« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
And there are many paths to tread through shadows to the edge of night, until the stars are all alight.
Anxieuse, je les vis tous disparaître sous la glace, lentement happés par les profondeurs. La mâchoire contractée, je restai à observer le lac redevenir silencieux. La glace se reforma et émit quelques craquements avant que la surface ne soit aussi lisse qu'un miroir.
"Pourquoi m'avez-vous demandé de rester à vos côtés ?" demandai-je à Hypérion.
"Je ne voulais pas rester seul." déclara-t-il d'un ton désinvolte.
Je fus à la fois outrée par sa franchise et le contenu de ses paroles. Je le dévisageai et répliquai :
"Vous souhaitiez juste de la compagnie ? Pourquoi n'avoir pas demandé à Jules de rester ? Il n'a aucune connaissance en matière de combat ! Si jamais ils doivent se battre, il risque de..."
Il posa son index contre sa bouche pour m'intimer le silence. Je me tus, de plus en plus indignée.
"Ca aurait été très malvenu de garder Jules à mes côtés alors que c'est le seul qui respectera mon choix."
Je croisai les bras.
"Evidemment, il est le seul avec Robyn à ne pas posséder de pouvoirs." dis-je en roulant des yeux.
"Ce n'est pas totalement vrai." corrigea Hypérion. "Ce n'est pas parce qu'on ne les utilise pas qu'on n'en possède pas."
"Et c'est là que vous allez me révéler sur une musique suspense qu'en réalité, Jules est un X-Men ?"
Elliot aurait été fier de ma petite remarque digne d'une geek. Je possédais toutes les connaissances pour en être une, mais cela ne m'intéressait pas. Je ne comprenais pas l'intérêt de collectionner des figurines de super héroïnes ou de compter les jours me séparant d'une sortie cinéma d'un film très attendu.
Quoi qu'il en soit, Hypérion me regarda en souriant et reprit :
"J'aurais plutôt choisi un air de Beethoven. C'est plus..."
Il poursuivit en émettant des sons abrupts tout en pianotant avec sa main dans le vide. Je plissai des yeux.
"Je ne faisais pas référence à Jules, qui me semble être tout à fait ordinaire." acheva-t-il simplement.
"Vous dites ça parce que vous ne le connaissez pas." fis-je d'un ton cassant.
Je n'aimais pas les gens qui dépréciaient les autres sous prétexte qu'ils n'étaient pas en possession de qualités intéressantes selon eux. Peu importe qu'ils soient titans ou simples mortels. La tolérance devait être universelle. De plus, il avait demandé à mon ami de venir dans cette expédition, donc il avait quelque sympathie pour lui. Cela me semblait indéniable. Pourquoi cherchait-il à minimiser ses talents ?
"Je conçois que le pouvoir des mots est empreint de magie, mais ils ne peuvent pas changer la nature d'une personne." déclara Hypérion en remontant ses lunettes sur son nez.
"Les mots peuvent changer quelqu'un." rétorquai-je avec conviction. "Je suis navrée pour vous si vos lectures ne vous ont jamais émues au point de vous faire méditer sur votre existence."
Je me mordis les lèvres en me souvenant que je parlais à un titan et que je venais de lui manquer totalement de respect. Je déglutis quelque peu, soutenant tout de même son regard perçant alors qu'il me fixait, son visage ayant perdu toute allure enjouée.
"Les mots peuvent se montrer parfois blessants. Ils vous poussent à méditer. Ils vous procurent de la joie comme de la tristesse." dit-il tout en m'observant intensément. "Mais les actes font beaucoup plus mal que n'importe quel mot."
"Je ne suis pas d'accord." fis-je d'une voix fluette en baissant la tête.
"Cela signifie que si j'étais muet, tu serais plus forte que moi ?"
Tout ceci était ridicule. Mon ami Sebastian ne pipait mot et pourtant, il était une personne possédant une des plus grandes richesses d'âme du monde.
"Non, je n'ai jamais prétendu..."
"Oh, alors tu veux peut-être dire que l'homme possédant la plus grande bibliothèque de toute la Création pourrait venir à bout de n'importe qui ?"
Je relevai un tout petit peu la tête, hésitai, et finalement la secouai légèrement. Quelque chose dans sa stature m'effrayait un peu. Il ne semblait plus du tout amusé.
"Les mots sont une chose. Les actes en sont une autre. Grâce à mes mots, j'ai pu te garder à mes côtés. Maintenant. Et grâce à mes actes, j'ai envoyé le restant du groupe dans les profondeurs de l'océan."
D'un geste sec, il désigna la glace sous nos pieds.
"Alors admettons que les mots soient importants, sans les actes, on en serait encore tous sur ce lac gelé."
"Ce sont vos mots qui ont convaincu les autres, par leurs actes, de descendre." corrigeai-je en l'observant.
Après une autre hésitation, je risquai un léger sourire, comme une invitation à terminer là cette joute verbale. Il y répondit en secouant légèrement la tête. Son regard pétilla de malice.
"Je suis d'accord de dire que tes paroles sont puissantes."
J'accueillis ce compliment avec une moue embarrassée. Je ne savais pas si je l'appréciais. Quelque chose m'intimait de me méfier de lui. Un moment s'écoula dans le silence. La nature semblait comme figée en cet endroit. Je laissai mon regard dériver sur la silhouette du château couvert de givre, au loin, puis une question me traversa l'esprit.
"Pourquoi les avez-vous laissés partir seuls ?"
Il était un titan après tout, non ? Il aurait pu récupérer le fameux joyau par ses propres moyens, sans besoin de risquer la vie de tout un groupe.
"C'était bien trop dangereux pour moi." dit-il d'un ton évident.
J'écarquillai les yeux de surprise.
"Dangereux pour vous ?" répétai-je, abasourdie. "Mais... mais..."
Je baissai les yeux sur le lac gelé. J'aurais voulu ajouter "Vous êtes complètement fou !" mais j'estimais que cela était trop agressif. J'avais été suffisamment effrontée jusqu'à maintenant. Mieux valait ne pas le provoquer davantage, même si cela était difficile de résister.
"Je vais les rejoindre." décidai-je en m'avançant sur la glace.
Une expression déterminée sur le visage, je fis quelques pas, tandis que dans mon dos, Hypérion croisait les bras.
"Et tu comptes faire ça comment ?" demanda-t-il d'un ton un peu trop amusé.
Je me stoppai net mais sans avoir calculé que la glace n'était pas une surface idéale pour arrêt si brusque. Résultat, je glissai et me rétablis de justesse, faisant crisser mes chaussures sur le lac. J'entendis un léger rire dans mon dos. Je me mordis les lèvres et décrispai les muscles de ma nuque.
Puis, j'observai tout autour de moi, analysai le lac gelé pendant quelques secondes avant de taper du pied contre la surface, espérant la fissurer. Je lançai ensuite un regard éloquent au titan tout en renouvelant le geste plusieurs fois. Ca finirait bien par fonctionner.
"A ta place, je n'insisterais pas." me conseilla-t-il.
"Pourquoi cela ?"
"Parce que tu pourrais attirer l'attention de la créature qui se trouve sous cette glace. Et ce n'est vraiment pas une bonne idée. J'ai senti une aura malfaisante, cruelle, méchante, nocive, diabolique..."
Mes yeux s'écarquillèrent à mesure qu'il employait tous ces adjectifs. Il était sérieux ? Il avait senti tout cela et pourtant, il avait demandé à mes amis de s'y aventurer ?
"Je veux dire par là que tout ira bien pour eux. Du moment que je ne suis pas avec eux." ajouta-t-il avec un tic nerveux.
Tout ceci était très rassurant. Quoi qu'il en soit, j'étais bien obligée de mettre fin à mes efforts. De toutes façons, la glace ne semblait pas magnanime. Tout ce que j'allais réussir, c'était de tomber dans l'eau gelée.
"J'aurais été beaucoup plus utile en bas qu'ici." grommelai-je en retournant sur mes pas.
Je me plaçai à côté d'Hypérion, enlevai mon sac de mon épaule et m'assis en tailleur dessus, plus qu'agacée.
"Cela va prendre combien de temps ?" maugréai-je.
Il m'observa, une expression surprise sur le visage, regarda autour de lui et finalement s'assit à son tour, ses longues jambes étendues devant lui.
"J'aurais bien fait apparaître un coussin, mais il faut rester fidèle à ses convictions." déclara-t-il avec un sourire. "Et... ça ne dépend pas de moi, mais d'eux. S'ils sont futés, ce dont je ne doute pas, ça sera rapide. Et au pire..."
Il resta pensif quelques secondes avant d'achever par :
"Ca n'arrivera pas."
C'était une véritable torture de rester à l'écart tout en imaginant le pire pour les autres. Comment faisait-il pour le supporter ? Pour les titans, cela devait être habituel. Ils étaient tous tellement... monstrueux dans leur indifférence.
J'étais toujours très tendue, aussi je jugeai préférable de trouver du réconfort dans une activité agréable et reposante. Je me redressai pour me retourner et prendre le livre dans mon sac, avant de reprendre place en tailleur. J'ouvris Orgueil et Préjugés et en repris la lecture, la tête dans la main, mon coude appuyé contre ma cuisse.
"De quoi est-il question dans ton roman ?"
"Cela se déroule dans la campagne anglaise. C'est l'histoire d'une jeune fille qui ne fait jamais rien, et qui rencontre un type encore plus ennuyeux qu'elle. Ils ne s'apprécient pas mais tout ceci cache forcément une romance à l'eau de rose puisque c'est un livre de Jane Austen." soupirai-je sans me donner la peine de me redresser.
Il prit un air intrigué. Cela l'intéressait-il vraiment ? Je haussai un sourcil dubitatif.
"Pourrais-tu m'en faire la lecture ?" demanda-t-il, une lueur d'avidité dans les yeux.
"Cela risque d'être encore plus pénible à haute voix, mais pourquoi pas." dis-je sans aucun entrain.
Je débutai donc un nouveau paragraphe d'un ton dans lequel je m'efforçais de paraître inspirée :
"Il se hâta tout d’abord de s’enquérir de sa santé, expliquant sa visite par le désir qu’il avait d’apprendre qu’elle se sentait mieux. Elle lui répondit avec une politesse pleine de froideur. Il s’assit quelques instants, puis, se relevant, se mit à arpenter la pièce. Elizabeth, saisie d’étonnement, ne disait mot. Après un silence de plusieurs minutes, il s’avança vers elle et d’un air agité, débuta ainsi : — En vain ai-je lutté. Rien n’y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Laissez-moi vous dire l’ardeur avec laquelle je vous admire et je vous aime. Elizabeth stupéfaite le regarda, rougit, se demanda si elle avait bien entendu et garda le silence. Mr. Darcy crut y voir un encouragement et il s’engagea aussitôt dans l’aveu de l’inclination passionnée que depuis longtemps il ressentait pour elle."
Je laissai échapper un profond soupir et tournai la page, espérant que dans la suivante, l'on découvrirait que l'un des deux protagonistes était mort d'ennui.
