« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
"- Quand on se quitte pour un jour, c'est peut-être pour toute la vie. - Oui, mais aussi quand on croit se quitter pour toute la vie, il peut se faire que ça ne spot que pour un jour." George Sand, Les Maîtres Sonneurs
Attentive, elle écouta le discours du garçon qui semblait à peine plus jeune qu'elle. Il dégageait une telle prestance à son âge. Marinette ne comprendrait jamais cet univers de bourgeoisie et de noblesse. Cela était sans doute tant mieux. Sa maladresse légendaire n'aurait pas de place dans ce monde. Elle aurait bien trop peur de faire un mauvais pas. Ce jeu dont il énonçait les règles, semblait à la fois intriguant et inquiétant. Cacher son identité aux yeux des autres pouvait se montrer très distrayant. Mais comment être discrète lorsque l'homme qu'elle voulait le moins croiser l'avait reconnu au premier son de sa voix ? Elle était venue ici pour se changer l'esprit avant une confrontation fatidique. Le destin en avait décidé autrement. La première personne qu'elle rencontrait, c'était Adrien. A vrai dire, peu importe l'instant de sa vie, ça avait toujours été Adrien. Pourquoi se surprenait-elle encore alors à le rejeter ? A le blesser délibérément. Était-ce simplement parce qu'elle n'était pas prête à le revoir ? Ou parce qu'elle souhaitait au fond d'elle le faire attendre, comme il l'avait fait pour elle. S'il n'avait pas découvert qui elle était. Aurait-il réagit de la même manière ? Marinette n'avait pas la réponse. Et elle ne souhaitait pas l'entendre maintenant.
Elle s'était retirée de l'étreinte du blond, lorsque le comte avait commencé à parler. A la fin de son doux monologue, elle se détourna vers son ancien partenaire de jeu.
- Merci Adrien. Mais... je pense que c'est encore trop tôt. Je... je n'aurais pas dû venir... - Marinette... Ta place est parmi tes amis. On est là pour toi... S'il te plaît ne dis pas n'importe quoi... - Adrien... je ne pense pas que ce soit le lieu, ou même le moment de... discuter de ça...
La jeune styliste baissa les yeux un instant, incapable de soutenir le regard de son ami qui brûlait d'envie de lui demander où elle était passée tout ce temps. Le jeune mannequin avait toujours su se montrer soucieux et amicale lorsque les gens étaient dans le besoin. Mais là, pour Mari, tout était différent. Comme le temps où elle l'avait aimé, sa naïve gentillesse la blessait plus qu'elle ne lui faisait du bien. Elle ne se sentait pas prête. Tout simplement.
- Qui me dit que après ce bal tu ne disparaîtra pas une nouvelle fois ?
Elle soupira. Elle qui avait toujours fait attention, même maladroitement, à son comportement face à lui, ne chercha plus à faire de faux semblants.
- Je ne suis pas Cendrillon Adrien... tu sais où je vis... Je... ne vais pas inquiéter mes parents plus longtemps.
Ses parents, pendant un mois durant, ils n'avaient pas eu de ses nouvelles n'ont plus. Même s'ils n'avaient rien dit sur son comportement, ils s'étaient forcément fait du mouron. L'asiatique était certes majeure légalement, mais pour eux, elle restait encore leur petite fille. Pourtant, cette situation les dépassait grandement, ils n'avaient nullement conscience de ce qu'elle avait commis. L'aimeraient-ils toujours autant s'ils l'apprenaient ?
Cette fois-ci, Adrien ne répliqua rien. Préférant seulement fixer la jeune femme dans le silence, il vînt se tenir le bras, blessé par ses remarques. Mari se pinça la lèvre inférieure, se disant qu'elle en avait s'en doute trop dit. Le blond souhaitait seulement être gentil, la soutenir... et elle le rejetait de toutes ses forces. Peut être en avait-elle trop fait. Un sentiment de culpabilité s'éprit d'elle. Mais... elle ne devait pas faire marche arrière. Pas maintenant. Elle ne devait pas céder à ses yeux d'un bleu si purs, à ses boucles blondes en batailles ou à ses lèvres finement dessinées. Elle devait supporter ce fardeau seule.
Des toussotements, les firent sortir de leur petite bulle. Visiblement, certains convives souhaitaient accéder au buffet afin de se sustenter, et les deux jeunes gens gênaient leur passage. Ils n'avaient guère envie d'assister à une comédie romantique, qui plus est le ventre vide. Les joues rosies, Marinette se décala pour leur laisser place.
Une musique d'ambiance, s'installa comme un levé de rideau sur la piste de danse. C'était un son doux et délicat, parfait pour danser en duo. Désormais mal à l'aise du blanc qui s'était installé avec Adrien, la jeune fille s'éloigna de son compagnon, se demandant si elle devait rejoindre la sortie, où si elle était vraiment emprisonnée ici. S'avançant de quelques pas, elle avait pris le temps de saisir son jupon afin de ne pas marcher dessus. Cela aurait été une honte de s'étaler de tout son long en marchant dessus. Mais ça ne l'empêcha pas de se faire bousculer par un parfait inconnu, masqué. A première vue, l'individu était élancé, sans doute un homme, et ne prêtant pas attention à elle, il avait reculé brusquement. Pourquoi reculer ainsi lorsqu'on savait la salle pleine à craquer ? Il fallait se montrer prudent.
D'un regard d'abord perdu d'avoir heurté quelque chose, l'homme en question posa les yeux sur Marinette, et lui afficha un immense sourire. Adrien aussi, souriait comme ça lorsqu'il l'avait rencontré.
- Oh, je suis désolé ! Je n'ai pas fait attention à où j'allais. J'espère que je ne vous ai pas fait peur.
Accompagnant la parole à son geste, il attrapa délicieusement la main de l'asiatique et la porta à ses lèvres dans un élégant baise-main. Vers elle, il redressa un regard charmeur.
- Oh.. euh ce n'est rien Monsieur. Se surprit-elle à répondre timidement.
Son sourire s'étira, il était visiblement satisfait d'une chose qui échappait encore au raisonnement de Marinette. L'homme jeta un coup d'oeil derrière elle, où se trouvait encore Adrien. Presque aussitôt, il s’esclaffa dans des airs théâtrales et joignit ses mains entre elles.
- Oh non ! Serais-je tombé sur... Un jeune COUPLE ! Deux jeunes enfants à la découverte de cette flamme passionnelle que représente l'amour ! L'apparition de son âme sœur au travers du masque et ça y est - tout s'embrase ! Les mots ne viennent plus, ils ne sont plus suffisants pour exprimer le sentiment qui naît en eux et prend possession de leur être tout entier ~Il gémit de nostalgie. Leur cœur ne fait plus qu'un dans un battement à l'unisson et le monde qui les entoure n'existe plus !
Il prit un court instant de pause, retrouvant une attitude plus neutre et sage.
- L'amour de jeunesse. Le seul, le vrai. Jamais je n'oublierais le mien. Oh, dites-moi, mes enfants, êtes-vous venu ensemble à ce bal ou bien est-ce un tour du destin ? Votre destin ~
Gênée, Mari agita les mains dans tout les sens, souhaitant effacer le malentendu qui s'était installé. Parler de couple était bien la dernière chose qu'elle voulait entendre ce soir là.
- Pas du tout ! Vous vous... fourvoyez. Il s'agit là d'une rencontre fortuite.
Une chose lui revînt en mémoire subitement. Les règles du comte ! Toute la soirée, des gens chercheraient à les débusquer. Certes, il y avait peu de chance que le prince du crime la connaisse réellement. Mais elle n'avait pas vraiment envie de se retrouver seule dans l'anti-chambre. Même si cela signifiait rester ici.
Toujours aussi poli et aimable, Adrien afficha un sourire parfait à l'encontre de l'inconnu.
- Notre rencontre est un hasard. Cette june femme avait simplement du mal à choisir sa nourriture.
L'individu les fixa tour à tour, cherchant à dénouer le vrai du faux. Son sourire laissait sous-entendre qu'il ne les croyait pas vraiment, mais il s'abstint de tout commentaire à ce sujet, haussant simplement les épaules.
- Ah les femmes ! Elles ne savent plus quoi faire pour attirer notre attention !
S'apprêtant à répliquer, Marinette n'eut cependant pas le temps d'en placer une, que l'homme enchaîna directement à l'attention du blondinet.
- Ça ne vous embête donc pas si j'invite cette jeune fille à danser avec moi ?
Le fils d'un des plus grand créateur de mode posa un rapide coup d'oeil sur son amie d'enfance, avant de secouer négativement la tête.
- Bien sûr que non. Je vous en prie.
Involontairement, Mari sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Qu'espérait-elle ? Qu'il la retiendrait indéfiniment ? Qu'il lui avouerait ses sentiments, qu'il chercherait à la retenir ? Après ce qu'elle lui avait dit ? C'était terriblement sot de sa part.
- Parfait !
L'homme masqué se tourna de nouveau vers la jeune lady, reprenant une expression sereine et courtoise pour s'incliner légèrement.
- Mademoiselle ~... Me feriez-vous l'honneur de m'accorder une danse ?
Hésitante, l'asiatique jeta un dernier regard à son partenaire de crime et se ravisa.
- Avec plaisir... Monsieur ?
Un rire léger provînt du danseur.
- Le jeu ne me permet pas de dévoiler un nom à ma personne. Mais qui sait, peut-être, découvririez-vous le mien avant minuit sonné.
Avait-il donc entendu ce qu'elle avait dit concernant Cendrillon ? Plus grand qu'elle, il releva son menton et maintenu un contact visuel avec elle. Bleu cristal, se nota la jeune femme dans un coin de son esprit.
- Qui me dit que vous n'êtes pas... La princesse du crime ?
Un éclair de tristesse assombrit les yeux noirs de Marinette. Princesse du crime... décidément, ce soir, tout lui rappellerait l'incident alors qu'elle était venu pour s'en détachait un peu.
Observant sa réaction, l'homme n'émit pas le moindre bruit à son encontre. L'instant d'après, il s'éloignait et tendait son bras.
- Allons-y. L'invita-t-il simplement.
Main dans la main, ils partirent sur la piste. Tout content et chantonnant, l'inconnu lança une dernière réplique à l'attention du jeune homme.
- A tout à l'heuuure ~
S'insérant parmi les autres couples de danseur, Marinette préféra mettre en garde son nouveau partenaire.
- Je préfère vous prévenir, je ne sais que peu danser.
- Ce n'est rien ! Je mènerais et vous suivrez. Il n'y aucun mal à se rater de temps à autres.
Gentilhomme, il posa une première main assurée sur sa taille, et glissa la deuxième dans la sienne. Doucement, il l'entraîna au rythme de la musique, montrant tout d'abord les pas qu'ils feraient ensemble. Émerveillée et peureuse, Mari regarda ses pieds, pendant tout le début de la chanson. Elle n'avait encore jamais dansé la valse, c'était si merveilleux. Elle suivait les pas de l'homme avec une telle facilité. Il devait être un danseur hors pairs pour réussir cet exploit.
- Vous êtes doué.
Un rire grave.
- De longues heures d’entraînements ! Sachez que dans mes débuts, je n’arrivais pas à aligner trois pas à la suite. Une véritable source d’accidents ! Mais j’ai eu de bons professeurs...
Sans qu'elle ne le remarque, le regard de son interlocuteur s'adoucit et lui sourit doucement.
- Je suis content de vous voir sourire. Vous sembliez bien sombre tout à l’heure...
Redressant la tête, Marinette le vit faire une mine surprise pas sa bêtise.
- Oh mince ! Quel indiscret...
Il secoua la tête de droit à gauche, coupable.
- Je suis désolé, j’ai du feindre de vous heurter pour pouvoir avoir une conversation avec vous. Mais... J’ai été prise de curiosité et d’inquiétudes à votre égard. Vous ne m’en voulez pas ? - Oh... Ce n'était donc pas innocent. Si tel est le cas, comment ne puis-je pas savoir si vous êtes le prince du crime ? Répondit-elle avec amusement.
D'un pas distrait par la conversation, elle écrasa le pied du pauvre homme.
- Excusez moi ! Je ne voulais pas... - Ce n’est rien, ne vous en faites pas ! Il reprit son pas de danse, comme ci rien n'était arrivé. Si j’avais été le prince du crime, j’aurais aimé que vous soyez celle qui me démasquerait.
Son visage s'approcha près de sa conquête un instant, la faisant subitement rougir. Puis il s'éloigna presque aussi rapidement qu'il était venu. Saisissant sa main du bout des doigts, il la fit tourner dans une tornade de tissu et la récupérer afin de reprendre le rythme de la danse.
- Vous faites des progrès !
De nouveau, une bousculade. Mais cette fois-ci, ce ne fut malheureusement pas une tactique de l'homme qui la draguait. La danse prit fin, lorsqu'un autre homme -à supposer qu'il s'agisse d'un homme- la poussa. Le dit inconnu, un verre de vin à la main, le renversa dans son élan sur la robe que Marinette avait passé tant de temps à peaufiner. S'imbibant, le tissu fit naître une flaque rouge sur ses dentelles.
- Oh ma robe ! S'exclama-t-elle, à la fois déçue et honteuse que cela ne puisse lui arriver.
Prenant le bout de tissu à pleine main, elle s'excusa auprès de son partenaire.
- Je suis désolée ! Je... je dois trouver les sanitaires pour que la tâche ne s'incruste pas !
Honteuse, elle se fraya un chemin en petite foulée à travers les invités. Quelle maladresse ! Comment pouvait-elle avait autant la poisse, même ici ? Elle avait pris tellement de temps à faire cette robe. A croire que tout ses efforts étaient vain et que le sort s'acharnait contre elle.
Face à sa détresse quelque peu indiscrète, un individu la stoppa gentiment d'une main gantée.
- Mademoiselle, je vous demanderais de ne pas paniquer.
Il étira un sourire, tentant de la réconforter et de la calmer face à ce qu'elle pensait être un mauvais accident maladroit.
- Calmez-vous. Tout va bien ~ Ça fait partie du jeu. - Je...Elle s'arrêta dans son élan, et regarda son interlocuteur d'un oeil interrogateur. Du jeu vous dites ? Je ne pensais pas que salir les gens étaient une occupation amusante.
En temps normal, Marinette adorait s'amuser, avec sa famille, ses amis, Tikki. Mais, jamais, elle n'avait aimé jouer à des jeux où il fallait ridiculiser les autres pour se distraire.
- Non, bien sûr que non !
A travers son masque, l'apprentie styliste put discerner qu'il prenait une mine désolée.
