« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Il était une fois, un commencement. Des cieux et une terre. La terre était informe et vide. Puis vint une lumière éblouissante. »
Le temps passe pour tous les hommes, mais le nôtre est plus long. On me regarde comme si j'étais un monstre, on me haït et parfois même on me défie. Mon frère a bien plus de chances que moi, du haut de son trône, qu'un jour je prendrai et qui le conduira à sa perte.
« Seigneur Japet. » dirent les jeunes femmes tous en choeur, tandis que je franchis le seuil de leur demeure.
Je marche, je me déplace d'un endroit à un autre pour tenter de comprendre les choses, de trouver le bon moment pour agir, de cerner les points faibles de mes frères et soeurs, tous avachis sur leurs sièges, incapables de se tenir droit, debout, d'agir. Ils ne voient pas l'Empire comme je le vois. Ils ne viennent pas ici chercher les réponses qui pourrait les aider à trouver le chemin de la gloire.
« Prophétesses. » prononçai-je à voix haute en me retrouvant face à ces douze jeunes femmes qui lisent dans l'avenir, qui voient de quoi sera fait demain. « J'ai senti quelque chose que je n'avais jamais senti auparavant. Une force, une aura similaire à la mienne. Mon frère sait de quoi il s'agit et je viens à mon tour quérir les réponses. »
Je me tournai, les observant toutes à tour de rôle. Elles avaient formées un cercle autour de moi, tendant leurs mains, prenant chacune la main droite de la Prophétesse à leur gauche et la main gauche de la Prophétesse à leur droite. On se tenait devant l'immense statue en pierre, qui représentait un homme et les visions de ce que pourrait être demain.
« Des enfants. De nombreux enfants. Tous avec une aura similaire à la nôtre, à la vôtre, à la leur. »
Leurs propos n'étaient pas toujours cohérents et il fallait analyser chacune de leurs paroles pour tout remettre dans le bon ordre. A croire que les pensées qu'elles captaient n'étaient pas toutes issues de la même personne et encore moins de cette statue de pierre qu'elles vénéraient.
« Ils vivront, ils se multiplieront, ils règneront. »
Un rictus se dessina aux coins de mes lèvres.
« Qu'en est-il de celle qui se trouve ici ? Que j'ai sentis ? Qui m'a échappée ? »
Une nouvelle fois, elles se mirent à chercher les réponses à mes questions. C'était la seule fois que je permettais à quelqu'un de prendre le temps de me répondre.
« Nous les voyons tous. Leurs liens se créeront puis se délieront. » dirent-elles en choeur. « Il y a autre chose, Seigneur Japet. » murmura l'une d'entre elles. « Certains l'ont en eux. »
Un nouveau rictus.
« Elle donnera naissance à un enfant. » annonça t'elle. « Il sera le fruit de l'arbre, de deux d'entre eux. » répétèrent à tour de rôle, deux autres Prophétesses.
« Quel sera leur dessein ? Et celui de l'enfant ? »
Elles mirent un nouveau moment avant de me répondre, tandis que des mots résonnaient tout autour de moi sans que j'en comprenne le sens.
« Sur chacun de ses pas, il en emportera un, jusqu'à ce que plus aucun ne survive. »
Quelqu'un d'autre se chargera de mettre fin à leur existence. Peut-être qu'il serait possible d'accélérer les choses ? De mettre fin à cela bien plus tôt ?
« Qui est cet enfant ? » demandai-je, tandis qu'elles tentèrent une nouvelle fois d'entrevoir les temps à venir.
« Il portera de nombreux noms. »
« Sous quel nom je pourrai le reconnaître ? »
« Un grand guerrier. Un voyageur lui aussi. » répondirent-elles en choeur. « Surt. » murmura une autre, tandis qu'un sourire se dessina aux coins de mes lèvres. Je le connaissais, il était à nos côtés en ce moment même. Le voyageur qu'Ouranos accueilli comme un allié. Le voyageur dont il en fit un guerrier. Un guerrier légendaire et puissant. Je me contentai de leur sourire, avant de disparaître, les laissant ici. Ce que je ne vis pas et que je n'avais pas vue venir, c'était qu'après mon départ, une autre personne était entrée dans le cercle. Il s'était caché, il avait entendu notre discussion. Il regarda à son tour les Prophétesses les unes après les autres, avant de s'adresser à elles.
« Cet enfant... quel Titan pourra l'arrêter ? » demanda t'il, tandis qu'elles cherchèrent une nouvelle fois les réponses. Pour une fois, une seule d'entre elles, répondit au jeune homme.
« Chronos. »
Il resta silencieux quelques instants avant d'ajouter :
« Comment puis-je le trouver ? »
« C'est lui qui te trouvera. » répondit-elle tandis qu'une larme de sang coula le long de sa joue, puis de celles de ses onze soeurs. Parfois voir trop loin dans le Temps, mélanger les époques, entrevoir des choses, peuvent conduire à la mort de l'une d'entre elle. Une notion que je ne comprenais pas encore, mais que Chronos apportera avec lui le moment venu. Ce qu'une nouvelle fois je ne vis pas, c'est que l'homme replaça son masque de fumée devant son visage et qu'il quitta à son tour cet endroit. Sa cape noire claquant dans le vent.
Tout c'était précipité dans son esprit. Tout avait été si vite, si … Elle se souvenait encore de certaines voix, des mots qui se répétaient dans son esprit sans qu'elle puisse définir si il s'agissait de voix qu'elle connaissait ou de paroles qu'elle n'entendrait que plus tard. Et pourtant elle avait été marqué par certaines d'entre elles. Une particulièrement, qui l'intriguait. « Je t'aime ». Qui aurait pu lui dire quelque chose d'aussi insensé ? Un fou ? Ou un mensonge surement. Et la sienne, cette intonation suppliante qu'elle avait eut … Pourquoi ? Elle savait depuis longtemps que personne ne restait avec elle même lorsqu'elle le désirait, alors pourquoi demander le contraire ? Ca ne servait à rien, ca ne changeait rien. Ca n'avait jamais rien changé. La jeune femme resta immobile quelques instants de plus, reprenant douloureusement sa respiration. Et lui. A nouveau, qui s'amusait a ouvrir une plaie mal refermée qu'elle avait avec elle depuis qu'elle était passée entre ses mains. Elle avait envie de vomir. Non. Elle devait se reprendre, ne pas penser à ça. Ne pas penser à ces souvenirs abominables qu'elle avait réusit a surmonter. Aller de l'avant, toujours. Utiliser sa colère comme moteur, comme elle l'avait fait par le passé pour se maintenir droite, en vie, pour continuer a exister. Le passé, on ne pouvait pas le changer, et toute sa vie était tracée a l'avance. Peu importe les choix qu'elle ferait, tout finirait toujours de la même façon.
Emily se redressa, s'appuyant difficilement sur le sol afin de regarder autour d'elle. Elle avait entrapercut les machins rouges de Cassandre l'entourer, et maintenant elle se trouvait … Avec elle et le grand blond, Apollon. Super. D'ailleurs, la brune s’avançait. Elle aurait aimer … La remercier a sa façon, ou au contraire lui dire que ca ne changeait rien, qu'elle les détesterai toujours pour ce qu'ils avaient faits, elle ne savait pas, hésitait, mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche au final.
« Je sais que tu es en colère d'avoir été entraînée dans un endroit que tu ne connais pas et où tu ne contrôles rien du tout, mais il va falloir que tu nous fasses confiance... »
Plus tot mourir. Mais bon, autant la laisser continuer. De toute façon, elle avait trop mal pour parler pour l'instant, et puis elle n'avait pas tord, pour le moment ils étaient coincés ensemble.
« ... Si on nous voit, si on apprend qui on est, si on découvre quoi que ce soit sur nous, notre présent ne sera plus jamais le même. Les personnes que tu auras connu, peut-être même toi même, vous cesserez d'exister. »
La jeune femme ne dit rien, se contentant de la fixer, avec juste l'impression d'un immense vide dans le cœur. « Et alors ? Tss …. ca rendrai service a pas mal de monde si j'existais pas … » murmura elle rageusement pour elle même en détournant le regard, lorsque Cassandre s'éloigna pour aller rejoindre le grand blond, alors qu'un gout amer emplissait sa bouche.
Oui, elle recevrait certainement une récompense.
Elle n'avait plus rien qui la retenait a Storybrook, rien qui lui donnait ne serais ce que l'illusion d'avoir envie de rentrer. Rien qui donnait un tant soit peu d'importance. Comme avait dit Andrew ce jour là, elle aurait mieux fait de ne jamais exister, de mourir. Elle se souvenait encore de la scène qui avait suivit. De la gifle qui avait rougit sa joue de petite fille, de la colère et de la peine qu'elle avait ressentie. De la bagarre lorsqu'elle c'était jettée sur son frère pour lui faire ravaler ses paroles. De ses petits poings qui tapaient le rythme alors qu'elle lui criait qu'elle avait « le droit d'exister ». Que pouvait une gamine de sept ans contre un grand garcon de treize ans ? Rien, et rapidement, elle c'était retrouvée sous lui, avec le reste de la phratrie qui regardait en poussant de petits cri sur exités qui avaient finalement attirer les parents au moment ou il lui avait enfoncé une limace dans la gorge.
Elle secoua la tête. Non, rien ne l'attendait dans le présent si ce n'était un appartement vide, et une vie solitaire. En soit, c'était bien ce qu'elle avait choisit par elle même non ? Alors elle n'avait pas de raisons de s'en plaindre. Emily leva les yeux vers le ciel avant de se décider a se relever, pour épousseter le peu de vêtements qu'elle avait. Elle ne savait pas à qui ils appartenaient mais clairement, elle devait faire des économies sur les vêtements vue le peu de tissus qu'il y avait. Elle écouta d'une oreille distraite les indications de Cassandre.
Elle aurait aimé faire comme si ca ne la concernait pas, et d'une certaine façon, elle se sentait comme détachée de la situation. Mais en même temps … elle avait comme une douleur lancinante à la poitrine, quelque chose qui la fit porter la main a son cœur comme si ca pouvait l'aider. Les personnes qu'elle avait connue. Des gens qu'elle avait aimer. Ils se comptaient sur les doigts de la main. Lentement, elle enfonca ses mains dans ses poches. Avant, maintenant elle n'avait même plus ca pour s'y raccrocher. La seule chose qui lui permettait d'avancer, c'était sa colère. Et pourtant, même si Clovis était partit, même si Figue l'avait abandonnée, comme les autres … elle ne voulait pas effacer son existence. Au dela de la colère, de la peine, de l’incompréhension, de la blessure de son cœur, subsistait toujours cette petite flamme. Cette envie de la protéger malgré tout, même si c'était contre sa volonté. Même si elle l'avait abandonnée, même si elle devait la détester. Non, malgré tout ce qu'elle pouvait ressentir comme rancune, elle ne voulait pas effacer son existence.
Emily s'approcha, rejoignant Neil et Apollon pour finir d'entendre les explications.
« Tu es un géant ? »
Autant laisser le « géant » comme elle disait, se dépatouiller avec la gamine. Sans y faire attention, elle se tourna vers Cassandre.
« Si tu nous as amené ici, pourquoi ne peux tu pas nous ramener a notre époque ? » Lacha elle finalement d'une voix neutre en jetant un coup d'oeil vers l'endroit d'ou provenaient des bruits de foule. Un village ou une ville certainement, au vue des bruis qu'ils percevaient.
"Le temps est un peu comme une immense toile d'arraignées. Tu vois le genre ? Imagine le sans l'arraignée si elles t'effrayent." fit elle avec un petit sourie amusé pour détendre l'atmosphère. "Ce que je peux faire, c'est de trouver le fil, de grimper dessus et d'avancer jusqu'à la bonne époque. Je ne voyage pas dans le temps, je ne fais que l'emprunter. Mais le soucis c'est qu'à l'époque des Titans, le temps n'existait pas encore. C'est assez difficile à comprendre, mais même si ils ont des jours, des nuits et des saisons, ils n'ont pas encore conscience de ce que le temps peut leur apporter."
D'acord. Le temps existait mais il n'était pas le temps passé-présent-futur. Ce n'était pas si difficile a comprendre au final. En gros, ils avaient les jours mais pas les époques, ce n'était pas si compliqué que ca a comprendre. Enfin elle l’espérait.
"Pour qu'on puisse rentrer, il me faut un fil. Celui de la forêt des oubliés était trop instable et dangereux. On aurait pas dû l'emprunter, mais c'était le seul moyen de partir de là bas."
Un fil, rien que ca. Ce n'était pas si compliqué non ? Ils devaient trouver un truc qui leur montrerai le passé ou le futur. De préférence le futur, elle n'avait aucune envie de se retrouver a jouer a l'homme de Cro-Magnon.
"Ok, on va trouver ce fil alors."
Pas le choix, si leurs présences étaient aussi dangereuses, il valait mieux partir. La jeune femme passa une main dans ses cheveux pour les ramener en arriere avant de soupirer en jetant un regard vers la petite fille qui s'approchait d'Apollon au plus près, le faisant reculer par la même occasion. Elle soupira et fit quelques pas vers elle.
"Tu es perdue ? Ou sont tes parents ?"
Elle ricana.
"C'est vous qui êtes perdus. Moi je sais très bien où je suis."
Elle avait du répondant la gamine, amusant.
"Comment tu t'appelles ?"