.
crackle bones
Neil Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ➹ Elizabeth Olsen
« Le Temps n'efface pas tout. »
| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
« Je ne comprend pas où tu veux en venir avec tout ça. » demandai-je à Hyperion par la pensée, sans que personne puisse m'entendre.
« Admire le paysage. » fut sa seule réponse.
J'avais par conséquent observé ce qui nous entourait. C'était aussi magnifique que vue d'en haut. On descendait dans des sortes de bulles d'air au plus profond de l'océan. Tout autour de moi, il y avait les autres membres de notre groupe, à l'exception d'Ellie qui était restée en haut aux côtés du Titan.
« Pourquoi avoir garder Ellie avec toi ? » ajoutai-je toujours par la pensée et toujours à l'intention seule de Hyperion.
« Profite. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit un tel décors. Arendelle est magnifique. »
« A la différence que là je le vois d'en dessous... » murmurai-je avant d'arrêter de converser avec un Titan qui ne répondait jamais aux questions qu'on lui posait.
« Vous parlez seule à présent ? » demanda la voix d'un indésirable à une bulle d'air de moi.
« Chut... profitez du paysage. » lui répondis-je en faisant écho aux paroles d'Hyperion.
Une fois arrivé au rez de chaussée, ou je ne savais trop comment appeler cet endroit, au loin, on pouvait y voir une sorte de caverne. L'eau ne semblait pas être présente à l'intérieur. Et comme par magie, nos bulles d'air s'étaient dirigés vers cet endroit. Une fois la caverne face à nous, la bulle s'était dissipée, tandis qu'on passait à travers une sorte de bouclier en eau qui protégeait cet endroit de toute humidité.
« Une caverne sans eau et un bouclier en eau en plein coeur de l'océan... Moi je dis que c'est par là que se trouve ce que l'on cherche. »
Jules était revenu vers le bouclier, posant sa main tout contre.
« C'est prodigieux. » murmura t'il d'un air émerveillé.
J'avais simplement levé les yeux au ciel. On avait vue mieux comme spectacle. Mais ce n'était quand même pas mal du tout. Ca y est ? On pouvait passer à autre chose ? Parce que plus vite on récupérait l'objet cristal brillant, plus vite on repartirait. C'était pas que j'étais blasée par ce genre d'endroits, mais... pourquoi Apollon restait dans son coin ? Non mais, on était venu ici pour... Je ne savais même pas. Quoi qu'il en soit, le château, ça c'était un truc à voir. Récupérer un cristal, alors qu'on avait des pouvoirs nous permettant de le faire immédiatement, je trouvais ça nul. Et puis en plus, le monsieur qui ne voulait pas qu'on utilise nos pouvoirs, nous avait fait descendre en bulles d'air... Il n'était pas cohérent. Non, je n'étais pas énervée !
« Qu'on se mette bien d'accord Jules, on ne touche pas. On ne fait rien une fois cette entrée franchie. Faut rester discret, prudent et... garder les mains dans ses poches. C'est valable pour tout le monde. Sauf ceux qui l'auraient fait de toute façon. »
Je m'étais tourné pour admirer l'entrée. C'était de la pierre de partout. Wouah ! C'était... pierreux...
« Je pense qu'on a juste à marcher tout droit et à attendre de tomber sur le dit objet. C'est brillant, ça doit être facile à trouver. Oh... un coquillage violet ! » dis-je en me penchant pour le ramasser.
Il était juste là, en plein milieu du chemin. Tout aurait pu bien se passer. J'aurai pu me pencher, le récupérer et me relever. Mais c'était sans compter Jules qui avait eu la même idée et qui avait réussi à me faire un coup de boule sans le vouloir.
« Aiiiie ! » m'écriai-je, tandis que Jules faisait de même, se reculant une main posée sur le front.
« Vous ne vous arrêtez donc jamais ? »
« Non mais il se fou de ma gueule ?? »
« J'ai vue le coquillage en premier ! » fit-il d'un ton gamin.
« Ah oué ? »
Je fulminais intérieurement ! La seule chose qui m'avait passé par l'esprit, c'était de me tourner vers Apollon.
« Tu peux dire à monsieur d'arrêter ? »
C'était lui qui avait commencé ! Apollon pouvait confirmer et jouer de son autorité sur le malotrus. J'entendis un "pfeu" dédaigneux dans mon dos. En me tournant, je vis Jules se pencher une nouvelle fois pour prendre le coquillage et il se dirigea droit sur moi en me le tendant.
« Prenez le votre coquillage ! J'en trouverai un autre. Un beaucoup plus beau. » précisa t'il en levant le nez en l'air.
J'avais secouée la tête avant de m'en saisir et de le mettre dans mon sac à dos. Une fois fait, je m'étais remise en route en direction de l'entrée de la grotte tout en grognant.
Eloise A. St-James
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Eva Green
| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
La bataille de neige les avait tous transportés en enfance. Mais la partie s'arrêta bien vite, après que ce crétin d'écrivain ait balancé un troll, roulé en boule, jusqu'à celui qui semblait être le chef. Quand le groupe se remit en marche, Athéna les suivit, se demandant ce qu'ils faisaient à Arendelle. Parce que c'était bien de cela qu'il s'agissait n'est-ce pas ? La déesse en était persuadée en tout cas. Ils étaient arrivés près du Château quand Grand Pabbie leur parla de l'hiver éternel - qui n'était pas prêt de tomber puisqu'Elsa avait trop peur de ses pouvoirs - et du cristal dont il semblait avoir besoin. Hypérion était prêt à les y conduire et cela ne plus pas du tout à la guerrière. Il les avait certes emmené là, mais ils n'étaient pas sous ses ordres. Diane semblait du même avis puisqu'elle posa quelques questions à propos de ce cristal. Mais puisqu'il y avait la vie d'un être en jeu, sa sœur céda bien vite. Merde. La brune détestait se faire ainsi manipuler...
Ils allèrent donc vers le lac, puis dessus. Hypérion les réunit, prit Ellie avec lui et tous les autres descendirent sous l'eau. Une bulle d'air s'était créée autour d'eux, mais cela n'empêcha pas Athéna de traiter Hypérion de tous les noms. On n'avait pas idée de les envoyer récupérer un cristal alors qu'un monstre se tenait en bas et qu'ils n'avaient aucun info sur lui ! Ou même sur le cristal tient ! Quand ils entrèrent dans l'entrée de la grotte, la brune était entrain de pester contre leur oncle. Heureusement, la petite dispute entre Neil et Jules pour un fichu coquillage la calma un peu.
- Je croyais qu'on ne devait toucher à rien ? Lança-t-elle à l'adresse de sa nièce avec un petit sourire.
La tête de Neil valait le détour... Clairement, on voyait qu'elle se demandait de quel côté était Athéna. Cela accentua le sourire de la déesse. La troupe se mit en marche et Neil vint la rejoindre.
«On a le droit de ramener un souvenir. Je parlais des murs, de la pierre. De tout ça. Le reste, c'est... Enfin tu vois ?» Dit la jeune fille avec un air innocent sur le visage, ce qui provoqua un léger rire chez Athéna.
- Je vois très bien, ne t'en fais pas. Répondit-elle,franchement amusée.
Le groupe s'enfonçait dans une grotte immense. Au loin, de la lumière brillait. Aussi se dirigèrent-ils vers cet endroit.
«À ton avis, le cristal fait combien de mètres de haut, car vue la lumière que ça dégage... Et je ne vois pas la moindre créature ici. Tu sens un truc, toi ?» Demanda-t-elle, l'air de rien avant d'ajouter : «Va pas croire que j'utilise mes pouvoirs pour sentir une aura. Je tente juste de me repérer aux odeurs.» Neil avait toujours son air innocent sur le visage.
- Peut-être qu'il n'y a pas qu'un seul cristal... J'en sais rien, on verra bien de toute façon. Non, je ne sens rien pour le moment. Puis elle eut un sourire en coin. Jamais je ne penserais une chose pareille, tu es si respectueuse des règles... Répondit-elle en faisant un clin d’œil à l'adresse de sa nièce.
Ils arrivèrent enfin au centre de la grotte. C'était immense... Un bouclier d'eau se trouvait juste au-dessus d'eux et juste en face se trouvait une petite colline sur laquelle se trouvait plein de richesses. C'était comme si quelqu'un avait mis plein de trésors, sans doute amassés au cours de naufrage, à un même endroit. Tout brillait, ce qui rendait leur recherche bien plus compliquée que prévue.
«On est chez les pirates ou Ali Baba !» S'exclama Neil avec un sourire amusé.
- Ou dans la Caverne aux Merveilles d'Aladdin... Surtout, ne touchez vraiment à rien cette fois. Avertit-elle en regardant tout le groupe, puis Neil et Jules plus particulièrement.
Tout cela ne lui disait rien qui vaille... Cet amas de richesses, sans défense apparente, ce ne pouvait être qu'un piège. Il valait mieux s'en méfier et ne pas s'en approcher...
"Tu cherches quelque chose ?" Fit une voix chaude et suave, presque... Rock...
Athéna se retourna, puisque la voix venait de derrière elle. L'endroit était dans l'obscurité, mais la déesse pouvait distinguer une silhouette. Immense la silhouette... S'il faisait trop sombre pour voir son visage, son sourire lui, était parfaitement visible. Il utilisait sûrement Colgate pour avoir des dents aussi blanches...
«On a pas fait de bruit pourtant.» Dit Neil, ce qui fit que la guerrière leva les yeux au ciel.
Quoi qu'il en soit, la voix l'avait mise sur ses gardes. Elle lança un regard noir à Neil avant de se tourner vers la silhouette.
- Effectivement, nous sommes à la recherche de quelque chose... Un cristal. Indiqua-t-elle.
C'était peu. Mais c'était tellement ça...
"Un Cristal ? Quel genre de Cristal ? Ce qui brille, c'est ma spécialité." Lui dit la voix, en faisant un autre grand sourire.
C'était qui ce mec ? Le chat du Cheshire version des océans ? En tout cas, un mec qui aimait ce qui brillait, dans une grotte comme ça... Non, cela ne lui disait rien de bon. Pourtant, Athéna se garda de faire une remarque et se composa une expression neutre.
- On sait juste qu'il aide à guérir. On ne nous a pas donné énormément d'informations malheureusement... Je m'appelle Athéna. Répondit-elle en haussant les épaules.
Ce n'était sans doute pas nécessaire, mais la déesse préférait se présenter, histoire de ne pas trop commencer à énerver la silhouette.
"Je ne me présente pas. Tu sais déjà qui je suis."
Aie. Son impression se confirmait donc... La déesse se garda bien de faire le moindre mouvement qui aurait pu la trahir. Plus le temps passait et moins ça lui plaisait cette histoire. Foutu Titan !
- Certes... Répondit-elle en fronçant les sourcils. Mais cela me parait tellement plus impressionnant si c'était vous qui vous présentiez...
La déesse espérait bien qu'il sortirait de l'ombre pour montrer à quoi il ressemblait. L'homme ou la chose eut un rictus et se décala de quelques pas sur le côté. Athéna entendit un petit bruit provenant de la colline, comme si on l'avait légèrement déplacée. Neil se tourna vers le bruit, regarda Athéna qui lui lança un regard lui enjoignant de rester calme puis reporta de nouveau son regard sur l'homme.
