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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes

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Jules Verne
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 U5ok

❝ Happiness is only real when shared. ❞


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-05-31, 23:32

« Bang bang. »

You shot me down. Bang bang...


C'était ce qu'on appelait être pris dans les mailles du filet. Je ne comprenais pas comment j'avais réussi à finir dans un tel calvaire. Pourtant, mon plan était simple et ingénieux : aller dans l'eau, jeter le filet sur l'émeu et le capturer. Au lieu de cela, je me retrouvais prisonnier à me débattre vainement alors que le grand oiseau poussait des piaillements moqueurs, le chapeau oscillant sur sa tête ridicule. Il faisait exprès de nager tout près de moi, comme pour me narguer.

"Sapristi !" marmonnai-je plusieurs fois tout en essayant de me débarrasser du filet qui entravait tous mes mouvements.

Je jetai un regard noir à Phoebus et Cassandre qui m'ignoraient totalement, trop occupés à s'asperger en riant. Je sentis mon coeur enfler d'amertume et de jalousie. Moi aussi, j'aurais aimé jouer... Apparemment, ils préféraient rester tous les deux, sans moi. Etait-ce parce que j'étais trop énervant ?

A l'école, j'avais peu d'amis. Ils venaient vers moi seulement afin que je les aide à apprendre leur leçon de géographie, de science ou de mathématiques. Le reste du temps, ils m'adressaient la parole de façon polie, c'était tout. J'avais longtemps pensé que je les impressionnais, alors qu'en réalité, ils me trouvaient juste utile. Cela m'avait fait beaucoup de peine lorsque je m'en étais rendu compte, et à partir de là, j'avais commencé à demander un paiement pour mes services, afin de ne pas être le dindon de la farce. Une bille pour chaque révision. Deux pour un devoir plus important. J'avais accumulé une sacrée collection de billes, depuis. Elles devaient être toujours dans un sac en cuir, accroché au rideau de ma chambre. J'étais persuadé que Paul en prendrait grand soin en mon absence.

Le chagrin oppressa brièvement ma poitrine alors que je regardais Phoebus et Cassandre jouer, à travers les mailles du filet. Je n'avais pas besoin d'eux, de toutes les façons. Je pouvais très bien m'amuser tout seul. L'émeu piailla juste au niveau de mon oreille et je me reculai d'un bond en grimaçant. J'aurais quand même aimé avoir un autre camarade de jeu que celui-là.

L'eau m'arrivait au menton et le filet m'entraînait de temps à autre vers le fond, même si je résistais le plus possible malgré mes pieds qui s'enfonçaient dans la vase.

"Jules ? Reviens !" cria soudain Cassandre.

Tiens, elle se souvenait que j'existais ?

"Pourquoi ?" demandai-je d'un ton faussement désinvolte, peu enclin à lui obéir.

Ce fut le moment que choisit l'émeu pour attraper le filet entre son bec, juste au niveau de mon oreille. Un instant, je crus qu'il allait l'emmener avec. Cette bestiole avait un réel problème ! D'un geste brusque, elle tira sur le filet tout en nageant en arrière, battant des ailes en même temps, ce qui créa des vagues.

"Arrête ! Espèce de..."

Je n'eus pas le loisir d'achever ma phrase car je basculai en arrière, entraîné par le courant. Tout mon corps ainsi que ma tête furent immergés. Je me débattis plusieurs secondes avant de remonter à la surface. Hébété, crachant mes poumons, je m'aperçus que l'émeu m'avait libéré du filet.

"Euh... merci ?"
fis-je, décontenancé de devoir remercier un animal.

Comment avait-il eu la conscience nécessaire pour me délivrer ? Avait-il réfléchi ? C'était bizarre...

Imperturbable, l'émeu nageait vers moi, le filet entre son bec, le chapeau toujours sur la tête. Ses yeux ronds comme des billes me fixaient d'un air pas spécialement intelligent. C'était à n'y rien comprendre.

Une question me figea tout net, subitement. Si l'émeu nageait tout près, qu'est-ce qui faisait remuer l'onde à côté de moi ? Je sentis quelque chose passer près de mes jambes. Je frémis et remuai des bras en baissant les yeux vers l'eau, mais elle était trop trouble pour que j'y vois quoi que ce soit. Je bougeai le plus possible tout en me rapprochant de l'émeu. Quelque chose venait à nouveau d'effleurer ma cheville...

Puis, ce fut le calme durant quelques secondes. Peut-être étais-je en train d'angoisser pour rien ? Brusquement, une masse fit brièvement surface, dont le dos couvert d'écailles luisit dans la pénombre des arbres. J'en restai pétrifié.

"Cr... crocodile !"
articulai-je.

La mâchoire du reptile s'ouvrit en grand alors qu'il fendait les eaux ; puis il plongea pour disparaître. Je me mis à nager vers Cassandre et Phoebus aussi vite que je le pouvais.

"Sortez de l'eau ! Vite !" leur criai-je.

Un piaillement aigu me fit tourner la tête. L'émeu tentait de nous défendre du crocodile en lui donnant des coups de becs rageurs, les ailes grandes ouvertes comme pour faire barrage.

Subitement, un coup de feu déchira la forêt. Des oiseaux s'envolèrent des arbres, apeurés, alors que je me retournai dans l'eau, le coeur battant la chamade. J'avais eu l'impression de prendre la balle. Pourtant, j'étais encore indemne. Non loin, l'eau se colorait de rouge. L'émeu piaillait de temps à autre en remuant dans l'onde ensanglantée. Il avait l'air d'aller bien. De toutes façons, le crocodile ne tarda pas à remonter à la surface, sur le ventre, la gueule entrouverte. Monsieur Eagle -car il ne pouvait s'agir que de lui- avait forcément visé juste en achevant le reptile. Il nous avait sauvés la vie.

Je pivotai sur moi-même et levai les yeux vers les arbres, pensant l'apercevoir, mais il était sûrement bien caché. Alors que l'émeu s'avançait vers la rive en boîtant, une autre balle le toucha, dont le coup résonna en écho dans les bois. L'oiseau poussa un léger cri avant de s'affaisser dans la terre meuble.

"Non !"
m'écriai-je en sortant rapidement de l'eau, marchant laborieusement vers l'émeu car mes vêtements mouillés me ralentissaient.

Je me plaçai juste devant lui et étendis les bras pour empêcher une autre balle de l'atteindre. Comme il fallait s'y attendre, monsieur Eagle descendit le talus, armé de son fusil qu'il rechargea tranquillement une fois à mon niveau.

"Ecarte-toi."
ordonna-t-il sans me regarder.

"Non ! Laissez-le tranquille ! Il n'a rien fait ! Le crocodile est mort ! C'est lui qui nous a attaqués !" ripostai-je farouchement en désignant le cours d'eau.

Le vieil homme fit claquer son fusil et le braqua sur moi, un oeil fermé. Je tressaillis mais ne bougeai pas d'un millimètre. Il voulait tuer l'émeu ; je ne le laisserai pas faire. Il pouvait emmener le crocodile s'il le souhaitait et on en mangerait tous sans protester. Pourquoi souhaitait-il tuer encore un autre animal ? L'émeu m'avait protégé. J'avais même pensé lui donner un prénom... C'était injuste qu'il soit sacrifié. Non, je m'y refusais !

"Vous me rendrez ce que vous avez volé ?" demanda-t-il brusquement d'un ton sec.

Sa question était si brutale et inattendue à un moment pareil que je clignai des yeux, dérouté.

"Nous... nous n'avons rien volé." dis-je tout en jetant un bref coup d'oeil à Cassandre et Phoebus. "Je ne comprends pas."

Il y eut un silence pesant, lourd de menaces.

"Ca me semble très clair, pourtant." articula Eagle, la mâchoire contractée.

Il pressa la détente. Je fermai les yeux alors que je sentais la balle siffler près de mon oreille, si fort et si vite que je crus la recevoir. La détonation manqua de me faire exploser le coeur. La seconde qui suivit, l'émeu cessa de bouger et de faire du bruit, dans mon dos. Je baissai la tête lentement, me retenant de pleurer. Je ne voulais pas me retourner.

"Il n'avait rien fait. Il était gentil..."
serinai-je à voix basse, les lèvres tremblantes.

"La balade est terminée." lança Eagle tout en replaçant le fusil sur son épaule. "Emballez-le dans le filet et ramenez-le à la voiture."

Voulait-il aussi que je lui cire les bottes ? Je serrai les poings, n'en pouvant plus de subir cette injustice, cette oppression.

Eagle se retourna pour partir à travers la forêt. Mes yeux se posèrent sur le pistolet que Phoebus avait fait tomber en sortant de l'eau. Il ne se trouvait qu'à deux mètres de moi. Je me mordis les lèvres jusqu'au sang. Tout pouvait être résolu de la façon la plus rapide qui soit... Il suffisait de sept secondes de courage. Pas plus.

Je réfléchis rapidement à la suite. Nous avions un véhicule. Il suffisait que l'on trouve le moindre adulte quelque part, que l'on aille chercher les autres au ranch, et... nous serions libres. Enfin. Délivrés à jamais de cette horrible bonhomme.

Je me précipitai sur l'arme et la ramassai avant de me redresser et de la pointer entre les omoplates d'Eagle. En entendant du mouvement, il se retourna et un éclair de surprise passa dans ses yeux clairs en voyant que je le menaçais. Je tentai de calmer les tremblements de mon bras, et finis par maintenir le pistolet à deux mains, tout en respirant le plus calmement possible.

"Qu'essaies-tu de faire avec ça, petit ?" demanda-t-il, la main posée sur son fusil à son épaule.

Je déglutis avec peine. Aurait-il le temps de dégainer avant que je ne tire ? De toutes façons, j'avais été trop loin pour revenir en arrière.

"Et si tu me loupes ?"
fit-il tout en enlevant sa main de son fusil.

Lentement, il désigna l'emplacement de son coeur, avant de laisser retomber son bras et de lancer un regard vers Cassandre et Phoebus, comme pour signifier qu'eux, il ne les louperait pas.

"Tu ne tireras pas." reprit-il d'un ton assuré. "Tu ne veux pas savoir ce que ça fait de prendre la vie de quelqu'un."

"Qui est Cody ?" m'écriai-je d'une voix éraillée, transformée par la peur. "C'est un enfant comme nous que vous avez tué quand il n'a plus voulu être votre marionnette ? Vous l'avez lâchement achevé comme cet émeu ?"

"Tu ne tireras pas."
répéta-t-il, ignorant le reste.

D'une démarche lente, il commença à avancer vers moi. Il ne répondrait jamais à aucune question. Même menacé, il restait mystérieux. Il souhaitait emporter ses secrets avec lui dans la tombe ? Libre à lui. Ma décision était prise. Je ne pouvais plus faire autrement.

"Lâche cette arme." commanda-t-il.

Il était à moins de deux mètres. Je déglutis une dernière fois, visai sa poitrine et... pressai la détente. Il y eut un drôle de bruit mouillé au niveau du canon et aucune balle ne sortit. Indécis, je jetai un coup d'oeil au pistolet avant de lever un regard paniqué vers Eagle, dont l'ombre venait de tomber sur moi. Il me toisa d'un air perçant.

"Pas facile de tuer quelqu'un quand l'arme est enrayée par l'eau."
grommela-t-il d'un ton cinglant.

Il me prit le pistolet des mains et le rangea à sa taille. Je me mordis les lèvres, attendant une correction monumentale. Curieusement, il n'y eut aucune punition. Pour ces choses-là, il aimait prendre son temps. En revanche, son regard signifiait beaucoup. Il semblait dire "A présent, je sais que tu en es capable. Et pour Cody." Un frémissement moite parcourut mon échine à cette pensée. Il eut un bref rictus au coin des lèvres, comme si cette situation l'amusait.

"Apportez la bestiole à la voiture." ordonna-t-il pour la seconde fois.

Il commença à s'éloigner. Le coeur gros, la tête basse, je pivotai vers l'émeu inerte. Je m'agenouillai à côté de lui et posai la main sur ses plumes. C'est alors que je remarquai une chose surprenante : il ne saignait pas. Eagle ne lui avait pas tiré dessus avec une balle, mais avec une fléchette. Elle était piquée entre quelques plumes grises. S'agissait-il d'un tranquilisant ? Cela voulait donc dire qu'il ne l'avait pas tué ? Pour quelle raison ?

Déstabilisé, je me relevai. Cela ne me faisait en rien regretter mon geste. J'avais voulu le tuer et je me sentais coupable de ne pas avoir réussi. Par ma faute, le calvaire n'était pas terminé et ne risquait pas de finir. Je tremblai de tous mes membres.

"Je suis désolé."
dis-je à Cassandre et Apollon, sans oser les regarder.

Je ne savais pas si je m'excusais d'avoir échoué, d'avoir confirmé à Eagle que nous avions bel et bien volé quelque chose, ou de les condamner à davantage de tourments. Il allait se venger de cela, c'était évident.

"Ca sera ce soir." murmura soudain Cassandre.

"Quoi donc ?" demandai-je d'un ton tremblant.

"J'ai ce qu'il faut." assura-t-elle.

Indécis, je n'osai plus croiser son regard. Il émanait d'elle une détermination qui m'inquiétait.

"Ca sera ce soir." répéta-t-elle pour elle-même.


crackle bones
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Vaiana De Motunui*
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 Upx7

Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...

Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 14zl

Don't let little stupid things break your happiness


| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde
| Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-01, 20:27







Au violent de nos Songes

« Fais bien attention à ce que tu fais, petite fille... »


Je n’avais pas pu rester aussi longtemps que je le voulais dans la grange. J’aurais aimé passer tout au peigne fin, pour en apprendre plus, mais l’idée qu’Eagle puisse revenir d’un instant à l’autre m’inquiétait plus qu’autre chose. Nous étions donc sortis rapidement de la grange, discrètement, en laissant tout tel quel dans la grange. Du moins, je le pensais. Sans doute un petit oubli. Comme le générateur.

Lorsque Robyn avait évoqué l’idée de partir à cheval pour s’enfuir d’ici, j’avais failli m’arracher les cheveux en trépignant. MAIS BON DIEU JE PROPOSE CETTE IDEE DEPUIS NOTRE ARRIVEE ICI ! POURQUOI ON M’ECOUTE PAS ?! C’est parce que je suis une fille, je suis sûre. Ou c’est parce que je me fais souvent punir par Eagle. Possible. Mais de toute manière, l’idée avait encore fait un flop. En même temps, la proposer à Emily en premier lieu n’était pas une très bonne idée.

Si on devait décrire nos rôles respectifs, j’étais plus le côté plan d’action (foireux ou pas, je devais bien l’admettre), Emily était la prudence incarnée (ou la froussarde, un petit peu) et... Elliot par exemple était la touche boulet. Mais c’est pour ça qu’on l’apprécie, non ? Et Jules la touche de courage. Et Neil d’étrangeté. Bref, on avait tous un petit rôle.

