« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
C’était le drame. En plus de devoir voir Tante Lydia, qui allait pertinemment savoir qu’elle n’était pas à sa place ici, il fallait qu’elle se retrouve avec l’épouse du commandant chez qui elle avait été affectée. Violette était sans doute devenue toute blanche. Elle stressait et cela se voyait. La brune bougeait, tremblotait. Que faisait-elle dans le bureau de Tante Lydia avec la moitié des « membres » de la maison du Commandant Judd, Jade et deux autres personnes qu’elle ne connaissait pas.
« Vous n'avez pas toutes été très prudentes. Certains de vos agissements, sans parler de la marque impie sur vos avant bras gauches pourraient même m'amener à croire que vous œuvrez pour Mayday. »
Alors que son regard se porta naturellement vers son bandage. Mais lorsque le mot « Mayday » lui parvint aux oreilles, Violette eut la sensation de recevoir un seau d’eau glacée. Comme si elle venait de retrouver tous les morceaux de ses souvenirs. Ainsi, Violette savait enfin ce que les habitants de Storybrooke avaient pu ressentir à la fin de la malédiction. Et désormais, Violette se souvenait de tout : cette journée du 13 Mai, sa vie à Storybrooke, son vrai viol à New-York, son voyage dans l’Himalaya, la requête d’Hadès. Absolument TOUT.
13 MAI
Une journée ordinaire. Un mercredi comme un autre. C’était sa pause déjeuner et cette fois-ci, elle la passait avec sa mère. Violette était tellement heureuse de passer un moment avec elle. Les deux Parr s’étaient données rendez-vous au Comic’s Burger. Et tout se passait parfaitement bien.
« Alors, ta nouvelle vie de fille indépendante, comme ça se passe ? » « Eh bien…c’est bizarre de ne plus prendre mon petit dej avec vous tous. Mais je dois avouer que j’aime beaucoup. Et moi je ne te man… »
Malheureusement, elle ne put finir sa question et savoir si elle manquait à sa mère puisqu’un homme rouge de colère et peu charmant commença à la pointer du doigt et surtout venait de la couper. « TOI LA BAS TU FAIS BIEN PARTIE DES INCOMPETENTS QUI TRAVAILLENT A LA MAIRIE ? »
Violette observa l’homme au loin qui avait une radio à la main. Il se rapprochait de la table de Violette et Helen. Il arriva rapidement à leur hauteur.
« On est pas tous incompétents. Par contre on n’aime pas les relou qui dérange sur les temps de pause. Alors attendez que je reprenne mon service. »
Quel espèce de taré celui-là. Il connaissait pas le mot pause ? Et pourquoi venait-il l’embêter maintenant ? Que se passait-il d’aussi grave pour que ça ne puisse pas attendre ? En tout cas, Helen semblait fière de la réponse de sa fille et elle n’hésita pas à en remettre une couche, ce qui fit évidemment sourire Violette qui la fixa.
« Vous énerver ne servira à rien vous savez, si vous avez quelque chose à dire, pour que les membres de la mairie vous écoutent, il serait plus judicieux de rester calme… » « ET MON TEMPS DE PAUSE A MOI T’Y AS PENSE ? JE CROIS PAS ! DONC JE VAIS PAS PENSER AU TIEN ! FALLAIT REFLECHIR AVANT DE DEGLINGUER LA RADIO PILE PENDANT LE MEGAMIX DES CHANSONS DE LEA MICHELE ! » « Mais de quoi est-ce que vous parlez ? A force de crier, personne ne vous comprend ! » « Oui, de quoi parlez-vous ? Enfin de quoi criez-vous pour être plus exact ? » « DE CA, MADAME ! »
L’homme colérique posa sa radio portable sur la table en faisant tomber quelques couverts au passage. Violette fronça les sourcils en regardant la radio, mais surtout en écoutant ce qui y passait en boucle.
Mayday 44° 38' 43 N -63° 34' 20 O
Ce n’était en effet pas une chanson pouvant passer à la radio. Cela ressemblait plutôt…
« Un appel à l’aide. »
Helen fixa Violette.
« On devrait peut-être aller voir ? » « VOUS POUVEZ Y ALLER MAIS D’ABORD VOUS ME REPAREZ CE MERDIER ! C’EST PAS TOUS LES JOURS QU’ON A UN MEGAMIX DES TUBES DE LEA MICHELE. »
Mais c’est qu’il était toujours là ce taré. Violette soupira, tentant de faire abstraction de cet homme au moins l’espace d’un instant.
« Etrange tout ça. » commença Violette avant de secouer négativement la tête. « Pas on. Jack Jack a besoin de sa maman encore. J’irais. » « Mouais….Ma fille aussi peut avoir besoin de moi…Enfin. Faut bien que tu te lances toi aussi…C’est d’accord, mais à ton retour, on se fait une soirée entre filles. »
Puis Violette se tourna vers l’homme, perdant totalement son calme et sa patience. « Je peux rien faire pour votre putain de radio. Et y a mieux que Lea Michele comme chanteuse, ok ?! »
L’homme sembla blêmir.
