« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le vrai courage, consiste à prendre une décision...
...et à la respecter, à faire ce qui doit être fait.
Je n'aimais pas l'idée de foncer tête baissée vers l'inconnu. On était arrivé à Titania. On avait fait la rencontre de César. Il avait été aussi surpris que nous de découvrir les Nymphes. Et pourtant, il devait être ici depuis un sacré long moments. Il cherchait une fleur. Une fleur capable de réaliser un souhait. Je ne savais pas où il en était de cette histoire, mais Diane avait réussi à obtenir la fleur. Ce qui signifiait qu'à tout moment, il pourrait la lui demander.
Pendant notre expédition, on avait été attaqué par les Sentinelles Noires. Des Sentinelles avec du Sable Noir dans les yeux. Elles étaient fortes. Bien trop fortes pour nous. La plupart des Nymphes avaient péris dans divers combats face à ces créatures. On ne savait pas d'où elles venaient et ce qu'elles nous voulaient, si ce n'était qu'apparemment elles s'en prenaient aux personnes avec une âme. Ce qui expliquait leurs attaques contre nous.
Les Nymphes nous avaient montrés comment elles venaient au monde. Et elles nous avaient expliqués que certaines d’entre elles étaient nos parents. Enfin, les parents des dieux. Les parents d'Apollon, d'Héphaistos, de Diane... l'une d'entre elle, celle qui avait tentée de nous attaquer dans cette Obscurité, était selon les dires d'Héphaistos, la mère de Zeus. C'était difficile à l'imaginer. Tout comme à évaluer le nombre d'années qu'elle devait avoir. Les Nymphes avaient une espérance de vie extrêmement longue.
Héphaistos était partit pour les aider. Elles avaient semble t'il subis de grave dégâts corporel, et selon les dires de la fille du chef, on pourrait les aider à aller mieux. Je me demandais bien comment cela serait possible. Mais je partageais l'avis du dieu. Si on pouvait leur venir en aide, il fallait tenter de le faire. Même si tout ça me dépassait, et que je ne savais plus à qui on pouvait faire confiance.
Je repensais aux souvenirs que j'avais vue lors de la cascade. De la Nuit, il ne restera que des Cendres. Hyperion m'avait donné ce nom, Sinmora, car il signifiait l'Espoir. Après la Nuit. Après l'Obscurité, il y n'y aurait que des Cendres des mauvaises choses. Je le voyais ainsi. Et il devait l'avoir vue de cette manière là, vue la façon dont il l'avait prononcé. Je n'avais pas de pouvoirs. Je n'avais pas de père. Je n'avais pas de réelle raison d'être venue au monde. Mais représenter l'Espoir, faire tout pour que l'Espoir perdure, c'était quelque chose qui me convenait. Et aider ces Nymphes, c'était typiquement cela. Même si j'avais des doutes, il fallait leur redonner Espoir.
Après tout, c'était bien une Nymphe qui avait voulu protéger ma mère et me protéger par la même occasion, n'est ce pas ? D'ailleurs, est ce que cette Nympe était encore vivante. Comment maman avait dit que la Nymphe s'appelait ?
« Elin'avi. » prononçais-je à voix haute.
C'était cela ma réponse à Héphaistos ? Il nous demandait notre avis sur le fait d'aller aider les nymphes, et voilà que je prononçais le nom de l'une d'entre elle dans le seul but de savoir si... si quoi en fait ? Je m'attendais à ce que la fille du chef me dise qu'il était encore vivant ? Et ensuite ?
« C'était un ami de ma mère. » précisais-je à la Nymphe, ainsi qu'au restant du groupe. « Est ce qu'il est ici, lui aussi ? »
La Nymphe m'observa quelques instants. Puis, elle hocha la tête.
« Bien sûr. Il est dans l'Obscurité, lui aussi à cause de ce que lui ont fait les Titans. Vous pourrez le sauver, également. »
Il était dans l'Obscurité ? Il avait dit à ma mère qu'elle représentait la persévérance. Le courage. L'espoir. Il avait foi en elle. Elle ne pouvait plus être là aujourd'hui afin de l'aider. Je pouvais par conséquent prendre sa place, et l'aider pour elle. Faire quelque chose que ma mère aurait fait. La faire vivre à travers le Temps, comme elle, elle m'avait offert cette graine à travers ce même Temps.
J'avais hésité à montrer la graine à la Nymphe pour lui poser des questions dessus. Mais j'avais finalement préféré la garder dans ma poche. Ce n'était pas le bon moment. J'aurai tout le loisir de le faire par la suite. Et si ça se trouvait, elle pourrait nous aider pour la vision qu'Apollon avait eu, et qu'il avait partagé avec moi. Ce qu'on n'y avait vue, ne se produira pas. On fera tout pour l'en empêcher.
« On vous suit. » précisais-je à la Nymphe, en accord avec Héphaistos.
Je me souvenais des mots de ma mère. C'est parfois dans l'Obscurité qu'on a le plus besoin d'être sauvé. Est ce qu'elle avait voulu me faire passer un message ? Me dire que c'était ici, dans l'Obscurité qu'on pourrait venir en aide aux Nymphes ? Savait-elle où on était, avant même qu'on y soit ? Elle était une Prophétesse. C'était ce que j'avais appris sur elle par Socrate. Ce qui signifiait qu'elle pouvait voir l'avenir. Comme Apollon. Elle nous venait sans doute en aide à sa manière, même si aujourd'hui elle était absente.
J'avais retiré mon sac à dos de sur mes épaules, afin de vérifier que tout allait bien pour Michoko. Il s'était mis à gazouiller, même si il ne semblait pas tranquille ici. La Nymphe le regardait. Est ce qu'il risquait quoi que ce soit, ici ? Les autres Nymphes des murs, ne nous attaquaient plus. Quand à la Nymphe au visage cramé, elle nous fixait au loin, tout en léchant des cailloux. Elle était bizarre. Est ce qu'elles avaient subis des choses au cerveau ? Elles étaient toute comme ça, là où on comptait se rendre ? Je me demandais si on pourrait réellement les aider.
« Il va falloir que tu sois très prudent. Tu vas rester dans le sac, et je vais le fermer. Tu ne bougeras pas et tu ne feras pas de bruit. Y'en a pas pour longtemps et ensuite tu auras plein de bananes. » lui dis-je avec un petit sourire se voulant rassurant.
Michoko gazouilla, comme si il approuvait ce que je lui disais. Il avait sans doute peur lui aussi de ce qui pourrait nous arriver ici. Eurus s'était montrée totalement imprudente en le mettant dans mon sac avant mon départ. On aurait une conversation toutes les deux à mon retour. Mais pour le moment, ce qui importait, c'était qu'il ne lui arrive rien. Je remis le sac à dos après lui avoir caressé la tête quelques instants, et avoir refermé ce même sac. J'étais prête. Bâton en main. Sac à dos avec Michoko dans le dos. Et j'avais ramassé une pierre, prête à la frotter contre la paroi pour en faire de la lumière.
« Je suis prête. » dis-je. « On l'est tous. » ajoutais-je.
La Nymphe m'observa quelques instants. Elle me fixait d'une manière qui me mettait assez mal à l'aise. Comme si elle tentait de lire en moi. Ou plutôt, comme si elle hésitait. Pourquoi ? Elle pensait que je ne ferais pas le poids ? Que je ne pourrais pas les aider ? Un pan du mur s'ouvrit. Il donnait sur quelque chose de sombre, que même le caillou que je venais de frotter contre le mur et qui était devenu bleu, n'éclairait pas. La Nymphe précisa :
« Dans l'Obscurité, aucune lumière ne vous guidera. »
Les Nymphes avec le visage et diverses parties du corps cramées, nous observaient, attendant qu'on passe. Quand à la fille du chef, elle nous indiqua le passage, attendant à son tour. Je savais qu'il fallait qu'on passe. Mais en même temps, je ne me sentais pas à l'aise. Je ne devais pas flancher. Pas maintenant.
*Violette Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
« Pourriez-vous être plus explicite ? »
Violette avait reposé la question de Vaïana, tout en indiquant d’un geste de la tête la jambe de César. S’il ne répondait, Violette lui ferait mal à l’autre jambe.
« Attendez, ce n’est pas possible » retorqua-t-il « J’ai été attaqué par eux. A plusieurs reprises. Dès qu’on vient à Titania, on se fait attaquer par elles. Elles sont réellement là. » « De qui il parle ? De ces Sentinelles que vous prétendez avoir vue ? » commença la Sentinelle avant de continuer. « Si c'était réellement des Sentinelles, elles ne vous auraient pas attaqués sans raisons. On protège ces terres et ces peuples. On est les protecteurs de l'Empire. »
Et pourtant !
« Et bien là c’est comme si elles faisaient complètement l’inverse ! Détruire la nature et tuer ce qui vit autour d’eux. » « Quelque chose ne colle pas » fit remarquer César avant d’ajouter « Des nymphes sont tombées. On les a vues de nos propres yeux. »
Le mot nymphe semblait fait tiquer la Sentinelle puisqu’elle avait posé son regard sur César.
« Pourquoi vous parlez sans cesse des Nymphes ? » « Vous ne connaissez pas des Nymphes ? » demanda Violette intriguée « La question n'est pas si on connait les Nymphes ou non. Mais comment vous pouvez prononcer leur nom en bons termes, et prétendre que les Sentinelles sont mauvaises. Vous inversez les rôles. »
Violette fit les grands yeux. Que venait-il de sous-entendre là ?
« Quoi ???! Comment ça ?? Les nymphes seraient les méchants et les sentinelles les gentils ?! » questionna Violette totalement choquée. « Pourtant tout ce qu’on a vu la bas prouve le contraire. Ils nous ont montré leur magnifique territoire, la conception des nouvelles nymphes....aucune once de méchanceté. Je ne comprends pas pourquoi vous dites que nous inversons les rôles ! »
Voyant le regard mauvais que la Sentinelle lui lançait, Violette tenta de se rattraper le plus rapidement possible.
« Enfin pas vous hein…mais vos dark sosies ! »
La sentinelle qui semblait être le chef parmi les trois paraissait septique. Les deux autres sentinelles se regardèrent. Elles ne semblaient pas trop comprendre les propos de Violette. Peut-être la trouvaient-ils bizarre. Mais cela ne faisait ni chaud ni froid à la brune. La Sentinelle en chef fit un pas dans la direction de Violette, en tenant toujours fermement son bâton en main. Par prudence, Violette recula d’un pas, réinstaurant une distance de sécurité entre eux.
« Les Nymphes ont été bannis de nos terres. Notre Roi nous a protégé d'elles et a détruit le nuage qu'elles avaient envoyé sur nos lunes. » expliqua-t-il en faisant une petite moue avant de continuer. « Et maintenant on combat ce même Roi...Depuis que le Seigneur Ouranos n'a plus le trône, les Titans ne sont plus les même. Et on nous fait faire des choses sans logique. Mais nous continuons à protéger l'Empire. Et il n'y a pas de dark sentinelles, ou je ne sais quoi. »
Violette fronça des sourcils. Elle avait tellement de question. Mais le comportement de César était quelque peu bizarre. Il semblait choqué, comme s’il avait compris certaines choses grâce à ce que venait de dire la Sentinelle.
« J'ai besoin de m'asseoir quelques instants... »
Et il prit place sur le trône, sous les yeux des Sentinelles. C’était pas lui-même qui avait dit qu’il fallait pas s’asseoir là-dessus ? Il perdait vraiment la boule ! Elle reviendrait sur son comportement plus tard. Pour le moment, il fallait qu’elle pose les questions qu’elle avait en tête.
« Pourquoi vous combattez votre propre roi ? Et pourquoi vous avez banni les nymphes ? »
Cette histoire lui prenait la tête. Et c’est pourquoi Violette mit sa tête entre les mains.
« Toute cette histoire est tellement compliqué ! »
Elle relâcha ses mains de la tête puis reposa son attention sur César.
« Je croyais qu’il fallait pas s’asseoir là-dessus ! Relevez-vous. Les sentinelles n’ont pas l’air d’apprécier ! »
César secoua la tête avant de regarder Violette.
« Le Nuage. Vigrid. C'était Surt. N'est ce pas ? » demanda-t-il finalement à la Sentinelle. « Ca n'a rien à voir avec les Nymphes. Pourquoi elles auraient fait ça ? » « On ne combat pas notre Roi. C'est lui qui nous affronte. » Il marqua une petite pause. « Chronos n'est pas un Titan comme les autres. Il vient d'ailleurs. C"était un guerrier, tout comme nous. Nous avons souvent combattu à ses côtés. Il n'a jamais eu peur d'aller sur le front et de se battre avec nous. Les Titans restent généralement sur leur trône et nous laissent nous battre seuls. Alors qu'ils pourraient éviter de nombreuses morts en combattant à nos côtés. »
Vu le froncement de sourcils des deux autres sentinelles, son discours ne semblait pas plaire à tous. Parler mal des Titans ne devait pas trop se faire ici.
« Le Titan Roi Chronos est un bon Roi. Il a apporté paix, bonheur, connaissance et savoir à notre Empire. Il a fait en peu de temps bien plus que ce qu'on fait tous les autres Titans réunis depuis la création. Si nous le combattons, c'est parce qu'il ne nous laisse pas le choix. Nous sommes les serviteurs de l'Empire. On protège l'Empire et les Titans jusqu'à la mort. Il a lancé les hostilités contre eux. Même si il n'a fait que se défendre... mais nous ne pouvons pas désobéir aux Titans. Ils ne le considèrent plus comme leur Roi. Il n'est plus lié à Titania. Par conséquent, il est un ennemi de l'Empire. Mais si nous avions le choix, la plupart d'entre nous se battraient à ses côtés. »
La Sentinelle se tourna vers César qui s’était enfin levé mais qui tenait difficilement debout.
« Si vous savez réellement où se cachent les Nymphes, nous viendrons vous aider une fois le combat ici, fini. Du moins si on survit à cet affrontement. Les Nymphes sont des créatures dangereuses. Nous avons déjà eu affaire à eux. Le Nuage a détruit de nombreuses lunes. De nombreux de nos frères et soeurs. Elles n'auraient pas dû être bannies. On aurait dû toutes les exterminés. Mais le Titan Hyperion a convaincu notre ancien Roi de les bannir au lieu de les tuer. C'était une erreur. » « Le nuage. Celui qui a détruit les lunes de Vigrid. On a toujours pensé que c'était Surt qui l'avait lui-même créé. Mais si ce sont les nymphes, nos amis sont en danger. » expliqua César avant de regarder vers les sentinelles. « Si les dark sentinelles n'existent pas, c'est que c'est un leurre. Et dans ce cas, elles veulent quelque chose de nous. De vous. Et si ça se trouve, elles sont en train de l'obtenir pendant qu'on est là... » « Mais comment c’est possible que les Dark sentinelles soient un leurre ? J’ai très bien senti leur coup sur moi ! » rétorqua Violette en observant tout le monde à tour de rôle. « Si les nymphes sont mauvaises, César a raison, il faut qu’on aide nos amis ! Mais ... » Violette s’approcha de Cesar pour lui murmurer : « Par contre comment veux-tu que les sentinelles nous aide alors que ce combat ici signe leur fin ?!...Y a t-il un moyen d’inverser la donne pour retourner aider nos amis contre les Nymphes ? » « Si on nous a envoyé ici, c'est qu'il y a une raison. Il faut comprendre ce que c'est. Qu'est-ce que vous savez exactement ? Comment vous êtes arrivé ici ? Je n'ai fait que suivre la cascade. Elle était toute rouge. »
Alexis ouvrit les yeux surprise, faisant un mouvement de la main vers Vaïana, elle semblait vouloir signifier qu’elle était d’accord avec César. Pour elle aussi, l’eau était rouge. Mais cela n’avait clairement pas été le cas pour Violette et Vaïana. Jamais elles n’auraient pu de l’eau rouge. Non. Elle avait été claire tout le long.
« L’eau était rouge ? Non pas moi. C’est le petit garçon qui avait des filaments rouges entre les doigts qui nous a envoyé ici. D’ailleurs je me demande qui c’était...pas une nymphe en tout cas ! » « Quel garçon ? » demanda César tandis que Violette fronçait les sourcils. « Ça y est... vous commencez à perdre la mémoire ? Vous étiez avec moi ! Le garçon qui a envoyé une grosse boule de filaments rouges sur nous....quand ils combattaient les Dark sentinelles » Violette marqua une pause, réfléchissant. « Il devait savoir ce qu’il faisait puisqu’il a dit... faites au mieux. Mais faites au mieux en faisant quoi ?! Il y aurait ici le moyen de réduire les nymphes ? » « Oui. Certes. Il était bien là. Mais ça se brouille un peu dans ma tête. » avoua César en se massant le crâne. « Ca ne répond pas à pourquoi il nous a envoyé ici. »
Il n’avait pas tort.
« Peut-être que oui, il savait pour les Nymphes. Mais il aurait pu se contenter de nous le dire. » s’agaça César. « C’est pas le fils d’Elliot pour rien. » « Oui oui. Enfin on avait pas réellement le temps de discuter avec lui. Je vous rappelle qu’il y avait quatre dark sentinelles autour ! … Attendez le fils de qui ?! Vous connaissez le garçon ? » demanda Violette quelque peu surprise et légèrement en colère. « Mais vous pouvez essayer de tout nous révéler d’un coup s’il vous plaît ?! Si vous avez des informations pouvant aider, c’est le moment de les dévoiler ! » « Je n’ai pas dit ça. » répondit-il en se mordant les lèvres. « Et vous savez déjà tout ce que je sais, ou tout ce que vous devez savoir. Et ce qu'on ignore tous, c'est ce qui touche ces Nymphes. J'ai toujours cru qu'elles étaient du côté de la Nature. Qu'elles étaient avec nous. » « La Nature. Ce n'est qu'un concept. Ca n'est pas réel. »
L’histoire avec Elliot semblait avoir fait tiquer Alexis, puisqu’elle affichait une tête choquée depuis. Et désormais, elle avait ses mains sur ses hanches. Elle ne semblait pas du tout convaincu par ce que César venait de faire comme révélation.
