« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Je me sentais incroyablement mieux. Gonflée à bloc. Et ce n'était pas normal étant donné l'affrontement que je venais d'endurer. Je savais que mon état de santé était en lien avec le pouvoir que j'avais utilisé. Aussi ahurissant que cela pouvait l'être, j'avais la sensation que mon corps était entièrement réparé. Les côtes cassées, les fractures, mon dos en compote... tout semblait avoir été régénéré. Et à en juger par l'entrain de Violette, je n'étais pas la seule dans ce cas. J'étais contente d'avoir réussi quelque chose de constructif, pour une fois. Tout en marchant, je me repassai les différentes 'visions' que j'avais eue en tête, leur cherchant une signification. Tout s'embrouillait à mesure que j'essayais de leur donner un sens. Peut-être fallait-il les laisser de côté pour l'instant ?
Nous partîmes donc à la recherche des autres, ce qui ne fut pas chose aisée car nous n'étions pas en mesure de sentir les auras, comme les dieux savaient le faire. Nous avancions donc à travers la forêt à l'aveuglette, quand je perçus un faible bruit d'eau, au loin. Je stoppai et tendis l'oreille.
« Il y a un point d'eau, par là-bas. » dis-je à Violette en désignant les environs d'un geste vague. « L'eau est notre alliée. Elle est synonyme de vie. »
Voilà que je parlais comme une sorte de chamane. Je ne cherchais pas à me la jouer, je me fiais simplement à mon intuition. Je devais reconnaître que j'avais pris un peu la confiance depuis mon altercation avec les Sentinelles.
« Je pense qu'il faut la rejoindre. » ajoutai-je, déterminée. « Ouais et je t'avoue que j'ai un peu soif alors ça tombe bien. » renchérit mon amie.
Je lui décochai un sourire complice.
« Moi, j'ai la dalle. » réalisai-je en me frottant le ventre.
A croire qu'utiliser mon don de la Nature avait vidé mes réserves.
« Je me damnerais pour un Clam Chowder. » confiai-je, pensive. « C’est quoi ce truc ?! J’ai pas de glam showder mais j’ai.... » Violette fouilla son sac. « Des barres énergisantes ! » « Oh, merci ! »
J'en pris une et tout en la déballant, j'expliquai :
« Le Clam Chowder c'est une spécialité de Seattle. C'est une sorte de velouté crémeux à base de palourdes qui se mange dans un pain. En fait, on enlève la mie et on ne garde que la croûte pour mettre le velouté dedans et c'est... dé-li-cieux. »
J'écarquillai les yeux, en pleine extase en me souvenant du goût, mais celui de la barre énergétique me ramena vite à la réalité : c'était sec et fade. Désillusionnée, je mangeai sans grand entrain, tandis que nous marchions toujours en direction du point d'eau. A mesure que nous approchions, le bruit était de plus en plus fort et tonique. J'aimais beaucoup.
« Même si on en a plein partout quand on en mange. Si on réchappe de tout ça, je te ferais goûter. » proposai-je à Violette, enhardie par cette idée.
Voilà : dorénavant j'avais un véritable but à quitter cet endroit et rester en vie. Faire goûter le Clam Chowder à ma camarade d'infortune. C'est important de collectionner les petits bonheurs.
« Très original cette cuisine ! J'ai hâte de goûter ! » déclara-t-elle avec entrain. « Je penserais à ramener un bavoir. Si mes parents n’ont pas déjà jeté ceux de Jack Jack. »
« Ou alors faut penser à mettre un vieux tee-shirt qui ne craint rien. » répliquai-je en haussant les épaules.
Je ralentis l'allure alors que nous venions d'arriver à l'orée de la forêt. Elle se terminait par une falaise à pic, une immense cascade qui semblait ne jamais finir. En face de celle-ci, une autre cascade tout aussi impressionnante rejetait un débit ininterrompu d'eau furieuse. De fines gouttelettes nous atteignaient de temps à autre, tant la force de l'onde était puissante. Si par malheur nous venions à tomber là-dedans, on serait broyées. Sous nos pieds, le sol tremblait, l'eau grondait. Mais je me doutais que le sol ne cèderait pas. Ca faisait longtemps qu'il en était ainsi.
« Wouaho. » commentai-je, émerveillée par le paysage l'élément qui se déchaînait en contrebas. Violette paraissait du même avis. C'était beau à couper le souffle.
Puis, à mesure que je me laissais bercer par le bruit tumultueux, je crus percevoir autre chose. Un murmure diffus. Je tendis l'oreille.
« Tu entends ? » demandai-je à Violette. « Non. » fit-elle du tac au tac.
Déception. J'affichai une moue tout en l'observant, et je la vis fermer les yeux et sembler se concentrer. Au bout de quelques secondes, elle lança :
« Oh attends si si. Y a bien un truc ... mais c’est incompréhensible. Tu arrives à comprendre quelque chose toi ?! »
J'eus beau me concentrer davantage, je ne parvenais pas à distinguer de paroles. Il s'agissait seulement de murmures indistincts.
« Non. » fis-je, contrariée. « Ca reste du charabia. Tu crois que... »
Je laissai ma question en suspens, hésitant à prononcer la suite.
« Tu crois qu'il faut qu'on saute pour mieux entendre ? »
Je voulus ravaler ma phrase, mais trop tard. La prononcer m'avait paru plus que stupide, aussi je la contrecarrai aussitôt :
« Honnêtement, je pense pas que ça soit l'idée du siècle. Sur Terre, tu sautes là-dedans, tu te fais broyer en vingt secondes mais... cet endroit est différent alors, je me dis... »
Je me disais quoi ? Que sauter à pieds joints dans une cascade interminable serait un bon plan ? N'avais-je pas promis de lui faire goûter le Clam Chowder à peine cinq minutes plus tôt ? Ca risquait d'être difficile à trouver depuis l'au-delà... Par moments, j'avais vraiment du pudding en guise de cerveau.
« Euuuuh c’est pas très rassurant ce que tu dis. On a réussi à sortir vivante de ces majorettes noires...c’est pas pour mourir broyer ou noyer par l’eau ! » répondit Violette, sceptique. « Et si on la boit ? Peut être qu’on sera en communion avec elle et qu’on entendra mieux ?! »
« Tu marques un point. » approuvai-je. « J'étais pas fan de mon idée, de toutes façons. « On va tenter la tienne, elle est beaucoup moins trash. »
Je m'agenouillai et mis mes mains en coupe pour attraper un peu d'eau.
« Fais gaffe. Y a tellement de courant qu'on pourrait se faire emporter. » la mis-je en garde.
« J’espère qu’elle est potable ! Mais j’ai tellement soif que je peux pas résister » Elle secoua la tête de gauche à droite. « Manger des barres énergisantes ça donne soif... »
Je ne pouvais qu'approuver, même si j'avais totalement zappé de s'assurer que l'eau soit potable. Ca ne faisait pas partie de mes priorités. Elle était claire et vivifiante, ça se voyait à l'oeil nu. C'était pour ça que je n'avais pas jugé utile de pousser l'analyse plus loin.
Elle avait très bon goût. Elle était fraîche et pure, la meilleure que je n'avais jamais bu. Curieusement, plus j'en buvais, et plus je lui découvrais de nouvelles saveurs. Je n'avais pas envie de m'arrêter. Pourtant, j'étais désaltérée. Je le sentais mais... quelque chose me poussait à continuer.
« Roh punaise ! J’ai jamais vu un truc aussi bon ! »
J'approuvai vivement de la tête, tout en continuant de boire goulûment. Violette arrêta quelques secondes, le temps de m'observer puis de se regarder.
« Je pense que c’est potable. Sinon on serait morte déjà. » estima-t-elle. « Si on continue comme ça, on va boire les deux cascades à nous toutes seules. » plaisantai-je tout en continuant de m'abreuver, entre deux mots.
Résultat : de l'eau coula sur mon menton, puis le long de mon cou et jusque sous mon sweat. Je frissonnai mais ne stoppai pas pour autant. J'eus un petit rire qui mourut dans ma gorge.
« C'est bizarre... j'ai vraiment pas envie de m'arrêter. » réalisai-je. « Ca commence à m'inquiéter. Pas toi ? »
Violette avait un sourire béat que je partageais, puis elle tilta à son tour :
« Oh merde ! Tu as raison ! J’arrive pas. J’ai tellement envie de cette eau que...j’ai envie de m’y baigner maintenant. Non tu crois que....c’est un piège ?! Ou de la drogue ?! »
Je réfléchis. J'en connaissais un rayon sur les dépendances, et ça ne provoquait pas ce genre de sensation. Tout du moins, quand j'étais défoncée, je ne me sentais pas purifiée en même temps. Il s'agissait forcément d'autre chose.
« La Nature ne peut pas nous piéger." assurai-je finalement. « Elle est féroce et tumultueuse parfois, mais elle ne nous veut jamais de mal. Elle n'essaie de pas de nous droguer. Elle veut sûrement nous montrer quelque chose. »
Je me levai et observai l'eau bouillonnante des cascades.
« C'est de la folie... » dis-je pour moi-même. « Mais j'en ai tellement envie aussi... »
La force d'attraction de l'eau... Depuis bien longtemps, elle me fascinait. Il en avait toujours été ainsi. Brusquement, je tournai la tête et croisai le regard de Violette. Je lui tendis la main.
« Ensemble ? »
Tout du long, Violette avait observé la cascade en pinçant les lèvres, anxieuse.
« Je te crois. Et je te fais confiance. Alors....ensemble ! » lança-t-elle, déterminée.
Elle scella notre destin en saisissant la main que je lui tendais.
« Retiens ta respiration. On ne sait jamais. » lui conseillai-je.
Après quoi, j'inspirai un grand coup et... sautai à pieds joints dans la folie pure de l'eau douce.
CODAGE PAR AMATIS
Héphaïstos
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| Avatar : Chris Pine
3, 4 ! Chantons la chanson du feu qui illumine nos coeurs et le chemin de notre gardien !
- C'est donc lui qui est censé être mon descendant et diriger une secte européenne ?
- Il doit y avoir erreur, on est sûr qu'il vient pas d'Aphrodite par hasard ?
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Héphaïstos
Ça avait basculé si vite. De la paix sylvestre au chaos des Sentinelles Noires et de la mort qu'apportait leur venue et leur sable noir. Ce qui peinait profondément Héphaïstos qui avait dit à Nora, juste avant que tout ne bascule, qu'il ne fallait pas abuser de leur hospitalité trop longtemps pour éviter de leur imposer leurs guerres. Leurs intentions étaient si purs, leur hospitalité, gentillesse, innocence et amitié étaient si grandes, Héphaïstos aurait souhaité que le groupe soit déjà parti pour éviter un tel spectacle. Se battre ne semblait pas lui poser de problème, mais il ne voulait pas le faire au prix de dommages collatéraux.
Ainsi, il n'avait pas hésité à suivre Nora lorsqu'elle leur indiqua le chemin : sauter dans cette cascade. Alors il s'était senti chuter, simplement. Il n'était pas souvent tombé de la sorte, mais c'était une sensation qu'on connaissait tous, étrangement, même si on ne l'avait jamais vécu. Il se faisait entraîner dans le fond, et le dieu forgeron perdit les mains de la nymphe et d'Apollon. Alors il tenta de prendre le bâton d'Aeon, cherchant une prise pour stabiliser sa descente agitée dans les eaux précipitées. Mais il n'en trouva pas, il était manifestement impossible de contrôler sa chute. Faisant totalement confiance à Nora qui avait proposé de sauter ici, il décida d'arrêter d'essayer. Il se laissa aller.
Il commença alors à entendre quelque chose. Quelqu'un. Ce n'était pas vraiment une voix distincte, c'était un murmure incertain dans le mouvement de l'eau. Héphaïstos ne parvenait pas à en comprendre le sens, ayant du mal à se concentrer sur lui dans tout le bruit qui l'entourait. Il essaya de rester serein, et de répondre par la pensée. Je ne suis pas sûr de comprendre. Je ne peux pas vous entendre à travers l'eau.
Les murmures ne se précisèrent pas, mais sa chute sembla plus rapide. Il se demanda un instant si le propriétaire de ces murmures pouvait l'entendre par les pensées, mais dans l'eau, parler à haute voix n'allait sans doute pas être une meilleure option. Mais il finit par sentir quelque chose. Un mouvement de l'eau qui vint s'abattre à sa gauche. Et à droite ensuite. C'était comme si l'eau venait le frapper.
Fronçant les sourcils, se demandant un instant s'il devait riposter ou se laisser faire, il tenta d'allumer une flamme malgré l'eau dominante autour de lui pour riposter contre les poings imaginaires qui s'abattaient sur lui. Mais le courant trop animé de la cascade ne laissa pas de chance au feu qui s'éteignit avant un nouveau coup, et encore un. Alors Héphaïstos se défendit avec le bâton, anticipant le coup suivant pour tenter de le parer. Alors un autre coup s'abattit contre lui et puis... quelqu'un lui agrippa la main.
Il perdit alors son attitude offensive, puisque c'était là le contact le plus concret et tangible depuis qu'il avait lâché les main de ses compagnons. Il serra alors sa main autour de celle inconnue, et il se fit tirer d'un coup sec. Il n'était pas juste sorti de l'eau comme on pouvait en extirper quelqu'un qui se noyait. L'eau avait juste disparu, puisque l'instant d'après, il n'était plus dedans mais à côté, debout sur une surface plane où il pouvait jouir de tous ses appuis. A ses côtés, il reconnu aussitôt la personne qui avait dû le tirer par la main, puisqu'il était avec Nalasami, la nymphe qui avait sauté avec eux. Cependant, Apollon et Nora n'étaient pas là. Étaient-ils encore en train de chuter ? Avaient-ils besoin qu'on les tire de la cascade aussi ?
Merci beaucoup, lui dit-il en inclinant la tête, ce à quoi elle hocha la tête. Héphaïstos porta son regard vers la cascade. Comment avez-vous fait pour en sortir par vous même ? Je n'ai pas trouvé de prise là-dedans... et quelque chose me frappait, demanda-t-il d'un air préoccupé.
Il y a de nombreux dangers ici. Nous ne sommes pas en sécurité. Il faut avancer, annonça-t-elle alors qu'elle regardait la grotte derrière eux.
Vous savez où on se trouve ? Vous êtes déjà venue ?
On est dans l'obscurité, précisa-t-elle alors en se mettant à marcher, s'engouffrant dans la cavité rocheuse obscure dans laquelle elle prit une pierre pour la frotter contre une paroi. Au lieu de créer quelques étincelles et du feu comme le forgeron s'y était attendu, la réaction fut une lumière bleue qui éclaira le couloir. Héphaïstos plongea son regard sur la roche un instant, fasciné par la beauté d'un tel élément.
Puis il se tourna encore un instant avant de la suivre. Apollon et Nora ne sont pas là. Etes-vous certaines qu'ils soient sortis de la cascade ? Voulut-il s'assurer avant de la suivre et de s'éloigner d'ici. C'était comme quand il fallait la suivre sans en informer les filles qui cherchaient encore la fleur de César : il n'aimait pas l'idée de partir sans informer ses compagnons de route, déjà alors qu'ils n'étaient pas au complet avant de sauter ici.
Ils s'en sortiront sûrement, dit-elle en secouant la tête après hésitation.
La réponse fit hausser les sourcils au dieu avant d'arrêter de marcher, fermement. Il n'adressa aucune colère envers elle, mais il tenait fermement à ne pas suivre cette pensée hasardeuse. Je n'aime pas l'idée de me baser sur quelques suppositions pour m'assurer de l'état de mes amis, dit-il sans animosité mais avec une grande détermination. Quelques instants plus tôt, il avait parlé à Apollon de leurs retrouvailles et Héphaïstos avait vu les cicatrices que son frère portait d'un nombre certain d'abandon. "Il s'en sortiront sûrement", était-ce ça qui l'avait motivé à rester caché dans le Tartare ? Maintenant qu'il était revenu, et qu'il les avait convaincu de le suivre jusqu'à Titania aussitôt, il semblait avoir du mal à laisser ses compagnons derrière lui. Du moins, sans être sûr de leur sécurité.
Mais il ne semblait pas avoir d'autre choix. Les reflets de la lumière bleutée semblaient animer les parois comme si c'était une torche ordinaire d'une couleur différente qu'elle tenait. Mais le chemin était tout droit, de plus en plus sombre. Puisque Héphaïstos ne semblait pas avoir d'autre choix, mais qu'il pensait toujours à Apollon et Nora... il s'arrêta un instant, matérialisant un petit objet derrière eux, au cas-où ils sortiraient de la cascade. En fait, il n'avait aucune idée de ce qu'il posait là, il s'était contenté de reproduire ce que Apollon avait fait pour laisser un message à Artémis. Il soupira ensuite, et suivit Nalasami dans les ténèbres rompus par la pierre bleue qu'elle tenait. Vous n'avez pas répondu, mais vous semblez familière avec l'endroit. Vous êtes déjà venue ? "L'obscurité" n'était pas le nom d'endroit le plus accueillant.
C'est le domaine des nymphes de l'obscurité. Elles se cachent ici depuis très longtemps. Et elles ne sortent plus a la lumière du jour.
Héphaïstos fut rassuré. Cela voulait dire que c'était aussi un domaine de la nature, puisqu'il y avait des nymphes spéciales pour ce territoire aussi. Il fut curieux, espérant en voir durant leur marche. Vous pensez qu'elles vont pouvoir nous aider ? Ce à quoi il serait reconnaissant, mais les Sentinelles Noires avaient déjà fait tant de mal auprès de celles de la forêt qu'il n'était pas sûr de vouloir en mêler d'autres dans leur périples.
Elle eut un petit rictus. On va sortir d'ici. C'est tout.
Le dieu regarda un instant au plus loin qu'il le pouvait dans le couloir. Mais pour aller où ? Il nous fallait trouver le Palais des Sentinelles avant que leur alter-ego ténébreux n'attaquent et ne séparent notre groupe. Et puisqu'elle avait préféré laisser Apollon et Nora derrière eux, ils n'étaient plus que deux. Le dieu forgeron n'aurait pas formé toute une équipe s'il pensait pouvoir mener à bien cette mission seul. Nora avait l'air de penser qu'on trouverait quelque chose en sautant. En passant au-delà de nos peurs. Manifestement, je n'étais pas concerné par l'invitation. Mais alors, que nous reste-t-il à trouver ? Son intonation n'était pas désespérée : il la suivait pour trouver cette sortie. Il voulait simplement vraiment savoir, ce qu'ils avaient à trouver en sortant d'ici. Avec une situation pareille, qu'avaient-ils comme objectif ?
Il vous faut un guide. J'en suis un. Si les miens veulent s’élever qu'ils le fassent. On sort d'ici. On évite les sentinelles. Je vous conduis là ou on trouvera de quoi revenir et les combattre. Peut être que si on leur montre la voie les miens suivront.
