« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
De divagations en divagations... Ah, si Alice avait pu être ici ! Mais ce n'était pas le cas. Et Absinthe suivit Jefferson jusqu'à un terrier, s'y engouffrant comme elle le pouvait. Elle n'avait pas d'autre choix, même si elle serait bien restée ici. Ce fut presque lassée qu'elle emprunta le portail. Et...
Tic, Tac, Tic, Tac. Elle se boucha les oreilles presque immédiatement. Le temps, le temps, qu'est-ce que le temps ?! Une notion, rien de plus, une futilité futilement futile que la Wonderlandienne avait bien du mal à saisir. Et là, on lui parlait de temps... Et le tic tac raisonnait dans son crâne, déjà. « AAAAH CHAPELIER DIS-NOUS CLAIREMENT LES CHOSES ! » s'entendit-elle hurler, tout en continuant de se boucher les oreilles. Et là, elle la remarqua, la montre à son poignet. La montre qui lui indiquait trente minutes. Enfin, de ce qu'elle y comprenait, elle n'avait jamais su lire l'heure, puisque le Temps n'en faisait qu'à sa tête à Wonderland et que le Lapin Blanc était bien le seul à s'en inquiéter. Trente minutes, alors ? Et que devait-elle faire ? Elle serra la mâchoire, essayant de faire abstraction du bruit autour d'elle. Même si c'était difficile à souhait. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire, ce qu'elle devait suivre. Et elle resta comme une idiote, fermement ancrée dans le sol, avec les mains fermement plaquées sur ses oreilles pour se protéger des tic-tac incessants qui commençaient déjà à lui faire mal à la tête. Elle entendit un réveil sonner, au loin, et ferma les yeux. Elle détestait les réveils, presque autant que les chats.
En bref ? Lorsqu'elle porta son regard sur la montre qu'elle portait au poignet, elle remarqua que la montre lui avait chipé cinq minutes. Cinq ! Il ne restait plus alors que 25 petites minutes... « Je déteste cet endroit. » maugréa-t-elle. Tiens, donc. Le Loir pouvait-il être de mauvaise humeur ? Il semblerait, tout du moins...
Mon père revint tout joyeux et nous pris les oeufs des mains pour la raison, qu'il fallait les donnée à un certain lapin, enfin j'ai pas écouter, il commence à m'exaspérer. Il s'est diriger vers un terrier de lapin et entra d'un cou, on dirait comme celui qu'alice avait emprunter lors de ces venus à Wonderland. Absinthe le suivit d'un cou par ce terrier, je décida d'y aller pour voir si on allait dans le monde où mon père, chess et abs venaient à l'origine.
Après s'être engouffrer dans le terrier, j'entendis des bruits de tic tac, et je rejoins tatie Abs, je remarque que j'avais une montre au poignet enfin un chrono où c'était affiché 25 minutes. Je regardais autour de moi, ce paysage avec pleins d'horloges d'aiguilles etc. C'est bizzare mais Cela me rappelais un tableau que j'avais vu dans un de mes livres, je crois que c'était "Montres Molles" de Dali enfin un peu avec ces horloges.
Je pris doucement la main d'absinthe, je me sentais pas bien d'un cou, comme l'impression qu'un monstre m'épiait dans ce monde aussi étrange que dérangeant avec ces tic tac intense qui me donnait mal à la tête...
« Bah tiens, quand on parle de casse croûte. » Chess avait dit ça tout en lui lançant un énorme sourire sadique. Elle secoua la tête quand elle le vu partir à nouveau dans son discours tout en volant les œufs. Forcément, qu'il allait rappliqué une fois le boulot terminé, c'était d'une logique imparable. Marchant un peu, elle souria à nouveau quand elle aperçut le lapin. « Oh un autre casse croûte sur patte. » C'est vrai, que sa relation avec le lapin blanc était des plus compliqués, mais elle savait aussi une chose, c'est qu'ici, ce n'était pas le même que le leur et que donc, elle pouvait le faire rôtir comme elle le voulait, ni Douglas, ni le chapelier lui en voudraient pour cet acte de barbarie. Et puis, une fois qu'elle serait rentrée, elle pourrait aller narguer December pour lui dire qu'elle avait mangé son frère ou sa sœur, et la voir rentrer dans une colère noire.
Soupirant, elle suivit la petite bande dans le trou du lapin. Dommage que ça ne soit pas le même que le Rabbit Hole, elle aurait bien eu besoin d'un petit remontant. Non, au lieu de la boîte ils arrivèrent tous dans un monde remplis d’horloge. Sérieusement ? Le monde du lapin blanc ? Cette sale traîte encore plus qu'elle même ? « Si tu nous dit que December va arriver, je peux t'assurer que je te pourrirais l'existence jusqu'à ton dernier souffle. » Il ne manquerait plus qu'elle, et c'était le pompom. Mais non, il devait faire quoi cette fois ? Trouver le lapin ? Hors de question. Elle préférait rester ici à moisir que de devoir demander de l'aide à son repas ambulant. Se grattant la tête, elle remarqua alors la montre à son poignet.
