« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il déplia lentement ses doigts gantés de noir. Il sentait le nouveau pouvoir couler et se déplacer dans ses veines. Il se le figurait car rien ne se déroulait de cette façon. Il faut mettre des pensées sur quelque chose que l'on ne peut que ressentir. Il avait l'impression d'être et de ne plus seulement avoir. Il était unifié, en accord parfait avec tout l'univers. Et pourtant, quelque chose manquait encore. L'objectif ne pourrait être atteint. Pas tout de suite. "Ca ne suffit pas." dit-il, et sa voix claqua dans la brise, troublant la quiétude de la prairie verdoyante.
Il se tenait sur un sentier entouré par la verdure. Des forêts au loin, se découpant contre un ciel azuré, dépourvu de nuages. Le paysage était enchanteur, mais il ne se laissait plus corrompre par le souvenir des belles choses. Elles étaient mortes, mais elles ressusciteraient le moment venu. Oui, le moment venu. Tout renaîtrait, à commencer par elle... Il lui avait promis.
Il demeurait sourd aux chuchotements qui bourdonnaient à ses oreilles :
"Prophanateur... Fraticide... Enfanticide..."
Ca ne l'atteignait pas. Des broutilles, des gens sans importance...
"Ca ne suffit pas." répéta-t-il au titan qui se trouvait à côté de lui.
La personne en face de lui portait des vêtements anciens et nobles.
"Je ne vois pas en quoi je puis vous aider, Surt."
Il tiqua, mécontent de cette appellation. Il était beaucoup plus qu'un guerrier légendaire, désormais. Il estimait obtenir davantage d'estime. Il le méritait. "Votre pouvoir est ancien, originel. Vos connaissances le sont tout autant." assura-t-il, agacé par le manque de réactivité.
"Je ne suis pas le Titan Roi." rétorqua l'autre.
"Parce que vous avez peur."
Une lueur stupéfaite passa dans le regard d'Hypérion : jamais encore Surt ne lui avait manqué de respect. Ce dernier soutint son regard sans ciller, les dents serrées. Lui, au moins, ne connaissait aucune crainte.
"Vous avez peur de diriger, de prendre les décisions. Un jour, quelqu'un devra le faire. Quelqu'un qui sait." fit le guerrier légendaire.
Ses paroles sonnaient à la fois comme une menace et une promesse. Hypérion le toisa avec une lueur de défi, comme pour l'inciter à l'affronter. Surt demeura impassible, bien qu'un léger doute naquit en lui. Il baissa les yeux vers sa main et remua les doigts, incertain. Il ne maîtrisait pas encore le nouveau pouvoir qu'il avait acquis. Aussi, il changea d'angle d'attaque :
"Si vous m'aidez, je vous serais loyal à jamais." certifia-t-il en approchant d'un pas vers lui. "Je ne romps pas mes promesses."
Celle qu'il avait faite, il la tiendrait jusqu'au bout, jusqu'à son ultime souffle. Hypérion eut l'ombre d'un sourire, avant qu'il ne déclare :
"Et qu'en est-il de votre promesse à notre Titan Roi ? Vous n'êtes qu'un gamin capricieux, Surt." "Ouranos est usé, fini !" s'écria-t-il brusquement, la rage l'emportant sur le calme apparent qu'il laissait transparaître jusqu'à présent. "Titania doit retrouver sa grandeur passée. Ce n'est qu'un détail dans mon objectif, mais je la redessinerai. Avec ou sans vous !"
Hypérion resta immobile, se contentant d'observer un point derrière lui. Surt se retourna, découvrant qu'Ouranos et Japet venaient d'apparaître. Le Titan Roi le fixait avec un mélange d'admiration et d'étonnement, alors que son fidèle laquais n'attendait qu'un ordre pour lui faire rendre gorge. Le guerrier légendaire soutint le regard d'Ouranos, presque dédaigneux. Qu'avait-il de plus à perdre, de toutes façons ?
"Oh tiens, vous tombez bien : on parlait justement de vous." dit-il avec une ironie pleine d'amertume.
Il voulut ajouter quelque chose mais à cet instant précis, un murmure derrière lui attira son attention :
"Viendras-tu ?"
La voix semblait se déplacer au gré du vent, une voix féminine qu'il avait tant espéré entendre de nouveau...
Ouranos et Japet n'étaient plus là. Il se retourna, remarquant à peine qu'Hypérion avait disparu, lui aussi. La silhouette du Palais des Songes se dessinait au loin. La voix l'invitait, le pressait de venir la chercher. Il posa un regard éperdu sur l'édifice.
"Les Ombres de Poussière hurlent dans le Silence." fit une autre voix.
Soudain, toute une armée de Sentinelles se matérialisa sous ses yeux, commandée par Aeon. Il ne s'agissait que de flashs. Il n'avait toujours aucune crainte. Il sentait que le pouvoir se développait. A présent qu'il l'avait habité, il se déversait au dehors de lui.
Aeon se changea en Pan, qui récita :
"Elles cognent le Ciel en feu."
Toute une flotte de bateaux surgit alors derrière lui.
"Elles serpentent au Soleil." dit la dernière voix, qu'il connaissait trop bien.
Il regarda à peine sa fille qui se tenait, vêtue d'une armure, dans une grande plaine. Ses traits étaient tirés. Il n'éprouvait absolument rien. Il était trop tard pour tout ça. Il croisa le regard de Cassandre et y lut que l'espoir y mourait lentement. "Viendras-tu ?" demanda la voix depuis le Palais des Songes.
Lorsqu'il se retourna de nouveau, tout avait disparu. Il était seul dans la Grande Vallée, à côté de la colline derrière laquelle se cachait toutes les réponses.
Il était temps de savoir. De tout savoir.
Aussi il esquissa un pas, mais une force inconnue se manifesta subitement derrière lui, si imposante qu'il en eut le souffle coupé. Cette personne était puissante, encore plus que n'importe quel titan, qu'Ouranos et Hypérion réunis. Il n'avait jamais ressenti cela auparavant. De plus, la présence était profondément bienveillante. Elle ne lui voulait aucun mal. Il avait hâte de faire la connaissance de cet inconnu. Avec lui, il parviendrait à son but. C'était assuré.
"Nous ne sommes qu'ombres et poussières..." déclara-t-il alors qu'une larme de joie coulait sur sa joue.
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
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Je devais remercier Anatole. La journée passée en sa compagnie, ainsi que celle de Nora et Héphaïstos, m’avait indéniablement fait du bien. J’avais enfin l’impression de me retrouver et mine de rien cela faisait du bien. Comme promis, j’avais gardé le silence sur les évènements de cette journée. M’étant simplement contenté de rejoindre mon frère, pour lui proposer –en toute innocence- la date du 1er Avril cette année comme date d’anniversaire, développant un peu plus mon raisonnement ajoutant l’air de rien que je m’étais toujours dit que sa simple existence était une blague. Évidemment, je n’avais eu droit qu’à me faire traiter de « méchante ». Quel ingrat, et dire qu’il m’avait tanné pour que je lui prête assistance afin d’en définir une.
Outre, avoir enfin l’impression d’être redevenu moi-même, j’avais également reprit les entrainements de tir à l’arc avec Vaiana, interrompus depuis mon retour du Cocyte. Je m’étais excusée au près d’elle et avait été honnête quant à la raison de cette pause. De toute façon, cela ne servait à rien de cacher ce qu’il s’y était passé. Ce n’était pas un secret d’état non plus.
Ainsi depuis un mois, nous avions recommencé prenant doucement un rythme de deux leçons par semaine. Aujourd’hui également. Hier, j’avais vu venir Apollon avec ses gros sabots, malgré son air innocent. Nous étions, toutes les deux dans la bibliothèque avec Athéna, maintenant qu’elle avait posé ses bagages et emménagés avec nous. Mon frère avait innocemment demandé, si j’avais quelque chose de prévus aujourd’hui ou demain. Sous-entendu « aurais-tu à nouveau quelqu’un dans ta vie ? ». Je m’étais contenté de lever les yeux au ciel et de lui répondre que mon seul rendez-vous était l’entrainement hebdomadaire de Vaiana, tout en ajoutant que ce n’était pas demain la veille qu’il pourrait à nouveau se battre avec quelqu’un. Cette petite pique, avait au moins eu pour effet de le faire taire.
Quand bien même, j’aurais eu quelqu’un. Je n’étais pas du genre à fêter la St Valentin. Gaïa m’en préserve. J’exécrais cette fête au plus haut point. Surtout quand je rappelais aux gens qu’ils célébraient la mise à mort d’un pauvre bougre qui avait eu le malheur d’être chrétien. Généralement, Apollon me reprochait mon manque de romantisme et je lui rétorquais que si c’était pour finir comme lui, je préférais rester telle que j’étais.
Quoi qu’il en soit, Vaiana été venu me voir en début d’après-midi comme prévus, et la leçon avait commencé. Malheureusement, en hiver nous ne pouvions hélas pas les faires durer aussi longtemps qu’en été, la nuit tombait très tôt. Et étant donné les températures, voyant que le soleil avait déjà bien décliné j’attirais l’attention de mon élève qui venait de tirer une nouvelle flèche :
- Je pense que l'on peut en rester là aujourd'hui, la nuit est en train de tomber. Je pourrais encore éclairer avec la lumière de la lune, mais j'aimerais autant éviter que tu ne meurs de froid, on va ranger tout ça, et je vais faire du thé
Si c’était dit avec humour, il y avait néanmoins une pointe de vérité là-dedans. Je ne souhaitais nullement que Vaiana ne se transforme subitement en glaçon
« Je commence à être moins précise de toute manière. » Dit-elle en baissant son arc avant de frissonner légèrement « c'est vrai qu'il fait froid dans votre pays. » Ajouta-t-elle néanmoins avec un petit sourire.
Je ne ressentais pour ma part, pas vraiment les fluctuations de température, mais vivre à proximité d’une ville, avait au moins d’utile qu’il suffisait de regarder la manière dont les gens se comportaient pour avoir une estimation de la météo. Préférant, me concentrer sur l’apprentissage du tir à l’arc, je choisis finalement de continuer l’entrainement pendant deux trois minutes, supplémentaire. Juste le temps de dispenser quelques conseils supplémentaires :
- Il va falloir travailler un peu plus la posture à présent, en ce qui concerne le maniement de l'arc en lui-même, tu as fait beaucoup de progrès depuis tes débuts. Mais il faut aussi te ménager, regarde.
Attrapant mon propre arc, qui reposait contre un des arbres entourant le terrain d’entrainement, je me plaçait face à la cible, alignant naturellement mon corps afin d’être le plus en face de cette dernière, afin de décocher une flèche atterrissant au beau milieu de la cible.
- Si tu aligne bien ton buste avec tes mains, tu te fatigueras moins vite et tu pourras tirer plus rapidement. Expliquais-je en lui montrant à nouveau la position, avant de baisser mon arc avec un sourire encourageant. Quant à la température, c’est surtout vrai dans le Maine. Ce doit être un sacré dépaysement entre ton Ile et Rome j'imagine.
Et encore ce n’était « que » le Maine en Amérique, je n’osais pas imaginer Vaiana dans un pays plus froid encore que l’Amérique. Si l’on remontait un peu plus au nord, en direction du Canada, les hivers étaient bien plus rudes qu’ici. Nous avions de la chance, en ce moment même s’il ne faisait clairement pas vingt-cinq degrés, les températures n’étaient pas descendues en dessous de zéro.
« Sachant d'où je partais, tu as fait des miracles ! Les animaux se rapprocheraient presque de nous maintenant, sans avoir prendre de se recevoir une flèche perdue ».
- Tu n’es pas la pire élève que j’ai eu rassure toi, j'ai connus des très bon comme des très mauvais et tu es loin de les égaler. Avec de la bonne volonté on arrive à beaucoup de chose, et de cela tu en as à revendre
Je secouais la tête amusée, je n’avais pas fait tant de miracles que cela. J’avais une élève appliquée, et travailleuse. Que demander de plus ? Elle écoutait tous les conseils que je lui prodiguais, et ne rechignait pas à les appliquer. A l’époque où je vivais à San Francisco, j’avais pu voir défiler nombre d’élève. Et certains, estimaient ne pas avoir besoin de mes conseils, prenant un malin plaisir à s’entêter. Je finissais par ne plus m’en préoccuper, et les laisser à leur médiocrité. Je ne pouvais pas les forcer à m’écouter. Quant à Vaiana, si elle avait progressé c’était surtout, le fruit de ses propres efforts, et non les miens. Je pouvais lui montrer comment tirer, lui expliquer le maniement de l’arc, mais si elle ne travaillait pas à côté, j’étais inutile. J’estimais donc, qu’elle se sous estimais grandement
« Heureusement qu'elle compte presqu'autant que le talent, sinon, je ne serais pas sortie »
Tout en disant ces mots, elle avait repris l’arc d’entrainement que je lui prêtais pour nos leçon, et essayait de reproduire ma posture de tout à l’heure, sans chercher à tirer une flèche
« A chaque fois que j'essaye d'aligner mon buste, j'ai l'impression de me tordre le dos. » Avoua-t-elle en grimaçant.
