« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Victoire avait laissé passer le bal d’un air absent, avec le sourire de circonstance. Elle avait bien sûr accepté que l’un des fantômes lui prête une robe de leur… « époque » si on osait dire cela ainsi, la bienveillance le désirant sans aucun doute. Il y avait beaucoup de dorures, la robe était assez lourde en soit mais pour elle qui était divine, cela ne se laissait absolument pas paraître. Elle avait l’habitude d’être affublée de ce genre de parure et c’était donc avec un regard froid et un déglutis qu’elle s’était observée dans le miroir avant de rejoindre les autres invités qui semblaient tous très élégants également pour la soirée. Une fois le moment terminé, ils furent répartis par deux dans les chambres, ce qui n’enchanta pas la déesse qui préférait largement passer du temps seul… Mais puisqu’il le fallait autant faire bonne figure, non ?
- Et bien Loki, allons-y !
Elle sourit à la demoiselle avant de remonter le grand escalier en sa compagnie. Elle n’avait pas précisé qu’en tant que déesse elle ne dormait pas, ce n’était pas spécialement utile et peut-être que certains du groupe le savaient déjà ? Arrivées dans leur chambre, elle se contenta juste de dire à sa partenaire :
- Vous pouvez prendre le lit si vous le désirez… ce n’est pas un meuble dont j’ai généralement une grande utilité… Je… je vais plutôt me mettre sur le canapé. Passez une bonne nuit.
Elle était partie s’asseoir, droite, les jambes croisées, se maudissant de ne pas avoir demandé un pichet de vin avant de quitter la cérémonie. Maintenant qu’elle était redevenue elle-même, elle ne ressentait plus les effets de l’alcool et cela en venait presque à lu manquer… mais la boisson faisait toujours partie de ses passe-temps et elle était clairement à un moment de son aventure où le liquide rouge aurait été bienvenue… enfin soit. Elle s’assura que la jeune femme était bien endormie dans son lit avant de se lever et de se diriger vers la porte de la chambre. Il était peut-être temps de leur fausser compagnie et d’agir. Ils perdaient un temps précieux à rêvasser et ce ne serait pas son cas.
Elle croisa sur son chemin Argus qui continuait de marcher dans le couloir d’un air majestueux. Il devait sans doute garder les chambres des autres personnes présentes dans le château. Arrivée à sa hauteur, elle lui sourit avant de lui caresser sa jolie tête bleue de son index d’un air distrait. Il resterait là… Là où elle désirait aller, elle n’en avait pas besoin, il lui serait bien plus utile ici… Elle ne faisait que lui dire au revoir un cours moment, patientant, attendant que Raspoutine se dévoile une seconde fois. Elle était seule dans un château assoupi et loin de toute aide possible, il reviendrait… elle en était certaine… Il n’était pas du genre à abandonner après le premier refus… combien de fois cela faisait-il qu’il tentait sans succès d’atteindre Anastasia ? Il était déterminé… et il ne se fit pas prier…
- On préfère la vie nocturne ?
Encore une fois, juste une voix, personne aux alentours. Victoire eu un sourire en coin tandis qu’elle continuait à avancer en direction des escaliers du palais. Elle n’éleva pas la voix quand elle répondit :
- Et vous? Je ne pensais pas que vous reviendriez de sitôt... - Disons que je ne me lasse pas de vous regarder ? Dites-moi, craignez-vous le froid ?
Elle fronça les sourcils, ne sachant comment prendre la première phrase qu’elle venait d’entendre… elle n’était pas habituée à ce genre de choses.
- Est-ce là un compliment?
Elle s’arrêta un instant en haut des marches pour poursuivre :
- Le froid ? Pourquoi donc ? - Le voudriez-vous ? Vous êtes une déesse, je suis certain qu'il y a de nombreux peuples qui espéraient tant regarder votre visage. En parlant de visage, je suis également certain qu'il vous tarde de voir le mien, n'est-ce pas ? Mais ça sera au prix du froid.
Elle déglutit en attendant la première partie de ses paroles. C’était troublant… très troublant, il la désarçonnait un peu avec ses beaux mots, les mots d’un beau parleur sans aucun doute mais des mots doux qu’elle n’avait pas entendu depuis bien longtemps. Reprenant contenance, elle ne se concentra que sur la seconde partie du dialogue :
- Et bien c'est un prix que je suis prête à payer... Alors... Où dois-je aller?
Elle avait continué sa descente des marches tout en parlant, se rendant dans le hall où elle avait plus tôt aidé le petit Alexis.
- La Neva est un très beau lac, même gelé. Il vous tente ?
Elle eut alors un petit ricanement en comprenant soudain le mot reçu par Anastasia quelques heures plus tôt. C’était juste sous leur nez. Elle regarda le lac de loin avec un sourire conquérant.
- Revoilà donc le fameux lac et l'endroit sous la glace... C'était donc là qu'il fallait se rendre...
Elle s’y téléporta sans plus attendre et se retrouva enfin dans la neige jusqu’aux mollets (heureusement qu’elle avait remis son pantalon !) à toiser la silhouette du sorcier qui apparaissait petit à petit. Il lui sourit et elle lui sourit à son tour avant de le suivre sur la glace. Il les téléporta alors dans son antre sous la glace à l’aide sans doute de son reliquaire. Une fois arrivée dans les lieux, il la laissa avancer de quelques pas avant de continuer de son ton et de sa gestuelle maniérée :
- Quel honneur, la déesse Héra qui accepte mon invitation. C'est moi où vous avez hésité davantage lorsqu'on vous a proposé ce bal ? - J'ai effectivement hésité davantage... Je n'affectionne pas spécialement les bals... Je m'y suis jamais trouvé à mon aise... C'est donc ici que vous... Vivez?
Elle fit quelques pas et commença à regarder autour d’elle avec curiosité et toujours le même calme.
- Je vois. Oh, avec un peu de chance, je vivrai dans mieux qu'ici un jour. Ne désespérons pas. Vous êtes habituée à plus luxueux ? Je m'en voudrai de nuire à votre confort. - Ne vous en faîtes pas pour moi. Je possède une grande capacité d’adaptation. Ce n’est pas la première fois que je vis sous terre.
Elle eut un petit sourire malsain avant d’ajouter :
- Maintenant que je suis là, avec vous, jouons franc jeu et ne perdons pas plus notre temps... Quel est votre plan au juste? La petite est loin d'être le but de toute cette opération sinon vous l'auriez déjà tué, cela ne sert à rien de la laisser en vie… alors quoi? - Je n'en attendais pas moins de vous. Hmm, oui, j'espère que la petite chose ne va pas mourir, ça serait bien fâcheux. C'est elle qui me permettra de vivre dans un meilleur endroit. Plus luxueux, plus royal ! Abigaelle est la descendante de Russie. Aussi ennuyante soit-elle la loi de la monarchie lui donne une place sur le trône. Mais Anastasia aussi. Sa fille a deux fonctions : attirer l'impératrice pour soulager les mondes de son existence, et présenter la fille au peuple. Voyez-vous Abigaelle gouverner ? Non, il lui faudra un régent, et il est tout trouvé. Son prénom commence par un G. Non non, si je veux un jour connaitre la vengeance que je mérite, il ne faut surtout pas que la petite meurt. J'espère que vous ne seriez pas tentée d'assassiner le bébé pour m'en empêcher.
Victoire eu un éclat de rire. Sa dernière phrase était complétement stupide. Comment pouvait-il imaginer qu’elle pourrait tuer un bébé ? Pour quoi au juste ? Quel serait le but de tout ça ? Si c’était uniquement de l’empêcher d’attendre le trône, il y avait bien d’autres façons de faire… Mais le reste de son plan était plutôt malin, ambitieux même, tout en patience et en douceur, il était prêt à attendre de looooongues années avant d’atteindre son but… c’était ses maîtres mots à elle aussi…Une étrange lueur était d’ailleurs passée dans ses yeux en entendant cela…
- Voilà qui devient intéressant... Le pouvoir par substitution... Vous remontez dans mon estime l'on cher... Un trône dans le monde des contes... Intéressant... Vous commencez à me plaire...
Elle eut alors un sourire mauvais.
- Haaaa nous y voilà. Je savais que je pouvais compter sur vous pour s’intéresser à mon projet.
Il eut un long regard vers elle auquel elle répondit par un sourire mauvais et complice et tandis qu’il rejoignait sa boule de cristal, elle se dirigeait vers une cavité plus profonde de la « grotte » pour y découvrir… une chauve-souris… et un bébé qui gazouillait dans un berceau de fortune. Abigaelle donc… La bestiole à côté semblait légèrement dépassée par la situation…
- Vous savez comment ça fonctionne ces machins-là ? - Ce n'est pas un "machin" c'est un bébé. Et oui je sais, donnez-la moi, cette pauvre enfant a assez souffert de vos mauvais soins.
Elle le regarda de haut d’un air dégoûté avant de voir la petite chauve-souris se reculer de quelques pas. Hera prit alors son plus beau sourire pour récupérer la petite dans ses bras avec une douceur infinie. Abigaelle la regardait avec ses yeux ronds et curieux tandis que la déesse la berçait doucement. Elle avait toujours su apaiser les enfants. Même lorsque leur destin était loin d’être idyllique…
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
.
Le sourire qui se dessinait sur les lèvres de Victoire ravissait Raspoutine au plus haut point. La déesse avait depuis le début attiré l'attention du sorcier. Si puissante. Quelque part, il se doutait bien qu'elle allait finir par apprécier la machination. Cela aurait été bien triste qu'elle refuse. Qu'elle gâche tout ce potentiel. Mais Raspoutine n'aurait pu deviner vraiment qu'elle accepterait tant son plan : elle restait intrigante. Quel plaisir !
Aussi, il ne vit donc aucun problème à ce qu'elle se rapproche de la morveuse. S'ils étaient désormais du même camp, elle pouvait soulager Bartok de sa responsabilité si elle le souhaitait.
Lui préféra reprendre l'observation du groupe de la Romanov. Ils avaient fait un bal. Décidément, soit étaient-ils stupides, soit Storybrooke avait fatigué leurs neurones. Quant aux fantômes, ils n'ont jamais été bien vif (haha). Raspoutine souhaitait appâter Anastasia pour mettre un terme une bonne fois pour toute à sa vie. Anastasia avait souhaité danser avec ses amis, en espérant, éventuellement, un jour, récupérer sa fille. Soit, soit.
A présent, tous dormaient, paisiblement, mis à part la déesse qui était avec lui (il était toujours bon de le rappeler tant cela était plaisant).
Raspoutine eut un sourire mauvais. Dans une chambre dormait la princesse avec cet homme misérable dont elle s'était éprise et qu'elle avait choisi comme père de sa fille. Dimitri et Anastasia avaient trouvé le sommeil, comme les autres.
Ma chère Anastasia, si on s'amusait un peu, comme au bon vieux temps.