Héphaïstos comprenait tout à fait ses intentions pour avoir observé le conflit qu'elle avait avec la position de sa famille. Mais son plan lui faisait paraître davantage par quelqu'un d'aveuglé par ses convictions et qui ne partaient donc sans réelle préparation. Mais après tout, peut-être pas : elle se disait guide, et si elle parlait leur langue qui n'était pas la sienne, c'est qu'elle avait vu davantage de ces mondes que lui. Vous avez déjà exploré ces terres, n'est-ce pas ? Pour pouvoir nous guider jusqu'à notre objectif. Jusqu'au domaine d’Épiméthée ? Savait-elle que la titanide en question était sa mère ? La question lui effleura l'esprit rapidement. Ce n'est pas la première fois que vous faîtes face aux Sentinelles Noires ?
D'ordinaire elles ne nous attaquent pas. Elles n'ont pas de raisons de le faire, répondit-elle alors. Donc c'était bien à cause de leur venue qu'elles attaquaient, ce qui confirmait ce que César avait dit d'elle au début, les Sentinelles Noires étaient créées par un titan pour supprimer les dieux, les considérant comme une erreur. Je n'y suis jamais allé. Mais on peut se rendre n'importe où. Le soucis n'est jamais d'arriver quelque part. C'est d'en revenir...
Elle ressemblait un peu à Héphaïstos. Lui non plus ne s'était jamais rendu à Titania mais était déterminé sur la possibilité de s'y rendre, sans savoir s'ils pourraient rentrer en sécurité. Je vous crois. Mais on ne pourra pas le faire à deux, indiqua-t-il alors en pensant au reste de son groupe absent.
On ne sait pas si ils ont passés la cascade. Il n'y a pas de traces d'eux. Ce qui aurait pu le faire rebrousser chemin définitivement puisqu'elle semblait clairement supposer qu'ils étaient morts. Mais la suite le rassura : La cascade est une protection. Seules les nymphes sont censés pouvoir la franchir.
Mais j'en suis sorti, moi, sans être une nymphe. Même si vous m'avez aidé, la protection n'a pas semblé vouloir me rejeter quand vous m'en avez sorti. Elle avait certes essayé de le frapper, mais n'avait pas plus insisté que ça. Donc ils sont toujours là. Et nous aurons besoin d'eux pour aller jusqu'au bout.
Il marqua une pause, avant de demander, réfléchissant un instant : Vous avez l'air très motivée dans cette quête. Je vous en remercie. Mais pourquoi donc ? Il se souvint qu'elle n'avait pas eu le temps d'expliquer sa haine envers les titans. Ce qu'ils leur avaient fait. C'est à cause de ce qu'ils ont fait, n'est-ce pas ? Les titans vous ont attaqué ?
Elle tentait de vous prendre. Je vous ai amené à moi, préféra-t-elle préciser concernant la cascade. C'était donc bien ce que les coups essayaient de faire. Il pensa de nouveau à Apollon et Nora. Et il se rappela qu'elle semblait pressée malgré ça. Et qu'elle n'avait pas répondu à sa dernière question.
Pourquoi vous détestez la plupart des titans ? Il se mordit la lèvre inférieure un instant, regardant devant lui. Il soupira à nouveau. Je ne veux pas être brusque. Mais... les miens évoluent dans cet univers depuis longtemps avec la détermination de le sauver, d'y maintenir la paix, et ont toujours été freinés par de nombreuses personnes qui ne voulaient pas leur apporter de réponses. Il marqua un temps de pause, réfléchissant à la suite de ses mots. Nous sommes venus ici pour nous préparer à ce qu'un titan va bientôt causer à cet univers. Nous sommes de votre côté.
Vous voulez savoir ? Elle s'était interrompue dans sa course. Une mine coupable s'afficha sur le visage du dieu, qui n'avait eu aucune intention de l'énerver. Elle avait d'abord posé son regard sur lui... avant de le détourner pour regarder derrière lui. Héphaïstos fronça les sourcils alors qu'il ressentit un frisson le traverser. Nalasami le regarda à nouveau pour le fixer. Vous n'allez pas tarder à le comprendre.
Elle fut soudainement sur la défensive alors que lui parut troublé... en sentant quelqu'un passer à côté de lui. Il se tourna alors dans la même direction que la nymphe, et prit le bâton d'Aeon à nouveau. Qu'est-ce que c'est ? Elle avait dit qu'il allait bientôt savoir ce que les titans ont fait... Est-ce l'un d'entre eux ?
Non. Ce n'est pas l'un d'entre eux.
Les mêmes murmures que le dieu avait entendu dans l'eau s'élevèrent alors. Le bleu qui se reflétait sur les parois avait soudainement l'air de mouvement d'eau qui s'activaient autour d'eux, comme s'ils y étaient encore... Nalasami eut l'air inquiète, sans trop l'être pour autant. Son regard se figea alors soudainement sur un point fixe. Là, Héphaistos le sentit : quelqu'un était derrière lui. Le dieu comprit alors l'horreur que les titans avaient causé à ce peuple, mais en l'espace d'une seconde à peine, tant la suite était rapide : il avait eu le temps de voir une autre nymphe, au visage à moitié brûlé. Ce que les titans avaient dû lui faire selon la première. Héphaïstos venait tout juste de le voir qu'il l'agrippa au cou, soulevant le dieu sur plusieurs centimètres. Pourtant, il ne voulut pas attaquer en retour. C'était une victime des parents des dieux.
Je ne suis pas... avec eux, dit-il alors en parlant des titans, espérant que celui-ci parlait aussi leur langue pour comprendre qu'il ne servait pas ceux qui lui avaient infligé ces blessures. En signe de paix, il fit disparaître le bâton, paraissant alors totalement désarmé, levant les mains. Il tenait à lui montrer qu'il n'avait aucun intention de lui nuire. Un air désolé s'afficha d'ailleurs sur le visage du dieu.
La nymphe poussa un hurlement effrayant. Son visage se contracta sous la douleur, trahissant toute sa souffrance. Nalasami s'approcha, posant sa main sur son épaule mais ne reçut qu'un autre grognement dans sa direction. Mais au moins, la nymphe ôta sa main du coup d'Héphaïstos et recula.
Le dieu resta calme, garda ses mains à portée de vue du blessé pour ne pas l'énerver davantage. Il fit cependant apparaître de la crème que les pharmacies de leur monde possédaient contre les brûlures. Son regard se dirigea vers Nalasami. Ses blessures sont encore douloureuses, cela pourrait les apaiser un peu. Pourriez-vous le lui dire ?
Mais la nymphe brûlée ne lui en laissa pas le temps, puisqu'elle balaya la crème des mains du dieu d'un geste brusque, toujours en colère. Nalasami tenta à nouveau de s'approcher pour poser sa main sur son épaule. Elle eut un regard agressif à nouveau mais elle lui parla dans sa langue... ce qui semblait fonctionner. La brûlée n'avait pas l'air calmée, mais au moins légèrement moins agressive.
Que lui est-il arrivé ? Souffla-t-il d'un air peiné à Nalasami.
Toujours en grognant.... la nymphe s'éloigna d'un pas agressif. Pour se perdre plus loin dans la grotte.
Les Titans… ils ont abusés d'elle...
Héphaïstos aurait voulu ne pas la croire. Il eut un air bouleversé, désolé, horrifié. Il n'avait pas imaginé que les titans étaient allés jusque là. Plus que ça, il était perdu. Quand d'autres des siens, qui ont fait face aux titans plusieurs fois, auraient simplement réagi avec colère mais sans surprise, Héphaïstos lui réalisait tout juste l'ampleur de ces horreurs. Il avait dit à Nora qu'il croyait que tous les titans n'étaient pas mauvais. Mais ceux qui l'étaient... étaient capable de ça ?
Mais... pourquoi ? Pourquoi ont-ils fait ça ? L'interrogea-t-elle d'un ton bouleversé.
Parce qu'ils ne souhaitent qu'une chose, c'est posséder ce qu'ils n'ont pas ! Elle était énervée. Et plus que jamais, Héphaïstos trouva ça parfaitement justifié. Par le passé ils ont tentés de voler tout ce qui était à nous ! Ils ont essayés de prendre le contrôle sur notre peuple. Et voilà le résultat. Voilà ce qu'ils ont fait aux plus anciens de notre peuple !!
Héphaïstos eut un frisson, qui venait de ses propres émotions cette fois. Elle disait donc que la nymphe blessée était une des plus anciennes pour avoir connu l'abus des titans. Est-ce que ça voulait dire que... Est-ce que c'est avec elles qu'ils ont donné naissance aux dieux ? Demanda-t-il, inquiet, espérant de tout cœur qu'elle allait répondre non.
Elle ne réfuta pas. Elle confirma.
C'est l'une d'entre elles, répondit-elle en hochant la tête.
Héphaïstos n'avait pas vraiment voulu croire à des horreurs de cette échelle pour leur naissance. Lui avait encore beaucoup d'espoirs sur beaucoup de choses. Voilà de quoi les briser.
Elle a portée un enfant pour eux. Pour le pire d'entre eux…
Le dieu voulut s'asseoir un instant, mais n'en fit rien. Il l'observa, profondément peiné, un instant. Ouranos ? Songea-t-il un instant à Zeus.
Elle hôcha la tête.
Puis on se remit à marcher, tentant de suivre la pauvre nymphe brûlée.
Sebastian Dust
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| Avatar : Eddie Redmαyne.
From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« Il est évident que nous nous précipitons vers quelque entraînante découverte, quelque incommunicable secret dont la connaissance implique la mort. »
Retrouver Alexis fut plus rapide que ce qu’ils avaient escomptés. Dès l’instant où Diane avait dit ressentir son aura faible, ils avaient dévié de leur trajectoire pour s’enfoncer dans la végétation luxuriante à sa recherche ; parcourant les feuilles épaisses, contournant les troncs immenses et dévalant des racines parfois hautes, ils croisèrent des fleurs en train de se refermer lentement et quelques lueurs rosés qui ne tardèrent pas à se cacher sous les ombres des arbres. Quelques mètres encore et la paire de basket d’Alexis apparu dans leur champ de vision, faisant pousser un soupir à Sebastian. A demi-allongée sur le sol et entourée de trois nymphes, la jeune femme semblait à peu près vivante… Ou à peu près morte, si on se fiait à la couleur de sa peau très pâle. L’un des êtres bleus avait sa main posée sur sa poitrine, à plat, et semblait en pleine concentration. Étaient-ils… ? Était-elle ?...
Pris d’un doute soudain, le gardien s’approcha du petit groupe et l’une des nymphes se décala pour le laisser passer. Il s’accroupit sans attendre à la hauteur de sa jeune amie – amie ? – et tendis la main vers son épaule. Elle était tiède. Et, visiblement, elle respirait. C’était bon signe ça. Au moins était-elle en vie ! Ses yeux s’ouvrir alors, comme une preuve supplémentaire, et il lui adressa un sourire encourageant.
« Oooh… T’es là !!!! » S’exclama-t-elle soudainement, prenant une grande bouffée comme si elle n’avait pas utilisé ses poumons depuis longtemps. « Je suis sauvée !!! Merciiii !!! »
Elle se rua vers lui et l’attrapa dans ses bras pour le serrer fort. Très fort. Trop fort même ! Mais il n’eut pas le cœur de la faire cesser, essayant de respirer tout en lui tapotant gentiment le haut du dos. Elle recula soudainement, agrippée à la veste de Sab, et le fixa droit dans les yeux.
« Il faut aider Na’aiti !! »
Qui donc ? … Mais Alexis ne lui laissa pas le temps de demander, elle se mit à crier en ouvrant grand la bouche, articulant minutieusement face à lui.
« NA AI TIIII ! Ils comprennes ce que je dis les gens ? »
Si Sab avait été sourd, il aurait apprécié le geste… Mais il était loin d’être malentendant et ses tympans le gratifièrent d’un crissement de mécontentement qui le fit légèrement grimacer. Ça faisiat longtemps que quelqu’un ne l’avait pas prit pour un sourd-muet ! Pourtant elle savait très bien qu’il entendait… Quelque chose n’allait pas chez la jeune femme, qui n’arrêtait pas de bouger et dont les pupilles dilatées semblaient chercher continuellement quelque chose à quoi se raccrocher. Est-ce qu’elle était droguée ? Ou juste sous le choc ?
Sa voix redevint à une sonorité normale mais à un débit soudain plus élevé.
« Il va mourir. Il m’a sauvé ! Je l’entendais plus ! Il faut le trouver !! »
Alexis gesticula pour tenter de se relever et Sebastian l’y aida volontiers, attrapant ses coudes pour l’aider à se stabiliser une fois sur ses deux jambes.
« On a trouvé une nymphe un peu plus loin, elle a été transportée au village... »
Elle attrapa violemment son épaule et manqua d’en déchirer la manche sous sa force. Clairement… Elle n’avait pas complètement sa tête. Un instant il craignit que quelque chose de terrible ne se soit insufflé dans son esprit, mais elle avait l’air lucide. Juste… Déboussolée et sur le qui-vive, comme quelqu’un qui vient de se faire un shoot de drogue et qui en ressentirait immédiatement les effets. C’était… Étrange à observer, à dire vrai c’était même perturbant.
« Il était VIVANT ?! »
Le marchand de sable eu une petite moue désolée en secouant la tête : il n’en savait strictement rien. Mais si les autres nymphes l’avaient ramené au village, c’était qu’il y avait peut-être une chance que oui. Alexis le lâcha enfin et se retourna vers la déesse qui se tenait juste à côté. Après un coup d’œil rapide, elle l’attrapa elle aussi pour lui faire un long câlin de soulagement.
« C’était horrible ! On s’est fait attaquer par des trucs Dark sentinelles qui en fait ne ont pas des sentinelles et qui… »
Elle commença à parler tellement vite et sans respirer qu’ils furent pendus à ses lèvres durant les quelques minutes que la jeune femme mit à leur décrire sa situation. Enfin, minutes… Plutôt secondes, vu que toutes ses paroles ne semblaient pas avoir de point et s’enchainaient à une vitesse ahurissante O_o Jusqu’à ce qu’elle s’arrête et, clignant plusieurs fois des yeux, finisse par demander :
« Où sont les autres ?!? »
Sab poussa un soupire en prenant une grande inspiration, se rendant compte qu’il avait lui aussi de respirer face à sa logorrhée verbale… Comment est-ce qu’elle faisait pour rester en apnée aussi longtemps ? Elle était championne de natation ?! Le visage un peu rouge et le crâne lui tournant légèrement, il fit pourtant apparaître l’image d’une source d’eau dorée juste entre eux pour lui signifier qu’ils se trouvaient probablement là-bas.
C’était en tout cas ce que le chef du village leur avait dit.
« Quoi ? C’est quoi ? Ils se baignent ? Faut les rejoinder ? On les appellee et ils nous rejoignent ? On doit faire quoi ?! »
Il se mordit l’intérieur de la joue.
« Le chef nous a dit qu'ils avaient sombré dans la source d'eau et, depuis, il nous est impossible de sentir s'ils sont en vie ou non. »
Le gardien désigna la source se mouvant tranquillement dans l’air.
« Nous ne savons pas où elle est. »
« D’accord… Mais il est où le chef là ? Tout le monde a survécu à l’attaque des trucs qui sont attirés par les âmes ? »
Plus elle parlait et plus Alexis sautillait sur place, comme prise de tics nerveux impossibles à contrôler. Ses talons touchaient à peine le sol et ses jambes tendues se levaient et se baissaient nonchalament. Elle triturait ses doigts, se mordait la lèvre inférieure et ne cessait de passer de Sebastian à Diane dans l’attente de réponses. Perturbés par ses tocs, le marchand de sable finit par poser ses mains sur ses épaules pour tenter de la recentrer un peu. Juste de quoi s’assurer qu’elle parvienne à se calmer. Il voyait les veines de son cou palpiter à toute allure et ses joues, désormais plus colorées, laissaient deviner qu’elle se trouvait en espèce de surtension.
Il ignorait ce que les nymphes lui avaient fait mais elles lui avaient sans doute sauvé la vie. Sauf que ça avait de petits effets secondaires assez impressionnants.
« Les nymphes d'Elysium ne veulent, pour la plupart, pas prendre part au combat. Elles veulent mourir avec la Nature et partir la retrouver ailleurs... Quelque part où se trouve déjà Gaïa. »
De petites méduses en or apparurent autour d’eux avant de s’égrainer sur elles-même, comme celles qui avaient doucement disparues en cendres tout autour d’eux.
« La Nature meurt. Les sentinelles ont attaqué les autres et ils auraient sauté dans une source. Ils sont en danger. Diane… Elle ne sent plus leurs auras. »
Il lança un coup d’œil à la déesse qui fit un signe de négation de la tête. Visiblement, personne n’était miraculeusement réapparu depuis le début de leur « discussion ».
« Ah oui ! Je me souviens ! J’ai oublié de préciser des trucs !! Mon pouvoir est revenue, Na’aiti a aussi parlé du pacifisme de son père mais sa sœur veut se batter et il m’a demandé de l’aider. Les sentinelles s’attaquent à tout ce qui a une âme, on s’en débarrassera pas… Mais… Y’a un truc bizarre qui m’est passé dessus et qui m’a aide à vaincre celle qui m’attaquait ! On a peut-être besoin de ce truc là pour les sauver ? »
Respire, Alexis, res-pire. Des fois, Sebastian était content de ne pas vraiment parler. Ca lui évitait pas mal de problèmes de souffle et de poumons… Ça avait l’air terriblement usant de s’exprimer verbalement au quotidien.
En revanche, il tiqua sur quelque chose… César leur avait dit que c’était la partie titan que les sentinelles recherchaient chez les divinités. Elles s’attaquaient pourtant aux nymphes et elles avaient abandonnées sa poursuite dans la forêt. Pourtant, il avait une âme, non ? Mais il n’était pas une divinité, tout comme les nymphes.
Alors, que cherchaient exactement ces sentinelles ?
« Quelque chose nous a traverse aussi. »
Diane approuva.
« Et quelques méduses ont survécu, au village. »
Il relâcha doucement Alexis qui, à sa grande satisfaction, avait cessé ses mouvements nerveux et semblait à peu près droite dans ses baskets. Les trois nymphes qui l’avait aidé étaient toujours là, attentives même si elles ne comprenaient sans doute absolument rien à leurs échanges. Ils avaient deux possibilités claires : rentrer au village pour se mettre à l’abri ou partir à la recherche de leurs compagnons de route, envers et contre tout danger.
Sebastian n’aimait pas prendre des risques inutiles. Mais il détestait encore plus laisser quelqu’un derrière lui. Diane ne ressentait plus leurs auras, mais cela ne signifiait pas obligatoirement qu’ils étaient tous morts, n’est-ce pas ? Cette réalité aurait été bien trop horrible à envisager. Il inspira lentement, puis repris un peu contenance.
« Le chef du village a parlé d'une nymphe, Orphné, qui pourrait nous aider à sauver les autres de la source où ils ont sauté. Ils seraient aux prises avec des nymphes de l'obscurité. Apparemment, elle me... Connait, enfin, elle connait mon futur. Peut-être que ça pourrait aider ? »
Le visage d’Alexis s’illumina après sa lecture des lettres dorées.
