« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Peur étant ce qu'il est il avait peur. Classique. Il tremblait comme une feuille un soir de novembre. Vu sa grande taille, c'était un peu - beaucoup - ridicule. Il sembla toutefois soulagé lorsque Colère débarqua d'on ne sait où, prêt à en découdre. Je l'avais rarement vu aussi remonté et m'écartai volontiers pour le laisser se défouler sur quelqu'un d'autre. Quelque chose d'autre, en fait. Je doute que notre ami le Rhume puisse prétendre être quelqu'un. De toute façon, il ne faisait pas le poids face à Colère. J'aurais presque applaudi. Ce que je n'applaudis pas, en revanche, fut son comportement après la déculottée infligée au Morveux. Impressionnée par ses poings, les Lily s'étaient agglutinées autour de Colère qui bandait ses muscles fièrement. Pathétique. Je roulai à nouveau des yeux. Sérieusement ? Oui, apparemment, il était sérieux. Il avait éclaté le nez d'un virus et ça y est, monsieur était un héros. Il l'était un peu, cela dit. Mais pas assez pour rouler des mécaniques. D'ailleurs, la déesse semblait également amusée par la situation. Tu m'étonnes qu'elle le soit ! Colère n'avait rien de Brad Pitt. Ou de Pierre Niney. Colère Pitt, parce qu'il était fidèle à son sale tempérament, se plaignit bientôt que nous n'ayons pas trouvé Joie et Tristesse. Je roulai des yeux. Lui non plus ne les avait pas trouvées. Mais ce n'était pas le moment de débattre. Ni de draguer la déesse de l'amour, qu'il le veuille ou non. L'heure était à la téléportation, encore. J'attrapai sans réfléchir les deux mains les plus proches des miennes et nous formâmes à nouveau une ronde. Puis la même lumière blanche nous ébloui. L'instant d'après, nous avions changé de corps.
Très utile, ce pouvoir. Elle semblait bien le maîtriser, à l'exception peut-être de cette fois-ci car personne ne savait où nous avions mis les pieds. Su-per. Bravo, vraiment. Bonjour le sauvetage d'élite des émotions ! Personne ne nous avait accueilli à l'entrée dans ce corps qui semblait désert, froid et morne. Pour un peu je me serais demandée si nous n'avions pas atterri dans une grotte au fin fond de la steppe sibérienne. Parce que c'était au moins aussi accueillant. Le propriétaire de ce corps ne devait pas être une personne très heureuse. En fait, ça sentait plutôt la tristesse et la colère, à bien y réfléchir. Tout un programme. Je vous parie que les gens tristes ET colériques sont dangereux pour autrui et leur statut social. Avions nous subitement décidé d'errer dans les cas désespérés ? Je roulai des yeux. A cet instant précis c'était plus qu'approprié. Peur prit peur, comme toujours. Il était à demi-recroquevillé, ses dents claquaient et ses membres tremblaient. Le pompier aux Dolirhumes s'enquit de son état. Quel preux chevalier, dites donc ! Il va nous faire une attaque ou y a une chance pour qu'on le ramène parmi nous ? Je haussai les épaules. - Ca lui passera. Ca finit toujours par lui passer. Il a survécu à l'attaque de chauve-souris quand Riley avait 8 ans, il survivra à ça, déclarai-je en battant des cils. N'est ce pas, Peur ? On est tous ensemble, il ne peut rien t'arriver. Je n'en savais dans l'absolu rien mais était-ce nécessaire de lui dire ? Probablement pas. Et puis, en dehors de la tristesse et de la colère de ce corps il n'y avait rien qui... Je n'eus le temps d'achever ma pensée. Et je déteste qu'on interrompe le fil de mes pensées. Mais le pompier preux chevalier venait de hurler à la mort, pâle comme un linge, terrorisé. ... Sans. Déconner. Le. Pompier. Qui. Flippe. Comme. Un. Bébé. S'il espérait être crédible après ça... J'hésitai à rire. Peur n'aurait pas apprécié que je ris alors je... roulai des yeux. Que faire de plus, franchement ? Peur était apparemment contagieux et le lui dire allait lui faire peur. On était coincés, c'est tout. Coincés dans les cauchemars des humains, apparemment. Tandis qu'une lionne avait manqué d'engloutir Chris, qui, pour le coup, détala comme un lapin, les autres furent également bien accueilli par notre hôte. Je me poussai contre les parois, histoire de leur laisser la place. Colère, à mes côtés, encourageait à sa manière, les humains. - La lionne est vraiment pas contente, fis-je remarquer, les bras croisés et le corps nonchalamment appuyé à une paroi, entre deux cris de Colère. Pour toute réponse, mon acolyte beugla un truc un peu sexiste. - Zen, Colère, zen... C'était peine perdue mais j'avais envie de m'entendre penser et commenter. D'autant que le comité d'accueil de Pascal était particulièrement intéressant. Et laid, incroyablement laid. Il aurait fait un très beau couple avec le Rhume. Ou la Lèpre. Il avait beaucoup de bas et de mains musclés. J'avais déjà vu ce type de créature. Ne me demandez pas où, ça ne vous regarde pas. - C'est un Hécatonchire ! m'écriai-je en ayant retrouvé le terme. - Hécatonàchier, ouais ! bougonna Colère avant de reprendre son coaching musclé, tous poings dehors. Il aurait fait un malheur en entraineur de foot. Ou de hockey. C'est vachement mieux le hockey. - Non, mais ta droite ! Bon sang... UTILISE TA TETE ! METS LUI UN COUP DE BOULE !!!!!!! hurla Colère. Dois-je encore préciser que c'est lui qui beugle comme un forcené ? Bref. Il criait et l'armure de Pascal se cabossait de plus en plus. Mouais. Il avait tout de suite moins la classe. - Ne sois pas si sévère. T'as vu ? Les autres arrivent à passer au travers de ce machin hideux. C'est marrant. On aurait du prendre du pop corn. Tu sais, comme quand Riley regarde un film. Le shérif n'est pas si mauvais mais il a vraiment une sale tête maintenant. Hé ! console toi en te disant que les filles aiment le look bad boy ! criai-je alors qu'un œil au beurre noir se formait sur son visage. Allez, t'es le shérif ou son adjoint ? J'espérais sincèrement que ces quelques encouragements aidaient. Surtout ces messieurs qui avaient l'air de moins bien se débrouiller que ces demoiselles. - Si j'étais Va-Nus-Pieds je lui balancerais mes sandales hideuses à la tête. Ce sera une perte pour personne et autant de laideur ne peut que faire très mal quand on se la prend de pleine face. Ils manquent tellement d'imagination... Bon, ça m'ennuie. Amuse toi bien Colère. Je tournai les talons et m'approchai de Peur qui était resté en retrait. Colère avait l'air de gérer parfaitement, de toute façon. Il était à son aise dans ce corps, cela se sentait. Autant mettre mon temps à profit pour retrouver Joie et Tristesse. Ou commencer, du moins. J'aperçus la télécommande par terre. Aucun respect pour les objets, je vous jure ! Je roulai des globes oculaires et la ramassai, m'asseyant auprès de Peur pour l'observer. Une lueur bleue sembla scintiller un court instant mais... Je ne sais pas, en fait. Peut-être que oui ou peut-être que non. De toute façon, ils étaient tous occupés. - Eh t'as vu Peur ? demandai-je quand même en agitant la télécommande. Non, bien sûr que t'as pas vu... Laisse. On ne peut avoir peur et être à l'affût d'indices. Si ? Peur me regardait avec de grands yeux. Il tenta de se relever, de prendre sur lui et de rassembler ses forces, mais échoua. Tristesse aurait trouvé cela incroyablement... triste. - Ils vont tous mourir ! Tu ne le sens pas ? C'est... ce corps est... invivable ! se lamenta t-il en retombant comme un soufflé. - Mais non, mais non. On a une déesse, un pompier, un shérif et ... trois autres nanas plus ou moins badass et Colère aux commandes. Ils vont pas mourir, affirmai-je en lui tapotant l'épaule. Ils finiraient juste un peu amochés, rien de méchant. Robyn l'était déjà et elle n'en était pas morte ! Mais allez donc lui dire ça, vous... Peur ne m'écoutait pas. Il avait soudain eu la brillante idée de se taper la tête contre la paroi. Sans. Déconner. Tap. Tap. Tap. Tap. J'écarquillai des yeux. Il était définitivement malade. Totalement atteint. Et dire qu'un crétin a décrété que la peur donnait des ailes ! Tu parles ! Elle donne des bleus, c'est tout ! Ce débile était en train de s'amocher lui-même ! Mais que fait la police ??? Je roulai des yeux et le stoppai, usant de toutes mes forces pour qu'il arrête de se débattre. - Maintenant ça suffit espèce de débile ! T'es en train de te défoncer le crâne, abruti ! Tu crois vraiment que c'est l'idée du siècle ? Nos corps changent, Peur, ils changent ! Et arrête de trembler, c'est soulant, j'ai du mal à te tenir. Riley aussi a changé depuis qu'elle était bébé, c'est pas forcément diabolique ! Allez, tu te calme. Me force pas à te faire un câlin. Ni à t'en coller une. Parce que je l'aime bien, Peur. Il était un peu stupide et flippé mais il est gentil. Plus que moi, ça c'est sûr. Et prévenant. Prévoyant aussi. Un peu trop, d'ailleurs. Enfin, en l'occurrence, il avait pas prévu l'hémorragie interne qu'il allait finir par se créer comme un con. Franchement s'il ne se calmait pas je lui en parlerais, de cette hémorragie cérébrale et de la mort douloureuse qui l'attendait. Je n'avais pas peur de lui faire peur. Pas si ça pouvait le sauver et l'empêcher d'avoir l'air crétin.
Dégoût : 99 %
Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
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Boooon. Clairement, on était dans la merde. Encore. Perso à force ça me fait plus grand chose, mais ça reste quand même sacrément chiant. Comme là. On était dans un corps de dépressif qui irait sûrement bien à un suicidaire. Ou un serial killer. Si des anticorps se ramenaient en ricanant, couteaux à la main, en disant qu'on allait être amis pour la vie, ça m'étonnerait même pas. Ou alors un petit cimetière intérieur, avec des bocaux remplis de doigts de pieds rangés dans une étagère. Le corps de Lily me manquait vachement tout à coup.
Mais c'était bizarre justement, parce qu'on avait pas encore été agressés par des minis quelqu'un. À la place, le pompier se faisait à moitié bouffer par une lionne qui devait avoir la rage vu comment elle arrêtait pas de baver, et Pascal galérait comme un malade contre un machin difforme avec pleins de bras. Ok.
Moi, je les regardais essayer de survivre, bras croisés, en attendant que ça se termine. Je pouvais pas aider hein, si je touchais les machins, je passerai juste à travers. Donc valait mieux que je me mette pas sur leur chemin, qu'ils se débrouillent tranquillement. J'allais pas non plus m'agiter pour rien. Valait mieux que je garde mes forces pour autre chose. Tout le monde avait l'air de morfler, mais moi j'avais que dalle. Autant en profiter. De toute façon, j'étais déjà prête mentalement à me faire attaquer par un oréo géant à la confiture d'abricot. Une fois, un type avait essayé de me faire bouffer ça. Un oréo avec de la confiture. D'abricot. À la place du glaçage à l'intérieur. Ce connad aurait mérité d'aller en prison.
- Bon la crevette, elle va se calmer ? T'es entrain de baigner dans de l'huile bouillante qui te transforme en beignet ou quoi ? Arrête de faire le con !
Peur était taré. Il allait finir par s'éclater la gueule et se défoncer les os du visage si ça continuait. D'ailleurs, c'était vachement bizarre que toutes les émotions deviennent des humains. Et ils avaient pas de la chance, ça devait être de découvrir qu'en plus, ils avaient pas été gâtés par la nature. J'sais pas, la transformation aurait pu être quand même un peu plus sympa.
- Faut trouver un moyen de les aider, peut être ? J'ai la flemme de me fighter contre un machin avec pleins de mains, mais quand même, je suis pas non plus une...
Je m'arrêtais de parler, et décroisais lentement les bras. Il se passait quelque chose. Quelque chose venait d'apparaître. Quelqu'un, plutôt. C'était une fille, habillée tout en noir. Elle me disait vaguement quelque chose. C'était peut être un anticorps ? Elle me regardait comme si elle en avait rien à foutre d'être là et de moi, ça allait plutôt bien avec l'ambiance glauque du coin. Enfaîte on était dans un corps de gothique, tout s'expliquait ! Je savais pas par contre que les gothiques, joystik à la main. Ils étaient pas plutôt du genre à se trimballer avec un crucifix et une faux ?