« Y A « MIEUX QUE LEA MICHELE ». MAIS TU TE RENDS PAS COMPTE DE CE QUE TU DIS TOI ! FAIS DES EXCUSES A LEA. MAINTENANT ! TU SAIS PAS CE QU’ELLE A VECU OK ? »
Non mais en fait, ce mec était un fou furieux, tout droit sorti d’un hôpital psychiatrique. Et clairement, Violette ne pouvait plus le voir en peinture.
« Si tu décampes pas d’ici dans moins de 30 secondes je fais rien pour sauver ta radio. C’est clair ? Et tu seras contraint de vivre avec ce message à répétition jusqu’à la fin de ta vie. »
On pouvait pas faire plus clair comme menace. La brune se tourna vers sa mère avant de lui sourire.
« T’inquiète pas Maman. Tout ira bien. Et c’est d’accord pour la soirée fille ! En plus comme je suis adorable je te laisserais le choix du programme. » « Marché conclu alors. Sois prudente ma chérie. »
Violette se leva, oubliant totalement la présence de l’homme colérique. Elle s’approcha de sa mère pour lui faire un câlin d’au revoir et lui colla un gros bisous sur la joue. Quant à l’homme, il serra les poings très fort.
« On ne va pas en rester là ! J’vais écrire au Maire ! »
Il pouvait toujours tenter après tout. Mais Violette se faisait peu de soucis. La jeune femme gribouilla sur un papier les coordonnées que la radio tournait en boucle. Violette ne s’y connaissait pas. Aussi, elle décida de se rendre sur le port. Si quelqu’un devait s’y connaître là-dedans, ça serait sans doute un marin.
Arrivant rapidement sur les lieux, Violette remarqua un bon nombre de bateaux différents mais surtout un duo de fille, qui ne semblait pas très marine. En se rapprochant, Violette aperçut Amelia, qu’elle connaissait un peu…dans des conditions très triste et funeste. Cette dernière tenait une radio dans la main. A coup sûr, elle était là pour la même chose.
« Vous aussi vous avez entendu ce message bizarre ? » « Oh salut Violette ! Ca va ? Oui, on l’a entendu et on s’est dit qu’on allait jeter un œil. Tu veux venir ? J’pense qu’il y a de la place sur le bateau. » « Et bien pourquoi pas oui ! Je vais pas vous laisser y aller seules. »
Elles n’étaient que deux filles, en plus de Violette. La jeune fille ne connaissait pas celle qui accompagnait Amelia…Mais mieux valait être plusieurs, dont certains connaissant un minimum les missions sauvetage. Ce n’était pas comme si Violette était à son coup d’essai. Puis soudain, deux personnes apparurent à côté de la jeune fille. Une de ces personnes n’était absolument pas une inconnue. Cette dernière avait ouvert la bouche, sans doute pour annoncer quelque chose, mais elle se stoppa lorsqu’elle posa son regard sur Violette. Elle la dévisagea.
« Salut ? »
Victoire semblait surprise mais assez contente aussi. Violette ne put s’empêcher de lui sourire.
« T’as pas pu résister à l’appel, n’est-ce pas ? » « Salut Victoire ! Et bien oui. C’était plus fort que moi de vouloir venir en aide à cette fameuse personne. Mais je vois que je ne suis pas la seule ! » « On va faire une fine équipe, ça va être top ! »
Victoire sourit, hochant la tête. Elle semblait apprécier l’enthousiasme d’Amelia.
« En tout cas je ne sais pas où on doit aller mais certainement pas à Halifax…tout va bien là-bas… » « Ah…C’est bizarre On pourra demander au pilote de suivre les coordonnées du message, non ? » « Je pense que c’est encore la meilleure des solutions…si ce crétin ne revient pas bientôt je le change en montre à gousset. » « Vous pouvez vraiment faire ça ? » demanda Amelia les yeux écarquillés, l’air admiratif. « Espérons surtout que la personne ne se soit pas trompé dans les coordonnées… »
Victoire fit un clin d’oeil à Amelia avec un sourire mystérieux, sans doute pour répondre à sa question.
« Je pense que les coordonnées sont bonnes…juste qu’elles ne sont peut-être pas valables ici…Je ne suis pas parvenue à téléporter tout le monde toute à l’heure…je me dis qu’il doit y avoir un lien avec ce message… »
Le vieux marin revint alors avec des sacs de provisions et des cartes. Il semblait sidéré de voir autant de monde.
« C’est quoi c’t’affaire ? »
Violette, elle, était bien trop occupée à réfléchir aux dernières paroles de Victoire.