- Mais... c’est l’arme du crime que le prince a choisi pour récupérer ses victimes en toute discrétion. Vous comprenez ? Avez vous vu celui qui a taché vos vêtements ? Si tel est le cas, vous pourriez le démasquer en l’annonçant à tous. - Oh je... non, je n'y ai pas pensé malheureusement, dans la précipitation j'ai... Elle commença à bafouiller, se rendant compte qu'elle n'avait même pas pensé à cette possibilité. Elle n'était vraiment pas aussi réfléchit lorsqu'elle était Marinette que quand elle était Ladybug.
Du doigt, elle indiqua l'endroit qu'elle venait de quitter avec précipitation, là où se trouvait son partenaire il y avait à peine deux minutes de cela.
- Je dansais avec lui, la personne derrière m'a bousculé et renversé son verre. Peut être a-t-il vu son visage...
L'individu afficha une moue triste, hochant la tête de droite à gauche en soupirant.
- Je crains qu’il ne soit trop tard. Si le participant ne retient pas des détails pouvant permettre de reconnaître le prince du crime, alors il n’est pas possible de remonter à lui.
Marinette se sentit terriblement honteuse. Elle avait dans un premier temps, rejeté Adrien, tâché sa robe et maintenant, cet homme lui faisait comprendre qu'elle ne savait même pas appliquer les règles d'un jeu. Sans doute aurait-elle dû se renseigner au préalable sur comment cela se jouait.
Face à sa mine décomposée, l'homme masqué tenta néanmoins de la réconforter en ravivant son sourire.
- Peut être que votre partenaire dénoncera le prince lorsque les perdants seront annoncés. Je vous prie, pendant ce temps, de rester dans le hall et d’attendre qu’on vous démasque. Vous pensez que c’est possible ?
Il semblait véritablement inquiet que son hôte se porte bien. Résignée à ses efforts, l'asiatique tenta tout de même de demander:
- Ne pourrais-je pas avoir au moins de quoi essuyer ma robe ?
Levant une main à son menton, il réfléchit. La seconde suivant, il avait retiré sa longue veste noire et la posait sur les épaules de la jeune femme.
- C’est tout ce que je peux faire pour le moment, je le crains. Je suis désolé.
C'était toujours mieux que rien. Avec ça, la soirée risquait d'être bien longue pour elle.
How many days until you shed the pain of your darker days?
A great hero teaches an entire city that dancing is the greatest thing there is.
❆
The greatest things you'll ever know are invisible
Il regarda Marinette partir, une fois de plus. Adrien se sentait si impuissant face à la peine que la jeune asiatique portait actuellement. Il voulait l'aider mais il ne savait pas comment. Il aimerait tellement porter ce poids avec elle. Elle devait sûrement penser que Adrien faisait ce genre de chose parce qu'il savait qu'elle était Ladybug mais ce n'était pas vrai. Il avait toujours été là pour elle dans un certains sens. Pas comme elle le voulait mais il avait été là. Et cela faisait plusieurs mois que ses sentiments pour Marinette avaient entièrement changés. Ce n'était pas depuis qu'il connaissait sa double identité, au contraire. Mais depuis qu'il apprenait à la connaître. Ces moments entre Marinette et Chat Noir. Ces sentiments étaient nés depuis ces moments passés avec elle. Et maintenant, il devait la regardé s'éloigner encore une fois. Sans dire un moment. En tout cas, il ne devait pas laisser Marinette disparaître encore une fois. Il ne voulait pas qu'elle s'enferme dans une bulle comme son père l'avait fait à la mort de sa mère. Il ne voulait pas qu'elle pense que Maître Fu soit mort à cause d'elle. Ce n'était pas elle, c'était un accident. C'était de la faute du Papillon et de sa soif de pouvoir. Adrien crispa sa mâchoire tout en continuant de fixer l'asiatique au loin. Elle souriait à cet inconnu. Peut-être que c'était sa présence qui la mettait mal à l'aise. Peut-être que sa relation avec Adrien ne serait plus la même. Serait-elle capable de rester Ladybug après une découverte pareille. Si c'était le cas, Adrien devra renoncer à Plagg et son Miraculous. Si un des deux devaient quitter le costume, ce serait lui. Marinette devait rester l'espoir de cette ville comme elle l'avait toujours été.
Plus il observait Marinette, plus ses pensées s'assombrissaient. Ce n'était pas contre elle, au contraire. Adrien ne voulait pas la perdre tout simplement. Il poussa un long soupir tandis qu'il était resté gentiment à côté du buffet. Il attendait la fin de la danse pour venir la rejoindre après ça. Malheureusement un incident survenu. Quelqu'un renversa son verre sur la robe de Marinette et disparût dans la foule. Adrien l'avait vaguement aperçu mais rien de plus. Il aurait pût le suivre mais sa priorité restait le bien-être de l'asiatique. Il quitta alors le buffet pour se diriger vers cette dernière mais elle avait disparût elle aussi dans la foule. Trop de monde dansait et Adrien se retrouva au milieu de la foule sans savoir ou aller. Le regard d'Adrien croisa le regard du partenaire de danse de Marinette et ce dernier s'avança vers lui. L'inconnu secoua sa tête de droite à gauche tout en affichant une petite moue avant de prendre la parole.
« Ma pauvre enfant ! Elle n’a vraiment pas de chances... Tachée de vin dès le début des festivités. Si elle n’avait pas fui, je l’aurais bien aidé ~ »
Tout le monde savait que Adrien restait un homme sociable, gentil et poli. Pourtant avec cet inconnu il avait encore du mal à être toutes ces choses. Alors le blond se contenta de le fixer.
« Que voulez-vous au juste, Monsieur ? »
« Moiiii ? Rien » l'inconnu haussa les épaules d’un regard levé vers le ciel. « Je voulais simplement remonter le morale de cette demoiselle. À l’avoir vu au loin, elle ne semblait pas heureuse d’être ici, comme si quelque chose - ou quelqu’un - la contraignait. J’ai simplement voulu aider. » Il plaça alors une main fière sur sa poitrine et esquisse un sourire carnassier. « D’ailleurs, j’avais réussi à lui changer les idées avant que cet imbécile n’entache son magnifique costume ! »
L'homme n'avait pas tord. C'était Adrien la cause de son malheur actuellement. Il savait que Marinette n'avait pas besoin de revoir son visage maintenant. Mais si Adrien ne s'accrochait pas à elle maintenant, il ne la reverrait plus. Il le savait. Quand sa mère est morte, il avait laissé un moment de répit à son père mais après ça, c'était trop tard. Adrien n'avait pas pût percer la bulle de son père. Il ne voulait pas faire la même erreur avec Marinette. Il fixa la direction dans laquelle Marinette avait disparût.
« Vous pensez vraiment que c'est une personne qui la rend si malheureuse ? »
« Allez savoir qui a pu avoir raison de son pauvre cœur ! Mais ~ de mon expérience, les femmes sont plus facilement touchés par les Hommes qu’autre chose. Elles sont sentimentales, ont besoin de présence et d’être présente. Elles ne s’en rendent pas forcément compte, mais un poids énorme sont portés sur leurs frêles épaules. Le poids des mots et du silence. Le poids des responsabilités qu’elles doivent à leurs bien-aimés mais aussi le poids qu’elles se donnent à elle-même de toujours vouloir montrer une bonne image. » Il marqua une pause. « Les femmes ont un rôle immense dans le fonctionnement d’une société. Sans elles, tout basculerait. Tout s’écroulerait. Il est donc normal que, parfois, elles-mêmes doivent s’isoler pour s’effondrer, seule, a l’écart des regards. Qu’importe était les soucis de cette jeune fille, elle sait qu’elle n’est pas prête d’en avoir fini. »
Il ne s'attendait pas à ce genre de réponse, c'est vrai. Mais dans un certains sens il comprit ce que l'inconnue était en train de lui dire. S'isoler... Pourquoi Adrien n'était pas d'accord avec sa façon de penser ? La solitude, il n'y avait rien de plus effrayant et il savait très bien de quoi il parlait. Le blond hocha alors doucement la tête avant d'afficher un petit sourire. Cet inconnu était aussi doux et compréhensif que... Luka.
« Vous allez l'air de vous connaître en femme. » Contrairement à lui apparemment. « Je vais vous laisser vaquer à vos occupations. J'ai une personne à retrouver. »
« Beaucoup de patience, c’est la clé ! »
Voilà comment l'inconnu le quitta. Adrien lui adressa un dernier sourire avant de se tourner. Il avait perdu Marinette de vue mais où était son père ? Le blond pensait à tellement de chose qu'il en oubliait l'essentiel. En arrivant ici il pensait juste à passer du bon temps avec son père mais maintenant il se sentait horriblement mal. Il sentit une pression sur son épaule et remarqua que Plagg son kwami s'était installé dessus. Le chaton noir afficha une petite moue.
« Ne te blame pas pour tout ce qui arrive, Adrien. Elle a besoin de temps mais crois-moi elle a besoin de toi. »
« Elle avait l'air si malheureuse la pauvre... C'est la première fois que je la voyais comme ça. » lâcha Tikki sûrement sans réfléchir. Elle se posa sur la tête de Plagg.
Adrien ne répondit rien, trop perdu dans ses pensées pour pouvoir rassurer la pauvre coccinelle qui semblait si inquiète pour sa porteuse. Malheureusement l'étudiant ne pouvait pas encore parler de Tikki à Marinette, elle était trop... bouleversé pour ça. Adrien quitta la piste de danse et se rapprocha des buffets, là ou il y avait moins de monde. Un soupir sortit de sa bouche tandis que Plagg reprit la parole.
« Adrien, c'est normal ces tâches sur ton... »
« Hey ! » lâcha une voix qu'il connaissait si bien sur un ton accusateur. « Quelle insolence ! Comment peuvent-ils se permettre de faire ça ! » Le regard de Gabriel se baissa sur la veste blanche d’Adrien. Elle n’était plus très blanche... Tachée de vin. « Cet individu a fait exprès de renverser quelques gouttes de son verre sur ton costume avant de partir en trombe. J’ai passé du temps sur cette tenue, moi ! »
Le blond fronça les sourcils quand il entendit son père pester sur un événement qu'il n'avait même pas vu se produire. Adrien baissa son regard vers sa veste avant de voir une tâche de vin sur son ventre. Il fixa son père complètement perdu avant de lever ses mains en signe d'innocence.
« Quelqu'un m'a tâché volontairement ? Pourquoi... » Adrien se tourna vers la piste de danse sceptique avant de retourner son visage vers celui de son père. Il posa directement son regard sur la veste de son père. Pas de tâche à l'avant. Sans donner d'explication à son père, il tourna autour de lui et se retrouva derrière Gabriel. Sans surprise, il découvrit une tâche de vin sur le costume de son père. « Père... Votre costume est tâché à l'arrière. Je crois que je commence à comprendre... » Marinette aussi s'était faite tâché par un inconnu. Gabriel se retourna pour observer les dégâts de son veston à son tour. Deux yeux ronds, il réfléchit un instant murmurant pour lui même.
« Touché par le prince du crime. C’était ça... » Gabriel fronça les sourcils tandis que Adrien hocha doucement la tête . « C’est ridicule ! Ce jeu nuit aux invités et au temps qu’ils prennent pour se faire présentable ! C’est une insulte à son propre bal ! Je -» Il regarda tout autour de lui. « Je veux parler à l’organisateur. Je veux voir ce Ciel Phantomhive ! »
Adrien haussa les sourcils, il ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de son père. Il afficha une petite moue, c'est vrai qu'un parfait inconnu venait de bousiller le travail du grand styliste. Le jeune Agreste posa délicatement sa main sur l'épaule de son père.
« D'accord mais respirez un bon coup avant. Ne vous mettez pas dans un état pareil. » Adrien regarda autour de lui à son tour avec de se mettre à réfléchir. « Vous ne voulez pas démasquer le prince du crime ? » demanda t-il honteusement. « Je veux dire, ce jeu à un côté excitant, je l'avoue... »
« Si le prince du crime ne venait pas détruire mon travail, je me ferais un plaisir de joueur le jeu, Adrien. J'étais venu dans l'idée de le jouer, d'ailleurs ! De nous changer les idées. Mais - » Il montra son costume. « Ça. C'est se moquer de tous les invités. C'est remettre en question tout le principe du bal. »
Adrien afficha une petite moue tout en hochant doucement la tête. Il y avait d'autre façon de marquer une personne c'est vrai. Gabriel continuait de chercher l'organisateur de la soirée. Quand son père lui prit doucement le bras, il comprit que Ciel avait été trouvé. Les Agreste commencèrent à marcher en direction de l'homme démasqué.
« Viens. Il est là-bas. »
Le jeune Agreste ne dit pas un mot se contentant de suivre son père. Adrien en profita néanmoins pour scruter la salle essayant de voir si il pouvait trouver ce prince su crime. Il posa même son regard sur Plagg et Tikki qui étaient encore sur son épaule. Les kwamis comprirent directement leur mission. Trouver le Prince du Crime et voir si ils pouvaient apercevoir Marinette. Adrien ne l'avait pas oublié au contraire. Gabriel arriva vers le comte, s'arrêta face à lui quitte à le couper dans une discussion qu'il portait avec d'autres. Il adressa un fin sourire en guise de bonjour mais ce n'est qu'une courtoisie inutile qui disparaît bien vite.
« Ciel Phantomhive, je présume. » Le comte fût surpris par cette permission que Gabriel s'était donné de lui-même mais il se reprit rapidement.
« En effet, c'est moi. »
Gabriel tendit son costume pour exposer la tâche au comte, rétorquant d'un ton accusateur.
« Pourriez-vous m'expliquer ce que c'est que ça ? »
« Que le loup est partie à la chasse. » annonça Ciel tout en affichant un petit sourire.
Adrien fixa son père et Ciel, se sentant de trop à vrai dire. Il était d'accord avec son père, le comte aurait pût prendre soins des affaires des autres mais Adrien n'était pas du genre à laisser la colère parler. Il ne pouvait pas se le permettre, le Papillon en profiterait sinon. En attendant, le jeune Agreste ne savait point ou se mettre. Il sentit le regard des invités se poser sur eux, il vit l'air amusé sur le visage du comte et la colère dans les yeux de son père. Une chose était sûr, c'était la première et dernière fois que Phantomhive allait les inviter après une scène pareille...
L'illusion me manque, Sebastian... Le confort du mensonge ~
Cette jeune femme m'avait demandé pourquoi j'étais triste. À peine lui avais-je donné mon nom qu'elle avait cerné en moi un état - Non. Toute une identité -. Certes, j'étais démasqué et il était possible de lire les expressions de mon visage, comparé aux autres, mais cela ne valait rien pour moi. Je portais tant de masques au quotidien. Je sentais leur poids sur mon nez. Sur mon âme. Si cette jeune femme était capable de lire en elle, c'est qu'elle devait elle-même en porter. Ou bien, qu'elle n'était pas humaine. Je préférais m'attacher à son humanité plutôt qu'à de viles pouvoirs indiscrets. Être entouré d'anges et de démons m'avait fait comprendre à quel point ils pouvaient être traître. Je ne voulais plus en croiser d'autres sur ma route, par peur de m'égarer à nouveau, sûrement.
