Une vie de chien !

Tout le monde arrivait au compte-goutte, chacun ayant subis quelque chose de peu glorieux. Finalement, avec mon fromage, je ne m’en étais pas si mal sortie… Enfin j’espère. Entre l’un couvert de jus de fruit, un autre plein de jus de poisson, on faisait une belle équipe ! Chacun se présente, ce qui m’éclaire un peu sur l’identité des personnes. « Moi c’est Tara, ravie de vous rencontrer. Même si j’aurai aimé que tout ça se passe dans de meilleures circonstances. » A peine les présentations terminées, nous repartons de plus belle pour tenter de rattraper le voleur. Ne me pensez pas défaitiste, mais avec le temps que nous avons perdu, je ne pense pas revoir mon bracelet de ci-tôt. La course est effrénée, et, pas forcément habitué à courir énormément je perd rapidement le rythme. S’ils prévoient de courir sur une distance non déterminée, je risque de ne pas pouvoir suivre. Perdue dans mes pensées, je ne remarque pas le freinage express d’Adam et j’évite de très peu le garçon venant de s’arrêter devant moi, déviant ma vitesse sur le côté. Je baisse les yeux vers les deux hommes entassés par terre en retenant un rire amusé. Ils ont l’air fin comme ça. Rapidement, les deux se relevèrent et Kris, qui semblait connaitre le nouvel inconnu, se précipita vers lui. Un de plus dans la course, s’était peut être une chance de plus de retrouver nos objets. Bien que chaque secondes qui passe nous éloigne de cet infâme voleur. Impatiente de repartir, je me stoppai net en voyant Adam s’agenouiller pour… Pour… Quoi ?! « Mmmh.. Charmant.. Ca a bon goût j’espère au moins… » Une grimace de dégout s’afficha sur mon visage. Quand j’étais petite, j’ai, comme tous les enfants ramassé des pièces abandonné ou des bouts de bois… Mais c’est bien la première fois que je vois quelqu’un… Lécher, un liquide suspect par terre.

Tentant de chasser cette vision de ma tête, je me promis à moi-même de ne plus faire la bise à un inconnu. Si ce dernier s’amusait à lécher tout ce qu’il trouvait par terre, je préférais encore mourir qu’avoir le goût de ce qui se trouvait sous nos pieds. Dis la fille qui vient de manger un fromage puant.. Je suis surement mal placé pour parler. Mais, au moins, personne ne viendra m’embrasser comme ça, je suis tranquille pour un moment. Alors que notre course reprenait, nous zigzaguions entre les personnes, tentant de bousculer le moins de monde possible, du moins pour ma part. Quelques mètres plus loin, Adam se stoppa devant une salle de sport. Ah non, pitié, c’est pas le moment de faire du sport. Malheureusement, après une once d’hésitation, il se précipita dedans. Eh merde… La prochaine fois, j’affirmerai le contraire de ce que je veux, ça marchera surement mieux. En entrant, je retins un sourire amusé un voyant deux sumos s’avancer vers nous. Mon amusement fit rapidement place à un agacement en voyant Adam les narguer. « C’est peut-être pas le bon moyen de pass… » Sans que je puisse finir ma phrase, le jeune homme avait déjà déguerpis, nous laissant seule contre deux sumos enragés. « Il est pas sérieux là ?! » Il allait nous laisser réparer ses bêtises et partir à la suite du voleur sans nous ? Vraiment. Génial, et moi qui pensais que nous étions bien tombé, finalement, notre sauveur ressemblait plus à un lâche qu’à autre chose. Alors que les premiers coups commençaient, la pression commençait à monter. Voulant passer discrètement… Quoi ? Je n’ai jamais dit que j’étais courageuse. Mes mains s’éclairèrent en vue de mes émotions un peu trop forte. « Non, non pas maintenant c’est pas le moment… »

