait de m'arracher. Je détenais désormais la preuve que je n'étais plus bon à rien, dans ce siècle. J'étais le fantôme d'une gloire passée, l'écho d'un monde englouti. Mes histoires n'intéressaient plus personne.
Je déglutis avec peine et froissai la lettre entre mes mains. Je devais m'en débarrasser au plus vite. Nul ne devait apprendre cette sinistre défaite. Je n'osais imaginer l'horreur de la situation si la terrible Neil ou Anatole venaient à le savoir... Leur satisfaction serait bien trop pénible à supporter. Je ne pouvais concevoir cette éventualité. Non, nul ne devait l'apprendre. Pas même Ellie, qui m'avait toujours soutenu et admiré. Que me resterait-il si elle aussi ne voyait plus en moi qu'un auteur décadent ?
L'esprit tourmenté, j'entrai dans le salon et y fis les cent pas, gardant la lettre froissée dans ma main tout en réfléchissant à la meilleure façon de la faire disparaître. Après quelques instants, je m'aperçus qu'un homme était assis sur le sofa. J'eus un mouvement de recul et cachai machinalement l'objet de la honte dans mon dos, quand je reconnus le vieil homme qui m'avait rendu visite à la bibliothèque dans laquelle vivait Iota.
"Sapristi ! Que diable faites-vous ici ?" demandai-je en posant une main contre mon coeur affolé.
Les gens du futur allaient et venaient à leur guise en bondissant d'un endroit à un autre, uniquement par la force de leurs pensées. Cela valait aux autres de sursauter très souvent. C'était fâcheux et très impoli de leur part.
Le vieil homme était occupé à manger une pâtisserie, et je lui en aurais sans doute quémandé une part si je ne me trouvais pas dans un état de nervosité aussi élevé.
"Che grignotte." répondit-il d'un ton tout naturel, la bouche pleine.
A ma grande surprise, il me tendit un morceau de son gâteau. Cela ressemblait à un ours en chocolat. Ne pouvant résister à la tentation, je m'en saisis et mordis dedans. Un feu d'artifices de saveurs explosa dans ma bouche et me fit oublier mes soucis durant quelques secondes. C'était divin...
"Ca vient de chez Robyn." précisa le vieil homme. "Il n'y a pas de meilleure pâtissière qu'elle."
"Cha ch'est chûr !" approuvai-je en me souvenant des gourmandises qu'elle avait apportées avec elle, le jour de noël.
Je ne l'avais pas revue depuis mais j'étais heureux d'apprendre qu'elle continuait son ouvrage avec ferveur. Presque avec gloutonnerie, je terminai l'ours en chocolat puis me léchai les babines tout en vérifiant sans trop en avoir l'air si le vieil homme avait apporté d'autres pâtisseries. Apparemment, non.
"J'ai déjà fini les deux autres." déclara-t-il, le regard pétillant. "Ils m'ont gentiment été offerts par... oh, saperlipopette ! Je n'ai pas pensé à lui demander son nom. Il faudra que je rattrape cela demain."
Il semblait sincèrement navré mais je haussai les épaules tout en m'approchant de l'âtre éteint de la cheminée. Curieusement, dialoguer avec cet homme me donnait l'impression de converser avec un égal. Je n'étais entouré que de jeunes personnes en ce siècle, alors que mon âme était ancienne.
"S'agissait-il d'une femme ?" demandai-je en me tournant vers lui. "Auquel cas ce n'est pas grave : même si elles prétendent le contraire, elles aiment qu'on leur accorde peu d'attention, car elles ont ainsi tout loisir de se donner en spectacle. La femme est une comédienne née qui s'ébat sur la scène de la vie pendant que les hommes applaudissent poliment."
Je lui adressai un sourire complice. J'ignorais jusqu'à son nom, mais il m'était sympathique. Je savais souvent à qui j'avais à faire au premier abord.
Cependant, j'avais comme l'impression que mon "ami" n'avait pas apprécié ma pensée exprimée à haute voix. Il se contenta de m'observer puis lécha ses doigts couverts de chocolatés.
"Vous avez tellement à apprendre, Jules." dit-il finalement. "Je pense que ce voyage vous fera le plus grand bien."
Il était sûr de lui en ajoutant cela. Je fronçai les sourcils, surpris.
"Un voyage ? Quel voyage ? Je crains fort que mon passeport ne soit pas en règle." dis-je avec un petit rire.
"Là où nous allons, vous n'en aurez pas besoin." assura-t-il.
"Vraiment ? Cela est... excitant, si j'ose dire. Puis-je en connaître la destination ?"
Un "ami" mystérieux qui me proposait une expédition. Comment refuser alors que mon existence entière venait d'être remise en question par une lettre ? Je tentai malgré tout de rester désinvolte, gardant une attitude désintéressée, mais je n'étais pas doué pour jouer la comédie car je m'aperçus que je tanguais légèrement d'avant en arrière, comme si mes jambes étaient incapables de demeurer immobiles. Un voyage extraordinaire !
Le vieil homme posa un bras sur l'accoudoir du sofa tout en m'observant attentivement.
"Que savez-vous sur leur monde ?"
Le regard qu'il m'adressa était sans équivoque. Il parlait du "monde des contes", comme l'appelait les habitants de cette ville. Leur "demeure" d'origine.
"Il s'agit d'une planète différente de la nôtre mais semblable en bien des points, agrémentée de magie et de mystères." déclarai-je d'un ton savant et incertain à la fois.
Alors que le vieil homme souriait, je restai pétrifié par une révélation.
