« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La routine était une chose délicieuse dans laquelle Anastasia se complaisait particulièrement, surtout à l'approche de Noël. Nous étions le 22 décembre 2016 et la journée qui commençait s'annonçait particulièrement ordinaire. Comme chaque matin, Anya s'était réveillée à 8h30 mais s'était accordée un quart d'heure de sommeil supplémentaire avant de chasser les couettes pour sauter à pieds joints dans la nouvelle journée qui commençait - et dans ses vêtements d'hiver. Une fois la bouilloire en route, la jeune femme était rentrée à pas feutrés dans la chambre d'Abigaëlle pour la réveiller. La petite tête rousse avait levé de grands yeux clairs en apercevant sa mère avant de tendre machinalement les bras pour être enlacée, ce qu'Anastasia faisait volontiers, elle qui avait grandi dans une famille où l'amour avait plus d'importance que la politique - au grand damne de l'empire, certes. Mais elle la tenait à peine dans ses bras qu'Hoover, fidèle à son poste de gardienne, grogna, montrant ses dents aiguisées à la petite fille. - Bah alors Hoover !? la réprimanda Anya, sourcils froncés. Depuis quand on grogne sur la famille ? Enfin ! Anastasia secoua la tête et s'en alla avec Abigaëlle dans les bras. Les deux rousses s'attablèrent dans la petite cuisine fonctionnelle de la maison. La plus grande buvait son thé d'un air préoccupé tandis que la plus jeune refusait d'avaler quoi que ce soit. Si Anya s'en exaspérait - c'était après tout la première fois qu'Abigaëlle se montrait aussi capricieuse - elle s'en inquiétait également. Est-ce que les enfants pouvaient arrêter purement et simplement de manger quand ils tombaient gravement malades ? Ou était-ce trop tôt pour envisager le pire ? Parce que les livres pour jeunes parents préconisaient de ne pas crier sur les enfants dans pareilles situation, la jeune femme tâchait de garder son calme autant que faire se peut. Mais sa patience avait ses limites qu'Abigaëlle était en passe de franchir. - Abigaëlle, s'il te plaît, fais plaisir à maman et mange. Il faut manger pour prendre des forces et grandir, siffla-t-elle entre ses dents en recommençant la manœuvre maintes fois entreprise. La bouche charnue de la petite fille demeurait désespérément close, hermétique. Abigaëlle ne parle pas, ne pleurait pas et c'était à peine si elle clignait des yeux. Sourcils froncés, Anastasia cogitait et plaça bientôt une main sur le froid d'Abigaëlle, au cas où. L'enfant était gelée, aussi froide qu'un verre qui aurait passé la nuit au frigo mais bronchait à peine. Ses réactions sonnaient faux. Comme si... Non, ce n'était pas possible, Anastasia en était persuadée. Personne n'avait pu venir remplacer son bébé par une poupée ou un automate pendant la nuit. Et puis, qui ferait ça ? Et pourquoi ? Cesse de psychoter, se rabroua-t-elle mentalement. Tu es encore plus pathétique que ces parents qui courent aux urgences à la moindre quinte de toux. Tout en secouant la tête pour chasser ces idioties de sa cervelle, Anastasia prit Abigaëlle dans ses bras et commença à faire les cent pas en la berçant, comme pour se conforter dans le fait qu'elle n'avait ni affaire à un robot ni à une poupée ni rien du tout. Mais le sentiment perdurait et la jeune femme ne pouvait effacer l'étrange de sentiment qui l'habitait. - Dimitri ? appela-t-elle sans hausser le ton, des fois qu'il soit justement dans le couloir à cet instant précis. Peut-être que lui et son esprit terre à terre saurait faire taire ces craintes absurdes qui sortaient de nulle part si ce n'est de son esprit mal réveillé. Lui qui ne croyait pas à la magie aurait sans doute une explication rationnelle au sentiment de sa compagne. Ou peut-être pas. Premièrement il n'était pas à portée de voix et deuxièmement il apparaissait maintenant évident qu'au mieux Abigaëlle couvait quelque chose de sérieux. Le bébé avait pris une étrange couleur verdâtre qui était tout sauf naturelle ou seyant à son petit visage de porcelaine. Anastasia l'observait avec effroi, incapable de bouger tandis que ses traits se déformaient peu à peu. Il ne s'était pas passé une minute qu'Abigaëlle n'avait déjà plus les traits d'une petite fille mais ceux d'une chauve-souris répugnante qu'Anastasia tenait à bout de bras. Après trois interminables minutes il ne restait plus rien de la belle petite fille. Un reliquaire vert luisant avait pris sa place. Anastasia le tenait à bout de bras, ses yeux ronds comme des billes incapables de s'en détacher si bien qu'ils ne manquèrent pas d'apercevoir le morceau de parchemin blanc qu'il renfermait. D'une main tremblante et le cœur battant si fort qu'il semblait sur le point d'éclater, Anastasia décapsula le reliquaire, curieuse mais effrayée parce qu'elle allait trouver dans cet objet dont elle n'avait que trop le souvenir. Il n'était pas encore tout à fait ouvert qu'une nuée de chauve-souris luisantes s'en échappa, leurs ailes battant les mains et le visage de la jeune femme qui manqua de lâcher prise en les chassant. Tandis que les bestioles du diable s'enfuyaient à toute allure vers la porte d'entrée qui s'ouvrit à grands fracas sur le passage, Anastasia extirpa le parchemin qu'elle avait justement aperçu dans la fiole et le déplia :
Que diriez-vous d'un bain de minuit mais sous la glace ?
xoxoxo
Greg
Put-elle lire dans une belle écriture cyrillique et calligraphiée comme on en usait plus. L'instant d'après, Anastasia vociférait ce nom qu'elle haïssait tant : Raspoutine. - DIMITRI !!!!! s'écria-t-elle à nouveau, le regard noir de fureur tandis qu'elle s'engouffrait dans le couloir, attrapant sa veste verte, son écharpe violette, sa fidèle gavroche élimée et lassant hâtivement ses bottines marron. Anya brandissait toujours et le reliquaire et le parchemin qu'elle lui agita sous le nez sans qu'il ait l'air de bien comprendre la gravité de la situation. C'était bien les hommes, ça... - On y va et on y va maintenant, ordonna-t-elle, impérieuse et déjà habillée alors qu'une chauve-souris avait pris du retard sur son essaim pour voleter férocement autour d'Hoover qui ne cessait d'aboyer. Anastasia lui lança ses clés de voiture pour lui faire comprendre que c'était effectivement non-négociable. Elle aurait tout le temps de lui expliquer en chemin, pourvu qu'ils suivent les chauve-souris, idée certes peu banale mais meilleur plan qu'elle avait pour le moment.
Anita Jones
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La nouvelle avait fait le tour de la ville et était parvenue aux oreilles de son fils. Forcément... Anita avait donc prévenue Nathan qu'elle allait faire un tour pour voir cette patinoire qui avait ouvert ses portes pour la période de Noël. Chaudement couverte avec une paire de collants sous son jeans, un pull en cachemire beige bien chaud et sa doudoune bleue nuit, la lionne était parée ! Elle sortit de la maison après avoir mis ses bottines fourrées et avoir attrapé ses patins à glace. Son fils était en compagnie d'Even, sa grande sœur, aussi ne craignait-elle pas de passer un moment dehors.
Anita fit le chemin à pied, ses mains recouvertes de gants noirs bien chauds. Elle réfléchissait. Noël approchait à grand pas et cette année, il ne serait clairement pas heureux. Du moins, pas pour elle. La lionne allait faire en sorte que son fils soit ravi de son Noël, mais pour la blonde, il manquerait toujours quelque chose. Ou plutôt des personnes. William qui avait disparu le lendemain du bal de Noël de l'an passé et sa petite Sasha qui n'avait pas survécu... Autant dire donc que la magie de Noël ne fonctionnait pas sur elle cette fois...
La lionne chassa ses pensées quand elle arriva à la patinoire. Il y avait là quelques familles, des enfants jouaient sur la glace et certains adultes étaient là aussi, profitant d'un moment tranquille. Anita avisa un vieil homme qui regardait tout ceci avec un air de propriétaire aussi en conclut-elle qu'il gérait l'endroit. Sans se préoccuper plus de lui, la trentenaire s'installa sur un banc pour chausser ses patins puis alla sur la glace. Mais elle n'avait pas fait dix pas qu'elle se rendit compte que la glace était fissurée. Rien de grave, juste une petite fissure. Mais c'était assez pour que les gamins se mettent les patins dedans et se cassent quelque chose en tombant. Ou pire encore, pour que la fissure s'agrandisse et que la glace ne s'écroule juste en dessous des enfants...
Rapidement, la blonde revint sur ses pas et se hâta d'enlever ses patins pour remettre ses bottines. Elle laissa ses patins là, près du banc et rejoignit le vieil homme qu'elle avait aperçu un peu plus tôt. Comme elle le pensait, c'était bien l'homme en charge de l'endroit.
- Excusez-moi ! Dit-elle en arrivant à sa hauteur. Je viens de faire quelques pas sur la glace. Elle est fissurée. Déclara-t-elle. Il faut faire évacuer les gens, rapidement !
Mais le papy la regarda simplement sans rien dire avant d'aller voir la fissure qu'Anita se fit un plaisir de lui montrer.
"Ça ? Mais non c'est trois fois rien ma petite dame ! C'est du solide ma glace, je m'y connais ! Ça fait 45 ans que je suis dans le métier, jamais aucun problème. Faut vous détendre, hein. C'est bientôt Noël, faites comme les autres : amusez vous !"
Anita le regarda, prête à exploser. Une fissure, une seule. Elle pouvait comprendre qu'on puisse penser que ça ne ferait pas de mal. Mais il y avait des gosses bon sang ! Alors il fallait être précautionneux... Mais lui s'en fichait apparemment. Ce qui agaça la lionne. Mais le pire fut quand il lui parla de Noël qui approchait. Là, elle se laissa aller à la colère et sortit les griffes.
- Je me fiche que vous soyez dans le métier depuis 45 ans. Une fissure dans la glace, ce n'est pas bon. Il y a des enfants sur cette glace, alors vous allez vous dépêcher de les faire évacuer, sinon c'est vous que je fissure ! Le menaça-t-elle en lui montrant ses griffes.
Le papy semblait paniqué. Il regarda autour de lui, cherchant sans doute une échappatoire ou ne sachant juste pas quoi faire... Puis il se décida enfin à agir.
"Bon eumh... les enfants !!! C'est l'heure du goûter de noël, tout le monde dehors !"
Les enfants obéirent avec entrain tandis que leurs parents les suivaient, légèrement dubitatifs. Mais Anita s'en fichait pas mal, tant qu'il n'y avait plus personne sur cette glace dangereuse, c'était le principal.
