« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
Violette était arrivée dans le groupe grâce à Themis. Elle était ravie de retrouver les autres. Après la guérison que la titanide avait accordé à tout le monde, Violette s’était précipitée dans les bras de Vaïana et Alexis.
« Je suis tellement heureuse de vous revoir. »
Plus de peur que de mal. Bien qu’elles avaient eu l’air de beaucoup souffrir, au vu de leur mine fatiguée. Néanmoins, elles étaient toujours en vie et c’était le plus important. D’ailleurs, il n’y avait aucune perte à déplorer.
« Je suis soulagée de vous avoir tous retrouvé ! »
Mais les réjouissances des retrouvailles furent de courte durée. Les discussions entre Thémis et le reste du groupe étaient animées. Alors que Themis avait indiqué à tous qu’elle les aiderait à rentrer chez eux, Vaïana intervint pour expliquer qu’il fallait rester ici. En quel honneur ? Il n’y avait rien du tout ici. Rien qui ne puisse les aider dans leur combat contre la fin du monde. Cependant la discussion dériva rapidement sur les armes divines et l’énergie stockée dans les menhirs…qui pourrait permettre de détruire Titania. Attendez quoi ? Violette fit les yeux ronds. Coincée à Algorath, Violette avait loupé pas mal d’épisode apparemment. Mais la brune hésitait à demander et à passer pour l’idiote de service. Cependant elle ne comprenait pas pourquoi ils voulaient détruire la planète. C’était tellement cruel de faire cela. Et évidemment, cela lui rappelait son propre monde qui avait été plusieurs fois menacé et qui avait changé depuis sa fusion avec Terre-3. Bref. C’était un pincement au cœur permanent et Violette se demandait si c’était une bonne idée.
Mais si cela pouvait leur permettre d’alimenter les armes, cela demandait réflexion. A une seule condition, que la planète s’abrite plus aucune vie. Il était impensable de priver des innocents de leur vie uniquement pour recharger des armes.
« Donc si j’ai bien compris, l’idée c’est de détruire un monde entier. On est sûr qu’il n’y a plus aucune vie dessus ? Que des ruines ? »
Pas facile de s’immiscer dans une conversation déjà bien entamée. Mais Violette n’aimait pas rester en retrait quand il s’agissait de plan d’attaque.
« Titania est un champ de ruine. Il n’y a plus personne dessus. » répondit Thémis. « Le temps que j’y étais, en dehors de ces dark sentinelles qui n’en étaient pas, je n’y ai vue personne. Tout le monde a fui. On peut la faire exploser. » ajouta César. « Vous arrêtez avec ça ? C’est qu’une image l’explosion. A dire vrai ce que vous voulez faire, on peut le faire ici. » « Et comment on peut le faire ? » « Les mégalithes. Ils pourraient brûler eux même. Si ce qu'ils contiennent est dirigé vers leur centre et que l'énergie est contenue à l'intérieur. » expliqua Thémis en regardant vers le bâton que tenait Diane. « Il suffirait que l'une de ces armes se tienne au coeur de l'explosion pour que tout ce qui lui est lié, s'active. »
A ces paroles, le regard de César se fit émerveillé. Comme s’il semblait heureux de cette position explosion. C’était un comportement assez étrange.
« On procédait ainsi à mon époque. C’était bien plus simple que de faire exploser une planète…. » « Vous avez déjà fait ça ? »
Violette arqua un sourcil, surprise. Peut-être avait-elle mal compris ? Néanmoins ce n’était pas le plus important. Si les titans avaient déjà fait ça, ils avaient peut-être une chance d’alimenter les armes, de réussir.
« Dis comme ça oui on a l’impression que ça a l’air très simple. Par contre faudrait éviter qu’on soit touché quoi ! » « C'est ça le problème. Il faut être au coeur pour attirer la puissance vers soi. Ce n'est pas un bâton qui peut le faire. » argumenta Thémis. « Même si votre plan marcherait, ça n'est pas aussi facile que cela de le réaliser. »
Elle avait peur de bien comprendre où Thémis voulait en venir…
« Quelqu’un doit se sacrifier ? C’est ce que vous sous entendez ?! »
Son silence voulait tout dire. Elle réfléchissait mais finalement, toutes deux connaissaient la réponse à cette question. La brune ne pouvait pas cautionner ça.
« Il doit y avoir une autre solution. »
Ce n’était pas une question, c’était une affirmation. Le sacrifice n’était pas une solution. Ils étaient arrivés ensemble, ils devaient repartir ensemble. Et même pour César, malgré son comportement plus qu’étrange, il ne méritait pas de mourir.
« Il y en a une. » répondit César avant de regarder Thémis. « Mais une question avant. Comment je dois faire une fois au cœur du cercle ? »
Etait-il en train de proposer son sacrifice ? Quelle mouche venait de le piquer ? Pourquoi faisait-il ça ? La brune fronça les sourcils et secoua négativement la tête. Hors de question.
« Vous êtes un peu vieux, d’accord, mais pas au point de vous sacrifier ! » « Je crois que la question ne se pose pas vraiment. » commença César. « Il s’est passé certaines choses qui font que je ne pourrai peut-être pas jouir de toute la vie que j’aurais pu avoir. Et puis si ça se trouve, c’est exactement ce qu’il me fallait. »
Il semblait très conscient de ce qu’il venait de proposer, comme si son sacrifice était murement réfléchi. Après tout, il était vieux, donc sage. Il semblait avoir fait son choix et il serait difficile de lui faire change d’avis. « Vous êtes sûr de vous ?! » demanda Violette d’une voix fluette, triste de se résigner à ce choix-là. « Oui. » répondit-il sans la moindre hésitation, en tentant de garder contenance. « Ça ne sera pas aussi facile que ça. Il faudra vous tenir au cœur avec le bâton, mais aussi être capable de contenir une telle énergie en vous le temps de la rediriger vers les mégalithes. Un simple humain ne peut pas faire cela. » expliqua Thémis. « Qui plus est, il faut faire sortir le pouvoir contenu dans les mégalithes. Et je doute d’être capable de le faire pour tous en même temps. »
Violette observa les mégalithes. Elles étaient au nombre de 12. Peut être que…
« Si chacun bombarde les mégalithes avec nos différents pouvoirs ? Un mégalithe par personne. On est peut-être pas assez tout compte fait. »
Sauf si Themis prenait plusieurs mégalithes. Elle pouvait le faire non ?
« Elles sont en lien direction avec la Nature. Les mégalithes sont reliés à l’arbre monde. Du moins, c’est ce qu’on a toujours cru. Par conséquence, ça ne marcherait pas. Vos pouvoirs ne sont pas liés à la Nature. Pas directement. » « Si. Il me semble qu’on a des personnes liées directement à la Nature, ici. Vaïana et Nora… Non ? »
Violette observa les deux brunes, comme Themis. Nora paraissait septique. C’était une idée comme une autre non ?
« Peut-être que ça pourrait marcher. » « Ok. Donc on active les mégalithes, on tue César, et on rentre à la maison. » commença Vaïana d’un ton calme qui se transforma rapidement au fur et à mesure de ses paroles, finissant par l’énervement. « Vous en avez d’autres des plans comme ça ? » « Tu as une autre idée Va’ ? Parce que ça m’enchante pas non plus de sacrifier quelqu’un. Mais on est à court de solution… »
Violette se détestait de penser ainsi. Elle savait que c’était en dehors des codes familiaux. Interdit de laisser quelqu’un derrière soi. Et pourtant, les nombreuses aventures et surtout celles avec la Magic League lui avaient appris que parfois les dommages collatéraux étaient inévitables. Apparemment, Vaïana ne comprenait pas cela. En effet, elle regardait Violette comme si elle était devenue folle. De la peine se lisait également dans son regard. « Depuis quand on estime que les dommages collatéraux sont acceptables ?! » demanda-t-elle, révoltée. « Moi je m’y oppose. Ne me demandez pas de faire ça. »
Vaïana croisa le regard de César, ce qui la fit déglutir avant de secouer la tête rageusement.
« C’est hors de question. Oubliez tout ce que j’ai dit sur Titania. » « Elle a raison. » répondit César. « Un dommage collatéral n’est pas acceptable. Mais il arrive parfois qu’il est inévitable….Je sens que… » continua-t-il avant d’avoir un regard fuyant et de regarder la paume de sa main. Il tremblait.
Il prit une grande inspiration.
« J’ai peur. C’est évident. Et en même temps, ce n’est pas la peur qui fait trembler ma main. J’ai peut-être dit des choses qu’il ne fallait pas dire. J’ai été plus loin que j’aurai du. Je l’ai vue dans les yeux de la nymphe. Mais quoi qu’il en soit, certaines choses doivent être dites. Et si on peut donner un coup de main, même si c’est au prix de notre vie, il faut le faire. » expliqua César. « Ça fait longtemps que je cherche une solution pour oublier certains détails de ma vie passée…pour aller de l’avant. Ça fait longtemps que je ne pense qu’à mon bien être. Je ne peux pas mourir. J’ignore pourquoi, mais je n’y suis pas arrivé jusqu’à présent. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Alors, si je peux enfin réussi à oublier…et faire quelque chose de bien, pour mes amis, une dernière fois. Je veux le faire. »
Violette se pinça les lèvres. Son discours était tellement triste, mais tellement courageux et honorable de sa part. Mais il soulevait énormément de question dans la tête de Violette. Qui était-il pour être immortel ? Que voulait-il oublier ? Il lui faisait beaucoup de peine. Et elle n’était pas la seule puisque Vaïana avait secoué légèrement la tête avec des larmes qu’elle retenait difficilement.
« Il n’empêche que vous ne serez pas assez fort pour tenir au centre des mégalithes. Vous êtes ordinaire. » « Un jour un Titan m’a rendu différent. Peut-être que vous pourriez juste….refaire de moi celui que j’étais. »
Themis le regarda d’un air étrange. Elle ne semblait pas comprendre. Tout comme Violette qui fronça les sourcils.
« Qui vous étiez ? »
Aucune réponse. César se contentait de regarder Thémis. Cherchait-elle à capter son aura pour définir qui il était ? Vaïana ouvrit alors la bouche, voulant répondre à la question de Violette. Mais…
« Non. S’il te plait. » implora César. « Ça sera plus facile comme ça… »
Pourquoi tant de secret ? Pourquoi tant de non-dit ? Ils étaient dans la même équipe, non ?
« On peut tenter. Si tel est votre souhait. »
Apparemment, Thémis avait réussi à percer l’aura de César et de comprendre à son tour qui il était…Ce qui n’était toujours pas le cas de Violette ! César, lui, hocha la tête face à la proposition de Thémis.
« Je peux vous rendre ce que vous avez perdu. D’une manière différente, mais…je peux le faire. »
César semblait ému d’entendre les paroles de la Titanide. Mais qui était-il à la fin ? Cette question brûlait les lèvres de Violette. Mais elle comprenait bien qu’elle n’aurait jamais sa réponse. Ou en tout cas, pas pour le moment. Thémis se tourna ensuite vers le reste du groupe.
« Il faut que chaque être capable de se lier à la Nature touche une mégalithe. Votre pouvoir passera à travers elle. On aura besoin de vous tous aussi. » expliqua-t-elle avant de se tourner vers Violette. « Vous avez tous un pouvoir, comme tu le disais. Si chacun touche une mégalithe, ça peut augmenter la puissance dégagée. Tous ensemble, on peut y arriver. »
Violette fit une petite moue, regardant d’abord César puis Thémis.
« Alors tentons ! »
Quel autre choix avaient-ils de toute façon ? Violette s’approcha alors d’un des 12 mégalithes. Elle prit une grande inspiration tandis qu’elle leva son bras, le tendant. Elle approcha doucement sa paume de main. Elle resta en haleine. Puis elle posa délicatement sa main. Mais au moment où sa paume entra en contact avec la pierre, Violette aperçut Peter, les yeux fermés. Yeux qu’il ouvra rapidement. Ce flash fut tellement soudain et inattendu que la brune ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul, ce qui fit retirer sa main de la pierre. Pourquoi Peter ? Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce que tout cela voulait dire ?
☾ ANESIDORA
Vaiana de Motunui
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Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Je ne voulais pas dire adieu. C'est quelque chose d'horrible. Perdre quelqu'un est toujours difficile. Nous avions retrouvé Violette et nous nous apprêtions à perdre César. Quelle justice y avait-il là-dedans ? Je m'y opposais et pourtant, le vieil homme se plaçait déjà au centre du cercle de pierres, avec le bâton en main. Il avait pris sa décision. Se sacrifier. Elle n'appartenait qu'à lui. Je devais y faire face courageusement.
« Il y a forcément un autre moyen. » murmurai-je tout en le fixant.
César posa ses yeux chagrins sur moi.
« Ca ne peut pas toujours en être ainsi. » dit-il. « Depuis bien trop longtemps, ma vie est dans le passé. J'en avais oublié ce que ça faisait de vivre le présent. De se sentir vivant. »
Il marqua une pause.
« Je suis venu jusqu'ici pour obtenir de l'aide, et c'est exactement ce que vous m'avez apporté, à votre manière. Vous m'offrez une dernière chance de redevenir moi-même, de me retrouver. »
Il regarda tout le monde puis s'attarda sur moi avec un faible sourire.
« Ca m'avait manqué. Je me sens mieux, maintenant. »
La majorité du groupe avait posé leur main sur les mégalithes. Ces dernières scintillèrent, signe que quelque chose se passait. César, qui tenait toujours le bâton, eut une grande inspiration. Je m'avançai instinctivement d'un pas vers lui, mais stoppai en constatant qu'il semblait épanoui. Quelque chose passait à travers lui mais sans lui faire aucun mal. Il tourna la tête vers Thémis et bafouilla :
« Je... je... »
« Vous êtes désormais mon Gardien. » expliqua-t-elle d'un ton à la fois touché et amusé par sa réaction.
A cet instant, je remarquai que Diane et Apollon dévisagèrent César. Je lisais dans leurs yeux qu'ils venaient de reconnaître le vieil homme. La fonction de Gardien leur permettaient-ils de sentir son aura ? Ca devait être quelque chose de ce genre. Un peu tardivement, je me décidai à poser la paume contre un mégalithe, à contrecoeur.
Posant les yeux sur elle, je remarquai qu'elle avait éloigné sa main de la pierre. Atterrée, je lançai :
« T'étais où pendant toute l'explication ? » « On donne un espoir au millier de mondes qui nous entourent. » déclara César.
Elle parut réfléchir.
« Nos armes vont s'activer. Nos pouvoirs vont se décupler. Au final, ça n'est pas un message d'espoir que nous allons envoyer, mais une déclaration de guerre. » « On fait ça uniquement pour se protéger. Et d'après ce que j'ai compris avec tout ce qui se passe chez nous, la lune noire dans le ciel et tout le tralala, on est déjà en guerre. Tout ce qu'on peut faire, c'est trouver comment se défendre et faire face. »
Je n'en revenais pas que c'était moi qui argumentais là-dessus, alors que j'étais une pièce rapportée dans l'équipe. J'observai Nora avec un drôle d'air. Pourquoi se dégonflait-elle, d'un seul coup ?
« Au prix d'une vie ? » fit-elle, incisive.
Je la désignai d'un geste éloquent.