«On va jouer à ça longtemps, ou... ?» Fit la jeune femme.
"Jouer ? J'adore jouer ! Surtout quand l'appât du gain est... attrayant." Répondit-il avec un nouveau sourire aveuglant.
Merde...
Enfin il sortit de l'ombre et le groupe put voir un homme vraiment très grand.
"Maintenant vous me remettez ?" Demanda-t-il d'un ton taquin.
- Sous cette forme, pas vraiment... Je vous avoue que les contes, je ne connais pas trop... Répondit-elle en haussant les épaules.
L'homme perdit son sourire et s'approcha de la déesse en se courbant, à cause de sa haute taille. Il était courbé au-dessus d'elle, ce qui fit qu'Athéna se crispa très légèrement.
"Tu ne me reconnais pas ? Sérieusement ?" Demanda-t-il avant de se baisser un peu plus, leurs têtes se touchant presque. "Toujours pas ??" Cette fois, il avait un air attristé. Comme s'il ne comprenait pas qu'on ne puisse pas le reconnaître. Il se recula et passa une main sur son crâne. "Pour une fois que j'ai de la visite... non, vraiment... je suis déçu... voilà..." Termina-t-il avec une expression qui pouvait bien passer pour... Boudeuse.
Il y eut un nouveau bruit au niveau de la petite colline. Ce qui mettait de plus en plus Athéna sur ses gardes.
- Mais ce n'est pas votre vraie forme pas vrai ? Lui demanda-t-elle, faussement boudeuse. Comment on pourrait vous reconnaître si ce n'est pas sous la forme que l'on vous connait ? Ajouta-t-elle avec une moue boudeuse.
"Ça veut dire quoi ça ?" Répondit-il avec un air surpris et indigné. "Je ne suis pas beau gosse comme ça ? C'est quel message que t'essayes de me faire passer là ?"
«Si si, c'est magnifique. Allez. On pourrait avoir le... vous savez ? Le cristal ?» Intervint Neil avant de faire un sourire charmeur à l'homme.
"Oh toi l'écrevisse, fais silence. Je m'occuperai de toi tout à l'heure." Répondit-il à la jeune femme, choquant Neil qui afficha un air surpris.
Il prit une posture pensive avec la main sur le menton. "Vous chercher un cristal... Vous avez une idée de ce à quoi il ressemble ? La couleur, le gabarit... ? Parce que c'est bien jolie de dire qu'il guérit, mais... la Lithothérapie, c'est assez vague."
Il avança vers la carapace pleine de trésors et mit les mains sur ses hanches, regardant le tout en faisant mine de réfléchir.
"Hum... je connais bien la créature qui vie ici. Je lui paye un loyer. Elle n'est pas commode." Leur dit-il avec une mimique septique. "À mon avis, pour lui prendre quelque chose, il vaut mieux mettre un trésor en échange. Quelque chose de précieux. Tout le monde a quelque chose à donner, non ?" Et là il se tourna vers le groupe et les regarda tous avec un léger sourire.
- Je dis simplement que c'est plus simple de vous reconnaître quand vous êtes sous votre première forme. Répliqua-t-elle en secouant la tête. Je n'ai jamais dit que la vue n'était pas agréable, loin de là même... Athéna eut un petit sourire en coin à la fin de sa phrase, obtenant un sourire charmé de l'homme.
Puis elle le regarda, songeuse mais ne dit rien quand il s'en prit verbalement à Neil.
- Malheureusement, on nous a fait venir ici sans aucune indication... Il vient d'Arendelle et appartenait à des trolls avant apparemment... Si cela peut vous aider... Athéna le regarda un instant. Est-ce qu'une paire de poignards, merveilleusement bien travaillée conviendrait ?
Sur ces mots, elle sortit ses poignards de son sac à dos et les lui tendit. L'homme se saisit des poignards, les soupesa, chacun dans une main, tout en ayant un air sceptique.
"Je pense que celui là plairait beaucoup à la créature." Dit-il en montrant celui de gauche, qu'il rangea à sa ceinture. Quant à l'autre, il le prit en main et le tordit... avant de le rendre à la déesse. "Celui là c'est du toc."
Athéna était plus que furieuse. Ces deux poignards étaient des chefs-d’œuvres, tous les deux. Malgré tout, elle se força à conserver un air impassible. Le poignard tordu, la déesse le remit plus ou moins droit. Il devrait faire un passage dans une forge pour reprendre sa forme d'origine, mais ça n'était pas bien grave. Elle pouvait toujours planter quelqu'un avec s'il le fallait...
- Bien, maintenant que vous avez reçu un petit trésor en échange du cristal, et si vous nous le donniez ? Déclara-t-elle avant de le regarder avec une lueur d'amusement dans le regard. Si les autres n'ont pas compris, moi si... Vous êtes le gardien de cet endroit... Si vous cessiez de parler de vous comme d'une créature ?
L'homme s'approcha d'elle mains dans le dos et sourire aux lèvres, jusqu'à venir tapoter son front d'une main avant de dire : "Futée en plus d'être mignonne."
Athéna lui lança un sourire, alors même qu'intérieurement, elle avait envie de le découper en rondelles.
"Hum... Le souci étant que ce poignard n'a pas de grande valeur... Il faut quelque chose de beaucoup plus conséquent pour obtenir ce que vous recherchez." Il tourna la tête et ensuite, il fixa... Robyn.
Eh merde.
Robyn W. Candy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
J'avais pas envie d'aller sous l'eau. À chaque fois, ça se passait super mal. Pour changer un peu, j'avais prévu de rentrer chez moi plus ou moins entière, sans cicatrices en plus ni bleus ou os cassés. J'en avais marre de ressembler à un machin tout cassé et de mettre deux mois à m'en remettre. Hypérion avait dit que ce serait un voyage. Alors j'étais pas censée me battre.
Enfin ça, c'était l'idée de base. Heureusement que j'étais pas encore assez conne pour croire le vieux titan. Vu où il nous envoyait en plus... Il pensait peut être qu'on allait pas devoir affronter l'espèce de créature se cachant au fond du lac ? Soit il était méga con, soit il nous arnaquait sévère. Quoi que ça pouvait être aussi un mélange des deux. Après tout, avoir des origines divines ça voulait pas forcément dire avoir un cerveau développé.
Suffisait de regarder Athéna faire du troc avec le type géant au sourire Colgate qui venait de sortir de l'ombre et qui réclamait quelque chose, je cite, « précieux ». Le gars, c'était Gollum qui aurait eu une poussée de croissance. Moi, à la place de Frodo, je l'aurai buté tout de ce suite, ce petit machin rampant dégueulasse et totalement taré. Et à la place de la déesse, j'aurai fais la même chose direct pour ce type là. On allait quand même pas fermer nos gueules et lui filer nos portefeuilles ? On était pas à la sortie de l'école hein !
- Eh ! Je suis pas un quelque chose plus conséquent ! Faut arrêter les blagues pourries sur mon poids hein, je suis pas lourde !
Je levais Lucille pour la pointer vers le type, furieuse. Non mais il se prenait pour qui lui ? Il me fixait tranquille, son sourire de psychopathe lui faisant une tronche de Joker, et il me comparait à un machin conséquent ? C'était un sous-entendu ça. J'y avais un peu trop le droit, à ça. Et c'était vraiment très chiant. Y avait rien à traiter de conséquent chez moi !
- Tu veux que je te défonce tes dents de cheval ? Rien à foutre qu'on soit censé être des pacifistes !
De toute façon, moi j'en étais pas une. Faîtes l'amour, pas la guerre hein ? Ouais bah je préférai encore finir le pif en sang et me battre jusqu'à plus en pouvoir. Peut être que j'aurai du la fermer là, mais il m'avait bien gonflé.
Le type posa une main sur son torse, en prenant un air outré. Oh, pauvre petit choupinou. Ça va, pas trop dur ? Il l'avait mal pris pour ses dents, peut être ? En même temps, si on voyait que ça, y avait bien une bonne raison. Il se les nettoyait à la javel ou quoi ?
Je ne voulais pas t'offenser... Mais si tu le prends ainsi...
Je sentie un frisson me remonter dans le dos pendant que son regard se planta dans le mien. C'était quoi cette voix, aussi ? Flippant, sérieux !
- C'est tout ce que tu as à m'offrir ?
Je fronçais les sourcils, sans comprendre de quoi il voulait parler. J'avais rien à lui offrir. Que dalle. Mes oréos étaient pas à partager. Et après, j'avais que Lucille. Lucille... Je baissais les yeux vers mon arme que j'avais toujours à la main et mon cœur arrêta de battre pendant quelques secondes. Une pince géante sortait de terre derrière moi et entourait le bout de la batte sans pour autant la... pincer. Oh putain. Oh non. Non non non. Pour ta survie, mon gars, t'as plutôt intérêt à retirer ça. Ou sinon je vais t'arracher les yeux, te... Putain. Il avait détourné mon attention, enfaîte. Putain ! Le... le salopard !
- T'as pas le droit de toucher à Lucille ! C'est pas une offrande, putain ! Enlève ces foutues pinces de là où je te jure que tu vas devoir prendre vite fait un rendez-vous chez le dentiste pour qu'il essaie de te sauver le peu de dent qu'il te restera...
Ma voix était presque rauque, alors que je lui jetai un regard outré et assassin, les bras entourant fermement le manche de la batte, comme si je lui faisais un câlin. J'allais lui faire beaucoup de mal si il laissait pas tomber l'affaire. J'étais pas d'accord. Si il me la prenait... alors c'était du vol. Et j'aurai tout à fait le droit de lui casser les deux jambes.
- Robyn, ça va aller. Il va être gentil. Tout gentil. Il va nous aider. N'est-ce pas monsieur le pinceux ?
Neil le croyait vraiment ? C'était pas crédible une seconde ! Suffisait de voir le sourire de monsieur le pinceux qui venait de s'élargir. Si ça, putain, c'était pas carrément louche !
À ce moment là, je sentie tout quelque chose tirer violemment sur Lucille. Emportée par la force, je tombais en arrière, pendant que mon arme disparaissait, entraînée vers... le type. Je me relevais aussitôt pour lui faire face, le cœur battant, la tête pulsant douloureusement, alors que je voyais rouge et que ma vision se faisait floue à cause de la douleur qui irradiait dans mon bras alors que je serrais beaucoup trop les poings. J'entendais presque les os grincer.
- M'en fous. Je vais lui péter la gueule à mains nues. Non mais t'as plutôt intérêt à la reposer, et en bon état en plus. Parce que je vais vraiment te défoncer ta gueule souriante.
Je restais très calme, même si mon corps tremblant trahissait toute la rage qui me parcourait. Lucille était pas qu'une arme. C'était... plus que ça. J'avais tout vécu avec elle. Elle était là depuis si longtemps maintenant... Je pouvais pas faire sans elle. J'étais plus forte avec elle. Alors qu'on me l'enlève... je me sentais plus vulnérable. Plus consciente du danger et de ma faiblesse. Mais face à ce type, j'étais prête à oublier tout ça. Et lui faire subir bien pire qu'un coup de Lucille dans la gueule.
