« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Il faisait tout blanc. Genre blanc lumineux. Le truc qui t'arrache les yeux pour les transformer en gélatine fondue. Je voyais que dalle, à part tout ce blanc. C'était méga violent. J'allais finir par regretter le rouge.
- Putain.
Pour une fois, j'avais pas crié. À la place, je posais une main sur mon front, et j'essayais de comprendre où on était. J'avais lâché vite fait Tipiak, pour essuyer ma paume contre mon pantalon comme si j'avais touché un truc dégueulasse. Aryana avait dit d'attraper la main de quelqu'un hein, j'avais chopé qui je pouvais. Comme la déesse et Nora étaient pas à côté de moi, j'avais attrapé la débile et le pompier. J'allais pas faire une crise alors qu'on risquait de super mal finir.
- J'me sens mal.
Effectivement, j'avais très mal à la tête et au cœur. Comme si on m'avait refilé un coup de poing dans l'estomac. Ça avait dû être la chute. Pourquoi il avait fallu que ça tombe sur moi ? Ils s'étaient un peu inquiété les autres ou pas ? Je demanderais à Nora plus tard tient. Là j'étais trop occupée à me plier en deux pendant que je vomissais sur les pieds de Tipiak.
- Bizarrement, j'ai même pas envie de m'excuser.
Je m'essuyais la bouche, en utilisant ma manche, tout en m'écartant de la débile qui avait pas trop l'air d'apprécier le bain de pieds. Tu m'étonnes. C'était dégueulasse. Mais au moins, maintenant, je me sentais vachement mieux. Assez en tout cas pour remarquer où on était. Un évier vachement grand. Et vachement blanc. La lumière reflétait contre la surface et m'empêchait de discerner correctement les lieux. Y avait juste un truc dans mon dos qui était tout mou. Je plongeais les mains dans l'espèce de mousse, qui ressemblait à du coton. En me retournant, je me mis sur la pointe des pieds. Tout ça pour voir une main géante attraper ce qui ressemblait à un coton tige. Le truc mou cotonneux donc.
- J'en ai marre de me retrouver dans des corps ! Putain c'est dégueulasse !
On venait tous de se faire emporter dans ce qui devait être une oreille. Parce que oui, en général, un coton tige, ça se fourre dans les oreilles pour se nettoyer le truc dégueu orange qui coule sans arrêt et qui sent trop bizarre. Sauf que là, le crétin à qui appartenait l'oreille, bah il avait même pas fait gaffe aux petits microbes qu'on était. Encore un con, génial. J'espère qu'on ira pas dans son cerveau à celui là, doit pas y avoir grand chose à voir.
- Aryana, y aurait pas moyen que tu nous téléportes encore une fois ?
Mais cette fois pas sur un coton tige ? C'est cool la téléportation hein, mais seulement quand ça marche. Si mon pouvoir marchait, je l'utiliserai bien. Mais ce connard fonctionne qu'une fois sur deux. Là, on était encore dans la merde. Surtout qu'un énorme bout de coton approchait lentement de nous. En emportant tout sur son passage. Merveilleux.
- Courrez !
J'avais hurlé, tout en allant dans la direction opposée au coton tige. J'avais moyennement envie de clamser. N'empêche, on dit qu'Indiana Jones est trop badass. Mais il avait moins risqué sa vie dans quatre film que moi en deux deux heures. Le mec, enfaîte, il fiche que dalle. La prochaine fois, qu'on l'envoie dans un estomac ou un cœur, on verra si il s'éclate et il a envie de recommencer !
J'avais pris la tête du groupe, et même si j'avais la tête qui me tournait toujours, je fonçais comme une malade pour échapper au montre cotonneux. Je passais un virage... et m'arrêtais d'un coup. Je sentie quelqu'un me percuter dans le dos, mais je réagis même pas. J'étais figée, le visage décomposé. J'étais trop focalisée sur les éléphants roses qui se trouvaient face à moi.
Ils étaient cinq, à jouer de la musique joyeusement. Certains utilisaient leur trompe comme une trompette, d'autres s'amusaient avec des cymbales et le dernier s'éclatait avec un accordéon. C'était comme si ils nous avaient attendu. Parce que dès qu'on était apparu, ils avaient lancés la musique. Ils semblaient méga heureux de nous voir. Moi par contre, moins.
Soudainement, je m'approchais de celui qui jouait de l'accordéon et lui arrachait des pattes pour le jeter au sol et l'écrabouiller sous pieds. Je m'entendais pousser des petits cris de rage, incapable de me retenir. Je m'arrêtais enfin, à bout de souffle. Avant de me rendre compte de ce que j'avais fais. Tout le monde me regardait d'un air surpris, et les éléphants étaient trop choqués pour faire quoi que ce soit. Sauf celui à qui je venais de casser son instrument de musique. Bordel. Son regard me fit l'effet d'un coup de poignard. Je ramassais les restes de l'accordéon et le lui tendis, sans le regarder dans les yeux, incapable de l'affronter directement.
- Désolée.
Je voyais pas quoi dire d'autre. Je voyais pas comment expliquer mon geste. Ce que ces éléphants signifiaient pour moi. Putain, pourquoi fallait que ça soit des éléphants, hein ? C'était déjà assez dur comme ça.
L'éléphant rose, en tout cas, avait l'air triste. Il émit un bruit avec sa trompe, qui sonnait tristement, alors qu'il tentait de rejouer de son accordéon. Qui fit un bruit juste atroce. Ce qui l'empêcha pas de recommencer. Une fois. Puis deux. Puis trois. Puis quatre. Puis cinq. Avant de se lancer complètement et de jouer de l'accordéon cassé qui faisait un bruit aussi agréable que des ongles raclant un tableau, accompagné d'un barrissement. Les autres étaient repartis aussi, et la fanfare recommençait comme si il s'était rien passé. Ce qui empêchait pas que je me sentais vachement mal. J'osais même pas regarder les autres, parce que je voulais pas voir leur regard à eux non plus. Ça les regardait pas. Et puis j'avais pas envie de m'expliquer sur mon geste. Y a des trucs dont je pourrai jamais parler. Personne comprendrait.
- Psiiit !
Je tournais la tête vers un angle du tunnel, d'où venait un drôle de bruit. Je fronçais les sourcils. J'étais la seule à avoir entendu ou quoi ? Les autres parlaient, pendant que Dégoût se plaignait. Fallait vraiment qu'on la ramène avec nous celle là ? Elle était aussi chiante que la débile.
Je n'attendis pas les autres, et me dirigeait discrètement vers la source du bruit. Peut être que c'était une autre émotion. Si je la ramenai toute seule comme une grande, j'aurai l'air trop cool. Et j'aurai la même badasserie attitude.
- Vous avez passé le tympan, félicitations !
Ok. Là, on venait de me foutre un coup de poing. En tout cas, être face à une Mini Lily, ça me faisait cet effet là. Lily l'éléphant. Avec un plateau de cookies entre les mains, et un grand sourire. Lily. La seule, l'unique. Lily. Oh putain. Oh bordel. J'étais vraiment pas prête à la revoir. Mais genre pas du tout.
-Oh, elle a passé le tympan ! Et eux aussi !
Y avait des tas de Lily, enfaîte. Elles chuchotaient, d'un air impressionné. Moi, en tout cas, j'avais les yeux écarquillés, incapable de dire quoi que ce soit. Oh putain. C'était tout ce qui passait en boucle dans ma tête.
- Faîtes attention au trou, ici. Ça mène à la trompe d'Eustache mais la piscine n'est pas encore totalement prête, juste quelques minutes encore ! Oh on va pouvoir faire la fête !
Elle me montra un trou dans le sol, tout en souriant. Les autres arrêtaient pas de glousser en battant des cils et des mains. Elles me connaissaient pas. Mais elles avaient pas l'air horrifié de me voir. Pas comme la vraie Lily. Son propre corps avait l'air plus content de me voir. Oh putain. Oh putain. Oh putain.
- Robyn. Je veux dire... chuis... je suis Robyn. Robyn. Voilà.
Je lui tendis la main, incapable de détacher mon regard de son visage. Ça faisait vraiment longtemps que je l'avais pas vu. Même si c'était pas la vrai. Mais quand même. Quand même. Ça foutait un coup. Oh putain. C'était dingue comme elle m'avait manqué, n'empêche.
- C'est qui Eustache ? Un autre éléphant rose ?
J'aurai dû deviner dès que j'avais vu les éléphants. Ils me faisaient penser à elle. Ça pouvait être qu'elle. Fallait que ça se passe bien avec les mini-Lily. Comme ça, celles là me détesteront pas non plus. Oh putain. J'allais jamais m'en remettre. C'était grave si je la prenais dans mes bras ? Est-ce que celle aussi sentait la cacahuète ? Merde. Maintenant j'avais envie de le faire. Non. Putain Robyn, pas touche. C'est pas la vraie Lily. Faut pas toucher. Oh et puis merde. J'avais quand même posé ma main sur mon bras. Juste pour toucher. Parce que voilà quoi. C'était pas ma faute. C'était elle hein.
- Je suis contente de vous rencontrer, les Lily.
Je reniflais discrètement. C'était vraiment très con de réagir comme ça. Mais mes yeux me picotaient. J'avais un sérieux problème. Foutues émotions. On pouvait pas plutôt retourner voir Colère avant que je fasse ma gonzesse ?
Robyn: 90%
Aryana Cloud-Sandman
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
Je devais me ressaisir au plus vite ; d'ailleurs je sentais que j'étais sur la bonne voie. Le tout était de me tenir éloignée de Mademoiselle Dégoût. Ce n'était pas forcément évident étant donné les circonstances, mais je faisais de mon mieux.
Pressée par l'urgence de la situation, je nous avais téléportés hors du corps de Regina, sans calculer la trajectoire. Comment faire ? Tout ce que je visualisais mentalement serait forcément plus gigantesque que dans mes souvenirs. N'importe quel endroit pouvait devenir dangereux. Je n'avais donc pas réfléchi, songeant simplement à partir au plus vite.
La lumière m'avait éblouie aussitôt. Trop sonnée par ce brusque déplacement mal organisé, j'avais chancelé contre une espèce de rambarde et m'y étais agrippée. Puis, j'avais écarquillé les yeux et tenté de discerner le paysage. Tout était blanc et dur sous mes pieds. J'aurais voulu rassurer Lily et lui dire que nous n'étions pas au paradis, mais brusquement, une main énorme s'était abattue sur nous. Machinalement, je me cramponnai à la rambarde et m'aperçus qu'il s'agissait d'un coton-tige géant.
La main le souleva, nous emportant brutalement dans les airs. Je poussai un hurlement terrifié, me retenant à la tige, mes jambes battant dans le vide. Toujours aveuglée par les lumières trop violentes, j'étais incapable de voir quelle était la personne qui avais pris le coton-tige. Juste avant d'être engloutie par l'oreille, je crus la reconnaître et en restai perplexe.
L'instant d'après, le coton-tige frottait les parois internes de l'oreille dans un bruit assourdissant. J'étais balancée dans tous les sens mais dans une attitude complètement ridicule, j'y restai cramponnée jalousement. Jusqu'à ce que quelqu'un me tire par les pieds et me force à tomber.
Je heurtai le "sol" mou de l'oreille et évitai de justesse un coup de coton-tige.
"Aryana, y aurait pas moyen que tu nous téléportes encore une fois ?"
"Pour qu'on atterrisse dans un endroit encore pire qu'un lavabo ?" répliquai-je, le souffle court.
C'était vraiment très difficile de visualiser un lieu sans danger. Je préférais d'abord me calmer et nous téléporter ailleurs ensuite.
Le coeur battant à tout rompre, je remis correctement le haut de ma robe qui avait quelque peu glissé et courus vers le tunnel, la sortie étant bloquée par le coton-tige infernal. Le tunnel était sombre, mais il semblait y avoir une lumière au bout. Robyn s'y était déjà élancée et je la suivis.
Soudain, une musique tonitruante explosa contre les parois, si forte qu'il était impossible de savoir si c'était joli ou pas. Devant nous, cinq éléphants roses étaient occupés à jouer d'instruments divers, d'une façon très inspirée. Robyn coupa net leur entrain en cassant l'accordéon d'un des pachydermes, avant de le lui rendre en s'excusant. Elle avait les nerfs en pelote, la pauvre. Je lui aurais bien massé les épaules, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment. Je pivotai vers les autres et déclarai :
"Ce corps a l'air accueillant. Nous allons y rester un peu, juste le temps de retrouver notre calme. Ensuite, je nous téléporterai ailleurs. Nous avons toujours les collègues de Mademoiselle Dégoût à retrouver."