« Depuis quand Elliot a un garçon ? C’est qui la mère d’abord ? »
Et cette question choqua César à son tour…alors que la pauvre Violette ne comprenait rien à l’histoire.
« Je n’ai rien dit. Ne vous détournez pas de notre souci principal. »
Pourquoi fallait-il qu’il cache des choses ? Alexis soupira et se massa le front. Elle semblait soulagée mais Violette ne comprenait pas réellement pourquoi. En tout cas, il fallait se concentrer sur le souci majeur. Et ça Alexis l’avait bien compris car elle tenta de chercher des explications, des solutions, des théories.
« Si une nymphe a crée un lien avec moi, ça peut être utile ? »
Puis elle se tourna vers les 4 mots en langue inconnu.
« La réponse est peut-être là-dedans ! Vous n’avez pas fini votre phrase César, ça veut dire quoi ces quatre mots ? »
Mais finalement, Violette avait bugué sur la réaction de César qui voulait absolument passé sur le sujet du petit garçon. Et s’il était important ?!
« Bien sûr que si. Vous avez très bien dit le fils d’Elliot ! Vous êtes sûr que ce n’est pas important à savoir pour justement régler notre principal souci ?! » exposa Violette. « Dans tous les cas, il savait quelque chose ce petit garçon. Alors si vous le connaissez, peut être que vous savez ce qu’il attend de nous ici. Réfléchissez un peu. » « Je ne sais pas grand-chose sur lui. Si ce n’est qu’il est déjà apparu à divers moments. Mais il n’est pas censé agir. Il n’est pas réellement là. Il n’a même jamais vu le jour. A dire vrai, je pense et j’ai toujours pensé qu’il n’était qu’une projection. Quelque chose qui peut s’avérer dangereux. A…Certains pensent pareil. » « Qui ? Adès ? Albert ? Alizée ? Anastasia ? » demanda Violette qui sortait des noms au hasard « Apollon » soupira César « Vous parlez de beaucoup de choses qu'on ignore. Vous semblez en savoir plus que cela est possible. Si vous savez quelque chose qui pourrait nous aider à gagner ce combat, dites le nous, maintenant. » intervint enfin la Sentinelle « Voilà ! Je suis d’accord avec les sentinelles. C’est le moment César de tout nous dire pour nous aider. »
Alexis et Violette fixaient César, persuadées qu’il en savait beaucoup plus et qu’il avait peut-être la clé pour résoudre tous leurs sourcis. César fixa Violette avant de plisser les yeux.
« Je n’ai pas réponse à tout. »
Tout le monde était déçu. Même les Sentinelles.
« Je pense que vous ne gagnerez pas le combat… » lança Alexis, brisant le silence qui s’était installé.
Violette l’observa avec de grands yeux avant d’hocher la tête d’un air désolée aussi, vers les Sentinelles. Après tout, elle avait raison…César lui-même l’avait dit à Violette. Ceci serait leur dernier combat. Les sentinelles regardèrent tous Alexis avant de se regarder entre elles.
« Vous êtes avec lui, n’est-ce pas ? Il vous a envoyé ici ? »
Parlait-il de Chronos ?
« Mais pas du tout ! On est pas avec lui. Je le connais même pas ce Chr…. »
Mais de peur de faire une nouvelle boulette, Violette se stoppa immédiatement. La Sentinelle la fixa. Puis soudain, une nouvelle très grosse explosion se fit entendre en dehors de la salle du trône. Cette explosion fut si puissante que le sol se mit à trembler. Ce n’était pas bon du tout ça. La Forteresse avait dû prendre un sacré coup. Deux des Sentinelles allèrent voir à l’extérieur, tandis que le chef resta avec eux.
« Ils ont dû forcer l’entrée ! »
César semblait très paniqué à cette idée-là.
« Faut qu’on parte d’ici ! » « Vous avez un moyen de quitter la Forteresse ? » demanda la Sentinelle. « Personne n’a un pouvoir de téléportation ou un truc du genre ?! Car moi à part devenir invisible et faire des champs de force, je peux pas grand-chose d’autre et encore moins nous faire quitter cette forteresse ! César ? Un don que vous nous cachez par hasard ? »
César secoua négativement la tête, au plus grand dam de Violette.
« Si on peut pas sortir d’ici. Va falloir qu’on combatte le truc dehors. Je vois pas ce qu’on peut faire d’autre ... »
Mais la Sentinelle et César la regardèrent comme si elle sortait d’un hôpital psychiatrique.
« Quoi vous avez une meilleure idée ? Vous croyez vraiment que rester ici comme des lâches ça va faire avancer les choses ?! »
La Sentinelle s’était avancée Violette, levant légèrement son bras, celui armé de la lance. Sa position était relativement menaçante…ce qui évidemment, fit peur à la jeune femme.
« Lâche ? Moi ? On protège la salle du trône ! Notre place est ici ! Mais peut être que c’est pas la vôtre! Vous prétendez venir de la part de Dame Epimethée et au final vous êtes simplement des intrus. Peut-être que l’ennemi est ici même. Face à moi. »
Oups. Violette l’avait peut-être un peu contrarié. Et pourtant la brune n’avait pas du tout dit ça contre eux…mais pour tout le groupe. S’il se sentait concerné, c’est qu’il y avait peut-être une raison ! Par chance pour Violette, les deux sentinelles parties en éclaireurs firent leur retour, coupant sans doute l’envie à la sentinelle d’aller plus loin dans sa position menaçante. « La porte principale est tombée! Il ne faut pas rester ici! On ne peut plus rien pour la forteresse! »
Là, ils étaient tous dans la mierda…
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Ici dans l'obscurité, on peut facilement s'y perdre... Apollon n'était pas effrayé par l'absence de lumière physique. Il n'avait pas la nécessité d'en faire apparaître dans ce couloir ténébreux où ils s'engageaient aveuglément, sans savoir ce qui les y attendaient ou ce qu'ils devraient y faire. Il n'avait pas non plus besoin que ses yeux discernent les recoins ou le chemin qu'ils empruntaient. La seule lueur qui leur était indispensable était celle de l'Espoir, et cette dernière les accompagnait, tout comme elle se trouvait en chacun d'entre eux. Ils étaient ensemble. Il ne leur en fallait pas davantage. Et ce fut sans la moindre hésitation, avec détermination, qu'il avançait, sa main serrant celle de Nora et celle d'Héphaïstos qu'il entraînait.
Ils restaient prudents à chacun de leur pas, ignorant ce qui se trouvait réellement sous leur pied. L'air devenait plus froid, comme si un courant d'air s'infiltrait par les parois et venaient les frôler doucement. Du moins, ce fut ainsi dans les premiers temps, avant qu'il ne ressente comme des picotements le long de son bras. La divinité frissonnait sous sa chemise, une sensation à laquelle il n'était pas habitué. Il n'était pas dérangé par les fluctuations de la météo et pourtant, à ce moment, il avait l'impression que le froid environnant le menaçait. Il finit même par les happer. Ou plutôt, c'était comme s'il cherchait à les pousser. Le Gardien fronça les sourcils avant de jeter un coup d'oeil à ses acolytes. Il ne pouvait observer les expressions qu'ils affichaient mais, à leur prise dans ses mains, il devinait qu'ils éprouvaient la même chose que lui. Il aurait bien demandé à la princesse nymphe si il en était de même pour elle, seulement elle ne les accompagnait pas. Il avait mit un moment avant de se rendre compte de son absence, ne sentant plus sa présence dans leur dos ni celle de son aura à leurs côtés. Il se retint de grogner de frustration. Entre cet abandon et le froid qui les agressait de la sorte, comme un avertissement ou un signe avant-coureur qui les forçait à lutter pour avancer, il doutait qu'ils soient en train de se rendre dans la bonne direction.
Un murmure se fit alors entendre, si bas qu'il dût tendre l'oreille pour le percevoir. Il n'arrivait pas à en comprendre les dires, mais ils se multipliaient. A ce bruissement soudain s'ajouta un éclair. Des éclairs. Ils se formaient au loin, illuminant le décor qui l'entourait. Des nymphes se trouvaient à terre. Au nombre d'à peu près une douzaines, toutes séparées les unes des autres, leurs corps endoloris et brûlés à bien des endroits de leur visage parsemaient le sol qu'il foulait. Les éclairs se rapprochaient, tandis que l'un d'eux vint toucher une des créatures. Elle convulsa à l'impact, une nouvelle marque venant habiller tristement son visage déjà abîmé. Dans un mouvement de surprise et de panique, il souhaita s'élancer pour s'accroupir après de celle qui se trouvait au plus proche de lui, mais quelque chose l'empêchait d'avancer.
"Arrêtez !!" s'exclama-t-il malgré lui, le fait qu'il ne tienne plus personne par la main étant pourtant assez clair pour lui indiquer que cette scène qu'il voyait n'était pas en train de se produire à l'instant.
Il s'agissait d'une vision, une image du passé, un pan de sa propre histoire. Et cela lui tordait l'estomac et serrait son coeur d'une manière si désagréable, sa mâchoire se contractant tandis que le froid se faisait encore plus prenant et étouffant.
Nora serra un peu plus fort sa main et Michoko, dissimulé dans son sac, éméttait quelques gazouillis dérangés, ce qui l'aida à reprendre pied avec la réalité avant qu'il ait pu en voir d'avantage. Il s'était stoppé dans son avancée et il cligna des yeux, son regard inquiet se posant sur son frère. Il n'était pas dupe. Ses éclairs qu'il avait vu... Il les connaissait. Il en avait subit les attaques, il y a longtemps maintenant. Les nymphes avaient été victimes du même sort, tout comme lui, tout comme Persé, et maintenant...
De nouveaux éclairs éclatèrent à distance. Les nymphes n'étaient plus au sol, mais une présence qu'il définissait comme étant hostile les entourait à l'évidence. Il le ressentait. Comme quelque chose prêt à bondir au moindre dérapage, comme un grondement silencieux qui les surplombait. Comme si on les encerclait, sans que personne ne soit visible. Apollon se risqua à tourner la tête, sans rien ne voir si ce n'est une unique nymphe, debout, le corps entier recouvert de brûlures. Elle était apparue sans un bruit, dans le noir, et il sut qu'ils n'auraient jamais dû venir ici presque au même instant.
Avant d'avoir pu prononcer le moindre mot, le dieu se sentit propulsé en arrière, à plusieurs mètres. Il avait lâché sa prise sur Nora et son frère, son dos heurtant le sol sans qu'il n'en ressente de douleur. Il était trop concentré sur le fait que cette manigance était à l'évidence un piège. Il se redressa en vitesse, vérifiant que ses deux amis se trouvaient toujours à ses côtés, ce qui était le cas. Il faisait toujours froid, bien que moins que quelques secondes plus tôt, mais ce n'était pas la température qui provoqua le haut le coeur du Gardien.
Ils se trouvaient au beau milieu d'un cercle tout en pierre, des menhirs les entourant, et cet endroit lui était bien plus familier qu'il n'aurait souhaité l'admettre. C'était ici que les tortures avaient lieu. Les siennes, celles d'au moins une de ses soeurs, celles des nymphes, probablement... et les prochaines qu'ils allaient subir.
"Je doute qu'elles veuillent de notre aide. Pas de la façon dont on aimerait leur apporter, en tout cas." murmura-t-il à l'adresse de ses compagnons, l'Eclair apparaissant dans sa main et grésillant quelque peu.
Nora tenta de se relever, vérifiant dans un premier temps que Michoko allait bien en le sortant de son sac, le petit animal restant à ses côtés, caché derrière la jambe de la jeune femme. Elle tenait son bâton, prête à se battre, tandis qu'Hépha était tout aussi prêt à se défendre si il le devait. Et cette scène si absurde noircit le regard du dieu. Les siens étaient prêts à aider. Ils voulaient faire quelque chose pour rattraper les erreurs passés d'ancêtres qu'ils n'avaient pas choisi. Ils voulaient se racheter, montrer leurs bonnes intentions, secourir ceux qui en avaient besoin et c'était ainsi qu'on les remerciait ? Ainsi qu'on les traitait ? Ainsi qu'on les utilisait, encore et encore, sans fin, parce qu'ils n'étaient bons qu'à ça ? Nalasami les avait laissé partir, était-elle au courant de tout ça ? Forcément, ce n'était qu'un jeu. Qu'un vulgaire traquenard. Pour faire payer les Titans. Pour avoir ce qu'ils voulaient. Apollon avait la vengeance en horreur et il ne ressentait plus de l'agacement à présent, il était enragé.
Au-delà des menhirs, une atmosphère étrange se faisait ressentir. Personne n'était visible malgré la lumière des Lunes qui les éclairait à présent, mais il s'agissait de cette même impression qu'il avait eu par le passé, dans un château hanté, celle d'être en présence d'une compagnie peu amicale invisible qui les guettait. Les éclairs, de temps en temps, venaient aussi transpercer le ciel, dénués de grondements. Le dieu, lui, fixait cette grande brûlée qui les regardait, placé devant Héphaistos et Nora comme un bouclier.
"Qu'est-ce que vous comptez nous faire ?" l'interrogea-t-il, tout en doutant qu'elle le comprenne étant donné qu'elle n'avait pas été très bavarde jusque là.
Il avait déjà la réponse, au fond de lui. Il refusait simplement de l'admettre. Ce serait tellement cruel, tellement différent de ce qu'ils avaient espéré, tellement... décevant et prévisible à la fois.
"Vous vouliez nous aider. N'est-ce pas ?" répondit-elle pourtant, articulant de façon sauvage et agressive, telle une bête indomptable. "Alors vous nous aiderez..."
Il n'eut pas le temps de répliquer. Un éclair jaillit et heurta Nora de plein fouet. Tous les muscles du dieu se tendirent et c'était comme si il pouvait deviner sa douleur, la percevoir, tandis que son corps se tordait sur le sol, parcouru de décharges, et qu'elle était tombée en un clignement d'oeil. Il se rendit dans sa direction au même instant, l'air paniqué, les yeux grand ouverts. Du coin de l'oeil, il remarqua le scintillement bleuté des menhirs, qui semblaient réagir à cet impact, comme si... ils absorbaient quelque chose. Il ne s'y attarda pas, préférant détailler Nora tandis que les quelques secondes que cela avait duré lui avaient paru interminables. Son expression suffisait à faire comprendre à quel point elle avait mal et il hésita à peine avant de poser une main sur ses épaules. Il ne voulait pas la presser, ni la brusquer, pas après ce qu'elle venait de subir, mais il avait une certitude : ils devaient partir.
Il tourna la tête et son armure recouvrit son corps alors qu'il se redressait, aidant Nora à en faire de même en récupérant son bâton tombé au sol. Cette dernière lança un coup d'oeil vers Michoko, mais il remarqua qu'elle tremblait. Le froid et sa douleur mêlés étaient forcément loin d'être agréables. Mais elle était là, debout, prête. Toujours.
"Vous ne valez vraiment pas mieux qu'eux." grogna Apollon en faisant un pas en direction de la nymphe dont le voyeurisme était à vomir, et dont les agissements étaient aussi malsains que ceux des Titans. "Arrêtez ça tout de suite."
Il savait que son ordre ne serait pas suivi, mais il ignorait comment mettre fin à ce processus. D'où venait le pouvoir ? De l'endroit ? D'elle qui le commandait, ou qui l'avait réclamé ? D'autre chose ?
L'absence de réaction de la créature bleue fut insupportable pour le dieu. Il n'avait pas peur pour lui, il se fichait de se mettre en danger, mais on ne blessait pas quelqu'un qu'il appréciait et admirait, qu'il chérissait, sans en ressentir les conséquences. Il brandissait déjà l'Eclair, droit devant lui, et n'usa d'aucun dialogue compatissant ou diplomatique supplémentaire avant d'en dégager sa puissance en direction de la nymphe. Un unique éclair s'échappa de l'arme divine, venant frapper sa cible en plein ventre. Peut-être ne ressentait-elle plus rien, après ce qu'elle avait auparavant subit ? Il ne se fit entendre aucun cri bien que son corps fut marqué et que du sang azuré s'échappait de la plaie.
D'un mouvement de tête, il désigna à ses compagnons l'extérieur du cercle où ils se trouvaient. Si il pouvait au moins lui tenir tête, le temps qu'ils s'échappent... Seulement, les éclairs se firent plus violents tandis qu'ils s'approchaient des bords. Ils allaient jusqu'à barrer le passage, empêchant toute évasion de leur part. Le dieu leva les yeux, maudissant quiconque était derrière ces agissements, et pivota pour regarder la nymphe. Si il l'arrêtait, est-ce que tout se stopperait ? Ou est-ce que cette présence étrange, toute autour d'eux, continuerait de les garder prisonnier ? Il fallait frapper plus fort. Voir plus loin. S'attaquer à l'évidence.
