« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
St Petersbourg. Sous un décor d'environ 1930. La Russie pouvait être belle en cette période bien que quelque peu dévastée par la révolution qui avait détrôné le Tsar de Russie. Hera avait longuement lu durant ses années de captivités, sur elle, ses frères et sœurs, leurs supposées parents bien que les lectures étaient pauvres à ce sujet, sur les humains aussi, ces humains que son mari lui avait tant interdit d’approcher. Elle parvenait difficilement à croire qu’elle y était, au sein même d’un de ces livres d’histoire dans lesquels elle s’était tant plongée. L’Histoire était-elle réellement ce qu’elle était ou la réalité la rattraperait bientôt ? Elle ne pouvait pas le dire, elle n’avait pas de don de prémonition. Raspoutine et ses « pouvoirs » semblaient déjà bien différents de ce qu’elle avait pu lire… Et il fallait désormais faire sans les deux supposés protagonistes de cette histoire, la déesse s’en rendait compte maintenant. La foule était devenue opaque tandis qu’elle suivait le cours de ses pensées et ses souvenirs. Elle avait instinctivement reculé en attrapant le poignet des deux personnes les plus proches d’elle : la rouquine à sa gauche et la jeune fille à la guitare à sa droite. Elle ne voyait déjà plus la blonde aux longues griffes et cherchait désespérément un bon point de vu pour la retrouver, tandis qu’elle avait vu le couple disparaître dans une ruelle quelque peu plus loin. Son regard fut ensuite attiré vers un fatras de tonneaux et de cagettes en tout genre. Entraînant les deux demoiselles dans sa suite, elle leur précisa :
- Restez près de moi.
Elle grimpa en haut du petit tas en remerciant mentalement Athéna de lui avoir fait découvrir la beauté du pantalon, se redressa et utilisa ses doigts pour pousser un sifflement sonore. En quelques instants, le brouhahaha sonore et la cohue devinrent silencieux, les yeux rivés vers elle.
- PAR LA ! ILS SONT PARTIS PAR LA !
Elle leur montra un endroit opposé de là où elle avait vu les deux amoureux disparaître et la beauté de la foule fit qu’ils suivirent tous le mouvement, tels des moutons bien dressés. Tandis qu’ils se dirigeaient vers le lieu bénit, Hera avait sauté de sa pile pour atterrir non loin de la dernière demoiselle qui lui manquait.
- Est-ce que tout le monde va bien ? Nous sommes un peu sonné par tout ce remue-ménage mais nous allons nous en sortir, il suffit d’y croire. Bon, tout d’abord les présentations. Si nous nous retrouvons de nouveau séparés ou au milieu d’une foule, il me semble qu’il serait judicieux que chacune de nous puisse connaître les autres. C’est Victoire pour ma part.
Sally, Loki et Anita ne tardèrent pas à se présenter et la déesse leur montra le chemin en direction de la ruelle où elle avait vu partir le couple. Arriver à l’intérieur, elle voyait justement la jeune femme et son compagnon ressortir par une porte qui menait sur le lieu. Elle semblait légèrement gênée de la tournure des évènements et tandis qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour s’excuser. Mais Hera ne lui en laissa pas le temps, levant la main pour couper court à toute jérémiade, le visage fermé et sévère.
- La moindre des politesses quand vous avez des personnes qui se propose de vous aider à retrouver ce que vous avez de plus cher et que vous les projeter dans un monde qui n'a rien de semblable aux autres... c'est de ne pas les planter au milieu de nulle part. Cela m'est égal personnellement mais nous ne sommes pas tous ici immortel, donc soit vous nous prévenez de vos déplacements, soit nous rentrons chez nous et vous continuez votre route seuls. Est-ce clair ? Je peux comprendre que vous ne voulez pas perdre de temps mais il est inutile de nous faire perdre le nôtre si vous n'avez pas besoin de notre aide. Bon... Vous vous appelez Anastasia, j'aurais pu le prédire. Et vous jeune homme ?
Ce fut cependant Anastasia qui répondit pour « Dimitri ».
- Ça ne se reproduira plus, c'est promis. Nous sommes vraiment désolés.
Elle lança un coup d’œil à son compagnon avant de poursuivre :
- Vous pouvez m'appeler Anya et lui c'est Dimitri. Immortelle, vous dites ? - Vous pouvez m'appeler Victoire... ce sera plus simple avec des noms vu la cohue. Parfait si nous sommes d'accord. Oui immortelle. Bon comment comptez-vous procéder ? Comment retrouvons-nous la petite, comment nous sortons de là ?
Anya n’avait pas besoin d’en savoir plus après tout. Hera n’aimait pas spécialement se mettre en avant, elle était toujours la suiveuse, on ne lui avait jamais permis d’être en avant d’ailleurs. Chaque autre dieu avait une fonction qui les permettait de briller mais aux yeux de Zeus, les femmes, les futures mères et les bébés n’étaient que des reléguas de second plan. Si la duchesse voulait en savoir plus, elle n’avait qu’à lui demander franchement.
- Nous allons au palais d'hiver. C'est... c'était ma maison enfin... bref, j'habitais là-bas et c'est notre meilleur piste. Dimitri sait où est le palais d'hiver. Je ne sais pas si elle sera là-bas mais tout a commencé au palais, pourquoi tout ne finirait-il pas là-bas ? - Oui, je sais qui vous êtes. Je l'ai lu. Même si je suppose que tout n'est pas pareil que dans les livres... moi-même je suis légèrement différente... enfin bon. Je pense que c'est une bonne piste, nous pouvons commencer par-là. Allons-y Dimitri ?
Elle s’était retournée vers le jeune homme avec un regard impérieux, les mains jointes au niveau de son bas-ventre. Il fallait s’activer si on voulait retrouver leur fille vivante et en bonne santé. Le russe ne s’était d’ailleurs pas fait prié, il avait pris la tête du cortège et tout le groupe était désormais en direction du palais d’hiver. Après un certain long silence, Anastasia décida de le rompre avec visiblement une question qui lui tenait à cœur :
- Différente de quoi ? Vous êtes qui exactement pour être immortelle et dans les livres ?
Hera eu un petit sourire en coin et laissa le silence s’installer de nouveau avant de répondre :
- Disons que je suis ce qu'on appelle une "divinité"... Vous me connaissez sans doute plus sous le nom d'Hera... enfin si vous me connaissez, ce n'est pas certain... - Bien sûr que je connais.
On pouvait la sentir piquée dans son orgueil. Nouveau silence. Puis elle reprend plus posément.
- C'est assez impressionnant, en tout cas. Plus qu'une grande duchesse.
La déesse laissa échapper un petit rire avant de préciser :
- Ne vous vexez pas, c'était plus contre moi que contre vous, je vous assure. Vous n'êtes pas mal non plus dans votre genre duchesse, ne vous dénigrez pas, les hommes se chargent généralement suffisamment de ce travail pour les aider...
Elle laissa Anya digérer la nouvelle et se tourna vers la blonde :
- Et vous Anita, vous avez aussi un livre qui parle de votre histoire ? J'ai vu vos griffes lors de notre rencontre... impressionnant... - Un dessin animé me concernant... Je suis une lionne à la base.
Hera émit un petit son appréciateur et la gratifia d’un petit rire modeste à la suite de sa conversation :
- Et vous, une déesse, rien que ça ? Heureusement que vous êtes avec nous alors...
Poliment, elle s’intéressa également à Loki qui ne semblait pas se souvenir grand chose de son histoire originelle et à Sally, la poupée de chiffon plutôt touchante. Dimitri semblait concentré dans sa tâche et elle n’était pas encore vraiment encline à parler avec lui depuis qu’il lui avait faussé compagnie de manière si déloyale. De toute façon, elle n’eut pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit que soudain des hennissements de panique retentirent à plusieurs reprises. Un cheval sur le passage était en train de se faire attaquer par une horde de chauve-souris. Il se cabra à plusieurs reprises avant de décider de s’enfuir au galop, désarçonnant au passage son cavalier. La déesse réagit alors rapidement, se plaçant devant le cheval, les bras levés, tentant de le raisonner à grand renfort de « chhhhh chhhhh » qui ne semblaient pas vraiment faire tout le travail. Le cheval lui donna un coup de sabot dans la poitrine et la déesse recula de quelques pas avant de retenter une tentative aussi douce. Les animaux étaient ce qui touchaient le plus la déesse, depuis aussi longtemps qu’elle pouvait s’en souvenir. Son meilleur ami était un paon, elle les comprenait, les appréciaient. Les animaux n’étaient pas cruels, seuls les humains et les dieux l’étaient. La bête fini par se calmer avec le temps, Hera attrapa la bride du cheval avec douceur et se mit à caresser son encolure avant de le rendre à son propriétaire. Elle les laissa s’éloigner avant que son sourire ne s’évanouisse et qu’elle observe le groupe avec le plus grand des sérieux :
- Si ces chauve-souris sont l’œuvre de Raspoutine, nous ferions mieux d’accélérer notre marche.
