« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le carrosse s'arrêta brusquement et quand je sortis je vis que December était là. Elle dit aux gardes qui l'entourait de leurs lames qu'elle était avec moi. Petite idiote. Pensait-elle vraiment que j'allais lui sauver sa peau ? Bien sûr que non. Je pris une mine effrayée et commença à parler.
-Bien sûr que je vous connais ! Vous n'êtes pas mon amie ! Vous m'avez agressée dans une ruelle un soir alors que je me rendais chez une bonne amie à moi. Comment osez-vous prétendre avoir quelconque lien amical avec moi ?
Le garde qui me menaçait ne savait pas vraiment quoi faire, attendant un ordre du roi.
-Il suffit !Cette voix grave venait d'un homme que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent -et je n'avais pas l'air d'être la seule dans ce cas-là- Il s'avançait vers nous.Vous avez causé assez de problèmes comme ça. Il est temps de remettre un peu d'ordre dans ce chaos.
Je ne savais pas du tou qui était cette homme mais il avait une autorité dans la voix qui était vraiment troublante.
-Mais de quoi parlez-vous ? Et qui êtes vous ?
-Je parle de vous bien sûr ! Vous êtes... vile et cruelle.
Il se tourna alors vers December pour lui tendre pour l'aider à se relever puis me fit signe de venir. Cet homem m'intriguait fortement et j'avais envie d'en savoir plus. Je me tournais vers le roi pour lui faire mes adieux.
-Au revoir mon bon roi, vous me manquerez...
Il me fit un baisemain et me dit au revoir à son tour et je me retournais en balançant mes cheveux en arrière comme dans une pub l'oréal et commença à suivre l'homme. Je discernais une barbe blanche assez fournie qui me rappelait celles des jurés du procès d'Esmeralda. On arrivait place de grêve et je vis Maria et tous les autres. De plus le jour commençait à se lever et je pus voir mieux qui était l'homme. Il était vétu de noir et assez vieux.
-Vous devriez rejoindre vos amis. le dénouement est proche et des innocents peuvent encore être sauvés si vous ne faites pas de bêtise. Ni quelque chose d'inconsidéré.
Il m'avait regarder avec insistance en parlant de bêtises et avait fait le même regard à December en disant inconsidéré. On se mit à marcher et là l'homme -que je commençais à avoir des soupçons sur son identité- me dit tout bas.
-Pas de coup bas ou je le saurais et je vous garantis que je vous écrirais un destin digne de votre bassesse d'âme.
L'homme tourna au coin de la rue. J'avais de gros doutes sur qui pouvait être cet homme mais ma supposition était tellement improbable que je ne préférais pas y penser... Je roignis les autres et je vis une vieille qui était en train de se réveiller. Et Maria qui avait du pain dans les mains. Je ne préférais pas demander ce qui s'était passé ici, surtout parce que ça ne m'intéressait pas vraiment. Je m'approchais de Maria et lui dit bas -mais il était possible que quelqu'un entende-.
-Je crois qu'on va bientôt rentrer chez nous. Tu ne voudrais pas rester ici ? Tu as l'air de beaucoup mieux te débrouiller avec la technologie de l'époque...
Teresa n’y comprenait plus grand-chose. À un moment, elle était à Notre-Dame avec les autres et à un autre, elle était de retour vers le cachot où elle avait été enfermée et où elle avait fait la connaissance de Sœur Gudule. Un drôle de nom, bien évidemment, mais la gouvernante avait assez de tact pour ne pas l’avoir fait remarqué depuis qu’elle avait rencontré la nonne.
Maria avait assommé Gudule, ce à quoi Anastasia et elle avaient fortement protesté. Certes, la Sœur faisait trop de bruits et risquait de les faire repérer, mais ça n’était pas une raison pour lui taper dessus ! Le jour s’étant levé, la gouvernante était redevenue elle-même et assista Maria pour prendre soin de la nonne évanouie. Ayant vu le chausson rouge que la vieille femme ne quittait jamais, la quinquagénaire le lui rendit une fois que l’autre eut commencé à émerger. Ainsi, pas de risque qu’elle se mette à crier au vol…
Gudule remise sur pied, Teresa fit enfin attention au reste. Notamment au fait qu’Esméralda s’était enfin montrée. Oh non ! Non que ça soit une erreur, mais la brave femme savait déjà comment son ancienne compagne de cellule allait réagir. Et cela ne loupa pas. Dès que Gudule eut posé son regard sur la bohémienne, elle se mit en route pour agresser la jeune fille. Estimant que cela ne résoudrait rien, Teresa se mit entre les deux, bras tendus vers l’extérieur, prête à faire entendre raison à cette tête de bois.
- Arrêtez ! S’écria-t-elle. Esméralda n’y est pour rien ! Elle n’est pas responsable de votre perte. La tuer ne servirait donc à rien du tout. Déclara-t-elle avec fermeté. De plus, il serait peut-être plus utile de lui poser des questions. Sans doute qu’elle sait quelque chose, même de façon inconsciente !
Gudule parut septique mais se stoppa tout de même.
