« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
- Je voulais pas que tu te les abîmes en tombant.
Répondit le dieu, un large sourire amusé sur les lèvres. Sa réaction me fit lever les yeux au ciel, malgré un léger sourire que je tentais de retenir face à sa réaction. Je ne pouvais pas lui en vouloir, c’était Phoebus après tout. Mais laisser passer cet acte inaperçu aurait pu faire parler les plus mauvaises langues. Et je n’appréciais pas trop qu’on me pelote.
- Tu ferais mieux de protéger autre chose que mes fesses, à choisir.
Je le poussais légèrement pour qu’il se redresse et me libère de son poids. Il avait les os lourd. Si vous voyez ce que je veux dire. Et quitte à mourir, autant que ce soit dans un combat atroce. Pas écraser par un dieu, ayant sa main sur mes fesses. Ca nuirait franchement à mon souvenir.
Apollon s’était ensuite relevé, je l’avais imité, lui envoyant un regard légèrement amusé avant de m’éclipser discrètement dans l’une des chambres. Assise sur un lit, je n’avais pas fait attention à son propriétaire. Les genoux ramenés contre mon menton, je réfléchissais. Les explorateurs. Le rôle de Pan dans leur survie. Pourquoi avait-il fait ça ? Est-ce que je pourrais les revoir un jour ? J’avais tant de choses à apprendre. Peut être qu’ils pourraient me transmettre un moyen de rejoindre mon île natale. Pour retrouver ma famille.
Les yeux plongés dans le vague, j’avais finis par doucement m’allonger, me glissant sous les couvertures. Mes paupières s’étaient fermées. Je ne dormais pas, je ne somnolais même pas, du moins, je n’en avais pas l’impression. Néanmoins, tout autour de moi s’était éclipsé. Je n’entendais ni ne voyais plus ce qui se passait. Tous mes souvenirs m’avaient assailli. Cette rencontre, ma famille, cette aventure. Je revoyais tout, me plongeant dans une réflexion intense. Qu’est-ce que j’aurais du dire. Comment j’aurais pu agir pour glaner plus d’informations. Ces souvenirs au goût de regret n’étaient pas des plus agréables.
Un bon moment... A vrai dire, je n’en avais aucune idée. Je ne me rendais pas compte du temps qui passait. J’étais sortie de cet état, comprenant que je n’arriverais certainement jamais à fermer l’œil avant la fin de cette aventure. Malgré la fatigue qu’elle procurait. En me redressant, je me rendis compte que la chambre était à présent vide. Les filles étaient parties. Inquiète, je m’étais subitement levée. Qu’est-ce que j’avais raté ?! Est-ce qu’il s’était passé quelque chose ?! Ils ne m’avaient tout de même pas laissé derrière ?!
Je m’étais rapidement rapproché d’une porte pour changer de chambre. Faites que quelqu’un soit encore là. En ouvrant la porte, j’avais passé ma tête à travers, pour découvrir Apollon, plongé dans ses jouets et ses dessins de jeunesse. Un sourire rassuré c’était formé sur mes lèvres alors que je l’observais.
- Alors, avec quel jouet le petit Apollon s'amusait ?
Lui demandais-je en le voyant levé les yeux vers moi. Il me sourit pendant que je pénétrais dans la pièce, refermant la porte doucement derrière moi. Il était seul. Tout comme moi. Bon, quitte à me retrouver un duo avec quelqu’un, j’étais plutôt bien tombé. Apollon n’était pas prise de tête, et c’était un dieu. Donc, pour ma survie, je partais avec un indice presque positif.
- J'étais déjà un véritable artiste.
Je levais les yeux au ciel, avec un sourire amusé. Ses chevilles commençaient déjà à gonfler. Mais, en m’approchant, je devais admettre qu’il avait raison sur ce point. Les œuvres étaient détaillées, et pour un enfant, elles étaient divines. On reconnaissait certains traits enfantins, mais le résultat était époustouflant. Ce que je me garderai bien de lui dire. Il s’agissait de dessins des autres dieux, plus jeune. J’arrivais assez facilement à reconnaître les traits de chacun, malgré leur jeune âge. Du moins, pour ceux que je connaissais.
- Je vois ça. Vous étiez mignons, enfants.
Lui lançais-je en souriant. Je m’attardais une seconde de plus sur les œuvres. Je reconnaissais certainement Diane, le plus facilement. Phoebus, aussi. Surement parce que je l’avais déjà vu enfant, pendant notre escapade en Australie.
- T'arrives pas à dormir ? Ca a l'air d'être le cas de tout le monde.
Comment pouvait-on dormir après des évènements pareils ? Cela me semblait impossible. Malheureusement, j’avais la désagréable impression qu’il allait falloir être au top de notre forme dès le jour venu. Or, avec une nuit blanche dans les pattes, nous n’étions pas sortis de l’auberge.
- J'étais entre deux sommeils.. Je réfléchissais à tout ce qui c'était passé, et quand je me suis résignée à l’impossibilité de dormir en me levant, j'étais seule dans la chambre.
Non, je n’avais absolument pas eu la peur de ma vie. Ils pourraient laisser un mot, au lieu d’aller roder la nuit sans rien dire. Heureusement, j’avais retrouvé Apollon et, d’après ses propos, les autres s’étaient également levé et était également avec nous. Surement dans d’autres chambres ou pièces.
- Mais je suis là pour te tenir compagnie !
Heureusement, mon sauveur était là. Un sourire amusé rehaussa la commissure de mes lèvres. Il se décala en me regardant, son fidèle grand sourire toujours sur les lèvres, pour venir tapoter le matelas à côté de lui et m’inviter à m’asseoir. Je m’avançais donc pour le rejoindre, amusé des confidences sur l’oreiller.
- C'est pas facile les aventures divines, hein ? On s'y habitue jamais.
Apollon, 1er prix des encouragements décerné, ainsi que de la motivation et du remontage de moral. Je lui renvoyais un regard blasé, en secouant la tête. Non, ce n’était pas facile. C’était certainement difficile. Mais grisant. Et dangereux. Surtout dangereux. Mais j’avais pu croiser mes ancêtres, grâce à ça...
- Diane ne m'a pas détaillé tout ce qui vous est arrivé. Si jamais tu as besoin d'extérioriser, je suis là pour écouter. Ou si tu veux parler d'autre chose. Je peux te chanter une berceuse pour t'aider à trouver le sommeil même !
Je n’avais pas le cœur à parler de ce qu’il s’était passé. J’avais bien trop ruminé les évènements, et je préférais ne plus y penser. A moins de replonger dans un état second de réflexion. Autant se changer les idées et se détendre avant que les choses tournent au vinaigre.
- Oh oui, une berceuse. Avec quelques papouilles dans les cheveux ce serait parfait. Tu pourras me faire des nattes après.
Déclarais-je en feignant l’excitation d’une soirée pyjama avec le dieu des arts, non sans une pointe d’ironie dans la voix. Je lui renvoyais un regard ainsi qu’un sourire amusé. Décidément, j’avais réellement besoin de sommeil finalement.
- Tu me ferais confiance pour toucher à tes cheveux ?
Il semblait sincèrement étonné. Je savais que les femmes accordaient une importance particulière à leur cheveux, mais parler de confiance pour juste toucher à quelques mèches... Ce n’était pas un peu démesuré ?
- On mettrait des petites fleurs ça ferait exotique ! Ça t’irait bien !
D’accord, on était deux à être fatigué. Très fatigué. Tant qu’à être dans le ridicule, autant continué. Après tout, après les évènements dramatiques, la situation contrastait. Je pris donc un air largement sérieux pour négocier.
- J'accepte les fleurs si tu me laisses te mettre des petits kikis dans les cheveux, je suis sûre que tu seras absolument splendide comme ça !
Lançais-je avec un sourire sur les lèvres. Au moins, avec ça, j’étais sûre qu’il déclinerait la proposition. Mais la situation ridiculement enfantine redonnait un peu de légèreté. Ce qui n’était pas négligeable, avec ces tensions. C’est néanmoins sous mon regard sidéré qu’il se leva.
- Je crois qu’une déesse dans cette chambre avait certainement tout le nécessaire pour s’occuper de sa chevelure blonde.
Il n’allait pas... ? Est-ce qu’il allait réellement tenir son petit jeu jusqu’au bout ? Impossible, des nattes, d’accord, des kikis dans ses cheveux, il ne pouvait pas accepter. Si.. ?
- Mini Aphrodite, pardonne moi de t’emprunter quelques affaires.
Il s’approcha de son lit, fouillant quelques secondes pour en sortir des affaires de coiffures. Une brosse, un peigne, des élastiques de toutes les couleurs. Il m’envoya un nouveau sourire, toujours aussi large, avant de déposer le trésor sur le lit. Toujours frileuse, je le regardais, intriguée.
- Je peux commencer ?
Là, il allait forcément refuser. Je ne me ferais pas avoir par la combine de le laisser commencer pour qu’il me plante ensuite, avec mes nattes.
- Avec plaisir mademoiselle !
Retour dans la quatrième dimension. Après Jules imitant le cheval, Apollon coiffeuse. Je devais rêver. Cette aventure n’était en fait qu’un vaste rêve, quelque peu dérangé par mon esprit apparemment malade. Ou fou. La situation était au comble du ridicule. C’est exactement pour ça que je pris la brosse et les élastiques pendant que Apollon s’asseyait par terre, devant moi. Surélevée par le lit, sa tête était à la bonne hauteur. Il attrapa Hei Hei qui passait par là pour le poser sur ses jambes et le caresser. De mon côté, je m’affairais déjà pour ces... Kikis. Variant bien sur les couleurs pétardes des élastiques.
- Alors, d'après ce que j'ai compris, les salons de coiffure sont des nids à potin. Si tu as quelque chose à révéler c'est maintenant.
Lançais-je sans vraiment réfléchir à ces mots.
- J’avais prévu d’emmener Neil à Rome pour la Saint Valentin. Et j’allais cuisiner notre repas. Je me demande si c’est pas mieux que je commande quelque chose, j’ai peur de l’empoisonner en me ratant dans les spaghettis.
Il marqua une courte pause, semblant en pleine réflexion. C’était un plan romantique et qui ferait certainement très plaisir à la jeune femme. Même si je trouvais son attention bonne de faire des spaghettis lui même, je ne l’interrompis pas, préférant le laisser faire son choix. Je ne voulais pas avoir l’intoxication alimentaire d’une de mes sauveuses sur la conscience.
- Même si pour ça il faudrait déjà qu’on rentre chez nous.
Un rire, peut être nerveux, s’échappa de ses lèvres alors qu’il marquait une nouvelle pause. Il semblait avoir quelque chose d’autre à dire, mais ça avait du mal à sortir.
- Je l’ai demandé en mariage.
QUOI ?! Mes doigts se figèrent dans sa chevelure, alors que j’écarquillais les yeux, repassant ses mots dans ma tête. J’avais bien compris ?! C’était... Réel ? Les dieux se mariaient ? Enfin ce n’était pas vraiment la question la plus importante, mais cela m’étonnait légèrement, en plus de l’annonce.
- Quoi ?! Non t'es pas sérieux ?!
La surprise commençait légèrement à passer, laissant un sourire pointer le bout de son nez sur mon visage.
- Le pire c’est qu’elle a dit oui.
Très bien, oubliez ce que j’ai dis, la surprise est encore dominante. J’étais sctochée. Je ne m’attendais pas à une telle révélation. J’étais sincèrement heureuse pour lui. Et pour elle. Après tout, si c’était ce qui les rendait heureux, qu’ils foncent.
- Mais c'est génial ! Félicitation ! Diane est au courant ?! Raconte moi tout !
Je replongeais mes mains dans ses cheveux pour reprendre mon travail. La moitié de sa tête était déjà recouverte. Il ne me manquait plus que l’autre.
- Ca c'est du potin de compétition...
Phoebus Light
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When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Il n'en avait pas la moindre idée. Ça ne le dérangeait pas. Il avait remarqué que Vaiana n'était pas prête à discuter de ce qu'elle avait pu voir ou apprendre et il ne comptait pas l'y forcer. Ils étaient tous perturbés, embrouillés, attendant le retour de Gaïa sans être vraiment certains de vouloir le vivre. Lui ressentait beaucoup trop d'impatience pour que ce soit humain. Normal, en tant que dieu, dans un sens. Il appréhendait forcément légèrement, mais la curiosité et l'impatience l'emportaient. Ils risquaient peut-être leur vie. La vie de beaucoup de personnes. L'avenir tout entier. Ce qui les attendait... c'était important. Forcément. En attendant, laisser la jeune femme le coiffer était une activité plutôt reposante. Principalement amusante, à vrai dire. Apollon était définitivement le meilleur pour réussir à détendre les situations les plus inquiétantes.
« Arté le sait pas. » finit-il par répondre à sa question avec une grimace. « Je sais que je devrai lui dire, mais je sais pas comment aborder le truc. »
C'était un cas avec lequel il se torturait l'esprit depuis des semaines entières. Ce n'était pas parce que ça officialiserait encore davantage l'événement qu'il craignait de le dire à sa jumelle, loin de là... c'était plus personnel et profond que ça.
« J'ai réfléchi à plein de manières de lui annoncer mais j'en trouve aucune de convenable. Je sais qu'elle ne va pas en être très réjouie. »
Un soupir lui échappa. Il ne lui en ferait pas le moindre reproche, il comprendrait. Il n'imaginait même pas sa réaction si les rôles étaient inversés. Leur lien était si particulier... Il s'était demandé comment l'aurait dit Diane à sa place, si elle avait dû lui apprendre une chose pareille, mais il avait conscience que rien ne pouvait permettre de rendre les choses plus faciles.
« Tu lui dira rien, hein ? Faut pas qu'elle l'apprenne de quelqu'un d'autre, ce serait pire ! »
Il n'avait pas réfléchit à cette éventualité en lâchant cette information aussi soudainement. Le fait de ne le partager avec personne devenait de plus en plus difficile à gérer. Il l'avait bien dit devant Nora, n'ayant pas pu développer davantage le sujet avec elle et... c'est que si Apollon arrivait à la perfection à garder un secret, il aimait malgré tout beaucoup parler de sa vie.
« Je ne lui dirai rien, compte sur moi. »
Le sourire de Vaiana le rassura quelque peu, son clin d'oeil également. Elle ne le trahirait pas. Il pouvait lui faire confiance, évidemment. Comme elle pouvait lui faire confiance pour s'occuper de Hei Hei, qui était en train de picorer un peu trop vigoureusement sa jambe, d'ailleurs.
« Tu devrais lui dire simplement tout ce que tu as sur le cœur. Elle va sûrement mettre un peu de temps à s'y faire, mais elle veut ton bonheur. Si c'est avec Neil, elle grincera des dents, en souriant. »
« Elle essayera peut-être de me tuer en souriant aussi. »
Sa moue perplexe en disait long sur l'optimisme qu'il avait. Mais finalement, ce ne serait sans doute pas le plus compliqué.
« Oui, c'est aussi possible, mais tu t'en entraîné à courir vite depuis le temps, non ? »
Il y avait pensé, à la fuite, l'espace de quelques secondes, avant de se trouver le plus idiot des frères de penser de la sorte. Il était moins rapide qu'elle, déjà. Puis même si il se téléportait, elle le retrouverait, il était incapable de lui cacher sa position. Et... il n'avait pas envie de faire le lâche à ce point-là.
« De toute manière, ce sera toujours moins pire que quand je devrai le dire à beau papa ! »
Il ne put s'empêcher de rire à cette réflexion. Il allait mourir, c'était une évidence, mais de la façon la plus définitive possible. Autant prendre les choses avec un peu de dérision.
« Ça fait du bien d'en parler à quelqu'un. »
Et si elle continuait de s'amuser à lui faire la coiffure la plus ridicule qui existe au monde, il en était malgré tout satisfait.
« Bon, là, je n'ai pas de tuyaux. Il t'aurait fallu une poitrine pour pouvoir l'amadouer... »
Sa tête s'était retournée en direction de la jeune femme, un air intrigué dans le regard. Elliot était comme ça ?
« Je suis très honorée que tu me l'aies confié. »
Elle avait ce sourire empli d'une grande sincérité. Oh, ça allait finir par l'émouvoir tout ça. Qu'est-ce qui lui arrivait à avoir des moments de confidence avec tant de personnes en ce moment ? C'était parce qu'il était génial. Il ne fallait pas chercher plus loin. Il avait un don pour rendre chaque échange unique et inoubliable. Evidemment.
« Je peux demander à Aphro. » prononça-t-il soudainement, les yeux grands ouverts, comme une révélation.
Non, ce n'était pas parce qu'elle avait parler de poitrine qu'il y pensait. D'ailleurs, dans ce sens-là, ça pouvait même paraître très déplacé. C'était simplement que son regard s'était porté sur le lit de sa sœur et que cette réflexion l'avait traversé subitement.
« C'est sa maman. Elle trouvera peut-être les bons mots. »
« Pas les mots que je t'entendais alors. Sinon, je vais vraiment avoir du mal à regarder les divins en face ensuite. »
Et voilà, tout de suite, ça prenait les choses dans ce sens-là. Ils n'étaient pas incestueux à ce point quand même !