"Comment tu m’appellerais toi ?" dit-elle en passant une main dans ses cheveux en mode "je suis trop belle", c'était digne d'une pub l'Oréal.
Emily ne répondit pas, trop choquée sur le moment. C'était quoi cette gamine ? Pourtant, elle ne put s’empêcher de laisser filer un sourire amusé, un petit rire même. Elle avait un sacré tempérament, ca c'était certain.
"Dis petite, tu saurais ou trouver un fil du temps ? Ou un truc dans le genre ?"
Bah autant demander directement, c'était le plus simple. Si elle avait entendu parlé d'un truc dans le genre ... les gamins laissaient toujours trainer leurs oreilles partout, de véritables plaies.
"Ce n'est pas aussi facile que ça pour le temps." Elle regarda la petite blonde avant de lui faire un sourire "Bonjour toi. Je te dis un secret et tu joues à un jeu avec nous ?"
"Ca dépend de la valeur du secret" répliqua la petite avec un ir sérieux, ses petits sourcils fins froncés au dessus de sa tête.
"Tu t'appelles Aphrodite"
Alors cette môme était une déesse elle aussi ? Il y eut un instant de silence pendant lequel la petite fille observa Neil, les yeux ronds, l'air totalement ébahie. "C'est quoi le jeu ?"
"Il faut qu'on se cache des autres enfants qui sont avec toi. Tu peux nous montrer faire visiter la ville en restant à l'écart d'eux ?"
"Ok. Mais je veux quelque chose en échange."
Neil se tourna vers Emily, qui avait croisé les bras pour observer cet échange surprenant. Elle resta interdite une seconde, l'air interdite. Pourquoi elle se tournait vers elle ? Non, sérieux ?
"Hey mais j'ai rien sur moi, moi !"
Mais visiblement elle n'avait pas le choix. En soupirant, et en lui jetant un regard noir – Franchement a quoi ca servait leurs super pouvoirs si ils ne pouvaient même pas faire apparaitre une couronne en plastique rose ? - Emily se mit a fouiller dans son sac. Les dossiers, deux paquets de clopes entamés, un briquet .... Bon sang elle était pas douée avec les gosses, ils aimaient quoi ? Au final, elle sortit l'une de ses paires de menottes, hésitante, avant de la tendre à la gamine.
"Tiens, ca te vas ça ?"
Aphrodite attrapa la paire de menottes et les observa un moment, ouvrant et fermant les bracelets avant de les agiter. Elle resta septiques quelques instants avant de faire un grand sourire, accompagné d'un joyeux "Merci !".
Puis elle glissa sa main dans celle d'Emily. Immédiatement, la jeune femme se crispa au possible, et sentit un frisson désagréable parcourir son corps des pieds à la tête. Ses muscles se tendirent du tout au tout et elle eut l'impression d'être paralyser. D'être un de ces robots qui avançaient avec difficultés, mouvements par mouvements.
"Allez, viens."
Il faisait nuit, sombre, et un immense nuage gris au loin qui s'approchait lentement d'eux. Le village quand lui était plongé dans effervescence, avec des feux allumés, et des Sentinelles qui se baladaient de droite et de gauche. Les gens se bousculaient, suivaient les indications de soldats en armures rouges, suivaient leurs indications pour "rejoindre des vaisseaux". Ils évacuaient le pays, l'endroit, le moindre. Les gens se bousculent, se dirigent vers des endroits où les Sentinelles parlent de rejoindre un vaisseau.
"Tu devrais pas être en train d'être évacuée toi aussi ?"
"Moi ? Non, pas maintenant. Nous, on partira le moment venu. On ne craint rien. C'est Heimdall qui nous l'a dit. Et il sait ce qu'il dit." répondit elle d'un air arrogant.
"Heimdall, c'est ton père ?"
"Nooon ! C'est pas mon père !" fit elle en riant. "Il n'est pas blond et il n'est pas beau. Mon père je suis sûre qu'il est tout beau, tout blond, tout bien."
Emily baissa les yeux avant de les laisser se perdre sur l'horizon. Elle ne connaissait pas son père ? Lentement, elle retira sa main de celle d'Aphrodite, pour finalement les mettre dans les poches de sa veste, les poings refermés, comme pour se protéger.
"Ouais, surement ..."
"Et toi ? Pourquoi tu es ici ?"
"Pour ..." Elle s’arrêta. Pour quoi ? Pour rentrer chez elle ? Elle n'avait pas de "chez elle", plus maintenant. Juste un appartement vide. Elle soupira, elle n'avait pas envie de rentrer a vrai dire, cette excuse ... C'était bidon. "On c'est perdu a cause d'elle ." dit elle en désignant Neil de la tête avec un haussement des épaules. Ce n'était pas dit méchamment, sonnant plus comme une constatation qu'autre chose. "Et eux ils veulent rentrer chez eux."
Malgré elle sa voix la trahissait. Eux voulaient retrouver les gens qui leurs étaient cher, les familles qu'ils avaient. Eux. Malgré elle, sa machoire se serra. Jalousie un peu. De la colère aussi, certainement, car si eux avaient ce qui lui manquait, par leurs fautes. Emily repris lentement sa route, sa main glissa sur l'épée qu'elle avait au coté, effleurant la garde avant que ses yeux claires ne se posent sur Apollon. Grand mais désarmé. C'était lui qui lui avait donné, sur Olympe. Une épée "divine".
Brutalement, elle détacha l'arme et la lui jeta a la figure comme il l'avait fait sur l'Olympe, juste avant qu'il ne la rattrape en faisant face a son regard dure. Elle ne dit rien, se contentant de le fixer quelques secondes. Après tout si il voulait absolument rentrer autant qu'il soit armé, il aurait plus de chances de s'en sortir. Rejoindre sa précieuse famille, sa précieuse maison. Elle aurait aimé dire quelque chose, que les mots franchissent ses lèvres dans une remarque acerbe qui lui ferait comprendre que ce n'était pas un geste amical qu'elle avait envers lui, mais qu'elle ne faisait que lui rendre son du, rien de plus.
"Je ne veux rien vous devoir." fit elle finalement en se détournant pour reprendre sa route. "Et je ne suis pas votre allié, ne l'oublie pas."
Voila, elle ne le faisait pas pour lui mais pour elle. Parce qu'elle les détestait et ne voulait pas leur devoir quoi que ce soit, même une arme. Même si sa vie en dépendait. Qu'il n'oublie pas qu'elle n'était pas avec eux, que tout cela n'était qu'un concours de circonstance. Qu'il reste sur ses gardes.
"Tu sais pas si quelqu'un peut nous aider ?" dit elle a l'intention d'Aphrodite quelques instants plus tard.
"Euh..." Aphrodite mit son index sur sa bouche, avant de rire. "Héhé."
Ok, ca voulais dire non.
"On va aller par là." déclara Neil en se dirigeant vers le village pour le contourner.
Emily : 80%
Prométhée
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
EVERYONE IS A MONSTER
TO SOMEONE. THEY'RE ALL TRYING SO HARD TO CONVINCE THEMSELVES THAT THEY HAVE NOTHING TO BE AFRAID OF. WHAT DO YOU SUGGEST ? THAT WE REMIND THEM THAT THEY WERE RIGHT TO BE AFRAID.
C’était exactement la question qu’il se posait en cet instant : qu’est-ce qu’il foutait ici, très exactement. Il aurait eu mille endroits où se rendre à cet instant. Il aurait pu être à des milliers de kilomètres de là. Il aurait du rester caché aux yeux des autres et ne surtout pas revenir sur cette lune. La première, la seconde, la troisième… Au fond, ce n’était peut-être qu’une question de chiffre et non de nombre. Mais c’était sur celle-ci que Prométhée se trouvait. Sur cette Lune et pas une autre, et cela faisait toute la différence.
Banni. Ouranos l’avait simplement et purement banni de Titania, ainsi que de toutes les Terres, sur une petit différent. Léger. Trois fois rien ou… Si peu. Et tout à la fois. Il n’y avait jamais vraiment de demi-mesure entre titans, tout ou rien, jamais de milieu, jamais de teints grisonnants ou même de consensus. Blanc, noir, bien ou mal. Une chose était faite pour exister dans un but précis et lorsqu’elle était accomplie, les conséquences se classifiaient d’un côté ou de l’autre. C’était exactement pareil pour les éphémères ; quand ils devenaient trop vieux ou inutiles, Japet les réduisait en cendres. Pas de gâchis. Pas de déchets. Pas de défauts. La simple perfection d’une existence dirigée du début à la fin par d’autres.
Un point de vue si différent qu’il lui hérissait encore le poil sur tout le corps. Comment pouvait-on déconsidérer la vie d’être vivants, quels qu’ils soient, sous prétexte qu’ils ne remplissaient plus leur fonction première ? De quel droit choisissait-on leur présence ou absence du fil de l’existence ? Les normes fixées par le titan roi Ouranos étaient de telles insultes au respect de la vie elle-même que Prométhée n’avait put retenir sa langue de se délier. L’injustice. L’irrespect. L’implacabilité de ces frères à mener ces éphémères en esclaves bon à jeter… Lui avait refusé. Pire, il s’était rebellé. Soustrait à un ordre des choses instauré depuis longtemps. Et on l’avait porté en exil du Royaume tout entier pour cela.
« Excusez-moi… Auriez-vous un peu d’eau ? »
Interpella une voix, faisant baisser la tête au titan. Un homme d’âge mûr, sans doute même plus, qui semblait épuisé par une longue marche. Il se reposait contre un banc, massant sa jambe visiblement douloureuse. Prométhé sembla hésiter un instant avant de se pencher vers l’une des fontaine, proche, pour y plonger une petite gourde de toile. Puis il se dirigea vers le vieillard pour la lui tendre. Un geste de pitié pure et simple. De miséricorde alors même qu’il le savait condamné.
« Vous n’allez pas guérir, vous savez ? » Interpella-t-il d’un ton calme. « Oui, je sais. Je sais. » « Alors pourquoi s’accrocher ? »
L’inconnu tourna son regard vers les marches qu’il avait franchie, puis celles qui lui restaient à parcourir. Une épreuve assez rude à première vue.
« Question… d’habitude. » Un faible sourire se dessina sur son visage. « Savez-vous ce qui m’attend ? »
Espérait-il qu'il allait lui sortir un de ces couplets d'espoir et d'espérances ? Qu'il pouvait le rassurer et apaiser, même un peu, la peine qu'il éprouvait déjà à boire ? La bouche de Prométhée, sous sa barbe, dessina un rictus navré. Que pensait-il qu'il y avait au-delà de cette existence ? Qu'attendait-il de son avenir quand il parvenait à peine à monter un escalier ? Japet avait du oublier de mettre ses lunettes pour "oublier" ainsi un être aussi faible. C'était peut-être tant mieux ? Ou peut-être pas.
« La solution est… Le néant. Le néant est la délivrance dans ce monde. »
C'était ce qu'il fallait répondre, non ? Ce qu'on attendait. La quête de toute une vie.
« Je suis bien d’accord avec vous. »
Cela sembla lui convenir, en un sens. Etonnant. Surprenant. Un tantinet rassurant.
« Le néant est mieux que la vie. Mieux que la souffrance. » « Non. » L'interrompit le titan. « Le néant n’est pas mieux que quoi que ce soit, ni pire, le néant c’est juste… Le néant. »
Et il n’y avait rien. Rien d’autre, ni de plus, ni de moins.
Le vieil homme se redressa en le voyant s’éloigner, se permettant de l’interpeller mais le titan ne répondit pas. Il n’était pas là pour ça, cette fois. Pas là pour défendre leur cause. Pas là pour parler et se défaire de la masse. Pas là pour se faire repérer alors qu’il avait, jusque-là, réussi à ne pas se faire attraper… Les prophétesses n’étaient pas les personnes les plus lucides et limpides, mais quand elles abordaient un sujet elles avaient généralement raison ; alors si elles murmuraient l’existence d’enfants de titans, il devait en avoir le cœur net.
C’était uniquement pour cette raison qu’il se trouvait, en cet instant, face à Gaïa et Hyperion.
Ce dernier, toujours aussi droit dans son armure, n’était pas là par hasard. Aucun d’entre eux ne pouvait ignorer qu’il avait été chargé par Ouranos lui-même de retrouver Prométhée afin qu’il réponde de ses actes. Qu’il justifie la menace qui empiétait sur les territoires et dont on l’accusait : le nuage. Un immense nuage en train de dévaster les mondes et de réduire en cendres les éphémères qui y vivaient. En un sens, ça le faisait sourire de les entendre croire une chose aussi… Stupide. Mais il n’avait pas autant de poids sur leur jugement qu’il n’en avait eut pour défendre sa cause. Alors, entre être banni ou se retrouver emprisonné pour l’éternité… Le choix était vite fait. Ca et d’autres genres de petites joyeusetés qui faisaient qu’il était ravi de retrouver ces proches
« J’ai peut-être une solution… » Déclara Gaïa à voix basse, légèrement en retrait, en prenant bien le temps de fixer les deux titans tour à tour. Elle se pinçait les lèvres et avait l’air particulièrement inquiète au son de sa voix. Un léger tremblement qui la trahissait malgré elle. « Mais elle n’est pas encore prête. »
Forcément, cela aurait été trop facile.