Nous venions d'entrer dans le monde des contes. D'accord. Il fallait respirer un bon coup, et affronter les événements. C'était ce qu'avait fait Diane, et même si nous avions perdu quelqu'un en cours de route, nous avions fait de notre mieux avec elle et Neil pour meneuses. Je n'avais ni leur courage phénoménal, ni leur pouvoir à couper le souffle, mais j'avais l'espoir. Une chose précieuse que Sebastian m'avait légué. Je ne l'oublierais jamais. J'avouai que tout cela me chamboulait malgré tout, et ce bien que ce soit la seconde fois. Combien de fois faudrait-il pour que je m'y habitue? Beaucoup trop pour que ça ne se réalise. J'espérai. J'espérai ne pas m'habituer à vivre tant de stress en si peu de temps, et surtout être à la recherche d'une pauvre enfant sujette à la faim, au froid, et qui sait quelle tortue Raspoutine lui réservait. Des événements certainement moins impressionnants qu'un cheval enragé, ou encore un pont pour se briser. Il voulait notre peau, et plus précisément celle d'Anastasia. Victoire, déesse du même titre que Diane ou Neil incontestablement, savait régler la situation d'une façon rassurante. Je trottais néanmoins, adoptant une démarche lente presque lassée. Comme dans ma précédente expédition, je doutais très sérieusement de l'utilité de ma présence à bord. Je n'allais certainement pas être d'une précieuse aide, et à part me sentir comme un poids lourd, je devais avouer que d'un point de vue douteux à moins de lui tirer la barbe, ou de lui donner quelques coups d'aiguilles, j'allais peiner à me battre contre l'imposant, et ridicule sorcier. Je sentis alors une silhouette radoucir sa marche pour venir s'approcher. Anastasia. Sa chevelure rousse cascadait le long de sa colonne vertébrale. Ses yeux clairs coulaient vers les miens, et elle le voyait. Je cherchai un quelconque signe. Quelque chose pour me rappeler que nous étions là, et que nous allions réussir. Me mordillant l'intérieur de la joue, je la laissai entamer d'un ton réconfortant notre courte conversation:
"Courage, je commence à reconnaître les rues, on devrait bientôt arriver. On sera au chaud et loin de toute cette agitation. - Je suis désolée pour ta fille. On fera tout pour la retrouver. "
Elle sourit. Dans tout mes sentiments, le plus fort fut la peine que j'avais en l'égard d'Anastasia et Dimitri. Perdre un enfant semblait bien plus difficile que toute autre douleur. Qu'importe la profondeur à laquelle le Nautilus est plongé, la solitude à laquelle nous pouvions être confrontés, ou encore la taille d'une blessure à l'avant bras, jamais rien ne serait plus imposant que le trou d'un coeur formé à la perte d'un enfant. Mais nous ne l'avions pas perdu. Pas définitivement du moins. Si Storybrooke était crée pour une fin mauvaise, j'étais persuadée que ce n'était pas que cela. Non, il suffisait d'y croire pour avoir sa belle fin heureuse. Je flânai dans le quartier russe, me plaisant à rêvasser, portant mon regard sur chacune des boutiques. L'une attirait même mon regard: des chapka. Les chapeaux duveteux semblaient si doux, que d'un air béat je venais poser timidement mes mains sur la vitrine avant qu'on me saisisse l'avant-bras. A l'aide? Non, le groupe s'était avancé, si bien que je le voyais s'éloigner dangereusement. Face à moi, un homme brun, rondelet, vêtu d'un veston de soie recouvert d'un large manteau plus chaud que beau. Dans sa barbe, il vociférait quelques choses incompréhensibles en russe. Et s'il continuait à me secouer, je n'allais certainement pas pouvoir m'expliquer. Serrant fortement mon bras, je tentai néanmoins la communication, sans succès:
"Hé stop! O-oui monsieur, je dois y aller. PART-IR. OUI PARTIIIIIIR. "
Avec mes doigts, je tentai de mimer des jambes mais sa poigne se resserra me faisant clairement comprendre qu'il n'était pas temps de jouer au mime. Aussitôt, je saisissais quelques billets froissés dans la poche de ma veste, et les lui tendais. En échange, je prenais sauvagement sa chapka pour l'enfoncer sur ma tête. Il inspecta les billets d'un air incrédule, mais comprenant finalement qu'il s'agissait d'argent, il lâcha un rire gras et satisfait avant de se désintéresser et d'embêter un autre passant. Au moins, je n'avais plus froid aux oreilles dans cette histoire. Le groupe s'en allait tout de même, et je devais me dépêcher pour les rejoindre. Me précipitant, je manquai de m'étaler sur une flaque de glace. Patinant maladroitement dessus, je finissais malgré tout à me redresser de justesse m'agrippant à un parfait inconnu, empêchant de nous faire tomber tout les deux. Il arqua un sourcil, et lâchant un timide sourire, il finit par lâcher ce qui ressemblait à un au revoir russe. Au moins, j'avais réussir à rejoindre les autres, et fonçant presque dans l'un d'entre eux, la jeune fille à la guitare me semblait-il, je relevai le visage de justesse. Le paysage m'éblouit. Ce devait être un sacré palais que celui là. Les années l'avaient certes rendu bien mornes, et recouverts de poussières, et de la tristesse des années passées, parfois le doré de sa toiture brillait d'entre les toiles d'araignée. C'était beau. Les flocons eux, continuaient de virevolter. Cela s'accordait mal avec la rue commerçante bruyante, pauvre et très sèche. J'aurais aimé moi aussi découvrir que j'étais une belle princesse avec un conte de fée auquel se souvenir. Mes souvenirs? Le bruit du scalpel, des crânes et ossements qui s'encombraient sur l'établi. Non, je n'étais décidément pas une princesse. A lors que nous avancions près des grandes portes en métal, il fut évident en les poussant de toutes nos forces, que celles-ci ne s'ouvriraient pas. Condamnées. C'était triste, d'avoir à condamner à un bâtiment sous prétexte du symbole harmonieux et familial qu'il avait pourtant un jour représenté. Avançant de quelques pas, je sentis une voix m'interpeller. Une belle femme brune inconnue. Elle me demandait alors avant de secouer sa tête pour prouver la bêtise de sa question:
" Mais vous étiez passée où ? - Euh, en fait... - Quoi non, ça n'est pas important. Si vous avez une idée... Sinon je crois qu'on va devoir casser quelque chose pour entrer. - Il doit bien y avoir un autre passage. Je doute qu'on arrive à casser cette entrée. "
Elle hocha de la tête, avant qu'ensemble, nous nous dirigions vers le côté. Qui sait où serait cette autre fichue issue?
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Le souvenir était revenu du tréfonds de sa mémoire, allez savoir comment. Anastasia était loin de se rappeler de toute son enfance. Elle ne lui revenait que par bribes incertaines, parfois au détour d'une phrase, d'un objet qui croisait son regard ou, cette fois-ci, en renvoyant cette femme qu'elle avait aimée comme une seconde maman. A présent, le souvenir était aussi clair que nostalgique : elle se revoyait, à six ou peut-être sept ans, les yeux grossis de larmes et la bouche tremblante. La pauvre Margaret venait de perdre la tête par la faute d'une Olga cruelle qui riait de ses méfaits et de voir "bébé Anastasia" au comble du malheur. La petite fille s'était empressée de courir chercher de l'aide en la personne de Ksenia, sa gentille nounou faiseuse de miracles, lui tendant la pauvre poupée avec un regard aussi désespéré que sa supplique silencieuse. Pour la petite duchesse d'alors, c'était un drame qui se jouait. Mais quelques coups d'aiguilles plus tard, Margaret était comme neuve. L'apocalypse n'aurait pas lieu et la méchante Olga avait perdu. Ksenia avait été célébrée par une étreinte emplie de reconnaissance éternelle. Qu'il avait été étrange de revoir ce visage sorti d'un passé mort depuis longtemps, d'entendre à nouveau sévère mais tendre et ses yeux brillants. Anastasia n'avait plus l'âge de jouer à la poupée mais était toujours aussi mauvaise couturière. La vie lui avait depuis fait connaître des malheurs plus immenses que la maltraitance des poupées et cette époque était bel et bien révolue. Ils avançaient dans la neige dans un silence quasiment total. Plus de cheval enragé. Plus de chauves-souris. Juste la neige, la glace et eux. La fin du voyage avait été plus clémente et le palais se dessinait de plus en plus clairement devant eux. L'impossibilité d'y entrer par la grande porte également. Le groupe contourna alors l'édifice à la recherche d'une autre entrée. Anya se souvenait d'être passée par la petite porte, jadis, arrachant quelques planches condamnant une entrée pour créer un chemin. Les planches avaient peut-être moisies avec les années. - Aha ! s'exclama-t-elle après un temps en désignant une porte barricadée de planches de bois grossièrement clouées les unes avec les autres. Sans attendre aucun secours, la jeune s'avança d'un pas décidé pour arracher la première planche. Les deux clous résistèrent quelques temps avant de sauter, faisant perdre l'équilibre à la jeune femme sans qu'elle ne tombe pour autant, en dépit de la neige fondue sous ses bottes. Anya lâcha la planche sans ménagement et réitéra l'exercice de sorte à recréer la porte dont ils avaient besoin. - Après vous, indiqua-t-elle ensuite, une fois le travail terminé. Le palais était aussi silencieux et poussiéreux que la dernière fois. La tapisserie représentant les Romanov n'avait pas changé d'emplacement, au sommet de l'embranchement du grand escalier, celui-là même que la famille impériale descendait cérémonieusement lors des fêtes d'antan. Vide, calme et sombre, la salle de bal devant eux paraissait presque effrayante. Anya gardait néanmoins un air assuré. Se tournant vers les autres, elle déclara : - Je propose qu'on se sépare pour fouiller le palais. On couvrira plus de terrain comme ça. Au besoin il suffit de crier à l'aide, le palais n'est pas si grand que ça, y a bien l'un d'entre nous qui vous entendra... non ? Et surtout, faites comme chez vous, je crois que d'une certaine façon vous êtes mes invités...
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
La neige, le froid a nouveau. Loki leva la tête, totalement paumée. En face d'elle, au lieu des habitations et de la populations storybrookienne... Une motte de terre gelée et glacée. Et plus loins, de la neige a n'en plus finir. Plus la moindre trace de patinoire ou de civilisation.
- Salut tout le monde. Moi c'est Anastasia, lui c'est Dimitri et ça c'est la Russie tsariste. Des questions ?
-Gnéh ?
Ce fut le seul mot qu'elle réussit a prononcer avant de se relever, époussetant ses vêtements au passage, laissant généreusement le temps a son cerveau de faire les connections necessaires, après tout elle n'était pas un tyran. Est ce qu'elle c'était pris un coup sur la tête ? Est ce que c'était un genre de farce ? Ou alors elle était morte, mais cet endroit ne ressemblait pas vraiment au paradis dont on lui avait parlé depuis sa tendre enfance. Alors ? Alors... Attendez.
"La russie... What ? " lacha elle a demi soufflée, "Comment est ce que ... Qu'est ce.. " Elle s’arrêta, cherchant exactement quelle question elle allait poser, et comment la formuler. Les deux mains devant elle, paumes vers le ciel, elle avait l'impression de mendier des explications. Non parce que entre aider une nana a obéir a un kidnappeur et se retrouver a l'autre bout du monde ( et même pas a la bonne époque en plus !) en moins de dix secondes... Il y avait un pas !
"Pourquoi ..."
Non c'était foutue, elle n'arrivait même pas a faire le trie dans ses pensées. Honnêtement, elle pensait avoir presque tout vue et tout vécue. Visiblement, non. Cependant, une blonde qui c'était approchée juste avant sembla décidée a obtenir des questions. Autant la laisser faire, elle parviendrait sûrement a faire une phrase intelligible, elle !
"Quelques unes oui. Qu'est-ce qu'il se passe à la fin ?!!! Pourquoi tu tenais absolument à aller sur la glace ? Et où est Abigaëlle ?"
SERIEUSEMENT ? C'était CA ses questions ? Et pas : "Comment on a fait pour atterrir ici ?" Ou "Pourquoi il fait aussi froid dans ce fichue pays ?" Parce que zut, toute personne normalement constituée ne demanderai pas si la gamine d'un couple est bien chez sa nounous alors qu'ils se retrouvent projetés sur... Un autre continent !
"J'ai déjà évoqué le nom de Raspoutine devant toi ? Parce que pour faire court il a pris Abigaëlle et m'a donné rendez-vous sous la glace. Voilà. Désolée pour les non concernés que j'ai embarqués sans le vouloir."
" Le nom me dit quelque chose en tout cas... Attends ! C'est celui qui a maudit ta famille non ?! L'enfoiré... Allons chercher ta fille. "
La bouche lui en tomba, littéralement. Niveau acceptation de la situation, ca c'était du rapide !! Chapeau ! Anatasia devrait peut être faire commerciale parce que personne ne semblait pret a réélement broncher. Donc personne ne voulait savoir comment ils avaient pu traverser quelques milliers de kilomètres en un claquement de doigt ? Loki baissa les yeux sur sa montre. Non non. Le jour était bien le même il n'y avait pas d'erreur et ils avaient a peine avancer de quelques minutes par rapport a... La patinoire. C'était... hyper rassurant, surtout quand elle se rendit compte que visiblement autour d'elle, tout le monde acceptait la situation tranquillou. Boooon ! Elle avait vécue pire non ? Voila, donc on ramassait sa petite guitare et on suivait tranquillement le petit groupe a travers la poudreuse. De toute façon, elle n'avait pas reelement d'autres choix et puis même si c'était un peu flippant, la situation l’intéressait. Ce n'était pas la même chose de se trouver dans un pays inconnue avec seulement votre guitare sur le dos... volontairement, et en se souvenant du trajet, que de se retrouver en pays inconnue sans le vouloir, avec seulement votre guitare sur le dos... et sans savoir comment vous aviez fait pour atterrir là ! En fait c'était ca. C'était ca qui la turlupinait, elle n'aimait pas ne pas savoir comment elle avait fait pour venir ici, dans un pays ou les ponts s'éffondraient visiblement au moindre coup de vent.
