« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-22, 00:54



Au Violent de nos Songes
Emily & Plein de Monde


« Ok. Tu peux les garder, mais t'as intérêt à ce qu'il ne les trouve pas. Donc cache les bien. Je conserve juste celui là. »


Oh, elle avait réussi a la convaincre ? C'était bien ! Peut être que Cassandre voulait essayer d'avoir un poussin rien qu'a elle, c'était la seule solution logique. Emily la regarda s'éloigner avant de baisser les yeux sur les boites qu'elle avait dans les bras. Bon, maintenant c'était a elle de jouer. Sans perdre un instant, elle fit demis tour s'éloignant de la grange fermée et de la maison pour se diriger vers l'étable ou mangeaient tranquillement les vaches. De toute facon elles ne faisaient que ca a longueur de journée.

La petite fille déglutit difficilement s'approchant de l'étable tout en essayant de se tenir le plus loin possible des bovins. Apres un regard vers la maison pour être sure qu'on ne l'observe pas, elle se mit a longer le mur, jetant un regard un peu effrayé vers les vaches. Si elles lui mettaient un coup de sabot... gloups ! Mais elle devait le faire pour les bébés poussins qui étaient la ! Voila ! Comme ils n'avaient personne pour s'occuper d'eux, elle le ferait.

Emily s'enfonca sous l'auvent et se dirigea vers le coin tout au bout, un peu dans l'obscurité. Elle s'accroupit doucement et déposa les oeufs au milieu de la paille, avant de les entasser et de les recouvrir de foin et de paille.

"Voila, vous êtes en sécurité maintenant..."
murmura elle avant de se relever et de les observer le visage sévère et les poings sur les hanches. "Et surtout soyez sages ! Je reviendrai vous voir dés que je pourrais !"

Elle repartis, évitant soigneusement l'une des vaches qui lui jeta un regard vide en la voyant disparaitre a l’intérieur de la maison. Emily jeta un coup d'oeil dans l'entrée. Elle appercut les autres qui vaquaient a leurs occupations, puis elle se décida. Monsieur Eagle allait rentrer et il allait être très en colère... et puis il aurait peut être faim ! La petite fille se dirigea vers la cuisine, attrapant une vielle chaise de paille pour monter dessus et acceder a un placard duquel elle tira une miche de pain. En quelques minutes elle avait fait un sandwich pour monsieur Eagle - avec deux yeux et une bouche sur l'exterieur ! - et l'avait soigneusement recouvert d'une serviette pour ne pas que Johanna ou les mouches ne viennent le manger.

Suite a cela, elle s'arma de beaucoup de courage, attrapa l'un des couteaux émoussés de la cuisine et entreprit de découper le serpent, comme il lui avait dit de le faire. Le coeur au bord des lèvres, elle eut le plus grand mal a tenir la viande glissante et gluante tout en la coupant en parts plus ou moins égales. Emily essaya de fermer les yeux - et manqua de se couper un doigt - avant d'essayer de s'immaginer qu'il s'agissait de tout sauf de viande. Ce fut difficile et elle du s'arreter plusieurs fois, mais au bout du compte, les mains un peu écorchées, elle finit par, sur la pointe des pieds, déposer l'assiette de viande découpée dans le refrigirateur. Apres s'être soigneusement laver les mains, elle s'arreta, revenant au salon. Eliott était en train de jouer, avec des cailloux en guise de voiture, assis sur le tapis. Emily s'approcha une minute, s'accroupit non loin - mais pas trop pres non plus - pour l'observer. C'était amusant de voir comment il s'amusait ! Même si ils n'avaient pas vraiment de voitures là...

Elle finit par se relever et retourna dans la cuisine avant d'attraper une éponge. Monsieur Eagle ne rentrerai pas tout de suite, elle devait s'occuper. Et puis peut être qu'il ne serait pas trop en colère pour les oeufs si elle néttoyait la maison ? Alors elle se mit a la tache, nettoyant la maison de fond en comble, rangeant les affaires qui trainaient, chassant la poussière autant qu'elle pouvait. Lorsque Jules et Cassandre la virent en train de tout nettoyer, elle les vit l'observer d'un air médusé avant de haussé les épaules, totalement désabusés. D'ailleurs, Jules se dirigea vers la cuisine et appercut le sandwich, alors qu'Emily c'était soudain stoppé pour observer sa réaction.

"Tout ce que tu fais ne sert à rien. Ca ne l'empêchera pas de nous corriger."


Elle avala difficilement sa salive.

"Je sais... Mais quand même."

Une fois qu'elle eut ranger tout ce qu'elle pouvait... elle recommença, passant dans les recoins, néttoyant de plus en plus jusqu' ne plus rien trouver a ranger. Son après midi fut donc plus tot répétitive, sauf lorsque Johanna, les pattes pleine de poussière sembla faire exprès de salir le sol qu'elle avait sommairement serpiller. Lorsqu'on ui expliqua comment la balafre qu'elle avait a la joue lui était arrivée, elle se sentit comme responsable. Certes c'était Vava qui avait utilisé le coteau mais en même temps... c'était elle qui avait ouvert la porte...la tête baissée, elle entreprit de relaver le sol.

Ce fut aux alentours de 18h que le crissement de pneus du 4x4 se fit entendre. Les cailloux grincèrent un instant avant que le silence ne retombe et, qu'a travers la fenetre, elle ne voie le nuage de fumée produit par la terre se dissiper. Elle tourna les yeux vers Vaiana... qui avait disparu et dont on entendait seulement les pas précités alors qu'elle allait se cacher quelque part. De son coté, Cassandre c'était recroquevillée sur le rebord de la fenêtre en regardant a l'extérieur. Au même moment, Johanna se précipita dehors pour aller faire sa fête a son maitre.

Emily inspira un coup avant de s'avancer vers l'entrée, se postant pres de la porte avant d'être rejoint par Jules, comme si il voulait la soutenir malgré tout. Son coeur battait très fort dans sa poitrine et elle avait l'impression que sa gorge avait fait un neud et l’empêchait de parler. Pour un peu elle aurait presque trembler.

Emily jeta un coup d'oeil vers Jules - plus grand qu'elle - et baissa les yeux vers sa main. elle avait l’irrépressible envie de s'accrocher a lui, de lui tenir la manche ou la main pour se sentir plus rassurée, pour qu'il lui donne un peu de son courage.. Mais elle ne fit pas un geste, gardant ses bras le long du corps.

Eagle était descendu, sin fusil a la main, et il avait passé une main sur la tête de Johanna.. avant de lui attraper la gueule pour mieux observer l'entaille. Il leva les yeux vers Emily et Jules et déclara d'une voix parfaitement calme, comme si il demandait l'heure :

"Je veux que tout le monde soit dehors dans une minute."


Jule fit demis tour et courut dans la maison pour rameuter tout le monde, les entrainant devant la maison. Tout le monde était la, sauf... sauf Vava, introuvable. Emily déglutit a nouveau difficilement, le coeur battant a mille a l'heure et s'avanca a pas timides vers Eagle.

"C'est ma faute pour Johanna. C'est moi qui lui ai fait mal, mais j'ai pas fait exprés... je suis désolée."
dit elle d'une petite voix, la tête baissée vers ses souliers.

Il y eut une longue, une très longue minute de silence durant laquelle Eagle l'observa d'un oeil perçant avant de faire claquer son fusil, la faisant brusquement sursauter de peur. Mais il le mit sur son épaul et d'un geste sec, ouvrit le coffre du 4x4 duquel il extirpa un petit kangourou qui se débattait dans un filet. Les yeux ronds, Emily l'observa et lorsqu'elle vit Eagle sortir un couteau, son visage devint plus pale que la mort. Et avant qu'elle n'ai pu faire quoi que ce soit, il dirigea le couteau droit vrs l'animal et... ouvrit le filet d'un geste. La créature sauta hors du coffre et se dirigea vers les enfants sous l'oeil suspicieux de Johanna..

Eagle observera la lame de son poignard tout en déclarant toujours avec un calme olympien :

"Je vous ai ramenés ça. J'ai pensé à vous. Je voulais vous donner de quoi vous amuser... C'est quelque chose de terrible, la confiance. Quand on la perd, il ne reste plus rien."
Avec une lenteur infinie, il déposa son couteau sur le rebord du coffre et retira lentement sa ceinture. "Qui aimes-tu le moins ici, Emily ?" demanda il finalement d'un ton mielleux.

Le visage de la petite fille perdit tout expressions, comme si cette phrase avait du mal a s'inscrire dans son cerveau. Elle se retenant de toutes ses forces de jeter un quelconque regard aux autres, triturant ses doigts nerveusement avant de murmurer :

"C'est moi."
Sa voix avait été trop basse pour qu'il l'entende. Mais c'était elle. Après tout elle n'était pas aussi lumineuse que Phoebus, elle avait l'impression que tout le monde pouvait devenir son ami il était tout le temps gentil ! Elle n'était pas comme Jules ou Vava ou Cassandre ! Et elle n'avait pas autant de... caractère que Robyn, il n'y avait que Eliott qui lui ressemblait un peu, mais même lui semblait s'être mieux adapté. Et pas elle, elle devait avoir quelque chose de cassé, c'était surement pour ca que son papa et sa maman l'avaient abandonné de toute façon...

Emily avala sa salive en ayant l'impression que sa gorge c'était desséchée.

"C'est moi... C'est moi qui ai fait la bêtise c'est moi qui doit être punie, et... et aussi... je suis désolée monsieur Eagle. "
ajouta elle en le fixant dans les yeux pour la première fois.

L'homme lui rendit son regard de toute sa hauteur, sa ceinture trainant sur le sol se balancant au gré du vent dans un mouvement inquietant. Il fit craquer les os de sa nuque comme pour se préparer. Ca ne semblait pas lui faire plaisir de faire ca, c'était comme si il se sentait obligé... pour bien les éduquer. Puis il dit d'un ton cassant :

"Je vais choisir pour toi, dans ce cas."
Il désigna Cassandre et lui ordonna d'avancer. Celle ci, outrée lanca un regard accusateur a Emily avant de s'aprocher. "Tourne-toi."

Cassandre le fixa d'un oeil noir alors que son souffle s'accélerait, avant de jeter un coup d'oeil vers Emily et de marmonner : "C'était elle."

Brusquement elle se mordit la lèvre, comme si elle venait de se rendre compte qu'elle accusait méchamment quelqu'un. Eagle eut un vague rictus lorsqu'elle lui tourna enfin dos, les bras tendus contre la voiture.

"Mais..."
murmura Emily en fixant la scene d'un air horrifié. ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait ! Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait voulue, elle avait dit a Eagle que c'était elle ! C'était elle qui méritait d'être punie pas Cassie ! C'était... C'était pas juste !

Le premier coup sembla être comme une décharge et elle retrouva l'usage de ses membres, se précipitant sur Eagle pour s'accrocher a son bras de toutes ses forces afin d'essayer de le stopper.

"Non arretez ! C'est pas juste, elle y est pour rien !"


D'un seul geste Eagle l'envoya valser et s'écraser au pieds de ses camarades d'infortune en lui jetant un regard d'avertissement :

"N'aggrave pas ton cas ou sinon c'est pour vous tous." l
ui dit il avant de reprendre sa besogne.

Emily se releva et sentit une main se refermer sur sin bras, Jules la maintenant fermement pour ne pas qu'elle intervienne. Ils regardèrent Cassandre prendre encore deux coups de ceinture, sans pour autant qu'elle n'ouvre la bouche, qu'elle ne crie. Le chatiment passé, il y eut un silence. Cassie tremblait de la tête aux pieds, les yeux brillants.

"Quand tu perds la confiance de quelqu'un, c'est pour toujours."
conclue l'homme à l'adresse d'Emily. Il récupéra son fusil et son couteau, gardant sa ceinture dans la main. "J'espère que tout est prêt pour le barbecue." grommela il alors que son chapeau tombait devant son visage.

Eagle s'avanca vers la maison, ses sacs en main, jetant au passage sa ceinture sous l'auvent. Johanna, sur ses talons, s'arreta une seconde pour la renifler avant de regarder vers les enfants, une sorte de sourire narquois sur le visage. Le silence a nouveau et Emily, le visage baigné de larmes qui fixait Cassandre.

"Je suis désolée..."
hoqueta elle difficilement. "Je voulais pas que... Je suis desolée..."


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Elliot Sandman
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Elliot Sandman

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Tous les mots sont fins
quand la moustache est fine...


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| Conte : Intrigue Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite

Meilleur duo Awards

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-22, 17:42


« Quand la tâche ne nous grandit pas, elle nous écrase. »

Un...
Deux...
Trois.

Trois coups. Cassandre qui tremble mais qui ne crie pas une seule fois. Elle avait été si courageuse. Si j'avais été à sa place, je... Non en fait, je ne voulais pas y penser. J'avais l'impression de trembler tout autant qu'elle. Mes genoux s'entrechoquaient presque alors que monsieur Eagle s'éloignait. Une fois de plus, j'eus l'impression que je n'arrivais plus à respirer. Quelque chose se bloquait dans ma gorge, comme si le trou à l'intérieur se fermait. Je haletais quelques instants, la main plaquée contre ma poitrine sifflante avant de rassembler mon courage. Je ne devais pas attirer l'attention sur moi. Ca devait arriver à tout le monde de ne plus savoir comment faire pour respirer, non ? Ca n'était sûrement pas grave. Pour le moment, il fallait s'occuper de Cassandre. Elle était toujours appuyée contre le gros 4X4 et nous tournait le dos.

Sans attendre, je me précipitai vers elle en manquant de trébucher plusieurs fois sur le sol inégal. Une fois à côté, je levai les yeux vers elle -elle me dépassait un peu en taille mais pas de beaucoup comparée aux autres- et remarquai que les siens étaient brillants. Elle se retenait de pleurer. Elle devait avoir tellement mal... Je me mordis les lèvres tout en l'observant à la dérobée. J'avais profondément envie de la réconforter mais je ne savais pas comment m'y prendre. C'était toujours moi que l'on consolait, pas l'inverse. C'était nouveau de devoir trouver les mots.

"Est-ce que... ça va ?" demandai-je d'une toute petite voix.

Complètement nul. J'aurais pu trouver mieux. C'était évident que ça n'allait pas. La voir aussi abîmée et triste me donnait comme des coups de poings dans le coeur. Je ne comprenais pas pourquoi. Après tout, je la connaissais depuis seulement cinq longues journées. Elle ne répondit rien et je me sentis encore plus penaud.

Je glissai les mains dans mes poches et sentis le contact rugueux des petits cailloux qui s'y trouvaient. Comme il n'y avait aucun jouet au ranch, je m'amusais de mon mieux en collectionnant les plus beaux cailloux du coin et j'imaginais que c'étaient des voitures, des avions, ou d'autres objets. J'en pris une petite poignée dans ma main droite et les observai quelques secondes, avant d'en choisir un, le plus beau, et de le montrer à Cassandre.

"C'est pour toi. Je trouve qu'il te ressemble." déclarai-je d'un ton doux.

Il était brun foncé avec des reflets dorés et des bords assez coupants. Cassandre l'observa quelques secondes avant de le prendre délicatement entre ses doigts en effleurant ma paume. Ce contact me fit frissonner. J'étais en manque de câlin. J'avais l'impression qu'avant, on m'en faisait souvent. Une expression douloureuse figea les traits de la fillette ; elle avait sûrement trop bougé pour effectuer ce simple geste. Si j'avais été plus grand et plus fort, j'aurais pu la porter pour la faire s'allonger ailleurs. Elle ouvrit la main et fixa le caillou un long moment, avant de dire d'un ton feutré :

"Merci."

"Il te protègera."
lui assurai-je comme une promesse. "J'aurais dû te l'offrir avant, si j'avais su..."

Je baissai les yeux sur mes chaussures couvertes de poussière. Je voulais que tout ça s'arrête. Je voulais que quelqu'un vienne et nous délivre. C'était trop dur de rêver et d'espérer pour rien.

"Il faut qu'on fasse quelque chose. C'est intolérable."
déclara Jules.

Il serrait Emily contre lui alors qu'elle pleurait silencieusement, le visage caché dans ses mains. J'aurais aimé agrandir ce câlin groupé mais je craignais que le garçon me repousse ou me traite de chochotte. Son regard était si lointain et déterminé que je tressaillis. Il voulait faire quoi ? J'avais trop peur de poser la question. Il ne craignait pas les conséquences si on échouait ? Ca serait sûrement pire que toutes les punitions qu'on avait eues jusqu'à maintenant.

"Très bientôt, il faudra qu'on mette un terme à tout ça." reprit-il en jetant un coup d'oeil vers l'auvent sous lequel se prélassait Johanna. "Viens, on doit préparer le barbecue." ajouta-t-il à l'adresse d'Emily tout en s'éloignant d'elle.