- Ça va, il ne va rien lui faire.
Neil s'était approchée et mise devant moi. Sûrement pour me retenir. Pourquoi ? Elle avait peur que je fasse une connerie ? La seule que je pouvais faire, c'était justement rester là, à subir. On se laissait impressionner, c'était ridicule ! Ils étaient où les divins censés être badass, hein. ?
- N'est-ce pas ? C'est qu'un bout de bois !
Elle se tourna vers le mec, qui tenait Lucille dans sa main. Ok. Fallait pas que je pense à ça. C'était pas bon. Je devais juste détourner le regard, essayer de pas penser à ma batte prise en otage par un salopard...
- Un simple bout de bois la met dans un tel état ?
Il observa l'arme, intrigué. Avant d'ouvrir la bouche. De tirer la langue. Et de... lécher Lucille. Qui est, je le rappelle, une batte de baseball entourée de fil barbelé. Fil. Barbelé. Ça pique, donc. D'ailleurs le malade eu l'air de le comprendre, ça. Il grimaça d'un air douloureux et... jouissif ? Sa langue et ses lèvres étaient devenue écarlate, comme si... Putain. Il saignait. Bon, c'était normal en même temps. Mais quand même. Il avait dû saigner sur Lucille au passage. Oh putain.
- Hum... Elle m'a murmuré des choses. Elle a vécu tant de batailles...
Euh... que... quoi ? C'était quoi cette merde là ? J'étais déjà pas très bien mais là en plus.... Je me sentais toute faible. Comme si j'étais à deux doigts de tourner de l’œil. J'avais tout froid aux joues, je devais être pâle à faire peur. Mais je me sentais vraiment pas bien. Mais genre pas bien du tout. Ça s'arrangea pas quand il laissa échapper un soupire d'extase.
- Merci pour ce trésor. Même si ça ne sera pas suffisant.
Prise d'un vertige, je dû poser une main sur l'épaule de Neil pour pas m'effondrer. Je pouvais supporter un mariage avec un foutu coq con comme ça devrait pas être possible. De toute façon, ça comptait pas. Mais là... Non mais là... J'arrivais pas à y croire. Et en même temps j'avais un peu trop conscience de ce qui venait de se passer. Ça faisait beaucoup. Même pour moi.
- Il vient de... Oh putain de bordel de merde. Il l'a vraiment fait, hein ? Je crois... que je vais vomir. Faut que je m’assois.
Lentement, le regard hagard, je me laissais tomber au sol, à genoux. J'avais jamais rien ressenti de pareil, avant. C'était tout bizarre. Et très désagréable surtout.
- Neil, dis lui de me la rendre maintenant. S'il te plaît.
Si j'avais été un peu moins en état de choc, j'aurai eu honte de ma voix de petite fille. Mais j'étais trop occupée à fixer Neil avec de grands yeux suppliants. Je supportais pas l'idée de voir Lucille couverte de sang et de bave, entre les mains d'un malade mental qui venait de se déchiqueter la langue sur du fil barbelé. Mais la jeune femme réagissait à peine. Elle avait l'air totalement choquée et écœurée. Ah bah comme quoi c'était pas que moi !
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
« La peur est la chambre noire où le négatif se développe. »
Le prochain voyage sera le plus extraordinaire de tous !
Nous étions sous l'océan et nous pouvions y respirer à notre aise, sans scaphandre ni bonbonne d'air, grâce à un immense bouclier qui empêchait l'eau de s'abattre sur nous. C'était prodigieux. J'en avais été ébloui pendant plusieurs minutes, et la caverne aux merveilles avait continué de me transporter aux abords de mes rêves les plus fous. Une seule poignée d'un de ces trésors aurait pu me faire jouir d'une existence agréable, comme lors de mon ancienne vie. J'aurais pu emménager dans une belle maison dotée d'une tour-observatoire, acheter une lunette astronomique et ne plus dépendre de qui que ce soit. Je l'avoue, je convoitais les richesses qui s'amassaient sous mes yeux, tout en me gardant bien d'y toucher. Cela était extrêmement difficile de résister, mais les ordres de la guerrière brune étaient sans appel. Bien que cela m'était pénible d'obéir à une femme, je devais reconnaître que son regard implacable enjoignait à obtempérer sans sourciller.
Le grand homme noir semblait être une sorte de magicien car il était capable de faire apparaître une pince qui lui obéissait. Il se saisit de la batte de base-ball de Robyn et... la lécha d'une façon particulièrement répugnante. Je fronçai le nez et me tournai vers la jeune femme qui était tombée à genoux, le visage blafard. Neil était là pour la soutenir, aussi je préférais ne pas esquisser de geste brusque. L'atmosphère était oppressante en cet endroit, comme si les murs de la caverne vibraient de temps à autre d'une énergie étrange et pénétrante. La colline couverte de richesses semblait également bouger légèrement. Un instant, je songeai à Ellie et Hypérion, et je souhaitai être resté à la surface avec eux. Puis je secouai la tête en rassemblant mon courage. Je ne devais pas agir en pleutre. Cette expédition, je l'avais voulue. Je devais donc en assumer pleinement les conséquences.
Malgré toute ma détermination, je ne pus réprimer un sursaut quand le grand noir se planta devant moi, la batte toujours à la main, le long de son corps. Il faisait à peine quelques centimètres de plus que moi, mais quelque chose dans sa stature et son attitude intimait une grande prudence. Une lueur de folie meurtrière brillait dans ses yeux. Je déglutis avec peine, car son regard me rappelait celui de mon neveu fou qui m'avait tiré dans la jambe un jour de grande démence.
"Voleur." susurra-t-il lentement, un filet de sang courant sur sa lèvre inférieure.
Son haleine empestait l'algue et le poisson. Je détournai les yeux, me mordis les lèvres mais répliquai d'une voix dans laquelle je tentai de contenir les tremblements :
"Il s'agit d'une méprise. Je ne vous ai rien dérobé."
"Tut tut tut." poursuivit-il d'un ton caressant, mais qui vibrait de menace. "Penser, c'est commettre."
Il appuya plusieurs fois son index contre ma tempe, tel le canon d'un revolver et je serrai la mâchoire. Avait-il le pouvoir de faire exploser ma cervelle par simple pression du doigt ? Il resta ainsi quelques secondes à me fixer, le visage impassible et subitement...
"PAN !" s'écria-t-il en écarquillant les yeux.
Je sursautai de plus belle et il éclata d'un grand rire moqueur.
"Si tu songes à nouveau à voler Tamatoa, ça sera la dernière chose que tu feras." dit-il en soufflant sur le bout de son doigt.
Un sourire carnassier étira sa grosse bouche. Je me sentais honteux d'avoir eu si peur. Evitant le regard de tous, je tentai de me rassembler, même si j'avais l'impression que me jambes me soutenaient à peine. Le monstre humain me fixait toujours. Il fallait que je trouve un moyen de m'en débarrasser. Mais comment ?
Brusquement, je me souvins du présent qu'Elliot m'avait fait avant mon départ. Je fis basculer mon sac vers moi et l'ouvris pour en sortir le Foudroyeur. Le dénommé Tamatoa arqua un sourcil intrigué.
"Vous souhaitez un trésor de chacun de nous, n'est-ce pas ?" demandai-je d'un ton éraillé. "Approchez, je vais vous donner ce que j'ai de plus précieux."
Mon ami m'avait montré par le détail comment se servir du Foudroyeur. Il suffisait de l'actionner par une simple pression de la main, tout en dirigeant l'embout vers l'agresseur. Aussi, lorsque Tamatoa s'avança de côté, j'attendis qu'il soit tout près pour plaquer le Foudroyeur contre son cou et enclencher le mécanisme. Plusieurs milliers de volts le traversèrent.
Surpris, il écarquilla les yeux et resta immobile quelques secondes, comme planté dans le sol, avant de tomber par terre, secoué de spasmes. Il en avait lâché la batte dans laquelle je donnais un coup de pied (évitant les fils barbelés) pour la faire rouler vers Robyn. Puis je m'écartai de lui, gardant le Foudroyeur fermement serré dans ma main fébrile, mon coeur battant la chamade.
Tamatoa convulsait sur le sol et brusquement, de petits rires s'échappèrent de sa gorge. Vraiment... il riait aux éclats, les mains crispées vers le haut de la caverne. Non loin, la colline était également agitée de soubresauts, faisant rouler plusieurs richesses et joyaux vers le sol dans un bruit cristallin.
Subitement, il se redressa, laissant ses longues jambes écartées et me décocha un sourire ravi.
"J'ai adoré ! C'est quoi ce truc ? Ca a fait brillé mon cerveau ! Mon magnifique cerveau était en extase ! Des milliers et des milliers d'étincelles ! Donne-le moi ! Donne-le moi !"
Il sauta sur ses pieds dans un bruit craquant qui me fit dresser les cheveux sur la tête et se précipita si vite vers moi que je craignis qu'il allait m'arracher le bras. Aussi je lui donnai le Foudroyeur sans faire d'histoire. Avant de jeter un regard navré à mes compagnons. Cela n'avait pas eu l'effet escompté, mais au moins notre ennemi avait un autre trésor à amasser dans sa caverne. Peut-être que cela lui suffirait-il, enfin ?
crackle bones
Tamatoa
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Omar Sy
I JUSTE LOVE FREE FOOD
AND YOU LOOK LIKE SEA FOOD.
Oh le blondinet était tout flippé ! Je les adorais quand ils étaient comme ça. A ma merci. Faibles et fébriles... Exquis. Il m'avait fait don d'un appareil qui distribuait des décharges à tout va et je m'en donnais à coeur joie. Je n'en oubliais pas mes proies pour autant. Toutes autour de moi, à m'observer, à boire mes paroles... Je n'allais pas commencer à écrire des autographes, c'était bien trop tôt pour ces mondanités. Ils ne méritaient pas tant d'égards.
J'appuyai sur l'objet plusieurs fois mais à mesure que je le faisais, les décharges furent de plus en plus faibles, m'arrachant à peine un rire endiablé. Dépité, j'écartai l'engin de ma nuque et le rangeai à ma ceinture, à côté du poignard de la belle brune. Puis, je m'aperçus que la batte avait retrouvé son ancienne propriétaire. Je haussai les épaules en lui décochant un regard équivoque. Si elle préférait que j'arrache sa chère arme à sa dépouille sanguinolente, cela me convenait tout à fait. On allait tellement s'amuser !
Par qui allais-je donc commencer ? Qui serait le plus savoureux ? Lequel de leurs os décharnés allait-il crisser le plus sous mes dents ? Je les observai avec convoitise, me délectant par avance de leur goût qui serait sans doute excellent, puisque leur odeur était déjà si inhabituelle. Je ne parlais pas de la folle avec sa batte, ni de celui qui puait la mort et qui m'avait offert le truc qui faisait étinceler mon cerveau. Non, j'étais particulièrement intéressé par les autres. En particulier ceux qui ne m'avaient encore rien donné. Qu'attendaient-ils ? Fallait-il que je sévisse ? Oh, cela aurait été si dommage... Les abîmer avant le dîner. Bien que j'adorais jouer avec ma nourriture.