La jeune femme jeta un regard quelque peu blasé vers le fond du ravin. Oui la chute aurait été rude, voir même mortelle donc... Soit elles descendaient la pente vertigineuse a la main, en se faisant des harnais avec ce qu'ils trouveraient ca devrait le faire, soit ils longeaient la falaise pour trouver un endroit praticable. Ou sinon, ils fabriquaient un pont. C'était ce a quoi elle était en train de réfléchir quand on lui demanda de donner sa main. Quoi, elles voulaient... prier ? Se jeter dans le vide toutes ensemble pour atterrir de l'autre coté comme porter par le vent ? Ou juste ... se tenir la main. Loki retint un sourire en secouant mentalement la tête. Elle n'était pas aussi sarcastique d'habitude, il fallait croire que le fait que tout le monde trouve ca normal d'être là, ca lui faisait bizare. Elle avait l'impression d'être saine d'esprit au milieu de gens fous. Ou d'être la folle au milieu de gens sains d'esprits, dans les deux cas, la situation n'était pas glorieuse.
Sauf que quelques instants plus tard, elles se retrouvaient de l'autre coté du ravin. Elle en perdit littéralement l'équilibre, tombant les fesses dans la neige pour regarder... miss téléportation en la montrant du doigt, incapable d'articuler correctement une phrase correcte avec Sujet, verbe et complément.
"Comment... Qu'est ce que... Comment est ce... Vous !" Elle désigna la rive opposée. Puis elle. Puis la rive opposée. Puis elle. "Vous... comme ca ?" elle avait haussé les épaules les mains en l'air avant de s'arreter. Juste comme ca ? Sérieux... Et ca marchait partout, tout le temps ? Bon sang cette nana pouvait faire fortune avec les agnces de voyages ! Même si ce n'était pas la question. Loki se releva, le pantalon trop froid et humide a son gout, avant de suivre le petit groupe en observant autour d'elle. Elle allait juste avoir besoin de quelques minutes de calme et d'immobilité pour pouvoir... accepter la situation sans trop paniquer, en suite elle irait sauver l'univers si il le fallait mais par pitier, un peu de calme avant. Et de musique. Et d'un chocolat chaud, ce ne serai pas de refus parce qu'elle caillait !
Enfin, ils arrivèrent en ville. La civilisation, tout ce qu'elle aimait... de loin, encore plus lorsque la foulle commenca a devenir légèrement flippante et a menacer de les écraser vifs pour voir leurs "princesse". Bon, elle qui avait, étant jeune, voulue en être une... Il fallait rayer ce souhait de sa liste de veux illico !
Restez près de moi.
Loki haucha la tête de haut en bas. Sans problème ! Elle restait pres de la madame qui pouvait les embarquer a l'abris en moins de deux. Fallait pas lui dire deux fois. Bon par contre, lui prendre la main et tout... Elle était obligée ? Rapidement, le groupe se reforma et la conversation pris une tournure des plus... bizare. Enfin en accord avec l'endroit ou ils étaient mais... Bizare, et Loki comenca a doucement paniquer en entendant quelques phrases clefs, comme :
« Disons que je suis ce qu'on appelle une "divinité"... Vous me connaissez sans doute plus sous le nom d'Hera... enfin si vous me connaissez, ce n'est pas certain... "
ou encore :
"Un dessin animé me concernant... Je suis une lionne à la base"
Donc ? Donc elle se ferait un plaisir de trainer tout le monde chez un bon psy dés leur retour a Storybrooke. Voila. Lorsque les visages se tournèrent vers elle, elle resta quelques instants immobile, avec l'impression d'être un lapin pris dans les phares d'une voiture, avant de lever une main en faisant le signe de Spock.
"Loki Pleiades." se présenta elle a nouveau. "Si je dis que je suis une humaine normale, qui a deux parents normaux, que je suis une Terrienne, et que je ne pige strictement RIEN a ce qui se passe ici, vous me virez de votre petit club ou... ?"
Autant demander maintenant ! Bon elle avait peut être un touuuuuuuuut petit peu oublier le détail du fait qu'elle avait un corps qui faisait strictement n'importe quoi selon ses humeurs, mais sinon pour le reste ca collait non ? Sauf qu'aparemment tout le monde partageait le délire du "je viens d'un dessin animé ou d'un liiiivre !!". Si ca se trouvait, elle était dans une sorte de jeu de role géant ? Ouiiiiiii ceci expliquerait beaucoup de chose. Pas tout, mais c'était un début de sens, non ? Bon fallait pas rever non plus, une VILLE entiere ne jouerait pas le jeu comme ca, clairement.
"Si ces chauve-souris sont l’œuvre de Raspoutine, nous ferions mieux d’accélérer notre marche."
Loki la fixa, les eux exorbités.
"Vous venez de prendre un coup de sabot ! Ca va, vous êtes sure ?"
Non parce que clairement elle devait au moins avoir une coté félée ou un truc dans le genre non ? Mais Victoire ne semblait pas plus touchée que ca par les evenements ... et le sabot en question. Enfin de prime abord. C'était un peu flippant, un peu comme Jamie qui faisait des trucs de dingues comme si c'était normal. Genre "super-man" le mec indestructible... et elle avait l'air du même genre. Donc peut être qu'il n'était pas totalement... fou ? Ce serait bien. Bon le mot était un peu fort mais ca faisait un moment qu'elle se posait sérieusement la question.
Suivant Anastasia – qui avait une sacrément bonne technique pour bousiller les planches en bois il fallait le dire – le groupe pénétra dans un grand chateau dont la couche de poussière était assez épaisse pour pouvoir être mesurée à la règle.
"Je propose qu'on se sépare pour fouiller le palais. On couvrira plus de terrain comme ça. Au besoin il suffit de crier à l'aide, le palais n'est pas si grand que ça, y a bien l'un d'entre nous qui vous entendra... non ? Et surtout, faites comme chez vous, je crois que d'une certaine façon vous êtes mes invités..."
Okay. Merci. Non parce que la elle avait tout de même besoin d'un tout petit moment pour se remettre les idées en places. Parce que son histoire de divinités a la nana brune... Victoire. Ca lui faisait carrément bizare pour le coup ! Enfin elle n'y croyait pas trop. Elle était allée dans des tas et des tas de villages reculés, quasiment coupés du monde ou des gens profitaient de la crédulité et de l'isolement d'un groupe pour en faire leurs esclaves en faisant croire qu'ils étaient des dieux. La jeune femme hocha la tête a a proposition d'Anastasia.
« Je vais dans les étages ! » lacha elle en faisant un signe de la main avant de grimper les marches de l'escalier de marbre. Elle n'était pas spécialement inquiete quand a l'idée de se balader seule dans une imminence maison abandonnée. Les fantôme, les esprits... tout cela Loki n'y croyait pas. Elle croyait, a la limite en la nature – et trouvait que c'était quand même parfois une sacré feignante – mais le reste, ce n'était pas son truc. Et si quelqu'un la surprenait, elle n'aurait qu'a dire qu'elle c'était perdue, rien de plus. Elle grima jusqu’au dernier étage, pour admirer la vue de la ville sous la neige, et se mit en devoir de visiter les appartements qui s'y trouvaient, laissant un chemin de son passage grace quelques traces de pas fraîches das la poussière. Visiblement, rien n'avait bougé dans les salles de bains et les chambres qu'elle visita. Idem dans les petit salons ou les canapés avaient perdu les couleurs multicolores qui avaient étaient leurs avant. Pourtant, la beautée de l'endroit était toujours bien présente, a majesté se faisant sentir a des lieux a la ronde.
Mais la jeune femme fut raidement attirée par une très grande porte a double battant au bout d'un couloir. Pas le genre de porte qui disait de partir, au contraire ! Les arabesques dorées grimpaient des poignées jusqu'au bord des portes pour se fondre dans le mur, donnant un air de profondeur a la porte. Sans hésiter, Loki poussa bien fort les deux battant, les envoyant cogner contre les murs de la piece dans un « BANG » retentissant. De toute façon elle n'avait pas peur de déranger qui que ce soit. Observant autour d'elle elle se rendit rapidement copte que les murs de la piece étaient couverts de livres en tous genres, du sol au plafond. Un véritable paradis pour toutes personne aimant un tant soit peu la lecture, un paradis pour elle aussi donc.
Pourtant, rien ne semblait avoir été déplacer ici non plus, pas le moindre indice a l'horizon. Elle allait quitter la salle lorqu'un grand pupitre attira son attention. Sans vraiment reflechir – apres tout elle n'avait pas de rendez vous urgent sur le feu – Loki s'en approcha, constatant sans surprise qu'il s'agissait du livre d'histoire de la dynastie Romanov. Youhou ! Bon, évidemment, c'était écrit en Russe ! Autant elle connaissait deux-trois mots, autant un livre... elle n'eut même pas le temps de se pencher dessus qu'il se referma brusquement, manquant de lui pincer le nez au passage.
« Pu... »
« Je connais de meilleures histoires que celles qui sont là dedans »
Loki se retourna brusquement, jetant un regard pas très rassuré autour d'elle. Ouais c'était.. hyper glauque la quand même.
"Euuuh ouais ? Moi aussi ? Enfin surement ? Z'êtes ou au fait ?" lacha elle en reculant prudemment vers la porte. Pas qu'elle ne soit pas courageuse mais... Si en fait.
« - Je suis là » repris la voix au moment ou une jeune fille se matérialisa devant elle. Genre reelement materialisée ! Elle était plus tot jolie il fallait le reconnaître. Mais elle avait l'air un peu fantomatique a coté de son pupitre.
Loki la fixa pendant un long instant, les yeux grands ouverts, avant de se décider a lever la main dans un signe de paix.
« Euuuuuuuh... salut ? Comment ... comment t'as fait ca ? T'as une sorte de pouvoir un truc du genre c'est ca ?" fit elle avec un rire un peu géné. Non parce que si les gens se téléportaient, pourquoi ne pouvaient ils pas faire d'autres trucs dans le même genre ?
« Désolée, parfois j'oublie que je suis morte, » dit-elle en levant les yeux au ciel. « Je me présente : Olga Romanov »
"MORTE ??????" Elle avait crié sans s'en rendre compte. "Genre ... VRAIMENT morte ? Comment tu fais ton truc alors ? Tu..." Elle soupira et se passa la main sur le visage en la fixant avec de grands yeux. La honnetement elle avait un tout petit peu de mal a suivre, elle devait le reconaitre. "Loki Pleiades. Mais je suis vivante. Ravie de parler a ma premiere... morte."
Sa voix tomba d'un octave lrsqu'elle butta sur le dernier mot. C'était glauque et vachement flippant, mais en même temps elle n'avait pas l'air de vouloir l'entrainer a jouer a la poupée pour l'éternité, dooonc ca devait dire qu'elle n'était pas méchante, si ?
« T'es sure que t'es pas une projection au mur ?" fit elle e jetant un regard vers le plafond, savait on jamais.
