« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
« Hé ho! Venez, j'ai trouvé quelque chose ! »
Loki releva la tête alors qu'elle était appuyée contre le rebord de la fenêtre, le regard perdu sur le parc enneiger du palais. L'endroit était il fallait le dire, d'une rare beauté. Bien plus beau que ce a quoi elle c'était attendue, respirant la pureté et la lumière. La neige d'un blanc immaculé recouvrait la moindre parcelle de terre donnant l'impression d'avoir un jardin de nuages. C'était de toute beauté, apaisant. Pourtant la petite voix de Sally avait attiré son attention, aussi la jeune femme referma elle la fenêtre et se dirigea elle, guitare sur l'épaule, vers l'origine du bruit. Il faisait sacrément froid dans le palais aussi, a croire qu'ils ne connaissaient pas le chauffage. Tranquillement, elle rentra ses mains dans ses manches, soupirant de soulagement en sentant le bout de ses doigts se réchauffer doucement.
Elle avait passé un certain temps a essayer de comprendre cette histoire d'indice que lui avait donné Olga et devait se retenir de ne pas retourner la voir pour lui demander des explications. Mais bon, avant tout, autant aller voir ce qu'avait trouver Sally !
"Euuuuh je vous dérange ? Non parce que je suis un tout petit peu occupée la " fit elle en s’arrêtant devant 'entré de la piece, assez perturbée par ce qu'elle venait de voir. La jeune femme était tout simplement en train de se faire coiffer, comme si de rien n'était comme si la vie d'une gamine n'était pas du tout en jeu. Elle vivait dans une autre dimension ou quoi ? En tout cas, cette nana avait l'air sacrément a l'ouest. D'abord elle patinait au milieu des chauves souries comme si tout était normal, et maintenant elle se laissait coiffer par un fantome au lieu de chercher un indice pour sauver le bébé disparue. Soit elle avait fumé un bon paquet d'herbe avant de venir, soit... Elle n'était pas dégourdie, tout simplement. Mais la théorie de l'herbe lui paraissait plus plausible allez savoir pourquoi !
« Loki ! Tu es venue ! C'est parfait. Ouvre l'armoire, il te faut une robe. Tu ne peux définitivement pas aller à un bal dans cette tenue. »
Un bal ? Genre un bal ? Non mais nageait en plein délire cette nana ! D'ou elle connaissait son nom d'abord ? Loki haussa un sourcil, surprise et assez méfiante.
"On se connaît ?" Rapidement, son regard passa vers l'armoire, un léger air de dégoût sur le visage. Elle n'était pour ainsi dire, pas réellement fan de ce genre de choses. Les grosses robes a froufrou, les interminables repas et les discutions toutes plus ennuyeuses les unes que les autres a propos d'elle ne savait quel puis de pétrole ou autre.. Non, elle, elle préférait sa saouler tranquillement dans les cuisines en dansant comme une idiote au milieu des comis, a voir qui tiendrait le plus longtemps entre elle et le type a la plonge. A manger les meilleurs morceaux que le cuistot gardait toujours pour ses petits protégées, au milieu des rires et des cris de joie. Ca c'était de la fête. Les receptions elle avait détesté ca. Enfin, beaucoup moins quand Dino l'y accompagnait, mais tout de même ce n'était pas sa tasse de thé. Doucement, elle recula, s'éloignant de l'inconnue et de Sally, des fois qu'elles ne se jettent sur elle pour lui passer de force un robe sur le crane.
"Merci mais... je passe mon tour. Un bébé a sauver, tout ca tout ca.... mais amusez vous bien !"
« Je suis Maria Romanov. Et toi tu es encore plus rabat-joie qu'Olga. » Hey ! Elle était très sympa la dite Olga ! « Bon, si tu y tiens, on peut te prêter un pantalon de cérémonie si vraiment tu n'aimes pas les robes. Mais il faut absolument que tu te changes sinon le plan tombe à l'eau »
"Le plan ?" Elle jeta un regard surpris a Sally et Maria. " Parce que c'est un plan ca ? Un plan normalement c'est pas sencé être... utile ? Sans vouloir vous vexer hein, mais là j'ai juste l'impression que vous voulez faire la fete …"
Elle pouvait comprendre, après tout être un fantôme ca ne devait pas être folichon tous les jours. Mais tut de même, ils avaient des choses un chouilla plus importantes sur le feu. Genre un bébé a sauver.
« C'est l'idée de Tatiana. Elle pense que c'est son affaire en suspens et que tant qu'elle n'aura pas refait la fête elle ne pourra pas passer de l'autre côté. Elle pense aussi que ça ne va pas plaire à Raspoutine et que comme il aime gâcher les fêtes, il pourrait se montrer. Ca, c'est ce que j'appelle un plan, Mademoiselle Je-sais-tout. Alors ? Tu vas accepter de porter une robe ou dois-je aller te chercher un pantalon ? Ca ne s'organise pas en 2 minutes les plans de pareille envergure. »
Euuuuh... ouais ? Non a la limite, robe ou pantalon, elle s'en fichait. Enfin tant qu'elle pouvait bouger et qu'on ne lui filait pas un corset qui empêchait de respirer, elle s'en fichait. Mais sérieusement, elles comptaient l’arrêter comment Raspoutine ? En lui balançant des petits fours dans la figure ? Si il était allergique a la mayonnaise pourquoi pas Mais sinon franchement... Ces nanas étaient totalement a l'ouest. Est ce que ca faisait toujours ca quand on était mort ?
"Euuuuuh..." Elle regarda autour d'elle avant de soupirer et de croiser le bras en s'appuyant sur la porte. "Moi ca me dérange pas mais faut demander l'avis du big boss." Fit elle en parlant d'Anastasia. Après toutc'était elle qui les avait entraîner dedans, c'était sa gamine, autant qu'elle prenne les décisions. Ou qu'elle calme ses sœurs, parce que Loki avait l'impression que quoi qu'elle dise... Elles ne l'écouteraient pas. Ah, les gosses de la haute... "Apres tout c'est la vie de sa gamine qui est en jeu."
« Ne t'inquiète donc pas autant, Tatiana est partie chercher Anastasia - je suppose que c'est elle le big boss - et je suis sûre qu'elle sera RA-VIE d'organiser un bal. Avec tout plein de fantômes et des jolies robes... C'est sûr, elle va adorer. Papa et maman aussi. On s'ennuie comme des rats morts ici, elle ne peut pas dire non. »
Ca elle voulait bien le croire qu'elles s'ennuyaient, mais tout de même...
"Oh bah on vas voir ca..." fit elle en levant les yeux au ciel avant de voir arriver Anastasia et un fantome au bout du couloir. "Good timing !" fit ele avec un grand sourire lorsque la princesse russe – la vivante – arriva a son niveau, qui visiblement n'avait pas l'air de saisir de quoi il en retournait.
"Elle t'a expliqué ce qu'elles voulaient faire ? Salut fantomette !" ajouta elle a l'intention de Tatiana. Bah quoi, elle était morte, ca n’empêchait pas d'être polie avec elle non ? Et puis on se faisait plus facilement a l'idée de l’existence des fantômes quand on se baladais dans un palais hanté.
« Salut... Lokinette ? » répondit elle, peu sure de son surnom. Rho qu'elle était choue... « Non je lui ai pas encore dit, je voulais lui faire la surprise. Anya, on va organiser un bal de noël en avance ! C'est pas une idée trop géniale ça ? »
"Aparemment c'est un plan pour choper le Raspoutine" ajouta Loki devant l'air dubitatif de la princesse russe. Non parce que dis comme ca, clairement on allait pas gagner ses faveurs. Enfin ce n'était pas qu'elle le veuille mais au moins Anastasia n'aurait pas l'impression que sa famille se moque totalement de ce qui pouvait lui arriver.
« Exactement, » renchérit Tatiana. « Alors... c'est oui ou c'est oui ? »
Anastasia jeta un regard a Loki qui haussa les épaules, puis a Sally déa parée pour la fête. Puis au fantome de sa sœur, toujours armée de sa brosse a cheveux avant de revenir a Tatiana, l'air un peu perturbé.
« Vous êtes sûre de votre coup ? »
« OUI »
HEIN ? Anatasia haussa les épaules et se rendit, l'air las devant une Loki qui la fixait avec des yeux de merlan frit. Pardon ? Elle disait oui ? Elle était pas sencée dire non par le plus grand des hasard ??? C'était ses sœurs elle pouvait bien les contrôler non ?
"Attends... Oui ? Comme ca ? Je veux dire... tu trouves pas ca un tout petit peu hors de propos toi ?"
Non parce que là, elle tombait des nues, clairement.
« Si... Mais bon, elles ont l'air sûres de leur coup alors, pourquoi pas ? Jusqu'à présent on a pas de plan solide alors autant tenter quelque chose... Et puis je suis sa mère, je l'aurais senti si elle était... enfin... tu vois ? » fit elle en lui jetant un regard... triste qui brisa le cœur de Loki, au point ou, sous son bonnet, elle sentit les pointes de ses cheveux virer au bleu profond. D'un geste doux, elle lui posa la main sur l'épaule pour la consoler, ou au moins lui montrer son soutiens.
"Ouais... Ouais surement... Ca va s'arranger tu verras. Les choses finissent toujours par s'arranger."
Sa philosophie de vie. Les choses s'arrangeaient toujours d'une manière ou d'une autre. Il suffisait de laisser faire. Elle esperait seulement que ca allait s'arranger dans le bon sens du terme... Doucement, sa main glissa de l'épaule d'Anasasia a son dos et elle la fit avancer au milieu de la piece, la livrant sans la moindre honte a ses requins de sœurs. Quitte a ce que quelqu'un se fasse pomponner et soit prise en charge, autant que ce soit elle, Anastasia n'était vraiment pas en forme.
"Voila, prenez la en otage moi..." fit elle en se dirigeant tranquillement vers le grand lit pour se laisser tomber au milieu des coussins "J'me met la en attendant."
Tranuillement elle fit passer sa guitare le long de son épaule et la sortit de sa housse, pour faire sonner quelques accords. Tout le monde le savait, et elle la premiere, la musique... c'était magique. Elle adoucissait les meurs et les cœurs en un rien de temps, redonnait a un esprit agité le calme dont il avait besoin pour fonctionné. Elle apaisait.
Sing me a song of a lass that is gone Say, could that lass be I? Merry of soul she sailed on a dais Over the sea to Skye
Billow and breeze, islands and seas Mountains of rain and sun All that was good, all that was fair All that was me is gone
Sing me a song of a lass that is gone Say, could that lass be I? Merry of soul she sailed on a dais Over the sea to Skye
Nous venions de retrouver le grand Hall mais aucune trace des autres. La plupart s’étaient dirigées vers les étages supérieurs et c’était sans doute la décision qu’avait aussi prise Anastasia après avoir exploré le rez-de-chaussée… Je décidai donc de m’engager dans les marches pour longer le portrait familial et rejoindre le premier niveau, accompagné de Victoire. Cette grande dame ne m’inspirait aucune confiance mais la laisser en arrière aurait été un aveu ; quant à Alexis, je préférais ne pas y penser. Si d’autres trouvaient parfaitement normal la présence d’un « fantôme » entre ces murs, ce n’était pas mon cas.
Encore moins lorsqu’une jeune fille apparue devant nous, semblant sortie de nulle part, et que son visage s’éclaira lorsqu’elle nous vit. Qui était-ce, encore ?
« Ah ! parfait, justement c'est vous que je cherchais ! »
Plaît-il ? Je jetai un coup d’œil à Victoire, mais il fut rapidement évident qu’elle s’adressait à moi puisqu’elle vint saisir le pan de mon manteau. Se plantant devant moi avec un petit sourire satisfait, la jeune fille gloussa et passa son bras sous le mien pour m’entraîner à sa suite sans me demander mon avis ! Qu’est-ce que c’était que ça encore ?! Embarqué comme un malpropre, je ne manquai pas de me redresser passé le premier tournant pour m’immobiliser et me dégager de son emprise. Nous ne nous connaissions absolument pas mais quelque chose me disait que cela allait vite être résolu.
« Je peux marcher seul, vous savez ? » « Eh bien si vous en êtes tellement capable, prouvez le et accélérer le pas. »
L’intonation de voix me rappelait quelqu’un… Je fronçai les sourcils en acceptant l’invraisemblable idée de l’accompagner, me retrouvant rapidement dans une pièce entièrement vide. Ou presque, un drap poussiéreux recouvrait ce qui devait être un vieux fauteuil dans un coin, mais rien de bien folichon. Même pas une cheminée pour décorer ou quoi que ce soit d’intéressant… Si elle avait une idée derrière la tête, je ne voulais finalement pas la savoir ; ou presque, je n’aimais pas être ainsi manipulé sans comprendre ce qu’il se passait.