C’est sans doute pour cela, que je m’étais approchée d’elle, afin de poser mes mains sur ses épaules pour lui montrer comment s’y prendre afin de ne plus avoir l’impression de se tordre le dos. De toute façon, nous avions encore le temps pour pratiquer. Si ce n’était pas aujourd’hui ce serait un autre jour, et ainsi de suite. Il suffisait d’avoir un peu de patience. Je m’étais engagée à lui apprendre les rudiments du tir à l’arc après les évènements de Juillet, je n’allais pas la lâcher en si bon chemin. Je la laissais, baisser son arc, tandis-que j’avais reprit ma place précédente.
« Surtout avec mon île. » Reprit Vaiana, quelques instants de silence « Je trouvais déjà qu'il ne faisait pas chaud à Rome, mais Storybrook bats des records. J'en viens même à me demander comment font les animaux dehors la nuit pour ne pas finir congeler. Et dire que Jules arrive à dormir sur ses deux oreilles en croyant que je laisse Hei hei dehors.»
Je haussais un sourcil amusé en la voyant secouer la tête tout en ricanant légèrement. Pauvre Jules, s’il s’avait…Néanmoins, j’admettais trouver la situation bien trop amusante, pour continuer à le plaindre plus longtemps. J’adressais mentalement mes excuses à l’écrivain même s’il ne serait probablement jamais au courant de la discussion que nous avions eu
- Je devrais t'amener voir la Polynésie dans ce monde un jour. Je pense que ça te plairais répondis-je J'imagine également que Jules ne serait pas ravis de se faire réveiller par Heihei ajoutais-je en adressant un sourire espiègle à mon élève. Ici nous n'avons pas vraiment ce genre de problème. Les chiens sont acceptés dans la maison, du moment qu'ils ne grimpent pas sur les lits.
Et comme ils étaient pour la plupart bien élevé –excepté peut-être Luna mais avec un maitre comme mon frère, je ne m’attendais pas à des miracles d’éducation canine- la règle était respecté.
« La Polynésie ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils. « Je n'ai pas la moindre idée d'à quoi ça ressemble. Mais tant qu'il fait plus chaud qu'ici, je te suivrais volontiers. Et je ne vois pas de quoi tu parles » reprit-elle en riant légèrement « Heihei est adorable. Jusqu'ici, il ne l'a pas réveillé. Heureusement que nos chambres ne sont pas voisines, j'imagine…Tu devrais partager ton état d'esprit avec Jules. Il est un peu vieux jeu de ce côté là. Enfin sur ce côté là aussi. »
Tiens, cela me rappelait quelque chose, cette conversation. J’avais l’impression d’être revenu un an en arrière, lorsque je lui expliquais que non, nous n’étions pas marié, et que ne souhaitant pas lui révéler que tout ça c’était partie de l’imagination loufoque d’un titan pour l’approcher j’avais simplement conclu que Jules était un peu vieux jeu sur certaines choses.
- Tu vois je te l'avais bien dit. Dire qu'Apollon me reproche d'être trop obtus sur certaine chose. A côté de Jules j'ai l'impression d'être la personne la plus souple en ce qui concerne les règles de vie entre autre. Tiens d'ailleurs puisqu'on parle de confidence ne dit jamais à Apo, que oui c'est le plus beau des dieux. Même si oui objectivement il est canon. Je suis obligée de le reconnaitre, même si cela m'écorche la bouche de le dire. Je grimaçais franchement, suite à ce que je venais de dire. J’ignorais pourquoi, entendre de ma bouche, qu’il était beau était apparemment, aux yeux de mon frère la reconnaissance suprême. Cela faisait des siècles, qu’il me cassait les pieds avec cette question. Et bien malheureusement, son séjour dans la boucle temporelle n’avait en rien arrangé les choses. A croire qu’il s’était fait un devoir de rattraper les vingt et un ans de séparation où il n’avait pas pu me la poser. J’y avais droit toutes les semaines. Généralement, je me contentais d’un profond soupire, ou de lever les yeux au ciel en guise de réponse. Néanmoins, il se pouvait qu’il y ai des variantes. Parfois, c’était mon plus beau regard menaçant, d’autres je m’exclamais qu’il tapait tout bonnement sur les nerfs. Il y a deux jours, j’avais fini par lui dire sur un ton suintant de sarcasme qu’il n’aurait qu’à poser la question à Mnémosyne la prochaine fois qu’il la verrait. Le pire étant peut-être qu’il avait eu l’air de penser qu’il s’agissait là de l’idée du siècle. Je m’étais contenté de lui jeter un regard affligé et de me plonger à nouveau dans le roman que je venais d’acheter. Levant une dernière fois les yeux au ciel, je me décidais à conclure cette discussion et par la même occasion l’entrainement d’aujourd’hui. Je pense que tu peux déjà aller te mettre au chaud, je vais finir de ranger tout ça et j'arrive.
Et c’est après lui avoir affirmé, que je n’avais pas besoin d’aide, que je la laissais se mettre en route, commençant pour ma part à rassembler le matériel. Je ne résistais néanmoins, pas à la tentation, de tirer encore une flèche. Plaçant mon carquois dans mon dos, et attrapant de nouveau mon arc je me mis en position pour tirer mais au moment de décocher ma flèche, il y eu une légère brise faisant ainsi dévier mon arme de sa trajectoire, la flèche se planta dans un arbre plutôt que dans la cible d’entrainement. Il n’y aurait pas eu de problème –même si je trouvais cela étrange qu’une simple brise ai fait dévié un arc en argent- si ce n’est qu’en me retournant, je remarquais immédiatement le changement de décor. J’avais manifestement atterrit au beau milieu d’une forêt, et ce n’était aucunement celle de Storybrooke. La végétation n’était pas la même. Levant les yeux vers le ciel, j’aperçus la lune briller, me permettant de pleinement confirmer mes doutes, quant aux différences de végétations. Ceci, et les autres astres présent également. M’exhortant au calme, je choisis pour l’instant de ne pas bouger de ma position, afin d’effectuer une reconnaissance des lieux. Hormis les arbres, il y avait au loin une petite cabane, visible en grande partie grâce à la lumière qu’il y avait dedans. Je choisis de m’avancer un peu –avec un peu de chance la personne à l’intérieur pourrait me renseigner sur l’endroit où je me trouvais- mais quelque chose me fit stopper net. Je ne l’avais pas ressentis auparavant, très certainement trop occupée à tenter de me repérer, mais l’aura de la personne vivant là-bas m’était familière, puisqu’étrangement semblable à la mienne ou bien celle de mon jumeau mais en bien plus puissante. Et cela ne semblait pouvoir dire qu’une chose. Déglutissant péniblement, je m’étais arrêtée hésitant entre la furieuse envie de m’approcher et celles de prendre mes jambes à mon cou. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, dans un mélange d’excitation et d’appréhension :
- Oh par toute les lunes de Vigrid mais dans quel pétrin me suis-je encore fourré soupirais-je avec exaspération
Etrangement, l’expression ne m’avait jamais semblait aussi approprié qu’aujourd’hui…
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Jules Verne
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D'un geste triomphal, je posai une lettre cachetée sur la table, juste devant Anatole. Ce jour-là, il ressemblait à un jeune homme, ce qui me facilitait l'approche, bien que je fusse parfaitement conscient qu'il possédait deux apparences et que la plus âgée ne m'impressionnait nullement. Il restait mon ami quoi qu'il arrive, et j'étais bien décidé à ce que cela se poursuive ainsi.
"Elle est destinée à Robyn." annonçai-je avec une nuance quelque peu farouche dans la voix.
J'avais été agréablement surpris d'apprendre que la Saint Valentin n'était pas tombée en désuétude, et j'avais donc songé que cette fête serait la plus adéquate pour renouer contact avec la jeune femme. Cela faisait quatre mois que nous avions décidé de ne plus nous voir. Nous nous étions à peine aperçus à de rares reprises. Durant tout ce temps, je n'avais cessé de penser à elle. Son absence m'était devenu insupportable. J'avais tout fait pour l'oublier, mais rien ne semblait jamais suffisant. Ces quatre longs mois avaient été ponctué par la phrase "Allez lui parler" répétée encore et encore par mon ami Hypérion, alors que je m'y refusais. Comme je lui tenais tête, il avait pris le parti de m'ignorer, et pour finir, il avait même demandé à l'indigène du nom de Heimdall de renseigner les visiteurs de la bibliothèque à ma place. J'en avais été indigné !
"Vous pouvez disposer. Je suis tout à fait capable de m'occuper de ces lieux seul." avais-je déclaré à Heimdall la veille, bien trop agacé par sa présence intempestive.
"Lui avez-vous parlé ?" avait-il répliqué d'un ton neutre, parfaitement impassible.
Constatant que la plaisanterie prenait des proportions titanesques -sans mauvais jeu de mots- je m'étais contenté de plisser des yeux alors que le grand diable avait eu l'ombre d'un sourire.
Voilà ce qui nous amenait jusqu'à ce jour, dans la bibliothèque d'Olympe.
"Je ne peux aller lui parler directement." dis-je à Hypérion tout en gardant la main posée sur la lettre devant lui. "Ce serait contraire à la promesse que je lui ai faite. La missive me semble être la meilleure alternative."
Tout d'abord, je l'avais rédigée en alexandrins mais le style m'ayant paru trop pompeux, je l'avais jetée au feu. J'avais passé des heures à choisir les mots, les rayer, en ajouter d'autres. Au final, cette lettre m'avait pris plus de temps à écrire que le tiers d'un roman. J'espérais qu'elle en valait la peine. Sans doute ne servirait-elle à rien. Néanmoins, j'avais pris conscience d'une chose : je ne pouvais continuer sans elle.
"Qu'attendez-vous ?" fit mon ami d'un ton blasé.
Cette réaction me piqua à vif et je me redressai sur mon siège, contrarié.
"Je compte la déposer dans sa boîte aux lettres ce soir, quand je retournerai en ville."
"Bien." approuva-t-il en hochant plusieurs fois la tête.
"En conséquence, j'aimerais que Heimdall débarrasse le plancher." dis-je sans détour. "C'était petit et mesquin ce que vous avez fait."
J'avais beaucoup de respect pour mon ami et employeur, mais j'estimais normal de l'informer lorsqu'il dépassait un peu les bornes.
"Débarrasse le plancher ?" répéta-t-il en haussant un sourcil.
"Oui. Je suis parfaitement capable de m'occuper de la bibliothèque. Je n'ai pas besoin d'assistant. Et puis, j'ai déjà un apprenti."
Avec un sourire, je baissai les yeux vers l'étrange créature qui répondait au nom de Machin, et qui s'amusait sous la table en gazouillant, avec des cubes de couleur. Nora me l'avait laissé le temps de s'entraîner à la salle de sport. J'avais accepté de m'occuper du petit animal si en contrepartie, elle faisait croire à Cookie que je n'étais pas en mesure de suivre un entraînement sportif pendant tout un mois.
Remarquant que je le regardais, Machin se redressa et trottina vers moi pour réclamer quelque chose.
"Nân ! Nân !" fit-il de sa voix aiguë.
Je roulai des yeux sans me départir de mon sourire amusé et glissai la main dans la poche intérieure de mon veston. J'en sortis un petit sachet de bananes séchées. J'en versai quelques unes dans ma main et la baissai vers la créature, mais juste au moment où elle allait en attraper, je rebourbai les doigts.
"Que dit-on ?" demandai-je, le jaugeant d'un oeil insistant.
Machin parut hésitant, tapotant ses petits doigts les uns contre les autres, avant d'articuler difficilement :
"Michi."
J’acquiesçai, satisfait par ses bonnes manières, et ouvris de nouveau la main vers lui. Il s'empressa d'attraper les morceaux de banane et de les grignoter.
Hypérion semblait amusé par la scène. Il déclara ensuite :
"Je n'essaie pas de vous dicter votre conduite, Jules. Mais j'ai besoin d'un Gardien opérationnel. Je ne doute pas de vos compétences, mais plutôt de votre moral. Voilà qui est chose faite. Et puis... je devais vous renvoyer l'ascenseur, n'est-ce pas ?"
Il marqua une pause avant d'ajouter, quelque peu rêveur :
"Celui qui amène à un toit d'un hôtel avec une table dressée et des bougies."
Je me souvenais parfaitement de notre voyage à Paris en compagnie d'Ellie. Lors de la première soirée, j'avais fait en sorte qu'ils se retrouvent seuls autour d'un dîner aux chandelles, avec vue sur la Tour de trois cent mètres. J'eus un sourire à cette réminiscence. Bien que je réalisai qu'Hypérion avait sa façon bien à lui de rendre la pareille à quelqu'un.
