« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Contrairement à ce qu'on pouvait penser, Gabriel Agreste avait réfléchi à son saut. Dès l'instant où les flammes avaient commencé à longer les murs de l'entrepôt et qu'Opaline proposa son aide, il avait compté le nombre de personnes qu'ils étaient et observé le temps qu'il pouvait leur rester. Conclusion ? Pas. Beaucoup. S'ils pouvaient aller tous finir en bas en un temps record, alors il ne fallait pas hésiter une seule seconde. Sans souhaiter douter de la gentillesse du jeune couple que représentait Adrien et Marinette, il avait peur, néanmoins, que le sort du prince soit testé ici-même sans personne pour venir s'y interposer. L'ancien Papillon se permit de le faire. Il ne connaissait pas cet homme, il remettait en cause toutes ses convictions jusqu'ici mais il ne pensait pas pour autant qu'il méritait la mort. Si quelqu'un devait sauter avec lui, c'était bien ce meurtrier. Non, Gabriel n'avait jamais tué personne - pas... directement ? - mais il avait fait du mal. Énormément et à plusieurs reprises. Qu'il joue avec son propre destin n'était finalement que pure logique. Une habitude.
Heureusement, on ne mit pas fin à ses jours à cet instant, même s'il n'en aurait voulu à personne pour. Gabriel avait assez bien atterri pour répartir son poids dans tout son corps plutôt que de se briser la colonne vertébrale à se prendre pour un héros qui pouvait retomber sur ses jambes. Sous le Papillon, cela aurait été aisément possible mais... Il ne l'était plus. Il ne prévoyait plus de l'être. Il n'avait pas besoin de pouvoirs pour survivre. Certes, le styliste était sonné et pensait s'être bloqué la respiration à la chute. Seulement, il inspira. Ouvrit les yeux... Et remarqua l'explosion qui venait de réduire en morceaux un côté du bâtiment qui n'était pas le sien. Il avait espéré que tout le monde était en sécurité mais après s'être souvenu du nombre impair qu'il restait à son départ, il hésitait. Opaline avait-elle eu le temps de tous les descendre à terre ? Dans sa réflexion, une main l'empoigna, faisant alors remarqué la présence vivante et bien réelle du prince du crime qui tentait un plan C à son assassinat. Il essayait d'étrangler le créateur de mode en joignant ses mains autour de son cou mais alors, il comprit que lui avait été touché à l'épaule et en hurla de douleur. Gabriel tenta de reprendre le dessus quand, devant lui, quelque chose souleva un amas de pierre et sortit des ruines. Des ailes. Blanches immaculées. Perçant le gris de la fumée, caché des yeux de tous alors qu'il se frayait un passage à l'opposé des participants pour étendre ses ailes et prendre de la hauteur. Il portait quelqu'un. Le styliste avait tout d'abord pensé qu'Opaline s'échappait des flammes, fidèle à elle-même, mais lorsque son fils vint le chercher, en larmes, totalement déboussolé des enchaînements catastrophiques, et qu'il vit l'ange auprès des autres à défaut de Marinette, il douta. De plus, le prince ne disait plus rien. Muet comme une carpe, il était difficile de savoir s'il attendait son sort ou ceux de ses victimes.
Alois venait tout juste de sortir des flammes, tremblotant de douleurs, pleurant de soulagement lorsqu'il ne sentit plus brûler sa peau sous la chaleur. Il jeta un regard noir à Ema puis découvrit alors Claude et son cœur s'embauma.
"Claude ! Tu es revenu, pour de vrai ! Il s'élança sans manquer de crouler à une ou deux reprises et le serra dans ses bras. Je suis désolé... Je suis désolé !
Puis de quelques reniflements, Alois marqua un silence sans savoir quoi y répondre. Il ne trouva que :
"Justement..." À laisser faire comprendre à voix haute.
Il était maintenant l'heure de partir, d'après ce que laissait entendre Claude. Le temps pressait déjà et Ciel n'était pas ici, de toute évidence. Elizabeth se permit de faire sa réflexion, toujours en larmes de savoir Marinette perdue à jamais.
"Claude, arrête de parler en énigme et explique-nous ce qu'il se passe ! Elle sanglote. J- Je ne comprends rien, moiii ! On est descendu ici parce qu'on pensait qu'on trouverait Ciel et qu'on pourrait arrêter le feu ! On n'a - n'a fait n-ni l'un... Ni l'auuuutre ! Elle ne pouvait s'empêcher de pleurer à nouveau. Et maintenant Marinette est probablement morte sous les décombres !
- Non ! Gabriel s'interposa vivement, peut-être trop vivement pour ses poumons qui l'obligèrent à tousser par la suite. Elle n'est pas morte, je l'ai vu ! Un ange... Un ange l'a récupéré. Il faut me croire !
- Un ange ? S'étonna Ema en signant ce qu'elle comprenait soit traduit par le jeune garçon, soit en lisant sur les lèvres ce mot qui lui semblait si cher. Un autre ? Avec des ailes ? Où est-il ?
- Si un ange l'a sauvée, poursuit Opaline sans trop s'en soucier, alors elle est peut-être en sécurité. Nous pouvons y aller !"
Ainsi retrouvions-nous l'esprit d'équipe tant reconnu depuis le début de cette aventure. Soudés, jusqu'à la fin. Marinette n'était sûrement pas morte mais il semblait que de tout le groupe, seul le petit-ami et son père s'inquiétait vraiment de son cas, sans parler d'Elizabeth qui regrettait surtout la tournure que ça prenait.
"Vous n'êtes au courant de rien... ? Interrogeait le styliste à l'égard de la fille ailée. Je m'étonne encore de savoir que vous puissiez être un ange alors que vous ne faites que rabaisser tout le monde depuis votre arrivée. Même les démons semblent avoir plus de... tenue que vous."
Ce n'était pas faux et Claude ne pouvait que sourire en acquiesçant.
"Il faut croire que les ailes ne font pas tout. Mais peut-être que le prince en sait-il quelque chose. Regardez-le, baissant la tête comme s'il ne se sentait pas concerné. Pourtant... Vous ne pouvez pas vous empêcher de sourire."
À ces mots, le prince du crime dont on ne connaissait toujours pas l'identité souriait un peu plus, cherchant à s'en cacher. Il n'arrivait pas à dissimuler une joie insoutenable de savoir que malgré ses échecs, le plan se déroulait toujours. Le plan B ? Allez savoir. En tout cas, son excitation le trahissait, ce qui pouvait laisser comprendre que cet ange ne lui était pas totalement inconnu.
"Les humains ont une vision très erronée de ce que sont les anges. Rétorquait Opaline. Quoiqu'il en soit, je ne suis pas en communication permanente avec les autres anges.
- Vous savez qui est l'ange et surtout, où il se trouve ? Écrivit Ema pour le montrer à tous, à la recherche d'un soutien. Vous voulez bien m'aider à le trouver ?"
Claude acquiesça calmement et répondit, sans daigner signer à la jeune démone.
"Avec un peu de chance, si on trouve Marinette Dupain-Cheng, nous trouverons également Ciel Phantomhive.
-Qu'est-ce qu'on attend alors ? On doit aller la chercher !"
Pour résumer la situation, il n'est plus simplement question du kidnapping de Ciel, cherché par Claude, Alois, Elizabeth et Opaline. Il y a également celui de Marinette auquel s'oppose vivement Adrien et Gabriel. Puis nous avons Ema qui, obnubilée par des ailes qu'elle n'a plus, se tient à retrouver un ange qui en possède. Heureusement que leur objectif revenait au même chemin. Seule la coccinelle, pour le moment, restait portée disparue.
Sous les hoquets de sanglots, la jeune fiancée du comte tentait de sécher ses joues mouillées et reprenait son courage à deux mains :
"D'accord ! Faisons-cela et ne perdons pas de temps ! Où penses-tu que nous pourrons trouver cet ange ?
- À Londres, évidemment. Répondit Claude. C'est là que se trouve Sebastian et du fait qu'il ne soit toujours pas revenu, c'est qu'il doit s'y trouver des choses intéressantes. Le prince ne nous dira sûrement rien mais il est très simple de deviner ce à quoi il pense. Ciel n'est pas ici et cet incendie n'est qu'un pitoyable échec de sa part. Nous perdons notre temps ici et justement, il nous est compté. Ainsi... Il sortit de son sac l'objet dont il parlait tout à l'heure, un moyen de se téléporter à une portée assez grande sans avoir à subir les 10 heures de trajet communs aux autres. L'objet en question était un rouleau de papier cadeau. Allez savoir pourquoi. Claude se contenta de le dérouler sans prêter attention aux réactions de ses partenaires pour laisser apparaître en motif une porte de taille humaine. Il tendit le rouleau déroulé à Adrien - l'un des plus grands du groupe - pour le tenir. Merci. Voici donc notre portail vers Londres."
- C'est pas un portail ça ! Écrivit Ema en pouffant de rire. Il est où le sang ? Tout le monde sait qu'il faut beaucoup de sang pour ouvrir des portails. Mais c'est un bel effort..."
Adrien avait suivi le mouvement en attrapant le papier cadeau mais la destination annoncée n'était pas celle à laquelle il s'attendait.
"Londres ? Mais Marinette, elle est peut-être encore dans les parages."
Ainsi replia-t-il le portail en l'attente de plus de réponses. C'était normal. Il s'inquiétait et on ne pouvait pas dire que l'Angleterre était la porte à côté de Storybrooke.
"Peut-être que oui. Peut-être que non. Engageait Claude. Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle n'est plus ici et que nous sommes entourés par les flammes. Nous pouvons soit suivre la seule piste que nous avons et nous rendre à Londres comme le prince, ici présent, nous le conseillait dans le programme automatique de l'hélicoptère. Soit nous pouvons suivre vos instructions et bêtes espoirs qu'attendre ici nous permettrait de retrouver votre petite amie. Que proposez-vous ?"
Silence.
"Ce n'est pas... Le jeune garçon, faute de mots, se mordit la joue avant de tirer le papier motif à nouveau, comme pour se résilier. La vie de Marinette compte autant que celle du comte, sachez-le. Je vous aide pour retrouver Ciel alors n'oubliez pas Marinette."
Le démon hocha la tête de haut en bas, sans en donner plus. Ce n'était pas un contrat signé donc il savait ne rien perdre si jamais il ne tenait pas parole mais il essaierait, en tout cas, de venir à bout de cette affaire sans trop de dommages collatéraux. Se tournant vers Ema et ses caprices de sacrifice par sang, Claude fit apparaître un couteau suisse qu'il tendit à la jeune fille.
"Il faut écrire le nom de sa destination sur la porte pour qu'elle nous y envoie. Si vous voulez le faire en lettre de sang, je vous en prie. Il vous suffira d'écrire Big Ben."
La jeune fille attrapa la lame, un instant fascinée par cette dernière. Ils pensèrent tous qu'elle allait se charger de la tâche puisque depuis le début, rien ne semblait l'arrêter. Mais il en sembla autrement lorsqu'elle signa :
"D'habitude, j'utilise le sang des autres. Je voudrais bien prendre le mien, mais je n'ai pas de sang. Regardez. Elle se fit une entaille dans la paume de sa main. Aucun liquide rouge n'en sortit, seulement une lumière blanche - pure - s'échappa de la coupure avant qu'elle ne se referme sagement d'elle-même.
Claude était surpris mais pas déçu pour autant. À vrai dire, qu'importait l'outil utilisé, le tout était d'écrire un nom sur ce papier cadeau. Il pouvait très bien le faire au feutre mais ça, Adrien ne le comprit pas et grimaçant, il se proposa d'une main tendue :
"Faites-le sur moi."
L'idée était plaisante. Pourquoi pas, songeait Claude, en souriant. Il reprit la porte, tendit le couteau au garçon avant d'ironiser :
"Quel sacrifice. Écrivez Big Ben. C'est un emblème de Londres. Si on doit nous attendre au tournant... Ce sera là-bas."
Ema, admirative, observait Adrien qui avait accepté son rôle de clé pour ouvrir le portail.
"C'est tellement un beau geste de ta part de sacrifier ton sang pour nous ! Je suis vraiment fière de toi.
- Voilà." Termina le blond en se reculant. Le nom avait été écrit et la porte apparut réelle. Claude, alors, se permit de l'ouvrir en tournant la poignée, dévoilant le noir abyssal qui ne donnait sur rien de concret. Il y avait de quoi hésiter à passer le pas.
- N'ayez pas peur de la traverse, elle vous conduira au lieu demandé par contre je ne vous assure pas que ça soit tous dans un même périmètre. Essayez de ne pas vous perdre. D'un geste, il les invita à entrer. Après vous."
Opaline fut la première à traverser le portail sans la moindre hésitation, elle lança d'un signe de main :
"On se voit de l'autre côté."
Le reste suivit rapidement. Gabriel, le prince, Adrien... Elizabeth fut stoppé par Claude qui lui pria de rester sur le côté car "les invités d'abord". Puis Ema hésita, se souvenant soudain en écrivant :
"Mon passeport est resté chez Papy ! Est-ce que j'ai le temps d'aller le chercher ?"
Il fallut que son amie rose bonbon au deux couettes blondes lui agites les mains pour ne pas l'inquiéter de ce détail et lui présente à nouveau la porte. La démone, une fois rassurée, passa alors à son tour la porte en agitant une main d'au revoir, laissant derrière elle Alois, Claude et Elizabeth. Qui savait quand ils les reverraient ?
***
Lorsque Gabriel ouvrit les yeux, il ne ressentait plus la chaleur du feu de forêt mais plutôt la fraîcheur du métal. L'odeur du métal, également. Il ouvrit doucement les yeux et s'étonna de la faible luminosité qu'on lui offrait. Son regard balayait les alentours : une cloche, des passerelles, une immense horloge perçue de l'intérieur... Big Ben. Oui, il s'en souvenait. Le groupe s'était rendu à Big Ben, à Londres. Il avait passé cette porte étrange et depuis, plus rien. Il reposait maintenant sur le sol d'un couloir suspendu, entre les rouages d'une horloge et il faisait nuit. Pourtant, il était persuadé qu'à leur départ, le soleil était encore assez haut. Maladroitement, il sortit son téléphone de sa poche - étrange que celui-ci soit intacte - pour regarder l'heure. 00h04.
"Minuit ? Comment c'est possible ?"
Peut-être n'était-il plus 18h, ça Gabriel n'avait pas vérifié avec tout ce qu'il s'était passé, mais il doutait beaucoup qu'il soit minuit. Déjà ? Combien de temps était-il posé ici, endormi ? Sans en comprendre plus, il décidait de se redresser avec assez de conscience pour chercher le reste des membres de ces mésaventures enchaînées. C'est comme ça qu'il trouva, allongée sur une passerelle parallèle, près de la cloche centrale qui les séparait, Opaline. Le visage d'ange pour l'âme d'un démon.
"Opaline ! Réveillez-vous !"
Celle-ci obéit sans vraiment y songer. Tout d'abord silencieuse, elle observa à son tour les alentours avant de trouver la silhouette à quelque mètres qui l'avait appelé.
"Agreste ? Où sont les autres ?"
Il n'en savait rien. Personne dans les environs et cela même après un second tour du périmètre. Mais Claude les avait prévenu, il supposait : Atterrissant à Big Ben, ce n'était pas dit que ça serait au même endroit.
"Hey ! Tenta d'appeler l'homme d'affaires. Il y a quelqu'un ? Mais personne ne répondit. On ne dirait p-"
Et soudainement, un bruit. Un entrechoquement métallique en direction d'Opaline qui ne semblait pas avoir été voulu. Gabriel avait tout d'abord pensé qu'elle en était l'origine mais, semblant tout aussi étonnée que lui, il remit vite en cause l'hypothèse.
"Qu'est-ce que c'était ?"
L'ange se retourna, aux aguets. Avançant prudemment sur son propre couloir étroit, une main approchée de sa cuisse qui, on avait pu le voir précédemment, cachait des armes blanches, elle patientait la nouvelle erreur de l'individu non identifié. Celui-ci avait profité de la surprise pour se jeter de vivement sur elle, arrachant un large morceau de sa robe avec les dents pour ensuite se retirer de son périmètre. Il attrapa le bout de tissu et l'enroula autour de son visage comme d'un masque, ne supportant visiblement pas que ses brûlures soient perçues par quiconque. Cependant, cette prise de risque causa son partage de position aux yeux de tous. Et il n'était pas du côté de la bonne personne...
