« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
.
La présence d'Héra était véritablement, pour Raspoutine, une victoire (*hum*). Il respectait et admirait de plus en plus les ressources qu'elle possédait. Le déroulement de son plan prenait une tournure bien plus qu’intéressante avec elle à ses côtés.
Ma chère Héra, vous faites des miracles. Faites donc, j'ai hâte de voir cela ! Lui dit-il alors qu'une fois de plus, une sourire sadique se dessinait sur le visage de la déesse, qui satisfaisait beaucoup le sorcier.
La présence de Sally rajoutait encore un trésor de plus dans ses desseins. Une fois celle-ci réveillée, d'un air menaçant il se retourna et se dirigea à grands pas résonnants à l'arrière de son repère. La silhouette encore tremblante de Sally se présenta devant Bartok. Celle-ci enfin réveillée, elle était désemparée et visiblement effrayée par l'endroit, sans doute par lui même, dont la sombre silhouette venait de se dessiner devant elle.
Petite poupée téméraire que voilà, prête à m'affronter, moi, et mes pouvoirs meurtriers, seule, sans nul autre arme que ce couteau ridicule, dit-il, voyant bien évidemment sa peur qui se laissait deviner sans difficulté. Viens tu ici pour mourir ? De quelle mort voudrais-tu jouir ? J'ai touuut un stock plein de ressources, ajouta-t-il avec un sourire lugubre qui cisailla son visage en une longue cicatrice cruelle. Parle donc ! Qu'il est impoli de ne pas parler lorsqu'un sorcier vous adresse la parole. Voudrais-tu tâter de ma colère ? Elle brûle à la peau ! Je suis certain que non, n'est-ce pas ?
Prenant peur (évidemment), la poupée désarticulée recula vivement, tendant le couteau dans la direction de Raspoutine, afin de s'assurer (ou de s'en rassurer) qu'il n'approcherait pas davantage, ce qui tira un sinistre rire du sorcier.
La peur est à la fois vitale et mortelle, méfie-toi dans quelle direction tu la laisse t'emporter. Nul besoin d'avoir peur, tu n'as qu'à me laisser faire ! Lorsque je tuerai Anya pour m'assurer d'atteindre le titre le plus haut de l'empire, je pourrai obtenir bien plus que je ne pouvais l'espérer. Consents à mon plan, et je consentirai à t'accorder une place de choix dans cette vie. Ce que tu voudras. Princesse ? Je te laisserai ta vie, ce qui est déjà une très grande offre de ma part. Et propose de la rendre moins nulle. Qu'en dis-tu ?
Sally gardait les yeux sur lui. D'accord. Je ne ferais rien.
Judicieux de ta part. Je suis certain que tu feras une princesse bien moins agaçante qu'Anastasia. Qu'est-ce qu'elle peut être quiche ! Bien que Sally avait pu l'être à maintes reprises depuis que Raspoutine l'avait découverte dans cette expédition. Mais elle se trouvait déjà être bien moins irritante. Le sorcier l’espérait, en tout cas.
Calmement, elle posa le couteau par terre pour consentir à sa proposition. Relevant la tête vers le sorcier, elle finit par tirer un sourire significatif, et dire : Vous savez qu'Anastasia va encore gagner. Elle voulait dire quelque chose de particulier, mais Raspoutine s'en fichait. S'il y avait un sous-entendu, il n'en saisissait pas du tout le sens. Oh j'en doute. Tu ne sais pas encore à quel point je suis déjà victorieux. Sans mauvais jeu de mot.
Il lui sourit, si satisfait de la tournure des événements. Claquant des doigts à l'attention de Bartok, il demanda d'apporter une chaise à la demoiselle.
Je t'en prie, assieds-toi, te ne peux pas rester comme ça. Bartok, cherche aussi de quoi la réchauffer, la pauvre doit être glacée. As-tu besoin de quelque chose ? Boire, manger, jouer ? Il faut que tu te sente bien, si tu dois devenir ma princesse dans cette vie que je nous réserve ! Il faut que ce château se rattrape en matière de princesse, il n'a rien porté de fameux, jusqu'à présent.
Il me semblait qu’Anastasia ne voulait pas aller dehors parce qu’il faisait froid et que nous étions fatigués… Mais il fallait croire que les quelques heures de sommeil avaient suffit pour chasser cette idée. Nous voilà donc plongés dans le froid, aux environs de six heures du matin, avec des lampes à pétrole pour nous éclairer et la perspective d’avoir déjà perdu deux membres de notre petite expédition. Comme quoi, ce n’est jamais bon de se déplacer à plusieurs quand on avise des résultats… Et il me restait l’amer goût qu’une de ces disparitions n’était pas aussi involontaire que ce qu’on voulait bien croire. Ca ne pouvait pas être un hasard que la seule personne à avoir soi-disant conversé avec Raspoutine manque à l’appel, encore moins qu’elle soit la première à disparaître. Je n’aimais pas la magie. J’aimais encore moins tout phénomène paranormal. Et Victoire était un concentré de tout cela, suffisamment polie et serviable pour attiser ce vent de méfiance qui ne me quittait pas. Même Aloysius l’aurait vu, quoiqu’il se serait sans doute contenté de lui offrir un bon repas en se satisfaisant de ses formes…
Je secouai la tête pour revenir à la réalité, plissant le regard lorsque la silhouette de ce qui ressemblait à la divinité disparue à une vingtaine de mètres de nous ; un objet tomba au sol, familier : un bonnet de fourrure. Rapidement mes yeux se portèrent sur la masse sombre qui se dessinait dans la neige. Une flaque ? Non. Un trou. Un trou dans quoi ? Winston pila en aboyant un peu plus loin, marchant précautionneusement dans la neige à notre rencontre. Baissant les yeux, je grattai le sol de la semaine et tendis brusquement le bras pour intercepter les autres personnes dans leur course :
« Attention ! »
De la glace. Nous nous apprêtions à grimper sur la surface gelée de la Neva… A nos risques et périls. Frissonnant sous le vent gelé qui avait remplacé la tempête précédente, je croisai le regard d’Anastasia qui désigna l’objet un peu plus loin.
« C’est la chapka de Sally. » « Et c’est de la glace. Si elle est tombée dedans, elle doit être déjà… Morte d’hypothermie. »
Avec un peu de chance elle s’était endormie, ses sens engourdies, et n’avait absolument rien sentit de son passage du vivant à l’au-delà… Dès 28 degrés celsius, le corps n’était même plus capable de créer le moindre processus psychique concret alors à de telles températures d’eau glacée, nul doute que Sally était descendue très rapidement au point que ses fonctions vitales n’avaient même pas suivi le rythme. Refroidir, c’était comme demander à son esprit de se mettre sur OFF et de couper une à une la moindre petite fonction existentielle, jusqu’à la fibrillation ventriculaire provoquant un arrêt cardiaque. Ajoutez à cela la perspective de noyade et vous aviez une idée de ce qui aurait attendu la jeune femme si elle était belle et bien tombée par le trou que nous voyions.
Une belle mort sans torture ni douleur, endolorie et bercée par la houle du courant. Le corps mourait avant même d’avoir compris ce qu’il advenait. Je frissonnai, l’incroyable impression de retrouver mon ancien métier parcourant mes veines. L’adrénaline des scènes de crimes. L’excitation du meurtre ou de la disparition… Une vie passée à me glisser dans la tête des sociopathes au risque d’en devenir un à mon tour.
« Alors on va supposer qu'elle n'est pas tombée dedans. » Si irrémédiablement optimiste… « Et pour Victoire ? Elle était là aussi. »
Nous vîmes le paon de la divinité s’agiter à côté de nous, provoquant un grognement sourd de la part de Winston. Depuis le début de cette aventure, mon chien n’avait pas montré de signe d’agressivité ou de mécontentement face à tout ce qui nous arrivait… Mais pour le coup, il devait sans doute sentir mon animosité envers le volatile et sa maîtresse. Cela n’empêcha pas ce dernier de saisir le pan de la veste d’Anastasia pour l’entraîner à sa suite d’une manière outrageusement insistante. Il faisait quoi, celui-là ? Il voulait la noyer au passage ?!
« Si elle n’est pas tombée dedans, alors où est-elle ? » « Je ne sais pas. Peut-être qu'elle a fait un truc comme Victoire il y a deux minutes ? »
Je lui adressai un regard consterné. Je faisais en sorte, depuis le début, de faire abstraction de cette étrange capacité à apparaître et disparaître d’un endroit pour un autre – téléportation, ce genre de nom pompeux – ce n’était pas pour qu’elle me le serve sur un plateau quand ça l’arrangeait. Je lançai un regard à Anita et Loki à nos côtés, espérant y trouver un certain soutien.
« … C’est quand même trop risqué de s’approcher, la glace n’a pas l’air de pouvoir supporter notre poids à tous. »
Il semblait de plus en plus évident que Sally était la responsable du trou un peu plus loin. Alors, si son poids-plume avait suffit à rendre la surface aussi fragile autant ne pas imaginer ce que quatre corps et un chien risquaient de provoquer en s’aventurant dessus. Mais ça, ce paon n’avait pas l’air de vouloir le percuter vu comment il s’évertuait à vouloir traîner la princesse russe sur la glace !
« Mon... papa m'a conseillé d'aller nous balader au bord de la Neva. Il n'a sûrement pas dit ça pour des prunes. Et la présence de Victoire n'était pas un hasard, elle voulait nous dire ou nous montrer quelque chose. » Depuis quand elle écoutait son père ? Ah oui, plus depuis qu’il était mort. (oui, c’était de la mauvaise foi.) « Rendez-vous SOUS la glace, tu te rappelles ? » Ajouta-t-elle plus bas. « Il faut descendre j'en suis sûre. »
Je secouai la tête.