Il hésita un instant à partir avant de rebrousser chemin pour lui prendre la main et l'entraîner avec lui. La petite fille semblait avoir des sanglots plus gros qu'elle. Elle renifla, s'accrocha à lui et balbutia un : "Merci...". Je déglutis et regardai de nouveau Cassandre, alors qu'ils s'éloignaient.

"Il dit ça pour faire le gros dur, hein ? Il ne compte pas vraiment 'faire quelque chose' ? Et puis d'abord, ça veut dire quoi, 'faire quelque chose' ?"

Je plongeai la main dans ma poche pour y remuer les cailloux et les serrer très fort. Cassandre ne s'appuyait plus contre la voiture, et ses yeux ne brillaient plus. Alors que je parlais, elle restait immobile à fixer le vide. Je crus qu'elle allait mieux jusqu'à ce que je remarque des gouttes de sang partir de son poing fermé et rejoindre la terre rouge.

"Ca va pas la tête ?" m'écriai-je en me précipitant vers elle pour attraper sa main et l'ouvrir. Le caillou que je venais de lui offrir était collé contre sa paume ensanglantée. Elle avait tellement serré le poing qu'elle s'était blessée.

Je relevai la tête pour la dévisager, incrédule.

"Pourquoi tu as fait ça ? Tu... tu n'aimes pas mon caillou ?"

Ca me faisait de la peine qu'elle se fasse du mal avec. Je ne comprenais pas. Elle cligna des yeux et sembla se ressaisir.

"Je suis désolée. Je... je vais te le nettoyer." dit-elle avant de se diriger vers l'abreuvoir des moutons.

"Laisse, c'est pas grave !" fis-je en la rattrapant. "C'est le tien de toutes façons, tu en fais ce que tu veux. Mais évite juste de... te blesser avec. Je crois que tu as été suffisamment punie pour aujourd'hui."

Je me mordis les lèvres tout en fixant de nouveau le sol.

"Pourquoi est-ce qu'il est aussi méchant ?"
demandai-je à demi-mot.

Je réfléchis quelques secondes puis ajoutai :

"Je pense que c'est parce qu'il n'a pas de maman. Il n'a personne à part son gros lézard baveux. S'il avait quelqu'un pour lui faire des câlins, il serait sûrement plus gentil."

Je ne proposais pas d'aller faire un câlin à monsieur Eagle, loin de là. J'aurais préféré dormir sur une fourmillère plutôt que de m'approcher de lui. C'est juste que j'essayais de comprendre pourquoi il se montrait aussi cruel.

"Je... je suis persuadé que ma maman m'aime."

C'était la première fois que je disais ça à voix haute. C'était une certitude dans mon coeur et dans ma tête. Ma mère m'aimait et je lui manquais autant qu'elle me manquait, où qu'elle soit. Même si je ne savais plus à quoi elle ressemblait, il me suffisait de fermer les yeux et je sentais la douceur de ses caresses et le souvenir de sa voix. J'ignorais ce qu'elle disait mais... ça me faisait du bien. Ca me redonnait confiance.

"Monsieur Eagle nous a mentis. C'est pas nos parents qui nous ont confiés à lui. C'est sûrement lui qui nous a volés à eux. Tu ne crois pas ?"

Je lançai un regard à la fois insistant et intimidé à Cassandre. J'étais curieux de savoir si quelqu'un partageait mon avis. Je n'osais jamais trop dire ce que je pensais, par peur des moqueries.

"Ma maman est morte."
dit-elle brusquement.

"Tu en es sûre ?" fis-je, surpris.

Comment pouvait-elle en être certaine ? On ne se souvenait plus de rien. A moins qu'elle ait fait semblant pour que ça soit moins dur ? La pauvre... ça devait être horrible de ne plus avoir de maman.

"Ils ne viendront pas nous chercher. C'est à nous de trouver le moyen de partir d'ici."
déclara-t-elle en éludant ma question.

Elle se pencha en grimaçant pour se laver les mains ainsi que le caillou dans l'eau de l'abreuvoir. Je secouai la tête en me mordant violemment les lèvres. Non, je ne voulais pas que l'on essaye de s'enfuir, car on n'y arriverait pas. Le désert autour de nous me faisait peur. La nuit, on entendait des bestioles faire des bruits bizarres. Et puis même, comment pourrait-on partir sans que monsieur Eagle s'en aperçoive ?

Fais-le, ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai.

Cette drôle de pensée venue d'ailleurs me traversa l'esprit. Elle résonna étrangement en moi, comme si elle représentait beaucoup sans que je sache quoi. En tous cas, ça me persuada de ne pas encourager Cassandre. S'il n'y avait pas d'essai, autant ne rien tenter !

A mesure que nous parlions, le jour déclinait. C'était l'heure la plus étrange de toute l'Australie, le moment où l'horizon devenait aussi rouge que la terre, et où le soleil ressemblait à de l'or en fusion. Il allait bientôt faire nuit. Jamais encore nous n'étions restés dehors si tard. Une angoisse me saisit brusquement : allait-on faire le barbecue dehors ? Le feu risquait d'attirer les bêtes sauvages, non ? Le ranch était protégé par des clôtures mais je les trouvais un peu ridicules comparées aux animaux assoiffés de sang dont monsieur Eagle nous avait parlés.

"Ce soir... est-ce que je peux rester à côté de toi ?"
demandai-je maladroitement à Neil. "Tu seras plus en sécurité si tous mes cailloux sont près de toi, et comme ils sont dans mes poches..."

Je laissai le reste de ma phrase en suspens pour déjà me rapprocher de la fillette de quelques pas craintifs. Elle approuva par un sourire qui me rassura tout net. Puis je baissai les yeux vers sa main qui gardait la petite entaille causée par le caillou.

"Ca va déjà mieux."
remarquai-je en souriant à mon tour.
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Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)

| Conte : Les mondes de Ralph.
| Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.

Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 908819teamewok

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-23, 00:13



T'as les papiers d'adoption?

M'sieur Eagle était pas méchant. Il était pire que ça. Il était démoniaque. P't'être bien qu'on était en Enfer, en fait. Que dans une autre vie, on avait tous fais quelque chose de terrible. Et qu'du coup, on était tous condamnés à souffrir à jamais. Fichu Eagle était notre démon. Il était là pour nous faire du mal. Il voulait nous briser. Si il continuait comme ça, bah j'étais sûre qu'il allait réussir.

Cassandre avait pas pleuré. Mais moi, par contre, j'avais du mal à retenir mes larmes. Mes yeux me picotaient, alors que j'me mordais l'intérieur des joues pour pas craquer. Pas d'vant les autres, en tout cas. J'pouvais pas me permettre ça. J'voulais pas me mettre à chialer comme un bébé. Mais j'savais que si j'restais là à regarder Cassandre, la peau meurtrie, j'allais pas pouvoir tenir encore longtemps.

Alors j'tournais les talons et d'un pas rapide j'contournais la maison pour rejoindre une carcasse de voiture rouillée et bancale, . Manquait une roue, c'était pour ça. C'était un gros modèle, un peu comme le 4x4 actuel de Eagle. J'savais pas ce qu'il avait fait avec, mais il l'avait pas du tout entretenue. Elle dégageait une odeur métallique qui prenait à la gorge et qui m'soulevait le cœur. Mais j'avais l'habitude, à force. C'était une de mes cachettes. Quand j'avais besoin d'être seule, c'qui arrivait souvent, j'aimais me glisser à l'intérieur d'une des épaves dispersées un peu partout sur le terrain et m'rouler en boule sur la banquette avant, juste derrière le volant. Elle fonctionnait plus, mais ça f'sait pas de mal d'imaginer réussir à la faire démarrer pour se casser vite fait bien fait de là.

J'allais monter dedans, mais j'manquais de tomber quand quelque chose me percuta les jambes. J'me rattrapais de justesse à la poignée de la portière, qui heureusement me resta pas dans la main. Le cœur battant, j'me retournais, les mains en l'air comme si la police venait de m'tomber dessus. J'aurai bien aimé que ça soit la police. Parce que si c'était Eagle... j'étais morte. Il était pas censé être au courant que je squattais ses voitures. Et vu comment il avait réagi tout à l'heure... j'préférais qu'il continue à vivre dans l'ignorance la plus totale.

- T'es dingue toi ! Ta maman t'as jamais appris à pas donner des minis crises cardiaques aux gens ?

J'plissais les yeux à l'attention du p'tit kangourou de tout à l'heure qui m'observait, les pattes recroquevillées contre son p'tit torse poilu. À part m'regarder de ses p'tits yeux noirs, il avait pas l'air de servir à grand chose. Eagle pensait vraiment que ça allait nous faire plaisir ? P't'être aux autres, mais à moi pas, en tout cas. J'voulais pas d'un animal de compagnie. J'voulais rentrer chez moi.

- Tu devrais retourner chez ta maman, d'ailleurs. T'es un animal, tu peux retrouver ton chemin tout seul rien qu'en reniflant avec ton super odorat, nan ?

Sûrement qu'si. Même si il avait pas l'air super décidé. J'lui tirais la langue pour essayer de l'faire réagir, mais il continuait à pas m'quitter du regard. Il avait peur que j'le bouffe, ou quoi ? C'était pour ça que ses grandes oreilles arrêtent pas d's'agiter comme si il était prit d'un tic nerveux ou qu'une mouche bourdonnait à l'infini autour de sa tête ?

- J'vais pas te manger, tu sais ? J'suis pas comme M'sieur Eagle. J'suis plutôt gentille, moi.

Enfin j'pensais l'être, en tout cas. J'm'agenouillais dans l'herbe jaunie, pour me mettre à la hauteur du p'tit kangourou. J'cherchais pas à lui faire peur. Mais j'voulais pas qu'il reste là. Y avait des chances qu'il s'fasse vraiment bouffer, sinon. Eagle avait dit qu'il était pour nous. Mais comme il avait plus confiance... ça s'rait même pas étonnant qu'il nous cuisine du kangourou au p'tit déj.

- Eh ! Mais tu fais quoi ! Tu m'chatouilles là ! Arrête tes bêtises !

J'attrapais le p'tit animal par la patte arrière pour essayer de le retirer de mon haut, sous lequel il s'était tout à coup engouffré. J'sentais sa fourrure toute douce contre mon ventre, et j'devais me mordre la lèvre inférieure pour pas m'mettre à éclater de rire. Ses griffes s'accrochaient au tissus, et il s'était roulé en boule sur mes genoux recroquevillés, toujours cacher sous mon t-shirt. Sa tête se posa dans mon cou, et il se mit à me lécher le menton. Cette fois, je pouvais pas m'empêcher de rigoler. J'plaquais une main sur ma bouche pour pas qu'on m'entende, en essayant d'étouffer mes gloussements. J'sentais des larmes rouler sur mes joues cramées par le soleil. J'étais en train de crever de rire. J'en avais mal au ventre, limite j'commençais à avoir des crampes. C'était comme si j'avais pas ris depuis très très très longtemps. Depuis cinq jours, au moins. Y avait pas eu souvent l'occasion, faut dire.

- Faut qu'on se calme ! On va rameuter tout le monde sinon, et surtout Eagle !

Pour essayer de calmer l'envie de léchouilles du kangourou qui m'lâchais pas, j'entrepris de lui caresser la tête. Aussitôt, il rangea sa langue et se blottît un peu plus contre moi, en laissant échapper des p''tits couinements qui me serrèrent le cœur. Il avait besoin de tendresse. Et moi aussi. J'fermais les yeux et posais délicatement ma tête sur la sienne, en continuant de passer ma main dans sa fourrure.

- T'es tout seul toi aussi, hein ? T'as pas d'famille ? Moi c'est pareil.

J'ai pas d'famille. Je suis toute seule. Même si y a les autres. J'les aime bien... mais j'ai quand même tout le temps le cœur gros. J'essaie juste de pas trop y penser.

- Ralph. Tu vas t'appeler Ralph, maintenant. T'as un nom, t'es plus tout seul, alors tout va bien s'passer. D'accord ?

J'arrêtais de l'caresser pour baisser la tête vers lui et l'gratouiller le bout du museau. Sa patte arrière s'agita, comme si ça l'chatouillait. Un sourire attendri étira mes lèvres asséchées par le soleil. Il était mignon. Beaucoup trop mignon. Et j'étais heureuse qu'il soit là, finalement.

- On va aller s'cacher dans le voiture. 'fin c'est plus vraiment une voiture. Plutôt une épave. Mais c'est sympa comme endroit. J'aime bien faire semblant de conduire. J'm'imagine que je suis sur une piste de course automobile. Et que j'ai une super voiture. Et que j'sais conduire, aussi.

Ça avait l'air plutôt facile. Tout ce qui restait dans la carcasse métallique m'disait quelque chose, en tout cas. J'reconnaissais des leviers, des pédales, des boutons... y avait comme une p'tite voix dans ma tête qui me disait ce que c'était. P't'être que j'avais tout faux. Mais j'étais sûre que non.

- Bah que ce que t'as ? C'est pour de faux hein, tu risques rien ! On va pas s'prendre un mur, j'te rassure !

J'm'étais installée sur le siège passager, les jambes se balançant dans le vide, tandis que je tendais les mains vers Ralph pour pouvoir le porter à l'intérieur. Mais il refusait de v'nir. Quand je m'étais relevée et que j'avais voulu le mettre dans la voiture, il s'était tortillé pour quitter sa cachette et il avait fait quelques bonds pour s'éloigner du véhicule. J'me disais que c'était parce que j'avais un peu galéré à ouvrir la portière, vu qu'elle était rouillé, du coup elle avait un peu grincé. Mais même maintenant, il faisait que pousser des p'tits couinements aigus, en s'agitant.

- Ah ! Tu sens l'odeur d'Eagle, c'est ça ? Ou ça te rappelle quand il t'a emmené ici ? Désolée. J'suis une idiote. J'ai pas pensé à ça.

Crétine. J'étais une amie pourrie. J'me mettais même pas à sa place. Alors que lui aussi, il allait pas bien. Il était coincé ici, maintenant. Avec nous cinq. Il avait plus sa famille. Il était juste comme nous. Comme moi.

- Pardon. J'suis vraiment désolée. Tu m'en veux ?

Tout doucement, j'quittais la voiture, en repoussant avec précaution la portière derrière moi. Elle resta légèrement entrouverte, pour éviter que j'la claque trop fort. Ça serait très bête de rameuter Eagle et son dragon.

J'me laissais tomber par terre, en tailleur, et j'tendis les bras, en jetant un regard implorant à Ralph. J'avais super peur qu'il soit trop effrayé, maintenant. Qu'il pense que moi aussi, j'étais pas gentille. Qu'il préfère aller avec quelqu'un d'autre. J'voulais pas ça. J'voulais pas qu'il me laisse toute seule.

En quelques bonds, il fut juste à côté de moi. Il avait l'air un peu méfiant à l'égard de la voiture, qu'il arrêtait pas de renifler. Mais p'tit à p'tit, il alla s'installer sur mes genoux. Il se mit à couiner en me regardant, en levant la tête vers moi. J'posais ma main sur sa tête, entre ses deux grandes oreilles, et il ferma les yeux. Tout son corps se détendit aussitôt. J'avais réussi à le calmer. P't'être même à lui faire comprendre qu'il était pas en danger.

J'attendis pas qu'il s'y installe, j'levais mon haut direct, pour laisser venir se coller à moi même si j'crevais de chaud. Ça devait lui rappeler la poche de sa maman. Sûrement que c'était pour ça qu'il v'nait là. Moi j'étais pas sa vraie maman, mais ça m'gênait pas de faire semblant.



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When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-23, 18:59


au violent de nos songes
little big man.

Il était resté prostré, la scène se jouant sous leurs yeux ébahis, ne quittant pas l'homme du regard. Il en avait arrêté de respirer, ses yeux n'arrivant pas à pleurer malgré toute la peine qu'il pouvait ressentir. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Sa gorge était sèche et serrée. Il était triste, il était énervé, il était déboussolé et choqué. Tant d'émotions négatives qui le traversaient de part et d'autre, sans aucun moyen de les contenir, de les diluer, de faire en sorte que ça arrête de lui faire aussi mal. Pas de parole rassurante, pas de réconfort, rien. Il ne détourna les yeux que lorsque tout fut terminé. Chacun repartit de son côté, Elliot avec Neil, Jules avec Emily, Robyn allant se cacher… Vaiana n'était toujours pas là. Elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas avoir assisté à tout cela.

Phoebus, lui, avait l'impression qu'il allait exploser. Il ne savait pas s'il voulait davantage brûler au soleil pour que tout s'arrête ou frapper de toute ses forces contre l'arbre le plus proche pour que son esprit soit apaisé. Il ne choisit ni l'une ou l'autre option, levant sa tête en direction de la maison où s'était engouffrée Eagle. Il se pinça les lèvres, tentant de calmer son rythme cardiaque, avant de s'avancer dans cette direction.

