« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elle plissa les yeux sous le soleil qui les écrasait. Pourquoi elle était passé déja ? Parce que la mer tout ca.. c'était carrément mieux que ce désert a la noix. Emily baissa les yeux sur son corps...... Et se décomposa. Retrouver une taille miniature c'était carrément la chose la plus ... Rhaaa !! Mais pourquoi Comment elle allait expliquer ca a Luke ? Et canaliser figue ! Il allait absolument falloir qu'elle apporte de la nourriture et des pelotes de laine en nombre pour que Figue se tienne LOIN d'elle.
Elle soupira et se décala d'un pas pour se mettre dans l'ombre d'un adulte. Quitte a être petite, autant en profiter. Elle avait jeté un coup d'oeil a Eliott en passant, hésitant a... elle ne savait pas trop comment le gérer lui. Il avait l'air de ne pas être le pire, il avait même l'air d'être quelqu'un de relativement bien. Bon, ok, quelqu'un de bien tout court, même si c'était un dieu. Apres tout il...
Elle secoua la tête, observant la famille parfaite se retrouver non loin d'elle, jusqu'a ce que soudain, elle ne se tourne vers l'un des militaires pour demander :
"Vous avez pas un téléphone des fois ? J'ai un coup de fil a passer."
Oh. Ok, il lui faisait le coup du "je-bouge-pas-comme-un-brave-petit-soldat". Pour un peu elle aurait douté qu'il l'ait entendu si elle n'avait pas vue sa mâchoire se crisper quand elle lui avait adressé la parole. Emily lui jeta un regard noir avant de s'avancer vers la glacière et de se placer a coté de Robyn.
"Tu peux prendre la mienne" lacha elle en fouillant pour finir par attraper une bière.
Elle l'observa d'un oeil méfiant avant de la reposer. Vue l'effet que la clope lui avait fait, elle préférait ne pas penser a ce qui se passerait si elle se mettait a boire même si elle en avait très envie. Avec un soupire elle attrapa un coca - le dernier refuge qu'il lui restait en ce bas monde - et décapsula la canette en jetant un regard a Robyn. C'était... étrange de se retrouver a coté d'elle aprés tout ce qu'elles c'étaient dit. Tout ce qu'elles avaient pu penser, se promettre. Elle déglutit. C'était déstabilisant, perturbant... Elle but une gorgée de coca pour reprendre contenance.
"Tu vas faire quoi maintenant ?" demanda elle brusquement.
Elle ne savait même pas pourquoi elle lui demandait pour le coup. Peut être parce qu'elle l'aimait bien au fond, et qu'elle lui était reconnaissante de ce qu'elle avait.. de ce qu'elle aurait pu lui apporter. Un visage barbouillé de chocolat fondu. Voila ce qui lui faisait face a présent.
"Je vais retourner à ma coloc. Y a du monde qui m'attend, finalement. Et toi?" répondit elle, pas super a l'aise aussi.
Emily la fixa en silence pendant quelques secondes, immobile, sans savoir quoi dire, quoi répondre. Elle avait été porteuse de tellement de.. changements, d'espoirs aussi. Elle détourna le regard, préférant le fixer sur un point du désert.
« J'vais rentrer aussi. »
Simple, concis. Elle savait.... ou plus tot devinait que Figue était allé chez Louise, quand a Luke... Il voudrait certainement ne plus entendre parler d'elle. Elle but une gorgée de coca avant de reprendre, d'un ton un peu hésitant :
« Alors comme ca.. t'es patissière ? »
Bon, y avait mieux comme sujets de conversations mais la elle avait l'esprit totalement vide. Ce face a face etait peut etre l'une des pires idées qu'elle ait jamais eut. Pourtant elle en avait besoin d'une certaine façon. Robyn eut un petit sourire un peu triste avant de lécher a nouveau sa glace qui menaçait de dégouliner sur ses doigts. Elle hocha la tête, l'air carrément fière d'elle.
"Yep! Et une sacrée bonne pâtissière même! Je veux pas me vanter, mais c'est vrai. Si t'aimes bien le sucré, t'as qu'à passer. Je peux te refiler des gâteaux gratos, histoire de combler le traumatisme laissé par cet espèce de kidnapping à la con"
Emily eut un sourire amusé.
« C'est trop gentil. Quand a toi si jamais t'as besoin d'un service... Je tiens une armurerie rue de l'Alouette. T'auras qu'a passer, j'ai pas mal de contacts qui peuvent aider. »
Elle lui fit un clin d'oeil, avant de reprendre sa contemplation de la cannette.
« Tu sais, a propos de ce qu'on avait prévus... » elle s'arreta, sans vraiment savoir comment continuer.
Robyn soupira et joua elle aussi a « on-ne-se-regarde-surtout-pas-regardons-l'horizon-plus-tot-c'est-tellement-plus-interessant-n'est-ce-pas ? »
"J'étais sincère. Quand j'ai dis tout ça. J'avais vraiment envie qu'on ait notre maison. Et je t'aurai vraiment emmené partout. C'était pas des conneries."
Emily se mordit l’intérieur des joues, en baissant les yeux sur ses chaussures.
« Ouais. Merci. C'était... Ca a été important pour moi. Vraiment. » Elle attendit quelques instants dans un silence gêné avant de se racler la gorge. « Bon. J'espere qu'on se reverra. Passe me voir a l'occasion. »
Emily lui fit un petit sourire, avant de s'éloigner pour aller rejoindre Cassandre. Bon, elle devait prendre ses responsabilités non ? Elle inspira, bloqua un instant son souffle dans sa gorge, et expira, avant de lui tapoter la hanche. L'épaule était trop haute. Elle se tordit le cou pour la regarder dans les yeux.
« J'peux te parler une seconde ? »
Cassandre l'avait fusillé du regard avant de se reprendre et de lui faire un sourire comme si de rien était. Elle se mit a regarder aux alentours comme si elle cherchait quelqu'un.
« Bien sur. » dit elle avant d'ajouter « Maintenant ? »
Non, dans deux ans. Même jour, même heure même endroit...
« T'as quelque chose de plus important a faire ? » Répondit Emily du tac au tac, sans reflechir. Apres tout elles étaient au milieu du désert, c'était sure qu'elle avait un rendez vous galant ici non ? Rapidement, elle se mordit l'interieur des joues. Bon, on ravalait le sarcasme latent et on se calmait. Apres tout c'était en partie sa faute non ?
« Hein ? » elle baissa les yeux sur Emily comme si elle la remarquait a nouveau. « Non non, vas y je t'écoute » reprit elle en croisant les bras sous sa poitrine.
Emily inspira et expira lentement, s'intiment au calme.
« Je m'excuse pour Eagle et la ceinture. J'avais pas prévu que ca te retombe dessus. »
Elle n'avait pas oublié cet épisode et n'avais jamais osé lui présenter des excuses. Maintenant qu'elle était adulte, elle tenait a ce que les compteurs soient remis zero rapidement. Elle ne s’excuserait pas pour l'avoir frappé, mais juste pour ca parce que ca n'avait pas été volontaire et que d'une certaine façon elle s'en voulait.
« Ouais, c'est pas grave. » répondit Cassandre sans grande conviction, avant de soupirer et de dire a son tour : « Désolée pour les œufs... »
Emily haussa les épaules, en regardant autour d'elle.
« Ok ». Que pouvait elle dire d'autre ? Elle préférait presque effacer ce souvenir de sa mémoire. C'était pas possible d'être aussi bete et de croire que des œufs de poules allaient donner des poussins, si ? « Bon bah c'est réglé alors. »
Elle déglutit et se balanca d'un pieds sur l'autre. Silence génant du jour bonjour...
« Je suis contente qu'on ai eut cette discution. »
« Ouep. »
« Ouais. » Un silence, puis Emily se racla la gorge. « Bon, a plus... »
« Ouep, c'est ca... a plus ».
Niveau fin de conversation, y avait mieux non ? Elle se détourna, soulagée malgré elle pour aller s'assoire sur une glacière et prendre une nouvelle canette. Dommage qu'ils n'aient pas de maïs pour le coup.... ne restait plus qu'a rentrer maintenant.
« Ca va être marrant tiens... » murmura elle en ouvrant une canette.
Neil Sandman
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Je n'avais pas envie de passer du temps avec Emily. C'était plus fort que moi. Autant petite que grande, elle était insupportable et incontrôlable. Et puis, elle avait quelque chose dans le regard qui me déplaisait. En plus, à cause d'elle je n'étais plus à côté d'Apollon. J'avais simplement adressé un regard à l'homme dont la main me manquait. Puis, me tournant vers Aphrodite, je venais tout juste de tilter sur quelque chose. Ou plutôt sur quelqu'un.
Si on y regardait de plus près et qu'on lui retirait ses lunettes... qu'on le rajeunissait un peu... qu'on gardait ses cheveux ébouriffiés et plutôt long... est-ce que ça serait possible que ce visage me soit familier ? Je l'avais déjà vue quelque part, c'était certains. Et... je me souvenais même très bien d'où c'était et de qui il était. Mais pourquoi était-il ici ? M'approchant de lui, avec un air surpris, il m'avait adressé un nouveau sourire, tout en hochant la tête.
« On me dit souvent que j'ai un visage familier. »
« Je ne l'ai pas encore dit. » précisai-je.
« Ouais, mais j'ai senti que ça arrivait. »
Croisant les bras sur ma poitrine, je l'avais observé quelques instants. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire ici ? En quoi une simple faille qui nous avait envoyé ailleurs et nous avait réduis à la taille de Tom Pouce, pouvait bien l'intéresser ?
« L'Australie c'est très dépaysant. » déclara-t'il d'un ton désinvolte.
« Ca faut le dire à celui qui l'a mise là. » répondis-je. « Pourquoi avoir amené le père d'Eagle ? Enfin... pourquoi s'occuper de ça ? »
« Le grand élan cosmique me l'a soufflé à l'oreille. Puis les étoiles se sont alignées dans le ciel. »
J'avais remarquer qu'à cette phrase, Jules s'était mis à observer le ciel comme pour voir si en plein jour on allait y voir quelque chose. Il était vraiment naïf ce garçon.
« Il y a eu une éclipse totale. Puis... en fait, je n'en ai aucune idée. » reconnu t'il.
C'était à ce moment que Jules avait baissé la tête. Peut-être que ses espoirs de voir tout ça tombaient dans l'oubli.
« Vous vous connaissez ? » intervint ma grand-mère d'un air intrigué, qui avait l'ouie fine.
« Pas encore. »
« En quelque sorte, si. » répondit-il.
« Vraiment ? »
« Oui. » dit-il fièrement.
Je n'en revenais pas. Grand-mère nous observa d'un air suspicieux. Je me contentai de lui sourire.
« Vous avez de l'avance n'empêche. »
« Pas vraiment. Je dirais même que j'arrive précisément à l'heure. »
Je n'avais pas compris ce qu'il voulait dire par là. Généralement il devait arriver plus tard. Voir même très très plus tard. Genre dans quelques années. Pas si proche.
« L'homme qui tombe à pic. » grommela Aryana d'un air pincé.
Mathis lui fit un grand sourire. Quand à moi, je ne trouvais pas ça rassurant de le voir là si tôt. Au loin Eagle était toujours avec son père. Ils discutaient tous les deux et à tour de rôle, ils regardèrent en direction de leur maison. Après toutes ces années, ils avaient sans doute de nombreuses choses à se dire. De toute façon, il était désormais inutile de lui proposer de rentrer avec nous, car il avait retrouvé sa famille. Il ne pourrait plus rien lui arriver de grave. J'aurai pu lui en vouloir de ce qui s'était passé, mais après tout c'était juste quelqu'un de perdu. Maintenant qu'il avait retrouvé le chemin, on pouvait tracer une nouvelle route. Tandis qu'ils allaient se diriger vers la maison, Eagle se tourna dans notre direction, avant de nous rejoindre.
« Je voulais juste vous dire merci. » dit-il en s'arrêtant devant nous, sans nous regarder. « Vous avez été meilleur que je ne le serai jamais. »
« Il n'est jamais trop tard pour construire quelque chose de neuf. Il suffit d'un peu de bois, d'un bon marteau, de bonnes intentions... l'issue peut aussi être favorable à toutes les personnes présentes. »
Eagle lui adressa un regard quelque peu dérouté avant de plisser les yeux.
« Je dois terminer ce que j'ai commencé, ici. » répondit-il d'un ton sec.
« Alors qu'il en soit ainsi, jeune homme. »
Quand Eagle se tourna pour partir, j'avais regardé Mathis droit dans les yeux.
« C'est fou comme certaines choses ne changent pas. Toujours aussi... bizarre dans les propos, solennel... On se croirait dans une paroisse dont vous seriez le pasteur. »
Eagle et son père étaient entrés dans la maison, tandis que Mathis les observait toujours, avant de planter son regard dans le mien. A côté de ça, on allait tous bien.