Depuis quand avait elle une montre aussi clinquante et avec aussi peu de style ? « Tiens, ça m'étonnerait même pas que ce soit l'autre blondasse qui nous ai refilé une quincaillerie aussi peu élégante. Vraiment je l'ai toujours dit, cette lapine manque de classe.' » Regardant la montre, le temps filait aussi rapidement que ce maudit lapin, et Chess commençait réellement à en avoir marre de tout ce bruit de montre. Attrapant les deux jeunes filles par la main, elle fit un signe de tête à Dustan pour qu'il les suive. « Bon ça suffit, j'en ai marre, on va suivre la flèche et on se casse d'ici. » Marchant rapidement sur les traces de l'énorme flèche rose, Chess s'arreta instinctivement. Tournant doucement la tête, elle n'aimait pas ce son étrange qui l'a suivait depuis un moment. Forcément, un immense réveil avec un sourire qui pourrait lui faire concurrence se trouvait derrière elle, et tendait les bras dans sa direction. Poussant les deux jeunes femmes, Chess donne un coup de pied dans le reveil. « Non mais oh, d'où que tu te permets de me suivre comme ça ? »
Sauf que le réveil avait décidé que le chat serait son jouet et d'un coup, Chess se retrouva avec une horloge qui l'enserrait fortement. « Jefferson tu es un homme plus que mort. » Là c'était décidé, le chat allait sortir les griffes. Rapidement, elle commença à lacérer le métal alors qu'elle se débattait violemment. Il n'y avait que Paige qui pouvait jouer avec elle comme une poupée barbie et certainement pas un des robots de la lapine. Tiens, elle aussi payerait ça. C'était sa faute, voilà. « Continuez d'avancer en suivant la flèche, je me débrouille avec l'autre pot de colle. » Tout en disant ça, le réveil venait de sauter sur son dos, la poussant à la renverse et la faisant tomber au sol pour jouer avec lui. La patience de Chess avait atteint ces limites, et là, ça ne serait pas beau à voir, surtout qu'elle se rendait compte qu'elle perdait un temps précieux à cause de ça.
Jefferson revint, écoutant avec nous, Cheshire raconter ses souvenirs de Wonderland. La reine des chats était de plus en plus surprenante, elle voyait toutes, elle entendait toutes, par étonnant alors que cette fragile Shéhérazade lui est tout raconté sur son passé. Lorsque quatre oeufs firent rassembler, Jefferson les pris et se dirigea vers un trou. mais pas n'importe quel trou, celui du lapin blanc. Peut-être voulait-il faire une omelette. Comme les quatre autres, Dustan s'engouffra dans le terrier du lapin blanc. S'il avait su, il serait resté parmi les loirs. Peut-être aurait-il pu être adopté par les petits animaux.
Tic tac...tic tac... Évidemment, ou pas. Des tics et des tacs, partout, le pire ennemi de n'importe quel être vivant, des horloges. Plein! Tout autour d'eux. Avec leurs tics et leurs tacs. Rester calme...oublier... Dustan ferma les yeux et inspira, il fallait partir d'ici au plus vite. Mais comme dans les autres mondes, il fallait trouver ce qu'il fallait chercher, ironie comment peut-on trouver quelque chose si on ne sait pas ce que l'on doit chercher? Il suivit Chess et les filles, tant pis, il ne réfléchissait pas, à quoi bon.
Tic tac Le son se faisait plus insistant, enfin, elle était entrée dans l'esprit shah qui faisait tous pour ne pas y penser. Il tentait de se souvenir d'une chanson mais les bruits étaient là, il semblait peu à peu tout oublier, n'arrivant plus à penser.
Tic tac, tic tac Pitié, par pitié, que cela s'arrête, quinze minutes, ça faisait vingt minutes que cela durait et les nerfs commençaient à être touché. Il marchait droit devant, en suivant les autres, il avait oublié ce qu'ils devaient chercher. Il allait finir ici, complètement fou, peut-être plus encore que les autres pour qui la folie était innée. Il n'y avait sans doute rien de pire qu'un esprit saint succombant à la folie du tic tac. réveil, objet de torture.
-Le lapin n'a pas intérêt à se montrer... Annonça-il d'une voix tendue.
Tic tac tic tac 1 minute de plus, il suivait le groupe machinalement, il avait faim, son estomac l'indiqua bruyamment. Tic tac tic tactic Encore une insupportable minute.
-Cheshire, dis-moi que tout ça va bientôt prendre fin.
Il lui aurait bien demandé de l'achever, au moins ce bruit incessant se calmerait-il. Ha mais il y avait Alice, il devait sortir et retrouver Alice.
-Alice...
Ne pouvant plus penser qu'a voix haute, il laissa s’échapper ce doux nom, peut-être la seule chose qui parvenait à le faire tenir ici. Il ne rester plus qu'un pauvre quart d'heure
Jefferson Hyde
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
« Va vraiment falloir qu'il arrête de tout confondre avec des casse-croûtes, celui-là. Estomac sur pattes... » Jefferson avait dit cela pour lui-même, songeur, observant le Cheshire posté un peu plus loin. « December ? Mois d'hiver... blanc... tu parles du Lapin Blanc ? Je ne savais pas qu'il s'appelait autrement que Lapin Blanc. Mais non, à moins qu'il ne soit assez fou pour vivre plus d'une heure dans un monde rempli de ce tic-tac infernal, je ne pense pas qu'il fera son apparition... ni qu'il soit responsable des évènements. » Et c'est dans cette foulée que Jefferson avait disparu dans la forêt des horloges, après avoir clamé son discours habituel qu'il affectionnait tant, et disparut aux yeux des autres.
Courir, courir, courir encore. Plus rien d'autre n'avait d'importance que cette fichu montre à gousset qui ne voulait pas se laisser attraper. Grimper aux horloges, sauter, tenir en équilibre sur les bords d'une pseudo-falaise, heureusement qu'à force de temps à perdre, le Chapelier avait développé une agilité des plus remarquables.
Tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac.