« Ooooh mais c’est peut-être elle qui nous a transpercé ?! Je pense qu’on sauvera pas les autres seuls, on est pas assez forts. Tout aide est la bienvenue et nécessaire alors si c’est elle qui peut nous aider d’après le chef, nous allons la trouver ! »
Elle pointa du doigt dans une direction d’un air enjoué, avant de le bouger dans le vague et de froncer les sourcils. Effectivement, ils n’avaient aucune idée d’où se rendre pour trouver cette fameuse source. Ou simplement, celle qui se faisait appeler Orphné. Sab n’était pas certain que c’était elle qui les aidait depuis le départ, on ne lui avait pas laissé entendre que c’était sa volonté d’aider les autres nymphes ou qui que ce soit sans qu’on le lui ai demandé… Alors qui ? Qui pouvait faire ça, à part un titan ? Il n’en avait aucune idée.
Décidant de mettre à parti les nymphes présentent à leurs côtés, il désigna la source imagée par le sable puis montra la forêt. Peut-être sauraient-ils leur indiquer la bonne route ? Ils étaient chez eux, après tout. Deux des êtres bleus vérifièrent autour d’eux, comme pour s’assurer que personne n’arrivait – et surtout pas des sentinelles ! – tant que la troisième s’accroupissait vers le sol. Du bout du doigt, elle traça un bloc dans la terre meuble.
« La forêt ! » S’exclama Alexis, accroupi à son tour.
Il ajouta un petit rond à l’intérieur du carré.
« Le village ! »
La nymphe ajouta des espèce de traits tout autour du bloc et Sab se souvint de ce qu’il avait vu tout en haut des cimes : de l’eau, à perte de vue. Un océan qui les entourait quelque soit la direction. Peut-être qu’Alexis l’avait vu aussi car elle s’écria, ravie :
« L’eau ! » Elle frappa dans ses mains, éclatant de joie. « Ouaaaaaahaaaa je suis trop forte ! »
Lorsque le bleuté leur désigna un endroit dans la forêt, elle hocha vivement la tête.
« Oookay ça c’est là qu’on est eeeeeet… » La jeune femme se pencha et ragarda la nymphe droit dans les yeux, un petit sourire sur le visage. « Orphné ? »
Son interlocuteur paru surpris de sa demande. Regardant son dessin, il finit par leur designer une partie au niveau du bord de l’eau et du bloc. Elle poussa une exclamation et se hissa directement sur ses pieds, prête à partir ! Malheureusement, le bleuté secoua la tête en la voyant faire et leur indiqua le village.
Le message était plus que clair : là-bas, ils seraient en sécurité.
Sab observa Alexis, puis Diane, puis les Nymphes, avec attention et prudence. Se passant une main sur la nuque, signe d’inquiétude, il poussa un soupir en exprimant une mimique désolée sur le visage. Il n’aimait pas aller contre les conseils de ceux qui les avaient protégé, mais…
« S'ils sont en danger, nous ne pouvons pas les laisser de côté. Le Chef ne nous a pas dit de trouver Orphné sans raison. Nous sommes plus en sécurité dans le village, c'est quasiment certain, mais il vaut mieux y ramener les autres. »
La brune, hochant la tête à côté de lui, commença doucement à chanceler. Son regain d’énergie semblait être enfin un peu passé et elle semblait avoir un peu de mal à atterrir désormais… Prudemment, il fit apparaître un petit nuage de sable derrière elle et la laissa glisser dessus pour s’y asseoir. Elle parut à la fois surprise et particulièrement ravi devant ce geste, passant lentement sa paume sur les grains en mouvement qui la supportait.
« Merciiiii ! » Chuchota-t-elle en souriant.
Ses jambes pendantes au bord du nuage, Alexis avait l’air un peu plus elle-même.
Pointant du doigt l’endroit où serait supposément Orphné, il hocha la tête et montra ensuite la forêt. Puis il fit signe aux nymphes de les accompagner. Les deux qui s’étaient éloignées pour sonder les environs se rapprochèrent, intriguées, pour venir inspecter le dessin sur le sol. La première, toujours accroupie, pencha la tête sur le côté en observant Sebastian. Elle montra l’endroit près de l’eau, pointa son index vers les deux autres bleutés et elle, puis revint à la source. Ils pouvaient y aller ! Acceptaient-ils de les accompagner ?
Mais avant qu’il ne puisse le demander, la nymphe les désigna et fit non de la tête. Eux ne pouvaient pas s’y rendre ? Pourquoi ? Parce que c’était trop dangereux ? Mais si leurs compagnons étaient là-bas, que pouvaient-ils faire ? Il n’était pas vraiment question de les attendre en se tournant les pouces et en priant pour qu’ils reviennent saints et saufs… Ça ne serait pas vraiment digne d’une mission divine. Ils devaient trouver cet endroit et s’ils devaient compter sur leurs talents d’orientation, ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Sans compter que des Sentinelles pouvaient surgir à tout moment et qu’un peu d’aide ne serait jamais de refus ; il avait vu mourir deux nymphes déjà, il ne souhaitait pas en voir une seule de plus tomber sous le joug de ces ennemis… Mais seuls, ils ne survivraient pas non plus. Ils avaient eu de la chance jusque-là, en restait-il encore un peu au fond de la besace ?
Relevant ses yeux clairs vers la première nymphe, Sab réalisa qu’il avait peut-être un argument pour les convaincre de les guider. Après tout, il n’avait appris l’existence d’Orphné que grâce à un seul mot, peut-être était-ce aussi un mot de passe pour débloquer la quête suivante ? Prudemment, comme s’il marchait sur des œufs et n’était pas complètement certain de ce qu’il allait avancer, il posa sa paume sur son propre torse. Parler de ça lui était toujours prodigieusement étrange ; comment pouvait-on connaître son futur sans même avoir le souvenir de son passé ?
« Archeron. » Prononça-t-il.
A l’écoute de ce prénom, les nymphes se regardèrent entre elles, intrigué. Et pour la première fois depuis leur rencontre, celle qui avait dessiné le plan se releva et s’approcha du Marchand de Sable. Elle semblait hésitante et marqua une pause en levant la main, puis finalement apposa sa paume contre son torse. Le contact était chaud et doux. Inoffensif. Rassurant presque. Le bleuté ferma les yeux quelques instants, silencieux. Lorsqu’il les rouvrit, il retira sa main et hocha la tête. Silence. Compréhension et… Questionnement silencieux.
Ils se dirigèrent vers la forêt et, sans attendre, la déesse, le gardien et la jeune femme sur son nuage leur emboîtèrent le pas. Direction : la source !
Ou plutôt… La cascade. LES cascades, pour être exact. L’endroit où ils débouchèrent après de très longues minutes de marche n’avait rien à voir avec une source tranquille comme on en trouverait sur terre. Non. Il s’agissait plutôt là d’une immense cascade en haut de laquelle ils débouchèrent, alliant impressionnante course de l’eau à un bruit assourdissant. En face, se trouvait un véritable mur de cascades qui semblaient s’écouler directement depuis l’océan qui bordait l’île. Une légère vapeur d’eau semblait remonter des chutes et une odeur aqueuse flottait dans l’air… Du vent, provoqué par les mouvements de l’eau, fit virevolter quelques mèches rousses devant le visage de Sab et lui provoqua un frisson.
C’était impressionnant. Majestueux et impressionnant.
À leurs côtés, les nymphes s’immobilisèrent. Celle qui les avait guidé lança un regard peu rassuré à l’eau qui couraient dans une éternelle chevauchée inarrêtable. Le gardien haussa un sourcil curieux mais n’obtint pas de réponse ; elles craignaient cet endroit et ils n’étaient pas en sécurité.
Toujours perchée sur son nuage, un genou remonté sous son coude, Alexis se pencha légèrement en avant.
« Apparemment Orphné se trouve en bas, au milieu de le’au. Y’a pas un moyen de descender sans sauter par-là ? »
Il n’y avait pas l’ombre d’un sentier, ça aurait été trop facile. La dernière fois que Sebastian avait vu une cascade, c’était en compagnie d’Ouranos : le titan lui avait exorté d’abandonner Lily et Kida pour sauter à pieds joints en direction de l’eau… Il avait refusé. Et Eulalie s’y était précipité en compagnie d’Ouranos. Son rapport avec les chutes d’eau était donc un peu méfiant, même si ce n’était pas directement envers elles qu’il était suspicieux.
Se tapotant le menton, songeur, il observa encore le court de l’eau. Elle était claire. Calme dans sa tempête.
« Pour parler aux nymphes de l’obscurité, il faut appeler Orphné. »
C’était ce que le chef du village des nymphes leur avait dit. Il n’aurait eu aucun intérêt à leur mentir, n’est-ce pas ?
« Tu devrais l’appeler toi…. » Lui souffla Alexis, désormais assise en tailleur. « Et n’oublie pas de dire que t’es Archeron, avec un peu de chance ça va marcher une deuxième fois… »
Ça eu le mérite de faire sourire le gardien. Amusé, mais intrigué, il pencha la tête sur le côté et s’approcha du bord de l’eau. Prudemment, il inspira en s’abaissa près de la berge et tendit doucement sa paume vers la surface. Il pouvait sentir la force du courant à quelques centimètres de ses doigts. La fraîcheur, aussi. Son regard perdu dans le mouvement de l’onde, il finit par dire à haute voix :
« Orphné ? »
Il ne précisa pas qui il était. Pas à voix haute, mais ses pensées continuèrent la phrase malgré lui. Si elle le connaissait, peut-être reconnaîtrait-elle sa voix ? Mystère. Il attendit que quelque chose ne se passe, un signe, un mouvement, quoi que ce soit qui justifia de retenir son souffle mais…
Rien ne se passa. Absolument. Rien. Personne. Nada. Niet. Peanuts.
On faisait clairement mieux comme première approche… Même les vents étaient moins violents sur Terre. Poussant un soupir, le marchand de sable attendit encore quelques instants. Mais devant le bide intersidéral de cette tentative, il se releva finalement et épousseta légèrement son veston. Se tournant vers les deux femmes qui l’accompagnaient, il haussa les épaules et les paumes en signe d’échec cuisant.
Ils allaient devoir trouver un autre moyen d’entrer en contact.
C’était sans compter sur l’immense main d’eau qui apparut brusquement dans le dos de Sebastian. Avant qu’il ne l’aperçoive, elle l’attrapa et l’entraîna en arrière directement dans la cascade… Le plongeant dans une chute vertigineuse et sans fin.
Spoiler:
*Violette Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Danielle Campbell
*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
La chute était rude et beaucoup trop rapide selon Violette. Tenant fermement la main de Vaïana, la brune serra davantage son étreinte. Elle avait peur de perdre ce contact qu’elle avait avec elle. A deux, elles étaient plus fortes. Alors la jeune femme décida de tenter de ralentir cette chute. Elle ferma les yeux, se concentrant sur elle-même, faisant abstraction de la puissance de l’eau. Sans trop de problème, un champ de force enveloppa Vaïana et Violette. Cela fonctionna quelques instants. Mais l’eau ne semblait pas apprécier cette barrière. Elle devint de plus en plus agressive, voulant rompre ce bouclier. Malgré l’énergie que Violette y mettait, le bouclier céda, faisant submerger complètement les deux brunes. Et si cela n’était pas suffisant, Violette la pression qu’elle exerçait sur la main de Vaïana diminuer….jusqu’au point où elle ne sentit plus rien. Plus aucun contact.
« VAÏANAAAA ! »
L’inquiétude était immense, tout comme le vide qu’elle ressentait à cet instant. Perdre Vaïana était vraiment une mauvaise chose…d’autant plus qu’elle se trouvait seule désormais. Et sa chute continuait. L’eau se montrait de plus en plus agressive. Elle se faisait balancer de gauche à droite. Une idée lui vint alors en tête : stopper sa chute grâce à sa lance. Mais c’est là qu’elle remarqua qu’elle ne l’avait plus en main….sans doute était-elle tombé plus vite. Soupirant de déception, la panique commença à gagner Violette. Et c’était dans ces moments-là qu’on avait des idées stupides. Celle de Violette était de s’agripper à ce qu’elle pouvait. En vain. Ses mains glissait, ses doigts aussi, l’écorchant légèrement au passage. Elle stoppa rapidement cette mauvaise idée tandis que des murmures se faisaient entendre au loin.
« Vaïana ?! »
Peut-être que c’était elle qui appelait à l’aide ? Ou qui lui montrait le chemin pour sortir de cette chute sans fin. Mais ces murmures étaient incompréhensibles. Alors Violette ferma les yeux, essayant de se concentrer dessus pour tenter d’en comprendre les paroles. Mais comment se concentrer lorsqu’on se fait agresser ? Car c’est clairement ce qui était en train de se passer. L’eau se mettait à lui donner des coups. C’était douloureux alors qu’il ne s’agissait que d’eau. Violette était sur le point de se débattre lorsqu’elle se sentit propulser par un coup plus violent, l’emmenant sur le côté.
Cheveux trempée, vêtement trempé, Violette termina sa propulsion hors de la cascade…comme dans un renforcement. Elle s’était retrouvé le ventre collé au sol. En levant légèrement la tête vers l’avant du renforcement, Violette remarqua quatre ennemis (les dark sentinelles). Fort heureusement pour elle, elles semblaient bien occupées. En effet ces dark sentinelles se battaient contre quelqu’un d’autre. Est-ce qu’il s’agissait d’un membre de l’équipe ? Après tout, ils s’étaient tous séparés et Violette n’avait retrouvé que Vaïana…qu’elle avait de nouveau perdu. Malheureusement Violette ne parvenait pas à déterminer de qui il s’agissait, ce dernier étant totalement caché par les quatre ennemis. De toute manière, Violette ne put pas réellement se concentrer sur le combat puisqu’elle remarqua rapidement qu’une méchante sentinelle était en train de l’observer…signifiant qu’elle l’avait remarqué aussi ! Ni une ni deux, Violette se rendit invisible…ne serait-ce que pour avoir le temps de penser à un plan. Car là, elle n’avait aucune idée de qui pourrait être son coéquipier pour le combat qui l’attendait. Puis surtout, ce n’était plus contre deux sentinelles, mais quatre ! Et Violette savait parfaitement à quel point elles étaient puissantes et résistantes.
La sentinelle qui avait remarqué Violette se dirigeait droit vers elle. C’est à ce moment là que Violette put enfin mettre un visage sur le combattant des sentinelles. Un jeune garçon. Violette ne l’avait jamais vu. Il ne faisait pas parti de l’équipe montée par Hephaïstos et il n’était pas une nymphe. Ce n’était pas non plus César. Mais alors qui était-il ? Violette aurait aimé s’approcher de lui pour lui demander discrètement. Mais apparemment, son invisibilité ne fonctionnait pas tant que ça ici. En effet la sentinelle avait désormais un bras tendu, comme pour l’agripper au cou. Se souvenant de ce qui s’était passé lorsque Vaïana s’était faite étranglé par la dark sentinelle. Violette n’avait pas envie de connaître cette sensation. Alors il fallait ruser.
Violette fronça les sourcils en voyant le jeune garçon qui avait des filaments rouges aux doigts et qui semblait également la remarquer. Cela ne servait plus à rien de gâcher de l’énergie bêtement. Violette décida de réapparaître officiellement. Le plus rapidement possible, elle tenta d’éviter la sentinelle en faisant une roulade sur le côté. Elle passa rapidement derrière la dark sentinelle et lui envoya un puissant champ de force afin de l’expédier de l’autre côté de la cascade…là d’où venait Violette.
Une dark sentinelle en moins. Il en restait plus que trois ! C’était une bonne chose et Violette ne put s’empêcher de sourire en se tournant vers le garçon inconnu. Lui…semblait plutôt inquiet. Surtout lorsque deux des sentinelles qui étaient en train de le combattre se tournèrent vers Violette. Elles semblaient en colère.
« Oups ?! »
Seule contre deux sentinelles, ça allait être chaud. Surtout que Violette n’avait plus sa lance. Autant dire que le combat était perdu d’avance. Du moins…C’est ce que Violette aurait pu se dire si le petit garçon n’était pas là. Car il semblait s’y connaître en combat et il semblait posséder des dons. En effet, il profita du moment d’inattention sur sa personne pour former une petite boule rouge avec les filaments qui parcouraient le long de ses doigts.
Violette était prête à envoyer ses champs de force lorsqu’une nouvelle personne fit son arrivée par le même endroit que Violette. Sursautant, la brune avait d’abord pensé qu’il s’agissait de la sentinelle qu’elle avait expédiée mais elle fut soulagée de voir que l’individu n’était pas tout de noir vêtu. Le vieux monsieur roula et tomba au sol. Et la brune n’avait pas besoin d’attendre qu’il se relève pour connaître César. Clairement il n’avait pas manqué à Violette. Elle était peu ravie de le voir ici. Et elle ne voyait même pas quelle aide il pourrait apporter face aux dark sentinelles restantes.
L’homme se releva difficilement en rouspétant. Il semblait surpris et quelque peu effrayé par la scène à laquelle il assistait.
« Saperlipopette. Où vous nous avez amené ? »
Violette regarda autour d’elle. Apparemment oui, c’était bien à elle qu’il s’adressait.
« Bienvenue dans ta dernière demeure. Ou ta tombe, comme tu préfères. »
Le ton était sarcastique. Pourquoi l’avait-il suivi elle et pas quelqu’un d’autre ? Violette soupira. Elle aurait largement préféré que ce soit Vaïana qui la rejoigne plutôt que César. Le petit garçon regarda César, qui à son tour se mit à le regarder. Ils se fixèrent du regard. Et Violette décida de rejoindre ce duel de regard. Interceptant le regard du petit garçon, elle remarqua dans ses yeux qu’il semblait avoir une idée. Lorsqu’il jeta son regard sur sa boule de filament rouge, Violette comprit rapidement qu’il voulait la lancer….mais elle comprit aussi qu’il voulait la lancer sur eux ! Rapidement, la jeune femme leva les mains en signe de paix et surtout pour lui faire comprendre de se calmer et d’attendre de bien comprendre ce qu’il souhaitait réellement faire.
« Eh doucement ! Je pensais qu’on était dans le même camp !! » « Faites au mieux… » se contenta de dire le petit garçon
Les sentinelles foncèrent sur César et Violette, tout comme la boule aux filaments rouges lancée par le petit garçon. Encore une fois, la mort était toute proche, trop proche pour Violette qui ferma les yeux par réflexe. Là, elle sentit quelqu’un l’agripper par l’épaule et la plaquer contre une porte métallique. Plissant les yeux de douleur et de ce changement brutal de température, elle n’entendu que quelques paroles sans mettre de visage sur la voix.
« Où est ton armure ? »
Violette ouvrit les yeux, se rendant compte qu’il s’agissait encore d’un gars en armure. Mais cette fois-ci, l’armure n’était plus noire. Celle-ci était dorée avec des couleurs rouges. Même si cet homme ressemblait à ces ennemis de la grotte, il semblait complètement différent, voire même aux antipodes. Il avait exactement le même bâton que Nora et même un bouclier accroché sur son autre bras. Peut-être s’agissait-il des personnes que Nora affectionnait tant et que Hephaïstos cherchait ? Violette n’en n’était pas sûre mais il y avait de fortes chances.