« Etrange tout ça. Qu’une déesse se retrouve bridée c’est pas bon signe ! » « Je pensais la même chose, il faut qu’on soit prud… » « Une déesse ?! Waouh. Vous êtes copine avec Apollon et Diane ? Ils sont sympa, eux deux. Et avec Hadès ? »
Victoire posa sa main sur l’épaule d’Amelia en lui souriant.
« Respirer, tout va bien se passer. Je les connais tous les trois oui. Copine, tout dépend ce qu’on place derrière ce mot, certains plus que d’autres. » expliqua-t-elle avant de prendre un air beaucoup plus hauteur en se tournant vers le marin. « Cette affaire réside sur le fait que vous avez mis un temps fou à revenir et que vous allez bientôt devoir transporter toute la ville si on attend encore que vous finissiez vos emplettes. Certains sont plus pressés pour être altruistes que d’autres…pouvons-nous y aller capitaine. » « Ouais bah…c’est pas vous qui avez fait des provisions pour la route, hein ! Parce que personne m’a dit combien de temps on part. Alors je propose qu’on parte. »
Alors tous montèrent sur le bateau. Le capitaine fit quelques manœuvres pour sortir du port. Une fois sorti, Amelia s’approcha de lui. Tandis que Violette resta sur le pont. Clairement, elle n’appréciait pas le voyage en bateau. Il tanguait bien trop. Et la jeune femme avait le mal de mer. Ce qu’elle espérait, c’est que ça ne durerait pas trop longtemps.
« On aimerait se rendre à ces coordonnées. »
Heureusement qu’il y avait une mer calme, ça permettait à Violette de ne pas vomir. Elle se sentait pas très bien mais elle ne vomirait pas. Pas si elle restait sur le pont, à l’avant du bateau…regardant l’horizon. Le voyage risquait d’être long…
☾ ANESIDORA
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
La mer était calme, le ciel était bleu. Si le bateau n'avait pas mis le cap vers un étrange mayday, on aurait pu croire que cinq femmes partaient en promenade pour profiter du beau temps en s'accommodant d'un marin de mauvaise volonté. J'avais essayé de lui faire la conversation, de l'inclure, mais il s'y était montré tellement réfractaire que j'avais abandonné l'idée, préférant faire connaissance avec le reste de l'équipe. - Il nous faudrait pas un nom d'équipe ou de code ? demandai-je après un moment. Victoire sourit avant d'éclater de rire, bientôt rejointe par Evangeline : - Je vous laisse trouver, j’ai toujours été nulle pour être dans une équipe ! décréta la déesse (elle se mettait sans doute trop de pression - on cherchait seulement un nom d'équipe après tout). - Et je suis très mauvaise pour trouver des noms ! Ca commence bien vous ne trouvez pas ? renchérit la jeune femme. Heureusement, Violette se mettait moins de pression et fit d'intéressantes suggestions : - Les Super Nanas ? Après tout notre équipe est très girly ! Et même si on est plus que trois… ou alors les Totally Spies ? Enfin même problème elles étaient trois ! - Excellent ! m'enthousiasmai-je. On a qu'à mélanger tout ça si le problème c'est le nombre. Que dites-vous des Totally Super Nanas ? On rajoute deux Totally Spies aux Super Nanas et comme ça le compte est bon ! Ou comment apporter une solution concrète à un problème de mathématiques basique. Comme quoi, ça aide de gérer un commerce. Victoire fit mine d'être convaincue (et qui ne le serait pas, franchement ?) ce qu'elle confirma : - Ca tombe sous le sens, je vote pour. Et tout le monde suivit cette opinion, Violette en levant le pouce en signe d'adhésion. J'étais toujours très flattée quand les gens approuvaient mes idées. - Parfait ! Une bonne chose de faite ! déclarai-je à l'issue du vote. Mais du coup, lui, là-bas, repris-je sur un air de connivence en désignant discrètement notre chauffeur, c'est le Professeur Utonium ou c'est Jerry ? Victoire l'observa d'un air dégoûté avant de décréter : - Aucun des deux. Je l’accepte ni en créateur ni en patron. Ca se tenait. J'approuvai d'une moue entendue. Bref, la décision était prise et le débat clos. J'aurais aimé pouvoir nous fabriquer des tee-shirts mais je n'avais pas le matériel adéquat disponible. Tant pis. On pourrait toujours en faire rétroactivement.