"Commencez par enlever votre amulette du diable. Elle pourrait nous envoûter avec ces charmes démoniaques."
La vieille n’attendit pas qu’Esméralda s’exécute. Elle s’occupa elle-même de prendre le collier de la jeune femme et le jeta au sol. Les superstitions avaient décidément la vie très dure ici… Teresa secoua la tête, indignée.
"Rendez la moi ! J'y tiens beaucoup !"
Teresa se baissa et ramassa le collier, avant de le rendre à Esméralda.
- Tenez. Dit-elle avec un sourire. Pourquoi y tenez-vous tant ?
"Il.. M'a été donné par une personne il y a longtemps et… En échange d'un sacrifice, il me permettra de retrouver ma mère."
Teresa hocha la tête, compréhensive. Quand la jeune femme lui proposa d’observer de plus près le pendentif, la gouvernante ne résista pas à sa curiosité. Malheureusement, le collier lui échappa des mains et tomba au sol, s’ouvrant et révélant un petit chausson rouge. La quinquagénaire se pencha pour ramasser le chausson et se retourna pour le montrer à Gudule.
- N’avez-vous pas le même ? Demanda-t-elle
"Si !"
Le regard de Gudule allait du chausson, à Esméralda, puis de la bohémienne à Teresa et enfin de la gouvernante au chausson. Elle était complètement perdue. Mais pas la gouvernante qui avait une idée.
- Je crois que votre fille aurait le même âge qu'Esméralda non ? Avez-vous jamais pensé que les Égyptiens ne lui avaient rien fait mais l'avaient recueilli ?
"Ce serait possible, vous croyez ? Mais les bohémiens sont des monstres, tout le monde le sait ! Ils avaient pris ma fille et laissé un gros garçon difforme à la place ! Ma jolie petite Agnès.... Oui, elle aurait 16 ans."
La colère prit Teresa. C’était tout le temps la même histoire ! Une histoire qu’elle ne voulait plus revoir !
- Bien sûr que c'est possible ! S'écria Teresa. Vous avez des préjugés, avez-vous déjà discuté avec les bohémiens ? Non, bien sûr que non ! Vous avez préféré croire qu'ils étaient mauvais, parce que c'est ce que tout le monde dit. Je sais à quel point c'est difficile de réfléchir quand on vient de perdre un enfant. Mais en 16 ans, l'idée aurait dû vous venir en tête. Je suis certaine qu'Esméralda est votre fille. Assura-t-elle. Je crois même que le sacrifice... C'était de renoncer à Phoebus. Ou de choisir de ne plus être une bohémienne pour être avec vous, sa mère.
Teresa était convaincue que c’était là la vérité. Mais que les croyances et rumeurs des gens avaient influencé le jugement de Gudule.
"Phoebus ? C'est qui Phoebus ? Vous avez raison, c'est le Seigneur qui m'a enfin entendue ! j'ai fait pénitence pendant 15 ans et il m'accorde enfin ma prière ! Agnès, ma pette Agnès, fais moi voir tes jolis petits pieds !"
Mais c'est quoi cette fille, heureusement que je suis pacifiste et que je ne vais pas faire de meurtre. Heureusement qu'un homme est venu m'aidé, d'ailleurs il me dit quelque chose. Je l'ai déjà vu durant mes cours de français. Il m'aide à me relever. Je dois avouer que je commence à me sentir faible.
On rejoignit alors les autres sans l'homme, Eméralda avait retrouvé sa maman, je suis contente pour elle, je n'ai pas eu la chance de connaître ma mère avant la malédiction. Heureusement que j'ai les jumeaux sinon je me sentirais seule. Je me rends compte que nous étions à la fin du livre, je me rends compte que je dois voir quelqu'un avant de partir. Je me tourne vers les autres :
-Je reviens je dois vite aller à la cathédrale, je reviens rapidement. annonçais-je avant de partir en courant vers le monument même si nous sommes à quoi cinq minutes. Après avoir repris doucement mon souffle, j'entre par la grande porte en bois en silence, une messe se tenait, j'empreinte la même porte que j'ai pris la première fois quand nous sommes arrivé ici en espérant qu'il soit là. Je stresse, je dois avouer que je n'aime pas les adieux.. Le voilà devant moi.
-Quasimodo ?
-Mon amie ! Tu es revenue ! dit il avec un semblant de sourire, enfin plutôt un semblant de grimace, mais qu'importe comme je le dis ce n'est l'important c'est ce qu'on a à l'intérieur.,
-Je suis venu pour te dire au revoir...les larmes menaçants de couler, non je dois rester forte, Résiste.... -PROUVE QUE TU EXISTES -
Une atmosphère triste se forme dans le couloir, il avait l'air d'être mal aussi, il me demande si je reviendrais, je fis non de la tête sans réfléchir, je le prend dans mes bras pour un câlin d'adieu, malgré son physique, ce garçon possède un coeur en or.. Je me reprends et pris le sifflet que j'ai dans la poche pour lui donner.