Je posai les yeux sur l'émotion à la peau verte et les plissai, m'apercevant que quelque chose était en train de changer chez elle. Pour l'instant, cela était à peine perceptible. Mieux ne valait pas l'en informer, elle se serait plainte encore plus et étant donné les circonstances, garder la tête froide était de rigueur.
Tournant de nouveau la tête vers Robyn, je constatai qu'elle était partie sans nous attendre. Vivement, je dépassai les éléphants qui jouaient toujours avec entrain et la rejoignis dans un espace un tout petit peu plus grand, une sorte de pièce circulaire avec un trou dans le sol. Des dizaines de mini-Lily étaient là, toutes heureuses de nous voir. Je n'étais qu'à moitié étonnée, car j'avais cru voir son visage juste avant qu'elle ne nous enfonce dans son oreille sans le vouloir. Cependant, je me sentais tout de même un peu chamboulée de me retrouver dans son corps, surtout que ses anticorps nous applaudissaient.
Robyn, qui avait l'air très ému, se présenta à elles mais elles n'eurent aucune réaction.
"C'est qui Eustache ? Un autre éléphant rose ?"
"Non, il s'agit de la trompe d'Eustache. C'est une sorte de tunnel qui mène vers la gorge et les fosses nasales." expliquai-je gentiment.
"Oui, et il y a une piscine tout au bout du toboggan, parce que la Grande est souvent enrhumée ! Mais c'est une piscine remplie d'eau très propre !" assura la Lily qui portait le plateau de cookies.
Je n'en doutais pas, même si je n'avais pas spécialement envie d'y faire quelques longueurs. Quoique... nager dans l'oreille de Lily, voilà qui aurait été amusant !
Je m'avançai un peu afin d'observer le plateau de biscuits, qui avaient un drôle d'aspect. Visiblement, les anticorps étaient aussi peu doués pour la cuisine que la véritable Lily.
"Vous avez un four pour faire cuire les gâteaux ?" m'étonnai-je, quelque peu sceptique.
La mini-Lily s'empressa de m'informer d'un air important, ravie que je la questionne sur ce sujet :
"Ils ont été fabriqué à partir des déchets reconstitués de la Grande. Tout ce qui traîne entre les dents après le passage de la Brosse , ou tout ce qui reste dans le nez après la venue du Grand Mouchoir Blanc. Vous voulez goûter un biscuit ?"
"Non merci, je n'ai pas spécialement faim." rétorquai-je poliment en réprimant une grimace -chose dont Mademoiselle Dégoût ne se priva pas. "En tous cas, c'est un réel plaisir de vous rencontrer, toutes autant que vous êtes. Je suis Aryana."
Aussitôt, toutes les mini-Lily écarquillèrent les yeux en me dévisageant, et la première manqua d'en faire tomber son plateau. Il trembla dans ses mains avant qu'elle ne le colle dans les bras de Nora et qu'elle dise, sans me lâcher du regard :
"La maman d'Elliot !"
"La maman d'Elliot !" répétèrent toutes les mini-Lily d'une voix si respectueuse que j'eus peur qu'elles ne se prosternent à mes pieds. "C'est la maman d'Elliot !"
Perturbée par leur comportement, je pivotai sur mes pieds et me sentis brusquement entourée par deux bras chaleureux. Les autres Lily se précipitèrent sur moi et me câlinèrent à leur tour. Tout d'abord, j'en fus profondément touchée, mais bientôt, la force de leur étreinte me fit écarquiller les yeux et j'observai mon groupe d'un air suffoqué, mes cils battant en morse comme pour signifier : "SOS". Bien entendu, personne ne bougea pour m'aider et en même temps, je n'aurais pas souhaité que l'on écarte une seule Lily de moi. C'était si bon de se faire étouffer par un câlin groupé.
"La maman d'Elliot..." murmura de nouveau une Lily en fermant les yeux. "Non : notre maman."
"Mamaaaan..." répétèrent les autres en choeur, tout en me berçant et en se berçant.
Si on m'avait dit un jour que je serais câlinée par une dizaine de jeunes femmes identiques... Au bout de quelques instants, je tapotai le dos de l'une d'entre elles et elles finirent par s'éloigner, sans cesser de me fixer d'un air ravi.
"On a un marteau si vous voulez !" me proposa une Lily en ouvrant de grands yeux.
"Une enclume, aussi !"
"Et même un étrier !"
"Mais le marteau c'est mieux, la maman d'Elliot aime les marteaux !"
J'eus un petit rire, touchée une fois de plus par leur attention, mais précisai :
"Je ne vais pas toucher au marteau, ni à l'enclume dans l'oreille de... la Grande. Elle en a beaucoup plus besoin que moi."
"Alors, venez ! Venez avec vos amis ! On va faire la fête !"
Les Lily nous firent signe de les suivre et elles trottinèrent jusqu'à un rebord qu'elles montèrent avant de s'en aller plus loin. Je tournai la tête vers mon groupe et réalisai qu'il fallait mettre les choses au clair. Cette fois-ci, nous n'étions pas dans le corps d'une puissante magicienne. Mon visage perdit toute nuance de bonté, devenant aussi fermé et implacable que possible.
"Vous êtes dans le corps de ma belle-fille, alors vous avez intérêt de bien vous comporter." j'eus un regard insistant en direction de Lily la pirate. "On va faire la fête puisque c'est proposé si gentiment, mais si jamais je vois l'un d'entre vous avoir un comportement déplacé ou faire quelque chose qui pourrait nuire à ce corps, je l'éjecte direct. Cette jeune femme m'est très précieuse. Mademoiselle Dégoût, je compte sur vous pour m'aider à éviter les débordements. Prenez soin d'elle comme si elle était votre protégée. Pascal et Christopher, soyez les hommes de la situation. Robyn..."
Je la regardai un bref instant. Je savais qu'elle était très liée à Lily et pourtant, les anticorps ne l'avaient pas reconnue lorsqu'elle s'était présentée. Très étrange. Je me tournai vers Nora qui tenait toujours le plateau de biscuits dans ses mains mais qui avait posé sa moitié de cure-dent dessus, et secouai la tête, lassée par cette fille.
"Tu gardes ton cure-dent et ne t'avise surtout pas de le planter quelque part dans ce corps. Sinon, tu auras à faire à moi."
Je lui décochai un regard perçant avant de monter le rebord et de rejoindre les Lily qui nous attendait. En chemin, l'une d'entre elles précisa :
"Il va falloir ramper le long du nerf auditif et ensuite, nous pourrons nous amuser !"
Effectivement, après avoir rampé sur quelques mètres avec prudence, nous arrivâmes dans ce qui semblait être une salle.
"Bienvenue dans l'oreille interne ! Youhouuuh !"
Les mini-Lily se précipitèrent jusqu'à une grande piscine à balles rouges qui devaient être des globules. D'autres s'affairaient avec des plateaux sur lesquels étaient posés des verres contenant de drôles de liquides. En tous cas, elles savaient faire la fête.
"On a entendu dire qu'il y a une soirée mousse dans la bouche !" firent les Lily en riant, complètement euphoriques. "C'est trop bieeeen !"
Je songeai que ça manquait un peu de musique, mais l'instant d'après, un bruit de basse retentit et fit trembler le nerf auditif qui continuait de serpenter au-dessus de nos têtes.
"La Grande écoute de la musique !" s'extasièrent les Lily. "Ca tombe drôlement bien !"
La chanson résonnait partout, comme si nous étions en boîte de nuit. Je commençai à balancer la tête en rythme sur les accords de guitare frénétiques et finalement, me mis à danser en tournant sur moi-même, sous les cris ravis des Lily.
"Allez, venez ! C'est une ambiance de folie par ici !" m'exclamai-je avec un grand sourire à l'égard de mon groupe.
Je secouai la tête, balançant mes cheveux dans tous les sens.
Aryana : 90%
Pascal Méléon
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| Avatar : Arthur Darvill
"For it is in passing that we achieve immortality. Through this, we become a paragon of virtue and glory to rise above all. Infinite in distance and unbound by death, I release your soul, and by my shoulder, protect thee."
| Conte : Raiponce | Dans le monde des contes, je suis : : Pascal
- DU VERRRRRRRRRRT ESPECE DE FAUTES DE GOUT SUR PATTES !
... C'était aussi un peu pour ça que ça ne passait pas être Robyn et moi. Commence ça le vert une faute de gout? Y'avait la forêt de verte, puis les émeraudes, puis... Les m&m's verts! Le vert c'était la couleur de la vie, de la nature, et des caméléons! C'était la plus belles couleurs, elle aussi était verte, ce qui était paradoxale avec ses goûts, mais bon, dégoût et des couleurs tout le monde en as. Oh, et nous étions prêt du cœur de Régina au passage, ce qui était tout aussi galère que pour le gamin, suffisait d'un accident et paf, un arrêt cardiaque, pas de pression tout va bien. Pascal étouffa son rire devant la répartie de l'émotion, oh snap, il y avait de la vanne dans l'air, suffisait juste de ne pas lui parler et tout allait bien se passer, si elle était bien Dégoût... Elle allait être aussi galère que Colère, moins violente certes, mais tout aussi agaçante, c'était les pires personnes capable de porter plainte pour un oui où pour un non, urk, je pouvais sentir le regard du jugement me passer dessus. Bon j'avais appris à ignorer les commentaires de ce genre de personne que rien ne pouvait rendre heureuse depuis bien longtemps, mais au moins elle avait désigné Aryana comme médiatrice, surement le meilleur choix. Hum, elle décidait d'envoyer le pompier en jouant la carte traumatisme? Je pense que les seuls traumatiser risquait d'être nous dans cette histoire, parce que je sentais déjà la migraine venir à la fin de la journée, mais bon, même si je pouvais voir que le contact avec ma petite amie ne déplaisait pas au pompier, il semblait avoir suffisamment de neurones pour avoir capté le message, et je respecte ça. Après est-ce que j'allais demander comme ma chère et tendre avait croisé sa route? Plus tard, plus tard, évitons le grabuge autour du cœur de Régina et concentrons sur le fait qu'un globule tentait de prendre ta taille. Sans réfléchir, le caméléon s'exécuta, et la mini-Régina le mesurait en hauteur et largeur, sincèrement c'était plus facile lorsque vous vous rendez compte qu'il est parfois préférable de ne pas chercher à comprendre et de s’exécuter, c'est pratique pour ne pas péter les plombs, comme ça j'oubliais le fait qu'une mini sorcière venait de prendre mes mesures alors que j'étais au première loge d'un épisode d'il était une fois la vie. Tiens, prends la télécommande le médic, fait juste gaffe j'avais l'habitude de voir les trucs se casser à des moments cruciaux. En fait tu sais quoi? Merci pour la démonstration, mais je vais la reprendre, juste pour être sûr, ce n'est que légèrement contre toi, juste un peu, mais c'était aussi question de sûreté. Enfin j'allais dire ça c'est moi qui risquait de casser ce truc sans faire gaffe. Et puis tu venais de te faire hacher menu par l'émotion, mais genre violent, désolé vieux. Mais bravo, elle allait nous accompagner, c'était une émotion sur cinq, c'était du progrès, mais j'aimais ça le progrès, car c'était avec ça que l'on se rapprochait de la douche de ce soir, et que j'allais pouvoir me vider une bouteille de shampoing sur le visage.