"Le voyage a lieu là-bas ?" balbutiai-je, bouche bée.
"Cela vous inquiète ?"
"Je ne suis pas homme à m'inquiéter facilement." rétorquai-je, un peu hautain. "Je suis souvent parti en voyage dans ma jeunesse."
"Bien." dit-il en se levant. "Dans ce cas-là, tâchez d'être à l'heure. J'aime les gens ponctuels. Vous n'aurez qu'à me retrouver demain matin."
Il marqua une pause en passant un doigt contre sa tempe.
"Neuf heures. Dans un lieu que nous convoitons tous les deux, mais pas pour les mêmes raisons."
Il me tapota l'épaule d'un air malicieux alors que je réfléchissais à l'endroit en question. Il s'agissait assurément d'une énigme. Hélas, je ne connaissais pas beaucoup de lieux à Storybrooke, malgré mes longues promenades.
"Prenez un sac à dos avec vous rempli de choses que vous jugez utiles. Tout compte fait, j'enverrai quelqu'un vous chercher."
Puis il disparut.
***
Le lendemain...
J'avais fait l'inventaire de mon sac à dos plusieurs fois, afin d'être certain de ne rien oublier. Beaucoup d'équipements me faisait défaut, mais je manquais de temps pour rassembler le nécessaire du parfait explorateur. Je n'avais ni tente, ni couverture, mais mon vieil ami s'assurerait sûrement de nous loger chez l'habitant la nuit venue. Il me semblait être un homme des plus organisés. J'avais donc placé dans le sac les objets les plus essentiels selon moi : des oranges pour les vitamines, une gourde remplie de whisky (en cas de grand froid, je serais heureux d'avoir de quoi me réchauffer), ma boîte de cigares (ils n'avaient pas le fumet de ceux d'autrefois, mais ils étaient tout de même savoureux), des allumettes, des vêtements de rechange, une veste en cuir noir que j'avais acquis sur les conseils d'Elliot, un carnet ainsi qu'un crayon de bois, pour dessiner les paysages de cet autre monde.
En apprenant mon départ, Elliot s'était inquiété à mon sujet, et bien que je lui avais certifié que j'étais parfaitement capable de me défendre en cas d'attaque, il m'offrit un étrange objet rectangulaire qui dispensait une décharge de plusieurs milliers de volts par une simple pression de la main. Un véritable "foudroyeur" ou "pistolet à impulsion électrique, mais mon ami se contenta de l'appeler "taser". Je préférais de loin le terme "foudroyeur". Quoi qu'il en soit, je l'avais précieusement rangé sur un côté de mon sac.
Mon bien le plus précieux lors de ce voyage extraordinaire serait sans nul doute La Communauté de l'Anneau, cadeau de noël d'Ellie -elle et son frère s'étaient chamaillés à ce sujet car l'une m'avait offert la trilogie de livres en édition reliée alors que l'autre avait préféré me donner les trois films. Chacun avait bataillé à sa façon pour définir quelle était la meilleure version et par laquelle je devais commencer. Tout naturellement, mon choix s'était porté sur les livres, même s'il me tardait de découvrir les prouesses technologiques qui incombaient aux films. J'avais dévoré les deux tiers du premier volume de ce Seigneur des Anneaux, et ce nouveau genre littéraire m'avait agréablement surpris. L'heroic-fantasy était à la fois surprenant et épique.
Quand l'heure du départ approcha, je m'apprêtai à me vêtir mais Neil fit irruption dans ma chambre et bouscula toutes les conventions une fois de plus. Je fus nu puis habillé en moins d'une seconde, et téléporté sans aucune cérémonie jusqu'à l'intérieur de la pâtisserie. La vision de tous les gâteaux me fit oublier mon ressentiment à l'égard de la jeune femme. Tandis que j'observai les pâtisseries d'un oeil gourmand, je m'aperçus distraitement que nous avions été rejoints par d'autres personnes, que je connaissais toutes plus ou moins.
"On a le droit de manger des gâteaux ? " demanda Apollon, tout guilleret.
"Je l'espère bien !" enchaînai-je en repoussant Neil sans ménagement.
Elle avait la fâcheuse tendance à se coller un peu trop à moi, tout en dénigrant sans arrêt ma personne. C'était agaçant au possible.
Alors que je m'avançai vers le dieu de la lumière, je m'aperçus qu'il faisait fichtrement froid. Baissant les yeux, je réalisai que ma chemise blanche était toujours ouverte. Embarrassé, je m'immobilisai et entrepris de la boutonner. Puis, je relevai la tête en entendant la porte de la boutique s'ouvrir. Une jeune femme brune entra et je la saluai d'un sourire car je me souvenais très bien d'elle. Elle s'appelait Tara et travaillait à l'hôpital. Cependant, elle m'évita très vite des yeux. Nullement touché par ce peu d'égard, je terminai de boutonner ma chemise dans mon coin.
La téléportation avait sur moi un effet des plus étonnants et se traduisait par un besoin naturel. Tout ce remue-ménage perturbait ma vessie. D'ailleurs, je semblais être le seul gêné par ce genre de choses. J'allai donc jusqu'à Robyn pour lui demander d'un ton emprunt de politesse :
"Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer les commodités ?"
Elle n'eut pas l'air de comprendre ma question. Aussi je la reformulai patiemment :
"J'éprouve une pressante envie de..."