« Au bord, pas DANS. » On n’allait pas se faire un cours de grammaire maintenant, si ? « Mais le premier message disait SOUS. »
Pour prouver ses dires, elle extirpa le papier froissé contenus à l’origine dans le reliquaire. Oui, je me rappelai très bien de ce qui était écrit sur cette invitation. Tout comme je me rappelai que dès qu’il était question de plonger les deux pieds dans les problèmes, elle était la spécialiste ! Après tout, j’avais de vagues souvenirs d’un train d’où nous avions sauté en marche ou d’un navire par exemple…. Etais-je le seul à n’absolument pas trouver logique de vouloir se rendre sous la glace parce qu’un bout de parchemin m’y incitait ? Il devait y avoir un autre moyen. Autre chose. Sous ne voulait pas dire « dans ». « Tu es inconsciente ? Tu veux plonger sous la glace ?! C’est le meilleur moyen de te tuer ! »
Au moins comme ça, Raspoutine n’aurait rien eu à faire : Anastasia Romanov se tuait toute seule et tout le monde était content ! La concernée roula des yeux.
« Pas plonger, descendre. »
Plus nous parlions, plus le paon s’impatientait et commençait à faire un boucan infernal pour attirer notre attention. Je savais que ce genre d’animaux pouvait produire des décibels, mais de là à ce que cela soit véritablement supportable il y avait tout un pas ! Plantés au bord de la Neva, nous le vîmes faire quelques petits pas dans une direction puis revenir nous chercher. Repartir. Agiter ses ailes et repartir avec ses cris stridents. Agacée, l’héritière se décida brutalement à le suivre et longea la rive.
« Anya, reviens-ici ! » Criai-je, par réflexe.
Même si je savais qu’elle ne m’écouterait pas.
« Oui papa ? » Rétorqua-t-elle, le ton rempli de sarcasme à vous en hérisser le poil. Elle s’immobilisa et désigna quelque chose juste à côté du volatile. « Y a un escalier je te signale. Et je te parie que Raspoutine et Abigaëlle sont au bout. » « Un quoi ?! »
Un escalier ? Là ? En plein milieu des berges ? Un escalier. Qui avait mis un escalier en se disant que c’était le meilleur endroit pour les touristes ? Qui était l’abruti d’architecte à avoir fait un truc pareil ?! Je passai une main sur mon visage, déglutissant en essayant de réfléchir le plus rapidement possible. Sentant toujours Winston grogner, j’échangeai un regard avec lui avant de m’adresser à Anita et Loki restées encore à ma hauteur.
« Si on n’y va pas, elle va encore tomber sur Raspoutine qui va vouloir la tuer… Douée comme elle est ! » « Elle t’a entendu, j’te signale ! »
Je levai les yeux au ciel en avançant dans la neige pour effectivement découvrir des marches à peines visibles sous l’obscurité ambiante. Il y avait bel et bien un escalier… Suivant Anya qui s’y était engagé, nous nous retrouvâmes assez rapidement à l’abri du vent dans une grotte sombre et humide. Presque plus chaude que l’extérieur ! Alors que nous avancions, Winston renifla sans doute une pierre de trop près puisque plusieurs chauve-souris s’éveillèrent brusquement et plongèrent vers lui. L’animal se mit à aboyer en claquant des dents pour essayer de les attraper, gigotant et se débattant avec ces enquiquineuses. Je tendis la main pour saisir son collier, agitant le bras pour chasser les importunes et parvenir à le ramener en sécurité vers nous. Il s’ébroua avant de japper, mécontent de cette petite surprise d’arrivée.
Elles nous ignorèrent royalement, préférant disparaître par l’ouverture des marches et nous laisser seul. Les lampes à pétrole dans nos mains, nous décidâmes d’avancer puisqu’il n’y avait que cela à faire de toute façon. « Sous » la glace, vu la direction que nous prenions… Je sursautai en sentant une main se faufiler jusqu’à la mienne et tournai les yeux en direction d’Anastasia qui venait de ralentir à ma hauteur. Je lisais à son expression qu’elle était vexée et agacée mais qu’elle avait quand même peur face à tout cela… Qui l’en blâmerait ?
« On y est presque. » Souffla-t-elle, d’un ton qui se voulait décidé. « Reste à voir si tu as raison ou pas… »
J’observai les murs autour de nous, de la simple pierre sombre non taillée ni gravée. Comme si ce chemin avait toujours été là, naturel… Etrange contraste avec les marches précédentes. J’entendais les respirations de Loki et d’Anita à nos côtés au fil de notre avancée.
« Si j'ai tort ce ne sera jamais que la 30e chose que je fais de travers ces dernières 24h. » Son ton, comme son expression, étaient emplis d’une culpabilité évidente. Cela me fit un pincement au cœur. « C’est sûr, Abigaëlle t’en parlera encore et encore pendant les cinquante prochaine année… » Je marquai une pause, avant de serrer sa main plus fortement dans la mienne. « … Ou elle ne s’en souviendra absolument pas et elle vivra très bien comme ça. ce qui est bien plus plausible. »
Comme attendu, cela ne la fit pas rire. Ce n’était pas le but. Mais elle m’adressa un sourire un peu triste en posant sa seconde main sur les nôtres pour les presser davantage. Avec un peu de chance, nous n’allions pas tarder à retrouver notre fille et celle-ci ne se souviendrai absolument pas de toute cette histoire… Même si sa mère risquait de devenir encore plus paranoïaque que moi à l’avenir.
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
La nuit avait été courte ce qui rendait Anastasia irritable. L'irritabilité se superposait à son angoisse et à sa culpabilité dévorante et le tout aboutissait sur un mélange explosif. Pourtant, quand elle s'adressait ainsi à Dimitri, la jeune femme avait à peine conscience que Loki et Anita les entendaient parfaitement bien. Se donnaient-ils en spectacle sans s'en apercevoir ? Anya n'avait ni le temps ni l'envie de se poser la question. Elle était persuadée d'avoir raison et l'escalier bordé de chauves-souris semblait lui donner raison. Comme toujours, aurait-elle pu commenter si la situation n'était pas aussi urgente. Quand il s'agissait de sa famille et de Raspoutine, Anya n'avait plus envie de rire. Ni de parler. Elle se contentait d'avancer, ses doigts fermement entrelacés à ceux de Dimitri, d'un pas précautionneux, des fois que la grotte soit piégée. Et après tout, pourquoi pas ? C'eut été parfaitement dans le style de Raspoutine, ce fin amateur de spectacle et de spectaculaire. Mais non. Rien. Juste des cailloux et des chauves-souris qui se désintéressaient du petit groupe. Ils ne tardèrent néanmoins pas à déboucher sur une salle plus grande et plus animée : la pièce principal du repaire ? Sans doute. Mais pas la moindre trace de Raspoutine. Cette immense endroit sur lequel ils venaient de déboucher n'offrait à leur vue qu'une Sally en pleine forme - ouf ! soupira Anastasia, bien contente de ne pas avoir sa mort en plus du reste sur la conscience - et Victoire dans les bras de qui elle aperçut Abigaëlle, bien vivante. Le soulagement était tel qu'Anastasia manqua de perdre l'équilibre avant de se ressaisir. Elle n'en était à présent que plus déterminée à en découdre une bonne fois pour toutes. Encore leur fallait-il un plan. La jeune femme se tourna vers Loki, Anita et Dimitri : - Quelqu'un a pensé à prendre de quoi se défendre ou vous croyez que si on lance ces lampes suffisamment fort sur la tête de Raspoutine ça va l'assommer assez longtemps pour récupérer tout le monde ? Anya tenta de sourire, peu convaincue. Anita souriait aussi, au détail près qu'elle était confiante, elle au moins : - J'ai mes griffes, je pourrai le distraire, déclara-telle. Anya lui rendit son sourire avec un hochement de tête entendu. C'était un début plus encourageant que ce qu'elle avait à proposer. Hier matin, elle avait quitté la maison dans la précipitation, sans se demander s'il était utile d'emporter quelque chose - elle était donc partie en ne prenant rien. A vue de nez, les autres non plus n'avaient pas grand chose en dehors de Winston - qu'Anya ne voulait pas changer en machine de guerre - et des griffes d'Anita qui créerait l'effet de surprise. Et puis il y avait toujours les lampes. Et leur courage de héros sans peur et sans reproche pour qui tout se termine toujours bien. Non ? - On a suffisamment perdu de temps comme ça, déclara la jeune femme, résolue. Le petit groupe s'avança alors pour se réveler aux yeux de Sally et Victoire et finalement à ceux de Raspoutine qui sortit de l'ombre, un sourire mauvais sur les lèvres. - Tu voulais que je vienne, je suis venue, cracha Anastasia en le défiant de ses yeux bleus perçants. Je n'ai pas peur de toi. - Anastasiaaa ! Quel plaisir de te voir ! susurra le mage en se frottant les mains de contentement. Doute toi quand même que ce n'est qu'une forme de politesse, précisa-t-il inutilement. Si la vie pouvait m'épargner ton visage, je ne refuserais pas. Te voilà enfin ! Tu n'as pas l'air d'avoir peur, dis moi. Tu devrais. Sache que je suis plus puissant de bien des façons. Ma magie... mais aussi la force d'Héra, la présence de Sally... De mon côté. Elles ont reconnu une victoire bien plus intéressante qu'en restant à