« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Arthur Darvill
"For it is in passing that we achieve immortality. Through this, we become a paragon of virtue and glory to rise above all. Infinite in distance and unbound by death, I release your soul, and by my shoulder, protect thee."
| Conte : Raiponce | Dans le monde des contes, je suis : : Pascal
Et bien je suppose qu'il n'était pas encore l'heure. Certes, j'étais l'équivalent d'une pièce de viande attendrie au marteau durant plusieurs jours, et je ne sentais plus grand chose dans la totalité de mes membres et le peu que je sentais était extrêmement douloureux, mais j'étais vivant. Une nouvelle fois par pure chance mêlé à un grain de ténacité guerrière, j'allais pouvoir tenir le reste de la journée malgré ma côte et mon bras cassé? Je n'avais pas le temps de m'arrêter tant que je pouvais encore bouger, une fois cette histoire terminé j'allais passer sur le billard, et dans deux jours j'allais retourner au commissariat pour reprendre le job, j'avais trop de choses à régler avec mon équipe et le commissariat pour me reposer à cause de quelques os cassés. J'étais têtu comme ça, parce qu'il fallait bien que quelqu'un le soit. Et puis ce n'était pas la première fois que je me cassais quelque chose, j'avais arrêté de compter au bout d'un certain temps, comme on arrête de compter le nombre de dents de lait perdue étant jeune. C'était des choses qui arrivait et qui allait encore m'arriver. Je n'avais jamais eut le temps de me reposer entièrement, avec où sans plâtre. Mais pour l'instant? Pour l'instant je trouvais que le sol était vachement confortable en fin de compte, l'armure cabossée venait de disparaître d'elle-même et ne me gênait plus, elle allait surement remettre plusieurs mois avant de reprendre sa forme d'antan, j'allais surement devoir me trimbaler une armure cabossée pour ma prochaine aventure mais ce n'était pas dérangeant, après tout une armure en piteux état était aussi parlant que n'importe quelle cicatrice. Et puis ma chemise était... relativement intacte, à part pour les tâches de sang qui commençait à la maculer. Mais passons. Le caméléon aurait bien sourit s'il n'avait pas l'impression que son visage avait fait la rencontre d'une ruche de frelon, alors il se contenta de se relever en grimaçant, posant une main sur son côté blessé, serrant les dents et ignorant la douleur, le shérif resta assis pour éviter de se relever en forçant trop, il regarda au alentour, observant le piteux état dans lequel se trouvait Lily qui n'en s'était pas sortit indemne. Que le Medic l'aide en priorité, j'étais solide et je survivrais, il valait mieux stabiliser la pirate et éviter qu'elle ne se vide de son sang, cette mission était assez bordélique comme ça, et même si Lily avait prouvé... Qu'elle avait le sang chaud, elle était une brave fille à sa manière, je n'avais pas envie de l'ajouter à la longue liste de nom qu'était les gens que j'avais vu mourir. Tiens, salut chérie, tu sais que j'ai pensé à toi alors que j'allais y passer? Pensé à pas mal de truc, à quel point tu étais impossible à avoir comme petite amie et que cela faisait pourtant partie de ton charme, et que sans toi j'aurais probablement sombré. Ouaip, pas mal de truc comme ça, des trucs plutôt lourd que l'on pense généralement lorsque nous n'avions plus le choix d'y penser et que c'était trop tard. Mais pour l'instant j'allais me contenter de t'admirer un peu, oh, je pouvais dessiner ton visage et tes délicieux traits les yeux fermés, mais je ne m'en laissais jamais. Et je t'aurais bien dit tout cela, sauf que maintenant cela venait de sortir comme un grognement d'homme de cro-magnon enrhumé qui s'étouffait sur un morceau de mammouth, surtout alors que tu venais d'appuyer sur le bras cassé. Aie.
"Désolée."
Pas de problème, c'était pas comme si tu pouvais m’abîmer plus que ça.
"Chris va venir s'occuper de toi. Je pourrais le faire mais... je n'y connais pas grand-chose. Je risquerais de te tuer si je jouais les infirmières."
... Quoique. Le caméléon aurait bien voulu profiter de son baiser et penser quelque chose de romantique, comme "goûter à ce plaisir une nouvelle fois alors qu'il avait frôlé la mort" ou quelque chose dans le genre, mais le problème était qu'il avait la lèvre fendue, enflée et complètement anesthésié par la douleur... Donc ouaip, c'était plutôt compliqué. J'allais avoir besoin de glace moi.
"Tu ressembles à un Picasso. Une vraie toile de maître !"
... Non. Juste non. Le caméléon envoya un regard noir à sa petite amie, ce qui devait se traduire par son œil blessé qui commença à tiquer de manière inquiétante, le corps d'Arès donc? Cela ne m'étonne pas, ce pauvre con était littéralement pourri de l'intérieur, mais ce n'était pas ma place de juger. Pas après ce que j'avais fait à sa fille. Le caméléon se releva difficilement avant d'ouvrir sa chemise ensanglantée, Médic allait surement me faire un bandage autour du torse, c'était le premier truc à faire en tant que fracture, et une attelle pour le bras, ce n'était pas vraiment de vrai soins, mais cela allait m'aider à ne pas m'effondrer. Tiens, le voilà d'ailleurs, Lily avait l'air légèrement mieux, pas en grande forme mais mieux, le shérif retira sa chemise avant de la plier alors que Christopher commença sa besogne, c'était... Légèrement awkward, mais c'était fait. Il valait mieux ça que rien. Pascal fit un mouvement de la tête pour remercier le médic avant de se tourner vers le reste du groupe, oh, tristesse, et bien voilà qui réglait un problème. Je n'allais pas me risquer à réconforter Robyn, cela ne ferait que jeter de l'huile sur le feu. Par contre... Tristesse, pour tout le bien qu'elle voulait faire, manquait cruellement de tact. Putain... Je ne m'en étais jamais rendu compte mais... Robyn était vachement seule, malgré la présence de Nora. Je savais bien que la pitié était la dernière chose qu'elle voulait, mais j'étais moi aussi passé par là et... Et merde quoi, elle ne méritait pas ça, elle pouvait être une bombe sur patte, violente et facilement irritable, mais elle ne méritait pas d'être seule, personne ne le méritait. Le caméléon soupira, sortant tout de suite sa radio et se branchant sur le canal de la police avant de demander:
"A toutes les unités, ici Pascal, je demande un résumé des événements de la kermesse ASAP."
Moins de dix secondes plus tard, alors que le groupe venait d'apprendre que Riley, la pauvre gosse sans émotion se trouvait à l’hôpital (je n'aimais pas du tout où cela allait, mais pas du tout du tout), quelqu'un répondit. C'était une voix que je connaissais bien maintenant, Belle, la seule du commissariat qui était vraiment efficace niveau paperasse et... Surement l'une des plus organisée aussi.
"Ici Belle, il y a un petit groupe de personne qui agissent bizarrement, mais la situation est sous contrôle. Et de ton côté?"
Bien sûr que j'autorisais mes meilleurs flics à me tutoyer au boulot, j'étais pas le genre de type qui pétait un plomb pour un vous et un tu, et puis elle était plus vieille que moi donc chut.
"Tu sais pas à quel point je suis heureux d'entendre ça. Quelques blessés léger mais je suis pratiquement à la source de ses embrouilles, continue le boulot avec le reste, et félicitations tu vois que tu commences à prendre le coup."
Sauf si Adam commençais à vouloir sortir la moto, s'il vous plait il faut pas qu'il sorte sa moto sinon ça allait mal se finir. Mais passons. Tiens, Nora s'embrouillait avec Arya, je suppose que c'était prévisible, les deux allaient aussi bien que chat et chien dernièrement, et sincèrement? J'étais trop fatigué pour gérer ce genre d'embrouilles, elles étaient toutes les deux de grandes filles, elles n'avaient qu'à s'ignorer bon sang. Et puis toutes ces histoires de titans, vous savez où ça nous menait ce genre de truc? A Surt et à un paquet de problèmes, bien, nous savions désormais que dans la grande fresque tachée de sang de l'histoire divine il y avait un gosse qui faisait flipper Nora. Joie. Nous allions surement découvrir que ce gosse était en fait Chronos gamin rajeunit qui s'était rencontré lui-même dans le futur de son passé, où un genre de truc dans le genre. Ils pouvaient pas... Genre... Parler à quelqu'un franco trente secondes et prévenir tout le monde de la catastrophe imminente ou tout le monde était en train de joue sur l'effet dramatique pour provoquer un maximum de dégât? Surement un peu des deux surement, mais toutes cette histoire divine me donnait une migraine, et dans le cas de Surt, quelques crises cardiaques. Mais passons, préoccupons nous du présent et des émotions.
Une téléportation plus tard, le groupe rentra dans l’hôpital, je connaissais bien l’hôpital, j'y avais passé pas mal de temps après tous mes voyages. Et j'allais encore y retourner ce soir, d'ailleurs, la réceptionniste nous aperçut et passa un regard étonné sur Lily, Robyn et moi. Tu m'étonnes, nous étions les plus amochés du groupe après tout:
"Amenez-moi trois brancards avec morphine et tout le tintouin. J'ai des blessées avec des sales tronches, je vous raconte pas."
Urk, je savais qu'elle avait raison et que nous étions mal en point, mais nous avions autre choses à faire, enfin moi. Les deux filles allaient au moins recevoir les premiers soins, surtout Lily, j'allais juste demander une poche de glace, le caméléon sortit de la poche de sa chemise son enseigne de shérif avant de la poser sur le comptoir et de dire:
"Une poche de glace suffira pour moi, Lily, tu pars avec un médecin pour éviter que tu tombes dans les pommes à cause d'une perte de sang, et faut changer ses pansements. Et Robyn même chose, j'ai pas envie que tu nous t'effondres entre mes doigts, alors... Respire un coup quelques instants, va boire un café ou un soda pour te remettre d'aplomb, t'es une badass, tu mets des coups de battes à des loups géants, ça serait con de quitter l'aventure à cause d'un manque de sucre. "
... Fallait que je l'invite boire un café un jour elle, juste histoire que j'essaye de voir si c'était vraiment impossible que ça colle entre nous, j'avais vu ce qu'il y avait sous le masque de colère, et j'avais l'impression de revoir la pire époque de ma vie, si je devais m'en prendre plein la gueule pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule, et bien soit. J'aurais essayé.
"Vous pouvez me les ramener dès qu'elles ont eut les premiers soins? C'est une urgence, et en parlant d'urgence nous cherchons une certaine Riley, vous savez où elle se trouve?"
S'il vous plait faites pas qu'elle soit dans le coma je ne savais pas si les émotions allaient pouvoir tenir le coup.
"Riley comment? Je regrette, mais sans nom de famille, je ne peux rien pour vous. Vous êtes qui pour cette Riley ?"
... C'était un bon point, j'étais un shérif qui gardait ses émotions perdues? Bonjour le truc pas net, d'ailleurs en parlant des émot...
"Ses émotions !"
Comment ils avaient fait pour être autant synchro? (Sauf Dégôut qui était resté très distingué et retenue, comme toujours) Il y avait quelque chose de louche là-dessous, en même temps ils partageaient tous le même cerveau, donc ce n'était pas si surprenant que ça. Et est-ce que je ne venais pas de les insulter sans le vouloir? M'en fiche, je venais d'avoir ma poche de glace et oooooooooh cela faisait du bien. Vas t'en douleur, et reviens me voir la prochaine fois que je rencontre à boxer à 100 bras.
"C'est c'la oui... "Je vais prévenir l'aile psychiatrique de votre arrivée. De gentils messieurs en blanc vont venir vous chercher.""
"Et nous mener jusqu'à Riley ?" "
"Oui voilà jusqu'à Riley."
Urk j'en avais marre de cette journée. Le caméléon soupira avant de lui montrer son insigne de shérif et de dire à la réceptionniste:
"Ce sont des témoins cruciaux pour un accident qui s'est déroulé il y a peu de temps, et tout tourne autour de Riley... Et nous avons besoin de la retrouver tout de suite, alors faites votre job alors que je fais le mien, et indiqué nous la chambre".
"...Vous me rappelez quelqu'un... vous n'avez pas joué dans un film ?"
Est-ce que je pouvais hurler? Genre, ça me ferait du bien de hurler un peu, je me frapperais bien la tête sur le comptoir mais je n'avais pas envie de plus m’abîmer, mais l'idée y était. Bon sang il y avait des jours comme ça, l'insigne ne lui disait rien peut-être? Le pire c'était que j'avais l'habitude maintenant, avec le nombre de personne que je croisais dans le métier, y'en avait de toutes les couleurs, celle-là n'était qu'une réceptionniste pas fine fine de plus.
"Aaaaah mais oui, suis-je bête ! C'était vous dans l'Arme Fatale ! Vous me signez un autographe ?"
...Reste calme, elle ne se rend pas compte de ce qu'elle fait. Ce n'est pas grave, les gens comme ça existe, c'est bien triste. Mais ce n'est pas la peine de lui faire manger le carnet et le stylo qu'elle venait de me tendre, et colère ce n'était pas la peine de me donner des COUPS DE PIEDS POUR M’ÉNERVER CA NE MARCHE PAS.