Aaaaaw, merci pour le compliment Chérie. Les filles qui aimaient l'armure ne courraient pas les rues, mais en même temps, les filles aussi charmante que toi non plus. Bien sûr, je n'allais pas dire ça devant dégoût (sinon j'allais rentrer dans son radar) ni devant le Medic, j'étais légèrement suspicieux, mais je n'allais pas volontairement lui mettre le nez dans mon bonheur, je valais mieux que ça. Oula. Aryana nous faisait une crise de mode, oui cette expression était valable lorsque l'on parlait de la déesse de l'amour, car même si je l'aimais de tout mon cœur je ne lui avais pas dit que je pouvais changer le design de mon armure, car sinon je savais que j'allais me retrouver avec quelque chose de moins cool que le modèle Centurion Romain, parce que... J'aimais le côté Centurion okay? C'était cool, et puis la cape était stylée, même si je me méfiais toujours depuis les Indestructibles, j'avais le moyen de la retirer au moindre problème. Mais passons, est-ce qu'elle... Oui, elle venait de commencer. God dammit. Est-ce qu'elle venait de mettre du fond de teint dans le cœur de Régina? Est-ce que c'était pas genre, mortel? Où est-ce qu'elle allait s'en sortir à cause des physiques bugé de cartoon du corps (techniquement, nous devrions tous déjà être mort à cause du manque d'oxygène, ce genre de truc). Okay, assez de catastrophes pour l'instant. Pascal soupira avant de se diriger vers Aryana, uniquement pour écarquillé les yeux lorsque Nora planta son cure dent dans le sol, je... Je... Est-ce que Régina pouvait porter plainte pour ça? J'espérais pas. Dites moi que ce genre de truc est hors de notre juridiction. Le caméléon resta en équilibre tant bien que mal, avant que tout ne s’enchaîne, comme le fait que Nora décide de se battre juste au bout en faisant des étincelles avec son cure dent, ce qui était courageux mais entièrement stupide (il fallait le dire). Et puis Robyn disparu. Et Régina avait des problèmes d'estomacs... Je me demande si elle aura pas avaler quelque chose qui serait mal passer, juste par hasard. Mais ouais maintenant c'était la mer... Non, mauvaise expression. Méchant Pascal, pas bien. Le caméléon soupira avant de se jeter dans le trou à la suite du groupe, est-ce que c'était la cage thoracique? Mais oui, donc nous allions arrIVER DANS L'ESTOMAC ENCORE UNE FOIS?!
-ATTENTION. EVACUATION DES DECHETS IMMINENTE. CECI N'EST PAS UN EXERCICE. JE REPETE : CECI N'EST PAS UN EXERCICE.
OH MON DIEU JE NE VEUX PAS MOURIR COMME CA! Et c'est ainsi que Pascal créa un nouveau record de parkour d'estomac, d'esquive d'acide, et de trampoline sur nourriture non identifié en une seule et unique course paniquée.
-PRENEZ-VOUS TOUS LA MAIN !
Pascal attrapa la main de la déesse sans demander son reste, fermant les yeux et les dents et priant très très fort (aussi fort que la poigne d'Aryana sur ta main, douleur), il y eut une lumière blanche, une sensation chaotique et... Le sol toujours aussi dur, le sol était toujours là pour moi dans ce genre de situation, toujours présent, un véritable ami le sol. Bon, où est-ce que nous étions maintenant? C'était blanc, creux, et y'avait la canalisation grise au centre du... De l'évier. Oh, nous étions dans un évier, c'était... Original? Oui, original, et aussi il suffisait que Régi décide de rincer l'évier et pouf, plus de groupe. Et aussi coton tige, c'était très dangereux les cotons tiges. m'enfin bon, c'était ce genre d'expériences qui me donnait une cardio en béton, ain't no rest for the wicked. Où alors je venais de me cogner la tête une fois de trop, et je voyais des trucs d'alcolo, enfin c'était ce que disait les légendes, je n'avais jamais but assez pour voir les légendaires éléphants rose de l'évier géant, au moins ils semblaient heureux? Ouaip, il avec un bon sourire enfantin. Puis Robyn vint détruire ce bonheur, comme... Comme... Comme la Robyn qu'elle était. Au moins elle avait la politesse de s'excuser.
- Vous avez passé le tympan, félicitations !
Pascal se facepalma avec une précision qui trahissait les années d’entraînements qu'il avait dans le facepalm, oh, je n'étais même pas surpris de voir qu'une mini-Lily venait de nous rejoindre dans ce tableau totalement tiré par les cheveux, et puis il se rendit compte qu'il y avait des dizaines de Lily, un troupeau de petites Lily? Des Lilyputiens? ... Est-ce que Robyn pleurait maintenant...? Il... ne fallait mieux ne pas poser de questions, ouais, ne posons pas de question. Donc une nouvelle téléportation, nous étions dans le corps, de Lily, en fait ce n'était plus Régi? Intéressant. Mais oui, j'étais dans l'oreille de la femme, et de l'amie, que j'avais marié. C'était à ce genre de moment qu'une personne normale commençait à se poser des questions sur sa vie, mais vous voyez, je pense que cela fait des années que j'avais arrêté de considérer ma vie comme normale, ouaip. C'était peut-être le début de la fin, mais au moins le voyage était coloré. Et puis au dernière nouvelles, je ne pense pas qu'une oreille ressemblait à un club pour enfant avec piscine et bar, mais bon, au point où j'en suis, autant... Mais ne touchons pas au cookie à la morve, je n'avais pas fin de toute façon. Le shérif aurait bien sûr put dire qu'il avait une mission et que le groupe devait retourner au charbon pour les quatre autres émotions... Mais lui-même ne dirait pas non à une pause pour se vider la tête avant de recommencer à parcourir le système sanguin de Régina, donc j'allais pas faire mon vieux relou et profiter du calme avant la tempête. Le caméléon fit craquer sa nuque avant de faire disparaître son armure, desserrant légèrement le col de sa chemise avant de passer une main dans ses cheveux. Pascal laissa échapper un sourire chaleureux devant le fait que les Lilyputiennes, c'était adorable, après tout le bordel qu'Aryana avait traversé dernièrement... Ça faisait chaud au cœur. Et bonus pour la blague sur le tympan, j'approuve.
Le caméléon eut un sourire en coin en hochant la tête, il n'y avait rien à dire sur ce fait, personne ne bousille l'oreille de Lily sans en subit les conséquences, surtout avec Arya, Robyn et moi-même pour veiller au grain. Et après avoir ramper dans l'oreille de Lily (le genre de truc que je pouvais dire, vraiment, j'allais écrire un livre mémoire de tous les trucs que je n'aurais jamais penser dire un jour), puis finalement vint l'oreille interne. Qui était... Legit comme les Lilyputiennes venaient de le décrire, cela allait à l'encontre de... Vous savez quoi? J'avais déjà présenté mon point sur ce genre de truc, je n'allais pas me casser la tête plus que ça. Maintenant j'avais surtout envie d'oublier les galères et d'aller danser un coup, mais du genre, la danse débile du fait que je ne sais pas véritablement danser lorsque je suis pas un slow, mais j'en avais rien à faire, j'avais juste envie de décompresser et de passer du temps avec Arya en souriant. Et sincèrement? Rien que pour cet instant, je pense que cette journée en valait le coup. Pascal décida donc de se jeter sur la piste en utilisant son élan pour glisser sur les genoux en imitant un morceau de guitare. Maintenant? La flemme de partir à la poursuite d'émotion, let's party!
Robyn W. Candy
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| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Ok. On se souvenait pas de moi. Genre j'avais été effacée de sa mémoire. Bon. Ok. Génial. J'étais censée le prendre comment ? Bordel de merde ! J'étais censée réagir comment à ça, hein ? En fermant ma gueule et en ravalant mes larmes ? Ou en attrapant une mini-Lily et en la secouant dans tout les sens, en espérant que ses neurones se remettent en marche et remontent à la surface ses souvenirs me concernant ? Parce qu'elle pouvait pas faire genre qu'elle me connaissait pas. J'étais pas importante ? Même pas un peu ? Même pas un tout petit petit petit peu ? Bordel. La méga baffe. La méga claque. La méga giffle. Et voilà. Je serrais les dents, et je ravalais fièremment mes larmes pour faire genre que ça me faisait rien. Pas même un petit effet. Nada. J'étais pas comme ça. J'étais pas du genre à ressentir ce genre de choses.
J'avais pas envie de m'éclater, bizarrement. Alors je croisais les bras, et me mis dans un coin, en essayant de pas bousiller l'ambiance de mon humeur joyeuse et surexcitée. Je refusais sans rien dire un verre rempli d'un liquide bizarre que me proposait une mini-Lily, en secouant la tête de gauche à droite plutôt sèchement. Ouais bon. C'était pas facile de faire semblant d'être méga contente pendant que tout le monde s'éclatait à danser. J'avais envie de me barrer d'ici. Je voulais plus voir Lily. Et j'avais encore moins envie d'être dans sa tête. Tout ça pour voir que j'avais été abandonnée encore une fois, par une personne qui comptait vraiment pour moi. Les sentiments, ça craint un max.
- Et bien entendu, faut qu'il crâne...
J'avais marmonné entre mes dents, en lançant un regard agacé à Pascal qui se déchaînait sur la piste de danse. Il dansait même pas bien. Se laisser glisser par terre, c'est pas savoir danser, hein. Moi aussi, j'aurai pu le faire. Sauf que j'avais pas envie de le faire. Donc j'allais pas le faire. Non, j'allais plutôt rester là à lever les yeux au ciel en grimaçant. J'étais juste douée pour ça, de toute façon.
- Hein ? Pas vrai ? Rester à faire la gueule, c'est ton truc, l'Anomalie.
Je m'étais tournée, et je continuais à marmonner. J'avais envie de me gifler. Pas que quelqu'un le fasse à ma place, mais bien de m'en coller une bonne grosse qui me défoncerait la machoîre. J'étais trop conne. J'avais dis à Lily que je voulais plus la voir. Et puis elle s'en foutait, elle avait son Elliot. Pourquoi j'étais étonnée ?
- Mais ouais, pourquoi tu t'étonnes encore ? Et arrête de te parler à toi-même, ça devient méga flippant là.
Je secouais la tête, et me mordis l'intérieure des joues pour essayer de revenir sur terre. Ou au moins dans l'oreille. Histoire d'arrêter de me la jouer schizo. Je croisais le regard de Nora, qui me regardait d'un air inquisiteur, et je fis comme si il se passait rien du tout. Nooon, j'étais pas perturbée, au point de m'engueuler. Nooon, pas du tout.
Je m'éloignais des autres une nouvelle fois, un peu plus loin, jusqu'à un miroir accroché à la parois. Enfin un miroir... ça me reflétait pas moi. À la place, y avait le vieux. Celui avec les poils du torse digne de la toison d'un bison. Un bison dégénéré. Avec des poils gris dégueulasses. Mais que ce qu'il foutait là, lui ? Comment Lily pouvait le connaître ? Et après elle se souvenait pas de moi ? Sérieux ? C'était du foutage de gueule là !
- Connard.
Je lui tirais la langue et levais la main pour lui faire un doigt d'honneur. J'étais polie, j'avais pas pété le miroir juste pour le plaisir. Même si c'était tentant, vu sa gueule. Mais non, moi j'étais gentille. Je faisais attention à la pauvre petite oreille interne de Lily. Comme j'étais sympa. Pas comme certaines personnes.
- Connard.
J'écarquillais les yeux sous la surprise. Il venait de parler. Non. Il venait carrément de répéter ce que je venais de dire. Et il me tirait la langue ! Il me faisait vraiment un doigt d'honneur là ? Il voulait que je lui pète la gueule ? Rien à foutre que ça soit un miroir !
- Tu me cherches, c'est ça ? Je suis prête à t'arracher tout les poils de ton torse flasque, ça me pose aucun problème. J'oublierai juste pas mon seau pour vomir après.
Je m'étais rapprochée un peu plus, avec un air méchant et une démarche patibulaire. Il était accroché plus haut que moi, mais je me sentais quand même vachement supérieure, pour le coup. Sûrement parce que c'était un vieillard. Ou juste parce que c'était un reflet. Je sais pas, enfaîte.
- Tu me cherches, c'est ça ? Je suis prête à t'arracher tout les poils de ton torse flasque, ça me pose aucun problème. J'oublierai juste pas mon seau pour vomir après.
Le... salaud ! Il arrivait pas à aussi bien imiter mon regard noir. Mais putain, que ce que c'était insupportable ! Dommage que Lucille soit pas avec moi. Je lui aurai pété ses dents de miroir. Ma pauvre Lucille, toute seule, à la pâtisserie. Elle aurait sûrement adoré participer à une nouvelle aventure. Elle avait l'air en manque. Depuis les plaines de Vigrid, elle était pas beaucoup sortie . À part pour défoncer les voitures des gens qui se garaient devant la porte de ma boutique. Sérieux, je supporte pas devoir me faufiler pour entrer dans ma propre pâtisserie, rien à foutre que ça soit une place de parking juste devant !
- C'est un souvenir que l'on a encadré. Le gentil François. Vous avez l'air de l'apprécier.