« On devrait inviter ce charmant monsieur à Olympe. Avec toutes ces péripéties, je suppose qu'il a besoin de prendre un peu de bon temps. » dit Aphrodite avec un petit air malicieux.
« Ca ne marchera pas grand mère... Il n'est pas intéressé. »
Je savais très bien à quel jeu elle jouait, et ce qu'elle avait en tête. Lui soutirer des informations en usant de ses charmes. Elle était plus efficace qu'un serum de vérité.
« Vraiment ? » demanda Mathis, intrigué.
« Ben oui. C'est pas votre genre. Les femmes. Ni les hommes d'ailleurs. Enfin je crois. »
« Je ne sais pas. La proposition est intéressante. Mais j'ai peur de ce qu'elle cache. Sous entendiez vous quelque chose, jeune femme ? » demanda t'il à Aphrodite.
Elle prit un air tout innocent en battant des cils.
« Bien sûr que non. Je ne suis pas de ce genre contrairement à ce que ma petite fille essaye de faire croire. »
Aphrodite n'était pas la seule à avoir l'oreille fine, car on venait d'entendre Elliot, Apollon et moi même du coup, toussoter discrètement. Elle prit un air profondément indigné. Et comme elle ne pouvait pas montrer son mécontentement autrement, elle se mit sur la pointe des pieds pour faire une tape sur la tête d'Elliot qui nous avait rejoins.
« N'importe quoi. Tu ne veux même pas admettre la vérité. Pourtant tu sais bien que ça fait partit de ton charme, grand-mère. » lui dis-je avec un petit sourire taquin, en haussant les sourcils, avant de rire.
« C'est de cette façon que vous remerciez la personne qui s'est dévouée pendant des semaines à vous rechercher ? »
Je sentis la main de Mathis se poser sur mon épaule, tandis que je riai une nouvelle fois. Aphrodite n'était pas croyable.
« La porte a été ouverte. Toutes les portes. » murmura t'il.
Tournant la tête vers Mathis, je me demandais ce qu'il voulait bien dire par là. J'avais bien entendu ? Il semblait avoir le regard perdu dans le vide. Pendant quelques instants, je pensais qu'il faisait une blague, sans en comprendre le sens. Un petit frisson me parcourut et il retira sa main. Ca m'inquiétait un peu là... un peu beaucoup même. Qu'avait-il voulu dire par là ? Il observa la maison, avant de nous regarder à nouveau et de froncer les sourcils, intrigué.
« C'est sans doute mieux ainsi. »
Il y eut un coup de fusil, provenant de la maison, puis un second.
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quand la moustache est fine...
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« This is the end Hold your breath and count to ten. Feel the earth move and then hear my heart burst again. »
Maman m'avait donné une tape sur le crâne et je n'étais pas sûr de l'avoir méritée. Pourquoi m'avait-elle frappé alors qu'Apollon et Cassie avaient aussi pouffé quand elle avait fait croire qu'elle était une dame vertueuse ? Ce n'était pas juste.
"La porte a été ouverte. Toutes les portes." déclara le sosie de Jeff Goldblum en posant une main sur l'épaule de ma fille.
Premièrement : il n'avait pas intérêt d'essayer d'autres rapprochements avec elle sinon ça allait mal finir pour lui. Deuxièmement... il se la jouait énigmatique ? Je n'avais rien compris à sa phrase. Maman ouvrit la bouche sans doute pour lui demander des précisions mais à cet instant, une détonation ébranla les environs. Quelques secondes plus tard, une seconde. Je me raidis alors qu'un frisson parcourait mon échine. Puis je tournai la tête vers la maison. Les coups de feu venaient de l'intérieur.
Les deux militaires avaient délaissé leurs glacières pour porter une main à leur arme, mais j'avais été plus rapide qu'eux en me téléportant directement dans la demeure. Ce que je vis me laissa sans voix. Je plaquai une main contre ma bouche, horrifié.
Deux corps gisaient au sol. Le vieil homme était étendu, la poitrine ensanglantée, le visage figé dans une expression de surprise mêlée de chagrin. Quant à Eagle... ses yeux clairs semblaient animés d'un éclat de conscience même s'ils étaient en partie tournés vers le plafond.
"Que... Pourquoi...?" balbutiai-je d'un ton tremblant.
Je tombai à genoux, observant les corps inanimés sans y croire. Que s'était-il passé ? Mes yeux hébétés tombèrent sur l'arme qui gisait à côté d'Eagle, dont la bouche n'était plus qu'une mare de sang. Le sol derrière son crâne était taché du même liquide écarlate. J'eus un haut-le-coeur. Le fils avait tué le père avant de se donner la mort... Pourquoi ? POURQUOI ? A quoi ça servait de le sauver si c'était pour... ça ?
Je me sentais en colère contre ce type. Je ne comprenais pas ce qui avait pu le pousser à une telle extrémité. On lui avait fait confiance, il nous avait remerciés avant de partir avec son père. Alors... POURQUOI, bon sang ?
Je remarquai à peine Apollon qui s'était également téléporté et qui s'agenouilla près du corps d'Eagle. Il déglutit avec peine et expliqua :
"Le jour où... où la faille l'a emmené, il était seul avec sa mère. Elle était... elle était morte. Son père était rarement présent. Il est rentré ce jour-là et l'a trouvé. Il l'a frappé parce qu'il ne voulait pas laisser sa mère. Il l'a enterrée et il est reparti. Il l'a laissé. Il l'a abandonné et... et Cody a passé de longues années seul après ça. Avec ce dernier souvenir en tête. C'est... c'est compréhensible."
Il doutait tout en parlant ; la douleur était perceptible dans le ton de sa voix.
"Mais je ne pensais pas... je ne pensais pas que ça se terminerait comme ça." soupira-t-il.
Je passai rapidement une main sur mes yeux pour sécher les larmes et tentai de rassembler mes idées. Tout ça c'était très joli -non en fait, c'était horrible- mais je préférais poser moi-même la question à Eagle, dès que je l'aurais ramené, lui et son père. Il fallait que je me concentre, je n'avais qu'une minute pour remettre les âmes dans leurs boîtes.
Je baissai les paupières et cherchai la lumière de leurs âmes. Elles étaient là et s'éloignaient lentement, tout comme celle de Vaiana avant elles. Je me mordis les lèvres jusqu'au sang en me rendant compte d'un détail préoccupant.
"Je peux pas ramener les deux. Bordel, je peux pas !" m'écriai-je, révolté contre moi-même.
A quoi ça servait d'avoir des pouvoirs cosmiques phénoménaux si je n'avais qu'une fenêtre de soixante secondes pour ressusciter quelqu'un ? Je passai une main dans mes cheveux ébourriffés, jetant des coups d'oeil frénétiques vers le père puis le fils, et inversement. Lequel méritait de vivre, en fin de compte ? Plus je perdais de temps à réfléchir, et moins j'en aurais pour en sauver un seul. Le père avait dû commettre des erreurs pour qu'Eagle ait envie de le tuer après tout ce temps. Quant à Eagle, il avait commis des actes impardonnables, mais... je refusais de le perdre. J'avais promis de sauver le petit garçon. Je l'avais promis... Ce n'était pas concevable de baisser les bras. Pas après tout ce que nous avions enduré.
Apollon resta silencieux. En revanche, je compris qu'il pensait la même chose que moi alors qu'il observait fixement le cadavre d'Eagle. Il ne voulait pas le laisser tomber.
Fermant de nouveau les yeux, je me concentrai. Hélas, la minute était passée. Son âme, comme celle de son père, s'était trop éloignée si bien qu'elle avait disparu de notre réalité. Inaccessible. Mais je n'étais pas furieux. Au contraire, je me sentais étrangement serein, car je venais d'avoir une idée.
"Je vais remonter le temps." décidai-je en soulevant les paupières. "Je vais retourner dans le passé juste avant qu'Eagle ne tire et je vais l'empêcher de le faire."
De cette façon, tout le monde serait sauvé. Il suffirait ensuite de l'avoir bien à l'oeil pour l'empêcher de commettre une autre bêtise. C'était toujours dangereux de manipuler le Temps mais il me semblait que les conséquences ne risquaient pas d'être plus catastrophiques qu'elles l'étaient présentement. Comment faire pire que ce désastre, franchement ?
"Tu ne peux pas changer ce qui est déjà arrivé..." déclara Apollon.
Je clignai des yeux et tournai la tête vers lui, éberlué. Il me chantait quoi, là ?
"C'est dangereux." insista-t-il en fronçant les sourcils, très sceptique. "Tu pourrais ne faire qu'empirer les choses."
Il n'adhérait pas à l'idée, ça se sentait bien. En revanche, il ne semblait pas opposé au point de m'empêcher de le faire. De toutes façons, ce n'était pas comme s'il était en mesure de m'obliger à obéir. Maître d'Olympe, ce n'était qu'un mot. J'étais capable de choses dont il ne pouvait que rêver. J'étais au-delà des lois divines et humaines. Un nouveau frisson parcourut mon échine et je me donnai une petite tape sur le front afin de me ressaisir. Je détestais quand je commençais à raisonner de cette façon mais... on ne me laissait pas le choix. Personne ne comprenait, en fin de compte. Le poids des responsabilités, de mes pouvoirs qui permettaient tant de choses et en même temps, les compliquaient tellement... "Tu as fait un voyage dans le temps récemment ?" fis-je, contenant très mal la rage dans ma voix. "Moi oui. Je connais les risques. Je sais les évaluer."
Mensonge. Vantardise.
Je serrai les poings tout en fixant Eagle. Je n'étais qu'un gamin inconscient. Cassie et maman étaient arrivées dans la pièce, ainsi que quelques autres... Pouvais-je vraiment prendre le risque de changer ce qui était ? Devais-je accorder une seconde chance à Eagle ? Devais-le le forcer à vivre une existence qu'il n'avait pas hésité à écourter ? Cela valait-il le coup de sauver deux hommes et de risquer celles de tous les autres ?
Mes pensées contraires tournaient et retournaient dans ma tête. Au bout de quelques instants qui me semblèrent une éternité, je levai la main vers les yeux grands ouverts d'Eagle et lentement, je fermai ses paupières. Ce bref contact provoqua un tremblement incontrôlable le long de mes doigts.
"Ne me demandez plus jamais rien. Plus jamais." dis-je d'une voix sourde tout en me redressant.
Je ne m'adressais pas aux gens qui m'entouraient, ou peut-être que si. Je ne savais plus. Je parlais au chaman qui m'avait demandé de sauver un petit garçon, à tous ceux qui m'appelaient pour être aidés, encore et encore... Il y en aurait d'autres. Il y avait toujours d'autres personnes à sauver. Je ne voulais plus. Rendre le sourire à un petit garçon n'aurait pas dû être si difficile. Cela n'aurait pas dû se terminer ainsi. J'avais échoué. Lamentablement.
Je titubai légèrement et disparus. Je ne pouvais plus supporter cet endroit, encore moins le regard de ceux qui ne comprenaient pas pourquoi je n'avais rien fait. Il me fallait un peu de temps pour accepter.
Vaiana De Motunui*
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Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Fais bien attention à ce que tu fais, petite fille... »
Les jambes tremblantes, je m’étais approchée de l’endroit d’où provenaient les coups de feu. Mon cœur battait à la chamade, ma gorge était nouée et une douleur irradiait mon estomac ainsi que ma poitrine. Je refusais de me résoudre à ce que j’avais entendue. Ce n’était pas possible. Des coups de feus, encore. Dans un mur. Dans un canapé. Pas dans un corps. Pas encore.
D’un pas hésitant et tremblant, je m’étais approchée de la porte, pour rentrer, après tous les autres. Il ne m’avait pas fallu plus d’une seconde pour me rendre à l’évidence. Deux corps, allongés par terre. Les yeux d’Eagle ouvert, sans vie. Immédiatement, une bouffée de chaleur m’était montée à la tête. Mon estomac s’était retourné, le spectacle sanglant me soulevant un haut le cœur terrible.
Précipitamment, j’avais couru à l’extérieur de la maison, ne supportant pas l’atmosphère et les deux corps inertes. Mon estomac s’était soulevé une nouvelle fois, et à peine avais-je tourné au coin de la maison que le peu de choses qui me restaient dans l’estomac remontèrent dans un dernier haut le cœur. Cela me laissa une sensation de brûlure à vif tout le long de la remonté, de mon estomac, jusqu’à ma gorge. J’avais l’impression que de l’acide s’était mélangé pour brûler le tout.
Une main releva mes cheveux à temps avant de caresser lentement mon dos. Les yeux piquants, je continuais de tousser quelques secondes, en me concentrant sur ma respiration pour tenter de cesser les nouvelles contractions de mon abdomen. Une fois que ces dernières furent calmé, elles laissèrent plus de place à ma respiration saccadée. J’en profitais pour l’allonger également pour tenter de retrouver un rythme respiratoire normal.
- Ca va aller, ca va passer...