Il recula au milieu du cercle, examinant les menhirs qui formaient ce cercle au centre duquel ils se retrouvaient piégés, enfermés. Il ignorait le fonctionnement exact, il savait simplement que cet endroit était maudit et que personne ne méritait d'y être amené pour subir de telles horreurs. Il en avait assez. Il voulait que ça cesse. Aujourd'hui, et pour tous les autres jours à venir. Est-ce qu'ils n'avaient pas tous assez perdus, pour ainsi se battre sans que ça n'est de sens ni de but ? Est-ce qu'ils ne pouvaient pas s'entraider ? Se poser autour d'une table, discuter, réfléchir, se soutenir ? Non. Cette époque était révolue, il en avait prit conscience. Maintenant, il ne restait plus que le chaos.
D'un geste sec, il visa l'un des imposants rochers de l'Eclair. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il faisait. Il pouvait tout aussi bien être en train de se condamner. Cette roche absorbait les pouvoirs et l'attaquer pouvait la recharger sans qu'il ne le souhaite par le biais de l'arme divine, bien qu'il ignore à vrai dire si c'était une mauvaise chose de la faire s'activer, il n'approuvait simplement pas la méthode. Il pouvait donc, d'après ses suppositions rapides, très bien mourir à cause d'une réaction stupide et pas assez réfléchie. Ou gagner du Temps, dont ils avaient cruellement besoin. Ou encore tout casser et peut-être, avec une infime chance, ou beaucoup de hasard, réussir à briser ce cercle dans lequel ils étaient bloqués, ou au moins à l'affaiblir, à l'abîmer. Peu importait les options, finalement, puisqu'aucune ne lui convenait parfaitement. Il savait juste qu'il ne pouvait rester sans rien faire, et c'était à cet instant l'une des seules choses qu'il pouvait faire.
La foudre s'échappa avant qu'il ait pu mener à terme ses réflexions, venant s'écraser contre l'une des roches. Le mégalithe était solide, formé de tant de pierres hautes qu'il était impossible de le transpercer. La roche ne bougea pas lorsqu'elle fut percutée, mais par contre...
Entre ses doigts, le Gardien sentit l'Eclair se fissurer. Autour, les roches s'illuminaient à nouveau de cette lueur bleue. Et alors, dans sa main, l'arme se retrouvait si galvanisé d'énergie qu'il fut obligé de la lâcher, incapable de la contenir.
L'Eclair tomba au sol, et ce fut un de ceux semblable à celui qui avait frappé Nora qui s'abattit sur l'arme. Nora et Héphaïstos fixaient la scène d'un air ébahi, tandis que le dieu avait reculé d'un pas, observant la scène avec un effarement dissimulé. La fulguration était tombée. Et, dans un éclat, l'Eclair avait explosé.
Héphaïstos serrait les dents et les poings. Pour Nora, qu'il ne voulait pas laisser, s'assurant qu'elle allait bien depuis l'éclair qu'elle avait reçu, angoissé après avoir vu le rêve de Persé et d'avoir appris pour Apollon. Pour l'Eclair, qui, brisé, allait sans doute être fort difficile à réparer (après avoir passé des années sur la Fourche et le Trident, la déformation professionnelle, malgré la situation, faisait que ça vous embêtait). Et pour les Nymphes, qui avaient abusé de sa confiance, certes de naïve.
Il s'approcha en gardant Nora près d'elle. Vous volez nos énergies pour vous rétablir ? Vous voulez nous tuer quand nous avons été les seuls à vouloir vous tendre la main ! Il avait haussé la voix, criant avec une colère justifiée.
La nymphe eut un sourire carnassier. Vous vous êtes laissés avoir. Une proie bien trop facile. Elle rajouta alors, pour lui répondre : On ne vous vole pas vos énergies pour nous rétablir. On fait mieux.
Qu’est-ce que vous faites alors ? Lança alors Apollon sur un ton sarcastique et aussi colérique qu'Héphaistos, prêt à attaquer, comme lui.
On répare ce qu'ils ont fait, répondit-elle simplement.
Aussi sombre, Héphaïstos répondit, amère, aussitôt. Réparer par la mort et la destruction, ce n'est pas une réparation. C'était un forgeron. Il ne réparait pas en cassant. C'était pareil pour les êtres vivants. La vengeance n'était pas une réparation.
Ça dépend ce que vous réparez, répondit-elle. Nous rendons a la nature ce qu'ils lui ont pris.
Héphaïstos allait répondre, mais Apollon le devança. La Nature est déjà foutue.
Mais la nymphe ne supporta pas ces propos. Elle attaqua aussitôt, Apollon et Héphaïstos allaient s'élancer aussitôt pour riposter, mais la nymphe se débrouilla assez rapidement pour frapper Apollon assez violemment, pour lui faire assez mal pour arrêter le combat ici. La nymphe n'acheva pas sa victime, satisfaite.
Quoi ? Ça fait mal d’entendre la Vérité ? Riposta encore Apollon.
Héphaïstos se taisait, sur la défensive pour empêcher son frère se faire taper davantage si elle revenait à la charge. Elle hésita, d'ailleurs.
Arrête. C'était Nora. Ne la provoque pas, lui intima-t-elle sans méchanceté.
Apollon la regarda, hésitant. Le dieu des arts et la nymphes étaient ainsi face à face, tous les deux hésitant face à l'adversaire. Nora prit Apollon par la main pour le retenir, ce qui dégouta la nymphe.
Héphaïstos prit les devants : Nous ne sommes pas responsables des horreurs de nos parents même si nous ne les cautionnons pas. Mais si vous répondez à leurs actes en faisant la même chose, vous les cautionnez. Vous cautionnez ce qu'il vous ont fait. Vous êtes aussi misérables qu'eux. Vous n'avez pas de morale à apporter si vous utilisez les mêmes armes que vos ennemis.
Il est trop tard pour revenir en arrière. Autant eux que nous. Même si eux ont peur d'aller jusqu'au bout, riposta-t-elle. Ils ont créé un mal qu'ils ne contrôlent pas. Nous pouvons mettre un terme a tout ça. Un éclair s'abattit juste à côté du trio.
Vous êtes complètement barrés, fit Apollon en serrant Nora pour se contenir.
C'est le même genre de morale qui pousse Chronos à provoquer le Ragnarök. Je suis venu ici pour pouvoir combattre ça. Alors dans ce cas, vous y compris.
Il prit le bâton d'Aeon qu'il avait encore. Ce bâton lui avait montré la voix et le potentiel caché que pouvaient avoir les armes des Sentinelles qu'il espérait trouver contre le Ragnarök. Et dans cette situation, qu'il espérait trouver maintenant.
Nora regarda la scène, inquiète. La nymphe leva les yeux au ciel, alors qu'un éclair s'abattit encore très près d'eux. Cet éclair ne fit pas hésiter le forgeron davantage : la nymphe les contrôlait surement, et il refusait qu'elle blesse sa famille.
Il les avait laissé trop longtemps. Il s'élança alors pour la frapper. Du même élan, son frère anticipa son mouvement pour l'accompagna et attaquer à ses côtés, en même temps. Elle voulut riposter avec ses éclairs, mais Héphaïstos la frappa assez fort au niveau du torse, Apollon en profitant pour frapper juste quand le mouvement du coup la poussait vers lui. Nora, elle, s'était élancée pour sauver Michoko d'un éclair.
Contrairement à nous, les pierres ne se tintèrent pas de bleu quand la Nymphe se fit frapper. Le processus ne marchait que sur eux. Mais ils ne s'arrêteraient pas pour autant.
Leur ennemie reprit son souffle. Affaiblie, elle se ressaisit tout de même assez rapidement pour attaquer aussitôt. Alors les dieux gardèrent la même détermination qu'elle. Avant que des éclairs ne puissent s'abattre à nouveau, la nymphe se prit deux coups à nouveau, de plein fouet, du cœur jusqu'à la tête, simultanément d'Héphaïstos et d'Apollon.
Cette fois-ci, elle était très faible. Elle ne rompait pas le contact visuel, même alors qu'elle crachait du sang bleu qui lui remontait à la gorge sur le coup des blessures infligées.
Puis elle regarda le sol. Et le ciel. Et alors les megalithes se mirent à scintiller en bleu malgré leur domination sur le combat.
Non, qu'est-ce que tu...
Il les vit : sur chaque pierre illuminée, une main était posée. Des nymphes brûlées qui donnaient leur propre énergie. Et alors leur adversaire semblait soudainement revigorée d'une énergie profonde, alors qu'elle se relevait avec une rage sans pareil adressée aux deux dieux. Elle avait reçu l'énergie de ses frères et soeurs. Tu es une meurtrière... Fit Héphaïstos en serrant le bâton, prêt pour le round 2, avec tout autant de colère.
Nymphe brûlée : 05% MAIS EN FAIT MAINTENANT ELLE EST ENCORE A 100% PARCE QUE C'EST RIEN QU'UNE TRICHEUSE, LE GENRE DE PERSONNE SANS HONNEUR QUI COUPE AU UNO
Sebastian Dust
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| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« Il est évident que nous nous précipitons vers quelque entraînante découverte, quelque incommunicable secret dont la connaissance implique la mort. »
Il n’était plus dans l’eau. Il y avait eu un silence, puis une chute, le noir complet et désormais il n’était plus dans l’eau. Juste allongé de tout son long contre de la roche au milieu du silence assourdissant de la solitude. Dans une inspiration bruyante, Sab se redressa vivement pour tomber nez-à-nez avec… l’obscurité des LIEUX : une grotte sombre, étouffante et recouverte de roche anthracite qui ne semblait laisser filtrer aucun espoir de sortir d’ici. Expirer. Inspirer. Respirer. Ses yeux papillonnèrent pour tenter de s’adapter à la faible luminosité ambiante tandis qu’il se retournait et se levait. Il épousseta ses genoux et massa ses coudes douloureux, constatant que ses vêtements étaient détrempés des pieds à la tête. Quoi qui l’ai entraîné par le fond… Ça n’était plus avec lui et ça ne l’avait apparemment pas noyé. Pas encore.
Tournant la tête, le gardien constata qu’une espèce de lumière blanche , fébrile, émanait du bout d’un tunnel de plus en plus petit, au fond de la grotte. Ça paraissait lointain mais, sans doute seule espèce de sortie à l’horizon, il décida de prendre cette direction. A défaut de savoir où il se trouvait, on lui avait toujours appris que la lueur du jour était le meilleur indicateur pour s’extraire d’un endroit confiné.
Ses pas résonnaient, se répercutant sur la pierre humide qui semblait absorber le son au profit d’un écoulement discret. A chaque fois que les yeux clairs de Sebastian effleuraient la surface noire, il pouvait distinguer de minces filets d’eau qui suivaient leur route tout du long de la roche. Discrets. Inoffensifs. Créant un clapotis irrégulier qui tintait à ses oreilles comme le métronome angoissant du temps qui passe. Et au milieu de ce son naturel, un grésillement. Un murmure, extrêmement bas, complètement faible, qui semblait s’amplifier lentement au rythme de ses pas. Il tendit l’oreille, concentré et attentif, son esprit cherchant à trouver une explication logique à cette situation passablement illogique.
Clap. Clap. Clap-clap.
Il s’immobilisa et, d’un geste vif, se retourna. Personne. L’obscurité pour amie et les ténèbres comme accueil sommaire. Pourtant, il avait cru distinguer le bruit de pas avançant prudemment dans l’eau… Un coup d’œil à ses propres pieds lui indiqua que c’était toujours de la roche. Alors, comment ? Il fit un pas. Le bruit recommença, discret et étouffé, mais présent. Un autre pas, le son aussi. Ça semblait se déplacer à sa propre allure, un double invisible marchant dans des flaques et s’échappant inlassablement à son regard, une ombre tapie. Quelles intentions ? Quel sens ? Quelles questions ? Continuer d’avancer, sans trop savoir ce qui se tramait. Sans trop comprendre ce qui couvait bien loin en arrière, dans le temps comme dans l’espace.
Les murmures se firent de plus en plus audibles. Incompréhensibles, d’un dialecte que ses tympans semblaient incapables d’analyser correctement, ils semblaient agités. Les voix se mêlaient et se mélangeaient de manière anarchiques, occultées d’un filtre étouffants leur portée, sans interruption. Un timbre, un autre, une voix plus aiguë, la quatrième grave, de nouveau quelque chose de différent. Pas de souffle repris. Pas de pause. Juste du bruit, continuellement.
Sab se redressa un peu – s’étant voûté par réflexe, concentré, comme si cela pouvait l’aider à mieux entendre – et tourna les yeux lorsque le sable s’agita à sa droite. Il aperçut une lettre se former mais se distendre immédiatement, suivie d’une autre qui subit le même sort. Quelque chose l’agitait, cet ami de toujours, et ce n’était pas lui. Il retint son souffle en le voyant continuer à tenter de former quelque chose qui chutait immédiatement… La dernière fois que quelqu’un avait interagit de la sorte avec son pouvoir, c’était le titan Ouranos et ça ne s’était pas très bien terminé. Était-il ici ?! Ça paraissait surprenant, mais… Dans le doute, autant être prudent.
Sans prévenir, il fit soudain apparaître plus de sable doré encore et l’éparpilla tout autour de lui, illuminant la grotte de mille feux ! Baigné d’une lumière chaleureuse et réconfortante, le marchand de sable tourna sur lui-même à la recherche d’un indice, de quelque chose qui pourrait le mettre sur la voie de sa présence ici. Et il les vit alors, les lettres flottantes à quelques pas de lui :
« Prononce ton nom et ouvre le passage. »
Dites « ami » et entrez. Ne put-il s’empêcher de penser en découvrant l’ordonnance. Néanmoins, Sab se douta que répondre « Sebastian » n’allait pas franchement aider à quoi que ce soit ici ; encore moins « Dust », qui était pourtant littéralement son nom et qui aurait été légitime face à cette demande. Depuis le départ, toute cette histoire fonctionnait grâce à l’appellation de son autre identité… Serait-ce aussi « facile » ? Qu’est-ce qu’avait fait Archeron pour les pousser à l’emmener jusque-là ? Qui était-il pour eux ? Et pour cette Orphné dont on lui avait parlé du bout des lèvres ?
C’était compliqué de vivre dans un monde sans réponse.
Prenant une inspiration, in se racla la gorge sobrement.
« Archeron. » Déclara-t-il de sa voix aussi rocailleuse que la pierre englobant tout l’endroit.
Les murmures cessèrent quasiment immédiatement, le plongeant de nouveau dans ce prodigieux silence qui l’avait accueilli à son réveil. Une seconde. Deux secondes. Puis plusieurs. Soudain, l’eau qui s’écoulait le long des parois sembla redoubler d’intensité et il vit très clairement celle-ci descendre jusqu’au sol et commencer à le recouvrir. Lente agonie que celle de voir son adversaire à l’allure si tendre et innocente serpenter jusqu’à vos pieds dans de funestes promesses. En quelques secondes, l’eau atteignit les semelles de ses chaussures en mouvement : Sab s’était mis à marcher très rapidement en direction de la lumière. Il n’avait aucune idée de ce qu’il venait d’ouvrir, d’activer ou de lancer, mais la simple perspective de finir enseveli sous des trombes d’eau ne l’enchantait pas : il ne savait toujours pas nager.
De nouveau les pas dans les siens. De nouveau l’impression d’être suivi de prêt. Et de nouveau, au détour d’une colonne rocheuse, des lettres pour cueillir son attention.
« Tu ne peux pas fuir, Oneroi. »
Les grains de sable se maintinrent de brefs instants en l’air avant de sembler glisser vers l’eau qui lui arrivait désormais aux chevilles. Il le vit se perdre dans la masse sombre qui atteignait désormais ses chevilles, s’éparpillant pour rejoindre les volutes qui flottaient inlassablement autour de lui. Dans un réflexe inquiet, le gardien fit volte-face mais ne trouva toujours personne. Il y avait pourtant quelqu’un, il le sentait. Il le savait. Il n’était pas seul.
« Comment sortir d’ici ? »
Peut-être que la présence était amicale ? C’était toujours mieux de demander avant de foncer tête baissée dans quelque chose d’incompréhensible. L’ennui quand on se cache dans l’ombre, c’est que bien souvent… Ce n’est qu’un cauchemar de plus qui s’effraie de la lumière du jour. Mieux valait en avoir le cœur net et l’esprit bien accroché.
« Sortir ? Ce n’est pas toi qui va sortir d’ici. C’est eux. »
… Eux ? Qui ça, eux ? La lumière au bout du tunnel se fit plus lumineuse alors, comme si quelque chose arrivait par cette porte que Sebastian avait pris pour la sortie. Un passage à double-sens ? Une ouverture inespérée qu’il avait lui-même créé en énonçant son identité ? Impossible à définir. Il se mordit l’intérieure de la joue. Souffle court. Souffle froid. Comme son épiderme trempé qui peinait à se réchauffer réellement.
« Qui ? »
Qui devait sortir ? Qui emprunterait le passage ? Qui… Surgirait à tout instant dans le silence le plus angoissant ? Un mouvement attira son regard et lorsqu’il tourna la tête, le marchand de sable se retrouva brusquement nez-à-nez avec une nymphe à l’allure mortifère : son visage, ses bras, ses jambes… La moindre parcelle visible de son être semblait avoir été brûlé à des degrés de torture extrême. Souffrance. Douleur. Décadence. Son allure toute entière respirait l’extinction et il ne put s’empêcher de ressentir un pincement au cœur face à ce spectacle si désolant. C’était abominable de cruauté.
« Ceux qui seront sacrifiés. » Répondit-elle, laissant un flottement avant de rajouter : « Tu nous es d'une très grande aide Archéron. Sans toi, nous n'aurions pas pu accélérer les choses. »
Sab se mordit l’intérieur de la joue, sentant les battements de son cœur résonner dans son torse de plus en plus vite. La situation lui échappait complètement et il ne comprenait pas exactement ce qu’il venait faire au milieu de tout cela ; quel sacrifice ? Quelle aide ? Quelles choses ? Parlait-on réellement de mort et d’extinction dans cette bouche marquée par la souffrance ? Ça ne se pouvait, pas après avoir entendu les nymphes parler de paix avec la Nature et de reddition.