"Bien sûr, uniquement si vous m'indiquez la chambre où se trouve Riley."
"Sans nom de famille, je ne peux pas faire de miracles. Mais bon, je vais quand même faire une recherche pour vous parce que vous êtes Mel Gibson et que vous avez de belles fesses. Surtout dans Ce dont rêvent les femmes. Mamma mia !"
ARYA JE T'ENTENDS TE MARRER ESPÈCE DE TRAÎTRESSE.
Je regrette, il n'y a aucune personne récemment admise portant le nom de Riley."
"Ca fait longtemps qu'elle est ici."
Le caméléon se calma tout de suite, regardant Tristesse d'un air fermé, elle... Elle venait de le confirmer pas vrai? Putain... Riley était bel et bien...
"Vous auriez pu le dire plus tôt ! "Oh, j'ai effectivement un résultat positif. Elle est dans l'aile ouest. C'est là où sont placés les Dormeurs... Ce sont ceux plongés dans le coma depuis la fin de la malédiction."
Le caméléon grimaça difficilement alors qu'il sentit l'atmosphère derrière lui perdre toutes traces de joie, je le savais, putain je le savais que cette journée allait de pire en pire. Le Shérif soupira difficilement avant de signer le carnet de la réceptionniste d'un "Mel Gibson", mais le cœur n'y était pas.
"Vous faites quelque chose ce soir ? Parce que... je suis disponible après mon cours d'aérobic."
Pascal regarda le sourire édenté de la réceptionniste avant de dire sans grande motivation:
"Désolé, je ne suis pas d'humeur aujourd'hui. Et merci pour Riley."
Il se retourna donc pour se diriger vers le hall où se trouvait Riley... Titubant difficilement en posant une main sur son pansements fait à la va vite et en serrant les dents, cette journée allait de pire en pire. Tout remontait donc à l'esprit d'une gosse dans le coma? Putain, j'avais vu des civilisations tombée en ruines sous mes yeux et pourtant... Je trouvais cela aussi catastrophique et triste, le caméléon prit une grande respiration alors qu'il entendit des pleurs derrière lui, Tristesse évidement. Pascal se retourna avant de poser doucement sa main valide (il avait laissé le paquet de glace sur le comptoir, oups) sur son épaule avant de dire pour le reste des émotions:
"Ont va trouver une solution, j'en suis certain, vous vous souvenez de ce que j'ai dit? Je donne tout pour aider et protéger les habitants de cette ville, Riley en fait partie, alors je ne me reposerais pas tant que toute cette histoire sera réglée, d'accord? "
Je n'étais peut-être pas un héros, mais je refusais de laisser une petite fille dans le coma alors que j'avais peut-être la solution de la réveiller à porter de main. Je serais un pitoyable shérif si j'étais incapable de sauver la vie d'une seule enfant.
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Ah, du renfort. Enfin. On va peut-être éviter une nouvelle gueule cassée. Sauf si Robyn éclate la tête de Peur pour lui montrer que ce qu'il fait c'est stupide. Elle en avait l'air capable. Mais elle n'en fit rien, se contentant d'être encore moins sympa que moi. Et si, c'est possible. Quand je vous dis que je ne suis pas la pire... Mais Robyn avait raison. Mieux valait chercher une façon d'aider ses acolytes qu'essayer de raisonner Peur. Avec lui, de toute façon, ça ne marche pas. Y a qu'une camisole de force qui aurait pu le calmer mais je n'avais pas pensé à en prendre une. Je roulai des yeux. Elle avait dit qu'elle voulait aider ses amis mais, manifestement, elle ne savait pas comment. Su-per. Que des incompétents. Et, en l'occurrence, une incompétence commandée par un joystick. On était pas sorti de l'auberge. J'entendis distinctement la peur de Robyn la traiter d'anomalie... Mouais. J'étais pas convaincue. Ce n'était clairement pas le mot que j'aurais choisi pour la décrire si on m'avait demandé. Anomalie, ça allait quand même mieux aux chaussures de Nora qu'à Robyn qui s'effondra bientôt sur le sol. Aller la voir ou ne pas y aller, telle était la question. Or de question de laisser Peur sans surveillance, même pour Robyn. Désolée, les collègues d'abord. Nora, justement. Miss Mauvais Goût 2016, s'approcha de notre petite bande d'émotions l'air pas contente. Peur en tremblait d'avance et trembla encore plus quand elle l'accusa de terroriser tout le monde. J'arquai un sourcil dubitatif. Sérieusement ? Peur ne ferait pas de mal à une mouche - il aurait ben trop peur d'attraper la lèpre même si c'est pas possible qu'une mouche vous transmette ça. Quant à effrayer les gens... Je fusillai Nora du regard. Elle ne méritait que ça, cette dinde. Vivement qu'elle ait peur, ça lui apprendrait. J'étais curieuse de voir ça. Elle avait voir si c'était marrant d'être terrorisée. Ou pas. Nora n'avait pas peur. Zut. Et Peur, en grand romanesque qu'il était, souffla d'une voix émue : - Moi j'ai trouvé ça... beau. Sans. Déconner. Je roulai des yeux tandis que Colère demandait un remboursement. On aurait du apporter des violons en plus de la camisole. S'il tombait amoureux de cette fille je ne répondrais plus de mes actes. Seul Colère semblait encore s'amuser de ces petits combats. Peur flippait - et tentait vaguement de réprimander l'émotion rouge qui, heureusement, était bien trop occupée à coacher nos acolytes pour lui refaire le portrait. C'était déjà ça de pris. Il est vrai que l'hécatomàchier, pour citer le grand poète Colère, avait de la gueule. Plus que Pascal, pour sûr. Même Aryana avait perdu de sa superbe. Elle ne pouvait plus se téléporter et sentait une présence. Tu m'en diras tant. Si tu pouvais faire plus que sentir... Pour l'heure, elle criait dans le vide en sanglotant. Tout de suite, elle avait vachement moins l'air d'une déesse, bizarrement. - Arès ? balbutia t-elle finalement, ahurie. Ah bah voilà ! Quand tu veux, tu peux ! On avançait. Arès, en l'occurrence, je le connais. Pas personnellement bien sûr - arrêtez de tout prendre au pied de la lettre, c'est lassant - mais disons que j'avais entendu parler de lui dans les cours d'Histoire de l'Antiquité de Riley. C'était le dieu de la guerre et Aryana ne pouvait que le connaître. Ils sont pas à la fois tous frères et amants dans le Panthéon ? Ouais, quelque chose ça. Dégueulasse. Je préférai ne pas y penser. Avec un peu de chance il était en bons termes avec Aphrodite et les choses allaient s'arranger. Pour l'heure, Lily la tatouée livrait enfin son combat. C'était suffisant pour me divertir et carrément inespéré pour Colère. Tu m'étonnes. Un combat à l'épée. Lui qui était fan de Pirates de Caraïbes et avait toujours dit que Riley devrait se mettre à l'escrime pour empaler tous ceux qui l'embêtaient, il était servi. En l'occurrence, c'était plutôt Lily qui risquait de se faire empaler qu'autre chose. Jusqu'à ce qu'elle feinte et achève le pirate. Pas mal du tout, c'est vrai. Mais elle n'en était pas moins tatouée de trucs fluos qui ressemblaient à des boules à facettes. Et ça je dis non. Beurk. Même le brocoli ça a meilleure mine. Je m'éloignai un peu de toute cette agitation pour retrouver calme et sérénité afin de chasser cette horrible pensée. Bien sûr, le calme ne dura pas. Encore moins la tranquilité. Et pour ce qui était d'épargner mes yeux sensibles c'était également mort. Pascal, ou du moins des miettes de Pascal, se traînait jusqu'à moi pour littéralement expirer à mes pieds. Sans. Déconner. Depuis quand j'ai une tête de pierre tombale, hein ? - Dégoût, est-ce que tu peux écouter les... Les dernières volontés d'un gars qui a trop combattu ? Tu peux trouver une fille appelée Apolline et lui dire que Papa est désolé... Et qu'elle peut veiller sur Brave. Elle comprendra. Et Raiponce, dis à Raiponce que je suis désolé et que j'embrasse les gamins. Lily sera triste, et Astrid aussi, mais elles sont fortes, je sais qu'elles auront la force de sourire. Et Arya... Dis lui merci de ma part, pour tout, d'accord ? Pas de doute, on aurait du prendre un violon. Un joli Stradivarius lustré. Ca m'irait très bien et sans doute mieux, en tout cas, que ce qu'il me demandait. - Eh bien... c'est à dire qu'en principe ce n'est pas dans mes attributions tout ça, déclarai-je en suçotant l'un de mes ongles. Il aurait fallu voir ça avec Tristesse. Mais bon, comme je suis gentille, je vais faire ce que je peux si tu... meurs. Je lui tapotai alors maladroitement l'épaule. Dieu ce que c'était gênant. Mais Tristesse faisait ça des fois donc je supposais que ça allait le réconforter. Par contre, s'il pouvait ne pas mourir, ça arrangerait quand même mes affaires. Allez, debout soldat ! Quelle ne fut pas ma surprise de voir ses gestes accompagner mes pensées. Aha ! Je savais que j'avais un fort pouvoir de suggestion ! Mer-veil-leux. Bon, plus qu'à trouver les filles...
Comment voulez-vous bosser efficacement si on passe son temps à vous téléporter ? Sérieusement ? Un instant j'écoutais les dernières volontés de Pascal et celui d'après je me retrouvais couchée sur de l'herbe ! Argh, je déteste les empêcheurs de tourner en rond ! J'étais une émotion volontaire, sérieuse, engagée et regardez un peu ce qu'ils m'ont fait !! Je. Suis. Humaine. Je roulai des yeux plus férocement que jamais. Je n'avais aucune idée de QUI prendre en responsable mais il y en avait sans doute un. Il y a TOUJOURS un responsable, il y a TOUJOURS quelqu'un qui aura le mauvais goût de tout foutre en l'air ! Et il allait le payer. Croyez moi, il aurait encore moins fière allure que Pascal Picasso. Sans compter que l'humour de la déesse était vraiment douteux. Ca, c'est du compliment ! Bravo ! T'avais le choix pourtant : héros, Supeman, Super Shérif, à la rigueur, mais non : Picasso. Période rose, si vous voulez mon avis, vu tout le sang. Cette femme était inconsciente. Et probablement incapable de nous ramener car la télécommande à émotions n'était plus réellement en état de marche. Su-per. - Je vois pas ce que nous pouvons faire de plus, ajouta t-elle l'air contrit en s'adressant à nous. Merveilleux. T'es une déesse et t'as pas assez de magie pour réparer tout ça. Combiné aux larmes de Robyn, c'était tout bonnement parfait. Nous étions humains, incapables de trouver Joie et Tristesse et j'étais entourée de personnes cabossées. Joie. Soudain, une larme - genre, vraiment bleue - s'échappa de l'œil de Robyn. Et ça, c'était vraiment bizarre d'autant qu'a priori elle ne portait pas de maquillage dans ces tons. C'était bleu tristesse, en fait, ce que Peur ne tarda pas à comprendre non plus. Essuyant la larme, il s'écria : - C'est Tristesse ! Je la tiens sur mon doigt ! Il ne faut pas que je la fasse tomber! Surtout pas ! - Arrête de trembler si tu veux pas qu'elle tombe, commentai-je en m'approchant, fascinée. Elle était vraiment petite. Et bleue. Mais elle ne le resta pas bien longtemps, prenant peau humaine tout comme nous. Elle était moins bleue, du coup, et c'était tant mieux. Hors de question que je me balade avec un Na'vi ou un Schroumpf. Elle avait gardé ses lunettes et sa tristesse congénitale. Pas de doute, c'était elle. La malheureuse tentait même de convaincre Robyn que pleurer ça fait du bien. Convaincre. Robyn. De. Pleurer. Clairement, elle n'était pas armée pour ce monde. L'instant d'après, elle en perdait même ses lunettes face à une Robyn plus féroce que jamais. Typiquement le genre de personne à qui on ne dit pas que pleurer ça fait du bien. Peur, ce héros, récupéra les lunettes de Tristesse et lui rendit sans trop trembler. Que de progrès ! Il serait peut-être mûr avant décembre pour traverser la rue sans tenir la main de quelqu'un ! D'instinct, je m'approchai de lui et Tristesse, ramenant Colère également auprès de nous. On ne serait pas trop de deux pour les défendre. Surtout si Robyn se changeait en harpie. Mais j'avais quand même une préférence pour rechercher Joie, ce sur quoi tout le monde semblait d'accord.
