« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
"- Quand on se quitte pour un jour, c'est peut-être pour toute la vie. - Oui, mais aussi quand on croit se quitter pour toute la vie, il peut se faire que ça ne spot que pour un jour." George Sand, Les Maîtres Sonneurs
Pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de cette histoire -à vrai dire, elle avait perdue le compte- Marinette se réveilla dans un nouveau lieu. Comptaient-ils lui faire perdre conscience encore longtemps ? Cette sensation d'être trimbalée comme un vulgaire pantin lui était très désagréable. Qui organisait tout ça ? Le comte ? Sebastian ? Ou encore une tierce personne ?
La jeune fille se redressa sur le goudron qui lui avait servi de lit. Doucement, elle pivota la tête à droite et à gauche, observant avec attention les ruelles vides. Dénuées du moindre signe de vie. Allons bon, où avait-elle encore bien pu atterrir ? Etait-ce la suite de son rêve ou une nouvelle réalité ?
Au dessus de sa tête, se trouvait un vaste ciel teinté de rouge. En son sein, se découpait un parfait pentagramme. Aux alentours, divers pancartes indiquaient le mot "Hell". Les enfers ? Etait-elle morte ? La douleur sur son oeil avait-elle été le signe d'une exécution ? Il était vrai qu'elle avait bien pensé à mourir après son terrible combat contre le Papillon... Mais de là à être passé à l'action... Elle n'était pas encore prête ! Elle n'avait pas pu dire au revoir à ses parents, ses amis... à Adrien... où était-il d'ailleurs ? Ils étaient venu ensemble à l'hôpital. La cherchait-il ? S'inquiétait-il pour elle ? Ou pire encore... l'avait-il rejoins ici ?!
Attrapant les pans de sa longue robe, l'asiatique se releva. Peut-être paniquait-elle pour rien ? Si cela se trouvait, elle vivait encore dans un rêve... ou plutôt un cauchemar ? Elle ne serait pas morte si facilement après tout ? N'est ce pas ? Et puis... elle avait encore ses boucles d'oreilles... elle ne les aurait sans doute pas sinon. N'est ce pas ?
Inquiète, Marinette commença à arpenter les rues vides de la ville. Les bars, les hôtels, les habitations, tout semblait avoir été abandonné et saccagé. Aucune âme était en vue. Cela ne lui plaisait pas du tout.
Une bonne dizaine de minutes étaient passés, lorsqu'elle tomba sur les premiers habitants de ce sombre lieu. Enfin, elle supposait qu'il y ait des habitants, quant une rythmique arriva jusqu'à ses oreilles. Quelqu'un avait mis de la musique. Elle n'était donc pas seule. C'était déjà ça.
Guidant ses pas vers la mélodie qui devenait de plus en plus nette, elle tomba bientôt sur quelques silhouettes. Elle crut d'abord à une fête costumé en voyant les queues et les cornes de certains d'entre eux, mais elle compris bien assez vite que ce n'était pas le cas. Elle devait forcément rêvé. Ce n'était pas possible autrement.
Elle chercha à se frayer un chemin discrètement lorsque des hommes en costumes pénétrèrent dans le manoir. Elle devait entrer à l'intérieur pour espérer avoir des réponses à ses questions.
La manoir sembla accueillir une immense fête. Similaire à quelques détails près à celle qu'elle avait dû quitter au début de sa soirée. Seulement ici, les gens donnaient l'impression d'avoir perdu tout sens de la...discipline ? Le lustre chuta quand un des invités chercha à monter dessus, la musique avait été modifié sans l'accord de l'hôte, le buffet avait été bien entamé. En s'avançant, Marinette discerna même un garçon en train de crier "je suis le prince du criiiime !". Il agitait même un couteau dont il poignarder les personnes innocentes avec amusement. C'était effroyable. Où avait-elle mis les pieds ?
Arrivant vers l'asiatique, il tenta de la poignarder à son tour, geste qu'elle n'eut le temps d'esquiver mais par chance, la lame passa au travers de son corps. En même temps que les regards se posèrent sur elle, un silence de plomb tomba. Elle n'aurait sans doute pas dû être ici... Abasourdie, le garçon réitéra son geste et enchaîna les échecs. Il releva alors les yeux sur elle et la dévisagea. A vrai dire, ce n'était pas vraiment elle qu'il dévisageait mais plutôt son oeil.
- Les gars, j'en ai trouvé uuun !
Trouvé ?
- Un quoi ? Osa-t-elle demander. - Un élément, ma petite ! Tu sais... Il lui indiqua son oeil droit. L'une des cinq branches du pentagramme. Z'êtes pile à l'heure ! Il vous atteeeend !
Un autre... démon ? Arriva par derrière et demanda:
- Mais où sont les 4 autres ? - Y en a une que Signör a trouvé tout à l'heure ! Elle est partie se terrer dans un coin en attendant le discours de l'hôte. Il pointa du doigt Opaline qui, dans une coin de la pièce, observait les gens d'un air las. Tu t'appelles comment jolie demoiseeelle ? Reprit le démon d'un immense sourire jauni. - Euh... Marinette... mais comment ça le 5e élément ? De quoi parlez vous ? Où suis je ? Qu'est ce qu'il se passe ici ?
Durant un instant, ils se regardèrent un à un, avant d'exploser de rire en coeur. Ils la fixaient désormais comme si elle n'était qu'un être stupide.
- T'as lu les inscriptions marquées un peu partout en ville ? On est en EN-FER nenette !
A vrai dire, oui, elle l'avait lu... Mais cela ne lui disait toujours pas s'il s'agissait de la réalité ou non...
- Mais... comment ? Nous sommes morts ?
De nouveau, ils s’exclamèrent dans des rires rauques. Elle n'aurait donc aucune réponse de leur part. Soit. D'un pas décidé, elle alla se diriger vers l'ange, soulagée de voir un visage qu'elle connaissait, même si elle ne la portait pas spécialement dans son coeur. A vrai dire, elle ne la détestait pas non plus, mais son indifférence envers les humains les mettait sur un chemin diamétralement opposé. Elles ne suivaient pas les même convictions et ne risquaient pas de s'entendre pour cela.
- Sommes nous morts ? Retenta-t-elle de demander à l'ange.
Si l'une pouvait bien lui donner la réponse à cette question, c'était sans doute elle. Un ange devait bien savoir ce qu'il se passait ici non ?
Malheureusement pour elle, celle-ci haussa simplement les épaules.
- Je te retourne la question, tes nouveaux amis ne t’ont pas éclairée à ce sujet ?Ponctua-t-elle par un signe de tête en direction des démons concernés. - A part me rire au nez. Ils ne comptent rien m'expliquer je crois. - C’est bien dommage, nous en aurions bien besoin... Ou sont tes amis ? Tes autres amis, j’entends. - Je... ne sais pas. J'ai perdue connaissance dans la chambre d'hôpital, j'ai fais un rêve étrange et me suis réveillée ici. - Je suppose qu’ils finiront par nous rejoindre, ce bal est soit-disant l’événement du siècle...
L'événement du siècle ? Mais pour qui ? Pour quoi ? Adrien était donc finalement là ?
Essayant d'attirer l'attention, l'un des démons tapa sa fourchette contre son verre. Constatant avec énervement que sa tentative échoua, celui-ci frappa deux verres entre eux qui se brisèrent à leur collision.
- HEY ! Un silence s'installa.
L'interlocuteur monta sur la table pour se faire voir de tous et racla sa gorge.
- OYE OYE ! J’annonce l’ouverture de ce grand bal comme porte parole direct de notre hôte !!!
A travers le silence, une voix retentit.
- Il a déjà commencé ton bal. - Oui... Enfin... C’est ce que vous pensez. DEVANT VOUS, se trouvent les branches du pentagrammes, les victimeeeees du Prince - qui ne tardera pas à nous rejoindre en enfer à mon avis - les deux premières jeunes invités spéciaux de l’organisateur ! Les autres vont arriver, ils ont quelques soucis, mais on m’a dit d’ouvrier les festivités, comment pourrais-je refuser ? Il haussa ses épaules dans un sourire refréné de hâte. Puis, d'un élan, il sauta et s'accrocha au pilier porteur du premier étage qui se trouvait au dessus de lui. Je vous conseille de faire comme moi, Marinette et... son amie.Il rit. Malheureusement pour lui, il fut le seul, les autres démons ne comprenant nullement ses intentions et ses dires. Il reprit, une fois la tête suspendue en bas: Vous les entendez ?
Entendez quoi ? Marinette ne discerner aucun son provenant des environs, en dehors de sa propre respiration qui s'accentué toujours plus. A ses côtés, Opaline soupira et se détourna vers Mari en plissant les yeux.
- Tu les entends, toi ?
Elle secoua la tête négativement.
C'est alors, qu'au bout de quelques secondes, un son commença à percer dans le silence pesant. Un premier corps, inerte, pâle,en décomposition, chuta du premier étage pour s'écraser sur la piste de danse. Pendant un court instant, il resta là, observé de tous comme ci c'était la chose la plus normale. Marinette quant à elle, en avait le coeur totalement retourné à la vue du cadavre.
Finalement, il redressa la tête, puis un bras, et commença à se lever. Ensuite, d'autres débarquèrent de tout les côtés, comme une invasion de zombie digne des plus grands films. Ils sautaient au travers des fenêtres, sortaient des escaliers... Ils semblaient errer sans but.
D'un signe exaspéré, l'ange posa ses mains sur son visage et les fit lentement glisser, défigurant son visage d'une perfection époustouflante au passage.
- Mais que se passe-t-il encore ? On nage en plein cauchemar... Articula Marinette avec horreur.
Observant les cadavres, l'asiatique remarqua rapidement, tout comme Opaline, que leur corps traversait eux aussi ceux des démons. Par déduction, elle analysa que s'ils passaient eux aussi au travers d'eux, ils pourraient sans doute les toucher elles. Et ça, c'était une très mauvaise nouvelle.
C'est à ce moment que leur oeil se décida à s'illuminer. Attirant dans une folle vague d'excitation les zombies. A en voir leur avancée, ils étaient plus rapides qu'ils en avaient l'air.
- Tu sais te défendre ? Demanda-t-elle en cherchant une quelconque arme plus imposantes que ses poignards. - A vrai dire oui... mais j'aimerais éviter de l'utiliser. Sans doute une autre tactique serait utile...
Opaline se massa le front et hocha la tête en observant les morts vivants arriver.
- Dans ce cas, je propose la tactique de la fuite. - Ton option m'a l'air judicieuse...
Sur ces mots les deux jeunes femmes se mirent à courir, mais c'était sans compter sur l'endurance incroyable de ses bestioles. Pourquoi l'imaginaire des hommes les avaient créé si lents alors qu'il en était tout autre dans la vraie vie ?!
Marinette se fit rattraper bien rapidement par deux zombies, dont elle échappa les morsures in extremis mais ils comptaient bien repasser à l'attaque aussitôt. Opaline quant à elle fut moins chanceuse et l'un d'eux lui planta ses dents de toute ses forces dans son mollet. L'asiatique n'aurait vraiment pas aimé être à sa place. Mais toujours aussi sûre d'elle, l'ange n'en démordit pas et se détourna pour lui planter l'un de ses poignards directement dans son crâne. Même si cela ne le tua pas, ça lui donna au moins la chance de lui faire lâcher prise. Marinette quant à elle, se retrouva encerclé par les deux mêmes bêtes, ils comptaient bien passer à l'attaque sous peu, elle devait trouver un objet pour se défendre. N'importe lequel.
La surveillant du coin de l'oeil, Opaline lui cria un "attrape" lorsqu'elle lui lança un poignard. Par chance, encore une fois, on sentait bien qu'elle avait retrouvé un peu de son pouvoir avec ses boucles d'oreilles. Elle le réceptionna sans encombre et commença à gesticuler dans tout les sens afin de les empêcher de la mordre. Ce stratagème fonctionna durant quelques minutes, mais il ne l'aiderait pas à s'enfuir. Elle devait trouver autre chose. Seulement...elle ne se sentait pas encore capable de redevenir Ladybug, et encore moins révéler ainsi son identité à une inconnue... que devait-elle faire ? Quel choix était le plus judicieux maintenant ?!
Ensemble, elles avaient perdu de précieuses minutes, et le nombre de morts vivants augmentaient sérieusement. Ils n'étaient peut être qu'une quinzaine, mais elles étaient à peine armée et ils étaient vifs. Des égratignures naissaient déjà à plusieurs endroits de leur corps et elles se retrouveraient bientôt vite dépassée. La douleur était bien trop réel pour qu'il s'agissait encore d'un rêve. Et si Marinette avait réellement été soignée, elle ne comptait pas reperdre un membre de si tôt... Elle devait se transformer...quitte à aller contre toutes les règles qu'on lui avait enseigné.
- Tikki ? - Oui Marinette ? - Tu es avec moi ? - Toujours ! - Bien. Tikki ! Transforme moi !
A ses mots, sa robe encombrante se troqua contre une tenue plus souple, et faite de pois. La coccinelle était de retour ! Opaline jeta un coup d'oeil à sa transformation, se demandant sans doute ce qu'elle pouvait bien faire et avoir en tête avec un yo-yo comme seule arme. Mais cela n'avait plus d'importance. Sous Ladybug, elle avait plus de confiance en elle, et pouvait se défendre. Agile, elle s'élança dans les airs et lança son arme de prédilection. S'enroulant autour de ses ennemis, le yo-yo les rassembla et d'une force qu'elle n'avait que grâce à ce pouvoir, elle les envoya valser à l'autre bout de la pièce. Maintenant, elles pouvaient fuir.
- Beau travail, maintenant on se tire pour de bon !
Mais déjà dehors, elles voyaient d'autres silhouettes de cadavres se diriger au coeur de la ville. Elles faisaient partie du pentagramme. Tout comme les autres. C'était leur marque qui les avait attiré. Comptaient-ils s'attaquer aux autres ? Devaient-elles agir ?