Nous voguions vers le nord depuis plusieurs heures déjà et plus nous avancions vers notre destination, plus la météo était mauvaise. Ca n'avait pas été très soudain mais graduel. Le ciel avait commencé par se couvrir avant que le vent ne se lève pour agiter les flots. A présent, le ciel était si noir que la nuit avait semblé tomber plus vite. Quant à l'embarcation, je n'étais pas certaine qu'elle était conçue pour résister à une mer aussi agitée mais j'essayais de rester positive. Même s'il pleuvait et que le brouillard se levait. Quant à notre capitaine (il s'était énervé quand je l'avais appelé pilote et m'avait fait bien comprendre que ce n'était pas la bonne terminologie alors que s'il avait confondu la crème anglaise et la crème pâtissière, je ne l'aurais pas aussi mal pris, chacun son domaine, après tout), son humeur reflétait parfaitement la météo. Mais ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus. C'était l'état de Violette qui se cramponnait sur le pont, le visage blême, prête à rendre son déjeuner. Je me plaçai à côté d'elle, fixant l'horizon autant que possible. - Il parait qu'il faut regarder l'horizon pour moins ressentir le mal de mal, lui conseillai-je. Bien qu'avec cette météo… Tiens, j'ai toujours un peu de menthe poivrée sur moi, en huile essentielle pour les maux de tête. J'crois que c'est pas mal contre le mal de mer aussi. En tout cas, ne va pas t'allonger, ce sera pire après. Et respire bien. Et bois de l'eau. - Je savais pas que tu t’y connaissais autant ! s'écria la jeune fille en acceptant mon flacon. Merci pour la menthe. Espérons que ça marche. Car je sais pas si je vais arriver vivante à notre destination. - L'un de mes enfants est malade en bateau, répondis-je simplement. Et je suis sûre que ça va aller, t'en fais pas. On a une déesse avec nous. Rien ne peut nous arriver. Surtout qu'elle a l'air plus sérieuse que Hadès. - C’est pas bien difficile d’être plus sérieux qu’Hadès ! fit justement observer Violette, ce à quoi je répondis par un sourire amusé. Mais oui je suis sûre qu’avec Victoire on risque rien ! ajouta-t-elle en souriant aussi. Dans son état, un sourire était un signe très encourageant. Bien sûr, à ce moment-là je ne pouvais pas imaginer que ceci n'était que le début de la tempête que nous allions essuyer.
Le brouillard se dissipa enfin, laissant place à une mer d'huile avec, au loin, une côte, a priori calme. Il nous fallu moins d'une demi-heure pour retrouver le plancher des vaches, ce qui plut sans doute beaucoup à Violette - qui était, toutefois, restée très digne et courageuse pendant notre voyage, surtout vers la fin, quand ça s'était vraiment gâté. Mais à présent elle pouvait souffler avant que nous n'allions aider… on savait toujours pas qui. Ce point de détail avait l'air d'ennuyer notre capitaine qui marmonnait beaucoup dans sa barbe de trois jours. Pendant les derniers instants de notre périple, quand le brouillard était devenu si épais et la mer si déchainée, j'avais cru que ma radio portable allait passer par-dessus bord (et moi potentiellement avec). Alors je l'avais serrée de toutes mes forces et j'aurai pu continuer à le faire longtemps si ce même capitaine ne m'avait pas regardée avec un drôle d'air. Je desserrai donc mon emprise, ce qui permit au son de l'appareil de se faire entendre de nouveau. J'avais constaté qu'au fur et à mesure que nous progressions, l'appel se faisait moins grésillant (bien que toujours aussi répétitif). Puis il y avait eu la tempête et nous n'avions plus rien entendu. A présent, cependant, le mayday était clair comme de l'eau de roche et… complet, constatai-je en l'écoutant : Mayday 44° 38' 43 N -63° 34' 20 O - recherche agents féminins expérimentés - 12h30 - Ada. Automatiquement je regardai ma montre : nous avions plusieurs heures de retard. Mince, songeai-je. J'aurais préféré être ponctuelle mais comment aurions nous pu savoir ? Le mieux c'était encore de chercher le point de rendez-vous (en espérant qu'il serait indiqué par un drapeau comme à Pékin Express) et aviser ensuite. Nous avancions donc sans savoir où aller quand j'aperçus un point rouge sur le front d'April. - Tiens c'est marrant y a un… J'allais le lui faire remarquer mais nous fûmes prises d'assaut et ma fin de phrase se transforma en un cri de panique tandis que je fermai très fort les yeux et couvris mes oreilles avec mes mains (je ne saurai pas trop dire pourquoi, un réflexe, sans doute), laissant tomber ma radio portable dans le sable humide. Les autres eurent une réaction un peu moins bruyante. Mais le résultat resta le même : quand enfin j'osai ouvrir les yeux, je constatai que nous étions prises pour cible par deux personnes armées jusqu'aux dents. La seule femme de la bande avait ramassé ma radio et nous observait d'un air interloqué. Quand j'avais glapi elle avait sans doute compris que nous n'étions pas une menace (c'est du moins la version que je choisis de croire). Mais aussi que nous n'étions peut-être pas ce (celles) qu'elle s'attendait à trouver à son point de rendez-vous. - J'peux savoir ce que vous foutez là, tous les six ? demanda-t-elle sans commencer par les