Il y avait d’autre chose que Violette avait remarqué en ouvrant les yeux. D’abord, César non loin d’elle qui reprenait ses esprits mais surtout qu’ils n’étaient plus dans la cascade, ni même dans le renfoncement. Ils avaient complètement changé d’endroit. Ils étaient en extérieur…apparemment dans une cour extérieure, au vu du mur qui se trouvait non loin d’elle. Derrière, il y avait une porte métallique. Lorsque Violette leva la tête, elle aperçut d’abord le ciel gris et sombre…comme s’il faisait à demi-jour. Il y avait également de la fumée au loin. Levant la tête encore plus, Violette remarqua qu’il y avait des murs devant et derrière eux…ainsi que des immenses portes. C’était comme s’ils avaient atterri dans un château fort….du moins devant. Car là, ils semblaient se trouver devant la forteresse…mais protégé quand même par des murs. Violette parvenait à entendre du grabuge tout autour. C’était l’effervescence. Il semblait y avoir des combats en dehors de ces murs. Et il y avait des sentinelles un peu partout (les vrais, pas les dark hein !). Au loin, Violette pouvait entendre le bruit de l’eau déchainé. C’était à la fois étrange et troublant. Mais c’était bien plus sympathique que la sentinelle qui lui criait dessus.
« Lâchez-moi ! J’ai pas d’armure moi. J’en ai jamais eu ! » « Met en une alors » hurla-t-il « Tout le monde doit se protéger et combattre ! »
Cela lui permettrait peut-être aussi d’avoir plus chaud car il faisait vraiment froid dans ce lieu inconnu et sinistre. La sentinelle la lâcha et s’en alla….alors que Violette n’avait pas fini cette « discussion ».
« Eh ! Attendez ! On est où là ????! »
Mais il était déjà parti…sans doute pour rejoindre le combat. Violette commença à marcher, sans savoir exactement où aller. Elle était totalement perdue. Elle ne savait pas où elle se trouvait. Elle n’avait personne avec elle…sauf César ! « Qu’est ce… » laissa-t-il échapper en regardant autour de lui, surpris puis légèrement paniqué. « Pourquoi il a fait ça ? »
Bonne question. Puis de qui parlait-il ? Du petit garçon ?
« D’accord, on ne panique pas. »
Des paroles tout à fait rassurantes. Violette n’en n’avait que faire de son bon conseil. Elle avait totalement le droit de paniquer. Elle venait d’être amené dans un endroit en pleine crise !
« Et on ne part pas à l’aveuglette ! » ajouta-t-il en rattrapant Violette qui avait commencé à partir sans savoir où. « Puisque tu es censé être notre guide, où on est ?! » demanda Violette en se retournant pour faire face à César. « Et où est Vaïana ?! J’étais avec elle ! Elle doit forcément être tombée dans cet endroit aussi ! Ou peut-être pas…Je sais pas…Mais faut qu’on la retrouve ! Faut aussi qu’on se trouve des armes et des protections. Le gars a parlé d’armure ! »
Au même moment où Violette bombardait Cesar de question, les grands murs blancs derrière eux firent jaillir une immense lumière jaune….comme si c’était le soleil en plusieurs exemplaires. César et Violette furent éblouis, à tel point que Violette s’était protégée les yeux avec son bras, pendant plusieurs secondes. Jusqu’à ce que ça s’arrête. Des explosions se firent entendre au loin. Est-ce que tout ceci était lié ?
« Je crois que vous avez votre réponse… » « Non pas du tout ! Ca rajoute seulement une question de plus ! » paniqua Violette. « C’était quoi ce bordel !! Bon, faut bouger. Alors dépêche ! »
Sans rien répondre, les deux se mirent en chemin. Ils longèrent le mur. Les bruits d’attaque se faisaient toujours entendre derrière et à l’intérieur de la cour, les sentinelles couraient un peu partout. C’était une scène de guerre et c’était flippant.
« Je me demande contre qui…ou quoi ils se battent. Une idée ? » « Un ennemi sans doute plus fort qu’eux. Personne n’attaque jamais la Forteresse. »
César s’arrêta net. De bouger mais également de parler. Puis il fixa Violette.
« On est quand, là ? » demanda-t-il, très sérieusement. « Non, non, non… »
Il semblait paniquer tandis qu’il reprenait la marche alors que Violette était plutôt déconcertée par cette question idiote. Mais ce qu’elle remarqua surtout c’est qu’il semblait savoir où ils étaient ! Il n’avait pas pu lui dire plus tôt ?
« Donc vous savez où nous sommes ????! Vous attendez quoi pour me le dire ?! » répondit Violette furieuse. « Et c’est quoi cette question débile ?! On est en Février 2020. » « Mais non, pauvre folle ! Je parle de l’année-là. On n’est plus en 2020 ! » « Pauvre folle ?! » répéta Violette en lançant un regard noir à César. « Je ne suis pas folle. Par contre, vous, vous êtes un pauvre menteur, manipulateur et de plus un sale viella… »
Le duo venait d’arriver vers un groupe de trois sentinelles qui semblait se préparer à aller combattre. Ils ajustaient leur bouclier et préparaient leurs lances. Ils avaient remarqué César et Violette. Et l’une d’entre elle avait coupé la parole à Violette.
« Qu’attendez-vous ? Ne restez pas là ! » « Génial ! Vous tombez bien ! On se posait plusieurs questions. D’abord où sont les armes et les armures ? Et surtout on est où merde ???! Et éventuellement, en quelle ann… »
Cette fois-ci elle ne se fit pas couper la parole par quelqu’un mais carrément contrainte à se taire ! En effet César mit sa main sur la bouche de Violette pour l’empêcher de terminer sa phrase. D’où il s’autorisait à toucher Violette de la sorte. La jeune femme était prête à lui mordre la main et à lui donner un coup bien placé mais elle ne fit rien de tout ça, écoutant d’abord ce que César avait à dire. Parce que là, il n’y avait pas que Violette qui était surprise. La sentinelle l’était tout autant.
« Elle perd un peu la boule. C’est ma pauvre sœur. Elle ne tourne pas rond. »
La sentinelle regarda César et Violette toujours la main collé à sa bouche. Cette dernière leva les yeux en l’air, déespérée. Vraiment ? Le coup de la sœur ? Ils avaient remarqué leur différence d’âge ?
« Taisez-vous avant de nous faire attirer des ennuis… » murmura César à l’oreille de Violette.
Pour une fois, Violette n’opposa pas de résistance. Il semblait savoir ce qu’il faisait alors Violette resta silencieuse mais fronça les sourcils.
« Qui êtes-vous ? » demanda la sentinelle « César et Violetta. On est envoyé par le Titan Hypérion. Il ne devrait pas tarder. On est là en éclaireur. »
Violette serra les poings lorsqu’elle l’entendit écorcher son prénom. L’avait-il fait exprès ou est-ce que c’était pour lui créer une couverture ? Violette préférait imaginer qu’il s’agissait de la dernière option.
« Le Titan Hypérion vient ici ? Je croyais qu’il avait disparu … ? » demanda une sentinelle derrière la première. « On n’est jamais vraiment sûr avec eux. » expliqua-t-il en gardant un grand sourire.
Cela semblait redonner de l’espoir aux trois sentinelles qui se mirent à parler entre eux. César en profita pour se tourner vers Violette.
« Arrêtez de dire n’importe quoi à tout bout de champs. On ne parle pas de temps ou d’année ici, c’est dangereux ! » expliqua-t-il. « C’est la cite d’Algorath. Et si je ne me trompe pas, on est juste avant sa chute… » « Puisque vous en savez autant….qu’est-ce qu’on fiche ici ???! » demanda Violette toujours paniquée et dans l’incompréhension la plus totale. « Et pourquoi on parle pas de temps ou d’année ici ?! » « Ce n'est pas moi qui nous ai emmené ici ! Je n'aurais jamais fait une chose aussi débile... » expliqua-t-il avant de se mordre les lèvres. « Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça. A moins qu'il voulait se débarrasser de nous d'une belle manière. Perdu dans le Temps c'est pas mal, n'est-ce pas ? Et surtout à un moment aussi crucial de l'histoire. Vous n'avez pas idée de ce qui se joue ici en ce moment même. De ce que... »
Il marqua une pause, observant les Sentinelles qui parlaient toujours entre elles, un peu plus loin.
« Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qu'il avait en tête ? »
Puis il fixa son attention sur Violette, arrêtant de se parler à lui-même pour enfin répondre à l’interrogation de la jeune femme.
« Parce que si quelqu'un débarque chez vous et vous dit qu'il vient de plusieurs milliards d'années dans le passé, vous lui répondez quoi, vous ? » « Qu’il faut qu’il retourne chez les fous »
César hocha la tête puis détailla Violette de bas en haut.
« J’avais oublié que vous étiez aussi jeune. » Il secoua la tête et soupira. « Restez près de moi. On va tenter de trouver ce qu’on est venu faire ici. « Ne faites rien d'imprudent. Et surtout...ne montrez pas vos pouvoirs à tout bout de champs. Ils n'ont pas l'habitude de ce genre de pouvoirs, ici. » « Ouais bah arrêtez de suite de me regarder comme ça. Sinon vous aurez plus l’occasion de voir que je suis jeune. » répondit Violette en croisant les bras contre sa poitrine tandis que César semblait outré. « Je ne vous regardais pas…rooh vous êtes énervante ! »
Il se mit alors à marcher. Violette ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire satisfait. Mais elle le laissa tranquille sur le sujet. Elle le suivit tout naturellement. De toute façon, c’était une très mauvaise idée de s’éloigner de lui.
« Qu’est-ce que vous voulez qu’on cherche ici ?! » « Je n’en ai pas la moindre idée. S’il nous a fait venir ici, c'est qu'il avait une idée derrière la tête. Je pense qu'il faut simplement trouver quoi. » Il marqua une pause. « Faisons le point. On est à Algorath pendant les derniers jours de la Forteresse. Si ça se trouve même, le tout dernier jour. Je n'ai pas vécu ce moment, je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. Si ce n'est ce qu'on en dit. Comme quoi la Forteresse est tombée et qu'il n'y a eu aucun survivant. Les murs se sont effondrés et il n'en reste que des ruines. » Il marqua une nouvelle pause. « Oh mais, on est juste là en touriste. On ne vivra pas tout ça... »
Violette s’arrêta, cligna plusieurs fois des yeux, abasourdie par tant de révélation. Elle fit stopper César en lui saisissant le poignet et en l’obligeant à se retourner pour qu’il lui fasse face.
« QUOI ?????! On est coincé dans le Temps où cette forteresse est tombée et où il n’y a eu aucun survivant ? Et on sait pas ce qu’on cherche !!!!!! Et vous dites qu’on est là en touriste ?! » cria Violette en lui balançant son pied dans la jambe. « Vous faites chier à tout nous cacher ! »
Violette était enragée mais elle mit ses bras sur la tête pour tenter de se calmer.
« Ok. Zen. Est ce qu’on peut aussi mourir même si c’est pas notre euh ... temporalité ?! Est ce qu’on peut faire quelque chose qui pourrait changer le cours de l’histoire ?! Et ... qu’est ce qui a causé la chute de cette forteresse ?! Contre quoi se battent-ils ?! »
Violette avait déjà posé cette question mais elle était persuadée qu’il ne lui avait pas tout dit. César poussa un cri en se tenant contre le mur le plus proche. Apparemment, le coup lui avait vraiment fait mal.
« Mais vous êtes vraiment folle !! » hurla-t-il en se massant la cheville.
Il chercha un endroit pour s'asseoir. Ce fut alors sur plusieurs pierres. Il se massa longuement la cheville
« Bien sûr qu'on peut mourir. Et avoir mal ! Vous vous croyez où ? On est dans la réalité très chère ! » expliqua-t-il tout en continuant à se masser. « Ils se battent contre Chronos ! Ou du moins contre certaines de ses forces. Et ils n'ont aucune chance d'y arriver, vue comment ça se termine ! »
La voix de César semblait devenir plus calme au fur et à mesure qu’il parlait. C’était comme s’il tentait de se calmer à son tour. Violette comprit pourquoi en se retournant. En effet, les trois sentinelles s’étaient rapprochées, alertées par le spectacle qu’avait donné le duo improbable. César qui avait toujours fait bonne mine devant eux commençait à perdre son sourire…et ce n’était pas très rassurant. D’autant plus qu’une nouvelle personne venait de faire son apparition. En effet, une main s’était posée sur l’épaule de l’une des sentinelles. Et cette main intrigua immédiatement Violette…puisqu’elle était black…
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Il avait détaillé Nora de haut en bas, pour s'assurer qu'elle n'était en rien blessée par cette chute qu'ils avaient subit. Ce n'était en effet pas le cas, mais elle avait cette toute petite chose dans sa main, qui lui fit froncer les sourcils. Elle avait trouvé ça par terre ? Ou elle avait vu des choses, elle aussi ? Il releva sa tête vers elle, l'air intrigué :
"Qu'est-ce que c'est ? On doit la planter ?" l'interrogea-t-il, perplexe
Après tout, il semblait s'agir d'une sorte de graine, non ? Et si la Nature était en péril.... ou bien déjà détruite à l'heure d'aujourd'hui, comme Gabriel l'avait insinué, faire grandir un arbre, des fleurs, n'importe quelle plante, aurait quelque chose de symbolique. Pas forcément d'utile, mais ce serait beau, pour le principe. Et dire que les humains parlaient de déforestation, de catastrophes écologiques, de réchauffement climatique... Tout ça, c'était peut-être déjà un signe.
"Les autres ne sont pas là ?" poursuivit-il dans un soupir en se redressant, remarquant que seule Nora se trouvait à ses côtés.
Où était la jolie nymphe et le sexy Héphaistos ? Il n'aimait pas l'idée d'être séparés d'eux. Est-ce qu'ils avaient eu un problème ? Est-ce que la cascade les avait emporté ailleurs ?
Nora était intriguée, figée, fixant sa graine puis le dieu par intervalle. Elle avait l'air d'être bousculée par plusieurs pensées, comme submergée, et elle qui n'était pas la plus expressive en temps normal afficha soudainement un énorme sourire tout en fermant son poing.
"Tu... attends..." souffla-t-elle et, avec toute la patience dont il était capable, Apo attendit en effet. "J'ai vu ma mère !"
Cette phrase s'était échappée comme un cri de la bouche de la jeune femme, ce qui manqua de faire sursauter le Gardien qui cligna des yeux en la dévisageant.
"Et pas que elle. Y'avait une nymphe aussi. Et Hyperion. Et un bébé. Moi en bébé." enchaîna-t-elle comme si respirer était facultatif, débordant d'émotions qui transparaissaient sur son visage, portant des larmes à ses yeux. "J'ai vu plein de choses ! Je ne sais pas si elles étaient réelles ou pas, mais j'ai eu ça dans la main. Elle l'a mise dans la main du bébé et je l'ai eu. C'est comme si elle me le donnait à distance, à travers le Temps. C'est un truc de fou !!"
Apollon ne put s'empêcher de sourire face à ce débordement de sentiments dont la jeune femme faisait preuve, même si c'était tout aussi inquiétant de la voir si agitée à cet instant. Doucement, il se rapprocha pour venir poser ses mains sur ses épaules tandis qu'elle lui montrait de nouveau la graine - oui, elle était jolie, c'était un fait.
"Respire, Nono." lui intima-t-il avec gentillesse et amusement. "C'est... fou, oui, mais je voudrai éviter que tu te mettes à hyperventiler et que tu fasses un malaise ici."
Un léger rire lui échappa, ce changement d'atmosphère après son entrevue avec Gabriel lui réchauffant le coeur. Il pencha quelque peu la tête, gardant son regard rivé dans celui de Nora qui tenta de se détendre, de reprendre lentement sa respiration.
"Est-ce que... ta mère a dit quoi que ce soit sur cette graine, dans cette scène à laquelle tu as assisté ?" lui demanda-t-il alors sans la lâcher, sans remettre en cause ce qu'elle venait de partager.
En quelque sorte, c'était bien réel, puisqu'elle l'avait vu. Il restait méfiant, perplexe, sans le lui avouer ni le montrer pour autant. Il avait simplement retenu qu'il devait remettre en question tout ce qu'il apprenait, tout ce qu'on lui disait, tout ce qui lui-même voyait. Seulement, il supposait que Nora avait eu une sorte de... vision ou de vestige du passé présentée à elle par le biais de cette cascade, comme lui avait pu rencontrer Gabriel sans réellement se trouver à ses côtés.
Nora ouvrit la bouche, avant de la refermer aussi subitement. Elle n'avait pas l'air de s'être préparée à une telle interrogation, qui pourtant était la première ayant traversé l'esprit du dieu.
"Euh... non. Mais elle m'a dit d'autres choses. Pas sur la graine en tout cas. Et rien de..." s'interrompit-elle, comme si elle réfléchissait à quelque chose qu'elle avait pu apprendre qui aurait pu les guider. "Je sais juste que c'est important. Elle me l'a donné. Enfin, elle l'a donné à mon moi bébé. Et..."
De nouveau, elle se stoppa dans son récit. Elle était définitivement plus calme et Apollon s'en voulait presque d'avoir mit fin de cette façon à son excitation, une mine peinée s'affichant sur ses traits tandis qu'elle reprenait, plus triste qu'auparavant :
"Elle a dit qu'elle fera tout pour me protéger. Que c'est dans l'Obscurité qu'on a le plus besoin d'être sauvé. Et que... tout ce qu'elle accomplira dans son existence, elle le fera pour moi..."
Elle renifla, sans s'affaisser pour autant. Elle était plus forte qu'elle ne le croyait, elle en donnait la preuve à cet instant. Apo eu un bref sourire compatissant, une de ses mains caressant son épaule comme un signe de soutien.
"Je sais qui est mon père..." murmura-t-elle alors.
Il écarquilla les yeux l'espace d'une seconde, ralentissant son geste et laissant passer un instant de silence avant de lui proposer, en s'exprimant tout aussi paisiblement que possible :
"Tu veux en parler ?"
"Oui. Enfin non ?" dit-elle dans un premier temps, un grand sourire sur ses lèvres, comme si elle ne savait pas si cela comptait vraiment aux yeux du dieu.
Les histoires de famille complexes, ils connaissaient tous, maintenant. Et si il avait envie d'être là pour l'aider, pour l'écouter si elle en ressentait le besoin, pour l'épauler, pour partager ce moment avec elle, il ne voulait pas pour autant la brusquer. Ce qu'elle venait d'apprendre pouvait rester son secret si elle le désirait, et l'inciter à tout dévoiler était loin d'être son but. C'était sans doute là l'une des grandes caractéristiques d'Apollon : il ne réclamait pas la confiance de ceux qui l'accompagnaient, il patientait jusqu'à la mériter.
"Je n'en ai pas." confia-t-elle finalement en se mordant les lèvres, et cette révélation étonna malgré lui le dieu qui pencha légèrement la tête. "Elle a dit que j'étais un enfant différent des autres. Je crois que... qu'elle n'a pas eu besoin de quelqu'un pour m'avoir. Ca semblait important la façon dont je suis née."
Evidemment que ça l'était. Pour tout à chacun, de son point de vue, mais il ne doutait pas que si le ressenti de Nora était que sa naissance était encore plus particulière que les autres, c'est qu'elle devait avoir ses raisons. Et il la croyait.