« Tout le plaisir est pour moi. Alors, qu'est ce que tu aimerais lire ? On a des tas de trucs ici. Des tas de trucs mieux que ce vieux bouquin stupide. Je le sais, je m'y connais. J'ai pas eu le temps de tout lire de mon vivant mais je me suis rattrapée depuis. Alors... romans ? contes ? poésie ? théâtre peut-être ? On adorait le théâtre. On montait des pièces nous-mêmes avant, c'était sympa... Ou alors je peux aussi te raconter une histoire qui n'est dans aucun livre. »
"Ouais bien sur !" Apres tout elle était conteuse elle aussi alors, entendre d'autre personnes raconter, elle aimait bien. Enfin ca c'était avant de se rappeler qu'elle n'était pas seule. "Euh non attends ! Faut qu'on trouve des indices y a un mec, Raspoutine là, qui a kinappé la fille d'un fille qui s'appelle Anastasia Romanov - peut etre une cousine a toi ? - " ajouta elle avc un regard interrogateur avant de reprendre : "Et donc on regarde si y a pas des indices. donc si tu veux nous aider... tu dois etre la depuis un moment - sans vouloir te vexer hein - donc voila, si un truc a bougé tu dois être au courant ? "
« Anastasia est ma sœur. Et je sais déjà tout ça. Les morts en savent toujours plus que les vivants. Je vais quand même te raconter mon histoire et ensuite tu pourras aller chercher Raspoutine. Il n'est pas dans la bibliothèque, j'ai vérifié. C'est un érudit mais il ne venait jamais ici avant. Allez viens, tu verras que c'est très intéressant. »
Loki hésita. Accepter l'invitation d'un fantome a écouter une histoire ? Rho allez ca n'arrivait qu'une fois dans une vie ce genre de choses ! Elle hussa les épaules, de toute façon elle n epigeait strictement rien a ce qui se passait depuis qu'elle avait récupéré sa guitare, alors un truc bizare de plus ou de moins....
« Il était une fois une famille russe qui avait 4 filles et un petit garçon qui serait un jour le roi quand le papa viendrait à mourir. La famille vivait dans un château splendide où on donnait toujours des fêtes merveilleuses. La famille avait plein d'amis, notamment la maman. La maman était devenue très proche d'un mage qui soignait son petit garçon malade. Le mage était devenu son confident. Il était très important et estimé. Mais un jour il trahit la confiance de la maman et du papa alors le papa se fâcha et renvoya le mage. Le mage fut mécontent. On entendit plus parler depuis lui pendant un an avant qu'il ne revienne jeter un sort à la famille heureuse qui soudain n'était plus d tout heureuse car le mage avait vendu son âme au diable pour se venger de la famille. Le papa, la maman, les trois filles ainées et le petit garçons furent assassinés. Leurs corps furent déchiquetés, leurs visages furent défoncés et ce qu'il restait d'eux fut jeté dans un puits auquel on mit le feu. Le château fut mis à sac et il ne resta plus rien des jolies fêtes. Il ne restait qu'une seule fille, toute seule, ce qui déplaisait au mage qui jura de finir ce qu'il avait commencé et de tuer la dernière fille. Quant au papa, à la maman et aux autres enfants, ils étaient condamnés à rester sur terre pour l'éternité tant que leur affaire en suspens ne serait pas résolue."
Une pause.
« Fin. Ce sera mon seul et unique indice. Tu devrais redescendre. Il y a un balcon au deuxième étage d'où la vue sur le parc est magnifique. »
Loki se redressa, attrapant sa guitare comme un automate, déjà prete a lui obéir avant de s'arreter et de fouiller dans sa poche pour y chercher... un bonbon, apres tout si c'était une fantome elle ne devait pas avoir beaucoup de sucreries...
"Euuuh ... Ouais ? Merci ? "Zut pas de bon bons. Tant pis. Elle revint vers la grande porte, marchant difficilement avant de s'arreter et se se tourner vers Olga. Elle était plus tot sympa comme gamine, comme quoi il ne fallait pas juger les gens sur si ils étaient vivants ou pas.
"... Le teint fantôme, ça te vas bien " fit elle avec un sourire compatissant. Elle ne se voyait pas être « désolée » de ce qui lui était arrivée, elle n'avait pas été la, elle n'y etait pour rien, c'était il y avait un moment... Olga vivait plus tot bien sa mort aparemment.
« Tes cheveux aussi c'est... cool ? C'est comme ça qu'on dit hein ? » réplica elle en disparaissant sans lui laisser le temps de répndre.
Loki ouvrit de grands yeux avant de se rappeler. Ouais, les morts en savaient plus que les vivants tout ca... Mais elle rajusta son bonnet, rentrant les quelques lèches qui s'en taient échappées avant de descendre les escalier pour aller au deuxième etage, voir ce fameux balcon.
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
.
Raspoutine se mit à rire.
Oh, en voilà une qui perd la tête ! Que dirait-elle devant moi ? Anastasia a de curieuses façons de s'entourer pour déclarer une guerre.
Déjà ne comprenait-il pas pourquoi tenait-elle tant à ce Dimitri. Mais soit, il était le père et mari de la princesse. La question était justement pourquoi était-il le mari. Anastasia a de curieuses façons de s'entourer, quelque soit les circonstances. Puis, entre la dénommée Loki qui perdait le nord, et Sally qui semblait davantage désarticulée dans ses rêves que actrice du monde réel, la princesse n'avait pas réfléchi.
Non pas que Grigori aurait préféré qu'elle soit accompagnée de la plus redoutable et insurmontable des armées, mais si au moins avait-elle le désir de rivaliser avec lui, elle aurait pu se donner la peine de réfléchir à ses compagnons de guerre. Celles-ci ne vont pas faire long feu dans la neige. Mmh... Sait-elle au moins que ce truc à corde n'est pas une arme ? Ou son poste est-il de me convaincre avec quelques accords ? Elle a de l'ambition la petite.
Anita semblait déjà plus convaincante. Elle n'avait pas froid aux yeux (c'est une façon de parler. Il y a des chances pour que, physiquement, elle ait froid aux yeux à cet instant, comme pour le reste de son corps) et avait le sens de l'impression. Savoir faire sortir ses griffes, un vrai lion que voilà ! Peut-être pourra-t-elle réveiller la petite poupée avant qu'elle ne se noie dans la neige et qui serait, à mon jugement, une mort assez... ridicule.
C'était néanmoins toujours cette dernière qui l’intéressait davantage. Héraaa... tu pourrais dominer tout un... Je crois que notre petite princesse a ouvert les yeux !
Dérangé, Raspoutine se retourna, haussant un sourcil, pour constater la chose. En effet, observée par Bartok, voilà qu'une petite fille prit la peine de se réveiller. Ca ne dort pas tout le temps ces trucs ? Au son de sa voix, Abigaelle se retourna vers le sorcier. Le constatant d'abord avec de gros yeux, elle se mit à hurler, tout en larme. Mais pourquoi elle fait ça ?! Ca doit être un réveil.
Mais ça ne cessait pourtant pas. Pendant quelques minutes, elle ne cessa donc pas de pleurer, encore et encore. Se massant les tempes, Raspoutine s'adressa à Bartok. Bartok ! Va... prendre à manger pour cette chose, et vite !
Bartok le regarda, embarrassé.
Bah c'est à dire que... vous vivez dans une caverne et je viens d'arriver, je n'ai pas eu le temps de faire les courses.
Raspoutine soupira. Si ce n'était même pas livré avec le pack complet, pourquoi les hommes se prenaient-ils pour passion d'en faire autant de ces crises ambulantes ?
Bon... pourquoi elle cri d'abord ? elle veut quoi ? Cette alarme correspond à quoi ?
Mais j'en sais rien ! C'est pas la mienne, d'abord et c'est pas moi qui l'ait enlevé.
Mmh... bon point.
Vous n'avez qu'à la laisser se dégourdir les pattes !
Le sorcier se mit à grommeler, pour finir par tendre les bras pour la prendre à distance (hors de question de s'approcher, il faut se méfier des microbes) et la soulever à bout de doigts, un air de dégoût sur le visage. Comment autant de poids peut se retrouver en un si petit pois ? Ainsi, il la posa par terre, la lâchant aussitôt, attendant le résultat.
Mais rien.
Allez marche si tu en as tant envie ! Bartok, pourquoi elle marche pas nom d'un Romanov ?!
Le diable qui possédait son âme était davantage plaisant que ce bébé.
Mais je ne sais pas ! Laissez lui le temps de s'habituer à son nouvel environnement ! Tenez, je vous sens énervé, je vais vous faire un massage, ça détendra tout le monde.
Il se remit à grommeler, se laissant faire, oubliant ainsi tout le tracas que représentait ce petit cauchemar. Au bout de quelques minutes, Bartok eut la bonne idée de le replonger dans ce tracas.
ATTENTION !!!! Quoi ?! Calmement, il reprit. Enfin, attention si vous ne comptiez pas la tuer parce que sinon c'est en bonne voie.
Raspoutine se leva soudainement, s'affolant alors à cause de la chauve-souris, et chercha Abigaelle du regard, pour étendre ses bras jusqu'au fond de son repère où la princesse était en train de tenter une nouvelle forme de suicide. Ouah, les bébés sont vachement susceptibles.
Il la regarda dans les yeux, énervé. Cesse donc de me faire des frayeurs pareil !
Voyant le plus vieux de plus près, celle-ci s'affola. MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! Hurla-t-elle en pleurant.
Il s'agaça, tapant du pied et lâchant un soupir exaspéré. Bartok ! Pourquoi cette chose m'appelle maman ?!
Sans vouloir offenser vos capacités de déduction je dirais qu'il s'agissait d'un appel à l'aide et qu'il s'adressait à sa maman, vous savez, votre vieille copine Anastasia. Vous etes vraiment une très mauvaise babysitter.
Il se tourna vers lui, mécontent de sa remarque.
Je ne te permets pas ! Ce truc, c'est pas de ma faute, je sais m'occuper des enfants !
D'un air théâtral, il lui narra alors une histoire que la chauve-souris avait certainement entendu de maintes fois. Autrefois, le petit tsarévitch Alexis était à mes soins ! L'enfant était habité par un mal. Atteint d'hémophilie, son destin s'annonçait triste. Fort heureusement que sa vie croisa la mienne, Bartok vois-tu, il n'y avait sans doute pas meilleur guérisseur que moi ! Il serait certainement mort bien plus tôt s'il avait été aux mains d'autres incompétents. Tu comprends que lui, il savait et prenait la peine de s'exprimer d'une langue compréhensible par un être humain. Pas comme cette larve ! Finit-il en se tournant de nouveau vers le bébé qui continuait de pleurer.
Ecoute, je n'ai pas que ça à faire et cette fille m'exaspère. Occupe-toi d'elle. Il la posa donc dans son berceau, se tournant aussitôt vers sa boule de cristal sans se préoccuper des soucis de Bartok à calmer Abigaelle.
Et voilà qu'il y posa les yeux au parfait moment, le groupe entré au palais. Un sourire sombre et satisfait grandissant se fit sur son visage, alors qu'il vit quelqu'un, et pas n'importe qui, entrer dans une pièce qu'il connaissait très bien.
Oooh, ne serait-ce pas mon bureau que tu découvres là ? Observa-t-il avec un rire malsain, croisant les doigts.
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Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Hera avait simplement hoché la tête d’un air entendu quand la duchesse leur avait proposé de se séparer. C’était son ancienne demeure après tout et son bébé, ils se devaient de faire comme bon lui semblait, même si l’idée était quelque peu risquée. Et si Raspoutine était vraiment là ? Anita pourrait se défendre, les autres semblaient avoir des ressources mais contre des pouvoirs il était parfois assez difficile de rivaliser… et qui leur viendraient en aide s’ils étaient seuls ? Ne préférant vexer personne, elle leva pourtant la main pour leur demander d’attendre un instant et tira sur sa fermeture éclair pour ouvrir sa doudoune. Non non elle ne se déshabillait pas pour le plaisir. Elle dépingla sa broche en forme de paon qui ne la quittait jamais et referma sa veste avant de montrer l’animal doré, vert et azur dans la paume de sa main. A bien y regarder, on pouvait voir que le volatile bougeait légèrement ses plumes dans sa roue et qu’il lui arrivait de picorer dans sa main. Elle se recula légèrement, le posa au sol et avec un petit geste de la main, la bestiole tripla, quadrupla, quintupla de volume pour devenir un véritable paon gracieux et majestueux qui les regardaient à présent avec le même regard pénétrant que sa maîtresse. Se méfiant du palais et de ses murs qui pouvaient avoir des oreilles, elle se contenta de dire :
- Il est souvent mes yeux et mes oreilles… surtout mes yeux. J’aime lui laisser se dégourdir les pattes dès que je le peux et il me semble que ce palais est tout indiqué.