Tristesse avait le chic pour apporter de mauvaises nouvelles. En l'occurrence, une semi mauvaise nouvelle. Mais quand même. Joie était certes avec Riley mais Riley était à l'hôpital. Et ça, ça craint. Vraiment. Déjà, les hôpitaux ça craint. C'est moche et ça sent la mort. Mais les hôpitaux avec Riley dedans ça craint encore plus. Pas. Ma. Riley. J'imaginais le pire, le summum du mauvais goût. Des tubes hideux branchés de partout, des infirmières incompétentes, un vêtement plus laid que le dernier costume de scène de Miley Cyrus... Ca me donnait froid dans le dos. Mais nous devions y aller. Pour Riley. - Si tu pouvais arrêter de pleurer ça nous aiderait, demanda froidement Nora. Je clignai des yeux, hallucinée. - Si tu pouvais lui foutre la paix ça nous ferait des vacances, répondis-je sur le même ton. Sérieusement, pour qui elle se prenait ? Ca ne lui suffisait pas de porter des sandales hideuses, il fallait en plus qu'elle s'en prenne à une personne psychologiquement fragile ? Affronter les plus faibles, c'est beau ça ! Aryana était de mon avis et c'était une bonne chose. Colère, en revanche, était déjà prêt pour la bagarre et c'en était une moins bonne. On avait une mission. Nora et Aryana auraient tout le loisir de régler leurs comptes ou faire leur caca nerveux plus tard. On avait juste pas le temps. Tapotant du pied, je leur demandai : - Et sinon ce serait possible d'aller chercher Riley ? On règlera vos histoires de petit garçon - non, Peur, ce n'était sûrement pas un magicien et non les magiciens ne découpent pas réellement les gens en deux - plus tard. On a ma petite fille et Joie à chercher. Vous êtes ici pour ça, je vous rappelle.
Ca avait eu l'air de faire effet. Après que le shérif ait demandé un rapport à son équipe, nous nous étions effectivement mis en route pour l'hôpital, Riley et Joie. D'ailleurs, certains d'entre nous avaient grandement besoins de soins. Et je ne parle pas que de bandages. Nora aurait totalement eu sa place dans un asile psy. Mais j'étais apparemment la seule à voir à quel point elle en avait besoin. Les médecins ne s'intéressèrent qu'à Lily, Robyn et Pascal. Il avait décidé de prendre les choses en mains mais s'en sortait comme un pied. L'infirmière n'était pas du tout prête à nous dire où était Riley et Monsieur le Shérif trop sûr de son pouvoir pour me laisser faire. Pourtant mon plan aurait été génial : j'aurais dit que j'étais la maman de Riley, j'aurais donné son nom de famille - car nous connaissons tout de notre hôte - et le tour aurait été joué. Mais non. Les hommes pensent toujours mieux savoir que tout le monde. Comme si son histoire tenait debout... Je pensais pourtant avoir atteint le comble de l'exaspération quand tous crièrent de concert que nous étions les émotions de Riley. OK. C'est bon, je démissionne. Je connais pas ces malades. Depuis QUAND on dit un truc pareil à un humain lambda ? Ils ne sont pas formés pour accepter un truc pareil. Et ce qui devait arriver arriva : - C'est c'la oui... Je vais prévenir l'aile psychiatrique de votre arrivée. De gentils messieurs en blanc vont venir vous chercher, répondit l'infirmière. - Et nous mener jusqu'à Riley ? demanda Peur, les yeux plein d'espoir. - Oui voilà jusqu'à Riley. Peur semblait heureux. HEUREUX. Sans. Putain. De. Déconner. J'avais envie de le secouer comme un prunier jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Je savais qu'il était un peu niais mais là... Là c'en était trop. J'allais lui acheter Le sarcasme pour les nuls. Ou une pancarte à agiter. Ou les deux. Ou des cours de second degré. Heureusement, franchement, que l'infirmière était bête comme ses pieds sinon nous ne nous en serions pas sortis. Par bonheur, elle pensait avoir affaire à Mel Gibson, son acteur préféré. Mauvais goût, bonjouuuuur ! Cet acteur est à chier. Et moche. Pascal aurait du être outré d'être comparé à ce mec. Mais il joua heureusement le jeu et l'infirmière indiqua où trouver Riley : chez les comateux, ceux qui ne se sont pas réveillés après la Malédiction ou allez savoir quoi. Colère, Peur, Tristesse et moi échangeâmes un regard choqué. Riley était dans le coma. Dans le coma. Riley. Notre Riley. Où est ce qu'on avait merdé ? Pour la première fois de ma vie je sentis un liquide salé rouler le long de ma joue. Je l'essuyais machinalement, acceptant même que Tristesse ne me prenne dans ses bras. - Tu as raison Dégoût, ça fait du bien de pleuureeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer! sanglota Tristessa, au bout de sa vie. - Je pleure pas, j'ai un cil dans l'œil, me défendis-je en acceptant tout de même le mouchoir qu'elle me tendait. - Ouais ! Pleurer c'est pour les mauviettes ! renchérit Colère qui avait pourtant essuyer une larme, lui aussi. Peur, de son côté, était pâle comme la mort. Il devait sans doute rechercher mentalement les statistiques sur les gens dans le coma, les probabilités de se réveiller ou non. J'opinai positivement en suivant le groupe, l'air grave. Colère avait raison. Ne pas se laisser abattre. - On va trouver une solution, j'en suis certain, vous vous souvenez de ce que j'ai dit ? Je donne tout pour aider et protéger les habitants de cette ville, Riley en fait partie, alors je ne me reposerais pas tant que toute cette histoire sera réglée, d'accord ? Pascal, le preux chevalier de ces dames, le retour. - Ah oui ? Et tu as un plan ? Une formule magique anti-coma ou on appelle le Prince Charmant pour un Baiser d'Amour Véritable ? raillai-je. J'étais en colère, à bout de patiente, prête à tuer l'instigateur de cette malédiction du mauvais goût et de la loose. Mais si le Bisou Magique marchait, je n'étais pas contre. Sauf que je n'allais pas le dire. C'était le rôle de Joie de croire en ces machins à la guimauve. Pas le mien.
Nous avions suivi un couloir aux murs blancs et aux portes closes. J'observai les noms en cherchant Riley. Mon œil s'arrêta un peu plus longtemps sur l'un d'eux : E. Scrooge. Pauvre type. Avec un nom pareil, moi aussi je serais restée dans le coma. Monsieur E. Grippe-Sou, si on traduit. Enfin, le nom R. Matthews apparu sur la porte de la chambre numéro 5. Comme le Chanel. Même comateuse ma Riley est au top de la classe. Enfin... Fébrile, je poussai la porte en question, sans demander leur avis aux autres. Surtout pas aux humains et à la déesse. Ils ne connaissent pas Riley, nous si. Ils ne devraient même pas rentrer mais ils allaient probablement le faire, soit par mauvais goût, soit par héroïsme pascalien. Et j'allais les ignorer. J'entrai dans la chambre, suivie de Colère, Tristesse et Peur. Personne en dehors de Riley branchée de partout et une télé allumée où... - Non, je refuse d'écouter ce machin deux micro-secondes de plus ! déclarai-je en attrapant la télécommande pour éteindre le poste. Tripledent, si je te croise un jour, je te ferai bouffer tes yeux. Une fois le silence retrouvé, je m'approchai du lit et m'assis bientôt sur la chaise près de la fenêtre, la tirant au plus près de notre Riley. C'état la première fois que nous la voyions de l'extérieur. Riley est une petite fille merveilleuse à l'intérieur. Elle est drôle et plus gentille que moi et elle n'aime que des trucs cool et Papa et Maman sont fiers d'elle. Et maintenant je la voyais comme ils l'ont toujours vue. Et moi aussi j'étais fière d'elle. Plus que d'habitude. - Joie, si t'es là dedans tu réveilles Riley et tu la réveilles maintenant, demandai-je calmement en prenant la petite main de notre hôte où j'avais peu d'espoir de retourner. Pas de réponse. Pas de mouvement. - Joie, si tu es là dedans tu vas réveiller Riley maintenant, repris-je. Allez, quoi. On a pas encore été élue Reine de Promo, on a pas encore été Major de notre Promo et on doit avoir l'air d'une princesse encore plus belle que Kate Middleton quand on se mariera et on doit aussi devenir la plus populaire du lycée, rendre les autres filles vertes de jalousie, épouser Leonardo DiCaprio et tout ça. J'ai encore tellement de trucs à t'apprendre Riley, tu peux pas rester dans cette tenue immonde avec Tripledent en fond sonore, c'est pas possible. On a des projets trop cool, tu te rappelles ? Je déglutis avec peine avant de me relever. Peur avait de la semoule dans les jambes, il serait bien mieux assis. Je lui fis signe de prendre ma place avant d'embrasser Riley sur le front, comme le fait Maman quand on est malade. Qui sait... Avisant la fenêtre, je m'y postai, tournant le dos à tout le monde même si la vue sur l'extérieur était à chier. Dégoût : 99% et le cœur brisé
Christopher Mitchell
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| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Shohamu
So don't let me, don't let me, don't let me down.I think I'm losing my mind now. Hurry up now, I need a miracle.
La lionne stoppa sa course à quelques "mètres" de moi, toujours en position de combat. Elle me jaugea prudemment avant de grogner comme une sourde menace. Ses pattes avant dansaient sur le sol gluant, hésitant à avancer davantage.
"Dwala s'il te plaît... C'est moi." tentai-je de la raisonner. Seul un nouveau rugissement me répondit. "Je n'ai pas envie de te faire du mal..."
Je levai une main vers elle, comme pour me rendre, et la lionne y vit un instant de faiblesse. Elle bondit en avant, me mordant le poignet. Je laissai échapper un cri de douleur en essayant de me dégager, secouant violemment mon bras. Elle relâcha sa prise, et je détalai à nouveau. Cul-de-sac oblige, je revenais vers les autres, et ce que je vis à mon arrivée me fit déglutir un peu plus. Chacun vivait ses pires cauchemars... Comment se faisait-il que le mien soit ma propre femme ? Bien qu'il s'agissait de ma femme en colère, et ça évidemment, ça me terrifiait. Moi sous ma forme humaine et elle sous sa forme animale, je n'avais aucune espèce de chance que d'en réchapper sain et sauf. Mais il fallait tenter le coup quand même, peut-être que ces visions bien trop réelles finiraient par s'estomper si on luttait assez longtemps. Et comme ça on pourrait rentrer chez nous, même si c'était sales, amochés et épuisés. C'était toujours mieux que rien du tout.
Je m'arrêtai au centre de la pièce, faisant un tour sur moi-même pour examiner la situation. Pascal était aux prises avec deux machins énormes qui ressemblaient à des statues vivantes, sauf qu'elles avaient chacune une centaine de bras. Lily livrait un combat à l'épée avec un autre pirate qui avait un crochet. Quant à Arya, elle avait l'air de chercher quelque chose autour d'elle. Tout le monde tentait vainement de rester en vie. Je fus projeter en avant par surprise, mon visage s'écrasant contre ce qui nous servait de sol, je n'avais même pas eu le temps de me rattraper. Les griffes de la lionne s'enfonçaient dans mes épaules, tandis qu'elle me maintenait allongé sous son poids. Je me débattis encore une fois et lorsque je la sentis légèrement relâcher sa prise, j'en profitai pour me retourner, l'attrapant à la gorge alors que ses puissantes pattes me lacéraient maintenant le torse. J'appuyai aussi fort que je pouvais, sachant pertinemment que ce ne devait être qu'une vision, ce n'était pas vraiment elle. Je tentai toutefois de m'en persuader, priant pour avoir raison.
Tout devint flou autour de moi, avant qu'une lumière aveuglante me m'assaillisse et m'empêche de distinguer mes coéquipiers, tout comme le lieu om l'on se trouvait. Mes doigts cherchèrent au plus proche, et sentirent de l'herbe fraîche. Nous n'étions plus dans un corps. Et nous n'étions plus minuscules. Je me redressai péniblement, tenant mon ventre en grinçant de douleur. Fiction ou non, elle me m'avait pas raté cette foutue vision.
La déesse me souleva brusquement et m'entraîna immédiatement avec elle auprès de Lily qui était en piteux état elle aussi. Elle souhaitait que je la soigne, ou tout au moins que je fasse mon maximum.
"J'ai besoin de matériel." répondis-je simplement, pour ne pas perdre davantage de temps.
Elle fit apparaître en un clignement de paupières un kit de premiers soins. Je la remerciai en acquiesçant d'un signe de tête et me mis immédiatement au travail, oubliant ma propre douleur l'espèce d'un instant. Je désinfectai les plaies de Lily et lui fis quelques bandages pour maintenir les potentielles hémorragies. C'était du rafistolage, mais ça lui permettrait de tenir jusqu'à ce qu'on puisse se rendre à l'hôpital. Une fois Lily stabilisé, je m'approchai du shérif qui n'en menait pas large lui non plus. Je m'arrêtai au dessus de lui, croisant son regard et lui demandai silencieusement son approbation pour m'occuper de lui. Il n'avait pas répondu et avait juste enlever sa chemise. La première chose à faire était de l'immobiliser assez pour ne pas qu'il puisse faire plus de dégâts. Il avait visiblement le bras cassé et quelques côtes aussi. Grâce à une attèle et des bandages, je pus réaliser ses soins.
"Ça ira comme ça pour l'instant. Avale ça."