"Il y avait une nymphe. Elle lui a proposé de dire que j'étais sa fille. Mais maman a refusée." ajouta-t-elle, son regard laissant penser à Apollon qu'elle réfléchissait au fur et à mesure qu'elle parlait. "Elle a dit qu'elle voulait que les autres voient les enfants différemment. Non pas comme une source de pouvoir. Mais... en fait je crois qu'elle m'a mis au monde pour eux... pour leur montrer. Leur faire comprendre."
Elle secoua sa tête, tandis que ses informations s'ajoutaient dans l'esprit d'Apollon avec toutes celles qu'il avait déjà pu acquérir. C'était... assez exceptionnel, il ne pouvait le nier. Il conserva le silence, l'étudiant avec une presque admiration qu'il ne laissait paraître, le coin de sa bouche se relevant simplement dans une sorte de sourire discret.
"Ca me convient. Je voulais savoir pourquoi je suis là. Et maintenant je le sais. C'est pas ce à quoi je m'attendais, mais... elle m'a vue comme un espoir pour ses frères et soeurs. Et ça me va."
Nora avait toujours, toujours, douté de son utilité. De sa "raison d'être", comme aurait pu dire d'autre. Tout être vivant était là pour une raison, ne serait-ce que celle de vivre, et il était parfois difficile pour Apollon d'imaginer que quiconque puisse ne pas se sentir à sa place dans l'univers. C'était pourtant le cas pour tellement de gens et, lorsqu'il se mettait à y penser, il ressentait une sorte de peine immensurable. Il ne pouvait rien faire contre ce ressenti, ce sentiment, si ce n'était être présent pour ceux qui se trouvaient à ses côtés. Et même si Nora avait toujours été cet être exceptionnel et merveilleux à ses yeux, il percevait à présent sa confiance, une assurance nouvelle, qui la rendait encore plus incroyable. Elle était heureuse. Et rien que pour ça, il l'était aussi.
Il fut néanmoins surpris lorsqu'elle se rapprocha après une hésitation, dans un geste spontané et naturel, pour venir serrer ses bras autour de lui. D'abord déconcerté, il ne tarda pas à l'entourer de son étreinte, une de ses mains venant se poser sur les cheveux de la jeune femme. Cette expédition avait son lot d'intensité, réveillaient des craintes, des doutes, des dangers, mais elle réservait aussi ce genre de moments, purs dans toute leur simplicité, unique par leur sincérité, et qu'il chérissait plus que tous les autres. Il ne ressentit pas le besoin de répondre à ses confessions avec des mots, qui n'auraient rien voulu dire, qui n'auraient eu aucun sens, ni aucun poids, qui n'auraient pas été capables de toute manière de transmettre ce qu'il souhaitait lui faire comprendre ou lui dire. Cette accolade, pleine d'affection et de respect, d'une amitié qui ne se décrivait pas, était amplement suffisante.
Il ne sut combien de Temps ils restèrent ainsi avant qu'il ne s'écarte, son regard se posant automatiquement aux alentours. Après tout, ils étaient encore pris en chasse et leurs camarades ne les avaient toujours pas rejoint. Il s'inquiétait pour son frère ainsi que pour la nymphe, sans parler d'Artémis et des tous ses autres compères qu'il avait laissé il y a trop longtemps à son goût. Sa méfiance était complète et il lui tardait de les retrouver, tous, sains et saufs. Doucement, il posa ses yeux sur Nora et vint simplement replacer une mèche des cheveux de Nora derrière son oreille.
"On ne devrait pas rester là." lui signifia-t-il en lui tendait alors sa main, l'invitant à la prendre pour qu'ils se mettent en mouvement.
Elle hocha la tête, sans pour autant la saisir.
"Elle me l'a donnée." répéta-t-elle alors en tendant sa paume ouverte où la graine était toujours précieusement posée. "Je pense que c'est pour maintenant. Il faut l'utiliser. Il faut en faire quelque chose."
Il baissa les yeux pour l'observer, tout comme elle, perplexe et indécis. Si il fallait attendre qu'un arbre pousse, le Temps leur manquait cruellement. Et si ce n'était pas le cas...
"Il faut peut-être la manger. Ou je ne sais pas..."
Il ne souhaitait pas la laisser dans cette indécision, bien qu'il n'en sache pas davantage lui-même. Alors, il ouvrit sa main à son tour, l'interrogeant du regard pour savoir si il pouvait la lui emprunter, uniquement la toucher. Elle n'hésita pas avant de la lui confier.
Evidemment, le Gardien avait espéré que ce contact lui apporte une sensation, une idée, une image même. Un signe pour les aider à connaître l'utilité de cette chose. Mais rien ne se produisit et si il n'en fut pas frustré durant les premières secondes, il commença à sentir une pointe de déception lorsqu'elles s'éternisèrent. Nora le regardait, patientant, attendant que quelque chose se passe elle aussi. Rien ne se fit.
Elle tendit sa main au même moment qu'il était prêt à lui rendre, dépité et navré de ne pouvoir l'aider, mais lorsque leur deux mains se touchèrent, avec cette graine au milieu, alors le décor changea brusquement.
C'était une immense plaine, infinie, sans aucun défaut, aucune inégalité. Une plaine, vide, si ce n'était la présence d'un homme. Il était debout, seul, vêtu d'une armure abîmée par le Temps et les combats, usée, et ses cheveux en pagailles rappelait douloureusement le visage et l'attitude de celui qu'il avait pu être auparavant. Ses blessures et son visage sale, ainsi que son corps meurtri, eux, témoignaient d'une bataille qui devait avoir prit fin il y a peu.
Il ne les voyait pas, ils n'étaient pas vraiment là avec lui. C'était différent des autres fois où Apollon avait pu avoir des visions de cet être grandiose, où il se sentait presque épié bien qu'il soit dans une parcelle de Temps passée ou à venir, peut-être parce qu'il n'était pas arrivé seul ici mais avec Nora. Il n'en savait rien. Et ce n'était pas ce qui l'intriguait. Le Titan fixait sa main qu'il ouvrit et le dieu en fit de même, voyait qu'il y tenait une graine. Celle qu'il avait lui-même dans sa main. Celle de Nora.
Les yeux de Chronos devinrent noir et ses doigts se mirent à trembler. Tout autour, l'obscurité prenait le dessus. Le ciel s'assombrissait, l'air se vidait, et la graine prenait tout doucement cette couleur sinistre, jusqu'à n'être plus qu'une perle noir. Autour d'eux n'existait alors plus que le Néant. Il n'y avait plus rien à voir. Rien du tout.
Il cligna des yeux et Nora eut un mouvement de recul face à lui, tandis qu'ils étaient de retour à la cascade.
"C'était quoi ça ???" s'exclama-t-elle immédiatement, une question qui eut le don de lui faire relever la tête et lâcher un sourire malgré lui.
"Une partie de mon quotidien." commença-t-il avant de soupirer. "C'était une vision. Future, je suppose."
Il se pinça les lèvres, s'imaginant qu'il s'agissait de ce Ragnarok raté dans lequel Chronos ne parvenait pas à créer ce qu'il désirait au plus profond de lui. Celui qu'ils devaient éviter, en l'aidant avant qu'il ne devienne cet homme.
"Je pense que tu dois la protéger, pour l'instant, pour que ce qu'on a vu ne se produise pas..."
Il n'était sûr de rien, doutant de tout ce qu'il voyait. Comment pouvait-il avoir confiance en ces images transmises d'une façon qu'il ne comprenait pas qui leur parvenait ? Etait-ce un piège ? Un indice ? Une aide ? L'incertitude était devenue sa pire ennemie tout en restant la seule chose qui le protégeait encore.
Nora hocha la tête, avant de ranger la graine dans l'une de ses poches.
"C'est qu'une vision. Ca n'arrivera pas." affirma-t-elle en le regardant.
Un bruit se fit entendre au loin, quelque chose qui venait d'une cavité présente dans la roche, une grotte proche de la cascade. Le dieu fronça les sourcils, ne ressentant pas la moindre aura, et attrapa la main de la jeune femme en étant cette fois prêt à réellement s'éloigner de cet endroit, pressant Nora d'un mouvement de tête pour ne pas attirer quoi que ce soit en prononçant un mot.
Et si elle serrait sa main ainsi que son bâton de l'autre libre avec fermeté, et qu'ils conservèrent tout deux le silence par sécurité, ils entendirent pourtant un gazouillement, comme un chantonnement étouffé et... adorable, malgré les circonstances. Apollon se demanda de quoi il s'agissait l'espace d'une seconde avant de se souvenir que Nora n'était pas tombée seule dans la cascade.
"Chuuuuut ! Micho..." murmura-t-elle aussi bas que possible à l'attention de la créature dissimulée dans son sac.
C'était déjà trop tard. La chose qui venait de la grotte l'avait entendu et le bruit s'intensifia, laissant penser à des bruits de pas de course dans leur direction. Le dieu perçut distinctement des grognements et il plaça tout de suite Nora dans son dos d'un mouvement de bras. Il ne leur était plus possible de fuir, à présent, ils étaient bloqués entre cette grotte et la cascade.
Nora était prête à se battre, mais elle eut un mouvement de recul instinctif face à ce qui se présenta à eux à la lumière. Et si Apollon ne bougea pas, il écarquilla pourtant les yeux sous l'étonnement.
"Stop !!!" cria-t-il en levant un bras en l'air, comme si il espérait que cette simple injonction ferait au moins ralentir leur agresseur inattendu, puisqu'il n'avait pas l'intention de se battre contre.
Il s'agissait d'une nymphe, à n'en pas douter. Cela se voyait à son apparence, si ce n'était qu'elle était... tellement meurtrie. Que lui était-il arrivé pour qu'elle soit ainsi blessée, son corps à ce point brûlé ? Avait-elle été touché par le feu de la forêt qu'il avait vu plus tôt en vision ou était-ce un tout autre malheur qui l'avait touché ? Il espérait survivre assez longtemps pour en avoir la réponse.
Diane Moon
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Sebastian venait de disparaître, emporté par ce qui semblait être une gigantesque main d'eau et nous laissant seules avec Alexis devant la cascade. Que faire ? Sauter ? Pour ma part, il n'en était pas question. Si toutes les autres personnes dont je ne ressentais plus l'aura l'avaient fait, c'était précisément pour cette raison qu'il n'en était pour ma part pas question, a quoi cela nous menerait-il ? Nous ne les aiderions pas plus en nous mettant volontairement en danger.
« Ooookay... bon ben maintenant on fait quoi ? On attends ? C'était la main d'Orphnée non ? Il l'a trouvé ? Donc il va aller récupérer tout le monde.... non ? »
Le doute. C'était l'émotion dominante chez Alexis tandis-qu'elle jetait un regard vers les deux Nymphes nous accompagnant :
« Et elles, elles pourraient peut-être nous aider ? Apparemment elles avaient assez de force pour braver le danger... »
Alexis fit des gestes dans leur direction ainsi que vers la cascade, tentant de communiquer et surtout de comprendre ce qu'il venait de se passer.
- Rien n'indique que c'était le cas, ni même qu'elle sera véritablement disposée à l'aider.
Ce n'était pas de Sebastian dont je doutais, plutôt de cette Orphné. Nous ne savions rien sur elle, si ce n'est qu'il s'agissait manifestement d'une nymphe de l'obscurité, et que dans son domaine les autres se trouvaient en danger. Même si elle connaissait ce que Sebastian allait devenir, rien ne disait qu'elle serait disposé à aider. Quant aux Nymphes à nos côtés, elles ne semblaient pas vraiment réagir, elles restaient sur leurs gardes mais c'était a peu près tout
« On fait quoi alors ? On retourne au village pour chercher de l'aide ou on saute aussi ? »
- Sauter, ne nous apportera rien si ce n'est nous perdre aussi. Et revenir au village revient à prendre le risque de tomber aussi sur ces sentinelles sauf si...Ton « machin » dont tu parlais tout à l'heure qui t'as aidé, c'était quoi ? Si nous ne pouvons pas suivre Sebastian, autant servir à quelque chose.
Alexis secoua la tête
« J'en sais rien du tout. J'étais en train de me faire étrangler donc je voyais plus des masses ce qui se passait à par la mort qui se rapprochait. C'est passé entre nous et d'un coup, j'ai de nouveau eu mon pouvoir.. »
Elle sembla hésitante et reprit :
« L'eau c'est conducteur... tu veux que j'essaye de griller le machin qui a pris Sab ?. »
- On peut toujours essayer et voir si cela provoque une quelconque réaction. Dans le cas contraire, je pense que le village reste notre seule option.
J'étais sceptique, et Alexis semblait l'être autant que moi. Mieux valait ne pas dépasser le stade de la théorie dans ce cas là, si aucune de nous ne semblait être véritablement convaincu la pratique était une mauvaise idée. Le mieux était donc de partir en direction du village et espérer ne pas croiser une sentinelle en chemin. Faisant signe aux Nymphes, pour expliquer que nous repartions. Elles ne firent aucun mouvement pour partir, préférant rester là. Je pouvais facilement nous orienter, aussi la seule chose à craindre tandis-que nous traversions de nouveau la forêt fût de rencontrer les sentinelles. Heureusement, pour nous la chance était de nôtre côté puisque le trajet se fit sans encombre. Mais une fois arrivé, mauvaise surprise. Les espèces de méduses flottantes n'étaient plus là. Et le village semblait complètement ravagé, il n'en restait plus que des ruines et de la végétation détruite. C'était les seuls vestiges de ce que je supposais être une attaque.
J'essayais rapidement de faire le tour du village, ne voyant aucun corps afin de m'assurer qu'il n'y avait bien personne. Et par personne, j'entendais César. Les Nymphes voulaient s'élever pour mourir avec la nature, alors qu'elles ne soient plus là, et qu'il n'y ait aucun corps ne semblait pas aller contre les informations que j'avais. Et je ne voulais pas penser, qu'elles avaient simplement étaient réduite à...Rien, juste des cendres.
« Euuuh Didi, on fait quoi ? Y’a plus rien ici, je crois qu’on s’est planté ! »
-Je ne sais pas. Répondis-je Chercher des survivants, voir s'il y a des traces quelque part, c'est ce que je ferais en temps normal. Mais, cela veut aussi dire prendre le risque d'être confronté aux sentinelles. J'ai juste l'impression que tout le monde s'est volatilisé sans la moindre explication
Enfin tout le monde...Les sentinelles elles étaient toujours présente et il y en avait justement une en approche à en croire le bruit que j'entendais
- Filons. Si on reste ici, nous risquons a nouveau l'affrontement, et je ne suis pas prête à prendre ce risque.
« J’aurai pas mieux dit ! » Répondit Alexis en commençant à courir
En dépit du bruit généré par la course, aucune sentinelle n'apparut subitement pour nous barrer la route, peut-être les avait-on semé
« les seuls traces qu’il nous reste je crois que c’est ceux qui ont disparu par la cascade ! Ils ont peut être tous sauté là bas ! On a merdé Didi !! »
- Bon, je crois que nous n'avons plus le choix. L'idée ne me plaît pas mais si on reste là, les sentinelles vont finir par nous attraper. Dis-je une fois de retour devant la cascade
Quitte à mourir : autant mourir noyé que de la main des sentinelles. Cela revenait à choisir entre la peste et le choléra mais à ce stade, nous n'avions guère le choix. Alexis prit immédiatement ma main dans la sienne :
« Ok ! Mais reste avec moi, s’il te plaît.. »
J'allais lui dire de m’agripper le plus fort qu'elle puisse, mais je n'en eu pas le temps. Entraînée par Alexis, nous chutions toutes les deux dans l'eau. Je me sentie entraînée par le fond, tandis-que la pression sur ma main se relâchait, nous nous retrouvions séparée l'une de l'autre, et je ne pouvais rien y faire, la pression était trop puissante.
Et puis, l'eau changea de couleur, se teintant de rouge alors que je tentais toujours de me débattre, luttant contre le courant afin de ne pas finir complètement emportée...Peine perdue. Je me fit totalement submergée sans rien pouvoir y faire avec pour seule sensation, celle de quelque chose qui tentait de s'enrouler autour de mes bras et jambes.
black pumpkin
Hermès
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Mais oui, bien sûr! Je compte moins que Vaiana ou Athéna!
Hermès Express, pas de stresses, que des belles fesses.
| Conte : ➴ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ➴ Hermès
Jack était debout. Droit fier, revêtu à nouveau de ses habits de Pirate. Même s’il avait décidé d’essayer de s’intégrer, parfois, ça faisait du bien de se remettre dans la peau de qui on était réellement. Sur le pont du Pearl, une bouteille de Rhum à la main, il observait les mouettes… Présage de mauvais augure ? Sinistre prédiction ? Non. En fait, il était ivre, et il s’ennuyait copieusement. « Elle était pas là tout à l’heure celle là... »
Pointant la dites mouette avec sa bouteille de Rhum, il recommença à les compter. Ca faisait passer le Temps. Parfois, les gens oubliaient que c’était bon de faire des trucs stupides et de s’ennuyer. Plus loin, au même moment.
Dans les airs, Hermès volait à toute vitesse. Ayant pris une haute altitude, il était en train de profiter des courants descendant et des vents de chaleur aléatoire qu’il maîtrisait à la perfection pour aller plus vite. C’était beau. C’était divin. C’était classe. Mais il y avait un problème. Il textotait en volant. Oh, ce n’était pas interdit. Mais ce n’était quand même pas prudent. Occupé à répondre à Mallory, il avait compris que cette petite boîte de métal était essentiel pour s’intégrer dans ce monde. Tout y était passé. Candie Crush, Farm Heroes, Poker Zone. Il était devenu aussi addict qu’un humain. Mais ça passait le temps. Contrairement à Sparrow, il détestait s’ennuyer. Terminant le SMS, ses doigts maladroits et pas habitués à ce genre d’écran continuait d’écrire.
M’attends pas pour manger. LOL (on dit bien comme ça?)