"Robyn est quelqu'un d'exceptionnel. Vous avez ça en commun." assura-t-il avec une moue attendrie.
Mon sourire s'élargit légèrement avant de s'évanouir, car rien n'était encore gagné. Mon ami se leva et disparut, me laissant seul avec des pensées virevoltantes. Je me résignai à me lever à mon tour et à continuer de classer les livres. Il s'écoula quelques minutes dans le silence, avant que des bruits de pas ne se fassent entendre. Ils venaient d'une autre allée. Je retournai jusqu'à l'endroit où se tenait Hypérion quelques instants plus tôt. Il n'était pas revenu.
En revanche, je fus brusquement saisi par la vision de Robyn qui approchait, comme depuis un rêve. Elle était encore loin, à l'autre bout d'un rayonnage. Etais-je souffrant, ce qui expliquerait un délire soudain ? Ou se trouvait-elle véritablement ici ?
Machinalement, je tournai la tête vers la lettre posée sur la table, et constatai qu'elle ne s'y trouvait plus.
"Nân ! Nân !" s'écria une voix guillerette.
Le rêve venait de se changer en cauchemar : impuissant, je vis Machin se précipiter vers la jeune femme avec un morceau de banane dans la main gauche, son autre main brandissant fièrement... LA LETTRE !
"Vertuchou !" jurai-je avant de courir à sa suite.
Subitement, je m'aperçus que le contenu de la missive était ridicule et ne méritait pas que Robyn s'y abîme les yeux. Pour rien au monde il ne fallait qu'elle la lise !
J'avais l'impression d'avancer au ralenti alors que la créature trottinait joyeusement, si près à lui remettre le pli...
Des chuchotements près de mon oreille.
A cet instant, je me retrouvai dans un couloir, seul. Je m'immobilisai, regardant de tous côtés. Robyn et Machin avaient disparu. Le couloir semblait interminable et agencé avec une multitude de portes de différentes formes et structures. Je connaissais cet endroit. J'y avais accès grâce à la clé autour de mon cou, mais d'ordinaire, je décidai de m'y rendre. L'endroit ne s'imposait pas à moi de la sorte.
Déstabilisé, je m'aperçus que le couloir prenait des proportions démesurées. Il s'élargissait et devenait plus lumineux. Je me contentai d'observer cet étrange phénomène. Bientôt, mon appréhension fut remplacée par un intense sentiment de bien-être. Je me trouvais désormais au beau milieu d'une bibliothèque aux allures extrêmement anciennes, et pour cause : en guise de livres, des parchemins roulés étaient entreposés dans des casiers le long des murs à n'en plus finir. Sur d'autres parois, des grimoires étaient alignés. Pourtant, je savais qu'il s'agissait d'une bibliothèque, comme un sixième sens. Et je savais également qu'il ne pouvait rien y arriver de fâcheux. J'étais en confiance.
D'un pas tranquille, je m'approchai d'une fenêtre et au travers, aperçus le paysage d'une métropole étonnante aux bâtiments dorés et majestueux. J'ignorais où je me trouvais. J'espérais seulement que toute la scène avec Machin et Robyn n'avait pas réellement existé.
Me retournant, je fus surpris de découvrir une ravissante jeune femme face à moi. Ses cheveux bruns étaient relevés en un chignon et elle portait une longue robe blanche d'inspiration grecque. Elle avait un maintien de reine et le regard intelligent. Elle me plut aussitôt.
Je lui adressai un charmant sourire. Etait-elle la Gardienne des lieux ? Il était grand temps que je rencontre une collègue, surtout qu'elle me semblait extrêmement sympathique, bien qu'elle me toisât avec une expression austère. Quoi qu'il en soit, j'étais impatient de découvrir pour quelle raison elle m'avait fait venir jusqu'à elle, car il me semblait évident qu'elle était la clé de voûte de mon mystérieux "voyage".
crackle bones
Phoebus Light
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Cela faisait maintenant une semaine qu'il essayait de tout mettre en place. Il voulait que ce soit parfait. Même si, avec lui, c'était bien évidemment toujours le cas. Il avait envie de faire les choses différemment cette fois. Il n'en avait parlé à personne et bon sang, ça, c'était un exploit. Il avait hésité à demander son avis à Artémis – maintenant qu'il savait qu'elle n'avait rien de prévu – seulement il entendait déjà ses moqueries et ses remarques. Et il n'avait pas envie de la déranger. Elle acceptait sa relation avec Neil (accepter était peut-être un bien grand mot), il n'allait pas la forcer à s'investir en plus de cela. Il n'avait toujours pas évoqué la demande en mariage. Il savait qu'il allait devoir le faire, à un moment ou un autre. C'était inévitable et il en mourrait d'envie. Il appréhendait simplement. Il avait peur qu'elle ne veuille plus lui parler, qu'elle ne l'ignore pendant des siècles. Il ne voulait pas la décevoir, pas lui faire de la peine.
S'atteler aux préparatifs de sa journée de demain lui changeait les idées. Mais il avait besoin d'autre chose. Il s'était téléporté dans le jardin de la maison Sandman, évitant ces dernières semaines de se rendre à l'intérieur. Croiser Elliot était toujours un risque et Lily... elle avait quelque chose de différent.
« J’ai passé toute la journée à tout préparer ! Mais j’arrive pas à me décider. Tu préfères laquelle ? »
La nuit était en train de tomber mais il la voyait distinctement face à lui, elle brillait toujours à ses yeux. Il fit distraitement apparaître quelques lucioles autour d'eux, tendant devant lui une nappe rouge sur un bras et une à carreaux sur l'autre. Son regard passait de l'une à l'autre, agité. Il aurait peut-être dû en choisir une blanche.
« Hum... Une Nappe ? C'est pour te faire une nouvelle robe ? »
Son expression passa du tout au rien. Son engouement se dissipa pour laisser place à une moue déçue, la regardant comme si elle venait de lui annoncer qu'elle n'aimait plus ses cheveux.
« Normalement, c’est Didi qui me sort des phrases comme ça. »
Il avait baissé ses mains, secouant la tête.
« C'est pour la table, pas pour ma garde robe. J'ai déjà tout ce qu'il me faut. »
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il ne pouvait pas lui en vouloir de faire de l'humour. Il n'était pas susceptible avec les deux femmes de sa vie. Elles étaient plus semblables qu'elles ne se l'imaginaient.
« Peut-être la rouge simple. » finit-elle par répondre.
« C'est celle que je préfère aussi ! »
Il les fit disparaître toutes deux avec une expression victorieuse. Finalement, ce n'était pas si difficile que ça. Il devait juste faire confiance à ses premiers instincts. Il avait fait un pas dans sa direction, ayant remarqué son air fatigué.
« Tu vas bien ? »
Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter au moindre petit détail qui le faisait tiquer.
« Ça va, c'est juste que ça devient compliqué. »
Le regard de Cassandre se posa sur la maison. En faisant de même, le dieu pu remarquer Lily à une fenêtre, les observant de cette façon si particulière qui ne lui reconnaissait pas. Même son sourire ne sembla plus être le même. Apollon se permit un geste de la main dans sa direction, murmurant en direction de Neil :
« J'ai l'impression qu'elle m'aime moins qu'avant. »
C'était vrai, elle ne semblait plus aussi enthousiaste en le croisant ou en le voyant. En temps normal, ne serait-elle pas venue les voir pour complimenter son physique de rêve et le choix de sa fille ? A moins qu'elle ne leur laisse un peu d'intimité. Mais il en doutait.
« Tu sais que je suis là si tu en as besoin. »
C'était inutile de le lui répéter, il le disait déjà bien assez.
« T'inquiètes. Ça va leur passer. Maman a été pas mal perturbée par ce qui s'est passé avec l'autre fou. »
Elle soupira, alors qu'il hochait simplement la tête. Il avait entendu parler de cette histoire évidemment. Il se rappelait aussi du fait que sa future femme avait brûlé une maison. Il avait prit la décision de ne pas se mêler à cette histoire, il savait que Lily était bien entourée et protégée et qu'il n'était pas nécessaire qu'il s'en mêle à son tour. Qu'aurait-il pu faire de plus ? A part se montrer et dire « Attention, je suis un Gardien, je rigole pas » pour lui faire peur ? Même si son égo appréciait ce genre de démonstrations de sa puissance, il savait se retenir quand ça devenait un peu trop ridicule.
« Je pourrai peut-être aller lui parler plus tard ? Ça fait longtemps que je n'ai été discuter avec elle. »
Et ça lui manquait un petit peu. Il adorait Lily. Il adorait son innocence et sa manière de voir le monde. Il adorait son aura apaisante... même si actuellement elle n'était plus trop là.
Neil ne prit pas la peine de lui répondre. Elle ne voulait pas l'embêter. Elle savait pourtant qu'elle ne l'embêtait jamais. A la place, elle vint se blottir tout contre lui, alors qu'il répondait en serrant ses bras autour d'elle. C'était pour ça qu'il était venu, aussi.
« Tu as bien fait de passer. C'est pour quoi la nappe ? Diane t'a demandé d'organiser un dîner pour la Saint Valentin ? »
Un léger rire s'échappa de ses lèvres.
« Diane et Saint Valentin ne vont pas ensemble dans la même phrase. C'est pas son truc. »
Et, franchement, il avait beau avoir un lien unique et particulier, étant très proche de sa jumelle, mais il n'irait jamais jusqu'à lui proposer un dîner romantique. Ce serait bien trop gênant. Bien trop... bizarre.
« Je t'ai peut-être préparé une surprise. Mais si je t'en dis trop, il n'y aura plus de suspens. »
Son grand sourire cachait une certaine incertitude. A sa réaction, il supposait qu'elle était plutôt satisfaite de cette révélation. Et elle était aussi curieuse que lui.
« Vraiment ? J'ai le droit à un indice ? Cette surprise a un rapport avec demain ? D'ailleurs va falloir que je choisisse... J'ai eu plein de demandes de Valentin. »
Sa bouche s'abaissa d'une manière faussement triste. Oserait-elle ne pas le prendre ? Et surtout... qui étaient les autres ? Il s'en inquiéterait plus tard. Pour l'instant, Il devait se montrer convaincant.
« Hum... pâtes ? Ou Rome ? »
Il avait penché la tête sur le côté.
« Je suis pas doué en indice. Je viens de t'en donner deux pour le prix d'un. Je ferai mieux de me taire maintenant. »
Il l'avait fait exprès. Rien que pour la tenter un peu plus. Si seulement elle savait, elle ne serait peut-être pas si enjouée. Lui-même ne savait trop dans quoi il se lançait.
« Tu as reçu l'énorme tableau que je t'ai fais ? Celui où je t'ai peinte avec tous pleins de petits cœurs ? … Ah non. Je le gardais pour plus tard. Mais si tu veux le voir, il faudra me choisir. »
Oh, c'était moche le chantage. Elle avait lâché un petit cri excité qui lui donnait un indice sur la finalité. Elle ne pouvait pas lui résister, évidemment !
« Mais c'est super ! Ca donne super envie !! Enfin si je te choisis... parce que pâtes, Rom, c'est bien tentant... le tableau aussi... Hum... Attends, y'aura aussi des curly ? »[/color]
« Il y a toujours des curly. »
Il avait répondu d'un ton solennel. La question ne se posait jamais, il avait toujours moyen d'en faire apparaître si il en manquait. Mais ça lui paraissait évident.
« Bien ! Hum... Je signe où ? »
Mission accomplie.
L'air se rafraîchissait, il le sentit. Mais c'était comme un courant d'air, qui lui fit relever la tête une seconde. Lily n'était plus à la fenêtre à les regarder. Il allait reporter son attention sur Cassandre avant de réaliser qu'elle n'était plus là. Et qu'il n'était plus chez les Sandman.
« Qu'est-ce que... »
Encore ? D'habitude, c'était plus brutal. Ce n'était pas aussi... rapide ou calme, même. Il se passait une catastrophe, ils étaient obligés de se rendre quelque part. Ou ils recevaient un message. Qui l'avait amené là ? C'était forcément comme ça, que ça marchait, si lui n'avait pas décidé de venir ici. Surtout ici.
Ses yeux s'étaient ouverts en grand face à la magnifique forêt qu'il aurait reconnu entre milles. Son air inquiet s'éclipsa pour laisser place à une énorme joie. Il n'arrivait pas à la contrôler. Il se demandait toujours pourquoi et comment mais... en voyant cette petite cabane un peu plus loin, il ne pouvait s'empêcher d'être comme un enfant. Il y était déjà venu. Les circonstances avaient été toutes autres et il n'avait pas immédiatement comprit. Il avait eu des regrets et on lui donnait cette deuxième chance. Son cœur battait à tout rompre et il se retenait pour ne pas aller frapper à la porte. Il la sentait, cette aura. Il la percevait en écho à la sienne. C'était grandiose.