Les rêves étaient un monde si fragile qui habitait nos pensées. Un terrain de jeu que le sorcier affectionnait. Particulièrement s'il s'agissait des rêves d'un Romanov. Ca lui faisait toujours plaisir de venir taquiner les songes de la famille impériale. Anastasia lui devait bien ça n'est-ce pas ?
Il posa les yeux sur elle, et tint son reliquaire qui commença à briller alors qu'il commençait à entrer dans son esprit. Et...
Rien.
Hein ? Elle a perdu son âme ou quoi ?
Quelque chose de particulier s'était produit. Il n'avait pas réussi à entrer dans son esprit pour hanter ses rêves, chose qu'il faisait normalement sans problème. Comme si cet esprit s’éloignait de lui. Comme si Anastasia l'avait programmé pour se protéger.
Et cela l'agaça franchement. Tapant du pied, il reprit ses habitudes en exigeant des explications.
Bartok ! Sais-tu pourquoi diable son esprit me résiste à présent ? 30 ans d'absence et ça ? Qu'a-t-elle fait dans votre Sto.. storybrooke ? Mais j'en sais rien moi pourquoi ça marche pas ! Je suis pas chamane ! Peut-être qu'elle boit de la tisane pour faire de jolis rêves comme les bébés. Il n'y a pas intérêt à ce qu'elle soit rendue immortelle. C'est dérangeant, moi qui étais si nostalgique des temps où nous jouions ensemble quand j'essayais de la tuer. Oh oui, c'était tellement fun... Fit-il d'une voix fatiguée et ironique. Vous ne préférez pas une petite verveine et puis zou ! tout le monde au lit ? Bartok, ça n'est pas amusant ça. Voyons si nous pouvons tenter de danser avec les rêves de quelqu'un d'autre
Très bien, si Anastasia lui résistait, cela ne pouvait être le cas de tout le groupe. Dimitri, Anita, Sally et Loki. Voilà les personnes dont la princesse avait choisi (étrangement) de s'entourer pour retrouver sa fille. Qui aura la chance d'avoir une petite visite ?
Il les observa longuement, chacun. Si Anastasia n'allait pas se laisser avoir, il fallait quelqu'un d'exceptionnel, pour au moins éviter au mieux l'ennui.
Il regarda d'abord Dimitri, aux côtés de la princesse. Si j'avoue ne pas réellement comprendre pourquoi Anastasia s'attache tant à lui, il faut bien reconnaître qu'il est résistant. D'une mauvaise humeur perpétuelle aussi, ses rêves ne doivent pas être très joyeux, ça pourrait être divertissant. C'est même surprenant de le savoir père, alors qu'il semblerait presque dangereux. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, il était courageux déjà. Ou effronté. Ou suicidaire. Il a fait du chemin depuis. Je serai très curieux de savoir quels rêves habitent cet esprit robuste.
Mais il ne fit rien, pour le moment, il se contentait de les observer tous, histoire de voir lequel d'entre eux serait le plus amusant à hanter.
Dans une chambre, devaient se retrouver Loki et Héra pour se la partager. Hors, Héra n'étant pas adepte du sommeil, voilà la jeune femme seule dans la pièce qui avait fini également par s'assoupir.
Ce qui est le plus étrange avec toi c'est qu'on dirait que tu ignore tout de la vraie vie. Comme si elle t'échappait. Soit, ça n'est pas tous les jours que des fantômes nous invitent à danser. Mais même la magie la plus simple semble te surprendre alors que tu viens d'une ville créée par une magie si noire qu'elle a dévasté de multiples mondes. Tout le groupe semble familier avec la magie, à part toi. Tes rêves doivent être si sensibles, petite Loki. Oh, je n'en doute pas, hanter ton esprit doit être très, très divertissant.
Gardant ses réflexions dans un coin de ses pensées, il changea l'image afin de trouver d'autres perles. Voilà que sa boule de cristal lui montrait Anita, la femme-lionne qui pouvait sortir ses griffes si on la dérangeait.
Anita ne m'a pas l'air redoutable, mais pourtant elle semble combative. Une lionne, c'est un animal avec qui on ne veut pas de problème, n'est-ce pas ? Je me demande quels songes l'habitent. S'y aventurer promet d'être fort rafraîchissant, et une visite du sorcier qu'elle doit déjà détester l'énerverait tant qu'il en serait drôle !
A côté d'elle, Sally était plongée de son côté dans un profond sommeil.
Petite Sally, tu m'intéresse tant. Si douce, si fragile, toi tu as beaucoup de rêves qui se bousculent dans ton grand esprit, n'est-ce pas. Des rêves si grands qu'ils peuvent se fracasser facilement. Pauvre poupée, il est si triste d'avoir des désillusions. Jouer avec tous ces rêves me parait si tentant ! Rêve de bonheur, rêve d'amour. Tout cela faitt partie de tes attentes de la vie, n'est-ce pas ? C'en est presque adorable. Anastasia, au fond, si l'on réfléchissait, était presque pareil à l'époque.
Si compliqué de choisir lorsque toute une équipe était à la portée du sorcier. C'était dommage que son reliquaire ne lui permettait pas d'entrer dans tous ces esprits à la fois. Dimitri, Loki, Anita, Sally.
Ohlala, vous me tendez tous les bras, à tel point que je ne sais pas qui choisir.
Il se mit alors à fredonner un air, en pointant à chaque syllabe une personne, dans l'espoir se s'arrêter sur la meilleure personne d'entre elles. Pic et pic et colégram bour et bour et ratatam am stram... gram !
Il regarda celle qui avait été désigné, réfléchissant une dernière fois. Hmm... non, pas toi ! Je préfère plutôt... toi !
Son reliquaire se mit alors à briller, emmenant Raspoutine dans son esprit.
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
"C'est bien gentil tout ça mais assurément peu prudent. Sally ne devrait pas rester toute seule. Anita va partager sa chambre ! Les lits sont assez grands, de toute façon. Loki, vous irez avec Victoire et... Dimitri avec Anastasia."
« Et bien Loki, allons-y ! »
Euuuh... Hein ? Mais elle était pas d'accord elle ! Non pas que Victoire ne lui semble pas sympa, après tout c'était peut être une pros des pyjamas partie, des batailles de polochons et des petits secrets murmurés sous la couverture... mais l'idée la mettait mal a l'aise. Pourtant elle fit un sourire forcé a sa colocataire de fortune, en se passant une main dans les cheveux. Bon, on se calmait elle n'allait – probablement – pas en mourir ! Mais ca la mettait mal a l'aise quand même. Et si Victoire voyait sa particularité pendant la nuit ? Et si elle paniquait ? Bon elle n'avait pas l'air du genre a pousser des cris sur aiguë en voyant une araignée mais elle ne la connaissait pas si bien que ca alors comment espérer prévoir sa réaction ?
« Vous pouvez prendre le lit si vous le désirez… ce n’est pas un meuble dont j’ai généralement une grande utilité… Je… je vais plutôt me mettre sur le canapé. Passez une bonne nuit. »
« Euuuh Vous êtes sure ? »
Visiblement oui, puisqu'elle décida de s'installer illico dans le canapé. Hésitant entre se sentir vexée ou soulagée, Loki finit par s'éloigner pour retirer l'énorme robe qu'elle portait, se demandant encore comment elle avait fait pour réussir a grimper les marches de l'escalier qui menait a sa chambre. Elle fouilla dans l'armoire de la chambre pour finir par en tirer une chemise d'homme qu'elle secoua plusieurs fois avant de la passer. Parfait elle lui descendait jusqu'à mis cuisses, ca lui ferait une robe de nuit de fortune. Ne restait plus qu'a mettre son bonnet et coincer soigneusement ses cheveux dessous. Enfin, elle finit par se glisser entre les draps, jetant un coup d'oeil vers Victoire.
« Bonne nuit Vic'. » lacha elle dans un marmonnement épuisée, juste avant de rabattre les couverture sur sa tête. La journée avait été riche en émotions et en sport, et en quelques minutes, Loki s’assoupit, sa respiration calme troublant le silence de la chambre. Elle n'entendit pas Victoire quitter la chambre, ne se sentit pas se retourner plusieurs fois au point de perdre son précieux bonnet, et n'entendit pas le vent souffler dans les fissures du palais. Non, elle, elle était bien loin de tout cela.
Loki se trouvait sous le chaud soleil d'Italie, dans un jardin exquis aux fleures multicolores. A sa gauche, a moitié caché par les arbres se dressait le Manoir Genovese, dominant de toute sa hauteur le parc environnant. A sa droite, Loki apercevait l'étendue verdoyante de ce que ses amis appelaient "le jardin", juste avant le petit bois. Allongée dans l'herbe, Loki se redressa et attrapa sa guitare posée a coté d'elle pour commencer a jouer quelques notes, envoyant un sourire détendue a Dino qui lisait en face d'elle, nonchalamment adossé a un arbre. Ses cheveux blonds lui tombaient a moitié dans les yeux que de temps en temps il relevait pour lancer une balle a Duracell, leur chien. Les oiseaux chantaient et un petite brise des plus agréable se leva, comme pour rendre ce moment encore plus agréable. Adossée au tronc de son arbre, Loki s’amusait a gratter quelques cordes jouer doucement quelques accords. Elle voyait encore a son bras les cicatrices des aiguilles qu'on lui avait plongé dans le coude mais.. pour un fois cela n'avait pas d'importance. Ce rêve était des plus agréable, l'un des meilleurs moments qu'elle ait passé en Italie certainement...
Dans l'obscurité de sa chambre, les yeux fermés elle se tenait assise, les mains se baladant sur les cordes de son instrument sans qu'elle prenne conscience qu'elle dormait. Elle qui avait plus l'habitude de rêves agités, de cauchemars étrangement familiers.... Tout a coup, Duracell s'approcha d'elle et lui sauta sur le visage, lui léchant la figure a qui mieux mieux, la faisant rire tendis qu'elle tentait de le repousser.
"Arrete ca ! Rho allez ca suffit mon beau !"
Ce chient était une pille sur pattes – d'ou son nom – et ne manquait jamais de quemander de l'attention, comme a cet instant lorsqu'il plongea la tête dans l'étuis a guitare de sa maitresse pour en ressortir avec un petit carnet abimé coicé dans la geule. Une lueur d'inquiétude passa soudain das le regard de Loki, alors qu'elle se levait doucement en tendant la main vers lui.
"Rends moi ca Duracell. Non ! On ne joue pas avec ca, soit gentil et... eh reviens !"
Trop tard, le chiot venait de s'éloigner en trottinant.
"Bonne chasse Lolo !" Lacha Dino dans son dos. "Magne toi ou il vas le bouffer !"
Loki se retourna et lui tira la langue, avant de s'élancer la poursuite du chiot.
"Duracell ! Sérieusement reviens !"
Elle se leva, marchant pieds nues sur le sol glacé du chateau pour s'élancer dans le couloir, courant après un chien imaginaire. Le tapis amortit le bruit de la guitare qu'elle lacha "dans l'herbe" au milieu du couloir au bout d'une dizaines de pas pour avancer plus a son aise.
