« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J’avais fait un demi brusque en entendant le bruit derrière moi mais j’avais été forcée de constater qu’il n’y avait personne. Presque soulagée quoi qu’intriguée, j’avais continué mon chemin. La végétation était dense et suffisamment bien arrangée pour que je ne puisse pas perde mon chemin. Je croisais parfois sur ma route des Nymphes desquelles je me cachais, de peur qu’elles me ramènent bien trop tôt au campement. J’avais aucune idée de ce que je cherchais, ce qui ne m’aidait clairement pas à le trouver.
À chaque pas, je m’émerveillais un peu plus des différents fruits que je croisais et de toutes ces petites bestioles blanches qui voleraient un peu partout. C’était un endroit magnifique et il y en avait tant à apprendre. Jamais aucun Templier n’était venu jusque-là, ils n’avaient pu que l’imaginer lui donnant même un nom qui avait été repris en écho par plusieurs artistes au fil des siècles : Xanadu. J’y étais... et tous les poèmes oniriques n’avaient pu me préparer à ce que je voyais. Mais voir ne signifiait pas comprendre et je devais bien avouer que mes cachecaches avec les êtres bleus ne m’amusaient plus si c’était pour n’y trouver aucune réponse. C’était à ce moment que l’éclair de « génie » m’était venu : si je ne le voyais pas, ce n’était peut-être pas dû à son non-existence mais peut être plus au fait que ce que je cherchais était invisible. Après un regard aux alentours pour m’assurer que la voie était libre, j’avais enjambé un buisson et je m’étais enfoncée dans la verdure pour tenter de trouver une micro-clairière, à l’abri des regards.
Dans Star Wars, la Force était une espèce d’entité surpuissante qui vivaient en chacun de nous mais que seules certaines personnes pouvaient appréhender. Enfin c’était ma version parce qu’il y avait eu tellement de théories contraires sur le sujet que je préfère clairement dire que c’est ma version pour froisser personne. Je me demandais alors si la Nature fonctionnait comme la Force, présente en chacun de nous mais compréhensible que pour ceux qui la cherchaient et qui en avaient la faculté. Après un moment de doute, je m’étais assise au sol, en tailleur, et j’avais posé mes doigts et presque les paumes dans l’herbe environnante. Fermant les yeux, j’avais fait le vide autour de moi, me concentrant que sur ma respiration. Au bout d’un moment, je sentis alors l’herbe frémir sous les doigts, ce qui m’avait brusquement sorti de ma transe. Je chuchotais pour moi-même, de ravissement:
- Ouah... Alors ça c’est mega cool... on y retourne l’herbe, il m’en faut plus.
J’avais donc refermé les yeux après quelques secondes, l’herbe s’était remise à faire son truc. Et encore. Et encore. Mais rien de plus. Je ne désespérais pourtant pas, j’étais prête à attendre toute la nuit d’aller plus loin s’il le fallait. Au bout d’un moment, un petit rire se dit entendre derrière moi. Pas un rire moqueur, juste un rire amusé. Je m’étais alors retournée pour voir qu’un être bleu, à peine plus âgé que moi d’apparence, semblait me regarder avec un sourire. Je me sentis rougir jusqu’aux oreilles tendit que je m’excusais :
- Je suis désolée... j'essayais de comprendre votre lien si particulier avec la Nature... vous m'en voulez pas... ?
Pour toute réponse, il se déplaça lentement pour venir s’asseoir face à moi et il se mit à caresser l’herbe. À ce contact, les brins qui étaient près de ma main se mirent de nouveau à frétiller st je compris alors que je n’avais rien réussi à faire du tout. Un peu comme Luke se payant la tête de Rey dans le 8e épisode, l’herbe s’était royalement foutue de ma gueule en me faisant croire à quelque chose qui finalement n’existait pas vraiment ou que je n’avais pas vraiment su gérer.
- Vous n'avez pas à avoir honte de chercher à être proche d’elle.
Comme pour argumenter son propos il avait levé sa main avant de la poser entièrement au niveau de mon cœur, sur mon sein gauche. Il y avait beau ne pas avoir d’arrière-pensée dans ses yeux, j’avais tout de même dû contrôler mon envie de le repousser. Ce n’était pas tous les jours qu’un être bleu me plotait sans que je l’y ai invité.
- Elle réside en chaque être.
Maintenant qu’il le disait je sentis un frisson étrange me parcourir. Ce n’était pas agréable... mais ça n’était pas désagréable non plus. C’était surtout étrange, comme si je ressentais que tout son être s’était connecté au mien, comme si nos deux Nature profondes s’étaient percutées et s’apprivoisaient.
- Ouah... c’est trop bizarre, je vous sens en moi... enfin... sans arrière-pensée, hein ? - Donc... ça veut dire qu’il faut que je me concentre sur ce qu’il y a au plus profond de moi, c’est ça ?
Il hocha la tête avec sourire, comme si j’avais tout compris et après s’être levé, il m’avait tendu la main pour que je me lève à mon tour. J’avais accepté l’aide et je pris quelques instants pour enlever les restes d’herbe sur mon jean au niveau de mes fesses en me demandant subitement si j’avais tué une partie d’elle. Le gazon était tout aussi vivant sur Terre mais comme il ne réagissait pas à notre contact je m’étais jamais posée cette question qui me semblait pourtant aujourd’hui primordiale.
- Ne pense à rien d’autre. Concentre-toi sur ce que tu ressens.
Tiens il me tutoyait maintenant, c’était nouveau ? Je me demandais si cela avait rapport avec le fait que nous ayons établi un contact. Il avait l’air en tout cas de le comprendre plus que moi... et de ce fait je me sentais pas encore suffisamment à l’aise pour en faire autant. J’hochais la tête d’un air entendu avant de préciser.
- D’accord !
J’hésitais avant de me lancer :
- J’ai deux questions... une sympa et une plus... comment dire ... sérieuse... je peux vous les poser ?
L’air amusé il hocha la tête mais je repris brusquement :
- Aaaah attendez, non ! En fait j'en ai trois ! Ouais y'en a une qui vient de se rajouter...
J’eu un rire nerveux mais apparemment il ne semblait pas beaucoup plus gêné d’en avoir une troisième, je me lançais donc :
- Je t’écoute ! - Ok, on va commencer par la sympa... comment ça se fait que certains d'entre vous parlent notre langue et d'autres non ? - Ceux qui parlent toutes les langues sont ceux qui ont quittés la vallée. Les autres ne sont jamais partit d'ici. - Ooooh et où allez-vous quand vous quittez la vallée ? - Là où nous devons nous rendre.
... Cimer Albert... il m’avait souri avant d’ajouter :
- Certains ont suivi les Titans, d’autres non. - Et vous devez vous rendre où ?
J’hésitais avant d’ajouter :
- Vous savez tous où vous allez en tout cas… avec ou contre les Titans… toujours en harmonie avec la Nature… je voulais vous demander… peut-être que vos savez… comment la Nature peut-elle transformer une personne ?
Je déglutissais. Je me posais la question depuis des années mais jamais personne n’avait su me donner la réponse et j’avais l’impression que cet être bleu pouvait enfin me libérer de ce poids que je portais depuis si longtemps, ce poids que je gardais comme un secret. Je n’arrivais plus le regarder, j’entortillais mes mains, consciente de lui dire ce que je n’avais jamais dit jusqu’alors, bien trop effrayée de la réaction qu’ils auraient pu avoir :
- Vous dîtes que tout ce que j’ai besoin est déjà en moi… mais… j’étais une humaine normale pendant des années. Puis un jour, la Nature a semblé changer pour implanter un truc étrange en moi… que je recherche d’ailleurs maintenant sans trêve. Mais je ne sais même pas si c’est une bonne chose. Vous savez comment la Nature peut faire ça et pourquoi elle le fait ? J’avais l’impression d’être extraordinaire mais maintenant, plus ça passe et plus je doute. Parce que ce pouvoir est toujours associé au mal… je contrôlais la Foudre. Comme Zeus qui était à moitié fou. La foudre entoure apparemment la prison d’une autre déesse qui est entourée aussi de sable noir. Et là dernière fois où mon pouvoir est apparu, il y avait du sable noir à côté de moi… je sais plus rien là…
Il me laissa parler jusqu’au bout, en m’écoutant patiemment. Mais sa réponse fut loin d’être celle que j’attendais : un baiser. Un baiser qu’il déposa sur mes lèvres avec une grande douceur et qui fut si furtif que je n’eus pas vraiment le temps de réfléchir ou de comprendre ce qui m’arrivait. Je me contentais de rougir de plus belle en clignant des yeux.
- Euh… en quel honneur ? - Je voulais créer un lien.
Il ne précisa rien de plus, se contentant de m’observer droit dans les yeux
- Oh…
Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille, mal à l’aise de son regard si intense.
- Mais quel type de lien ? Parce que si c’était une question de rencard, on aurait pu commencer par échanger nos numéros de téléphone, hein…
Il sourit mais bien plus pour être poli sans doute que parce qu’il comprenait véritablement ce qu’était un rencard ou un numéro de téléphone. Pour toute réponse, il se contenta de lever la main vers le haut, de l’ouvrir, paume vers le ciel. Une sorte de petit éclair s’en échappa, le Temps d’une fraction de secondes uniquement. Tout en baissant la main, il précisa :
- Ça a l’air puissant… - Vous l’avez aspiré ?
Il éclata d’un nouveau rire amusé mais non moqueur.
- Ce don, c’est à vous qu’elle l’a confié et à personne d’autre. - Pourtant vous l’utilisez aussi… à moins que ce n’était que durant le li…Attendez du coup c’est vraiment un don de la Nature ? - Oui. J’ignore pourquoi on vous en a privé mais il est bien là.
J’étais soudainement follement soulagé. Pas parce qu’il était toujours là, mais parce qu’il n’était pas un pouvoir empli de ténèbres. Je n’arrivais pas bien à me dépatouiller de tout ce que je ressentais, un mélange de choc, de soulagement et de joie. Je levais alors ma main à mon tour pour observer mon poing se serrer et desserrer avant de lui préciser.
- Il faut juste que je le ré apprivoise alors si je comprends bien… Au fiat, vous ne m’avez pas dit… vous devez vous rendrez où ?... Je ne connais même pas votre nom…
Je m’en rendais à présent compte, presque honteusement. Il me lança un sourire compatissant à avant de me répondre.
- Je ne compte pas me rendre où que ce soit. Je suis bien, ici. Je m'appelle Na'aiti.
Il m’observa avec insistance, m’invitant à décliner mon identité à mon tour.
- Je m’appelle Alexis ... vous êtes une dryade aussi ? Ou... un dryade? Je sais pas comment on dit pour un homme... Et donc je suppose que vous avez choisi de ne pas être avec les Titans ? Mais où doivent aller ceux qui sont avec eux alors ? - Les Dryades sont des nymphes de la forêt. Elles sont nées ici. Elles ont grandi ici. Je suis une Oréade. Une nymphe de la montagne. Nous sommes hermaphrodites. On dit une, pour une nymphe, mais nous pouvons changer d'apparence en fonction des saisons.
C’était très bizarre… tout était très bizarre. Il avait beau faire tous les efforts du monde pour ne pas me perturber, c’était sans succès. Déjà ça voulait dire qu’on pouvait plus ne se fier à rien. J’avais supposé que les Titans hommes avaient été avec des Nymphes femelles et que les Nymphes mâles avaient été avec des Titans femelles, comme dans toute espèce vivante que la Nature faisait. Mais les escargots, comme apparemment ces êtres bleus, avaient la faculté de changer de sexe… ce qui voulait dire que le père de Nalasami, que j’avais potentiellement supposé être un de ceux qui avait enfanté un dieu était peut-être à l’époque une femme… et que donc elle avait forcément fait son bébé avec un Titan mâle et que ça renversait potentiellement ma faculté à recoller les morceaux.
- On ne choisit pas, aujourd'hui. Ce sont nos ancêtres, qui pour la plupart se sont liés à eux. Aujourd'hui, leur Empire s'est éteins. Il reste certains d'entre eux, mais ils se cachent.
J’avais ouvert la bouche pour tenter d’amorcer une nouvelle question mais je m’étais stoppée en repensant à son sourire compatissant. Il avait l’air de dire « tu n’as pas compris ce que je voulais te dire, mais tant pis ». Je m’étais donc refais le film à l’envers, je devais avoir l’air d’une parfaite abrutie avec la bouche ouverte comme un poisson. Mais soudain, une lumière s’était allumée dans mes yeux :
- Attendez... mais je vous ai jamais dit ça...
Je mettais stoppée avant de reprendre :
- Pour mon pouvoir je veux dire... je vous ai jamais dit que j’en avais été privée... alors comment vous le savez ?
Il avait hésité avant de répondre, comme s’il cherchait une réponse à me fournir :
- Je l'ignore. Je sais qu'il est là. Je le sens. Mais il semble également en sommeil. Comme si quelque chose l'empêchait de sortir. - Quelque chose ? Mais quoi ? Je peux faire quoi pour le sortir de son sommeil ?
J’avais soupiré avant de marmonner plus pour moi-même que pour lui :
- Décidément y’en a des choses à rallumer ...
Son regard prouvait vraiment qu’il ne savait absolument pas quoi faire pour m’aider mais après une courte hésitation, il replaça sa main sur mon sein. Après tout, c’était que la deuxième fois en moins de dix minutes qu’il le touchait. Il cherchait une copine ou quoi ? Il existait un « Balance ton Avatar » sur cette planète ? Pourtant, même si ça me gênait terriblement, je l’avais laissé faire, tentant d’oublier ce qui était en train de se passer en levant les yeux vers le ciel. Il fallait juste que je garde en tête qu’il était comme un médecin en train de m’ausculter avec un stéthoscope.
Nous restâmes un petit moment dans cette position sans que rien ne se passe mais soudain, au bout de plusieurs minutes, une petite brise se fit sentir. Evitant de le déconcentrer, je chuchotais :
- Je crois que ça fonctionne... je sais pas ce que tu fais mais...
Le reste se passait de mots. Je ne savais pas pourquoi c’était à cet instant que j’avais décidé de le tutoyer, comme si le lien s’était véritablement créé pour moi aussi mais la fin de ma phrase s’était évanouie dans la nuit. J’avais alors fermé les yeux pour tenter de l’aider, de m’abandonner pleinement ce qu’il tentait de faire. Il y eût alors un grand frisson qui me poussa à ouvrir les yeux. C’était pas normal, c’était loin d’être agréable. Quelques secondes après moi, Na’aiti ouvrit à son tour les yeux, très grand, comme s’il était terrifié. Ceux-ci étaient devenus tout noir. Sa main s’enfonça plus profondément dans ma poitrine, comme à la recherche de mon cœur et brusquement, alors que je commençais véritablement à avoir peur, il la retira. Au même moment, j’avais amorcé un geste de recul que je regrettais immédiatement :
- Ca va ?!? Il s’est passé quoi ?
Mais c’était loin d’être fini. Au moment où j’avais voulu m’approcher de nouveau pour prendre son visage dans mes mains, une décharge m’en avait empêché, me poussant à reculer une fois de plus, sous la douleur de l’éclair. L’être bleu avait toujours les yeux noirs, il était comme figé, seules ses épaules s’étaient mises à se secouer. Il était en train de convulser sous mon regard affolé. Du sable se noir se mit alors à couler de ses yeux, comme s’il pleurait cette chose immonde, un flot simple et démoniaque qui me coupa le souffle. Na’aiti s’effondra alors au sol. Une fois à terre, tout s’accéléra, le sable qui sortait de ses yeux se mit à couler au sol si vit que je n’eus pas vraiment le temps de réagir ou de tenter de l’en empêcher. Les petites méduses d’une blancheur éclatantes qui volaient jusqu’alors autour de nous se transformèrent soudain en cendres et tombèrent au sol.
- NON…. Non… Oh non non non…
Tremblante comme une feuille, je m’étais précipitée vers la nymphe, les larmes aux yeux. Je ne savais plus quoi faire pour l’aider, mes mains semblaient s’affoler s’en savoir où se poser tandis que le sable continuer à se répandre dans le sol et répandre la mort des méduses autour de nous. Je décidais de poser mes mains sur lui, quitte à me reprendre une décharge, pour tenter de lui venir en aide. Il se mit à tousser et je l’aidais à se relever en tenant sa nuque avec douceur.
- Je suis tellement désolée... tellement… est-ce que ça va ?
J’étais misérable. Sous le choc, les larmes s’était mises à couler, de la morve s’échappait de mon nez et que je savais pas quoi faire d’autre que de me ressuyer avec ma manche tout en le soutenant. Na’aiti s’arrêter alors de tousser et son regard se posa au loin, m’obligeant à observer la même chose que lui : désormais c’étaient les fleurs qui tombaient en cendres. Tout s’effondrait autour de nous…
- Non... il est entré...
Il m’observa et je pouvais voir qu’il souffrait encore beaucoup de ce qui venait de lui arriver.
- Nous ne sommes plus en sécurité ici...
Il était terriblement faible et je n’avais aucune idée de comment le porter jusqu’au campement. Comment retrouver les autres. Je m’étais avancée si loin dans cette forêt. Est-ce qu’ils me cherchaient seulement ? MAIS QU’EST-CE QUE J’AVAIS FAIT ?!
*Violette Parr
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| Avatar : Danielle Campbell
*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
Tout était sublime dans cet endroit. La végétation, la faune et même ces grands êtres bleus. Si Violette avait bien compris, il s’agissait de nymphe, l’autre moitié dans la conception des dieux. C’était des informations qui avaient peu d’impact pour Violette mais qui avaient intrigué beaucoup d’autres au sein de l’équipe, notamment après avoir découvert comment naissaient les nymphes. C’était à la fois beau et original. Mais toute cette beauté ne faisait pas avancer leur mission. Violette appréciait ce spectacle visuel mais elle ne pouvait laisser de côté qu’ils n’étaient pas là pour contempler l’habitat des nymphes mais pour chercher des armes permettant de se battre contre cette fin du monde. C’est d’ailleurs l’idée des armes qui resta dans l’esprit de Violette. Dans ce monde inconnu, il y avait des endroits où les pouvoirs étaient bloqués, notamment la montagne aux souhaits. Il devait sans doute y en avoir d’autres. Et Violette ne voulait pas se sentir lésée, démunie en cas d’attaque. Elle n’avait aucune arme contrairement à Nora, à Alexis ou même aux dieux. Alors une fois l’instruction sur la naissance des nymphes, Violette remit ses chaussures et quitta le domaine aux grandes fleurs.
Où trouver une arme ? La brune avait parfaitement remarqué les lances que certaines nymphes avaient. Mais elle n’avait vu aucune arme laissé à l’abandon ou oublié, ni même un endroit où elles étaient stockés. Cela ne devait peut-être pas se trouver dans le village. Alors la jeune femme décida de quitter le village et de s’enfoncer dans la forêt. Et finalement, la chance était de son côté puisqu’elle ne marcha pas très longtemps dans la forêt avant de tomber sur un grand homme bleu, assis sur un tronc d’arbre. Il avait une pierre dans une main et une seconde pierre était posée sur un tronc d’arbre. Il semblait utiliser la première pour tailler la deuxième. Ce n’était pas difficile de comprendre pourquoi il faisait ça. C’était sans aucun doute celui qui créait les lances qu’avaient les autres nymphes. Mais peut-être qu’elle se trompait complètement. Alors pour en être sûre, Violette décida de s’approcher. Elle lui adressa un signe de paix, levant ses doigts pour former un V. Bon, c’était plus un signe de victoire que de paix mais Violette n’en connaissait pas d’autres.