Ma curiosité allait enfin être assouvie puisqu’une fois dehors, une petite blonde nous avait interpellée. Elle était à la fenêtre... C’était la petite fille de la porte ! Dans la fameuse pièce que j’essayais d’ouvrir depuis une éternité ! Elle allait enfin nous faire rentrer ?! Non mais... C’était d’un coup beaucoup trop facile. J’en étais presque... Déçue. Mais je vais plutôt jouer la carte de la muette, elle pourrait nous refermer la porte au nez pour nous donner de la difficulté.

Grimpant les marches quatre à quatre, j’étais rentrée à la suite d’Emily et Robyn qui semblait s’être trouvée une belle amitié. Emily prit place rapidement auprès du vieil homme que j’observais, un pas en arrière. Elle semblait discuter avec lui et sur le point de lui donner à manger. Je restais donc en retrait, les laissant parler. De mon côté, j’observais la pièce, concentrée.

Je repérais un petit bureau non loin de moi, jonché de papiers. Je m’approchais de ces derniers, avant de me butter à un nouveau souci. Pour l’instant, je n’avais toujours pas parlé de cela aux autres, et je ne comptais pas le faire. Mais les petits symboles sur les feuilles étaient difficiles à déchiffrer. J’avais vécu sur une île, on n’écrivait pas nous ! Et on ne lisait pas. On dessinait. Pourtant, avec un peu de temps et de réflexion, je réussissais à lire quelques mots, parfois une phrase. Mais cela me prenait bien trop de temps.

Je passais donc les papiers avec de tonnes de lettres dessus avant de tomber sur un, plus parlant. Un croquis ! Il me rappelait quelque chose.. Quelque chose que j’avais vu il n’y avait pas si longtemps.. La grange ! C’était... Etrange. A la place des huit tables, il y avait huit corps. Comme... Comme nous. Enfin avec un en moins, mais ce dernier pouvait être la petite fille ? Huit enfants. Sauf si Eagle en cachait encore d’autre. Une chose était sûre, j’avais eu le temps de vérifier la cave, et pas de trace d’enfant là bas. Au centre de ces huit tables, une sorte de lézarde, comme dans la grange.

Le croquis était fait au crayon, à main levé, avec des traits plutôt approximatifs. Ce n’était pas fait par un grand pro du dessin, j’aurais fait mieux au moins, moi. Je pris le papier pour le fourrer dans ma poche. Je demanderais au vieil homme plus tard de quoi il s’agissait, je voulais finir de fouiller avant. Au cas où il y aurait une situation d’urgence, vous voyez. Genre code rouge, le raton laveur est rentré dans sa tanière.

Sur le bureau, il n’y avait rien de plus, malheureusement. Et je n’avais clairement pas le temps de tenter de déchiffrer le reste. Mon regard se posa sur l’ordinateur. Ce serait surement difficle, mais il y aurait plein de choses intéressantes, non ?! Alors que j’allais l’ouvrir, Elliot me devança, prenant place devant. Bon, c’était peut être mieux comme ça, lui, les ordinateurs, il avait l’air d’adorer ça. Et puis moi, ce n’était pas ma tasse de thé.

- J’ai trouvé un truc dément !

- Montre, montre !

Un dessin ?! Une vidéo ?! Quelque chose qui explique tout ?! Je voulais absolument voir. Je sautais à côté de lui, rivant mes yeux sur l’écran pour découvrir un... Un serpent. Bougeant au rythme où Elliot appuyait sur les touches, pour manger des petites pommes. Mes yeux s’écarquillèrent, avant de se poser sévèrement sur lui.

- Le serpent de Jules t’as pas suffit ? Cherches plutôt des infos après tu pourras jouer !

Je m’apprêtais à appuyer sur toutes les touches pour le dissuader de continuer, mais le garçon arrêta de lui même. Ce qui m’arracha un regard surpris. Plus que s’il avait continué. J’espère qu’il n’était pas malade. C’était quand même étrange de sa part, non ?

Laissant le pro des jeux vidéos ou des trucs du genre s’occuper de la partie informatique, j’entrepris mon activité favorite : fouiller. J’ouvris le premier tiroir me passant sous la main. Le premier, rien, le deuxième, tout juste s’il n’y avait pas un mouchoir sale... Mais le troisième... Un dictaphone ! Avec haut parleur en plus, s’il vous plait.

Prenant garde à ce que personne ne me l’arrache des mains, ou quoi que ce soit d’autre, je l’agrippais avant d’interpeller les autres.

- Chuut ! Ecoutez ! J’ai trouvé un truc !

Une fois que le silence s’était installé dans la pièce, j’avais appuyé sur le bouton en forme de triangle sur le côté pour lancer la lecture... Mon cœur battait à cent à l’heure. C’était tellement.. Palpitant ! On allait enfin tout savoir, pas vrai ?!

- Leurs rêves sont de plus en plus puissants. Les fréquences décrites par l’ordinateur sont étonnantes.

Oui ? Et ? Le dictaphone continuait de tourner dans le vide. Agacée, je regardais le petit objet, tentant de tapoter sa tête. Non mais tu ne vas pas nous dire SEULEMENT ça ?! J’entrepris d’appuyer sur plusieurs boutons, jusqu’à ce qu’un bruit d’accélération se fasse entendre, puis que la voix d’Ealge s’élève de nouveau.

- Certains nécessite un recadrage...

Mon cœur sauta un battement alors que mon visage, malgré la couleur chocolat, pâlit brusquement ? Moi ? Je suis une fille adorable, pas vrai ? Je déglutis difficilement, stressée. Le dictaphone marqua une nouvelle pause de silence, avant d’enchaîner.

- Parfois.. Je me demande si je ne vais pas les sacrifier pour rien.

Avez-vous déjà vu.. Une personne changer de couleur ? Parce que bizarrement, je ne me suis jamais sentie aussi blanche de ma courte vie. Et j’ai la désagréable impression de voir ma vie défilée devant mes yeux. Heureusement, depuis ce matin, ma vie est un peu plus longue que les seuls jours avec Eagle.

De nouveau, le dictaphone tourna dans le vide. Essayant une nouvelle fois d’appuyer sur plusieurs boutons, un clapet s’ouvrit, dévoilant la bande d’enregistrement qui tomba par terre, se déroulant entièrement. Ah. Ah ça va bien marcher maintenant.

- Je crois que... Il est cassé ?

Parce qu’il faut vraiment que je fasse un commentaire sur ce qu’on vient d’entendre ? Ah si, j’en ai un petit. Juste un tout petit. Pour pas qu’ils oublient que j’avais raison. En leur disant très subitlement.

- Bon, qui est chaud pour un nouveau plan d’évasion ? Ils étaient pas si mal les miens, hein ? Vous savez, tout ceux que je vous ai proposé ? Vous préférez avoir une chance de survie, mais risquez de finir en quatre heures d’animaux, ou finir sur une table de sacrifiction pour qu’Eagle vous ouvre votre cerveau pour le découper et trouver vos rêves ?

Comment ça j’orientais un petit peu le choix ? C’est même pas vrai.


Phoebus Light
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Phoebus Light

| Avatar : Alexander Skarsgård

Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 AOCMOfYn_o

When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?


Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 P8m0


| Conte : Hercule
| Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.

Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 Vox4

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-02, 01:55


au violent de nos songes
You can't wake up from reality.

Le garçon était resté immobile. Il ne supportait pas les conflits. Quels qu'ils soient. Il n'aimait pas quand les gens ne s'entendaient pas, quand ils se disputaient, quand ils se frappaient, quand ils criaient… quand ils se menaçaient. Il s'était approché de l'animal lorsqu'il était tombé, prenant le chapeau à côté de lui dans ses mains, ayant juste le temps de remarquer qu'il n'était pas blessé avant de fermer les yeux pour tenter de se calmer. Il respirait très vite, il avait fermé ses poings et il était sorti de l'eau. L'amusement lui semblait bien loin maintenant, comme si des heures s'étaient écoulées entre le moment où il se trouvait dans l'eau avec Cassandre et celui où Jules avait pointé l'arme sur Eagle. Il avait eu envie de lui dire d'arrêter, de leur dire à tous d'arrêter. Ce n'était facile pour personne. Il ne prétendait pas tout savoir de l'homme qui les 'accueillaient' mais il avait la sensation que son passé, aussi mystérieux que le leurs, ne devait pas être des plus agréables. Phoebus était triste. Triste que tout se déroule ainsi, triste qu'ils ne soient pas… Ne pouvaient-ils pas au moins faire semblant et prendre sur eux ?

Le gamin avait soupiré, se mordant la langue, pour aller près de l'émeu alors qu'on leur avait ordonné de le prendre. Il avait adressé un léger sourire à Jules. Il n'avait pas à s'excuser. Même si tout cela lui faisait de la peine, il ne pouvait pas lui dire que c'était de sa faute. Ce n'était pas le cas. Ce n'était de la faute de personne, c'était juste… c'était juste comme ça. Maintenant, il craignait juste de la suite des événements.
Il s'appliqua à porter la tête de la bête, alors que Jules et Cassandre faisaient de leur mieux pour l'aider, l'un tremblant de tous ses membres et l'autre toujours blessée.

Il ne dit rien, malgré que l'effort faisait souffrir les muscles de ses bras et son propre corps lui semblait de plus en plus lourd. Il était tendu, serrant les dents en se disant qu'ils n'avaient pas beaucoup de marche à faire. Lorsqu'ils arrivèrent au véhicule, il se sentit soulagé, posant le filet au sol en soufflant. Eagle était occupé à y ranger ses affaires, Johanna n'ayant pas bouger mais toujours vexée. Il en sortit un énorme œuf (sans doute un d'émeu, à la taille qu'il faisait), pour l'offrir à la salamandre qui s'était retournée vers lui en se léchant les babines.

« Essaie de pas dégueulasser partout. »

Phoebus était resté à côté, hésitant avant de s'en approcher. Il ne savait pas si il avait le droit de dire quoi que ce soit, il ne voulait pas le déranger et risquer de l'énerver encore davantage. Il voulait simplement… être gentil.

« Je… suis désolé pour Cody. » avait-il réussi à articuler, non sans difficulté, d'une voix posée mais peinée.

Il ne répondit pas tout de suite, ne lui lançant pas le moindre coup d'oeil.

« Y a pas à l'être. C'est de l'histoire ancienne. »

Il avait prit le filet où se trouvait l'émeu, le portant en soupirant pour le poser à côté de Johanna qui avait caché son œuf entre ses pattes.

« Si. Même si c'était il y a longtemps, ça ne change rien, ça reste triste. »

Il se retourna, la tête baissée, allant s'asseoir à sa place dans la voiture sans attendre de réponse. Eagle ne mit pas beaucoup de temps à le rejoindre, s'installant au volant, les mains serrées. Il était toujours contrarié. C'était même… autre chose. L'homme était crispé, le faisant douter sur la suite des événements.

Il avait raison de se poser des questions. A peine était-il assis qu'il verrouilla la Jeep, faisant résonner un cliquetis inquiétant dans l'habitacle. Jules et Cassandre n'étaient pas rentrés à l'intérieur. Que faisait-il ? Il démarra, dans un grand coup d'accélérateur, le faisant se coller à son siège en jetant un regard affolé à Eagle. Il semblait décidé, ne s'occupant pas des deux enfants qu'il venait d'abandonner sur le bord de la route.

« Je ne retournerai les chercher que si tu me rends ce que vous avez pris. » finit-il par dire sur un ton calme, beaucoup trop calme, alors que ses mains contractées ne renvoyaient pas du tout un message de sérénité.

Le petit garçon déglutit difficilement, le souffle court, les yeux grands ouverts. Encore une fois, il ne comprenait pas ce qui se passait. Il était choqué, ouvrant la bouche sans savoir quoi dire. Il était aussi un peu effrayé, il ne pouvait pas le cacher. Il s'accrochait comme il le pouvait aux côtés de son siège, comme dans un réflexe de protection.

« Je… Je n'ai rien pris. » Il avait du mal à s'exprimer, trop étonné par la demande d'Eagle. « Je vous le jure. » lâcha-t-il dans un souffle.

Il accéléra. Si rapidement, si brusquement, qu'il ne voyait même plus les silhouettes de ses camarades dans le rétroviseur. La panique le gagnait.

« Leur vie n'a donc pas d'importance à tes yeux ? »

Il était presque révolté, l'enfant se sentant obliger de répliquer.

« Bien sûr que si ! »

« Tu préfères continuer de mentir ? »

Sa mâchoire se contracta et en plus de la frayeur, une colère commençait à gronder, en faisant trembler ses bras.

« Je ne mens pas ! »

Il s'était retenu, pour ne pas crier. Il était presque… offensé, qu'il l'accuse de la sorte. Depuis le premier jour, il avait tout fait pour se montrer coopératif. Il n'avait pas hésité à le lui dire, lorsque que quelque chose l'avait dérangé. Il ne l'avait pas pour autant pointer avec une arme à feu et il tentait même de faire preuve de compassion, même s'il ignorait tout de sa vie. Il ne l'inondait pas de questions, se retenant, ayant presque abandonné l'idée d'un jour se souvenir de quoi que ce soit. Il taisait ses craintes, alors qu'il ne souhaitait qu'une chose, pouvoir un soir se rasseoir sur ce fauteuil, avec Eagle face à lui, discuter de tout et de rien et faire de cette maison son nouveau chez lui.

Et tout ça partait en fumée, en quelques minutes, alors qu'il le croyait coupable d'une chose qu'il n'avait pas commise.

La vitesse ne cessait d'augmenter et soudainement, sans prévenir, il exécuta un dérapage serré, faisant voler la poussière tout autour de la voiture, Phoebus devant se tenir encore plus fermement pour ne pas taper dans le pare brise. Si il ne se prit pas la vitre, il n'échappa pas à la portière dans le virage, son front s'y écrasant avec force et lui arrachant une grimace. Alors, le véhicule se stoppa.

« Je te crois. » Ces mots ne lui redonnèrent pour autant pas le sourire. « Tu ne mens pas. Mais tu vas les convaincre de me rendre ce qui a été volé. Si j'étais toi, je déploierai tous mes talents. »

Il avait envie de lui répondre de se débrouiller seul, de ne pas le mêler à une affaire qui ne le concernait pas, de le laisser tranquille. Mais tout ce qu'il réussit à faire, ce fut de hocher la tête en silence, le regard dur et la bouche pincée, ne le regardant même pas.

Il reprit la route, encore trop vite, retournant au niveau de Jules et de Cassandre – qui auraient certainement préféré être laissés là et ne plus avoir à faire à lui. Il n'eut pas le temps de réagir qu'Eagle passait au-dessus de lui pour ouvrir la portière, demandant à Jules de prendre sa place. En plus, il le dégageait ?

« Tu sera très bien à la place du mort. » dit-il à l'attention de son camarade avec un sourire carnassier.

Il aurait préféré la garder, pour que son ami soit plus en sécurité à l'arrière. Ce dernier lui lançait un regard inquiet, dans lequel il pouvait lire sa détresse. Il aurait aimé pouvoir rester là, lui éviter cette proximité avec l'homme. Mais ils savaient tous les deux que cela ne ferait qu'accroître son irritation.