Adrien s'était réveillé encore une fois. Dans un endroit inconnu, comme toujours. Il ne cherchait même plus à comprendre le pourquoi du comment. Le jeune homme avait juste l'impression d'être la marionnette de quelqu'un. Et cette personne qui tirait les ficelles étaient vraiment sadique. Adrien savait juste une chose, il se trouvait actuellement en Enfer. Pourquoi ? Il ne voulait pas vraiment le savoir. Cela avait sûrement un rapport avec cette marque qu'il avait encore dans l’œil. Comment le savait-il ? Il avait observé son reflet dans la vitrine d'un des magasins désert qui se tenait en face de lui. Le jeune Agreste était sûr et certains d'être en Enfer, trop d'indices pour que ce ne soit pas le cas. Entre les panneaux qui disaient ''Bienvenue aux Enfers.'' et le pentagramme qui se tenait dans le ciel. Adrien était épuisé à cause des émotions qu'il venait de vivre en seulement une soirée. L'envie de s'asseoir sur le sol et d'attendre que les choses se passe était vraiment forte et pourtant une mélodie au piano le sortit presque de sa fatigue émotionnelle. C'était une mélodie qu'il avait l'impression de connaître. Une mélodie qui semblait soigner toutes les mauvaises pensées. Sans vraiment savoir pourquoi, Adrien ressentit le besoin d'aller voir. Il voulait savoir d'où venait cette douce mélodie qu'il semblait connaître. Il se rapprocha d'un bar abandonné du nom de Dancing with the devil's Bar. A l'intérieur, il croisa son père qui semblait lui aussi perturbé par cette mélodie.
Ils passèrent alors le rideau de l'arrière salle qui menait à une scène. Dessus se trouvait une femme blonde jouant du piano, dos aux Agreste. A ce moment là, Adrien comprit la situation. Il eut du mal à se l'avouer mais il comprit que c'était sa mère qui se tenait encore une fois devant lui. Qui était capable de jouer avec ses émotions de cette façon ? Voir sa mère deux fois en si peu de temps lui faisait énormément de mal. Après quelques échanges, Adrien et Gabriel comprirent que c'était vraiment Emilie qui se tenait devant eux. La vrai et l'unique. Ce fût d'ailleurs à ce moment là que l'inquiétude de Adrien gagna son corps. Pourquoi sa mère qui avait été la plus douce et la plus gentille avec lui, se retrouvait dans un lieu aussi terrible ? Sa mère n'avait clairement pas sa place aux Enfers. Sa mère avoua que c'était de la faute de son père, elle se tenait dans ce genre d'endroit à cause de son père. Après ça suivit une conversation que Adrien ne comprenait pas. Et ce fût à ce moment là qu'il craqua. Une famille était censé être soudé, une famille c'était censé tout dire et pourtant Adrien venait de comprendre que ses parents lui cachaient quelque chose de gros. Émilie finit par demander à Gabriel de dire la vérité au jeune Agreste, qu'il devait le savoir avant que quelqu'un d'autre s'en charge. Pour une raison que Adrien ignorait, son cœur se mit à battre rapidement. Si vite qu'il avait l'impression que son organe allait lui arracher la poitrine. La réaction de son père lui faisait peur, il semblait honteux. Pourquoi...
Sa mère pleurait comme jamais il ne l'avait vu pleurer et son père serra ses poings. Gabriel n'osait plus le regarder dans les yeux, il préféra garder le dos tourné à son fils tandis qu'il se rapprocha doucement du piano. Son père arrive finalement au niveau de l'instrument et ce ne fût qu'à partir de ce moment-là qu'il prit la parole, toujours dos à son fils.
« Je... Je ne t'ai pas tout dit, Adrien... À propos de l'enterrement de ta mère. » Gabriel marqua un temps de pause avant de prendre une inspiration. « Elle n'était pas dans le cercueil lorsqu'ils l'ont enterré. C'est moi qui... Qui avait gardé le corps... Je... Je n'ai pas accepté qu'elle puisse être morte alors j'ai préféré la garder auprès de nous jusqu'à ce que je trouve... Une... Une solution, quelque chose pour la réveiller ! »
Soudainement, tout venait de s'écrouler. Son monde, son innocence, sa famille. Aucun mot ne pût sortir de sa bouche à ce moment-là, sous le choc. Oui, voilà. Adrien était sous le choc. Il fixait la silhouette de son père qui se tenait encore sur la scène tandis que sa vue se brouillait sans qu'il ne s'en aperçoive. Les larmes perlaient sur ses joues sans qu'il ne puisse les arrêter. Ses lèvres tremblaient suite à l'annonce que son père venait de lui faire. Il avait envie de vomir et ses jambes tremblaient autant que ses mains. D'un revers de manche, il essuya grossièrement les larmes qui continuaient de couler sur son visage et il décida de reculer encore de quelques pas.
« Qu'as-tu fais, père ? » lâcha Adrien dans une voix à peine audible.
Son père ne le regardait toujours pas mais Adrien le voyait maintenant de profil. Il vit la mâchoire de son père se crisper. Gabriel baissa son regard et il vit son père pleurer pour la deuxième fois de sa vie. La première fois étant pour la mort de sa mère. Adrien ne savait plus ou regarder à vrai dire. Il ne savait plus quoi faire. Mais l'étudiant pensait que les confessions s'arrêtaient là, elles devaient s'arrêter là et pourtant Gabriel reprit la parole.
« Il... Il y a de cela quelques années, j'ai rencontré quelqu'un du nom d'Undertaker. Cet homme disait avoir la capacité de ressusciter les morts... J-Je n'ai pas accepté son offre, Adrien ! J'avais... J'avais accepté la mort d'Émilie, j'étais prêt à passer à autre chose mais -... » Il se tut un instant, empêchant sa voix de flancher. « Il ne m'a pas laissé de choix. Il... Il s'est emparé du cadavre d'Émilie et je ne l'ai plus revu depuis... Je te jure, Adrien, que ce n'était pas ce que je voulais ! Je ne voulais pas qu'il lui arrive toutes ces choses ! Émilie... »
Sa mère dévia son regard sur le côté, ses bras se serrant contre sa poitrine, silencieuse. L'envie de vomir d'Adrien était de plus en plus fort. Il mit d'ailleurs sa main devant sa bouche quelques secondes pensant craquer devant ses parents mais il respira un bon coup essayant de ne pas partir dans une crise d'angoisse. Il se recula encore une fois mais cette fois-ci ses jambes ne réussirent pas à porter le poids de cette confession. Adrien tomba sur le fesses et il cala directement son dos contre le mur qui était à quelques centimètres de son corps. Il ramena ses jambes contre son torse avant de loger son visage dans les bras qu'il avait replié sur ses jambes. Ses sanglots silencieux du début l'étaient de moins en moins. D'ailleurs on n'entendait que lui dans la pièce maintenant, lui et la nouvelle peine qu'il devait porter sur ses épaules. Cette fois-ci, il ne dit rien parce qu'il n'arrivait même pas à prononcer un mot correctement. Il vit sa mère se rapprocher doucement, s'agenouilla à son niveau. Elle ne pouvait pas le toucher, ni même le prendre dans ses bras mais il vit quand même sa mère ''poser'' sa main délicatement sa main sur son cuire chevelu.
« Adrien... » Prononce-t-elle d'une voix basse. « Adrien... Je n'en veux pas à ton père. »
Adrien essaya de se calmer tant de bien que de mal. Quelques minutes après les mots de sa mère, les larmes ne semblaient plus vouloir couler ou du moins, elles s'étaient calmés pour le moment. Le blond renifla légèrement avant de relever son visage vers sa mère qui se tenait toujours à ses côté. Il hocha doucement la tête avant de lui faire comprendre qu'il s'était enfin calmer avant de finalement se redresser difficilement. Ses yeux rouges se posèrent finalement sur son père. Il respira un bon coup alors que son visage était fermé.
« Je te crois. Mais tu dois réparer le mal que tu as fait. » Il ne dit plus rien à son père, lui tournant le dos sans trop difficulté avant de fixer sa mère. « On doit faire quoi maintenant ? »
Son père ne disait, il ne bougeait et ne réagissait pas. Adrien fronça les sourcils prêt à hausser la voix pour réveiller son père. Il tourna finalement son regard vers sa mère histoire de se calmer un peu, se rappelant de ce qu'elle lui avait dit. Elle n'en voulait pas à son père, c'était le principale. Enfin avant que Emilie ne porte sa main à son menton. Adrien vit la main de sa mère disparaître juste devant ses yeux. Sa mère était en train de disparaître à cause de son père. Il serra finalement ses poings essayant de calmer la colère qui montait en lui. Adrien serra les dents quelques secondes avant de se retourner vers son père.
« Il va falloir songer à faire quelque chose, père. Je vous jure, si mère disparaît complètement alors que vous n'avez pas levé le petit doigt... » Il ne continua pas sa phrase. Adrien savait que rien de bon n'allait sortir à la fin de cette phrase alors il se contenta de passer sa main dans ses cheveux. « Ce Undertaker, il est où ? »
Sa mère n'avait pas remarqué la disparition de sa main, ce ne fût que quand Adrien le mentionna qu'elle observa sa main disparaître puis son bras.
« Non... Non, non, non... »
« Que se passe-t-il ? Émilie ? » demanda son père, aussi inquiet que sa mère.
« Il va mettre son plan à exécution... Je lui avais dit de pas le faire ! Il m'avait dit q-... » Le regard de Emilie se redressa vers Gabriel. « Raisonne-le, Gabriel. Il pense que votre pari tient toujours, tu dois lui dire d'arrêter ! »
« Je n'ai jamais accepté de jouer à son jeu ! »
Emilie fronça les sourcils à la dernière phrase de son mari tandis que Gabriel se tut et baissa sa tête. Il se sentait d'autant plus désolé. Le corps de sa mère continuait de disparaître à vu d’œil mais cela n'empêcha pas la jeune femme de continuer ses explications.
« Vous devez vous rendre au manoir du centre du pentagramme. C'est là qu'il est, c'est là qu- »
Puis sa mère disparût subitement devant les yeux de son fils et de son mari. Il ne restait plus rien d'elle hormis le piano qui se tenait encore sur la scène non-loin d'eux. Une boule se forma dans la gorge de Adrien tandis qu'il crispa sa mâchoire. Il n'osait pas regarder son père pour le moment, c'était bien trop dur, bien trop compliqué à gérer tout ce qu'il venait d'apprendre. Alors il se contenta de fixer l'endroit ou se tenait sa mère juste avant de disparaître. Il resta un moment comme ça avant de finalement se diriger vers la sortie sans dire un mot à son père. Le manoir du ventre du pentagramme, ce n'était pas si loin que ça. Il respira un bon coup avant de se mettre à marcher rapidement.
« Allons-y. »
« Adrien... »
L'étudiant ne prit pas la peine de se retourner se contentant d'ouvrir les rideaux avant de se faire attaquer par une petite orde de zombies. La orde était petite c'est vrai mais d'autres arrivés à l'extérieur. Gabriel n'attendit pas une seconde de plus et il tira son fils derrière lui afin de le protéger des morts vivants.
« Adrien, attention ! Qu’est-ce qu-... Qu’est ce qu’il se passe ? »
Les zombies n'eurent pas trop de difficultés à passer au travers du rideau pour gagner la salle ou se trouvait la scène. Les morts venaient rapidement vers eux et Adrien n'attendit pas une seconde de plus pour chercher un échappatoire. Se transformer en Chat Noir faisait vraiment partie des derniers options, surtout devant son père. Le regard du blond se posa directement sur une porte prêt de la scène qui devait sûrement mener à la sortie. Sans attendre il tira son père par le bras avant de courir rapidement vers cette porte afin de l'ouvrir. Le bras d'un des zombies attrapa le haut de son père et sans attendre Adrien referma violemment la porte sur ce dernier, coupant net le bras du corps du mort vivant. Le blond afficha une grimace de dégoût.
« Il faut qu'on parte d'ici et vite! On doit aller au manoir. »
« On doit faire vite » fit remarquer Gabriel tandis que d'autres zombies déambulaient dans la rue.
Les Agreste n'eurent pas le temps de comprendre ce qu'il se passait, qu'ils furent tirer un à un sur le toit. Adrien se demanda pendant quelques instants comment il avait atterrie là mais quand il releva son visage, il comprit. Marinette avait enfilé la tenue de Ladybug. Le blond afficha un petit sourire en coin.
« Ladybug... ?»
Adrien fixa un moment l’héroïne n'arrivant pas à croire qu'elle était enfin là, depuis le temps qu'il attendant sa partenaire. Il était soulagé, vraiment soulagé. Mais il se rappela rapidement de sa mère qui venait de disparaître et de tout ce que son père lui avait caché et surtout de Undertaker. Adrien n'avait pas le droit de se réjouir pour le moment alors il leva directement son bras et pointa le manoir qui était non-loin d'eux.
« Merci, Ladybug. On doit se rendre là-bas de tout urgence. C'est là que tout se déroule. »
« Adrien... Tu ne vas pas me dire que ça ne te surprend pas de voir Ladybug en Enfer ?? » Il fixa Marinette et revient à Adrien. « Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Après tout ce que je viens d'apprendre, plus rien ne me surprends père. Puis j'ai d'autres chats à fouetter plutôt que de mener mon enquête sur Ladybug. On y va maintenant ? »
« Le temps n'est pas aux questions Monsieur Agreste. Si je dois vous emmenez là-bas, j'aurais besoin d'aide. Je ne pense pas avoir la force de porter deux hommes de cette corpulence. »
Gabriel garda le silence, sûrement en train d'analyser encore Marinette. Merde... Ce serait vraiment dommage que son identité soit découverte par son père. Adrien aimerait aider sa partenaire en se transformant en Chat Noir mais c'était bien trop risqué. Il fit alors mine de réfléchir tandis que Plagg gigotait sur l'épaule de Adrien faisant signe qu'il était toujours là lui aussi.