« Merci, au moins quelqu'un de censé ! » lançai-je. « Moi non plus je ne veux pas avoir la mort de César sur la conscience ! Désolée de me soucier de vous. » ajoutai-je à l'adresse du vieux monsieur avec une légère ironie. « C'était très beau ce que vous avez dit sur le sens du sacrifice, que vous vous sentiez mieux, mais justement maintenant que vous êtes de nouveau Gardien, on peut se contenter de s'en aller, non ? Tout est bien qui finit bien ! »
Je savais d'avance qu'il y avait peu de chance de convaincre qui que ce soit, mais il me suffisait de convaincre César. C'était suffisant. Quoique... sans trop m'attarder sur les autres, j'avais l'impression qu'ils n'avaient pas l'air très chaud à l'idée de supprimer quelqu'un. César s'énerva.
« Vous êtes en train de laisser passer une chance qui ne se représentera peut-être plus. » dit-il d'un ton réprobateur.
J'écarquillai les yeux, médusée. Il était sérieux ? Nora et moi le défendions et il nous faisait la morale ? Buté, il ferma les yeux pour se concentrer. Bientôt, les mégalithes scintillèrent de nouveau. Désemparée, Nora regarda de tous côtés, cherchant un moyen de l'empêcher de commettre l'irréparable. Sa bestiole aux grandes oreilles était assise par terre et observait le vieil homme d'un air attristé.
« Tu l'as senti, toi aussi ? » me demanda Nora. « Quand nos mains l'ont touché. »
Je fronçai les sourcils, avant de comprendre de quoi elle parlait : ce que contenaient les pierres. Une puissance terrible. Quand j'avais posé ma paume tout contre, j'avais senti une force que je pouvais diriger. Peut-être.
« Le pouvoir qu'elles ont en elles. » insista-t-elle.
J'avais saisi son plan. Je vérifiai rapidement que plus personne ne touchait les mégalithes. Seul César y était connecté par le biais du bâton. C'était risqué, mais nous pouvions peut-être y arriver. Je hochai brièvement la tête vers Nora, avant de poser la main contre une des pierres. Elle fit de même. Aussitôt, César souleva les paupières.
« Qu'est-ce que... ? »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que deux jets de lumière bleus partirent des mégalithes pour foncer droit sur le bâton. Le choc le brisa sur toute sa longueur mais il resta curieusement entier pendant quelques secondes encore, avant de se changer en cendres. César remua les doigts dans le vide, le souffle coupé. Puis il posa un regard furibond sur nous.
« Petites sottes ! Qu'est-ce qui vous a pris ? » « Merci de m'avoir sauvé la vie, les filles. Oh, de rien, de rien, c'est naturel. On fait ça tous les jours. » dis-je avec un mélange de désinvolture et d'irritation devant son manque de reconnaissance. « Vous venez de perdre une arme précieuse contre un ennemi puissant ! » serina-t-il en observant les cendres au sol, révolté. « Mais on a gardé un ami en vie ! » répliquai-je du tac au tac.
Il parut légèrement perdu et penchant la tête, il murmura :
« Je voulais faire ça pour vous avant de partir. »
Il observa à nouveau la paume de sa main.
« Vous partirez un autre jour. » soupirai-je, car je savais qu'il avait le complexe du héros. « Si vous l'aviez fait, il ne vous aurait pas resté suffisamment de forces pour vous élever. » intervint Thémis. « S'élever ? Comme les gentilles Nymphes ? » demandai-je en tournant la tête vers elle. « Ca m'aurait évité de partir en étant inutile. » dit-il, désabusé.
Nora posa les yeux sur lui, et déclara :
« Ca n'a pas été inutile. Ca nous a permis d'envoyer un message. Celui qu'on voulait envoyer. »
César lui décocha un regard désenchanté.
« On est peace and love. » complétai-je à sa place, mettant les mains dans mes poches. « On ne veut pas de cette guerre. »
Nora eut une hésitation, plissant des yeux d'un air sceptique.
« C'est pas ça ? » m'étonnai-je. « Si... » fit-elle, incertaine. « Le message c'est que... on ne sacrifie pas les nôtres. Quelle que soit notre destinée, on l'affronte ensemble. »
Plus elle parlait, et plus elle prenait confiance en elle. J'approuvai avec une moue. C'était sacrément bien tourné. Thémis nous enveloppa d'un regard impressionné -ce qui me surprit, étant donné qu'elle était une titanide, puis elle déclara à l'adresse de César :
« Vous leur avez donné des ailes pour voler. »
Elle jeta un bref coup d'oeil à Violette, tiquant légèrement.
« Des racines pour revenir. »
A cet instant, elle observa Diane, Apollon et Héphaïstos.
« Et des raisons pour rester et affronter ce qui les attend. » conclut-elle en revenant sur César.
Emu, il garda le silence. Nora me regarda et dit :
« Tu crois que ça peut marcher ? »
Etant donné que j'étais partie dans l'envolée lyrique de Thémis, je mis quelques secondes à atterrir. Je battis des cils et fis, perplexe :
« Hein ? »
« Elles ont utilité les mégalithes pour guérir l'une des leurs. Je le sens quand je la touche, elle est... elle est puissante. »
Elle posa sa main contre la haute pierre, sans cesser de me fixer, comme si elle m'invitait à suivre son idée. J'avais l'impression qu'elle voulait qu'on puise dans l'énergie des mégalithes pour gonfler nos propres pouvoirs.
« Pourquoi tu voudrais faire ça ? » demandai-je, indécise. « Parce qu'il a raison : il y a des choses dont on a besoin. Mais sans pour autant être obligé de passer par un sacrifice. »
Joignant le geste à la parole, elle ferma les yeux et continua de se concentrer. Dubitative, je l'imitai. Elle souleva les paupières et croisa mon regard. Nos mégalithes scintillèrent. Comme la première fois, je sentis quelque chose me traverser, bouillonner en moi. Une force aussi limpide et puissante que l'eau, que j'avais l'impression de pouvoir diriger à ma guise. C'était à la fois apaisant et revigorant.
Un peu plus loin, Alexis venait de toucher une autre pierre, qui irradia à son tour. Je croisai de nouveau le regard de Nora, qui avait un léger sourire. Je devinai ce qu'elle avait en tête. Nous orientâmes la force des pierres vers la jeune femme brune. Au bout de sa main dansèrent bientôt de petits éclairs de plus en plus nombreux. On était en train de la gonfler à bloc.
CODAGE PAR AMATIS
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
J’avais posé ma main sur la mégalithe et j’avais tourné mon regard vers Vaiana et Nora qui me regardaient, plutôt sûres d’elles. J’avais froncé les sourcils, prêtes à leur demander la raison de ce regard complice mais j’avais senti soudain quelque chose qui m’avait fait oublié tout regard. J’avais l’impression d’être complète pour la première fois depuis longtemps, comme si mon pouvoir était revenu pleinement, envahissant tout mon être. Je le sentais là, comme un poids qui n’en était pas vraiment un, qui me faisait sentir ni plus lourde ni plus légère, juste entière, comme si je ne faisais désormais plus qu’un de nouveau avec mon propre pouvoir.
Mais bientôt je dépassais ce stade, sentant alors que mon pouvoir prenait le pas sur ce que que je connaissais déjà de lui comme si je n’avais toujours été qu’à 80% de mes capacités et que j’atteignais désormais les 100%. Je parvenais à ressentir dans le lointain mes pairs, ceux doté du même pouvoir, sans pour autant les définir clairement. Une chose était sûre : je n’étais pas seule. Puis petit à petit alors que je me rapprochais du maximum de ma recharge, si on pouvait appeler ça ainsi, j’avais senti qu’une partie de mon pouvoir tentait de m’échapper, comme si cette partie était bien plus grande que tout ce que je pouvais posséder. C’était étrange, comme si je pouvais pleinement posséder ce pouvoir et qu’en même temps, une chose en lui tentait de s’éloigner de moi. J’avais l’impression que les éclairs qui ne cessaient de se multiplier le long de mes doigts avaient une part d’eux qui avait sa volonté propre. Etait-ce Mère Nature qui me parlait ? Ou alors était-ce la chose dont Hypérion avait tenté de me protéger ?
Depuis que Japet avait précisé que son aura était sur moi, cette pensée ne m’avait pas quitté. Je n’avais pas menti, je n’avais rien à voir avec lui mais cela ne signifiait pas qu’il n’avait pas interféré sur ce que j’étais. Je connaissais Anatole, je l’avais toujours considéré, peut-être à tort, comme un ami. Je ne pouvais m’empêcher de penser que cette marque qu’il avait posée sur moi était sans aucun doute protectrice. Mais peut-être me trompais-je ? Avait-elle un lien avec la fin de mon pouvoir ? Je n’en avais aucune idée. Etait-ce pour cette chose qui pensait vivre par elle-même dans mon pouvoir qu’il avait agi ainsi ? Je n’en avais encore moins l’idée. Deux choses seulement m’étaient sûres: je n’étais pas seule et une chose en moi avait sa propre façon de penser.
Une fois gonflée à bloc, j’avais alors senti que j’étais désormais au summum de ma capacité, contrôlant le contrôlable. Loin de tout égoïsme, j’avais levé les yeux vers Violette, non loin de moi et je lui avais fait un signe de tête, signifiant que c’était à son tour de poser la main sur le cristal. Une fois qu’elle l’eût fait, je dirigeais à mon tour, comme l’avaient fait Nora et Vaiana pour moi, le faisceau en direction de Violette qui commençait à son tour à se recharger de façon plutôt incroyable. Je ne sais pas si c’était son regard et sa réaction qui m’avait fait comprendre qu’elle était à son tour au max ou tout simplement l’énergie qu’on activait sur elle, mais j’avais fini par relâcher brusquement ma main de la mégalithe, laissant mon amie prendre le relai et transmettre à son tour dans un faisceau de lumière bleu la puissance sur Apollon. Petit à petit tous, se rechargèrent à bloc. Lorsqu’Apollon senti sa pleine puissance, Violette lâcha sa main et Héphaïstos posa la sienne puis lorsque que ce dernier fut à son tour au maximum de sa force, ce fut à Apollon de lâcher prise et à Diane de tenir un mégalithe. Enfin, le dieu de la forge lâcha son emprise sur son cristal. Il ne restait désormais plus que Diane, Nora et Viana reliés par les mégalithes, reboostant Diane à son maximum. On y était presque.
Sinmora
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| Avatar : ➹ Daisy Ridley
« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Ce pouvoir était puissant, intense. Et ça y est, on arrivait à tous les charger, à tour de rôle. Pour la toute première fois, je me sentais réellement utile. Je ressentais enfin ce que tous pouvaient sentir quand ils possédaient en eux une force hors du commun. Même si elle émanait de ces Mégalithes. C'était magique !
« Je crois que j'ai compris quelque chose. » dis-je à Vaiana.
Elle m'observait, tandis que Apollon posait sa main sur la Mégalithe à son tour et qu'on s'apprêtait à charger une nouvelle personne.
« Ce n'est pas les Sentinelles qu'on devait trouver. C'était nous. On est à notre manière des Sentinelles. Les Dernières. »
Le Bâton que j'avais brisé, était celui de Aeon. Une Sentinelle qui me l'avait offert quand j'étais à Vigrid, par le passé. Il avait pris soin de moi. Et aujourd'hui, à travers ce pouvoir, à travers cet acte, je faisais renaître son enseignement. Je lui rendais hommage. Je... on faisait de chacun de nous une Sentinelle. Les Dernières Sentinelles. C'était une bonne manière de lui dire au revoir. J'espérais qu'il était là bas lui aussi, avec ma maman. Qu'il me regardait faire. Qu'il était fier de moi. Qu'il était fier de nous tous.
Quand on eu fini. Il ne restait plus que nous deux. Et quelque chose me fit comprendre, tout comme à Vaiana, qu'on avait déjà épuisé la quasi totalité de l'énergie contenu en chacune de ces mégalithes. On n'avait pas cherché à diviser le pouvoir entre nous tous. Non. On avait simplement remplis au maximum tous ceux qui posaient leur main dessus. Tous nos amis. Sans se soucier de si il en resterait assez. Est ce que c'était une bonne chose ? Bien sûr. Car ils étaient tous un espoir. Mais je sentais au fond de moi, à travers cette mégalithes, qu'on ne pourrait pas finir. Il restait Vaiana et moi.
Pendant un instant, je m'étais dit qu'elle était déjà très forte. C'était une réaction purement égoiste. Mais si je relachais le lien. Si je la choisissais elle... je redeviendrais ordinaire. Je ne serais pas comme eux tous. Je ne pourrais pas les aider. Je ne pourrais pas... briller moi aussi. Vaiana l'avait compris. Elle m'avait regardée et elle avait fait un petit signe de ta tête.
« Vas y, c'est à toi. »
Elle voulait que ce pouvoir, que ce qui restait en ces mégalithes me revienne. Je voyais dans les yeux de Michoko qu'il pensait pareil. Ce n'était que justice après tout, n'est ce pas ? Chacun avait le droit de revenir avec quelque chose de puissant en lui.
« Attends ! » dis-je à Vaiana.
Je sentais qu'elle était prête à diriger le pouvoir de la Mégalithes sur moi. On était les deux dernières à avoir notre main posée dessus. C'était la fin. Ca allait finir. J'allais être "chargé".
« Il me fallait juste un petit moment pour... me préparer. » dis-je en poussant un petit soupir et en souriant à la jeune femme. « On compte jusqu'à trois ? » ajoutais-je.
Il fallait que je me prépare. Ce n'était pas rien de recevoir une telle puissance en soit. Surtout quand on n'y était pas habitué. Ce n'était pas rien de se préparer à changer. A devenir enfin quelqu'un. A pouvoir aider les autres, et aussi à s'accepter. Ce n'était pas rien de faire de Nora celle que je voulais qu'elle soit. Une pensée m'effleura l'esprit. Une discussion avec Eurus. Je lui avais confié que je n'aimais pas Nora. Je n'aimais pas ce que j'étais devenu. Ca n'avait rien à voir avec les pouvoirs. Car je n'en avais jamais eu. En fait, je crois que si. Ca avait tout à voir. A l'époque je ne cotoyais pas des gens avec des pouvoirs. J'entendais juste parler d'eux. Mais je n'étais pas avec eux. Pas à leurs côtés. Aujourd'hui, vue que c'était le cas, j'avais envie de leur ressembler. Ce qui pour moi n'avait pas la moindre importance à l'époque, devenait aujourd'hui, une évidence. Je voulais être comme eux. Etre puissante. Pouvoir jouir d'une telle force. Et c'était peut-être ça que je n'aimais pas chez moi. Je n'aimais pas d'être devenue cette personne avide de pouvoir. Qui n'attendait qu'une chose : briller à son tour.
Je n'aimais pas Nora. Non. Parce qu'elle faisait tout l'inverse de ce que Sinmora aurait fait. Tout ça parce qu'elle a peur. Parce que j'ai peur de me retrouver toute seule. Mais on n'est jamais vraiment tout seul, n'est ce pas ? Tout ce que je veux, se trouve au delà de ma peur. Et ce que je veux, ce n'est pas ce pouvoir, c'est simplement d'aider mes amis. Et le mieux que je peux faire, c'est de faire ce qui me semble être dans cette optique là.
« 1 » prononçais-je en même temps que Vaiana.
A trois, j'aurais ce pouvoir en moi. A trois, je serais différente. A trois, je ne m'accepterais plus, car je serais totalement devenue cette jeune femme que je veux pas être.
« 2 » repris Vaiana.