Phoebus sortit, laissant Jules s'installer, lui ordonnant de s'installer avec Cassandre dans le coffre, aux côtés de Johanna et de l'émeu. Il retint un rire jaune, aidant la jeune fille à monter et la laissant s'installer le plus loin de la salamandre possible. Elle avait encore mal, il fallait qu'elle se mette à son aise. Lui se débrouillerait.

« Vous avez le droit à la décapotable, les amoureux. »

Le ton était grinçant, désagréable. En plus d'avoir le droit à Jojo en train de manger son œuf (ayant sali la moitié de la surface du coffre, au passage), il ne prendrait pas la peine de le fermer ? Il leur offrait un bain de soleil gratuit ? Trop aimable. Mais ce n'était que sa frustration qui parlait. Il devait se contenir et laisser couler cette rage, parce qu'il ne souhaitait pas être ainsi, hargneux et susceptible.

Ils reprirent leur chemin, bien à l'étroit à l'arrière. Il se tenait difficilement, se trouvant presque collé à Johanna. Il se fichait de son propre confort, ce n'était pas important. Et si Eagle pensait que ça le dérangeait, que ça lui apprendrait, ou quoi que ce soit e ce genre : il se trompait.

« Vous avez fait quoi ? »

Il avait parlé doucement, presque dans un chuchotement. Même si le bruit du moteur masquait leurs paroles, il préférait être discret.

« Il a jamais été… comme ça. »

Ils avaient beau trouver Eagle insupportable et désagréable, les traitant comme des moins que rien et les utilisant pour son propre intérêt : il ne l'avait jamais vu avec ce regard là. Ils n'en étaient jamais arrivés à des extrêmes pareils, à jouer de pistolets et de menaces. Il ignorait tout de ce qui avait pu se passer, mais ça ne pouvait pas être anodin. Alors il questionnait la seule personne capable de lui répondre à cet instant : Cassandre, ses jambes ramenées contre elle, bien installée dans un coin.

Elle hésita, ce qui ne faisait qu'accentuer sa curiosité.

« On a été dans l'une des chambres… Jules a récupéré un journal. »

Ses sourcils se froncèrent à cette révélation, alors que les connexions se faisaient dans son petit esprit.

« Celui de Cody ? » Il laissa s'écouler quelques secondes, avant de poursuivre : « Vous l'avez lu ? »

Il était inquiet de la réponse qu'elle allait lui fournir. Cela ne lui semblait pas correct. Un journal était une chose intime, personne ne devait pouvoir l'ouvrir et le découvrir sans autorisation, non ? La petite fille était en train de regarder l'animal en train de manger.

« Jules a dû le lire… Pas moi. » Elle lâcha un soupir. « J'ai aussi pris une photo… »

« Une photo ? » Son ton montrait son étonnement alors qu'il l'observait, la tête légèrement penchée sur le côté. « Comment ? »

Elle l'avait prise dans un cadre ? Prise dans un meuble ? Prise elle-même ? C'était vague, prendre une photo. Déjà, il semblait presque évident qu'elle ne pouvait pas l'avoir prise à proprement parlé, à moins d'avoir trouvé un appareil et de leur avoir caché cette trouvaille. Mais apparemment, ces deux compagnons avaient plus d'un secret, ils n'étaient plus à un près…

« Elle était accrochée sur le mur… C'est un enfant avec une femme et qui ont l'air heureux. » Elle se tourna alors vers lui, prenant soudainement un air bien plus sérieux. « On ne peut plus continuer à subir ça. Il est allé trop loin. Tu es avec nous ou pas ? »

« Il est... »

Le garçon se stoppa net, baissant la tête, se pinçant les lèvres. Il réfléchissait à tout ce qu'elle venait de dire, partagé dans ses sentiments.

« Vous devriez lui rendre. »

Il avait parlé d'une voix basse, légèrement triste, sans le moindre reproche, sans tenter de l'en convaincre. Il exposait simplement son avis. Ce n'était pas à cause de ce que lui avait dit l'homme, puisqu'il ne forcerait jamais quiconque à agir contre son gré. C'était simplement que… il s'agissait d'objets personnels.

« Peut-être… Peut-être qu'il a aimé ces personnes sur la photo. Peut-être qu'il s'est passé quelque chose et que depuis il n'aime plus personne. Même si avec nous il n'est pas toujours… »

Il s'arrêta, lâchant un soupir. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à cette tombe à l'arrière de la maison, sur lequel il était persuadé à présent de pouvoir mettre un nom. A chaque fois, cette image lui faisait mal au cœur.

« A sa place je voudrai les récupérer aussi. »

Il comprenait mieux à présent la réaction d'Eagle. Exagérée, sans doute, mais il ne pouvait se permettre de juger les gens sans les connaître vraiment. Ils ne savaient pas ce qui s'était passé, ce qu'il avait traversé.

Néanmoins, il avait éludé sa question, la regardant un peu mal à l'aise avant d'ajouter :

« Vous avez un plan ? »

Il était mêlé de curiosité et d'inquiétude. Il ne le sentait pas. Il ignorait ce qu'ils avaient préparé et il ne le saurait pas, puisque Cassandre n'avait rien ajouté en secouant la tête de gauche à droite. Pourtant, il était certain qu'il en était autrement. Elle ne voulait simplement pas le partager avec lui. Elle était méfiante, elle l'avait toujours été. Elle n'accordait pas sa confiance au premier venu et son discours ne lui avait pas permit de la gagner. Il ne regrettait rien. Il ne supportait pas mentir, faire semblant. Elle savait ce qu'il pensait maintenant.

Le silence s'installa un instant, alors qu'il luttait pour rester stable. Il décida de le briser, en abordant un sujet délicat mais il avait besoin de le prononcer.

« Tu crois… tu crois qu'il va faire quoi quand on sera rentrés ? »

Il espérait que Jules ne serait pas puni. Qu'elle non plus. Que lui non plus. Eagle lui avait bien fait comprendre pourtant, ce qui se passerait s'il ne remettait pas la main sur ses biens. Il s'attendait au pire, attendant peut-être d'être rassuré. Certainement. Ce ne fut pas le cas.

Dans un virage, il lâcha la prise qu'il avait trouvé en posant sa main au plafond du coffre, tombant droit sur l'oeuf de Johanna qui ne ressemblait plus à rien, un liquide visqueux et collant maculant le sol. Il grimaça, horrifié alors que la gueule de l'animal ne se trouvait plus qu'à quelques centimètres de lui. Elle sortit sa langue pour la rapprocher de lui, comme si elle voulait le manger aussi. Il recula du mieux qu'il le pouvait, tentant de reprendre sa position initiale en tremblant. Elle était dégoûtante. Il secoua la tête, alors que Johanna ne faisait que se rapprocher de lui, le regard brillant et sa gourmandise se devinant sans peine.

« Mais lâche moi. » réussit-il à dire dans un grognement, sans que ça ne la fasse réagir.

Elle trouva mieux à faire, même, commençant à lécher son pantalon recouvert des restes de l’œuf. Il grimaça, ne pouvant pas se dégager davantage et étant obligé de subir sans rien dire. Elle remontait vers son bras, il la sentait lécher sa peau maintenant. C'était tellement écœurant ! Et Cassandre semblait d'accord avec ce jugement, à la tête qu'elle avait, elle n'était pas très admirative devant cette scène non plus.

Il fallait juste qu'il oublie ce qui était en train de se passer et tout irait bien. Il détourna le regard, pour ne pas la voir faire, alors que son amie venait poser sa main sur la sienne – celle que Johanna ne prenait pas comme cible. Ce geste le surprit tout comme il l'apaisa. Avant qu'elle ne se remette à parler.

« Ne t'inquiètes pas. Ce soir, il ne fera plus jamais mal à personne. »

C'était… inattendu. Il n'espérait plus de réponse et il n'avait pas du tout imaginé qu'elle puisse dire une chose pareille, aussi. Elle ne le rassurait pas, loin de là, elle ne faisait qu'augmenter son angoisse.

« Vous n'allez pas le… »

Il n'arrivait pas à le dire. Simplement l'imaginer le faisait se sentir mal. On ne pouvait pas faire une chose pareille, c'était impensable. Qu'il soit horrible avec eux ne justifiait pas un acte pareil. Rien ne le justifiait.

« Et si ce que vous voulez faire, ça ne marche pas ? Et si c'est pire après ? On pourrait peut-être… faire en sorte qu'il n'arrive de mal à personne, non ? »

Il ressentait énormément d'appréhension. Une chose était sûre, il ne souhaitait pas être complice si son projet était de le tuer, de le mettre hors d'état de nuire. Ils ne pouvaient pas être sûrs que cela fonctionnerait, si ça tournait mal… il ne préférait pas y penser. Cassandre s'était mise à la fixer, d'une façon étrange, dérangeante presque. Il ne pouvait pas détourner son regard, bien que cela soit gênant, tellement le sien était pénétrant. Elle semblait presque en transe. Son comportement était bizarre aussi, la main de la jeune fille venant se poser sur sa joue… c'était perturbant. Très perturbant. Il ne pouvait s'empêcher de rougir d'une manière très prononcée, sentant sa bouche s'assécher.

« Tu te souviens de quoi ? »

Elle avait l'air confuse. Était-ce à cause du soleil qui tapait sur eux depuis qu'ils avaient reprit la route, à cause du coffre ouvert ? Elle avait attrapé une insolation ?

« Euh… » Il était perplexe, indécis, n'osant pas faire le moindre mouvement, en ayant totalement oublié Johanna. « Je… Je me souviens… Je me souviens de rien. »

Il afficha une moue gênée, s'étant exprimé avec embarras et frustration. Si elle lui posait cette question, c'est qu'elle se souvenait de quelque chose elle, n'est-ce pas ? La réaction de Cassandre ne se fit pas attendre, puisqu'elle retira sa main aussi rapidement qu'elle l'avait posé, presque… déçue ?
Elle s'écarta d'un coup, se remettant correctement à sa place, ramenant de nouveau ses jambes vers elle. Son expression n'était plus la même. Elle le laissait avec un goût d'inachevé, plein d'interrogations.

« On devrait se reposer avant d'arriver. »

Il en resta bouche bée. Elle lui disait ça, comme ça, comme si rien ne s'était passé, alors qu'il était clair qu'elle lui cachait quelque chose. Ou du moins, elle n'était pas très claire, c'était une évidence. Il resta un instant prostré, avant de se décider à parler, ne pouvant accepter de ne pas tenter.

« Tu te rappelles, toi ? De quoi ? »

Sa voix était empreinte d'excitation, d'agitation. Il ne reçut que du silence en retour. Il était incapable de se reposer, maintenant. Il savait qu'elle ne lui faisait pas confiance, mais était-ce une raison pour le laisser ainsi dans l'incompréhension ? Alors il se renfrogna, presque boudeur. C'était injuste qu'elle lui fasse ça.
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-02, 17:36


« The hardest thing in this world is to live in it. »

"Parfois.. Je me demande si je ne vais pas les sacrifier pour rien."

Cette phrase avait résonné dans ma tête tout l'après-midi, bien après que je sois sorti de la chambre interdite. La voix enregistrée et fatiguée de monsieur Eagle m'angoissait bien plus que je n'osais l'avouer. Est-ce qu'il parlait de nous ? J'essayais de me convaincre qu'il mentionnait des animaux méchants qui ne manqueraient à personne... Avant de me rendre compte que nous, nous ne manquerions à personne non plus. Sauf à nos parents. J'avais imaginé François et maman en train de sangloter l'un contre l'autre, assis au bord de mon lit comme dans un téléfilm du dimanche après-midi. Cette vision avait fait couler quelques larmes de mes yeux, que j'avais vite essuyé. Je ne voulais plus qu'on me prenne pour un pleurnichard ou une poule mouillée. Mais c'était si dur d'être aussi courageux que Jules, Robyn ou Vaiana ! Comment faisaient-ils pour n'avoir peur de rien ? J'aurais aimé avoir le mode d'emploi.

La fillette s'était lamentée sur le dictaphone cassé et nous avait demandés de sortir, afin de laisser le vieux monsieur tout flétri se reposer. Je n'avais pas prostesté. Avant de quitter la pièce, j'avais jeté un regard plein d'envie en direction de l'ordinateur. J'aurais bien aimé continuer de jouer avec le serpent et les pommes. Tant pis.

J'avais essayé de rester calme quand Vaiana avait proposé de s'évader. Encore.

"Il... peut-être qu'il ne va pas nous ouvrir le cerveau. Ca fera peut-être pas mal."
supposai-je d'un ton incertain tout en coulant un regard vers Emily, car elle était sans doute la seule susceptible d'approuver mes dires, vu à quel point elle était Team Eagle. "De toutes façons, je ne partirai pas sans Jules, Phoebus et Cassandre. Eux aussi, ils ont le droit d'être libre. Ca serait méchant de les laisser. Ils vont revenir. J'en suis sûr."

Ca non plus, je n'en savais rien, mais je voulais m'en persuader pour ne pas me laisser envahir par le chagrin. Ca serait trop triste d'imaginer Eagle faire le chemin du retour en solitaire, façon Tuez-les tous et revenez seul (un film que François adorait regarder même si tout était dans le titre. Il disait que ça lui faisait penser à l'un de ses frères). Non, mes amis allaient revenir en vie, et avec des glaces (même si je rêvais sûrement trop pour la glace).

J'avais passé le reste de l'après-midi avec mes cailloux, à jouer sur le bord d'une clôture, tout en fixant le lointain. Je guettais leur retour. De toutes façons, on m'avait demandé de surveiller pendant que les filles échafaudaient sans doute un plan pour s'échapper. Je ne voulais pas être mêlé à ça.

En début de soirée, alors que le soleil commençait à se poser sur l'horizon, je vis une Jeep se dessiner au loin, dans un tourbillon de poussière.

"VOITURE EN VUE !" criai-je à pleins poumons.

Je rassemblai tous mes cailloux et les glissai dans mes poches de pantalon avant de courir à travers le ranch pour prévenir les filles. Puis je retournai à la clôture pour grimper dessus afin de mieux voir. Je plissai des yeux. Je ne voyais que Jules assis à côté d'Eagle. Mon visage perdit toute couleur. Oh non... qu'était-il arrivé à Phoebus et Cassandre ?

La Jeep se rapprocha à vive allure et entra dans le ranch. Dans un crissement de pneus contre le sol rouge, elle se stoppa. Je me précipitai vers la voiture et constatai que mes deux camarades étaient en train de descendre du coffre ouvert, juste à coté de Johanna qui trépignait d'impatience, et d'un gros oiseau emprisonné dans un filet.

Je leur adressai un grand sourire qui s'estompa quand Eagle passa près de moi, me lorgnant d'un vague coup d'oeil indifférent. Une main sur son fusil qui battait contre son dos à chaque pas, il se dirigea vers le coffre duquel Phoebus et Neil étaient descendus. Alors qu'il était sur le point de libérer Johanna, je vis Emily s'élancer vers lui en courant et... le serrer fort dans ses petits bras.