- Hé! Tu es un anticorps ? Tu peux nous dire dans quel corps on est ? Whoooo ! Oh putain ! Que ce qui se passe !
Je venais de m'avancer, alors que je voulais pas. C'était comme si je pouvais pas me contrôler, sérieux ! Je m'arrêtais d'un coup, le cœur battant. Trop spé ça. Devait y avoir un truc dans ce corps qui... Non ! Ça recommençait ! Mes jambes ne répondaient plus à mes ordres, elles obéissaient plutôt à...
- Non...
J'avais murmuré, les yeux écarquillés d'horreur. La fille. Elle bougeait son joystick. Et ça me faisait avancer. À gauche. À droite. Tout droit. Elle me contrôlait. Comme si j'étais un personnage de jeu vidéo. Comme si j'étais Vanellope Von Schweetz, l'anomalie de Sugar Rush, et pas une vraie personne.
- Arrête ! Bordel arrête ça s'il te plaît !
Je tendais les bras pour tenter de m'accrocher à quelque chose, mais je continuais à avancer. Quelque chose venait d'apparaître au sol. Un trou noir. Elle voulait quand même pas que... Non. Non non non ! Il était hors de question que je saute là dedans ! Je n'étais plus virtuelle, je pouvais décider par moi même. Je n'avais plus rien d'un être formé par des pixels, je n'avais plus rien d'une anomalie. Elle n'avait pas le droit de me faire ça ! Je ne comprenais même pas pourquoi cette fille me faisait ça. Je l'avais jamais vu ! Je tournais la tête vers elle, et son regard vide n'éprouvait aucun remord pour ce qu'elle me faisait. Elle me disait quelque chose. Son visage. Il me faisait penser à... Oh non.
- Ellie ! Ne fais pas ça ! Pense à Lily !
C'était elle, le double féminin d'Elliot, j'en étais sûre. Je la connaissais juste parce que Lily m'en avait parlé des centaines de fois. Apparemment, elle en était raide dingue. Et j'aimais pas ça. Sérieux, Lily avait carrément tout un harem à force ! J'avais déjà du mal à devoir la partager avec Elliot, mais en plus si fallait rajouter une gonzesse qui pensait qu'elle était son âme sœur... Bonjour la galère.
- On se connaît en plus ! Rappelle toi ! Comic con ! Chihuahua ! Putain mais pose ce machin !
Je hurlais, en essayant de bloquer mes jambes pour ne pas continuer à avancer. J'étais quasiment au bord du précipice, là. Si je me rapprochais encore, j'allais tomber. J'avais peur. Il n'y avait plus personne autour de moi, à part Ellie. Ce n'était pas la même qu'au Comic Con. Celle là, elle était plus vieille. Mais je savais pas qu'elle voulait ma mort à ce point. Je voulais bien mourir, mais pas comme ça. Pas comme j'avais toujours vécu. Toute seule. Comme une anomalie. J'étais plus comme ça. Maintenant j'avais... j'avais des amis ! J'avais une armée d'Ewoks ! Et même un vieux divin qui me disait d'avoir confiance en moi ! Je pouvais pas ! J'étais plus cette fille là putain !
- Lily ?
Je continuais à avancer, mais quelqu'un venait d'apparaître. C'était elle. Mais elle me regardait avec autant d'indifférence que Ellie. Comme si j'étais que dalle. Et ça faisait mal. Oh merde, que ce que ça faisait mal.
- Game Over.
Elle avait dit ça sur un ton neutre, comme si ça lui faisait rien. Mais non. Ça ne faisait pas rien. Ça venait de me faire l'effet d'une balle dans la poitrine. J'étais game over. Je tournais la tête pour qu'elle ne voit pas mon regard apeuré, mais je croisais celui de Jamie.
- Game Over.
Nouveau coup. Je titubais. Je savais qu'il me haïssait, qu'il s'était pas vraiment passé quelque chose entre nous, mais quand même. Connard. Salaud. Je préférai me dire ça, mais mes yeux s'emplissaient quand même de larmes. Je méritai pas ça. Je méritai quand même pas de mourir pour tout ce que je lui avais fais, hein ?
- Game Over.
Nora, cette fois. Putain. Le pire, c'était son expression. Comme les autres, ça ne lui faisait rien. Ça lui faisait rien de me voir me rapprocher d'un trou, où j'allais disparaître. De me voir être actionnée comme si j'étais pas une vraie personne. Mais si. J'étais réelle.
- Je suis réelle ! Je suis pas une anomalie !
Je criais de désespoir. Mais les personnes que je connaissais continuaient d'apparaître, et m'annonçaient ce que je craignais depuis toujours d'un air désintéressé. J'étais que dalle.
- Game over. Game Over. Game over.
Aryana. Elliot. Même lui. Je pouvais dire ce que je voulais, je l'aimais bien quand même. Mais je comprenais pourquoi il me détestait. Y avait même... Ralph. Sous sa forme de personnage de jeux vidéos. Ok. Je me retenais vraiment pour pas pleurer comme une gamine là. Il me manquait, ce grand crétin. On se reverrait jamais. Je le retrouverai jamais. À la place, j'allais tomber, entourée d'une bande d'ewoks qui ne me regardaient plus comme si j'étais une déesse.
- S'il te plaît.
J'avais tourné la tête vers Ellie, désespérée. Je ne voulais pas sauter. Je ne voulais pas mourir. C'était un trou noir. Une erreur dans le programme. C'était là que les anomalies devaient aller. Mais elle fit bouger sa manette. Et je tombais.
Tout était sombre. Je ne sentais plus rien, je ne voyais plus rien. C'était comme si je flottais dans l'obscurité. C'était ça la mort, pour les anomalies. J'aurai aimé juste... disparaître. Mais j'allais rester dans les ténèbres pour toujours. À entendre « Game Over » résonner dans le noir. C'était ce que j'avais mérité après tout. Fallait pas que je m'étonne. Au moins, je n'aurai plus de larmes pour pleurer.
J'ouvris d'un coup les yeux, et pris une grande inspiration sifflante, bouche grande ouverte pour tenter d'avaler le plus possible d'oxygène. Mes poumons s'étaient remis en marche, et j'étais allongée sur le sol mou du corps. J'étais en vie. C'était... c'était pas vrai. J'étais pas vraiment morte. J'étais pas redevenue une anomalie. J'avais des bras, des jambes, une sale gueule, mais tout était bien là. Oh bordel. Oh bordel de merde.
Tout autour de moi, les autres continuaient à se battre. Ça avait que ça. Une épreuve que le corps m'avait envoyé. Et j'avais perdu. J'allais peut être rester allongée moi enfaîte. Encore un peu. De toute façon, j'avais plus trop envie d'utiliser mes jambes. Traîtresses.
Robyn: 90%
Sinmora
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« Je me souviens de quand j'étais seule moi aussi et que j'avais peur... »
Chaque personne autour de moi semblait être confrontée à sa peur. J'aurai pu aider Christopher face à la lionne, mais Aphrodite avait déjà essayée et ça n'avait pas marché. On passait au travers des ennemis des autres. Quel que soit le corps dans lequel on était, il était fort, puissant et il nous faisait vivre nos pires cauchemars. Pascal s'était retrouvé face à une créature légendaire que j'avais déjà vue auparavant dans mon monde. Les Hécatonchires étaient la création de notre Titan Roi Ouranos. Elles veillaient sur les lieux importants à la place des Titans. Il ne faisait confiance qu'en la force de ces créatures qui ne rataient jamais leur cible. Pascal était un guerrier, mais un guerrier mort. Le plus dur avait été de voir Robyn affronter elle aussi sa propre peur. Je ne comprenais pas de quoi il s'agissait, car il y avait bien trop de personnes autour d'elle et à un moment je crus même me voir.
« Robyn... » murmurais-je totalement sous le choc. Je ne pouvais pas stopper les autres, mais est ce que je pouvais me stopper moi même ? La jeune femme semblait réagir aux commandes d'une femme en noir. Je ne l'avais jamais vue, mais quelque chose me disait que je la connaissais. Comme si une chose m'attirait vers elle, m'envoûtait. J'avais tournée la tête pour me libérer de cette emprise, observant ce qui se passait autour de moi et si je pouvais aider quelqu'un. La déesse était debout, comme si elle était concentrée sur quelque chose d'invisible. Tout le monde était véritablement en proie à ses peurs. Tout le monde à part... Je les avais observés. Peur, Dégoût et Colère. Ils ne semblaient pas subir les effets de ce corps. Et puis Peur... on vivait nos pires frayeurs. Est ce qu'il en était responsable ? Peut-être que c'était auprès de lui que je pouvais aider les autres.
« Wouah ! Tu gères, toi t'as peur de rien ! » s'écria Colère à mon passage, en me collant un coup de poing dans les cotes. J'avais passée ma main dessus en le fusillant du regard.
« Hum... Sauvage avec ça ! »
Secouant la tête, je m'étais éloignée de lui, qui ne semblait pas avoir peur et se réjouir de tout ça. J'avais pris la direction des deux autres émotions qui étaient réunis ensemble contre la paroi. Peur semblait tétanisé et Dégoût essayait de le raisonner. J'avais hésité avant de m'accroupir aux côtés de Peur et de jeter un oeil discret à Dégoût. Il avait la tête posée contre la paroi et son regard était plongé dans le vide. Pouvait-il vraiment être responsable de tout ça ? Et est ce que j'arriverai à le raisonner et à stopper ses agissements ?
« Est ce que c'est toi ? » demandais-je intriguée. Il cligna plusieurs fois des yeux et il mit un certain temps à me voir.
« Moi qui quoi ? »
J'avais levée les yeux vers Dégoût qui était d'aucune aide, avant de prendre une grande respiration et de poser ma main sur les siennes. Il avait frissonné.
« Vous n'avez pas peur. Aucun d'entre vous. Enfin, vous ne subissez pas vos peurs. »
Je me stoppais, regardant dans le vide. J'étais réellement en train de l'accuser et de lui dire, à lui Peur, qu'il n'était pas effrayé ? Mais c'était dans sa nature, du coup ça ne comptait pas ? Et puis ils n'avaient pas d'ennemis face à eux. Ils attendaient simplement.
« Si tu fais quelque chose, arrête toi tout de suite. » ordonnais-je.
Il s'était recroquevillé d'avantage contre la paroi, comme si il voulait se fondre dedans. Je m'étais avancée un peu plus, serrant ses deux mains. Il avait tenté de se dégager mais sans succès.
« Ce n'est pas grave si c'est toi, du moment que tu arrêtes tout de suite. »
« Je... je... je fais rien du tout... je pourrai jamais... c'est trop terrifiant... ici. »
Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance ou pas. Il se détacha l'une de ses mains des miennes, pour m'agripper la main, ce qui me fit sursauter. Je m'étais levée brusquement, me dégageant de lui et sentant des larmes monter à mes yeux.
« Lâche moi !! Ne t'approche pas !! » hurlais-je la gorge mouillée. Il poussa un couinement tandis que mon corps commença à trembler.
« Je suis désolé... » « Je suis désolé... Sinmora. »
Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Une autre voix avait jailli de derrière moi. Je n'osais pas me tourner et je frissonnai une nouvelle fois quand je sentis deux mains se poser sur mes épaules. J'avais optée pour la solution la plus facile, celle qu'il m'avait lui même apprise quand j'étais petite fille. Quand quelque chose te fait peur, ferme les yeux et laisse la chose partir. J'avais fermé les yeux, n'osant plus les ouvrir.
« Il... il y a quelqu'un... derrière toi. » balbutia Peur d'une voix tremblante tandis que je ne pouvais plus retenir quelques larmes. Je savais qu'il y avait quelqu'un derrière moi, mais je ne voulais pas être confrontée à lui. Je ne voulais pas me tourner et l'entendre me parler. Je voulais simplement que tout s'arrête.
« Pas toi... s'il te plaît... pas toi. » balbutiai-je à mon tour. Ses mains se serrèrent un peu plus sur mes épaules, comme pour m'inciter à me tourner. Si nos peurs sont encore là à notre réveil, il faut les affronter pour les faire disparaître. C'était autre chose qu'il m'avait appris. J'avais passée une main sur mes joues, pour sécher les larmes, avant de me tourner tout doucement, me détachant de lui. J'avais attendu quelques secondes, avant d'ouvrir les yeux. Il était là, comme dans mes souvenirs. J'eu un haut le coeur.