Il n'y avait pas qu'elle. Il tourna la tête, la percevant plus loin.
« Arté... »
Ce n'était qu'un murmure, mêlant angoisse et surprise. Il avait crû rêver un instant, être dans une sorte d'hallucination, mais les sentiments que cela lui procurait avaient l'air trop réels.
« Artémis ! »
Il n'avait pas crié, parlant seulement dans sa tête. Quel idiot. Il ne voulait pas lui faire peur ou la surprendre, juste lui signifier qu'il était juste à côté. Elle déjà l'avoir ressenti, si comme lui elle était aux aguets.
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Il ne voulait pas prendre le risque de se faire remarquer en parlant trop fort, c'était plus prudent de cette façon. Il ignorait encore comment agir, quoi faire ou même quoi dire. Le fait que Diane soit là était incompréhensible, mais pas plus que sa propre présence en ce lieu. Cela dit... il préférait. Il préférait qu'elle soit là, si tout n'était pas qu'une illusion.
« T'as deviné n'est-ce pas... qu'on est chez notre mère ? »
Si on lui avait dit qu'un jour il sortirait une phrase pareille, il ne l'aurait pas cru.
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Vaiana De Motunui*
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Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
Est-ce que Diane venait de dire à deux reprises que Apollon était canon et le plus beau des dieux ? Réellement ? Je ne suis pas encore une professionnelle de l’affaire, mais si j’ai bien compris les choses, les divins s’aiment bien entre eux. Ils s’aiment même beaucoup. Beaucoup trop à mon goût. Et je crois que si Diane m’avoue qu’elle en pince pour son frère jumeau, je fais une syncope. Ces compliments étaient tellement inconvenu que j’avais la désagréable impression qu’elle avait laissé cela filé entre ses lèvres comme une confidence. Vous savez, le genre de petite phrase anodine, pour tester la réaction de la personne. Et j’aurais pu m’attarder dessus et décrocher ma mâchoire en la regardant si elle ne m’avait pas proposé de rentrer. Encore sous la surprise, j’avais accepté sans broncher, rejoignant l’intérieur de sa maison, tout en digérant la révélation.
Tout en préparant le thé, avec l’expérience qu’il me restait de mon passé de serveuse, je méditais ces paroles qui me paraissaient de plus en plus improbable. Déjà qu’elles m’avaient paru totalement irréaliste la première fois, plus le temps avançait, plus je me demandais ce qui était passé par la tête de la déesse. J’avais du me fourvoyer. Je DEVAIS me fourvoyer. Sinon... Je ne préférais pas imaginer. Une fois le thé chaud prêt, je l’avais servi dans deux tasses, et, étonnée de n’avoir pas encore vu Diane rentrer de son rangement, je les avais abandonné sur la table pour rejoindre le jardin.
- Hei Hei ?! Mais qu’est-ce que tu fais là ?! Ne me dis pas que Jules t’a encore fait sortir par « mégarde ».
Si le coq m’observait avec son air intellectuel habituel, aucune trace de la blonde. Le terrain d’entrainement n’avait pas bougé d’un pouce depuis mon départ à l’intérieur. Qu’est-ce que Diane avait bien pu faire ? Et où était-elle allée ?
- Diane ?
Appelais-je sans conviction. Cette fois, aucune explosion à l’horizon, je n’étais en aucun cas responsable de la disparition. Ce qui me rassurait d’une part, tout de même. Mais d’une autre, quelque chose clochait. Diane ne serait pas partie sans rien dire s’il n’y avait pas eu quelque chose de préoccupant. Un souci.
- Hei hei ! Non, pas l’arc !
J’attrapais le poulet en vitesse alors que ce dernier tentait d’attraper la corde de l’arc laissé à terre dans son bec. Un souffle fatigué s’échappa de mes lèvres alors que je baissais les yeux vers l’animal. L’aimer pour son individualité, l’aimer pour son individualité. Il fallait que je garde ça en tête.
Lorsque je relevais les yeux, le décor avait changé. Dans un sursaut, je reculais d’un pas en me retrouvant face à un couloir infini, bordé de dizaines et dizaines de portes. Je lâchais le coq qui retombait sur ses pates. Intrigué par l’endroit, il se mit à picorer dans différente direction, jusqu’à se prendre d’affection pour une porte qu’il commença à percuter inlassablement.
- L’individualité... L’individualité.
Je n’oubliais néanmoins pas l’endroit dans lequel j’avais atterris. Est-ce que téléportation surprise me surprenait ? A moitié. A partir de la disparition de la déesse, j’avais su que les choses allaient s’empirer. Incertaine et prudente, j’avançais pas par pas, à travers ces portes. Les choses étaient étranges, à mesure que j’avançais, chaque porte dégageait.. Un je ne sais quoi. Parfois froid, presque comme une brise, malgré l’espace clôt, et parfois une chaleur plus agréable, bienveillante.
Je m’arrêtais devant celle-ci. Le cœur battant, je baissais les yeux vers la poignée pour y approcher lentement ma main. Cette dernière passa à travers la poignée, me faisant sursauter. Est-ce que... Est-ce que la porte était... Immatérielle ? Un seul moyen de le savoir. Après avoir pris une légère inspiration, je fis un pas en avant, pour tenter de la traverser.
La rencontre du bois, dur, contre ma joue, m’indiqua le contraire. Très bien. Dans cette démarche tout à fait crédible, je fis un pas en arrière, remerciant le ciel que la seule personne présente soit... En train de se taper la tête contre une autre porte.
A court d’idée, je baladais mon regard dans le couloir, jusqu’à remarqué un phénomène, tout d’abord lent, et étrange. L’infinité du couloir se rapprochait. La distance entre elle et moi se réduisait, de manière tout à fait indescriptible. Le couloir se refermait. Et il ne se contentait pas de rester en première, il venait de passer la seconde, et même la troisième, et se refermait de plus en plus vite.
- Merde !
Ecarquillant les yeux, je fis volte face et ne me fit pas prier pour détaler, attrapant au passage le cou du coq qui continuait de flirter avec la porte. Courant à toute jambe, un bruit bien familier me parvint aux oreilles.
L’eau. J’aurai presque été rassurée si cette même eau n’avait pas produit un son très inquiétant comme si...
Le mur en face de moi explosa, libérant toute la puissance et la quantité d’eau qu’il retenait. J’eu simplement le temps d’enfouir la tête de Hei hei entre mes bras et de me boucher le nez en fermant les yeux que je me faisais percuter de plein fouet.
- Qu’est-ce que...
Je pris une grande et longue respiration, en sentant l’air autour de moi. J’étais toujours trempée, comme si je venais de sortir à l’instant de cet ouragan. Hei hei aussi, était dans le même état que moi. Relevant mes cheveux, j’ouvris de nouveau les yeux dans un décor de nouveau différent. Génial, un nouveau voyage improvisé ? L’Australie, un couloir infini en guise de tombeau et maintenant... Une bibliothèque. Et...
- Jules ?
Tiens donc. En voilà un autre qui attire les problèmes. En entendant son nom, Hei hei sorti la tête de mes bras pour le fixer.
- J’ai amené un copain à toi. Il s’était malencontreusement perdu, le pauvre.
Ajoutais-je en appuyant sur lui un regard accusateur. Laissant Hei hei vaquer à ses occupations, je me redressais en essorant mon tee shirt, puis mes cheveux. J’étais apparemment la seule à avoir eu le droit à une baignade improvisée. En me décalant légèrement, je découvris une jeune femme, vêtue d’une robe singulière.
- Bonjour ? J’interromps peut être quelque chose ?
Une jolie brune, avec une robe qui devait certainement plaire à Jules. Sans doute, même, au vu de sa posture droite comme un I, et de son menton relevé, avec une petite moue... A la Jules. Qui caractérisait bien son apprentissage des femmes d’Elliot, soit dit en passant.
- Je suis la seule à avoir eu le droit à une baignade improvisée, j’imagine ? Si ce n’est pas déplacée, et que c’est dans vos cordes, je ne serais pas contre une tenue un peu plus... Sèche.
Elle était inconnue au bataillon, et bien assorti à la décoration de la pièce, elle n’avait certainement donc pas subit de téléportation, et se trouvait dans sa bibliothèque. Il y avait donc de grandes chances qu’elle soit l’auteur de cette téléportation. Et si cela s’avérait juste, je n’étais pas contre lui suggérer des méthodes plus douces de téléportations.
Sinmora
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Je n'étais pas prête ! » me défendis-je en ramassant mon bâton.
Cookie, l'entraîneur d'Olympe qui m'apprenait diverses formes de combat et de maniement de mon bâton, s'était joué de moi. On venait de commencer une nouvelle technique et il ne m'avait pas laissé le temps d'emmagasiner tous les conseils qu'il venait de me promulguer.
« L'ennemi n'attendra pas que tu sois prête pour t'attaquer, au contraire, il en profitera ! Apprends de lui et soit toujours sur tes gardes ! »
Il m'attaqua une nouvelle fois et je parais avec difficulté. D'un coup sec, il frappa du bout de son bâton contre le miens et le temps que je me prépare à le contrer, il l'avait déjà fait virevolter pour me donner un coup dans les cotes.
« Tiens ton bâton droit ! » m'ordonna t'il. « Tu facilites la tâche à ton adversaire si tu le pointes vers le sol. »
De nouveau, l’exercice reprit et alla jusqu'à s'intensifier. Je n'étais pas dans la meilleure forme possible. J'avais mal sur le côté et j'étais fatigué. Ses coups étaient trop forts. Il ne se contrôlait pas autant que d'habitude. Un nouveau coup m'atteignit sur le côté où j'en avais déjà reçu un.
« Tu me fais mal ! » lui hurlais-je dessus.
« Si tu veux, on peut revenir au niveau débutant. »
Pourquoi agissait-il de la sorte ? Je m'étais remise en position, puis j'avais feinté un coup à gauche pour le frapper sur la droite. Mais mon bâton s'était écrasé sur son bras et il me l'avait agrippé avec sa main, tentant de me le prendre. Je résistais, mais je sentais une vive douleur dans les poignets. Au final, je me résignais à lâcher mon bâton et à abandonner le combat.
« Vu qu'aller voir Tony te fait perdre tous tes moyens, pourquoi tu n'annules pas ? » me dit-il tout en me tendant mon bâton.
Il cherchait quoi à la fin ? Il me prenait mon bâton, me le rendait et finalement je n'arrivais pas à quitter le gymnase. Tout ça pourquoi ? Parce que quand on me parlait, je trouvais mal élevé de tout plaquer et de partir ! Et je ne voyais pas en quoi le fait de voir Tony dans la soirée jouait dans tout ça !
« En général, je suis contre le fait que tu puisses baisser aussi facilement les bras. Je préfères que tu te battes, même si tu es terrifiée. Mais là... c'est le combat le plus naze auquel j'ai jamais participé. Même Jules fait mieux que toi. Il est clair que quelque chose te tracasse. »
Il secoua la tête à ces mots terribles et pathétiques. C'était un monstre ! Comment pouvait-il me parler ainsi ? Si j'avais osé, je l'aurais de suite attaqué et je l'aurais roué de coups. Il ne méritait que ça !
« Tu te rends compte comment tu me parles ? » lui dis-je un peu trop fortement. « Je sais me battre ! »
Oui, je ne suis pas Jules. Ca on l'avait bien compris. Même si aujourd'hui, il n'avait peut-être pas tord, j'avais un peu de mal.
« Et Tony n'y est pour rien ! C'est à cause de Robyn... »
Vraiment ? C'était quoi ce mensonge ? D'un côté je disais la vérité. Si Robyn ne m'avait pas parlé de la Saint Valentin au moment où Tony me disait qu'il voulait me parler, on en serait pas là. Et pourquoi Cookie ne m'aidait pas au lieu de tout compliquer ? J'hésitais à lui en parler. A lui demander conseil. C'était un ami de Tony qui plus est. Il saurait forcément ce qui trottait dans la tête du cuistot d'Olympe.
« Pourquoi Tony veut me parler ? Pourquoi aujourd'hui ? » demandais-je à moi même.
« Mais oui bien sûr, c'est la faute de Robyn. » répondit-il pour débuter, en roulant des yeux.
C'était quoi cette façon de rouler des yeux ? Je l'avais regardé tout en secouant la tête et en plissant les yeux. Il se moquait ? Qui plus est, il soupira et pas si discrètement que ça !
« Etant donné la date... je dirais qu'il veut t'inviter pour célébrer la Saint Valentin demain. » dit-il tandis que je croisais les bras sur ma poitrine, légèrement gêné.