« Emmène mon père en premier au manoir. J'attendrai ici, personne ne me m'atteindre. » et si ce n'était pas le cas à ce moment là il pourrait se transformer en Chat Noir. « Et une fois là-bas, tu reviens me chercher ? » Il espérait qu'une chose, c'était que Marinette comprenne son plan.
« Faites attention à vous Adrien, je reviens vous chercher dans peu de temps. »
Elle attrapa son père et partie directement avec lui, laissant Adrien seul sur le toit. Le blond poussa petit soupir triste avant de fixer le sol, sans dire un mot.
« Tout vas bien Adrien ? »
« Oui, Plagg. Ne t'en fais pas. On va sauver ma mère. On doit le faire, pour elle. Pour qu'elle repose enfin en paix. »
« Tu peux me parler, tu sais ? »
« Tout vas parfaitement bien. » finit-il par dire, le visage crispé. Il fixa le manoir, les sourcils froncés.
codage by Wiise
Maître
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Ciel a évité une mort mais la prochaine sera la bonne ~
Qui tire vraiment les ficelles ?
| Conte : Oh my Dear Lord | Dans le monde des contes, je suis : : Le maître de jeu
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
Before and After
Peut-être n'étais-je pas le seul à manier les pions dans cette histoire...
03 juin 2018
Le comte Ciel Phantomhive figurait en pleine période de l'adolescence. Celle qu'il ne pensait, à vrai dire, ne jamais atteindre un jour. Il comprenait que les portes de son avenir closes autrefois lui étaient désormais grandes ouvertes mais aucune, étrangement, ne l'attirait spécialement. Il s'interrogeait beaucoup plus sur celles qu'il avait déjà passé. C'était étrange, pour un enfant, de se focaliser sur cette courte expérience de quelques années alors que des décennies l'attendaient plus tard. Ciel n'était pas comme les autres et, cogitant encore et encore, il se demandait s'il voulait le devenir.
"Sebastian."
Le majordome avait toujours été à ses côtés depuis son retour, sachant désormais ce qu'il souhaitait faire de sa vie. Il lui avait fallu du temps pour le comprendre ainsi qu'une certaine distance avec le comte pour un retour aux sources, mais finalement, il avait compris. Son travail avec Ciel Phantomhive n'était pour lui pas encore terminé. Certes, la malédiction avait bouleversé leur vie - ou leur mort - et renversé tout pouvoir, tout équilibre. Sebastian n'était plus le démon qui devait faire venir l'âme du garçon en Enfer. Mais il ne restait pas moins attaché à lui, comme deux âmes liées jusqu'à la fin d'un contrat, et le majordome se sentait dans le devoir d'aider son maître à trouver son chemin dans la vie, à défaut de le trouver dans la mort.
"Oui, jeune maître ?
-Tu te souviens quand je t'ai dit que mon passé en Enfer ne m'intéressait pas et que je pouvais complètement avancer sans ?
-Et bien... Oui, je crois m'en souvenir.
-J'ai menti. Les mains jointes sur son bureau, Ciel levait son regard bleuté sur celui de Sebastian. Je souhaite en savoir plus."
Le démon fut pris de court par cette demande, non pas qu'il ne s'attendait pas à une telle curiosité du garçon, mais...
"Monsieur, sourit-il légèrement, perplexe, cela fait près de 4 ans que vous m'avez avancé ne pas vous intéresser du sort des Enfers, laissant entendre que de toute manière vous n'en faisiez pas partie. Qu'est-ce qui a changé ?
-Rien... Je crois. Ce n'est pas les Enfers en eux-mêmes qui m'intéressent... Avança-t-il. Mais cet entre-deux mondes et l'impact que j'ai pu avoir dessus. Tu m'avais parlé d'un sort capable d'entrer dans les esprits d'âmes qui n'avaient pas encore trouvé leur voie au Paradis ou en Enfer, n'est-ce pas ?"
Sebastian acquiesça.
"Et c'est un puissant démon du nom d'Alastor qui est à l'origine de ce système de transferts des âmes ?
-En effet, oui.
-Je voudrais le rencontrer."
La demande laissa faiblir une expression étonnée, figée, de la part du majordome qui, bouche entre-ouverte, se permit de ne pas répondre à la va vite. Il devait peser ses mots, traitant une demande de son maître avant tout. Si Sebastian n'avait jamais tenu à trop en dire au sujet des Enfers, il se pliait néanmoins à répondre aux questions curieuses du garçon tout simplement car il méritait de connaître la vérité. De sa bouche, finalement, cela n'avait pour lui aucun impact négatif puisqu'il avait le contrôle de ce qu'il disait. Par contre, de celle d'un démon qu'il ne connaissait que bien peu mais dont il restait particulièrement méfiant, il s'inquiétait déjà plus des répercutions. Après tout, ce que demandait Ciel Phantomhive, c'était un entretien avec Alastor. Et donc, un rapprochement. Sebastian avait bien essayé de faire comprendre à son maître qu'ils pouvaient tout à fait se passer du Radio Démon si ce n'était qu'une récolte d'informations qu'il saurait récupérer autrement mais Ciel resta ferme sur sa demande. Écrivant une lettre à Alastor dans le but de le rencontrer, il laissa le démon se charger de l'expédition. Celui-ci, quelques heures plus tard, ne put s'empêcher une confidence importante lors du dîner du comte.
"Monsieur, à propos du démon que vous souhaitez rencontrer sous peu, j'aurais quelque chose à vous dire qui, je pense, saura vous mettre en garde sur le personnage.
-Je t'écoute. Ciel ne s'attendait à rien de particulier, jusqu'ici.
-Alastor, dit Alastor Joe Reedio à Storybrooke, est également connu sous un autre nom que vous lui avez vous-mêmes donné par le passé... Le regard du majordome, sombre, se redressa lentement vers celui du comte, vivement intrigué. Le démon que vous recherchez, est Undertaker."
La fourchette de Ciel se laissa sourdement tombé dans la vaisselle d'un plat tout juste consommé.
"Quoi ?!"
Les jours, les semaines puis les mois passaient... Mais aucune réponse ne fut donnée de la part du démon et faucheur de l'esprit du comte par le passé. Il restait, pour Ciel, l'homme à la longue toge noire et au long cheveux blancs qui riaient de ses enquêtes mais lui offraient, néanmoins, des informations précieuses. On comprenait pourquoi, désormais.
PLUMYTS 2020
OH MY DEAR LORD
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
À partir de l’adresse
Gabriel Agreste
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Léonardo Dicaprio
- Qu'est-ce que tu sais exactement ?
- Que tu as échoué.
◘◘◘
Heroes make mistakes too...
| Conte : ♦ Miraculous Ladybug ♦ | Dans le monde des contes, je suis : : Gabriel Agreste alias le Papillon
Ladybug était en Enfer ? Comment était-ce possible ? La jeune fille avait secouru les Agreste en un temps record, les sauvant de la mâchoire des cadavres qui s'attaquaient à eux. Adrien ne parut pas surpris à voir la jeune héroïne les sortir de là mais Gabriel ne laissa pas passer une telle coïncidence. Beaucoup trop pour qu'il ne fasse pas le lien. Ladybug, jeune fille aux cheveux noirs jais divisés en deux couettes, aux yeux bleus clairs dont l'un était désormais marqué d'un symbole similaire au leur, trouvée en Enfer parmi eux comme si elle y avait été conduit - avec eux - venant les secourir dans une situation désespérée sans que son fils n'en dise rien alors que Marinette Dupain-Cheng était pour le moment introuvable en ville. Deux jeunes filles provenant du même conte que les deux garçons... Mais n'étant, peut-être - sûrement et très probablement - qu'une seule et même personne. Le Papillon qui vivait en Gabriel Agreste n'en revenait absolument pas. Alors c'était elle. Son ennemie. Son adversaire de toujours. La porteuse du Miraculous de la coccinelle. Ladybug. Il n'en crut pas ses yeux. Arrivé au manoir, portée par la jeune femme, il se laissa poser au sol en silence mais se permit de le briser d'un revers de talons.
"Marinette... ?" Appelait-t-il en espérant obtenir réponse.
Prise dans sa mission, elle ne prit pas le temps de débattre sur son identité.
"Vous devez vous tromper. Lança-t-elle seulement avant d'à nouveau lancer son yoyo pour prendre son envol. Je dois aller chercher votre fils."
Puis elle disparut. Le styliste ne pouvait pas croire ce qu'elle disait. Toutes les preuves concordaient alors… Pourquoi nier ? Il savait à quoi s'en tenir désormais. Néanmoins, Ladybug, ou du moins Marinette, avait raison sur un point : Il n'y avait pas de temps à perdre. Son regard balaya la salle de bal. Il s'étonnait tout d'abord de voir un bal en Enfer alors qu'il venait tout juste d'en sortir d'un. Cette aventure perdait en sens... Ou peut-être en prenait-elle trop ? Il ne fallait plus faire confiance aux coïncidences, le hasard n'avait plus sa place ici. À chaque fois qu'ils pensaient être en danger, le groupe comprenait que quelqu'un était derrière tout ça. Le prince du crime tout d'abord, Ash Landers par la suite, puis Ciel récemment... Et désormais, Undertaker. Qui menait la danse à la fin ? Qui ferait le dernier pas ?
Après un instant à observer les démons danser et se moquer de son état terne et fatigué, Gabriel tomba sur Ema qui se servait au buffet déjà entamé et quelque peu détruit par les démons. Il s'approcha d'un pas vif de la jeune femme qui, croisant sa silhouette élancée, vint le prendre dans ses bras comme lors de retrouvailles amicales que Gabriel ne comprit pas. Puis, gentiment, elle lui proposa une part de gâteau d'un sourire naturel tant elle semblait satisfaite de sa situation. Avait-elle déjà oublié par quoi ils étaient entourés ? Où préférait-elle voir le verre à moitié plein ? Gabriel ne chercha pas plus loin. Levant une main polie pour refuser son offre, il commençait tout d'abord à demander à voix haute :
"Avez-vous vu un homme aux longs cheveux blancs ?"
Mais la démone ne pouvait pas entendre ce qu'il disait. Il s'en souvenait tout juste au regard perdue qu'elle lui lançait. Tendant une main, il demanda alors le fameux carnet qui accompagnait Ema depuis le début de l'aventure. Elle se plia à sa demande avant de repartir chercher de la nourriture. Il écrivit :
"Nous devons trouver un homme aux cheveux blancs et à la toge noire. Il s'appelle Undertaker et il est la cause de notre venue ici. L'auriez-vous vu ?"
La jeune fille pouvait enfin comprendre le message qu'il voulait faire passer. Fronçant les sourcils, elle réfléchit un temps en balayant les alentours mais finit par simplement hausser les épaules comme réponse négative. Si Gabriel commençait à perdre espoir quant à prendre à un moment donné les rênes de ce jeu, c'était sans compter le soutien de sa coéquipière qui, illuminée par une idée, attrapa le carnet et se rendit demander de l'aide aux démons. Ils n'étaient pas toujours coopératifs mais… Qui ne tentait rien n'avait rien, on supposait ? Chacun lut la question avec attention avant de se jeter des regards discrets.
"On lui dit ? Interrogea le premier aux autres, se souvenant très bien qu'elle ne pouvait pas les entendre.
-Non, c'est pas notre problème à nous !
-Mais ouais mais ils peuvent encore le chercher longtemps comme ça…
-Ils vont trouver !"
Sauf que Gabriel, lui, n'était pas sourd jusqu'aux dernières nouvelles et, jonglant entre leurs paroles, finit par les arrêter d'une voix grave.
"Attendez, de quoi parlez-vous ? Vous connaissez Undertaker ?
-Tout le monde le connaît, mec, ici. Il est un peu le nouveau Dieu des Enfers, tu vois.
-Quoi... ?
-Attends, je t'explique -"
Il commençait à peine à obtenir des réponses - et nous aussi - que son interlocuteur, le plus bavard de tous, se fit traverser par le bras d'un zombie qui, subitement, attrapa le col du styliste. La discussion était terminée. Gabriel recula brusquement et arracha le bras du mort pour se détacher de son emprise. Les cadavres avaient donc déjà fait du chemin jusqu'au manoir, là où deux de leurs cibles se trouvaient. Il ne leur avait fallu que quelques minutes pour rejoindre les portes du bâtiment que Gabriel n'eut pas le temps de refermer. Les zombies s'avancèrent vers Ema et Gabriel tout en traversant les âmes des morts. Qui allait s'occuper d'eux, maintenant ? Les démons ? Non, ils étaient trop occupés à danser et à rire du spectacle qui leur était proposé gratuitement. Étaient-ils au courant de ce qui allait se passer ? Le styliste ne préférait pas y réfléchir maintenant.
"On doit trouver des armes !"
Il attrapait tout ce qui lui venait sous la main : couverts, assiettes, la table du buffet qu'il renversait pour faire barrière, chaises... Et un cupcake. Fait réel et témoigné par le styliste : Ema avait attrapé un cupcake qu'elle écrasa sur le crâne du cadavre qui s'attaquait à elle en guise d'attaque. Il ne fallait pas commenter les méthodes douteuses de la jeune fille. Au bout de plusieurs coups, Gabriel finit par décapiter un cadavre déjà en bonne phase de décomposition qui s'effondra sur le sol. Il ne bougeait plus.
"Je vois... Il faut leur diviser la tête de leur corps pour en venir à bout ! C'est le seul moyen de les éliminer !" Lança-t-il à sa partenaire de combat. Mais lorsqu'il tourna la tête pour se rassurer de son état, elle n'était plus là.