« Mais oui, ça peut être une idée. Même si le fait de déléguer pourrait te desservir. Amène la avec toi, mais vas-y aussi. »
Une grimace prit place sur son visage. En plus, vu comment ça se passait avec Lily récemment, ce n'était clairement pas le bon moment pour annoncer un truc pareil. La main de Vaiana se posant sur son épaule lui permit de se détendre légèrement.
« Je suis sûre que ça se passera bien, et que tu ne perdra qu'une jambe ou un œil dans cette histoire. »
Il ne put s'empêcher de pouffer. C'était beau d'espérer que ça se déroulerait aussi bien.
« Je penserai à ça plus tard, c'est pas le moment. »
Il secoua la tête, se redressant légèrement en restant assis, avant de lever ses yeux vers elle.
« Merci de ton soutien, Vava... Je peux te faire tes tresses maintenant ? »
Son énorme sourire reflétait son enthousiasme alors que lui avait lancé un sacré regard à l'emploi de son surnom. Elle finirait par s'y faire ! Mais son air beaucoup moins impatient que le sien le fit afficher une moue boudeuse. Quoi, elle comptait reculer maintenant qu'elle avait eu ce qu'elle voulait ? C'était le deal pourtant !
« Je suis sûre que je vais amèrement le regretter mais... Oui. »
Elle s'était déplacée sur le lit pour lui laisser la place de s'installer à côté elle et il avait posé Hei Hei juste à côté d'eux. Il était plutôt calme... pas moins que d'habitude mais... Il s'occupait tout seul quoi.
« Je vais faire attention promis ! »
Ce n'était pas un barbare. Il n'avait pas envie de la traumatiser ou d'abîmer ses jolis cheveux, ce serait un crime de sa part. Il s'était placé correctement sans trop savoir par où commencer. Il devait bien l'avoir déjà fait à Artémis quand ils étaient plus jeunes, même si il ne s'en rappelait pas vraiment. A moins qu'elle n'ait jamais voulu le laisser faire, ce qui était aussi une possibilité.
« C'est à ton tour de me raconter ta vie maintenant. »
« Pas de demande en mariage en vue pour ma part, je vais difficilement rivaliser avec ton annonce... Qu'est-ce que tu aimerai savoir ? »
« A part en m'annonçant que tu es enceinte d'un inconnu, tu pourra pas faire mieux, je suis d'accord. »
Et il espérait franchement que c'était pas une chose qu'elle avait prévu de lui annoncer parce que sinon, il se sentirait un petit peu stupide. Un tout petit peu.
« A charge de revanche. »
Il retint le soupir de soulagement qui faillit lui échapper. Il n'aurait pas su quoi répondre si une telle chose s'était produite.
« Comment se passe la colocation ? Jules doit être insupportable au quotidien. Tu survies ? »
C'était une question qu'il s'était toujours posé, l'occasion était rêvée.
« Ça se passe bien dans l'ensemble. C'est pas le genre de colocataire bruyant, tu sais. C'est un peu comme vivre avec tes grands parents. »
Il devait se retenir de rire, parce que ce n'était pas bien de se moquer des autres. Pas bien du tout.
« Couché tôt, levé tôt, pas trop de bruit et une bonne tisane en regardant Question pour un Champion. »
Vaiana ne se gênait pas contrairement à lui. C'était quoi 'Question pour un Champion' ? Une émission avec plein de gens super doués qui étaient considérés comme les meilleurs ? Il aurait dû en faire partie, si c'était le cas.
« C'est vrai qu'il a un air de papy, des fois... »
Ce n'était qu'une remarque sortie distraitement alors qu'il se concentrait sur la chevelure de la jeune femme, qui hochait la tête comme pour confirmer ses dires.
« Léger conflit sur la place des animaux dans la maison, néanmoins. »
Ah ben voilà, il fallait bien que quelque chose n'aille pas, quand même. Il n'était pas parfait ce Monsieur Verne.
« Il aime pas Hei Hei ? Pourtant il est adorable ! »
Apollon adorait cette petite bête. Même si elle était actuellement en train de détruire son dos à coup de becs, il n'en ressentait pas de douleurs particulières.
« Il insiste pour le faire dormir dehors ! Heureusement que ma fenêtre de chambre donne sur le jardin, je le fais rentrer le soir, quand Jules dort déjà. »
« Le pauvre petit est pas de taille à rester seul dans le froid, ça se voit pourtant. Il n'a aucune compassion. »
Il fallait bien qu'il trouve quelque chose à redire, ça faisait un moment qu'il ne s'était pas permit quelques critiques.
« Si un jour il est changé en petit animal chétif, il changera peut-être d'avis. »
L'image d'un escargot avec une tête de Jules lui passa par la tête l'espace d'une seconde. Il préféra s'en débarrasser au plus vite. C'était dérangeant. Et sans doute pas le genre de bestiole auquel pensait Vaiana.
« A Olympe, il aurait de la place... »
Voilà. La cité, c'était un endroit parfait pour des animaux. Hei Hei pourrait se promener sans aucun problème, sans restriction si ce n'était la plage pour ne pas finir noyer sans le vouloir. Avec de grands espaces verts et énormément d'endroit où taper son bec.
« Ça pour avoir de la place, il en aurait... On risquerait de ne jamais le retrouver... »
Le dieu pencha la tête sur le côté. Il devait le prendre comme un refus de venir habiter à Olympe ? Non pas que ça l'importait tant que ça. Il n'avait pas réfléchit au fait que le coq pourrait se perdre. Il fallait penser à son bien-être, certes, mais surtout à sa survie, en effet.
Détachant ses mains de la tresse qu'il venait d'achever, il afficha une moue peu convaincue. Il avait de nombreux talents, mais il n'était pas certain d'avoir été à la hauteur... pour une fois.
« Je crois que j'ai fini mais j'ai pas de miroir pour te montrer. Je peux le dessiner si tu veux voir à quoi ça ressemble mais ça vaut sans doute pas le coup. »
Admirant son œuvre, il ignora le regard sévère et l'air déçu de Vaiana qui s'était retourné vers lui. En vérité, il aurait très bien pu trouver de quoi s'observer dans les affaires d'Aphrodite. Voir même dans les siennes, sans aucun doute.
« Tu m'as raté ? Moi qui avait fait un si beau chef d'oeuvre sur tes cheveux... »
« Je t'ai pas raté ! Mais je suis pas un pro ! J'ai fais de mon mieux. »
Est-ce que c'était vraiment rassurant, ce qu'il était en train de dire ?
« Je ne sais pas s'il faut qu'on se regarde... »
Il imaginait bien que lui aussi, devait avoir une sacrée allure. Il les sentait au-dessus de son crâne, toutes ses élastiques accrochées.
« On peut pas rater des tresses de toute façon, non ? Et la coiffure est un art ? Donc en tant que dieu des arts... Tu devrais te débrouiller pas trop mal ? »
« C'est pas un carnage non plus, ne panique pas ! »
Ce n'était simplement pas très... droit ? Il n'arrivait pas à le définir. Oh, c'était joli à regarder, quoi qu'il n'était pas des plus objectifs face à son œuvre.
« On peut aussi attendre de voir la réaction des autres quand ils nous verront... Je pense qu'à leur tête, on pourra juger de notre réussite. »
C'était une option comme une autre. Il se trouverait magnifique quoi qu'il arrive, mais la tête de Diane en les voyant arriver après leur séance de coiffure improvisée pouvait valoir beaucoup.
« Hors de question que je sorte comme ça voir les autres ! »
Le fait qu'elle croise les bras appuyant son refus de s'afficher de cette manière. Elle avait... honte ? C'était un sentiment qu'il ne connaissait pas le moins du monde. Un sourire vint élargir ses lèvres de manière trop amusé, alors qu'il se relevait subitement du lit.
« Pas besoin de sortir, je vais aller les chercher ! »
En espérant qu'ils ne soient pas tous partis dormir ailleurs. Oh, il trouverait au moins Artémis, elle ne lui en voudrait pas de la réveiller pour le voir se ridiculiser.
En renfermant la porte derrière lui une fois dans le couloir, il se sentit comme absorbé dans une autre dimension. Pas au sens littéral, mais ce fut l'impression qui l'envahit en voyant Elliot tenir Robyn dans ses bras à l'autre bout. C'était surprenant. Inattendu. Bizarre ? Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il était arrivé d'un coup pour les sauver ? Parce que ça ne se refusait pas, un peu d'aide. Il n'eut pas le temps de poser la question.
Au moment où Elliot le remarqua, il lâcha la jeune femme pour la placer derrière lui. Comme si il allait la protéger de quoi que ce soit... Y'avait pas de danger ici... A moins que... Il jeta un coup d'oeil furtif derrière lui sans rien voir. Non, rien à signaler, définitivement.
« Y'a un pro... »
Le choc fut soudain. Il avait senti le mouvement, mais il n'avait pas eu le temps de l'appréhender. D'un seul coup, Apollon avait été propulsé en arrière, son dos frappant le mur sèchement. Ce ne fut pas la brutalité du coup qui le surprit, mais le simple fait qu'il ait eu lieu.
Il ne comprenait pas. Le changement d'ambiance était radical et quelque peu perturbant. Il secoua la tête, relevant les yeux dans la direction du jeune dieu. Ok. Alors soit y'avait un soucis quelque part, soit il avait apprit pour le mariage et voilà il était en train de se faire tuer. Quoi qu'il en soit, il n'aimait pas vraiment ça.
« Qu'est-ce qui se passe ? » réussit-il malgré tout à articuler, se redressant en restant près du mur.
Il ne servait à rien de s'avancer ou d'amorcer un quelconque mouvement qui aurait pu paraître trop brusque. Il ne supportait pas cette incompréhension. Pourquoi Elliot le regardait en semblant si en colère ? Pourquoi il ne répondait pas ? Il le prenait pour cible comme ça, sans s'expliquer, c'était frustrant. Bon sang, c'est que ça aurait pu l'énerver si ça ne l'inquiétait pas encore davantage.
La main d'Elliot se releva sans qu'il ne prononce un seul mot. Il était sur le point de l'attaquer encore une fois ? Pour de vrai ? Peut-être qu'il était vraiment entré dans une autre dimension.
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Je vais buller ailleurs... » marmonnais-je en imitant Jules quand ce dernier avait pris la fuite.
On ne pouvait pas avoir de véritable conversation avec l'écrivain quand il était question de Robyn ! J'avais penché la tête vers Michoko, qui de là où il se trouvait, m'avait adressé un petit regard, puis s'était mis à chantonner.
« Chut, tu vas réveiller tout le monde ! » le grondais-je tout en le prenant dans mes bras.
L'esprit songeur, j'avais fini par entrer dans la chambre où j'étais censé passer la nuit, et déposé Micho sur le lit afin qu'il m'y attende. Je lui avais dit de ne surtout pas bouger et de rester là, sous les couvertures. Puis, retournant dans le couloir, je m'étais dirigé jusqu'à son extrémité, afin de retrouver Jules qui fumait devant la fenêtre fermée. J'avais croisé les bras, attendant la moindre réaction de sa part. Il expira un peu de fumée et j'en frissonnais. Je détestais ça !
« Je voulais ouvrir la fenêtre, mais je n'ai pas compris le système. »
J'observais le dit système. Il n'était pas si difficile à comprendre. Il suffisait de tirer sur la ficelle qui se tenait sur le côté gauche et d'attendre que le mécanisme s'active. Une fois fait, la fenêtre s'ouvrit.
« Hum. C'est normal, ce genre de choses te parle vue c'est ton monde. Enfin presque. »
Je le fixais toujours avec intensité.
« Ou alors j'ai l'esprit moins embrumé que certaines personnes. » me contentais-je de répondre.
J'héstais un petit moment d'avant de poursuivre.
« Je suis désolé pour tout à l'heure. Je n'ai fait que dire ce que je pensais, et ce qui me semblait juste. »
« J'accepte tes excuses. » déclara t'il d'un ton entendu.
« Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ?? » lui criais-je le plus doucement possible, pour ne pas réveiller les autres.
Il fut surpris. Je pris son cigare des mains avant de le jeter par la fenêtre. Il observa son cigare tomber.
« As tu la moindre idée du prix auquel ils sont ? »
Il était sérieux ?
« Plus chers qu'une amitié ? » l'interrogeais-je.
Il se redressa d'un air mécontent.
« Je ne vois pas le rapport ! Je peux très bien être ami avec toi tout en fumant ! »
Il m'énervait !
« Les gens bien ne fument pas ! Enfin, je crois. Je ne suis pas sûre, mais de toute façon c'est pas ça le problème ! »
« Alors quel est t'il ? » demanda t'il d'un air impatient tout en regardant d'un air attristé par la fenêtre.
C'était une bonne question. Mais je n'étais pas sûr d'avoir la réponse. Je ne savais même pas moi même où était le problème ! Est ce que c'était parce qu'il ne sortait pas avec Robyn alors qu'ils avaient eu la chance de se trouver ? Ou étais-ce parce que moi même je ne saisissais pas cette chance que j'avais, d'avoir quelqu'un qui s'intéressait à moi ? C'était qu'un homme, il ne comprenait rien !
« Sais-tu ce que signifie l'expression se faire des films ? Je réfléchis là dessus depuis déjà plusieurs heures et je ne comprend toujours pas. »
Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? Ca ne devait pas être dans un John Wayne, cette expression là.
« Je ne sais pas. » dis-je en croisant une nouvelle fois mes bras sur ma poitrine. « Je crois que Robyn l'emploie quand elle croit en quelque chose qui ne l'est pas. »
« Hum. » émit-il d'un air songeur.
« Quoi hum ? » demandais-je.
« Eh bien c'est à la fois beaucoup plus clair, et à la fois nettement moins. »
« Mais explique toi ! » insistais-je.
« Non, ça ne te regarde pas. »
Je secouais la tête, exaspérée par son comportement.
« Ca concerne Robyn ? Tu crois que tu te fais des films avec elle ? On pense tous ça quand on nous fait la cour. » dis-je pour reprendre ses propres termes. « Quand Cookie me prépare un repas et passe de la musique d'opéra, je me dis la même chose. Mais ce n'est pas nécessairement ça. Parfois, ce ne sont pas des films mais la réalité. Il faut juste ouvrir les yeux ! »
Je le disais uniquement pour lui. Parce que parfois les signes étaient tellement grands qu'on ne les voyait pas. Pourtant il n'y avait pas photo. Robyn et Jules étaient fait pour être ensemble !
« Cookie cuisine maintenant ? » demanda t'il d'un ton étonné. « Je pensais que sa seule spécialité était de se muscler jusqu'à l’annihilation totale de sa masse cérébrale. »
Mais qu'est ce qu'il radotait ?
« Cookie ne cuisine pas. C'est Tony qui cuisine. »
En plus de dire n'importe quoi, il était sourd. Ca m'exaspérait !
« C'est toi qui vient de dire Cookie. » poursuivi t'il.
« Quoi ? » m'interrogeais-je. « J'ai pas dit Cookie, j'ai dit Tony ! »
« Tu dois être épuisé. Tu devrais aller te reposer. » dit-il avec un petit sourire taquin qui ne me plaisait pas du tout !
« Je n'ai pas dit Cookie ! » affirmais-je une nouvelle fois.
Il me tapota l'épaule en murmurant un "oui oui". Je me mis à grogner avant de le laisser là tout seul dans son couloir. Il m'avait bien trop mise hors de moi. Je n'avais pas dit Cookie ! Je savais encore ce que je disais ! Et puis pourquoi j'aurais dit Cookie ?
Au réveil, j'avais été alerté par un bruit. Sans prendre le temps d'attendre la réaction des autres personnes qui dormaient dans la chambre, je l'avais quitté précipitamment afin de rejoindre le couloir. Michoko était resté sous les couvertures. Il était bien plus en sécurité ici, le temps que j'aille voir de quoi il était question. Il fallait que j'ai les deux mains libres au cas où. A un bout du dit couloir se tenait la jeune femme et... Elliot ? Et de l'autre, un Apollon à terre. Bon sang !
« Qu'est ce qui se passe ? » demandais-je à Robyn tout en dévisageant Elliot. « Éloigne toi d'elle ! » ajoutais-je, mais il semblait déjà s'être détaché de la jeune femme, afin de s'approcher d'Apollon.
Qu'est ce que je pouvais bien faire à part m'interposer ? Même si ça ne servirait pas à grand chose.
« C'est à cause de toi ! » marmonna Elliot en levant la main en direction d'Apollon.
Sans savoir vraiment ce que je faisais, je m'étais mis entre les deux, juste face à la main d'Elliot.
« Elliot, arrête ! Ca suffit ! » l'interpellais-je.
Il m'observa pendant un long moment, comme si il tentait de comprendre qui je pouvais bien être. Pourtant il me connaissait. Mais quelque chose le perturbait chez moi. Il me dévisagea avec un air plein d'incompréhensions.