« Bonjour. Vous faites quoi ? »
Evidemment, il y avait 90% de chance qu’il ne comprenne rien à ce qu’elle venait de lui dire. Mais il fallait tenter. Violette eut une lueur d’espoir lorsque la créature bleue qui semblait être de sexe masculin arrêta ce qu’il faisait pour adresser un sourire à Violette. Mais l’espoir s’envola lorsqu’il reprit son activité. Violette soupira, légèrement déçue. Il allait falloir communiquer avec le langage des signes.
La jeune femme tapota alors légèrement l’épaule de la nymphe qui posa de nouveau son regard sur elle. C’était le moment de temps les signes, même si la brune savait que ça n’allait pas être facile…car c’était une grande première de parler uniquement comme ça. Violette pointa son doigt vers la pierre puis mit ses deux paumes de mains en l’air avant d’hausser les épaules. Ce qu’il devait comprendre c’est qu’elle voulait comprendre ce qu’il faisait. Allait-il saisir le message ?
La créature montra la pierre sur le tronc puis montra l’autre pierre qu’il tenait en main. Il commença à tailler quelques instants, en regardant de temps en temps Violette. Puis au bout d’un moment, il tendit la pierre.
« Euuuuuh…Ok ?! »
La jeune femme arqua un sourcil mais contre toute attente, elle prit la pierre et prit place à ses côtés. La différence de taille était clairement visible. Mais c’était peu important. La jeune femme tenta de recopier les gestes qu’elle venait de voir et à chaque coup de pierre qu’elle donnait sur l’autre pierre, elle cherchait l’approbation de la nymphe. Et ce dernier semblait amusé. Pourquoi faisait-il cette tête amusée ? Se fichait-il de Violette ? En tout cas c’est comme ça qu’elle le prenait. Alors Violette commença à bouder. Elle fronça les sourcils prenant l’air boudeur.
« Montrez-moi s’il vous plait. »
Pour lui faire comprendre son message, Violette tailla une nouvelle fois puis haussa les épaules avant de lui tendre la pierre pour qu’il lui remontre. Et apparemment, Violette était plutôt doué pour se faire comprendre en langage des signes puisque la créature bleue lui montra une nouvelle fois. Et avant même que Violette ne put s’entraîner de nouveau, la nymphe décida de passer à la leçon suivante : lier la pierre à la lance en bois. Pour cela il prit une pierre qui était déjà prête et une lance déjà façonnée. Il prit ce qui semblait être une liane solide pour accrocher les deux parties ensemble. Le nœud qu’il fit fut tellement complexe que Violette ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux de surprise. La jeune femme décida de suivre les gestes. Mais une fois de plus, c’était un échec qu’elle essuya. Alors la brune décida de refaire la taille de sa pierre, puisqu’elle n’avait pas encore fini.
Cela lui prit du temps, mais elle voulait faire correctement les choses. En plus, elle avait un très bon professeur, à qui elle adressait de temps en temps des sourires lorsqu’elle sortait sa tête des pierres. Sa pierre taillée, Violette la brandit fièrement avant de la montrer à son camarade du moment. Les dents sorties, elle était heureuse d’avoir réussi. Et la nymphe semblait contente aussi. Désormais elle pouvait passer à la tâche suivante : lier sa pierre à la lance en bois. Et là, ça s’annonçait compliqué.
Et alors qu’elle s’apprêtait à faire un deuxième tour entre la lance et la pierre, Violette ne se souvenait plus où elle devait faire passer sa liane ensuite. Et bizarrement, il ne semblait plus autant concentré sur Violette qu’avant. Il semblait distrait. Alors Violette, ne comprenant pas pourquoi il était aux aguets, le tapota gentiment pour qu’il reporte son attention sur elle et ce qu’elle faisait, ne serait-ce que pour la rattraper si elle se trompait. Mais ce dernier se contenta de poser son doigt sur sa bouche pour l’intimer de se taire. Violette plissa des yeux. Elle n’avait même pas parlé d’abord !
« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? » chuchota-t-elle avant de se taper le front avec sa main libre. « Mince j’avais oublié. Vous ne comprenez pas. »
Violette tourna la tête dans toutes les directions possibles afin d’essayer de comprendre toute seule. Tout était calme. Aucun bruit. C’est silencieux. Néanmoins, lorsque Violette leva la tête, elle aperçut les méduses blanches flottantes tomber un peu partout en cendre. La créature bleue à ses côtés vit le même spectacle attristant. Violette était horrifiée de voir cette magnifique nature partir en cendre.
« Ça c’est pas bon du tout !! Faut que je trouve les autres. »
Et comme pour appuyer les propos de Violette, la nymphe prit sa lance. La jeune femme n’avait pas pour autant oubliée la raison de sa venue ici. Il lui fallait une lance pour combattre aux côtés des nymphes. Alors elle pointa la lance du doigt et commença à faire du fight air pour lui montrer qu’elle savait se battre et qu’elle serait beaucoup plus utile avec ça en main…dans le cas où ses pouvoirs étaient bloqués.
La nymphe lui en tendit une déjà toute prête. Violette s’inclina pour le remercier puis ils se mirent en route tous les deux pour retourner au village. Mais après quelques pas, les deux tombèrent nez à nez avec une personne portant une armure noire, ayant également un bâton noire. Bref, il n’inspirait pas confiance et Violette ne savait absolument pas qu’elle était en face d’une Sentinelle noire. Néanmoins pour faciliter la lecture, je vais l’appeler par son nom. A l’instant où elle aperçut cet humain ( ?), Violette s’arrêta et déglutina lentement, avant de se mettre en position défensive, la lance entre elle et la sentinelle.
« Qui êtes-vous ? C’est vous qui avait fait ça ?! » commença-t-elle en indiquant de la tête les méduses blanches qui tombait en cendre. « Vous avez pas ho…. »
Il ne lui laissa pas le temps de continuer sa remarquer. Il s’élança, le bâton armé vers le duo. Fort heureusement, autant Violette que la nymphe avaient des réflexes. La brune se jeta littéralement sur le côté, esquivant le coup de la sentinelle, avant de se relever rapidement dans l’espoir de contre-attaquer. Et apparemment la nymphe avait eu la même idée que Violette. Impossible pour la sentinelle d’esquiver deux coups venant de deux endroits différents. La lance de la nymphe avait fait tomber la sentinelle grâce à un coup bien placé dans les jambes et la lance de Violette l’avait méchamment frappé à la tête. Il avait mal, cela se voyait. Et clairement, la brune était fière d’avoir un compagnon de combat comme lui. Sans même se parler, ils se comprenaient. C’était comme s’il y avait une connexion entre eux. La création de lance les avaient peut-être rapproché.
Puisqu’ils étaient sur une bonne lancée, Violette décida d’attaquer de nouveau la sentinelle, pour qu’elle ne puisse plus nuire à quelqu’un. Malheureusement l’attaque ne se déroula pas comme prévu. Voulant lui asséner un nouveau coup à la tête, la sentinelle fut plus rapide et contra grâce à son bâton. Le choc entre la lance et le bâton fut tel que Violette tomba sur les fesses. La nymphe voyant Violette en légère difficulté sembla prendre la suite du combat. Mais une fois de plus, la sentinelle avait été plus rapide. Il se tourna à une vitesse, avec son bâton, qui entra lourdement en contact avec les côtes de la nymphe. Ce dernier tomba au sol, le souffle coupé.
Violette ne pouvait pas ne pas l’aider. Alors à son tour, elle tenta d’attaquer une nouvelle fois. Elle se releva et sauta sur la sentinelle…qui une fois de plus esquiva, faisant tomber Violette au sol, comme une crêpe. Grrr. C’était rageant. Le pire était qu’à chaque fois la nymphe tentait de rattraper les ratés de Violette…ou du moins essayer. Mais encore une fois il se prit un gros coup de bâton à la tête. La blessure était sévère. Il semblait même avoir perdu ses sens d’orientation puisqu’il donnait des coups dans le vide. Et avant même que la brune n’eut le temps de lancer une nouvelle offensive, la sentinelle transperça littéralement la créature bleu qui se figea avant de tomber en cendre.
« NOOOOOOOOOOOOOOOOON ! »
C’était cruel ! La sentinelle venait de tuer son professeur de création de lance. Violette était choquée, apeurée mais surtout révoltée, triste et en colère. Elle sentait la haine monter en elle, elle sentait la rancœur. Elle avait envie de venger la mort de la nymphe. Mais elle ne savait pas si ici ses dons seraient bloqués ou non. Néanmoins, il ne lui coûtait rien de tenter. Serrant les dents, elle laissa l’énergie l’envahir dans chaque parcelle de son corps, puis elle se libéra d’une grande partie. Un champ de force émana d’elle, touchant directement la personne visée, à savoir la sentinelle. Il fut déstabilisé, il tomba même en arrière. C’était la porte d’entrée pour mettre à exécution son plan, surtout qu'elle savait qu'elle pouvait utiliser ses dons. Rapidement, Violette se rendit invisible, de même que la lance. Puis elle s’élança vers la sentinelle à terre, levant sa lance pour lui planter dans la jambe. Il était évident qu’elle l’avait touché, qu’elle l’avait blessé. Mais la sentinelle disparut brusquement tandis que la lance resta au sol…
☾ ANESIDORA
Vaiana de Motunui
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| Avatar : Zendaya Coleman *o*
Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Je m'étais trouvée un petit endroit tranquille -ce n'était pas difficile chez les Nymphes- pour humer différents types de feuilles. Un être bleu m'avait gentiment donnée quelques échantillons de plantes. La Nature étant incroyablement prolifique et développée, j'étais curieuse de m'en approcher davantage. Aussi je m'étais assise en tailleur, étalé ma collection de feuilles devant moi comme des cartes, et fermé les yeux afin de m'imprégner correctement de chaque parfum. Une par une, je portai les feuilles à mes narines et inspirai profondément. Cette activité avait le mérite de m'apaiser. Je me sentais plus zen que jamais.
J'entendis des bruits de pas mais décidai de ne pas soulever les paupières. Qui que ce soit, ce ne serait pas quelqu'un d'agressif, car il n'y avait aucun danger dans cet endroit.
« Vaiana ?! Ca va ? Rien de cassé ? »
Violette. Le ton de sa voix me donna plusieurs informations à son sujet : elle était énervée, choquée et triste à la fois. Tout ceci me parvenait de très loin, comme si j'étais en décalage. Je n'avais pas envie de revenir. Pourtant, il le fallait.
« Ca va... il est super cet endroit. » déclarai-je avec langueur.
Je posai la feuille que j'avais en main et en saisis une autre à tâtons, que je respirais.
« C'est dingue... elles ont chacune une différence subtile dans leur odeur. Ça doit être génial à fumer... »
Les paupières toujours closes, j'esquissai un léger sourire. Violette arqua un sourcil.
« T'es encore sous l'effet de la drogue ? »
« Je suis pas défoncée... » me défendis-je mollement.
« Tu crois vraiment que c’est le moment de se défoncer aux feuilles ??! On est en temps de crise là !!!! »
La panique dans sa voix m'incita à ouvrir les yeux. Je les écarquillai en découvrant l'état de mon amie : elle était couverte de cendres et de saleté, comme si elle avait échappé de justesse à... quelque chose. Je tressaillis.
« Qu'est-ce qui t'est arrivé ? » m'enquis-je, alarmée.
Brusquement, j'étais super réveillée.
« Je me suis faite attaquer par un....quelqu’un avec un bâton, tout de noir vêtu. Il a tué une nymphe sous mes yeux...J’ai rien pu faire pour la sauver. »
Je percevais de la tristesse et de la culpabilité dans son intonation. Sans attendre, je rassemblai les feuilles et les rangeai dans la poche ventrale de mon sweat. Après quoi, je me levai et demandai :
« Il faut avertir les autres. Le type en noir. Il est toujours là? »
Elle hocha la tête puis la secoua :
« Non. Quand je lui ai planté ma lance dans la jambe il a....disparu ! »
« On est mal. » conclus-je avec une moue anxieuse. « Faut pas qu'on perde une minute de plus. »
Vivement, je me dirigeai vers l'endroit de la forêt où la nymphe m'avait donné les échantillons de plantes. C'était le plus rapide pour donner l'alerte. En chemin, je déclarai à Violette, cherchant à la rassurer :
« C'est pas de ta faute. Je suis sûre que tu as fait tout ton possible pour la sauver. »
Je lui adressai un sourire encourageant qui vacilla quelque peu.
« Non...sinon elle serait encore avec nous.... » soupira-t-elle. « Mais oui clairement cette attaque n’annonce rien de bon ! Tu penses qu’il y en a d’autres ? Que d’autres personnes ont été attaqué ?! »
Je haussai les épaules sans ralentir l'allure.
« En tous cas, il faut faire en sorte que ça n'arrive plus. » dis-je, déterminée.
J'hésitai quelques secondes avant de passer un bras autour des épaules de mon amie. Mon geste fut si maladroit et mal calculé que nous manquâmes de perdre l'équilibre toutes les deux. Violette eut un sourire et glissa son bras dans mon dos.
« C'est pas ta faute. » dis-je fermement en chuchotant.
Je cherchais à m'en convaincre également mais... était-ce de notre faute si cet endroit était attaqué ? Etait-ce à cause de notre présence ?
« Oui. On y arrivera ! » appuya Violette avec un entrain forcé.
A cet instant, des bruits se firent entendre non loin de nous. Quelqu'un courait dans les broussailles. Je déglutis et lâchai Violette, mais cette dernière attrapa ma main. D'un commun accord, nous commençâmes à courir. Nous n'avions ni l'une ni l'autre très envie de savoir qui jouait à cache cache. La présence inconnue était menaçante. D'ailleurs, quelque chose avait changé dans la forêt. Je m'en rendais compte à présent. Une ombre planait, sinistre.
Soudain, un bâton surgit devant nous, au niveau de nos jambes, sans doute pour nous faire tomber.
« ATTENTION ! » m'écriai-je.
J'eus tout juste le temps de sauter par-dessus et Violette fit de même. Nous nous tenions toujours la main. C'est alors qu'une Sentinelle Noire surgit devant nous, à moins de deux mètres. Je stoppai net, mais pas suffisamment pour éviter le coup de bâton qu'elle m'administra. Je le reçus en pleine poitrine et fus projetée plusieurs mètres en arrière. Le souffle coupé par le choc, je restai étendue sur le sol de mousse. A travers mon regard flou et quelques mèches noires qui dansaient devant mes yeux, j'aperçus Violette tenter de se défendre grâce à la lance qu'elle avait gardée. Hélas, la Sentinelle était bien trop forte et rapide : elle la mit au tapis en moins de deux.
Je tentai de reprendre ma respiration et me redressai sur le sol, une main plaquée contre mon cœur. J'avais l'impression d'avoir plusieurs côtes cassées, mais c'était sans doute la douleur qui me faisait penser ainsi.Tout du moins, je l'espérais.
« Qu'est-ce vous voulez ? » m'écriai-je d'un ton étranglé.
La réponse de la Sentinelle Noire ne se fit pas attendre : elle marcha droit sur moi d'un pas souple et tranquille, comme si elle se délectait par avance de la raclée qu'elle allait me mettre.
« Ok. Dialogue impossible. » marmonnai-je.
Je me relevai bon gré mal gré, en grimaçant, et avisai ce qui se trouvait autour de moi. Il me fallait une arme, et vite ! Je ramassai une branche que je jugeai suffisamment lourde et longue pour causer des dommages, et la gardai vers le sol, afin de m'épuiser le moins possible. Après quoi je me dirigeai vers Violette qui était de nouveau debout et qui se tenait le ventre.
« Faut qu'on bouge ! »
Inutile de l'affronter, c'était peine perdue. Hélas, en me retournant, je me rendis compte qu'une autre Sentinelle Noire venait d'apparaître et nous bloquait le passage. L'affrontement était désormais inéluctable. Je brandis la branche au-dessus de ma tête pour la frapper mais elle bloqua mon attaque avec son bâton. Je donnai deux autres coups qu'elle para avant de m'envoyer un coup dans le dos. J'entendis un craquement et étouffai un cri, tombant à genoux. Entre temps, Violette m'avait rejointe. Elle avait décidé de passer au niveau supérieur en attaquant avec des ondes de force et la Sentinelle Noire semblait rencontrer des difficultés à contre attaquer.
« Violette... derrière toi ! »
Je voulus la prévenir mais la douleur me coupait le souffle. L'autre Sentinelle la frappa d'un coup de bâton qui la projeta plusieurs mètres plus loin. Pendant ce temps, j'essayais de me concentrer pour faire appel à mes pouvoirs, à la Nature. Y avait-il un moyen de les déclencher par la seule force de ma volonté ? Jusqu'à présent, ils s'étaient toujours manifestés au mauvais moment.
Allez, allez... on aurait bien besoin d'une petite explosion... songeai-je nerveusement.
Puis, je repensai à l'enseignement du chef des Nymphes. Même si j'étais terrifiée, il fallait que j'essaye. Alors je fermai les yeux, inspirai profondément et tentai de trouver un équilibre. De me centrer. D'oublier les menaces, oublier la peur. Dans le pire des cas, la mort serait plus douce puisque je l'accueillerais béatement, apaisée. Mais il restait Violette. Et tous les autres. Apollon, Diane, Alexis, Nora, Héphaïstos... je ne pouvais les abandonner. Je devais me battre pour eux.
Subitement, je sentis une main glacée enserrer ma gorge. Je voulus me dérober mais bientôt, je fus arrachée du sol avec une facilité déconcertante. Pour la Sentinelle Noire qui me tenait en respect, je ne pesais pas plus qu'une boîte de corn flakes à moitié entamée. Elle me fixait de ses yeux morts et obscurs comme un ciel sans étoile. Puis, elle ouvrit la bouche et articula d'une voix d'outre-tombe :
« Ton peuple est faible. »
Le Sable Noir remuait dans la cavité de ses yeux. Peu à peu, il coula le long de ses joues, mais ce n'était pas comme si la Sentinelle pleurait. Elle n'avait l'air de ne rien ressentir. Elle resta de marbre tandis qu'il évolua le long de son bras. Il se dirigeait, glissait doucement sur sa peau pour se rendre jusqu'à moi. Ce n'était plus qu'une question de seconde avant qu'il ne me touche.
Je me débattais en vain. Mes ongles griffaient ridiculement la main d'acier qui serrait ma gorge. Je n'étouffais pas. On ne cherchait pas à me tuer. On voulait me faire bien pire.
Il se produisit alors une chose terrible et désespérée à la fois : Violette décida de s'opposer à nos deux ennemis. J'aurais voulu lui dire de s'enfuir, de me laisser, mais aurait-elle écouté, de toutes façons ? Elle envoya un champ de force qui semblait redoutablement puissant. La Sentinelle Noire qui ne me maintenait pas posa son bâton face à elle, dans un geste brusque tout en fixant mon amie. Du coin de l'oeil, je vis le champ de force faire machine arrière et percuter Violette de plein fouet. Elle fut propulsée contre un arbre. Tout se passa en un éclair. La Sentinelle Noire s'approcha d'elle.
Lève-toi Violette, lève-toi ! l'encourageai-je mentalement, mais mon amie restait plaquée au sol, comme si elle était incapable de bouger. Le champ de force l'empêchait-elle d'agir ?