"Ça va ? Vous êtes contente ?" Bougonna-t-il avant d'aller chercher son matériel d'entretien pour s'occuper de la fissure.
- Oui. Très. Répondit-elle en rangeant ses griffes.
Anita le regarda faire, jusqu'à ce qu'elle remarquer qu'un jeune homme blond s'était approché d'elle par derrière.
"Eh bah dites moi... Ce sont de sacrées griffes que vous avez là ! Vous lui avez fait peur. et à moi aussi... Venez." Dit-il avant de lui tendre la main tout en faisant quelques pas sur la glace tout juste réparée. "Vous voyez, ça ne craint rien ! Si vous promettez de ne pas vous en servir sur moi, on pourrait peut être patiner ?"
Anita dégagea sa main et refusa de faire un pas de plus.
- Tant que la fissure ne sera pas complètement réparée, je n'irais pas. Et vous ne devriez pas non plus aller sur cette glace pour le moment. Dit-elle en secouant la tête.
Même si le vieil homme avait colmaté la fissure, elle n'était pas certaine qu'il soit judicieux d'aller sur la glace tout de suite après. Et puis, elle n'aimait pas qu'on la surprenne ainsi par derrière. Donc non, elle ne suivrait pas ce jeune homme !
22 Décembre. Je regardai l’horloge avec une certaine appréhension, me souvenant que l’an dernier, à la même époque, je fixai inlassablement le mur de pierres qui constituait ma cellule. Je n’avais droit à aucune visite et, à dire vrai, je n’en attendais vraiment aucune. Tout était flou, bousillé dans un maelström de ténèbres et de folie au point d’en oublier radicalement qui j’avais pu être. Un être de bien. Un être de mal. Tuer ou être tué, chasser ou être chassé, au fond qu’est-ce qui faisait vraiment la différence ? Je passai une main sur mon visage pour chasser les images qui revenaient hanter mon crâne, me tournant pour m’extraire du lit et ne plus penser à rien d’autre qu’à l’instant présent. Exercice difficile quand on savait à quel point je pouvais me perdre dans mes propres réflexions… Il était tôt. Toujours trop tôt de toute manière, incapable de véritablement dormir profondément. Le jour n’était pas levé mais je quittai la chambre. S’occuper l’esprit. S’occuper les mains. Eviter d’en faire n’importe quoi et de dévier dans les anciens démons du passé. Sortir courir, une journée comme toutes les autres.
Ou presque.
« DIMITRI !!!!!! »
Le hurlement me tira littéralement de ma concentration, relevant le nez de l’hameçon que j’étais en train de réaliser. Je fronçai les sourcils… Anastasia avait bien des manières de m’interpeller ou de crier mon nom. Mais là, ça n’avait rien d’un appel à simplement venir à table ou ce genre de banalités. Reposant les pinces que je tenais précédemment, je sortis du bureau pour tomber face à face avec une hystérique qui devait sans doute être ma princesse russe, quelque part là-dessous.
« On y va, et on y va maintenant ! »
Plait-il ? Je la dévisageai, incapable de comprendre d’où lui venait une telle crise. Si elle craignait pour la chauve-souris qui se promenait encore dans notre salon, elle n’avait pas à s’inquiéter : les mythes sur les vampires n’existaient que dans les livres… Et puis elle n’était pas du genre à craindre les petites bêtes comme celle-ci. Ce qui me surpris davantage fut les clefs de voiture qu’elle me jeta dessus, attrapant son manteau ets es affaires à toute allure pour les enfiler les mains presque tremblantes. Qu’est-ce qu’il se passait, exactement ? Elle avait gagné à la loterie et voulait à tout prix qu’on se rende en ville pour retirer son prix ? Drôle de priorité.
Je balayai la pièce du regard en serrant les clefs dans mon poing. Quelque chose manquait. Quelque chose manquait cruellement à mon champ de vision et, connaissant nos habitudes à tous les deux, ce n’était absolument pas normal.
« Où est Abigaëlle ? » Demandai-je en fronçant les sourcils, n’ayant jamais vu Anastasia décider de s’absenter sans tenir compte de notre fille.
En réponse, elle roula des yeux en tournant la poignée de la porte, l’ouvrant dans une impatience si évidente que j’eu presque peur de la couper dans son élan. Ca ne lui ressemblait pas d’oublier la petite fille. Ca ne lui ressemblait pas de paniquer pour un rien. Ca ne ressemblait à rien de ce que nous connaissions pour faire court et ça me plaisait de moins en moins. Qu’est-ce qu’il se passait ?
« Youhou ! » Je remarquai pour la première fois l’étrange reliquaire qu’elle m’agita devant le nez, ainsi qu’un papier replié. « Elle a disparu, c'est Raspoutine qui l'a enlevée, suis un peu ! Tu crois que je le tiens d'où ce reliquaire ? Il ne te rappelle rien ? Alors maintenant si on pouvait se presser il faut qu'on trouve de la glace, c'est écrit ici. »
Attendez, il y avait un peu trop d’informations à la fois là… Disparue ? Notre fille avait… Disparue ? Raspoutine ? Reliquaire ? Ca ne… J’avais énormément de mal à me rendre compte des souvenirs qui envahissaient ma tête pour me forcer à me rappeler, à revoir les situations dans lesquels ces mots avaient été associés. Paris. Le sorcier aux démons verts. Le reliquaire à tête de mort. Non mais… mais cette vie n’était plus, ce n’était pas… C’était un conte ! Une histoire éphémère et… Je la toisai. Ne pouvait-elle pas m’accorder trois secondes pour remettre les pièces du puzzle en place ?! Non ? Non, puisqu’elle venait de franchir la double porte pour s’enfoncer dans la neige qui recouvrait les extérieurs de la maison.
Jurant dans ma barbe, je saisis un manteau et une écharpe avant de lui emboîter le pas.
« De la glace ? Et où tu veux qu’on trouve de la glace ?! On ne peut pas retourner à St-Pétersbourg en un claquement de doigt ! »
Faire le lien n’était pas compliqué, c’était de prendre chaque hypothèse et chaque élément pour les remettre dans le bon ordre qui l’était. Anya semblait en proie à la panique la plus totale, comme je ne l’avais que rarement vue, tentant de déneiger le parebrise à toute allure en s’en mettant de partout.
« Je sais, qu'est ce que tu crois ? » Dit-elle en serrant les dents. « Il doit... il doit bien y avoir quelque chose quelque part et de toute façon il faut qu'on commence quelque part. »
J’arrivai à sa hauteur, l’attrapant par les bras pour l’obliger à s’arrêter. A me regarder. A se poser, même quelques secondes, pour enfin canaliser son attention et la forcer à atterrir des films qu’elle était en train de se faire dans sa tête. Je la découvris livide, tendue, incapable de cacher la peur en train de s’emparer de ses sens et l’inquiétude barrant son front. Je n’étais pas encore dans le même état, habitué à dissimuler du mieux possible les émotions pour me concentrer sur celles des autres, et je me gardai de me laisser submerger à mon tour.
« Anya ! » L’interpellai-je quand elle chercha à se soustraire à mon regard. « Anya, On va monter dans cette voiture et tu vas me dire exactement ce qu’il s’est passé avec ce… Reliquaire. Et sans oublier les détails. On va la retrouver, d’accord ? »
Il me paraissait invraisemblable de ne pas revoir Abigaëlle. Tout comme il m’était insupportable d’imaginer un seul instant que notre fille ai put être kidnappée, volée, récupérée par… Qui que ce soit. Quoi que ce soit. Je sentis une bouffée de colère m’envahir, serrant les dents en restant rivé au visage de la princesse russe. Ne pas se disperser. Ne pas se laisser avoir. Ne pas commettre l’erreur de perdre tous ses moyens quand il y en avait déjà une qui ne réfléchissait plus consciemment ; j’étais autant touché qu’elle par ce qui était en train de se produire, mais si je cédais à la panique à mon tour nous n’y arriveront jamais. C’était une règle de base, un comportement simple : rester calme.
Après quelques secondes elle fini par hocher la tête, la respiration rapide et une grimace attristée sur le visage. Je validai en réponse, l’air sans doute plus grave que je ne l’aurais voulu. Puis je la lâchai et ouvrai la portière côté conducteur. Avant que je n’ai pu refermer, WINSTON bondit à l’intérieur et se précipita sur le siège arrière, visiblement décidé à nous accompagner. Je marquai un temps d’arrêt mais Anya claqua la portière et je n’eu d’autre choix que de faire de même, allumant le contact et démarrant rapidement à en faire crisser la neige sous les pneus du pick-up.
Adrénaline. Excitation. Terreur aussi, bien tapie au fond alors que je resserrai les doigts autour du volant. Lourdeur. Pesance. Explications.
« Je... je... C'était normal, j'ai levé Abigaëlle comme TOUS les matins et on est allées manger mais elle voulait pas et elle était toute froide alors... » Ma princesse parlait d’une manière saccadée, presque incohérente, comme si elle cherchait à remettre ses souvenirs dans le bon ordre. « Alors je l'ai prise dans mes bras et puis... et puis elle a disparu et ensuite... j'avais ça en montrant le reliquaire Je ne sais pas comment il a fait c'est... c'est impossible mais il l'a fait et je vais lui faire payer. »
Disparue… Disparue comme ça, sans prévenir. Disparue comme si n’importe qui pouvait entrer chez nous et s’emparer de notre fille comme il lui plaisait. Disparue sans que l’un d’entre nous ne s’en rende compte. Disparue. Je serrai les dents pour réfréner une nouvelle bouffée de colère, sentant la main d’Anastasia se poser sur mon bras.
« S'il te plaît dépêche toi de suivre les chauves-souris avant qu'on les perde... » Elle me désigna une nuée noire qu’on devinait un peu plus loin. « Fais moi confiance. »
Je n’aimais pas son ton suppliant, trop fière pour jamais s’abaisser à ça. Je ne lui en tint pas rigueur cependant face à la situation, appuyant sur l’accélérateur pour rejoindre la route principale qui menait vers Storybrooke. Les bestioles volaient assez bas et de manière suffisamment visible pour prédire rapidement leur destination.
« Elle vont vers le centre-ville. »
Pourquoi ? Je n’avais pas envie d’y penser. De trouver une raison à cette orientation, je me contentai de zigzaguer entre les véhicules qui roulaient au pas tranquille à cause de la glace et du verglas. L’hiver était froid mais sec et si je craignais une embardée, ce n’était rien à côté de la perspective de perdre Abigaëlle. Si Anya me disait que les chauve-souris étaient une réponse, même si c’était illogique à souhait, je ne pouvais pour l’instant que suivre cette maigre piste. Nous n’avions rien d’autre. Rien de plus qu’un foutu reliquaire vieux de plusieurs siècles et un papier qu’elle serrait dans son poing.