Robyn W. Candy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Mais... je croyais que ce Elliot était gentil et qu'il préférait câliner les gens plutôt que d'essayer de les tuer... Que ce que j'étais naïve parfois. Ses larmes de crocodile en gélatine et son geste étrangement affectueux m'avaient laissé croire qu'on venait d'être projetés dans le monde des bisounours. Foutu girafon. Comme quoi il était doué dans certains domaines.
- Calmos Girafon !
Je me glissais entre lui et Nora, les mains levées comme si j'essayais de calmer un animal sauvage de type cheval prêt à fracasser un crâne d'un coup de sabot. C'était peut être suicidaire, mais je tentais ma chance. Il avait l'air hagard, totalement perdu, à fixer celle qu'il avait un jour embrassé alors qu'il était marié à une Lily aux oreilles pas si grandes. Si il avait Surt, il lui aurait très probablement rappelé sa récente mort.
Mes doigts claquèrent sous son nez, pour attirer son attention. Je voulais qu'il se focalise sur moi. Uniquement moi. Si ils s'en foutaient des autres, alors j'aurai réussi ma mission.
- Que ce qui t'arrives ? Pourquoi tu malmènes Apollon ? Tu l'aimes bien non ? Alors faut être gentil et pas taper. OK ? Je préfère que tu fasses des câlins et que tu pleures, c'est moins violent.
Chaque mot était prononcé soigneusement, comme si je parlais à un sacré débile au cerveau dégoulinant. Ce qui était peut être le cas ?
- Te mêle pas de ça !
OK. C'était pas la réponse que j'attendais. Mais c'était déjà bien, il m'avait pas projeté contre un mur pour me faire taire. Du coin de l'oeil, je vis Nora faire un signe à Machin, qui venait d'apparaître derrière Elliot. La peluche se plaqua contre le mur en affichant l'air heureux qu'il prenait quand on jouait avec lui. Super. Qu'il continue à jouer à cache-cache, ça serait mieux pour lui.
- Je dois pas me mêler de quoi ? Si tu comptes tuer de nouveau Nora et au passage augmenter ton score en t'en prenant à Apollon, je suis obligée de m'en mêler.
Il était hors de question que je bouge de là. Je le toisais d'un air sévère, les bras croisés, avec l'expression d'une mère qui engueule son gamin. Si il avait besoin d'une bonne claque pour se remettre les idées en place, il avait qu'à demander.
- Elliot. Est-ce que c'est toi ou tu es en mode Surt ?
Après tout, c'était possible. Genre il avait en fait deux personnalités bien distinctes, comme ce type rasé qui partageait son corps avec pleins de personnes différentes, dont une femme flippante et un gamin danseur.
- Nora ?
Le grand idiot tourna la tête vers moi, son regard exprimant l'incompréhension la plus totale.
- Quoi ?
Nora non plus n'avait pas l'air de comprendre ce qu'il se passait. Super. Je posais des questions, on me répondait de la même façon. On allait continuer à tourner encore longtemps en rond si personne y mettait du sien pour lâcher les points d'interrogation.
- Comment tu sais, pour Surt ?
Il eut une hésitation. Comment ça se faisait qu'autant de personnes hésitaient à parler sur cette planète ?
- Comment tu peux être là...?
Très bonne question, pour une fois. Dommage que lui non plus n'ait pas la réponse. À mon grand soulagement, il se décida enfin à baisser la main, même si il ne cessa pas d'observer d'un oeil presque mauvais Apollon. Il avait une sacrée dent contre lui, dit donc.
- C'est pas notre Elliot... Enfin pas celui auquel on est habitué.
J'échangeais un regard avec Nora. J'étais d'accord. Il n'avait rien à voir avec le Girafon lambda ou même avec Surt.
- Il est déjà mieux que celui qu'on arrête pas de croiser depuis qu'on a débarqué.
Si lui ne prévoyait pas de tous nous tuer, alors j'étais pour qu'on le garde. Surtout qu'il avait des pouvoirs. Ça serait vachement pratique pour botter des culs monstrueux et impressionnant du vilain titan.
À mon tour, j'hésitais. C'était pas que j'avais les mots coincés dans la gorge, mais plutôt que mon geste serait peut être mal interprété ou surtout pas apprécié. Oh et puis merde. Maladroitement, je tapotais l'épaule d'Elliot. Et c'était une scène à la fois flippante et carrément suréaliste.
- Tu veux pas qu'on discute un peu avant de se taper dessus ? Ça pourrait être pas mal que tu nous parles de toi, de ce que tu fais là et puis pourquoi t'as l'air encore plus perdu que d'habitude.
Tout en discutant, je sortis un oréo de ma poche pour... le lui tendre. Ça demandait beaucoup d'effort, ce simple geste. Mais j'avais besoin de le mettre en confiance. Quoi de mieux que l'oreo de la paix pour calmer tout le monde ? C'était encore plus efficace qu'un drapeau blanc, en général.
- Tiens. Prends un oréo et calme toi.
Elliot eut l'air sur ses gardes, comme si j'étais en train de lui proposer une mini bombe et non un biscuit rond tout mignon. J'allais lever les yeux au ciel d'agacement mais il le prit délicatement avant. Bien. Je l'observais porter l'oréo jusqu'à ses lèvres, en respirant goulûment le parfum à la fois chocolaté et vanillé qui s'en dégageait. Il finit par croquer dedans, et je suis quasi certaine qu'à ce moment là il avait les larmes aux yeux tellement c'était bon. Ou alors en fait c'était juste moi qui me faisait des films.
- Ça faisait tellement longtemps.
Il tourna la tête vers Nora.
- Ton aura. Je le connais.
Comme elle ne lui répondit rien, il reporta son attention sur moi.
- Je ne peux pas. Je ne peux pas vous raconter.
Rah. J'avais envie de lâcher une râle frustrée par tous ces mystères que chaque nouvelle rencontre apportait. Le regard d'Elliot fit des va-et-viens entre Apollon et moi. Fallait s'inquiéter pour lui ou pas ? Il risquait pas d'être evoyé valser une nouvelle fois ?
- Le jour s'es levé. Il se cache. Il est moins fort le jour.
Après une nouvelle hésitation, il se dirigea vers l'escalier et commença à le descendre vers le rez-de-chaussé. Apparemment, il voulait qu'on le suive. Ou du moins, c'était comme ça que j'interprétais son départ soudain.
- J'ai pas des masses envies de descendre, surtout si y a un loup chelou en bas. Mais en même temps... Il a pas essayé de m'étouffer avec l'oréo. C'est probablement pas Surt. Donc ça pourrait être pas mal de le suivre.
J'échangeais un regard avec Apollon et Nora. Si quelqu'un voulait dire à voix haute que mon idée était naze, c'était le moment. En attendant, j'allais récupérer Machin qui était toujours plaqué contre son mur pour aller le déposer dans les bras de Nora.
- En tout cas, moi j'y vais. Vous pouvez rester là sinon, juste au cas où. Si je me mets à hurler, vous saurez que j'ai été plus conne que d'habitude.
Et avec un sourire moqueur, je me dirigeais à mon tour vers l'escalier pour rejoindre plus bas Elliot. Pour une fois qu'il m'avait à la bonne, fallait que j'exploite ce lien à fond. Ça pouvait qu'être utile.
- Attends !
Nora m'attrapa par le bras pour me retenir. Je me stoppais sur les premières marches et me tournais vers elle, pour écouter ses arguments supposés m'empêcher de descendre.
- On ne peut pas le suivre comme ça ! Et si c'est un piège ? Et les autres ? On ne va pas les laisser dans la chambre. C'est imprudent de le suivre. Tu as vu ce qu'il a fait à Apollon ?
Elle avait murmuré pour que Elliot, quelques marches plus bas, ne puisse pas attendre. Il fallait qu'elle se calme. C'était pas bien de paniquer. Et en général, c'était moi qui réagissait comme ça. Je posais mes mains sur ses épaules et plongeais mon regard dans le sien.
- Je me trompe peut-être, mais j'ai pas l'impression qu'il essaie de nous piéger.
Un soupire m'échappa. J'avais pas une totale confiance en ce que je racontais.
- Et si tu allais réveiller les autres pendant que je descends ? Comme ça, je m'assure que c'est pas un piège et si jamais ça en est un, tu pourras envoyer la cavalerie.
Je disais ça, mais que ce qu'un duo de dieux, un machin michoko, un écrivain, une vahinée et une Nora pourraient faire contre lui pour l'empêcher de me transformer en tas de miettes ?
Nora questionna du regard Apollon. À croire qu'ils avaient une discussion par télépathie et qu'ils venaient de se consulter sans m'inclure dans la conversation.
- Non.
Elle secoua la tête. Il était pour qui ce non ?
- Non. Non. Je viens avec toi.
Ah bah là, je comprenais mieux. Elle tendit Machin au grand blond pour le lui confier.
- Ça va aller. Réveille les autres et rejoignez nous. On va veiller l'une sur l'autre et tenter d'en savoir plus. Tout ira bien.
Mais oui. Tout allait parfaitement se dérouler. Je pris quand même le temps de menacer calmement mais sérieusement Nora. Juste au cas où.
- Rappelle toi que si tu meurs de nouveau, je trouverai un moyen de te réanimer pour pouvoir te tuer de mes propres mains.
J'étais contente de l'avoir à mes côtés, mais en même temps, j'étais pas du tout fan de l'idée. Elle avait plus de bâton. Elle était sûrement pas au top de sa forme. Elle était une cible facile et fragile. Enfin je trouvais.
- J'accepte que tu viennes, mais je passe devant. Et si un grand méchant Surt apparaît, tu te casses direct. Compris ?
Le ton et mon expression devinrent menaçants. Assez pour lui faire comprendre que je plaisantais pas. Y avait Surt en bas ? Alors elle partait en courant. Même si elle était une guerrière. Je m'en batais les oréos.
Et sur ces bonnes paroles, je descendis enfin jusqu'en bas. Bien entendu, Elliot avait disparu. Les dernières marches donnaient sur un immense hall dont le fond dévoilait dévoilait l'entrée de nombreuses salles. J'avais pas du tout l'impression que c'était un piège là.
- On est d'accord que c'est à double sens ? Si je ne dois pas mourir, toi non plus ?
Pour toute réponse, je hochais la tête. Je comptais pas mourir. Mais à choisir, si il fallait, je préférai y passer moi. À cause de mon rôle de shérif, tout ça tout ça. Et puis aussi parce que ça faisait trop mal de perdre quelqu'un. Alors qu'une fois qu'on meurt, on a pas mal aux yeux à force de pleurer.
Un bruit résonna sur notre droite, vers l'une des pièces qui, de là où on se trouvait, semblait contenir une grande table. Bon bah... On allait partir du principe que Elliot se trouvait là. Encore une fois, je passais la première. Et j'entrais dans ce qui devait être la cuisine. Non, pas ce qui devait être. J'étais sûre à 110% de me trouver dans la cuisine.
Il y avait effectivement au centre une table immense. Contre le mur se trouvait un grand four en bois, du genre qu'on utilise pour faire cuir les pizzas. Sur des meubles étaient entassés des ustensiles de cuisine à l'aspect ancien, comme des bols et des couverts taillés dans du bois. Plus, dans un coin, un Elliot le regard perdu dans le lointain, encore devant une fenêtre. À croire que c'était son passe-temps préféré.
- Tu n'imagines pas à quel point c'est difficile de vivre sans vous. Sans toi. Sans elle.
J'étais trop occupée à tourner sur moi même tout en sifflant d'admiration pour me rendre compte qu'il disait que c'était pas facile de vivre dans un monde où je n'étais pas là. La cuisine m'avait remplie les yeux de paillettes. Et si on avait pas été en danger potentiel, j'aurai sûrement fouillé les placards pour essayer de préparer une assiette de pancakes à chacun.
- Y a pire, comme endroit pour vivre.
C'était seulement après l'avoir dit à voix haute que je me rendais compte à quel point ma remarque pouvait être conne.
- Tu peux vraiment pas nous dire ce que tu fais là ? La situation était déjà pas très clair, mais là on est carrément dans le brouillard de barbe à papa.
Je me rapprochais de lui pour venir m'adosser au mur, à côté de la fenêtre. Le but était d'essayer de réussir à capter son regard. Pour l'instant, il était trop perdu ailleurs, je voulais qu'il revienne dans la réalité, aussi cruelle soit-elle.
- Je peux pas imaginer tout ça, non. C'est impossible. Mais je peux quand même essayer de t'aider. Il faut qu'on sache déjà pourquoi tu n'es pas Surt et pourquoi tu ne reconnais même pas Nora.
Ce détail là avait lui aussi de l'importance. Elle avait du tellement le perturber, la première fois qu'on l'avait rencontré, qu'il ne pouvait pas la zapper aussi facilement.
- Surt...
Il avait à peine adressé un regard à Nora, avant de me répondre dans un murmure. Je m'attendais donc à ne pas savoir le pourquoi du comment.
- Je pensais que ça m'aiderait à mieux comprendre. À me rapprocher d'eux. Mais ça n'a rien changé. Ma force augmente, j'ai acquis un nouveau savoir, mais ça ne m'aide pas à la faire revenir.
Son regard hanté chercha le mien.
- Ça ne suffit pas. Ça ne suffira jamais. Je viens me réfugier ici pour obtenir des réponses. Mais je ne suis pas seul. Lui aussi, il est là. Je dois me cacher la nuit. Je ne suis pas encore assez fort pour l'affronter.
Pour accuser le coup de ses paroles, je du fermer les yeux et prendre une grande inspiration. Ça m'énervait. Parce qu'encore une fois, ça aurait pu être simple. Mais non. Il fallait nous laisser dans le flou. Alors qu'on nous avait promis de l'aide et de la simplicité au réveil. Gaïa foutait quoi ?
- S'il te plaît, arrête de parler en énigme. C'est qui, "lui" ? Tu veux parler de Surt ?
- Le loup. Il parle du loup, je crois.
Ce fut Nora qui me répondit. Heureusement qu'il y en avait une au moins qui suivait.
Je me rendis compte tout à coup de quelque chose. C'était évident, mais je venais juste d'avoir l'illumination divine qui me donnait la force de réfléchir par moi même.
- Eh mais si tu peux venir ici grâce à tes pouvoirs et tout, ça veut dire que tu peux nous ramener sur Olympe, non ? On pourrait s'y téléporter et réfléchir calmement à une vraie solution pour te sauver. Super plan, non ?
Personellement, j'adorais. Ça offrait le champs des possibilités. Et des bien chouettes, même.
- Olympe...
Elliot grinca des dents. Ah. Mauvais signe, ça.
- Ils ne peuvent rien changer à tout ça. C'est à cause d'eux que c'est arrivé. Tout est leur faute.
Mais que ce que les dieux avaient bien pu foutre pour que les différentes versions d'Elliot les détestent à ce point ? Je n'osais pas poser la question, certaine déjà qu'on ne me donnerait pas de réponse.
- Je n'ai pas besoin d'être sauvé. Je suis encore en vie moi.
Il posa les yeux sur moi, l'air triste. Je restais impassible, même si je savais ce que ça signifiait. Dans son univers à lui, j'étais morte aussi.
- C'est absurde ! Robyn va bien elle aussi! Tu ne la vois pas ?
Nora avait l'air sur le point de perdre patience. Et elle n'était pas la seule. Son côté déprimant me donnait envie de le secouer violemment.
- Je ne vois que son ombre. Tout ce qu'il reste d'elle.
- Bah alors sauve nous. Fais en sorte que je ne meurs pas. Que Nora n'y passe pas non plus. Qu'on empêche Lily de mourir. On peut le faire, bordel. Pourquoi tout le monde est aussi... Fataliste ?
Le temps était pas supposé être maléable ? Imprévisible ? Les titans et les dieux étaient surpuissants, mais ils croyaient en un futur qui ne me paraissait pas écrit et en des prophéties qui ne voulaient rien dire. Et si justement à cause de ça ils passaient à côté des vraies solutions ?
- Sors toi les doigts, putain. Sois optimiste comme le type au laser dans Star Wars ! Tu sais, celui qui tombe dans le vide après avoir appris qie le méchant était son père.
Je lui donnais un petit coup de poing dans l'épaule. Juste assez fort pour le faire réagir, pas assez pour que ses réflexes le poussent à me faire mal.
- Allez. Bouge. Fais quelque chose. Aide nous. Et arrête de te morfondre parce que c'est mon rôle à la base, pas le tiens.
Star Wars avait été mentionné. Si ça lui faisait rien, alors je pouvais vraiment plus le sauver.
- Parce que tu crois que je ne fais rien ? Que je suis ici pour faire du tourisme ?
Il secoua la tête. Je partais désormais du principe que je pouvais vraiment pas l'aider.
- Tu n'as pas idée de tout ce que j'ai fait pour elle et de tout ce que je suis prêt à faire.
Ah si, un peu quand même. Surt m'avait donné un petit apperçu.