Euh... J'avais compris qu'elle l'appréciait, mais à ce point, ça me dépassait quand même un peu. Le vieil homme se crispa et resta de marbre alors qu'elle l'étreignait en fermant les yeux.

"Ca suffit..." marmonna-t-il d'un ton empreint de dureté.

Il ne lui avait pas rendu son étreinte, ce qui ne me surprenait pas. Il n'était pas le genre de type à qui l'on ferait un câlin, sauf si on s'appelait Emily et qu'on était légèrement suicidaire sur les bords. Une sorte de douleur voila son regard froid un bref instant alors qu'il fixait le vide. La fillette s'écarta rapidement et il s'empressa d'attraper l'oiseau qui remuait dans le filet, le faisant lourdement tomber au sol pour le traîner vers un enclos vide. Il en avait oublié Johanna qui était toujours attachée dans le coffre. Le regard indigné de la bestiole suivit son maître longtemps, même s'il l'ignora totalement. Le câlin d'Emily l'avait perturbé à ce point ? Mais alors... ça voulait dire... Ca voulait dire quoi ?

Je me grattai la tête, tentant de réfléchir, puis j'écoutai distraitement Emily qui s'était rapprochée de Jules pour attraper le bas de son tee-shirt sans le regarder.

"Je suis contente que vous soyez revenus..."

Il semblait dans un état second, comme si quelque chose était brisé en lui. Que s'était-il passé, là-bas ? D'ailleurs, ils étaient allés où ?

"J'ai fait quelque chose de mal..."
dit-il d'un ton accablé. "On doit en finir."

Il avait chuchoté ses dernières paroles tout en croisant le regard de Cassandre. Ils complotaient quoi, tous les deux ?

En tous cas, j'étais soulagé que monsieur Eagle n'ait pas remarqué que l'on était allé dans la grange, et non plus dans la chambre interdite. Peut-être que tout allait rester comme c'était ? Enfin, si plus personne ne faisait de bêtise...

Le soir, Cassandre et Jules se proposèrent pour préparer le dîner, ce qui était plutôt étonnant venant de leur part mais peut-être qu'ils voulaient juste nous faire plaisir ? Ils avaient ramené quelque chose de bon là où ils étaient allés ?

Quand ce fut prêt, nous nous installâmes à table. Je me rendis compte alors que je n'avais pas d'assiette. Tout le monde avait droit à une soupe épaisse d'un vert peu engageant, sauf moi. Je me rattatinai sur ma chaise car même si j'étais affamé, je n'osais pas faire remarquer cet oubli. Je préférais ne rien manger plutôt que de mettre monsieur Eagle en colère. Du coin de l'oeil, j'aperçus Cassandre et Jules se renvoyer un regard dérouté.

"Oh, tu n'as rien ?"
remarqua subitement monsieur Eagle.

Il se leva et prit son assiette pour se diriger vers moi. Je tressaillis et levai un regard craintif vers lui. Il m'observa quelques secondes avant de poser l'assiette devant moi, sur la table.

"Prends ma part."

"Vous... vous êtes sûr ?" fis-je, indécis et angoissé. "Vous n'avez rien à manger..."

"Je n'ai pas faim."
coupa-t-il d'un ton assuré.

Comme pour me prouver ses dires, il se saisit de la cuillère, la plongea dans le potage avant de me la tendre lentement. Après une hésitation, je l'attrapai et voulus la mettre en bouche. Mon estomac était bien trop vide pour que je résiste plus longtemps.

"Arrête !" intervint Cassandre, si vite que je manquai de sursauter.

"Pourquoi ?" m'étonnai-je.

"A quoi jouez-vous ?"
demanda Jules à Eagle.

L'homme l'ignora, se contentant d'un léger rictus, puis il me déclara :

"Mange, petit."

J'avais la bouche entrouverte, la cuillère levée. J'hésitais. J'avais plus tendance à écouter les recommandations de Cassandre, même si Eagle faisait bien plus peur.

"Y a quoi dedans ?" me renseignai-je d'un ton anxieux, tout en fixant la cuillère verdâtre.

"Que de bonnes choses normalement." répondit Eagle d'un ton doucereux. "Des légumes verts, de la viande, quelques épices... Enfin, bien sûr si personne n'a fait quelque chose de stupide. Mange."

Le dernier mot ressemblait à un ordre. J'eus un frisson et je restai tétanisé, fermant enfin la bouche pour me mordre les lèvres. J'avais peur qu'Eagle ne me force à manger... Je ne voulais plus. J'avais trop peur que ça soit empoisonné ou pire encore. Je ne le sentais pas. L'atmosphère autour de la table était de plus en plus tendue.
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« Le Temps n'efface pas tout. »

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-02, 19:00


Je vais te buter...
un peu, beaucoup...
...passionnément, à la folie !



    De retour dans le ranch, le soleil était en train de se coucher. Une fois hors de la voiture, Emily était venue se jeter dans les bras de Eagle, une vision totalement cauchemardesque. Cette fille était atteinte, la pauvre. J'avais fait un signe de la tête à Jules pour qu'il se détache discrètement d'Emily qui était venue le voir à son tour, et qu'il me rejoigne. Une fois seul, et une fois tout le monde rentré à l'intérieur, je l'avais entraîné avec moi jusqu'à l'arrière de la grange.

    « Quel est ton plan ? »

    S'assurant qu'on était bien seul, je m'étais accroupie par terre, afin de gratter la terre devant moi. Une fois fait, j'en avais sortit un petit sac en faisant bien attention de ne pas me couper avec les morceaux de verres qui se trouvaient autour. Puis, j'avais ouvert le sac et j'en avais montré le contenu à Jules.

    « De la poussière ? Tu veux faire quoi avec ça ? »

    « Ca fait plusieurs jours que je le prépare. C'est de la poussière de verre. Ca m'a pris un temps fou. C'est ici que j'allais quand je sortais la nuit. Sauf la fois où tu m'as accompagné et que ça a servis à rien à part nous attirer des ennuis. »


    « Je te ferai remarquer ce jour là, qu'on a trouvé le journal et la photo. »

    « Youpi. Permet moi de ne pas m'en réjouir autant que tu aimerais. Quoi qu'il en soit, il doit y en avoir assez. Si on le verse dans son souper de ce soir, il n'y verra rien. » dis-je en fermant bien le sac, avant de me relever et de le mettre dans ma poche.

    Jules fit mine de réfléchir quelques secondes, les yeux perdu dans le vague.

    « Si on fait ça, il va mourir. »

    « Si on ne le fait pas, c'est l'un de nous deux qui mourra. Tu te portes volontaire ? »

    « C'est très sérieux. On parle d'un meurtre avec préméditation. C'est différent de la légitime défense. »

    « Parce que tu crois que nous retenir prisonnier c'est pas se défendre de vouloir agir de la sorte ? » dis-je en haussant le ton.

    Il planta son regard dans le miens si brûlant, si intense.

    « Je ne dis pas le contraire. C'est juste que... tu penses être capable de vivre avec ça ? »

    J'avais détourné mon regard de lui.

    « Je vis avec bien pire... »
    murmurai-je.


    Quelques heures après...

    « Il ne mangera pas ! » assurai-je en posant mes poings sur la table.

    Je ne savais pas comment qu'il avait compris, mais il savait.

    « Si tu as peur que cette assiette ne soit pas au goût d'Elliot, tu peux faire un échange avec la tienne. » dit-il en observant nos deux assiettes, avant de me regarder droit dans les yeux.

    Je ne détournais pas mon regard. Je le fixais autant que lui me fixait. On avait dit qu'on irait jusqu'au bout. Si ce n'était pas avec cette assiette, ça serait autrement.

    « Je parie que c'est toi... » murmurai-je en jetant un oeil à Emily.

    Ca ne pouvait être qu'elle qui nous avait trahis. Quelle petite peste !

    « Johanna m'a montré ce que vous fabriquiez derrière la grange. Ca remonte déjà à plusieurs jours. Je me demandais juste, si tu en aurais le courage. C'est la journée du courage. » dit-il en regardant Jules à son tour.

    Il y eu un long moment de silence, avant qu'Eagle ne contourne la table pour venir poser ses mains juste face à moi et se pencher dessus, plantant son regard dans le miens.

    « La photo. Le journal. Maintenant. »
    articula t'il d'un ton sans réplique.

    J'avais hésité un moment, avant de me lever, me reculer pour me mettre derrière ma chaise et passer la main dans la poche arrière de mon short en jeans. Une fois la photo sortie, j'avais regardé Eagle, avant de m'approcher de la cheminée qui était juste derrière moi et d'approcher la photo des flammes.

    « Ce n'est qu'une photo... » murmurai-je.

    Eagle tenta machinalement d'attraper la photo à distance, mais il était bien trop loin. Ca eut pour effet de faire apparaître un faible sourire au coin de mes lèvres.

    « Ce n'est qu'une photo. »
    répétai-je.

    « Je te conseille de la poser tout de suite. » dit-il en portant sa main à sa ceinture, là où se trouvait son couteau.

    Quelque part je frissonnais, mais en même temps, j'étais de plus en plus satisfaite. Quelque chose m'intriguait. Pourquoi portait-il une si grande importance à cette photo ? Phoebus pensait qu'il avait aimé les personnes sur cette photo. Je commençais à me demander si il n'en avait pas aimé qu'une. Jules pensait que c'était sa femme et son fils... moi j'étais désormais persuadée d'autre chose.

    « Sinon quoi... Cody ? » dis-je en ponctuant chacune de mes paroles.

    J'avais perdu ma mère. Je savais à quel point une simple photo pouvait avoir son importance. Je tentais chaque jour de me rappeler du moindre de ses détails. De la couleur de ses yeux, de la texture de ses cheveux, de la douceur de sa peau, de la façon dont elle me caressait les cheveux, de sa voix quand elle me racontait des histoires. Si j'avais eu ne serait-ce qu'une photo d'elle... mais je devais me contenter des souvenirs qui me restaient, des traits de son visage qui disparaissaient petit à petit, de sa voix que j'avais du mal à reconnaître... on ne pouvait pas vivre sans sa maman. On ne faisait que survivre, seulement. C'était sa mère... et c'était lui sur la photo.

    Je sentais à son regard que je ne me trompais pas. Il semblait plus affecté que je ne l'avais imaginé. Si il nous avait pas fait subir tout ça, j'aurai même pu éprouver de la pitié pour lui. Mais il n'en méritait pas. Il était une porte parmi tant d'autres, et on allait la passer, maintenant. Il jeta un oeil discret vers Jules, qui se trouvait assez proche de lui, tout en serrant davantage sa main sur son couteau. Il n'allait pas le faire... ? Je ne devais pas lui en laisser l'occasion.

    « Je sais ce que ça fait de la voir disparaître... de ne plus se souvenir de tous les détails de son visage. De ne plus se rappeler du son de sa voix... Si cette photo brûle, ça sera pour toujours. Le souvenir disparaîtra petit à petit... jusqu'à ne plus exister. Comme si elle n'avait jamais existé, qu'elle n'avait jamais eu la moindre importance. »

    Je devais détourner son attention de Jules. Le risque était trop grand pour lui. Il était bloqué. Quoi qu'il tenterait, la photo pourrait tomber à tout moment et disparaître à jamais.

    « Qu'est ce que tu veux ? »
    dit-il d'un ton éteint dans lequel on sentait l'agacement de devoir céder.

    « Va allumer la voiture, Robyn. » répondis-je sans regarder la jeune fille. « Prend son arme, Jules. » ajoutai-je.

    « Laquelle ? » demanda Jules.

    Je le regardais comme pour lui demander si il se foutait de moi. Il se leva tout en s'approchant de Eagle, tandis que je m'approchais du feu. La photo commençait déjà à se tordre légèrement, si bien qu'Eagle, agrippa son arme... et la posa sur la table dans un claquement qui fit sursauter les personnes présentes. Il tenait plus que tout à la photo.

    « Où est le journal ? »
    demanda t'il.

    « Sous une latte du plancher dans le dortoir. » répondit Jules d'une toute petite voix.

    « Comment on part d'ici ? Par quel chemin ? »

    « Il n'existe aucune route. Vous ne pouvez aller nulle part. »

    Il se moquait de nous. Il y avait forcément un moyen de s'en aller d'ici ! Ce n'était pas possible autrement. On y arrivait, on pouvait y repartir.

    « Pourquoi on n'a plus nos souvenirs ? » insistai-je.

    Un nouveau silence s'empara de la pièce, tandis que Robyn ne savait pas si elle devait aller prendre la voiture ou pas, et que Jules se tenait toujours à côté d'Eagle avec l'arme limite pointée sur lui. J'avais secoué la tête. C'était pas comme ça qu'on mettait quelqu'un en joue.

    « Ca m'a fait pareil au début... Ensuite les souvenirs reviennent et c'est pire. »

    Je sentais une larme couler le long de ma joue, que je m'étais empressé d'essuyer avec ma main libre. Pendant un instant, j'avais la sensation qu'une larme invisible coulait le long de sa joue à lui. Mais sans doute qu'il les avait toutes épuisées par le passé.

    « Ca aurait pu se passer autrement. » lui dis-je. « On aurait pu vous aider. On aurait pu s'entraider. »

    « Au final on est toujours seul... » déclara t'il d'un ton dur qui cachait un profond accablement.

    Il ne nous avait pas fait confiance, c'est tout... J'avais jeté un regard vers Phoebus. Lui aussi je ne lui avais pas fait confiance. Pourtant il était peut-être le plus sage d'entre nous.

    « Il n'est jamais trop tard... » dis-je après une hésitation et en me mordant les lèvres.

    « Cassandre... »
    murmura Jules d'un ton réprobateur et perplexe. « Il va nous punir, forcément. On est allé trop loin. »

    Je ne le regardai pas, me contentant d'observer Eagle droit dans les yeux. Que pensait-il de tout ça ? Se jouait-il de nous ? Ou est ce qu'il était sérieux quand il disait que lui aussi voulait partir d'ici.

    « Il y a une faille dans la grange. » avoua t'il. « C'est par là que vous êtes arrivé. C'est le seul chemin pour rentrer. Mais je l'ai toujours connu bloqué. Ca fait des années que je cherche comment le passer. Ensemble, on a peut-être une chance. »

    Il y eu un nouveau moment de silence, tandis que je réfléchissais à quoi faire.

    « C'est lui qui commande. » dis-je en fixant Eagle, avant de regarder Phoebus.

    Il était le plus sage d'entre nous, mais surtout le plus neutre. Portant une nouvelle fois mon regard vers Eagle, je m'attendais à une réaction de sa part. Il n'avait pas le choix. Soit il était pour, soit il resterait ici tout seul, à jamais. Et je n'avais pas demandé à Phoebus son avis. Eagle semblait estomaqué, mais pour répondre à sa place, j'avais baissé le bras et posé la photo sur la table.