« Personne n’a à être sacrifié. »
Fit-il remarquer, incertain de cette partie. Les sacrifices n’étaient jamais utiles ni évidents, même les livres le disaient. Même les songes le prouvaient. Même la raison s’en offusquait. Il pencha la tête sur le côté, intrigué. Son regard passa de la lumière à elle, puis de nouveau à la lumière qui s’intensifiait tout autant que l’eau grimpait le long de ses jambes jusqu’à caresser ses chevilles.
« Qu’est-ce qu’il va se passer ? »
« On va rendre à la Nature ce qui lui appartient. Lui redonner suffisamment de forces pour renaître. Et tout sera différent. »
Les yeux de Sebastian fixèrent à nouveau son interlocutrice, fronçant les sourcils sans pleinement comprendre.
« Ce qui lui appartient ? »
« Ce que les titans lui ont pris quand ils ont tentés de faire de leurs enfants, de nos enfants, des êtres à part. » Répondit-elle immédiatement.
Des dieux, comme Héphaïstos, Apollon ou Diane. Des êtres surnaturels, quasiment immortels, expédiés à l’autre bout de l’univers. Bercés dans une grande vallée au milieu des dinosaures puis lâchés sur terre, sous un dôme liés à une malédiction venue d’un autre monde… Ca n’étaient que des pièces de puzzle mais ça n’avait pas complètement sens dans l’esprit du gardien.
« Et qu'est-ce que c'était ? Cette chose, ou ces choses, qu'ils ont pris ? »
« L’essence même de la Nature. »
Que leur avaient-ils fait pour ça ? Était-elle de ceux qui s’étaient débattus et qui avaient souffert en retour ? La nymphe avait l’air terriblement révolue, apportant des réponses qui n’en étaient pas vraiment. Ça semblait être une manie dans les missions divines.
L’eau atteignait leurs genoux, désormais. Il baissa par réflexe le regard vers l’ondée tranquille avant de revenir à la nymphe.
« Tu nous a ouvert le passage. Tu peux encore faire plus. Ouvre la dernière porte. Et nous aiderons davantage la Nature. »
L’ennui… C’est qu’il ne voyait pas de quelle porte elle parlait, ni comment faire. C’était comme monter un meuble ikea : sans le manuel d’instruction, pas d’étagère stable. Une autre pensée traversa soudain l’esprit du gardien, qui releva le nez comme à la recherche de quelqu’un.
« Où sont les autres ? Ceux qui sont venus avec moi jusqu’à Titania. »
« Ils sont sur le point d’aider la Nature. Ce n’est qu’une question de temps. »
D’aider la Nat… Attendez, quoi ? De l’aider, eux aussi ? De se sacrifier ? Ou… D’être sacrifiés ?! Il fronça les sourcils, bougeant légèrement tandis que l’eau ne l’aidait pas à garder un équilibre certain entre son mental et son corps.
« Comment mourir peut aider la nature ? Elle crée la vie, elle ne l'éteint pas. »
« Justement. Elle ne peut plus créer aujourd’hui. Mais on peut lui donner ce qu’il faut pour la faire renaître. » Rétorqua la Nymphe blesse, attardant son regard dans le sien. « D’ailleurs, l’essence d’un Oneroi pourrait lui être d’une grande aide. »
Plait-il ?
« Ouvre la dernière porte et on t’épargnera. »
C’était… Quoi ça, encore ? L’épargner ? L’épargner de quoi, exactement ? Parce qu’il les aidait ? Parce qu’il participait, visiblement, à cette libération et à ce sacrifice ? Parce qu’il devait lui aussi se joindre aux victimes de ce qui se tramait ? Aucun sens. Aucune raison. Des pièces éparpillées qui se collaient, s’ajustaient, sans pour autant former un tableau complet. Où étaient les autres ? Où était-il, lui ? Qu’avait-il enclenché en écoutant les mots gravés dans le sable ? Ces murmures, ce silence, qu’est-ce que c’était ? Des fantômes ? Des âmes ? Des souvenirs ? Des nymphes endormies, comme lorsque le Chef du village leur avait parlé d’une élévation ?
Qui était-elle, elle ? Ses yeux pâles la toisèrent de haut en bas, se demandant si c’était ses blessures qui la rendaient effrayantes… Ou si c’était réellement ce qu’elle était. Ils étaient pourtant dédiés à la Nature. Elle était pourtant perdue dans l’obscurité, à proximité de la lumière. Sous terre. En terre. Depuis combien de temps ? Jusqu’à où ?
Lentement, Sebastian secoua sa tête de droite à gauche en signe de négation.
« Aider la Nature est une chose. Décider pour elle en est une autre. Qui êtes-vous pour savoir ce qu'il faut faire à sa place ? »
Ça paraissait être quelque chose d’absolument absurde, ce qu’elle laissait entendre. Ses compagnons de route ne pouvaient pas porter des cibles dans leurs dos. Et sûrement pas à cause de lui ou avec son concours.
« On est ses enfants ! » S’emporta soudain la nymphe, énervée.
Il y eu une espèce de mouvement dans l’eau, comme des vagues sous le passage de quelque chose. Le marchand de sable, les bras relevés au-dessus de l’onde qui atteignait désormais ses hanches, ne bougea qu’un peu pour retrouver l’équilibre. Quelque chose se tramait dans le noir. Quelque chose qui glissait, sournoisement, et l’empêchait de retrouver les autres.
« On sait ce qui est mieux pour elle ! »
Le pire ? C’est qu’elle avait sincèrement l’air de le penser. Sab ne quitta pas son regard furieux, l’affrontant sans faillir.
« Mais tu n’es pas Elle. » Rétorqua-t-il.
Et lui ne serait pas l’instrument d’un sacrifice dépassant l’entendement, pour quelle que raison que ce soit.
« Si vous pensez qu'elle a besoin de sacrifices, vous n'avez pas compris le fondement même de la Nature. Les pires choses sont faites avec les meilleures intentions. »
La nymphe tressaillie légèrement face à son absence de réaction efficiente.
« Hum… C’est embêtant. » Argua-t-elle.
L’eau bougea plus encore qu’auparavant et, soudain, une TÊTE en émergea ! Les yeux de Sab s’écarquillèrent en la reconnaissant, constatant avec effroi qu’elle semblait se débattre avec quelque chose qui lui agrippait le cou et tentait de la couleur à nouveau.
Qu’est-ce qu’il se passait, bon sang ?!
*Violette Parr
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*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
L’heure de la fin de la forteresse venait d’arriver. L’entrée principale était tombée, laissant entrer les différentes forces de Chronos. Alexis, Vaïana, Violette, César et les trois sentinelles se trouvaient toujours dans la salle du trône, sans savoir quoi faire. Leur fin était proche, la tension palpable. Chacun semblait chercher une solution, dans son coin, sans mettre en commun. Et Alexis fut la première à rompre ce silence pesant.
« Ton pouvoir avait pas un rapport avec la terre à la base ? Je sais pas si c’est toujours le cas mais un éboulement pour les empêcher d’avancer ça pourrait peut-être nous faire gagner du temps. »
Elle s’était tournée vers Vaïana, s’adressant directement à elle. Néanmoins, Violette était septique. Elle n’avait pas réellement envie de se retrouver ensevelie.
« Je peux pas activer mes pouvoirs sur commande. C’est…c’est compliqué. J’ai réussi qu’une seule fois. »
Vaïana ne semblait pas sûre du tout. Et autant dire que cela ne rassurait pas Violette. L’idée d’utiliser le don de Vaïana fut donc mise de côté. Violette avait également pensé à faire un bouclier pour leur donner du temps…mais elle se doutait bien que les forces extérieures étaient bien plus puissantes qu’elle. Mais pourquoi Chronos s’intéressait autant à cette forteresse ? Pourquoi l’attaquer ? Que cherchait-il ? Violette fixa les sentinelles, tout en fronçant les sourcils.
« Qu’est-ce que renferme cette forteresse ? Qu’est-ce que vous protégez ici ?! »
Ses questions étaient directement adressées aux sentinelles. César n’allaient sans doute pas avoir de réponse à apporter, alors cela ne servait à rien de perdre du temps avec lui. Le chef des Sentinelles était en pleine réflexion depuis l’arrivée des deux autres sentinelles. Il semblait douter. Peut-être se demandait-il s’il fallait quitter cet endroit ou rester ici jusqu’à son dernier souffle. Lorsque la question de Violette lui arriva jusqu’aux oreilles, il regarda chaque personne présente dans la salle du trône avant de regarder ses deux coéquipiers.
« On ne peut pas abandonner la Forteresse. Ils ne peuvent pas prendre le Cristal. » répondit l’une des deux sentinelles en s’adressant à son chef, qui lui semblait toujours hésiter. « Ils ne pourront jamais l’atteindre. C’est impossible. » répondit le chef « Mais la Forteresse est sur le point de tomber. Rien s’apposera entre eux et le cristal. »
Et la discussion continua ainsi entre les trois sentinelles, mettant complètement de côté les autres. Mais Violette était beaucoup trop intriguée par cette révélation. La Forteresse renfermait donc un cristal. C’était sans doute pour ça que le mystérieux Gabriel les avait envoyé ici.
« Le cristal ? Pouvez-vous nous en dire plus ? Qu’on sache ce qu’on doit protéger ?! »
Ou récupérer ? Violette n’était pas bien sûr pour le coup. Mais c’était mieux de leur dire qu’ils étaient là pour la même chose qu’eux.
« Le cristal ? Comme celui de l’Atlantide ? » intervint Alexis.
Violette ne savait pas réellement de quoi elle voulait parler…mais si ça pouvait faire avancer les choses, elle était toute ouïe. Le chef des Sentinelles regarda Violette puis Alexis.
« Mais d’où venez-vous pour ignorer ce que protège la Forteresse ? » demanda-t-il exaspérée. « Le Cristal est le cœur de la Forteresse. Sans lui nos armes et les protections de tout l’Empire seraient inefficaces. » « Pourquoi les Titans n’envoient pas d’aide ? » intervint César.
La brune avait presque oublié ce César. Mais son intervention n’était pas idiote. Alors Violette refixa son attention sur le chef des Sentinelles qui semblait inquiet. Il secoua faiblement la tête…comme s’il n’avait pas la réponse à cette question.
« Pas étonnant que certains n’apprécient pas les Titans. » se murmura Violette à elle-même en pensant à Diane. « A l’époque des déesses magiques, on m’avait dire que le cristal avait été utilisé pour nous créer…peut-être que…Chronos l’a récupéré à ce moment-là ? Mais alors pourquoi Gabriel voudrait pas que son père le récupère ? »
Violette fronça les sourcils. Pourquoi Gabriel devenait le fils de Chronos ? N’était-il pas censé être le fils d’Elliot ? La jeune femme ne comprenait plus rien. Et encore moins cette histoire de déesse magique. Aussi, la suite des paroles d’Alexis étaient beaucoup plus intéressants, selon Violette.
« Où est-ce que vous le cachez ? Il est loin d’ici ? » « Je croyais que le cristal se trouvait à Titania. » s’interrogea César « Il a été apporté ici après que le nuage de poussière a tenté de s’en prendre aux lunes de Vigrid. » répondit le chef des Sentinelles. Une réponse que César sembla comprendre. « Il est au cœur de la Forteresse. Tout le monde ne peut pas s’y rendre. » « Est-ce que ce cristal a un rapport avec les Nymphes, à tout hasard ? Le nuage était créé par elles n’est-ce pas ? Et vous avez changé le cristal de place…elles veulent donc le récupérer c’est bien ça ? » « Quel pouvoir a ce cristal ? Qu’est-ce qu’il permet de faire ? » rajouta Violette à la multitude de questions qui se posaient. « Et quand vous dites tout le monde ne peut pas s’y rendre. Qui le peut alors ? » « Le cristal n’a aucun rapport avec les nymphes. Elles n’auraient aucune raison de le vouloir. Et de toute façon, elles ont été bannies de l’Empire. Elles ne peuvent plus venir ici. » expliqua le Chef des Sentinelles. « Ceux qui en trouvent l’entrée. Dame Epiméthée a caché le cristal dans l’une des pièces de la Forteresse. Elle est la seule à en connaître l’entrée. » « Pourquoi Chronos veut le cristal ?! » demanda Violette perplexe « Et comment vous avez su qu’il fallait venir ici ? Vous êtes venus dès que je me suis assise. » questionna Alexis.
Les pauvres Sentinelles subissaient un interrogatoire assez direct.
« Le cristal est le cœur des défenses de l’Empire. » « Ca, on l’a compris… » coupa César agacée « Si le Cristal est détruit… » reprit la Sentinelle sans tenir compte de la remarque de César. « …L’Empire sera sans défense. Les Sentinelles ne pourront plus protéger nos terres. »
Puis la Sentinelle se tourna vers Alexis.
« On pensait que Dame Epiméthée était arrivée nous prêter main forte. Elle devait venir. Dès que quelqu’un s’assoit sur le trône et l’active, les Sentinelles qui protègent la Forteresse le sentent. »
Alors peut-être que c’était le moyen de communiquer avec elle ? Et par la même occasion, de savoir l’emplacement exact du cristal !
« Essaie de t’asseoir de nouveau dessus Alexis. En pensant au cristal ? Ça peut peut-être marcher ? » « Vous êtes conscients que si la forteresse tombe, le cristal sera aux mains de Chronos ? Vous avez une solution de secours pour éviter ça ? Un moyen de l’emmener encore ailleurs ? » demanda Vaïana aux Sentinelles « T’as peut-être raison après tout si les sentinelles sont liées aux… » « Vous croyez que le trône est une jeu ? Ça ne sert à rien de s’assoir dix fois au même endroit. » coupa César en s’adressant directement à Violette et Alexis, tout en secouant la tête. « Ce n’est pas nous qui pouvons déplacer le cristal. On ne peut pas accéder à l’endroit où il se trouve. » répondit le chef des Sentinelles à Vaïana.
Il y avait clairement deux discussions en même temps. Celle de Vaïana avec les Sentinelles et celle d’Alexis et Violette avec César. Et clairement, il manquait pas d’air le vieux. Les deux brunes étaient quelque peu agacé par ces réflexions et elles ne manquèrent pas de lui faire remarquer, à l’unisson.
« On tente de trouver des solutions. A l’inverse de vous ! » répondirent les deux jeunes femmes ensemble « Pourquoi vous proposez rien ? » rajouta Alexis
César regarda les filles, exaspéré.
« Vous voulez une solution ? Chronos aura forcément le cristal vu que la Forteresse va tomber. Du coup, on ne change pas cela et on file d’ici ! »
Heureusement, du côté de Vaïana et les Sentinelles, la discussion faisait plus avancer les choses.
« Si on trouve un moyen d’y accéder, vous nous aiderez à le mettre en sécurité ? » demanda-t-elle, toute confiante « Vous pensez pouvoir trouver le cristal ? » « On est forcément là pour protéger le cristal. C’est obligé. Vous ferez votre poule mouillée plus tard. » expliqua Vaïana à César avant de se tourner vers la Sentinelle. « On est une équipe de choc. » « Si on est là, c’est que le garçon savait qu’on pourrait trouver ce cristal. Il faut tenter ! » surenchérit Violette, comme pour donner l’espoir et convaincre le reste de l’assemblée.
Alexis hocha simplement la tête. Déjà 3 sur 7. C’était un bon début. Il ne manquait plus que les trois sentinelles et César… Ce dernier semblait hésitant mais il avait un léger sourire aux lèvres.
« Vous comptez vraiment tenter de dérober le cristal sous les yeux de Chronos ? Vous pensez être capable d’une telle prouesse ? Et vous comptez vous y prendre comment pour le trouver ? » « On a bien réussi à obtenir la fleur que vous n’avez jamais réussi à avoir. Alors pourquoi pas le cristal ? »
Le regard de César lançait des tonnes d’éclair en direction de Violette. Mais il se calma bien rapidement, avant de se mettre à sourire…comme s’il était amusé de la situation. Il se mit ensuite à toussoter avant de s’arrêter de sourire. Il était carrément bizarre ce César.
« Je sais pas comment on va faire mais on va le faire. Vous qui êtes si intelligents, vous n’auriez pas une idée par hasard ? » demanda Vaïana en plissant des yeux dans sa direction.
Et ce fut au tour de Vaïana de se prendre les foudres du regard de César.
« Vous comptez toujours sur les autres pour vous sortir de situations périlleuses ? Si tu attends que quelqu’un vienne te rendre la main cette fois-ci encore, c’est peine perdue. » « Je vous demande uniquement parce que vous êtes le plus vieux ici et que vous avez dit avoir été au service des titans, donc ça me semble logique. Mais si vous ne voulez pas aider, vous n'avez qu'à continuer de faire votre tête de cochon, je m'en balance. » répondit-elle dans un haussement d’épaule avant de lui faire un regard noir. « Mais faudra pas pleurer quand on partira sans vous, parce qu'on partira sans vous. »
C’était peut-être le bon moment pour calmer le jeu. Il n’était pas question de laisser quelqu’un mourir ici. Impossible pour Violette. Même si César était totalement agaçant, il était contre la nature de Violette de laisser mourir un innocent.
