« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Ce monde était bien plus étrange que prévu. L’arrivée à Camelot avait plu que choquée Belle. D’accord, elle avait tenté de se préparer mentalement à l’idée que les choses pouvaient être un peu différentes que ses livres mais si elle s’était attendu à ça… Un château morne, froid, gris, triste, perdu dans un paradoxe temporel entre le Moyen Âge et un quelconque monde futuriste de fiction. C’était à ne rien y comprendre… comment pouvait-on s’éloigner aussi fortement de l’histoire qu’elle avait lu ? Où étaient les dragons, les douves et les ponts levis ? Ils étaient sans doute là mais on les découvrait après des identifiants d’empreintes digitales ou des scanner rétiniens. Belle n’avait rien dit en avançant dans l’enceinte du château, durant la conversation entre Arthur et sa… cours si on pouvait encore dire cela comme ça. Elle n’avait rien à dire, pas à juger mais elle comprenait que le garçon était perdu, désemparé face à tout ce qu’on lui demander. Qui ne l’aurait pas été ? Elle qui avait dut prendre plus décision dans sa vie, elle savait que ce n’était jamais la chose la plus aisée, la plus évidente et qu’elle demandait du temps et de la réflexion. Puis on les avaient amenés jusqu’à leurs chambres et Belle s’était allongé sur le lit d’un air désemparé, les bras écartés, les yeux rivés au plafond.
Elle réfléchissait. Elle allait partager la chambre avec Adam visiblement mais elle ne s’en formalisait pas, ce n’était pas la première fois, il y avait déjà eu la Colombie mais c’était surtout qu’elle avait bien plus de choses à penser. Bien sûr, elle avait envie de parler avec Arthur, le rassurer sur sa condition, lui faire comprendre l’importance de son rôle et qu’il n’était pas seul ni disposé à remplacer et enterré son père, loin de là, mais elle ne doutait pas que Messire Merlin ou plutôt Wolfgang s’en chargeait. Et il y avait cette histoire de cristal. Elle avait ouvert grand les yeux en entendant ça avant de regarder la réaction des autres qui était clairement au niveau -1… Comment se faisait-il que personne ne réagisse ? Le cristal n’était pas encore découvert à cette époque normalement, sans compter qu’il semblait régir complétement ce monde comme s’il leur donnait une énergie et un souffle de vie particulier. C’était… ça lui rappelait… l’Atlantide. Les choses qu’elle avait vu sur ce monde et ce que cette Atlante lui en avait dit, Kida. Elle semblait avoir été si heureuse de trouver quelqu’un capable de l’écouter et de boire ses paroles et Belle était ravie de la rencontrer… de ce qu’elle avait entendu, ça avait l’air d’être une histoire assez similaire et c’était plus qu’étrange…
- Il faut que je sorte d’ici !
Elle s’était relevée brusquement, en sautant sur ses pieds et en fixant un Adam qui semblait pas aussi enclin à l’aventure qu’elle. Il était clairement fatigué et il marmonnait des choses à propos d’une ville de fou et de rien avoir pour se battre mais Belle n’écoutait pas. Elle avait déjà récupéré sa cape qu’elle avait accrochée à son cou et son livre avant d’ouvrir la porte et de lui dire :
- Bon… Tu viens avec moi ?
Et voilà comment ils se retrouvaient à présent à arpenter les couloirs d’un château plus qu’étrange, à la lumière d’un chandelier que Belle avait trouvé non loin de leur chambre. Il était peut-être temps d’avoir la conversation qu’elle attendait depuis quelques temps, tout en continuant d’observer tous les lieux autour d’elle. Mais tandis qu’elle ouvrait la bouche pour parler un bruit la fit sursauter et elle découvrit en se retournant qu’un valet les suivant. Avec un sourire gêné, elle lui précisa :
- Oh… Je ne pensais pas que nous étions suivis. Nous nous baladons juste. Merci mais… vous… vous pouvez retourner à vos occupations, on s’en sortira.
Mais le valet ne bougea pas et… ne parla pas. Son mutisme était plutôt gênant… Il ne semblait pas décidé à les laisser tranquille et Belle consentit à ce qu’il les suive. Ils étaient les invités, ils devaient se plier aux règles du jeu. Elle tenta donc de redémarrer la conversation avec Adam.
- Dis-moi… Comment tu as fini dans toute cette aventure ? Je n’ai pas encore eu le temps de te demander… - Je n'en sais rien, ils ont débarqués chez moi et se sont lancés dans un jeu stupide... dans des souterrains du château à la recherche de l'épée...
Elle hocha la tête d’un air entendu. Il avait dû être ravi de les voir arriver… Elle sourit à cette idée avant de reprendre son sérieux pour se lancer dans la partie délicate…
- Et… Et Carlisle ? Pourquoi… pourquoi tu nous en veux autant de bien s’entendre ? - Cet homme n'est pas ce qu'il semble être. Et je suis bien placé pour savoir ce que c'est ! - Tu… Tu le connais d’avant Storybrooke n’est-ce pas ? - Donc cesse de t'en accommoder, il risque de devenir dangereux pour toi.
Elle avait eu un sursaut en entendant parler de danger avant d’avoir un petit rire dans joie.
- Tu sais... depuis que j'ai quitté le château de mon père... TOUT le monde est dangereux pour moi... je commence à en avoir marre je t'avoue et j'aimerai bien décider par moi-même pour UNE fois de ce qui est bon pour moi... je suis une grande fille, tu sais ? Je n'ai pas besoin que tu me protège sous prétexte que je suis ta pri...
Elle s'arrêta brusquement en se rendant compte de ce qu'elle allait dire... Elle avait rougit fortement avant d’ajouter précipitamment :
- Ton invitée.
Mais c’était trop tard. Elle le voyait dans les yeux du prince. Il la regarda fixement avant de détourner le regard, les mâchoires serrées.
- … Une prisonnière qui manque d’embrasser son geôlier ?
Le choc avait était tel qu’elle en avait eu le souffle coupé. Alors il l’avait vu… C’était bien gênant ça, elle avait rougit de plus belle et des plaques s’étaient formés sur son cou et sa poitrine tant elle était gênée. Son air était aussi peiné qu’accusateur. A croire qu’il était véritablement blessé de découvrir la soi-disant « vérité ». Mais ça n’était pas le cas. Elle ne se considérait pas comme prisonnière, sa langue avait juste fourchée, comme lorsqu’on prononçait un prénom à la place de l’autre.
- Que... QUOI ? Je... je n'ai jamais cherché à t'embrasser je... je ne vois même pas à quel moment tu as pu croire une chose pareille…
Elle secoua la tête de gauche à droite, terriblement énervée… bien plus contre elle que contre lui.
- C'est... c'est pas ce que j'ai voulu dire pour la prisonnière... c'est... ce... je ne le pense pas... c'est juste que... c'était... c'était notre contrat au départ et...
Elle s’enfonçait… et il s’éloigna de quelque pas.
- Donc on en revient là ? C'est tout ce qu'on est pour toi ? Un contrat ? - Et pour toi, on est quoi ?
La réponse avait fusé du tac o tac… comment avait-elle pu dire ça ?
- … Plus que ça.
Il avait mis un silence avant de répondre et les mots avaient eu un effet bien drôle sur Belle. Elle s’était mordue les lèvres de remords avant de tenter de s’expliquer.
- Adam... pour moi tu es bien plus qu'un contrat... c'est pour ça que je t'ai dit "au départ"... au début nous n'étions qu'un contrat et ni toi ni moi ne pouvons le nier... mais ça ne définit pas ce que nous sommes maintenant... et tu le saurais si tu avais compris que j'étais venu te chercher après ta chute...
Elle avait déglutit et il avait serré et desserré le poing à plusieurs reprises.
- Venir me chercher ne veut pas dire que tu ressens quoi que ce soit de plus que....
Il semblait agacé par la tournure des choses.
- ... Que quoi que ce soit change entre nous. Si tu te considères encore comme obligée de rester, alors on n'ira jamais plus loin. - Tu trouves ?
Elle avait plissé les yeux. A son tour d’être blessée et énervée.
- Sais-tu à quoi je tiens par dessus tout ? A ma liberté et crois-moi durant mes loooongues années de captivités avec Rumple, avec Regina, à l'asile psychiatre, avec toi (elle comptait sur ses doigts) j'ai appris que la liberté tenait à bien plus que la liberté physique... Mais peut-être aurais-je du te laisser couler, tu as raison ? Mort, j'aurais pu rompre ce foutu contrat sans scrupule et je n'aurai pas besoin d'entendre ça... alors à ton avis ? Est-ce que je l'ai uniquement fait parce que je me sens obligée de rester ? Je crois que j'ai finalement bien fais de ne pas t'...
Elle s'arrêta avant de dire le verbe qui prouverait qu'il y avait bien eu rapprochement.
- Tu veux que je te prouve que je ne me sens pas juste obligée de restée ? Bien... Retourne te coucher, tu semblais fatigué, je continue seule. J'aurais jamais du te demander de venir...
Elle s’était élancée sans ne plus regarder en arrière. Elle avait déjà bien avancé, loin de lui. Elle n’avait pas vu son remord, elle n’avait pas entendu son « Et merde » elle avait juste perçu les pas qui se rapprocher et Adam qui s’était mis à parler bien avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit.
- Tu n’es pas obligée de rester, mais moi si. Alors où tu vas, je vais. Je n’ai pas envie de te perdre dans cet univers, quoi qu’il en coûte.
Il était ronchon, donnait bien l’impression qu’il décidait ça de lui-même et un petit sourire naquit sur les lèvres de Belle. Ils étaient sur la piste du cristal.
Bon... Non il ne boudait pas du tout. Pourquoi est-ce qu'il bouderait d'abord ? Parce qu'un moucheron venait de retirer une épée toute pourrie d'un rocher magique ? Non mais sérieusement ! Comme si il était du genre à bouder pour un truc pareil. Et puis d'abord, lui il ne boudait pas. Il montrait son mécontentement. Ce qui était quand même tout à fait différent. Et le Carlisle commençait sérieusement à lui courir sur le haricot avec son air supérieur. Il ne s'était pas énervé à sa provocation. Il s'était contenté de sourire narquoise en haussant les épaules.
"Effectivement, il aurait été étrange que mon plan cul régulier vous parle de moi. D'autant plus que la liste de ses amants doit être longue. Heureusement pour vous, c'est votre ami Solal qui va devoir porter les cornes. Vous l'avez échappé belle."
Il lui adressa un sourire faussement innocent avant d'ajouter d'une voix guillerette.
"Mais heureusement, elle vous a parlé de Maxine. D'ailleurs, je suis convaincu que le bonheur de sa fille vous importe tellement que vous avez remarqué qu'elle a disparu et que vous avez déployé beaucoup de moyen pour la retrouver hein ?"
Son sourire s'étira un peu plus avant de suivre le reste du groupe à l'extérieur sans plus s'intéresser à la pourriture qui servait de meilleur ami à son ancienne compagne. Finalement, ils allaient bien ensemble. Temperance avait bien choisi en se mariant avec Solal. Ils évoluaient tous dans les mêmes cercles. Il se demandait bien pourquoi elle avait choisi de partager un moment de sa vie avec lui d'ailleurs. Peut-être l'avait-il amusé un moment et qu'elle avait fini par se lasser. Laissant derrière elle une haine ravageuse et un désespoir sans nom. Mais il allait mieux. Il avait remonté la pente.
Il avait d'autres chats à fouetter. Une Maxine à retrouver et une Kida à surveiller. C'était un travail à plein temps. Et c'était largement suffisant pour l'occuper. Il ne savait même pas pourquoi il perdait encore son temps à penser à la hyène. C'était vraiment ridicule. Il fallait qu'il passe sérieusement à autre chose. Et il était largement grand temps. D'ailleurs, il était tellement perdu dans ses pensées qu'il avait à peine compris qu'il fallait sauter dans un puits magique. On lui avait dit de sauter, il l'avait fait. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Ce n'était pas comme s'il risquait grand chose de toute façon. Au pire, une petite égratignure. Rien de bien méchant.
Il était à peine arrivé dans une forêt qu'il ne connaissait pas qu'il fallait déjà sautiller sur des pierres au dessus d'une rivière. Il jeta un regard dégoûté à l'eau bouillonnante derrière lui. Ce qu'il pouvait détester l'eau. Un gros "plouf" l'alerta et se retourna juste à temps pour voir Adam tomber à l'eau et se faire entraîner par le courant. Il aurait volontiers aidé à le sortir de là. Le seul soucis étant qu'il ne savait pas nager. Et sa peur de l'eau fut la plus forte. Il regagna le bord en toute sécurité et laissa Belle, Wolfgang et Carlisle partir à son secours.
Il ne s'inquiétait pas trop pour son ami, c'était un costaud. Par contre... ils se retrouvaient un peu tout seul dans la forêt. Et ça ne lui plaisait pas vraiment. Surtout quand les arbres commencèrent à parler et à bouger. Le moucheron ne contrôlait visiblement pas la situation dans sa propre forêt. Il était roi ou quoi ? Le roi des moucherons selon lui mais pas beaucoup plus. Un puissant soupir lui échappa. Toute cette aventure ne le menait nulle part. Des forêts enchantées, il en avait visité plus d'une. Et des arbres qui bougent et qui parlent franchement c'est pas une nouveauté. Il laissa donc les femmes gérer l'histoire avec le petit roi de pacotille.