Pour la discrétion, je repasserai. Alors que je me glissais furtivement à côté d’un des gros balourd, la lumière le fit faire volte-face. Dans un sourire crispé, je mis mes mains devant moi en essayant de le calmer. Malheureusement, sous le coup de la peur, mon cerveau qualifia plus l’homme de bête énorme et stupide que de simple humain. « Gentils.. Pas taper, s’il te plait… » L’allusion à un molosse n’avait pas l’air de le faire beaucoup rire. Je regrettais bien vite mes paroles, tentant de foncer vers la porte. Entraîné, il m’assena un coup dans le plexus solaire qui me donna une impulsion un peu trop grande à mon goût. Ma tête s’écrasa contre le mur tandis que mes respirations se faisaient de plus en plus courtes. Fermant les yeux, je tentais de me calmer. Ce n’était pas la première fois que je recevais un coup bien placé, mais cette sensation d’étouffement était tout simplement horrible. Plus on cherchait à respirer, moins l’air rentrait. J’avais tout simplement l’impression de mourir, alors que je savais très bien qu’il ne me resterait qu’un gros bleu quelques minutes plus tard. J’essuyais rapidement les quelques gouttes de sang qui venait de tomber de mon nez, en me relevant durement. J’atteins la porte de sortie, et je m’écrase par terre. Un dernier petit effort… Poussant la porte devant moi, l’air me fouetta agréablement le visage tandis que je me laissais glisser contre le mur, toujours à bout de souffle.

crackle bones

Une vie de chien !

« Sebastian ! Tu étais où, j'ai eu peur moi ! Ça va Sab', tu n'as rien ? » Fit la voix de Kris derrière l’étrange personnage contre lequel Sebastian venais d’atterrit. Ce dernier c’était présenté comme « Adam », mais il n’avait pas vraiment eut le temps de percuter que déjà il l’aidait à se relever et à se remettre sur pieds. Epoussetant sa tenue, Sab remercia du regard le brun avant de lever les deux pouces en l’air à l’attention de son voisin. Un sourire sur les lèvres pour le rassurer. Oui, il n’avait rien, heureusement. Quant au « où »… Cela risquait d’être un peu plus complexe à exprimer. Il désigna cependant les rues alentours d’un geste nonchalant. De toute manière, il n’eut pas vraiment le temps d’accentuer l’explication que déjà le premier type se mettait à lécher un étrange liquide sur le sol. Des fruits ? Comme… du jus de fruit ?! Oh ! Sab adorait le jus de fruit, ça avait l’air drôle !

Il applaudit doucement entre ses mains avant de se voir embarqué à la suite des autres. Tient, un enfant ? Oh… Il adressa un tendre sourire complice à Henry, il avait parcouru parfois ses songes et ils n’étaient pas toujours très joyeux. Mais il appréciait les enfants depuis bien longtemps désormais donc, il se dit que c’était une vraie chance d’en avoir un avec eux ! Ils avaient le plus fort taux d’imagination existant, cela pourrait s’avérer plus qu’utile qu’ils ne le pensaient. En tout cas, ce n’est pas lui qui eut l’idée d’entrer dans la salle de sport mais il aurait tout à fait pu. Quand on savait que certains rêvaient de se faire enfermer dans des cuisines pour pouvoir manger toute la nuit… Tout était possible. Ou presque.

Sebastian s’immobilisa face aux sumos, penchant la tête sur le côté pour les observer. Qu’est-ce que… Ces gros bonhommes ronds donnaient envie de sourire au premier abord ! Mais lorsqu’ils frappèrent Kris, ce fut soudainement beaucoup moins drôle. Sab recula d’un pas par réflexe, avant d’attraper son voisin pour l’attirer loin des deux gros sumos et essayer de le mettre à l’abri. Il profita d’ailleurs de la diversion de Henry pour le pousser vers le mur mais, ne mesurant pas bien sa force, il vit le nez de Kris s’écraser contre le dit mur. Aussitôt, il fit de grands gestes pour s’excuser, des petites mains de sable apparaissant autour de lui pour l’aider à se relever et se diriger sur le côté. Sincèrement désolé, il l’aida en passant un bras sous le sien pour l’aider à rejoindre la porte que venait d’ouvrir la jeune fille aux cheveux argentés.