« Il faut t'enfuir avant... qu'il t'attaque. » murmura Peur.
« Je suis désolé... » articula Aeon. Puis, je vis qu'au loin, derrière lui, se tenait un petit garçon brun aux yeux bleus. Je ne l'avais jamais vue, j'ignorais totalement de qui il s'agissait. C'était ça ma plus grande peur ? Un petit garçon inconnu ? Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait.
« Ben alors ? C'est tout ? Pas de duel ? Pas d'affrontement ? De sang ? Bande de chifemolles ! » lança Colère d'un ton déçu en me donnant un nouveau coup de poing dans les cotes. « Allez vas y ! Transforme les en beefsteak ! Bon, peut-être pas le gosse. Mais l'autre gus là ! »
Peur s'était levé pour agripper le bras de Colère à plusieurs reprises et l'entraîner vers lui.
« Colère, arrête... c'est pas gentil d'encourager les bagarres. »
Colère grogna et repoussa violemment Peur, qui percuta la paroi derrière lui, les yeux écarquillés, sous le regard ahuris de Dégoût. Il resta tétanisé quelques secondes avant de murmurer d'un air presque heureux.
« Ca m'avait tellement manqué... »
Mais qu'est ce qu'il racontait ? Colère à son tour lui avait répondu avec un petit grognement affectueux.
« Je n'ai pas peur de toi. Je n'aurai jamais peur de toi. » murmurais-je à Aeon, me sentant bien plus forte. Qui que ce soit qui provoquait cela en nous, il s'était trompé de cible. Je n'avais pas peur d'Aeon. Il avait toujours été là pour moi, tel un frère. Je ne pouvais pas le craindre.
« Je suis désolé... » murmura t'il une nouvelle fois avant de pencher la tête sur le côté, pour me montrer le petit garçon. Je l'observais attentivement. Il ressemblait à un petit enfant ordinaire, avec juste des yeux bien bleus et un visage sombre et clair à la fois. Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? De quoi était il désolé ? Il me demandait pardon pour lui ? Pour le petit garçon ? Il m'avait fait quelque chose ? Je lui avais fait quelque chose ? Ma plus grande peur était de ne pas savoir ? C'était ça le message qu'on me passait ? Est ce que les autres avaient aussi le droit à leur propre message ?
« Aeon... » murmurais-je comme pour le supplier de me répondre. Mais il devenait déjà flou. Il allait partir, encore, m'abandonner une nouvelle fois. J'allais une fois de plus le perdre. Je tentais de me concentrer une dernière fois sur le petit garçon, mais rien pouvait m'indiquer de quoi il s'agissait, rien à part ces petites flammes qui dansaient sur ses doigts. Puis, je me retrouvai toute seule, avec les émotions.
« Moi, j'ai trouvé ça... beau. » annonça Peur, tandis que Colère le regarda d'un air abasourdi, avant de marmonner "chifemolle" et de retourner vers un combat plus intéressant. Quand à moi, j'étais restée là sans bouger, sans prononcer la moindre chose. Il me fallait un peu de temps pour comprendre ce qui venait de se passer. Mais le temps manquait. A dire vrai j'aurai tout le temps par la suite de comprendre. Pour le moment, il fallait agir. Je m'étais éloigné des émotion, faisant tout comme Colère, mais pour rejoindre une toute autre personne.
« Il faut te relever. » murmurais-je à Robyn que j'avais rejointe, tout en lui tendant la main. « Qui que ce soit qui nous fait ça, on va se venger. Mais on doit combattre ensemble. »
J'étais sûre de mon coup. On allait battre cette chose. On allait triompher.
« J'ai besoin de toi Robyn. On a tous besoin de toi. »
Aryana Cloud-Sandman
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
Tu sais contrôler ta peur. Maintenant libère ta colère.
Voir un pompier flipper totalement face à des bruits inquiétants aurait pu me faire sourire en d'autres circonstances, mais je ne pensais pas me tromper en songeant que l'heure était grave. J'en eus la confirmation en voyant une lionne surgir de nulle part et courser Christopher, dans l'intention de le dévorer. Premier réflexe : je me plaçai sur la trajectoire de la bête enragée, bien décidée à la calmer avec un coup de poing bien placé, même si je préférais taper avec mon Marteau. Mais si l'arme divine apparaissait version grandeur nature, je ne donnais pas cher de ce corps... Mieux valait combattre avec ma seule force. Cependant, je fus fort déstabilisée lorsque la lionne passa à travers moi sans m'infliger aucun dommage. Elle poursuivit sa course tout en poussant des feulements furieux à l'adresse de Chris qui s'en fut comme un dératé.
D'autres bruits de lutte m'intimèrent de me retourner. Ce corps était-il une immense arène de combat ? Aucun anticorps pour nous préciser à l'intérieur de qui nous étions. Etrangement, cette enveloppe charnelle semblait... inhabitée. Les réactions exagérées de Peur accentuaient mon angoisse. Son effroi décuplait le nôtre, ce qui n'était pas de bon augure... Le plus important était de ne pas se laisser paralyser par la terreur.
Pour le moment, je semblais être épargnée, tout comme les émotions. J'écarquillai les yeux alors qu'une créature de cauchemar faisait son apparition. Grande, démesurée, dotée d'une seule tête mais d'une centaine de bras, elle se donna Pascal pour cible. Il tenta de lutter contre elle mais l'hécatonchire était déterminée à le détruire. Chaque coup de poing était plus violent que le précédent, enfonçant le caméléon dans le sol mou...
Colère commentait l'affrontement avec emphase, comme s'il était devant un match de catch. Je lui aurais bien fait avaler sa langue mais j'avais plus important à faire.
Dans une tentative bien dérisoire, je me précipitai vers le combat et essayai de venir en aide à Pascal, mais mes coups passèrent à travers la créature qui ne me remarqua même pas. Alors, je voulus attraper la main du jeune homme, cherchant à le dégager de la folie meurtrière de la créature. Je le tirai vers moi brusquement et me concentrai pour nous emmener ailleurs, loin de ce corps démoniaque.
Je rouvris les yeux brusquement, toujours piégée à l'intérieur.
"Je... je n'arrive plus à me téléporter !" m'écriai-je, cédant à la panique.
L'hécatonchire marcha lourdement jusqu'à nous et leva ses cent bras avec lenteur, avant de les abaisser pour écraser Pascal...
"NON !"
Je le poussai de justesse sur le côté, le lâchant à regret. Autour de moi, les autres vivaient leurs peurs, mêlées de colère et de tristesse... Ce corps ne semblait être tissé que de ces deux émotions. Pourquoi ? Qui était cette personne à l'intérieur de laquelle nous étions piégés ? Pourquoi ne pouvais-je plus me téléporter ? Ce n'était pas en rapport avec la peur qui me gagnait. Je parvenais à me contrôler, à ne pas me laisser entièrement envahir. Face à la détresse des autres, j'essayais de me surpasser afin de les aider. Mais si je ne pouvais les emmener ailleurs... qu'allait-il leur arriver ?
Brusquement, je sentis une présence danser autour de moi. Je ne voyais rien mais je savais. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, m'espionnait. Il était partout et nulle part à la fois. Oppressant. Colérique. Triste.
"Montrez-vous !" ordonnai-je.
Je n'allais pas me laisser impressionner par si peu. Je n'avais pas peur. J'avais déjà affronté bien pire que des illusions offertes par un corps fou. Je m'attendais presque à voir apparaître mon fils drapé de noir, enlevant son masque et dire d'un ton triomphal...
Alors aide-moi... Maman !
Ce souvenir ne me quittait plus. Il faisait partie intégrante de moi. Je n'oublierai jamais le jour où j'avais vu le futur de mon fils. Lorsque j'avais compris qu'il allait devenir Surt, un guerrier sanguinaire prêt à tout pour détruire... Pourtant, Elliot n'apparut pas. J'en connaissais la raison : même si j'avais été terrifiée ce jour-là, à présent, je n'éprouvais plus que du chagrin. Une peine profonde ainsi que de la colère. Contre moi, car je craignais de ne pas réussir à l'aider suffisamment pour l'empêcher de devenir Surt.
La présence invisible continua de m'effleurer sans m'atteindre. J'observai les alentours, tous mes sens en alerte. A travers le brouillard de mes pensées, je crus apercevoir la silhouette d'Ellie, toute de noir vêtue. Et plus loin, un homme qui m'était inconnu ainsi qu'un petit garçon brun aux yeux d'un bleu saisissant. Je plissai les yeux, croyant voir de petites flammes danser autour de ses doigts...
La présence invisible se fit encore plus pesante, si c'était possible. J'eus l'impression de m'enfoncer dans le sol tant elle appuya contre mes épaules.
"Affronte-moi, lâche !" m'écriai-je, agacée et anxieuse.
Subitement, quelque chose d'étrange se produisit : comme surprise par mes paroles, la personne invisible sembla reculer avant de revenir timidement vers moi. Puis, elle me caressa. Je sentis très nettement une douceur incongrue transcender ses "gestes", comme si elle avait peur de me blesser, comme si elle avait peur de me... toucher.
Je perçus alors toute sa colère tempérée avec bien du mal par la profonde détresse qui imprégnait cet endroit. Comme si la personne tentait de se contenir. Je compris brusquement que je causais son chagrin. Je ne sais comment je sentis cette nuance. Peut-être était-ce parce que je venais de comprendre ?
La présence invisible se mouva peu à peu en une ombre vaguement humaine à mesure que mon esprit lui conférait un visage... Sa main brumeuse, ténébreuse, faisait de lents va-et-vients le long de mon bras, me faisant frissonner.
"Arès...?" balbutiai-je, éperdue, étourdie, alors que la silhouette devant moi se brouillait de nouveau et disparaissait.
Nous étions dans le corps d'un dieu. D'où le fait que je ne pouvais plus me téléporter et que tout était différent. Dans le corps de mon frère disparu. Etait-il de passage à Storybrooke ? Comment ? Pourquoi ? Il avait tout fait pour que nous ne le retrouvions pas.
Assiégée par toutes ces questions sans réponse, je tentais d'établir un contact mental avec lui, même si j'ignorais si cela allait fonctionner. Je décidai de parler à voix basse, espérant que l'ombre revienne et m'écoute :
"Arès, je t'en prie. Epargne-les. Ils ne cherchent pas à t'attaquer. Laisse-les partir..."
Je déglutis avec peine et passai une main fébrile contre mon visage. Je venais de trouver une autre alternative.
"Je... j'accepte de rester si tu les laisses partir."
Etait-ce ce qu'il voulait ? Me garder auprès de lui ? Avait-il réellement conscience que je me trouvais dans son corps ? Voulait-il me chérir jalousement ? Etait-ce pour cette raison qu'il m'épargnait alors que tous les autres risquaient de finir en charpie ?
Je n'obtins aucune réponse. L'ombre ne revint pas me hanter.
Et les combats autour de moi se poursuivirent comme si je venais de discuter avec le vent.
J'étouffai un sanglot et plaquai mes mains contre mes yeux humides, avant de tomber à genoux. J'avais décidé de l'implorer mentalement et sans relâche. Dans l'espoir qu'il finisse par m'entendre et qu'il cesse cette folie.