"Reviens je t'ai dis ! Je te jure si je te chope ca va barder pour toiiiaie..."
Brutalement, elle tomba a terre en ayant trébuché sur un tapis épais. Plus de peur que de mal a vrai dire, car il fallait reconnaitre ca au château des Romanov, leurs tapis étaient très moelleux même apres tout ce temps. Loki se releva, reprenant sa course...
Saleté de racine, elle ne l'avait pas vue. Son chien était perdue de vue et elle avançait a présent au milieu des branchages du petit bois. Le soleil lui parvenait par taches lumineuses et chaudes en partie bloqué par les feuilles des arbres. L'ambiance était bien plus calme ici et elle ralentis le pas, pour soudainement tourner la tête vers la droite, d'ou lui parvenaient des bruits d'éclaboussures et de petits jappements amusés. Soupirant et levant les yeux au ciel, elle se dirigea vers le fourré d'ou lui venaient les bruits, poussant doucement les branchages pour finir par jeter un oeil vers le sol. En contre bas, un petit lac et Duracel qui pataugeait joyeusement dedans. Il n'y avait pas plus de deux mètres de hauteur, un saut des plus faciles pour elle...
... qui avait ouvert la grande fenêtre du couloir pour en laisser les deux battants plaqués sur le mur par le vent et la neige qui envahissaient l'espace autour d'elle. Le tapis de parsemait peu a peu de taches blanches, alors qu'un frisson remontait le long de son échine. Loki leva le pieds, grimpant précautionneusement sur le rebord de pierre recouvert de neige. Elle ne le sentait pas, les mains accrochées sur les cotés alors que le vent soufflait de plus en plus fort, plaquant sa chemise contre sa peau nue, sans prendre conscience du fait qu'elle allait se jeter dans le vide du deuxième ou troisième étage d'un palais Russe, Loki s’élança.
Bon… Si je disais que j’avais trouvé toute cette soirée prodigieusement inutile, j’allais encore passer pour le râleur de service ? Les mâchoires serrées et les yeux attentifs, je m’étais contenté de rester bras croisés près d’un mur en attendant que quelque chose se passe. Que quelque chose d’autre que des fantômes en train de festoyer ou de tournevriller sous les yeux de feu le Tsar… Même si ce dernier m’avait donné une très étrange impression de déjà vu. Il se dégageait quelque chose de sa personne qui m’avait presque obligé à courber la nuque quand il était apparu, m’éclipsant face à la prestance royale d’une famille impériale. Me mordant l’intérieur de la joue, j’avais observé Anastasia lui rendre le dernier honneur d’une danse qu’elle n’aurait jamais cru avoir ; j’étais resté sans rien dire, bras croisés, à simplement contempler l’étendue d’un bal que je n’avais jamais vu que depuis les couloirs. Un monde complètement différent. Une réalité relative. Un filtre que je n’avais jamais voulu franchir et dans lequel je ne mettrais plus jamais un seul pied. Finalement, même si j’avais manqué de ce genre d’évènements, je ne ressentais aucune envie de retenter l’aventure. Un jour peut-être avais-je eu des rêves de ce genre, l’envie de m’élever au-dessus de la société commune pour me mêler à la foule de l’avare noblesse ; j’avais été plus jeune. Sans doute. Un autre temps. Une autre histoire. Un conte perdu dans le froid de Décembre…
La Russie apportait son lot de rêves mais aussi de déceptions, un pays aux apparences colorées et idyllique qui refermaient une réalité pauvre et misérable dans les basses rues de St-Petersbourg. Je n’y étais pas allé dans « notre » monde. Je n’avais jamais mis un pied hors de Storybrooke et pourtant je me rappelai des faubourgs et des raccourcis, des chemins à emprunter, des lieux à éviter, des grandes places où on avait brisé les statues au palais où nous nous trouvions. Bafoué. Blessé. Violé dans sa splendeur au nom d’une liberté que le peuple russe n’avait pas vraiment trouvé. Un massacre… Et une survivante. Une seule.
Je poussai un soupir en entrant dans la chambre à la suite d’Anastasia, me laissant tomber au bord du lit outrageusement décoré pour retirer ces affaires d’apparat qui ne m’allaient pas du tout. Le rouge criard était dépassé et je passai mes mains dans mes cheveux pour les remettre un peu d’aplomb. Jaugeant mes lunettes sur mon nez, je sursautai légèrement quand la princesse les laissa tomber à côté de moi. Silencieuse. Les rouages de son esprit en train de tourner derrière le bleu de ses pupilles. Quelque chose la travaillait. Nous travaillais. Mais que faisions nous pour améliorer ça ?
« Nous n’avons pas vraiment avancé. » « C’est vrai. » Me répondit Anya en commençant à défaire le haut de sa robe de bal. « Ceci dit je crois que j'ai une piste. Mon... père m'a conseillé une promenade au bord de la Neva demain. »
Je haussai un sourcil.
« Demain ? Et pourquoi pas cette nuit ? » « Parce qu'il fait nuit, qu'on a pas de lampes torches, qu'il gèle dehors et que j'ai sommeil ? »
Je la fixai, sidéré par ce qu’elle venait de me répliquer. Ah, d’accord. Donc, on pouvait supporter un bal organisé par des fantômes, faire comme si rien d’autre n’existait, profiter d’une bonne nuit de sommeil au chaud... Pendant qu’Abigaëlle avait disparue ? Mais oui, bien sûr, elle pouvait bien attendre une nuit de plus. Elle avait déjà disparue, nous n’étions pas à un jour près ! Qu’est-ce qu’on craignait vraiment pour elle à part sa vie ? Une bagatelle. Rien de très grave. Profitons de notre tranquillité avant de nous risquer où que ce soit. Je n’en revenais pas qu’elle puisse me répondre cela de façon aussi simple et directe.
« Et si elle est dehors, elle ? » Raillai-je, me levant pour machinalement reposer les vêtements sans la regarder.
Puisqu’il fallait visiblement recentrer les priorités dans ce palais… Il y eut un silence puis, soudain, sa voix qui résonna comme un claquement :
« .... D'accord. Allons-y tout de suite. Allons sans aucun plan, aucune arme, sans lumière, sans les autres qui doivent déjà dormir. Super. Deux mortels contre Raspoutine pour aller sauver leur bébé. C'est le meilleur moyen de se faire tuer et de la rendre orpheline ! Tu sais ce que c'est que de ne pas avoir de parents ? Eh bah c'est VACHEMENT drôle. »
Et sur cette tirade furieuse, elle attrapa sa veste et ses chaussures pour quitter la chambre. Plait-il ? Est-ce qu’elle venait de… Je levai les yeux au ciel, ahuri devant un tel comportement de sa part. Non mais, et après c’était nous, les hommes, qui étions des bébés ?! Voilà qu’elle se vexait parce que je ne voulais pas juste me taire et m’allonger à côté d’elle ? Nous n’étions pas dans Pretty Woman, il fallait nous réveiller et nous préparer au pire…
Etouffant un juron, je voulu prendre le parti de ne pas la suivre pour la laisser ruminer ses élans d’adrénaline… Avant de finalement lui emboîter le pas et de la rattraper assez rapidement. Je tendis la main pour saisir le bras d’Anastasia, l’obligeant à se retourner pour me regarder. Pour m’affronter. Pour réfléchir avant d’agir, comme ce que nous ne faisions absolument pas depuis le début de cette aventure.
« C’est sûr, suivons plutôt le plan des fantômes et amusons-nous comme si nous vivions encore ici ! Comme si Abigaëlle n’avait jamais existé et que nous étions revenus des années en arrière. Excellent plan. Fantastique. » Je la toisai une fois arrêtés. « Ce n’est effectivement pas une bonne idée d’y aller cette nuit, et je sais que tu n’as pas oublié quelle était notre priorité en venant ici. Mais j’ai l’impression qu’on se contente de suivre quelque chose qui n’a aucun sens, d’attendre des indices qui ne viennent pas, pour finalement faire deux pas en arrière à chaque tentative. Raspoutine n’a même pas réagit à ce bal, hors je pense qu’il lui était clairement plus intéressant que de s’occuper des couches d’Abigaëlle. Donc, nous nous sommes clairement plantés. Complètement plantés. »
Je ne parlai pas vraiment d’ordinaire et elle en avait pris l’habitude, mais parfois il convenait de mettre les choses au clair. Je n’avais pourtant pas haussé la voix plus que de raison, ne tenant pas à faire partager au reste des invités – ou fantômes – les mots que nous étions en train de nous échanger. Sa mâchoire était serrée et son regard furieux quand elle se tourna finalement pour me faire face.
« Je sais qu'on s'est plantés. On a juste réussi à faire plaisir à mes sœurs qui seraient furieuses de m'entendre dire ça. Je donnerai ce palais et plus encore pour aller changer ses couches là, tout de suite. Mais je crois que plus personne n'est en état de réfléchir et que dormir ne peut pas nous faire de mal. Et puis.... je suis a mère, je le sentirais si elle... »
Ma gorge se serra, autant que mon cœur à la simple idée que notre fille soit passée dans l’au-delà. Les fantômes n’avaient pas eu l’air de l’avoir croisée, il y avait donc une chance que ce ne soit pas le cas. Ca aurait été bien trop simple et bête de la tuer alors que son kidnappeur s’en servait comme d’un appât… S’il suivait le profil type de ce genre de personnes, mégalo à outrance, le fille ne craignait rien tant qu’elle ne tentait rien. En même temps, qui craindrait une enfant d’à peine un an ?
« Je suis… sûr qu’elle va bien. » Tentai-je de la rassurer, d’un ton plus radoucit. « C’est toi qu’il veut, pas elle. Elle n’a… Aucun intérêt à être plus morte que vivante puisqu’elle n’est pas la dernière Romanov. Ce qui n’est pas… Ton cas… »
Les mots avaient filés dans ma bouche comme si je ne les écoutais déjà plus, le regard perdu dans le vide entre nous deux alors que je prenais conscience de quelque chose d’important. D’évident, alors que jusqu’alors ça ne m’avait même pas effleuré. Quel imbécile j’avais été ! Je papillonnai du regard en voyant son air intrigué, me penchant pour lui murmurer :
« … Il nous faut du papier. » Poursuivant d’un ton plus normal que les précédents : « Reviens dans la chambre. S’il te plait. »
Anya ne me suivit pas parce que je lui avais demandé, mais bien parce qu’elle était curieuse. Je voyais à son air interloqué que j’avais piqué sa curiosité au-delà de sa colère ; sa main glissée dans la mienne, nous retournâmes à l’intérieur de la chambre. Posant les yeux sur le secrétaire près du mur de gauche, je m’en approchai pour fouiller les tiroirs à la recherche de quoi écrire : quelques feuilles vieillies, de l’encre presque sèche et des plumes mal taillées. Observant le fond de plusieurs encriers, je finis par en poser un sur le bureau en bois et me servis d’une plume pour griffonner quelques mots.