- C'est ma dernière chance ici. Ma toute dernière chance. Il y a dans ces bois une force bien au delà de toutes celles que j'ai cottoyé. Elle leur fait peur. Mais pas à moi. Je la sens. Elle m'attire à elle. Il faut juste que je la trouve. Les lieux sont différents chaque jour. Et ça se répète à l'infini. Le temps est né ici. Imagine tout ce que je pourrai faire si j'arrive à trouver sa source. Imagine tout ce que je pourrai accomplir avec une telle puissance.
Nora murmura ce que je pensais silencieusement suite à ce discours enfiévré.
- Il est complètement cinglé...
Lentement, je hochais la tête sans vraiment m'en rendre compte. Elle avait raison. Il était dingue. Carrément timbré. Surt était un cas, mais lui aussi était pas mal. Je regrettais d'avoir voulu être gentille et d'avoir partagé un oreo avec lui, du coup.
- Ouais, je suis d'accord. Il a du fumer la moquette ou un truc du genre.
Je lui avais répondu à voix basse aussi. Reprenant la parole, je parlais un peu plus fort pour que Elliot puisse bien entendre cette fois.
- Tu sais quoi ? Je pense qu'on te devrait te laisser. J'entends aucune force et nous on est là pour rentrer. On te serait d'aucune utilité, le mieux c'est qu'on monte rejoindre les autres et qu'on te laisse regarder tranquillement par la fenêtre.
Il était temps de partir. Tout en attrapant Nora par le poignet pour l'entraîner à ma suite, je me tournais pour pouvoir quitter la pièce. Je failli faire un arrêt cardiaque quand Elliot apparu juste en face de moi. Il se contentait de me fixer, mais je sentie un frisson me parcourir. Il s'était téléporté. Pour nous empêcher de partir ?
Nora attrapa ma manche pour me faire reculer. Je la vis tout à coup brandir une spatule en bois, attrapé sur un meuble, pour menacer Elliot comme si elle tenait en réalité une épée. Hum... j'étais pas sûre que ça soit une si bonne idée. Surtout que maintenant, le grand girafon légèrement obscure venait de reporter toute son attention sur elle. Eh oh. On avait dit quoi avant de descendre ensemble ?
Sinmora
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Quand la journée s'annonce compliquée, on se rend compte de suite à quel point notre situation est dramatique. Je tenais ma spatule fermement en main. Pourquoi une simple spatule ? Pourquoi pas un bâton, comme j'en avais l'habitude ? Ou alors une arme à feu, à la Robyn ? Voir un fouet qu'aurait tenu cet homme plutôt sexy, avec son chapeau dans le film que m'avait fait découvrir Jules quelque jours plus tôt ? Tout simplement parce qu'on se trouvait, Robyn et moi dans une cuisine. Une cuisine d'une maison où les enfants dieux avaient grandis. Et qu'ici, il n'y avait pas grand chose comme arme à porté de main. Surtout quand on était pris de vitesse par un Elliot qui nous bloquait le passage vers la sortie.
Quelques minutes plus tôt, on avait laissé Apollon sur le palier de l'étage, avec Michoko dans les bras. Il était censé retrouver Vaiana, Diane, Jules et HeiHei. J'espérais qu'ils allaient bien. Du moins, mieux que nous. Car ici, c'était compliqué. On avait décidé d'abandonner notre projet de suivre Elliot, afin de monter rejoindre les autres. Mais il en avait décidé autrement, nous bloquant le passage. Je vous en avais déjà fait part plus haut, n'est ce pas ?
Tandis que je le menaçais avec ma spatule en bois, je le vis lever sa main dans ma direction. Elle s'arrêta sur ma joue et la caressa, ce qui eu pour effet de me faire frémir. Je ne bougeais pas. Je ne cillais pas. Sa force aurait pu me bloquer, mais je me paralysais moi même. J'étais sous le choc et la surprise de sentir ses doigts froid, venir se frotter tout contre ma joue dans un geste tendre. J'avais la sensation d'être revenu quelques années en arrière, quand il m'avait trouvé à Vigrid et que j'avais le sentiment qu'il était mon sauveur. Ce jour là j'aurais fait n'importe quoi pour lui. Tout ça parce que j'ignorais encore qui il était réellement !
« Fille de Titan. » murmura t'il en atteignant avec ses doigts ma tempe et en posant sa main à plat dessus.
Par réflexe, je mis ma main sur la sienne afin de la lui retirer. Mais au lieu de ça, je les laissés toutes les deux dans cette position. Et si il continuait ? Et si je le laissais faire ? Je sentais qu'il lisait dans ma tête, qu'il tentait sans doute de comprendre qui j'étais, car il l'ignorait. Comment pouvait-il m'avoir oublié ? A moins que tout était encore une fois, une question de Temps ? Peut-être qu'il ne me connaissait pas encore. Si tel était le cas, il pourrait m'apprendre des choses sur moi. Voyant que je ne le repoussais pas, il continua d'avancer. Pas physiquement, mais dans mes pensées.
« L'enfant non désiré. » poursuivi t’il.
J’eus un haut le coeur. Je savais déjà tout ça. Mais ça me ramena à la nuit précédente où quand j'avais voulu demander à ma mère, si à un seul moment elle m'avait désiré, je n'en avais pas eu le courage. Pourquoi ça avait été aussi dur ? Peut-être parce que je connaissais déjà la réponse. On me la donnait à l'instant même, pour la seconde fois. Mais je n'allais pas pleurer. J'avais déjà mis un trait sur cette existence que j'aurais pu avoir, ici, auprès des autres dieux.
« L'enfant abandonné sur une lune vouée à disparaître. » acheva t'il.
Lors de notre récente expédition dans une époque lointaine, Zeus, sous les traits d'un romain, m'avait dévoilé cette prophétie sur ma venue au monde. Je n'étais qu'une fille non désirée, abandonnée, sans doute dans le but de mourir à l'écart sans avoir le moindre rôle à jouer. Je n'étais qu'une fille de Titan, parmi tant d'autres. Peut-être la seule anomalie qui existait, d'où l'abandon qui s'en était suivi. Je n'avais pas de pouvoirs. Pas de forces. La moindre parcelle de vie en moi était ordinaire. Je ne pouvais pas accomplir grand chose. J'étais rien, ni personne.
« Gardienne de l'arme légendaire. »
J'avais croisé son regard, me demandant ce qu'il racontait. La prophétie s'arrêtait ainsi. L'enfant non désiré, abandonné... des yeux sont rivés sur vous, fille de Titan. De quoi parlait-il ?
« Guerrière de la nuit. »
Je voulais ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il faisait, mais je compris toute seule. Je l'avais laissé entrer dans mon esprit. Je lui avais laissé l'occasion de voir ce qui était gravé en moi. On m'avait dévoilé une partie d'une prophétie. Il pouvait la voir dans sa globalité. Je pourrais sans doute en savoir plus. Avoir des réponses aux questions que je me posais, voir même davantage.
« Voilà un Temps très long qu'il repose ici. Attendant jour après jour, ce moment que vous avez longtemps désiré. »
Je ne cernais pas de qui il voulait parler, mais je sentais des picotements dans ma tête. A croire que quelque chose résistait. Je n'avais aucune idée de quoi il pouvait bien être question. Est ce que c'était mon esprit qui se rebellait ? Qui ne voulait pas savoir ? Est ce qu'au font de mon être, il y avait une sorte de bouton d'alarme qui venait de s'enclencher ? J'avais serré mes doigts autour de sa main, tout contre ma tempe, mais il intensifia la recherche. J'ignorais si je voulais continuer ou pas. Ca commençait simplement à faire mal.
« Celui où vos chemins se croiseront une ultime fois. »
Je ne devrais pas. Je le savais. Mais je le laissais faire, quel qu'en était le prix. Je voulais savoir. J'avais besoin de savoir.
« Des cendres naîtra la nuit. »
Je ne voyais pas quelle arme il me parlait. Je n'avais entendu le mot guerrière qu'une seule fois, prononcé par l'une des Titanides qui nous avait fait venir ici. Je ne savais pas de qui il parlait, de la route de quel individu je croiserais. J'avais la sensation qu'il faisait référence à un comba. Un dans lequel je mourrais très certainement. Sa dernière phrase le coupa dans son élan. Il continuait à lire, mais il ne parlait plus. Je maintenais mon regard, l'encourageant à poursuivre à voix haute. Mais je voyais qu'il était perturbé par quelque chose. Ressentait-il la même douleur que moi ? Je lui avais serré davantage la main pour qu'il continue, mais il la retira d'un geste brusque, me faisant vasciller en arrière.
« Pourquoi ? Pourquoi tu t'es arrêté ? Qu'as tu vue ? » lui demandais-je d'une voix assurée.
Je voulais connaître la vérité ! Il était entré dans mon esprit. Il y avait vue quelque chose. Je voulais savoir quoi !
« Elliot ?? » prononçais-je pour attirer son attention.
Il se contenta de lever les yeux dans ma direction.
« Tu n'aurais pas du te trouver ici. Ils m'ont tendu un piège... » dit-il en reculant de quelque pas, l'air paniqué.
« Comment ça ? Qui t'as tendu un piège ? »
Je tournais la tête vers Robyn, tout en posant ma spatule sur la table. J'avais encore un peu mal au crâne, mais la douleur était supportable. Un simple murmure qui raisonnait dans ma tête en continue.
« Ils ne l'ont pas encore fait. Ils le feront. »
Encore une de ces histoires de Temps ? Pourquoi ça ne pouvait pas être plus simple ? Je m'approchais de lui pour lui prendre la main. On pouvait l'aider. Si sa folie se résumait à un piège qu'on lui avait tendu, on pouvait l'aider à s'en sortir. Robyn lui avait déjà dit. On était là pour lui. Ensemble on pourrait y arriver. Il nous adressa un regard et je lu toute la tristesse du monde dans ses yeux.
« Le Gardien pour les guider. La Chasseresse pour le traquer. La Guerrière pour le combattre et le tuer. Il y en a trois de trop... »
Il baissa la tête, fixant le sol et faisant des vas et viens avec ses yeux. On aurait dit un soldat, un guerrier, un stratège. Il posait tout à plat, analysait, tentait de trouver une solution. Ca ne me disait rien qui vaille. Surtout qu'il ne partageait rien avec nous. Je m'étais reculé un peu, m'approchant de Robyn. J'étais sans doute aussi terrorisé qu'elle. Et si on n'aurait pas du descendre tout compte fait ? Gaia ne nous avait pas dit de descendre au petit matin, mais d'attendre son retour. Et si on était face à notre propre Loup ?
« Apollon est un Gardien. Vaiana est une Chasseresse. Ils n'auraient pas du se trouver ici. » dit-il toujours en réfléchissant.
Vaiana n'était pas une Chasseresse. C'était une Exploratrice à ce qu'on m'avait dit. A moins que le mot Chasseresse ne correspondait pas à ce que l'on croyait ? Les Explorateurs devaient trouver leur route, donc chasser ? Avaient-ils une autre fonction ? Je n'y comprenais rien. Mais ça ne me rassura pas de le voir lever la tête en fixant Robyn, comme si la solution lui avait effleuré l'esprit.
« Tu es une Guerrière. » affirma t'il. « Un groupe a été envoyé afin d'entrer ici, de débusquer le Loup et de le tuer. Mais l'autre a une toute autre cible. »
Je sentis quelque chose de pas rassurant du tout passer dans ses yeux. Une petite lueur qui fit accélérer mon coeur. Il reprenait contenance. Persuadé d'avoir la solution à son problème.
« Ils sont là pour moi. Nous sommes deux à la recherche du Temps. Mais qui aurait pu vous envoyer ? »
Il sembla hésiter. Est ce que répondre à sa question pourrait jouer en notre faveur ?
« Thémis, Epiméthée et Mnémosyne. Elles nous ont envoyés ici. Ce n'était pas pour toi. Elles ne te veulent pas de mal. Ni nous. On est là pour lui je crois. Pour le Loup. Et pour créer un point fixe dans le Temps. »
Il afficha un léger sourire aux coins des lèvres. Je n'avais plus la sensation de voir Elliot face à nous, mais ce monstre qu'était Surt. J'avais posé ma main contre le bras de Robyn pour lui indiquer qu'on allait surement devoir prendre la fuite et rapidement.
« Quand les frères se mettront en marche... contre le Loup, contre Surt. » débuta t'il. « Les frères... » ajouta t'il avec une petite moue. « Ne jamais prendre les prophéties à la lettre. Toujours en chercher le sens caché. Les frères ne se mettront pas en marche contre le Loup et contre Surt. J'aurais du le comprendre... Les frères ne désignent pas un groupe. Il en désigne plusieurs. Plusieurs groupes qui se mettront en marche. L'un contre le Loup. L'autre contre... Surt. »
« On n'est pas là pour te combattre, Elliot. » lui murmurais-je tout en agrippant la main de Robyn et en nous faisant reculer de quelque pas.
Je commençais grave à flipper. On ne pourrait pas fuir. Si il s'était mis dans la tête qu'on était une menace, il se passerait quoi ? On ne lui voulait pas de mal. C'était si dur à comprendre ?
« Elliot... » murmurais-je plus comme un supplice.
Il devait se ressaisir ou on est fichues !
« Pardonne moi, fils. » prononça une voix derrière nous.
Elliot avait déjà levé les yeux dans sa direction, tandis que je me reculais contre la grande table, gardant Robyn tout près de moi. On était dos contre le meuble, ne pouvant pas nous échapper. D'un côté on pouvait voir Elliot, ou Surt, je ne savais plus trop. Et face à lui, un autre Guerrier qu'on avait déjà croisé et qui se faisait appeler Pan. Est ce que c'était de lui qu'il parlait ? Le second groupe était envoyé par lui ? Mais pas que par lui ? Et il les avait trahis ? Il avait trahis Elliot ? Je n'arrivais pas à m'arrêter de me poser une foule de questions. Je n'étais pas aussi doué que Columbo dont m'avait parlé Anatole et qu'il m'avait incité à regarder à la télévision, même si je n'en avais pas encore trouvé le temps. Selon lui c'était un détective hors pair. Je n'en étais pas une.
« Je fais ça pour toi. Tu le comprends n'est ce pas ? Je fais ça pour sauver ton âme. » dit-il à contre coeur.
Ca se sentait que prononcer chaque parole lui faisait mal. Quant à Elliot, il devait se poser autant de questions que moi, tentant rapidement de trouver la réponse à ses interrogations. A croire que son existence toute entière en dépendait. Pan était resté là où il se trouvait depuis le début, les yeux rouges, fixant Elliot. Qu'il l'appelle son fils ne m'avait pas surprise. On disait qu'il était le père d'Hadès et par conséquent le grand père d'Elliot. Ce qui me surprenait été que si Elliot disait vrai et que quelqu'un l'avait trahis, que ce soit lui, son grand père, un membre de sa propre famille.
« Je donnerais ma vie et mon sang pour toi. »
« Je ne comprends pas... » murmura Elliot. « Je ne saisis pas pourquoi vous êtes ici. Qu'est ce que vous cherchez à faire ? Et pourquoi... fils ? » demanda t'il la voix tremblotante.
« Je l'ai toujours su. La première fois où nos routes se sont croisés je l'ai vue dans tes yeux. Tu as son regard, son aura... je suis ton grand père, Elliot. Le même sang coule dans nos veines. Et je suis venu ici pour t'aider. »
Cet Elliot ne pouvait pas sentir son aura ? Il ignorait que Pan et lui étaient de la même famille ? Je le sentais troublé et en même temps toujours à la recherche d'une véritable raison à la présence du Commandant ici. Puis, tout à coup, j'eu la sensation qu'il l'avait trouvé.
« Quand les frères se mettront en marche. Contre le Loup, contre Surt. De la mer... »
Quel que chose venait de nous bousculer sans qu'on voit de quoi il s'agissait. J'avais sentis la main de Robyn à deux doigts de m'échapper, mais je l'avais retenu. C'était quoi ? On aurait dit comme si une très grande force avait rempli la salle d'un seul coup. Ca provenait d'Elliot ? Qu'est ce qu'il faisait ? Qu'avait-il compris.
« L'Amour périra... » ajouta t'il en serrant les poings et en fixant Pan. « Ne t'approche pas d'elle ! »
« Elliot ! » m'exclamais-je en sentant que sa force nous écrasait totalement.
J'avais un mal fou à respirer, me sentant totalement écrasé contre le bois de la table. Je sentais que c'était pareil pour Robyn. Se rappelait-il qu'on était ici nous aussi ? Ca ne semblait pas affecter Pan, mais ça nous touchait, nous !
« Quoi que tu as en tête, je t'en empêcherais ! Je te réduirais en poussières si tu tentes quoi que ce soit ! »
« La poussière laisse moins de traces que le sang. » lui répondit-il sans qu'on en comprenne réellement le sens.
Puis, le Commandant tourna la tête dans notre direction, tandis que la force se faisait de plus en plus oppressante.
« Qu'importe la décision que vous prendrez. Ne pensez pas au sacrifice, mais aux nombreuses vies que vous sauverez. »
Elliot leva la main dans la direction de Pan. Sa force augmenta encore, mais Pan ne cilla même pas, continuant à nous fixer.