Un sourire étira mes lèvres et je passai un revers de main pour essuyer le sang. Puis je tapai dans mes mains une fois. Le son résonna dans toute la caverne.
"Les trésors peuvent avoir différentes apparences." dis-je d'un ton malicieux tout en agitant mes doigts sur mes mains jointes. "Varions les plaisirs. J'exige une chanson. Une chanson à ma gloire."
"Genre du Beyoncé ? Ou quelque chose du style ? Et après on se tape sur les fesses en choeur ?" fit l'écrevisse d'un ton sarcastique.
Mon sourire se fit plus large. Se taper sur les fesses... quelle bonne idée !
"Excellent ! Une chorégraphie !" approuvai-je. "Vas-y, je t'en prie. Tamatoa regarde."
Mes yeux se braquèrent sur elle alors qu'elle se passait une main sur le visage.
"En parlant de fesses... qu'est-ce qui nous retient de vous les botter ? Vous vous croyez le plus fort ici ? C'est pas parce que vous avez une petite pince que vous pouvez faire votre loi. Et puis ça vous apporte quoi, franchement ? C'est juste parce que vous n'avez pas d'amis ?"
"Mes amis, je les ai mangés." répliquai-je d'un ton gourmand.
"Faut pas vous étonner que personne ne vous aime alors."
"Au contraire, tout le monde m'admire, me vénère. Vous êtes venus jusqu'à moi, n'est-ce pas ? Personne n'arrive ici par hasard. Quelqu'un vous a parlé de moi. Je suis une star !"
Une de mes dents étincela à ces paroles, car j'étais très satisfait de mon immense célébrité. L'on me craignait tout comme on m’idolâtrait. Devant moi, l'écrevisse croisa les bras avec un petit sourire.
"Vous êtes qu'un sale voleur. C'est de cette manière qu'on nous a parlés de vous. Pas parce qu'on vous vénère ou vous idolâtre, mais parce que vous avez volé quelque chose et qu'on nous a envoyés le récupérer. Les gens ne vous admirent pas, ils vous détestent."
"Quand on est au sommet, on est tout seul." dis-je d'un ton fataliste, nullement touché par ses propos.
"Pas nécessairement. Je connais pleins de gens qui sont bien au-dessus de vous et qui sont soient admirés, soit bien entourés. Voire même les deux. D'ailleurs, si vous nous donnez l'objet, je suis sûre que les trolls vous seront reconnaissants. Et qui sait, peut-être que demain c'est vous qui ferez une bataille de boules de neige avec eux."
J'éclatai d'un grand rire qui résonna dans toute la caverne, avant de désigner la pauvre fille d'un doigt moqueur.
"Les trolls ? Ces petits trucs qui piaillent pour un rien ?"
Puis je repris en retrouvant mon sérieux :
"Tu ne connais personne qui soit au-dessus de moi. D'ailleurs, ce sont les trolls qui vous ont demandé de venir récupérer ce que je leur ai empruntés ? Le cristal est bien mieux avec moi. J'en prends grand soin. Je le bichonne chaque jour."
Je passai ma langue contre mes lèvres, appâté. La jeune femme prit un air écoeuré et décroisa les bras.
"Y a quelque chose que vous léchez pas ? Non, je veux pas savoir. Je passe mon tour."
Je fis une moue déçue, car j'avais espéré qu'elle me montre ses performances vocales. Elle avait du potentiel, ça se voyait. Je haussai les épaules et pivotai de côté pour observer les autres.
"Alors, qui chante ? Soyez pas timide ! Tamatoa ne juge pas. Il se peut même qu'il y ait une récompense spéciale si on arrive à m'émouvoir."
Je tapotai mes doigts les uns contre les autres tout en pivotant vers une blonde qui avait l'air tout sauf commode. Pourquoi faisaient-ils tous la tête ? On était là pour s'amuser, se détendre !
"Tu peux gonfler tes joues ? T'as une tête de poisson lune !" dis-je avec un sourire taquin. "Allez chante, petit poisson !"
Mon regard se planta dans le sien. Il était plus menaçant que sympathique. Mais c'était eux qui avaient commencé.
crackle bones
Diane Moon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
You're lookin' crazy, you're lookin' wrong pretty little psycho
J'avais bien volontiers laissé Athéna mené la danse. Au jeu de la séduction, tout comme Aphrodite, elle était bien plus douée que moi. Sans compter que faire du charme à une créature qui avait volé un joyau servant à guérir n'était malheureusement pas dans mes cordes. J'étais resté à distance, observant ce qui se déroulait sous mes yeux, ne pouvant réprimer une grimace de dégoût en le voyant lécher la batte de Robyn, laissant Jules prendre la suite des choses en mains sans grand succès malheureusement. En revanche je ne retins pas mon air blasé lorsqu'il s'approcha de moi. Un poisson lune, vraiment elle était hilarante celle là on ne me l'avait jamais faites. En revanche, il n'était pas question que je chante, il s'était trompé de personne, je ne m’appelais pas Apolline aux dernières nouvelles. Aussi, croisais-je mes bras sur ma poitrine bien décidé à lui faire comprendre, qu'il n'obtiendrait pas gain de cause. J'étais plus diplomate que cela d'habitude. Mais marchander, ne faisait pas partis de ma nature profonde. De plus, je refusais d'être considéré comme une proie. J'étais la déesse de la chasse, et l'on ne chassait pas la déesse de la chasse. C'était elle qui vous chassait. Je n'étais pas proie, mais prédateur. Et je le savais parfaitement, quand deux prédateurs se rencontrent cela ne fait jamais bon ménage.
Défaisant un bouton de mon chemisier, afin d'être plus à l'aise, je glissais mes mains vers mon cou et y attrapais délicatement une fine chaîne d'argent, que j’extirpais de sous le débardeur que je portais en dessous du chemisier et entrepris de la défaire avec précaution avant de la prendre en main. Déglutissant légèrement, je contemplais mon collier avec les deux pendentifs représentant la lune celui d'Ellie, et celui de Robyn. J'y tenais énormément, car ils avaient une valeur symbolique à mes yeux. Il voulait quelque chose de valeur non ? Résignée je lui tendis mon collier. Si nous, nous en sortions je crains que mes relations avec mon « oncle » ne soient plus tout a fait aussi cordiale.
"Et sinon ? Tu as quoi d'autre ? J'ai demandé quelque chose de valeur. Pas la première babiole qui te passe sous la main."
Je lui offrit mon plus beau regard méprisant. Il s'agissait là d'une attitude d'enfant gâté que je haïssais par dessus tout. Il était contrarié parce que je refusais de chanter. Ce collier avait bien plus de valeur que n'importe laquelle des chansons du monde mais quelque part cela m'arrangeait qu'il le refuse. Ainsi, j'éviterais de sacrifier une chose qui me tenait énormément à cœur. En revanche, je n'avais strictement rien d'autres en réserve. Ni mon bracelet à breloque, ni mes boucles d'oreilles ne feraient l'affaire. Ils étaient en argent, tout comme le collier et s'il le refusait lui, il les refuseraient également. Inutile de monnayer une arme, je n'avais que mon arc. Hors j'avais demandé lors de sa fabrication à ce que je sois la seule à pouvoir le soulever, et que pour quiconque essaieraient de s'en emparer il leur paraissent tellement lourd, qu'ils leur soit impossible de le prendre.
- Eh bien dommage rétorquais-je très calme, mais en utilisant mon ton le plus glacial parce qu'il se trouve que je n'ai que des babioles sans valeur.
Cela n'allait pas lui plaire, mais qu'importe, pendant qu'il s'occuperait de moi, je pourrais donner un peu de répit aux autres pour tenter de trouver une solution. Mon instinct ne me trompait jamais, et monnayer n'était qu'un sursit. Pas besoin de mes pouvoirs pour le sentir, j'avais toujours eu une sorte de sixième chance. L'instinct du chasseur, l'on va dire. Il avait l'âme fourbe, et mauvaise. Aussi, même sans l'interdiction d'Hypérion, n'aurais-je de toute façon utilisé aucune de mes facultés divines. Il fallait toujours faire preuve de prudence lorsque l'on chassait, voilà pourquoi je l'étais autant d'une manière générale. J'ignorais ce qu'il avait l'intention de faire de nous, mais quelque chose me disait que cela ne plairait à personne dans le groupe.
"Oh... dans ce cas..." Répondit-il d'un ton attristé tandis-qu'une pince surgit brusquement du sol m’enserrant la taille "Si tu n'as rien à offrir, ta place est dans le garde manger." Sans que je n'eus le temps de réagir, je me retrouvais enfermer dans une cage, par la pince.
"Tu fais pas mieux que moi apparemment... Bon allez, y'en a marre !" Annonça Neil, avant de prendre un caillou et le jeter droit sur Tamatoa, me faisant furieusement me contenir pour ne pas lui hurler, que au contraire d'elle, je réfléchissais avant d'agir, et prenait bien en compte les conséquences de mes potentiels actes. Ah pas de doute, c'était bien la fille de son père elle.
Comme je m'en doutais, de son autre pince, la créature stoppa le cailloux avant de la claquer en direction de Neil qui s'apprêtait sans doute à braver l'interdiction du Titan et utiliser ses pouvoirs. Bon sang, et si elle s'était retrouvé de toute capacité divine, force et résistance surhumaine incluse comme nous en Egypte cet été elle aurait fait comment ?
"Tu veux rejoindre ta copine, l'écrevisse ? Si tu n'as plus de bras, comment tu vas lancer tes cailloux ?" Il claqua sa pince en direction de ma nièce "Plus de bras, plus de cailloux !" ajouta-t-il sur un ton sournois
"Devrais-je te comparer à une journée d'été ? Tu es plus tendre et bien plus tempéré." Intervint la voix tendue de Jules
J'hésitais franchement à me taper le front avec le plat de ma main et à pousser un profond soupire de désespoir. Même, si j’appréciais le fait qu'en dépit de leurs différents, il vole tout de même au secours de Neil. Tamatoa se tourna vers lui, tandis-que l'écrivain lui jetait un regard angoissé
"Poursuit. C'est bien."
"Des vents violents secouent les chers boutons de Mai. Et le bail de l'été est trop proche du terme."