Opaline ne perdit pas de temps à le rattraper alors qu'il se débattait dans tous les sens - mais au moins, il restait masqué et pouvait toujours crier :
"Lâche-moi ! Sale déchue ! Brûle ! Brûle en Enfer !
- Opaline, faites attention !"
Les mots sortirent par réflexe car il savait le jeune homme dangereux mais au fond, c'était plutôt à lui de s'inquiéter de la suite des événements. L'ange maintenait fermement le prince par le cou.
"Alors, il va falloir arrêter avec cette histoire d'ange déchu, particulièrement si vous voulez éviter de m'énerver. Puis elle tourna un regard vers Gabriel. Vous connaissez l'histoire du prince, du styliste et de la marquise qui entrent dans une horloge ? Elle souleva le prince dans les airs, commençant à l'étrangler sans grande difficulté. Le prince n'en ressort pas."
C'était une scène effrayante à voir, surtout quand Gabriel, trop loin, ne savait toujours pas comment les rejoindre et empêcher un massacre certain. De là, il se contentait simplement de crier :
"Opaline, attendez ! Ne faites pas ça ! Il a peut-être des réponses !"
C'était vrai, à supposer, puisque le prince se mit à rire. Il rit beaucoup, tant que son souffle le supportait, jusqu'à ne plus en avoir. À partir de là, il toussa et son sourire s'éteignit. Il tenta alors de crier, s'agitant pour s'échapper en vain quand, en arrière-plan, un sifflotement apparut d'un peu plus loin.
"Attendez ! Stop ! Écoutez..." Reprenez Gabriel de vive voix.
Tout le monde se tut alors et, dans ce silence, se discernait les sifflotements ainsi que des pas qui remontaient des escaliers. L'inconnu qui chantonnait était, apparemment, en dessous de leur pieds. Mais approchait à grands pas. Gabriel connaissait la chanson qu'il sifflotait, elle était très connu. On l'appelait "London Bridge Is Falling Down"... Mais qui savait si ce n'était pas une controverse ?
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« Life is a masquerade. Everywhere you look are people hiding behind masks. »
Le réveil fut légèrement douloureux pour Opaline, mais elle reprit rapidement ses esprits. Elle se remémora tour à tour la disparition de Ciel, l'incendie, et son entrée volontaire dans ce portail qui semblait l'avoir menée dans les entrailles de Big Ben. Elle qui pensait atterrir devant l'horloge, fut déçue de constater que rien n'était simple dans cette lutte pour retrouver le comte. Étrangement, rien n'était jamais simple quand des démons rôdaient dans les parages. Elle l'avouerait certainement si la question venait à être posée, mais elle appréciait leurs désagréables présences. Claude et Sebastian étaient des démons qu'elle aurait été amusée de tourmenter et de détruire, bien que l'idée de leur disparition ne soit pas assez charmante pour qu'elle s'y intéresse sérieusement. Quoiqu'il en soit, aucun être infernal n'était présent avec elle. Ses camarades d'infortune -ou les camarades qui causaient son infortune,- se résumaient à un grand brûlé et un dandy. Elle contempla un instant les rayons de lune qui se frayaient un chemin jusqu'à eux, faisant briller sa robe de leur lumière argentée. Un magnifique spectacle.
Enroulé autour du visage du Prince qu'Opaline tenait à bout de bras, le morceau arraché au vêtement scintillait aussi. Son appétit artistique s'éveilla devant une telle scène, qui aurait méritée d'être photographiée. Elle songea un instant à l'idée de réclammer à Gabriel de jouer le rôle du photographe, mais le chant qui se rapprochait l'en détourna. Si elle cru d'abord reconnaître la chanson London Bridge is falling down, elle se rendit rapidement compte que les paroles qui étaient venues se superposer à l'air étaient bien différentes de celles de la version originale.
« Faisons la d'or et d'argent, Faisons la, faisons la, Faisons la d'or et d'argent, My fair Lady »
Un regard en direction de Gabriel lui apprit qu'il restait silencieux, visiblement attentif aux paroles qui grimpaient jusqu'à eux. Mais l'attention d'Opaline se reporta rapidement sur le prince, qui s'agitait entre ses doigts. Malgré son souffle coupé par la pression qu'elle exerçait sur son cou, il essaya de se joindre aux chants d'une voix roque, un grand sourire aux lèvres. L'ange avait cessé d'être agacée par son attitude provocatrice, se moquant bien de son rire dément mais poursuivant tout de même son interrogatoire. Elle le secoua, comme pour remettre les idées en ordre dans son esprit dérangé, puis demanda:
« Tu le connais ? »
Il ignora la question, continuant de faire vibrer sa gorge dans la main délicate d'Opaline. Son entêtement était impressionnant, bon nombre d'humains parlaient sous la contrainte, mais pas lui. Elle ne put réfréner un petit signe d'approbation de la tête. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, elle plaçait une infime once d'espoir dans les humains, et s'étonnait toujours de les voir agir de façon inédite. Elle ne l'aurait certainement jamais avoué, mais même si son dégout pour leur race était extrême, ils parvenaient à attiser sa curiosité. Au fur à mesure que les pas se rapprochaient, et ne pouvant toujours pas discerner la moindre silhouette, Gabriel s'impatientait.
« Qui est là ?! »
Question typique d'être humain. Les chants cessèrent alors, suivit d'un long silence durant lequel Opaline toisa le styliste. Cet homme n'aurait pas pu survivre plus d'une minute en milieu hostile. Il ne semblait pas vraiment taillé pour le combat, et pensait qu'il était judicieux de dévoiler leur position à un potentiel ennemi, quel imbécile. Elle attendait depuis le début du silence que ce nouveau venu vienne les cueillir, et ne fut donc pas surprise lorsqu'une voix surgit près d'eux. Son timbre laissait supposer que c'était un homme, plus de première jeunesse, mais il était encore impossible pour Opaline et Gabriel de l'identifier puisqu'un engrenage leur barrait la vue.
« Que faites-vous ici, mes braves ? Ce n'est pas un endroit pour se disputer... Lâchez donc ce pauvre garçon. » « Déclinez votre identité. »
Opaline avait resserré sa prise autour du cou du Prince, qui toussa avant de s'étouffer. Il semblait véritablement lutter pour sa survie, ce qui était à première vue assez pathétique. Replaçons les choses dans leur contexte: il était en train de se faire martyriser par une jeune femme d'un mètre soixante-six, qui n'avait besoin que d'un bras pour le maintenir à distance. Ignorant ses petits gémissements de douleur, Opaline se contentait simplement d'esquiver les coups qu'il tentait de lui assener. C'était tellement ridicule qu'elle en avait des haut-le-cœurs, elle luttait corps et âme pour garder les yeux sur cette scène. Visiblement, le nouveau venu était tout aussi excédé par la scène qu'elle, puisqu'il s'emporta soudainement:
« Mais voyons, vous êtes totalement inconsciente ! Il tenta de s'avancer dans son couloir, permettant enfin à Opaline et Gabriel de deviner les contours de sa silhouette: Lâchez-le sinon j'appelle la police ! »
Elle plissa les yeux pour pouvoir l'observer plus attentivement, discernant un béret vissé sur son crâne et un long manteau sombre qui couvrait tout son corps. Opaline éclata d'un rire cristallin qui flotta un moment dans l'air, avant d'être complété par quelques paroles provocantes:
« Faites donc, ils seront heureux d'apprendre que votre ami est l'auteur d'un kidnapping et d'un incendie. » « Q-Quoi... ? Il retira son béret pour le porter à sa poitrine, dévoilant un crâne lisse et les traits d'un visage sur lequel le temps était passé. Mais de quoi parlez-vous, je ne comprends rien ! Si vous ne le lâchez pas maintenant, c'est vous qui allez être arrêté pour meurtre ! « Il a raison, Opaline ! Soyez raisonnable, il ne doit pas mourir ! »
Son regard passa du vieil inconnu, à Gabriel Agreste, et elle eut soudain l'impression d'avoir fait irruption en plein club du troisième âge. Bon, elle abusait légèrement pour ce qui était du styliste, auquel il restait sûrement quelques minces décennies à vivre, mais il restait le doyen du groupe. Elle soupira, devant l'excès de sérieux de ses ainés:
« Calmez-vous, il n'est même pas encore tombé dans les pommes... Si vous n'êtes pas au courant pour l'incendie et l'enlèvement de Ciel Phantomhive, alors qui êtes vous et que faites vous ici ? » « L'incendie... Ciel... Il cligna des yeux plusieurs fois, visiblement perplexe. Vous êtes un ami de Mr. Whitehall ? Il marqua une pause, avant d'apporter de vagues réponses aux questions d'Opaline: Je ne comprends pas de quoi vous parlez ! Je fais partie du personnel d'entretien de cette horloge, j'ai tous les droits d'être ici comparé à vous ! »
Mh... Elle oubliait parfois qu'il existait un monde en dehors de Ciel Phantomhive.
« Qui est Mr. Whitehall ? » « Un jeune marquis très charmant venu visiter les lieux pour une grande occasion, de ce qu'il disait ! Il attendait des invités... Son regard s'illumina soudainement. Oh, vous devez être les invités en question, alors ! »
Opaline desserra légèrement sa prise autour du cou de son otage, qui ne bougeait plus, presque inconscient. Il avait cessé d'essayer de la frapper en vain, ce qui permettait à Opaline de se concentrer entièrement sur la conversation. A présent qu'il n'opposait plus aucune résistance, il serait aussi facile à transporter qu'un sac à main, ce qui s'avérerait très pratique.
« Ses invités ? Elle retira le morceau de robe qui couvrait le visage du Prince. Vous ne connaissez donc pas cet homme ? »
Elle l'avait brandit devant les yeux de l'ancien, comme un enfant qui expose fièrement sa poupée. En jetant un léger regard à Gabriel, elle sentit qu'il avait l'air mal à l'aise, ce qui ne la surprit pas. Mais ce qu'il pensait ne l'intéressait guère, elle préféra donc reporter son attention sur leur interlocuteur dont elle attendait des réponses. Il plissa les yeux afin de discerner l'affreux visage du Prince, avant de grimacer.
« Qu'est ce qu'il a au visage ? C'est horrible... C'est vous qui lui avez fait ça ? »
Cet homme leur aurait été bien inutile, comme chaque nouvelle personne qui s'ajoutait à cette quête. Le Prince n'avait pas protesté, à bout de force ou à bout de souffle, qu'importe. Opaline replaça donc grossièrement le tissu sur la chaire brûlée de ce dernier, jugeant qu'il avait raison de la cacher. Les poings serrés, Gabriel déclara:
« On ferait mieux de partir d'ici... Il n'y a rien à voir. » « Oui, vous feriez mieux. Il sortit une cigarette, qu'il alluma. De ce que j'ai entendu de vous, le marquis a hâte de vous recevoir, mes petits comédiens en herbe. »
Opaline chargea le Prince sur son épaule, puis hocha la tête dans la direction de Gabriel:
« Très bien, partons. Puis, elle lança un regard au vieux qui replaçait son béret sur sa tête. Pouvez-vous nous indiquer où se trouve ce fameux marquis ? » Il tira un coup sur sa cigarette. « Mais c'est que vous avez un doigt en moins, ma pauvre jeune fille ! Dites-moi, vous trois, vous avez pas été choyés par la vie. Toi, là- Il pointa Opaline du doigt, soulignant un manque cruel de bonnes manières. Il m'a parlé de toi. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, puis souffla la fumée. Il a très hâte de te revoir, mais tu ne sembles pas le connaître, alors peut-être dois-je me tromper de personne... Pourtant, un ange à qui il manque un doigt. Ah ça ! C'est pas courant, ma foi. »
Il avait conclut sa tirade en riant, visiblement amusé par son absence d'annulaire gauche. Toutefois, il était parvenu à piquer sa curiosité à vif. Opaline connaissait beaucoup de monde, mais ne parvenait pas à mettre le doigt sur le marquis dont le vieux parlait. Qui faisait le portait de l'ange en mentionnant son morceau manquant ? Elle présenta son majeur gauche à son interlocuteur, avant de déclarer:
« Il me reste les bons. »
Provocation qui ne sembla pas le blesser, puisqu'il poursuivit en revenant à la question qu'elle lui avait posé:
« Je n'ai pas très bien compris ce qu'il voulait... Il devait s'occuper de la confession d'une jeune fille, je crois... » « Une confession ? C'est un prêtre ou un marquis ? » avait-elle demandé après avoir marqué une pause pour réfléchir.
Il haussa les épaules.
« Allez savoir, qui il est... Mais vous... Vous, vous n'êtes pas un ange. Il longea sa passerelle pour en rejoindre une autre et se mettre -enfin- au travail. Sortez d'ici, maintenant. Je dois commencer à travailler et vous avez je-ne-sais quelle pièce de théâtre à monter... » fit-il en souriant à cette idée.
La remise en cause perpétuelle de son statut d'ange commençait légèrement à irriter Opaline. Les avis des humains et des démons l'importaient très peu, d'ordinaire, mais la situation la tendait assez pour que ces remarques l'agacent. Elle ne supportait pas de les entendre donner leurs avis, quant à quelque chose qu'ils ne connaissaient pas. Toutefois, elle avait l'habitude de voir ce genre de créatures se permettre des choses qui n'étaient pas de leur rang. Elle secoua doucement la tête, et observa Gabriel essayer plusieurs allées à la recherche d'une sortie. Elle avait décidé qu'il lui servirait de cobaye, étouffant un petit rire à chaque fois qu'elle l'entendait foncer dans les rambardes des couloirs. Son « Où est donc cette sortie ! » finit d'achever Opaline qui avait tout oublié des critiques quant à sa nature. Ce n'est que lorsque l'employé aida grossièrement le styliste à trouver le chemin des escaliers, qu'elle profita des conseils pour trouver la sortie. Gabriel s'empressa alors de descendre, ayant visiblement hâte de retrouver le reste du groupe. La compagnie d'Opaline n'était-elle pas assez charmante à son goût ?
« Allons-y ! »
Ils arrivèrent en bas en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'ange se laissant guider par la marche athlétique de son ainé. Sur le chemin, ils retrouvèrent le groupe, ainsi que ce cher Sebastian qui avait plutôt intérêt à leur apporter de bonnes nouvelles.
(c) DΛNDELION
Adrien Agreste
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How many days until you shed the pain of your darker days?
A great hero teaches an entire city that dancing is the greatest thing there is.
❆
The greatest things you'll ever know are invisible
Adrien avait vraiment du mal à se faire à toute cette situation et si seulement il n'y avait que ça. Son inquiétude pour Marinette ne cessait de grandir chaque secondes. Il pensait avoir perdu aussi son père à cause de cette explosion qu'il y avait eut dans cet entrepôt mais heureusement pour lui, son père était fort et il était toujours vivant. Adrien ne sait pas comme il aurait pût gérer la perte de son père. Sa mère et maintenant son père ? Impossible, il n'aurait pas pût continué de vivre aussi facilement que maintenant. Surtout que Marinette avait disparu. Il ne savait pas si son amie était morte ou si elle avait été sauvée. Adrien n'en savait rien et ce sentiment lui faisait vraiment peur. Marinette ne pouvait pas mourir, pas elle. Elle était une telle source d'espoir. Tikki l'avait même dit, c'était la meilleure Ladybug qu'elle n'avait jamais eut. L'asiatique était une héroïne de tous les jours et Adrien était prêt à l'abandonner ? Il se sentait horriblement mal de lui faire ça. Pourtant il avait donné de son sang pour ouvrir ce fameux portail qui menait à Londres. Portail que tout le monde avait franchie sans Marinette bien-sûr...