La Sentinelle Noire leva son bâton droit sur elle et l'abaissa dans un geste sec et précis. Il n'y eut aucun bruit, car à cet instant précis, elle stoppa son geste à seulement quelques centimètres de son visage, avant de se redresser et de se tourner en position d'attaque vers moi.
Je savais pourquoi. Je l'avais sentie, cette main apaisante sur mon épaule. Celle d'une Nymphe. La poigne de la Sentinelle contre ma gorge me parut faiblir légèrement.
« Reste toi-même. » me murmura la Nymphe.
C'était un conseil en or, mais je comptais le suivre plus tard, si je survivais à ce combat. Mes yeux écarquillés virent le Sable Noir faire machine arrière sur la main de la Sentinelle, puis le long de son bras, jusqu'à se terrer au fond de ses pupilles mortes.
Brusquement, je me sentis partir en arrière sous le coup d'une onde de choc. La Sentinelle m'avait repoussée. Mon dos rencontra un tronc d'arbre avant que je heurte violemment le sol. Je restai sonnée quelques secondes. Puis, je rassemblai mes dernières forces pour me redresser. Je devais aider la Nymphe. Et Violette, et...
Un gémissement misérable s'échappa de ma gorge quand j'aperçus la seconde Sentinelle transpercer le corps de l'être bleu à l'aide de son bâton aiguisé.
Sois toi-même...
Je n'étais plus qu'une boule de douleur et de chagrin.
Violette : 25% Vaiana : 25% Conclusion : nos personnages vous saluent depuis l'au-delà !
CODAGE PAR AMATIS
Sebastian Dust
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Eddie Redmαyne.
From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
« Il est évident que nous nous précipitons vers quelque entraînante découverte, quelque incommunicable secret dont la connaissance implique la mort. »
L’air venait de se charger d’une tension telle que Sebastian en eu le souffle coupé et les sens en émois. Portant une main à sa gorge, douloureuse respiration, il déglutit avec difficultés en jetant un coup d’œil autour d’eux. La douceur ambiante semblait s’être effacée, comme un souvenir dilué en monochrome, tandis que toute trace de douceur enfantine semblait quitter les lieux. Quelque chose clochait. Quelque chose venait de perforer l'espèce de tranquillité qui régnait ici. Et ce quelque chose ne tarda pas à faire sentir toute sa puissance lorsqu’il se mit littéralement à… Pleuvoir de la cendre.
Ou plutôt, lorsque les petites méduses flottantes se mirent à s’effriter en miettes les unes après les autres dans un silence assourdissante de tristesse. Sab écarquilla les yeux de surprise à cette constatation, tendant malgré lui la main pour tenter d’en rattraper au moins une avant son destin macabre… L’une d’elle vint se poser dans sa paume, légère comme une plume, mais aucun choc électrique n’en ressorti. Au contact de sa peau, elle se dissolue sur elle-même et des cendres tombèrent lentement entre ses doigts pour mourir dans l’éternité du vide environnant. Mortes. Détruites. Soufflées d’une seule respiration grisâtre qui donnait la sensation d’une pluie morbide s’écoulant tout autour d’eux.
La Nature mourrait. Et ils ne pouvaient que constater de cela.
L’être bleu pointa du doigt le sol et se mit à parler très vite, dans une langue que le Marchand de Sable ne comprenait malheureusement pas. Relevant en même temps les yeux vers les hauteurs, ils constatèrent avec effroi que plus aucune fleur ne flottait tranquillement, couvrant leurs êtres d’une fine pellicule grise, seule témoin de leur existence. Sebastian poussa un soupir désemparé, observant ses paumes recouvertes de cendres, avant de les frapper l’une contre l’autre doucement. Son acolyte ne tarda pas à lui faire de grands signes et, passé les derniers instants de stupeur, il comprit qu’il était temps de partir. Retrouver les autres, vite. Et espérer que ce qui était en train de se passer n’était que… temporaire. Ou isolé.
Ils se mirent à courir, la nymphe se montrant beaucoup plus agile que lui à enjamber les racines ou franchir les fourrés avec une aisance naturelle. Partout autour d’eux, la végétation semblait grisonnante et dépassée. Possédée d’un filtre poussiéreux qui laissait présager le pire. Sab tenta de ne pas s’attarder sur la sensation douloureuse que cela lui laissait à l’arrière de la gorge, se focalisant sur la route à suivre…
Jusqu’à entendre des bruits étouffés suivi de cris et de feulements.
Son guide s’immobilisa brutalement et le gardien manqua de lui rentrer dedans, l’évitant au dernier moment en trébuchant sur le côté avant d’être rattrapé de justesse par son hôte. Le remerciant du regard, il se redressa et tenta de réguler son souffle – il n’avait pas couru aussi vite depuis longtemps – en cherchant des yeux la source du bruit. L’autre lui adressa un regard inquiet et ils s’approchèrent doucement de fourrés tout proche, découvrant alors un spectacle tout aussi terrifiant que le reste : trois nymphes, armées de lances, se trouvaient face à deux Sentinelles en parfaite posture. Sur la gauche, ils distinguèrent le corps d’un être bleuté couché dans un angle très étrange et entouré d’une flaque bleu sombre… Probablement mort. Ca provoqua un haut-le-cœur chez le gardien qui porta sa paume devant sa bouche.
Elles étaient là. Elles… Étaient en train de s’en prendre au peuple des nymphes. Les trois adversaires semblaient en très mauvaise posture, esquivant les attaques grâce à leur agilité mais les Sentinelles étaient plus rapides. Plus vives. Plus brutales aussi, portant coups sur coups avec une aisance déconcertante. Sebastian se mordit la lèvre inférieure, réfléchissant à toute allure à ce qu’ils pourraient bien faire à leur niveau… Clairement, ils n’étaient pas à hauteur de deux Sentinelles. Mais il était hors de question de les abandonner à leur sort sans rien faire ! Ce n’était pas dans sa nature de fuir en abandonnant quelqu’un, ça ne le serait jamais.
Inspirant profondément, il désigna les trois combattants encore debout à son compagnon de route. Puis il tourna la main en direction du village pour lui faire comprendre de partir avec eux rejoindre les leurs. Le bleu fronça les sourcils en le pointant du doigt et Sab balaya d’un geste de la main devant lui. Il pouvait – peut-être – se débrouiller pour faire diversion en attendant qu’ils s’enfuient… Lorsque la nymphe hocha finalement la tête, s’apprêtant à bondir en avant, le gardien se redressa. C’était quitte ou double pour le coup.
Il sentit les grains de sable dorés affluer tout autour d’eux, apparaissant sur le sol et se faufilant à toute allure en direction du combat qui faisait rage. Au moment où son acolyte se précipita vers les siens, il fit quelques pas en avant pour se stabiliser et une vague jaillie brusquement du sol pile entre les deux camps adverses ! Grimpant sur plusieurs mètres comme un tsunami s’apprêtant à s’abattre, elle eut l’effet de surprise escompté : les nymphes furent alertées par leur compagnon et, après quelques secondes de stupéfaction et de parlotte aiguisée, ils resserrèrent leurs mains sur leurs lances et commencèrent à reculer en direction du village ! Sebastian se concentra davantage sur la barrière qu’il venait d’ériger, espérant avoir assez de temps pour…
Un bâton la traversa soudain, perforant les grains en mouvement perpétuel, et le Marchand de Sable sentit quelque chose lui glisser entre les doigts… Une ouverture se fit, révélant une des Sentinelle au bout du fameux bâton, tandis que le sable s’effondrait sur lui-même pour se disperser tout autour comme s’il n’avait jamais existé. Comme un souffle coupé en pleine expiration, Sab sentit son pouvoir fourmiller tout autour de lui comme si rien n’avait changé, pourtant. Alors, comment… ?
Serrant les dents, il entendit soudain des cris derrière lui et constata avec désarroi que la seconde Sentinelle venait de se téléporter juste devant les nymphes, empêchant leur retraite ! Le bruit cinglant des lances percutant quelque chose résonna mais le gardien ne put pas vraiment s’y attarder : devant lui, la Sentinelle avançait d’un pas assuré dans sa direction.
Réfléchir. Vite. Très vite. Plus vite, Sab.
Alors qu’elle n’était plus qu’à deux mètres de lui, il ouvrit le bras droit et l’abattit violemment vers la gauche, laissant le sable l’imiter à plus grande échelle et… Expulser la Sentinelle en direction des arbres ! Elle percuta l’un d’eux avec violence mais ne put reprendre ses esprits, il ne lui en laissa pas le temps : le sable se mit à tourbillonner à toute allure pour l’immobiliser et l’enserrer contre l’écorce. Prisonnière. Réalisant qu’il avait arrêté de respirer durant les dernières secondes, Sebastian se mit à haleter au même rythme que son cœur tambourinait dans sa poitrine. Une ouverture. C’était… Un répit inespéré. Alors il se tourna, abandonna son adversaire immobilisé et se précipita vers les nymphes qui faisaient face à la seconde sentinelle. Il fallait partir d’ici, et vite !
Un liquide chaud arrêta sa course, tâchant sa joue ainsi que son veston. Brûlant. Étouffant. Comme le bruit que fit l’une des nymphes lorsque le bâton de la Sentinelle le transperça en plein torse juste devant le gardien. Hoquetant de surprise, Sab vit son corps retomber lourdement sur le sol à ses pieds et son regard voilé fixer le ciel une toute dernière fois. Ultime fois. Ultime souffle. Elle venait de… De tuer de nouveau une…
Il en perdit le fil de ses pensées, paralysé soudain par une bouffée d’angoisse qui fit trembler ses mains et remonter un frisson gelé le long de son échine. La morsure du mal. L’extinction sans autre forme de procès.
Pourquoi est-ce qu’il devait y avoir des morts ? Pourquoi ? …
La gorge nouée et une bouffée de chaleur grimpant à toute allure en lui, shoot d’adrénaline venu du fond des âges, Sebastian fit apparaître une bulle de sable doré qui engloba rapidement les trois survivants. Sentant la première Sentinelle se libérer de son étau, il rassembla tout son courage et fit s’élever la bulle dans les airs. L’instant d’après, elle filait en direction du village avec son précieux chargement sans que leurs adversaires ne parviennent à l’intercepter ! Au moins ceux-là gagneraient de précieuses minutes pour avertir les autres…
Restait un sérieux problème. Non, deux. Deux Sentinelles qui n’avaient plus qu’une seule cible de disponible : lui. Le gardien réalisa sa situation un poil trop tard mais, fort heureusement, le sable le décala juste à temps pour éviter un coup dirigé en plein dans son torse ! Reprenant ses esprits, bien obligé de faire avec, il contre-attaqua immédiatement en propulsant ses ennemis à distance. Le bruit de leurs corps percutants des racines lui indiqua qu’il était temps de mettre les voiles : sans attendre son reste, Sab détala dans la direction opposée du village et s’enfonça dans la forêt aussi vite qu’il le put.
Grimpant à l’aide de son pouvoir, il ne tarda pas à sentir la présence des Sentinelles de nouveau à proximité. Se retrouvant en équilibre sur une branche, il lança une gerbe de sable vers la droite et laissa une silhouette attirer leur attention tandis qu’il partait sur la gauche. Grimper. Sauter. Redescendre. A nouveau, matérialiser des formes humaines qui partaient en courant dans d’autres directions. Saisir une liane. Remonter. Reprendre l’ascension. Atteindre la mi-hauteur et…
Réaliser qu’elles n’étaient plus là. Du tout.
Immobile, haletant mais tentant de maîtriser son souffle, les yeux clairs de Sebastian furetaient tout autour de lui à la recherche du moindre indice de leur présence. Des petits poissons de sable s’éparpillèrent sur plusieurs mètres, ondulant à la quête des Sentinelles qui semblaient avoir bel et bien disparues. Il attendit encore. Patienta de longues minutes perdues mais nécessaires. Question de vie ou de mort… Jusqu’à être sûr et certain qu’il était hors de danger. Pour l’instant.
Alors seulement, il se hissa sur les plus hautes branches en compagnie de petits singes curieux et prit la direction du village des Nymphes.
Il ne lui fallut pas très longtemps pour revenir, guidé par le sable doré qui semblait toujours savoir plus de choses que lui… Glissant jusqu’à des hauteurs plus réglementaires, Sab apparu finalement à proximité d’une tente et se laissa tomber jusqu’au sol – ou plutôt, flotter – lorsqu’il reconnut la silhouette singulière de la déesse Diane à proximité. Elle était en compagnie de… César. Étrange duo que voilà O_o !
Reprenant son souffle en appuyant ses mains sur ses genoux, les vêtements et les cheveux encore un peu recouverts de cendres, le gardien s’accorda enfin quelques secondes de décompression bien méritées… Quoique tendues.
« Les Sentinelles sont là ! »
Ecrivit le sable doré devant lui à l’attention de ses deux interlocuteurs. Visiblement, elles n’étaient pas encore arrivées jusqu’ici et c’était tant mieux ; en revanche, plusieurs êtres bleutés se rassemblaient non loin de la tente du chef armés de lances. Et face à l’absence des petites méduses flottantes, Sab su que cela ne tarderait pas. Diane se redressa vivement.
« Il faut qu’on trouve les autres ! »
Le Marchand de Sable hocha vivement la tête. Il ne pensait pas que tout le monde s’était séparé mais… Visiblement, oui. Le thème de l’école buissonnière avait été productif en quelques heures ! Il désigna sa propre tempe.
« C’est possible de les contacter ? »
« J’ai eu Apollon, brièvement tout à l’heure. » Acquiesça la déesse. « Il suffit de le faire à plus grande échelle. »
Ça avait l’air tellement simple… Et vraiment très pratique, d’être télépathe. Il la laissa faire en se redressant sobrement, époussetant enfin un peu ses vêtements. A la vision des tâches bleutées laissés sur son veston, il sentit sa gorge se serrer à nouveau et tenta de chasser l’image qui avait provoqué cela. Les Sentinelles ne faisaient pas dans la dentelle et il savait maintenant qu’elles attaquaient pour tuer. Elles pourchassaient les dieux mais elles n’hésitaient pas à atteindre ceux qui se mettaient sur leur route…
Sauf qu’elles l’avaient laissé s’enfuir. Ou plutôt, elles avaient arrêtées de le poursuivre. Où pouvaient-elles bien être, désormais ?
« Vous parvenez à sentir leur présence ? »
Diane secoua la tête de droite à gauche.
« Non, je n’arrive à rien sentir. Et ne ne sens pas non plus les auras d’Apollon, Héphaïstos et Nora. » Une note d’angoisse perça dans sa voix. « Quant à celles de Vaiana et Violette, ells sont très faibles. Seule celle d’Alexis est normale. »
Venant de la part d’Alexis, ça ne surprenait pas Sebastian… Cette fille était un sacré numéro mais une battante hors norme. Elle l’impressionnait bien plus que ce qu’il osait lui dire. Mais pour les autres, c’était plus qu’inquiétant. Comment plusieurs dieux, une fille avec un bâton, une autre avec beaucoup de cheveux et une dernière très bavarde pouvaient se porter mal ou disparus ?! Pourvu qu’ils n’aient pas fait de mauvaises rencontres…
Non loin d’eux, plusieurs nymphes s’agitèrent à proximité de la tente du chef de tribu et l’une d’elle entra même à l’intérieur rapidement. Serrant ses mains nerveusement, le rouquin tenta de trouver une solution pour dénouer cet enchevêtrement. Devaient-ils partir à la recherche des voyageurs ? Ou bien rester ici et attendre les Sentinelles ? Aucune idée. Rien ne semblait plus prioritaire parce que les deux décisions étaient importantes.
Il ferma les yeux quelques secondes, inspira. Expira.
« Il faut les aider. »
Du menton, il désigna leurs hôtes. Étonnement, la déesse hocha la tête par l’affirmative et fit apparaître son arc ; elle semblait prête – contrairement à César – à se battre elle aussi contre les Sentinelles. Ce n’était même plus une question en fait, ils les aideraient. Ces gens leur avaient probablement sauvé la vie sur Titania, qui étaient-ils pour ne pas leur rendre la pareille ?
D’un commun accord, ils contournèrent la tente et s’engouffrèrent à l’intérieur. Une nymphe se trouvait vers le fond de celle-ci, agenouillée à côté d’une couche sommaire qui avait pourtant l’air confortable. Dessus, le chef de tribu était allongé. Lorsqu’ils s’approchèrent, Sebastian constata que ce dernier n’avait pas l’air d’aller très bien : il respirait difficilement et son visage cireux montrait de la fatigue. Le bleuté à ses côtés tenait dans ses mains un bol rempli d’une étrange mixture, sans doute pour le requinquer un peu en dernier espoir.
A leur approche, l’alité leur fit signe de s’avancer encore. Sa voix était plutôt faible et à peine audible.
« Ils sont ici. Je sens les miens mourir. »
« On ne les laissera pas faire. On va vous aider. » Répondit Diane.
« J’ai bien peur que l’heure ne soit venue. » Reprit-il, d’un air triste. « Je n’aurais pas dû retarder le moment. »
Il adressa un signe à l’autre nymphe qui avança le bol à sa rencontre… Dans le doute, Sab posa sa main dessus ! Il n’allait quand même pas se suicider sous leurs yeux ? O_o La nymphe hésita un instant, surprise.
« Ce n’est rien qu’un breuvage. Ca nous permet de nous purifier. »
Leur expliqua son supérieur. Il hocha la tête et attrapa lentement le bol pour le porter à sa bouche et en boire le contenu. Un silence s’installa tranquillement, durant lequel il ferma les yeux et émit un petit bruit de satisfaction. Puis un sourire discret naquit sur son visage désormais reposé. Serein. Purifié ?
« J'ai tenté de les préserver du mieux que j'ai pu. Mais la Nature nous rappelle à elle. Je sais que certains ne partagent pas mon point de vue. Notamment ma fille. Mais nous devons lui rester fidèle. Elle nous a donné la vie. Il est temps pour nous de la rejoindre. »
Il allait vraiment mourir là, comme ça ?! Le gardien tendit à nouveau le bras et secoua doucement l’épaule du chef pour vérifier qu’il n’était pas déjà en train de partir pour l’au-delà ! Fort heureusement, il rouvrit les yeux pour les observer les uns et les autres.
« Elle vous a aussi donné la force d’exister et l’envie de vivre. Abandonner ne fait pas partie de ses enseignements. »
« Et on ne peut pas les laisser tout détruire sans rien faire. » Ajouta Diane.
« On n’abandonne pas quand on retourne auprès de notre mère. Ca fait déjà quelques temps qu’elle nous rappelle à elle. » Rectifia le Chef, posément. « Vous ne pouvez pas les stopper. Mais vous pouvez venir avec nous. »
Il leur proposait sérieusement de se joindre à eux pour une petite suicide-party ? Sab en cligna plusieurs fois des yeux, surpris et… Songeur. Penchant la tête sur le côté, il essaya de comprendre ce qui pouvait pousser un être vivant à agir de la sorte. Avec une telle acceptation et une telle tranquillité. Avec une telle certitude que tout serait… Mieux, après ?
« Nous ne pouvons pas partir, pour nous il y a encore de nombreuses autres batailles à livrer. La fin de notre histoire est encore à écrire. Et puis, on ne peut pas laisser les autres se battre avec ces “dark sentinelles” comme les appelle mon frère. »
« Je m’attendais à cette réponse de votre part. »
Un ton neutre et calme. Comme s’il reconnaissait l’évidence et se lassait de la prévisibilité dont ils faisaient preuve. Sebastian poussa doucement un soupir, se mordant l’intérieur de la joue.