❝ Au début c'était qu'un groupe d'Andouilles qu'avaient la Banane, y a eu la guerre des Oréos, mais Robynet n'en a fait qu'une Bouchée, puis ça a était le début de la fin des Haricots, c'est partit en Cacahuète et ça a finit en Salade composée. ❞
Il faisait noir et des gouttes tombaient en faisant plic ploc, tout ici te rappelait les geôles. Tu eus un petit sourire en coin, on aurait put penser que ce souvenir te déplaisait, mais pas du tout, en fait il remontait à l'époque où tu vivais au château avec ta mère. Tu étais petite et tout t'intéressait, aller voir les dangereux personnages enfermés faisait donc tout naturellement partit de ces choses fascinantes que tu voulais voir. Il t'arrivait d'avoir de longues conversations avec eux, c'était facile de les faire parler car ils pensaient tous que si ils acceptaient tu allais les libérer, mais tu n'en faisais jamais rien. T'étais pas une sorte de bisounours aux neurones enrobés dans du chocolat, non, tu étais juste une gamine curieuse. Une fois, tu avais eu une conversation avec un prisonnier qui t’impressionnait. C'était un homme vraiment courageux qui n'avait donc d'après toi peur de rien. Mais un jour, alors que tu lui racontais ce que tu pensais de lui, il t'avoua qu'il avait peur de beaucoup de choses, mais au lieu de fuir ses peurs, il les affrontait parce que le seul moyen de leur échapper c'était de les anéantir. Ça avait l'air si simple dans sa bouche que tu décidas de l'appliquer sur le champ, te rendant vite compte que c'était loin d'être facile. Durant le reste de ta vie, tu avais suivit cette règle qu'il t'avait enseignée: toujours affronter tes peurs. C'était ainsi que tu avais pu devenir pirate. Ton équipage croyait que tu n'avais aucune peur, mais c'était faux, la plus grande d'entre toutes était d'ailleurs la peur de l'eau. A chaque seconde passée sur l'Imaginaire, tu l'affrontais, à chaque fois que tu entendais les vagues se briser contre la coque, à chaque fois qu'une mouette te rappelait où tu te trouvais. Et pourtant tu combattais ta peur. Ce combat que tu menais au quotidien n'était pas terminé, tu le savais, il ne le serait d'ailleurs jamais. Cette peur était bien trop profonde pour disparaître, mais comme toutes les autres peurs, elle pouvait être contrôlée...
Tu te tenais entre Dégout et Colère quand les premières peur surgirent, la peur d'une lionne pour Christopher et la peur d'un truc mou pour Pascal. Tu décidas alors de ne te moquer d'aucune des peurs qui surgiraient. Bien que ce soit formidable de ta part, tu avais un certain respect pour ces choses-là. Tu réfléchissais déjà à la gueule qu'aurait ton adversaire, imaginant un immense monstre des mers ou un bocal d'eau dans lequel on essayerait de te noyer. Oh, ç'aurait été tellement plus simple ! Tu aurais mis une raclée au monstre et tu te serais libérée du bocal, ainsi on en aurait plus parlé que pour dire que tu avais été formidable. Ce qui se passa fut bien plus violent, aussi bien émotionnellement que physiquement...
Il y avait cette silhouette au fond de la "salle", une silhouette que tu connaissais bien et que tu avais vu tellement de fois que tu aurais put la dessiner les yeux fermés. Il était là, debout, une épée à la ceinture et une longue veste en cuir sur le dos. C'était comme si il attendait que tu viennes prendre une raclée, comme si il te laissait quelques minutes pour apprécier une dernière fois la vie. Tu commenças à respirer doucement, la seule issue était la défaite, ta défaite. En vérité tu n'étais pas quelqu'un de pessimiste, bien au contraire d'ailleurs, tu aimais bien prévoir des choses belles et tu aimais encore plus qu'elles arrivent. Mais comme tu l'avais entendu un jour en maths, plus une chose se produit de la même façon, plus sa probabilité devient précise. Tu avais combattu des centaines de fois contre Crochet, mais tu n'avais presque jamais gagné. Tu avais quoi ? Une chance sur cinq de remporter ce combat ? C'était peu, je dirais même que ce n'était pas assez. Mais le vieil homme courageux des geôles avait parlé dans ta tête.
-Le seul moyen de lui échapper c'est de l'anéantir
Tu chuchotais cette phrase comme pour t'en convaincre une fois de plus. Tes tatouages se colorèrent, rouges, bleus, violets, tu étais une veilleuse pour enfants sur pattes. Comment est ce que tu pouvais continuer à adorer Crochet et à être impressionnée par ce qu'il était ? C'était qu'un pirate qui avait abandonné une gamine après tout, non ? Rien qu'un pirate qui t'avait abandonnée. Tu pris conscience de tes pensées, ce que tu pouvais être stupide ! Pendant tout ce temps, cette sensation que tu avais, exactement comme si on te tatouait le coeur, c'était juste de la peur: celle de ne pas être à la hauteur. Tu te faisais du mal en vouant un culte à l'homme qui t'avait trahie et blessée. Si ça c'était pas du masochisme, je sais pas ce que c'était !
Tu t'avanças vers lui tandis que des fragments de monstre volaient et te traversaient comme si tu n'étais pas réelle. Tes chaussettes glissaient sur le sol humide. Tes tatouages éclairaient les alentours.
Killian Jones. Tu faisais face à Killian Jones ! Tu l'avais cherché pendant plus de quatre années entières sans jamais le trouver, tu l'avais attendu au port dans le monde des contes et au port de Storybrooke. Et maintenant il était là, devant toi, dans le corps d'un inconnu. Les émotions se déchainèrent en toi, tu ne pouvais pas en choisir une, elles se battaient toutes pour prendre possession de ton esprit. Killian ne frappa pas tout de suite, il attendait que tu engages le combat. Est ce que tu aurais pu simplement fuir ? Non. Ça t'était impossible. Pas parce que le pirate risquait de frapper dans ton dos, mais parce que c'était une épreuve qui s'imposait à toi. Tu l'acceptais ou tu choisissais d'être la risée des pirates pour le reste de tes jours. Jones te lança une épée que tu attrapas au vol, tu la reconnaissais très bien, ta toute première épée, celle qu'il t'avait donnée quand il t'avait appris à te battre. Elle était plus légère que les autres épées pour la simple et bonne raison qu'elle était faite pour une gamine de quinze ans. Sa lame était abimée et encore tâchée de sang. A côté de ton ainé, tu étais si minuscule, si ridicule...
-Tu n'es pas une Jones.
Les mots blessaient. Il avait raison, tu n'avais jamais été une Jones, tu étais Lily De Beauregard, pas une pirate, pas une Jones, pas la fille de Crochet. Son regard bleu te glaça le sang, il t'accusait, te dépossédait et te défiait. Dans d'autres circonstances tu aurais eu du soutien, mais là tu étais toute seule, les autres étaient bien trop occupés à affronter leurs propres démons pour te venir moralement en aide. Et puis de toute façon, tu n'étais pas sûre d'être appréciée par l'un des membres du groupe...
Tu pointas ton épée vers le cœur du pirate, engageant le combat et signant par la même occasion ton arrêt de mort. Comment pouvait-on vaincre la personne qui nous avait appris plus de la moitié de ce que l'on savait ? C'était impossible, ou du moins très compliqué. Vos épées s'entrechoquaient et vos yeux cherchaient la faille. Vous tourniez, virant à droite puis à gauche, c'était comme une danse mais en plus sanglant. Killian trouva une faille et t'ouvrit le côté droit du ventre, tu grimaças, la douleur était bien plus forte quand une épée en était l'origine que quand c'était un poing. Tu devais te concentrer sinon tu allais crever au bout d'une épée et on planterait ta tête sur un pique à la Game of Thrones. Quoique, tu ferais une belle déco de salon non ? Je te voyais bien trôner en face d'un lit, les yeux encore grands ouverts... Tu fronças les sourcils et frappas, un coup net et rapide qui toucha le pirate à la cuisse. Il ne sourcilla même pas, comme si ton coup lui avait fait l'effet d'une brise. Un grognement mécontent s'échappa de ta bouche et tu frappas plus fort et plus vite. Les bruits métalliques des épées qui s'entrechoquent redoublèrent d'intensité et les fractions de secondes qui les séparaient raccourcir encore. Les ouvertures étaient moins fréquentes et l'environnement ne t'était d'aucune utilité, vous étiez dans une salle aux murs droits et au sol tout aussi plat. Tu fis un pas en avant pour planter son épée dans le bassin de ton adversaire mais il s'écarta et te donna un coup de coude dans le nez. Tu reculas et titubas un peu. Tes tatouages virèrent tous au rouge et tu entendis Colère gueuler en s'enflammant sûrement:
-Fais lui bouffer son épée, gamine !
Tu relevas la tête, fière d'avoir un peu de soutien, un sourire malicieux barra ton visage tandis que tu poussais Jones contre l'une des parois du corps. Son crochet empêchait l'épée de s'enfoncer dans sa gorge. Il se dégagea agilement et te blessa à la cuisse, exactement à l'endroit où tu l'avais blessé un peu plus tôt. Tu posas un genou à terre dans un gémissement presque inaudible, ton propre sang recouvrait tes vêtements. Des larmes coulaient le long de tes joues, tu étais une idiote, c'était pour cela que Crochet t'avait abandonnée. Tu n'étais même pas capable de te battre correctement, tu étais une ratée et tu le resterais. A ce moment-là, Killian aurait put te tuer, mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, il posa son épée sous ton menton, t'obligeant à lever la tête et il chuchota en souriant afin que tu sois la seule à l'entendre:
-Pauvre petite fille, tu n'es même pas un semblant de pirate.
Ces mots te blessèrent et une nouvelle larme perla au coin de ton oeil pour ensuite couler le long de ta joue.
La peur de décevoir... Tu t'étais trompée depuis le début et Crochet venait de te remettre sur la voie. Tu n'avais pas peur du pirate, tu avais peur de le décevoir ! Tes neurones se reconnectèrent et tu réfléchis à nouveau comme le capitaine que tu étais. Tu baissas la tête, comme si tu étais prête à mourir. Est ce que le vrai Killian Jones aurait été en mesure de te tuer ? Tu ne pensais pas... Cette diversion avait marché avec Pascal et tu étais sûre qu'elle marcherait avec ton ainé. Tes sens étaient à l'affut. L'épée commença à fendre l'air en produisant un son presque inexistant. Tu te baissas pour éviter la lame puis te relevas en grinçant des dents, tes blessures te faisaient souffrir mais tu essayais d'ignorer la douleur pour te concentrer sur ton adversaire. Un coup d'épée derrière les genoux le fit tomber au sol. Tu posas un pied sur la lame ensanglantée de son épée, écrasant sa main valide au passage et tu posas la pointe de ton arme sur sa gorge. Il tiqua, comme si il avait été surpris. Pendant un instant, tu eus même l'impression que le pirate t'adressait un regard entendu. Comme si il était d'accord pour que tu le tues, ou pire, comme si tu ne l'avais pas déçu. Les sens que tu donnais à ce regard te réchauffèrent le cœur et tu enfonças ton épée dans la gorge de celui que tu considérais comme ton père. Il aurait put te tuer avant que tu ne le fasses, il lui aurait suffit de te faire tomber en reprenant son épée. La roue aurait tourné et il t'aurait anéantie. Pourquoi est ce qu'il ne l'avait pas fait ? Voilà maintenant que tu allais te sentir coupable ? C'était pourtant ce que tu avais voulu non ? Anéantir ta peur. Il était vrai qu'à présent tu avais moins ce sentiment de non-accomplissement, l'aiguille du tatoueur ne s'enfonçait plus aussi profond dans ton coeur. Était ce parce que tu ne savais pas si le vrai Crochet était déçu par qui tu étais ? Sûrement, mais tout ne pouvait pas se régler par un combat à mort... Du sang jaillit par la bouche du capitaine lorsque tu retiras ton épée de sa gorge et il mourut à petit feu sous les yeux de Colère -sûrement le plus heureux de vous tous. Le Capitaine Killian Jones rendit son dernier souffle avant de se briser en mille morceaux, tout comme ton épée qui se transforma en petit bouts de verres qui pour la plupart se plantèrent dans ta peau. Les morceaux de verre devinrent liquide et enfin, s'infiltrèrent dans le sol. Tu poussas un soupir de soulagement et tombas à terre à l'endroit même où le pirate avait disparu. Du sang tâchait ta peau et tes vêtements, tu ne savais pas si ces blessures étaient graves, mais quoi qu'il en soit, si tu ne les soignais pas rapidement, elles s'infecteraient et tu en crèverais sûrement. Bref, il fallait que Christopher t'aide mais aucun de vous deux n'y mettait du sien. Il était poursuivit par une lionne en colère tandis que tu étais allongée sur le sol, dos contre terre en train de presque agoniser.