« La montagne. C'est là bas le domaine du Loup. » dit-il à l'intention de Robyn avant de me regarder. « Ne cherchez pas le Temps, il n'est pas une création de l'homme. Il est... »
Il leva la main à son tour, faisant face à Elliot. Sa puissance augmentait sans doute bien trop pour qu'il reste ici à nous dire quoi faire.
« Va t'en ! » hurla Elliot.
Puis ce fut le trou noir. Quand j'ouvris les yeux une nouvelle fois, j'étais par terre, sur un chemin de terre, tentant de reprendre mon souffle. Quelqu'un avait la tête penché dans ma direction et m'observait. Puis, je vis une main se tendre vers moi afin de m'aider à me relever. Encore une fois, une question me brûla les lèvres : où était passé Robyn ? Pourquoi ne pouvait-elle pas resté coller à moi ?
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
... mais aussi perdus sur un sentier au milieu d'une prairie.
Lorsque je soulevai les paupières, je réalisai que le matelas était fort dur, très différent de mon souvenir quand je m'étais allongé dessus, quelques heures plus tôt. J'avais eu du mal à trouver le sommeil, mais ensuite, il ne m'avait plus quitté. Bien que la nuit avait été courte, elle avait été très réparatrice. Je me sentais parfaitement reposé.
Je clignai des yeux encore emplis du sable des rêves, apercevant une silhouette penchée au-dessus de moi. Etrangement, elle cachait la source de lumière qui faisait comme une auréole autour de sa tête, à contre-jour.
"Ellie ?" murmurai-je, croyant la reconnaître.
A moins que ce ne soit le vestige d'un songe trop vite oublié ? La tête se rapprocha légèrement et je distinguai un sourire sur le visage d'une vieille dame.
"Levez-vous, Jules." conseilla-t-elle.
Sa voix, bien qu'incisive, avait une nuance quelque peu amusée.
Je clignai des yeux de plus belle, réalisant que je me trouvais au beau milieu d'un sentier, dans une prairie verdoyante. Il faisait jour et un grand soleil resplendissait dans l'azur. Je lançai un regard hébété en direction des arbres au loin, avant de me relever. Pas étonnant que le matelas me semblait dur. Je jetai un coup d'oeil oblique en direction des graviers sur le sol, tout en me massant les lombaires, puis je tournai la tête vers la vieille dame. Je me doutais qu'elle était une personnalité importante, puisque jusqu'à présent, nous n'avions eu à faire qu'à des figures emblématiques du panthéon titanesque.
"Vous connaissez mon prénom, mais je n'ai pas le plaisir de savoir le vôtre, chère madame." déclarai-je d'un ton aimable tout en inclinant la tête vers elle afin de montrer mon respect. "Pourrais-je savoir pour quelle raison avoir choisi ce paysage bucolique ?"
Elle fit quelques pas sans cesser de m'observer.
"On ne choisit pas toujours le lieu où la vie nous mène." donna-t-elle pour toute explication. "Pourquoi me demande-t-on toujours comment je m'appelle ?"
Elle semblait sincèrement étonnée. Pourtant, l'interrogation était légitime. Ne souhaitant pas la froisser ni l'importuner, j'ouvris la bouche mais elle fut plus prompte à réagir :
"Quand on est amené à souvent voyager, cela ne devrait plus nous surprendre." reprit-elle, plus pour elle-même.
Puis, elle plissa les yeux et ajouta, presque taquine :
"Gardons le mystère."
"Il me faut tout de même un nom pour vous qualifier." appuyai-je, tout en cachant du mieux possible mon expression contrariée.
"Pourquoi pas 'Gardienne' ?" proposa-t-elle, enthousiaste.
Je haussai un sourcil surpris. Ainsi, elle était de la profession ? Etre Gardien pouvait se rapporter à beaucoup de choses, aussi je ne la cataloguais pas directement en tant que Bibliothécaire.
"Vous êtes donc une collègue. Dans quel domaine exercez-vous ?"
Avant même qu'elle ne réponde, j'ajoutai avec une moue déçue :
"J'espérais pouvoir mettre un nom sur votre visage. Me permettez-vous de vous en donner un, à défaut de connaître celui de votre baptême ?"
L'expression était peut-être maladroite, car du Temps des titans, les coutumes chrétiennes n'existaient évidemment pas. J'avais un peu trop tendance à considérer pour acquises des choses qui ne l'étaient plus. Il me fallait désapprendre tout ce que j'avais appris.
Etonnée, la "Gardienne" m'observa un court instant avant de m'inviter par ces propos :
"Mais faites donc."
J'ouvris la bouche et elle me coupa une fois de plus, avec des mots cinglants :
"Ne me décevez pas, Gardien."
Son regard me faisait penser à celui d'un rapace. Curieusement, je me sentis beaucoup moins confiant, tout à coup. Je ne devais pas la décevoir, car j'ignorais ce qu'elle serait capable de faire, le cas échéant. Ne jamais sous-estimer une femme, qu'elle soit âgée ou de constitution fragile. C'est un adage aussi vieux que le monde.
Je réfléchis quelques secondes, avant de déclarer d'un ton assuré :
"Je vais vous appeler Sophie, si cela vous convient. Ce prénom signifie sagesse. J'ai l'intuition qu'il pourrait vous correspondre."
C'était également le prénom de ma défunte mère, pour laquelle j'avais un profond respect.
Toujours droite comme un "i" dans sa robe d'inspiration grecque, elle me fixait de son regard déstabilisant. Finalement, elle répondit :
"J'aime bien Sophie. J'aurais pu m'appeler ainsi."
Elle paraissait sincèrement apprécier ce pseudonyme. J'esquissai un sourire qui disparut très vite tandis qu'elle ajoutait, d'un ton taquin :
"Je n'ai aucune idée de qui m'a prénommée Gaïa."
Patatra ! J'eus l'impression que tous mes organes internes venaient d'effectuer un saut dans le vide sans l'accord du reste de mon corps. Ebahi, je clignai des yeux. Puis, passant une main sur mon front, je marmonnai :
"Décidément, on s'amuse toujours à mes dépens..."
Je ne savais si je devais m'incliner, faire un baise-main et recommencer les présentations. Il me semblait que Gaïa était beaucoup plus détendue que Thémis. Notre rencontre se déroulait d'une façon tout à fait différente, aussi je mis de côté les formules d'usage concernant la courtoisie inutile.
"C'est vous qui m'avez fait venir dans cette prairie, n'est-ce pas ?" demandai-je tout en l'observant attentivement.
Gaïa promena son regard sur le paysage, avant de répondre d'un ton étonnamment doux :
"On se trouve dans l'un des palais de Volsunga. Ce n'est pas mon oeuvre. A propos, ne vous éloignez pas du chemin. Vous vous y perdriez."
J'enregistrai le mot sans le comprendre. Nous étions à l'intérieur d'un palais alors que tout donnait l'impression de se trouver à l'extérieur. En témoignaient les arbres, la nature, le ciel. Y avait-il des parois invisibles à l'oeil nu ?
Je baissai les yeux sur le sentier et tapotai quelques graviers du bout du pied, subitement anxieux. Comment se perdre au milieu d'une étendue d'herbe ? Malgré tout, je n'étais pas idiot : je n'allais pas mettre en doute les paroles d'une titanide. Je conservai donc ce précieux conseil tout en me gardant bien que mes souliers dépassent les limites du chemin.
"Mais dites-moi : n'avais-je pas clairement demandé de ne pas descendre cet escalier et d'attendre ma venue à la première lueur du jour ?" fit-elle soudain en plissant les yeux.
Je me souvenais de ses indications rapportées par le reste du groupe. Cependant, je n'avais rien fait de répréhensible puisque je venais seulement de me réveiller. Il fallait croire que quelqu'un parmi nous avait désobéi. Qui avait eu l'insolence de se mettre inutilement en danger ?
"Qu'importe, votre bien-aimée n'en fait qu'à sa tête." conclut-elle avec désinvolture.
Pourquoi n'étais-je qu'à demi étonné ? Mon exaspération fut vite remplacée par un torrent de panique à l'idée que Robyn soit en situation périlleuse.
"Savez-vous si elle va bien ? Pouvez-vous me mener jusqu'à elle ?" m'enquis-je aussitôt.
J'étais bien décidé à la retrouver pour l'attacher à moi afin de l'obliger à se tenir tranquille. L'attacher en tout bien tout honneur, bien entendu.
"Peut-être que ça ne va pas vous rassurer, mais j'ignore où elle est." répondit Gaïa d'un ton compatissant. "Nous sommes toujours dans le Bois des Oubliés. C'est un peu difficile à comprendre. Depuis que vous avez été amené ici, vous n'avez jamais changé d'endroit. Le Bois est une sorte de refuge. Il est composé de toutes les époques, de tous les lieux où le Temps a voyagé. C'est en quelque sorte ici que tout est archivé, comme une immense bibliothèque. Tout y est, y compris les points fixes dans le Temps. D'ailleurs, c'est uniquement dans ces lieux que l'on peut voyager, voire s'y perdre."
Je hochai la tête plusieurs fois, assimilant toutes ces informations, même si la plus importante à mes yeux clignotait en rouge dans mon esprit : Robyn s'était perdue. La titanide ne la retrouvait pas. Je tentai de rester de marbre même si mes ongles s'enfonçaient nerveusement dans mes paumes alors que mes poings s'étaient serrés. Quel espoir restait-il si une personne aussi puissante qu'elle se retrouvait démunie ?
"Et les autres ?" demandai-je d'un ton qui me sembla étrange, comme si ma voix ne m'appartenait plus. "Mes compagnons, ils... nous étions tout un groupe."
Se pouvait-il qu'à cause de l'erreur qu'avait commise Robyn, ils se soient tous égarés dans ce fichu Bois ? Je ne pouvais le croire. Mes pensées s'accéléraient, cherchant un moyen de sauver ce qui ne pouvait l'être, se heurtant à des murs invisibles d'impossibilités nébuleuses. Gaïa avait tort : sortir du sentier ne changerait rien pour moi : je venais de me perdre aussi.
"Certains sont ici, d'autres ailleurs." soupira-t-elle avec un soupçon d'agacement.
Elle tourna la tête vers la prairie, une moue déçue sur le visage. Ce fut d'un ton sec qu'elle reprit la parole :
"J'ai bien peur que mes soeurs aient fait plus qu'une simple erreur. Quand on essaye de modifier le Temps, une réaction en chaîne s'ensuit. Parfois on peut la contrôler, parfois non. Quoi qu'il en soit, vous êtes arrivés au bout du chemin, aussi bien vous, que vos amis. Il est temps pour vous de faire vos propres choix. Aidez-la à se relever."
"Je vous demande pardon ?" fis-je, indécis.
Sans rien ajouter de plus, elle désigna quelque chose derrière moi du regard. Puis, elle se détourna, observant de nouveau la prairie. Fronçant les sourcils, je pivotai sur mes pieds et découvris Nora étendue en travers du sentier. N'écoutant que mon instinct, je fis un pas vers elle, mais me souvenant des propos de Gaïa, je me ravisai.
"S'il est temps de faire mes propres choix, pourquoi suivrais-je votre ordre d'aller aider Nora ?"
S'agissait-il d'une évaluation pour vérifier si j'avais bien écouté la titanide ? Etait-ce vraiment mon amie allongée sur le sol de graviers ou une vulgaire hallucination ? Je croisai les bras tout en observant Gaïa d'un oeil supérieur. Avais-je réussi à la surprendre ?
"Ne cherchez pas la petite bête, Jules." dit-elle, ses yeux lançant des éclairs inquiétants.
Sapristi... je m'étais entièrement trompé. Je rentrai la tête dans les épaules, agressé par le regard glaçant de cette grande petite dame.
"Si vous voulez faire dans le compliqué, lisez plutôt un texte de loi écrit par ma soeur. Cette fois-ci, vous serez réellement perdu." ajouta-t-elle, cinglante.
Elle soupira de nouveau d'un air agacé. Très bien. Au lieu de rester dans les bonnes grâces de la titanide, je l'avais contrariée. Il était préférable de m'éloigner pour l'instant. De toutes les façons, en comprenant que Nora était véritablement à terre, je me fis un devoir d'aller l'aider. Je me précipitai donc vers elle et lui tendis la main tandis qu'elle ouvrait les yeux.
"Tout va bien ?" m'enquis-je, anxieux.
Elle ne prit pas ma main, se contentant de reprendre son souffle, tout en cherchant quelqu'un du regard.
"Ouais..." répondit-elle, comme si elle était encore ailleurs. "Mais non merci. Je vais rester là, je crois. Quelques instants."
"Que diable t'est-il arrivé ?" demandai-je en m'agenouillant près d'elle, très attentif.
"Il n'est pas prudent de rester sur place en ce lieu." déclara Gaïa de loin, sans nous regarder.
A cet instant, Nora accrocha mon regard et secoua légèrement la tête, à la fois lasse et dégoûtée. Ce qui laissait présager qu'elle avait remarqué la présence de la titanide.
"J'ai perdu mon bâton." dit-elle, épuisée. "Je suis morte. On m'a séparée à deux reprises de Robyn. Je ne sais pas si Michoko va bien. On m'a prédit ma future mort. Je n'étais pas désirée... non, ça je l'ai toujours su. J'ai envie de rester là, Jules."
Elle ajouta avec une évidence déconcertante :
"C'est eux qui ont besoin de nous, pas l'inverse."
Je l'observai, soucieux, mon avant-bras posé contre mon genou relevé. Tout d'abord, je voulus lui affirmer le contraire, trouver une façon de la convaincre de poursuivre l'aventure, mais je devais reconnaître qu'elle avait entièrement raison. Pourquoi fallait-il toujours se plier en quatre pour satisfaire des divinités ?
J'affichai une moue tendue avant d'adresser un regard confiant à la jeune femme. Puis, je me redressai juste assez pour m'étendre juste à côté d'elle sur le sentier.
"Le temps est venu de faire mes propres choix, il semblerait." déclarai-je d'une voix suffisamment forte pour que Gaïa m'entende. "Eh bien, je choisis... de ne rien faire. Après tout, il est bon de flâner au vent léger tout en peignant ses rêves dans l'azur des cieux !"
Avec un sourire en coin, je jetai un coup d'oeil à Nora, puis j'observai le ciel dépourvu de nuages, ma tête sur mes bras croisés. Je craignais le courroux de la titanide, bien entendu, et sans doute celui de ses soeurs, mais j'estimais qu'il était temps que l'on ait un peu de considération pour nous, gens du petit peuple.
"Cela s'appelle faire grève." expliquai-je avant de siffloter l'air de I won't dance de monsieur Frank Sinatra.
Mon sifflement se fit moins assuré alors que j'entendais Gaïa approcher, puis je cessai totalement. Son ombre tomba sur moi et je tressaillis, mais restai focalisé sur le ciel, redoutant trop le châtiment qui m'attendait.
Subitement, un fauteuil en bois apparut juste à côté de nous, sur lequel la titanide prit place.
"J'accepte votre choix." dit-elle brusquement.
Elle marqua une pause, le temps de réajuster sa robe et de croiser les bras, puis elle reprit :
"Ne m'en veuillez pas si je ne m'allonge pas, mais si je venais à le faire, je ne suis pas sûre d'arriver à me relever."
Nora pouffa légèrement, ce qui me surprit. Son petit rire me força à l'imiter, même si le mien était plutôt nerveux. C'était tout ? Pas de couperet, pas de supplice ? La titanide semblait satisfaite par son trait d'humour. C'était sans nul doute la scène la plus absurde qui soit : deux personnes allongées en travers d'un sentier avec une vieille dame assise sur un fauteuil. Cela ressemblait au début d'une histoire drôle.
crackle bones
Vaiana De Motunui*
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Shay Mitchell :tombe:
Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
Je m’étais laissée retombé sur le lit, lourdement, regardant un instant le plafond de l’ancienne chambre des dieux. Un long souffle avait franchis mes lèvres alors que mes paupières s’étaient refermé, le temps de faire le point. La seconde d’après, lorsque j’ouvris de nouveau les yeux, le paysage avait changé. Encore. Les téléportations devenaient monnaies courantes, je commençais à me lasser de l’effet de surprise. Je me redressais, un peu perplexe face à l’endroit auquel nous étions. C’était... Magnifique, mais cette beauté cachait certainement de terrible secret.
Mon regard s’égara à mes côtés, où se trouvait Robyn et Apollon. Je leur offris un léger sourire intrigué, avant d’épousseter mon pantalon de l’herbe qui restait dessus. Apollon lui, visiblement, semblait encore à moitié réveillé puisqu’en tentant de se relever, il finit de nouveau face contre terre.
- Elle sent bon la terre Apopo ?
Lui demandas-je, un sourire railleur sur les lèvres. Ce n’était pas méchant, bien évidemment, mais une petite vanne lancée comme ça ne ferait pas de mal. Après tout, je me vengeais de sa volonté de rameuter tout le monde dans la chambre pendant nos confessions intime et coiffeur à tout prix.
Le garçon me tira la langue, gardant un air digne et classe. Légèrement contrasté par le petit brin d’herbe qui trônait toujours sur sa mèche de devant. J’étouffais un léger rire en lui enlevant, histoire de pouvoir garder un minimum de sérieux en le regardant.