Je sentai sa main toujours sur moi. Agrippée. Accrochée à ma manche comme on le ferait d’une bouée de sauvetage. Je sentais sa tension et son agacement, sa peur et son angoisse, ses mots qu’elle n’osait prononcer et l’impatiente inquiétude au fil des minutes qui s’écoulaient. Abigaëlle était tout ce que nous avions, tout ce qui comptait pour notre famille, le noyau central d’un renouveau dont nous ne nous serions pas cru aptes à recevoir. Et aujourd’hui, à quelques jours de Noël, quelqu’un avait décidé de nous l’arracher. Il allait se prendre un sacré coup de pelle dans la tronche dès que j’allais lui mettre la main dessus… Clarisse avait eu un assassinat dans un camp de vacances en comparaison à ce que j’allais lui faire subir.
Lorsque nous arrivâmes à l’intérieur de Storybrooke, nous fûmes bloqués par une file de voitures toutes en train de klaxonner au milieu de passants courant dans tous les sens. Me penchant en avant, je constatai que la nuée de chauve-souris était en train de massacrer tout ce qui passait à portée de leurs ailes paniquées : stores déchirées, vitrines envahies, lampadaires s’effondrant sur les véhicules, chapeaux volés et autres joyeusetés semées sur leur passage. Winston se mit à aboyer quand une demi-douzaine d’entre elles se précipitèrent sur notre pare-brise, me faisant faire un bond de surprise. Je tentai de les chasser avec les essuie-glace mais je du me rendre rapidement à l’évidence : nous n’irions pas plus loin en voiture.
« On descend. »
A défaut de roues, nous avions des jambes ! Je levai les bras pour me protéger des bestioles qui me prirent soudain pour cible, les chassant sans ménagement avec l’aide de mon chien qui en attrapa une dans sa gueule pour la secouer de toutes ses forces. Un coup d’œil à droite me confirma la chevelure rousse d’Anastasia au milieu de la foule en train de courir, me dépêchant de lui emboîter le pas en faisant attention à ne pas glisser. Je percutai plusieurs personnes en chemin, tous les badauds courant dans le sens contraire à la direction que nous prenions. Forcément, ils fuyaient les chauves-souris quand nous voulions les suivre ! Je jouai des coudes pour me dégager d’un type trop pressé qui venait de m’embarquer avec lui, longeant les vitrines en évitant les gosses recroquevillés dans leurs pleurs. Avisant qu’Anya était coincée par un vélo coincé sous une voiture, je lui attrapai la main et l’attirai sur le côté pour contourner ce flot humain et bruyant, Winston sur les talons.
Il ne fallait pas perdre les chauve-souris, mais il ne fallait pas non plus nous perdre nous. Après plusieurs dizaines de mètres, nous débouchèrent sur la grande place de l’Horloge. Des barrières avaient été installées tout autour de ce qui ressemblait à une patinoire géante… Dédicace de la ville pour les fêtes sans doute ? Anastasia me la désigna, à bout de souffle, et nous changeâmes de trottoire pour nous en approcher rapidement. Il y avait nettement moins de monde ici, levant les yeux vers la nuée de bestiole qui continuaient de massacrer tout ce qui leur passait à porter d’aile ou de pattes.
Exténués.
« Et maintenant... ? »
On avait trouvé de la glace, première étape validée. Mais cela ne nous disait absolument rien sur l’endroit où se trouvait Abigaëlle.
La botte n'était jamais parue aussi lourde. Chaque pas semblait une chute douloureuse, où le pieds s'enfonçait impunément dans la neige. Enfouie dans un large manteau dont j'avais, avec surprise réussi à recoudre chaque trou, je laissai mon nez se glisser sous la chaude écharpe que Doug m'avait précédemment prêté. Elle, elle adorait la neige. Et à chaque fois, que je le traînai dehors à mes côtés, elle s'émerveillait de la large couche blanche qui s'était formée sur le sol. Ce fut pourquoi, même si je l'adorai, j'avais préféré fonde mes oreilles dans un bonnet en laine et filer hors de la maison, seule. Je voulais du repos. Je n'avais que ça depuis mon retour de Nautilus, mais j'en voulais encore, et encore davantage. Je ne réussissais point à me défaire de l'idée que dans ce repos, je trouverais la solution. Je n'avais jamais vu personne mourir avant Iota, et la disparation subite de vie dans le corps de la petite fille m'avait plus bouleversée que j'aimais à le déclarer. A dire vrai, toutes les personnes qui m'avaient accompagnées dans ce fou voyage m'avaient bouleversé. Et j'espérais que dans la solitude, dans la profondeur de mes pensées, je trouverais une raison. Une explication logique, presque sensée à ce qui m'avait redonné le goût de l'espoir. Pourquoi? C'était ma seule question. Pourquoi tout était ainsi, pourquoi étais-je là à ce moment-ci, pourquoi tout ceci était venu combler mes plans de fugue. Des questions qui restaient en suspens, sous mon air désolé. Je m'approchai dangereusement de la grande place, c'était l'une des rares fois où j'y remettais les pieds après l'ouragan qui m'avait emporté rencontrer Jules Verne. Depuis ce jour, rien. En un mois, tout m'avait fait comprendre que la réalité m'avait rattrapé et qu'il était trop tard pour me rattacher aux souvenirs émouvants sous un sous-marin englouti dans l'imaginaire. Je n'avais jamais cru les pensées aussi puissantes, ni l'espoir. Quelques flocons virevoltaient en harmonie, et dans un silence extraordinaire. La grande place était presque vide, et alors si calme. Je n'entendais que mes bottes crissaient dans la neige, et quelques silhouettes s'approchaient de la patinoire mise en place pour l'occasion. Noël. Je ne l'avais jamais vraiment fêté. Nous nous réunissions autour de la table en bois, avec papa, et dans un mutisme total, nous accordions notre silence honorifique à maman. C'était le plus beau cadeau qu'il m'avait fait. Respecter la peine que j'avais de ne l'avoir jamais connu. J'espérai un jour qu'un homme puisse m'aimer comme il le faisait. Il était très amoureux. Trop, presque. Au point de ne voir que la grande abîme qui s'était forgée dans son coeur. Dès que j'avais ouvert les yeux, j'avais perdu ce morceau de ma poitrine. La présence d'un parent, dont je n'aurais pour seul souvenir les sanglots incontestables de papa, et la lourde culpabilité d'avoir pris sa place. Avançant d'un pas fébrile, jusqu'à l'étendue de glace, je reconnus au loin Anastasia. La belle Anastasia qui par un conseil trop franc avait pourtant réussi à me donner la craie pour tracer mon nouveau départ. Je n'avais plus qu'à dessiner le reste du sentier. A côté d'elle, ce qui devait être son mari. Tout deux, curieusement installés devant la patinoire, dépourvus de leur Abigaëlle. Et, si j'étais venue pour un moment de calme, ce silence me déplaisait. Il m'effrayait même. Dans une expression muette, je me décidai à les rejoindre. J'avais fait trois pas. Trois maigres pas, avant de lever les yeux au ciel obscurci. Ce n'était pas un orage, ou des nuages. C'était un essaim noir, et bruyant de chauves-souris. J'aurais dû bouger, partir, me cacher lorsqu'il se rua sur ma silhouette bouche bée. Mais je ne fis rien, je m'approchai d'Anastasia en espérant qu'à mes pas, les bêtes sombres remontent jusqu'au ciel. Elles ne le firent pas. Et une fois, que j'arrivai presque à attirer son attention, on m'agrippa. Les cheveux, les bras, les mains, les chevilles, les pieds. On me tirait, me piquait, me griffait. Je fermai les paupières, couvrais mes yeux avec mes paumes de main tremblantes, et j'échappai de mes lèvres étonnement intactes parfois quelques cris de stupeur. Je ne voyais plus, je ne sentais plus où j'avais mal, et avançant à tâtons sur le sol enneigé, je laissai mes doigts palper le sol pour trouver une issue à cette attaque soudaine. Après un certain temps de panique, terreur, et incompréhension, mes ongles glissaient enfin contre une matière autre que la poudre de nature si pure. Le bord de la patinoire. Je n'avais plus qu'une envie pleurer, et revenir chez Doug pour me coincer dans ses bras. Elle trouverait des mots, des blagues, des remarques idiotes pour me sortir de ma torpeur.
" Salut, salut la compagnie ? Alors, on patine ? "
La voix m'interrompit dans tout mes scénarios d'horreur. Une jeune fille de vingt-trois ans retrouvée dévorée par une espèce encore non identifiée. Un serial killer répand des chauves-souris venimeuses dans toute la ville, deux blessés grave. Tout était bon pour trouver une explication à cette attaque insensé. Et là, deux grands yeux comme deux billes venaient se présenter à moi. Un petit sourire, presque arrogant. Et une chevelure blonde sagement bouclée. Cet homme, je ne le connaissais pas. Et il ne semblait pas même apercevoir la frayeur qui faisait encore secouer mon corps. Il était là, et dans ce qui aurait pu être une insolente provocation, il me tendait sa main pour que je me relève. Peut-être était-ce l'issue pour fuir ce cauchemar. Après cela, je me réveillerais dans un bip assourdissant? J'y croyais, vainement. Hochant de la tête, je saisis sa main, me laissant bercer par cet être dont émanait une aura qui se voulait reposante. Et alors que j'enfilai les patins rapidement, je le rejoignais en déclarant entre deux éclats de rire:
" Oui. "
Il venait de surgir de nulle part, comme par magie. Ou bien avais-je simplement cligné les yeux assez longtemps pour ne pas remarquer son arrivée. Il était si à l'aise. On aurait dit qu'il volait. Il volait même, j'en étais presque sûre. J'étais éblouie par la grâce, la facilité de ses bras à se mouvoir à un rythme inexistant. Je me sentais dans un rêve, où je laissai le bonheur m'étrenner. Je riais, bêtement, tout semblait beau. Et dans cet arc-en-ciel merveilleux, la douceur de l'irréel me berçait. Je riais, seule, en voyant cet homme patiner avec aisance. Je balançai mes bras dans l'air, je tournoyai timidement. Le bonheur était faux, mais sur le coup, si ravivant.
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
Elle rajusta la sangle de sa guitare sur son épaule et se tourna vers sa mère pour un dernier sourire. Rapidement, Loki se pencha vers elle et lui embrassa le front, avant de quitter sa chambre d'hopital pour descendre les marches des escaliers. La matinée avait été rude, Marie se trouvait être de plus en plus faible et plus le temps passait, moins Loki se sentait rassurée. Oui elle devrait partir un jour. Mais pas aujourd'hui, pas... aussi rapidement, elle n'était pas prête. Pourtant, sa mère n'avait cessé de lui dire d'accepter la situation, qu'elle ne pouvait rien y faire. Qu'elle était heureuse ainsi.