Pendant quelques temps, la pression sur la poitrine de Adrien avait disparût. Comme si il avait soulagé d'un poids, comme si tout ce qu'il venait de vivre n'était en faite qu'un mauvais rêve. Son esprit arrivait presque à oublier l'entrepôt, la chaleur qu'il avait ressentie là-bas ou encore les larmes qu'il avait versé à cause du sacrifice de Marinette. Ses doutes sur le fait qu'elle soit encore en vie ou non. Toutes ses petites choses s'étaient envolés en un claquement de doigt. Adrien n'avait presque pas envie de se réveiller et pourtant il se rappelait de se portail que Claude avait créer, de son sang mais surtout des Kwamis qu'il avait sur son épaule. Est-ce que le passage dans ce portail ne les avaient pas fait disparaître ? Adrien se réveilla en sursaut, pensant directement à Plagg et Tikki. Il s'assit directement et ne prit pas la peine de voir ou il était. Il chercha simplement les animaux en panique. Adrien sentit un légé poid sur son chapeau et quand il posa sa main dessus, il sentit les poils de Plagg et il poussa un long soupir de soulagement.
« J'ai cru vous avoir perdu... »
« On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, tu devrais le savoir Adrien. » lâcha Plagg, fier.
« Pareille ! Je dois retrouver Marinette. »
Adrien afficha un petit sourire en coin quand il comprit que les Kwamis ne semblait pas avoir baissé les bras. C'était rassurant dans un sens. Il s'apprêtait à analyser le décor autour de lui, essayant de voir ou il pouvait être mais il entendit un cris raisonner non loin de lui. Adrien haussa les sourcils avant se précipité vers la provenance de ce cris. Ema était à deux doigt de tomber. Tomber de quoi ? Adrien mit peu de temps à comprendre qu'ils étaient en haut du Big Ben. Le blond avait eut de la chance, il avait atterit à l'intérieur mais Ema, un peu moin. Elle tenait en équilibre sur une structure extérieur du monument. Adrien se pencha un maximum en avant, avant de lui tendre la main. Il la secoua dans tous les sens afin d'attirer l'attention de la démone.
« Ema ! Attrape ma main, vite ! »
La jeune femme tendit ses mains vers Adrien, cherchant à lui attraper la sienne mais sans résultat. Elle était beaucoup trop loin. Ema finit alors par se lever manquant de tomber une première fois avant de calculer la distance entre elle et le sol. Mon dieu, Adrien n'était même pas capable de regarder en dessous. Il n'avait pas peur du noir en temps que Chat Noir mais là il n'avait pas de pouvoir. Ema commença à marcher vers Adrien et elle perdit rapidement le pieds mais sans réfléchir la démone se propulsa vers le jeune Agreste. Mais sa tentative échoua. Elle était encore trop loin de Adrien et elle manqua de s'embrocher sur des piques qui se tenaient juste en dessous d'elle. Plagg et Tikki s'envolèrent rapidement vers Ema et se mirent en dessous d'elle, essayant de retenir difficilement la jeune femme qui manquait de tomber à tout moment. Adrien devait réfléchir à une solution avant que les Kwamis ne finissent par lâcher. Le jeune Agreste sortit un peu de l'intérieur du bâtiment et se pencha un peu plus vers le vide pour essayé d'atteindre Ema. Il faisait nuit, Adrien ne savait pas qu'elle heure il était mais il faisait sombre. Malgré ça, il vit une silhouette en bas du Big Ben. Cette silhouette semblait longer la façade du bâtiment et se rapprocher d'Ema et de Adrien. Comment c'était possible ? Un type était littéralement en train de grimper le Big Ben sans trop de difficulté et à grande vitesse. La silhouette rattrapa rapidement Ema et sans trop de difficulté avant de sauter vers Adrien. Il vit enfin le visage du sauver de Ema et c'était tout simplement Sebastian. Adrien cligna plusieurs fois des yeux tandis que Plagg et Tikki revinrent vers Adrien, épuisés.
« On était en train de la sauver... » finit par dire Plagg en manque de souffle avant de reprendre. « Quel crâneur ce gars. »
« Sebastian ? Que... Qu'est ce qui vient de se passer ? » Adrien était perplexe face à ce qu'il venait de se passer. « Enfin. Merci. »
Ema semblait surprise aussi mais rapidement elle remercia Sebastian plusieurs fois de suite en signant bien-sûr avant de se blottir contre Sebastian. Elle attendit quelques secondes avant de se décoller tout en rougissant. Sebastian semblait surprit mais il sourit à son tour. Le démon déposa doucement Ema sur le sol avant de remettre correctement ses cheveux. Sous la lumière de la lune, cela rendait la scène plutôt... agréable. Enfin, il devait l'avouer. Sebastian était très beau. Il ferait un bon mannequin. Sebastian reprit alors un air sérieux et posé.
« Comment êtes-vous arrivés ici ? Je vous avez demandé de m'attendre à l'entrepôt... »
« Il s'est passé énormément de chose depuis que vous êtes partie, Monsieur. On a découvert un carnet du prince du crime et le prince du crime dans l'entrepôt, Marinette a disparût. Et maintenant on cherche un ange. Enfin c'est compliqué. J'ai du mal à comprendre, je l'avoue. »
« Oui oui, un ange avec des ailes blanche. Vous l'avez vu ? » demanda Ema en signant.
Sebastian écarquilla les yeux, étonné par tout ce qu'il venait d'entendre sûrement. Beaucoup d'informations d'un coup et pourtant le démon semblait bloquer sur une seule de ces dernières.
« Un ange ? »
Le regard de Sebastian se décala sur le côté, observant Londres. Adrien regarda dans sa direction mais la seule chose qui vit, ce fût la ville éclairé. Il fallait avouer que la vue était vraiment belle en haut de ce Big Ben mais Adrien ne le pensa pas longtemps vu que le long silence du majordome l'inquiétait de plus en plus. Mais une autre voix brisa le silence. Une voix féminine qui chantonnait à l'opposé d'où se tenait le groupe.
« Faisons là d'or et d'argent. Faisons là, faisons là. Faisons là d'or et d'argent. My fair Lady. »
Sebastian s'arrêta sur cette personne, passant l'ouverture de l 'architecture pour la rejoindre.
« Depuis combien de temps êtes-vous là, mademoiselle ? Ce n'est pas un endroit pour se poser. Vous pourriez tomber. »
La jeune fille se retourna alors. Elle semblait pleurer et sourire en même temps.
« Je ne voulais pas vous déranger... »
Adrien ne se sentait pas très à l'aise actuellement. Pourquoi une jeune fille se tenait dans un endroit pareille ? Puis cette chanson et maintenant ses expressions du visage. Rien n'allait. Le blond fixa un moment Sebastian, attendant d'avoir une réponse de sa part mais rien ne semblait sortir de sa bouche. Adrien avança alors doucement vers cette jeune fille pour ne pas lui faire peur et il afficha un tendre sourire.
« Vous ne nous dérangez pas. Vous êtes là depuis longtemps ? Vous avez besoin d'aide peut-être ? » Adrien afficha une petite moue. Quand quelqu'un se tenait au bord du vide avec un telle expression cela ne voulait dire qu'une chose.. Pas vrai ? « Vous allez bien ?... »
Le jeune femme baissa la tête et ne répondit pas dans un premier moment avant de fixer de nouveau Adrien.
« J'irais bien. Bientôt. Vous feriez mieux de partir » Dit-elle en regardant le vide. « Ce... Ce n'est pas quelque chose de beau à voir, en général. » Puis elle fixa les deux adolescents et esquisser un large sourire sincère. « Ne vous en faites pas pour moi ! »
Heureusement pour le jeune Agreste, Ema arriva à sonder son âme et elle signa rapidement à Adrien ce qu'elle avait vu : « Elle a perdu sa lumière et ses espoirs. Mais elle était si rayonnante avant. Je ne comprends pas ce qui peut lui faire croire que c'est son destin. ». La jeune fille fût surprise de voir Ema signer, elle regarda Sebastian perplexe avant d'acquiescer pour confirmer les dires de la démone. Adrien sentit sa gorge se serrer quand il entendit la réponse de la jeune fille. Elle ne semblait pas être une mauvaise personne pourtant. Bien au contraire. Elle était belle et elle semblait être une personne polie alors pourquoi. Le blond se sentait impuissant et mal. Tout le monde avait ce genre de pensée un jour. Terminer sa vie pour alléger la douleur ou pour arrêter de vivre tout simplement. Il y avait déjà pensé quelque fois. Il en avait honte bien-sûr mais Adrien avait déjà pensé à ce genre de chose. Et voir cette fille sur le bord lui faisait si mal. Ses jambes se mirent à trembler et il décida de s'avancer encore un peu et doucement afin de ne pas inquiéter la jeune femme. Adrien prit de nouveau la parole, sa voix tremblait légèrement mais il essaya de garder son calme comme il le pouvait.
« S'il vous plaît, avant de faire quoique ce soit... Parlez-moi. Je veux connaître votre nom si cela ne vous dérange pas et votre vie si vous le souhaitez. Laissez-moi vous aider. J'aimerai vraiment vous aider vous savez... »
Il tendit délicatement sa main vers elle. Il y avait pas mal de distance entre lui et la jeune femme mais ce geste lui montrait qu'il était été prêt à la retenir. La jeune femme tourna un regard étonné vers Adrien. Elle ne semblait pas habitué à ce que quelqu'un s'intéresse à sa vie et pourtant... Elle sourit puis en cherchant ses mots elle se raidit, serrant ses poings tout en secouant vivement sa tête de droite à gauche.
« Non ! Je -... Je ne veux pas encore embêter quelqu'un avec mes problèmes ! Je n- Je ne veux pas pas qu'on me voit comme un poids ou un problème... » Elle sanglote. Pleure. « J- Je suis désolée, je suis si pathétique. Excusez-moi, excusez-moi... ! » Elle tenta, avec l'aide de ses manches, d'essuyer ses larmes, mais elles coulaient à flots. « Vous n'avez pas à écouter la vie d'une pauvre fille comme moi... Je n'ai pas de vrais problèmes comparés à d'autres personnes... Je ne devrais même pas me plaindre. » Puis elle redressa son regard vers Adrien, embué. « Il a raison. Je ne mérite pas de vivre. »
Elle fond en larmes à nouveau. Le cœur de Adrien se serra de plus en plus et quelques larmes se mirent à couler sur ses joues. Il avait peur pour elle et il se sentait mal. Qui a dit ce genre de chose à une jeune fille ? Qu'elle ne méritait pas de vivre ? C'était affreux. Adrien essuya rapidement ses larmes à l'aide de la manche de son costume, comme la jeune femme l'avait fait quelque temps avant. Il s'avança encore un peu avant de secouer négativement la tête.
« N'écoutez pas cette personne. Elle n'a pas le droit de décider de votre sort ! Vous n'êtes pas un poids, vous souffrez tout simplement et vous avez besoin d'oreilles pour vous écoutez. Et je suis là, je vous le jure je suis là. » Il passa une nouvelle fois sa manche devant ses yeux avant de se reprendre. « Vous savez, je veux vraiment apprendre à vous connaître. Vous semblez être une belle personne, je le vois. Je m'appelle Adrien Agreste. Et vous ? »
« Adrien... » Répèta-t-elle à voix basse, sans quitter son regard. « Je m'appelle... Diana... Blank. » Elle s'essuya alors les yeux, se les frotte et reprend une grande respiration avant de fixer l'horizon plongé dans le noir. « Je n'ose pas vous racontez mon histoire parce qu'elle a déjà causé tort à quelqu'un et je ne veux pas que ça se reproduise. Durant ces dernières années, j'ai du faire des choses dont je ne suis pas fière, par contraintes... Et - alors que je pensais avoir trouvé le bonheur auprès d'un homme et rayer complètement ce passé que je n'assumais plus - il a tout découvert de la pire des manières... » Elle frémit. « Il n'a plus voulu de moi. Il n'osait même plus me regarder dans les yeux, il n'osait plus me toucher, me parler... Il -... Il... » Difficilement, elle reprit sous quelques sanglotements. « Il s'est suicidé et - Et je sais que c'est ma faute ! C'est moi qui l'aie tué ! Je suis coupable ! Il me l'a dit ! Il me l'a dit ! C'EST MA FAUTE ! »
Elle se redressa vivement, un peu trop même. Adrien pensait qu'elle allait tomber devant ses yeux mais elle était toujours là. Son cœur manqua un battement tandis qu'il afficha une petite moue comprenant mieux son histoire. Une histoire triste et sombre. Il s'avança encore un peu avant de finalement s'arrêter. Il afficha finalement un petit sourire triste.
« Ce n'est pas de votre faute vous savez. Il n'a pas voulu prendre le temps de vous écouter. Il aurait vu à quel point vous l'aimiez. La preuve est là. Vous l'aimez à en mourir. » Il s'avança encore un peu avant de finalement retirer le chapeau qu'il avait sur la tête, le montrant à Diana. « Vous savez, j'ai fait souffrir une amie pendant des années et des années. De la pire façon possible. Je ne l'ai pas écouté quand elle avait besoin de me parler. Un peu comme vous. Et maintenant si vous savez à quel point je m'en veux. C'est mon amie la plus chère et c'est même plus. Et maintenant, elle continue de souffrir à cause de moi. Elle souffre tellement qu'elle en perd toute sa lumière. Diana... Je ne veux pas qu'il vous arrive la même chose. Venez avec moi, je vous en prie. Je ne promets pas que ce sera facile, au contraire. Mais vous et moi, on va se battre pas vrai ? Je sais que vous en êtes capable. »
Elle était debout maintenant, au bord du vide, mais elle ne sauta pas. Elle se tourna vers Adrien pour se mettre dos au suicide qu'elle essayait de commettre. Elle réfléchit, le regard vide, à tout ce que venait de lui dire le jeune Agreste. Elle songea, encore et encore, avant de demander...
« Si vous aviez pu ne pas l'avoir fait souffrir... Vous l'auriez fait ? Même si ça signifiait commettre un acte impardonnable... Vous auriez fait ce qu'il faut pour ne plus la faire souffrir ? »
Adrien fronça doucement les sourcils avant de remettre son chapeau sur la tête. L'acte impardonnable... Elle parlait sûrement du suicide ? Diana attendait sûrement la réponse de Adrien, celle qui allait définir si elle devait sauter ou non. L'étudiant s'avança encore un peu avant de se tenir confiant devant elle. Et d'une voix posait il prononça ces simples mots.
« J'aurais tout fait pour elle, tout. Sauf me donner la mort. Parce que quand quelqu'un t'aime vraiment, elle ne veut pas ta mort. » Il tendit une nouvelle fois sa main. « Venez maintenant, je suis là pour vous. »
Elle ne prit pas pas la main de Adrien, encore une fois. Préférant serrer ses mains entre elles contre sa robe.
« Mr. Whitehall a dit qu'en restant en vie, je ne ferais que causer des problèmes... Il m'a dit que c'était dans l'ordre des choses qu'un couple meurent ensemble lorsqu'il a été rabaissé de la sorte. » Elle se pinça les lèvres. « Comment puis-je seulement vivre en me sentant si sale, si... imparfaite. »
« Cet homme n'a pas à décider de votre sort. » Il marqua un petit temps de pause. « Pour me sentir mieux dans ma peau, je fais des bonnes actions chaque jours. Aider des personnes âgés, des personnes en difficulté. J'essaye de rendre heureux mon entourage. C'est dur au début, c'est un travail à faire. Croyez-moi. Vous êtes loin d'être une mauvaise personne. Alors je vous en prie, ne faites pas plaisir à ce Mr Whitehall en sautant. Montrez-lui que vous êtes fortes et brave. »
« Aider... » Elle réalisa le terme, son regard s'illumina en reluquant Adrien. « Vous pensez que je pourrais aider les autres... Comme vous m'aidez moi ? »
Elle sourit. Adrien lui donna comme un sens à sa vie, quelque chose qui pourrait la soutenir à rester en vie. Souhaitant descendre de la bordure, elle fût prise d'un soudain vertige et tombe en arrière, dans le vide. Dans cet instant très court où le temps semble s'arrêter et où son coeur rata un battement, elle s'agrippa vivement au pilier qui est à côté d'elle et se maintient à sa prise, jambe dans le vide. Elle se mit à crier.
« JE NE VEUX PAS MOURIR ! » Elle pleura. « Je - Je veux pas mourir, je veux pas mourir ! S'il vous plait ! S'il vous plait, s'il vous plait, s'il vous plait... J'ai peur, j'ai peur ! Je -... Je veux pas... Je veux pas, j'ai peur ! »
Adrien ne prit pas le temps de réfléchir, il ne voulait pas. Il se mit à courir en direction de la jeune femme. Et quand il se trouva au bord de l'ouverture du bâtiment, il respira un bon coup avant de se concentrer sur son équilibre. Ses années en temps que Chat Noir l'aida à ne pas paniquer. Il s'avança doucement vers la jeune femme, évitant de regarder le vide. Une fois prêt d'elle, il s'assit sur la structure et attrapa les mains de la jeune femme avant de la remonter et de l'asseoir en face de lui. Ils étaient toujours dans le vide mais au moins, ils étaient assis sur une surface stable. Sans attendre, Adrien vint se blottir contre la jeune femme.