Comprendrait qui pourrait que la bestiole était là pour les suivre et l’avertir elle en cas de danger. Elle était sans doute la plus puissante des créatures de ce groupe, elle se devait d’être la mère protectrice. C’était son devoir de déesse et de reine… bien qu’elle ne l’était techniquement plus vraiment.
- Je vais m’occuper des sous-sols. C’est sans aucun doute l’endroit le plus dangereux : peu de manières de s’en sortir, sous la roche en dehors de la lumière, prêt à étouffer le moindre bruit. Il est plus judicieux que ce soit moi. Non non Anya ne vous inquiétait pas pour moi, je vais me débrouiller je suis une grande fille.
Elle avait coupé court à la lancé de la rouquine pour lui expliquer les lieux. Il était inutile de perdre plus de temps que de mesure. Victoire trouva rapidement la porte qui menait aux sous-sols et s’y engouffra sans plus de cérémonie. Argus devait faire sa propre vie entre les uns et les autres, elle savait qu’elle pouvait compter sur lui dans les pires moments, quant à elle, ce n’était vraiment pas un sorcier qui allait lui faire peur, n’est-ce pas ? Elle finit par trouver une porte entrouverte dans le couloir humide qui diffusait un faible reflet de lumière. Fronçant les sourcils, elle s’approcha et tandis l’oreille. Voyant qu’aucun son ne lui parvenait, elle décida de pousser la porte et d’entrer dans la pièce.
L’endroit semblait être un atelier plutôt étrange ou s’entassait ustensiles et bocaux étranges. Le tout était plutôt poussiéreux et la déesse jugea bon de ne rien toucher bien qu’elle déambulait parmi les rayons en se penchant pour mieux lire et mieux voir. Une voix d’homme, doucereuse et grave retentit alors dans la pièce et la brune sursauta à cette apparition sonore.
- Je voudrai tout de même savoir comment femme si puissante puisse fréquenter si... misérable - Puissante ? Vous l'avez devinez ou senti ? Peut-être avez-vous simplement espionné nos conversations comme vous semblez m'observer à présent... Voilà une position qui n'est pas très digne… Où est la petite ? - Une telle puissance, on la ressent. Elle se laisse deviner. Ne soyez pas perdue comme ça voyons.
Elle déglutit, les poings serrés. S’il comptait se jouer d’elle comme ça, il avait frappé à la mauvaise porte. Ses yeux se posèrent sur un miroir qui était au centre de l’atelier, surélevé sur une espèce d’estrade de pierre. Un sourire goguenard sur les lèvres, Hera se dirigea lentement, avec une démarche de reine, les mains jointes vers l’endroit, montant même les trois marches qui le mettaient en hauteur pour lui faire face. Enfin… « face »… Le bougre ne se montrait pas totalement, juste au travers du miroir.
- Pourquoi, vous, seriez tant préoccupé par cette fille ? Non vraiment, elle ne vaut pas tant de tracas, je vous assure que votre vie est bien meilleure loin de ce mystère à pattes. Vous avez toute cette puissance concentrée en vous. Capable de tant... C'est du gâchis que de se lancer dans telle quête. - La vie d'un enfant n'est jamais un gâchis... C'est une quête que je trouve noble au contraire... Et il ne me semble pas que vous puissiez dire quoi que ce soit de ma vie...
Elle épousseta son pantalon au niveau de ses cuisses avant de relever la tête vers lui, le sourire toujours revanchard sur les lèvres.
- Raspoutine je présume ? Et où voyez-vous donc ma vie vous qui êtes si... intrusif... - Et bien et bien, pour l'imposance, j'ai vu juste. Pourquoi cette enfant-là dites-moi ? Vous ne la connaissez pas. Je ne vois pas votre vie, mais je vois deux choses : vous êtes puissante, et libre. Et sans petite chose lassante qui vous hurle dessus. Vous pourriez en avoir plein d'autre des enfants. Vous pourriez avoir tant ! Héra, vos capacités ont l'air formidable. Cessez cette quête, je vois bien grand. Venez avec moi, le monde en tremblerait.
Elle eut un mouvement de recul et déglutit avant de se reconcentrer sur l’homme, les mâchoires serrés. Lui proposait-il vraiment d’avoir des enfants avec lui ? C’était ça son idée ? Ou l’avait-elle mal compris ? A moins qu’il se soit mal exprimé. Elle avait déjà tant donné niveau naissance, il était hors de question de revenir à ce statut misérable de poule pondeuse. Une fois ses esprits retrouvés, elle se contenta d’avancer d’un pas avant de sourire avec malice :
- Vous pensez vraiment que je vais garder cette enfant ? Non. Je veux juste la rendre à ses parents, cela ne m'empêchera ni d'être libre, ni d'être puissante. Vous voulez vous venger ? Très bien. Mais il est inutile de vous venger sur un bébé, c'est bas et inutile.
Elle tendit alors les mains d'un air décidé. Elle ne demandait pas, elle ordonnait.
- Le monde ne tremblera jamais devant une personne qui s'attaque à un être sans défense. Donnez-moi l'enfant. Je le remets à ses parents et nous repartons. Vous reviendrez quand vous aurez un plan à la hauteur de ce que vous semblez être d'accord ?
Sarcasme quand tu nous tiens. Une des armes favorites de la déesse, une des seules qu’elle avait d’ailleurs. Elle était bien plus dangereuse avec les mots qu’avec les muscles contrairement à certaines autres de ses « sœurs », malheureusement… enfin… selon les moments. Elle nota mentalement qu’il l’avait pourtant appeler par son prénom, son réel prénom, un peu plus tôt… il devait avoir une sorte de don de voyance dont il faudrait sûrement se méfier par la suite.
- Ooh, je ne vais pas la manger cette fille ! C'est assez décevant je dois dire, tant de possibilités... pour se réduire à un bébé qui n'est même pas le vôtre. Je ne peux pas faire ça. Pourquoi l'aurai-je prise d'abord si c'est pour la rendre à une déesse qui n'a que faire du pouvoir ? Vous devriez y réfléchir, vous pourriez avoir tellement ! - Je n'ai jamais dit que je n'avais que faire du pouvoir, seulement j'aime le pouvoir dans les règles de l'art, celui qu'on admire, qu'il est impossible de ridiculiser. Oui, nous aurions pu faire tant mais nous ferons si peu...
Elle le regarda un instant, un éclair de colère passa dans ses yeux avant que ses lèvres s’étire en un nouveau sourire tandis qu’elle hurlait :
- ANYA ! DIMITRI ! PAR ICI !
Des bruits de pas se firent entendre tandis que Raspoutine grimaçait de colère et qu’elle souriait de « Victoire ». Mais elle n’avait pas encore gagné la guerre, juste une bataille…
Je levai les yeux vers le double escalier qui nous faisais face, figé dans son éternité détruite, surplombé par l’important portrait de la famille Romanov dans toute sa splendeur. Que n’étais-je passé devant des centaines de fois… Que n’avais-je foulé ses marches de haut en bas et de bas en haut, cherchant sans relâche une princesse – ou une fausse – pour pouvoir m’enfuir loin de St-Petersbourg. Loin de cette ville de misère et de déchéance, rêvant de Paris ou de tout autre endroit qu’ici. Des souvenirs qui m’assaillaient mais que je me dépêchai de refouler au loin dans mon esprit, ne souhaitant pas réveiller tout ça. Nous étions là pour retrouver Abigaëlle, pas pour essayer de nous rappeler qui nous étions… Ou du moins, je ne souhaitais pas perdre mon temps ici. C’était une vie que je ne voulais pas revoir, pas revivre, pas accepter comme telle. J’avais déjà eu du mal à m’accrocher à la réalité de Storybrooke, accepter l’idée d’une pré-existence entière n’était pas à l’ordre du jour. Pas encore.
« lors… Nous revoilà ici. Comme au premier jour. » Soupirai-je. « Tu étais particulièrement insupportable ce jour-là. »
Je ne pu réfréner le sourire en coin qui tarauda ma mâchoire, même si le cœur n’était pas à rire.
« Tu voulais juste aller à Paris, je n’avais pas besoin d’une fille à babysitter… Mais d’une princesse. »
Apparemment j’avais des rêves et elle aussi… Dommage que Vladimir ne soit plus là pour les suivre en notre compagnie. Dommage que cet ami ne fasse plus parti du voyage ou même de notre existence… Il aurait sans doute beaucoup apprécié Abigaëlle. Le connaissant, il aurait même adoré cette petite fille et n’aurait manqué de départager les points entre Anastasia et moi. Quoique, pas sûr qu’il aurait continué à m’adresser la parole après l’an dernier.
Je balayai les marches des yeux, hésitant à grimper pour rejoindre les appartements qu’il me semblait avoir occupé une fois le palais vide… Mais je restai là. En bas. A tourner la tête vers les salles sur la gauche. Je savais qu’en traversant le vestibule je pourrais accéder à la grande salle de bal. Un peu plus au nord, le premier salon privé. Les plans me revenaient en tête comme si je n’avais jamais quitté cet endroit et j’en frissonnai. Non. J’avais dus les lire dans un livre, chez moi, par hasard. Pour une enquête ou pour un article. Alors pourquoi revoyais-je les danseurs guidant leurs cavalières ? Pourquoi ne pouvais-je pas me séparer de la musique qui valsait à mes oreilles, le brouhaha…
« Eh bien tu l'as maintenant ta princesse. » Anya me tira de mes pensées en me tirant la langue. « Je vais voir par là. »
Elle fit un geste ample de la main et n’attendit pas pour s’éloigner. Haussant les épaules, la joue encore douloureuse de la gifle que ma « mère » m’avait mise, j’avançai de mon propre côté en suivant les murs évidés de leurs tableaux. Beaucoup d’entre eux étaient entreposés dans les étages, des pièces secrètes de domestique ou des placards, afin de les préserver des dégradations et des voleurs. Nous n’avions pas pu tous les sauver, certains ayant brûlés lors de la révolution contre le Tsar ou ayant été détruits par des âmes insensibles à l’art… Mais le reste, oui. Existaient-ils vraiment ? Je l’ignorai. J’avançai comme une âme mécanique, guidé par des pas que je me souvenais sans vraiment savoir si je les avais faits ou pas.
Les immenses fenêtres de la salle de bal laissaient filtrer une lumière relative, les vieux rideaux déchirés ne parvenant pas complètement à en effacer le passage. J’avançai en longeant les vitres, prenant soin de ne pas m’avancer sur le marbre poussiéreux en jetant quelques regards sur l’extérieur : les jardins en friche, recouverts d’un épais manteau neigeux. Tout semblait mort, figé dans une éternité terrible, y compris les vieux sièges impériaux renversés sur l’estrade accordée. Il n’en restait qu’un, les deux autres ayant été récupérés pour nous servir de repos à Vladimir et moi… Mais que cet esprit cesse ! Je ne voulais pas y repenser. Pas me rappeler.
Je ne voulais pas perdre pied.
