Une vie de chien !

La vengeance est un plat qui se mange froid. Et de préférence, en plein dans le ventre. Je regardais le banc s’écraser contre l’un des deux sumos, le sonnant quelques secondes. Petite blonde, certes, mais petite blonde aux grands pouvoirs. Comme quoi les apparences sont souvent trompeuses. Alors que j’admirais quelques secondes mon travail, j’entendis des applaudissements derrière moi. Me retournant amusée, je remarquais Sebastien me regarder avec un large sourire. Lorsque je tournais la tête en direction de Margo lorsqu’un cri retentis dans la salle, je ne pus m’empêcher de rire en voyant le deuxième sumo se tordre de douleur. Il semblerait que la roue soit en train de tourner, et tant mieux. Mais, ce n’est pas le moment de se reposer sur ses lauriers, même si ma tête me lance encore, les deux gros hommes ont l’air remonté et prêt pour une nouvelle altercation. Alors que j’allais m’avancer dans l’affrontement, Sebastian pris les devants en voyant le petit garçon se faire assaillir. Restant en retrait pour espérer trouver une solution ou quelque chose à faire, je réfléchissais à toute allure. Le bon plan semblait d’utiliser ma magie contre eux. Forcément, un de mes coups de points ne leur feraient guerre plus mal qu’un chatouillis. Mais quel objet ? Le banc semblait dans un mauvais état et l’utiliser une nouvelle fois pas être une bonne idée. Il n’aurait plus le même effet. Alors que je zieutais la salle, un bruit sourd retentis. Je me tournais vers la direction du bruit et grimaçait en voyant le résultat. Seb venait de se blesser et le sumo s’approchait dangereusement.

Je n’eus pas le temps d’intervenir que Kris, plus proche de moi, vint à sa rescousse. Bon, au moins, il pourrait détourner l’attention d’un des deux. Pour l’autre, je pouvais m’en charger un petit moment. Il suffisait que je trouve un objet… Juste un objet assez lourd pour le sonner, mais que je puisse soulever rapidement dans les airs. Mon regard se posa sur un sac de frappe non loin de moi. Ca allait parfaitement faire l’affaire. Me concentrant sur ce dernier, mes mains s’illuminèrent une nouvelle fois d’une jolie couleur bleu et le sac se décrocha difficilement de son encoche. Mais c’est lourd ce machin ! Concentrant toute mes forces sur cet objet massif, j’essayais d’oublier qu’un sumo en colère se dirigeait dangereusement vers moi. Il suffisait simplement que je… Alors que, plongée dans ma magie, j’avais fait le vide de ce qu’il se trouvait autour de moi, un choc me ramena à la réalité. Déséquilibré par la puissance, ma magie s’arrêta brusquement. Sonnée par la chute, je regardais quelques secondes le garçon, hébétées. « Euh… Oui, je crois… »

Décidément, ce n’est pas mon jour ! Reprenant rapidement mes esprits, je levais la tête pour tenter de récupérer le contrôle du sac de frappe qui voletait non loin de moi. Ma magie l’avait tenu quelques secondes supplémentaire en l’air, mais apparemment pas assez pour que je puisse récupérer la charge. Ne réussissant qu’à ralentir sa chute, le sac s’écrasa lourdement sur mes jambes, me faisant sursauter et grimacer de douleur. « Mais c’est pas vrai aujourd’hui ! » Entre ma tête, et mes jambes, j’avais l’impression d’avoir été renversé par un autobus quelques minutes plus tôt. Tentant désespérément de dégagé le sac de mes jambes, ma tête tournait et ma respiration était saccadé. Ma magie, trop instable pour que je puisse l’utiliser de nouveau, me manquait cruellement pour me sortir de cette mauvaise passe. J’avais beau pousser le sac, ce dernier ne bougeait que très peu, accentuant la douleur.

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Oui, c’était clairement trop lourd pour lui… Mais Sab était un peu têtu. Heureusement que Kris était intervenu à son tour pour lui faire un peu entendre raison et l’aider à se relever de là ! Il le remercia d’un sourire un peu timide mais empreint de cette reconnaissance caractéristique. Si seulement cette bonne action avait pu faire disparaître les deux énormes sumos qui restaient encore en face d’eux... Peine perdue. Kris tenta une dernière attaque mais rien n’y fit, ils esquivèrent à nouveau. Comment des êtres aussi gros et épais pouvaient-ils se montrer d’une souplesse aussi impressionnante ? Sebastian se promit d’étudier la question s’ils en sortaient entiers et conscients.