    « On est votre seule chance de la revoir. Votre seule chance de ne pas être seul pour le restant de vos jours. »

    Il eu un petit rictus sans joie avant de plaquer la main sur la table pour récupérer la photo.

    « Maintenant on va à la grange. » ordonnai-je.

    « Mais moi j'ai rien mangé. » murmura Elliot, tandis que je tournai la tête dans sa direction, en même temps que Eagle, l'air tout aussi abasourdi.

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-03, 20:22



Au Violent de nos Songes
Emily & Plein de Monde



Casandre lui faisait peur. Vraiment.

Alors qu'elle se tenait devant la cheminée, a faire du chantage a monsieur Eagle, Emily sentit un profond mal être arriver en elle. Un sentiment qui la prenait au ventre et lui donnait la nausée, l'envie de vomir. Elle se tenait assise sur son tabouret, les mains accrochées au rebord de la table serrées si fort que ses jointures en blanchissaient. Son regard restait rivé sur la petite fille, les yeux écarquillés avec l'impression qu'elle n'allait plus jamais pouvoir manger quelque chose. Comment pouvait on être aussi cruelle ? Comment pouvait on être aussi égoïste, être aussi... méchante au point de prendre la seule chose a laquelle tenait monsieur Eagle pour lui forcer a lui obéir ?

Elle sentit son coeur se soulever, revoyant en un flash l'un de ses tuteurs lui faire le même coup. Pas pour la même chose, et pas avec le même moyen de pression mais au final... C'était la même chose. Peut être pire car elle utilisait la seule chose qui compte a ses yeux... On forçait les gens a obéir sans leur laisser le moindre choix, sans prendre en compte leurs sentiments. En plus elle avait voulue le tuer. Le TUER ! C'était... terriblement grave ! La vie d'une personne était la chose la plus précieuse au monde, rien ne pouvait la remplacer lorsqu'elle était soufflée. Qu'elle soit bonne ou mauvaise, une fois que c'était finit... c'était terminés, on ne se revoyait jamais. On ne se parlait plus, on perdait tout. Et elle, elle décidait que monsieur Eagle devait mourir, comme ca, simplement parce qu'elle ne l'aimait pas ? Et en suite ce serait qui ?

Emily sentait son coeur battre a mille a l'heure, avec l'impression qu'a tout moment elle pouvait s’évanouir. Lorsque tout le monde se décida a aller dans la grange, elle se leva, les jambes tremblantes, vacillant a chacun de ses pas avec l'impression qu'elle allait s'écrouler. Elle les suivit dans le couloir, jetant un regard effrayé a Jules et son couteau avant de faire demis tour discrètement et de grimper les marches de l'escalier quatre a quatre pour venir frapper a la porte de la chambre de Jun.

"S'il te plais tu dois m'aider !! Ils sont tous en train de devenir fou ! Jules il a pris un fusil et Cassandre elle voulait tuer monsieur Eagle et ils se sont disputés et.... Et maintenant ils vont dans la grange parce que il y a une porte qui peut nous ramener mais ils savent pas l'ouvrir..." cria elle en pleurant en frappant a la porte.

Rapidement celle ci s'ouvrit sur la gamine qui cligna plusieurs fois des yeux, sans visiblement comprendre de quoi elle parlait. Pourtant, elle la prit dans ses bras et lui tapota le dos doucement en répétant

"Ca va aller..."

La petite fille s'accrocha a la robe de sa "copine" en pleurant, essayant d'inspirer pour se calmer. Au bout de quelques instants, elle entendit une voix faible venir du fond de la chambre l'inviter a avancer.

"Ne pleure pas, petit canard... Viens..."


Elle leva un regard mouillé vers Jun qui regardait (pour autant qu'il puisse voir) faiblement dans sa direction. Lentement, elle s'approcha en reniflant un grand coup avant de s'asseoir sur le lit et de lui prendre la main.

Elle aimait beaucoup Jun. Lui il l'avait accéptée comme on ne l'avait jamais fait, du moins elle en avait eut l'impression. Avec douceur. Il lui avait dit qu'il les accompagnait dans leurs reves. Pourtant il ne lui avait jamais dit qu'elle était une erreur ou qu'elle aurait mieux fait de mourir. Il ne lui avait jamais dit qu'elle était dégoûtante a cause de ce qui c'était passé avec John. Il l'avait juste... accepté. Comme elle était, avec ses qualités et surtout ses défauts et les blessures de son âme.

Pendant un instant elle avait eut l'impression de compter pour quelqu'un.

Pourtant le viel homme avait l'air encore plus mal au point que durant l’après midi. Ses yeux, d'un blanc laiteux étaient mis clos et sa respiration saccadée, comme si il avait du mal a aligner les mots.

"C'est... bien s'ils... vont dans la grange..."
dit il. "Ils doivent... chercher... la... solution..."

"Ca a un rapport avec les rêves, c'est ça ?"
demanda la gamine en se mettant sur la pointe des pieds pour tapoter de nouveau son front avec le gant de toilette.

"La solution est... dans... les rêves."
répondit Jun, le souffle de plus en plus court. "Je pensais qu'il... serait seul... à venir. Le... petit garçon. Mais vous... êtes arrivés avec... lui. Peut-être... peut-être que..."

Sa voix s'éteignit dans un murmure.

"Quel petit garçon ? Je comprends pas de quoi tu parle... Il faut que je trouve la solution en dormant c'est ca ?"
Elle ne comprenait pas, tentait de saisir du mieux qu'elle pouvait les significations de ces phrases.

"Le petit... tout petit... garçon avec une... si grande ombre... autour de lui..."


Une ombre ?

"Je vais chercher monsieur Eagle !"
lâcha la gamine d'une voix anxieuse en détalant, certainement inquiéte de voir son ami si faible.

Le viel homme remua doucement les doigts dans la main d'Emily

"Dors... Rêve... Vois au... delà..."
murmura il.

"Jun ? Qu'est ce que je dois faire ? Tu vas pas mourir dis ? Tu peux pas nous laisser tous seuls hein ?"


Il n'allait pas la laisser seule hein ? Pas maintenant, pas après qu'il lui ai donné l'impression d'avoir un minimum d'importance ?

"Vous n'êtes... pas seuls... Vous êtes... ensemble."
annonça il d'un ton assuré malgré sa faiblesse.

Brusquement sa main se serra dans la sienne dans un dernier souffle et... il s'immobilisa soudain ses yeux blanc pétrifiés dans le vide. Immobile.

"Jun ? ... J ... Jun ?"


Des pas brusques se firent entendre a ce moment la, venant de l'escalier, et Emily, qui c'était immobilisée, tourna lentement un regard au bord des larmes vers Eagle et la petite fille qui se tenait dans son dos. L'homme regardait la scene le souffle court, l'air... choqué. doucement, comme si sa voix n'était plus métrisable, elle murmura :

"Vous... il dors juste hein ?"
son ton, peu assuré, tremblait doucement. "Il est pas mort, il... vous allez le réveiller hein ? Pas vrai ?"

Elle se leva, sentant la main du vieil homme glisser contre la sienne et s’avança vers Eagle comme un automate avant de s'accrocher a sa chemise.

"Vous allez le ... le ramener pas vrai ? Pas vrai monsieur Eagle ? PAS VRAI ? "
fit elle, les yeux brouillés de larmes en le secouant de toutes ses forces (ce qui ne faisait pas grand effet.) Elle le suppliait, littéralement. "PAS VRAI QUE VOUS ALLEZ LE RAMENER ? PAS VRAI MONSIEUR EAGLE ?"

L'homme resta comme tétanisé avant... de la pousser brutalement et de se diriger vers Jun pour chercher a le ranimer. Il appuya ses mains sur son torse, et appuya, tenta le bouche a bouche sans succés. Ses gestes, maladroits et tremblants, trahissaient sa nervosité, la panique qu'il tentait de maîtriser. Mais au bout de quelques instants, il s’arrêta... Pris son pouls, puis déglutit doucement et ferma les yeux de Jun. D'un geste de lassiture, il passa ses mains sur ses paupières, comme si il était sur le point de craquer. Tout ceci était peut être trop pour lui...

Emily aurait aimé aller le voir, aller le réconforter mais... mais sa vision était comme brouillée. Son sang battait a ses oreille et elle avait l'impression de ne plus rien entendre si ce n'était les derniers mots du vieillard. Encore et encore. C'était comme si un voile rouge c'était posé sur le monde, lui brouillant l'esprit. Son ami était mort. Juste mort.

Et c'était de leur faute, ils n'avaient pas travaillé ensemble. Ils n'avaient cessé de se tirer dans les pattes, de se méfier, de... de se faire du mal. Elle revit Cassandre, menacer Eagle avec le petit sourire qu'elle avait eut quand elle avait compris qu'elle le tenait.Jamais elle ne pourrait s'allier a une personne de ce genre. Jamais. Comme si pour elle, forcer les gens a faire des choses contre leur volonté était une chose.. amusante. Comme si elle pouvait décidé de tout, essayer de tuer un homme ...

Elle fit brusquement demis tour et dévala l'escalier les larmes brouillant sa vue.

Emily couru vers la grange de toutes ses forces, ses pieds battant le sol a toute vitesse jusqu'a ce qu'elle ne la voit. Elle ne savait pas pourquoi elle c'était mise a courir. Elle ne savait pas pourquoi elle se jeta sur Cassandre en criant pour la plaquer au sol dans un magnifique roulé boulé au milieu de la paille. Sa main brûlée lui faisait atrocement mal, pourtant elle n'y preta pas attention. Elle ne savait pas pourquoi son poing se leva et vint s'écraser sur sa joue de toutes ses forces alors qu'elle se mettait a hurler :


"J'TE DETESTE ! ON EST PAS ENSEMBLE ! PARCE QUE T'ES QU'UNE SALE EGOISTE MECHANTE ! TU PENSE QU'A TOI ! TU T'EN FICHE DES AUTRES !"


Il y eut un instant de flottement durant lequel on entendit le silence. Emily, elle ne e perçut pas, trop aveuglée par la douleur et la colère. Rapidement Cassandre se mit réagir en se débattant. La douleur qu'elle même ressentait était d'une telle force qu'elle avait l'impression qu'elle allait en mourir.

"TU EST QU UNE SALE VOLEUSE ET UNE MENTEUSE ET TU PREFERE ESSAYER DE TUER LES GENS PLUS TOT QUE DE COMPRENDRE OU D'ESSAYER DE FAIRE LES CHOSE ENSEMBLE ! J'TE DETESTE ! MECHANTE !"


Elle était en train de lui hurler dessus quand elle sentit des bras se glisser le long de son ventre pour brusquement la tirer en arrière, l'éloigner de Cassandre. Par réflexe, Emily se débattit brutalement alors qu'en face d'elle, Phoebus aidait Cassandre de son coté. Son coude partit brusquement en arrière et elle entendit un bruit dégouttant qui sembla un instant la ramené a la raison, suivit d'un cri de douleur.

Elle se retourna, apercevant Jules soudain, une main plaquée sur son nez qui dégoulinait de sang en la fixant d'un air choqué. Ce fut comme une douche froide qui la calma instantanément. Plus rien n'existait hormis ce fait : Elle avait bléssé Jules. Jules. Son ami.

"Je... Je suis désolée, pardon j'ai.. j'ai pas fait exprés !
"lacha elle en le fixant comme si elle le voyait pour la première fois, incapable d'avoir une pensée cohérente.

C'était comme si... le monde partait en vrille, et elle avec.




Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-04, 01:37



Zen soyons zen !

Quand y en a marre, y a malabar ! J'en avais ras la marmelade de toute cette histoire ! Ça devenait encore plus du grand n'importe quoi ! Ma vie m'paraissait assez pourrie comme ça, alors pas la peine d'en rajouter une dose ! Qu'tout le monde se calme, ça s'rait déjà un bon début ! Parce que là, ça paraît un p'tit peu trop en vrille !

- Wooooh ! Vous allez tous vous calmer et la fermer ! Compris ? Ou j'vais en prendre une pour taper sur l'autre !

J'visais pas du tout les deux sauvageonnes, non non. Bande de dingues. J'pensais pas qu'on en arriverait au point de non retour, malgré les événements pas cool qui s'enchaînaient à une vitesse carrément flippante. C'était quoi la prochaine étape ? Ils allaient s'entre-tuer ? Ah ouais, j'avais oublié. Certains avaient déjà essayés.

- Oui !

Mon discours énervé fut conclus par l'intervention énergétique d'Elliot, qui se cacha presque aussitôt derrière moi. Genre personne avait compris que c'était lui qui v'nait de parler. Depuis qu'on était dans la grange, il se planquait dans mon dos. Mais ça m'gênait pas. Je jouais le rôle de rempart à fond.

- Quelqu'un peut filer un p'tit bout de tissus ou un truc du genre à Jules pour son nez qui saigne ? Et Neil... va falloir serrer les dents, t'as agis comme une psychopathe alors faut assumer tes actes. Même si Emily, c'est mal de frapper les autres, surtout pour défendre Eagle !

J'lançais un regard noir et sévère à ces trois là. Que c'qui leur avait pris ? Les deux premiers avaient essayés de tuer Eagle ! Même si j'voulais lui faire du mal pour me venger de ses mauvais traitements, j'avais pas prévu de d'venir une assassin en herbe. On valait pas mieux qu'lui si on commençait à penser comme ça ! Et la réaction d'Emily... j'allais rien dire. Mais j'la comprenais d'moins en moins. Eagle méritait p't'être pas d'mourir, mais y avait aucune raison pour qu'on le défende.

Quelque chose au sol attira mon attention. Des traces de brûlé dans la terre, là où Neil avait posé ses mains, quand elle s'était retrouvée KO par la p'tite blondinette. Après une hésitation, j'passais mon pied dans c'coin là, pour essayer d’épousseter la terre. Mais j'y voyais rien d'cacher là dessous. Dommage.

J'vis que Neil regardait aussi le sol, avec l'air intrigué par ces fameuses brûlures. Dommage qu'elle préfère tenter d'tuer quelqu'un plutôt que de trouver un moyen d'rentrer chez soit. J'aurai bien voulu qu'elle soit aussi performante qu'pour ses talents d'assassin et qu'elle s'mette à chercher l'origine d'ces traces.

- La gamine a dû oublier que certains ont pris des coups pour elle.

Elle jeta un regard noir à Emily, et s'mit à masser sa joue, là où y avait la trace du coup de poing. J'me demandais si ça f'sait vachement mal ou pas. J'm'étais jamais pris c'genre de coup.

- Essayons de rester calme.

Jules prit la parole à son tour, en parlant du nez parce qu'Elliot lui avait filé des mouchoirs en papier qu'il avait déchirer pour faire des p'tits bouts qu'il avait fourré dans ses narines. C'était ridicule. J'me serais bien moquée, si j'ressentais pas toujours cette rage et ce sentiment d'trahison. Moi qui pensait que j'connaissais les autres, qu'la plupart étaient mes amis... Bah en fait, j'm'étais bien gourée.

- Nous sommes à un endroit stratégique. Je le sens.