tes côtés. Anastasia avait peur de comprendre. Alors quoi, il leur avait retourné la tête aussi facilement ? La jeune femme tâcha tout de même de garder son calme, de ne pas lui montrer qu'elle était au mieux déçue, au pire blessée. Elle chercha pourtant le regard de Dimitri, comme pour obtenir son soutien, son secours, quelque chose. Puis elle regarda Héra, perchée sur un promontoire de l'antre, royale, avec Abigaëlle dans les bras. Son bébé. A elle. A eux. Son petit trésor qu'il osait utiliser comme appât. - Ce n'est pas possible, affirma-t-elle en cherchant à se convaincre elle-même que ça ne l'était effectivement pas. Puis elle leva les yeux en direction de Victoire, suppliante bien malgré elle : - Sally... Victoire... Vous ne pouvez pas, déclara-t-elle, hébétée. Vous n'avez pas fait ça. Dites moi que vous n'avez pas fait ça ! s'écria Anastasia, sentant qu'elle perdait progressivement ses moyens. Vous... vous êtes Héra, la protectrice des femmes, de la fertilité et de je ne sais pas quoi d'autre encore. Si vous faites ça... alors vous n'êtes pas Héra, conclut-elle d'une voix tremblante qu'elle tâchait de garder ferme et déterminée. Mais le résultat escompté était décevant. Sauf pour Raspoutine qui se délectait de son malheur. - Bouhou, trop triste. Pathétique, commenta-t-il en arpentant son domaine, le reliquaire pendu au bout de ses longs doigts. Cesse donc, ça ne te va pas, tonna-t-il en faisant vibrer son précieux reliquaire. On ne pouvait pas dire qu'il avait tort. Anya était plus combative en général. Mais le coup qu'il lui assénait était terrible. Même si Abigaëlle allait bien. Maigre consolation mais consolation tout de même. Et consolation qui ne dura pas. A peine avait-elle fait son chemin dans l'esprit d'Anya que celle-ci se trouve projetée plusieurs mètres en arrière sous l'effet du reliquaire de Raspoutine. Il avait dû s'emballer sous le coup de l'excitation, lui qui préférait que la torture psychologique dure plus longtemps avant d'en venir aux mains. Mais les faits étaient là : la tête d'Anya avait violemment heurté l'une des parois en pierres avant que son corps désarticulé et inconscient ne retombe mollement au sol. Les yeux du mage s'ouvrirent grands : - Quoi ?! Mais t'es aussi faible que ça ?! balbutia-t-il, déçu. Ne me dites pas qu'elle est morte, pas déjà ! Ce n'est pas drôle, comment puis-je m'amuser ? Il lança un regard noir sur son reliquaire qu'il ne lâcha pas pour autant avant de lancer un autre regard mauvais en direction de Bartok : - C'est pas moi j'ai rien fait ! s'écria-t-il pour sa défense, les pattes levées en signe de reddition. Raspoutine se tourna ensuite vers le reste du groupe, les regardant un par un de haut en bas, un sourire mauvais sur les lèvres : - Bon, il va falloir que je m'occupe de vous, décréta-t-il. Si je ne peux pas la torturer, j'imagine que je vais devoir tuer l'ennui et la déception en vous torturant vous. Elle est si gentille de me laisser des remplaçants, ironisa le mage, son reliquaire prêt à sévir.
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
Vole Anastasia, vole ! Et crash.
La jeune femme tomba au sol comme une poupée de chiffon désarticulée, inconsciente. Non mais COMMENT est ce qu'il avait fait un truc pareille ? Le regard de Loki passa d'Anastasia a Raspoutine, faisant des allers retours entre les deux sans comprendre. Comment il avait réussis a faire ca, il était télékinésiste ou quoi ? Sans perdre un instant, Loki se précipita vers elle, la tourna doucement sur le dos pour voir si elle respirait. Oui, ouf. Elle était seulement inconsciente a première vue. Rapidement, elle l’élongea correctement sur le coté afin qu'elle ne s'étouffe pas elle même, avant de faire glisser sa guitare le long de son bras pour la poser contre le mur. Puis, elle leva le visage vers Raspoutine avec un sourire moqueur.
"Laissez moi deviner, elle a refusée d'être votre cavalière au bal de promos c'est pour ca que vous êtes aussi... "méchant" ? Ou alors c'est parce qu'elle ne vous a pas invité a son anniversaire quand vous étiez au primaire ?"
Non sérieusement, elle se demandait ! Parce qu'il devait bien avoir une raison de vouloir a ce point se venger non ? Loki se redressa, et fit quelques pas de coté, pour s'éloigner d'Anastasia. Maintenant qu'elle avait attiré l'attention de Raspoutine il fallait faire en sorte qu'il ne pense plus a Anastasia, et donc qu'il se concentre sur elle. Anita avait parlé de distraction, mais d'après l'expérience de Loki il vallait mieux qu'elle garde ses « griffes » pour attaquer.
"Non, sérieux c'est dépassé le principe du méchant obsessionnel qui veut se venger, faut grandir dans la vie !" ajouta elle en fixant le sorcier. Il lui rendit son regard, la suivant des yeux et tournant peu a peu dos au groupe, avec un regard... vexé. Oh, il la trouvait impertinente ? Oh bah mince alors.... La jeune femme continua son manège, reculant un peu pour trouver de quoi se mettre a l'abris, elle n'était pas totalement suicidaire. Bon, il fallait avouer que la déco n'aidait pas pour le coup, vue qu'il n'y avait rien, si ce n'était quelques sculptures dans la pierre. Mais au moins, elle avait le gros pillier de pierre qui supportait la voute de la grotte.
Elle haussa les épaules en continuant son petit manège, avant de jeter un regard désolé a Raspoutine qui s'énervait face a elle.
"Si vous voulez, je connais un très bon psy qui pourra vous aider, vraiment il fait des miracles. Donc vous pouvez poser votre jolie lampe verte, et on rentre tous chez nous pour le dîner, ca roule ?"
Au moins elle aurait essayé non ? Mais le sorcier ne semblait pas enclin a faire la paix et a venir prendre l'apéro avec le groupe.
« JE VAIS T ETRIPEEEEEEER ! » s'écria il en agitant furieusement son reliquaire.
Loki s'arreta une seconde, le regardant brailler avant de se mettre a pouffer sans pouvoir s'en empêcher. Non vraiment, il était bien trop ridicule pour être crédible ou effrayant.
"Je suis désolée mais niveau crédibilité..."
Vraiment il avait besoin de cours ! Elle connaissait des parrains de la mafia qui lui avaient foutue une trouille bleue juste en lui jetant un regard, sans même avoir a la menacer ou quoi que ce soit d'autre, alors là... elle avait plus l'impression d'avoir a faire a un gamin armé d'un pistolet qui on refusait de laisser voir les dessins animés. Ca voulait dire que clairement il fallait s'en méfier mais... c'en était presque ridicule.
Clairement, Raspoutine devait se retenir de ne pas lui sauter a la gorge pour l'étrangler a mains nues – et ca c'était flippant – avant d'avoir un sourire mauvais, alors que ses longs doigts se referaient sur sa sorte de lampe. Et brusquement il la tendit en avait, déchaînant soudain une dizaines d'éclaires vers Loki, qui par réflexe, plongea s'abriter derrière le pilier de pierre.
Elle s’arrêta la, appuyant son dos contre la paroi avec le cœur battant a mille a l'heure. La peur faisait trembler ses mains, accélérait sa respiration, les battements de son cœur. Les pupilles dilatés, elle resta quelques secondes immobiles, a essayer de voir si elle était toujours entière. Elle était presque sure d'avoir senti le pilier vibrer contre son dos. Non mais comment il... C'était QUOI ca ! Elle avait déjà vue de la « magie » mais ca n'avait jamais été ce genre de choses ! Les chamans, les guérisseurs, les médiums... Ils étaient plus tot cool mais la, la c'était carrément vraiment physique ! Elle aurait pu finir en petit tas de cendres pour le coup !
Doucement, elle fit passer sa tête de derriere le pillier pour voir ou ils en étaient.
"Euuuh fais gaffe quand même hein, j'ai pas envie de finir ma vie dans un tombeau avec toi !"
"Quand je t'aurai transformée en dessert pour mes chauves-souris je m'occuperai de ça !"
Elle eut un sourire moqueur depuis sa cachette. Provocateur.
"Ah, ok. c'est mal partit quand même hein ... après je dis ca, je dis rien..."
elle entendit des bruissements d'ailes et brusquement une dizaines de chauves souries se trouvent a l'encercler, immobilisant ses mains pour... lui passer un bâillon autour de la bouche. Ah, ok, visiblement c'était ce qui dérangeait le plus ici ! Bon, au moins ca voulait dire qu'elle parvenait a le déconcentrer !
« Voilà qui est mieux »
Sérieusement ? Loki gigota les épaules, essayant de défaire les lies qui maintenaient ses poignets attachés. Ah ba bravo ! Bravo ! En plus elle ne pouvait rien voir de ce qui se passait dans son dos, toujours cachée derrière la colonne... ce qui n'était pas plus mal vue les circonstances. Elle espérai qu'au moins les autre aient pu préparer un plan pendant qu'elle le distrayait... Non parce que le coup du « Victoire, Sally et moi on va monter un groupe de rock ensemble ! » elle n'y croyait pas une seconde. Loki tira, serrant les dents aux contacts répétés de la corde rugueuse sur la peau délicate de ses poignets, jusqu'à ce que tout a coup, elle ne sente un frisson traverser son corps.