Je tournais la tête vers la mini Lily qui venait d'arriver à côté de moi. Elle était toute souriante, à parler d'un type perroquet dans sa tête. Enfaîte peut être qu'elle s'était pris un coup sur la tête, et c'était pour ça qu'elle comprenait pas pourquoi elle était censée être une Robyn ?
- Ouais, lui et moi, on s'adore. Ça l'éclate quand je m'occupe de lui arracher les poils du torse. Eh mais... Attends... François, c'est pas le mec qui squattait dans ta tête à l'époque ? Le beau-père d'Elliot ?
Oh putain. Je me souvenais des zombies. Du Winchester. Et du type dans la tête de Lily. François. François le beau père du girafon. François le vieux taré. Bordel. Ça partait en vrille là. C'était donc... l'ex d'Aphrodite ? Ok. Non mais j'y comprenais plus rien, moi. Plus rien du tout.
- Ouais, lui et moi, on s'adore. Ça l'éclate quand je m'occupe de lui arracher les poils du torse. Eh mais... Attends... François, c'est pas le mec qui squattait dans ta tête à l'époque ? Le beau-père d'Elliot ?
J'allais vraiment tuer ce souvenir à la con. Fallait vraiment qu'il répète tout ? Je lui fis un nouveau doigt d'honneur alors que mini-Lily regardait quelque chose qui se déroulait sur la piste de danse, auquel François me répondit par le même geste. Il était vraiment chiant jusqu'au bout...
- Au faîte, je te présente Nora.
J'avais attrapé par le bras la mini-Lily pour l'entraîner jusqu'à la jeune femme qui avait pas l'air à son aise. C'était cool, au moins on était deux. Je lâchais Lily pour cette fois attraper la main de Nora, qui me lança un drôle de regard. Mais je lui adressais un sourire qui se voulait rayonnant, en tentant de lui faire passer un message par la pensée. Dis rien. Laisse moi faire. S'te plaît. Je te referai des milk-shakes au chocolat dès qu'on sera rentrée. Même que que je t'en ferais pleins. Et des cookies.
- C'est ma colocataire. Et ma copine. Ma chérie, donc.
Je continuais à sourire, en faisant comme si tout était tout à fait normal. Ok, c'était très con, comme idée. Mais j'espérai toujours que Lily se souviendrait de moi. Et si ça arrivait, je préférai qu'elle pense que je l'avais à mon tour oublié pour me caser avec Nora. Ouais, c'était pire que con comme plan, enfaîte. Pas ma faute, à la base je voulais aller tenir la main d'Aryana, mais Nora était plus prêt.
Robyn: 90%
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Enfin de compte, Robyn n'était pas partie en balade dans le but de tuer notre hôte. Nous l'avions rapidement retrouvée tranquillement assise et avions été rejoints par les autres. Chouette, l'équipe au grand complet au beau milieu des intestins et d'une évacuation en bonne et due forme. Décidément, le quartier général était nettement plus sécurisé que le reste du corps - quand Joie et Tristesse n'avaient pas la bonne idée d'y faire des conneries, évidemment. Je n'étais jamais sortie d'un corps humain et je ne prévoyais pas de tenter l'expérience. Pourtant, nous étions en passe de la tenter, dans la joie, la crotte et la bonne humeur. Encore une brillante perspective d'avenir, si vous voulez mon avis. Nous courions, toujours plus vite, toujours plus loin pour éviter la mort - ou d'autres choses. La femme tatouée - Lily ? - avait eu la brillante idée de chevaucher une fourmi... Tout ça pour nous devancer et finir sa course dans un rodéo pas du tout maîtriser. Elle aurait mieux fait de s'abstenir, avais-je songé en roulant des yeux. Pourquoi les gens ne m'écoutaient jamais, sérieusement ? J'avais pourtant arqué mon sourcil le plus haut possible afin de lui transmettre tout mon scepticisme mais elle n'en avait fait qu'à sa tête de linotte. Probablement une idée de sa Joie intérieure et certainement une mauvaise idée. Elle pouvait s'estimer heureuse de n'avoir tué personne et d'être restée entière. A ce stade, ça ne valait même plus la peine que je perde mon temps avec elle. Détournant les yeux, j'avais surpris une main tendue vers moi et l'avait attrapée, constatant que nous formions à présent une ronde somme toute assez enfantine. Joie aurait adoré, Tristesse en aurait pleuré d'émotions et Peur aurait craint d'attraper une maladie vénérienne. Moi, je craignais simplement de tenir la main d'une personne socialement infréquentable mais avais eu dans l'idée qu'il fallait quand même que j'offre mes deux mains à deux personnes. Ce que j'avais gracieusement accepté de faire avant d'être éblouie par une intense lumière blanche.
Nous n'avions pas atterri dans la cuvette des toilettes - et heureusement - mais aux abords d'un coton-tige en pleine utilisation. J'étais passablement secouée, première téléportation oblige, mais admirative devant la maîtrise d'Aryana. Heureusement qu'elle faisait partie de l'équipe. Sa tête devait être remplie d'extraordinaires petites émotions comme moi qui connaissaient leur boulot, contrairement à d'autres. Je ne m'étais guère posée de questions et l'avais imitée, atterrissant bientôt dans une oreille. Une jolie oreille. Peu de cérumen, un tympan en parfait état de marche. Du très bon boulot architectural. Dommage que l'hôte de pareil ouvrage écoutait une musique totalement pourrie. Pour le coup, nos tympans n'allaient peut-être pas en ressortir indemnes. Heureusement, Miss Désagréable faisait preuve de plus de goût que je n'aurais osé l'espérer et avais cassé l'accordéon d'un des éléphants qui nous avaient accueillis. C'était toujours ça de pris et je ne pouvais qu'approuver - même si je n'allais pas le lui dire. Ce n'est jamais bon de trop complimenter les gens. Ils finissent par se reposer sur leurs lauriers avant de ramollir et de régresser. Non, l'attitude blasée marchait beaucoup mieux, en plus d'apporter une petite touche de classe supplémentaire. C'était toujours ainsi que j'agissais et voyez vous-mêmes ce que je suis devenue !
Je constatai bientôt que l'oreille de notre nouvelle hôte - une certaine Lily, apparemment, qui connaissait la plupart des membres de notre escadron - se voulait un endroit branché et festif. Mais je n'en restais pas moins statique, observant la scène qui se jouait devant moi : Lily connaissait Aryanna la "maman d'Elliot" - qui que cet Elliot puisse être - et la célébrait comme des petits chiens qui n'auraient pas vu leur maîtresse depuis deux semaines. De quoi perdre facilement 10 points de crédibilité sociale. Au moins. Mais si ça n'avait été que ça... Les petites Lily étaient vraisemblablement prêtes à désosser leur hôte comme un gigot pour offrir son marteau et son enclume - et pourquoi pas le petit et fragile étrier tant qu'à faire ?! - pour en faire dont à la déesse. Et puis quoi encore ? Ensuite on allait s'attribuer des morceaux de lobe temporal, des bulles de souvenirs et des points de QI ? Elles étaient inconscientes ou quoi ? Je m'étais instinctivement approchée pour les fusiller du regard de plus près, tapotant légèrement du pied, agacée. Les Lily n'étaient pas assez stupides pour ne pas comprendre qu'elles avaient affaire à une émotion, une vraie - et la meilleure. Avec ça, elles allaient certainement marcher au pas. On ne démembre pas mes hôtes, règle numéro 1. De manière générale, celui ou celle qui ose leur faire du mal ont à répondre de leurs actes devant Colère et moi. Et Aryana semblait l'avoir parfaitement compris. Elle n'avait certes pas faire remarquer que c'était impoli de mettre son hôte en pièces mais s'était bientôt tournée vers moi pour me confier une mission de haute importance : veiller au bien-être de Lily. Droite, j'avais salué la déesse avant de dénicher un coin stratégique me permettant d'observer la fête dans son ensemble. Cliché numéro 2 s'essayait à la danse, essayer étant un bie grand mot. Depuis mon mirador, il avait plutôt l'air de convulser. A ma grande surprise, Robyn ne dansait pas. Elle préférait semble t-il marmonner dans sa barbe et était... triste ?! Ca, pour le coup, c'était curieux. Elle semblait suffisamment peu aimable pour être capable de tristesse et pourtant... Battant des cils, interloquée, j'étais descendue de mon mirador pour m'approcher d'elle... touchée de la voir ainsi... Wait... What ? Touchée ? Et puis quoi encore ? Ressaisis toi Dégoût ! Sourcils froncés, j'inspectai mon environnement immédiat, des fois que Tristesse et son blues contagieux ne soient cachés quelque part mais rien. Ca venait de moi, d'elle, de nous. Hors de question. Je refuse. J'ai pas signé pour ça. Mon cœur s'emballait tandis que mes pas accélérait. Je tournai en rond, littéralement, espérant ainsi booster la connexion entre mes petits neurones si adorables et tellement fonctionnels mais rien, je ne trouvais pas. Il me fallait un endroit plus tranquille pour réfléchir loin de cette fête et de cette musique agaçante. Tiens, là par exemple, près du mir... NOM DE DIEU C EST QUOI CE DELIRE ???? J'avais bondi, surprise, pour ne pas dire effrayée, par ce qui semblait être mon reflet dans le miroir où Robyn était allée quelques instants plus tôt. C'était... pas moi. Enfin, si, c'était moi, parce que je suis assez intelligente pour comprendre qu'un reflet qui bouge exactement comme mon propre corps est fatalement le reflet de mon propre corps, mais ce n'était pas la moi habituelle, à l'exception de la peau vert pomme. Pour le reste, c'était différent. J'étais rousse - une jolie couleur, au demeurant. Très tendance, d'autant que je n'avais heureusement pas de tâches de rousseur. Juste une couleur flambloyante à la place de mes habituels cheveux verts un peu moins passe partout mais terriblement seyant. Ils me manquaient déjà, de même que mes longs cils, l'idéal pour renforcer mon expression faussement blasée ou encore celle que j'utilise pour minauder ou quand je fais du sarcasme. Là, ce serait plus difficile et ça n'arrangerait pas mes affaires quand on voit le nombre de personnes qui sont lentes d'esprit. Mais tout ça était secondaire - enfin presque. J'avais encore fière allure et personne n'allait rien remarquer puisque de toute façon ils étaient soit 1) occupés à faire la fête / une crise d'épilepsie, 2) trop déprimés pour ça 3) trop débiles pour voir la différence. J'allais donc agir comme si tout était normal en attendant de comprendre par quelle opération une telle transformation était possible. Et à tous les coups la réponse n'allait pas me plaire, un peu comme quand Peur a des idées qu'il estime géniales. A tous les coups c'était la faute des humains qui parasitaient ma perfection. Bande de jaloux.
Les minutes avaient filé et je m'observai toujours dans le miroir, les sourcils froncés sous le poids de la concentration. Ma paire de ciseaux ne me serait d'aucune utilité, sauf pour couper des doigts si quelqu'un s'en prenait à Lily. Quant à mon nécessaire à maquillage... J'étais sceptique. Le vert est quand même une très jolie couleur qui se marie merveilleusement avec le roux quoique ce ne soit pas une couleur de peau habituelle chez les - seigneur - humains, ce à quoi je ressemblais de plus en plus. Un mélange entre la classe intersidérale et la Méchante Sorcière de l'Ouest, mais je me garderai bien de leur dire. J'allai ranger mon fond de teint quand une idée qui passerait presque pour de la gentillesse germa dans mon esprit. La fête n'était pas prête de se finir, autant utiliser mes dons sur quelqu'un qui en avait besoin. Avisant Robyn et Miss Va Nus Pieds je m'approchai et, croisant les bras sur ma poitrine, déclarai à l'intention de cette dernière : - Je vais t'emprunter Robyn un moment, elle en a besoin. Je n'attendis pas de réponse et entrainai Robyn un peu à l'écart. L'observant une nouvelle fois des pieds à la tête puis plaçai mon fond de teint devant son nez : - Tu veux retrouver bonne mine ? Pour la mèche je peux rien faire et tu vas devoir faire croire que c'est voulu, peut-être lancer une mode si tu as de la chance. Pour la déprime non plus, pas mon rayon. Mais pour ta tête, je suis experte. A prendre ou à laisser. Tu n'es pas mon hôte, ce n'est pas mon travail d'empêcher que tu t'empoisonnes socialement parlant mais ici tu es la seule que je puisse aider et je m'ennuie. Je n'aime pas beaucoup qu'on improvise une fête dans la tête d'une personne et je n'aime pas la musique qui passe. Je n'aime pas non plus les yeux au beurre noir, ça va à très peu de monde et à toi ça ne va pas du tout. Alors, tu prends ou tu laisses ?