« Très bien, nous partons avec vous. »
Ecrit-il, prudemment, de ses éternelles lettres dorées.
« Emmenez-nous à la forteresse des Sentinelles. Vous savez vous téléporter de planètes en planètes. Puisque c'est votre destin de mourir, aidez-nous une dernière fois et vous pourrez rejoindre la Nature en paix. Si votre tâche s'arrête ici, la nôtre n'est pas encore achevée. »
Le chef lui adressa un sourire faible tandis qu’une lueur amusée dansait dans son regard. Il marqua un instant d’hésitation puis, finalement, reprit la parole :
« J’ai la sensation que nos routes se sont déjà croisées. »
Ses yeux jaunes fixaient avec une attention singulière le gardien qui se trouva prit un peu au dépourvu. Ce n’était pas la première personne à lui dire une chose pareille mais c’était… Tout de même très dérangeant. Est-ce qu’il s’était aventuré jusque-là dans les songes ? A ce point ? Ou bien était-ce tout autre chose qui expliquait ce soudain changement de conversation ? Un déjà-vu qui en était réellement un ? Ou… Pas du tout ?
Il déglutit.
« Et elles peuvent se croiser encore. Aidez-nous, S’il vous plait. »
Ses yeux ne quittaient pas ceux, clairs, de Sab. Un instant, il crut qu’il n’allait pas lui répondre mais finalement…
« Nous ne pouvons pas lutter contre eux. Si nous partons, vous aurez le temps de fuir et de rentrer chez vous. Les Sentinelles ne quittent pas les terres de Titania. Si vous ne rejoignez pas notre mère à tous… Votre mère… Vous devez vous éloigner d’eux. » Il ajouta : « Poursuivre votre chemin maintenant serait sans espoir. »
Il y avait toujours de l’espoir. La nature ne savait-elle pas renaître de ses cendres ? N’était-ce pas elle qui avait créé ce concept même d’espoir ?
« C’est si on renounce que tout Espoir est perdu. Nous sommes venus à Titania avec un but précis, si nous abandonnons maintenant alors cela n’aura servi à rien. »
Le chef marqua une nouvelle hésitation.
« La vallée est perdue. Le sable noir est entré ici. Ca allait finir par arriver. Notre mère ne peut plus nous protéger ici. Les nymphes doivent partir. »
Son ton était catégorique. Apparemment, il ne changerait pas d’avis. Et ne combattraient pas aux côtés de leurs visiteurs.
« Il n’y a plus rien de bon à Titania. Vous n’y trouverez que le malheur. Seule la nature peut nous sauver. » Un silence. « Je sais que vous pensez pouvoir lutter. Mais c’est à elle de prendre la décision. C’est elle qui nous a donné la vie. »
Du bruit à l’entrée de la tente attira leur attention et Sab reconnu la nymphe qu’il avait trouvé dans la forêt ! Cette dernière semblait être arrivé indemne au village avec les siens… En le reconnaissant, le bleu eut un sourire chaleureux.
« A-mi. » Lui dit-il.
Sebastian fut touché et sourit à son tour, hochant la tête respectueusement. Il en eut un gros soupir de soulagement malgré lui. Au moins n’avait-il pas complètement été inutile pour eux et empêché, au moins pour quelques heures, leur mort.
Mort qui semblait pourtant programmée.
Il se tapota la bouche de l’index, l’esprit rempli de nouvelles questions qui ne trouvaient pourtant pas de sens.
« Vous dites que les Sentinelles ne s'éloignent pas de Titania... Mais si Elysium était visible depuis notre monde ? Nous sommes ici parce qu'elle est apparue dans notre ciel.Si la Nature prend des décisions, elle nous a permis de venir jusqu'ici à votre rencontre. Ce n'est sûrement pas pour rien. »
« Elle ne vous a pas faire venir à nous. » Le reprit le chef. « C’est lui, n’est-ce pas ? »
Qui ça, lui ?
« Vous avez une part d’eux en vous. Comme de nous. » Rappela-t-il à la déesse.
D’eux… Des titans. Donc, un titan ? Un titan les aurait fait venir jusqu’ici ? Mais… Pourquoi ? Dans quel but ? Et quel titan était capable de faire ça ? De… Déplacer une planète toute entière ? Ou du moins, de la rendre visible ?
« Pourquoi voulait-il les faire venir ? »
Le chef ne répondit pas. Il ne semblait pas avoir la réponse… Ca n’avait pas de sens. Pourquoi un titan voudrait que des dieux viennent à Titania ? Ou pourquoi les pourchasserait-il au milieu des nymphes, quite à tuer ces dernières ? Elles étaient en partie génitrices des divinités, ce ne devait donc pas être une menace mais plutôt… Des alliés ?
Ou alors… N’étaient-ils alliés que de certains titans ? D’une titanide, par exemple ?
Le regard de Sab papillonna du chef à l’individu qu’il avait rencontré dans les bois. Il avait reconnu l’image de Gaïa quand il la lui avait montré et, mieux, il avait eu l’air de l’apprécier. Grandement. Se pouvait-il que depuis le départ, ils ne parlent pas exactement la même langue ? Ou, en tout cas, ne soient pas exactement sur la même longueur d’onde ?
Il se rapprocha du chef et posa sa main sur son poignet pour avoir toute son attention.
« Quand vous dites que vous retournez auprès de votre mère... Vous voulez-dire que vous retournez à la Nature en mourant ou... C'est autre chose ? »
Ses yeux verts ne quittaient pas ceux de leur interlocuteur privilégié. C’était extrêmement perturbant d’avoir quelqu’un qui vous réponde dans une mission divine, aussi prenait-il de grandes précautions pour se faire comprendre.
« Nous retournons à l'Arbre Monde. C'est de là-bas que nous descendons tous. Et c'est là-bas qu'elle nous attend à l'aube des derniers jours. »
Sab retint son souffle, pendu aux lèvres du chef des Nymphes.
« Est-ce que vous vous rendez auprès de Gaïa ? »
Lentement, mais assurément, son interlocuteur hocha la tête. Affirmatif.
Le gardien osa couler un regard en direction de la déesse Artémis et de César, qui semblaient avoir eux aussi entendu comme lui, puis revint rapidement au chef. Sa bouche s’entrouvrit mais les lettres apparurent en écho à sa question silencieuse.
« Comment ? »
La nymphe eut un sourire.
« En nous laissant simplement porter par elle. »
… Sebastian referma doucement la bouche et relâcha son poignet, oncertain de ce qu’il venait de lui répondre.
« Est-ce que vous allez disparaître ? » Intervint Diane.
« La Nature nous entoure. Elle est de partout. En tout ce qui est vivant. Nous ne disparaissons pas. Nous rejoignons juste quelque chose de plus grand, qui nous dépasse tous. »
Un peu comme toute cette intrigue divine quoi… Ahem.
« Qu'est-ce qui nous attendrait, là-bas ? »
« Quelque chose que vous ne pourrez pas obtenir autrement. Quelque chose de pur. D'unique. Quelque chose qui nous lie tous. »
Il avait déjà entendu ça quelque part… Dans de vagues souvenirs de discussion autour de la magie avec une certaine jeune femme qui adorait les chapeaux. Mais ce n’était pas l’heure de penser à ça. Pas l’heure de se souvenir de ce détail qui n’avait rien à voir. Car à l’extérieur, des bruits commencèrent à résonner et l’ami de Sebastian tourna vivement la tête. L’autre nymphe – qui s’était relevée entre temps, peut-être qu’elle avait mal aux genoux à force d’être assise à tenir un bol vide ? – sembla alerte à son tour.
Le premier mima rapidement un bâton et le gardien compris le message ; il se mordit la lèvre inférieure, sentant son pouls s’accélérer face à la signification d’un tel geste. Adressant un regard à Diane et César, les lettres dorés flottèrent doucement.
« Les Sentinelles sont là. »
Sab se retourna vers le chef, près de qui il se trouvait encore. Sa décision semblait prise et, soudain, il s’en voulu un peu d’avoir tenté de le priver de cette tranquillité sans doute méritée… Son visage se radoucit malgré la gravité de la situation et il esquissa même un sourire encourageant.
« J’espère que vous trouverez cette paix que vous allez chercher là-bas. »
C’était la moindre des choses.
« Et si vous voyez Gaïa… » Chuchota-t-il. « Dites-lui qu’un peu d’aide ne serait pas de refus. »
« On ne revient pas de là-bas. C’est un voyage sans retour une fois qu’on est avec elle. »
Qui ne tentait rien, n’avait rien… Au moins avait-il essayé. Il n’était pas complètement stupide ou simplet, il se doutait bien que cette élévation était une forme de mort. Mais une mort orchestrée par la Nature afin de participer à la Vie. Si Gaïa était là-bas, quelque part, c’était que quelque chose de terrible lui était arrivé.
Le chef le surpris cependant à se redresser légèrement pour l’observer de plus près et Sab sursauta en le voyant lui prendre la main. Il laissa quelques secondes avant de lui dire :
« Oui… Je connais ce visage. Nous nous sommes déjà rencontrés. » Encore ça ? Perturbant. « Quel est votre nom ? »
« … Sebastian. »
Son propre prénom lui paru extrêmement étrange dans sa bouche… Depuis combien de temps ne l’avait-il pas prononcé à voix haute ? De ce ton éraillé et presque étouffé, à force de ne pas s’entraîner à parler ? Tellement étrange qu’il sembla surprendre son interlocuteur qui marqua un instant de pause.
« Hum... je vois. Je ne suis plus si jeune. Quand cinq milliards d'années comme moi vous aurez, vous aussi vous penserez revoir d'anciennes connaissances. Mais finalement, non. Vous devez avoir raison. »
Il se tourna vers la Nymphe qui tenait toujours le bol.
« Na-ali. Natsinavi. »
Ce dernier hocha la tête et quitta la tente, ce mouvement rappelant que le bruit de l’extérieur s’intensifiait et qu’il était temps de faire quelque chose. Le temps ne s’arrêtait malheureusement pas quand on en avait bien besoin… Le Marchand de Sable prit un air désolé et relâcha la main du vieux chef. Leurs routes se séparaient sans doute maintenant.
« Je crois qu'un jour, on m'appellera Archeron. Mais ça ne doit rien vous dire non plus. » Déclara-t-il cependant, doucement, en se relevant.
Daemon lui avait longuement parlé de ce futur – ou bien était-ce un passé hors du temps ? – qui l’attendait et qui semblait être fixé. La première fois qu’il s’était retrouvé face à lui-même, il avait eu du mal à le croire… Mais quand le directeur l’avait aussi énoncé, il n’y avait plus vraiment eu de doutes. C’était là. Quelque part. Irrémédiable. Et c’était à la fois effrayant comme… Intriguant. Peut-être qu’un jour il aurait d’autres réponses mais ça ne semblait pas être l’endroit.
En rejoignant Diane, il remarqua que son « ami » bleu le fixait avec un air curieux. Imité par le Chef des Nymphes. Quoi ? O_o Il avait dit une insulte dans leur langue ou bien ? ; ^ ;
« Naatsi ? » Questionna la nymphe.
Son supérieur hocha la tête. Il le fixa avec encore plus d’intensité qu’auparavant et Sebastian se sentit un peu mal à l’aise pour le coup. L’atmosphère avait changée et quelque chose lui soufflait qu’il n’était pas très loin du banc des coupables. Quite à âsser au bûcher une fois à l’extérieur, autant savoir pourquoi, non ? Il se mordit l’intérieur de la joue, incertain.
« Trouve Orphné, avant qu’il ne soit trop tard. » Ordonna le chef.
Orphné ? … Qui c’était ça, Orphné ?
Sab : 100% Diane : 100% Sentinelles x2 : 50%
Sinmora
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Le vrai courage, consiste à prendre une décision...
...et à la respecter, à faire ce qui doit être fait.
« Ce sont les nymphes qui ont donnés vie aux dieux. Tu crois que celles qui les ont portés sont encore ici, quelque part ? »
Je m'étais adressé à Héphaistos, même si je ne m'attendais pas à ce qu'il ait la réponse à mes questions. Est ce que ces nymphes étaient encore vivantes et présentes, ici ? Je me le demandais, car si tel était le cas, peut-être qu'elles pourraient répondre à une autre de mes questions. J'avais appris que les enfants dieux étaient tous le fruit d'un Titan, ou d'une Titanide, avec une Nymphe. J'ignorais comment cela avait pu avoir lieu. Ce n'était pas une pratique courante à mon époque. A dire vrai, comme j'avais vécu loin de Titania, sur Meter, l'une des lunes de Vigrid, je ne savais pas grand chose des coutumes des Titans. C'était une lune où régnait la guerre et où il fallait se cacher pour survivre. Ce n'était pas une vie facile. Même si je la préférais à celle que je menais aujourd'hui. Au moins à cette époque, j'avais la sensation que mon existence avait un sens.
Pendant que je songeais à tout cela, quelque chose avait captivé l'attention du dieu, et par conséquent, la mienne. Il était aux aguets. En regardant à mon tour aux alentours, je vis les sortes de méduses flottantes blanches, tomber en cendres. C'était un spectacle déroutant. Etais-ce quelque chose de normal ? J'en doutais.
« Qu'est ce qui se passe ? » lui demandais-je sans m'alarmer pour autant.
On ne connaissait pas ce monde, ni ces méduses flottantes. Si ça se trouvait, c'était un événement tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Je savais en tout cas qu'il ne pourrait pas répondre à ma question. On était bien loin du village maintenant. Le mieux était sans doute d'y retourner pour retrouver nos amis et essayer de comprendre ce qui arrivait. On était sur le point de faire demi tour, quand on fut surpris par l'arrivée de deux autres personnes.
Apollon venait de nous rejoindre en compagnie d'une nymphe. Ils avaient l'air aussi alerte que nous, mais ils étaient aussi un peu plus essoufflé. Ils avaient surement du courir pour nous rejoindre. C'était celle qui parlait notre langue qui accompagnait le dieu. Ca allait faciliter la donne. On avait cru comprendre qu'elle avait une place importante ici. La fille du chef apparemment. Apollon nous observait pour voir si on allait bien. Je lui avais fait un signe de la tête pour lui faire comprendre que tout allait.
« On doit bouger. Tout de suite. » dit-il d'un ton autoritaire et sexy avant que je puisse lui demander si il savait ce qui se passait avec les méduses blanches.
On allait bouger, quand une Sentinelle Dark apparu entre Apollon et nous. Ca c'était sûr, il n'y avait rien de normal en ce la. Surtout que les nymphes avaient dit qu'on serait en sécurité, ici. Je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit ou de réagir d'une quelconque manière qu'il me donna un coup de bâton sur la blessure que j'avais déjà à l'épaule. Je laissais échapper un cri. Le temps que je lève mon bâton pour parer le second coup, Héphaistos l'avait déjà contré, tandis qu'Apollon fit apparaître son éclair.
La Sentinelle tenta une attaque contre le dieu, qui eu le bon réflexe, lui, de ne pas se prendre le bâton sur le bras. Heureusement qu'on avait un guerrier dans le groupe. Parce que je m'étais juste ridiculisée pour ma part. Ce dernier donna un coup dans le bras de la Sentinelle, sans doute pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Ce qui le toucha de plein fouet. Mais elle ne perdit pas le nord pour autant. Je réussis à éviter un second coup, qu'elle failli me donner dans le dos. Michoko ne devait pas être touché une nouvelle fois !
Disparaissons, puis apparaissons de l'autre côté de moi, elle frappa une première fois Héphaistos, avant de disparaître et d'apparaître aux côtés de la Nymphe pour la frappée à son tour. Les deux au niveau du dos. Comme elle avait tentée avec moi. Un combat en traitre en plus... On était 4 contre elle, et la Sentinelle était bien plus douée que nous.
Héphaistos se releva aussi rapidement qu'il était tombé. Il avait disparu et réapparu à son tour à proximité de la Sentinelle pour le frapper. Il le toucha de plein fouet, et je demandais pourquoi je n'étais pas capable de faire comme eux. C'était tellement plus pratique dans un combat de faire des vas et viens. J'aurais du posséder ce don. Il semblait tellement intense.
Je ne voyais qu'une option. La fuite. Il fallait se résoudre au fait qu'on n'était pas préparé à un tel combat, et que la Sentinelle était bien plus forte. Qui sait si d'autres n'allaient pas apparaître pour lui porter main forte ? Je n'aimais pas l'idée de fuir. Mais là, à rester ici, on ne pouvait que se mettre en danger. Je vis Apollon avoir la même idée que moi, car j'entendis une pensée dans mon esprit.
« Va retrouver les autres ! Je vous suis ! »
Il ne me fallu pas longtemps pour comprendre son idée. Mais il était hors de question qu'il les affronte seul. Si déjà on avait du mal à quatre, je doutais que seul il s'en sortirait. Même si il était extrêmement doué.
« Non ! » lui répondis-je de vive voix.
Peut-être que je m'étais montrée un peu trop autoritaire.
« Il y a un endroit où l'amener à l'écart des autres ? » demandais-je à la nymphe.
Cette dernière hésita, mais elle n'eu pas le temps de répondre que la Sentinelle nous attaqua une nouvelle fois. Heureusement, Héphaïstos avait tenté de stopper son attaque, le temps pour la nymphe de finalement me répondre. Elle regarda par delà la forêt. Je me demandais à quoi elle faisait allusion, n'ayant aucune idée de vers où menait ce chemin. Apollon semblait enclin à la suivre, vue le regard qu'il m'avait lancé. Il voulait que je fasse quoi ? Que j'y aille la première ? Et lui ? Il allait suivre ? Je m'étais concentrée rapidement pour lui répondre par la pensée. Ca me perturbait ce genre de choses. Est ce qu'il allait réellement m'entendre ?
« On y va ensemble. » pensais-je pour m'assurer qu'il comptait bien venir en même temps que nous.
Il souri légèrement, avant de hocher la tête. Je vis au loin derrière la Sentinelle foncer vers nous. Héphaïstos tenta de le bloquer, mais il n'y arriva pas. Quand à la Nymphe, sa lance n'eu pas de réel impact sur la Sentinelle. J’eus juste le temps de me tourner pour éviter le coup, avant de me pencher rapidement, ma rappelons que à l'arrière de moi, dans mon sac à dos se trouvait Michoko. Pendant que je me penchais, je vis la lance passer au dessus de ma tête. J'ôtais rapidement mon sac à dos, tandis que Apollon tenta de frapper la Sentinelle avec son éclair.
« Désoléééé ! » laissais-je échapper à Michoko tout en vérifiant qu'il n'ait rien.
Il gigotait dans le sac. Pendant le combat, il avait rentré la tête à l'intérieur. Je l'avais remis sur mon dos, avant de voir qu'Apollon avait réussi à porter un coup à la Sentinelle qui l'avait un peu étourdi. Ce qui allait nous laisser juste le temps de fuir. Ou du moins de tenter de fuir. On s'était éloigné, suivant la nymphe. La Sentinelle avait sans doute retrouvé ses esprits, mais pour l'instant, on arrivait à la distancer. Ce fut qu'au bout de plusieurs minutes de courses non stop qu'on s'était rendu compte que la nymphe avait soit un côté suicidaire, soit qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation, car plus on courait, plus on entendait de l'eau, et une fois devant, c'était des chutes…
Bien entendu, c'était à ce moment là que la Sentinelle apparu à quelque pas derrière nous. Son bâton tenu fermement en main. Qui plus est, deux autres étaient là avec elle. Elle avait amenée des amis. Comme c'était gentil de sa part de penser à nous partager avec d'autres convives. J'observais les chutes qui s'étendaient sous nos pieds, et les Sentinelles. C'était à se demander ce qui serait le mieux. Mais on était des guerriers. On avait déjà tenté de fuir et si là on n'avait pas le choix, autant les combattre.