Légèrement condescendant, Prométhé se permit de toiser la vieille femme dans sa tenue noire… Etait-ce la mode que de ressembler à une veuve en deuil ? Se demandant comment elle parvenait à être encore en vie après tout ce qu’il se passait autour d’elle. Gaïa était une femme et, par définition, on pouvait difficilement lui faire confiance. Les femmes étaient les maîtresses de la manipulation quand elles le souhaitaient, pourtant elles étaient profondément déconsidérées par les autres. Ce n’était pas malsain, c’était normal : ils ne pouvaient pas être égaux. Cela rendait leurs relations plutôt compliquées, alors lui faire confiance aveuglément… Même s’il voulait faire des efforts. Même s’il voulait faire bouger les choses. Il restait en lui, quelque part, cette certitude acquise d’avoir affaire à un être inférieur, bien qu’aux pouvoirs très similaires aux siens.
Pourtant elle savait. Elle savait pour les enfants des titans. Peut-être saurait-elle pour… ?
« Où sont-ils ? » S’impatienta le titan rebelle. « Où est-il ? Où est mon fils ? »
Les prophétesses l’avaient cité dans leur monologue guindé de supercherie. Un fils. Peut-être avait-il un fils. Sûrement. Sans doute. Assailli par les questions et par l’incertitude. Qui mettrait enfin des réponses à toutes les questions qu’il se posait ?
Gaïa posa sur lui un regard vif, comme si elle savait quelque chose qu’il pouvait ignorer. Cela provoqua une ride d’agacement chez les deux hommes présents.
« Je les ai envoyé sur… » Elle marqua une pause pour baisser encore d’avantage la voix. « ... Ils sont ici. »
Etait-elle folle ? Avait-elle abusé de quelconque substances ?! On lui avait pourtant répété de ne pas abuser de ces thés au gingembre... Et puis, ici ? En plein cœur de la cité des titans ?! C’était comme servir à Ouranos toutes ses proies de la manière la plus brillante qui soit ! Un vrai plateau d’argent à elle toute seule… Non mais, ne jamais faire confiance aux femmes, c’était bien connu !
« Es-tu folle ?! Et pourquoi ne pas les amener directement au palais dans ce cas ? Tu n’avais pas assez de place dans ton chariot pour tous les prendre en même temps ? »
Une main s’immisça entre un Prométhée plus virulent que l’accoutumé et une Gaïa sur la défensive. Hyperion, calme comme à son habitude, se glissa à la suite de son geste pour les interrompre. Abaissant plusieurs fois sa paume comme pour leur conseiller de ne pas continuer à une telle hauteur de voix, il reprit un air impassible suivi d’un soupir.
« Mon frère, reprend-toi. Reviens à la raison… Et rentre donc avec moi, j'ai du chocolat. Tu es caché depuis bien trop longtemps... - Pour moisir dans vos geôles et entendre Japet faire son œuvre comme s'il en avait tous les droits ? Non merci ! »
Sûrement pas. Jamais. Pas de cette façon ni de cette manière… Poussant un autre soupir agacé, Prométhée se pinça l’arrête du nez en fermant les yeux quelques instants. Respirer. Longuement. Elle était complètement folle de les amener ici. De leur faire courir ce risque… Mais l’un comme l’autre savaient qu’Ouranos les ferait exterminer dès qu’il les trouveraient. Tous. Tous les enfants sans exceptions.
En un sens, le titan rebelle réalisa que Gaïa les avait protégés. A sa manière et de façon peu conventionnelle mais… Etait-elle réellement en train de se dresser contre le titan roi ? Osait-elle braver ses ordres et interdits ? Elle courait le risque du bannissement. Ou pire encore. Etait-elle sérieuse ?
Il attarda ses yeux fatigués sur elle, retenant la grimace d’agacement qui lui brûlait la bouche avant de basculer face à Hyperion. Lui, c’était un titan noble et droit. Affreusement loyal. Un sacré défaut dans la situation présente : qu’est-ce qui leur prouvait qu’il n’irait pas tout répéter à Ouranos ? Après tout, sa façon d’être devait finir par le pousser à respecter l’autorité de leur roi et à se plier à ses exigences… Une sincérité qui ferait tomber leur tête s’il trahissait le secret que venait de leur révéler Gaïa. Honnêtement ? C’était vraiment des gens honnêtes qu’il fallait se méfier. Prométhée avait le mérite d’être malhonnête, la preuve par son talent de dissimulation qui lui avait permis d’échapper à Hyperion et à Surt, le guerrier, jusqu’à présent. Mais pour combien de temps encore ?
« Quand as-tu déjà fait quelque chose qui n’était pas dans l’intérêt d’Ouranos, mais uniquement au profit de la Famille ? » Railla le titan rebelle. « Comptes-tu protéger ces enfants, nos enfants, de ce qui les attend ? » « Je suis de votre côté. » Répondit platement Hyperion en portant un regard sur leur camarade de complot. « Le sort de ces enfants est aussi ma préoccupation. »
Gaïa tourna soudain la tête, fixant un point à mi-distance. Tous se turent et n’eurent pas besoin d’échanger l’information pour la comprendre : quelqu’un était ici. Sans doute les écoutait-on. La conversation n’était donc plus sûre et il convenait d’y mettre un terme, malgré la colère grondante dont faisait preuve Prométhée. La titanide disparue la première après un regard lourd de sens à ses congénères. Tout ceci n’était pas terminé. Cela ne faisait même que commencer.
Prométhée se permit un dernier murmure à l’adresse de son frère :
« Es-tu réellement prêt ? Es-tu prêt à tout sacrifier ? »
Car s’il prenait le parti de protéger les enfants des titans, il serait mis dans le même sac que Gaïa et lui : celui des traîtres. Des rebelles. Des cupides ou des incapables, cela dépendait énormément du point de vue. Il perdrait sa place et les rôles qu’Ouranos avait pu lui confier. Il n’aurait plus Surt pour l’aider dans sa lutte contre le nuage. Non. Il n’aurait rien d’autre que sa droiture pour espérer ne pas perdre la tête. Défier le titan roi n’était pas sans conséquences ; et quoi que put lui répondre Hyperion, Prométhée n’en fut pas satisfait. Quelqu’un de bien ne pouvait que finir par les trahir. Quelqu’un de juste équilibrerait les forces. Quelqu’un de loyal finirait par tomber avec celui qu’il servait… Ou s’élèverait à ses côtés.
Mais dans les deux cas, un camp serait perdant face à l’autre.
Les titans disparurent de leur lieu de rendez-vous, se fondant dans l’air comme s’il n’avait jamais été présents. Un vague souvenir amer et la sensation indiscrète d’avoir capté quelque chose qu’il ne fallait pas surprendre. Des espions auraient tués pour ce genre de découverte ! Mieux valait s’assurer que ces petits plaisantins n’étaient pas de ceux-là, alors que Prométhée apparaissait juste derrière le groupe d’humains cachés un peu plus loin.
Les titans avaient l’ouïe très fines mais lui avait quelque chose de plu : une capacité de survie qui lui avait appris à dissimuler son aura et à se cacher des autres. Alors il ne lui était pas difficile de trouver un être dissimulé à son tour. Que des femmes. Une brune et deux blondes. C’était bien sa veine, ça…
Le titan rebelle resserra son arme à sa ceinture, une épée à la garde gravée dont il ne se séparait jamais, posant la main sur le manche d’un air nonchalant. Voyant qu’elles ne semblaient pas l’avoir remarqué, il prit quelques secondes pour les étudier les unes et les autres sans vraiment savoir quoi en penser. Son réflexe se porta donc sur la méfiance…
« On ne vous a jamais appris que la curiosité était un vilain défaut ? »
Tout comme on ne leur avait pas appris à surveiller leurs arrières. Un haussement de sourcil plus tard lui confirma que la brune avait au moins le mérite d'en avoir un joli, de derrière.
Aphrodite
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"Vite je dois cacher les preuves de mon shopping sur Meter, sinon Heimdall va me gronder."
| Dans le monde des contes, je suis : : La plus belle et la plus parfaite de toutes.
Les trois voyageurs étaient vraiment rigolos. J'aimais bien les gens perdus, c'était toujours amusant de les embêter. De toutes façons, il fallait que je m'entraîne pour devenir une vraie peste, comme ça, si je devenais pire que Poséidon, il arrêterait de me mettre la tête sous l'eau dès que l'envie lui prenait. Je détestais boire la tasse. Ca faisait mal à la gorge et au nez. Heimdall avait beau le gronder, il trouvait toujours un moyen de me mener la vie dure. Arès essayait de prendre ma défense, mais je voulais y arriver toute seule. Je n'avais pas peur. Et surtout, j'en avais assez.
J'observais le géant blond avec curiosité tandis que je trottinais à côté d'eux. La chaîne de métal dotée de pinces que la blonde pas très jolie m'avait donnée cliquetait contre ma jupe à chacun de mes pas. Un bruit clair comme des clochettes. Mon regard se posa sur la brune qui avait deviné mon prénom. Intriguée, je la fixais. Puis mes yeux dérivèrent sur le géant blond, et de nouveau sur elle. Finalement, je me mis à courir et me plantai devant elle, les mains sur les hanches.
"Tu t'appelles comment ? Et comment tu sais mon prénom ? Tu es qui ?"
Je l'observai d'un oeil suspicieux. Je n'avais pas confiance en elle. En plus, elle ne m'avait pas fait de cadeau alors que la fille pas belle savait au moins qu'on me devait le respect dû à mon rang.
"J'ai les moyens de te faire parler." insistai-je en plissant des yeux d'un air que je voulais intimidant.
"Je m'appelle Cassandre et, jeune fille, j'ai les moyens de vous répondre." répliqua-t-elle avec un sourire un peu moqueur.
Je lui jetai un regard incendiaire, agacée par sa façon de me traiter. Puis, décidant de ne pas me laisser démonter par si peu, je redressai la tête fièrement et m'éloignai d'elle pour me rapprocher d'Apollon. Là, je lui fis signe, du bout de la main, de se pencher. Quand je parlais à quelqu'un, j'aimais qu'il soit à ma hauteur afin de bien m'écouter. J'attendis qu'il soit courbé en deux pour me mettre sur la pointe des pieds -car même comme ça il était trop grand !- et plaçant mes mains autour de son oreille, je lui murmurai :
"Elle est amoureuse de toi mais elle est trop bête pour te le dire !"
Après quoi, je me reculai juste assez pour adresser un grand sourire à la brune. Elle faisait une drôle de tête, comme si elle avait entendu. Pourtant, je n'avais vraiment pas parlé fort. Le souffle coupé, elle laissa échapper une exclamation sans queue ni tête. Mon sourire se fit plus large. En fait, c'était pas plus mal qu'elle ait entendu. Au moins, elle avait compris qu'il ne fallait pas m'embêter, ni me prendre de haut. J'étais peut-être petite, mais pas stupide.
"Tu veux savoir s'il t'aime aussi ? Moi, je le saaais." chantonnai-je en levant les yeux au ciel d'un air malicieux.
"C'est pas la peine. J'ai pas envie de savoir." dit-elle, catégorique. "Et de toutes façons, c'est... c'est..."
Elle se tut, le temps de reprendre sa respiration, et j'enchaînai par le coup de grâce :
"Poule mouillée."
Je marquai une pause et dis :
"J'aime bien savoir quand quelqu'un est amoureux de moi."
La brune m'observa d'un air indécis et ébahi, avant d'enchaîner d'un ton mécanique :
"Et notre jeu ? Tu n'es pas censée nous guider ? Juste nous guider ?"
Pendant qu'elle parlait, j'en avais profité pour refermer l'une des pinces autour du poignet du géant. Je plaçai l'autre autour de mon propre poignet, même si j'aurais pu l'enlever en glissant ma main au travers. La chaîne cliqueta de nouveau.
"On dirait ce que les esclaves portent." commentai-je, ravie. "Tu es à moi, maintenant." dis-je au géant d'un ton sec. "Tu seras mon cheval, je te monterai dessus, et tu chargeras Poséidon quand il m'embête !"
"Ici personne n'est l'esclave de personne." rétorqua la brune. "Si tu ne veux pas nous aider, tant pis, tu n'auras pas de récompense."
"C'est quoi la récompense ?" demandai-je en ouvrant de grands yeux avides.
La brune esquissa un sourire et déclara :
"La récompense, c'est quelque chose de vraiment spécial, rien que pour toi. Tu l'auras si tu nous aides, et si tu détaches ton prisonnier."
Je fis une petite moue contrariée, pesant le pour et le contre tandis que je balançai la chaîne d'avant en arrière. Ca me plaisait bien que le géant soit à mon service. En plus, j'avais toujours voulu un animal de compagnie. J'étais sûre que Heimdall serait d'accord pour le garder. Mais la promesse de cette récompense mystérieuse me donnait tellement envie...
Je soupirai et tirai sur la chaîne en métal dont les anneaux sautèrent sans beaucoup d'effort. Cassée en deux, je laissai ma moitié tomber au sol et tournai la tête vers la blonde pas belle :
"Tu me dois un cadeau, celui-là n'était pas solide."
Elle avait l'air perplexe que je l'ai cassé si facilement. Je n'aimais pas les choses en toc. Puis je pris la tête de la marche, balançant mes bras d'un air déterminé.
"Je vous guide !" annonçai-je d'un ton hautain. "Je... ne sais pas vers où. Mais je vous guide !"
Un murmure passa alors dans ma tête. Je levai les yeux vers le ciel et tandis qu'un sourire illuminait mon visage, je lançai à mon groupe :
"Suivez-moi !"