En relevant la tête, je découvris Emily, sur la pointe des pieds. Ce qui initialement aurait du ressembler à un semblant de sourire reconnaissant laissa plus place à une grimace à cause des muscles de mon visage tendus. Les jambes encore plus flageolantes, je me laissais lentement glisser au sol une fois le dos contre le mur de la maison.
- Ca commence à faire beaucoup, là.
Articulais-je encore difficilement. La petite tête blonde attrapa une bière avant de me la lancer. Encore un peu dans les vapes, je la rattrapais de justesses, avant de la faire jouer entre mes mains, les yeux de nouveaux dans le vague. Mon corps entier me lançait. Mon estomac, ma trachée et ma gorge me brûlaient, mes jambes et mes bras étaient courbaturés et j’avais l’impression d’avoir reçu une nouvelle balle dans la poitrine.
- Tiens, bois ça, ça ira mieux.
L’intention était bonne, mais j’avais bien peur que la moindre chose que je tente d’avaler ne se fasse la malle encore une fois. J’avais l’estomac entièrement vide maintenant, ce qui m’éviterait un nouvel accident de ce genre. Il allait falloir un peu de temps avant que je ne puisse ingérer quoi que ce soit.
- T'as pas l'habitude des morts pas vrai ?
C’était si étonnant que ça ? Le trip divin, c’était de finir ou d’agrémenter son aventure avec quelques cadavres et quelques morts ? Parce que, de mon point de vue, ne pas avoir l’habitude des morts est encore quelque chose de sensiblement normal. Mais normal et divin ne semblent pas fait pour s’entendre. Secouant lentement la tête de droite à gauche, mon regard resta figé dans le vague. Les yeux bleus inertes d’Eagle me hantaient toujours. Je n’arrivais pas à y croire. Je repoussais cette vision et cette pensée du plus loin que je le pouvais pour ne pas risquer un nouvel accident, de n’importe quelle sorte.
- Non, chez nous, on utilisait des cercueils en bois, ou à minima des feuilles de palmier tressée. Les corps étaient rarement exposés, et c’était très bien comme ça.
Avant ces derniers jours, les seuls cadavres que j’avais du voir devait être très peu nombreux. Et bien moins sanglant. Mais ils m’avaient suffit à comprendre que je préférais rester loin de ces choses là.
- T'étais tarzan dans ton autre vie ou quoi ?
Sa remarque complètement décalée me tira de mes pensées. Je relevais les yeux vers elle, à la fois interloquée, et légèrement amusée. Pour le coup, cela aura eu le mérite de me tirer de mes idées noires. Malgré mon visage tendu et surement figé, je tentais d’esquisser un sourire amusé avant de rétorquer :
- Non Mowgli ! Et mon super copain, c’est Balou, tu connais ?
Laissais-je filer entre mes lèvres. Une seconde d’amusement passa, puis, rectifiant les dires de la petite fille, j’ajoutais :
- Une sorte de Tarzan en plus habillée et en un peu plus civilisé.
La blonde me regarda, légèrement surprise. La comparaison avec Tarzan était peut être un peu trop poussée, mais elle pouvait être véridique. Nous avions tout de même plus d’installation que les animaux sauvages, mais nous vivions avec et dans la nature, après tout.
- Ah... Tu viens d'ou ?
Elle avait marqué une pause avant sa question. Si mon esprit n’avait pas été encombré d’autant de pensée sombre, cela m’aurait certainement amusé. Mais mes muscles, autant ceux de mon corps que ceux de mon visage, avaient du mal à se détendre.
- D’une île, surement très loin maintenant.
Un éclat nostalgique passa dans mon regard alors que je le détournais pour le planter une nouvelle fois dans le sable. J’adorais mon île, j’y repensais souvent. Mais dans des moments comme ça, le manque se faisait ressentir.
- Ca te manque.
Affirma la blonde à demi voix. Ma gorge se resserra encore un peu plus. Je n’avais pas envie de me laisser abattre. Je la retrouverais. Certainement. Tôt. Ou tard. Même si c’était tard, j’attendrais. Mais je ne lâcherais rien.
- Comment c'était, décris la moi.
Des flashs passèrent rapidement sous mes yeux. L’océan. Le sable fin. Le soleil. Les abris. La montagne. Les grottes. La verdure flamboyante. Mon peuple. Un léger sourire crispé s’installa sur mon visage.
- C’est bien moins… Bétonné. La nature garde sa place, et notre océan est bien plus bleu, et nos plages bien plus grande. Tout est bien plus coloré.
Voilà ce qui me manquait. J’avais beau m’être familiarisée à la vie en ville avec mon passage à Rome, je ne m’y habituerais jamais réellement. Je levais les yeux vers Emily, la questionnant du regard.
- Et toi ?
- Je viens d'ici et la, un peu partout a la fois.
Brisée en mille éclats de voix ! Sa réponse était vague. Ce n’était certainement pas un hasard si j’en savais peu sur son passé et si elle en disait peu également. Mais je comprenais totalement le fait qu’elle ne veuille pas parler. Je ne voulais pas non plus parler de certaines choses. Une seconde de silence prit place, avant qu’elle n’enchaine.
- Ecoute par rapport à ce que tu m'as dis.... Je pense pas y arriver, je suis désolée. T'as pas un autre... Truc à me demander de faire '? Genre frapper un méchant, ca je sais faire !
Je savais que ma demande ne serait pas la plus simple. C’était à la fois risqué et déplacé de ma part, et j’en avais conscience. Heureusement pour moi, la blonde ne s’était pas braquée en m’envoyant sur les roses. Ce n’était pas mes affaires après tout. Pourtant, si elle ne l’avait pas fait la première fois, c’est que j’avais bien visé. Hésitant une seconde, je tentais de relever les yeux vers elle en lui faisant un sourire rassurant. Le résultat devait plus ressembler à une grimace, mais le cœur y était.
- Ca presse pas. Ce n’est pas parce que maintenant tu ne penses pas y arriver, que tu n’y arriveras jamais. L’important, c’est d’essayer, et de ne pas perdre espoir. Et…
Je laissais passer une petite seconde, le temps de déglutir.
- Même si je suis pas contre une ou deux raclées de temps en temps, j’ai vu assez de sang et de mort pour les prochaines semaines à venir, alors je vais essayer d’arrêter la violence un petit moment.
Sagesse, quand tu nous tiens. Finalement, je n’avais jamais cru en la manière forte, et cette dernière était peut être en train de marcher sur moi. Emily me retourna un micro sourire avant de se diriger vers un militaire. Elle lui adressa quelques mots avant de revenir vers moi. Elle attrapa ma main pour y griffonner quelque chose avec un stylo. Un numéro, apparemment.
- Si jamais il y a besoin, appelle. J'aime pas avoir des dettes.
- Quelle dette ?
Répliquais-je avec un petit sourire innocent au coin des lèvres. Après tout, je ne considérais plus en avoir si la blonde se tenait à son engagement. Cela serait amplement suffisant pour la combler. Néanmoins, elle me retourna un regard sérieux, avant de reprendre la parole.
- J'oublierai pas. Et je te rembourserai même si c'est malgré toi Vaiana.
Tout aussi sérieusement, je lui fis un petit signe de tête avant de rajouter :
- Je n’oublierais pas non plus. Je compte sur toi.
La blonde hésita un instant avant de se rapprocher et de me tendre la main. Je me relevais en m’aidant du mur derrière moi pour prendre cette dernière et la serrée, scellant notre petit pacte. Elle semblait réellement déterminée. Et cela me rassurait pour l’avenir. J’avais presque l’impression d’avoir été utile.
Elle était debout, dans un grand couloir, face a une porte couleur crème qu'elle connaissait bien. Dans ses mains, une limonade et une bière, maigre tentative de gage de paix. Un mois. Ça faisait un mois qu'elle était partie ! Elle cala l'une des cannettes entre son bras et son torse désespérément plat, pour lever la main et frapper a la porte. le bruit résonna dans le silence de l'immeuble et pour un peu elle se serait crue dans un de ces films d'horreur bas de gamme ou l'héroïne meurs bêtement en allant frapper a la porte d'un psychopathe. Elle re frappa, plus fort cette fois ci et attendit... Peut être n'était il pas la ? Peut être avait il déménagé ? Peut être... Tout a coup, la porte s'ouvrit brusquement, sur un homme totalement inconnue au bataillon. qu'est ce que c'était que ce bazar encore ? Emily le fixa d'un œil suspicieux.
"T'es qui toi ? "
L'homme la toisa des pieds a la tête, d''un air tout aussi méfiant. Quoi ? Si jamais il la prenait pour une boy-scout elle le frappait.
« Et toi t’es qui ? »
Emily le fusilla du regard avant de regarder derrière sa jambe. Non, de ce qu'elle voyait Luke n'avait pas déménager, c'était un bon point. Elle revint vers l'inconnue.
"Emily. Ou es Luke et qu'est ce que tu fais dans son appart ?"
C'était sa veine d'être tombé en plein cambriolage tiens !
« Em… » L'homme secoua la tête, l'air de ne pas bien saisir. « T’es pas Emily, t’es une mioche. »
Elle haussa un sourcil. D’où il en savait quelque chose lui ? Et si Luke avait une nièce qui s'appelait Emily hein ? Mais connaissait il vraiment Luke ?
"Qu'est ce que t'en sais on se connais pas. Et puis de toute façon je te dois pas d'explications, bouge." fit elle en essayant de le contourner pour passer dans l'appartement. Sauf qu'au moment ou elle allait enfin passer... une main se posa sur son crane, l’empêchant d'avancer. Oh. Bon sang mais c'était hyper chiant d'être une môme ! Non seulement elle serait privée de relations avec son copain, mais en plus elle avait la force d'un moucheron ! Et lui il la retenait comme ça, aussi facilement en l’empêchant de passer
« Eh là deux minutes papillon, qu’est-ce que tu fous dans le corps d’une gamine ? »
Emily sentit sa jauge de patience fondre comme de la neige au Sahara, levant un regard meurtrier vers... vers le type qui ne lui avait toujours pas donné son nom, dégaza sa tête et.. mordit sa main a pleine dent, de toutes ses forces. La au moins elle n'aurait pas besoin d'autre force que celle de sa mâchoire et c'était efficace, quelque soit l'age. L'homme poussa un cris de surprise et de douleur, retirant sa main qu'elle daigna lâcher pour passer entre ses jambes et courir dans l'appartement jusqu’à la cuisine. Elle attrapa un tabouret, entendant l'homme jurer dans son dos, grimpa dessus pour atteindre une étagère en hauteur ou elle tendit la main dans l’espoir d'attraper une vielle boite a biscuit dans laquelle elle avait laissé un colt. Juste au cas ou.
Et le juste au cas ou se révélait être un "juste au cas ou un cambrioleur fais face a un moi miniature et que je n'ai pas la force nécessaire a son arrestation". Merci Stéphanie Plum, ses conseils étaient pas si mauvais au final. Sauf qu'avant qu'elle ai pu attraper l'arme, l'homme l'avait rejoint, attrapée et balancé en travers de son épaule pour l'éloigner de la.
« Non mais c’est fini, oui ? T’as quel âge pour faire ça ? »
Physiquement ou mentalement ?
"LACHE MOI ! LACHE MOI !!!! LACHE MOIIIIIIIIIIIIIIIIIII OU JE TE JURE QUE TU POURRAS PLUS JAMAIS AVOIR D'ENFANTS !!!!!" brailla elle en se débattant de toutes ses forces.
« Quand je vois ce que ça donne… ! » dit il en grimaçant sous sa voix de crécelle. « Emily la ferme ! » brailla il finalement en la déposant sur le sol, devant la porte d'entrée.
La gamine le fusilla du regard, les poings serrés L'homme gardait une main sur son épaule, avec une force herculéenne qui l’empêchait de bouger le moindre muscle.
« Pas bouger.» fit il en tendant son indexe. « Tu restes sage ici avec ta limonade et je vais chercher ton pote. Tu lui expliquera le délire là…. Luke machin ? »
"Luke Colins espèce de grizzli mal léché !"
« … Woaw. Je suis sans voix vraiment. T’as ouvert un livre d’insultes pour maternelles ? » répondit il en la toisant. « Pas bouger. »
et il claqua la porte. Emily resta quelques secondes immobile avant de tirer la langue vers le battant.
"Veux débris débile" marmonna elle en se penchant pour récupérer la bière et la limonade qu'elle avait fait tomber dans la bataille. Dommage qu'elle n'ai pas de portable avec elle, elle se serait fait une joie d’appeler les flics pour le coup !
Elle était en train de peser le pour et le contre de sonner chez les voisins pour leur demander un téléphone quand un "Ding" bien connue retentit dans le couloir et que quelques instants plus tard, Luke débarquait. Emily fit un pas dans sa direction, prête a lui sauter dessus avant que la réalité ne rattrape les événements Elle s’arrêta, l'observant un instant.