Le temps filait, la vie tournait, les montres volaient et les chats se plaignaient. Décidément, ces derniers avaient perdus leur extraordinaire habilité à sourire, eux qui raflaient toujours les meilleurs prix aux concours du plus beau sourire à Wonderland. Parce que ça existait ? Il ne se souvenait plus vraiment. Mais Jefferson se souvenait très bien que ce satané chat du Yorkshire passait son temps à lui passer devant et à jouer les orgueilleux par après. Au moins, le chat du Cheshire avait la politesse de seulement vouloir lui piquer son chapeau... et le voir mourir dans d'atroces souffrances, mais ça, c'était quelque chose d'habituel, Jefferson n'en était pas à son premier ennemi, encore moins à son coup d'essai.
Tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac.
« Reviens ici ! Satané montre ! Où est ton maître ? Il pourrait nous aider au moins ! »
L'instinct était quelque chose de précieux en Jefferson. Autant il avait une parfaite voire absolue maîtrise de lui-même, autant il savait toujours quoi faire, à quel moment sans avoir besoin d'y réfléchir. Et bien souvent, au détriment de ces humains bien trop rationnels de la planète Terre, c'était la solution la plus absurde qui venait à devenir une évidence. Alors se précipiter derrière une montre à gousset qui volait de son propre chef et réagissait comme un lièvre apeuré, c'était parfaitement justifié, et il était persuadé au fond de lui-même que ça le guiderait jusqu'à la sortie. En espérant pouvoir évacuer les quatre autres invités... Il en avait plus qu'assez de se prendre des baffes et des larmes d'enfant à tout bout de champ. Sauf le grand blond ; il avait un potentiel extraordinaire pour devenir un Wonderlandien parfait, voire même un Chapelier de la lignée de Jefferson. Et jamais il ne dirait cela au hasard...
Tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac.
« Je t'ai eu ! »
D'un geste rapide, Jefferson était parvenu à attraper la montre à gousset, bien qu'elle lui échappa avec une virtuosité insoupçonnée, et reparti se perdre au fond du bois. Poussant un soupir, Jefferson se laissa brièvement tomber dans les aiguilles douces qui parsemaient le sol, lorsque sa main rencontra une texture insoupçonnée...
Tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac.
« Curieux... une plume dans un monde de bois, de métal et de mousse. »
Mais sans plus se poser de question, il se contenta d'accrocher l'intrus sur son chapeau, heureux de trouver une décoration de plus, avant de se relancer à la poursuite de la montre à gousset fugitive.
Elle suivait parce que Chess ne lui avait pas laissé le choix. Mais ce monde allait l'user jusqu'à la moelle, c'était une certitude. Les tic-tac incessants la rendaient aussi dingue que l'aurait fait une armée de chat. Pour la pauvre Absinthe, les réveils et autres joyeusetés étaient un cauchemar. Elle n'en pouvait plus. Elle ne pouvait pas supporter ces bruits, ce monde, la vision de toutes ces horloges. Sa tête allait exploser si ça continuait. Elle avait toujours les mains fermement plaquées sur les oreilles pour essayer en vain d'étouffer le bruit. Elle était sensible à ce monde-ci, et elle allait devenir folle si elle y restait trop longtemps. Un comble pour l'une des habitantes la moins atteinte du Pays des Merveilles... La Petite Souris aussi avait l'air de mal supporter ce monde, et Absinthe le fixa quelques instants, sursautant légèrement lorsqu'il prononça le nom d'Alice. Il allait finir par devenir un Wonderlandien, lui aussi. Par alliance. Dans d'autres circonstances, elle se serait réjouie d'accueillir une nouvelle personne au sein de cette drôle de petite famille... Mais là, elle était bien trop occupée à devenir folle. Elle planta son regard sur le sol par après, restant concentrée dessus comme si ça allait la sauver. Elle suivait ; elle ne pouvait pas prendre d'initiative, sinon elle aurait été aider Chess sans la moindre hésitation dans sa lutte avec le réveil mesquin. Elle s'en voudrait, d'ailleurs, par la suite de ne pas avoir aidé son amie, elle le savait. S'ils sortaient de ce monde un jour. Elle pensait que le monde des pirates avait été le pire ; voilà qui la détrompait.
Elle continua alors de suivre les autres, se faisant mal aux oreilles à force de plaquer ses mains trop fort dessus. Et puis, il y avait cette impression, cette drôle de petite impression horrible que quelqu'un était en train de la suivre. Elle avait la sensation que si elle se retournait, quelque chose allait lui sauter à la gorge et un long frisson de peur la parcourut. Elle voulait sortir d'ici. Elle le voulait tellement fort qu'une larme roula sur sa joue sans qu'elle ne soit capable de la retenir au fond de sa prunelle. Elle avait peur. Elle avait l'impression d'être suivie et cette impression la rendait complètement dingue. Elle se rapprocha de Dustan, lui attrapant le bras en tremblant pour lui murmurer « On me suit. Je sais qu'on me suit... On me suit... » Elle posa sur le Shah un regard apeuré, ses yeux bleu brillants d'une terreur certaine. Ils étaient clairement en train de perdre le Loir, il ne fallait plus trop compter sur elle... Et, surtout, sortir vite de ce monde avant que sa santé mentale déjà bancale ne prenne le coup de grâce...