Pendant une fraction de seconde, je m'étais demandé si on allait tous y passer. Mais quelque chose attira mon attention. J'entendis comme un bourdonnement à mes oreilles. Quelque chose qui me parlait, ou tentait au mieux de m'interpeller. Je tournais la tête vers Apollon pour voir si c'était lui, mais il semblait bien plus intrigué par les Sentinelles. Ce qui était tout a fait normal. En tournant la tête vers les chutes, qui produisaient un immense bruit d'eau, je me rendis compte que ça venait de là. Mais ce n'était pas uniquement de l'eau. C'était autre chose. Je m'approchais peut être un peu trop près du bord…
Je sentis une présence à côté de moi. J'avais légèrement tourner la tête pour voir qu'il s'agissait d'Apollon. Il y avait toujours ce bourdonnement dans ma tête. Je fixais une nouvelle fois les chutes. Quelque chose me traversa l'esprit.
« Tout ce qu'on veut se trouve de l'autre côté de la peur... » murmurais-je avant de tourner la tête vers Apollon.
J'avais déjà entendu ces mots. Je ne savais pas qui les avait prononcés. Mais là, j'avais comme la sensation qu'ils ne me revenaient pas à ce moment là par hasard. J'avais peur de ce qui se trouvait sous mes pieds. De la situation dans laquelle on était. On devait aller au delà de nos peurs. Et soit j'étais totalement cinglée, soit…
« Je crois qu'il faut qu'on saute. » dis-je à Apollon en étant pratiquement sûr de moi.
Le dieu fronça les sourcils avant jeter un coup d’œil rapide vers la Sentinelle. Il prit une expression plus assurée. Puis il me tendit sa main. Il me faisait confiance. Je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose pour lui. Et si j'avais tout faux ? Il tendis sa main à Héphaistos, et à la Nymphe. Quand ces derniers se précipitèrent vers nous pour l'agripper avant que les Sentinelles nous empêchent de sauter. En moins de deux, on avait sauté. C'est à ce moment là que je sentis, et qu'on sentis sans doute tous, quelque chose nous agripper et tenter de nous ramener vers la surface...
La Chute. Avec un grand C. C'était ce que le dieu avait l'impression d'être en train de vivre, à cet instant précis.
Les Sentinelles avaient tenté de les retenir pour les empêcher de fuir de la sorte, tandis qu'Apo n'avait pas lâché ses compagnons. Il ne savait pas ce qui les attendait, plus bas, si quoi que ce soit les attendait, mais il était hors de questions qu'ils restent ici. Et la lutte paya. L'attraction de la descente fut plus grande que celle de leurs ennemis souhaitant les freiner.
Il avait senti les mains de Nora et d'Hépha lui échapper inévitablement. Sa prise se relâchait sans qu'il ne le désire et leurs doigts avaient coulé comme de l'eau entre les siens. Puis il y avait eu cet étau, serrant sa poitrine, sans qu'il ne sache si cela était dû à l'effet de la pression de cette descente sur laquelle il ne possédait pas le moindre contrôle ou à cette solitude qui pesait à présent sur lui. Il était seul, véritablement seul. Il ne percevait plus la présence d'aucune aura aux alentours.
Ses yeux peinaient à cerner ce qui l'entourait, puisqu'il ne s'agissait que de l'eau de la cascade le submergeant de toute part, tandis que son corps tombait toujours. Il avait beau lutter, aucune prise n'était à sa portée, et petit à petit, cette sensation de vide l'envahit. Ses pouvoirs étaient mis à rude épreuve mais, pire encore, c'était ce qui le connectait à sa jumelle qui s'éteignant. Il enrageait, connaissant pourtant cette situation puisqu'elle s'était déjà produite, rien qu'un peu plus tôt, mais il la trouvait toujours déplaisante. L'absence de leur lien faisait battre son coeur plus vite et l'eau se frayait presque un chemin dans ses poumons, tandis que son souffle lui manquait. C'était comme se noyer. Et il n'aimait pas ça.
Etrangement, une image lui vint en tête à cet instant. La chute d'Icare. Cette oeuvre le représentait au-dessus de tout, majestueux, pourtant il était là celui qui subissait la descente interminable, celle qui le conduirait peut-être à s'écraser dans les eaux telles la légende. Les interprétations étaient diverses et, de façon absurde, il pouvait s'y reconnaître. La quête de savoir, les recherches des secrets, l'impudence, la révolte face à ceux qui les avaient créé. N'était-ce pas ironique, que cette pensée lui vienne à l'esprit maintenant ?
Des murmures alertèrent son esprit, déviant le fil de ses réflexions. Il tourna instinctivement la tête sans que rien ne semble remplacer l'eau qui s'abattait sur lui, et les paroles étaient trop indistinctes pour qu'il en comprenne le sens. La frustration prit le dessus et sa concentration se fit extrême pour tenter de capter ne serait-ce qu'un seul mot, si cela devait être le dernier qu'il entendait. Il n'y avait que du bruit, étouffé.
Et puis :
"... la peur."
Si il n'avait pas été en train de tomber, encore et encore, il aurait sursauté. La voix était jeune, masculine, et cessa de s'exprimer à partir de cet instant. Etait-ce la même chose que Nora avait entendu avant qu'ils ne se laissent tous chuter ? Il ne craignait pas le sort qui l'attendait, cela dit. Il s'inquiétait pour les autres. Pas pour lui. Il avait dépassé ce stade depuis des années maintenant.
"Tout ce qu'on veut se trouve de l'autre côté de la peur."
Il cligna des yeux. Et il ne se trouvait plus dans la cascade.
Il manqua de perdre l'équilibre en baissant ses yeux, tout en réalisant que ses pieds touchaient un sol rocheux. Ses yeux s'ouvrirent en grand alors qu'il relevait la tête. L'eau tombait toujours, là, devant lui, comme si il se trouvait dans un renfoncement caché, un espace fait entièrement de pierres à la taille minuscule, où il manquait tout juste de toucher le plafond. Avec étonnement, il réalisa que son corps était sec. Il n'était pas vraiment là, alors. Il tombait toujours. Il n'expérimentait pas souvent de détachement de son corps et de son âme, mais il fallait croire que c'était ce qu'il vivait à cet instant. Et il n'était pas seul.
Le gamin le regardait. Il n'était pas difficile de deviner que c'était sa voix à lui, qu'il avait entendu, mais le choc surpassait cette réalisation.
"Gabriel ?" murmura-t-il en doutant de ses propres mots.
Il se rappelait de la dernière et seule fois où il l'avait rencontré, le jour où Elliot avait tout apprit. Il se souvenait également de ce ressenti concernant l'identité de cet enfant, de son lien avec les Sandman, de son existence qui n'était pas mais de sa présence malgré tout. C'était trop d'un coup.
"La magie. Le divin. L'amour. Vous aviez les trois. Vous êtes sur le point de perdre le plus précieux d'entre eux." répondit-il simplement.
"Lequel ?" demanda-t-il dans un réflexe, ses sourcils froncés, ne comprenant pas la raison de ces mots ni de cette entrevue.
"L'Amour est un héritage que la Nature vous a offert après sa destruction. Je lui ai dit mais elle ne l'a pas compris. C'est un Héritage que vous avez laissé perdre. Et ils vont faire de même."
"J'aurai plutôt dis que c'est bien la seule chose qu'on a encore de notre côté..." marmonna-t-il, perplexe. "Pourquoi tu me dis ça ?"
Les énigmes n'étaient pas son domaine. Il en avait déjà surmonté, grâce à ses visions, grâce à des discussions, mais il avait l'impression qu'ils ne comprenaient jamais l'entiéreté des avertissements ou des conseils qu'elles portaient. Sans compter qu'il était toujours en train de tomber, là, dehors, tout en entendant ces choses qui le faisaient douter sur les certitudes qu'il avait auparavant, ce qui ne faisait que l'embrouiller davantage.
Gabriel fit un pas sur le côté, dans le petit espace où il se trouvait, puis en arrière, empreint de nervosité, avant de poser son regard sur la divinité.
"Tu n'écoutes pas non plus. Ce n'est pas juste un sentiment. C'est un sacrifice."
Si Apollon était contrarié, le gamin lui faisait apparaître de la gêne à l'idée de ne pas parvenir à se faire comprendre telle qu'il le voulait, ou qu'il le pouvait, peut-être. Le Gardien afficha une moue, hochant lentement sa tête de haut en bas.
"Ca je pense l'avoir compris depuis un moment..." soupira-t-il, sa main passant sur son visage. "Je pensais que c'était Aphrodite, au départ, parce que l'Amour c'est... c'est elle." précisa-t-il avec un petit sourire incontrôlé. "Mais c'est plus grand que ça comme sacrifice, non ? C'est le concept. C'est l'idée... C'est pas une personne ?"
Il se fatiguait de part ses interrogations qu'il avait l'impression d'avoir prononcé tant de fois déjà, et énervé contre lui-même de ne pas réussir à faire les liens qui auraient dû être faits. Cela ne faisait que provoquer un mélange d'émotions néfastes, et une fatigue vis à vis de tout cela qui aurait pu le faire abandonner depuis longtemps si il n'était pas si têtu.
"Elle a fait le plus grand." prononça uniquement Gabriel.
Le dieu cligna des yeux, le dévisageant. Tout se mélangeait, comme c'était à chaque fois le cas dans ce genre d'échanges. Il devait réfléchir. Quelqu'un avait déjà été prévenu, concernant le sort de l'Amour, mais rien n'avait été fait pour empêcher sa perte. Maintenant, il était celui qui se trompait, qui ne parvenait pas à lire entre les lignes. Et...
La Nature n'avait pas encore été détruite, non ? En quoi pourraient-ils posséder un héritage si elle était toujours présente ? N'était-ce pas ce qu'ils tentaient d'empêcher, en voulant stopper le Ragnarok ? Faire en sorte qu'elle ne périsse pas ? A moins que... Si c'était l'Héritage qu'ils avaient déjà entre leurs mains, cela signifiait que la Nature était déjà perdue. Qu'ils ne leur restaient que leurs forces, celles de cet Amour, de ce divin, de cette magie, pour la remplacer. Qu'ils se trompaient depuis le début. Et ce n'était pas très rassurant. Si ils perdaient l'Héritage laissé par la Nature, il n'y avait plus rien à faire. Peut-être étaient-ils déjà allés trop loin. Peut-être que ce que ce Elle avait fait de plus grand, concernait ce chemin qui menait à la destruction de l'Amour.
"C'est trop tard pour se rattraper ?" murmura-t-il, indécis.
"Il y a un Temps pour fuir. Un Temps pour sourire. Pour pleurer. Pour oublier. Aujourd'hui, c'est le Temps de l'Espoir. De la Renaissance. Ce qu'Elliot a été incapable de faire par le passé, seul, vous pouvez l'accomplir aujourd'hui, avec lui. Si vous gardez espoir, vous serez l'étincelle qui réduira le Temps en Cendres."
"Le Ragnarok." conclut-il avec une étrange sérénité.
Il ne considérait pas prêt, pour cet événement. Ils avaient encore tant de choses à accomplir, à mettre en lumière, tellement de trous de leur histoire à combler, et... C'était risqué. Plus que risqué. Mais Apollon avait déjà penser à cette éventualité : celle de cesser de se battre contre un Titan contre lequel ils ne pouvaient rien, et d'utiliser toute cette énergie afin de faire en sorte qu'au lieu d'une Fin, ce Ragnarok devienne une... Renaissance.
"Toutes les époques prendront fin en même temps pour un renouveau qui permettra à la Nature de renaître. Mais ça ne sera pas facile et cela impliquera de très nombreux sacrifices, dont certains plus lourds à porter."
Gabriel le fixa un instant, avant de détourner son regard. Le dieu se pinça les lèvres, ce comportement n'étant pas pour le rassurer. Cela pouvait tout autant signifier que les sacrifices le toucheraient, ce dont il avait déjà été prévenu après tout, ou que Gabriel devrait en payer le prix, lui aussi.
Le Gardien osa un pas en avant, sa main se relevant pour venir se poser sur le bras du garçon. Apollon ne pouvait s'empêcher d'être chamboulé, persuadé au fond de lui qu'il représentait ce fils que Lily et Elliot n'avait jamais eu, et peut-être espérait-il que ce contact lui apporte des réponses, qui ne vinrent pourtant pas. Gabriel était frêle, son apparence amincie ne faisant que le paraître plus fragile encore, et sa peau était tout ce qu'il y avait de plus... humaine. Il n'avait pas la solidité propre aux constitutions divines, et son aura ne dégageait aucune forme de particularités. Il était tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.
"Tu es réel ?" interrogea-t-il malgré lui avant d'avoir pu empêcher la question de lui échapper.
"Ca n'a pas d'importance." répliqua-t-il, avant de poursuivre : "Je ne suis qu'un Ephémère. Je suis né pour mourir. Seul le papillon a le droit à plusieurs saisons. Nous ne sommes pas censés nous côtoyer tous les deux."
"L’éphémère et le papillon ne sont qu’un." rétorqua immédiatement le Gardien, cette phrase ancrée dans sa mémoire sans qu'il ne la comprenne pour autant.
"Ca ne dépend que de toi." renvoya Gabriel, sans réfléchir lui non plus, son regard fixant le sien avec cette intensité qui lui était propre.
Il sembla se raviser après ses mots, et presque regretter d'avoir été si direct dans ses propos. Il le ressentait et dû se retenir pour ne pas le pousser en l'interrogeant davantage. Qu'est-ce que cela signifiait ? En quoi pouvait-il y être pour quoi que ce soit ?
"Elliot ne doit pas échouer. C'est Chronos qui ne doit pas l'emporter." rajouta Gabriel, certainement pour ne pas s'attarder sur l'autre sujet, ce à quoi le dieu hocha la tête. "Soyez vigilants. Attentifs aux moindres détails. A tout ce qui vous paraîtra ordinaire et qui ne le sera pas."
Comme... Ce qui se passait là ? Bien que ça n'avait rien d'ordinaire, cela le surprenait assez pour qu'il doute. Chronos n'aurait pourtant pas mis sur son chemin quelqu'un pour lui annoncer qu'il fallait le détruire, n'est-ce pas, à moins d'être encore plus psychopathe qu'il ne le paraissait ? Non. Apollon croyait ce gosse. Il lui faisait confiance. Il ne pouvait pas l'expliquer, mais c'était le cas.
"Il est rusé. Sans doute plus que n'importe lequel d'entre vous. Il tentera par tous les moyens de réussir. Quel qu'en sera le prix. Il n'a rien à perdre. Absolument plus rien."
"Pourquoi tu me dis tout ça ? Pourquoi tu m'aides ?"
Ce n'était qu'un murmure, empreint d'une drôle d'émotion. Il ne pouvait nier être touché par ce partage, même si beaucoup de confusion était toujours présente. Ca comptait.
"Parce que ça n'a plus d'importance aujourd'hui. Chaque décision que vous allez prendre aura son lot de conséquences. Une seule mauvaise décision et tout sera fini."
Son coeur rata un battement et quelque chose vint tomber sur son visage. Il passa sa main dans un réflexe, et réalisa qu'il s'agissait d'une goutte d'eau.
"Il essaye de vous faire croire que vous êtes seuls. Mais vous ne serez jamais seuls. Il y aura toujours quelqu'un pour croire en vous."
Une autre goutte vint tomber sur ses cheveux, signe que le moment allait prendre fin à tout instant.
"Pirates. Amazones. Sentinelles. Indestructibles. Ils répondront tous présent si il y aura quelqu'un pour les guider." poursuivit Gabriel avec une confiance communicative.
Puis une troisième goutte, tombant sur le gamin cette fois. Il l'essuya sous ses yeux, observant sa main pour voir ce qui s'y trouvait, sans aucune inquiétude en réalisant de quoi il s'agissait. Mais la tristesse d'Apollon se mêla à l'étonnement alors qu'à son tour, il portait son regard sur ce Sable Noir qui apparaissait sur les doigts de Gabriel.
Il avait prit des risques. Il était venu à lui. Il en payait le prix, maintenant, n'est-ce pas ? La main d'Apollon, toujours sur le bras du garçon, se resserra légèrement.
"Merci." murmura-t-il, conscient que ce n'était pas suffisant comme mot, pas assez, pour lui faire comprendre sa reconnaissance.
"Je ne pouvais pas manquer cette occasion... Je savais que je n'en aurais pas eu d'autres..."
Le petit jeta un regard à la cascade près d'eux, dont l'écoulement perdurait sans fin.
"Ils vont tenter de vous suivre jusqu'ici. Vous n'avez pas beaucoup de temps devant vous."
Le regard désemparé du dieu resta figé sur la figure de l'enfant, alors qu'il savait qu'il ne pouvait rien faire pour lui. Il ne pouvait empêcher la poursuite du cours du Sable Noir. Et ils ne se reverraient plus, après aujourd'hui. Un sacrifice parmi tant d'autres.
Spoiler:
S'il s'agissait du dernier instant qu'ils devaient donc partager, il restait une interrogation à laquelle Apollon désirait une réponse.
"... Dis... C'est quoi ta marque de shampoing ? J'adore tes cheveux."
L'enfant hésita, avant de lui répondre :
"Ushuaia Noix de Coco. J'adore l'odeur du shampoing dans mes cheveux quand je les bouge comme ça."
Gabriel tenta de le faire se mouvoir dans l'air, mais il ne possédait pas la même ampleur de chevelure, la même texture, que celle de la grande Vaiana. Et puisque le résultat n'était donc pas le même, le gamin se mit à pleurer, déçu et détruit.
"Non... ne pleure pas..."
Mais il était déjà trop tard. Le Sable Noir l'avait emporté, dans ce dernier instant de détresse. Et il ne restait qu'Apollon, tombant à genoux sur le sol, bouleversé par cette fin tragique.
FIIIIIIIN
Il avait encore tant de choses à demander. Concernant l'avant, l'après, les dangers, les regrets... Mais ils n'avaient plus le Temps. Le Gardien se pinça les lèvres, se concentrant sur le pendant qui se produisait à cet instant.
"Et les Titans ? Est-ce qu'ils répondront présents, eux aussi ?"
Ils auraient besoin d'eux, non ? Même si ils ne le voulaient pas. Même si Apollon essayait de se convaincre qu'ils n'étaient plus rien pour eux. Même si il ne désirait plus avoir aucun espoir les concernant. A dire vrai, autre que leur soutien, il s'interrogeait... Les avaient-ils jamais aimé, rien qu'une seconde ?
"Je n'ai pas la réponse. La seule chose que je sais, c'est que l'avenir est une porte. Et que le présent en est la clef."
Un sourire se dessina sur les lèvres d'Apo, tandis que cette façon de penser lui rappelait ses propres discours. Le futur n'était pas écrit. Ils en étaient les auteurs par leurs actes présents.
Une autre goute de Sable Noir, balayé d'un geste de la main, tomba sur la joue de Gabriel.
"Je vais les retenir le temps que vous passiez. Ne tardez pas. Ici dans l'obscurité, on peut facilement s'y perdre."