« Je suis fier de vous... Je suis vraiment fier de vous. Merci... »
La jeune fille était en sanglots, elle tremblait de tous ses membres. Sebastian restait un peu à part, compatissant. Il fit néanmoins remarquer en jetant un coup d'oeil en bas.
« Il semble que nous ayons trouvé le reste du groupe... »
"- Quand on se quitte pour un jour, c'est peut-être pour toute la vie. - Oui, mais aussi quand on croit se quitter pour toute la vie, il peut se faire que ça ne spot que pour un jour." George Sand, Les Maîtres Sonneurs
Pour Marinette, tout c'était passé si rapidement. L'explosion causée par les produits inflammables se trouvant dans le bâtiment, ne l'avait guère touché. Ce qui l'avait emportée, c'était le poids du sol. Finalement, ses blessures furent entraînée par la gravité plutôt que la chaleur. L'entrepôt avait cédé sous son propre poids, emportant le corps porcelaine de la jeune fille. Elle chuta, dans ce qui lui sembla être un vide éternel. Elle cria de tout son souffle, en espérant une aide inopinée. Mais personne ne vînt.
Elle discerna cependant, une silhouette, en bas, qui l'observait chuter. Elle ne vît rien de plus. Le souffle coupé et meurtri par ses côtes, l'asiatique sentit certains os se briser comme de vulgaire cure dent au contact du sol. Un choc violent. La suite, elle ne la sut pas, ou plutôt, son corps ne le supporta pas. Il sombra, à l'aide d'un rideau noir, vers l'inconscience.
Malgré ça, le monde ne s'arrêta pas de tourner à son sommeil. L'inconnu s'approcha d'elle, et retira les décombres de son corps fragile. Il recroquevilla ses ailes, se protégeant des débris qui osaient encore s'attaquer à eux. Délicat, il passa ses bras sous le corps brisé de Marinette. Se fut d'une poussée d'ailes puissantes qu'il s'envola en zigzaguant entre les flammes et atteignit le ciel à une vitesse folle.
Semi-consciente, la jeune fille tenta d'ouvrir ses yeux à demi-clos, encore fatiguée et lasse de ce qu'elle venait de vivre. Ou alors était-ce son corps qui la protégeait de la douleur qu'elle ressentirait à son réveil total ? Dans tout les cas, elle ignorait pour l'heure depuis combien de temps elle était restée inconsciente. Elle sentait le vent batailler dans ses cheveux, le froid venir lui glacer la peau de ses bras désormais nues. A ses oreilles, chantonnait une voix masculine sur un air de London Bridge is Falling Down. Malheureusement impuissante, ce fut les seules éléments qu'elle capta avant de se rendormir de plus belle, vers un sommeil sans douleur.
******* ***** *** *
Marinette se réveilla, dérangée par la douleur qui se manifestait dans tout son corps. Elle sentait son dos en contact avec quelque chose de dur et froid. Ouvrant difficilement les yeux pour la deuxième fois en un laps de temps inidentifiable, elle observa le plafond. Il était immensément haut, recouvert entièrement de pierre à la structure complexe et développée. Un lieu qu'elle ne connaissait pas.
Lentement et douloureusement, elle se redressa pour admirer plus en détail l'endroit où elle se situait. Autour d'elle, des vitraux, des sculptures... cela ressemblait de loin à l'intérieur d'une église et elle s'était retrouvée allongée sur l'autel. Mais comment ? Elle se souvenait vaguement... une voix d'homme... des ailes... ce n'était certainement pas Opaline qui était venue la secourir. Qui alors ? Et pourquoi se retrouvait-elle jonchée là ? Serait-elle un sacrifice pour une secte ?
Une autre question lui revînt à l'esprit, combien de temps avait-elle pu dormir ? A travers les vitraux baignés d'une lumière orangée, elle réalisait que le soleil était à son crépuscule, prêt à disparaître pour laisser place à l'obscurité. Pourtant, lorsqu'elle avait chuté dans cet entrepôt, la nuit était déjà présente. Alors combien de temps avait-elle été inconsciente ?! Ne devait-elle pas se hâter à comprendre ce qu'il se passait ? Elle devait retrouver Adrien ! Et les autres ! Mais comment ? Où ?
Cherchant à descendre, ses blessures la rappelèrent à l'ordre et ses yeux vacillèrent d'un vertige. Elle n'était pas en état de faire quoi que soit. A sentir la douleur lancinante que lui avait lancé ses côtes, elle devait en avoir cassé au moins une ou deux. Ses jambes et ses bras avaient aussi morflés sous le frottement des débris, laissant sa peau à vif. Contusionnée, elle porta la main à sa figure puis à l'arrière de son crâne. Sa tête aussi avait pris un sacré coup, le sang donnait l'impression de s'être coagulé à même ses cheveux de jais. Prise de nouveau vertige, elle se reposa gentiment sur l'autel.
Elle remarqua à cet instant qu'elle n'était pas seule. L'échos de pas, s'approchant doucement d'elle, faisait claquer des talons sur les marches. Bientôt, elle aperçu au dessus d'elle le facièsd'un homme aux cheveux blonds platines. Si elle avait pu croire un instant qu'il s'agissait d'Adrien, la réalité la rattrapa aussitôt lorsqu'elle vit ses yeux bleus perçants. Un sourire doux et compatissant arborait ses lèvres. Il tendit la main, vers son visage et le frôla. Il observait ses blessures.
- Ma pauvre enfant... Je suis tellement désolée que tu te sois faite emmenée dans toute cette histoire... Tu ne devais pas faire partie des victimes...
Dans un premier temps, Mari voulut ouvrir la bouche pour lui répondre d'un ton agressif, mais celle-ci resta close. Il y avait eu plus de dégât dans son corps qu'elle ne le pensait. Elle se fit cependant violence pour émettre des sons.
- Pas faire...partie...victimes ? Articula-t-elle avec grandes difficultés.
Il afficha une moue inquiète, comme ci sort le sort de l'asiatique ne le rendait pas indifférent. Tactile, il posa un doigt au dessus de ses lèvres. La priant de ne pas parler.
- Chuuut, chut, chut... Tu vas te faire du mal à trop forcer sur ce frêle corps... Ne le laisse pas te laisser tomber. Il n'est pas encore l'heure que tu partes au Paradis... Son regard s'assombrit. Ou en Enfer... Quel était ce discours ? Etait-il réellement un ange ? Tout comme Opaline. Pourtant, il semblait plus se soucier du sort des humains... Mais s'il était celui qui était derrière cette attaque, pouvait-elle réellement lui faire confiance ? Etait-ce là un piège ? Une stratégie ?
L'individu se mit à jouer avec les cheveux lisses de Marinette. Tournant des mèches entre ses doigts, il s'assit au bord de l'autel sur lequel elle se reposait jusqu'à lors. D'une voix basse, tout aussi douce que sa personne, il reprit calmement:
- Tu aurais du mourir dans cet entrepôt, tu le sais, ça ? Il posa un temps, lui laissant la possibilité de songer à ses dires. J'étais à l'intérieur à ce moment-là, prêt à tous vous exterminer pour que votre âme monte aux cieux. Mais... En voyant la tâche rouge sang qui s'étend le long de ta robe, je me suis souvenu alors que tu es l'accident dont m'a parlé le prince.
Il soupira au milieu de son monologue. La jeune fille quant à elle, n'avait toujours pas la possibilité d'émettre le moindre mouvement de mâchoire.
- Durant le bal, le prince doit faire près de 5 victimes pour qu'un tour soit complété. Pour cela, il verse quelques gouttes de vin rouge sur le costume de sa cible et laisse le temps le lui faire remarquer.Reprit-il d'une voix plus forte, intense. Il posa un regard sur sa robe et passa la main sur la tâche séchée. Ne semblant prêter aucunement attention à ce qu'il pouvait se trouver en dessous. Ce n'est pas le prince du crime qui a renversé son verre sur ta robe...Son regard se détacha de la robe pour remonter jusqu'à elle. Tu n'es pas une victime, mais une simple erreur... Un dommage collatéral.
Elle le fixa interloquée à cette révélation. Attrapant le pan de sa création souillée et déchirée, Mari sentit un sentiment de colère monter en elle de manière incontrôlable. Elle n'était qu'un dommage collatéral. C'était humiliant. Elle ne pouvait même pas se permettre d'exprimer sa rage. Mais après tout, Maître Fu n'avait pas pu le faire non plus...
Saisissant les émotions que dissimulaient ses yeux, l'ange prit une expression étonnée face à ce qu'elle lui renvoyait. Ses doigts se déplacèrent, se plaçant sous son menton duquel il se rapprocha.
- Oh non, s'il te plait, ne fais pas cette tête. Ce n'est pas de ta faute, je le sais bien... C'est le prince qu'il faut punir et je te promets qu'il le sera. À cause de lui, tu as été emmené dans une histoire qui ne te concernait pas.Il afficha une moue triste. Ton destin t'as joué un mauvais tour, ma pauvre.
Il se redressa d'un mouvement vif, et s'éloigna d'elle de quelques pas.
- Ne t'en fais pas, c'est bientôt fini. Je ne t'ai pas laissé mourir car tu as encore des preuves à faire. Tu peux encore changer et me rejoindre au Paradis ! Il tourna vivement les talons, lui faisant de nouveau face. Un sourire resplendissant naissait au coin de sa bouche tandis qu'il étendait ses bras d'un geste théâtrale. Ton âme est tâchée, tout comme ta robe, Marinette Dupain-Cheng. Tu as commis des erreurs dans ta vie mais tu peux encore les réparer ! Repentis-toi et laisse-moi te purifier !
Pour la seconde fois, l'asiatique tenta de quitter la table en marbre sur laquelle elle se trouvait. Violente, la douleur revînt à la charge, la rappelant à l'ordre. Cependant, Mari ne l'écouta pas. Prise d'une hargne nouvelle, elle voulait l'ignorer et montrer à quel point elle était déterminée à quitter cet endroit. Cet homme n'était pas net. Elle risquait d'être en danger. Comment pouvait-il se définir ange au service de Dieu alors qu'il avait ce genre de pratique ? Depuis quand tuer et maltraiter son prochain était une bonne chose ? Elle ne connaissait rien à la religion, mais elle était sûre d'une chose, c'était que la Bible ne devait pas faire l'éloge à la souffrance.
Chancelante, elle afficha une grimace lorsqu'elle posa les pieds au sol. Mais au moins elle était désormais debout. S’apprêtant à faire son premier pas, elle tomba. Finalement, son corps n'était réellement pas prêt à fonctionner. Elle avait sans doute dû se casser la jambe droite durant sa chute aussi. Toujours aussi serviable, l'ange la recueillit dans ses bras, la soutenant afin qu'elle ne cède pas sous son propre poids.
- Hey, hey, hey... Tu ne fais pas attention à toi. Tu es imprudente.Tes côtes ainsi que ta jambe en ont pris un sacré coup. Je doute te voir marcher avant d'avoir fait un tour à l'hôpital. A cet instant, il semblait avoir pour l'héroïne, le parfait profil de l'ange gardien. Il semblait protecteur à son égard, comme une tasse brisée à quelques endroits. Mais avant de réparer ton enveloppe corporelle, il faut que tu répares ton âme. Repentis-toi, Marinette. Exprime tes regrets. Laisse-toi la parole... Nous avons tout notre temps.
En réalité, elle avait sans doute plus besoin d'un médecin et d'un miracle pour se soigner sur le champ que d'une confession. Et le temps lui était compté. Comptait-il la gardait en vie dans cet état jusqu'à ce qu'elle ait fait ce qu'il souhaitait ? C'était cruel de sa part. Elle regrettait presque d'avoir pu le percevoir comme un ange gardien à un moment donné. A vrai dire, elle ne devrait pas perdre cette idée de vue, il avait tout de même souhaitait tuer d'innombrables innocents.
- Vous êtes... un monstre... pourquoi ? Réussit-elle à émettre malgré la souffrance que lui renvoyée sa mâchoire sous la crispation.
L'homme plissa les sourcils, sans réellement comprendre où elle voulait en venir.
- Tu ne sais pas ce que tu dis... Tu as du prendre un sacré choc. Dangereux, il se plaça face à elle pour qu'elle puisse le regarder droit dans les yeux, sans pour autant la lâcher de son emprise. Je suis loin d'être un monstre.
Derrière lui, une paire d'ailes, immenses et majestueuses, se déploya. Elles recouvrirent bientôt tout le champ de vision de la jeune fille abasourdie. Il sourit.
- Vois-tu, ma chère, je suis un ange. Et moi, je peux t'aider à ne pas aller en Enfer.
Elle ne devait pas tomber dans son piège. Il ne fallait jamais juger un livre à sa couverture.
- Vous n'avez que les ailes pour moi... Tenta-t-elle dans un sourire.
A cet instant, son expression changea du tout au tout. Il n'était plus le gentilhomme qui souhaitait sauver son âme. Loin de là. Son sourire bienveillant disparut, son regard se noircit et vînt mépriser l'être qui se trouvait devant lui. Sans crier gare, il lâcha Marinette qui s'écroula au sol et il se redressa de tout son long.
- Tu es aveugle, pauvre inconsciente. Regarde toi, gisant au sol comme le futur cadavre que tu demeureras. Même lorsqu'un être céleste te tend les bras, tu trouves le moyen de t'enlaidir comme tous les autres. Vous êtes vraiment pitoyable... Il leva les yeux au ciel. Puis retira ses gants du bout des dents afin de les changer. Tant mieux pour moi. Je n'ai pas envie de toucher une âme aussi répugnante que la tienne, alors... Je te laisse à ton sort. Il sortit une seringue de sous sa veste avant de s'accroupir à nouveau. Tu vas dormir jusqu'à ce que tes amis reviennent. Ça ne devrait pas trop tarder, logiquement... Comme ça vous pourrez tous mourir ensemble.
Intransigeant, il piqua sans ménage sa jambe cassée, voulant éviter toutes espoirs qu'elle puisse se débattre et rater son coup. L'instant d'après, les paupières d la jeune fille devinrent lourde. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû faire confiance à cet homme. Elle aurait dû s'enfuir, elle aurait pu. Si elle avait eu son miraculous...
- Tikki... soupira-t-elle avant de se laisser tomber dans les bras de Morphée.
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
Something broke, I feel it
Si nos chemins doivent se séparer, que tout soit intériorisé. Je veux qu'on souffre de nos paroles manquées jusqu'à notre dernier souffle.
Janvier 2015 - Londres
À défaut de maintenir le titre de chien de garde de la reine - morte, désormais - pour enquêter sur les événements étranges que Londres pouvait dissimuler, l'ancien comte souhaitait garder un œil dans les affaires de la police et des détectives. Il prit du temps pour s'y forger un nom mais finalement, le voilà, à les superviser. Jeune, certes, mais vif d'esprit et bien accompagné, il pouvait se dire respecté par les services d'ordre déployé dans la ville et cela après beaucoup de rabaissements et de mis en doute. Cette place, il pouvait dire l'avoir gagné en toute honnêteté.
Alors que le jeune garçon partait en mission dans la plus grande discrétion, suivi de son fidèle diable de majordome, une atmosphère lourde de sens se portait sur leurs épaules. Cela faisait déjà quelques semaines, si ce n'était quelques mois, que ces deux-là ne s'entendaient plus très bien... Quelque chose s'était brisée. Le lien qui les avaient toujours tenu comme complices, symbole même de leur pacte, s'était comme effilé puis, douloureusement, déchiré. Ils ne se disaient plus rien. Ciel ne se confiait plus et Sebastian ne souhaitait, de toute manière, plus l'écouter. Entre le démon et sa proie, un fossé s'était grandement creusé.
"Sebastian. À leur retour, le garçon prit place derrière son bureau et brisa enfin ce silence déconcertant. Je n'ai pas le temps de m'occuper de cette affaire, elle serait trop longue à démêler. Je te demanderais donc de la résoudre sans moi.