Ema semblait avoir préféré se cacher. Les démons, eux, prenaient goût à la chorégraphie et commençait à leur tour à jeter ce qui leur passait sous la main pour attaquer les zombies. Opaline les rejoint sous peu, descendant de l'étage sans trop savoir depuis combien de temps elle y était. Elle était armée d'un pied de chaise taillé avec son poignard attaché au bout et commençait à combattre à son tour le groupe de cadavres qui approchait. Ils étaient nombreux, arrivant toujours deux fois plus que les membres de cette aventure n'arrivaient à en tuer. Peu à peu Gabriel commençait à reculer jusqu'à se prendre dans les marches qui menaient à l'étage. Il fallait gagner de la distance pour gagner du temps. Il fallait trouver un échappatoire. Était-ce judicieux de monter dans le risque de se trouver encerclé ? Le styliste ne savait pas mais pour éviter la morsure, il ne put s'empêcher de grimper l'escalier petit à petit et d'inviter Opaline à aller se réfugier. C'était à la première pièce qu'ils trouvèrent qu'ils s'enfermèrent ensemble. Ema y était déjà, accompagnée d'un grand pentagramme violet dessiné au sol. Difficile de le rater après avoir clôturé les larges portes du bureau. Le groupe les pensait assez solide pour tenir le coup face à l'arrivée des zombies mais sincèrement, il y avait de quoi douter. Ladybug et Adrien étaient arrivés par la fenêtre quelques secondes après, naturellement dirigés par les morts-vivants.
"Un pentagramme, évidemment. Fit remarquer Opaline en clignant un œil pour laisser celui tatoué d'ouvert. Nous sommes en Enfer, c’est courant.
- J'avais cru comprendre..."
En trombe, Gabriel commença les recherches. Il fouillait les tiroirs et le bureau dans l'espoir de découvrir des indices pouvant les guider jusqu'au shinigami. La démone qui les accompagnait imitait avec plus de réticences le styliste pour en apprendre plus sur le propriétaire du manoir mais peu d'informations en sortirent. Ils trouvèrent tout au plus des pages de journaux Storybrookien datant de 2014 à 2020 ainsi que des documents sur Londres et sur les dieux de la mort. Pleins de pièces de puzzle, mais rien qui concordait.
"Je ne comprends rien de ce qu'il se trame ici... Ne put s'empêcher de réagir Gabriel pour lui-même. Undertaker... Qu'est-ce que tu fais ?"
La mention du démon attisa l'attention de l'ange qui, alors à l'affût des zombies qui pouvait entrer à tout moment, fit volte-face vers le styliste.
"Qu'est-ce que vous avez dit ?
- Que je ne comprenais rien à ce qu'il se tramait ici ?
- Après ça. Elle s'approcha de lui d'un air plus grave. Comment connaissez-vous Undertaker ?"
Opaline le connaissait ? Gabriel n'y aurait pas pensé mais après tout, cela prenait du sens. Elle connaissait le comte, Sebastian et les autres. Elle devait bien connaître un autre de ces démons.
"Vous le connaissez, vous ? Il n'y eut besoin d'aucune réponse, au final. Tout était dit dans la question. Je... Je l'ai rencontré une fois alors qu'il me proposait de ressusciter ma femme décédée il y a de cela des années plus tôt... C'est... Il baissa la tête. La vérité avait déjà été donnée, partiellement, à son fils Adrien qui lui en voulait pour ses actes. Avait-il besoin de les répéter au monde ? C'est compliqué. Mais ma femme, Émilie, nous a prévenu qu'il pourrait se trouver ici ! Il ne doit pas être loin -..."
Difficile de se cacher dans un bureau, mais beaucoup plus aisé dans un manoir. Peut-être s'étaient-ils trompés de pièce ? Le styliste n'en demeurait pas moins sur ses gardes, d'autant plus avec les zombies qui tentaient de passer la porte avec force. Elle ne tiendrait pas, c'était évident. Le temps était compté et, machinalement, Gabriel regardait tout ce qui pouvait servir d'indices autour de lui. Seul le pentagramme finit par assez attirer son attention.
"Est-ce que... Vous pensez que le symbole représente comme... Un point de rendez-vous ?"
Opaline fronça les sourcils, réfléchissant à la question.
"Vous pensez qu'il va nous rejoindre ici ?
-Est-ce son genre de rencontrer ceux qu'il fait danser dans un bureau ? À vrai dire, c'était une véritable question. Il n'en savait rien, il ne le connaissait pas assez pour le dire. La dernière fois qu'il l'eut vu, c'était dans une forêt. Gabriel observa le symbole jusqu'à remarquer, en son centre et après longue observation, un détail qui l'intrigua : un petit trou dans le sol menait sur une autre pièce. Perplexe, il s'agenouilla pour contourner de son doigt le creu. Qu'est-ce que c'est... ?"
Tout le groupe s'approcha du pentagramme pour répondre. L'intrigue était totale. Et à l'instant où le groupe fut réuni en un même point, un silence lourd surprit tout le monde. La porte ne cognait plus, les grognements des morts se turent et pour toute réaction, les démons poussèrent un :
"Oooooooh ! Étrange au rez-de-chaussée.
-Je n'aime pas ça. Lança Opaline d'un regard attentif vers la porte.
Personne, à vrai dire, n'était vraiment satisfait de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient. Chaque pas semblait avoir un impact sur leur sort. Le groupe, silencieux, se préparait à tout. Qu'allait-il se passer ? Qui allait entrer ? Patientant tout d'abord quelques secondes, jusqu'à ce que la minute s'ensuive, Gabriel et Ladybug furent les premiers à avancer de quelques pas vers la porte pour chercher à comprendre ce qu'il se passait. Mais à ce moment-là, les bruits repartirent de plus belle.
"Aaaaaaah !" Reprirent en chœur les démons sous leurs pieds.
Un bras passa à travers la porte qui s'entrouvraient alors. Les zombies allaient entrer. Paniquant, Gabriel recula à nouveau des pas qu'il avait osé prendre il y a quelques instants. Adrien, en pleine réflexion, demanda à son amie :
"Ladybug, tu peux te remettre sur le pentagramme ?"
La jeune fille s'exécuta. Et le bras du zombie s'effondra sous leur yeux.
"Oooooooooh !"
Le silence revint. Gabriel fixait le pentagramme, comprenant, comme son fils, qu'il jouait un rôle dans l'évanouissement temporaire des zombies. Ils provoquaient ensemble leur extinction mais impossible de comprendre pourquoi ni même comment.
"C'est définitivement étrange ce qui est en train de se passer. S'inquiéta Adrien. On va faire comment pour sortir d'ici maintenant ?
- Notre présence sur le pentagramme a un effet sur ces morts vivants. Nous ne pouvons pas rester dessus indéfiniment..."
C'était certain. Et dans la salle, cette révélation en fit rire un. Un seul. Un rire grave et sombre qui ne provenait ni de Gabriel, ni d'Adrien. Quelqu'un d'autre se trouvait à leurs côtés, assis sur le fauteuil du bureau retourné pour leur faire dos. Impossible de voir son visage, seul ses rires permettaient que l'attention soit portée sur l'individu. Était-ce lui ? Songeait le styliste. C'était un rire incomparable à d'autres. Celui dont on ne souhaitait pas avoir à faire dans la plupart des cas. Opaline pouvait le reconnaître, ce rire. Le styliste aussi, malheureusement. Quant au personnage en question, il se satisfaisait simplement de l'absence de paroles avant que lui, ne se permette de la prendre, lentement.
"Saviez-vous que les trous au plafond ou encore sur une table de jeu était un moyen excellent pour les joueurs de tricher ? Commençait-il. Le témoin d'en haut avait vu sur toute la scène. Il pouvait, grâce à un aimant, diriger les dés truqués, les pions ou encore tout simplement pointer d'un point lumineux les cartes. Tout cela sans que l'adversaire n'en sache rien ~"
C'était toujours posé contre son dossier qu'il le fit doucement tourner vers le pentagramme, un fin sourire affiché aux lèvres. Les cheveux longs et blancs, la toge noire et large sans oublier le regard verdâtre qui passait sur chacun des visages qu'il croisait... Étaient les caractéristiques du dieu de la mort qui avait déserté son rang il y a des décennies. Hautement satisfait de se savoir ici et d'y voir en les participants la réaction qu'il attendait, il maintenu un grand calme qui cache une grande excitation.
"C'est plutôt ingénieux, vous ne trouvez pas ?"
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Opaline M. Santos
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« Life is a masquerade. Everywhere you look are people hiding behind masks. »
Perchée sur l'un des toits de Pentagram City, Opaline observait les morts vivants se masser autour du bâtiment. La vue de ces corps décharnés n'éveillait rien chez elle, ni peur, ni pitié. La seule réflexion qu'elle se faisait, était qu'ils étaient trop bruyants pour qu'elle puisse réfléchir correctement. Toutefois, la soirée n'avait jamais été aussi calme qu'à cet instant, et elle en profita donc pour faire un point sur la situation. Elle souleva sa robe, pour prendre connaissance des nombreuses blessures qui coloraient sa peau. Son corps était parcouru de larges ecchymoses, de griffures et autres entailles en tout genre. Son mollet portait les marques d'une large mâchoire, dont le propriétaire avait songé à faire d'elle son goûter avant qu'elle ne lui défonce le crâne à coup de poignard. Elle fit difficilement jaillir ses ailes des longues cicatrices qui couraient le long de son dos, serrant la mâchoire lorsque la douleur de la fracture enfla un peu plus.
Le spectacle aurait pu être pitoyable, mais l'ange inspirait finalement un certain respect. Malgré ses plumes ensanglantées et percées par endroit, malgré son aile fracturée qui trainait sur le sol, Opaline était toujours debout. Elle avait pris le temps d'observer les alentours, surveillant du coin de l’œil les progressions d'une Marinette prête pour le Carnaval, et du seul démon qui éveillait l'appétit des morts vivants. La première avait décidé de suivre les zombies, tandis que la deuxième avait choisit de se rendre au manoir que l'ange avait fui un peu plus tôt dans la soirée. Toujours convaincue que le bal était l'événement parfait pour trouver comment s'échapper de l'Enfer, Opaline décida qu'elle s'y rendrait également. Elle fit craquer ses vertèbres, puis son cou, et enfin ses doigts. Ses ailes n'avaient jamais été blessées auparavant, si bien qu'elle doutait de la bonne réussite de son plan. Mais sans réfléchir d'avantage, elle prit de l'élan et se jetta dans les airs, volant grâce à son unique aile valide. Il lui était impossible de se rendre sur la gauche, mais par chance, le manoir se trouvait sur la droite.
A l'approche de l'une des fenêtres de la bâtisse, elle cessa de battre de l'aile pour la placer devant elle afin de se protéger des éclats de verre. Elle jaillit dans l'une des pièces du premier étage, s'écrasant sur le sol puisqu'il lui était devenu impossible de contrôler son atterrissage. Elle fouilla grossièrement la pièce afin de trouver une arme digne de ce nom, malheureusement le petit espace n'avait qu'une chaise à offrir. Opaline ne se découragea pas, jugeant que que le bois dans lequel avait été taillé cette pièce de mobilier était assez robuste pour devenir une arme. Elle attrapa la chaise par le dossier, et la brisa sur son genoux afin d'en séparer l'un des pieds. Cela étant fait, elle glissa une main vers ses chaussures, desquelles elle retira un poignard pour ensuite l'accrocher à l'extrémité de son arme.
Sa lance de fortune étant fin prête, elle s'élança vers le rez-de-chaussée où se trouvaient les zombies. Ses poignards seuls n'auraient pas été d'une grande utilité contre ces monstres, il était étonamment difficile de transpercer un crâne avec une si petite arme. Sa lance, aussi rustique soit-elle, saurait être plus efficace. Animée par une rage féroce, elle bondit des escaliers, achevant son saut en atterissant sur un ennemi dont elle défonça le crâne. Elle croisa le regard de Gabriel, avant d'enfoncer sa lame dans une autre tête qui passait par-là. Un peu plus loin, Ema luttait également contre leurs assaillants. Opaline repoussa plusieurs morts vivants avant d'être acculée au niveau d'un mur proche de l'escalier. Son arme lui avait permis de défoncer quelques crânes, mais elle restait peu adaptée à la situation. D'un geste, Agreste lui suggéra de monter à l'étage, ce à quoi elle répondit par un hochement de tête.
Quelques minutes plus tard, le groupe était au complet, enfermé dans une pièce et réduit à se tenir sur un pentagramme au risque de mourir. En entendant ce rire qui lui était tellement familier, Opaline ne voulait pas y croire, si bien qu'elle s'était convaincue qu'elle était en plein cauchemar. Puis, le fauteuil avait pivoté, dévoilant une silhouette qu'elle ne connaissait que trop bien. Les cheveux délavés, la toge odorante, les longs ongles crasseux. Il n'y avait pas de doute. Undertaker se tenait bien face à elle. Le dégoût l'ayant rendue muette, elle n'avait d'abord prononcé aucun mot, jusqu'à ce que quelques paroles parviennent à se glisser hors de sa gorge:
« Toi. Comment j'ai pu ne pas y penser... Renvoie nous sur Terre, Dydy. »
L'idée que cette vermine se trouve en Enfer n'était même pas venu effleurer l'esprit de l'ange, même lorsque le démon qui l'avait emmenée au bal l'avait mentionnée. Opaline avait toujours pensé que les démons avaient eu une chance insolente, ne plus être condamné à vivre en Enfer, quitter ce lieu maudit... Qui n'aurait pas souhaité bénéficier de la même opportunité ? Et surtout, qui voudrait y retourner ? En croisant le regard vert de son interlocuteur, elle trouva une réponse à sa question. Il retint un rire, un grand sourire aux lèvres. Son regard était baissé, subtilement caché par une mèche de cheveux blancs qui lui tombait sur le visage. Comme à chaque fois qu'elle le voyait, Opaline enchaînait les moues écoeurées.