Apollon attendit la prononciation de cette dernière syllabe, avant de se rapprocher sans craindre une seule seconde le Sable, pour venir serrer ce petit garçon dans ses bras. Rien qu'un instant. Un geste banal, qui signifiait pourtant beaucoup, et qui troubla Gabriel autant qu'il donna l'énergie nécessaire à Apollon pour se reculer ensuite. On comptait sur eux. Ils n'avaient pas le droit à l'erreur.
Il se rapprocha du bord de ce renfoncement rocheux, ses pieds en équilibre sur le bord, avant de prendre une grande inspiration.
"Quand ça se produira..." hésita à prononcer Gabriel, lui faisant tourner la tête dans sa direction. "N'oublie pas que ce n'est pas te faute. Ca aura lieu. C'est tout."
Ces dernières paroles réveillèrent son angoisse. Il était certain de ne pas être prêt à faire face. Mais il entendait. Et il se faisait la promesse de ne pas l'oublier. Les gouttes de Sable tombaient quant à elle de plus en plus nombreuses, de plus en plus vite.
Un dernier regard. Un dernier hochement de tête. Et la chute, à nouveau.
Et boom y'a plus d'eau il s'explose le crâne, c'était un piège !
Ou alors... il ne tomba pas longtemps. Son corps atterrit sur le sol, avec une légère brutalité anticipée qui lui permit de ne pas en être étonné. Mais en effet, il n'y avait pas d'eau à l'endroit où il avait atterrit. Par contre, il s'y trouvait Nora, qu'il manqua d'ailleurs de bousculer, mais il se rattrapa bien vite pour ne pas la heurter. Et une pensée fugace, bien qu'importante, lui traversa l'esprit en la voyant : il n'était pas seul.
*Violette Parr
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*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
ft. Nora, Hephaïstos, Alexis, Sebastian, Diane et Apollon
Le gout du sang se répandait dans la gorge et la bouche de Violette. Elle sentait le liquide chaud remonter depuis le bas de son corps. Les nombreux coups qu’elle avait reçu de la part des Sentinelles l’avait grandement affaibli. Elle avait sans doute des côtes cassées, une légère hémorragie interne qui venait sans aucun doute de son coup au ventre, de nombreux hématomes et également le poignet cassé. Elle l’avait senti en voulant se protéger de son propre champ de force…son champ qui la tenait en joute recroquevillé sur le sol. Elle avait vu sa vie défiler lorsque le bâton de la sentinelle s’était levé et qu’il l’avait abattu sur la tête de Violette. Fort heureusement, le bâton s’était arrêté à quelques centimètres de sa tête. Violette avait trouvé le courage d’ouvrir les yeux – qu’elle avait fermé par peur de la mort – pour comprendre ce qui venait de se passer. C’est là qu’elle vu la nymphe en contact avec Vaïana. Puis l’instant d’après une onde de choc qui plaqua une nouvelle fois Violette sur le sol. Mais cette fois-ci, Vaïana l’avait rejointe et les Sentinelles avaient légèrement reculé. Et c’est ensemble qu’elles virent la nymphe se sacrifier pour les deux brunes. Violette laissa tomber sa tête au sol, triste d’assister une deuxième fois à ce terrible spectacle. Elle était également révoltée et en colère de ne plus rien contrôler, de ne pas pouvoir aider, d’être trop faible pour continuer efficacement le combat.
La jeune femme releva la tête difficilement. La nymphe n’était plus là mais les Sentinelles oui. Rassemblant assez de force pour se déplacer en rampant, Violette se rapprocha de Vaïana. Désormais, elles étaient côte à côte. Son amie semblait vouloir tenter quelque chose. Apparemment, si elle avait bien compris, Vaïana possédait un don. Mais il ne se déclenchait pas comme elle le souhaitait. Néanmoins, Vaïana avait envie de tester. De toute façon, que leur restait-elle ? Pas grand-chose. Le combat s’annonçait beaucoup trop mal pour le continuer et le gagner. Les Sentinelles n’avaient aucunes blessures alors que les deux femmes étaient très faibles.
Violette aperçut Vaïana agripper d’une main ferme des brins d’herbe. Peut-être pour ressentir la Nature. Du moins ce qu’il en restait puisque tout semblait partir en lambeau, en cendre. Mais rien ne se passa. Violette fronça les sourcils. Elles avaient de moins en moins de temps. Néanmoins, Violette ne pouvait pas lui en vouloir. Contrôler un don ce n’était pas évident. Il fallait de la concentration et du temps, justement. Alors Violette devait aider son amie. Il fallait gagner du Temps en empêchant les Sentinelles de s’approcher.
Rassemblant de nouveau toute la force qu’elle avait encore en elle, Violette leva ses paumes de main en l’air puis ferma les yeux pour libérer toute l’énergie, créeant un champ de force assez puissant pour protéger les deux jeunes femmes. Mais elle le savait, elle ne tiendrait pas bien longtemps. Alors il fallait également lui donner des conseils. Violette ouvrit les yeux et fixa son amie.
« Ferme les yeux. Concentre-toi sur toi. Juste toi. Sens l’énergie qui t’anime. Contrôle là. Et libère tout ! » expliqua Violette avant de serrer les dents de douleur, ressentant déjà de la faiblesse dans son champ de force. « C’est comme ça que je fais. Tu peux y arriver aussi ! »
Déterminée était le maître mot. Vaïana semblait avoir écouté et entendu les paroles de Violette. Elle les avait compris. Le regard déterminé qu’elle avait lancé à Violette en était une preuve. Vaïana ferma ensuite les yeux. Elle avait lâché les brins d’herbe, sans doute pour se concentrer uniquement sur elle. Est-ce que cela allait fonctionner ?
Violette serra une nouvelle fois les dents. Elle sentait l’énergie la quitter. Et si elle n’avait plus d’énergie en stock, alors son bouclier cèderait et ça serait sans doute la fin. Vaïana était leur dernier espoir. Violette se reposait vraiment sur elle, et elle espérait qu’elle puisse activer son don. Puis soudain, Violette sentit son bouclier rester en place. Comme si elle recevait de l’aide, qu’une nouvelle source de pouvoir s’alliait à elle pour garder le champ de force. Est-ce qu’il s’agissait de Vaïana ? Pour la brune, cela ne faisait aucun doute. C’était sans doute son don qui s’activait.
Vaïana semblait redoubler de concentration, mais Violette la sentait épuisée. En effet, son corps se mit à trembler. Violette mit une main sur son bras, comme pour tenter de l’apaiser. C’est là que Vaïana décida de prendre la main de la brune. Peut-être avait-elle besoin d’aide ? De réconfort ? Qu’importe ce dont elle avait besoin, Violette tenterait de lui donner. Leur survie en dépendait.
Le bouclier était sur le point de céder. Violette n’arrivait plus à tenir, malgré l’aide mystérieuse qu’elle avait, malgré son lien avec Vaïana. Mais contre toute attente, Vaïana, qui avait les yeux fermés, commença à parler.
« Wouaho... je sens quelque chose... qui est là... depuis toujours mais... je savais pas ! Ça sonne comme un tam tam... infini et profond... Mais c'est... »
Vaïana semblait de plus en plus exalté. Son débit de parole s’était accéléré.
« C'est de plus en plus fort ! Je te sens... je te... vois ! » continua-t-elle tout en s’adressant à Violette mais sans la regarder, juste en la touchant. « Je vois un homme. Fort. Blond. Avec des collants rouges et un slip noir… »
Violette sentit la main de Vaïana la serrer davantage. Elle sentait également le pouvoir de Vaïana s’accroitre de plus en plus. C’était sans doute grâce à leur contact physique qu’elle sentait cela.
« Je vois... un enfant dans les bras de... je le connais... Hypérion ! C'est Hypérion ! »
Violette fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, ni les personnes qu’elle voyait dans sa tête. Hypérion, elle ne connaissait pas. La seule personne qu’elle reconnaissait dans sa description son père. Pourquoi voyait-elle son père ? La question devrait être posé plus tard car la vision de Vaïana (si c’était bien une vision ?) continuait. Vaïana venait de froncer les sourcils. Il y avait même de la sueur qui perlait à son front.
« Maintenant, un triangle bouge...! Oui un triangle, je te jure que c'en est un, Violette ! »
Elle était surexcitée. Cela s’entendait dans son ton. Ou peut-être que son don était d’être encore plus droguée ? Car franchement, ses paroles n’avaient aucun sens. Un triangle qui bouge. C’était impossible.
Et après tout son monologue, le bouclier céda. C’était la fin. Du moins, c’est ce que Violette pensa. Mais Vaïana s’était levée.
« Je vois...un garçon. Il me voit aussi. Il est assis. Mais je sais pas qui c'est ! »
Violette regarda autour d’elle, essayant de voir ce que Vaïana racontait. Mais il n’y avait rien. Sauf les Sentinelles qui étaient prête à attaquer de nouveau. Mais Vaïana venait également de lever sa main. Les Sentinelles se stoppèrent immédiatement. Elle bougea légèrement sa main et tout son pouvoir qui semblait s’être canalisée dans sa main, envoya valser très très violemment les Sentinelles. Violette s’était protégée en mettant son bras face à sa tête. Et lorsque qu’elle enleva son bras, Violette aperçut les deux sentinelles KO. Du moins, elles semblaient l’être. Mais ce n’est pas la seule chose qu’elle remarqua. Sur les mains de Violette, il y avait aussi des restes de poussière. Ce petit détail intrigua quelque peu Violette mais elle se concentra bien rapidement sur Vaïana qui venait de faire une prouesse aussi spectaculaire qu’effrayante !
Chose très étonnante aussi, Violette avait senti l’immense pouvoir de Vaïana la transpercer. Mais au lieu de lui causer du tort comme aux Sentinelles, elle sentit son corps guérir de l’intérieur. Elle ressentait un sentiment de bien-être complet. Elle était plus vive et plus fraîche qu’à son arrivée dans le domaine des Nymphes. C’était vraiment plaisant. Et nul doute que cela avait un rapport avec Vaïana.
Tant d’émotion, tant de chose vécu en si peu de temps, l’ascenseur émotionnel en quelque sorte. Violette avait du mal à s’en remettre émotionnellement parlant. Les battements de son cœur s’étaient intensifié, sa respiration était sacadée…comme celle de Vaïana. Mais les deux femmes allaient parfaitement bien. La preuve était sur le visage de Vaïana qui affichait un sourire, adressé à Violette.
« Ca va toi ? »
Son sourire était toujours présent et particulièrement communicatif puisque Violette se mit à sourire à son tour. Elle était ravie d’être toujours en vie. Elle était ravie de se sentir en bonne santé. Elle était ravie que Vaïana soit à ses côtés en pleine forme. Violette honcha positivement la tête, gardant aussi son sourire aux lèvres.
« Etrangement bien !! C’est quoi ce truc ?! Et ouawh ! J’avais l’impression que tu faisais un bad trip mais en bonne version. Tu vois le genre ? » « C'était trop dingue... J'avais la tête en 3D mais pas que la tête, tout mon corps aussi ! » commenta Vava en s'asseyant par terre et en agitant les mains autour de son crâne comme pour illustrer ce qu’elle avait ressenti. « Tu m’étonnes ! J’avais jamais ressenti tout ça avant. C’était tellement puissant. Et ça fait vraiment du bien. »
Violette observa Vaïana, assise dans l’herbe et décida de la rejoindre, asseyant à son tour. « Ca m’a fait plaisir » lui répondit-elle tout en posant une main sur son épaule.
Violette lui adressa un franc sourire alors que Vaïana venait de se laisser tomber en arrière sur l’herbe, s’allongeant. Plusieurs dizaines de questions trottaient dans son esprit et elle avait envie de toutes les poser à son amie. Mais ce n’était peut-être pas une bonne idée. Alors elle se contenta de la première qui la turlupinait.
« Par contre, tu m’expliques pourquoi tu as vu mon père dans ta tête ? Enfin…je pense que c’était lui ! » « Ton père ? » s’étonna Vaïana qui retrouva rapidement une position assise, les cheveux dans les yeux. « Le gars en collants rouges ? »
Vaïana haussa un sourcil, sans doute surprise de cette révélation.
« Ouais collant rouge, slip noir. J’en connais pas deux avec ce genre de costume là. »
Finalement, sans attendre la réponse de Vaïana, Violette décida d’adopter la même position qu’elle auparavant : allongée sur l’herbe.
« Avec tout ce qu’on a vécu, on mérite bien une pause ! » « Il a un style particulier. Mais je juge pas. Chacun fait ce qu’il veut. » déclara Vaïana avec une moue. « Il avait l’air sympa en tout cas. »
Se redressant à son tour, Violette eut un pincement de lèvre afin de retenir un léger rire, par rapport à la remarque que venait de faire Vaïana.
« En fait, c’est notre costume de super-héros. Donc j’ai le même. »
Ne pouvant retenir la pression qu’elle se mettait pour s’empêcher de se moquer de la situation, Violette décida de relâcher tout et de laisser un rire franc sortir. Vaïana s’esclaffa à son tour, sans doute en imaginant Violette dans son costume. Mais les deux femmes retrouvèrent rapidement leur sérieux.
« Ouais. Il est. C’est un bon père. » « Le mien me manque » révéla Vaïana, pensive avant de mettre plus d’énergie pour la suite. « Je sais pas pourquoi j'ai vu ton père. En fait, j'ai pas compris la majorité des trucs. Surtout le triangle... J'ai jamais été doué en géométrie, en plus... » « Désolée » commença Violette avec une petite moue. « En tout cas, c’est très étrange tout ça ! Le seul truc qui me vient en tête c’est la Triforce dans le jeu Zelda. »
Vaïana cligna des yeux.
« Je suis pas très jeux vidéo non plus… »
A vrai dire, elle ne l’était pas non plus. Mais Violette appréciait mettre une raclée à son frère lorsqu’ils jouaient ensemble. Zelda, c’était plus pour passer le temps quand elle s’ennuyait. Mais ça c’était avant…Violette ramena ses genoux à sa poitrine, entourant ses jambes de ses bras. Elle posa délicatement sa tête dans le creux qui s’était formé entre ses deux genoux.
« Faudrait peut-être qu’on cherche les autres non ?! » demanda-t-elle avant de tourner la tête vers son amie d’un air grave. « Peut-être qu’ils sont en danger aussi !! »
Vaïana hocha la tête puis se releva rapidement avant de tendre la main à Violette. Cette dernière la saisit et se releva à son tour avec son aide.
« Allons-y » déclara Vaïana avec fougue.
☾ ANESIDORA
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Il ne restait plus que nous et le chef. Il venait de demander à une autre Nymphe de partir chercher une certaine « Orphné". Peut-être était-ce le bon moment pour essayer d'en apprendre un peu plus sur cette personne et pourquoi l'avait-il fait mander. Avait-elle un lien quelconque avec Sebastian ou plutôt ce qu'il allait devenir ? Ce n'est qu'après avoir mentionné le nom d'Archeron, que la décision de l'amener avait été prise :
- Qui est Orphné ? demandais-je après une hésitation
« Une des nôtres. Mais elle vie a l'écart de nous.»
- C'est un genre d’Hermite ou de solitaire ?
J'étais intrigué, les Nymphes avaient toutes l'air de vivre ici en harmonie avec La Nature et a semblaient a priori plutôt content de ce mode de vie non ? Qu'est qui pourrait bien pousser l'un des leurs à vivre à l'écart ?
« C'est... disons quelle vie a l’écart désormais. Elle ne partage plus grand chose avec nous.»
Mais encore ? J'aurais aimé en savoir plus là-dessus, pourtant je n'osais pas pousser les questions plus loin, cela semblait être un sujet sensible et je ne voulais pas remuer de mauvais souvenirs, d'anciens griefs ou que sais-je d'autres. Dans le doute, mieux valait changer de sujet
- Et vous pensez qu'elle peut nous aider ?
« Elle sait certaines choses que j'ignore. Et... » Son regard dévia vers Sab « Elle vous connaît. »
Ma théorie s'était donc avéré juste, il y avait bel et bien un lien avec Archéron
- Comment ? Le pressais-je. Les choses sont différentes pour nous, ce qui pour certain appartient au passé, ne s'est pas encore produit. Expliquais-je
« Je ne saurai vous l'expliquer. »
J'avais oublié, à l'époque de Titania la notion de temps n'existait pas. Je supposais donc que le chef ne la maîtrisait pas. C'était quelque chose qui était venue après, et étant donné que les Nymphes étaient des créatures de la Nature elle même, sans autre intermédiaire ce n'était au fond pas tellement étonnant :
- Tout à l'heure, quand vous parliez d'Elysium. Ce "lui" à qui vous faisiez allusion, c'était bien Chronos ?
Je ne voyais pas de qui il pouvait s'agir d'autres, entre Phobos qui tout d'un coup souhaitait me voir avant de partir, et le contenue de la lettre de Iota le responsable ne pouvait pas vraiment être un autre titan, et puis Iota et Phobos avaient l'air de connaître pas mal de choses l'un sur l'autre
« Que savez vous de Chronos ? »
La fameuse question à un million de dollars.
- Ce que l'on a bien voulut nous en dire. Répondis-je Qu'il souhaite déclencher le Ragnarök, c'est pour lui un moyen de ramener ce qu'il a perdu, de supprimer la mort. Du moins c'est ce qu'on nous en dit.
Après tout, ce n'était pas comme si nous prenions chaque après-midi le thé en compagnie de Chronos. Je ne l'avais croisé qu'une seule fois, bien avant que je ne sache qui il était, pour le reste c'était majoritairement ce que Cassandre, Hypérion ou bien Phobos avaient voulu communiquer comme informations.
« Nous ne prenons pas part a ses agissements. »
Cela ne m'étonnait pas. Le but de Chronos était de détruire La Nature, hors des personnes comme les Nymphes qui croyaient si fondamentalement en elle, ne pouvaient pas être en accord avec sa philosophie. Mais le chef avait néanmoins semblé persuadé que c'était lui qui nous avait fait venir : pourquoi ? J'aurais voulu continuer à poser des questions, étant donné que ce n'était pas tous les jours que des personnes semblaient disposé à nous apporter des réponses. Seulement, je sentie quelque chose me traverser, une force invisible un peu comme lorsque nous nous étions engagé sur le sentier de la montagne mais en différent, la sensation n'était pas exactement la même :
- Vous l'avez sentie vous aussi ? Demandais-je afin d'être sûr
Le chef se redressa difficilement, tandis-qu'une autre Nymphe venait vers lui pour se mettre à parler dans leur langue
« Quelque chose se passe au dehors. »
- Les Sentinelles ? Demandais-je
Il secoua la tête, et la Nymphe nous ayant rejoint l'aida à se relever et à se tenir debout afin qu'il puisse contaster de lui-même ce qu'il se passait : A l'extérieur, plusieurs méduses blanches semblaient flotter alors qu'auparavant elles avaient l'air plus que mal en point :
- Vous avez une idée de ce qu'il se passe ? Interrogeais-je le chef
« Tant quelles flottent elles nous protègent. Il ne devrait plus en rester »
- C'est peut-être lié à ce que nous avons ressenti. Juste avant elles tombaient en cendres, et tout d'un coup les voilà qui flottent c'est un peu gros pour une simple coïncidence.