Je lui donnai deux cachets en complément des soins, des anti-douleurs qui le soulageraient un peu. Je l'aidais ensuite à se relever pour aller rejoindre les autres. Une nouvelle jeune femme avait fait son apparition, une dénommée Tristesse. Je fis bien vite le lien avec l'émotion disparue, et apparemment elle s'était cachée dans le corps de Robyn dernièrement, car celle-ci était partie en crise de pleurs. Les esprits s'échauffèrent très rapidement, Nora, Arya, Colère qui en rajoutait une couche... Je restais en retrait, ayant trouvé un tronc d'arbre contre lequel m'appuyer pour quelques minutes. Moi poignet avait doublé de volume, la marque de la morsure était encore visible. Mon T-shirt était passé au rouge sang comme ceux des autres, mon dos et mon torse picotaient plus que de raisons alors que les plaies étaient en contact avec le tissu. Je pris moi aussi deux comprimés, espérant ne pas alarmer les autres sur mon état et tenir encore un peu. Au moins le temps qu'on retrouve Joie et Riley à l'hôpital.
La déesse nous y téléporta alors, et le personnel pris en charge les plus blessés, à savoir Robyn, Pascal et surtout Lily. Je cherchais des yeux Tara mais ne la vit pas, elle m'aurait rafistolé en deux temps trois mouvements sinon. Je laissais une infirmière m'examiner moi aussi, avant de m'extirper vers les autres en la remerciant poliment. Ça faisait presque bizarre d'être de nouveau à taille normale, et encore plus d'être accompagné par des émotions à taille humaine. Ou des émotions tout court en fait.
Le shérif avait réussi à savoir où était Riley, il s'agissait de l'aile des Dormeurs. Je connaissais bien cette partie de l'hôpital, toutes les personnes plongées dans un coma profond y était admises. Alors comme ça Riley était dans le coma depuis la Malédiction ? Ça faisait un sacré bout de temps alors... Je suivis le reste du groupe vers la chambre de la petite fille, ressentant moi aussi leur inquiétude. Cette pauvre fillette était allongée là depuis des mois, et les émotions avaient l'air de l'ignorer depuis tout ce temps. Sauf Tristesse avait une once de réponses mais était bien trop triste pour en parler. Qu'était-il arrivé ?
L'un après l'autre, nos pieds franchirent timidement le seuil de la porte, Dégoût la première. Elle s'installa sur le lit de Riley et tenta d'appeler Joie pour qu'elle réveille la petite fille. Mais rien ne semblait marcher. Elle céda sa place à Peur, qui aurait peut-être plus de chance... Je soupirai alors, une vague de tristesse immense me submergeant à mon tour. Je secouai la tête pour chasser toutes ces pensées tristes qui émanaient probablement de Tristesse, et m'approchai de Dégoût, posa une main sur son épaule pour lui signifier ma présence.
"Riley va se réveiller, ça va aller." Je marquai une pause. "Des gens sont venus nous apporter cette télécommande, et maintenant qu'on est tous redevenus humains peut-être qu'on pourrait les retrouver. Ils sauront probablement vous faire redevenir ce que vous étiez, et vous pourrez rentrer chez vous dans le corps de Riley. Peut-être que vous devez simplement être tous là-dedans pour qu'elle se réveille..."
Je me perdis moi aussi un instant dans le paysage que donnait la chambre de l'hôpital, bien que la vue du parking n'avait rien de sensationnel. Oui, nous devions retrouver les individus qui nous avaient apportés cette télécommande, ils étaient probablement la clef de tout cela... De toutes façons, nous n'avions plus de télécommande, et donc aucun moyen de faire retrouver aux émotions leur taille normale. Il nous en fallait une autre. Je me retournai et m'approchai du shérif, alors que les autres étaient près du lit de la petite.
"Il faut qu'on retrouve ceux qui nous ont embarqué dans tout ça, tes hommes n'en auraient pas arrêtés un ou deux ?"
Chris 50%
Jaspeur LaTrouille
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| Avatar : Daniel Sharman
Un Noël fort en émotions !
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Peur
I'll stand by you. Won't let nobody hurt you... I'll stand by you.
En médecine, il existe quatre stades de coma. Je ne connaissais pas les pourcentages de chance de se réveiller, et ça me rendait dingue. Je cherchais, et cherchais encore à me rassurer avec des statistiques, mais je ne les connaissais pas. Si Riley était au stade un ou deux, ce n'était pas trop grave. Elle pourrait se réveiller. Il y avait encore de l'espoir. Je me raccrochai à cette infime possibilité. Toutes mes pensées étaient focalisées dessus.
Je ne savais plus si je marchais ou pas, je me contentais de suivre le groupe, talonnant Dégoût qui avait un excellent sens de l'orientation. Le shérif nous promit de nous aider mais ma collègue répliqua par des paroles que j'approuvais silencieusement. Faire des promesses que l'on ne peut pas tenir est encore pire que de ne rien faire du tout.
Nous avons échoué, songeai-je, chaviré. Nous n'avons pas su nous occuper de Riley.
Je reniflai à plusieurs reprises, la tête basse. Après avoir traversé un couloir aux murs blancs, nous nous arrêtames d'un même élan devant la porte portant le nom "R. Matthews." Mon coeur se serra d'angoisse. J'aurais voulu m'enfuir très loin de ce cauchemar, mais je ne pouvais pas me montrer lâche. Pas maintenant. Riley avait besoin de nous plus que jamais. Si je pouvais surmonter ma peur pour quelqu'un, c'était bien pour elle.
Alors, même si les hôpitaux me terrifiaient, même si j'abhorrais l'odeur de l'éther et les blouses blanches des médecins, j'emboitai le pas à Dégoût, suivi par Colère et Tristesse. Nous pénétrâmes dans l'atmosphère aseptisée de la chambre.
"L'ami des dents, c'est Tripledent !" chantonna la pub à la télé.
J'entendis les poings de Colère se serrer si fort que les jointures de ses doigts craquèrent, et Dégoût eut le geste qui sauve : elle attrapa la télécommande de la télévision et l'éteignit. Ouuuf. Un problème de réglé.
La mâchoire serrée, je m'approchai du lit à pas lents. Tandis que Dégoût s'était assise sur la chaise à côté de notre Riley, je restais face au lit, posant prudemment mes mains sur les deux petites montagnes formées par ses pieds sous la couverture. Puis, je l'observais longuement, bercé par les paroles de ma collègue. Elle était incroyablement mignonne et si paisible... On aurait pu croire qu'elle dormait, si on omettait les deux tuyaux discrets en dessous de son nez pour l'aider à respirer.
"Elle est si... petite." murmurai-je, impressionné et surpris.
Quand nous étions au quartier cérébral, nous voyions tout de plus haut, en plus grand. C'était perturbant et pourtant, pour la première fois depuis que j'étais à l'air libre, je me sentais bien. J'étais à côté de Riley.
Dégoût m'offrit sa chaise et je ne me fis pas prier pour m'y asseoir. J'attrapai la main de la petite fille et la serrai en tremblant un peu. J'attendis, et attendis encore. Aucune réaction de sa part. Mes lèvres se mirent à trembler de façon incontrôlable et je sentis quelque chose d'humide et de salé rouler le long de ma joue. J'étais bien trop dévasté pour essayer de comprendre. Alors, c'était cela, être triste ? Je comprenais que Tristesse passe la moitié de son temps affalée par terre. Avec un poids pareil contre le coeur, on ne peut pas avancer.
"Riley ?" murmurai-je timidement en gardant sa main dans la mienne et en posant la joue contre la couverture, afin de la voir de plus près et donc, en plus grande, comme avant. "Riley, est-ce que tu m'entends ?"
Sa respiration était faible mais calme. La couverture se soulevait un peu par intermittences régulières. Je posai ma main libre contre son ventre et calai ma propre respiration sur la sienne.
"Je suis avec toi. Nous sommes tous avec toi..." chuchotai-je.
Monsieur le Pompier proposait de retourner dans le corps de Riley afin que tout redevienne comme avant. Sans me donner la peine de me redresser, je déclarai d'une voix éteinte :
"Nous avons échoué."
Nous l'avions abandonnée et nous ne nous en souvenions même pas. Quel genre d'émotions étions-nous ?
"Non, au contraire Peur. Elle... elle a réussi." murmura la voix mouillée de Tristesse.
Elle était avachie de l'autre côté du lit, dans la même position de moi, sa main serrant celle de Riley. Au prix d'un effort considérable, elle se redressa un peu pour nous observer à travers ses lunettes posées bancales posées sur son nez.
"Ca fait longtemps que... que c'est comme ça." sanglota-t-elle. "A cause du coma, Riley a... pris conscience que nous étions là, dans sa tête. On a tout essayé pour la sauver mais ça n'a pas marché. On ne pouvait rien... rien faire. Alors, Riley a eu une idée... nous n'étions pas d'accord mais... mais elle l'a fait quand même avec Joie..."
Trop abattue, elle se tut subitement pour pleurer à chaudes larmes sur la couverture. A mon grand étonnement, Colère lui tapota le dos avec un peu trop de brusquerie, si bien qu'elle se mit à avoir le hoquet.
"Qu'est-ce qu'elles ont fait ?" m'alarmai-je, imaginant le pire sans trouver de quoi il pouvait s'agir.
Les sanglots et les hoquets de Tristesse redoublèrent d'intensité, contrastant avec le calme apparent de Riley. Après plusieurs minutes, elle se calma un peu et balbutia :
"Joie s'est sacrifiée pour nous faire sortir de la tête de Riley... Je... je sais pas comment elles ont fait. On ne voulait pas... Mais... Riley cherchait juste à nous sauver. Elle ne souhaitait pas que l'on reste enfermé... Elle n'a pas compris que... qu'on était bien avec elleeeeee..."
Reniflant bruyamment, Tristesse tapota la main de l'enfant. Quant à moi, j'étais raide sur ma chaise, complètement tétanisé. Il me semblait que la main de Riley devenait plus froide de seconde en seconde. Etais-je en train de paniquer ? J'atteignais un tel degré de terreur que je ne tremblais même plus.
Joie s'était sacrifiée... Joie... était restée seule dans la tête de Riley. Elles avaient voulu nous sauver...
"Sûrement que quand on a été éjecté, ça a été tellement violent que... que vous avez oublié." murmura Tristesse avec un hoquet.
Et nous avions chacun trouvé refuge dans un autre corps, car nous ne savions pas où aller. Nous n'étions pas taillés pour survivre à ce monde sans Riley.
Un silence pesant venait de figer la chambre. Il demeura quelques instants avant de s'évanouir, balayé par la voix d'un inconnu :
"Il y a eu un pic d'activité cérébrale hier dans la soirée. Je pense qu'il correspond au moment où Riley et Joie vous ont sauvés."
Je me redressai et tournai la tête vers l'entrée de la chambre, comme tous les autres. Un médecin en blouse blanche venait d'apparaître, et j'eus l'impression que certains le connaissaient étant donné l'expression de leur visage. Un sourire navré se dessina sur sa figure. Il tenait en main un bol avec des bonbons, ce qui était parfaitement incongru.
"Je suis le docteur Bond. Billy Bond. Je m'occupe de Riley depuis la fin de la malédiction, et même avant... Voulez-vous un bonbon ?" proposa-t-il à Nora et Robyn. "Prenez les caramels, ce sont les meilleurs."
Il fit passer le bol à tout le monde mais je n'avais pas le coeur à manger. Je n'avais jamais mangé, de toutes façons.
"C'est vous qui nous avez donné la télécommande !" fit remarquer la déesse d'un air suspicieux.
Son regard tomba sur elle, puis sur la télécommande fondue qu'elle tenait en main. Il étouffa un couinement et se précipita sur elle pour saisir l'objet détruit.
"Mais qu'est-ce que vous lui avez fait ?" dit-il d'un ton épouvanté. "Vous ne savez pas prendre soin d'un objet, ma parole ! Comment je vais récupérer ma caution, moi ?"
"Quelle caution ?" demanda la déesse en haussant un sourcil.
"Je l'ai empruntée à un ami ! Bon, ce... n'est pas grave. Je pense. J'espère."
Il avait l'air tendu mais essaya de retrouver son calme en affichant un nouveau sourire amical, tandis qu'il glissait la télécommande hors d'usage dans la poche de sa blouse blanche. Colère se planta brusquement devant lui et grogna :
"Bon, tu vas nous dire de quoi il retourne ou je dois me fâcher ?"
De toutes petites flammes chatouillaient déjà le haut de son crâne. Le docteur Bond écarquilla les yeux, surpris et intrigué.
"Eh bien... je dois dire que vous êtes des merveilles de la science. Je suis passionné par les mystères du cerveau humain. J'ai toujours su que celui de Riley était différent des autres. C'est tellement triste ce qui lui est arrivé... tellement..."
Il s'approcha de moi et je n'eus que le temps de me lever car il prit ma chaise, s'affalant dessus. Là, il sortit un grand mouchoir à pois et s'essuya les yeux. Je clignai des miens en croyant voir un bonbon glisser de sa joue et tomber sur le sol.