-merci beaucoup pour ce que tu as fais pour aider Esméralda Quasimodo. mais il me fit signe qu'il ne veut pas reprendre le sifflet, puis le met dans ma main pour replier délicatement mes doigts sur l'objet, je le regardant en acquiesçant signe que j'avais compris , je le regarde donc repartir en boitant. le coeur serrée, je remets le sifflet dans la sacoche ou se trouve la figurine qu'il m'avait donné :
au revoir Quasimodo j'ai été heureuse de t'avoir rencontré...
Il est temps d'y aller, je décide de rejoindre les autres, à peine sorti de la cathédrale que je tombe sur le même homme de tout à l'heure. le regarde un peu triste et lui dis : Je vous remercie de votre aide..
-Parfois il faut que j'intervienne si je veux que les choses suivent le plan initial. Vous lui manquerez, à propos. Au sonneur de cloches. Il vous aurait bien gardée dans cette histoire mais vous n'en faites pas partie il me semble. me dit-il avec un sourire
Surprise, je le regarde un peu septique : Comment le savez vous ??? Je suis désolé, je suis curieuse..
Parce que je sais tout de ce qui se passe ici. Vous êtes dans mon monde. Ici je suis pour ainsi dire Dieu tout puissant. Vous avez perdu une montre à gousset n'est ce pas ?
Euh si, mais c'était pour payer la nuit à l'aubergiste.. J'y tenais beaucoup.. Elle appartenait à ma mère..
- Je me rappelle, oui. C'était une très bonne idée. J'ai toujours imaginé que ce tavernier aimait tout ce qui brille. C'était une très belle montre, d'ailleurs. Et je suis sûre que vous la retrouverez le moment venu. Maintenant allons y. Il nous reste l'épilogue à écrire.
Je ne répondis rien, c'était bien l'homme que je pensais qu'il était, il me présenta son bras, que je pris, on se dirige vers les autres, je peux voir que l'impératrice va nous faire une syncope.
L’histoire s’arrangeait. Heureusement qu’ils avaient débarqué dans le livre au final ! Teresa était assez contente de voir qu’Esméralda resterait en vie mais qu’en plus, elle avait retrouvé sa mère. La gouvernante n’avait jamais véritablement lu le livre, mais elle connaissait l’histoire, en gros. Les détails lui étaient inconnus. Et ils avaient modifié ce « gros » de l’histoire pour son plus grand plaisir.
- Phoebus, c’est l’homme dont votre fille est tombée amoureuse. Il s’est joué d’elle et l’a mise en danger quand il en a eu assez. À cause de lui, elle a failli mourir… Expliqua-t-elle à Gudule.
Soudain, le groupe fut rejoint par December et un homme inconnu. Méfiante, la gouvernante se plaça de façon à cacher Esméralda au moins un peu. Si c’était un garde, ils allaient tous devoir fuir et vite. Mais vu que la jeune femme ne semblait pas en avoir peur, Teresa était assez curieuse.
- Qui êtes-vous ?
"Comme je l'expliquais à votre amie, je suis en quelque sorte le maître de ces lieux. Je ne vous veux aucun mal si c'est cela qui vous inquiète."
- Victor Hugo... Murmura-t-elle en comprenant. Enchantée. Vous allez nous aider à garder Esméralda en vie et à repartir ?
"L'histoire d'Esméralda m'a tout l'air d'être terminée. Mais si j'étais vous ma chère je ne m'attarderais pas dans les parages. Sait-on jamais. La garde devrait arriver d'ici cinq minutes. Quant à vous autres, oui, votre histoire ici s'achève également."
Teresa hocha la tête, comprenant. Puisque la fin approchait, la gouvernante ne put s’empêcher de se tourner vers Gudule. Elle avait encore des choses à lui dire, mais il lui fallait se presser. Aussi la quinquagénaire se tourna vers son ancienne de compagne de cellule avec un petit sourire.
- Essayez de ne plus perdre votre fille... Et pour cela, vous allez sans doute devoir remercier les bohémiens qui ont pris soin d'elle.
Gudule ronchonna et fit signe à sa fille de la suivre.
- Essayer de ne plus écouter les autres et parler avec Esméralda, sans doute qu'elle vous racontera des choses qui vous montreront les égyptiens sous un autre jour ! Conseilla-t-elle
Plus d’a priori. Plus de rumeurs. Il fallait que Gudule apprenne à connaître les bohémiens plutôt que de s’en méfier autant et de faire comme les autres, de les détester parce qu’ils étaient différents. C’était une chose à laquelle Teresa tenait beaucoup : la tolérance. Mais elle n’avait plus vraiment le temps de prêcher la bonne parole.
- Il est peut-être temps de quitter les lieux. Dit-elle en se tournant vers le reste du groupe.
Et de rentrer chez eux. Le Château lui manquait et elle avait un petit-fils à rejoindre.
J’avais les larmes aux yeux. Le cœur remplit d’amour, je détaillais chaque trait du visage de ma mère, muette. Aucun son ne sortait de ma bouche, aucun son ne voulait en sortir. Ma mère fondit sur moi à toute vitesse, me prenant dans ses bras et m’enlaçant. Mes bras passèrent autour de ses épaules et mes larmes déferlèrent sur mes joues alors que je la serrais contre moi aussi fort que je le pouvais. Sans que je puisse les retenir, mes larmes mouillèrent légèrement ses vêtements. Ma mère, je la retrouvais enfin, je la tenais enfin dans mes bras.