« … Qu’est-ce qu’on fait ici ? » Argai-je, commençant d’ores et déjà à reculer pour ressortir.
J’avais une Anastasia à retrouver et des jeunes femmes au passage, cela ressemblait au plot twist de cette ancienne vie que je n’acceptais pas, mais c’était ainsi. Nous n’étions pas les seuls concernés cette fois, notre fille était de la partie… Malheureusement pour nous.
« Hep, hep, hep, non, non, non, on repart part ! » S’exclama-t-elle, tandis qu’un courant d’air fermait la porte juste devant moi. Le cliquetis d’une serrure. « On repart pas tant que je n'en ai pas fini avec vous. Monsieur Romanov. Le fameux véritable amour d'Anastasia. Enfin on se rencontre ! »
Je me tournai dans sa direction pour la dévisager : est-ce qu’elle venait vraiment de m’enfermer ici ?! Et pourquoi est-ce qu’elle m’appelait « Monsieur Romanov » ? J’avais un nom et j’y tenais, que celui-ci soit connu ou pas du tout… Je détestais ne pas comprendre. Je détestais être enfermé sans pouvoir sortir. Je détestais la sensation d’étouffement qui commençait tranquillement à enserrer ma gorge au fil des minutes, sans que cela ne semble marquer le moins du monde l’esprit de la jeune femme en face de moi. Elle se contentait de garder ses mains derrière son dos, tournant des hanches dans l’attente de quelque chose que j’ignorais, en paraissant surexcitée par la situation.
Je tirai un peu sur l’écharpe qui protégeait ma gorge, mal à l’aise. Irrémédiablement. Cette fatale envie de partir en courant…
« Et vous êtes ? » « Oh pardon. Vous ne m'avez pas reconnue ? Alors allez y, dites-le tout de suite que j'ai mal vieilli. Je suis Olga. Olga Romanov, la seule, l'unique. »
Morte, donc, comme son jeune frère et le reste de la fratrie. Je m’adressai à nouveau à une création de mon esprit ou bien quelqu’un s’était-il décidé à nous jouer un mauvais tour ? Ah oui. Complètement. Ce quelqu’un se nommait Raspoutine et ce n’était pas une farce qu’il nous jouait, mais bien une tragédie. Une horreur de situation aussi invraisemblable que de se retrouver face au spectre d’une défunte grande duchesse.
« Et vous vous êtes plutôt mignon... Bref. Je m'égare. Déshabillez tout de suite, ces vêtements me font honte tellement ils sont laids. »
Qu’est-ce qu’elle avait à me trouver à son goût ? Peut-être était-ce une prédisposition génétique des Romanov que de m’apprécier physiquement ? Je secouai la tête, coupant court à toute tentative de déshabillage qu’elle aurait penser enclencher.
« Non. » Je reculai en direction de la porte, à nouveau. « J'ai... Quelqu'un à retrouver, je n'ai pas le temps pour ça. » « Vous ne pouvez pas aller chercher Abigaëlle dans cette tenue. Ce n'est pas digne d'un bal de Noël avant l'heure. Détendez vous, je vais pas vous manger, je suis morte. Et tout ceci fait partie du plan de Tatiana. Pensez un peu à Anastasia, elle sera tellement contente de vous voir tout beau tout brillant comme un... comme un... comme un sou neuf ! »
Elle était au courant pour ma fille ? Comment ?! Pourquoi ? Et pourquoi ne se mettait-elle pas plus sérieusement à nous aider à la chercher dans ce cas ? C’était… Aberrant. De plus, je doutais que la priorité de ma fiancée soit de me voir habillé différemment – à la vieille mode russe apparemment ; et puis je n’avais jamais porté ce genre de choses ! Depuis quand une tenue d’apparat rouge vif m’allait ? Olga ne devait pas avoir tous les câbles de connectés, rongés par les rats et dévorés par les insectes pour le peu de cendres qui étaient restées d’eux. C’était triste à imaginer, mais ainsi.
Sceptique, je poussai un soupir, commençant à être agacé par cet enchevêtrement de non-sens. J’étais toujours coincé dans la pièce et je ne souhaitais pas y rester davantage.
« Je n'ai aucune envie de fêter Noël sans ma fille. » Je l’avais fait l’an dernier et, même si les années précédentes s’étaient passées sans l’existence même d’Abigaëlle, aujourd’hui elle faisait partie de nos vies. « Et Anastasia se moque bien de l'apparence que j'ai, elle me préfère sans rien de toute manière.
Ca m’avait échappé avec tant de spontanéité que moi-même je laissai la phrase en suspens, espérant que ça allait suffisamment détourner son attention pour me permettre de m’échapper ! Olga gloussa avant de sourire de toutes ses dents, se dandinant d’un pied sur l’autre en agitant les vêtements qui venaient d’apparaître dans ses mains fantomatiques.
« Ca je veux bien le croire. Bon, asseyez vous au moins, restez pas planter là à regarder l'herbe pousser, y'en a pas. Je vais vous raconter un truc ou deux, ça vous fera avancer. »
Et en plus elle voulait me raconter sa vie… Est-ce que j’avais une tête de psychiatre ? C’était Aloysius le spécialiste, pas moi ! Je passai une main sur mon visage exaspéré. Anastasia m’avait déjà conté beaucoup de choses sur la famille Romanov, je doutai qu’Olga ai quoi que ce soit à m’apprendre d’intéressant pour le moment.
« Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans la phrase "Nous n'avons pas le temps" ? » « La notion de temps, j'imagine. » Répliqua-t-elle du tac-o-tac. « Passé quelques mois on oublie assez vite quand on est mort. Et vous, qu'est ce que vous ne comprenez pas dans le concept on-a-un-plan-génial-pour-faire-sortir-Raspoutine-de-son-trou-mais-pour-cela-il-faut-vous-habiller ? »
Olga marquait un point. Mais un seul.
« Le principe même de cette idée Vous croyez qu'en nous voyant nous "amuser" il aura envie de venir danser la ritournelle ? Ne soyez pas stupides, ça ne marchera jamais. » « Je ne sais pas s'il est bon danseur, en fait. Moi je n'étais pas aussi brillante que Tatiana. Mais je sais une chose : il aime gâcher les fêtes. S'il nous a maudits au cours de l'une d'elle, pourquoi ne se montrerait-il pas au cours d'un bal comme au bon vieux temps ? En quoi ce raisonnement ci est-il moins logique qu'un autre ? » « Parce que vous êtes morte et parce que ça n'a RIEN de logique. » Tout comme cette conversation. Tout comme cette situation. Je sentais le sang battre à mes tempes à force de me sentir retenu contre mon gré dans une cage dorée. Je devais sortir. Je devais partir. « Vous oubliez la donnée particulière qu'il peut probablement nous observer, il est donc déjà au courant de tout ceci si vous en avez parlé devant un miroir ou par je ne sais quel moyen. »
Si j’avais l’air passablement énervé, Olga pris un air prodigieusement exaspéré. Sous cet angle-là et avec cette grimace, elle ressemblait énormément à Anya… En plus jeune. Elles ne devaient pas être des sœurs pour rien, des cheveux jusqu’au caractère un peu borné ; je n’avais pas eu le loisir de les connaître de leur vivant, mais quelque chose me soufflait que ça devait être très haut en couleurs. Les rares fois où les garçons de cuisine apercevaient ces altesses, il fallait immédiatement faire une courbette et repartir aux fourneaux… Ou quelque chose de ce genre. Je n’avais pas connu Olga, c’était une autre vie. Autre chose. Si tout s’était bien passé, si Raspoutine n’avait jamais existé, si Anastasia n’avait pas été la seule survivante de sa famille, si elle n’avait jamais perdu la mémoire… Nous n’en serions pas là. Pour la simple et bonne raison que nous ne nous serions jamais rencontrés.
« Soit. Partez donc Monsieur le rabat-joie. Et prenez ça avec vous, c'est votre taille. Y a que les imbéciles qui changent pas d'avis et Anastasia mérite un prince, un vrai. » Elle me jeta littéralement les affaires à la figure ! « Prenez à gauche puis à droite, elle est au bout du couloir avec les autres filles. »
La porte émit un cliquetis singulier, comme si elle se déverrouillait soudain, et je vis feu la grande duchesse se diriger droit sur un mur pour le traverser comme si de rien était.
« Compte pas sur moi la prochaine fois qu'il faut habiller un homme, Tatiana. Ce sera un grand NON retentissant. Non mais quelles manières... » Marmonna-t-elle en disparaissant.
Pensait-elle très sérieusement pouvoir dévêtir et habiller un homme ? Certes les mentalités évoluaient, mais je doutai du bienfondé de cette idée saugrenue. Je n’avais peut-être pas les mêmes manières qu’antan, mais il était tout bonnement hors de question que je me change pour quelle que raison que ce soit… Je levai les yeux au ciel, sortant de la pièce sans demander mon reste. Il y avait des priorités qui ne semblaient pas être les mêmes pour tous apparemment, un bal, non mais quelle idée stupide ! Nous n’avions pas le moindre indice supplémentaire, sauf un. Un détail. Un aspect. Dire qu’à discuter avec Olga j’avais presque failli l’oublier !
Accélérant le pas, je suivi les indications et me retrouvai devant une porte qui s’ouvrit à la volée, me surprenant nez à nez avec Anastasia en TENUE DE BAL… Attendez, quoi ? Qu’est-ce que… ? Je la dévisageai, interdit, la découvrant pour la toute première fois apprêtée comme elle aurait toujours du l’être : en héritière. Si je me souvenais vaguement l’avoir vue dans une tenue sombre pour un opéra, ou bien en train de se battre avec des tissus déchirés sur un pont, je n’avais jamais vraiment imprimé ce genre de tableau. Ses cheveux soigneusement relevés et noués en arrière dégageaient son visage aux yeux d’acier. Des yeux clairs mais rougis. Enflés. Marqués par des larmes que je devinai avoir été très rapidement séchées d’un revers de la main.
Mon Anya avait pleuré. Elle avait caché sa peine et s’était laissée aller, seule, comme toujours. Je la dévisageai, partagé entre un air impressionné et la volonté même de la prendre dans mes bras ; je la savais forte. Je la savais courageuse et particulièrement têtue. Mais je la savais fragile quand il s’agissait de notre fille, d’Abigaëlle. Elle avait beau avoir surmonté les premiers mois sans ma compagnie, cette période l’avait beaucoup affectée, en plus de cette grossesse instable. Etrange. Je n’avais pas été d’un très grand soutien l’année précédente et j’essayais de remonter le niveau, à ma manière. A notre manière. Après l’hystérie, la tristesse. Elle avait commencé le processus de deuil et c’était sans doute ce qui l’effrayait encore plus que de ne pas savoir où était notre bébé…
« Ah ! te voilà ! Qu'est-ce que tu fais avec des fringues dans les bras ? »
Elle venait de prendre un léger sourire, comme étonnée de voir que je ne me prêtai pas au jeu des fantômes…
« ... Qu'est-ce que tu fais habillée de cette manière, plutôt ? »
« Oh cette vieille robe ? » Elle haussa les épaules, nonchalante. « Tatiana est persuadée que c'est une bonne idée et je n'ai pas d'autres pistes encore moins d'autres plans à suggérer alors... Disons que je suis prête à tout et que les deux tiers de personnes vivantes ici présentes sont parmi nous par hasard, on peut bien les laisser s'amuser. » « Les morts aussi ont envie de s'amuser ! » S’exclama une voix féminine provenant de l’intérieur de la chambre où elle se trouvait.
Et bien qu’ils s’amusent, mais nous avions d’autres priorités ! Et ce n’était pas parce que j’avais l’impression de redécouvrir ma fiancée – sublime, je devais l’avouer… Même si Anastasia était toujours agréable à mes yeux. On disait qu’un costume vous changeait un homme, il en allait décidément de même pour les femmes et les jolies robes.
« Victoire a trouvé un laboratoire et il n'y a pas eu d'autres indices depuis que nous sommes ici hormis le fait qu'elle ait apparemment conversé avec... Raspoutine. » L’informai-je, balayant par la même l’ambiance légère que les fantômes souhaitaient pourtant installer.