Tous ces tic tac autour de moi comment dire, cela devenait vraiment dingue à me rendre mal à la tête, c'est juste horrible. Je regarde la montre que j'avais à mon poignet, il restait 13 minutes, mais à quoi correspondait le temps, des secondes, des minutes, des heures qui défilent et en faisant avancer les jours, les mois et enfin les années. J'ai tellement hâte de partir d'ici, car la mes pauvres oreilles commencent à souffrir avec le tic tac intense de ces horloges qui nous entours.. Je m'étais un peu éloigné des autres pour pouvoir réfléchir sur la question du pourquoi du comment du temps. A un moment, dans un sentier d'aiguille en mousse , je vis des sortes d'empreintes, je reconnais le style de la chaussure , c'était celles de mon père. On allait le retrouver enfin et savoir pour savoir pourquoi il était déranger.
Les tics tas incessant allaient bientôt avoir raison de lui. Entre le temps qui jouait à va et vient. Dustan devenait...de plus en plus un wonderlandien. Et tic et tac et tic et ta hein. Comme la chanson, la sorcière de minuit qui a perdu sa pendule, il perdait sa tête. Il se retourna soudainement. Quoi? Qui c'était? Il avança doucement, gardant un oeil en arrière...et se retourna. Paige s'était éloignée, il préféra la suivre. Pourquoi elle? Ben parce qu'il n'y avait aucune raison, tout simplement.
-Dis-moi si tu vois quelqu'un chuchota il a la petite.
il se retourna brutalement. Là, il l'avait vu, quoi? Mais si, il l'avait vu. Non Dustan, tu rêves. Il n'y a rien. Bien sur que si ta vu, ça! quoi ça? Mais ça? Tu n'as pas vu? ça! ...mais non c'est un réveil! Il te poursuit, il t'observe depuis qu'on est arrivé. On? Bien entendu, à qui crois-tu parler?. Voilà qu'il commençait à se parler à lui-même. Crétin, on entend tous, on est là, dans ta tête le shah.
-Tu entends, ils sont là!
Il avait posé sa main sur l'épaule de Paige, les tics tacs incessants le tiraillaient, un dafalgan ou du nurofen, il en avait bien besoin. Une dose de cheval, cheval de course, course à pied à terre, c'est comme, un tremblement de terre, un siphon sous la mer, un ciel remplit d'éclair... éclair de feu...petits balais de sorcier... Des chaussettes rouges et jaunes à petit pois.
La bataille était féroce avec ce maudit réveil et Chess avait sorti les griffes pour s'en débarrasser. En plus, il commençait à l'étouffer en serrant trop son cou avec ses bras en aiguilles molles. Non mais si un jour, on lui avait dit qu'elle allait mourir à cause d'un réveil géant qui l'avait confondu avec son true love, le chat qu'elle était aurait rigolé tellement fortement qu'elle en serait tombée de son arbre. Du Jabberwocky oui, certainement mais d'un satané réveil appartement à ce satané lapin blanc. Non, jamais de la vie. Mais c'était ça, bien sur. Alors qu'elle n'arrivait presque plus à respirer, le manque d'oxygène lui disait que tout ceci n'était que pur machination de la part de la lapine blanche. Elle avait toujours rêver de se débarrasser d'elle, et voici que c'était l'inverse qui se produisait. Elle avait toujours dit, à Jeff, à Cater, à Bandy qu'il fallait s'en méfier comme de la peste noire. Que sous ses airs de stressée de la vie je vais des grands yeux pour mettre tout le monde dans ma poche, se cachait une dangereuse psychopathe.
Puissant dans ses ressources Chess mordit alors fortement le bras qui lui serrait la gorge. Sentant que la pression diminua un peu mais que le reveil était toujours là, elle lui asséna un violent coup de pied arrière tout en enlevant les mains sur son cou et en se relevant. Se retournant, elle frappa rageusement dans la tête du réveil, brisant la vitre qui lui servait de miroir. Ce dernier tomba alors au sol, k-o par le chat. Respirant difficilement, Chess se passa une main sur son cou douloureux. Génial, elle allait avoir une belle trace violette en plus. Cherchant les autres du regard, elle essaya de courir pour les rattraper, mais s'arreta bien vite. Elle devait d'abord prendre sa respiration. Posant ses mains sur ses cuisses, elle ferma les yeux pour se calmer et se concentrer. Elle devait évacuer tout stress, toutes pensées morbides envers le chapelier. S'ils arrivaient à rentrer, c'était sur et certain qu'elle irai briser la boutique de Décember. Elle avait failli mourir étrangler par un réveil, elle allait lui rendre la pareil.
Se sentant un peu mieux, Chess regarda sa montre dont les aiguilles tournaient à une vitesse folle. Le temps n'avait jamais été son ami et cela était réciproque. A Wonderland, Chess se laissait couler la journée ne faisait pas attention réellement au temps. Mais la nuit, c'était elle qui prenait le contrôle, et le temps pouvait bien aller se gratter si elle arrivait en retard pour éclairer les contrées. Mais là, il avait décidé de se venger tout comme se maudit lapin blanc. Essayant de rattraper les autres, elle rentra brusquement dans un panache de fumée violette qui venait de s'échapper d'une immense fleur en forme d'horloge. Toussotant un peu, elle chassa ce brouillard de sa main tout en coupant à nouveau sa respiration car l'odeur était assez immonde. Soufflant plus loin, elle aperçut enfin ses amis qui apparemment n'avait pas l'air en bonne état mental. C'est alors qu'elle l'aperçut. S’arrêtant net, ses yeux s’écarquillèrent devant cette boite bleue arrivée de nulle part. « Hum .. si vous voulez mon avis .. je penses qu'on a de la visite. » Elle avait dit ça assez fort, pour que les autres puissent l'entendre, et venir cette fois à son secours si une bestiole venu d'un monde inconnu l'attaquait de face. Mais non, un homme sorti de la boite bleue et Chess poussa un cri de joie.