Me mettant à quatre pattes, je le ramassai et l'observai : il s'agissait d'un caramel mou, absolument redoutable pour les plombages, et davantage encore pour créer des caries. Je déglutis avec peine, effrayé par cette friandise et la posai sur la desserte avant de retourner auprès de Riley et de lui reprendre la main. J'étais à genoux par terre, entre la chaise du Docteur Bond et la fenêtre devant laquelle se trouvait Dégoût.
Je ne vivais que pour le moment où nous pourrions enfin retourner au quartier cérébral. Il existait forcément un moyen de ramener Riley ou au moins, de revenir auprès d'elle pour lui tenir compagnie.
J'y croyais de toutes mes forces.
"Vous... vous avez une autre télécommande pour rapetisser ?" demandai-je au médecin en levant la tête vers lui.
Son regard navré me figea d'effroi. D'accord... on pouvait paniquer pour de bon, maintenant.
Robyn W. Candy
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| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Je mâchais un caramel, appuyée contre le mur de la chambre d'hôpital, en regardant ce qui se passait sans faire de commentaires. C'était pas cool. Vraiment pas. C'était rien qu'une gosse, et elle était dans le coma. Une gamine de son âge était pas censée passer ses journées à l'hôpital, incapable de bouger, de vivre. Je la connaissais pas, mais quand même. C'était triste. Tout le monde était triste. Bonjour la déprime. Alors je me taisais, et je me collais les dents avec du caramel mou, en écoutant le type louche qui nous avait refilé la télécommande et qui au final, était médecin. Il aurait dû commencer par ça. Non mais sérieux, ça aurait été plus simple si on avait su quoi faire ! Là, j'avais juste envie de lui péter le nez parce qu'à cause de lui, j'avais découvert pleins de trucs sur le corps humain que j'aurai jamais voulu savoir. Genre un face à face avec un fœtus difforme, c'était assez extrême pour me donner des cauchemars pendant les vingt prochaines années.
- Calmos Colère. Laisse faire les pro's, t'es qu'un amateur.
J'avais réussi à décoller ma mâchoire et je m'étais approché du docteur en repoussant l'émotion rouge pour prendre sa place. Tout en me passant la langue sur les dents, j'attrapais Bond pas James par le col de sa blouse de médecine et le forçais à se remettre debout, pour le plaquer contre le mur. Tout ça dans un silence quasi religieux. Y avait eu que la chaise qui avait raclé un peu par terre dans un grincement désagréable quand le mec avait trébuché contre en reculant, mais à part ça, j'avais fais hyper gaffe de ne pas générer trop de bruits. J'étais peut être une petite conne, j'étais quand même respectueuse envers les personnes qui avaient rien demandé à la vie et qui était dans la merde à cause d'un hasard à la con.
- Tu vas trouver une solution pour réveiller la gosse. Sinon, quand j'en aurai fini avec toi, t'auras la même gueule que moi. Si ça t'as pas envie que ta mère se demande qui est le machin difforme qui vient boire le café, t'as plutôt intérêt à bien réfléchir avant de me répondre.
J'étais calme, je hurlais pas, c'était très mâture de ma part. Non mais sérieux. Je lui avais même pas braillé dessus comme une tarée ! On notera le progrès, s'il vous plaît. Mais même en parlant normalement, il me regardait avec des yeux de lapin flippé. Je devais vraiment avoir une sale gueule pour que ça le fasse autant trembler.
Il attrapa mes poignets, et tenta de me faire lâcher prise en tirant doucement dessus. Je haussais un sourcil. Euh... oui ? C'est pour quoi ? Il pensait vraiment que c'était aussi simple ? Pour le remettre à sa place, je le secouais. Ça allait peut être lui faire comprendre que j'étais sérieuse quand je disais que j'allais lui refaire le portrait. Après avoir honteusement pleuré comme une madeleine, fallait bien que je me défoule un peu.
- Je ne peux rien faire de plus ! C'est pour ça que je vous ai donné la télécommande ! Il fallait des héros pour retrouver les émotions perdues ! Moi... je ne suis pas un héros ! Mes faux pas me collent à la peau ! Je ne suis pas un héros !
Il me regarda avec des grands yeux de chien battu, comme si c'était un brave petit carlin qui avait juste voulu jouer à la baballe. À cause de lui, j'avais visité l'utérus de ma meilleure amie ! C'était pire que de lire dans le journal intime de sa pote là ! Rien à foutre de ses yeux larmoyants dégoulinant de sincérité concentrée. Ça avait pas l'air de fonctionner non plus sur Colère, qui s'était rapproché, le poing en l'air et menaçant.
- Faut pas croire ce que disent les journaux.
Il fronça les sourcils, comme si il venait de comprendre quelque chose. C'était pas une chanson ça ? Tout le monde fixa l'émotion, qui se mit à rougir. Probablement de honte et de colère mélangée, parce qu'il se précipité vers la desserte pour attraper un journal qu'il roula et agita sous le nez de Billy Jambon.
- Fais gaffe, mec. Si tu pousses encore la chansonnette, je te le fais bouffer. Et crois-moi, c'est carrément dégueu.
Eh mais il me piquait mes menaces ! Aucune originalité le mec, sérieux ! Même le docteur avait pas l'air de trouver ça cool comme idée. Il me lança un regard suppliant, comme si j'étais la gentille. Il avait déjà oublié que je l'avais menacé ? Il avait pas dû me prendre au sérieux. J'avais plus l'air d'une tarée violente ou quoi ?
- Donne moi ça ! Je suis la seule à avoir le droit de faire bouffer des journaux à quelqu'un, ok ? Trouve toi autre chose, j'ai eu l'idée la première !
J'arrachais le journal des mains de Colère, en répondant à son regard pas content d'un froncement de sourcils menaçant. Je me mis à tapoter le front du médecin avec le journal roulé, tout en attrapant de ma main libre un bonbon que je fourrais dans ma bouche.
- Où est-ce que t'as eu cette télécommande ? Et surtout, pourquoi nous ? Pourquoi nous avoir choisi alors qu'il y avait des tas de gens à cette kermesse ? Vaut mieux pour toi que tu répondes. Ou t'auras la chance de goûter à ma spécialité. Le journal roulé.
J'arrêtais de la taper et agitais juste sous son nez le journal, pour que son cerveau comprenne bien le truc. Je plaisantais pas. J'étais prête à lui faire gober le papier si il répondait pas à mes questions. Fallait arrêter de nous prendre pour des cons en nous chantant des chansons. On était pas des héros. Faut pas croire ce que disent les journaux. Ou les gens à la Kermesse.
- C'est... un ami qui me l'a louée. Un ami qui aime le bleu. Vous le connaissez peut-être, parfois il devient une peluche qui mange ses crottes de nez et... il se promène souvent avec un poisson rouge à taille humaine.
Ok. Il était taré. Ou alors il avait des potes tarés. Et puis ça existait vraiment, les poissons à taille humaine ? Non mais les gens, ça se balade pas avec son poisson sous le bras hein !
- Tu nous parles de ta peluche qui te parle quand t'es tout seul et que t'entends des voix dans la tête ? Arrête de parler comme le père Fouras et va à l'essentiel! !
Je le secouais de nouveau, ce qui le fit paniquer. Il commençait à transpirer, avec de grosses gouttes de sueurs qui perlaient sur son front. C'était dégueulasse ! Il avait pas intérêt à me dégouliner dessus !
- Zachary ! Il s'appelle Zachary ! Je... je lui parlais souvent de Riley et il m'a dit qu'il avait un objet capable de l'aider, et il m'a donnée la télécommande. Mais il n'en a qu'une, je vous le jure ! C'est pour ça que j'ai peur de ne pas pouvoir récupérer ma caution !
Zachary. Déjà le mec, il avait un nom pourri. Tu m'étonnes qu'il bouffe des crottes de nez. Sûrement un dégénéré qui refilait des machins magiques à n'importe quoi. Une sorte de... dealer de télécommande.
- Je ne dis que la vérité parce que c'est mal de mentir : vous êtes des héros et pas moi. Je vous ai observés à la kermesse ce matin, et je me suis dit que vous étiez l'équipe idéale pour aider les émotions. Il fallait des gens forts, des sortes de héros... Parce que moi, je ne suis pas un hé...
Je lui lançais un regard noir, soutenu par Colère. Il arrêta de parler aussitôt. Valait mieux pour lui, parce que j'étais vraiment prête à lui faire bouffer le journal si il osait encore faire son chanteur de karaoké pas doué. Je continuais à le fixer quelques secondes, ce qui le fit déglutir bruyamment. Puis le le lâchais, et il sembla diminuer de quelques centimètres. J'avais pas remarqué qu'il se tenait sur la pointe des pieds depuis tout à l'heure. Il avait plutôt l'air de s'inquiéter pour sa blouse, qu'il remit correctement, en s'éloignant de moi et Colère.
- Quelqu'un connaît ce Zachary ? Si il avait la télécommande, peut être qu'il connaissait bien Riley, non ?
J'étais retournée à ma place, contre le mur, avec un bonbon à la main que je retirais de son papier . Il était à la fraise. Je préférai ça au citron. Ça avait le goût de l'odeur des lingettes wc, et c'était dégueulasse. Les mecs, ils empoisonnait quand même des enfants avec des bonbons pleins de colorants chimiques. Même moi, je faisais pas ça. Je me droguais juste aux oréos, mais c'était pas pareil.
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« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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« Tu es incorrigible ! »
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« Je me souviens de quand j'étais seule moi aussi et que j'avais peur... »
« Pourquoi je suis là ? » demandais-je surprise par le nouveau décors. Il y avait encore quelques secondes, j'étais à proximité de Robyn et j'observais son échange plus qu'agréable, doux et sincère avec le docteur Bond. Tout se passait au mieux, enfin pas vraiment, mais pour moi ça allait, quand tout à coup, quelqu'un m'avait pris la main et avant que je puisse m'en dégager, le décors avait changé. Mon pire cauchemar se trouvait à côté de moi.
« Lâchez ma main ! » ordonnais-je en me dégageant de la déesse. Pourquoi mon bâton n'était jamais là quand j'avais besoin de lui ?
« Tu seras le méchant flic. Après tout, tu es flic. Et moi je serai la gentille flic. »
Je plissai des yeux, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire. Pourquoi je devais être un méchant flic et elle un gentil flic ? Et puis pourquoi on... rooh elle m'énervait !
« Je ne joue pas à votre jeu. Il y a plus important à régler à l'heure actuelle, je crois. Vous pouvez quelque chose pour elle, n'est ce pas ? »
« Ce n'est pas en mon pouvoir de réveiller les gens dans le coma. A mon grand regret. Mais on va trouver un moyen d'aider cette petite. »
« En faisant du shopping ? » avais-je demandée en jetant un coup d'oeil autour de moi. Il n'y avait que des tables avec divers objets et des petits cartons devant. Certains dans une langue inconnue, d'autres dont même si c'était avec nos mots, je n'en comprenais pas le sens et un seul avec un prix.
« On est où, ici ? »
« Bienvenue chez Zachary. » annonça t'elle. « Et maintenant, tais toi, sinon il va t'entendre. Enfin d'un côté, ça serait bien si il nous entendait. J'espère qu'il est là. »
« Non, y'a personne. »
Je m'étais tournée et j'avais plaquée ma main sur le cou du jeune homme qui se tenait dernière nous. Puis, je l'avais plaquée contre le mur. Je n'aimais pas qu'on nous surprenne.
« Voilà ! Méchant flic, parfait ! » dit-elle en applaudissant. Je ne savais pas quoi faire. Je tenais déjà ce mec, je ne pouvais pas aussi la frapper.
« Tu vas la sortir du coma et tout de suite ! »
« Elle a l'air d'aller bien. »
« Quoi ? » dis-je en regardant vers là où il regardait et en y voyant la déesse. « Pas elle ! Je parle de Riley ! »
« J'aime pas Buffy. J'ai essayé mais y'a rien à faire. »
Mais de quoi il parlait ? C'était qui Buffy ? Quelqu'un qui avait une autre télécommande ? Ou était-ce un nom de code ? Une clef ? Je n'allais pas prendre l'Initiative de lui demander. Je préférais garder un Silence de Mort. Quoi qu'il en soit, je collais un peu plus sa tête contre le mur, pour le forcer à parler. Et il n'était pas question que je me mette à chanter pour lui redonner la parole.
« Gnnn Gnnn GRRRRR. »
On aurait dit une de ces machines à écrire que Pascal utile.
« Ooooh... Il parle en morse ? »
« Vous comprenez ce qu'il dit ? »
« Gnnnn Gnnnn GRRRR. »
« Non, je ne sais pas ce que ça veut dire. Et toi ? »
« Gnnnn Gnnnn GRRRR. »
« Non. Et vous avez un moyen de le comprendre ? »
« Gnnn... »
Soit il avait buggé, soit j'avais un peu trop serré. Quoi qu'il en soit, je l'avais relâché et il s'était mis à cracher par terre avant de se gratter la gorge et de tousser plusieurs fois. Pendant qu'il toussait, il passait de sa taille normale, à une taille plus petite, ressemblant à une peluche bleue, avant de redevenir grand et ainsi de suite pendant plusieurs fois. La seule chose qui m'était venue en tête après avoir reculée d'un pas, c'était de m'adresser à la déesse.