La jeune femme se pétrifia instantanément, tatonant doucement de sa pain droite pour effleurer.. aie ! Une goutte de sang perla sur son doigt, alors qu'elle retenait brusquement sa respiration. Ce n'était vraiment pas le moment, vraiment pas...Elle expira profondément, inspirant doucement a la suite pour calmer les battements frénétiques de son cœur. Du calme. Ils ne pouvaient rien voir. Ils ne savaient pas, ils ne diraient rien, et puis ca tombait plus tot bien non ?
Loki se tordit doucement la main et se mit en devoir de couper la corde qui liait ses poignets, en silence, a l'aide ses doigts, devenus aussi coupants que des lames. C'était terrifiant, instable et parfois, elle avait l'impression que la lame était émoussée Pourtant au bout de quelques instants, Les cordes se relachèrent et elle retira rapidement son baillon, avant de précautionneusement lever sa main devant elle.
Bon. Elle faisait un remake d'Edward aux mains d'argent, super. Des opinel a la place des doigts, ce n'était pas du tout flippant... La jeune femme secoua sa main avec brutalité, jusqu'à ce que ses doigts ne reprennent – a son grand soulagement – leurs forment initiale. Puis, elle pencha doucement la tête de l'autre coté du pilier. Raspoutine lui tournait dos, et rapidement elle fit un signe aux membres du groupe qui lui faisaient face pour leur signifier qu'elle était OK. Tout ce qu'il fallait c'était qu'ils ne lui demandant pas comment elle s'était libérée, mais vue les circonstances, personne ne ferait attention a ce genre de détails. Ne restait plus qu'a attendre le bon moment pour sauter sur le dos du psychopathe et lui prendre son reliquaire.
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Anita Jones
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
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| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarafina
Anita observa Loki un instant. Déjà de 1, pourquoi elle était habillée ainsi ? On ne se baladait pas dans les couloirs accoutrée de cette façon !!! Et de 2, est-ce qu'elle l'avait entendu ? Si les soeurs d'Anastasia n'avaient pas dit où se trouvait Sally, c'était que cette dernière n'était pas dans le château ! C'était pourtant clair non ? Eh bien pas pour tout le monde... Il fallut donc attendre que la jeune femme aille se changer. Elle revint très longtemps après, avec des lampes à huile. Sympa. Sauf qu'ils n'avaient pas de feu...
Le groupe finit tout de même par se mettre en route, guidé par le paon d'Héra. Ils arrivèrent sur la glace et Anastasia découvrit la chapka de Sally. Juste à côté d'un énorme trou. Merde. S'en suivit une discussion entre les deux amoureux et pour finir, la rousse découvrit un escalier descendant. Ils la suivirent donc tous, ne voulant pas la voir se faire tuer aussi facilement. Le seul souci, c'était qu'à part ses griffes, ils n'avaient aucune arme...
Ils finirent par arriver devant le sorcier qui était la cause de tout. Sally et Victoire étaient avec lui, Victoire tenant même Abigaëlle dans ses bras. Raspoutine fanfaronna tandis que la déesse leur lançait un regard. Merde... Elle ne pouvait pas s'être trompée à ce point sur la déesse quand même ! Mais Anastasia ne semblait pas y croire. Et pourtant... Folle de rage, la rousse partit à l'attaque du sorcier et se retrouva bien vite à faire un vol plané à cause du reliquaire qu'il ne voulait pas lâcher.
Puis Raspoutine fut au prise avec Loki qui tenta de faire diversion. Elle finit attachée et baillonnée mais au petit signe qu'elle leur fit quelques minutes après, elle avait réussi à se libérer. Comment ? La lionne n'en avait aucune idée et ça n'était de toute façon pas le principal. Profitant du moment d'inattention, Anita lança un regard à Dimitri puis elle sortit les griffes et se jeta sur Raspoutine, le griffant au visage. Puis elle planta les griffes de sa main droite dans l'épaule du sorcier et lutta avec sa main libre pour lui faire lâcher ce fichu reliquaire.
Raspoutine parvint malgré tout à déplacer son jouet dans sa direction. Anita se sentit alors être soudainement arrachée au corps du sorcier et vola au travers de la caverne, se mangeant le mur. La lionne grogna de douleur mais fut ravie malgré tout. Elle l'avait blessé deux fois... Et c'était déjà pas mal vu les circonstances ! Blessure au visage et blessure qu'il s'était en fait infligé lui-même en la propulsant au loin. L'idiot...
"Plante plutôt tes griffes là dedans si tu peux !" Ragea le sorcier avant d'orienter son reliquaire dans la direction des pierres sous elle.
Anita se retrouva bien vite sur le dos d'un lion de pierre. Merde ! Voilà qu'il lui faisait le coup du rodéo ! Sauf qu'un lion allait être plus difficile à mater qu'un taureau, elle le savait d'expérience ! Lorsque le lion se mit à tourner sur lui-même avec force, la blonde se cramponna tant bien que mal. Elle ne devait pas tomber maintenant, cela pourrait lui être fatal ! La trentenaire attendit donc et repéra difficilement que Raspoutine lui tournait le dos. Profitant de cette occasion, elle utilisa la force du lion pour se propulser au loin. Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévu. Elle avait manqué d'élan ou de quelque chose d'autre... Quoi qu'il en soit, Anita s'écrasa au sol.
- Merde... Réussit-elle à marmonner après que son souffle soit revenu.
Elle n'avait plus trop d'idée pour le moment. Il fallait que Dimitri réussisse à s'en sortir, le temps qu'elle retrouve un peu ses esprits. Mais il y arriverait. Pas vrai ?
Anita : 90% Raspoutine : 80%
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
- Sally... Victoire... Vous ne pouvez pas, Vous n'avez pas fait ça. Dites-moi que vous n'avez pas fait ça ! Héra, la protectrice des femmes, de la fertilité et de je ne sais pas quoi d'autre encore. Si vous faites ça... alors vous n'êtes pas Héra.
C’est qu’elle se faisait presque du mal à s’égosiller comme ça. La déesse la regardait d’un air impassible, le visage froid et fermé, tenant toujours la petite Abigaëlle dans les bras. L’impératrice attendait-elle une quelconque réponse ? Une réponse qui ne viendrait pas sans aucun doute. Elle n’avait rien à dire, pas pour le moment en tout cas, mais le temps viendrait. Elle se contenta donc de la fixer dans les yeux, un léger sourire s’esquissant sur ses lèvres lorsque la rouquine précisa qu’elle n’était pas Hera. En voilà une réflexion plutôt intéressant. Etait-elle vraiment Hera ? Qu’est-ce qu’était « Hera » après tout ? Alors voilà comment on les percevait dans l’autre monde ? Ou dans le monde des humains. Comme des fonctions et uniquement des fonctions ? Pas des personnes capables de leur propre arbitre ? Oui elle était la déesse protectrice des femmes et des enfants aussi… Une seule de ces femmes étaient-elles morte ? Le bébé n’était-il pas paisible dans ses bras ? Alors de quoi se plaignait-elle au juste ? Il y avait tant de fougue dans ce regard qu’elle lui lançait. La fougue d’une femme blessée, d’une mère dépossédée… une fougue que la déesse appréciait car elle s’en sentait si proche…
Quelques instants plus tard, la rouquine se retrouva projetée à l’opposé de cette étrange caverne. La déesse en eu un haut le cœur tandis que la petite dans ses bras s’était mise à s’agiter et à pleurer. C’est fou comme le lien d’une mère et de son enfant pouvait être fort, surtout à cet âge où la connexion si étrange qui les liait n’était pas entièrement rompue. De toutes les magies qu’il avait été donnée de voir à Hera, la divine, celle de ce monde qu’on appelait « monde des contes », il n’y avait pas plus puissante magie à ses yeux que celle de l’amour sous toutes ses formes. Elle était la protectrice de l’une de ces formes, celle de l’amour maternelle qui était d’une puissance et d’une beauté incroyable. Victoire posa alors la paume de sa main sur le front de la petite pour l’apaiser tout en regardant si Anya se relevait. Les autres avaient entamés un combat plutôt courageux pour leur peu de pouvoirs qu’ils avaient. Loki était d’une insolence rare qui l’aurait fait sourire dans d’autres circonstances et Anita prouvait une fois de plus ce cœur vaillant qu’elle sentait chez cette femme, elle aussi mère. Abigaëlle commençait à se calmer, mais la déesse n’avait rien pu faire pour aider dans ce combat, trop occupée à garder le contrôle sur le bébé et les yeux fixés sur Anastasia qui repris enfin connaissance lorsque Raspoutine se retrouva percuté de pleins fouet par le lion de pierre. Anita n’avait pas totalement raté son coup.
C’était le moment. Soupirant, exaspérée par l’ambiance générale, elle s’avança aussi vite que possible vers la duchesse, enjambant l’ancienne lionne, passant devant Sally et Loki. Sans rien dire, elle attrapa Dimitri par le bras et le tira jusqu’à sa chère et tendre. Il avait beau se débattre, Victoire ne savait même pas si c’était le cas, après tout sa force était bien supérieure à celle d’un humain et il était nullement le temps de s’en soucier. Arriver à la hauteur de la jeune femme, elle s’accroupit pour la toucher de son bras qui tenait le bébé et les téléporta à l’air libre. Elle ne pensait vraiment pas qu’ils seraient stupide au point de tenter de se battre dans un endroit clos et exigu… elle pensait qu’il y aurait un peu plus de discours… elle les avait visiblement tous surestimés. Elle les avait déposées sur la neige. Se relevant brusquement, elle fixa Dimitri dans les yeux et lui fit un signe de la tête pour l’intimer de tendre les bras tandis qu’elle enroulait chaudement la petite dans sa couverture. Elle la lui donna alors en lui précisant.
