« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Tout c’était enchainé très vite, trop vite même. Je n’avais pas eu le temps de m’inquiéter et pour la disparition d’Apollon et pour celle de Jules, puisque Vaiana venait de se faire attraper par un géant. Je ne savais pas qui était le type de tout à l’heure, mais clairement je l’appréciais encore moins que d’habitude. J’ignorais s’il s’agissait d’un trait d’humour, le fait de ne pas laisser Jules transformer Hei Hei en poulet rôtie quoi qu’il en soit, il était hors de question, de partir avec lui et de la laisser seule. Particulièrement, alors que des pas se rapprochaient. –Très certainement les compagnons du géant- Aussi, lorsque je vis notre « ami » gigantesque prêt à avaler mon amie, mon sang ne fit qu’un tour. Immédiatement, je lâchais l’animal qu’elle avait fourrée dans mes bras –de toute façon il n’irait pas loin- pour faire apparaître mon arc et mon carquois. Je n’avais pas pour prétention de le terrasser, mais tout comme pour les Elohim –penser à eux fit remonter un frisson désagréable le long de mon échine- ce qu’il fallait c’était gagner du temps. Je n’avais pas de point précis, la flèche que je décochais était simplement destinée à toucher une partie du corps du géant –peu importe laquelle- mais elle eut la bonne idée de se planter droit dans la narine du monstre le faisant lâcher Vaiana.
Quelques secondes, c’est tout ce que j’avais pour lui éviter de se casser quelques choses, pliant mes jambes je bondis rapidement, pour l’entrainer avec moi, avant qu’elle n’atteigne le sol. Nous roulâmes toutes les deux dans la neige, pendant que le géant poussait des cris gutturaux, essayant de retirer ma flèche de son nez avec ses mains. Je me doutais bien que cela ne lui faisait pas du bien, mais qu’il ne compte nullement sur mon assistance dans cet exercice. Le temps de nous relever, et il avait réussis à l’extraire, la brisant avec une simplicité enfantine avant de se mettre à nous hurler dessus. Il était prêt à revenir à la charge et nul doute qu’il serait ravi de pouvoir nous manger toutes les deux au lieu de simplement Vaiana :
- Fuyons ! Ordonnais-je
Et sans lui laisser le temps de répliquer, faisant rapidement disparaître mon attirail d’archère, je lui pris le bras l’entrainant à ma suite, tout en attrapant au passage Hei Hei, le coinçant sous l’autre. Les bruits de tout à l’heure se rapprochaient, de plus en plus bientôt ce ne serait pas un mais plusieurs géants à notre poursuite. Il fallait les semer, en nous enfonçant dans les bois c’était l’unique solution. Je ne pourrais pas occuper trois géants avec un arc et des flèches, il y avait trop d’inconnue, trop de probabilités pour que cela échoue. Hors de question de risquer la vie de mon amie. Fort heureusement, s’il y avait bien une chose que j’étais en plus d’être agile, c’était rapide. Une aubaine, étant donné la situation délicate dans laquelle nous, nous trouvions.
Apparement, bien que cela fasse de grands pas, un géant était manifestement pourvu d’autant de matières grises qu’une huitre –et encore, j’estimais être grandement généreuse- puisqu’alors que deux autres venaient de surgir, l’un était manifestement un peu trop enthousiaste étant donnée la vitesse à laquelle il arriva, percutant de ce fait, son compagnon avec qui il était venue. Ne nous laissant plus, que celui ayant failli faire de Vaiana sont quatre heures à notre poursuite. Le temps que les deux autres lourdaud se relèvent, nous serions déjà loin. Malheureusement, j’avais oublié que rien ne se passait jamais comme prévus dans ce genre d’expédition et bientôt, notre course fût stoppée par un ravin.. Pilant, net je jetais un regard inquiet aux alentours, le cœur battant à la recherche d’une autre issu. Sauf qu’il ne semblait n’y en avoir aucune. C’était soit la chute, soit finir dévorée par un géant. Il y avait une cascade, cela signifiait qu’en contrebas il y avait de l’eau, avec beaucoup de chance, l’impact avec la glace la briserait permettant au liquide d’amortir un tant soit peu notre chute.
Déglutissant, je me tournais vers Vaiana. J’ignorais comment elle était arrivée là –nous n’avions toujours pas eu le temps de converser, et d’échanger plus d’informations que cela- mais je maudissais intérieurement le titan l’ayant faite venir. Tout comme il se pourrait, que j’en veuille légèrement à Mnémosyne de m’avoir jeté dans la fausse aux lions, sans plus d’explications quant à la raison de ma présence ici.
- Nous n'avons pas le choix, il faut sauter. J’ai été ravie de te connaitre
Je faillis grimacer, me demandant pourquoi j’essayais toujours de faire de l’humour alors que j’étais d’une nullité affligeante dans cet exercice. Là où Apollon aurait lancé une boutade avec légèreté, mon ton trahissait au contraire toute mon angoisse. D’un bond, nous franchîmes l’espace nous séparant du ravin pile au moment où le géant arrivait. Ce dernier tendit la main pour essayer de nous attraper mais en vain. Si, je mourrais la seule chose que j’espérais c’était que Mnémosyne ai ma mort ainsi que la souffrance infligée à Apollon qui en résulterait sur la conscience. C’était peut-être mesquin mais étant donné tout ce qu’il se passait je commençais à croire moyennement ce qu’Anatole m’avait dit à son sujet la dernière fois.
Je me préparais mentalement à l’impact avec la glace, mais quelque chose attira mon attention, un nuage. Il n’était pas sensé y en avoir, sauf si ce nuage ainsi que l’autre que j’apercevais n’étaient que le fruit de mon imagination. En revanche, le sac sur lequel j’atterris lui, ne semblait nullement être le produit de mon imagination. La collision me coupa momentanément le souffle. Clignant des yeux, plusieurs fois afin de reprendre mes esprits, j’osais légèrement remuer ma main droite afin de constater l’ampleur des dégâts. J’avais beau être solide, il y avait des limites à tout, même à la physiologie divine. A priori rien de cassé, je pus pousser un soupir de soulagement, et détailler un peu plus l’endroit où nous étions. A première vu cela ressemblait à un bateau, quant aux sacs sur lesquels nous avions atterris étant donné l’acharnement que mettait Hei Hei à vouloir faire un trou dedans, je supposais qu’ils contenaient des graines –ce n’était qu’une supposition, l’on ne pouvait pas dire que Hei Hei soit vraiment une lumière-
Levant le regard vers les voiles je constatais un symbole que j’avais déjà pu apercevoir par le passé. Je faillis me laisser à nouveau lourdement tomber sur les sacs avec soupire de découragement. Pas les explorateurs, leurs pastèques et leurs chants. Ils n’étaient pas méchant, juste un peu trop…Enthousiaste. Et du genre à vouloir absolument vous faire pousser la chansonnette alors que vous aviez horreur de cela. Néanmoins, tout ceci je le gardais pour moi. Ne serait-ce que pour ne pas vexer Vaiana dont nous avions probablement les ancêtres devant nous. D’ailleurs l’un deux nous tendit à chacune une main, nous aidant à nous relever :
« La chute a été terrible ! Comment vous avez fait pour arriver là ? » Demanda-t-il surpris tout en souriant « Vous arrivez juste à temps pour le départ ! »
- Croyez-moi, c'est également une question que l'on se pose répondis-je en m’époussetant légèrement le jeans. C’est vrai après tout, nous avions sauté dans un ravin prête à littéralement essayer de briser la glace pour tenter de survivre et juste après nous, nous retrouvions sur l’un de leurs bateaux. C’était à n’y rien comprendre. Et un coup d’œil à Vaiana m’appris qu’elle se posait également la question. Le départ ? Demandais-je tout de même intriguée.
Je ne sus exactement si c’est le fait que ma tête aurait très certainement beaucoup fait rire mon frère s’il avait été là, lorsque je sentis le bateau bouger et le voir s’envoler pour monter dans les nuages –dans quoi étions au juste, dans Peter Pan ?- ou bien si c’était la question posé précédemment qui sembla surprendre l’explorateur :
« Bien sûr. » Dit-il avant d’ajouter « C'est lui qui vous envoie c'est ça ? On ne trahit jamais une promesse. On a entendu son appel, et on y répond. Les Explorateurs voyageront à ses côtés. »
Lui ? Ah « oncle » Atlas. Non mauvais titan, personnellement c’était Mnémosyne qui m’envoyait pour une toute autre histoire –dont je n’avais très certainement pas encore saisit toutes les subtilités- quant à Atlas, la dernière fois que je l’avais vu il avait fait comme si j’étais transparente, préférant s’adresser à mon frère uniquement. D’ordinaire je m’en fichais. Mais comme à l'époque, la moindre information que je pouvais grappiller sur notre mère, m’étais précieuse je l’avais ne nous voilons pas la face, très mal prit. Secouant la tête, pour chasser ces pensées parasite, je préférais ne rien dire de plus à l’explorateur. Prudence oblige. Ce n’était pas ceux que nous avions rencontré dans le monde des contes l’an dernier, aussi préférais-je en dire le moins possible. Me contentant de promettre intérieurement en entendant les tams tams s’élevant des différents bateau accompagnants celui-ci que s’ils essayaient de me faire chanter, je leur faisais manger leurs coiffes.
Prise d’un doute, je profitais du fait que nous puissions tenir debout pour m’approcher de mon amie et baissait d’un ton :
- Vaiana, ôte-moi d’un doute. A défaut de t’avoir clairement expliqué en quoi consistait le fait d’être une déesse magique à l’époque. Anatole t’as au moins donné toutes les informations concernant tes origines et celles de ton peuple ?
Elle connaissait peut-être déjà tout ça, et n’en avait pas besoin. Mais disons qu’il s’agissait d’une simple mesure de précaution. A force, j’avais appris que tout ce qui touchait de prêt ou de loin au divin et ce quel que soit son origine était bien souvent nimbé de mystère.
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Vaiana De Motunui*
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
Trop de choses pour mon cerveau, mon esprit, et tout ce que vous voulez. Trop. De. Choses. Une peur soudaine, une mort imminente, une course effrénée, un saut suicidaire et maintenant... L’arrivé sur un bateau. Trop de choses. Et ce bateau n’était pas n’importe lequel. Celui de mes ancêtres, celui des explorateurs. Mes yeux se seraient illuminés en temps normal. Surtout en reconnaissant ces personnes. Mais pour le moment, j’étais encore sonnée. Je me relevais, alors que Diane échangeait déjà avec l’un d’entre eux. Je jetais un regard derrière moi, pour découvrir des centaines, des milliers de bateau, s’élevant vers le ciel.
- Ok. Je crois que je suis entrée dans la quatrième dimension...
Commentais-je, sonnée. J’hochais vaguement la tête à la question de Diane. J’avais quelques infos sous le coude, mais pour le moment, j’étais encore trop ailleurs pour pouvoir faire quoi que ce soit. Malheureusement, je n’allais pas pouvoir rester longtemps dans cet état presque végétatif.
- Nous avions suffisamment à manger. Inutile d'amener votre repas.
Je suivis le regard de l’explorateur pour tomber sur Hei hei, picorant les sacs vigoureusement. Il me fut quelques secondes pour réaliser le but de sa remarque. Je lançais un regard vers Diane en marmonnant.
- Je viens de frôler la mort et d'apprendre que mes ancêtres sont comme Jules. C'est pas une bonne journée.
Grinçais-je entre mes dents avant de relever le regard vers l’explorateur, qui me regardait à nouveau. J’esquissais un léger sourire avant de déclarer.
- Il s'agit d'un compagnon. Il porte chance pour la navigation, alors tachez de ne pas lui faire de mal si vous ne voulez pas vous attirer le mauvais oeil.
J’étais clairement à ce point déroutée pour réussir à sortir des informations aussi énormes ? Je soupirais intérieurement, en tentant de me reprendre. Néanmoins, l’idée n’était pas totalement à jeter à l’eau. Avec quelque chose comme ça, ils le laisseraient peut être tranquille, et cela me ferait un soucis en moins à gérer.
- Le mauvais oeil ?
L’homme me fixa un instant, ses yeux plongés dans les miens. Ah oui, effectivement, une expression, mauvaise idée. Non, je n’ai pas une mauvaise vue. Ni un œil malade, si c’était ce qu’il se demandait. Un sourire amusé s’installa sur mes lèvres.
- Une expression, de la malchance, ou des catastrophes, si vous préférez.
Cette information sembla lui suffir puisqu’il changea de sujet, pour mon plus grand bonheur. Je me voyais mal m’embourber dans ma bêtise pendant plusieurs minutes. Mais au moins, Hei Hei était tranquille. Pour le moment.
- Comment doit-on vous appeler ?
- Va..
J’hésitais un instant. Quelque chose me disait de me méfier. Pourtant, il s’agissait de mes ancêtres. Mais dans tous les films que j’avais vu, de mon côté ou avec Apollon, il fallait parfois ne pas révélé sa véritable identité à son passé.
- Vaia.
Il sembla satisfait de ma réponse, et lança un regard à Diane avant de me questionner de nouveau.
- Et votre amie ?
Je savais qu’elle aurait préféré Dia, mais... Trop de « ia » tuait les « ia », avec un petit sourire taquin, que je lui renvoyais, je répondis naturellement à l’homme.
- Didi.
Me l’entendre dire me fit me rendre compte du peu de... Crédibilité qu’il pouvait dégager. Je pris donc rapidement les devants pour enchainer, histoire qu’il ne se doute de rien.
- Et vous êtes ?
Une présentation s’imposait, apparemment. Il avait nos identité partielle, et nous deviens avoir la sienne. Même si cela n’allait certainement pas nous avancer à grand chose. A moins qu’il soit l’un des héros conté dans nos histoires d’enfance.
- Mon nom est Ariitea. Je suis Explorateur. Mais vous devez déjà le savoir.
Ariitea. Ca sonne pas un peu féminin, ce nom ? M’enfin, je me gardais bien de lui faire remarqué, je n’avais pas envie d’éveiller en lui des envies de vengeance. Il avait fait un pas sur le côté en parlant, pour se rapprocher des sacs qui nous avaient servis d’amortisseur. Il en avait soulevé un d’une facilité déconcertante, avant de le repositionner. Il m’adressa un regard, sans rien dire de plus, avant de se reproduire son mouvement sur un autre sac. Sérieusement, si avec une tête pareille, je lui faisais un quelconque effet, c’est qu’il devait sérieusement avoir un problème de vue.
- Qu'attendez vous de nous ?
Avec un petit sourire amusé et évident, je lui lançais.
- Que pensez-vous que l'on attend de vous à votre avis ?
Comme si la réponse était évidente. Bien sur qu’elle l’est. Tu es au courant, non ? Parce que moi pas du tout. Donc si là, maintenant, tu pouvais le dire, ça m’arrangerait quand même vachement. Gardant les épaules relâchées, je faisais extrêmement attention à l’image que je pouvais lui renvoyer. Pas de stress, pas d’hésitation. La logique sembla marcher puisqu’il me regarda, légèrement surpris, mais gardant tout de même un sourire amusé.
- Je suppose que vous venez pour vous assurer que nous serons bien au rendez-vous. Nous payons toujours nos dettes. Le Commandant Pan n'a pas à douter de notre présence.
Commandant ? Ah, il me semblait que ce commandant n’était plus très commandant. Mais je pouvais toujours me tromper. Après tout, il s’agissait de Thémis. Et je ne la portais pas dans mon cœur. Mais cette histoire commençait à sentir mauvais. Toujours dans une posture détendue, je repris.
- Je suis ravie de l’entendre. Quels ont été les ordres du commandant Pan ? Je voudrais m'assurer que tout vous a bien été mentionné.
Est-ce que vous sentez que je m’enflamme là ? Non parce qu’un seau d’eau glacée va bientôt me faire redescendre sur terre. Je crois que les évènements m’ont sérieusement tapé sur la caboche. L’homme nous regarda, visiblement surpris, tout en nous donnant un fruit à chacune.
- Le Commandant n’a formulé aucun ordre. Juste un souhait. Nous le respectons tous. A travers toutes les contrées, on conte ses exploits. C'est un guerrier juste et bon.
Dans son regard, se lisait une méfiance certaine. Ca y est, j’avais foiré. Je me retins de lancer un regard désolé à Diane. A la place, je fis attention à ne rien laisser paraître, tout en hochant la tête pour accueillir ses propos.
- Nous sommes également ici pour vous aider, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à venir nous le demander.
Juste avant de me retourner pour m’éloigner avec Diane, l’explorateur nous lança un regard avant de nous dire :
- Restez sur ce bateau. Ne le quittez pas.
Cela ne sonnait pas comme un ordre. Mais l’injonction était présente et donnait le même effet. Je pris simplement la peine d’hocher la tête, avant de me tourner vers Diane alors que l’explorateur s’éloignait. D’une voix basse, pour ne pas éveiller les soupçons des autres personnes présentes.
- C'était si terrible que j'en ai l'impression ?
J’avais totalement conscience que je cherchais à me rassurer. Oui, j’avais tout fait foirer. J’avais réussis à capter certaines informations, mais à trop en vouloir, j’avais franchis une limite, ce qui me laissait un goût amer dans al bouche. Diane soupira avant de répondre.
- J'en ai bien l'impression. Règle numéro une dans ce genre d'expédition : méfie toi de tout et de tout le monde, donne le moins d'informations possible.
Mon stress doubla face à la révélation de Diane. Bon au moins je suis un boulet, et c’est confirmé. Je me replongeais dans mes échanges précédents pour chercher mon erreur. Qu’est-ce que j’avais bien pu laisser filer pendant cette discussion. Je fronçais légèrement les sourcils avant de reprendre.