Je passai à côté d’elle pour aller déposer les vêtements sur une coiffeuse, reconnaissant Sally et… Loki, il me semblait, assises un peu plus loin avec des jeunes filles aussi rousses que la dernière des Romanov. Les trois sœurs s’étaient données rendez-vous pour s’occuper de leur quatrième ? Charmante attention, si ça n’avait pas été dans un moment comme celui-là.
« Je doute que ce soit une bonne idée de nous amuser, tu... N'as pas l'air en état de t'amuser, en tout cas. »
Le sous-entendu était clair alors que j’avais baissé la voix pour m’adresser à Anastasia, la fixant avec attention. Qu’elle n’essaye pas de me mentir, l’un comme l’autre savions très bien toute la tension qui animait son corps. Toute l’inquiétude qui se tapissait au fond de ses prunelles. Presque pouvais-je deviner les morsures qu’elle s’était infligée en serrant sa lèvre inférieure de ses dents, ou les méninges qui tournaient à toute allure pour éliminer les pires des scénarios. Son visage était un véritable livre ouvert sur tout ce qui se passait en elle, même si à cet instant elle leva les yeux au ciel en s’apprêtant sans doute à me reprocher mon expertise de son état mental…
Déformation professionnelle.
« Ce sera sans doute sympa et il faudrait qu'on mange, aussi... Attends, le labo de Raspoutine ? Elle lui a parlé ? C'est quoi ce délire ? »
Enfin elle percutait ! Je hochai la tête.
« C'est pour ça que je te cherchais. Il nous surveille et... Où est Victoire ? »
Parce qu’au milieu des froufrous, des peignes et autres jeux de poupées auxquelles elles s’attelaient… Il manquait la « divinité » et mon petit acolyte collant, Alexis.
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Une tornade translucide nommée Olga venait de lui prendre Dimitri sous ses yeux. Un fantôme du passé. Devaient-ils les craindre ? Victoire n’en avait strictement aucune idée et préféra garder cette pensée en mémoire pour plus tard. Elle n’avait pas sursauté en la voyant, la vie et la mort avaient une frontière commune qu’il était parfois difficile à passer et certaines choses plutôt étrange se déroulait dans l’entre-deux. Elle était bien placée pour le savoir, elle-même n’était-elle pas morte, puis humaine, puis déesse à nouveau ? Pourquoi devait-il autrement pour les humains ? Ils n’avaient peut-être pas la même consistance qu’elle ou ses « frères et sœurs » mais cela ne les empêchaient pas de revenir sous une autre forme. Elle n’avait pas non plus suivi le jeune homme. Après tout, on ne l’avait pas invité à le faire et ça aurait sans doute été impoli de s’imposer. Sans compter qu’il restait ce petit garçon blond au regard un peu triste, avec de grands yeux bleus qui la regardait comme si elle était son dernier espoir. Lui aussi était un vestige du passé…le savait-il seulement ? Il se contenta de pointer son doigt dans la direction dans laquelle Dimitri était parti avec Olga avant de pleurnicher :
- Il est méchant, lui, il a pas voulu m'aider.
Victoire eu un sourire tendre. Les enfants l’avaient toujours touché. Elle avait cette faculté de les atteindre, d’établir un contact qui lui était propre, particulier. Elle était la mère. Elle protéger leurs mères et les aider à venir au monde. Les regarder d’un air bienveillant en les laissant se construire, devenir des hommes et des femmes qui seraient ensuite dans les mains de ses frères et sœurs à la découverte de la sexualité, à leur envie de faire la guerre, au moment de leur vieillesse et de leur sagesse… les enfants étaient le début de tout. Elle s’accroupit devant lui pour être à sa hauteur visuel et lui dit d’un air entendu.
- Bon… Et en quoi as-tu besoin d’aide dis-moi ? - Je trouve plus mon train. J'ai cherché partout mais je le trouve pas. C'est important.... Dis, tu m'aides à trouver mon train ?
Il avait le regard suppliant, larmoyant, on pouvait voir toute sa détresse dans ses yeux embués. Il était hors de question de le laisser comme ça. Sans se départir de son calme ou de son regard impassible, mais toujours avec la même douceur de la mère stricte mais présente, elle se contenta d’hocher l tête en lui précisant :
- Bien sûr que je vais t’aider.
Elle avait lu un jour quelque part que les fantômes étaient des êtres perdus… ceux qui n’avaient justement pas pu trouver cette mince frontière entre la vie et la mort, ceux qui n’avaient pas pu partir car il leur restait quelque chose à faire sur Terre, quelque chose qu’ils n’avaient pas pu accomplir de leur vivant et qui les chagrinaient tant qu’ils restaient piéger dans ce monde sous une forme qui les forçait pourtant à comprendre qu’ils ne devaient plus être là… Le garçon ne devait pas avoir plus de 6 ans… ce train pouvait tout à fait être la cause qui l’empêchait de passer de l’autre côté.
- Tu te souviens d’où tu l’a vu ou d’où tu l’as mis pour la dernière fois ? Je ne suis pas là depuis bien longtemps tu sais, il va falloir que tu m’aide…
Le garçon se mit à réfléchir fortement. On voyait que ça lui demandait un effort considérable mais il était plein de bonne volonté.
- Y avait de la neige et on avait fait un igloo et puis... et puis on a dû rentrer parce que... pasque il se passait quelque chose de grave et ensuite... ensuite je me rappelle pus.
Elle sera les dents en entendant son discours. Au loin, elle entendait les hurlements terribles de ces femmes qu’elle avait connues autrefois. Pour elle aussi il s’était passé quelque chose de grave… Elle se reprit bien vite pour continuer sur sa lancée chaleureuse :
- D'accord... Donc tu emmènes ton train partout avec toi c'est ça? Tu penses que tu aurais pu le mettre dehors avec toi ton train... Euh...
Elle se rendit subitement compte qu’elle ne connaissait pas son nom.
- Comment tu t’appelles ? - Moi c'est Alexis et toi tu t'appelles comment ?
Elle prit la réponse comme une baffe en pleine figure. Alexis… Etait-elle donc entourée que de ce prénom ? Entre cette déesse magique et maintenant ce garçon… mais c’était à préoir… les Romanov n’avaient eu qu’un fils : Aleksei… Elle hésita une fraction de seconde pour lui donner son nom. « Victoire » était peut-être de mauvais goût face à sa situation… La « Victoire » des Bolchevicks sur l’impérialisme russe…
- Tu peux m’appeler Hera. Je suis ravie de te rencontrer Alexis. Alors… nous allons chercher ce train dehors ? Qu’en penses-tu ? - Oh ouiiiiiiii !
Il lui attrapa vivement la main et la déesse sursauta en sentant le contact de sa peau contre la sienne et sa petite main se refermer sur ses doigts. Il pouvait faire cela ? C’était incroyable… Il la tira alors vivement et elle se releva pour courir avec lui en direction des portes fenêtres qui menaient au jardin de derrière. Il était immense et complétement enneigé. La nuit commençait à tomber… L’idée de s’engouffrait là-dedans avec un petit fantôme en laissant tous les autres à l’intérieur seuls avec Argus ne l’enchantait guère… et si c’était un piège de Raspoutine ? Après tout, comment étaient-ils tous revenus ? Et si c’était Raspoutine qui les avait retirés de leur sommeil éternel pour en faire les pantins, les instruments de cette fête sinistre ? Et si le petit Alexis, aussi mignon soit-il, était en réalité de mèche avec l’homme ?
- Tu sais... Je pense qu'on ne le trouvera pas s'il est dehors avec toute cette neige et la nuit qui tombe. Réfléchis bien, prends tout ton temps. Est-ce que ton papa et ta maman auraient acceptés que tu abîmes ton beau train dehors?
Le garçon sembla perplexe. Il commença à faire les cents pas dans la neige en mordillant l’ongle de son pouce. La poudreuse montait jusqu’à ses genoux et bien qu’il soit déjà mort, l’idée de le voir marcher dans la glace comme ça n’enchantait guère la déesse.
- Je me rappelle qu'on était pressés et que j'ai dû courir. Tu crois que je l'ai pris avec moi et que je l'ai perdu en courant ? Il doit être cassé alors... c'est pour ça que je le trouve plus... Y avait le trésor dedans... (en reniflant) On a couru vers là.
Il pointa alors quelque chose derrière elle, et Hera se retourna pour voir la salle de bal. N’y tenant plus, elle attrapa le petit garçon et fut surprise de voir qu’une fois de plus elle pouvait le prendre dans ses bras, ce qu’elle fit à la manière d’une mère expérimentée. Ils retournèrent à l’intérieur ou elle déposa le petit héritier avant de refermer la porte et de se remettre à sa hauteur. Il avait parlé d’un trésor… c’était l’élément qui semblait le plus l’embêter dans son histoire.
- Dis-moi Alexis... tu me raconte ce qu'était ton joli trésor ? - Je te raconte si tu promets que tu me gronderas pas. - Raconte et je verrais ce que je peux faire pour ne pas te gronder...
Elle avait eu un petit sourire en coin. Ce gamin était follement espiègle. Il regarda autour de lui avant de s’approcher et de lui murmurer dans l’oreille en prenant garde de bien protéger ses dires avce ses petites mains. Mission top secrète donc.
- Eh bah... en fait... le trésor c'est une jolie broche de ma nounou. Elle est cachée dans la locomotive. Y fallait un trésor pour mon train alors j'ai pas demandé si nounou voulait bien me prêter sa broche et je l'ai prise sans lui dire... (une pause) Et maintenant je suis désolé parce que je sais que c'était mal. Je voulais lui rendre tout de suite après mais... mais... j'ai pas pu.
Voilà donc ce qui hantait ce petit garçon au point qu’il hante les lieux… Elle déglutit. Il fallait tenter de le raisonner… la nourrice devait être aussi morte que lui mais peut-être déjà passée de l’autre côté… il fallait tenter de l’apaiser.
- Ce n'est pas grave Alexis. Je suis sûre que ta Nounou ne t'en veux pas. Tu dois te pardonner cette erreur, elle n'est pas grave. Nounou n'a plus besoin de sa broche là où elle est et... elle n'a pas eu le temps de lui manquer... alors on peut dire que ta faute est réduite de moitié, comme ça.
Elle lui montra un petit espace entre deux de ses index.
- Et comme on dit qu'une faute avouée est à moitié pardonnée... hop l'autre moitié disparaît ! Tu vois ? Il faut que tu te détendes, que tu te laisses aller...
Il l’avait regardé avec des gros yeux, comme concentré et prenant très au sérieux ce qu’elle était en train de lui dire. Un vrai petit souverain en devenir. Elle aussi avait appris à garder sa jupe toujours bien lisse et être sérieuse en toute circonstance. Il avait tout de même rit en voyant sa culpabilité disparaître, signe que l’innocence était toujours là, à jamais pour son cas. Mais il jugea bon de la corriger :
- Mais... mais nounou n'est pas morte !
Hera eu un nouveau sursaut. D’accord donc deux informations : la nourrice était toujours en vie, ce qui ne facilitait pas son départ et… il avait parfaitement conscience d’être mort… cela serait beaucoup moins délicat de lui poser des questions pour savoir s’ils étaient là naturellement ou par l’œuvre de Raspoutine. Son regard s’était fait à son tour plus sérieux.
- Donc tu sais que tu es mort... mais dis-moi... depuis combien de temps tu rôdes dans ce château... depuis ta mort ou depuis moins longtemps ? - Depuis ça.
Il s’était retourné en montrant avec son petit index sa nuque criblée de balle. Il y avait par endroit des petites coupures causées par les couteaux des bâillonettes. La déesse en eu un haut-le-corps, révulsée. Comment les hommes pouvaient-ils être aussi monstrueux ? Aussi horribles que l’étaient les dieux ? Elle qui pensait que c’était de par leur toute puissance… apparemment non… S’en prendre à un enfant innocent… oui… innocent. Elle serra les poings en déglutissant et ferma les yeux quelques secondes tandis que le flash des cris des femmes innocentes lui revenait en mémoire. Elle revoyait la destruction pleine et entière de son jardin, les arbres s’effondrer, le sang gicler. Les Hespérides tomber à la renverse, mortes, les unes après les autres, dans des positions macabres et violentes, tandis qu’Arès continuait à s’enfoncer dans le lieu à la recherche des survivants sous ses yeux effarés et impuissants… Elle déglutit une nouvelle fois et rouvrit les yeux sur le petit garçon pâle pour se chasser cette idée. Elle pinça ses lèvres pour les humecter, contrôla sa posture et son ton avant de reprendre la parole :
- Très bien Alexis. Allez viens, on va chercher ton train et j'irais ramener sa broche à ta nounou... tu sais comment elle s'appelle ?