« Oh mon dieu Hackery c'est génial tu nous as retrouvé. » N'essayant même pas de savoir où le lièvre de Mars avait pu avoir cette boite, elle se jetta sur lui pour lui faire un énorme câlin. « Tu es venue parce que tu as su que l'autre lapin en conserve nous voulait du mal. » Pour toute réponse, elle eut droit à un sourcil levé et à un pas sur le coté. « Hum hum, excusez moi, je ne veux pas paraître impoli mais je suis où là ? J'avais tappé sur la console du Tardis les coordonnés pour la rivière de diamant et là, je n'en vois pas ! » Chess pencha la tête sur le coté tout en essayant de réfléchir à ça. 'Hackery' l'imita alors en penchant la tête de l'autre coté. « Et bien Hack', c'est une longue histoire, Jeff' a pété un câble et il nous a embarqué avec lui.. »
L'homme en manteau marron s'avança tout en sortant un objet étrange qu'il pointa vers les fleurs réveils. « Fascinant, réellement fascinant. » Chess qui avait déjà les nerfs à vif se retenait de l'étrangler. Qu'est ce qui lui prenait ? Pourquoi faisait il ça ? Pourquoi n'avait il pas réagi à l'évocation de la lapine ou de Jefferson ?« Sérieusement Hack' tu trouves ces choses là fascinante ? Alors que tu as horreur du tic tac permanent .. que le temps te rentre par une oreille et te ressort par l'autre ? » Enfin l'homme s’arrêta de marmonner et de pointer son stylo bleu pour se redresser. « Hack ? Qui est Hack ? » Faire du yoga, surtout ne pas perdre patience. Chess, Hack est ton ami, même ton meilleur ami, alors tu ne lui fait pas bouffer son putain de stylo lumineux.
« Toi crétin. Je crois que là tu as du te recevoir l'étagère entière de tasse sur la tête. » « Mais non voyons, je suis le Docteur. » « Toi ? Docteur ? Mais le jour où tu sera docteur, je serais la reine de Wonderland. Non même mieux, je serais la reine de tous les mondes .. » « Bien sur que je suis le docteur » « Mais arrête de divaguer .. je sais que tu es fou mais là c'est n'importe quoi .. tu as peur des hôpitaux en plus, alors ne dit pas de bêtises. Et puis Docteur c'est un titre, pas un nom. » « Je suis le Docteur, je suis un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey dans la constellation de Kasterbouros. » Chess passa à nouveau sa main dans ses cheveux comme pour évacuer une tension. Soufflant un coup, sa voix était plus froide que toute à l'heure.
« Non, tu es Hackery le lièvre de Mars originaire du pays des merveilles. J'ai passé le plus clair de mon temps à te rendre fou car ta réaction était amusante. Tu as même failli assomer Alice avec ta tasse. Une fois que la malédiction nous as embarqué tu es devenu l'homme que tu es maintenant. Tu tiens une boutique de thé et tu es mon meilleur ami et sex friend avant que je ne sois avec Douglas. Tu as failli te faire enfermer à l'asile à cause de Mary Margaret et tu as accepté la proposition de colocation de Jefferson. Donc non tu n'es pas un docteur, alors si tu me redis ça encore une fois je t'envoie mon poing dans la gueule, je prends ta tête et je l’assomme sur le sol pour voir si tes neurones se reconnecter au moins endroit c'est clair ? »
Là, il fallait vraiment arrêter le délire car Chess sentait qu'elle n'allait pas garder son sang froid comme ça bien longtemps. Alors quand elle sentit une main se poser sur son épaule, sa réaction ne se fit pas attendre. Se retournant rapidement, elle attrapa se bras pour lui faire une clé faisant crier de douleur son propriétaire vu qu'elle y avait enfoncé ses griffes dedans. Voyant que ce n'était que Dustan, elle le lâcha tout en lui faisant un petit sourire désolé avant de se rejoindre Hack qui était parti plus loin. « Bon t'a fini tes conneries là ? J'en ai marre Hackery. Soit tu nous aide, soit je fais du civet de lièvre pour le dîner. » « L'on m'avait dit que les gens du monde de Wonderland étaient fous, mais à ce point là. Ce n'est pas grave la folie ne me dérange pas. D'ailleurs, faites moi visiter votre monde sans plus tarder. Allons y » Voila, c'était trop, le chat garou en Chess prit le dessus.
Dans un cri proche du feulement, elle poussa l'homme par le col et le plaqua contre sa boite bleu avec une rare violence. Ses griffes se plantèrent dans le manteau et dans le bois pour être sur qu'il n'allait pas partir. « Écoute moi bien civet. De un, le plus fou d'entre nous ici c'est toi. De deux, tu vois bien que nous ne sommes pas à la maison, parce que je ne suis pas sous ma forme de chat et que si nous trouvons pas cette putain de montre nous allons tous mourir. Et de trois c'est pas parce que nous avons couchez ensemble que je ne te péterais pas les dents, la tête et tout le reste de ton corps dans quelques minutes. » Ses yeux illuminèrent toute la contrée d'un bleu sombre et dangereux. L'ancien signal qu'il y avait un danger imminent. Là c'était le fait que Chess hallucinait totalement et qu'elle s'en prenait maintenant à Dustan au lieu de son fameux dixième docteur.