« Je pense qu’il peut nous voir et nous entendre, il sait donc ce que nous faisons et préparons. »
Déclarai-je en lui tendant la feuille repliée, la laissant lire le message à l’intérieur :
Raspoutine veut réparer son erreur et exterminer la dernière Romanov pour finir sa vengeance. Sauf que tu n’es plus la dernière héritière… C’est Abigaëlle. Il est possible qu’il cherche à t’attirer pour te tuer, afin d’avoir la main mise sur le trône de Russie de ce monde grâce à notre fille.
Je vis ses yeux bleus parcourir les lignes, me regarder avec attention, puis revenir sur le papier. Elle attrapa ensuite la plume pour me répondre :
Donc elle ne risque rien si on suit ton raisonnement. Et si c'est moi qu'il veut, je lui ferais regretter de m'avoir cherchée.
Je hochai doucement la tête. Effectivement, Abigaëlle ne « risquait rien »… Pour le moment. Mais pour combien de temps encore ? Quand est-ce que ce jeu allait s’arrêter et quand allions nous pouvoir la retrouver ? Quant à la perspective de devoir sacrifier l’une pour sauver l’autre, c’était tout bonnement inacceptable. Inenvisageable. Je froissai le papier et le dissimulai dans la poche de son manteau, déglutissant.
« La Neva donc. Demain. »
* * *
Un bruit sourd me tira de mes songes absents, me faisant sursauter dans les draps où nous nous étions finalement couchés. Un réflexe, celui de tendre le bras en direction d’Anastasia, mais elle était toujours là. Mieux, elle semblait dormir encore profondément et je n’eu pas le courage de la réveiller ; puisqu’elle était épuisée, autant la laisser se reposer comme elle le pouvait. Néanmoins, intrigué par le bruit précédent, je me levai, attrapai mon pantalon pour l’enfiler avec ma chemise, et sortis de la pièce : personne. Absolument personne dans les couloirs. Refermant soigneusement derrière moi, je m’avançai au milieu des tableaux et autres chandeliers allumés pour contrer à l’obscurité ambiante. Prudent. Attentif. Sur le qui-vive… Jusqu’à tomber nez-à-nez avec une guitare parterre. C’était sans doute elle qui avait causé mon réveil. La question était… Où était sa propriétaire ? Car vu tous les stickers collés dessus, des noms de villes, de groupe, une patte de chat, ça n’appartenait sûrement pas à cet univers.
Un courant d’air glacé traversa le couloir dans une bourrasque vive, attirant mon attention. Je me levai pour m’y rendre d’un pas décidé, croisant au passage le paon de la divinité qui marchait tranquillement dans l’autre sens. Il dodelina de la tête à mon passage mais ne chercha pas à m’arrêter, me laissant continuer ma route tandis que la température descendait de plus en plus. A contrario, un bruit de vent tempétueux et d’orage s’amplifiait de secondes en secondes. De mètres en mètres. Quelqu’un avait-il ouvert une fenêtre pour prendre un bol d’air frais ? Comme s’il ne faisait pas déjà suffisamment froid ! Et puis, en plein milieu de la nuit, qui pouvait avoir une idée pareille ?
Je le découvris bien assez vite lorsque je tombai sur la silhouette d’une jeune fille en train de grimper à la fenêtre pour s’y mettre debout. C’était la dénommée Loki, se prenant tranquillement pour un remake de Titanic en écartant les bras pour s’apprêter à sauter. A plonger. Dans le vide… Je courus à sa rencontre sans vraiment m’en rendre compte, mu par un élan inconscient qui me poussa à passer mon bras autour de ses hanches au moment où ses pieds la poussèrent en avant. Embarqué par son élan, je ne du mon salut – et le sien – qu’à la hauteur du mur qui me permis de ne pas basculer à sa suite ! Est-ce qu’elle était complètement folle ?! Sauter de tous ces étages comme ça, sans raison ?! Elle voulait mourir, ou bien ?
Etouffant un juron en la ramenant à l’intérieur sans lui laisser le choix, j’eu la surprise de la voir se débattre dans tous les sens afin d’échapper à mon étreinte. Coups de pieds, coups de coudes, mouvements aléatoires des bras et des jambes ; l’un d’eux fini par m’avoir en plein dans les côtes et j’eu un hoquet douloureux de surprise. Chancelant en arrière, embarqué sous le poids de cette petite furie, je manquai de basculer et de nous étaler sur les tapis !
« Menya eto dostalo… Réveillez-vous ! »
La jeune femme poussa soudain un hurlement avant de brutalement ouvrir les yeux sur la réalité, prenant une grande inspiration. Très grande. Un instant de silence tranché par le souffle rapide qui la prit soudainement tandis qu’elle se rendait compte de ma présence.
« Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? »
Plait-il ? Dans sa chambre ? Elle me prenait pour qui exactement ?!
« Dans votre… Vous êtes dans le couloir ! »
Je lui désignai la fenêtre grande ouverte juste à côté de nous, crachotant encore ses flocons de neige à en recouvrir le tapis. L’un des battants claqua violemment contre le mur, la faisant sursauter. Si ça pouvait lui faire revenir la raison un peu plus vite au cerveau, cela m’arrangerait fortement…
« Dans le… Mais lâchez-moi ! » Cria Loki, tandis que je m’exécutai sans demander mon reste. « Pourquoi vous m’avez amené ici ? »
Elle le faisait exprès, avouez…
« Je… Quoi ?! C’est VOUS qui alliez sauter par cette fenêtre ! »
Nouveau silence durant lequel nous nous regardâmes, elle a bout de souffle et moi à bout de nerf. Loki se passa finalement une main dans les cheveux, détournant le regard comme si elle était en train de réaliser ce qu’il venait de se passer… Ses bras étaient encore humide de la neige qui l’avait fouettée quand elle était debout face au vide.
« Je… j’ai besoin d’un café… » Souffla-t-elle en reculant jusqu’à coller son dos à l’un des murs, se laissant ensuite glisser pour s’asseoir à même le sol. « Merci, je suppose… »
Je hochai la tête, essayant de calmer ma respiration. Profitant du silence, je m’accroupis en passant une main sur mon visage. Dieu que je détestais avoir peur de cette manière ! Je n’étais plus un héros depuis très longtemps, je ne l’avais jamais été à vrai dire, alors ça…
« Le vouvoie pas je suis trop jeune pour ça. Qu'est ce que tu fais ici en pleine nuit toi ? »
Elle était peut-être jeune, mais tutoyer une personne que je ne connaissais pas me paraissait… Etrange. Bien que nous les russes l’employions pour parler aux plus jeunes, ça n’avait pas été mon premier réflexe à son égard.
« Le bruit de… Ta guitare m’a réveillé. » Avouai-je, fixant un instant le sol avant de reprendre : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi est-ce que ... Tu t’apprêtais à sauter dans le vide ? »
« Je ne voulais pas… Sauter… Je rêvais… » Répondit-elle en tournant de grands yeux vers la fenêtre.
Loki laissa sa phrase en suspens sans pour autant la poursuivre, laissant place au silence qui semblait nous caractériser pour cette fois. Le bruit du temps. Le bruit de l’âge. Le bruit de l’hiver… Et les souvenirs qui assaillent au point d’en faire mal.
« Les rêves… Anya a failli mourir, une fois, à cause d’eux. » Laissai-je échapper malgré moi. « Elle rêvait qu’elle allait plonger dans un lac pour une baignade familiale, alors qu’en réalité elle s’apprêtait à passer par-dessus bord du ferry qui nous conduisait à Paris. »
Pourquoi est-ce que je me rappelais de ça ? Pourquoi est-ce que je me souvenais de l’avoir tirée en arrière au milieu de ce bateau, effrayé à la simple idée de la perdre noyée de cette manière ? Pourquoi est-ce que cette traversée avait eu plus d’importance que bien d’autres moments ? Je vis du coin de l’œil Loki porter ses mains à son cou, déglutissant avant de soupirer.
« C'était un truc dans le genre. J'étais...chez un ami en Italie. Et à la fin... On va dire que ça s'est gâté... À quoi ça vous avance de le savoir ? »
Je haussai un sourcil puis les épaules, me relevant en époussetant mon pantalon par réflexe.
« Absolument à rien, c’était pour être sûr que vous aviez retrouvé tous vos esprits maintenant. »
J’étais partagé entre un profond sentiment de n’en avoir rien à faire, et par l’envie de résoudre. De comprendre. D’interroger et de savoir ce qu’il s’était passé. De remettre en marche le dérouler de la scène et de remonter le temps pour observer chaque détail. Chaque réaction. Chaque mouvement qui avait pu la conduire à cet endroit précis. Ici. Maintenant. Un rêve qui vous pousse au suicide… Quelque chose me soufflait que Raspoutine n’était pas innocent à cette situation. C’était ça. Voilà pourquoi je m’étais rappelé d’Anastasia, nous avions à l’époque déduis que c’était un mauvais sort de la part du sorcier. Mais pourquoi s’en prendre à cette jeune fille ?
« Ok. Merci encore... Je peux retourner dormir maintenant ? »
Je la fixai, sans trop comprendre son fonctionnement. Elle venait de manquer de se faire tuer à cause d’un songe et… Elle voulait retourner se coucher ? Etrange. Illogique, surtout. Elle se releva, gardant ses bras autour d’elle, parcourue de chair de poule et de tremblements ; la fraicheur du couloir ne convenait pas vraiment à sa tenue de nuit. Je m’avançai alors pour rejoindre la fenêtre, en attrapant les battants pour la refermer prudemment. C’était déjà ça de fait !
« Si vous n’avez pas peur que ça recommence, allez-y. »
Je reculai et tournai finalement les talons, dans le but évident de rebrousser chemin. Elle avait raison sur un point : mieux valait ne pas nous attarder ici plus longtemps.