Cela me semblait être de pire en pire. En voyant ses yeux s'écarquiller, je levai les miens au ciel et achevai d'une façon médiocre, me penchant vers elle pour chuchoter :
"... d'uriner. Voilà. Je suis dans l'extrême urgence de devoir soulager ou vider ma vessie. Cela est-ce suffisamment clair pour une femme du XXIème siècle ou dois-je me montrer encore plus familier ?"
Le ton de ma voix était un peu sec mais je n'appréciais pas d'être ainsi donné en spectacle. Surtout que j'avais la désagréable impression que tous nous écoutaient. Quoi qu'il en soit, il fallait très vite qu'elle m'indique la salle d'eau ou j'allais être dans l'obligation de me soulager derrière le comptoir. Je me retenais avec grand mal de sautiller sur place.
crackle bones
Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Dans une casserole, des morceaux de beurre et des carrés de chocolat noir étaient entrain de fondre doucement, pendant que dans le four une brioche gonflait et dorait, presque arrivée au terme de sa cuisson. Après avoir jeté un coup d’œil vite fait pour vérifier que rien n'était entrain de cramer, je retournais m'occuper de la préparation d'un gâteau au chocolat qui débutait par le mélange de sucre et de six jaunes d’œufs. Y avait toujours beaucoup à faire, en pâtisserie. Pas le temps de souffler ou de se poser, ça s'arrêtait jamais. Vu que j'étais toute seule, je pouvais pas me permettre de préparer un truc à la fois. Fallait que tout soit lancé en même temps. Et que je réussisse à gérer comme ça. Peut être que ça aurait été plus simple d'engager d'autres personnes. Y avait bien Kida, mais elle s'occupait de tout autre chose. Je voulais pas qu'elle commence à foutre le bordel dans mes recettes. Et j'étais pas vraiment prête à partager mon royaume avec n'importe qui. Ou même à le partager tout court, en fait.
Après avoir fouetté énergiquement la préparation, je passais le dos de ma main sur mon front pour repousser une mèche blonde qui me tombait dans les yeux. Foutue tignasse. J'avais beau l'avoir attachée, fallait toujours qu'elle fasse la rebelle et me gêne. Il faisait déjà hyper chaud, j'avais pas besoin d'un truc en plus pour me faire chier.
Je savais pas pourquoi la température était aussi élevée, d'ailleurs. J'avais même pas allumé le chauffage et y avait quasiment rien qui cuisait depuis tout à l'heure ! Et pourtant j'avais dû retirer mon blouson en cuir épais et mon écharpe, ce qui me laissait habillée d'un débardeur qui collait pas du tout avec le froid à l'extérieur. Quand j'avais quitté la maison pour aller bosser, j'avais crû crever de froid. Il était six heures du mat', mais quand même ! Tout ça en plus pour qu'au final on ait même pas le droit à de la neige ! Sérieusement, c'était pas de l'arnaque ça peut être ?
J'étais entrain de retirer la casserole du feu quand une cloche se mit à sonner. Un client venait de débarquer. Super... Il allait attendre deux minutes, hein. Fallait que je finisse de bien remuer le chocolat et le beurre fondu. Je voulais pas que ça soit mal mélangé. C'était insupportable de bouffer un gâteau et de se retrouver à devoir croquer des minuscules morceaux de chocolat mal fondus.
Après avoir fini ce que j'avais à faire et m'être lavé les mains, je rejoignis l'avant de la boutique, là où étaient présentés toutes mes pâtisseries. Y en avait de toutes les couleurs, pour tout les goûts et en ce moment y avait même des galettes des rois à la frangipane et au chocolat. Il m'en restait plus beaucoup, d'ailleurs. Ça partait super bien cette année, j'étais impressionnée !
M'appuyant contre le comptoir, je me penchais vers l'avant pour observer le type immense qui était penché au dessus du présentoir de chocolats. Je me dévissais la tête pour essayer de voir ce qui avait l'air de le foutre en transe à ce point. D'ici, j'avais l'impression que c'était mes oursons en chocolat. Perso je les appelais les minis-Ewoks. J'avais commencé à en faire quand j'étais revenue de Vigrid et que j'avais rencontré l'armée d'oursons amateurs d'oréos et de limaces écrabouillées. Parce que putain... que ce qu'ils pouvaient me manquer. J'espérais les revoir. Un jour. Peut être. Sûrement que je pouvais me foutre le doigt dans l’œil jusqu'au coude, mais y avait le droit de rêver un peu, non ?
Le mec avait pas l'air de se rendre compte que j'étais là, en tout cas. Il devait être trop occupé à... quoi ? Renifler les oursons ? Eh mais il pouvait pas se calmer ? Il avait pensé aux bactéries ? Aussitôt, je passais de l'autre côté du comptoir pour me mettre juste derrière le type et croiser les bras. On était pas dans un supermarché hein, y avait des limites à pas dépasser !
- Y a une distance de sécurité à respecter. J'ai pas envie que qui que ce soit balance ses microbes dégueulasses sur les chocolats alors t'achètes tout ou tu dégages.
M'en foutais totalement de perdre un client. Y avait pleins de maladies à la con qui traînaient partout en ce moment, alors fallait faire un effort et penser aux règles de sécurité.
Le type se tourna vers moi et prit un air choqué de derrière ses lunettes. Je plissais les yeux en découvrant son visage. Il me disait quelque chose. Je voyais juste pas où j'avais bien pu le voir.
- Je me suis décidé pour lui.
Il me montra un ourson qu'il tenait dans le creux de sa main. Je me contentais de l'observer de haut en bas. Je l'avais déjà vu. J'en étais sûre. Il me faisait vachement pensé à...