« Voyons vous êtes très charmant mais j'ai Rose. Jamais je ne lui aurais fait d'infidélité, elle est bien trop importante à mes yeux. » Boum, le coup partit tout seul dans le ventre et elle allait continuer si elle n'avait pas senti deux bras s'enrouler autour de sa taille. Lâchant l'homme pour tourner la tête, elle remarque que c'était Absinthe qui tremblait de tout son corps. « Ne craint rien Abs', je vais faire retrouver la mémoire à ce cher Hack' qui se prend pour un soi disant seigneur du temps. On le saurait s'il était seigneur. Et du temps encore plus. On en aurait bien besoin d'un ici tiens, de seigneur du temps. » Son sourire s'élargit alors qu'elle sentait la pression autour de sa taille augmenter. Bien sur qu'elle ferait retrouver la mémoire au lièvre de Mars ; Et puis, si ça ne marchait pas et qui les attaquerait, Chess défendrait sa petite famille, comme une mère protectrice sans se rendre compte que les tics tacs des montres lui faisaient perdre la total notion du temps, et que la fumée qu'elle avait avalé lui montrait des choses étranges aux risques et péril des autres.
fiche par century sex.
Temps restant : 7 minutes
Jefferson Hyde
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
« Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau ? »
Cette question tournoyait encore et encore dans l'esprit du Chapelier avec la régularité des tic-tac des horloges environnantes. Assis dans un tas d'aiguilles en mousse, sans plus se préoccuper de ce qu'il se passait autour de lui, Jefferson examinait son chapeau avec une attention toute particulière, tout en jouant machinalement avec la montre à gousset de sa main droite. L'objet tremblait, tirait, tentait désespérément de s'enfuir avec une détermination presque attendrissante si le Chapelier n'avait pas été si absorbé par l'aspect étrange de son couvre-chef. C'était pourtant un haut-de-forme banal, du moins, aussi banal que pouvait l'être celui d'un homme tel que Jefferson. Rapiécé, usé, perdant de ses couleurs et de sa superbe, il n'avait plus l'aspect lisse et esthétique qu'il avait au début de l'aventure, doté de ses grandes oreilles de lapin blanc. À la place, un mécanisme d'horloge abîmé se déployait sur une bonne partie du tissu, et il avait tant bien que mal glissé la plume trouvée un peu plus tôt dans l'un de ses rouages. Un peu comme si, au fil de l'aventure, il avait pris de l'âge, à une vitesse très accélérée. Symbolisme, métaphore, énigme, pourquoi un chapeau ressemble à un corbeau ?
« Toi au moins, t'es mon meilleur ami. »
Prenant le chapeau dans ses bras, il se mit à le bercer comme s'il s'agissait d'un nouveau né qu'il fallait protéger du danger, tenant toujours fermement la montre à gousset qui continuait de se débattre comme un oiseau pris au piège. Ce n'est qu'à ce moment là qu'il prit la peine de jeter un oeil aux alentours, remettant son couvre-chef à sa place prédestinée. C'est dans un éclat de rire qu'il constata l'absurdité des évènements : la jolie petite blonde aux airs de loir narcoleptique jetait avec frayeur de fréquents coups d'oeil aux alentours, visiblement persuadée d'être suivie par quelque chose de singulièrement menaçant, abandonnant l'idée d'arrêter la folle violence du chat ; le grand blond était plaqué contre une grosse horloge, en train de se faire laminer par le prétendu chat du Cheshire, ce dernier prit dans un trip après consommation d'une étrange fumée -cela se voyait par les volutes qui sortaient encore par ses oreilles ; la petite fille semblait la plus rationnelle de tous, paradoxalement, puisqu'elle se contentait de rester pelotonnée dans les bras d'Absinthe, désorientée et confuse par le tic-tac des réveils.
« TIC-TAC-TIC-TAC-TIC-TAC ! » Fit Jefferson d'une voix forte en se relevant d'un bond. « L'heure tourne ! Combien de temps vous reste-t-il ? Aaah, que c'est bête d'être si lucide, non ? Un homme comme moi est immunisé contre de telles folies... mais vous ! Je vois à vos visages émaciés que ça ne va pas fort. Enfin, dans le cas du grand blond, c'est plus aux bleus qui risquent de rester par la suite que ça m'inquiètes. Eh, le Cheshire... » Jefferson posa sa main sur l'épaule de Chess, qui réagit au quart de tour en l'envoyant valdinguer un peu plus loin. « On se calme ! Ah les félins, toujours aussi imprévisible... En tout cas, vous n'êtes pas très utiles. Vous croyez que je cours après une montre à gousset pour rien ? Ce serait absurde ! » Il ponctua ses dires d'un sourire des plus provocateurs, ces grimaces dont il avait le secret et qui avait le don d'énerver même les plus stoïques individus. « Reste plus qu'à ouvrir ce charmant petit objet... qui sait ! Ça ouvrira peut-être le prochain passage ! »
Il haussa un sourcil quand il vit que ses convives étaient toujours aussi absorbés par leur propre folie malsaine, visiblement sans prêter attention aux déblatérations incessantes de leur hôte, qui s'en offensa, leur tournant le dos avant d'ouvrir la montre... Une explosion retentit, les horloges alentours volèrent dans toutes les directions tandis que l'herbe en mousse se transforma en virulents petits insectes qui se mirent à grimper en choeur sur les convives. Du moins c'était ce qui arrivait quand on avait le cerveau envahit par de la fumée hallucinogène, présente un peu partout dans le coin. Jefferson, de son côté, poussa un soupir dépité quand il vit que rien ne s'était passé à l'ouverture de la protection en verre de la montre à gousset. Seul avantage, elle avait enfin cessé de s'agiter.