Au moins il n’était pas un pantin du sorcier, on lui avait épargné ça.
- Elle s'appelle nounou. Nounou Ksenia. - D’accord, je retiens.
Elle ne voyait absolument pas qui était Ksenia mais Anastasia devrait sûrement savoir… après tout, elle était sa sœur, non? Ils commencèrent à chercher et au bout d’un moment, Alexis poussa un petit cri perçant en l’appelant. Il lui pointait un morceau de train d’un air ravi et Victoire le félicita en le ramassant. Vu la forme et les brisures nettes, le morceau avait été arraché du reste… le train avait du voler en éclat dans la lutte et la bataille. Elle en trouva un, un peu plus loin, puis un autre, lui créant un chemin de Petit Poucet jusque grandes tables poussiéreuses drapées de blanc qui tombait jusqu’au sol. Elle souleva le drap et poussa un petit « aha » triomphant.
- Alexis, je crois que j’ai retrouvé ton train !
A quatre pattes, elle entreprit d’aller chercher le reste de la carcasse tout en dessous de la table. Ce n’était sans doute pas digne d’une reine, Zeus aurait sans doute désapprouvé et c’était à n’en pas douter le plus marrant. Une fois le jouet récupéré, elle le présenta au garçon qui s’empressa de lui montrer la cachette secrète d’où elle sorti une broche. Les matériaux étaient loin d’être aussi noble que tout ce qui se trouvaient dans ce château, c’était celle de la nourrice, à n’en pas douter, bien plus pauvre que les Romanov. Hera regarda le garçon avec un grand sourire qu’il lui rendit, tandis qu’il disparaissait petit à petit. Il eut juste le temps de terminer une ultime phrase avant de passer dans l’au-delà :
- Tu voudras bien lui donner ?
Il avait déjà disparu quand elle répondit pourtant :
- Je te le promets. - Aaaaaah vous voilàààààà !
Une jeune femme venait de débouler droit vers elle et la déesse avait tourné la tête vers elle avant de se relever. Un nouveau fantôme…
- On vous cherche partout ma chère ! Venez, vous devez absolument rejoindre les autres, le bal ne va pas tarder à commencer ! Il faut que nous vous trouvions une robe aussi, vous ne pouvez pas porter ce costume de palefrenier…
La reine n’avait pas vraiment son mot à dire tandis qu’elle se faisait pousser hors de la pièce à grands coup de cri stridents et de longues phrases par la jeune femme surexcitée. Quelques secondes après, elle se trouvait devant le reste du groupe qui la regardait d’un air surpris comme s’ils ne s’attendaient pas à la voir… Elle était pourtant là depuis le début, non ? L’avaient-ils oublié ?
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Anita Jones
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
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La rencontre avec l'Impératrice avait été une véritable aubaine. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait la chance de croiser la dernière Impératrice de Russie ! Enfin son fantôme... Mais il fallait avouer que cela avait grandement bouleversé Anita. La trentenaire n'avait absolument pas besoin qu'on lui rappelle sa fille. Cette aventure avait commencé le 22 décembre, et si la lionne ne savait pas la date dans ce monde, elle était sûre d'une chose : l'anniversaire de la mort de son bébé n'allait plus tarder. Elle le savait, le ressentait... Et l'invitation de la russe à l'appeler par son diminutif n'avait fait que remonter un peu plus sa douleur.
Anita déambulait donc dans les couloirs, au hasard, sans véritablement faire attention à ce qu'elle voyait. Au fond, elle était trop centrée sur sa douleur et sa perte pour penser au reste. Elle adorait sa filleule, personne ne pourrait dire le contraire. Mais sa discussion avec l'Impératrice avait fait remonté des choses que la blonde avait tâché de cacher au plus profond d'elle-même pour pouvoir survivre... Et continuer malgré tout. La secrétaire médicale venait tout juste de revenir dans le couloir quand une apparition se montra juste devant elle.
"Coucou ! Je peux te faire des tresses ? Tu serais ra-vi-ssan-te avec des tresses ! Tu viens ?" Demanda-t-elle, le temps d'une pause et de remarquer qu'Anita n'était pas dans son plus bel état psychologique. "Oh... bah faut pas faire cette tête, dis ! On va donner un bal et tout et tout. Pourquoi t'es toute triste ? Quand même pas à cause de mes tresses ?"
Anita avait eu un cri en voyant la jeune fille apparaître ainsi devant elle, mais celle-ci n'en avait même pas tenu compte, trop enthousiaste apparemment. Puis la lionne tilta. Un bal, sérieusement ?
- Non, ça n'a rien à voir. Un bal ? Pourquoi faire ? Demanda-t-elle après avoir rassurée la jeune fille.
"Un bal pour danser, pardi ! Et mettre de jolies robes ! Et attirer Raspoutine, s'il se sent d'humeur."
Ah. Ainsi donc les soeurs d'Anastasia avaient un plan. Un peu farfelu certes, mais bon, ça valait ce que ça valait. Et c'était toujours mieux que de se morfondre toute seule comme une idiote dans les couloirs.
- Attirer Raspoutine ? Ma foi, il faut bien commencer quelque part... Mais je n'ai pas de robe, et je ne pense pas que les tiennes m'iront.
Des détails futiles, voilà ce que c'était. Mais il fallait quelque chose à la lionne pour se raccrocher à la situation présente et pourquoi pas ça ?
"Tu prendras une des robes de maman ! Je suis sûre que ça t'ira comme un gant. Enfin comme une robe puisque c'est une robe, pas un gant." Puis Tatiana sembla s'apercevoir qu'Anita tenait un miroir à la main. "Oooooh ! Ne me dis pas qu'elle te l'a donné ????"
- Tu crois qu'elle sera d'accord ? Euuh. Si, pourquoi ? L'interrogea-t-elle, ne comprenant pas trop pourquoi cela semblait surprendre la jeune femme.
"Si elle t'a donné le miroir, elle sera forcément d'accord. Viens !"
Puis la jeune femme l'entraîna dans les couloirs, à sa suite, et Anita ne put que suivre. Elle arriva près d'une porte, devant laquelle se tenait déjà Dimitri et Anastasia dont elle surprit les dernières paroles.
- Essayons le plan de tes sœurs. Dit-elle en s'approchant du couple. Il vaut ce qu'il vaut, mais si on peut les aider au passage, autant le faire non ? Puis elle fit une pause. Sans doute quelque part dans le palais. Pourquoi, tu penses qu'il l'aura enlevé ?
Et soudainement, Victoire fut là, devant eux. Anita eut un air surpris et les autres aussi apparemment.
"Vous avez pensé qu'il m'était arriver quelque chose ?" Demanda la divinité avec une espèce de ton surpris qui étonna la blonde. Puis Victoire eut un petit sourire moqueur. "Je suis désolée de cette possible frayeur... Dimitri s'est fait emporté par... Olga il me semble si mes souvenirs sont bons... Et je n'ai pas jugé utile de les suivre dans la mesure où je n'étais pas invitée. Il restait... Ce petit garçon, Alexis qui semblait en grand désarroi alors j'ai tenté de l'aider... Tout va mieux pour lui maintenant..."
Anita fut encore plus surprise. Est-ce que cela signifiait bien ce qu'elle croyait ?!
- Comment cela ? Il est... De l'autre côté ? Demanda-t-elle, curieuse et surprise.
Victoire hocha la tête sans bruit avant de demander : "Votre miroir... Où l'avez-vous trouvé ? Pourquoi l'avoir toujours en main?"
- Bien alors. Oh... C'est un cadeau de l'Impératrice. Elle m'a dit qu'il nous aiderait. Répondit-elle après avoir eu un petit sourire en entendant la nouvelle.
Anita avait hausser les épaules à la fin de sa réponse. Elle avait été touchée par le cadeau de l'Impératrice et ne voyait pas trop ce qu'il y avait de mal à l'accepter.
"Elle vous a dit en quoi il nous aiderait Anita ? Parce que... J'ai vu Raspoutine il y a moins d'une heure et il m'est apparu sur un miroir plein pied. Je pense qu'il peut s'en servir pour nous voir, nous parler et si tel est le cas... Ce n'est peut-être pas la meilleure des idées de l'avoir à l'air libre ainsi. Cependant... Il ne faudrait pas non plus vexer l'impératrice. L'un d'entre vous aurait-il un foulard dans lequel emballer l'objet et un sac dans lequel le mettre, cela couvrir la vue et l'ouïe au moins..." Expliqua Victoire.
Anya tendit son écharpe violette pour envelopper le miroir. Anita avait son sac, mit en bandoulière, donc le transporter ne serait pas un souci. Mais elle avait plutôt une petite idée...
- Mais... Avec vos pouvoirs, ne serait-il pas possible d'inverser son sort et de l'observer à notre tour ? Demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté.
Puisqu'ils avaient une déesse avec eux, autant en profiter non ?
"Vous êtes bien plus prompt à utiliser des possibles pouvoirs que moi... Vous avez un esprit vif... Disons que... Je tente de me débrouiller par moi-même ces temps-ci... Je préfère... Mais je peux regarder si vous le désirez... Au moins te tenter de sentir quelque chose... Mais cette magie est différente des pouvoirs que les divins peuvent avoir sur Terre... Je ne peux pas tout contrer malheureusement..." Expliqua Victoire avant de tendre la main pour récupérer le miroir. "Je ne sens aucune trace de magie présente... Il est peut-être simplement ordinaire..." Elle sourit de nouveau avant de préciser : "Les Romanov sont tous encore là parce qu'ils n'ont pas accompli la dernière tâche que leur incombait... Ça les empêche de partir... En les soulageant de leur fardeaux ils... S'en vont."
- Je comprends. Dit-elle en hochant la tête. Ça valait le coup de tenter... Dit-elle en haussant les épaules. Il ne nous reste plus qu'à faire le plan des filles. Peut-être pourrons-nous les aider à partir en même temps. Qui a une idée de ce qui peut les retenir ?
Puisqu'il fallait revenir sur un sujet plus d'actualité...
"On est restés ici parce qu'on aime tous faire la fête ! Allez, viens je vais te faire des tresse et tu vas enfiler une belle robe." S'écria Tatiana qui ne les avait pas quitté. Ou qui était revenue entre temps, Anita n'avait pas trop suivi.
- D'accord d'accord... N'empêche qu'il faudra nous le dire pour qu'on puisse vous aider. Dit-elle en soupirant légèrement. Puis elle suivit Tatiana dans la pièce.
"Oui, oui, on en parlera en temps et en heure. Allez, PARTY HARD comme disent les vivants de nos jours."
Anita eut un petit sourire et se laissa guider, laissant Tatiana s'amuser avec ses cheveux comme elle le souhaitait.