Il ne comprit pas vraiment ce qui se passa ensuite. Il suivit le mouvement comme tout le monde. Il retrouva Adam en vie et trempé. Ils arrivèrent tous à un château où on leur attribua des chambres avec de grands lits et des vêtements de l'époque. Il se retrouva également affublé d'un serviteur qui semblait avoir décidé de le suivre partout où qu'il aille. Il avait voulu se promener un peu pour visiter les lieux. Il avait eu le majordome sur les talons. Il avait fini par pousser un long soupir et regagner ses appartements. Il avait profité de la présence de son serviteur pour réclamer à manger. Puis avait fini par sombrer dans le sommeil avant d'être réveillé par un cri... de fille.
Figue venait de faire irruption dans sa chambre et semblait outré de son accoutrement. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. C'était le moment de s'amuser un peu avec le chaton effarouché. Elle voulait jouer aux grandes ? Et bien très bien, qu'elle joue. Il ne disait pas non à un petit peu de compagnie féminine. Au contraire. Il entra dans son jeu. La laissant venir à lui et mener le jeu. Ou lui faire croire qu'elle menait le jeu pour mieux la pousser à faire ce qu'il voulait. Il se laissa retomber sur ses oreillers avec un soupir d'aise lorsqu'elle le poussa en arrière. Le jeu venait de commencer et la soirée ne semblait pas perdue pour tout le monde. Il comptait bien en profiter d'ailleurs. Surtout lorsqu'il effleura les hanches de la jeune fille avec un sourire satisfait.
J'avais suivis les conseils de Wolfgang. Effectivement, je me sentais particulièrement fatigué. Comme si les événements avaient pompé toute mon énergie. Des centaines d'images défilaient devant mes yeux, des centaines de pensées, de sons. Tout n'était un gigantesque capharnaum, un chaos douloureux qui emplissait mon esprit sans me lisser la moindre chance de m'en extirper. J'avais l'impression d'entre constamment sous pression, comme si dés que je faisais une erreur, dés que j'affichais une faiblesse, quelqu'un allait bondir dans mon dos en me montrant du doigt en riant a gorge déployée.
Je m'étais traîné vers ma chambre et jusqu'à mon lit, renvoyant d'un geste de la main les serviteurs qui voulaient m'accompagner, pour finir par m’effondrer tête la première dans mon matelas. Et voilà. Je n'avais plus la force se bouger, il ne me restait plus qu'a mourir comme ca. Je finis tout de même par faire remonter mes bras et me mis a ramper vers mes oreillers pour tomber dedans, littéralement. Je restais quelques instants immobile les yeux ouverts, avant de les baisser sur l'épée que je tenais encore dans ma main. Je me posais des question.
Si le Seigneur Cerbère avait pu soulever le rocher de l'épée sans la retirer, est ce que ca voulait dire que si je la plantais dans un oreiller, personne ne pourrait l'en retirer ? J'eus un sourire a cette pensée, avant de me laisser submergé par le sommeil. Ca faisait du bien, c'était le seul endroit ou je pouvais réélement me sentir bien, sans responsabilité, sans inquiétudes. Le seul moment ou j'avais un peu de paix.
Ce fut le bruit du monte charge qui me réveilla quelques heures plus tard, me tirant d'un sommeil lourd dont j'avais du mal a m’extirper. J'avais l'impression d'être dans un monde de coton, totalement perdu sans savoir presque ou j'étais. Je me redressais en papillonnant des yeux avant de bailler, essuyant du dos de l main le filet de bave qui avait coulé le long de ma joue. Eh bien, il y avait des matins ou j'avais été plus frais.... En toute honnêteté, j'aurais voulue pouvoir passer ma vie dans ce lit mais le devoir frappait a ma porte. Littéralement.
Je m'extirpais de mes drapes, la main devant ma bouche pour masquer le graaaand bâillement qui m'échappa avant de me traîner jusqu'a la porte que j'ouvris pour m'appuyer sur le battant, sautillant sur un pieds pour éviter d'être trop longtemps en contact avec le sol glacé. Je levais les yeux vers le serviteur face a moi, toujours surpris d'en voir parcourir le château. Il n'étaient pas partis... en même temps, ils n'avaient certainement nul part ou aller.
« Votre Altesse a reçue un message. »
Je hochais vaguement la tête en le remerciant d'une voix monocorde avant de refermer le battant de la porte pour m'y adosser. J'étais exténué. Rapidement, je passais une main dans mes cheveux et constatais sans étonnement que j'avais un épis monumental sur le crane. A croire que même mon matelas avait décidé de se liguer contre moi. Je soupirais et me dirigeais vers mon armoire pour attraper une grossière chemise en toile, bien trop large pour moi. Les manches étaient tombantes et mes épaules étaient bien trop frêles pour supporter correctement le tissus. Pourtant je ne m'en formalisais pas. Je n'étais pas aussi fort physiquement que j'aurais du être, malheureusement... Rapidement, je me passais de l'eau sur le visage avant d'attraper mon épée et de me diriger vers la porte, devant laquelle je m’arrêtais pour jeter un coup d'oeil finalement vers mon lit. Ma main sur la poignée s'y accrochais pendant que je contemplais l'épée de la légende. Celle qui avait bercé des centaines de soirées... Et pourtant jamais je n'aurais pu ne serais ce qu'imaginer la retirer de ce rocher. Jamais je n'aurai pu effleurer cette idée. C'était trop... C'était beaucoup trop de... d'honneur, de responsabilité, de devoir... Et d'importance. Je n'étais pas important, je n'étais qu'une pièce dans le jeu de la vie, un simple prince sans la moindre valeur réelle non ? N'importe qui aurait pu se trouver a ma place.
Et pourtant.
Pourtant je fis demis tour et m'approchais de mon lit a toute vitesse pour enrouler l'épée dans une couverture. Une partie de moi ne voulait ps s'en éloigner, ne voulait pas la laisser... mais une autre part de moi se savait indigne de se promener avec un tel objet. Alors je ne pouvais m’empêcher de la cacher, de la dissimuler comme si traverser les couloirs en sa compagnie aux yeux de tous me faisait avoir une boule de culpabilité dans le ventre. Comme si je tendais tous leurs regards braqués sur moi. Je finis par quitter mes appartements sans avoir touché au repas que le monte charge m'avait amené. Je passais rapidement dans le bureau de mon père sans trop oser m'y attarder, simplement pour récupérer le message a mon intention, m'informant du départ de l'un des chevaliers, encore. Un soupire m'échappa. J'avais l'impression que tous nos allier nous abandonnaient...
Et brusquement je fis demis tour, et descendit les escaliers en courant. J'en avais mare, j'avais besoin de réfléchir, de me poser. De parvenir a faire le tri dans mes pensées. Alors rapidement, je dévalais les marches de la porte principale et me retrouvais dans la cour du château, avant de bifurquer vers la droite pour longer le mur d'enceinte et atteindre une dépendance, la salle d'arme. Sans hésiter j'entrais dedans, et posais l'épée encore couverte contre un mur, prés d'un présentoir. Puis je me plaçais au centre de la piece et expirais, avant de tirer mon arme. Légère, faite pour moi.
Fermant les yeux, je pris un instant pour me recentrer sur moi même avant de commencer a frapper, enchaînant les coups dans le vide aussi fort que possible. Les enchaînements défilaient et je ne m’arrêtais pas. Rapidement, j'eus chaud et fut couvert de sueur. Mes muscles étaient douloureux et je mourrais de soif... Avant de m’arrêter , brusquement, pour me tourner d'un bond, face a Messire Evil. J'avais le souffle court et je sentais de petites gouttes glisser le long de ma nuque dans mon dos. Attrapant un pan de ma chemise, je m'essuyais rapidement le visage avec, le fixant alors qu'il m'observait avec insistance.
"Puis je vous aider messire ?"
"J'en doute. A moins que vous n'ayez un moyen pour moi de retourner d'où je viens." Je grimacais. J'avais bien une idée pour les renvoyer chez eux, utiliser le portail qui m'y avait amené mais... Je n'avais strictement aucune idée de comment y arriver. Aucune idée de comment le retrouver dans la foret. Carlislle s'approcha de quelques pas, a pour donner une pichenette sur le plat de mon arme. "Vous semblez attacher plus de concentration à frapper qu'à viser. Ce n'est pas une manière royale de se battre."
En savait il quelque chose ? Je l'ignorais. Mais j'appréciais d'apprendre toujours plus aussi l'invitais je a me rejoindre.
"Je ferai mon possible pour rendre votre séjour le plus agréable qu'il puisse être Messire..." J'avais baissé les yeux sur mon arme, avant de revenir vers lui. "Souhaitez vous vous joindre a moi ? Je crains d'avoir quelque peu négligé mon entraînement ces derniers temps..."
D'un signe de la tête, je lui désignais le présentoir a épées, l'invitant a se servir pour venir me rejoindre. Depuis la disparition de mon père j'avais passé mon temps a le chercher, a parcourir le pays dans tous les sens, a essayer de gérer les seigneurs et leurs inquiétudes, le château, les frontières... Cela ne me ferait pas de mal de me battre contre une personne réelles plus tot que des fantômes. Il me considéra de haut en bas, m'évaluant avec dédin pour finalement aller voir les armes a sa disposition. Je n'avais rien dit pendant son examen, habitué a ce genre de comportement, et lorsqu'il avait retiré la veste de son costume pour aller voir le meuble, j'en avais profité pour m’approcher d'une cruche et y boire rapidement avant de revenir au centre de la sale pour lui faire face.
"Je n'avais pas le loisir de pratiquer l'épée à votre âge. Si j'ai appris le maniement des armes, ce fût par nécessité..." Son sourire me fit froid dans le dos, terrible et dangereux. "Je n'eus donc jamais de véritable grâce aux combats. Mais ce n'est pas ce que l'on attends d'un.... Soldat." Il soupesa l'une des armes, avant de venir se mettre face a moi d'un pas tranquille. "Mais j'ai rattrapé ces écueils depuis."
Mais il avait soudain attisé mon intérêt. Il savait se battre alors ! Et il avait donc gagné des batailles, des guerres peut être ! J'étais certain de beaucoup apprendre a son contact.
"Alors vous avez participé a des batailles messire ?" Je n'avais pas pu m'en empêcher, trop curieux pour retenir ma question. Tranquillement, j'avais commencé les premières passes, les premiers estocs pour lui permettre de s'échauffer. « Etes vous chevalier ? " Je m'arretais une seconde, hésitant... "Vous... semblez bien connaître le seigneur Adam... Etes vous son vassal ?"
"Non." Ses attaques se faisaient plus violentes, virulantes, avec brusquerie même. Il ne me ménageat clairement ps et d'un certain coté j'en retirais une petite stisfaction. Quelques échanges plus tard, il me tenait en respect, la lame de son arme plaquée contre mon cou, avec un regard de glace et un sourire que je trouvais.. Dérangeant, moqueur. Pouvais je lui en vouloir ? Non, malheureusement. Je me savais faible, il était normal qu'il s'en rende compte aussi. Il recula, se remettant en garde et me laissant faire de même.
"M... Adam n'a pas mon allégeance. Si je lui suis lié ce n'est qu'à force de malchance." Les coups a nouveaux. Rapides, précis, et si j'arrivais a en dévier certains, la plus part faisaient mouche. Man défense était aussi faible que la jupe d'une dame de plaisir. "Je n'ai rien d'un chevalier." D'un brusque mouvement, son épée passa sous ma garde, me fauchant les jambes pour me laisser m'écraser durement sur le sol dans un hoquet de douleur."Ni même d'un gentilhomme."
Il recula a nouveau, me laissant tourner sur moi même pour me redresser difficilement. J'avais mal et il n'agissait pas comme a un entraînement. Ses coups étaient trop vifs, trops puissants, pourtant, je ne pouvais m’empêcher de l'admirer. Si seulement j'étais moitié moins aussi fort...
"Je n'ai pas eue le choix de mes batailles. Bien que je ne les ai pas crains."
"Mais il a dit que vous vous étiez..." Je m’arrêtais brusquement en me rendant compte de ce que j'allais dire, avant de me mettre a rougir. Je ne pouvais décemment pas aborder ce genre de sujets ! La bienséance m'en empêchait et je ne voulais pas insulter le seigneur Evil. Rapidement, je changeais de sujet.
« Pourtant je vous pensais issue d'une famille aisée. Vos manières, votre façon d'être.. votre éducation m'y ont fait penser." Et son air particulièrement hautain que je lui avais remarqué lorsqu'il me toisait. J'attaquis, misant sur mon agilité pour esquiver ses coups plus tot que la force brut. "Je trouve cela admirable pour un homme de réussir a s'élever au dessus de sa condition par la force de sa volonté." Mon regard dévia vers Excalibur. Qu'avais je fait pour la mériter ? Rien. Rien si ce n'était être là, tout comme mon statut, mon titre. Ce n'était que le hasard, j'aurais pu naître paysan !
"Si ma question n'est pas trop indiscrète, que reprochez vous au seigneur Ad... ? »
Je ne pu finir ma question qu'il attaquait de plus belle, me coupant. Ses attaques furent plus vicieuses, et certaines étaient réprouvées, presque de la traitrise... Je resistais comme je pouvais, grimacant sous la violence de ses coups alors que mes jambes tremblaient pour me maintenir debout, avnt de finalement bloquer ma lame.
"Ne croyez pas tout ce que ces tristes sires annoncent..." Sa voix était sifflante, perfide, amère. Pleine de haine contenue. "Surtout pas les parvenus de son espèce." Je poussais un hoquet de douleur en sentant soudain un coup dans mes omoplates, du plat de l'épée qui m'avait frappé avec force. Trop de force pour un simple entraînement. J'avais plus l'impression d'être en combat réel qu'autre chose. J'avais posé une main dessus, sans pouvoir m’empêcher de grimacer de douleur. M'avait il cassé quelque chose ? Je n'en savais rien mais.. je souffrais. Mais je ne voulais pas abandonner. Je le voyais continuer, tourner lentement autour de moi en m'étudiant comme une proie. Mais je l'avais invité et même si j'avais une folle envie de me reposer, j'étais.. D'une certaine façon excité. Intéresser, j'avais l'impression d'avoir a faire a un style tout nouveau, un style souple et pourtant dangereux.