Incapable de me défaire de son étreinte, je gardais les yeux fermés, mon cœur tambourinant dans ma poitrine. Je pris une longue bouffée d’oxygène, tout en respirant son parfum. Les mains ne ma mère explorait mon corps, comme pour s’assurer que j’étais bien présente. Ca main se perdit dans ma chevelure quelques secondes, puis dans mon dos. Elle se recula légèrement pour voir mon visage et plonger ses yeux dans les miens. A ce moment là, ses mains douces caressèrent mes joues, puis descendirent jusqu’à mes mains.
- Oh ma petite Agnès, c'est toi, c'est bien toi, que tu es belle et grande !
- Oui c’est moi maman… Je ne pensais jamais te revoir, je suis si contente…
A contre cœur, je finis par me reculer légèrement pour revenir à la belle réalité. Mon cœur avait subit trop d’émotion forte ces derniers temps. La prétendue mort de Phoebus, puis sa résurrection, puis sa trahison… Puis les retrouvailles avec ma mère. Tout cela avait mis mes sentiments à rude épreuve et j’avais l’impression que mes yeux n’avaient cessé de déverser des larmes par millier. Mais la fin était belle. La fin était mieux que ce que je ne pourrais jamais imaginer. L’amour était traître. L’amour m’avait fait mal. La famille ne me ferait jamais cela. Et l’amitié non plus certainement…
Mes yeux étaient toujours baignés de larmes de joie. Mais cette joie fut légèrement étouffée par les révélation de ce Victor Hugo. Des adieux, encore. Pourquoi fallait-il que tout ait une fin ? Mon cœur se serra dans ma poitrine lorsque je fis le tour de toutes les personnes qui m’avaient aidé pendant ce périple. M’approchant de chacune d’elle pour les étreindre une par une, je répétais, le cœur gros.
- Merci… Merci pour tout. Pour votre aide, pour votre temps… J’aimerai tellement que vous puissiez rester… Mais votre vie n’est pas ici, je le conçois… Je vous serai éternellement reconnaissante pour tout ce que vous m’avez apporté. Je vous dois la vie… Et bien plus.
Je finis mon tour par Maria. Je la pris dans mes bras, retenant mes larmes et tentant de me faire à l’idée qu’il s’agissait surement de la toute dernière fois que je la voyais. Je ne la connaissais que depuis peu, pourtant, j’avais l’impression qu’elle me connaissait mieux que beaucoup de personne avec qui j’avais vécu toute ma vie. Inversement, j’avais l’impression de la connaître depuis une éternité. Son départ allait me faire mal au cœur. Très mal au cœur. Mais je devais me résoudre à la laisser partir. A contre cœur.
- Maria… J’espère que tu rentreras bien chez toi… Je suis tellement heureuse d’avoir fait ta connaissance… Tu es la femme que j’aimerai devenir, je t’admire beaucoup…
Je ne pu retenir mes larmes plus longtemps. J’aurais aimé rester forte devant elle, mais la route avant que je puisse me vanter d’être aussi forte qu’elle allait être très longue. Mais je ne perdais pas espoir. Je ne perdais jamais plus espoir. Même lorsque tout semble perdu, il y a du positif, la situation actuelle ne le démontre que trop bien. Inspirant un bon coup une nouvelle fois, je finis rapidement mes derniers au revoir.
- Tu auras toujours une place dans mon cœur, et je ne t’oublierais jamais. Merci pour tout.
Une dernière étreinte marqua la fin d’un long et grand périple, remplis de peur, de joie, et de tristesse. Je regrettais que tout cela se finisse ainsi. Aussi vite. Sans retrouvaille possible. Mais le monde commençait à se densifier autour de moi, et je risquais d’être trop vite repérée si je restais là. Je rejoins ma mère en courant, laissant un dernier regard derrière moi au petit groupe.
Vous allez me manquer. Tous.
Les bras protecteur de ma mère se passèrent autour de mes épaules, et elle m’entraina rapidement à sa suite dans des ruelles moins fréquenter. Avant de les perdre de vue, je leur fis un dernier geste d’au revoir, le visage triste.