"Votre attention, s'il vous plait."
Quand un regard me remarquait, patient et attentif au sommet des escaliers, il en avertissait immédiatement un autre, puis encore un et ainsi de suite... Jusqu'à ce que j'obtienne ce que je demande. Le silence.
"Le prince du crime a fait ses premières victimes ! Nous allons, ici présent, les démasquer un à un."
Il était déjà parti, ce lâche. Pourquoi donc s'était-il attaché à la sourde jeune fille du buffet ? Donnez du travail aux plus faibles, il saura vous le rendre, qu'on nous dit... Mensonges.
"Je prierais aux invités dont le costume a été tâché d'un vin rouge de s'approcher au centre de la piste, s'il vous plait."
Pando
VICOMTE DE DRUITT
Les femmes masquées sont les plus craquantes ! Elles ont tant à cacher ~
Quelle soirée étrange ! Mais est-ce étonnant lorsque celle-ci est organisée par le comte Ciel Phantomhive ? Je le préférais avec une robe et des cheveux longs mais ce n'est pas grave. On passera ce détail après une si longue absence de sa part - le revoir est déjà un cadeau en lui-même. J'avais tenté de l'approcher mais l'insolent petit enfant a esquivé toutes mes invitations... Tristesse ! Désespoir ! Quand ai-je pu mériter un tel mépris pour ma magnifique et remarquable personne ? Lorsqu'on a découvert sous mon contrôle un léger et minime trafic d'organes, tous retirés des corps de jeunes femmes pures et en parfaites santé ? D'accoooooord, je me confesse, ici ! Oui, je l'avoue, je courtisais les femmes dans l'objectif de les tuer et d'obtenir leur chair, leur corps. J'ai commis d'innombrables pêchés ~... Arrêtez-moi. Allez-y, je vous suivrais tout entier, cher comte. Arrêtez-moi !
Mais non, petit volatile perché sur son arbre, tu préférais t'intéresser aux victimes d'un prince que tu as toi-même choisi. Et ce n'est pas moi. Des invités masqués s'étaient avancés dans le but de dévoiler leurs identités. Je reconnus le petit couple que j'avais croisé tout à l'heure. La jeune fille m'avait bien plu, c'est dommage qu'elle soit partie comme Cendrillon lors de son bal. Elle ne m'a même pas laissé sa chaussure... Peut-être une prochaine fois si nos chemins se croisent, qui sait ! Ma chère...
"Marinette Dupain-Cheng... Une douce et timide voix qui prévoyait celle de son petit-ami. Non, vraiment ? Il fallait qu'il soit touché avec elle ? Que n'aurais-je pas donné pour que le verre m'éclabousse de son liquide rougeâtre également.
- Je me nomme Adrien Agreste. Mannequin pour Gabriel Agreste et acteur.
- Je suis Gabriel Agreste... Créateur de mode pour la marque Gabriel."
Quel trio inattendu ! Ou peut-être... Trop attendu ? La famille dispersée se trouvait réunie par le sang ! J'aimais la tournure que ce jeu prenait ~ Démasquez-vous de vos mensonges, mes petits !
Pando
PRINCE DU CRIME
Ne vous en faites pas, ma cible est déjà dans le viseur ~
Quel idiot. Quel idiot ! Mon maître ne m'avait demandé qu'une seule chose... Jouer mon rôle de prince du crime et rester à l'écart des autres... Et cette simple règle, je n'ai pas été fichu d'y obéir. Cette fille m'avait paru si étrange que je ne pus m'empêcher d'y attacher un certain intérêt. Et puis... Elle était sourde. Perdue. Je souhaitais simplement l'aider. Elle ne devait pas faire partie des victimes ! Elle ne méritait pas ce qui lui arriverait par la suite, mais qu'ai-je fait ? Pourquoi me suis-je approché d'elle ? Si j'étais resté à ma place, elle serait encore en train de danser et peut-être se serait-elle fait des amis... Mais quels amis ? Ils se moquaient d'elle ! Ils riaient de sa manière d'aborder la musique sans même connaître son handicap ! C'est de leur faute ! Non... Tais-toi. Ferme-là, ce n'est pas ton rôle de réfléchir à ça. Tais-toi, tu n'as rien à dire. Tu n'es personne, ici. Personne ne sait qui tu es. Dieu seul sait.
Mes victimes avaient fini de se démasquer une à une, tandis que j'observais la seule avec qui j'avais pu tenir une conversation. Elle était vraiment belle, cette jeune fille, et si innocente. Elle ne prêtait pas attention aux regards des autres mais se contentait de manger les cupcakes que je lui avais présenté lorsque la fiancée du compte s'avança pour lui expliquer les règles du jeu à laquelle elle devait se plier. Ema avait tenté de donner son nom par le biais de la langue des signes mais personne ne la comprenait. Les moqueurs de tout à l'heure avaient honte désormais. Oui, ayez honte.
"Bonjour! Je suis Ema, le démon des sacrifices. Très heureuse de tous vous rencontrer."
Avait-elle alors écrit sur son carnet....
Attendez. Un démon ? Je... Non. Non ! Pas elle ! Cette fille était un démon et je m'étais laissé entraîner à ses côtés ? J'étais pitoyable. Pitoyable... Que Dieu pardonne mon erreur, je suis impardonnable. Je ne me laisserais plus avoir par les visages d'anges mais les cœurs impurs. Elle méritait son sort, comme tous autres !
"Opaline Santos, la marquise de Villanueva de la Sagra." Cette fille avait légèrement levé sa robe à l'attention du comte. Quelle relation entretenait-elle avec lui ? Non, je m'en fiche. C'était juste écœurant.
Entrez. Allez-y. Entrez dans la pièce secondaire que je m'occupe de ma véritable cible. Ciel Phantomhive, tu ne seras bientôt plus qu'un triste souvenir. Merci tout de même pour l'invitation.
Pando
SEBASTIAN MICHAELIS
Je suis votre pion, votre garde, votre confident, votre complice et plus encore... Votre diable de majordome ~
Après que les invités soient entrés dans la salle, je fermai la grande porte derrière moi et ouvris légèrement les rideaux pour une atmosphère feutrée, discrète, digne des premières identités dévoilées au monde. Quel beau groupe avions-nous là. Un ange, un jeune couple, un père et ce qui, au-delà des apparences, laissait pressentir une créature démoniaque. Enfin, pour le moment, ils avaient tous plus ou moins des attitudes innocentes et dénuées de toute mauvaise attention. Je ne m'inquiétais pas pour eux, ils sauraient vite faire connaissance et nouer des liens - si ce n'était déjà fait. C'était surtout à celui qui saurait apprivoiser la bête qui dormait en la marquise ailée. Peut-être devrais-je rester pour m'assurer qu'il n'y ait aucun meurtre avant le second tour ? Soupir. Être majordome de la lignée Phantomhive n'est pas de tout repos.
"Bien. Voici la pièce dans laquelle vous allez devoir rester jusqu'à la fin du jeu. Présentais-je aux invités. Il vous est, pendant ce temps, interdit d'interagir d'une quelconque manière avec des membres du hall principal tant qu'ils ne vous ont pas rejoint ici. Ne vous en faites pas, la partie ne devrait pas s'éterniser. La principale contrainte du prince du crime est bien le nombre de proies qui le protège et le cache. Plus il fera de victimes... Plus il sera simple de le démasquer. Je souris. Profitez de votre effectif réduit pour apprendre à vous connaître. Des serveurs seront sous peu mis à votre disposition et une enceinte branchée à l'allée principale vous permet toujours de jouir de la même musique dansante qui se poursuit à côté. Vous pourrez -"
Coupé par un brusque cri, j'arrêtai mes explications pour me concentrer sur des agitations atténuées par la cloison. Quelque chose se passait, c'était certain. En tant que majordome, je me devais de veiller à la sécurité de tous mes invités mais dans ce cas présent, j'arrivai trop tard. La porte que j'avais récemment close était verrouillée à double tour et je ne pouvais me permettre de la forcer pour deux raisons : tout d'abord, le manoir et tout ce qui le composait ne nous appartenait pas, il n'était donc pas recevable que je détériore ce que le comte avait loué et avait promis d'entretenir pendant son séjour. De plus... Un majordome servant un Phantomhive ne pouvait pas se permettre de telles manières lors d'une soirée organisée par celui-ci. Il fallut donc que je passe avec souplesse par la fenêtre de la salle pour atteindre la cour centrale et me frayer une autre entrée... Mais comme je l'avais dit précédemment, il était déjà trop tard.
Pando
Gabriel Agreste
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Léonardo Dicaprio
- Qu'est-ce que tu sais exactement ?
- Que tu as échoué.
◘◘◘
Heroes make mistakes too...
| Conte : ♦ Miraculous Ladybug ♦ | Dans le monde des contes, je suis : : Gabriel Agreste alias le Papillon
Lorsqu'un danger approche, on remarque vite quelles sont les priorités. Jusqu'ici, tout se passait comme le comte l'avait souhaité : le prince du crime faisait son boulot du mieux qu'il pouvait, les cinq premières victimes étaient démasquées - et Gabriel parlait même d'une tentative de rabaissement public vue comment ils avaient pu être traité - pour enfin être isolés comme des bêtes dans une pièce à part de la fête. Ridicule. Pathétique. Ce jeu perdait de plus en plus sa crédibilité au yeux du styliste et il était persuadé qu'il n'était pas le seul à penser ça en silence. Il fallait être un pitoyable organisateur pour concevoir un jeu comme celui-ci. Mais alors... Pourquoi tout le monde semblait-il respecter le comte Phantomhive et se plier à ses règles ? Après tout, il ne faut pas être "personne" pour être kidnappé devant une assemblée. Gabriel, comme les cinq autres membres qui étaient enfermés avec lui, ne savait pas encore tout ce qu'il pouvait se passer dans le hall au moment des cris. Il s'était contenté, comme tout le monde, de se concentrer sur les bruits en observant le majordome faire son boulot - un peu plus développé - de garde du corps. Il avait échoué à ouvrir la porte... Alors il passa par la fenêtre. Suivi de près, une des trois jeunes femmes victime du prince - Opaline, il en s'en était souvenu - avait bondi par-dessus la fenêtre à son tour. Allez savoir ce qu'elle cherchait à faire ? Le styliste supposait que c'était un moyen pour sortir. Mais lui, son premier réflexe fut de tenter d'ouvrir la porte par ses propres moyens - comme si ça allait soudainement changer quelque chose que ça soit lui et non le majordome -. Lorsqu'il comprit l'impossibilité de la manœuvre, il cria :
"Qu'est-ce qu'il se passe ? Puis frappa. EH ! Que quelqu'un nous ouvre !"
Pourquoi personne ne se pliait déjà à cette demande ? Il devait bien y avoir quelqu'un derrière cette porte, non ? Que pouvait-il se passer ? Qui y comprenait quelque chose ? Certainement pas les 5 (4 ?) marginalisés de la soirée. De plus, parmi eux, il y avait une femme muette qui ne pouvait d'autant moins réaliser la situation dans laquelle ils se trouvaient. Elle n'avait pas entendu les cris et n'avait pas compris pourquoi tout le monde s'agitait brusquement. Commençant à écrire sur son carnet, elle leur brandit :
"C'est parce qu'on a perdu le jeu qu'on doit se jeter par la fenêtre ? On doit se sacrifier ?"
Ce n'était pas un démon des sacrifices pour rien, il fallait donc sûrement s'attendre à une réaction telle qu'elle de sa part. Gabriel ne se sentait pas dans l'état de répondre à ses questions et encore moins de les lui écrire. Contrairement à son fils, il ne pratiquait pas la langue des signes. Adrien était certes perdu et complètement déboussolé par ce qui pouvait se passer à côté, mais il ne perdit pas le sens des priorités : les autres. Ema ne terminerait pas à la dérive grâce à lui puisqu'il prit le temps de lui signer les derniers événements par ce qu'on pourrait traduire :
On vient d'entendre un gros cri horrible retentir derrière la porte. Le majordome est sûrement parti voir ce qui se passe. Et on est enfermé dans la pièce.
Rien que ça... Mais ce n'était pas terminé. Il fallait sortir d'ici et Marinette, ayant compris qu'il n'y aurait pas d'autres échappatoires que cette dite fenêtre, avait suivi le mouvement à son tour dans sa longue robe rougie par le vin. Gabriel était tenté de s'y joindre également lorsque, brusquement, une lumière blanche et aveuglante éclaira toute la jardin central par lequel on atterrissait en sautant de la fenêtre. Les rayons jaillissaient dans la salle sans se préoccuper des rideaux ou bien des regards qui les évitaient par réflexe. Et, pour ceux qui n'étaient pas muets, on pouvait entendre un lent mais progressif bruit de moteur d'hélicoptère démarrer. Les hélices de ce dernier brassait l'air et se faisait ressentir à ceux qui avaient pu sortir de l'enceinte du bâtiment - sans véritablement quitter le terrain.
"Il faut les suivre ?"Avait signé Ema à Adrien.
Celui-ci marcha rapidement vers la fenêtre à l'entente de ce nouveau bruit puis se tourna vers Ema... Avant de poser un regard sur son père.
"Père on doit y aller ! Puis, en langage des signes à Ema : Tu n'es pas obligée mais moi je sors d'ici. Des personnes ont peut-être besoin de notre aide."
En moins d'une minute, ils étaient tous dehors à essayer de comprendre ce qu'il se tramait. Opaline et Sebastian les avaient dors et déjà rejoint et cette première courait, en robe et chaussures à talon, jusqu'à l'intérieur de l'engin que personne n'avait encore osé approcher. Elle sortit de sous sa tenue un poignard accroché à sa cuisse et s'apprêtait à le lancer à portée de vue sur la première silhouette qu'elle verrait tramer aux commandes. Au total, elle trouva deux individus et pas des moindres. Ils retirèrent tous les deux leur masque pour dévoiler leur identité : Claude Faustus et Alois Trancy. Opaline s'approchait vivement du démon, colérique et menaçante alors qu'elle brandissait son fin poignard dans sa direction.
"Toi ! Je t'avais dit de ne pas toucher à un seul de ses cheveux, qu'est-ce que tu as fait ?!"