Pourquoi voudrait-il m'inviter moi ? C'était absurde ? Mon bâton reposait juste à côté de moi contre le mur. Je l'aurai bien pris pour fuir, maintenant que Cookie me l'avait rendu.
« Probablement qu'il prévoit un dîner aux chandelles, avec plat unique de spaghettis à la bolognaise comme tu les aimes, et joueur de violon pour ajouter une note de romantisme au tout. Je pense même qu'il te récitera un poème. »
Il tapota son menton comme si il était en pleine réflexion. Puis, il me fit un petit sourire taquin. Il se fichait de moi, c'était sûr. J'avais décroisé les bras et repris mon bâton, prête à partir une nouvelle fois.
« Relax ma Gazelle. C'est juste une fête. Et si ça se trouve, il veut juste te demander de devenir sa testeuse officielle de sauce secrète. T'es pas intéressée ? Alors refuse. Mais ça sert à rien de se rendre malade et faible à cause de ça. De toute façon, tu l'aimes bien aussi non ? »
« Bien sûr ! » répondis-je sans la moindre hésitation.
C'était quoi comme question ? Il était sympathique et agréable. J'aimais bien passer du temps en sa compagnie, comme j'aimais en passer avec Cookie ou avec Apple quand elle était encore dans la Cité. Et je ne parlais même pas de tout le temps que je passais avec Robyn. Donc oui, je l'aimais bien.
« Je verrais bien une fois sur place. Faut que je me change. » dis-je.
J'avais envie de partir. Je devais partir, car l'heure approchait. Mais j'avais comme la sensation que quelque chose m'échappait. Je n'aimais pas ce sentiment. Observant Cookie, je me demandais ce que lui allait faire demain soir. Il était du genre à inviter quelqu'un ? Pourquoi ça m'intéressait ? Il faisait ce qu'il voulait. De toute façon, c'était pas lui qui m'avait demandé un conseil pour demain, ni quoi que ce soit d'autre.
« Je vais y aller. C'est mieux. »
Bien sûr que c'était mieux. Mais mieux que quoi ? Et mieux pourquoi ? A peine j'avais tourné la tête que le décors avait totalement changé. Je m'étais tourné une nouvelle fois pour voir si Cookie voyait la même chose que moi. Ce dernier avait disparu. Où je pouvais bien me trouver ? Et surtout : qui était à l'origine de ce changement ? Fort heureusement, j'avais pris mon bâton avec, ce qui était un avantage, car si on voulait m'agresser, je pourrais me montrer aussi médiocre que face à Cookie...
« Il y a quelqu'un ? » demandais-je tout en zieutant tout autour de moi.
Au début, personne répondit. J'étais entouré de colonnes. Au dessus de ma tête se dressait un dôme où on pouvait voir le ciel bleu. Quand je m'étais rendu chez Cookie, la nuit commençait déjà à tomber. Comment le ciel pouvait être bleu si j'étais toujours au même moment de la journée ? Je n'avais pas la sensation d'avoir manqué quelques heures. A moins que je n'étais plus du tout au même moment de la journée... Elliot ? C'était lui qui avait fait ça ?
« Elliot ? » interrogeais-je tout en me tournant dans tous les sens.
Mais au lieu de voir le jeune homme, je vis une femme en armure. Je tenais fermement mon bâton en main. J'étais prête au cas où.
Robyn W. Candy
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| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Si toi aussi t'es Team Machin tape dans tes mains !
Ma dernière visite sur Olympe remontait à... un bon petit bout de temps. Quand je voulais voir Nora, je préférais qu'on s'organise un truc parmi le commun des mortels. Histoire d'être loin des dangers divins. Ou des types spés comme Tony le cuistot qui regardait d'un peu trop prêt mon innocente meilleure amie si naïve et probablement à moitié aveugle concernant les charmantes attentions de son nouveau pote. Et je me faisais un devoir de la protéger. Alors moins d'Olympe, plus de pâtisserie c'était la nouvelle devise. Mais même en faisant ça, fallait toujours que Nora retourne se percher dans le monde des Dieux et des Tony. Pour s'entraîner, qu'elle disait. Et apparemment aussi parce qu'elle aimait bien y vivre. Mouais. J'étais pas dupe. Je commençais à avoir peur qu'en fait ce soit juste une technique détournée pour aller me tromper avec les spaghettis même pas bonnes d'un type chelou dont on savait rien.
Type chelou qui avait l'air de vouloir passer la Saint-Valentin avec elle, d'ailleurs. Sur le moment, quand elle m'avait dit qu'elle devait voir Tony pour bouffer comme à son habitude, j'avais pas tout de suite capté. Et puis lors d'une intervention musclée avec un type arrêté pour exhibitionnisme dans une maison de retraite, j'avais eu une révélation. Nora avait rien dit là dessus, mais si Tony voulait en fait lui faire les yeux doux le lendemain pendant cette fête à la con dégoulinant d'amour et de rose ? Et pire, si elle acceptait ? C'était probable. Il voulait grave la pécho, ça se voyait. Et elle... j'avais un doute là dessus. Et j'espérais que non. Comme j'espérais très fort qu'elle l'enverrait balader si il tentait quoi que ce soit.
Mais tout à coup, j'avais eu une prise de conscience. Si ça se trouvait, Nora allait accepter une petite bouffe avec Tony le faux italien. Peut être qu'elle prévoyait de passer la Saint-Valentin en sa compagnie. Ce qui ferait que je serai toute seule. Mais genre vraiment toute seule. Alors que moi de base je prévoyais une journée déprime devant un bac de glace aux oréos maison en compagnie d'une Nora et d'un Machin Michoko. Histoire de pas trop donner l'impression non plus que cette foutue fête me foutait le moral dans les chaussettes à un point ridicule.
Aux alentours, j'avais donc déserté mon bureau de shérif qui commençait enfin à ressembler à quelque chose pour courir jusqu'au zoo. Mon enseigne était encore accrochée à la ceinture de mon jean mais elle fit aucun effet au garde Olympien qui veillait de manière pas du tout discrète prêt de l'enclos des autruches. Je dû sautiller sur place pour attirer son attention, en secouant les bras sous son nez et en me ridiculisant bien comme il faut sous l'oeil amusé de ces saloperies de volailles géantes. Bien heureusement, j'eus pas besoin de répéter plusieurs fois ma requête au garde, qui me téléporta en cinq secondes top chrono sur Olympe. Avant même que j'ai fini de dire "s'te plaît". Waouh. C'était moi ou ils étaient de plus en plus efficaces ? Apollon avait amélioré le modèle ?
Une fois arrivée dans la citée divine, j'avais demandé à absolument tous les... trucs que je croisais si ils avaient pas vu Nora. Je pouvais pas dire que c'était des gens, vu qu'aucun était vraiment humain. Elle était connue, ce qui m'évita de devoir faire une imitation naze d'elle en train de câliner Machin ou tabasser quelqu'un avec un bâton. Apparemment, elle avait été à la bibliothèque.
Ouais. Olympe était immense, mais non. Il avait fallu qu'elle aille se cacher entre les rayons pleins de livres où bossait... Jules. Hum hum. J'étais en droit d'y voir un complot cruel du destin qui devait se faire chier en ce moment. J'avais pas vraiment vu l'écrivain depuis la nuit d'Halloween. Quand on avait décidé que ça valait plus le coup de se cottoyer. Ou un truc du genre, mais je préférais pas y repenser. Maintenant, tout naturellement, j'avais pris l'habitude d'éviter tout endroit où j'aurai potentiellement pu le croiser. J'avais même sacrifier un paquet d'oréos sur l'autel des dieux de la pâtisserie pour que jamais il ne vienne au poste de police. J'avais pas la force de le revoir. Mes occupations professionnelles aidaient à me changer les esprits, mais dès que je me posais, c'était toujours son visage qui venait hanter mes pensées. Alors être de nouveau confrontée à lui... Nop. Ça allait pas être possible si je voulais faire cicatriser mes sentiments maltraités.
- Eh Machin !
Finalement, j'avais été courageuse. À quoi bon faire demi-tour ? De toute façon, j'étais là pour Nora. Fallait à tout prix que je la trouve avant qu'elle fasse une connerie.
Grande inspiration, prière discrète au dieu des Oréos et voilà que je poussais les portes de la bibliothèque. En suppliant silencieusement les divinités du coin que j'aimais bien de me débarasser de la présence de Jules. Si seulement il pouvait être en congé. Ou en train de faire ses courses. Ou chez lui à faire une sieste. Partout sauf au boulot. Merci bien.
Mon coeur s'était emballé de manière flippante quand j'avais cru apercevoir sa grande silhouette familière. Mais au lieu d'un Jules était apparu un Machin Michoko tout content, un bout de banane à la main et une enveloppe dans l'autre. Je pouvais donc recommencer à respirer. Et chasser cette déception qui avait fleurit sans trop m'en rendre compte.
- Encore avec une banane ? T'en as pas marre de bouffer ces conneries ?
Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur, en plissant le nez à l'odeur entêtante du fruit qui me donnait mal au coeur. J'adorais les bananes dans un gâteau. Mais juste comme ça... C'était carrément yeurk.
- Byn !
En réponse à ma question pourtant sérieuse, il agita le bout du papier pour que je le prenne. Apparemment, ça m'était destiné. Pour lui, j'étais "Byn". Il avait du mal à prononcer les "r", mais c'était pas gênant.
- C'est de la part de Nora ? Elle est pas là ?
Surprenant qu'il soit là tout seul. Je fronçais les sourcils, perplexe face à la situation. Machin était très débrouille, mais il avait tendance à suivre partout quelqu'un, comme un poussin derrière sa maman. Surtout si cette personne était Nora. Il la collait façon Super Glue dès qu'elle était dans les parages.
- On va aller la chercher. Tu viens avec moi ?
D'une voix étrangement douce venant de ma part, j'ouvris les bras pour l'inciter à me rejoindre. Il applaudit joyeusement, tout content, en écrabouillant un peu plus le bout de banane qu'il tenait toujours. Agitant ses petites pattes poilues à toute vitesse, il se jeta contre moi en sifflant de bonheur. Il adorait les balades dans les bras. Heureusement que personne pouvait voir le sourire niaiseux qui illuminait mon visage d'un air débile.
- Par contre donne moi ça, Micho. Tu vas foutre de la banane sur ce bout de papier !
Tout en lui prenant délicatement l'enveloppe des patounes pour la glisser dans la poche de mon blouson en faux cuir noir, j'entrepris de me relever. On allait faire un petit tour de la biblio avant d'aller voir ailleurs si jamais Nora était pas du tout dans les parages.
Mais au lieu de me retrouver nez à nez avec un tas de gros volumes poussiéreux rangés sur une étagère immense, je manquais de me prendre... une colonne. Géante, la colonne. Et en tournant sur moi même, je me rendis compte qu'elle était pas seule. J'étais entourée d'un nouveau décor de pierre grandiose et démesuré qui avait rien à voir avec Olympe. Alors que là bas, c'était déjà sacrément bling-bling.
Je baissais la tête vers Machin toujours dans mes bras, qui me rendit mon regard peu rassuré. C'était quoi cette merde encore ? On avait touché à rien, pourtant. Je voyais pas ce qui pouvait expliquer cette espèce de téléportation soudaine dans un jardin de colonnes qui me donnaient encore plus l'impression d'être une naine.
Machin s'excita tout seul tout à coup et tendis les pattes vers... Nora ? Ah bah elle était là! Avec juste son bâton et pas de Tony. Merci, Oréo Suprême. Ma joie fut de courte durée quand je me rendis compte qu'elle était occupée à faire un espèce de battle de regard avec une grande blonde qui me fit passer du stade naine à minimoys.
Mes yeux firent longuement des va-et-vient entre la blonde et Nora. Pourquoi elles parlaient pas ? Pourquoi elles bougeaient pas non plus ? Elles avaient été transformées en statues de chocolat ou quoi ?
- Euh... j'interromps quelque chose ? C'est une copine à toi ? Ta... Copine ?
Bah ouais. On savait jamais. Si ça se trouvait, elle m'avait menti depuis le début et elle voyait pas Tony. Elle préférait passer des après-midi tranquilles avec la madame de deux mètres et son épée. Elle faisait ce qu'elle voulait, hein. Mais si c'était ça, j'allais être méga vexée de pas avoir été au courant avant.
C'était clair que je l'avais prise sur le fait, vu qu'elle fit un bond de deux mètres quand elle entendit le son de ma voix. Ah ah, tu t'attendais pas à nous voir hein ?
- Si c'est ça, moi et Machin on préfère vous laisser tranquille. Il est jeune et facilement impressionnable. J'ai pas envie qu'il me vomisse dessus.