« Je suis ce que j'ai fais de moi même. » Il revint a la charge. « Je ne dois rien à quiconque. Et certainement pas à cet... Energumène. » A nouveau une attaque, plus rapique que je parais de peu, arrêtant sa lame a quelques centimètres de mon visage. Les lames tremblaient sous l'effort que je faisait pour les maintenir a distance. "Il n'est qu'un petit roi sans envergure autre que celle de ruiner le royaume qui était le sien, arrogant et insipide, ridicule petit roi à qui tout fût convenu!" Brusquement il s’arrêta, avant de me relâcher et de reculer de quelques pas comme si il reprenait le contrôle de lui même/ "Il ne mérite pas son titre. Voilà ce que je lui reproche amèrement."
Mais ses paroles trouvaient un certain echos en moi, comme une résonance. Une blessure d'une certaine façon.
"Et moi messire ? Pensez vous réélement que je "mérite" quoi que ce soit ?" Mon ton avait été plus agressif que ce que je voulais. Je connaissais déjà la réponse a cette question. "Votre colère vous aveugle... je ne m'y connais pas réélement dans ces choses là, mais vous devriez tenter de faire la paix non ? Pour le bien de dame Belle que vous semblez apprécier tous deux..."
Elle me fascinait littéralement. Douce, calme et pourtant fougueuse... Elle était comme de l'hydromel. Un curieux mélange mais agréable...
"Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, Messire..." Son style changea soudain devenant... Plus calme, plus maitrisé. Presque doux."J'ai connu M.. Adam enfant. Bien plus jeune que vous. Croyez moi, vous valez mille fois ce qu'il fût et est. Pensez-vous donc que tout peut se résoudre à force de paix et de bienveillance? De confiance et de boniments? Ce monde ne fonctionne pas sur de tels mensonges..." Il s'arreta, me jetant un regard sévère. "Quel type de roi souhaitez vous être?"
Je ne répondis pas, esquivant sa question et son attaque. Je ne voulais pas etre roi, ou au moins pas tout de suite.
"Et vous quel type d'ami souhaitez vous être pour Dame Belle ? Comment juger un homme sur les actions d'un enfant ? N'avez vous jamais fait d'erreur ? De folies ? Le temps passe et les gens changent messire " Ma lame vola, s'écrasant brutalement sur le sol un peu plus loin. "On ne peut juger un homme que sur ses actes, son honneur. Vous etes allé lui porter secours lorsqu'il a disparu... Je ne sais quelle est la.... nature exacte de vos sentiments pour lui..'' Je m'arretais, soudain hésitant, a butter sur les mots. « Mais ils doivent être "bon"... »
Alors ils pouvaient faire la paix, j'en étais certain.
Il vient un temps. Un temps de peur. De désespoir. Et de frayeurs.
Le garçon avait besoin de réfléchir et ce n’était pas Wolfgang qui allait l’en empêcher. Au contraire, ce fut un excellent prétexte pour fausser la compagnie de tout ce petit monde ; au fond, lui aussi était épuisé. Fatigué. Après toutes ses années dans un autre monde, à dissimuler son identité et devoir faire profil bas pour ne pas éveiller le moindre soupçon, à rechercher le moyen de rentrer sans jamais y parvenir, à attendre l’accomplissement d’une prophétie qu’il avait presque crue perdue… Voilà qu’il était de retour à Camelot. Et ce qu’il découvrait au fil de ses pas n’était en rien ce qu’il avait espéré, bien au contraire. Les temps s’étaient aggravés. Les gens ne semblaient même pas se souvenir de quoi que ce soit et même la Main du Roi n’avait pas semblé le reconnaître – il faut dire que lui n’avait pas changé alors que le chauve, si. Vingt cinq ans, cela passe vite quand on y regarde de plus près ; encore davantage dans un univers comme celui-ci.
C’était comme si le royaume avait continué sa décadence jusqu’à perdre son essence même. Plus un souffle de vie ni de regain. Plus une seule lumière pour éclairer les lieux qui auparavant brillaient de mille feux. Ses yeux se portèrent sur la ville en dessous de lui. Les hautes tours semblaient mornes, délavés, littéralement abandonnées de leurs activités précédentes. Il n’y avait personne dans les rues autrefois grouillantes d’activité. A peine quelques âmes égarées qui devaient vivre avec misère et sans électricité ni eau… Comment faisaient-ils pour survivre après avoir connu tant d’heures de gloire ? Camelot brillait autrefois du titre de « Capitale des Lumières » ; mais où était-elle cette lumière ? Où était passé l’éclat dont elle resplendissait jadis ? Ce n’était pourtant pas si vieux. Pas si ancien. Wolfgang lui-même avait connu de très longues années de cette gloire en pensant que jamais elle ne cesserait.
Comme beaucoup. Et puis, tout avait été oublié. Leur univers s’était vu plongé dans des ténèbres lentes et sournoises. Vicieuses par leur lenteur. S’installant et se tapissant au fur et à mesure jusqu’à étouffer tout espoir. Jusqu’à ronger les fondations et voir peu à peu la cité s’écrouler sur elle-même. A sa perte. A sa fin. Mais ça, qui s’en rappelait encore ? Ils avaient tenté de lutter mais peu à peu, la plupart s’étaient laissés submergés. Envahir. Le Roi s’était fait de plus en plus absent, explorant de nouveaux territoires plutôt que de veiller à la sécurité du sien. Le contre coup avait été violent, le revers de médaille encore plus. Jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard pour faire quelque chose et que lui ne tente le tout pour le tout : partir. Utiliser de très anciennes technologies pour aller chercher des réponses ; si ce n’était de l’aide, au moins pourrait-il espérer des pistes et des idées.
Pourquoi avait-il fallu qu’il tombe sur Storybrooke ? Pourquoi s’être fait happer par cette bourgade du Maine au point de ne pouvoir en revenir ? Tout ce temps perdu. Tous ces efforts dissipés aux quatre vents. Il poussa un soupir en s’appuyant sur le balcon, laissant les grands vents de l’est remonter le long du château et souffler en bourrasques jusqu’au ciel. Le soir tombait, le ciel se teintait et des nuages lourds menaçaient très sérieusement d’abattre leurs larmes noires. Le temps n’était pas au beau fixe et plus tout ceci avançait, moins les pronostiques étaient bons. Uther Pendragon avait lui aussi disparu, le dernier rempart de la cité avait mit les voiles. Autant tuer l’espoir dans l’œuf, celui ou ce qui avait fait ça avait agis de la manière la plus judicieuse possible : il était impossible que le roi soit sciemment parti. On l’avait attiré et piégé. Ce ne pouvait être que cela.
Wolfgang fixa ses paumes, l’une recouverte d’un gantelet de cuir. Une petite ouverture s’activa quand il bougea les doigts et un cadran apparu a hauteur de son visage, tournoyant tranquillement sur lui-même en attendant qu’il ne demande. Commande. Ordonne. Pourquoi est-ce que cela fonctionnait encore avec lui alors que tout le monde ne se rendait même pas compte de la présence d’une telle technologie ? Il avait vu les chevaliers et autres serviteurs se servir des scanners sans même savoir à quoi cela servait ; observé les montes charges visiblement tractés manuellement ou encore croisé d’anciens véhicules dissimulés sous des bâches comme des déchets. Des rebus. Des pans entiers d’immeubles s’étaient effondrés sur eux-mêmes faute d’entretien et de vie. Tout avait été abandonné. Tout avait été oublié dans un coin des esprits et la procrastination comme l’imbécillité avait fait le reste. La désinformation avait sans doute pris le dessus sur tout le reste, la panique à l’annonce de la disparition du Roi avait du être chaotique… Tout le monde semblait avoir fuit et ce n’était pas des plus arrangeant.
Laisser le cœur de la cité à la merci des envahisseurs n’avait jamais été une excellente idée.
Les yeux clairs de l’enchanteurs se portèrent sur l’une des tours du château, fronçant les sourcils. Elle se détournait des autres par sa forme rectangulaire, taillée à même la roche la plus claire qu’on ai été donné de trouver ; sur chacun de ses pans, des arabesques étaient gravées mais aujourd’hui à demi recouvertes par la végétation et la mousse. Il se redressa et disparu à l’intérieur de sa chambre, sortant dans le couloir en évitant soigneusement le serviteur qui attendait devant sa porte. Un petit tour de passe-passe et voilà que celui-ci regardait à droite tandis que Wolfgang s’enfuyait à gauche – il n’avait jamais aimé les suiveurs. Parcourant le dédale des couloirs désormais éclairé par des torches – DES TORCHES ! – il leva les yeux au ciel en découvrant des escaliers de fortune taillé maladroitement entre les étages. Non, avaient-ils osés ?
Toisant l’angle d’un mur, ses doigts coururent sur la surface jusqu’à trouver un creux dans lequel ils se glissèrent. Un cliquetis plus tard et le bruit mécanique de vieux rouages résonna. Les pierres du mur s’écartèrent alors pour révéler une trappe, de laquelle sortie un écran éteint. Wolfgang tapota dessus pour espérer le faire réagir mais celui-ci n’émit même pas une petite lumière de compassion. S’agaçant, il donna un coup de point sur le dessus et aussitôt des lignes blanches se dessinèrent à la surface ; encore un autre sur le côté et enfin du texte apparu suivi de l’empreinte d’une main. Visiblement satisfait, l’enchanteur apposa sa paume et attendit. Attendit. Quoi ? Que cela ne daigne fonctionner pardi ! Sauf qu’absolument rien ne bougea et ce ne fut pas le malmenage de cet écran qui y changea grand chose. Bien au contraire, après un juron il s’éteignit purement et simplement avant de retourner se cacher dans la pierre.
« Alakazam... ! » Râla-t-il en essayant de le rouvrir, sans succès.
Bon, il faudrait opter pour les escaliers cette fois… Wolfgang en soupira d’avance en s’engageant dans les marches, maudissant l’architecte qui avait eut l’idée de construire des tours aussi hautes sans y faire fonctionner un ascenseur. On était plus au Moyen-Âge quand même !
Après de longues minutes à grimper pour enfin atteindre le sommet, le visage de l’enchanteur se décomposa peu à peu en découvrant la salle supérieure. Les marches en hélix parvenaient jusqu’à un plateau circulaire, centre de la pièce ouverte en tous sens. Seules des colonnes permettaient de maintenir la voûte au-dessus de lui, balayées par les vents qui régnaient au cœur de la nuit. Pas de barrières. Pas de vitres. Rien d’autre que le vide pour laisser filtrer ce qui aurait dû briller encore… Le sol formait un pentacle richement décoré de runes, chacune à sa place et une place pour chacune, où chaque forme se marquait à même la pierre au point que des creux s’étaient formées entre elles pour les faire ressortir. Rongé et utilisé, le sol avait du auparavant laisser filtrer de l’eau ou une substance semblable puisque tout ressemblait au fruit d‘une érosion naturelle. Sur les colonnes, des scènes peintes et dessinées à moitié effacées. Soit par les mauvais traitements, soit par un lierre opaque qui en effaçait la substance.
Et là, gisant au milieu d’une centaine de morceaux éclatés… Les restes d’un immense cristal désormais brisé.
Il portait un sceau en son centre, une marque, qui avait été sciée en deux parties distinctes. Wolfgang s’approcha rapidement, essayant de ne pas entendre le craquement sinistre sous ses pieds alors qu’il s’agenouillait près des plus gros morceaux. Le cœur. Le cœur se devait d’être… Lorsque sa main approcha, le cristal émit une faible lumière bleue qui ne dura que quelques secondes avant de s’éteindre à nouveau. Il toucha la surface, insensible. Aréactive. Comme morte et sans vie. Son visage était devenu sérieux mais, en cet instant, il dépeignit une telle tristesse qu’il manqua même d’en avoir un sanglot. C’était… Impossible. Cela ne pouvait pas… Le cristal ne pouvait… Qui donc avait…
« Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda une voix dans son dos.
Il se retourna pour découvrir Morrigan. Un silence s’installa, durant lequel il essaya de garder la maîtrise de lui-même. Ne pas se trahir. Ne pas montrer son trouble. Ne pas…
« Qu’est-ce qu’il s’est passé, avec le cristal ? » Insista-t-elle.
Wolfgang déglutit, reposant son regard sur l’œuvre éparpillée. Brisée en mille morceux. Tombée à même le sol alors qu’auparavant elle flottait dans les airs, portée et auréolée d’une lumière si vive qu’il était impossible de l’observer directement ; cela aurait été comme fixer le soleil. Il dilapidait sa lumière dans toutes les directions, illuminant la cité entière. Mais désormais il n’avait plus rien d’un astre, plutôt d’un cadavre malheureux et amère. Les restes d’une époque qui se voulait révolue.
« Les monts et vallées de Bretagne seront aplanis. Les rivières sacrées deviendront des fleuves de sang. Les sciences et le savoir disparaîtront et la ruine s’étalera au grand jour.... » Récita-t-il dans un murmure, avant de tourner son visage vers elle. « Je crains qu’Uther Pendragon ne soit plus en danger que ce que l’on croyait… » C’était peu dire. « … Camelot a perdu son étoile. »
Et cela ne pouvait signifier qu’une chose : la Mort. Lente et douloureuse. Infinie.
Sloan Fyresciell
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
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| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
Opportunity does not waste time with those who are unprepared.