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Pascal Méléon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Arthur Darvill
"For it is in passing that we achieve immortality. Through this, we become a paragon of virtue and glory to rise above all. Infinite in distance and unbound by death, I release your soul, and by my shoulder, protect thee."
| Conte : Raiponce | Dans le monde des contes, je suis : : Pascal
Le shérif haussa un sourcil dubitatif devant le nouveau corps qui renfermait de nouvelles émotions perdues, c'était comme si nous étions dans un temple du malaise. Ouaip, l'atmosphère était juste... Pensante et glauque, c'était Pitch qui s'était chargé de la décoration? J'avais l'impression de nager en pleine crise de panique, en parlant de panique, nous étions à trois émotions sur cinq, il y avait du progrès, même si notre dernier ami était... Fidèle à son nom, je ne savais pas qui était pire entre lui et Colère le Catcheur, cela dépendait du point de vue je dirais. D'un côté une personne trop peureuse pour faire un pas sans qu'on lui tienne la main, et de l'autre une grenade sur pied qui était potentiellement une montagne d'embrouille. Je suppose qu'il fallait de tout pour faire un monde, enfin un corps, mais la vue de ce triste intérieur me fit prendre conscience d'autre chose. A Storybrooke, en ce moment même, il y avait de fortes chances qu'il y ait une personne qui n'avait... Plus aucune émotion. Un frisson parcourut l'échine du caméléon, je suppose que ça c'était véritablement terrifiant, ne plus avoir d'émotions. Allez, courage, nous avions dépassé la moitié du trajet, plus que tristesse qui devait se planquer dans le coin et joie (j'avais hâte à joie, elle allait être facile celle-là, enfin je croisais les doigts), puis j'allais pouvoir me prendre une bonne douche froide pour me nettoyer de... De tous les fluides que j'avais rencontré dans les dernières heures, de toutes mes aventures, celle-là avait été la plus salissantes. Peut-être pas la plus dégradante (je me souviens de toi, tenue rose de bob l'éponge), mais surement celle qui m'avait donné le plus envie de me passer le reste de la journée sous une bonne douche chaude. Mais je m'égare, parce que bien sûr tout allait dégénérer. Vous voyez, malgré tout les trucs impossibles et incroyables que j'avais fait et vu, il y avait toujours quelques choses qui arrivait à me surprendre malgré tout, par exemple, une lionne intangible à l'intérieur du corps de quelqu'un. Où... Où un gros tas d'emmerdes qui avait plus de bras à lui tout seul que le compte entier des bras présent dans mon commissariat. Et là, ce fut la catastrophe.
Parlons de la peur. Drôle d'émotion la peur, n'est-ce pas? Petite voix dans vos têtes qui vous disait qu'il était surement mieux de faire demi-tour pour ne pas prendre l'allée bien sombre en rentrant le soir, et cette même petite voix qui vous poussait à dépasser les limites du possible lorsque la situation l'exigeait. Je n'allais pas faire un discours sur le fait que la peur te permet de trouver du courage si tu la surpasse, c'était bien beau ce bordel, mais c'était seulement vrai dans les post facebook avec un fond d'écran de nuage derrière. Dans la réalité c'était bien plus triste, la peur ne te quittes jamais véritablement, il y avait toujours le fait que ce combat pourrait être ce dernier, que cette arrestation pourrait mal se terminer et que j'allais me retrouver tel un morceau de viande froide sur un table à la morgue. J'avais peur de perdre mon boulot de Shérif, de faire la petite erreur qui permettrait à ce fumier d'Aloy de me faire sauter, j'avais perdre qu'Aryana me glisse entre les doigts, j'avais peur de ne pas être à la hauteur en tant que figure parentale pour Apple. Et puis petit à petit tu apprends à vivre avec, parce que c'était la seule chose à faire, accepter que cela pouvait arriver et être suffisamment coriace pour pouvoir l'empêcher, c'était comme ça qu'il fallait faire. La peur était une partie de ma vie, et je vivais cette vie à fond. Donc ouais, j'avais peur, bien plus souvent que prévu, mais c'était dans l'ordre des choses. Mais j'arrivais toujours à m'en sortir victorieux, parfois uniquement grâce à ma tête de mule, d'autre fois grâce à d'autre personnes du groupe, à des amis, des compagnons... Aryana aussi, qui m'avait sauvé plus de fois que je pouvais le compter, je m'en sortais toujours avec une pirouette, une phrase badass, un coup de poing enflammé et un sourire. Là? Là j'étais face à une foutu créature divine, toujours les mêmes ces saloperies, et je n'allais pas recevoir d'aide. Malgré tout mon entrainement, cet hécatonchire machin truc était un monstre contre lequel je ne pouvais pas lutter, et un cauchemar contre lequel je ne pouvais pas recevoir d'aide. Mais vous savez quoi? Je l'avais dit il y a une éternité de cela et je le répétais encore, je n'allais pas partir sans me battre, pas lorsque j'avais une fille qui m'attendait, pas lorsque j'avais une petite sœur qui comptait sur moi, pas lorsque j'étais l'ancre d'Aryana comme elle était mon phare dans la tempête. Je refusais de partir sans me battre, même si je savais que c'était peut-être mon dernier combat, je refusais de partir avec autant de personnes qui comptait sur moi, pas sans essayer.
Le caméléon eut juste le temps d'appuyer sur ses points vitaux pour couper la douleur et de lever sa garde alors que plusieurs dizaines de bras le frappèrent d'un même ensemble, son armure magique se froissa pour la première fois depuis que Pascal la portait et le caméléon fut poussé en arrière, ses pas laissant des marques alors qu'il collé face à la paroi, pas le temps de contre attaquer, la créature enchaîna sans perdre de temps, frappant de tous les côtés en même temps alors que les bras de Pascal commençait à se couvrir sous l'effet de centaines de coup capable de tordre le métal, le caméléon roula, se rendant invisible pour se laisser le temps de respirer, il recula, prit appuie sur une des parois et bondit vers la tête hideuse de la créature. Le shérif le frappa en plein visage, projetant une gerbe de feu et de chaleur sous le coup de son attaque, puis une centaine de bras commencèrent à attraper l'air autour du monstre et l'un d'entre eux attrapa la jambe du caméléon. La poigne de fer tordant l'armure, arrachant un cri de douleur au caméléon, le monstre poussa un rugissement terrible avec de frapper le shérif contre le sol tel une poupée. Le caméléon cracha du sang alors que son armure se cabossa plus encore et il retomba lourdement lorsque le monstre le projeta au sol, commençant à le marteler. Pascal leva les bras pour se protéger alors qu'un véritable déluge de poing l'enfoncèrent dans le sol, ces bras étaient recouvert d'hématomes, son armure était en piteux état, mais le caméléon ne baissa pas les bras, parce que s'il le faisait, il périrait.
Une main tendue en avant, la sensation de sortir de cet enfer pour une seule seconde seulement, de beaux yeux bleus que je connaissais par cœur et qui me surprenait pourtant à chaque instants, la peur qui y résidait n'était pas bon signe, elle était terrifiée. Ça tombe bien, j'étais terrifié moi aussi, je devais déjà avoir un côte cassée, facile, j'aurais bien voulu lui dire quelque chose. Mais la créature ne m'en laissa pas le temps, m'attrapant de nouveau par la jambe et me lançant sur une paroi, nouveau cri de douleur étouffé. Le caméléon roula de nouveau, se rendant de nouveau invisible alors que la créature bougea ses bras autour de lui pour m'attraper au cas où je m'approchais, écrasant le sol de ses immenses paluches pour tenter de m'écraser. Mon armure marchait encore, je pouvais sentir la chaleur se propager contre le métal tordu, c'était maladroit certes mais ça marchait, mais sans elle je serais surement déjà mort. Putain. Vite Pascal, restes concentré, panique pas, il y a toujours un moyen de s'en sortir, tu as survécu à des dieux et des dragons, ce n'allait pas être un foutu pantin qui allait te coucher, pas aujourd'hui. Le caméléon eut soudainement une idée alors qu'il aperçut une artère un peu plus loin, c'était tout ce qu'il pouvait faire, impossible de l'attaquer de front sans y passer, c'était la seule option. Le caméléon fonça vers l'artère, glissant au sol pour éviter une main qui fit tomber son casque de sa tête, le shérif roula pour éviter de se faire écraser pour un autre bras avant de courir vers l'artère réapparaissant au passage, le monstre rugit en fonçant derrière le caméléon, ses pas faisant trembler le sol sous sa colère. Le caméléon se retourna brusquement, coupa son élan pour courir dans la direction du monstre, sa respiration difficile se mêlant au gout du sang dans sa bouche, il se concentra, le monde prenant des teintes de noirs et de blancs autour de lui. Le shérif glissa de nouveau se collant au sol en serrant les dents, plusieurs dizaines de bras le manquèrent de peu alors qu'il passa entre les jambes de la créature. Cette dernière tenta de se retourner mais glissa de manière grotesque, et son élan l’entraîna dans l'abysse, ses multiples bras tentant de s'accrocher à n'importe quoi. L'un d'entre eux frappa le caméléon à l'épaule dans sa panique et le shérif poussa un cri de douleur qui fit réponse à celui de rage du monstre alors que ce dernier chuta dans l'abysse. Ne laissant qu'une seule main derrière lui.
Le caméléon resta quelques instants au sol, voulant sourire mais ne crachant que plus de sang à la place, malgré ses points de suppression pour empêcher la douleur, son bras droit était en feu, et pas le bon type de feu, c'était de la douleur pure et le caméléon luttait pour ne pas tomber dans l’inconscience. C'était cassé, putain c'était cassé, je détestais les fractures, elles prenaient des semaines à se remettre, bien trop longtemps. Putain. Je n'avais pas besoin de ça. Pascal se releva difficilement, ses jambes recouvertes d’hématomes de multiples couleurs tremblaient sous l'effort alors que ses muscles protestaient, son bras droit pendant mollement, du sang coulant à travers l'armure, le visage du caméléon était aussi recouvert d'hématomes, l'un de ses yeux cachés sous un œil au bord noir tuméfié qui saignait légèrement et il ne sentait plus sa mâchoire. Il était un puzzle reformé par un gosse de trois ans qui avait confondu les pièces. Le caméléon s'approcha en titubant de l'abysse avant de virer la main dans l'artère d'un coup de pied fatigué. Survivant encore une fois, ce n'était pas encore le jour, désolé Juju mais tu allais devoir attendre encore un peu plus longtemps. Pascal s'autorisa un léger sourire difforme qui disparu sous la douleur avant de se tourner vers les émotions, bien, il y avait encore du boulot, beaucoup de boulot, deux émotions sur la liste et... Et... Le shérif croisa d'abord le visage horrifié de Peur alors que deux autres créatures identiques à la première firent leurs apparitions devant le caméléon, le coinçant entre l'abysse et 200 bras, Pascal ouvrit la bouche, sa gorge sèche, alors que son œil valide s'écarquilla de terreur. Non. Nonnononononon pas comme ça je... Je.. Je refusais de partir comme ça. Le shérif tituba légèrement, luttant pour rester debout alors que les deux créatures lui sourirent de manière mauvaise... Et pour l'instant, une seule chose traversa l'esprit du caméléon. J'allais partir avec tellement de regret. Tiens, Regret, pourquoi ce n'était pas une émotion ça? Elle méritait sa place:
"Dégoût, est-ce que tu peux écouter les... Les dernières volontés d'un gars qui a trop combattu? Tu peux trouver une fille appelé Apolline et lui dire que Papa est désolé... Et qu'elle peut veiller sur Brave. Elle comprendra. Et Raiponce, dit à Raiponce que je suis désolé et que j'embrasse les gamins. Lily sera triste, et Astrid aussi, mais elles sont fortes, je sais qu'elles auront la force de sourire. Et Arya... "
Le Shérif toussa du sang, luttant pour tenir debout une fois de plus. Aryana, je suis tellement désolé, il fallait croire que c'était l'aventure de trop pour moi, je m'en doutais d'une certaine manière, j'avais été trop heureux avec toi, trop vivant. Je savais que quelque chose allait m'arracher à toi, ma pauvre déesse, j'allais te condamné à une nouvelle éternité de solitude au pire moment de ton existence. Et j'en suis terriblement désolé:
"Dit lui merci de ma part, pour tout, d'accord? "
J'avais tellement de choses à lui dire, j'avais tellement de choses à faire. Je voulais rejouer de la guitare avec ma fille, la voir sourire, je voulais serrer Punz dans mes bras et lui dire adieu, je voulais partager une autre bière avec Elliot en parlant de tout et de rien mais surtout de la fin du monde, je voulais avoir un coup au bar avec mes meilleurs policiers, je voulais voir Nora parvenir à découvrir le monde. J'aurais adoré connaitre Robyn, visité le zoo de Lily en retrouvant la marquise, laissez un petit mot à Hope aussi. Elle le méritait après tout. Balancer un dernier paquet de m&m's à Judah, reparler de nos vieilles aventures avec Jeff, dire à quel point j'étais désolé à Diane sur Hypp. Et visiter sa tombe un jour, chose que je n'avais jamais fait. Prendre un dernier chocolat au Granny, une dernière bière avec Jerem, revoir Louise aussi, celle qui m'avait pardonné malgré tout... Oh et mettre un coup de boule à Aloy, juste pour voir sa belle petite tête d'enfoiré avec un nez cassé, d'ailleurs ce fumier n'allait pas mettre la main sur le commissariat, j'avais déjà des papiers signé qui désignait Emma comme la nouvelle shérif, Belle savait où les trouver. Maximus aussi, que je venais à peine de retrouver et que j'allais déjà devoir quitter. Et... Arya. Je m'en voulais presque, nous venions tous juste d’emménager ensemble Tous ces gens, toutes la population de Storybrooke, j'allais dire adieu à vous tous, à mes instants de bonheur qui n'était que de petites interludes dans le chaos de mon humanité, de l'aventure qu'avait été cette vie. Je partais avec tellement, tellement de regret, mais putain, si tout était à refaire, alors je recommencerais avec joie. Plus belles années de ma vie.