- On se connaît, non ? Je me souviens plus de votre nom, mais c'est vous qui m'avez limite offert une armée d'oursons ?
J'étais pas sûre à 100% . J'avais encore un petit doute. Mais je connaissais pas beaucoup de vieux. Du coup, le choix était assez limité.
- Tu as une bonne mémoire, Robyn.
Ah bah voilà, j'avais raison. Lui aussi se souvenait de moi, apparemment. J'aurai pas pensé. Toujours les bras croisés, je le regardai s'approcher d'une vitrine donnant sur des parts de gâteaux mousseux et d'éclairs rangés en ligne dans un ordre bien précis. J'étais du genre bordélique en général, mais dans ma pâtisserie, je tenais toujours à ce que tout soit parfait.
- J'adore les éclairs ! Je vais en prendre un aussi ! Au chocolat.
Sans m'en rendre compte, je hochais la tête. C'était un bon choix. Les éclairs au chocolat avaient un succès de malade. Un truc de dingue. C'était ce qui se vendait le mieux avec les macarons au caramel beurre salé. C'était pas du tout mes préférées, mais ils étaient quand même délicieux. À ce qu'en disait les gens en tout cas.
Je retournais derrière le comptoir pour sortir une boîte en carton rose pâle et la poser sur un plan de travail. Avec une pince en métal, je pris délicatement l'éclair et le posais dans le fond de la boîte, en prenant garde à ce que le glaçage ne touche pas le bord. J'allais prendre ensuite l'ourson en chocolat et sans le regarder, trop concentrée sur ma tâche, je lui demandai :
- Ce sera tout ? Vous êtes vraiment venu que pour faire une overdose de chocolat ? Ou vous venez m'apprendre que c'est la fin du monde ?
C'était obligé qu'il vienne pour autre chose. Sinon il aurait débarqué bien avant ici. Et puis il était pas humain ce mec, il était pas censé avoir jamais faim ? Si il prenait des gâteaux pour au final les jeter... ça allait très très mal se passer.
Il m'adressa un sourire amusé et posa son bras replié sur une étagère, en m'observant. Ce qui me fit serrer les dents. Et le respect hein ? C'était pas parce qu'il était divin qu'il était pas pour moi un client comme un autre !
- J'étais de passage en ville. Cette pâtisserie est une véritable tentation avec toutes ses merveilleuses pâtisseries. Et j'ai lu une fois que la meilleure tentation est d'y céder...
Son sourire s'agrandit un peu plus et mon regard se fit un peu plus suspicieux. Il me complimentait là... non ? C'était pas avec ça que j'allais pour autant lui faire plus confiance. Il m'avait pas mal aidé quand on s'était rencontré la première fois, mais il débarquait comme ça, tranquille... ça avait rien de rassurant.
- Sinon... Comment va la vie ?
Non mais sérieux ? J'arrêtais de préparer sa boîte et croisais les bras, en levant un sourcil. Cette conversation devenait beaucoup trop spé là.
- Alors là, même pas en rêve. Je suis plus que certaine que vous êtes pas là juste pour céder à la tentation. Et puis on est pas potes hein, ma vie vous regarde pas.
Il avait pas l'air du même avis, vu l'air outré qu'il prit. Désolée hein... mais c'était la vérité. Je savais même plus ce que c'était son nom !
- Robyn... on est amis maintenant... Je viens de concrétiser notre amitié par un achat impulsif de gourmandises. Et qui plus est, je n'invite que mes amis à voyager à mes côtés.
Que ce qu'il me racontait là ? Un voyage ? Quel voyage ? J'étais au courant de rien, moi. Il s'était sûrement gouré de personne. Ou alors il avait gagné un concours à la con et il cherchait à refiler les tickets à n'importe qui parce qu'il en avait rien à foutre. Après tout, il pouvait se téléporter comme il voulait hein..
- Si vous voulez qu'on devienne les meilleurs amis du monde, faudra peut être acheter plus de pâtisseries. Du coup ça veut dire que j'ai gagné un voyage ? Refilez le à quelqu'un d'autre, j'ai pas le temps d'aller faire du ski.
Je retournais à la préparation de sa boîte de gâteaux, en essayant de pas montrer que j'étais agacée. J'en avais marre. De ces voyages. J'en avais fais pleins, et je savais comment ça se passait. À chaque fois qu'il y avait un divin qui en faisait parti, ça partait en vrille. Et j'étais fatiguée. Ça me mettait jamais dans un bon état, ça finissait souvent mal. Le programme était pas du tout reposant. Ok , ça avait été amusant. Mais maintenant... moi j'avais juste envie de profiter de ma nouvelle super maison, de voir grandir Candy et de pâtisser tranquille. Mais apparemment, lui avait d'autres projets pour moi. Et j'avais pas l'air d'avoir mon mot à dire.
- Je ne suis pas sûr qu'on fera du ski. Je ne sais pas vraiment, à dire vrai. Peut être... je n'ai jamais skier ? Il paraît que c'est... plaisant. Mais j'ai volé à dos de griffon !
Il s'avança vers le comptoir où se trouvait aussi la caisse et il regarda le paquet que j'étais entrain de terminer. Je m'arrêtais pour le fixer lui. Il avait l'air content de ce que j'étais entrain de faire. Putain, pourquoi fallait que ça me fasse plaisir d'une certaine manière qu'il soit satisfait de mon boulot ?
- C'est magnifique. Il faudra songer à en prendre avec. Et un sac à dos aussi ! Et...