Parcourir les couloirs de pierre du château n'eut pas du tout l'effet escompté. Il avait beau avoir, plus que probablement, parcourut trois fois les longs couloirs emplit de courant d'air, rien ne semblait pouvoir parvenir à délasser son esprit et ses muscles. Et quiconque avait le malheur de croiser sa route ne pouvait que le constater: Carlisle était fou de rage. Brûlant d'une noire et amère colère, aussi vive que l'acide et aussi flamboyante que l'Enfer. Chaque domestique présent eue droit à son oeillade rageuse, ne parvenant pas même à se satisfaire des pas rapides qui résonnait dans les couloirs partout sur son passage, ni des petits cris surpris des femmes au regard baissé, ni même des courbettes qu'on pouvait bien lui octroyer. Carlisle n'en avait que faire. Tout ce qui l'entourait l'exécrait. Des pierres nus au vent qui s'y engouffrait, de la terre même qui entourait les remparts à la plus petite souris parcourant les interstices des murs. Sans parler, bien sûr, des Hommes...
La porte qu'il claqua derrière lui résonna lourdement, parcourant l'endroit d'un oeil morne. Il n'y avait donc aucune chapelle?! Aucune cathédrale, aucun philharmonique! Un instrument, que diable, peu importait lequel! Tout aurait été bienvenu pour laisser filer de ses doigts cette déferlante de colère qui bouillonnait dans son sang. Même une simple flûte! Mais non, ce château semblait aussi dépourvu d'âme musical que ce chevalier obèse semblait dépourvu de cerveau. Jamais encore Carlisle n'avait du faire preuve de tant de retenu, de tant de contrôle et de tant d'abnégation. Si l'un de ses compagnons d'infortunes avaient alors été pourvu d'un arc, Dieux seuls savaient si il en aurait réchapper...
Son pas se fit plus vif encore, traversant la pièce d'une traite, rejoignant la seconde porte. Et dire qu'il portait encore les vêtements qu'il portait la veille! Quelle... Déchéance! Même veste, même chemise... Il eue presque un frisson d'horreur rien que d'y penser. Mais il avait été hors de question pour lui de porter l'une de ces.. Horreurs qu'on leur avait à tous proposés. Des vêtements de serviteurs. De vassals. Plus jamais Carlisle ne porterait de telle frusque! Il n'était plus de cette lie humaine qui quémandait même à la bouche des seigneurs, se ravissant des miettes qu'il leur autorisait à lécher à même leur pied. Il était né dans la servitude et s'était promis de ne jamais y retomber. Et ce n'était certainement pas au sein d'un royaume d'imbécile qu'il faillerait à sa promesse!
La porte qu'il ouvrit coulissait aisément, trahissant son utilisation régulière contrairement aux autres, et Carlisle fronça aussitôt les sourcils, ses muscles se contractant par réflexe. Les châteaux ne contenaient en général que cinq salles dont la porte ne grinçait nullement: la salle de banquet -pour peu qu'elle en soit pourvu, la salle des cuisine, la salle pourvu d'une cheminée, la salle des plaisirs, et la salle des armes. A cet instant, Carlisle n'aurait su dire laquelle aurait du le redouter le plus. Chaque potentiel acteur présent dans l'une de ces pièces risquait fort de faire les frais de son humeur, si bien qu'il s'avança d'un pas assuré, déjà prêt à fusiller du regard l'opportun qui se présenterait à lui.... Avant de ralentir, tournant à l'angle d'un meuble boisé. En parlant d'imbécile... L'enfant Roi tournait et rougeoyait sous les assauts qu'il déployait. Des attaques naïves, presque tendres, risibles. Carlisle leva les yeux au ciel. C'était d'un ridicule sans nom. Il se retrouvait dans la même situation qui avait été sa vie des années durant: "veillant" sur un enfant royal, aussi indigne d'intérêt que le précédant. Ou presque. Car si ce jeune Arthur lui semblait d'une niaiserie approchant celle de Belle, il avait le mérite de ne pas être aussi impoli et caractériel qu'Adam. Malgré lui, Carlisle ne put s'empêcher de faire claquer sa langue contre son palet, en songeant à toutes les corrections qu'il avait du déployer à l'encontre de l'ange démoniaque, comme se plaisait alors à le surnommer les servantes aux joues rouges et aux jupons sales. Combien de fois avait-il retrouvé les instruments qu'il était supposé pratiquer transformer en arcs et en flèches? Combien de fois avait-il retrouvé les partitions couvertes de boues et d'autres substances? Combien de fois avait-il encore du faire appel aux servantes pour rattraper les chiens de chasse auxquels il avait nouer les archets des violons? Jamais, de mémoire, Carlisle n'avait désirer frapper un enfant avec tant de dévotion. Son fichu sang royal l'en empêchait cependant, mais Dieux seuls pouvaient savoir combien il avait rêvé de le faire couler... Encore aujourd'hui, au demeurant....
-Puis je vous aider messire ?
La voix de l'enfant le sorti de ses fantasmes, s'obligeant à recentrer son attention sur son visage juvénile et rouge. Essoufflé déjà. Suant également. Carlisle releva un sourcil, le jaugeant. Se pouvait-il donc que ce Roi fut celui digne d'Excalibur?
-J'en doute, dit-il d'une voix sans la moindre trace de bienveillance. Cassante et tout aussi méprisant que d'ordinaire. A moins que vous n'ayez un moyen pour moi de retourner d'où je viens.
Un sourire traversa soudain son visage, réalisant combien cela était faux. Pour rien au monde, il n'aurait souhaité revenir d'où il venait. Retourner à Storybrooke oui, auprès de ses soeurs, au sein du Manoir. Mais jamais, ô grands Dieux il ne voudrait revenir au temps jadis. Par pitié. Son regard passa un instant sur le visage de l'enfant, qui sembla soudain prit d'une forme de timidité, ce qui conféra à Carlisle un profond sentiment... De plénitude. Etait-il impressionné? Impressionnable? Un éclat mauvais passa dans son regard, s'approchant de l'enfant, qui ne bougea pas mais qui eue comme du mal à reprendre son souffle. Diable que cela allait être amusant... D'un geste sec, il donna un léger coup sur la lame, le faisant presque sursauter.
-Vous semblez attacher plus de concentration à frapper qu'à viser. Ce n'est pas une manière royale de se battre.
C'était purement gratuit et injustifié, étant donné que la majorité des Rois se comportaient comme des bêtes soldats, sans grâce ni prestige.
-Je ferai mon possible pour rendre votre séjour le plus agréable qu'il puisse être Messire...
Diable qu'il était pétri de niaises et bonnes intentions!
-Souhaitez vous vous joindre a moi ? proposa-t-il avec tant de gentillesse que Carlisle manqua d'en rire. Je crains d'avoir quelque peu négligé mon entrainement ces derniers temps...
Malgré lui, Carlisle eue un sourire condescendant, dévoré par le désir de se moquer de tant de naïveté. Il tendait la joue et le bâton, c'en était à la fois navrant et... Cruellement adorable. Délectable. Et, en un sens.... Bienvenu. D'un geste, Carlisle se tourna vers le meuble où les armes étaient disposés, enlevant par là même sa veste et remontant les manches blanches de sa chemise.
-Je n'avais pas le loisir de pratiquer l'épée à votre âge, laissa-t-il entendre, posant sa veste sur l'un des meubles le moins poussiéreux. Si j'ai appris le maniement des armes, ce fût par nécessité.
Cela n'avait rien d'un mensonge. La Guerre des Ogres avaient été une foisonnante entreprise de mercenaires, et bien des précepteurs avaient finit par rejoindre les rangs des combattants. De gré ou de force souvent...
-Je n'eus donc jamais de véritable grâce aux combats. Mais ce n'est pas ce que l'on attends d'un.... Soldat. Mais j'ai rattrapé ces écueils depuis, ajouta-t-il en saisissant une lame légère, mais dont la garde épaisse lui promettait plus de poigne... Et plus de force.
Cela eut l'effet escompté.
-Alors vous avez participé a des batailles messire ?
Son ton était aussi admiratif que ses attaques étaient faibles, tapotant, frôlant l'épée que Carlisle tenait, sans la moindre force. Pouvait-on croire que cette main avait retirer la légendaire épée?...
-Etes vous chevalier ? s'enquit-il, avec une impatience évidente, comme l'enfant à qui l'on a promit une belle histoire. Vous... semblez bien connaître le seigneur Adam... Etes vous son vassal ?
Si il avait commencé à sourire, Carlisle cessa bien vite.
-Non.
Sa voix fût sèche et sans appel, et alors seulement, il commença à attaquer, frappant la lame de l'enfant sans la moindre vergogne ou hésitation. Sans même chercher à doser sa force. Il n'avait nullement l'intention de ménager ce petit roi.
-M... Adam n'a pas mon allégeance. Si je lui suis lié ce n'est qu'à force de malchance.
Rapidement, il feintait sur le côté, avec la précision de l'escrimeur qu'il était devenu à Storybrooke. Se positionnant en attaque, une ombre de sourire rôdant à l'orée de son sourire, alors que son regard se biaisait vers le sol.
-Je n'ai rien d'un chevalier, asséna-t-il en appliquant le plat de son épée à même sa cheville, le faisant perdre l'équilibre. Ni même d'un gentilhomme.
Sa jubilation n'avait aucune limité, et il n'eut pas même la décence de l'aider à se redresser. S'il il avait demander une leçon auprès de lui, il devait en assumer les conséquences.
-Je n'ai pas eue le choix de mes batailles. Bien que je ne les ai pas crains.
L'air de poisson que l'enfant lui dédia manqua de le faire sourire, attendant, mains sur la garde, qu'il daigne enfin se redresser. C'était si simple de l'impressionné que Carlisle ressenti un profond élan de mesquinerie tout à fait délicieux.
-Mais il a dit que vous vous étiez...
Son regard se fit aussitôt sévère, le défiant du regard en ajustant sa garde. Cet imbécile de Petit Roi de pacotille et ses sous entendus immondes! N'avait-il pas pu se taire?! Lui même était parvenu à oublier jusqu'à la brûlure de son âme noircie par cette... Erreur. Jamais il n'avait prévu de faire cette... Chose. Tout cela n'avait été qu'une erreur du au vin! L'hiver le plus glacé que la contrée ai connu, où tout même le sang avait semblé gelé dans les veines des pauvres et des mal-fortunés. Les précepteurs ne valaient guère aux yeux des puissants, et le vin chauffé avait été le moyen de survie à sa disposition. Que n'eut-il regretté cette boisson et maudit sa consommation? Jamais plus il n'avait trempé ses lèvres dans un quelconque breuvage fermenté au sein des murs de pierres de ce château maudit...
-Pourtant je vous pensais issue d'une famille aisée. Vos manières, votre façon d'être.. votre éducation m'y ont fait penser.
Il eue un sourire suffisant, comme si le compliment de ce garçon le touchait. Que nenni. Il avait tant travaillé à obtenir son éducation qu'il ne prenait pas même note de la moindre remarque naive à ce sujet.
-Je trouve cela admirable pour un homme de réussir a s'élever au dessus de sa condition par la force de sa volonté. C'était si niais que Carlisle manqua de lever les yeux au ciel, parant une 'attaque' avec une facilité déconcertante. Si ma question n'est pas trop indiscrète, que reprochez vous au seigneur Ad...?
La violence avec laquelle il frappa n'eut d'égale que l'agilité avec laquelle il tourna autour de l'enfant, enchaînant les coups et les parades, aussi rapides que variées. Et mutines. Il avait beau avoir apprit l'escrime, certains réflexes de mercenaires étaient durs à refréner. Se battre dans les règles face à un adversaire de rang et de talent égal au vôtre étaient digne d'intérêt et même, agréables. Mais lorsqu'il s'agissait d'une telle différence... D'un pas imparable, il revint au contact, bloquant sa lame à même sa gorge palpitante.
-Ne croyez pas tout ce que ces tristes sires annoncent...
Rapide, il recula, lui permettant d'attaquer alors qu'il reculait en une ligne parfaite de parade.
-Surtout pas les parvenus de son espèce.
Une esquive et soudain, il abattit la garde entre les omoplates de l'enfant, l'envoyant presque au sol. S'amusant de le voir se redresser, des flammes de colère dans les prunelles. Oh ainsi, il voulait résister?
-Je suis ce que j'ai fais de moi même.
Attaquant, encore, inlassablement, incessamment. Ne pas lui permettre de répit ou d'esquive.
-Je ne dois rien à quiconque. Et certainement pas à cet... Energumène.
Sa voix se déchira d'un éclat de colère, revenant brutalement au contact.
-Il n'est qu'un petit roi sans envergure autre que celle de ruiner le royaume qui était le sien, arrogant et insipide, ridicule petit roi à qui tout fût convenu!
Le regard et le souffle rapide de l'enfant contre ses joues lui fit soudain réaliser qu'il avait manquer de lui tordre le poignet tant la force avec laquelle il maintenant sa lame contre sa garde était démesurée pour lui. Son visage se ferma, reculant de quelques pas, se replaçant en garde.
-Il ne mérite pas son titre. Voilà ce que je lui reproche amèrement.
Sa voix fût comme un couperet et pendant quelques secondes, tout ce qui fût audible entre eux fût leur souffle, sonore pour Carlisle, saccadé pour Arthur.
-Et moi Messire ? Pensez vous réellement que je mérite quoi que ce soit?
Le sourire de Carlisle fût convenu, et il du se retenir de ne pas rire sous la fougue nouvelle qu'il déploya dans ses estocs.
-Votre colère vous aveugle... je ne m'y connais pas réellement dans ces choses là, mais vous devriez tenter de faire la paix non ? Pour le bien de dame Belle que vous semblez apprécier tous deux...