« Cette fois-ci, je suis sure que vous pouvez nous aider. Vous avez l’air de connaître voire même d’apprécier grandement Dame Epiméthée. Donc vous avez peut-être connaissance de quelque chose qui pourrait nous aider. » « Je connais Dame Epiméthée, comme je connais la plupart des Titans. Ça ne signifie pas que je sais tout sur l’Empire de Titania. Vous prenez pour quoi ? Une base de données ? »
Une chance pour eux que César n’ait pas relevé les propos de Vaïana. Ou peut-être qu’il ne les avait pas entendu ? Mais la réponse de César ne faisait rien avancer. Violette se contenta de lever les yeux au ciel en soupirant.
« Le trône. » répondit une sentinelle. « On ignore comment il fonctionne réellement. Mais tout ce qui se fait ici, passe par lui. »
Enfin un élément intéressant !
« Ah tiens ! » commença Violette en faisant un geste de main adressé à César. « Je l’avais bien dit pour le trône ! Monsieur qui pense que je joue à un jeu ! »
Il fallait donc s’assoir dessus. Y aller tous c’était impossible. Il fallait donc désigner celui qui irait tester en premier. Peut-être que cela ne fonctionnerait qu’avec certains.
« Qui tente en premier ? On le fait au chifoumi ? »
Quelle meilleure façon de départager et choisir qu’un chifoumi ? Violette se mit en face de Vaïana et compta à voix haute jusqu’à 3. Elle fit rapidement un ciseau tandis que Vaïana fit une feuille. Un point pour l’indestructible. Lors de la deuxième partie, les rôles furent inversés. Un point partout. Et alors que les deux brunes se préparaient à faire la dernière manche pour se départager, des petites explosions, juste à l’extérieur de la salle du trône perturba Violette. Puis des bruits d’objets ou de corps qui explosaient contre le mur. C’était flippant. Finalement, elles n’avaient pas le temps pour ça. Les combats se rapprochaient, ils atteindraient bientôt la salle de trône. D’ailleurs, les sentinelles s’étaient précipitées pour fermer la grande porte. Mais cela ne tiendrait pas longtemps. Alors lorsque le top de la dernière manche fut donné, Violette se précipita sur le trône au lieu de montrer son choix au chifoumi. Elle venait de se dévouer.
Assise sur le trône, Violette tenta de faire abstraction de la guerre qui était juste derrière la porte. Pour cela, elle ferma les yeux et se concentra sur Dame Epiméthée. Elle n’avait aucune idée de son physique, alors elle imagina seulement une silhouette de femme. Puis elle tenta de s’imaginer aussi le fameux cristal. Une fois de plus, elle ne savait pas réellement à quoi il ressemblait…alors c’était pas facile. Mais Violette y mettait toute sa concentration. Jusqu’à sentir la main de quelqu’un lui tenir la sienne. Elle ouvrit un œil et aperçut Vaïana. Elle ne put s’empêcher d’avoir un large sourire tandis qu’elle refermait son œil. Il était vrai que lorsqu’elle était unie physiquement, ça faisait des étincelles (cf le combat avec les Dark Sentinelles).
« Vous n’êtes pas sérieuses ? » « La ferme ! On se concentre ! » « Chut. Vous nous déconcentrez. » surenchérit Vaïana en fronçant le front, très concentrée.
Le même message. Deux façons différentes de le dire. Mais le même but : la paix ! Elles voulaient que César leur fiche la paix ! César se passa une main sur le front tandis que les sentinelles semblaient hésiter. Le chef regarda d’abord ses coéquipiers avant de finalement s’avancer vers les deux brunes et de prendre la main de Violette.
« Vous pensez que ça peut réellement marcher ? »
Violette ouvrit un œil. Elle était heureuse de savoir que l’idée méritait expérimentation.
« Qui ne tente rien n’a rien….Puis personne n’a de meilleures idées ! »
N’est-ce pas César ?! Violette serra la main de la Sentinelle tout en fermant de nouveau son œil. Alexis rejoignit les trois et prit la deuxième main de la Sentinelle. César soupira puis hésita un instant.
« Sapristi ! On perd un temps précieux ! »
Mais finalement il s’avança à son tour et prit la main de Vaïana. Il la regarda avant de secouer la tête. Apparemment, il était toujours pas d’accord avec cette idée. Et alors que tout le monde était en pleine concentration, tous purent entendre quelque chose cogner contre la porte. Elle était sur le point de céder. Il fallait que l’idée de Violette fonctionne…sinon, ils étaient réellement dans la mouise.
La jeune femme sentait que la concentration n’était plus au rendez-vous pour César, mais également pour les Sentinelles. Violette ouvrit alors une nouvelle fois son œil pour le poser sur César. Ce dernier avait le regard rivé dans une direction bien précise…comme les Sentinelles. Violette décida donc d’ouvrir son deuxième œil et de suivre le regard de ses camarades. Peut-être qu’ils avaient réussi ?
Quelle ne fut pas sa déception, sa surprise et son incompréhension la plus totale lorsque Violette aperçut un homme qui ne semblait pas du tout être Dame Epiméthée. Mais alors qui était-il ? Un nouvel allié ou un nouvel ennemi ? …
☾ ANESIDORA
Diane Moon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
J'avais été entraînée sous l'eau. Seule. Ces choses qui s'étaient enroulaient autour de moi, semblaient m'attirer vers le fond tandis-que je me débattais pour y résister. Pour la première fois de ma vie, je me retrouvais à envier Poséidon dont l'eau était l'élément. Et finalement, de l'air, a peine le temps de remplir mes poumons d'oxygène que je fus à nouveau violemment envoyé par le fond. Le cycle semblait sans fin, moi en train de me débattre et ces choses qui tentaient de me noyer.
Heureusement, Sebastian présent avec moi parvint à m'agripper, et tenta de me hisser sur mes jambes. J’attrapais sa main, devant la résistance imposé par les filament, tandis-qu'il réussit à me tirer de ce mauvais pas afin de pouvoir me tenir de nouveau debout. Tentant de reprendre mon souffle, je me contentais d'incliner la tête en guise de remerciement. Quant au marchand de Sable il paraissait inquiet, et à le voir jeter des coups d’œils à la Nymphe devant nous il ne faisait aucun doute qu'elle n'y était pas étrangère
« Qu'est-ce qu'il se passe, maintenant ? » Ecrivit-il
« Cest très simple. Elle va vouz aider a prendre une décision .»
Pardon ? Mais de quoi parlait-elle donc ? Je venais juste d'arriver et quelque chose me disait que j'avais raté énormément de choses. La Nymphe ne bougea pas, se contentant de me fixer d'un regard peu amène. De quoi donner des frissons dans le dos. Si elle n'agissait pas, je n'étais pas sotte, et comprenais très bien la menace voilée. Elle voulait obtenir quelque chose de Sebastian et moi, j'étais l'élèment de « chantage" encore une fois. J'avais néanmoins un allié, qui s'empressa à l'aide de son sable de m'éclairer quant à la situation et de m'en faire comprendre l'ampleur... Son regard passa rapidement de la Nymphe a moi avant qu'il n'écrive
« Laissez-les rentrer chez eux. Ils n'ont pas à faire parti de votre sacrifice. Eux, ni personne. »
-Pourquoi est-ce que tout doit forcément impliqué la mort ou la destruction ?. Demandais-je
Elle me faisait penser à Chronos, qui pour récupérer celle qu'il avait perdue allait jusqu'à déclencher un Ragnarök, emportant dans son sillage la destruction et la mort tout ça pour tout reconstruire à son idéale. Il disait vouloir faire cesser la perte, mais au final la provoquait. Quant aux Nymphes, elles voulaient faire revivre la Nature mais se fichaient de sacrifier des personnes qui n'avaient rien demander. Depuis quand les enfants savaient-ils vraiment ce qu'il y avait de mieux pour les « parents ? »
« Ce n'est pas nous qui avons décidé cela. Vous le savez. On ne fait que reprendre ce qui a été pris. Et tout rentrera dans l'ordre. » Elle semblait si sûr d'avoir raison, mais il en fallait plus pour me convaincre. « On n'attendra pas plus longtemps. »
Un bruit se fit entendre dans l'eau, c'était lointain mais suffisamment distinct pour que nous puissions le percevoir. Pas besoin de s’appeler Apollon pour deviner qu'il s'agissait d'autres Nymphes qui arrivaient.
-Au contraire Rétorquais-je C'est vous qui choisissez aujourd'hui de nous sacrifier, sans peut-être penser que ce que nous essayons de faire, c'est de suivre un chemin différent de celui des titans. Au lieu de nous laisser la possibilité de réparer leurs erreurs vous préférez que l'on meurt.
Ils se disaient différent des titans mais au final, ils avaient bien plus de points communs qu'ils ne voulaient l'admettre...
« Qu'avez vous comme solution ? » Demanda-t-elle tout en me regardant sans grande conviction.
A mes côtés, Sebastian ne semblait pas non plus convaincu par les propos de La Nymphe. Son inquiétude grandissait, et je ne pouvais pas lui en vouloir je n'étais moi même pas tranquille, j'étais simplement doué pour le dissimuler
« Il est hors de question que vous mourriez. Vous n'avez pas à payer le prix de ceux qui ne sont pas là pour répondre de leurs actes. » Il fixa à nouveau la Nymphe, décidant de répondre à sa question : « Laissez-les partir. Tous. Tous ceux qui sont venus pour tenter de vous sauver. »
- Si nous sommes le résultat de quelconques expérimentations faites par les titans, alors il doit bien y avoir un moyen de réussir à faire revivre la Nature sans que cela n'implique un quelconque sacrifice. Vous êtes peut-être les enfants de la nature, mais nous sommes les vôtres en plus d'être ceux des titans cela signifie également que nous portons un peu de la Nature en nous. Ajoutais-je
D'une manière ou d'une autre nous étions tous liés à La Nature, alors une solution devait bien exister sans qu'il n'y ai à emprunter le chemin de la violence pour autant.
« Vous pensez être nos enfants ? Nous ne mettons pas au monde comme les titans l'ont souhaité. Vous n'êtes que des erreurs. De simples erreurs. Il ny a rien de la nature en vous. Rien de pur »
Ah tiens. Là on la voyait bien la ressemblance avec les titans, elle était flagrante songeais-je non sans cynisme. Les deux partis voulaient se débarasser de nous, comme c'était étonnant. Pour un peu j'en aurais levé les yeux au ciel. C'était trop tard pour que cela m'atteigne vraiment. Je n'avais jamais réellement considéré les Nymphes comme étant des « parents» . Je supposais que je devais au moins remercier Hypérion pour cela. La manière dont il nous avait toujours dépeint notre conception, avait grandement aidé. Et puis, j'avais déjà eu mon lot de déception avec Mnémosyne.
« Laissez-les partir et je vous aide à ouvrir la dernière porte » Ecrivit-il
A l'aide du sable, en tout petit afin que la Nymphe ne puisse pas lire ce qu'il inscrivait, le Marchand de Sable m'expliquait l'avertissement de Persephone : Ne pas laisser nos parents nous prendre.
« Pour certains il est deja trop tard. Mais pour les autrs nous pouvons les épargner si vous ouvrez la porte »
- Et qu'est-ce que cela implique pour lui ?
Parce que j'étais au moins autant disposé à voir Sebastian se sacrifier que lui pour nous. Je n'abandonnais jamais personne, c'était ainsi que je fonctionnais. Peut-être était-ce trop idéaliste, mais nous étions partis ensemble alors nous allions rentrer ensemble, ce n'était pas négociable. Qui plus est, je n'avais aucune confiance en cette Nymphe.
« Nous n'aurons plus besoin de lui quand la porte sera ouverte »
« Il n'est jamais trop tard. Soit ils partent et sont tous épargnés, soit vous vous débrouillerez seuls. »
« Pour certains il est trop tard. »
Je refusais de la croire, ce qu'elle sous entendait rien ne nous disait que c'était vrai. Si Apollon, n'était plus là, je l'aurais déjà sentie de cela j'en étais intimement convaincu. Cela n'avait rien à voir avec notre lien, c'était l'essence même de ce que nous étions. Quant à Héphaïstos, je refusais ne serait-ce que de penser que a peine retrouvé, j'avais déjà perdu un autre frère. Il en valait de même pour Nora, et ce même si nous n'étions pas réellement proche toutes les deux. Je me fiais à eux, j'avais confiance en eux et il n'était pas question de laisser cette Nymphe m'avoir.
- Il n'est jamais trop tard pour personne. Arguais-je Et qu'est qui nous dit que vous n'allez pas mettre Sebastian en danger également ? Vous n'avez pas répondu à ma question : qu'est-ce que cela implique pour lui d'ouvrir cette dernière porte ?
« Il nest plus temps de repondre mais d'agir »
Ce fût rapide, trop rapide à mon goût d'ailleurs. L'une des Nymphes qui avaient entre temps fait son chemin jusqu'ici m'attaqua par derrière attrappant ma nuque
Sebastian sursauta, et le sable qu'il utilisait fit de même. Pour autant passé la surprise, il s'employa à m'aider du mieux qu'il pu, portant ses mains en direction de la Nymphe qui me tenait afin de lui faire lâcher prise.
« Vous devriez aller retrouver les autres et vous assurez qu'ils sont tous en vie... Ensemble, vous êtes beaucoup plus forts. » C'est Louise qui me l'a appris.
Si j'avais été en mesure de répondre, sûrement lui aurais-je dit que c'était tous ensemble que nous étions plus fort, pas uniquement en retrouvant les autres dieux. Cela impliquait tout le monde. Malheureusement, avec la Nymphe qui me rappellait de désagréable souvenirs - Apparemment, il n'y avait pas qu'avec les titans qu'il y avait des points communs mais également avec l'un de mes « frères »- et Sebastian qui se faisait subitement violemment repoussé par une troisième, il était compliqué d'émettre un quelconque commentaire.
Si j'avais déjà vu Pitch utiliser son sable pour se battre, c'était de mémoire la première fois que je voyais le Marchand de Sable le faire. Même contre Phobos, il ne s'en était servie que pour tenter de lui faire ressentir quelque chose et non dans un but offensif. Mais là, il repoussa La Nymphe qui l'attaquait et en dirigea en direction de celle qui nous parlait, la soulevant hors de l'eau et la ligotant avec.
« Libérez-les ! » Ordonna-t-il « Nous ne sommes pas vos ennemis, ni des titans. Il est toujours possible de trouver un autre moyen. Vous ne voyez que la mort et la destruction mais il n'est jamais trop tard, il doit exister un moyen de vous aider sans être pressé soudainement par le temps.»
« Vous nauriez pas du nous sous estimer...»
Mais personne ne les avait sous estimé, Sebastian en était arrivé jusqu'à utiliser son sable pour faire le poids face à elles
« Vue que ca ne marche pas ainsi... on se débrouillera sans vous...»
Il y eu subitement une lumière bleu aveuglante, et lorsque nous pûmes rouvrir les yeux, ce fût pour se retrouver au milieu d'un cercle de pierre également trop familier à mon goût. Douze Nymphes se trouvaient autour, la main sur les mégalythes et l'une d'elle au centre, beaucoup trop en forme pour que cela ne soit naturel. Mais ce qui retint le plus mon attention ce fût Apollon, Héphaïstos et Nora. Ils étaient mal en point, mais ils étaient quand même là
J’avais dégluti en voyant le Titan apparaître devant nous, à l’entrée de la salle du trône. Je savais très clairement qui il était alors que c’était la première fois que je le voyais. On avait su me le décrire de la plus précise des façons et ses apparitions impromptues auprès de mes amis durant les différentes missions ne s’étaient jamais réellement passées sans heurt. Son visage n’avait aucun sourire, une espèce d’habitude apparemment puisqu’on ne me l’avait jamais décrit souriant. Il tenait dans sa main un long bâton qui rappelait les sceptres des plus démoniaques des sorciers. Avec ses longs cheveux et ses vêtements noirs, il nous toisa du regard avant d’enfin ouvrir les hostilités :
- Pourquoi vous n'êtes pas en tenue de combat ?
Il semblait apparemment croire que nous étions des Sentinelles et aucune de nous n’avait trouvé l’idée judicieuse de le contredire. De toute façon, sa question ne semblait pas demander de réponse puisque son regard s’était déjà déplacé en direction du chef des Sentinelles :
- Le cristal. - Dame Epiméthée l'a mis ici même. Dans la Forteresse. - Je le sais ça, pauvres idiots. Je suis venu pour lui.
Il tendit alors la main devant lui, comme s’il s’attendait à ce que le chef des Sentinelles lui donne le cristal. J’avais ouvert la bouche pour préciser que nous ne l’avions pas avant de me raviser en me rendant compte qu’il n’attendait rien. En réalité, il se concentrait. Et il ne fallut pas bien plus de minutes pour se rendre compte que le décor autour de nous avait changé. Nous étions à présent dans une espèce de salle, aussi grande que la salle du trône. On était entourés de cristaux qui flottait autour de nous. Il devait bien y en avoir une cinquantaine.
- Efficace.
Vaiana avait soufflé sa phrase tout en regardant autour d’elle, impressionnée. Je devais bien avouée que je devais être la personnification même de l’expression « bouche bée » tant ma mâchoire s’était décrochée en observant autour de moi.
- Ouawhou. C'est magnifique.
Le Titan avait baissé la main, ouvert les yeux et nous avait observé un quart de seconde avec un air de mépris avant de détourner le regard vers les pierres précieux avec un regard hésitant.
- Vous savez pas lequel c'est ?