Dégoût : 99 %
Aryana Cloud-Sandman
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
Malgré que l'ambiance soit à la fête, je remarquai que certaines personnes de mon groupe ne partageaient pas l'euphorie du moment. Robyn, notamment, qui se parlait toute seule alors que Pascal venait de glisser sur la piste pour me rejoindre. Je fronçai les sourcils avant de lui sourire, ravie de constater qu'il s'amusait enfin car j'avais l'impression qu'il n'avait pas desserré les dents depuis le début de cette aventure. Pourquoi anticiper les pires scénarii ? De toutes façons, nous avions déjà vécu le pire du pire. Il ne devait rester que le meilleur pour l'instant. J'aurais souhaité que tout le monde se détende et oublie ses problèmes. Cela aurait été le moment parfait pour trouver l'émotion Joie, par exemple -si tant est qu'elle existe- mais bien entendu, le destin ne se déroule jamais comme on le souhaite.
Nora faisait la tête, Robyn faisait la tête, quant à Christopher... il venait de s'éclipser discrètement. Mademoiselle Dégoût avait pris de la hauteur pour mieux observer les alentours. Elle prenait son rôle très à coeur mais au moins, avec elle, j'étais persuadée que la grande Lily était en sécurité.
Une fois la danse finie, je m'écartai de Pascal en murmurant :
"Je reviens très vite."
Je ne souhaitais pas de dissolution dans les rangs, c'est pour cela que je voulais savoir ce qui poussait Christopher à faire bande à part. Nous devions tous rester unis jusqu'à la fin de cette aventure, même si c'était plutôt mal parti entre Lily la pirate et Robyn. Paix et amour mesdemoiselles... Je craignais de me faire rembarrer si je leur proposais d'enterrer la hache de guerre, et je ne voulais pas créer de nouvelles tensions tant que nous étions dans le corps de ma belle-fille.
J'empruntai donc un petit toboggan qui me conduisit jusqu'à l'intérieur de la bouche. Tout semblait tellement plus fonctionnel dans le corps de Lily que dans celui de Regina. Comme si tout était prévu au cas où des gens miniaturisés viendraient visiter les lieux. C'était incroyablement surprenant et ingénieux. Je passai devant quelques dents bien alignées qui subissaient le passage d'une brosse gigantesque, laissant de sacrées traînées de dentifrice. Oh, la soirée mousse... je venais juste de comprendre.
Je grimpai jusque sur la langue qui était également couverte de mousse. Une forte odeur de menthe embaumait l'air, et la musique pulsait toujours tout autour de moi. De temps à autre, la bouche s'ouvrait et se fermait sous les passages de la brosse, créant des effets de lumière assez intéressants. Quelques anticorps s'amusaient à sautiller sur la langue comme un trampoline, un peu plus loin, et je rejoignis Christopher qui essayait de rester un peu seul dans un endroit très mal adapté pour le faire. Il avait le visage fermé et une expression triste.
"Qu'est-ce qui ne va pas ? Je vois que vous avez l'air soucieux."
Il ne répondit rien. Je me plantai devant lui et l'observai en me mordant les lèvres d'un air embarrassé. Je n'étais pas idiote : je me doutais qu'il s'était absenté de l'oreille interne car me voir danser avec Pascal lui avait fait sans doute mal au coeur. Pourtant, il devait comprendre que... Je me mordis les lèvres de plus belle. Que devait-il comprendre ? Je n'avais pas envie d'expliquer. Je voulais simplement m'amuser, une fois de plus. Et lui remonter le moral.
Alors, je fis la seule chose qui me parut logique en un moment pareil : je lui pris la main et plaçai la sienne dans mon dos, avant de commencer à danser. Lui changer les idées était la meilleure des choses à faire, sauf qu'il risquait de se méprendre une fois de plus. Un nuage de mousse tomba sur ma tête et glissa dans mes cheveux. L'odeur du dentifrice devenait tellement forte que j'en éclatai de rire. Cette situation était parfaitement ridicule mais c'était un moment unique. Les yeux dans les yeux, de la mousse pleins les cheveux.
"Vous ressemblez à un monarque français." dis-je à Christopher qui arborait une perruque mousseuse digne de Louis XVI.
Je ris de plus belle et brusquement, me sentis basculer en avant. Les anticorps qui faisaient du trampoline sur la langue remontèrent rapidement le toboggan comme si tout était tout à fait sous contrôle. Nous, nous étions en train de tomber, à moitié noyés par le Colgate qui moussait vraiment trop.
"Oh non ! Lily va cracher !" m'écriai-je en avalant du dentifrice au passage.
Je crachotai à mon tour et serrai brusquement la main de Christopher tandis que nous basculions pour de bon et que la bouche s'ouvrait en grand, déversant un flot de lumière à l'intérieur. A demi-aveuglée, je fermai les yeux juste après m'être cramponnée à une molaire. Je tenais toujours Christopher de l'autre main, même si en raison du dentifrice, je sentais ses doigts glisser inévitablement.
"Accrochez-vous !" grognai-je.
Je n'avais pas envie de retourner à la case lavabo, surtout que la chute tuerait forcément le pompier. Je retins le jeune homme de toutes mes forces et c'est alors qu'une corde apparut sous notre nez. Je clignai des yeux, ébahie, et ne perdis pas de temps, incitant Christopher à monter avant de le faire à mon tour. La grande Lily allait forcément se rincer la bouche dans moins de cinq secondes et il fallait qu'on évacue avant.
Nous grimpâmes en quatrième vitesse et arrivâmes de nouveau dans l'oreille interne. Une mini-Lily nous avait lancés une corde dans l'urgence, en remarquant que nous allions être crachés par la Grande. Je la remerciai chaleureusement avant d'enlever la mousse de mes cheveux avec une grimace et de toiser les autres. J'avais un goût de dentifrice assez écoeurant dans la bouche et je dispensais une forte fragrance de menthe fluorée dans mon sillage. Merveilleux.
"Faites-moi penser de ne plus jamais aller dans une soirée mousse."
Sans compter que ma robe de fortune étant mouillée, elle collait à ma peau de façon très désagréable. Finalement, j'aurais mieux fait de laisser Christopher se faire tuer par un lavabo géant. Ma générosité finirait par me perdre.
Je posai les yeux sur l'émotion verte qui arborait un visage beaucoup plus humain.
Etais-je partie si longtemps que ça ? Pourtant, ça m'avait paru relativement rapide. Je la dévisageai, profondément surprise, et me retins de faire un commentaire désobligeant sur son apparence. Chacun est comme il est. Avait-elle choisi son physique ? Auquel cas, elle aurait pu avoir plus d'exigences.
Je battis des cils et soupirai légèrement, avant de compter tout le monde et de rouler des yeux.
"Où est passée Nora ? C'est vraiment pénible : je m'absente quelques minutes et tout est sans dessus dessous."
Effectivement, la jeune sauvageonne avait disparu. Je remarquai alors autre chose d'assez alarmant :
"Où est la télécommande ?"
Sans cet objet, comment allait-on trouver les autres émotions ?
"Pascal, tu étais censé t'en charger !"
Non, je n'allais pas faire une scène de ménage dans l'oreille de Lily. Il n'empêche que je lui décochai un regard noir. C'est très bien de s'amuser, mais on fait attention aux choses importantes, bon sang ! A quoi cela servait-il de confier la télécommande au shérif s'il la perdait dès qu'il s'autorisait une pause détente ?
"Bon, si je comprends bien : nous avons une sauvageonne qui se promène dans le corps de ma belle-fille. Il faut espérer qu'elle ait prise la télécommande avec elle, car si un objet électronique est perdu dans l'oreille, je vais vraiment m'énerver."
Je plaçai mes mains sur les hanches et tapotai des doigts d'un geste nerveux, avant d'ajouter :
"Est-ce que quelqu'un sait par où elle est partie ?"
Aryana : 90%
Sinmora
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| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Je me souviens de quand j'étais seule moi aussi et que j'avais peur... »
« Au faîte, je te présente Nora. »
Les yeux grands ouverts, j'observai la scène qui se déroulait devant moi. Robyn m'avait agrippée le bras, me mettant face à face avec une mini Lily et annonçant de vive voix qu'on était colocataire. Pire que ça, elle était allée jusqu'à employer les termes « copine » et « ma chérie ». Je ne savais plus où me mettre en observant le regard surpris de la mini jeune femme qui se tenait face à nous. Depuis qu'on avait croisé la première, j'avais tout fait pour éviter leurs regards et pour me mettre à l'écart. Mais c'était sans compter la délicatesse de la déesse de l'Amour et ma charmante colocataire. Elle ne pouvait pas savoir que ça me faisait du mal de me retrouver ici, mais elle aurait dû s'en douter. J'étais à l'intérieur du corps de la jeune femme dont j'avais embrassé son mari. J'aurai voulu fuir dans un trou de souris, vue que j'avais la taille adéquate, mais je doutais de pouvoir trouver cela dans un corps humain. Je n'aurai pas dû quitter celui de Regina, restant aux côtés de Colère jusqu'à ce qu'on puisse retrouver une taille normale.
Ma place n'était pas ici. Elle était nulle part. Je m'étais détachée de Robyn, baissant les yeux pour éviter son regard et j'avais empruntée un couloir à proximité. Passant devant la télécommande qui avait été laissée à l'abandon, je l'avais prise avec moi. Peut-être que j'arriverai à trouver un moyen de nous sortir d'ici. Je tenais également ma moitié de cure dent dans mon autre main. Sait on jamais si je venais à tomber sur un nouvel ennemi. Au bout de quelques pas, une couleur s'était mise à clignoter. J'avais laissé l'appareil me guider au travers des couloirs, mais soit il ne marchait pas correctement, soit j'étais simplement en train de me perdre. Car à force de tourner dans tous les sens, d'emprunter chaque passage qui se tenait devant moi, la couleur continuait à briller, mais les parois se ressemblaient de plus en plus.
Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond ici. Cet appareil ne fonctionnait pas. Ou alors il avait sa volonté propre et il souhaitait simplement me faire perdre la tête en tournant en rond. Je m'étais arrêtée, passant une main sur mon front. Quelque chose n'allait pas en moi. Je le sentais, c'était comme si je subissais une attaque à l'intérieur de mon corps. Peut-être que d'autres télécommandes avaient été distribuées et que d'autres personnes avaient élu domicile à l'intérieur de moi. Est ce que des mini Nora discutaient avec eux ? Je me demandais bien si tous les corps ressemblaient à ceux là. Est ce que j'étais comme tout le monde ? Ou alors est ce que... est ce que je suis un monstre ? Aryana le pensait. Robyn devait aussi m'en vouloir de l'avoir abandonnée avec la mini Lily. Dès que je m'approchais de quelqu'un, il finissait par souffrir par ma faute. Même les gens bien comme Elliot se retrouvaient devant une situation compliquée. Tout ça parce que j'étais un peu trop impulsive et que je faisais des choses que je ne comprenais pas moi même. Je m'en voulais tellement de l'avoir embrassé...
« Tu t'es perdue ? »
Je sursautai en entendant la petite voix derrière moi. Elle avait fait de même, ne s'attendant sans doute pas à ma réaction. Je me doutais de qui se trouvait derrière moi et mon coeur s'accéléra à l'idée que j'allais devoir lui faire face pour la toute première fois en étant totalement seule.
« Il y a bien longtemps déjà... » murmurais-je en me tournant vers mini Lily. Elle prit un air vraiment embêté avant de me répondre.
« Ah ça c'est embêtant. »
Je n'arrivais pas à la regarder. Dès que mon regard croisait le siens, je me sentais coupable d'avoir gâché sa vie, ou du moins de l'avoir faite souffrir.
« Je suis vraiment désolée. » murmurais-je une nouvelle fois avant que mini Lily fasse quelques pas dans ma direction.
« Faut pas te sentir coupable d'être perdue ! Ca arrive à tout le monde. Tu veux qu'on fasse une annonce pour retrouver tes amis ? »
J'avais levé les yeux vers le petit bout de femme qui venait tout juste de sortir un micro de sa poche.