Ceux-ci m’orientèrent sur le côté de l’estrade, les couloirs un peu plus intimes et la fameuse porte verte qui menait aux couloirs des domestiques. Je reconnu sans mal l’entrée des cuisines, après quelques couloirs étriqués, y ayant… Visiblement travaillé plus jeune. Oui, c’était… Il me semblait que ce père qu’on m’avait façonné était cuisinier. Je venais très souvent ici. Je… Je secouai la tête en observant le bazar incommensurable qui régnait à l’intérieur : casseroles et couverts retournés, entassés, des assiettes à n’en plus finir et le tout entremêlé dans un équilibre absolument précaire. La couche de saleté qui régnait ainsi que l’odeur ne donnait aucune envie de s’éterniser.
Je grimaçai, tournant les talons avant de sentir ma chaussure buter contre quelque chose : une casserole oubliée, là, parterre, par les bolchéviques lorsqu’ils étaient sans doute venus piller le garde-manger… Cette dernière partie se cogner contre un meuble, qui fit chanceler les ustensiles en équilibre et s’en suivit un impressionnant effet domino lorsque tout se cassa littéralement la figure dans un bruit infernal ! Des morceaux de porcelaine s’éparpillèrent sur les vieux carreaux, des verres se brisèrent en mille éclats et l’ensemble s’effondra, soulevant un nuage de poussière dont je me protégeai en mettant mes mains devant mon visage.
Puis se fut le silence. Assourdissant lui aussi, en un sens.
« BOUH ! »
Je sursautai, me retournant vivement : personne. Absolument personne. Pourtant quelqu’un venait de parler, non ? J’attendis, sans que rien d’autre ne se passe. Poussant un soupir, je me mis en tête de sortir d’ici et m’engageai vers la porte quand un rire résonna tout autour de moi. Un rire enfantin, léger et fluide, aigu, qui se mit à courir sur les murs comme un écho éternel. Et puis une voix de garçonnet pris la parole, espiègle :
« Tu veux jouer avec moi ? »
Je fermai les yeux en sentant mon corps se cripser, serrant mes poings à l’intérieur des poches du manteau que je portai. Ne pas y croire. Ne pas écouter. Ce devait être encore une de ces voix dans mon esprit ; elles avaient disparu mais rien ne signifiait qu’elles n’allaient pas revenir un jour… Je ne voulais pas l’écouter. Je ne voulais ni ne le devais. Je m’étais fait avoir une fois, une fois de trop, et il n’était plus question de basculer dans cette absurdité.
« Non, je n’ai pas envie de jouer. » Soufflai-je, plus pour moi-même que pour autre chose.
Lorsque je rouvris les yeux sur la pièce, un petit garçon roux portant une marinière me faisait face. Son visage m’était étrangement familier mais… Par quels diables de moyens était-il arrivé jusqu’ici ?!
« Mais moi ça fait longtemps que j'ai pas joué avec quelqu'un... » Chouina-t-il. « Dans une cuisine, c’est normal. »
J’avais parlé d’instinct avant de me mordre l’intérieur de la joue. Ma méfiance n’était que plus aiguisée face à ce qu’il se passait… Ce visage. Ce garçon boudeur. Ces yeux clairs et ces cheveux roux… Il me rappelait Anastasia. Même mimique quand il fit la moue. Même attitude en croisant les bras.
« J’ai perdu mon train. »
Qu’est-ce qu’il voulait que ça me fasse ? Je n’étais pas le père noël. Je n’allais pas retrouver le jouet de celui qui semblait être Alexis Romanov, l’héritier du Tsar Nicolas et dernier de la fratrie des Romanov…. C’était impossible que ce soit lui. Tout bonnement impossible et invrasisemblable. Je n’étais pas extrêmement doué pour les histoires de fantômes, n’y croyant pas une seconde. Je préférais savoir que l’être humain pouvait être un monstre encore plus atroce que l’imagination plutôt que de croire à des chimères.
« Sûrement pas ici. Vous n’aviez… Pas à être ici. »
Mais pourquoi est-ce que je m’entêtai à répondre ? Il me suffisait d’avancer et de l’ignorer, voilà tout !
« Pourquoi ? Papa disait qu'un jour je serai le tsar de Russie alors j'ai le droit d'aller où je veux, non ? Et puis tu es qui d'abord ? »
Et en plus il avait la grosse tête… Je n’aimais pas spécialement les enfants – sauf la mienne. Mais Abigaëlle était sage et disciplinée, même dans ses bêtises, tandis que lui non. Je pris un air contrit, agacé même, par un tel comportement.
« Le Tsar est tombé. » Evidence, tandis que je cessai de le regarder pour me diriger vers la porte. Salvatrice. « Les trains ou les jouets sont plutôt dans les chambres qu’au milieu des casseroles. »
Il y eut alors un bruit de sanglot étouffé et je le vis s’asseoir par terre, au milieu des casseroles, puis renifler bruyamment. Ne me dites pas qu’il était en train de bouder ?!
« Depuis que je suis mort y a pus personne qui veut jouer avec moi. »
Et ça l’étonnait ?
« Plus. » Le corrigeai-je. Quand on vit avec une traductrice experte en linguistique, on prend la manie de parler correctement. « Vous avez conscience d’être mort ? » « Bah oui ! » Me répliqua-t-il, outré que je puisse douter de cela. « Ca fait mal et ça fait peur de mourir. Mais je m'en rappelle plus très bien. J'ai eu très très mal là… » Il me désigna sa tête de l’index. « Et pis... voilà. On est revenus au palais comme si de rien n'était et depuis je ne trouve plus mon train. »
Je me mordis à nouveau l’intérieur de la joue. C’était… Un peu trop pour moi, là.
« Vous devriez regarder ailleurs. Ici… Il n’y a jamais rien eu pour s’amuser. »
Et sur ce, je franchis la porte pour espérer mettre le plus de distance entre cette apparition dérangeante et moi ! C’était quoi ce délire… J’avais quelque chose à faire. Quelqu’un à retrouver. Pas de temps à perdre en une mère que je ne pensais pas revoir et maintenant un héritier mort depuis longtemps. Avançant dans les couloirs, je remarquai rapidement qu’Alexis Romanov me suivait à moins d’un mètre de distance. Et en plus, c’était un pot de colle ! Décidant de l’ignorer, je parcouru quelques couloirs pour retourner en direction du grand hall jusqu’à ce que des voix résonnent à proximité. Je fronçai les sourcils, tournant la tête pour essayer de comprendre d’où elles pouvaient provenir… Le garçon à côté de moi me fixa et leva les paumes en l’air en haussant les épaules, signe qu’il ne savait pas non plus ce que c’était. Dommage.
Avançant prudemment dans le couloir, je commençai à distinguer deux voix propres : une féminine et une… masculine. J’accélérai le pas en tombant sur une porte ouverte et des escaliers qui descendaient. Les sons venaient de là. Je m’arrêtai à l’entrée, incertain de devoir descendre. Et si c’était de nouveau un piège ?
« ANYA ! DIMITRI ! PAR ICI ! »
Je reconnu la voix de Victoire, la femme brune qui nous accompagnait précédemment ! Sentant l’adrénaline remplir mes veines, je me précipitai en avant et dévalai les marches à sa rencontre. Peut-être avait-elle trouvé quelque chose ? Peut-être venait-elle de mettre la main sur Abigaëlle ? Et si c’était… Si elle était… Je chassai d’office les images de ma fille décédée, essayant de me raccrocher à l’espoir qu’il n’en soit rien.
J’apparu à l’entrée d’un laboratoire, ou ce qu’il en restait… Tiens, je ne me rappelai pas spécialement de cet endroit. Debout face à un miroir, se trouvait la « divinité » ou quelque chose du genre, droite et les mains jointes en avant. Pourquoi m’avait-elle appelé ? Je m’arrêtai à sa hauteur, le gamin toujours sur les talons en train de se planquer derrière moi, et observai autour de nous. Aucune trace de ma fille. Aucun signe de sa vie ou de sa mort…
« Est-ce que tout va bien ? »
Elle hocha la tête.
« Je crois que j'ai trouvé son laboratoire... Nous avons quelque peu discuté mais il a disparu... » Je la fixai. Parlait-elle de Raspoutine ? Vraisemblablement quand on faisait le lien avec le lieu où nous étions. « Prenez garde il semble être capable de nous espionner... »
Je sentis mon souffle me quitter. Anya… Les autres. J’avais toujours du mal à m’inquiéter pour ceux que je ne connaissais pas mais, s’il était capable d’une chose pareille comme elle le disait, peut-être étions nous tous en danger. Ou bien était-ce un piège fomenté par cette femme si propre sur elle ? Je posai des yeux méfiants à son encontre, notre altercation n’ayant en rien aidé à la situation, puis décidai de ne pas insister dans ce sens. Nous aurions le temps de voir venir en temps voulus…
Alexis était déjà reparti à l’entrée du laboratoire, mal à l’aise sans doute dans cet endroit.
« Nous devrions remonter. S’il peut nous espionner… Il a donc un coup d’avance sur nous. »
Et je n’aimais pas cette perspective, mon esprit tournant déjà à toute allure pour parer les éventualités à venir. Abigaëlle était peut-être ici… Ou peut-être pas. Et rien ne nous certifiait pour le moment qu’elle était encore en vie. Grimaçant à cette idée, je me dépêchai de grimper les marches à la suite de Victoire. Ce jeu de piste commençai à m’agacer de plus en plus…
Anita Jones
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
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Ils étaient finalement arrivés au palais et Anita avait récupéré la petite rousse qui s'était un peu égarée. Ça allait être fun s'ils devaient chercher aussi les gens qui quittaient le groupe... Ceci dit, la lionne avait beau être en colère, elle savait que ça n'était pas contre Sally. Aussi se garda-t-elle de la mettre trop mal à l'aise ou de passer ses nerfs sur elle. La véritable cible, c'était Raspoutine. Cet enfo*ré s'en était pris à sa filleule et ça, la blonde n'était pas prête de le pardonner. Elle avait assez perdu de gens dans son entourage à cette fichue période de Noël, il était hors de question que ça continue !
Anastasia ouvrit finalement un passage et le groupe se sépara à son invitation, chacun allant explorer le palais, en espérant trouver des indices sur la localisation de Raspoutine, ce qui les mènerait à Abigaëlle. Et à ce moment-là, Anita savait qu'elle allait devoir partager le sorcier avec Anya qui risquait de ne pas partager et de se venger toute seule. Ce qu'au fond, la lionne comprendrait parfaitement... Mais ils n'en étaient pas encore là. Aussi la blonde se mit-elle en marche.
Elle avait décidé de monter à l'étage, comme d'autres. Même si rester dans la salle de bal avec tous ces portraits des temps passés avait été tentant, pour elle qui n'avait jamais voyagé en dehors de Storybrooke. Et qui n'y connaissait pas grand chose à l'histoire de la famille russe dirigeante. La lionne avait ouvert quelques portes, mais les pièces ne l'avaient pas inspirées... Jusqu'à ce qu'elle tombe sur une très belle chambre.
Un beau lit à baldaquin qui avait dû être très confortable dans le passé, une grande armoire qu'elle n'osait pas ouvrir, une coiffeuse. Et sur celle-ci, un journal. Curieuse de nature, Anita se rapprocha de la coiffeuse et remarqua que le journal était ouvert à la dernière page. Plein de poussière, elle ne pouvait rien voir. Aussi le prit-elle en main et souffla-t-elle dessus. Anita y lut une date : 18 марта. La secrétaire médicale aurait été bien incapable de dire ce que cela signifiait exactement. Elle ne lisait pas le russe après tout...