Il fut coupé par la sonnette de la cloche au dessus de la porte. Quelqu'un venait d'entrer. Et pas n'importe qui... Tara. Parfait. Ça allait peut être donner envie au type d'abandonner l'idée du voyage si y avait un témoin..
*****
Ouais non en fait. Au final, il avait invité en plus Tara qui avait rien demandé à personne. Elle avait l'air contente, mais j'étais persuadée que c'était pas une bonne idée. Dès que la jeune femme partie, je me précipitais à l'arrière de la boutique pour aller chercher mon portable dans l'une des poches de mon blouson et composer le numéro de Nora. Dès qu'elle décrocha, je me mis à parler à toute vitesse.
- Hey Nora, faudrait que tu viennes à la pâtisserie. Genre maintenant. J'ai vraiment besoin de toi, c'est une urgence hyper urgente !
Je raccrochais et serrais dans ma main mon portable, en m'appuyant contre une étagère où étaient empilés des plaquettes de chocolat et des paquets de sucre. Fallait que je la vois. Pour lui demander un truc super important. Y avait qu'à elle que je pouvais demander quelque chose comme ça. Je lui faisais assez confiance.
- Robyn ? Que ce qu'il y a ? Je suis venue aussi vite que j'ai pu !
Bah putain ! Elle avait fait vite ! Très vite même ! J'avais à peine attendu. Juste le temps de mettre au frais mes préparations et voilà que Nora débarquait, le visage rouge, le souffle court et entrain de transpirer comme une dingue. Presque paniquée, elle regarda tout autour de nous, comme si elle cherchait quelque chose ou quelqu'un.
- Quelqu'un est ici ? Tu es en danger ?
Ah ouais merde. J'aurai peut être dû lui dire que c'était pas une urgence à ce point. Je me précipitais vers elle pour l'attraper par les épaules et la diriger derrière les vitrines, vers un tabouret.
- Eh relax ! C'était pas urgent au point que tu crèves à moitié ! Tiens, viens là et assied toi ! Tu veux un bout de trianon ?
J'allais chercher une petite assiette en carton dans laquelle je déposais un bout de gâteaux à la mousse chocolatée, en prenant au passage une cuillère en plastique et une serviette papier. Je lui tendis le tout, en m'écartant assez pour qu'elle puisse respirer.
- Y avait bien quelqu'un, mais j'ai géré. C'était... Hypérion. Il est venu me prendre de la bouffe. Et me dire qu'apparemment je pars en voyage. J'ai pas compris le délire mais je vais pas avoir le choix. Il est pas venu te voir ?
J'avais fini par me rappeler du nom du type. Et j'espérais vraiment qu'il avait aussi proposé les vacances à Nora. Ça lui aurait fait du bien, je pense. Elle avait pas l'air d'avoir fais grand chose de trépidant depuis longtemps. À part coutoyer des émotions. Et j'étais pas fan de ça. Et puis j'aurai bien aimé repartir en mode duo avec elle !
- Tu... pars en... voyage ? Demain ?
Elle reprenait son souffle, mais ses yeux s'étaient écarquillés. Quoi ? Elle me faisait quoi là ? Elle était choquée ? Elle était mal ? J'arrivais pas à interpréter correctement ses bégaiements là !
- Tu vas bien ? Me fais pas un malaise ou un truc du genre hein !
J'attrapais une feuille où j'avais gribouillé l'ébauche d'une nouvelle recette de tarte pour la secouer devant son visage et lui faire de l'air. Elle m'inquiétait là, j'avais même l'impression qu'elle était vachement pâle sous ses joues rougies par l'effort.
- Mais ouais, je pars demain. Et apparemment, t'étais pas au courant... du coup, je suis entrain de culpabiliser de te laisser maintenant...
Reculant de quelques pas, je la fixais intensément, inquiète. J'avais peur qu'elle s'évanouisse ou un truc du genre. J'aurai sûrement le temps de la rattraper avant que sa tête ne tape quoi que ce soit, mais quand même. Ça serait méga flippant.
- Ça va.
J'étais pas vraiment d'accord avec elle mais bon... j'allais rien dire.
- Pourquoi il est venu te voir ?
Son petit air intrigué me fit froncer les sourcils. Ça voulait dire quoi ça ? Pendant deux secondes, j'eu peur qu'elle soit jalouse parce qu'il était pas venu la voir non plus, mais elle se rattrapa vite.
- Tu vas vraiment partir ?
Elle se leva et posa l'assiette avec son gâteau encore intact sur le plan de travail. Je ne réussi pas à empêcher une petite moue déçue d'apparaître sur mon visage alors que j'arrivais pas à détourner le regard de la part même pas un tout petit peu grignotée. Elle aimait pas ça ? Ça avait pas l'air bon ?
- Que ce que tu voulais de moi ?
Pendant qu'elle se tournait vers moi, je croisais les bras, en reprenant un air plus sérieux.
- Je pars oui. Demain. Et je sais pas du tout pourquoi. Mais je me vois pas refuser, je ne sais jamais si Hypérion est cool ou si il fait semblant. C'est pour ça que je t'ai fais venir ? Déjà parce que je voulais te prévenir la première et surtout... Parce que je voulais savoir si ça te tenterait de gérer la pâtisserie pendant mon absence. Ça serait pour une heure ou deux hein, pas plus ! Mais c'est juste histoire de faire tourner la boutique et puis pourquoi pas voir si t'aimes bien bosser ici.