- Je vous laisse quelques instant pour vous occuper des deux femmes de votre vie, vous allez vous en sortir.
Sans attendre la réponse, elle se téléporta une nouvelle fois dans l’antre de Raspoutine. L’homme en question reprenait conscience. Il avait rampé rapidement jusqu’à son reliquaire qu’il avait fait tombé dans sa chute et qu’il serrait à présent tout contre lui, ravi qu’il ne se soit pas brisé. Elle arriva à son niveau et tandis qu’il relevait la tête vers lui, elle lui lança un sourire glacial avant de lui asséner un coup de pied dans la tête qu’il l’assomma une nouvelle fois. Sans attendre une seconde de plus, elle se dirigea vers les trois jeunes femmes et les téléporta sans ménagement, sans même attendre que Loki récupère sa guitare. Arrivée près de Dimitri et d’Anastasia qui s’était désormais relevée, elle se tourna vers Sally d’un air grave.
- Fais attention à toi Sally et à tes choix… je ne pourrais pas te protéger autant que je le souhaiterai si tu prenais les mauvais choix… je ne peux malheureusement pas t’obliger à faire un choix plutôt qu’un autre, juste t’avertir de ce qui risque d’arriver… Ne te laisse pas emprisonnée par un homme manipulateur et égocentrique, je suis sûre que tu vaux mieux que cela jeune fille.
Elle se tourna vers Anita et l’aida à se relever.
- Prenez soin les uns des autres.
Elle lança un regard rapide vers le trio familial qui était tout à leur bonheur de retrouver leur fille. La petite gazouillait, Anya n’avait d’yeux que pour elle et la chérissait de tout son être. Le lien se reformait et galvanisait la déesse qui esquissa un sourire.
Tu vois petite Abigaëlle, je ne t’avais pas menti, maman est là…
Elle se tourna ensuite vers Loki qui semblait embêtée.
- Je sais, la guitare. Je n’oublie pas.
Elle retourna dans les tréfonds du lac pour y récupérer le sorcier, Bartok et la guitare de la demoiselle. Elle les ramena également à la surface, un peu plus loin que le groupe. Il ne servait de toute façon à rien de le laisser en bas, il remontrait de toute manière pour terminer le travail… autant lui épargner la route et qu’on en finisse ! Son reliquaire était toujours solidement dans sa main et Victoire avait préféré éviter de le toucher… elle ne s’y connaissait pas suffisamment en cette magie pour risquer quoi que ce soit. Elle retourna près de Loki pour lui rendre son bien avant un hochement de tête entendu.
- C’est bon, tout le monde s’est enfin calmer ? On peut raisonner normalement ?
Tous avaient tourné le regard vers elle mais ce n’était qu’Anastasia qu’elle regardait, avec un léger sourire en coin.
- Je vous ai dit que j’étais Hera. Pourquoi aurais-je menti à ce sujet ? Et pour votre information je suis la déesse protectrice des femmes, des mères et des enfants. La fertilité… c’est une chose assez complexe avec une déesse que je n’apprécie guère.
Ils avaient tous de ces têtes… La déesse les regarda avec un air légèrement dégoûté.
- Vous avez vraiment TOUS cru que j'étais avec lui?! Bonjour la confiance !
Elle avait disparu une nuit pour le rejoindre. Elle avait regardé de loin Dimitri sauver Loki avec une certaine angoisse. Elle n’avait rien pu empêcher alors elle avait tourné cela différemment en demandant à Raspoutine de ne plus chercher à utiliser ce sortilège. Elle avait sauvé Sally aussi en proposant à Raspoutine de la sortir de l’eau. Elle avait gardé Abigaëlle dans ses mains à chaque instant pour la protéger. Elle avait cherché à en savoir plus sur le plan du mage. Et enfin elle leur avait donné Argus, qui les avaient suivis, les avaient mis sur la piste à chaque instant et qui lui permettait de rester également avec le groupe. Elle leur avait pourtant dit qu’il était là pour les protéger… alors à quel moment ils n’avaient pas compris qu’elle était toujours de leur côté ?
- Il avait de l'avance sur nous tout le temps... Je croyais vous l'avoir dit et que vous l'aviez compris... Il fallait bien que quelqu'un passe de l'autre côté!
Un grognement se fit entendre tandis que Raspoutine reprenait conscience un peu plus loin et tentait de se réveiller. Elle fit volte-face vers lui avec un sourire courtois, les mains jointes près de son ventre.
- On revient parmi nous monsieur le sorcier ? On a fait un petit somme ?
Elle s’avança alors lentement vers lui d’un air détendu. Sa voix était très calme lorsqu’elle parla, très douce aussi.
- Je vous l’avais pourtant dit que je trouvais que s’en prendre à une enfant était extrêmement lamentable… Vous êtes un homme puissant, vous ne cessez de le dire car vous croyez en votre égo démesuré… pourtant il vous faut suivre la loi pour prendre ce que vous désirez, vous préférez élever une enfant que vous méprisez plutôt que prendre le pouvoir par la force… C’est un peu… décevant non ? Et s’il n’y avait que cela qui était décevant…
Elle faisait référence à une toute autre chose, une chose qui ne la regardait qu’elle… que ni Raspoutine, ni les autres n’avaient besoin de savoir.
- Vous savez ce qu’on va faire ? Voilà ce que je vous propose.
Elle l’avait attrapé par le col de sa robe et l’avait soulevé pour le remettre sur ses pieds. Il avait vraiment pensé que l’idée de rester dans l’ombre d’un homme tandis qu’il régnait en tyran la satisfaisait ? Plutôt crever une troisième fois ! Elle avait déjà suffisamment donné de ce côté.
- Vous retournez gentiment dans votre caverne fomenter un véritable plan qui vaut VRAIMENT le coup… vous comprenez rapidement qu’Anastasia étant dans NOTRE monde, elle n’est plus réellement une menace pour vous, d’autant que votre révolution a DEJA anéanti toute menace royale et que donc ni elle ni sa fille de vous seront d’aucun secours dans votre conquête du pouvoir, vous prenez le pouvoir d’une manière totalement digne de vous et vous nous foutez la paix pour qu’on retourne d’où on est venu tranquillement parce que là ça commence à m’ennuyer. Et tout le monde est content dans ce cas, vous êtes le maître de votre monde et nous on vit dans le nôtre. D’accord chéri ?
Elle lui avait caressé la joue de sa main tout en lui souriant, aguicheur. Mais le « chéri » en question ne semblait pas tout à fait du même avis.
- Non ? Bon. C’est vous qui l’avez cherché !
Lui attrapant les épaules, elle lui asséna un coup de genoux dans les parties. Depuis le temps qu’elle rêvait de faire une chose pareille !! Elle lui envoya un coup de poing dans le visage qui l’envoya valser un peu plus loin et se retourna, satisfaite, pour retourner vers le reste du groupe. Elle n’était pas une grande combattante mais elle avait pourtant appris à se défendre. Ce rôle de double-jeu se devait d’être le sien. Depuis le temps qu’elle rêvait de prendre une revanche sur un homme tyrannique qui ne souhaitait que l’instrumentaliser pour une raison X. Ca n’avait pas été son mari, ça n’était pas Hadès mais Raspoutine était le début de la… « Victoire »… Non ?
Je soufflais. Je devais respirer. Mes épaules tremblotaient encore, et tout se passait devant mes yeux ébahis sans qu'aucun de mes gestes ne paraisse utile. J'aurais dû courir, mais mes jambes ankylosées par le froid se tenaient fébrilement. J'aurais dû crier mais ma gorge était nouée. Je frottais mes cuisses l'une contre l'autre, en espérant sentir se répandre le long de mes tibias une chaleur nouvelle qui emplirait mon coeur d'un certain réconfort. L'idée, qui m'était paru si brillante lors d'une nuit pleine de doutes, de regrets et de remords qui auraient fini par ronger ma peau, devenait fade et insensée. La logique de la poupée s'effondrait dans chacune de ses décisions. Troublée, peut-être. Je ne pouvais définir l'étrange nostalgie qui m'avait envahi, et la sensation que le monde s'abattait sur mes épaules comme une fatalité à laquelle je devais m'écrouler. N'était-ce pas le cas? Me battre n'avait il pas été synonyme de me perdre? Je me secouais avec frénésie tandis que Victoire affichait sa vraie couleur. Je jetai un bref coup d'oeil à Raspoutine qui déjà se mettait à pester. Quand allais-je rejoindre ce en quoi je croyais? Quand allais-je pouvoir me blottir dans les bras de ce que j'aurais aimé appeler une amie? Quand allais-je enfin partir, pour ne plus jamais revenir? Je tentais de garder une expression neutre, n'arborant plus le sourire timide dans lequel j'aimais auparavant me cacher, me figeant dans un regard, dans un moment que je rêvais si court qu'en un battement de cils, nous serions tous à la maison. Une maison que je n'avais pas encore trouvée. Je chassai toutes ces pensées toutes plus éprouvantes, me forçant à écouter les sifflements intempestifs du sorcier, fou de rage:
«Sois maudite Héra ! Sois maudite toi et tous les tiens ! »
Quelle idée de maudire des dieux lorsqu'on était un sorcier aussi pitoyable que celui-là. Je taisais cette remarque, Victoire était devant nous, Raspoutine et moi. Avec pour seule consolation, celle qu'il n'ait plus la main sur le visage d'Abigail. Il se tourna vers moi, avec un rictus digne et fier. D'un ton alléchant, comme une proposition à laquelle je ne saurais résister, il s'éclaircissait légèrement la voix avant de formuler, non sans quitter son large sourire:
«J'espère que tu ne te rapprochera pas d'eux de nouveau, parce qu'ils ont l'avantage de la puissance ! C'est tout ce qu'ils ont, au plus profond d'eux, ils sont faibles. Sally, regarde toi, tant de choses te seraient accessible. Mais tu es perdue si tu te laisse emmener par ces parasites ! Viens vers moi et c'est un empire qui se construira dans ta vie. Finie de rêver : ce que tu désires prendra vie. - Avec vous?, demandai-je d'un air surpris. - Non avec le pape! »
Il n'en fallut pas plus pour que la haine qui restait dans cet homme resurgisse pour s'emparer de lui. Sans attendre, il vint agiter son reliquaire comme un enfant secouerait son petit train alors que sa mère lui aurait demandé de se coucher. Je le regardais sans dire mot, la bouche entrouverte, incapable de trouver des mots face à tant d'immaturité. Tenant fermement son jouet avec précaution, il gesticulait, râlant dans sa barbe ce qui se révélaient sûrement être des insultes. J'haussai les épaules, levant les yeux au ciel pour prouver mon exaspération face à ces airs d'imbécile puéril. C'était donc lui le grand révolutionnaire qui avait massacré toute une famille grâce à sa chose verte et puante? J'avais certes du mal à croire, mais l'idée restait plausible. Je comprenais nettement mieux le caractère franc d'Anastasia. Il était difficile de tenir sa langue devant un être aussi méprisable. Je me retenais. Dans chacun de mes gestes, dans chacune de mes paroles, je retenais l'irrépressible envie de le claquer brutalement. Lâchant un dernier soupir pour expulser toute cette colère, je me retournais vers lui en lui accordant un sourire charmé.