Ses yeux passèrent sur la ceinture toujours au sol, avant de se poser sur Johanna qui était sous l'auvent, le fixant alors qu'il s'avançait. Il ne lui accorda que peu d'importance, rentrant à l'intérieur sans une pointe d'hésitation. Ses nombreux jours passés à ne rien dire, simplement à subir et à obéir sans émettre la moindre opposition, avait fait s'accumuler en lui une certaine frustration. Il avait dit à Elliot qu'il le protégerait, comment pourrait-il le faire si jamais il ne faisait pas part de son opposition après ce qui venait de se dérouler ?

Eagle était dans le salon, son chapeau posé sur le dossier du canapé. Il était debout, en train de vider son paquetage, lui tournant le dos. Il ne se retourna pas, mais il sembla néanmoins remarquer la présence du petit garçon.

« Dégage... » marmonna-t-il simplement sans même tourner la tête.

Phoebus se contenta de croiser les bras, ne bougeant pas d'un pouce, fixant l'homme face à lui qui ne prenait même pas la peine de le regarder. Il ne sortirait pas, il ne lui ferait pas ce plaisir. Sur le court chemin qui l'avait mené ici, il avait réfléchi à ce qu'il allait dire. Beaucoup de questions lui étaient passées par la tête et il était prêt à les déverser, mais il était certain de ne pas avoir de réponses. Il leur avait bien précisé que les interrogations étaient à proscrire. Il laissa un léger silence s'installer, se préparant à recevoir une correction après ce qu'il allait prononcer. Il ignorait quelle serait la réaction de Monsieur Eagle, si il allait le disputer, si il allait lui rire au nez. Mais peu importait, il ne pouvait pas ne rien dire. Sa voix ne trembla pas, son ton était assuré, avec une légère pointe d'inconscience.

« Vous êtes nul comme baby-sitter. » Il ne savait pas d'où sortait ce mot qu'il n'avait encore jamais employé, il lui avait juste semblé être le plus approprié. « Vous nous aimez pas. Mais vous nous gardez. C'est complètement stupide. ous en avez rien à faire de nous, sinon vous ne nous feriez pas de mal. Alors que Johanna a été blessée et ça vous a énervé, peut-être que c'est votre seule amie... C'est pas en étant comme vous êtes que vous vous ferez d'autres copains de toute façon. »

Il avait à peine respirer entre les mots qui déferlaient de sa bouche sans qu'il ne puisse les contrôler. D'un côté, il n'avait aucune envie de se contenir et de faire attention à ce qu'il disait pour ne pas brusquer Eagle. Lui ne se gênait pas pour leur faire vivre un enfer. Il se disait même que si leurs parents les avait réellement amené ici, ils ne les reverrait jamais. On ne déposait pas son enfant ici si on souhaitait par la suite venir le récupérer sans qu'il ne vous en veuille.

« A votre place, je nous jetterai dans la nature pour être tranquille. C'est pas très grave si on meurt, au moins on aura plus à faire vos corvées parce que vous, vous avez pas envie de les faire. »

A un moment, utiliser des gosses pour faire la cuisine et le ménage, c'était quand même un signe d'extrême fainéantise ou alors il était peut-être simplement un incapable. Il se retint de le dire à haute voix, craignant que ce soit un peu trop. Il attendit un instant, la moindre réaction, la moindre parole. Mais… Rien.

Le silence était encore plus dérangeant qu'une simple claque. Il aurait préféré, qu'il y ait quelque chose au moins. Le seul changement fut Johanna, qui s'était redressée et l'observait, comme pour protéger son maître. Phoebus ne lui adressa qu'un bref coup d'oeil. Ce n'était pas elle qui l'intéressait et à l'instant présent, elle ne l'effrayait pas le moins du monde. Qu'elle lui saute dessus si elle le souhaitait, il s'en fichait.

Eagle continuait de sortir ses affaires, méticuleusement, faisant comme si il ne l'entendait pas. Soit il était devenu soudainement sourd, soit il l'ignorait en espérant qu'il sorte, soit il voulait en entendre plus… Cette dernière option l'aurait grandement étonné, il penchait davantage pour la seconde. Mais il n'allait pas lâcher l'affaire comme ça ! Une expression proche de l'agacement sur son visage, le garçon ne voulait pas abandonner après avoir commencé. Ce n'était pas dans ses habitudes. Son pied commença à taper sur le sol, comme pour extérioriser son impatience et sa frustration.

« Si je vous ennuie dites-le surtout, vous gênez pas Monsieur. » Toujours rien. « C'est pas grave. Je me doutais que vous alliez m'ignorer. Vous pensez qu'à vous. C'est dommage. On aurait pu être une famille tous ensemble. Mais je pense que vous savez même pas ce que ça veut dire qu'être une famille. »

Il allait peut-être plus loin que ce qu'il s'était imaginé, son indifférence embrouillant ses pensées. Lui non plus ne le savait pas vraiment. Du moins, il pensait savoir mais il n'avait plus de souvenirs pouvant appuyer ses dires, simplement de vagues impressions. Seulement, il considérait ses amis, ses enfants avec qui ils partageaient ses journées, un peu comme sa nouvelle famille. Alors il avait sa petite idée.

Il en mettait du temps à poser ses pièges sur la table basse, à refermer son sac, à faire ses petits trucs comme si il n'était pas là. Mais finalement, Eagle se retourna lentement pour lui faire face. Le regard qu'il lui lança était dur et son expression fermée. Maintenant qu'il était vers lui, la sensation n'était plus la même. Pourtant, aucun doute ne le traversa. Il était toujours bien droit, face à lui, ne regrettant en rien ce qu'il avait pu dire.

« Bien entendu, toi tu le sais. » Il avait bien articulé chaque mot, d'un ton railleur. « Dans ce cas vas-y, explique moi ce qu'est une famille. »

Et il indiqua le fauteuil à côté de lui, poussiéreux, dans un état qui laissait à désirer. Il devait être ici depuis longtemps. C'était le moment de décider s'il continuait sur sa lancée ou si il s'arrêtait là, reculant, sortant et oubliant cette conversation à sens unique. Hors de question. Il ne pouvait plus abandonner maintenant, déjà parce qu'il aurait l'air d'un idiot et parce que l'occasion était trop belle. Il était satisfait d'avoir susciter son intérêt, affichant un grand sourire qui contrastait avec l'air sérieux qu'il cherchait à garder. Il retint toute remarque qui aurait pu tout gâcher, comme le fait qu'enfin il se mettait à parler et n'avait donc pas perdu sa langue.

A la place, il alla s'asseoir sur le fauteuil, s'y installant confortablement, posant ses mains sur ses genoux en ne lâchant pas l'homme du regard. Ses pieds ne touchaient même plus le sol, tellement il s'y était enfoncé. Eagle s'installa sur le canapé face à lui.

« Hum... » Il sembla réfléchir un instant, ne voulant pas se presser et cherchant les bons mots. C'était une question délicate. « Dans une famille, on aide les autres. Comme Jules tout à l'heure. Il a sauvé Robyn du serpent. Vous avez aussi sauvé Jules avec la piqûre mais... » Sa bouche se pinça l'espace de quelques secondes. « ous nous avez laissé seuls alors qu'il était encore en danger. Dans une vraie famille, on ne laisse personne tomber comme ça. On est là quand les autres ont peur, quand ils sont tristes, pour les rassurer ou faire des câlins. Je crois. Tout le monde n'aime pas les câlins. On est aussi là quand ils sont heureux, pour rire avec eux. »

Il s'arrêta. C'était une façon de penser peut-être simpliste, mais qui d'après lui correspondait à ce qu'il partageait avec les autres. Il aurait aimé pouvoir en dire plus, pouvoir parler de maman et de papa, de sœur et de frère, mais à cette pensée son coeur se pinça. Il posa ses yeux sur Eagle, se rendant compte que son discours n'était pas des plus convaincants.

« Mais on ne frappe pas les autres, surtout pas les plus petits. C'est lâche. »

Phoebus n'avait pas pu s'empêcher d'en faire la remarque. Passé le choc de l'instant, il s'était sentit prêt à lui faire ce reproche, même si ça ne l'atteindrait sans doute pas. Au moins, on ne pourrait pas dire qu'il n'avait pas prononcé son point de vue.

Il l'avait regardé tout le long, caressant son menton dans un geste à la fois intriguant et inquiétant. Lorsqu'il reprit la parole, son ton était maîtrisé et il était étrangement calme – plus que d'habitude.

« Tu as l'air tellement sûr de toi… L'arrogance n'est pas une vertu. Tu ne sais rien, petit. Tu supposes, c'est tout. Un jour tu te réveilleras et tu arrêteras de t'accrocher à tes rêves. »

« Peut-être. » fut l'unique réponse de l'enfant, qui haussa les épaules.

Il repensait à ce que lui avait dit la petite fille dans la pièce, ce matin. Que le dinosaure allait peut-être les aider à se souvenir. Il ne comprenait toujours pas, mais il se demandait si c'était ça aussi que voulait dire Eagle, en parlant de réveil.

L'homme marqua une pause, l'observant fixement. Phoebus se tortilla un peu sur son siège, mal à l'aise.

« J'ai connu un gosse comme toi. Tu veux que je te montre où il est, à présent ? »

Cette phrase fit descendre quelque peu son assurance gagnée. Il déglutit avec difficulté, peu rassuré, ce qui arracha un sourire à Eagle. Il ne voulait pas montrer que ces mots l'avaient un peu inquiété, le faisant douter sur ce dont était réellement capable cette personne face à lui.

« Oh mais oui, je veux bien. »

Il s'était levé, plein d'impertinence, Eagle en faisant de même en remettant son chapeau. Il ne devait pas faillir, même si il commençait à se demander jusqu'où tout ça allait aller. Il affichait un sourire à demi incertain, avant que ses yeux ne s'ouvrent en grand.

« Mais… Alors on est pas les premiers ? »

Il s'agissait d'une question. Il n'y répondit donc pas, l'observant simplement avec un rictus crispé, sans rien répondre.

« Suis-moi. »

Il sortit de la maison, Phoebus sur ses talons. Johanna se dressa totalement à leur passage, comme si elle voulait les escorter, mais la réaction de son maître fut sans appel.

« Couché ! »

Il s'était adressé sèchement à l'animal qui déglutit avant de se recroqueviller, lançant un regard furieux à Phoebus. Il lui tira la langue alors qu'il la dépassait, ça ne pouvait pas lui faire de mal à celle-là d'être remise à sa place de temps en temps tiens !

Les pas de leur tuteur étaient grands et rapides. Le petit garçon dû courir pour ne pas le perdre en chemin, trottinant pour réussir à tenir le rythme. Il était essoufflé mais faisait comme si tout allait très bien. Ils étaient en train d'aller vers un coin de terrain qu'il avait déjà vu derrière la maison, mais où il n'avait jamais osé s'aventurer. La terre y était rouge et une croix grossièrement taillé dans le bois y était plantée. Elle était abîmée, sans doute ici depuis longtemps. Il n'était pas étonnant, en voyant cela, que les enfants n'aient pas vraiment eu envie de s'y rendre.

Rien n'était écrit dessus. Phoebus ne s'en était pas rendu compte avant, mais maintenant qu'Eagle l'avait mené juste devant, il pouvait le remarquer. La tête de l'enfant s'était baissée. Il était quelque peu gêné de se trouver ici, comme si ce n'était pas sa place. A côté de lui, Eagle était silencieux, la mâchoire contractée. Il gardait son regard fixe sur la croix.

« Le gamin est enterré là, six pieds sous terre. Il était comme toi : rebelle, optimiste… imprudent. Il a mal fini. Je n'ai rien pu faire pour lui. »

Il n'avait pas la même intonation dans la voix. Il prit même une grande inspiration, comme si ce sujet était sensible, d'une manière ou d'une autre. Il ne savait pas comment réagir face à ce changement de comportement. Il avait l'impression que ce n'était pas la même personne. Pourquoi lui disait-il cela ? Pour qu'il arrête de le chercher, pour lui passer l'envie de s'enfuir si jamais il en avait l'occasion ? Ou était-il sincère ?

Il jeta un regard discret vers Eagle, le voyant prendre son chapeau en main, hésitant. Et le voyant, puis le sentant, le poser sur sa propre tête. Il eut comme un vertige, l'espace d'un instant, chamboulé par ce geste.

« Ne me déçois pas. »

Se furent ses dernières paroles avant de faire demi-tour. Il laissa Phoebus figé, le cœur battant. Il n'avait pas halluciné ? Ce n'était pas à cause d'une insolation qu'il se faisait des idées ? Il porta sa main sur le dessus de son crâne, comme pour s'assurer de la présence de l'objet. Eagle… Eagle venait de lui faire un cadeau ? Ce n'était pas possible. Pas après ce qu'ils venaient de se dire. Il crut être sur le point de faire un malaise, là, en plein milieu de ce sinistre cimetière, au pied d'une tombe.

Il ouvrit la bouche, comme pour rappeler l'homme qui était parti, sans qu'un seul son n'en sorte. Qu'est-ce qui venait de passer ? Est-ce que c'était par gentillesse ? Ou pour le calmer en lui faisant croire qu'il était sympa ? Ce ne serait pas comme ça qu'il pourrait rattraper tout ce qu'il avait déjà fait ! Ou alors… Est-ce qu'il lui rappelait vraiment la personne qui était là-dessous ? Qui était-ce ?

Il ne comprenait plus rien. Cette discussion l'avait embrouillé plus qu'il ne l'avait aidé. Certes, il avait pu faire part de ses pensées et… il avait apprit quelque chose, au moins. Mais ce retournement de situation lui faisait perdre la tête. Peut-être qu'en réalité, Eagle avait eu une famille et l'avait perdu. Peut-être qu'il ne cherchait qu'à les protéger, même si c'était de le plus mauvaises des façons. Ou alors il le manipulait ?

Phoebus ne se sentait pas prêt à rejoindre les autres, pas dans cet état là. Alors il décida de s'asseoir là, sans lâcher la croix des yeux, regrettant qu'aucun nom n'y soit gravé.
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Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...

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Don't let little stupid things break your happiness


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-23, 23:45







Au violent de nos Songes

« Fais bien attention à ce que tu fais, petite fille... »


Il était rentré plus tôt. Beaucoup trop tôt. Je voulais partir, monter un plan pour que l’on s’évade avant qu’il rentre. Qu’on sorte de cet endroit démoniaque. Mais non, bien plus tôt que prévu, Eagle était rentré. J’étais encore dans la cuisine lorsque le moteur de la voiture avait vrombis. Mon cœur avait fait un bon dans ma poitrine. Tous mes muscles s’étaient tendus et j’avais commencé à réellement paniquer. J’avais pris un petit sac pour y fourrer de la nourriture et une gourde remplie d’eau. Je n’avais pas eu le temps de faire plus. Il y avait de quoi tenir à peine une journée.. Bien trop peu pour que la fureur de Monsieur Eagle passe. Malheureusement, je ne pouvais pas risquer de prendre plus de temps.

Apeurée, je m’étais précipitée pour trouver une cachette. J’avais seulement pris mon sac de provision, bien maigre, sans prendre la peine de parler aux autres. J’aurais peut être aimé leur confier, à certains, où je me cacherais. Juste s’il y avait un souci... Mais je n’avais pas le temps. Et moins ils en sauraient à mon sujet, moins ils seraient en danger, non ? C’était ce que j’espérais. Après une bêtise pareille, je me voyais difficilement les entraîner avec moi. Même si je n’étais pas rassurée et très heureuse d’être toute seule...

Je connaissais bien la maison d’Eagle, je trouverais vite une cachette, non ? C’était ce que j’espérais au plus profond de moi. Une petite, toute petite dans laquelle je puisse me glisser. Dans laquelle Eagle ne pourrait pas se cacher. Dans laquelle il ne pourrait pas venir me chercher. Le cœur battant, je n’avais pas beaucoup de temps, ni de possibilité. Je pouvais jeter un coup d’œil dans la maison, ou aller à l’arrière... Sinon, il me verrait.

Malheureusement pour moi, rester une seconde de plus dans cette maison risquait d’être très dangereux. Je me précipitais donc à l’extérieur pour chercher un endroit à l’abris des regards. Un endroit où Eagle ne me chercherait jamais. Mon regard se posa sur la trappe de la cave. J’avais tellement l’habitude d’y aller ces derniers temps, qu’elle m’était presque plus familière que notre chambre. Ce n’était certainement pas l’endroit idéal pour me cacher. C’était même carrément la pire idée que j’aurai pu avoir. Et pourtant, c’était tellement évident que je ne cacherais pas ici que... C’était peut être une bonne cachette ?