- Je n'ai donné aucune information. Par contre, on a quelques pistes. J'ai croisé Pan, plus tôt dans cette aventure. Il n'était plus commandant si on en croit Thémis.
Je fis une pause en me remémorant ce passage qui semblait déjà si lointain.
- Il n'avait pas l'air enclin à faire quoi que ce soit. Il nous a conseillé de rentrer chez nous, que nous ne trouverions que la mort. Il était très... Négatif.
C’était l’impression qu’il m’avait donné. Il n’avait pas l’air hostile non plus, juste pessimiste. Il ne nous avait pas rassuré, et il n’avait pas non plus l’air de vouloir faire capoter la machine. Il semblait juste démuni, à ce moment là.
- Je le sais bien. C'était un conseil pour l'avenir et non un reproche. Je ne voulais pas que tu le prennes comme tel navrée.
Je secouais la tête pour faire passer ses paroles. Je ne l’avais pas mal pris, mais j’étais certainement légèrement sur les nerfs après tout ce qui venait d’arriver.
- Je ne suis étrangement pas très étonnée venant de sa part.
Cela ne nous avançait pas plus sur ce qu’il se passait. Je lançais un regard vers l’explorateur, à cours d’idée. Qui nous avait encore envoyé ici ? Et pour quelle raison ? Dans tous les cas, je marchais sur des œufs et il allait falloir régler ce soucis.
- Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe... Ni de ce que l'on doit faire... Je sèche.
Je levais les yeux vers Diane, la questionnant du regard, j’espérais qu’elle ait un plan, aussi fou soit-il pour nous sortir d’ici. Rappelez vous bien de cette phrase, je vais certainement amèrement la regretter après.
- J'aurais bien une idée mais...Je ne suis pas certaine qu'elle te plaise.
Je ne la quittais pas du regard, à la fois intriguée et préalablement pessimiste sur sa proposition. Mais, après tout, si c’était la seule que nous avions.
- Je connais Pan. C'est lui qui nous a tiré du Cocyte en Octobre dernier. Néanmoins le soucis lorsque l'on est à cette époque, c'est la synchronisation des frises chronologiques. Je ne permettrais jamais de tutoyer Hypérion et de l’appeler Anatole si jamais je le rencontrais pour te donner un exemple. Si moi, je le connais, rien n'indique que lui me connait. En revanche il t'as vu toi et n'avait pas l'air hostile a priori, plutôt du genre à mettre en garde. J'ignore si l'on peu réellement se fier à lui. Mais dans le doute, cela reste notre unique option.
Elle s’arrêta une seconde, comme si elle préparait de douloureuses paroles.
- Phobos est mort, devant mes yeux là-bas et Pan...Pan m'a fait une promesse celle de leconduire au palais des songes. J'ai l'impression que notre ami l'explorateur t'apprécie beaucoup si tu vois ce que je veux dire. Tu crois que tu arriverais à lui faire les yeux doux, pour lui avouer que nous cherchons Pan afin de s'assurer qu'il a bien honoré sa promesse ? C'est un mensonge mais il n'est pas obligé de le savoir. A défaut de me connaitre, Pan te connait toi, ce serait peut-être un moyen d'en savoir plus sur ce bazar et en quoi nous risquons tous d'y passer.
Les chances de réussites étaient... Quasi inexistantes, surtout à la fin, devant Pan, mais je devais avouer que la déclaration à l’explorateur tenait debout et qu’elle nous éviterait quelques soucis présentement. C’était non négligeable. J’hochais alors la tête, incertaine.
- Je ne te promets rien.. Garde un œil sur Hei hei, je reviens.
Je fis demi tour, lui lançant un dernier regard, avant de m’avancer jusqu’à l’explorateur. Je posais délicatement ma main sur son épaule, pour attirer son attention sans le surprendre.
- Excusez-moi ?
L’explorateur se retourna, j’esquissais un léger sourire, avant de planter mon regard dans le sien. Le séduire n’était certainement pas la bonne idée, et dans cette situation, je n’étais pas sûre que cela porte ses fruits, mais de la sincérité, c’était certainement le plus envisageable. Avec un soupçon de drama familial.
- J’ai quelques aveux à vous faire. Je m’excuse d’avance pour ces quelques minutes de discussion précédente, je pense que j’ai été quelque peu déroutée par certains évènements précédent. Nous ne sommes pas envoyé par Pan. Pas exactement, mais nous le cherchons.
Je pris un instant pour analyser sa réaction avant de reprendre.
- Nous le cherchons à vrai dire. Mon amie, là bas, souhaiterait savoir de sa bouche qu’il a bien honoré une promesse qu’il lui a faite. Un être très cher est mort devant ses yeux. Pan lui a promis de le mener jusqu’au Palais des Songes, elle aimerait s’assurer que cette promesse soit honorée. La famille est très importante pour elle. Nous aurions besoin de vous, pour le trouver. Il ne m’est pas inconnu, je l’ai aperçu il y a peu et j’ai manqué cette première occasion de lui demander pour Didi. J’aimerais me racheter aussi, et lui permettre de dormir en paix. Est-ce que vous pourriez m’aider ?
Là, j’ai tout sorti. Le drama, la jeune femme en détresse, la famille, la dette. Je peux pas faire plus. Alors là mo pote, t’es clément, tu remercies mon discours presque maîtrisé, et tu m’accordes la faveur. Parce que pour une fois, j’ai pas trop mal fait les choses. Pourtant, il fut sceptique à mes paroles. Il hésita, me laissant l’espace d’espérer.
- D’accord.
Il hocha simplement la tête. Je mis quelques secondes à réaliser. J’aurais pu m’en réjouir, si le bateau n’avait pas eu un accou dans l’espace, me faisant presque perdre l’équilibre. Je m’avançais, après avoir fait un signe discret victorieux à Diane, dans le même élan que les explorateurs pour regarder ce qu’il se passait. Beaucoup de navires nous avait rejoint. Certainement la flotte de Pan, immense, s’étendant à perte de vue. Jamais je n’avais vu autant de bateau volant. Enfin de bateau volant, jamais, mais autant de bateau tout court, jamais. Beaucoup avaient des formes différentes, des aspects plus ou moins effrayants. Mais aucun d’entre eux n’avait le symbole des explorateurs.
Un immense vaisseau se détacha des autres. Tous portèrent les yeux sur lui. On ne pouvait pas le louper. Dans le genre qui envoie du pâté, il était plutôt bien placé. Des voiles couleurs rouges et or, on avait pas eu le même budget décoration, pour le notre.
- C’est le vaisseau impérial.
- Ouais, ça j’aurais pu deviner.
Relevais-je, toujours sidéré par l’apparition. Diane et Hei hei nous avait rejoint. Un hologramme géant apparu, montrant un homme sur un bateau, alors que sa voix résonnait dans l’espace.
- Mes amis. Je sais que vous vous attendiez à voir le commandant Pan. Mais... Il a été arrêté pour trahison.
Un brouhaha se dégagera des vaisseaux, chacun semblait avoir quelque chose à dire, mon regard se porta un instant sur Ariitea, qui semblait particulièrement inquiet. Génial, du quoi rassuré. Diane, quant à elle, semblait connaître cet homme. Un certain... Japet.
Jules Verne
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Agacé de ne pas voir suffisamment bien, j'avais joué des coudes pour m'approcher davantage des prisonniers. La petite créature poilue poussait toujours des gémissements aigus tout en me fixant avec espoir, alors que la Sentinelle la tenait toujours par la peau du cou.
Cependant, je n'avais d'yeux désormais que pour la jeune captive qui venait de prononcer mon prénom. Je la dévisageai, interdit. Robyn, ici, dans la bibliothèque de Titania avec Machin. L'on aurait dit la solution d'un jeu de détectives sur plateau auquel Ellie m'avait initié il y avait peu.
Que diable faisait-elle en un tel endroit ? Je craignais déjà pour la vie de Vaiana -j'espérais d'ailleurs qu'elle était en sécurité, où qu'elle soit- mais savoir la pâtissière aux prises avec la justice de ce monde me plongeait dans un abîme d'effroi.
Pourtant, ce fut avec audace et dédain que je sortis de la foule de curieux pour me placer devant les Sentinelles. Rassemblant mon courage, je les fixai et ordonnai d'un ton sans réplique :
"Relâchez les prisonniers. Ce ne sont que de pauvres hères cherchant sans doute un abri pour dormir. Je vais m'employer à leur trouver un logis plus adapté."
J'espérais que les vêtements que je portais suffiraient à les convaincre de ma suprématie. Robyn jeta un coup d'oeil assassin à la Sentinelle qui la retenait et lança :
"Ouais, faites ce qu'il dit. Laissez-le s'occuper des pauvres créatures mal en point que nous sommes."
Je me demandai si cette remarque allait pencher en notre faveur ou notre défaveur. Il aurait été sans doute mieux avisé qu'elle reste silencieuse. A mon grand soulagement, le soldat lâcha la jeune femme et l'autre posa Machin à terre. Ce dernier se précipita jusqu'à moi en boîtant, puis s'accrocha à ma sandale en sanglotant. Je pinçai les lèvres, contrarié par ce trop grand élan d'affection, car je remarquai le regard suspicieux des Sentinelles.
"Eh bien ! En voilà un qui est reconnaissant d'avoir été libéré ! Il doit s'agir d'une coutume de ces individus. Vérifions-le de suite."
Je tentai le tout pour le tout. Prenant une expression faussement intriguée, j'avançai vers Robyn -en prenant garde que Machin ne tombe pas de ma sandale- et tendis les bras vers elle, attendant une étreinte. Je me doutais que cette proximité ne l'enchantait pas. Il allait falloir que je me fasse violence pour rester impassible, moi aussi. Je l'observais d'un air tendu, cherchant à lui faire comprendre que notre survie à tous dépendait de son bon vouloir.
Tout d'abord, elle resta immobile, indécise. Puis, une grimace apparut sur son visage lorsqu'elle comprit ce que j'avais en tête. Elle consentit enfin à s'approcher, changeant sa grimace en sourire forcé, pour me serrer dans ses bras maladroitement pendant à peine trois secondes. Ce fut suffisant pour que son parfum sucré m'envahisse et me ramène plusieurs mois en arrière. Je me ressaisis très vite alors qu'elle s'écartait.
"On adore les câlins. Nous pour remercier les gens, on les prend dans nos bras." expliqua-t-elle aux Sentinelles d'un ton très convaincant.
Je devrais imprimer cette phrase dans mon esprit, songeai-je, mi-rêveur, mi-attristé.
"Merci pour votre réactivité, soldats." dis-je aux Sentinelles. "Vous pouvez disposer. Je me porte garant pour eux."
Machin commençait à chatouiller mon pied nu avec son pelage. Cela devenait difficile de rester droit comme un i. De temps à autre, je remuai des épaules en me mordant les lèvres pour m'empêcher de rire.
Les soldats nous observaient toujours, sceptiques. Ils baissèrent les yeux vers Machin, avant de se regarder. Puis, l'un d'eux s'approcha de moi, la main posée sur son fourreau. Je soutins son regard sans ciller, malgré l'angoisse qui me saisit.
"Vous êtes nouveau, n'est-ce pas ?"
"Oui, c'est cela." dis-je car je n'avais aucun mensonge à raconter et j'estimais qu'une réponse rapide valait mieux.
"Nous n'avons pas été informé de la présence d'un nouvel Archiviste."
"Oh, vous savez la communication au sein de Titania, ce n'est plus ce que c'était !" fis-je d'un ton badin, la gorge sèche.
Du coin de l'oeil, je remarquai que deux autres Sentinelles approchaient d'un pas calme, derrière nous. Les curieux se massaient toujours, de plus en plus intrigués par ce qui se passait.
"Vraiment ?" insista le soldat face à moi, avant de baisser les yeux vers Machin, toujours accroché à ma sandale. "Veuillez nous suivre, Archiviste."
Il me tourna le dos, se dirigeant vers une porte à sa droite. Je réfléchis rapidement. Pouvait-on fuir ? Non, impossible d'envisager une telle éventualité. Nous nous trouvions dans une cité dont nous ne savions rien des règles de vie et nous étions entourés par des soldats aguerris.
"J'espère que ce sera rapide. J'ai beaucoup de travail !" prétextai-je d'un ton important et agacé.
Puis, tournant la tête vers Robyn, j'ajoutai précipitamment en remuant à peine les lèvres :
"Courage."
Je ne savais pas si c'était à elle ou à moi que je m'adressais, en réalité. Je commençai par me pencher pour décrocher Machin de ma sandale et le rendre à la jeune femme, délicatement. Je remarquai que l'une de ses pattes arrière était ensanglantée. Je tiquai, anxieux, et consentis à suivre les soldats dans la pièce d'à côté, accompagné par la jeune femme et la boule de poils.
La première Sentinelle se posa juste à côté de la porte close, alors que la seconde se tournait vers moi, avant de se pousser pour m'indiquer le panneau de bois. Oh, on me laissait le soin de l'ouvrir. C'était curieux mais après tout, pourquoi pas ! Je m'en approchai, bien décidé, quand je fus coupé dans mon élan par une absence bien fâcheuse.
"Il n'y a pas de poignée." fis-je remarquer dans un murmure. "Cela risque de compliquer un peu les choses."
Bien loin de me laisser démonter, je posai les mains à plat contre la porte et essayai de la pousser. Bien entendu, rien ne se produisit. Il n'y avait aucune serrure non plus. Dépité, je me mordis les lèvres, sentant le regard des Sentinelles braqué sur moi. Celui juste à côté de la porte me jeta un coup d'oeil indécis, et je haussai brièvement les épaules. Il sembla comprendre la supercherie et ne parut pas particulièrement étonné.
"Dans l'éventualité où je ne serais pas ce que je prétends être, quel serait le châtiment ?" demandai-je à tout hasard.
Je tentai toujours d'être désinvolte, bien que la tension dans ma voix soit désormais palpable.
Le chef des soldats le fixa d'un oeil incisif et déclara :
"Seul un Archiviste peut ouvrir cette porte. Par conséquent, vous connaîtrez très vite la réponse."
Je frémis. La situation tournait fortement à notre désavantage et je ne savais comment faire pour l'améliorer.
"Pourquoi cet accoutrement ? Et la présence de ces personnes ? Que tentiez-vous de voler ici ?" demanda-t-il avec calme et sévérité.
"Je vous assure que nous n'avons aucune mauvaise intention." dis-je en espérant que la sincérité transparaisse à travers mes yeux. "Je ne sais comment je me suis retrouvé dans cette bibliothèque avec ces vêtements. Vous devez me croire, même si cela semble improbable ! Je n'ai aucune raison de vous mentir, puisque de toutes les façons, vous venez de sceller mon sort."
"Ce n'est pas nous qui le scellerons, mais le Titan Roi. Nous allons vous conduire au Palais Impérial. Là-bas, vous serez jugés." dit-il d'un ton cassant.
Sacrebleu... Ouranos ! Je connaissais le nom des titans et je me doutais que celui-là n'était pas connu pour sa grande clémence. Malgré tout, j'acquiésçai, acceptant mon sort pour le moment. Il me fallait très vite trouver une solution de secours, ou bien j'étais perdu.
"Aurais-je le droit à une dernière requête ?"
La Sentinelle me dévisagea, surprise par cette question.
"Laissez la jeune femme en dehors de tout cela. Elle n'est pas responsable de mes erreurs. Elle n'était pas censée se trouver ici."
Le soldat me fixa d'un oeil perçant qui me fit déglutir, mais je ne flanchai pas. Si je ne pouvais pas me sauver, je pouvais au moins tenter de sauver Robyn. L'homme ouvrit la bouche, et j'eus l'impression qu'il allait répondre par l'affirmative, mais il la referma brusquement. Tous les soldats se raidirent alors qu'une voix féminine s'élevait dans mon dos :
"Vous ne venez pas d'ici."
Je me retournai, reconnaissant la titanide brune et élégante qui m'avait appelé à rejoindre cette aventure rocambolesque. Un profond soulagement m'envahit.
"Dame Thémis. Nous avons surpris ces voleurs. L'un d'entre eux s'est fait passer pour un Archiviste. Nous les conduisons au Titan Roi." expliqua le chef des Sentinelles.
"Il est occupé. Je me chargerai moi-même d'eux."
Le soldat inclina la tête. L'instant d'après, nous nous trouvions dans un nouvel endroit. Il s'agissait d'une salle brillamment éclairée par les rayons du soleil qui se déversaient par de multiples ouvertures dans les murs de pierre gris pâle. Des tableaux ornaient les parois. Des parchemins étaient rassemblés en un endroit. Des sièges à l'aspect confortable, une décoration épurée mais qui symbolisait un style profondément féminin et plein de distinction. Il était fort probable que nous soyions dans les appartements de Thémis. Je l'imaginais très bien vivre en un tel lieu.
J'esquissai un sourire rassuré en direction de Robyn, tapotai la tête de Machin puis pivotai vers la titanide.
"Nous vous sommes profondément reconnaissants pour votre intervention." déclarai-je.
Elle savait certainement ce qu'il était advenu de Vaiana, mais je préférais attendre avant de poser des questions. Elle allait sans doute commencer par expliquer pour quelle raison je portais les vêtements d'un Archiviste. Sa question faucha toutes mes belles espérances :
"Qui êtes-vous ? Jamais personne n'avait osé. Et vous ne semblez pas venir de chez nous. Votre aura est différente."
Elle posa les yeux sur Robyn, avant de revenir sur moi. Elle semblait fatiguée.
"Surprenante." ajouta-t-elle.
Je me frottai le front. Cette histoire commençait à devenir difficile à suivre. Se pouvait-il que nous ayons voyagé à une époque antérieure à celle où elle avait souhaité ma présence ? Que se passait-il, à la fin ? Quelqu'un nous manipulait et c'était extrêmement agaçant.