Heureuse ? Abandonnée par son mari dés qu'il avait retrouvé la mémoire ? Seule dans une chambre d’hôpital que personne ne venait visiter ? Ezechiel avait beau financer les meilleurs soins, les meilleurs médecins, rien ne pourrait combler son absence. Ce vide qu'il avait créé en refusant de venir affronter son épouse. Elle avait été oubliée, abandonnée, et pourtant, elle gardait toujours ce sourire doux rassurant, plein de joie et de bonheur. De tendresse.
Elle, on lui avait demandé de passer rapidement. Des complications étaient survenues et elle avait exigé être prévenue a chaque fois. On l'avait appelée, et elle avait signé un document autorisant les médecins a augmenter ses doses d'anti douleurs. Évidemment, son père était aux abonnés absents.
La jeune femme sortit de l'hopital et installa son bonnet sur la tête, plongeant ses mains gantées dans son manteau. Il faisait beaucoup trop froid pour jouer dehors, ses mains gèleraient en quelques instants. Et puis elle ne se sentait pas d'humeur a jouer quelque chose de joyeux, de gai. Elle voulait simplement rentrer chez elle et se blottir sous ses couvertures en lançant un 33 tours. Avec une tablette de chocolat a portée de main, ce n'était pas de refus.
"I don't want a lot for Christmas There is just one thing I need I don't care about presents Underneath the Christmas tree I don't need to hang my stocking There upon the fireplace Santa Claus won't make me happy With a toy on Christmas day..."
Elle c'était mise a chantonner en balancant sa tête de gauche a droite, en rythme. Cette chanson de Noel balancait il fallait le dire ! En même temps a force de l'entendre dans les magasins et a l'hopital, clairement elle l'avait dans la tête. Pourtant ce n'était pas plus dérangeat que ca, elle avait toujours une mélodie, un son, une chanson qu'elle fredonnait a mi voix. Une sorte de tic qu'elle gardait en elle depuis des années, qui la rassurait d'une certaine maniere. Elle était en train d'entamer le second couplet – en cherchant ses écouteurs – quand tout a coup, elle entendit un bruit étange autour d'elle comme une multitude de froissements de feuilles, en bien plus fort. Elle n'eut même pas le temps de se retourner que déja, un poids se faisant brusquement sentir sur ses épaules avant de lui être retiré...
"HEY !!!! MA GUITARE !!!!!!!" brailla elle en tendant une main pour tenter de la rattraper.
Trop tard. Elle bascula brusquement dans la neige et redressa subitement le visage, autant a cause du froit qu'a cause de ce qu'elle voyait. Une armée de chauve souries venaient – littéralement – de kidnapper sa guitare. SA guitare a elle ! Bon sang elle se la trimblait depuis des années ! Elle avait survécu – difficilement – a plusieurs chutes d'eau, a des fourmies et a un feu de bois. Entre autre. Loki y était tout particulièrement attaché, il s'agissait du seul objet qui lui avait rapelé ses racines, l'endroit d'ou elle venait, la ou se trouvait sa famille. Ses amis. D'un geste brusque, elle se redressa et se mit a courire, pataugeant dans la neige a toute vitesse, manquant de se tordre la cheville une dizaines de fois.
"Hey ! Revenez ! Lachez caaaaa !! " criait elle derriere les bestioles volantes en sachant parfaitement qu'elles n'en feraient rien.
Les chauves souries pénétrèrent dans un grand batiment installé au centre de la place et sans hésiter un instant, Loki s'y précipita. Tant pis pour le travail, sa guitare était beaucoup trop précieuse pour être abandonnée comme cela.
Loki se précipita a l’intérieur et fut obligée de payer une entrée pour passer le gardien. Se retenant de jurer comme un charretier, elle finit par passer le « barrage » et pénétra dans la patinoire. Au centre de la glace se trouvait une nuée de bestioles, alors que deux personnes étaient en train de patiner tranquillement comme si de rien était. Hum, il y en avait deux qui n'avaient clairement pas la lumière a tous les étages... Peut être avaient ils fumé quelque chose de fort, c'était possible. Plus que probable en tous cas.
La jeune femme soupira et observa l'essaim de chauves souries s'élever dans les airs, se désintéressant de sa guitare fétiche. Les saltées. Loki regarda autour d'elle un instant, sentant ses cheveux bouger dans son dos, avant de revenir sur le centre de la glace. Elle poussa un soupire mi résigné, mi rassuré avant de passer une main dans ses cheveux et de s'approcher de la petite porte prés du bord. Prudemment, elle posa un pieds sur la glace... et manqua de s'écraser directement. S'accrochant au rebord de toutes ses forces, elle tenta de reprendre un rythme cardiaque raisonnable avant de poser le second pieds et, poussant sur ses bras, de s'envoyer glisser sur la glace. Loki tenta difficilement de garder les pieds parallèles, mais peine perdu. Elle glissa, manqua de faire un grand écart pour se rattraper sur les mains, battant des pieds sur place aussi vite que possible pour ne pas tomber complètement..... Ce qu'elle fit au bout de quelques secondes.
En étoile de mer sur la glace, elle se retint de rire, pouffant le plus silencieusement possible avant d'essayer de se redresser. Et de se vautrer a nouveau.
« Bon ! C'est même pas la peine d'essayer comme ca... tant pis. »
Quand il fallait y aller, fallait y aller. Elle se mit a plus ou moins ramper pour attraper sa guitare avant d'essayer de se relever et de glisser, en équilibre précaire, vers le bord de la patinoire. Heureusement que le ridicule ne tuait pas ! Parce que là elle était bonne pour gagner vidéo gag pendant des lustres ! Elle finit tout de même par réussir a agripper le bord de la patinoire a nouveau, juste en face d'un couple qui fixait la glace avec un air angoissé. Ah, eux au moins avaient l'air d'avoir compris que quelque chose n'allait pas ! Bien ! Accrochée au muret en bois comme si sa vie en dépendait, elle les fixa quelques secondes, hésitant a rire devant le ridicule de la situation.
"Salut ! Euuuh dites, c'est normale ici qu'il y ait autant de bestioles volantes ? Non parce que c'est quand même un peu flippant je trouve"
La femme agita une sorte de vase tres moche devant Loki avec un sourire triste.
« C'est à cause de ça. Elles sont sorties de là et on les a suivies. »
"Autant de bestioles la dedans ?'' lacha elle, incrédule. « Comment vous allez les remettre ?"
Non parce qu'elle allait quand même pas laisser ses animaux de compagnie en liberté comme ca, si ? Ca craignait un peu quand même pour le coup.
« L'idée ce n'est vraiment pas de le remettre. Et puis ce truc est magique donc je suppose que c'est possible. Dites moi : vous n'auriez pas vu un bonhomme flippant avec une barbe, le teint cireux et une longue cape ? Ou, à défaut, un passage vers le monde des contes ? Une petite fille rousse ? Quelque chose, n'importe quoi ? » reprit elle avec un ton... légèrement paniqué. Implorant presque.
Loki jeta un petit coup d'oeil vers son... compagnon ? Il était barbue et son teint... n'était pas des plus bronzé si on pouvait dire ca. Bon, il n'avait pas de capes mais... elle hésita un instant a le désigner avant de se dire que ce n'était peut être pas le moment. Et sûrement pas lui vue que la rousse ne c'était pas jetée sur lui pour lui enfoncer son vase dans la gorge. Et puis quelque chose d'autre, dans son discours, l'avait interpellée.
« Le.... monde des contes ? " Elle lui jeta un regard curieux, un mélange entre l'étonnement.. et l'incrédulité. Est ce que cette nana était totalement folle ou pas ? Parce que là, ca devenait un tout petit peu inquiétant quand même. "Vous allez bien ?"
« Non, je ne vais pas bien. » lacha elle d'un ton exaspéré en roulant des yeux. « Il a enlevé notre fille et nous cherchons un moyen de la retrouver. Il m'a donné rendez-vous sur la glace donc ça doit être ici, c'est tout ce que je sais. »
"Sérieusement ?"
Ah effectivement c'était pas super top comme situation. Cependant, si Loki avait apris des choses au fil de ses rencontres, c'était que dans le cas des kidnapping, il valait mieux obéir au ravisseur en espérant qu'il ne mettrait pas sa menace a exécution. Ce qui, en Italie, ne c'était fait que... très peu de fois.
"Bah alors venez !" Elle ouvrit la petite porte qui menait a la glace. "Le type a bien dit "sur" la glace non ? Et vous n'êtes pas dessus. Alors venez."
Elle passa du coté glace, rajustant sa guitare sur son épaule. Elle allait l'accompagner, ou au moins essayer de l'aider.
Code by Fremione.
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
C’était sans doute le plus beau Noël d’Hera… elle déambulait au milieu de Storybrooke comme une femme libre, la tête haute, le sourire aux lèvres. L’air du temps sentait la neige et le sapin, les lumières scintillaient de partout, les chorales de Noël poussaient comme dans champignons tandis que les enfants ondulaient autour d’elle en se lançant des boules de neiges. Un petit garçon trébucha non loin d’elle et la déesse lui caressa la tête avant de le laisser rejoindre ses amis. C’était sans doute le plus beau, parce que c’était aussi le premier. Ce jour-là, elle avait décidé de sauter le pas, de se fondre dans la masse des humains qu’on lui avait si souvent interdit d’approcher. On l’avait caché si longtemps à la vue de tous, comme un bibelot, un trésor ou un chien trop hargneux. Les autres dieux pouvaient bien se méfier d’elle, douter, comme Artémis qui semblait mêlée de nombreuses émotions à son égard et à l’égard de ce trône qu’elle gardait autant qu’elle partageait, elle s’en fichait. Elle était vivante, elle était libre, elle était déesse et elle était heureuse.
Athéna ne lui avait pas menti à propos de la petite ville de Stroybrooke. Elle y avait elle-même jeté son dévolu pour tenter de comprendre ce qui avait poussé toute sa « fraterie » à s’enticher de ce lieu plutôt qu’un autre. Il était vrai que l’endroit était joyeux, conviviale, pleins de personnalités et de créatures hautes en couleur et il semblait également à les entendre que cette ville regorgeait aussi de mystères auxquels il fallait parfois faire face et qui les dépassaient eux-mêmes. Elle ne le savait pas encre mais cette virée ne serait pas que son premier Noël mais aussi sa première aventure de ce genre si particulier.