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Anastasia et Dimitri se disputaient rarement - sans doute parce que l'un était mutique, pour ne pas dire taciturne. Dimitri l'avait habituée à ses approbations silencieuses et à ne lâcher que quelques mots, çà et là, quand vraiment il fallait parler. Le voir - et surtout l'entendre - ainsi la glaçait et la culpabilisait d'autant plus. Oui, elle aurait dû se précipiter aux abords de la Neva et chercher Raspoutine par tout les moyens pour lui arracher les yeux ou le cœur, s'il en avait un. Elle n'aurait pas dû se laisser faire par ses sœurs avides d'une soirée festive. Elle aurait dû leur dire à quel point leur plan était stupide et ne servait à rien. Mais elle ne l'avait pas fait. Elle avait voulu croire qu'il y avait une chance qu'elles aient raison et s'était laissée porter par les autres, incapables de prendre une décision. Pourtant Anastasia avait lu des dizaines de livres sur l'art d'être parent. Aucun d'eux n'abordait le délicat sujet du kidnapping. Que faire ? Que ne pas faire ? Dans les films, les parents éplorés attendaient que le ravisseur ne prenne contact, ce que Raspoutine avait fait, en quelque sorte. Puis le ravisseur expliquait ses attentes, des attentes que Dimitri semblait deviner : s'emparer de la fille pour attirer la mère jusqu'à lui. C'était pour ainsi dire fait. Ne manquait plus que la confrontation finale, celle durant laquelle il planifiait de tuer l'autre pour garder l'autre, à en croire Dimitri. Et pourquoi pas ? C'était suffisamment tordu pour être l'œuvre de Raspoutine et son esprit dérangé. Tout semblait se dérouler selon ses plans. Anastasia était fatiguée par ce petit jeu, fatiguée par cette soirée inutile - Dimitri avait raison mais elle avait encore un peu trop de fierté pour l'admettre - et fatiguée d'attendre que Raspoutine daigne en finir, peu importe la façon. Mais ce n'était rien comparée à la culpabilité ressentie. Après tout, Abigaëlle n'aurait jamais été enlevée si elle avait été l'enfant d'une autre. La rouquine se coucha néanmoins auprès de Dimitri et ferma les yeux, sans parvenir néanmoins à chasser cette horrible pensée de son esprit : tout était de sa faute. Eut-elle été une autre qu'Anastasia Romanov, rien de tout ceci ne serait arrivé. Abigaëlle dormirait sagement dans une jolie chambre pour enfants attenante à celle de son papa et de sa maman qui seraient pas égarés dans un palais en ruines et hanté. - Je suis désolée, murmura-t-elle après un moment suffisamment long pour que Dimitri dorme déjà. Si tu avais fait un bébé avec une autre ça ne serait jamais arrivé.
La fatigue avait sans doute pris le pas sur cette culpabilité dévorante et Anastasia s'était endormie... pour mieux se réveiller, au beau milieu de la nuit, son sommeil troublé par des voix qui provenaient du couloir. Aussitôt elle se redressa, tous ses sens en alerte. Anya tendit machinalement la main vers Dimitri mais n'attrapa que du vide. Son cœur manqua un battement. L'instant d'après, elle sautait dans ses vêtements et ses chaussures, ouvrait la porte à la volée pour s'engouffrer dans le couloir à sa recherche. Ses pieds manquèrent de percuter une guitare - qui avait la mauvaise idée d'avoir été abandonnée en plein milieu du passage - avant qu'elle ne l'aperçoive, seul et vivant, devant une porte fenêtre fermée. - DIMITRI ! s'écria-t-elle, soulagée, en parcourant les derniers mètres qui la séparaient de lui pour se jeter dans ses bras, trop heureuse... de quoi au juste ? Anya n'était même pas sûre de ce qu'elle avait imaginé. Il n'était plus là, elle avait bêtement paniqué. Mais elle n'en appréciait pas moins leur étreinte prolongée d'où toute trace d'animosité avait disparu. - Ca va, ça va… ! Je n’étais pas loin, tenta-t-il de la rassurer en la gardant encore un peu contre lui. Il l'avait été suffisamment pour que, l'espace d'un instant, elle imagine le pire. - Qu'est ce que tu fais au beau milieu d'un couloir ? Et c'est quoi la guitare par terre là bas ? C'est vachement dangereux ! demanda-t-elle finalement en s'écartant pour le regarder droit dans les yeux, essayant de comprendre la situation. Dimitri tourna la tête derrière lui, sans doute mû par l'un de ses nombreux réflexes, puis reporta son attention sur elle : - Disons que j’ai… Retrouvé Loki près des fenêtres ouvertes. Elle est repartie se coucher, t’en fais pas, précisa-t-il en semblant vouloir étouffer l'affaire. Ce qui eut l'effet inverse, naturellement. Fronçant les sourcils, Anya reprit, à la fois sûre d'avoir misé juste et méfiante : - Tu ne me dis pas tout, je me trompe ? Dimitri déglutit. Bingo ! elle avait vu juste : il n'avait volontairement pas tout dit. - Elle a… Voulu sauter. Sans s’en rendre compte, je pense. Comme… Toi, la dernière fois. acheva t-il difficilement. Il n'avait pas besoin de donner plus de détails. Anastasia voyait parfaitement de quoi il voulait parler et comprenait à présent pourquoi il n'en avait pas parlé. Dimitri ne mentionnait jamais leur "autre" vie. Il préférait sans doute faire comme si elle n'avait jamais existé, comme s'il ne s'était pas fiancé à une héritière et comme si la magie n'existait pas. Sauf que les dernières heures avaient prouvé le contraire. Anya opina silencieusement et lui prit la main, désireuse de s'éloigner de ce balcon. Juste au cas où. Elle se revoyait parfaitement, des années plus tôt, trempée par la pluie, les pieds nus sur le pont d'un ferry, criant des paroles insensées pendant que Dimitri tentait tant bien que mal de lui expliquer que ce n'était qu'un rêve en la serrant contre lui. La jeune fille d'alors s'en était trouvée apaisée. Ils avaient alors pu regagner leur cabine et se recoucher en faisant semblant d'oublier ce rapprochement physique gênant. Anastasia et Dimitri avaient presque regagné leur chambre quand une autre porte s'ouvrit à la volée, sur Loki, cette fois : - Vous avez vu Victoire ? Elle n'est plus là... expliqua-t-elle, l'air concerné. Pensait-elle que Victoire était aussi victime des jeux nocturnes de Raspoutine ? - Peut-être que les déesses ne dorment pas ? avança Anastasia, incertaine quant à la logique de ce qu'elle énonçait, ce qui ne l'empêchait pas d'espérer que c'était le cas. Ainsi, cela ferait une personne de moins à chercher partout ou à secourir - même si les dieux pouvaient probablement se sauver eux-mêmes. - Les déesses ? Hahaha... s'égosilla Loki, absolument pas convaincue. Elle et Dimitri auraient des choses à se dire si jamais ils s'en sortaient... - Non plus sérieusement il faut qu'on la trouve il lui est peut être arriver quelque chose, reprit-elle quand elle eut calmé son fou rire. - Vous avez raison, approuva Anastasia, désireuse de savoir tout le monde au même endroit. Et à vous aussi il est arrivé quelque chose. Un... mauvais rêve, n'est-ce pas ? Il m'avait fait le coup aussi. Loki l'observa sans réellement comprendre : - Pardon ? Qui vous a fait le coup ? Tiens donc... Dimitri ne lui aurait pas dit ? Ou Loki était-elle trop exténuée pour faire le lien ? - Raspoutine, précisa la rouquine sans détour. Quand il essayait de me tuer la première fois. Loki... je sais que c'est compliqué à assimiler mais il s'est introduit dans votre esprit pour... je sais pas trop pour quoi y faire au juste mais dans le but de vous tuer. Ca allait être dur à avaler mais avaient-ils le temps de prendre des pincettes pour tout se dire ? Sans doute pas. Cela n'empêcha pas Loki de l'observer avec des yeux ronds. - Okayyyy.... Puis elle se détourna du couple un moment et passa ses mains dans ses cheveux en murmurant : - Allez, t'as déjà vu plus bizarre non ? tenta-t-elle de se rassurer avant de faire volte face à nouveau, prendre une grande inspiration et reprendre : De tout façon c'était trop différent de ce que je fais d'habitude pour que ça vienne de moi... Bon sang je vais plus oser fermer les yeux maintenant ! Loki tâchait de sourire, de se montrer nonchalante, mais Anastasia voyait bien qu'elle était mal à l'aise. Alors elle lui pressa amicalement l'épaule, sourit à son tour et reprit : - Ne t'en fais. Allons voir si on trouve Victoire. Elle ne peut pas être bien loin, pas vrai ? C'était à présent au tour d'Anastasia de douter de ce qu'elle disait.
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Elle continuait à bercer doucement Abigaelle qui semblait non loin du doux sommeil dont Hera ne connaissait pas la saveur. Les yeux de la petite s’ouvraient et se fermaient avec toujours plus de lenteur tandis que ses petits poings non loin de son visage se détendait à mesure qu’elle sombrait. Toujours en la berçant doucement, la déesse déambulait dans l’antre de Raspoutine à la recherche d’elle ne savait pas très bien quoi mais elle était persuadée qu’elle finirait par trouver… Ne jamais perdre espoir… C’était bien une chose qu’elle avait gardé de son enfance, bien qu’avec le temps, l’idée de toujours viser la lune pour atteindre les étoiles se faisait de plus en plus rude. Elle fronça soudain les sourcils quand elle vit que Raspoutine marmonait dans son coin. Il semblait visiblement bien contrarié, comme s’il avait échoué dans une tâche… celle de tuer l’un des membres de l’expédition peut-être ?
- Tout se passe comme vous voulez ? - Ah ? Oui, à merveille, merci !
Bien voyons… les hommes et leur virilité mal placée… Elle eut une petite moue désapprobatrice avant d’inspirer grandement et d’insister :
- Vous n'avez pas l'air... je peux possiblement vous apporter mon aide... - J'aurai bien aimé savoir comment rendre ce sortilège fonctionnel. C'est la deuxième fois que ce jeune homme agaçant empêche les rêves d'une jeune femme de faire leur travail !
Elle fronça les sourcils face à son explication. Elle ne comprenait pas tout. S’était-il introduit dans les rêves d’une personne du groupe pour… lui faire du mal ou quelque chose qui y ressemblait ? De là où elle était, la déesse ne pouvait pas voir ce qu’il avait tenté de faire ni à qui il l’avait fait.
- Alors cessez d'utiliser ce moyen...
Elle se releva ensuite et avec une douceur extrême, elle reposa la petite qui s’était endormie dans son berceau de fortune. Elle lança un regard sévère à la chauve-souris pour le dissuader de tenter quoi que ce soit sur la gamine et elle se dirigea vers l’homme avec un sourire. Avec douceur, elle plaça une main sur son épaule tout en se positionnant derrière lui. De là où elle était, elle voyait à présent Dimitri auprès d’une Loki plutôt perturbée et une Anastasia anxieuse. C’était donc Loki sa cible…
- Les rêves sont un domaine bien étrange et les maîtriser peut être puissant... mais on tire bien peu de bénéfice à ne pas laisser nos victimes comprendre ce qu'il leur arrive. Croyez-moi... laissez-les se défendre... et se débattre... c'est bien plus amusant... ils ne nous échapperont pas. - Quelle si grande joie que de vous voir avec moi, Hera.
Elle lui fit un sourire complice avant de retourner s’asseoir un peu plus loin, afin d’avoir Abigaëlle dans son champ de vision. De temps à autre, elle continuait à observer l’environnement dans lequel elle évoluait, les jambes croisées, les mains posées à place dessus. Une fois de plus, un verre de vin n’aurait pas été de refus.
- Et donc... Vous êtes celui qui nous a amené jusqu'ici n'est-ce pas? Comment? - J’ai ouvert une porte… et je lui ai envoyé la clé.
Il montra son reliquaire avec un sourire malsain. Bien. Très bien. Il savait donc ouvrit une porte et poussez quelqu’un d’autre à l’ouvrir pour lui.