Et bien évidemment. L’inévitable se produisit. Sentant une aura très proche de lui, il se rendit compte qu’il n’avait pas regardé où il allait. Il était descendu beaucoup plus bas que prévu. Et l’impact fut assez douloureux. A pleine vitesse, il percuta le Pirate dans un bruit sourd. Mais au lieu d’être expulsé, ce dernier s’accrocha à ses jambes ailés, et Hermès reprit immédiatement de l’altitude par pur réflexe. « OUAAAAHHH AAAAAHOUUUU PAR LES SEPT MERS ! J’SUIS PAS PETER PAN ! LACHE MOI ! »
Hermès battit des ailes plus fort. C’était toujours plus complexe avec un passager. A quelques mètres du sol, il continuait d’avancer doucement pour ne pas perdre l’équilibre. Echappant son téléphone portable dans l’eau, il jura. Puis, reprenant ses esprits, ses yeux se posèrent sur le pirate. Il n’avait pas rêvé ? Ce débile lui tenait la jambe et il venait de lui demander de le lâcher ! « Heu ! Sauf votre respect monsieur… le pirate, c’est vous qui me tenait. »
« PEUT IMPORTE QUI TIENS QUI ! C’QUI COMPTE C’EST QU’JE VOLE ! ET J’AIME PAS CA ! REPOSEZ MOI ! »
Fronçant les sourcils, Hermès prit un virage serré pour se rendre à nouveau vers le Black Pearl. Ce bateau était vraiment très beau. « AAAAAAAAAAAH ! J’VAIS VOM… BUAAARRRRPPPP ! »
Hermès posa ses yeux sur son jean. Bon sang. Ca n’arrivait qu’à lui. Déposant assez lourdement le pirate au sol, ce dernier heurta le plancher du Pearl et fit une roulade. Se redressant en vacillant, il s’appuya avec une dextérité impressionnante sur un tonneau de Rhum. Un tonneau particulier, avec un H et une petite flammèche dessus, vestige d’un ancien marché. « Merci. Plus jamais. Recommencez pas. Faut plus faire ça. Jamais. Jamais. Ja-mais. »
Faisant une mimique étrange avec les mains, Hermès soupira et en profita pour se changer en un claquement de doigt. A nouveau propre, il s’avança vers le pirate. « Ca va ? C’est toujours impressionnant la première fois... »
Le pirate se retourna et manqua de revomir. A la place, il sortit une hachette, et attaqua le tonneau avec un H et une flammèche peint sur le bois. Après plusieurs coups, il plongea sa tête entière à l’intérieur. Au bout d’une minute, Jack en ressortit, vacillant et sentant le rhum. « Un bain d’rhum. C’est s’qui y’a d’mieux. Vous vous appelez comment ? Faut faire un constat. On a eu un accident. Vous en avez un ? C’est un mec d’ici qui m’a appris ça. »
Un constat ? Hermès fronça les sourcils. Qu’est ce que c’était ? « Je constate que tout le monde va bien, et que ça aurait pu être pire. »
« Et moi j’constate que tout l’monde va mal, et que ça aurait pu être mieux. »
Hermès haussa un sourcil, puis tendit une main. Jack l’attrapa avec vigueur et la secoua. « Voilà. Ca c’est un bon constat. J’vous offre un verre ? Un singe ? Une balade en bateau ? Un conseil avec les femmes ? »
Hermès lâcha son bras et prit soin de s’essuyer discrètement. « Non non, je vais… Euh.. Rentrez chez moi. Bizarrement, je suis en retard. Ca m’arrive jamais. »
Jack hôcha la tête, et lui baissa son chapeau dans un signe de révérence. Hermès lui fit un salue. Il allait partir quand soudain. « Ah si… Vous avez dit un conseil les femmes… Les pirates, vous connaissez ? »
Jack prit son tricorne devant les yeux. Etrangement, ça lui donnait un petit côté mystérieux. S’asseyant sur un tabouret et croisant ses jambes contre le tonneau qui était renversé, il se mit à ricaner. « Alors comme ça, l’oiseau fait dans les pirates hein... »
Hermès rosit légèrement, détournant les yeux gêné, il finit par dire : « Laissez tomber, je sais pas pourquoi je demande ça. » « Oh oh… On dirait qu’t’es parti du mauvais pied… J’vais t’donner un unique conseil l’ami. Un conseil d’ami, l’ami. Parce qu’on est ami, l’ami. »
Hermès eut à son tour la nausée d’autant de répétition, mais il avait le mérite d’avoir eux son attention. « La clef d’la réussite, réside dans trois mots. Liberté, charisme, tendresse et ruse. » « Ca fait quatre mots... » « Peut importe le nombre de mots, ce qui compte, à la fin ; c’est l’résultat. Montre lui que t’es libre, pour toujours. Qu’rien n’est acquis. Qu’ta du charisme, et qu’on regarde que toi. Soit tendre, mais rusé. Et elle sera dans tes bras dans quelques jours… Tu dois désapprendre, tout ce que tu as appris sur les femmes… Une Pirate, mon garçon... »
Relevant son tricorne, Jack lui fit un léger clin d’oeil et porta sa bouteille de rhum comme un toast. « C’est comme un animal sauvage. Faut l’apprivoiser. »
Hermès ouvrit la bouche. Voulu répondre quelque chose, mais hocha la tête et disparut la seconde d’après en guise de remerciement. L’instant suivant, Jack tomba du tabouret et se rendit compte que le propriétaire du tonneau n’était pas lui mais… H… Qu’avait-il fait ?
Maintenant, oui.
Héphaïstos
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Chris Pine
3, 4 ! Chantons la chanson du feu qui illumine nos coeurs et le chemin de notre gardien !
- C'est donc lui qui est censé être mon descendant et diriger une secte européenne ?
- Il doit y avoir erreur, on est sûr qu'il vient pas d'Aphrodite par hasard ?
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Héphaïstos
Héphaïstos et Nalasami avaient pressé le pas de plus en plus vite pour essayer de retrouver la nymphe de l'obscurité mutilée. Puisque du bruit, plus loin devant eux, se faisait entendre. La nymphe avait une nouvelle cible à attaquer. Héphaïstos échangea un regard préoccupé avec sa compagne de route pendant un instant avant de courir plus vite : le dieu n'avait pas besoin de chercher à lire quelconque aura pour savoir qu'ils avaient retrouvé Apollon et Nora. En effet, si la nymphe avait trouvé ses semblables, ça ne serait surement pas un affrontement qu'ils entendraient.
Et pour avoir été agressée de la sorte par Ouranos pour enfanter Zeus, la nymphe risquerait d'être vachement de mauvaise humeur en rencontrant trois enfants de titans le même jour.
Enfant de titans. Déçu et en colère, Héphaïstos semblait dérangé de penser à lui-même comme ça.
En retrouvant la lumière du jour, qui rendit le caillou lumineux de Nalasami inutile, le forgeron vit qu'il avait vu juste : face à la cascade, Apollon et Nora étaient là. Devant eux, la nymphe. Devant eux plus pour très longtemps : la voilà bientôt sur eux puisqu'elle n'avait pas hésité à leur sauter dessus pour attaquer. Héphaïstos voulut s'approcher, non pas pour riposter mais pour poser une main sur son épaule pour la retenir, mais il se doutait qu'un contact de la sorte n'améliore les choses après le traitement corporel qu'elle avait reçu d'un de leurs oncles (encore un terme trop familial pour être agréable à penser concernant Ouranos).
Attendez, ils sont avec nous ! Haussa-t-il alors la voix en s'approchant pour se faire voir, sans pour autant aller la confronter pour ne pas empirer les choses.
Apollon et Nora allaient évidemment se défendre, puisque la nymphe était determinée à frapper. Nora leva son bâton se préparant à parer le coup, mais Nalasami prononça quelque chose dans leur langue, ce qui lui fit s'arrêter de façon bien plus efficace que les quelques mots qu'Héphaïstos. Toutefois ravi que parler sans s'affronter fonctionnait, il voulait parler à nouveau, pour demander à Nalasami de traduire ses paroles afin de rassurer la nymphe, mais elle s'était contentée de grogner, l'interrompant, en se tournant vers la fille du chef et le forgeron. Mais elle ne tenta rien d'autre : elle s'éloigna simplement, pour ramasser un os et le ronger.
Pour ramasser un quoi ?
C'était quoi ça ??? Demanda Nora, légèrement paniquée.
Le regard d'Héphaïstos semblait dur, trahissant la déception et la colère qui le traversait. C'est la mère de Zeus. Il marqua un temps de pause, avant de se tourner vers la nymphe. Voilà ce que Ouranos lui a fait. Puis il regarda Apollon. Voilà le terrible aperçu de nos origines.
Ils restèrent sans voix un instant. Au bout d'un moment, c'est Nora qui parla. La mère de Zeus ? Prononça-t-elle avec surprise. Ça veut dire que les nymphes qui vous ont mis au monde sont encore vivants ?
Nalasami la regarda, d'abord sans répondre. Finalement, elle lui annonça : Certaines. Celles qui ont tenu bon.
Héphaïstos resta sans répondre pendant un instant lui aussi. Puis il posa ses yeux sur la fille du chef. Combien en sont mortes ?
Bien trop. Le dieu s'était douté de cette réponse, mais aurait vraiment souhaité qu'elle lui dise non.
Du bruit se fit entendre plus loin, qu'on ne put vraiment discerner. La... la mère de Zeus releva la tête de l'os qu'elle rongeait, vers la source des bruits, visiblement dérangée. Nalasami prit les devants auprès du trio. Il ne faut pas traîner ici. C'est dangereux.
Héphaïstos hocha la tête, pour approuver. Il aurait toutefois aimé faire quelque chose pour la nymphe brûlée... mais il savait qu'elle ne voudrait rien de lui. De n'importe lequel d'entre eux. Il regarda alors leur guide. Très bien. Vous savez comment on peut retrouver le reste du groupe ? Il ne faut pas nous attarder et trouver le trésor des Sentinelles avant... Il ne termina pas sa phrase, pas certain de comment la finir. Avant que les choses n'empirent ? Avant que leurs ennemis ne fassent plus de dégâts et de victimes innocentes ?
Votre groupe n'en fait qu'à sa tête. Si ça se trouve, ils sont tous perdus. Mieux vaut ne pas s'attarder ici. Les miens doivent déjà être partis. C'est ce qu'ils auraient fait si ça devenait trop dangereux.
Héphaïstos ne voulait pas revenir sur ce qu'elle pensait de ses amis et compagnons d'aventure. Mais en revanche, quoiqu'elle puisse penser : Je ne laisserai aucun des miens dans cette aventure.
C'est quoi cette histoire de laisser les nôtres ? Elle parle de quoi ? Nora paraissait assez perdue, ce qu'on pouvait comprendre.
Nalasami est déterminée à nous guider même si les siens ne sont pas de son avis. Mais elle ne veut pas qu'on revienne en arrière pour retrouver les nôtres pour directement aller droit au but, expliqua alors le forgeron. Il ne précisa pas qu'elle ne voulait pas retrouver Nora et Apollon, mais il fut bien content de les avoir à nouveau avec lui parce que ça n'avait pas été sur les objectifs de leur nouvelle alliée.
Parce que les nôtres sont ici aussi ? Demanda Nora à Héphaïstos.
Je ne sais pas, mais vous allez bien, alors j'aimerais pouvoir retrouver les autres aussi, répondit-il en se tournant vers Nalasami. Il était reconnaissant de son aide mais il ne partageait pas son avis sur sa volonté de partir sans tout le groupe.
On ne part pas sans eux, appuya Nora tout aussi ferme que lui, à l'intention de Nalasami.
Celle-ci s'impatienta. Bien! Dans ce cas libre à vous de rester ici! Mais si vous vous éternisez là, vous n'en sortirez jamais!
Héphaïstos resta songeur un instant. Elle avait raison : rester ici ne leur serait en rien bénéfique. Il n'y a aucun moyen de revenir en arrière pour repartir vers le domaine d'Epiméthée ensuite ? Demanda-t-il, se souvenant de leur objectif.
Il faut qu'on regagne la surface pour cela. Il y a un passage dans l'Obscurité. Mais si vous continuez à traîner, on n'y arrivera jamais. Vous avez de la chance d'être tombée sur une nymphe de l'Oscurité encore assez docile. D'autres bruits retentirent au loin. Le dieu se demanda un instant se demanda un instant si elles seraient capable de les tuer si jamais elles en étaient capable (et si elles en étaient capables). Après avoir subit de telles horreurs...
Dépêchez vous ! Les pressa-t-elle avant de s'engouffrer à nouveau dans la grotte en frottant un caillou contre la paroi pour l'allumer et partir dans le couloir rapidement.
Il faut qu'on s'éclaire si on la suit, nota Nora.
Héphaistos lui adressa un sourire. Pas de soucis. Cet endroit est fascinant, les minérais éclairent notre chemin ! Il suivit alors Nalasami en ramassant un caillou pour faire pour faire comme elle, frotter la roche contre le mur pour l'allumer. Le forgeron adorait ça, se demandant s'il pouvait en ramasser pour les tailler, quand ils seraient de retour chez eux.
On retrouvera tout le monde. C'est une promesse, ajouta-t-il à l'intention de Nora en marchant. Impressionnée, Nora se contenta d'hocher la tête et de le suivre, Apollon avec eux, rejoignant Nalasami qui s'était bien avancé.
Le bruit qu'ils avaient entendu s'approchait de plus en plus. Si bien qu'il devenait inquiétant. La fille du chef se mit sur les gardes, et rapidement, Héphaïstos fit de même lorsqu'il entendit la mère de Zeus s'approcher, les suivant en grognant. Mais Nalasami et le forgeron ne se mettaient pas en garde contre elle. Mais contre ce qui venait derrière. Le bruit s'intensifia alors que la lumière des roches qu'ils tenaient diminuaient. L'Obscurité les gagnait davantage.
Elles sont là... fit la guide, inquiète, en s'arrêtant.
Entre Titans violeurs et assassins, Sentinelles Noires, nymphes qui voulaient leur vengeance, et même de l'eau agressive, on perdait le fil des ennemis que pouvait désigner ce sujet.
Les Sentinelles Noires ? Demanda le forgeron en faisant apparaître le bâton d'Aeon dans sa main.
Elle secoua la tête. Ça aurait été préférable, annonça-t-elle alors qu'elle regarda autour d'eux.
Et d'un coup, le bruit diminua. On l'entendait de moins en moins. Puis la suite s’enchaîna rapidement : Nora eut juste le temps de sursauter en voyant le reflet d'une nymphe sur la paroi à ses côtés, avant qu'une main bleue ne l'agrippe au bras pour la tirer vers le mur. Héphaïstos se précipita vers elle pour la retenir, plaçant, de façon offensive, le bâton entre elle et son assaillant.
Mais la nymphe qui tirait Nora fit un coup sec pour l'attirer vers elle. Celle-ci posa une main sur le mur pour essayer de se retenir, et avant que le forgeron ne puisse l'aider, une seconde nymphe arriva derrière lui pour l'agripper. Leurs deux assaillants avaient aussi diverses brûlures importantes sur leurs corps. D'autres parents de dieux... de ceux qui avaient survis à leur agression.
Héphaïstos se tourna vers celle qui l’agrippait, pour parer sa seconde main avec le bâton, l'empêchant de l'utiliser pour l'entraîner davantage ou le frapper. Pour autant, en comprenant qu'ils avaient devant eux les victimes de leurs parents, il garda sa détermination à ne pas vouloir les attaquer. Nous voulons vous aider, tenta-t-il de dire d'une voix assurée mais bienveillante, pour que le ton de sa phrase soit compréhensible à défaut de son langage, tout en la tenant en respect avec le bâton tant qu'elle était agressive.
Ça ne sert a rien de discuter avec elles! Elles sont perdues dans l'obscurité! Héphaïstos s'en mordait la lèvre inférieure. Perdues... Une nymphe s'en alla s'en prendre à Apollon également, mais Nalasami prit le caillou illuminé qu'Héphaïstos avait fait tomber, pour l'approcher avec celui qu'elle avait en main des nymphes de l'obscurité. Elles reculèrent immédiatement, : la lumière des cailloux leur semblait nocive.
Libéré de l'emprise de la nymphe, Héphaïstos ne la lâchait pas des yeux pour autant, un voile un peu triste sur le visage. N'y a-t-il rien à faire ? Elles sont perdues, mais n'y a-t-il aucune chance pour leur tendre la main ? Je ne veux pas croire qu'elles soient condamnées à souffrir éternellement à cause des actes des titans.
Nalasami eut l'air surprise. Ça dépend jusqu'où vous êtes prêt a aller... Elle semblait tenir son étonnement du fait que jamais avant, on ait cherché à aider les nymphes.
Si c'est possible, nous ferons ce qu'il faudra, annonça le forgeron, sincère.
Elle hésita un instant. Mais elle finit par répondre. Alors laissez-vous prendre.
Quoi ??? Se laisser faire ? Réagit Nora en soulignant la surprise du dieu.
Si vous voulez les aider il faut déjà les rejoindre, expliqua la fille du chef.
Héphaïstos réfléchit un instant, la regardant d'abord, puis les nymphes meurtries ensuite. Il n'avait sans doute pas à se sentir coupable pour ce qu'ont fait les titans. Ni lui, ni Apollon, ni aucun des dieux. Et pourtant, il sentait avoir une responsabilité auprès d'elles et de leurs misères : comment pouvaient-ils essayer de mener leur vie dans le confort de leur monde quand les nymphes qui ont servi, contre leur gré, à leur donner naissance souffraient ainsi ?
D'accord, déclara Héphaïstos.
Après tant d'année enfoui dans le Tartare, l'idée de s'enfoncer dans l'Obscurité ne semblait pas l'effrayer tant que ça. Mais il se tourna vers Apollon et Nora : il ne voulait pas leur imposer la décision. Etes-vous d'accord ? Elles souffrent depuis que les dieux sont nés, elles méritent notre aide.
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je m’étais mise à hurlé à peine je m’étais jetée dans le vide. Depuis quand le suicide était la meilleure des choses à faire. J’avais toujours la main de Diane dans la mienne et je m’étais stoppée dans mes hurlement pur observer l’eau qui semblait être devenue entièrement rouge, rouge comme le sang, foncé, mais la texture était bien plus aqueuse que visqueuse. Je m’étais remise à hurlée, terrifiée à l’idée que cette eau me touche. J’avais tenté de me protéger la tête de ma main libre mais ça n’avait rien donné et au bout d’un moment, j’avais senti que ma main perdait celle de la déesse. J’avais tenté de la rattraper mais le courant était bien trop puissant, je n’avais rien pu y faire. J’observais vers le bas, tentant d’y voir potentiellement un fond moins effrayant que la chute mais ce n’était pourtant pas le cas. A la place, j’avais commencé à me sentir balancé d’un côté à l’autre de la cascade, me compressant comme si j’étais enfermée dans une boîte sans trou et donc sans aucune possibilité de respirer. J’avais beau essayer de m’agripper à une quelconque paroi, il n’y avait rien d’autre que la chute inexorable lorsqu’elle eût atteint son paroxysme, je me sentis projetée droit sur quelqu’un qui me rattrapa de justesse.
C’était un homme plutôt grand et musclé, dans une armure et tenant un bâton. Ce pouvait-il qu’on avait ENFIN trouvé les sentinelles ?
- Oups... désolée ... où... où est-ce qu’on est ?
En regardant rapidement autour de moi, j’avais l’impression de me trouver dans l’enceinte d’une forteresse Moyenâgeuse aux allures de Seigneur des Anneaux. Les murs qui entouraient la petite cours dans laquelle j’étais étaient très hauts, droits et blancs. On pouvait entendre au dehors des bruits de combats qui faisaient rage mais je n’avais aucune possibilité de voir ce qu’il s’y passait. Je me concentrais sur mon sauveur et son bâton :
- Trop cool votre bâton, moi je suis plutôt épée !
Je lui montrais fièrement mon arme qui dégoulinait presque autant que moi. A croire que je venais juste de sortir d’une piscine tout habillée. Apparemment, monsieur muscle n’avait pas le temps pour la discutaille, ce qui pouvait se comprendre à en juger par les bruits qui provenaient des alentours :
- Qu’est-ce qui se passe ? Vous venez d’où ? - Euh ben j’en sais rien... je vous suis tombée dessus, c’est presque tout ce que je sais... - Restez sur vos gardes.
C’était tout ce que j’avais eu comme mots avant qu’il ne s’éloigne. J’observais les autres Sentinelles autour de moi qui semblaient bien plus promptes au combat que moi. Essayant de rattrapé le gars, je proposais :
- Je peux aider ? Capitaine ? Général ? Monsieur ? - Vous êtes dans quelle unité ?