"Salut Luke... Ca fais un bail..." lâcha elle. Elle se racla la gorge. "C'est Emily... J'ai eut un... Un petit soucis de... Je vais tout t'expliquer, c’était pas du tout volontaire !" reprit elle avant de faire une pause en le fixant. "Je t'ai ramené ça, on peut discuter a l’intérieur ?" fit elle en montrant la bière qu'elle tenait. "Enfin si le... T'as un espèce de squatteur aussi aimable qu'un.ours la dedans."
Luke ne dit rien pendant quelques instants, fixant ses mains puis le visage d'Emily.
« …. Okay… ? » lâcha il avant de hausser un sourcil. « Un squatteur ? Vraiment ? »Il attrapa la bière qu'elle tenait et sortit ses clefs pour ouvrir la porte. « … SI tu es Emily… Tu as conscience que tu as disparue depuis 1 mois, non ? »
Elle baissa les yeux, préférant regarder a coté.
"Ouais c'est... C'est compliqué." Elle attendit un instant avant de reprendre, un air de défis un peu douloureux dans les yeux : "Mais je peux repartir si tu es passé a... autre chose"
Si il n'était pas content de la voir elle pouvait très bien y aller ! Pourtant il s'appuya sur la porte, se pinçant l’arrête du nez d'un air las.
« Rentre. Je sens que tu as une longue histoire à me raconter. »
La petite fille passa et jeta des regards suspicieux autour d'elle.
"Il est ou l'autre type ? Un grand brun baraqué a l'air aussi aimable qu'une porte de prison"
« Quel autre type ? » demanda il, incarnation même de l'innocence sur terre en se dirigeant vers la cuisine.
"Le.type qui... " Emily claqua la langue et se mit a fouiller le moindre recoin de l'appartement. Dans l'armoire, sous la douche, sous le lit.. Au moins c'était pratique ce corps la pouvait se glisser partout ! Mais n'ayant rien trouver, elle revint dans la cuisine et grimpa difficilement sur son tabouret. "Partis... Laisse tomber, je fera des recherches. Et installe des verrous a tes fenêtres "
Luke haussa un sourcil avec un sourire un peu indulgent en la voyant attraper sa limonade.
"Sans commentaire..." lâcha elle en décapsulant la cannette. "Alors voila ce qui c'est passé..."
Robyn W. Candy
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Eagle avait tout gâché. Il avait ruiné le bonheur que j'éprouvais à l'idée de rentrer chez moi. Le salaud. Le con. Pourquoi ? Je comprenais pas. C'était lâche. Après tout ce qu'il s'était passé il aurait pu au moins faire l'effort de rester en vie. Mais non. Putain. Il devait être vraiment au fond du gouffre pour oser faire ça. En fait, c'était ça qui me choquait le plus. Qui me faisait serrer les poings et qui me donnait envie de foutre un coup de pied dans son cadavre. Comment il avait pu appuyer sur cette gâchette ? Il avait tué son père, et après il s'était fait exploser la tête. On pouvait être désespéré à ce point ?
J'avais essayé d'arrêter de penser à ça, tandis que j'arrivais devant la pâtisserie. Fallait que je mette de côté cet événement et que j'aille de l'avant. Moi, je pourrai jamais faire ce qu'il avait fait. J'en étais sûre. Peut être que j'avais des buts dans la vie ?
Je pris une longue inspiration, remplissant mes poumons d'air à l'odeur sucrée, et finis par pousser la porte qui fit tinter la clochette fixée en hauteur pour prévenir quand un client débarquait. Un parfum chocolaté me frappa de plein fouet. Putain. Ça sentait méga bon. Ça sentait... les cookies. Oh bordel. Des cookies ! J'en salivais ! Nora avait compris à quel point ils étaient importants ? Qu'ils se vendaient méga bien ? Que...
- Toi ! Tu fous quoi ici ? Elle est où Nora ? La pâtisserie a été prise en otage par des rouquins ? Tu les as pas blessé au moins, espèce de sauvage !
Il y avait un petit roux derrière le comptoir, à la caisse. Il était plus grand que moi, avec une coupe de cheveux à faire peur. Mais que ce qu'il foutait là, putain ! C'était quoi cette merde ? J'étais tellement sous le choc que j'en oubliais de respirer. J'imaginais les pires scénarios. Et si la pâtisserie m'appartenait plus ? Qu'il y avait eu un gros problème ? Que Nora avait eu un terrible accident ?
- Il nous reste des beignets à la framboise. Trois achetés, un offert. Mais faut payer pour ça. Tu as de l'argent ?
Devant son air solennel, je failli m'étouffer. Il répondait pas en plus. Pourquoi il répondait pas ? Fallait que je lui balance ses beignets dans la gueule pour qu'il me dise où était ma Nora ou quoi ? Et puis il y avait trop de beignets à la framboise. Ils se vendraient jamais aussi bien que ceux au Nutella !
- Où. Est. Nora ? Dis le moi ou je t'étouffe avec les beignets.
Je lui lançais un tel regard qu'il se mit à déglutir. C'était celui que je faisais à tout les sales gosses qui venaient foutre le bordel dans ma boutique après l'école. Il marchait super bien, surtout quand il était accompagné d'un show de Lucille.
Le gosse prit un cookie d'une main tremblante et descendit de ce qui devait lui permettre de voir de derrière le comptoir pour m'observer d'un air vachement moins rassuré, pour le coup.
- Tu es qui ? Je t'ai jamais vu ici. Et t'as pas le droit de me crier dessus... je suis un prince ! Le prince Hubert de Dun Broch !
Genre j'en avais quelque chose à foutre. Prince ou pas prince, si il osait encore me regarder de haut dans ma propre pâtisserie, j'allais lui faire bouffer sa couronne. Mes poings se serrèrent pile au moment où la sonnerie de la porte retenti et que Nora apparue, un sac de courses dans les bras.
- Non mais je rêve ! Tu laisses un môme gérer la pâtisserie ? D'ailleurs je m'en fous que tu sois prince ! Je suis la princesse de Sugar Rush, alors la ferme hein !
Je foudroyais une nouvelle fois du regard le gamin, pour ensuite croiser les bras et faire ma gueule pas contente à Nora. J'avais pas fini de l'engueuler. Pas encore.
- Robyn ? Mais... Tu es petite !
Ah ouais. J'avais oublié ce détail. Pendant quelques minutes, je m'étais prise pour une adulte. Et merde. Normal que le rouquin capte pas pourquoi j'étais en rogne.
- C'est elle ? Mais t'avais dis qu'elle était gentille et adorable et...
Nora lui fit signe de se taire, en se rapprochant de moi. Hum hum. Si c'était une technique pour que je me calme en me faisant des compliments trop mignons, bah c'était pas du tout gagné.
- Hubert est passé à la boutique. C'est le frère de la princesse Merida. Je suis juste allée à la boutique du coin acheter de la farine et des bananes.
Elle posa son sac sur le comptoir, avant de m'observer, les bras croisés. Le Hubert copia la même position qu'elle, et je me sentie tout à coup comme j'étais devant un jury.
- Pourquoi tu es petite ?
- Eh ! Je suis à peine plus petite que d'habitude ! Et puis ça on s'en fout ! Est-ce que c'est vrai ? Y a eu une bataille de choux à la crème ? T'as vraiment laissé ça arriver ? J'y crois pas mais... j'ai besoin de savoir.
J'étais très sérieuse. C'était très important. Je faisais confiance à Aryana, mais ce qu'elle avait dit sur Nora... ça me paraissait impossible. Mais vu le regard que les deux en face se lancèrent, je compris que je m'étais trompée sur toute la ligne.
- C'est pas elle, c'est ma sœur. On a déjà célébré son enterrement.
Le rouquin s'était mit devant la jeune femme, comme pour la protéger. Je fronçais les sourcils. C'était quoi ça ? Elle avait un garde du corps maintenant ?
- C'est vrai, mais on a tout rangé. Et les triplés m'aident de temps en temps.
Nora fit reculer Hubert et se rapprocha un peu de moi. Je me fis violence pour pas faire un pas en arrière.
- On fait venir les clients.
Oui, les triplés les amusent du coup ils reviennent.
- C'est surtout moi.
Que... Que ce qu'il se passait ? Je comprenais plus. Ou plutôt je comprenais trop bien. Je me sentie vaciller. J'allais tomber dans les pommes si je me posais pas. Ça faisait beaucoup trop pour moi.
- Ok. Je me sens pas bien...
Lentement, je me laissais tomber par terre, dos à une vitrine. Je levais des yeux tristes vers Nora, le cœur meurtri et avec l'impression qu'on m'avait donné un coup de poignard dans le dos.
- Je pensais que Aryana disait des conneries. Que tu serais incapable de faire ça. Mais faut croire que je m'étais trompée.
Je fini par tourner la tête vers Hubert, pour lui demander d'une voix toute aussi triste :
- Par hasard, je peux t'embaucher pour combien ?
Si il bossait bien et qu'il ramenait du monde, ça pourrait être intéressant qu'il vienne travailler ici de temps en temps. Un peu de nouveauté, ça ferait du bien à tout le monde. Surtout avec l'été qui arrivait. J'avais plus Jules sous la main au cas où j'avais besoin de renfort. J'allais sûrement avoir besoin d'un nouvel associé, en plus de ça...
- Mais ça c'est bien passé. Regarde, tout est en ordre.
Nora n'avait pas l'air de comprendre. C'était peut être ça, le pire. Elle n'arrivait même pas à voir ce qu'elle avait fait de mal.
- Je ne travaille que pour et avec Nora.
Le gamin avait l'air d'un chevalier servant prêt à crever pour sa princesse, le torse bombé et le regard plein de fierté. Yeurk.
- Il t'arrive quoi ?
Ma supposée super coloc s'approcha pour s'accroupir devant moi. Hubert la rejoignit très vite et après un petit temps d'hésitation, me tendit un cookie. Que je pris et que je commençais à grignoter. Il était bon. Mais il avait une drôle de saveur. Sûrement à cause de la déception.
- J'aime pas les batailles de bouffe. C'est du gaspillage. Et puis c'est cruel pour les pâtisseries. Et puis.... je pensais pas que tu voudrais en faire une. Que tu t'amuserais avec pleins d'autres gens. Ou au moins vous auriez pu me laisser enterrer moi même la frangine du rouquin.
Je changeais vite de sujet, histoire qu'elle me pense pas jalouse. Même si je l'étais un petit peu. Mais elle était pas obligée de le savoir, ça.
- Elle n'est pas vraiment morte...
Hubert était allé chercher des cookies, un pour lui et un pour Nora. Tout les deux, ils se retrouvèrent assis autour de moi, façon soirée feu de camp chez les scouts.
- C'était une erreur... Je suis désolée...
Nora me tendit son cookie, suivie de Hubert. J'avais maintenant trois biscuits en main. Tout de suite, je me sentais beaucoup mieux.
- Tu es célibataire ?
Je hochais la tête à la question du gamin, en continuait de manger le bout de cookie déjà entamé.
- Heureusement oui.
J'arrêtais de manger pour les observer tout les deux avec attention.
- Faut que je vous donne mon accord pour que vous puissiez vous marier, c'est ça ?
Bah pourquoi pas. Le rouquin avait l'air à fond sur Nora, peut être qu'il voulait l'épouser. Ça serait glauque, mais déjà moins que d'imaginer Aphrodite roulant des pelles à Hadès.
- Non. Mais tu pourrais épouser Hamish ou Harris ou les deux.
Nora observa le gamin sans comprendre, pendant que moi j'avais envie d'éclater de rire devant la situation surréaliste. Elle captait vraiment pas ce qu'il voulait dire ? Elle avait pas remarqué qu'il bavait presque devant elle ? Même moi j'arrivais à voir ça !
- Ils te tournent trop autour. Merida m'a appris à surveiller mes arrières.
J'hochais la tête à la déclaration de Hubert, incapable de cacher mon sourire en coin amusé.
- Si jamais tu veux l'épouser, t'as mon accord. Mais faudrait que tu viennes bosser ici tout les week-ends. Et moi je me marierai avec tes deux frangins, comme ça tu seras sûr d'être tranquille et de pas avoir de concurrence.
Si j'étais condamnée à rester une gamine, ça aurait rien de glauque, en plus. Hubert se jeta sur moi pour me serrer dans ses bras, tout content. Je faillis tomber à la renverse, mais heureusement Nora le fit reculer.
- Ça veut dire que je pourrai revenir bosser ?
Elle eut une hésitation, l'air de pas oser dire quelque chose.
- On y prend vite goût...
Héhé. Comme quoi, c'était pas juste moi qui était accro à mon boulot. Y avait un vrai truc qui faisait aimer la pâtisserie. Et c'était justement pour ça que je la confiais pas à n'importe qui.
- Hum... Ouais. Tu pourras revenir bosser, mais seulement si tu promets qu'à votre mariage, je serai pas obligée de porter de robe.