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
C'est Victor Hugo. Oh mon Dieu c'est Victor Hugo. Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu. C'est Victor Hugo; Il est là et je suis là. Qu'est ce que je fais ? Reste calme, Anastasia. Tu n'es pas une hystérique. Respire, inspire... voilà, c'est ça, on y est. Une foule de sentiments et d'émotions se bousculaient dans l'esprit d'Anastasia. La surprise. La curiosité. La joie. L'hystérie peut-être aussi. Un enfant le matin de Noël n'aurait pas été plus impressionnée qu'elle à cet instant précis. Victor Hugo en personne. Elle n'en revenait tout simplement pas parce que ce n'était pas possible. Victor Hugo, et elle le savait mieux que personne, était décédé d'une infection pulmonaire en 1885, soit plus de cent ans auparavant. Ca ne pouvait pas être réellement lui. Et pourtant... Pourtant cette barbe blanche, cet air un peu sévère et ce regard profond n'appartenait qu'à un seul homme. Et Teresa semblait penser la même chose. Anya était tellement abasourdie qu'elle ne comprit pas tout de suite qu'Esméralda et sa mère devaient s'en aller à l'instant. Puis elle comprit, sourit à la bohémienne, lui adressa quelques paroles bienveillantes et la regarda s'en aller, le cœur au bord des yeux, au bras de sa mère. Elles iraient sûrement à Reims, chez elles, là où Agnès - puisque tel était son nom de baptême - avait vu le jour. Teresa avait raison. Il était plus que temps de partir. Cela faisait bien dix minutes que plus aucun malheur n'était arrivé, autant en profiter. Mais d'abord, Anastasia ne pouvait résister à l'envie d'échanger quelques mots avec Victor Hugo - ou qui qu'il soit - qui semblait, de toute façon, le seul capable de les ramener. Fébrile, elle s'avança vers lui, ses yeux bleus plantés dans les siens, pas encore très sûre de ce qu'elle allait lui dire. Puis elle se lança franchement, comme elle savait si bien le faire. - Vous n'êtes pas réellement lui, n'est ce pas ? demanda t-elle en l'observant attentivement d'un regard presque suspicieux. Je veux dire : vous ne pouvez pas être réellement lui. Il ne vit pas dans un livre comme ici ! - Un livre ? s'écria Gringoire, abasourdi. Les événements récents avaient un peu fait oublier la présence du poète à tout le monde. Pourtant, il était encore bel et bien là, à regretter d'avoir vu Djali s'en aller définitivement avec sa maîtresse. Ses petites cornes dorées et son esprit vif lui manqueraient, assurément. Mais le commentaire d'Anya avait réussi à le détourner de cette mélancolie naissante. - Attendez, vous avez bien insinué ce que je crois que vous avez insinué ? Victor Hugo sourit, semblant retenir un rire franc qui ne demandait qu'à sortir. Gringoire en était d'autant plus perdu. - Et oui, maître Gringoire, un livre. Rien qu'un livre et pourtant... Mademoiselle Romanov a dit vrai. Tout ceci n'est qu'une histoire drôlement bien contée, si vous voulez mon avis. Vous et les autres n'êtes que des êtres de papier forgés selon mon bon vouloir. Ou plutôt selon SON bon vouloir, à Victor Hugo. Il marqua une pause afin de s'assurer - assez inutilement - qu'il avait retenu l'attention de tout le monde. Et c'était bel et bien le cas. Anastasia buvait ses paroles. Gringoire se grattait la tête, perplexe. Les autres écoutaient attentivement et semblaient fascinés chacun à leur manière. - Une fois de plus, mademoiselle Romanov, vous avez raison. Je ne suis pas réellement lui. Je suis seulement une part de lui, celle qu'il a accepté de livrer à cet ouvrage quand il l'a rédigé, celle qui habite les pages que vous aimez tellement tourner, celle qui fait vivre, tout simplement, ce monde imaginaire. - Alors c'est de votre faute si mon mystère de janvier a été un désastre ? demanda Gringoire. Cette fois, la "patte" de Hugo rit franchement. - On peut dire ça. L'un dans l'autre, nous sommes déjà au printemps, il est trop tard pour ce mystère, tout le monde sauf toi, Gringoire, l'a déjà oublié. Tu t'en remettras. A présent, je vais renvoyer nos invités de là où ils viennent. - Encore des départs ! Je proteste ! Ou alors moi aussi je pars ! décréta Gringoire en bombant le torse. Il avait cependant bien vite perdu de sa superbe quand son regard avait croisé celui de Victor Hugo. Il ne l'admettrait jamais mais cet homme l'effrayait, d'autant plus qu'il avait compris qu'en sa qualité de créateur, il pouvait écrire son destin à loisir. A présent, il guettait la moindre réaction de l'auteur avec espoir. Ce dernier finit par sourire et, tout en sortant une plume et un parchemin de sa redingote, déclara : - Entendu, maître Pierre, entendu. Il se tourna alors de nouveau vers Anastasia et poursuivit : - De quand et d'où venez vous ? - 1er septembre 2016, il devait être pas loin de 15h, je ne sais plus. Storybrooke, dans le Maine. - Adjugé pour Storybrooke dans le Maine le 1er septembre 2016 à 15h30, histoire d'être sûr, commenta Hugo. Il se mit alors à écrire sur son parchemin pendant quelques instants sous le regard attentif d'Anastasia et intrigué de Gringoire. Quand Hugo en eut terminé, il souffla l'encre tout juste posée sur le papier en direction des voyageurs. L'instant d'après, une lumière semblable à celle qu'ils avaient aperçu en arrivant les aveugla. Quand elle se dissipa, Anastasia était à nouveau assise sur le banc près de la bibliothèque. Sa montre indiquait 15h30. Un regard alentour lui permit d'apercevoir Teresa, December, Aliénor, Maria et les jumeaux à divers endroits de la place. Mais pas de trace de Gringoire et son accoutrement bariolé. Anastasia ouvrit alors le roman qu'elle tenait encore entre les mains et, fébrile, chercha l'épilogue :
"Cent-vingt ans et quelques poussières après tous ces événements improbables, Anastasia, Teresa, December, Aliénor, Maria, les deux jumeaux que personne ne différenciait jamais ainsi que notre ami Pierre Gringoire arrivèrent à Storybrooke, dans le Maine avec en eux le secret d'une aventure hors du commun.[...]"