- Quelqu’un a une idée de l’endroit où on est ?
Demandais-je en reprenant mon sérieux. Apparemment, on aimait bien nous balader à droite à gauche, sans jamais nous avertir de l’endroit auquel nous atterrissions.
- J'ai déjà vu l'Oracle, ici. Je crois que c'est un peu comme chez lui.
Ah, une prédiction de mort, ça faisait longtemps. Qu’est-ce qu’on attendait pour le rejoindre ? Il fallait bien rajouter un peu de dramatique à la situation. Et apparemment, les titans adoraient nous annoncer notre mort. Ca devait être un passe temps. Malheureusement, l’effet s’estompait petit à petit. Comme celui des téléportations, d’ailleurs. Apollon reprit une nouvelle fois.
- Qu'est-ce qu'on fait là serait une meilleure question.
Je lui lançais un regard à la fois surpris et peu amateur de sa réplique. Il me regarda avec ce même grand sourire qui le caractérisait. Et comme j’avais très bon caractère et que j’étais très douce, dans mon genre, je lui répliquais avec ce même sourire :
- Et la réponse serait une meilleure réplique.
Il ne répondit rien, tournant la tête en affichant son air boudeur. Air que Diane devait connaître par cœur, je n’en avais aucun doute. Un léger sourire amusé prit place sur mes lèvres alors que j’avançais, quelque peu à l’aveuglette, mais après tout, n’était-ce pas ce que je faisais depuis le début ? Autant se diriger vers les montagnes. Les plaines nous offraient déjà un large panel de ce qui pouvait s’y trouver, c’est à dire pas grand chose. La montagne recelait peut être de lieux plus intéressants.
Nous avancions en regardant fréquemment autour de nous. Nos aventures n’avaient pas été de tout repos, et je supposais que nous préférions éviter de nous faire surprendre. Quitte à voir un danger nous tomber sur le coin de l’œil, autant qu’on le voit de loin.
Mon regard croisa celui d’Apollon. Il donna un léger coup de tête vers un regroupement de buisson avant d’orienter la direction du groupe pour aller vers ce dernier. Silencieusement, j’acquiesçais en avançant. Il avait certainement senti quelque chose. Ou entendu. Je ne savais pas exactement quel était ses dons, mais je savais qu’ils étaient plus insolites et aiguisé que les miens.
Une fois à hauteur des buissons, je me hissais sur la pointe des pieds pour regarder de l’autre côté. Je découvris un homme, accroupis et torse nu, apparemment en plein festin. Le dit festin se trouvait d’ailleurs juste à côté de lui. Une sorte de mouton ou de brebis, éventrée, gisait au sol. L’homme leva les yeux vers nous, le visage barbouillé de sang, avant de me tendre un morceau de viande. Je reconnu d’ailleurs immédiatement son visage. Le salaud qui nous avait rameuté les géants avec Diane.
- Non merci, je préfèrerais que vous l'avaliez, histoire d'avoir une chance que vous vous étouffiez avec, ou que vous chopiez un ver solitaire.
C’était à peu près le plus soft et le plus poli que j’avais pour lui, niveau cordialité. Et le moins imagé également. Mais le revoir là me faisait bouillonner. Il nous avait poussé vers une mort certaine, avant de se tirer rapidos. Flipette, mais pas suicidaire.
- Merci pour les géants, c'était très gentils de votre part de nous avoir fait faire connaissance.
Répliquais-je avec un large sourire ironique sur les lèvres. Malgré ton essais, je suis toujours là. Et l’autre déesse aussi. Qui se serait certainement fait un plaisir de te décocher une flèche entre les deux yeux, si tu veux mon avis. Chose que je me languirais de faire également.
Golum se releva enfin, dévoilant un torse plus musclé que ce que je l’aurais espéré. Bah dis donc, la gonflette ça marche aussi chez les divins. Par contre, quand il s’agit de vrai combat, ça détale plutôt vite. Il fit un, puis deux pas vers nous, tout en gardant le silence.
- T'as confondu ta langue avec un bout de viande et tu l'as avalé ?
Demandais-je en arquant un sourcil, intrigué par sa démarche. Il était devenu muet ? Pourtant la première fois, il nous avait fait une jolie démonstration de parole, mais surtout de sifflement.
Un sourire commença à étirer la commissure de ses lèvres. Rien d’autre. Un sourire. Puis, il commença à incliner sa tête sur le côté, sous mon regard incrédule. Il était complètement ch’tarbé ou il avait pris un nouveau coup sur la tête depuis notre dernière rencontre. Je ne compris que trop tard son intention.
Ma tête commença à pencher sur le côté également. Contre ma volonté. Je tentais de lutter pour retenir cette dernière, mais rien n’y faisait. Quelque chose de froid apparu dans ma main droite. Après un rapide coup d’œil je du me rendre à l’évidence. Un poignard. Ma main se leva, avant de se rapprocher lentement en direction de mon ventre. J’avais beau lutter de toute mes forces, je n’arrivais pas à la contrôler, ni à reprendre le dessus. Apollon s’allia à moi pour tenter de retenir ma main.
- Le chien-chien il va se calmer oui ?
Je ne compris pas réellement ses paroles, mais cela m’importait peu. Dans une grimace, je lui assénais :
- Très original, la fille qui se tue toute seule à cause de l'emprise de l'autre. Rien de plus original ?
J’étais furieuse. Un peu inquiète, peut être, mais surtout furieuse. Avec Apollon à mes côté, et Robyn, j’étais persuadé que nous pourrions avoir le dessus sur ce psychopathe. L’homme sourit de nouveau, à croire qu’il ne savait faire que cela. Ce qui n’était pas une très bonne idée, quand on avait un sourire pareil.
- Novices.
Lâcha-t-il. Bien un progrès, un premier mot, comme c’est émouvant. Le couteau vola de ma main pour fuser vers Robyn. Il lui entailla le bras en passant, avant de se planter dans un arbre. J’amorçais un mouvement vers elle, légèrement inquiète, en voyant que la plaie commençait à saigner, mais l’homme tendit la main vers moi toujours avec son sourire mais cette fois-ci accompagné d’un grognement. Je fus violemment propulsé en arrière, m’écrasant douloureusement contre un nouveau tronc d’arbre. Mes mains se soulevèrent hors de mon emprise vers mon cou, et commencèrent à l’enserrer.
- Toujours la même rengaine.. T’en as pas... Marre ?
Les derniers mots furent prononcés plus difficilement. Je commençais à manquer d’air. La pression se faisait de plus en plus insistante. Etouffante.
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
S’il y avait bien une chose dont j’étais certaine : c’était de ne m’être jamais endormi. Même en le voulant fortement, il n’y avait rien eu à faire. Alors le simple fait, d’être ici à papillonner des cils pour recouvrer mes esprits était déjà en soit quelque chose d’inhabituel. Tout comme l’endroit où je me trouvais qui n’avait plus grand-chose à voir avec la chambre où j’étais. En revanche, les échos de voix que j’entendais m’étaient familiers et c’est sans doute ce qui me motiva à me lever pour avancer dans leurs directions. Même si la scène s’offrant à moi n’était pas des plus motivantes : Jules et Nora étaient allongés au travers du sentier, quant à Gaïa elle était tranquillement assise. Aucune trace de qui que ce soit d’autres, juste nous quatre. Je l’aurais parié. Impossible de rester tous ensemble plus de quelques heures. Pour un peu je me serais énervée. Mais hormis une profonde lassitude, je ne ressentais pas grand-chose. J’avais manifestement atteint mon quotta d’agacement. A présent, j’en avais juste marre.
« Nous faisons une pause » M’informa la titanide sans se retourner
Je me contentais de hausser les épaules. Si cela leur faisait plaisir après tout…
- C’est ce que j’ai cru remarqué dis-je
Personne ne semblait vouloir bouger. Pour ma part j’étais resté debout, silencieuse. Malheureusement, comme pour tout ma patience avait ses limites. Et pourtant j’en avais. Pour vivre aussi longtemps avec Apollon, sans jamais avoir eu envie de le jeter dehors. Mais justement, Apollon n’était pas là. Ni lui, ni Vaiana ou Robyn. Hors c’était plus fort que moi, j’étais toujours d’une nature inquiète. Presque à vouloir couver tout le monde telle une vraie mère poule. Et comme personne ne semblait vouloir se lever, j’admettais commencer à montrer quelques signes d’impatiences. Cela commença par l’envie de triturer nerveusement les breloques de mon bracelet, puis celle de vouloir trouver la position dans laquelle mes cheveux seraient le moins gênant. A cela s’ajoutèrent tout un tas de tics et ce manège dura cinq longues minutes jusqu’à ce que je ne tienne définitivement plus :
- Bien, soit l’on peut rester là sans bouger à attendre que ça se passe. Soit l’on peut aussi commencer à éventuellement bouger. Ou tout du moins faire ce qu’il faut pour enfin, retrouver les autres une bonne fois pour toute.
En tout cas, il n’était pas question pour ma part de rester ici à me tourner les pouces et angoisser. Mon objectif était simple : je me fichais éperdument de ce que l’on me demandait de faire, du moment que cela me permette de retrouver les membres en moins de notre expédition afin d’être de nouveau au grand complet et pouvoir repartir chez nous le plus rapidement afin d’oublier toute cette histoire. Oh, et si au passage, je pouvais régler mes comptes une bonne fois pour toute avec Mnémosyne je ne serais bien évidemment pas contre. Mais il s’agissait là, d’une demande bonus. Ce n’était nullement ma priorité. Elle était simplement dictée par ce sentiment de lassitude et finirait par passer comme pour tout.
« Sauf votre respect, n’en avez-vous pas assez d’être un pion Diane ? » soupira Jules
Absolument pas, j’adorais même être un pion. Etre constamment baladé de problème en problème avec bien évidemment la moitié des informations parce que ce ne serait pas amusant sans cela avait toujours été le but ultime de ma vie. Je secouais la tête, lorsque je disais être sans doute devenue un peu cynique, en voilà une nouvelle preuve…Pour autant, même maintenant je choisis une autre formulation pour ma pensée. Diplomatie oblige. Nous en avions tous assez, et nous étions tous des fortes personnalités. Se disputer ne servirait à rien, et serait une perte de temps ainsi que de salive complètement inutile. En résumé, je choisissais une méthode qui pouvait s’avérer sur le moyen terme plus productive c’était ce qu’il y avait de mieux à faire :
- A votre avis ? Demandais-je imperturbable J’en ai par-dessus la tête de toutes ces histoires. Mais, ce dont j’ai encore plus assez que tout le reste, c’est d’être constamment séparée de mon frère et de la moitié de mes amis
« Et de Robyn ! » S’exclama Nora
Eh bien voilà, enfin une réaction. Pas trop tôt, je commençais à me dire que j’avais deux mollusques à côté de moi
« Certes »
J’aurais aimé un peu plus d’énergie dans sa réponse, néanmoins je m’en contenterais pour l’instant. C’était déjà cela de gagné. Ne restait plus qu’à les convaincre de se lever et de mettre un pied devant l’autre. Je craignais que cette tâche ne soit légèrement plus compliqué mais pas question de renoncer. Je pouvais être particulièrement bornée lorsque je le souhaitais. Manifestement, Gaïa qui très probablement attendait que l’un de nous réagisse se leva en soupirant :
« Peut-être que vos choix pourraient évoluer. Marcher ça aide à réfléchir. Bien plus que faire la planche »
Un point pour ma tante. Et cela eu au moins l’effet d’incurver mes lèvres en un sourire espiègle bien vite accompagné d’une réplique sur le même ton :
- Vous avez entendu la titanide. Allez tout le monde debout ! De toute façon, plus vous resterez là, et moins vous aurez envie de bouger. La procrastination n’a jamais aidé personne.
C’est Nora qui se leva la première, non sans un soupire. Pour la bonne volonté, l’on verrait une autre fois certainement. Pour l’instant, elle était debout, et aidait Jules à faire de même en lui tendant la main, il s’agissait là de la seule chose que je demandais sur l’instant. Une fois tout le monde bien campé sur ses deux jambes, Nora remit ses vêtements en place. La titanide nous indiqua simplement le chemin, tandis-que je choisis d’ouvrir la marche :
« Restez sur le sentier » dit simplement Gaïa avant de se mettre à marcher à mes côtés
- De toute façon, je n’avais pas l’intention de partir en exploration toute seule, je ne sais où
Particulièrement dans un endroit, inconnu et potentiellement hostile. C’était en totale contradiction, avec mes instincts de chasse. Il fallait d’abord effectuer une reconnaissance des lieux, être certain que le terrain était suffisamment sauf, pour pouvoir attendre, et traquer sa proie.
« Le palais des songes. » répondit Gaïa « Je suppose que c’est là où nous, nous rendons »
Etrangement, sa mention ne m’arracha aucune réaction, si ce n’est de rester songeuse. Je me rendis compte, que je n’avais pas beaucoup d’informations concernant cet endroit. Et, j’avais pourtant des raisons personnelles d’en savoir plus. Peut-être était-ce l’occasion ou jamais :
- J’en ai déjà entendu parler, mais qu’est-ce donc ?
Elle sembla hésiter. Manifestement, cela ne semblait pas être très simple à expliquer. Comme à peu près la moitié des choses touchant au divin. Il y avait, je m’en rendais de plus en plus compte une multitude de choses que nous ignorions. Et cela ne concernait pas uniquement nos origines mais le « monde » dans lequel nous vivions d’une manière général.
« C’est ici que se rassemblent les âmes. Celles qui ne trouvent pas leurs chemins »
Dit ainsi, cela ne semblait pas être aussi « bien » que je me l’étais imaginée. Cela ressemblait plutôt à un endroit où venaient les âmes égarées qu’à un endroit où l’on pouvait trouver la « paix ». Il était évident, que j’allais ramener cela à mon fils. Après avoir autant souffert, j’aspirais à ce que enfin son âme soit apaisée. Qu’il n’ait plus aucun tourment. Aussi, ne savais-je pas trop quoi en penser :
- Je vois, dis-je finalement. Je ne sais pas si c’est réellement une bonne chose mais je vais m’en contenter.
Et me dire, que c’est toujours bien mieux que les autres tordus et leurs histoires de péchés. Si l’on m’avait fait la promesse de l’emmener dans le palais des songes, c’était que ce n’était pas une mauvaise chose. Du moins, je le supposais. Et j’allais garder ces convictions afin de pouvoir continuer à avancer. C’était la meilleure chose à faire selon moi.
« Il n’y a rien de mauvais ici. Du moment, qu’on reste sur le chemin »
Un simple hochement de tête de ma part, accueillit ses paroles. Ne pas s’éloigner du chemin, compris. De nouveau le silence s’installa entre nous. Maintenant qu’elle était présente, j’avais une multitude de questions que j’aurais aimé lui poser. Comme par exemple, « pourquoi nous avoir effacé la mémoire ? » ou bien « quel a été le véritable but de notre venue au monde ? » il y avait aussi toutes celles concernant la grande vallée. Malheureusement, je supposais que je ne pourrais en poser qu’une seule et unique. Alors, j’éliminais de moi-même toutes celles, où la seule réponse serait le silence :
- Pourquoi ces symboles sur les lits ?
La conversation eue avec Apollon, était encore omniprésente, et j’aspirais à en savoir plus. Cela eu l’air de surprendre la titanide :
« C’était une idée d’Héphaïstos. C’est lui, qui s’est amusé à les dessiner »
Je haussais un sourcil légèrement sceptique. J’avais l’impression qu’il s’agissait encore d’un moyen très titanesque de ne pas répondre à la vraie question. A savoir d’où est-ce qu’ils venaient. J’aurais pu rouler des yeux, m’exaspérer à la place, je choisis un autre angle d’approche que je n’avais encore jamais utilisé jusqu’ici : le second degré
- Donc, un jour Hépha a décidé que nous allions tous avoir un symbole et afin de rendre la chose plus officiel de les dessiner sur nos lits…Apollon ne l’a pas trop mal prit ?
C’était lui l’Artiste de la famille, avec un grand a. Ou tout du moins, c’était ce qu’il répondait lorsqu’on lui demandait. L’idée d’un mini Apollon, et d’un mini Héphaïstos en train de se chamailler pour savoir lequel aurait le droit de dessiner sur les lits m’amusa. Probablement que si chamaillerie il y avait eu, je connaissais un petit dieu dont la réaction aurait été de bouder, vexé que ce soit son concurrent qui puisse dessiner et pas lui.
« Il s’est inspiré de ce que vous aimiez. La lune pour toi. Tu la regardais tous les soirs »
Je restais silencieuse quelques instants. Ignorant comment je devais réagir. L’habitude ne m’avait pas quitté. Tous les soirs, je m’installe sur la banquette devant ma fenêtre et je regarde la lune. Le plus souvent avec une tasse de thé entre les mains.