- Pardon ? Mais... Hésita le majordome. D'après les enquêteurs, il n'y a absolument aucune piste à suivre. Rien ne nous permettrait d'arriver jusqu'au coupable. Il m'est impossible, à moi seul, de pouvoir clôturer l'affaire dans les délais les plus courts.
- Ah oui ? Un regard froid se porta à son égard. Pourtant, avant, tu y arrivais très bien. C'était même toi qui me demandais de faire tout le boulot pour aller plus vite mais je refusais toujours. Aujourd'hui je te le propose et tu me dis ne pas en être capable ? Tu t'affaiblis."
Sebastian ne supportait plus le comportement de son maître. Pourtant, Ciel n'avait pas tant changé que ça depuis les Enfers. Il gardait cette même noirceur contre laquelle il se battait et pour laquelle le diable s'était attaché à lui. Il restait toujours fidèle à ses convictions. La seule chose qui avait changé, au fond, c'était le contexte. C'était lui. Sebastian n'était plus totalement un démon, désormais. Il n'était plus mort et avait, par delà cette résurrection, retrouvé un monde et une identité qui ne dépendait plus de celle que lui avait offert l'enfant. Il était... Libre. Alors pourquoi gardait-il encore ce post de majordome ? Pourquoi écoutait-il encore les ordres d'un gamin ?
"Écoutez, il s'avança près du bureau où se tenait Ciel pour s'y appuyer et fixer celui qui se disait être son supérieur. Je ne suis pas invincible, d'accord ? Toutes les choses que j'ai pu faire dans votre esprit étaient simplement possible parce que vous le vouliez. C'était votre monde, votre scénario, vos souhaits, votre philosophie de la vie ! Je n'ai rien fait d'autres que de suivre l'image que vous aviez de moi pour vous entraîner dans les ténèbres, comme me le demandait mon travail ! Je n'ai pas cette faculté de pouvoir déterminer en un temps record le coupable de multiples meurtres simplement en jetant un coup d'œil à la scène du crime ! Ce n'est pas pour rien que des équipes entières y sont regroupées depuis des mois !"
La confrontation devenait presque trop évidente entre les deux garçons. Ils avaient perçu qu'un problème gonflait dans leur relation. Il était peut-être tant de le percer. De l'éclater une bonne fois pour toute pour que les distances se prennent. Ciel l'avait compris. Il l'attendait, ce tournant. Il l'incitait même, d'un sourire narquois :
"Est-ce que ça veut dire... Que sans moi, tu n'es rien ?"
C'était terminé. Il avait suffit de cette simple phrase qui touchait visiblement Sebastian en plein cœur pour que celui-ci s'échappe enfin de ses fils et mette un terme à un contrat qui ne tenait déjà plus.
"Ça suffit. C'en est trop... Il ne s'énerva pas. Ce n'était pas digne d'un départ comme il en avait l'habitude. Il se contenta simplement de tourner les talons la mâchoire serrée pour récupérer sa veste et ouvrir la porte. Débrouillez-vous, tout seul, puisque vous vous pensez tellement intelligent, persuadé n'avoir besoin de personne. Un dernier regard se tourna dans la direction du comte. Vous êtes orgueilleux, arrogant, présomptueux et immature. Et vous vous permettez de l'être parce que vous saviez qu'il y aurait toujours quelqu'un à vos côtés pour régler vos petits problèmes. Et bien c'est terminé. Je rends mon tablier, plus rien ne nous lit maintenant. Plus rien ne me retiens à vos côtés. Il passa la porte. Voyons voir combien de temps vous tiendrez tout seul, sans personne pour vous récupérer à la petit cuillère."
Et c'est ainsi que tout se finit. Sebastian prenait sa propre route tandis qu'il laissait Ciel Phantomhive à la dérive, alors avachi dans son siège car plus rien ne le retenait à faire bonne figure. Après tout, ce n'était qu'un enfant. Un enfant perspicace qui avait compris qu'il valait mieux laisser partir ceux à qui on tenait quand tout s'écroulait autour...
"Ça m'est égal... Il ricana légèrement, seul. Je n'ai pas besoin de toi. Tu n'étais qu'un pion sur mon échiquier. Je n'ai pas besoin de toi, tu m'entends ?! Il se redressa, s'emporta. Je suis Ciel PHANTOMHIVE ! CIEL -... Je..."
Il ne voulait pas pleurer mais l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds lui fit peur. Il laissait tout s'effondrer autour de lui et il patientait son tour, renversant les piles de papiers qui se trouvaient sur son bureau, sa lampe, ses livres, ses cadres...
"JE N'AI BESOIN DE PERSONNE ! Je suis... Je suis très bien seul... Puis doucement, faute d'énergie, il se calmait. J'ai toujours... été seul."
PLUMYTS 2020
OH MY DEAR LORD
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
De loin, avançant dans la nuit éclairée par les lampadaires de Londres, le groupe de sauveteurs en mission spéciale pour récupérer Ciel Phantomhive ressemblait plutôt à des touristes maudits. Des fantômes, pour ainsi dire, que les passants, au loin, fixaient du coin de l'œil avec jugement. Gabriel Agreste était de moins en moins à l'aise avec le déroulement de la situation, déjà persuadé que tout ce chemin ne menait à rien. Que le comte ne reviendrait jamais. Ou bien, pensait-il, ils tombaient dans un énorme coup tordu et Ciel n'était qu'un appât pour tous les prendre en traître. Sa vision n'était pas positive et à vrai dire, elle ne l'avait que rarement été ces derniers temps. Être entouré de démons, d'anges et de blessés n'aidaient visiblement pas. Le styliste avait l'impression d'échapper à la mort à chaque pas mais que celle-ci s'approcher de deux de plus pour le piéger à son prochain virage. Marinette n'était plus là - disparue -, Adrien tremblait d'un événement que le père semblait avoir raté, Opaline gardait un sang-froid déstabilisant qui laissait penser que pour sa propre vie, elle pourrait tous les laisser se noyer dans la Tamise et Ema - la seule enjouée de découvrir les paysages de cette capitale - donnait l'avis de s'indifférer de tout le monde. Les démons et les anges dégageaient une aura puissante et trop décalée de celles des humains. Gabriel s'inquiétait de ça, également. Il y avait-il un groupe... Ou deux groupes ? Et qui était contre qui ?
L'équipe avait retrouvé Marinette mais celle-ci était dans un sale état, en plus d'être endormie. Ils pouvaient penser que l'histoire se terminait, à l'avis d'Ash Landers, un ange fou à l'ambition de purifier le monde, ce n'était que le début. De ce que comprenait le groupe, Ash dirigeait le prince pour arriver à ses fins et son but n'était que de réduire à néant ceux qui venaient se mettre en travers de son chemin - eux à priori. Le problème, c'est que de son plan, il en avait échoué la quasi-totalité. Désormais, son seul pion s'était retourné contre lui. Et Ash se détournait de Dieu pour le vice, sous le regard perdu de tous. Gabriel Agreste voyait les visages se découdre peu à peu, les masques tomber d'eux-mêmes... Celui qu'il pensait être le méchant était tout autant une victime qu'eux et celui qui disait être le bien incarné s'enlaidissait de rictus désespérés.
"Ça suffit."
Voyant Ash prendre appui sur l'autel de Marinette l'inquiétait. Il avança de quelques pas prudents vers lui.
"Vous avez perdu, c'est terminé. Le prince s'est rendu, faites de même ! Personne ne va mourir, d'accord... Personne n'a à mourir. Vous dites vouloir purifier les gens mais vous êtes tout aussi sale que nous ! Regardez-vous !"
L'ange entendait seulement maintenant la voix de l'homme mais ce n'était pas au mauvais moment. Quand Gabriel parlait, en général, c'est qu'il avait quelque chose à dire. Sinon, il était plutôt d'allure discrète à réfléchir à un plan. Là, il n'en avait pas... Et Ash s'en doutait, ce qui le fit rire dans un sens.
"Tu me rabaisses à ton niveau, pauvre ignorant ? Ses yeux le fusillent. Mais c'est moi qui vous accueillais au Paradis autrefois... C'est moi qui vous ouvrais les portes ! Je vaux tellement mieux que vous, tous réunis ! Détruire la race humaine est la meilleure chose qu'il puisse arriver quand on voit à quel point elle se dégrade avec le temps ! Tous les vices vous appartiennent - à vous et aux démons ! Moi je ne fais que réparer vos erreurs ! Il n'y a point de création sans destruction."
Le terme, lourd de sens, fut le déclenchement soudain de l'explosion en éclat de tous les vitraux de l'Abbaye dans lequel ils se trouvaient. Aussi intriguant cela pouvait-il paraître, le danger éveillait chez certains des réflexes d'auto-protection... Ou de protection de ses proches. Gabriel, réalisant la chute du verre en nombre, se rua sur Adrien en lui ordonnant de se baisser. Ils en évitèrent certains mais quelques copeaux s'incrustèrent dans la chemise du styliste. Sebastian tira vivement le bras d'Ema pour l'inciter à se protéger à son tour en servant de bouclier. Ash se protégeait de ses ailes qui eux-mêmes protégèrent le corps bien amoché de Marinette. Le second ange de la pièce, Opaline, misa aussi sur l'auto-protection en brandissant ses ailes comme para-verre. Le bruit, par ailleurs, avait réussi à réveiller la seule personne qui dormait profondément alors que tout se décomposait autour d'elle. La jeune fille, dite le dommage collatéral de la bande, avait rapidement retrouvé du regard des visages familiers qui lui esquissèrent un sourire rassuré. Néanmoins, l'environnement, sa condition physique et les derniers événements reprirent vite contrôle de la réalité. Il n'était pas l'heure de se réjouir.
"Votre princesse est réveillée ! S'écria l'ange, penché à ses côtés d'un rire retenu. Dommage..."
Vivement, il empoigna le cou de la jeune fille et commença à l'étreindre douloureusement. Marinette revenait à peine parmi eux qu'elle manquait déjà d'air et sa vie était à nouveau mis en péril. Elle tentait de le repousser, en vain, laissant entendre à mi-voix :
"Laissez-moi. Vous êtes fou.
- Sebastian Michaelis ! Je tue ta protégée si tu ne me laisses pas partir !"
Mais ce dernier ne le prenait déjà pas aux sérieux. Ou du moins, sur le moment, il essayait.
"Tu crois que c'est une menace suffisante pour t'échapper ?" Pouffa-t-il simplement.
Le problème, c'est que l'otage n'était pas dans un assez bon état pour riposter. Elle était totalement dépourvue de moyen de défense et, d'un regard écarquillé, elle le réalisait. Adrien et Gabriel aurait souhaité lui venir en aide mais tous deux étaient hésitants quant à ce dont était capable l'ange si jamais ils s'approchaient de trop près mais également quant à la réaction calme de Sebastian. Avait-il un plan ? Il ne semblait pas. C'est Ema qui réussit un tour de force en s'approchant de son côté des ailes d'Ash pour venir en arracher à nouveau. L'ange, énervé et humilié, ne put s'empêcher de laisser Marinette pour violemment blesser la démone qu'il gifla de toutes ses forces.
"Mais arrête donc de faire ça, idiote !"
La jeune fille porta une main surprise à sa joue, ne s'attendant peut-être pas à un tel retournement, puis pleura à chaudes larmes. Ash n'en avait que faire, à vrai dire. Derrière-lui, Marinette prit ses jambes (fracturées) à son cou et se redressa difficilement pour rejoindre les bancs et ses alliés. Gabriel et Adrien l'aidèrent comme ils purent. La partie était, pour Ash Landers, déjà terminée. Opaline l'avait compris et c'est sagement qu'elle rangea ses ailes pour s'approcher de son ami et lancer sèchement :
"Tu ne crois pas t'être déjà assez ridiculisé ? Disparais d'ici, Ash."
Le coup fatal était toujours dans les mots. Il y avait de quoi le comprendre en voyant le visage se décomposer aux paroles de celle qui était autrefois son alliée. Opaline. Tous deux anges, ils avaient pu exterminer des villes des Enfers entières ensemble. Ils s'étaient alliés pour le cas Ciel Phantomhive également. Ils avaient beaucoup traversé et pourtant, les voilà, ennemis. Et des deux, Ash était le plus atteint physiquement et psychologiquement. Sa blessure saignait toujours et c'est donc, vacillant et essoufflé de chacun de ses gestes, qu'il fixait, incrédule, Opaline. Son regard vira en arrière-plan : Sebastian souriait, le prince était écœuré de voir l'ange qu'il avait pu servir et son otage avait retrouvé les siens. Ash perdait tout mais, mauvais joueur, ne l'accepta pas.
"MOI AU MOINS JE FAIS QUELQUE CHOSE, OPALINE ! Cria-t-il à la jeune fille, larmes dégoulinantes. Tu es de mèche avec des démons ET des humains et tu me dis que MOI je me ridiculise ?! Je n'ai aucun soutien de ta part ! Pourquoi est-ce que tu ne te joins pas à moi, pourquoi est-ce que tu ne les as pas tous laissé pourrir sous les flammes ?! Il rit de colère mais tremble à la fois. Storybrooke t'a totalement affaiblie, il avait raison. TU AURAIS DU M'AIDER ! Ses grands gestes et l'intonation portée n'arrangeait en rien sa blessure. Il s'essoufflait de lui-même. C'est Ciel que tu veux, hein ? Ça a toujours été lui de toute manière... Ciel par-ci, Ciel par-là... Alors très bien. Je vais aller chercher ton Ciel, moi."
Puis d'un vif et puissant mouvement d'ailes, il bondit jusqu'à la première ouverture que lui permettait le bâtiment et s'extirpa des regards.
"Opaline ! Ordonna alors immédiatement Sebastian. Suivez-le et dites-nous où il se rend !"
C'était ce que comptait faire l'ange avant même que le démon demanda et il le savait bien. Mais la voir obéir à un ordre de sa part le fit intérieurement sourire alors qu'il regardait Opaline prendre le même chemin qu'Ash. Suite au départ des deux ailés, le silence et le calme revint doucement. Marinette reposait assise sur un des bancs en compagnie d'Adrien et du père de son ami. Ce dernier ne put s'empêcher de manifester à haute voix les dégâts que tout le monde redoutait :
"J'ai peur qu'elle ait quelque chose de cassé... Il faut l'emmener à l'hôpital !
- Je ne sais pas si nous aurons le temps..." Hésita alors Sebastian.
C'était évident pour le majordome que ses priorités restaient son maître avant tout. Néanmoins, il savait que la jeune fille avait été victime d'un problème qui ne la concernait pas et avait souhaité les aider dès le commencement. Il n'était pas juste de la laisser à son sort maintenant, c'est d'ailleurs pourquoi il hésitait toujours quand le styliste vint l'interrompre dans ses réflexions, énervé de voir comment les priorités pouvaient varier d'Hommes à démons, de démons à anges...
"Le temps ? Le temps ?! Vous ne nous laissez aucun répit depuis le début de cette aventure, nous nous avez abandonné à plusieurs reprises alors que nous pas une seule fois et lorsqu'un membre de votre équipe a un problème, vous parlez de TEMPS ?
-L'hôpital serait en effet une option plus judicieuse..." Tenta la jeune blessée.
Sebastian ne pouvait rien face à de tels arguments. Il laissa passer une pause où Ema, après avoir fini de ranger toutes les plumes dans son sac quant à, sûrement, un projet de couture, ainsi qu'un ou deux morceaux de verre de vitrail, s'avança vers Marinette et tendit un pouce levé en espérant obtenir une réponse positive. Marinette sourit.
"J'ai connu mieux..."
Quoiqu'attristé de ce contre-temps, le démon relativisa et reprit avec assurance :
"Très bien ! Adrien, vous êtes son petit-ami si je ne me trompe pas. Conduisez-la à l'hôpital le plus proche ou appelez une ambulance pour qu'ils vous y conduisent. Ema, le prince, Gabriel et moi irons localiser Opaline et Ash et retrouverons le maître sous peu. On vous rejoindra à ce moment-là."
- Nous ne sommes pas en couple... Répondit, gênée, Marinette en baissant le regard.