« Si tu savais comme j'étais heureux de savoir que tu ferais partie des victimes, ma petite Opaline... Je n'avais pas demandé tant à cette partie ~ C'est toujours un plaisir de te voir. » « Plaisir non partagé. »
Inutile de feindre la sympathie avec pareille créature, déjà car il connaissait Opaline bien plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Mais également car elle ne souhaitait pas s'abaisser à cela. Elle détourna le regard quand un sourire s'étira sur les lèvres du démon, visiblement heureux de voir qu'il la dégoutait toujours autant. La voix de Gabriel vint troubler cet échange dérangeant:
« Undertaker, qu'est ce que c'est que toutes ces manigances ? A quoi jouez-vous encore ?! » « Tu commences à me connaître, c'est bien. »
Opaline en avait presque oublié que l'homme connaissait également le démon, et le détestait probablement. Ce dernier releva les yeux pour les poser sur son interlocuteur, puis tour à tour sur Adrien et Marinette. Un nouveau rire s'échappa de sa gorge, avant qu'il ne cache son visage dans sa manche, visiblement très amusé par la situation. Opaline ne saisissait pas les raisons de son agitation, et se concentra donc simplement sur ses gestes et ses déplacements dans la pièce. Il échappa au fauteuil sur lequel il était installé, et tourna autour du groupe en gardant une distance raisonnable. Il craignait probablement qu'un coup jaillisse par surprise et l'atteigne, et il avait raison. L'ange surveillait le moindre de ses pas, attendant patiemment l'instant où il s'approcherait un peu trop.
« Vous m'avez bien fait rire tous les trois ! Je ne m'attendais pas à rencontrer un tel triangle d'ignorants un jour. C'était un beau spectacle. »
Il ricana encore, et le moment que l'ange guettait avec tant de désir n'arriva pas.
« Enfin ~ C'est triste de devoir y mettre fin... »
Une question fusa alors dans l'esprit d'Opaline, qui fit une parenthèse à la conversation qui se déroulait devant elle:
« Comment as-tu pu revenir en Enfer, sans mourir ? »
Undertaker se contenta de sourire, jetant un regard amusé à la blonde qu'il connaissait depuis de nombreuses années. Elle aussi le connaissait bien, et elle savait que son côté théâtral motivait souvent ses actions. Ainsi, elle comprit sans mal qu'il s'amusait à faire durer le suspens, comme s'il n'était pas déjà omniprésent depuis le bal organisé à Storybrooke. Opaline -dont le regard avait été, un peu plus tôt, se perdre du côté d'Adrien- avait remarqué la mâchoire de dernier se crisper lorsque le nom d'Undertaker avait été mentionné. Un peu plus encore lorsqu'il avait ri de son père et de lui. Le regard du-dit démon se posa sur le jeune homme, lorsqu'il prit la parole, visiblement irrité:
« On s'en fiche de ton histoire. Rend à mon père et à moi ce qui nous appartient. Libère-la. » « Oh oui... Émilie Agreste. Ça n'a pas été simple de trouver son âme, tu le sais ça, Gabriel ? »
La mâchoire de l'homme se crispa, imitant celle de son fils un peu plus tôt. Opaline, qui n'écoutait la conversation que d'une oreille, n'ayant que faire de cette histoire de résurrection, se fit la réflexion que les Agreste se ressemblaient lorsqu'ils serraient leurs mâchoires de cette manière.
« Je ne t'ai rien demandé ! C'est toi qui a kidnappé son corps ! »
Undertaker rit. Opaline leva les yeux au ciel.
« C'est vrai ! Puis, il pencha légèrement la tête sur le côté, mais n'était-ce pas ce que tu voulais, après tout, au fond de toi ? Sinon pourquoi te serais-tu battu ? »
Gabriel ne répondit pas, mais le démon se fit une joie de poursuivre, ne supportant visiblement pas le silence qui ce serait installé dans la pièce dans le cas contraire:
« Opaline ! As-tu fait visiter la ville à nos hôtes ? Tu connais déjà bien les lieux, toi ! ~ Heureuse d'être rentrée chez toi ? Non, tu ne me feras pas croire que l'Enfer n'est pas comme une deuxième maison... » « J'aurais pu, si ta horde de cadavres ambulants ne nous était pas tombée dessus. Et tu imagines bien que j'aurais préféré retourner au Paradis, mais c'est vrai que l'idée de pouvoir supprimer quelques démons m'a absolument ravie... »
Un petit sourire sadique étira ses lèvres, tandis qu'elle songeait à nouveau aux exterminations. Toutefois, la frustration éclipsa rapidement son contentement, soulignée par une phrase d'Undertaker:
« Tu n'as pas pu en toucher un, n'est-ce pas ? »
Il sourit, tandis qu'Opaline plissait les yeux.
« C'est normal ! Vous n'êtes pas morts, comparés à eux, seulement des corps inconnus à ce monde, ce qui ne vous empêche pas pourtant de déambuler dans les lieux et de rencontrer les défunts. J'ai passé du temps avant d'aboutir à une influence sur ce monde, tu sais, Opaline... Se battre... Contre les autres. Contre soi-même. Il se tut un instant, pensif. Tu dois sûrement être la seule à me connaître dans mon entièreté. Sous mes deux noms, je veux dire. »
L'ange acquiesca silencieusement. Bien qu'elle ne le scande pas haut et fort, il était vrai qu'Undertaker et elle-même étaient à mille lieues d'être de simples inconnus. Ciel Phantomhive et son esprit complexe les avaient rassemblés, encore et encore. Le démon changea rapidement de sujet, ne souhaitant visiblement pas s'attarder sur celui-ci:
« Bien, bien, bien ! Que vais-je faire de vous ? »
La seule idée d'être aux mains d'Undertaker répugnait Opaline. Il n'avait aucun contrôle sur le groupe, et encore moins sur elle, pour qui se prenait-il à vouloir décider de son sort ? Comme pour lui remettre les idées en place, l'ange expédia sa lance en direction des deux yeux verts qui brillaient devant elle, sachant pertinemment que le démon saurait l'éviter. C'est ce qu'il fit, en penchant simplement la tête sur le côté tandis que l'ange l'enveloppait dans un discours ponctué de subtiles menaces:
« Nous sortir d'ici. Je ne peux pas toucher ces démons, mais j'imagine que comme nous, tu n'es pas mort. Ce qui veut dire que tu es la seule cible qu'il me reste... »
Le sourire carnassier qui naquit sur les lèvres d'Opaline, trouva son écho dans celui d'Undertaker qui s'étira un peu plus.
« En effet... Je ne suis pas mort. A vrai dire, je dirais même que... Il tendit sa main gauche, pour dévoiler un pentagramme tatoué dessus. « Je suis lié à votre sort aussi. Ou peut-être êtes-vous lié au mien ? »
Il rit en haussant les épaules. Cette idée était loin de plaire à Opaline. Les seuls auxquels elle acceptait de lier son destin étaient les anges, et le comte Ciel Phantomhive.
« Qu'importe ! » « Sale vermine. » Cracha-t-elle.
A ces mots, elle mit un pied en dehors du pentacle, prête à sauter à la gorge du démon qui jouait avec ses nerfs. L'agitation qui reprit derrière la porte la fit se raviser, lui rappelant qu'une horde de morts vivants attendait sagement dans l'espoir de pouvoir dévorer leur chaire. Undertaker ricana à nouveau.
« Si tu veux. »
Il glissa une main sous sa manche, pour en sortir une lame aussi large qu'épaisse, sur laquelle des inscriptions illisibles étaient gravées. Opaline eut un geste de recul à la vue de l'objet, reconnaissant la faux avant même qu'elle n'en prenne véritablement la forme.
« Bien... Alors disons... Les humains avec les humains et les créatures d'autres mondes entre elles. Jouons-la équitable. » Ironisa-t-il.
Lorsqu'il passa ses longs ongles noirs sur la lame, l'ange pu enfin reconnaître une arme qu'elle connaissait bien, et qui semblait parfaitement identique à celle de ses souvenirs. La lame avait été complétée par un manche, afin de former une faux de la mort. Ses yeux quittèrent l'objet pour venir croiser ceux d'Undertaker, qui cherchait également à capter son regard. Il se demandait probablement si elle gardait des souvenirs de l'arme, si elle lui semblait familière, où si elle avait disparu dans les méandres de sa mémoire.
« Oui. Acquiesça-t'il comme pour répondre à une question qu'Opaline ne se posait plus. C'est bien elle. Ou du moins, ce que j'ai pu imiter d'elle. L'esprit du comte n'était pas simple à cerner sur touts les aspects... Mais je la trouve plutôt similaire à l'originale, tu ne trouves pas ? Il ne reste plus qu'à savoir si elle fonctionne. »
Opaline ne répondit pas. Il sourit. Puis reprit, afin d'expliquer aux autres personnes présentes dans la pièce quelle pouvait bien être la fonction d'un tel objet:
« Avez-vous déjà vu le film de votre vie ? Une bande d'images défilant chaque scène de votre existence. Le lac dans lequel vous avez plongé n'était qu'un simple aperçu des capacités des Enfers. Il est possible, grâce à toute forme de magie qui se trouve ici, d'entrer à l'intérieur d'un esprit et d'y bâtir tout un monde factice, fictif. Ciel Phantomhive avait réussi à créer des êtres nommés des Shinigamis. Grâce à une faux de la mort, ils ont la possibilité de chercher l'existence d'un condamné en regardant sa lanterne cinématique et ainsi de savoir si son heure est venue de mourir. Dans un cas général, c'est le cas... Mais il est beaucoup moins distrayant de voir un film seul, vous ne pensez pas ? »
Son regard se dirigea alors vers Gabriel, dont le regard se durçit lorsqu'il comprit qu'il allait être fauché.
« Qui souhaite passer en premier ? Undertaker s'approcha de la proie qu'il avait choisit, en poursuivant:
« Vous saviez au fond de vous qu'il serait au courant un jour, non ? Ne soyez pas surpris que ce jour soit arrivé. »
L'ange ne savait pas exactement à quoi Undertaker faisait référence, mais elle supposa que les souvenirs de Gabriel renfermaient un secret jusqu'alors inconnu de son fils. L'homme sembla hésiter à reculer, mais ne le fit pas. Pourquoi ? Avait-il peur de ce qui pouvait advenir ? La mâchoire serrée, il faisait à présent face au démon, qui soulevait sa faux dans les airs. D'un geste vif et contrôlé, il divisa le groupe en deux, avant que ce dernier soit plongé dans le noir. Opaline eut beau rester aux aguets, elle ne pu empêcher l'arme de lui transpercer la poitrine, secouant son corps d'une douleur presque irréelle. Elle porta une main à la supposée blessure, tandis que le décor noircissait, jusqu'à ce que l'ange ne puisse plus rien discerner.
En observant l'endroit où la faux s'était enfoncée, elle remarqua qu'une bande de film sortait de son corps pour aller s'emmêler à de nombreuses autres: des lanternes cinématiques. Le groupe disparu bientôt derrière les bandes, si bien qu'Opaline ne pouvait plus les voir que sur les films qui se répétaient en boucle devant ses yeux. Peu à peu, elle ne vit plus les visages de Marinette, Gabriel et Adrien. Seuls le sien et celui d'Ema demeuraient.
Les films n'avaient pas de son, ils se répétaient en boucle, enfermés dans le mutisme. Opaline leva les yeux vers les souvenirs d'une vie qu'elle connaissait déjà par cœur, se revoyant d'abord à l'école des Anges, puis lors de ses entraînements pour rejoindre le bataillon. Son ascension était évidente, plus les images défilaient, et plus elle semblait forte et charismatique. Sur certaines images, elle voyait ses parents et les membres de son bataillon.
Le film défila encore et encore, jusqu'à arriver à leur présence en Enfer. Il n'y eut pas de suite à la bande, et elle disparut bientôt dans le néant. Opaline demeura seule un instant, face à un décor qui retrouvait petit à petit ses formes et ses couleurs: l'Enfer. Des cris d'horreur s'ajoutèrent bientôt par dessus le paysage, des cris... familiers. Elle se retourna pour rencontrer le chaos, un monde sans fard sur lequel la violence régnait. Un univers qu'elle connaissait bien. Partout autour d'elle, des démons étaient attaqués et exterminés, recevant le châtiment qu'ils méritaient. Opaline sursauta quand une main lui serra l'épaule, mais son rythme cardiaque se calma lorsqu'elle découvrit le visage d'Ash.
« Il faut se dépêcher, les renforts arrivent au Pentagramme ! »
Il lui confia une arme, accompagnée d'un sourire confiant, et repartit exterminer des démons sans un mot de plus. C'était tout ? Opaline l'avait cru mort, et tout ce qu'il faisait lorsqu'elle le retrouver était de lui donner une arme ? Elle se jeta après lui, complètement perdue.
« Ash ?! Que se passe t'il, je ne comprends pas ! »
Deux têtes de démons volèrent par dessus Opaline, l'éclaboussant légèrement de sang. Ash, qui venait d'observer les corps décapités tomber au sol, cessa de se mouvoir pour pivoter vers la commandante.
« Quoi ? Demanda-t'il perplexe. Qu'est ce que tu ne comprends pas ? Les démons de la capitale vont débarquer d'un instant à l'autre, il faut qu'on termine cette ville au plus vite avant de remonter ! »
La jeune femme fit glisser son regard tout autour d'elle, ne parvenant pour le moment pas à rassembler tous les éléments de sa mémoire. Puis, elle posa son regard sur le blond, et balbutia:
« Je... Comment pouvons nous toucher les démons sans être morts ? »
« Morts ? Il la fixa un instant, le regard plissé. Tu te sens bien, Opaline ? Nous sommes des anges, nous sommes déjà morts dans un sens. Nous avons évolué en quelque chose de mieux que les Hommes ! »
Ash posa une main sur son épaule, plongeant son regard dans le sien pour la sonder.