« Lâchez ma main ! »
« Mais ma chérie, c'est toi qui me l'a prise. On a peur des "grosses" peluches bleues ? »
Je m'étais détachée d'elle et je m'étais approchée de la table la plus proche pour y prendre un objet. Il ressemblait à une sorte de petite boite noire avec un cadran dessus. Je m'étais tournée vers ce truc, Zachary, et je lui avais montré l'objet.
« Soit vous nous aidez, soit je le brise, ainsi que tout ce qu'il y a ici. »
« Si vous laissez tomber cette boite... » débuta t'il d'une toute petite voix. « Tout explosera ici et nous avec... »
J'avais tournée la tête vers la déesse. Est ce qu'il était sérieux ?
« Il bluffe. » déclara t'elle les bras croisés d'un ton désinvolte, quand tout à coup un petit bruit fut émis par la boite. « Pose cette boite Nora, pose cette boite ! »
Je l'avais fait rapidemment et prudemment, quand Zachary s'approcha ensuite de la boite, l'ouvrit délicatement et en sortit un minuscule... poulet ? Il le regarda, le mis en bouche, s'essuya les mains et nous adressa un magnifique sourire.
« Juste cuit à point. J'adore les os, c'est le meilleur ! » dit-il en croquant le poulet à pleines dents. J'avais tournée une nouvelle fois la tête vers Aryana, d'un air dégoûtée, mais tout en trouvant la force de lui dire ce que je pensais.
« On a eu peur d'une toute "petite" boite ? »
Aryana m'ignora avant de se déplacer pour arriver devant Stitch. Qui était Stitch ? Elle lui parla d'un ton enjoleur.
« Monsieur Blue. Vous vous souvenez de moi ? On s'est déjà rencontré sur une autre planète, peuplée de... fruits en tout genre. Je vous sollicite aujourd'hui, car nous rencontrons un petit problème. Vous avez prêté une télécommande qui miniaturise à un ami, et le soucis c'est que nous n'avons pas réussi à achever notre mission avant que l'objet ne s'abîme un tout petit peu. Donc je voudrai savoir si vous avez une autre télécommande... »
« Caution. » la coupa t'il.
« Eh bien oui, gardez la caution, c'est pas grave. Et je m'engage à vous payer pharaoniquement pour la seconde télécommande que vous allez nous donner. »
« Caution. »
« Mais vous l'avez la caution. Bond a dû vous la donner. »
Je m'étais avancée d'un pas, vue que lui venait de faire de même. Je ne comprenais pas pourquoi je voulais prendre la défense de la déesse au cas où, parce qu'en réalité, je ne la supportais pas et si il lui arrivait quelque chose, ben c'était tant mieux...
« Peut-être bien que oui. »
C'était lui le méchant flic ?
« Donc, comme vous avez la caution, je vous propose de payer pour la seconde télécommande que vous allez nous donner ! » dit-elle en perdant un peu patience.
« Non. »
« Nora ? Attaque... hum, pardon. Je veux dire... refais le méchant flic. »
« Non. »
« En fait, vous n'en avez rien à faire de Riley ! »
Je l'avais ignorée à mon tour, avant de m'approcher de ce Stitch, Zachary, peluche bleue. En m'arrêtant devant la déesse, je l'avais regardée de manière à lui faire comprendre, qu'elle devait se pousser. C'était à moi de jouer. Elle l'avait mal pris, mais elle s'était éloignée. Les amateurs n'avaient pas leur place ici. J'avais plongée mon regard dans celui du grand gars, puis j'avais pris une profonde respiration.
« Monsieur Blue. »
« Ca je l'ai déjà dit. » précisa Aryana d'un ton acide, que je ne relevai pas.
« Monsieur Blue. Est ce que vous avez une autre télécommande ? »
« Oui. Une pour les oeufs, une pour les stores, une pour le laser game, une pour le choux fleur gratiné, une pour les asperges, une pour le 14 rue du Chemin des Fleurs... »
« Hé ! Mais c'est chez moi ça ! »
« C'était. Ca a cramé. »
Il fallait recentrer la discussion.
« Est ce qu'il vous en reste une, pour nous réduire à une taille plus petite ? Comme l'ancienne télécommande ? S'il vous plaît. »
« Non, par contre, j'ai une tapette géante qui peut vous écrabouiller jusqu'à vous rendre tout petit. Mais ça fait mal. »
Je soupirai une nouvelle fois.
« Qui a créée cette télécommande ? C'est vous ? Vous pouvez en créer une autre. »
« Je l'ai volée. » dit-il avant de se gifler. « C'est pas bien. »
Il m'effrayait de plus en plus.
« D'accord... euh... et à qui ? Quelqu'un qui en aurait une autre ? »
Il leva un doigt, qu'il dirigea vers le plafond avant d'avouer...
« Maison. »
Je l'observais sans rien comprendre du tout. Mais comme on était dans un sous sol, peut-être que ça signifiait qu'il y en avait une autre en haut, dans sa maison.
« Ca veut dire qu'il l'a volé quelque part dans les étoiles. » expliqua Aryana d'un ton las. « Et bien entendu, vous ne pouvez pas faire un aller-retour pour nous en ramener une autre ? »
« Un seul prototype dans tout l'univers. »
J'étais face à un type qui venait des étoiles, un peu comme moi, mais pas du même univers. Et à côté d'une femme, qui aussi puissante qu'elle était, restait totalement démunie face à la situation.
« Riley va mourir ? » demanda t'il d'une toute petite voix. Aryana s'approcha de lui et leva prudemment sa main pour la poser contre les cheveux volumineux de Zachary. A ma grande surprise, elle se mit à le caresser et il ronronna d'un air abattu, en penchant la tête vers elle. J'avais regardée ailleurs, essayant de ne pas penser au fait que moi, personne venait me caresser... la tête.
« Donnez lui ça. » dit-il en sortant une sorte de petit objet de sa poche et en me le tendant. Je m'étais approchée pour le prendre. C'était petit et rond. Ca piquait sur l'envers. En le tournant, j'avais vue une petite pointe en métal. Je ne savais pas ce que c'était, mais si ça pouvait l'aider...
« Il faut y retourner. »
La déesse s'éloigna de Zachary avant de s'approcher de moi et après une hésitation que je lu dans son regard, elle me tendit la main. Je la pris, vue que je n'avais pas trop le choix et le décors changea une nouvelle fois. On était de retour dans l'hôpital avec des gens autour de nous. Il y avait Robyn un peu plus loin et apparemment tout le monde était encore debout, elle n'avait frappée personne. Colère était près d'elle, ce qui rendait la scène vraiment inquiétante. Un peu plus loin, je pouvais y voir Peur, appuyé contre un mur, la tête posée dessus, mais sans se la frapper une fois encore. Tristesse était juste devant le lit, et il y avait déjà un peu de la couverture mouillée sous elle. Dégoût était devant la fenêtre, à contempler... les étoiles ? Je ne savais pas où était ma place. Ils avaient tous trouvés la leur.
J'avais mis mes mains en poche, en me rappelant que j'y avais déposé l'objet que Zachary m'avait donné. En soupirant je l'avais sortit et après l'avoir contemplé quelques secondes, je m'étais approché du lit et de Riley et j'avais posé l'objet sur son épaule. Je ne savais pas où ça se mettait. Aryana s'était approchée de moi et j'avais eu un mouvement de recul. Elle se pencha au dessus de Riley, pris délicatement l'objet pour le piquer dans sa chemise d'hôpital.
« C'est un pin's Nora. Ca se met comme ça. » dit-elle en reniflant tout en se reculant. J'étais resté là à observer la petite fille, sans détacher mon regard d'elle. C'était triste ce qui lui arrivait... et ça l'était encore plus de rester impuissant face à cela.
« On vient d'aller voir Zachary et il ne sait pas quoi faire non plus. Je pense que... »
Elle regarda les émotions à tour de rôle avant de poser son regard sur Riley, comme un peu nous tous.
« ... je pense qu'il est temps de lui dire au revoir. » nous acheva t'elle...
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Je n'avais jamais contemplé un parking avec autant d'attention. Et pourtant, il n'avait rien de passionnant même si la plupart des voitures étaient correctes. Pas de Twingo, dieu soit loué. Juste un truc jaune, petit et cabossé. Ca faisait tâche. Mais me concentrer sur cette tâche me permettait de passer silencieusement ma colère et de rester digne, de rester une dame, de rester impassible, le dos tourné à tout le monde. Je ne voulais pas parler. Ni interagir avec les gens. Je voulais juste que les choses soient comme avant. Et qu'on me foute la paix, ce que le Pompier et sa grande main n'avaient apparemment pas compris. "Ca va s'arranger", qu'il disait. Mais bien sûr. Riley était dans le coma depuis des plombes, son électro-encéphalogramme loin de ressembler au Space Mountain et il régnait un silence sépulcral dans la chambre. Mais ouais, on va trouver une solution. Clairement. Je me dégageais vivement de sa bienveillance. J'étais d'une humeur massacrante. Plus que d'habitude, je veux dire. J'étais prête à gâcher sa jolie frimousse à coup de griffes s'il recommençait. La compassion, c'est nase. Périmé depuis 2001. Je ne voulais pas de compassion. Et je ne voulais pas de gentil Pompier. - Je ne vous ai pas autorisé à me toucher, sifflai-je en le gratifiant d'un regard noir. Je rejoignis alors les autres, posant ma main parfaitement manucurée sur l'épaule tremblante de Tristesse. Elle sembla reconnaissante. Un peu trop, d'ailleurs. Elle commença à pleurer abondamment dessus. Il faudrait lui apprendre à se tenir en société, là, ça devenait grave. - Nous avons échoué, déclara Peur d'une voix tremblante. J'acquiesçai en silence. On avait connu mieux. Bordel, ça craignait tellement. Quelle bande de loseurs que celle que nous formions ! Tristesse, cependant, ne semblait pas de cet avis. Reniflant bruyamment, elle prit un grand souffle et balbutia : - Non, au contraire Peur. Elle... elle a réussi. Euh... ? Depuis quand le coma c'est une réussite. Devait-on appeler le Guinness ? Ou simplement l'asile pour faire enfermer Tristesse ? J'arquai un sourcil sceptique, attendant.
Quelques minutes plus tard, c'était officiel : nous allions bel et bien de Charybde en Scylla. Joie. Tiens, parlant d'elle, justement. Contre notre avis sensé, elle et Riley avaient apparemment décidé de nous expulser. Et voilà où nous en étions. Si proches et pourtant si loin d'elle. Bien plus loin que d'ordinaire. Qu'elle ait conscience de notre existence n'y changeait rien. Nous. Aurions. Du. Etre. Avec. Elle. Jusqu'au bout. Parce que c'est comme ça. C'est toujours comme ça. L'hôte naît et ses émotions apparaissent quand il en a besoin. Point barre. Le tableau de bord grandit avec lui. Point barre. On partage tout ensemble : les joies, les peines, les peurs, les colères, les bêtises - elle est chouette, cette île -, le hockey. Tout, quoi. Même la fin. Quand l'hôte s'en va on part avec. C'est. Comme. Ca. Ca devrait être comme ça... Que peut bien être une émotion sans son hôte ?
La réponse devrait attendre. Un médecin venait d'entrer dans la chambre. Su-per. Il était arrivé avec ses grands airs et nous avait fait un topo sur l'activité cérébrale de Riley. Soit. Mais c'était bien la seule chose utile dont il soit capable. - Je suis le docteur Bond. Billy Bond. Je m'occupe de Riley depuis la fin de la malédiction, et même avant... Voulez-vous un bonbon ? Sans. Déconner. Non content d'avoir un nom à la con - Je suis Bond, Billy Bond, sérieux... - ce crétin nous proposait des bonbons. Comme si c'était l'HEURE de manger des BONBONS. Franchement. C'est connu qu'on va à l'hosto pour manger des BONBONS. A moins qu'on se soit subitement changé en enfants à qui ils allaient faire une piqûre ? J'admets que j'avais changé récemment. Mais pas à ce point. La seule enfant qui méritait des bonbons ici était dans la COMA. Et cet abruti était stupide, moche et mal nommé. Si Colère voulait le frapper, qu'il ne se gêne pas ! Il commençait à trop parler. Et à raconter des conneries. Jugez par vous-mêmes : - Eh bien... je dois dire que vous êtes des merveilles de la science. Je suis passionné par les mystères du cerveau humain. J'ai toujours su que celui de Riley était différent des autres. C'est tellement triste ce qui lui est arrivé... tellement... J'arquai un sourcil. Lui, il était trop curieux. Beaucoup trop. Et probablement shooté aux fraises Tagada, allez savoir. Je ne suis pas une merveille de la science. Clairement pas. Je suis une émotion, point barre. Mais nous étions d'accord sur un point : ce qui arrivait à Riley était vraiment triste. Et le problème de télécommande était autrement plus préoccupant qu'un ongle écaillé - même si c'est le comble du mauvais goût unguéal (relatif à l'ongle - ça existe pour du vrai). Et que dire de quelqu'un qui pleurer de bonbons... Les bonbons, c'est pas fait pour pleurer. C'était ce qu'on avait inventé avec Riley pour rendre les larmes tendances et il n'y a qu'une seule personne au monde qui pleure des bonbons. Ca plus l'intérêt porté à Riley et le nom vraiment nase... Peur était un peu limité. Tristesse trop dépitée. Colère trop en pétard. Mais moi, j'avais des doutes. De gros doutes. Plus gros que l'œil au beurre noir de Robyn. Je devais le tester. Le piéger. Le forcer à jouer cartes sur table. Si Robyn ne le tuait pas avant... Vu la violence silencieuse avec laquelle elle l'avait empoignée et encastrer dans le mur, il ne restait qu'à espérer qu'en ne lui briserait pas la mâchoire. Même s'il le méritait. Daniel Balavoine, c'est quand même pas la classe absolue. Heureusement, nous avions échappé à Jean-Jacques Goldman. Mais Balavoine, malheureusement, c'en était déjà assez pour énerver Colère. Et ce qui devait arriver arriva. Faisant claquer le journal qu'il avait trouvé, il s'énerva. Et Robyn aussi. Et voilà qu'ils se disputaient pour un journal. Sérieusement. Comme si on avait besoin de ça. Pour la première fois depuis un moment, je roulai des yeux.