- Intéressant... Et cette porte... Comment l'avez-vous ouvert? Vous devez être extrêmement puissant pour parvenir à ouvrir une porte entre deux mondes... - Tu vois ça, Bartok ? Enfin quelqu'un qui me reconnait à ma juste valeur.
Hera eu un éclat de rire tandis que la chauve-souris regarda son… maître (?) avec un sourire gêné, quelque peu mal à l’aise. Mais le sorcier ne s’en formalisa pas plus que de mesure et reprit la parole :
- Il y a bien longtemps j'ai vendu mon âme au diable pour profiter de sa puissance et j'ai obtenu ceci – il montra de nouveau le reliquaire – dont je tire la magie nécessaire à ma quête de vengeance. Puis le sort noir est passé par là en renforçant ses pouvoirs, créant une connexion avec Storybrooke. Je suis non seulement puissant mais je suis rusé. Je dirais même plus que je suis diaboliquement puissant et rusé. - Effectivement puissant et très rusé... donc cette relique peut nous faire voyager indéfiniment entre ce monde et l'autre n'est-ce pas ?
Le sorcier paru soudain mal à l’aise. Un silence s’installa avant qu’il ne finisse par lui dire :
- Si la porte ne s'est pas refermée, oui.
Hera pinça alors les lèvres. Si la porte ne s’était pas refermée hein ? Donc cela signifiait… qu’il n’était pas capable d’en rouvrir une… il ne savait pas spécialement ce qu’il faisait se laissant visiblement guidé par ses pouvoirs… c’était… assez décevant… mais elle se garda bien de lui dire.
- Donc... vous si elle est refermée vous ne pourrez pas en rouvrir une autre? - Hem... si, très... certainement, si. Sans doute.
Il n’était pas plus à l’aise… Bien… Elle resta figer quelques instants, perdue dans ses réflexions avant de s’animer soudainement de nouveau avec un sourire :
- Bien... très bien... incroyable ! Et... que faisons-nous maintenant ? Ils ont du s'appercevoir que je ne suis plus là n'est-ce pas ? - Mmh, vous avez sans doute raison, il serait dommage qu'ils se mettent à douter de vous. Vous devriez les rejoindre, sans doute.
Elle haussa les sourcils. Elle s’attendait à tout mais pas à ça… Douter d’elle ? Comment ça douter d’elle ? Elle avait disparue, ils pourraient aussi penser qu’elle s’était faite enlever, comme la première fois avant le bal, non ?
- Les rejoindre ? Je ne pense pas qu'ils se mettront à douter de moi... certains doute déjà de toute façon... mais pourquoi ne pas les laisser s'inquiéter au contraire... en les guidant gentiment jusqu'ici... deux appâts valent mieux qu'un en pareil cas...
Elle pensait surtout à Dimitri à qui elle rendait cordialement le peu d’estime qu’il pouvait avoir pour elle… Il se tourna alors brusquement vers elle, le regard illuminé et le doigt pointé vers elle :
- Hera ! C'est brillant ! Très brillant ! Les laisser tomber d'eux même dans la toile, c'est bien ! C'est parfait ! Cessons d'attendre leurs étranges idées comme ce bal ridicule.
Elle eut un nouveau sourire complice qui se voulait extrêmement mauvais aussi. Oui… Il y aurait bien un piège et des gens pour tomber dedans… C’était presque trop facile… Elle tourna la tête vers la petite qui dormait paisiblement et eu un ricanement silencieux.
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crackle bones
Anita Jones
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kristen Bell
April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
Me contacter par MP sous Eloise A. St-James pour toute question ou demande.
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarafina
Guidée par les fantômes, Anita s'était retrouvée dans une très belle chambre avec Sally. Elle avait laissé la jeune femme choisir son couchage et s'était installée dans ce qui restait. Le sommeil avait mis du temps à venir parce que la lionne pensait à cette journée et au peu de progrès qu'ils avaient fait. Cela la contrariait de laisser encore une nuit et une journée de plus Abigaëlle aux mains de Raspoutine. Mais ce n'était pas la seule explication... Anita faisait souvent des cauchemars et c'était pire au fur et à mesure que Noël approchait.
Souvent la nuit, elle se réveillait en sueurs et en pleurs après avoir vu William, de retour auprès d'elle, qui la quittait parce qu'elle n'avait pas pu prendre soin de leur bébé. Elle n'avait rien pu faire pour Sasha et William la quittait pour ça... Ce cauchemar lui avait donné un sommeil léger du coup... Elle finit toutefois par s'endormir. Mais ne sut absolument pas pendant combien de temps cela avait duré... Elle entendait des voix tout près d'elle... Celles des soeurs d'Anastasia si elle ne se trompait pas. Les yeux fermés, Anita écoutait.
"On devrait peut-être la réveiller, tu ne crois pas ?"
Ça, c'était la voix de Maria.
"Je sais pas... Est-ce que c'est poli ?"
Celle de Tatiana cette fois.
"Pas vraiment mais... Ils sont tous dans le couloir sauf elle. Et l'autre... T'as bien vu ce qu'elle a fait... Si on intervient pas va y avoir des morts. Et puis.... Elle dort même pas bien, alors pourquoi se formaliser ?"
"D'accord mais vas y en douceur."
"Oh bah tu me connais..."
Soudainement, Anita sentit un grand froid l'envahir. C'était extrêmement désagréable et elle se serait bien passée d'un tel contact. Pour preuve, elle en grogna ! Grognement qui s'accentua par la suite...
"DEBOUT !"
La douce voix de Maria venait de détruire ses tympans. Elle savait pas que l’ouïe d'une lionne était fragile ? Merde à la fin hein ! C'était sa version douce du réveil ? Anita n'osait même pas imaginé la version abrupte alors...
- Je suis réveillée... Qu'est-ce qu'il se passe les filles ? Demanda-t-elle en se redressant légèrement.
"Version courte ou version longue ?" Lui demanda Maria.
- Donne la version longue, si on a le temps... Répondit-elle en soupirant.
Anita avait préféré préciser que cela dépendait du temps qu'elles avaient devant elle. La lionne avait remarqué que les soeurs de son amie étaient toutes de grandes bavardes et cela ne pouvait pas toujours être un avantage...
"Oh oui on a le temps. Plus personne n'est en danger de mort imminente. Donc... Loki a fait un cauchemar qui a réveillé ses pulsions suicidaires. Mais comme elle avait fait du bruit, ça a réveillé Dimitri qui est venu la sauver in extremis. Puis Loki est retournée se coucher comme si de rien n'était et là c'est Anastasia qui est arrivée parce qu'elle aussi elle était réveillée. Ils se sont fait un gros câlin trop cute et Dimitri lui a dit que Loki avait fait un rêve comme elle et Loki est revenue en disant que Victoire avait disparu. Ah et... regarde par là."
Oh que c'était réconfortant tout ça... Anita soupira et regarda l'endroit que lui indiquait Maria. Il s'agissait du lit où Sally dormait. Sauf que Sally n'y était pas.
"Sally aussi a disparu !"
- DE QUOI ?!!! S'écria-t-elle en se redressant, complètement paniquée. Mais je ne l'ai pas entendu... C'est impossible que je n'ai pas pu l'entendre ! Pourquoi vous m'avez pas réveillé avant ?!
Elles qui les épiaient avec bonheur, pourquoi elles n'avaient pas suivi Sally hein ? Anita se leva en catastrophe et enfila ses habits à la hâte. Elle avait dormi en tee-shirt et boxer, voulant être à l'aise pour la nuit. Mais là, se rhabiller l'emmerdait complètement. Il fallait retrouver Sally et vite. Et Victoire aussi d'ailleurs !
"On était trop occupées à se demander si quelqu'un allait sauver Loki ou si elle allait nous rejoindre définitivement."
"Ce qu'elle veut dire c'est qu'on a rien vu venir et qu'on ne pouvait pas sauver Loki au risque de la glacée d'effroi pour l'éternité si tu vois ce que je veux dire."
"Mais la prochaine fois qu'on a des vivants au palais on les enfermera tous au même endroit."
"On ne se méprendra plus sur vos nuitées agitées."
Anita espérait bien qu'il n'y aurait plus de vivants pour les soeurs d'Anastasia. Elle espérait pouvoir les aider à partir pour être enfin en paix, même si elle ne savait absolument pas par où commencer...
- C'est bizarre que vous n'ayez rien vu... Remarqua-t-elle, perplexe. Allons rejoindre les autres.
Anita et Sally avaient hérité de la chambre la plus éloignée des autres. Aussi dut-elle marcher une bonne dizaine de mètres avant de n'apercevoir le petit groupe. Anastasia fut la première à remarquer son arrivée.
"Toi aussi tu as fait un cauchemar ?!" Demanda-t-elle avec un ton qui montrait qu'elle s'interrogeait sur le fait de savoir si elles s'étaient toutes passées le mot ou pas...
- J'en fais souvent... Mais pas comme ceux qu'a eu Loki... Tes soeurs m'ont expliqué. Dit-elle en voyant l'air interrogateur d'Anya. Sally a disparu de la chambre.
Anastasia parut sincèrement excédée et Anita ne pouvait pas la blâmer. Cette histoire commençait à lui prendre sérieusement la tête à elle aussi...
"Eh bah ça fait deux, qui dit mieux ?" Fit-elle.
- Trois avec ta fille. Pardon, j'ai pas pu m'en empêcher... Elle eut un air contrit. Une idée de où aller ?
Anita eut l'impression, l'espace d'une seconde qu'Anastasia pensait à un truc, mais l'impression fut tellement fugace que la lionne se dit qu'elle avait rêvé.
"Ça dépend de qui on cherche. Je suis à peu près certaine que la Neva est la solution concernant Raspoutine. Mais je ne sais pas si c'est vrai concernant Sally et Victoire."
Autrement dit, il fallait faire un choix. C'était vite fait pour Anita... Mieux valait essayer de voir si Raspoutine n'était pas responsable de tout ça...
- Y a qu'un moyen de le savoir pas vrai ?
"J'imagine... on pourrait peut-être juste crier deux trois fois leur nom au cas où ?"
Au même instant, le paon de Victoire, qui semblait être là depuis un moment, attrapa le bas du manteau de la rousse, avec un air insistant. Anita fronça les sourcils. Si le paon était là, alors il pourrait sans doute les mener jusqu'à Victoire. Ce serait toujours ça de gagner...
- Suivons-le.
La lionne avait confiance en la déesse. Si son animal semblait vouloir les guider, elle le suivrait sans hésitation. Le groupe se mit donc en marche et sortit du palais. Direction... Elle ne savait pas trop. Suivez le paon.
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
Allez, elle avait fait bien pire que de voir ses rêves se faire manipuler par un psychopathe qui avait essayé de la balancé du haut d'un palais russe non ? Bon, ok ca n'avait pas été a ce niveau là mais tout de même. Une fois qu'un shaman vous avait envoyé dans votre "moi intéieur", elle pouvait l'assurer, on acceptait beaucoup plus facilement que les gens aient accés a votre subconscient. Bon, ca ne voulait pas dire qu'elle appréciait l'expérience pour autant mais si on comparait la manipulation de rève avec l'expérience qu'elle avait fait avec Rayon-de-lune-Furtif il y avait des années... c'était kif-kif. Raspoutine était une sorte de shaman. Un shaman pas sympa du tout mais tout de même .