Mais il était déjà trop tard. J'avais fait ce que je voulais faire. Ce que je devais faire. Le pouvoir que j'avais en moi n'était pas puissant. Il n'avait aucune force au delà de celle des autres. Il n'était même pas leur égal. Mais c'était mon pouvoir. Et en cet instant, je pouvais le faire jaillir de moi. Je pouvais envoyer toute la puissance qui restait dans la mégalithe, sur Vaiana. Je pouvais faire d'elle une guerrière encore plus forte. Je pouvais la voir être à son maximum. Cet espoir qu'il y avait en moi, que m'avait confié ma mère, c'était ça mon pouvoir. Rien de plus. Elle avait besoin de se battre, d'être forte. Et moi j'avais besoin de rester moi même. Même si ça signifiait d'être que moi, sans rien à côté. Sans pouvoirs. Sans force. Avec juste mon bâton. Celui que m'a fabriqué mon ami, Apollon. Mais ainsi, je restais Sinmora. Et j'aimais celle que j'étais.
« Mais pourquoi t'as fait ça ?! » me rouspéta dessus Vaiana.
Je voyais qu'elle voulait rouspéter mieux, mais qu'elle avait du mal. Sans doute que la puissance qui était entré en elle, faisait virevolter ses émotions dans tous les sens. Elle ne savait pas si elle était énervée ou non. Ca me faisait rire.
« C'est mieux ainsi. » lui dis-je, sûre de moi.
Les mégalithes s'éteignèrent. Ils ne faisaient plus jaillir la moindre lumière bleue. Tout était fini. Tout se finissait bien. Tout ce qu'on veut se trouve de l'autre côté de la peur. J'avais peur d'être moi même, mais maintenant que j'avais franchis le cap, je me sentais bien. Je me sentais totalement bien.
Thémis s'était adressée à moi. Je l'avais regardée, et je lui avais souris, me demandant ce qu'elle voulait bien me dire. Mais j'allais bien. Le seul petit hic, c'est que je ne l'entendais pas. Elle parlait, je voyais ces lèvres bouger, mais je ne l'entendais pas. Puis, elle disparue. Je tournais la tête vers Vaiana, lui demandant ce qui venait de se passer, mais elle n'était déjà plus là elle aussi.
« Qu'est ce que... » demandais-je.
Je me tournais dans tous les sens. Même Michoko n'était plus là. Où ils étaient tous passés ? Je me stoppais net, en voyant quelqu'un à quelque pas de moi, à proximité d'une mégalithe.
« J'ai besoin d'eux. De chacun d'entre eux pour y arriver. » dit-il.
Il me fixait, droit dans les yeux. Contrairement à ce que moi je pouvais éprouver face à lui, je me rendais compte que lui n'éprouvait pas la même chose. Il n'y avait pas la moindre once de peur dans son regard. Il se tenait juste là, droit face à moi, sans la moindre émotion. Enfin si... c'était peut être de la détermination que je pouvais lire dans son regard. Juste de la détermination dans les yeux de celui qui avait été jadis mon ami.
« Certains d'entre eux m'ont combattus. Ils se sont acharnés sur moi. Je n'ai pas eu d'autres choix. Jamie. Wilson. Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire. Les traquer. Les faire disparaître. Pas tous. Juste ceux qui ne comprenaient pas. Qui allaient trop loin. Je ne peux pas les ramener. Je ne pourrais jamais les ramener. » me confia t'il.
Il parlait des dieux ? Qu'est ce qu'il voulait dire par là ?
« Tout comme les Titans, ce sont les Enfants de la Nature. Si elle vient à disparaître, ils disparaissent avec elle. Tu comprends que ce n'est pas ce que je voulais n'est ce pas ? Que ça n'en a jamais été ainsi ? Mais c'est un minuscule sacrifice qu'ils me poussent à faire, pour une cause bien plus grande. »
Est ce que Chronos était en train de me dire que tous les dieux allaient être sacrifiés ? Qu'il ne pourrait pas en ramener un seul dans son Ragnarok ? Qu'il acceptait qu'ils meurent ? Que ça ne l'empêchait pas de vouloir aller jusqu'au bout ? Comment Elliot avait pu devenir cet être qui se tenait face à moi ?
« Certains sont morts. Mais leur pouvoir demeure toujours. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre leur place. » dit-il en me montrant les gens qui m'entouraient.
Je pouvais désormais les voir. Mais eux, il ne me voyaient pas. Ils étaient comme figés. Diane, Apollon, Héphaistos... les dieux. Mais aussi les autres, mes amis. Ceux qu'on venait de charger. Quel rôle on leur avait confié ? Qu'est ce qu'on avait fait exactement ?
« Des Sentinelles. Les Dernières Sentinelles. Ils ont été créé dans le but de protéger l'Empire. Eux, ils le sont devenus afin de préserver la vie telle que je la vois. Ils feront renaître l'univers de ses cendres. Et la mort n'existera plus. Ni la souffrance. Juste les bons sentiments. »
Il y croyait, c'était fou. Faut dire que ça aurait été une bonne chose une existence sans pertes, sans souffrances. Mais cette utopie allait naître sur des cadavres. Ce n'était pas envisageable. Il ne pouvait pas être devenu comme ça... pas à ce point.
« Tu fais partit d'eux. Tu es celle que j'appelle la dernière Sentinelle. J'ai mis du Temps à le comprendre, mais c'était tellement évident. C'est pour ça que je t'ai préservé. Que je leur ai envoyé ce message à travers l'Asbru pour qu'ils se rendent à Vigrid, et vienne te chercher avant la destruction de Meter. Gaia t'avais caché à moi. Elle savait ce qu'elle avait fait en te donnant la vie. Elle avait compris plus vite que n'importe qui d'autre.
Il marqua une pause. Sans doute le temps de me laisser encaisser.
[i]« Tu es venue au monde, quand je suis entré dans le Bois des Oubliés. A chaque action contre la Nature, se créé un équilibre. Tu es cet équilibre. De la Nuit, il ne restera que des cendres. La Nuit c'est la Nature. Tout ce qui est mauvais. Je représente le Soleil. L'espoir. Ensemble, on réduira la Nature à néant et on fera renaître l'Espoir à travers une nouvelle ère. Une ère sans douleurs, sans souffrances, sans morts. » dit-il avec toujours cette même conviction dans le regard. « Pose ta main sur la mégalithe. »
Je tournais la tête, observant la mégalithe. Il voulait que je pose ma main sur elle. Et ensuite ? Qu'est ce qui se passerait ? Je regarderais les dieux tomber les uns après les autres ?
« Tu m'as fait une promesse. Tu as dit que tu seras toujours là pour moi, quoi qu'il arrive. Il est temps pour toi de tenir ta promesse. »
Je fixais Chronos. J'avais effectivement dit cela à Elliot par le passé. Je lui avais dit que je serais son homme. Son guerrier. Que je serais toujours là pour lui. Mais ce n'était pas Elliot qui se tenait face à moi en ce moment même. C'était lui... Chronos. Et il sentait cela au fond de moi. Il sentait que je ne l'acceptais pas en tant qu'Elliot. C'était sans doute pour cela que son teint avait changé. Son regard. Ses yeux. Qu'il était devenu différent. Plus jeune. Je sentais que ça lui faisait mal. Il avait sans doute oublié cette apparence depuis longtemps, tentant de vivre sans. Mais il se tenait désormais face à moi, avec le même visage qu'Elliot. Les même souvenirs que j'avais de lui.
« Ils ne sauront pas. Pas tous. » précisa t'il avant d'adresser un regard vers Apollon, qui ne pouvait toujours pas nous voir.
« Qu'est ce... qu'est ce qui va se passer si je pose ma main dessus ? » demandais-je avec précautions.
« Tu deviendras enfin toi même. Celle que tu es censée être. Et le jour venu, tu te tiendras à mes côtés. Et cette fois ci, je n'échouerais pas. »
Il avait besoin de moi. Besoin de moi pour y arriver. J'avais promis à Elliot que je serais toujours là pour lui. Quand j'avais fait cette promesse, je n'avais pas pris en compte qu'il pouvait changer. Qu'il allait sans doute changer. Qu'il deviendrait cet être qui se tenait face à moi. Mais... même si il était différent. Il n'en restait pas moins Elliot. Je savais que c'était lui. Il n'éprouvait juste plus les même sentiments. Son regard ne reflettait plus ce que j'aimais y voir, mais simplement de la détermination.
« Je ne sais pas pourquoi tu es devenu ainsi... » murmurais-je.
Il me regardait comme si il avait compris que je ne ferais pas ce qu'il venait de me demander. Ca ne semblait pas le surprendre plus que cela. Il y avait sans doute déjà songé au fait qu'il devrait trouver une autre solution.
« ...tu sais à quel point je t'aime... » ajoutais-je en sentant des larmes monter jusqu'à mes yeux. « ...à quel point je tiens à toi. »
C'était évident, sans doute pour lui, comme pour moi, et ce depuis la toute première fois que nos regards s'étaient croisés. C'était sans doute pour cela que j'avais du mal à rencontrer d'autres personnes. A avancer. A m'ouvrir aux autres. Je ressentais quelque chose de très fort pour lui. Et même si je tentais au mieux de ne pas le montrer, vue qu'il y avait Lily... c'était difficile. J'avais tenté de transformer cet amour en quelque chose de plus fraternel, mais je n'y arrivais pas. Je n'arriverais sans doute jamais à me détacher de ce que j'éprouvais pour lui.
« Tu m'utilises. C'est tout. »
« Non. J'ai besoin de toi. Ce n'est pas pareil. »
Je secouais la tête. Je savais ce que je devais faire.
« Tu n'as pas besoin de moi. Mon ami a besoin de moi. Il a besoin que je sois là pour lui, que je l'aide. Qu'il sache qu'il n'est pas seul, et qu'il ne le sera jamais. »
Il continuait de m'observer, ne comprenant pas où je voulais en venir.
« Tu vois, ce n'est pas toi. C'est pas toi ! » lui dis-je les larmes aux yeux. « Tu es en train de changer. Enfin, tu as changé. Tu es différent. Tu ne fais pas les bons choix. Tu as fait les pires choix ! » ajoutais-je toujours en proie à tous ces sentiments qui se mélangeaient en moi. « Je veux t'aider. Je te l'ai promis, et je serais toujours là pour toi. Mais tu dois faire de même. Tu dois être là pour moi. Etre là pour nous. Ce que tu tentes de faire, ça n'aide personne, même pas toi. Tu détruis juste, là où on tente de reconstruire. Et si tu fais ça pour... pour Lily, c'est en vain. Parce que si ça réussi, elle verra les sacrifices par lesquels tu seras passé. Et tu crois qu'elle l'acceptera ? Qu'elle t'aimeras toujours ? »
C'était stupide de penser qu'elle vivrait avec le fait qu'il avait tué ceux qu'elle aime, pour la maintenir en vie, elle.
« Elle ne le saura pas. Aucun d'entre eux ne se souviendra de ce qui s'est passé. » ajouta t'il, comme si il avait pensé à tout.
« Non. » affirmais-je en secouant la tête et en séchant mes larmes d'un geste de la main. « Tu te trompes. Elle verra dans ton regard, que tu es différent. Comme moi, je le vois, là, maintenant. Ce que tu fais, ça te change. Tu ne pourras pas le lui cacher. Elle le verra. Elle le sentira au fond d'elle. Et elle n'éprouvera plus rien pour toi. Pas tant que tu seras comme ça. Tu peux encore tout t'arrêter. Redevenir celui qu'on aime. Que j'aime. Tu peux encore changer. Il n'est pas trop tard, Elliot. Tu n'es pas seul. Tu peux rentrer avec nous, et tout arrêter. »
« Tu ne comprends donc rien... » me coupa t'il. « Ce que je fais, je le fais pour elle. Pour nous tous. L'avenir n'en sera que meilleur. Tu n'as pas vue tout ce que j'ai vue. Tu ne sais pas tout. Il vous reste encore tellement de choses à découvrir, et qui finiront par vous faire changer d'avis. Vous me rejoindrez. Vous accepterez cet avenir qui s'ouvre à vous. Je sais que ça finira ainsi. Le Ragnarok aura bel et bien lieu, et tout sera beaucoup mieux, ensuite. »
Il était en colère. De la détermination et de la colère. Voilà ce que je lisais dans son regard. Il était prêt à partir, mais quelque chose que je fis, le stoppa. Je venais de poser ma main sur la mégalithe qui se tenait à côté de moi. Il contempla ma main quelques instants, avant de me comprendre. Je lis de l'incompréhension dans son regard. Pourquoi j'avais fait cela ? Pourquoi j'avais fait ce qu'il voulait ?
« Je t'ai promis que je serais toujours là pour toi. Tu vas nous conduire tous à notre perte. Mais tu ne pourras pas dire qu'on t'as abandonné. C'est toi qui nous laisse seuls... Alors fait ce que tu as à faire, et va t'en. »
Il n'arrêtait pas de dire que ce qu'il faisait, il le faisait pour nous. Pour nous tous. Mais ce qu'il faisait, c'était simplement de nous abandonner. De ne faire que ce qu'il voulait, qui comptait pour lui, et qui n'avait d'effet que sur lui. On n'était pas ses amis. On était que ses objets.
Je prenais un gros risque. Je lui donnais ce qu'il voulait. Mais j'avais foi en lui. Je voyais son hésitation. Il allait changer. Il ne pouvait pas être devenu ainsi, sans garder une petite partie d'Elliot en lui. Il allait resurgir, là maintenant. Et au lieu de poser sa main sur la mégalithe, il allait venir prendre ma main et me dire que tout ça était fini. Qu'on allait tous rentrer. Que tout irait mieux. Qu'il renonçait à sa folie. Il allait redevenir celui qu'il était.
Je fermais les yeux un instant, sentant quelque chose en moi. Je pouvais ressentir toute cette force à l'intérieur, qui devait être contenu depuis si longtemps et dont je n'en avais pas la moindre idée de ce qu'elle était capable d'accomplir. Je pouvais ressentir qu'Elliot avait posé sa main sur la mégalithes. Il avait hésité, mais il l'avait fait. J'étais sûr qu'au delà de Chronos, il était là lui aussi quelque part. Il avait forcément gardé une trace de lui. Il n'avait pas pu tout effacer. Ce qu'il prévoyait de faire était mauvais. Ca allait causer à tous notre perte. Mais je lui avais promis que je serais là pour lui. Et j'avais la certitude qu'en lui montrant qu'il n'était pas seul, il finirait par changer. J'espérais juste que ce soit avant qu'il y ait de nouvelles pertes. On pouvait le ramener. C'était évident, n'est ce pas ? On n'allait pas se battre en vain...
Quand j'ouvris les yeux, je les entendis parler autour de moi. Ils discutaient entre eux. J'entendais des bruits sur le fait qu'on allait rentrer. Vaiana c'était approché de moi.
« Ca va ? » me demanda t'elle.
Elle n'avait rien vue. Personne n'avait rien vue. J'étais juste une fille avec une main posée sur une mégalithe. Je l'avais retirée, et j'avais hoché la tête pour répondre oui à Vaiana. Mais ça n'allait pas. Puis, j'avais croisé le regard d'Apollon. Est ce qu'il savait ? Qu'est ce qu'Elliot avait voulu dire en le regardant ?
Tout était fini. On avait trouvé ce qu'on était venu chercher. Et on avait gagné une titanide en prime. Elle allait sans doute rentrer avec nous. Et peut-être que... non. Tout n'était pas fini, pensais-je. Quelque chose effleura mon esprit.