« La petite Nora attend ses... »
Je la stoppa, en me précipitant vers elle pour lui prendre le micro des mains. Je ne savais pas pourquoi j'avais eu cette réaction. Peut-être que j'avais envie de prolonger ce moment avec elle ? De lui dire pourquoi j'étais désolée et que je m'en voulais terriblement de ce que je lui avais fait ?
« Je... Je n'ai pas envie de les retrouver. »
« Oh oui. Alors là, c'est vraiment embêtant. Je peux te tenir compagnie si tu veux. »
« Non ! » laissais-je échapper un peu trop brusquement. « C'est pas contre toi... mais... je crois que j'ai besoin d'être seule. »
Elle sembla ne pas comprendre ce que j'entendais par là. Au début, elle prit une mine septique, avant de me regarder avec un grand sourire, très sûre d'elle.
« Alors, les endroits les moins visités actuellement par nous, ce sont : les intestins, car ça ne sent pas toujours très bon. Mais ce n'est pas la faute de la grande. Il y a les orteils aussi, qui sont généralement sombres et bien trop bas, ce qui fait un bien trop grand chemin à parcourir quand il faut remonter. Et il y a aussi... il y a... »
Je sentais que sa voix avait changée, qu'elle semblait ne pas vouloir prononcer la suite de sa phrase.
« ... il y a l'utérus. C'est... Oh non !! Il y a déjà quelqu'un là bas, j'avais oubliée. Dans l'orteil, il y a quelqu'un. »
Sa voix était revenue à la normale quand elle s'était souvenue que quelqu'un logeait dans l'orteil. Qui aurait pu aller se cacher dans un endroit aussi bas et aussi peu fréquenté ? Ce n'était sans doute pas une personne qui habitait ici.
« C'est une émotion ? »
« Ah je ne sais pas. Il a juste dit qu'il voulait être tout seul, alors on l'a laissé. On lui a quand même déposé un plateau de biscuits si il venait à avoir faim et un verre de liquide cépharo... céphalo... céphraridichien... céphalorachidien. Enfin, c'est un jus vitaminé pour les neurones. On en produit beaucoup, mais on en consomme peu. »
« D'accord. » stoppais-je la jeune femme. « Il y a un moyen d'y accéder rapidement ? »
« Alooooors... Pour que ce soit le plus rapide, il faudrait prendre la bretelle tout de suite sur votre droite et ça mène à l'artère principale. Il faut faire attention, il y a des bouchons parfois. C'est parce qu'il y a beaucoup de circulation sanguine. Mais ils sont sympathiques. Ou alors... » ajouta t'elle en prenant une mine septique. « Il doit me rester un peu... peut-être... de... »
Je l'encouragea à continuer et elle posa un doigt sur ma poitrine avant de me faire disparaître. Le décors avait changé du tout au tout et j'étais désormais face à cinq tunnels allant du plus petit au plus grand. L'endroit était plutôt sombre et lugubre et j'aurai bien voulu avoir mon bâton avec moi pour produire de la lumière, mais il n'était pas disponible pour le moment. Comment que j'avais atterris jusqu'ici ? Et est ce que l'émotion se trouvait là ? La couleur violette était de plus en plus illuminée sur le boitier. Ca ne pouvait être qu'ici qu'il se trouvait. Mais quelle émotion irait se cacher dans un endroit aussi désert et sombre ? J'hésitai un petit moment avant de m'asseoir et de poser mon cure dent devant moi, ainsi que la télécommande. Je ne savais pas quel couloir emprunter et si j'en prenais un et qu'il m'entendait, il pourrait toujours fuir par un autre. Mieux valait attendre les autres ou alors tenter de le faire sortir par lui même. Mais comment y arriver, alors que je n'étais que... moi ?
Une larme avait coulée le long de ma joue. Une larme que je n'avais pas pu retenir. Je commençais à saturer. J'étais arrivée ici il y avait déjà plusieurs semaines, et j'avais tout fait pour m'intégrer. Mais à chaque fois que je tentais de faire comme si de rien était, ça remontait à la surface. J'avais laissée mon monde derrière moi. Les gens que j'avais côtoyée pendant tant d'années étaient morts. Je n'avais pas la moindre idée de qui étaient mes parents et de pourquoi ils m'avaient abandonnés. Je savais que je ne verrai plus jamais Aeon et que j'avais avec lui perdu ma famille. Je ne pourrai plus jamais construire un lien aussi fort avec quelqu'un d'autre. Et quand je me retrouvais seule, dans mon lit le soir, je le voyais lui... Elliot... Je fermais les yeux dans le but de ne plus le voir, mais je ressentais la chaleur de son souffle contre ma bouche. Je résistais, tentant de l'oublier, puis je sentais ma main se poser sur sa joue, mes lèvres contre les siennes. Ma main s'était déplacée dans sa nuque, s'y cramponnant. Sa bouche... mes lèvres... elles se touchaient. J'ouvrais les yeux et je voyais flou devant moi, le visage humide. Ca avait duré qu'une petite minute et ça m'avait totalement détruite.
Quand je me retrouvais seule, pour vider mon esprit et tenter d'occulter ma peine, je me mettais à chantonner d'une voix faible. Ca m'était utile quand j'avais tout simplement peur de garder les yeux ouverts. Le monde était cruel, le monde était horrible et on y vivait en solitaire, ce qui rendait la tâche encore plus dure à surmonter. Quand j'étais petite, Aeon me calmait et me berçait avec une douce mélodie qu'il m'arrivait encore de chanter pour tenter d'oublier.
« Petite princesse est au lit Dans son nid Sinmora s'est blottie Et la tempête et le souci Là-bas vont dormir aussi.
La lune qui brille aux cieux Voit si tu fermes les yeux La brise chante au dehors Dors ma princesse, dors.
Petite Sinmora au réveil Verra les présents du Soleil Ce seront de beaux habits Brodés d'or et de rubis. »
« Chut chut ! Elle va nous entendre. » entendis-je pendant que je chantonnais faiblement. Mais j'avais continuée jusqu'au dernier couplet avant d'entendre une nouvelle fois les petites voix. « Elle s'est arrêtée. - Oh non, tu crois qu'elle va reprendre ? - Elle a une jolie voix. - Ah non, moi je préfère Shakira. »
J'avais sourie, oubliant quelques instants ma peine. J'imaginais une foule de mini Lily derrière moi en train de m'écouter et de se laisser bercer. Puis mon sourire s’effaça quand je vis au loin, face à moi, des doigts mauves se détacher délicatement contre la paroi d'un mur et disparaître dans la pénombre. Je m'étais levée rapidement sans faire de bruit. Puis j'avais fait volte face pour m'approcher des Lily qui étaient cachées derrière une autre parois. Elles s'étaient reculées toutes en même temps.
« OoooooOooooh ! Qu'est ce qu'on fait ? Elle nous a vue. » s'était elle mises à chuchoter toutes en même temps.
« Gardez mes affaires. Ne laissez personne les prendre. Je peux avoir confiance en vous ? »
Je vis leur visage s'illuminer et elles avaient toutes hochées la tête d'un seul geste. Sans doute heureuses et fières qu'on leur confie une telle tâche. J'avais sourie une nouvelle fois avant de faire marche arrière et de suivre le couloir d'où la main avait jaillis quelques minutes auparavant. Il s'agissait du plus petit et du plus étroit de tous les couloirs. Je savais qu'il se trouvait là. Il ne me restait plus qu'à aller à sa recherche. J'avais longée le couloir tout doucement, sans faire de bruit. Il était sombre et arrivé au bout, il y avait une petite lumière qui provenait du plafond. Elle teintée vers le rouge, tel une petite vielleuse qu'on avait placé là.
« Il y a quelqu'un ? Je ne vous veut pas de mal. » annonçais-je en arrivant à proximité de la lumière. Plusieurs secondes s'étaient écoulés avant que j'entende une toute petite voix tremblotante.
« Non, y'a personne ! »
J'avais plissée les yeux, me rendant compte que la personne ne devait pas avoir bu son verre de jus vitaminé pour les neuronnes. Ca ne m'avait pas empêchée de faire un pas de plus en avant.
« C'est l'orteil qui vous parle ! Il déteste être dérangé ! Allez vous en ! »
J'étais en train de faire un pas de plus avant de me rendre compte que quelque chose bougeait en même temps que moi, juste derrière moi. Ca ne pouvait pas être l'émotion car le son de sa voix provenait de devant. Je m'étais tournée brusquement, avant de me retrouver face à face avec les mini Lily. Deux d'entre elles tenaient mon cure dent et une autre la télécommande. J'avais également constatée qu'un peu plus loin, j'étais passée devant une assiette posée par terre avec des biscuits et le fameux jus. Elles avaient véritablement tentées de le nourrir.
« Retournez dans la grande salle. » leur demandais-je gentiment.
« D'accord ! »
Je m'étais tournée une nouvelle fois et j'avais recommencée à marcher en direction de l'émotion, avant de me rendre compte que les Lily n'avaient pas bougées. J'avais tournée la tête pour leur faire comprendre de partir.
« Oui oui, on s'en va. Allez les filles, on y va. » avait dit l'une d'entre elles avant de disparaître dans le couloir.
Je m'étais tournée une énième fois vers le bout de l'orteil et... et... mon coeur s'était arrêté une fraction de seconde. Je ne savais pas si je devais hurler ou non vue l'effet de surprise. Mais quoi qu'il en soit, la personne devant moi, à moitié humaine, moitié violette, avait hurlée avant moi avant de fuir le plus loin possible. J'avais instinctivement cherché mon bâton avant de me rappeler que je ne l'avais pas avec moi. Puis, j'avais tentée de me calmer. J'étais en train de paniquer et ce n'était pas l'attitude à avoir, face à quelqu'un qui devait sans doute avoir encore plus peur que moi même. J'avais passée une main sur mon front avant de m'avancer vers le fond de l'orteil.
« C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. » chuchota une voix à l'infini. Il y avait quelqu'un. Il était là, en position fœtal. Il ne bougeait pas, observant ses mains qu'il avait amené devant son visage. Ses doigts perdaient leur couleur mauve et grandissaient petit à petit. Je sentais les larmes monter à mes yeux. Il semblait si effrayé, si... apeuré. Je m'étais avancée le plus lentement possible de lui, avant de m'accroupir juste derrière son dos. Il me faisait tellement de la peine.
« Tu... Tu n'es pas seul. Je vais prendre soin de toi. » lui murmurais-je avant de poser une main sur son dos et de le sentir frisonner. « Comment tu t'appelles ? Moi c'est Nora. »
Quelques secondes s'écoulèrent, où il observait toujours ses mains tout en tremblotant. Puis un petit son s'échappa de sa bouche.
« Peur... »
« Il ne faut pas avoir peur. Je suis là. » le rassurais-je. Je sentais qu'il avait du mal à parler, qu'il était totalement terrorisé. J'avais tentée de légèrement passer ma main le long de son dos pour le rassurer, sans pour autant faire des gestes trop brusques. Il fallait le mettre en confiance.
« Pe----u---r. » murmura t'il une nouvelle fois. J'avais hésité un petit moment avant de lui répondre. Il était une émotion et il avait... peur. On en avait rencontré une autre qui était constament en colère et qui s'appelait colère. Quand à Dégoût, elle ne faisait que critiquer les autres sur leur façon de s'habiller ou de faire. Est ce que les émotions portaient simplement le nom de leur émotion ? Je devais tenter le coup...
« Je suis heureuse de te rencontrer, peur. » dis-je en le sentant une nouvelle fois trembler comme une feuille.
❝ Au début c'était qu'un groupe d'Andouilles qu'avaient la Banane, y a eu la guerre des Oréos, mais Robynet n'en a fait qu'une Bouchée, puis ça a était le début de la fin des Haricots, c'est partit en Cacahuète et ça a finit en Salade composée. ❞
Robynet avait littéralement vomi sur tes chaussures... Tant pis, ta mère t'en rachèterait. Bien qu'au début tu parus surprise, tu haussas les épaules, quittas tes chaussures et les balança quelque part dans l'étendue blanche. Tes chaussettes étaient trop jolies, noires avec des ancres qui brillent dans la nuit. Tu sautillas joyeusement avant de te rendre compte que le... truc ? sur lequel tu étais tremblait. Presque immédiatement, tu t'envolas dans les airs à bord de...
-Mon vaisseau, spatial. On se rappellera, la mer... Toi et m...