- B Par je ne sais quel opération du Saint-Esprit nous obtînmes finalement les réponses que nous cherchions et Robyn relâcha Billy Bond tandis qu'Arya et Nora disparaissaient. Littéralement. Elles s'étaient téléportées ailleurs, probablement pour mener l'enquête sur ce fameux Zachary, celui qui avait fourni la télécommande à émotions. Bien. Ca, c'était une bonne initiative, un truc utile. Et ça me laissait tout le loisir d'intervenir enfin et de démasquer Dr Bonbons. Plus déterminée que jamais, je m'approchai lentement et avec classe. Mes doigts pianotaient sur le montant du lit, près des pieds de Riley. - Qui aime bien jouer avec moi ? chantonnai-je tranquillement en arrivant de l'autre côté du lit. - Bing Bong, Bing Bong ! me répondit-il le plus naturellement du monde, l'œil mouillé. - HA ! m'écriai-je en le pointant de mon index accusateur. Je le savais ! Tu n'IMAGINAIS quand même pas que je n'allais pas reconnaître l'AMI de Riley ?! Colère serra les poings et se posta à mes côtés, près à en découdre. Bon, apparemment, il n'avait pas compris que mon plan ne consistait pas en lui refaire le portrait. Mais c'était bon de se savoir soutenue. Son attention fut heureusement détournée quand Aryana et Nora revinrent. La déesse ajusta joliment un pin's sur l'épaule de Riley, apparemment la seule chose qu'elles avaient obtenu. Ca craint tellement... Les pin's, je veux dire. Et l'absence de télécommande. Et ça, ce coma, cette chambre, cette horrible chemise de malade, ce tube, ce tout. Beurk. Je préférerais vraiment qu'on me force à manger du brocoli tout le restant de ma vie. - ... je pense qu'il est temps de lui dire au revoir, déclara Aryana, la mine grave. Silence. On aurait entendu une mouche voler mais, dieu soit loué, y en avait pas. SNIF. Ca, c'était Tristesse qui exprimait son chagrin en se mouchant bruyamment. Colère lui tapota une nouvelle fois le dos maladroitement. Quant à moi, je n'avais plus de larme. Ni de salive. Ni de cœur. Ni de rien. Je n'aurais même pas regardé Kate Middleton avait envie si elle était subitement apparue. Billy s'approcha de lit à son tour et posa une main sur la couverture, au niveau d'un des mollets de Riley. Tête baissée, il déclara : - Je me suis beaucoup documenté sur elle, pour essayer de comprendre et de l'aider. Ces deux dernières années, je n'ai... vécu que pour elle pratiquement. Elle est ma raison de vivre. Je pense que vous êtes les plus à même de comprendre ce que je veux dire. Ah ça oui. J'opinai vivement. Nous comprenions. Et je pouvais parler pour nous tous en disant cela. Après nous avoir impoliment détaillé du regard, Billy ajouta : - J'ai découvert que quelque chose s'est mal passé quand le monde de Riley a été pris dans la malédiction de Regina Mills. Je ne sais pas pourquoi, peut-être que madame Mills n'en a même pas connaissance mais... le monde de Riley s'est fracturé. J'ai fait mon enquête : personne de son monde n'a survécu. Il n'y a plus qu'elle et vous. Son monde, en disparaissant, lui a créé un choc qui l'a sûrement plongée dans le coma. En tous cas, la magie ne peut rien pour elle. J'ai... j'ai essayé tellement de choses pour la réveiller... Un nouveau silence religieux accueilli ces nouvelles. Mais intérieurement, je bouillais. Maman était morte. Papa était mort. Le hockey était mort. L'île des bêtises était morte. La pizza aux brocolis était morte. Eussé-je su, j'aurais laissé Nora lui planter son cure-dent dans le corps, non, carrément dans le cœur, à cette Regina Mills de malheur. Fautive, oui, elle l'était. Entièrement. Quelle idée de lancer une malédiction ! C'est plus à la mode depuis celle de Raspoutine sur les Romanov ! Si jamais je la revoyais, elle allait entendre de mes nouvelles ! Et le reste du quartier probablement aussi. Car en matière de réputation, je m'y connais. Je sais les créer mais je sais aussi les défaire. Surtout si on touche à un cheveu de Riley. Alors imaginez un peu si on la plonge dans le coma ! Le reniflement bruyant de Billy me ramena à la réalité. Tandis que mon regard ému se posa sur le visage angélique de notre Riley, il poursuivit : - J'ai passé beaucoup de temps avec elle. C'est comme si je l'avais toujours connue. Je lui ai lu des tonnes de livres, lui ai montré des dessins animés. Je sais qu'elle nous entend. Mais... elle ne reviendra jamais. Et pourtant elle était encore là. Si j'étendais la main je pouvais toucher son bras. - Je crois qu'elle attendait que vous soyez tous réunis pour partir, acheva le Dr Bonbon. Et tandis qu'il acheva son triste discours, l'électro-encéphalogramme diminuait, ne dessinant plus que de petites vagues, bien loin de celles qui s'échouent sur la plage à San Francisco. Je pris la petite main de Riley dans la mienne, sentant à peine cette trainée salée sur ma joue. Bonbon lui tenait toujours le mollet. De mon autre main j'attrapai l'autre sienne. Après tout, on était dans le même bateau, pas vrai ? Tristesse pleurait à chaudes larmes sur l'épaule de Colère qui avait posé son journal près de Riley. On pouvait y lire les résultats du dernier match de hockey. San Francisco avait battu New-York à plates coutures. Bien fait. Peur était exceptionnellement droit et stable. Il tenait l'épaule de Tristesse dont les larmes baignaient l'autre main de Riley. Tous, nous regardions son petit visage paisible. Joie nous percevait certainement. D'une certaine façon, nous étions quand même là jusqu'au bout. Mais moi aussi j'aurais voulu mourir. Le monde sans Riley, je vais vous dire une chose : il craint. - Emmène la sur la Lune pour nous, murmurai-je à l'intention de Joie - ou de n'importe qui qui pourrait encore prendre soin de Riley.
- Vous avez menti, déclarai-je en me détournant, un index accusateur pointé vers le shérif. Vous. Avez. Menti. Vous ne pouvez pas la sauver, vous êtes un incapable et un crétin ! ON VOUS A JAMAIS DIT DE JAMAIS FAIRE DE PROMESSE SANS ETRE SUR DE POUVOIR LES TENIR ???? Elle craint à ce point votre maman ? La nôtre c'était la meilleure. Et Riley c'est la meilleure et vous... vous... Comme les mots me manquaient, je décidai de le secouer autant que possible, des fois que ça lui remette le gaz à tous les étages. - Vous n'avez aucune classe, décrétai-je finalement en m'éloignant, révulsée. M'approchant du Pompier, je repris : - Maintenant vous avez le droit de me toucher avec vos câlins compatissants. Maintenant je suis au bout du rouleau. Allez y, faites vous plaisir, soyez un héros. Si c'était ma façon de demander un câlin ? Peut-être. Je vous le dirai pas.
Riley : sur la Lune Dégoût : 99 %, le cœur en miettes, des envies d'arracher des têtes de linottes Camille (la joueuse) : a besoin d'un Doliprane et est officiellement en dépression Niveau de drama de la mission 11 sur une échelle de 10
❝ Au début c'était qu'un groupe d'Andouilles qu'avaient la Banane, y a eu la guerre des Oréos, mais Robynet n'en a fait qu'une Bouchée, puis ça a était le début de la fin des Haricots, c'est partit en Cacahuète et ça a finit en Salade composée. ❞
Ils t'avaient obligée à te faire soigner, ces médecins de pacotille et leurs blouses blanches. Ils t'avaient considérée comme une gamine faible qui perd du sang.
-Ta douleur sur une échelle de 1 à 10 ?
-Vas te faire foutre.
Tu n'avais pas assez de force pour riposter mais tu en avais encore assez pour insulter tout ce qui bougeait. Une foule de médecins te trainèrent jusque dans une petite pièce aux murs blancs et à l'odeur de médicament. Tu retins tout de même le numéro de chambre de Riley, histoire de rejoindre tes camarades après. Tu aurais juste pu partir, mais tu n'étais pas le genre de personne qui abandonnait les autres. On enfonça une sorte d'épine dans ton bras contre ton grès pour te faire une transfusion. En temps normal, tu l'aurais arraché, aurais filé un coup de poing dans la gueule du médecin et serais partit en sautillant, mais cette fois ci la situation n'était pas normale. Tes bras étaient barrés de multiples coupures et tes jambes aussi, même ton visage avait été abimé. Ce n'était pas pire que Robyn, mais ce n'était pas forcément très agréable à voir. Du sang coulait de ton nez et de ta bouche, te donnant des airs de Joker dans batman. Du sang nouveau passa dans tes veines, sensation extrêmement désagréable... Mais tu te sentis tout de suite mieux. On attacha la poche de sang à une sorte de porte-manteau qu'on laissa à côté de toi. Bizarrement, il n'y avait qu'une personne pour te surveiller. Tu te levas, renversas le "garde" avec ton porte-manteau et sortis en trottinant. Tu ne mis pas longtemps à trouver la chambre de Riley, il faut dire qu'elle n'était pas très loin de la salle bien trop lumineuse dans laquelle on te retenait. Pourtant quand tu ouvris la porte, tu tombas nez-à-nez avec un fessier humain. Tu fronças les sourcils, qu'est ce que c'était que ce bordel ? Le type se retourna quand tu refermas la porte en sortant, tu entendis quelques cris avant d'entrer dans une nouvelle chambre, celle de Riley normalement. Au cas où, tu levas les yeux au ciel et demandas:
-Personne n'est à poil ?
Le silence qui régnait te fit te poser des questions, ton regard glissa sur un lit dans lequel était endormie une petite fille. Ton regard brilla, elle était toute petite, une quinzaine d'années pas plus. Tu souris faiblement et demandas:
-C'est Riley ? Elle est trop mignone.
Ton sourire heureux s'estompa quand tu remarquas le long bip qui brisait le silence, tout le monde avait l'air triste. Quand tu compris ce qui c'était passé, tes prunelles turquoises perdirent de leur éclat jusqu'à devenir ternes, dénuées de sentiments. Tu ne ressentais rien, ni joie, ni tristesse, ni colère. Tu ne connaissais pas cette petite fille et bien que quelque chose de tragique soit en train de se produire, tu n'arrivais pas à être triste. Tu avais vu des tonnes de gens mourir, des très jeunes, des très vieux, des méchants et des gentils. De tous ceux que tu avais connu, il n'en restait que la moitié. C'était comme ça que ça devait se passer. La magie a toujours un prix ? Le prix de la vie c'est la mort. Tu imaginais ça comme un contrat passé avant la naissance, on vous promettait une vie pleine de joie et de folie alors vous signez sans lire les conditions d'utilisation. Et bim, vous tombiez dans le panneau parce qu'en petit caractère il était écrit que vous mourrez à vos dix huit ans, à vos quatre vingt dix ou à vos quinze. Tu ôtas les lunettes de soleil qui te servaient de bandeau et les accrochas à ton t-shirt, l'air respectueux. Des tâches blanches apparurent dans le couloir, attirant ton attention. Tu haussas un sourcil et sortis dans le plus grand des silences. Les mimes de la kermesse ! Tu t'approchas d'eux -avec ton porte manteau-, en te demandant ce qu'ils pouvaient bien faire là. Une tâche jaune contrastait avec les peaux blanches des artistes. PIERRE HENRY ! Tu giflas le mime qui compressait le petit animal dans ses mains et rattrapas ce dernier au vol. Non mais, personne d'autre que toi n'avait le droit de faire du mal au batracien. Le mime ne réagit pas, se contentant de... mimer la douleur. Tu secouas la tête et retournas dans la chambre de Riley, le regard brillant autant que les tatouages dorés sur tes bras. C'était horrible d'être aussi réjouit alors qu'une personne est morte mais tu ne pouvais pas faire autrement, tu venais de retrouver le petit animal que tu pensais assassiné par Robyn la folle dingue. Tous les mimes se postèrent devant la porte à ta suite, observant l'intérieur de la chambre. Tu plissas le regard avant d'essuyer la peinture blanche qui colorait ta main. Colère ou Robyn -quelle fine équipe- les dégagerait sûrement vite fait bien fait...