« Vous... vous allez nous faire rentrer, c'est ça ? »
Thémis m'observa quelques instants, avant de hocher la tête. Elle allait nous faire rentrer.
« Je ne veux pas rentrer. Pas tout de suite. » dis-je.
Vaiana me regarda comme si elle me prenait pour une folle. Je voulais rester ici ? Faire du camping ? Elle pensait sans doute cela.
« Tu veux rester ici ? »
Ce que pensaient sans doute la plupart des personnes, Thémis le prononça à voix haute.
« Non. » murmurais-je. « Non, je veux rentrer. Mais... »
Thémis m'observait, ne comprenant pas de suite ce que je souhaitais. J'étais pas très claire après tout. Mais ce que je voulais, c'était de rentrer. Mais je voulais aussi que tout ceci s'arrête. J'avais dit à Elliot qu'il n'était pas seul. Qu'on était là pour lui. Qu'il pouvait encore faire marche arrière. Mais c'était lui qui nous avait abandonné. Qui nous avait laissé poursuivre notre route, tout seul. Ca ne pouvait pas continuer ainsi. On ne devait pas rester seul.
« On a passé ces derniers jours à affronter nos peurs. A tenter de trouver des réponses. D'acquérir un pouvoir... une protection bien plus grande qu'on avait jusqu'à présent. » dis-je au groupe. « Mais ce ne sont que des outils. Ce qui fait notre force, c'est d'être ensemble. D'être là les uns pour les autres. De gravir tous les obstacles, ensemble. Parce qu'on a besoin les uns des autres. »
Je me tournais vers Thémis. Ce message lui était aussi adressé.
« Nous ne sommes pas seuls. Aucun d'entre nous ne l'est. La solitude est un choix. Il est Temps que nous nous unissons. On n'est pas si différents les uns des autres. »
Elle m'observa quelques instants, puis elle comprit où je voulais en venir. Où je voulais me rendre. On allait avoir besoin d'aide car l'avenir qui se présentait à nous, n'allait pas être tout rose. Au contraire. C'était des jours compliqués qui s'annonçaient.
« D'accord. » me dit-elle, avant de regarder le restant du groupe.
Je cru lire sur son visage un petit sourire.
« Mais une fois sur place, je ne vous serais pas d'une grande aide. » dit-elle tristement.
Elle partageait mon point de vue. Elle voulait elle aussi que les choses changent. Que nous ne soyions plus seul. Mais c'était à nous d'agir les premiers.
« Vous n'aurez qu'à nous guider. Nous dire quoi faire pour pouvoir passer. »
Cette fois ci, elle laissa échapper un réel sourire.
« Je vais préparer notre départ. » dit-elle avant de disparaître.
On allait rentrer, mais après avoir fait un petit détour par quelque part. Pourquoi maintenant ? Sans doute parce qu'il était Temps...
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
J'avais déjà entendue parler par Hypérion, de nos pouvoirs ou plutôt de ce qu'Ouranos avait essayé de faire avec ceux d'Apollon. Pour autant, cela ne m'avait jamais effleuré l'esprit de tenter de les augmenter. Bien sur il y avait eu cette fois à Neverland, mais je n'avais jamais eu l'occasion de demander au titan si c'était plus ou moins ce que son frère avait cherché à faire. A présent, alors que Vaiana et Nora m'avaient « chargé » je ressentais les choses d'une toute autre manière. Mon empathie semblaient s'être accru, par moment les émotions, particulièrement lorsque plusieurs personnes étaient rassemblés au même endroit me faisaient plus l'impression d'un amas confus qu'autre chose, j'avais besoin de me concentrer si je souhaitais en ressentir d'une personne en particulier. Là, tout était bien plus fluide, plus net. Ce qui ressortait, chez chacun c'était surtout de la joie et du soulagement y compris chez Thémis. Et là, c'était une réelle nouveauté. Jusqu'ici, connaître réellement les émotions d'un titan m'avait été impossible :
- Je n'avais jamais imaginé que ce serait comme cela. Dis-je, je ressent les émotions des gens plus clairement qu'avant J'hésitais quelques instants, mais me tournait néanmoins vers Thémis : même les vôtres.
La Titanide ne fit aucun commentaire, elle se contenta de me regarder surprise, et en même temps presque pensivement. Comme si au fond, elle s'était douté qu'une telle chose pouvait arriver.
Ce fût ensuite, de la détermination émanant de Nora, de la curiosité essentiellement venant du restant du groupe et puis de l’appréhension pour Thémis. Tout ceci, c'était...Nouveau et bientôt j'eus l'impression de me sentir complètement submergé, comme si tout ce que je ressentais se mélangeait. Ce n'était pas mes maux de têtes habituels, lorsque les émotions des autres influaient sur les miennes. C'était comme si plusieurs personnes essayaient de parler en même temps, créant de ce fait une cacophonie infernale.
C'est en essayant de prendre sur moi, comme je le faisais d'habitude afin de retrouver un semblant de paix intérieur que je remarquais quelque chose de nouveau. Au quotidien, j’exerçais toujours un contrôle sur mes émotions principalement à cause de l'empathie, afin d'éviter qu'elle ne me submerge complètement. A présent, j'avais la possibilité de réguler ce que je ressentais, de contrôler ce flux venant des autres afin de ne pas me faire emporter. C'était nouveau bien entendue et agréable, même si j'allais sans doute devoir apprendre à mieux maîtriser ce nouvel aspect de mon pouvoir.
Mais une émotion particulière même après cela, sortait du lot : elle émanait de César, c'était de la joie mais il y avait également de la tristesse :
- Pour la joie, je peux comprendre mais pourquoi est-ce qu'il ressort également de la tristesse de vos émotions ? Lui demandais-je
Son regard se posa sur moi, et sa joie ainsi que sa tristesse je les ressentais d'une manière différente de chez les autres. C'était plus flou, plus lointain presque comme s'ils diminuaient. Il me dévisagea l'espace de quelques minutes et finalement prit la parole :
[« Je suis heureux pour vous. Je suis juste triste de ne pas avoir pu vous aider moi même. »
C'était l'un des plus gros mensonges que j'ai jamais entendu. J'ignorais quand est-ce que les gens comprendraient que mentir à une empathe était au moins aussi utile que de poser des questions et espérer une réponse clair de la part d'Hypérion. Je me contentais néanmoins de soupirer
- Si vous ne voulez rien me dire, dites le simplement. Vous devriez le savoir, que je ne suis pas du genre à forcer la confidence. Inutile de me mentir.
C'est simplement que…. » Il marqua une pause, et regarda un instant vers le restant du groupe où chacun vaquait à ses occupations, discutant entre eux avant de me regarder à nouveau « C'est difficile de dire au revoir… »
Si ses sentiments disparaissaient, s'ils devenaient de plus en plus flou c'était parce que lui aussi était en train de s'éteindre. Thémis, qui s'était entre temps approché de lui, le regarda simplement :
« Vous pouvez encore vous élever ? Il n'est pas trop tard… »
La peur prit subitement le pas sur toute les autres émotions ressenti par César, aussi décidais-je d'intervenir dans la discussion :
- L'inconnu c'est toujours un peu effrayant, mais s'élever cela n'a pas l'air d'une mauvaise expérience.
« Ce qui est difficile, ce n'est pas de partir… c'est de devoir dire au revoir.»
Son regard s'égara quelques instants sur certaines personnes du groupe en particulier comme Nora, Apollon ou Alexis
« Nane !
C'était Michoko qui s'était approché de nous, il regardait César tandis-que le visage de ce dernier se fendit dans un sourire
«Tu me rappelles un veil ami…»
Il s'accroupit et Michoko s'approcha plus près, se collant à la jambe du vieil homme qui gratouilla la tête du petit animal
- C'est toujours compliqué de dire au revoir, mais vous savez ce que l'on dit : ce qui nous aiment ne nous quittent jamais vraiment.
« Oui. Sans doute. » Répondit-il
Je savais qu'il avait voulu la fleur pour oublier, si je ne savais pas quoi lorsque j'avais décidé de la lui donner à présent, je pouvais comprendre que c'était ce qu'il avait perdu dont il avait souhaité ne plus se souvenir. Il y avait cela, et il y avait ses sentiments alors qu'il me fixait intensément. Cela n'avait rien a voir avec que Pitch pouvait ressentir pour moi, ou bien ce qu'Apollon pouvait ressentir. C'était différent :
- Hormis les membres de ma famille, mon entourage a toujours été composé presque intégralement de femmes. Jusqu'au jour où pour la première fois, j'ai eu un et non une amie. Peu importe, ce qu'il se passera, je sais que cet ami aura toujours sa place ici. Dis-je en désignant mon coeur. Et même si parfois, c'est dur je garderais intact les souvenirs que nous aurons partagé. C'est une chose que je ne souhaiterais échanger pour rien au monde.
Je ne me liais pas facilement avec les autres, encore moins avec les hommes. J'avais passé des siècles à les repousser de crainte de développer des sentiments pour l'un d'eux. Je n'aurais jamais pensé, après avoir trouvé Pitch, pouvoir encore me lier avec un homme. Pas de manière romantique, comme c'était avec le croque mitaine, mais de manière amicale. Je n'aurais jamais pensé pouvoir un ami, et pourtant les choses s'étaient faite naturellement. Nous étions parti sur de mauvaises bases, et on s'était un peu chamaillé au départ mais c'était très vite passé. J'en étais même arrivé au point, de pouvoir taquiner Apollon en disant que j'allais changer de frère et lui demander de prendre sa place.
Ce que j'essayais de lui faire comprendre, c'est simplement qu'au fond ses amis, et toutes les personnes auxquelles nous tenions, faisaient toujours partie de nous même si elles n'étaient plus là. César se releva, alors que je remarquais une petite larme aux coins des yeux :
« C'était plus facile comme ça. Ils le comprendront j'espère. Javais... honte de ce que jetais devenu... Et ça aurait été impossible de tout vous raconter »
« Vous pouvez vous reposer désormais. Et partir sans honte... gardien » Intervint Thémis, lui rappelant l'honneur qu'elle lui avait fait avec un sourire compatissant. Quant à moi, je sentie l'aura du Gardien disparaître :
« Profitez de tous les bons moments. Ils sont souvent éphémères. Et ne.... » Il hésita et continua « Vous avez besoin d'eux autant qu'ils ont besoin de vous. »
Il nous regarda successivement Thémis et moi et je compris parfaitement le message qu'il essayait de faire passer : Les Titans et les Dieux avaient besoin les uns des autres. Nous devions fonctionner ensemble et non séparément
« Tu ne seras jamais seule. Diane »
La gorge serrée par l'émotion, je remarquais tout de même que c'était la première fois qu'il me tutoyait, tout comme il s'agissait d'une des rares fois où il m'appelait vraiment « Diane ». Et dans un dernier sourire, il disparu laissant place à un feu follet qui disparu petit à petit sous le regard de tout le groupe
« Bule » Dit tristement Michoko
C'était donc cela qu'il voulait dire, il avait compris qu'il s'agissait de Jules avant tout le monde.
- Imbécile Dis-je simplement en fixant l'endroit où se trouvait le feu follet quelques instants plus tôt
C'était dit avec la même affection, que lorsque je traitais Apollon d'imbécile. Quand je disais que parfois, Jules me faisait penser à lui, ce n'était pas pour rien. Les choses auraient été plus simple, s'il avait simplement dit qui il était, personne ne l'aurait rejeté peu importe ce qu'il s'était passé pour lui. Alors, oui c'était un imbécile mais c'était aussi pour cela que je tenais à lui, et qu'il était mon ami.
Je m'accroupis à mon tour, pour grattouiller pensivement la tête de Michoko comme pour le consoler et me permettre de réfléchir quelques instants :
- Au fait. Hypérion, m'a dit ce que vous aviez fait pour Apollon. Que vous l'aviez plus ou moins sauvé. Je n'ai jamais eu l'occasion de vous le dire, alors je pense que c'est le bon moment : Merci. Dis-je à Thémis
Elle me regarda et hocha la tête, flattée.
« Je vais rentrer avec vous. Mes recherches ici n'ont pas données ce que j'espérais. »
- Il a raison, on a besoin des uns des autres. Peut-être que la prochaine au lieu de partir chacun de notre côté on pourrait...Tenter de faire des recherches ensemble. Je pense que nous avons pas mal à apprendre les uns des autres, si on met de côté les réponses en charades et les soucis d'orgueil mal placé. Dis-je pensivement
Si chacun y mettait du sien, autant chez les Titan pour être un peu plus compréhensible et nous pour essayer d'avancer, et peut-être pardonner ce qu'il nous était arrivé en tant qu'enfant alors nous pourrions apprendre à fonctionner véritablement ensemble pour une fois.
La Titanide à mes côtés, resta silencieuse quelques instants avant d'esquisser un sourire :
« Avec plaisir. » A nouveau le silence s'installa pendant que nous, nous rapprochions des autres et qu'elle ne reprenne. « J'appréciais beaucoup Mnémosyne. Tu as quelque chose d'elle dans le regard. »
Pour la première fois, depuis que j'avais rencontré Mnémosyne, j'acceptais le compliment en souriant. Oui, il y avait un Temps pour chaque chose, et le Temps du pardon était définitivement celui vers lequel je voulais me diriger.
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*Violette Parr
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*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
La sensation était clairement nouvelle. Jamais Violette n’avait ressenti autant de force et de puissance. C’était à la fois jouissif et surprenant. Néanmoins, Violette appréciait cela. Est-ce que ses dons avaient pris en puissance ? Ce n’était pas le moment de tester. Elle ferait cela chez elle, lorsqu’ils rentreraient. Techniquement, leur mission était finie. Il n’y avait plus rien ici. Même Thémis avait dit qu’elle rentrerait avec eux. C’était pas la meilleure nouvelle du moment pour Violette. Si Thémis revenait avec eux, cela voudrait dire qu’elle pourrait croiser de nouveau Pan. Pourquoi s’inquiétait-elle ? Après tout, il n’y avait rien entre Peter et elle. Peter était libre de faire ce qu’il voulait. Donc qu’importe que cela soit avec Thémis ou non, Violette était prête à rentrer.
Cependant, cela ne semblait plus dans les projets actuels. Apparemment, ils devaient aller ailleurs avant de rentrer. C’était Nora qui avait suggéré l’idée à Thémis, comme si les deux se comprenaient parfaitement. Sauf que ce n’était absolument pas le cas de Violette. Elle ne comprenait pas du tout où il fallait qu’ils aillent. Tout le groupe s’était regroupé autour de Thémis. C’était le moment de partir. Mais où ? Violette n’avait pas encore osé la parole, de peur de couper les différentes discussions.
« Je sais où il est. » déclara Thémis en s’adressant à Nora « Ils y sont tous d’ailleurs. » « C’est sans doute mieux ainsi. » répondit Nora après une petite hésitation. « Vous pouvez nous y emmener ? »
Thémis hocha la tête. Mais cela ne répondait toujours pas à l’interrogation principale de Violette.
« Et vous voulez qu’on aille où ? »
Il était temps de poser enfin cette question et d’en avoir la réponse. Et elle viendrait sans doute de Thémis ou de Nora. C’était d’ailleurs les deux qu’elle regardait, à tour de rôle.