"Je m'appelle Jules Verne et je suis Gardien d'Olympe. Euh... Gardien de la Bibliothèque d'Olympe." corrigeai-je. "Nous nous sommes déjà rencontrés, tous les deux. Dans mon cas, il s'agit de la même journée, mais pour vous, cela se produira dans votre futur. C'est difficile à croire, je le conçois. Vous avez quémandé ma présence. Vous me faites confiance pour une tâche dont j'ignore tout."
Tout en parlant, je prenais pleinement conscience du charabia qui sortait de ma bouche. Je jetai un coup d'oeil vers Robyn et constatai qu'elle semblait aussi perdue que Thémis. Merveilleux... Le seul qui avait l'air comblé en cet instant était Machin qui gazouillait dans les bras de la jeune femme, tout en jouant avec une mèche de ses cheveux blonds.
Malgré tout, je reposai le regard sur Thémis, qui demeurait impassible. Elle finit par déclarer d'un ton lugubre :
"J'aurais dû vous laisser en proie aux Sentinelles."
La rage sourde dans sa voix me fit dresser les cheveux sur la tête. Qu'avais-je fait ? Nous avais-je condamnés, une fois de plus ?
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
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Y en avait marre, de ces titans à la con. Les Dieux étaient déjà pas toujours facile à comprendre, mais alors eux... Bordel. C'était un casse tête d'essayer de déchiffrer ne serait-ce que leurs paroles. Est-ce qu'ils étaient sympas ? Bah on savait pas. Est-ce qu'ils allaient nous aider ? Bah on sait pas non plus. Est-ce qu'ils comptaient nous expliquer dans quel merdier on s'était encore retrouvés ? Ah bah non. Bien sûr que non. Ils préféraient se contenter de fixer les pauvres mortels de leurs regards impénétrables et surtout imperturbables, en activant le mode charade pour parler. J'avais envie de hurler. Peut être qu'un d'eux allait finir par se réveiller et capter l'urgence de la situation.
- Et pourquoi ? On vous déçoit ? On est pas si intéressant que ça à sauver finalement ? Vous voulez que je vous fasse un câlin pour vous remercier?
J'étais conscience mon ton agressif et surtout que j'étais un peu en train de provoquer Themis. Mais je pouvais pas m'en empêcher. Elle s'entendait parler ?
- Comment osez-vous me parler de la sorte ?
Et voilà. Elle avait l'air outrée que la pauvre vermine que j'étais lui adresse la parole sur ce ton. Et en faisant ça, elle jetait un peu plus d'huile sur le feu qu'était mon chagrin allié à la colère. Bon ça elle pouvait pas le savoir. Mais sur le moment, je m'en foutais.
- Je vous propose un câlin. Vous vous sentez agressée ? Bah putain. Soit vous êtes encore moins câline que moi, soit vous êtes facilement impressionnable.
Alors non. J'étais pas en train de sous-entendre qu'elle était faible. Juste qu'elle était moins badass qu'elle en avait l'air aux premiers abords. Ce qui ,n'avait absolument rien à voir. Y avait pas besoin d'en faire tout un cheesecake.
- Robyn ne cherche pas à vous insulter. Les câlins sont pour elle une chose extrêmement importante. Hélas, je crains que vous ne sachiez pas de quoi il s'agit.
Je répondis à l'expression outrée de Jules par un regard noir. Il était pas obligé de rajouter une couche à cette histoire de câlin. Fallait vraiment que Machin apprenne à ne pas se jeter aux pieds de n'importe qui. Ça foutait tout le monde dans la merdre par la suite, ses élans d'amour pelucheux.
Thémis fixa aussi Jules, mais sans ciller. Elle ressemblait à une statue, avec ses airs figés et sa peau pâle. Pendant un petit moment, je cru d'ailleurs qu'elle venait de subir un maléfice ou un truc du genre. Mais elle finit par se réveiller pour tourner la tête vers moi. Que ce que j'avais encore fait ?
- Je devrais rappeler les sentinelles pour couper court à cette discussion !
Elle eut l'air d'hésiter, avant de reprendre après un temps de réflexion:
- Vos propos sont incompréhensibles ! Vous agissez comme si vous n'aviez aucune idée de qui se tient face à vous ! Personne ne me parle de la sorte !
Les habitants de Méter avait un sacré problème d'égo. Je voyais que ça. Si elle avait soulevé un peu sa toge, j'aurai été certaine d'y trouver une paire de chevilles enflées.
Agacée, je fermais les yeux et soupirais. Longuement. De manière pas du tout discrète. Mais elle m'énervait. Elle comprenait pas. J'en avais rien à foutre, d'elle. Ce que je voulais, c'était trouver un moyen de m'en prendre à Surt. Qu'on m'aide à retrouver Nora. Ou plutôt... son corps. Si il l'avait laissé. Putain. Fallait pas que j'y pense. Pas maintenant.
- J'ai aucune idée de qui vous êtes. J'ai bien capté votre nom, mais à part ça... vous êtes juste une personne pas très sympa.
Les tendances suicidaires, ça commençait à un peu trop être mon truc en ce moment. Je me forçais à me détendre, en relâchant les épaules, et croisais le regard de la Titanide en prenant un air des plus sérieux. Là, idéallement, c'était fini les conneries. De ma part du moins.
- Lui, c'est un gardien de bibliothèque, je confirme. Et moi c'est Robyn. On peut dire que d'une certaine manière, je suis chef d'armée. Et sincèrement, on a aucune idée de ce qu'on fait là.
J'avais failli dire que j'étais pâtissière, mais je m'étais rendue compte juste à temps que ça l'aurait moyennement fait. Même si mon boulot me rendait très fière, même plus qu'être shérif, j'étais pas certaine que ça fasse très sérieux aux yeux de Thémis.
- Votre fils s'appelle Hadès.
Jules prit à son tour la parole, en fixant la femme d'un oeil à la fois assuré et anxieux. C'était tellement pas rassurant dit donc... Je croisais mentalement les doigts pour qu'il se débrouille mieux que moi et qu'il réussisse à charmer la Titanide. En général, il était pas trop mal doué pour user de son charisme.
- Vous l'avez mis à l'écart parce qu'il n'est pas comme les autres. Je sais ça parce que je viens d'une autre époque. J'aurais toujours une longueur d'avance sur vous. Je ne suis pas votre ennemi, mais votre allié. Alors faîtes moi confiance... s'il vous plaît.
Effectivement, il lui avait fait de l'effet. Mais c'était pas forcément une bonne chose, étant donné l'air totalement perdu de Thémis. Elle semblait en avoir le souffle coupé, de ces révélations. De mon côté, j'en étais bouche bée. C'était vraiment la génitrice d'un taré comme Hadès ? Elle l'avait fait tomber de son berceau quand il était petit pour qu'il devienne à ce point... lui-même ?
- Comment...
Thémis du s'arrêter de parler pour remettre dans l'ordre ses pensées. Ça se voyait à son regard troublé et perdu. Je pouvais même lire dans ses yeux une pointe de frayeur. Ce qui n'était pas pour me rassurer...
- Vous l'avez vu ?
Hadès ? Oh bah il bossait à la mairie, donc je le voyais souvent. Et puis c'était le père d'Elliot. L'ex d'Aryana. Le dieu chiant qui était toujours là mais quand on avait pas envie de le voir. Suffisait de pas grand chose pour le voir apparaître. Mais j'étais pas certaine que cette réponse puisse la satisfaire.
- On l'a juste... vu. On le voit même trop souvent. Mais on le connait. Et je peux vous dire qu'il va très bien. Là où on est, il a plutôt une chouette vie.
J'allais pas non plus le préciser qu'il était insupportable, que pas beaucoup de monde devait l'apprécier et que c'était le pire divin de tous. Il remportait même le titre face Elliot à mes yeux. C'était sa mère. Si je lui disais que son gamin était con, elle allait probablement pas apprécier.
- C'est impossible.
Au final, même en y mettant du mien, elle avait pas l'air plus rassurée. Elle se mordit la lèvre et regarda ailleurs, troublée par mes révélations qui finalement n'en étaient pas vraiment.
- Vous ne pouvez pas savoir pour lui !
Avec nervosité, elle ramena une mèche rebelle de sa chevelure brune derrière son oreille, avant de plonger son regard dans le mien. Ce qui n'était jamais bon signe.
- En ce moment, nos forces se rassemblent sans que personne ne le sache ici, afin d'éradiquer une bonne fois pour toute la menace qui pèse sur notre monde. Vous êtes en train d'insinuer que nous pouvons perdre et que... mon fils ne grandira pas là où je pourrai m'assurer moi-même de sa sécurité ?
Merde. Elle avait vraiment l'air de l'aimer, son fils. Comment elle faisait ? L'Amour Maternel, c'était puissant au point de rendre aveugle ?
- Je ne peux pas vour révéler l'avenir. Nous vous en avons déjà trop dit.
Jules essaya de sauver la mise, en m'adressant au passage un regard réprobateur. Mais que ce que j'avais encore dis de mal ?
- Sachez seulement que votre fils est en bonne santé.
Il est devenu con, mais sinon il va très bien. Oh et puis il a aussi eu un fils qui dans le futur deviendra un grand méchant monsieur masqué qui a osé s'en prendre à ma Nora. Et à son bâton. Mais sinon, tout va super bien hein. Nikel !
- Je peux faire la bêtise d'encore parler ?
Je levais la main, comme si on était à l'école et que je voulais poser une question à la maîtresse. Dont j'attendis pas l'approbation pour prendre la parole.
- Y a même pas un quart d'heure, j'ai rencontré Surt. Et j'ai l'impression qu'il est au courant de beaucoup de choses. Donc je veux pas trop avoir l'air de vous donner des ordres, mais je pense qu'il va falloir speeder niveau plan, parce que sinon on va pas survivre encore longtemps.
À mon grand désaroi, Thémis n'eut pas de révélation suprême. Elle eut même l'air encore plus perdue.
- Que ce que le guerrier a avoir avec tout ça ?
Ah ? J'avais encore dit une connerie ? Étant donné le regard anxieux que lança Jules, c'était le cas. Et merde. Je rentrais la tête entre les épaules. Je l'avais dis, pourtant. J'étais au courant de rien. Là, je savais même pas que Surt était aussi considéré comme un guerrier. Il avait plein d'autres fonctions autres que psychopathe assassin, dit donc.
- Rien du tout. Absolument rien.
Pour appuyer les dires de l'écrivain, je hochais vivement la tête. Apprendre à me taire. Un jour, je comptais le faire. Un jour.
- Je confirme. Excusez moi. Ça doit être le manque de câlin, ça me monte au cerveau.
Tentant de changer de sujet, je me mis à câliner Machin, qui s'était amusé depuis le début de la conversation à me nater une mèche de cheveux. Il ne semblait pas avoir conscience de la gravité de la situation. L'innocent petit chanceux.
Je lui chatouillais le ventre en le berçant dans mes bras quand un garde apparu. Je cessais de bouger quand il nous fixa chacun notre tour, avant que Thémis lui fasse signe de parler. Il eut une hésitation, nous jetant des coups d'oeil en coin comme si il n'osait pas parler devant le groupe de mortels que nous étions.
- Vous m'aviez demandé de vous tenir informée.
Il hésita de nouveau, avant de reprendre.
- La flotte n'est pas arrivée. Le titan roi est semble-t-il très énervé. Il a fait appeler le commandant Pan.
Thémis l'observa en silence, attendant la fin des nouvelles avec une grande attention.
- Il ne s'est pas présenté. L'attaque a échoué...
À peine il eut terminé de parler que la Titanide lui adressa un signe de la tête qui le fit disparaître. Malgré le calme apparent de son expression, je sentie tout de suite qu'elle était à deux doigts d'exploser. Tout à coup, j'avais beaucoup moins envie de me risquer de l'ouvrir.
- Vous arrivez au moment même où le monde s'effondre. Comment ne pas envisager que vous en êtes responsables ?
J'ouvris la bouche pour répondre sans réfléchir, mais m'en rendis compte de justesse et me ravisais de justesse. Mieux vallait se taire avant de raconter encore une fois une connerie qui ferait tomber nos têtes. Je me contentais de baisser la tête et le regard, dans un geste que j'espérais un minimum respectueux.
- Je vais éviter de répondre à cette question. Je pense que Monsieur ici présent sera plus apte à vous expliquer en quoi nous sommes innocents dans cette histoire. Parce que oui, nous le sommes vraiment. Mais il vaut mieux pas que j'essaie de défendre notre cause.
Pour une fois que je disais quelque chose d'intelligent... Le but n'était pas de laisser Jules se dépatouiller tout seul. Mais il se montrait bien plus doué que moi pour tenter de rassurer la Titanide. Depuis le début, je me contentais de nous enfoncer un peu plus. Un petit retournement de situation serait le bienvenue.
- Nous ne sommes guère plus que des victimes dans cette histoire. Tout comme vous. Sachez seulement que vous avez fait appel à moi pour vous aider. Par conséquent, je n'ai aucun motif à faire basculer ce monde dans le chaos, quand bien même j'en aurai les moyens.
Il eut un sourire, avant de secouer la tête comme si il venait de se rendre que l'idée était tout particulièrement absurde. Moi j'aurai évité de dire ça à une Titanide parano...
Pour toute réponse, Thémis eut un regard fuyant. Elle sembla tout à coup buguer sur quelque chose pendant une poignée de secondes, ce qui me fit froncer les sourcils. Les Titans pouvaient faire un arrêt cardiaque ?
Je tournais la tête vers le fond de la pièce en entendant une porte s'ouvrir. Mais la Titanide ne me laissa pas le temps de voir qui débarquait.
- Cachez vous là et attendez.
Malgré son ton pressant, personne ne bougea. Je n'arrivais pas encore à capter l'urgence de la situation. Quelqu'un débarquait, mais qui ?
- Vite !
Le mot presque crié finit par nous réveillé. Avant même que je puisse me mettre en marche, je sentie une main attraper la mienne et m'entraîner à sa suite. Comme c'était bizarre d'être de nouveau en contact avec la paume si familière de Jules...
La cachette proposée par Thémis était un placard dont la porte se referma sur nous pour nous cacher de la vue du nouvel arrivant dont les bruits de pas se rapprochaient.
- Ce n'est pas ici que tu devrais être.
- Laisse moi le temps de t'expliquer.
La voix m'était inconnue, mais Jules s'empressa, dans un murmure, de mettre un nom dessus.
- C'est le commandant Pan !
Que je ne connaissais effectivement pas. J'essayais de suivre la conversation, tout en gardant une main sur la bouche de Machin pour qu'il ne se mette pas à gazouiller de contentement. Il adorait les câlins. Et vu qu'il était pressé entre moi et Jules, ça devait lui faire le même effet que si on le serrait dans nos bras en même temps. Ce qui était quasiment le cas, étant donné à quel point le placard était étroit. J'étais pratiquement pressée contre Jules, malgré la distance que j'essayais de mettre entre son corps et le mien. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Et surtout, qu'on avait pas été aussi proches. C'était beaucoup trop pour des retrouvailles forcées. J'avais un mal fou à me focaliser sur les voix de Pan et Thémis. Ce qui n'était pas du tout une bonne chose. Mais alors pas du tout.
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« Je suis déjà venu ici. » affirmais-je dans un murmure.
« Garde les yeux fermés. »
Elliot était là lui-aussi. Il se tenait sans doute debout à côté de moi. Même si j'aurais voulu ouvrir les yeux, je n'aurais pas pu. Je sentais qu'il me contrôlait. Sa force était différente. Je ne l'avais jamais ressentis auparavant, mais désormais j'avais la sensation qu'elle m'enveloppait. Ce n'était pas quelque chose de mauvais. C'était étrangement doux et rassurant.
J'étais morte, puis je me suis réveillé. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux. J'ai paniqué et il a posé sa main sur moi. A cet instant, je me suis sentis rassurée et j'ai eu la sensation que tout autour de moi avait changé. Je ne savais pas où je me trouvais, mais j'étais persuadé d'être déjà venu ici. J'avais entendu dire qu'Elliot pouvait remettre une âme dans son corps d'origine. C'était sans doute ce qui s'était produit. Pourquoi m'avait-il tué si c'était pour me ramener à la vie ? Il fallait que j'arrête de penser que cet homme était Elliot. Il n'avait pas de logique, pas de bon en lui. Ce n'était que Surt. Elliot était sans doute mort il y a longtemps.
« Le Temps est un concept. Douze heures du jour et de la nuit. Il est physique. Découpé en parties. Passé, présent, futur. Il est linéaire. Mais le Temps n'est pas que ça. Il est aussi immatériel. Il se ressent. »
J'avais sentis sa main se poser sur ma poitrine et mon coeur s'était accéléré. La sensation de bien être qui émanait de lui avait grandis, tentant de me rassurer, mais ce n'était pas si facile que ça.
« Ressent le Sinmora. Il est là, tapis au fond de toi. Comme il est présent en chacun d'entre nous. »
Je n'avais rien d'autre à faire que de me concentrer et de ressentir toute sa puissance. Surt était un grand malade qui aujourd'hui avait dans l'idée de me donner une leçon. C'était ce qu'il avait dit de toute façon, n'est ce pas ? Donner une leçon. Une leçon qui restera gravé dans le Temps. Qu'ils n'oublieront jamais. J'avais le droit d'en bénéficier en première. Qu'elle chance !
« Le Temps des Cycles. Comme la respiration, les saisons, le sommeil. Présent en chaque chose, à chaque instant de ton existence. L'âge, la génération, la destinée, l'éternité. »
A parler comme ça, il réussissait juste à me faire flipper ! Et pourtant, je commençais à comprendre ce qu'il voulait dire. Cette sensation qui s'était emparé de moi, cette force. C'était incroyable ! Ce n'était pas lui. C'était autre chose. Quelque chose de bien plus présent en moi. De bien plus présent en chaque chose qui m'entourait. Mon coeur s'était accéléré ! Je n'avais pas pu m'empêcher d'ouvrir les yeux. Il m'avait laissé faire et désormais je pouvais voir.