Une fois à l’extérieur, il observa le nez ensanglanté de son ami… puis celui de la demoiselle. Et le poignet de l’autre femme qui n’avait pas l’air d’aller aussi bien que cela. Au final, seul l’enfant paraissait s’être amusé et ce devait être le principal… ou presque. Sab frissonna sous l’air du dehors, lâchant finalement Kris qui semblait tenir debout seul pour tendre la main vers Tara. Il l’aida à se relever alors que du sable doré s’agitait autour du petit groupe, venant doucement colmater la plaie de son nez non sans la faire éternuer. Sab joignit ses mains devant lui en signe d’excuse, à nouveau, suivi d’une grimace désolée. Il n’avait pas été très utile pour le coup… Mais au moins, ils n’étaient plus avec les deux sumos. Comme quoi, la taille ça compte des fois.

Bon, où était donc passé Adam, désormais ? Car le bougre de brun avait filé. Et lui n'avait toujours pas retrouvé sa précieuse chevalière...

Une vie de chien !

J’aurai tué pour pouvoir faire passer cette sensation. Comment quelque chose d’aussi anodin pouvait faire aussi mal ? J’avais peiné jusqu’à la porte, serrant mes bras contre mon plexus solaire comme si cela pouvait me faire retrouver toutes mes facultés respiratoire, mais la vive douleur et la sensation d’étouffement ne s’arrêtait pas. Dès que l’air fouetta mon visage, je me laissais aller contre le mur, m’asseyant en boule contre le mur. Inspire, expire, inspire, expire. Doucement. La clé était de ne pas paniquer, plus je tentais d’avaler de l’air, moins il en entrait dans ma cage thoracique. Fermant les yeux, j’oubliais les bruits extérieurs pour me focaliser seulement sur moi-même. Petit à petit, la sensation désagréable s’éclipsa. Elle mit du temps à disparaître totalement, mais la crise était passée. Sentant un liquide chaud dégouliné de mon nez, je l’essuyais rapidement, tentant de le stopper. L’arrière de ma tête me faisait un mal de chien. Si j’avais pu, j’aurai lancé un Reparus, mais étant donné que ce sort ne fonctionne pas sur soi-même et que la magie à l’air d’être différente ici, je ne préfère pas tenter pour faire une catastrophe. Toujours assise, je vis une main entrer dans mon champ de vision et se tendre vers moi. Je lève la tête un peu surprise, n’ayant pas fait attention aux personnes qui m’avaient suivis. Le jeune homme est celui qu’Adam a renversé après moi. Sab il me semble, mais je n’en suis pas totalement sûre. D’un sourire timide, j’accepte son aide en me remettant sur pied doucement pour ne pas faire tourner ma tête. Alors que je me tenais enfin sur mes deux pieds, sans trop de dégâts, un étrange sable vint se mêler à nous. J’avais la désagréable impression que les grains se dirigeaient volontairement vers mon nez pour me faire éternuer. Après en avoir laissé échapper trois ou quatre, je relevais la tête, consciente que la douleur s’était légèrement apaisé. Fronçant les sourcils, je regardais le garçon d’un air interrogateur. « C’est vous qui… ? » Comprenant rapidement que ma question était légèrement stupide vu le sable qui découlait de ses mains, je me rattrapais rapidement en souriant. « Merci. »

Me retournant vers la salle, je savais que je ne pouvais pas en rester là. Ma tête allait légèrement mieux et j’avais un compte à réglé avec l’un de ces gros lourdaud de première. Et, pour le coup, ils m’avaient vraiment mis en furie. D’un pas décidé, je rentrais de nouveau dans la salle, zieutant les alentours pour trouver quelques choses d’utile. Alors que les deux hommes se dirigent une nouvelle fois vers nous, je reconnais la voix d’Adam derrière la porte des toilettes. Attendez… Est-ce qu’il grogne ? Non c’est une blague là ? Mais qu’est-ce qu’il fait enfermer dans des toilettes à grogner alors qu’il vient de mettre deux sumos en colère ? Enervé, je tambourine contre la porte des toilettes en élevant la voix. « Tu vas te décider à sortir de là et à venir nous aidé ? Ou tu es trop occupé à te satisfaire toi-même ? » Mon regard déviant vers l’un des sumos, il se trouve que derrière cette masse de graisse, se trouve encore quelques ressources puisque ce dernier vient d’accélérer le pas et se rapproche dangereusement de moi. Sachant que ma force est bien moindre que la sienne, je balaye la salle du regard pour tenter de trouver une alternative. Mon regard s’arrête quelques secondes sur un banc, mon cerveau carburant. Est-ce que c’est vraiment une bonne idée ? De toute façon… Je n’ai pas le choix. Puisant dans mes ressources, je laisse mes mains s’illuminer de bleu en me concentrant sur le banc. Ce dernier se lève lentement, puis dans dernier élan, fonce s’écraser sur le torse du sumo, le faisant reculer de quelques mètres pour percuter le mur d’en face. Un sourire satisfait sur le visage, je le regarde tituber quelques secondes. « Tu vois, ça fait énormément de bien de se faire expulser contre un mur. J’te rends la pareille. »

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Une vie de chien !