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Pascal Méléon
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"For it is in passing that we achieve immortality. Through this, we become a paragon of virtue and glory to rise above all. Infinite in distance and unbound by death, I release your soul, and by my shoulder, protect thee."
| Conte : Raiponce | Dans le monde des contes, je suis : : Pascal
Vous savez ce qui est le pire dans cette histoire? C'était que je voulais encore y croire, je voulais encore m'accrocher au stupide espoir qu'il y avait encore une chance de sauver cette gamine qui méritait la vie avant tout. Mais le monde était cruel et injuste, la vie n'est qu'un espoir, jamais une promesse. Je voyais ce que cela voulait dire désormais, j'avais vu la mort sous tous ses angles, dans toutes sa triste splendeur, j'avais vu des pères tués leurs enfants, j'avais marché sur les ruines ensanglantés de plusieurs royaumes, j'avais vu la fin du monde. Et pourtant, je venais d'assister à la pire des tragédies existant chez nous, la fin d'une vie innocente. Je ne pleurerais pas, non pas parce que j'avais enfermé mon cœur dans un cercueil de givre, mais tout simplement parce que cela serait insulté la mémoire d'une véritable héroïne. Riley venait de s'éteindre, petite étoile dans une nuit trop sombre, et je ne lui ferais pas l'insulte de pleurer son sacrifice. Elle était partie pour que le reste puisse vivre, elle avait laissé sa seule chance de se réveiller pour partir avec Joie, pour partir avec le sourire. Une personne qui terminait sa vie avec un sourire était une personne qui était morte d'une belle mort, et pour moi, celle de Riley état injuste, terriblement injuste, mais elle était partie sans le moindre regret. Ce n'était pas juste, mais j'étais le mieux placé pour le savoir, la justice n'est qu'une illusion. Le monde est cruel, sans pitié et se rit de la bonté des gens, la justice n'était qu'un étendard que je me devais de porter pour garder la forme, je prenais l'apparence d'un héros alors que les vrais se mourraient dans des lits d’hôpitaux, que de véritable battant avait passé les trois dernières années de leurs vie au chevet de leurs meilleures amies, cherchant un moyen de la libérer de son calvaire, allant jusqu'à mettre leurs vie en jeu pour le moindre espoir de sauver une petite fille. C'était eux les vrais héros, je n'étais qu'un type dans une armure cassée qui faisait de son mieux pour garder une façade correcte, mais il suffisait juste de gratter sous la peinture de vertu et de justice pour découvrir les mensonges, le titre de Shérif n'était qu'une façade, rien de plus. Une bien triste façade, ce n'était pas la première fois que je perdais quelqu'un dans une intervention, ce n'était pas la première fois que j'avais échoué, cela ne serait pas la dernière, même si cela semblait terrible provenant de ma part, je ne pouvais pas m'arrêter sur un accident aussi tragique que la mort d'une enfant. Car c'était mon quotidien désormais, c'était le poids que je devais porter, la possibilité de ne pas rentrer chez moi ce soir, la possibilité de perdre civils et collègues sur le terrain, la possibilité de voir une enfant ce sacrifier sous mes yeux...
- Vous avez menti! Vous. Avez. Menti. Vous ne pouvez pas la sauver, vous êtes un incapable et un crétin ! ON VOUS A JAMAIS DIT DE JAMAIS FAIRE DE PROMESSE SANS ETRE SUR DE POUVOIR LES TENIR ???? Elle craint à ce point votre maman ? La nôtre c'était la meilleure. Et Riley c'est la meilleure et vous... vous... Vous n'avez aucune classe.
Et de voir la conséquence sur les familles. Le caméléon ne broncha pas, ne baissant pas ses yeux verts de la furie qu'était devenu dégoût, il regarda les quatre émotions survivantes avant de laisser échapper un triste soupir, bien sûr que je savais que cette promesse n'allait surement pas pouvoir se réaliser, bienvenue dans l'humanité cocotte, où les gens te disent que tout va bien alors que leurs yeux passent du rasoir vers leurs veines lorsqu'ils sont seuls, je parle par expérience. Mentir permettait de se voler la face, d'espérer, d'ignorer la terrible vérité durant quelques minutes seulement, je savais que Riley était meilleure que moi, je le savais parce qu'elle reposait à jamais alors que j'étais encore en vie, c'était aussi simple que ça. ... J'avais perdu tellement de personnes, j'avais brisé tellement de vie, j'avais tellement de sang sur les mains, mais je n'avais jamais autant eut un tel gout de cendre dans la bouche, j'avais juste envie de me laisser tomber là et d'oublier cette journée de merde, de baisser les bras et de rendre mon insigne, mais je ne le ferai pas. Je ne pouvais pas me le permettre, si une enfant dans le coma se montrait plus juste et courageuse que la majorité des héros de notre ville, c'était que nous devions nous montrer à la hauteur, lui rendre honneur de la manière la plus impossible qu'il soit, en faisant de ce monde un monde meilleur. En faisant tout pour que ce mensonge qu'était la justice devienne une réalité. Pour sa mémoire, je refusais de baisser de nouveau la tête, et si un jour j'arrivais à faire de Storybrooke une ville plus juste, alors je penserais à elle. Et à sa grandeur d'âme. Adieu, petite héroïne, j'aurais adoré te connaitre, puisses-tu nous sourire au milieu des anges
Le caméléon jeta un coup d’œil à Lily qui venait de nous rejoindre, et surtout aux mimes curieux qui se trouvait dans l'encadrement de la porte, il jeta un regard noir, dégoûté par ce comportement immonde, le caméléon traversa la pièce avant d'attraper la mime le plus proche par la gorge de son bras valide, le soulevant du sol alors que ses pieds commencèrent à s'agiter dans le vide, il regarda ce dernier droit dans les yeux avant d'annoncer à toutes cette bande de rat d'une voix d'un calme olympien:
"Dehors."
Le caméléon serra un dernière fois avant de lâcher le mime par terre, lui laissant un dernier regard meurtrier alors que le reste de sa bande disparue sans demander leurs restes, Pascal referma doucement la porte derrière lui, sans la claquer, avant de se retourner, gardant le même air calme. Colère s'approcha, serrant ses poings de fureur, le caméléon regarda l'ancienne émotion sans broncher de nouveau. Cela n'était pas étonnant de sa part, la personne qu'il considérait comme une mère venait de mourir sous ses yeux et il avait besoin de blâmer quelqu'un, ils avaient tous besoin de blâmer quelqu'un, ceux qui en avait la force. Je pouvais voir dans ses yeux et dans ceux de colère, une déni, un refus, une douleur incommensurable. J'étais passé par là moi aussi, cette haine et cette colère, je pouvais me reconnaître dans chacune des émotions présentes... Et je savais que j'étais la cible de cette détresse, mais... J'étais justement passé par là, je savais ce que Colère allait faire, et je savais surtout ce qu'il ne devait pas faire, car s'il commençait sur cette voie, il terminerait comme je l'avais été, misérable et désespéré. Et je ne pouvais pas laisser cela arriver. Pas lorsque Riley et Joie c'étaient sacrifiées pour eux.
"Que personne n'interviennent, s'il vous plait. "
Le caméléon se concentra sur colère, son air calme et légèrement triste restant impassible devant l'océan de furie qu'était devenu colère, Pascal le regarda avant de dire d'une voix fatiguée:
"Contre qui es-tu en colère?"
"CONTRE TOI!"
Colère se jeta contre le shérif, tendant de lui décrocher un coup de poing rageur contre celui qui avait menti, c'était de la colère pure et aveugle, et le caméléon esquiva le coup avant d'attraper la main de l'émotion avec son bras libre, il le fit basculer habilement avant de profiter de son élan pour le faire chuter au sol, enfermant son bras derrière son dos avant de coller son genou contre le dos de l'émotion, l'empêchant de se relever malgré ses tentatives et ses injures. Le caméléon resta impassible.
"Contre qui es-tu en colère?"
"COntre... Contre..."
Colère commença à trembler de manière incontrôlable, oscillant entre la colère et les larmes qui recommençaient à lui couler des joues, finalement, l'émotion arrêta de remuer, préférant se laisser clouer au sol sans avoir la force de résister, il resta plusieurs instants à pleurer, incapable de prononcer la moindre parole, se contentant de faire ce qu'il fallait faire, pleurer, car c'était la seule chose à faire.
"Oui, je sais ce que ça fait. "
Le caméléon releva la tête vers le reste des émotions et le docteur, les victimes de cette triste aventure:
"Je vous est tous connus, un par un, j'ai connu la Colère envers le monde entier lorsque l'on m'arracha l'une de mes meilleure amie. J'ai connu la Tristesse d'un présent fade et sans gout, un présent que l'ont n'a plus envie de vivre, j'ai connu la Peur d'un futur incertain, sans la personne précieuse. Et j'ai connu le Dégoût envers ceux qui en avait été la cause, où simplement parce que le besoin de s'éloigner devient trop grand. Riley et Joie savaient ce qu'elles faisaient, elles ont fait un choix, un choix terrible, mais un choix qui vous a donné une occasion unique et terrible. "
Le caméléon laissa une pause avant de relâcher Colère et de se relever, regardant les émotions et le docteur droit dans les yeux avant de dire:
"Riley a choisi que vous viviez sa vie, Joie a décidé de vous laissez partir pour que vous sachiez ce que s'est de sourire comme vous n'avez jamais sourit auparavant. Prenez votre temps pour pleurer, mais dédicacez chaque nouvelles expériences et chaque sourires à leurs mémoires. La douleur ne disparaît pas, elle ne disparaîtra jamais. Vous savez ce qu'était le but de la Malédiction? Nous amenez dans un monde où il n'y a pas de fins heureuses. Mais toutes les histoires commencent par la fin d'une autre... Et grâce à Riley et Joie, vous pouvez écrire la votre librement, alors à vous de voir comment elle se terminera.
Riley Matthews
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Je les entends tous autour de moi. Il y a des gens que je ne connais pas mais qui ont l'air gentils et tristes. Il y a le docteur Bond, qui sent le bonbon et le caramel mou. Et il y a mes chères émotions. Ca me fait tout drôle de les savoir tout à côté. Dans ma tête, Joie me murmure des paroles rassurantes. Elle a une voix de plus en plus feutrée. Tout s'est presque éteint dans mon corps. Je ne sens absolument plus rien. Ce n'est pas grave. Je n'ai pas peur.
Je suis heureuse de savoir Dégoût, Colère, Tristesse et Peur en sécurité. Si j'avais pu, j'en aurais fait de même pour Joie. Elle sait que je voulais la sauver aussi. Elle ne m'en veut pas. Et quelque part... je suis heureuse qu'elle soit à mes côtés.
J'espère qu'ils comprennent ma décision. J'y ai longuement réfléchi. Ils ont toujours été là pour moi, c'est normal que je fasse de même pour eux. Je suis soulagée d'avoir réussi.
J'aimerais pouvoir leur parler et leur dire que tout ira bien pour moi, mais ma bouche est fermée depuis trop longtemps. Joie m'a expliquée que plus aucun muscle ne fonctionne. Mes émotions se sont débattues pour me sauver, sans relâche. C'est aussi pour cette raison que j'ai décidé de les faire partir. Elles n'auraient jamais abandonné. Joie est la seule à avoir compris que je ne peux pas rester. Ce n'est pas triste. C'est comme ça.
J'ai entendu le docteur Bond dire que Papa et Maman sont morts. Peut-être les reverrais-je de l'autre côté ? Je l'espère de tout mon coeur qui bat à peine.
Parfois, j'entrevois un tunnel blanc. Je m'y égare de temps à autre. De plus en plus souvent. Et puis, je fais demi tour.
Je ne voulais pas partir avant d'être certaine que j'avais réussi. Je souhaitais savoir Peur, Dégoût, Colère et Tristesse en sécurité dans le monde. A présent, je sais que c'est le cas.
Ils respirent tous autour de moi. Ils ont le soleil dans leur coeur. Ils n'en ont pas conscience mais moi, je le vois.
Je voudrais dire à Tristesse de ne pas pleurer. A Dégoût de ne pas crier sur le shérif car ce n'est pas de sa faute. A Colère d'arrêter de froisser son journal dans ses mains car l'encre est nocive pour la santé. A Peur de ne pas trembler pour moi, parce que là où j'irai, je serai bien.
Puis... tout s'estompe. La couleur de mes souvenirs, la douceur de leurs caresses...
J'inspire une dernière fois. Le tunnel est de nouveau là. Cette fois-ci, je l'emprunte sans me retourner.
Vous avez un peu de Joie en chacun de vous, ne l'oubliez jamais.