- J’ai toujours considérée la lune comme étant quelque chose de rassurant. Tout, un tas de mythes et légendes ont été inventé concernant la nuit parce qu’elle effraye. C’est le moment où il fait sombre, où l’on se sent le plus vulnérable loin de la lumière du jour. Et puis, il y a cet astre dans le ciel. Pas aussi tape à l’œil que le soleil, mais qui pourtant par sa lumière rassure. Comme une présence, bienveillante au-dessus de nous. Je suppose, que c’était, ce qu’elle m’apportait à cette époque.
Et que c’était sans doute pour cela, que je faisais en sorte de la rendre toujours plus brillante pour ceux qui se sont égarés. Tout comme, je l’avais toujours fait pour les personnes rencontrées à qui je m’étais attachée et dont les liens au fil du temps s’étaient défaits. Cela arrivait très rarement. Mais pour chaque personne, ayant compté pour moi, à qui j’ai accordé mon amitié. Je faisais en sorte, de rester une présence lointaine et bienveillante par cet astre.
« Elle est semblable à celle que vous aviez dans la grande vallée » Juste pour cette phrase, il y eu un million d’autres questions qui me vinrent en tête. Je craignais, néanmoins qu’il ne faille les garder pour moi. Apollon avait raison : c’était frustrant. « Apollon, c’était le soleil. C’est venu après »
Plusieurs hypothèses pour cela : ou il était jaloux et a décidé que lui aussi ce serait un astre mais plutôt que celui de la nuit, celui de la journée. Ou, parce que j’étais la lune, et que nous étions jumeaux, il ne pouvait être que le soleil soit…
- Apollon a toujours aimé être le centre de l’attention. Cela ne pouvait être que le soleil.
En fait, même quand j’essayais d’être gentille avec lui, il fallait toujours que je finisse par me moquer un peu. C’était une partie intégrante de notre relation depuis le temps. Et puis, qu’est que j’y pouvais moi s’il réagissait constamment lorsque je le faisais ? Il partait complètement vexé, ce qui me donnait encore plus envie de chercher la petite bête et de l’embêter. J’étais toujours très taquine avec les gens que j’appréciais vraiment. Mais sans doute encore un peu plus avec lui. Et puis il me rendait la vie infernale, alors je devais bien avoir un moyen de me défendre :
« J’imagine, que ça ne doit pas être facile tous les jours » je haussais un sourcil attendant la suite « De le voir se pavaner comme Aphrodite le lui a si bien appris. »
Gaïa sourit, tandis-que je retenais un soupire défaitiste. Evidemment, j’aurais dût m’en douter. Quelle bande de monstre ces deux là. J’imaginais parfaitement, une version miniature d’Aphrodite donner des conseils à un mini Apollon sur la façon de se comporter. Et évidemment, il n’y avait que moi pour pouvoir supporter deux égos aussi gonflés.
- Oh, j’ai finit par adopter une stratégie pour être un tant soit peu tranquille. Il suffit de ne pas lui accorder l’attention qu’il désire. Généralement, il s’en va bouder et je suis tranquille pour un certain moment. Je me suis toujours demandé pourquoi les arts et la divination. La bouderie lui aurait tellement beaucoup mieux allé
Même si j’admettais que « Dieu de la bouderie » était un titre beaucoup moins prestigieux que « Dieu des arts et de la divination »
« Il aime aussi les curly, faire de l’accrobranche, jouer du triangle avec les gardes Olympiens. Ça rime à quoi tout ça ? On vous apporte du thé et des petits biscuits ? »
Gaïa ne répondit rien, et se contenta d’effacer son sourire, sans réagir, arrêtant simplement de marcher. Personnellement, j’avais plusieurs questions : la première, étant si l’on pouvait éviter les règlements de compte familiaux lorsque j’étais présente. Parce que merci l’empathie, j’avais droit en plus aux émotions des autres. Hors à l’heure actuelle, Nora en train de s’énerver, commençait légèrement à donner mal au crâne. Sauf que je préférais ne rien dire là-dessus, parce que je me connaissais. Par moment, je n’avais aucun tact. Et si je ne tentais pas de régler les choses calmement, la situation allait d’une part s’envenimer. Et mon mal de tête n’allait certainement pas s’envoler d’autre part. Au contraire, il allait s’empirer. Pour les autres interrogations, je me demandais depuis quand Apollon était-il devenu champion d’accrobranche. Si je l’amenais en faire, il passerait son temps scotché à moi parce que « Didi aide moi, je sais pas comment on fait pour grimper. » En revanche, s’il faisait vraiment du triangle avec les gardes Olympiens, cela expliquerait pourquoi ils ne servent soyons lucide strictement à rien. Ils sont à l’image du gardien d’Olympe.
- Il est nul en escalade. Particulièrement, lorsqu’il s’agit des arbres. L’accrobranche c’est plus ma spécialité que la sienne. J’attendis quelques instants avant de continuer. Je n’ai quasi aucun souvenir de cette époque. Alors, lorsque je peux essayer d’en savoir plus, j’essaye de le faire. Navrée si cela t’as froissée dis-je sincère
Je ne voulais pas donner, l’impression d’être en train de lui « voler » sa mère. J’en avais déjà une. Et certes elle n’était pas parfaite, tout comme j’ignorais comment je la voyais exactement. Mais, c’était déjà bien assez comme cela. Si ma discussion avec Gaïa l’avait froissée d’une quelconque manière que ce soit, j’en étais désolée. Mais, elles devraient songer à régler leurs problèmes toutes les deux une bonne fois pour toute. Me retrouver ainsi dans la situation de celle qui doit obligatoirement prendre un partis avait quelque chose d’extrêmement désagréable. Je haïssais les conflits, je réglais tout avec de la diplomatie justement afin de les éviter :
« Qu’est qu’on peu apprendre d’eux à part des futilités… » Murmura Nora « On n’a rien à faire ici. Tout ça, c’est stupide. Et tu joues à son jeu ! »
J’avais une étrange impression de déjà-vu. Cette « dispute » m’en rappelait une autre, avec une personne différente et pour d’autres raisons. Mais, cela n’empêchait qu’elle me la rappelait. Sauf, que cette fois-ci je n’avais pas envie de m’énerver moi aussi. Je voulais retrouver les autres, ce n’était pourtant pas compliqué à comprendre. Hors, décider de ne pas bouger ne les ferait encore une fois, pas revenir. Si eux, voulaient le faire grand bien leur fasse. Mais moi, j’allais m’activer, et faire ce qu’il fallait pour que l’on soit tous réunit. Je ne laissais jamais personne derrière, mais lorsque la ou les personnes étaient aussi têtu que moi, par moment je ne pouvais rien faire
« J’ai la sensation, d’être observé en continue ici ! »
Bien qu’elle tente de garder son calme, Nora était stressé, cela se voyait sans même avoir besoin d’empathie.
- Ce que je souhaite, c’est retrouver les autres. Peu importe ce que cela implique pour moi. Si l’on veut m’utiliser que l’on m’utilise. Non cela, ne me plait pas. Mais par moment, il faut faire des concessions. Et c’est comme cela que je suis. Je fais constamment des concessions. Je ne peux pas changer ce que je suis. Je soupirais, j’étais toujours très calme mais de plus en plus j’avais l’impression que cette conversation ne mènerait à rien. Nous allions, toutes les deux rester campés sur nos positions, sans vouloir céder. Rester allongée au milieu d’un sentier n’aidera pas à cela. Je suis inquiète, j’ignore s’ils vont bien et si tout ira bien pour eux. Alors, je veux régler cette affaire au plus vite pour les retrouver.
Etait-ce donc si compliqué à comprendre ? Avaient-ils une meilleure solution à nous proposer avec Jules. Non parce que si c’était le cas qu’ils nous la disent. Parce que là, les deux partis restaient bornés et la situation n’avançait pas d’un iota
« Et le seul moyen que tu as pour t’en sortir c’est de faire ce qu’ils disent ? »
Nora secoua la tête, alors que je sentais tout mon calme s’envoler, prête à demander de manière bien plus brusque qu’avant si elle avait une autre solution à proposer. Mais, Gaïa nous interrompit avant que je ne puisse même ouvrir la bouche :
« Je suis là pour vous aider »
« Ah oui ? Aider qui ? Quelle partie d’entre nous ? Laquelle a vraiment de l’importance ? »
D’accord. Là, il s’agissait purement et simplement d’un règlement de compte. Et je me sentais mal à l’aise au milieu de tout cela
« Il faut qu’on avance »
Evidemment, la réponse donné n’était pas celle que Nora attendait, aussi ne l’apprécia-t-elle pas vraiment, étant donné sa manière de répliquer juste après :
« Evidemment, ne pas quitter le sentier. Avancer, ne pas demander où sont nos amis. Poser des questions débiles ! C’est un magnifique planning »
Là, j’eus à nouveau envie de répliquer et de lui demander si elle n’avait absolument aucune idée de qui elle était réellement. Si tous ses souvenirs concernant son enfance avaient été modifiés. N’aurait-elle pas envie d’en savoir un peu plus. Personnellement, c’était ce que je voulais lorsque j’étais face aux deux personnes que je considérais vraiment comme étant un oncle et une tante.
« Sinmora »
Mauvaise idée, cela eu pour effet d’énerver encore plus Nora, qui était à présent au bord des larmes :
Ne m’appelle pas comme ça » dit-elle entre ses dents « tu n’as pas le droit de prononcer mon nom ! T’as pas le droit ! Et j’ai plus envie de faire ce qu’on nous dit de faire ! » Elle nous regarda successivement, Jules ainsi que moi « On doit faire nos propres choix. Je ne choisi pas sa voie à elle ! »
Sur ces dernières paroles, elle quitta le sentier et disparu. Gaïa avait fait un pas en avant, très certainement afin de la retenir mais n’avait pas pu aller au bout de son action avant ce qu’il venait de se passer. Néanmoins, elle était livide et c’était loin de me rassurer. C’était la première fois que je voyais un titan livide. Même dans ce qui semblait être les pires situations, je n’avais jamais vu Anatole blêmir ne serait-ce qu’une seule fois.
- Que se passe-t-il si l’on quitte le sentier ?
Maitrise tes émotions Artémis, ne laisse surtout pas la peur, l’angoisse et l’inquiétude qui venaient d’augmenter encore un peu plus te consumer. Reste calme et détachée en toute circonstance, quitte à paraitre insensible. Je me répétais ces mots en boucle, tel un mantra afin de garder le contrôle de mes émotions. Mais, c’était loin d’être une chose aisée. N’importe qui aurait pu voir, que j’étais tendue et que je me forçais à paraitre calme. Gaïa eu le regard fuyant, puis tourna la tête vers la route que nous prenions avant de nous regarder :
« Il faut qu’on rejoigne le palais. » Elle ajouta « Rapidement » alors que j’avais l’impression d’avoir reçu une gifle. Partir ? Comme ça ? Alors que l’on ignorait ce qui était arrivé à Nora ? Mais il en était absolument hors de question ! Je voulais bien être gentille, arrangeante et faire ce que l’on me demandait de faire. Mais sûrement pas lorsqu’il était question d’abandonner l’un de mes amis. Jamais, hors de question. Je jetais un regard profondément choqué à la titanide :
- Et laisser Nora derrière nous, sans aucune idée de ce qu’il vient de se passer ?
« C’est justement pour ça qu’il faut avancer ! On ne lui sera d’aucune aide ici ! »
Elle fit volte face, et se mit à marcher d’un pas plus rapide. Tandis-que pour ma part j’étais restée planté au milieu du chemin, afin d’essayer de digérer l’information. Cette fois-ci c’en était assez. Mon seuil de tolérance était atteint, et il était temps de le faire savoir :
- Mais nom d’une nouvelle lune ce n’est pourtant pas compliqué ! M’emportais-je Une question, une réponse. Je veux bien faire, tout ce que l’on me demande de faire. Mais en retour, je souhaite simplement des réponses précises à mes questions. Particulièrement, dans ce genre de situation.
A nouveau Gaïa, fit volte-face et probablement allait-elle répondre. Mais, elle resta simplement la bouche entrouverte, alors que le sang quittait progressivement mon visage. Pitié ne me dites pas que Jules aussi venait de disparaître…
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Sinmora
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Bonjour toi ! » s'exclama une voix de petite fille.
Je n'arrivais pas encore à la voir. Mes yeux avaient du mal à s'ouvrir et encore plus à se maintenir ouvert. J'avais la sensation d'être assise en tailleur, sans avoir le souvenir de m'être mise comme ça.
« Ben dit donc. Tu as l'air totalement épuisée ! » ajouta t'elle en me prenant la main.
Je la laissais faire. Elle l'ouvrit et déposa quelque chose de légèrement frais sur ma paume, avant de la refermer.
« Tiens, ce sont des baies ! Ça te donnera des forces. »
Je sentais une larme couler le long de ma joue. Je n'en pouvais plus. Tout ça, tout ce qu'on nous demandait de faire pour eux, c'était bien au dessus de ce qu'on était capable d'encaisser. Je ne me sentais pas prête pour ce genre de vie ! Je n'étais pas assez forte pour ça.
« Tu pleures ? Attends, j'ai un mouchoir. » dit-elle en me tendant quelque chose de doux que je sentis sur mes doigts.
J'ouvris les yeux délicatement, y arrivant cette fois ci. Puis, je sentis les baies dans ma main fermée et le mouchoir dans l'autre. Il était en tissus et brodé. J'observais mes deux mains, ne sachant pas quoi faire. J'arrivais au bout du parcours. Je n'étais pas capable d'avancer davantage.
« Tu ne sais pas comment faire ? » demanda t'elle avant de me prendre le mouchoir et de le poser devant son nez. « Il faut le mettre comme ça et faire ... »
Elle se moucha, émettant un bruit de trompette. Je n'avais pas la force de rire et son sourire s’effaça rapidement. Elle me regardait avec un air d'incompréhension totale. Je n'étais même plus capable de sourire à une enfant.
« Vas y. Ca ira mieux ensuite, tu verras. »
Je pris le mouchoir, avant de me moucher dedans. Puis, je le passai sur mes yeux pour les essuyer. Mais je sentais que ça ne durerait pas. Restant assise j'observais la petite fille, qui me fit un grand sourire auquel je répondis faiblement. Elle sourit davantage.
« Tu vois, je te l'avais dit ! » s'exclama t'elle. « C'est quoi ton nom ? Moi c'est Lily ! »
Je retenais une nouvelle larme, tout en l'observant.
« Je sais. » murmurais-je.
« C'est vrai ? Tu me connais ? » s’exclama t'elle une nouvelle fois. « On s'est déjà vue ? Quand ça ? »
« Il y a longtemps... » répondis-je en prenant une grande inspiration. « Moi c'est Nora. Sinmora. » corrigeais-je.
« Oui, je sais aussi. Je t'ai vue. Tu étais avec la gentille dame et Diane. »
La gentille dame... pensais-je pour moi même.
« Elle m'a dit qu'elle me rejoindra bientôt pour ne pas me laisser toute seule. Parce que c'est pas facile d'être toute seule, ici. Il y a plein de gens qui passent, mais ils ne me voient pas. Du coup je me parle à moi même. » dit-elle en attrapant une de ses mèches de cheveux pour les tripoter. « Tu es la première qui me voit. Tu sais pourquoi ? »
J'hésitais. Peut-être que ça avait un rapport avec le fait que j'avais quitté le sentier. Je me remémorais ce que la Titanide qui nous dictait notre conduite, avait dit à Diane quelque minutes auparavant. Pendant que je réfléchissais, Lily s'était rapproché davantage, afin de poser sa tête contre mon épaule. Elle était à ma hauteur vue que j'étais assise. J’eus un petit sourire. Le premier depuis un long moment.
« Tu vas rester avec moi ? » me demanda t'elle, tandis que je passais une main dans ses cheveux.
Ca faisait du bien un petit câlin. Elle passa sa main autour de moi, avant de se reculer. J'en profitais pour me lever. Autour de nous, il n'y avait pas grand chose. Juste une étendue d'herbe et des arbres au loin. Et bien plus loin... un chemin. Est-ce que si je le reprenais je me retrouverais de l'autre côté avec Diane et Jules ?
« On ne peut pas aller dessus. » précisa Lily en voyant mon regard se porter sur le chemin.
« Tu es sûre ? » lui demandais-je.
« Oui. » dit-elle en hochant la tête à plusieurs reprises tout en faisant la moue. « J'ai déjà essayé. Ils ne nous entendent pas non plus. »
Mon espoir s'envola en fumé. De toute façon, j'avais pris la décision de quitter le chemin. Je ne pouvais pas le regretter. On ne m'y avait pas contraint. J'observais la petite Lily, tandis qu'une question me brûlait les lèvres. Et cette fois ci, je comptais bien la poser.
« Est ce que tu sais pourquoi tu es ici ? » murmurais-je.
Elle hocha la tête à plusieurs reprises. Est-ce qu'elle ne souhaitait pas me le dire ?
« Tu te souviens de ce qui s'est passé ? »
« De chaque instant. » prononça la voix d'une jeune femme derrière moi.
Je fis volte face et y découvrant Lily. Elle était plus grande cette fois ci. La petite à côté de moi la regardait.
« Je me rappelle de tout. » murmura une autre voix, provenant d'un autre endroit.