Gabriel avait jeté un regard curieux à Adrien. Il savait les relations de couple difficiles dans la famille Agreste, espérant simplement que tout s'arrangerait pour son fils. Ce n'était pas le moment que lui aussi subisse un deuil à son tour. Il en était absolument hors de question. Sebastian, de plus, ne semblait pas beaucoup croire à la réponse de la jeune asiatique. Il se contenta de sourire, légèrement amusé, et laissa Adrien porter Marinette jusqu'à la sortie de l'Abbaye. Les groupes se divisaient à nouveau... Et il était difficile de tout superviser. Pour le moment, le styliste restait en compagnie d'Ema, de Sebastian et du prince. Ce dernier n'était connu que sous son titre pour le moment mais il prit vite les devants en espérant pouvoir se faire une place dans l'autre camp.
"Monsieur Michaelis... Je suis désolé pour ce qui est arrivé à Ciel. Je vous promets que je ne l'ai pas touché d'un cheveux ! Tout ce qu'on m'a demandé, c'était de vérifier la programmation de l'hélicoptère et de brûler Storybrooke. Même pour ça... J'ai échoué. Il s'inclina. Je m'excuse sincèrement."
Le démon sourit en lui priant d'un geste de se redresser.
"Quel est votre nom ? Vous devez bien en avoir un... ?
-William. Acquiesça-t-il. William Joersey."
Sebastian répéta le nom pour lui-même puis, tournant un regard vers Ema qui ne devait pas en comprendre grand chose, lui signa son nom en le pointant du doigt, comme pour expliquer l'essentiel. La jeune fille, alors, répéta le nom par de même signe et ajouta le terme "ami" à la fin. Terme que le messager démoniaque rendit à William avant que celui-ci ne fonde en larmes. Il remercia mille et une fois Ema de l'avoir sauvé et se maudissait de l'avoir jugé aussi vite. Certes, la démone ne le comprenait pas et il en était conscient, mais il savait que c'était tout ce qu'il pouvait faire pour le moment et cela jusqu'à ce que Gabriel ne les coupe tous.
"C'est du passé, maintenant. Si vous souhaitez vraiment vous racheter, il faut que vous nous aidiez à retrouver Ash Landers et Ciel Phantomhive. Vous pensez pouvoir le faire ?
- Oui ! Il hocha vivement la tête. Oui, je le peux ! Mr. Landers était très bavard ! Il a parlé d'une grande pièce de théâtre, d'un spectacle qu'on n'oublierait pas de sitôt ! Je p-
- Allons dehors, voulez-vous ? Si nous voyons des plumes flotter dans les airs, c'est sûrement qu'il y a un combat d'anges dans les parages."
Le quatuor s'exécuta, repassant par l'allée piégée de copeaux de verre désormais. Gabriel avait du, par ailleurs, retirer la chemise de son smoking pour laisser passer les morceaux qui avaient roulé dans son dos. Un cran de moins à l'échelle esthétique pour le styliste mais il passa outre au vu de circonstances beaucoup plus alarmantes. Dehors, il était le plus aux aguets avec le prince. Sebastian s'était laissé mettre un peu plus en retrait pour signer à sa partenaire démone :
"Ce que vous avez fait est bien."
Ema rougit, détournant le regard un instant.
"Papy m'a dit que les démons sont reconnus pour être méchants. Je ne suis pas méchante moi. Papy m'a dit que je pouvais être qui je veux. Je veux être quelqu'un de bien.
- Vous avez raison. L'ange a fait l'erreur de vous voir comme une arme mais c'est faux. Les démons ne sont pas si différents que les hommes... On leur laisse simplement croire que leur destin est déjà tracé et qu'il ne pourra jamais être changé."
C'était, du moins, ce que lui avait rappelé son maître avant que celui ne soit kidnappé. Ciel Phantomhive était de ceux qui pensaient que les anges et les démons ne changeaient pas par nature. Ils avaient comme obligation d'être untel et s'y plongeaient tête la première sans quoi ils étaient, de toute manière, noyés. Sebastian s'opposait-il à ce que pensait le garçon quand il offrait tant d'espoirs à Ema ? Il ne savait pas exactement. Mais de toute manière, ce n'était pas la réflexion à l'ordre du jour (quoique ?). Gabriel devait sûrement faire partie de ceux qui se méfier du titre plus que la personne puisque, toujours méfiant, il s'approcha de Sebastian d'un regard froid.
"Qu'est-ce que vous lui dites ?
- Moi ? Répondit le démon en levant deux mains plaidant non-coupables devant lui. Rien du tout. Je lui explique simplement qu'elle a bien agi en aidant le prince, c'est tout.
- Comparé à vous, vous voulez dire ? Silence. Vous n'avez absolument rien fait pour nous venir en aide ! Pourquoi ?"
Sebastian, sagement, sourit.
"Ce n'est pas mon rôle de vous indiquer les bons ou les mauvais choix."
Cette phrase énigmatique fut laissée en suspend quand deux coups de feu retentirent au loin, attirant alors l'attention de tout le monde si ce n'était Ema qui restait toujours sourde - ça n'a pas changé. Tous surpris, le prince s'écria vivement en pointant du doigt l'horizon :
"Je le savais ! Ils sont au quartier où se regroupe les théâtres de la capitale ! Le comte doit s'y trouver !
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Signa la jeune fille à l'attention de Sebastian.
- Des coups de feu." Répondit-il.
Son regard se porta sur Gabriel et ses dires de tout à l'heure. Tout faisait écho dans sa tête. Le styliste avait dit que personne n'avait à mourir dans cette histoire pourtant, l'écho de la douleur et de la souffrance résonnait encore et toujours. Songeur, il signa encore :
"Je ne sais pas combien d'entre nous reviendrons.
- Mon livre est en sécurité, alors ne te fais pas de souci pour moi. Il ne peut rien m'arriver de grave. Elle s'approcha alors de Gabriel et lui prit la main. Elle sourit. Ça va bien aller."
Sebastian était étonné de la réponse d'Ema, il n'en comprenait pas grands mots. Néanmoins, il sourit, invitant les deux jeunes gens à suivre le mouvement. Gabriel n'avait pas su où se mettre lorsque la démone lui prit les mains mais s'était contenté d'hocher la tête, assuré de ses paroles. Il voulait, du moins, s'en assurer.
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Opaline M. Santos
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ester Exposito
Today's laughs are tomorrow's tears,my deer
| Conte : Hazbin Hotel | Dans le monde des contes, je suis : : le plus beau des anges :)
« Life is a masquerade. Everywhere you look are people hiding behind masks. »
Cette soirée avait été troublante pour Opaline, qui n'aurait jamais pensé croiser la route d'un autre ange. Si ce sauvetage ressemblait depuis le départ à une balade de santé, ponctuée par un enlèvement et un petit incendie, il avait prit une toute autre tournure quand son regard avait croisé celui de son vieil ami. L'explosion des vitraux avait à peine effleuré les ailes d'Opaline, qu'elle se levait déjà, forte de son charisme angélique, pour venir se planter devant Ash. Elle ne supportait pas que celui avec qui elle avait grandit, puisse agir de la sorte. Cette humiliation publique lui donnait la nausée. En tant que Commandante, elle lui ordonna de disparaître, mais l'ange préférait visiblement user de ses dernières forces pour aggraver son cas. Ses paroles heurtèrent Opaline de plein fouet, qui dut se faire violence pour ne pas achever son interlocuteur. Elle se savait plus maline, et plus résistante qu'Ash en temps normal, alors dans l'état dans lequel il se trouvait, elle n'en aurait fait qu'une bouchée.
Le vol gracieux des anges aurait pu attirer l'attention des passants, si la nuit n'avait pas déjà tiré son manteau sombre sur Londres. Les deux ailés avaient pris leur envol tour à tour, l'un pour fuir, et l'autre pour retrouver le comte Phantomhive. Ash tournait et virait dans les airs, essayant en vain de distancer Opaline. Il longea la Tamise, ponctuant son vol de regards en arrière afin de s'assurer que la jeune femme ne soit pas trop près. Lorsque l'une de ses ailes frôla l'eau, il remonta vivement pour prendre en hauteur et allonger la distance qui le séparait de sa camarade. Puis, il se rapprocha à nouveau de la terre pour aller se poser au sommet d'une grande roue éteinte. Il pivota ensuite vers la commandante, qu'il avait été incapable de semer :
« Tu es irrécupérable, Opaline... Tout ça pour un gamin. Il n'en vaut pas la peine ! »
Elle atterrit à son tour sur la carcasse métallique, à laquelle chaque coup de vent arrachait des grondements sinistres. Ils avaient beau être perchés à plus d'une centaine de mètres, aucun d'entre-eux ne tremblait.
« Je n’ai pas de leçon à recevoir de toi, un ange poignardé dans le dos par un humain. » cracha Opaline au visage de son interlocuteur.
Elle vit ses poings se serrer, et malgré sa mâchoire crispée, quelques paroles s’échappèrent:
« Rien ne s'est passé comme prévu, c'est certain... Ça ne serait pas arrivé si nous étions encore au Paradis, avec les autres... Le monde n'est pas fait pour être déséquilibré à ce point... Après y avoir songé un instant, il observa la jeune femme, le regard plissé avant de demander: Pourquoi tu les as sauvés ? Je n'arrive pas à comprendre... Tu aurais pu partir à la recherche du comte toute seule, tu n'avais pas besoin d'eux ! Pourquoi tu les as aidés ? » « Quoique tu penses, nous aurons toujours l’avantage sur les démons, et sur les humain, c’est dans l’ordre des choses. Heureusement, ta petite prestation de ce soir n’illustre pas le comportement de tous les anges. Elle l'observa d'un air hautain. Et pour ne pas répondre à tes interrogations: mes motivations ne te regardent pas. »
Elle ne s'était pas laissé le temps de la réflexion, pour la simple et bonne raison qu'elle l'avait déjà eu. Opaline savait faire deux choses en même temps, en l’occurrence penser et agir. Depuis le début de ce sauvetage, elle alliait menaces et questionnements, étouffements et interrogations, répliques cinglantes et délibérations mentales. Elle s'était donc déjà demandé une centaine de fois quelles étaient les raisons qui la poussaient à aider humains et démons, au lieu de s'enfuir à tire d'aile pour retrouver le comte. La réponse à tout cela était qu'Opaline était un leader d'exception. Depuis son arrivée à Storybrooke, elle supervisait toujours la Brigade d'Extermination, seulement, ils ne frappaient plus en groupe. S'ils étaient parfaitement dans leur droit en Enfer, cette ville de malheur bridait leur champ d'action. Il fallait savoir se faire discret, les anges agissaient donc chacun de leur côté. Avoir à nouveau pu faire partie d'un groupe laissait un goût de nostalgie dans sa bouche, ses instincts la poussaient donc à œuvrer de concert avec les autres. Et à les protéger.
« Tu n'es pas sérieuse ? Il semblait la foudroyer du regard, et pourtant, il souriait. Visiblement amusé d'être tourné en ridicule. Il porta une main à sa blessure, toussa un peu puis reprit: Mon comportement est une erreur, je l'assumerai de moi-même... Mais, Opaline... Tu n'es pas la seule à avoir changé. Je pensais simplement que nous choisirions le même camp. Il regarda autour de lui, songeur. T- Tu es d'accord avec ce que j'ai dit, n'est-ce pas ? Tu es d'accord que les hommes doivent tous périr pour créer un monde meilleur basé sur des valeurs plus saines !? »
Le comportement d'Ash la replongeait en enfance, lorsqu'ils se voyaient tous les jours à l'Ecole des Anges. Malgré le fait qu'il soit plus âgé qu'Opaline, il n'avait eu de cesse de rechercher sa compagnie, jusqu'à rejoindre le Bataillon d'Extermination. Elle sourit à son tour:
« Tu as toujours eu besoin de mon approbation, ça ne m’étonne pas que ce soit encore le cas après toutes ces années... Elle s'approcha de lui pour poser une main sur son épaule. Sais-tu comment sont faits les anges, Ash ? Ceux qui rejoignent le Bataillon d’Extermination, ceux qui réduisent les démons au silence... Ce sont des humains. Pire, ce sont des pécheurs. Elle n'avait pas pris le temps d'attendre sa réponse, sachant pertinemment qu'il la connaissait. Puis, elle plongea son regard dans celui de son interlocuteur. Ce monde hideux n’est pas fait pour nous, ce n’est qu’une usine à anges exterminateurs et à démons. Cesse de ternir notre nom en voulant le réformer. » « Dit la Commandante du Bataillon d'Extermination, justement... Son regard se perdit sur le sol. Je refuse de me dire que j'ai fait tout ça pour rien... »
Les anges avaient besoin des humains et des démons. Cette réalité avait toujours irrité Opaline au plus au point, mais elle avait réussit à l'accepter. Certains humains entrés dans son bataillon étaient devenus des guerriers aguerris, des anges qui avaient obtenu le respect et la considération de leur supérieure. Le fait qu'ils aient été humains ne représentait alors plus rien à ses yeux, puisque cette piètre condition était éclipsée par le statut d'ange exterminateur. En ce qui concernait les démons, l'existence d'un Bataillon d'Extermination aurait été inutile sans âmes à supprimer. Mais tandis qu'elle commençait à se lancer dans de longues réflexions, Ash disparaissait devant ses yeux. Il se laissa tomber en arrière, comme l'un de ces humains ayant perdu goût à la vie. Son corps fendit l'air sur plusieurs dizaines de mètres, jusqu'à s'approcher dangereusement du sol. Par la grâce de Dieu, il parvint à l'éviter de justesse en prenant son envol. Opaline ne perçut pas cela comme une tentative de fuite -bien que ç'aurait pu en avoir l'air,- mais comme une invitation, une promenade nocturne. Elle déploya à nouveau ses ailes et décolla doucement ses pieds du sol, légère comme l'air. Elle suivit Ash derrière Big Ben, jusqu'aux toits d'un autre quartier. Seule la lumière de la lune éclairait à présent leurs longues plumes blanche, les éclairages de la ville se trouvant loin derrière eux.
Il s'engouffra dans une ruelle, supposant qu'elle était assez large pour le laisser passer. Soudain, son aile frappa la pointe d'un toit. Et il chuta. Aucune prise ne lui permit de se rattraper, et Opaline, qui s'était jetée après lui, ne parvint pas à empêcher sa descente vers la ruelle. Elle atterrit à ses côtés, l'air soucieux quant à sa santé, mais n'osa d'abord pas l'approcher. Le pitoyable spectacle auquel elle devait faire face l'effrayait, la terreur prenant le pas sur ses instincts. Ash était allongé dans l'ombre, les ailes sales et recroquevillées sur un corps qui avait tout perdu de sa prestance. Elle réalisa alors avec effroi, que le monde des Hommes était assez gangrené pour pouvoir arracher leur beauté aux anges. Elle voyait sa propre peur se refléter dans les yeux de son camarade, qui gisait sur le sol, secoué de tremblements. Il paniqua:
« Écoute-moi, Opaline, écoute-moi ! J- Je... Je ne vais pas pouvoir... Je crois pas que je vais y arriver... »
Devant l'inquiétude de son camarade, les instincts de la jeune femme revinrent. Elle se jeta à son chevet, demandant d'un air anxieux:
« Arriver à quoi ? À vivre ? De quoi tu parles ? »
Il prit du temps à répondre, observant sa plaie d'un air soucieux. Le sang qui tâchait ses vêtements s'étendait encore et encore, comme une rivière vermeille que des pluies torrentielles auraient fait sortir de son lit. Voler sans se soucier de sa blessure devait l'avoir élargit, mais Opaline n'osait pas soulever la chemise d'Ash pour constater les dégâts. Au cours de sa vie, elle n'avait pu observer que très peu de cas d'anges accidentés. Pour la simple et bonne raison, que dans un monde où la loi du plus fort régnait, les habitants du Paradis étaient en haut de la chaîne alimentaire. Voir un ange blessé, un ami qui plus est, constituait l'un des cauchemars qui hantaient ses nuits. Si elle ne discernait pas nettement la plaie, alors elle pouvait encore essayer de se convaincre que ce n'était pas réel.