Nous étions enfin tous parés. Je savais déjà que mes prunelles brillaient d'excitation en apercevant tout mes compagnons, ornés des plus précieux bijoux du royaume. Anastasia rayonnait. J'aurais voulu dire que ça m'était égal, et que j'aurais pu détourner le regard tout simplement, mais non. Elle était ravissante, la petite orpheline qui ne se souvenait plus de rien. J'enviais son sourire, sa chevelure rousse contrôlée par l'attache bleutée, ses pieds qui se posaient gracieusement sur le sol malgré l'inconfort de ses talons, et ses grands yeux bleus. Comme deux perles. Anastasia était tout ce qu'il y avait de plus inspirant, par quelques mots que j'avais préféré taire, elle m'avait appris que ma vie n'attendait plus que mon envol. Il suffisait de sauter à pieds joints jusqu'à la liberté. Tatiana réussit finalement à capter mon attention, et me désigna la porte du menton. J'hochai de la tête, et me faufiler, suivant les quelques silhouettes qui s'approchaient déjà de la salle de bal. Immense, somptueuse, luxueuse, vaste, et magnifique. Toute sa poussière balayée, et les chandeliers au plafond allumés. Nous venions de retomber dans la vraie splendeur du palais. Je fis quelques pas, avec hésitation. J'avais peur. Peur que le sol s'effondre sous mon talon, peur que toute la magie du moment disparaisse. Je ravalai tout ces compliments envers la beauté de la pièce. N'était-ce pas assez égoïste de s'émerveiller devant un palais et de se laisser apprêter pour un bal alors qu'Abigail devait être terrifiée. Peut-être même plus que sa mère. Si nous n'avions rien dit, nous avions certainement tous remarqué en silence les yeux rougis d'Anastasia. A sa manière plus froide, Dimitri était pris de chagrin. Nous étions au centre de la salle, à se regarder dans le blanc des yeux. C'était peut-être le temps de commencer, non? Mettant mes mains sur mes hanches, avec un semblant de détermination très étonnant, j'osais d'une voix plus calme et posée qu'elle ne l'avait un jour été:
« Il nous faut de la musique. Et il faut qu'on danse. Il faut qu'on s'amuse, du moins qu'on le prétende. Si Raspoutine hait les Romanov, il déteste une chose bien plus encore: la joie. Je sais, tout ça parait insensé... Peut-être même égoïste. Mais, certaines cicatrices ne se referment pas par les larmes. Anya, Dimitri, vous ouvrez le bal..? - Ils ne peuvent pas ouvrir le bal sans musique, tu l'as dit toi-même., fit remarquer Olga, Viens, on doit bien avoir un gramophone quelque part. On sera pas trop de deux pour le porter. »
Je savais très bien que je l'avais dit, sinon je ne l'aurais pas dit. Cette Romanov était très certainement la dénommée Olga dont quelques uns s'étaient plaints. Je comprenais bien mieux pourquoi. Pas que je sois violente, ou pire haineuse, mais l'idée même d'être coupée par des déclarations similaires à des ordres ne m'avait jamais vraiment plu. Je relevai les yeux au ciel, d'un mouvement de lassitude, pour une fois que j'essayai de raviver les troupes. En tout cas, je me précipitai vers la sortie que celle-ci m'indiquait. Le temps nous était compté, et il pressait. Flottant par dessus nos pauvres ombres de vivants, Olga elle avançait aisément de mur en mur tandis que j'étais confrontée à un escalier rêche aux marches presque invisibles sous les pans de ma robe. Tentant de monter marche par marche, je préférais donner une nouvelle chance à la jeune femme en engageant une conversation:
« Je sais. Hum-Olga, c'est ça? Il faut se dépêcher. - Eh bien ne traine pas. »
Rah. Si j'avais voulu, j'aurais bien aimé lui demander de m'excuser d'être vivante. Mais aussitôt, je trouvai mes mots violents, et blessants. Pouvais-je vraiment la blâmer sur quelque chose qui n'était pas de son ressort? Avais-je le droit moral de la juger selon le fruit du hasard? Non. Je secouai la tête de gauche à droite et pressais donc le pas. Ce n'était ni l'heure, ni le lieu pour me faire des ennemis. Qui plus est, quitte à me faire des ennemis, j'aurais préféré qu'il ne s'agisse pas de fantôme capable de me hanter pour l'éternité. J'arrivais enfin à la fin des escaliers, pour entrer dans un cabinet. Avec toute sa prétention, Olga fanfaronnait en entrant par le biais du mur. Je me faisais narguer par une morte. Pour m'éviter d'autres pensées négatives au sujet de la soeur d'Anastasia, comment un lien de parenté était possible entre ma divine Anastasia et cette arrogante Olga notifiais-je aussitôt, je reportais donc mon regard sur un gramophone. Littéralement immense. Et on devait porter ça à deux? Définitivement non, toute seule. Je saisissais timidement le lourd appareil, avec la peur de le faire tomber. Il fallait bien trouver un moyen pour le porter. Je le ramenai contre ma poitrine, et reculai mon dos et mon visage pour laisser de l'espace au gros engin. Si je taisais tout mes commentaires concernant le fait qu'Olga ne vint pas même m'aider à stabiliser l'objet dans mes bras, elle rajouta à mon mépris en se permettant de railler:
« Très classe. Bon tâchez de ne pas tomber et venez. On va enfin pouvoir s'amuser un peu.. »
Sérieusement? Cette fois, je m'accordais le plaisir de lui offrir un regard dédaigneux et marchai jusqu'à la cage d'escaliers où je devrais redoubler de prudence. D'une démarche gauche, je descendais pas à pas prenant bien soin de marcher sur chaque marche. Comme celle que je venais de manquer pour m'étaler sur le sol après un salto très laid et douloureux dans les escaliers. Au moins, Olga s'était donnée de la peine d'attraper le gramophone à ma chute. Après avoir dévalé les escaliers, elle me devait au moins cela. J'époussetai ma robe, et massant mon dos, je me relevais en m'agrippant aux marches plus hautes. Mes chevilles frêles n'avaient plus qu'une envie: celles de se briser sous le poids de mon jupon, mes fesses, elles, voulaient rester posées sur ses marches en marbre pour l'éternité.
« Oops je pouvais qu'en rattraper un sur deux. Désolée. - Quel dommage. »
Heureusement que j'étais du genre pacifiste. Je me contentais de grogner en me relevant, et de me tirer d'un pas pressé. Pas un moment de plus passé avec cette mégère râleuse, insolente, et je ne savais quel autre terme employer pour cette Romanov. Olga déposait le gramophone, aux côtés de Tatiana que je m'empressais de rejoindre tandis que sa soeur s'éloignait enfin en haussant les épaules. Je ne pus réprimer un sourire soulagé. Je regardais d'un oeil distrait Tatiana qui lançait la musique. Une valse. Une très jolie valse venait de s'enclencher. Au premier temps de la valse, de nouveaux fantômes surgirent des murs. Comme des lumières, et dans un mouvement répétitif ces couples qui revenaient de la mort tournoyaient autour d'eux même dans une douce frénésie. Notre plan allait fonctionner à merveille. Je me tournai vers Tatiana, tout sourire, devant la beauté de la musique. La beauté de l'instant qui reprenait finalement vie. Elle me rendit un rictus, tout aussi charmé et expliqua de sa délicate voix:
« J'ai pris la liberté d'inviter les morts du coin. Plus on est de fous, plus on rit. - Tu as bien fait. Allez, file te trouver un cavalier. - Toi d'abord. »
Elle venait de me pousser contre quelqu'un, pour accompagner ses mots. Je n'eus pas même le temps de réaliser, j'avais le nez plongé dans le torse d'un parfait inconnu. La honte, totale. Surtout que Tatiana avait pris la peine d'appuyer sur mon dos encore endolori par ma précédente chute. Je me contentai de lever les yeux, timidement. Il fallait bien dire quelque chose? Ou plus tôt bredouiller des excuses, car mes joues étaient rouges de honte. Je foudroyai du regard la Romanov, sachant pourtant pertinemment que je l'en remercierais plus tard. Je reculai, désolée et lui affichant un sourire contrit, je déclarais:
« Bonsoir.»
Et, enfin, je pouvais admirer la silhouette à laquelle je m'étais heurtée. Des yeux bleus charmants, une chevelure blonde sagement plaquée en arrière, et des vêtements certes moins luxueux que ceux qu'on m'avait prêté mais qui modelaient à ravir ses épaules robustes. Il m'adressait un sourire tout aussi maladroit, tandis que j'observais les alentours pour savoir où déposer les mains. Il n'y avait pas un kit? Devenir une princesse pour une fille maladroite qui vient de tomber sur les fesses? Je me perdais dans mes pensées, lorsque sa main vint se poser doucement sur ma hanche. Il semblait, au moins, tout aussi embarrassé que moi. Nous nous laissions donc embarqués par le rythme entraînant de la valse. Il lui arrivait de me marcher malencontreusement sur les pieds, ce en quoi il s'excusait en souriant et rougissant. Après un certain temps où nos deux âmes égarées tentaient de s'acclimater à la mélodie princière, il se décida à se présenter:
« Je m'appelle Vassili. Et-et vous? - Sally. - C'est ravissant. Vous êtes vivante, n'est-ce pas?, ce à quoi je me permis de répondre d'un hochement de tête, Profitez de votre vie, mademoiselle Sally. »
Et nous dansions à nouveau. J'en oubliai presque que le bonheur présent allait être brisé par la haine de Raspoutine. Alors, je laissais mes pieds être guidés, et j'oubliais la peine dans le regard océanique de Vassili. Et nous dansions, nous dansions jusqu'au prochain orage.
I believe death is not a pain. I believe there is much worse
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"Vivre dans le passé, c'est cohabiter avec un fantôme"
35 ans plus tôt, bataille finale entre Anastasia et Raspoutine
Une décennie. 10 ans que sa vengeance durait. Les Romanov avaient péri, sauf Anastasia, qui se tenait toujours debout, qui se résignait à rester en vie. Certainement la plus insupportable de tous. Mais la voilà... Vulnérable, seule. Mortelle. Fidèle à sa piètre famille, elle était vêtue d'une robe, qui contrastait tant avec le lugubre paysage, sur ce triste pont, sous un ciel noir et morne.
Marchant dans le brouillard, la voix de Raspoutine siffla dans le silence, résonnait dans l'immensité effrayée.
Anastasiaaaa... Sans prendre compte du misérable chien qui grognait, comme le misérable garde du corps de la princesse, Raspoutine sourit lorsque celle-ci leva les yeux. Joignant les mains, en appréciant la situation, il continua. Votre Altesse Impériale... Vous voyez comme une simple décennie a pu nous transformer. Il s'avança vers elle, méfiante, tandis qu'il levait les mains vers elle. Vous voilà une merveilleuse jeune fille en fleur, alors que moi... je ne suis plus qu'un cadavre !
Les souvenirs lui revenaient. Tandis que les traits du visage de Raspoutine se faisaient familiers, Anastasia commença à l'avoir en horreur, alors que Raspoutine, sortant son reliquaire couleur émeraude qui brillait dans la nuit, se fit un plaisir, dans un élan de rage, de lui rappeler cette nuit sur la glace. Des lumières qui jaillissaient de l'objet magique naissait une glace qui vint recouvrir le pont entier, jusqu'à l'eau qui coulait en-dessous, teintant le paysage de ce vert menaçant qui entourait le sorcier.
Raspoutine ! Se souvint-elle alors.
Le sorcier répéta son nom, les mains en vainqueur, un rire sournois, laissant place à une colère qui rappela à Anastasia à quel point il avait été anéanti par elle, par sa famille maudite. Heureusement, la roue tourne, la roue tourne... Du reliquaire qui tournoyait dans sa main, jaillissait des centaines de chauves-souris. Et puis elle s'emballe ! Les bestioles entourèrent la princesse, l'aveuglèrent, déchirèrent ses vêtements, la menaçant de tous les côtés. Et elle tourne, et elle tourne, et elle tourne !
Vous ne me faites pas peur ! Ca, ça peut encore s'arranger ! Que diriez-vous d'un bain de minuit mais... sous la glace !
Il tendit son reliquaire, qui libéra sa magie, entourant la princesse. Autour d'elle, le pont se détruisait, s'écroulait sous ses pieds. Se languissant des cris horrifiés alors qu'elle se raccrochait à ses derniers faibles espoirs, Raspoutine s'écria : Dis tes prières, Anastasia ! Personne ne viendra à ton secours !
Et alors une voix retentit dans son dos. Combien tu pari ?! Dimitri se précipitait vers lui, décochant un coup de poing dans la mâchoire du mage noir. Étourdi, celui-ci tomba, alors que le jeune insolent s'élançait pour rattraper sa princesse.
Se relevant, Raspoutine se dressa au bord du pont, menaçant. Quel enchantement ! Les voilà réunis... pour la dernière fois ! Sa magie sépara Dimitri d'Anastasia, emmenant ce premier au loin, laissant sa bien-aimée à son sort. Le cheval ailé, qui ornait la colonne du pont, prit vie, les yeux verts, alors que son dos de pierre accueillait Dimitri, pour se livrer en duel contre lui. Raspoutine s'élança alors vers Anastasia, toujours accrochée, affolée. Enfin ! La dernière des Romanov va mourir !
Et alors, détournant une fois de plus Dimitri, il put admirer les mouvements de l'eau en contrebas qui venait d'accueillir Anastasia. Hahaha ! Vive les Romanov ! Absolument !
Surpris, il se tourna vers la princesse, toujours en vie, toujours debout, toujours agaçante, qui se dressait contre lui. Je suis certaine que je ne l'aurai pas mieux dit moi même ! Elle s'élança vers le sorcier, le plaquant au sol, quand son horrible chien vint dérober le reliquaire et le lancer à la princesse, qui se releva.
Non !
Alors que sa chaussure commençait à briser l'artefact, le cheval de pierre se détruisit, libérant Dimitri de son emprise.
Ca, c'est pour Dimitri ! Elle redonna un coup à l'objet, qui était au bord de sa destruction. Ca, c'est pour ma famille ! Un autre coup, Raspoutine était là, impuissant. Je vais t'étriper ! Et ça c'est pour vous ! Dasvidania ! Et le reliquaire se détruisit alors, ses morceaux chutant dans la rivière. La déflagration qui fut provoquée vint brûler Raspoutine, à l'intérieur même de son corps. Hurlant, à l'agonie, il usa des restes de sa magie pour se téléporter et échapper à sa mort.