Neil me jeta un regard abasourdit tandis-que Jules continuait de réciter son sonnet de Shakespeare. Je ne pouvais pas le laisser continuer ainsi. Il avait l'air tétanisé. Et même si, je préférais depuis la sortie du Nautilus entretenir des relations lointaines, ne sachant pas trop comment me comporter avec lui. Je le considérais au final, plus ou moins comme un ami. Et je ne laissais jamais une personne à laquelle je tenais : amis ou familles se mettre ainsi en danger. Alors, fouillant mentalement dans le répertoire moderne, auquel je m'étais plus ou moins intéressé pour ne pas avoir l'air totalement à côté de la plaque au prêt de mes neveux et nièces je fermais les yeux, refusant alors que j'allais me donner en spectacle de voir les réactions des autres, tout en me disant mentalement que je ne chantais non pas pour le bon plaisir de Tamatoa mais pour donner du répit à Jules et au restant du groupe : I was walking away But he's so beautiful it made me stay I don't know his name But I'm hoping he might feel the same So here I go again he got my heart
Tonight we'll dance I'll be yours and you'll be mine We won't look back Take my hand and we will shine Oh Oh Oh He needs a wild heart He needs a wild heart I've got a wild heart
Stay here my dear Feels like I've been standing right here for years My mind's beat up Tell me that you feel this you know I won't give up I won't give up
Tonight we'll dance I'll be yours and you'll be mine We won't look back Take my hand and we will shine Oh Oh Oh He needs a wild heart He needs a wild heart I've got a wild heart Oh Oh Oh He needs a wild heart He needs a wild heart I've got a wild heart
And I know it's late I know it's cold But come right here I swear I'll never let you go The way you move is wonderful Let's do it now cause one day we'll both be old
Tonight we'll dance I'll be yours and you'll be mine We won't look back Take my hand and we will shine Oh Oh Oh He needs a wild heart He needs a wild heart I've got a wild heart Oh Oh Oh He needs a wild heart He needs a wild heart I've got a wild heart
J'avais les joues en feu, je me sentais ridicule et si quelqu'un osait faire ne serait-ce qu'un commentaire il se prendrait très certainement ma main dans la figure dès que je le pourrais. Et c'était valable pour tout le monde, Apollon y compris. Je n'étais pas d'humeur à la taquinerie. Me mettre ainsi en avant, était quelque chose que j’exécrais par dessus tout. J'étais bien mieux, dans mon coin : calme et discrète. Néanmoins, entendant des claquements venant de tout autour de nous, je consentis à ouvrir les yeux afin d'en savoir plus. La carapace scintillante se mit à bouger tandis-que Tamatoa fermait ses yeux et se mettait à bouger en rythme me faisant péniblement déglutir, songeant que la suite des événements n'était pas réellement ce que j'escomptais puisque le voilà qui se mettait à chanter à son tour
"Non Tamatoa n'avait pas autant de charme Il n'était qu'un petit crabe triste Aujourd'hui je peux enfin sécher mes larmes Maintenant on m'appelle l'artiste"
Non mais ne me dites pas, que c'était moi qui avait provoqué cela ? J'évitais soigneusement, de regarder en direction des autres, et bénissait le fait d'avoir des cheveux longs. Ils pouvaient ainsi aisément cacher mon trouble. La carapace se mit à bouger de plus en plus, tandis-que les pinces elles claquaient en rythme me laissant totalement muette de stupeur. Sérieusement ? Il allait vraiment se mettre à chanter ? Où se croyait-il donc ? Dans un Disney ?
"Attendez ! Ils sont là Ils tournent, tournent, tournent Cherchant tout ce qui est brillant C'est navrant !
Oh, ils viennent vers moi, moi, moi Parce que je suis étincelant Mmm, appétissant !"
Il bougea une dernière fois de droite à gauche, avant de fondre dans le sol et que dans la carapace une tête ne fasse soudainement surface, me faisant froncer les sourcils par la même occasion. Comment avait-il la capacité de paraître humain ? Si nous n'étions pas en très mauvaise posture, j'aurais très certainement adoré en savoir plus sur cette capacité. Malheureusement, il n'était pas question pour moi, de laisser mon côté « déesse de la chasse » faire surface. Pas de cette manière là en tout cas. "Je suis fier d'être bling-bling Comme un diamant au milieu de l'océan Admirez celui qui fait bling-bling Je suis un géant invincible, effrayant Et résistant"
Ma cage s'ouvrit subitement, et j'admettais être en train de caresser l'idée d'un test de téléportation, parce que je crains que les ennuies ne fassent que commencer...
Code by Sleepy
Phoebus Light
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alexander Skarsgård
When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Le dieu n'avait pas lâché un mot. Observant le décor, écoutant les discussions, il avait marché à côté des autres après qu'ils se soient retrouvés séparés d'Hyperion et d'Ellie. Il avait tenté de remonter un peu le moral de Diane, faisant un peu d'humour, avant de se mettre les mains dans les poches et de suivre le mouvement. Il avait comme un petit mauvais pressentiment qui n'avait pas perdu de temps à se confirmer. Pendant les longues minutes qui suivirent leur rencontre avec cette créature/personne/être insupportable, apparemment propriétaire de tous les objets brillants de cette caverne, Apollon resta dans un coin, sourcil levé, soupirant toutes les deux secondes.
Bon sang. C'était rare qu'il se sente aussi… blasé et fatigué. C'était donc ça, ce à quoi Diane faisait face chaque fois ? Comment faisait-elle pour le supporter depuis tout ce temps ? Non… Non, il n'était quand même pas aussi invivable. Tout ce qu'il avait envie de faire, c'était d'enfoncer la tête de ce mec dans un mur. Si quelqu'un avait le droit de se la jouer à ce point là, c'était lui, pas ce machin qui ne servait strictement à rien et qui ne fonctionnait qu'au chantage. Et ils rentraient dans son jeu en plus ! Entre les poignards d'Athé, Lucille et… Artémis qui chantait !!! NON ! Il avait fait chanté sa sœur cet imbécile ! Elle ne chantait pas pour n'importe qui, il la faisait craquer ! Tout ça pour un cristal qu'ils étaient incapables de décrire et pour des trolls qu'ils ne connaissaient que depuis aujourd'hui. Leur gentillesse les perdrait. Dire que des gens se permettaient encore de dire que les dieux étaient égocentriques et ne pensait qu'à leur petit monde.
Ils allaient vraiment rentrer dans son jeu et lui offrir tout ce qu'ils avaient ? C'était ça le plan ? Si le crabe n'était pas de plus de deux mètres de haut avec des pinces énormes, il l'aurait agrippé pour le balancer contre le sol et le faire taire. Parce que sa voix l'exaspérait. Il n'avait pas de charisme, pas de classe, il n'était pas comme lui qui avait quand même un minimum de… de qualité ? Ce n'était pas le même niveau. Non, lui il avait juste envie de le jeter d'un immeuble, alors qu'Apollon, de manière générale, on voulait simplement lui foutre une petite claque sur le crâne.
« Bon. » Il s'était redressé, s'approchant du reste du groupe, fixant la bête. « Vous nous filez ce cristal ou vous n'avez jamais eu l'intention de nous le donner ? »
Il avait parlé assez fort pour qu'on remarque enfin sa présence, agacé au possible. A cet instant, on voyait encore plus qu'ils se ressemblaient, lui et Artémis, il avait la même expression lorsqu'ils étaient plus ou moins énervés. Il n'aimait pas le temps qui s'écoulait pendant que l'autre réclamait un dû qui n'en était pas vraiment un. Ce cristal, il l'avait emprunté, non ? Alors quand on emprunte quelque chose, on le rend. C'est pas si difficile à comprendre !
La bestiole moche s'était arrêtée de chanter – enfin, merci – penchant sa tête disproportionnée dans sa direction. Ses yeux étaient globuleux, bougeant dans tous les sens, sa vision n'était clairement pas correct et il louchait comme jamais personne n'avait louché. Autant le dire clairement, il était laid. Mais encore plus de près.
« Hum… Tu es le blond du casting c'est ça ? » Le crabe marqua une pause, avant de reprendre, à priori tout autant exaspéré que le dieu au ton de sa voix grave : « Vous n'écoutez pas ce que je demande… J'ai réclamé un trésor à chacun d'entre vous et au lieu de me les donner, c'est vous qui perdez votre temps à blablater ! Vous n'avez jamais eu l'intention de m'en donner un chacun n'est-ce pas ? » Jamais de la vie. « Je n'aime pas qu'on me fasse perdre mon temps ! »
Il alla claquer une pince au-dessus de sa tête, Apollon esquivant avec toute son élégance naturelle. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Le gars n'avait que ça à faire de sa journée que de les embêter avec ses trésors qui ne servaient à rien alors qu'eux étaient venus en mission. Si quelqu'un perdait son temps ici, c'était eux, le groupe entier, à l'écouter parler pour ne rien dire et à devoir se taper son haleine de fruit de mer.
Il s'appuyait sur son lien avec Diane pour se retenir et ne pas sauter sur la bestiole avant de la détruire en morceaux. Déjà parce qu'il ignorait comment la régénération fonctionnait ici, dans le monde des contes, ou si cette créature pouvait les mettre hors d'état de nuire pour de bon. Alors il préférait ne pas prendre de risque inutile… Avec Hyperion leur ayant conseillé (ou plutôt ordonné) de ne pas faire usage de leurs pouvoirs, ils n'avaient pas énormément de plans exécutables à l'instant. Autrement, l'affaire aurait été bien vite réglée. Et si vraiment, vraiment, mais vraiment il se retenait, il n'en était pas moins en train de péter un câble.
« Et l'égalité dans tout ça ? Un cristal contre sept trésors ? Y'a pas un peu d'arnaque ? » Rapidement, il offrit son sac. Puisqu'au grand maux, les grands remèdes. « Ok ! Pas de problème ! Tiens prends ça, c'est cadeau ! »
Il avait ouvert son paquet de curlys, le lançant en direction de Tamatoa dans un geste furieux, avant de replacer son sac à dos sur ses épaules. Il se retourna rapidement en entendant un cri derrière lui.
« Noooooooooon ! »
Neil avait baissé la tête en s'en rendant compte, mais cette réaction lui arracha une mine confuse et il lui offrit un regard plein d'excuse. Il avait été loin, jusqu'à sacrifier ses cacahuètes, tellement ce crabe lui sortait par les yeux. Elles s'étaient éparpillées sur tout le sol, la bestiole allant les renifler, posant ensuite ses yeux sur Apollon, avec un air comme offensé. Non mais il allait se plaindre en plus ?
« Non mais ça va pas ? C'est plein d'ingrédients hydrogénés ces trucs là ! Je vais pas manger ça ! Vous non plus vous ne devriez pas ! Ça va vous rester sur les hanches ! »
Il ne manqua pas de remarquer le coup d'oeil rapide en direction de Neil. Il osait ? IL OSAIT VRAIMENT ? Elle pouvait manger autant de curlys qu'elle le voulait si elle en avait envie, elle serait toujours aussi belle de toute façon ! Même lui, il s'en fichait ça ne le faisait pas grossir. Puis n'importe qui pouvait manger ce qu'il voulait à la fin ! Il n'avait pas le droit.
« Le seul gros tas ici, c'est toi. »
Il avait sorti sa réplique en se marrant, Neil lâchant un sourire et se mettant à rougir. Il ne sentit qu'un léger coup de vent tout près de lui avant de se rendre compte qu'il était en l'air, Tamatoa ayant écraser sa pince à l'endroit où se trouvait sa tête une demie seconde plus tôt. Oh ? Il avait usé d'un pouvoir de lévitation qu'il ignorait encore ? Ou alors… Ohhhhhh !