« Tu te perds, Opaline. Regarde autour de toi et retrouve tes esprits. Tu es un ange exterminateur, et ta mission est de réduire à néant ces erreurs de la nature. On est d'accord jusqu'ici ? »
Opaline hocha vivement la tête.
« Bien sûr ! Mais... Elle fronça les sourcils. Nous sommes dans un souvenir. N'est ce pas ? »
Il ne comprit pas et fronça les sourcils à son tour, mais alors qu'il cherchait probablement sa réponse, des démons l'attaquèrent par derrière. Opaline, trop occupée à essayer de comprendre la situation, ne les vit pas arriver, et Ash reçu une lame dans la hanche. Sa mâchoire se crispa de douleur, mais sa camarade ne prit pas le temps de s'inquiéter pour sa santé, se jetant au cou de la vermine. Elle déploia ses ailes en une fraction de seconde, enfonçant son arme dans le corps du premier, avant de s'envoler pour éviter l'attaque du second. Se laissant tomber en piqué, elle l'acheva d'un coup de lance dans le crâne. Pendant ce temps, Ash était repartit combattre.
D'ordinaire, Opaline serait redescendue au sol avec beaucoup de satisfaction, et l'envie sadique d'exterminer plus de démons. Cette fois, elle semblait passablement irritée. Elle jeta un coup d’œil à ses ailes, en parfait état, et gronda comme pour elle-même:
« Je ne supporte pas qu'on me prenne pour une idiote. »
Hors de question qu'elle passe plus de temps dans ce lieu fictif, Opaline n'était pas un ange que l'on bernait aussi facilement. Elle décida alors de chercher un moyen de s'échapper, fouillant les alentours en grognant. Chaque démon qui se mettait en travers de son chemin connaissait le même sort. La mort. Violente et définitive. Elle n'avait pas le temps de les écarter gentiment de sa route.
Ash, qui la surveillait du coin de l'oeil -probablement à cause de son comportement quelque peu atypique,- avait remarqué qu'elle ne se battait que pour se défendre. Il s'approcha d'elle afin de l'aider, comme si elle en avait besoin. Toutefois, elle ne le congédia pas, appréciant l'espace de quelques minutes de pouvoir à nouveau revivre le bon vieux temps. Elle envoya valser un démon, que son acolyte réceptionna au bout de sa lame. Ils tournoyaient, en parfaite harmonie tel une toupie meurtrière qui éliminait chaque âme osant se frotter à elle. Alors qu'Opaline se chargeait du cas d'un démon doté de plusieurs bras, Ash faisait face à un monstre minuscule.
C'était une jeune fille blonde, dont le crâne était surmonté de deux cornes, et que le combat n'intéressait visiblement pas. En fait, elle semblait même vouloir l'éviter. Ash la saisit par le col, se préparant à la poignarder à l'instant où Opaline pivota. Elle reconnu alors le visage enfantin d'Ema, et la réalité la frappa enfin de plein fouet. Bien sûr que tout cela n'était pas réel, ça ne devait être qu'une énième farce d'Undertaker. Le jeune démon se débattit, plongeant une main dans son sac pour un ressortir un morceau de vitrail qu'elle planta dans le bras de l'ange. Opaline n'intervint pas, sachant très bien qu'Ema ne pouvait pas réellement faire quelque chose contre Ash. S'il souhaitait qu'elle meurt, alors elle mourrait. L'ange ne souhaitait pas sa mort, même si elle n'en avait pas réellement quelque chose à faire, elle voulait simplement savoir ce que cela pouvait bien engendrer d'être blessé dans ce monde onirique.
Ash grogna de douleur lorsque le verre transperça sa peau, il reposa Ema au sol mais ne la lâcha pas pour autant. De son autre main, il enfonça sa lame dans le ventre de la blonde, sous le regard curieux d'Opaline.
(c) DΛNDELION
Marinette Dupain-Cheng
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Nos destinées et nos volontés jouent presque toujours à contretemps.
Ranges tes griffes mon minou, je crois que j'ai une idée.
| Conte : Miraculous Ladubug: les aventures de Ladybug et Chat Noir | Dans le monde des contes, je suis : : Ladybug
"- Quand on se quitte pour un jour, c'est peut-être pour toute la vie. - Oui, mais aussi quand on croit se quitter pour toute la vie, il peut se faire que ça ne spot que pour un jour." George Sand, Les Maîtres Sonneurs
La faux la traversa telle une vulgaire poupée de chiffon. Loin de la douleur physique, à son grand étonnement, Marinette ressentit une autre sorte de douleur, plus... psychique. Comme lorsqu'elle se sentait blessée par les sentiments d'Adrien, en beaucoup plus violent cependant. Autour d'elle, le monde se noircissait et la coupait des autres.
A la place, des bandes s’enfuirent de son corps. Des bandes lumineuses. Des bandes, comme les anciens films. Sauf que dessus, ce n'était pas un muet qui passait ses séquences, mais les souvenirs de l'asiatique qui défilaient. Puis, d'autres virent se mêler à elle. Tout les souvenirs du groupe, se perdaient dans un capharnaüm ingérable. Elle vit tantôt des visages d'Opaline, d'autres d'Ema, ceux de Gabriel et puis... ceux d'Adrien. La densité des bandes devint telles qu'elle ne pouvait plus voir ses compagnons.
Parmi les nombreuses images, elle reconnut Chat Noir, dans toute sa splendeur. Ainsi qu'elle même en temps que Ladybug et le Papillon. Celui ci lui déclarait qu'il avait besoin des miraculous pour exaucer un souhait. D'autres scènes se dessinaient à leur tour, sans le son. Comme celles de Gabriel et Nathalie, femme que n'avait pas vu Marinette depuis des années. Des séquences d'Adrien et Kagami, qui lui serra un peu le coeur en repensant à ce qu'elle avait vécu à cette période. D'autres affichèrent les bons moments en compagnie de leurs amis... C'était le véritable fil de la vie. De leurs vies. Comme ci les trois se liaient entre eux depuis le début de leur existence. Qu'ils étaient les seuls présents dans la pièce. Marinette discerna de nouveau les visages d'Adrien et Gabriel.
C'est dans un silence de plomb, face aux lanternes cinématiques, que Mari eut la révélation la plus violente de cette histoire. Elle qui pensait déjà avoir tout vu, finalement, le pire pouvait encore arriver. Elle savait qui été le Papillon. Tout comme lui savait qui ils étaient. Depuis tout ce temps, l'homme masqué qu'ils avaient cherché été à leur côté. Il s'agissait du père d'Adrien. Depuis tout ce temps.
Elle releva vers lui des yeux horrifiés. Gabriel quant à lui, observait les choses silencieusement. Sur son visage se peignait la surprise et la crainte. Lui aussi les avait manqué de peu depuis si longtemps. Lui qui voulait leur miraculous, les avait toujours eu sous son nez, sans jamais les atteindre. Ironique n'est ce pas ?
Dans un premier temps, il regarda son fils. Pour lequel des deux la nouvelle était la plus dur à digérer ? Le père ? Qui avait caché si longtemps la vérité sur la mère de son propre fils. Son fils ? Qui avait menti à son père alors qu'il était meurtri par la disparition de sa femme. Les pour et les contres se pesaient.
- Depuis tout ce temps... C’était vous... Il réalisa à cet instant qu'il était comme... pointé du doigt de la part des deux jeunes gens. Il baissa le regard, sous la culpabilité. Je... Je suis désolé... Si j’avais su...
S'il avait su quoi ? Il aurait arrêté d'être le Papillon ? Il n'aurait pas fait subir tout ces malheurs à tant de gens pour sa propre personne ?
- Comment avez vous... Elle aussi ne termina pas sa phrase. Trop enragé par cette révélation. Cela remettait en questions beaucoup de chose. - Ce n'était pas prévu que ça dure aussi longtemps... Je...Il ne trouva pas... ou plutôt plus, d'excuses adéquates. Je n'ai aucune excuses, je suis désolé... Adrien... Je ne pensais pas que ça serait vous... Tout ce que je voulais c'était sauver ta mère... Je pensais que ça serait plus simple que prévu...Il redressa son regard vers Ladybug. Tout est allé trop loin.
Vraiment ? Ce n'est pas comme ci il avait tenté de détruire Paris et la vie de ses habitants des centaines de fois.
- Beaucoup trop Monsieur. Répliqua-t-elle sèchement. Tentant tout de même de contenir sa colère. Ce n'était sans doute pas le moment de se laisser submerger par les sentiments.
Mais en revoyant tout ces visages, en repensant à toutes ces personnes. En se remémorant Maître Fu... C'était trop difficile.
Monsieur Agreste serra le poing.
- Si vous avez quelque chose à dire, Mlle. Dupain-Cheng, dites-le mais ne me jugez pas en silence comme vous êtes en train de le faire. Vous ne connaissez que le masque de ce que je suis vraiment. - Votre masque suffit à voir votre cruauté Monsieur agreste. J'ai passé des années à protéger les gens de vous. J'ai essuyé des échecs et la perte d'êtres chers par votre faute. Ne me faites pas croire que vous êtes un papillon purifié. Cracha-t-elle à ses dépends. - Je ne me dis pas l'être, c'est vrai. Mais je vous interdit de penser que j'ai agi par cruauté ou pure méchanceté. Je n'ai RIEN voulu de tout ça, d'accord ? Tout ce que je souhaitais, c'était les Miraculous de la coccinelle et du chat noir pour ramener ma femme ! Vous pensez que ce n'est pas une cause juste ? Qu'elle ne vaut pas tous les habitants que j'ai pu utiliser pour vous atteindre ? Peut-être ! Peut-être que pour vous ça ne les valait pas, que ma cause était désespérée d'avance et que j'aurais du me plier à accepter sa mort mais je n'ai pas PU ! Il reprit sa respiration. Je regrette tout ce qui est arrivé. Il serait trop long de vous expliquer comment tout s'est enchaîné de mon côté avant et après la malédiction et sincèrement, je doute que vous comprendriez. Je n'attends rien de vous. Vous avez agi par devoirs, par principes et par héroïsme. Personne ne vous blâmera ou ne vous jettera la pierre. Votre masque ne vous servait qu'à vous cacher de moi. Tandis que je me cachais du monde entier. Je ne me suis jamais attendu à ce que Chat Noir, Ladybug ou n'importe qui d'autre tend à comprendre mes motivations. - Nous sommes d'accord sur un point Monsieur Agreste. Je ne vous comprends pas. Et je ne vous comprendrais jamais.
Avant, Marinette aurait sans doute pu pardonner et voir le bon côté en cet homme. Mais désormais les choses étaient différentes. Elle était sous Ladybug, elle devait être plus réfléchie mais elle ne pouvait pas. La trahison était trop grande. Ne plus avoir l'illusion de se battre dans le vent, et avoir son ennemi bien en face de soit brisa une corde en elle. Peut être même plusieurs. Les choses étaient telles qu'elles étaient. Un retour en arrière n'était pas - plus - possible. Il y avait eu bien trop de perte pour cela. Des deux côtés. Le pardon serait donc bien loin de leurs idéaux.
- Très bien.
- Vous auriez dû réparer notre famille au lieu de tenter l'impossible. Beaucoup de personnes étaient présentes pour vous mais vous avez préférez endosser le rôle du méchant. Ça suffit maintenant. Je récupérerai le corps de mère pour qu'elle repose enfin en paix. Le blanc livide de sa peau sous la contraction de ses muscles, contrasta violemment avec le regard sombre qu'il affichait envers son père. Encore un secret de la part de son père. Pourrait-il le supporter ?
Lui aussi se braqua et reconcentra son attention sur le film de sa vie. Les lanternes cinématiques remontèrent jusqu'à l'instant présent. De nouveau, ils virent l'instant où Undertaker les faucha et la bande se termina là. Comme la fin d'un film tragique. Les membres de l'équipe, encore décontenancé par l'obscurité, virent bientôt réapparaître un décor. Une église, composée d'une grande allée s'étendait devant leurs yeux. Au bout du chemin, se trouvait Undertaker, assis à l'autel, sur un cercueil ouvert. Le sourire aux lèvres, il attendait. A qui donc pouvait bien appartenir ce socle en bois ?
Gabriel, fut celui qui brisa le silence qui s'était installé parmi eux.
- C'est bon, vous avez eu ce que vous voulez ? Bien, laissez-nous rentrer chez nous maintenant !
Provocant, Undertaker porta un doigt à ses lèvres afin de lui intimer de baisser la voix. Ils étaient dans une église après tout. Doucement, il se redressa et contourna le cercueil, avant de se mettre à faire les cents pas.
- Ce n'était pas ce que je voulais, Gabriel, crois-moi. À vrai dire, ton sort et tes manigances ne m'ont pas touché une seule seconde lorsque je t'ai connu. C'est par la suite que j'ai compris tous les secrets que cachaient cette famille. Il ricana. Vous voir vous battre les uns contre les autres puis admettre que c'était pour ces mêmes personnes que vous vous affrontiez me fit beaucoup rire. Quelle comédie.Tu m'en veux de mettre mêler de ce qui me regardait pas, n'est-ce pas ? - Évidemment !
Le faucheur ne réagit pas. Il avait déjà prémédité sa réaction. A sa place, il détourna le regard vers Ladybug.
- Et toi ? - Je n'ai rien à voir avec vous. Pourquoi avoir attaqué des innocents ? Pour votre plaisir personnel ? - Moi ?Lança-t-il faussement surpris, une main posée sur la poitrine. Tu te trompes de coupable, ma petite. Je n'ai rien fait d'autres que vous permettre un entracte dans l'immense tragédie qu'est celle du comte. Mon pouvoir s'arrête là, je le crains. J'avais une dette à rendre à ton ennemi juré et quelques affaires à régler de mon côté. Il était beaucoup plus bénéfique pour moi de vous faire venir en Enfer plutôt que de remonter sur Terre.