Le caméléon serra les dents, son œil valide prenant une teinte de braise alors qu'il leva son bras gauche dans une position de garde. Durant un instant, ses jambes tremblantes stoppèrent leurs spasmes et il se redressa, tel le héros qu'il avait rêvé d'être. Tel le protecteur qu'il avait été, le père, l'amant, le frère, l'ami, le Shérif d'une ville entière. Pascal Méléon se redressa de toute sa hauteur. Des derniers mots? Fallait partir avec des derniers mots qui allait rester dans l'histoire, sinon ce n'était pas drôle.
"Hey les affreux, vous savez ce que ça veut dire d'être Shérif? Ça veut dire que je suis prêt à tout donner, même ma vie, que je ne m'arrête à rien pour ceux que je protège, même si tout est perdu. Et cela veut dire que tant que mon cœur bat, tant que mes muscles répondent, et tant que mon esprit est intact, je vais être la pire chose que vous allez rencontrer dans vos misérables existences. Alors maintenant battons-nous, d'homme à cafards! "
Aryana Cloud-Sandman
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
Tu sais contrôler ta peur. Maintenant libère ta colère.
Lorsque je rouvris les yeux sur le monde, il était encore plus terne et abominable. Nora avait aidé Robyn à se relever. Lily la pirate était étalée sur le sol, les vêtements maculés de sang. Elle respirait avec difficulté. Chris courait toujours, mais avec moins de rapidité, fatigué sans doute, et la lionne le talonnait de plus en plus près. Subitement, elle lui sauta dessus et le plaqua au sol dans un feulement enragé auquel le pompier répondit par un grognement de douleur.
Arès ne ferait pas cesser cette folie. Il voulait un carnage. Il était bien trop en colère pour accepter un cessez le feu.
"Où... est Pascal ?" balbutiai-je.
J'essuyai mes yeux humides et le cherchai avidement, battant des cils pour chasser mes dernières larmes. Je me retournai en entendant du bruit derrière moi. A plusieurs mètres de là, dans un tunnel, le caméléon s'adressait à Dégoût. Je n'entendais que des bribes car j'essayai toujours d'entrer en contact avec mon frère, en parallèle. Le jeune homme semblait très mal en point. Je me raidis en voyant deux Hécatonchires le menacer. Il s'avança vers les créatures d'un pas titubant, et je voulus me précipiter vers lui pour l'empêcher de se sacrifier. Ca ne pouvait pas finir ainsi. Ce n'était pas possible !
J'entendis un drôle de grésillement non loin mais n'y fis pas attention, trop concentrée sur mon objectif. Tandis que j'avançais, je m'aperçus que tout autour de moi perdait de sa substance, comme si le corps se désagrégeait. Je déglutis et voulus me cramponner à la paroi, mais elle devint aussi vaporeuse que du vent contre mes doigts. Oh non... Arès était en train de se téléporter ! Qu'allait-il advenir de nous ? Allions-nous être pulvérisés par la puissance qu'il dégageait ?
Une seconde plus tard, je sentis quelque chose de dur contre mon dos. Une violente lumière m'agressa, si bien que je fermais les yeux pour m'en protéger. J'étais allongée contre une surface moins molle que l'intérieur d'un corps, chatouilleuse. J'enfouis mes doigts dans cette étrange chevelure un peu rugueuse et froide. Puis, je me tournai sur le côté et entrouvris les paupières. De l'herbe. Elle n'était plus aussi haute et touffue qu'une forêt, même si elle restait dense et agréable contre mes doigts. J'avais retrouvé taille humaine. Je me redressai, un peu perdue, et constatai que le petit carré d'herbe, juste à côté de la forêt de Storybrooke, était parsemé de corps. Je les comptais rapidement : tout le monde était là, même les émotions.
Je ne me sentis pas soulagée pour autant. Encore un peu groggy à cause du départ d'Arès, je me relevai et titubai dans l'herbe. Je ne percevais plus son aura. Il était véritablement parti ailleurs, hors de portée. Je verrai cela plus tard. Pour l'instant, j'avais une mission à terminer. Et des promesses à tenir.
Je marchai en zigzag jusqu'à Lily qui remuait dans l'herbe déjà rougie de son sang. En chemin, j'attrapai Christopher sans ménagement pour l'emmener jusqu'à elle. Il étouffa un cri de douleur car j'avais par mégarde appuyé sur la griffe sanguinolente qui barrait son torse et avait déchiré en partie son haut. Je lui accordai un bref regard et lui dis d'un ton sec :
"Tu n'as qu'une égratignure. Alors qu'elle, elle va très mal. Fais ton boulot, porte-lui assistance. C'est fini les roucoulades."
Je baissai brièvement les yeux sur sa blessure, songeant qu'il aurait sûrement une cicatrice, puis secouai la tête pour me ressaisir et fis apparaître un nécessaire de premier soins que je lui collai dans les bras.
"Si tu as besoin d'autre chose, n'hésite pas."
Sans perdre de temps, je me dirigeai ensuite vers Pascal, qui gisait plus loin. Je m'agenouillai à ses côtés et posai délicatement la main sur celle qu'il avait ramenée contre lui. Elle était sans doute cassée car quand je voulus la serrer, il émit un grognement pas très viril.
"Désolée." fis-je, sincère.
Je le lâchai pour poser une main contre son front. J'avais souhaité que Chris soigne d'abord Lily car elle me semblait plus chétive que le shérif, et donc plus fragile.
"Chris va venir s'occuper de toi. Je pourrais le faire mais... je n'y connais pas grand-chose. Je risquerais de te tuer si je jouais les infirmières." dis-je avec un demi sourire.
Je caressai doucement son front avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres tuméfiées. M'éloignant très légèrement, j'ajoutai afin de faire un peu d'humour :
"Tu ressembles à un Picasso. Une vraie toile de maître !"
A la réflexion, peut-être que ça n'allait pas le faire rire. J'étais toujours un peu maladroite en ce genre de circonstances.
Mon regard tomba sur la télécommande qui était abandonnée dans l'herbe. Fronçant les sourcils, je m'en saisis, m'apercevant qu'elle avait en partie fondu. J'écarquillai les yeux et me redressai pour la montrer à tout le monde.
"Je pense que c'est ce qui nous serait arrivé si nous étions restés plus longtemps dans le corps d'Arès." déclarai-je, impressionnée. "Ca a été fatal pour la télécommande, en tous cas. Bon... on risque de rencontrer quelques difficultés pour trouver les autres émotions..."
Avec une expression soucieuse, je posai les yeux sur Dégoût, Colère et Peur. J'étais navrée pour eux. Cela me semblait impossible de retrouver leurs amis, surtout que nous avions tous notre taille habituelle. Impossible donc de voyager à l'intérieur d'autres corps humains, surtout que la télécommande était fichue. Je la gardai tout de même en main, même si elle ne servait plus à grand-chose.
"Je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus."
Comment était-ce possible que les émotions présentes aient la même taille que nous ? Elles devenaient bel et bien des humains à part entière. Et nous n'en saurions sans doute jamais la raison. C'était incroyablement frustrant.
Je pivotai vers Nora et Robyn. La sauvageonne me devait des explications concernant ce petit garçon que j'avais vu issu de sa peur, et qui jouait avec des flammes. Mais pour l'instant, toute mon attention fut attirée par la pâtissière, car de grosses larmes roulaient sur ses joues. C'était une vision encore plus alarmante que tout le reste.
"Robyn... tu pleures ?" m'étonnai-je.
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
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Je me sentais aussi importante qu'une crêpe tombée par terre à cause d'un con qui sait pas faire sauter une foutue crêpe correctement. Tout est dans le poignet, c'est pas si compliqué, putain ! En même temps, est-ce que je pouvais m'en prendre à un crétin incapable de réussir un truc aussi simple, alors que j'avais même la force de me lever ? Enfaîte, j'avais plutôt pas envie. J'avais pas le moral, ok ? La jumelle diabolique de Elliot m'avait tué, on m'avait renvoyé à la gueule que, de toute façon, j'étais qu'une anomalie, alors à quoi ça servait de me relever et d'affronter cette connasse de vie qui m'attendait ? De toute façon, je finirai Game Over pour de bon un jour. Ça servait sûrement à rien de faire des efforts pour me faire avoir une nouvelle fois par un putain de joystick. Ou n'importe quoi d'autre qui s'amuserait à me martyriser comme les gamins à l'orphelinat et les autres concurrents à Sugar Rush. Et non, j'étais pas pessimiste ! De toute façon, j'avais carrément le droit de l'être !
- T'as pas besoin de moi. Tu sais comment utiliser l'aspirateur maintenant, tu te débrouilleras mieux sans moi.
Je restais allongée par terre, la joue contre le sol moue, en fixant une tâche de sang qui avait éclaboussé la paroi. J'avais même pas envie de me moquer de Tipiak. Nora avait tord. J'étais pas assez importante, personne avait besoin de moi. Vie de merde.
- Enfaîte c'est chiant de rester allongée.
J'attrapais la main de Nora qui m'aida à me relever. Ma vie était toujours merdique, mais c'était vraiment hyper gonflant de rester par terre à me plaindre. J'avais encore des choses à faire avant de me laisser dépérir de désespoir, de toute façon. Genre forcer Lily à bouffer de nouveau des cacahuètes. Et montrer la recette du milk-shake au nutella à Nora. J'avais plus de nouvelles d'Anatole, me fallait bien un héritier avant de disparaître.
Après que le corps ait décidé de se barrer, je m'étais retrouvée de nouveau allongée. Mais pas sur le sol d'un machin élastique qui appartient à un corps humain. C'était de l'herbe. J'étais de nouveau grande ! Je m'étais relevée, et cette fois, c'était moi qui avait tendu la main à Nora pour l'aider à se relever. On était vivantes et entières, et j'étais bien contente de plus me balader à l'intérieur de quelqu'un. Je m'en foutais un peu de pas avoir trouvé toutes les émotions hein. C'était pas mon problème, et puis c'était pas mes potes. J'étais pas non plus censée aider toutes les pauvres petites émotions abandonnées, y a la S.P.A pour ça ! J'allais pouvoir rentrer chez moi, m'ouvrir un paquet d'oréos et...
Je fronçais les sourcils. Je me sentais pas bien. Mais dans le genre ça va pas. Ça faisait comme un grand vide dans ma poitrine, mais en même temps, c'était comme si on me pressait le cœur pour en extraire le jus. C'était... triste. C'était ça, non ? Ça me faisait la même chose que quand Jamie était parti en me laissant toute seule, ou que Lily m'avait laissé tomber. Mais en pire. Genre cent fois pire.
- Quoi ? Non je pleure pas ! Oh putain, je pleure !
J'avais passé une main sur mes joues, et une grimace horrifiée déforma mes lèvres tremblantes. Ma paume était trempée de larmes. Je pleurais ! Je pleurais sans pouvoir m'arrêter, et je comprenais pas pourquoi. Je pleurais jamais moi ! C'était un truc de gonzesse, de sangloter comme un bébé. Mais là, je sanglotais. Comme une gosse. Ma respiration était même tremblante. C'était quoi cette merde !
- Q-Q-Q-Que ce qui s-s-s-se passe-e-e !