La porte d’entrée claqua, m’obligeant à me décider plus vite que prévu. Je relevais la trappe pour me précipiter en dessous. Cette dernière se referma derrière moi, dans un claquement. Zut ! Je posais une main à plat sur la trappe pour tenter de la rouvrir, mais cette dernière resta bloqué par le loquet. Il s’était rabattu lorsque la porte avait claqué. A tâtons, je m’orientais grâce à la lumière d’une minuscule fenêtre donnant sur la cour extérieure.

Résignée, je m’étais assise en tailleur, en fixant le vide en face de moi. J’aurais pu rester comme ça longtemps si des bruits à l’extérieur n’avaient pas attiré mon attention. Je m’étais hissé jusqu’à la petite fenêtre. Je frottais en vain le verre plein de poussière qui rendait la vision de l’extérieur difficile. Néanmoins, je pu voir à travers, ou discerner du moins. Assez pour voir Monsieur Eagle, la ceinture levé au dessus de la tête, prêt à assener un coup à Neil, dos à lui.

Mon cœur fit un bond. Il.. Il pensait que... Mes yeux se remplirent de larmes presque immédiatement alors que je sautais de la chaise sur laquelle j’étais grimpée pour tambouriner contre la trappe.

- LAISSEZ MOI SORTIR !! LAISSEZ MOI SORTIR !! C’EST.. C’EST PAS NEIL !! LAISSEZ LA ! C’EST PAS ELLE !! C’EST... C’est pas elle...

Ma voix se brisa dans le silence. Personne ne m’entendait. De grosses larmes coulaient sur mes joues, pendant que mes mains continuaient de frapper de toute leur force contre la trappe. Si bien que quelques gouttes de sang s’échappèrent de mes paumes, griffée par les échardes du bois.

Le souffle court et les yeux embués de larmes, je retourne vers la petite fenêtre, me hissant maladroitement sur la chaise. Monsieur Eagle n’est plus là. Mais Neil semble mal en point. Heureusement, elle n’est pas toute seule. Rongée par la culpabilité, je me laisse glisser de la chaise pour m’asseoir par terre. Mes mains tremblent encore légèrement, et mes yeux sont gonflés. Des larmes continuent de couler, sans que je m’en aperçois. Le regard dans le vide, mon corps est secoué par quelques sanglots.

*********

Des heures ont du passer depuis. Il n’y a plus aucune lumière. La nuit semble être tombée. Ce sont mes doigts, cherchant quelque chose auquel se raccrocher, qui tombent sur un petit objet rond dans un renfoncement. Ce contact froid me tire enfin de ma semi conscience. Depuis combien de temps exactement suis-je enfermée ? Je sèche les dernières larmes de mes yeux. J’attrape la petite balle rebondissante pour tenter de la discerner sans succès. C’est rare de tomber sur des jouets ici. C’est presque impossible, je me demande bien d’où elle peut venir... Sans m’interroger plus sur la question, je mets cette dernière dans ma poche.

Ma bouche est pâteuse, sèche. J’attrape ma gourde dans mon sac pour en boire une gorgée. Lorsque je la repose, elle retombe sur un objet métallique. Un couteau ! Je l’avais emporté pour couper de quoi manger mais finalement... J’attrape ce dernier pour monter jusqu’à la trappe. Le loquet devrait se défaire facilement, avec le couteau, non ? Je passe ce dernier dans le renfoncement, et après plusieurs essais, j’entend un cliquetis significatif. Cette fois, lorsque j’essaye de pousser la trappe, cette dernière s’ouvre sans difficulté.

Enfin dehors... Il fait d’ailleurs nuit. Tout le monde semble couché. Une faible lueur règne, prodiguée par les braises du feu de camp, menaçant de s’éteindre à tout instant. Une fois dehors, mon regard s’arrête sur une assiette, posée juste à côté de la trappe de la cave. A l’intérieur, des bouts de serpents grillés. Est-ce que... Est-ce que c’est pour moi ? Qui aurait deviné que je m’étais cachée ici ? Peut être que Jules m’avait vu rentrer.

- Se planquer, c’est s’avouer coupable.

Une voix rauque venait de résonner dans mon dos. Surprise, je sursautais en me retournant vivement. Dans l’ombre, Eagle me regardait, une cigarette à la main. C’était... C’était lui, cette assiette ? Comme pour me confirmer cela, il baissa les yeux vers cette dernière, avant de les remonter vers moi.

- Qui d’autre aurait pu faire ça.. ?

Qui d’autre aurait pu avoir une idée aussi bête et peu réfléchie ? Certainement pas les autres... Il n’y avait pas de doute là dessus, pour faire quelque chose de pareille, cela ne pouvait qu’être moi. Le cœur serrée en repensant à Neil, je retenais des larmes qui montaient peu à peu gagner mes yeux.

- Alors pourquoi... Pourquoi Neil ?

Il me fixa quelques instants dans les yeux. Des instants qui semblèrent durer une éternité. Il maintenant le suspens pour de nouveau ne pas me répondre ? Comme à chaque fois où on lui posait une question. Ou alors, il réfléchissait à la manière dont il allait m’escorter dans la cave, de nouveau. Avec un coup de pied aux fesses pour l’élan ?

- Elle était innocente. C’était une leçon sur l’injustice. J’espère que tu as bien compris et que tu réfléchiras la prochaine fois avant de faire quelque chose de... Stupide.

Mes yeux s’écarquillèrent légèrement sous la surprise. Il venait de répondre. Et aussi difficile que la réponse soit, il n’avait jamais fait cela avant. Je ne pu m’empêcher de le fixer quelques secondes, médusée. Il apporta sa cigarette jusqu’à ses lèvres pour inspirer longuement, avant de recracher la fumée tout aussi calmement et longuement.

- Va rejoindre les autres.

Mon cœur sauta un nouveau battement. C’est... C’est tout ? Il n’allait pas me faire passer à la ceinture aussi ? Ou me punir dans la cave pour les cinq prochaines années ? Ne voulant pas rater l’occasion, je lui fis un petit signe de tête, pour à la fois acquiescer et le remercier. Je me baissais pour récupérer l’assiette avant de filer en vitesse jusqu’à la chambre.

Une fois arrivée dans cette dernière, ma main s’arrêta à quelques centimètres de la poignée. Et si les autres ne voulaient pas me laisser rentrer ? S’ils m’en voulaient à mort ? Ils auraient raison. Moi aussi je m’en voulais. Incertaine et anxieuse, j’ouvris délicatement la poignée pour me glisser dans la chambre.

Tout le monde dormait. Ou du moins, en apparence. Mon regard se posa sur Neil, qui semblait récupérer des évènements. Je mordis ma lèvre pour m’empêcher de pleurer une nouvelle fois. Je n’avais aucune raison de pleurer, c’était plutôt à elle de le faire. Moi je n’avais rien eu. Je m’approchais de son lit pour y déposer l’assiette encore pleine de grillade. Je sortis de ma poche, ensuite, la petite balle rebondissante pour lui poser à côté de son oreiller. Je savais que cela ne changerait rien à la souffrance et à la douleur qu’elle avait du vivre. Mais.. Je pouvais au moins faire ça.

Hésitant une seconde, je la regardais, recroquevillée comme les autres pour échapper au froid, malgré sa couverture. Discrètement, je me dirigeais jusqu’à mon lit pour en récupérer la couverture et la couvrir avec. Avec deux elle aurait moins froid.

- Je suis désolée...

Les mots étaient presque inaudible. Pourtant, je n'aurais pas pu aller rejoindre mon lit sans les prononcer. Ne voulant pas la réveiller, je fis ensuite demi tour, tout aussi discrètement, pour rejoindre mon lit. Si je parvenais à m’endormir cette nuit, c’était qu’un miracle se produirait surement très rapidement.


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 Tumblr_pif9rtACUG1ua1nbgo3_500

« Le Temps n'efface pas tout. »

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| Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-24, 13:17


Si on se fait gronder par ta faute...
...je brûlerai tous tes livres !



    Le vieil homme nous avait volé à nos parents. C'était ce que pensait Elliot, mais au fond de moi je savais que ce n'était pas vrai. Il y avait des portes, de très nombreuses portes que je devais franchir pour quitter cet endroit et en l'espace d'un instant, elles s'étaient transformés en ce décors, avec toutes ces personnes autour de moi. Ils n'étaient pas réels. Ce n'était qu'une histoire de portes à passer.

    Personne viendra nous chercher. C'était à nous de trouver le moyen de partir d'ici. Ma maman était morte. Je sentais un creu se former dans mon estomac quand je pensais à elle et quelque chose grésiller dans ma tête. Je n'avais aucune certitude sur ce qui nous arrivait, mais je savais que ma maman n'était plus là. Une larme avait coulé sur ma joue et j'avais posé la main sur la balle que Vaiana avait posé à côté de mon oreiller. Je ne dormais pas, j'attendais juste le bon moment. Plus la nuit avançait, moins il y avait de bruit autour de moi de petits enfants qui gigotaient. La plupart s'étaient déjà endormis quand j'avais ouvert les yeux pour observer le velux au-dessus du lit de Jules. C'était maintenant.

    Quittant discrètement mon lit, j'avais observé l'assiette de grillade posée à côté de moi. Mon estomac la réclamait, mais je n'avais pas le temps pour ça. Je devais agir, et le faire sans plus attendre. M'approchant discrètement du lit de Jules, j'avais analysé la situation. Il me suffisait de grimper sur le dur matelas, d'enjamber le petit garçon endormis et d'ouvrir le plus doucement possible la fenêtre. Je pourrai facilement m'y glisser et quitter la chambre pour la nuit. Une fois au dehors, il me suffirait de descendre le long de la gouttière. J'avais déjà tout prévu il y avait quelques jours de cela. On avait une très bonne vue sur notre chambre, de la grange juste en face. A peine j'avais posé mes deux pieds sur le matelas, en levant un pour enjamber Jules, que je failli perdre l'équilibre en sentant une main agripper ma cheville.

    « Pauvre idiot ! T'as failli me faire tomber ! » chuchotai-je avec un ton plein de reproches.

    « Qu'est ce que tu fais sur mon lit ? » demanda t'il à voix basse.

    « Je cherche les moutons. Rendors toi. »

    « Cherche les dans ton lit. »

    Posant mon pied à côté de lui, je tentais de lever le second, celui qu'il tenait.

    « Tu vas me lâcher ?? » marmonnai-je faiblement.

    Il me lâcha avant de croiser les bras dans son lit et de m'observer. J'avais secoué la tête, tout en tentant d'ouvrir le velux sans faire de bruit. Une fois fait, je m'étais demandé comment j'arriverai à l'enjamber. Tentant de m'y agripper sur la force des bras, je sentais une vive douleur au bas du dos, ce qui me fit retenir un petit cri. Je me stoppai quelques instants, reprenant ma respiration, avant de sentir quelqu'un me tenir les jambes pour me donner une impulsion.

    « Hééé ! » laissai-je échapper faiblement tout en atteignant le velux et en me hissant avec pas mal de difficultés.

    Une fois au-dehors, j'avais attendus quelques secondes que la douleur passe, tout en observant les tuiles du toit, les deux mains posées sur le rebords du velux. Elles n'étaient pas en super bon état, il allait falloir faire attention. Penchant la tête un peu, je vis Jules m'observer sur son lit.

    « Merci... » murmurai-je. « Maintenant rendors toi ! »

    Je m'étais reculée et relevée afin de me mettre en marche et de tenter de descendre le plus délicatement possible en direction de la gouttière. J'entendis une tuile bouger derrière moi, tandis que deux mains tentaient de se retenir sur le rebords du velux.

    « Sapristi ! » dit Jules d'un ton étouffé.

    J'étais revenu vers lui, lui prenant une des deux mains pour le tenir. Il n'allait pas tomber et alerter tout le monde, l'idiot ?

    « Laisse toi tomber sur le lit tout doucement ! » lui ordonnai-je.

    « Je viens avec toi. » dit-il buté.

    « Non ! »

    « Si. »

    « Tu vas réveiller tout le monde, arrête de jouer les héros ! Je n'ai pas besoin de toi ! »

    « Je viens. Je n'arrive pas à dormir de toute façon. »

    Secouant une nouvelle fois la tête, je le hissais avec la main que je tenais. Il eu du mal à monter totalement et finalement, arriva à destination.

    « T'es complètement bête ! » lui dis-je, avant de faire un "chut" en plaçant mon index sur ma bouche et en me dirigeant vers la gouttière.

    Elle semblait plus solide que les tuiles du toit. J'avais entrepris de descendre délicatement, tandis que Jules me suivait beaucoup moins habilement. Je l'imaginais déjà me tomber dessus et réveiller tout le monde. Pourquoi il ne pouvait pas se comporter comme quelqu'un de futé pour changer ? Une fois arrivé quasiment en bas, alors que j'allais quitter la gouttière, je remarquais que Jules n'était plus en train de descendre, mais de tenter d'entrer dans une pièce.

    « Non, mais tu fais quoi ?? »
    marmonnai-je énervée, tout en tentant de remonter rapidement pour lui agripper la cheville à mon tour.

    « La fenêtre est entrouverte. C'est une des pièces dans laquelle on n'a pas le droit d'entrer. Celle qui se situe juste en dessous de notre chambre. »

    « Et alors ? » dis-je en tirant un peu sur sa jambe pour le faire descendre.

    Il manqua de lâcher la gouttière et dans son agitation, il manqua également de me donner un coup de pied.

    « Mais fait attention ! »

    « Lâche moi ! Tu peux t'en prendre qu'à toi même ! » précisa t'il avant de marquer une pause. « Il y a l'air d'y avoir personne à l'intérieur. C'est l'occasion ou jamais. »

    Il se pencha pour pousser la vitre et l'ouvrir totalement. En plus elle s'ouvrait facilement...

    « Si on entre et qu'on fait tomber quoi que ce soit, il nous entendra. Ce n'est pas le plan. On descend ! »

    « Fait ce que tu veux... » ajouta t'il en haussant les épaules et en entrant à l'intérieur, tandis que je lui lâchais la cheville.

    D'ici, j'entendis un léger boom. Il n'était vraiment pas doué... je roulais des yeux tout en hésitant, avant de le rejoindre, bien plus silencieusement que lui. La pièce était plongée dans la pénombre. On y voyait que grâce à la lumière de la lune. J'avais observé le ciel quelques instants. C'était la pleine lune ce soir et on voyait clairement les étoiles autour. Je les contemplais à leur tour, avant de me rappeler qu'on n'était pas en sécurité ici. Me tournant vers Jules, je vis que juste à côté de la fenêtre se trouvait un télescope couvert de poussière. Le petit garçon l'observait également d'un air intrigué.

    Au loin il y avait un hamac avec des couvertures roulées en boule dessus. On pouvait distinguer une étagère très mal rangée et poussiéreuse elle aussi, comme si tout dans cette pièce avait été laissé à l'abandon depuis longtemps. Des livres étaient disposés dessus, ainsi qu'un ours en peluche tout abîmé. Ca ressemblait à une chambre d'enfant. Une carte de l'Australie était accrochée au mur. Un petit avion en carton était pendu au plafond et d'autres se trouvaient dans un coin de la pièce mal éclairée.

    « Tu crois qu'il avait un enfant ? » demandai-je à Jules en observant le hamac.

    « Ca me fiche la chair de poule. »

    « Trouillard... »
    lui dis-je tout en secouant la tête, avant de lui faire un petit sourire et de poser ma main sur le télescope. « Tu crois qu'on peut voir jusqu'à où avec ça ? »

    J'avais approché mon oeil de l'objectif qui montrait les étoiles dans le ciel et la lune de bien plus près qu'on pouvait l'imaginer. Puis, petit à petit les étoiles disparurent les unes après les autres et celles restantes tourbillonnèrent tel un soleil. Je m'étais reculée rapidement, me rendant vite compte que le ciel était toujours le même et sentant un peti mal de crâne traverser ma tête. Ma respiration s'était accélérée.

    « Qu'est-ce que tu as vue ? » demanda Jules en se précipitant vers le télescope pour regarder à son tour.

    « On ne doit pas rester là... il faut qu'on continue. » murmurai-je tout en fixant le ciel.

    Il regarda un petit moment dans le télescope avant de se reculer.

    « Pourquoi est-ce que Eagle ne veut pas qu'on vienne ici ? »

    Je n'avais pas la réponse à sa question. Mais désormais on savait qu'il avait un enfant et qu'il était sans doute mort. Mais pourquoi nous avait-il conduit jusqu'ici ? Pourquoi nous retenait-il prisonniers ? On était uniquement des enfants, il n'y avait pas le moindre adulte, ni la trace d'un passage de l'un d'eux ici. Il ne kidnappait que des enfants. Chose étrange, on ne se connaissait pas, mais on était tous arrivé au même moment...