Parce que j'allais être sa demoiselle d'honneur, non ?
Aryana Cloud-Sandman
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
Après avoir raccompagné tout le monde à Storybrooke, je revins sur les lieux du crime, en Australie. Désormais, la maison était visible, comme si le bouclier d'énergie disparaissait peu à peu. Je l'observai, à la fois pensive et attristée. Les deux hommes ne m'étaient rien mais un meurtre et un suicide n'auraient pas dû entacher cette journée. Pas après avoir retrouvé mon fils, ma petite-fille, mon frère, Robyn et Jules (accessoirement). Je songeai à Elliot dont je sentais l'aura flotter à quelques kilomètres d'ici. Il avait sans doute besoin de faire le point. Je ne comptais pas m'imposer à lui. Nous aurions tout le temps pour discuter par la suite et nous retrouver. Pour le moment, il fallait que j'éclaircisse certains points.
"J'ai fait le calcul." déclara Mathis Cleverland tout en remontant les lunettes de soleil sur son nez. "Il y a trente et un ans, une ville est apparue de nulle part, dans le Maine, aux Etats-Unis. Une ville étrange peuplée de personnes étonnantes. Et il y a trente et un ans ici, quelque chose a déplacé cette maison et son occupant dans un autre monde."
Je me retournai et le vis occupé à manger une glace. Encore. Ne faisait-il rien d'autre de ses journées que de se sustenter ? Cette gloutonnerie me fit hausser un sourcil. Il avait une façon de lécher sa crème glacée qui me mettait à la fois mal à l'aise et provoquait un étrange frisson le long de mon échine. Il fallait vraiment que je pense à consulter, ça devenait grave à ce stade.
"Qu'en concluez-vous ?" demandai-je en arborant un air faussement dédaigneux, alors qu'en réalité, j'étais vivement intriguée.
"Et vous ?" fit-il avec son sourire agaçant.
Je lui lançai un regard noir.
"Eh bien, que l'apparition de Storybrooke a généré un dérèglement ici. Peut-être que la ville aurait dû se trouver en Australie de base, au lieu des Etats-Unis. Que sais-je ?"
Mon agacement était presque palpable, mais je me contrôlai en m'apercevant d'un détail qui venait de contrecarrer son petit effet. Mathis semblait impressionné par ma vivacité d'esprit, ce qui confirma qu'il pensait la même chose. Croisant les bras, je lançai d'un ton cinglant :
"C'est incroyable que vous en soyez venu à cette conclusion étant donné que vous n'aviez pas l'air de savoir que Storybrooke existait avant aujourd'hui."
Il m'observa un petit instant avant de remuer les lèvres et d'esquisser un sourire quelque peu contrit. Non, je n'étais pas idiote, contrairement à ce qu'il pouvait penser. En plus, j'étais persuadée qu'il était bien davantage qu'il le laissait croire étant donné à quel point Neil et lui semblaient bien s'entendre.
"Touché." admit-il en mettant le reste de son cône en bouche.
Il mastiqua lentement alors que je continuai de le fixer d'un oeil suspicieux, tapotant des doigts contre mes bras croisés.
"Je sais reconnaître une supercherie pour en avoir déjà vécu une."
A chaque fois que j'étais venue dans ce camp militaire, j'avais remarqué certaines choses troublantes : les soldats ne parlaient jamais, gardaient obstinément une expression impassible, et restaient fidèles à leur devoir, sans jamais avoir une attitude informelle ou... humaine.
Tout aussi lentement, Mathis Cleverland enleva ses lunettes et les replia, avant de les ranger dans la poche extérieure de son costume. Pendant ce temps, les tentes, les militaires, tout l'équipement autour de nous se volatilisa. Il ne restait plus que le ranch au loin, qui se découpait sur l'horizon dans un silence de mort.
"Qui êtes-vous ?" m'enquis-je, imperturbable.
Mathis fit un pas vers moi et me regarda avec amusement et désinvolture.
"La vraie question est plutôt : pourquoi me suis-je intéressé à cet endroit ? Pourquoi ne suis-je pas arrivé à refermer la faille moi-même ? Pourquoi avais-je besoin de la refermer ? Pourquoi votre fils y est-il parvenu ? Pourquoi toujours lui ? Hum... autant de questions pertinentes que vous auriez pu poser. Vraiment, je me sens très déçu."
Il secoua la tête alors que je le fixai d'un oeil perçant. Il allait me répondre, oui ?
"Vous êtes tellement persuadée d'avoir le fin mot de l'histoire." dit-il avec l'ombre d'un sourire presque attendri. "Comment pourriez-vous alors que je ne suis déjà plus là ?"
Déstabilisée, je crispai les poings, prête à faire apparaître mon Marteau. Je pouvais obtenir des réponses par la manière forte, cela ne me posait aucun problème.
"Ne vous donnez pas cette peine." assura-t-il, et je frémis en songeant qu'il avait lu mes pensées. "Je ne dis que la vérité. Je ne suis plus là. Clignez des yeux pour vérifier."
Méfiante, je battis des cils. Effectivement, il avait disparu. Révoltée, je laissai échapper un grognement peu glamour et me téléportai directement au QG du FBI. Après avoir donné le mot de passe spécial divin pour accéder aux dossiers top secret, j'appris avec un déplaisir attendu qu'il n'existait aucune trace d'un dénommé Mathis Cleverland dans leurs archives. Nul ne le connaissait. Evidemment.
Frustrée, la rage au coeur, je me rendis chez moi, apparaissant directement sur le sofa. Jaspeur qui était assis juste à côté, fit un bond si énorme que sa tête manqua de heurter le plafond. Quant à Deborah, elle leva les yeux vers moi, étonnée.
"Je suis dégoûtée..." expliquai-je à l'adresse de la rouquine tout en me massant la tempe.
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quand la moustache est fine...
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« This is the end Hold your breath and count to ten. Feel the earth move and then hear my heart burst again. »
Il me semblait que la vie dans le désert pulsait au ralenti, à mon rythme. Pour une fois, je n'étais pas une pile électrique qui menaçait d'exploser à tous moments. Je caressais l'illusion que je n'étais qu'un homme ordinaire, en quête d'identité et de sagesse. Etait-ce ce que j'avais cherché à devenir en ne faisant rien, en ne remontant pas le Temps ? J'avais l'impression qu'il n'y avait rien de plus merveilleux que d'être un humain comme les autres. Et dire qu'à l'époque, je rêvais d'être un super-héros, d'avoir des pouvoirs et des responsabilités. C'est beaucoup mieux sur le papier. Désormais, je cherchais l'extra dans l'ordinaire. Il me semblait extrêmement difficile de trouver ces petits riens, ce bonheur ridiculement insignifiant pour tant de gens, mais si précieux à mes yeux.
En redevenant un enfant sans mémoire, j'avais caressé le rêve d'être quelqu'un d'ordinaire.
J'étais assis à même le sol, au milieu du bush, entre un arbuste tout rachitique et un bouquet d'herbes brûlées par le soleil. Mes poumons ne sifflaient plus, ma respiration était de nouveau parfaitement maîtrisée. Je ne risquais plus de crise d'asthme. En gros, j'étais hors de danger. C'était étrange comme la certitude de ne pas pouvoir mourir m'oppressait bien davantage que l'inverse. J'avais l'impression d'être une horloge montée à l'envers : les rouages tournaient à contre-sens et jamais la mécanique ne rouillait.
Je ramenai mes longues jambes vers moi et plaçai mon front contre mes genoux, tout en fermant les yeux. Je ne pouvais rester ici indéfiniment. Tôt ou tard, il faudrait que je rentre. J'avais hâte de retrouver Lily, ma fille, ma mère, ma famille, mes amis... Et en même temps, je me sentais honteux de goûter à ce bonheur alors qu'à cause de mon inaction, deux hommes étaient restés morts. Je repassai sans cesse ce moment dans ma tête. Je pouvais encore remonter le Temps, je pouvais encore tout changer... Non, bien sûr que non. Le Temps avait déjà repris son cours. Le perturber risquait de compromettre tout le reste. Il trouvait toujours un moyen de se venger, toujours.
Je relevai la tête en entendant des bruits de pas autour de moi, ainsi qu'en voyant des lumières flottantes derrière mes paupières closes. Une trentaine d'hommes approchait. J'ouvris les yeux et découvris des aborigènes. Leur peau noire était décorée de peintures à maints endroits et sur le visage. Ils portaient un pagne en guise de vêtements. Certains marchaient avec des bâtons, d'autres tenaient les plus jeunes par la main. Ils étaient toute une tribu nomade à avancer vers moi. Ils se stoppèrent et m'observèrent longuement. Je n'étais pas sur la défensive. Après tout ce qui s'était passé, je me disais que la faune de l'Australie était bien plus dangereuse que ses hommes.
"Je suis désolé pour votre chaman." déclarai-je en me souvenant du vieux monsieur qui était venu me voir en rêve et qu'Eagle avait enterré. "Il ne s'en est pas sorti."
Un vieillard du même style inclina brièvement la tête dans ma direction, puis il continua de me fixer, le visage fermé. Tous m'observaient avec la même expression à la fois grave et pensive, exceptés quelques enfants qui jouaient un peu plus loin. "Je... je n'ai pas réussi à sauver le petit garçon." dis-je à voix basse en baissant la tête d'un air coupable.
Peut-être étaient-ils au courant de la mission que m'avait confiée leur chaman ? Peut-être s'étaient-ils tous parlé en rêve ?
Le plus vieux des aborigènes s'approcha de moi en silence. Je sentais son regard peser sur moi. Enfin, il prit la parole. Sa voix était caverneuse et usée.
"C'est certain. L'ombre est toujours autour de lui."
Je fronçai les sourcils et relevai la tête pour lui décocher un regard indécis. Pourquoi parlait-il d'Eagle au présent ? Je venais de lui avouer que j'avais échoué.
"Quelle ombre ?" demandai-je.
"Celle qui étend ses ailes noires autour de lui. Nous ne parlons pas du même garçon. Celui-là porte une colère insondable et une tristesse que nul n'a jamais éprouvé."
Le vieil homme tendit ses mains vers moi. De plus en plus intrigué, je me relevai d'un bond et les luipris. Ses paumes étaient calleuses et aussi sèches que du papier. Alors... je ressentis. Ce qu'il venait d'exprimer. La colère abyssale, le chagrin infini... Ils s'entremêlèrent et enflèrent dans mon corps et mon esprit, menaçant de me faire hurler. C'était si douloureux, si terrible que je laissai échapper un glapissement suffoqué. Je m'écartai de l'aborigène avant de l'observer d'un regard noyé de larmes. Le petit garçon perdu qu'ils voulaient que je sauve... Ce n'était pas Eagle. C'était moi. Ils avaient perçu Surt et ils espéraient que je sois suffisamment fort pour le détruire dans l'oeuf. Mais je ne l'étais pas. J'étais faible.
"Non..." balbutiai-je. "Non, c'est pas moi... Je n'ai pas ça en moi ! Vous vous trompez !"
Le reste de ma phrase fut presque un cri qui déchira la quiétude du désert. Les aborigènes demeurèrent de marbre, même si les enfants cessèrent brusquement leur jeu pour m'observer d'un air craintif. Je déglutis avec peine et passai une main dans mes cheveux. Le vieil homme m'adressa un regard empreint de compassion.
La colère et la tristesse m'oppressaient toujours, menaçant de faire exploser mon coeur. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas conscience d'avoir autant de peine et de fureur enfouis en moi. Comment était-ce possible ?
"Vous vous trompez." assurai-je avant de disparaître.
Je voulais mettre le plus de distance possible avec tout ce bazar mental. Avec un espoir dérisoire, je songeais qu'en quittant le pays, ma douleur s'allègerait. Effectivement, alors que j'arrivais à Storybrooke, je me sentis un peu mieux. J'agitai mes mains dans le vide pour faire partir les filaments électriques et nerveux qui les parcouraient, puis je me dirigeai vers ma maison. Cependant, en chemin, une chose étrange attira mon attention : je percevais l'aura de Lily à la fois chez nous, mais également sur la lune. C'était étrange.
Comme il me semblait improbable qu'elle fasse un tour sur le satellite, je m'y téléportai et arrivai dans la bibliothèque en ruines. La lumière était presque fantomatique, surnaturelle. Je fis quelques pas, sur le qui-vive, et m'immobilisai en apercevant une silhouette connue mais qui ne m'avait absolument pas manqué. Phobos dans toute sa splendeur (discutable). En même temps qu'il se manifestait, je me rendis compte que son aura changeait et que celle que j'avais prise pour Lily s'avérait être la sienne. Génial. Il avait appris à copier les auras des autres. Il faisait exprès d'être une tête à claques ou ça lui venait naturellement ? En tous cas, Lily était tranquillement chez nous, c'était sûr et certain.