« Mais fait quelque chose voyons ! Je t'ai courru après pour le fun, mais ça aurait été cool qu'il y ait une utilité quelconque, non ? Les portails, ça me connaît, petite montre à gousset... » Agacé, il jeta l'objet au sol, l'écrasant rageusement du pied. Un craquement de verre brisé retentit, tandis que les rouages du mécanisme se répandirent dans l'herbe comme les entrailles d'un être vivant. « Ah, ouais, j'avais omis que les montres et les réveils semblent être l'équivalent d'animaux ici... Bon tant pis. »
C'est là que la véritable explosion intervint. Projeté en arrière, les yeux de Jefferson se mirent à scintiller de fascination lorsque devant lui, un raie de lumière prit l'apparence d'un miroir aux étranges reflets assombris de noirceur.
« Un passage ! Un passage ! Encore un passage ! C'est peut-être la sortie ? J'espère pour vous, les amis ! Pas pour moi, évidemment... Moi je m'amuse passionnément ! Partir d'ici serait une torture... Oh, vous m'écoutez ? C'est fini, les montres, les horloges, les réveils un peu trop joueurs, les hallucinations, la fumée ! Tic-tac-tic-tac-tic-tac-tic-tac ! Franchissez le passage, ça va cesser ! C'est une promesse du Chapelier ! Un peu de jugeotte, suivez-moi ! Le Lapin Blanc n'attend pas ! En retard, il est en retard... Nous attend-il un peu plus loin ? C'est de sa faute si on est dans un tel pétrin, non ? Enfin, je crois... Des plumes ! Des plumes ! Regardez ! Des plumes sortent du passage ! Venez, venez ! Dépêchez-vous ! La prospérité nous attend au tournant ! »
Et sur ces belles paroles, Jefferson bondit dans le passage avec l'air à la fois déterminé et amusé. Sauf que ce qui l'attendait de l'autre côté, ce n'était pas une partie de plaisir. Il aurait dû le savoir ; les passages, c'est dans les coffres, les miroirs. Mais dans la montre à gousset du Lapin Blanc, il ne pouvait qu'y avoir quelque chose de caché, quelque chose qui l'emmènerait... au coeur même du chapeau.
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Autant les mondes précédents rivalisaient de couleur et d'étonnement, autant cette petite pièce lugubre soulignait l'essence même du chapeau. Les murs sombres étaient entièrement recouverts d'écriture désordonnée où l'énigme ultime du Chapelier se répétait inlassablement : « Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? ». La folie pure, la folie malsaine, la folie qui avait quitté son corps au fur et à mesure de ses voyages, l'abandonnant presque entièrement à la naissance de sa fille, et qui avait élu domicile dans cette antre de fortune, créée par un Lapin Blanc bien trop zélé. Au centre de la pièce pratiquement vide trônait un bureau des plus lambda, comme sorti d'une salle de classe vieille école. Sur le dessus croassait un corbeau, tête légèrement penchée sur le côté à l'apparition de Jefferson, indifférent à l'anarchie des émotions qui envahissait le Chapelier à mesure qu'il prenait conscience de la tournure des évènements. Derrière lui débarquèrent les quatre convives, aussi déboussolés que lui, pour une fois qu'il ne parvenait pas à maitriser les évènements...
« Pourquoi un corbeau ressemble a un bureau ? Pourquoi un bureau ressemble à un bureau ? Pourquoi un corbeau ressemble a un bureau ? Pourquoi un bureau ressemble à un bureau ? Pourquoi un corbeau ressemble a un bureau ? Pourquoi un bureau ressemble à un bureau ? Pourquoi un corbeau ressemble a un bureau ? Pourquoi un bureau ressemble à un bureau ? Pourquoi un corbeau ressemble a un bureau ? Pourquoi un bureau ressemble à un bureau ? »
La tête entre les mains, Jefferson répétait cette oppressante énigme sans même reprendre sa respiration, suffoquant et incapable de redevenir maître de lui-même. Une bataille intérieure se jouait, tandis qu'il se balançait d'avant en arrière sans plus différencier réalité et illusion. Étaient-ils vraiment ici ? Était-ce un simple effet secondaire de cette fichue fumée hallucinogène du monde du temps ? Il hurla, avant de se précipiter contre un mur, qu'il frappa de toute la force de ses poings. Bien évidemment, le mur gagna contre cet assaut d'une violence extrême, et Jefferson ne put que se résigner à se laisser glisser au sol, recroquevillé en tailleur, toujours en se balançant et en répétant sans s'arrêter cette énigme obsédante. Il avait désormais perdu toute notion de réalité. Pour autant qu'il y en ait bien une, dans tout ce bazar d'une absurde incohérence...
C'est ainsi que le Chapelier se transforma en décor inutile -plus que d'habitude-, et c'était devant les quatre âmes perdues présentes en ces lieux que l'essentiel de l'action se déroulait, le mécanisme s'engrenant sans que personne ne puisse rien faire. Devant leurs yeux, le corbeau croassa une dernière fois, avant de prendre la forme d'une étrange femme aux cheveux noirs, simplement vêtue d'une robe de balet recouvert de plumes, et le visage outrageusement maquillé de noir. Dans ses cheveux se mélangaient d'autres plumes, comme si sa transformation avait décidé à la dernière minute de conserver un peu de ce corbeau que ce corps avait pour forme originel. Ou était-ce vraiment une histoire de corbeau et de bureau ?