    Un peu plus loin, accroché contre un mur, la lune se reflétait sur une photo où se trouvait une femme et un enfant. Je m'en étais approché discrètement, tout en tentant de voir si j'arrivai à l'atteindre. Je n'étais pas très grande, mais suffisamment pour la récupérer. C'était la seule photo qui se trouvait ici. Quand je l'avais vue, je m'étais rendu compte qu'elle ne collait pas au décors. Tout était vieux et sale, tandis que la photo semblait être ancienne, mais en bon état. Elle devait compter pour lui. Ca voulait dire qu'il avait un enfant, mais également une femme ? Une des autres chambre condamnée devait être la sienne, qu'il partageait avec elle. J'avais rangé la photo dans la poche arrière de mon pantalon, en sentant un léger picotement sur la fesse droite. Ca me faisait toujours mal...

    « Maintenant on sort, j'ai un truc à faire. »
    dis-je à Jules sans lui laisser le temps de répondre et en me dirigeant vers la fenêtre.
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 U5ok

❝ Happiness is only real when shared. ❞


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-24, 21:34

« Telle est la vie des hommes. Quelques joies,
très vite effacées par d'inoubliables chagrins. »

Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.


Le barbecue s'était déroulé dans une atmosphère morne et silencieuse. Au début, j'avais décidé de ne rien manger car je n'avais aucun appétit, mais lorsque monsieur Eagle plaça les bouts de serpent sur des piques pour les faire griller dans les flammes du feu de camp, une odeur agréable parvint jusqu'à mes narines et fit grogner mon estomac. Plus l'heure avançait, et plus il faisait froid, ce qui m'obligea à me rapprocher du feu tout en restant à une distance résolument prudente d'Eagle. Ce dernier restait assis à attiser les flammes du bout d'un long bâton, le regard perdu dans le vide.

Je me tournai vers Emily qui était assise à mes côtés, sur le sol. Elle ne m'avait pas lâché d'un millimètre depuis que je l'avais consolée. Au début, ça m'avait pas mal plu car je me sentais un peu comme le chef, mais plus les heures passaient, et plus je me rendais compte qu'elle était... juste une fille. Malgré tout, je me sentais investi de la mission de la protéger. J'aurais aimé le faire avec tout le monde mais cela aurait été bien trop difficile. Je ne pouvais pas être partout. Vaiana restait toujours introuvable et je m'inquiétais pour elle. Si jamais Eagle la trouvait, elle risquait de passer un moment encore plus horrible que Cassandre. En songeant à ma camarade, mon coeur se gonfla de remords et je n'eus plus aucun appétit. Je tendis la pique au bout de laquelle était fiché le morceau de serpent grillé à Emily, tout en lançant avec un entrain forcé :

"C'est bon ! Ca a le même goût que le poulet !"

J'avais remarqué qu'elle ne mangeait pas de viande, mais il n'y avait rien d'autre hormis le barbecue, ce soir-là. Pas même du pain.

"Fais un effort." ajoutai-je avec une moue préoccupée. "Si tu ne manges rien, tu vas te sentir mal."

Elle joua un moment avec la brochette avant de me la rendre discrètement.

"Je mange pas de viande... et puis j'ai pas faim, de toutes façons." dit-elle à voix basse.

Contrarié, je restai silencieux avant de fixer les flammes qui s'amenuisaient. La fillette, elle, fixait ses mains en tripotant ses doigts.

"Je veux pas manger des animaux." expliqua-t-elle, les yeux brillants. "Pourquoi t'es gentil avec moi ? Tu vas te faire punir..."

"Si je ne te protège pas, qui va le faire ?"
dis-je en haussant les épaules tout en lui jetant un regard complice. "Il faut qu'on s'entraide, sinon on ne s'en sortira pas."

Et puis, c'était une façon d'expier ma faute. Même si ça, je le gardais pour moi.


***

Après manger, nous avions rejoint notre dortoir, au grenier. Toujours aucune trace de Vaiana. Je n'eus pas l'impression d'avoir dormi, pourtant je dus m'assoupir quelques minutes car en rouvrant les yeux, je constatai que la fillette à la peau couleur chocolat était dans son lit. Au moins, je n'avais plus à me faire du souci à son sujet pour le moment.

Pour une obscure raison, Cassandre jugea intéressant d'aller explorer le toit. Ne pouvait-elle pas se contenter d'observer les étoiles, comme tout le monde ? Comme je craignais qu'il ne lui arrive de nouveau malheur -et surtout, je me demandais ce qui la poussait à sortir dehors en pleine nuit- je décidai de la rejoindre, après l'avoir aidée à passer la fenêtre inclinée. Je me sentais coupable de n'avoir rien fait pour elle contre Eagle. J'aurais voulu la secourir mais... je n'avais rien pu faire. Nous avions tous été des spectateurs impuissants. Cela ne devait plus se reproduire. Jamais.

Une fois assis sur le toit, sur les tuiles bancales et mal agencées, je faillis approuver la fillette qui m'enjoignait à retourner au lit, puis je rassemblai mon courage afin de ne pas lui montrer que j'avais peur, et me redressai. Un intense sentiment de vertige me saisit lorsque je regardai en bas pour m'agripper à la gouttière. Je restai figé un court instant avant d'inspirer et expirer profondément, débutant la descente lentement mais sûrement.

Tu peux le faire, Jules ! m'encourageai-je mentalement. De tout le monde ici, tu es le seul à avoir du poil au menton ! Tu es le plus grand et le plus fort !

Je m'étais aperçu deux jours plus tôt que j'avais un tout petit poil sur mon menton imberbe, et j'en étais particulièrement fier. J'avais discrètement vérifié chez Phoebus mais le sien était aussi lisse que celui d'un bébé ; quant à Elliot, il était encore un bébé, inutile donc de comparer.

En passant près d'une fenêtre du premier étage, je remarquai qu'elle était entrebâillée. Après un rapide coup d'oeil à l'intérieur pour vérifier que la pièce était vide, je décidai d'y pénétrer, malgré les protestations de Cassandre. Il s'agissait de l'un des endroits interdits. On ne pouvait louper une occasion pareille !

Je m'éloignai gauchement de la gouttière pour grimper par la fenêtre, pousser la vitre et basculer plutôt lourdement à l'intérieur. Il fallait encore que je travaille mes réceptions au sol. En tous les cas, j'étais soulagé de sentir de nouveau le plancher sous mes pieds. Je me relevai et fis quelques pas dans la pièce obscure alors que Cassandre me rejoignait, silencieuse comme une ombre. L'éclat de la lune était notre seul guide. Il nous révéla des choses étonnantes. Nous étions dans une chambre qui devait avoir appartenu à un enfant comme nous. Sûrement un garçon, comme pouvaient en témoigner l'avion en carton suspendu au plafond et les deux autres piétinés dans un coin de la pièce.

"Qu'est-ce que tu as vu ?" demandai-je à Cassandre en remarquant qu'elle semblait troublée.

Elle avait regardé à travers le télescope. Sans attendre, je plaquai mon oeil devant l'objectif, basculant dans l'immensité intersidérale et sidérante. Je comprenais sans peine l'émoi de ma camarade. Les étoiles semblaient toujours aussi inaccessibles, mais plus nombreuses et brillantes. Elles formaient des silhouettes dans le ciel. J'avais l'impression de les connaître, ces constellations, même si j'étais incapable de les nommer... Sans vraiment m'en apercevoir, j'établis un réglage sur la lunette, presque instinctivement et restai quelques instants ébahi devant la beauté calme de la lune. Elle était gigantesque. A travers le télescope, j'avais l'impression qu'il était facile de s'y rendre, en à peine quelques bonds. Non, pour cela, il faudrait un sacré projectile...

Je battis des cils et m'éloignai à regret de l'appareil merveilleux. J'aurais aimé l'emmener avec moi.

"Pourquoi est-ce que Eagle ne veut pas qu'on vienne ici ?" songeai-je à haute voix.

Sans doute qu'il préférait garder le télescope rien que pour lui, même si à en juger par la couche de poussière qui le recouvrait, il ne devait pas l'utiliser souvent. Dans ce cas, pourquoi laisser un objet si précieux s'abîmer ?

En me retournant vers Cassandre, je la vis décrocher une photographie du mur. Je m'approchai juste assez pour voir qu'elle représentait une femme et un enfant. Tous les deux souriaient. Il devait s'agir de la famille d'Eagle. Etaient-ils tous les deux enterrés sous la croix derrière la maison ? Que leur était-il arrivé ? Je frémis à cette simple idée. J'ouvris la bouche pour répliquer quelque chose en voyant Cassandre glisser la photo dans la poche de son pantalon. Elle voulait recevoir davantage de coups ? Pourquoi avait-elle volé ? Puis je regardai la pièce dans sa globalité, cherchant quelque chose à prendre à mon tour. Il n'y avait pas de raison ! Je jetai un regard plein d'envie en direction du télescope avant de me rendre à l'évidence : il était impossible de l'emporter. De toutes façons, même si j'y arrivais, jamais je ne pourrais le cacher, il était trop imposant.

Ignorant Cassandre qui avait déjà enjambé la fenêtre, je me rendis jusqu'à l'étagère en désordre. Juste à côté de l'ours en peluche mangé aux mites étaient alignés quelques livres. Mon regard s'arrêta sur le roman qui s'appelait Robinson Crusoé. Ca me disait quelque chose, ça m'interpelait... Mais je fus encore plus intrigué par le petit carnet qui ne portait pas de titre. L'idée de voler un livre me plaisait bien car j'avais l'impression que j'adorais lire. Je me saisis du carnet et ouvris la première page. Il était écrit dans une écriture enfantine :

"Journal de Cody." lus-je à haute voix. "Cassandre ! Cassie ! Viens voir !"

Comme elle ne semblait pas décidée à me rejoindre, je me rendis rapidement jusqu'à la fenêtre pour lui montrer le carnet dans le clair de lune.

"Cassie ?" fit-elle avec une grimace.

L'ignorant, je poursuivis sur ma lancée :

"Ca a l'air d'être le journal de son fils ! Du fils d'Eagle ! On saura peut-être ce qui s'est passé si on lit !"

Sans attendre, je tournai la page et remarquai que ce n'était pas daté. Le petit garçon avait tout rédigé comme une suite de notes à la va-vite, sans aucun style. C'était quelque peu décevant mais je lus tout de même :

"Papa est encore parti braconner. Je lui ai dit de ne pas faire de mal à Marahute mais je ne crois pas qu'il va m'écouter... J'espère qu'elle va voler haut dans le ciel et qu'elle lui échappera toujours. Maman a de plus en plus de fièvre. Elle dit de ne pas m'inquiéter. Je vois très bien que ses médicaments ne servent à rien. Pourquoi elle ne veut pas appeler le docteur ? Elle dit que c'est cher mais je pense que c'est important."

Je levai les yeux vers Cassandre, à la fois intrigué et pensif.

"Marahute... tu crois qu'il s'agit de l'aigle qui survole le ranch de temps en temps ? Ca serait une drôle de coïncidence..."

En tous les cas, pour le peu que j'avais lu du journal, le profil du père correspondait parfaitement à Eagle. J'éprouvais beaucoup de compassion pour son fils. Le pauvre...

Je tournai d'autres pages avant de lire au hasard, car l'écriture me semblait plus tremblante :

"J'ai peur... je suis tout seul. Il y a eu une grande lumière et un bruit terrible. J'ai voulu appeler à l'aide mais le téléphone est coupé. Le générateur d'électricité a grillé. Je sais pas comment le rallumer. Je ne veux pas que la nuit tombe... Je me suis enfermé dans ma chambre. J'entends des bruits, quand il fait tout noir. Ca vient de dehors mais parfois, j'ai l'impression qu'il y a des bêtes à l'intérieur... Ca fait déjà deux jours que papa aurait dû rentrer..."

Des bruits de pas dans l'escalier. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines alors que je refermai le carnet dans un claquement sec. D'un geste fébrile, je le glissai dans mon dos, au niveau de mon pantalon, avant d'enjamber la fenêtre pour rejoindre Cassandre qui escaladait déjà la gouttière. Je retrouvai le toit puis mon lit dans un état second, mon coeur battant la chamade, avec le carnet que je n'avais pas osé enlever de sous mes vêtements.

Je me tournai de côté et observai Cassandre, qui s'était allongée sur son lit. Elle avait les yeux grands ouverts, tout comme moi. Je voyais dans ses pupilles autant d'interrogations que dans les miennes. Il me tardait d'en lire davantage mais pour le moment, nous devions rester discrets, car il arrivait parfois à Eagle de venir à l'improviste pour vérifier si l'on ne chahutait pas.


crackle bones
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Connor Williams
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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 FYHznuR

YOU WERE MY FAVORITE HELLO
AND MY HARDEST GOODBYE.


| Conte : Intrigue Divine.
| Dans le monde des contes, je suis : : Arès, dieu de la Guerre et de la Destruction.

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-25, 18:23




Au violent de nos songes


« Rappelle-moi comment on en est arrivés là ? »

Enonça Connor à voix haute puis, voyant que Sebastian faisait s’agiter le sable il le stoppa d’un geste de la main.

« Oublie, c’était une question rhétorique. »

Le marchand de sable paru décontenancé et fit la moue, croisant les bras devant lui. En réalité, Arès se souvenait très bien et se passa une main sur le visage en secouant la tête. Sérieusement, pourquoi est-ce qu’il avait accepté une idée aussi stupide ? Venir sur le continent Australien sous prétexte que c’était le dernier endroit dont Apollon avait parlé à Artémis passait encore, mais considérer qu’il était important de s’intéresser au rêve d’Elliot, c’était autre chose. Connor avait affiché un visage dubitatif face à une telle idée, observant tour à tour les déesses en face de lui, puis levé les yeux au ciel lorsque l’une d’elle avait proposé de faire appel au Marchand de Sable.

Qui ? Un grand type muet et à l’air benêt, mais qui savait apparemment de quoi on parlait en matière de songes. Le dieu de la guerre n’y croyait qu’à moitié, ne rêvant pas lui-même – pourtant Athéna lui disait qu’elle pouvait, elle – et se demandant comment il allait pouvoir les aider… Au pire s’il y avait un concours de mimes on était sûr de l’emporter, mais là il s’agissait de disparitions et d’enquête. Il aurait été plus judicieux de demander à Louise. Mais non, on avait désigné Sebastian. Ca se sentait presque qu’ils étaient désespérés, non ? Et plutôt que de laisser faire une nouvelle ânerie, Arès s’était porté volontaire pour l’accompagner.

Un dieu avec une armée d’immortels et une arme divine, c’était toujours mieux qu’une asperge tout seul dans le busch australien ; si le maître d’Olympe, Elliot et Neil n’avaient pas pu en revenir alors il ne donnait pas cher de sa peau. Mais bon, avec un peu de chance ils trouveraient des indices ou les retrouveraient ? Et au passage il mettrait la main sur Emily. Son canard ne donnait plus signe de vie depuis une quinzaine de jour et outre le fait qu’elle puisse encore bouder, ça commençait à faire long. Si elle était avec eux, ça allait barder. Elle n’était pas censée détester ceux de mon espèce ?



* * *

Dès qu’ils avaient posés le pied sur la terre rouge, Sab les avait sentis. Un frémissement imperceptible et pourtant le chatouillis léger du sable contre sa nuque avait été formel : les rêveurs étaient là.

Au début il n’y avait pas vraiment fait attention, voguant dans l’imaginaire en s’amusant des rêves des plus jeunes, faisant apparaître des raies aux motifs tatoués dans l’or, des lézards à chevaucher, des dauphins qui remontaient la mer pour explorer des îles encore vierges de toute colonisation… Où qu’il passe, les enfants possédaient cette énergie fertile à encore repousser plus loin les limites de l’imagination. Il y avait mille couleurs teintant le ciel, les échos des rires rebondissaient sur la voûte céleste et une euphorie collective plongeait le marchand de sable dans un état de quiétude rassurée.

Il aimait bien l’Australie, c’était grand et très éparse, avec des paysages à couper le souffle. Il était d’ailleurs tellement occupé à contempler un étrange poisson en forme de pierre qu’il n’avait pas prêté immédiatement attention au subtil changement opéré autour de lui. S’étant éloigné des grandes villes et de la civilisation moderne, Sebastian avait vu décroître les rêves au même rythme que la population se raréfiait. Pourtant, lorsqu’il tourna la tête vers la gauche, il put découvrir une explosion psychédélique semblable à un foyer de rêveurs.