"T'es enfin sorti de ta cachette ?" fis-je, peu impressionné. "Tu étais tellement fier de me montrer ton nouveau tour de magie ? Ecoute, je suis pas d'humeur aujourd'hui donc si tu veux essayer de me tuer ou de me faire la tête au carré, je préfèrerais qu'on remette ça à demain. Ca te va ?"
Je pouvais même préparer des sandwichs s'il voulait. Les mains dans le dos, Phobos se contenta de sourire.
"C'est maintenant, Elliot." déclara-t-il d'un ton sec.
Je laissai échapper un soupir.
"Non, sérieux. Je t'ai dit que j'étais pas d'humeur."
"Parce qu'ils t'ont fait peur ?" répliqua-t-il.
Je lui lançai un regard hésitant. Comment pouvait-il savoir ce qui venait de se passer ?
"Quand tu dis qu'il n'est pas en toi, que ce n'est pas vrai, tu as entièrement raison. Ce n'est pas une chose, elle ne se trouve pas en toi. Surt n'est qu'un mot pour désigner Elliot Sandman. C'est le nom qu'il s'est choisi. On n'échappe pas à son destin, Elliot. Il y a toujours un moment où il faut payer. Mais si ça peut te rassurer, Surt ne verra jamais le jour."
Le ton de sa voix était caressant et assuré. Dans sa tête, il se racontait de sacrées belles histoires. Je le fixai d'un oeil perçant alors que de petites étincelles fourmillaient de nouveau au bout de mes doigts. "Allez, autant en finir vite." dis-je, fataliste.
Il n'avait pas l'air de vouloir refuser l'affrontement, et même si je n'avais aucune envie de me battre, autant lui régler son compte rapidement.
Phobos baissa les yeux vers mes mains électriques et secoua lentement la tête avec un rictus désabusé. Ca n'avait pas l'air de l'angoisser du tout. Il semblait parfaitement serein.
"Tu ne comprends pas. Les Cavaliers, tes Reines... plus aucun n'est debout. Tu le sens, n'est-ce pas ?"
Je fronçai les sourcils sans comprendre. Qu'est-ce que...? Je me concentrai pour les ressentir. Le constat fut des plus alarmants : les auras de Jamie et Wilson s'amenuisaient à vitesse grand V, elles avaient quasiment disparu ! Etaient-ils en train de mourir ? Horrifié, je me tournai ensuite vers Alexis. Elle était toujours en vie mais quelque chose d'indéfinissable avait changé en elle. La même chose pour Emma. Quant à Vaiana, je perçus une chose inédite qui me laissa stupéfait.
"Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu leur as fait ?" balbutiai-je.
Je posai un regard hébété et anxieux sur Phobos. Il avait une expression triomphante. Etait-ce lui qui venait de mettre KO tous ces gens sans lever le petit doigt ? Non, c'était impossible !
"Je t'ai sauvé." articula-t-il. "C'est ce que tu voulais, n'est-ce pas ?"
"Tu n'avais pas le droit de t'en prendre à eux !"
"Papa va me gronder ?" fit-il, moqueur. "Je suis pas ton père." grinçai-je entre mes dents.
"C'est exact. Tu m'as créé. Tu n'as donc aucune excuse."
Je déglutis avec peine. Ce genre de pique faisait plus mal qu'une claque. "Et je vais réparer mon erreur." assurai-je.
Phobos décroisa les mains dans son dos, sentant sans doute que j'allais lancer l'offensive. Pourtant, il continua d'arborer une expression tranquille tout en déclarant :
"Votre plus grand point faible à tous, c'est l'ignorance. Mais si je pouvais vous ouvrir les yeux" (il leva la main.) "et vous permettre de tout voir..."
J'eus l'impression qu'un poids énorme venait de tomber sur mes épaules alors que je sentais l'aura de Cassie, sur terre, diminuer considérablement. Il s'attaquait à elle, le fils de...
Sans plus attendre, je me précipitai vers lui, fermant mon poing gorgé d'électricité et prenant mon élan pour le démolir. On ne touche pas à ma famille. J'avais rassemblé toute ma puissance pour l'écraser.
"... Vous sauriez que vous avez déjà perdu." acheva-t-il tranquillement.
Il ferma sa main levée. A cet instant, je fus propulsé en arrière alors que tous mes pouvoirs se retournaient contre moi. Impossible de lutter. Je me débattis vainement, terrassé et suffoqué par cette déferlante de puissance qui m'écrasait.
Et je disparus dans le néant.
Phobos resta quelques secondes immobile, le poing levé, avant de lancer avec désinvolture :
"C'était trop facile."
Il eut un rictus et disparut à son tour.
Phoebus Light
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
En l'espace d'une seconde, tout pouvait basculer. Il l'avait déjà apprit à ses dépends mais à chaque fois que cette évidence lui revenait en pleine face, il ne pouvait contrôler cette culpabilité et cette douleur de se réveiller. Il savait qu'il n'y pouvait rien. Elliot aurait aimé pouvoir modifier ce qui venait de se passer mais… bien sûr qu'Apollon aurait voulu le sauver, c'était une évidence. Il avait eu envie d'en sauver tellement durant des siècles. Seulement, les choses qui se sont déjà déroulées ne peuvent être changées. C'était ce qui faisait de la vie un cadeau si unique, non ? Chaque acte est définitif et rien ne peut être modifié. On ne peut rien prendre pour acquis. Et il faut toujours, encore et encore, avancer.
C'est ce qu'ils firent tous en retournant à Storybrooke, le dieu prenant la main de Neil dans la sienne, la serrant plus fort encore qu'auparavant. Il avait apprit à vivre avec la mort d'autrui gravée à jamais dans son esprit. Il n'oublierait pas Eagle.
« Je suis rentré, Artémis. » avait été le premier message qu'il avait envoyé en reprenant ses esprits, bien qu'elle l'avait certainement senti revenir dan le monde réel.
Lui-même avait immédiatement reprit entière possession de ce lui qui les unissait et qui le rassurait. Il se contenta d'ajouter qu'elle ne devait pas s'inquiéter, qu'ils allaient bien, qu'il avait juste quelques petites choses à régler et qu'il la rejoignait vite. Il ne pouvait pas laisser les autres comme ça, même si plusieurs d'entre eux étaient déjà partis retrouver leur quotidien.
Jules était encore là et, avec cette apparence de gosse, il avait un air encore plus pincé qu'avant. C'était assez perturbant d'avoir l'impression de pouvoir l'écraser en lui marchant dessus maintenant que lui avait retrouvé sa taille de géant. Et comme il avait déjà l'habitude de le chercher lorsqu'ils étaient tous deux adultes…. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait besoin de se détendre après tout ce qu'ils avaient vécu. Innocemment, Apollon tapota le dessus de la tête de l'écrivain, un grand sourire sur les lèvres.
« Besoin d'être raccompagné, petit ? »
Le ton était taquin, cette apparence le faisant automatiquement être plus familier avec le gardien. Et il ne fut qu'encore plus amusé par la réaction de l'enfant qui posait une main sur sa tête pour se recoiffer. Même si, honnêtement, il n'y avait pas grand-chose à faire pour rattraper cette coupe affreuse.
« Je connais le chemin, je n'ai pas besoin d'aide. » Son regard était courroucé et son attitude, autant que sa voix, était légèrement dédaigneuses. « Et je ne suis pas petit. Ce n'est qu'une question de temps. Tout du moins, je l'espère. »
Naturellement, Jules sortit une cigarette de son pantalon, la regardant avec une lueur triste dans les yeux, avant de sortir également une allumette qu'il craqua sous la semelle de sa chaussure. A cette vision, le dieu ne put que pouffer, lançant un coup d'oeil à Neil qui pouvait observer tout aussi bien que lui la scène. Les passants qui ne les connaissaient pas allaient les prendre pour des parents indignes.
« Oh, mais je n'en doute pas ! Tu es un graaaand monsieur, ça se voit. »
C'était bien trop comique pour qu'il garde son sérieux, Jules ayant allumer sa clope, les bras croisés, le défiant de son regard noir.
« Tu risques de mettre du temps à rentrer sur tes petites jambes. Je voulais juste te rendre service pour pas que tu te fatigues trop, c'est tout... »
Tellement de gentillesse en Apollon, il était trop aimable. La toux qui prit Jules à cet instant là rendait le tout encore plus distrayant ! Vouloir se donner le genre d'un adulte dans un corps de petit garçon innocent, c'était beau. Croisant les bras, se retenant de rire d'avantage, Apollon attendait patiemment qu'il se calme.
« Ah, quel tabac de mauvaise qualité ! Comment peut-on fumer ça ? J'ai hâte de retrouver mes cigares. »
Il jeta immédiatement la clope au sol, l'écrasant de son pied rageusement. Peut-être que le dieu l'énervait un peu, mais vraiment très légèrement, ce n'était pas grand-chose… Pourtant, lorsqu'il releva la tête, son ton amer laissant penser qu'au contraire son exaspération était située à un niveau assez élevée :
« Au plaisir de ne pas te revoir. »
Outch ! Il utilisait lui aussi le tutoiement, c'était clair maintenant, il était vraiment énervé. Et ridicule, totalement même, tandis qu'il s'éloignait en faisant des enjambées immenses comme pour prouver qu'il ne serait pas si lent que ça.
« Fais pas l'enfant voyons ! »
Bon, c'était peut-être de trop, mais Apo n'avait pas pu retenir cette réplique, sa bouche formant un rictus amusé. Qui s'évanouit rapidement, alors que Jules se retournait, commençant à bouger ses bras alors que les sourcils du dieu se fronçaient… Non, il n'oserait quand même pas ? MAIS SI ! Il lui faisait un bras d'honneur ce chenapan ! Et le voilà qui fuyait maintenant ! Il assumait pas en plus de ça ?
Il commença à faire un pas dans sa direction, la surprise furtive laissant place à une envie de lui montrer ce que ça faisait que de provoquer un dieu… Mais ce n'était qu'un gosse. Tout comme Apollon, finalement.
« T'as vu ce qu'il vient de faire ? T'as vu ça ? »
Il s'était vivement retourné pour se retrouver face à Neil. Sa moue vexée et son regard empli de peine ne pouvait que le rendre adorable. Même si elle avait été très proche de ce cher Verne pendant leur périple australien, elle pouvait se remettre à prendre sa défense maintenant, non ? Le regard qu'elle lui portait lui suffisait en réalité totalement. Il n'avait pas besoin qu'elle parle. Il n'avait pas envie. Non pas qu'il ne supportait pas sa voix, c'était tout le contraire, c'était simplement… Ils venaient à peine de se retrouver.
Sans attendre qu'elle réponde quoi que ce soit, il s'était approché pour l'embrasser, sans la moindre appréhension, avec une certaine impatience qui se ressentait dans ce geste. Ça faisait un mois, c'est ça ? C'était atrocement long.
« Je vais beaucoup mieux maintenant ! »
Il s'était détaché, très légèrement, son léger sourire montrant bien qu'il se sentait bien ici, avec elle.
« Je vais devoir retrouver Diane si je ne veux pas qu'elle me découpe en morceaux. Je l'ai déjà fait attendre trop longtemps. »
Elle devait comprendre ce lui qui les unissait, qu'il était incapable de décrire, tellement il était… spécial. Elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Puisque bien qu'il mourrait d'envie de rester à ses côtés, il était tout autant pressé de retrouver sa jumelle. Mais il ne comptait pas pour autant simplement l'abandonner et ne la retrouver que dans quelques jours.
« On pourrait se retrouver à la plage de la cité ? Ce soir ? »
Il passait une main dans ses cheveux, frôlant sa joue. Elle ne pouvait pas refuser. Elle ne le fit pas. Après un second baiser, moins fougueux cette fois-ci, il disparu de la ville.
~ ~ ~
Elle était sur Olympe, sans que ça ne le surprenne plus que ça. Elle le remarqua à l'instant même où il arriva et dans une synchronisation digne d'un film américain pseudo-romantique, ils s'étaient lancés dans les bras l'un de l'autre. Il la serra si fort contre lui qu'il craignit un instant de ne lui faire mal, mais la vague de soulagement qu'il ressentit venant d'elle lui laissait penser qu'elle se fichait si elle souffrait.
« Je suis désolé. » murmura-t-il à son oreille, mettant un certain temps avant de reprendre la parole, profitant seulement de ses retrouvailles. « Ce n'était pas supposé se passer comme ça. On s'est retrouvés dans une faille, tout s'est passé si vite... »
Il préféra prendre le temps de lui intimer de s'installer sur un énorme canapé qu'il venait de faire apparaître, heureux d'avoir retrouvé ses capacités et toute sa tête. Même si certaines étapes de ce séjour étaient encore trop fraîches, il ne voulait rien oublier dans son récit. Elle méritait de tout savoir. Puis, il avait moyen de le lui montrer pour se faciliter la tâche.