J'étais debout, face à une étendue de possibilité. Le passé, le présent, le futur. Tout m'entourait. Tout était là. Je pouvais voir et ressentir chaque chose. Chaque parcelle de vie à travers les âges. Il me faisait partager ce qu'il avait trouvé. Il me faisait découvrir son nouveau pouvoir. Quel que soit le moment auquel je pensais, il apparaissait face à moi. Que je l'avais vécu ou non. Je pouvais absolument tout voir. Le premier cupcake que m'avait offert Robyn à mon arrivée sur Terre et à leur époque. La fois devenue très gênante, où quand mes lèvres avaient rencontrées celles d'Elliot. Les dernières paroles d'Aeon...
Des larmes coulaient le long de mes joues tandis que je revoyais tous ces moments de mon existence, jusqu'à ce que je vis un homme, tenant dans ses bras un bébé et prononcer mon nom. Elle était là, allongée sur ce lit, ma mère. Je ressentais une immense vague d'Amour dans cet endroit. Mais elle émanait sans doute de l'homme qui me tenait dans ses bras et que j'avais reconnu pour l'avoir déjà vue par le passé. C'était lui, le Titan Hyperion, Anatole, mon ami. J'avais passé une main sur mes joues pour y chasser mes larmes.
« Maintenant tu le ressens. » prononça Surt à côté de moi.
Le Temps est un concept inventé par l'homme, pour appréhender les changements dans le monde. Pour structurer nos pensées. Mais en réalité, il est bien plus que ça. Le Temps est spirituel. Il est tout. Absolument tout. Et il est merveilleux !
« Je suis entré dans le Bois des Oubliés. J'y ai découvert le Temps. Cette force que les Titans gardaient cachés parce qu'ils en avaient peur. Il était Temps pour moi de savoir. De tout savoir. » prononça t'il.
Je ne le quittais pas des yeux, essayant de ne plus penser à rien d'autre. A chaque nouvelle pensée, une nouvelle scène apparaissait et un vestige de mon passé. C'était bien trop dur. Je sentais que j'aurais pu demander à voir plus, bien plus. Mon présent, ici, avec Surt. Mon futur... je ne devais pas. Ce n'était pas une bonne chose de trop savoir.
« Une force alors inconnue s'est manifesté subitement face à moi. Imposante, à couper le souffle. »
Il avait marqué une pause. On aurait dit qu'il avait du mal à continuer. Comme si revivre cet instant l'atteignait au plus profond de son âme, ou de ce qu'il en restait.
« Cette personne était puissante. Encore plus que n'importe quel Titan ! Plus qu'Ouranos et Hyperion réunis. »
Je sentais la peur m'envahir. De quelle force parlait-il ? Le Temps ? Quelque chose de plus fort encore que nos Titans ? Comment cela pouvait-il être possible ?
« Au début j'ai eu peur. Tout comme toi en ce moment même. Mais il s'est montré bienveillant avec moi. Il ne me voulait aucun mal. J'avais hâte de faire sa connaissance. »
Je voulais que ça s'arrête. Je n'avais pas envie de connaître la suite. C'était bien trop douloureux. C'était donc ça qui l'avait fait sombré à jamais ? Ce qui avait détruit mon Elliot ? Celui en qui je croyais ?
« Je savais qu'avec lui je parviendrais à mon but. C'était assuré. Alors il m'a regardé et il m'a dit la seule chose que j'avais besoin d'entendre. De douces et merveilleuses paroles pleines d'espoir. »
Surt, Elliot... je ne savais plus lequel se trouvait face à moi, se pencha afin de me murmurer quelque chose à l'oreille. Je l'avais laissé faire. N'ayant pas la force de lutter.
« Nous ne sommes qu'Ombres et Poussières. » déclara t'il avant de se reculer.
J'avais fermé les yeux l'espace d'un instant et quand je les avais ouvert à nouveau, le soleil m'avait éblouis. Je me tenais dans un tout autre lieu, les larmes aux yeux. J'avais croisé le regard de Surt, celui qui avait été Elliot, et j'y avais vue toute sa folie. Quelqu'un lui avait redonné espoir, mais le mauvais espoir. Celui qu'en faisant le mal, tout pourrait lui sourire. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il était devenu. Il n'avait pas idée de qui il était réellement à mes yeux. Ce n'était plus Elliot. C'était simplement un monstre. Mon coeur manqua un nouveau battement, quand mon regard croisa celui d'une vieille dame. Elle était là, face à moi. Et pour la toute première fois, elle me regardait.
« Maintenant elle sait. » prononça Elliot.
C'était donc moi la leçon ? Il m'avait utilisé tel un objet pour montrer à cette dame qu'il pouvait détruire n'importe qui en lui faisant ressentir le Temps ? En lui montrant qui sont vraiment les personnes qui l'entourent ? Et le manque total d'Amour qui est en eux ? Il m'avait utilisé sans doute pour la même raison qu'on m'avait fait venir au monde ? Qui était le plus cruel dans tout ça ? Elliot, Surt, les Titans ? Et si ils étaient tous pareil ?
Tout autour de moi se tenait Gaia, Apollon à quelque pas d'elle, et l'Oracle que j'avais reconnu pour avoir déjà croisé sa route. Il était mort dans mes souvenirs. Mais personne l'était véritablement ici, n'est ce pas ? On était toujours dans le passé, le présent et le futur quand nos routes croisaient celles du Temps ? A côté de moi, un homme torse nu était apparu. N'avait-il donc pas de quoi s'habiller ? Tournant la tête de l'autre côté, je vis Surt démasqué, qui était toujours là. Mon regard fixa une nouvelle fois celui de ma mère. Je n'arrivais pas à percevoir ce qu'elle ressentait. Peut-être que je la dégoutais ? Tout ça parce que j'avais vue le Temps moi aussi et que je savais ? J'avais secoué la tête en me mordant les lèvres.
« Tu as vue Robyn ? Est-ce qu'elle va bien ? » demandais-je à Apollon en détachant mon regard de ma mère.
Les personnes présentent ici m'importaient peu. Je voulais juste m'assurer que mon amie allait bien, vue que pour Apollon ça semblait être le cas. Ce dernier hocha simplement la tête de gauche à droite. Il ne savait pas où elle était...
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
« Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas ! »
Apollon les regardait tous, un par un. C'était quoi ce foutoir ? Y'avait un rassemblement et personne l'avait prévenu ? C'était pour ça, que l'Oracle l'avait amené ici ? On aurait dit un groupe de scouts à côté de la plaque. C'était presque drôle, si on voyait les choses sous cet angle. Mais il n'y avait aucune raison de rire. Il avait secoué la tête de gauche à droite à la question de Nora. Il aurait aimé pouvoir la rassurer, mais elle lui confirmait tout juste que Robyn faisait partie de l'expédition. Il espérait qu'elle allait bien. Il espérait que Diane aussi. Il avait brièvement observé Surt, mais voir son visage en sachant qu'il n'était plus celui qui le connaissait se révélait bien trop perturbant.
Tout le monde se regardait, c'était à n'en plus finir. Ça devenait légèrement tendu.
« Quand le Soleil s'obscurcit. » prononça alors simplement l'Oracle.
C'était... une manière comme une autre de débuter une conversation entre êtres divins, après tout. Il n'y avait rien d'étrange là-dedans quand on connaissait à peu près les spécimens.
« Quand les frères se mettent en marche. »
Cette fois, c'était celui à moitié à poil qui s'était exprimé, un grand sourire sur les lèvres avant de regarder vers Surt, semblant patienter. Bon, ça ressemblait pas à grand chose comme échange mais il y avait une raison.
« A chaque fois que les époques se rencontrent, il est important de savoir où nous nous situons. »
Le dieu hocha la tête, comprenant pourquoi ils s'amusaient à donner des morceaux de prophétie comme si c'était une récitation de poèmes qui avait lieu entre eux. C'était une façon plutôt intelligente pour ne pas risquer de faire de bêtises. Il serait dommage que des choses ne devant pas se savoir finissent par être dites. Même si, en réalité, il n'avait aucune idée de ce qui ne devait pas être dit.
« Qu'est-ce qu'ils font ? »
Apollon s'était rapproché de Nora, qui avait l'air encore plus perdue que lui.
« Ils se placent dans le Temps. J'imagine que c'est une question de cohérence. » murmura-t-il à son intention, jetant un coup d'oeil en direction de l'Oracle.
Il commençait à être habitué à ce genre de situations où rien n'était prévisible mais elle n'avait pas déjà voyagé dans le Temps comme lui. Dire que c'était pendant une de ses expéditions, qu'il l'avait rencontré. C'est que ça aurait pu être une séquence émotion. Mais tout ça avait l'air beaucoup trop important. Trop pour qu'il puisse s'empêcher d'intervenir.
Ses lèvres s'étaient étirées, dans un sourire qui voulait tout dire.
« Je participe aussi ! Je sais pas si vous la connaissez celle-là. »
Il se racla la gorge rapidement, prenant son air le plus faussement sérieux.
« Quand Apollon et Nora sont complètement paumés. Ou j'ai mieux : Avant que la Chasseresse tue le Gardien parce qu'il va se marier. Pas mal, non ? »
Il en était tout fier, se retournant vers la jeune femme pour voir si elle trouvait ça satisfaisant comme présentation. C'était pas tous les jours qu'il inventait des prophétie de lui-même. Puis, on ne leur avait même pas posé la question ! Eux aussi venaient de quelque part, c'était bien de savoir d'à peu près quel moment. Même si ils étaient déjà tous au courant, certainement. Ils en savaient plus qu'eux.
L'homme qui lui piquait son rôle de mec sexy sans tee-shirt se mit à grogner dans sa direction, bouche ouverte, comme si il allait le manger. Mais qu'il vienne ! Au moins ça bougerait un peu et ce serait moins stressant, il aurait pas besoin de raconter n'importe quoi ! L'Oracle quand a lui eut un léger sourire. Voilà quelqu'un qui le comprenait.
« Tu te maries ? »
Ah. Elle était pas au courant ? C'est vrai qu'il n'avait pas crié l'annonce sur les toits. Pas tant qu'il n'était pas prêt à supporter les foudres d'une certaine tornade blonde. Bon, il venait de le dire devant Elliot aussi, c'était une sorte d'entraînement, il aurait l'impression de l'avoir déjà fait quand il se retrouvera face au bon. Parce que pour l'instant, Surt les ignorait royalement et ils étaient toujours en train de se fixer, lui et Gaïa.
Pour seule réponse, Apollon offrit un clin d'oeil à la guerrière. Ils auraient l'occasion d'en discuter plus tard, à un moment plus approprié. La question ne se posait pas de toute manière, elle était invitée.
« Quand l'Amour périt. »
… Ah bah sympa d'enchaîner comme ça. Il devait le prendre comment ? Parce que c'était pas joyeux de dire ça juste après l'annonce d'une union. Ça allait pas faire mauvais présage ou quelque chose comme ça ? Si ça se trouve ça allait leur porter malheur. Même si ils n'avaient pas besoin de ça pour que leurs vies soient continuellement agitées.
Emin eut un regard triste en direction de la Titanide. Elle était passée par tous les stades avant d'arriver ici, c'est ça ? Elle était à la fin de la prophétie. Qu'est-ce que ça leur apportait exactement, si ce n'était de savoir que tout ce qui avait eu lieu avant ne pouvait être changé ? C'était comme ça qu'il voyait les choses. Ce que Gaia avait déjà vu se produirait forcément.
« Arctos. »
C'était pas de la triche ça ? Le froid que venait de jeter le guerrier légendaire était glacial. A priori, ce n'était pas la réponse que les autres espéraient. Le gars dont il ne connaissait toujours pas le nom ne paraissait pas étonné, c'était bien le seul, ce qui le fit supposer qu'ils étaient... du même côté. Apollon n'aimait pas ranger les gens dans des cases. Il n'y avait pas de gentils et de méchants. C'était tellement plus subtile que ça.
Nora restait silencieuse juste à côté de lui, elle ne comprenait pas. Ils étaient deux dans le même cas.
« Le Temps est linéaire. Quand il s'arrête, il recommence. Qu'importe la dernière lueur du jour, car il y a toujours la première qui reprend le dessus. »
C'était une façon de voir les choses. Cet Arctos ne lui disait rien qui vaille, il en lâcha même une grimace. Première lueur ou pas, ça sentait pas bon.
« Mes sœurs ont cru bon de vous faire venir ici, pensant que vous pourrez les aider à mettre fin à la menace qui pèse sur nous. Elles ont écoutés le murmure du Temps et on interprété ce qu'elles voulaient ! »
Il avait comprit que cela l'énervait. Si ça pouvait la mettre de meilleure humeur, lui non plus, n'était pas très heureux qu'on les utilise sans savoir exactement ce qu'il en était.
« Maintenant que vous êtes ici, vous ne pouvez pas partir. Pas tant que vous créerez un point fixe dans le Temps. C'est ce qu'ils attendent de vous. »
Les yeux de Gaia se posèrent sur Surt – qui la regardait sans ciller, il allait se faire mal aux yeux au bout d'un moment – et l'autre étranger. Ils devaient s'agir de ces personnes aux mauvaises intentions.
« Vous êtes piégés ici tant qu'ils n'auront pas ce qu'ils veulent. Il vous faudra créer un autre point fixe que celui qu'ils souhaitent, afin qu'une brèche s'ouvre sur votre époque. »
Le dieu se pinça les lèvres, émettant un léger sifflement avant de se mettre à rire. Qu'on ne vienne pas lui reprocher cette réaction, elle était totalement logique dans son raisonnement.
« Encore ? »
A un moment, il fallait peut-être arrêter de se moquer d'eux. Sinon, ils auraient aussi pu les laisser mourir quand ils étaient gosses, au moins ils n'en seraient pas là aujourd'hui.
« C'est que ça devient récurrent qu'on se retrouve dans des situations délicates sans le vouloir comme ça. C'est fatiguant. » finit-il par achever dans un soupir las.
Il se décida enfin à détailler plus longuement Ell... Surt. Bon sang, c'était difficile de se faire à l'idée quand il avait pas son masque pour cacher sa tête.
« Je préférai quand tu portais tes tee-shirt de geek, c'était plus fun. »
Parce que là, habillé tout en noir, ça ajoutait un côté encore plus morbide comme si il y avait besoin de ça.
« C'est bien beau tout ça mais comment on fait un point fixe déjà ? Faut que ce soit quelque chose de gros, c'est ça ? De toute façon je tente rien tant que j'ai pas retrouvé Arté. »
Il ne savait toujours pas où était sa jumelle et on ne daignait pas lui répondre. Sa patience avait des limites.
« Et Robyn. »
Il avait mit ses mains dans les poches de son jean, plus ou moins détendu malgré les puissances qui se trouvaient devant eux. Il n'allait pas se laisser marcher sur les pieds, quand même.
« Et Vaiana... Et Jules. Et... c'est déjà pas mal. »
Il sentait la surprise de Nora à l'évocation de tant de noms. Oui, lui aussi il pensait pas qu'ils étaient si nombreux. Il réalisait tout juste que c'était toute une petite équipe qui venait d'être embarquée, chacun à des endroits différents. Il n'aimait pas quand les troupes étaient séparés. Cela pouvait signifier plusieurs menaces parallèles. Celle qu'il avait déjà face à lui était déjà pas mal.
« Mais juste par curiosité, c'était quoi le plan ? »
Il avait préféré s'adresser au mec qui grogne. Parce qu'il ne tiendrait pas une discussion avec son la personnalité future de son futur beau-papa, c'était... trop bizarre. Quitte à perdre de précieuses minutes ici, autant essayer d'en apprendre davantage.
« Il faut laisser le Temps suivre son cours. »
C'était bien Emin ça ! Il était plutôt d'accord de manière générale, mais il avait l'impression que du Temps, il leur en manquait. Cruellement. Rien que le fait de se trouver ici, de voir toutes les personnalités présentes et de se rendre compte qu'ils avaient tous leur plan bien à eux... pourquoi ils s'embêtaient à trouver un moyen d'arranger le Futur, si déjà dans le Passé, le Futur était décidé ? Ouais. C'était compliqué tout ça.
Surt eu pour la première fois un semblant de changement d'expression. Un sourire en coin. C'est que ça faisait presque froid dans le dos. Il n'avait pas le même air que d'habitude, c'était normal, bien sûr, mais... c'est pas pour ça que c'était pas dérangeant.
« Que sais-tu du Temps, toi ? »
Il se moquait de l'Oracle. C'était une première. Ah, il le regardait maintenant. Très bien. Ce petit sourire était encore plus bizarre quand il lui était adressé.
« On ne choisit pas son époque. On nous l'impose. »
Il l'avait écouté lui faire la remarque sur son style vestimentaire, alors ? Bon, imposer ou pas, la tenue total black c'est plus à la mode. A part en deuil. Oh... Il était en deuil ?
« Sais-tu comment elles te surnomment ? »
Les yeux du dieux clignèrent lentement, détaillant le Guerrier avec un air d'incompréhension. Il sembla satisfait de l'effet qu'il venait de faire.
« Les Prophétesses. »
Elles avaient un surnom ? Pour lui ? Il devait en être honoré ou commencer à s'inquiéter ?