Il poussa un soupir rassuré quand Kris lui confirma que tout allait bien… Alors que la jeune femme commençait à lui poser une question. Il la fixa, dévoilant mes paumes sur lesquelles quelques grains de sables dansaient d’eux-mêmes, comme pour lui répondre. S’il ne pouvait pas parler, il pouvait au moins se permettre de ne pas mentir. Un doucereux avantage, et un point d’honneur, contre lequel il s’était toujours bien battu. Les enfants ne doivent pas mentir. Mais comment faire respecter cet adage quand soi-même on se moque de la vérité ? Alors pour appuyer ses propres conseils, Sebastian était bien incapable de mentir. L’honnêteté, un atout terriblement ravageur, prenait le dessus dès qu’il s’agissait de se faire comprendre. Plus facile avec des gestes d’être sincères. Les mots avaient un pouvoir malsain qui le mettait mal à l’aise alors… C’est simplement par un geste : une main à plat sur le torse et une légère courbette en avant à l’attention de Tara, qu’il lui traduisit à quel point le plaisir était pour lui.

Il reporta son attention sur les bruits qui provenaient de la porte. Curieux, il observa les autres s’occuper des sumos de la pièce comme si tout était désormais parfaitement normal. On se serait cru dans un niveau de Taken 3 – il avait entendu parler de ce jeu une fois et avait fini par le terminer sans s’en rendre compte – et ça l’amusait profondément. En démontrait le sourire qui se dessinait sur ses lèvres en voyant d’abord Kris rejeter négligemment l’un de leurs assaillant, puis Tara en aplatir un autre dans une douce vengeance. Il applaudit à nouveau pour signifier son soutien, surtout quand la jeune femme brune enfonça son genou dans l’entrejambe d’un des sumos. Outch, ça devait faire mal ça ! Il grimaça en rentrant sa tête dans ses épaules, frissonnant rien que d’imaginer la sensation que cela devait procurer. Elles n’y allaient pas avec des pincettes, ces femmes ! Voilà pourquoi il préférait rester tranquillement dans son coin la plupart du temps. On évite ce genre de… désagréments.

Mais rester silencieux n’aidait visiblement pas à rester invisible. Encore moins lorsque Sebastian vit rouge en découvrant le sort que les deux lutteurs japonais réservaient au pauvre petit garçon qui les accompagnait depuis le départ ! Grondant intérieurement en fronçant les sourcils, il vit malgré lui le sable interagir directement pour se faufiler entre les sumos et extraire le pauvre Henry de la place ! Le soulevant comme s’il ne pesait rien, il le déplaça en dehors de leur portée. Emettant un sifflement pour détourner leur attention, le marchand de Sable observa rapidement autour de lui ce dont il pouvait se servir… Ah, le poids que la brune n’avait pas pu lancer précédemment ! Il se pencha rapidement pour le saisir et… Oh gosh, mais que c’était lourd !

Sab fut déstabilisé par la surprise et bascula en arrière sous son propre élan, faisant s’effondrer les poids installés là dans un grand fracas ! Il s’immobilisa sur le sol, surpris et le souffle court. Si son dos et sa tête avaient bel et bien rencontrés la dureté du tatami, le sable doré qui l’encadraient avait au moins empêché les poids de s’abattre sur lui et de lui faire réellement mal… C’était déjà ça ! Il se redressa, se dépêchant de reculer à même le sol pour s’éloigner des deux japonais peu commodes qui commençaient à reprendre leurs esprits. L’homme enfermé dans les toilettes allait-il enfin se décider à sortir de là, ou bien fallait-il aller le chercher par la peau des fesses pour cela ? Quoique, Sab n’avait pas très envie de le découvrir le caleçon baissé, à vrai dire.