Il me regardait fixement, en scrutant la moindre de mes expressions comme s’il s’interrogeait sur ma provenance. Apparemment, il n’y avait pas de grades chez les Sentinelles. Haussant les épaules, je tentais un sourire sympathique.
- Celle que vous voudrez ?
D’un coup, il ne souriait plus du tout et sa voix se fit plus dure :
- Où est votre armure ? Vous n'êtes pas une sentinelle.
Il tenait désormais fermement son bâton, alertant deux Sentinelles aux alentours. Déglutissant, je décidais d’opter pour la vérité.
- Non, c’est vrai mais c’est pas pour autant que je suis une ennemie. Je suis venue pour aider... - Aider ? Qui vous envoie ?
J’avais la désagréable impression que si je répondais « une cascade magique » il n’allait pas kiffer des masses.
- Ben... j’en sais rien en fait ! Je suis tombée d’une falaise et d’un coup j’étais sur vous... mais... j’ai une épée et un pouvoir plutôt instable que je viens de récupérer alors... ça peut servir non ?
J’avais fait mon plus beau sourire pour tenter d’apprivoiser monsieur muscle et lui montrer que je n’étais pas dangereuse. Je priais aussi pour qu’il ne me propose pas d’utiliser mon pouvoir car j’étais trempée et que je risquais plus la mort qu’autre chose.
- Venez avec nous.
On prit alors un couloir de mur qui montait en pente douce pour le moment. J’osais plus broncher, choisissant de suivre les trois Sentinelles de mon plein gré. Au même moment, je vis une boule de tissus et de cheveux dégringoler la pente : Vaiana. Me rendant compte qu’il s’agissait de mon amie, je me précipitais vers elle pour stopper sa chute et l’aider à se relever : elle semblait aussi trempée que moi.
- Vava ?? Ça va ? Rien de cassé ?
J’étais heureuse de la voir. Même si ce n’était pas Diane, je n’étais plus seule à présent et je me disais que si quelqu’un qui n’avait pas chuté avec moi se retrouvait là, il y avait des chances que Diane soit là aussi. Et Sab qui s’était fait chopé par une main flippante et tous les autres aussi… je l’espérais. Tout en l’aidant à se relever, je me rendais compte qu’elle avait la tête qui tournait, vu comme elle se cramponnait à mon bras, tandis que ses cheveux mouillés étaient collés à son visage.
- Euh... et toi ça va ? - Oui ça va…
J’ajoutais juste pour elle, en baissant la voix :
- Toi aussi t’étais dans la cascade à l’eau rouge cheloue ? Fait un beau sourire au monsieur, je sais pas encore si on est un ennemi ou pas pour eux...
Tandis qu’elle se lançait dans son plus beau sourire, je précisais à voix haute :
- C’est mon amie ! - Oui on a sauté dans la cascade mais... l'eau n'était pas rouge.
Je fronçais les sourcils. Alors pourquoi elle était rouge pour nous ? Mais c’était sans doute une conversation pour plus tard, les trois malabars nous observaient toujours. Elle rajouta :
- Je t'ai retrouvée mais j'ai perdu Violette. Ça serait cool qu'un jour on soit à nouveau tous ensemble. - Et moi c’est Diane que j’ai perdu mais on va tous se retrouver, j’y crois tu vas voir ! - Ouais c'est obligé, on va les retrouver.
La sentinelle du milieu nous observa avec un regard sévère qui signifiait presque clairement « on est pas dans un camp de vacances ici » puis il décida de se mêler directement à cette conversation qui ne le concernait pas :
- Vous êtes quatre ? Pourquoi vous êtes mouillé vous aussi ?
Il avait observé Vaiana avant de reposer son regard sur moi. Un regard qui ne disait rien qui vaille. Un regard qui signifiait clairement qu’on était une source d’ennui voire de danger pour lui et de ce fait, il avait l’air de faire face à un piège.
- Ben parce qu’elle est tombée de la falaise, comme moi... vous vous souvenez ? - J'ai fait quelques longueurs avant de venir. - Longueur de quoi ? - Sérieuuuux ? T’as réussi à atteindre le fond ? Ah... oh... t’es sarcastique pardon j’avais pas pigé ! - Les longueurs de la falaise. Les hauteurs quoi. Je suis tombée comme elle. - Et vous veniez d’où ?
Il avait mis quelques secondes avant de poser sa question, comme si c’était la question de la dernière chance avant d’attaquer. Il fallait s’appliquer, plus que dans nos premières réponses, pas de sarcasmes, pas de quiproquo.
- Je vous ai dit, je sais pas trop... on était au moins sur une des planètes de Titania ! Mais son nom... j’en ai aucune idée, j’aurai du poser la question ! D’ailleurs on est où ici ? Qu’on puisse expliquer au prochain chez qui on est tombé d’où on vient...
Sentant le doute s’emparer de moi, je jetais un regard interrogateur à Vaiana pour confirmer que ma réponse était bien. Elle évita soigneusement mon regard, ne lâchant pas celui de la Sentinelle en pinçant les lèvres. Elle avait l’air de prier intérieurement pour que ça marche.
- Vous êtes aux pieds de la forteresse d'Algorath.
Un groupe de Sentinelle arriva rapidement vers nous et parlèrent avec les trois autres Sentinelles rapidement, dans un état d’urgence. Après quoi, il leur fit signe de les suivre dans la direction opposée à celle vers laquelle il nous guidait les trois autres suivirent. Celui qui m’avait rattrapé précisa tout de même une dernière chose avant de partir :
- Ne restez pas ici. Rentrez chez vous!
Une lumière vive émana alors de tous les murs de la forteresse, nous éblouissant quelques secondes et laissant les Sentinelles partir.
- Faut qu’on trouve si les autres ne sont pas dans le coin ! J’ai un terrible présentement ... et si on est exactement au moment où les sentinelles vont être détruites ? Genre saut dans le passé ? On est en pleine bataille c’est possible non ? Si c’est le cas... on va mourir aussi...? - On aurait voyagé dans le Temps ?
Elle avait l’air chamboulée.
- La cascade serait une sorte de portail temporel ? L'eau a de la mémoire, ça a été dit dans la Reine des Neiges 2...
Face à mon regard, elle précisa :
- Quoi ? Ça m'arrive d'aller au ciné voir un dessin animé...
On avait repris la route en montant la pente tout en discutant :
- Et t’as l’air d’avoir suivi en plus, bien joué ! Tu l’as vu défoncée ? Faut que t’arrête cette mauvaise habitude, crois moi je sais de quoi je parle !
Oh que oui je savais de quoi je parlais. Ca remontait à mon adolescence rebelle où j’étais une petite conne qui pensait que Regina ne pouvait pas me comprendre parce qu’elle n’était pas ma mère biologique. A l’époque, je traînais avec un groupe de jeune qui s’était révélé être de Wonderland à la fin de la malédiction et qui avait toujours quelques drogues récréatives à consommer et à me filer après les cours. Une sombre époque de ma vie que j’avais laissée derrière moi en grandissant. Elle avait juste esquissée une moue concernant mon discours sur les drogues et j’avais préféré poursuivre :
- C’est ce que je pense... on nous a dit que les Sentinelles sont mortes enfin ça c’était ce que pensait tout le monde… mais César m’a dit qu’elles étaient éteintes et qu’il fallait les rallumer en quelque sorte ! Donc on est forcément avant l’extinction et avec un peu de chance on va trouver les indices ici... - Je veux bien trouver des indices. Mais on sait même pas où chercher ! - C’eeeest totalement vrai! Du coup on va chercher partout! quand on ne voit pas la clé tout de suite il faut chercher large !
J’avais accéléré le pas avec un grand sourire. J’avais l’impression de nager dans mon domaine : une grande énigme à résoudre.
- Ça serait cool si on pouvait chercher des indices en ayant des vêtements chauds et secs. Si ça continue, on va former la team pneumonie, toi et moi.
Maintenant qu’elle le disait, c’était vrai qu’il faisait froid dans cet endroit. Je ne l’avais pas remarqué jusqu’alors, bien trop obnubilé par l’idée de me faire accepter des Sentinelles et de trouver un sens à ce qui était en train de se passer mais le vent froid qui passait sur nos corps mouillés donnait une impression d’un grand vent glacial.
- J’avoue ça caille un peu ! Avec un peu de chance on va trouver des couvertures ? Généralement on met les vivres à l’intérieure des remparts donc on devrait trouver notre bonheur non ?
On avait continué à marcher et on avait fini par trouver, dans un renfoncement d’un des deux murs qui nous servait de couloir, une espèce de grande caisse sur roue avec l’annotation « Bwamoutmout* ». J’avais aucune idée de ce que ça signifiait mais le contenu de la casse faisait follement envie. Empilés les unes sur les autres, il semblait y avoir des espèces de toges en poil d’un mélange de mouton et de Yak. C’était peut-être ça le Bwamoutmout… Le truc était informe et d’une couleur plutôt peu ragoûtante entre le brun et le kaki mais malgré le poil rêche, je sentais au toucher que ça allait nous tenir chaud.
- On dirait une espèce de poil de mi-mouton, mi-yak ! Ça doit ternir chaud…
Sans réfléchir plus longuement, on avait chacune prit une toge pour sécher le maximum de parcelle de peau mouillée ainsi que nos cheveux. Une fois l’eau facilement enlevable, enlevée, on avait chacune revêtue une seconde toge. J’avais éclaté de rire :
- On fait local, c’est cool. - Qu’est-ce qu’on est canon…
Elle m’avait regardé avec un regard désabusé avant de s’observer également.
- Bon, maintenant qu'on est à peu près au chaud, partons à la chasse aux indices !
J’avais hoché la tête et on s’était remis en route. Quelques minutes de montés plus tard, on avait alors aperçu au loin une Violette qui donnait un coup de pied à un César peiné avant que celui-ci se lance dans une discussion qui semblait stresser les Sentinelles qui étaient avec eux.
- Oh des copains ! On a au moins récupéré Violette ! Et... Cesar... on devrait peut être intervenir…
On avait alors amorcé un pas plus rapide en leur direction et lorsqu’on fut suffisamment près Vaiana, me fit un geste pour m’inviter à garder le silence tandis qu’elle s’approchait des Sentinelles qui nous tournaient le dos. La jeune femme posa alors sa main sur l’épaule de l’une d’entre elles :
- Merci messieurs d'avoir retrouvé nos amis. Dans le chaos général, on les avait perdus.
Elle se lança dans l’interprétation d’un sourire soulagé qui me semblait plutôt convaincant. La Sentinelle nous observa de façon hésitante, apparemment surprise de nous voir porter pareille tenue dans un tel moment.
- Pourquoi vous êtes vêtu de la sorte au lieu d'être en armure ?
Du tac au tac, je décidais de prendre la suite de cette mascarade.
- On avait froid.
Jugeant l’excuse un peu légère en cas de guerre, je rajoutais :
- Et nous n’avons pas encore eu le temps de récupérer notre armure, nous y allions quand on vous a croisé ! - Ben ne traînez pas alors !
Ils s’éloignèrent alors en descendant la pente tandis que Violette se jetait dans nos bras, ravie :
- Alléluia !!!!
Elle avait levé les bras au ciel juste après avoir étreint Vaiana et juste avant de me prendre dans les bras.
- Je suis sauvé ! Enfin pas vraiment mais je suis trop contente de vous retrouver les filles !
Elle se recula et précisa :
- Je pense que j’aurais pas tenu longtemps avec lui !
Elle avait fait un signe de tête en direction de César.
- Je suis contente de te voir aussi ! J'ai toujours pas retrouvé Diane mais au moins te voir est soulageant ! Ca faisait longtemps ! Je comprends mais ça va aller, faut juste faire preuve de patience avec lui !
D’ailleurs, le vieux pas vieux nous avait observés avant de lever les yeux au ciel.
- Bah quoi ? Au moins, on a chaud. - Vous vous montrez juste imprudentes ! - On vient de vous sauver la mise... - Il est gonflé, lui.
Elle avait écarquillé les yeux, soufflée par tant d’ingratitude.
- On n'est pas encore sortit d'ici.
J’avais plissé les yeux en l’observant, comme si je voyais quelque chose de nouveau sur son visage. En vérité, je voulais juste me rattrapé de notre dernière conversation où je l’avais apparemment traité de vieux.
- Vous avez l’air plus jeune que la dernière fois que je vous ai vu... vous êtes bien comme ça !
Il s’était contenté de plisser des yeux à son tour avant de reprendre la marche, montant la pente.
- Vous savez où on va au moins ? - Il va drôlement vite pour un papy.
J’avais réprimé un micro fou rire, tandis qu’elle avait placé sa phrase à voix suffisamment basse pour qu’il n’entende rien, ne répondant qu’à ma question :
- Je n'en ai pas la moindre idée. Mais quand on est perdu, il faut suivre le nord.
J’observais alors le ciel au-dessus de nos têtes qui semblait gris et couvert comme s’il attendait un nuage. Pas de soleil ou d’étoiles en vue pour se repérer quoi…
- Et comment vous savez situer le nord ?
Il se stoppa un instant. Puis secoua la tête de gauche à droit et repris la marche.
- On monte, c'est le nord. Si vous descendez, c'est le sud. C'est pas plus compliqué. Je ne parlais pas du véritable nord bien entendu. Suivez donc un peu !
Il avait l’air totalement exaspéré, autant le brosser dans le sens du poil, même si j’avais rien pigé à ce qu’il venait de me sortir. Je lançais pourtant un :
- Aaaaah
Qui semblait plutôt convaincant. Je me tournais ensuite vers les filles et plus précisément Vaiaan pour l’interroger du regard et voir si elle avait compris :
- Il raconte n'importe quoi. Le nord c'est pas forcément en haut, et le sud pas forcément en bas. Il essaie juste de faire son intéressant. - C’est ce qui me semblait ouais...mais bon vu que pour l’instant on ne peut qu’aller tout droit, autant faire semblant de le suivre.
Violette avait hoché la tête aux dires de Vaiana qui semblait contrariée à l’idée de devoir le suivre, et décida de préciser également :
- Puis c’est qu’un menteur. Il nous a menti pour la fleur alors il nous ment peut être aussi sur d’autres choses. Mais pour l’instant tu as raison, on a pas le choix...on va devoir le suivre... j’ai l’impression qu’il en sait beaucoup plus sur l’endroit que ce qu’il veut nous dire. - Ouais... je vais aller un peu prêcher le faux pour savoir le vrai !
Je lui lançais un clin d’œil avant d’accélérer un peu le pas pour arriver la hauteur du vieux monsieur. Il avait l’air d’adoré me prendre pour une conne mais plus il me prenait pour une conne plus il donnait des infos alors autant lui laisser son petit plaisir. C’est ce qu’on appelait un compromis.
- Dites... vous qui avez travaillé avec les Titans, vous savez à quel type de guerre on est là? - La grande guerre, quelle question !
Je pouvais me rendre compte qu’on arrivait désormais vraiment très haut. On ne devait plus être loin du sommet et la pente se faisait plus raide, m’essoufflant un peu plus.
- La grande guerre c’est celle où les Sentinelles ont disparus et que Chronos est devenu Titan roi c’est ça ?
Il eut une espèce de petit rire. Peut-être pas méchant mais moqueur quand même. Carrément moqueur. J’avais sans doute dit une grosse bêtise mais à dire vrai, je n’avais faut aucun effort pour vérifier la véracité de mes propos, me disant que je risquais d’avoir plus d’informations si je faisais une bêtise.
- Chrono est Titan Roi depuis bien longtemps. Vous pensez qu'il l'est resté que 5 minutes et qu'ensuite il a attaqué tout le monde ?
Ça voulait dire que pendant un long moment, personne n’avait remis en cause sa façon de régner. Il s’était donc passé quelque chose. Il secoua la tête et précisa :
- La grande guerre c'est celle où certains Titans se sont rebellés et où ils ont tentés une attaque contre leur roi. C'est ça qui l'a poussé à les attaquer sur tous les fronts. Et faire tomber Algorath a été l'une de ses plus grandes batailles.
Une nouvelle explosion se fit entendre derrière les murs, si terrible qu’elle poussa César à se stopper.
- Vous n'avez pas idée de ce qui se trame derrière ces murs. Les forces de Chronos sont bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Il sembla se rendre compte que c’était normal que nous ne puissions rien savoir de ce moment. Il eu lors le regard plus détendu mais plus fatigué également avant de rajouter sur un ton plus calme :
- Ce qui c'est passé pendant cette période de l'histoire n'aurait jamais dû avoir lieu. C'est une période néfaste pour tous les mondes. Ses attaques ont été violentes et n'ont épargnés personne. Il a attaqué sur sept fronts et il n'a subis aucune défaite. On ne devrait plus être très loin de l'entrée.
On venait d’arriver à une surface plane, ce qui n’était pas de refus parce que je commençais à avoir le cœur au fond de la gorge. Sur cette surface, il y avait tout un campement de Sentinelle qui semblait plutôt vide. En effet, toutes celles que nous avions croisées durant notre ascension semblait descendre plutôt que de monter également. Il y avait aussi une immense montagne devant nous, derrière le campement. Les sommets semblaient enneigés et ils y avaient deux grandes portes d’un matériel qui ressemblait au bois tout en semblant plus solide. Ces portes me rappelaient celles des cathédrales. Elles étaient fermées et devaient donner sur l’intérieur de la montagne. Le campement semblait immense tant la surface devant la montagne était grande. On ne parvenait pourtant pas à voir l’horizon car toute cette surface était aussi protégée par de grands murs. Je profitais de notre arrivée pour m’approcher des filles et de préciser :
- En tout cas il avait finalement l’air de savoir où on devait aller... et on en sait un peu plus... même si c’est pas réjouissant !
Je décidais d’ailleurs d’en rajouter une couche :
- Et ben dis donc... on est au plein cœur de l’histoire... de quoi sont constitués les forces de Chronos pour ne pas être battus sur 7 assauts ?
Autant connaître les alliés qu’il avait autrefois eût pour prévoir ce qui risquait d’arriver. J’eu le droit à un nouveau regard de condescendance, apparemment l’état de grâce où je ne pouvais pas imaginer ce qui se passait derrière les murs était terminé :
- Cavaliers. Créatures. Pirates. Lui-même. Ça vous parle ? - Pas tellement vu que j’étais pas là la première fois... mais merci de l’info !
Tout était plutôt flou. Il parlait de Cavaliers, genre les cavaliers de l’apocalypse qu’on avait eu avec Jaimie et Wilson ? Ou une version 1.0 ? On était dans le passé ou dans le futur finalement ? C’était forcément le passé puisque les Titans semblaient avoir disparu à notre époque… mais en même temps, ils n’avaient pas tous disparus… il me fallait un Doliprane. Pendant ce temps, César nous avait fait avancer sur le campement jusqu’aux deux portes de cathédrales. Il semblait se concentrer pour trouver un moyen d’entrer. Les portes n’étaient pourtant pas gardés par une quelconque Sentinelle…
- Pourquoi vous voulez entrer là-dedans ? - C'est peut-être là qu'est la maison de retraite du coin. La maison de retraite avant la fin du monde.