Oh… Sab désigna de l’index le retour triomphant de l’homme qui l’avait réceptionné un peu plus tôt ! Ses lèvres s’arrondirent, trahissant sa surprise, avant qu’il n’esquisse un sourire devant le petit spectacle qu’il leur offrit avec un homme en costume de castor et les sumos. On se serait cru dans un rêve, tellement la probabilité de tout ce petit monde était aussi insensée que surprenante. Et il en fallait beaucoup pour prendre à court le marchand de sable, foi de capitaine étoile. Aussi resta-t-il debout, interdit et amusé, en espérant qu’il n’aurait pas à intervenir une nouvelle fois. Non pas qu’il soit lâche, mais ça commençait à devenir un peu trop long. Et le voleur dans tout ça ? Il voulait récupérer sa chevalière, lui !

Ah, mais Kris était assez fort pour les poids ! Sab le regarda comme s’il était un magicien, ouvrant de grands yeux adorateurs en le voyant faire. C’est vrai qu’il avait pu éloigner les autres quand il était tombé… alors un de plus à lancer, cela devait être un vrai jeu d’enfant pour lui ! Décidément, son voisin regorgeait de surprises. Il adorait ça. Outre ses parts de tartes, il aurait désormais un nouveau secret à lui expliquer et lui raconter. Car, ne nous leurrons pas, dans leurs petites rencontres, c’était surtout Kris qui parlait. Lui se contentait souvent de hausser la tête ou de s’exprimer avec un carnet – voire du sable plus récemment.

Ce précieux matériau qui permettait d’exprimer la moindre de ses pensées quand il le souhaitait, comme les petits feux d’artifice qui explosèrent dans la pièce quand d’abord le dénommé « Parker » puis Kris assénèrent des coups rudes à leurs deux adversaires. Sab leva les bras en l’air en signe de victoire, terriblement amusé désormais par la situation. Il pouvait passer du scepticisme au rire en un clin d’œil, ce qui expliquait sans doute son entrain soudain pour se mêler à la partie en train de se dérouler.

Il avait dit « Dr Maboul », non ? C’était un jeu. Un jeu où on ne doit pas toucher le patient sous peine de perdre. Aussi, Sebastian joignit-il ses mains pour rassembler un peu de sable autour de lui, laissant alors naître entre ses doigts une batte de baseball dorée. Fier, il serra ses doigts autour du manche et fit mine de prendre la pose alors que l’un des sumos revenait s’attaque à lui. Derrière lui, le sable prit la forme d’un panneau d’affichage en laissant éclairé un « 3 », suivi d’un « 2 »… Puis « 1 ». Et lorsque l’homme gras fut assez prêt, Sab profita que son attention soit soudainement attirée sur la droite pour abattre un coup de batte en plein dans ses omoplates !

« Touchedown ! » Ecrivit le sable dans les airs, alors que la batte se désintégrait la suite de la chute du sumo et que l’homme se mettait à courir autour du « ring ». Première base. Deuxième base. A ce rythme, ils allaient les battre sans faire d’avantage de dégâts ! Allez l’équipe, on y croit ! Sab, en tout cas, il y croyait dur comme fer.

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Alors que toutes ses chutes commençaient vraiment à m’amoché, Adam sortit précipitamment des toilettes. Sursautant en le voyant jaillir de ses dernières, je devinais qu’il n’avait pas dû en sortir de son gré. Le voyant s’écraser sur le mur, je retenais une grimace compatissante. Là pour le coup, je ne devais plus être la seule sonnée. Reportant mon attention sur le sac, toujours pressant contre mes jambes, je m’efforçais de le soulever légèrement pour réduire la pression. J’avais l’impression que mes pieds allaient tomber, mais, comme je commençais à ne plus les sentir, la douleur restait supportable. Vérifiant d’un coup d’œil que le sac était bien sur moi et que je n’avais touché personne d’autre, je fus rassuré de voir Kris debout à quelques pas de moi. Bon, au moins, je suis la seule à assumer mes catastrophes, c’est déjà ça. Alors que je commençais à désespéré au vu du poids du sac, Adam vint m’aider et le dégagea rapidement de mes jambes. Soufflant de soulagement, je me laissais quelques secondes pour les bouger et les masser. J’avais nettement l’impression qu’un éléphant m’avait piétiné. Et au cas où vous vous poseriez la question… NON, ce n’est absolument pas agréable. Difficilement et lentement, je me hissais sur mes jambes flageolantes. La suite de la course poursuite risquait d’être drôle si nous devions encore courir plusieurs minutes. Je finirais surement par m’écrouler avant d’avoir réussis à atteindre mon but. En entendant des éclats de rires, je me retournais vers l’origine du bruit. Adam, collé au castor qui n’avait manqué aucune miette du spectacle, avançait dans la salle. Alors lui, il allait me le payer.