« On a besoin d’aide si on veut réussir. » répondit Nora. « Les titans sont notre meilleure chance d’y arriver. »
Là, Violette n’était pas sûre d’être du même avis. Mis à part Thémis, Violette avait aussi rencontré Japet. Et là, c’était clairement une autre histoire. Il était cruel. Elle l’avait vu de ses propres yeux et elle avait même pu le sentir elle-même. Alors Violette n’était pas convaincue, elle était septique et cela se voyait. Fronçant les sourcils, elle demanda :
« Et ils sont tous dans le même genre que Japet ?! Parce que j’avais pas l’impression qu’il était de notre côté… » « Hypérion n’est pas mauvais. » répondit Nora. « On a besoin de lui. » « Atlas et Ouranos sont avec lui. » ajouta Thémis
Nora sembla alors hésitante, ce qui fit encore plus froncer les sourcils de Violette.
« Ah il n’y a pas Japet ? » commença-t-elle avant de se concentrer sur Nora. « Pourquoi cette tête ? » « C’est….on peut leur faire confiance ? » demanda-t-elle en s’adressant à Thémis.
Thémis observa les deux brunes avant d’hocher la tête.
« Ils feront ce qui est juste. » « Bon…alors si on peut leur faire confiance…allons-y ! »
Et en un clin d’œil, le décor changea. Thémis venait de les transporter de nouveau. La brune avait cette fois-ci pris Yodi dans les bras, pour éviter de le laisser tout seul à Titania. Il venait d’Algorath lui. Et désormais, il se retrouvait tout seul. Il était évident qu’il fallait que Violette le recueille, en espérant que Kot ne ferait pas le jaloux. Après tout, lui avait bien différents humains.
En reposant Yodi sur le sol, la jeune femme observa les alentours. Ils étaient sur une lune, remplie de végétation. Cette lune était bien fournie puisqu’il y avait également des montagnes au loin. Y avait-il de la vie ici ? C’était possible. Néanmoins, il n’y avait aucun titan à proximité.
« On est où ? » demanda-t-elle à Thémis. « A proximité de là où vous voulez vous rendre. »
Thémis leva son index vers le ciel, pointant vers une lune. Dans le ciel, on pouvait voir Elysium, comme toujours. Mais également cette lune, entourée d’une épaisse brume. C’était la première fois que Violette voyait ce genre de phénomène. Cela ne semblait pas très naturel.
« Ils sont là-bas ? »
Sur cette lune brumeuse ? Thémis hocha la tête, répondant positivement à la question.
« Pourquoi ne pas nous avoir téléporté directement là-bas ?! » demanda Violette avant de pointer la brume. « C’est à quoi cause de ça ? » « C’est une protection. Un bouclier. On ne peut pas se téléporter dessus. » expliqua Thémis. « A vrai dire, on ne peut pas s’y rendre. » « Vous avez dit qu’ils y sont tous les trois. Mais il n’y a qu’Hypérion qui était parti. » « Je sais. Il a dû les laisser entrer. » « Donc il pourrait peut-être nous laisser entrer aussi, non ? Si on lui demande gentiment ? » « Ça serait facile s’il répondait » « Dommage. Quelqu’un a une autre idée ?! Nora ?! »
La brune se tourna vers son… amie ? A vrai dire, elle ne savait pas si cette expédition les avait liées. Violette avait l’impression que si. Ce genre d’épreuve tissait des liens forts. Elle l’avait remarqué avec Vaïana. Et Violette pensait sincèrement que Nora pourrait avoir une idée. Elle en avait dans la tête ! Nora resta silencieuse, réfléchissant tout en observant la lune.
« Peut-être qu’il ne nous entend pas et que c’est pour ça qu’il ne répond pas ? »
Malheureusement le regard de Thémis était clair. Ce n’était pas ça. Hypérion serait donc capable de les voir et de les entendre ? Alors pourquoi n’ouvrait-il pas le passage ? Violette croisa les bras contre sa poitrine, quelque peu déçue par le comportement de ce titan.
« Ce comportement laisse supposer qu’ils ne veulent pas qu’on s’entraide. »
Thémis sembla embêtée. Apparemment elle ne savait pas pourquoi ses frères étaient là, ni pourquoi ils se tenaient si éloignés. Peut-être avait-elle tort en pensant qu’ils feraient ce qui était juste ?
« On peut le détruire ? » intervint soudain Nora. « Tu veux détruire le bouclier ?! » demanda Violette en arquant un sourcil après s’être tournée vers elle.
Thémis semblait tout autant septique que Violette. Mais Nora ne se démontait pas. Son regard était assuré.
« Si on n’a pas le choix…oui. »
Violette fronça les sourcils, toujours septique.
« Détruire leur bouclier, ça va pas envoyer le message inverse ? Je veux dire…au lieu que nous leur disions soyons ensemble, ça va plutôt leur dire on vous attaque, non ?! »
Nora se mit à réfléchir.
« C’est comme une porte. On ne sait pas s’ils sont cachés derrière ou s’ils ont un souci. On l’ouvre juste. »
Elle tenta de capter le regard de Themis, comme si elle cherchait son approbation. Mais cette dernière semblait hésiter.
« C’est totalement déplacer de faire ça. »
Nora paraissait quelque peu mal en point, sans doute à cause de la réaction de Thémis. Mais cette dernière se décrispa, laissant afficher un sourire.
« Mais ce n’est qu’une porte. Effectivement. »
Donc Thémis venait de changer d’avis. Violette fit légèrement déconcertée par ce changement de position. Mais pourquoi pas après tout.
« Euuuuuuuh ok. On va dire qu’on pensait qu’ils avaient un souci pour justifier notre destruction de bouclier alors. »
C’était une bonne raison, non ?!
« J’imagine que ce bouclier doit être sacrément puissant s’il a été produit par des titans ?! Du coup, on s’y prend comment pour le détruire ?! »
Nora ne sut pas quoi répondre. De même pour les autres. Personne ne semblait savoir comment faire. C’était bien dommage car Violette n’avait pas non plus d’idée. Mais tous était d’accord pour exploser le bouclier. Il fallait juste définir comment. Violette réfléchit, en vain. Alors, comme dans un dernier espoir, elle se tourna vers Thémis.
« Et vous ? Vous vous y prendriez comment ?! » « Une attaque de front bien portée. En concentrant votre énergie. » « Ok. On devrait y arriver. » « Concentrez votre énergie sur un seul point. »
Thémis regarda les dieux à tour de rôle, cherchant sans doute un point où concentrer l’énergie. Puis son regard s’arrêta sur le bâton de Nora.
« Vous avez exactement ce qu’il vous faut. » « Le bâton de Nora ?! »
Où voulait-elle en venir ? Utiliser le bâton de Nora comme vecteur pour lancer l’attaque contre le bouclier ? Si c’était l’idée, elle n’était pas mauvaise !
« Donc tout le monde se concentre sur le bâton de Nora. C’est noté ! » « Dit comme ça c’est…bizarre. » « Bah j’ai peur de casser le bâton si je lance un champ de force là-dessus. » « Evite. Merci. » « J’essaierai. »
De toute façon, Violette ne lancerait pas son pouvoir. Elle s’arrêterait avant. Elle comptait simplement concentrer son énergie et l’énergie de ses dons sur le bâton. Thémis s’approcha de Nora, posa sa main sur son épaule puis elle lança un regard à Violette lui signifiant qu’il fallait faire de même. La brune posa alors à son tour sa main sur la deuxième épaule de Nora. Elle ferma les yeux, ressentant tout l’afflux de son énergie et de sa puissance – celle nouvellement acquise, pour la rediriger vers le bâton. Elle sentait la transmission se faire.
Nora avait déjà le bâton levé. Et sans attendre que les autres se joignent à elles, la brune fit cogner le bâton contre le sol. Violette sentit une décharge émaner et aller droit sur la lune. Malheureusement le bouclier ne céda pas. Cependant, ce qu’elles avaient envoyé était puissant. Impressionnant même pour Violette.
Thémis lui répondit un petit sourire. Dans son regard, on pouvait lire de la surprise. Sans doute à cause de la puissance du coup, malgré le fait qu’elles n’étaient que trois. Si tout le monde se joignaient à elles, le bouclier tomberait. C’était évident.
☾ ANESIDORA
Vaiana de Motunui
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Mon pouvoir me semblait désormais plus fluide tout en étant moins volatile. J'avais l'impression de parvenir à le maîtriser, enfin. Malgré tout, je nourrissais des réserves : j'estimais que c'était bien trop beau pour durer. Nous venions tous de nous booster avec les mégalithes, par conséquent nous étions en pleine possession de nos moyens. J'avais appris que la vie fait rarement de cadeaux. Je me doutais que les choses s'avéreraient beaucoup moins simples dans les jours à venir, peut-être même les mois. Il faudrait s'y préparer. Pour l'instant, je savourais la plénitude et l'exaltation que m'offraient mes capacités décuplées. C'était encore meilleur que de sniffer de la cocaïne. J'étais gonflée à bloc et j'avais bien l'intention d'en profiter un maximum, et d'en faire bénéficier tout le monde.
Je rejoignis donc les trois filles qui avaient tenté de fumer le bouclier titanesque. Je posai les doigts autour du bâton que tenait déjà Nora de façon surélevée. Les autres se rapprochèrent à leur tour et posèrent leurs mains sur les épaules De Violette, Nora et moi. Une manière d'établir un lien entre nous tous.
Nora me lança un regard et déclara :
"Ensemble."
J'acquiesçai. Le bâton frappa le sol. A cet instant, une force jaillit de moi -et je devinai, de nous tous- traversa le bâton et se dirigea vers la lune envahie par la brume. Brusquement, il n'y eut plus rien, comme si l'impulsion s'était stoppée net. Je fronçai les sourcils.
"C'est tout ?"
Peu à peu, un léger craquement se fit entendre. Je levai les yeux et remarquai que la brume semblait se déchirer tout en disparaissant, comme des lambeaux de tissu foncé. Mon coeur s'emballa, mais je ne préférai pas crier victoire trop vite. Avions-nous réussi ?
La réponse fut apportée quelques secondes plus tard, quand le décor changea. Thémis nous avait téléportés. Désormais, nous étions face à trois titans : Ouranos vêtu de rouge et or, qui tenait un sceptre, le tout petit Atlas avec sa hache sur l'épaule, et Hypérion, sans aucune arme. En voyant ce dernier, mon coeur se serra et je déglutis. Je me souvenais encore de la façon dont il m'avait annoncée qu'il ne pouvait pas m'aider.
"Pourquoi...?" laissa échapper Ouranos à l'adresse d'Hypérion, sans nous lâcher des yeux.
Hypérion répondit simplement :
"Parce qu'il était Temps."
Atlas fut le premier à s'approcher de nous. Il s'arrêta, fit disparaître sa hache et leva la tête vers Thémis.
"Quelque chose chez eux a changé." réalisa-t-il, tout en nous observant tour à tour, sceptique.
"Exact, et c'est pas grâce à vous." dis-je avec un peu trop de fougue, tout en jetant un coup d'oeil à Hypérion.
Atlas plissa des yeux tout en me fixant. Je soutins son regard sans ciller, même si je n'en menais pas large -car je n'oubliais pas qu'il s'agissait d'un titan. Le visage fermé, il me fit signe de me pencher en remuant l'index.
"Hum ?" fis-je en me baissant légèrement.
De toute évidence, ça n'était pas suffisant puisqu'il continuait toujours à remuer le doigt. Je me penchai donc davantage. A cet instant, il m’ébouriffa les cheveux avec sa main en déclarant :
"J'aime cette petite."
Je me redressai d'un bond alors qu'il esquissait l'ombre d'un sourire. D'un geste maladroit, je tentai de remettre un peu d'ordre dans ma tignasse, tout en affichant une moue.
"Ca rime à quoi de vous cacher ici ?" demandai-je sans détour à Hypérion et Ouranos (mais mon regard était davantage focalisé sur le titan que j'avais cru connaître).
"Tu as connu ça, toi aussi." répondit-il. "Il fallait que vous fassiez vos propres choix."
"C'est facile de dire ça." répliquai-je, amère. "Apparemment, Madame Thémis ne pense pas comme vous. Et heureusement d'ailleurs, parce qu'on s'en sort beaucoup mieux depuis qu'elle nous épaule."
"Vous n'étiez pas les seuls à avoir vos propres choix à faire." rétorqua-t-il tout en posant les yeux sur sa soeur.
Thémis lui rendit son regard.
"Tu es partie à la recherche de réponses que tu avais sous les yeux et que tu refusais de voir." poursuivit-il à son endroit. "Ils sont notre espoir, notre seule chance d'avoir un avenir meilleur."
Atlas tourna la tête vers lui. Il semblait comprendre et partager son avis. Hypérion ajouta, tout en me regardant :
"On a tous pris des décisions qu'on n'aurait pas dû prendre."
Je ne sentais aucun reproche dans sa voix. C'était une simple constatation. Il marqua une pause, puis reprit :
"Je n'aurais pas dû te laisser partir. J'en suis désolé."
Je me mordis l'intérieur des joues.
"Nos choix nous conduisent à vivre des choses qu'on n'avait pas prévu. Mais les grands moments de notre existence, ce sont les moments où on a vécu des choses qui nous dépassaient. Les enfants-dieux étaient censés être une arme. Nous avons tous voulu cela, que ce soit en prenant la décision ou en laissant faire. Ce qu'on fait peut apporter son lot de regrets, mais choisir est préférable à l'inaction. La vie est faite de choix que nous faisons ou ne faisons pas. A nous de les assumer et de ne jamais les reprocher à quiconque, où se les reprocher."
"Ok, on fera de notre mieux." promis-je en hochant la tête un peu raidement. "Mais si on est venu, c'est pour avoir autre chose que des conseils. On veut savoir si vous êtes prêts à nous apporter votre aide. Tous."
J'observai chaque titan l'un après l'autre, d'un air déterminé, les mettant presque au défi de refuser. Ouranos semblait indigné que je m'adresse à lui aussi familièrement. Atlas, plus songeur, paraissait également honteux. Thémis nous soutenait avec une expression assurée, fermement campée sur ses positions. Elle nous avait choisis, nous plutôt que ses frères. Ca n'était pas rien. Quoi qu'il pouvait arriver, même s'ils refusaient de nous aider, nous avions une titanide dans nos rangs. Quant à Hypérion, il conservait un visage impassible tout en me fixant.
Enfin, Ouranos s'avança de quelques pas. En même temps, son aura m'enveloppa. Puissante. Ecrasante. Je me sentis de plus en plus oppressée tandis qu'il m'observait fixement.
"Ils sont puissants. Pas autant que nous, mais ils ont quelque chose de différent, maintenant." estima-t-il. "C'est peut-être ça notre espoir. Il n'y aura pas d'autre occasion comme celle-là."
Il jeta un coup d'oeil à Hypérion et ajouta :
"On pourrait frapper maintenant. Un grand coup dont il ne se relèverait pas."
"Je ne te laisserai pas faire." répliqua aussitôt Thémis.
"On parle du gamin, c'est ça ? D'Elliot ?" intervint Atlas.
"Vous savez que nous n'aurons pas une autre chance." dit Ouranos d'un ton sec.
"Je suis d'accord avec elle." glissa Nora tout en adressant un petit regard à Thémis, et en serrant plus fermement son bâton.
Je n'hésitai que quelques secondes.
"Je suis pas sûre d'avoir tout suivi mais... je suis de leur côté aussi." déclarai-je, car j'étais team super nanas et pas team titans.