Elle avait posé la question en toute innocence mais ça n’avait pas été au goût de tous les pètes-cul titanesques : les Sentinelles s’étaient offusqués silencieusement de la façon dont elle avait parlé à Japet tandis que celui-ci lui avait jeté un sourire carnassier qui ne me disait rien qui vaille. On pouvait sentir que l’aura qui se dégageait de lui était extrêmement puissante, bien qu’elle n’était pas imposante… pour le moment. Vaiana avait alors déglutit et nous avions resserré les rangs, Violette tenant toujours la main de mon autre amie. Il fallait rectifier le tir et assez vite :
- Seigneur Japet... veuillez nous excuser nous sommes un peu novice en la matière. Pourquoi une telle hésitation ?
Il ne se donnait même pas la peine de me répondre, se contentant d’observer les cristaux. Le chef des Sentinelle prit alors la relève :
- L'un des cristaux est le bon. Dame Epiméthée a dû le cacher de cette manière pour pas qu'on puisse le différencier des autres. Je pense que si on prend le mauvais, il se passera quelque chose... - Ah... on doit attendre ou on peut aider ?
Avant même de mettre en pratique une quelconque aide, une autre question m’était venue aux lèvres, une de ces questions qui me faisait froid dans le dos et qui était pourtant nécessaire vu la réputation du Titan…
- Euh Seigneur Japet ... c’est Dame Epimethée qui vous a demandé de venir le chercher ouuuu ? - Vous allez vous taire ?
Il avait levé la main dans ma direction sans pour autant m’observer et mes lèvres s’étaient scellées en une fraction de seconde. Sous le choc, j’avais eu un haut le cœur mais j’étais désormais dans l’incapacité complète d’ouvrir la bouche. J’avais vu les yeux de Violette s’arrondir mais j’étais bien trop paniquée pour me soucier de son propre choc. J’allais rester comme ça combien de temps ?! J’avais senti la main de mon amie indestructible se poser sur mon épaule, comme pour me soutenir et me réconforter tandis que le Titan avait levé sa main vers les cristaux. Il hésita un instant avant d’en désigner un du doigt en observant l’un des Sentinelles. Celle-ci s’approcha du cristal et tendit sa min vers le joyau pour l’attraper. Le guerrier semblait hésitant mais son Maître avait le sourire confiant. Il prit alors l’objet en main sous le regard satisfait de son quémandeur et lui dit tandis. Japet posa alorsla main dessus mais la retira aussitôt. Quelque chose clochait. Le cristal était en train de fondre sur la main du Sentinelle avant de lui brûler la peau et en une fraction de seconde il avait pris feu sous nos yeux. J’avais observé le spectacle les yeux exorbités, mon cri étouffé par mes lèvres closes tandis que Violette avait de son côté hurlé à plein poumons.
- MEURTRIER !
Vaiana aussi semblait choquée du spectacle mais le Titan avait juste semblé déçu avant de se concentrer sur les autres cristaux. Pourtant, l’insulte de la brune avait eu le don de le piquer au vif. Il s’était tourné vers elle, la fusillant du regard avant de lever la main et de la projeter dans les airs lui faisant perdre 15% de vie (oui je le mets là parce que j’ai plus le décompte de Violette en tête). Je m’étais alors précipité à son secours, lui intimant de se calmer du regard, terrifiée à l’idée qu’il puisse lui faire bien plus. Vaiana était venu nous aider et même Si Violette avait froncé les sourcils, elle n’avait plus rien dit, sentant qu’il valait mieux se taire pour le moment. Tandis que le Titan cherchait toujours la solution, j’avais regardé Vaiana droit dans les yeux avant de les faire glisser vers les Cristaux et de fermer les yeux, tentant de lui faire comprendre qu’elle devait aussi tenter de se concentrer pour trouver le cristal. Il fallait qu’on le chope avant lui. Même si j’avais absolument aucune idée de comment lui échapper une fois qu’on l’aurait mais chaque chose en son temps. J’avais demandé à Violette de faire de même avant de me concentrer à mon tour. Avec les pouvoirs chelous qu’on avait et la fameuse raison qui avait poussé Gabriel à nous emmener ici, il y avait forcément une de nous trois qui pouvait faire quelque chose, non ?
- J'ai rien à voir avec le divin. J'ai aucun lien avec. Je suis pas sûre que je sois utile pour le coup.
Mon regard avait voulu lui dire « tente quand même » après tout, aucune de nous n’était à la base destinée à avoir un lien avec le divin alors il n’était pas choquant d’imaginer qu’elle pouvait plus y faire que nous. Pourtant lorsque Vaiana et moi, nous nous concentrâmes sur ce qu’il y avait en nous, Japet tourna sa tête dans notre direction. Il semblait surpris et intéressé. Il avait dut sentir que nous tentions d’activer notre pouvoir, lui qui nous prenait jusqu’alors pour des Sentinelles. Mes lèvres se libèrent instantanément et bien que surprise, je n’osais pas les ouvrir, me contentant de soutenir son regard qui nous scrutait toujours. Vaiana opta pour une autre technique, celle du « je regarde derrière moi pour montrer que je me sens pas du tout concernée même si je sais pertinemment qu’il n’y a personne derrière moi ». De son côté, le Titan prenait son temps pour nous analyser, comprendre ce que nous étions et au bout d’un moment, son regard se concentra sur mon amie métisse tandis qu’il précisait avec un sourire :
- Je pensais que vous étiez tous morts.
Il parlait de quoi exactement ? Sans aucun doute de son côté explorateur.
- En aurais-je oublié certains ?
La nouvelle eut l’effet d’une bombe sur la Polynésienne qui serra les poings et l’observa avec un regard dévastateur. Elle venait apparemment d’apprendre qu’il était le meurtrier des siens.
- Pourquoi avez-vous fait ça à mon peuple ?
Sa question était pleine de rage et de douleur et Violette et moi étions figées sous le choc. Japet se contenta de sourire :
- Pourquoi j'ai fait quoi ? Pourquoi j'ai mis fin à la tâche de lâches ? - Mon peuple n'est PAS lâche.
Elle tremblait de rage, l’histoire allait forcément mal finir.
- Reste à ta place, vermine.
Voilà. Qu’est-ce que j’avais dit ? Une force surpuissante sembla alors s’abattre sur Vaiana, la poussant à s’agenouiller devant le Titan. Mon cœur battait à tout rompre, j’avais envie de faire cesser l’humiliation mais que pouvions-nous face à un Titan ? Celui-ci était d’ailleurs de nouveau focalisé sur les cristaux et venait d’en désigner un avant de désigner une nouvelle Sentinelle. Il avait tourné si vite la tête après l’avoir mise à genoux qu’il semblait avoir senti quelque chose.
- C'est vous la vermine. Pourquoi vous ne finissez pas le travail au lieu de vous en prendre aux Sentinelles ?
Il ne prêtait plus attention à elle, se concentrant uniquement sur le guerrier qui semblait hésiter. Je lui lançais un regard suppliant, secouant la tête de gauche à droite d’un air suppliant comme pour lui demander de ne pas écouter Japet. Violette était en train de relever Vaiana tandis que j’observais la Sentinelle se diriger vers son triste sort. Une fois de plus, le cristal se mit à fondre, causant la mort de l’homme et un morceau de l’espèce de masse gluante qu’était devenu le cristal en fondant était tombé sur mon pied, me faisant pousser un cri de douleur puissant tout en essayant de dégager la masse de ma jambe à renfort de grands coups de pieds dans le vide. La masse avait fini par disparaitre mais je sentais bien la morsure de la brûle sur mon pied.
- A ce rythme-là, on va tous y passer. Il est incapable de savoir lequel est le bon. Je vais tenter de vous suivre. Essayer de sentir quelque chose...même si j'ai rien à voir avec tout ça moi.
Elle avait essayé de se concentrer à son tour mais Japet s’était contenté d’observer une fois de plus les cristaux avant de se tourner brusquement vers moi.
- Choisis-en un. - Et sur quel critère vous les choisissez ? - Le Cristal est pur. Il est censé être différent de toutes ces autres copies. Il faut le sentir. Il y a en 42 tout autour de nous. Dès qu'un est choisi, un autre apparaît pour qu'il en reste toujours 42.
SU-PER à ce rythme il pouvait donc décimer la Terre entière. J’avais arqué un sourcil lors de ses explications, me retenant de lui dire qu’apparemment même avec toute sa science, il n’était pas parvenu à trouver le cristal donc je ne voyais pas comment j’en serai capable. J’avais ensuite essayé de faire le vide autour de moi mais rien ne me venait, absolument rien. Ils étaient tous pareils et rien ne m’appelait. La seule chose qui me restait en mémoire, c’était la vitesse avec laquelle il avait tourné la tête après avoir poussé Vaiana au bout. Et si sa colère était une sorte de pierre d’activation du cristal ? C’était complétement dingue mais j’avais rien d’autre en stock alors… Il fallait que je l’énerve et je savais exactement quoi dire, même si ça me brisait le cœur.
- Je sens rien du tout, comme vous quoi !
J’avais précisé cela à Japet avant de faire volte-face vers mon amie.
- En même temps si tu servais à quelque chose on n’en serait pas là ! Tu nous fais ta diva en partant après avoir explosé l’endroit qui me tenait le plus à cœur et t’es même pas foutu de nous sortir de là ! Ça vaut vraiment le coup d’avoir un pouvoir comme le tien. Tu ferais mieux de retourner te droguer, c’est encore là que t’étais le plus utile !
Japet semblait épuisé par toutes nos discussions et préféra se recentrer sur ses foutues joyaux. Violette en revanche était complètement choquée par mon revirement de situation :
- Mais t'es pas bien Alexis ! Pourquoi tu dis ça ?!
Quitte à en énerver une, autant énerver les deux… et me briser le cœur une seconde fois.
- Quoi t’as quelque chose à dire toi aussi ? Tu peux pas disparaître pour de bon pour une fois dans ta vie ?
Vaiana me dévisagea l’air peiné et je dus faire tous les efforts du monde pour garder le visage froid et cruel.
- Tu crois que c'est le bon moment pour régler nos comptes ? J'ai pas demandé à être là, de base. Maintenant j'y suis, et sûrement plus pour longtemps.
Elle était sèche dans ses propos et avait observé Japet en fin de phrase.
- Alors, tu sais quoi ? Je te souhaite que tu trouves le bon cristal.
Elle venait juste de souhaiter ma mort. Juste. Elle avait insisté avec une telle intonation sarcastique sur le « bon » qu’on ne pouvait se méprendre sur le fait qu’elle voulait que je trouve le mauvais, que je me refasse brûler voir que je meurs de la même façon que la première Sentinelle. J’avais du prendre sur moi comme je n’avais jamais pris sur moi pour ne pas réagir au coup de poignard que je venais de recevoir en plein cœur. Je l’avais blessé. Mais à la première douleur, elle en était à me voir morte. J’essayais de ne pas me brouiller l’esprit avec ces moments de douleurs et me contenter de continuer dans la même lignée, essayant de me dire que ce n’était pas ce qu’elle pensait, qu’elle le disait juste sur le coup de la colère.
- Oh mais t'as tes règles ou quoi ? T'es cinglée ma parole ! T'es frustrée parce que tu n’arrives pas à trouver ce fichu cristal ? En même temps, quel légitimité tu aurais à le trouver. Soit disant tu as plus de don ou quoi. Non mais franchement, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ici. - ET TU NE PARLES PAS À VIOLETTE COMME CA !
On n’était pas loin du coup fatal. J’avais failli lui demander si la personne qui venait juste de souhaiter ma mort avait le droit de me donner une quelque leçon de langage que ce soit mais je ne trouvais pas ça assez fort. A la place, j’avais dit ça :
- « J’ai pas demandé à être là » ! Bouhouhouuuuu écoutez la, la pauvre petite chose ! Franchement je commence sérieusement à me demander si le Seigneur Japet n’a pas raison. Si tout ton peuple était comme toi, c’est évident que c’était tous des GROS LÂCHES !
J’avais fermé les yeux en attendant les coups mais ils ne vinrent pas. En rouvrant les yeux, j’avais alors vu que Violette tentait de retenir Vaiana de toutes ses forces. La seconde se battait comme une lionne pour tenter de venir me faire la peau et Japet avait souri au mot « lâche ».
- TU RETIRES CA! NE PARLE PAS DE MON PEUPLE.
Le sourire de Japet s’était évanoui et il semblait de nouveau sentir quelque chose. Il fallait pas que la pression redescende, pas maintenant, pas comme ça …
- JAMAIS ! Lâches !! Putains de trouillards qui méritaient leur mort !
J’aurai jamais dû dire ça, c’était horrible ce que je venais de dire. Mais bon, je vous ai déjà dit que Vaiana avait souhaité ma mort dès le début de la dispute ? Je pense que malgré moi, cette pensée était restée ancrée. Elle essayait de m’atteindre de toutes les manières possibles, lançant des coups de pieds dans le vide et manquant de tomber au passage. J’avais tenté de ressentir le cristal aussi de mon côté mais toujours rien à l’horizon.
- CA SUFFIT !
Le Titan avait hurlé avec une telle force qu’on se serait cru en plein milieu d’un tremblement de terre. D’ailleurs, on se retrouva bientôt projeté au sol : le chef des Sentinelles, César, Vaiana, Violette et moi. Japet tenta alors de reprendre son calme, regardant avec ardeur le cristal qu’il venait de choisir sans pour autant le touché, comme persuadé que c’était celui-ci. Au dernier moment, il fit alors un signe de la main à Violette. C’était trop d’émotion pour moi, bien plus que je n’avais pu en supporter jusque-là. Ma voix se brisa brusquement quand je précisais :
- Violette n’y va pas.
J’avais tourné un regard vers Viana pour l’interroger des yeux, voir si elle comprenait pourquoi j’avais fait ça, mais elle se contenta de me fusiller du regard. Elle ne comprenait apparemment pas toute l’action mené jusque-là… Pouvait-elle vraiment penser que j’avais pu vriller comme ça sans aucune raison et dire toutes ces choses-là d’un seul coup sans raison ? Une fois de plus c’était forcément la colère qui continuait à la ronger mais une voix insidieuse me chuchotait l’oreille « si elle te crois capable de ça, c’est qu’elle ne te connait pas… Tu es sûre que c’est ton amie ? » mais je refusais de l’entendre. Pas comme ça. J’étais blessée, voilà tout et j’avais une Violette qui allait mourir. Et si aucun des cristaux n’étaient les bons ?
- C’est pas lui ! C’est pas l’un de ceux-là ! C’est un leurre !
Elle ne semblait pas rassurée et elle, elle semblait pourtant tout de même m’écouter. Elle se turna même vers moi.
- Je sais pas à quoi tu joues depuis tout à l'heure...Mais je vois pas quelle autre possibilité nous avons...
D’une voix étranglée, j’avais presque hurlé :
- J’essaye d’énerver Vaiana depuis tout à l’heure parce que j’ai l’impression qu’il (j’avais lancé un signe de tête en direction de Japet) a l’air de sentir quelque chose quand elle s’énerve !
J’avais tourné mon regard vers la Polynésienne, un nouveau regard désolée pour lui faire comprendre que je n’avais pas pensé un traître mot de tout ça.
- Et vous avez senti quelque chose ?
Elle s’était tournée vers Japet. Tandis que Vaiana s’était tournée vers moi d’un regard atterré.
- T'es une grande malade. - Je pouvais pas vous le dire sinon ça n’aurai pas marché ! - C’est celui-ci. Prends-le.
Il semblait de nouveau hésitant et je voyais bien que Violette commencer se faire l’idée qu’elle allait le toucher. Toujours au sol, je m’étais glissée vers Vaiana qui l’était aussi et j’avais pris mes mains dans les siennes, tentant de lire en elle, espérant y trouver le Graal qui sauverait la vie à Violette. Mais apparemment l’orgueil de la Polynésienne était plus important.
- Arrête. Je suis pas un objet.
Elle avait retiré ses mains aussi sèchement qu’elle avait dit sa phrase et mon regard s’était durci. Elle aurait besoin d’un moment pour me pardonner de ce que j’avais dit pour tenter de tous nous sauver, soit, mais je n’avais plus le temps, Violette s’avançait déjà vers le cristal.
- Rien ne fonctionne on a pas le choix.
Les yeux toujours rivés sur Vaiana, je lui avais alors dit avec toute la sincérité du monde :
- Je pensais pas un mot de ce que j’ai dit, j’essaye juste de nous sauver à tous la vie ! J’espère que tu pourras me pardonner !
Je m’étais alors levée brusquement et m’étais jetée vers Violette, lui passant devant pour poser ma main sur le cristal avant elle. Mais avant que l’une de nous deux ne le touche, César avait émis un petit son étouffé qui nous avait stoppé dans notre course, la main tendu. C’était la première fois qu’il intervenait depuis si longtemps que ça nous avait figés sur place. En le regardant, il semblait même sourire.
- On est dans une situation de crise et vous, ça vous fait sourire ? - Ça paraît évident que vous n'arriverez pas à obtenir le cristal.
Il nous regardait toutes les deux mais pas Japet.
- Si ça peut nous permettre d'éviter de mourir bêtement, continuez vos propos, allez-y ! - Je pense que le Seigneur Japet a sentis à plusieurs reprises le bon cristal. Mais avec tout le respect que je vous dois, vous ne vous y êtes pas pris de la bonne manière pour obtenir le cristal.
Le titan le regarda si fixement que sa trahissait le mécontentement qu’il éprouvait face à cette pique insidieuse. De notre côté, Violette et moi étions toujours figées dans notre action, attendant la suite avec suspicion.
- Ce Cristal a été caché par Dame Epiméthée. Il n'était pas prévu qu'une autre personne qu'un Titan ou une Titanide puisse prendre le Cristal. Par conséquent, vous êtes le seul à pouvoir le récupérer. Toutes vos autres tentatives seront vaines, si vous ne tendez pas vous-même la main pour le prendre. - C'est vrai que ce César dit ?