« A chacune de vos naissances elles ont émis une prophétie. Certaines ont même perdu la vie vue la force que ça leur demandait d'être connecté avec votre esprit. »
Ah... c'était pas vraiment une très bonne nouvelle ça. Il espérait qu'une n'était morte à sa naissance à lui, au moins. Mais sa curiosité était piquée à vif. Il ne se demandait même pas particulièrement quelle était la sienne. Il s'interrogeait sur Diane. Puis sur Aphrodite. Et sur Hermès. Sur Arès. Ils voulaient toutes les connaître. Il venait d'avoir une information et voilà que son esprit en réclama tant d'autres... c'était fatiguant de ne jamais être rassasié de connaissances.
« La tienne évoque un Soleil. Une force naissante qui domine la nuit. »
C'était... classe.
« L'Heure n'est pas encore arrivée. Il est bien trop tôt pour qu'il entende ces paroles. »
Trop tôt. Trop tard. C'était jamais le bon moment. Il faisait confiance en l'Oracle pour savoir que c'était vraiment pas le bon, mais il ne pouvait pas non plus se murer dans le silence et se dire 'Oh non, c'est pas grave, tu me racontera la prochaine fois'. Il ne savait pas ce que c'était, mais ça pouvait se révéler important. Il ne pouvait pas prendre le risque de passer à côté.
« J'écoute. »
Il était plus sérieux, soudainement. Intrigué. Il assumerait les conséquences de cette demande, si il devait y en avoir. Il espérait juste que ça n'allait pas être une prophétie glauque annonçant la mort et les ténèbres. Parce que ce serait tout de suite beaucoup moins prestigieux. Gaia et Emin n'étaient pas satisfaits de sa réaction, contrairement à Surt qui se fit une joie de poursuivre :
« Chaque chose ici a un sens. Le Soleil, c'est la poussière. C'est toi. »
Des petites particules volant au vent. Pas mal.
« La Nuit, ce sont les Ombres. C'est lui. »
Pourquoi est-ce qu'il reculait ? Pourquoi est-ce qu'il s'éloignait ? Pourquoi est-ce qu'il désignait l'autre gars nudiste qui était en train d'avoir un sourire plus que malsain ?
Et voilà. On demandait un peu d'infos, comme ça, pour se cultiver et on se retrouvait embarqué dans une histoire pas possible. Pour pas changer.
Le corps du dieu s'était tendu. Gaia était sur la défensive. Et le jour laissa place à la nuit. Il faisait noir, d'un seul coup et l'inconnu au bataillon eut un air victorieux, commençant à gigoter comme si ça le grattait de partout. Il avait des puces ?
« Lycoctone ! C'est ainsi qu'elles t'appellent ! »
Et il en était heureux. Pourquoi ?
« Parce que tu es le soleil qui tuera la nuit. »
Bon, définitivement, c'était très classe. Mais si il le prenait comme une bonne chose, il préféra ne pas s'exciter à cette nouvelle et en être enthousiaste, puisque l'autre gars avait des poils qui commençaient à lui pousser de partout. Vraiment si il pouvait éviter de faire ça en public, ce serait sympa.
« J'ai le choix ? »
Il s'était retourné vers l'Oracle et Gaia. Quelque chose lui disait que c'était exactement ce qui ne devait pas se passer. Peut-être que ça déclencherait il ne savait quel point fixe, justement, mais pas de ceux qu'il faut créer. C'était mieux qu'il ne se batte pas. Parce que si telle chose arrivait, il n'allait pas se laisser faire, fallait pas non plus abuser. Il comprenait un peu mieux pourquoi il avait été amené ici, cela dit. C'était Surt qui avait besoin de lui ? …. Et en échange, il acceptait son union avec Cassandre ? Ça se négociait, non ?
« Si on peut éviter je suppose que ça arrangerait pas mal de monde. »
Il était quelque peu nerveux à l'idée d'avoir fait une bêtise.
« Ça n'est pas censé se produire maintenant ! »
Emin avait prit sa défense, s'avançant vers Surt, mais ce dernier leva sa main vers l'Oracle. Qui ne fut tout simplement plus là. Les yeux du grand blond s'écarquillèrent. Il n'était pas mort, il le savait, il l'avait vu bien longtemps après et cela faisait parti de son passé. C'était à donner des migraines, toutes ses lignes temporelles. Mais comment donc avait-il fait pour le faire disparaître ? C'était parce qu'il venait de plus loin dans le Futur ?
« Le soleil se couche quand la nuit apparaît. On pourrait aussi comparer cela aux Heures. Car même si la première lueur finit toujours par revenir, tout s'achève avec la dernière. Tout. Absolument tout. »
Il s'était adressé à Gaia, répliquant à sa précédente réplique. C'était un combat de mots. C'était intense, puissant, unique, tout ce qu'il aurait pu rêver de voir dans un film de haut niveau. Mais... il y avait toujours le poilu pas loin. On allait l'appeler le Loup. Ça lui allait bien.
« Deux agneaux rien que pour toi. Tu vas te régaler mon vieil ami. »
Non, pas trop. C'était pas un agneau lui. C'était... un tigre. Un lion. Un truc aussi fort qu'un loup, au moins, voir plus. Et beau, surtout.
Surt leva la main vers la Titanide, dans l'espoir de la faire partir elle aussi, certainement. Sauf qu'il ne souriait plus. Sa peau blêmit légèrement. Oh, ce n'était pas dans les plans du grand méchant ça, n'est-ce pas ? C'était lui qui était en train de disparaître. Gaia était toujours là.
La bête sembla étonnée par ce retournement de situation. Elle venait d'encore plus loin. Elle avait déjà connaissance de tout ce qui se passait, alors ? Elle essayait sans doute de les aider. Elle avait toujours été là pour les aider.
Le décor avait radicalement changé en un battement de cils. Une grande salle fermée par une énorme porte de bois se présentait à eux. Des coups se faisaient entendre à la porte, brutaux, violents. Nora en sursauta à côté de lui et, par réflexe, il vint lui prendre la main. Se faire téléporter de force et arriver à un moment comme celui-là n'était pas des plus rassurants. Elle avait peur, peut-être. Il n'aimait pas quand les gens près de lui avaient peur.
« Il essaye d'entrer ! Pour l'instant nous sommes en sécurité. »
Quel était cet endroit ? Il avait posé ses yeux sur Gaia. Elle ne semblait pas avoir peur ou s'inquiéter pour eux. Ce n'était pas pour autant qu'il était confiant. Les coups lui rappelait que la menace était toujours présente.
« C'était à toi ? »
La jeune femme lui tirant sur la manche lui fit tourner la tête pour observer ce qu'elle désignait. Il en oublia de respirer en voyant ce qu'elle montrait. Il n'avait pas prêté grande attention au décor, mais plusieurs lits étaient présents, comme si il s'agissait d'un dortoir pour des enfants. Il ne ressentait aucune aura aux environs. Pas de minis dieux en train de se balader qu'ils risquaient de croiser. Ils devaient déjà être partis depuis longtemps. Il eut un faible sourire à cette pensée, secouant la tête avant de s'approcher du lit où son nom était écrit. Un soleil était dessiné juste à côté. C'était bien une chose qui lui ressemblait.
« Je suppose, oui. »
Il avait déglutit avec quelque difficulté. Ça commençait à faire beaucoup, en une journée.
black pumpkin
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Le placard était vraiment très étroit. Je me plaquai le plus possible contre la paroi mais malgré tout, je ne pouvais faire autrement que de rester pressé contre Robyn, avec Machin entre nous deux. Il devait y avoir une puissance supérieure qui s'arrangeait pour que nous nous retrouvions toujours dans une situation inconfortable. Après plusieurs mois loin d'elle, cette brusque proximité me chamboulait totalement. Ressentait-elle la même chose ? Il faisait trop sombre pour que je distingue son regard. Je ne percevais que son souffle. Précipité, nerveux. Autant que le mien.
Je tentai de me concentrer afin d'écouter la conversation dans l'autre pièce, même si mon attention était mise à rude épreuve, car tous mes sens étaient accaparés par la jeune femme.
"Ils ont répondu ?" demanda Thémis à Pan d'un ton las.
"Ils sont tous venus." répondit le commandant, un élan de fierté dans la voix.
Un petit silence pesant s'installa. Puis, Pan le rompit en prononçant à voix basse :
"Thémis..."
"Tu as trahi l'empire ! Tu fais de toi un renégat !" fit-elle, furibonde.
Lui semblait à la fois exaspéré et navré quand elle n'était que colère et froideur.
"Ce n'est pas aussi simple."
"Vraiment ?" rétorqua-t-elle, énervée. "Qu'est-ce qui est compliqué dans le fait d'obéir à un ordre et de sauver des milliers de vies ?"
"Tu sais très bien ce qu'Ouranos avait en tête."
"Le Titan Roi !" le reprit-elle d'un ton acerbe.
"Plus maintenant... Il n'est plus mon Roi."
Je prêtai une oreille attentive à la discussion, mais fus brusquement dérangé par du mouvement. Robyn gesticulait. Qu'avait-elle donc ? Machin laissa échapper un gazouillis et je tendis machinalement une main pour le faire taire, sans succès. Dans le même temps, je sentis très nettement la main de la jeune femme s'égarer sur... ma fesse gauche. J'eus un petit sursaut et clignai des yeux dans la pénombre. Devais-je faire un commentaire ? L'avait-elle fait sciemment ou s'agissait-il d'une erreur ? Voilà qui était déroutant. Son geste n'était guère plus qu'un effleurement et pouvait donc passer pour une maladresse.
"Tout va bien ?" chuchotai-je platement, sans trop savoir comment me renseigner à ce sujet.
Je l'entendis déglutir et elle s'empressa de répondre dans un chuchotement :
"Super. J'essaie juste de gérer Machin qui commence à... toucher à tout et n'importe quoi."
J’acquiesçai, bien que je ne sois pas dupe : la créature se trouvait dans ses bras et non au niveau de mon fessier.
"Il doit posséder des bras à rallonge." murmurai-je avec une once de taquinerie.
"C'est un de ses talents cachés." dit-elle sur le même ton.
Ce fut à mon tour de déglutir. Etait-ce une impression ou étions-nous en train de flirter ? La température à l'intérieur du placard ne faisait qu'augmenter, de par nos corps serrés l'un contre l'autre et l’exiguïté de l'endroit. Je sentais Machin se dandiner dans les bras de Robyn. J'espérais qu'il ne soit pas trop heureux sinon il risquait fort de se mettre à chanter de sa voix suraiguë... et nous serions perdus.
"Ca va ? Tu fais pas une crise de claustrophobie ou un truc du même genre ?"
"Parce que vous voudriez me réanimer si tel était le cas ?"
J'écarquillai les yeux, soufflé par ma propre réplique. Que m'avait-il pris ? La phrase avait jailli de ma bouche avant même que je puisse réaliser la portée de mes paroles. Je retins ma respiration, redoutant sa réponse, qui ne tarda pas à venir :
"Bien sûr ! Je sais faire tout ce qui est massage cardiaque et bouche à bouche."
Mon imagination galopante m'avait déjà emporté vers de vastes contrées lointaines et audacieuses en entendant ses propos. Heureusement, Robyn eut la présence d'esprit de préciser, toujours à voix basse :
"Et j'hésiterai pas à le faire pour réanimer n'importe qui, que ce soit toi ou un type inconnu dans la rue."
Voilà. Il n'y avait rien d'autre. Mon imagination venait de heurter un très joli mur de principes, et s'effondra à mes pieds.
"C'est très citoyen de votre part." murmurai-je, la tête basse. "Je suppose que cela fait partie de vos attributions de shérif. Je n'ai pas eu l'occasion de vous féliciter, d'ailleurs. Vous êtes une femme étonnante."
Ce n'était pas du badinage, il s'agissait d'un compliment sincère. Nous avions décidé de ne plus nous voir mais ce n'était pas pour autant que je ne la considérais pas comme une personne remarquable.
"Merci." souffla-t-elle d'un ton gêné.
D'ailleurs, je me fis violence pour me concentrer de nouveau sur la conversation, juste à côté, qui venait de reprendre.
"Tu peux encore revenir sur tes pas. Rejoins la flotte. Conduis-la jusqu'ici et obéis." déclara Thémis d'un ton ferme.
"C'est ainsi que tu me vois, comme un simple soldat ?" répliqua Pan.
"Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. On doit tous faire des concessions. Tu ne peux pas faire preuve de trahison envers ton Roi."
"Envers lui, je le peux, sans la moindre hésitation."
"Tu as perdu la raison." balbutia-t-elle, abasourdie.
Cela devenait sacrément tendu entre ces deux-là. Je préférais d'ailleurs me focaliser sur ce couple plutôt que sur l'atmosphère de plus en plus volatile à l'intérieur du placard.
"Byn !" pailla subitement Machin.
"Faites-le taire !" priai-je la jeune femme à voix basse.
La créature semblait surexcitée. Elle gesticulait dans les bras de la pâtissière, perdant sans doute patience. Tandis que Robyn tentait de la bercer, sans succès, je tendis l'oreille, mais les deux autres continuaient de parler. Peut-être étions-nous dans un endroit insonorisé ? Machin n'avait pas l'air coopératif ; il continuait de gazouiller presque avec défi, si bien que Robyn bougea à son tour, ce qui me plaqua davantage contre la paroi. J'entendis un froissement d'étoffe puis une odeur de biscuit loin d'être désagréable caressa mes narines.
"Tiens, amuse-toi à le maltraiter, petit monstre sans coeur." dit-elle et je compris qu'elle avait donné le fameux gâteau à Machin. "Il déteste les Oreos." expliqua-t-elle tout de même. "Sauf quand il s'agit de les émietter sans aucun scrupule. On aura sûrement du gâteau partout après, mais au moins ça devrait l'occuper. Pendant un temps."
Je n'étais pas sûr que cela soit une bonne idée mais, comme nous n'avions pas d'autre alternative...
"Pourquoi as-tu pris le risque de venir jusqu'ici ?" demanda Thémis d'un ton incertain.
Je prêtai de nouveau une oreille attentive à la discussion.
"Je vais partir. M'éloigner quelques temps. J'ai besoin d'obtenir des réponses à certaines de mes interrogations. Je dois aller les chercher par-delà nos frontières. Un bateau m'attend." dit Pan d'une voix assurée.
"Dans quel but me dis-tu tout ça ?"
Elle semblait quelque peu troublée.
"Parce que je veux que tu viennes avec moi." affirma-t-il.
"C'est impossible, ma place est ici." répondit-elle du tac au tac.
"Cette journée se meurt, Thémis. Tu n'as pas besoin de disparaître avec elle. C'est un combat perdu d'avance." dit-il, fataliste.
"Le seul combat perdu d'avance est celui auquel on renonce."
"Je n'ai jamais renoncé à toi."
"Tu viens pourtant de le faire."
Il y eut un petit silence, lourd de reproches et de regrets. C'était idiot, mais je sentis mon coeur se serrer en les écoutant. Cette histoire m'en rappelait une autre, pas si lointaine. Je me mordis les lèvres.
"Quand comptais-tu me le dire ?" demanda Pan.
Un autre silence, encore plus pesant que le précédent.
"Je ne trahirais jamais ma famille. Tu es mon unique horizon." certifia-t-il.
J'aurais aimé entendre le reste mais un bruissement de papier tout près me déconcentra. Je sentais quelque chose de pointu effleurer ma joue de temps à autre. Je compris que Machin agitait quelque chose, une sorte de feuille de papier.
"Byn ! Ules !" piailla-t-il de nouveau.
Il parut hésiter quelques secondes et s'écria :
"Bules !"
Je soulevai un sourcil indécis : venait-il vraiment de contracter ces deux "mots" en un seul ? Cette question fut instantanément balayée quand je compris ce qu'il agitait dans ses pattes. La lettre ! Il l'avait donc bel et bien donnée à Robyn et sans doute qu'il l'avait trouvée en fouillant dans sa veste !
Heureusement qu'il faisait trop sombre pour pouvoir remarquer que mon visage venait de devenir livide. Je préférais rester silencieux. L'avait-elle lue ?
"Machin Michoko ! Tu oses fouiller mes poches ? N'essaie même pas de déchirer cette lettre ou je te la confisque et en plus de ça je t'offre en sacrifice à Thémis !" dit-elle en prenant une grosse voix sans cesser de chuchoter, ce qui annulait l'effet sévère.
Puis elle ajouta à mon endroit :
"Bon, c'est lui qui me l'a donnée, donc si ça se trouve c'est pas important du tout. Mais j'aimerais bien avoir le temps de la lire avant qu'il bave dessus."
"Elle n'a rien d'exceptionnel." dis-je d'un ton évasif. "D'ailleurs je puis vous en débarrasser si vous le souhaitez."
Sans attendre d'approbation, je la piquai des pattes de Machin. Ce dernier émit un hoquet de surprise, avant de... se mettre à sangloter. Même si je ne pouvais le voir avec précision, je lui décochai un regard noir. Comprenait-il le sens de l'entraide masculine ? C'était sans doute une notion qui lui échappait totalement.
"Rends-lui tout de suite cette lettre !" me houspilla Robyn. "Tu veux qu'il rameute la moitié des Titans et des gardes ?"
Elle me reprit le pli des mains et s'apprêta à le rendre à Machin, avant de laisser son geste en suspens.
"Comment ça se fait que tu sais qu'elle n'a rien d'exceptionnel ? Tu es au courant de qui l'a écrite ? Est-ce que c'était Nora ?"
Oh, misère... Que devais-je répondre ? Je ne pouvais faire porter le chapeau à Nora et il m'était impossible d'avouer que cette lettre était écrite de ma plume, car je ne pouvais revenir sur mon serment. C'était déjà suffisamment difficile de sentir la jeune femme si près... si je m'étais écoutée, j'aurais comblé depuis longtemps le maigre espace qui nous séparait encore.
"C'est juste... quelqu'un qui pense à vous." dis-je, la gorge sèche. "Et qui n'est pas moi."