J'me demandais bien pourquoi, tiens... P't'être parce qu'on pouvait tous ressentir les vibrations de la faille, c'était pas bien difficile de savoir qu'on s'rapprochait d'notre but. J'me mis à applaudir, pour souligner à quel point sa remarque était inintéressante.

- Bravo, mini-Sherlock !

Le ton plein d'ironie, j'croisais les bras et fis un signe de la tête vers lui et Neil qui avait toujours l'air morose. Elle comptait pas tenter d'tuer Emily pour s'venger, hein ?

- Vous deux, vu que vous vous êtes improvisés capitaines des opérations, vous proposez quoi comme solution  pour rentrer chez nous ? Je suis toute ouïe.

Leurs idées avaient intérêt à être bonnes. Et avoir aucun rapport avec un potentiel empoisonnement.

- Je pense... qu'il faut attendre Eagle. Ça ne m'enchante pas mais il a l'air d'avoir une piste.

Mouais. J'étais pas fan non plus. Mais même Neil, qui jeta d'abord un r'gard abasourdi à Jules, avait soupiré et s'était contentée d'rien dire, comme si elle approuvait aussi. Génial. J'avais pas super confiance, mais on avait pas grand chose de mieux à faire, d'toute façon.

- D'accord. On va l'attendre. Mais il a intérêt à vite ramener ses vieilles fesses.

J'me mis à tapoter du pied, un peu agacée. J'voulais pas attendre. J'voulais plus des mystères jamais résolus. J'voulais enfin partir d'ici au plus vite. J'avais peur de d'venir comme Eagle sinon. Mais les autres pensaient qu'fallait patienter. Alors c'est c'qu'on allait faire.

Y eu un petit silence bien gênant, personne osa perturber. Jusqu'à ce qu'un bruit un peu spé se fasse entendre dehors. Comme si quelqu'un trifouillait la terre. Est-ce que c'était Eagle ? Il allait trouver cette fichue faille et se racheter ?

- J'vais voir c'que c'est. Si j'reviens pas... Elliot, j'te confie Ralph.

J'disais ça sur le ton d'l'humour. Mais au cas où... J'laissais vraiment mon kangourou à Elliot. Ça s'rait plus classe qu'un hamster.

Quittant la grange, j'dû la contourner pour pouvoir tomber effectivement sur Eagle. Mais en voyant c'qu'il faisait... J'm'arrêtais direct. Il était en train d'creuser un trou à côté d'une croix en bois plantée dans l'sol. Une lampe était posée par terre, lui permettant d'voir correctement c'qu'il faisait. Ses bras arrêtaient pas d'pelleter la terre, même si j'venais d'arriver. J'me demandais même, du coup, si il s'était rendu compte qu'j'étais là.

- Avec la chaleur, les corps pourrissent vite.

Ah bah si. Il savait qu'j'étais là. À moins qu'il soit juste en train d'parler à la p'tite gamine blonde mystérieuse, qui sanglotait à côté de c'qui ressemblait à un corps enveloppé dans un couverture. J'sentis un haut-le-cœur m'remonter dans la gorge. C'était quand même pas... Une main à la peau noire et fripée dépassant du bout de tissus rendit tout ça bien trop réel. Si. C'était bien c'que je pensais.

- Et... merde.

J'aimais pas beaucoup jurer. Mais c'était sorti tout seul. J'avais pas souvent eu l'occasion d'voir des cadavres humains, en fait. J'avais jamais perdu personne. Alors se retrouver en présence d'un cadavre c'était... plus perturbant que j'pensais que ça s'rait.

Sans réfléchir, j'me précipitais vers la p'tite fille pour m'approcher d'elle et essayer d'la consoler. Ses pleurs m'faisaient mal. Mais arrivée à même pas un mètre d'elle, j'freinais et m'arrêtais. J'osais plus m'avancer. J'savais pas si elle voudrait que j'essaie d'la calmer. Est-ce qu'elle supporterait une main posée sur son épaule ?

- Que c'qui s'est passé ? Personne... l'a tué, hein ?

J'avais un doute, tout à coup. Et si Eagle était assez tordu pour l'avoir tué d'ses propres mains ? Si ça s'trouvait... c'était bien possible. J'préférais vérifier, du coup. Histoire d'pouvoir fuir si la réponse était positive.

- Non... Il est mort tout seul. J'ai... j'ai pas réussi à m'occuper de lui... J'ai fait de mon mieux mais c'était pas assez...

La gamine me regarda, en essuyant ses larmes. J'me sentie bizarrement soulagée. Bon. Du coup, j'faisais bien d'en vouloir aux autres d'avoir tenté d'tuer Eagle.

- C'est pas de ta faute.

C'dernier coupa la parole à la p'tite blonde, d'un ton dur. J'vis l'enfant comme s'tétaniser. Il avait beau essayer d'la faire déculpabiliser, il la f'sait quand même toujours flippée.

- Son corps est arrivé bousillé.

Il donna un coup de pelle dans la terre, avec une sorte de violence qui m'fit sursauter.

- Il faisait parti d'une tribu dans le monde duquel ont vient.

Nouveau coup de pelle.

- Il a tenté quelque chose... Il est passé par la faille en dormant, il pensait que son corps astral resterait en arrière et lui permettrait de retourner chez lui. Il a eu tort.

Encore un coup, encore plus fort cette fois. Comme si il voulait casser sa pelle. J'pouvais presque entendre de là où j'étais le bois grincer.

C'était moi ou il se confiait presque ? C'était un peu perturbant, en fait. De l'entendre prononcer autant d'mots et de phrases complètes à la suite. Il devait être en deuil. La mort du vieux monsieur avait l'air de beaucoup l'affecter, en tout cas. J'aurai bien aimé lui dire quelque chose. Lui faire comprendre que j'étais désolée pour lui. Mais j'préférais me contenter de fixer la pelle plantée dans la terre, en gardant l'silence. Sûrement qu'il aimerait pas m'entendre parler. Moi, à sa place, j'aurai été comme ça. Si j'perdais quelqu'un, j'voudrais qu'on me fiche la paix et qu'on m'laisse. C'que je fis donc.




Vaiana De Motunui*
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 Upx7

Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...

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Don't let little stupid things break your happiness


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-04, 12:09







Au violent de nos Songes

« Fais bien attention à ce que tu fais, petite fille... »


Tout s’était succédé si rapidement... Le retour de l’autre groupe, d’Eagle, les révélations... C’était une des premières fois que j’avais peur. Je veux dire, vraiment peur. Pas une surprise, ou une tension lancinante, juste une peur, prenante à l’estomac. J’avais peur de m’être trompée sur Eagle. Pourtant... Pourtant non, je ne voulais pas m’être trompé. Je m’étais mise un peu à l’écart, troublée par ses révélations, par ce retour. C’est à l’heure du diner que tout a basculé. Je touillais ma soupe sans grande faim, fixant ce l’épaisse soupe verdâtre qui ondulait le long de ma cuillère.

Depuis son retour, je n’avais pas voulu regarder Eagle. J’étais perdue entre un sentiment de déception, et un mal de ventre horrible. Je serais certainement allée me coucher dans cet état si Neil et Jules n’avait pas tenté l’impensable. J’avais assisté à la scène, muette. Incapable de prendre une décision. Est-ce qu’ils avaient raisons de vouloir le tuer ? S’il voulait nous tuer avant, c’était peut être justifier. Mais pourtant... L’idée qu’il puisse faire du mal à Eagle me tordait encore plus l’estomac. Je ne voulais pas faire de choix. Prendre mes responsabilités et affirmer mon positionnement lors de cet échange. Je ne savais même pas où me positionner.

J’étais simplement restée assis sur ma chaise, à les fixer. Emily s’était enfuie à l’étage, puis nous nous étions rendus à la grange. Avant de sortir, j’avais glissé un regard incertain vers l’escalier, pour tenter d’apercevoir ce qui pouvait bien se dérouler. Malheureusement pour moi, je n’avais vu personne, et je n’avais pas eu envie de m’interposer à ce moment là. J’avais donc sagement suivi les autres, les regardant pour la première fois avec une légère angoisse dans le regard.

Est-ce que c’était normal d’avoir peur de rentrer, finalement ? Eagle pouvait être méchant, et dur, mais... Est-ce qu’on était si mal ici ? Il nous manquait des souvenirs, non ? Peut être que l’endroit où nous allions atterrir était pire ? Peut être que nous étions mieux ici. Ne voulant pas montrer aux autres mes doutes et mon inquiétude, je m’étais reculée un peu du groupe pour réfléchir toute seule. Je n’avais pas envie que le reste du groupe me voit comme ça. Peut être qu’ils penseraient que je ne suis plus des leurs. Pourtant je l’étais. Mais j’étais aussi du côté d’Eagle. Un peu. Un tout petit peu.

Emily était sortie comme une furie de la maison pour se jeter sur Neil. Hébétée, je l’avais regardé faire, le souffle coupé par le changement de comportement de la blonde. A l’écart, le temps que je revienne à hauteur du groupe, elles avaient déjà été séparée. Neil semblait avoir reçu un mauvais coup à la joue. Il fallait mettre du froid pour ne pas que ça gonfle.

Malgré la situation dramatique, la phrase de Jules m’arracha un sourire amusé. Même en situation dramatique, il restait légèrement à côté de la plaque. Le contraste entre le combat des deux filles et sa réplique me détendit légèrement.

Lorsque Robyn s’éloigna pour chercher l’origine du bruit, je sautais également sur l’occasion pour m’éloigner du groupe. Je n’avais toujours pas les idées claires, et ce silence malaisant n’était pas pour m’éclaircir. Quelques pas derrières, je l’avais rejoint pour découvrir Eagle creuser la terre. Mes yeux s’étaient écarquillés. J’eu un mouvement de recul en voyant une mains dépassée du sac. Est-ce que.. Est-ce qu’il avait vraiment fait ça ?

Mon cœur s’emballa quelques secondes, m’obligeant à rester à l’écart. Heureusement, Robyn engagea la conversation, et la révélation de la petite blonde soulagea mon cœur. Pendant une seconde, j’avais pu penser... Non, Eagle ne ferait pas ça n’est-ce pas ? Il n’était pas si mauvais. Non, il ne l’était pas. Malgré tout ce que les autres pouvaient croire. Malgré les doutes que j’avais aussi eu.

Je m’étais approchée à pas de loup. Pour la première fois, j’entendais Eagle parler de lui. Parler d’eux. Sans que Robyn n’ait rien demandé. Il creusait presque rageusement la terre. Moi aussi, ça me faisait ça quand j’étais énervée, et triste. Est-ce qu’Eagle pouvait vraiment être triste ?

J’aurais pas aimé être seule dans ces moments là. Parce qu’il n’y a rien de plus fort qu’une rage mêlée à de la tristesse. Je n’avais encore jamais perdu quelqu’un de très proche, mais lorsque ma grand mère avait commencé à devenir plus faible, et à avoir des soucis de santé.. J’avais été en colère. En colère de ne rien avoir pu faire. Et triste qu’elle ne soit pas éternelle. Pourtant, elle était toujours en vie aujourd’hui. Alors je ne pouvais pas imaginer de perdre réellement quelqu’un qu’on aime.

Doucement, je m’étais approchée d’Eagle pour me mettre en face de lui. Je m’étais ensuite agenouillée pour creuser la terre avec mes mains. Ce n’était pas très utile, mais l’intérêt n’était pas là, je voulais juste qu’il sache qu’il n’était pas seul. Raclant ma gorge, doucement, j’avais pris la parole d’une voix la plus douce possible.

- Vous venez de quel monde ?

Un silence suivit ma question. Sans réagir, Eagle avait continué de creuser. Si bien que je n’étais pas sûre qu’il ait entendu ma question. Ou alors, il n’avait peut être simplement pas envie de répondre. C’était compréhensible. Pourtant, après quelques secondes, il prit la parole.

- Je savais pas qu’il y en avait d’autres jusqu’à ce que j’arrive ici. Il a l’air pareil à ma réalité mais certaines choses sont... Différentes. Les animaux ont des réactions bizarres, parfois presque... Humaines.

Il s’arrêta ensuite un instant de creuser, le temps de se baisser pour fouiller dans la caisse à outil. Il en sortit une petite truelle et la jeta à mes côtés, puis reprit sa pelle. Mes yeux se levèrent vers lui un instant, pendant que l’ombre d’un sourire reconnaissant passait sur mes lèvres. Je saisis la petite truelle avant de me remettre à creuser. Je serais bien plus utile comme ça.

- Humaine ? Un peu comme l’aigle qui vole par ici ? Je lui ai parlé une fois, et il a étrangement bien compris ce que je disais... Enfin pas totalement, mais quand même...

Eagle savait tout. Il savait peut être pour mon échange avec l’aigle. Et ce dernier avait été étonnamment réceptif. Sur le coup, l’euphorie de la fuite m’avait mit des œillères et je n’avais pas mesuré la compréhension de l’animal. Pourtant, en l’entendant parler de ces animaux humains... J’avais repensé à l’oiseau.

Intriguée par le nouveau silence, je relevais les yeux vers lui. Malgré le peu de lumière, je crus voir un très léger sourire remonter de quelques millimètres la commissure de ses lèvres. J’en étais sûre. Pourtant, il ne répondit pas clairement. Ce qui ne m’étonnait pas plus.

- Alors vous savez comment nous ramener chez nous ?

J’avais lancer un coup d’œil vers la petite blonde et Robyn avant de reposer mon regard sur Eagle, tout en creusant distraitement.

- Ca fait des années que j’y travaille. J’ai déjà essayé avec elle, mais ça n’a pas été suffisant.

Il continua de creuser, les yeux rivés vers la tête. Pourtant, la petite blonde tourna son regard vers lui, une petite moue navrée sur le visage. Elle baissa ensuite les yeux en murmurant :

- Désolé...

Sa voix presque cassée me fit mal au cœur. Je relevais les yeux vers elle pour tenter de lui renvoyer un petit sourire réconfortant, mais il allait surement falloir plus que ça pour lui remonter le moral. Néanmoins, les mots de l’enregistrement ne quittaient pas mon esprit. Nous nous étions peut être mépris sur ses intentions, en tirant des conclusions trop hâtives.

- En quoi ça consiste ?

Ma question semblait soulever plus de choses que je ne l’imaginais puisqu’Eagle se remit à creuser avec plus d’acharnement, les muscles tendus. Continuant sur le même élan que précédemment, je relevais les yeux vers lui.

- Il faudra que vous soyez ensemble.

Va dire ça à Emily et Neil sa nouvelle meilleure amie. Ca va être coton cette histoire.

- Dans la grange.

Il continua ensuite de creuser dans le silence. Un silence qui semblait nécessaire. Je ne repris pas la parole, finissant de l’aider à creuser le trou. Malgré mon manque d’efficacité, je ne voulais pas abandonner. Je mettais du cœur à l’ouvrage, serrant la petite truelle entre mes doigts.