Il n'avait même pas sourcillé à ses paroles, se contentant, d'une main levée, d'inviter la jeune fille à prendre place sur un siège. À contre cœur - vraiment à contre cœur - elle s'exécuta d'un regard noir qui fixait tous les environs. Il ne restait plus qu'à attendre le reste du groupe. Gabriel était bien sur ses gardes quant à ce transport débarqué de nul part que tout le monde semblait vouloir monter. C'est à dire... Pourquoi faire ? Et dans quel but ? Il fallait être bête pour suivre un tel rythme sans savoir pourquoi. Le styliste ne faisait pas les choses sans intérêts derrière. C'était évident, pour lui, mais pas pour tout le monde. Ema, par exemole, après avoir remarqué l'existence de cet hélicoptère et sans trop savoir quoi faire, avait hésité longuement à monter dans l'hélicoptère. Pourtant, elle n'eut besoin de personne pour se plier à la tâche et incitait même finalement les autres à faire de même, quelque peu mal à l'aise. La situation l'était, de toute manière. Adrien avait, lui, tourné les talons vers son père :
"Père, je pense qu'on devrait monter comme les autres. Vous ne voulez pas essayer de comprendre ce qu'il se passe ?"
Pourquoi son fils suivait-il toujours le mouvement ? Non, il était différent. Il valait mieux que tous ces gens. Il n'avait pas à dépende de qui que ce soit et/ ou copier leurs actions. Personne ne les obligeait à monter.
"Adrien... Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Tu t'aventures sur un terrain inconnu ! Il fixait Ema rejoindre les individus à l'intérieur. Je ne veux pas rester ici. Partons."
C'était peut-être sec, mais au moins, c'était clair. Qu'est-ce qui pouvait bien l'inciter à rester ici, après tout ? Un jeune blond qui pointait le bout de son nez au même moment - et il ne parlait pas de son fils - ? Alois était entré en scène et concrètement, il n'avait pas que ça à faire que d'attendre les prises de décisions d'un vieil homme. Agacé, il se contentait de couper la discussion d'un :
"Dépêchez-vous de monter où on y laissera tous notre vie, espèce d'égoïste abruti !"
Il ne fallait pas croire que c'était ses paroles qui avaient eu raison du comportement du styliste. Néanmoins, au regard de son fils qui avait, lui, décidé de suivre les autres, Gabriel se résolut de rester. Pour lui. En entrant, il remarquait alors la présence de Claude, debout dans l'allée. Sebastian était debout à l'entrée, face à Gabriel tandis qu'Adrien s'asseyait au premier rang avec Ema, celle qui cherchait la ceinture de sécurité avant le décollage, puis Marinette qui ne restait jamais bien loin de son ami. Opaline demeurait au centre, assise elle aussi non loin de Claude qui le lui avait demandé et le garçon insolent d'il y a quelques minutes était retourné à sa place du fond, choisissant de s'asseoir à l'envers, tête en bas, en attendant tout le monde. Pour le moment, Gabriel s'était contenté de rester à l'entrée, persuadé encore que la discussion ne durerait pas. Persuadé aussi qu'il y avait un piège à tout cela... Pourtant, pour démarrer, il fallait fermer toutes les portes. Claude se refusait de parler tant que le styliste ne dégagerait pas le passage mais c'était alors un combat sans fin - et très silencieux - qui se préparait. Sebastian n'en avait tout simplement. Pas. Le temps.
"Mon maître ne se trouve plus au bal. Lança-t-il pour briser un silence consternant alors qu'il sortait une montre de sa poche. Il était calme... Mais agacé. Soupirant. Combien de temps vais-je devoir patienter avant que vous ne nous disiez où il est ?"
Le démon Faustus ria sombrement, replaçant ses lunettes sur son nez.
"Étonnant que tu continues de l'appeler ainsi.
-Où est le comte Phantomhive ?!"
Lourd silence, à nouveau. Alois se démarquait par sa voix à l'intonation encore enfantine sans qu'on ne puisse discerner son visage derrière les sièges.
"Ciel n'est plus comte. Il n'est plus personne...
- Comment ça ? S'était alors interposé Adrien en fixant Claude d'un sourcil froncé.
Le seul ange des environs se contentait, tour à tour, de les fixer, joignant calmement les mains dans une respiration contrôlée. Elle répétait d'une voix plus froide :
"Où. Est. Ciel ?"
Et à cette réponse, Claude haussa les épaules. Ce n'était pas pour autant qu'il daignait baisser un regard sur la jeune fille. Il se contentait de celui de son collègue.
"Il a été kidnappé et nous sommes les cobayes qui avons été choisi pour le retrouver."
Et Opaline se contentait de répéter d'une voix niaise et caricaturée ce qu'on lui expliquait vaguement avant de se redresser vivement pour rétorquer :
"Et me donner plus d'informations ne te viendrait pas à l'esprit ! Qu'est-ce que tu sais concrètement ?"
Tout ce qui était dit, pour la compréhension d'Ema, était retranscrit en signes par le fils Agreste. Ainsi, nous obtenions ses réactions en décalé et la plupart, seul Adrien était capable de les comprendre. Lorsqu'elle fut à jour pour ce tour-ci, Ema prit un air déterminé que Gabriel zieuta du coin de l'œil, sans comprendre d'où ça provenait. Elle écrivit dans son cahier :
"On va le retrouver. Et après, peut-être qu'il ne sera plus triste."
Pourquoi le comte serait-il triste ? C'est insensé. De plus, ça ne les regardait certainement pas. Gabriel ne comprenait toujours pas pourquoi ils devraient s'intéresser à son cas. C'était le réceptionniste, pas un ami. Il ne lui devait rien et ne voulait rien lui devoir quand il savait dans quoi il avait pu être embarqué par le passé... Il se méfiait d'autant plus de Ciel que de ceux qui l'accompagnaient.
"Comment ça des cobayes ? Reprenait Sebastian en cours de route. Il tentait de se concentrer sur l'essentiel plus que sur les bavardages d'à côté. Qu'est-ce qu'ils ont avoir avec ça ?"
C'est alors qu'Alois Trancy se redressa de son siège - grimpa dessus avant de s'asseoir sur le dossier - et, après avoir eu l'attention de tous, brandit cinq billets d'invitation au bal avec des noms. Ceux des cinq arrivants.
"On les a trouvé là avant votre arrivé. C'est le prince du crime qui a kidnappé Ciel et il veut que ses victimes suivent son petit jeu !"
Gabriel avait regardé son fils, cherchant à comprendre pourquoi les Agreste seraient mêler à cette histoire. Il n'en voyait aucune autre raison que du simple hasard mais cette idée l'écœurait déjà assez. Dans le cas d'Opaline, c'était tous les élus qui l'écœuraient. Secouant la tête de dégoût ou arquant le sourcil d'incompréhension, elle ne semblait pas plus savoir ce qu'ils faisaient ici. Ils étaient au moins d'accord sur ce point-là, ces deux-là. Gabriel n'avait aucune raison d'être ici et personne n'allait lui dire quoi faire. Personne.
"Et qu'est-ce que vous attendez pour faire décoller cet hélicoptère ?" Reprenait l'ange d'impatience. Elle prenait sur elle.
D'un soupir, alors qu'Adrien continuait de traduire, il lança d'une petite moue :
"C'est vraiment tordu de sa part. Mais bien sûr qu'on aidera le comte. Sa vie est en danger."
Et Ema, toute ravie de la tournure du jeu - parce qu'elle entrait volontiers dans celui du prince - tapait vivement dans ses mains par engouement et signait par la suite :
"Alors c'est vraiment un jeu ! J'adore les jeux ! On va avoir du plaisir !"
Naïve... Pensait Gabriel. Naïfs... Pensait Alois. Il était perplexe et curieux d'un tel amusement au vue de la situation. Mais n'était-ce pas normal, après tout ? On parlait de Ciel alors il fallait tout faire pour lui. Toujours. Alois détestait simplement l'idée.
"Vous vous en fichez de savoir pourquoi vos billets se trouvent ici ? Demanda-t-il sous un ton irrité avant de lever les yeux au ciel. Vous êtes vraiment pitoyables. Toujours Ciel par-ci, Ciel par-là... Par contre son propre sort, ça tout le monde s'en fiche ! Pathétique."
Opaline ne lui adressait même pas la moindre attention. Pour changer.
"Alors... Finit par oser demander Marinette. J'avoue avoir plusieurs questions. Comme pourquoi nous ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Où allons-nous ? Mais je crois que notre temps est compté...
- Je ne vous le fait pas si bien dire."
Sortant une télécommande de son veston, le démon à lunettes la tendit avant d'appuyer sur le premier bouton sur lequel son doigt était posé. De là, un écran dissimulé par Sebastian qui se décala alors s'activa, dévoilant alors un compte à rebours de... 23:44:35. Il reprit.
"Nous n'en savons pas plus que vous pour le reste... Nous avons trouvé l'hélicoptère un peu avant que Ciel ne se fasse kidnapper, à vrai dire. Le prince du crime avait prévu son coup...
- Alors pourquoi nous ? Et... Et qu'est-ce que vous faisiez pour trouver un hélicoptère ?
- Et surtout tout les deux. Vas ajouter la jeune blonde d'un sourire moqueur. Alois n'est plus une âme dont tu dois te préoccuper à présent, Claude."
Ce dernier détourna le regard, impassible. Quant à celui qui n'est plus une simple âme désormais, elle s'emporta :
"Ce n'est pas la question ! On doit décoller maintenant, je n'ai pas que ça à faire que de répondre aux présomptions d'une déplumée !"
Il était visiblement agacé qu'on remette sur le tapis des événements du passé. La nostalgie pouvait vite resurgir. Mais au fond, l'atmosphère était tendue depuis le kidnapping du comte. Tout le monde était à sa recherche et plus encore, son majordome s'inquiétait et patientait désespérément qu'il y ait un avancement. Ce n'était pas faute de bavardages mais le démon avait déjà prévu un plan pour arriver à ses fins. Ce plan se fera avec ou sans passagers, ça il n'en avait rien à faire. Il prévint d'ailleurs celui vers qui il se tournait :
"Sortez ou montez mais faites un choix, Mr. Agreste."
Gabriel était encore le seul réticent à grimper à bord vu le peu de confiance qu'il apportait à chacun des membres de l'équipage. Il ne pouvait se décider sans tenter une dernière fois de raisonner son fils.
"Adrien... Cette histoire ne nous concerne pas. On devrait partir...
- Ce prince du crime nous veut peut-être du mal, père. Répondit Adrien en se mordant les lèvres. Si vous ne voulez pas le faire pour Ciel et ces démons. Faites le pour nous, pour moi."
La parole qui savait faire fléchir n'importe quel père. Celui qui, malgré toute la méfiance que portait Gabriel pour ces individus et cette peur enfouie de ne jamais revenir, fit s'asseoir le styliste avec les autres. Seul et pensif, juste à la rangée devant Alois, il se maintenu de faire tout commentaire et patientait d'un regard sage mais observateur jusqu'où pouvait encore s'empirer cette histoire.
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Opaline M. Santos
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| Avatar : Ester Exposito
Today's laughs are tomorrow's tears,my deer
| Conte : Hazbin Hotel | Dans le monde des contes, je suis : : le plus beau des anges :)
« Life is a masquerade. Everywhere you look are people hiding behind masks. »
Opaline s'était approchée à la demande de Ciel, qui désirait rassembler les victimes du Prince du Crime. Elle en faisait partie, mais ni honte ou déshonneur n'aurait su l'entacher, seul du vin rougissait un pan de sa robe. Elle se présenta après avoir un instant observé l'assemblée d'un air impérial, silencieuse. La suite des événements lui déplut légèrement, bien qu'elle l'avait anticipée depuis qu'elle avait découvert le liquide dont été imprégnée sa tenue. Elle fut enfermée dans une salle en compagnie d'autres invités qui semblaient, aux premiers abords, plus inintéressants les uns que les autres. Sebastian vint les accueillir, paré de son professionnalisme légendaire, jusqu'à ce qu'un horrible cri mette un point final à ses paroles. Les yeux d'Opaline s'écarquillèrent, et elle pensa immédiatement à Ciel. Sebastian prit l'initiative de sauter par la fenêtre, suivit de près par l'ange dont l'agilité lui permettait de le suivre aisément. Elle marcha dans ses pas jusqu'à la salle de bal qui empestait la peur humaine, une odeur âcre qui prenait presque à la gorge. La foule échangeait des murmures paniqués, ce qui ne faisait qu'amplifiait l'apparence de vermines que tous ces êtres humains avaient déjà aux yeux d'Opaline. Ils s'inquiétaient pour leur survie, mais quelle différence faisaient-ils entre mourir ce soir ou dans trente ans. Combien d'entre eux parviendraient à ne pas disparaître sous les vagues du temps ? Seul une infime part d'humains avait su atteindre la postérité à travers l'Histoire, et Opaline était prête à parier qu'aucun des insectes présents dans la pièce n'y parviendrait.
Sebastian tourna les talons pour sortir, quand son visage se figea en tombant nez à nez avec celui de l'ange. Il baissa la tête, tentant de masquer un sourire moqueur qu'elle aperçut vaguement, avant de se redresser pour l'esquiver. C'était à se demander pour qui ce démon de pacotille se prenait, se rappelait-il qu'il n'avait pas achevé son travail car il était resté bloqué dans une illusion créée par un enfant. Opaline avait certes était tout aussi fascinée par l'âme de Ciel, mais pas au point d'en négliger ses responsabilités. Elle se dirigea vers l'endroit où avait disparut le majordome, découvrant alors un immense hélicoptère à l'entrée duquel se tenaient deux silhouettes masquées. Habituellement, elle aurait pu faire preuve de calme afin d'analyser la situation, mais puisque la vie de Ciel était en jeu, sa colère prenait le dessus. Personne d'autre qu'elle n'était autorisé à lui faire du mal, et certainement pas l'antagoniste d'un jeu de pacotille.
En reconnaissant Claude et celui qui l'accompagnait, et après avoir réussit à retrouver son calme, elle avait prit place sur l'un des sièges de l'hélicoptère. Inutile de faire des manières ou de jouer les fortes têtes, si les choses venaient à mal tourner, elle saurait prendre l'avantage. C'était avec cette certitude qu'elle parvenait à attendre, plus ou moins tranquillement, que Gabriel Agreste daigne enfin s'éloigner de la porte. C'est alors que Sebastian souleva un détail qui avait son importance, fixant Claude avec impatience:
« Qui conduit l'hélicoptère ? »
La question n'était même pas parvenue à l'esprit d'Opaline, trop préoccupée par le sort de Ciel et toute l'agitation qui en découlait. Elle se mordit la lèvre, si elle continuait à se focaliser autant sur le comte, elle perdrait en professionnalisme et laisserait la situation la submerger. Claude répondit au démon par un fin sourire, comme pour lui indiquer que c'était à lui de piloter l'engin. Opaline n'était pas surprise, elle savait les talents de Sebastian très divers et n'aurait pu déterminer où ils s'arrêtaient. Le concerné souffla, commençant à s'approcher de la cabine de pilotage quand une nouvelle venue fit irruption dans l'hélicoptère, au grand malheur de l'ange qui se détournait déjà d'elle en levant les yeux au ciel. Elle papillonna des cils en se rendant compte qu'Elizabeth était venue prendre place à côté d'elle, noyée dans une robe bouffante qui ne manquait pas de dépasser sur le siège de sa voisine. Elle croisa les bras, tête redressée, regard fermé, visiblement agacée même si elle ne laissait pas cette émotion se peindre sur son visage. Sebastian souffla à nouveau.