Atlas secoua légèrement la tête et dit, écoeuré :
"Comment on en est arrivé là ?"
Ca n'était pas une question adressée à quelqu'un en particulier. Hypérion lança un regard désolé à son frère.
"Titania était magnifique quand on l'a créée. Tous ensemble. Un message d'espoir pour un avenir meilleur. On a voulu étendre notre empire à l'univers tout entier. On était en quête de connaissance et de savoir, d'une infinité de possibilités. Alors que la seule chose dont nous avions besoin était sous notre nez. On le possédait déjà en nous. Nos craintes sont nées. Ca nous a conduits à cet instant précis. La Nature, notre mère, ne nous a pas donnés la vie par envie, mais par amour. Ca n'était pas parce qu'elle était seule, mais pour qu'on ne le soit pas. Là où elle a réussi, nous avons échoué. On ignore de quoi sera fait demain, si nous ferons partie de cet avenir, mais aujourd'hui, nous nous devons d'affronter la peur. Tout ce qu'on veut se trouve de l'autre côté de la peur. On était les premières Sentinelles, les premiers protecteurs de la Nature. La dernière Sentinelle, c'est eux."
Il se tut brièvement, comme s'il réfléchissait, puis il conclut :
"Il fait partie d'eux."
Ouranos s'approcha d'Hypérion, tandis qu'Atlas les observait, méfiant. Pendant ce temps, Thémis s'avança également, de façon à se placer légèrement devant moi, au cas où il y aurait du grabuge. Mes muscles se tendirent. Hypérion ne laissait toujours transparaître aucune émotion.
"Tu ne pourras pas m'en empêcher indéfiniment." déclara Ouranos à son frère. "Combien de temps te reste-t-il, Hypérion ?"
Pour la première fois, une lueur de crainte naquit dans les yeux du titan. Je tressaillis. Nous avions eu beau avoir des différents, je tenais à lui. Ouranos disparut, nous laissant indécis.
"Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?" demandai-je au titan.
"Qu'il nous reste suffisamment de temps pour aller de l'avant." répondit-il du tac au tac.
Je le fixai d'un air blasé.
"Ne faites pas semblant. Qu'est-ce que vous avez ?"
"Ma soeur avait choisi pour devise : Persévérance et Courage. C'est tout ce dont nous avons besoin en dehors des uns des autres."
Nora parut savoir de quelle soeur il s'agissait.
"Vous êtes une sacrée tête de pioche." soupirai-je.
Thémis me lança un regard offusqué. Atlas tapota amicalement le dos de son frère et lança :
"Tu devrais revoir ta conception des boucliers."
"Pour aller de l'avant, on a besoin de votre aide." insista Nora. "On a besoin que vous soyez avec nous. Tous les trois."
Elle les regarda à tour de rôle.
"S'il vous plaît."
Je jetai un coup d'oeil à la jeune femme. Comment faisait-elle pour mieux tourner ses phrases que moi ? Tout de suite, ça sonnait beaucoup plus classe et respectueux.
Hypérion observa Thémis, qui déclara :
"Il y a beaucoup de livres que je n'ai pas encore lu à la bibliothèque d'Olympe."
Une façon détournée de confirmer qu'elle allait rester. Hypérion hocha brièvement la tête et dit, après un petit regard dans ma direction :
"Je n'ai pas encore montré Olympe à Gabrielle. Il y a de magnifiques champs autour de la cité. Elle s'y plairait bien, je crois."
Un sourire apparut au coin de ses yeux. Puis, il les posa sur Atlas. Thémis fit de même. Leur frère, réalisant que c'était à son tour de prendre une décision, se redressa et lança d'un ton bourru :
"J'ai pas totalement entamé la cave à vins du fiston. Du coup, je continuerai."
"Merveilleux ! On a enfin réussi à se mettre d'accord !" lançai-je, satisfaite. "Maintenant, on peut rentrer chez nous ?"
Je pivotai vers Thémis.
"Chez toi ?" fit Hypérion tout en m'observant.
"Oui, sur Terre." répondis-je sans comprendre pourquoi il relevait cette phrase en particulier.
Il me fixa d'un air entendu, et je saisis qu'il cherchait une réponse du style "Storybrooke, Olympe ou ailleurs ?". Je gardai le silence, préférant entretenir le mystère -surtout qu'en réalité, je n'en avais aucune idée. Je ne me sentais chez moi nulle part. Il continua de m'observer, puis un petit sourire naquit à la commissure de ses lèvres. Ses yeux dérivèrent ensuite vers Nora, puis revinrent sur moi. Je fronçai les sourcils. Il voulait nous mettre ensemble ? Elle était sympa mais elle n'était pas mon genre du tout.
Il finit par regarder chacun à tour de rôle et déclara d'un ton confiant :
"Nous ne sommes plus seuls."
A cet instant, un éclair de lumière nous éblouit et nous fit disparaître.
CODAGE PAR AMATIS
Sebastian Dust
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| Avatar : Eddie Redmαyne.
From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« I promise you... The sun will shine on us again. »
Le lendemain.
Sebastian ouvrit lentement les yeux, tombant sur le plafond étoilé du planetarium où il s’était assoupi quelques instants. L’endroit était calme, perturbé uniquement par le son cristallin des étoiles tournoyant tranquillement en son sein. Une petite mélodie résonnait en boucle dans le lointain, nullement dérangeante, plongeant l’endroit dans une atmosphère hors du temps et de l’espace. Une espèce de petite bulle tranquille où le gardien s’était réfugié depuis leur retour du bout de l’univers, la veille.
Il sentit un fourmillement sous son coude et releva le bras, libérant des petites formes ensablées qui se perdirent dans l’environnement sombre à toute allure. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés au milieu des mégalithes, quelque chose avait changé en lui ; intrinsèquement, secrètement, une modification s’était effectuée et c’était comme s’il ouvrait les yeux pour la toute première fois sur ses propres capacités. A Storybrooke, son pouvoir s’était toujours exprimé d’une manière légèrement différente à celle d’autrefois… mais c’était encore autre chose aujourd’hui. C’était comme si… Une exponentielle potentialité s’était installée en lui et ne demandait qu’à sortir. En résultait un sable doré bien plus actif, un éveil inconscient et une sorte d’impatience latente qui trépignait dans l’air. Les formes étaient plus nombreuses, plus spontanées, comme si son esprit pouvait fonctionner plus vite et s’exprimer plus distinctement encore. Les yeux grands ouverts quand ils s’étaient trouvés semi-clos jusqu’à présent. Une porte ouverte vers quelque chose d’inconnu…
Une très grande porte. Dernière porte. Celle qu’il ne fallait jamais ouvrir.
Passant une main sur son visage, le gardien s’extirpa des fauteuils confortables où il était avachis et secoua légèrement sa veste pour la remettre en ordre. Daemon n’était pas là, sans doute en train de vaquer aux bien être de son musée ou toute autre aventure dont il n’avait pas idée. Leurs retrouvailles, la veille, avaient été empreintes d’une étrange sensation. Un mélange d’affection et d’inquiétude. De méfiance mais aussi de confiance. Il lui avait parlé du bout de l’univers, de ce qu’ils avaient vus et de qui ils avaient ramené avec eux… Mais il avait clairement cru apercevoir une once de doute dans le regard de son compagnon. Peut-être avait-il cru qu’il ne reviendrait pas ? Que cette aventure serait la dernière du Marchand de Sable ?
Savoir que vous allez mourir ne signifie pas que ce sera facile. Encore moins pour vos proches.
Il l’avait rassuré à sa manière, caressé sa main pour sentir la pulsation sous ses doigts et observé le profil du démon sans un mot. Quelque chose avait changé. Quelque chose dans la perception de Sab semblait différente, sans qu’il ne parvienne à savoir quoi. C’était comme s’il le voyait pour la toute première fois, ce mélange d’adoration et de découverte, de curiosité enfantine dissimulée sous des questions silencieuses. Il n’avait rien dit et attendu. Embrassé ce grand blond et l’avait accompagné pour la nuit. C’était très rassurant de sentir des bras autour de soi et de retrouver la quiétude de son chez-soi. De retrouver Clyde, la tortue, le niffleur ou encore le golden retriever qui partageaient sa maison.
Mais il manquait quelque chose. Quelque chose de difficilement atteignable.
Remontant les marches d’un pas plutôt assuré, Sebastian franchit la porte en même temps que des volutes de sable s’engouffrèrent pour le suivre et traversa l’aile animée du musée sans un regard en arrière. Ou peut-être, un geste tendre en direction de Bettie, le squelette de T-Rex qui ne manquait jamais de lui porter de l’intérêt affectueux.
La fraîcheur de la nuit l’accueillie mais il se contenta de boutonner un peu sa veste. Levant les yeux vers le ciel étrangement clair sous la brume ambiante noyait la ville, il ferma un instant les yeux et se laissa porter par les vents frais qui balayaient les rues. Survolant le fog environnant, il aperçut les nombreuses formes dorées caractéristiques des rêveurs et esquissa un sourire tendre. Chaque nuit était un recommencement éternel. Chaque soirée présageait des milliers d’explorations invisibles au milieu des rêves de chacun. Bordés de découvertes, de résurgences et d’autres situations laconiques dont ils ne se souviendraient pas forcément au réveil.
Il esquissa un sourire tendre en franchissant les toits, retrouvant le chemin familier d’une maison où il adorait se rendre. Frôlant l’une des fenêtre, il observa l’intérieur plongé dans l’obscurité où un fauteuil abandonné attendait désespérément son ancienne locataire disparue. Un livre était posé sur la table à côté, encore entrouvert après tout ce temps, sans que personne ne semble lui porter attention. Peut-être qu’un jour, Ellie reviendrait lui raconter les derniers chapitres ? Il longea le mur et se hissa à hauteur de vitre, écartant légèrement les volets pour retrouver l’environnement familier du petit cirque installé à l’intérieur. Comment faisait-elle pour constamment rêver de tendresse et de choses adorables, malgré tout ce qu’il se passait ? Malgré la réalité sur Elliot et son implication sur la possible fin des temps ? Il se le demandait parfois.
Croisant les bras sous son menton, le marchand de sable s’appuya sur le rebord et observa en silence les mouvements tranquilles des créations ensablées qui se mouvaient à l’intérieur de la chambre de Lily. Il reconnut les petits éléphants caractéristiques trottinant de çà et là sur les meubles ou les murs, l’un d’eux perdant une balle aussi grande que lui qui rebondit dans l’air et se mettant à la poursuivre à toute allure. Parfois les images changeaient, reflétant des inquiétudes passagères ou consistantes, sans que le gardien ne puisse rien y faire. Ou presque. C’était un tableau vivant, prodigieusement apaisant, une porte d’entrée vers la tranquillité et…
Une porte. Une… porte.
Il se redressa en rouvrant les yeux, comme si l’idée lui paraissait soudain évidente. Absolue. Perchée là devant son nez depuis le départ alors qu’il n’y voyait que du feu. Et si Lily était la dernière porte que Chronos ne voulait absolument pas voir ouverte ? Le sacrifice ultime ? Il papillonna du regard, mille images se précipitant alors dans sa tête à toute allure, trahissant son trouble aussi brusque que maladroit. Les portes étaient refermées mais… Une partie des âmes étaient passées, non ? Le chemin avait été ouvert, brièvement, puis refermé L’accès à la première et à la dernière âme semblait sauf mais… Tout était-il réellement de nouveau en ordre ? Tout était-il comme il devait être ?
Il ne remarqua le visage de Lily à travers la vitre qu’après de longues secondes et eu un tel sursaut qu’il manqua de chuter de l’étage ! La jeune femme, quelques cheveux ébouriffés sur le crâne, le fixait d’un air à la fois intrigué mais nullement effrayé. Quand il s‘excusa d’un geste, petit malotru pris sur le fait de curiosité, elle abaissa la vitre et laissa l’air frais entrer à l’intérieur. Le voilà à devoir répondre de ses actes ! Pourtant le sourire encourageant de Lily le rassura et il finit par hocher la tête, lui tirant une petite révérence légère avant de se hisser un peu plus haut. Il n’aurait pas l’outrecuidance d’enjamber la fenêtre, il avait quelque chose à faire à la suite et ne pourrait rester longtemps…
Lily désigna son propre front, désignant une petite ride de soucis qu’il semblait porter sur la figure. Machinalement, Sab porta sa main vers ses sourcils et pris un air un peu désolé. Un peu penaud. Il balaya toute explication d’un geste léger, laissant le sable frôler la jeune femme et se métamorphoser immédiatement en créatures peuplant ses pensées rêveuses. Elle s’en amusa et ce rire lui fit du bien.
Ouvrant la bouche, elle se tourna rapidement et attrapa quelque chose sur sa table de chevet : des cookies. Est-ce qu’elle les avait fait, ceux-là, ou bien sortaient-ils à nouveau d’une boite toute faite ? Il ne refusa pas, trop gourmand et reconnaissant qu’elle lui en propose. Mais quand il mordit dedans, ils étaient si dur qu’il manqua d’en perdre une dent ! Apparemment, elle les avait faits… Le retirant lentement de sa bouche sous son regard attentif, il le leva devant lui puis le plaça dans la poche de sa veste, tapotant dessus. Il le gardait pour plus tard !
Ça parut lui convenir, elle reposa l’assiette. Dieu merci.
« Tu t’en vas quelque part ? » Demanda-t-elle.
Sab hocha la tête. Une espèce de voyage se dessinait dans son esprit et il allait prendre le train en marche. Impossible de savoir où ça le mènerait mais plus les secondes s’égrenaient, plus il connaissait le moyen de parvenir aux réponses. Peut-être que cette hausse de son pouvoir offert par les mégalithes n’était pas anodine.
Lily ne le questionna pas plus, se penchant pour passer ses bras autour de lui et le serrer un instant contre elle. Il lui rendit son étreinte douce. Puis il disparut doucement en refermant les volets, lui souhaitant une bonne nuit agréable. Devait-il retourner au musée ou rentrer chez lui ? Devait-il prévenir Daemon de ce qu’il allait faire ? C’était peut-être risqué, il s’était rendu compte de l’étendue du danger que cela pouvait représenter via Héphaïstos… Mais étrangement, ça ne lui faisait pas peur. C’était la meilleure solution, il en était certain. Il existait un moyen de se rendre jusqu’au palais des Songes et il le tenterait.
Ses yeux croisèrent la lune et, quelques instants plus tard, il y apparaissait au moyen d’un nuage de sable doré. Comme autrefois, lorsqu’il était venu ici pour y rencontrer Pitch et Phobos, il posa ses pieds sur la surface de l’astre stellaire et observa la tranquillité environnante. L’endroit où se trouvait la bibliothèque n’était plus qu’une ruine mais le gardien s’y dirigea tout de même. Quelques minutes supplémentaires lui furent nécessaire pour trouver un endroit où s’asseoir, en face de cette Terre magnifique qui flottait au milieu du vide. Sa planète. Son foyer. Ses souvenirs. Il songea à tous ceux qu’il connaissait, à ses nouveaux amis, ses anciennes connaissances, et se dit qu’il allait très vite les revoir. Que ce voyage lui prendrait peut-être un peu de temps mais qu’il reviendrait.
Après tout, il avait été envoyé à l’autre bout de l’univers et il était de retour.