Sans lire la fin de l'épilogue, Anastasia referma le roman et se leva pour rejoindre ses acolytes d'un jour, pressée de retrouver sa vie normale auprès de Dimitri et Abigaëlle. Mais cela attendrait encore un peu. La jeune femme rousse s'était d'abord dirigée vers ses nouveaux amis pour s'assurer que tout allait bien.
« Je crois qu'on va bientôt rentrer chez nous. Tu ne voudrais pas rester ici ? Tu as l'air de beaucoup mieux te débrouiller avec la technologie de l'époque... » Je levais les yeux en direction de la chevelure blonde. Lui adressant un regard d'avertissement. Oui, peu être que cette époque était celle qui ce rapprochait le plus de la mienne. Oui, peu être que la mienne me manquait tellement qu'un vide c'était formé dans ma poitrine. Mais qu'es ce qui m'attendait ici si je décidais de rester ? Ce n'était pas ma place. Aucun personnage n'avait été écrit pour moi ici. Je n'avais aucun rôle. Et désormais, j'en avais un nouveau à remplir. Je l'avais promis. Et même si Jezabel m'agaçait, je ne pouvais pas l'abandonner. Ni elle, ni les personnes avec qui j'étais à présent proche. Mais l'idée d'abandonnée Esmée me faisait déjà mal au ventre. Je me tournais vers la blonde qui m'avait adressée un grand sourire avant de partir en riant, un son désagréables au oreilles.
▬ « Commence déjà par te préoccuper de ta vie désastreuse au lieu de t'occuper de celle des autres. »lachais-je d'un ton acerbe, alors que je me relevais pour regarder la vieille dame revenir à elle. Elle semblait énerver, et son impulsivité était effrayante. Mes yeux ce posèrent en suite sur les deux pendentifs auquel Teresa faisait référence. Ce fut aussitôt comme un electrochoc dans ma tête. Bien sur ! Pourquoi ne l'avais-je pas remarquer aussitôt ? J'étais contente pour Esmée, qu'elle est retrouvé sa mère. Je n'avais pas remplie entièrement ma promesse, mais d'une part, elle était exaucé. Je me mordais les lèvres avec hargne pour ne pas assaillirs Victor de questions. Mes yeux c'étairnt agrendis avec admiration, et je sentais mon cœur battre à une vitesse que je ne pouvais contrôler. Victor … Même si ce n'était qu'un echo, je me sentais hypnotisée par ses paroles.
Cependant, mon cœur ce mouvait d'une étrange ombre lorsque les autres commençaient à parler d'un voyage de retour, ainsi que Victor. Je m'imprégnais des lieux, regardant pour la dernière fois l'achitectures de la cathédrale, des maisons, des paires d'yeux qui ce posaient avec curiosité sur nos visage. De mes vêtements, qui allaient me quitter pour devenir plus moderne. Ca me peinait de partir, mais j'avais ma propre vie et c'était ainsi. Je regardais Esmée faire ses adieux à tout le monde, le cœur froissé. Je retenais la boule qui c'était formé dans ma gorge. J'aurais aimée l'emmener avec moi a Storybrooke. Mais maintenant elle avait enfin une attache, une raison d'aller vers l'avant. Elle avait une personne sur qui compter et c'était le meilleur départ qu'elle puisse espérée avoir.