Lorsque le trou fut suffisamment grand pour y faire rentrer le corps, il me fit signe d’arrêter et posa sa pelle. Je m’exécutais en me relevant, époussetant mes genoux, ainsi que mes mains pleine de terre. Sous mon regard inquiet, il prit le corps dans la couverture avant de le déposer dans le trou. Il le fixa ensuite un instant avant de reprendre la pelle pour entreprendre d’ensevelir le corps.

Le cœur serré, je m’éclipsais quelques secondes pour retourner vers la maison, en courant, la truelle en main. Grâce à elle, je déterrais une petite fleure très étrange, mais surement l’une des seules à des kilomètres à la ronde. Je la pris dans mes bras avant de rentrer dans la maison pour prendre un verre rempli d’eau. Chargée de tout ça, je ressortis en trottinant prudemment jusqu’à la tombe, déjà presque entièrement recouverte.

Agenouillée, je posais mon butin à terre. Je fis un petit trou au centre de la tombe pour y replanter la fleure, avant de recouvrir ses racines. J’y versais ensuite le contenu du verre d’eau pour qu’elle puisse grandir. Sans quitter la fleure des yeux, je me relevais en déclarant doucement :

- De là d’où je viens, on dit que nos corps viennent de la nature, et qu’ils y retournent ensuite... Alors, on plante toujours quelque chose en leur souvenir et pour que leur énergie rejoigne leur origine.

Je levais des yeux timides vers Eagle pour lui faire un léger sourire. Les yeux rivés sur la petite croix, il resta stoïque quelques secondes. Il planta ensuite sa pelle dans le sol avant de venir à côté de moi. Il posa une main sur mon épaule, brièvement. Je retins de justesse un élan d’affection. Ce n’était peut être pas le moment de faire une quelconque démonstration de quoi que ce soit.

- Il aurait apprécié ce geste.

Sa voix était rauque, et son regard rivé sur la tombe. J’opinais de la tête, contente d’avoir pu apporter quelque chose. Malgré son visage presque fermé, un éclat de tristesse passa un instant dans son regard. Il s’avança ensuite pour se mettre au bord de la tombe, et fixer de nouveau la croix.

C’était le moment de faire son deuil. Et il avait surement besoin d’être tout seul, je me reculais de quelques pas pour rejoindre la petite fille blonde et Robyn, en leur offrant un sourire triste.



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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-05, 11:05

« Balade entre les tombes »

Et explications inquiétantes.


J'étais resté caché dans l'obscurité, à observer l'étrange enterrement. Quelqu'un était mort. Une personne enveloppée dans une couverture. Une petite fille blonde avait surgi de nulle part et pleurait, à présent. Y avait-il d'autres gens cachés dans la maison ? Un instant, je tournai la tête vers la demeure, à la fois intrigué et pensif. Il me semblait que cet endroit regorgeait de mystères et que plus on en découvrait, plus d'autres s'accumulaient.

Mon nez me faisait mal. La douleur pulsait jusqu'entre mes yeux. J'en avais voulu à Emily sur le moment et j'avais préféré sortir de la grange pour éviter de dire quelque chose que j'aurais pu regretter. Elle m'avait semblé si chétive et fragile, et s'était révélée être une véritable sauvageonne. Heureusement qu'elle n'avait pas beaucoup de force, sinon mon nez aurait pu être cassé. Le sang avait coulé dans ma gorge et j'avais craché en grimaçant, avant de mettre des bouts de mouchoir en papier dans mes narines. Merci Elliot. Heureusement que les "hommes" s'entraidaient. En tous cas, cela prouvait qu'on était plus mature que les filles qui préféraient se taper dessus.

J'avais donc assisté à l'étrange enterrement et entendu les paroles d'Eagle. Un bref sourire était passé sur mes lèvres en voyant Vaiana placer une fleur rouge sur la tombe fraîchement creusée. Elle avait du coeur. Robyn, quant à elle, était restée à côté de la fillette blonde qui sanglotait en silence.

Eagle avait un comportement beaucoup trop différent de d'habitude. Etait-ce une nouvelle ruse pour nous attendrir et nous laisser croire qu'il avait changé ? Je n'y croyais pas une seule seconde. Il était tordu et vicieux, il nous avait fait trop de mal pour que je lui accorde ma confiance...

Tout en restant sur mes gardes, je quittai le refuge de l'obscurité pour me diriger vers lui, lentement mais sûrement. J'enlevai les bouts de mouchoir de mon nez tout en espérant que le saignement avait cessé. En chemin, j'adressai un signe de la tête aux trois fillettes, comme pour leur signifier de ne pas intervenir. Je ne comptais pas le tuer -cette idée me donnait des sueurs froides rien que de penser à ce qui s'était passé plus tôt dans la forêt- et d'ailleurs j'avais laissé le couteau à Phoebus, dans la grange. Non, je souhaitais seulement parler. Il était temps qu'il se montre franc avec nous, afin que nous puissions avancer. Après tout, il avait dit à Vaiana qu'il fallait que nous soyons ensemble. Se comptait-il dans le groupe ? J'allais bientôt le savoir.

Je me stoppai une fois à côté de lui, tout en prenant garde de ne pas marcher sur les tombes. Il avait mis un genou à terre et posé une main sur la croix en bois abîmée par les intempéries, le visage caché dans l'ombre de son chapeau.

J'avais mille questions, mais je devais choisir la première avec soin. D'elle dépendrait la suite. Je devais trouver le moyen de faire parler Eagle. Puisque le décès semblait l'avoir rendu bavard, pour rien au monde je ne devais laisser passer cette chance.

"Qui était cet homme qui est mort ?"

Eagle fut si prompt à répondre que définitivement, je songeai qu'il devait être malade. Ce n'était pas normal qu'il soit si réactif et causant.

"Une sorte de chaman. Quand j'étais gosse, il venait souvent me voir en rêve. Avec le temps, je n'ai plus trouvé le sommeil. Il a fini par traverser la faille pour m'aider... Il pensait pouvoir y arriver. Il a signé son arrêt de mort en faisant ça."

Depuis combien de temps était-il perdu, au juste ? J'avais lu le journal de Cody, et je peinais à croire que j'avais la même personne face à moi. Cassandre avait-elle raison en pensant que c'était lui ? Je préférais rester sceptique.

Il s'écarta de la croix pour poser sa paume contre la terre rouge qui semblait noire dans la pénombre, comme s'il adressait une prière à la personne en dessous. Elle devait énormément compter pour lui, et la perte du "chaman" faisait sûrement rejaillir son chagrin. Je repensais à la photo contre laquelle il avait cédé son arme si facilement. Sa mère devait lui manquer terriblement, comme à nous tous... Mais je crispai les poings pour m'empêcher d'éprouver la moindre compassion pour cet homme. Mes camarades passeraient toujours avant lui.

"Vous jurez de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ?"
m'enquis-je d'un ton sec, presque autoritaire.

Déformation professionnelle involontaire. Je songeai que mon père aurait été fier de moi que je sorte un jargon d'avoué, lui qui espérait tant que je devienne homme de loi une fois adulte, comme nous l'étions dans la famille depuis plusieurs générations.

"Levez la main et dites... je le jure."

Ma seconde phrase fut prononcée d'un ton moins incertain car Eagle se releva brusquement pour me fixer d'un oeil perçant. Je déglutis avec peine, regrettant de ne plus avoir le couteau pour me défendre, au cas où.

"Il est l'heure d'aller au lit." décréta-t-il tout en commençant à s'éloigner.

Je fronçai les sourcils et renvoyai un regard interloqué aux fillettes. Pardon ? Il pensait vraiment que nous allions gentiment aller dormir sans savoir comment partir de cet endroit ? J'avais vu l'étrange lézarde brillante dans la grange, ainsi que les huit tables disposées autour. Non, je n'irai pas dans le dortoir sans obtenir de réponses !

Je rattrapai le vieil homme en courant et une fois à sa hauteur, je m'écriai :

"Vous n'avez plus le dessus sur nous ! Vous nous devez la vérité ! Vous..."

"Du calme, petit gars."
coupa-t-il d'un ton acerbe, et sa réplique si familière m'éberlua davantage. "La vérité est là : si vous dormez, vous aurez une chance de vous en aller."

Je le dévisageai d'un air méfiant. Me prenait-il pour un simple d'esprit ? Je n'étais pas un benêt, j'étais capable de réciter toutes les capitales de l'Europe et de les trouver sur une carte. J'avais même gagné un prix pour cela à l'école, l'année passée.

Eagle me décocha un regard énigmatique avant de continuer à marcher vers la grange. Je lui emboîtai le pas, bien décidé à ne pas le lâcher d'une semelle. Une fois à l'intérieur, la vibration de la lézarde surnaturelle se fit de nouveau ressentir. Eagle s'avança vers le générateur électrique et l'enclencha. Il y eut un bruit pétaradant avant que le moteur ne se mette en route. Puis, il se pencha vers les câbles enroulés sur le sol, ainsi que vers le casque étrange. Il prit une grande inspiration et déclara, sans nous regarder :

"Ca va peut-être vous sembler absurde, mais vos rêves permettent d'agrandir et activer la faille."

Il désigna la lézarde du bout du menton.

"Je sais pas pourquoi. Le chaman m'a fait comprendre ça. Les rêves des gosses sont puissants."

Il affichait une moue désagréable, comme si ça l'agaçait que nous lui soyons supérieurs sur un point. Je fronçai les sourcils tout en observant la fameuse "faille".

"J'ai passé un temps considérable à vous observer dormir, à comparer les fréquences sur l'ordinateur. Le chaman aurait été d'une aide inestimable pour nous aider à traverser, je pense... Il va falloir faire sans lui."

Sa mâchoire se contracta alors qu'il débranchait le casque pour en sortir plusieurs électrodes. Chacun d'entre eux était relié à un câble, lui-même branché au générateur.

Je réfléchissais. Quelque chose ne collait pas dans sa belle histoire. Il essayait de nous entourlouper.

"S'il suffit que l'on rêve pour que nous puissions tous partir d'ici, pourquoi ne pas nous l'avoir dit plus tôt ? Pourquoi avoir attendu ?" demandai-je, de plus en plus méfiant.

Avec lenteur, Eagle posa les électrodes sur l'une des tables.

"Il y a des risques..." dit-il au bout d'un long silence, toujours dans nous regarder. "La faille ne pardonne pas quand on essaie d'entrer en contact avec elle."

Il leva la main, nous montrant l'intérieur de sa paume droite dont la peau était d'un blanc laiteux, légèrement fripée. Elle gardait la cicatrice d'une brûlure sérieuse, sans doute causée des années plus tôt. Je déglutis avec peine sans cligner des yeux. J'étais à la fois impressionné et anxieux sur ce qui pourrait nous arriver. Avait-il cherché à toucher la faille ? Que se passerait-il si l'on essayait de connecter notre esprit avec elle ? Je frémis davantage en entendant les paroles d'Elliot, prononcées dans un filet de voix :

"Parfois... Je me demande si je ne vais pas les sacrifier pour rien."

Je me retournai vers lui, indécis. Le petit garçon se mordait les lèvres nerveusement tout en tordant ses mains l'une contre l'autre. Je vis un caillou dépasser de ses doigts, qu'il tripotait comme pour se rassurer. Eagle braqua son regard sur lui et je fus surpris de constater qu'Elliot le soutint malgré la peur qui se lisait dans ses yeux.

"C'est... c'est ce que vous avez dit dans le dictaphone." ajouta-t-il faiblement. "Ca parlait de nous, hein ?"

Eagle ne semblait pas très content que mon camarade ait fouillé dans ses affaires, car il ne pouvait s'agir que de cela. Quant à moi, je me sentais très fier de lui.

"Je n'ai jamais dit que ça serait facile." acheva le vieil homme, la mâchoire contractée. "Je peux juste vous promettre une chose : je ne vous lâcherai pas."

Pour la première fois, il nous enveloppa tous d'un regard décisif. Il venait de faire une promesse et de nous confirmer qu'il avait besoin de nous. C'était si surprenant que j'en restais pantois. Bientôt, je sentis une chaleur contre ma narine et je sortis le reste du mouchoir en papier pour le plaquer contre mon nez.

La faille avait de drôles de fluctuations d'énergie, dardant sa lumière de temps à autre, presque menaçante. N'y avait-il vraiment aucune d'autre issue que celle-ci ?


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When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?


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| Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 5 _



________________________________________ 2017-06-05, 19:11


au violent de nos songes
You can't wake up from reality.

Phoebus avait préféré garder le silence, bien qu'il bouillait de l'intérieur. Il tentait de réguler sa respiration, n'adressant pas le moindre regard à ses camarades. Lorsqu'il avait séparée Cassandre d'Emily, afin d'arrêter cette dispute débile, il n'avait fait que l'écarter sans lui dire un mot. Il y avait aussi eu cette idée tellement tordue et stupide de vouloir l'empoisonner. Il lâcha un soupir à cette simple pensée. Avait-elle simplement conscience de la valeur d'une vie ? Elle le semblait, pourtant, de ce qu'elle avait dit. Alors pourquoi tenter une chose pareille ? Tuer n'était pas une option. Ce n'était pas envisageable. Cela faisait souffrir des gens. Elle était totalement inconsciente… Il avait été persuadé qu'il s'était trompé, quand elle lui avait dit que tout se terminerait ce soir, pendant leur discussion dans la voiture. Il avait eu tord.

Alors elle avait décidé de jouer avec cette photo. Il lui avait dit pourtant ce qu'il pensait de tout ceci, mais elle semblait être plus égoïste qu'il ne se l'imaginait. C'était étrange, parce qu'elle avait eu l'air différente, par rapport au moment qu'ils avaient passé à s'amuser dans l'eau. Comment les gens pouvaient-ils avoir l'air d'être d'une manière, en étant par la suite totalement différent ? Il n'aimait pas les personnes qui étaient difficiles à cerner, comme elle. C'était encore différent d'Eagle. Il ne faisait pas semblant d'être gentil. Parfois, il avait des gestes agréables à leur égard, comme lorsqu'il lui avait offert le chapeau. Mais ils savaient tous comment il agissait avec eux, ce n'était pas une surprise. Elle avait agit sans prévenir, sans avoir montré le moindre signe de méchanceté auparavant. C'était ça, surtout, qui l'avait choqué.

Il s'était écarté des autres, attendant dans le silence, regardant Robyn partir, puis voyant du coin de l’œil Vaiana s'éloigner à son tour. Il s'était caché dans un coin, pour ne pas qu'on vienne l'embêter ou lui parler. Il n'en avait pas envie. Pour l'instant, il essayait juste de se faire à l'idée qu'être déçu par ceux qui l'entouraient était une chose à laquelle il devait s'habituer.