Elle était sortie du coiffeur avec un sourire ravi, tout en remettant son bonnet rouge sur sa tête. Les cheveux courts et bruns ne lui allaient pas si mal, même s’il lui faudrait sans doute du temps pour s’y habituer. Elle avait fait cette folie en vue de ce repas de Noël qu’Athéna avait promis de réaliser. La déesse de la sagesse lui avait expliqué l’art de la mode dans ce monde et couper ses cheveux était le plus beau symbole de liberté et de remerciement qu’elle pouvait lui montrer. Le brun avait été également tout volontaire… il y avait si peu de déesses brunes, autant remonter le niveau en étant la seconde, non ? Les mains dans les poches de sa doudoune rouge, elle se dirigeait à présent vers la patinoire qui avait été préparée là pour les festivités et elle ne tarda pas d’observer cette nuée de chauve-souris inhabituelle qui s’abattait sur le peu de personne qui étaient encore présentes et notamment sur les trois personnes qui s’avançaient courageusement sur le centre de la glace. Fronçant les sourcils, Hera décida de poursuivre son chemin en direction de cet évènement. Après tout, elle n’avait rien à perdre. Et elle sentait de plus quelque chose qu’elle n’arrivait pas encore bien à définir.
Le sentiment s’agrandit à mesure qu’elle s’avançait et elle finit par le comprendre distinctement quand elle s’approcha de la source de ce malheur… la jeune femme rousse au milieu du petit groupe de trois. Naturellement. Recouvrir ses pouvoirs était une chose tout à fait singulière qui prenait du temps… c’était comme s’habituer à entrer de nouveau dans un pantalon qu’on avait si souvent par le passé dénigré au profit d’un autre. Il fallait tout réapprendre et se le réapproprier. Tel était le même fléau pour le pouvoir divin.
- Vous avez perdu votre enfant.
Ce n’était là ni une question ni une supposition. C’était une affirmation. Elle pouvait le sentir très clairement à présent, ce sentiment d’être maman à part entière mais d’être une maman meurtrie par la perte de ce petit être cher, le fruit de sa chaire, de ses entrailles. Elle était folle d’inquiétude et torturée. Oui. Hera pouvait le sentir. Elle était la gardienne de toutes ces femmes.
- Vous êtes ici parce que vous cherchez à le récupérer n’est-ce pas ?
La déesse en avait profité pour s’approcher en avançant sur la glace d’un pas souple et décidé, la tête haute. Ses yeux étaient froids et ils transperçaient la jeune femme aussi bien que son don transperçaient sa détresse.
- C... comment vous le savez ? Vous savez quelque chose ?
Elle eut un sourire tendre et compatissant, tout en secouant la tête.
- Non, je ne sais rien malheureusement pour vous. Je l’ai senti, c’est tout.
Nulle besoin de préciser plus, n’est-ce pas ?
- Alors dîtes moi... vous n'êtes pas par ici par hasard, cette petite vous a été arrachée... kidnappée ou disparu de votre champ de vision de son gré?
C’était encore une chose qu’elle était incapable de définir. Étaient-ils venus ici pour patiner avec l’enfant ? Ou leur avait-on demandé une rançon à remettre ici ? Elle ne voyait pourtant rien avec eux qui pouvait servir de faire-valoir… hormis peut-être cette relique que la demoiselle portait.
- Je ne sais pas, avouait-elle tout bas. Je pensais l'avoir dans mes bras puis le bébé que je tenais s'est changé en ceci, poursuivit-elle en montrant le reliquaire. Je sais que ça a l'air fou. Mais il m'a dit de venir sur la glace alors je suis venue.
Victoire en profita pour récupérer l’objet avec douceur tout en l’examinant. Le bébé avait-il été changé en objet ou simplement échangé ? Impossible de le savoir pour le moment, il fallait donc poursuivre l’investigation. Pour une fois qu’on lui permettait de faire son rôle, elle ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin.
- Il ? qui donc ? Vous avez reçu une lettre c'est cela ? Je suppose sinon vous n'auriez pas lâché l'homme si vous l'aviez eu en face de vous... je peux la voir ?
Elle tendit une main impérieuse vers elle qui ne laissait pas vraiment la place au « non ». D’ailleurs, pourquoi la rouquine aurait-elle refusé ? C’était stupide… La déesse en profita pour observer les deux personnes qui l’accompagnaient, une jeune fille qui semblait assez concentrée sur la situation et un jeune homme au regard un peu vide et perdu mais qui semblait tout autant concerné… Etait-il le père ? Pendant ce temps, la jeune femme avait craché un « Raspoutine ! » de dégoût tout en lui tendant le papier. Hera souleva un sourcil en entendant le nom. Ce Raspoutine lui disait quelque chose. Les livres d’histoire humains en parlaient comme d’une personne rudement difficile tuer, supposée sorcier qui avait eu une vie quelque peu périlleuse… était-ce ce même homme ? Elle jeta un œil sur l’écriture et constata qu’elle était signée « Greg »… le nom de cet homme dans cette ville étrange ? Proche de son véritable nom en tout cas. Il parlait de « minuit »… il n’était pas encore minuit… ou fallait-il uniquement considérer l’expression ?
Une chose était sûre, dans sa hâte de mère paniquée, il semblait bien que la jeune femme avait mal lu son mot, ce qui arracha un sourire à la déesse qui s’étira à la commissure de ses lèvres. Elle prit le temps de relire encore quelques instants ce petit papier… « xoxoxoxoxoxo »… elle ne voyait pas ce que cela signifiait mais une chose était sûr, cet être répugnant était prêt à jouer avec elle et sans doute à faire du mal à la petite. Etait-ce une aventure fastidieuse comme celles qu’avaient vécu sa « fraterie » avant elle ? Une chose était certaine, elle n’allait pas la laisser passer, pas quand il s’agissait de mettre son rôle en jeu, de mettre en danger un enfant et de faire souffrir la mère. Elle releva les yeux vers la jeune femme et avec un sourire doux, elle se contenta de lui préciser :
- Ma chère... il ne vous a pas invité à vous rendre SUR la glace... mais... SOUS la glace...
crackle bones
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
| Avatar : Ashley Clements
| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Marcher sur la glace sans chaussures adéquates n'était pas chose aisée, Anya avait pu s'en apercevoir distraitement en observant la jeune fille à la guitare. Par chance, les Russes subissaient suffisamment le froid pour parvenir à le dompter - et Anya était bien trop dévastée pour rire des mésaventures de la fille à la guitare. Elle ainsi que la femme aussi élégante que perspicace avaient décidé de les aider. La fière Anastasia était prête à mettre son orgueil de côté et à user de toutes les aides possibles et imaginables pour retrouver son petit trésor et écharper Raspoutine quand tout ceci serait terminé. Car elle voulait croire qu'il n'avait pas touché un seul cheveu d'Abigaëlle. De toute façon, en tant que mère, ne l'aurait-elle pas senti ? La rouquine voulait s'en convaincre à tout prix et observait la glace avec une intense concentration, cherchant comment passer sous elle quand une voix familière lui parvint, quelques mètres plus loin. Anita. L'ancienne lionne s'approchait en courant, chaudement emmitouflée dans ses vêtements d'hiver, l'air anormalement alarmée. - Reculez ! La glace a été fissurée il y a peu et je crois bien qu'il se passe encore un truc étrange, déclara-t-elle une fois arrivée à leur hauteur, de l'autre côté de la patinoire. - Je crois aussi, approuva Anya en levant les yeux vers le ballet de chauves souris au-dessus de leurs têtes. La glace est fissurée, tu dis ? Donc c'est qu'on peut aller en dessous... Montre moi ! s'écria-t-elle, retrouvant un peu d'espoir. Toutes les informations étaient bonnes à prendre. De toute façon, elle avait déjà l'air d'une illuminée. Elle n'était plus à ça près, si ? Anita semblait en tout cas interloquée mais lui donna ce qu'elle demandait et c'était bien assez : - Aller en dessous ? Mais pourquoi ? demanda-t-elle néanmoins, interloquée. De toute façon, la fissure a été colmaté... Viens. Anita ouvrit alors la porte de la patinoire pour y avancer prudemment elle aussi et l'emmener vers la fissure colmatée et beaucoup trop petite au goût d'Anastasia. Elle ne s'y connaissait bien sûr pas en portail magique mais elle aurait imaginé cela plus imposant - ce qui ne l'empêcha pas de s'agenouiller sur la glace pour poser ses doigts gantés sur la fissure proprement refermée. Tandis qu'elle l'examinait, la jeune femme se désintéressa totalement du reliquaire qui roula sur la glace, quelques pas plus loin, jusqu'aux pieds d'un jeune homme blond qui, voyant que les gens sur la piste ne patinaient plus, s'était également arrêté. Anastasia, cependant, ne lui accordait pas une once de son attention jusqu'à ce que, ramassant le reliquaire, le jeune homme déclare : - Eh mais ça me rappelle quelque chose, ce truc ! Dérangée dans son investigation qui ne menait à rien, Anya releva la tête et l'aperçut, le reliquaire entre ses longs doigts pâles et l'air distrait. - TOI ! vociféra-t-elle en se relevant brutalement. On lui avait souvent fait remarquer que c'était impoli de pointer les gens du doigt mais en cet instant on peut dire qu'elle s'en fichait copieusement. - Tu sais quelque chose ! J'en suis sûre, tu n'es pas là par hasard ! Où. Est. Elle ? ordonna la jeune femme en empoignant le col du jeune homme aux yeux écarquillés comme des soucoupes. - Salut Anastasia, reprit-il d'une petite voix apeurée. Ca fait un bail. Je ne voudrais pas être impoli mais on dirait que quelque chose te turlupine... Pour toute réponse, Anastasia resserra sa prise. - C'est que tu es une femme de poigne, commenta Bartok. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? - Dis moi où elle, ordonna Anastasia, les dents serrées et le regard fou. Où est Abigaëlle ? Qu'est-ce qu'il en a fait ? Emmène moi la voir maintenant ! - Moi ? Mais je ne sais pas utiliser ce truc ! gémit l'ancienne chauve-souris en agitant le reliquaire toujours dans sa main. C'est qu'un vieux reliquaire tout moche, si tu veux mon avis il faudrait le jeter. Et sans attendre de réponse, Barthélémy lâcha l'objet qui finit sa course en mille morceaux sur la glace, répandant un rai aveuglant de lumière verte. Anastasia ferma les yeux, sentant des centaines de chauves-souris voler dans le désordre autour d'elle. Elle relâcha son emprise afin de mieux protéger son visage pendant qu'elle sentait la glace céder sous son poids. Puis tout devint calme. La jeune femme n'entendait plus que sa respiration saccadée et celles d'autres personnes non loin. Alors Anastasia rouvrit les yeux. Elle n'était plus sur la patinoire de Storybrooke mais à l'orée d'une épaisse forêt enneigée. Loin devant elle se dessinaient les premières habitations de Saint-Saint-Pétersbourg, celles là même qu'elle avait aperçues en premier en arrivant en ville, une fois sa majorité atteinte et l'orphelinat derrière elle. Violemment, la jeune femme fit volte-face, à la recherche de Dimitri. Il était bien là, à quelques pas qu'elle s'empressa de faire, de même qu'Anita, la fille à la guitare, l'élégante dame intuitive et Sally, dont elle remarquait seulement la présence. Bartok, en revanche, avait disparu. Seules trois chauves-souris s'ébattaient encore dans la neige, à quelques dizaines de mètres. Quant au reliquaire, il n'était plus. Anastasia adressa un sourire gêné aux autres avant de déclarer abruptement : - Salut tout le monde. Moi c'est Anastasia, lui c'est Dimitri et ça c'est la Russie tsariste. Des questions ?