Il arriva ainsi dans son repère, misérable, entre la vie et la mort, quand Anastasia savourait sa victoire, lui, dépourvu de magie.
**********
Trempé, ignorant le froid qui perçait sa peau...
Il serrait fort les morceaux qui lui manquaient. A court de force, il a utilisé ses dernières ressources physiques pour sillonner l'eau en contrebas du pont Alexandre III, la où le combat qui l'avait détruit s'est produit.
Morceau par morceau, Raspoutine n'avait plus rien d'autre comme objectif que de reprendre son reliquaire. Le reprendre en entier. Morceau par morceau, il le reconstitua. Des jours, des semaines, des mois. Il était si faible.
A mesure que son reliquaire se reformait, ses forces lui revenaient.
Des jours, des semaines, des mois, des années...
Deux ans plus tard.
Il serra, victorieux, la dernière pièce du puzzle infernal. Deux ans à rapporter son reliquaire par éclat de verre. Deux ans à le rassembler. Deux ans, et le voilà enfin au bout, son oeuvre achevée.
Il termina de recoller son artefact. Achevé, il le souleva, victorieux, dans un rire diabolique. Sa renaissance commençait alors. Même toi, Bartok, tu vas regretter de m'avoir abandonné !
Il tournoya le reliquaire dans sa main, fermant les yeux pour apprécier le retour de sa magie. Sauf que... Ne sentant rien arriver, il rouvrit les yeux, et constata l'objet comme mort. Plus aucun scintillement, sa lumière était éteinte à tout jamais. Sa magie ne revenait pas. Sa magie n'allait pas revenir.
NON ! NON ! NOOON !
Il posa rageusement l'objet, et détruisit les premiers objets qui lui passaient alors. MAUDITE ROMANOV ! Je jure devant les dieux de l'enfer que je t’emmènerai dans la mort !
**********
Il avait essayé. Potions, sortilèges, malédictions, il puisait dans toutes ses connaissances pour réactiver le reliquaire. Le voilà devant sa dernière solution, sa dernière potion. Si celle-ci ne fonctionnait pas, alors il n'aurait plus rien.
Le liquide terminé, il prit l'objet anciennement magique pour le tremper dedans. Il patienta, des secondes, des minutes, des heures. Il serra les dents, ferma les poings, une haine déformant les traits de son visage. Son accès de rage envoya valser l'artefact. NOM DE...
Un bruit l'interrompit. Un bruit énorme, comme celle... d'une tempête, d'un orage. Fermant les yeux, respirant l'air, il sourit : de la magie noire empoisonnait l'air.
Voilà neuf mois qu'il attendait la promesse de la Méchante Reine. Neuf mois qu'il attendait cette malédiction. Alors qu'à l'horizon un nuage violet qui recouvrait le ciel et entourait le monde se dessinait, il ouvrit les bras vers le sort noir, un rire diabolique et puissant retentissant de concert avec la magie noire qui détruisait la vie de ses ennemis.
Voilà Anastasia ! De nouveau tu perdras tout ! Souffre princesse ! SOUFFRE !
Il ferma les yeux de nouveau, attendant que le sort ne le happe. Il apprécia le vent de la malédiction caresser sa peau, jusqu'à ce que celui-ci se dissipa, laissant la forêt détruite. Laissant... Raspoutine ici. Plus solitaire que jamais.
Pourquoi suis-je toujours...
Un scintillement attira son attention. Se retournant, il vit alors sa renaissance. Là, par terre, brillait son reliquaire de la lumière qu'il avait perdu. Il sentit sa magie revenir. Agitant la main pour expulser l'objet dans celle-ci, le sorcier fut pris de nouveau de son rire malsain.
Qu'importe où tu te trouve ma chère, je vais sillonner l'univers pour te retrouver.
Décembre 2016
Storybrooke. Voilà un nom bien curieux. Il fixa le panneau de la ville que sa boule de cristal lui montrait. Storybrooke. Il avait retrouvé Anastasia, dans cette triste et peu attrayante ville de Storybrooke. Il serra son reliquaire, et, l'agitant, un trou se forma dans l'air.
Allez empoisonner son air mes chères !
Ses chauves-souris s’échappèrent de son artefact pour s’engouffrer dans le portail vers Storybrooke.
L'image qu'affichait la boule de cristal attirait son attention. Ce n'était plus Anastasia qu'elle montrait mais... un bébé.
Les Romanov ont une nouvelle descendante ? Un sourire se forma lentement. Mini-Romanov, tu es mon salut ! Il savait quoi faire. Il avait un plan.
Que diriez-vous d'un bain de minuit mais sous la glace ?
xoxoxo
Greg
Laissant ses simples mots sur le papier, il s'en alla kidnapper la petite Abigaelle Romanov.
C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! Loki & Beaucoup de monde
C'était... compliqué. Ou plus tot, ca avait été compliqué de s'échapper vivante de la folie vestimentaire de Tatiana. Loki se trouvait désormais habillé d'une robe jaune de toute beauté, qui tombait elegament sur les cotés. Exactement le genre de fringues qu'elle n'avait pas l'habitude de porter. Il y avait tellement de froufrous partout qu'elle avait l'impression de pouvoir rester droite sans même avoir besoin de s'appuyer sur ses jambes, ce qui était d'une certaine facon, assez effrayant. Mais bon, ca faisait "princesse", ca faisait "mode a l'ancienne" – vraiment très ancienne dans ce cas la – donc autant en profiter un moment non ?
Elle c'était installée sur l'un des cotés de la salle, près d'un des murs aux couleurs délavées, et fixait, les brs nonchalament croisés sur sa poitrine, la ribambelle de fantomes et d'humains qui pénétraient dans la grande salle. Certains – donc Sally, allez savoir pourquoi ca ne l'étonnait même pas – c'étaient mis a danser, tournoyant au milieu de la piste sous les regards attendris de fantômes plus anciens, ou envieux des plus jeunes. Elle ? Loki n'était pas très a l'aise avec tout ce qui était trop... conventionnel. Reglé. Officiel. Ce genre de réunions n'étaient pas sa tasse de thé. Déja en Italie, Dino l'avait bien compris et avait essayé de lui eviter un maximum cette épreuve. Pourtant, pour lui elle avait été capable d'y faire face avec une aisance qui l'avait elle même étonné. Comme quoi on se découvrait des ressources insoupçonnées pour les gens qu'on aimait.
Elle laissa son regard dériver un instant jusqu'a soudain, hausser les sourcils, surprise. Attrapant les plis de sa robe – et son étuis a guitare, il ne fallait pas pousser quand même - elle se dirigea droit vers le grand buffet devant lequel l'une des Romanov s'affairait. Loki tendit la main et attrapa ce qui semblait être une friandise et l'observa un instant avnt de se tourner vers la demoiselle fantome.
"Ca se mange ?" demanda elle en désignant la nourriture. "Je veux dire, les fantomes ne sont pas connus pour leurs capacités a cuisiner alors... d'ou ca viens ?"
Pour un peu, elle aurait presque eut peur que Maria – car c'était elle – ne lui avoue qu'il s'agissait de restes du dernier bals, qu'ils avaient "arrangés" pour l'occasion. Apres tout elle ne connaissait rien des habitudes des fantomes donc...
"J'ai fait les courses. Enfin j'ai volé les courses mais le résultat est le même, non ?" répondit la jeune femme avec un grand sourire fiere d'elle.
Loki haussa un sourcil avant de laisser échapper un petit rire. C'était ingénieux. Bon, voler c'était mal, tout le monde le savait, mais parfois nécessité faisait loi donc... Et puis elle avait faim, ca l'arrangeait.
"T'es maligne, chapeau" réplica elle avant d'attraper une assiette – qu'elle épousseta, savait on jamais – pour la remplir tranquillement avant de retourner d'ou elle était venue. Voiiila, c'était beaucoup plus sympa d'observer les autres avec un petit en cas, et puis elle avait faim, aprés tout ils étaient partis il y avait un moment tout de même !
Un raclement de gorge détourna son attention de la foule pour la porter vers... un charmant jeune homme a coté d'elle. Ouvrant les yeux comme un poisson, Loki fit mine d'ouvrir la bouche avant de se mettre a s'étouffer a moitié avec une bouchée qu'elle avait avalée de travers sous la surprise. Toussant et crachotant d'une manière des plus élégante qui soit, a grand renforts de "HAEM" et d'inspirations sifflantes, elle s'appuya contre le mur en faisant signe au garçon de se pas s'inquieter, qu'elle gérait. C'était plus ou moins vrai mais bon, il n'allait pas chipoter n'est ce pas ?
"Veuiller m'excuser je ne voulais pas vous surprendre" lacha il d'un ton d'outre tombe – ha ha – en la voyant se redresser dans un dernier toussotement, les yeux humides.
"T'en fais pas, y a pas mort d'homme. Ou de femme en l'occurence..." répondit Loki avant de s'arreter et de reprendre, lui jetant un regard mi figue mi raisin : "Enfin... pour moi. Tu voulais quelque chose ?"
L'homme eut un un sourire amusé en la fixant.
"Commençons par le début voulez vous ? Je m'appelle Ivan et..."
"Laissez moi deviner : " le coupa elle. "Vous êtes militaire ?"
"Lieutenant a vrai dire" réplica il, amusé.
"Ah ouais. La tenue vous a un peu trahie..." fit Loki avec un sourire moqueur.
Il soupira, l'air faussement déséspéré.
"Que voulez vous, c'est le poids du succés. Ou du devoir, a vous de choisir. Et vous êtes ...?"
"Loki Pleiades. Enchanté"
"Loki ? Comme le dieu Nordique ?"
"Lui même. Mes parents avaient de drole de gouts. On ne peut pas tout avoir dans la vie" ajouta elle en haussant les épaules avant de lui tendre la main.
Il voulut lui faire un baise main, elle la lui serra, avant de retourner a son repas.
"Alors.. Ivan. Que fais tu ici ce soir ?"
Il s'appuya sur le mur, croisant les bras en lui jetant un regard curieux, visiblement surpris par ses réactions. Mais amusé aussi.
"Oh eh bien vous savez, il n'y a pas beaucoup d'activité du coté des morts en ce moments. C'est un peu... mort. Si vous voyez ce que je veux dire."
"Ooooh oui je vois, t'en fais pas. Enfin pas que j'ai été morte mais... voila."
"Pour une fois qu'on a une bonne raison de sortir du cimetière...je n'allais pas la laisser passer. Et vous ?"
"Moi ? Pour faire court, des chauves souries ont essayer de me piquer ma guitare. Le concours de circonstances, tout ca..."
Pas la peine de partir en explications sur Abigael et compagnie, elle était presque certaine que les Romanov décédé feraient passer le mot. Un petit silence s'installa.
"Vous dansez ?"
Loki s'immobilisa, hésitant visiblement entre mordre dans son "sandwich de fortune" ou le reposer dans son assiette. Décision difficile, et rapidement elle jeta un coup d'oeil a son "cavalier". Bon, c'est vrai qu'avec la choucroute qui lui servait de robe - et même si elle avait gardé son jean dessous de peur de mourir de froid pour de bon - elle avait l'air d'une fille qui attendait qu'on l'invite.
"Non, pas vraiment. J'ai pas envie de blesser quelqu'un, ce serait dommage." ajouta elle d'un ton sans réplique avant de mordre dans son repas. Bon, elle exagérait un chouilla, mais sérieusement qui danserait comme ca avec un fantome inconnue au milieu d'un bal de fantomes ?
Bon, a part Sally bien entendu !
Elle eut un sourire en voyant la rousse passer non loin d'elle, et se permit de lui faire un petit signe de la main, amusée. Ah la brave petite, si seulement elle savait a quel point c'était flippant de voir de l'extérieur une humaine danser avec un fantome. Déja qu'elle avait du mal a se faire a l'idée... Loki finit par se tourner vers Ivan, et brusquement, plongea la main en avant, passant littéralement a travers son torse. Brrrr c'était vachement froid !
"Désolée" fit elle en la retirant et en frottant son bras. "Je voulais vraiment essayer, juste pour voir ce que ca faisait."
Et ce n'était pas franchement agréable. Mais bon, au moins elle était sure qu'il était mort ! E puis qui pouvait se vanter d'avoir parlé a un vrai fantome ? La au moins elle était sure a 100% ! Le jeune homme haussa un sourcil, l'air pincé.
"C'était particulièrement mal élevé vous savez ?"