Une moue dégoûtée accompagna mes paroles. Je parlais peut être pas juste de Micho. Non pas que Nora avec une fille ça me traumatisait. Mais je refusais de voir ma super pote rouler des pelles à quelqu'un. Ça serait trop... Yeurk. Que ça soit une blonde immense, un cuistot moche ou même un inconnu... Nop. Yeurk, yeurk et re-yeurk!
- C'est toi ? C'est toi qui a fait ça ?
Oula. Ça devenait de plus en plus chelou. Nora avait pas l'air de capter non plus ce qui était en train de se passer. Elle aussi, elle faisait des vas-et-vient de la tête entre la Blonde et moi. La perplexité de son regard s'accentua quand elle se rendit compte que j'avais bel et bien Machin dans les bras. Lui était imperturbable, d'ailleurs. Il machouillait sa banane toute baveuse en se dandinant contre moi.
- De quoi ? Embarquer Machin à ton rencard ? Ah bah non, j'y suis pour rien. Je venais te voir à la bibliothèque et boum! Je me suis retrouvée ici.
Je haussais un sourcil, y comprenant que dalle non plus. Une situation étrange mais clair, nette et précise, ça serait cool un de ces quatre.
- Mais vous êtes qui vous au fait ? Vous connaissez Nora ?
Mon attention s'était reportée sur la grande blonde, qui restait droite comme un "i" dans son coin, sans exprimer quoi que ce soit. Flippante, la madame.
- C'est pas un rencart !
Ah, Nora venait de se réveiller. Quand elle se rendit compte qu'elle avait parlé un peu fort et avec un peu trop de passion pour nier, elle se dépêcha de se taire, avec un air gêné. Surtout qu'on était toujours observées très attentivement par la Blonde. C'était sûrement pour ça qu'elle restait sur ses gardes malgré tout.
- J'ai fait venir cette guerrière. Je ne vous ai pas fait venir vous.
C'était à moi qu'elle parlait ? La guerrière c'était Nora ? Sa voix et son expression neutres n'avaient rien laissé paraître. Mais ils changèrent pour laisser place à de la fierté, tandis qu'elle donnait un peu l'impression de bomber le torse (Interprétation très personnelle de Robyn, attention )
- Mon nom est Epiméthée. Guerrière et Titanide.
J'aurais peut être dû être impressionnée. Titanide, ça sonnait familier à mes oreilles qui commençaient à s'habituer aux termes divins. Mais pour le moment, j'étais plutôt focalisée sur autre chose.
- Eh bah merci, ça fait plaisir...
Vexée, je marmonnais entre mes dents, en redressant Machin qui s'amusait à se mettre la tête à l'envers tout en barbouillant mon blouson de banane prémâchée. Donc c'était Nora qu'elle voulait de base. Pas moi. J'étais juste un dommage colatéral. Je devais le prendre comment ? C'était Nora la guerrière armée, j'avais pas de doute sur son rôle pour Epimath ou un truc du même genre.
- Donc vous êtes une pote de Hypérion, c'est ça ? Je peux savoir pourquoi vous avez kidnappé ma Nora ?
Très important le "ma". Je faisais preuve de possessivité envers ma pote, laissant bien comprendre à la gonzesse que j'appréciais pas son enlèvement. Je me rapprochais d'ailleurs d'elle, en prenant un air sévère. J'étais prête à la défendre au cas où. Sait-on jamais.
Mais à peine je m'étais avancée que quelque chose m'avait comme balayé. Je me retrouvais poussée en arrière par quelque chose de léger mais de drôlement puissant. Assez en tout cas pour me déplacer sans vraiment me toucher. J'adressais à la titanide un regard surpris. J'étais sûre à 110% qu'elle y était pour quelque chose. Même si elle s'était contentée de tourner la tête vers moi et de rester stoïque.
- Ne t'approche pas.
Rah que son ton calme était chiant ! Elle parlait très clairement, posément, comme si on était pas du tout pressé par les événements ou quoi que ce soit. Nous on voulait des réponses, bordel de merde !
- Hé !
Nora prit ma défense et s'approcha de moi en retour pour faire face à Epimétruc. Elle avait l'air pas contente du tout. Machin le sentit aussi, et il essaya de prendre un air sévère en posant ses petits poings serrés sur ses hanches et en fronçant les sourcils.
- Le Seigneur Hypérion.
La grande blonde avait eu l'air surprise tout à coup. Sûrement parce qu'elle venait de capter que j'avais l'air de connaître Hypérion. Qu'elle voyait comme un seigneur. Et que je devais donc traiter comme tel. Pas comme un ancien pote. Ok. C'était noté.
- Soit. Venez avec moi.
Sans nous attendre, elle se mit en marche et se dirigea le long de l'allée d'un pas décidé mais pas trop rapide non plus. Vu la taille de ses jambes, elle faisait de grandes enjambées par contre.
- Je suppose qu'on a pas le choix et qu'on est obligé de la suivre...
J'échangeais un regard avec Nora, puis avec Machin. J'étais pas armée, lui non plus. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée de suivre une Titanide avec des super-pouvoirs et une épée plus longue que moi ? Probablement pas. Mais on avait pas de meilleures options, pour l'instant.
Diane Moon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Ma première action après m’être arrêté, fût de faire disparaître l’arme que j’avais en main, ainsi que son autre parti se trouvant sur mon dos. Mieux valait ne pas paraître hostile. Nous, ne nous étions a priori encore jamais rencontrées Mnémosyne et moi. Du moins, pas en tant que moi adulte. J’avais cet unique souvenir, rendu par Iota l’an dernier, de la petite fille que j’avais un jour été face à la titanide de la mémoire mais je n’en savais pas plus quant au temps exact qu’Apollon et moi, avions passé à ses côtés avant de migrer avec le restant des dieux dans la grande vallée.
Et puisque l’on parlait de mon frère, il venait à présent d’apparaître à mes côtés, engageant la communication, de manière mentale. Un simple hochement de tête accueillit ses remarques. Effectivement, cela ressemblait en tout point à ce que lui et Anatole m’avaient montré de leurs souvenirs concernant l’endroit. Il semblerait que nous soyons bel et bien devant chez notre mère. Inspirant un grand coup, et malgré l’appréhension, je me décidais à m’avancer vers la cabane. De toute façon, si je ne le faisais pas, c’était mon frère qui le ferait à ma place. Il serait bien capable d’aller cogner à la porte, en annonçant d’un ton ravis, qu’il était revenu et qu’il m’avait amené avec cette fois-ci. De toute façon, il était inutile de fuir. Je ne connaissais absolument pas l’endroit d’une part. Et en plus, si Apollon et moi avions senti son aura, il n’y avait aucun doute concernant le fait qu’elle ait également sentie les nôtres.
Et mes soupçons ne tardèrent d’ailleurs pas à être confirmé, lorsque la porte de la cabane s’ouvrit en grand laissant place à Mnémosyne. Je ne saurais dire exactement ce que je ressentis en cet instant. En tout cas, je devais très certainement être un peu émue étant donné la boule qui se formait dans ma gorge. Si je me montrais trop émotive, je pourrais toujours accuser l’empathie. Apo’ n’en croirait pas un mot, mais ferait comme si par solidarité. Je pris quelques instants, pour détailler sa tenue, me demandant si les couleurs sombres étaient à la mode à cette époque –je me souvenais que Gaia portait du noir la première fois que j’avais réellement rencontré un titan- avant de m’arrêter sur la capuche qu’elle avait. Arquant un sourcil étonné, je me contentais finalement d’un simple haussement d’épaules. Probablement que nos tenus devaient lui paraître tout aussi étrange. Ce qui fût plus surprenant en revanche, c’est l’air surpris qu’elle arbora lorsqu’elle remarqua mon frère. Alors, qu’elle n’avait pas semblé l’être au moment où elle m’avait aperçu. Pourtant, cela aurait dû être l’inverse. Ils s’étaient déjà rencontrés avec Apollon, alors que je n’avais encore jamais eu cette occasion. Sauf s’il y avait un petit « souci » de frise chronologique. Nous, ne pouvions jamais être sûrs de rien lorsque ce genre de « voyage » se produisait.
« Qu'attendez-vous ? Ne trainez pas ! »
Notre mère, semblait inquiète. Et nul besoin d’empathie pour le comprendre. Cette manière de nous presser d’entrée, ce signe de la main légèrement précipité pour accompagner son ordre. Ce n’était en rien l’attitude d’une personne tranquille. Indécise, j’échangeais un regard avec mon jumeau, lui demandant silencieusement par ce simple contacte ce que nous faisions. Etant donné, qu’il se plia en deux pour rentrer –m’arrachant par la même occasion un léger ricanement moqueur- je m’empressais de lui emboiter le pas, franchissant le porche sans trop de difficulté –pour une fois, j’étais bien contente d’être beaucoup plus petite que lui- mais jetant néanmoins un regard en arrière afin d’essayer de distinguer ce qui semblait tant inquiété Mnémosyne. C’était également un moyen de couvrir les nôtres. Néanmoins, comme il ne semblait rien y avoir de suspect, j’en profitais pour m’intéresser à l’intérieur.
Tout était très ancien, même si à cette époque le canapé et les fauteuils semblaient déjà exister. Ils n’avaient pas grand-chose à voir avec le grand canapé d’angle en cuir qui se trouvait au milieu de nôtre salon à la maison, ni même les fauteuils de la bibliothèque à l’étage –qui pourtant en dataient pas d’il y a dix ans mais plutôt de deux petites centaines d’années- mais cela dégageait tout de même une impression de bien-être et de confort. Un peu rustique certes, mais pas déplaisante. L’autre chose qui attira mon attention, était l’étrange odeur qui enveloppait l’atmosphère. Je pensais savoir, de quoi il s’agissait, et immédiatement j’eus une pensée amusée pour un autre titan dont j’étais proche. Je suppose que j’allais avoir le droit de me faire ma propre idée de si le fameux thé de Mnémosyne était aussi mauvais qu’il le prétendait. En attendant, la titanide après avoir refermée la porte derrière nous, se laissa choir sur un fauteuil et ôta sa capuche avant d’attraper la théière posé sur sa table avant de servir trois tasses. Les deux présentes ainsi que celle qu’elle venait de faire apparaître. A croire, qu’elle n’attendait effectivement qu’une seule personne.
« Mais asseyez-vous ! Prenez, buvez, faut prendre des forces ! »
Je n’avais pas osé prononcer une parole depuis l’apparition de notre mère. Toujours légèrement perturbée par les évènements. D’ordinaire, ce genre d’expédition ne se faisait pas de manière aussi calme et tranquille. Nous étions rassemblé quelque part, et puis un appel à l’aide nous parvenait, quelqu’un attaquait la citée, un tremblement lunaire nous expédiait à une toute autre époque, ou bien on se faisait kidnapper par une bande de cinglé voulant à tout prix nous faire expier nos péchés. Secouant la tête, j’échangeais à nouveau un regard avec Apo’ avant, de faire ce que Mnémosyne nous disait sans broncher. Je n’allais pas lui dire qu’un de ses frères avait partagé son avis pour le moins négatif sur son thé. J’ignorais si je tenais d’elle sur cette partie, mais je savais que si Apollon me faisait remarquer que ma cuisine ou mon thé n’était pas bon, je pincerais les lèvres, avant de lui décocher un regard meurtrier pour finalement conclure que si cela ne lui convenait pas, il pouvait toujours aller voir ailleurs s’il trouvait quelque chose de meilleur.
Malheureusement, je devais donner raison à Anatole, c’était très loin, de l’Earl Grey dont j’avais l’habitude, ou bien des mélanges provenant de célèbres maisons thé parisiennes que j’affectionnais tout particulièrement. –En plus de ceux pour le moins originaux destinés à mon frère- Mais hors de questions d’exprimer le fond de ma pensée. Je ne souhaitais pas réellement m’attirer les foudres maternels, alors que nous venions à peine de nous rencontrer. De plus, elle semblait porter un intérêt tout particulier à mon opinion concernant le breuvage, étant donné sa manière de me fixer. J’aurais préféré que son attention se porte plus sur le grand dadet à mes côtés, mais l’on ne pouvait hélas pas tout avoir dans la vie :
- C'est très original, je n'avais rien bu de tel avant, j'aime beaucoup ça change. Apollon m'en a beaucoup parlé, ça l'a même convaincu de se mettre au thé. Je n'avais jamais réussis à lui en faire boire avant. J’adressais un regard moqueur à mon double. Le fait est que ce n’était pas vraiment un mensonge. Effectivement, cela avait un goût plutôt original, et je n’avais réellement rien bu de tel auparavant et oui cela changeait de ce dont j’avais l’habitude. Certes, ce n’était pas fameux mais j’avais connus bien pire –les crêpes à moitié brûlée d’Apollon par exemple- alors pas de quoi en faire toute une lunaison. En revanche pour tout ce qui concernait mon frère, c’était la stricte vérité. J’avais d’ailleurs hésité entre l’étrangler ou bien l’applaudir pour cette évolution tardive à l’époque.