Les volutes de sables montaient jusqu’au ciel, retombant dans diverses formes animales qui allaient et venaient entre des cahutes de chaux et de paille ; chaque centimètre de l’endroit regorgeaient de magnifiques couleurs irisées, semblant plonger l’univers dans un grand rêve commun à couper le souffle. Sab descendit de son nuage doré pour marcher un peu dans les maigres « rues », penchant la tête pour ne manquer aucun détail surprenant. Quelques colibris se mirent à tournoyer autour de lui et quand il tendit la main, l’un d’eux vint se poser tranquillement dans sa paume.

« Bonsoir ! » S’exclama d’une voix aigüe l’animal.

Sebastian sourit, hochant la tête pour le saluer en retour.

« On ne t’as jamais vu par ici ! »
« Tu es grand ! »
« Tu es en avance ! »
« Ou bien en retard… »
« Tu es venu nous rendre visite ? »
« D’ordinaire tu reste loin ! »


Les oiseaux tournoyaient et parlaient tous en même temps, créant une petite cacophonie aux tons crécelles qui lui donna envie de rire. Il était rare que les rêves s’expriment de façon aussi libre et directe, preuve que ceux qui les créaient possédaient une âme aussi enfantine qu’ouverte au monde imaginaire. Le gardien eut un large sourire apaisé, nullement impressionné ou effrayé par les questions résonnant autour de lui.

Il s’arrêta au détour d’une cahute pour laisser passer deux alligators en pleine conversation, les observant rentrer à l’intérieur suivis d’un paresseux qui s’aidait de ses griffes pour avancer. Les bavardages incessants créaient une mélopée rassurante, le bruissement ininterrompu coulant comme une rivière malicieuse entre les différents esprits qui se rencontraient. Il aurait du se douter que rien de tout ceci n’était semblable au reste du monde. Il aurait du le comprendre lorsqu’il avait vu le premier adulte allongé sur une maigre couche, des boomerangs tournoyant autour de sa tête ; mais il avait fallu atteindre le troisième pour commencer à comprendre.

Des grandes personnes. Pas seulement des enfants, mais des plus grands aussi. Bien plus âgés. Tout le monde rêvait ici. Tout le monde participait à l’ambiance doucereuse, créant une bulle d’univers propre d’où s’extirpait tant de choses et de gaité que Sab eu l’impression d’être tombé dans une autre dimension. Il n’avait jamais vu cela. Jamais pu admirer l’architecture mentale des songes à un degré si avancé.

C’était beau. A lui couper le souffle.

Tout autant que le hoquet de surprise qu’il eut lorsqu’il vit un VIEIL HOMME face à lui. Les colibris sursautèrent avec lui quand il se redressa d’un bond, ce qui provoqua le rire du plus âgé. Sebastian le fixa, incertain, intrigué.

Il ouvrit la bouche et une voix grave mais chaleureuse enveloppa le gardien.

«Nous, hommes noirs sur la terre rouge, sous le Soleil, invitons l'ensablé volant. »

Un sourire. Une main tendue.
Puis Sebastian rouvrit les yeux sur le visage de Connor.



* * *


Connor eu un soupir lourd, passant sa main sur sa nuque en balayant du regard la trentaine d’aborigènes qui venaient de se masser autour d’eux. Ils avaient tous la peau très sombre, très peu de vêtements et des peintures sur le visage. Certains abordaient des bandes de tissus dans les cheveux ou sur la taille, mais la plupart ne portaient que le strict minimum. Rien à voir avec l’autre muet et son costume trois pièce, qui semblait souffrir du cagnard qui régnait ici tandis que le dieu ne ressentait pas le moindre changement de température. Il eut un ricanement moqueur.

Quand ils étaient apparus dans le village, les habitants avaient fait de grands gestes envers le marchand de sable suivi d’exclamations à l’air sympathiques.

« T’as l’air d’être leur grande mascotte. » Commenta Arès.

Sebastian pencha la tête sur le côté, un peu gêné sans doute, surtout quand les regards se firent plus curieux et craintifs en glissant sur Connor. L’euphorie d’accueil mourue aussi vite qu’elle était arrivée, un silence tapissé de chuchotements parcourant le groupe d’aborigènes ; il ne s’en offusqua pas, habitué à faire cet effet-là depuis des millénaires.

Un vieux type s’avança à leur rencontre, le visage aussi bariolé que le reste et un sourire dévoilant ses gencives édentées. Le marchand de sable sembla le reconnaître – il avait de drôles de fréquentations – pourtant quand il se mit à parler ni l’un ni l’autre ne comprirent un traître mot de ce qu’il leur racontait. Qu’est-ce que c’était encore que ce délire ? Arès était un dieu, il n’existait pas un seul langage qu’il ne sache parler ! Et même le marchand de sable ne semblait pas percuter, chose étrange quand on savait qu’il communiquait avec le monde entier… Ils se regardèrent, incrédules, avant que Connor ne fronce les sourcils. Sur quoi ils étaient encore tombés ?

« C’est la première fois que ça m’arrive… » Avoua-t-il, tapotant son index contre sa bouche.

Sab se passa une main dans les cheveux, intrigué. Il n’avait pas rencontré ce problème la première fois qu’il l’avait vu alors… Pourquoi ? Se mordant l’intérieur de la joue en réfléchissant à toute vitesse, le fil de ses pensées fut interrompu par son compatriote qui semblait clairement manquer de patience.

« Et sinon, ton sable fait pas traducteur ? » Hasarda Connor.

Mais oui bien sûr ! Le gardien frappa de son poing dans le plat de sa paume, son visage s’éclairant d’une idée qui avait l’air tout sauf bonne.

« Il a parlé dans le rêve où je l’ai vu. Peut-être devrions-nous y retourner ? »

Arès haussa un sourcil.

« Je te préviens, je ne rêve pas. »

Il ne risquait pas d’en être capable. Déjà qu’il ne dormait que depuis qu’il avait été coincé dans le Marchand de Sable, on n’allait pas lui rajouter cette faculté enquiquinante par-dessus. Ils échangèrent un regard avec le vieillard qui continuait de les fixer d’un air amusé. Un silence qui sembla durer une éternité s’installa avant que Connor ne se rebiffe.

« Non. » Déclara-t-il, vindicatif. « Je t’attend ici, je ne vais pas dormir pour le plaisir. »

Sab fit la grimace.

« Nous n’avons pas le choix si nous voulons comprendre. »

« Je suis là pour assurer tes arrières si jamais tu fais une ânerie. Tu gères les rêves, je m’occupe du reste ! »

Et puis quoi encore ?! Lui, Dieu de la Guerre et de la Destruction, n’allait pas s’endormir comme ça au milieu d’un village australien. C’était une faiblesse à laquelle il ne consentait nullement, croisant les bras sur son torse en secouant la tête d’un air décidé. On n’allait pas y passer mille ans non plus, c’était soit il pouvait gérer soit ils repartaient aussi secs.

Mais au lieu d’obtempérer comme il s’y attendait, Sebastian poussa un soupir désolé et forma une boule de sable dans sa main. Et le temps qu’Arès réagisse, il la lui lança en plein visage ! Le dieu jura et voulu le saisir par le col mais ses doigts n’atteignirent jamais le tissu de sa chemise. Il se sentit soudain basculer en arrière, son regard se brouilla et il s’endormit avant même de toucher le sol.



* * *


« Bordel de m**** ! Non mais t’es encore plus con que t’en as l’air ! » S’exclama Connor quand il se redressa, se ruant sur le grand débile pour le secouer comme un prunier. « Si tu me cherches tu vas me trouver ! »

Il leva son poing, prêt à frapper ce marchand de sable qui mit ses bras devant lui pour se protéger.

« C’est un rêve ! Un RÊVE ! »

Les lettres dorées dansèrent entre eux, stoppant finalement le geste avant qu’il ne soit finalisé.

« Un rêve ? Tu te fous de moi ?! »

Sab secoua rapidement la tête de droite à gauche, ce qui énerva encore plus le dieu.

« Je t’avais dit de les gérer tout seul ! En plus d’être muet t’es sourd ? Tu veux que j’te remette les neurones en place ou tu vas faire la connexion comme un grand ? »

Il attendit, quelques instants, que Sebastian émette une sorte de couinement à force que son col soit si serré, puis le relâcha. Prenant conscience qu’ils étaient désormais seuls dans le désert : plus aucun indigènes en vue. Niet. Volatilisés.

« N’essaye pas de faire le malin, où Louise ne te reconnaîtra pas la prochaine fois qu’elle te verra. »

Non mais, qu’est-ce qu’elle pouvait bien trouver à un teubé pareil ?! Il avait cru s’étouffer quand on lui avait dit que la chapelière s’intéressait à quelqu’un et, plus les minutes avançaient en sa compagnie, plus il se demandait si elle n’avait pas un grain qui s’était glissé dans sa tête, elle aussi ? Qu’est-ce qu’il était niais ! Et pénible ! Et lent par-dessus le marché ! Elle méritait bien mieux que ça.

Sebastian fronça les sourcils en réajustant sa chemise, n’appréciant pas vraiment que le dieu se mêle de sa vie privée. Pire, qu’il se permette de menacer Louise. Il se mordit la lèvre très fort pour ne pas répondre, rongeant son frein en résistant à la folle envie de lui faire comprendre le fond de sa pensée.

Fort heureusement pour lui, le paysage changea brusquement et lui rappela l’ordre de leurs priorités. Ils apparurent au sommet d’un ULURU, retrouvant le vieil homme debout en face d’eux. Celui-ci les observait avec l’ombre d’un sourire en coin, les bras de chaque côté de son corps.

Un éclair zébra le ciel. Connor leva les yeux vers les nuages épais qui s’amoncelaient au-dessus de leurs crânes, annonciateurs d’un orage grondant en préparation. La foudre frappait le sol de par et d’autres du désert rougeoyant qui s’étendait à perte de vue, plongeant les rêveurs dans une aura menaçante et peu encline à les laisser rester.

« Ca paye l’ambiance par ici… »

Sebastian hocha la tête, approuvant malgré lui. C’était un esprit tempétueux et menaçant, laissant sous entendre la violence prête à se déverser sur le monde. Cela lui faisait presque de la peine. Il ressentait tellement de colère ici. Tellement de chagrin sourd, étouffé dans la masse, retenu au cœur des nuages noirs de peine. Cela lui rappelait pourquoi il n’aimait pas se perdre dans les songes des adultes et pourquoi il chérissait tant l’imaginaire des plus petits. Il manquait quelque chose ici. Quelque chose de perdu depuis des lustres et qui ne reviendrait probablement jamais…

« Il s’agit de votre pallier d’accueil des rêves. » Répondit l’étranger d’un air entendu.

Connor haussa un sourcil intrigué.

« Ca me semble en travaux. »

Il y avait beau avoir la pointe d’humour à la fin, ça ne donna pas envie de rire au dieu. Sebastian se força à un petit sourire poli. Le vieillard enchaîna alors sur un ton plus calme, les fixant tour à tour avec une nouvelle intensité.

« Vous êtes venus de très loin. Pourquoi ? »

Si on devait compter sur le marchand de sable pour répondre, on n’était pas sortis de l’auberge… Arès poussa un énième soupire avant de se décider à parler. Après tout, qu’avaient-ils à perdre ? Il sentait encore parfaitement ses pouvoirs ici donc, ils n’avaient pas été expédiés n’importe où ; au pire il s’en servirait pour se défendre si une menace se pointait. L’aborigène avait beau être vieux, mieux valait ne pas le juger trop vite.

«  Plusieurs des nôtres ont... Disparus. » Cela ne l’enchantait guère de le reconnaître. Il continua après un instant de silence. « On pense qu’ils sont ici, en Australie. Le muet là-bas suppose que vous savez quelque chose qui pourrait nous aider. »

Il désigna Sebastian du pouce, qui prit un air surpris. Il n’avait rien supposé du tout, on lui avait juste demandé de trouver quelque chose d’intrigant et… il avait découvert cette tribu aux rêves différents !

« Vous savez quelque chose ? » Un peu plus sûr de lui.

« Notre grand sage a également disparu. Cela fait longtemps. » Le vieux monsieur prit un air soucieux, même si Connor cru un instant qu’il allait leur conter l’histoire de leur peuple ou quelque chose du genre. Il n’était pas très enclin à écouter des histoires aujourd’hui. « Il a pris la décision de passer la faille qui mène à l'autre monde pour venir en aide à quelqu'un... Il n'en est jamais revenu. Auparavant, nous pouvions établir un contact par les rêves mais depuis plusieurs lunes, le lien est rompu. Nous n'avons plus accès à l'autre monde en rêvant. »

Il paraissait particulièrement dérouté, cherchant chez l’un des deux invités une réponse à ses questions, lui aussi. Sebastian se mordit la lèvre comme s’il n’était pas certain de savoir de quoi il parlait.

« Un rêve sur un autre monde ? »


Ecrivit le sable doré entre les trois protagonistes.

« Je pense que vous connaissez cet autre monde. » Répondit l’indigène, les yeux souriants. «  Vous ressemblez à certaines personnes que l'on peut trouver là-bas. Parfois, elles possèdent des dons particuliers, comme vous. »

Sab passa une main sur sa nuque avant de pencher la tête sur le côté. Connor en profita pour reprendre la parole.

« Où est cette faille ? » Intrigué. « Personne n’a cherché à le rejoindre depuis sa disparition ? »

C’était la première chose à faire en général, plutôt que de rester à l’attendre. Il savait de quoi il parlait, il avait poireauté deux mois entiers sur une autre planète avant de voir arriver la cavalerie… Et encore, ils étaient là par hasard et non pour l’aider à l’origine. Le destin avait juste bien fait les choses quand il voulait.

« Le Grand Sage nous a défendus de l'aider. Nous l'avons écouté et acceptons sa décision. Quant à la faille... les hommes blancs armés sont arrivés et ont colonisé l'endroit. De toutes façons, il ne sert à rien de s'y rendre. La faille s'est refermée. Peut-être pour toujours. Peut-être à cause des vôtres qui ont disparu... Peut-être que tout est lié, ou pas du tout. »

Okay… Et s’il leur disait de sauter d’un pont ou de se rouler dans du jambon pour danser à la pleine lune, ils le faisaient aussi ? Qu’est-ce que c’était que cette bande de demeurés ? …

« A cause de… Quoi ? » D’eux ? Ca serait pas étonnant quand on connaissait Apollon mais… « Et elle se rouvre quand ? »

Savait-on jamais qu’elle ai un calendrier périodique. Emily en avait bien un, elle.

« Hélas, je n’en connais pas la réponse. » Répondit le vielllard, clignant des yeux en souriant légèrement d’un air navré. « Dans moins d’une de vos années. » Cette fois un peu plus sûr de lui. Ah, Connor n’était pas loin avec son histoire de calendrier ! « Nous y avons été très attentifs. Elle ne permet un accès entre les mondes qu'une fois l'an, à une période précise qui est passée, à présent. Malgré tout, c'est la première fois que nos rêves ne parviennent plus à franchir l'autre monde. Peut-être est-elle fermée définitivement, cette fois. »

Son air compatissant eu le don d’irriter le dieu.

« Comment faites vous pour communiquer par les rêves ? »

« C'est un apprentissage que nous nous transmettons. Nous ne sommes pas tous capables de le faire, mais ceux qui y parviennent racontent à ceux qui ne rêvent qu'en surface. La faille nous a aidés à ouvrir notre esprit et à rêver plus grand. »

Il eu un sourire bienveillant envers le marchand de sable, qui semblait boire ses paroles avec une curiosité et une attention toute particulière. Y’en avait au moins un qui passait un bon moment…

«  Et si on fait partir ceux qui l'ont colonisée, vous pensez pouvoir la réactiver ? … J'espère qu'ils ne sont pas passés par là-bas même connaissant Apollon c'est possible  »

Il marqua une pause.

« Et Elliot aussi. »

Son neveu était peut-être même pire que le maître d’Olympe sur la capacité de mettre les pieds là où il ne fallait pas. Ajoutez à cela la poisse légendaire de son canard et ils avaient un mélange explosif qui pouvait tout faire dégénérer en un rien de temps.

«  Nous ne sommes pas capables de réactiver quoi que ce soit, et vous n'obtiendrez rien par la violence, monsieur Gros Bras. » Rétorqua le papy, d’un air indigné.

Connor haussa un sourcil devant la soudaine familiarité. Ils n’avaient pas gardé les kangourous ensemble qu’il sache.

« Ce n’était qu’une proposition. »

L’aborigène plissa les yeux en les fixant tour à tour. Un son grave et profond résonna soudain, couvrant le bruit de l’orage.

« Je crois que vous avez suffisamment rêvé. »

Le ton réprobateur sonnait comme on gronderait un enfant ayant mal utilisé son jouet. Bin tiens ! Le vrombissement sourd s’accentua, remplissant tout l’environnement jusqu’à ce que celui-ci ne se brouille… Encore.