"Rhooo allez n'en fais pas toute une histoire, tu es mort !" fit elle en lui tapotant le bras. Enfi, tapoter...
Tout semblait s'être arreter autour d'eux. Le temps semblait suspendre son souffle, attendant une réaction... Il la fixait. Elle le fixait. Il la fixait. Elle le fixait. Et ils explosèrent de rire d'un même mouvement, se tenant au mur pour ne pas tomber – ou passer au travers dans le cas d'Ivan.
"Bon sang j'aurais aimé vous rencontrer de mon vivant !" lacha il, essuyant de petites larmes d'amusement sur ses joues.
"On se serait bien marer je crois..."
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Anastasia Romanov
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Anastasia s'était prêtée au jeu, sans doute dans l'idée de faire plaisir à ses aînées mais aussi par lassitude. Après tout, pourquoi pas ? Tatiana et Maria avaient particulièrement l'air d'y tenir, de même qu'Olga, quoique la plus âgée semblait préférer jouer au petit chef comme elle savait si bien le faire et comme Anya s'en rappelait à présent. Revoir ses sœurs comme si rien n'avait changé avait bousculer sa mémoire. Ses souvenirs étaient plus clairs et précis qu'ils ne l'avaient jamais été auparavant. Mais ces retrouvailles n'atténuaient en rien sa douloureuse perte et l'angoisse dévorante qui nouait son estomac. Et pourtant elle était là, dans sa robe jaune et bleue, apprêtée pour danser. Dimitri, évidemment, ne se prêtait pas au jeu. Cela n'avait toutefois pas empêché sa compagne de remarquer, l'espace d'un instant, le regard qu'il avait porté sur cette robe de princesse, avant d'en revenir au cœur du problème et que ses traits ne se durcissent à nouveau. L'ensemble de la troupe était plus ou moins convaincu du bien-fondé de cette idée farfelue. Pourtant, tout le monde descendit dans la salle de bal redécorée spécialement pour l'occasion pendant le temps des derniers préparatifs de ces dames. Elles étaient peut-être mortes mais ses sœurs fantomatiques avaient fait un sacré travail. La salle resplendissait comme dans les rêves d'Anastasia. Anita et Victoire étaient impeccables dans les anciennes tenues de l'impératrice. Loki rayonnait avec cette robe jaune. Quant à Sally, c'était sans doute celle qui s'amusait le plus. La jeune fille se prenait décidément au jeu, ce qui aurait fait sourire Anya en d'autres circonstances. Il fallait cependant avouer que la robe de Tatiana lui allait à ravir, ce dont cette dernière était bien prompte à se vanter : - C'est moi qui lui ai tout appris, glissait-elle à qui voulait bien l'entendre. Anastasia ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant ses aînées qui se chamaillaient. Comme au bon vieux temps. Comme si la mort n'était jamais passée par là. Tout comme Loki avant elle, Anya s'approcha finalement du buffet - l'une des meilleures idées de Maria jusqu'à présent - pour remplir deux assiettes avant de revenir sur ses pas et d'en placer une sous le nez de Dimitri : - Tu devrais manger. Tu n'es peut-être pas d'accord pour ce bal mais prendre des forces me paraît une bonne idée. On en a au moins pour la nuit, fit-elle remarquer avant elle-même faim. C'est pas mauvais, ajouta la jeune femme après une première bouchée. Adossée contre un mur, elle observait les couples qui s'étaient formés. Loki semblait passer un bon moment, de même que Sally, bien plus gênée, cependant. De loin, la couturière aux cheveux flamboyants aurait sans doute pu, elle aussi, passer pour l'héritière perdue. En quelque chose de moins assuré, certes. - Au moins tout le monde a l'air de bien s'amuser, fit remarquer Anastasia dont le pied battait distraitement la mesure. Tu ne crois pas qu'on devrait faire pareil ? La jeune femme lui sourit gauchement. On avait rarement l'occasion d'organiser un bal tout en cherchant son enfant a priori aux mains d'un sorcier puissant. Les livres sur la parentalité, en conséquence, ne vous expliquaient pas comment réagir dans pareil cas. Eux seuls devraient découvrir s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise idée. Mais pour l'heure, Dimitri, sourcil arqué, semblait sceptique. Finalement, il soupira, tendit sa main et répondit : - Si sa Majesté veut bien se donner la peine... La jeune femme roula des yeux, amusée néanmoins. - Tu peux m'appeler Anastasia. Mais c'est bien parce que c'est toi, répliqua-t-elle sur le même ton. Anastasia n'avait cependant pas besoin de se faire prier pour lui accorder sa main et le suivre parmi fantômes et vivants et entrer, à son tour, dans la danse, se rappelant de laisser l'homme conduire la valse puisqu'apparemment les chorégraphes avaient un raisonnement rétrograde et périmé. Anya n'en aimait pas moins valser avec celui qui lui avait enseigné cet art - et bien d'autres - costume de prince charmant ou non. Dimitri n'était ni mauvais danseur ni mauvais compagnon, en dépit d'un caractère que plus d'une ne serait pas armée pour supporter. Par chance, Anastasia était au moins aussi persévérante que lui. Il leur fallait au moins ça pour ne pas s'écrouler. Leur première danse tirait à sa fin quand la foule autour d'eux sembla s'arrêter, tous les sens en alerte, comme s'il se passait quelque chose d'important. Anastasia observa la salle un instant, à la recherche de la source d'autant d'attention pour finalement l'apercevoir et se détendre. Ce n'était rien de plus que ses parents qui se joignaient à la célébration, pourquoi en faire toute une histoire ? D'accord, il fallait avouer qu'Alexandra était impressionnante de beauté et qu'effectivement, elle était accompagnée du dernier tsar du pays. Certes. Mais ce même tsar, Anya l'avait toujours appelé "papa", ce qui simplifiait un peu les choses. Toujours est-il que la foule s'écartait sur le passage du couple, courbant la tête pour les saluer. Même les vivantes semblaient impressionnées, alors même qu'Anita avait rencontré l'impératrice quelques heures plus tôt. Quant à Victoire, avait-elle de quoi être impressionnée, elle qui, non contente d'être une déesse, avait aidé le tsarévitch à trouver la paix ? Victoire l'avait brièvement expliqué plus tôt mais Anastasia n'avait pas encore eu l'occasion de l'en remercier. Car c'était sans doute ce qu'elle était sensée faire, non ? - Je crois que c'est pour moi, déclara finalement Anastasia lorsque Nicolas II himself arriva à leur hauteur, au centre de la pièce. La jeune femme aurait sans nulle doute été davantage impressionnée si elle ne l'avait pas recroisé brièvement un peu plus tôt, juste avant que Tatiana ne vienne l'enlever pour la préparer. En fin de compte, ils n'avaient guère eu le temps d'échanger. Plus depuis qu'elle était une petite fille avec des problèmes bien moins importants que ceux qu'elle avait pu connaître par la suite et qu'elle connaissait d'ailleurs encore. Ce qui ne l'empêcha nullement d'accorder une valse au tsar son père, Dimitri s'effaçant discrètement. - Alors me voilà grand-père ? s'enquit-il après quelques pas. Anastasia sourit maladroitement. Les bouquins pour jeunes parents n'envisageaient jamais ce cas de figurine non plus. - Elle s'appelle Abigaëlle et elle est merveilleuse. Tu l'adorerais. - Oh mais j'en suis sûr, répliqua Nicolas. Et tes sœur s'empresseraient de jouer à la poupée sur elle. - Pitié, non, sourit Anastasia, nostalgique de l'époque où c'était elle la petite poupée de la famille. Une époque totalement révolue, et ce depuis longtemps. Secouant la tête, la rouquine chassa ces pensées de son esprit. Ce n'était ni l'heure ni l'endroit pour se laisser aller à la mélancolique. Ils étaient certes tous morts depuis longtemps mais contrairement à beaucoup, Anastasia avait la chance de pouvoir leur reparler, sans doute pour la dernière fois avant longtemps. Si elle aurait aimé revoir Alexis, elle était aussi heureuse de le savoir dans un monde sans nul doute meilleur que celui-ci. - Alors, reprit-elle en se raclant la gorge, c'est comment d'être... de retour ici ? acheva-t-elle finalement, ne pouvant se résoudre à poser la vraie question qui l'intriguait. - C'est plus distrayant que je ne l'imaginais, sourit le tsar en continuant de danser avec sa dernière fille. Je suis heureux de voir ce que ma petite Anastasia est devenue. Mais nous n'aurions jamais dû nous revoir. Ta place n'est plus ici - tout comme la mienne. Ce palais, cette vie, appartiennent au passé. Retrouve Abigaëlle et vas t'en. Ta vie n'est plus en Russie. - Mais... et vous tous ? - On ne sera jamais bien loin, ma princesse, répondit Nicolas II en déposant un baiser sur le front d'Anastasia. La valse se terminait, elle aussi. Nicolas s'en retournait auprès d'Alexandra qui l'attendait. Au dernier moment, cependant, le tsar se retourna, revenant légèrement sur ses pas : - Peut-être qu'une promenade sur les bords de la Neva demain matin vous fera du bien. Comme du temps où nous y patinions l'hiver, précisa-t-il, féru de patinage qu'il avait toujours été. Nicolas II avait été un bien meilleur père qu'il n'avait été un bon dirigeant. Il n'avait jamais souhaité régné - trait de caractère dont Anastasia avait probablement hérité. Pour Alexandra, en revanche, c'était une autre histoire. Elle s'était vue de ces grandes reines qui marquent l'Histoire d'un peuple et c'était effectivement devenu le cas. Pas de la manière qu'elle l'avait espéré, cela dit. Pour toute réponse, tandis que le couple Romanov se sentiraient pour laisser aux autres le soin de profiter de ce qu'il restait de la soirée, Anastasia opina du chef, se remémorant parfaitement ses premiers pas sur la glace quand elle était encore très jeune. Puis elle retourna auprès de Dimitri qui avait repris place contre un mur. L'un des rares qui ne dansaient pas.
« Vassili? Je-je me demandais. Excusez-moi si c'est indiscret mais... - Je n'ai plus de secret. - Comment êtes vous mort?, après un temps d'hésitation qui le tourmentait, il osa d'un ton fébrile: - De maladie, la Tuberculose. Ce sujet n'est qu'un drame. Enterrons-le, avec ma vie. Je vous en prie. Mademoiselle Sally, ce bal n'est-il pas pour s'amuser? Oublier cette limite de la chair, et du coeur qui bat? »
Je restais muette. Non, ce bal n'était pas là pour cela. Et comme pour répondre à l'écho dans ma tête, l'horloge sonna les douze coups de minuit. Le monde aurait pu se taire, écouter les aiguilles une dernière fois, et faire comme il était d'usage, partir. Nous continuions tous de danser, au rythme du gramophone qui ne cessait de vibrer. Je m'étais arrêtée. Je restais plantée devant Vassili. Avais-je même le droit d'ignorer le résultat du hasard? Avais-je le droit de laisser battre mon coeur alors que celui-ci aurait dû être épris pour l'éternité. Je remuais la tête de gauche à droite. Je plongeais mon regard une dernière fois dans le sien, vide. Je cherchais peut-être à me convaincre. Que tout ceci n'était pas mal? Mais chaque coup d'oeil que j'accordais à mes escarpins, à mes boucles rousses, ou encore aux pans de ma robe ornés de pierres, je ne voyais que le déni de ma vie passée. Cette vie n'était pas la mienne, Vassili ne serait plus jamais que cet esprit errant. Je n'avais pas d'avenir dans ce palais, et mes espoirs que je faisais pousser n'allaient ici que pourrir. Je profitais d'une occasion qui ne m'appartenait pas. Et alors, me revenait comme un dernier coup de poignard la voix de Jack. Je me souvenais de tout. De ses doigts qui enlaçaient les miens, de ses longues jambes qui s'avançaient jusqu'au haut de la colline où je m'étais réfugiée, de ses orbites dans lesquelles j'aimais perdre mon regard, et surtout lui. Juste lui, et moi, éblouis par la lune. Et là, je n'avais que pour consoler les bras transparents d'un russe dont je ne connaissais que la mort. Alors, je laissais simplement la voix de Jack, et seule la sienne, emplir ma tête et répéter dans notre chanson qui assouvissait tout mes désirs d'amour.
Ma tendre amie Si tu veux bien J'aimerais te prendre par la main Et t’entraîner vers les étoiles Les yeux dans les yeux Brillant de mille feux Car la lumière d'un amour éternel est vraiment la plus belle.