« Alors, qu'est ce qu'on fait monsieur le pape? - On s'élève, ma chère. »
Je penchais la tête vers mon épaule droite, avec un air incrédule. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là? Sa folie parlait, peut-être. J'aurais aimé que ce fut cela, comme l'indiqua mon cri paniqué. Mais il coupa court mon imagination fertile, en remuant avec ferveur son reliquaire. Une fumée verte s'échappa alors de celui-ci, pour se faufiler jusqu'à mes chevilles et les transporter haut. Très haut. Je balançais les bras dans tout les sens, me débattant dans ce gaz pourtant indestructible. Je foudroyai alors Raspoutine du regard. N'avais-je pas déjà suffisamment mis du mien pour paraître de son côté? Dans la nuée verte, je distinguai néanmoins son léger sourire triomphant. Il pensait avoir gagné, mais j'avais déjà perdu.
« Le ciel est séduisant, n'est-ce pas ? Il l'est quand on sait voler, ce qui n'est pas ton cas, je me trompe ? Rejoins-moi et la vie qui nous attend sera des plus rayonnantes. Ou laisse toi tenter par tes faibles amis, et tu les rejoindras... brutalement. - Je suis avec toi. Rien qu'avec toi.» me mettais-je presque à supplier avec dégoût.
Quitte à mourir, je préférais que ce ne fut pas en m'écrasant sur le sol, ou dévorée par des chauves-souris. Je me blottissais dans la veste de Victoire en tentant de croiser son regard qui me serait sur l'heure paru si réconfortant. Et les yeux d'Anastasia. Je les cherchais comme deux perles. Et si elle me croyait de l'autre côté? Non, elle devait s'en douter. Très satisfait de mon dévouement, il accorda à mes pieds la décence de toucher le sol. La gloire même qui résidait sur son visage m'écoeurait. L'atterrissage plus tôt doux me fit pourtant souffler de soulagement. Et ma main, dans un élan faussement reconnaissant vint serrer celle que Raspoutine me tendait avec honneur:
« Très bien, Sally, tu es sur le point de devenir la princesse de Russie. - C'est ce dont je rêvais. Et maintenant... Quel est le plan? On est deux, et je n'ai pas de quoi de me défendre à moins que... A moins que tu me donnes le nécessaire.»
Il écarquilla les yeux avant de les plisser dangereusement. Je louchais déjà son reliquaire, qu'il l'empoignait avec davantage de force. La méfiance se lisait sur ses traits, tirés par les doutes. Aucune confiance ne résidait entre nous. Si cela me réconfortait un instant auparavant, sur le coup, j'aimais l'idée qu'il me prenne comme sa fidèle coéquipière, et, pour sa future princesse de Russie. La belle blague m'aurait fait pouffé, si ce projet n'était pas bel et bien pensé. Avec agacement, il sifflait comme une dernière menace:
« Attention, si tu compte te jouer de moi comme cette maudite déesse pour mon reliquaire, non seulement tu es loin du compte, mais en plus de ça, c'est la torture qui t'attend. - Je te le promets. », susurrai-je en me voulant le plus sincère possible.
Il plissait avec encore plus d'instance ses yeux dans lesquels on ne voyait que le tiraillement entre la confiance et le rejet. Alors que je m'étais approchée d'un pas timide et hésitant, pour lui faire part d'une certaine proximité, il reculait en faisant glisser son pieds contre le sol suspicieusement. Aux aguets, il me regardait pour inspecter chacune de mes expressions, essayant d'en traduire ma vérité. Je devais rester neutre plus que jamais. Si je tendais les doigts discrètement, je pouvais même presque atteindre le reliquaire vert. Il ne comptait point s'aventurer au risque une deuxième fois. Agitant son reliquaire une seconde fois, là aussi sa fumée m'apporta le malheur d'être projetée dans les airs, quelques mètres plus loin. Après avoir valsé pour me retrouver violemment dans la neige, je l'entendais déclarer alors que désorientée, je tournais la tête de gauche à droite à la recherche d'un repère:
J’avais vraiment beaucoup de mal à suivre tout ce qu’il se passait, tout ce qui se déroulait, sans intervenir. Je n’étais pas un homme de terrain moi, je me contentais de la théorie et des suppositions, des investigations, des possibilités mais sûrement pas des combats ou de ce genre de choses… Je laissai ça à ceux qui étaient formés pour la chose. Certes, ici, personne ne l’était ; et j’avais montré que le moment venu, j’en étais parfaitement capable – moyennant une décompensation psychique totale. Anya avait fait un vol plané lorsque nous étions encore sous terre, projetée par une force étrange jusqu’à l’assommer. Puis Loki avait manquée de finir ligotée ou Anita en dîner à un lion de pierre. Mais ce qui m’avait le plus surpris, c’était l’intervention de Victoire. Un clignement d’yeux et nous revoilà sous la lumière blafarde du matin, nauséeux face à la soudaine perte d’équilibre que ce changement avait provoqué. Un haut-le-cœur m’avait pris mais je m’étais retenu, intérieurement indigné par les agissements de cette divinité.
… Et puis elle nous avait rendu Abigaëlle. Comme ça, comme si ça avait été son intention dès le départ, elle me l’avait tendue et j’avais retrouvé le visage de ma fille emmitouflée dans une couverture. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle marque à ce point ces retrouvailles, écarquillant de grands yeux avant de s’agiter et de babiller à notre encore. Je la serrai de toutes mes forces contre moi, retrouvant la douceur de ses cheveux roux et la chaleur de son petit corps heureusement en bonne santé. Elle s’agrippa à mes cheveux jusqu’à m’en faire grimacer mais tant pis. Tant pis, rien n’avait de valeur par rapport au gonflement de mon cœur à son encontre. Par rapport au soulagement évident de la récupérer enfin. Par rapport au visage d’Anastasia lorsqu’elle put à son tour retrouver notre fille et la serrer contre elle. A l’abri des bras de sa mère. A l’abri de tout… Ou presque.
Il nous restait encore un problème à régler, assez majeur : Raspoutine. Et accessoirement, rentrer chez nous.
J’observai Victoire lâcher justement un coup de genou d’une efficacité redoutable, quoique passagère, et haussait un sourcil devant la maigre tentative de Sally pour rester en vie. Est-ce qu’elle était vraiment lâche ou bien projetait-elle elle-aussi de trahir le sorcier pour revenir à nous ? Elle avait beau paraître plongée dans son monde, j’avais du mal à concevoir qu’elle soit aussi naïve que de croire devenir une princesse ou quoi que ce soit s’y rapprochant. Elle fit à son tour un vol plané et la question fut plutôt réglée pour elle, même si j’eu presque de la peine de la voir rouler dans la neige, malmenée. Ca ne faisait que la troisième personne de la journée. Celle de trop, sans doute.
Ce sorcier m’avait fait sortir de chez moi à toute vitesse, crier dessus par une Anya paniquée, retrouver un visage maternel disparu depuis très longtemps, participer à un bal de la haute société russe de l’ancien temps, éviter le suicide d’une guitariste un peu trop téméraire, m’aventurer près des rives gelées… Pour finir par s’en prendre à la fois à la princesse et aux autres. Seconde erreur, la première ayant été de kidnapper notre fille pour sa petite vengeance personnelle. Je n’avais trop rien dit sur le sujet depuis le départ mais là, je commençai à en avoir quelque peu assez de ce type ; et malheureusement, il y avait une sensation que je connaissais bien qui s’amusait à pourlécher mes sens pour me pousser au vice. Une impression étrange, dévorante, ce flot d’adrénaline qui vous pousse à aller de l’avant. A saisir le couteau et frapper, par exemple. A abattre. A ployer. A dévorer une proie pour n’en laisser que quelques restes… Clarisse en avait fait les frais. Mais je ne pouvais pas réserver le même traitement à Raspoutine, j’avais un minimum d’esprit à conserver.