Posé sur une pierre, Sebastian inspira profondément et expira tout aussi lentement. Il avait fait ça des milliers de fois, avec tout un tas de personnes différentes dans des objectifs différents. Mais jamais sur lui-même. Il observa le sable qui s’amassait autour de lui, tourbillon d’or rassurant et chaleureux prêt à l’aider du mieux qu’il pouvait. Ses mains posées sur ses genoux, le gardien resserra légèrement le tissu entre ses doigts en se concentrant. Il ferma les yeux doucement, continuant de respirer. Inspirer. Expirer. Inspirer…
Les grains flottèrent autour de lui, se rapprochant jusqu’à le toucher de leur contact chaud. Doucereux. Ils recouvrirent ses mains, grimpèrent sur ses bras, enveloppèrent ses épaules et glissèrent sur le reste de son corps. Puis ils montèrent vers sa gorge, sa mâchoire et… L’instant d’après, le recouvrirent entièrement.
Derrière ses paupières closes, il visualisa le sable doré. Une partie de lui, une entité cohabitant avec son inconscience depuis toujours… Cet ami de longue date qui serait son vecteur aujourd’hui. Il sentait la puissance du pouvoir glissé à même ses veines, cette omniprésence particulière qui semblait prête à tout pour aider sa volonté. Quelque chose était différent. Quelque chose était présent. Comme une possibilité qu’il n’avait jamais entrouverte jusqu’alors. Découverte. Apprivoisée. Approchée.
Il visualisa une ouverture au sein de son esprit. Et, tranquillement, invita le sable à y entrer.
…
Le silence. Le flottement latent d’un corps sans mouvement. Etait-il toujours sur la Lune ou bien…
« Et bien, t’en as mis du temps ! »
Qu’est-ce que… Sebastian ouvrit les yeux, découvrant un paysage qu’il n’avait pas vu depuis… Très longtemps. L’eau sombre faisait résonner la houle de ses vagues sur la plage tranquille et, là où le ciel ne semblait faire qu’un avec l’horizon, des étoiles scintillaient comme des joyeuses promesses de bienvenue. Sandman’s Island, l’île qui l’avait recueillie lors de sa chute sur Terre.
Avait-il réussi ? Avait-il… Trouvé le chemin de ses propres rêves ?
« J’espère au moins que t’as pensé au thé, ça manque cruellement par ici ! »
Se relevant d’un bond, Sab tourna sur lui-même et tomba nez-à-nez avec…
« … Louise ?! »
« En chair et en os ! Enfin, surtout en pensée et en rêve. »
Elle le gratifia d’un immense sourire qui le fit fondre. C’était… Est-ce que c’était… Non, c’était son esprit. C’était ses songes, mais… Mais c’était… Voyant son trouble, elle eut un gloussement un peu moqueur et franchit les quelques pas qui les séparaient l’un de l’autre pour se poster juste devant lui. Ses mains dans le dos, elle se dandina un instant en gardant son sourire aux lèvres. Puis elle se rua sur lui et l’étreignit avec une force si présente qu’il en fut déstabilisé.
Le poids de son corps. L’odeur de ses cheveux. La chaleur de sa peau.
Sab sentit quelque chose se briser dans sa gorge et lorsqu’il posa ses paumes autour d’elle, se fut comme si le temps était remonté en arrière pour lui offrir une deuxième chance de la côtoyer.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Demanda-t-il après plusieurs longues minutes.
Elle s’écarta légèrement, montant la main pour essuyer les larmes qui avaient coulées sur les joues du marchand de sable. Malgré lui. Malgré tout.
« Aucune idée. » Louise haussa les épaules. « La dernière chose dont je me souviens, c’était que j’étais poursuivie par des indigènes dans la jungle d’une planète assez lointaine. D’habitude je m’en sors toujours mais là, il semblerait que… »
Elle fit une moue mi-désolée, mi-nonchalante en levant les paumes vers le ciel. Mais devant son trouble, elle ajouta :
« Je plaisante ! Un peu. Détend-toi ! »
Ses mains tapotèrent les épaules du gardiens, geste machinal.
« Je suis une création de ton esprit. T’avais besoin de quelqu’un pour visiter ? J’adore jouer les guides touristiques ! »
Une création de son esprit. Évidemment. C’était… Tellement logique qu’il n’y avait même pas pensé. Mais ça lui confirmait quelque chose : il avait réussi à franchir le passage ! Restait maintenant à trouver l’accès au Palais des Songes… Quelque part au milieu de tout cet endroit. Sans doute.
« On peut peut-être commencer par là-bas ? »
La voix de Daemon indiqua son apparition sur leur gauche. Flegmatique mais esquissant un sourire en coin caractéristique, sa venue en tenue impeccable dénotait largement dans l’endroit. Mais fut aussi quelque chose de prodigieusement rassurant.
« C’est lui le nouveau crush ? » Louise désigna Daemon en le jaugeant du regard. « t’as raison, je l’aime bien aussi. »
Elle lui flatta le dos, s’amusant visiblement de ses joues rougissantes face aux deux personnes qui avaient le plus comptées dans cette vie. Peut-être que quelque part, se cachait Ellie, Lily ou encore Jack ? Enfin, une version spirituelle de leur présence. Peut-être. Qui pouvait savoir ?
Daemon se rapprocha d’eux, balayant les environs du regard.
« Y’a l’air d’avoir de l’animation dans cette direction. »
Il indiqua un bras de terre ensablée s’étendant au travers de l’océan de ses pensées.
« Oh oui, cherchons ensemble ! Sherlock Loulou à votre service, j’adore les jeux de piste ! Je vous ai déjà dit que j’étais incollable en escape games à l’époque ? »
Louise s’avança en première, visiblement partante pour débuter cette nouvelle épopée, rapidement suivie par Daemon. Peut-être la dernière de son existence ? C’était assez paradoxal qu’elle se passe au sein même de son esprit mais, en même temps, quel meilleur moyen d’accéder à Archeron… Que par lui-même ? Ça semblait complètement fou et insensé. Sebastian déglutit, inspirant douloureusement face à l’étendue d’un voyage dont il n’était pas sûr de revenir. Ni de réussir.
« Tu n’es pas seul. »
Il baissa les yeux vers la main qui venait de se glisser dans la sienne et les releva pour croiser le regard de Lily, enfant. Adorable Lily.
« Nous serons avec toi. »
Et ils l’attendraient, autant de temps qu’il le faudrait. Il en était certain. Comme l’avait dit quelqu’un un jour…
Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver.
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
En un rayon lumineux, on s’était de nouveau retrouvé sur l’Olympe, comme si tout ce que nous venions de vivre était déjà un lointain souvenir. Et pourtant, je n’arrivais pas à me défaire de se tournis qui me prenait jusqu’aux tripes, tant il m’était difficile de remettre en ordre tout ce que chacun d’entre nous avait vécu. On avait appris beaucoup de choses, mais elles n’avaient pas encore la logique qu’elles devaient avoir dans ma tête, m’empêchant de les classer et de les conserver. On avait failli mourir auis, plus d’une fois, plus de fois que la normale et même si on était sains et saufs, j’étais pas certaine qu’on pouvait dire pour autant qu’on était indemnes. Je les avais observé les uns après les autres, mes compagnons de route, mes amis.
Puis soudain, mon regard s’était posé sur un truc qui semblait brûler au loin. Là, plantée bien fièrement dans l’Asbru se tenait l’épée de Surt, flamboyante. Complétement choquée, je l’avais observé un instant sans rien faire, avant de regarder autour de nous. Apparemment, absolument personne ne semblait paniquer à l’idée qu’une épée en feu était plantée dans le tronc d’un arbre ultra magique.
- C’est pas possible ...
J’avais amorcé un pan en avant comme pour porter secours à l’arbre avant de me stopper et de me tourner vers Nora. C’était encore celle qui connaissait mieux Surt, en ayant été victime. Ou du moins son histoire. Hésitante, je lui avais pointé l’objet du doigt :
- C’est… - Ouais.
Elle avait confirmé d’un ton sec, précis et puis plus rien. Dodo. Silence radio.
- Qu’est-ce que ça fout là? On devrait peut-être la retirer... le bois ça brûle… - Je ne pense pas. Il a dit quelle serait là. Je doute qu’on puisse la retirer.
Elle préférait la jouer prudente et je pouvais pas lui en vouloir, ça lui avait plutôt très bien réussi jusqu’ici. Et maintenant qu’elle le disait, les choses se remettaient dans l’ordre dans ma tête. Chronos avait parlé de cette épée, j’avais juste pas cru que ça arriverait si vite… Et je savais aussi ce qui se passerait quand elle s’éteindrait… est-ce que ça irait aussi vite que le moment où il l’avait planté.
- Ça veut dire qu’on a plus qu’à attendre qu’il vienne nous tendre la main et à réfléchir de quel côté on sera…
Mon ton s’était plombé sur la fin de ma phrase, laissant un silence flotter dans l’air parmi tous mes compagnons. J’ignorai totalement ce qu’ils pensaient comme j’ignorai de quoi le futur serait fait. J’ignorai que certains resteraient fidèles leur pensée et que d’autres changeraient peut-être d’avis en cours de route. J’ignorais ce que chacun pensait. J’ignorais qu’en cet instant précis, Diane penser rester fidèle à ses principes et à sa façon de voir les choses et qu’elle pensait ne pas prendre la main de Chronos. J'ignorais qu'Apollon était du côté de sa soeur, même si cela était prévisible, les jumeaux étant plutôt fusionnel. J'ignorai que pour le Gardien de l'Oympe, prendre la main de cette sorte était inenvisageable mais qu'il n'excluait pas une route entre le combat pour l'absence de Ragnarok et celui proposé par Chronos, une sorte de compromis qu'il savait si bein créer. On ne lui avait pas donné ce rôle à l'Olympe pour rien. J’ignorais que Violette semblait tout aussi tranchée et dans le même sens pour d’autres raisons, raisons lié au fait que la renaissance lui semblait inenvisageable sur des milliers ou des milliards de morts. J’ignorais que Nora ne ressentait rien face à tout ça, que ma question n’avait fait raisonner aucun écho en elle, bien trop obnubilée par ce qu’elle avait vécu jusqu’alors : sa mère et cette mystérieuse chose dont Chronos lui avait fait cadeau. J’ignorai que Vaiana était aussi dans le vague mais bien plus lié au fait qu’elle n’était pas sûre de tout saisir pour bien comprendre l’ampleur de la situation et choisir son chemin en connaissance de cause. J’ignorais ce que pensait Hephaïstos avec son visage grave et fermé. Tout ce que je pouvais savoir, c’est ce que je pensais moi. Et en cet instant précis, il me semblait être une évidence que je prendrai sa main. Pas parce que j’avais une fervente croyance en ce qu’il proposait mais parce que je ne parvenais pas à le dissocier de mon meilleur ami et qu’un ami ça s’épaulait, peu importe les ténèbres dans lesquels il plongeait.
***
Le groupe avait fini par se détendre, prenant petit à petit conscience que c’était une nouvelle aventure à digérer mais une aventure qui était désormais terminée. Jusqu’à la prochaine, on pourrait de nouveau souffler un peu, mettre à profit nos nouvelles connaissances. Alors que chacun vaquait à ses propres occupations, j’avais fini par me diriger un peu timidement vers Atlas qui était resté dans son coin. Si Thémis avait disparu avant que je ne puisse vraiment m’en rendre compte, tout comme Hypérion, avant même ma vision de l’Asbru, lui était restée avec nous, pour une raison qui me semblait plutôt obscur.
- Je suis contente de te revoir... même si à chaque fois qu’on se voit c’est de pire en pire ... et que la première fois t’étais plus blonde et plus pulpeuse...
J’avais eu un sourire en coin en disant ma connerie. Je l’avais tutoyé aussi. Pas parce qu’il me semblait moins imposant comme Titan par sa petite taille – sujet sur lequel j’avais d’ailleurs préféré éviter de blaguer – mais parce que je le connaissais. Je l’avais rencontré lors de mon voyage chez les Elohims. Il s’était fait passer pour Galatée pendant plusieurs semaines voire des moins et elle et moi avions pas mal copinés. Autant dire que je considérais depuis notre révélation finale que c’était avec lui aussi que j’avais copiné.
- J’ai perdu du poids aussi.
Il avait souri avant d’ajouter :
- Et j’ai pris un bon centimètre. - J’avais remarqué.
J’avais accompagné ma phrase d’un index qui avait fait un aller-retour de gauche à droite puis de haut en bas pour signifier que j’avais bien remarquer les deux points même si aucun n’était vrai. J’avais pas attendu bien plus longtemps pour entrer dans le vif du sujet, lui que j’avais vu chagriné avec ses « frères ».
- Tu as peur ? De ce qui est ce qui a été fait... par vous tous... par d’autres…
J’avais précisé précipitamment la fin, ne voulant froisser personne.
- La peur c’est un sentiment trop peu intéressant pour que je l'éprouve. Je suis fort. Suffisamment fort.
Je savais pas trop si c’était moi ou lui qu’il essayait de convaincre alors je l’avais laissé parler.
- On n’a pas le Temps d'avoir peur.
Instinctivement, sa phrase m’avait fait jeter un regard vers l’épée de Surt qui flambait toujours :
- Tu sais quand il est prévu qu’elle s’éteigne ? Ou pourquoi ? Tu dis qu’on a pas le Temps…
Il m’avait observé un instant. Je voyais bien dans ses yeux qu’il ne savait pas, qu’il n’était pas beaucoup plus rassuré que moi malgré tout le courage qu’il tentait de se donner.
- Le Temps nous le dira. Comme toujours.
J’avais hoché la tête d’un air entendu avant de me souvenir de Na’aiti, de tout ce qu’il m’avait dit. Etait-il seulement réel à un instant T quelconque ?
- Vous avez voulu prendre quelque chose aux nymphes... quelque chose qu’elles ne pouvaient pas vous donner mais dont vous aviez besoin. Une ancienne nymphe me la dit... son souvenir peut être... c’était quoi ? - Ouran…
Il se coupa net avant de reprendre d’une autre façon.
- On a tous voulu créer quelque chose de différent. Quelque chose qui nous apporterait ce qu'il nous manquait. Certains y ont vu un moyen de ne plus être… seuls. D'autres de pouvoir aller plus loin dans nos connaissances, et notre savoir. Et… enfin on a tous fait cela dans un but différent. Mais au final, ça ne nous a pas apporté ce qu'on souhaitait. Ouranos a proposé qu'on aille plus loin. Et certains d'entre nous ont acceptés. On a tenté de rendre les enfants dieux différents. Plus titanesques. Mais ça a échoué. C'est tout. On a voulu aller plus haut qu'on pouvait.
J’avais dégluti et hésité quelques secondes avant de poser une autre question qui me tenait à cœur et qui me semblait aller avec le reste :
- Et tu sais pourquoi Hyperion a voulu bloquer mon pouvoir ? - Alors là, gamine, je ne suis pas lui. - Ben j’ai cru que vous partagiez tout, les conneries et les bons moments...
« Gamine » était un mot affectueux venant de sa bouche, je ne m’étais pas formalisée même si j’étais déçue de la réponse.