J'avais la terrible impression que mes joues se creusaient, et que déjà quelques larmes s'immisçaient dans mes cils, prêtes à couler le long de mes pommettes. Je ne pouvais, tout simplement, physiquement, pas. Je serrais mon jupon, d'une poigne ferme. La seule chose à laquelle je pouvais encore m'accrocher. La beauté de la robe. Et pour raviver la douleur qui s'estompait dans mon coeur, aucun signe de Raspoutine. J'étouffai mes sanglots, et je me précipitai vers Tatiana, sans explications envers le pauvre Vassili. Ce n'était pas comme s'il allait en mourir, me répétais-je pour ne pas culpabiliser. Le fantôme de la Romanov m'accueillit d'un grand sourire. Mon regard dut lui suffire à se défaire du charmant rictus, elle haussa un sourcil, interloquée par ma moue. Je n'avais qu'une envie: celle d'exploser. Elle entrouvrit les lèvres certainement pour calmer l'ardeur qui s'emparait de mes épaules frissonnantes, je tranchais:
« Il est tard, Tatiana. Tu ne crois pas que... Et si nous avions perdu notre temps avec ce bal? - On ne perd jamais son temps quand on fait la fête. Ne me dis pas que tu n'as pas aimé danser, te pomponner et... flirter sans vergogne avec ce paysan... C'est quoi son ptit nom déjà ? Vania ? Vassili ? Vassili, c'est ça ! - C'était égoïste. Tu savais qu'il ne viendrait pas? Je vais m'aérer. Profite de la fête. »
Comment avais-je pu croire en ce stupide projet? Je lui décrochais un dernier coup d'oeil anéanti par la triste vérité. Nous avions été totalement idiots, et moi particulièrement. Et je savais bien que si j'avais osé y croire, d'autres arguments m'y avaient poussé. La sensation d'être une princesse. Je ramenais nerveusement mes doigts à ma bouche, pour ronger mes ongles, en fonçant jusqu'au balcon. Lorsque je me retournais, je ne voyais plus que Vassili, estomaqué, la bouche en coeur. Je ne pouvais plus rien pour lui. Abigail était perdue, et je m'amusais... A quoi? A un bal. Aux féeries idiotes d'un empire dans lequel je n'avais pas ma place. Plus personne d'ailleurs. Ce temps était révolu. Les flocons eux tournoyaient, plus violents que jamais, se collant à ma chevelure ou encore à mon visage. Je regrettai que le corset ne fut pas davantage épais. Un froid me prit subitement. Un vent plus glacial que jamais. Qui était passé par mes entrailles pour y semer le vide. Un zéphyr du nom de Tatiana qui m'avait traversé. Ses sourcils gracieusement dessinés étaient foncièrement froncés, et les mains sur les hanches, elle s'écriait pour exprimer tout son courroux:
« JE ne savais pas qu'il ne viendrait pas, d'abord. JE ne suis pas dans la tête d'un psychopathe parce que JE ne suis pas une psychopathe. Je suis un petit fantôme tout mignon et JE me suis occupée de toi. Un peu de reconnaissance, s'il te plaît. Je suis désolée que ça n'ait pas marché. Anastasia avait l'air triste. Mais c'est pas ma faute si Raspoutine n'a pas suivi le script. On est dans le même camp. concluait-elle avec plus de calme. - Pardon. C'est contre moi que je suis en colère. J'ai cru que ça aiderait, et je n'ai fait que réaliser mes rêves de princesse. Loki avait raison., soupirais-je. - Toutes les filles sont des princesses. C'est juste que je le suis un peu plus que toi. Et, entre nous, Loki est une rabat-joie. BON, que ferait une princesse à minuit après un bal selon toi ? - Elle retourne rêver. - Rêver me paraît une bonne idée. Métaphoriquement parlant, bien sûr. Les vivants ont besoin de sommeil pour recharger les batteries. Vous ne tiendrez pas longtemps sans un peu de repos. »
Nous devions arrêter là, alors. Du moins, pour aujourd'hui. J'approuvais d'un hochement de tête, las. Je ne pouvais me contenter de rêver. Plus maintenant. Rentrant à l'intérieur dont la chaleur m'avait manqué, je me dirigeais d'un pas pressé vers le gramophone. Je coupais la musique, sans même en attendre la fin. Nous avions échoué, à quoi bon persévérer? La nuit nous porterais conseil, espérais-je. Tout les yeux se posèrent sur moi. Moi, qui ne semblait alors plus qu'une petite souris prise en flagrant délit. J'avouai enfin ma faute. Défiant toutes ces paires de prunelles miroitant au clair de la lune, je me contentais de résumer en un soupir:
« Raspoutine ne viendra pas ce soir. Minuit est passé, je crois que nous devrions tous nous reposer. Demain est encore une longue journée... - Je pensais que-, tonna la voix de Vassili qui surgissait dans mon dos. - Je le pensais aussi. »
Et c'était sincère. Dans cette courte confidence résonnaient toutes mes excuses. Je me faufilai, sans dire mot, sans rien faire. Plus de courbette, et de pirouette, que mes pieds qui trottaient sur le tapis de velours pour me mener à une chambre d'amis que Tatiana me désignait non sans m'accorder un sourire dépité. Dans mon silence, elle comprenait. Elle sortit une chemise de nuit, lourde et chaude dans laquelle blottir mon corps frêle. Et une fois dévêtue de l'ensemble de ma parure, habillée de la robe bien plus modeste et agréable, je me glissais sous la couette. La tête pleine d'hypothèses, et de plans indéfinis. Je devais trouver un moyen, un autre pour me racheter. Muette, je me creusais l'esprit à la quête des mots. J'avais besoin d'une stratégie qui me parvenait finalement quand je me laissais bercer par les bras de Morphée. J'avais une idée.
Vie: 95%
Anita Jones
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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April : Quand je le retrouve, je le met en pièce. Anita : Vraiment ?
Me contacter par MP sous Eloise A. St-James pour toute question ou demande.
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarafina
Les filles lui avaient trouvé une jolie robe bustier évasée au niveau du jupon. Anita avait été assez surprise de découvrir ce style de robe ici, en ce temps, mais elle l'avait endossé avec joie et... Oui et avec une certaine déférence aussi. Après tout, cette robe appartenait à Alexandra Romanov, la Grande Impératrice de Russie ! La lionne se jura donc d'y faire très attention, histoire de ne pas s'attirer les foudres de la mère de son amie. Puis elle rejoignit les autres et le bal débuta. Mais la blonde n'était pas franchement d'humeur à danser.
Sa conversation avec Alexandra l'avait tout de même pas mal chamboulée... Aussi préféra-t-elle partir vers le buffet. Là au moins, elle ne risquait pas de détonner et puis, il fallait bien se remplir la panse... D'autant qu'elle n'avait rien avalé depuis son petit-déjeuner qui remontait à une certaine heure maintenant... Et elle était une lionne : c'était bien connu que ça avait besoin de manger ces choses-là ! Anita venait de s'arrêter devant le buffet, cherchant ce qu'elle pourrait bien goûter quand un homme assez rondouillard apparut non loin d'elle, avec un air d'envie sur le visage. Lui, il ne fallait pas se demander ce qu'il faisait lors des bals de son vivant...
" Vous devriez goûter ces petits machins là, c'est délicieux. Mais ça tient bien au corps alors ne dansez pas tout de suite après !" Lui dit-il en soupirant d'envie.
- Merci du conseil, Monsieur... ? Demanda-t-elle, par politesse.
"Sven. Lord Sven Potemkine. Et vous êtes ?"
- Anita Jones, roturière. Se présenta-t-elle.
La lionne avait bien envie de voir quelle serait la réaction du Lord. On lui avait dit qu'en général, les gens de la noblesse avait une sainte horreur de traîner avec des gens du bas peuple. C'était donc l'occasion de voir si les on-dits étaient justifiés ou non ! Mais le Lord se contenta de lui sourire avant de reporter son attention sur la nourriture.
"Ça me manque tout ça... Vous ne pouvez sans doute pas comprendre puisque vous êtes roturière. Ça doit être assez exceptionnel pour vous, ce genre de sauteries. Mais de mon temps c'était hebdomadaire : tous les samedis un bal, une soirée, une fête, un bon repas. Vous devriez profiter." Lui conseilla-t-il.
Anita était assez amusée, bien qu'un peu vexée d'être ainsi cataloguée. Cependant, elle ne pouvait pas le blâmer, ce n'était pas comme s'il connaissait sa vie...
- Je ne viens pas de cette époque Lord Potemkine. Ni même de ce monde d'ailleurs. Dans mon monde, les petites sauteries ne sont pas des choses très exceptionnelles. Mais je compte bien en profiter, ce n'est pas tous les jours que les Romanov donnent un bal. D'ailleurs, mon amie la Grande Duchesse Anastasia n'en a encore jamais donné... Ceci dit, pourriez-vous me conseiller sur les mets présents sur cette table ? Vous êtes un fin connaisseur et j'aime la bonne nourriture, je crois donc que malgré nos rangs différents, nous pourrons nous entendre.... Qu'en dites-vous ?
Anita avait préféré lui demander conseil plutôt que de se battre avec lui. De toute façon, il était déjà mort et elle ne pourrait pas lui faire grand mal... Et somme toute, il se comportait normalement. C'était cela le code de l'époque et pour le coup, la lionne en était à se dire que ça n'était pas plus mal qu'Anastasia n'ait pas vécu dans ce monde-là...
"Volontiers, très chère !"
Le Lord semblait dans son élément à présent. Il s'approcha du buffet et se mit à garnir des assiettes tout en discutant des plats avec Anita. Ce qui, en un sens, lui rappelait Amelia. Sauf que Sven était bien plus gras et moins sautillant que son amie.
"Voyons voir... Il n'y a malheureusement pas de caviar. Ni de boeuf Strogonov... C'est plus ce que c'était, tout se perd ma bonne dame. Néanmoins, le saumon m'a l'air délicieux. Péché ce matin. Les Pirojkis là bas pourrez vous plaire. On dirait des petits sandwichs et ça se mange sans faim. Idéal pour les buffets. Évidemment il y a le traditionnel Bortsch mais j'ai peur qu'il ait refroidi. C'est meilleur chaud et ça tient bien au corps. Parfait pour la saison, surtout si vous ne comptez pas danser. Oh... essayez ça aussi : des Pielmeni. Comme des raviolis mais meilleurs. Les Italiens... Pfeuh, ils se croient meilleurs que tout le monde mais on sait tous que rien ne vaut la cuisine d'une matriochka russe ! Et pour le dessert il vous faut des Syrniki, bien sûr, sinon la soirée serait vraiment loupée et une part de Vatrouchka. Voilà, je pense qu'on a fait le tour."
Anita se retrouvait donc avec une bonne demi-douzaine d'assiettes, toutes pleines à craquer. Elle avait appris quelques petites choses aussi, elle qui n'avait jamais mangé russe de sa vie...
- Eh bien ! Je savais que vous sauriez me conseiller à merveille ! Ceci dit, je ne suis pas certaine de pouvoir tout manger... Mais je vais goûter à tout, vous pouvez compter sur moi ! Dit-elle avec un grand sourire.
Le simple fait de promettre de goûter à tout sembla convenir au Lord. Ce qui n'était pas plus mal parce que même si elle était une lionne, Anita savait qu'elle ne pourrait jamais manger autant. Cela ne l'empêcha pas de continuer à discuter avec Sven, commettant chaque plat qu'elle goûtait, discutant de gastronomie avec lui. Puis soudain, la musique s'arrêta. La blonde avait fini de manger depuis quelques instants, aussi se rapprocha-t-elle du groupe. C'était Sally qui avait coupé la musique en leur disant qu'il fallait se rendre à l'évidence : IL ne viendrait pas.
- Tu as raison, allons nous reposer. On reprendra les recherches demain. Dit-elle en hochant la tête, pour soutenir Sally.
Et puisque c'étaient elles qui leur avaient proposé le bal, Olga et Tatiana les rejoignirent, même si Tatiana semblait se préoccuper bien plus de sa poupée vivante. Ce qui pouvait se comprendre, il fallait bien l'admettre...
"C'est bien gentil tout ça mais assurément peu prudent. Sally ne devrait pas rester toute seule. Anita va partager sa chambre ! Les lits sont assez grands, de toute façon. Loki, vous irez avec Victoire et... Dimitri avec Anastasia." Décida Olga en parlant plus ou moins avec Tatiana avant de se tourner vers Anya avec un grand sourire sur la fin.
Anita se contenta d'hocher la tête, trouvant l'idée judicieuse et les suivit dans les chambres.