A vrai dire, qui était le vrai coupable dans cette histoire ? Désormais pour Marinette, plus personnes n'étaient innocents. Elle qui voyait pourtant le bien dans tout les situations... son optimisme s'en était aller.
Undertaker -Undy pour les intimes- se rassit sur le cercueil. D'un regard intense, il fixa la jeune fille avec un sourire carnassier.
- J'avais également envie de voir la réaction des deux super-héros de Paris lorsqu'ils apprendraient l'identité du Papillon. C'était un spectacle à voir... Mais... Tu es très fermée. Tu n'exprimes pas beaucoup tes sentiments, c'est si simple lorsqu'on se cache derrière un masque, n'est-ce pas ? ~ Dis-moi. À quoi... Tu penses ? Comment te sens-tu ? Trahie ? Coupable, peut-être, de ne pas avoir pu poursuivre une telle piste plus tôt ? Déçue ? De lui... De toi ?
Touché. Elle ne savait pas qui été réellement cet homme/être, mais une chose était sûre, lui savait parfaitement qui elle était et ce qu'elle pensait. Ses yeux commencèrent à s'embuer, ce n'était pas le moment, elle avait déjà tout fait pour se retenir. Elle ne craquerait pas. Serrant les poings, elle ravala les larmes qui montaient et menaçaient de s'échapper. Elle devait garder la tête froide. Elle ne se confierait pas, et encore moins à lui, devant son ennemi de toujours. Devant Adrien.
- Ça ne vous regarde pas.
Il la détailla entièrement, comme s'il lisait un livre.
- C'est vrai. Il sourit. Ça ne me regarde pas...
Ces paroles avaient beaux dire une chose, ses yeux en disaient d'autres. Il la fixait avec une intensité dérangeante. Il cherchait plus que ça. Elle grinça des dents.
- Vous n'aurez pas ce que vous attendez de moi.
Au fond d'elle, Marinette se remercia d'avoir garder son costume sur elle. Lorsqu'elle portait son masque. Tout lui semblait différent, elle avait l'impression de pouvoir jouer un rôle. De pouvoir mettre ses problèmes de côté... même si... tout le monde le savait, il ne s'agissait que d'une vulgaire illusion. Marinette Dupain-Cheng resterait toujours Marinette Dupain-Cheng. Avec ou sans masque.
- Je n'attends rien de toi, ma chère Marinette. Il se décolla de l'autel et descendit quelques marches. Il avançait lentement vers elle, curieux. Pourquoi penses-tu que le monde entier est contre toi ? Tu ne me connais même pas. - Parce que tel est le cas. Si j'ai appris une chose en tant que Ladybug, c'est que les gens avaient toujours deux visages.
Il soupira en s'arrêtant à quelques mètres d'elle.
- Tu as le pouvoir de la chance et tu réussis quand même à voir le négatif. Vous n'apprenez donc jamais les bonnes leçons...D'un sourire, il baissa la tête. Enfin, je ne dis pas que tu aies tord pour autant...
Marinette écarquilla les yeux, surprise de ses paroles.
- Laissez la tranquille, maintenant. Intervînt Gabriel en s'avançant à son tour. Ce n'est qu'une enfant !
Cela n'avait pourtant pas l'air de le déranger quant il les avait combattu de toutes ses forces.
- Plus tellement ! Ria le faucheur.
Un bruit mit un terme à la conversation. Une forte respiration, suivie d'un grognement provenant du cercueil, se répercuta contre les paroisses de l'église. Enjoué, l'étrange homme ouvrit grand les yeux et s'exclama:
- Elle est enfin réveillée !
L'asiatique était totalement perdue. Qui venait de se réveiller ? La mère d'Adrien ? Etait-ce seulement possible ? Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulée depuis la visualisation de leurs souvenirs mais ce qui était sûr, c'était qu'elle avait besoin de réfléchir. De se remettre les idées en ordre. Ici, tout la chamboulait. Elle qui pensait redevenir celle qu'elle était en rentrant à Storybrooke, ce n'était pas gagné.
Adrien avait-il peur de la mort ? Bien-sûr, comme beaucoup de personnes d'ailleurs. La mort était un sujet sensible pour beaucoup. Faire face à la mort voulait dire faire face à l'inconnue. La mort faisait souvent mal et la mort voulait surtout dire la fin de tout. C'était aussi la perte d'un proche, d'un membre de la famille. C'était ce qui était arrivé à Adrien. Il n'avait pas peur de mourir. En temps que Chat Noir il s'était fait à l'idée d'être souvent en danger de mort. La mort lui faisait peur mais pas dans ce sens. Par exemple, il faisait souvent des cauchemars de sa mère qui souffrait et qui n'arrêtait pas de le supplier. Ce vide que la mort de sa mère avait apporté au manoir lui faisait énormément peur et maintenant ce cercueil qui se tenait en face de lui. Et encore plus ce bruit qui provenait du cercueil montrant que quelque chose de vivant était dedans. Adrien avait presque envie de tourner le dos à Undertaker, à son père afin de fuir en courant. Il ne voulait pas faire face à la chose qui allait se passer juste devant lui. Il ne voulait pas voir cette scène parce que au fond, son esprit savait que tout allait changé après ça. Mentalement, il ne se sentait pas prêt d'affronter une autre réalité, un autre secret que son père lui avait caché. Adrien avait déjà énormément de chose à digérer et à comprendre. Il devait apprendre à contenir sa colère, sa rage et sa tristesse mais pour le moment ce fût bien trop difficile. Il sentit la tête de Plagg se frotter contre son cou afin de le rassurer un minimum et ce fût d'ailleurs avec ce geste là que Adrien décida de ne pas bouger d'un pouce. Undertaker semblait amusé par la situation jetant un regard à Gabriel puis Adrien.
« Elle est enfin réveillée ! » Soudainement quelque chose se manifeste derrière lui. « Je tiens toujours mes promesses. »
L'étudiant qui fixait Undertaker depuis quelques temps retourna sur le cercueil. Il vit une main se poser doucement sur le bord de ce dernier. Main qui semblait aider le reste du corps à sortir de cette boîte de bois. Adrien haussa les sourcils quand il vit un main aussi pâle s'accrocher au bois. Pâle et presque verdâtre. Ce qui sortait du cercueil était clairement un mort-vivant.
« Si tu me ramenais les Miraculous du chat noir et de la coccinelle, je ressuscitais ta femme. N'était-ce pas ce que nous avions convenu ? »
Ce qui devait arriver, arriva. Ce que Adrien redoutait plus que tout au monde. Son père avait mentionné la disparition du corps de sa mère. Et bien... Il se tenait là, juste devant eux. Adrien mit directement sa main devant sa bouche essayant de comprendre ce qu'il était en train de voir actuellement devant lui. Sa mère se tenait debout dans le cercueil. Sa mère qui était morte depuis des années maintenant. Son corps était plutôt bien conservé pour ces années passés mais pas assez pour que Adrien reconaisse sa mère aussi facilement. Il manqua de vomir à al vue horrible que lui offrait le spectacle de Undertaker.
« Non... » frémit son père.
« Si ! » Reprit Undertaker. « Regaaarde-là ! Ta femme. Ta tendre Émilie. En vie. Qui l'aurait cru ? il faut dire, tu la bien entretenue malgré le temps. »
Le cadavre se retourna vers les voix qu'il ressentait sans pour autant les entendre. C'était bien le visage d'Émilie, le corps de la jeune femme entretenue pendant tout ce temps dans sa longue robe blanche. Elle fixa d'un regard vitreux les quatre âmes qui se trouvaient face à elle, salivant d'envie de les rejoindre. Machinalement, elle s'appuya donc aux rebords du cercueil pour tenter de sortir mais sous son poids, l'objet chavire et elle tomba sur le sol. Elle ne cria pas néanmoins. Elle resta un instant à fixer le plafond avant de se redresser à nouveau.
« Oui... » Ria le faucheur. « Elle n'est plus autant adroite qu'autrefois. » Le cadavre d'Émilie rata les marches et tomba à nouveau au sol. Elle se redressa. « À vrai dire, elle n'est plus totalement elle-même. En fait, » Se corrigea-t-il encore. « Je doute que ça soit elle qui agit en ce moment-même. »
« COMMENT OSEZ-VOUS ?! En plus de ne RIEN vous avoir demandé, vous vous êtes permis de faire tout ce que je ne voulais pas ! Émilie mérite la paix ! Pas de rester enfermée pour l'éternité dans cette enveloppe qui ne lui appartient plus ! »
« Ah oui ? » Le regard verdâtre de Undertaker se tourna vers Gabriel, le fixant intensément pendant un temps. Sa voix devint plus sombre. « Mais comment voulais-tu qu'elle soit en paix alors que sur Terre, quelqu'un cherchait par tous les moyens à la maintenir en vie. » Et le styliste blêmit. Undy reprend : « Sais-tu où j'ai trouvé l'âme de ta chère et tendre ? Perdue. Elle se trouvait dans cet entre-deux, ce monde où l'on ne sait pas où nous devons aller : Au Paradis, en Enfer ou bien... sur Terre. Elle aurait du se rendre au Paradis, je n'en doute pas. Mais à cause de certaines affaires inachevées et d'un certain mari qui s'évertuait à la garder auprès de lui, elle n'a jamais su faire un choix. Personne ne pouvait l'aider de là où elle était. Je l'ai recueilli bien après et l'ai conduite ici en lui expliquant ce que je comptais faire. » Le cadavre s'avança en silence vers Adrien et Gabriel , sans même les regarder. « Elle avait refusé d'être ressuscitée. Elle disait que c'était trop tard et qu'elle voulait juste monter aux cieux, comme à peu près toutes les âmes lorsqu'elles quittent leur corps. Mais voilà... J'avais un marché à tenir. »
« Non.... Non ! » S'opposa Gabriel. « Ne me jetez pas la pierre, j-... É... » Il pleura. « Émilie... Non... »
Le corps de Emilie s'était avancé vers Gabriel et, sans la moindre ruse, s'approcha pour le mordre à l'épaule. Il ne s'opposa pas. Les larmes aux yeux (de tristesse et de douleur), il tenait tout juste le cadavre dans ses bras sans savoir quoi faire.
« Émilie... Je suis désolé... Je suis désolé ! Je ne voulais pas ! Je suis... »
Puis Gabriel se laissa tomber au sol avec "elle" (ce qu'il en reste). Elle tentait toujours de le mordre. Son visage se crispait sous la rage, la tristesse, la colère, la douleur... Cachant tout cela en posant son front sur la robe de la jeune femme, il ne pouvait s'arrêter de pleurer. Pourquoi ? Aucun mot ne sortit de sa bouche. Sa peine, son dégoût et sa colère étaient bien trop grande. Adrien crispa sa mâchoire baissant doucement son visage. Ce n'était pas sa mère, il le savait. A cause de son père et de Undertaker sa mère n'aura peut être sûrement jamais le repos qu'elle souhaitait. Il en voulait terriblement à ses deux hommes mais cela ne l'empêcha pas de s'avancer doucement vers son père, collant son torse contre le dos de Gabriel tout en se mettant à pleurer lui aussi. Avec un peu de difficulté il prononça ces quelques mots dans l'oreille de son père.
« Père, ce n'est pas elle. Reprenez-vous. »
Adrien reniflait tout en tirant doucement son père vers lui, l’éloignant doucement du corps de sa mère. Le blond fixait le corps de cette dernière. A part le physique, cette chose ne ressemblait en rien à sa mère. Adrien cacha son visage dans le dos de son père continuant de pleurer discrètement.
« On doit laisser mère reposer en paix. On doit l'aider, je vous en prie. »
Gabriel resta sur le corps de la jeune femme qui le mordait toujours, tout en se calmant doucement. La présence d'Adrien semblait l'apaiser un petit peu. Gabriel tenta de reprendre une respiration normale au fil des secondes qui défilent et paraissent une éternité.
« Oui... » Lança Gabriel à voix basse. Sa tête se redressa alors doucement vers Undertaker qui, menton légèrement redressé, les regardaient d'un fin sourire comprendre le résultat de leurs actes. Gabriel finit par se relever en déposant le cadavre au sol qui se redressa par la suite et éloigné de Gaby, s'approche alors du fils pour tenter de le mordre. Mais Adrien repoussa directement ce qui était censé être sa mère. « Libérez-la.»
« Pourquoi ferais-je cela ? Notre contrat est terminé. » lâcha Undertaker en souriant.
« Vous n'aurez pas les Miraculous et le penser serait tout simplement surestimer leur porteur. Contentez-vous de votre propre Enfer et laissez-nous gérer le notre ! »
« Je vois... »
Iundertaker avait prit un air sérieux pendant quelques secondes avant de finalement se remettre à sourire. Il sortit alors des ciseaux de sous sa manche qu'il faisait tourner autour de son doigt, les brandissant devant le groupe. Puis doucement il commença à découper l'air. Rien ne se passait au début, ce fût seulement au bout de quelques secondes qu'une faille se créa dans l'espace et qu'un portail apparût. La vue donnait directement sur une grande salle de bal avec des invités masqués qui s'arrêtaient de danser pour observer le passage qui venait de s'ouvrir face à eux. La musique se tût et les indiscrètes remarques commençaient. Un invité lambda semblait totalement pris au dépourvu de ce qu'il se passait. Il s'approcha naïvement de la brèche en remarquant les trois jeunes gens.