« J'irai pas... Il était presque incapable d'articuler, se retenant de pleurer. Opaline, je ne retournerai pas au Paradis... »
L'amie soucieuse de l'état d'Ash se tassa dans un coin de son esprit, pour laisser place à la Commandante. D'une voix ferme, elle affirma:
« Bien sûr que si. Mais certainement pas aujourd’hui. Puis, elle se leva d'un coup et observa l'autre ange de haut. Relève toi, je ne laisserai pas un frère d’arme mourir. Marche, et répare tes fautes. »
Elle lui tendit une main, autant pour l'inciter à se remettre sur ses pieds, que pour l'aider. Il vacilla, puis essaya de parler malgré la douleur qui serrait sa mâchoire:
« J- J'ai perdu beaucoup de sang, Opaline... Nous ne sommes plus totalement... Immortels. Il rit. Je suis ridicule, n'est-ce pas ? Qui aurait pu croire que je tomberais aussi bas... Son rire cessa. Je suis désolé... Opaline, tu dois me laisser là... »
La jeune femme resta ferme, malgré ses yeux qui devenaient humide et sa gorge qui se nouait. Le chagrin résonnait dans sa voix, mais elle ne se détournait pas de son rôle de Commandant. Elle avait des responsabilités, des tâches à remplir. Garder ses anges en vie en faisait partie.
« Relève toi, Ash. C’est un ordre. Je ne te laisserai pas ici. Tu as des ailes, une chute n’est rien quand on peut toucher les cieux. » « Tu devrais pas... Être aussi gentille avec moi... Il s'appuya sur le mur le plus proche. Même en combat tu ne laissais pas tomber ton bataillon. Tu étais une bonne commandante... Pleurs et rires se mêlaient dans sa voix. Ce temps me manque... Le temps où tout nous réussissait. »
Opaline devait se concentrer pour ne pas céder à la nostalgie à son tour. Tout ce qu'il énonçait était vrai. Ce monde n'était pas fait pour eux, il ne faisait que les entacher. Dire que le Paradis ne lui manquait pas cruellement aurait été mentir, elle aurait tout donné pour retrouver sa vie d'antan. A bien y réfléchir, elle aurait même pu donner... Ciel Phantomhive. Ils avaient toujours observé la terre des humains de loin, riant de leurs bêtises, les méprisant à distance. Jamais ils n'auraient imaginé devoir être un jour réduits à les côtoyer. Ash prit une grande inspiration, avant d'assurer:
« Mais tu ne m'aideras pas longtemps... Pas quand tu sauras ce qu'il s'est passé. Son regard se leva vers Opaline. Si je ne meurs pas d'une chute ou d'un coup de poignard, je mourrai à coup sûr des mains du démon qui t'accompagne. Il ne me laissera pas ici... »
La mention de Sebastian, amena immédiatement Opaline à songer que les paroles d'Ash avaient un rapport avec Ciel. Elle fit un pas en arrière, mieux valait qu'elle soit loin de lui s'il devait lui faire une annonce fâcheuse. Peu de personnes étaient vraiment au courant que la jeune femme avait un problème avec la colère, son interlocuteur n'en avait d'ailleurs jamais eu vent. D'autant plus que, lorsque le comte Phantomhive était au cœur des préoccupations, sa rage était décuplée.
« Qu’as-tu fait ? »
Il rit.
« Tu vois ? Je m'en doutais... Mais je ne t'en veux pas, c'est tout ce que je mérite... Son regard plongea dans le vide, semblant noyé sous les regrets. Il s'agenouilla difficilement, une main toujours appuyée sur sa blessure. Six ans, Opaline... C'est très long... Très long pour des personnes à qui l'au-delà manque. On peut dire ce qu'on veut de Ciel Phantomhive... Mais l'au-delà lui manquait. C'était certain. Il vivait dans le mensonge mais c'était un mensonge qu'il avait choisi. Le paradis qu'on offrait, mais différemment en quelque sorte. Il toussa. L'âme de ce garçon a réussi à banaliser toutes les autres tant elle était puissante. Il a réussi -... À construire un monde autour de lui et cela par la seule force de son esprit. On sait tous qu'Alastor avait permis cette capacité, mais Ciel l'a décuplée... Ce garçon... Ne peut pas avoir une vie normale... »
Sa toux fut cette fois suivit par un cracha de sang, à la vue duquel il écarquilla les yeux. Opaline savait pertinemment que l'âme du comte était inestimable, c'était précisément la raison pour laquelle elle ne quittait jamais ses pensées. Mais pourquoi l'ange lui confiait tout cela ? Elle recula à nouveau d'un pas, puis réitéra sa question, un regard presque froid posé sur son camarade:
« Qu’as-tu fait, Ash ? » « Il n'y a pas de prince du crime... Son regard chercha à nouveau celui d'Opaline. Tout ce jeu auquel on vous initie... Est un coup-monté. »
Elle supprima la distance qu'il y avait entre elle et Ash en une fraction de secondes, pour venir poser une main sur son épaule. Sa poigne était ferme, et sans vraiment le vouloir, elle pressait légèrement sa chaire entre ses doigts fins.
« Un coup monté ? De quel ordre ? Le vieux chauve a parlé d’une pièce de théâtre, c’est à ça que tu fais référence ? »
Il acquiesça.
« C'est moi qui lui ai dit ça, oui... Opaline, tu es dans un jeu plus grand que tu ne le penses, tu ne peux pas. Gagner. Arrête de courir après le comte... Les traits de son visage étaient tirés par la fatigue, il palissait à vue d’œil. Et soudain, il éclata en sanglots. J'ai très peur... Je ne veux pas finir là-bas... Je ne veux pas... »
Opaline prit le menton de son interlocuteur dans une main, pour qu'il la regarde dans les yeux.
« Tu ne vas pas mourir. Pas dans cette ruelle comme un chien galeux. Voilà ce qui va se passer: tu vas te rendre dans l’hôpital le plus proche afin que des soins te soient prodigués, après quoi tu rentreras à Storybrooke. Sebastian ne te touchera pas, je m’en assurerai personnellement. Elle fit à nouveau glisser sa main sur son épaule: Maintenant, raconte moi ce que tu as fait. Sans n’omettre aucun détail. »
Sebastian était peut-être un majordome de renom, mais en tant que démon, ce n'était pas le plus aguerrit. S'il se permettait de toucher au moindre cheveu blond d'Ash, Opaline lui tomberait dessus en un éclair. Le jeune homme ferma les yeux un instant, souriant à travers ses larmes. Puis il acquiesça.
« Tu as été conduite dans la création d'une pièce de théâtre à grande échelle... Le bal n'était qu'un prétexte pour réaliser la scène du kidnapping mais t-tout ça... Ce n'était qu'une mise en scène. Il prit le bras de l'ange. Opaline, Ciel Phantomhive a ordonné tout ça et Sebastian est au courant... Ils mènent ensemble la danse pour vous mener tout droit dans leur piège ! Ils vous testent, Opaline ! J- Je n'étais qu'un pion parmi tous les autres... Je me suis joins à eux pour ce plan... Ils voulaient simplement que je trouve leur prince du crime, un homme désespéré qui saurait obéir qu'importe l'ordre. Il est si simple de faire tomber à genoux des êtres faibles quand ils voient ce qu'on représente et qu'on leur promet monts et merveilles... Son regard chuta vers ses pieds et sa poigne se serra. Mais j'ai été tout aussi faible, Opaline... Pitoyable... Je pensais que Ciel voulait passer de ce mauvais côté, celui que tu espérais tant de lui - tu te souviens ? Mais... À l'Abbaye... J'ai compris que le jeu était, depuis le début, prévu pour se retourner contre moi... Sebastian se fichait de mon sort et de ma participation à leur plan... »
La jeune femme n'aurait jamais pu imaginer que celui qui avait orchestré l'enlèvement du comte, était en fait le comte lui-même. Un large sourire vint s'étirer sur ses lèvres, elle eut beau essayer d'adopter un air neutre, c'était impossible. Elle était incapable de cacher l'excitation qu'elle ressentait, à l'idée de faire partie de cette mise en scène. Elle était très portée sur l'art dramatique, qu'elle pratiquait elle-même. Mais avoir un rôle dans une pièce orchestrée par Ciel Phantomhive était inespéré. Ash fut prit d'une nouvelle quinte de toux. Il inspira, puis expira avec difficulté et ajouta, à mi-voix:
« Il n'y a que toi qui a été là pour moi malgré mes erreurs... »
Et elle le serait toujours. Elle aurait pu sacrifier sa vie pour Ash, ou n'importe lequel de ses anges. Elle posa une main sur la joue du blond, et expliqua avec tendresse:
« Oh Ash... Si Ciel était aussi facile à manipuler, il ne susciterait pas mon intérêt. Elle consulta l'heure, d'un bref coup d’œil dans la direction de Big Ben, puis ajouta: Il me reste du temps, je vais t’emmener à l’hôpital. Puis, j’irai me jeter dans la gueule du loup. »
Ash remercia Opaline d'un sourire, qui se refléta sur les lèvres de la jeune femme.
« Tu ne m'en veux pas trop de ne pas t'avoir prévenu, d'avoir fait chemin à part... ? Je n'aurais jamais cru te voir sur la liste des victimes, je t'assure... Mais je suis heureux que ça soit toi. Il marqua une pause, durant laquelle ses jambes cédèrent sous son poids. Il lâcha prise pour poser son front contre son poing, lui-même appuyé sur le sol boueux de la ruelle. Tu es la seule qui mérite de tomber dans son piège tout en étant consciente que c'en est un. Fais attention à toi... Il n'est plus... Exactement comme avant. Plus sombre, peut-être... Une nouvelle quinte de toux expulsa du sang de sa bouche. Je suis désolé... » « Je pense que ce que tu as subit ce soir est suffisant pour que je n’y ajoute pas en plus des reproches. Et ne t’en fais pas pour moi... Je n’ai pas peur de l’obscurité. »
Opaline lui fit signe de ranger ses ailes, déployant les siennes. Puis, elle se baissa pour le soulever, grinçant des dents à chaque couinement de douleur. Elle le chargea sur son épaule avec la plus grande délicatesse, et se hâta de rejoindre l'hôpital le plus proche. Les rues de Londres lui étaient inconnues, mais son sens de l'observation lui rendait service. Perchée sur la grande roue, elle avait aperçut un peu plus tôt un hôpital non loin sur la rive. Quelques battements d'ailes plus tard, elle franchissait la porte battante du service des urgences, soutenant Ash du mieux qu'elle pouvait.
(c) DΛNDELION
Adrien Agreste
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ∂α¢яє мσитgσмєяу ♥
S H A D O W S settle on the place that you left.
| Conte : мιяα¢υℓσυѕ ℓα∂увυg: ℓєѕ ανєитυяєѕ ∂є ℓα∂увυg єт ¢нαт иσιя | Dans le monde des contes, je suis : : α∂яιєи αкα ℓє ѕєυℓ єт ℓ'υиιqυє ¢нαт иσιя !
How many days until you shed the pain of your darker days?
A great hero teaches an entire city that dancing is the greatest thing there is.
❆
The greatest things you'll ever know are invisible
Adrien se sentait légèrement secoué depuis cette femme qu'il avait rencontré sur le toit du Big Ben. Elle aurait pût mourir mais Adrien l'avait sauvé et il avait encore du mal à y croire. Parler de ce qu'il ressentait à cette inconnu l'avait rendu vulnérable mais lui avait aussi fait beaucoup de bien. Il avait principalement parlé de Marinette, parce qu'il s'inquiétait pour elle, parce qu'il voulait tout réparer avec elle. Cette distance entre eux lui faisait vraiment mal. Et savoir qu'elle était quelque part dans le monde en train de souffrir physiquement mais aussi mentalement le rendait presque malade. Une fois rentré dans l'Abbaye avec le reste du groupe, se regard se posa directement sur le corps blessé de Marinette qui était sur une table. Il fallait avouer qu'il n'avait pas vraiment suivie la conversation après ça. Il savait que son père l'avait sauvé d'une pluie de verre et voilà. Ce n'était pas de sa faute après tout. Son regard était rivé sur Marinette tout le long de la scène. Il voulait croiser son regard afin de savoir si elle allait bien. C'était une question ridicule mais il voulait surtout savoir si elle n'était pas mourant. Bon sang, Adrien aurait été prêt à tout pour se transformer en Chat Noir afin de la sortir de cette petite guerre ridicule mais même avec la pression, il n'oubliait pas la demande de Maître Fu, il n'oublierait jamais. Ne jamais révéler son identité secrète. Marinette la connaissait certes mais c'était tout. Il ne voulait pas prendre plus de risque. Pas maintenant. Pas devant ces personnes.
Opaline partit à la poursuite de Ash sous la demande de Sebastian et Adrien profita alors de ce moment de calme pour venir prendre Marinette dans ses bras avec l'aide de son père. Gabriel ne semblait pas vouloir l'empêcher de partir à l'hôpital et cela touchait énormément Adrien. Son père était plus que compréhensif depuis quelque temps. Il remercia alors ce dernier avant de quitter l'Abbaye. Il sortit avec l'asiatique dans ses bras, qu'il portait comme une princesse. Il posa délicatement la jeune femme sur le banc avant d'appeler l'ambulance qui ne mit pas trop de temps à arriver. Le blond n'avait pas le temps d'échanger avec Marinette, les ambulanciers montèrent l'asiatique à l'arrière et Adrien suivit le mouvement. En montant le jeune Agreste entendit de nombreux coup de feu dans un quartier plus au Nord de l'Abbaye. Il vit le groupe se diriger vers le bruit et cela inquiéta Adrien pendant plusieurs secondes avant de se rencontrer sur Marinette. Il fallait le dire, ce n'était pas une nuit comme les autres. Ils arrivèrent rapidement à St Thomas' Hopital. Ils sortirent Marinette du véhicule sur un brancard et Adrien marcha rapidement à côté d'elle tout en affichant une petite moue.
« Je suis vraiment désolé, Marinette. J'aurai dû te sauver. Pardon... »
« Tu ne pouvais rien faire Adrien... »
Marinette afficha un petit sourire qui se devait être rassurant. Mais à travers ce sourire il voyait que la jeune femme était en train de souffrir, qu'elle ne payait le prix. Qu'avait-elle fait pour mériter tout ça ? Rien. Adrien sentit sa gorge se serrer alors qu'il continuait de marcher rapidement à côté de la jeune femme. Il joua un moment avec ses mains avant de replonger son regard dans celui de son amie.
« J'aurai un cadeau à te donner une fois qu'on ce sera occupé de toi. J'espère que tu l'accepteras. »
« Je ne pense pas que recevoir un cadeau soit le bon moment... »
« Au contraire. Je penses que c'est le moment parfait. »
Adrien afficha un petit sourire avant de lui faire un petit clin d'oeil. Les médecins firent signe au blond de ne plus continuer son chemin à partir de maintenant et d'attendre dans la salle d'attente. Il allait s'occuper de Marinette maintenant. Tout allait pour le mieux pas vrai ? Adrien se dirigea alors rapidement la salle et se prit en passant, une bouteille d'eau au distributeur de boisson. Il s'assit sur une chaise avant de pousser un long soupir de fatigue. Quelqu'un s'assit en face du blond et il ne fit pas attention à cette personne dans un premier temps mais quand la personne croisa ses jambes et remit ses lunettes, il comprit rapidement. Claude se tenait juste en face de lui. Adrien fronça directement les sourcils.
« Vous ? Qu'est ce que vous faites ici ? »
« Je ne m'attendais pas à un tel accueil. Il y a encore quelques heures nous étions dans la même équipe, avec un même objectif. Quand cela a-t-il changé ? » lâcha Claude étonné.
Adrien fixa un moment le démon avant de finalement poser sa bouteille d'eau sur le sol tout en poussant un nouveau soupir avant qu'il passa nerveusement sa main sur son visage afin de se calmer un peu. Il était à bout de nerf. C'était rare venant de lui et pourtant ce soir il perdait ses moyens. Il respira un bon coup replongeant son regard dans celui de Claude.
« Depuis que Marinette est à l'hôpital sûrement. »
Claude poussa un soupir avant de s'appuyer sur le dossier du fauteuil tout en croisant ses bras contre son torse. Ce n'était pas le genre de réaction qu'il attendait de la part de Claude c'est vrai. Ce démon était souvent impassible pourtant. Même Sebastian avait de meilleur réaction à côté de lui et pourtant. Adrien ne lâchait pas Claude du regard pour le coup.