« Madame... » « Allez, on décolle ! J'attends ! » « Mademoiselle Elizabeth je ne puis- » « TU ALLAIS PARTIR SANS MOI ! Je suis la personne la plus proche de Ciel, celle qui veille à son bonheur depuis le début et qui ne l'a jamais JAMAIS abandonné, et tu allais me laisser ici ! TRAITRE ! Tu ne vaux pas mieux que la dernière fois où tu l'as laissé tomber ! »
Opaline étouffa un petit rire, tandis que le reste des passagers s'observait dans le blanc des yeux. Après avoir marqué un long silence, Sebastian obtempéra et disparut dans la cabine de pilotage, l'air irrité. Peu de temps après, l'habitacle tangua doucement, signe qu'ils avaient décollé. Ema, qu'Opaline observait du coin de l'oeil, griffona quelque chose dans le carnet auquel elle semblait tenir comme à la prunelle de ses yeux.
« On va où ? »
Une voix s'éleva du fond de l'hélicoptère, celle de Claude qui venait de prendre place à côté d'Alois :
« Nous allons bientôt le savoir à mon avis. Ça m'étonnerait que le prince du crime ait choisi de nous amener un hélicoptère sans nous se permettre de le programmer. Sebastian n'aura, je pense, pas tant de contrôle sur les commandes du transport. »
Il ne lui apporta qu'une réponse orale, ne se permettant pas de signer afin que la blonde comprenne. Heureusement pour elle, Adrien s'était attribué le rôle de traducteur. Opaline ne se serait pas donné la peine d'essayer de lui faire comprendre, certains anges possédaient la capacité de parler toutes les langues, pas elle. Et même si cela avait été le cas, elle l'aurait tu. Claude compléta sa réponse, tandis que l'hélicoptère s'élevait de plus en plus haut dans le ciel.
« Je suppose qu'ayant été des victimes du prince, aucun d'entre vous n'a vu comment s'est déroulé le kidnapping je me trompe ? Personne n'aurait des indices quant à l'identité du dit prince ? » « Pour ma part j’étais trop préoccupée à subir ton existence, pour faire attention à lui. » Répondit Opaline sans prendre la peine de se retourner, droite sur son siège. « Là où il y a Ciel, il y a des démons. Elle sentit alors son regard se poser sur elle. Tu devrais le savoir. »
Elle le savait mieux que n'importe quel autre ange, l'âme du comte était une merveille à contempler, une véritable œuvre d'art. Les foules qui se pressaient devant La Joconde, étaient les mêmes qui observaient Ciel avec fascination, à la différence que les secondes étaient presque exclusivement composées d'anges et de démons. Une voix qu'elle n'avait pas encore entendue, s'éleva alors dans l'habitacle:
« Ça serait peut-être bien de mettre nos différents de côtés, histoire d'essayer de sauver ce garçon et de se sauver nous même... Pour ma part, je n'ai rien vu... J'avoue que je n'avais pas bien compris le concept de ce jeu... »
Opaline la foudroya du regard, se demandant s'il était plus sage de l'ignorer ou de l'incendier. Avant qu'elle ne soit parvenue à trancher, l'idée de l'empaler sur place s'étant ajoutée aux autres, le maître de Claude dont elle ne parviendrait jamais à retrouver le prénom prit la parole en riant:
« Toi, tu ne connais rien des rivalités entre démons et anges. La vie de quelqu'un ne suffira pas à les mettre de côté ! Il faut vraiment être stupide pour le penser ! »
Pour la première fois depuis qu'elle avait croisé sa route, Opaline le voyait formuler des paroles sensées. Même le plus arrieré des êtres humains, savait que les habitants du Paradis et ceux de l'Enfer se vouaient une haine sans pareille, cette Marinette devait être idiote pour penser qu'une trêve était envisageable. Le monde avait porté leur conflit durant des millénaires, et elle songeait sérieusement à y mettre fin par le biais d'une simple phrase ? Opaline ricanna avant d'ajouter en secouant la tête:
« Les humains ne peuvent pas comprendre, le plus gros conflit qu’ils aient connu c’est la deuxième guerre mondiale, une petite dispute de pacotille. » « Faites un effort sinon on va jamais pouvoir sauver ce Ciel. C'est même pas marrant les piques que vous vous envoyez. Et pour ce qui est du Prince du Crime je l'ai vu de loin pendant qu'il a marqué Marinette, mais rien de plus. »
Et voilà qu'un autre s'y mettait, se permettant même de fixer Opaline en fronçant les sourcils après avoir détourné son attention de Claude. Elle avait l'habitude que les humains se comportent comme des exemples de bonne conduite, mais cette petite prestation était risible. Elle ne prit même pas la peine de poser les yeux sur lui, sentant son regard agacé lui brûler la peau. Il se désintéressa enfin d'elle lorsque Elizabeth lui demanda de traduire ses paroles:
« Haaaan ! Oui, tu dois le prévenir, il se peut que nous rentrions tard ! Il faut prévoir large mais je suis sûre que tout ira très bien ! »
Elle était sûre que tout irait bien ? Après un kidnapping, et perdue au milieu d'anges et de démons, elle était sûre que tout irait bien ? Opaline secoua doucement la tête et jeta un petit regard curieux au carnet d'Ema, sur lequel elle pu lire: « Pensez-vous que le jeu sera fini avant la nuit ? Sinon, je vais aviser papy que je vais rentrer tard. Je ne veux pas qu'il s'inquiète. » Une main traversa alors les fauteuils pour se poser sur la jeune fille sourde, et la rassurer:
« Je tacherai de te raccompagner chez toi quand tout sera terminé. Mais quelle bonté d'âme, c'en était presque touchant. Elle pivota ensuite vers les autres pour ajouter: A vrai dire, nous n'avons pas non plus vécu la seconde guerre mondiale. Et j'avoue que les questions existentielles ne sont pas vraiment ma préoccupation du moment. Chacun a ses problèmes... »
Marinette avait donc des problèmes dignes d'être comparés à la Seconde Guerre Mondiale, un conflit armé ayant fait plus de 60 millions de morts ? Dieu que la vie de cette jeune femme devait être compliquée, Opaline lui aurait bien prêté son épaule pour pleurer, mais elle était trop occupée à lever les yeux au ciel tout comme Claude et Alois. La phrase qu'avait prononcée Adrien un peu plus tôt lui trottait encore dans la tête, voilà pourquoi elle décida de répliquer en ignorant complétement les jérémiades de son amie:
« Je fais déjà l’effort de ne pas me plaindre de cette... Équipe ? Elle désigna un à un les passagers, du bout de son index parfaitement verni. Une blonde hystérique, une sourde, un vieux, deux démons vaguement compétents, un traducteur sur patte et une... elle là-bas. Oh et j’oubliais, un gosse insupportable. » « Qui traitez-vous de "vieux" ? Je ne vous permets pas ! Vous pensez valoir mieux que nous ? Où étiez-vous quand le comte s'est fait kidnapper, dites-moi ? Si vous êtes ici, c'est que vous avez autant échoué que ces... Démons. Nous, nous n'avons absolument rien à voir avec ça donc n'inversez pas les rôles ! On devrait être ceux qui devraient se plaindre... »
Opaline manqua presque de s'étouffer de rire devant l'agacement de Gabriel, lui qui était resté silencieux depuis qu'il était entré dans l'hélicoptère se réveillait enfin. Quelques minutes de plus, et elle aurait pu croire qu'il était mort. Ses ricanements se poursuivirent, tandis qu'elle se levait pour observer l'humain de haut.
« Écoute moi, papy. En temps normal, je dirige un bataillon formé par des anges plus compétents les uns que les autres... Quelle est ta compétence la plus efficace, un coup de canne vicieux dans les côtes ? Alors s’il te prend l’envie de te plaindre, descends directement de cet hélicoptère, ça nous fera un poids en moins et tu réduiras le risque de te bloquer le dos. » « Vous n'êtes PERSONNE pour me dire ce que je dois faire ! Comment o - » Avait-il commencé à répliquer en se redressant, les poings serrés, avant d'être coupé par le maître de Claude. « Mais fermeeeez-là ! Vous me cassez les oreilles ! Bon sang, comment le prince a-t-il pu choisir de tels idiots dans votre genre pour sauver Ciel ! C'est rabaissant ! »
Il s'était bouché les oreilles, adoptant le même comportement enfantin qu'il avait toujours eu. Il faudrait qu'elle pense un jour à connaître son prénom, cela pourrait peut-être lui être utile. La porte d' hélicoptère s'ouvrit soudainement, pour laisser passer Sebastian dont le vent n'avait su abimer la coiffure. Opaline nota une fois de plus, qu'il semblait incapable d'agir normalement, s'étant accroché à une barre externe pour passer de la cabine du conducteur à celle des passagers. Il referma la porte, puis se retrouva plongé dans l'ambiance qui régnait dans le groupe. Gabriel et le gosse étaient encore debout, tandis que tous affichaient des mines de déterrés. L'ange ne l'avait pas remarqué plus tôt, mais plus leur petite prise de tête s'envenimait, et plus Ema se recroquevillait sur elle-même, les yeux brillants sur le point de déverser des larmes. Dans un même temps, elle signait les mots « Faché » et « Je n'aime pas ça » dont Opaline n'était pas en mesure de comprendre le sens. Marinette lui serait la main, Adrien s'était approché d'elle avec une petite moue, posant une main sur son dos avant de signer avec un petit sourire:
« Ils ont fini c'est promis. Et si ça recommence je leur dirai. »
Opaline n'avait rien pu saisir de leur échange, observant simplement les gestes échangés et les émotions qui passaient sur leurs visages avec une pointe d'amusement. Lassée, elle reporta son attention sur Sebastian qui demanda:
« Vous avez fini ou je repasse peut-être plus tard ? » Son ton ironique ne laissait la place à aucun sourire. « Tu as réussit à obtenir plus d’informations, sur notre destination ou bien l’endroit où est retenu Ciel par exemple ? » S'enquit Opaline après avoir levé les yeux en l'air. « Oui et... Non. »
Il avait répondu calmement, après un soupir, comme pour faire redescendre la pression qui n'était pourtant pas encore à son maximum. Opaline secoua la main pour lui faire signe de développer, faire des phrases à demi-complètes étant visiblement l'apanage des démons. Sans un mot de plus, il s'exécuta:
« L'hélicoptère est programmé pour se rendre à Londres dans les délais les plus courts. Le seul problème est que le dit délais est d'approximativement dix heures pour le trajet d'un avion sans escale. Je vous laisse imaginer le temps que cela nous prendrait en hélicoptère. Si nous suivons les règles du prince et laissons les commandes en automatique, nous perdrons plus de la moitié du temps indiqué sur le compteur. Et... Il observa chaque passager. Je doute que nous nous supportions jusqu'ici. » « Je vois... Eh bien, Claude et toi n’avez qu’à porter tout ce beau monde jusqu'à Londres. » « Tes idées sont aussi tordues que ton esprit, à ce que je vois. Il laissa échapper un "ts" en détournant le regard, avant de proposer sa propre interprétation de la situation. Non, nous n'allons pas procéder comme ça tout simplement parce que je doute que le jeune maître se trouve à Londres. Qu'importe qui est ce prince... Il est impossible qu'il ait pu déjà être sur les lieux en un temps aussi court que celui-ci. Je pense que Londres est sa destination, mais qu'il n'y est pas encore. »
Opaline ne trouvait pas son idée insensée, elle avait déjà vu des démons porter des charges plus lourdes, et puis si l'un d'entre-eux échappait un passager dans l'Océan Atlantique, ce ne serait qu'un dommage collatéral... Ils ignoraient tout de ce Prince, de sa nature et de ses potentielles capacités. S'il pouvait se téléporter, alors la vitesse des démons ne serait pas de trop. Hors de question que l'ange accepte de porter l'un des passagers, ils n'avaient qu'à avoir des ailes, ce n'était pas son problème. Elle reporta son attention sur Sebastian, pour demander:
« Et que sais-tu de ce Prince ? Les humains sont plein de mauvaises surprises par ici... »
Il soupira.
« Je ne sais pas trop... Je doute que celui qui ait manigancé tout ça ait l'audace et l'assurance d'un humain. Pourtant, jusqu'ici, les méthodes employées sont bien humaines... Il se pourrait alors que le prince ne soit pas qu'une seule personne. Mais plutôt un groupe... »
Opaline se massa les tempes. Qu'est ce qui était pire qu'un humain ? Plusieurs humains. Elle ne savait plus de quoi se plaindre, agacée par la désagréable tournure que prenait les événements. Elle aurait voulu pouvoir effectuer ce sauvetage seule, mais elle avait besoin des informations qui seraient données aux passagers de l'hélicoptère, alors elle devait rester. Ema montra son carnet, tout sourire:
« Un groupe? Alors on cherche une place avec beaucoup de princes ? Comme un royaume ? »
Sebastian grimaça, affichant une moue hésitante. Puis, il répondit tout en signant, la démonstration d'un nouveau talent qui ne surprit pas Opaline le moins du monde, mais qui ravit Ema au plus haut point. L'ange l'entendait déjà répliquer, à la moindre remarque qu'il serait faite: « Un majordome de la famille Phantomhive se doit de connaître la langue des signes », cette même rengaine qui hantait parfois ses songes.
« Je ne les pense pas aussi nombreux. Mais je pense qu'ils doivent se compter au nombre de 2 ou 4 tout au plus. Il ne faut pas non plus prendre le terme "prince" au sens propre du terme. Je crains qu'ils soient loin d'en être. » « Dommage... Parce que le gentil homme qui m'a offert des cupcake m'a dit qu'il était une prince. » Des paroles signées par Ema, et retranscrites par Adrien à la perfection.
Opaline écarquilla légèrement les yeux, avant de prendre une grande inspiration pour garder son calme. D'un signe à Adrien, elle lui indiqua de gentiment traduire ce qu’elle allait dire, avant d'adopter un petit sourire pincé.