J'avais jugé utile de le préciser afin de ne pas me retrouver dans une situation désespérée. Au pire, si Robyn lisait cette lettre, elle penserait avoir un admirateur secret. Cela existait sûrement encore, de nos jours. Et je pourrais continuer à demeurer dans l'ombre de sa lumière.
Fort heureusement, à cet instant, j'entendis une troisième voix s'intégrer à la conversation, dans la pièce d'à côté. La discussion ne s'était pas stoppée pendant tout ce temps, même si nous ne l'avions plus suivie.
"Commandant Pan. Votre flotte est en retard." dit une voix masculine arrogante au timbre mal intentionné.
"Elle ne viendra pas." répliqua Pan au bout d'un petit moment.
"Tiens donc. Et pourquoi ça ?"
Nouveau silence. Quelqu'un marchait d'un pas calculé.
"Quand tout bascule, le pirate montre son véritable visage. Celui d'un traître, d'un renégat. Tu as bien fait de me prévenir de son arrivée, Thémis. Emmenez-le à notre Titan Roi. J'attendais ce moment depuis si longtemps : prouver à tous qu'il n'est pas digne de confiance." déclara l'homme d'un ton sirupeux.
D'autres bruits de pas s'ajoutèrent aux premiers, avant de s'arrêter brusquement.
"Dame Thémis." déclara Pan. "L'horizon est preuve d'infini."
Les pas finirent par s'éloigner jusqu'à s'évanouir. Plus aucun bruit ne se faisait entendre. Estimant que la voie était libre, j'abaissai la poignée et laissai la porte s'entrouvrir. Je retins mon souffle, hésitant tout de même, mais le silence m'enjoignit à sortir du maudit placard. Je clignai des yeux, aveuglé par la grande luminosité, et découvris Thémis face à une fenêtre, l'air soucieux et coupable, ses bras croisés dans les longues manches vaporeuses de sa robe.
Je ne savais que dire pour la rassurer, et surtout j'avais d'autres préoccupations en tête. Jetant un coup d'oeil à Robyn, je remarquai qu'elle tenait toujours la lettre avec Machin dans ses bras. Je laissai échapper un bref soupir anxieux et me massai le front, avant d'épousseter les quelques miettes de biscuit qui étaient tombées sur ma toge.
Cette histoire, me semblait-il, était loin d'être terminée...
crackle bones
Diane Moon
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Claire Holt + Mia Talerico pour Le Berceau de la vie
“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
En termes de survie, j’estimais être à peu près capable de me débrouiller face à la grande majorité des titans, si j’utilisais les bons mots et me montrait respectueuse il ne devrait a priori ne pas y avoir de problème. Le soucis, c’est que cela concernait la « grande majorité » autrement dit il y en avait certains qui sortaient du lot, et dont il fallait mieux éviter de croiser le chemin : Japet était l’un de ceux-là. Je ne l’avais jamais rencontré, et en toute franchise au vu des échos rapporté par Apollon et Athéna, cela n’avait jamais été dans l’ordre de mes priorités. Hélas, le destin semblait être doté d’un curieux sens de l’humour dont je n’étais pas certaine d’en apprécier toutes les nuances et subtilités :
- Qu’est que cela signifie ? Demandais-je à Ariieta
« Je l'ignore. Le Commandant Pan accusé de trahison. C'est insensé ! »
J’aurais bien volontiers, partagé son optimisme l’ennuie c’est que je ne le connaissais pas plus que cela moi Pan. Nous, nous étions brièvement rencontré dans le Cocyte, il nous avait permis d’en sortir, et m’avait promis d’accompagner Phobos jusqu’au palais des songes. Nos relations s’arrêtaient là.
« Ariitea ? Que faisons-nous ? » Demanda un autre explorateur avant de marquer une pause comme s’il hésitait « Le Seigneur Japet veut diriger l'attaque et la flotte. Où est le Commandant ? Tu étais au courant de quelque chose ? »
Il secoua la tête, manifestement perdu. Quant à moi, j’allais avoir besoin de plus d’informations que cela. Depuis le début de cette « aventure » j’ignorais totalement dans quoi j’avais mis les pieds et la seule impression que j’avais était celle d’être baladé de problème en problème. Alors, ce n’était pas que je me sente peu concernée par leurs problèmes internes –quoi que…- mais avant tout, ce que je souhaitais c’était de m’occuper de notre survie à Vaiana et moi-même :
- Que comptez-vous faire ? Demandais-je
S’il eut l’intention de me répondre, cette dernière sembla reléguer au second plan étant donné ce qu’il se passait. Sursautant en entendant une explosion c’est presque d’un même mouvement, que nous nous mimes à regarder dans la direction d’où venait le bruit. Un peu plus loin, un bateau partait en fumé, ce qui n’était en rien un bon présage concernant ce qui se passerait par la suite
« Je ne tolère pas qu'on me désobéisse ! Vous n'êtes pas les soldats de Pan, mais de l'Empire de Titania ! Votre tâche est de mener à bien cette bataille. Vos bateaux feront route jusqu'aux Lunes de Vigrid ou je mettrais fin à votre existence ! »
Tiens c’est bizarre, cela me rappelait étrangement quelqu’un cette manière de faire songeais-je avec ironie. Nul besoin de se questionner plus longtemps. Dolos avait beaucoup hérité de Japet, cela crevait les yeux. Et j’admis ne pas chercher à retenir un reniflement méprisant à cette idée. Je ne lui pardonnerais jamais ce qu’il avait fait, et estimait qu’il en avait payé le prix. Nul besoin d’épiloguer plus longtemps sur le sujet
« Aucun capitaine ne suivra le Seigneur Japet. On ne lui fait pas confiance. Le Commandant n'aurait jamais trahis l'Empire et il ne nous aurait pas rassemblés pour finalement ne pas venir. »
- Magnifique je constate, que nous sommes sur la même longueur d'onde. J'ai également des raisons personnelles de ne pas lui faire confiance. Néanmoins, si je puis me permettre, nous avons tout l'air d'être dans une impasse dis-je d’un ton tendu après un brusque hochement de tête
Sans doute étais-je également un peu blême. Et intérieurement, je remerciais l’explorateur pour ne pas poser de plus amples questions. Néanmoins, étant donné qu’il était le genre de personne à vouloir tuer sa fille lors de leur première rencontre, quelque chose me disait, qu’il n’aurait aucun scrupule à faire de même avec l’une de ses « nièces ». Cette idée m’arracha une grimace. Je ne souhaitais d’aucune manière que ce soit être associée à quelqu’un comme lui. De toute façon, à l’heure actuelle, le seul titan que je considérais réellement comme un oncle c’était Anatole. Néanmoins, je n’avais pas non plus très envie de me retrouver face à la version de cette époque. Je préférais conserver la bonne image que j’avais de lui. Tapotant sur mes joues, pour tenter de leur faire retrouver un minimum de couleurs, je regardais intrigué la noix de coco qui venait de rouler vers nous. Elle semblait provenir de l’arrière du bâteau là où devait certainement se trouver la cale. L’explorateur la ramassa, et nous adressa un regard avant de descendre dans la direction d’où provenait le fruit.
J’adressais à mon tour un regard à Vaiana, lui indiquant le bas du bâteau d’un mouvement de tête. La voyant attraper une rame je haussais un sourcil. Tiens, elle aussi avait un mauvais passif avec les noix de coco ? Pour ma part, je me souviendrais toujours de notre expédition dans le monde des contes. Si j’avais pu faire du bowling avec celles que nous avions croisés à l’époque, je ne m’en serais certainement pas privé. Cette fois-ci, je me rassurais en me disant que j’avais mon arc et mon carquois avec moi. J’avais pu constater par le passé, que ce dernier pouvait s’avérer fort utile lorsqu’il s’agissait d’assommer des personnes avec.
La cale n’avait a priori rien de spéciale, il y avait des tonneaux, des caisses de nourritures, bref un peu tout ce qui pouvait servir à la survie en mer. En revanche ce qui ne l’était pas, ce fût la silhouette portant des vêtements marrons et dont le visage était caché par une capuche. A croire que réellement, les gens d’ici affectionnaient les vêtements permettant de cacher leurs faciès. En tout cas, s’il ne sembla pas le reconnaitre de prime abord, l’explorateur se corrigea bien vite, lorsque le nouveau venu, releva la tête permettant ainsi de voir son visage. Si Ariieta inclina la sienne en signe de respect, pour ma part je me contentais d’observer sans rien dire. Il faisait jeune, à peu près une trentaine d’année, néanmoins j’ignorais complètement de qui est-ce qu’il pouvait s’agir.
« Je dois cacher ma présence. Japet ne doit pas savoir que je suis ici pour vous prévenir. »
- Décidément, il a des amis partout marmonnais-je
Ce fût plus fort que moi, en même temps, je pouvais parfaitement comprendre que « tonton psychopathe » ne semble pas avoir une tonne d’alliés. Cela semblait aller de pair avec le personnage. Quant à l’homme, il tourna la tête dans notre direction, cherchant probablement à définir qui nous étions. Néanmoins qui qu’il soit, si son but était de cacher sa présence il ne pouvait pas sentir nos auras, et de ce fait connaître notre identité. Ce qui était loin de me déplaire en vérité.
« Qui sont ces personnes ? »
« Je crois qu'ils sont des alliés, Seigneur Atlas. »
En quelque sorte. Comme disait le dicton « les ennemis, de mes ennemis sont mes amis ». La bonne nouvelle dans tout ceci, était qu’au moins maintenant nous connaissions l’identité de l’homme mystère. La mauvaise, étant bien que j’étais très loin d’être sa plus grande fan. Mais, mieux valait laisser cela de côté pour le moment. Notre prochaine « rencontre » ne se produirait pas avant, très longtemps si l’on prenait la frise chronologique à partir de cette époque. Et de toute façon, d’une manière générale dans ce genre de situation mieux valait faire profil bas. Surtout, lorsque l’attention d’un titan semblait entièrement focalisé sur vous. Je pu néanmoins me détendre légèrement, au moment où il dévia en direction de Vaiana. D’ailleurs il sembla hésiter quelques instants :
« C'est une Exploratrice. » Dit-il finalement
L’autre explorateur, regarda mon amie surpris, sans comprendre. Quant à cette dernière, elle hocha la tête avec un sourire :
« Mes ancêtres l'étaient, je suppose que je suis leurs traces. »
Suite à ces révélations, ce fût à mon tour d’avoir l’attention du titan entièrement focalisé sur ma personne. Ce dont, je me serais volontiers passé. Le fait qu’il ne puisse pas lire mon aura, était une aubaine. Je ne le connaissais pas suffisamment pour savoir quelle serait sa réaction, s’il venait à découvrir les similitudes avec celle de Mnémosyne :
« Pan a été arrêté par Thémis. Il a trahis notre peuple. » Dit-il en tournant la tête vers l’explorateur
« Il n'aurait jamais fait ça ! » S’indigna-t-il avant de se raviser.
Je gardais mes remarques pour moi, néanmoins cette « aura » de crainte qu’il semblait y avoir autour des titans, ne me plaisait pas réellement. Et plus que jamais, mon chez moi me manquait terriblement. Sur Olympe, personne n’avait besoin d’être aussi respectueux ou d’en faire des tonnes. Toutes les créatures peuplant la citée, pouvaient parler sans crainte. Et pour prendre un exemple, Sasha dont j’avais fait la connaissance en Octobre dernier, ne me donnait pas du « déesse Artémis » et n’hésitait pas à partager ses opinions avec franchise, ce que j’appréciais grandement. Et que ce soit elle, Cookie ou n’importent qui d’autres ils n’avaient pas besoin de me témoigner du respect. Reportant toute mon attention sur ce qui se déroulait sous mes yeux, je constatais qu’Atlas s’était avancé en direction de l’explorateur pour lui poser une main sur son épaule :
« Je sais, mon ami. Vous devez faire vite et partir d'ici. Mettez-vous à l’abri le temps que ça se calme. Je viendrais vous chercher le moment venu. »
« Mais la menace. Nous ne pouvons pas fuir ! » Rétorqua-t-il outré
Le titan retira sa main de son épaule, la conversation ne semblait manifestement pas terminée :
« On a trouvé une autre solution. Elle sera bientôt loin derrière nous. » il marqua une pause, tandis-que les deux hommes semblaient se dévisager, l’un en proie au questionnement, et l’autre comme s’il anticipait ses interrogations « Japet n'est pas là pour vous envoyer combattre. C'est une façon pour lui de prouver à notre Roi que vous ne servez pas l'Empire. » A nouveau, Atlas se tue, tandis-que je commençais à me demander si j’étais la seule à trouver ce suspens particulièrement horripilant « Il est venu pour vous détruire. »
J’avais écouté ce qu’ils se disaient sans ciller, toujours muré dans le silence. Mais la révélation faite par le titan ne m’étonnait nullement. Encore une fois, cela semblait bien aller avec le personnage. Ils étaient sûrs qu’il s’agissait bien du père d’Athéna et Dolos ? Non parce qu’il aurait bien fait un excellent candidat dans le rôle du géniteur de Zeus. Même si, de ce qu’avait dit Anatole, le fait que le titan roi soit son père, n’était pas non plus étonnant. Et expliquait notamment, pourquoi il s’était autoproclamé notre suzerain à tous. Pour autant, j’admis que la mention d’une autre solution, avait fortement retenue mon attention. J’ignorais toujours, pourquoi j’étais ici après tout. Et peut-être que cette autre solution mentionnée par Atlas m’en apprendrait plus, sur la raison pour laquelle je me trouvais à cette époque :
- Excusez-moi... Monsieur dis-je après une légère hésitation puis-je vous poser une question ?
Je demandais sans trop y croire, j’allais très certainement me faire sèchement rabrouer, et regretterais immédiatement d’avoir posé la question étant donné l’ai sceptique qu’affichait le titan
« Monsieur? » Demanda l’Explorateur
- C'est comme cela que l'on s'adresse aux personnes que nous respectons là d'où je viens expliquais-je rapidement
Ce n’était pas tout à fait exact, mais pas tout à fait faux non plus. Quoi qu’il en soit, Atlas semblait me donner l’autorisation de m’exprimer étant donné sa manière de hocher la tête dans ma direction. Si, je n’appliquais pas constamment un parfait contrôle pour ne pas laisser mes émotions s’afficher sur mon visage, j’aurais sûrement eu l’air extrêmement surprise. Un titan prêt à répondre aux questions, c’était une première. Je déglutis légèrement, réfléchissant aux mots que j’emploierais et finalement, inspirait légèrement pour me donner du courage :
- Si vous le permettez, la seconde solution dont vous parlez, pourrions-nous la connaitre mon amie et moi ?
L’explorateur sembla surpris, et je me retins de lui demander sèchement ce qu’il voulait que je fasse ? Que je me torde le dos à m’incliner bassement, et en faisant des ronds de jambes à n’en plus finir, lui demandant de pardonner mon audace, et de bien vouloir accorder de l’attention à la pauvre créature insignifiante que j’étais ? J’avais été polie, courtoise et respectueuse. Les simagrées, et le léchage de botte que j’avais pu observer chez les courtisans au temps des monarchies, dans les différentes cours que nous avions visité avec Apollon très peu pour moi. Je ne m’abaisserais pas à un tel niveau. J’avais tout de même un minimum de fierté. Et s’il n’était pas content, Atlas n’avait qu’à m’envoyer promener ou bien faire comme si j’étais transparente, afin de ne pas être dépaysée comparé à la dernière fois.
Mais mon agacement, fût rapidement remplacé par de l’angoisse lorsque j’entendis au loin une explosion, suivit d’une autre comme une réaction en chaine. Et la furieuse envie de partir en courant vers le pont afin de constater de mes propres yeux ce qu’il se passait, se faisait omniprésente tandis-qu’Atlas me fixait toujours l’air hésitant
« Surt. » Prononça finalement le titan « Le Guerrier Légendaire est capable de stopper le nuage. Il l'a confié à notre Roi qui semble lui faire confiance et être persuadé qu'il dit vrai. »
Mon angoisse, redoubla d’un cran, tandis-que mon cœur cognait fortement contre ma cage thoracique. Fébrilement, je remis une boucle blonde en place derrière mon oreille. Ceci était une très mauvaise idée. Surt, n’avait nullement l’intention d’aider qui que ce soit. Surt, était un meurtrier. Et n’avait plus à rien à voir avec mon neveu favori depuis très longtemps déjà. L’explorateur, sembla surpris par ces révélations, mais je pouvais sentir d’ici son inquiétude comme un écho à la mienne
« Vous ne venez pas d'ici. » Reprit Atlas, à qui j’aurais bien aimé répondre que oui effectivement, je l’avais dit il y a quelques instants « Lui non plus ne viens pas d'ici. » Reprit-il en se taisant quelques instants comme s’il réfléchissait « Est-il l'un d'entre eux ? »
L’un d’entre eux ? L’un d’entre nous ? Tout dépendait, de la manière dont on voyait les choses. Surt, n’était pas un enfant dieux. Surt, était l’enfant de dieux. L’un des deux seules –Ellie comptait également- à avoir deux Olympiens comme parents. Après, il avait été un membre de la famille, avant de virer complètement cinglé. Donc il était l’un des nôtres, mais pas comme Atlas le sous entendait. Et vu l’air surpris et rassuré qu’il afficha, tout portait à croire que je n’avais pas eu besoin de donner la réponse oralement, je venais déjà de le faire. Quoi qu’il en soit, si lui eut l’air rassuré ce n’était pas le cas d’Ariieta ni même de l’autre explorateur qui venait de descendre pour nous informer de la situation là-haut. Et à nouveau le même schéma que tout a l’heure se reproduit, la surprise, l’inclination de tête respectueuse…Etait-ce réellement le bon moment ces démonstrations de politesses ?