Je savais exactement où les conduire. Je les fis contourner le village et les emmenai aux abords d'une forêt, dans une clairière. Les bois semblaient ravagés par endroits. J'aurais pu avoir peur si je n'étais pas aussi bien entourée. Je ne parlais pas des trois perdus, mais bien du vieil homme qui apparut devant nous, quelques secondes plus tard. Il m'avait chuchotée à l'oreille de les mener jusqu'à lui. Obéissante -comme toujours (si si)- j'avais obtempéré. Il me donnait toujours du chocolat ou des friandises quand il était content de moi.
Royale, je m'avançai vers lui alors que les trois adultes me suivaient. Un sourire fendit son visage.
"Est-ce cela que tu es venue chercher ?" demanda-t-il en ouvrant la main sur des bonbons.
Toute contente, j'allai les prendre et les plaçai dans les poches de ma jupe, après en avoir mis deux en bouche. Puis je me tournai vers la dénommée Cassandre. Plantant un regard farouche dans le sien, je déclarai :
"N'oublie pas ma récompense. Ni toi mon cadeau." ajoutai-je à l'adresse de la blonde.
Pivotant ensuite de nouveau vers Hypérion, je renversai la tête en arrière et sautillai sur mes pieds en disant :
"Vous avez vu ce que j'ai rapporté ? Un géant, une blonde pas belle et une Cassandre !"
J'étais extrêmement fière de ma prise du jour. J'espérais que Hypérion le serait tout autant.
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Peggy Cumulusss
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*machouille son crayon* Diane...en mathématique tu te débrouilles comment?
Il faisait noir. Totalement noir. Je ne percevais rien. Peu à peu, l'obscurité et le silence firent place au bruit. Je me réveillais doucement. Le sol avait changé. Je mis quelques secondes à m'en apercevoir. Mon cerveau totalement confus. Je me relevai à l'aide de mes bras et mes jambes avant de refermer les yeux.
Je me souvenais des petits filaments vermeils qui m'avaient entouré. Sur le coup je ne savais pas trop ce qu'il m'était arrivé. Les filaments. Un nouveau décor. Je fis un O, tout en remettant tous dans l'ordre. Neil et ses sphères vermeilles également. Neil nous avait emmenés ici. J'ouvris les yeux à nouveau, regardant autour de moi, il n'y avait qu'Athéna et Robyn. Je n'aimais pas ça. Athéna était une présence rassurante, quoi qu'être de son coté était certainement mieux qu'être dans le camp opposé. Apollon également, j'étais plus rassurée quand j'étais avec eux. Neil était comme une lumière brillante. Un guide, quelqu'un à qui s'accrocher pour se rassurer. Ici, cette lumière n'était pas.
Alors je tournais le regard vers Athéna, inquiète. Je me dis que Diane devait très certainement être dans un état effroyable sans nouvelles de nous. Sous nos yeux il y avait un village. Des gens portaient la même armure qu'Élios. Je me pinçais mes lèvres en me demandant comment il allait. Athéna s'était arrêtée, je fis de même, un peu cachée à la vue des titans. À la vue oui mais si Japet nous avait senti tous à l'heure...j'espérais au moins que nous étions tombé sur des titans plutôt comme méménosyne plutôt que sur Japet. Lui il n'était pas vraiment quelqu'un qui me rassurait. J'écoutais la conversation. Céder à la tentation était certainement plus facile que de résister. Ils discutèrent quelques minutes. Les enfants. Les enfants. Je portais ma main à mon menton. J'avais déjà entendu parler d'enfant. Louise et Diane et...mon visage fit un O tandis que mes yeux pétillaient. Je venais de faire le lien. Cette histoire de famille c'était tout un roman. ça aurait fait un carton ! Bien meilleur que Percy Jackson ! Et puis plus rien. Plus personne. Je fixais encore le lieu déserté. Avant d'entendre une voix dans mon dos. Je fis volte-face me retrouvant face à l'un des trois. Visiblement, lui il était comme eux. Donc s'ils parlaient d'enfants c'était qu'ils étaient des titans. Je doute qu'ils tentent de cacher des enfants sans aucune raison, juste pour une partie de cache.
«-On ne vous a jamais appris que la curiosité était un vilain défaut . » -ça peut aussi être une qualité. Si on n'est pas curieux on ne peut pas avancer".
Je me mordis les lèvres avant de regarder Athéna puis Robyn. "-On ne faisait que passer, on est des...voyageurs...comme... la communauté de l'anneau mais...humm..."
Je pouvais essayer, mais s'il était comme l'autre, lls nous aurait senti. Une question me piquait les lèvres. La tentation était véritablement trop forte. Je me mordis les lèvres en regardant Robyn pour ne pas craquer. Il l'avait dit. La curiosité était un vilain défaut. Oui mais la tentation était trop grande.
"-Il s'est passé quoi pour que vous soyez...recherché?"
Je fermais ma bouche immédiatement après. Non, j'avais cédé.
"Ca vous apporterait quoi de le savoir ?"
Je me mordit à nouveau la lèvre. Il était méfiant. En même temps, s'il était recherché ça se comprenait un peu. J'avais envie de savoir.
"Le futur en dépends...peut-être."
"Tout ce que l'on fait à des conséquences, bonnes ou mauvaises." Il marqua une pause. J'en profitais pour poser un regard sur Robyn "Que font trois jeunes femmes au cœur de la cité des titans, a espionner les conversations ?" -Si je vous réponds vous répondrez à ma première question? Nous nous sommes perdu pendant notre voyage. On espionnait pas vraiment. On s'est arrêter et on vous a vu. nous ne voulions juste...pas vous interrompre."
Il fit un pas en avant tandis que je restais immobile. Je le fixais toujoure. Je pense que pour la discretion c'était un peu griller, le mieux c'était de minimiser les choses. "-Et d'où venez-vous ?" -De loin, de trèèèèès loin. Je ne vis pas sa main sur la garde de son épée, mais son visage devint suspicieux. Je continuai à ne pas bouger "-D'où venez-vous ? Répète-t-il -Je ne peux pas vous en dire plus. " -Vous devriez retourner sur la place, avant que quelqu'un ne décide que votre vie n'a pas plus d'intérêt qu'une autre." Je fis la moue, fronçant les sourcils, un peu agacée. Je n'aimais pas ce genre de discours. Je n'aimais pas cette façon de voir les choses.
"-Chaque vie est importante, personne l'a le droit de juger qu'une vie est plus importante qu'une autre. Personne." -Et qu'est-ce qui te permet de dire ça ?" Va-t-il remarquer. ... Vous n'êtes pas coutumières de cette endroit."
C'était ce que j'avais dit. Nous venions de très loin. Je me tournai vers Robyn, puis vers Athena avant de partir en avant, seule, en grommelant. Je fis quelques mètres avant de m'arrêter, mes bras croiser sur ma poitrine. J'avais oublier de demander par ou nous devions aller.
Peggy : 70 Famine : 85
fiche codée par shirosaki
Eloise A. St-James
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| Avatar : Eva Green
| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Oups. Elle avait été découvert. Non, en vérité, elles étaient trop à avoir été découvertes. Athéna n'avait pas fait attention à l'arrivée de Peggy et de Robyn. Elle était alors trop occupée à essayer de glaner des informations sur les trois Titans en face d'elle. Deux étaient identifiés, le troisième restait un inconnu, même quand il leur fit comprendre qu'il les avait vu. Peggy se hâta de le contredire en ce qui concernait la curiosité, ce avec quoi la déesse était d'accord : la curiosité poussait à apprendre plus, à savoir et le savoir, c'était le pouvoir.
La guerrière laissa Peggy se débrouiller avec le Titan, examinant celui-ci tandis qu'ils parlaient. Il n'avait pas la même aura horrible que son père... Et si Gaïa avait confiance en lui, alors c'était certainement quelqu'un qui était du côté des enfants des Titans. De leur côté en un sens donc... La créature divine en avait un peu trop dévoilé à son goût, mais le Titan ne semblait pas vraiment y faire attention. Sa seule préoccupation apparemment, c'était de les faire partir rapidement de cet endroit et Athéna était tout à fait d'accord pour déguerpir vite.
- Ce n'est pas l'envie qui nous manque, mais le moyen. Si vous avez une suggestion, ça m'intéresse. Répliqua-t-elle rapidement alors que Peggy commençait à avancer sans savoir où aller.
"Comment vous êtes venues ?" Demanda-t-il avec une pointe de sarcasme. Le Titan fit une pause, avant d'ajouter avec un peu plus de sérieux : "De quoi avez-vous besoin ?"
- Grâce à quelque chose qui n'existe pas ici. Répondit la déesse avec un grand sourire. La guerrière le nargua un peu, avant de répondre à sa seconde question : Je n'en sais rien, ce n'est pas moi qui nous ai amené ici, ça n'est pas mon pouvoir...
"Qui vous a amené ici ?" Demanda-t-il ensuite, d'un air curieux. Sans doute qu'il n'y avait pas tant de gens que ça qui réussissait à voyager dans le temps...
- Ce n'est pas une information que je peux dévoiler... Sachez juste que notre présence est un accident. Expliqua-t-elle rapidement.
"Je ne peux pas vous faire repartir." Au moins, c'était dit, même si Athéna sans doutait un peu. "Mais je peux éventuellement vous faire retrouver la personne qui vous a amené."
- Cela serait apprécié Sire. Accepta-t-elle d'une voix respectueuse.
Ce Titan-là semblait être quelqu'un du bon côté et Athéna espérait pouvoir lui faire confiance. De plus, séparer de Neil, la déesse ne savait pas trop comment ils allaient pouvoir repartir avant que la planète ne soit détruite par Surt... L'homme se mit en route, sans s'arrêter et Athéna entraîna leur petit groupe à sa suite. Il n'était pas question de se faire distancer aussi rapidement, surtout pas s'il avait une idée sur leur retour. Le village était entouré de forêt et de sentiers et le Titan se dirigea droit vers la forêt. Sans un mot, la déesse le suivit et resta prudente. Avec ces créatures, on ne pouvait jamais être sûr de rien...
Durant leur cheminement, Athéna le vit souvent la regarder avec un certain scepticisme dans le regard. La déesse devint méfiante, se demandant si lui sentait l'aura de Japet sur elle. Mnémosyne ne l'avait pas senti, mais elle n'avait pas eu de raison d'être sur ses gardes comparé à ce Titan. Avoir la même aura que son père déplaisait fortement à la jeune femme, surtout si les autres Titans pouvaient la sentir... Ils marchèrent longtemps et s'éloignèrent de plus en plus du village.
"On est plus très loin de chez Surt, si vous avez une dernière chose à dire, c'est le moment."
La guerrière se tendit et eut une moue de fatigue. Décidément, les mauvaises surprises s'accumulaient... Surt était connu pour être le fidèle guerrière d'Ouranos. Il obéissait au Titan Roi et rien ne garantissait qu'il les aiderait... Sauf si Elliot reconnaissait sa tante et décidait de les aider à cause de ce lien. Mais rien n'était moins sûr...
- Manquait plus que ça... Marmonna-t-elle entre ses lèvres.
La réaction du Titan fut instantanée. Il sortit son épée et la plaça à la base du coup de la déesse qui eut une moue pleine d'ironie. Le dernier a avoir fait un truc pareil, ça avait été Arès... Étaient-ils parents tous les deux pour avoir les mêmes réactions ?
"Vous le connaissez ?"
- Il fut un temps, c'était mon neveu. Répondit-elle avec sérieux.
Le Titan fit une sale tête. Parce qu'elle lui avait révélé qu'elle était l'une des enfants des Titans ou parce qu'elle lui avait fait comprendre que Surt venait du futur ? Athéna s'en fichait pas mal. Leur présence ici modifiait déjà beaucoup de choses de toute façon... La réaction du Titan l'agaça rapidement. Il s'était mis à marcher avant de revenir vers elle et de la menacer d'une épée de nouveau en la sommant par cet acte, d'être plus précise.
- Cessez de m'importuner avec votre épée cher Oncle, je ne vois pas en quoi je peux être plus claire. Surt est mon neveu, point à la ligne. J'ai eu une mauvaise journée, ne commencez pas à me donner des motifs pour me battre. Dit-elle sèchement.
Elle ne l'emporterait sans doute pas. Mais c'était vraiment agaçant ces épées sous la gorge. Elle ne l'avait toléré de son frère parce qu'à l'époque, il venait d'apprendre sa trahison. Mais lui n'avait aucun droit de la menacer ainsi. Une main se posa sur le bras d'épée du Titan et Athéna reconnut Gaïa.
"User de violence ne t'apportera aucune réponse. Laisse la s'il te plaît."
Athéna était surprise. Jusqu'à présent, Gaïa ne s'était montrée ou n'était intervenue que pour les jumeaux. Du moins à sa connaissance. Pourquoi se souciait-elle d'elle tout d'un coup ? Et pourquoi ce geste de protection envers elle lui faisait si mal au coeur ? La déesse n'avait jamais reçu de marque d'affection de celle qu'elle avait considéré comme sa mère durant 5 millions d'années, pourquoi tout à coup, ce geste la touchait-elle autant ? Heureusement, le Titan se rappela à leur bon souvenir, permettant à la brune de penser à autre chose.
"Tu savais ? Tu savais qu'elle était ici ?"
Gaïa se contenta de le regarder un moment, avant de reporter son regard sur la brune.
"Vous ne devriez pas être ici, c'est dangereux. Il faut retourner vers les autres et vous en aller au plus vite."