politesses d'usage. - On vient aider ? répondis-je, incertaine que notre aide soit bienvenue. On a reçu votre appel et… nous voilà ! Alors, comme on dirait que c'est pas vous personnellement qui avez besoin d'aide, c'est qui ? - Moi j'ai juste fait le taxi, hein, précisa le capitaine du bateau avec mauvaise volonté. Furibarde, la femme abaissa cependant son arme et marcha les quelques mètres qui nous séparaient pour venir se planter juste devant moi, avec son regard pénétrant et flippant qui me donnait envie de devenir aussi petite qu'une souris invisible. - Vous êtes en retard. Et pas qualifiées, ajouta-t-elle en nous observant férocement. Qu'est-ce que t'as pas compris dans le message, princesse ? Toi, t'es pas un agent expérimenté, ça se voit à tout depuis tes cheveux jusqu'à tes orteils et surtout, surtout à ton sourire de Bisounours. ELIJAH ! s'écria-t-elle, ce qui eut pour effet de s'avancer un homme à la mine sérieuse. La prochaine fois quand tu lances un recrutement d'agents tu t'arranges pour pas émettre sur les fréquences des amateurs ! On a pas besoin de touristes ! Je serrai les dents et les poings, sentant le rouge me monter aux joues. C'était pas très gentil. En fait, c'était carrément méchant. Mon sang ne fit donc qu'un tour et avant que quelqu'un (genre April, ça serait bien son style de faire ça) ne puisse m'arrêter, je déballai déjà tout ce que j'avais sur le cœur : - C'est pas très, très cool de refuser notre aide aussi méchamment hein ! On a quand même fait un très, très long voyage en laissant tout en plan dès qu'on a reçu votre appel ! Et on en a reçu que la moitié mais on est quand même venu ! Parce que chez nous, quand on reçoit un mayday, on fait pas semblant de pas l'entendre. De là où on vient on se soucie des gens : Alors je suis peut-être pas ce que vous voulez avoir mais je suis venue. Et elle aussi, ajoutai-je en indiquant mes acolytes. Ca mérite quand même un petit peu de considération. La fille aux cheveux roses sembla hésiter entre me mettre une baffe, se taper le front avec la paume de la main et capituler. Un vrai melting pot d'émotion. - Mayday c'est un putain de nom propre ! éructa-t-elle finalement. Mais ça prouve bien ce que je disais : vous êtes toutes des amatrices. Elijah s'approcha alors d'elle pour lui glisser un mot à l'oreille. La femme sembla le prendre en considération et se calmer. Elle nous jaugea une nouvelle fois. - Très bien. Vous venez d'où pour commencer ? demanda la femme en se tournant vers April, probablement parce que je la soulais; - Storybrooke. Inutile de sortir un plan vous ne trouverez pas la ville dessus. - Vraiment ? questionna-t-elle en arquant un sourcil. Et pourquoi donc ? - Vous n'avez qu'a le faire si vous ne me croyez pas, rétorqua April ce dont je fus très fière. De nouveau Elijah se pencha à l'oreille de la femme aux cheveux roses pour partager son avis sur la discussion. La femme n'épilogua pas. Cela n'empêcha pas ma sœur de poursuivre parce qu'après tout c'est une reine et qu'il en faut plus pour l'impressionner : - Néanmoins plutôt que de nous demander d'où nous venons, vous pourriez plutôt nous dire où nous sommes. On vient d'essuyer une tempête. C'était un stratagème brillant pour savoir où nous étions sans devoir admettre que nous n'en avions aucune idée. Je manquai de lever le pouce pour montrer mon approbation, me rappelant à temps que ça risquait de nous griller. - Bah voyons, manquait plus que ça, soupira la femme aux cheveux roses. Pas loin de Ladysmith. Et le pays c'est la Colombie Britannique, railla-t-elle. Bon, si je comprends bien vous êtes venues sans savoir pourquoi vous veniez ni qui il fallait aider. Vous avez déjà entendu parler de l'état voisin, Gilead ou faut aussi tout reprendre du début ? demanda-t-elle en puisant dans tout ce qu'elle avait de patience. - Au lieu de faire les difficiles et de cracher sur l'aide apporter, estimez vous heureux que des gens aient répondus, rétorqua froidement April. Etant donné votre attitude "charmante" pas étonnant que vous en soyez à ramer pour obtenir des soutiens. Je retins également mon élan d'approbation, incertaine que la femme aurait apprécié que j'applaudisse ma sœur. Même si April le méritait. - Elle n'a pas tort, fit remarquer Elijah, parlant cette fois ci de sorte à ce que tout le monde l'entende. On peut sans doute essayer avec elles, elles sont suffisamment nombreuses. Et déterminées, manifestement. Puis comme l'a dit la dame, c'est elles ou c'est personne. Même moi je compris ce qu'il voulait dire : personne n'avait répondu à l'appel en dehors de nous. Mince. Ca expliquait peut-être que la femme aux cheveux roses soit autant sur les nerfs. Toujours est-il que le groupe nous invita à les suivre. Après quelques pas, je lançai : - Puisqu'on va travailler ensemble, peut-être qu'on peut s'appeler par nos prénoms, non ? Et sans attendre de réponse, j'enchainai : - Moi c'est Amelia, elle c'est ma sœur April, ici y a Violette, elle c'est Evangeline et elle c'est Victoire. - Ada, répliqua la fille aux cheveux roses. Et lui c'est Elijah. Et si vous êtes des espionnes de Gilead, on vous tuera. Ca posait les bases.