Je hoquetais ! Je hoquetais bordel ! J'étais incapable de m'arrêter, et mes larmes donnaient à mes lèvres un goût salé. C'était ignoble. Ce qui était encore pire, c'était de pas pouvoir arrêter de pleurer. J'avais pas de raison de pleurer ! Enfin peut être que si, mais c'était pas une raison valable ! Là j'avais l'impression que j'allais crever tellement mes sanglots étaient violents et me faisaient mal. C'était vraiment atroce de pleurer. Voilà pourquoi j'avais arrêté dès que j'avais eu six ans. Là, c'était continu, comme si tout ce que j'avais contenu s'exprimait sous forme de pleurs. Je préférai encore quand c'était exprimé par des coups de poings.
Je vis Peur s'approcher de moi. Il allait quand même pas refaire le taré et se frapper la tête contre moi ? Apparemment, ce qui l'amusait, c'était les larmes qui me dégoulinaient des yeux depuis plusieurs minutes déjà. Je savais que c'est un salaud en vrai ! Du bout des doigts, il attrapa une larme qui avait l'air vachement plus bleue que les autres. C'était aussi foncé ? Pendant que mes sanglots se calmaient enfin, je plissais mes yeux embués pour examiner cette larme. Qui bougeait. Soit pleurer me rendait aussi tarée que les émotions, soit cette larme avait vraiment des bras et des jambes.
- C'est Tristesse ! Je la tiens sur mon doigt ! Il ne faut pas que je la fasse tomber! Surtout pas !
Je fixais, horrifiée, Peur qui tremblait comme un malade. Comment ça ? Comment ça cette larme était Tristesse ? Que ce qu'elle foutait dans mes yeux bordel de merde ! Là, la minuscule émotion s'accrochait tant bien que mal au doigt nerveux de Peur, alors que ses tremblements lui faisait perdre l'équilibre. Même si elle avait plus l'air si petite, tout à coup. Dégoût et Colère se rapprochèrent à leur tour, sûrement pour dire coucou à leur copine. Surtout qu'elle grandissait vachement là, quand même ! Peu à peu, elle perdait sa couleur, et prenait une forme humaine à son tour. Elle rejoignait le club des pas beaux, super ! Comme ça j'allais pouvoir lui en coller une pour m'avoir fait pleurer illégalement .
Au bout de quelques secondes, une jeune femme portant des lunettes et un pull, plus bleue du tout, se tenait devant nous. Elle avait les yeux embués de larmes et reniflais bruyamment, en parfaite harmonie avec mes propres reniflements. Elle joignit les mains devant elle, et lança un regard triste à tout le monde, en évitant de s'attarder sur mon visage qui en plus d'être amoché, devait maintenant être bouffi et rougit.
- Je suis désolée d'avoir fait pleurer Robyn, mais je ne voyais pas comment faire pour que vous me trouviez.
Elle regardait le sol, en écrasant l'herbe sous son pied, avec un reniflement toutes les sept secondes piles. Elle était désolée ? Désolée ? Ah ouais. D'accord.
- Remonter le long de ma gorge pour sortir de ma bouche, c'était trop dur ? Ou par mon oreille ? T'avais l'embarras du choix, mais t'as préféré me faire pleurer ? T'es sérieuse là ?
Je serrai les poings, sans pouvoir retenir un tremblement. Elle m'avait rendu faible ! Elle avait montré à tout le monde qu'en réalité, j'étais juste une pauvre fille abîmée qui attendait de s'effondrer ! Son regard de chien battu allait pas m'empêcher de la frapper.
- Tu sais, parfois, ça fait du bien de pleurer. Tu en avais besoin. Tu es tellement triste Robyn. Être à l'intérieur de toi... c'était la chose la plus triste qui soit.
Flashback, arrivée de Tristesse dans le corps de Robyn
- Que ce que tu fous là toi ? T'as pas d'oréos pour passer ? Alors dégage !
L'anticorps agita sa batte de baseball hérissée de fil barbelé en lançant un regard mauvais à Tristesse. La petite émotion sentit les larmes lui monter aux yeux. Ces minuscules Robyn n'avaient rien d’accueillantes. Elles étaient toutes armées, et étaient habillées d'un blouson en cuir qui leur donnait l'air de garde du corps. Leurs cheveux attachés en queue de cheval, elles se lançaient des regards noirs, batte posée sur l'épaule.
- T'es sourde ou quoi ? Je t'ai dis de dégager ! Fous le camp, t'as rien à faire ici !
- Ouais dégage le schtroumpf !
- On t'as pas sonné toi !
- Ferme ta gueule !
- Ferme la tienne !
- Ouais ferme là !
- Mais ta gueule à toi aussi !
Recroquevillée sur le sol mou, Tristesse entoura ses bras autour de ses genoux, et cacha son visage pour ne pas montrer ses larmes. Et surtout, pour ne pas regarder les Robyn se frapper à coup de battes.
- Distribution d'oréos !
Les insultes et les cris de douleurs s'arrêtèrent d'un coup. L'émotion releva la tête. Une armée d'anticorps habillées de manières plus colorées arrivaient, tenant sous leur bras des cartons remplis de paquets d'oréos. Les Robyn se rangèrent toutes en rang, disciplinées, et surtout souriantes malgré les dents en moins de certaines et les bleus des autres. Elles tendaient les mains, attendant leur paquet de gâteaux. Dès que la distribution fut terminée, elles allèrent s'asseoir et silencieusement, dégustèrent les oréos. C'était presque religieux.
- Bon les filles, c'est fini ! On y retourne, allez hop !
Une nouvelle Robyn venait d'arriver. Elle avait une cicatrice lui barrant l’œil gauche, comme si elle s'était un jour violemment bagarrée, et une médaille en forme d'oréo accroché à son blouson noir et rose. Une batte était accrochée dans son dos, mais elle ne fit pas un geste pour l'attraper alors qu'elle s'approchait de Tristesse.
- T'es qui toi ?
L'émotion déglutit, et se leva sans pouvoir s'empêcher de trembler. Elle se tortilla, mal à l'aise, en tirant sur le bas de son pull.
- Je m'appelle Tristesse et...
- Je m'en fous, la coupa l'anticorps.La tristesse, on en veut pas dans ce corps. La Bête doit être tout sauf triste, t'as compris ? Ici, on est jamais triste. On tape, on gueule, mais on pleure pas. T'as rien à faire ici.
Flashback, alors que Robyn se faisait manipuler par une certaine Ellie psychopathe
- Je peux le faire. Je peux le faire. Je peux pas le faiiiireeee !
Tristesse se prit la tête entre les mains. Robyn était entrain de mourir. Elle le sentait, alors que la mémoire centrale était uniquement illuminée par des lumières rouges de secours. Le corps se mourait. Elle l'avait su dès que les anticorps avaient commencés à se tortiller au sol, parcouru par ce qui ressemblait à des bugs. Elles disparaissaient quelques secondes, puis réapparaissaient. Certaines se téléportaient, mais ce qui était certain, c'était qu'elles ne pourraient pas l'aider. Elle était toute seule. Toute seule avec Robyn. La grande Robyn. La Bête, comme les autres l'appelait. Elle comprenait mieux pourquoi. Cette fille était une sauvage. Même si elle cachait un peu de douceur. Tristesse s'en était rendu compte en arrivant dans la mémoire centrale. L'endroit ressemblait à une immense pâtisserie. Ça sentait le chocolat, les gâteaux qui sortaient juste du four... Mais tout ça allait s'arrêter si elle ne faisait rien. Il fallait qu'elle appuie sur le bouton « Reset ». Il fallait qu'elle le trouve. Une Robyn lui en avait parlé. C'était celle qui organisait des courses dans l'estomac de la grande, et qui lui avait un jour avoué qu'elle trouvait que Love Actually était un bon film, mais c'était un secret. Les autres anticorps se refusaient à tout sentimentalisme. Elles étaient en colère, et puis c'était tout.
Retour vers le futur
Je secouais la tête. Elle racontait n'importe quoi. C'était pas triste d'être moi. J'étais pas triste. J'étais pas de bonne humeur. Ça m'arrivait d'être touchée par un truc. Mais ça voulait pas pour autant dire que j'étais triste. Loin de là. J'étais une badass moi.
- Je sais que ça te rend triste, que Lily t'ait laissé tomber. Ou que Jamie ne veuille plus te voir. Ou que ta voisine te traite de petite délinquante alors que tu essais d'être gentille avec elle. Ou que personne ne t'aime vraiment. Tu es triste Robyn. Et moi ça me rend triste parce que... parce que... Je ne veux pas que tu sois triste.
Elle éclata en sanglot, et s'entoura de ses bras en baissant la tête. Mais je refusais de me laisser attendrir. Elle racontait n'importe quoi. C'était pas vrai tout ça. Je plaquais une main sur mes yeux, et pris une longue inspiration tremblante. Que ce qu'elle m'avait fait, putain ? J'avais envie... de pleurer. Mais c'était n'importe quoi !
- J'ai vu dans tes souvenirs quand à Sugar Rush on t'a cassé ta voiture que tu avais construit tout seul. Ça a été tellement horrible pour toi !
- Ta gueule !
Je m'étais précipitée vers elle, pour l'attraper par son pull et rapprocher mon visage du sien. J'étais aveuglée par mes larmes, mais je sentais encore la rage qui bouillonnait là dessous. Pourquoi est-ce qu'elle racontait ça devant tout le monde ? Elle voulait m'humilier, c'était ça ? Je la secouais, sans cesser de pleurer, avec une telle force que ses lunettes tombèrent par terre. Je finis par la lâcher, et lui tournais le dos, incapable de contrôler mes tremblements. Je voulais pas me souvenir de ça. Je voulais pas ressentir encore une fois toute la peine. J'étais plus comme ça. J'avais arrêté d'être une gamine.
Je sentie une main se poser sur mon épaule, mais je me dégageais. Je voulais pas qu'on me touche. Je voulais pas qu'on me voit comme ça. Je voulais être toute seule. Je voulais arrêter de pleurer. Parce que ça faisait mal.
- Est-ce que quelqu'un peut me rendre mes lunettes ? Parce que je ne vois plus rien, et je risque de tomber. Et si je tombe, j'aurai l'air ridicule, donc vous allez intérieurement vous moquer de moi, et après ça va me donner l'impression que je ne suis qu'une moins que rien. Et c'est dur, c'est très dur de se retenir de pleurer quand on a l'impression d'être une moins que rien. J'ai déjà envie de pleurer maintenant rien qu'y penser.
Je plaquais mes mains contre mes oreilles pour ne plus l'entendre. Rien que sa voix de dépressive me donnait envie de la frapper. C'était pas possible d'être aussi désespérée. Elle avait tord, j'étais pas comme elle.
Robyn: 90%
Jaspeur LaTrouille
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| Avatar : Daniel Sharman
Un Noël fort en émotions !
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Peur
J'avais tenu Tristesse sur le bout de mon doigt. Avec toutes les récentes péripéties, je devais avouer que c'était sans nul doute la plus traumatisante qui soit. J'aurais tellement aimé avoir la même taille qu'elle. Retrouver ma véritable nature. J'avais lu dans les yeux de mes coéquipiers qu'ils auraient souhaité exactement la même chose. Mais elle avait grandi, elle aussi, et avait perdu ses rondeurs et son côté bleu pour prendre les traits d'une jeune femme. Ce qui était très effrayant. Heureusement, elle avait toujours ses lunettes. Ca me rassurait d'une certaine façon. On a besoin de repères, même si en l'occurence, plus aucun de nous n'en avait. Je tremblais toujours comme une feuille et je voyais tout de tellement haut que ça me faisait encore plus peur que le reste. Pourquoi étais-je si grand ? Je dépassais même les humains, qu'ils soient filles ou garçons. Ca me rendait extrêmement nerveux. Je n'aimais pas. J'aurais préféré être tout petit et qu'on ne me remarque pas.
Nous sommes hors d'un corps humain et nous continuons d'exister ! Ce n'est pas rationnel ! Ce n'est pas possible ! Y a que moi qui trouve ça incroyable ?
J'aurais pu formuler mon effroi à voix haute, mais après le passage dans le corps abominable du dénommé Arès, j'atteignais un tel niveau de panique que je ne savais même plus à quel point j'avais peur. Ce qui était encore plus perturbant. Totalement dérouté, je me raccrochais uniquement à la présence apaisante de Tristesse. Son chagrin combiné à celui de Robyn me faisait le plus grand bien. Au moins quelque chose qui ne changeait pas.