« Bienvenue, chers convives. J'ai le regret de vous annoncer que vous vous trouvez au coeur du chapeau, aux confins même de ce portail permanent qui vit dans le chapeau du Chapelier depuis si longtemps. » Elle marqua un temps de pause, laissant l'information pénétrer leur esprit. « Le passage s'est refermé... Et il n'y a pas d'autre porte. » Son regard prit une teinte attristée. « Vous êtes arrivés au terme de vos déboires. Peut-être avez vous réussi à comprendre ce qu'il arrivait à Jefferson... Il y aurait tant de choses à éclairer. Mais on y passerait l'éternité si on se met à décortiquer le fonctionnement psychique de cet homme. Après tout, il n'est pas surnommé le Chapelier fou sans raison, soyons honnêtes. » Elle sourit face à cette petite touche d'ironie. « Sachez que ce chapeau n'est pas né du néant. Il est une création, une création égoïste d'un être enterré dans sa propre peur, un être que vous aurez indirectement croisé au fil de vos aventures. Mais il ne faut pas lui en vouloir ; tout le monde a besoin d'un échappatoire, et placer en ce chapeau un pouvoir si puissant qu'un portail permanent pouvant servir de porte entre tous les mondes dotés de magie, ce fut un cadeau tombé du ciel pour un être aussi complexe que Jefferson. Lui qui rêvait de voyages et de folles rencontres au gré du vent, il fut servi, en son temps. » Son air se fit grave. « Malheureusement, comme vous le savez sans doute, la magie s'accompagne d'un prix. Et ce prix est exorbitant face à un tel phénomène. Ce prix, vous l'avez à vos côtés, dans le coin, cet homme dont la folie a atteint les confins du non-retour. Il voyageait tellement qu'à chaque passage dans cette pièce ronde aux multiples portes, il laissait derrière lui un infime morceau de lui-même, qui au fil du temps devint un amoncellement, comme un bourdonnement de parasites de plus en plus virulent. » Elle marqua un temps, levant les yeux au ciel, comme pour chercher les bons mots. « Je ne suis moi-même qu'un écho, un souvenir, et le pire cauchemar de cet essaim de parasites, car je ne suis pas l'incarnation de la folie pure qui compose ce dernier. Je suis le résultat d'un choc fondamental causé par un événement qui a bouleversé l'existence de Jefferson... » Son regard s'attarda sur le Cheshire, seul Wonderlandien présent le jour où Jefferson avait perdu sa femme, sa chère et tendre. « Une illusion, éternellement enfermée dans cette pièce lugubre à souhait. Si ça se trouve, je suis le produit d'une hallucination collective causée par la fumée du monde du temps, mais passons, ce n'est pas le sujet. » Puis elle se pencha vers Paige, et lui adressa un sourire tendre, les yeux presque embués de larmes, avant de se relever et se diriger vers Jefferson, qui continuait de gesticuler dans son coin. « Je vous laisse comprendre après tout mon charabia. Après tout ce temps sans voyager, une détonation suffit pour que cette nuée de parasite prenne sa place dans le corps de Jefferson... C'est si complexe à expliquer... et tellement absurde en même temps. Mais pour sortir d'ici, il va falloir réveiller le vrai Jefferson, celui dont le corps s'est fait envahir par cette entité malfaisante qu'il a lui-même créé. Il est le seul qui connaisse suffisamment comment le chapeau fonctionne pour vous permettre de sortir d'ici... Pour la prochaine fois, souvenez-vous : on ne sépare pas un chapelier de son chapeau. »
Et sur ces mots, la femme plongea en avant, prenant presque instantanément à nouveau la forme du corbeau, qui battit des ailes et se précipita tel un oiseau de proie à l'assaut du chapeau de Jefferson. Une foie sa cible attrapée, le corbeau croassa et retourna se poser sur le bureau, avant de déchiqueter l'objet avec une agressivité insoupçonnée.
**
C'était comme me réveiller d'un long sommeil. Prisonnier de mon propre corps, j'avais assisté à chacune des péripéties de mes pauvres amis avec une impuissance déchirante, comme s'il s'agissait d'un rêve. Malgré cela, j'étais épuisé, et mon coeur battait à cent à l'heure. Enfin j'avais repris conscience. Enfin, ce chapeau, symbole des chaînes qui m'enserraient à l'intérieur de moi-même, avait été détruit. Enfin, je faisais face à ma propre création malsaine qui hantait inlassablement le chapeau. Enfin.
« Grace... Grace... GRACE ! »
Comment avais-je pu laisser ainsi les événements m'échapper ? Comment avais-je pu laisser mes amis s'empêtrer dans de tels dangers ! Ma fille ! Ma fille ! Grace, je suis tellement désolé... Pardonne-moi ! Pardonne-moi ! Je me précipitai vers elle sans prendre la peine de reprendre mes esprits et la prit dans mes bras. Jamais je ne l'avais serrée aussi fort. Jamais elle ne m'avait autant manqué, même pendant les vingt-huit années de douleur passés à la fois proche et loin d'elle. Jamais mon coeur n'avait été si déchiré. Jamais.
« Pardonne moi... Pardonne moi... je suis désolé.. Grace... Pardonne moi... »
J'étais à genoux sur le sol sans plus la lâcher, et je n'avais pas l'intention de le faire avant très longtemps. Encore une fois, je l'avais abandonnée. Encore une fois, elle avait été en danger par ma faute. Encore une fois, j'avais été un terrible père pour elle. Encore une fois.
« C'est fini, Grace, c'est fini, je suis à nouveau là... Plus jamais... plus jamais... ça ne recommencera... »
Derrière les convives, le portail s'était réouvert, cette fois parcouru de reflets d'une blancheur immaculée.