* * *


Connor se réveilla en sursaut, la gueule d’un DIDGERIDOO juste à côté de son oreille ! Un type peinturluré était en train d’en jouer pour le réveiller, vraisemblablement… Se prenant un regard noir de la part du dieu quand il parvint à s’asseoir. Il haussa un sourcil en constatant du sable doré un peu partout autour de lui, réalisant que Sebastian était encore debout à côté de lui.

Ils étaient revenus au village. Dans la réalité.

Le vieil homme était toujours là et vint s’asseoir en tailleur face à Arès, tournant la tête vers le marchand de sable.

« J'espère que vous retrouverez les vôtres. »

Attendez… Quoi ?! La surprise se peignit sur leurs visages et l’indigène écarquilla les yeux avant d’ajouter, moqueur :

«  Oh, j'ai fait semblant de dire n'importe quoi quand vous êtes arrivés. J'avais vraiment envie de voir les rêves de celui-là. Ils sont bien ternes et répétitifs. »

Sab ne pu s’empêcher de rire en réalisant la manigance, tandis que Connor leva les yeux au ciel. Ce papy les avait manipulés depuis le début et ils étaient tombés dans le panneau. Tout ça pour ça.

« Je n’ai pas coutume de rêver. » Justifia-t-il d’un ton bougon, refusant d’avouer que c’était la première fois même si tous les trois le savaient. « On n'est pas plus avancés. Ca n'a pas servi à grand chose… »

Le gardien haussa les épaules, visiblement pas du même avis.

« Au contraire... C'est très intéressant ! Je ne savais pas que des adultes pouvaient rêver de cette manière et communiquer entre eux de cette manière. Ils peuvent se parler de deux mondes différents ! »

Il était un peu mono-tâche quand il s’y mettait celui là, non ?

« Nous ne savons toujours pas où ils sont passés. Et s'ils ont filés par cette faille, on n'a aucun moyen de les faire revenir pour le moment. Quelle avancée ! » Narquois.

Le vieil homme les laissa parler entre eux avant de proposer gentiment une fois la discussion terminée :

« Vous pouvez rester avec nous ce soir, si vous le souhaitez. Nous avons un excellent ragoût de chenilles. » Son regard pétilla d’un air taquin, ajoutant : « Les temps sont durs, vous savez. »

Pas si durs s’il pouvait se permettre d’en plaisanter. A nouveau il porta son attention sur le gardien… Est-ce qu’il pouvait arrêter de le dévorer des yeux deux minutes ? Arès avait l’impression d’assister à un film à petit budget et au scénario douteux. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à apprécier ce niais muet ?

« Si jamais nous avons des nouvelles de vos amis, nous vous préviendrons. »

Il porta un doigt contre sa tempe, comme pour signifier qu’il lui communiquerait cela à travers les rêves. Cela sembla ravir le marchand de sable… il en faut peu pour être heureux. Connor se releva et épousseta la poussière rouge qui incrustait son jeans, poussant un soupir avant de décliner l’invitation.

« Je vais aller rapporter ce que vous m’avez dit au reste des miens. Le muet... Tu te débrouilles pour rentrer ? »

Sab eu l’air d’hésiter avant de hocher la tête. Il avait tellement de questions à poser que rester un peu plus ne serait pas de refus ! Et puis, il ne risquait pas de disparaître pendant des jours, c’était l’affaire de quelques heures ! Peut-être pourrait-il envoyer lui aussi un message à Louise par les rêves pour ne pas qu’elle s’inquiète ? Il faudrait qu’il essaye… En tout cas l’un des aborigènes s’amusa rapidement à lui tracer des cercles de peinture rouge sur les joues.

Connor n’attendit pas davantage et se téléporta sur Olympe. Il se pinça l’arrête du nez pour tenter de canaliser tout l’agacement qui coulait dans ses veines. Pas d’Apollon. Pas d’Elliot. Pas de Neil. Pas d’Emily non plus… Juste la certitude de ne pas pouvoir les atteindre si jamais ils s’étaient perdus dans cette fameuse faille. Génial. Tout bonnement génial. Ils étaient tous là, quelque part, et ils n’avaient pas encore trouvé le moyen de les ramener.

La prochaine fois qu’Elliot et Apollon projetteraient de partir en vacances ensemble, il les enfermerait tout les deux à l’autre bout de l’Olympe pour leur faire passer cette idée stupide.


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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-26, 00:43



Au Violent de nos Songes
Emily & Plein de Monde

Un cartable rose sur le dos, elle quitta sa nouvelle école pour se diriger vers Thérésa qui l'attendait non loin du portail en jouant avec son téléphone En l'entendant approcher, la femme leva les yeux vers Emily et un sourire sincère apparut sur son visage, alors qu'elle rangeait tranquillement le téléphone dans la poche arriéré de son jean. Autour d'elles, les maman et leurs enfants quittaient l'école.

"Alors, comment a été ta journée ?"
demanda elle alors qu'elles se mettaient en route, Thérésa prenant le sac de la petite fille sur son épaule.

Emily haussa les épaules en mettant les mains dans ses poches.

"Marine a pas été gentille avec moi, elle a dit que mes parents m'avaient abandonné parce que j’étais trop moche..."


Une moue agacée traversa le visage de Thérésa, un éclaire de colère.

"C'est faux."
dit elle d'un ton calme et pourtant implacable. Elle s’arrêta et s'accroupit pour se mettre a la hauteur d'Emily, petite pour ses huit ans due a une certaine malnutrition passée. Elle passa une main sur la joue de la petite fille, la caressant doucement avant de lui attraper les épaules. "Tu es belle. Tu es la plus belle petite fille que je connaisse, c'est claire Emily ? Tes parents n'étaient que des idiots qui n'ont pas vue ta valeur. Mais moi je la voie, et John aussi."

Emily sentit ses yeux la piquer et son cœur se gonfler, comme si il allait déborder. Elle hésita un instant avant de timidement tendre les bras vers Thérésa et de se serrer contre elle de toutes ses forces. Elles restèrent un instant comme ça avant de se séparer et de, main dans la main, retourner a la maison.
Thérésa et John étaient les personnes les plus gentilles du monde. Thérésa était toiletteuse pour animaux tendis que son mari, John, travaillait pour la ville et s'occupait des espaces verts, des parques et de toutes les plates qu'elle voyait. En tout cas c'était comme ça qu'il lui avait expliqué lorsque, deux semaines plus tôt elle était arrivée chez eux. La mine basse et le cœur au bord des lèvres, elle c'était dis qu'elle allait encore tomber dans une famille horrible. La dernière l'avait si peu nourrit et accordé d'attention que l'infirmière de son école alertée par sa baisse de poids et ses fréquents évanouissements, avait contacté son assistante sociale pour qu'elle enquête Emily avait finit par faire un petit séjour a l'hopitale avant qu'on e la confie a Thérésa et John.

D’après la femme qui s'occupait d'elle, c'était des gens très bien, les meilleurs qu'elle avait sous la main, des gens qui, elle le savait, lui accorderaient toute l'attention dont elle avait besoin. Si elle en avait douté au début, Emily avait rapidement réalisé que Thérésa et John étaient des gens merveilleux. Des son arrivée ils l'avaient pris sous leur aile, lui offrant sa propre chambre - une grande première ! - dans une partie de leur maison. Ils n'avaient pas perdu de temps et l'avaient emmené dans un magasin pour qu'elle choisisse elle même comment décorer sa chambre, qu'elle ait des jeux qui lui plaisent...

Tous les matin ils prenaient le petit déjeuner ensemble. Lorsqu'elle arrivait, John était généralement en train de lire le journal tendis que l'odeur du pain grillé embaumait la cuisine et que Thérésa se levait pour lui servir un bol de lait et des céréales. Ils parlaient de leurs programmes respectifs. John se levait, embrassait rapidement sa femme, caressait le haut du crane de la petite blonde en lui souhaitant bonne journée, puis il partait dans sa camionnette. Thérésa amenait et ramenait Emily de l'école a la maison, et le mercredi, elles passaient la journée a la toiletterie, Emily ayant obtenu avec brio le poste de "mini assistante" dont elle était très fière. Elle avait même un badge ! son rôle principale consistait a s'occuper des animaux, les caresser et les calmer jusqu'au retour de leur propriétaire. De temps en temps, elle aidait même pour le bain !

Le soir, il se réunissaient autour de la table et se racontaient leurs journées autour d'un bon repas. Thérésa ne lui criait jamais dessus. John ne l'avait jamais frappé. elle avait le droit de regarder les dessins animés le week end, et ils lui lisaient a tour de role une histoire le soir. Pour la première fois, Emily avait l'impression d'appartenir a une famille. elle se sentait bien, aimée.

Elle c'était endormie depuis longtemps dans son pyjama - le bleu avec des dauphins dessus - quand un bruit lui fit ouvrir les yeux. John passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte, un sourire rassurant sur le visage tendis qu'Emily se redressai un peu sur ses oreillers en se frottant les yeux.

"C'est déjà le matin ?"
demanda elle un peu perdu alors qu'il s'asseyait sur le bord de son lit.

"Non, ce n'est pas le matin... Dis moi Emily, tu es heureuse ici ?"


Elle bailla, ouvrant grand la bouche, les yeux piquants. C’était difficile de réfléchir quand on était aussi fatigué... Mais elle devait faire un effort !

"Oui je suis très contente ici. Thérésa et toi vous êtes très gentil, j'aimerai qu'on reste comme ça pour toujours !"


Il eut un sourire, caressant sa joue avec douceur, s’attardant sur ses boucles blondes.

"Dis moi Emily... est ce que tu veux me rendre heureux moi aussi ?"
répondit il en plongeant son regard dans le sien. Devant le hochement de tête de la petite, il reprit : "C'est bien... gentille petite..."

Il la prit dans ses bras afin de la poser debout devant lui, gardant les mains sur ses flancs, penché vers elle.

"Ca va être notre secret... d'accord ? Si tu en parles a Thérésa ou a qui que ce soit, surtout pas à ton éducatrice ou même a une copine a l'école... on sera séparé. Et tu ne veux pas qu'on soit séparés hein ? Hein Emily ?"
il chercha son regard des yeux. "Personne ne doit être au courant. Personne, c''est promis ?"

"Oui John."
répondit elle. Elle ne voulait pas qu'on les sépare, ils étaient les premier a être gentils avec elle ! "C'est promis."

Il eut un sourire qu'elle n'arriva pas a définir.

"C'est bien. Viens la... Allez, enlève ton pyjama."
Emily hésita, sans comprendre ou il voulait en venir. « Tu veux me faire plaisir n'est ce pas ? »

« Oui... »


« Alors fais ce que je te dis. Viens, je vais t'aider..."


Les vêtements tombèrent peu a peu sur le sol, jusqu’à ce qu'il ne la prenne sur ses genoux. Doucement, il lui embrassa le cou alors que sa main glissait le long de sa cuisse.

* * *

Elle se débattit violemment dans son matelas, tournant la tête de droite a gauche sans arret, cherchant a échapper a des mains invisibles. Entortillées dans ses draps, Emily finit par se jeter sur le coté, tombant sur le sol dans un « Boum » retentissant. Le visage baigné de larmes, la respiration irrégulière, entrecoupée de hoquets, elle du luter pour respirer, pour se souvenir de qui elle était, d'ou elle se trouvait et de ce qui se passait.

La chambre était vide. Autour d'elle, les autres lits étaient tous vides comme si les autres enfants avaient disparu. Pourtant si Monsieur Eagle était venue elle l'aurait entendue, il faisait du bruit et puis il ne l'aurait pas laissée seule a dormir....

Seule. Elle était toute seule.

Emily tenta de se relever sans que ses jambes ne parviennent a la supporter, la faisant a nouveau choir sur le sol brutalement. Sa gorge se noua alors que le souvenir de son rêve ne revienne. Un rêve ? Non. C'était bien plus que cela. C'était un événement qui lui était arrivé il n'y a avait pas si longtemps que ca.... Un souvenir si vivace qu'elle pouvait encore sentir les mains de l'homme qui avait fallit devenir son père se balader sur son corps. Un souvenir comme lorsque sa maman canne lui avait dit de la laisser tranquille ou elle la tuerai.

Les mains tremblante au point ou même si elle les cognait contre le lit elles ne se calmaient pas, elle réussit a faire tomber son oreiller a coté d'elle, incapable de le tenir fermement, pour finalement enfoncer son visage dedans et hurler. Hurler a pleine voix toutes sa tristesse, son dégoût et sa honte. Hurler sa peine et la douleur presque physique qui la prenait. Elle hoquetait, avec l'impression que quelque chose lui bloquait la respiration, voulait l’empêcher de respirer. Pleurait sans la moindre retenue, essayant simplement de diminuer au maximum le son de ses cris et de ses larmes.

Ce ne fut que de longues, de très longues minutes plus tard que, la gorge sèche, elle eut l'impression de ne plus pouvoir emmètre un son. Roulée en boule par terre au milieu de sa couverture, le regard fixe et les bras fermement serrés autour de ses jambes et de son oreiller, elle se balança d'avant en arrière, hoquetant sans pouvoir se contrôler, s'en empêcher en poussant de petits gémissements indistincts.

Elle finit par essayer ses yeux et se lever, encore tremblante pour se diriger vers l'armoire ou étaient entreposées leurs maigres possessions. Enfin les possessions de Monsieur Eagle, des vêtements qui étaient a leur taille. Emily attrapa un T-shirt rouge n peu trop grand pour elle et un short beige qu'elle enfila avant de sauter dans ses chaussures. Le cœur gros, elle fit rapidement son lit et, fourrant Fifi dans sa poche – elle avait trop mal au cœur pour ne pas la prendre avec elle – elle se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit silencieusement.

Elle passa un bras sur ses yeux avant de déglutir. Les autres ne devaient pas voir qu'elle avait pleurer, elle ne voulait pas qu'ils posent des questions. Et puis c'était peut être la pleurnicheuse du groupe... mais la c'était pas pareille. C'était pas... La même chose. Elle s’arrêta dans le couloir, se forcant a essayer de sourire. Allez, un peu plus.... Bon, ca irait comme ca ; même si elle sentait clairement qu'il lui faudrait un peu d’entraînement.

Dix jours c'étaient écoulés depuis l'épisode du barbecue et de Cassandre. Dix jours pendant lesquels elle avait définit Jules comme étant son « ami ». Il était courageux et quand elle était avec lui, elle n'avait plus peur. Alors elle lui obéissait, l'aidait du mieux qu'elle pouvait en le suivant partout comme un caneton. Quand a Cassandre... elle n'avait toujours pas eut l'occasion de s'excuser a cause de sa punition. La petite fille avait le don de l'effrayer et a chaque fois qu'elle était en face d'elle, Emily avait envie de s'enfoncer dans la terre et de disparaître.

Ses œufs ? Ils avaient disparu elle ne savait comment – tout en soupçonnant Johanna d'y etre pour quelque chose – alors elle c'était fait la promesse que la prochaine fois, elle les cacherait mieux. Emily se remit en route, descendant les marches de l'escalier jusqu'au premier étage ou une voix l'interpella soudain. Une chanson ! Quelqu'un chantait ! Et ce n'était pas Vaiana, parce que même si elle avait l'habitude de chantonner tout le temps – une chanson a propos de mer bleue – sa voix n'était pas aussi aigue, douce et fluette. Une voix de fille.

Emily s’arrêta. Elle l'avait deja entendue cette voix quand elle essayait de ne pas dormir – après cette nuit, elle ferait une nuit blanche c'était certain, hors de question de fermer l'oeil – mais elle avait toujours été trop... indistinctes. Elle avait finit par se dire – pour ne pas passer sa vie la tete enfouie sous les couvertures – que c'était le vent, comme lorsqu'il faisait du bruit dans les roseaux le soir, pres des lacs.

Ca ne pouvait pas être la voix de Cassandre ou de Robyn elles avaient des voix trop graves. Et puis elles dormaient quand elle l'entendait, a moitié endormie elle aussi. Doucement elle s'approcha de la porte d'ou provenait la voix et essaya de voir quelque chose par le trou de la serrure. C'était une des portes dans laquelle ils n'avaient pas le droit de rentrer.

"Y a quelqu'un ?"
demanda elle apres un instant. Elle voulait voir si on lui répondait mais visiblement non. "C'est Emily, tu t'appelle comment toi ? Si tu veux je dirais pas a monsieur Eagle que tu chantais... je peux entrer s'il te plais ? Promis je lui dirai pas !" dit elle rapidement comme pour lui prouver sa bonne fois. Il y avait quelqu'un de nouveaux ici !