Bref, vous rentriez dans une oreille humaine quand Robynet te donna un grand coup de coude dans les côtes pour que tu fermes ta gueule. Tu lui lança un regard en biais, lui crever les tympans à coup de fausses notes allait vite devenir ta nouvelle passion. Tu sautas dans l'oreille comme on te l'avait demandé, ton vaisseau repartit comme il était venu, emportant avec lui de la merde d'oreille. Ce voyage était décidément très classe... Un sourire malicieux s'étira sur tes lèvres, signifiant que tu allais recommencer à chanter. Malheureusement tu n'en eus pas l'occasion car l'un des dingos du groupe te tira par la manche. Tu allais protester et peut être même lui en coller une, mais tu te rendis compte qu'il t'avait sauvé la vie. Qui c'était n'avait pas d'importance, de toute manière t'avais pas fait gaffe. Ce qui comptait c'était que tu n'avais pas finit étouffée dans une espèce de truc jaune dégueu. On suivait tous Robyn, pourquoi Robyn ? Mh... Encore une question restée sans réponse... La pâtissière s'arrêta d'un coup devant des espèces d'animaux roses et... C'était des éléphants qui jouaient de la musique. Je plaçais une main devant mon visage et l'envoyais sur ce dernier, cette mission allait me rendre chèvre. Ou bélier, je préférais les béliers, ils étaient plus classes avec leurs cornes cheloues... Robynet venait de péter la gueule d'un des musiciens... Sans commentaire. Suivant encore une fois la pâtissière, c'était devenue une habitude, vous débarquiez dans une nouvelle pièce et étiez accueillit par des tonnes de petits personnages qui agissaient comme les martiens dans Toy Story. Elles s'émerveillèrent de vous voir passer le tympans... En effet, vous saviez utiliser vos pieds et vous aviez la capacité d'enjamber un petit muret. Bravo tout le monde, vous irez loin dans la vie. Robyn avait pas l'air dans son état normal, elle ouvrait moins sa gueule que d'habitude... Tu plissas le regard, des tonnes de petites martiennes pouvaient la faire taire mais des coups de poing dans la gueule non ? Quel étrange personnage... Il faudrait que tu demandes à ces mini femmes quel était leur secret.
-Je suis contente de vous rencontrer, les Lily.
Ton regard s'illumina. Lily, ces petites personnes de types humaines étaient des Lily !!! Il y avait même des gâteaux. Tu t'émerveillais de tout, à croire que les Lily t'avaient refilé leur maladie.
-Vous êtes dans le corps de ma belle-fille, alors vous avez intérêt de bien vous comporter. On va faire la fête puisque c'est proposé si gentiment, mais si jamais je vois l'un d'entre vous avoir un comportement déplacé ou faire quelque chose qui pourrait nuire à ce corps, je l'éjecte direct. Cette jeune femme m'est très précieuse. Mademoiselle Dégoût, je compte sur vous pour m'aider à éviter les débordements. Prenez soin d'elle comme si elle était votre protégée. Pascal et Christopher, soyez les hommes de la situation. Robyn...
Tu hochas vivement la tête, le regard brillant, comme si tu étais sous LSD. Tu partis avant qu'Aryana s'adresse à Nora, en fait, dès que tu entendis le mot fête, les émotions qui se trouvaient dans ta tête enclenchèrent le mode ons'amuse. S'amuser c'était sûrement ce que tu savais le mieux faire -après piller, naviguer et tuer bien entendu-. Tu accourus près des mini-Lily en souriant bêtement:
-Je m'appelle Lily !
Les jeunes femmes te regardèrent émerveillés et clamèrent toutes en même temps:
-Oooooh... On a le même prénom !
Elles rirent toutes en même temps et tu ris avec eux. Cela ne faisait aucun doute, il y avait des substances illicites dans l'air. Est ce que cette Lily consommait de la drogue ? Est ce que ça pourrait avoir de l'effet sur vous ? Tu plaças tes deux poings sous ton visage en penchant la tête devant le cadeau que te tendaient les petites. Tes prunelles brillèrent encore plus quand tu demandas si c'était pourquoi. Ce à quoi les Lilys répondirent par un hochement de tête frénétique. Tu l'ouvris et découvris un collier avec écrit Lily. C'était étrange...
-On attend ce moment depuis longtemps, la venue d'une autre Lily !
Soudainement très heureuse, tu te baissas et fis un câlin aux dizaines de Lily. Le collier était très simple mais très joli. L'une de tes nouvelles amies l'attacha autour de ton cou pendant qu'une seconde tenait tes cheveux. Tu avais cette impression que tu devais aussi leur faire un cadeau, sinon ce serait comme ressortir d'un magasin sans rien acheter, cette sensation désagréable de manquer de respect. Tu pris la main d'une des Lily qui se pressaient autour de toi et déposas dans cette dernière une pièce dorée avec ta tête dessus. Toutes les petites femmes brunes se hissèrent sur la pointe des pieds pour tenter d’apercevoir le cadeau que tu leur avais fait. Comme si c'était possible, elles parurent encore plus heureuses, te faisant sourire de plus belle. C'était décidé, tu adorais ce corps là ! -bon ok cette phrase pouvait porter à confusion...- Tu te promis d'ailleurs que dès que tu retrouverais ta taille normale, tu ferais tout pour devenir amie avec la Grande Lily. Tu dansas un moment avec tes nouvelles amies avant d’apercevoir Robyn seule dans un coin. La pauvre, tu eus un peu de peine pour elle... Mais tu continuas à faire la fête. Quelqu'un d'autre irait la voir non ? Les lumières devinrent moins forte, faisant briller les ancres de tes chaussettes et les tatouages de tes bras -qui brillaient déjà avant mais que l'on remarquait mieux dans l'obscurité-.
-Regardez ses chaussettes !
-Elles brillent !
-Lily brille aussi !!!
Tu baissas la tête vers tes pieds, en effet, tes chaussettes brillaient... La lumière revint et les Lily s'intéressèrent à autre chose, dansant toujours avec entrain sur la piste. Il fallait avouer que la Grande avait de bons goût musicaux. Au bout d'un moment, tu eus trop pitié de Robyn pour rester sans rien faire, en plus de cela, Dégout était allée la voir, la personne la plus insupportable du groupe -après toi bien entendu-. Tu fis passer un mot aux Lily qui se le firent ensuite passer entre elles:
-Il faut aider Robyn
Quand le mot te revint, il avait été quelque peu... déformé ?
-Il faut manger Robyn
Tu observas la Lily qui t'avait fait passer ce mot les yeux ronds, surprises que certaines aient pu croire que tu avais dit cela... Quelques Lily revenaient maintenant avec des couverts et des serviettes attachées autour du cou. Est ce que c'était une blague ? Tu te relevas de toute ta hauteur et t'interposas entre Robynet et tes nouvelles amies:
-Aider, pas manger
Des sourires amusés s'étirèrent sur leur lèvres tandis que tu t'approchas de Robyn, suivie par toutes les petites Lily. Tu leur donnas de rapides instructions puis en clignant rapidement des yeux, la tête penchée, les deux poings sous le menton, tu demandas avec une voix d'enfant:
-Robyyyn, fais nous un gâteau s'il te plaîîîîît
Les Lily placèrent toutes en même temps leurs poings sous leur menton, penchèrent toutes la tête et répétèrent toutes en coeur:
-S'il te plaîîîîîîîîît
Elles étaient trop mignonnes, Robyn serait obligée de craquer !
Lily: 82%
(c) sweet.lips
Jaspeur LaTrouille
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Daniel Sharman
Un Noël fort en émotions !
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Peur
Tout d'abord, il y eut les câlins. Une attaque de câlins.
Je m'étais enfui sans avoir eu le temps de discerner des visages. Elles gloussaient. Elles cherchaient un contact.
Ensuite, ce fut les ténèbres. La déroute. Le doute. L'angoisse, plus profonde et paralysante que la première journée dans une nouvelle école.
J'étais seul. Je n'avais jamais été seul.
Nous avions toujours été cinq. Et même lorsque les autres allaient dormir, même lorsque je ne trouvais pas le sommeil... je veillais sur elle. Je n'avais jamais été seul. Arraché. Perdu. C'était nouveau. Je n'aimais pas. Je préférais avant. Au moins, lorsque j'avais peur, j'étais entouré.
Je n'avais plus bougé. J'avais attendu que la normalité revienne. Si je ne me déplaçais pas, on finirait par venir me chercher. Quand Riley s'était perdue dans un centre commercial -un des pires souvenirs de notre vie- on lui avait dit de rester au même endroit. Du coup, Papa et Maman étaient venus nous chercher et tout s'était bien terminé. Je me répétais que tout allait se passer de la même façon, cette fois-ci. Même si rien ne me rassurait. Absolument rien.
J'étais recroquevillé sur moi-même, dans un recoin. La lumière rouge repoussait les ténèbres environnantes. J'ignorais depuis combien de temps je me trouvais ici. Et alors, je l'avais entendue. Une jolie berceuse, comme celle que Maman chantait quand nous étions petits. La douce chanson avait repoussé la peur. Un tout petit peu. Pas beaucoup.
J'avais réussi à marcher à quatre pattes sur quelques mètres, afin d'observer. Presque curieux. Qui chantait dans l'orteil ? J'avais posé une main violette contre la paroi, mes doigts tremblants se cramponnant. Puis je l'avais enlevée et m'étais reculé. Non, c'était trop dangereux de s'aventurer comme ça dans le tunnel. Et s'il s'agissait d'un monstre qui essayait de m'amadouer en poussant la chansonnette ? Eh bien, j'étais bien plus malin que lui. Je resterai caché. J'avais hurlé en l'apercevant et avais couru.
Hélas, je n'avais pas prévu que le monstre me suive. Il avait une voix aiguë qui m'angoissait. J'étais de nouveau recroquevillé contre le sol, fixant mes mains en répétant :
« C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. »
J'avais invité le monstre. Il allait me dévorer.
Que m'arrivait-il ? Tétanisé, je fixai mes doigts qui s'allongeaient et qui perdaient leur couleur. J'avais la peau rose pâle. Dégoût allait se moquer de moi.
Le monstre me parlait mais je ne voulais pas écouter. Un seul mot franchit ma bouche livide alors qu'il me demandait mon nom :
« Peur... »
En plus, je fus obligé de le répéter car il ne comprenait rien. Il avait posé une main sur mon dos. Je me mis à trembler comme une feuille.
« Je suis heureuse de te rencontrer, peur. »
Je manquai de m'étrangler et tournai légèrement la tête vers le monstre.
... La monstre ? Je la dévisageai, surpris et terrifié. Elle ne ressemblait pas aux autres filles qui peuplaient cette enveloppe.
"Comment vous pouvez me connaitre ?" balbutiai-je. "Pourquoi vous êtes minuscule dans un corps ? Vous... vous êtes quoi ?"
Elle n'était pas un anticorps, encore moins une émotion. Si j'avais été Colère, je lui aurais ordonné de montrer ses papiers mais... le simple fait de penser à mon collègue m'arracha un couinement d'effroi.
"Je ne le sais pas moi même." dit-elle d'un ton mesuré.
"C'est terrifiant." fis-je en la fixant de mes yeux exorbités.
"je vais rester là un peu avec toi si tu veux bien."
"OH NON !" laissai-je échapper dans un cri paniqué, si bien qu'elle se recula brusquement. "Il faut me laisser. Me laisser tout seul. Non, trop seul. Tout seul. Avant j'étais jamais seul, mais c'est fini. Ca c'était avant."
Je parlais si vite que j'avalais la moitié de mes mots, mes yeux frénétiques détaillant le moindre changement de son visage. Elle n'était pas un monstre, ce qui était déjà une bonne chose. A moins qu'elle cache une double mâchoire quelque part. POURQUOI IMAGINAIS-JE CE GENRE DE CHOSES ? Maintenant, j'allais y penser sans arrêt.
"Elle est avec nous." me coupa-t-elle.
Aussitôt, toutes mes pensées furent balayées par une seule et je me redressai vers elle.
"Riley ? Vous savez où est Riley ?" m'exclamai-je, tout excité et effrayé.
Une seconde, j'en oubliai d'avoir peur et me redressai davantage. Elle se recula d'un air impressionné, ce qui me plongea dans la panique la plus totale. De quoi avait-elle peur ? De... de moi ?
"Je sais où est Dégoût." expliqua la fille d'un air méfiant. "Et on a croisé Colère aussi."
Un sourire fugace tressauta sur ma bouche avant de s'évanouir. Mes collègues, mes chers collègues !