- Mais c'est tout ce que je souhaite... Vous pourriez nous aider à rentrer, comme vous l'avez fait sur Meter... Et je ne sais pas où sont les autres. Lui révéla-t-elle.
Gaïa sembla l'observer un petit moment avant d'hocher la tête.
"Vous allez avoir besoin d'aide pour rentrer."
Ah, visiblement, il y en avait au moins une qui se doutait du problème qu'ils rencontraient, c'était beau ça non ? Gaïa tourna la tête vers le Titan et Athéna suivit le mouvement. La guerrière capta ainsi que lui aussi ne voyait pas trop de quoi elle pouvait bien parler. La Titanide semblait elle-même perplexe avant de reprendre la parole.
"Je vais la prévenir et ramener les enfants à l'écart pour pas que vous les croisiez. Ça serait catastrophique de tomber sur une version plus jeune de toi même."
Ok, elle parlait à qui là ? À Athéna ou au Titan ? Si on suivait la logique, c'était à elle, mais avec cette femme, la guerrière préférait imaginer tout et son contraire. Elle était trop mystérieuse pour elle... Cependant, la déesse comprenait un peu mieux le lien qui les reliait. Elle l'avait senti... Ou alors se trompait-elle complètement. Mais Gaïa ne l'avait jamais regardé de la façon dont l'avait fait Japet dans sa vision. Prédiction ou hallucination, cela avait fait beaucoup de mal à la guerrière.
- J'aurais préféré ne jamais apprendre que vous n'étiez pas ma mère. Balança-t-elle à la Titanide.
Celle-ci disparut peu après lui avoir jeté un regard intense, mais Athéna ne s'en formalisa pas. Ce n'était pas comme si elle avait attendu une réponse de toute façon. Puis la troupe se remit en route, suivant le Titan qui semblait s'être calmé un peu. Sans doute les conduisait-il dans la bonne direction maintenant qu'il savait qui elle était...
Athéna : 55%
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| Avatar : Alexander Skarsgård
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Le grand blond acquiesça alors qu'elle entamait sa conversation avec Emily, tentant sûrement de la mettre en garde sur le lieu où ils se trouvaient, il n'écoutait pas. Lui se contentait de s'assurer que sa sœur se portait bien, ce qu'elle lui confirma et ce qui réussit à le rassurer quelque peu.
Il avait passé la main dans ses cheveux alors que la déesse s'était de nouveau approchée de lui. Il comprit presque immédiatement que ses visions qu'ils avaient eu avant d'être transportés ici étaient toutes individuelles. Il ignorait ce qu'avait vu les autres, tout comme eux n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu apercevoir. Elle n'en avait pas la moindre idée. Ce n'était pas le moment approprié pour y penser, pas le bon endroit non plus, il aurait dû mettre cette histoire de côté et y revenir ensuite. Pourtant...
« Du coup tu sais ce qui va arriver à cette lune ? »
Oh oui qu'il le savait, il l'avait deviné à l'instant où il avait vu ce nuage dans les cieux. Il aurait dû s'inquiéter, paniquer, chercher immédiatement un moyen de s'en aller. A chaque moment où elle détournait les yeux, il ne pouvait s'empêcher de la fixer, évitant son regard lorsqu'elle reposait le sien sur lui. Ses idées étaient embrouillées, bien qu'il tentait de le dissimuler du mieux.
Attentivement, il écouta ce qu'elle lui racontait avec tant de précision. Les Titans, les enfants dieux, peuplaient ce monde sur lequel ils étaient arrivés sans que cela ne soit prévu. Des personnes qu'il ne pouvait se permettre de croiser sans risquer de faire une bêtise – et tous dieux savaient qu'Apollon était un as dans le domaine. Il ne devait pas prendre le risque de tomber sur sa version miniature ou qui sait ce qui pourrait se produire... Il se pinça les lèvres, hochant la tête comme pour montrer son accord. Il ne perdit pas de temps, cherchant immédiatement à se « trouver », simplement pour mieux s'éviter. Cela avait quelque chose de frustrant, néanmoins, de savoir que la petite Artémis était également présente et qu'il ne pourrait pas la voir... Une moue légèrement déçue s'afficha l'espace de quelques secondes sur son visage, avant d'être remplacée par de la surprise.
« Tu es un géant ? »
Il avait baissé les yeux, un sourire se dessinant sur ses lèvres, alors que cette petite tête blonde ne lui était pas si inconnue. Il se souvenait d'elle, de Poséidon ne cessant de l'embêter, dans la Grande Vallée. Il ne savait pas si sa présence face à lui était néanmoins de bonne augure.
« Nan, j'ai juste mangé trop de soupe quand j'étais plus jeune. Enfin c'est ce qui se dit en tout cas. »
Elle n'arrêtait pas de s'approcher encore plus de lui, le faisant reculer par réflexe. Il retrouvait dans ce regard de petite fille la même aura que celle qu'il connaissait à la Aphrodite de son époque. Ce n'en restait pas moins troublant, d'être là, en sa compagnie version « petite enfant narcissique ». Il avait presque envie de rire, en se disant que si elle s'était peut-être assagie avec l'âge, lui se demandait bien comment il avait bien pu être durant ses premières années.
Ils s'étaient toujours bien entendu, lui et Aryana, pas de raisons que ce ne soit pas le cas même avec des millénaires de différences.
« Puis qui te dit que je suis trop grand ? C'est peut-être toi qui est trop petite ! »
Il avait croisé ses bras sur sa poitrine, la dévisageant, mimant le fait d'être vexé par une telle remarque. Pourquoi tout le monde s'arrêtait toujours à sa taille ? … En réalité, il s'en fichait complètement, c'était une de ses particularités qui le rendaient si extraordinaire. C'est comme ça qu'il le voyait, ça le détachait de la normalité... Autant puisse-t-il être normal en tant que dieu, Maître d'Olympe de surcoît, capable d'avoir des flashs du futur et du passé.
Emily était venue parler à Aphrodite, d'un coup, sans que le dieu n'est prêté la moindre attention à leur échange avec Neil.
« Comment tu m’appellerais toi ? » Le geste appuyant cette phrase le fit pouffer sans qu'il ne puisse se retenir ou le cacher. Il adorait cette gamine ! Ce comportement si détaché, si innocent, si loin de tout ce qui lui arriverait par la suite... son cœur se serra à cette pensée. Mais au moins, elle avait eu le don de lui faire oublier l'espace d'une petite minute ses interrogations. C'était toujours ça de pris.
Il resta un peu en retrait, lorsque les deux jeunes femmes tentèrent de marchander avec la mini-déesse, pas le moindre étonné qu'elle réclame un cadeau. Il en avait des idées, pour la Aphrodite de son temps, mais ignorait tout simplement ce que pouvait bien vouloir une enfant de cette taille là. Une poupée ? Il n'en avait pas sur lui et, de toute manière, c'était Emy qui semblait préposée à lui offrir ce qu'elle demandait. Une paire de menottes ? On ne se demande plus d'où viennent les travers de la déesse de l'Amour, tiens, ça devait être là que tout avait commencé !
Un rictus amusé au coin des lèvres, il se mit à avancer derrière le reste du groupe, avant de se voir rattraper une épée que lui lançait l'humaine sans plus de cérémonie. Oh ? Qu'est-ce qu'il lui prenait ? C'était un cadeau. Elle pouvait le garder. Il n'avait pas besoin de ça. Son regard en disait long sur tout ce qu'elle pouvait bien penser, alors qu'elle continuait à camper sur ses positions. « Pas votre alliée », « Pas votre amie », « Pas avec vous »... Pour l'instant, elle n'avait pas vraiment le choix, mais elle donnait l'impression d'être constamment énervée, à fleur de peau, prête à exploser. Il ne lui répondit rien, lâchant un soupir en rangeant l'arme à sa taille.
Ils étaient en train de contourner le village alors que, sans prévenir, la petite Aphrodite était venue se poser à ses pieds, lui intimant de se baisser. Haussant un sourcil, il obtempéra sans qu'elle n'ait besoin d'insister. Il se baissa du mieux possible mais elle avait toujours l'air aussi minuscule, même vue de plus bas.
« Elle est amoureuse de toi mais elle est trop bête pour te le dire ! »
Son regard se leva directement vers Neil. Sa bouche s'ouvrit sans que le moindre son n'en sorte alors qu'elle semblait aussi avoir entendu ce qui s'était dit. Secouant la tête, Apollon eut un petit sourire, amusé par la situation et trouvant que cette enfant avait reçu la meilleure des éducations possibles. Lui-même n'aurait pas mieux fait. Seulement, si on y regardait de plus prêt,
« Tu veux savoir s'il t'aime aussi ? Moi, je le saaais. »
Le dieu manqua de s'étouffer en respirant simplement. Nerveusement, sa main passa dans sa nuque, alors qu'aucune blague habituelle n'arrivait à franchir ses lèvres automatiquement. Il préféra ne pas faire la moindre remarque à ce sujet. Il aurait aimé avoir la réponse, cela dit, vu que pour l'instant, il était... simplement... perturbé ? C'était le mot adéquat. Dire que c'était cette même personne, cette grand-mère en devenir, qui lui avait dit de ne pas fait souffrir sa petite-fille. C'est elle qui s'amusait à la chercher, pour le moment.
Il sentit soudainement quelque chose se refermer sur son poignet, ne cachant pas sa surprise alors qu'Aphrodite venait de le menotter, ponctuant son acte d'un magnifique « Tu es à moi. ». Il dû se pincer les lèvres pour éviter son éclat de rire de résonner. Si une ombre passa dans ses yeux à l'évocation de Poséidon, il ne put qu'offrir un grand sourire à la petite fille, la gâtant même d'une légère révérence.
« A vos ordres ! Ce serait un plaisir de vous débarrasser de ce Poséidon qui vous fait des misères. »
Oh oui, qu'il aurait aimé pouvoir le faire... pas de manière définitive, ce n'était encore qu'un gamin qui ne savait pas ce qu'il allait devenir, mais juste lui faire boire la tasse, à ce dieu des océans. Ça lui ferait du bien.
Pourtant, Neil coupa court à ce petit jeu, alors que lui commençait à peine à s'amuser. C'était... différent, ici, rien de ce qu'ils n'avaient vécu n'avait encore eu lui. Ça faisait du bien, au fond. Un peu de changement d'air.
Un homme apparut alors face à eux, alors qu'après avoir cassé la paire de menottes, Aphrodite les avait mené jusqu'à cette forêt en bien mauvais état.
« Je t'ai déjà dis que j'étais pas un géant ! »
Ce n'était qu'un murmure qui lui avait échappé sans qu'il n'y prête grande attention, alors qu'il n'osait pas vraiment s'approcher davantage. Il savait qui était cette personne qui venait de les rejoindre. Neil s'approcha du nouveau venu, inclinant délicatement la tête.
« Seigneur Hyperion. »
C'était solennel, tout d'un coup ! A l'écart, il observait la jeune femme qui resta un instant à attendre, fixant le Titan qui eut l'air sceptique.
« On met nos pendules à l'heure ? » Elle sembla hésiter, avant de lui répondre. « Je dirai 5 ? » Il avait sourit, un rictus au coin des lèvres. « Presque. C'est 6. » Il hocha la tête avant de se répéter. « Donc c'est 6. Ca devient une habitude de se croiser. »
Apollon se tourna vers Emily et la mini-déesse, ne comprenant rien à ce qui se passait devant leurs yeux. Sans doute un stratagème mis en place, pour savoir à quel moment ils se trouvaient tous les deux, combien de fois ils s'étaient déjà vu... Pour que ce qui ne se savait pas encore ne se sache pas, par exemple. Oh bon sang, ça allait être complexe si en plus il fallait cacher des choses. Apollon était horrible à ce jeu, il était tout le temps perdu dans les époques et ce qui s'était passé à tel ou tel moment. Il mettait ça sur le compte de sa capacité divinatoire, il avait tendance à tout mélanger. Même si, au fond, c'était certainement juste un manque de volonté.
Hyperion avait ensuite regardé Aphrodite en souriant, plus perplexe lorsque son regard se posa sur Emily. Normal, elle était pas vraiment dans le coup, celle-là. Le dieu fut bien plus tendu lorsqu'il le regarda lui, le fixant, comme l'analysant. Il devait sans doute savoir qui il était, non ? Il savait quoi exactement ? Ils pouvaient pas tous s'asseoir en cercle et se faire une sorte de résumé entre eux histoire que personne ne se plante vraiment ?
« Nous ne sommes pas seuls ici. Mais tu dois déjà le savoir. »
Il parlait à Neil, concernant sans doute les autres Titans qui se trouvaient dans le coin, les autres enfants aussi.
« Te sentirais tu plus à l'aise si tu me posais tes questions ou pas ? » Hein ? Ah ? C'est à lui qu'il parlait maintenant ? Quelles questions ? « Sinon, j'ai aussi du chocolat. »
Oui ! Ses yeux s'illuminèrent alors que le titan lui tendait un morceau, qu'il s'empara de prendre sans réfléchir d'avantage. Il n'avait pas mangé depuis quand ? Trop longtemps. L'écorce de Mémé avait beau être délicieuse, ça ne valait pas quelque chose de bien calorique et d'un peu plus consistant.
« Je préfère le chocolat aux noisettes. »
Ce n'était qu'une simple constatation, alors qu'Hyperion sembla attristé par cette remarque. Le chocolat noir pouvait souvent être considéré comme le seul digne de ce nom, mais chacun ses préférences après tout. Il n'y pouvait rien lui, s'il aimait les noisettes.