Evangeline Dreamword
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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"Okay, this is a bird."
"...Why I am even talking to you ?"
"..."
| Conte : La princesse et la grenouille, Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Evangeline, l'Etoile des voeux
Le petit groupe de trois qu’elles formaient avec Amélia et April passa bientôt à cinq personnes, ajoutant Victoire et Violette à leur équipe -parce que personne ne compte ce fichu capitaine dans le lot, il ne le mérite pas. Après une téléportation qui n’a pas porté les fruits escomptés, le voyage en bateau reste leur seule option. Peu à peu la mer s’agite au rythme d’une tempête qui leur tombe dessus et c’est ainsi que le groupe fini par poser pied à terre en Colombie Britannique, visiblement dans un monde différent de celui qu’elles connaissaient.
Après une rencontre plus que plaisante et des présentations plus que conviviales (vous sentez l’ironie ?) avec Ada et Elijah, le groupe de filles les suivent alors qu’ils leurs ouvrent la voie. Le groupe s’éloigne progressivement de la place pour se rapprocher d’une ville. Ada semble garder son humeur maussade et c’est dans le silence que le groupe progresse pendant un moment, avant qu’elle finisse par le briser sans aucune sympathie. « J'imagine qu'aucune de vous ne sait ce qu'est Mayday ? » Eva pose un regard sur ses camarades qui ne semblent pas en avoir plus qu’elle. Elle secoue la tête et hausse les épaules. « On pensait toutes que c'était un message de détresse. » Un appel au secours, en sommes. Ce n’était pas tout à fait faux, mais elles n’en connaissent pas le nom propre. C’est Elijah, qui semble plus sympa et plus posé qu’Ada, qui reprend. « En quelque sorte c'est le cas mais ce n'est pas nous qui sommes en détresse. » Elle se tourne vers lui. « Puisque nous sommes ici pour vous aider vous pourriez peut-être nous expliquer la situation ? »
Ada est ravie, comme le démontre le grommellement qu’elle fait dans son coin tandis que c’est Elijah qui prend la peine d’expliquer aux filles la situation faisant qu’ils ont demandé de l’aide. Demande d’aide à laquelle les filles ici présentes ont répondu, peut-être faudrait-il le rappeler à Ada. « Gilead, l'état voisin, a décidé que la Bible c'était une bonne base pour créer un état. Le gouvernement prétend répandre la bonne parole mais n'importe qui d'un peu sensé se rend vite compte que l'Etat ne profite qu'à une minorité de personnes - des hommes, exclusivement. Mayday s'occupe des femmes qui quittent clandestinement le pays. Nous avons aussi des agents au sein de Gilead qui permettent ces départs, espionnent pour nous, ce genre de choses. Et l'un de nos contacts là-bas nous a confié une mission. D'où l'appel. Mayday manque de personnes qualifiées, l'espionnage, ça ne s'apprend pas à l'école. On espérait que la fréquence sur laquelle j'ai émis mon appel serait écoutée par... disons par des femmes qui auraient le profil. » « Manifestement, l'appel n'a pas été émis correctement. » Se sent le besoin de préciser la douce et charmante Ada.
Impossible de faire demi-tour alors que ces gens ont besoin d’aide. Les filles doivent sans doute penser la même chose, puisqu’elles sont toutes toujours là à les suivre et à les écouter. « Quelle est cette mission ? Vous ne semblez pas ravis que nous ayons répondu à votre appel, mais manifestement nous sommes pourtant les seules à être venues jusqu'à vous après avoir entendu ce signal. » Son ton est peut-être un peu plus froid qu’elle ne l’aurait voulu, mais d’un autre côté leur aide ne semble pas être si appréciée que ça. « Une mission d'infiltration. S'infiltrer, trouver notre contact, récupérer les informations, revenir - vivantes, de préférence. » Vivantes. Ça semble être préférable, ouais. « Dis comme ça, ça a l'air presque facile ! » Dit-elle sur le ton de la plaisanterie pour tenter d’apaiser un peu l’atmosphère, avant de reprendre plus sérieusement. « Puisque nous sommes ici pour vous aider, ça serait bête de refuser qu'on le fasse, non ? » C’est pas comme si ils avaient l’embarras du choix de toute façon.