C'était pas rien, ce que je lui proposais. Mais elle était capable de le faire. Et puis je comptais toujours lui faire récupérer la pâtisserie le jour où je mourrai. J'étais sûre que j'y passerai avant elle, donc fallait bien que quelqu'un la reprenne. Et je voyais très bien Nora devenir la patronne. Bon là elle avait l'air de très légèrement de paniquer et de pas y croire, mais c'était normal.
- Tu... tu veux que je bosse ici ?
Elle s'était remise à bafouiller. Merde. Je pensais pas qu'elle le prendrait comme ça ! Elle aimait pas l'idée ? Ça la faisait flipper à ce point ? Elle secoua la tête.
- Sans toi ? Pourquoi ?
Je fronçais les sourcils, perplexe face à sa réaction. J'aurai pensé que ça serait un peu plus... positif quoi. Qu'elle serait un peu contente. Elle l'était pas ? Même pas un petit peu ?
- Bah oui ! Eh Nora, flippe pas. Si je te demande ça, c'est parce que j'ai totalement confiance en toi. T'es badass. Même si tu fais une connerie, je m'en fous. Tu fermes, tu reviens pas, c'est pas grave. Mais je vais pas te lâcher comme ça ! Je vais te faire faire le tour de manière professionnelle, te montrer tout ce qu'il y a à voir, t'écrire un guide vite fait ce soir... Si t'acceptes, bien entendu. Je te forcerai pas,. Mais t'es la seule à qui je peux demander ça.
C'était peut être con, mais j'avais une totale confiance en Nora. Et pourtant elle avait embrassé ce con d'Elliot. C'était ma coloc et mon amie, après tout. On avait vécu que toutes les deux, au début. Maintenant y avait Anatole et Alexis aussi, mais quand même. Pour moi, on avait quand même un truc un plus qu'avec les autres. C'était peut être juste moi, mais en tout cas, je lui faisais vraiment confiance pour gérer ma pâtisserie.
- Ok...
Elle hocha la tête faiblement et je sentie un sourire étirer mes lèvres. Un putain de vrai sourire vraiment content. Qui exprimait de la joie quoi. Non mais j'étais vraiment super contente qu'elle accepte. C'était même pas pour les affaire hein, mais là au moins maintenant je pouvais partir l'esprit tranquille parce que je saurai que Nora était là pour gérer.
- T'es la meilleure ! Tu vas voir, tu vas carrément gérer !
Bien entendu. Y avait aucune raison pour qu'elle sache pas faire. J'allais lui faire le tour, lui montrer les astuces et surtout pas la lâcher dans la nature comme ça. J'allais me diriger vers le labo, à l'arrière, mais Nora resta prostrée là, les yeux rivés aux miens. Quelque chose allait pas ?
- Je veillerai à ce que tout se passe bien ici. Mais veille sur toi là bas.
Elle se mordit les lèvres, pendant que je croisais les bras, sourcils froncés, mal à l'aise de la voir comme ça. Je la connaissais pas inquiète à ce point.
- Méfie toi de lui... il nous a abandonné...
Hein ? C'était quoi ça ? Elle parlait de qui ? De... lui ? Je décroisais les bras pour m'approcher d'elle, inquiète de la voir dans cet état.
- Attends... tu parles d'Hypérion ? Tu penses que c'est un connard ? Il t'a fais quelque chose ?
Parce que si c'était le cas, j'allais pas hésiter à lui en foutre une. Il avait pas intérêt à l'avoir traumatisée ou de lui avoir fait du mal. Ça allait pas passer du tout, sinon. M'en foutais qu'il achète tout mon stock ou qu'il se dise mon ami. À côté de Nora, il avait absolument aucune importance à mes yeux.
Les joues rosies, la jeune femme détourna la tête à ma question. Ça me rassura pas du tout. Elle avait l'air gêné par le compliment que je lui avais fais, mais tout ce que je voyais, c'était son malaise par rapport à Hypérion. C'était le sujet le plus important, pour l'instant. La pâtisserie passait au second plan là.
- Non,... c'est compliqué. Mon monde était compliqué.... On en parlera quand tu reviendras.... Si tu veux.
Bien entendu, que je voulais. J'avais envie d'en savoir plus là maintenant, mais je voulais pas qu'elle se sente encore plus mal. Du coup je la fermais et me contentais de l'observer entrain de passer une main sur son front, toujours pas rassurée par son état.
Je ferai de mon mieux, c'est promis.[/color]
Je hochais la tête, en lui adressant un petit sourire triste. Parce que c'était triste de la voir comme ça. Je savais qu'elle avait pas eu une vie facile, mais quand même. Y avait pleins de mystères qui m'étaient probablement encore inconnus et qui le resteraient toujours mais ça... c'était pas possible. Elle était trop mignonne pour avoir un regard comme ça.
- Je te fais confiance. Totalement.
Je m'approchais encore un peu pour poser ma main sur son bras. Je la retirais presque aussitôt, mais c'était juste pour la signification du geste. On était pas du genre câlines toutes les deux, et c'était très bien comme ça. Mais parfois, y avait besoin.
- Allez ! Faut que je te montre comment on utilise les fours !
*****
Putain, pourquoi fallait que la réunion soit dans ma pâtisserie ? J'aimais pas avoir autant de monde ici. Surtout ces personnes là... De derrière mon comptoir je les surveillais, l’œil noir. Si y en a un qui osait toucher à la bouffe ou coller ses doigts dégueulasses sur les vitrines...