« J'en ai trouvé aucun aussi bon que celui-là. C'est le meilleur de l'univers. » Il hocha la tête intimement convaincu par ses propos. J’avais eu beau essayer de lui faire entrer dans le crâne qu’il ne pourrait jamais le retrouver à l’identique étant donné qu’il y a une période de quelques milliards d’années entre le vingt et unième siècle et l’époque des titans peine perdue. J’avais même dût demander à Anatole, si par le plus grand des hasards, il n’en connaissait par la recette lorsqu’il m’avait demandé ce que mon jumeau souhaitait pour noël. Et puisque l’on parlait d’Apollon, il était amusant de le voir si calme. Il observait Mnémosyne avec un mélange de timidité et de joie. Il me faisait penser à un petit garçon.
La titanide nous observa la complimenter avant d’esquisser une petite moue « Baliverne ! Ce ne sont que des feuilles dans de l'eau chaude. Je sais que ce n'est pas bon ! Mais ça ouvre l'esprit ! » Elle semblait en être convaincu, aussi but-elle sa tasse –qui tout comme les nôtres ressemblait plus à un petit bol- cul sec avant de la reposer et de se tourner vers moi « Pressons nous ! Si tout s'est bien passé, les deux autres sont arrivés. Sans encombre.» Je fronçais légèrement les sourcils. Manifestement, je semblais avoir bel et bien été attendu. Moi, ainsi que deux autres individus. De qui pouvait-il bien s’agir ? « Inutile d'échanger des futilités. Je ne suis pas vraiment là. Je l'étais. » La titanide prit soudainement un air à la fois songeur et sceptique, puis regarda autour d’elle comme si elle avait l’air surprise de se trouver ici, accentuant un peu plus mon froncement de sourcil. « Elles raisonnent en continue. » continua-t-elle en se tapotant la tempe. « C'est ici que tout a débuté. Le commencement. »
Ma seule réaction fût de papillonner des cils. J’étais officiellement complètement perdu. Néanmoins, je me fit la réflexion qu’à présent je voyais d’où venait la manie qu’avait Apollon de parler comme s’il avait un train à prendre tout en passant du coq à l’âne, perdant très souvent son interlocuteur en cour de route. Sauf qu’Apollon, je le comprenais. J’arrivais parfaitement à le suivre –je faisais d’ailleurs souvent office d’interprète et de traducteur pour les néophytes qui le rencontraient pour la première fois- Mnémosyne…C’était beaucoup plus compliqué :
- Pardonnez-moi commençais-je avant de marquer une légère hésitation « mère », « madame » ? Comment étais-je sensé l’appeler ? Afin de couper court à mes réflexions, je choisis de ne pas utiliser de qualificatif du tout mais je crains d'avoir un peu de mal à suivre avouais-je toujours sans me départir de mon calme
Notre mère haussa un sourcil en me regardant, et je me retins de faire de même. Manifestement, nous avions cette manie en commun. Si, je n’étais pas aussi perdue, je me serais autorisée un sourire. En tout cas, la titanide soupira avant de se décider à donner plus d’éclaircissements « Les âmes ! Je les entends dans ma tête. On les entend tous. » Ah. Personnellement, c’était les émotions des autres que j’entendais dans ma tête et c’était suffisamment compliqué ainsi. Je n’avais pas un tel degré d’empathie fort heureusement. Sinon, j’étais à peu près sûr que les diverses névroses que je me trimballais seraient légèrement plus inquiétante que celles que j’avais à l’heure actuel. « Je les entends. Elles hurlent ! » Cette dernière phrase, venait pratiquement de nous être hurlé dessus. Et étrangement, j’étais réellement en train de me demander, s’il y avait également une forme de sénilité chez les gens comme nous. Sans doute il y avait-il un « prix » à payer pour vivre aussi longtemps. C’était du moins, les seules explications qui me venaient à l’esprit pour expliquer le comportement singulier de Mnémosyne. Pour autant, hors de question, d’exprimer mes réflexions à haute voix, je me contentais simplement de la regarder se resservir une tasse d’eau chaude. « Les Bois ont été ouvert et ne se sont jamais refermés. C'est ça qui a provoqué le nuage ! C'est de là que tout est parti ! » Ces paroles ne semblaient destiné qu’à elle. J’avais parfois aussi un peu tendance à me parler à moi-même lorsque je réfléchissais et qu’Apollon n’était pas présent –dans le cas contraire c’était lui qui me servait d’interlocuteur- d’ailleurs, la titanide avait à présent pleinement reporté son attention sur lui « Tu ne devrais pas être ici mon garçon. Tu ne devrais pas. »
Elle semblait inquiète, si bien que cela se répercuta immédiatement sur moi. Je n’y pouvais rien, dès qu’il était question de mon frère je ne pouvais m’empêcher de l’être continuellement. Aussi, attrapais-je immédiatement sa main, pour la serrer fort dans la mienne, de crainte qu’il ne lui arrive quoi que ce soit :
« Mais il est normal qu'Artémis soit là... » Murmura-t-il en réponse à ce que notre mère venait de dire « C'est vous qui l'avez faite venir ? De toute façon, c'est comme ça, vous prenez l'un, y'a l'autre qui vient avec. On a la même... âme, justement. » Il se mit à rire nerveusement, je sentais que sur l’instant il ne trouvait pas cela très approprié. « Faut pas vous inquiéter, vous avez fait un grand garçon qui sait très bien se débrouiller. Va falloir s'adapter au fait que je sois présent, c'est tout. » Comme à son habitude, il cherchait avant tout à détendre l’atmosphère. Il maitrisait beaucoup mieux, l’humour que moi, et généralement était bien plus doué dans cet exercice que je ne l’étais. Je pouvais, apaiser les émotions des autres, mais lorsque j’essayais l’humour cela tombait bien souvent à plat.
Pour autant, Mnémosyne ne semblait pas plus rassuré qu’avant « Une âme... savez-vous seulement ce que c'est mes enfants ? ». Nouvel haussement de sourcil de ma part. Allions nous avoir droit au sujet de philo à présent ? « Qu’est qu’une âme ? Vous avez quatre heures ». Je grimaçais, oh par toutes les lunes de Vigrid. Je savais bien qu’Apollon, finirait par me contaminer tôt ou tard. Voilà, que je me mettais à réfléchir comme lui. Mieux valait ne pas penser à cela, la titanide face à nous, n’avait pas changé d’expression, alors qu’elle se penchait en tenant son bol à deux mains « On aurait dû le détruire, n'est-ce pas ? On aurait dû quand on en avait encore le Temps... »
J’avais deux hypothèses, quant à ce « il » en question, mais je n’osais pas ouvrir la bouche, pour les émettre. Parce que même si j’avais pu constater de mes propres yeux, qu’il n’avait plus rien à voir, avec celui que j’avais connu. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’à mon époque, il n’est encore qu’Elliot, mon neveu favoris que je gâtais sans doute un peu trop lorsque j’en avais l’occasion –comme quasiment toute ma famille en fait- quant à l’autre, je savais parfaitement qu’Anatole désapprouverait ma manière de penser. Même, si je lui aurais probablement fait remarqué, que j’avais par deux fois, mit un genou à terre et prêté allégeance à une personne et ce n’était pas ma seconde hypothèse. Et puis, rien n’indiquait que notre mère, parlait réellement de ces personnes, alors je préférais essayer de ne pas penser à cela. Ni au fait, que la titanide semblait chercher des réponses à travers nous.
Quelque chose, n’allait pas, je le sentis immédiatement lorsque le bol qu’elle tenait, se mit subitement à trembler entre ses mains, et que Mnémosyne se retrouva collé à son fauteuil, comme si une main invisible la maintenant fermement
« Le Temps. » Prononça un homme qui venait d’apparaître devant la porte à l’intérieur de la maison « Le Temps est un concept inventé par les Titans pour contrôler les pensées et la vie quotidienne de leurs créations. Ils n'avaient pas idée de ce qu'impliquait un tel pouvoir. » Il arriva jusqu’à la titanide tandis-que la table se poussa sur le côté sous l’effet d’une force invisible. Plus rien ne le séparait de notre mère, il s’accroupit face à elle, ne la lâchant pas du regard « Montrez leur. Montrez leur les ravages du Temps, même sur les Titans. » Petit à petit, je vis le visage de Mnémosyne se transformer la partie droite était remplie de traces laissées par des cicatrices, et son œil fermé. Que s’était-il passé ? Pourquoi avait-elle eu autant de dégâts de ce côté de son visage ? Mon attention se reporta sur le côté gauche de son visage où son œil clignait, comme s’il avait du mal à rester ouvert :
- Mère soufflais-je inquiète.
C’était sorti, tout seule, je songerais aux conséquences plus tard. Apollon, lui était resté choqué, son bras tendu devant moi, afin de me protéger. C’était un réflexe commun. Pour ma part, je n’avais pas bougé. J’ignorais qui était cet homme, et à quel point il était puissant, mais quelque chose me disait, qu’à nous deux avec Apollon, nous ne ferions pas le poids. Si j’avais senti que nous avions une chance, je n’aurais pas hésité une seule seconde à faire apparaître mon arc. Néanmoins, risquer la vie des personnes présentes, était totalement stupide. Alors, je ne pouvais rien faire de plus que de ressentir l’inquiétude de mon frère faisant écho à la mienne :
« C'est pas très poli d'entrer chez les gens sans frapper comme ça, Monsieur. »
Ce n’était pas du second degré, pas un trait d’humour. Tout le corps d’Apollon était tendu et ça se voyait qu'il n'était pas tranquille
« On s'est déjà croisés ? Vous me dites rien de spécial. »
Sans doute devait-il sentir mon angoisse grandissante, j’avais une furieuse envie de lui dire de la boucler, craignant qu’il ne lui arrive quelque chose. Mnémosyne semblait peiné, comme si elle comprenait qu’elle venait de faire une erreur. L’homme lui, se tourna vers Apollon sans doute afin de nous répondre, mais fit rapidement volte-face. Quelque chose était en train de se passer, ou du moins notre mère était en train de faire quelque chose et lui essayait de l’en empêcher :
« Fuyez ! »
Pas le temps de prononcer une parole, juste celui de se rendre compte que nous étions propulsé vers l’arrière avant de heurter violemment un arbre et de tomber dans la neige à moitié sonner. Encore une fois, j’étais heureusement solide. Je n’étais pas certaine que mon dos aurait résisté bien longtemps à force d’être envoyé en arrière contre quelque chose. Quand il ne s’agissait pas d’arbre c’était des murs. Je commençais à en avoir légèrement marre.
Reprenant mes esprits, je constatais immédiatement le changement de décor, nous n’étions plus à proximité de chez Mnémosyne, mais dans une grande forêt et manifestement, étant donné les centimètres de neige s’étalant sous nos pieds il avait neigé, il n’y a pas si longtemps que cela. Pas de trace non plus de notre mère, ni même de l’homme. Pas d’aura aux alentours, nous étions a fortiori seuls et la dernière chose dont je me souvenais, c’était d’avoir vu la titanide la paume ouverte dans notre direction, ainsi que notre rencontre avec les arbres. Ceci et ma furieuse envie, d’évacuer mon angoisse pour lui en lançant quelque chose sur Apollon. Si je le bombardais rageusement de neige, le message serait suffisant ou pas ?
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Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Ma voix étonnée avait répondu à la sienne. Nous nous dévisageâmes. Elle semblait avoir pris un bain toute habillée, ce qui était plutôt curieux. Cependant, comme elle m'avait rejointe dans cette étrange bibliothèque, je supposais que sa présence était sollicitée par quelqu'un d'autre, tout comme la mienne.
"Il s'agit d'une bibliothèque, pas d'une boutique de vêtements." fis-je remarquer à la jeune femme qui quémandait du linge de rechange. "Je doute que tu trouves de quoi t'habiller dans un tel endroit."
"Tu sais, quand on sait faire apparaître des personnes, faire apparaître une tenue est bien plus simple qu'on ne le croit. Et j'aimerais bien t'y voir, trempée comme je suis."
J'ignorai ses paroles et baissai brièvement les yeux vers le maudit coq qu'elle avait emmené avec elle. Pourquoi s'entêtait-elle à le considérer comme un animal de compagnie ? Il était sans nul doute le plus bête de toute la Création. Hélas, je ne pouvais me plaindre de son existence étant donné qu'Ellie avait offert une chèvre à Anatole en guise de cadeau de noël. Chèvre qui portait le nom de Gabrielle. Cela était-il une boutade de la part du titan, étant donné qu'il s'agissait de mon second prénom ? En tous les cas, la demeure se transformait en ferme contre mon gré et je n'en étais nullement ravi.
Je laissai de côté ces pensées contrariantes pour me focaliser de nouveau sur la belle inconnue qui nous fixait toujours d'un oeil sage et quelque peu supérieur.