Elle avait éclaté de rire à sa propre blague et j’avais vu que Violette avait également un sourire amusé ; De mon côté, je faisais tous les efforts possibles pour ne pas éclater de rire. J’avais une « « « bonne » » » relation avec le vieux, il n’était pas question de de tout gâcher. Il avait d’ailleurs fusillé du regard Vaiana tandis que j’avais essayé de pousser simplement les portes pour vérifier qu’elles étaient fermées à clés. Sauf qu’elles ne l’étaient pas et qu’elles s’ouvrirent donc d’elles même à mon contact. Pour garder une bonne relation avec César, on repassera donc puisque je vis dans son regard qu’il avait clairement mal pris la situation.
- C’est comme la montagne à souhait, hein. Seules les filles et qui plus est, sympa. Donc c’est évident que vous n’avez pas réussi à ouvrir.
Ne préférant pas voir l’expression de César face à cette pique, je m’étais pressée à l’intérieur de l’endroit. Ça ressemblait à une salle de banquet médiévale. Au faut de la salle se tenait un trône. Ca semblait bien plus chaleureux que ne le laissait présager la montagne, pourtant tout semblait à l’abandon. Lorsque le vieux me passa devant, je risquais un regard vers Violette avant de lui lancer un clin d’œil avec un sourire complice. J’avais alors chuchoté :
- Bien envoyé ! - Merci !
Elle avait répondu avec le même ton que moi et je m’étais approchée du centre de la salle pour demander à César :
- C’est le trône de qui ? - On est dans la forteresse d’Epiméthée. - Epiméthée ?! Et qu’est-ce que vous vous cherchez ici du coup ?
Il soupira :
- Je ne sais pas. J’ignore pourquoi on nous a conduits jusqu'ici. Mais autant tenter en allant jusqu'au bout. Vous avez une meilleure idée ? Et pour être franc si la forteresse tombe autant qu’on soit dans la plus haute partie que tout en bas en première ligne. - C’est pas faux.
J’avais haussé les épaules en y convenant : il n’avait pas tort. Il observa autour de lui à la recherche d’un indice et je décidais pour ma part d’observer les murs de la salle. Dans ce genre de salle de l’époque médiévale, il y avait souvent un passage qui permettait au souverain de partir en cas de cohue dans la salle du trône. Peut-être que c’était ce qu’on cherchait. Une autre sortie qui nous mènerait à voir le combat ?
- Vous cherchez quoi ? - J'en sais rien... une écriture, un passage, quelque chose... vous voulez qu'on aille jusqu'au bout alors soit on y est déjà et je vois pas ce qu'on pourrait comprendre dans cette pièce vide, soit on est tout simplement pas au bout du chemin... Vous dîtes que cette guerre n'aurait pas du avoir lieu... j'ai pourtant pas l'impression qu'on puisse influer sur le court des choses... alors c'est sans doute qu'il y a quelque chose comprendre... - Hum…
Il observa une nouvelle fois autour de lui le lieu abandonné, inhabité. Ca semblait le tracasser et je ne comprenais pas pourtant. Chronos avait lancé l’assaut sur les Titans quand ils avaient voulu se rebeller, c’est ce qu’il avait dit, alors pourquoi l’idée que ce lieu soit inhabité le choquait tant ?
- Ce n'est pas logique. Epiméthée siège ici. Et on dirait que c’est totalement inhabité!
Il observa alors le siège :
- Un minuscule trône pour une grande dame. - Vous m'avez pas dit que Chronos avait attaqué les Titans de front avant cette guerre ? Ou alors c'est exactement maintenant qu'il est censé attaquer Epimethée ? - On est en plein dedans !
D’accord, je me rendais compte que j’avais tout compris de travers. C’était précisément parce qu’elle s’était rebellée que ce lieu était aujourd’hui attaqué. Et donc elle devait normalement y être puisqu’elle n’avait pas encore été atteinte par Chronos.
- Une grande dame... vous semblez l'apprécier... pourquoi ? C'est pas un jugement.
J’avais levé les bras comme pour montrer que j’étais pas armée.
- C'est juste que je la connais pas... - Les titans ne sont pas tous mauvais. Ils ont leurs bons et leurs mauvais côté. Epiméthée est...
Il sembla hésité sur le mot à employer. De mon côté, j’avais l’impression d’écouter une nouvelle version du discours de Na’aiti : les nymphes n’étaient pas mauvaises, les titans n’étaient pas mauvais, mais qu’est-ce qu’ils avaient tous fait pour qu’on ait besoin de les défendre comme ça avant même de savoir ce qui s’ était passé ?!
- Une grande guerrière. Elle a su se montrer suffisamment juste et droite pour avoir mon respect.
Il hésita un nouveau moment avant de préciser :
- Vous devriez faire attention à votre jugement. Ne pas vous montrer trop étroite d’esprit. Ce n’est pas un jugement...
Et voilà que ça faisait deux fois qu’il me demandait de garder l’esprit ouvert. Il voulait me faire avaler quoi pour me demander d’ouvrir mon esprit comme ça ? Que les titans avaient créé 3 génocides pour le bien de la nouvelle humanité ?! Je me contentais alors d’hocher la tête tout en méditant sur ses paroles :
- J'essaye... promis. Bon ben vous qui la connaissez si elle n'est pas là, où peut-elle être ? Si c'est une guerrière... elle est peut-être juste sur le champ de bataille, non ? Elle a poussé toutes les Sentinelles à aller se battre, elle a dut y aller aussi? - Mouais... A moins que…
Il observa le trône, hésitant.
- A moins que quoi ? - J'ai déjà vue quelque chose de similaire... Tentez voir. - Tentez quoi ? - Le trône pardi !
Comme si c’était évident ! Moi je venais d’un pays qui avait moins de 300 ans et qui n’avaitjamais connu un seul roi. J’étais descendante d’une famille de chevaliers donc les trônes c’était pas vraiment une évidence pour moi. Sauf le truc chelou que j’avais vu en vision il y avait plus d 4 ans de ça… mais j’avais l’impression que tout ça était derrière moi… les Reines d’Elliot… elles avaient volés en éclat.
- Asseyez-vous dessus ! - Que... quoi ? Mais vous vous foutez de moi là c'est ça ? C'est à cause de la porte ? - Je ne suis plus celui que j'étais. Je n’ai plus rien en moi. Mais vous si. Alors tentez et arrêtez de nous faire perdre notre temps!
J’avais fait des allers-retours de regard entre le trône et Cesar mais son ton autoritaire m’avait tellement chamboulé que je m’étais pressée à m’approcher du trône, vraiment pas rassurée. J’avais fini par tenter de m’asseoir avec les plus grandes précautions du monde, comme si j’avais peur qu’il explose tout en regardant les filles pour me donner du courage. Et soudain, alors que mes fesses touchaient le siège, je prenais conscience de ce qu’il venait de dire :
- Héé mais ça veut dire quoi que vous êtes plus celui que vous étiez ?
A la seconde où je m’étais assise, le décor de la salle avait changé. Tout était devenu rouge et or sur les murs, des fenêtres venaient d’apparaitre. Ça ressemblait dorénavant plus à une forteresse. Les fenêtres avaient également des vitraux aux couleurs d’Epiméthée. On avait désormais une véritable salle du trône, digne de ce nom. J’avais observé tout le décor en me tournant sur le fauteuil jusqu’à observer le mur derrière celui-ci, où des écritures titanesques étaient apparues, semblant former quatre mots. César nous observa toute :
- Ca ressemble plus à une salle du trône ! - Euuuh vous m'expliquez César ? Genre la salle ressemble à quelque chose quand y'a un fessier avec un certain pouvoir assis dessus ? Ça veut dire quoi les mots là ? - Vous croyez qu’on peut contacter un titan en claquant des doigts? Ce n’est pas n’importe qui qui peut le faire. Quant aux mots c’est la devise de la titanide. Paix. Bonheur...
J’arrivais déjà pas à contacter ma licorne et voilà que j’arrivais à contacter les titans… super… Mais quelque chose d’autre attira mon attention. Notre attention à tous. Les portes, qui s’étaient refermées derrières nous quelques minutes auparavant s’étaient alors ouvertes à la volée. J’avais effectivement contacté quelqu’un, mais qui ? Une chose était sûre, cette personne avait le don de faire déglutir César…
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Vaiana de Motunui
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Zendaya Coleman *o*
Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Les portes coulissèrent et je retins instinctivement mon souffle. Pour le peu qu'on avait pu en voir, César n'avait pas l'air de gérer la situation. Il tatouillait et gâtouillait beaucoup. S'asseoir sur le trône avait certes changé la décoration de la salle, mais avait très bien pu aussi sonner l'alarme d'une bestiole féroce quelconque, censée garder les lieux.
Trois Sentinelles passèrent les portes imposantes, bâton à leur main droite et bouclier à leur gauche. Ils marchèrent d'un pas militaire mais ralentirent en nous remarquant, ainsi qu'en voyant Alexis toujours assise sur le trône. Ils parurent ne pas comprendre ce qui se passait.
« Qu'est-ce qui se passe, ici ? » demanda l'une des Sentinelles, autoritaire.
Avec un sourire crispé, César ouvrit la bouche pour justifier notre présence, mais seul un son étranglé en sortit. Je réfléchis à toute vitesse et lançai la première chose à peu près crédible qui me vint à l'esprit :
« Mon amie était fatiguée. Elle s'est assise sur le trône mais... elle ne voyait pas le mal. »
Un petit silence s'installa, ce qui me fit stresser davantage, puis César eut un rire nerveux et répliqua :
« Elle plaisante ! C'est une petite boutade ! »
Je lui jetai un regard offusqué. Il venait de me traiter de quoi, là ?
« Je suis pas une boutade ! » rétorquai-je, agacée. « C'est vous, la boutade ! »
Je n'appréciais pas qu'on me manque de respect. Il se contenta de cligner plusieurs fois des yeux en m'observant, avant de détourner la tête, visiblement déçu.
« Nous... avons été envoyé ici par Dame Epiméthée. » reprit-il à l'adresse des Sentinelles. « D'ailleurs, ça lui arrive souvent de ne pas répondre quand on l'appelle ? »
« Elle est à Titania. Les principales forces ont été envoyé là-bas. »
César se tapa le front et fit sur le ton d'une évidence :
« J'aurais dû m'en douter ! C'est évident que s'ils combattent sur les sept fronts, elle est à l'endroit le plus stratégique ! On n'avait aucune chance de la contacter d'ici. »
« De la contacter ? Vous avez dit venir de sa part. » souligna la Sentinelle, de plus en plus suspicieuse.
« Certes. Nous avons un message de la part de Dame Epiméthée. Un message important sur le combat. »
Il fit quelques pas et finalement acheva tout en me poussant dans le dos pour m'inciter à avancer vers les Sentinelles :
« Que va vous délivrer... Vaiana. »
Je tournai la tête vers lui, outrée. Il s'empressa de se rapprocher de Violette, comme s'il espérait s'en faire un bouclier si jamais je comptais l'attaquer. En plus d'être un lâche, il était un froussard. Je ne savais pas du tout quoi dire. Mon cerveau était vide.
« Sortez couverts. » dis-je finalement d'un ton téméraire, histoire de paraître convaincante.
Je marquai une pause car évidemment, ces mots n'évoquèrent absolument rien aux Sentinelles. Elles se contentaient de m'observer en clignant des yeux de temps à autre.
« C'est sûrement un message codé. Je pensais que vous seriez suffisamment chevronnés pour le comprendre. » fis-je, faussement déçue. « Bon, pas grave, on va le répéter à d'autres Sentinelles qui sauront sûrement mieux que vous. »
Je haussai les épaules et eus une impulsion pour m'éloigner d'eux.
« Attendez. » ordonna une Sentinelle.
« Vous ne pouvez pas vous empêcher de vous comporter comme une sotte ! » lança César dans mon dos.
Alors là, c'en était trop. Je fis volte-face et me plantai devant lui.
« Vous êtes gonflé ! C'est vous qui faites n'importe quoi depuis le début ! » l'accusai-je, furibonde. « Vous me laissez dans la mouise et ensuite vous osez me reprocher d'être une idiote ! Moi au moins, je ne manipule pas les gens pour qu'on aille lui cueillir une fleur ! Et je m'en fiche que vous soyez vieux ! Je ne vais pas vous respecter pour autant ! Le respect, c'est dans un sens comme dans l'autre ! »
J'avais levé l'index dans sa direction, comme pour le gronder. J'en avais presque oublié les Sentinelles, la guerre au-dehors, et le fait qu'on était piégé dans une époque lointaine, très lointaine. Une explosion retentit au loin, me ramenant brusquement à la réalité. Elle semblait extrêmement violente, même si elle était atténuée par les murs. Les Sentinelles tournèrent la tête d'un même mouvement vers l'origine du bruit, extrêmement inquiètes.
César semblait sous le choc, mais pas seulement en raison de l'explosion. Prenait-il enfin conscience de la façon médiocre dont il nous traitait ?
« J'ai attendu pendant si longtemps que quelqu'un vienne... » dit-il comme pour lui-même, à voix basse. « Que l'Asbru s'ouvre une nouvelle fois... Ce n'était pas prémédité. Je ne savais pas qui allait franchir la porte, ni pourquoi. Mais quand je vous ai vus, j'ai pensé que vous pourriez m'aider. Je ne vous aurais pas laissés comme ça, ce n'est pas dans mes habitudes. Je vous aurais aidés à trouver ce que vous êtes venus chercher, et même à repartir. »
Il paraissait si démuni, subitement. Essayait-il de nous amadouer ?
« Qu'est-ce qui a changé ? » demandai-je, intriguée.
Pour quelle raison ne voulait-il ou ne pouvait-il pas nous aider, alors que d'après lui, c'était dans ses habitudes de se montrer altruiste ? Au début, il parut ne pas comprendre ma question, puis il y répondit par une autre :
« Tu es consciente de ce qui se passe, n'est-ce pas ? »
Pour tout avouer, je n'avais pas spécialement tout suivi de l'histoire. Je l'avais pris en marche et j'avais du mal à raccrocher les wagons. En tous cas, je saisissais parfaitement que dès qu'on lui posait une question, il répondait à côté. C'était agaçant au possible.
« On a été envoyé ici et j'ignore pourquoi. Comment pourrais-je vous aider si je ne sais même pas ce qu'on fait ici ? »
« Dans ce cas, autant se serrer les coudes. C'est pas la peine de rabaisser tout le monde sans arrêt. Travaillons main dans la main. » maugréai-je, car cela me coûtait de lui proposer ce genre de choses.
« Mais je ne fais que ça ! »
« Faites-le un peu mieux, alors. »
Les Sentinelles nous observaient toujours, comme si elles attendaient quelque chose.
« Nous avons vraiment un message de la part de Dame Epiméthée. » annonça César. « A dire vrai, elle nous a envoyés pour vous aider. »
Les Sentinelles lui renvoyèrent un regard signifiant que nous n'étions que de la chair à canon, et encore. Imperturbable, César prit une grande inspiration et ajouta :
« Ne nous sous-estimez pas. Nous sommes bien plus forts que ce que vous imaginez. Alexis ? »
La jeune femme, interloquée, pointa son doigt vers sa poitrine comme si elle n'y croyait pas, puis se re-focalisant sur les Sentinelles elle lança :
« Euuuh ouais bon ok! »
Elle ne semblait pas particulièrement inspirée, et je la comprenais parfaitement, surtout que ses cheveux étaient toujours mouillés. Etait-ce bien avisé de produire de l'électricité dans ces conditions ? Je fus presque soulagée de voir que rien ne se produisit.
« Faut que ça se repose apparemment... ou que ça recharge. C’est l’appel à un titan ça je suis sure que ça a tout déréglé ! » se justifia-t-elle en essayant d'être convaincante et très sérieuse.
Sa plaisanterie me fit légèrement sourire -même si ce n'était absolument pas le moment. En revanche, César commença à paniquer tandis qu'il lançait, pivotant vers l'autre brune :
« Violette ? »
« Quoi ? » s'étonna cette dernière, prise au dépourvu. « C'est pas vous qui m'avez dit de pas utiliser ce que je sais faire ? »
« C'est pas le moment, là ! Contentez-vous de faire ce que je vous demande, s'il vous plaît. » dit-il avec une politesse forcée.
« Bien. » soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
Elle se concentra et se rendit invisible. J'écarquillai les yeux, car c'était impressionnant à voir. Les Sentinelles partageaient mon point de vue : elles étaient surprises et intriguées. César, quant à lui, était soulagé qu'elle parvienne à solliciter son pouvoir.
« Mais pour vous aider, on a besoin de savoir juste deux petites choses. La première est bien sûr un état des lieux. » Il nous regarda d'un air confiant. « Et la deuxième c'est : que savez-vous des Dark Sentinelles ? »
Il avait prononcé les derniers mots à voix basse, dans la barbe qu'il n'avait pas, si bien qu'il me fallut tendre l'oreille pour les entendre.
« Des quoi ? » fit une Sentinelle.
« Les Dark Sentinelles. » répéta-t-il de façon toujours aussi peu audible.
Je laissai échapper un soupir.
« Les Dark Sentinelles ! » dis-je d'une voix forte.
Elles se regardèrent sans comprendre.
« De quoi s'agit-il ? »
« Des créatures humanoïdes, toutes en noir, qui contrôlent le Sable Noir... »
« Des Sentinelles comme vous, mais dark. » me coupa César.
Je lui lançai un regard noir. C'était (presque) exactement ce que j'avais expliqué.
« Il n'y a pas de Sentinelle dark. » assura l'une d'entre elles.
Je croisai le regard de Violette et répliquai :
« On est bien placée pour savoir qu'elles existent. On en a affronté et on a failli y passer. » assurai-je.
César était en pleine réflexion, essayant sans doute de comprendre le fin mot de l'histoire.
« Mais peut-être qu'elles... n'existent pas encore pour vous. » achevai-je, incertaine. « Elles ont tué plusieurs Nymphes. »
Les Sentinelles redoublèrent d'attention sur moi. César se renseigna :
« Il n'y a pas de Sentinelles qui ont mal tourné, qui ont du Sable Noir dans les yeux, ou qui agissent comme des zombies-guerriers ? »
« Le Sable Noir ne peut pas entrer en nous. L'armure... »
« … vous protège de toute intrusion. » coupa le vieil homme, pensif.
La Sentinelle le fixa et César pivota vers Alexis, Violette et moi.
« Elles sont connectées avec Titania. Ca veut dire que l'armure ne protège pas seulement leur corps, mais aussi leur esprit. Le Sable Noir ne pourrait pas les posséder, ni aucune force extérieure. Leur armure a été construite comme l'Egide, en fait... »
« Donc, ça veut dire que les guerriers qui nous ont attaqués ont fait croire qu'ils étaient des Dark Sentinelles. En vrai, c'était quoi alors ? » m'enquis-je, anxieuse et déroutée.
César prit une pause dramatique nullement surjouée. Il venait de comprendre quelque chose et semblait angoissé.
« Je crois que nos amis courent un grave danger. » balbutia-t-il, tétanisé.
« Vous pourriez être plus explicite ? » m'impatientai-je.
Il ne répondit rien. J'attendis. Attendis encore. Toujours RIEN. Il se contentait de nous observer, très inquiet. Ma main me démangeait. Il voulait deux paires de baffes ?