"Ce n'est pas très poli de se mêler de la vie privée des autres."
Surprise, Anita en relâcha le journal qui retomba sur la coiffeuse. Puis elle se tourna, cherchant l'intrus.
- Qui est là ?! Demanda-t-elle d'une voix forte.
Si c'était un tour de Raspoutine, elle allait être prompte à réagir, ses instincts de chasseuse étant très forts et s'étant réveillés depuis le début de cette aventure.
"Je suis de ce côté."
La voix venait de la droite. Aussi Anita avança prudemment vers l'endroit d'où provenait le son. Et là, la blonde remarqua une très belle rousse. Il y avait un lien avec Anastasia, la lionne en était certaine !
"Alexandra Feodorovna. Et vous êtes ?" Se présenta l'apparition.
- Vous êtes la mère d'Anastasia n'est-ce pas ? Je suis Anita Jones. Une amie de votre fille. Je vous pensais morte alors comment.... ?
Anita était assez surprise de trouver ici l'apparition d'un membre de la famille royale. Et surtout près d'elle ! Mais elle n'allait pas louper l'occasion, il fallait bien l'avouer.
"Comment je fais pour apparaître ici ? Eh bien j'imagine que c'est ce qui arrive quand on est coincé..." Lui répondit l'Impératrice.
- Coincée ? Comment... Attendez, vous êtes coincée entre ce monde et l'au-delà ? Là pour le coup, elle était carrément choquée.
Anita avait bien conscience de poser beaucoup de questions. Mais c'était son caractère qui se montrait là. Elle était très curieuse, ce qui lui avait joué quelques tours par le passé. Ceci dit, la lionne était ici pour avoir des réponses, aussi n'allait-elle pas s'empêcher de poser ces demandes.
"Ce n'est pas si horrible que ça en a l'air. Et vous ? Que faites vous dans les appartements de la dix-huitième tsarine Romanov ?"
- Je ne savais pas qu'il s'agissait des vôtres Altesse... Nous sommes à la recherche d'indices nous permettant de trouver Raspoutine. Votre ancien conseiller a enlevé votre petite-fille... Expliqua-t-elle à la Tsarine.
Peut-être pourrait-elle les aider.
"Vous voyez le miroir là bas sur la commode ?" Demanda-t-elle après avoir soupirer, ce qui avait intrigué Anita.
Mais la demande l'intrigua encore plus. Aussi se rapprocha-t-elle de la commode et remarqua-t-elle le miroir.
- Oui ? Demanda-t-elle, ne comprenant pas trop où la Tsarine voulait en venir.
"Je vous l'offre. Il est tout ce qu'il y a de plus normal et j'y tenais beaucoup mais étant morte depuis quelques temps déjà il ne m'est plus d'aucune utilité. Qui sait ? Vous saurez peut-être en faire bon usage."
Anita la regarda avec des yeux ronds. Puis elle prit délicatement le miroir entre ses mains, l'observa un instant et se retourna vers l'apparition.
- C'est un grand honneur, je vous remercie Altesse. Mais... Puis-je me permettre de vous demander pourquoi l'offrir à moi et pas à votre fille qui est dans le palais en ce moment ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Elle ne voulait pas paraître impolie, mais cela l'intriguait. Pourquoi lui faire un cadeau à elle ?
"Parce que vous faites presque partie de sa famille à présent et qu'elle vous estime beaucoup. Et... entre nous, inutile de m'appeler altesse, je ne suis altesse de rien du tout. Sasha suffira amplement." Répliqua la tsarine.
Anita ressentit un pincement au coeur à l'entente de ce nom...
- Merci... Sasha. Dit-elle avec un petit sourire forcé. Est-ce... Est-ce qu'en réglant cette histoire avec Raspoutine vous pourrez passer dans l'autre monde ?
Anita était troublée. Elle préférait passer rapidement à autre chose, sans quoi, elle risquait de craquer et ça n'était pas le moment. Elle ne pouvait plus rien pour sa fille, mais elle pouvait agir pour sa filleule et elle entendait bien le faire. Manifestement, Alexandra Romanov avait compris qu'elle l'avait troublé en lui demandant de l'appeler ainsi.
"Puis-je me permettre de vous demander ce qui vous perturbe ? Sasha, peut-être ? Attendez..." Elle ferma les yeux, visiblement très concentrée comme si elle cherchait quelque chose... "C'est Sasha. Il ne s'agit pas simplement d'un diminutif russe pour vous, n'est ce pas ?" S'enquit l'Impératrice.
Anita resserra son emprise sur le miroir. Puis elle hocha la tête, ravalant la peine qui montait en elle, comme toujours dès qu'elle parlait de sa fille.
- Sasha est le nom de ma fille... Morte née.
Anita dut faire un gros effort pour ne pas laisser ses larmes quitter ses yeux. Bordel ! Elle n'y arrivait toujours pas. Cela faisait trop mal, à chaque fois...
Alexandra ne lui répondit pas tout de suite. Elle paraissait songeuse et désolée pour elle. Mais Anita n'avait pas besoin e la peine des autres, la sienne était déjà assez énorme comme ça...
"Sasha n'est plus dans ce monde-ci. Dans votre monde, je veux dire. Si ça peut... Atténuer votre peine." Lui dit-elle doucement avant de disparaître.
- Pas vraiment non, mais merci... Murmura-t-elle en réponse.
Sans doute qu'un jour, cela lui serait d'un quelconque réconfort. Mais sa peine, sa tristesse et sa colère était encore bien trop présente. Anita arrivait à donner le change en général, elle avait même senti qu'elle commençait à aller un peu mieux... Mais cette perte resterait à jamais gravée en elle. Sasha aurait dû avoir bientôt un an... L'âge qu'avait aujourd'hui Abigaëlle. La lionne savait qu'elle faisait un transfert et qu'il ne le fallait pas... Mais il était hors de question pour elle qu'Anastasia puisse connaître une peine aussi intense que la sienne. Elle se le jurait. À n'importe quel prix, Anya retrouverait sa fille.
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Dancing bears, painting wings Things I almost remember
Comme au premier jour, en effet. Anastasia se souvenait de cette journée dans ses moindres détails. Comment elle avait enfin quitté l'orphelinat. Sa première déconvenue à la gare de Saint-Pétersbourg parce qu'elle n'avait pas de visa. Sa rencontre avec Dimitri devant cette même tapisserie qui n'avait pas changé. Son idée folle qu'elle serait la dernière héritière des Romanov. Et tout le reste. Jamais elle n'avait imaginé remettre les pieds au Palais d'Hiver, désormais attaché à son passé, non son avenir. Et pourtant... On dit que le passé finit toujours par vous rattraper. C'était peut-être vrai, en fin de compte. Anastasia ne voulait pas se laisser envahir par la nostalgie et encore moins par les regrets. Faussement nonchalante, elle piqua Dimitri avant de disparaître, elle aussi, dans l'une des ailes du château, au premier étage, sans se soucier d'être suivie ni par lui ni par le paon de Victoire. Si les autres pouvaient faire comme chez eux, pourquoi pas elle ? Anya n'avait jamais été du genre à demander la permission pour prendre une décision. La jeune femme arpentait un couloir choisi au hasard, l'esprit ailleurs. De temps en temps, elle soulevait un objet familier pour le reposer presque aussi soudainement et reprendre sa route. Elle choisit finalement une chambre au hasard pour s'y établir. Enfin seule, réalisa-t-elle, soulagée, tandis que son regard balayait la pièce depuis le lit à baldaquin sur lequel elle s'était laissée tomber. Dimitri n'aurait pas trouver ces manières particulièrement gracieuses tant elles s'éloignaient de l'étiquette que lui et Vladimir s'étaient échinés à lui apprendre. A cet instant, elle s'en fichait bien, se contentant, une fois n'est pas coutume, d'apprécier le calme et la solitude. Il était peu probable qu'elle trouvât quelqu'indice ici. Tout au plus trouverait-elle de la poussière, de vieux souvenirs et du calme. En fin de compte, le palais était plus grand que dans son souvenir. Victoire se trouvait deux étages plus bas, quant aux autres, elle n'entendait pas même le bruit de leurs pas. Pour la première fois depuis ce matin-là, Anya avait le temps de penser, de réaliser l'horreur de la situation : Abigaëlle avait disparu Dieu seul sait où, aux mains du plus rancunier des sorciers que la sainte Russie ait connu. Tout au plus avait-elle compris que le mage fou tenait à sa revanche contre elle. Fallait-il en conclure qu'Abigaëlle ne risquait rien et qu'elle, Anastasia, était son seul objet de convoitise ? Cette pensée n'en demeurait pas moins horriblement douloureuse. Le visage enfouit dans ses mains, Anya fit alors la seule chose qu'elle ne s'était pas donnée le temps de faire : pleurer. En public, elle était peut-être une femme forte et butée prête à prendre les rênes d'une mission sauvetage, mais au fond, l'orpheline en quête d'une famille était encore bel et bien présente. Anastasia mordait son poing pour empêcher sa gorge de hurler son désespoir. Depuis quand n'avait-elle pas pleuré ? Un an, peut-être. Anastasia était forte, Anastasia était déterminée. Elle ne pleurait jamais, surtout pas sur son sort et avait une foi inébranlable. D'ordinaire, du moins. A ce moment précis, elle n'avait foi qu'en une seule chose : le sentiment cuisant de son échec en tant que mère. Et tandis que son esprit torturé parvenait à cette conclusion dévastatrice, ses oreilles perçurent très nettement des bruits de pas dans ce couloir qu'elle avait emprunté quelques instants plus tôt. Lequel de ses compagnons de route était assez désobligeant pour choisir, lui aussi, cette aile, ce couloir, cet étage, à cet instant précis ? Le palais n'était-il donc pas suffisamment grand pour qu'on lui foute la paix cinq minutes ? De désespérée, la fière Anastasia était devenue hargneuse. - Je ne veux pas te voir, Dimitri. Car, après tout, il n'y avait que lui pour la retrouver quoi qu'elle fasse et où qu'elle soit, non ? Anya n'en essuya pas moins ses yeux d'un revers de manche, des fois que l'importun osât tout de même la déranger pendant les cinq minutes d'intense mélancolie qu'elle avait décidé de s'octroyer. - Et si ce n'est pas Dimitri ? Manifestement oui, Anya n'était pas la seule personne incroyablement bornée. Elle aurait peut-être dû crier "je ne veux pas te voir, qui que tu sois" et ajouter une ou deux insultes pour faire bonne figure. Mais la jeune femme n'en était pas moins curieuse et cette voix... elle ne l'avait pas entendue depuis des années qui semblaient à présent être autant de siècles. Par bonheur, elle avait déjà séché ses larmes et s'autorisa à relever la tête.