Elle resserra ses bras autour d'elle, frissonnante. Revoir les chercheurs, les médecins, les scientifiques aux visages démoniaques tendrent leurs pattes griffues vers elle, sentir leurs mains autour de sa taille... même si au final il ne s’avérait que ce n'était que Dimitri, ca avait été tout de même perturbant. Elle fixa pendant un instant sa main qui tremblait avec violence devant elle, alors qu'elle c'était adosée a la porte de sa chambre. Elle avait dit a Dimitri qu'elle voulait retourner dormir... comment espérer dormir dans un moment pareille après avoir des images pareille en tête. Non, elle avait tout fait pour ne pas se laisser dévorer par ses souvenirs, por continuer a avancer malgré tout. Alors ce n'était pas ce type qui allait la faire replonger ! D'un geste brusque, elle referma a main pour former un poing solide. Poing qu'elle se ferait une joie d'enfoncer dans la tronche de Raspoutine. Mais pas maintenant, maintenant... ils devaient retrouver Sally et Vic', et si son super Paon voulait leurs montrer le chemin, c'était cool. Par contre...
"Eh ho ?" fit elle d'une petite voix quand même. "Je veux vraiment pas être rabas joie, mais je ne trouve pas que ce soit une bonne idée de sortir comme ca. On a pas de lumière, il neige et... J'ai pas envie de finir sous forme de glaçons " fit elle en désignant la chemise qui ne protégeait pas vraiment du froid. Sous les couvertures qui étaient sur son lit, ca allait, mais la... et puis si le paon nous mene jusqu'à Victoire... Il manque toujours Sally. Je vais ... la chercher ici, on vous rejoindra apres."
On ne laissait personne derriere, ca lui paraissait... terriblement normal. Qui savait elle était peut être en train de sauter du balcon elle aussi ! On ne pouvait certainement pas la laisser, là, surtout en sachant que vue comment elle était naive, un fantome l'inviterait a danser sur les toits gelès qu'elle accepterai certainement. Ce cerait tellement plus romantique ! Et tout aussi mortel. Ah les jeunes, ils ne pouvaient vraiment rien faire sans se mettre en danger. Même dormir c'était impossible ! Et elle en était la preuve vivante (de justesse ). Mais bon, même si la petite rousse avait l'air un peu... Naive, elle ne comptait pas la laisser comme ca. C'était minon les gens naifs, on en avait autant besoin dans le monde que les chiots aux grands yeux mouillés. Ca avait le pouvoir magique de rendre quasiment tous les cœurs aussi froids que la glace, mous comme de la guimauve.
Elle était partie pour faire demis tour quand Anastasia l'attrapa par le bras.
"Est-ce que tu es sûre que Sally est encore ici ? Ce serait vraiment stupide qu'on se sépare tous donc... autant fouiller le château ensemble et partir ensemble - qu'elle soit ici ou pas. En dehors de ça, je suis d'avis que tu t'habilles chaudement, en effet."
Effectivement, elle caillait là.
"Oui mais Victoire a peut etre besoin d'aide sinon son paon n'essaierait pas de nous entrainer dehors non ?"
Elle avait déja vécu de nombreuses situations dans le genre. Dés qu'une personne et un animal s'attachaient l'un a l'autre cette alchimie était inévitable. De la simple libellule au grizzli, cette connexion, cette instinct de protection pour l'autre avait lieu. Et ce n'était pas parce qu'elle n'avait jamais vue de paon faire ca qu'ils étaient ors course, bien au contraire !
"Je ne sais pas," reconnut Anastasi en se massant la tête. "Ecoute, va te changer avant d'attraper la mort et... fais vite, conclut-elle d'un ton pressant. C'est ma faute si vous êtes ici donc ce sera de ma faute si vous y restez et j'aimerais autant l'éviter."
Meuh non c'était pas sa faute, fallait pas dramatiser comme ca ! Mais elle lui ferait son petit discours plus tard parce que là, elle commençait a ne plus sentir ses doigts de pieds. Loki fit demis tour et couru jusqu'a sa chambre pour sauter au milieu des couvertures de son lit. A peine quelques secondes... qui réussirent a la réchauffer asser pour qu'elle enfile ses vêtements astucieusement pliés sous les draps pour être tout chauds le matin).
Une fois qu'elle fut habillé et ait glissé soigneusement sa guitare dans son sac – en vérifiant tout de même si le carnet qu'elle avait réélement dans le sac s'y trouvait toujours - elle sortit de sa chambre, prête a affronte rle froid et la neige et le vent et... Jusqu'a ce qu'Olga ne lui fonce dessus en "volant" a toutes vitesses pour finir par la percuter, la gelant jusqu'aux os.
"Dieu merci tu es là ! Maria n'était pas fichue de me dire dans quelle chambre elle t'avait rangée... Viens, il faut qu'on y aille. Il faut trouver Sally. Et Victoire. Et Abigaëlle. Et Raspoutine... C'est excitant non ? Ca l'est beaucoup plus que dans les romans que j'ai pu lire en tout cas !"
"Ran... rangée ?" Comment ca, "rangée" ? Elle n'était pas un objet a ranger dans une boie non mais ! Pour une fille qui lisait beaucoup, elle manquait cruellement de vocabulaire ! Elle secoua la tête. Ce n'était pas le moment de penser a ca ! "Oui oui. Tu sais ou ils sont ?"
Quitte a demander...
"Oui ! Enfin.... je sais où ils ne sont pas, ce qui est déjà un excellent point de départ, pas vrai ?"
"Je suppose. Est ce qu'ils sont dans le palais ? Dans le parc ? Ou prêt à sauter d'une fenêtre ?"
"Non. Non. Et non. Sauf s'il y a des fenêtres là où ils se trouvent tous auquel cas je ne peux jurer de rien. Je suis allée fouiller le palais quand on a entendu pour les disparitions. J'ai tout vérifié deux fois : si Sally était là, je l'aurais vue. De même que Victoire. J'ai même regardé dans les plinthes, des fois que."
"Oh..." Parfait ! Au moins elle n'aurait pas a parcourir le palais dans tous les sens c'était déja ca ! Elles avaient été rapides ! "Ok bah merci Olga. On va mettre les autres au courant, faut qu'on parte à leur recherche. "
La jeune femme enfila son bonnet, remis soigneusement ses cheveux dessous et descendit les marches de l'escaliers, guitare sur le dos pour rejoindre le petit groupe.
"Bon ! Sally et Vic' ne sont plus dans le palais, ta soeur a regarder partout. Elles ont du partir ensemble... Faut qu'on trouve des lampes, on pourra aller les chercher. "
Anya opina avant de répondre.
"Là comme ça je ne sais pas où trouver de lampes torches. J'ai pas pensé à en prendre. On a des chandeliers sinon."
Mouis il y avait peu de chances que les flammes survivent au vent de l'extérieur. Des toches a la limite iraient, et encore... Mais le mieux serait des lampes. Loki se tourna vers Fantomettes 1, 2 et 3. "Vous avez pas des lampes à huile par hasard ? Parce que pour les lampes torches je crois que c'est mort..."
"Maria tu vas nous chercher ça ? " demanda Olga en se tournant vers sa plus jeune soeur.
"Et pourquoi ce serait moi qui le ferait ?"
"Parce que t'es la plus jeune et parce que c'est un ordre."
"Je vais l'accompagner ! " décara Loki, toujours ravie d'explorer. Et puis elle ne voulait pas laisser Maria faire tout le boulot. Elle attendit quelques instants qu'elles se soient assez éloigner avant de jeter un coup d'oeil a sa compagne.
"C'est toujours comme ça ?" demanda elle avec un air amusé malgré elle. "Elle qui donne des ordres et toi qui doit obéir ? "
"Ouais, toujours. Sous prétexte que je suis la plus jeune et patati et patata, se plaignit Maria en levant les yeux au ciel. T'as des sœurs toi ? J'espère que non, c'est la pire malédiction au monde, des sœurs."
Meuuuuuh non il y avait bien pire ! Clairement ! Comme voir sa main changée en marteau au reveille par exemple, ca c'était bizare. Et flippant. Et se faire enfermer chez des types pour leur servir de cobay, ca c'était une malédiction pas cool ! Mais avoir des grandes soeurs... ca la laissait rêveuse.
"Nnon j'en ai pas malheureusement. Je t'envie j'ai toujours voulu en avoir une... Mais j'ai pas eut cette chance." Des parents mots trop jeunes; et puis quand elle était allée a l'orphelinat c'était elle qui était devenue la "grande soeur" alors... "C'est vrai que ce doit être pénible parfois mais au fond elle t'aime beaucoup ça se voit, elle ne voulait pas être méchante. En général les grands frères ou les grandes soeurs font toujours tout pour protéger les petits. Et puis c'est une marque de confiance non ? " Répondit elle avec un grand sourire
Maria fit la moue, sceptique.
"Mouais, elle est quand même pénible. Allez, faut trouver des lampes. T'occupe pas de déranger les affaires, de toute façon elles servent plus à personne."
Bah clairement, elle allait pas se géner... au final les deux jeunes filles revinrent avec trois lampes a huiles, et en donnèrent respectivement une a Dimitri une a Anita et Loki garda la troisième. Manquait plus que du feu et ils partaient pour botter les fesses du méchant et sauver leurs amies. Ah ce que c'était sympa les aventures... Parce que évidemment, elles n'avaient pas pu attendre qu'ils aient finit la grasse matinée pour disparaitre. Ah, les jeunes...