« Oooooh ! Vous êtes là ! » S'exclama t-il heureux. « Tout le monde vous cherchait partout ! On a même appelé la police pour vous retrouver ! »
Puis tranquillement, il traversa le portail. Quelque chose s'effondra derrière lui une fois qu'il l'eut traversé. Un corps qui lui ressemblait trait pour trait et qui était resté dans le monde réel. Quant à l'individu, son masque se retrouva fusionné avec son visage rougit. Des dents pointues et jaunes apparurent, ses cheveux noircirent et ses ongles s'allongèrent. Mais sans rien remarquer, il posa deux mains sur ses hanches, l'air embêté.
« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »
Undertaker ricana, encore une fois. Adrien fixa la scène tout en gardant son père contre lui. Il était complètement perdu et dépassé par les événements. Son regard croisa celui de Marinette. Elle avait pleuré il le voyait. Mais ce n'était pas le pire. L'invité qui venait de passer ce portail étrange, il était mort. Adrien en était certains. Le corps de ce dernier gisait sur le sol de la salle de bal alors que son esprit semblait être ici actuellement. Étrange... Et l'inconnue ne semblait pas s'en être rendu compte. Alors le héros décida de ne pas l’inquiéter. Il se tourna finalement vers Undertaker afin de mettre les choses au clair.
« Vous ne vous en tirez pas comme ça, Undertaker. Comme si on allait se laissé faire. »
« Je ne vais rien faire, moi. » Annonça le démon tout en haussant les épaules. « Vous oui. » Il ponta le portail de son ongle. « J’ai trouvé ce passage il y a de cela des années auparavant. Fait intéressant : Une âme et un corps reliés ne peuvent pas le traverser. Sinon, il se divise instantanément. » Puis il sourit à l’invité. « Merci de vous être porté volontaire pour la démonstration. » Mais l’invité ne comprenait rien. Rien de surprenant. Undertaker se tourna vers le trio. « Voilà ce que je peux vous proposer... Balancez le corps d’Emilie dans ce portail et l’âme se divisera de son cadavre sans prix à prix ou quoique ce soit... De compliqué. Cela devrait vous soulager, non ? »
« C'est cruel... »
Cette fois-ci Adrien fixa l'invité d'un air désolé même si il ne semblait toujours pas comprendre ce qu'il se passait vraiment. Le jeune Agreste finit par s'avancer vers le démon alors que la colère ne cessait de grandir en lui.
« Qu'est ce qui me prouve que ne mentez pas ? Vous nous utilisez depuis le depuis. Mon père, ma mère et Marinette. Qu'est ce qui me dit que vous ne voulez pas voir plus de spectacle ? »
« Pourquoi mentirais-je ? Pourquoi vous utiliserais-je également ? Regardez-vous... Le spectacle est terminé, je crois. Quoique... Le final reste à encore à venir. Mais c'est sur Terre que vous l'aurez. » Il pointa du doigt le ciel. « De plus, la preuve en est, ce jeune homme est mort. Touche-le si tu veux en être sûr. »
Adrien n'attendit pas une seconde de plus et il toucha l'invité. Sa main passa au travers de son corps, comme avec celui de sa mère un peu plus tôt. Undertaker ne semblait pas mentir mais il avait vraiment l'impression que ce dernier ne disait pas tout.
« Et son âme ira où ? »
« Ici, pour le moment. »
« Alors je refuse de faire ça. Ma mère n'a pas sa place ici. Surtout avec une abomination comme vous. »
« Je vais prendre ça pour un compliment. Mais tu préfères donc qu'elle reste comme elle est maintenant ? Vaut-il mieux savoir qui nous sommes à la mauvaise place où être totalement perdu... Pour l'éternité ? »
Adrien afficha une moue de désespoir. Il ne savait pas quoi faire. Il tourna le dos à Undertaker sans trop de difficulté fixant le corps de sa mère complètement perdu.
« Mère que dois-je faire ... » Il se tourna finalement vers son père complètement perdu.
« De toute évidence, ce n'est pas Émilie qui est en face de nous... On doit la sortir de là en la séparant de son corps. Après, nous verrons comment la faire sortir des Enfers. Après tout, ce n'était pas là qu'elle était autrefois, non ? »
« En effet. »
Gabriel demanda d'un regard à son fils si ça ne serait pas la meilleure solution que de la sortir de là avant tout. Adrien fixa les deux hommes tout en serrant la mâchoire. Des années qu'il pensait que sa mère se reposait en paix alors que ce n'était pas vrai. Il voulait l'aider. Alors sans hésitation il poussa le corps de sa mère dans le portail. Et le cadavre traversa le portail en s'effondrant dans la salle de bal sous les regards effarés des invités. L'âme d'Émilie se redressa de son côté, perdue. Elle se tourna vers les enfants puis son mari et sourit. Puis elle vit Undertaker et serre les poings.
« Vous. »
« Oui ? ~ Oui, oui, je sais ! Vous aviez dit non. »
« Évidemment que j'ai dit non ! Vous êtes complètement malade ! »
« Les conséquences. D'un. Jeu. » Son regard se tourna vers Gabriel. « N'oubliez jamais ce que vaut une vie. »
Puis Undetaker disparût. Adrien regarda le démon disparaître perplexe avant de se tourner vers sa mère enfin vers son âme. Il afficha un petit sourire avant de se remettre à pleurer encore une fois mais cette fois ci de soulagement. Il cacha son visage dans son avant bras essayant de se calmer le plus possible.
« Je suis désolé mère ... Je pensiez que vous étiez enfin en paix durant toutes des années. » Il sécha rapidement ses larmes. « Je promets de trouver une solution. »
Émilie s'approcha de Adrien, s'empêchant de le prendre dans ses bras puisqu'elle savait qu'elle ne pouvait pas. « Je sais que tu en trouveras une. Une en trouve toujours. Je ne resterais pas ici éternellement, ne t'en fais pas. Je sais me battre. Je suis forte, je tiendrais. »
Gabriel était en retrait. Ce fût Émilie qui demanda d'un mouvement de tête de les rejoindre. Gabriel secoua négativement la tête.
« C'est de ma faute... Tout est de ma faute... Je n'aurais pas du chercher à te ressusciter depuis tout ce temps. C'était égoïste de ma part. J'ai été... Horrible, semant la terreur parmi toute une population. Détruisant des familles, dont la mienne, des couples, des amitiés et... » Son regard se releva, honteux, vers Marinette. « Une vie. » Il songeait à Maître Fû avant de remettre son regard au sol. « Je suis impardonnable. C'est moi qui devrait être ici, pas toi ! »
Adrien respira un bon coup avant de sourire à sa mère lui faisant comprendre qu'il allait TOUT réparer. Il finit alors par s'avancer doucement vers son père pour lui tendre finalement la main.
« Tu ne penses pas que c'est un peu trop tard pour la culpabilité ? Le mal est fait, père. Il y a des choses que je vais pouvoir pardonner et d'autre. » Son regard était devenu froid. « Tu n'aurais jamais du mêler Marinette à tout ça. Pas pour une histoire de famille. C'est à elle de décider de ce qu'elle pense de toi, pas toi. En revanche, moi, j'ai besoin de ton aide. Pour aider maman. Après on avisera. »
Son père fixa la main de Adrien sans pour autant la prendre. Sans bouger. Gabriel finit par hocher positivement la tête alors que son visage affichait un air absent.
« Faisons cela. »
Adrien baissa sa main en voyant la réaction de son père avant d'afficher une petite moue tournant son regard vers sa mère. Il resta un moment à fixer Emilie avant de finalement poser sa main sur le sommet du crâne de son père, affichant un petit sourire triste.
« Tu sais... Je comprends pourquoi tu as fais tout ça. Tu aimais vraiment beaucoup maman alors je comprends. Papa, je comprends. Laissez-moi juste du temps. C'est tout ce que je te demandes. »
Son père avait eut une réaction à laquelle Adrien ne s'attendait vraiment pas. Il se mit à pleurer cachant son visage aux yeux de son fils. Gabriel serrait ses poings n'osant pas relever le visage.
« Émilie, je suis tellement désolé... » Gabriel plaça immédiatement ses mains sur son visage quand il réalisa que ses larmes ne s'arrêtaient pas. « J'aurais du être là pour notre fils ! J'aurais dû ! »
Adrien garda sa main sur la tête de son père serrant sa mâchoire évitant de craquer et pourtant voir son père dans cet état lui faisait mal malgré tout ce qu'il venait de se passer. Gabriel parlait à Emilie de tout le mal qu'il avait fait à Adrien mais le jeune Agreste comprit que ses excuses étaient surtout pour lui. Il prit son père dans ses bras caressant délicatement son dos. Il était en colère, il en voulait a son père mais Gabriel était tout ce qui lui restait.
« Calme-toi... Respire. Ça va aller. » Adrien deglutit difficilement ravalant ses sanglots.
Les deux hommes restaient là dans cette positon, mélangeant leurs émotions ensemble tandis que Emilie les observait discrètement tout comme Marinette qui contre son gré s'était retrouvé coincé dans cette histoire. Une chose était sûr, la vie de Adrien allait changer après cette soirée.
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Maître
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
Ciel a évité une mort mais la prochaine sera la bonne ~
Qui tire vraiment les ficelles ?
| Conte : Oh my Dear Lord | Dans le monde des contes, je suis : : Le maître de jeu
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
I'm afraid of the dark
Laisse-moi tomber, j'ai si peur du vide que je préférerais m'y plonger tout entier plutôt que de vivre avec la peur de glisser.
19 décembre 2019 - 2h56
Au manoir Phantomhive, une réplique - du moins - de ce qu'elle était vraiment par le passé, tout le monde dormait. Les couloirs étaient calmes, plongés dans l'obscurité de la nuit. Personne ne demandait rien à personne, il n'y avait que le silence comme compagnie. Et parfois, celui-ci, était d'une très mauvaise compagnie. Parfois, il faisait peur, il angoissait. Il semblait vouloir tout et rien dire à la fois et ce simple aspect de lui-même le rendait mystérieux... Mais effrayant. Dans la pénombre, entre les murs de l'habitat, un cri retentit. Une nouvelle victime du silence, peut-être. Alors, la maison se réveilla. Un couloir s'éclaira, des pas s'y engagèrent, une porte s'ouvrit, une lampe s'alluma et le souffle saccadé du comte, larmes perlant au coin des yeux, envahit son esprit alors qu'il se redressait de son lit à l'arrivée du majordome. Celui-ci s'approcha, inquiet. Il n'était plus autant surpris que la veille et l'avant-veille mais les répétitions des cauchemars du jeune adolescent ne le rassurait pas pour autant.
"Monsieur..." Appella-t-il brièvement à voix basse d'une triste moue.
Ciel ne répondit pas, se concentrant sur sa propre respiration pour ne pas dériver en une nouvelle crise. Il serrait son drap entre ses doigts, patientant que cela passe. Puis, d'un souffle exaspéré, il se replaça contre son oreiller.
"Je vais bien, retourne te coucher."
Le comte n'aimait pas inquiéter ses proches et désormais, Sebastian était du lot. Depuis son départ, il y a de cela quelques années, il avait toujours peur que son majordome le quitte à nouveau et pour éviter d'être un poids d'autant plus lourd, il intériorisait le plus de ses problèmes et tentait de les gérer seuls. Grandir, c'était savoir résoudre ses problèmes par soi-même, voilà ce qu'il pensait. Et maintenant que Sebastian ne souhaitait plus son âme, maintenant qu'aucun contrat, qu'aucune faim, qu'aucune obligation ne les reliaient, qui pouvait être sûr que le majordome resterait pour toujours à ses côtés ? Ciel pensait à ça. Beaucoup trop.
"Monsieur, vous avez fait un cauchemar...
-Et alors ? Ce n'est pas la première fois. Tout le monde en fait. Ça passera."
Le maître de Sebastian lui tournait le dos, enfoncé sous sa couette pour cacher ses peurs, se préparant à faire face à un nouveau silence, à une nouvelle obscurité. Seulement, leur arrivée furent repoussée. Un poids se posa doucement au coin du lit et permit un acte de présence réconfortant, rassurant, apaisant. Il resta immobile pendant plusieurs secondes, songeur, avant d'oser reprendre une douce parole :
"Si vous le souhaitez, nous pouvons très bien annuler notre pari. Il ne dépend que de vous."
Pauvre Ciel, qui avait commencé à fermer les yeux sous le bercement de la lumière ondulante et de la voix de Sebastian à ses côtés.
"J'y tiens... Il sourit. Pourquoi, tu as peur de perdre ?
-Et vous ?"
Silence.
"Toi tu n'as rien à perdre, Sebastian. Moi, oui. Mais quelle est la différence entre ce marché et notre contrat en Enfer ? L'idée de mourir revenait au même.
-C'est exact. Mais en Enfer, vous étiez déjà mort. Tout ce que j'avais à faire, c'était vous y préparer. Vous ne tombiez pas vraiment de haut. Aujourd'hui, par contre, vous êtes en vie. Il n'y a plus d'illusions, de mensonges, de manipulation. La chute risque de ne pas être tendre..."
Le comte imaginait très bien la chute. Il avait, d'ailleurs, déjà l'impression de tomber et le vertige lui donnait envie de vomir. Cette simple idée le retournait de tout son être.
"Alors ne perds pas."
Le garçon finit par s'endormir et Sebastian quitta la pièce. Au bout de quelques heures seulement, le comte se réveilla à nouveau. Il n'avait pas crié, cette fois-ci. C'était bon signe, non ? Sa chambre était toujours légèrement éclairée par les soins de son majordome pour éviter que le noir ne l'effraie. Évidemment, Ciel en était rassuré mais il souhaitait tout de même en faire la remarque à Sebastian pour qu'il ne s'inquiète pas de ses peurs. Jusqu'à ce que le jour se lève, le comte décida d'être productif. Il se rendit à son bureau et commença à écrire une lettre.
PLUMYTS 2020
OH MY DEAR LORD
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