"Je vous souhaite le bonjour." déclarai-je tout en m'avançant vers elle avec un charmant sourire. "Je me présente : Jules Verne, romancier, aventurier, et Gardien à mes heures perdues."
J'inclinai brièvement la tête dans sa direction pour lui montrer mes respects, me gardant de faire un baise-main. J'avais appris que cela ne faisait plus partie des usages, ce qui était fort regrettable, à mon humble avis. J'avais tout de même hésité car sa robe et les lieux environnants laissaient présager que nous ne nous trouvions plus à la même époque. Etions-nous dans la Grèce antique ? J'avais mille questions au bout des lèvres mais la politesse m'enjoignait à patienter.
"Et apprenti dragueur." glissa Vaiana avec un sourire mutin sur les lèvres.
Je coulai un regard oblique en direction de mon amie avant de me focaliser de nouveau sur l'inconnue. Je ne lui faisais pas la cour ! Je me montrais simplement aimable.
"Je sais qui vous êtes. Votre présence ici n'est pas dûe au hasard. Elle est de mon fait." déclara-t-elle posément. "Ce que j'ignore, c'est qui est cette jeune femme. Même si je sens le sang de mon frère couler dans ses veines."
Ainsi, la présence de Vaiana n'était pas souhaitée ? Voilà qui était curieux. Intrigué, je joignis les mains sous mon menton et observai les deux jeunes femmes. Mon amie paraissait aussi intriguée que moi, mais aussi légèrement railleuse.
"Sans vouloir vous offusquer, vos origines semblent... Différer des miennes. Bien que je ne m'appuie sur des points visuels. Mais ils me semblent difficilement réfutables." dit-elle avec un sourire quelque peu amusé.
Un petit silence s'installa pendant lequel elle se rapprocha de nous, puis elle ajouta à mi-voix :
"Ou alors un frère par alliance."
Elle marqua une nouvelle courte pause puis se présenta enfin :
"Vaiana de Motunui. Enchantée. Racine, même si l'origine de ce titre est un peu... Floue, pour moi."
Je haussai un sourcil à l'appellation "Racine", qui me semblait un peu cavalière étant donné les circonstances. Nous ignorions à quoi cela correspondait. Le regard intelligent de l'inconnue témoignait de son intérêt pour la jeune femme. Elle semblait en savoir bien davantage que nous sur de nombreux domaines. Nul doute que sa bibliothèque regorgeait de nombreux trésors.
"Exploratrice." répondit-elle.
Elle l'observa d'un air plus détendu, comme si elle comprenait la raison de sa présence. Puis, elle se tourna vers moi.
"Elles auront besoin de votre connaissance et de votre savoir. Nous vous avons fait venir tous les trois. Il faut se hâter."
Ses paroles me plongèrent dans la perplexité mais je restai parfaitement impassible. Je n'étais pas certain de posséder toutes les compétences nécessaires. Elle pivota, puis l'air hésitant, regarda brièvement vers Vaiana avant de se mettre à marcher à travers la bibliothèque. Sans attendre, je lui emboîtai le pas et demandai avec courtoisie :
"De qui parlez-vous par "elles" ?"
Intérieurement, j'étais stupéfait que le coq soit l'une des trois personnes à avoir été conviées dans cet endroit. Puis, je me souvins que Vaiana n'était pas censée se trouver là ; par conséquent, le poulet non plus. J'avais espoir qu'il se perde quelque part et qu'il nous honore de son absence. Hélas, ses piaillements troublaient la quiétude des lieux, de temps à autre.
L'inconnue me lança un regard tout en continuant d'avancer.
"La Guerrière, la Chasseresse et le Gardien."
Oh, c'était tellement trépidant ! A la fois étonné, mais surtout flatté, je me mis aussitôt en quête de l'identité des deux autres personnes désignées pour m'accompagner. La Chasseresse ne pouvait être que Diane. Ma chère sélénite était la mieux placée pour traquer et débusquer ce qui devait l'être, de part sa fonction au sein du panthéon divin. En revanche, la Guerrière me laissa pensif. Plusieurs personnes pouvaient répondre à ce critère parmi mon cercle de connaissances. Cependant, j'arrêtai mon choix sur l'amazone récemment enfantée par mon ami Hypérion. Qui de mieux pouvait incarner la force de frappe et l'efficacité au combat qu'une demoiselle créée dans ce but ?
"Nous pensons que vous êtes le choix idéal pour affronter la tâche qui vous incombe." reprit l'inconnue d'un ton sage.
"Certes." déclarai-je en bombant le torse bien malgré moi. "Je pense aussi que nous sommes les mieux placés pour réaliser cette besogne. Rappelez-moi juste un détail... Quelle est-elle ?"
Je ne souhaitais pas avoir l'air sot, alors autant faire semblant d'être déjà parfaitement au courant.
"Divers évènements ont eu lieu à diverses époques. Nous ne les avons pas tous compris lorsqu'ils se sont produits. Mais c'est ce jour que tout a commencé. Nous ne pouvons laisser Titania sombrer dans le néant."
Elle m'offrit alors un regard sceptique.
"Nous avons besoin de vous pour sauver notre cité et notre monde."
Son expression incertaine ne m'encourageait pas vraiment. Pour quelle raison sollicitait-elle notre aide si elle ne croyait pas en nous ? C'était étrange.
"Pardonnez-mon audace, mais vous semblez peu convaincue. Je ne doute pas de mes compétences, cependant je pense que des personnalités beaucoup plus fortes et aptes pourraient s'occuper de votre affaire."
Je ne refusais pas l'offre pour autant. Après tout, j'étais un Gardien et je prenais mon travail très au sérieux, en connaissant bien les risques encourus. Je jetai un coup d'oeil vers Vaiana et soupirai en constatant que le coq de malheur s'était mis en tête de picorer un parchemin qui dépassait d'un casier.
"Sapristi ! Surveille un peu ton animal !" houspillai-je la jeune femme.
Cherchant un moyen pour faire se désintéresser le poulet de la relique ancienne, je sortis un morceau de banane séchée de la poche de mon veston. Je visai et la lançai. Elle rebondit sur sa tête en sonnant creux, avant de chuter au sol. Le coq se redressa, resta immobile quelques secondes avant de pivoter de côté et d'attraper la banane dans son bec. Il l'avala tout rond et cette dernière resta coincée dans sa gorge. Il poussa bientôt des piaillements étranglés. Je roulai des yeux, exaspéré. Vaiana m'assena un regard noir et me donna une claque sur le bras avant de partir en courant chercher son maudit poulet. Je frottai l'endroit où elle avait frappé tout en fronçant les sourcils. Ca faisait plutôt mal.
Elle prit l'animal dans ses bras et tenta de lui faire régurgiter le morceau de fruit. Bien entendu, cela ne fonctionna pas. Je posai un regard navré sur l'inconnue qui observait la scène d'un oeil indécis, avant que Vaiana ne revienne à grands pas tout en serrant le poulet moribond contre elle.
"Aide-moi au lieu de rester les bras croisés !" fit-elle, perdant légèrement son sang-froid.
Je baissai les yeux vers le coq au regard lunaire, qui semblait sur le point de rendre son dernier souffle. A quoi bon prêter assistance à cette bestiole ? Elle trouverait sans doute une utilité en servant de plat de résistance au dîner de ce soir. Ce serait bien la seule chose intéressante qu'elle aurait faite, d'ailleurs.
J'en étais là de mes pensées quand j'entendis un gargouillis juste à côté de moi. Le coq cambra la tête en avant et le morceau de banane tomba et se colla contre ma chaussure droite, agrémenté d'un liquide visqueux qui s'apparentait à du vomis. Cela avait éclaboussé quelque peu le bas de mon pantalon. Je serrai les dents tout en jetant un regard oblique à la jeune femme. Le coq émit une note nasillarde avant de s'évanouir dans ses bras.
"Garde tes envies de bananes pour toi la prochaine fois." lança-t-elle avec un sourire très satisfait et extrêmement amusé.
Seigneur, accordez-moi la patience...
Je soupirai mentalement et fermai brièvement les yeux afin de conserver mon calme. Puis, j'agitai mon soulier pour en chasser le morceau de banane. Après quoi je pivotai vers l'inconnue qui devait nous trouver incroyablement grossiers.
"Ce n'était vraiment pas une bonne idée." dit-elle en secouant la tête.
"Pardonnez cet étalage. Mon amie considère un coq de basse-cour comme animal de compagnie. Cela crée de nombreux désagréments dans la vie de tous les jours et il se peut que cela affecte également notre amitié sur du long terme."
J'avais grommelé la dernière partie de ma phrase. Cependant, je retrouvai un tempérament agréable tandis que je souriais de nouveau à la noble dame.
"Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous dire que vous étiez ravissante dans vos atours, ni que je me sens véritablement privilégié à l'idée de rencontrer une collègue aussi charmante que vous. Pourrais-je connaître votre nom, mademoiselle ?"
"Dame." corrigea-t-elle. "Dame Thémis."
Elle m'observa, surprise que je ne sache pas son identité, puis elle sembla se dire que c'était logique. Je clignai des yeux, déconcerté par cette nouvelle.
"Oh. Bien, bien..." fis-je en passant un doigt contre l'arête de mon nez, signe de nervosité.
Désormais, je n'osais plus croiser son regard. La titanide de la justice ! Comment devais-je me comporter ? Côtoyer Hypérion était différent puisque je l'avais considéré d'abord comme un rival vis-à-vis d'Ellie, au tout début, puis comme un ami. Avec cette grande dame, c'était totalement différent. Miséricorde... je venais de faire un numéro de charme à une titanide !
"Je suis honoré par votre présence." dis-je platement, pour essayer de me rattraper.
"Vous avez perdu déjà suffisamment de temps." déclara-t-elle d'un ton sec.
"Certainement." appuyai-je. "Dites-moi ce que je dois faire."
Elle me fixa quelques secondes, avant de presque rouler des yeux et de reprendre la route d'un pas rapide. Je voulus la suivre mais à cet instant, une voix venant de derrière nous se fit entendre :
"Le Temps est une notion qui importait peu pour toi à l'époque."
Comme j'étais près de Thémis, je la vis clairement hésiter et avoir une inspiration légèrement nerveuse. Cependant, elle continua d'avancer. Quant à moi, je décidai de me retourner. Un homme se tenait à quelques mètres, imposant et barbu. Il avait le charisme des grands aventuriers.
"Qui est ce monsieur ?" demandai-je à personne en particulier.
Imperturbable, la titanide continua son chemin. Elle me distançait de plus en plus et je craignais qu'elle ne disparaisse, mais j'étais bien trop intrigué par ce nouveau personnage.
"Pan. Commandant Pan." répondit l'homme fièrement, avec un sourire conquérant. "J'ai sous mes ordres les flottes impériales de Titania."
"Il l'était."
La voix de Thémis n'était presque qu'un murmure. Elle s'était arrêtée le temps de prononcer ces mots, puis elle reprit sa route. Un petit silence s'installa, que je rompis en déclarant au dénommé Pan :
"Verne. Gardien Verne. Protecteur des livres et des trésors manuscrits d'Olympe. Au plaisir de vous revoir, commandant."
Je le saluai d'un bref signe de tête avant de me retourner pour rattraper Thémis. Il existait une certaine tension entre eux ou je ne m'y connaissais pas, mais je n'allais pas poser de questions indiscrètes. Après tout, cela ne me regardait pas.
"Ils n'y arriveront pas !" lança Pan d'une voix plus forte alors que Thémis ne ralentissait pas l'allure. "Il n'y aura que la mort pour les attendre au bout du chemin."
A cet instant, la titanide se stoppa net et consentit enfin à pivoter vers lui lentement. Il lui adressa un regard compatissant.
"Tu sais que j'ai raison." dit-il.
Je les observai tour à tour, mon angoisse allant crescendo. Très bien. J'avais été envoyé dans un guet-apens et pour une mystérieuse raison, Vaiana m'avait accompagnée. Le plus raisonnable aurait été d'écouter le commandant Pan, puisqu'il était forcément fin stratège et connaissait mieux la situation que nous. Je songeai à Diane et Eulalie qui se trouvaient quelque part non loin. Je ne pouvais partir sans elles, si tant est qu'on nous laisse nous en aller...
"Nous devons retrouver les deux autres Olympiennes." déclarai-je d'une voix blanche, car j'aurais préféré tout le contraire. "Merci pour votre mise en garde, mais je connais très bien la mort, c'est une amie de longue date."
J'avais adressé ces paroles au commandant Pan avant de lancer un regard que je voulais rassurant à Vaiana, sauf que je m'efforçais tant bien que mal de ne pas paraître anxieux.
"Allons-y." dis-je ensuite à Thémis. "Conduisez-nous au casse-pipe, Madame."