***
14 Mai 2020 – Colombie Britannique
Mission acceptée par les Totally Super Nanas, la journée du lendemain consiste à leur apprendre en accélérer comment fonctionne Gilead. Pendant des heures et des heures qui lui rappellent ses cours à la fac, on peur explique l’étrange façon dont l’état est dirigé et les rôles de chaque caste dans les détails. C’est bien différent de tout ce qu’elles connaissent dans leur vie actuelle, pourtant Evangeline, qui est passée d’humaine à étoile et qui a vécu de longues centaines d’années en tant qu’étoile fait le triste constat que certaines pratiques ont bien existé en certains lieux et en certains temps. Ces petits détails lui nouent par moment la gorge. Il est clair que ce groupe veut mettre en terme à tout ça et tout ce qu’elle apprend dans la journée ne fait que renforcer son envie de les aider dans leur quête.
C’est amusant de voir le groupe se retrouver comme si elles étaient à l’école, avec chacune leur façon de faire. Amélia prend plein de note et lève même souvent la main pour poser des questions et demander des précisions supplémentaires lorsque c’est nécessaire. April écoute, attentive et avec assiduité, tout comme Victoire à ses côtés. A coté d’elle, Violette est également assez attentive, jusqu’à que le sujet des Servantes soit évoqué. Elle gribouille alors sur ses feuilles jusqu’à ce que le sujet change. Evangeline peut comprendre, de ce qu’elle en apprend, c’est sans doute le rôle le plus difficile à endosser, à concevoir. Et pourtant…Par réflexe, elle attrape son téléphone pour voir si elle a du réseau. Elle fronce les sourcils en voyant qu’elle vient de recevoir un message qui lui a été envoyé la veille. Elle y répond rapidement sans savoir que le petit message qu’elle a écrit mettra également un bon vingt-quatre heures à trouver son destinataire, et elle se reconcentre sur le cours qu’on leur donne. Ça la change des cours de droit, en tout cas.
« Et dans tout ça votre rôle sera de vous fondre dans la masse. » C’est la conclusion que leur offre Elijah à la fin de la journée, quand elles ont des nouvelles notions pas très marrantes plein la tête. Evangeline s’étire, elles n’ont pas fait grand-chose et pourtant cette journée l’a épuisée. « De nous fondre dans la masse...Donc d'endosser un de ces rôles. Et comment on trouvera ou reconnaîtra votre contact ? » Autant avoir le maximum d’informations. Ce n’est pas une fois sur place qu’elles auront le loisir de se dire qu’elles auraient dû demander telle précision ou telle information. « En gros c'est ça. Et c'est notre contact qui vous trouvera. Une chose à la fois, d'accord ? On va commencer par vous expliquer quel rôle chacune d'entre vous va devoir apprendre. » S’infiltrer en endossant chacune un rôle…La perspective n’est pas très réjouissante mais c’est un petit mal pour le plus grand bien…Sans doute. Elle n’est pas ravie, mais elle hoche la tête. « On va définir ça comment ? » Ada, qui avait été bien silencieuse jusque-là, lui répond d’un ton cassant et sans équivoque. « C'est nous qui définissons. Toi (en pointant Violette), vu ton âge tu peux passer pour une Servante acceptable. Toi (Victoire) t'es suffisamment âgée pour être une Epouse. Toi (April) pareil mais tu seras une Tante, il nous faut du monde à Ardua Hall. Toi (Evangeline) tu seras une Suppliante. Et toi (Amelia)... tu seras très bien en Martha. »
Evangeline tourne son visage vers Violette, à qui l’on vient très clairement d’attribuer le rôle le plus difficile de tous. Et sa réaction ne se fait d’ailleurs pas attendre. « Euuuuh non. C’est mort. » « On a jamais dit que t'avais le choix. » Rétorque Ada du tac au tac. Sur le moment, Evangeline se dit qu’en réalité, Violette pourrait très bien avoir le choix de les laisser se démerder et de rentrer chez elle, mais elle préfère les confronter en croisant les bras, mécontente. « Vous vous rendez compte de ce que vous nous demandez ? Et à quel point le rôle des Servantes est atroce ? » Eva serre le poing. Oui, c’est atroce. Et ça ne s’est pas vu qu’à Gilead…Hélas. Plus doux et conciliant qu’Ada, Elijah s’approche de violette et pose une main réconfortante sur son épaule. « On le sait. Justement on veut que ça s'arrête. Mais on ne peut pas toutes vous infiltrer au même endroit. Et ça durera suffisamment peu de temps pour que personne ne te fasse rien. » Eva se mord la lèvre. Peut-on vraiment prévoir ce qui se passera ou ce qui ne se passera pas pendant cette opération ?