- Pourquoi il aurait bloqué tes pouvoirs ? - Ah oui c’est vrai que j’étais bloqué quand on s’est rencontré ! La Nature m’a un jour donné sans raison le don de la foudre... et puis mon pouvoir a été bloqué. J’ai cru que c’était Phobos le coupable et c’était peut être le cas parce que j’avais du sable noir en moi... mais après Japet m’a dit qu’il sentait l’aura d’Hyperion en moi et petit à petit... j’ai supposé que ça voulait dire qu’il me les avait bloqué ! J’ai aussi l’impression que je ne suis pas la seule à posséder ce don et je me dis que ça a peut-être un rapport... je suis pommée…
J’avais posé ma main sur le front comme si je tentais de prendre ma température. J’étais crevée par toutes ces réflexions…. Et comme il fallait s’y attendre, Atlas avait tillé sur le truc dont je me foutais royalement. Surpris, il m’avait questionné :
- Ah parce que vous avez vue Japet ? Je le croyais mort.
J’avais fermé les yeux et soufflé, comme pour m’intimer de rester calme. C’était un vrai dialogue de sourd. J’avais agité mes bras comme pour balayer cette partie inutile de l’histoire :
- Ouais enfin c’était dans un souvenir ou un truc du passé ou encore un truc du genre bref rien d’alarmant ou d’important dans tout ce que je viens de te dire ! Enfin... important pour moi... - T'as des problèmes à régler toi.
Il avait hoché la tête d’un air solennel et je m’étais mise à paniquer, persuadée qu’il répondait enfin à ma question :
- Hein ?! Quoi ?! Comment ça ?! - Tu pars dans tous les sens. C'est le signe de nombreux problèmes à régler. Ou alors de dérèglements hormonaux. J'ai connu ça. Enfin, j'ai connu des gens qui ont connu ça. Les règles c'est l'horreur. J'ai jamais compris pourquoi les femmes ont été dotées de ça. Chez les hommes c'est mieux. Enfin j'imagine, car je n'ai pas de problèmes d'évacuation. Je le fais si je veux, quand je veux, comme je veux. Les dieux ont cette faculté aussi. Enfin, je crois. Je les ai jamais vus chier. Tu en as déjà vue un faire ses besoins quelque part ?
Il avait regardé Diane au loin en disant ça et la réaction m’avait vraiment dégouté. Avec une grimace, j’avais fini par lui dire :
- Pitié me dit pas que t’es pas scatophile... tu serais dans mon top 3 des pires Titans... - Parce que là je suis dans le top des meilleurs?
C’est pas ce que j’avais dit. J’avais ouvert la bouche pour objecter avant de la refermer avant de concéder d’un signe de tête : vu l’autre taré aux cheveux long, l’ex roi complétement mégalo, mon ami qui finalement me faussait compagnie quand il en avait envie et tous ceux que je connaissais pas, il n’était finalement pas si dégueu que ça…
- T’es pas mal placé on va dire ouais... je vous connais pas tous aussi... je dis pas que ça changerai quelque chose mais ça joue quand même... un petit peu…
J’avais mimé petit en regardant à travers l’espace minuscule que j’avais laissé entre mon pouce et mon index avant de laisser retomber ma main rapidement, bien trop effrayée à l’idée de le vexer sur le sujet. Il plissa les yeux quelques instants avant de me donner une grande tape dans le « dos. » Enfin… « le dos » c’est vite dit. J’ignorais si c’était dû à sa petite taille ou si c’était parce qu’il était un gros pervers mais il m’avait frappé à l’extrême limite entre mon dos et mes fesses, me poussant à faire un bond en avant de par la force de sa frappe mais aussi parce que je tentais de me détacher de son emprise. Titan dégoûtant.
- Toi je t'aime bien ! T'es dans mon top 3 de… de je ne sais pas quoi, mais t’y es !
J’avais alors éclaté d’un grand rire. C’était plutôt inattendu mais ça faisait du bien. Après tout ce que j’avais vécu, ça me semblait juste dingue d’être toujours suffisamment en vie pour badiner avec un Titan qui me mettait dans son top 3 d’il ne savait pas quoi. Un pur moment de détente qui faisait du bien après tout ce stress.
- Cool, je vais prendre ça pour un compliment !
Je lui avais souri et soudain le Temps nous avait rattrapés. Le Temps des responsabilités. Le Temps de la réalité. Mais aussi le Temps du bonheur, de l’amour, de l’amitié et du sommeil. J’avais fini par prendre mes amis dans les bras, Apollon et Diane d’abord puis Sab. J’avais ensuite fait un câlin un peu gêné à Hephaïstos que je connaissais moins. J’avais serré les mains de Nora dans les mienne, comme à notre habitude avant de lui faire un clin d’œil :
- On se revoit à l’entraînement surtout !
Puis j’étais allée vers Violette pour un câlin digne d’un boa constrictor après tout ce qu’on avait vécu.
- On se boit un verre rapidement hein ? Juste pour fêter qu’on est en vie !
Puis je m’étais tournée vers Vaïana avec un moment de doute. J’ignorais quel était son état face moi mais j’avais fini par serrer sa main dans la mienne avant de lui dire.
- Je sais que c’est pas facile pour toi… mais je veux que tu saches que je veux pas que tu repartes… C’est avec nous qu’est ta place. Je pense que t’as déjà trouvé où loger mais preuve que je t’en veux pas pour cette coloc, si tu veux venir chez moi… y’a de la place.
J’avais haussé les épaules.
- Pétunia te connaît déjà, elle y verra pas d’inconvénient. Penses-y au besoin. Vraiment. Ma porte te sera toujours ouverte et si jamais tu repars, je viens te botter le cul en personne, pigé ?
J’avais plissé les yeux, faussement contrarié et après un dernier regard touché pour chacun, j’avais fini par repartir de l’Olympe. Il était temps pour moi de retrouver mon lit et y dormir au moins pendant 3 décennies. Mais sur mes deux oreilles, toujours plus persuadée que désormais, je n’étais plus seule.
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski
« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
On était tous rentrés à Storybrooke. Thémis avait élu domicile à Olympe. Elle passait ses journées dans la bibliothèque de la Cité. Elle m'avait contée ce qui s'était passé lors de son voyage, et ce qu'elle avait découvert. Elle m'avait parlé des nymphes, de Chronos, de... Jules. Ou plutôt de "César". Elle m'avait tout confié dans les moindres détails. Et j'avais fait de même pour certaines choses qu'elle ignorait encore.
Atlas avait pris part à nos discussions. Il avait apporté son hydromel et je ne me souvenais plus trop de ce qui s'était passé cette nuit là. Mais qu'est ce que ça m'avait manqué.
Et puis, le moment était venu. Celui où je leur avais dit ce que j'attendais d'eux. Ce que je pensais qu'on pouvait accomplir. On avait pris une décision, tous les trois. Quoi qu'il arriverait, on serait là pour eux. On serait là les uns pour les autres. Nous n'étions plus seuls.
J'étais simplement peiné qu'Ouranos ne nous ait pas rejoins. Je sentais son aura, même si il tentait de la dissimuler. Il était partit vers Titania. Il voulait sans doute lui aussi y trouver des réponses. Pour le moment, il fallait que ça reste ainsi. Qu'il fasse son propre chemin. Plus loin il se tenait d'Elliot, mieux ça serait. Ca nous permettrait de nous préparer.
« Tous les jeudi je viens m'asseoir ici. Juste là. A cet emplacement précis. » précisa le dieu en indiquant le banc dans le parc.
J'avais pris la décision de venir les voir. A tour de rôle. Pour commencer, j'étais venu jusqu'à Hadès. J'avais sentis sa présence, ici, dans ce parc, sur ce banc. Quand il m'avait vue, il était resté quelques instants sans rien dire. J'avais fait de même. Puis, j'avais voulu m'asseoir à côté de lui, et il m'avait indiqué de ne pas le faire.
Il m'avait dit qu'il venait ici tous les jeudis, s'asseoir sur ce banc. Qu'il y avait un emplacement précis où il se mettait. Il semblait important pour lui de bien situer l'endroit, mais aussi la position exacte. Il occupait la partie droite du banc. La place à sa gauche était libre. Et selon ses dires, toujours libre.
« Tu peux t'asseoir en face si tu veux. Il y a un autre banc. Ou sur le banc à côté. Mais cette place doit rester vacante. » ajouta t'il en montrant des mains l'emplacement auquel il faisait référence. « C'est important. »
L'endroit était paisible. Les gens qui venaient dans ce parc, à ce moment là de la journée, semblaient être là pour se promener, se reposer, faire leur jogging. Il n'y avait pas de bruits, pas de discussions poussées. Juste un besoin commun de décompresser, de faire le vide, de se ressourcer. Je les admirais. On passait tellement de temps à se concentrer sur nos petits tracas au lieu de laisser simplement tout de côté, pour venir ici quelques instants, et tenter au mieux de tourner la page, de prendre un nouveau départ.
« La vérité c'est que ce n'est pas vraiment le banc qui est important. Ce qui l'est, c'est ce qui se passe sur ce banc. » précisa t'il. « C'est ainsi. Toujours. Ca arrive. Il faut juste se montrer patient. »
Je l'observais, attendant. J'avais pris place sur le banc face à lui et de temps en temps, des gens passaient entre nous, sans se soucier de notre présence. Hadès m'amusait et m'intriguait beaucoup. C'était un dieu totalement à part. Déjà petit...
J'avais fait le choix aujourd'hui de venir le voir. Je voulais échanger avec lui. Discuter de choses et d'autres. A dire vrai, je voulais commencer par lui, car c'était le dieu qui se prenait le moins la tête. Il agissait simplement, parfois même trop. On ne savait pas si il était toujours sérieux ou si il faisait semblant de ne pas l'être. La preuve, tout ne s'était pas passé comme prévu ce jour là. Au lieu de parler, on se regardait. On attendait. Et j'ignorais quoi...
« Attends ! Ca y est ! » dit-il avec un grand sourire. « Tu l'as sentis ? C'était elle. » précisa t'il.
Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. Même si oui, j'avais sentis cette brise légère, comme tout le monde ici. Puis, il prononça un nom qui me fit tressaillir.
« Ellie. »
Pendant un instant, je n'avais pas bougé, me contentant de le fixer. Qu'est ce qui lui faisait penser que c'était elle ? Qu'elle nous envoyait cette brise légère ? Je ne sentais pas son aura. Ni ici, ni ailleurs. Je ne la sentais plus depuis qu'elle était partie ce jour là. Tout comme Thémis, elle avait été en quête de quelque chose et elle voulait entreprendre ce voyage seule. Mais elle n'était plus revenue depuis. J'ignorais si elle allait bien ou non. J'ignorais où elle était partie. Elle m'avait juste fait une bise sur la joue et m'avait dit qu'un jour je comprendrais.
J'avais lu dans son regard que c'était bien plus qu'un au revoir. Je n'avais pas tenté de la retenir. Je sentais au fond de moi qu'elle avait besoin de faire ce qu'elle devait faire. Qu'il était sans doute difficile pour elle de dire adieu, alors que la seule chose qu'elle voulait, c'était de rester. Il avait sans doute était compliqué pour elle de me sourire une dernière fois, alors qu'elle avait surement envie de pleurer. Je pouvais lire ça dans son regard, même si elle tentait de le cacher. Et au fond de moi, j'avais la sensation que le plus terrible dans tout ça, c'est qu'elle tentait au mieux d'oublier, alors qu'elle ne souhaitait qu'aimer.
« On est jeudi. » affirma Hadès, me sortant de mes pensées. « C'est le jour père et fille. On avait instauré cela. »
Je le savais. Ellie se forçait à aller voir Hadès ce jour là. Ce n'était pas qu'elle ne l'appréciait pas, mais elle était mal à l'aise quand on lui portait trop d'importance.
« C'est elle. Je le sais. Elle me montre chaque jeudi qu'elle est toujours là. Qu'elle va bien. C'est pour ça que je ne m'inquiète pas pour elle. Parce que je sais qu'elle va bien. » dit-il avec un sourire confiant.
Ce n'était qu'une brise, légère. Si on restait ici, sur ce banc, pendant un petit moment, on finirait par la ressentir une nouvelle fois. Chaque jour. A chaque instant. C'était qu'une question de Temps et non un signe. Mais il semblait croire le contraire, et je ne voulais pas gâcher ses convictions. Je lui adressais un petit regard, me voulant confiant, rassurant. Libre à lui de tenir le coup comme il le sentait. Je ne pouvais pas l'en blâmer. Au contraire, pendant un instant, il m'avait fait me sentir mieux. Et ce n'était pas chose facile en ce moment.
« Merci. » lui dis-je avec un petit sourire. « Merci d'avoir partagé cela avec moi. »
Ca comptait. Ca comptait beaucoup. J'attendis un petit moment avant de me lever et de laisser Hadès là. On avait eu le choix de discuter, ou juste de partager cet instant. Je ne regrettais pas comment ça c'était passé. J'étais sur le point de reprendre ma route.
Au lieu de me téléporter, j'avais opté pour faire quelque pas dans ce jardin.
Au bout d'un moment, je sentis une nouvelle brise légère caresser mon visage. C'était agréable. Hadès avait raison. Ca remettait du boom au coeur, comme on disait à cette époque. J'avais porté mon attention sur un banc, hésitant à m'asseoir un peu et à rester simplement ici, dans ce jardin, comme Hadès le faisait, quand mon regard fut attiré par quelque chose qui se trouvait sur ce banc.
Il s'agissait d'un livre. Sans doute un livre oublié. Je m'en étais approché, et je m'étais assis juste à côté. Puis, j'avais pris le livre quand j'avais lu de quoi il était question. Il s'agissait d'un roman de George Sand. Un roman que je ne connaissais pas. Que je n'avais jamais lu. Ca me rappelait cette fois où avec Ellie, on avait voyagé dans le temps et qu'elle avait fait la rencontre d'un certains Jules Verne. Au même moment, j'avais rencontré moi même quelqu'un. Une certaine George Sand. Ca avait été une belle expérience dans mon existence. J'ignorais qui avait oublié le livre là, mais ça me rappelait de bons souvenirs.
Il y avait un marque page. Quelque chose qui dépassait. Une simple feuille qu'on avait mis là, tombée d'un arbre. Une feuille d'Altuma. Un arbre immortel, comme on les appelaient. Les premiers de la création. Les plus beaux. J'en avais un dans mon champs, à Titania. Ici, ils ressemblaient à des oliviers. Les descendants de ces majestueux arbres. Malgré le feu ou le gel, même si leurs troncs étaient détruits, l'Altuma repoussait inlassablement, fidèle à la vie, tourné vers la lumière. Ils vivaient de très nombreux siècles et leur beauté était sereine. Ils avaient des troncs noueux qui représentaient leur force et leur sagesse. J'adorais ces arbres. J'adorais l'arbre qui se tenait chez moi. J'adorais observer les olivers, ici, à cette époque.
Prenant la feuille, j'ouvris le livre à la page indiquée. Étrangement, j'avais la sensation que la feuille était encore vivante. Fraîchement tombée d'un arbre. Mais il n'y avait pas d'oliviers autour de moi. Ce qui m'intrigua le plus, fut ces mots soulignés au crayon de papier dans le livre.
« Le parfum de l'âme, c'est le souvenir. C'est la partie la plus délicate, la plus suave du coeur, qui se détache pour embrasser un autre coeur et le suivre partout. L'affection d'un absent n'est plus qu'un parfum, mais qu'il est doux. »
On dit parfois qu'il suffit d'un simple regard pour faire tressaillir une âme. Je sais désormais que des mots en sont tout autant capable. Une nouvelle brise légère me caressa le visage, tandis que je sentis au fond de moi que Hadès avait raison. Cette journée avait quelque chose de magique. Cette journée était remplie d'espoir.
Fin ? L'Intrigue Divine & Titanesque reviendra bientôt...