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
.
D'accord, il y avait certainement mieux en matière de son. En revanche, il ne pouvait que se réjouir quant à l'image. Impecable. Il pouvait les épier sans être dérangé pas quelconque problème de réception. Il y avait cette chose sur Terre... Skype lui semblait-il. De là où il avait pu observer ce triste monde, il n'avait trouvé rien à envier à Skype et ses médiocres capacités quand il avait sa boule de cristal, qui, elle, puisque n'utilisant aucune "connexion" pouvait sans problème montrer d'autres mondes.
C'était une piètre réjouissance comparé à la colère qu'il portait contre ceux qu'il espionnait. La famille Romanov. Bien qu'il n'est plus qu'une Romanov, mais son mari comptait. Même leur chien était victime de la rancœur de Raspoutine.
Cependant, les observer aujourd'hui était bien plus léger, plus satisfaisant. La princesse avait eu peur, les desseins de Raspoutine commençaient donc ainsi.
Verte de peur, coloriée comme le reliquaire. Pauvre Anya, le vert sur du roux, ce n'est pas un si bon mélange. Mmmh, des carottes sur du brocoli, un mélange bien triste au regard. Enfin, tu n'as pas réellement besoin d'un ton verdâtre pour cela.
Le rire satisfait et cruel de Raspoutine s'accordait avec la colère que la princesse ressentit lorsqu'elle comprit. Elle avait donc suivi ses chauves-souris, ce qui aurait pu surprendre le sorcier.
Fidèle à toi-même, foncer et aviser après. La neige pourrait bien l'étouffer qu'elle préférerait réfléchir ensuite. Anastasia Romanov, si tu n'existais pas, il aurait fallu t'inventer. Ce manque de soin et de stratégie m'arrange tant ! S'écria-t-il en riant sournoisement. Il prit cependant le temps de réfléchir à cela.Enfin, c'est une façon de parler. Je souhaite justement que tu n'existes pas.
Alors que lui et son mari s'approchèrent de l'endroit qu'il avait choisi, il put constater l'étendu des actions de ses chauves-souris, qui étira ses lèvres de fierté. Piètre ville, après tant de mésaventures, la voilà affolée par une invasion de chauves-souris. Elles étaient efficaces ! Il se frotta les mains d'excitation. Il se rapprochait du but. Elle se rapprochait de la glace en dépit du danger, elle avait donc compris son message. Il en avait douté pendant quelques instants. Décidément, les Hommes sont prêts à tout pour sauver les leurs. Même risquer la mort, la leur ou celle de ceux qu'ils tentaient pourtant de sauver.
Ils ne savent même pas quel est son gout. Même si la mort serait presque sucrée. Finalement, ça pourrait valoir le détour.
Quelque chose le dérangeait dans sa boule de cristal. Elle, lui, leur chien. Ils n'étaient pas seuls. Il existait ainsi d'autres personnes qui se révélaient aussi peu futées qu'Anastasia en matière de danger. Il n'y avait aucune raison pour qu'ils soient un problème. Romanov avait le reliquaire. Un seul geste et il serait activé.
Mais non, elle parlait ! Les femmes sont toutes des pipelettes !
Cesse donc de parler ! Ta fille pourrait être sur le point de se faire dévorer ! Tiens... ça serait presque dommage que je ne puisse pas, dit-il en songeant à la petite Abigaelle qui dormait.
Il y eut une femme à griffes. Celle-ci représente bien la gente féminine. Agaçante et à griffes pour peu, dit-il alors qu'elle n'avait nulle autre préoccupation que de déranger tout le monde pour une fissure. Celle-ci compte les corbeaux, pas très dérangée par le chaos. Le stress ne la tuera pas, constata-t-il devant une jeune femme rousse qui patinait, insoucieuse.
Il avait commencé les cents pas, devant la singularité de ces humains.
Oui, la guitare est plus à craindre que ta vie, après tout. Elle ne prendra pas le soin de m'agacer, elle. Oh, le voilà ! Dit-il en voyant l'énergumène blonde. Ce corps ne te va pas du tout ! C'est très désagréable. Quelques années et te voilà à l'image humaine au visage si... répugnant d'idiotie !
Mais il s'était arrêté en observant la dernière personne. Quelque chose de particulier se dégageait d'elle. Elle était magique à n'en pas douter. Ou bien quelque chose d'autre ? Il n'avait pas à douter qu'elle était puissante, dans tous les cas. Raspoutine ressentit une crainte à son égard, tout comme de la fascination.
Si une telle créature tombait dans mes filets, même le diable me rendrait mon âme pour l'avoir, j'en suis certain ! Dommage que les femmes d'aujourd'hui sont robustes, je ne pourrai pas compter sur le froid pour l'affaiblir.
Et, plongé dans ses pensées, il n'eut pas le temps de voir le reliquaire s'activer. Mais, alors que son piège avalait sa victime, il esquissa un sourire.
Les hommes sont tous des bébés ? Quelle tristesse pour toi d'être tombée dans... Quoi ? Stupides chauve-souris ! Si vous cessiez un peu de sourire pour être davantage chauves ! Je ne voulais qu'Anastasia et son idiot de mari !
Dans sa boule de cristal, l'image s'était de nouveau précisée alors que le voyage d'Anastasia de Storybrooke à son monde natal s'achevait. Non seulement elle et Dimitri étaient accompagnés de leur chien, mais les voilà entourés de ces Storybrookiens étranges et agaçants qui étaient près de la princesse.
Vous avez intérêt à ce que leur présence joue en ma faveur ! Imaginez qu'un croche-pied désobligeant de l'un d'entre eux soit un élément fatal à mes plans. Vous aurez affaire à moi ! Il me faut la rousse, nom de...
Mais qu'est ce je fiche ici, moi ?
Raspoutine se retourna vers la voix inattendue qui venait de l'interrompre, pour voir, non loin de lui, un petit homme à la chevelure claire assis par terre, bien confus de se retrouver là, ses chauves-souris le lâchant enfin après l'avoir emmené jusque là.
Bartok ! Ou qu'importe le nom que tu utilises ces temps-ci. Barthélémy ? Bien moins pratique que Bartok ! Relève toi donc, le sol te manque tant ?
Oh, Maître ! Quelle bonne surprise ! ça alors, vous n'avez pas pris une ride ! c'est quelle crème que vous utilisez ? Il s'affubla d'un sourire ridicule qui affichait clairement qu'il craignait encore le sorcier. Celui-ci leva les yeux au ciel.
Deviens donc ami avec la mort, mais il te faudra assumer l'apparence. En parlant d'apparence... un petit blond humain ? Est-ce cela que tu traînes depuis toutes ces années avec toi ? Dit-il en le désignant avec dégout. Il leva la main, et dans un geste rapide, Bartok se perdit dans un nuage vert qui se dissipa en peu de temps, montrant alors quelque chose de bien plus satisfaisant. Devant la chauve-souris qu'il connaissait, il continua donc :
C'est bien mieux comme ça : les ailes sont bien moins risquées et plus utiles que la blondeur d'une chevelure.
La petite créature se racla la gorge.
C'est que... j'aimais bien être humain, en fait... Mais alors, pris de panique à l'idée d'attirer les foudres de Raspoutine, il continua aussitôt : Mais s'il faut être une chauve souris pour vous faire plaisir, c'est top de chez top, je dirais même plus top of the pop ! Son sourire se faisait de plus en plus craintif et de moins en moins naturel.
Peut-être auras-tu le loisir de retourner à tes étranges et nouvelles passions. Un jour. Mais être une chauve-souris est bien plus accommodant, non ? Elles ne se plaignent jamais, apprécie donc, et tu me remercieras un jour.
Peu convaincu, la chauve-souris blanche ouvrit la bouche, mais se ravisa avant de dire quoi que ce soit. Il explora un peu l'endroit, la taverne dans laquelle il se trouvait donc, et, au bout de quelques pas, remarqua la boule de cristal qui s'ouvrait comme une fenêtre sur la princesse et son groupe.
Oh non... Encore Anastasia ? Vous n'avez toujours pas tourné les pages ? C'était y a des années maintenant ! J'ai toujours dit que vous auriez dû consulter un professionnel.
Il lança un air mécontent sur Bartok, pour répondre, d'un ton sarcastique :
J'ai tourné la page une fois, l'année dernière, un lundi, entre 10h et 10h30. Non ! Il n'y a pas à tourner la page !
Ah bah au moins vous avez pas perdu le sens de l'humour.
Miss Romanov et sa poupée à barbe viennent d'avoir une petite princesse. Ils sont heureux, bien que je n'ai pas bien saisi comment un être aussi diabolique qui pleure sans cesse peut rendre heureux. Et il en est hors de question ! Tu ne veux pas dire que tu ne me suis pas, n'est-ce pas ? Ou bien être blond aurait affecté ta raison ?
Il observa les deux personnes dont il venait de faire allusion. Je les aurai un jour, je les aurai ! Fit-il, persuadé d'avoir entendu ça quelque part.
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Anita Jones
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
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Anita avait refusé d'aller sur la glace. Au lieu de quoi, la trentenaire se mit à faire le tour de l'endroit. La lionne remarqua rapidement qu'il y avait un problème. C'était elle où la ville était infestée de chauves-souris ?! La blonde ne trouva pas la cause de tout ça. Néanmoins, elle remarqua rapidement qu'Anastasia était dans le coin. Aussi se rapprocha-t-elle d'elles. Les deux femmes se mirent à discuter et bien qu'Anita ne comprenne pas tout, elle conduisit son amie sur la glace. Puis la secrétaire médicale ne comprit plus rien du tout.