Il commença par le début, ses mains serrées dans les siennes, ne souhaitant pas briser ce contact nouvelle retrouvé. Il lui fit part de ses premiers jours en tant qu'enfant, de ce moment où Neil s'était fait frappée, de ses échanges avec Eagle, de cette tombe à l'arrière de la maison, d'Astrid et de sa grand-mère, du chaman, de toutes ces choses qui s'étaient bousculées. Il avait l'impression que tout s'était déroulé en si peu de temps, alors qu'elle avait patienté un mois entier pour le retrouver.
« Et on a retrouvé petit à petit la mémoire. » Il en était arrivé au dernier chapitre, ou à l'avant dernier, il n'était pas certain. « J'ai eu des rêves. Des souvenirs. Dont je ne me rappelais pas avant. »
Au fur et à mesure, pour que ce ne soit pas trop difficile à intégrer pour elle, il partageait les images de ses songes. Cette scène dans la Grande Vallée, avec Heimdall, puis ce moment à Titania alors qu'ils s'échappaient en compagnie de Gaïa.
« C'était très étrange… Quand je me suis rappelé de tout, de qui j'étais, j'ai eu la sensation que… que que chose s'est débloqué. » Ses sourcils se froncèrent, alors qu'il était encore perturbé par ce qui s'était passé. « Comme un grand couloir rempli de portes que je dois ouvrir. Mais il y a tellement d'informations que j'ai la sensation que ma tête pourrait exploser si je tentais de tout découvrir tout de suite. »
Apollon secoua la tête, se souvenant de cette drôle de sensation qui l'avait envahi au moment de la grande révélation. Il ne savait pas si ses doutes étaient fondés, si il avait raison de partager cette pensée avec elle, mais il était de toute manière incapable de lui cacher. Avec un air soucieux malgré tout, il osa un léger sourire en coin.
« Je crois, peut-être, que je pourrai me souvenir de tout. » Cette éventualité l'excitait autant qu'elle l'effrayait. « Petit à petit, par étape… il faudrait que j'en parle aux autres aussi. »
Il craignait espérer pour rien également mais, même si ça n'arriverait jamais, il avait au moins quelques souvenirs uniques qui les aidaient à comprendre davantage de quoi avait été faite leur enfance. Le dieu passa une main dans sa nuque, après ce discours qui avait sans doute duré des heures. Elle l'avait laissé parler, enchaîner les informations, le regardant simplement.
« Je suis contente que tu te souviennes. » Sa voix était enrouée et bien qu'elle tentait de dissimuler son émotion, il pouvait la ressentir. « J'étais la seule à avoir des bribes de souvenirs et j'ai toujours estimé ça injuste. Alors si tu peux les avoir intégralement, je suis contente pour toi. Et peut-être… que cela nous aidera à y voir plus clair. »
Ils étaient sur la même longueur d'onde, comme d'habitude. Il pouvait deviner qu'elle faisait référence à Zeus qui prétendait tout savoir, qu'ils avaient de ce fait besoin de lui. Il ne pouvait dire qu'il était capable d'avoir autant d'informations que lui pour l'instant mais… il espérait un jour ne plus avoir aucun trou noir dans sa vie, comme tous sans doute. Il hocha simplement la tête, se rendant compte qu'il n'était pas encore arrivé à la fin de son récit. Il avait l'impression de la noyer.
Après un instant pour lui laisser le temps d'assimiler, il enchaîna sur ce qui était arrivé à Eagle. Il avait eu de l'affection pour cet homme, pour cet enfant, à n'en pas douter. Il tenta de le lui décrire avec le plus d'exactitude possible, justifiant son geste auprès de sa sœur, faisant part de sa peine à l'idée de ne pas avoir été capable de le sauver. Ils ne s'attardèrent pas longuement sur cela, parce qu'Apollon ne le souhaitait pas. La mort d'une personne proche – parce qu'il le considérait comme proche, avec ce qu'ils avaient vécu – lui rappelait à chaque fois les précédentes. Il n'était pas en état pour en discuter actuellement.
Avec cet air faussement décontracté, une moue soudainement légèrement irritée sur le visage, il ne se gêna pas pour se plaindre à nouveau du comportement de Jules à son égard à leur retour. Sa réponse fut un gloussement, ce dont il fut satisfait puisque cela signifiait qu'elle se sentait déjà un peu mieux.
« Vous êtes de vrai gamins tous les deux, pas un pour rattraper l'autre. »
Même si elle était plus détendue, il venait de lui raconter tellement de choses qu'il sentait bien que le tout serait long à digérer. Maintenant qu'il lui avait raconté tout ce qu'il y avait à savoir, il pouvait ressentir à quel point elle était fatiguée, le remarquant à ses traits. Elle n'avait pas dormi depuis qu'il était parti, n'est-ce pas ? Il se sentit coupable à cette idée, se rapprochant pour poser un baiser sur son front.
« Tu devrai te reposer Didi, on dirait que c'est toi qui vient de passer un mois perdu au milieu de nul part. »
Bien que s'exprimait en riant, il était inquiet. Il voulait simplement qu'elle oublie ses longues semaines à se morfondre et qu'ils passent à tout autre chose. Elle acquiesça simplement, tout doucement.
« Je n'ai jamais perdu espoir. Je savais que vous reviendrez, que tu reviendrai. Parce que tu m'as fait une promesse quand on s'est retrouvés il y a deux ans. »
« Je savais que tu ne douterai pas de moi. Et je n'oublie jamais cette promesse. »
« Je peux douter de beaucoup de choses mais certainement pas de toi. Ça doit être inscrit dans mon patrimoine génétique. Comme le fait de me moquer de toi. »
Il la serra contre lui, soupirant, ressentant à ce moment précis à quel point elle lui avait manqué. Ils restèrent un long moment dans le silence de la salle du trône, à simplement tenter de rattraper ce temps perdu, avant qu'il ne finisse par se reculer. Il ne lui demanda pas son avis avant de l'accompagner jusqu'à sa chambre, son regard voulant tout dire. Elle avait besoin de dormir, certainement même plus qu'à son habitude, après tout ce qui venait de se dérouler.
« Je ne te lâcherai pas tant que tu ne dormira pas. » lança-t-il avec un sourire alors qu'elle se décidait à prendre place dans son lit.
Il préféra la prévenir que si il n'était pas là à son réveil, elle pourrait le trouver sur Olympe, puisqu'il devait retrouver Neil. Elle hocha simplement la tête, ne mettant que peu de temps avant de s'assoupir. Elle en avait grand besoin.
~ ~ ~
Il avait prit le temps de se doucher avant de la rejoindre sur la plage. Cassandre l'attendait, assise sur le sable, portant une magnifique robe. Mais… elle était magnifique en toutes circonstances. Du coin de l'oeil, il aperçut l'ours rescapé du zoo d'Olympe en train de dormir près de l'eau. La vue était toujours aussi magnifique quand on se posait à cette endroit. Il n'hésita pas longtemps avant de s'installer à côté d'elle, alors que malgré son air fatigué elle se mit à lui sourire.
Sa tête se pencha pour se poser sur son épaule alors qu'automatiquement, leurs mains se rejoignaient pour croiser leurs doigts. Il n'avait pas envie de parler de quoi que ce soit de particulier, juste d'être avec elle. C'était suffisant.
« Je suis contente que tout ça soit derrière nous, maintenant. Peut-être qu'on devrait prendre un peu de recul, des vacances ? »
Il prit un air de réflexion, l'espace de quelques secondes.
« On a déjà été absents un mois, je ne sais pas si les autres seraient d'accord... Mais je suis plutôt de ton avis. » Il ne pouvait pas le lui refuser. Ce serait stupide de dire non alors qu'elle proposait qu'ils passent du temps à deux, non ? « On pourrait faire un tour aux chutes du Niagara ! Ou aller au Grand Canyon, c'est cool comme endroit. Tu préfères peut-être faire plus soft ? Une semaine dans un camping perdu ? C'est toi qui choisit. »
Encore une fois, ses idées s'emballaient et il s'imaginait déjà un séjour dans un pays… pas trop ensoleillé, finalement, l'Australie lui avait suffit pour le moment. Un peu de fraîcheur ne pouvait pas faire de mal. Elle posa simplement sa main sur son torse, le faisant se taire, levant sa tête vers lui. Elle avait cette manie de toujours être si… si adorable, même sans le vouloir.
« Le camping c'est pas une mauvaise idée. C'est une sorte de chambre et cuisine ambulante. T'as fait exprès, c'est ça ? Cuisine et chambre au même endroit c'est le Paradis pour vous, monsieur Apollon. »
Il pencha légèrement la tête, ne s'étant même pas fait cette réflexion, tandis que la main de la jeune femme remontait sur sa joue, le faisant se retourner vers elle pour l'embrasser sans lui laisser le temps de répondre. Il n'allait pas s'en plaindre, mais il faillit émettre une remarque de désaccord alors qu'elle se reculait bien trop rapidement à son goût. La seule chose qui l'empêcha de le faire, ce fut sa façon de plisser les yeux, subtilement, sans rien laisser paraître. Elle resta figée un bref instant, comme si elle se concentrait.
Il avait fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il commençait à douter, à s'interroger. Ce n'était pas habituel qu'elle agisse de la sorte. Elle ne disait rien, ne faisant qu'accroître le stress d'Apollon qui se demandait de plus en plus ce qui était en train de lui arriver.
Elle leva simplement la tête vers le ciel, regardant ensuite l'océan. Ce n'était pas de la contemplation de décor, non, c'était plus comme si elle cherchait à observer quelque chose. Elle se releva doucement, lâchant sa main, le laissant assis sur le sable. Après l'étonnement, il ne fit que la suivre, son angoisse se lisant aisément sur ses traits.
« Tout va bien ? » Dans sa voix, aussi. Ils avaient eu leurs doses d'événements étranges ces derniers temps, il n'avait pas envie que ça se reproduise. Il posa doucement une main sur son épaule. « Il se passe quelque chose ? »
Étrangement, ça ne le rassura pas lorsqu'elle hocha la tête faiblement. Il espérait que ce n'était qu'une impression après ce mois tendu qu'ils avaient passé, qu'elle devenait paranoïaque. Il aurait préféré. Son sourire était presque effacé, ses idées étaient ailleurs, il pouvait le sentir. Et alors qu'elle lui reprenait la main, elle sembla avoir un léger haut-le-cœur.
Un léger souffle de vent passe sur eux, ce qui était étonnant puisque la plage d'Olympe n'était généralement pas propice au… vent. Et au même instant, Neil serra sa main, avec une force telle que cela le laissa sans voix. Avant de tomber à genou.
Ce qui se déroula ensuite fut trop rapide pour qu'il en décèle tous les détails.
« Neil… Neil ? » Il s'était agenouillé à côté d'elle. Il avait voulu prendre ses mains, mais elle les avait posé sur sa tête, se mettant à hurler. Son nez saignait et il restait là, les bras dans le vide, le coeur battant à tout rompre. « Cassandre… »
Elle tomba, étendue sur le sable. C'était un cauchemar. Ce n'était pas possible autrement. Il n'y avait pas d'autres moyens. C'est ça, il dormait encore dans cette foutue grande, ils n'étaient pas du tout partis en fait, n'est-ce pas ? Ce n'était pas la réalité. Ce n'était pas possible que ça le soit.
« Cassandre… Non… »
La gorge serrée, tentant de contrôler cette panique qui le gagnait, il s'était penché, prenant sa tête entre ses mains. Elle semblait ne plus respirer. Mais c'était impossible, elle ne pouvait pas… elle ne pouvait pas partir là, maintenant, pas comme ça…
Il n'osait pas la secouer, caressant son visage alors qu'il sentait son aura diminuer considérablement. Pas juste la sienne. D'un coup, comme une gifle, il ressentit aussi celles des déesses magiques en train d'être perturbées. Puis celles des cavaliers. Et celle de Cassie n'était pas juste en train de perdre en puissance… elle disparaissait.
« C'est hors de question… Tu ne me lâches pas ! »
Ils n'avaient pas eu le temps, ils n'avaient pas eu assez de temps. Ce n'était pas possible que ça se termine ici et de cette manière. Qu'est-ce qui se passait, bon sang ? Il ne réalisait pas, il ne se rendait pas compte. Il n'en avait pas envie. Il pouvait percevoir du sable remonter vers elle, formant des filaments qui grimpait tout contre son corps. Mais pas un sable habituel. Celui-ci était noir.
Un flash soudain apparut devant ses yeux, distinctif de ses visions, son regard perdant Neil de vue. Il n'avait pas envie que ça se produise maintenant ! C'était hors de son contrôle, il était obligé de la subir sans rien dire, incapable de bouger… Une immense cité en ruines s'étalait devant lui. Une qu'il n'avait jamais vu, pas même en image dans un bouquin. Une guerre s'était peut-être produite ici, puisqu'elle était dévastée, entièrement vide. Si ce n'était pour un petit garçon assis à même le sol, recroquevillé en boule en plein milieu de ce décor apocalyptique.