« Ema. Mon petit démon. Tu ne pouvais pas nous dire avant que tu avais rencontré celui que l’on recherche ? Enfin, là n’est pas la question, donne nous le plus d’informations possible à propos de lui. »
L'intéressée réfléchit un moment, puis consigna les informations qu'elle possédait dans son carnet avant de le brandir avec fierté. Opaline observa les six points en battant doucement des cils, perplexe. Il était prince, ne signait pas mais avait une très belle écriture, n'aimait pas attirer l'attention, était très doux et gentil même si son âme était sombre, était triste de ne pas pouvoir manger à cause de son masque et n'était pas offusqué quand Ema retirait ses chaussures. En baissant les yeux sur les chaussures de la jeune femme -à savoir des ballerines,- elle comprit pourquoi il aurait pu être troublé. Sebastian semblait réfléchir, silencieux, alors qu'Opaline décida de briser le silence:
« Mh et par hasard tu n’aurais pas observé quelle était sa taille, sa corpulence, le timbre de s-... Elle avait oublié qu'elle était sourde. La façon dont il était habillé, la couleur de ses cheveux... Parce que malheureusement, je ne suis pas sûre qu’on puisse le reconnaître à la façon dont il réagira si tu enlèves tes chaussures... »
Pendant qu'Ema était occupée à décrire le Prince sur la feuille qui se présentait à elle, Marinette ajouta, comme pour apporter de la douceur aux propos de l'ange:
« C'était une belle tentative par contre. »
Ema montra ensuite ses écrits aux autres passagers, leur apprenant que l'homme qu'ils devaient trouver était grand, avec des cheveux noirs et des yeux marrons, vêtu d'une tenue sombre mais sobre. Gabriel voulu intervenir avec un « Hum... Excusez-moi... ». Mais personne n'était visiblement disposé à entendre ce qu'il avait à dire. Comme pour souligner, cela, Sebastian reprit:
« Au vue des circonstances, je pencherais pour un être humain. »
Suivit par Opaline qui commenta, en se frottant l'arrête du nez:
« Effectivement, il semblerait que l’on doive chercher Monsieur Tout-le-monde. J’imagine qu’il n’avait pas de signe distinctif, une chevalière par exemple ? » « Hey ! -... » « Qui se concentre sur ce genre de détail ? » Souffla Sebastian.
Opaline n'eut pas le temps de lister: « Les personnes observatrices, les assassins, les fétichistes des mains. » qu'Adrien se levait de son siège pour déclarer:
« Si tout le monde s'écoutait ça irait plus vite. Mon père a un truc à nous dire je crois. »
Opaline battit des cils une ou deux secondes, surprise par cette intervention, et terriblement amusée par le fait que le doyen du groupe ait besoin de son fils pour obtenir l'attention. Ema, qui ne pouvait pourtant pas entendre un seul mot de ce qu'il allait dire, le regardait avec attention. L'ange fit un geste vague de la main, disant en baillant presque:
« Bon, eh bien écoutons ce que notre Monsieur Tout-le-monde a à dire. »
« Merci, souffla le pauvre homme avant de pointer du doigt la forêt qu'ils survolaient: Je souhaitais simplement prévenir qu'il y a, sous nos pieds, un incendie qui se propage dans la forêt. »
Ils venaient à peine de passer les frontières de la ville, qu'un incident survenait déjà. Opaline allongea son cou pour jeter un vague coup d’œil par la fenêtre, apercevant des vagues qui léchaient effectivement les arbres. L'incendie se propageait mais ne semblait pas atteindre Storybrooke, ce qui ne faisait finalement ni chaud, ni froid à l'ange. Elle observa Sebastian bondir à la fenêtre dans un grand « Quoi ? », puis reporta son attention sur le carnet d'Ema.
« On a vraiment de la chance d'être dans le ciel alors ! »
Opaline étouffa un petit ricanement, la jeune femme sourde semblait avoir un sens de la morale assez particulier, parfaitement le genre de personnes qu'il était facile de pousser d'un côté ou de l'autre de la frontière entre le bien et le mal. Mais ces gens-là n'étaient que de piètres jouets pour l'ange, qui s'en détacha immédiatement pour prendre la parole.
« Sebastian n’a qu’à aller souffler dessus avec ses grands poumons, ce n’est pas notre problème à ce que je sache. Nous sommes à la recherche de Ciel, pas des pompiers du coin. » « Mais, cet incendie risque de toucher la ville ! Non ? »
Opaline aurait pu répéter ses paroles avec une voix nasillarde, en plaquant ses mains sur ses joues et en mimant l'effroi. Mais elle préféra s'intéresser aux mots qu'Ema rayait dans son carnet, pour ensuite leur montrer:
« On a vraiment de la chance de ne pas être dans la ville alors. »
Elle laissa échapper un petit rire, ce sauvetage avait un léger goût d'Apocalypse qui lui plaisait. Et au milieu de ce chaos, l'innocence -pour ne pas dire la stupidité- d'Ema apportait la touche de légèreté dont une bonne pièce avait besoin. Opaline comptait s'amuser encore un petit moment de la situation, mais Adrien pivota vers elle, décidant soudainement d'intervenir:
« J'ai du mal à croire que vous êtes un ange. A vous entendre dire des choses comme ça. On devrait faire quelque chose avant que le feu se propage vers la ville ! » « Alors t’es mignon, mais je ne suis pas un ange gardien. S’il y’a un incendie, c’est que Dieu le veut. Alors on reste assis gentiment, et on observe le paysage se consumer. » « J'ai un doute sur ce que vous supposez... Pour le moment, il ne semble que vouloir l'encercler à ses frontières... L'incendie n'a donc pas été déclenché à l'intérieur de Storybrooke mais... - Fit-il en hochant la tête de droite à gauche. Regardez, par ici ! »
Opaline s'approcha pour être témoin de ce qu'avait remarqué le démon, à savoir le toit d'un entrepôt que les flammes entouraient sans qu'il ne soit lui même touché par l'incendie. Un frisson lui parcourut l'échine.
« Étrange... Tu penses que Ciel est là-bas ? » « Qu'est ce que vous attendez ? Il faut atterrir ! Je refuse de laisser passer une chose pareille. »
Pour un mannequin, Adrien parlait beaucoup. Trop. Beaucoup trop. Il devait être bien plus agréable à observer en photo, l'immortalisation le rendant sûrement enfin silencieux. Opaline avait remarqué qu'il s'adressait à Sebastian, alors elle ne fit aucun commentaire, attendant la réponse du démon qui commença par lancer un regard lassé, presque sarcastique.
« Vous voulez que l'hélicoptère brûle avec cette forêt ? Il reporta son attention sur la forêt. Regardez autour de vous, je ne vois aucun périmètre où l'on peut atterrir si ce n'est... Il souffla. Le toit de l'entrepôt. »
C'est alors qu'une voix insupportable, qu'Opaline n'avait absolument pas envie d'entendre à nouveau, parvint à ses délicates oreilles.
« Tu te fiches de moi ? Tu vas nous sacrifier au bûcher pour sauver une forêt vide d'habitants ? C'est stupide ! Je refuse qu'on y aille ! »
L'ange haussa les sourcils, l'air dédaigneux, puis demanda en l'arosant d'un regard glacial:
« Est-ce que quelqu’un t’a demandé ton avis ? Même la sourde est plus utile que toi. » « Quoi ?! Qu'est-ce que tu dis ! Claudeeeee ! »
Opaline pouffa en le voyant s'arrêter, après avoir croisé le regard irrité de son ancien majordome. Il se tue, et croisa les bras, insufflant à l'ange la douce idée que ce silence durerait pour toujours. Il n'y avait pas de voix plus insupportable que celle de ce gamin.
« Ce qui est stupide c'est vous votre soirée, votre jeu et votre bal qui se sont mal passés ! Engager un prince du crime sans savoir qu'il allait enlever le comte, et maintenant regardez autour de vous. A penser seulement à votre petite personne et à celle de Ciel. »
Encore lui ? Sebastian, en bon majordome, ne nia pas. Au lieu de cela, il baissa la tête un instant avant de s'écarter de la fenêtre. Puis, il posa une main sur sa poitrine et s'inclina légèrement, toujours très habile dans son rôle.
« Vous avez raison. Rien ne s'est déroulé comme prévu et, en tant que représentant de la lignée Phantomhive, je vous fait par de ses excuses les plus plates. » « Bien. Assez de bavardages. Nous allons sauver ces pauvres humains, et si Ciel perd la vie, je saurai vers qui me tourner. » Après quoi, elle adressa un petit clin d'oeil à Adrien, comme une promesse. « Une vie est une vie. Nous sauverons tout le monde. Ajouta Marinette, en bonne mère Teresa.
Opaline leva une fois de plus les yeux au ciel, irritée par le comportement de ceux qui semblaient se connaître bien avant cette soirée. Oh oui, jetons nous dans les flammes et sacrifions nous pour aller au secours de la veuve et de l'orphelin. Amants maudits que nous sommes ! L'ange aurait presque pu en avoir des idées pour ses pièces de théâtre. C'est alors qu'Ema réalisa visiblement ce qui se passait, griffonnant sur son carnet un: « Ca ne fait pas partie du jeu ? ».
« Bien sûr que non. Regarde les. Ils sont aussi perdus que nous et au lieu de réfléchir ils préfèrent s'envoyer des vents. C'est stupide. » Répondit Adrien en signant, sans qu'Opaline ne puisse saisir un traitre mot de ce qu'il disait. « Je vais aller désactiver la conduite automatique et repasser en manuel pour nous faire atterrir. Vous vous occuperez d'éteindre les flammes tandis que je me rendrais à Londres tracer le prince s'il se trouve là-bas. Je reviendrais vous faire un rapport par la suite. »
Opaline plissa les yeux lorsque Sebastian fit mention de son plan, elle savait qu'il était sournois et son idée ne semblait pas du tout être à l'avantage de l'ange. Le majordome se gardait le sauvetage de Ciel, tandis qu'elle devrait se coltiner ce groupe de bras cassés et la tâche d'éteindre l'incendie.
« Ça me va. » Lâcha Adrien tout en hochant doucement la tête. Pour une fois qu'il ne râlait pas... « Tu es bien sûr que tu reviendras ? La parole d’un démon ne vaut pas très cher... Mais soit. »
Opaline avait des doutes sur la sincérité du démon, toutefois, elle savait qu'il protégerait Ciel corps et âme. Elle l'avait déjà vu faire par le passé, et si la vie du comte était à nouveau mise en danger devant ses yeux, elle était persuadée que le même spectacle serait donné à voir. Sebastian ricanna, avant de répondre:
« Je suis peut-être un démon en Enfer... Mais ici, je ne suis qu'un diable de majordome. Il posa sa main sur sa poitrine. Mon maître m'a toujours demandé de ne pas mentir. Si je dis que je reviens, c'est que je reviendrais. Avec ou sans le comte. »
Opaline hocha la tête. S'il ne revenait pas, elle irait le chercher. Mais pour une fois, elle faisait vaguement confiance à un démon.
(c) DΛNDELION
Adrien Agreste
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : ∂α¢яє мσитgσмєяу ♥
S H A D O W S settle on the place that you left.
| Conte : мιяα¢υℓσυѕ ℓα∂увυg: ℓєѕ ανєитυяєѕ ∂є ℓα∂увυg єт ¢нαт иσιя | Dans le monde des contes, je suis : : α∂яιєи αкα ℓє ѕєυℓ єт ℓ'υиιqυє ¢нαт иσιя !
How many days until you shed the pain of your darker days?
A great hero teaches an entire city that dancing is the greatest thing there is.
❆
The greatest things you'll ever know are invisible
Il fallait avouer que Adrien était un peu perdu, de base cette invitation lui avait plaisir même si son père lui s'était toujours un peu méfier. Il comprenait dans un sens. Son père connaissait énormément de monde mais Ciel Phantomhive n'en faisait pas parti et maintenant ? Maintenant il se trouvait dans hélicoptère en compagnie de son père, de Marinette et d'autres personnes qu'il ne connaissait pas vraiment. Adrien était venu au bal dans l'esprit de se changer les idées, de faire des rencontres et de faire de la pub pour la marque de son père. Mais il fallait croire que les choses ne pouvaient pas se passer comme il le voulait. Dans un premier temps, Adrien avait croisé Marinette. Son amie qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un mois. Mari ne voulait pas lui parler pour le moment, il respectait son choix mais cela lui faisait mal de la voir juste en face de lui. L'asiatique se tenait devant lui dans l'hélicoptère, elle s'était aussi faite embarquer dans cette drôle d'aventure. Enfin tout ça pour dire que Adrien ne pensait pas se retrouver coincer dans un hélicoptère avec des démons et une ange. Il ne comprenait pas grand chose, tout ce qu'il savait c'était que ce comte était quelqu'un de très demandé vu comment tout le monde se battait pour lui. Même si Adrien ne le connaissait pas il voulait le sauver. Mais cela ne voulait pas dire, passer à côté d'un incendie sans rien faire.
Adrien sortit rapidement de ses pensées quand il vit Sebastian retourner dans la cabine du pilote sans dire un mot de plus. Après tout, tout le monde avait tranché. Le majordome chercherait des réponses sur Ciel pendant que le groupe allait éteindre l'incendie. L'atterrissage de la machine volante fût un véritable enfer. L'hélicoptère tanguait, il n'était pas stable. Ce n'était pas surprenant avec la chaleur qui se trouvait dessous ou encore toute ses personnes qui se tenaient encore debout dans l'hélicoptère. Dans ce malheur, il y avait quand même du bon. Sebastian réussit à poser l'hélicoptère sur le toit de l'entrepôt abandonné parce que le feu ne l'avait pas touché mais aussi parce que ce dernier n'était pas entouré d'arbres. Une fois le moteur arrêtait, Adrien poussa un soupir de soulagement avant de se détendre un peu. Il sortit de l'hélicoptère en premier avant d'analyser les dégâts. Le feu était grand et il semblait se déplacer rapidement autour de l'entrepôt, étrange. Pourquoi ce bâtiment n'était pas encore touché. Sebastian sortit du véhicule avant d'afficher un petit sourire.
« Bonne chance ! »
Sans attendre une réponse, il sauta par dessus cet immense incendie sans grand difficulté. Pas surprenant venant d'un démon après tout. Maintenant le problème se tenait devant eux, ce feu qui semblait ne vouloir jamais s'arrêter. Adrien afficha une grimace avant d'entendre la voix de Marinette.
« Alors, par où commençons nous ? »
« Vous avez déjà éteint un feu ? Parce que pour ma part, la plupart du temps je les laisse brûler... »
« Il nous faudrait un point d'eau... mais avec cette ampleur de feu. Peut-être que contacter des pompiers seraient nécessaires ? »
Opaline ne semblait pas vouloir s'intéresser à ce feu. A vrai dire cela semblait ne pas lui faire si peur que ça. C'était un ange contrairement à Marinette et Adrien qui étaient de simples humains. L'ange fit alors un signe de la tête pour faire comprendre à Marinette d'y aller en premier.