Subitement, ils tombèrent. Ils finirent dans la neige et quand elle se releva, Anita remarqua qu'elle n'était plus du tout à Storybrooke. Merde ! C'était quoi encore ces conneries ? Elle avait prévu des trucs et voulait retourner auprès de son fils, pas rester ici ! Alors quand Anya leur expliqua qu'ils étaient dans la Russie des Tsars, la lionne sentit la moutarde lui monter au nez. Non pas envers la rouquine, mais envers cette idiotie de ville qui avait permis que ça arrive !
- Quelques unes oui. Qu'est-ce qu'il se passe à la fin ?!!! Pourquoi tu tenais absolument à aller sur la glace ? Et où est Abigaëlle ? Demanda-t-elle.
Anya ne partait pas ainsi à l'aventure sans sa fille. Tout ceci inquiétait la lionne tout en la mettant sur les nerfs.
"J'ai déjà évoqué le nom de Raspoutine devant toi ? Parce que pour faire court il a pris Abigaëlle et m'a donné rendez-vous sous la glace. Voilà. Désolée pour les non concernés que j'ai embarqués sans le vouloir."
Un grondement échappa à la lionne. P*tain !
- Le nom me dit quelque chose en tout cas... Attends ! S'écria-t-elle. C'est celui qui a maudit ta famille non ?! L'enfoiré... Allons chercher ta fille.
Anita était franchement en colère. On ne touchait pas à sa filleule !
"Oui, oui, c'est celui-là. La ville c'est par là." Dit-elle en faisant un geste de la main. "Donc.. je suppose qu'on va par là ? " Anya regarda alors tout le monde. "Attendez ! Il est passé où Bartok ?" Le petit blond.
Cette fois, Anya était carrément suspicieuse.
- Bartok ? Demanda-t-elle donc. Y avait un petit blond qui voulait que je vienne sur la glace avec lui tout à l'heure... Enfin, c'est pas important, si ? On ferait mieux d'aller vers la ville... Pourquoi pas au palais ? C'est là que tout a commencé non ?
Du moins, si elle se rappelait bien l'histoire. Une fois, elle avait vu le dessin animé avec son fils. Mais elle n'était pas assez folle pour croire que l'histoire de son amie était aussi heureuse que la fin du film...
"T'as raison, il a qu'à aller au diable s'il n'y ait pas déjà."
Anita hocha la tête. Et tout le groupe se mit en marche dans la neige. Heureusement, ils étaient tous habillés comme il fallait parce que vraiment, il faisait un froid de canard ! Il y avait quelques habitations, quelques enfants jouaient dans la neige... Mais il n'y avait pas grand monde en réalité.
Dimitri et Anya avaient pris la tête. Ils commencèrent à traverser un pont. Anita les suivit et les autres étaient derrière elle. Mais le seul problème, ce fut que le pont commença à s'effondrer. Alors même que les pierres sous ses pieds commençaient à tomber, la lionne remarqua que des chauves-souris s'envolaient à tire d'ailes. La blonde se jeta sur Anya et Dimitri et ils tombèrent tous les trois sur la rive. Quant aux autres, elles étaient bloquées sur la rive opposée.
- Oh qu'il est mignon ton Raspoutine... Grommela-t-elle en se relevant.
Puis elle avisa les autres. Alors que la lionne regardait si elles pouvaient traverser quelque part en sécurité, l'autre blonde de la bande téléporta tout simplement les filles sur le même bord, réunissant le groupe.
- Eh bah ça alors... Dit-elle, surprise.
Puis tout le monde se remit et ils se remirent en route. Il y avait de plus en plus d'habitations et l'animation se faisait plus dense. Anita comprit alors qu'ils arrivaient en ville. Saint-Petersbourg... Au moins, on était sûr que Storybrooke permettait de voyager...
Ne… Surtout rien dire. Absolument rien dire, d’accord ? Je fermai les yeux pour essayer de rationnaliser ce qu’il venait de se passer : la neige, l’ambiance, le pont qui s’effondre et la télé… portation de cette femme de notre côté de la rive. Ce n’était pas possible, tout bonnement impossible. Quelque chose ne tournait pas rond et j’avais l’impression de revivre les hallucinations qui avaient bercées mon esprit l’an dernier. De celles qui m’avaient poussées à croire que la réalité n’avait plus corps et que je pouvais donc me permettre de m’en détacher. Secouant la tête de droite à gauche avec patience, je pris une inspiration longue. Mesurée. Calmer ce cœur qui s’alarmait et cette tension que je sentais tressaillir au bout de mes doigts. Ne pas faire attention aux évènements paranormaux. Ne pas tenir compte de tout ce qui ne s’expliquait pas. Continuer. Avancer.
Je rouvris les yeux quand Winston jappa à mes pieds, croisant le regard d’Anastasia.
« Pour les explications, on verra plus tard, je suppose ? » Soufflai-je.
« Tu supposes bien. Il vaudrait bien avancer avant de mourir geler ou... de mourir autrement. »
Merci du message, au cas où j’ignorais que la Russie pouvait receler de pièges et de danger… Réajustant mon écharpe sous la fraicheur mordante de l’air, je m’élançai avec elle sur le chemin qui semblait mener à l’entrée de la ville. Il ne fallut pas longtemps pour reconnaître les bourgades de St-Petersbourg, s’épaississant au fil de nos pas pour passer de quelques échoppes à des maisons, puis des semi-immeubles aussi délabrés qu’instables. Les bicoques portaient la plupart des bois verrouillés aux fenêtres pour espérer sans doute garder la chaleur à l’intérieur, le crépi fuyait de tous les endroits et on rafistolait comme on pouvait de taules et autres assortiments. Ca sentait le rafistolage, les mesures drastiques et sûrement pas la beauté russe promise par les catalogue ou d’autres agences de voyage. Nous étions de retour sous le régime communiste primaire, à en croire les bannières et autres drapeaux flottants maigrement au vent, et quelque chose me soufflait qu’il ne faisait pas bon vivre dans les quartiers…
Mes pas me guidèrent instinctivement, retrouvant des habitudes inconscientes que je croyais oubliées. Enfouies. Comment pouvais-je savoir les chemins et routes à emprunter pour nous rendre au palais impérial ? Comment pouvais-je ne pas avoir oublié tout ce pan de mon existence que je dénigrai purement et simplement ? Mes yeux exploraient, enregistrant sans m’en rendre compte le moindre détail, la moindre attention, le plus petit indice qui me servirait à comprendre ce qu’il se passait ici. Les gens étaient pauvres. Démunis. Couverts de tissus délabrés, recousus, rafistolés de la même manière que leurs maisons. Nous croisâmes plusieurs échoppes de rues, des vendeurs de fortune et des arnaqueurs agitant leurs cartes pour les plus stupides d’entre nous. Des tissus, marchandises, objets non identifiés et tout ce qui pouvait se trouver étaient suspendus aux vitrines des magasins délabrés, brillants ou surexposés pour cacher la misère du monde à l’arrière.
Serrant la main d’Anastasia dans la mienne, nous pûmes constater que beaucoup d’objets portaient la mention « Romanov » dessus. Des portraits, des tasses, des photos, des affiches, des nappes ou d’autres breloques à thé affichaient les trombines de la famille royale disparue… Et notamment de la princesse russe si célèbre. Partout où nous regardions, il ne manquait jamais un objet ésotérique à son effigie. Ils n’avaient pas retrouvés la dernière des Romanov. Ils n’avaient aucune idée de sa survie ni qu’elle se trouvait à leur portée… Ces gens ne faisaient que caresser l’espoir de la retrouver et de raviver leur vie d’antan. Sans le régime communiste. Sans rien d’autre que les apparences d’une famille aisée qui faisait les gros titres dès que quelque chose se passait. Ils étaient le cœur de la Russie et c’était le peuple lui-même qui les avait exterminés. Quelle douce ironie.
Une vieille dame m’interpella depuis son échoppe au milieu de la foule de plus en plus dense, complètement édentée en m’agitant des tasses aux portraits mal peint de ma fiancée. Dieu que c’était atroce ! Mais elle en avait l’air très fière, m’expliquant en russe le procédé utilisé pour vieillir l’héritière et la dévoiler telle qu’elle devrait être aujourd’hui. En résultait un être que j’espérais ne jamais rencontrer par sa laideur… Refusant d’abord poliment, je fus plus ferme quand elle insista et me désinteressai complètement de ses babioles sans autres formes de procès. Nous n’avions pas le temps de papillonner par ici, nous avions Abigaëlle à retrouver ! Et l’endroit le plus évident pour commencer était le palais royal, comme proposé. Heureusement que j’y avais vécu et en connaissait les accès ; mais encore fallait-il pouvoir traverser la foule de gens agglutinés dans la neige. Vivre. Mourir. Misère. Famine. La Russie dans toute sa splendeur.
Anastasia était à quelques pas de moi lorsqu’une bourrasque violente s’engouffra dans la rue et lui arracha la gavroche qu’elle portait jusqu’alors, révélant ses cheveux roux au reste du monde. De grands yeux clairs surpris croisèrent les miens avant qu’une voix ne s’élève dans la foule :
« C’est elle ! C’est Anastasia ! »
Je levai le menton à la recherche de l’importun qui osait dire ça, voyant la jeune femme tenter de se cacher sous ses bras à la recherche de son couvre-chef… Il y eu alors un mouvement de foule, de masse, tout un chacun cherchant à caresser le vain espoir qui venait de résonner. La princesse ? Ici ? Devant eux ? Parmi eux ? Où donc ?!
« Elle est là ! » « Où donc ? Je ne la vois pas ! » « Poussez vous, je veux la toucher ! » « Son altesse impériale ! » « Par là-bas ! »
Je tendis le bras pour désigner l’opposée de la rue, en profitant pour saisir la main d’Anya et nous extirper de la masse frénétique des gens à grand coups de coudes et de corps. C’était comme si une rumeur venait de leur émoustiller le cerveau, injectant l’adrénaline nécessaire à les faire sortir de leur torpeur quotidienne. Un rebondissement. Un changement. Le vent du renouveau… Désolé, mais il n’était pas question de nous retrouver coincés ici de cette manière ! L’idée d’une filature était d’être discrets, autant dire que ça commençait très mal. Marchant d’un pas assuré en sentant sa main fermement dans la mienne, je parvins à nous rapprocher d’un trottoir et longeait au possible les briques défaites dans l’espoir de nous éloigner. Je ne remarquai qu’à peine les autres demoiselles, leur faisant signe de nous suivre par leurs propres moyens.