▬ « Prend soin de toi ! » Lui fis-je en la couvant d'un regard doux. Je m'attendais pas à ce qu'elle me prenne dans ses bras. Au debut je fus surprise, puis un sourire creusa mes lèvres alors que je l'enveloppais à mon tour. Je sentais vaguement mes vêtements ce mouillés des larmes de la jeune femme, ce qui était encore plus poignant. Non, Maria, tu vas pas non plus verser ta petite larme ? Pourtant, il fallait croire que si. D'un geste je chassais la larme qui roulait sur ma joue alors que je souriais pour dissimulé la peine qui me submergeais de devoir quitté Esmée. Maria… J’espère que tu rentreras bien chez toi… Je suis tellement heureuse d’avoir fait ta connaissance… Tu es la femme que j’aimerai devenir, je t’admire beaucoup…
▬ « C'est moi qui t'admire ! Tu as été formidable, forte, courageuse, et en aucun cas tu n'as baissé les bras. Suis ton cœur. N'oublie jamais que quoi qu'il se passe, quel qu'elle soit la situation aussi horrible qu'elle soit, la lumière reviendra toujours te guider. » je voyais ses larmes s'embuer de nouveau, et je secouais negativement la tête d'un rire nerveux en la reprenant dans mes bras, lui soufflant de ne pas pleurer. - Tu auras toujours une place dans mon cœur, et je ne t’oublierais jamais. Merci pour tout. Les mots me firent comme des pansements, et je m'obligeais à la relacher ou je n'allais plus la laisser. « Je ne t'oublierais jamais non plus. Tu m'es une ami très chère. Tu vas beaucoup me manquer. » Admis-je en reculant auprès des autres, me mordant les lèvres lorsqu'elle partit avec sa mère retrouver sa vie de bohémienne. Au moins elle pouvait vivre en paix, maintenant. Même si le fait que Frollo s'en sorte aussi facilement me donnait envie de crier. Comme Xibalba. J'avais l'impression que les méchants réussissait à s'en sortir toujours, quoi qu'il ce passe. J'administrais un coups d'oeil amusée à l'homme qui s'appelait Gringoire. Je ne le connaissais pas, mais sa surprise eu l'effet de me faire rire. Je me souvenais avoir eu la même réaction lorsque Jezabel m'avait aussi dit que je venais d'un livre. Je n'arrivais pas à croire que j'étais un personnage vue, lu, admirer par des enfants. C'était ...impossible. Ce dire que notre vie à été prédite par le simple encre d'une plume et d'un esprit imaginatif. Pendant une seconde, je me disais même que Victor Hugo n'était pas obligé de s'acquité d'une tache en plus avec Aliénor. La vie au 14éme siècle pourrait lui apprendre maintes leçons par rapport à son comportement egoiste.
Puis la lumière surgit. Une lumière aveuglante, qui me forçait à fermer les yeux pour ne pas me brûler la rétine. Lorsque je pris soin de les rouvrirs avec crainte de me les brûler, je reconnaissais les grandes batisses de Storybrooke, la place, la bibliothèque. Je fixais les lieux avec lassitude en lachant un soupire peinée. La vie au 14éme siècle me manquait déjà. La nouvelle technologie avait repris sa place, ainsi que les voitures de maintenant. Je me rapprochais d'Anastasia en lui affichant un sourire.
▬ « Elle vas me manquer. » déclarais-je, avant de fixé les jumeaux. « Faite attention à vous, je vais vous avoir à l'oeil ! » Lachais-je avec amusement en croisant les bras. Faire un bon dans le temps m'avait ouvert un peu plus l'esprit. J'avais envie d'en apprendre plus sur l'histoire. Des gens important ayant formés le monde. Et de le partager à des personnes qui ne les connaissaient pas. De l'enseigner, même. Enseigner l'histoire. Je devais bien supporter Calliope et Jezabel, alors pourquoi pas des enfants de douze ans ? Rien ne pouvais être pire que mes colocataires. Une bande d'adolescent frivoles ne m'effrayaient pas. J'étais épuisé, même si on était le même instant que lorsqu'on était partit, les jours passés dans le livre m'avait aspirer toute force. Il fallait que je trouve une solution pour redormir comme tout le monde.
Maria répondit à ma pique mais elle savait très bien que j'avais raison au fond, elle n'était pas faite pour le XIème siècle. Alors autant qu'elle reste là où l'on voulait bien d'elle. je n'avais pas pris la peine de lui répondre, pas besoin, je savais que j'avais touché juste. Puis l'homme qui m'avait menacé tout à l'heure se présenta comme étant une partie de Victor Hugo. C'était plutôt étrange mais au final il nous ramena tous à Storybrooke à 15h30 avec Gringoire qui était pourtant introuvable... J'espérais secrètement qu'il était mort pendant ce saut dans le temps. Mais bon, nous étions des personnages de conte et lui d'un roman, quelle différence ? Il pouvait très bien arriver dans le monde réel, en effet... Je me tournais alors vers le reste du groupe avec un grand sourire.
-Ce fut un plaisir de vous montrer à tous ma supériorité. Et ce même à une autre époque.
Je me tournais ensuite vers les deux jumeaux insupportables, le même sourire encré sur mon visage.
-La vie n'est pas un film. Je ne suis pas la première morte comme vous l'espériez. Mais je peux vous promettre que si on se revoit, ce sera l'un de vous deux qui périra.
Ils ne pensaient quand même pas que je n'avais pas entendu leurs petits commentaires à mon égard ? Je n'étais pas sourde. Et sur ces morts, je repartis en direction de chez moi, n'ayant plus aucune envie de lire comme avant, mais bien de me reposer un peu.
Tout était bien qui finissait bien. Teresa avait une histoire fabuleuse à raconter à son retour et ne doutait pas que Belle serait ravie de l'entendre. Elle ne pourrait pas compter sur Adam pour apprécier ce récit, mais sans doute qu'elle ferait en sorte qu'il soit présent, juste pour que Belle et lui puissent passer un peu de temps ensemble. La gouvernante n'oubliait pas qu'il ne leur restait pas si longtemps que ça pour mettre fin au sort...
Ils étaient tous revenus à leur point de départ et personne ne s'était aperçu qu'ils avaient disparu durant plusieurs jours, grâce au fantôme ou à l'essence ? de Victor Hugo. C'était sans doute mieux comme ça, ainsi, son petit-fils n'aurait pas eu l'impression d'être abandonné et ne se serait pas inquiété pour elle. Anastasia venait vers et Teresa observa le reste de la troupe tandis que Maria et Aliénor prenaient congé.