J'haussai les épaules, approuvant d'un mouvement du menton l'idée d'Anastasia. Il était vrai que rester tel un troupeau ébahi ne nous aiderait en rien, et après des périples maritimes étonnants, je devais avouer que plus rien ne semblait pouvoir m'effrayer. Dans le pire des cas, j'avais une aiguille, et Danny m'avait été d'une aide précieuse quant à trouver une nouvelle utilité offensive à ce minuscule objet étincelant. De toute façon, qu'est-ce-que pouvait bien cacher ce palais abandonné? Si ce n'était quelques araignées, toiles de celles-ci, ou dans le pire des cas, quelques chauves-souris égarées, je me réconfortai à l'idée que rien ne pourrait nous arriver. Au pire, juste mourir devant toute la beauté du mobilier. Si je m'en voulais de le faire, je ne pouvais néanmoins empêcher ma main de tout toucher. Doucement, de peur de la fragilité de l'objet, j'approchai mes doigts, et frôlai la matière de ces vestiges autrefois luxueux. L'or parfois venait même illuminer une pièce malgré la poussière qui le camouflait. Du bout des ongles, balançant la tête pour admirer avec ferveur le plafond qui brillait d'élégance, je caressai les bibelots luisants avec l'envie stupide de les faire renaître. Comme si en époussetant la poussière, la vie allait resurgir de ces lieux déserts. Là un chandelier en argent, orné de quelques pierres semblables au rubis, ou encore un peigne sagement lâché sur une commode en bois. Toutes les reliures, les détails, la matière rêche ou encore la finesse de la dentelle de la nappe, tout était là. Comme figé dans le temps. Après quelques instants passés à contempler ce couloir aux décorations toutes plus princières que les autres, une porte à la poignée de couleur d'or attirait mon attention. Sa blancheur était presque restée intacte, mais si le temps avait décidé de laisser de sa splendeur au temple délaissé, il n'en était pas moins visible que la place n'était plus habitée. Quand j'entrai, j'étais frappée par l'harmonie des couleurs. Une douce chambre de jeune fille dans laquelle trônaient fièrement une pâle coiffeuse et un somptueux lit dont les draps appelaient au sommeil. Je n'avais pas le coeur à ça. Non, mon coeur se laissait subjuguer par la poésie des bijoux déposés par ci, là. Je n'en fus que plus émerveillée lorsque sur la chaude couette, je découvrais une robe de bal. Plus belle que dans mes rêves. Une robe blanche abandonnée par sa propriétaire qui n'avait certainement pas eu de ranger sa chambre. J'en étais d'autant plus désolée. Comment un être humain doté de pensées pouvait-il oser s'attaquer à toute la fragilité de l'instant dans lequel s'était alors figé tout le palais. Le souffle court, la colonne frémissante d'excitation, je ne pus à peine retenir ma respiration lorsque quelques chuchotements coururent le long des murs. Une course effrénée que mes oreilles tentaient timidement de suivre.
« Oh ! regarde comme elle a de jolis cheveux roux ! - Et son teint, son teint ! On dirait une poupée de porcelaine ! - C'est dommage qu'elle soit aussi... enfin... elle serait plus jolie avec une belle robe. - Oui c'est vrai. On devrait le lui dire, non »
Les voix. Des voix de jeunes filles. Elles parlaient de moi. J'en étais sûre ou presque. Avec un charme dans lequel je ne me reconnaissais pas, mais la seule rousse dans cette chambre se trouvait être moi. Je fis volte face. Mais rien. Rien que mon ombre. D'un pas hésitant, je revenais jusqu'à l'entrée de la pièce pour passer la tête hors du couloir, mais rien. Rien que l'air tragique qui emplissait chaque mur. J'avais entendu ces voix. Retournant d'une démarche presque apeurée, ne savait-on quel piège recelait le palais russe, et chaque fois que je posais mon pieds sur le parquet, j'avais la terrible sensation de laisser échapper de chaque latte un espoir qui mourrait à la lueur du jour. Brisant le silence effrayant qui s'était imposé depuis le court dialogue des personnes invisibles, je me laissai demander de mon timbre de voix tremblant:
« Qui est là? Attention je-j'ai... Ça!, m'écriai-je en brandissant le premier objet qui atterrissait contre ma paume, soit une brosse à cheveux orné d'un fin motif floral, la voix en profitera pour reprendre de plus belle. Je crois qu'on lui fait peur, Maria. - N'importe quoi, t'as jamais réussi à faire peur à quelqu'un, t'es trop jolie pour ça. - On devrait peut-être quand même se montrer.! »
Des murs, comme deux esprits tout droit sortis de mon imagination, s'échappèrent alors deux demoiselles. L'une rousse, l'aînée certainement, était très similaire à Anastasia. Deux grands yeux bleus qui demandaient inconsciemment à l'aide. Un malin sourire, presque arrogant, qui venait flotter sur ses lèvres me lui fit rendre un tout aussi timide rictus. A ses côtés, une plus petite fille, blonde cette fois. Elle avait néanmoins les mêmes yeux bleus. La ressemblance restait frappante. Elles étaient belles, très. Et je ne sus quoi faire. M'écrouler sur le sol de panique, ou calmer mon pouls qui s'emballait pour trouver logique à ce cirque. Elles étaient des Romanov, je ne pouvais en douter, et l'idée même que leur âme soient tout bonnement coincées dans notre enfer humain fondait en moi une profonde rancoeur qui se glissait dans mes artères. Jusqu'à mon coeur. Comment pouvait-on avoir tué sans le moindre remord ces demoiselles, comme tombées du ciel.
« Salut, moi c'est Tatiana et elle c'est Maria. Ca t'embête si je t'habille en princesse ?, je toussotai, embarrassée. J'avais en effet affaire à des fantômes. Reposant la brosse, d'un air désolé, je lui offrais un sourire contrit en osant à peine me saluer: - Enchantée. Je m'appelle Sally. C'est très gentil mais... C'est à dire que- ce n'est pas à moi. Et puis, je ne suis pas une princesse. - On sait que c'est pas à toi. C'était une des robes de Tatiana. On est dans sa chambre. Mais tu as raison, tu n'es pas une princesse. Tu es une poupée. Allez, dis oui, dis oui Sally ! Ca fait tellement longtemps que plus personne n'a porté ces jolies robes. Ca me désespère... Et Tatiana est d'accord. Ouvre l'armoire, tu peux choisir celle que tu veux ! »
Pour accompagner les propos de sa cadette, la grande rousse m'offrit un large sourire en hochant vivement de la tête. Alors, sous son regard encourageant, je m'engouffrai jusqu'à une large armoire en épicéa. Là, demeuraient comme quelques draps usés des robes, toutes sublimes. Parfois agrémentées de noeuds et rubans, d'autres de larges froufrous, certaines même possédaient des dentelles toutes plus précises dans leur dessin. J'en saisissais une, avec l'immense peur de l'abîmer rien qu'au contact de mes doigts, très certainement indignes d'un tissu aussi précieux. Lorsque je sortis la robe de son rangement, Maria ne put retenir un sourire approbateur. Si j'avais son accord, cela était bon signe. Si je l'avais saisi dans le plus pur des hasards, il ne fut pas moins d'une seconde pour que je sois conquise par la beauté du vêtement. Fébrilement, en rapportant la robe contre ma poitrine pour la leur présenter, j'esquissai:
« Celle ci est jolie. Mais je n'ai jamais porté quelque chose d'aussi beau, tu veux bien m'aider? »
Tatiana, sans me laisser le temps à plus d'hésitation, m'entraînait avec détermination derrière un large paravent dans lequel elle s'usait d'habitude à sa propre toilette. Alors qu'elle m'aidait, comme on aide une enfant, à enfiler soigneusement la robe aux détails fascinants, elle engageait spontanément une conversation. Je lui offrais ce plaisir, qui m'était commun.
« Alors, le palais vous plaît ? C'était mieux avant, plus festif et... vivant. Mais il a encore son charme, je trouve. J'ai entendu dire que vous cherchiez Raspoutine... - Les murs ont des oreilles ici, au sens propre., commentait Maria en pouffant de l'autre côté du paravent. Aussitôt, Tatiana reprit d'un ton coupant, et d'une voix notamment plus sèche, faisant taire sa soeur, selon elle, trop bavarde: - Je disais donc que je vous cherchiez Raspoutine. Eh bien sachez que personne ne l'a vu ici. Par contre j'aimerais beaucoup que vous me cherchiez les autres filles. On va organiser un bal, ce sera totalement inutile dans votre quête mais ce sera sympa quand même. Qu'en dites-vous ? - Je crains que nous n'en ayons le temps. La vIe d'une enfant est en jeu. La fille de votre soeur Anastasia, Abigail. Je ne devrais d'ailleurs même pas rester ici... Une fois que nous l'aurons retrouvé, nous pourrons fêter tout ça par un bal, si vous le voulez. À moins que- Tu penses qu'un bal pourrait attirer Raspoutine au palais?, me rattrapai-je en me mordant la lèvre. Mettre fin à son idée me rendait coupable. Bourreau de rêves. Un rang que je ne pourrais jamais accepter. Immédiatement, Tatiana ne me donna pas davantage de temps pour les remords: - Si je te dis que c'est ce que je pense, tu acceptes de t'apprêter pour le bal ? Dans ce cas c'est ce que je pense. Entre nous, il serait fou de savoir qu'on fait la fête pendant qu'il... oh je ne sais pas ce qu'il peut bien faire en ce moment, en fait ! Mais il serait fou et il a déjà gâché des fêtes alors... pourquoi pas celle-là ? C'est sa signature, gâcher la vie des gens... Et puis... Abigaëlle va bien, je le sais. Ou plutôt, je sais qu'elle n'est pas morte, sinon je l'aurais vue. Cette robe te va tellement bien, ce serait dommage de l'enlever tout de suite. Fais moi plaisir, va chercher les autres filles. Victoire a l'air tellement belle... j'aimerais beaucoup lui faire essayer une des robes de maman... Et Anita est si blonde, elle serait merveilleuse avec les cheveux tressés. Et Loki... Loki pourrait mettre une des robes de Maria, une robe rose peut-être. Ou bleue. Quelque chose de doux... Allez, va me chercher tout ce beau monde, on a pas de temps à perdre. C'est bientôt Noël et j'ai si peu souvent l'occasion de m'amuser. Oh ! C'est peut-être ça mon affaire en suspens ! Je n'ai pas assez fait la fête étant vivante donc je ne peux pas réellement m'en aller ! Tu ne laisserais quand même pas ma pauvre âme errer pour l'éternité, dis ? - Non, tu as raison. Si cela peut attirer Raspoutine, et vous permettre de partir, j'imagine que c'est la bonne chose à faire. Le temps qu'ils viennent tu m'aideras à me faire belle? »
Je triturai anxieusement les pointes de mes cheveux sagement posés sur mon épaule. Je restai soucieuse, mais d'un regard soutenu, Tatiana essuya toutes mes peurs. Je me dirigeai vers la porte, et l'ouvrant largement, je m'écriai à tue tête à l'égard de mes, nos, compagnons:
« Hé ho! Venez, j'ai trouvé quelque chose! - Va falloir crier un peu plus fort si tu veux qu'elles t'entendent - Autre question : que fait-on du jeune homme ? Tu sais, Monsieur Romanov... Il est plutôt mignon, gloussait Tatiana. - Et toi tu es plutôt morte - Et lui plutôt pris... Je vais chercher Anastasia, occupe toi des cheveux de Sally avant qu'elle ne les fragilise à force de les tripoter. »
Traversant le mur, Tatiana s'en alla alors que Maria se précipitait à mon chevet pour coiffer ma chevelure dont elle avait précédemment vanté la couleur. Elle prenait la brosse qui m'avait servi d'arme, et d'un mouvement répétitif et apaisant, elle aplatissait les boucles rebelles qui encadraient mon visage. Mes yeux, eux, se perdaient dans la noblesse délicate des pans de ma robe. Robe de princesse. J'avais presque l'impression de me fondre dans le décor impérial, m'endormant aux plaisirs d'un temps passé dans une royauté qui n'était pas mienne. J'oubliai que nos vies étaient en jeu, mais au péril de la mienne, ne pouvais-je au moins m'accorder ce court moment. Bref moment pour humer le parfum de la chambre, et m'abandonner dans une vie passée que je n'aurais jamais la douceur de vivre.