Sans avoir le temps de formuler une vengeance, Adam enfonça la tête du castor dans l’un des deux sumos. Souriante, je le regardais victorieuse mais à moitié frustrer de ne pas avoir pu lui coller une bonne gifle à mon tours. Alors que le combat reprenait, je m’approchais l’air de rien du castor encore sonné par Adam. M’avançant, innocente, je lui mis un coup de pied dans les côtes au passage. Le voyant faire la grimace, je lui souris une nouvelle fois. « Alors, c’est comment de vivre le spectacle ? Si tu veux, je peux continuer. » Malheureusement, un des sumos se dirigeait une nouvelle fois dans ma direction. Reculant, j’espérais qu’il écrase l’homme au déguisement minable dans sa course. Prise de cours, je n’osais pas utiliser ma magie, de peur que celle-ci ne rate sa cible et atteigne l’un de mes alliés. Prenant la première chose qui me tombais sous la main, pour le coup, l’une des barres d’altère sans poids au bout, je la brandissais devant moi en guise de protection. Visant le mieux possible, je m’attendais à taper son torse mais la barre ricocha et … S’enfonça ? Déstabilisé par l’élan que j’avais pris, je basculais en avant jusqu’à ce que ma main rencontre l’aisselle du sumo. Horrifié à l’idée d’avoir touché cet immonde individu, je sursautais en me reculant précipitamment. « Aaaaaaah non c’est immonde ! » Dégouté, je fus quand même ravie de voir que la barre avait laissé une grande sur son aisselle. Tenant ma main comme si je venais te toucher la peste, je me mis à courir dans un coin plus tranquille. De l’eau de l’eau ! S’il vous plait de l’eau pour rincer cette horreur !

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Horrifié par ce que ma main venait de toucher, je n’osais même plus m’approcher de ces deux gros balourd puant. Franchement, tout le monde avait frappé dans des endroits utiles, sauf moi, encore une fois. C’est clair, la prochaine fois, magie maîtrisé ou pas, je ne m’approche pas de la cible. Alors que je tourne désespérément dans la salle, tentant de trouver une issue quand un sac s’écrase devant moi. Stoppé dans ma course, je zieute quelques secondes le sac arrivé de nulle part. Levant les yeux, me demandant si je suis en train de délirer suite à mes quelques chutes, je vois Margo, quelques mètres plus loin, m’indiquant la contenance du sac. Parfait ! C’est Parfait ! « Génial ! Merci beaucoup ! » Sans me faire prier, je me rue sur le sac pour l’ouvrir et en sortir les lingettes. Malheureusement, le sumo continue de me foncer dessus… Enfin, foncer, tout est relatif, pour lui, je suis sûre qu’il est à son maximum, ce qui ne serait pas notre cas. N’ayant pas le temps d’utiliser ces précieuses lingettes tout de suite, je me dirige vers un placard qui semble contenir d’autres objets pour tout type de sport. Souriant en voyant des ballons, j’en profite pour en lancer quelques-uns sur la montagne devant moi. « Tu vas me lâcher oui ?! » Chanceuse, il se détourne de sa course en évitant les ballons que je lui lance. Chic ! J’ouvre enfin le petit paquet de lingette en en attrape plusieurs d’un coup pour nettoyer ma main. Inutile de vous dire que si j’avais pu, j’aurai aussi nettoyé ma bouche, mais je ne suis pas sûre que le faire avec ces serviettes soit une bonne idée.

Fin prête pour une dernière vengeance, je reprends l’une des barres de fer, prenant le temps d’y ajouter un poids pour plus d’effet. Soulevant la barre, je zieute mon ancien adversaire avec un sourire mauvais. « Toi.. J’vais te faire payer ce que tu nous as fait… » M’approchant discrètement derrière lui alors qu’il se tort de douleur suite au coup très bien placé d’Henry, je soulève la barre, prenant assez d’élan pour l’assommer d’un bon coup sur la caboche. Malheureusement, lorsque je commence à m’élancer vers lui, l’homme à la bonne idée de se relever. Mon coup finit par heurter son fessier. « Oh non ! C’est pas possible j’ai la poisse ! » Si le coup l’aurait largement sonné, la gra… Euh pardon, la peau sur ses fesses avait bien amortis le coup. Néanmoins, le sumo grogna en se tenant le dos ce qui me laissa supposer que j’avais surement du toucher me bas de ses reins. Bien fait, ça lui ferait les pieds. Ne restant pas trop longtemps dans le coin, j’abandonnais la barre dans un coin de la salle pour rejoindre les autres. « Dites, ce serait peut-être le bon moment d’y aller vous pensez pas ? J’ai pas vraiment envie de m’attarder là encore longtemps… »

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