Mais était-il possible qu'il ai trouvé plus niais encore que cette oie blanche? Carlisle manqua à nouveau de lever les yeux au ciel, ne pouvant y croire. Etait-ce donc la coutume de ces lieux d'être plus stupides encore que les pierres formant la pièce autour d'eux?!
-Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, Messire...
Son débit ralentit soudain, attentif. Cet enfant semblait porté de l'intérêt à cette stupide demoiselle. Tiens donc... Malgré lui, Carlisle se surprit à se redresser, un visage beaucoup plus neutre cette fois. Presque calme. Jaugeant l'enfant, mais également ses propos depuis le début de leurs échanges... Se pouvait-il...?
-J'ai connu M.. Adam enfant. Bien plus jeune que vous. Croyez moi, vous valez mille fois ce qu'il fût et est.
Il ne connaissait guère cet enfant, mais il ne pouvait se tromper sur le sujet. Plissant les yeux, il l'observa, cherchant attentivement sur son visage.
-Pensez-vous donc que tout peut se résoudre à force de paix et de bienveillance? De confiance et de boniments? Ce monde ne fonctionne pas sur de tels mensonges...
Ses propos firent mouche, allumant des torches au fond des yeux d'Arthur. Et aussitôt, Carlisle sentit une force diffuse d'allégresse lui emplir le coeur. C'était pourtant si évident. Si parfait. Si adéquat et pourtant il ne l'avait pas même soupçonné auparavant! Cet enfant était fasciné par Belle, tout autant qu'elle l'était par cette... Aventure roman sur lesquelles elle ne devait avoir eue de cesse de soupirer depuis sa plus tendre enfance -inventé ou vécue. C'était là la plus parfaite des équations! Si il parvenait à tenir cet enfant entre ses mains, alors comme il lui serait aisé de manipuler cette femme sans même s'en salir les mains... Atteindre cet imbécile n'aurait jamais pu être plus simple...
-Quel type de roi souhaitez vous être?
Son attitude entière se calqua sur celle du précepteur qu'il avait été, s'autorisant même la grâce d'un regard sévère et pédagogue. S'enorgueillant de le voir répondre si vite, si docilement...
-Et vous quel type d'ami souhaitez vous être pour Dame Belle ? Comment juger un homme sur les actions d'un enfant ? N'avez vous jamais fait d'erreur ? De folies ? Le temps passe et les gens changent messire, affirma-t-il d'une voix vibrant de bonnes intentions, au summum du ridicule quand il jeta son arme au sol, dans un accès de sensibilité. On ne peut juger un homme que sur ses actes, son honneur. Vous êtes allé lui porter secours lorsqu'il a disparu... Je ne sais quelle est la.... nature exacte de vos sentiments pour lui... Mais ils doivent être "bons".
-Je ne lui ai pas porté secours. C'est envers Belle qu'allait ma sollicitude... Je crois comprendre que vous l'apprécié?
Lentement, il se redressa, portant sa lame à son côté, l'observant en mimant soudain une attitude respectueuse.
-Pardonnez ma question, mais avez-vous encore une mère?...
Le ton, dans toute la pudeur qu'il savait prétendre. Manquant de jubiler en le voyant baisser le regard, rougissant et soudain contrit. Cela allait être d'une facilité sans nom...
-Elle est morte a ma naissance, je ne l'ai jamais connue, ou rien qui s'en approche.
Son ton était si timide, si hésitant qu'il dû contracter tout son visage pour le faire paraître lisse de toute réjouissance. Serrant la garde de sa lame, il afficha soudain un regard de pitié, passant pour de la douceur, l'observant avec une bienveillance feinte.
-Je n'ai ni père, ni mère.
Sa voix ne connait pas l'ombre d'une hésitation, aussi neutre que pudique. Comme si soudain, il se livrait dans toute son honnêteté...
-Je comprends mieux, souffla-t-il, s'approchant doucement pour reprendre l'épée qu'il avait jeté au sol. Vous n'avez jamais eue à protéger les vôtres. C'est pour cela que vous accordez confiance aux actes de bontés.
Lentement, il revint à sa hauteur, lui tendant l'épée de fer.
-Vous n'avez jamais affronté la lame tenue par une main amie qui tente de vous estropiez...
Un murmure, aussi vibrant que la vérité même.
-Ne pensez pas cela, nous avons tous nos démons a combattre Messire, et mon titre ne me protège pas bien au contraire...
Cet air presque gêné qu'il affichait, se remettant en garde avec une grimace -faible! Carlisle s'en serait pourlécher les lèvres si il n'avait pas du afficher un air de droiture sincère.
-Votre titre ne vous protégera de rien, je puis vous l'assurer. Pas plus qu'il ne saura protéger vos proches.
Sa voix se voulait à la fois menaçante, assez pour le faire réagir, et pudique, comme si il lui confiait là un intime secret. Cela eue plus d'impact qu'il ne l'eut songé, parant rapidement l'estoc soudain.
-Je le sais messire. Mon père a disparue, mon royaume sombre peu a peu, et je ne peux rien faire pour arranger les choses. Même les druides ne peuvent m'aider, comment pensez vous que je... Ce n'est pas mon titre qui saura les défendre, se reprit-il après une courte hésitation essoufflée, mais je deviendrai chevalier. Je deviendrai un chevalier capable de le défendre, de défendre mon royaume.
La conviction avec laquelle il assénait ces résolutions était aussi poignante que le buveur invétéré promettant de ne plus boire -après ce verre. Carlisle se permit cependant de prendre une pose admirative, toujours avec retenue cependant.
-Roi et Chevalier.... Y aura-t-il royaume mieux défendu?
Le sarcasme était si évident qu'il craint un instant d'être découvert, mais l'enfant ne sembla y voir que du feu.
-J'ai connu deux rois par le passé, et aucun n'a su allié les deux. Le premier était un roi bon, mais faible, le second, un sombre imbécile dilapidant l'argent de ses serfs en bonne boisson et bonne compagnie. Je n'ai connu aucun roi digne de ce nom... Mais un Roi ayant du Cœur...
-Vous devriez rencontrer mon père, il vous montrerai que les rois peuvent être bon et justes. Je sais que certains ne sont... Pas réellement attentifs à leurs devoirs... En partie à cause de leur éducation mais aussi à cause de leur entourage....
-C'est pour cela que l'on doit les entourer d'autant d'esprits éclairés que possible, dit-il sur un ton bas, retenant de faire claquer sa langue contre son palet tant les souvenirs le nargue. La Reine -il prit un ton nostalgique, presque triste et mélancolique, adéquat- était une femme érudite... De cœur. Elle tenta au mieux d'élever cet... Energumène qu'était Adam. Qu'il est toujours au demeurant...
Il eue un soupir, mimant le plus grand désarroi.
-Elle m'engagea pour lui ouvrir le cœur et l'esprit par le biais de la musique... Ce fût un échec cuisant.
-Sa mère devait être quelqu'un de merveilleux dit-il en s'éloignant, cherchant une coupe d'eau sur laquelle il se jeta avec besoin. Mais pourquoi dites vous que vous avez échoué ? Je l'ai trouvé quelque peu renfermé mais pas spécialement cruel ou idiot...
Il eue un sourire entendu, retournant à son tour vers le meuble de bois, récupérant l'arme d'Arthur pour la ranger dans son fourreau de cuir, ainsi que la sienne. Cela lui contracta un peu la mâchoire, d'agir ainsi en inférieur, mais la Vengeance était une Déesse d'un prix qu'il fallait être prêt à payer....
-Les hommes, de tout temps, on su déployés des trésors pour cacher leurs vraies natures, murmura-t-il d'une voix sombre, emprunte de sombres présages, avant de brusquement, se tourner vers Arthur, plongeant dans ses prunelles juvéniles. Méfiez vous de lui. Sa langue est perfide et ses actes calculateurs. Mon cœur saigne de savoir Dame Belle trop attachée à lui pour ouvrir les yeux sur son... Malheur... Pardonnez moi, cela ne sont pas les affaires d'un roi que l'inconstance d'un autre, déclara-t-il soudain, dans un faux air de contrition.
-"Je ne suis pas roi.
La réponse vint d'elle même, réflèxe plus que fausse modestie.
-De.. de quel malheur parlez vous ? Elle me semble être... heureuse.
Quels efforts n'eut-il pas à fournir pour ne pas craqueler le masque de pudeur et d'inquiétude qu'il affichait désormais? Quels efforts n'eut-il pas à produire pour ne rien laisser transparaitre de ces sentiments délicieux qui léchaient son sang en voyant son plan fonctionner plus que de raison?
-Elle a su subir les affres de plusieurs monstres... Je ne pense pas avoir connu de femme plus forte qu'elle mais... Tout cœur, aussi courageux qu'il fut, a ses limites. Je crains pour le sien. Nul amour ne saurait aveugler à ce point...
Sa voix n'est plus qu'un murmure quand soudain, il fait mine de se ressaisir, fixant Arthur avec une pudique distance.
-Je vous prie de m'excuser Messire, je ne voulais point vous importunez de ces choses..
Oh combien ce mensonge était doux... Salvateur et rond sur la langue, agréable dans l'acidité qu'il provoquait dans le regard de l'enfant, inquiet désormais. Parfait...
Les chevaliers étaient véritablement idiots. Quoi que la palme pouvait sans doute être remise à Regina qui tenta de faire de la magie devant eux. Imbécile... Pourquoi Morrigan avait utilisé ses pouvoirs discrètement hein ? Certainement pas pour faire joli... Mais la Méchante Reine était un peu trop imbue d'elle-même et estimait sans doute que les lois du pays ne la concernaient pas. Ce serait drôle de la voir sur le bûcher, vraiment... Mais Wolfgang lui sauva la mise. Le groupe fut alors conduit à Stern. Ciel qu'il avait vieilli lui ! Et ce qu'il pouvait être aussi débiles qu'autrefois... C'en était navrant, vraiment.
Quoi qu'une fois encore, Regina sortit le grand jeu. Et Arthur la remit vertement à sa place, ce qui donna un petit sourire en coin à la brune. Voilà ce qu'était un Roi... La sorcière enceinte ne pouvait pas rivaliser avec cela. Une nouvelle fois, Wolfgang intervint pour apaiser la situation. Quelle sale habitude il avait là... Ça aussi, Morrigan l'avait longtemps oublié. Et la fleuriste se serait bien passée de revivre ce genre de situation. Les autres étaient partis vers leurs chambres, mais la brune et le magicien étaient restés. Mais Arthur ne voulait rien entendre...
Puis il détourna la conversation qui porta par la suite sur le cristal. Le protecteur de Camelot, la source de la magie... Qui allait mal. Morrigan l'avait senti dès qu'elle avait posé un pied sur le sol de la cité. Lorsqu'Arthur parla de la gravité de l'état du cristal, Wolfgang interrogea la brune pour savoir si elle l'avait senti. Avec un simple petit mouvement de la tête, elle lui apprit que oui. Le reste, la fleuriste de Storybrooke n'y prêta pas réellement attention. Elle était trop sur ses gardes, à surveiller les murs et les couloirs pour vraiment porter attention à ce qu'ils se disaient. La brune remarqua tout de même qu'Arthur la regardait de temps en temps. Mais elle ne pouvait pas lui expliquer... Elle avait vécu trop de mauvaises choses ici pour être pleinement à l'aise, bien qu'elle puisse parfaitement laisser paraître le contraire si elle le souhaitait.
Enfin, Wolfgang et elle partirent, laissant Arthur et Excalibur seuls dans la salle. Ils se séparèrent là, l'homme lui faussant rapidement compagnie. Lorsqu'une servante voulut la raccompagner à la chambre prévue à son intention, Morrigan lui lança un regard noir et si plein de promesses de torture que la pauvre femme disparut rapidement, complètement paniquée. La sorcière soupira. Elle n'avait pas besoin de guide dans ce château. Ni dans la ville d'ailleurs... La fleuriste passa un moment à déambuler dans les couloirs et à contempler la cité. Puis sentant la fatigue peser sur ses épaules, elle décida de retrouver la chambre que l'on avait préparé pour elle. Il lui fallait un peu de repos...
Le lendemain matin, très tôt, la sorcière s'habilla en hâte et monta à la tour qui gardait le cristal. Avant, jamais elle n'aurait pu accéder à l'escalier qui montait en haut de la tour. Des gardes étaient là. Mais apparemment, cette époque était finie. Ils ne protégeaient plus le cristal. Quelle bande de... Mais quoi de plus normal après tout ? Le cristal était lié à la magie des royaumes... Et tout le monde savait qu'Uther détestait la magie à présent. En arrivant en haut de la tour, Morrigan fit face à un spectacle désastreux. Le cristal gisait à terre, brisé.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda-t-elle à Wolfgang qui regardait le spectacle, stupéfait.
Mais elle n'eut pas de réponse. Il se contenta de la regarder, en tentant d'être impassible. Savait-il que ses yeux reflétaient ses émotions ? Pour la plupart des gens, sans doute qu'il parvenait à être impénétrable. Mais Morrigan le connaissait depuis trop longtemps... Elle avait appris, avec le temps. Et ce qu'elle voyait n'était guère rassurant. Cependant, resté ainsi silencieux n'aiderait en rien...
- Qu’est-ce qu’il s’est passé, avec le cristal ? Insista-t-elle.
Ce qu'il récita en réponse la fit se raidit. Elle savait qu'une catastrophe arriverait si le cristal était brisé, mais à ce point ?! La mention d'Uther la fit se rembrunir. Morrigan avait un lourd passif avec cet homme et elle ne l'aimait pas. Pire que ça... Elle le haïssait de tout son être. Savoir qu'il n'était pas au château l'avait soulagé, un peu, mais surtout déçue. Que n'aurait-elle payé pour le voir blêmir en sa présence...