Je profitai cependant de son inattention pour combler le vide qui nous séparait et assénai alors une droite en plein dans la tempe de notre kidnappeur d’enfant.
« Ça, c’est pour Abigaëlle. »
Raillai-je, toisant l’individu surpris de mon intervention. Le second coup vint percuter sa mandibule inférieure, le faisant vaciller dans la neige et m’assénant une douleur électrique dans tout le bras.
« Ça, c’est pour Anastasia. » Je croisai son regard écarquillé. « Et ça, c’est pour moi ! »
Une troisième frappe compléta le tableau, faisant résonner un craquement sourd tandis que des tâches de sang se perdaient dans la neige opalescente. Du sien, s’il en avait, et du mien. De cette peau arrachée à mes poings sous la rudesse du traitement. Le souffle court, je me redressai après avoir chancelé d’un pied sur l’autre et toisai à nouveau Raspoutine recroquevillé sur le sol. Comment un type comme lui avait-il réussi à survivre ? Comment quelqu’un d’aussi abjecte pouvait-il fouler ce sol ? Comment se faisait-il que je réussisse à ne pas m’acharner directement sur lui alors qu’un recoin de mon esprit hurlait de continuer. De le rouer de coups. De m’acharner. De ne plus m’arrêter, comme la frénésie foliesque dont je craignais de redevenir le pantin. Mais il n’y avait plus de maître chanteur ni de marionnettiste. Il n’y avait plus de fil tendu pour guider mes gestes… Un instant, je chassai l’image d’Aloysius et reculai d’un pas.
Erreur.
« Ca suffit la vermine ! Ce ne sont pas tes cheveux de poupée qui vont m'arrêter ! »
Quelque chose me percuta et m’envoya valser plusieurs mètres plus loin. Frappé de plein fouet au plexus solaire, j’en eu le souffle coupé lorsque je rencontrai le tapis neigeux. Face vers le ciel, je ressentis une vive douleur au niveau du crâne lorsque je me redressai. Bordel, voilà bien longtemps que je n’avais pas ressentis cette sensation… Ca changeait de l’ordinaire. Portant une main sur le côté de ma tête je distinguai Anastasia en train de me regarder avec un visage livide. Elle fit un mouvement dans ma direction, Abigaëlle toujours dans ses bras, et j’eu le réflexe de tendre le bras pour la stopper.
« Ne bouge pas ! »
Tout ce qui comptait, c’était que Raspoutine ne s’en prenne pas à elles… Les objets de sa vengeance. Les cibles de toute cette mascarade et plus encore. Je savais qu’à proximité des autres elles craignaient bien moins que seules et isolées du reste de cette petite et étrange bande. Mes yeux dévièrent sur Victoire non loin d’Anya mais je n’eu pas l’outrecuidance de lui demander quoi que ce soit. Même si elle venait de faire preuve d’une intelligence à laquelle je ne m’attendais pas, cette histoire n’était pas encore complètement terminée. Je ne la remercierai que lorsque nous serons chez nous et en sécurité ; jusque là, il faudrait faire avec. Le bourdonnement dans mon crâne s’accentua quand je me relevai, frissonnant sous la neige qui s’était infiltrée dans mon col et sous mes vêtements.
« Je voudrais un bonhomme de neige… » Sifflota Raspoutine en agitant son reliquaire. « … Pour jouer avec moi ! »
Une lueur verte s’échappa de l’objet tandis que la neige sembla s’agiter à proximité. Une bourrasque amassa un tas de neige qui grossi, grossi et grossi jusqu’à ressembler une sorte de… Créature complètement blanche à l’allure franchement peu sympathique. C’était. Quoi. Ça ? Je frottai mes yeux pour être sûr de ne pas être en train de rêver, sérieusement partagé sur la santé mentale de notre ravisseur. C’était impossible ce genre de choses. Inconcevable, même si je reculai d’un pas en voyant d’immense mains aux ongles glacées passer très près de mon manteau.
« Et donc, à part faire apparaitre des trucs pour se battre à votre place… Vous savez faire autre chose ? Parce que vous n’avez pas l’air de savoir si bien encaisser que cela. » « Tu aurais préféré un cheval ? Ca peut encore s'arranger ! »
Je serrai et desserrai mon poing douloureux par réflexe, suivant les mouvements de la créature pour rester hors de sa portée. Lentement. Un pas après l’autre. La question était : comment allais-je me débarrasser de cette chose ? Je n’avais pas douze mille possibilités et l’éventualité d’avoir un lance-flamme était à exclure (il fallait rester logique !) … Je passai du bonhomme de neige aux autres, me mordant l’intérieur de la joue. Bon, d’accord, j’étais peut-être dans la merde.
Le monstre des neiges leva le bras et se précipita vers moi pour m’attraper, mais je fus plus rapide à reculer et je mis rapidement quelques mètres de distance entre lui et moi. Sous mes pas, le craquement caractéristique de la glace attira mon attention : la Neva. Je venais de quitter la berge sans m’en rendre compte et me trouvais sur le fleuve gelé…. Déglutissant, je vis la créature se tourner pour me suivre. Avancer d’un pas plutôt lourd et marquer un temps d’arrêt, comme s’il se rendait compte de l’endroit où j’étais. Je sifflai alors pour attirer son attention. Ce n’était pas le moment d’hésiter : j’avais une idée.
« Par ici ! T’y étais presque… » L’interpellai-je.
Le bonhomme de neige taille géante gronda (c’était possible ça ?) avant de s’engager sur la glace. Chacun de ses pas provoquait des vibrations caractéristiques que je pus ressentir sous mes pieds, suivis par des craquements sourds. Sally avait été trop lourde. Je l’étais aussi. Alors ce truc en neige… Prudent, je reculai à mesure qu’il avançait à ma rencontre. Je faisais attention à ne pas glisser ou je perdrai d’office la partie, finissant par m’arrêter à une vingtaine de mètres du bord. Je devais attendre. Attendre encore un peu. Attendre qu’il s’avance, même si je pouvais entendre les fissures se propager autour de nous. Même si le grondement sourd qui commençait à résonner n’annonçait rien de bon.
Ce que je détestais être dans ce genre de situation… Tendu. Aux aguets. Sur le fil au point de retenir mon souffle quand il ne fut plus qu’à quelques pas. Il fallait que ça tienne. Que ça résiste encore un peu. Juste un peu. Suffisamment.
« T’attends quoi, qu’il neige ? »
Le bonhomme s’offusqua et, soudain, chargea dans ma direction. Toutes griffes dehors, il sembla d’un coup tellement persuadé de m’avoir qu’il ne prit même pas la peine de vérifier où je me trouvai : je plongeai sur le côté au moment où il aurait du me percuter et je le vis glisser, s’emporter sous son propre élan et rencontrer le trou créé par Sally à même la glace. Il y tomba comme une masse, coinçant la plus grande partir de son corps et s’agrippant à la surface de toutes ses forces pour espérer en sortir.
La glace craqua sous sa force et son poids. Et ce fut comme un immense puzzle en train de s’effriter : un morceau en entraîna un autre, puis un autre, et la couche épaisse qui couvrait la Neva se brisa.
Glissant sur le sol en me relevant, je jetais un coup d’oeil en direction de la berge la plus proche en espérant être plus rapide que la propagation de cette réaction en chaine. Mais plus la créature s’agitait, plus les morceaux de glace se fissuraient et s’entrechoquaient sous les vagues provoquées. Ils se débattaient comme un beau diable et parvenir à rester debout relevait de l’exploit, m’accrochant à un morceau plus large pour espérer sauter sur le suivant et ainsi de suite jusqu’à la rive. C’était un plan simple et efficace, reposant sur la chance et la rapidité d’exécution.
L’ennui c’était que je n’avais pas franchement de chance… J’entendis la patte griffue s’abattre juste derrière moi, éclatant le maigre ilot où je me trouvai. Je bondis en avant pour plonger sur la surface encore à peu près cohésive, parvenant de justesse à l’atteindre. Mais alors que j’allais me redresser, quelque chose resta accroché à mon manteau et me tira en arrière. Je plantai mes doigts dans la neige à la recherche de quelque chose à saisir, sans succès. Les vagues entrechoquèrent la glace. Balayèrent. Envahirent. J’entendis un cri, venu de très loin. Trop.
« DIMITRI !!! »
Puis l’eau engloba l’intégralité de mon corps tandis que je glissai dans le lac gelé.
Le seul avantage de l’eau, c’est que lorsqu’une créature de neige tombe à l’intérieur elle commence à se… Dissoudre. C’est sans doute ce qu’il se passa pour le bonhomme de neige, même si je n’eu pas le réflexe de regarder derrière moi. La maigre quantité d’air de mes poumons n’allait pas me suffire et les battements intempestifs de mon cœur résonnaient comme un glas fatal à mes tempes. L’eau. Je n’aimais pas l’eau, ça pouvait tuer. Ca pouvait ronger. Et par dessus tout, ça empêchait de respirer ! Je sentis mes bras et mes jambes s’engourdirent au bout de quelques secondes interminables, me mordant la langue pour me forcer à rester conscient malgré la température en baisse. Je devais sortir de là. Je devais remonter à la surface avant que la température de mon corps ne tombe si bas qu’il me serait impossible de bouger consciemment…
Je battis des pieds, emporté par un courant bien présent malgré le calme de la surface. Trouver de l’air. Remonter. Respirer. Eviter les morceaux de glace et le claquement sec de mes dents malgré ma bouche fermée. Mes poumons me brûlaient déjà lorsque je parvins retrouver l’ambiance morose de la Russie, m’agrippant plus par des réactions réflexes que par réelle conscience à la neige et l’herbe qu’elle cachait sur la rive. De l’air. Beaucoup d’air à m’en mettre à tousser, utilisant mes dernières forces pour me hisser sur la terre ferme et retomber dans la neige.