- Ça va, ne vous inquiétez pas. Dit-elle à la rousse. Je crois que je vais emmener December à l'hôpital, histoire qu'ils jettent un coup d’œil à ses blessures, au cas où... Expliqua-t-elle en se rapprochant de la lapine. Vous venez avec nous ? Demanda-t-elle, avant d'enchaîner, sans lui laisser véritablement le temps de répondre. Si vous ne pouvez pas, passez un jour au Château, que l'on puisse discuter ! L'invita-t-elle avec un grand sourire. Ça a été un vrai plaisir de vivre cette aventure avec vous. Dit-elle à l'attention du reste du groupe, à savoir Anastasia, les jumeaux et December.
Puis sur un dernier signe de la main pour dire au revoir, la gouvernante partit en compagnie de December, direction l'hôpital. La santé, il ne fallait pas plaisanter avec.
Il était dans les environs de quinze heures et cela ne faisait pas longtemps que j'étais réveillé. J'avais l'habitude de me lever plutôt tard, ayant un travail de nuit il n'était pas aisé de pouvoir profiter pleinement de mes journées. Et aujourd'hui, c'était le jour des courses. Le frigo était vite, ma mère était affamée -malgré sa centaine de kilos- et ce n'était sûrement pas la peine de compter sur elle pour se charger des courses. C'est donc exaspérée et sans un mot pour ma mère que je sortis de notre immeuble.
La rue n'était pas plus bondée que ça, mais j'avais cette étrange impression qu'il y avait du remu ménage. Pourquoi ? Aucune idée. Je marchais, le regard fixé au sol comme à mon habitude, perdu dans mes pensées. Jusqu'à ce que j'entends une voix s'élevait plutôt fort. « Esméralda, mais qu'est ce que vous... » Sans même réfléchir à si cet homme s'adressait à moi, je me retournais brutalement, surprise qu'on prononce le prénom d'Esméralda. Il était plutôt rare qu'on nomme quelqu'un ainsi à mon époque. Ce prénom me rappela directement mon passé d'une autre dimension, celle que j'étais bien avant cette vie là. Lorsque je me retournais, je fus surprise de l'accoutrement plutôt... inopinée, de l'individu. Il portait littéralement un costume, bariolés de toutes les couleurs, un peu comme un arlequin. Je ne compris qu'après quelques instants qu'il s'adressait bien à moi. Cela était d'autant plus étrange.
Muette, je ne savais que répondre à cette interpellation. Alors que je regardais cet homme, incrédule, il renchérit. « Mazette ! Vous lui ressemblez vraiment beaucoup, à ma fausse femme ! Mes excuses, madame. Je suis Pierre Gringoire et... je dois bien avouer que je suis perdu dans cette étrange ville. Connaîtriez vous à tous hasards une certaine mademoiselle Anastasia ? » Il parlait plutôt vite, il me fallut quelques secondes avant de remettre mes idées et mes mots en place. « Esméralda..? C'est marrant que vous... Me confondez avec une personne de ce nom... » dis-je bêtement, d'une voix neutre, presque absente. Il me regardait d'un air interrogateur, ne comprenant pas vraiment où je voulais en venir. Je me rendis compte que j'étais probablement la plus ridicule de nous deux, espérer que cet homme devine mon ancienne vie, ça n'était évidemment pas possible... Je me sentais la plus bête, malgré que son costume restait pour le moins... étonnant. Je me repris, tentant d'effacer mes pensées. « Mh, vous disiez Anastasia, c'est ça ? Oui, j'en connais une... Pourquoi ? » répondis-je à sa question, d'un air aimable mais perdu. « Eh bien parce que je la cherche, voyons ! Sauriez vous où elle habite ? » L'homme avait l'air pressé, j'étais probablement plus lente qu'à mon habitude, avec ce retour en pleine figure d'un prénom que j'oubliais trop souvent. « Euh... Oui, bien sûr, elle habite à l'entrée de la forêt... C'est par là. Continuez tout droit, vous aller traverser le centre ville et ensuite vous arrivez à l’orée du bois. » dis-je en indiquant de ma main la route à suivre.
D'une révérence mi-moyenâgeuse, mi-clownesque, le dénommé Pierre Gringoire me salua, me remerciant aussi, sans doute. Ne sachant que répondre, je le regardais faire puis s'éloigner. Pour ma part, je restais immobile, mes yeux ne pouvait lâcher son costume coloré. C'était surprenant. Mais après tout, de quoi pouvais-je être surprise ? Ce n'était qu'un homme qui m'avait demandé son chemin... Mais il m'avait interpellé en m'appelant Esméralda. Comment avait-il seulement pu deviner, me confondre... Existait-il en ce monde une Esméralda qui me ressemblait à ce point ? Je n'en étais pas convaincue. Après quelques instants, lorsque l'homme disparût de ma vue, je repris mon chemin en direction du supermarché, perplexe sur ce qu'il venait de m'arriver.