"On peut tous vous retrouver. Je peux t'amener à eux. Tu pourrais ne plus être seul à nouveau."
"Et ensuite on retournera à la maison." soupirai-je. "Enfin pas dans le Minnesota mais le quartier cérébral. C'est un endroit tellement génial."
Quelque peu rêveur, je sentis tous mes nerfs se relâcher d'un coup. L'instant d'après, j'eus l'impression d'être devenu une grande guimauve sur pattes. Cette fille pouvait me ramener à la maison. Ou en tous cas, jusqu'à Dégoût. De toutes les émotions, elle était la plus apte à nous reconduire dans la tête de Riley. Elle connaissait forcément le chemin.
"Je t'y emmènerai. Tu as ma parole." m'assura la fille.
Nora, me souvins-je. Elle s'appelle Nora.
Elle se leva et me tendit la main. Je l'observai, avant de lever la tête, et de l'observer à nouveau, de plus en plus tendu. Fini la guimauve. J'étais de nouveau aussi raide qu'un piquet.
"Qu'est ce que tu essayes de faire ? Je ne comprend pas." fis-je en déglutissant avec peine. "Tu vas rester comme ça longtemps ?"
"J'ai des amies qui peuvent nous montrer le chemin." assura Nora.
Je lançai un coup d'oeil anxieux vers le couloir. Elle parlait des petites demoiselles qui peuplaient ce corps.
"Elles sont trop nombreuses et parlent beaucoup." prétextai-je en portant une main à mon noeud papillon pour le tripoter nerveusement. "Elles m'ont attaquées avec des câlins quand je suis arrivé."
"Je leur demanderai de se taire. Elles sont gentilles et elles m'écoutent."
Je fixai de nouveau sa main, tremblant de tous mes membres. Si ça continuait, j'allais faire une crise d'angoisse. Finalement, je tendis les doigts et sentis les siens effleurer les miens. Cela dura quelques secondes. C'était étrange. La peau.
J'enlevai ma main comme si je m'étais brûlé et sautai sur mes jambes.
"Je passe devant." assura-t-elle, et je n'allais pas l'en empêcher.
Tandis que nous marchions, je m'aperçus que les parois reflétaient la silhouette d'un monsieur très grand au visage ahuri. Je ne savais pas qui il était mais sa présence m'angoissait encore plus que le reste. Qui était-il et comment se faisait-il qu'il marchait avec nous sans qu'on le voit à côté ? Il n'existait que dans les parois.
Je laissai échapper un couinement anxieux et rattrapai Nora en quelques pas rapides, manquant de lui marcher dessus.
Au bout du tunnel, nous avions un comité d'accueil. Je me cachai aussitôt derrière la jeune femme, trop effrayé à l'idée que les filles alignées ne recommencent à me câliner. Nora étendit les bras comme pour les défier de le faire et les autres filles clignèrent des yeux, avant que l'une d'entre elles n'annonce, toute joyeuse :
"Nous avons préparé un feu de camp avec des marshmallows. Vous vous joignez à nous ?"
Les feux sont très dangereux, surtout dans un corps humain, mais lorsqu'elles s'écartèrent, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une lueur flottante et chaleureuse. Allions-nous vraiment s'asseoir autour ? Mon regard craintif croisa celui de Nora, alors que toutes les jeunes femmes gloussaient autour de nous.
Christopher Mitchell
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Shohamu
J'observai mes coéquipiers s'éclipser et s'éloigner les uns après les autres. Certains se laissant aller sur la musique qui résonnait dans la belle-fille de la déesse, d'autres allant s'isoler. Je gardai un oeil sur Dégoût qui gravit quelques parois pour nous surveiller depuis un espèce de mirador. Elle prenait la mission que lui avait confié Aryana très au sérieux, tant mieux, au moins elle resterait normalement plus ou moins saine et sauve. Au moins une émotion qui voulait bien coopérer, c'était déjà. Peut-être qu'on serait rentrés avant d'avoir soixante piges... Ne restait plus qu'à en trouver trois autres - et éventuellement la première que nous avions trouvé puisque nous n'étions plus vraiment dans le même corps, ce qui rendait la tâche un peu plus difficile - selon les différentes couleurs de la télécommande. Au moins Dégoût savait à peu près comment ça fonctionnait, elle nous était d'une aide précieuse.
Mon regard dériva sur la piste, même le shérif s'y était mis, au plus grand plaisir de notre déesse. Sa déesse. Je soupirai, n'ayant pas vraiment l'envie de sautiller partout. Surtout que la musique craignait, ma fille Siana se l'était tellement tournée en boucle lorsqu'on prenait la voiture ensemble que c'était plutôt de la torture pour moi. Je ne pouvais pas le refuser à ma chaire et mon sang, mais j'allais voir ailleurs ce qui se passait ici pour ma part. Les mini-lilys avaient parlé d'une soirée mousse non ? Pourquoi ne pas se changer les idées avec ça ?
"Ouiiiiiiiiii" crièrent une flopée de mini-lilys en courant près de moi vers l'entrée d'un tube qui ressemblait plus à un toboggan humain.
Je les suivis pour voir où menait le toboggan, mais tout était noir. Alors que je me penchai un peu plus, j'observai brièvement quelques flashs de lumière qui se duraient qu'une faction de seconde puis disparaissait à nouveau. Je ne réfléchis pas plus, ce devait être ça ! Je me laissai glisser avant d'atterrir sur une surface molle, qui ressemblait très précisément à une langue. Tout autour de moi, des dents et de la mousse mentholée qui prenait de plus en plus d'ampleur. Je m'avançai de quelques pas, quelques mini-lylis se tenaient dans les coins de la bouche, mais c'était calme. J'inspirai profondément, sentant quelques muscles se détendre instantanément. Je n'étais pas dans le champ d'Arya, elle n'avait pas d'emprise sur moi ces quelques minutes... Je fermai les yeux, relevant légèrement le menton pour savourer le moment.
"Qu'est-ce qui ne va pas ? Je vois que vous avez l'air soucieux."
Ma quiétude ne fut que de courte durée. J'aurais dû m'en douter. Ou pas. Elle avait laissé son shérif danser tout seul à l'étage ? Etonnant. Surtout qu'il devait encore avoir les autres en visuel, et donc il saurait forcément qu'elle était là avec moi. Et il me blâmerait. Car c'était plus facile ainsi. Il ne verrait la vérité que lorsqu'il serait trop tard... Je ne lui répondis pas, priant pour qu'elle s'en aille. C'était la première fois depuis longtemps que nous nous retrouvions seuls. Et je n'avais oublié la façon dont on s'était quittés la dernière fois.
Lorsque je rouvris les yeux, elle était face à moi, arborant une petite moue embarrassée. Se sentait-elle coupable de m'infliger tout ceci ? Mes prunelles la transpercèrent comme pour la sonder, gardant cet air sérieux. L'espace entre mes lèvres s'agrandit soudain alors que mon souffle fut inspiré, j'allais prononcer trois mots avant que la déesse ne me devance... Sa main avait pris la mienne, et l'avait déposé dans son dos. Nos deux corps s'étaient rapprochés, et elle avait commencé à bouger au rythme de la musique. Je retins un moment ma respiration et ravalai ma salive, relevant les yeux vers le ciel quelques secondes afin de me concentrer. Et puis merde, c'est elle qui était venu me chercher après tout non ?
Je resserrai mon étreinte dans le bas de son dos et la poussai un peu plus vers moi encore, collant presque nos bassins, laissant juste assez d'espace pour pouvoir se mouvoir en rythme. Sa poitrine frôlait mon torse, et je dus faire un effort incommensurable pour ne pas penser au fait qu'elle avait laissé son soutien-gorge dans le corps de l'autre géante... L'arrête de mon nez était venu trouver refuge contre sa pommette, avec douceur, je venais frôler son visage. Ainsi, je pouvais aussi éviter son regard, bien que je n'ai pas de doute sur le fait qu'elle soit aussi quelque peu troublée, son souffle avait quelques ratés, et si elle me disait que c'était la danse qui l'épuisait, je n'en croirai pas à un mot. La chaleur de son corps contre le mien m'emporta encore plus loin dans mon esprit, mais mes mains n'en firent rien, ni mes lèvres.
Je n'eus d'ailleurs pas à me faire violence plus longtemps, car une montagne de mousse nous tomba dessus, coupant net le moment. C'était frais, épais et vraiment mentholé. Mon corps s'était raidi sous le coup de la surprise, et nous nous étions retrouvés dans les deux couvertes de mousse de la tête au pied à se regarder dans les yeux.
"Vous ressemblez à un monarque français." dit-elle avant d'éclater de rire.
Les commissures de ma bouche s'étirèrent très largement pour rejoindre son fou-rire.
"Et vous à une belle duchesse..." répliquai-je en attrapant sa main pour la lever, et ainsi abaisser le reste de mon corps dans une pirouette de salut comme dans l'ancien temps. Lorsque je me redressai, je ne manquai pas de lui baiser la main en tant que fervent défenseur de la tradition...
Le sol se déroba alors sous mes pieds, et je vis Aphrodite elle aussi partir en avant sans pouvoir contrôler sa trajectoire. La mousse se fait encore plus présente, et la langue se contorsionnait sous nos pieds.
"Oh non ! Lily va cracher !"
Ça allait être fini pour nous, malheureusement... Ou peut-être aurions-nous la chance d'atterrir sur un autre truc mou en bas, il y en avait un peu partout finalement. Enfin, si nous ne finissions pas noyés avant... Par l'eau ou le Colgate, je n'étais pas encore certain. Une lumière aveuglante s'empara des lieux, m'éblouissant la vue avant de sentir une main me tirer et me ramener sur le côté. La déesse avait réussi à s'accrocher à une molaire, et me maintenait tant bien que mal à flot. Je regardai en bas, un autre évier m'attendait tout en bas, vraiment tout en bas... J'allais me fracasser contre la paroi dure et m'ouvrir le crâne sans aucun doute si elle me lâchait. Je relevai les yeux vers elle, alors qu'elle me grognait de m'accrocher.
"Vous tenez bon ! Lâchez moi si nécessaire." dis-je résigné.
Mieux valait que je périsse seul. Après tout, j'avais fais un serment. Sauver son prochain consistait parfois à se sacrifier.
Je n'en crus pas mes yeux quand une corde sortit de nul part, et nous hissa à la surface. Des mini-lily étaient venues à notre rescousse. Aryana tenta de décoller quelques parties de sa robe de fortune de sa peau, mais sans succès. Je remarquai alors à quel point elle dessinait ainsi tous les contours de son corps, épousant les rondeurs de sa poitrine jusqu'au canyon de son bas-ventre... Mon regard croisa le sien alors qu'il remontait à hauteur de son visage, et je sus qu'elle avait suivi le cheminement de mes pensées. Mais cette fois-ci, je ne détournai pas les yeux, affrontant les siens, assumant pleinement ce qu'elle avait vu, l'incendiant de ce qui me consumait alors à cet instant.
Le visuel fut rompu alors que Dégoût s'approcha de nous. Elle avait drôlement changé... Plus rousse et blanche que verte, même si certaines parties de son visage arborait encore la teinte émeraude. Aryana lui fit une remarque, mais resta courtoise... Je sentais pourtant qu'elle s'était retenue de faire une moue de désapprobation, l'émotion faisait encore un peu effet sur elle dès qu'elle était trop près.
"Où est passée Nora ? C'est vraiment pénible : je m'absente quelques minutes et tout est sans dessus dessous."
"Elle ne doit pas être loin..." dis-je pour la rassurer, mais elle était partie en direction de Pascal.
Exit la fête ! Le shérif avait perdu la télécommande et Nora ! On n'en finirait décidément jamais.
"Si on commence à paumer les trucs maintenant au lieu de les retrouver, on va jamais s'en sortir." dis-je d'un ton agacé en roulant des yeux, visant très clairement le shérif.
Et j'aurais réagi de la même manière si nous n'avions pas nos différends... Aphrodite elle aussi gardait avec pénibilité ses nerfs, savoir Nora perdue dans le corps de sa belle-fille avec potentiellement un objet qu'il ne fallait pas laisser traîner là la mettait en rogne. Je supposais que c'était alors là notre mission prioritaire, retrouver notre camarade, et peut-être en même temps visiter d'autres lieux. Peut-être qu'avec un peu de chance, nous tomberions sur une autre émotion qui aurait elle aussi été emportée avec nous...