Elle fixait le Titan.
- Bien sûr que ce doit être vrai ! C’est juste logique en fait !
J’avais baissé la main. Dans tous les cas, on était gagnants à le laisser essayer ou à le pousser à essayer : soit il y arrivait et tout était fini pour nous, soit il ratait et il finissait au moins blessé. Violette ne baissait pas la main pourtant :
- Pourquoi on ferait confiance en César d'un coup ?
Comment lui expliquer que l’intérêt n’était pas de faire confiance à César mais de pousser Japet à choper le truc sans pour autant dire quoi que ce soit qui pourrait faire que Japet refuse brusquement de s’y soumettre. Chuchotant en direction de mon amie, je précisais :
- Parce que tu fais plus confiance à l’autre psychopathe ?!? - Non. Aucun des deux.
Elle avait chuchoté également et Japet avait repris avec toujours autant d’arrogance.
- Je ne peux pas mourir.
Qui avait dit qu’on voulait le voir mourir ? Blessé c’était déjà pas mal. Mais je l’avais pas dit non plus. Il lisait dans les pensées ?! Le doute m’habitait brusquement.
- Si je ne l'ai pas fait plus tôt, c'est parce que si ça ne marche pas, je pense que tout va s'écrouler. Je pourrais fuir. Pas vous. Mais je ne veux pas perdre le cristal.
Il leva la main sur le cristal, tout en hésitant toujours et Vaiana décida de prendre sa petite revanche :
- Vous n'êtes pas un lâche. Alors faites-le.
Violette baissa alors la main et je vis que César venait de fermer les yeux comme pour ne pas voir le massacre qui risquait d’arriver. Voilà qui était LOIN d’être rassurant. Le titan décida alors de prendre le cristal et à mon grand soulagement, qui fut de courte durée, je vis le Titan tenir dans les mains le véritable cristal, d’un bleu éclatant.
- Je ne pensais pas que ça marcherait… - YES ! ON EST VIVANTS !
C’était le soulagement des trois filles qui parlait aux travers des paroles de Violette. De son côté, Japet souriait également, observant le cristal qui se réduisit presqu’aussitôt en cendres. Au même moment, le chef des Sentinelles eut un mouvement de recul, comme s’il ressentait quelque chose et petit à petit, son armure sembla plus pâle et son bâton… ordinaire.
- Mais… pourquoi ? - Parce que vous n'avez plus aucun intérêt à nos yeux.
A cet instant, le chef des Sentinelles tomba en cendres et je fermais les yeux devant ce spectacle désastreux. C’était inévitable. On ne pouvait rien y faire. Mais on savait à présent pourquoi elles avaient disparu et comment on pouvait potentiellement les « rallumer ». Pourquoi en être choqué ? Après tout, la bataille était déjà écrite : la victoire de Chronos, la mort des Sentinelles, la prise de la forteresse, on avait pas d’autre choix que d’arriver à ce moment.
- Vous êtes avec Chronos... contre vos frères et sœurs...
Aucune accusation dans ma voix, juste une constatation, ce que je semblais comprendre.
- Qu'allez-vous imaginer ? C'est eux qui ont choisi leurs camps. Les dernières sentinelles se rassemblent. Elles ne répondent plus à nos appels. C'est elles qui ont signés leur fin.
Violette semblait complètement choquée, prête à perdre patience.
- Vous êtes injustes ! Ces sentinelles-là étaient justement en train de combatte contre les forces de Chronos. - Elles auraient fini par se joindre à lui, elles aussi. C'est malheureusement un groupe soudé. Ils croient en leurs convictions. Pathétiques... La Forteresse est sur le point de tomber. Avant de partir, je veux savoir quelque chose.
Il me fixait moi. J’écarquillais les yeux, surprise. Comment MOI je pouvais lui apprendre quelque chose ?
- Oui ? - Pourquoi je sens l'aura d'Hypérion sur toi ?
Aaaah on en venait à se tutoyer. Pourtant, j’avais pas l’impression qu’on devait copains pour autant vu le regard de dégoût qu’il venait de poser sur moi. J’étais sous le choc. Comment ça, l’aura d’Hypérion ?!
- Ca... ça n’a aucun sens... on a rien avoir ensemble...
Il amorça un pas dans ma direction et mes yeux grandirent de terreur à cette action. Je n’avais pas reculé même si j’en avais une furieuse envie. J’avais presque cessé de reculer. Il n’avait plus de sourire sur son visage, c’était tout bonnement effrayant. S effrayant que j’étais entièrement focalisée sur lui. Je n’avais pas vu que Cesar observait quelque chose derrière le Titan, j’avais peine vu que nous étions de retour dans la salle du trône. Pourtant, Japet s’était stoppé et avait fait volte-face lentement, me faisant couler un regard vers la porte qui faisait apparaître que des forces de Chronos avaient désormais franchis la Forteresse. L’aura du Titan grandit alors, devenant plus pesante. Devant lui et devant nous se tenait, dans une armure puissante, le visage légèrement fatigué et sale des combats qu’il venait de mener. Un revenant. Un revenant qui n’avait pourtant rien d’un fantôme et tout d’un vivant.
Vaiana de Motunui
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Zendaya Coleman *o*
Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Je me doutais que Japet allait s'éclipser. Ca n'était qu'une question de Temps. Il était venu, il avait pris ce qu'il désirait, et il allait repartir de la même manière. Il piétinait les autres sans jamais s'en soucier. Veni, vidi, vici. J'aurais aimé avoir la capacité de le retenir et de lui faire payer le meurtre de mon peuple, mais je n'étais qu'un grain de poussière comparé à lui. Je ne pouvais réclamer vengeance. Vengeance... ce mot me semblait si peu familier. Je n'étais pas comme ça. Je l'étais devenue. Une rage tenace s'était emparée de moi, doublée d'une peine incommensurable. Jusqu'à présent, j'ignorais ce qui était arrivé à mon peuple. Le nuage de magie violette m'avait happée, j'avais subi la Malédiction de Regina, j'étais allée à Rome... Séparée des miens, j'avais toujours eu l'espoir infime de les retrouver. Tout venait de s'écrouler.
Et Alexis, que j'avais cru être mon amie... Alexis m'avait donnée un coup fatal dans le pire moment. Au lieu de me soutenir, elle m'avait piétinée à son tour, avait insulté mon peuple. Elle avait eu beau prétendre que ce n'était qu'un plan pour contrecarrer Japet, je ne pouvais oublier ses paroles acerbes, chargées de reproches. La coloc. Je savais que j'étais responsable. J'avais détruit bien plus qu'une maison, ce jour-là. Cela avait été le début de la fin. Je savais qu'une part d'elle m'en voudrait toujours. Parfois, certaines amitiés ne peuvent surmonter les obstacles.
Je passai une main sur mes yeux, tandis que le décor changeait autour de nous. Je le remarquai à peine. Japet allait partir, il avait eu ce qu'il voulait. En revanche, je sourcillai en remarquant un nouveau venu à l'aspect sale et quelque peu fatigué. Un jeune homme en armure.
« C'est qui ? » demandai-je aux filles, car si ça se trouvait, elles étaient mieux renseignées que moi au niveau du casting du coin.
Violette secoua la tête négativement, tandis que Japet observait le jeune homme en silence. Evidemment, il n'allait pas se donner la peine de répondre. Il était au-delà de ce genre de considération. Sale c... Visiblement sous le choc, Alexis déclara rapidement :
« Wilson... un habitant de Storybrooke qui est mort replacé par un Wilson d’un univers parallèle dans notre espace temps. Il était aussi Peste, le cavalier de l’apocalypse de Chronos et j’ai l’impression qu’ici il l’est toujours... je me suis jamais battue face à un cavalier dans cette vie mais appartement c’est pas si simple... »
Je clignai des yeux devant ce flot d'informations. Je me focalisai sur certains éléments, comme 'Cavalier de l'Apocalypse' et 'Peste', qui me semblaient être d'excellents mots-clés. Japet fixa Alexis avec une lueur étrange dans les yeux. Toutes ces informations ne la rendait sûrement que plus surprenante à ses yeux. Je déglutis. Mes mots avaient dépassé mes pensées, quand elle m'avait fait des reproches : je ne souhaitais pas qu'elle meurt. A aucun prix.
Le dénommé Wilson ne fit évidemment aucun commentaire, se contentant de fixer Japet. Ce dernier reporta son attention sur le Cavalier et dit :
« Le Cristal est détruit. Tu arrives un peu tard. » « Titania est tombée, elle aussi. » fit remarquer Wilson.
Japet sembla se crisper légèrement.
« Un point partout. Balle au centre. » commentai-je face à ce match de ping-pong. « Y a aucune chance pour que vous partiez chacun de votre côté en vous serrant la main ? »
J'avais demandé ça d'un air désabusé, sans y croire une seconde. Wilson et Japet continuèrent de se fixer en m'ignorant totalement. C'est bien ce que je pensais.
« Qu'est-ce qu'on est censé faire maintenant ? » nous chuchota Violette.
Elle était désemparée. Nous pensions unir nos efforts pour récupérer le Cristal, mais maintenant qu'il était détruit... Avions-nous échoué ? Ou étions-nous ici pour une toute autre raison ?
« J'en sais quedal... » répondit Alexis à voix basse.
Toujours concentré sur Wilson, Japet eut un petit sourire assuré.
« Tu n'es pas venu ici pour le cristal, n'est ce pas ? Alors pourquoi attaquer la Forteresse si ce n'est pas pour dérober ce qu'elle a de plus précieux ? »
Ces paroles m'intriguèrent.
« La forteresse renferme d'autres choses ? » demanda Violette en pivotant vers le titan.
Wilson se contenta de lever la main, paume vers le bas. Japet l'observa, hésitant. Sur l'armure sombre du Cavalier remuait quelque chose de friable et de souple à la fois... Du Sable Noir. A cet instant, le sol fut parcouru d'un léger tremblement. Japet eut un regard indécis, comme s'il ne comprenait pas ce que l'autre tentait de faire, à part détruire la forteresse -ce qui me semblait assez évident. D'un même regard, nous prîmes la même décision : s'enfuir discrètement. Le titan et le Cavalier étaient suffisamment occupés pour ne pas nous remarquer filer à l'anglaise, du moins je l'espérais. Nous commençâmes donc à partir en crabe vers la porte, de manière plus ou moins discrète.
« Mais à quoi vous jouez ? » chuchota César qui était encore relativement proche de nous.
« On essaye de sauver notre peau, pas vous ?!? » répliqua Alexis à voix basse.
Violette arqua un sourcil face à la réaction du vieux grincheux, avant de hocher la tête.
« Pas en me ridiculisant. Non merci. » fit-il, dédaigneux. « Bah dans ce cas, courez ! » lui proposai-je avec une moue . « Mais bonne chance avec le sol qui bouge. »
Comme pour me donner raison, le sol trembla un peu plus et César manqua de perdre l'équilibre. Ca commençait à trembler sacrément autour de nous. Malgré l'urgence de la situation, je fus déçue que le vieil homme ne se casse pas la binette.
« Qu'est-ce que tu essaies de faire ? » demanda calmement Japet à Wilson, qui garda le silence.
« Super. Allons vers l'ennemi. » lança César dans un murmure d'un ton désenchanté.
Il n'avait pas tort, mais quelle alternative nous restait-il ? Hors de question d'attendre que la salle du trône s'écroule sur nous. Il nous suivit, malgré le fait que nous risquions de nous retrouver face à l'ennemi, une fois dehors. J'avais l'espoir dérisoire qu'il serait un peu plus 'facile' à affronter qu'un éventuel Cavalier en pleine possession de ses capacités. J'accélérai le pas, suivie par Alexis, Violette et César. Nous passâmes près de Japet qui paraissait toujours indécis face aux agissements de Wilson. Il déclara :
« J'ai eu ce que je voulais. »
Il nous regarda et je frémis, redoutant la suite. Pourtant, il se contenta de sourire d'un air satisfait avant de... disparaître. Je ne me sentais pas mieux malgré son départ. Au contraire, mon envie de vengeance était décuplée par ma frustration de ne pas avoir pu l'empêcher de partir. Désormais, il ne restait plus que Wilson. Le sol tremblait de plus en plus. J'hésitai, stoppant net. César avait raison. Le danger était partout. En allant dehors, nous risquions de nous mesurer à un ennemi contre lequel nous ne serions pas de taille. En restant auprès du Cavalier, nous pouvions gagner du Temps. Peut-être. Aussi je m'écriai par-dessus le bruit du tremblement :
« Pourquoi vous voulez détruire la forteresse ? Ca va vous apporter quoi ? »
Comme il fallait s'y attendre, Wilson resta concentré. A ma grande surprise, il répondit à ma question, sans me regarder :
« La Dernière Sentinelle. »
Le sol tremblait toujours autant. Si ça continuait ainsi, tout allait s'écrouler. Je tentais de maintenir mon équilibre au mieux, fermement campée sur mes pieds. César n'était pas aussi doué que moi à ce jeu-là.
« Oui c'est le titre de la mission, et alors ? » fis-je en haussant les épaules.
« La Dernière Sentinelle ? » répéta Violette qui cherchait à mieux comprendre. « Et tout détruire autour de vous ça va vous permettre de la trouver ? » « Non. » répondit-il.
A cet instant, le Sable Noir sur son armure serpenta le long de son bras, puis sur sa main levée. Il concentra sa force vers un seul point, le sol.
« Il en reste une ? Enfin... vous voulez dire qu'il y en a une qui ne serait pas lié au Cristal ? Une qui pourrait survivre sans ? » demandai-je, sans savoir si j'étais totalement à côté de la plaque ou si je disais quelque chose d'intelligent. « Et vous vous lui voulez quoi à cette dernière sentinelle? » s'enquit Violette.
C'était tout nous ça : le monde était sur le point de s'écrouler et au lieu de prendre nos jambes à notre cou, on posait des questions. Même aux heures les plus sombres, ça fait du bien d'être entourée par des gens aussi fous que soi-même.
« Le cristal est un leurre. » déclara Wilson. « Ils le sont tous. » « Vous cherchez la dernière Sentinelle, c'est ça ? C'est elle qui détient le pouvoir ? » demandai-je, de plus en plus perdue.
Brusquement, César intervint, comme s'il venait de se faire piquer par un insecte :
« Ce n'est pas une personne ? » « Mais c’est quoi si c’est pas une personne ?!? » s'impatienta Alexis. « Les Sentinelles sont des soldats de l'Empire. » expliqua César, qui avait décidé d'étaler sa culture (ça n'était pas trop tôt !!!). « Merci, on avait compris. » glissa Violette, blasée. « Ne soyez pas méprisante ! » la réprimanda-t-il, agacé. « Ils servent l'Empire. S'il y a une dernière sentinelle, ça ne peut être qu'une personne. A moins que ce ne soit pas une personne. Mais dans ce cas ça serait quoi ? En tout cas quelque chose, ou quelqu'un qui sert l'empire. sinon ça ne serait pas une sentinelle. » « Non mais vous le faites exprès ? » lança Violette, toujours aussi méprisante. « Vous pouvez le tuer ? » demandai-je à Wilson en désignant César. Franchement, ça nous aurait rendues service, à ce stade. « Je réfléchis, moi ! » lança le vieux grincheux en me fusillant du regard.
Et nous, on faisait quoi, des crêpes ? Il était vraiment insupportable.
« C'est Sentinelle au pluriel ou au singulier ? » poursuivit-il, en plein réflexion. « ON S'EN TAPE ! C'est pas le moment de faire un cours d'orthographe ! » explosai-je. « La Dernière Sentinelle, c'est quoi, c'est qui ? » demandai-je à Wilson de façon cash. « La dernière sentinelle. Quel marque du pluriel il y a la-dedans ? » soupira Violette en secouant la tête tout en fixant César.
Wilson ouvrit la bouche pour répondre, mais le vieillard le coupa. Je me retins de l'étrangler. Pour une fois que quelqu'un ne se montrait pas condescendant et répondait à nos questions, il ne le laissait pas parler !
« Ca doit être quelqu'un. Ca ne peut être que quelqu'un. Même si il semble penser l'inverse. Mais il peut se tromper. Un cavalier, ce n'est pas infaillible. » dit-il, pensif. « Les Gardiens sont des Sentinelles en quelque sorte. Après tout une Sentinelle c'est un protecteur d'une Cité, ou d'un Empire. Si ça se trouve... »
Il se tut brusquement en remarquant que j'avais porté la main à ma poitrine. Tout d'abord, ça n'avait été qu'un pincement. J'y avais pas prêté attention. Puis, la douleur s'intensifia, comme si une aiguille me transperçait le cœur. Tout doucement mais sûrement. Alexis voulut faire un geste vers moi mais stoppa net, écarquillant les yeux, le souffle coupé. Je lui lançai un regard interrogateur tandis qu'elle posait à son tour une main contre son cœur. Ressentait-elle la même souffrance aiguë ?
« Les filles ? Vous allez bien ? Qu'est-ce qui se passe ? » s'enquit Violette.
La panique se lisait sur ses traits et dans sa voix. Rapidement, elle fit le rapprochement avec ce que fabriquait Wilson. Si j'avais été en mesure de parler, je l'aurais aussi fait remarquer. L'aiguille s'enfonçait plus profondément, la douleur devenait insupportable, mais je ne parvenais pas à crier. Seulement à tomber à genoux. Alexis fit de même, terrassée par la souffrance.