Puis tout le monde était revenu, Jules collé aux talons de Monsieur Eagle. Phoebus n'avait pas bougé, les écoutant d'une oreille, s'étant fait à l'idée de ce qui allait se passer par la suite. Il aurait préféré que tout cela se passe différemment. On était en train de leur annoncer qu'ils risquaient de perdre la vie, de se blesser en s'apprêtant à tenter de retourner à leurs vies d'avant… Et voilà comment ils y étaient arrivés. Avec une tentative de meurtre, des menaces, un mort et des reproches. Il lâcha un soupir. Il regrettait que personne n'ait pensé à discuter avant, que toutes les révélations ce soient faites dans la panique, dans la peur, dans les doutes et les cachotteries. Tout était tellement plus simple si on prenait juste le temps de parler.

Il avait remarqué que la petite fille de la salle avec l'ordinateur était là, elle aussi. Alors il avait décidé d'ignorer le reste de son groupe, se dirigeant vers elle d'un pas lent. Elle n'y était pour rien, elle lui avait donné le petit dinosaure supposé les aider à se rappeler, elle lui avait dit qu'il ''rêvait bien''… il l'appréciait et elle était à cet instant la seule enfant à qui il avait envie de parler. Il ne savait toujours pas qui elle était et, si jamais ils étaient amenés à ne pas s'en sortir, il n'avait pas envie de s'en aller sans lui avoir adressé la parole une dernière fois.

Elle avait les yeux rougies, sans doute avait-elle pleuré. Il ne comptait pas l'interroger là-dessus, si elle souhaitait lui faire part de sa peine, elle le ferait d'elle-même. Seulement, quand elle le vit s'approcher, elle sourit simplement en venant prendre sa main tout naturellement.

« Ça y est, tu te souviens, maintenant ? » lui demanda-t-elle dans un ton plein d'espoir.

Le fait qu'elle soit aussi enthousiaste à cette idée, persuadée qu'il avait une la moindre sorte de révélation, fit baisser la tête au petit garçon. Il se pinça les lèvres, gêné, fuyant son regard du mieux qu'il le pouvait. Il s'en voulait presque de devoir lui donner la réponse qu'elle n'attendait pas. Il n'osa pas la prononcer, secouant la tête de gauche à droite pour lui faire comprendre que ce n'était pas le cas.

« Oh... » Elle semblait désolée elle aussi, alors qu'elle n'y était pour rien. Dans un geste presque réconfortant, elle caressait sa main de son pouce, ce qui le rassura étrangement. « C'est pas grave. Je me souviens pour nous deux. » ajouta-t-elle d'une voix plus basse. « De la Grande Vallée, de quand on jouait ensemble… Je n'étais pas comme ça à l'époque, c'est peut-être pour ça que je ne te dis rien… »

Qu'elle évoque ces faits avec assurance et sans ciller lui serrait la poitrine. Pourquoi les autres avaient-ils retrouvés peu à peu leur mémoire, alors que la sienne restait une page blanche sur laquelle rien ne s'écrivait, peu importe les jours qui passaient ? C'était sans doute être défaitiste, que de se dire que malgré tous ses efforts, il ne se rappellerait jamais de rien, n'est-ce pas ? Pourtant il avait ce pressentiment féroce. Il avait l'impression de ne pas en avoir le droit, comme si il n'avait pas été assez gentil pour être récompensé. Si ça lui faisait mal, il n'en voulait pour autant à personne. Il vivait comme ça et… il avait tenté de fabriquer sa nouvelle vie, pour combler le vide, ici. C'était certainement pour cette raison qu'il aurait préféré qu'ils restent tous. Il ignorait tout de ce qu'il était avant. Pourquoi vouloir retrouver une vie dont il ne savait rien ?

Elle eut l'air dubitative, soulevant une mèche de ses cheveux blonds, avant de poursuivre :

« Tu as voulu escalader ma grand-mère, une fois. Mais tu es tombé. Ensuite, ta soeur t'a aidé et vous avez réussi tous les deux. »

Son coeur rata un battement. Pour deux simples raisons : la vision de lui cherchant à se servir d'une grand-mère comme perchoir, ainsi que l'évocation de cette sœur. C'était bien la seule raison pour laquelle il aurait aimé partir. A l'évocation de cette personne, dont il n'arrivait pas à se remémorer les traits, il eut cette impression fugace d'une autre main dans la sienne que celle de la petite fille qui lui parlait. Comme si cette sœur était là, à lui tenir la main… mais cette sensation disparut bien vite, sa gorge se serrant davantage. Quelque chose l'empêchait encore et toujours de dérouler un seul simple souvenir.

« Je suis désolé qu'on ait fait ça à ta grand-mère… C'est pas gentil… »

Il fallait dire que cette simple image le déroutait, était-il en vérité un petit garçon odieux et irrespectueux ?

« Non mais ma grand-mère a aimé ! » répondit-elle immédiatement, les yeux grands ouverts, étonnée qu'il s'en excuse, apparemment. « Ça la faisait rire quand vous vous balanciez sur son cou. Ça la chatouillait et ça lui permettait de bien digérer. »

Elle décrivait la situation comme si c'était tout à fait normal, d'un air rêveur, comme si il n'y avait rien d'étrange d'avoir fait une chose pareille. Lui s'imaginait simplement la pauvre vieille dame avec la peau du coup tiré alors que deux enfants s'y accrochaient avec fougue. C'était… particulier. Et très étrange. Il ne fit cependant pas la moindre remarque, puisqu'elle avait l'air heureuse d'en discuter. Il tenta juste d'effacer cette image mentale de son esprit.

« Dans cette… Grande Vallée… c'est là-bas que je vais rentrer ? Je vais retrouver ma sœur ? »

Il avait hésité à poser cette deuxième question, ayant peur de la réponse qu'elle lui donnerait. C'était à ça qu'il se raccrochait, à ça uniquement. Et encore… il fallait considérer qu'ils s'en sortiraient, ce qui n'était pas une mince affaire. Il ne voulait simplement pas faire part de sa crainte à cette petite fille si adorable, elle avait déjà assez pleuré comme ça.

« On retourna là-bas tous les deux. » Elle appuyait ses dires en hochant la tête à plusieurs reprises. « On retrouvera nos familles et on s'amusera comme avant. »

« On va déjà commencer par passer la faille. » intervint soudainement Eagle qu'il n'avait pas vu se rapprocher, d'un ton cassant. « Ensuite, vous irez où vous voudrez, dans votre foutue vallée si ça vous chante. »

Par réflexe, les yeux du gamin se levèrent au ciel. Merci Monsieur pour cette intervention très pertinente, ils n'étaient quand même plus à dix minutes près. Il lâcha – presque à regret – la main du la petite à côté de lui pour se retourner vers leur tuteur. Il hésita un long moment, planté devant lui. Il n'était pas sûr de ce qu'il souhaitait faire, mais après tout ce qu'il s'était passé…
Il se rapprocha rapidement pour l'entourer de ses bras. Depuis combien de temps Phoebus n'avait-il pas serré quelqu'un dans ses bras ? Il l'ignorait, c'était assez particulier. Il avait la bouche pincée, indécis dans geste, ne regardant même pas Eagle.

« Au cas où on se revoit jamais... » marmonna-t-il d'un ton détaché, comme pour se justifier.

Rien ne serait plus comme avant, peu importe le déroulement des choses. Même si tout n'avait pas été rose, qu'ils avaient eu beaucoup de bas, il ne pouvait pas en vouloir à Eagle, encore moins après ce qu'ils avaient apprit. Il l'aimait bien. Du moins, un petit peu au moins.

Sauf que le monsieur le repoussa brutalement, s'adressant à lui d'un ton sec :

« Faut arrêter de me coller, maintenant. »

Il s'énervait ? Pour un… câlin ? D'accord, il aimait pas ça, pas de problème. Seulement… il n'avait rien fait de mal ! Il resta debout, ouvrant la bouche pour répliquer, mais il ne lui en laissa pas le temps.

« Je sais pas si vous comprenez les enjeux. » Il retira son chapeau, passant une main sur son crâne. « Vous êtes qu'une bande de gamins, vous savez pas… »

Il serrait la mâchoire, il serrait les poings, comme s'il était le seul à se retrouver embarquer dans toute cette histoire. Il avait remit le chapeau sur sa tête, tous ces mouvements montrant qu'il n'était pas d'humeur à la discussion.

« Allez chercher des couvertures, des oreillers… N'importe quoi pour vous rendre la nuit moins pénible, parce qu'il va falloir que vous dormiez là, dans la grange, autour de la faille. Ca ne peut fonctionner que si vous êtes proches d'elle. »

Il l'écoutait, sans être tellement attentif à ce qu'il disait. Il voyait rouge. Pas totalement, mais ce n'était pas très loin. Il en avait marre d'être prit pour un gamin qui n'y connaissait rien et qui n'était là que pour obéir aveuglément aux ordres du plus vieux d'entre eux. Maintenant qu'il savait qu'Eagle n'avait été qu'un petit garçon perdu ici, lui aussi, il ne l'effrayait plus du tout.

« C'est pas la peine de réagir comme ça ! Je voulais vous montrer que je vous aime bien quand même parce que vous vous êtes occupés de nous ! C'est tout ! » Peut-être l'avait-il un peu vexé, c'est vrai. Le petit garçon le fixait, la tête bien relevée, les mains posées sur les hanches. « C'est pas parce qu'on est petits qu'on est débiles. On pourrait vous laisser tout seul vous débrouiller parce que je m'en fiche moi de rester là avec mes copains ! »

Il hésitait même à lui dire qu'il ne dormirait pas, parce qu'il n'en avait pas envie et qu'il allait rentrer à la maison pour dessiner tranquillement sans que personne ne vienne le chercher. Mais il n'était pas assez méchant pour ça. Il n'y avait pas que lui, il y avait tous les autres qui semblaient vouloir s'en aller. Il ignorait si ils resteraient amis, après. Et ça aussi, ça lui faisait de la peine.

Phoebus croisa les bras sur sa poitrine, tout ça c'était beaucoup trop. Il ne pouvait pas juste arrêter de les considérer comme des « sacrifices » tiens justement ? Parce que si c'était comme ça qu'il les voyait, il pouvait au moins faire l'effort de les traiter avec un peu plus de délicatesse dans leurs derniers instants.

« Si on prend le risque, c'est aussi pour vous aider. Alors un « Merci, vous êtes cools », ce serait gentil. »

Il s'éloignant, tournant la tête dans un geste dramatique un peu exagéré mais qu'il trouvait utile pour marquer le coup. Puis il alla s'asseoir à même le sol, un peu plus loin, prêt à dormir maintenant s'il le fallait. Eagle le regardait juste avec un regard perçant, sans que ça ne lui fasse le moindre effet. Il lui aurait bien tiré la langue pour le principe, mais il l'aurait encore traité de petit et il avait aussi peur de dépasser les limites en agissant de la sorte.

La gamine le suivit, par contre. Cela ne le dérangeait pas, il l'aimait bien, elle était gentille avec lui.

« Tu veux dormir par terre ? C'est pas très confortable. Quand on est un dinosaure c'est pas dérangeant mais quand on est un petit garçon, c'est pas pratique. Tu vas avoir mal au dos. »

Elle le regardait avec une petite moue, comme si elle voulait lui faire comprendre qu'il ne fallait pas faire la tête, que ça ne servait à rien. Il se contenta de lui sourire. Il ne faisait la tête qu'à Monsieur Eagle, c'est tout. Et… elle avait bien dit dinosaure ? Comme la figurine qu'elle lui avait donné dans les premiers jours ? C'était peut-être… Non, il fallait qu'il arrête de réfléchir, il était beaucoup trop sur les nerfs pour ça.

« Je suis solide. J'ai pas besoin d'oreiller ! »

Il avait une fierté à tenir et si jamais il craquait maintenant, il perdrait toute crédibilité. Elle plongea alors la main dans une de ses poches, en sortant un nombre impressionnant de feuilles pliées. Elle en observa certaines, les remettant correctement, avant de finir par lui en tendre une. Il la prit, sans trop savoir quoi faire.

« C'est à ça qu'elle ressemble, ta sœur. » dit-elle avec un sourire léger.

Les yeux de Phoebus s'illuminèrent soudainement, pétillants, alors qu'avec un peu d'appréhension, les mains presque tremblantes, il retournait le dessin vers lui. Dessus il y avait deux enfants blonds dans une prairie. Il n'était pas des plus détaillés, mais il était magnifique. Il était frais, il était joyeux et il était… il la représentait, c'était tout ce qui comptait. Pendant un moment qui lui parut durer une éternité, il le détailla dans tous les sens, ne voulant pas en rater le moindre petit point de crayon. Il voulait s'en souvenir jusqu'à la fin de sa vie.

« Il est très beau ton dessin. » murmura-t-il simplement, avant de relever ses yeux vers elle, le visage marqué par l'émotion. « Merci. Merci beaucoup. »

Il ne devait pas se montrer faible, malgré ses doigts qui se serraient sur la feuille de papier. Il inspira profondément, retenant sa tristesse mêlée à sa joie, soudainement mal à l'aise d'avoir reçu un tel cadeau.

« J'ai rien à te donner moi… Tu peux dormir à côté de moi si tu veux ? »

Il n'avait aucun jouet à lui échanger contre ce qu'elle venait de lui offrir, alors il espérait que cette simple proposition lui conviendrait.

« De rien. Ça me fait plaisir de te rendre heureux. » Elle était si gentille avec lui. Elle se dandinait, souriante. Elle respirait le bonheur. « De toute façon, je trouve qu'il y a suffisamment de place. » estima-t-elle après un léger silence. « Je vais quand même chercher des couvertures pour les autres. »

Il hocha la tête, à peine surprit qu'elle cherche à aider le reste du groupe. Elle avait cette fibre de générosité, ça se sentait et ça se voyait dans son regard. Elle commença à s'éloigner, avant de s'arrêter et de revenir vers lui.

« Au fait. Je m'appelle Astrid, ou Petit Pied. Je te le dis vu que tu ne te souviens plus. Tu peux m'appeler comme tu veux. Même autrement si tu as envie. J'aime quand on me donne des noms. »

Astrid… ça sonnait bien. Petit Pied était plus particulier, mais pourquoi pas, si c'était un surnom qu'elle avait l'habitude d'avoir eu. Lui s'appelait bien Phoebus, on pouvait dire que c'était original aussi. Elle s'approcha davantage, sa voix n'étant alors plu qu'un murmure à peine audible alors qu'elle se retrouvait à quelques centimètres à peine de son oreille.

« Monsieur Eagle m'appelait sa Petite Étoile avant que je me souvienne. Parce qu'il a dit que je l'ai aidé à croire à nouveau. Mais ne lui répète pas. Il aime pas qu'on sache ces choses là. »

« Promis, Petit Pied. »

Elle lui offrit un clin d’œil avant de réellement s'en aller, cette fois. Il jeta un coup d’œil discret à Eagle qui était en train de les observer de loin. Impossible qu'il est entendu à cette distance, puis même si c'était le cas, peu importait. Lui ne dirait rien, puisque Astrid lui avait demandé de se taire.

Le petit garçon offrit néanmoins un sourire au grand monsieur. Petite Étoile, c'était mignon. Comme quoi il y avait forcément un cœur sous cette sacrée carapace qu'il avait bâtie.
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