« Apollon... » Neil avait marmonné, à voix basse, alors qu'il s'était retournée vers elle. Qu'est-ce qu'il avait fait de mal ? Il essayait juste de créer un lien, quelque chose, basé sur l'honnêteté. C'était pas comme ça qu'il devait faire ?
Pendant un long moment, il resta justement à l'interroger silencieusement. Si déjà avec une phrase aussi simple, il ne se comportait pas comme il le fallait, était-il réellement prudent de le laisser s'exprimer comme bon lui semblait ? Il voulait bien dire certaines choses... craignant cependant qu'elles ne soient pas correctes. Il avait conscience de sa capacité à créer des problèmes sans le souhaiter, dans ce monde dont il connaissait rien, préférant être prudent. Ce n'était déjà pas dans ses habitudes, il faisait preuve d'une grande maturité rien qu'en lui « demandant » l'autorisation ! Et elle regretterait certainement ce signe de tête l'incitant à parler qu'elle lui fit alors...
C'était comme si son corps se détendait d'un coup. Comme s'il était libéré d'un poids. Comme s'il pouvait soudainement se lâcher. Il finit soigneusement son morceau de chocolat, respirant profondément. Puis le dieu se redressa avant de poser ses yeux sur Hyperion. Oh oui, Neil allait le regretter.
« C'est un plaisir de vous rencontrer Tonton Hyperion ! » La mimique de ce dernier, cette expression de recul, ne le fit même pas tiquer. « Même si, à ce qui se dit, on a passé beaucoup de temps ensemble par le passé... enfin par le présent là... On a passé beaucoup de temps ensemble à une époque, c'est mieux, non ? » Il se retourna vers Neil, comme s'il cherchait vraiment le bon terme. « J'ai une question, surtout, une question qui me brûle les lèvres depuis le début. » Son air se fit plus sérieux. « Vous trouvez que je me suis embelli avec l'âge ou j'ai toujours été aussi agréable à regarder ? »
… trop sérieux, en effet. Pendant plusieurs loooongues secondes, Apollon resta fixe, comme si la réponse à cette question était de la plus grande importance. Un grand sourire commença alors à éclairer son visage, ce sourire débile qu'il pouvait avoir parfois, mais qui faisait tout son charme. Il reprit un morceau de chocolat, en toute innocence.
« Ça manque de diplodocus dans le coin, non ? »
Le souvenir qu'il avait des enfants dieux était cette Grande Vallée peuplée de dinosaures, alors forcément le décor avait l'air bien terne, ici. Il passa son regard sur ce qui les entourait avant qu'il ne tombe sur Neil, bouche grand ouverte, à priori ébahi parce qui venait de se produire devant elle. Il comprenait, il faisait souvent cet effet là aux gens.
« Tu me rappelles quelqu'un. Je vais me souvenir de qui. »
… Oups ? Neil avait lancé un coup d'oeil au Titan avant de prendre la petite par les épaules pour l'éloigner un peu. Comment est-ce qu'elle pourrait avoir la moindre idée de qui il était, de toute manière ? Il devait avoir bien changé depuis le temps ! Elle ne ferait jamais le lien, il était persuadé qu'ils n'avaient aucun soucis à se faire à ce propos. Il espérait.
Hyperion s'approcha quelque peu de lui, ne faisant en rien faiblir son assurance. Il avait peut-être été trop loin ? Il ne fallait jamais – oh non, jamais – lui laisser le champ libre, aussi. Si on lui disait que c'était bon, alors c'était bon, il ne cherchait pas plus loin. Il ne comprenait pas pourquoi ça semblait être si dérangeant...
« Diplodocus ? Je n'ai pas la moindre idée de ce que c'est, mais très certainement. »
Apollon se racla la gorge. Un morceau de noisette mal placé. D'accord, c'était ça, le truc. Ils ne s'étaient pas encore rendus là-bas alors... Très bien. Sujet sensible à éviter. Pas de soucis. Il avait capté le principe.
« C'est des grands trucs. Pas méchants du tout. » « Très bien. Dès que j'en verrai, je penserai à toi et je leur ferai un coucou de ta part. »
Oh, c'était adorable de penser à lui ! Il aurait bien aimé se souvenir de ces moments en compagnie de ces bêtes préhistoriques. Il n'imaginait pas à quel point ça devait être génial, d'être un gosse vivant entouré de toutes ces animaux.
« Pourquoi être venu sur cette lune et à ce moment précis ? Serais-ce pour eux ? »
Le Titan lui avait indiqué la petite Aphrodite, un peu plus loin maintenant. Ses sourcils se froncèrent. Quel était le sens de cette supposition ? S'ils avaient atterri ici, c'était par erreur, par un concours de circonstances, sans raisons particulières. Qu'est-ce qui pouvait bien faire penser à Hyperion qu'ils avaient une raison de se trouver là ?
« Pourquoi cette question ? On aurait une raison particulière pour venir ici, à ce moment précis, pour eux ? »
Un petit sourire en coin des lèvres, Apollon ne prit pas mal l'absence de réponse à sa propre interrogation. Après tout, lui non plus, ne lui avait pas répondu. C'était donnant-donnant. Cela l'inquiétait, sans qu'il ne le fasse comprendre. Risquaient-ils quelque chose, ces petits êtres innocents qui se baladaient dans le coin ?
« Je pourrai avoir d'autres chocolats si je reste sage ? »
Lui aussi, sous certains angles, était encore un grand gamin... Hyperion l'avait laissé pour rejoindre Neil. Le dieu ne l'avait pas vu avant, certainement parce que l'homme avait qui il discutait se trouvait devant son champ de vision. Mais là, plus loin, il y avait quelque chose. Dissimulé, un petit garçon. Pas lui, il l'aurait senti s'il avait été aussi proche de son double passé. C'était... quelqu'un d'autre. Qui le regardait. Apollon pencha sa tête sur le côté, dubitatif, curieux également.
« Le chemin que vous empruntez n'est pas le bon. Votre place ici n'est pas requise. »
Il tressaillit, en réalisant que ces paroles, il ne les avait perçu que dans sa propre tête. Le garçon était en train de commencer à s'éloigner en marchant. Comment avait-il pu lui faire passer ses paroles de la sorte ? Qui était-il ? Que voulait-il dire ? Son regard se tourna vers Neil, sans qu'il ne tente de dissimuler son étonnement, comme pour lui faire comprendre que quelque chose venait de se produire.
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Je comprenais pas trop ce qu'il se passait. J'avais observé la scène qui se déroulait sous mes yeux avec un air digne d'un bovin qui regarderait le train passer, de l'herbe plein la bouche à ruminer comme... bah une vache. Et maintenant, je suivais le mouvement comme un brave mouton qui suivrait son troupeau. Si ça continuait comme ça, j'allais finir par imiter tout les animaux de la ferme. Surtout que le poney marchait juste à côté de moi, pendant qu'on s'enfonçait dans le village. Je trouvais un peu bizarre que le type qui devait être un titan nous téléportait pas tous pour aller plus vite, mais bon. Il était en tête du groupe, avec Athéna à ses côtés. Il marchait trop vite avec ses trop grandes jambes merde ! Il pouvait penser à l'insecte aux petites patte que j'étais ?
- Psss ! T'as compris ce qui se passe, toi ? Je sais même pas qui c'est lui !
Je m'étais légèrement rapprochée de Petit Poney pour qu'elle m'entende même si je murmurais. J'étais peut être déconnectée de la réalité, mais je trouvais rien de logique jusqu'ici. J'avais l'impression d'être spectatrice d'un film d'auteur à la con où l'histoire veut rien dire. Ça sert à quoi de faire un film si c'est pour retourner le cerveau du public sérieux ! Moi j'ai toujours pas compris ce qu'est l'intérêt des Minions ! Est-ce que ceux sont des bananes ? Des bananes dégénérés ? Des éponges ? Genre... les cousins de Bob l'éponge ?
Je sursautais quand quelque chose me frôla. Alerte corps humain beaucoup trop proche ! Y avait pleins de gens qui se ramenaient tout autour de nous, habillés de robes version salade César. Ça faisait penser à une fête d'Halloween. Tout le monde se serait déguisé en fantôme à la con, en utilisant la nappe moche en dentelle de la grand-mère et en y découpant deux grands trous pour faire l'emplacement des yeux. Ça devait être les villageois, mais j'avais surtout l'impression d'être entourée que de villageoises.
- Robyn.
- Oui ?
Je tournais la tête vers Petit Poney avec un froncement de sourcils interrogateur. Elle me lança un regard tout aussi interrogateur. Elle m'avait pas parlé ? J'étais sûre d'avoir entendu quelqu'un prononcé mon nom. C'était une voix plutôt grave, mais après tout, le Poney aurait pu choper froid et se mettre à parler comme un fumeur qui développe un cancer des poumons. Elle s'avança, mais je ne la suivi pas. Je restais plutôt à fixer un chemin, sur ma droite. Il avait été caché de mon champ de vision par la grosse tête duveteuse de l'expérience entre un cheval et un canard. C'était de là qu'on m'avait appelé.
- J'reviens, faut que j'aille vérifier un truc. Je vous rejoins, m'attendez pas. Et non, tu préviens pas les autres ! Sinon dès qu'on rentre j'appelle BFMTV et je leur dis que les Petits Poneys existent, je leur passerai une photo de toi et ils te harcèleront tellement à faire des reportages sur ton merveilleux shampoing pour avoir une crinière soyeuse que tu rêveras de devenir une taupe pour pouvoir disparaître sous terre.
Je m'en foutais de son avis. Je m'élançais d'un pas conquérant vers le chemin, avec une certaine excitation. Ouais, je sais, dans les films quand on entend des voix, c'est pas bon du tout. Mais moi, la dernière fois, j'étais devenue pote avec une bande d'ewoks, j'avais papoté papillons avec une mini moi et j'avais rencontré Hypérion qui aurait pu me faire aimer l'école si il avait été mon prof. Je croisais toujours les doigts pour qu'un tel truc arrive une nouvelle fois.
La voix recommença à dire mon prénom pendant que je m'enfonçais dans le village de mon côté. Plusieurs fois, et de plus en plus fort. Non, c'était pas vraiment fort, enfaîte. C'était pesant, plus puissant que le brouhaha qui animait l'endroit. Je n'entendais plus que cette voix, enfaîte. Elle était difforme, mais pas effrayante. Pas comme si un clown sadique essayait de m'attirer dans un piège. Au pire je clamserai pour avoir été aussi naïve. Y a le droit d'avoir confiance de temps en temps, c'est pas un crime non plus !
J'avais l'impression de marcher dans une espèce de fumée poisseuse et collante. Ok, ça devenait louche. Mais je continuais quand même. Vu où j'en étais maintenant hein, ça servait à rien de faire ma chochotte et lâcher l'affaire. De toute façon, je pouvais même plus faire marche arrière. Le décor changeait tout doucement pendant que j'avançais. C'était comme si quelqu'un peignait tout autour de moi, dévoilait petit à petit un nouvel endroit. Apparemment, c'était une drogue. Bon, là je commençais à sentir que c'était peut être un plan bien foireux. Les grottes lugubres qui sentent bon l'humidité, en général c'est pas dans le top dix des lieux où on va croiser de gentils lapins qui chantent et dansent sur le générique de Pokémon.
- As-tu peur de la mort ?
J'étais devant une grande salle pas super éclairée, les mains sur les hanches, quand la fameuse voit avait résonné contre les parois, avec un léger écho. Et d'ici, ça avait quand même l'air sacrément déformé, comme voix. En plus, apparemment, il en avait marre de prononcer mon nom. J'avoue que j'étais un peu déçue. Ça raisonnait plutôt bien comme ça. Robyyyn. Version aiguë ça sonnait moche, mais un peu grave et pas totalement compréhensible, ça changeait tout.
- Bah ouais, comme tout le monde. Faudrait être con pour pas avoir peur de la mort.
Je levai les yeux au plafond en secouant la tête, comme si il venait de dire une connerie monumentale. En même temps, c'était à peu prêt ça hein. Franchement, peut mieux faire niveau première question.
- Je suis mort tellement de fois que je ne sais plus ce que ça fait de mourir la première fois. Je ne ressent plus de souffrance quand la mort tente de me prendre, encore et encore.
Il parlait hyper lentement, comme si il réfléchissait à chaque mot qu'il prononçait. Ou alors c'était juste qu'il avait mal à la gorge. Ou qu'il était handicapé. Ça devait être pour ça qu'il portait un masque. Il venait de sortir de l'ombre de manière tout à fait « je suis trop dark », et il portait une espèce de robe noire, genre robe de sorcier dans Harry Potter. Et en plus, il avait un masque trop spé. Ça faisait pas peur, c'était pas drôle non plus. Si ça se trouvait, il cachait les ravages de l'acné sur son visage pendant la cruelle période qu'est l'adolescence. Je comprenais mieux pourquoi il parlait bizarrement. Enfin je disais « il », mais je me trompais peut être. Ça pouvait aussi être une femme difforme.
Il s'était rapproché de deux pas, alors je reculai de deux pas pour laisser une certaine distance entre nous. Clairement, c'était pas un ewok ça. À moins qu'ils avaient changés de look depuis la dernière fois que j'étais venue. Mais on était pas copain-copine, donc c'était pas la peine d'envahir mon espace privé qui était déjà pas bien grand.