« Trouvez un refuge. Eloignez-vous le plus possible des 1000 planètes. Je vous retrouverai. »
L’explorateur inclina respectueusement la tête, avant de retourner sur le pont. Je suppose qu’il s’agissait du signal pour nous en aller nous aussi. Même si apparemment, Atlas semblait avoir une dernière chose à me dire étant donné sa manière de me regarder fixement
« J'ignore ton nom. » J’allais tout naturellement, lui donner celui que j’utilisais « couramment » mais avant que je n’ai eu le temps de prononcer ne serait-ce que la moindre parole il me devança « Ton véritable nom. »
Je papillonnais des cils, comme sonnée, et je ne cherchais même plus à contenir ma surprise. Comment avait-il pu deviner que le nom que je m’apprêtais à lui donner, n’était pas celui de naissance ? Hésitante, je me mordillais la lèvre inférieure avant de consentir à donner l’information de manière brusque :
- Artémis je marquais une pause le temps de rassembler mes idées avant de reprendre. Mon vrai nom est Artémis. Mais mes amis m’appellent Diane conclus-je en regardant rapidement Vaiana.
Le titan ne sembla pas surpris outre mesure. L’on aurait même dit qu’il s’attendait à ce que je donne une réponse de ce genre au moment où il posait la question. En tout cas il avait l’air heureux d’apprendre cette nouvelle, presque apaisé. Ce qui était très loin d’être mon cas. Il finit par hocher la tête sans plus rien ajouter. Le signal du départ je suppose. Néanmoins au moment de sortir de la calle, j’entendis très distinctement un murmure qui n’était probablement destiné qu’à lui-même :
« Elle a réussi... »
Me mordant furieusement la lèvre, je me retournais sans prêter attention à son départ. Je n’étais toujours pas certaine d’apprécier Atlas. A vrai dire, je n’étais pas certaine de n’apprécier aucun titan excepté celui présent à mon époque. Ou tout du moins, la version que je connaissais. Et de plus en plus, l’impression d’être un objet se faisait omniprésente. Ma vie, n’était pas un jouet. Elle n’appartenait à personne si ce n’est moi. Je n’avais pas demandé à naitre, et n’était pas une arme. Si c’était ainsi que l’on me considérait, alors je préférais encore l’époque où je ne connaissais rien de mes origines. Les titans avaient décidément, une définition bien étrange de la famille. Si les choses n’avaient pas été ce qu’elles avaient été entre mon fils et moi, je savais que jamais je ne me serais permis de lui imposer ce que ma mère était en train de m’imposer aujourd’hui. Mais manifestement, nos visions étaient radicalement différentes.
Chassant la bouffée d’indignation, mêlée de déception qui s’emparait petit à petit de moi. Je préférais une fois sur le pont m’intéresser à ce qui était en train de se passer. Les explosions semblaient provenir de partout, ne laissant aucun répit aux navigateurs. Les explorateurs, quant à eux, étaient en train de manœuvrer leur bateau :
« On va partir d'ici ! »
Oui, sauf qu’au vu des dégâts tout autour, cela ne serait en rien une partie de plaisir, les bateaux explosaient les uns après les autres, créant ainsi l’un des meilleurs spectacles pyrotechniques si cela n’avait pas inclus la mort de tas de personnes. La flotte était littéralement en train de partir en fumée et le vaisseau impérial lui comme pour imposer sa supériorité était toujours là sans aucun dégâts me faisant par la même occasion serrer les dents de rage.
« Accrochez-vous à ce que vous pouvez !! »
Plus facile à dire qu’à faire, avisant le bastingage, je fis signe à Vaiana et me baissait, afin de m’y accrocher –pour une fois que ma force pouvait me servir à quelque chose- quelque chose me disait que c’était la meilleur solution. Et en effet, le temps de voir un jet rouge arriver vers nous, d’entendre de nouvelles explosions puis nous disparûmes. Actuellement, nous semblions flotter dans l’espace, accompagné de trois autres bateau qui tout comme celui-ci étaient sacrément amochés. Me relevant, j’en profitais pour constater l’ampleur des dégâts :
Je craignais de voir réapparaitre le vaisseau impériale, les explorateurs ne seraient pas en mesure de l’affronter, et c’était plus pour eux que pour moi que je m’inquiétais sur le moment.
Ariieta secoua la tête, il n’en savait rien, il l’espérait c’était ce que je pouvais « capter » avec l’empathie.
« Il en reste si peu… Plus que quatre bateaux en comptant le nôtre. Peut-être d’autres qui arriveront par la suite »
Je ne sus que répondre. Alors, seule un soupire franchit mes lèvres, tandis-que je laissais mon regard se perdre dans le vague
- Pourquoi faut-il que les choses tournent toujours ainsi ? Murmurais-je
Je ne m’adressais à personne en particulier. La réflexion était plus pour moi-même que pour qui ce soit d’autres. Quel que soit l’époque et les personnes. Qu’ils soient titans, dieux ou mortels. Pourquoi diable le chaos et la destruction, faisait partie intégrante des mœurs ? Qu’est que cela apportait de plus d’avoir le sang d’innocent sur les mains ? Profondément indignée, je me pinçais les lèvres. Je me sentais inutile, et j’avais horreur de cela.
Code by Sleepy
Vaiana De Motunui*
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Shay Mitchell :tombe:
Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
J’étais encore sous le choc des évènements. Tout s’était déroulé à une vitesse folle. La rencontre avec cet homme, l’attaque de la flotte par Japet, notre retraite et notre arrivée dans un lieu moins hostile.. Tout semblait beaucoup trop soudain. Il me fallut quelques secondes pour pouvoir remettre les choses en place dans mon esprit. Mais mon répit fut de courte durée, puisque le chef m’avait déjà adressé un regard perturbé.
- Tu es des nôtres ?
Lança-t-il, incertain de sa demande. Les propos de l’homme. Malgré les derniers évènements, un léger sourire s’installa sur mes lèvres. Peut être un peu fier, je devais l’avouer.
- Il paraitrait, oui.
Un léger sourire s’installa sur son visage, pour une fraction de seconde, suivi ensuite d’un ton plus sec. Ses sourcils se froncèrent alors que la colère prenait place dans l’échange.
- Pan ne nous aurait jamais abandonné. Il doit lui être arrivé quelque chose de grave ! Je ne crois pas en sa trahison !
Il marqua une pause, comme s’il était pris par une réflexion. Effectivement, je les voyais mal s’attaquer à Titania, surtout vu la période dans laquelle nous étions plongé.
- Ils le conduiront sans doute à la Citadelle. De là nous pourrons tenter d'aller le délivrer. Mais ce n'est pas votre quête. Nous allons vous déposer dans un monde habitable proche d'ici.
J’étais plongé dans ma propre réflexion lorsqu’il avait laissé échappé ces mots. Mon cerveau carburait pour tenter de trouver une solution, une ligne de conduite, quoi que ce soit qui puisse nous orienter. Ou même nous mettre en sécurité.
- Lorsque je l'ai croisé, il était déjà destitué de son rôle de commandant. Il semblait pessimiste quant à cette.. Guerre ou ces évènements. Il nous a encouragé à nous retirer. A rentrer chez nous.
Je continuais, jusqu’à enregistrer ses paroles et les passer en boucle dans mon esprit. Nous déposer dans un monde habitable. Je rêve, ce n’est pas vraiment ce qu’il a dit ? Non parce que là, ça commence à me courir sur le haricot, pour rester polie et dans une époque proche de celle de Jules. Je relevais les yeux vers l’homme, lui jetant un regard furax alors que ma voix se faisait bien plus sèche et que mes bras se croisaient sur ma poitrine.
- Attendez, pardon ? Vous allez déposer votre marchandise dans un monde habitable pour ensuite vaquer à vos occupations ? Sans vouloir vous offenser, la marchandise à un avis. Et la marchandise a été envoyé là pour une raison qui m'échappe, et certainement pas par hasard. Alors merci pour votre proposition, mais aller visiter un monde "habitable" comme vous dites, ne fait pas partie de mes priorités. Je ne sais pas qui s'amuse à nous téléporter, mais il y a certainement une raison à cela. Autre que d'aller bronzer en attendant que les évènements se profilent. Alors même si tout le monde nous annonce la mort et nous demande de nous retirer, je pense que nous avons un réel intérêt dans cette histoire. Alors je reste.
Lançais-je, toujours furax. Un soufflement agacé s’était échappé de mes lèvres, j’avais vu l’homme, prêt à m’interrompre, pourtant, lancée comme j’étais, il s’était tut pour me laisser finir. Il valait mieux pour lui, puisque mes nerfs commençaient à bouillonner. Je levais les yeux vers Diane, la questionnant du regard. Néanmoins, l’homme ne semblait pas prêt d’avoir fini.
- Comment ça vous l'avez vue ? Je croyais que vous étiez à sa recherche pour votre amie ? Mais vous l'avez vue après qu'il se soit fait arrêté et vous n'avez pas jugé utile de nous le dire ? Vous saviez ?
Mais il m’écoute quand je parle ou il hoche juste la tête comme une blonde en faisant semblant d’avoir capté ?! Dans mon discours, je lui avais pourtant dit que je l’avais récemment vu. Je m’apprêtais à rétorquer, toujours aussi furax, mais l’homme m’avait précédé.
- Où est il ? Où l'ont t'ils conduit ? Et pourquoi êtes vous réellement venu ici ? S'en est assez de vos mensonges ! Exploratrice ou pas, on ne peut pas continuer à vous faire confiance sans que vous nous donniez une bonne raison de le faire !
Quelques explorateurs s’approchèrent de nous. Alerté par les élans de voix du chef, ils avaient avancé vers nous. Sur mes gardes, tous mes muscles s’étaient tendus. Mais, en leur jetant un rapide coup d’œil, je compris rapidement que leur intention n’était pas de nous menacer, mais ils semblaient intéressé par la conversation. Je profitais de ce temps pour reprendre.
- Je vous ai dit précédemment que je l'avais aperçu il y a peu. C'était il y a.. Très peu, mais je ne vous ai pas mentis. Et comme je vous l'ai dis, j'ai manqué de m'assurer que sa requête était tenue. Les évènements étaient un peu... Troublant. Je ne l'ai pas vu se faire arrêter. J'ai simplement su, par Thémis, si vous voulez son nom, qu'il n'était plus capitaine. Personne ne l'a emmené. Il nous a simplement laissé continuer notre quête, en restant en retrait.
Mon ton s’assécha de nouveau, pour répondre à ses propos accusateurs.
- Il n'y a plus aucun mensonge depuis nos aveux. Je n'ai aucune idée d'où il se trouve, je l'ai croisé à Titania pour la dernière fois ! Je n'ai aucune idée du pourquoi du comment nous nous trouvons ici ! Je vous l'ai déjà dis plus tôt. Nous avons été envoyé, nous avons été téléporté spécifiquement sur VOTRE bateau.
Je fis pause avant de reprendre, plantant mon regard noir dans le sien.
- Oh parce que pour l'instant, toutes ces révélations ne sont pas assez pour votre confiance ?! Vous préfériez peut être oeuvrez seul contre tous ? L'union fait la force, ne l'oubliez pas. Si vous êtes perdu dans cette histoire, sachez que vous n'êtes pas le seul. Alors laissez la place à l'autre de douter ou d'être légèrement perdu au même titre que vous.
Bon, là, clairement, il allait falloir ralentir la cadence, sinon se hurler dessus l’un l’autre ne ferait pas avancer les choses. Et même si j’étais largement furax contre lui, je me rendais compte qu’il n’était pas l’auteur de toutes ces frustrations, mais qu’elles commençaient à s’accumuler depuis le début du voyage. Je repris donc d’une voix plus calme, après avoir soufflé un bon coup.
- Est-ce qu'on peut alors parler calmement pour pouvoir échanger ce que chacun sait et établir un semblant de plan d'action censé ?
L’homme me fixait avec un regard bien qui m’était bien familier. Tous ces évènements le dépassaient, comme moi. Il y avait également de la méfiance, ce qui était légitime, si je devais être honnête. Pour mon plus grand soulagement, il reprit, plus détendu.
- Notre tâche est achevée depuis longtemps. Il n'y a plus de mondes à découvrir, ou à peupler. Les Bâtisseurs se sont arrêté de bâtir. On aurait du finir nos jours il y a longtemps de cela, mais le Titan Atlas, notre créateur, nous a permis de vivre en harmonie sur une des nombreuses planètes. Ce n'était pas au goût de tous.
Il laissa filer un instant alors que son regard vaquait ailleurs.
- Le Commandant Pan est tombé sur nous et nous a laissé en paix, alors que ses ordres étaient tout autre. Il a sauvé mon peuple. Nous avons une dette envers lui. Mais nous sommes désormais trop peu nombreux pour lutter contre la puissance de Japet.
Son nom sortait de sa bouche pour la première fois. Ce qui me surpris légèrement, et me rassurait également. Nous semblions avoir une dent commune contre cette personne. Du moins Diane en avait une plus antérieur, et pour ma part, l’assaut ne m’avait pas fait bonne impression. Il hésita avant de rajouter.
- Peut être devrions nous simplement écouter notre créateur et quitter ces terres. Vous avez raison, nous ne pouvons pas vous laisser ici. Venez avec nous. Quittons l'Empire des 1000 planètes et allons explorer l'univers inconnu en attendant que le Seigneur Atlas nous rappelle à lui.
Plus tranquille, je pris une inspiration plus sereine. Un sourire passa même sur mes lèvres, furtifs, alors qu’il abordait le geste de Pan pour notre peuple.
- Nous avons un ennemi commun, et un allié commun. Si Pan a fait le choix de vous laisser en paix, alors je peux aussi le considérer comme tel pour le moment. C'est suffisant pour construire quelque chose ensemble, non ?
Bien que sa proposition d’explorer l’univers inconnu ne me laissait pas insensible, il ne s’agissait pas là d’une solution, bien au contraire. Il s’agissait d’une fuite, et je commençais à en avoir marre que cette possibilité soit privilégiée. Néanmoins, je lui répondis, d’un ton calme.
- Cette proposition est certainement l'une des plus tentantes que l'on m'ait faite depuis mon arrivée... Mais elle n'est pas une solution. Vous le savez comme moi. Nous avons peut être nos cartes à jouer. Alors... Est-ce que ce n'est pas le moment de combler cette dette ?
C’était la seule piste que nous avions. Elle n’était pas des plus sûre, mais il s’agissait d’une possibilité à prendre en compte. Je lançais un regard à Diane, pour m’assurer qu’elle ne soit pas contre. Mais après tout... Avions-nous un autre choix ? Cela nous ferait peut être un allié en plus dans cette bataille. Ce qui n’était pas à négliger.
Un sourire passa l’ombre d’un instant sur les lèvres de l’explorateur. Puis, l’instant d’après, trois autres bateau, mal en point, de la flotte nous rejoignirent. Des alliés en plus, que demander de mieux ? Et malgré leur état inquiétant, ils tenaient le coup. A ce moment là, un explorateur s’approcha de nous.
- Il y a une planète avec de l'eau à proximité. Nous pourrons y réparer nos navires.
- Nous discuterons de notre plan une fois sur place. Trois autres bateaux nous ont rejoins et ont échappés à la fureur de Japet.
L’explorateur avait répondu en nous adressant un regard. J’avais hoché la tête, entendue. Il se détourna donc un instant de nous pour faire un signe de tête à l’explorateur, afin de diriger la flotte, ou du moins ce qu’il en restait, vers la planète repéré.
- Accrochez-vous.
Aussitôt, le décor changea sous nos yeux alors que nous faisions un bon en avant pour nous rapprocher de la planète. Une seconde plus tard, le bateau amorçait sa descente dans l’eau, provoquant une secousse. Cette dernière failli de faire passer par dessus bord, mais une main se resserra et me retint par le bras. L’explorateur me remit sur pied alors que je lui souriais en laissant échapper un :
- Merci.
Je levais les yeux vers l’aspect de cette planète. Un mélange de terre et de mer, des îles et une eau turquoise absolument magnifique. Je pris une grande inspiration, avec un sourire sur les lèvres. Dieu que je préférais cet atmosphère revigorante.
- Allez jusqu'à l'île pour trouver des ressources. Ca nous laissera le temps de réparer les bateaux.
L’explorateur venait de parler, guidant déjà ses hommes à peine arrivés sur la planète. J’étais encore surprise par ce changement de décor lorsqu’il se tourna pour m’adresser un regard.
- Et on pourra partir tous ensemble avec un plan efficace.
Je hochais la tête avant de m’approcher de Diane. J’allais lui adresser la parole lorsqu’un murmure me parvint aux oreilles. Tous mes sens en alerte, je me stoppais pour tenter d’en trouver la provenance. Il avait quelque chose de familier. Silencieusement, je me déplaçais jusqu’au bord du bateau, pour poser mes yeux sur l’eau. A cet instant, une vague surgit, s’arrêtant à la hauteur de ma poitrine. Elle resta immobile, un instant, me regardant. Un large sourire prit place sur mes lèvres alors que mes épaules se détendaient.
- Comme on se retrouve. Tu m'avais manqué.
J’avançais ma main pour plonger le bout de mes doigts dans l’eau lorsque cette dernière laissa échapper un bruit d’eau léger en réponse. Un rire m’échappa alors que je ne la quittais pas du regard. Elle s’approcha, hésitante, avant de s’élever au dessus de ma tête pour venir attraper mes cheveux et les tremper, en une coiffure bien particulière, comme autrefois. Un nouveau rire sincère m’échappa.
- Tes talents de coiffeuse ne se sont pas améliorés à ce que je vois. Et il manque une fleure.