"Est-ce que quelqu'un peut me rendre mes lunettes ? Parce que je ne vois plus rien, et je risque de tomber. Et si je tombe, j'aurai l'air ridicule, donc vous allez intérieurement vous moquer de moi, et après ça va me donner l'impression que je ne suis qu'une moins que rien. Et c'est dur, c'est très dur de se retenir de pleurer quand on a l'impression d'être une moins que rien. J'ai déjà envie de pleurer maintenant rien qu'y penser."
Comme elle était suffisamment triste comme ça, je me mis à quatre pattes dans l'herbe et cherchai ses lunettes. Oh, cette drôle de sensation de nouveau. L'herbe qui chatouille. Pleine de microbes... et d'insectes tapis prêts à vous sauter dessus...
J'attrapai les lunettes et glapis en sautant sur mes pieds. Je les tendis ensuite à Tristesse d'une main fébrile avant de tapoter sur mes vêtements de façon compulsive, afin d'éjecter les bestioles qui auraient eu le temps de me sauter dessus. Certaines personnes me lançaient de drôles de regards mais je ne m'arrêtais pas pour autant. Il en allait de ma survie dans ce milieu hostile.
Comme mes craintes concernant ma contamination par les insectes ne se dissipait pas, je tentai d'avoir une pensée agréable. La seule qui me vint en tête concernait notre collègue disparue.
"Il ne nous reste plus qu'à trouver Joie, et nous serons tous réunis !" lançai-je, plein d'espoir.
Tristesse cligna des yeux derrière ses lunettes et pivota vers moi.
"Vous ne vous souvenez plus ?" fit-elle d'un ton surpris.
"Se... se souvenir de quoi ?" bégayai-je.
Je recommençai à stresser, car je me rendais compte qu'elle semblait encore plus triste que d'habitude.
"Joie est avec Riley." annonça-t-elle, abattue.
Mes yeux s'ouvrirent en grand, et je regardai Dégoût, Colère, Nora, tout le monde, absolument soulagé et heureux. Je n'en espérais pas tant.
"Riley est ici ? Mais c'est merveilleux !"
Pourtant, quelque chose clochait. Je savais que Tristesse était du genre à en faire des tonnes, mais elle me semblait bien trop chavirée. Elle s'approcha lentement de moi, traînant des pieds dans l'herbe. Une fois face à moi, elle bascula en avant et son front tomba contre mon torse, telle une masse.
"Riley est à l'hôpital." marmonna-t-elle dans ma chemise.
Ses larmes la mouillèrent abondamment alors que je lui tapotai maladroitement le dos, les yeux écarquillés à l'extrême. J'interrogeai les autres du regard. Pourquoi notre Riley était-elle dans un endroit aussi effroyable ? S'était-elle blessée en jouant au hockey ? Je ne me rappelais de rien...
"Comment ça à l'hôpital ? Qu'est-ce qui nous est arrivés ? Pourquoi nous ne sommes pas avec elle si elle ne va pas bien ?" m'écriai-je d'un ton aigu.
"Je... je trouve ça tellement triste que vous ne vous souveniez de rieeeeeen..." sanglota-t-elle dans un long trémolo.
Elle glissa mollement le long de mon corps avant de s'écraser au sol, telle une baleine échouée. Trop perturbé pour la retenir, je l'avais laissée tomber. Elle pleurait à chaudes larmes sur mes chaussures cirées en s'y cramponnant.
"Tu vas nous dire ce qui se passe ?" tonna Colère qui perdait patience.
"Je... je suis trop triste pour expliqueeeer..." répondit-elle en inondant mes souliers.
Sinmora
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| Avatar : ➹ Daisy Ridley
« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Je me souviens de quand j'étais seule moi aussi et que j'avais peur... »
Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais demandée ce qui faisait perdre la tête aux gens. Désormais je le savais. Ce n'était pas leur faute à eux, mais aux autres personnes qui se trouvaient dans leur tête. Car vue comment réagissaient ces émotions, si chacun en avait des identiques dans sa tête, ça ne pouvait que mal finir. Entre Colère qui s'énervait après Tristesse, qui pleurait tellement qu'elle en venait à inonder les souliers de Peur. Je me demandais ce qui allait nous arriver quand on finirait par tomber sur Joie. Je priais déjà pour avoir des boules quies pour mes pauvres petites oreilles.
« Si tu pouvais arrêter de pleurer, ça nous aiderait. » dis-je un peu trop froidement.
« Je... Je ne peux pas m'en empêcheeeeeeeer.... » hoqueta t'elle sans relever la tête des chaussures de Peur.
« De toute évidence, tu ne possèdes aucun tact. Tu ne vois pas qu'elle va mal ? » articula la déesse d'un ton réprobateur. Je m'étais tournée vers elle pour la fusiller du regard. Elle ne pouvait pas se la fermer celle là ?
« Pop Corn ! Vite, Pop Corn ! Personne en a ??? Roooh zêtes nuls ! » bougonna Colère. Il se plaça entre nous deux et nous lança simultanément des regards, comme si il regardait un match de balle dans la lucarne électrique.
« On ne va pas se battre. » assurais-je. « Une femme comme elle n'en vaut pas la peine. » ajoutais-je.
« Surveille tes paroles ! Je peux très bien te donner un coup de marteau, maintenant qu'on est plus dans un corps humain. Et ce n'est pas l'envie qui m'en manque. »
« C'est une menace ? » dis-je en plissant les yeux.
« Non. Une promesse. » répondit-elle d'un ton cinglant, une main sur la hanche avec son petit air de Princesse fière d'elle. J'avais secouée la tête avant de me tourner vers Peur, qui tremblait encore plus. Puis, vers Tristesse qui était toujours à moitié avachis contre le sol, ne voulant plus relever la tête et se noyant à moitié dans ses larmes. J'étais sur le point d'observer Dégoût, quand allez savoir pourquoi, mais mon bras se plaqua contre le cou de la déesse, qui l'entraîna contre le tronc d'arbre qui se trouvait juste derrière elle.
« OUAIIIIIIIIIIIIIS ! » beugla Colère, mais je n'en tins pas compte.
« J'en ai marre que vous me traitiez comme du caca ! Vous regardez tout le monde de haut, comme si on vous était inférieur ! Vous prétendez être une déesse, mais vous ne tenez pas de vos ancêtres ! Ils respectaient les autres eux ! »
Je tentais de garder mon calme, même si mon bras s'appuyait un peu trop contre sa gorge. Je sentais qu'elle aurait pu se dégager, mais qu'elle ne le faisait pas. En plus elle voulait attendre le dernier moment pour jouer sa victime. Je la détestais !
« Qu'est ce qui se passe ? Je ne vois rien. C'est d'un triste... » pleura une nouvelle fois Tristesse, tandis que quelqu'un semblait lui relever la tête. Sans doute Peur...
« Je suis ici pour sauver les émotions d'un monde qui n'est pas le mien alors que je viens de retrouver mon frère. Je pourrai vous laisser là et me mettre à sa recherche. Mais je ne le fais pas. »
J'hésitais entre l'applaudir ou écraser ma main contre son visage. Aphrodite esquissa un pâle sourire. En plus elle se moquait de moi ?
« Comment veux tu que je te perçoive Nora ? Ce que tu montres au grand jour est tellement décevant. Et la seule chose que tu caches et qui pourrait te faire remonter dans mon estime, tu n'essayes même pas d'en parler. »
J'entendis quelqu'un couiner derrière moi, tandis que je ne comprenais rien à ce qu'elle me disait. Qu'est ce que je cachais ? Je leur avais dit tout ce que je savais ou qui était important pour eux. Elle voulait savoir ce que ça faisait de perdre tous ses proches ? Toutes les personnes qu'on aime ? Son monde ? Elle n'avait jamais souffert, elle ne savait pas ce qu'était la souffrance. Elle voulait savoir ça ? Que je lui dise ce que je ressentais ?
« Je n'ai rien à vous... » murmurais-je, avant de laisser échapper un petit cri de douleur, me détachant de la déesse. En penchant la tête, je vis Colère qui venait de me donner un coup de pied dans le tibia.
« Non mais c'était juste pour... pour mettre le feu aux poudres. Pour que ça pète quoi ! Allez, on est pas des chochottes ! »
Je l'avais ignorée, tentant de rester concentré. Il m'avait fait libérer ma proie, qui était en train de se... recoiffer... C'était absurde. J'aurai pu la frapper, la cogner, la... je la détestais tellement !
« C'est qui le petit garçon ? »
Je lu dans ses yeux un éclair d'étonnement.
« Tu ignores qui il est ? Il figurait dans ta peur et tu ignores qui il est ? » dit-elle avec une once d'irritation.
« Je ne l'ai jamais vue. » dis-je en voyant les doigts de la déesse tapoter contre sa hanche d'un air agacé.
« Je ne te crois pas. »
Je sentais une nouvelle colère monter en moi. Déjà qu'elle ne me supportait pas, elle me traitait en plus de menteuse. Trop c'était trop !
« Le petit garçon avait des flammes autour des mains. Il faisait apparaître des flammes. Non, vraiment, ça ne te dit rien ? »
« Un magicien ? » murmura une toute petite voix. « On en a vu un avec maman et papa au cirque. »
Je reconnus la voix de Peur, qui s'était approché en trainant Tristesse derrière lui, les mains accrochée à son pied. J'allais vraiment devenir dingue avec une équipe pareil.
« C'est un de leurs enfants ? » murmurais-je.
« De leurs enfants à qui ? »
« Aux Titans. » ajoutais-je sous le regard intrigué de la déesse. « Il y en avait parfois. De véritables enfants, pas comme nous. Je ne l'ai jamais vu lui, mais j'en ai vue d'autres. Deux autres. »
Je me souvenais de ce jour où j'étais encore petite fille et où deux enfants étaient apparus sur notre lune. Ils allaient être conduit à deux lunes de là. Mais à chaque fois le transfert se faisait de chez nous. J'en avais souvent entendu parler, mais c'était la première et seule fois que j'en avais vue de mes propres yeux.
« Il y avait une petite fille et un petit garçon. Il a fait quelque chose avec ses mains et il y a eu une inondation dans le village. La petite fille le grondait et... »
Je tentais de me remémorer la scène. Ca remontait à loin, mais je me souvenais encore de chaque détail et notamment de la petite fille qui avait les mains sur les hanches et qui le regardait de... haut. En jetant un oeil vers la déesse, je pouvais la voir avec exactement la même posture. Je reculai d'un pas me souvenant de son regard et de ses yeux...
« Elle avait le même regard qu'Elliot... » murmurai-je d'une toute petite voix. Elle resta muette quelques secondes avant de battre des cils et de reprendre son attitude supérieure.
« Tu me chantes quoi là ? Sous prétexte que tu as vue, il y a longtemps, une gamine qui me ressemblait, tu prétends que c'était moi ? En tout cas, preuve que tu n'as rien d'exceptionnel car je ne me souviens pas de toi. »
Je secouais la tête une nouvelle fois. Elle avait raison. Je n'avais rien d'exceptionnel et elle était une sale garce prétentieuse ! Je ne voulais plus entendre parler d'elle. Plus jamais ! Je m'étais tournée, lui faisant dos et j'avais fait quelques pas vers Tristesse.
« Lève toi. Sois forte. »
« Je ne peux pas, c'est trop dur... » pleurnicha t'elle une nouvelle fois.
« Il faut la laisser. Ca ira mieux quand tout sera sorti. » dit Peur d'un ton compatissant.
« Non. » coupai-je d'un ton abrupt. « On a pas le temps pour pleurer. On doit trouver Joie et que tout ça s'arrête. Alors tu nous aides et tu nous dis où la trouver. »
Tristesse releva la tête et cligna de ses yeux rougis plusieurs fois, avant de dire...
« A l'hôpitaaaaaaaaaaaaaaal... »
J'avais l'impression qu'elle se répétait. Si il suffisait de ça, on avait qu'à y aller et puis fini quoi...
« Bien. » dis-je d'un ton un peu paumé, avant de lever la tête sans grande conviction vers la déesse. « On doit se rendre là bas. Rapidement. Et... allez. » achevai-je sans grande conviction en me penchant vers Tristesse et en lui tendant la main pour l'aider à se relever. Elle avait la main toute mouillée... C'était bientôt fini...