« C'est pas du jeu ! T'es qu'un sale tricheur ! » La bête le fixait en respirant très fort, comme un taureau pas content. « Arrête de me regarder dans les deux yeux ! Choisis-en un ! Allez un seul !! C'est pas compliqué ! »
D'accord, en plus d'être emmerdant, il avait de sacrés problèmes dans sa tête.
« Je te regarde comme je veux. » Le dieu se contenta de croiser les bras, le fixant toujours. « Et si tu louchais pas ce serait plus simple ! »
« Non mais vas-y mon gars s'il te plaît… Fixe. Choisis un œil. T'as pas idée à quel point ça peut être stressant. »
Il lui disait « sil te plaît » ? Y'a du progrès.
« Et ça ? Jute ça et on en reste là ? »
Neil sortit lors un briquet qu'elle alluma, la lumière attirant le regard de Tamatoa. Le feu l'impressionnait ? Petit joueur. Elle le bougea de gauche à droite, la bestiole suivant la lumière. Il cligna des yeux avant de lancer :
« Ah t'as failli m'avoir mais ça ne marche pas ! » Mon dieu. « D'accord. Je sens qu'il a une grande valeur. Tu me le donne et le cristal est à toi. »
Elle regarda Apollon, avant de jeter le briquet à la créature qui observa l'objet tomber au sol. Quelque chose lui disait pourtant que ce n'était pas terminé.
« Non pas ce truc ! Je veux ce qui brille et qui est à ton poignet. »
« Pas question. »
« C'est dommage… Vous étiez si près du but... »
La réponse était catégorique. Le sourire de convoitise de la bestiole s'effaça et laissa place à un air compatissant. Il adressa un regard à Neil, lui souriant. Elle avait tenté, mais leur interlocuteur aimait jouer avec eux apparemment. Mais il était hors de question qu'elle lui donne le bracelet que sa mère portait dans le futur.
« Et te proposer de te laisser tranquille et d'oublier tout ce qui vient de se passer et donc de ne pas tenter de t'arracher les pinces… ça te suffit pas ? »
Exaspéré, Apollon avait hésité à lancer un « Si je te fiche mon poing dans ton œil on sera près du but aussi ? ». Mais là, la révélation. Au-dessus d'eux, à un endroit précis sur la carapace du crabe, il remarqua une simple petite étincelle. Un objet scintillant. De là, ça pouvait ressembler à un des cristaux du grand Pabbie. En tout cas, ça valait le coup de tenter. Tama-truc claqua ses pinces avant de les taper contre le sol, le faisant trembler, les secouant tous. Il l'avait poussé à bout apparemment, ce qui, d'une certaine façon, lui apportait une grande satisfaction.
« Essaye donc de me les arracher avant que je te pince avec ! »
De nouveau, alors que le coup partait, Apollon se mit à léviter. Cela confirma ce qu'il pensait au début. Il pouvait tenter ce qu'il voulait, non ? Si Hyperion était en train de les protéger d'une certaine façon, s'il savait ce qui se passait ici, alors ils étaient plutôt en sécurité. Il l'espérait.
Seulement, si Apollon évita le coup, la pince frappa de plein fouet Jules qui voltigea pour aller s'écraser contre une des parois. Ou pas. Le choc fut ralentit et stoppé, quelque chose semblant retenir l'écrivain pour éviter qu'il ne finisse écrabouillé. La situation était délicate, si ce n'est catastrophique. Dans les airs de la sorte, c'était le moment de chercher à attraper ce cristal, d'une façon ou d'une autre. Le crabe était occupé mais il ne tarderait pas à reporter son attention sur lui. Il fallait dévier son attention, le distraire….
« Les règles sont faites pour être enfreintes. »
MON DIEU. C'ETAIT LE SIGNAL !! Il n'attendait que ça. Depuis ce qui lui semblait des heures ! Un grand sourire éclaira son visage et sa joie dû éclaté dans la tête de ses sœurs alors que, soudainement, des dizaines de petites lumières avaient fait leur apparition dans la grotte. Si seulement Tonton Hyp avait pu faire le message plus tôt, ils auraient gagné du temps ! Tout aurait été bien plus simple !
Le crabe se mit à bouger dans tous les sens, tentant de faire tomber les semblants de lucioles. Voilà, il voyait enfin un truc qui brillait qui valait vraiment le coup, ça valait tous les trésors ! Et Apollon en profita pour prendre de l'élan, s'écraser sur la carapace de la bête, qui le sentit à peine, très préoccupée.
Le dieu s'empara du cristal, soupirant de soulagement, avant de se redresser. Très vite, il observa ceux qui étaient restés plus bas, avant de hausser les épaules. A quoi bon courir maintenant qu'ils avaient l'autorisation d'utiliser la manière rapide ?
« On s'en va, et vite ! »
L'objet de leur quête en main, Apollon se téléporta, ayant fait comprendre à ses sœurs ainsi qu'à Neil qu'ils en avaient le droit, il suffisait juste de ne pas oublier ceux qui n'étaient pas capables de le faire eux-même.
Alors qu'il déguerpissait, il entendit simplement un cri :
« Noooooooon mes amiiiiiiiiis !!! »
~ ~ ~
Ils étaient partis. Tous. Tamatoa avait un air triste, avant de relever sa grosse tête vers une personne en lévitation qui était toujours là.
« Ils t'ont oublié ? » lança-t-il à Jules en claquant des dents.
La suite bientôt sur vos écrans...
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
« T'es un enfant, tu grandis, tu te maries, tu vieillis... Et... pi... taf! »
C'est beau, la langue française, non ? Vous êtes pas d'accord ? Oui ? Non ? Non.
Il est curieux comme l'on se focalise sur des détails insignifiants quand on sent sa fin approcher. Mon existence allait s'achever d'une façon définitive pour la seconde fois et je me sentais contrarié de ne pas avoir eu l'occasion de terminer le sonnet de Shakespeare. Rien n'est plus agaçant que de quitter ce monde avec un sentiment d'inachevé. Je n'allais rien laisser, cette fois. Je n'avais pas marqué ce temps qui n'était pas le mien, encore moins les esprits. Je n'étais plus Jules Verne, le grand écrivain qui avait fait rêver tant de générations ; j'allais mourir en étant Jules, le vieux jeune homme auquel on avait refusé la publication de son roman. Ma vie allait s'achever par un échec cuisant doublé d'une déception sans équivoque. Nul n'allait me pleurer. Ellie, peut-être ? Douce Ellie qui se consolerait sur les pages de mes ouvrages datant de l'époque où j'avais encore du talent...
Triste, morne perspective. J'en étais là de mes pensées alors que le crabe gigantesque s'approchait de moi en claquant des pinces. Je n'avais droit à aucun recours. Je savais que mon existence allait être coupée nette par le relief aiguisé de ces pinces acérées.
Sans doute lirait-on sur ma tombe, en guise d'épitaphe :
"Ci-gît Jules Verne Tel une étoile filante il vécut Dévoré par un crabe géant, il fut."
J'aurais pu rire du grotesque de la situation si je n'avais pas une paire d'yeux énormes braqués sur moi.
"Ils t'ont oublié ?" me lança-t-il de sa voix suave.
Un frisson parcourut mon échine et je tentai en vain de m'échapper à l'emprise de l'air, mais j'étais prisonnier de cette force invisible qui me maintenait en lévitation. Tel une mouche prise dans une toile invisible, j'allais me faire occire par l'araignée. C'était cruel de finir ainsi. Absurde.
Une pince énorme claqua à côté de mon oreille et je fermai les yeux en me mordant les lèvres. Cela allait se passer maintenant. Tamatoa allait m'arracher le coeur ou me découper en rondelles. Peut-être les deux tout à la fois. Nul ne viendrait. Sans doute m'avait-on déjà oublié...
Je sentis la pince peser lourdement contre le haut de mon crâne, exerçant une pression qui me fit regagner lentement le sol. Je déglutis avec peine et attendis que mes pieds touchent le sol pour soulever les paupières.
Le crabe monstrueux avait repris son apparence humaine et me toisai d'un air suffisant. Gourmand. Je tressaillis de plus belle. Etait-ce ingénieux de gagner du temps en lui récitant des poèmes ? Etait-il judicieux de repousser la fin inéluctable ? J'en doutais. Je préférais exhaler mon dernier souffle le plus vite possible. Je ne souffrirais pas d'être le jouet de ce dérangé.
"Tout compte fait, ils m'ont quand même laissé quelque chose. Juste entre nous, ils vont me manquer. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu autant de spectateurs."
Je devais songer à quelque chose d'agréable, mais cela était difficile, surtout en écoutant le monstre devant moi. Je me reculai de plusieurs pas et me retrouvai bloqué par la paroi.
"J'hésite entre te manger tout de suite. Ou qu'on passe un petit moment ensemble. Toi et moi." poursuivit-il d'une voix caressante.
Sa langue humecta ses lèvres alors qu'un sourire faisait étinceler ses dents blanches. Je me plaquai davantage contre la paroi, priant avec un vain espoir de me fondre dedans.
"Je pense qu'il est préférable de m'achever tout de suite." balbutiai-je, terrorisé.
Le visage enjôleur de Tamatoa se décomposa aussitôt.
"Oh... Oh ben non ! Mets-y un peu du tien, quoi ! La vie est belle ! Il faut la chanter, la danser !"
Il remua du bassin tout en ajoutant :
"Il faut bouger ta carapace !"
J'aurais pu lui préciser que je ne dansais qu'en compagnie des dames, mais j'étais incapable de prononcer une parole sans trembler. Je tentais par tous les moyens de trouver une échappatoire. Les voies étaient closes, les espoirs vains.
Tamatoa s'avançait vers moi d'un pas alangui, certain d'obtenir son dû.
Subitement, un petit cliquetis se fit entendre vers la carapace. Nous tournâmes la tête d'un même élan et je fus presque soulagé de découvrir une silhouette masculine ramasser quelque chose, non loin.
"Encore de la visite !" s'écria Tamatoa, surexcité. "Laisse-moi deux secondes ! Ou mieux : viens avec moi !"
Il m'attrapa le bras si brusquement que je crus qu'il me l'avait arraché, puis il m'entraîna vers la colline recouverte de trésors. Nous trouvâmes Hypérion qui tenait un poignard en main. Celui de la guerrière brune. Mon coeur battait si fort que je craignais qu'il ne me trahisse dans ma déraisonnable envie de quitter ce lieu au plus vite. Mon ennemi me lâcha enfin.
"On est là pour un échange ?" demanda Tamatoa d'un ton malicieux.
"Non. Je viens juste récupérer cet objet." répondit Hypérion tout en gardant l'arme tranquillement en main, et en observant l'homme-créature.
Mon visage perdit le peu de couleur qu'il lui restait tandis que je dévisageais le titan.
"Vous n'allez tout de même pas me laisser avec ce fou furieux ?" dis-je d'un ton aigu qui aurait pu me rendre honteux en d'autres circonstances.
Hypérion pencha la tête pour me regarder. Il donnait l'impression de ne pas m'avoir remarqué jusqu'à maintenant.
"Vous voulez dire que vous n'êtes pas resté de votre plein gré, Jules ?"
"Non, les autres m'ont oublié." dis-je d'un ton plus anxieux qu'outragé. "Je vous en prie. Je ferais ce que vous voudrez."