« C’est tout… Ce que… Vous savez faire ? » Parvins-je à articuler à Raspoutine, qui n’avait pas bougé, sans doute aussi surpris que les autres de me voir réapparaitre.
J’avais froid, bordel.
Anita Jones
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
Me contacter par MP sous Eloise A. St-James pour toute question ou demande.
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Anita était encore légèrement sonnée. Sans doute était-ce pour cela qu'elle ne comprit pas véritablement ce qu'il se passait d'un coup. À un moment elle était dans la grotte avec les autres, le suivant elle était à la surface de la Neva. La magie divine... Victoire était donc de leur côté. Elle n'aurait jamais cherché à les mettre au dehors, là où la grotte ne risquait pas de s'effondrer sur eux si elle avait été du côté de Raspoutine.
- Juste à un moment... Avoua la lionne.
Victoire avait voulu une réponse, elle avait eu au moins la sienne. Oui Anita avait douté en voyant le regard qu'elle leur avait lancé alors qu'ils venaient d'arriver dans la grotte. Mais c'était la lionne qui avait poussé les autres à suivre le paon, certaine de la déesse. Elle n'avait pas eu tort, même si elle s'était prise à douter un instant. Au final, ils étaient tous là, à l'extérieur, tout près de la glace. Cette histoire avait commencé sur la glace, elle finirait avec elle. Encore. Décidément, Raspoutine n'apprenait pas de ses erreurs...
Il y en avait une autre qui faisait douter Anita. La petite Sally. Jamais elle n'aurait cru que la jeune femme ait pu les trahir ainsi. Mais elle ne la connaissait pas... Alors peut-être était-ce normal ? En tout cas, Anita espérait bien qu'elle ne faisait que jouer la comédie, même la lionne ne voyait pas trop l'intérêt de continuer à simuler maintenant que Victoire lui avait montré qu'elle n'avait fait que jouer un double jeu avec lui...
La petite paya relativement cher ce qu'elle avait tenté de faire avec Raspoutine. Sally et lui avaient discuté un moment et Anita avait compris qu'il était question du reliquaire. Apparemment, la rouquine espérait le récupérer. Ce qui redonna espoir à la lionne. Finalement, peut-être était-ce un piège qui fonctionnerait mieux que les autres. Mais ce ne fut pas le cas. Raspoutine se méfiait trop à présent et il envoya voler Sally au loin. La blonde rejoignit la jeune fille et l'aida à se relever.
- Bien joué... Murmura-t-elle à Sally.
C'était bien tenté d'essayer de lui piquer la source de son pouvoir. Dommage que ça ait loupé. En attendant, Anita avait besoin de savoir si quelqu'un avait un plan... Elle rejoignit donc Anastasia, en prenant garde à ne pas se recevoir de faisceau lumineux de la part du sorcier. Raspoutine beuglait des trucs, complètement hystérique et envoyait des éclairs de lumière verte et ses chauves-souris dans tous les sens, ce qui forçait tout le monde à se mettre autant que possible à l'abri. Il n'y avait que la russe et sa fille qui semblaient épargnées par cette rage incontrôlée.
- La force brute ne nous aidera pas là... Je ne vois pas comment utiliser le miroir de ta mère... Une idée ? Demanda-t-elle à son amie.
"Le miroir ? Qu'est ce que tu veux qu'un miroir fasse contre de la magie ?" demanda Anastasia sans comprendre l'enchaînement d'idées. "Peut-être que c'est une baguette magique mais j'en doute..."
- J'en sais rien moi... Mais ta mère m'a dit que ça nous aiderait sans doute... Elle devait bien avoir une raison de nous le confier non ? Répondit Anita, songeuse.
"Ouais... Sans doute... En tout cas elle n'est pas ici pour nous en dire plus." Rétorqua Anastasia après avoir hausser les épaules.
- Effectivement, elle n'est pas là... Ou alors elle nous accompagne autrement...
Sur ces mots, Anita sortit le miroir que l'Impératrice lui avait offert. Il était magnifique... Pourtant, alors qu'Anita relevait la tête et remarquait que Raspoutine venait d'envoyer un éclair plus violent que les autres vers Loki, la lionne cessa sa contemplation et se mit à courir. Rapidement, elle tâcha de voir où l'éclair allait tomber. Juste à temps, elle leva le miroir. Celui-ci réfléchit l'éclair et fit un retour droit vers l'envoyeur. Une lumière verte et violette l'aveugla alors que le rayon était reparti vers le sorcier. Et puis plus rien. Le verre du miroir était complètement brisé et Raspoutine était immobile au sol, son reliquaire tout près de lui.
Sans un mot, Anita se dirigea vers le reliquaire, remarquant au passage que celui-ci était complètement fêlé. Peut-être qu'il ne pourrait plus servir... Ou peut-être pas. Par mesure de précaution, la lionne ramassa l'objet et le mit rapidement dans son sac. Puis elle se dirigea vers Raspoutine, histoire de voir s'il était toujours en vie ou non...
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
.
Grigori ne s’amusait plus. Le coup d’Héra lui avait laissé un gout d’acide dans la bouche qu’il n’était pas prêt d’oublier. Il n'avait que de la rage en lui, agacé par tout ce monde, rage qu'il avait souvent ressenti. Trop souvent. La trahison de la déesse le ramenait à ses propres actes. Il avait trahi la famille impériale, comme Victoire qui s'était retourné contre lui. Il avait amené à connaitre la faiblesse de ses ennemis pour leur porter un coup dans le dos, comme elle l'avait fait avec lui. Quelque soit ses actes, au fond, elle avait le même cœur que le sorcier. C'est ce qu'il se dit dans sa douleur que la déesse lui avait infligé en le frappant : d'une façon ou d'une autre, elle ressentait ou ressentira la même. Sois maudite Héra ! Sois maudite toi et tous les tiens ! Marmonna-t-il dans sa colère.
Loki, la garce, Anita ou Dimitri qui avaient osé levé la main sur lui, Sally, qui semblait le prendre pour un idiot, avaient encouragé cet agacement.
J'écraserai moi même les yeux de ces satanés Romanov... bouillonnait-il.
C'est dans cette haine qu'il libéra une grande décharge de magie de son reliquaire, espérant voir ces misérables devenir poussière. Il regarda Loki : elle avait commencé à tenter de l'affronter : elle sera la première à mourir. Tant pis pour la torture, Greg se contentera de faire souffrir une des rousses quand il aurait réduit les autres en cendres. Il n'avait que faire des mots de Héra, il lui aurait presque craché au visage s'il avait pu. Le rayon vert se concentra ainsi celle qui avait échappé à ses rêves. De toute façon, au vu de ce qu'il avait observé depuis le début de leur expédition, il n'y avait aucune raison de la regretter. Plus, Raspoutine n'en avait pour aucun d'entre eux. Il précipita ainsi sa magie mortelle sans scrupule.
Puis il ne vit plus rien. Ca c'était passé rapidement. Trop rapidement. En moins d'une seule seconde, il avait été aveuglé par le sort qu'il venait de lancer. La douleur lui avait prit sur tout le corps. Dans ce même laps de temps, il avait entendu un bruit de verre, de la magie le quitter, une autre revenir à lui. Et il avait été propulsé à terre, inconscient.
Presque inconscient. Il était toujours là, il lui semblait flotter dans un abîme de temps à la fois éphémère et intemporel. Un flot d'image lui revenait en tête, à la fois fausses et vraies, vieilles et récentes.
Il rouvrit les yeux, brisant cette lourdeur. Il les plissa, alors que la lumière s'y engouffra précipitamment. Il voyait encore flou : une silhouette se dressait au dessus de lui. Sans aucune pensée, celles-ci bien trop brumeuse, il tenta d'y voir mieux, en vain.
Sasha ? Demanda-t-il, pensant ressentir la présence de l'impératrice.
Sa vue prit du temps à revenir. Mais elle revint au bout d'un moment. Il distingua mieux la blonde qui se tenait là. Ce n'était pas Alexandra. Il fronça les sourcils. Il était perdu. Intérieurement, il tentait de répondre à des questions, pour retrouver ses repères, dont il n'avait pas les réponses.
Il se redressa sur un coude, pour se retourner et mettra une main à terre, et commencer à se lever. Le contact froid l'arrêta, il vit de la neige.
Mais où diable je suis ?
Il leva la tête, tentant d'analyser le paysage. Il reconnut la Russie, le lac, le pont. Il se retourna, derrière la blonde qui se tenait là, tout un groupe, devant lui. Pourquoi est-ce que tout le monde me regarde comme ça ?
Alors que sa tête le lançait, il ferma les yeux dans un râle. Et pourquoi ais-je mal comme ça ?
Il n'eut aucune réponse à ses questions. Il dut rouvrir les yeux pour les trouver. Une rousse apparut dans son champ de vision, dans le groupe. Une Romanov... Une Romanov se tenait devant lui.
Mmmh... Ses traits étaient trop jeunes pour être ceux de Sasha. Trop vieux pour être l'une des filles du château. Quelle Romanov était là ?