- Grand bien lui fasse... Répondit-elle en parlant du Roi. Au fond, il l'a bien cherché... Ajouta-t-elle.
« Ne blasphème pas les disparus, tu es bien placée pour savoir que leur vengeance peut nous coûter cher. » Lui répondit-il avec un petit sourire en coin.
Mais le cœur n'y était clairement pas. Comme elle, il était préoccupé. Ceci dit, Morrigan en avait assez qu'on lui dise quoi faire ou non. Et puis continuer à prendre la défense d'Uther après tout le mal qu'il avait fait, cela la mettait toujours hors d'elle.
- En quoi dire la vérité est un blasphème ? Demanda-t-elle avec une étincelle de colère au fond des yeux.
Puis elle laissa couler. Pour le moment, il y avait plus important. Le cristal était la source de toute la magie des royaumes. La blanche, comme la noire, prenaient leur source ici. Et Morrigan pouvait sentir qu'il restait encore un peu de magie à l'intérieur des morceaux brisés.
- Et pourquoi ne donnerions-nous pas notre énergie au cristal ? Proposa-t-elle.
Mais Wolfgang secoua déjà la tête négativement.
« On ne peut pas tu as oublié ? » Ce à quoi Morrigan répondit par une grimace. « Il n'était pas brisé à notre départ. Tu n'as pas une idée de ce qu'il s'est passé ? » Demanda-t-il soudain en lui lançant un regard noir, accusateur.
Alors ça ! C'était fort de café ! Décidément, lui qui était nommé le Sage ne l'était absolument pas ! Comme d'habitude, il lui faisait confiance et au moment où elle s'y attendait le moins, il lui retirait cette confiance. Il était pire qu'une girouette cet homme. Sauf que cette fois, Morrigan en avait véritablement assez.
- Je suis partie en même temps que toi, l'aurais-tu oublié ?! S'exclama-t-elle vertement.
« C'est toi qui parle aux ombres, pas moi. »
Mais c'est qu'il osait le sagouin ! Il ne le prononçait pas à haute voix, mais Wolfgang lui faisait clairement comprendre qu'il accusait sa magie, la magie noire, d'être à l'origine de la casse du cristal. Ce vieux fou ! Morrigan enrageait et pour un peu, elle lui aurait bien lancé sa magie au visage tiens ! Mais la sorcière savait qu'elle avait mieux à faire. Aussi lui décrocha-t-elle un regard noir et laissa sa magie se diriger vers le cristal. Les réponses étaient certainement là...
La sorcière ne s'attendait clairement pas à ce qui se passa quand ses filaments noirs, symbolisant sa magie, touchèrent le cristal. Elle eut conscience que le cristal était plus que la source de la magie des royaumes. Il était un catalyseur, une énergie pure qui protégeait les habitants des menaces extérieures. Avec son extinction, c'était tout les royaumes qui mouraient, qui oubliaient ce qu'était la vie quand le cristal déversait sa lumière bienfaitrice partout...
Puis ses filaments furent repoussés. Et il y eut comme des flash, des souvenirs... La ville active, rayonnante alors que le cristal brillait de mille éclats. Des gens qui se pressaient vers le château, des bâtiments en bon état, des machines volantes même ! Puis soudain, un voile noir qui passe devant ses yeux. Un rire... Familier. Elle sait qu'elle le connait, mais mettre un nom dessus est compliqué. Le rire était fin, sadique, malicieux. Et là Morrigan le reconnut. Mais ne voulut pas y croire. C'était impossible. Un visage s'approcha mais elle ne put en voir les traits et une main se tendit. Et un nouveau flash de lumière. Aveuglant. La lumière se mit ensuite à décroître, comme un faisceau lumineux qui s'arrêterait, s'éteindrait... D'abord les tours. Puis les rues. Les arabesques de la tour remontèrent alors, comme si quelqu'un en avait retiré la couleur. Mais malgré tout, le cristal brillait. Il était brisé, mais brillait encore quoi que faiblement...
La main de Wolfgang l'interrompit. Il avait posé son front contre le sien, pour se connecter à son esprit et suivre avec elle ses découvertes. Le magicien avait les sourcils froncés et la fixait dans les yeux.
« Tu sais. » L'accusa-t-il. « Tu sais de qui il s’agit. Dis-le. Dis-moi qui est derrière tout ça ! »
Des ordres. La confiance retirée. Une nouvelle fois. Morrigan avait mal à la tête et ses yeux la brûlaient à cause de la lumière. Pourtant, elle se redressa, fière, et le fixa d'un regard méprisant.
- Encore hein ? Siffla-t-elle. Les accusations, la confiance accordée et retirée, les ordres comme si tu avais un quelconque pouvoir sur moi... J'en ai plus qu'assez. Je ne vois pas pourquoi je te dirais qui est l'auteur de tout ceci. Ajouta-t-elle en le défiant du regard.
« Ce n’est pas un jeu. » Lui asséna-t-il, face à elle. « De quel côté es-tu, à la fin ?! »
- Ça n'a jamais été un jeu, effectivement. Répondit-elle. Du mien bien sûr. Ajouta-t-elle avec un petit sourire. Aurais-tu oublié ce que cela m'a apporté d'être de ton côté à toi ? Celui du bien, de la gentillesse et toutes ces fadaises ? Je ne suis pas généreuse et je me fiche pas mal de ce qu'il arrivera. J'ai toujours mes pouvoirs... Et voir les royaumes aller à leur destruction... Savoir qu'Uther est si gravement en danger. Crois-tu vraiment que j'ai envie que cela cesse ? Interrogea-t-elle Wolfgang. Ma vengeance arrive enfin... Alors donne moi une bonne raison pour y renoncer. Une seule bonne raison pour continuer de coopérer... Qu'est-ce que cela m'apporterait hein ? Quand tout est enfin à portée de main...
Qu'il tente de l'arrêter tiens ! Cela serait assez drôle. Wolfgang oubliait assez facilement qu'elle avait toujours été égoïste. Et que ce trait de caractère s'était affiné au fil des siècles. Peu de choses seraient capables de lui faire renoncer à sa vengeance. Le cristal brillait encore, elle avait encore des pouvoirs et le royaume était au bord de la ruine. Que demander de mieux ?
Morrigan : 100%
Regina Mills
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Mirror mirror on the wall, who the baddest of them all ?
| Conte : blanche neige et les sept nains | Dans le monde des contes, je suis : : la méchante reine
Je termina de lire le livre, c’était pour moi comme la possibilité de parler de Robin à Daniel et je savais qu’il pouvait m’entendre, entendre ma voix tout du moins. Mais bon, je ne pouvais pas rester là indéfiniment, je voulais rentrer à la maison, oui je voulais juste rentrer à la maison. Mais pour cela, il faudrait retrouver le portail qu’avait emprunter Arthur pour arriver à Storybrooke. Je quitta ma chambre et pris le temps de voir où était ma suivante pour justement l’éviter parce que je voulais juste être tranquille. Je me sentais mal, le fait de ne pas contrôler mes pouvoirs était quelque chose qui me dérangeait. Déjà, je ne pouvais pas user de mes pouvoirs vu qu’ils flippaient à l’idée d’être entourés de sorcière.
Et j’avais surtout peur pour Daniel. Bon, pas de suivante à l’horizon alors je pouvais tranquillement me balader dans les couloirs du château. Il fallait que je retrouve Arthur, il était la seule personne qui pouvait savoir où se trouvait la porte vu qu’il l’avait prise pour venir jusqu’à chez nous. Je descendis les marches avant de trouver une servante qui avait des draps propres dans les mains, pas très intéressant mais je voulais le dire. Je me dirigea vers elle et lui souris :
« Excusez moi, seriez-vous où je peux trouver le Prince ?
- Oui Ma Dame, il est dans le bureau de son père à l’étage.
- Merci. »
Je remonta les marches et me dirigea vers le bureau du Roi avant de frapper à la porte pour exprimer ma présence et finit par entrer avant de faire face à Arthur. Il se lève et s’incline face à moi :
« Dame Regina. Comment vous sentez-vous ? »
Je lui souris.
« J’ai pu me reposer et j’ai même trouver un livre que je lisais étant adolescente. Mais là n’est pas la question. »
Je respire longuement avant de finalement reprendre :
« Je tenais à m’excuser pour mon comportement d’hier. »
Il semble surpris. Sans doute, ne s’attendait-il pas à ce que je m’excuse, en même temps, cela ne me ressemble pas mais il y a des fois où il faut faire ce qui ne nous ressemble pas pour que les choses s’arrangent. Il finit par baisser la tête, honteux.
« Je vous dois aussi des excuses, je me suis laissé emporter, je n’aurais pas dû vous parler comme je l’ai fait.
- C’est fait de toute manière. »
Je fais un léger sourire et reprends rapidement mon sérieux :
« En fait, je voulais vous demander autre chose… »
Il souris à son tour :
« Je suis à votre service. Que puis-je faire ? »
Il referme un livre sur le bureau avant d’attraper son épée. Je remarque rapidement qu’il ne s’agit pas d’Excalibur mais de son épée normale et il me fait signe de le suivre dans les couloirs pour aller vers la salle du trône. Je le suis donc, respirant longuement :
« Eh bien, comme vous le savez, je suis enceinte, c’est un fait… et j’ai quelques soucis de magie depuis que je suis arrivée à Camelot et en fait, j’aimerais vous demander si vous sauriez capable de retrouver la porte que vous avez emprunter pour arriver à Storybrooke. »
Il hoche la tête silencieusement en m’écoutant avant de m’attraper par le bras brusquement, pour m’empêcher d’avancer. Il regarde autour de lui d’un air inquiet. Puis voyant qu’il n’y a personne, il finit par me relâcher et finis par me dire d’un ton bas :
« Je vous en prie, ne parlez pas aussi facilement de… magie. Elle est bannie ici, et si la rumeur se repensait que vous êtes une sorcière ou que vous venez d’un autre monde…je crains que vous ne finissiez sur le bûcher sans que je ne puisse rien y faire. »
Il soupire. Il semble avoir vraiment peur pour moi et le bébé, je trouve ça mignon au fond. On finis finalement par se remettre à marcher :
« Quand à ce que vous me demandez…Je suis désolé mais je crains de ne pas pouvoir vous aider. Je m’y suis rendu en pleine nuit et c’est… Une voix dans mon esprit qui m’a guidé, je ne saurai vous dire où se trouve le passage… »
Je le regarde, me rendant compte qu’on faut, il ferait un très bon roi, il semble avenant et surtout prévenant vis-à-vis de la sécurité d’autrui et je finis finalement par reprendre :
« D’accord, je ne parlerais plus de magie… » murmurais-je.
Je respire longuement avant de reprendre :
« Hum…Dites Arthur, qu’est-ce-que le cristal ? »
J’en avais entendu parler la veille mais je n’avais pas eu le temps de demander de quoi il s’agissait mais sans doute que tout venait de là.
« C’est…Je ne sais pas trop. Il s’agit d’un cailloux brillant qui nous protégeait avant, mais il ne marche plus, enfin je crois… »
On continue d’avancer en silence avant qu’il ne reprenne finalement d’un ton hésitant :
« Vous avez…Vous avez déjà trouvé un nom à votre enfant ?
- D’accord… »
Je continue d’avancer avant de faire un léger sourire à l’encontre du Prince :
« Daniel…C’était le prénom de mon premier amour..Je l’ai perdu dans des circonstances dont j’aimerais ne plus me souvenir. »
On continue de marcher :
« Pardonnez moi de revenir encore là-dessus, mais êtes vous certain de ne pas être capable de retrouver le passage ? Si vous l’avez trouver la première fois, c’était pour trouver Excalibur non ? Je pense que l’épée peut peut être nous aider à retrouver le passage. Qu’en pensez-vous ? »
Je respire longuement avant de finalement reprendre :
« Ecoutez, je vous propose un marché. Vous m’aidez à retrouver le passage et en échange, je fais tout mon possible pour qu’on retrouve votre père et croyez moi, j’ai de la ressource. »
Il se mords la joue, gêné avant de finalement me répondre :
« Je…l’ai laissée dans ma chambre. » finit-il par avouer finalement. « Mais je ferais mon possible pour vous aider à rentrer chez vous dès que j’aurais retrouvé mon père, je vous le promets. » Il dit tout cela en mettant sa main à plat sur son cœur, en me regardant dans les yeux.
Je souris :
« Marché conclu alors ? Je vous aide à retrouver votre père et vous nous aider à rentrer chez nous ?
- Je ferais mon possible. » dit-il en hochant de la tête avec étoiles dans les yeux.
« Allons voir Wolfang et Morrigan. Je suis sûre qu’ils savent où trouver votre père.
- Pourquoi dites-vous cela ? »
Je m’approche et pose ma main sur la sienne :
« Faites moi confiance… »
Il se mets à rougir et hoche finalement la tête. Je souris avant qu’on ne partent tous les deux à la recherche du magicien et de la sorcière…
Regina: 80%, en cloque de huit mois Bébé Daniel: 4 points de vie.