- T'es prof de philosophie, c'est ça? Non mais si c'était juste pour me dire ça que tu m'as appelé, c'était pas la peine hein. J'en connais pleins de personnes qui sont mortes et re-mortes, c'est même plus original.
Je le fixai comme si il était drogué. Mais peut être qu'il était hein ! Moi tant qu'on me disait rien, je pouvais pas savoir ! Faut être prêt à toutes éventualités.
- Certains morts comptent plus que d'autres.
Genre l'éventualité que le mec il puisse fouiller dans ma tête ! Il était dans ma tête là ! J'en étais sûre ! Je sentais un truc ramper dans ma tête, et soit c'était une intrusion, soit je venais d'avoir une idée brillante pour changer. C'était dégueulasse comme sensation sérieux ! Y avait un espèce de courant d'air, comme si mon cerveau était un gruyère, et qu'une souris en profitait pour en bouffer quelques bouts.
Il fit un pas de plus vers moi, comme si il avait pas compris que si je reculais, c'était justement pour m'éloigner. Il s'était mis à respirer plus rapidement, de manière plus précipitée à travers son masque. Ça avait un petit côté asthmatique tout ça, quand même. Mais même si il avait l'air toujours super calme, j'avais l'impression que quelque chose lui avait fait effet.
- Tu m'as fais quoi là? C'était quoi ça? Personne touche à mon cerveau, j'y tiens quand même un peu! T'es qui? Que ce que tu me veux?
Je me frottais vigoureusement les oreilles comme si j'entendais un son trop aigu ou la voix trop horripilante de gens que j'aime pas. C'était hyper désagréable une intrusion à l'intérieure de sa tête. Je lui lançais un regard noir... pour au final juste défier son putain de masque.
Il ne me répondit pas... mais il recommença à fouiller dans ma tête. Je plaquais une main sur mon front qui me donnait l'impression de palpiter sous ma paume et je serrais les mâchoires en secouant la tête pour essayer de lui échapper. En plus ça piquait ! C'était comme si il m'anesthésiait pas cette fois et qu'il y allait direct.
- Tu as tellement de souvenirs avec elle.
Et bam, que je te rentre encore dans ta tête qui a rien demandé à personne ! Il s'était rapproché, au point d'être tout prêt de moi. Je sentais ma respiration qui s’accélérait à cause de la migraine qui me fracassait le crâne à coup de marteau-piqueur. En plus il en profitait pour poser sa main sur ma tempe tranquilou, ce salopard ! Je me tortillais pour échapper à son emprise, mais j'étais dans l'incapacité de bouger. Mes yeux s'écarquillèrent de panique. Alerte rouge ! Alerte rouge ! Le type il a trouvé un moyen de bloquer ça peut clairement pas aller là !
- Robyn... Je n'ai jamais compris ce qu'elle te trouvait.
C'était très chiant ce masque obscur, je pouvais même pas planter mon méchant regard dans le sien pour essayer de l'impressionner. Peut être que là, je défiais juste son front ou ses sourcils !
- Mais tu parles de qui, putain? Athéna, Petit Poney, la voisine, la boulangère?
J'avais réussi à lui cracher ces quelques délicates paroles, malgré mes dents serrées comme un piège à ours. Si il était aussi fort que ça, il avait qu'à arrêter de me bloquer et me laisser lui donner un coup de genou ! J'étais quasi sûre qu'il avait pas d'armure là dessous. Mais je j'étais pas totalement non plus, donc valait mieux que je reste comme ça, enfaîte.
Il ne me répondit pas, encore une fois. Et encore une fois, pour pas changer, il retourna dans ma tête qui avait l'air aussi passionnante que le programme de Netflix. Mais cette fois, y eu du changement. Un petit flash et bam ! Révélation ! Il mâtait un souvenir avec Lily ! Non mais le pervers ! Que ce qu'il foutait avec ma Lily sympa avec moi dans ma tête ? C'était pas à lui !
Il baissa tout à coup la main, et je pu me remettre à bouger. Putain, j'avais hyper mal aux muscles vu comment j'avais été tendue pendant qu'il m'empêchait de me mouvoir librement alors qu'on devrait tous être libres d'utiliser ses poings pour casser la gueule à un sale type qui au moins pourrait cacher sa tronche défoncée sous son masque.
- Je n'ai pas pu l'empêcher..., il fit une pause, avant de reprendre dans un murmure. Ils me l'ont prises. Tu peux t'en aller. J'ai eu ce que je voulais.
Il s'était reculé, et je haussais un sourcil, en reculant aussi pour me diriger vers une potentielle sortie. Si je la trouvais. Avec un peu de chance, il allait me dire où elle était, parce que je me voyais mal faire demi tour et lui demander poliment si il pouvait m'indiquer la grande place. Je m'arrêtais, mes sourcils recommençant à se froncer d'incompréhension. Non mais sérieux. Plus ça allait, moins je comprenais ce qui se passait.
- C'est tout? Genre tu vas pas me dire pourquoi je suis là? Qui t'es ou pourquoi t'as l'air intéressé par Lily? C'est par rapport à sa mort dans le futur, c'est ça?
Je commençais vraiment à en avoir marre de rien comprendre. En même temps si personne m'expliquait ce qui se passait ! Ça devenait chiant à la longue ! Quelqu'un pouvait quand même au moins prendre le temps de me raconter les choses sans utiliser les énigmes du Père Fourras !
- Tu n'as aucune importance à mes yeux. Tu n'en as jamais eu.
Il fit un pas vers moi, et il y eu le bruit d'un château de sable trop sec qui s'écroule. Je fixais pendant quelques micro-secondes le tas de cendre qui avait été le masque de Mr le Mystérieux, en osant pas trop relever les yeux pour les poser sur son visage. Je m'attendais déjà à un truc complètement ravagé. Genre un masque de chair brûlé. Ou une tête de bébé. Ou un alien. Mais non. C'était pire que ça, enfaîte. C'était Elliot. Elliot. Fatigué, mais c'était Elliot. Avec une cicatrice sur la joue, mais c'était Elliot. Clairement. Je reconnaîtrais cette coupe de cheveux dans n'importe quelle situation.
Je me mis à déglutir très fort, ouvris la bouche tout en reculant, mais trébuchais en arrière. Je réussis à me rattraper et tentais de hurler sur le Elliot maléfique et mystérieux, mais il avait disparu. À la place, y avait Athéna, Petit Poney et l'autre type. Je restais par terre, la bouche entrouverte, incapable de parler. J'étais traumatisée là. Non mais sérieux.
- Il... il... Oh putain... C'est... Elliot. Il... Putain mais quel petit con !
Je tremblais comme une malade. À la fois d'horreur et de rage. Il était devenu diabolique ! Et il s'en battait les steaks de moi.
- Je crois que c'est à cause de moi qu'il est comme ça. J'ai dû trop le frapper.
Sûrement qu'il l'avait pas supporté et que maintenant il voulait me tuer. Ou alors j'avais réussi à lui piquer Lily. Ou même que la cicatrice, c'était la moi du futur qu'il lui avait fait ! On était dans le futur là, non ? Vu que c'était un Elliot que je connaissais pas, ça devait être le futur. Rah et voilà que j'y comprenais de nouveau que dalle !
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Neil Sandman
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« Le Temps n'efface pas tout. »
| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
« Il était une fois, un commencement. Des cieux et une terre. La terre était informe et vide. Puis vint une lumière éblouissante. »
Si j'étais une véritable voyageuse du temps, capable de quitter un endroit et de me rendre dans un autre, sans emprunter une ligne de temps, mais simplement en clignant des yeux ou par la seule force de la pensée, je l'aurai fait au moment même où Aphrodite avait dit qu'elle voyait en moi une jeune femme amoureuse. Ce n'était déjà pas facile de se trouver ici, avec une version miniature de ma grand mère et entouré sans doute des versions miniatures de tous les autres divins qui existaient, mais en plus si la plus apte à me mettre dans l'embarras s'y donnait à coeur joie, ça n'allait tout simplement pas le faire. J'avais instinctivement levé les yeux sur Appollon et il avait ouvert la bouche pour parler, mais aucun son en était sortit. Puis, il avait secoué la tête avec un petit sourire. Ca signifiait quoi ? Et pourquoi je me posais la question ? J'avais secouée la tête à mon tour, avant de regarder mini Aphrodite, qui ne comptait pas s'arrêter là. Mais maintenant c'était à Apollon qu'elle s'adressait.
"C'est pas la peine. J'ai pas envie de savoir." dit-je, catégorique. "Et de toutes façons, c'est... c'est..."
C'était quoi ? Quoi qu'il en soit, je lui avais rappelé qu'on avait un petit jeu en cours et qu'on devait le poursuivre. Elle nous avait effectivement conduite loin du village et à l'abri, mais ce à quoi je ne m'attendais pas, c'était à la présence d'Hyperion. Après avoir mis nos pendules à l'heure, Apollon s'était prêté au jeu des questions et tandis que je pensais que rien pourrait perturber les souvenirs de Hyperion, voilà qu'Apollon ramenait une nouvelle fois tout à son physique. Il était sérieux ? Je l'avais laissé discuter avec le Titan, prenant Aphrodite à part et entraînant avec nous Emily, sans la toucher, mais simplement en lui faisant un signe de la tête de nous suivre.
« Pourquoi tu m'amènes à l'écart ? Il y a distribution de chocolats, je dois être présente ! » m'affirma la petite Aphrodite que j'avais retenu par la main.
« Laisse les parler entre eux. Si tu restes avec nous, tu auras aussi du chocolat. Et puis, Emily te doit encore un cadeau. »
J'avais regardé la jeune femme avec un petit sourire. Je ne voulais pas la mettre dans l'embarras, mais c'était le seul moyen de garder Aphrodite à nos côtés. La conversation d'Apollon et d'Hyperion je pouvais la suivre d'ici, vue que j'entendais très bien de très loin grâce à mon côté divin. Au bout de quelques minutes, Hyperion nous avait rejoins et je n'avais pas du tout suivi la conversation entre Emily et Aphrodite, faisant simplement mine de les écouter, mais cherchant par la pensée tout autre chose.
« C'était une erreur. On a dû échapper à quelqu'un et j'ai emprunté un passage qui nous a conduit bien avant dans le passé. »
J'avais hésité avant de poursuivre, mais il y avait quelque chose qui m'intéressait grandement. Du coup, je n'avais pas pu m'empêcher de le dire.
« Voyage au Centre de la Terre... ce moment là... à l'époque. »
Le Titan avait fait mine de réfléchir, avant de laisser échapper un petit sourire et un « Oh, ce moment là ». Est ce que le futur avait changé, voir c'était accéléré ? On pouvait faire des petites choses de ce genre sans très grandes importances et avec très peu de risques. Bien que parfois ça pouvait nous jouer des tours.
« On a emprunté les bois oubliés et on est arrivé ici au lieu de chez nous. Et je sais qu'on ne devrait pas être là, mais il nous faut un autre moyen de rentrer et... »
« Le chemin que vous empruntez n'est pas le bon. Votre place ici n'est pas requise. » murmura une voix dans mon esprit. J'avais tournée la tête vers Apollon, qui me regardait également. Est ce que c'était lui qui me parlait ? Ca ne ressemblait pas du tout à sa voix.
« Mon frère est ici, avec nous. Je pense qu'il ne tardera pas à vous trouver. Il faut mieux que vous partiez prestement. » repris Hyperion. J'avais hochée la tête, approuvant totalement ce qu'il venait de dire. Il nous fallait simplement un peu d'aide pour partir et j'avais une vague idée d'où je pourrai la trouver. Mais comment la joindre sans user de mes pouvoirs et nous faire repérer ? Il avait posé une main sur mon avant bras.
« Elle est déjà partie quérir son aide. »
A la phrase du Titan, je sentis quelque chose entrer dans ma tête et je du me faire violence pour ne pas hurler. J'avais posée mes deux mains sur mes tempes pour en faire sortir le bruit.
« Tu as tellement de souvenirs avec elle. »
Une chose entrait dans mon esprit, ou bien dans celui de quelqu'un d'autre présent ici. J'avais reconnu sa voix, je l'aurai reconnu entre mille. Il devait être là lui aussi, ce n'était vraiment pas prudent de se retrouver ici.
« Je n'ai pas pu l'empêcher. »
Une nouvelle douleur m'ébranla. J'aurai pu bloquer mon esprit, mais je devais savoir où il était et avec qui il était. La réplique suivante m'indiqua clairement quelle personne de notre groupe avait été assez imprudente pour se laisser prendre.
« Tu n'as aucune importance à mes yeux. Tu n'en as jamais eu. »
« Robyn... » murmurai-je en empêchant qui que ce soit d'entrer une nouvelle fois dans ma tête et en retirant mes mains de sur mes tempes. Je sentais mon souffle se saccader. J'avais du mal à reprendre ma respiration. Quelque chose était en train de se produire et d'arriver à Robyn. Elle s'était retrouvée face à Surt, face à mon père et ça n'annonçait rien de bon. Le décors changea une nouvelle fois, mais cette fois ci, rien que pour moi. Il n'y avait plus Hyperion, ni Emily et encore moins Apollon. Mon coeur aurait dû s'accélérer, mais il avait repris un battement normal. Je sentais une immense force passer autour de moi. Ce n'était pas quelque chose d'écrasant, mais d’apaisant. Puis, je la vis, face à moi, pas très grande, habillée de blanc, une mine fatiguée.