Sebastian se tapota le menton l'air songeur, tout en observant les médudes :
« La Nature n’a peut être pas dit son dernier mot ? » Ecrivit-il
- Tout n'est peut-être pas perdu au final. Vous avez bien dit, que c'était à elle de prendre la décision de lutter ou non. Eh bien peut-être, est-ce justement un signe de sa part. Continuais-je en m'adressant au chef
« Ca ne vient pas d'elle. C'est autre chose. » Répondit ce dernier hésitant
Un autre de ses congénères arriva et dialogua avec lui, avant que celui-ci ne se tourne vers nous afin de faire la traduction je suppose :
« Certains de vos amis ont été pris en chasse par les sentinelles, ils ont sautés dans la source. »
- La source ? Demandais-je
Le regard qu'il nous lança en disait long sur le degrés d'envie qu'il éprouvait de nous donner plus d'informations sur le sujet. Je sentais que cela allait être une mauvaise nouvelle, le chef avait la tête qui allait avec :
« C'est le coeur de l'obscurité . »
« Et.... c’est dangereux ? » Demanda Sebastian
« On ne saventure pas la bas. Les époques sy croisent. » Il ajouta : « Quand on souhaite parler a une nymphe de l'obscurité on demande a Orphné. C'est elle qui vient et non nous qui allons chez elle. Vos amis sont en danger la bas »
Je n'étais soudainement pas rassuré quant à cette fameuse Orphné et ce qu'elle pourrait potentiellement leur faire. Je ne voulais néanmoins pas laisser mon imagination associé à mon inquiétude me jouer des tours, le mieux était encore de continuer à poser des questions au chef à son sujet, et également celui des trois dont j'avais perdu la trace. Cela ne pouvait être qu'Apollon, Héphaïstos et Nora qui avaient atterrit là-bas :
- Et Orphnée, a-t-elle un moyen de les aider ?
Il secoua la tête, nous signifiant par là qu'il n'en savait rien :
« Comment pouvons-nous les aider ?! »
« Il faut trouver vos autres amis et les ramener ici. On va vous aider »
Il fit signe à trois autres Nymphes qui s'armèrent de lance
- Je ressens les auras, si je les accompagne cela ira plus vite pour retrouver les autres. Acquiescais-je
Notre groupe se mit en chemin, mais dût bien vite s'arrêter lorsque deux sentinelles nous barrèrent la route, attrapant mon arc que j'avais coincé dans mon dos, je fit rapidement apparaître une flèche, et tirait sur l'un de nos assaillant. Cela n’eus pas l'effet escompté, la sentinelle attrapa la flèche en plein vol, et avec suffisamment de force, me la renvoya dessus. Suffisamment, pour qu'elle se plante dans mon épaule. Serrant les dents, je tentais de contre-attaquer mais quoi que je fasse, celle que j'affrontais semblait constamment avoir le dessus. L'une des Nymphes, tenta une percée avec sa lance mais cela se retourna contre elle, l'instant d'après la créature n'était plus que cendres. Me mordant la lèvre pour ne pas hurler, je fût distraite un court instant du combat et ne dût mon salut qu'a Sebastian et aux deux autres Nymphes qui s'occupèrent des sentinelles.
Si le combat s'éternisait, je craignais pour son issus. Nous avions déjà perdu l'une des Nymphes dans cet affrontement, c'était déjà une perte de trop. Du coin de l'oeil je vie Sebastian utiliser son sable pour tenter d'immobiliser les sentinelles, mais elles se montrèrent plus maligne que nous, et ne perdirent pas de temps, alors que nous tentions de fuir de nous barrer à nouveau la route, en nous attaquant : je tentais a nouveau d'envoyer une flèche dans leur direction, mais elle fût esquivé et l'une des sentinelles ne perdit pas de temps pour utiliser son bâton contre moi.
Sonnée, je tentais de reprendre mes esprits, tant bien que mal alors que Sebastian se trouvait également dans une situation délicate, même si contrairement à moi il semblait mieux s'en sortir face aux sentinelles. L'arc et les flèches ne marchaient pas, mais j'avais d'autres ressources. Utilisant la flore environnante je tentais à l'aide de lianes d'aider mes compagnons d'arme en immobilisant nos adversaires. Je cru d'ailleurs pendant un instant y arriver, mais je savais qu'il ne fallait pas crier victoire trop tôt et la suite, me le prouva lorsqu'elles se dégagèrent avec une facilité enfantine. Pas question d'abandonner pour autant, armant une nouvelle fois mon arc, je tentais en même temps que les autres une nouvelle attaque regardant avec satisfaction cette fois-ci, la flèche atteindre sa cible.
Cela sonna la fin du combat, en reprenant le dessus sur les sentinelles, ces dernières avaient choisit la fuite plutôt que de continuer et risquer de mourir. Quelque chose me disait que nous n'en avions néanmoins pas finit avec eux. Nous avions remporté une bataille, malgré nos blessures mais nous n'avions certainement pas remporté la guerre. Au moins pouvions nous continuer notre chemin, même si la culpabilité d'avoir perdu une des Nymphes ne partirait pas de si tôt.
Et en parlant de Nymphe, à terre là où nous étions arrivé se trouvait l'un des leurs allongés parterre, et visiblement inconscient. Nos accompagnateurs s'approchèrent de lui, pour l'aider et même si nous ne parlions pas la même langue, leur gestuel était assez explicite : ils souhaitaient ramener leur congénère avec eux, nous allions devoir poursuivre seul. Si Sebastian sembla avoir du mal à le faire, ce que je comprenais, il comprit néanmoins qu'il valait mieux les laisser s'en aller
- Je sens l'aura d'Alexis. Dis-je finalement. C'est faible, mais je la sens quand même : hâtons le pas.
Il m'indiqua la source dont nous avait parlé le chef et je secouais la tête en guise de réponse : je ne sentais pas les auras des disparus. Et ce même alors que nous étions à quelque pas de l'endroit. Je supposais que quelque chose devait faire "blocage" avec mes pouvoirs.
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Diane : 50% Sab : 50% Nymphes 2/3 en route pour le village Sentinelles : 50% en fuite
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
| Avatar : Kaya Scodelario
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
- Na’aiti, allez debout, je vais t’aider! Si on est plus en sécurité, on doit s’en aller. Je te porte et tu nous guides d’accord ?
Sans vraiment lui laisser le choix, je l’avais alors soudainement soulevé avant de placer son bras droit autour de mes épaules tandis que le plaçait mon bras gauche autour de sa taille. Je m’étais élancée dans la direction inverse à celle que j’avais empruntée jusqu’alors tandis que la Nymphe observait tout autour d’elle :
- Les défenses sont tombées... la Nature ne peut plus protéger cet endroit. Si on arrive jusqu'à mon père, il saura sûrement quoi faire.
Super… si on devait aller jusque son père, il fallait traverser un bon bout de forêt. J’accélérai un peu la cadence tout en lui parlant :
- Okay bon soyons méthodique ! La Nature nous protégeait de quoi ou de qui ? Ensuite, regarde bien autour de toi, tu penses qu’on va mettre combien de temps à retrouver ton père ? C’est le chef, t’es le frère de Nalasami ?
Il secoua la tête faiblement :
- Je ne sais pas... le village est loin. J'espère qu'ils n'ont pas été attaqués. Elle nous protège de tout ce qui est extérieur. Du Sable Noir. De ce qui tente de détruire tout ce qui touche à la Nature.
Il n’avait pas répondu sur le lien de parenté mais ça collait suffisamment bien dans ma tête pour prendre ça pour un oui. Je savais pas quoi faire non plus, j’avais l’impression que mon cerveau allait exploser tant je me forçais à réfléchir vite. S’il tout ce qu’il disait était vrai, on avait plutôt intérêt à retrouver les autres fissa, je savais pas comment affronter le Sable Noir moi… déjà que de ce que j’avais entendu, personne n’en était vraiment capable, alors c’était pas un éclopé et une fille paniquée qui allait changer la donne… Pourquoi ce foutu village était aussi loin brusquement ?! J’avais pourtant pas l’impression d’avoir autant marché…
- Ok ... on a un moyen d’aller plus vite que ça ? Je ne comprends pas... Si la Nature nous protégeait du sable noir et que ce sable vient de moi à la base... comment j’ai pu arriver jusqu’ici ?
Il secoua une nouvelle fois la tête et pour bien enfoncer le clou, il décida carrément de s’arrêter, complétement essoufflé. Je me rendais à présent compte que sous la panique j’avais considérablement accélérer la cadence de marche et le pauvre le pouvait pas suivre dans son état.
- Ça va ? Pardon je te force un peu la main mais si on se fait attaquer je vois pas comment aider… T’as soif ? Tu veux qu’on fasse une micro pause ?
Mais alors micro microla pause hein…
- Je l'ignore. J'aurai pas du... tout est de ma faute...
J’avais l’impression d’avoir reçu une baffe en pleine figure. Comment ça tout était de sa faute ?! On avait pas suivi le même épisode ? Il avait juste tenté de m’aider… il pouvait pas savoir que ça ferait ça… moi en revanche j’aurai du m’en douter, c’étaut Phobos qui m’avait privé de mon don tout de même… j’étais complétement débile. C’était à moi qu’il devait en vouloir, j’aurai même cru qu’il était prêt à me tuer, j’avais détruit leur havre de paix…
- Tu plaisante ? Na’aiti écoute moi. Ce n’est pas toi, tu m’entends ? Tu n’as rien fait de mal, tu n’as voulu que m’aider. C’est bien plus de ma faute que de la tienne, ce truc était en moi et j’aurai du m’en douter vu la personne qui m’a privé de mon don... mais si on se morfond maintenant on avancera plus. Il faut continuer. Je te promets que je ferai tout pour racheter ma faute.
Je l’avais observée droit dans les yeux, comme pour lui prouver toute ma sincérité mais du bruit qui provenait d’un peu plus loin nous avait fait tourner la tête d’un seul et même geste. Un peu plus loin, une des fameuses dark Sentinelle était en train de se battre avec deux Nymphes.
- Faut qu’on se tire de là... à moins que tu veuilles tenter de les aider ? Mais je donne pas cher de notre peau... on ferait mieux de se cacher et de passer ailleurs...
Pourquoi j’avais posé la question ?! Je l’avais regretté à la seconde où je l’avais vu hésiter en observant les deux être bleus, les siens.
- Je ne peux pas les laisser seuls face à lui... - Regarde-moi…
Je le forçais à plonger une nouvelle fois ses yeux dans les miens.
- Je sais que tu as l’impression que tu les laisses tomber, on n’abandonne pas un frère, je sais ce que c’est. Mais tu ne leur seras pas utile au combat. Tout ce qu’on va gagner c’est 3 Nymphes mortes et une humaine tout aussi morte et ils vont continuer à gagner du terrain. Il faut qu’on aille chercher de l’aide...
C’est ce que j’avais appris auprès des miens, des Templiers : « pour le bien être du plus grand nombre ». Ma mère n’avait pas hésité une seule seconde à abandonner sa propre fille pour le plus grand nombre. Elle n’avait pas non plus hésité à mourir pour le plus grand nombre. Je comprenais aujourd’hui chacun de ses gestes et il fallait que je le mette en pratique. Na’aiti hésita une seconde fois avant d’hocher la tête et de lâcher ma main, prenant appui sur un arbre :
- Tu as raison. Et tu y arriveras plus vite sans moi à charge.
Et la voilà la terrible épreuve qui suivait l’enseignement. Si je refusais de continuer, j’allais totalement à contre pieds de ce que je venais de lui dire. Et pourtant, je n’avais aucune envie de le laisser. Il allait mourir si je le laissais là… je le savais… mes yeux qui se remplissaient de larmes le savaient.
- Je pars si tu me PROMETS que tu ne te jettes pas là-dedans en mission suicide. PROMETS-le.
Il se contenta d’hocher la tête. Pour faire bonne mesure de ce que je lui demandais, j’agrippais une nouvelle fois son corps pour le déplacer plus loin, loin de la bataille, dans un petit bosquet où il serait caché. Levant un doigt menaçant vers lui, je le fusillais du regard :
- Tu bouges PAS.
Il avait une nouvelle fois hoché la tête et je m’étais élancée à perdre haleine dans la forêt, retenant comme je pouvais mes sanglots de tristesse et de panique. J’étais seule, je savais même pas où j’allais et j’étais presque sûre que Na’aiti allait faire une bêtise…
Crack !
Un bruit se fit entendre derrière moi : une Dark Sentinelle s’était lancée à ma poursuite. Il manquait plus que ça. Lançant échappé un petit gémissement de peur, je m’étais mis à courir de plus belle, me concentrant sur tout ce qui m’entourait pour éviter de me prendre les pieds dans un trucs qui m’emmènerait tout droit à ma mort. Tournant la tête sur le côté, je voyais à travers les arbres qu’elle était en train de me rattraper :
- Et MERDE !
J’avais poussé le juron avec une telle force que j’avais l’impression d’expulser toute ma peur. Mes jambes accélérèrent encore, me portant malgré moi. J’étais même plus capable de comprendre comment je pouvais courir à une telle vitesse mais je savais que je finirais bientôt par m’épuiser et qu’il n’avait pas l’air d’en faire autant. J’étais la gazelle et il était le lion. Mais avec une grande surprise, je constatais alors que la Dark Sentinelle avait disparu… ce que j’avais pas prévu en revanche, c’était qu’elle réapparaisse juste devant moi. Je la percutais de plein fouet et son corps était aussi solide qu’un roc. Si lui ne bougea pas d’un pouce, je me retrouvais en revanche propulsée en arrière, tombant sur les fesses. Terrifiée, je tentais de reculer en m’aidant de mes mains, rampant au sol tout en essayant de meubler :
- Booonjouuur... désolé je vous avez pas vu... priorité à droite apparemment dans cette forêt...
Le rire de panique qui s’était échappé de ma gorge avait mort presque aussitôt au fond de ma bouche lorsque l’être cruel s’était penché pour prendre mon cou dans sa main, serrant si fort que je ne parvins plus à respirer. Il me souleva pour me lever face à lui, tout en serrant de plus en plus fort. Terrorisée, ma main s’était aventurée près de la garde de mon épée mais le manque d’oxygène commençait se faire sentir et me déstabilisait, m’enlevant toute possible force pour retirer l’épée de son fourreau. Luttant pour ma vie, j’avais alors tenté de prendre ses mains dans mes miennes pour lui faire lâcher prise, mais en vain, je le griffais tout en suffoquant mais rien n’y faisait. J’étais tout bonnement en train de mourir et je devais bien admettre que je le méritais dans doute. Mais soudain, alors que je commençais à voir trouble, je sentis quelque chose passer entre nous deux. Un truc que je ne vis pas mais qui me donna une sensation nouvelle, là, juste au bout de mes doigts.
J’avais l’impression que j’étais de route à la maison. C’était tellement réconfortant dans cet instant de violence insoutenable. Je sentais que de tous petits arcs d’électricités avaient fait leur apparition au bout de mes doigts mais je sentais aussi que la vie me quittait, comme si on avait voulu me faire un cadeau pour m’accompagner dans ma dernière demeure. J’avais porté l’une de mes mains devant mes yeux pour bien voir ces petits arcs bleus et ne pas me fourvoyer sur ce que je ressentais. Ils étaient bien là, comme avant. Mes yeux ne virent alors plus rien, je sentis que je perdais connaissance et dans un mouvement non calculé, presque automatique malgré ces années d’absences, j’avais balancé ma main vers lui. A cet instant, tout devint confus. J’avais senti que ce que je lui avais balancé était au centuple de ce que j’avais pu faire auparavant. C’était sans aucun doute dû au truc qui m’était passé dessus. Une puissance telle que la Dark Sentinelle n’avait rien vu venir : j’avais juste senti que son étreinte sur ma gorge avait cessé à la seconde où il avait grillé sur place. J’étais alors tombée durement dans l’herbe, ma gorge terriblement douloureuse et avec une faiblesse telle que je n’avais pas l’impression de pouvoir reprendre tout l’air dont mes poumons avaient besoin. Tout était flou devant moi et je n’avais plus la force de me relever, plus la force de voir si la Sentinelle était bien morte oupas car j’ignorai avec quelle violence je l’avais grillée. Il ne me restait plus assez de force pour rien, sinon … sombrer…
- Pourquoi tu te bas ?
J’avais entendu la voix de Na ‘aiti dans ma tête aussi limpidement que s’il avait été à côté de moi. En entendant sa voix, j’avais tenté de m’animer, de me relever, d’ouvrir les yeux, de parler mais rien. Absolument rien n’était possible. J’étais dans le noir complet, sans aucun mouvement permis hormis celui de penser… Penser et entendre la voix de la Nymphe… penser… est-ce que c’était cela que ressentais les dieux lorsqu’ils communiquaient par la pensée ? Je tentais alors de lui répondre tout en pensant.
- Na’aiti ? Tu vas bien ? - Ma sœur pense que nous devons nous battre. Mon père veut qu'on s'élève. Il refuse que les nymphes deviennent des guerriers, comme ceux qui jadis se sont pris pour nos maîtres.
C’était absolument dingue. Je l’entendais dans ma tête et il m’entendait. Petit à petit, un souvenir me revint en mémoire : son baiser. Il avait « créé un lien » avait-il dit. C’était donc ce lien dont il parlait ? C’était absolument incroyable : on se parlait sur le ton de la conversation, comme si rien de grave n’était arrivé. Étais-je déjà morte ? Ou prise entre la vie et la mort, dans une sorte de purgatoire ? Avais-je une ultime mission comme les fantômes qui était celle de l’aider face à son dilemme ? L’élévation et le caractère guerrier semblaient antinomiques pour lui, ça le divisait entre ce que pensait sa sœur et ce que pensait son père. Sans trouve savoir pourquoi elle était la première personne à qui j’avais pensé, j’avais presque vu le sourire mystérieux de Kida germer dans ma tête.
- Tu as déjà entendu parler des Atlantes ? - Je ne crois pas. Ce sont des amis à toi ? - Pas vraiment... disons qu’une de mes amies est la Guide de ce peuple... une espèce de chef. Eux aussi sont très liés à la Nature et ils vivent que pour et par ses droits... c’est une pacifiste. Et aussi une guerrière. Tout ça pour dire que vous n’êtes pas si différents et qu’une solution intermédiaire existe entre ton idée du guerrier et le parfait pacifiste. Elle a des rites particuliers qu’elle expliquerait bien mieux que moi... mais disons qu’elle est extrêmement calme, elle fait tout pour garder la paix et l’harmonie. Pourtant, quand son peuple est en danger ou que la Nature est bafouée, elle n’hésite pas à prendre les armes pour défendre ce qu’elle est. Se battre pour ce qu’on est, ce n’est pas éloigné d’un pacifiste. Quand on est attaqué, il faut savoir se défendre... - Mon père n'est pas pour les armes. On est censé les utiliser que pour la chasse. Mais ces dernières années, on a été confronté à de nombreuses reprises à des Sentinelles comme celles que tu as vu. Le monde ici a bien changé.
Il marqua une pause avant de reprendre :
- J'aimerai bien rencontrer ton ami un jour. Ca doit être beau là d'où elle vient.
Je n’avais rien répondu. Comment lui expliquer que tout le peuple avait péri et que son monde avait disparu sans mettre à mal ce que je lui avais dit sur les guerriers ? Sans compter que ce n’était peut-être pas le moment de lui avouer ça dans la mesure où ils s’apprêtaient apparemment à vivre le même sort.
- Avant nous vivions à Elysium. C'était un monde magnifique, merveilleux. Toujours verdoyant. Il y avait des fleurs et des fruits à chaque saison. On y trouvait de très nombreuses espèces. Chacune permettant à la Nature de s'émanciper. Il y avait des pierres précieuses qui nous permettaient de fabriquer nos lances pour chasser. Et au coeur de notre monde, un arbre. Le plus beau de tous les arbres.