« Si je pars, j'irais plus loin et toujours plus haut »
Les Fantômes du passé
Je m'étais couchée en silence. A quoi bon me perdre dans des dialogues sans fin, des discussions insensées lorsque la seule chose qui me restait à faire était de pleurer un combat perdu. La culpabilité se tournait vers moi, enlaçait chacun de mes membres qui tressaillaient à la vue de cauchemar. Un cauchemar flou, où l'une silhouette tout de noir me transperçait de ses yeux bleus. Un clair translucide qui me faisait frémir. Je n'avais pourtant jamais vu de tels yeux. Cette ombre mouvante s'approchait lentement. Disparaissait. Revenait. Elle jouait avec mon esprit qui cherchait une explication, et un réconfort. Je revoyais simplement dans ma main ma maigre aiguille qui brillait comme un dernier espoir. J'étais prête, brandissant ce qui me servait maladroitement d'arme, et lorsque le démon viendrait, j'étais désormais prête à l'affronter. Tout ce qu'il fit fut de me traverser, et de saisir mon coeur, l'emportant dans une traînée de sang. Je me réveillais en sursaut. Je n'avais plus de temps à perdre, comme l'annonçaient les rayons pâles du soleil au loin. Dans une expression muette, je me dégageais de ma couette en me relevant d'un pas léger. Je jetais un coup d'oeil à mes affaires posées en vrac. Avais-je même le temps de m'apprêter? Je ne devais m'équiper que du strict nécessaire. J'enfilais mes bottes, après avoir le plus silencieusement possible saisi le manteau rangé dans sa penderie. Je prenais ma chapka, pour laquelle j'avais d'ailleurs été bel et bien arnaqué, et m'échappai de la chambre. Et si mon plan menait à quelque chose..? Non, je devais avoir de quoi me défendre. Plus qu'une minuscule aiguille en fer. Je me baladais dans les couloirs, en retraçant mes souvenirs à la recherche de la composition du palais, marchant d'un pas pressé jusqu'à ce qui me semblait être la cuisine. Me précipitant, en retenant mon souffle d'une manière fatigante, j'ouvrais chaque tiroir à la recherche d'un couteau que je prenais fermement en main. Il était temps de partir. Je descendais en vitesse les escaliers, pour me laisser envahir par une forte bourrasque qui manquait de m'emmener contre mon gré. Je me battais contre le froid. Contre mes doutes. Contre mon ventre qui se resserrait par peur. Je ne sentais plus que mes pieds qui s'enfonçaient dans le sol avec vigueur, et j'avançais sans tenir compte de mes lèvres qui déjà me piquaient. Dans ce soleil levant, étaient éclairés le boulanger qui se ménageaient pour ressortir des pâtes prêtes à être chauffées, un facteur qui se glissait déjà, hotte sur le dos. Je me faufilais par cette population déjà éveillée aux aurores, à mon grand désarroi, me frayant un passage jusqu'à mon point. Ma dernière chance pour rattraper ce bal raté. Pour rattraper des rêves de princesses que j'avais fait passer avant de peurs de mère. L'amour d'une mère pour son enfant était indestructible. Je le savais dans la lumière qu'elle m'avait abandonné dans ma tanière d'obscurité. Dans ma maison qui n'avait jamais été la mienne. Dans ma famille qui avait été brisée. Elle avait laissé sa main que je n'avais qu'à prendre lorsque mes forces me quittaient. Et je faisais semblant de la voir. Je croyais en elle. Je balayais ces pensées d'un mouvement de tête, j'étais arrivée jusqu'au fleuve gelé. J'avais à trouver mes indices, et longer l'eau glacée ne m'aiderait en rien. J'enfonçais ma chapka avec détermination et j'allais d'un pas chancelant sur la glace. Chaque pas était un pas sur un fil. Je n'avais plus qu'à tomber. Et au mieux, me rattraper à la corde. Comme une funambule, je palpais doucement du bout de ma botte la glace avant d'y apposer mon poids. Le silence régnait. Seuls au loin résonnaient les échos de la vie active des russes qui commençaient frénétiquement leur journée.
Crac.
Crac.
Plouf.
En un pas, la glace se fissurait et s'écoulait sous mes jambes frêles. Je criais, je me débattais, avant d'être totalement descendue dans l'eau glaciale. Par chance, je m'agrippais aux rebords effrités de la glace encore fragile. Je ne pouvais pas chuter totalement. Pas maintenant. J'hurlais à l'aide, en tentant de ne pas bouger davantage pour ne pas briser encore davantage le solide froid. Je m'égosillais sans que personne ne vienne à l'aide. Mes mains elles glissaient contre la surface. Mes doigts tentaient vainement de s'accrocher, de s'incruster dans le morceau gelé, mais rien n'y fit. Mes sanglots, mes cris, mes gestes horrifiés se mêlaient tous les uns aux autres. Je me perdais dans l'eau glacée, en hurlant à l'aide. Mes bras qui s'échappaient péniblement de l'eau qui assaillait mes jambes. Au secours, murmurais-je dans un dernier souffle désespéré. Mes lèvres se gerçaient déjà, et quand j'eus cru entendre des bruits. Mon coeur fit un bond. Pas une silhouette humaine, mais des grognements, des glapissements sauvages qui m'arrachaient des tremblements d'angoisse. Des chauves-souris se ruaient vers moi. Elles se ruaient sur mes bras, griffant mes accroches. Elles voulaient me faire tomber. Dans un élan de panique, je protestai encore. Rien que mes gémissements à écouter en dernier réconfort. Je dus lâcher prise. En criant un dernière fois.
Aoutch.
Je me lamentai de douleur en arrivant sur un sol rigide. Une pierre dure sur laquelle j'atterrissais, le visage bercée par de chaudes larmes. Je recrachai l'eau qui s'était infiltrée dans mes poumons, et enfin, je me sentais sécher dans cet univers surréaliste. J'étais sous la glace. Le rendez-vous de Raspoutine prenait alors tout son sens. Je n'étais pas morte. Je massais nerveusement le bas de mon dos encore endolori, avant de faire quelques pas peu assurés. Et si c'était un piège..? C'était un risque à prendre. Pour Anastasia. Elle avait pansé une blessure bien plus profonde que celles qui me couvraient le corps. Elle avait soigné l'intérieur. Je lui devais mon souffle. Reprenant mes esprits, je me permettais d'inspecter l'endroit. Une sorte de grotte. Une abîme idéale pour un vilain aussi manichéen que Raspoutine. Je passais ma main sur ma bouche encore pleine de l'eau sale du fleuve. Chaque détail de la roche m'intéressait, à la recherche d'une brèche qui mènerait à un nouvel indice. Une voix m'interrompit dans ma réflexion. J'en aurais tremblé si ce n'était pas une voix fluette, d'où on recelait une joie de vivre évidente. Je me retournais, en brandissant mon couteau qui luisait alors. Face à moi, une modeste chauve-souris. Rien à voir avec celles qui m'avaient fait lâcher prise. Elle était blanche, avec un sourire complètement idiot. Je me rapprochais, intriguée.
«- Coucouuuuuuuu! - Qui êtes-vous? », demandai-je en fronçant les sourcils.
Je pinçais le haut de mon nez, agacée par son visage abruti par la bêtise de Raspoutine. Je n'allais certainement pas avoir de réponse, je devais me faire à l'idée. Je ramenais donc mon arme fébrile contre la peau blanche de la bête surprise, et désormais paniquée. Soupirant exaspérée, je ramenais encore davantage le couteau contre son cou qui frissonnait. Je ne pus en sourire, j'étais même terrifiée à l'idée d'avoir à menacer l'animal, sujet à la peur. Finalement, il se lança en se rattrapant avec sa perpétuelle joie qui me semblait de plus en plus idiote.
«Je suis Bartok et vous êtes dans le pétrin. » concluait-il tandis que des pas claquaient dans mon dos.
Raspoutine.
Vie: 80%
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Elle avait choisi un énième ricanement de Raspoutine pour s’approcher de nouveau de lui. Celui-ci était étrange, nouveau. Il s’amusait visiblement tout en étant surpris de ce qu’il voyait. Passant derrière lui, Hera posa à son tour son regard dans la boule de cristal et vit un corps un suspension dans une eau trouble, les bras en croix, des cheveux d’un roux flamboyant tournoyant tout autour de la tête de la jeune fille. Sally. Assurément Sally bien qu’elle ne pouvait pas voir le visage. Elle voyait le corps frêle de la jeune femme ainsi que la réaction de Raspoutine et ça lui suffisait. La poupée de chiffon était plus chétive que l’impératrice et si c’était vraiment la dernière ou l’avant dernières des « Romanov » qui flottait là, le sorcier aurait sans aucun doute été plus exubérant, souhaitant se joindre à la partie mortuaire. Ce qui était plus difficile à comprendre pour la déesse c’était surtout comment en était-elle arrivée là et surtout pourquoi personne ne tentait de la remonter… était-elle seule ?
- Il serait peut être judicieux de la récupérer... Elle peut nous être utile... Plus vivante que morte d'ailleurs... - Vous avez raison, très chère. Elle ici, elle est précieuse ! - Je peux vous laisser le beau rôle de faire le sauveur...
Elle lui fit un sourire appuyé. Il n’y avait pas besoin d’être devin pour voir à quel point comme il était friand de toute situation qui pouvait le rendre avantageux aux yeux de tous. Sans attendre, il chargea Bartok d’aller s’occuper de la demoiselle qui fut présente quelques minutes plus tard. Elle était allongée sur le sol, trempée et inconsciente. Victoire la toisa de haut quelques instants avant de s’accroupir et de poser sa main sur son front blanc.
- Je pense qu’elle va s’en sortir. - Parfait. Il manquerait plus que sa bêtise ne la tue. Le groupe d'Anastasia l'aime bien je suppose ? Puisqu'elle est assez spéciale cette fille tout de même.
La déesse se mit à réfléchir tout en retirant la grosse doudoune trempée de la demoiselle et de la lancer un peu plus loin. Elle retira ensuite son propre manteau, qu’elle portait bien plus par effet de mode que par réel nécessitée puisqu’elle pouvait contrôler la température de son corps et habilla la demoiselle comme une enfant jouant à la poupée. Puis elle se releva et se tourna vers Raspoutine tandis que la chauve-souris tirait la demoiselle un peu plus loin.
- Oui... Il me semble qu'elle est appréciée... Elle est appréciable tout du moins... Mais au fait... Comment comptez-vous vous y prendre pour tout le groupe? Vous souhaitez tous les tuer?
Le sorcier se mit à réfléchir un certain temps avant de répondre en semblant peser ses mots :
- Sans doute devrai-je les garder en vie aussi, ils pourraient être utile, on ne sait jamais. Sauf s'ils meurent en me combattant, hélas. Je les ferai prisonnier, cela me semble juste. Qu'en dites-vous ? - C'est une très bonne idée je trouve... Mais dans ce cas... Il faudrait les capturer et vite... Chaque instant où ils sont en liberté est un danger supplémentaire... La preuve avec cette poupée de chiffon... Et j'ai ma petite idée pour les attirer jusqu'ici!
Elle lui fit un nouveau sourire mauvais. Il était toujours bon d’être la femme de l’ombre, celle qui épaulait aux côtés d’un homme tout puissant… non ? Il semblait en tout cas de cet avis puisqu’il accepta son aide d’un hochement de tête et d’un sourire. Elle ferma alors les yeux et entra en communication avec Argus. Il fallait que cet oiseau devienne encore plus entêtant, qu’il les pousse à le suivre. Elle le voyait agripper la manche d’Anastasia de toutes ses forces pour l’amener là où il désirait… et elle acceptait de le suivre… enfin… Hera se téléporta alors juste à côté du lac, elle vit alors la Chapka qu’avait laissé là Sally avait sa chute. Elle eut un sourire en coin. Elle récupéra le chapeau et attendit que le groupe l’aperçoive. On hurla son prénom et le groupe se mit à courir. Elle tandis alors l’objet vers eux tandis qu’ils se rapprochaient et soudain, elle le lâcha avant de disparaître de nouveau. Un objet de Sally sur un lac à côté d’un gros trou… même Dimitri devrait s’en sortir avec cette énigme, non ?