En possession de: ♕ Une boîte de cookie (en cas de faim sans doute ) ♕ Son portable mais y'a pas de réseau dans ce royaume pourri ♕ Un mini tube de gel douche, très utile finalement ♕ Une paire de gants ♕ Un tome de Robin des Bois
Cette maudite bonne femme avait le don de me sortir par les yeux quand elle s’y mettait ! Quelle agaçante créature. Quelle… fille entêtée. Parfois j’avais clairement envie de la laisser s’embarquer toute seule dans ses ennuis et ses péripéties. Et d’autres fois, je me rappelais que s’il lui arrivait quelque chose je culpabiliserai quand même un peu. Beaucoup. Autant au départ je l’avais hébergée parce qu’elle me rappelait Rumpelstilskin et un éventuel moyen de me venger de lui, mais aujourd’hui c’était autre chose. Les mois avaient passés. L’échéance était avancée. Et je ne parvenais plus à savoir comment est-ce que je considérais Belle après tout ça. Une… « amie » ? Une collègue de travail ? Une mégère ? Une invitée ? Une colocataire ou une… Une prisonnière. Elle l’avait dit elle-même quand sa langue avait fourchée et je ne parvenais pas à m’enlever ce mot de la tête. Ainsi, elle se sentait toujours obligée envers moi. Je gardais cette place de bourreau que j’avais acquise malgré moi, un geôlier qu’elle était obligée de supporter chaque jour durant. Heureusement que je n’avais pas kidnappé un membre de sa famille avec, elle m’en aurait voulu toute sa vie !
Je me refermai malgré moi à son accusation, refusant d’entendre quoi que ce soit d’autre. Plus qu’à la jeune femme, je m’en voulais à moi d’avoir fait ça. De l’avoir contrainte, obligée, et de la retenir encore après tout ce qu’elle avait fait pour moi : elle avait levé une partie de ma malédiction, elle m’avait trouvé un travail où je pouvais conduire comme je le voulais, elle m’avait obligé à me sociabiliser mais au moins je n’avais plus peur des personnages enfermés dans une boite animée, et puis… Elle avait grandement égayé la vie au château. Même Mrs Samovar semblait l’apprécier et les autres serviteurs étaient bien plus vivants et enjoués. Lumière disparaissait parfois plusieurs jours tandis que Big Ben avait déridé sa moustache pour s’ouvrir davantage à l’extérieur. Il y avait une certaine vie. Une certaine gaieté.
Mais visiblement, c’était par obligation que Belle faisait tout ça.
Et outre blesser mon ego, c’était mon cœur que j’avais l’impression de sentir transpercé par une lame chauffée à blanc. Que j’avais été stupide de croire qu’elle se plaisait en ma compagnie, en notre compagnie. Elle avait un contrat, rompre la malédiction même si elle n’avait aucune idée de comment faire, puis être enfin libre. Etait-ce cruel que de ne pas lui révéler la vérité ? Etait-ce odieux que de croire qu’elle pourrait un jour sincèrement tomber amoureuse de moi ? J’étais un idiot et un fou. Un imbécile qui se voilait la face : jamais elle ne ferait ça. Jamais elle ne s’abaisserait à apprécier un monstre comme moi et plus les jours passaient, plus j’acceptais l’idée de finir mes jours sous cette couche de poils et de muscles. J’étais maudit à cause de ma vanité et de mon égoïsme. J’étais maudit et incapable de résoudre l’équation qui avait menée toute ma vie. Au fond, sans doute méritais-je ce qui m’arrivait ? Probablement. Beaucoup vous dirons que oui. Et je devais m’en satisfaire, même si cela signifiait entraîner tous les serviteurs du château dans cette vie éternelle d’objets animés.
Je poussai un soupir quand enfin le jour décida de pointer son nez. Je détestais cela, mais j’avais dormi dans l’un des fauteuils de la chambre qu’on nous avait attribué : j’étais un peu trop épais pour pouvoir partager un lit en sa compagnie, et la dernière fois avait été un peu trop singulière pour se voir marquée à nouveau. Je m’étais donc réveillé ankylosé et franchement pas très frais pour attaquer cette nouvelle journée. Je détestais les transformations, elles étaient de plus en plus difficiles à supporter et j’avais même l’impression qu’elles duraient plus longtemps. Que la Bête grignotait des minutes sur le lever du jour et enfermait de plus en plus l’apparence humaine. Le souffle court, je me penchai pour saisir une couverture qui avait du glisser du fauteuil et… Je ne me rappelais pas m’être couvert ? Je fixai le tissu. Qui avait mit ça là ? Un coup d’œil autour de moi m’indiqua que seule Belle semblait encore dormir dans le lit, un peu plus loin. Ce ne pouvait pas être le serviteur muet, quand même ?
Décidant d’accorder le bénéfice du doute à la jeune femme, j’enveloppai mes hanches dedans pour paraître un peu plus présentable et m’éloignait dans une petite alcôve à l’écart. Se laver un peu, une habitude que je n’avais pris que dans leur monde puisqu’auparavant nous nous lavions très peu. Trop peu apparemment. Je me plongeai dans l’eau juste tiède et pris tout le temps qu’il me fut donné pour y rester. Les bulles de savon. Le frottement. L’odeur doucereuse… Nous n’avions pas trouvé de cristal cette nuit, même si Belle avait exploré des mètres et des mètres de couloirs sans y parvenir. Il nous restait quelques endroits à découvrir, outre la cour intérieure sur laquelle nous étions tombés et où elle avait voulu faire quelques pas à la lueur de la lune. J’étais resté tapissé dans l’ombre du patio, refusant de sortir sous mes poils et mon visage monstrueux… Ca ne lui avait pas plu et elle avait insistée, finissant par obtenir gain de cause pour quelques minutes. La Bête avait tendance à être bien plus conciliante avec elle la nuit, c’était agaçant. Imprévisible. Mais tellement agréable…
Je savais qu’aujourd’hui elle voudrait explorer des tours pour en savoir plus. Ce n’était pas forcément la meilleure des idées que de visiter un palais où nous étions invités – je n’aurais pas toléré cela chez moi – mais tenter de freiner sa curiosité maladive relevait de l’exploit. M’extirpant du bac, je me séchai sommairement et enfilait des vêtements mis à notre disposition dans la pièce. Comment faisaient-ils pour savoir ma taille ?! En revenant dans le centre de la pièce, je remarquai qu’elle s’était tournée un peu sur le côté, fronçant les sourcils sous la lueur du jour qui perçait les rideaux. Je m’approchai à sa hauteur, la fixant en me demandant si c’était vraiment une bonne idée de la réveiller… Elle me détestait, c’était clair. Mais elle était là, loyale et fidèle à notre marché, sans que je ne puisse justifier pourquoi. Je ne comprenais décidément rien à ce petit bout de femme ! Il n’existait aucun cours sur leur compréhension ou leur fonctionnement. Aucun moyen de savoir. Aucune aide possible : il fallait se débrouiller seul. Et j’étais vraisemblablement un très mauvais élève.
Mes doigts se tendirent pour écarter une mèche de son visage, la faisant sursauter et je la retirai illico, regrettant mon geste. Ses yeux noisettes s’ouvrir à ma rencontre et je déglutis, hésitant. Jusqu’à ce qu’elle n’attrape ma main pour la tenir entre les siennes, l’observant avec songe. La laissant faire, je fini par esquisser un léger sourire à son attention.
« Le jour est là. Si tu veux repartir à la recherche du cristal, autant s’y mettre tôt. »
Après un petit-déjeuner copieux, il allait de soit ! Mais pour l’heure, je la laissai émerger de son sommeil en sentant un pincement dans le torse. Comment faisait-elle pour me donner envie de la serrer dans mes bras et de la protéger de tout le reste ? De la garder jalousement pour moi et de ne plus la partager avec qui que ce soit ? Je secouai la tête pour chasser de telles idées égoïstes en finissant par me relever pour m’éloigner. Je n’avais aucun droit d’exiger son attention ou de prétendre valoir la sienne. Elle était ma… Je ne pouvais pas la considérer comme ma prisonnière. Je n’y arrivais pas. Déglutissant en lui tournant le dos quand elle passa vers le bac d’eau, je poussai un soupir résolu. Une fois que nous serons rentrés, je la laisserai quitter le château. Promis.
Mais pour l’heure, nous revoilà à parcourir le dédale des couloirs, suivis par ce serviteur au visage imperturbable. Il joignait ses mains devant lui en nous emboîtant le pas et, à part un regard effrayé dans ma direction, il se contenta de fermer la bouche et d’avancer à notre suite. C’était presque agaçant en réalité ! Décidant de l’ignorer, nous parvînmes à un croisement où Regina Mills, le seigneur Arthur et… n’avait-il pas été dévoré pendant la nuit celui-là ?! Comment Carlisle faisait-il pour être toujours là où on avait le moins besoin de lui ? Je lui adressai un regard assassin quand il se permit des familiarités envers Belle et croisai les bras, fort mécontent d’un tel comportement. Il puait la sueur, avait-il encore voulu impressionner quelqu’un ? Remarquant les épées que les deux hommes portaient, je haussai un sourcil. Depuis quand n’avais-je pas tâté le fer avec qui que ce soit ? Une pointe de jalousie s’empara de moi ainsi qu’une vive adrénaline.
Mais à la place, Arthur nous indiqua où trouver le cristal lorsque la jeune femme le lui demanda.
« On va encore devoir grimper… »
Marmonnai-je, plus pour moi-même, alors que je découvrais la hauteur de la tour vers laquelle nous nous dirigions. Mais avisant que cela ne semblait pas déranger les autres, je pris mon mal en patience et suivi le rythme jusqu’à attraper en route Terrence et la brune bavarde… Oh. Certains avaient visiblement passés une meilleure nuit que d’autres ! Je lui adressai un regard lourd de sous-entendus et il se contenta d’un haussement d’épaules désinvolte qui me redonna un peu de bonne humeur. Après tout, si les bavardages incessants lui plaisaient, pourquoi pas ; et il existait tout un tas de moyens de faire taire une femme le moment voulu.
Mais bref, nous n’allions pas dériver sur ce sujet-là. Quelque chose de plus intéressant nous attendait en haut de la tour… Et pas forcément dans le meilleur sens du terme.
Belle French
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| Avatar : Emilie De Ravin
How does a moment last forever ?
| Conte : La Belle et la Bête | Dans le monde des contes, je suis : : Belle
Arrivé en haut de la tour, le spectacle était des plus choquants. Visiblement Morrigan et Wofgang étaient à couteau tiré, sur le point de se battre sans merci. Derrière eux, de nombreux éclats de verre gisaient sur le sol… A bien y regarder Belle compris qu’il n’était pas question de verre mais de cristal, il était là et il était plutôt… mal en point… Brisé, détruit. Et c’était sans doute celui qui rendait l’ambiance si électrique entre les deux sorciers. La jeune femme monta les dernières marches quatre à quatre et se précipita entre les deux personnes, les mains tends pour les garder à bonne distance l’un de l’autre.
- La loyauté ! La loyauté envers ton royaume ! Des années que tu réclames confiance et reconnaissance, mais quand la prophétie se met en marche et que tu as la possibilité de faire quelque chose de bien, tu choisis l'égoïsme ?! D'en profiter ?! - Attendez, attendez… Calmez-vous ! Que se passe-t-il ? - Dame Belle, vous ne... que faites-vous ici ?
Adieu l’air calme et posé de Wolfgang, il était complétement furieux, au point d’ailleurs de ne pas avoir remarqué Belle avant un bout de temps et de ne toujours pas avoir remarqué le reste du groupe qui s’amassait près des marches.
- Je… je ne suis pas la seule à être venue…
Elle n’avait pas bougé de sa position de défense mais avait montré le reste du groupe d’un signe de tête pour lui faire comprendre qu’ils étaient véritablement en train de donner un spectacle à vue de tous. Le magicien hocha la tête et observa les autres avec un air contrit. L’endroit semblait bien important pour lui et il tendit une main en avant pour empêcher les autres d’entrer un peu plus.
- N'avancez pas ! Cet endroit est déjà perdu, pas la peine d'en rajouter.
Le ton était formel. Décidément, rien n’allait plus.
- Perdu ? Mais... et je croyais que le cristal avait disparu...
Elle venait de se souvenir qu’elle était à la base à la recherche de ce fameux cristal… Lui avait-on menti sur sa disparition ou bien avait-elle mal compris depuis le début ? La réponse pleine d’amertume de Wolfgang ne tarda pas à arriver.
- Ça aurait été une meilleure solution que de le voir brisé.
Il lui désigna du menton le dit cristal et tous ses éclats sur le sol.
- Camelot et des royaumes sont à la merci des envahisseurs désormais... Et sans Uther Pendragon, pas de peuple à rassembler.
Bien décidée à donner sa part d’explication à Morrigan qui se faisait visiblement accuser fortement, elle de tourna vers elle pour la questionner :
- La loyauté ? En profiter ? Morrigan, de quoi parle-t-il ? - Je réclame ce que l'on me doit !!! On m'a retiré tout ce que j'avais et pourquoi hein ? (elle avait clairement craché la question en direction de Wolfgang avant de se tourner vers Belle) Il veut le nom de la personne qui a brisé le cristal. Comme si ça allait nous aider à le réparer ou à le réactiver...
Elle venait de lui lancer un regard noir et la bibliothécaire battit en retraire, à la recherche de l’expression de Wolfgang. Après tout, elle semblait sincère dans sa défense… Le regard du magicien dévia vers Arthur.
- Heureusement qu'Excalibur est en sécurité....