« Pendant ce temps, je vais aller voir si Ciel se trouve dans l’entrepôt »
« On devrait d'abord éteindre le feu avant d'aller dans cet entrepôt tu ne penses pas ? Imagine il se propage et tu n'as pas le temps de sortir Ciel de là ? »
Le blond regarda autour de lui avant de se mordre nerveusement la lèvre inférieur. Il sentit Tikki et Plagg gigoter sur son épaule faisant signe qu'ils pouvaient aider eux, trop dangereux. Il ne voulait pas que les autres se rendent compte de leur présence. Adrien regarda alors autour de lui avant de poser son regard sur Opaline.
« Tu peux voler du coup ? Tu pourrais nous trouver un point d'eau pour arrêter cet incendie ? »
« Tu as un ange dans ton équipe, et tu décides de l’envoyer faire du repérage ? C’est un choix très... particulier. »
Adrien haussa les sourcils s'empêchant de hausser les épaules devant elle. Ange ou pas, il avait besoin de quelqu'un qui sache voler au dessus de cet entrepôt. Tout à l'heure, Opaline n'arrêtait pas de parler de ses ailes alors automatiquement, il pensa à elle. Le jeune Agreste se tourna vers l'incendie avant de crisper sa mâchoire.
« Oui. Je te demande simplement de trouver un point d'eau. Tu ne veux pas fouiller cet entrepôt rapidement ? Si tu ne veux pas y aller, j'irai. D'une façon ou du'une autre. »
« Si tout le monde pouvait se rendre utile. » lâcha Claude en soupirant avant de regarder sa montre. « Ça nous éviterait de perdre plus de temps qu'on en a déjà. Marinette Dupain-Cheng n'a pas tord sur un point : nous devrions appeler les pompiers et les laisser terminer le travail de l'autre côté. Tout d'abord parce que ce n'est pas notre boulot mais ensuite parce que nous ne pourrons pas encercler toutes ces flammes. »
« Opaliiine, c'est ça ? Peux-tu m'aider à descendre, s'il te plait ! Je veux voir avec toi si Ciel est bien ici, comme tu le penses ! Je ne veux pas qu'il lui soit arrivé quelque chose ! » lâcha Elizabeth qui essayait apparemment de descendre du toit.
« Donc nous sommes descendus de l’hélicoptère pour passer un simple coup de téléphone ? » Opaline regarda ensuite Elizabeth un instant, elle réfléchit, puis elle déploya ses ailes. « Enfin quelqu’un avec le sens des priorités. »
Adrien fixa un moment le groupe sans dire un mot de plus avant de se tourner vers son père et Marinette. Il était en colère et agaçait pas des comportements aussi stupide. Adrien allait toucher un ou deux mots à Ciel quand ils allaient le retrouver. Tâcher les tenues et maintenant ça ? Le blond respira un bon coup essayant de calmer ses nerfs avant de poser son regard sur Plagg et Tikki qui affichaient une moue. Il se tourna vers son père.
« Père, vous pouvez appeler les pompiers le temps que je discute un peu avec les autres... » Il se tourna finalement vers Opaline et fixa un court instant ses ailes alors que Ema toucha ses dernières tandis qu'une goûte de sens perla en dessous de son œil. « Sebastian s'occupe de trouver, Ciel. On doit se charger du feu avant de rentrer dans l'entrepôt. » Il se tourna vers Claude. « Et vous au lieu de regarder votre montre, aidez-nous. Vous êtes un démon non ? » il afficha un petit sourire en coin.
Opaline n'attendit même pas la fin de sa phrase, elle s'envola avec Elizabeth sous le bras et disparût. Adrien poussa un long soupir avant de se frotter nerveusement le front. Bon maintenant que les jeunes femmes étaient parties, il pouvait se concentrer sur l'incendie. Il entendit la voix de Claude qui prit la parole.
« Personnellement, je m'occupe de trouver la source des flammes. C'est tout aussi utile, non ? »
Adrien afficha une petite moue se rendant compte qu'il y était allé un peu fort. Être méchant n'était pas sa façon de faire alors il se racla nerveusement la gorge.
« Désolé pour la remarque... » Il se rapprocha du bord du toit plissant légèrement des yeux en fixant l'incendie. « Vous pensez que la disparition du comte Phantomhive ait un rapport avec cet incendie ? »
« Je n'en sais pour le moment rien. Mais nous en aurons bientôt le coeur net... »
Claude disparût lui aussi à son tour dans les flammes mais bien dedans. Pas de doute sur sa nature de démon après ça. Adrien fixa les flammes gagner de l'intensité avant qu'il ne se tourne vers le reste du groupe, légèrement perdu. Et maintenant ? Il aimerait déjà donner le miraculous de la coccinelle à Marinette mais avec la présence des autres il ne pouvait pas. Le jeune comte blond était allongé sur le ventre au bord du toit et ne semblait plus bouger depuis. Ema vint le rejoindre, se mettant dans la même position avant de tapoter doucement l'épaule du blond tout en pointant du doigt le sol. Adrien s'avança doucement vers ce dernier et Marinette fit de même.
« Tout va bien ? »
« Quelque chose ne va pas ? Vous ne dites pas un mot depuis qu'on est descendu de l'hélicoptère. »
Alois ne bougeait plus. Il avait la tête rentrée dans ses bras, regardait-il en bas ? Le jeune homme ne semblait pas réagir en sentant la main de Ema sa poser sur lui. Il resta peut-être une bonne vingtaine de secondes ainsi à fixer le sol. Dans un silence, Alois attrapa vivement la main d'Ema et la balancer par dessus le bord. Sans attendre une seconde plus, Adrien se pencha vers le vide et attrapa le bras de Ema. Marinette avait eut le même réflexe, elle tenait fermement l'autre bras de la démone. Adrien fixa l'asiatique avant d'afficher un petit sourire, heureusement qu'elle était là. Ils faisaient une équipe d'enfer tous le deux. Adrien posa finalement son regard sur Ema qui semblait amusé par la situation alors qu'elle pendait au dessus du vide.
« Vous êtes vraiment pas drôles... Vous prenez jamais de risques dans la vie, vous ? » Le jeune comte les analysa. « Des gens coincés comme vous mériteraient d’être poussé d’une falaise... »
« Alois, ça aurait pu la tuer.. »
Adrien et Marinette remontèrent la jeune femme avant que le jeune Agreste ne fixe le blond pendant un long moment. Mais c'était une blague ? Et pourquoi il pleurait ?
« Vous avez pleuré ? »
Ema semblait vraiment s'amuser de la situation mais il n'y avait rien de marrant dans ce jeu étrange. Elle signa quelque chose : « Encore ! ». Adrien haussa les sourcils avant de secouer négativement la tête tout en lui signant la réponse : « Une fois suffit, Ema. Stop. » Ema baissa la tête comme une enfant tout en lui signant sa réponse : « Pardon. »
« Occupe-toi de tes affaires ! » rétorquant violemment le blond.
Adrien fixa le jeune homme surpris avant de se tourner vers les autres complètement perdu. Cela ne méritait pas une réaction pareille, si ? Le jeune Agreste n'eut pas le temps de répondre quelque chose que Opaline apparût dans son champ de vision. Elle vola avec Elizabeth contre elle et un carnet dans l'autre main, étrange. Quand l'ange atterrit, elle lança le carnet vers Adrien qui le rattrapa sans trop de difficulté.
« On a trouvé ça. » lâcha Opaline.
« Qu’est ce que c’est ? »
« Un carnet, avec des informations concernant l’incendie. »
Adrien n'attendit pas la réponse de l'ange, il ouvrit le cahier orange simple. Un cahier que tout le monde pouvait trouver dans un magasin. Mais ce qui se trouvait à l'intérieur n'avait rien de basique. C'était comme un emploi du temps. L'horaire du bal masqué, les noms de toutes les personnes de ce groupe, un incendie. Mais une phrase lui sauta aux yeux : « Post Bal : Brûler Storybrooke. échec, plan B ». Ema se tenait à côté de Adrien et elle semblait lire le carnet en même temps que lui. Puis elle pointa son nom du doigt avant de signer : « Pourquoi ? ». Il afficha une petite moue avant de lui répondre : « Je ne sais pas du tout... ». C'était tout ce qu'ils étaient en train de vivre. Adrien fronça les sourcils avant de tendre le carnet à son père.
« On dirait le planning du Prince du Crime. Il y a plein d'informations dedans. Le bal, nos noms et aussi l'incendie. J'avais raison, cet incendie est étrange... » il se tourna vers le feu. « Claude n'est toujours pas revenu. »
Adrien n'eut pas le temps d'expliquer à Opaline et Elizabeth ce qu'il s'était passé pendant leur absence, Claude refit son entrée. Il atterrit sur le toit sans grande difficulté. Le démon avait les lunettes de travers et il était décoiffé. En partant Claude n'était pas si amoché pourtant ? Le jeune Agreste s'apprêtait à lui poser des questions mais il vit que le démon tenait le col d'un homme.
« Je suis là. » Il poussa l'inconnu par terre avant de remettre ses lunettes. « Et lui aussi. »
"- Quand on se quitte pour un jour, c'est peut-être pour toute la vie. - Oui, mais aussi quand on croit se quitter pour toute la vie, il peut se faire que ça ne spot que pour un jour." George Sand, Les Maîtres Sonneurs
Les événements se succédèrent à une vitesse folle. Marinette, pourtant toujours dans le coeur de l'action sous les traits de Ladybug, était totalement perdue. Comment avait-elle pu passer d'une soirée agréable, un peu cosy où elle dansait avec un bel inconnu à une soirée où ils étaient sous une chaleur lancinante au milieu d'une forêt totalement dénuée d’échappatoire à la recherche de leur hôte. Pourquoi avaient-ils été les seuls à être entraîné dans cette aventure ? N'y avait-il pas des gens plus compétents ? Comme la police de Storybrooke. L'esprit héroïque de la jeune fille voulait absolument retrouver et sauver ce garçon. Mais... un autre état d'âme venait ralentir ses envies de folie. Elle n'avait ni son kwami, lui permettant une quelconque transformation et Lukcy charm, ni la hargne de se battre. Elle ne voulait pas qu'une tragédie se reproduise. Finalement, elle aurait mieux fait d'écouter son instinct et de rester chez elle...
Le plus difficile dans cette équipe c'était la confiance envers les autres. Chacun semblait imprévisible et vouloir gérer les choses à sa manière. Personne ne voulait réellement s'écouter. Comment s'en sortir s'ils étaient tous les uns contre les autres ? Ils devaient s'unir ! Mais pour cela, il fallait de la confiance et malheureusement, Mari ne pouvait pas se permettre de la donner à n'importe qui. Alois était celui qui confirmait la règle. Avec un amusement malsain, il avait osé jeter l'innocente Ema, encore inconsciente de sa situation. Par un réflexe inouïe, l'ancien duo de choc avait réagit au même instant pour la secourir. C'était un soulagement, ils se soutenaient encore malgré le rejet de Marinette. A vrai dire, cela n'aurait pas dû l'étonner. Adrien avait toujours eu le coeur sur la main. Contrairement à elle, il ne connaissait pas la rancune.
L'incident passé, Claude réapparu aussi rapidement qu'il était parti. Seulement cette fois-ci, il n'était plus seul, mais accompagné d'un homme masqué inconscient, qu'il portait sous son bras. L'asiatique en déduisit que les flammes et un jeu de mains étaient venus à bout de leur apparence meurtrie. Le majordome releva son visage vers Ema, comme ci ses blessures n'étaient rien. Même s'il était un démon, ne devait-il pas recevoir de soin ? S'inquiéta intérieurement la jeune fille.
- Est-ce que vous le reconnaissez ?
Ema s'approcha et jeta un coup d'oeil à l'homme, désormais allongé sur le sol. Un grand sourire se peignit sur son visage. Elle hocha la tête, impliquant une réponse positive à la question énoncée. Au grand damne des plusieurs des coéquipiers de fortune, elle signa:
- C'est le prince qui m'a offert des cupcakes !
Elle le salua, poliment, visiblement peu attaché au fait qu'il soit inconscient. Le regard de Marinette s'adoucit à ses mimiques. Comment une personne si douce pouvait avoir été entraînée dans cette aventure ? Réussirait-elle à s'en sortir ? En tout cas, l'asiatique se jura qu'elle ferait tout ce qui était en son pouvoir afin de l'aider à s'en sortir.
- Est ce le prince du crime ? Mais alors... Ciel ne devrait pas être loin ? Conclut-elle.
Indécis et perplexe, Claude leva une main à son menton.
- Tout cela me semble trop simple... Mais si nous avons juste, Ciel Phantomhive doit effectivement être quelque part... Il jeta un regard dans la direction de la forêt embrasée. Par là... - Il faut le réveiller. Imposa Opaline.
Silencieux, il indiqua un « après toi » d'un geste de la main. Impatiente, l'ange saisit le col du prince du crime et le gifla sans ménage, faisant tomber son masque par la même occasion. Offusquée, Marinette quant à elle porta la main à sa bouche. Comment pouvait-elle n'avoir aucun tact à ce point ?
Toujours en décalage avec la situation, Ema griffonna sur son carnet.
- Dans les films, il faut un baiser pour réveiller les princesse endormies. Est-ce que c'est la même chose pour les prince ? - Je ne crois pas qu'il soit le prince que tu attends, Ema... Un cri aiguë s'échappa de la gorge d'Elizabeth, découvrant enfin le visage de leur kidnappeur.
Son visage, parlons en d'ailleurs. L'un de ses faces avait été brûlé au second degré. Visiblement la cicatrice datait d'avant le feu de ce soir. Son côté gauche méconnaissable, le rendait difforme au niveau de ses yeux, ses joues et ses lèvres. Rien n'avait été épargné sur cette zone, remontant même jusqu'à son oreille.
- Dégeu. Ne put s'empêcher de commenter Opaline.
L'homme désormais non masqué, ouvrit doucement les yeux sous la douleur. Il réalisa que tout les regards étaient posés sur lui, le mettant entièrement à nu. Il se crispa, et supplia l'ange de le lâcher.
- NE ME REGARDEZ PAS !
Observateurs, un silence s'installa au sein du groupe. Ils entendirent seulement le crépitement des flammes et le stylo s'activer sur le papier.
- Oh! Je le reconnais! C'est le Fantôme de l'Opéra! - Où est Ciel? Le questionna Opa, intransigeante.
Marinette était de nouveau perdue, qui était donc cet homme ? Ce visage lui était totalement inconnu. Personne ne comptait le dénommer ? Ou alors, la chaleur ambiante les forçait-elle à se presser ? Souhaitant au plus vite quitter cet endroit ?