"Non... y a personne !"
répondit la voix d'un air anxieux. "Je... je suis la porte ! Madame la Porte, pour être exacte et... je n'aime pas qu'on me tape dessus ou qu'on fasse du mal à ma poignée alors... arrête, s'il te plaît. Et va-t-en."

Emily lacha brusquement la poignée qu'elle avait essayer de tourner. La fille avait l'air vraiment inquiète pour le coup ! Peut être qu'elle avait peur que Monsieur Eagle ne la punisse ! Sûrement, tout le monde avait peur de ca de toute façon.

« C'est pas vrai t'es une fille ! Pourquoi tu veux pas qu'on soit copines ? Moi j'aimerai bien t'entendre chanter... »
murmura elle assez fort pour qu'elle l'entende.

« Comment tu peux savoir que je suis une fille ? Tu ne m'a jamais vue ! »


« T'as une voix de fille c'est pour ca. »


Il y eut un silence hésitant avant qu'elle ne reprenne :

« Tu... tu voudrai qu'on soit copines ? ». son ton surpris donna de l'espoir a Emily. « J'avais beaucoup d'amis avant.. mais je les ai tous perdu. Monsieur Eagle m'a dit de rester ici. »

A nouveau il y eut un silence puis des bruits de pas et Emily eut l'impression que la fillette était juste derrière la porte.

« T'as une voix de fille c'est pour ca que je sais que t'es une fille. »
lacha Emily. « Pourquoi il t'as dit de rester ici ? T'es punie ? Ils sont ou les autres ? »

« J'ai entendu la voiture s'en aller. Je suis pas punie ! »
ajouta elle avec un ton farouche comme si elle la défiait de dire le contraire.

Emily attendit une seconde avant de poser sa main sur le battant.

« J'aimerai bien une copine moi.. j'en ai pas beaucoup, j'ai que Jules qui est mon copain... »

A nouveau un silence. Elle avait peur qu'un jour il en ai marre qu'elle le suive et ne lui dise de le laisser tranquille... Emily chercha un instant dans sa mémoire un moyen pour rejoindre sa futur copine quand tout a coup l'évidence lui apparut. C'était comme avec Tasha ! Quand elle était punie, elles avaient trouvé le moyen de se retrouver malgré tout !

« Il t'as dit de rester ici, mais il a pas dit que je pouvais pas entrer, si ? Donc je peux ! »
annonça elle d'une voix toute excité. Comme ca il ne pourrait rien dire !

« Je... sais pas. Mieux vaut que tu t'en aille. »
répliqua elle d'une voix triste avant que ses pas ne s'éloignent.

« Attends !! Attends me laisse pas ! »
s'écria Emily en tapant de la main sur le battant. « On est quand même copines hein ? Hein ? »

Sa seule réponse fut le silence.


Phoebus Light
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Phoebus Light

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When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?


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| Conte : Hercule
| Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.

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Evénement Divin #27 {80} : Au Violent de nos Songes - Page 3 _



________________________________________ 2017-05-26, 18:44


au violent de nos songes
You can't wake up from reality.

La Grande Vallée était baignée par le soleil, un léger vent faisant bouger les branches des arbres et permettant aux rayons de venir caresser la peau des enfants qui jouaient. Apollon adorait quand l'astre brillait de milles feux. Il adorait la chaleur, il adorait sa lumière rassurante, il adorait les ombres qui se formaient au sol en sa présence. Il jouait à sauter de l'une à l'autre, s'amusant de leur mouvement. Les autres étaient dans l'eau, à se baigner, à se chamailler. Ses frères et sœurs avaient finit par ne presque plus jouer avec Poséidon, qui trichait souvent lorsqu'il s'agissait de distraction aquatiques. Lui ne s'en formalisait pas trop, tant qu'il n'embêtait pas Artémis.

Alors il finit par le rejoindre, utilisant ses petits bras pour l'asperger d'un peu d'eau, se rendant bien compte que ça n'avait pas eu grand effet. Son frère répliqua presque immédiatement, l'aspergeant d'un coup de vent, le faisant éclater de rire. C'était rafraîchissant. Il courrait de gauche à droite pour tenter d'éviter les lancés d'eau de l'autre petit dieu. C'était distrayant, c'était drôle. Jusqu'à ce que Poséidon ne montre encore une fois à quel point il pouvait se montrer arrogant, parfois, voulant montrer sa supériorité. Les vagues se firent plus hautes. Plus fortes. Plus violentes.

L'une d'elle frappa violemment son genou, lui faisant perdre l'équilibre et tomber au sol. Apollon se redressa, fronçant les sourcils en se retournant vers lui. Il avait une moue contrariée sur le visage, tandis que son frère ne cessait ses attaques. Il n'avait même pas l'air de s'être rendu compte qu'il lui avait fait mal.

« Arrête maintenant ! » finit-il par réussir à lâcher en évitant une autre attaque.

Seulement, l'effet que ses mots eurent ne furent pas du tout ceux espérés. Poséidon se mit à grandir à vue d’œil, sa carrure se modifiant, ses traits changeant. Il n'avait plus du tout la même apparence en l'espace d'une seule seconde. C'était Eagle qui était face à lui, maintenant.

« Je m'arrêterai quand je le voudrai ! »

Le ton de l'homme était sans appel et il s'avançait, fonçant droit sur lui. Il était grand, imposant… effrayant. Le souffle d'Apollon s'accéléra, le petit garçon reculant du mieux qu'il le pouvait. Il tremblait de toute part, ses yeux s'embuant sous l'effet de la crainte.

« Qu'est-ce que j'ai fais ? »

Il avait été sage. Il n'avait pas fait de bêtises. Il en était certain, il avait fait attention. Pourtant, Eagle continuait, marchant vers lui, ne prenant pas la peine de lui répondre. Un claquement résonna autour d'eux et ses yeux se remplirent de terreur. Il tenait sa ceinture dans la main.

« Non… Non… » hoqueta le petit garçon en reculant de plus belle.

« Quand on perd ma confiance, c'est à jamais. »

Il ne put retenir ses larmes, cette fois, n'arrivant à le contenir alors que l'homme commençait à lever la ceinture.

« Mais je n'ai rien fais ! »

Sa gorge était serrée, les mots peinant à en sortir. Sa tête tournait et ses jambes commençaient à le lâcher.

« S'il vous plaît, non… »

L'homme ne disait rien, continuant son avancée, la menace se faisant de plus en plus proche et pressante. Il avait le cœur serré et ferma les yeux, se résignant à recevoir cette punition injuste, avant qu'un craquement ne se fasse entendre derrière lui. Un son bref, sourd, presque imperceptible, qui lui fit tourner la tête.

C'était Hadès, en train de jouer avec les petites flammes au bout de ses doigts. Il les regardait de son air rêveur. Il s'amusait souvent seul, dans son coin, ce n'était pas très étonnant qu'il se trouve là. Mais ne voyait-il pas ce qui se déroulait sous ses yeux, à quelques mètres ? Apollon eut envie de crier son nom pour le faire réagir. Il se retourna vers Eagle qui…

Il avait disparut.

Les yeux exorbités, la peur s'y lisant toujours distinctement, le petit garçon resta un instant le regard rivé sur cet espace vide qu'avait laissé l'homme face à lui. Sa respiration était courte, saccadée. Il pouvait revenir à tout moment. Paniqué, le mini dieu s'écarta de cet endroit pour se diriger vers son frère, qui ne lui prêtait toujours pas la moindre attention. Arrivé à la hauteur de l'autre garçon, Apollon tenta de reprendre ses esprits. Il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des regards derrière son épaule.

« Tu l'a vu toi aussi ? » murmura-t-il simplement à Hadès, peinant à retrouver son souffle.

Il se contentait d'observer les flammèches à ses mains, lui répondant d'un ton pensif :

« Voir quoi ? »

Entre ses doigt, le feu cessa, ne laissant place qu'à de la fumée qui disparut bien vite. Une autre vision s'imposa alors à son esprit. Ce n'était plus Hadès face à lui. C'était un autre garçon. Jules. Il ricanait, le regardant de haut, le dévisageant presque, d'un air supérieur et dégoûté. Sous la surprise, Apollon fit un pas en arrière.

« Qu'y a-t-il à voir ? A part l'avorton que tu es ? » Il le méprisait, par son attitude et son ton, se redressant pour le dominer un peu plus. « Tu n'es rien qu'une mauviette. Tu pleurniches comme un bébé au lieu d'affronter le danger. Ça ne m'étonne pas que tout le monde t'ait abandonné. Tu n'es pas intéressant, tu n'as rien d'exceptionnel. »

Un autre rire sortit de sa bouche, alors qu'il portait une tasse à ses lèvres, le mot « café » y étant noté. Ce n'était pas logique. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas… Il le buvait, sans lui adresser un mot de plus, se retournant pour ne plus lui faire face.

Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi lui disait-on de telles choses ? Pourquoi avait-il si mal ? Ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible que des personnes apparaissent ainsi, soudainement, sans prévenir. Il avait des visions, oui, mais pas comme ça. Pas de manière aussi… réelle. Mais ce n'était pas réel. Non, ça ne pouvait pas l'être.

« Artémis... » prononça-t-il, brisant le silence, dans un sanglot étouffé.

Il devait la trouver. C'était la seule qui le comprenait, la seule qui le soutenait, qui jamais ne le rejetterait comme venait de le faire cet enfant. S'écartant d'avantage, le dieu se mit alors à courir à travers la Grande Vallée.

« Tu cherches ta maman, mauviette ? »

Il se moquait toujours alors qu'il s'éloignait, s'en tenant les côtes tellement l'hilarité le prenait. Ce fut ce qui le fit craquer. Les larmes coulaient de nouveau, brouillant sa vue alors qu'il partait le plus loin possible, accompagné par es rires de Jules. Il finit par ralentir son rythme, en réalisant qu'il était seul. Plus aucun bruit ne s'échappait des arbres. Pas même un bruissement de vent. Les autres étaient partis. Le silence qui régnait le mettait mal à l'aise.

Il continua plusieurs minutes, avant de remarquer quelqu'un assis par terre, jouant avec des petits cailloux. Elliot ne le vit pas approcher. Était-ce encore un piège ? Il n'osait pas venir trop près, de peur de ne faire que déclencher de nouveau un changement qui le ferait souffrir. Apollon se frotta les yeux, rougis par les pleurs, ses bras serrés tout contre lui. Il n'était pas rassuré. Il mit un certain temps avant d'oser parler, la tête penché sur le côté, fixant le petit garçon.

« Tu es tout seul ? »

Il avait du mal à articuler sans difficulté. Artémis était partie. Ils n'étaient que tous les deux ici. Il n'arrivait même plus à savoir s'il ne s'agissait vraiment que d'une illusion.

« Je ne suis pas tout seul. » Il ne le regardait pas, continuant de jouer, se donnant un air brave. « Je suis avec mes cailloux. »

Il avait dessiné des visages dessus. C'était étrange et spécial, un peu glauque même, mais pas très inquiétant. Ce fut la suite qui le laissa plus sceptique.

« Ils livrent une bataille mais ils vont tous perdre contre lui. Ils ne veulent pas qu'il sauve sa princesse. » Celui qui était à priori donc le futur gagnant de cette guerre était le plus gros des cailloux. « Là, ce sont les morts. »

Beaucoup de petits étaient entassés à côté. Ils y avaient beaucoup de morts.

« Elle fait partie des victimes. » ajouta-t-il d'un ton grave, avec une touche d'espièglerie.

La gorge d'Apollon se noua et soudainement, ça ne lui paraissait plus adorable. Ni même amusant. Ce n'était pas une façon de se distraire. Il n'avait pas le droit de parler d'Artémis comme ça, puisqu'il était presque évident que c'était d'elle dont il parlait.

« Ce ne sont que des cailloux. Ce n'est qu'un jeu. »

Il le dit d'une manière plus brusque et désagréable qu'il ne se l'imaginait. Il ne pouvait en vouloir à Elliot de tenter de s'occuper comme il le pouvait. C'était simplement que les événements qui venaient de s'enchaîner ne lui donnait pas envie de rire de n'importe quoi.

La réaction d'Elliot ne se fit pas attendre. Il s'était relevé, des cailloux dans la main, un regard noir posé sur lui.

« Tu... tu n'es pas le bienvenu de toutes façons ! Tu ne comprends rien ! C'est pas un jeu ! C'EST PAS UN JEU ! »

Ce n'était qu'un enfant, il était même presque plus petit que lui, mais ses cris le firent frémir. Il fixait l'autre petit garçon, inquiet, ne s'attendant pas non plus à ce qu'il le prenne tant au sérieux. Il avait conscience d'y avoir été un peu fort mais… Il lui lança ses cailloux dans un acte de rage. Ses lèvres tremblaient. Il ne savait pas si c'était à cause de sa colère, puisque dans ses yeux, il arrivait à lire de la peine et de la douleur. En dehors de cette attaque qui le déstabilisait, il était aussi triste rien qu'en le regardant.

« TU NE M’ARRÊTERAS JAMAIS ! » hura alors Elliot en lui jetant d'autres petites pierres au visage.

~ ~ ~

Il ouvrit les yeux, se redressant dans un sursaut. Ces mots résonnaient dans sa tête, alors que peu à peu, il se souvenait de la peur, de la douleur, de la tristesse. Il avait certainement dû pleurer. Mais ce n'était… ce n'était qu'un cauchemar.

Il y avait tellement cru. Il se voyait encore, jouer près de l'eau. Il n'était plus très sûr, peut-être n'était-ce qu'à cause de cette histoire de petit garçon enterré, mais il avait cru voir d'autres enfants qu'il ne connaissait pas, dans ces songes. Ou s'agissait-il d'un souvenir de sa vie d'avant ? Il n'en savait rien. Ce n'était presque plus que des ombres à présent. Il voyait pourtant encore si clairement Eagle et sa ceinture, Jules se moquer ou encore Elliot…

Lentement, Phoebus prit conscience de l'endroit où il se trouvait. Ce n'était pas son lit. Ce n'était pas une pièce, non plus. C'était une voiture. Il était assis à l'avant et son premier réflexe fut de regarder qui en était le conducteur. Eagle. Il s'agissait de sa Jeap. Le souvenir encore vivace de cet homme le menaçant dans son sommeil le fit s'enfoncer dans son siège. Il tourna la tête, lentement et discrètement, pour voir Jules et Cassandre endormis à l'arrière, leur têtes collées l'une à l'autre. Ils avaient de la chance, de dormir si sereinement.

Son regard se posa par la fenêtre, alors qu'il ne reconnaissait pas le chemin qu'ils prenaient. C'était étonnant. Jamais on ne les emmenait nul part pour se balader. Les autres étaient restés à la maison ? Il avait encore les idées vagues.

« On va où ? » réussit-il à lâcher, la voix encore endormie, les yeux fatigués.

L'homme se contenta de lui jeter un coup d’œil, sans lui apporter plus d'attention que nécessaire.

« T'occupe. »

Le ton était sec, habituel. Il lui semblait bien que cette fois-ci, c'était la réalité. Phoebus lâcha un soupir, insatisfait de cette réponse, même si clairement, il préférait ça à une raclée ! Il s'étira mollement. Il ne pouvait pas s'attendre à mieux venant d'Eagle. C'était encore un nouveau mystère, une destination inconnue. Il aimait bien les faire mijoter. Il s'en souvenait maintenant. Ce matin, il était venu le chercher à l'aube même, avec ces deux autres compagnons, en leur annonçant qu'ils partaient ensemble. C'est tout ce qu'ils savaient et il ne pouvait pas espérer davantage d'informations.

« Tiens-moi le volant deux secondes. »

Le gamin tourna la tête vers lui. Ce n'était pas une demande gentiment prononcée mais un ordre auquel il devait obéir. Un peu paniqué, il le prit dans ses mains, n'osant pas bouger d'un millimètre. Il n'avait jamais fait une telle chose. Il avait un peu de mal à rester correctement installé tout en tenant bien le volant, mais tant pis. Il préférait laisser de côté son confort pour s'assurer de ne pas les envoyer dans le décor. Il faisait simplement attention à ne pas faire tomber son chapeau qu'il avait gardé sur ses genoux. Depuis qu'il le lui avait donné, il le gardait, comme pour lui montrer qu'il en prenait soin. En dix jours, il ne l'avait toujours pas perdu ou abîmé.

Eagle, se contenta de sortir une cigarette et une allumette. Pour l'allumer, il la frotta contre le cuir de sa ceinture, à quelques centimètres de lui. Le garçon déglutit, évitant de fixer trop longtemps l'objet cintrant la taille de l'homme. Il n'eut pas à s'inquiéter trop longtemps de la route, puisque leur tuteur en reprit le contrôle très vite – fort heureusement pour eux tous.
black pumpkin
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