Seulement voilà… Belle tourna le regard et constata, tout comme Wolfgang que le garçon ne portait pas l’épée… Il ne manquait plus que ça… Il insista d’autant plus sur le coup de la panique grandissant et Belle soupira en tentant de garder son calme, les yeux fermés :
- N’est-ce pas ? - Hum... votre altesse sans vouloir vous commander ou quoi que ce soit, je pense qu'il serait préférable que vous alliez récupérer Excalibur au plus vite, cela détendrez quelque peu l'atmosphère…
Elle lui fit un sourire aimable avant de diriger un regard insistant vers Adam. Elle n’aurait pas voulu vexer le jeune homme en demandant à un « adulte » de l’accompagner mais elle ne voulait pas qu’il y aille seul… Déjà que le cristal semblait en danger autant ne pas en rajouter. Adam saurait se défendre au cas où et il était clairement la personne en qui elle avait le plus confiance dans cette pièce si il se donnait la peine de comprendre son regard lourd de sens. Après quelques secondes, il percuta enfin et décroisa les bras avant de redescendre avec Arthur non sans un soupir. Se tournant vers les deux sorciers, elle leur dit d’une voix douce :
- bon... réfléchissons et tentons de garder notre calme... il n'y a vraiment aucun moyen de réparer ce cristal ? Il y en a forcément un vu l'importance de l'objet... peut-être que si vous combiniez vos forces...
Elle avait eu une grimace, signe qu’elle comprenait à quel point la situation était critique et la collaboration ambitieuse. Mais Wolfgang secoua la tête :
- Le cristal était le réceptacle de Magie. Une fois brisé... il ne peut être reconstruit. Quelque chose à profiter de sa faiblesse pour le détruire et... son cœur ne...
Il s’était alors dirigé rapidement vers les débris et s’était mis à chercher dedans avec vivacité. Belle avait lancé un regard interloqué sur le reste du groupe avant de constater que certaines parties de cristal étaient gravées de runes anciennes et que les marques de son corps s’étaient misent à luire. Cela ne semblait pourtant pas être douloureux et il continuait à marmonner plus pour lui-même que les autres :
- Il devrait être là... s'il est là, ce serait...
Belle hésita en approchant un pas, puis un second. Il avait dit de ne pas avancer… Mais la situation semblait critique. Elle se précipita alors pour l’aider à trier les morceaux et au bout d’un certain temps, elle finit par comprendre ce qu’il cherchait. Une petite masse claire et luisante gisait là. Un morceau de cristal semblait planté dedans et un liquide bleuâtre en coulait. Interloquée et fronçant les sourcils, Belle posa le doigt sur la chose qui se mit à… respirer. Elle se recula avec un petit cri avant de s’approcher une nouvelle fois pour y voir plus clair. Ça ressemblait à un poisson bleu… un étrange poisson avec des nageoires faîtes de brumes mais un poisson quand même. Terrifiée à l’idée que la petite chose puisse mourir, Belle la récupéra au creux de ses mains avec toute la douceur du monde. Elle le dirigea vers Wolfgang qui semblait surpris de la voir le tenir dans ses mains et appuya un peu sur ses doigts pour mieux le voir. Puis avec un air défaitiste, il annonça :
- Il va mourir.
Mais Belle se relevait déjà d’un bond.
- NON.
Il était hors de question pour elle qu’elle le laisse dans cet état et qu’elle regarde la mort venir. Il respirait encore donc il y avait un espoir et elle ne préférait pas toucher le morceau de cristal planté en lui de peur que sa blessure de n’aggrave, le morceau ne faisant plus bouchon ni pression sur la plaie.
- Je refuse d'y croire. Il y a TOUJOURS de l'espoir, vous m'entendez? TOUJOURS. Alors maintenant on se réfléchi et on lui trouve un autre cristal... Ou du moins un autre bocal. Et plus vite que ça !
Elle lança un regard furieux à Wolfgang et à Morrigan. Il était temps d’arrêter de se crêper le chignon et réfléchir ensemble. Elle se dirigea vers le reste du groupe :
- Regina, vous êtes une très bonne sorcière, pourriez-vous chercher dans votre mémoire si vous avez entendu parlé d’un quelconque être bleu de la sorte et de quoi le refermer ?
Elle lui montra un peu plus la bestiole.
- Figue c’est ça ? Tu me semble douée pour trouver les choses, tu pourrais peut-être commencer à y réfléchir ? De même pour vous Terrence ? Vous semblez avoir un odorat hors pair si je puis me permettre. Carlisle… vous serez également de la partie ? Et il nous faudrait Arthur et Adam bien sûr. - .. Je connais un endroit où ils sauront quoi faire... Maintenant que vous le teniez, ne le perdez pas. Si elle vous demande de le lui donner... fuyez.
Belle s’était tournée vers Wolfgang qui avait jugé bon d’intervenir. Elle lui fit un sourire, face à son envie d’agir qui commençait à se manifester.
- Ne vous inquiétez pas, je le tiens bien. Et… J’ai confiance en Morrigan… je ne pense pas qu’elle ait brisé ce cristal. Bon… Allons-y ? Et continuons à chercher sur la route, si l’un de vous à une idée, je suis toute ouïe ! Et n’oublions pas de récupérer Adam et Arthur surtout.
« Non mais les chats, ce sont les meilleurs, cherchez pas, sous cette forme, je vous ratatine tous. »
Après avoir humé l’air quelques secondes, je m’étais approchée, les yeux envieux, vers le poisson que tenait Belle dans ses mains. Non mais vous savez, si jamais il vous encombre, je peux m’en charger moi… En plus, ça va faire au moins deux heures que j’ai pas mangé, alors un petit encas, je dis pas non… Quasiment la bave au bord des lèvres, je fixais le petit poisson jusqu’à ce qu’il sorte de mon angle de vue. Eh zut ! La prochaine fois, il faudra que je sois plus rapide. Bon, il n’était pas bien gros, mais c’était toujours ça à se mettre sous la dent. Et vous embêtez pas, même cru je peux le manger. Il frétillera un peu, mais ça donnera de la saveur !
- Moi vous savez je connais un endroit chaud et humide où il serait très très bien…
Un grand sourire innocent sur le visage, je dévisageais Belle et l’homme au porte monnaie inépuisable. Non sur un malentendu, si vous voulez vous en débarrassez, je suis pas contre moi. On aura qu’à dire qu’il est parti dans la cuvette des toilettes. Après tout, c’est un poisson, pas un chat, c’est pas si important que ça du coup ? Même pas important du tout, croyez moi. Wolfgang leva un sourcil en me regardant d’un air un peu méfiant.
- Plait-il ?
- Je peux le garder en sécurité si vous voulez… Un endroit où personne n’ira le chercher…
Toujours ce même sourire innocent dévoilant une grande partie de ma dentition sur le visage, je me faisais passer pour la personne la plus innocente du monde. Quoi, c’est vrai ? Je ne faisais qu’aider et proposer mon aide après tout, non ? Promis, si ça peut les rassurer, je goberais le poisson, je le mâchouillerais pas trop longtemps,. Alors, marché conclu ? Toujours suspicieux, il me jeta un regard agacé après en avoir jeté un à Morrigan. Dis, le balai dans les fesses, ça te va pas super bien non plus.
- Et c’est endroit, c’est… ?
- Je peux vous faire une démonstration !
Allllleeeez ! Laissez moi le gentils petit poisson, j’vous jure que j’en prendrais soin. Il aura le droit à un véritable parc d’attraction, un toboggan débouchant sur une piscine privée ! C’est pas génial ça ? Suffit juste qu’on me le donne, il sera le plus heureux du monde. Les yeux rivés dessus, je continuais de le fixer envieusement.
- Non merci. L’ èisg ne peut pas être touché. Une fois qu’une personne l’a prit, on ne peut le lui retirer… Sauf en la…
Il m’adressa un regard noir… Ouais, c’est bien c’que je dis, faut qu’il se sorte le balais des fesses là, il est plus aussi marrant que d’habitude et je commence à plus l’aimer beaucoup. Puis, il tourna un instant son regard sur Belle avant de poser son regard sur Morrigan, insistant.
- Quelqu’un a une meilleure idée ou pouvons nous partir d’ici ?!
- Oh ça va détend toi l’oignon ! Moi j’ai une idée en plus !
- Une idée ? Lumineuse au moins ?
- Oui ! Aveuglante même !
- Dépêche toi de parler au lieu de nous faire perdre notre temps.
- Bah en fait ! Je me disais que si on… Euh.. Si on.. Euuuuh.. Ah bah non je me rappelle pas… Attend, j’ai déjà eu une idée où j’ai juste dis ça comme ça ? Non non ! Fausse alerte j’ai pas d’idée tout va bien !
Il s’était avancé pour me surplomber de sa hauteur, ce qui m’avait juste fait sourire. Ca y est, môsieur avait passé le cap de la confiance en soit et il se prenait pour ce qu’il n’était pas ? Pas impressionnant pour un sou, je le toisais, prenant plaisir à m’amuser avec ses nerfs. Tu me dois toujours un cadeau, mais laisse moi te dire qu’en dehors de ça, t’es vraiment un gros nul. En fait, à part ton porte feuille, t’as rien d’intéressant. Si Morrigan pouvait te raser, je jouerais les pompom girl derrière elle pour l’encourager.
Il me fixa encore quelques secondes… Ah… Attendez, faut l’excuser, il a un tout petit cerveau, du coup, la réflexion et le temps de réaction chez lui, c’est un peu compliqué. Maman m’a toujours appris à ne pas me moquer des personnes déficientes mentales, alors promis, je ne me moquerais pas de toi. Après tout, si t’es débile, t’es débile, c’est pas grave. Bon… T’es moche aussi, alors c’est un peu compliqué, mais le porte feuille, ça suffira bien à attirer une fille. Il leva la main vers moi. Haussant un sourcil, je le regardais, dubitative.
- Avé Figue ?
- Zimbabazing !
- Oooooooh ! Pourquoi vous grandissez tous ! Et pourquoi vous… Miaou ?
- Ca te fera taire un peu.
Bah alors ? Pourquoi qu’ils me regardent tous comme ça ? Et puis pourquoi je suis toute petite encore ? Baissant les yeux, je vis deux petites pattes poilues noires. Par réflexe, je relevais des yeux interrogateurs vers les autres… Avant de les baisser de nouveau et de commencer à sauter partout. Des miaulements aigu et surexcité s’échappait de ma bouche alors que je fanfaronnais dans tout les sens.
- OUAIIIIIIIS !! JE SUIS UN CHAT !! JE SUIS REDEVENUE UN CHAAAT !! YOUPIIII !!
Les autres ne semblaient pas comprendre mes miaulements, mais je m’en fichais. J’avais retrouvé ma forme d’origine, un petit chaton absolument adorable et magnifique… Je suis redevenue un chat, finalement, l’autre manche à balais, il était pas si méchant que ça ! Quoi que… Ses doigts se refermèrent sur la peau de mon cou et mes pattes s’éloignèrent du sol rapidement. Furieuse, je commençais à m’agiter dans tout les sens, lacérant sa main de mes griffes et de mes crocs. Malgré les gouttes de sang qui perlaient sur sa main, il ne broncha pas, levant juste sa main pour me donné une claque sur le museau.
Un feulement douloureux et plaintif s’échappa de mes babines alors que je ramenais mes pattes contre mon museau qui me brulait. Espèce de ! Tu m’as fait un mal de chien ! Continuant de couiner, je tentais de passer ma langue sur mon museau en frottant ce dernier.
- Pas touche à l’èisg et en échange, je te repose par terre.
- Miaou.
Ah c’est con que tu puisses pas comprendre ce que je dis hein ?! Bah comme ça, ta promesse à deux balles, je m’en contre fiche puisque je te dis pas oui. C’est un miaou qui t’illustre des tas de manières d’aller t’occuper en me lâchant la grappe. Grossier personnage.
- J’ai pas bien entendu.
- MIAOU.
J’t’emmerde. Répondis-je plus fort dans un miaulement agacé et ronchonnant. Ce qui sembla lui aller puisqu’il me reposa par terre. Bah dis donc, je lui dirais plus de gentillesse comme ça si il me repose. T’inquiète, j’en ai encore un panel impressionnant si ça peut te faire plaisir. Et moi, je serais ravie de te les communiquer. Il leva les yeux vers les autres avant de reprendre la parole.
- … Il vaudrait mieux ne pas traîner ici. Des… Personnes pourraient vouloir profiter de la situation.
Il planta son regard dans celui de Morrigan, ce qui voulait tout dire. Quand c’est comme ça, autant cité des noms, c’est pas avec tes petits pics de CE2 que tu vas résoudre tes problèmes. Bolosse. Non zut, c’est dépassé ça maintenant.
Toute contente d’être sur mes pattes, je laissais les autres suivre le mouvement en ne cessant de miauler une seule seconde. Attendez, j’avais trop de choses à dire, au moins, je pouvais leur raconter mon passé de chat, ça leur ferait une occupation pendant notre voyage. Tout en miaulant, je passais dans les jambes de chacun pour quémander des câlins en me frottant contre eux. Bon, ils étaient tous pas doué, du coup, ils trébuchaient et râlaient, mais j’avais quand même quelques câlins, alors j’étais contente.
- Eh vous savez quoi ! C’est trop bien d’être un chat ! Non vraiment c’est le pied ! Bon, maintenant, j’ai encore plus envie de poissons, mais c’est pas grave. Quand je vivais chez Gepetto, on s’amusait beaucoup, c’est plus simple les félins, on est super agile, on grimpe partout… Et puis faut pas oublier qu’on est les meilleurs. Non vraiment, les meilleurs de chez meilleurs. J’avais bien envie de manger Cléo à l’époque, mais finalement, elle était gentille, alors j’ai évité. Oooooh on peut rebaptiser le machin chouette Cléo ? Comme ça, j’vous, jure je le mangerais pas ! Aaaah c’est trop bien de marcher sur des coussinets ! C’est les chaussures les plus confortables du monde ! Vous vous savez pas, forcément, pauvre petit humain triste… Mais les coussinets, c’est comme des petits coussins permanents. Et puis mon museau ! Avec ça je sens super bien ! Enfin, bon, pas autant que je devrais puisque l’autre imbécile me l’a abimé, mais quand même. C’est pas mal… Oh et puis vous savez pas quoi ! Je…