J'avais envie de sortir déjà Lucille pour les faire flipper un peu et les empêcher de s'approcher un peu trop. Fallait qu'on m'explique pourquoi Hypérion avait décidé d'embarquer une colonie de vacances. Moi je pensais qu'on serait pas bien nombreux, vu le peu de détails qu'il m'avait donné. Mais non. Y avait Neil, Diane, son frangin géant, Tara, cette chiante d'Athéna, mini Ellie la sadique qui m'avait buté une fois pendant un moment difficile et même Jules. Waouh. Comment est-ce qu'il faisait pour être toujours partout lui ? Et à moitié à poil en plus... Putain, ça commençait bien...
- Celui qui bouffe un de mes gâteaux finira à l'hôpital.
Je lançais un regard noir au dieu blond. J'en avais rien à foutre qu'il soit roi de l'olympe ou un truc du genre. D'ailleurs, qu'il vienne lui aussi c'était pas franchement rassurant. Autant de divins... je le sentais pas. On était pas beaucoup d'humains lambdas, encore une fois. Fallait peut être que je commence à me préparer psychologiquement à l'idée de pisser le sang de nouveau.
C'était d'ailleurs pour ça que j'avais mis des pansements dans mon sac de voyage. Comme ça j'aurai de quoi me débrouiller toute seule pendant qu'un truc nous exploserait à la tronche ou tenterait de nous tuer. L'avantage d'une expédition préparée, c'était qu'au moins j'avais pu m'organiser un peu. On avait passé trois heures dans la pâtisserie avec Nora, et j'avais passé une bonne partie de la nuit à lui écrire pas mal de conseils pour tout bien gérer sans se stresser. Ça allait très bien se passer, je me faisais pas de soucis sur ce point là. Côté bagage, j'avais mis des oréos, des fringues de rechange au cas où... Pour le départ, j'avais enfilé un leggings et un pull noir trop grand par dessus un débardeur à bretelles. Mais je préférai avoir de quoi me changer.
J'enfilais ma veste en cuir quand Jules s'approcha pour me demander... la direction des petits coins. Sérieux ?Je me figeais, bloquée sur sa question. Non pas parce que j'avais pas compris, mais c'était bizarrement super spé de se dire qu'il était constitué comme tout être humain normal et que donc il avait besoin d'aller aux toilettes. Putain. Ça voulait dire qu'il était vraiment vivant ça, au moins.
- C'est bon, la femme moderne comprend quand t'as besoin d'aller vider ta vessie. Contrairement à ce que t'as l'air de penser, je suis pas totalement conne.
Ralala... Jules était vraiment un cas. Parfois, j'avais l'impression que je l'appréciais. Qu'il pouvait devenir un pote. Et puis après il sortait une connerie grosse comme lui. Et j'avais envie de lui mettre un coup de genou dans ses parties sensibles pour lui rappeler sa condition de pauvre mec.
- C'est tout au fond. La dernière porte à gauche. Te goure pas, le reste c'est des frigos et des réserves. Et surtout tu touches à rien.
Je pris un air menaçant alors que je lui pointais du doigt l'arrière de la boutique. Il avait pas intérêt à laisser traîner ses mains partout. Y avait pleins de gâteaux déjà prêts qui attendaient plus qu'à ce que Nora les vende. Déjà que j'étais pas fan du tout de le laisser aller là derrière... C'était privé quoi. Y avait juste quelques personnes qui avaient le droit d'y aller. Et c'était que les gens qui étaient mes potes.
- Bon, quelqu'un sait où on va ? Y a bien quelqu'un qui doit avoir des informations, non ? Neil ? Je suis sûre que tu sais pleins de choses !
Attrapant Lucille que j'avais jusqu'ici casé contre une étagère, je la posais sur le comptoir, contre lequel je m'accoudais pour observer la petite bande. Pourquoi est-ce que j'avais accepté d'y aller, déjà ? Ah oui, parce que j'étais trop conne, autant pour moi.
Neil Sandman
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« Le Temps n'efface pas tout. »
| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
Devinez qui était entré dans la pâtisserie ? C'était Apollon ! Beau, grand, fort... et avec son air tout Mickey. Il portait un sac à dos sur l'épaule, ce qui signifiait qu'il n'était pas arrivé ici par hasard. Il devait faire partit du voyage ! Pourquoi on ne m'avait pas prévenue ? Ca aurait été lui que je serais allée chercher au lieu de Jules. En tout cas, dès qu'il m'avait vue, il m'avait fait un petit clin d'oeil, auquel j'avais répondu en me mordant la lèvre inférieure et en lui offrant mon plus beau des sourires. Qu'il était chou ! Je m'étais approché de lui discrètement.
« Je ne savais pas que tu serais là. Mais c'est chouette ! Très chouette même ! » dis-je en hochant la tête plusieurs fois, avant de me tourner vers le restant du groupe.
Tara s'était présentée.
« Tara, au passage. »
« Enchantée, mademoiselle Au Passage ! » lui dis-je avec un petit sourire, avant de me rendre compte que ma blague n'était peut-être pas si drôle que cela.
Mieux valait se faire discrète. C'était pour cette raison, que je m'étais approchée de l'étagère contenant les éclairs au chocolat. J'en avais pris un, avant de regarder en direction d'Apollon.
« Tu en veux un aussi ? » lui chuchotai-je avant d'entendre au loin quelque chose qui avait eu pour effet de me faire sourire.
Jules était sérieux ? A peine arrivé, qu'il demandait déjà à Robyn où se trouvaient les toilettes ? Eh ben dit donc, il savait comment parler aux femmes. J'espérais qu'il ne nous ferait pas le coup toutes les cinq minutes une fois en route. Occupé à me concentrer sur mon éclair au chocolat, je n'avais pas entendu la question de Robyn qui m'était adressé. Et à peine j'avais levé les yeux dans sa direction, qu'elle m'avait foudroyé du regard avant de me pointer du doigt.