C'était encore une Lily. A nouveau plus grande cette fois ci. Elles étaient de plus en plus nombreuses tout autour de moi. La petite avait dit précédemment qu'elle se parlait à elle même. Est-ce que ça signifiait qu'elle était présente ici, mais à toutes les époques ? Elle se voyait ? Une d'entre elle, s'approcha de moi, un sourire compatissant au coins des lèvres.
« Est-ce que je suis morte ? » demandais-je.
« Non. » répondit-elle tout simplement.
« Est-ce que tu l'es toi ? »
Elle me sourit une nouvelle fois, avec une mine triste. Mais elle voulait me rassurer.
« Non. »
« Alors pourquoi tu es ici ? »
Elle me fixait toujours. Je sentais que ça lui faisait mal de répondre à mes questions. Mais comme d'habitude, la jeune femme prenait sur elle et répondait. Je ne pouvais pas m'empêcher de demander. Je ne comprenais pas et j'avais la sensation que c'était important de savoir.
« Parce qu'Elliot m'aime. Parce qu'il m'a toujours aimé. Et parce qu'il m'aimera toujours. »
« Elliot est là ? » m'exclamais-je.
Il pourrait peut-être nous aider. Si le véritable Elliot, le gentil, celui de notre époque était ici, tout serait plus simple. Mais à la façon qu'elle avait de me regarder, la réponse était négative.
« Je n'arrive pas à comprendre. Tu peux m'expliquer, Lily ? S'il te plaît. » lui demandais-je.
« Tu dois penser à toi. Il faut que tu sortes d'ici. Ce n'est pas un endroit bon pour toi. C'est un bon endroit pour personne. » ajouta t'elle fataliste.
« D'accord. »
J'étais décidé à partir. Ok, j'avais pris une décision stupide de quitter le chemin. Je m'en voulais déjà suffisamment comme ça !
« On va chercher comment sortir d'ici toutes les deux. »
Elle fit une petite moue. Je la regardais, hésitante.
« Il n'est pas question que je parte d'ici sans toi. Tu m'as bien compris ? Si tu veux m'aider à partir, tâche de trouver une solution qui te compte dans le lot. »
Elle m'adressa un faible sourire. Tandis que je tournais la tête, les Lily avaient disparus. Il n'y avait plus que moi. Moi et cet homme qui se tenait au loin. J'en eu le souffle coupé.
Phoebus Light
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| Avatar : Alexander Skarsgård
When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Il était fatiguant ce gars. Apollon avait voulu dire à Vaiana de se calmer et de pas énerver la bête, parce qu'il était en plein repas en plus, lui il aimait pas qu'on le dérange quand il mangeait. Sauf que la jeune femme était bien décidée à lui dire ses quatre vérités et... la suite ressemblait à une scène de film d'horreur où la jolie jeune fille se faisait posséder par le démon. Robyn aussi était jolie, pourquoi elle y avait pas le droit elle ? Et lui ? Non pas qu'il ait envie de voir tout le monde commencer à s'auto-tuer, c'était pas le but. Il chercha même à empêcher que ça arrive. Tant que le Loup était en état, il n'arrêterait pas.
Le dieu s'était dirigé vers lui d'un pas décidé, serrant ses mains, prêt à lui montrer qui était le plus fort, mais l'autre l'avait vu venir. Il s'avançait dans sa direction d'une manière encore plus marquée, un grand sourire aux lèvres, le torse bombé. Il se la pétait encore plus que le dieu des Arts, c'est pour dire. Et il venait pour lui coller un coup de poing magistral en plein visage.
« Outch. »
En vrai, ça faisait un petit peu mal, sauf que physiquement c'était rien comparé à ce que ça faisait à son ego. Parce que non seulement il le frappait, mais en plus il lui piquait son rôle. Celui de Tarzan, roi de la Jungle. C'était pas ça qu'il cherchait à faire en se tapant le torse et en hurlant l'autre taré de chien bas de gamme ? La tête du grand blond se pencha sur le côté, l'observant avec perplexité. Il était bizarre. Le point positif, c'est que Vava avait été laissé tranquille. La bête ne pouvait pas se concentrer sur deux choses en même temps alors ? Faible.
Il ne devait pas se laisser distraire. Il avait cherché à foncer dessus pour le plaquer contre le premier arbre venu, mais le fou furieux l'avait évité et avait décidé de lui piquer son idée. Ce fut Robyn qui en paya les frais, alors que le Loup allait la balancer contre un tronc sans la moindre compassion. Il grimaça face à ce spectacle. Ça partait vraiment mal. Trop mal.
« Tu as encore un tour dans ton sac, ou une amie à perdre ? »
Il le cherchait en plus. Sérieusement ? Il avait que ça à faire ? Il se foutait de lui parce qu'il avait toujours les cheveux coiffés n'importe comment, c'est ça ? L'expression d'Apollon exprimait son agacement face à tant de vanité. Il se demandait vraiment comment faisait son entourage pour le supporter quotidiennement.
Ses lèvres se plissèrent avant qu'il ne croise les bras contre son torse. Foncer dans le tas, ça marchait pas. Le gars devait s'y attendre, s'y préparer et ça ne donnait pas l'effet souhaité. Il allait devoir fonctionner autrement. Ça ne le dérangeait pas, loin de là. Il fixait le Loup sans ciller, un sourire amusé prenait peu à peu naissance sur ses lèvres. Il attendait. Simplement. Il allait pas garder son air content l'autre canidé.
« C'est débile. »
Le caniche (ça lui allait bien, tiens, ce surnom) se mit à secouer la tête.
« Arrête ça. »
Quoi ? Il aimait pas la petite mélodie qui commençait à tourner dans sa tête ?
« Non mais vraiment, arrête ça. Tu ne peux pas me combattre avec ça. C'est pas cool. »
C'était sa spécialité, la musique. Quelque chose qu'il appréciait particulièrement. Ce qui était bien avec cet art, c'était qu'il pouvait être un plaisir comme une torture. La seconde option était celle qu'il avait choisit pour cette fois. Il n'allait pas imposer cet air insupportable à ces deux compères, évidemment. Il se concentrait uniquement dans l'esprit de son adversaire.
« Je trouve ça marrant. »
C'était satisfaisant de retrouver le contrôle de la situation. Et ça avait l'air efficace comme technique, au moins l'autre ne blessait plus personne. Alors il continue sur le concept de la torture des sens. Un flash éblouissant et hop, le loup était aveuglé, mettant un genoux à terre. Il avait l'air moins intelligent comme ça hein ? Il l'était déjà pas beaucoup ! Il fallait qu'il se calme. S'il prenait trop la confiance, il allait finir par faire une bêtise.
Il avait très envie d'aller égorger le monstre lorsqu'il se mit à rire, cela dit.
« Et maintenant ? »
Les sourcils du dieu se froncèrent en l'observant.
« Tu vas faire quoi ? »
Ses yeux se posèrent sur les deux jeunes femmes à côté. Il n'aurait pas dû leur faire de mal. Ce n'était pas juste, elles n'étaient pas de taille. Ce n'était pas ce qu'il voulait, en plus. Il le cherchait lui. Pourquoi ? Parce qu'il voulait crever, c'était ça ? Gaia les avait forcément séparé de lui pour une raison, avec Nora. Il ne devait pas le tuer. Il en était presque intimement persuadé. Qu'est-ce qui se passerait, si il le faisait ? Est-ce que ça allait créer une faille ? Ils pourraient rentrer chez eux, si c'était le cas. A quel prix ?
Trop d'interrogations l'empêchait de passer à l'acte. Bon sang, Apollon et ses interrogations incessantes.
« Je peux changer de station de radio et te mettre du Gangman Style si tu veux. »
Il ne se séparait pas de sa mine enjouée. Faire comme si tout allait bien, une de ses grandes spécialités. Il s'était rapprochée de Robyn, l'aidant à se relever et l'attirant vers Vaiana. Il avait prit sa main à elle aussi. Ils ne pouvaient pas quitter cette planète, il n'aurait eu aucune idée d'où aller de toute manière. Mais ce lieu ne lui était pas complètement inconnu, ils pouvaient les éloigner un petit peu.
La téléportation se passa sans encombre. Il s'était contenté de les emmener à quelques mètres de distance, de toute manière, le Loup de les suivait pas. C'était une bonne chose. Pourquoi il riait encore une fois, par contre ? Parce qu'il était fou. C'était la seule explication. C'était frustrant au possible, d'ignorer quelle était la bonne décision. Il savait que la Titanide avait dit qu'ils étaient leurs propres choix, c'était beau, c'était classe, mais c'était pas facile de choisir, vraiment.
Le dieu se contenta de pousser un soupir avant d'inciter ses deux acolytes de la journée à avancer. C'était eux, le groupe des indésirables alors ? Génial. Ils n'avaient pas idée de pourquoi ils étaient là, ils savaient juste que ce n'était pas pour de bonnes raisons. Il aurait aimé les faire s'arrêter et lancer une partie de carte pour détendre tout ça. Il avait juste oublié de prendre un jeu avec lui. Il s'en voulait. Mais pas trop, parce qu'il n'avait pas prévu de se retrouver loin d'Olympe aussi soudainement.
Ils avaient commencé à avancé vers la montagne, commençant leur ascension. Il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'oeil derrière lui. Si la bestiole se repointait, il allait lui couper les deux jambes pour être en paix. C'était pas le tuer, il avait le droit. Il aurait peut-être dû le lui arracher, il aurait été moins inquiété.
« Mais... c'est un Ewok ! Oh putain merci mon dieu des sucreries ! »
Hein ? On l'appelait ? C'était lui le seul dieu du coin. Oh. Apparemment non, Robyn ne le vénérait pas. Il en était extrêmement déçu. Elle était toujours un peu secouée par le coup qu'elle s'était prit et sa blessure au bras, mais la vue d'une petite créature semblait lui avoir redonner de l'énergie. Attendez mais c'était un Oréo ce qu'elle sortait de sa poche ? Elle avait une réserve secrète ? Et elle lui avait rien dit ?
Pourquoi elle le tendait à la bestiole ?
« Eh. Salut. Moi c'est Robyn et je viens en paix. Pareil pour le reste de la bande. Ça te dit qu'on se partage l'oréo de l'amitié ? »
Lui ça le disait. Il était d'accord. Il voulait même bien partager dix oréos de l'amitié. Il ne pouvait pas en faire apparaître, il avait tenté, mais ça devait pas encore exister à l'époque où ils se trouvaient. Quelle horreur. Le machin poilu avec sa petite lance agitait ce qui lui servait de bras dans tous les sens, mais il ne rata pas l'occasion de prendre le biscuit tendu par Robyn avant de se remettre à bouger. Il avait l'air de montrer le chemin. Bah de toute façon, ils allaient pas s'arrêter là. Calmant le petit rire nerveux qu'il commençait à avoir, Apollon se contenta de le suivre.
« T'as pas un gâteau pour moi aussi ? »
Son air de petit chien battu devrait suffire à amadouer la pâtissière, en générale ça fonctionnait bien. Puis il lui avait permit de récupérer sa voiture chérie la dernière fois, elle pouvait faire un effort. Pourquoi elle secouait la tête ? C'était sa manière de dire « oui oui pas de soucis » ?
« Il m'en reste plus beaucoup, t'en auras seulement si on en a pas encore besoin pour amadouer des Ewoks. »
… La déception. La dépression. Le choc. Le traumatisme. La bouche ouverte et les larmes pas loin d'être sur le point de couler. C'était peut-être pas jusque là mais dans sa tête, c'était l'image qu'il s'en faisait. La fin d'une grande histoire.
« Je le mérite pas un petit peu pour nous avoir sauvé ? Je croyais quue tu me trouvais cool. Qu'il y avait ce truc entre toi et moi, tu vois ? C'est pas grave. Je pleurerai plus tard notre amitié à peine entamée. Mais sache que je t'aimais bien, Robyn, je t'aimais même vraiment beaucoup. »
Là débutait la fin d'une grande histoire. C'était triste. Trop triste. Même si il souriait un petit peu, parce que bon, il pouvait pas être complètement sérieux. Il était vraiment déçu de ne pas avoir le droit à un oréo, cela dit. Il s'était retourné vers Vaiana, ignorant à partir de ce moment Mademoiselle Candy. Par principe.
« Tu vas bien ? »
« Ca va, ça manquait de piquant depuis notre petite pause dans les chambres. La boucle est rétablie. Et toi ? »
Elle avait beau sourire, il était évident que ce n'était pas non plus la grande joie. Elle avait faillit s'auto-étrangler, il était normal que ce soit perturbant.
« Je gère, comme toujours ! Même si j’ai faim. »
Non, il ne jetait pas du tout un regard très appuyé en direction de Robyn, c'était totalement faux.
« Ça va aller, Cosette. Sauve nous pour de bon et si t'es sage, je te ramènerai un cheesecake Oreo dans le frigo d'Olympe pour que tu manges enfin des plats qui valent le coup. »
Ah, enfin, ils arrivaient à se comprendre. C'était pas si difficile que ça, finalement. Et ce n'était pas la peine qu'elle retienne son petit sourire amusé là, il le voyait. Il les faisait toutes rire ! Quel homme (qui devait arrêter de se vanter).
« Deal. Mais j'en veux au moins un par semaine pendant trois mois. Si je nous fais rentrer chez nous, c'est le minimum je trouve. »
Il ne fallait jamais rater une occasion d'en demander plus, c'était une chose qu'il avait finit par apprendre au fil de sa longue existence. Au pire, elle refusait. Au mieux, il aurait plein de gâteaux.
« Si jamais le gros loulou revient, vous courez. Je veux pas qu’il vous retouche. »
Surtout parce que si Robyn se faisait choper, il n'aurait pas ses cheesecakes. Et puis, il les aimait bien. C'était la raison principale. Il n'avait pas envie de les voir se faire maltraiter. Vava le remerciait gentiment de cette attention honorable et adorable par un regard blasé. Bonjour la considération.
« Tu t'es cru dans un film d'horreur où le garçon se sacrifie bêtement, laissant les deux pauvres filles en détresse ? »
Il ne put s'empêcher de pouffer. C'était un peu l'idée qu'il s'en faisait, à dire vrai.
« Naaan, je me sacrifierai pas. Je reste un dieu, on se débarrasse pas de moi aussi facilement. »
On a dit quoi sur les auto-compliments à arrêter ? Mais il savait que son extrême confiance en lui apparente et ce narcissisme dont il jouait les divertissait. C'était son rôle, de les faire se sentir mieux.
L'Ewok s'était arrêté. Il n'y avait pas prêté grande attention, marchant automatiquement derrière lui. Ils étaient arrivés à l'entrée d'un semblant de caverne qu'il reconnaissait aisément. La dernière fois, il était entré tout seul dedans en sachant que c'était ainsi que ça devait se passer, comme un pressentiment puissant. Là, c'était différent.
« Il nous attend ? »
Le minuscule animal arrêta de gigoter et de marmonner pour tenter de s'exprimer, hochant simplement la tête. Comme ça. Et se posant à même le sol pour manger son biscuit. C'est bon, il avait pas besoin de le narguer comme ça, il savait que c'était pas encore l'heure du goûter pour lui. Injustice.
Un coup de coude dans ses côtés le fit se retourner d'un air dramatique, alors qu'il y portait sa main, un faux air de douleur suprême sur le visage.
« Ah non hein ! Tu te mets pas à parler en énigme ou ça va très mal se passer ! On va voir qui ? Pitié, tout sauf une bestiole divine chelou... »
Elle avait fermé ses yeux. Elle tentait quoi ? La méditation pour calmer ses pulsions violentes ? Apollon n'avait pas mérité qu'on l'agresse de la sorte lui ! Il était tout mignon depuis le début ! Il afficha une grimace exagérée, prenant son ton le plus suppliant :
« Ne me faites pas de mal, madame la Shérif, je vais tout vous avouer ! »
Il en faisait trop ? Peut-être un peu. Il lui offrit un grand sourire (pas un Grand comme Lily, juste un grand normal).
« C'est pas un chelou, c'est l'Oracle qui vit là-dedans. » répondit-il simplement en indiquant l'intérieur d'un geste de la tête. « Normalement. Peut-être que ça a changé de locataire. »
Ce serait bien de la chance ça. Il le saurait, si c'était le cas, n'est-ce pas ? Il s'en rendrait compte ? Ils étaient pas en train de se faire avoir comme des débiles profonds ? C'était l'Ewok qui les avait amené ici. C'était l'Ewok qui serait responsable. Si ça se trouve, y'avait pas d'Emin mais juste un rassemblements de bestioles là-dedans.
Le dieu se contenta de hausser les épaules, avant de s'engager dans la caverne. Ils n'étaient plus à ça près.
« Si cet Oracle est une ordure, je me vengerai sur toi. Et tu vas pas aimer. Sauf si t'es un peu du genre maso. »
Il leva les yeux au ciel. L'Oracle était le plus gentil de tous, sans le moindre doute ! Quant à son degré de masochisme... elle n'avait pas besoin de le connaître, c'était mieux comme ça.