« Arrêtez ! Arrêtez ce que vous êtes en train de faire ! »
Incapable de lutter contre cette attaque intérieure, je m'écroulai, face contre terre. Tétanisée, je vis du Sable Noir onduler vers moi, jusque sur mes doigts. Il les escalada sans aucun effort, glissant le long de ma peau, sur mon bras.
« Non, non, non !!! ARRETEZ CA !!! » hurla Violette.
Du coin de l'oeil, j'aperçus de petits éclairs s'échapper des doigts d'Alexis, qui subissait elle aussi les assauts du Sable Noir, avant de se noyer dans le sol.
« Il doit en être ainsi. » déclara Wilson à Violette, sans aucune émotion.
Soudain, je sentis quelque chose monter en moi. Ca n'était pas de la colère, ni de la peur. C'était juste... une puissance à l'état brut. J'étais familière de cette impression, désormais, puisque je l'avais ressentie dans la forêt, face aux 'dark Sentinelles'. Mon pouvoir s'activait. Mais cette fois, je n'en avais pas le contrôle. Mon ressenti était identique à toutes ces fois où j'avais failli exploser, et où j'avais endormi mon don par de fortes doses d'héroïne, de somnifères ou de GHB. Non, je ne voulais pas... J'étais incapable de stopper la vague déferlante sur le point de me submerger...
J'allais détruire. Tout détruire. Ca n'était qu'une question de secondes. Au milieu d'un océan de souffrance et de terreur, égarée, perdue, mon regard flou croisa celui de mon amie.
« Vio... Violette... va-t-en... » articulai-je avec mille difficultés. « … Recule... » appuya Alexis dans un souffle. « Non. Je ne vais pas vous laisser. » répliqua-t-elle d'un ton sec et mouillé à la fois.
Elle ne pouvait pas nous sauver... Ne comprenait-elle pas ? Jamais elle n'abandonnerait. Jamais. Je la connaissais suffisamment pour le savoir. J'aurais voulu la repousser, la faire quitter le périmètre de force, mais j'en étais incapable. L'aiguille atteignait un point culminant, me coupant la respiration pour de bon.
Le sol trembla encore plus fort. Le toit était sur le point de tomber. Je percevais toutes ces choses dans un état second, mon ouïe amoindrie par tout ce que je ressentais en même temps. Le pouvoir du Cavalier s'intensifiait, m'écrasant davantage. Puis, il relâcha la pression. En avait-il enfin terminé ?
Nous sommes liées à la dernière Sentinelle, songeai-je dans le tumulte lointain de mes pensées.
Il y avait une connexion entre Alexis et moi. Wilson avait fait quelque chose. Ou réveillé quelque chose. Les petits éclairs sur les doigts de la jeune femme s'accentuèrent. Ses mains semblaient comme collées au sol, desquelles les éclairs fourmillaient pour se fondre dans ce dernier, avant de l'éclairer. Que se passait-il ? Dans le même laps de temps, une puissance jaillit hors de moi et fonça sur les éclairs d'Alexis. J'aurais voulu la retenir, j'aurais tellement voulu...
Une immense explosion eut lieu. Aveuglée, sourde, hagarde, je me sentis projetée, écartelée dans tous les sens. Soudain, mon dos heurta quelque chose de dur. La douleur devint physique, furieusement réelle. Je tombai à quatre pattes sur le sol et mes mains serrèrent instinctivement l'herbe rase.
Déroutée, je balayai rapidement l'endroit d'un regard flou. Nous nous trouvions au milieu d'un cercle de mégalithes, avec beaucoup de monde. Des éclairs s'échappaient toujours des doigts d'Alexis. La puissance que je ressentais en moi était toujours là, immense et instable. J'avais l'impression qu'il me suffisait de tendre la main pour la libérer. J'enfonçai davantage mes doigts dans la terre. J'avais peur, je tremblais. Je croisai le regard anxieux de Nora, qui était comme Alexis et moi, les mains posées sur le sol. Elle avait l'air de reprendre son souffle. Wilson avait disparu. Nous avions retrouvé Apollon, Diane, Sebastian et tous les autres, même s'ils étaient en mauvaise compagnie, puisqu'une douzaine de Nymphes se trouvaient également là. Tout le monde était par terre, à croire qu'ils avaient subi l'explosion, eux aussi. César se redressa, ébahi. Je tournai la tête de tous côtés, remarquant qu'il manquait quelqu'un.
Mon cœur meurtri se serra aussitôt. Où était passée Violette ?
CODAGE PAR AMATIS
Sinmora
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Nous passons une bonne partie de notre Temps à attendre quelqu'un ou quelque chose. On attend le grand Amour, transportés par des rêves d'enfants et on s'aperçoit que le prince charmant n'existe pas. On se rend compte qu'un simple baiser peut briser notre existence, remettre tout en question et nous hanter jusqu'à la fin des Temps. On s'attend à ce que nos amis nous aident quand on a besoin d'eux. Que nos ainés nous disent la vérité, nous guident, nous soutiennent. Mais ils n'agissent jamais comme on aimerait qu'ils le fassent. On attend que quelque chose nous arrive. Que notre destin se présente à nous et nous transporte vers un monde où on pourrait enfin devenir qui on est censé être. Mais au final, ce n'est que déception. Que de Temps perdu à attendre ! L'attente, c'est l'espoir. L'espoir est cruel. Car il nous fait espérer ce qu'on aura sans doute jamais.
Et soudain, c'est venu. Je ne sais pas comment le décrire, mais je me sentais envahi par la sensation d'une mort très proche, terriblement forte et certaine. J'étais tombée à terre. Quelque chose me transperçant le coeur. Je luttais pour reprendre ma respiration, paumes ouvertes contre le sol. Mais l'immense angoisse que j'ai ressentie fut la seule chose qui me donnait l'impression d'être toujours vivante.
Alexis... Vaiana... j'avais la sensation qu'elles étaient à proximité de moi. Mais il n'y avait pas qu'elles. D'autres, que je n'arrivais pas à distinguer. Je les sentais. Je n'étais pas seule, et pourtant je ne voyais personne. J'avais trop mal pour ouvrir les yeux. Quand ça s'est estompé, j'étais encore agenouillée, et j'avais les mains tremblantes.
Je relevais la tête, reprenant mon souffle. Fermant et ouvrant les yeux à tour de rôle, afin de tenter de remettre mes idées au clair, lentement. Qu'est ce qui m'était arrivé ? Qu'est ce que je ressentais en ce moment même au fond de moi ? En chutant, quelques instants auparavant, j'avais lâché mon bâton. Il gisait à quelque pas de moi. Ils étaient tous à terre, tout autour de moi. Tous mes amis, tous nos ennemis. Et il était là, lui, debout face à moi. Est ce qu'il était réel ?
« Vous êtes venu ? » demandais-je au Titan.
Il ne me répondit pas. Sans doute qu'il n'était pas là. Que je n'étais peut-être plus là moi non plus. Il me fallu un petit moment avant de prononcer quoi que ce soit.
« J'ai cru qu'on trouverait des réponses ici. Qu'on pourrait aider. A notre manière. » précisais-je. « On a ouvert l'Asbru avec l'aide de Vaiana. Elle a un don tellement intense. Quelque chose que j'ai toujours... que... que j'aurai aimé avoir. »
Mais que je n'ai pas, et que j'aurais jamais, songeais-je. Elle était extra ordinaire. Je l'enviais.
« J'ai cru que... que vous étiez mon père... je ne sais pas ce que j'espérais. Peut-être avoir quelqu'un à mes côtés pour me guider, pour m'aider... pour me dire ce que je suis censée faire. »
Cookie avait été là. Il était toujours là derrière moi, pour me soutenir, pour me former. Mais ce n'était pas suffisant.
« J'ai cru qu'on serait l'étincelle qui allumerait la flamme. Qui apporterait de l'espoir à tout le monde. J'y ai vraiment cru... »
J'avais comme une impression de vide dans le ventre. Quelque chose qui me serrait le coeur. Qui m'oppressait.
« J'ignore ce que vous attendez de nous. » ajoutais-je. « On est des gens biens. On se bat pour ce en quoi nous croyons. » poursuivis-je avant qu'une pensée me traverse l'esprit et que je la prononce à voix haute. « Lui aussi... »
Celui qu'ils redoutaient. Qu'ils considéraient comme le méchant de l'histoire. Lui aussi, Chronos, se battait pour ce en quoi il croyait. Alors qu'est ce qui nous différenciait de lui ? Est ce qu'il était réellement le mauvais et nous les gentils ? Ou étais-ce l'inverse ? A quel moment Elliot était destiné à changer ?
« Il doit se sentir si seul. » murmurais-je, en songeant qu'on l'était aussi. « Si incompris. » poursuivis-je. « Quand j'ai posé mon regard sur Elliot, la toute première fois, j'ai sentis qu'il était quelqu'un de bien. Et il n'a pas changé avec les années. Il est et restera toujours quelqu'un de bon. Quel que soit le nom qu'il prendra. Et vous le savez... »
On était les méchants de l'histoire. Ils l'étaient eux. Il n'y avait qu'à voir ces nymphes. Des créatures pures, issus de la Nature. Et voilà ce qu'elles étaient devenues... Des ennemis.
« Si aujourd'hui il vous fait peur, c'est parce que vous l'avez laissé seul. Vous n'avez pas été là pour lui. Comme vous ne l'êtes jamais pour nous. »
C'était ce que je pensais. Hyperion. Ouranos. Atlas. Thémis... tous ces Titans qui vivaient à nos côtés, étaient en réalité tellement éloignés de nous. On n'apprenait rien avec eux. Ni à se battre, ni à affronter l'inconnu. Ils restaient dans leur coin et nous dans le nôtre. Mais ce n'était pas comme ça qu'on pourrait avancer.
« Il n'y a pas de bons, ni de mauvais. Juste des gens seuls, abandonnés. Et certains par votre faute... »
Il me rejoignit. Agenouillé face à moi. Puis, il prit mes mains dans les siennes, afin de me soutenir. Pendant un instant, mon coeur manqua un battement. J'avais la sensation de sentir ma mère en face moi. Puis, en clignant des yeux, je vis Hyperion. Elliot. Ils changèrent à tour de rôle. Est ce que j'avais des hallucinations. J’eus un mouvement de recul, en voyant une nymphe. Elle me tenait les mains. C'était la même que j'avais vue avec Apollon. Celle qui se faisait appeler...
« Elina'vi... ? » murmurais-je.
Il m'aida à me relever. Je tenais difficilement sur mes jambes. Tout autour de moi, je pouvais les voir. Apollon, Héphaistos, Sebastian, Diane, Vaiana, Alexis, César et Michoko. Il ne manquait que Violette. Les Nymphes n'étaient plus là. On se trouvait toujours sur ce cercle de pierre, et les mégalithes nous entouraient. Et il y avait lui, Elina'vi. Je ne comprenais pas comment il était arrivé là. Ni ce qu'était cette lumière blanche qui nous entourait. Elle était au delà des mégalithes. Ces derniers scintillent d'une couleur bleu vive.
« Qu'est ce qui nous arrive ? » demandais-je à la Nymphe, tandis que je vis des petites créatures volantes s'approcher de mes amis.
D'ici, on aurait dit des... papillons ? Ils se posèrent sur eux, tandis qu'un approchait de moi.
« N'ayez pas peur. » précisa la nymphe.
Le papillon se posa sur mon épaule. Il était... magnifique. Et en même temps, je n'étais pas tranquille. Mais petit à petit, je sentis que quelque chose se passait. Que la blessure que j'avais à cet endroit était en train de s'estomper. De disparaître. Ne comprenant pas, je levais la tête dans la direction de Elina'vi.
« Ils ont ouverts une porte. » dit-il en regardant en direction de Sebastian. « Elle fonctionne dans les deux sens. » ajouta t'il.
Je ne comprenais pas de quoi il voulait parler. J'avais juste la sensation qu'il faisait référence à cette lumière blanche qui nous entourait.
« On ne peut pas vous aider. On est déjà passé de l'autre côté. On ne peut que vous offrir quelques instants de répit. » précisa t'il.
Je n'arrive pas à saisir le sens de ses paroles. La nymphe nous avait offert quelques instants de répits ? Dans les minutes qui suivirent, elle nous expliqua qu'en réalité, les nymphes, n'étaient pas mauvaises. Elles s'étaient juste perdues en chemin. Certaines avaient tentées de former un groupe, de faire revenir la Nature. Mais d'autres savaient que c'était impossible. Alors la décision avait été prise, il y avait des millions d'années de cela. Les nymphes devaient s'élever. Elles devaient ne faire plus qu'un avec la Nature. Elles faisaient partit d'une notre époque, d'un autre Temps. Elina'vi nous avait expliqué cela.
Mais quand certaines sont parties, les autres ont vue cela comme une trahison. Et au lieu de les suivre, elles sont restées ici, attendant de trouver le moyen de se venger de ce qu'on leur avait fait. De ce que les Titans leur avaient fait subir. Elles voulaient détruire leur Empire. Les nymphes avaient un don naturel pour changer physiquement. Elles pouvaient être un homme, ou une femme. Elles pouvaient avoir une apparence de nymphe, ou d'humain. Elles étaient hermaphrodites et polymorphes. Elles n'avaient aucune limite. C'était elles qui nous avaient fait croire qu'il y avait des dark sentinelles. Qu'on était traqué. Dans le seul but de nous faire prendre la cascade et d'ouvrir la porte à la Nature. Elles voulaient que cette dernière, de l'au delà, se déverse sur notre monde, sur l'ensemble de l'Empire de Titania. Avec notre venue, elles avaient vue une opportunité de se venger. Mais quelle que soit leurs tentatives, elles n'avaient pas encore conscience qu'elles échoueraient. Car la Nature était pure. Elle ne ferait jamais ce qu'un être vivant serait capable de faire. Le mal.
On était pris au piège. Rien ferait changer d'avis les nymphes. Quand le lien sera brisé, on sera à nouveau à leur merci. On sera piégé dans ce cercle de pierre, sans possibilité de le quitter. Elles étaient treize et bien plus fortes que nous. Ce n'était pas un banal tant de répit que nous offrait Elina'vi. C'était la possibilité de se dire au revoir. Même si aucun de nous voulait partir...
Dans les minutes qui suivirent, on appris ce qui s'était passé pour chacun. Et on avait tous notre lot de questions. Elina'vi avait répondu au sujet du cavalier. De Wilson, qui était apparu à l'autre groupe, et qui était responsable de cette douleur qu'on a éprouvé.
« Par le passé, nous avons tout tenté. Aussi bien lui, les Titans, nous. Chaque peuple, chaque création de la Nature a commis son lot d'erreurs. Il y a eu des êtres avec un pouvoir divin. Des enfants de nymphes et de Titans. Des Gardiens. Des combinaisons de pouvoirs. Des cavaliers. On avait tous l'impression d'avoir besoin de cela. De transmettre quelque chose qui n'était pas nécessaire. De commettre la même erreur. Tous ces êtres représentaient à nos yeux, et à leur manière, un espoir. Mais tous ces pouvoirs ne sont qu'une part de la Nature. Quelque chose qu'elle nous a offert ou qu'on lui a pris de force. Quelque chose qu'il n'était pas nécessaire de s'approprier, car la Nature nous avait déjà fait le don du plus grand pouvoir qui existe. L'Amour. On l'a en chacun d'entre nous. » précisa t'il. « Nous sommes tous un fragment de la Nature. Nos pouvoirs sont sans importance. On représente un tout gigantesque et magnifique. On est présent en chaque chose que nos yeux peuvent voir et notre coeur ressentir. L'Amour est partout autour de nous. Et c'est à elle que nous le devons. »
J'avais glissé la main dans ma poche, sortant quelque chose. J'avais des questions, comme tout le monde. Mais une qui me semblait plus importante que les autres. Ma mère m'avait fait un présent. Est ce qu'il pouvait nous aider ? C'était ce qui m'importait. J'avais montré la graine à Elina'vi. Il avait posé ses yeux sur elle, avant de refermer ma main sur la graine.
« Garde la précieusement. » dit-il. « Gaia est allé jusqu'à l'Arbre Monde. Elle a été en contact avec la Nature. Elle a vue la mère Prophétesse. Cette dernière a répondu à sa question. Quand notre soeur est revenue, elle avait avec elle, trois graines de hautes vertues. Chacune d’entre elles renferment la vie. La vie sous sa forme la plus pure, la plus innocente. Depuis que l'Arbre Monde a été détruit, il n'y en a plus d'autres. » ajouta t'il. « Une seule de ces graines suffit pour apporter la vie. Elles sont un espoir. Les graines de la Renaissance. »
Je la rangeais précieusement dans ma poche, songeant à tout ce qu'il avait dit, et aussi à ces moments qu'on vivait ici. Nous avoir offert un moment de répit, c'était inespéré. Mais ça n'était pas suffisant. On devait trouver un moyen de gagner. On ne pouvait pas échouer ainsi. On ne pouvait pas raisonner les nymphes. On ne pouvait que les combattre. Et même si on ne faisait pas le poids, on pouvait au moins essayer. Peut-être qu'on ne s'en sortira pas tous vivants. Mais on peut tous permettre aux autres d'avoir une plus grande chance que nous, en se battant ensemble. Après tout, aucun d'entre nous est seul, vue qu'on est tous là les uns pour les autres.
Elina'vi s'était assis au coeur du cercle. Il avait fermé les yeux, se concentrant. On pouvait toujours se voir, tous, mais je sentais qu'on était aussi très éloigné les uns des autres. Comme si c'était un moment intime qu'il nous offrait. Quand la lumière cessera d'émettre, quand on sera une nouvelle fois face à elles, on tentera le tout pour le tout.