Lui fis-je remarqué avec un sourire mutin sur les lèvres. Le chef des explorateurs s’avança vers moi, visiblement sidéré par ce qu’il venait de voir. Je lui accordais un bref regard, encore trop plongée dans la contemplation de ma vieille amie.
- Tu communiques avec elle ?
- En quelque sorte. C'est une amie de longue date.
Répondis-je en un sourire. Lui aussi, d’ailleurs, avait laissé son expression surprise pour un sourire émerveillé. Les yeux également plongé dans l’eau claire de la vague, il m’avait demandé.
- Sais tu ce qu'elle souhaite ?
La vague, comme en réponse à sa question, se déplaça pour s’approcher de l’avant du bateau, tout en pointant dans une direction.
- Elle nous montre le cap.
Je pointais ma main dans la direction qu’elle venait de nous montrer avant d’ajouter.
- Il vaudrait mieux la suivre.
- D'accord ! On va la suivre !
Mais au moment où il se tourna vers les autres explorateurs, la vague surgit devant lui, formant une barrière explicite. L’explorateur se coupa dans sa déclaration pour réfléchir un instant, avant de se tourner vers Diane et moi.
- Elle ne nous parle pas à nous. Elle veut que vous soyez les seuls à la suivre.
Je n’étais pas particulièrement réjouit à l’idée de devoir continuer seule avec Diane. Disons qu’à plusieurs, nous maximisions le taux de chance de survie. A deux, nous étions plus vulnérable. J’échangeais un regard avec elle, incertaine, puis les yeux plongé dans le bleu de l’eau, je répondis :
- Je crois que nos chemins vont se séparer, alors...
Lorsque je posais de nouveau mes yeux sur l’explorateur, son expression avait changé. Il semblait triste, et au regret de ne pas continuer l’aventure avec nous. Il regarda la vague avant de déclarer.
- Peut-être que nos chemins finiront par se croiser une nouvelle fois.
- J'espère. Il y a de fortes chances de toute façon.
Je n’en avais pas fini avec les explorateurs. J’espérais sincèrement le revoir un jour. J’avais d’autres questions plus personnelles à tirer au clair. Lui se tourna vers les autres explorateurs.
- Préparez leur une barque.
Ah ? Vous êtes sûre, juste une barque ? Génial, au moindre mouvement de l’eau, nous allions finir à la flotte. Et croyez moi, vu l’esprit enfantin de l’eau, nous allions forcément y finir.
- J'espère que vous trouverez ce que vous êtes venu chercher.
- De même pour vous.
Laissais-je filer avec un sourire sincère. Il s’avança néanmoins vers moi, me tendant un collier en ficèle, avec une perle bleu océan accroché dessus. Il m’offrit un sourire.
- C'est n'est pas un cadeau. Simplement un souvenir en attendant de se revoir.
Je fis glisser la perle entre mes doigts, avant de lui adresser un sourire reconnaissant.
- Merci. A la revoyure, alors ?
Il m’adressa un regard légèrement surpris. Forcément, mauvaise expression, mais elle semblait explicite. Les explorateurs nous conduisirent jusqu’à la barque. Je récupérais Hei Hei en passant, n’oubliant pas le poulet qui picorait le bois, à quelques centimètres des graines. Il semblait un peu plus lourd qu’avant. Je soupçonnais les explorateurs d’avoir essayé de le gaver pour le faire ensuite rôtir, mais je n’en dis rien.
Une fois sur la barque, je me retournais pour leur faire un dernier geste de la main. L’instant d’après, je serrais la rame dans ma main avant d’adresser à Diane :
- J’espère que la barque tiendra le coup.
Je devrais me maudire pour ces mauvais présages. A peine ma phrase fut-elle terminée qu’une vague s’éleva au dessus de nous pour nous engloutir et nous asperger violemment. Génial, nous avions du passer à peu près deux minutes dans cette barque avant de couler. Les yeux fermés, j’avais simplement agrippé Hei Hei qui hurlait à la mort. Jusqu’à... Jusqu’à ce que nous atterrissions sur quelque chose de mou. Tous les trois, si j’en croyais le bruit de la chute de Diane.
Sinmora
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Le Loup. Celui de la Prophétie. La bête sauvage que l'on redoutait tous. En réalité il n'était qu'un homme, qui se transformait en loup à la nuit tombé. La situation nous avait totalement échappé. On s'était trouvé tous au même endroit. L'Oracle avait été le premier à disparaître. Puis, ce fut au tour de Surt, sous le regard surpris du Loup. Cela signifiait, si on en croyait les dires de l'Oracle et d'Apollon, que Gaia venait d'un Temps plus proche de nous que toutes les autres personnes présentes ? Ca nous donnait-il un avantage ? Je l'espérais en tout cas. Surtout depuis qu'on était dans cette chambre et que des bruits contre la porte raisonnaient en continue. Je ne me sentais pas en sécurité. Pas du tout, même.
Tandis qu'Apollon s'était approché du lit qui portait son nom, j'avais porté attention aux autres présent dans la pièce. D'ici, on pouvait en voir quatre. Le premier, le plus proche de celui d'Apollon portait le nom d'Artémis. Je savais qu'ils étaient jumeaux, ce qui signifiait que les autres lits étaient forcément occupés par d'autres de leurs frères ou soeurs. A moins qu'une autre explication existait. Car il y avait quatre lit. Or, ils étaient bien plus de dieux et déesses. Est-ce que tous n'avaient pas grandis ici ?
« Il y a plusieurs chambres. » répondit Gaia à une question que je n'avais pas posé.
Peut-être qu'en me voyant observer ces lits, elle s'était dit que la question m'avait effleuré l'esprit. Quoi qu'il en soit, je ne lui avais pas répondu, me contentant de poursuivre mon chemin.
Sur le lit d'Artémis, à côté de son nom était dessiné un quart de lune. Divers objets se trouvaient sur les lits. Je ne voulais pas y toucher, car j'ignorais si j'en avais le droit. Qui plus est, ça appartenait à ceux qui avaient dormis dans ces lits.
Une fois devant le troisième lit, mon coeur avait manqué un battement et je m'étais reculé d'un pas. Je ne voulais pas me trouver à proximité de ce lit ! Trop de mauvais souvenirs !
« C'est celui d'Aphrodite. » précisa Gaia, même si le nom de la déesse était inscrit dessus, accompagné d'un coeur.
Je ne la portais véritablement pas dans mon coeur. M'éloignant du lit, j'avais rejoins le dernier. Il était différent des autres, car il ne portait aucune inscription. Il semblait également innocupé. Je l'avais fixé quelques instants, avant de tourner la tête vers la Titanide. Elle n'avait pas prononcé la moindre parole, le regard fuyant. Tournant la tête vers Apollon, je lui avais adressé un petit regard plein de compassion. Il devait éprouver diverses choses ici. Je voulais lui laisser un peu de Temps tout seul, mais le Temps nous était précieux.
« Est ce que ça va ? » lui demandais-je pour m'assurer qu'il accusait le coup et que l'on pouvait poursuivre.
Les attaques du Loup contre la porte étaient moins présentes, mais elles demeuraient toujours là.
Apollon qui se trouvait proche du lit de sa soeur, tourna la tête dans ma direction. Il m'adressa un petit sourire se voulant rassurant. Je crois qu'on a tous les deux besoins de se sentir rassuré.
« Mieux que jamais ! » s'exclama t'il d'un air enjoué.
Ca me faisait plaisir de le voir heureux. Même si il était sans doute aussi paniqué que moi à l'idée que cette chose qui se trouvait derrière la porte pourrait entrer.
« Qui était là ? » demanda t'il à la Titanide en regardant en direction du lit sans nom. « J'ai le droit de savoir. C'est ma chambre aussi. » précisa t'il.
Mais la femme qui se tenait avec nous ne semblait pas enclin à répondre. Elle eu une nouvelle fois le regard fuyant. Est ce que c'était vraiment important de savoir là, maintenant ? Tandis qu'elle ouvrait la bouche, je l'avais coupé.
« Est-ce qu'il y a un moyen de consolider cette porte ? » demandais-je à Gaia.
C'était l'une des rares fois où j'avais croisé son regard et la toute première où je m'étais réellement adressé à elle. Ca me paraissait normal, beaucoup moins impressionnant que je l'avais envisagé. Elle hésita un petit instant, avant d'avoir un regard comme si elle reprenait consistance.
« Il ne passera pas. Ce lieu nous protégera le Temps qu'il faudra. » dit-elle tout en s'éloignant de nous pour s'avancer en direction de la fenêtre.
La Titanide, qui semblait sûre d'elle, observa au dehors. Je ne pouvais pas voir de là où je me trouvais. Est-ce que c'était également le bon moment pour s'inquiéter du Temps qu'il faisait au dehors ?
« Le Bois des Oubliés a été ouvert. Quelque chose s'en est échappé. » prononça Gaia en se tournant vers nous. « Vous avez la sensation que tout ce qui vous entoure est réel, mais ça ne l'est pas. Ce lieu existe, mais nous ne sommes ni dans votre présent, ni dans le miens. »
Je l'écoutais attentivement, restant à proximité d'Apollon. Je ne comprenais pas tout ce qu'elle voulait dire par là, mais ça devait avoir son importance. Elle porta son attention sur le lit de ce dernier et le contempla quelques instants avec une grande tendresse dans le regard. Elle avait réellement pris soin de tous les dieux. J'aurais voulu lui poser une question, mais je n'arrivais pas à la formuler.
« Mnémosyne, Epiméthée et Thémis pensent pouvoir réparer ce qui s'est brisé. » dit-elle. « Elles n'ont fait qu'agraver les choses. L'ancienne plaie n'est pas encore cicatrisée que déjà coule le nouveau sang. »
« Que devons nous faire ? » demandais-je sans la moindre hésitation.
Si on avait été envoyé ici, c'était pour réparer. La Titanide m'adressa un regard avant de s'asseoir sur le lit d'Apollon.
« Les Ombres de Poussière hurlent dans le silence. » répondit-elle sans que j'en comprenne le sens. « Elles cognent le ciel en feu. Elles serpentent au soleil. » poursuivi t'elle. « C'est une Prophétie. Elle émane des Prophétesses et ça n'annonce rien de bon. »
Apollon observa la Titanide d'un air hésitant, avant de secouer la tête. Je l'observais tout autant, sans trop savoir ce que je pouvais dire face à tout ça.
« Mnémosyne a parlé d'âmes qui hurlaient. J'imagine que c'est lié ? » demanda t'il tout en se passant une main dans les cheveux.
Elle garda le silence quelques instants, fixant le sol. Je me demandais bien à quoi elle pouvait songer. Depuis le début elle ne s'était pas réellement adressé à moi. Elle me parlait comme si j'étais une personne ordinaire. Je venais à me demander si elle était réellement ma mère. Est ce qu'une mère ignorerait son enfant de la sorte ? En la voyant tel quel, j'arrivais mieux à prendre du recul avec tout ça. Elle n'était qu'une Titanide. Celle qui avait jadis dirigé la lune d'où je venais. Celle qu'on appelait « Mère ». Elle était notre mère à tous et non la mienne. Je devais me faire à cette idée. Tout serait plus facile en l'acceptant.
« Je suis une guerrière. Je sais me battre. J'ai perdu mon bâton, mais j'ai été entrainé et formé. Je maitrise bien mieux les techniques de combats que quand je vivais seule sur Meter. »
Gaia leva la tête dans ma direction. J'avais d'un seul coup hésité à poursuivre. C'était perturbant qu'elle m'adresse un regard et qu'elle me porte toute son attention.
« Il ne peut pas entrer, mais est ce qu'on a une chance en le combattant ? Si on y arrive, tout ça s'arrêtera ? Les âmes n'hurleront plus ? »
Elle m'observa quelques instants et pendant une fraction de seconde, je cru voir un léger sourire naître sur son visage. Mais j'avais dû rêver. Elle s'était redressé avant de se lever.
« Les âmes sont l'Ombre de nous même. Elles peuvent prendre diverses formes. Que ce soit toi Apollon, ou toi, Sinmora. »
J'eu un haut le coeur en l'entendant prononcer mon nom pour la toute première fois. C'était déjà si rare qu'on m'appelait pas mon véritable prénom, mais l'entendre de sa bouche. Tout se compliquait dans ma tête à chaque fois que je voyais un échapatoire à cette situation. Pas celle qu'on vivait face à ce Loup, mais celle contre laquelle je me battais minute après minute. Etre face à ma mère et ne pas pouvoir lui poser la seule question qui me brûle les lèvres.
« Elles sont présentes en chaque chose. Tout ce qui respire. La première âme est enfermée dans le Royaume des Songes. C'est elle qui hurle, car elle est écorchée. »
Elle n'est pas la seule, pensais-je pour moi même. J'avais levé les yeux vers Apollon. J'espérais qu'il comprenait tous les mots qui s'échappaient de la bouche de la Titanide. Car je devais bien avouer une fois encore, que j'étais perdu face à tout cela.
« Nous n'avons pas fait que de bonnes choses. On a donné la vie. On lui a permis de s'émanciper. Mais cette vision du monde que nous avons imposé aux autres est imparfaite. Nous n'arrivons même plus à vivre ensemble. On passe notre temps à nous mépriser ! On se dit que tout va bien, que cela va s'arranger, mais les nuages ne sont plus que des explosions dans le ciel. On dirait que tout est écrit, mais nous ne pouvons pas lire entre les lignes. Bientôt il ne restera que des larmes. »
Une perlait le long de ma joue. Je ne pouvais pas imaginer que ce monde quelle nous décrivait était ce qui nous attendait. Elle m'adressa un regard, avant de tourner la tête vers Apollon.
« Je n'ai pas toujours eu des visions. Ca a débuté une fois, comme ça. Je n'ai pas compris de suite de quoi il était question. Quand on vie aussi longtemps que moi, on n'est plus vraiment surprise par la vie. On ne se pose pas toujours les bonnes questions, au moment le plus opportun. J'ai tenté cependant de trouver la réponse à celle là. Pourquoi je voyais ce jardin ? Une plaine immense remplie de végétation et de créatures de la taille de nos plus hauts arbres. »
Elle s'était redressé avant de se lever. Puis, elle avait glissé ses mains sous sa tenue, sans doute dans ce qui devait ressembler à des poches.
« Une vieille femme est venue me voir un jour. Elle m'avait vue en rêve. Pas un rêve qu'on fait le soir quand on dort. Mais un rêve qu'on fait éveillé. Je l'ai laissé parler, je l'ai écouté, puis je lui ai confié que je l'avais vue elle aussi. Comme j'avais vue toutes les autres. On s'est tous retrouvés au même endroit, au même moment, avec la même idée. Des jeunes femmes qui n'avaient rien en commun et une Titanide. Aucune d'entres elles étaient surprises de me voir. Car elles savaient toutes qu'on faisait partit d'un tout. Les visions ont pris une nouvelle ampleur. On ne savait pas d'où elles venaient. Aucune d'entre nous pouvait l'expliquer. Mais nous n'avions pas peur. Ceux qui ont pris peur c'était les autres. Ouranos a vue à travers ces prophéties que ce qu'il voulait bien y voir. »
Elle marqua une pause. On n'avait tellement pas l'impression d'être face à un être aussi puissant qu'elle. Elle semblait si fragile. Si différente de l'idée que je m'étais faites d'elle.
« A dire vrai, nous étions en accord avec tout ce qu'il faisait. Nous voulions tous le pouvoir. Il n'y a que certains d'entre nous qui s'en sont détournés. Mais nous ne les avons pas écoutés. Ca aurait créé un conflit entre frères et soeurs. Par conséquent, on a décidé de laisser faire. Ouranos régnerait comme il l'a toujours fait, jusqu'à ce qu'une autre solution nous arriverait. Et elle est arrivée. »
Elle se mordit les lèvres comme si elle en avait trop dit.
« Peut-être que nous n'avons pas pris la bonne décision. Mais il ne pouvait en être autrement. »
Les coups contre la porte s'étaient stoppés. Est ce que c'était une bonne ou une mauvaise chose ? Je n'arrivais pas à savoir.
« Vos amis nous rejoignent. Ne quittez pas cet étage. Une porte se trouve sur le côté. Je reviendrais à la première lueur du jour et je vous conduirais jusqu'au lieu où vous pourrez décider de votre avenir. Une fois là bas, la décision vous appartiendra. »
Elle nous adressa un nouveau regard.
« Il n'y a pas de bons ou de mauvais choix. Certains seront bons, d'autres mauvais, mais ce seront les vôtres. Nous sommes nos propres choix. » acheva t'elle avant de disparaître.
Je secouais la tête totalement désemparé et ne sachant pas quoi faire. Je m'étais accordé quelques instants sans rien dire. Ca faisait beaucoup d'informations à encaisser. La Titanide nous avait laissé là, sans que je puisse formuler la question que j'avais en tête. Est ce qu'un jour j'en aurai l'occasion ?
Tournant la tête, j'observais les quatre lits qui se trouvaient dans la pièce. Ils en avaient eu de la chance d'avoir toujours été ensemble. Peut-être qu'il y avait réellement une raison au fait que je n'avais pas grandis avec eux. C'était sans doute le fait que je n'avais pas de pouvoirs. Que j'étais née différente. En tout cas, je ne le saurais pas si elle ne me donnait pas l'occasion de lui poser la question. Mais celle qui me brûlait les lèvres depuis le début était bien différente. Beaucoup plus personnelle et importante à mes yeux que toutes les autres questions. C'était quelque chose que j'avais besoin de savoir pour pouvoir avancer. Une simple réponse qui me permettrait de mettre un trait sur mon passé et d'aller de l'avant, car je n'aurais plus de raisons d'espérer quoi que ce soit venant e sa part. Est-ce qu'à un seul moment tu m'as désiré ?