« J'ai besoin de ton aide... » murmurai-je sans trop savoir quoi dire d'autre, ni même si c'était à moi de parler la première.
« Je sais. » s'était-elle contentée de me répondre.
Derrière elle se tenait un immense arbre, dont les plus hautes branches se perdaient dans les nuages. Des filaments de toutes les couleurs descendaient de l'arbre et se mélangeaient avec la terre, sur le sol. Tout le décors autour de nous étincelait. C'était une immense plaine, peuplée uniquement d'herbe et de cet arbre. Un majestueux soleil brillait au dessus de nos têtes. Je savais précisément où je me trouvais, même si je n'y étais jamais venu auparavant. Elle prenait un grand risque en m’amenant ici, avec elle. D'un geste de la main, elle avait dirigée des filaments rouges qui descendaient de l'arbre, dans ma direction.
« Prend en suffisamment pour un voyage. »
Du temps. Du temps qui s'écoulait de l'arbre de la création. Une petite quantité qui allait nous permettre de rentrer si j'arriverai à le contrôler suffisamment bien pour qu'il guide nos pas. Je le sentais entrer en moi et s'écouler dans mes veines.
« Je vais les ramener. »
« Je sais. » dit-elle une nouvelle fois avant de me renvoyer là bas.
"Vous avez vu ce que j'ai rapporté ? Un géant, une blonde pas belle et une Cassandre !"
Elle tiqua. Sale gosse. Une blonde pas belle ? Et alors ? Qu'est ce que ça pouvait lui faire ? Elle n'avait pas a dire ce genre de vérité dérangeante a haute voix ! Franchement, y en avait qui manquait cruellement d'éducation. Si Aphrodite avait été plus proche, elle se serait faite une joie de lui mettre un coup sur le haut du crane non mais ! Surtout qu'elle était certaine que ca sonnerai creux. Tch. Fusillant du regard la nuque de la gamine, Emily finit par relever les yeux vers l'homme face a elle. Vieux, l'air … elle ne savait pas, n'arrivait pas a dire si il faisait partit des « dangereux méchants » ou des « dangereux un peu moins dangereux. », elle ne parvenait pas a le classer dans son système de classification de la population. Bon, sinon il y avait les « forts » et les « faibles » mais elle trouvait le principe légèrement lassant a la longue.
« J'ai une question, surtout, une question qui me brûle les lèvres depuis le début. Vous trouvez que je me suis embelli avec l'âge ou j'ai toujours été aussi agréable à regarder ? »
Sans pouvoir s'en empêcher, elle sentit sa main s'abattre sur son front dans un claquement sec. Non mais ce mec était sérieux ? Est ce que c'était possible d'être aussi … aussi … aussi .. elle n'arrivait même pas a trouver de mot adéquat pour décrire sa stupidité. Ou alors son cerveau était vide, comme celui de la petite blonde a coté d'elle. Si elle avait bien tout compris, lui, il était en groupe avec Aphrodite, donc un gamin d'une dizaine d'années sur cette planète. Et donc l'un des … « potes » de la petites, qui existait a leur époque aussi. Tout le monde avait entendu parlé de la maison qui avait brûlée dans les alentours de la ville, il n'était pas étonnant qu'elle connaisse son nom.
Elle aperçut le signe de tête de Neil qui entraîna la demi portion à distance, comme pour l’empêcher d'écouter. Emily leva les yeux au ciel mais s'approcha de quelques pas, s'éloignant d'Apollon et son « Tonton Hypérion » qui discutaient tranquillement.
« Laisse les parler entre eux. Si tu restes avec nous, tu auras aussi du chocolat. Et puis, Emily te doit encore un cadeau. »
« Hein ? Non je crois pas, elle n'avait qu'a pas péter ma paire de menottes. » lâcha elle en croisant les bras, sans faire attention a l'air indigné qu'avait pris l'enfant. « Tu n'avais qu'a en prendre soin. »
Non mais il ne manquerai plus que ça, elle n'était pas nounou non plus. C'était eux qui avaient voulu la suivre, elle n'allait pas se plier a ses exigences, il ne fallait pas rêver. Elle n'avait qu'a faire attention c'était aussi simple que ca. Aphrodite plissa les yeux quelques instants, avant de lâcher d'un ton hautin en remettant ses cheveux d'un geste qu'elle jugeait élégant :
« Non, c'est ta faute, tu n'avais qu'a m'en donner de plus solides. »
Emily se crispa, sentant une pointe d'énervement la traverser. Si elle c'était dit que la petite était amusante a un moment, elle commençait a totalement changer d'avis. Elle savait mieux que quiconque a quel point les enfants pouvaient être cruels les uns avec les autres, et visiblement les dieux ne faisaient pas exception a la règle. En même temps en les observant de plus près, elle comprenait mieux pourquoi Storybrook souffrait tant a cause d'eux. Ils étaient concentrés sur leurs petites personnes, et prenaient tout a la rigolade. Il n'y avait que la fille-Docteur (elle n'avait pas mieux comme comparaison) qui semblait avoir un peu de plomb dans la cervelle.
Quelques minutes plus tard, elles furent rejoins par Hyperion qui se mit a papoter avec Cassandre.
« C'était une erreur. On a dû échapper à quelqu'un et j'ai emprunté un passage qui nous a conduit bien avant dans le passé. »
Évidement, elle ne captait strictement rien a leurs délires, et ca devait se voir a leur regard. Ils faisaient exprès de parler en code pour qu'elle ne capte rien, c'était ca hein ? Lui donner l'impression qu'elle était a part. De trop, ca elle en avait conscience. De toute façon, ils pouvaient la laisser là, elle s'en fichait, ca ne lui faisait rien. Pfeu.
« Mon frère est ici, avec nous. Je pense qu'il ne tardera pas à vous trouver. Il faut mieux que vous partiez prestement. »Il posa une main sur l'avant bras de Cassandre. "Elle est déjà partie quérir son aide."
"Elle ? Qui ca ?"
Et merde. La question était sortie toute seule, sans qu'elle réfléchisse. Emily pesta intérieurement, sans pour autant se laisser démonter. Elle fixait le titan, sans avoir la moindre idée de qui il était, en attendant une réponse, droit dans les yeux. Elle n'aimait pas l'idée de devoir dépendre de qui que ce soit, de demander de l'aide a une inconnue. Elle voulait s'en sortir toute seule, comme elle le faisait depuis toujours, et come elle continuerai de le faire. Pourquoi les dieux demandaient ils toujours de l'aide a d'autres personnes ? C'était agaçant a la fin, ils ne pouvaient rien faire par eux même ou quoi ?
D'autant que Cassandre avait posé ses mains sur sa tête brusquement, comme si elle avait un sacré mal de crane. Emily lui jeta un regard suspicieux, avant de reporter son attention sur Hypérion.
"Ne vous en faites pas pour ca. Emily c'est ca ?"
Elle se tendit brusquement. Comment il savait ca ? Il n'y avait que Cassandre qui avait employé son nom depuis le début, et ils avaient été trop loin pour qu'il puisse l'entendre. Il faisait quoi lui, il lisait dans les pensées ? Elle serra les poings, juste avant que Cassandre ne ... disparaisse brusquement. Qu'est ce que c'était que ce truc encore ? En tout cas ca n'avait pas l'air d’inquiéter le type outre mesure. Méfiante, elle lâcha, contenant difficilement sa voix :
"Comment tu connais mon nom ?"
Elle avait l'impression d'être dans l'un de ces films ou le méchant connaît le nom du héros depuis longtemps, après l'avoir espionné ou avoir farfouillé dans ses pensées. En gros, le truc pas du tout rassurant, qui contrastait avec le sourire étonnamment doux de l'homme face a elle. Il tapota son oreille.
« J'ai l'oreille fine. »
Ca aurait pu se terminer là, il aurait pu ne rien ajouter d'autre, la laisser tranquille. Mais non, visiblement c'était plus fort que lui de sortir des remarques.
« Tu sembles bien plus perdue qu'eux. »
Elle se figea, sentit son cœur s’accélérer brusquement. Ses yeux s'ouvrirent, les pupilles dilatées, le souffle court. L'air qui lui manquait et elle avait l'impression qu'il venait de lui mettre un coup. Comment savait il. Comment pouvait il dire ce genre de choses, comment pouvait il pointer si justement du doigt l'une de ses plus grosses faiblesses après seulement deux phrases de sa part ? Comment pouvait il l'exposer comme ca ? Elle ne savait pas, se sentait menacée, en danger. Elle avait peur. Ses faiblesses, elle faisait tout pour les cacher, tout pour les dissimuler. Mais qu'il se permette d'en dévoiler une comme ca, devant les autres … Elle avait toujours tout fait pour afficher l'air le plus sur d'elle. Elle ne flanchait jamais, s'arrangeait pour qu'on la croie solide et lui …
« Qu'est ce que tu en sais ? » cracha elle brusquement a son attention, agressive. Il avait touché un point sensible, et elle faisait la seule chose qu'elle connaissait, mettait en place son seul moyen de défense : elle attaquait. « Tu ne me connais pas, tu ne sais strictement rien de moi, alors je t'interdit de me juger ! »
Il n'en avait pas le droit, personne n'en avait le droit. Mais elle ne voulait pas lui laisser le temps de répliquer, qu'il ne réponde pas, qu'il ne dise rien. Elle devait se défendre, l'éloigner d'elle, changer de sujet. Le mettre en accusation lui au lieu de se sentir comme ca, aussi vulnérable.
« Et Cassandre alors ? Ou est ce qu'elle est passée, t'en as fait quoi ? »
Oui parce que dés qu'il l'avait touchée, elle c'était sentit mal, et après elle avait disparue. C'était certainement sa faute a lui ! En soit, elle ne s'inquiétait pas réellement de la santé de la jeune fille, après tout elle n'était pas humaine, peu lui importait ce qui se passait pour elle non ? Et puis elle avait l'air de bien s'entendre avec lui ... Mais là, elle ne réfléchissait plus. Tout ce qu'elle voulait c'était que la fille revienne et qu'ils s'éloignent de ce type, qu'ils partent. Ne pas rester plus longtemps en sa présence, pas si il pouvait la mettre en danger aussi facilement. Pas si il arrivait a la cerner en quelques secondes.
Hypérion eut un rictus agacé. Visiblement, il n'appréciait pas son agressivité, sa façon de le remettre en cause. Elle l'avait énerver. Tout a coup, elle sentit une immense force autour d'elle, sur elle, qui venait sans aucun doutes de l'homme face a elle. Ce n'était pas agressif, c'était juste … puissant lui donnait l'impression que ses membres c'étaient soudainement alourdis, et en même temps, elle avait l'impression d'être … plus calme. C'était comme si on avait mis un couvercle sur le feu brûlant qui l'animait depuis des années.
« Inutile de s'emporter. Si Cassandre est partie c'est qu'elle devait partir. Son retour se fera le moment venu. »
Une aura rassurante, ou du moins qui tentait de l'être. Pourtant, Emily se sentait tout sauf rassurée, au contraire. Elle avait peur. Très peur. L'homme face a elle n'était pas un type normal, la puissance qu'il dégageait était écrasante, et encore, elle savait qu'elle ne voyait qu'une infime partie de ce pouvoir, une minuscule part, un gain de poussière. Il était bien plus fort qu'elle, c'était au delà de l'entendement. Elle fit un pas en arrière, tentant de contrôler sa respiration au maximum. Ne pas le quitter des yeux. Reculer, se mettre hors de portée si possible. Elle n'était qu'un canard, un minuscule animal face a un prédateur. C'était comme faire face a un chat géant. De l'extérieur ca n'avait pas l'air dangereux mais en réalité, c'était bien plus terrifiant que ce son apparence laissait croire. La jeune femme recula encore, en le gardant dans son champ de vision. Elle n'était pas lâche, mais là clairement, elle ne se sentait pas de taille, ni physiquement, ni moralement.
« Alors c'est comme ca que vous faites ... » murmura elle difficilement, la gorge nouée juste après s'être arrété.
C'était comme ca qu'ils manipulaient es foules. Parce que si il pouvait lui imposer le calme comme ca, elle ne doutait pas une seconde qu'il puisse faire naître la peur, la terreur, qu'il puisse l'écraser avec sa force. C'était donc comme ca qu'ils régnaient sur les personnes qu'elle avait vue dans l'autre monde ? Par la peur ? Elle c'était remise a reculer, pour s'enfoncer lentement a travers les arbres.
« Laisse la partir. » entendit elle de loin.
Quelques instants plus tard, elle décampait, traçait un sprint a travers la foret en sautant par dessus les branches, slalomant entre les arbres. S'éloigner. Se tenir le plus loin possible de ce type. Sauver sa peau, sa tête. Elle ne s’arrêta que de longues minutes plus tard, a bout de souffle. Une main appuyé sur un tronc et l'impression qu'elle allait vomir, ou que ses poumons allaient exploser, au choix. Les deux peut être ? Elle se redressa, inspirant difficilement tant elle avait mal. Elle avait accepté de les suivre parce qu'il n'y avait pas d'autre choix, elle avait su se montrer coopérative, et voilà qu'elle les avait a nouveau planté. Sérieux qu'est ce qui clochait chez eux a vouloir rencontrer un type aussi dangereux ?
Emily s'adossa au tronc d'arbre sur lequel elle c'était appuyé, avant de se laisser glisser sur le sol. Elle avait les jambes en feu, et l'impression que son souffle ne se calmerait jamais. « Tu sembles bien plus perdue qu'eux. »
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