« Je comprends. Je n'étais pas là au bon moment, vous devez vous sentir... » Claude chercha un mot assez impactant. « Trahi. »
Ce que disait Claude n'était pas totalement faux. Étrange que ce dernier n'était pas là quand il avait le plus besoin de lui. Quand Marinette avait besoin de son aide. Adrien arrêta alors de froncer les sourcils avant de regarder autour de lui. Pourquoi il se sentait soudainement méfiant ? Aucune idée. Sûrement à cause du mot que Claude venait d'employer.
« C'est le mot, oui. Tu ne serais pas au courant de quelque chose, Claude ? Quelque chose que je ne sais pas ? »
Claude semblait encore une fois surpris. Sûrement parce que Adrien venait de le tutoyer au lieu de le vouvoyer. C'était voulu, Adrien voulait lui faire comprendre qu'il avait besoin de savoir. Il voulait lui faire comprendre qu'il n'avait pas le droit de se faire traiter comme un objet, surtout Marinette qui en avait payé le prix. Adrien était perdu et en colère. Et avec tout ce qu'il se passait, c'étai entièrement normal. Une jeune femme en blouse blanche interrompit leur conversation pour donner des nouvelles de Marinette.
« Bonsoir... Vous êtes des proches de Mlle. Dupain-Cheng, n'est-ce pas ? J'ai la permission de vous conduire à sa chambre avant qu'on ne s'occupe d'elle. Elle nous a expliqué dans les grandes lignes ce qui lui était arrivée... Et de ce que j'ai entendu, elle s'en sort remarquablement bien. Une fracture à la jambe, un hématome à la tempe, plusieurs bleus au niveau de la hanche, des côtes et des épaules mais rien ne semblent cassés. Nous en saurons plus après les résultat de la radio mais jusqu'ici, il semble que seul un plâtre suffira. Je vous invite à la rejoindre jusqu'à ce qu'on vous fasse part de la suite. »
Adrien poussa un petit soupir de soulagement avant de remercier gentiment la jeune femme qui lui donna le numéro de la chambre avant de partir. Il s'apprêtait à prendre l'ascenceur pour rendre visite à Marinette mais il s'arrêta en plein milieu de sa marche avant de se tourner doucement vers Claude qui se tenait toujours derrière lui. Le jeune Agreste regarda le démon un bon moment.
« Si tu as quelque chose à me dire, tu devras le faire devant Marinette aussi. Elle a le droit de savoir ce qu'il se passe. » il fronça de nouveau les sourcils. « Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe ce soir. J'ai juste le sentiment que tu es au courant de quelque chose, Claude. Je me trompes ? »
Claude était impassible, il ne niait pas les dires de Adrien. D'ailleurs le démon suivit le jeune Agreste dans l’ascenseur qui les mena au bon étage. Une fois sortit de ce dernier, Claude se mit à souffler.
« En effet. C'est d'ailleurs la raison de ma présence ici. Maintenant, si tu permets... »
Il montra la porte de Marinette qui était encore fermé. Claude l'invita à entrer en premier et c'est ce que fit Adrien. Il ouvrit la porte et afficha un petit sourire à la jeune femme avant de venir s'asseoir à côté du lit de Marinette. Il posa instinctivement sa main sur la couverture de son lit avant de fixer l'asiatique puis le démon.
« Comme tu vois, Marinette. On a de la visite. Claude a quelque chose à nous dire apparemment. »
« Avant toute chose... Marinette, comment vous sentez-vous ? » demanda Claude en refermant la porte derrière lui.
« En dehors d'avoir l'impression d'être passé sous un camion... ça va mieux. » Claude hocha doucement la tête après les dires de Marinette.
« Très bien... » Claude marqua une pause et voit que la parole était à lui puisque le silence s'installa dans la pièce. Il replaça une nouvelle fois ses lunettes sur son nez avant de soupirer. « Je n'ai pas été totalement honnête avec vous... » Silence. « À l'entrepôt, je vous ai dit que Ciel Phantomhive n'était pas là. C'était vrai, j'avais particulièrement vérifié. Il n'y avait aucune trace du comte. Pour moi, il était évident qu'il se trouvait à Londres... Et il n'était pas seul. Sebastian était avec lui. Il l'avait dit : Il est impossible pour un être humain de se rendre aussi loin en un temps aussi court. C'est pourquoi je le soupçonnais de l'avoir conduit jusqu'à Londres au moment où il nous avait laissé dans l'hélicoptère. Il peut toujours se dire majordome de qualité, il reste un démon et je le connais très bien. Sebastian ne serait pas resté aussi calme dans une telle urgence. Il ne vous aurait pas non plus pris sous son aile et serait parti à la recherche de Ciel à l'instant même où il aurait appris sa disparition. » Son regard vaquait de Marinette à Adrien, cherchant leur réaction même s'il savait son histoire plutôt décousue. Il n'allait pas au plus clair... « De fil en aiguille, j'ai tout de suite compris. Le comte Phantomhive n'a tout simplement pas disparu. C'était un coup monté. »
Adrien fixa longuement Claude sans dire un mot dans un premier temps. Le temps de digérer ce qu'il venait d'apprendre. Pour résumer, Ciel Phantomhive avait invité lui et son père pour participé à un bal masqué puis un jeu. Le prince du crime n'avait pas respecté le travail de son père en salissant ses créations et après ça, ils ont été demandés pour sauver Ciel. Ils sont allés sur un entrepôt qui a prit feu et Marinette a été gravement blessé là-bas. Un coup monté ? Le sang de Adrien ne fit qu'un tour et il sentit la colère monter en lui. Tellement que si le Papillon avait été dans les parages, il aurait pût l'akumatiser. Le jeune Agreste serra sa mâchoire avant d'attraper instinctivement la main de Marinette qui était aussi en colère que lui alors que son regard ne quittait pas celui de Claude.
« Vous voulez dire qu'ils se jouent de nous depuis le début ? Et ils sont avec cet ange ? »
« Tu es sûr de ce que tu avances ? » demanda calmement Adrien. « Parce que si c'est le cas. Mon père et les autres sont en train de se mettre en danger pour rien actuellement. »
« Il est difficile de savoir ce qu'a en tête le comte, en général. Ce n'est pas pour rien qu'il attise tant l'intérêt des démons et des anges. Il fut, autrefois, une âme respectée et redoutée par tous. Lorsque vous avez passé le portail pour Londres, je me suis permis de changer ma destination et celle d'Alois Trancy ainsi que la fiancé du comte, Elizabeth, qui n'était au courant de rien également. Nous nous sommes rendus au manoir Phantomhive à la recherche d'informations... Et c'est là-bas que mes soupçons se sont confirmés. Ciel Phantomhive avait tout prévu, du début à la fin... Fin qui ne devrait pas tarder à arriver. » Il regarda l'heure de sa montre. « Je crois... » Il hésita. « Je crois que le comte a prévu de se suicider. »
« En quoi son suicide a avoir avec nous et ce petit jeu ? Pardonnez mon impolitesse mais il n'a pas à mêler des innocents la dedans... »
Adrien tourna son visage vers Marinette écoutant sagement ses paroles avant de retourner son regard vers Claude. La jeune femme n'avait pas tord. C'était peut-être cru comme façon de le faire comprendre mais ils n'avaient rien avoir avec ce suicide. Peut-être que Opaline arriverait à pardonner au comte ou à comprendre son petit jeu mais Adrien avait du mal à saisir cette histoire. Il se mordit la lèvre inférieur avant de passer nerveusement sa main sur son visage tout en secouant négativement la tête.
« Je ne comprends vraiment pas ce comte. Pourquoi faire autant de bruit pour un suicide ? Ça n'a aucun sens. » Il posa son regard sur l'horloge qui était accroché sur le mur de la chambre. Il était 1h20. « C'est prévu pour qu'elle heure ? »
« 3h00. »Claude restait encore une fois indifférent à toutes ses annonces qu'il venait de faire. « Vous ne connaissez pas Ciel, votre réaction ne me surprend donc pas. À première vue, il reste le même que l'âme vacante que j'avais pu croiser auparavant. Néanmoins... Je crains avoir fait impasse sur certains détails... Ciel Phantomhive a été lourdement impacté par ses nouvelles conditions et la vie mensongère qu'il a mené. Il ne l'a, à mon avis, pas accepté. Et désormais, c'est vous qu'il teste. N'y voyez rien de personnel, à cela. La société se teste sans arrêt et cela sans même que vous ne le sachiez, ce n'est pas rare de voir des gens en manipuler d'autres pour observer les réactions, les comportements... »
Le jeune Agreste regarda Claude, outré parce qu'il était en train d'apprendre. Claude n'avait pas tout à fait tord. Tout le monde se testait maintenant, cela ne le suprenait pas. Mais pourquoi...
« Pourquoi nous ? » Claude haussa les épaules suite à sa question.
« Pourquoi pas ? À votre avis, pourquoi a-t-il laissé un homme qu'il ne connaissait pas vous choisir comme victimes ? Parce que ça lui était égal. Pour lui, les Hommes sont tous les mêmes... C'est ce que les démons lui ont appris. C'est aussi ce qu'il a retenu de sa vie passée... Le monde, de son point de vue, est noir, terne, défectueux. Et cela à cause des Hommes. Il ne voulait pas choisir ceux qui suivraient son parcours, il voulait que le hasard s'en charge. De toute manière, tout cela reviendrait au même. » Il laissa une pause, voir si le couple (ou pas) comprenait. « Regardez. Lorsque la forêt a pris feu, qu'avez vous fait ? Vous avez souhaité l'éteindre et sauver ce qu'il y avait à sauver. Opaline et Ema - un ange et un démon - ne s'en sont pas souciés. Lorsque vous avez atterri à Big Ben, vous avez essayé de changer le destin pourtant scellé d'une jeune fille suicidaire. Et vous, (il montre Marinette du regard) vous avez refusé le destin que ce même ange vous offrez. » Il haussa à nouveau les épaules. « Vous avez agi exactement comme Ciel s'y attendait. Vous avez changé des parcours qui semblaient déjà tracés. Vous avez fait des choix. Et vous allez encore devoir en faire. »
« C'est monstrueux de manipuler ainsi... » lâcha Marinette tout en se tenant les bras.
« Je comprends que vous le voyez ainsi. Il n'est jamais plaisant d'être manipulé. »
Adrien, lui, ne dit rien. Il n'y avait rien à dire pour le moment. Parce qu'il n'était pas d'accord avec le point de vue de Ciel. Chaque humains étaient différent. Il pensait actuellement à son père qui avait gardé la tête sur les épaules depuis le début et qui avait décidé dès la première seconde de ne faire confiance à personne. Il se contenta de rester assis sagement sur sa chaise sans dire un mot. Il refusait d'être encore la victime d'un coup monté. Surtout vu l'état de Marinette.
« Si cela ne nous concerne pas. Pourquoi continuer alors ? S'il souhaite sa propre mort, nous n'avons pas à être mêlé. »
« Vous avez tout à fait le droit d'arrêter votre aventure ici. Après tout, vous n'empêcherez sûrement pas le suicide du comte... »
Claude afficha un sourire. Première réaction depuis son arrivé. Le démon décida de quitter la pièce vu qu'il avait fini de tout annoncer à Marinette et Adrien. Puis il n'y avait plus rien à dire sur ce sujet pour le moment. Alors Claude referma la porte derrière lui mais Adrien décida de se lever de la chaise pour marcher rapidement vers la sortie de la chambre. Il interpella Claude qui finit pas se retourner. Il tendit gentiment sa main vers le démon avant d'afficher un petit sourire.
« Merci de nous avoir tout raconter, Claude. C'est gentil de... Votre part ? Je sais pas si vous préférez que je vous vouvoies ? » Claude replaça ses gants en s'avançant près de la fenêtre.
« Ça m'est égal, à vrai dire. Nous n'aurons sûrement plus l'occasion de nous recroiser. Ne prenez pas ces confidences comme un geste de gentillesse ou d'empathie. Je fais ça par devoir. » Son regard se perdit à l'horizon alors qu'il ouvrait la fenêtre. Il prit un temps de songerie avant de répondre. « Je suis aussi curieux de savoir comment toute cette histoire va se terminer. »
Claude sauta par la fenêtre et disparût complètement. Vraiment étrange les démons. Adrien haussa doucement les épaules avant de regagner la chambre de Marinette. Il referma la porte derrière lui. Il ne dit rien, il se contenta de s'asseoir sur la chaise qui se tenait à côté du lit de son amie. Il resta un moment sans rien dire avant de finalement briser le silence.
« Je suis désolé, Marinette. Pour tout. Pas seulement pour ça. Pour tout et cesses de dire que je n'y suis pour rien. J'aurais dû d'écouter plutôt. Te voir plutôt. »
« Qu'est ce que tu essaies de me dire Adrien ? »
Le blond fixa Marinette avec un regard triste. Il savait pertinemment ce qu'il essayait de lui dire. Toutes ces années de souffrance qu'il lui avait causé, tout ça parce qu'il était aveuglé par la perfection de Ladybug. Difficile de gérer l'amour quand il n'en avait pas assez connu pendant sa courte vie. Il se contenta donc de prendre délicatement la main de Marinette avant de simplement hausser les épaules.
« 6 ans d'amour à sens unique, ça fait beaucoup pas vrai ? » lâcha t-il nerveusement.
« Sans doute beaucoup trop oui... » répondit Marinette sur un ton triste.
Adrien afficha un petit sourire triste. Il comprenait parfaitement son sentiment. Il avait vécu la même chose mais avec Ladybug. Ironique de savoir que Marinette et Ladybug étaient en faite la même femme. Le blond fixa un moment la jeune femme avant de se pencher en avant scellant ses lèvres avec celles de Marinette. Il passa délicatement sa main dans les cheveux sombres de l'asiatique alors qu'il approfondit son baiser avec elle. Il savait qu'elle allait finir par le repousser pour finalement lui dire qu'il n'aimait que Ladybug. Mais il profita de cette échange parce qu'il en avait besoin et elle aussi. C'était sûrement égoïste de sa part mais tant pis. Étrangement, elle se laissa faire dans un premier temps et elle se colla même contre lui avant de finalement se décoller de ses lèvres.
« Je... je ne peux pas Adrien. C'est au dessus de mes forces. »
« Je le sais. Je ne t'en veux pas. » Il respira un bon coup avant de lâcher un petit rire gêné. « Je veux juste que tu sâches une chose. Je ne fais pas ça parce que je sais que tu es Ladybug. Je fais ça parce que je sais qui tu es réellement. Je te connais Marinette Dupain-Cheng, je te connais sans tes masques. Tu doutes, tu espères, tu aimes et tu vois le bon chez tout le monde. J'ai appris à te connaître quand je venais te rendre visite le soir. En étant Chat Noir, j'ai appris à t'aimer. »
Il se racla nerveusement la gorge. Faire des déclarations n'étaient pas vraiment son fort mais il avait fait un effort pour elle. Il afficha un petit sourire en coin avant de finalement lui tendre une petite boite en bois foncé.
« Ouvre-la. C'est ton cadeau. »
Marinette poussa un soupir. Il comprit qu'elle ne croyait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Ce n'était pas grave. Il lui prouverait plus tard que ce n'était pas que le costume qui lui plaisait chez elle. En attendant il afficha un grand sourire quand elle ouvrit la boîte. C'était ses boucles d'oreilles. Tikki apparût juste devant le visage de Marinette.
« Tu lui a beaucoup manqué, tu sais ? »
« Tu m'as tellement manqué aussi... mais je ne sais pas si je suis digne de les reporter un jour... »
Tikki tenta de rassurer Marinette comme à son habitude et elle finit par se blottir contre la joue de sa porteuse, heureuse de la retrouver. Depuis le temps que la coccinelle rêvait de revoir Marinette. Plagg qui se tenait encore sagement sur l'épaule de Adrien, craqua. Il vola rapidement vers Marinette avant de finalement se blottir contre elle à son tour tout en reniflent. Des retrouvailles très émouvante, il fallait le dire. Adrien afficha un tendre sourire devant cette scène qui lui réchauffait le coeur, il fallait le dire. Cela allait prendre un moment à Marinette pour se pardonner de son acte. Mais Tikki était là pour la soutenir, puis Plagg et Adrien aussi. Ils étaient une équipe soudé. Ils l'avaient toujours été.