Si j’avais pu, j’aurai sûrement pouffé de désespoir par rapport à ce qu’il venait de me dire mais comme je n’en avais pas la capacité, je me devais de lui expliquer mon sentiment :
- J'ai tellement de questions à te poser, tellement de choses que je ne comprends pas... Les Sentinelles ont-elles toujours été aussi mauvaises contre la Nature ? Je croyais qu'elles étaient notre dernier espoir... Quand tu dis "avant nous vivions"... ça veut dire que nous ne sommes pas à Elysium ? Je croyais que c'était un autre nom pour parler de Titania... comment êtes-vous arrivés jusqu'ici alors... ? Jusque Titania ? C'est bien à Titania que nous sommes, n'est-ce pas ? Je commence à ne plus rien comprendre...
Il ne répondit pas tout de suite et pourtant je savais qu’il était toujours là. Comment je le savais ? Parce que je l’entendais à présent respirer. J’avais d’abord supposé que je revenais à moi, qu’il devait être juste à côté de moi ou au-dessus de moi mais lorsque je me rendis compte que je ne ressentais rien d’autre que lui je compris : notre lien s’intensifiait. Plus on parlait, plus on se sentait proche.
- Ce ne sont pas les Sentinelles. Ce sont des... je ne sais même pas vraiment. Elles sont apparues quand les Titans ont disparus. Elles hantent ces lieux et traquent tout ce qui s'y trouve. Principalement les êtres avec une âme. Elles sont comme attirés par le Sable Noir.
Il avait marqué une pause avant de dire la dernière phrase et l’avait précisé sur un don qui me faisait comprendre qu’il n’avait pas spécialement envie de revenir dessus. Moi non plus d’ailleurs. On se sentait suffisamment coupable l’un comme l’autre.
- D'ici, avec la végétation, on ne voit pas correctement le ciel. Mais si tu arrives à le voir, il y a Titania au loin. Ma soeur est venue vous chercher là-bas. C'est un endroit en ruine. Il n'y a plus rien ni pour vous, ni pour personne. Elysium, c'est là où nous sommes nés. Les nymphes. Les premières. Un jour des êtres avec un crâne allongé sont venus. On les a accueillis comme les nôtres. Puis des humains les ont suivis. Ils n'ont pas compris ce que recelait notre monde. Ils y ont vu un danger. Mais on ne pouvait pas les laisser approcher du cœur de la Forêt.
J’avais laissé un silence tellement long entre nous deux qu’il aurait pu penser que j’étais partie. Mais il devait sans doute m’entendre aussi respirer, comprenant que j’étais toujours là. C’est juste que je tentais de me concentrer pour assimiler tout ce qu’il était en train de me dire. Y’avait des choses que j’apprenais, d’autres que je comprenais mais y’avait surtout une multitude de choses que je ne comprenais pas. Je commençais à me sentir mieux petit à petit et je n’hésitais pas à utiliser toutes les nouvelles facultés qui me revenait pour réfléchir et tenter de mettre les morceaux ensemble. En même temps, j’entendais le cœur de Na’aiti, son rythme cardiaque s’était accéléré. Est-ce que ce qu’il venait de me dire lui faisait peur ?
- Bon c'est officiel... je comprends rien. Tu dis que ton monde était là avant les Titans... mais y'avait rien avant les Titans... tout a commencé avec eux... et leur créateur non ? Ensuite tu parles d'humains... des Humains sont venus ici AVANT les Titans ? Tu veux dire que les Humains n'ont pas été créés par les Titans ? Les Titans ont vu un danger dans quoi ? Et pourquoi tu dis "mais on ne pouvait pas les laisser approcher du cœur de la forêt ?" parce que le danger était là-bas ? C'était l'Arbre Monde ? Qu'est-ce que désiraient les Titans ? J'ai l'impression que ma tête va exploser... c'est comme si je regardais un film à l'envers, en vitesse accéléré sans le son et avec la moitié des images...Tu comprends sûrement pas ma comparaison mais en tout cas c'est ce que je ressens... ton cœur s'est accéléré, tu as peur ? - Alexis…
Il était complétement essoufflée mais sa phrase était bien plus pour me calmer parce que je m’étais transformée en machine à poser les questions. Il mit un certain temps à me répondre, reprenant son souffle, cherchant sans doute quoi me dire.
- Les nymphes ne sont pas mauvaises.
Il ne semblait pas vouloir me convaincre, il semblait juste vouloir me le dire mais sa précision n’avait absolument aucun sens. J’avais jamais pensé qu’elles étaient mauvaises, j’aurai du ?
- Si on avait pu leur donner ce qu'ils voulaient, on l'aurait fait. Et on a fait bien au-delà qu'on aurait dû. Mon père est quelqu'un de bon. Tout comme ma soeur. Il n'y a pas de nymphes mauvaises. Je crois que chaque personne est bonne. Que chaque être vivant a le droit a sa chance de se lier à la Nature. Même ceux qui ont fait souffrir mon peuple. - Attends... mais pourquoi tu me précises ça ? Quel lien ça a avec ce que je t'ai demandé ? Na'aiti ? Ça va ?
Son rythme cardiaque n’avait pas l’air d’aller mieux. Il semblait toujours aussi essoufflé et ce qu’il était en train de me dire sonnait presque comme le discours du repenti.
- Je pense que j’aurai suivi mon père. Et que ma sœur a besoin qu’on l’aide. Que tu l’aides… s’il te plaît… - Pourquoi tu voudrais que j'aide ta sœur si tu ne l’auras pas fait toi-même ? Attends, tu es où ? Tu n'as pas l'air d'aller bien...
Et moi je me sentais de mieux en mieux. J’allais sans doute ouvrir les yeux dans quelques secondes, je pourrais alors le chercher, le sauver.
- Il y a autre chose sur les nymphes que tu dois savoir. On a un pouvoir guérisseur.
Je venais de me prendre une nouvelle baffe. Suivie juste après par un gros bac à glaçon. J’avais laissé un court silence, sous le choc avant de reprendre, émue :
- .. C'est... c'est quoi qui me sauve ? Mais tu... Arrête ça immédiatement. Je vais m'en sortir. On va trouver un moyen… - On est tous les deux biens trop faibles...
Je savais pas quoi dire pour l’empêcher de faire ça. Pourquoi me sauver moi plutôt que de se sauver lui ? C’était apparemment l’un de nous deux. Nous étions trop faibles pour nous sauver tous les deux alors il se sacrifiait. Est-ce qu’il le faisait aussi pour le plus grand nombre ou juste par pure gentillesse. J’aurai voulu dire autre chose mais je me rendis alors compte que je ne l’entendais plus du tout.
- Na… Na’aiti ?!
Il n’était plus là. C’était fini. J’avais une telle douleur dans la poitrine que j’avais l’impression qu’on venait de me planter un pieu dans le cœur. Il était mort pour moi. Je ne savais pas comment je pouvais vivre avec cette idée. Et vivre était encore un bien grand mot car si je me sentais mieux, j’étais toujours dans l’incapacité de bouger ou de m’éveiller. J’étais juste désormais seule, entre la vie et la mort, dans une forêt qui se détruisait petit à petit. Y’avait-il plus angoissant comme sentiment ? Au bout d’un moment qui me sembla être une éternité, je parvins pourtant à entrouvrir les yeux. Juste assez pour voir trois Nymphes courir vers moi. Des Nymphes que je n’avais jusqu’alors jamais vu auparavant. J’étais sauvée. Enfin, c’est ce que je croyais.
Sinmora
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ➹ Daisy Ridley
« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Il m'est déjà arrivé de rêver que je tombais. Parfois c'était une sensation agréable, comme l'impression de voler. D'autres fois, c'était plutôt angoissant. Tomber dans le vide, c'est comme perdre le contrôle de soi. Ne plus avoir la moindre emprise sur ce qui nous entoure. Je ressentais cela en ce moment même. La main d'Apollon n'était plus là. Je ne voyais plus Héphaistos, ni la Nymphe. J'étais seule. Je me faisais mouiller. La descente était sans fin.
La chute est sans fin. La chute ne s'arrête jamais. Le néant. L'angoisse. La peur qu'elle fait naître en nous. Et si c'était ainsi que tout s'arrêtait ?
Des paroles me revinrent en tête : « Tout ce qu'on veut se trouve de l'autre côté de la peur. ». Qui me les avais dite ? Est ce que je les avais réellement entendues ? Je l'ignorais. Mais je pouvais tenter d'aller au delà de ma peur. D'aller de l'autre côté. Après tout, c'était pour cette raison qu'on avait sauté, n'est ce pas ? Pour fuir cet endroit et aller ailleurs.
Je n'ai pas peur de mourir. A dire vrai, je ne peux pas avoir peur de tout. J'ai déjà suffisamment peur de vivre, qu'il ne me reste plus de place pour avoir peur de la mort.
Je fermais les yeux. Tentant de me concentrer.
« De la nuit, il ne restera que des cendres... » murmura une voix à mon oreille.
Plus de chute. Plus d'eau. Juste la sensation d'avoir les deux pieds posés sur le sol. De ne plus tomber. De ne plus avoir peur. De ne plus rien craindre si ce n'est d'affronter la réalité. D'ouvrir les yeux et de se rendre compte qu'on est arrivé de l'autre côté, et qu'on ignore à quoi cela ressemblera.
« Sinmora. » prononça une nouvelle fois la voix quand j'ouvris les yeux.
Il était là, à quelque pas de moi. Je le connaissais bien. Je l'avais déjà vue de nombreuses fois. Mes yeux se posèrent tout d'abord sur le bébé qu'il tenait dans ses bras. C'était une petite fille. J'en manquais un battement de coeur. Puis, je ne pu m'empêcher de fixer la femme allongée sur le lit, sentant les larmes monter à mes yeux.
« De la nuit, il ne restera que des cendres. C'est un beau message d'espoir n'est ce pas ? Et un nom parfait pour un aussi magnifique bébé. » dit t'il à la Titanide.
Hyperion. Gaia. Tous les deux, là, réunis face à moi. L'une allongé dans un lit, l'autre debout, avec un bébé dans les bras. Pas n'importe quel bébé. Je tentais de garder au fond de moi mes émotions pour ne pas me noyer. J'avais la sensation de vivre un moment important. Un moment que j'attendais depuis longtemps. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ici, plongé dans l'Obscurité ?
Je vis Hyperion ouvrir la bouche pour parler, mais au même moment, un torrent d'eau arriva jusqu'à moi. Je pu à peine protéger mes yeux que je me sentis emporter une nouvelle fois dans la chute d'eau.
« Non. Non ! NON !! » hurlais-je en buvant la tasse.
On ne pouvait pas me faire voir quelque chose et m'empêcher d'aller jusqu'au bout. Je tentais de garder les yeux fermés, de me concentrer, d'aller une nouvelle fois au delà de ma peur. Mais l'eau me balançait dans tous les sens. Je ne sentais bientôt plus mes bras, ni mes jambes. La pression était trop forte dessus. Je voulais savoir ! J'étais prête à savoir. Je devais savoir. Et en même temps, peut-être que j'avais juste peur de connaître la vérité.
Il était mon père. Je le savais. Je l'avais toujours su. A chaque fois qu'il posait son regard sur moi. Il y avait quelque chose dans ses yeux que je n'arrivais pas à définir. Quelque chose qu'il tentait de me dire et qu'il n'arrivait pas à prononcer. Je n'avais pas envie de comprendre pourquoi il refusait de me parler, de me le dire. Pourquoi il avait honte de moi. Mais je voulais au moins avoir la certitude qu'il était bien celui que je pensais. Même si ça me ferait mal de l'apprendre. Même si j'avais peur de ce que je pourrais ressentir vis à vis de lui.
Ma chute se stoppa net. J'ouvris les yeux et je la vis une nouvelle fois. Elle était là, debout. Ma mère. Toujours dans la même chambre. Elle donnait sur une fenêtre qu'elle observait. On voyait de l'eau s'étendre à perte de vue. Des cascades entourant sans doute une Cité dans laquelle elle se trouvait. Je ne reconnaissais pas le décors.
Tournant la tête, je me vis. J'étais là, dans un petit espace qui m'était réservé. C'était étrange de se voir si petite, emmitouflé dans une couverture. Je ne savais pas si c'était normal d'éprouver quelque chose pour soi même, mais je trouvais ce bébé vraiment magnifique. Peut-être parce que je n'avais pas la sensation que c'était moi.
« Je dirais que c'est le miens. » prononça une voix que je ne connaissais pas.
Me tournant, je vis une nymphe. Il était grand, mince et semblait fort. Il se tenait debout, fixant Gaia. Cette dernière n'avait pas encore tournée la tête dans sa direction, préférant continuer à fixer la vue au dehors.
« Ils finiront par comprendre. Ca sera moins surprenant si ils pensent qu'elle émane de moi. » ajouta t'il.
Elle secoua délicatement la tête de gauche à droite et passa une main sur ses yeux avant de se tourner vers la nymphe. Elle ne pleurait pas. Du moins, elle ne pleurait plus. Elle fixait le nouvel arrivant avec un petit sourire, et elle s'approcha de lui, avant de poser ses mains sur les épaules de l'homme. Il était bien plus grand qu'elle.
« Tu as déjà fait beaucoup pour moi, Elin'avi. Je ne peux pas te faire endurer cela. Je trouverais une autre solution. »
« Si il sait comment elle est venue au monde, il concentrera tous ses efforts sur elle. »
Je fixais ma mère. Si seulement elle pouvait lui dire. Que je sache à mon tour de quoi il était question. Si ils pouvaient se montrer plus clair, l'un comme l'autre. Elle se détacha simplement de lui. Je secouais la tête. Je voulais savoir...
« Je voulais... » murmura t'elle avant de détourner son regard de la nymphe.
Est ce qu'elle cherchait ses mots ?
« Je voulais simplement... »
Elle porta son attention sur moi. Non pas sur mon moi d'aujourd'hui, car elle ne pouvait pas me voir, mais sur le bébé qu'il y avait d'emmitoufflé dans la couverture et qui commençait à gigoter. Elle avait les yeux ouverts. J'avais les yeux ouverts. Je pouvais croiser mon regard pour la toute première fois. C'était bizarre.
« Je voulais simplement qu'ils voient les enfants différemments. Non pas comme une nouvelle source de pouvoir, mais pour ce qu'ils sont réellement. »
La nymphe s'approcha d'elle. Je vis ma mère tendre sa main vers le petit bébé, et ce dernier agripper l'un des ses doigts. Je passais une main sur mes yeux humides. Observant la scène avec beaucoup d'attention.
« Thémis. Hyperion. Ce sont les seuls encore à ne pas avoir cédé aux caprices du Tyran. »
« Ma soeur ne lui cèdera pas. Elle a déjà pris part à quelque chose de bien plus grand à ses yeux. » répondit-elle à la nymphe. « Elle a ressentis cette force, unique, puissante. Cet héritage de notre bien aimée mère. »
J'attendais qu'elle poursuive. Qu'elle en vienne à lui. Qu'elle lui dise. Qu'il sache. Que je sache. Quand elle ouvrit la bouche une nouvelle fois, je sentis mon coeur s'arrêter. C'était là. Ca arrivait réellement.
« Quant à Hyperion, il est tombé amoureux de chacun d'entre eux. Dès qu'il a posé ses yeux sur la fille d'Aura, j'ai su qu'il ne cèderait jamais. Puis à chaque fois qu'un nouveau bébé est né, c'était la même sensation au fond de son regard. En avoir un, reviendrait à devoir faire une distinction entre eux. Et il ne pourrait pas. »
Elle souria en gigotant son doigt qui était encerclé par mes petits doigts. Ca semblait m'amuser. Elle s'amusait aussi. La Nymphe fixait, tandis qu'elle se remettait à parler.
« Je sais que je vis quelque chose d'unique. Et je sais que je l'ai mise en danger en lui donnant la vie. Mais je ne regrette pas. C'est peut-être ça qui fait de moi une Titanide. Le fait que je puisse donner la vie sans songer aux conséquences d'un tel acte... »
Elle me regardait toujours, mais avec un sourire plus triste. La Nymphe posa une main sur l'épaule de ma mère.
« A nos yeux tu représentes la persévérance. Le courage. L'espoir. J'ignore comment tout cela a pu être possible, mais si la Nature en a décidé ainsi, nous te suivrons, quelle que soit ta décision. »
Elle semblait attendrie par son discours. La Nymphe la laissa, tandis que je me retrouvais seule avec ma mère. Elle me prit dans ses bras. C'était étrange de penser cela. De voir cela. Car en réalité, j'étais deux fois là cette fois ci. Je pouvais la voir sous divers angles, même si je ne me souvenais plus de ce moment. Mais je semblais heureuse. Et j'avais la sensation que ma mère m'aimait plus que tout. Sa lettre, ses paroles qu'elle m'avait laissé firent écho dans mon coeur. Je pouvais être témoin de la vérité. Du fait qu'elle m'avait véritablement aimé. Et que déjà bébé, je l'aimais plus que tout.
« Tu n'es pas comme les autres enfants... » murmura t'elle au bébé qu'elle tenait dans ses bras. « Ca ne sera pas toujours facile pour toi. Je ferais tout pour te protéger. Te mettre à l'abri de la folie de certains de mes semblables. Et peut-être qu'un jour, tu auras suffisament de forces pour te protéger toi même. »
Elle déposa un doux baiser sur mon front. Je sentais les larmes monter une nouvelle fois. Puis, me tenant d'un seul bras, elle sortit quelque chose de sa poche, qu'elle déposa dans les petits doigts du bébé qui semblait captiver parce qu'elle disait. D'ici, je pouvais voir qu'il s'agissait de quelque chose à manger. Du moins ça y ressemblait. Une sorte de petite graine.
« C'est parfois dans l'Obscurité qu'on a le plus besoin d'être sauvé. »
Elle disait vrai. C'était souvent quand on se retrouvait seul, plongé dans le noir, dans le néant, qu'on avait le plus besoin d'être sauvé et... mon coeur se stoppa une nouvelle fois. Je fermais le poing. Je la vis refermer le poing du bébé sur la petite graine qu'elle lui avait donné. Je ne me sentais plus respirer. Quelque chose me bloquait. J'en avais le souffle coupé.
« Tout ce que j'accomplirais dans mon existence, je le ferais pour toi. »
Je... j'étais totalement perdue. Je venais de me faire bousculer et le souvenir avait disparu. Je tentais de reprendre mes esprits, de reprendre ma respiration, de comprendre ce qui venait de se passer. Je sentais quelque chose bouger dans mon dos. C'était Michoko dans mon sac à dos. Apollon se trouvait là à quelque pas de moi. Je n'arrivais toujours pas à reprendre consistance. Tout se bousculait dans ma tête. C'était sans doute lui qui m'avait bousculé et qui m'avait fait sortit de ce... songe ? De cette réalité ?
Je le fixais. Je n'arrivais pas à ouvrir la bouche. A dire vrai, je n'aurais même pas su quoi lui dire. Comment lui dire. Comment lui expliquer. Je savais qu'une seule chose. C'est que je venais de vivre quelque chose d'unique. Je...
Je m'étais contenté d'ouvrir mon poing fermé et de montrer à Apollon ce qui était dedans. Ca me permettrait de me rendre compte moi même que tout ceci était bel et bien réel.
Au coeur de la paume de ma main se tenait une graine. La même graine que j'avais vue dans le souvenir avec ma mère. Et j'ignorais comment cela avait été possible...