- Êtes vous à l'origine de ce désastre ? Où ce trouve le jeune comte ? Demanda-t-elle, non indifférente au faciès qu'il offrait à sa vue.
Le prince du crime continua à se débattre, espérant soustraire son visage au regard du grand public.
- C'est trop tard pour lui ! Vous ne pouvez rien faire ! Cria-t-il.
Gabriel, jusqu'à lors un peu en retrait, s'irrita.
- Pourquoi cela ? Où est-IL ?
Le prince s'arrêta enfin. Il baissa la tête, dans un geste que l'asiatique ne su interpréter. D'un seul coup, il se mit à trembler. Ses tremblements partirent bientôt en un rire frénétique qu'il ne contrôlait plus. Souple, un jeta un coup de pied dans l'estomac d'Opaline et tenta de s'échapper. Dans sa course, il bouscula sans ménagement Adrien et Marinette. Mais où courrait-il ainsi ? Comptait-il réellement sauter de ce toit ? Courir à travers les flammes ? C'était insensé.
Toujours aussi réactive, Opaline le rattrapa par le col sans aucun mal et le recula vivement. Un rire cristallin sortit de sa gorge, se moquant volontairement de son échec. Ema s'approcha et écrit dans son cahier:
- Ça va ? Tu n'as pas trop mal ? - Ne t’en fais pas, c’était comme une caresse de bébé.Sourit l'ange. - ESPÈCE DE SALES DÉMONS ! BRÛLEZ TOUS DANS MES FLAMMES VOUS NE MÉRITEZ QUE ÇA ! Il cracha sur le sol.
Marinette se rapprocha doucement, évitant ainsi de se faire happer par sa fougue.
- Nous ne sommes pas tous des démons. A vrai dire, nous ne connaissons personnes ici. Alors pourquoi mêler des innocents ?
Sa question était sincère. Mari ne comprenait pas pourquoi de tous les invités, ils avaient fini par devoir monter dans cet hélicoptère. Pourquoi les avait-il tâché ?
Le prince émit un ricanement qui laissait transparaître son exténuation de la journée.
- Vous pensez que vous valez mieux qu'eux ? Les humains sont pires que les démons ! BIEN PIRE ! Parce qu'ils peuvent cacher leurs véritables facettes... Et se montrer encore plus cruels !Il marqua une pause. Les humains... Sont des démons qui ne sont pas encore nés. Ils ne sont que les prémices d'une âme déchirée. Vous finirez comme eux...Des larmes semblèrent perler au coin de ses yeux. Vous finirez tous consumés ! Essoufflé, il se stoppa de parler. - On peut savoir où tu l’as dégoté ? Demanda calmement Opaline à Claude.
Il hausse les épaules.
- Dans les flammes. Il a du souhaiter s'approcher des frontières Storybrooke sans voir qu'il l'avait dépassé et a allumé le feu. Sans pouvoir retrouver sa route, il s'est laissé tomber dans son propre piège. Pathétique.
Marinette quant à elle, ne souhaita pas émettre une remarque de plus. Elle croisa simplement les bras sous sa poitrine. Il avait raison, les humains étaient cruels. Et elle avait vu cette cruauté au cours des années où le Papillon avait noirci le coeur des gens. Ses akumas naissaient de cette négativité qui ressortait de chaque être. Mais dans tout les cas, ce n'était pas une raison pour désirer une extermination.
Remarquant sa réaction, il ria.
- Vous ne savez absolument rien de moi... Je me trompe ? Regardez-vous tous à m'encercler comme si j'étais une vulgaire bête ! M'humilier...Il baissa de nouveau la tête. Comme si je n'y étais pas assez habitué...
La jeune fille ressentit la détresse détenu dans cette phrase. Un sentiment de malaise naquit en elle.
- Nous ne faisons pas ça pour vous humilier ! Nous cherchons juste des réponses... les moyens ne sont peut-être pas très appropriés mais vous venez de faire un kidnapping.Déclara-t-elle en agitant les mains pour démontrer qu'il avait faux.
Opaline ria à son tour, frappant son front de sa main encore disponible.
- Pauvre petite créature. D’ailleurs, si vous n’êtes ni un démon, ni un humain, quelle est votre nature ? - Je suis un homme !... Je... Je suis un homme de Dieu. Tout ce que je fais est en son nom ! Ciel Phantomhive ne mérite plus de vivre. Il devrait être mort depuis longtemps. Il est un problème et a le froid une solution... La preuve que l’être humain peut être purifié...
- Figurez vous que je connais plutôt bien Dieu, et j-
Les hurlements d'un garçon s'élevèrent parmi les flammes coupant l'ange dans son sarcasme.
- Ciel. Conclut-elle. - Il est dans les flammes ?! Paniqua l'asiatique. Mais que faisons-nous ?!
Mari observa la réaction de l'ange qui s'apprêtait à s'élancer à la rescousse du cri de détresse. Malheureusement, elle se ravisa, consciente que les flammes l'empêcherait d'atteindre quoi que ce soit.
- Dieu est d’accord avec moi... Dieu est de mon côté !! Il ria. Devenu soudainement heureux, il s'excitait face à cette idée.
Perplexe, Ema se tourna en direction des flammes ne comprenant pas les signaux du reste du groupe.
- Il y a quelque chose que j'ai manqué? Pourquoi on regarde tous là-bas? Ecrit-elle.
Aloïs, restait jusqu'à lors sage après sa tentative d'assassinat, s'énerva.
- Vous êtes complètement malade ! Claude !! Il faut aller le chercher !
Des cris se poursuivirent, mais leurs résonnements empêchaient à quiconque de déterminer la source exactement de son emplacement.
- Il ne doit pas être loin... Il paniqua sous la pression de son maître. Je vais aller voir !
Sans une parole de plus, il disparut encore une fois à travers les arbres enflammés.
Pour Marinette, ce fut le déclic dont elle avait besoin pour remettre ses anciens rouages en marge. Elle observa les alentours, essayant de réfléchir à un plan pour se sortir d'ici. C'est là qu'elle le vit. Le tracé à travers les flammes. Quelqu'un avait voulu entraîner le feu vers l'entrepôt. La ligne de flammes était nette, et elle se concentra sur l'odeur d'essence qu'elle n'avait jusqu'à maintenant pas remarqué. Depuis le départ, ils étaient tombés dans un piège. Tout avait été prévu. Et ils avaient foncé droit dans la gueule du loup.
- Euh... je n'aimerais pas vous inquiéter. Mais je crois que l'entrepôt commence à brûler lui aussi. Nous risquons de tous y passer si nous ne trouvons pas une solution. D'un geste du doigt, elle pointa dans la direction de la ligne enflammée qui commençait déjà à grignoter le coin opposé de l'entrepôt. Quelqu'un nous a piégé ici.L'asiatique se détourna vers le prince du crime. Etes vous l'auteur de ceci ? Comptez vous tous nous faire mourir ?
Il sourit simplement en haussant ses épaules.
- C'est ce que l'être humain mérite. - Jamais là quand on a besoin de lui.Grogna Opaline à l'attention de Sebastian.
Les flammes se mirent à entourer l'entrepôt silencieusement, laissant la chaleur devenir de plus en plus insupportable et l'oxygène rare.
- On doit descendre et vite ! Lança Gabriel.
L'ange se tourna vers le groupe.
- Bon. Dans ma grande bonté d’âme, je vais vous sortir de là. Ne remuez pas trop, ce serait dommage que je vous échappe. - Le temps nous est compté. Nous devons nous dépêcher. Opaline, nous comptons sur vous. Et si nous n'avons pas le temps, nous sauterons.
Un esprit héroïque recouvré, Mari préféra laisser passer dans un premier temps Ema et Aloïs. Elle ne souhaitait plus voir une personne mourir par sa faute. Elle passerait en dernière, dans ces conditions, elle serait certaine de ne laisser personne derrière, et de ne pas avoir de regrets. Encore une fois.
D'un battement d'ailes puissants, les deux enfants dans ses bras, Opaline se lança à travers les flammes. Abandonnant derrière eux, Marinette, Adrien, Gabriel, Elizabeth et le prince du crime. Au loin, l'asiatique discerna la démone Ema arracher certaine plumes de l'ange. Heureusement pour elle, sa patience prima et elle changea de position pour la maintenir à bout de bras, ne souhaitant sous doute pas perdre d'autres plumes. Mari se demanda un instant si c'était douloureux pour elle.
A leur côté, l'homme chantonnait gaiement:
- Vous allez tous brûler, tous brûler, tous brûler... Nous allons tous brûler, tous brûler, tous brûler...
La jeune fille préféra ne pas prêter attention à lui. Comment raisonner un homme qui ne le voulait pas ? A la place, elle se dirigea vers Adrien. Elle s'était bien dit qu'elle n'aurait plus de remords n'est ce pas ?
- Si on ne s'en sort pas... j'aimerais tout de même te dire que je suis désolée... pour tout.
Un instant, le blond resta interdit fixa la fille qui lui avait toujours couru après. Dans un élan de tendresse, il lui prit la main et l'embrassa délicatement sur le front.
- Désolée pour ? Tu n'as rien fait. C'est moi qui suis désolé de t'avoir fait souffrir pendant des années.
Fidèle à son rôle, Opaline revînt pour transporter deux nouvelles personnes. Encore une fois, Marinette céda sa place. Adrien aurait aimé l'accompagner dans son geste, ne voulant pas encore la laisser seule dans une décision difficile, mais il ne put rien en faire. Son père n'accepta pas de mettre la vie de son fils en danger. Il ordonna à celui-ci d'aller avec l'ange, tandis que lui sauterait avec le prince du crime. Ce qu'il fit, loyaux à ses dires. Ce fut dans un deuxième voyage, malgré les protestations d'Adrien, qu'Opaline l'emmena avec Elizabeth.
Mari était désormais seule à attendre en compagnie de la chaleur des flammes. Elle s'était d'abord penchée sur le toit, espérant ne pas trouver le célèbre styliste Agreste et l'autre homme mort en bas de cet entrepôt, mais ils furent miraculeusement vivant. Elle se savait quant à elle, incapable d'une telle hauteur. Pourquoi n'avait-elle pas gardée Tikki avec elle ? A ce moment, elle aurait au moins pu utiliser ses pouvoirs pour s'en sortir.
Mais le destin en avait décidé autrement. Sans crier gare, l'entrepôt explosa où les survivants avaient pris refuges. Marinette ne fut que la seule concernée par cette explosion. C'est dans un hurlement de douleur qu'à son tour, elle sombra sous le poids des décombres.
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --
Look at in my eyes
Tell me everything is not fine.
14 décembre 2013 - Levée de la malédiction
"Qu'est-ce que tu racontes ?"
Quand un sort se brisait, c'était pour laisser l'être se submerger d'une vérité qui n'était pas toujours pour plaire. D'autant plus lorsque cette vérité en cachait une autre beaucoup plus sombre. Ciel Phantomhive faisait partie de cette double-illusion qui eut raison de réduire sa vie à néant. D'un point de vue plus ouvert, toutes les vies avaient été remontées au compteur de 0, comme une seconde chance qui leur était accordé. Cependant, dans le cas du comte et d'après ce que lui expliquait le démon qui se trouvait à ses côtés, il en avait déjà été ainsi pour lui...
"Ce que je veux dire, maître... Retentait Sebastian avec moins de mystère auquel il s'apparentait. C'est que tout ce que vous avez vécu de l'incendie de votre manoir à l'arrivée de la malédiction en Enfer n'était... Qu'une illusion. Créée sous vos soins après votre mort. Il baissa un regard comme un deuil à une vie. À partir de votre âme, un puissant démon vous a offert la possibilité, à vous et à d'autres, de créer par votre esprit un monde qui vous est propre et de poursuivre une vie mensongère jusqu'à ce que vous vous décidiez à mourir à nouveau.
- Mais... J'étais déjà mort, je -...
- Oui, vous l'étiez. Cependant, certaines âmes n'acceptent pas leur mort ou bien, ne sont pas portées vers l'au-delà qui leur est destiné, le Paradis ou l'Enfer. Ces rares cas terminent alors dans un lieu qu'on nomme "l'entre-deux monde". Un néant où se posent les âmes tiraillées qui nient leur propre mort et mette toute leur existence en pause jusqu'à temps de comprendre leur situation. Notre travail, à nous, était de vous faire choisir un chemin.
- L'Enfer, entre autre... Vous vouliez amener toutes les âmes de votre côté pour qu'il y ait d'autant plus de démons."
Le majordome acquiesça. Il aurait pu se sentir coupable de tout ce qu'il avait caché à son jeune maître mais il n'en sentit, pourtant, qu'une certaine tristesse. Il n'avait jamais prétendu être quelqu'un d'autre qu'un démon et son identité n'était que celle que lui avait donné Ciel lorsqu'ils se sont rencontrés. À partir de là, toutes les aventures qu'ils vécurent ensemble n'étaient que le fruit de l'esprit complexe du garçon. Finalement, personne ne lui avait menti, si ce n'était lui-même. Ciel Phantomhive. Et il n'en était pas fier.
"J'ai baigné dans ma propre souillure durant tout ce temps..."
Sebastian fut étonné de savoir la vision qu'avait l'enfant de l'univers qu'il s'était bâti. Il n'osa cependant pas s'y opposer. Les meurtres, les incendies, les dieux de la mort, les pêchés d'Hommes tous plus vicieux les uns que les autres... Tout cela avait porté Ciel dans son éducation pour faire ce qu'il était aujourd'hui. Le rôle principal d'une immense tragédie dont il tirait lui-même les ficelles sans le savoir. Il y avait forcément de quoi se dégoûter de soi-même.
"N'y pensez pas aujourd'hui, jeune maître, s'il vous plait... C'est votre anniversaire et vous êtes en vie. Ils aimeraient tous que vous en profitiez."
Oui, le jeune garçon était né à Noël. Une fête exceptionnelle était organisée lorsqu'il vivait encore avec ses parents. C'était d'ailleurs peu après son anniversaire que des traîtres avaient mis le feu à son habitat, tué ses parents et kidnappé l'enfant pour lui faire subir multiples tortures causant son dernier souffle. Et aujourd'hui... On lui demandait de voir tous ces souvenirs, tous ces mensonges, comme un passé scellé dans l'ombre d'un présent tout frais. Et concret.
"Qu'est-ce qui est pire, Sebastian ? Ciel gardait un lourd silence, mesuré et calme selon les réflexions qui suivraient. Mourir dans un mensonge qui nous façonne... Ou vivre dans une réalité qui nous détruit ? Dis-moi. Parce que... Ses poings se serrèrent. Sa mâchoire se crispa. Moi, je n'arrive vraiment pas à savoir..."
PLUMYTS 2020
OH MY DEAR LORD
Only two kinds of people exist in this world, those who steal and those who are stolen from. --