Il n'eut pas le loisir de pouvoir observer en détail cette scène, une autre prenant place. Le même décor, si ce n'était que la guerre ne s'était pas produite, puisque la cité brillait de mille feux. Devant lui, une jeune femme courrait, fuyant quelque chose. Il ne ressentait pourtant pas de danger, cette pensée se confirmant tandis qu'elle se faisait prendre à revers par son supposé agresseur. Elliot. Elle se mit à crier, alors qu'il l'attaquait avec un simple pistolet à eau. Et elle riait.
Il prit une grande inspiration tandis que ses images disparaissaient, Cassandre de nouveau devant ses yeux. La différence frappante entre ces deux moments distincts semblant se passer au même endroit l'avait chamboulé, mais la réalité l'avait frappé à nouveau, lui faisant oublier toutes ses interrogations.
Par réflexe, il tentait de repousser ses lignes de sable tentant de s'emparer de celle qu'il aimait, alors qu'il venait à peine de le retrouver.
« Je ne te laisserai pas t'en aller comme ça… »
Il ne pouvait plus empêcher les larmes de couler. Plus les secondes passaient, plus il avait l'impression qu'il n'y avait plus d'espoir. Il avait du mal à articuler, ne voulant en aucun cas lâcher la femme à ses côtés. Il la prit même dans ses bras, tremblant de tous ses membres, se redressant, sans que ça ne suffise à empêcher le sable noir de s'entourer autour d'elle.
Il ne réalisa pas que le sable le laissait passer au travers, lui permettant de toucher Cassandre. Et sa vision troublée ainsi que le choc qu'il ressentait, ne lui permirent pas non plus de remarquer que le sable se frayait un autre chemin autour de son corps, s'attachant aussi à lui à présent.
Vaiana De Motunui*
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| Avatar : Shay Mitchell :tombe:
Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Fais bien attention à ce que tu fais, petite fille... »
Nous étions enfin rentrer à Storybrook. Mon corps et mon esprit étaient épuisés, à tel point que je peinais à marcher jusqu’à la porte d’entrée de la colocation. Chacune de mes jambes me paraissaient lourdes, sans compter mon estomac encore retourné. Cette vision d’Eagle continuait de me hanter, je voyais encore ses yeux bleus sans vie, fixer le vide. Ce nouveau souvenir m’arracha un nouveau frisson. Je devais penser à autre chose. Ne plus voir le visage d’Eagle comme cela. Pourtant, il s’agissait de la dernière image que j’avais de lui, et je ne l’oublierais certainement jamais.
Je ne savais pas si j’étais simplement triste, désespérée ou en colère par ce qu’il s’était passé. J’aurai voulu qu’il y croie autant que j’y croyais. Qu’il se laisse une chance. A la place, il avait prit la décision la plus lâche, tout stopper. Inconsciemment, je lui en voulais certainement, pourtant, avec un peu de sagesse, je savais qu’il n’aurait peut être pas été heureux avec cette vie. Mais pourquoi attendre une main tendue, une possibilité de nouvelle vie pour mettre fin à ses jours ? Pourquoi laisser un groupe s’attacher à la personne que vous êtes pour ensuite tout stopper brutalement. Je le savais. Je mettrais certainement de longues semaines à m’en remettre.
Vidée de mes forces, je levais la main pour la poser sur la poignée pour ouvrir la porte et rentrer dans la colocation. Mon lit, je rêvais de retrouver mon lit. Dormir et tout oublier, voilà ce qui me ferait du bien. Je refermais la porte derrière moi. Il y avait des bruits de voix à l’intérieur, un garçon, Anatole, que je reconnaissais aisément, et la voix d’une fille. Inconnue au bataillon. Ne voulant pas m’éterniser sur les explications de ma disparition et le pourquoi du comment j’avais cette apparence, je pris la direction des escaliers en lançant sans grande motivation.
- C’est moi, je suis rentrée. Et je vais me coucher, bonne n...
Cette sensation était indescriptible. Un poids énorme me tomba sur les épaules, puis se réparti dans tout mon corps, m’oppressant. Tout cela en l’espace d’une seconde, me coupant la respiration. Cet espace d’une seconde paniquant où j’avais l’impression qu’on me faisait tomber une charge énorme dessus, et qu’en plus, un étau m’avait prit pour cible. L’espace d’après, une détonation énorme retentit. Je me rappelle avoir vu les choses voler autour de moi. Une explosion. Enorme, comme je n’en avais jamais vu. Elle provenait de quelque chose proche de moi. Tout proche.
Dès le début de cette dernière, je m’étais sentie partir dans les vapes. Un nouveau trou noir. Comme la première fois. J’avais sentis mon corps tout entier percuter le sol. L’explosion rendit mes oreilles sourdes quelques secondes. Puis le noir emporta tout. Mes sensations y compris. Plus rien.
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Des échos m’étaient revenus pendant mon inconscience. Des bruits de sirènes. Les pompiers ? Le verre brisé, les murs endommagés, peut être détruit... Mais tout était vague, je n’étais même pas sûre que cela se soit réellement passé. Mes paupières bougèrent légèrement, tout comme mes doigts qui se contractèrent et décontractèrent le temps de prendre conscience de mon corps. Une fois un pied dans le monde réel, j’entrouvris les yeux difficilement. Une nouvelle fois, j’avais l’impression d’être vidée de toutes mes forces. A force d’avoir cette sensation, j’allais finir par m’y habituer.
Assis sur un fauteuil non loin de mon lit, j’aperçus vaguement Jules, toujours dans sa forme enfant. J’espérais que cela signifiait que peu de temps s’était écoulé depuis l’incident, et non pas qu’il était coincé dans sa forme enfant depuis plusieurs jours. Rassemblant le peu de force que je trouvais, je tentais de me redresser pour lui demander d’une voix plus faible que je ne l’aurais voulu :
- Qu’est ce qu’il s’est passé ?
Jules sauta de sa chaise pour se précipiter vers moi. Il m’observa un instant, comme pour s’assurer que tout allait bien. J’aurais aimé lui renvoyer que je n’étais pas en sucre, mais les forces me manquaient encore pour quelque chose de ce genre.
- Il y a eu une explosion chez toi... Tu as été transporté à l’hôpital. Ne t’inquiète pas, tu es hors de danger.
A vrai dire, ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus à ce moment là. J’étais réveillée, c’était certainement que je survivrais. Je sentis sa main se glisser dans la mienne pour la caresser légèrement. Il me regardait toujours avec des sourcils arqués, symbolisant son inquiétude. J’avais une tête aussi marquée pour qu’il me regarde comme cela. En parlant de tête.. En baissant les yeux vers ma main, je me rendis rapidement compte que mon apparence adulte était revenue. Contrairement à Jules, ce qui m’étonnait encore plus. Mais il y avait quelque chose de plus important pour le moment.
- Une explosion ? Comment s’est arrivé ?
Il avait hoché la tête à ma première question. Je n’avais donc pas rêvé, cette explosion avait bien eu lieu. Mes sourcils s’étaient légèrement froncé, alors que j’avais tourné légèrement la tête dans la direction du garçon. Une inquiétude me prit immédiatement à la gorge en me remémorant les voix que j’avais entendues en rentrant à la colocation.
- Est-ce que tout le monde va bien ?
Ma gorge se serra légèrement. J’espérais que tout le monde allait bien et que je n’avais pas été la seule à bien m’en tirer. Heureusement, le garçon reprit rapidement la parole pour me rassurer sur ce point.
- Oui, tout le monde va bien.
C’était exactement ce que j’avais voulu entendre, et j’étais soulagée qu’il me dise cela. Mais, j’étais certainement trop désireuse d’entendre ces mots, puisque je ne perçu pas l’hésitation dans sa voix. Il reprit donc ensuite.
- Anatole et Louise ont disparu mais ce n’est pas de ta faute...
Mon cœur rata un nouveau battement. Anatole. Et Louise, certainement cette voix inconnue. Ils avaient disparu à cause de cette explosion ? J’espérais qu’on ne retrouverait pas leur corps sous les débris, ou pire. La fin de sa phrase m’interpella néanmoins. De ma faute ? Mon cœur s’emportait déjà de nouveau, alors qu’il reprenait une nouvelle fois. Cette fois, je lisais l’anxiété dans son regard. Regard qu’il fuyait.
- On a retrouvé Sir Simon dans les ruines. Il... Il a sous entendu que c’était toi qui avais fait exploser la maison mais... Je ne lui accorde guère de crédit. L’important, c’est que tu ailles bien.
Jules avait tenté de lever les mains vers moi, pour les poser sur mes épaules. Mais encore handicapée par sa petite taille, se dernier, même en se hissant sur la pointe des pieds, n’avait pas réussit. Il soupira alors, avant de s’asseoir sur le lit et réitérer l’expérience une nouvelle fois, réussissant enfin à poser ses mains sur mes épaules.
Ma mâchoire se contracta et ma gorge se serra. Ma faute. Ces mots tournèrent en boucles dans mon esprit, l’espace d’une seconde. Ma faute. Il... Est-ce qu’il avait raison ? Cette explosion.. J’avais senti son origine comme si elle était près de moi. Tout à côté... Je.. Je ne pensais pas qu’elle émanerait de moi. Est-ce que j’avais réellement fait une chose pareille ? Blessant un fantôme et faisant disparaître deux personnes ?
- Le fait que tu aies retrouvé ton apparence adulte me rassure ; je serais sûrement le prochain. Tu aurais pu m’attendre tout de même.
Malgré mes idées noires, un léger sourire amusé se forma sur mes lèvres. Ses mots accouplés au fait qu’il croise les bras, l’air bougon, me tirèrent de mes pensées quelques secondes. D’une voix amusée, mais toujours faible, je répliquais :
- Les filles ont toujours été plus matures et évoluées que les garçons... Donc ça suit cette logique...
Jules ne répondit mais, mais il leva le visage vers moi, une moue peu convaincue et un peu contrariée, qui ne fit que renforcer mon amusement et étirer légèrement mon sourire.
Rapidement après cet échange, ce dernier s’estompa. Je me sentais beaucoup plus mal depuis que Jules m’avait avoué les paroles de Sir Simon. Il leva les yeux vers moi pour me regarder avec attention.
- Est-ce que tu te souviens de ce qu’il s’est passé ?
Mon visage s’assombrit de nouveau alors que les évènements me revenaient en tête. Ils étaient flous, entrecoupés, et surtout remplis de choses peu concrète. C’est à dire des ressentis personnels, et non une vision ou un acte expliquant cela.
- Je... Je crois qu’il a raison. J’ai eu l’impression que l’explosion venait de quelque chose près de moi... Mais il n’y avait rien d’inhabituel et personne d’autre... Je suis simplement rentrée dans la coloc et... D’un coup, j’ai eu l’impression qu’un poids énorme me tombait dessus et m’oppressais. Et ensuite... Tu connais la suite...
Ce sentiment, il n’était pas bénin, il n’était pas arrivé pour rien. S’il y avait eu après cette explosion... Ce n’était pas un hasard, c’était lié. Ce qui voulait dire que... Sir Simon avait raison. Certainement. Même si c’était dur à avouer.
Jules s’approcha légèrement de moi, tout en restant au bord du lit. Il hésita une seconde avant de lever une main vers moi pour remettre l’une de mes mèches de cheveux en place, derrière mon oreille.
- Ce n’est pas grave. Je suis persuadé que tout va s’arranger, excepté pour la maison mais.. Nous trouverons une solution.
Un sourire confiant se dessina sur son visage. Même en sachant que j’étais probablement la cause de l’explosion et de la disparition de deux personnes, il ne s’était pas éloigné, prudemment, comme il aurait du le faire. A la place, il continuait de me regarder, intrigué et soucieux. Légèrement fataliste dû aux récents évènements et à l’accumulation, je soufflais entre mes lèvres, sans conviction.
- J’espère.
De nouveau, un malaise s’installa. Malaise que je créais toute seule. Je n’arrivais pas à accepter ce qu’il s’était passé et plus particulièrement que cela se soit passé par ma faute. Si je continuais dans ce silence, je sentais que les choses allaient empiré. Et je ne voulais pas que cela arrive. Ou tout du moins, pas avant d’être seule. Tentant de faire abstraction, je tentais un sourire en déclarant :
- Je crois que j’ai gagner la palme d’or de ka meilleure colocataire. On m’accueille et quelques mois plus tard, je fais exploser la maison. Rapide et efficace.
Un sourire s’étira sur les lèvres de Jules. Il se mit à rire avant de répliquer sur un ton entendu :
- Remarque, si quelqu’un à besoin d’effectuer de gros travaux chez lui, il peut te contacter. Tu pourrais t’investir dans le bâtiment.
Il me renvoya un sourire complice que je partageais, amusée par sa remarque. Pourtant, encore plus que précédemment, j’avais du mal à me voiler la face, et je me sentais toujours aussi mal. Espérons que ça passerait. Avec le temps.