Supplier un titan me semblait être le plus judicieux. Ces êtres étaient comme les dieux, avides de louanges. Je pouvais lui écrire une supplique en alexandrins si cela garantissait ma survie.
"Voyons, je ne vous demanderais jamais rien en retour." dit-il, m'observant d'un air bienveillant à travers ses lunettes. "Je vous ai proposé ce voyage, ça incluait l'aller et le retour."
"Excusez-moi." intervint Tamatoa, visiblement contrarié. "Vous avez l'air de vous connaître, mais là ça va pas le faire."
"Nous allons devoir prendre congé."
"Ah non." dit-il, catégorique. "Ca se passe pas comme ça. Y a un moment où on dit non. Parce que si les gens commencent à venir, à faire comme dans un hall de gare et repartir sans rien laisser, y a plus de féérie. Ma réputation va en prendre un coup. Donc tu laisses ton plumeau ici et tu vas faire un tour... ailleurs."
Il me désigna rapidement avant de décocher un regard méprisant à Hypérion. Etais-je le plumeau en question ? Pour tout avouer, ce genre d'insultes ne m'atteignait même plus. Le titan esquissa un pas vers lui tout en déclarant, pensif :
"Tamatoa... ce nom me dit quelque chose."
L'homme-monstre en fut flatté. Cela se voyait à sa façon de sourire avec une expression suffisante.
"Vous êtes tellement grand, fort, impressionnant. Une pure merveille. Et tous ces trésors sur votre carapace, ça la met grandement en valeur."
"Merci." dit l'autre en posant une large main sur son torse.
"Je crois que je vous ai laissé le plus beau des compliments qu'on pouvait vous faire. Quel meilleur présent pourrions-nous vous donner, que celui de notre admiration ?"
Les yeux d'Hypérion brillaient d'un air presque menaçant, même s'il se gardait de le montrer. Tout au plus, il ne dévoilait qu'une partie de son immense aura. J'étais suspendu à ses lèvres.
"Les autres pensent pas comme vous." maugréa Tamatoa, retrouvant subitement son regard mauvais. "Ils m'ont même insulté !"
"J'ai récité un sonnet en votre honneur." appuyai-je en contrôlant le timbre de ma voix. "Certes, je n'ai point eu l'occasion de l'achever, mais sachez que... j'en ai eu le coeur meurtri."
Je lançai un coup d'oeil à Hypérion comme pour lui signifier que je l'aidais à flatter l'animal. Il eut une mimique d'appréciation avant de retrouver son visage impassible. Enhardi, je poursuivis, me sentant encouragé :
"Les gens se moquent des artistes, c'est une vérité aussi vieille que le monde.Vous serez toujours un incompris aux yeux de la majorité. Le plus important est de briller envers et contre tous."
J'avais plongé mon regard dans celui de Tamatoa tout en lui parlant, faisant fi de mes craintes. Il me fixa un certain temps, et finalement leva une main vers moi. Effrayé, j'eus un mouvement de recul. Il posa néanmoins la main sur mon épaule avant de s'avancer pour... pleurer sur celle-ci. Eberlué, je lançai un regard à Hypérion qui signifiait : "Et à présent, que dois-je faire ?" Le titan demeura muet, m'adressant une expression déroutée qui m'angoissa davantage.
Il s'écoula quelques secondes dans l'attente la plus abominable. Ce monstre était contre moi et je ne supporterai pas cette proximité encore bien longtemps...
Heureusement, il se recula ensuite, avec un air profondément ému. Ses deux mains enserrèrent mes épaules d'une poigne de fer. Je me contractai, le fixant sans ciller. Impossible de savoir ce qu'il pensait. Puis il s'éloigna, la tête penchée.
"Vous allez me manquer." avoua-t-il finalement en passant un doigt sous son oeil.
Le pire étant qu'il semblait sincère.
Je coulai un regard en direction d'Hypérion et me décalai de quelques pas, comme pour lui faire comprendre que le moment était idéal pour s'enfuir.
L'instant d'après, je me trouvais sur le lac gelé, les pieds fermement campés sur la glace. Je laissai échapper une exclamation à la fois soulagée et nerveuse, comme si toute l'angoisse accumulée venait d'exploser tel un ballon.
Des regards surpris se tournèrent vers moi. A travers ma vue brouillée d'émotion, je reconnus des visages, des regards. Je leur adressai un sourire tremblant et me tournai vers Hypérion pour l'étreindre avec chaleur.
"Merci. Merci d'être venu me chercher." balbutiai-je en tapotant son dos de façon virile.
Puis, je m'écartai de lui, le regard lointain. Je sentais la bise brûler mes joues, le vent glacial s'engouffrer par les interstices de ma veste entrouverte. Pourtant, le froid ne m'avait jamais paru aussi vivifiant. Cela était si beau, si merveilleux d'être vivant !
J'aperçus la terrible Neil -qui me semblait beaucoup moins terrible à présent que ma route avait croisé celle de Tamatoa- et songeai que je n'aurais pas dû perdre mon temps à lui venir en aide, dans la caverne. Ingratitude, ton nom est femme.
crackle bones
Neil Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ➹ Elizabeth Olsen
« Le Temps n'efface pas tout. »
| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
A peine on était revenu à la surface, qu'Ellie s'était trouvée là sans Hyperion. Il était passé où ? Ah oui, bien sûr, il était sans doute partit en bas. Parce que monsieur se décidait enfin à agir.
« Où est passé Jules ? »
« Tamatoa l'a manger. » répondis-je sans la moindre compassion, avant de me rendre que Ellie était devenue blanche. « Non mais il est juste derrière. » dis-je en indiquant du doigt un Jules absent derrière moi.
« Non, il n'est pas là. »
J'avais tourné la tête, le cherchant du regard.
« On a oublié Jules ? » demandais-je aux autres avant de me rendre compte du regard assassin que me portait la petite fille. « Non mais ça va quoi. »
« Tu ne sais pas où il est et ça va ? »
« Hyperion est où ? » demandais-je en croisant les bras.
« On s'en fiche d'Hyperion ! »
« A mon avis, il est partit le chercher. Alors, t'as rien craindre. De toute façon... pfff... voilà quoi. »
Les minutes étaient passées, et Hyperion était enfin de retour avec Jules. Super. De toute façon, je savais qu'il allait revenir. Ellie s'était précipitée vers Jules, pour limite le prendre dans ses bras, mais elle s'était arrêtée à temps... heureusement. Moi, j'avais pas eu le droit à ça quand j'étais arrivée. On voyait les préférences de mademoiselle.
« Je pense que ça serait bien si on pouvait avoir une explication de ce qu'on faisait en bas avec cette chose. »
« Vous récupériez le cristal de nos nouveaux amis. » me répondit-il en voyant Grand Pabbie et des trolls arriver.
Il s'était penché pour remettre le cristal sur le vêtement de Grand Pabbie.
« Hum... D'accord mais, pourquoi sans pouvoirs alors qu'au final il fallait tout de même les utiliser ? On a eu de la chance qu'Apollon était là et qu'il ait eu le courage de défier ton autorité. »
Hyperion ne m'adressa pas le moindre regard, se contentant de discuter avec Grand Pabbie. C'était très mal élevé de sa part. Pour la peine, je m'éloignais d'Hyperion, afin de me mettre à l'écart, tandis qu'il discutait avec les Trolls. Ellie me rejoignit avec un livre sous le bras. J'avais observé ce dit livre et lancé un regard mécontent à la jeune fille.
« Je vois que tu t'es amusée pendant qu'on était en bas. »
« J'aurai largement préféré vous accompagner, tu le sais. »
« Nous accompagner, ou accompagner Jules ? » ajoutai-je.
Elle roula des yeux.
« Ne fais pas l'enfant. »
« L'enfant ? Tu te rends compte que monsieur nous envoie sous l'océan récupérer un objet qu'on aurait pu récupérer en une fraction de seconde, tout ça pour nous montrer je ne sais quoi. »
« Que vous en êtes capable sans pouvoirs. Je ne défends pas ses méthodes, mais il avait surement ses raisons pour vous demander ça. »
Je secouais la tête en total désaccord avec la jeune femme. Ils tenaient exactement le même langage, c'était... exaspérant. J'avais tout de même laissé échapper un petit sourire avant de rire faiblement tout en me mordant les lèvres.
« Qu'y a t'il de si amusant ? »
« Rien. » conclus-je avec un dernier petit sourire. « Bon. Il faut qu'on y aille, je suppose. Il termine son petit face à face avec Grand Pabbie et ensuite on ira se promener dans le château d'Arendelle ! Ca doit être trop beau à l'intérieur ! Déjà dans le dessin animé c'est super, mais là... T'imagines ? On va vivre ce renouveau tous ensemble ! Faudra ouvrir les portes ! »
Je lui avais un petit clin d'oeil complice, espérant qu'elle avait vue le dessin animé. Ellie chantonna très faiblement quelque chose.
« Je voudrais un bonhomme de neige... » avant de se taire et de m'adresser un petit sourire.
Le miens était bien plus grand.
« Entendre Diane chanter à Tamatoa et toi ici pour moi, wouah ! J'en ai de la chance. En fait c'était peut-être pas plus mal de venir ici. Même si je ne comprend toujours pas ce qu'on est venu chercher et l'utilité de ce voyage. Mais bon. Y'a un château, ça va le faire. »
« On va y aller. » annonça Hyperion.
J'étais déjà aux anges.
« Notre chemin est encore long. »
« Quoi ? » m'étonnais-je. « Mais y'a le château là bas ! »
Hyperion me regarda comme si il allait me dire de ne pas faire de caprices.
« Le château est piégé dans la glace. » précisa t'il.
« Ben provoque le dégel ! »
« Je n'en suis pas capable. »
« Mais tu en es capable ! »
Est ce que cet échange me rappelait quelque chose ? Quoi qu'il en soit, Hyperion observa le château au loin, avant d'annoncer sûr de lui :
« Il faudrait une Reine pour briser cela. »
Je soupirai. On n'allait pas pouvoir aller au château. C'était inadmissible d'être arrivé jusqu'ici et de ne pas pouvoir y aller. Y'avait comme un sentiment d'inachevé qui s'empara de moi. Je me répétais dans ma tête, "étouffe tes sentiments, maîtrise tes émotions". Mais c'était dur. Je ne devais pas pleurer devant tout le monde. Quelque chose attira mon attention. Est ce que Hyperion était en train de siffloter ? Et qui plus est, la musique d'Olaf ? Il m'adressa un petit sourire quand je fini par l'observer.
« Je ne pensais pas qu l'hiver pouvait être aussi beau. » déclara t'il. « Peut-être qu'on peut se permettre quelques minutes rien que pour nous. Mais, on part dans une heure, quoi qu'il arrive. »
J'avais hoché la tête, toute contente. Puis, je m'étais tourné vers Apollon.
« On va explorer le château ? Hein hein ? Ca te dit ? Et t'as qu'à prendre la nunuche avec. » dis-je avant en baissant les yeux sur l'animal qu'il portait à nouveau dans ces bras.