« Et ! J'ai dis personne mange les pâtisseries ! Ca vaut pour toi aussi ! Repose le calmement sur le comptoir sans faire de gestes brusques et tout ira bien. »
Elle avait tendue la main à la manière d'un flic de vieux film, qui tentait de négocier une prise d'otage. Non mais, elle délirait ? De toute manière, je ne voulais pas prendre le risque de la mettre d'avantage en colère, du coup j'avais déposé délicatement l'éclair au chocolat, à moitié entamé, sur le comptoir le plus proche. Ca allait faire une tâche et ça serait sa faute.
« Il est chuper bon, tu chais. » dis-je en tentant de ne pas faire sortir des morceaux d'éclairs de ma bouche.
« Bien entendu que c'est super bon ! » répondit-elle en secouant la tête avant d'aller examiner le morceau d'éclair.
Elle comptait le reconstituer ?
« J'ai tout calculé pour qu'il y ait assez de gâteaux à vendre même si je pars une semaine. »
Elle plissa les yeux, penchée sur l'éclair. Qu'est ce qu'elle avait en tête ? Elle se contenta de soupirer avant de se reculer.
« Bon vue que tu l'as déjà bien bouffé, tu peux le finir. Ca vaut pas le coup de le jeter à la poubelle. Par contre personne d'autre en prend. Compris ? »
Elle agita Lucille d'un air menaçant et j'avais la sensation qu'on avait tous eu un mouvement de recul. Pour ma part, j'avais hoché la tête plusieurs fois pour bien lui faire comprendre que le message était bel et bien passé. Je ne toucherai plus à rien sans son autorisation. Et c'était bien parce qu'elle m'avait permis de finir l'éclair au chocolat, que je l'avais récupéré. Puis, je m'étais tournée vers Apollon, en lui faisant un petit sourire.
« Tu en veux un bout ? » lui murmurais-je avant d'entendre quelqu'un entrer.
Il restait encore du monde à venir ? En observant en direction de la porte d'entrée, je m'étais dit qu'on était au complet. C'était évident qu'il viendrait en tout dernier, Hyperion, n'est ce pas ? Et voilà qu'il venait justement de franchir le seuil de la porte. J'avais tendu l'éclair à Apollon et je m'étais essuyée les mains sur des serviettes qui étaient sur une étagère, avant de tourner la tête vers Robyn.
« Ca ne se mange pas. Je peux y toucher. » lui demandais-je sans vraiment lui poser la question, d'un ton quelque peu hésitant.
« Bonjour Diane. » dit le Titan en faisant un petit signe de la main à la personne la plus proche de lui, avant de regarder les autres. « Apollon. Athéna. » ajouta t'il avec un petit signe de tête en direction des deux dieux et avant de chercher du regard la personne qui manquait, parce que monsieur avait eu une envie pressante.
Sans doute qu'Hyperion avait sentis où Jules se trouvait - ce qui ne devait pas être agréable pour lui - car il s'était dirigé vers Robyn, oubliant totalement l'absence de l'écrivain - si on pouvait l'appeler ainsi.
« Merci Robyn de nous accueillir dans ta pâtisserie. Celles d'hier étaient succulentes. Tu es la meilleure pâtissière qui soit ! »
Il lui adressa son plus beau des sourires, avant de se tourner vers Tara et de s'approcher d'elle. Une fois à proximité, il lui prit la main, la tournant paume vers le haut et il l'ouvrit, avant d'y déposer plusieurs petites pièces.
« Merci de me les avoir avancés. Je pense que le montant est le bon. » dit-il en souriant à la jeune femme. « Comment avez vous trouvé les trois éclairs au chocolat ? »
« C'était un plaisir. » lui répondit-elle avant d'ajouter : « Ils étaient excellents. C'était un très bon choix. Merci pour ce conseil. »
Les deux personnes semblaient satisfaites et je m'étais tournée vers Apollon pour lui faire un petit sourire. J'étais vraiment trop contente qu'Hyperion lui ait proposé d'être du voyage. Le Titan s'était tourné vers nous, avant de faire un petit sourire à l'intention d'Ellie et de s'approcher de moi.
« Bonjour Cassandre. Prête ? J'espère que tu as pensé à prendre le nécessaire. Une fois dans le monde des contes, je ne veux pas que vous utilisiez vos pouvoirs. »
J'étais à deux doigts d'hocher la tête, étant souvent d'accord avec ce qu'il disait, mais... quoi ?
« Comment ça pas de pouvoirs ? J'ai pas pris d'arme... Enfin rien de badass. » dis-je, mais Hyperion avait déjà tourné la tête. « Il est sérieux ? Vraiment pas de pouvoirs ? Aucun ? » demandais-je à Apollon qui était sans doute dans le même état d'esprit que moi.
Pourquoi ne pas utiliser nos pouvoirs quand on en possède ?
« Bien les amis ! Maintenant que Jules est de retour... » lui dit-il tandis que je levais les yeux au ciel. « Nous allons pouvoir y aller. »
J'avais pris la main d'Apollon, prête à prendre celle des personnes qui faudrait pour pouvoir nous téléporter ailleurs. Mais j'avais totalement zappé qu'Hyperion n'était pas un dieu, mais un Titan. Il n'avait pas besoin de nous toucher pour nous faire voyager. Il avait simplement tapé dans ses mains pour annoncer le départ et on avait tous disparus.