Nous nous engouffrâmes dans une ruelle, puis une seconde. Je reconnaissais les murs. Les détails. Les escaliers menant aux portes sans vraiment parvenir à mettre le doigt dessus. Je continuai de marcher, certain de ma direction mais ignorant pourquoi cette cruelle impression de déjà-vu me rendait nerveux. Agacé même. Winston nous dépassa, tenant dans sa gueule la gavroche récupérée d’Anastasia. Nous croisâmes des gens se mettant à courir pour rejoindre l’allée centrale, nous bousculant sans ménagement en ignorant complètement qui était juste à leur portée… Le murmure de la foule à proximité. Et puis soudain, une porte qui s’ouvre et une femme qui apparaît.
« Dimitri ?! »
Je m’immobilisai face à elle. Impossible.
« Entrez, vite ! »
Elle nous fit signe de la suivre et je m’éxécutai, poussant Anya en avant et refermant vivement derrière nous pour nous couper du monde. Des gens. Et de la rumeur qui soufflait sur St-Petersbourg. A l’intérieur, une faible lumière nous indiquait un hall d’entrée avec une table un peu plus loin. Je n’eu pas le temps de m’y attarder que la femme s’approcha de moi et… Me serra littéralement contre elle. Avec poigne et force. Quelques secondes où je restai interdit, jusqu’à la voir se reculer d’un pas et brutalement m’asséner une gifle qui me fit tourner le visage. Aïe, ça faisait mal !
Je portai une main à ma joue pour la masser, mécontent, la laissant reprendre la parole la première :
« Qu’est-ce que tu fais ici ?! Six longues années sans nouvelles et tu te pointes à ma porte en espérant de l’aide ? Ton père ne t’a pas élevé comme ça ! J’attends des explications, et j’en attends des bonnes ! Voilà de bien mauvaises manières ! » Elle tourna la tête vers Anya, ses yeux clairs et flamboyants la toisant des pieds à la tête. « "... Et qui est-ce ? Ne me dis pas que tu as quitté la ville pour aller épouser une capitaliste ! »
Ca commençait bien… Je ne pensais sûrement pas tomber sur elle mais au moins sa réaction ne me surprenait guère. L’ennui était que nous n’avions aucunement le temps de nous attarder ici et encore moins de nous expliquer tous autour d’une tasse de thé. Les minutes nous étaient comptées, les autres étaient sans doute encore dans la rue et nous devions nous rendre au palais ! S’il était possible de switcher la partie présentations et résumés de nos vies respectives, ça m’aurait arrangé.
Surtout que je ne pensais absolument pas revoir cette femme un jour dans ma vie.
« Anastasia Romanov. » Répndit Anya, tendant la main. « Appelez moi Anya. Je suis sa fiancée. Et... pardon mais qui êtes vous ? »
La plus ancienne lui lança un regard à la fois suspicieux et condescendant, avant de me regarder encore. Comme si l’explication était inscrite sur mon front ! anya était bien assez grande pour se présenter seule et se défendre à sa manière… Enfin presque.
« ... Tu as enfin trouvé ta fausse princesse ? On y croirait presque ! Ce n'est pas bien de jouer sur les rêves et espoirs des gens, Dimitri. »
Je roulai des yeux avant de me pincer l’arrête du nez, m’agaçant de plus en plus au fil des secondes. Elle n’allait pas remettre cette histoire sur le tapis ! De l’eau avait coulée sous les ponts et, mine de rien, à force de la chercher j’avais fini par la trouver… Il ne tenait qu’à elle de me croire, mais nous ne pouvions pas attendre qu’elle admette la vérité. Elle était russe, comme nous, et les russes ne se laissaient pas facilement berner. Si nous avions voulus lui mentir, nous nous serions enfuis comme des voleurs ou nous aurions déjà présentés notre version édulcorée des faits ; et nous n’avions aucun intérêt à lui cacher la vérité. Enfin, sauf le fait que notre petite fille avait disparue et que nous ne pouvions faire confiance à personne. Pour ne pas changer.
« Anastasia est... La princesse Anastasia. » Insistai-je. « Et elle c’est... » « Je suis Kseniya Chostakovitch. » Me coupa-t-elle. « Sa mère. »
Clair, simple, concis. Que demander de plus ? Pouvions nous partir maintenant qu’elle savait qu’il s’agissait de ma génitrice et accessoirement du seul être de ma famille encore en vie quelque part ? J’avais imaginé qu’elles ne se rencontreraient jamais. Qu’elles n’apprendraient jamais rien l’une de l’autre… Il fallait croire que les pronostics étaient désormais faussés. Je me retrouvais pris au piège entre les deux femmes les plus importantes de ma vie et, comme la plupart des hommes sans doute, j’avais la cruelle envie de partir d’ici extrêmement vite. Non pas que cela ne me fasse pas plaisir de la retrouver mais… J’avais imaginé autre chose. Autrement. Pas comme ça. Pas dans la précipitation et encore moins de la manière si sommaire. Presque avais-je honte de notre précipitation mais nous ne pouvions faire autrement : Abigaëlle avait besoin de nous.
Anya eu un air un peu gêné devant son identité révélée, hochant la tête pour esquisser ensuite un sourire.
« Enchantée de vous rencontrer. » Kseniya ne répondit pas. « C'est pas vous qui aviez recousu la tête de ma poupée Margaret quand Olga l'avait faite tomber ? »
Je posai sur la princesse un regard curieux. Ma mère avait travaillée au palais en tant que nourrice pour les grandes duchesses, mais il était étonnant qu’elle s’en souvienne. Ou plutôt… Non, c’était judicieux. Extrêmement bien pensé ! Je me mordis l’intérieur de la joue pour réfréner ma compréhension de son stratagème : se révéler et appuyer son identité sans trop en dévoiler.
La plus âgée plissa le regard, pinçant ses lèvres en s’avançant un peu plus vers Anya.
« ... J'ai recousu bien des têtes de poupées, en particulier celles de Tatiana Nicolaïevna qui collectionnait les porcelaines. » « Vous êtes sûre ? Anastasia fronça les sourcils, ne se laissant visiblement pas impressionner. « Moi j'ai souvenir que Tatiana préférait les livres, Olga les poupées et les belles robes et Maria le dessin. Elle se moquait toujours des miens, d'ailleurs... Et Alexis... qu'est ce qu'il aimait Alexis, déjà... Les trains, peut-être ? En tout cas j'en suis certaine : c'est nyanya Kseniya qui a recousu Margaret.
Je posai mes yeux sur ma mère qui perdit peu à peu de son air sévère. Elle devint même plutôt blanche, sa tête passant d’elle à moi en essayant de chercher une explication rationnelle à tout cela. Etions-nous en train de lui faire une farce ? Peut-être aurait-ce été mieux… Mais non, par devoir je ne pouvais mentir à ma propre matriarche. Et Anastasia n’avait aucun mérite à se cacher face à elle… Ou presque. C’était imprudent, nous ne savions pas jusqu’où Raspoutine avait poussé ses illusions, mais osé.
« ... Pizdec ! Dimitri ! Ne me dis pas que... » Elle avait l’air profondément perturbée par ce qu’elle était en train de comprendre. « Anastasia Nicolaïevna .... ?! » Un hochement de tête de la part d’Anya, subtil mais présent. « Vous n'êtes pas... Vous ne... Dimitri, pourquoi ne me l'as-tu pas dit directement ? La princesse ! La princesse ici ! »
Ce n’était pas ce que je venais de lui dire juste avant ? Je levai les mains pour qu’elle cesse de crier de cette manière, nous venions d’échapper à la foule, ce n’était pas pour rajouter une nouvelle émeute ici ! Winston jappa derrière mes jambes, incertain de la bonne chose à faire. Bon, il était peut-être définitivement temps de partir ? Nous venions de faire un saut dans ma famille par le plus grand des hasards mais il était temps de retourner à nos affaires. Le plus tôt serait le mieux.
« Nous n’avons pas vraiment le temps… » « Et bien tu vas le prendre ! Pourquoi diable entraînes-tu son altesse impériale dans les rues ? »
Pour son prochain défilé… Non mais que croyait-elle ? Que je l’exhibait pour m’attirer de l’argent et des faveurs ? Je n’étais pas de ce genre là ! Enfin, plus vraiment. Je ne courais absolument plus après la promesse d’une fortune. J’avais trouvé la mienne, à ma manière.
« Raspoutine est revenu et a vraisemblablement... Enlevé notre fille, Abigaëlle. Nous sommes à sa recherche »
Bonjour maman, comment vas-tu ? Je t’annonce après six ans d’absence que je vais me marier avec une héritière et que tu as une petite fille portée disparu.. Sinon, toi, tout va bien ? Non mais vraiment ! Je la vis ouvrir la bouche pour sans doute laisser libre cours au flot de questions qui mourraient d’envie de franchir ses lèvres, m’attendant à devoir les écourter… quand elle choisie finalement de ne rien dire. Son visage se fit plus sérieux, déglutissant pour s’empêcher de parler ou de questionner. Je devais reconnaître l’effort ! Kseniya pris un air sévère en me pointant son index sous le nez.
« Nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire... Mais retrouver un enfant passe avant bien d'autres choses. Ne fais pas perdre du temps à la princesse, dépêches-toi ! » Elle passa entre nous pour rouvrir la porte d’entrée et laisser entrer la froideur à sa place. « Et cette fois, tâche de ne pas disparaître pendant six longues années sans nouvelles... »
Winston se précipita dehors, je le suivis en marquant un temps d’arrêt à hauteur de cette femme. Pas de questions. Juste des déclarations et des incertitudes. Mais je devais reconnaître qu’elle n’avait pas changée d’un pouce : elle me faisait confiance, à sa façon. Elle venait de nous empêcher de subir une foule qui aurait trahi notre présence et en plus elle ne demandait pas de comptes… Ou presque. Je savais que sa menace n’avait rien de factice : si je disapraissais sans la revoir, j’allais avoir droit à ma propre guillotine. Restait à se dire que tout finirait bien pour cela, ce qui n’était pas ma spécialité. L’optimisme, je le laissai volontiers à Anya.
« J’essayerais. » Répondis-je. « Tu feras. »
Et nous nous retrouvâmes de nouveau dans la rue enneigée, où la clameur de la population semblait s’être atténuée. Je regardai autour de nous, passant une main dans ma nuque quand Kseniya referma la porte… Et m’engageai vers la droite sans un regard en arrière. Nous devions aller au palais impérial, et c’était par là. Pourvu que les autres ne se soient pas perdues sur le chemin ! Au pire nous pourrions les croiser dans les prochaines rues en espérant les retrouver…
Je sentis le bras d’Anya s’emparer du mien, calquant ses pas sur les miens.
« "Ne fais pas perdre de temps à la princesse" ? J'l'aime bien, ta maman. »
Ca m’aurait étonné, tiens ! Et après, c’étaient nous les hommes qui étions des bébés…