Avec un sourire un peu forcé, Victoire lève la main comme pour demander à ce qu’on lui donne la parole. « Je tenais déjà à vous remercier pour le peu de respect que vous avez donnez à mon âge. Si Violette est une servante, peut-on s’arranger pour qu’elle finisse chez moi mari ? » Elle se tourne ensuite vers la Servante en devenir avec un air déterminé. « Je laisserai rien t’arriver tu m’entends ? » Elle ajoute finalement à l’attention d’Ada et d’Elijah. « Comme vous l’avez si bien dit, je suis vieille. Il nous faudra une servante. » Violette n’est pas bien, cela se voit sans problèmes à son teint pâle. Mais elle reste forte, fière. Elle se tourne vers Elijah. « Promis ? » Il opine du chef avant qu’elle se tourne vers Victoire à qui elle tente de faire un petit sourire, puis vers les autres. « Si c’est possible, j’aimerais bien ! » « Oui, c'est l'idée, de pas non plus toutes vous éparpiller à Gilead. » « Ce qu'Ada essaye de dire c'est que nous avons prévu de ne vous laisser totalement seules. Aucune de vous. » L’idée qu’aucune d’elle ne sera jamais vraiment seule est rassurante. Elle se sent à la fois plus sereine pour elle mais également pour les autres.
« Dernière chose et je pense que ça ne va pas vous ravir... Notre contact a demandé à ce que chaque agent porte une marque bien particulière sur l'avant-bras gauche. » Evangeline fronce les sourcils. L’idée d’un signe distinctif est logique, mais le ça va pas vous ravir la rend méfiante quant au dit signe. « Quel genre de marque ? » Demande-t-elle un peu sur la défensive. « Genre tatouage ou scarification. On vous laisse le choix. » Répond Ada dans toute la compassion dont elle est capable. Evangeline grimace. Aucune des deux options n’est vraiment sympa. Cela dit… « ...A choisir je préfère encore un tatouage. »
***
15 Mai 2020 – Colombie Britannique
A force de retourner tout ce qu’elle allait devoir faire et tout ce qu’elle avait apprit dans sa tête, la nuit n’a pas été très reposante. Pourtant, le lendemain, elle n’en montre rien. Si elle n’était pas décidée à agir, à les aider à faire en sorte que toutes ces injustices s’arrêtent, elle serait déjà repartie. Après un petit déjeuné rapide, Elijah et elle s’isolent dans une salle dans laquelle il la prépare à l’opération qui va sans doute démarrer sous peu. Parfois, alors qu’il est en train de lui réexpliquer son rôle plus en profondeur et avec plus de détails que la veille, son regard glisse sur son bras et sur le tatouage qu’on lui a fait. L’avantage d’un tatouage, c’est qu’elle pourra toujours le faire disparaitre plus tard. Enfin, elle suppose.
« La particularité c'est que toi, on va pas t'envoyer tout de suite à Gilead. » Elle relève les yeux vers lui avec un regard interrogateur, surprise. « Quoi ? Pourquoi ? » Il sourit, visiblement content de la faire réagir ainsi. « Parce que notre contact a demandé à ce que tu lui ramènes une autre personne. T'en fais pas, tu la trouveras facilement, elle aura la même marque que toi sur le bras. Le Jeunes Filles aux Perles trouvent des converties et les ramènent, tu te rappelles ? Eh bien c'est ce que tu vas faire. » Elle hoche la tête. Elle se souvient bien de cette mission qui leur permet de devenir Tante si elles arrivent à ramener une nouvelle Perle à Gilead. Mais, elle reste pensive quelques secondes. Elle se souvient d’un autre détail, qu’elle souligne. « Mais les jeunes filles aux perles doivent être deux, non ? » Or, elle est la seule du groupe des Totally Super Nanas à qui l’on a confié ce rôle. « T'apprends vite, c'est bien. T'en fais pas, on a déjà tout prévu. Ton binôme t'attend à l'hôtel. Si jamais il lui arrive quelque chose tu pourras contacter Suppliante Adrianna. C'est un de nos éléments en interne. » Elle hoche la tête, concentrée pour retenir cette nouvelle information, et pas vraiment rassurée à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à son binôme. Eva n’en sait rien mais qui se souvient qu’Adrianna c’est celle dont j’ai appris la mort dans mon premier post ? « Bon, si t'es prête on va passer à la partie technique. Dis-moi, Evangeline, est-ce que tu as déjà été conditionnée et/ou hypnotisée avant ? » Elle pose un r égard un peu curieux sur lui. Est-ce qu’elle est vraiment à ça près, maintenant, de toute façon ? « Non, jamais. Je suppose qu'il faut une première fois à tout ? » Demande-t-elle avec un tout petit sourire, un peu résignée à son sort.
Elijah lui sourit.
April King
« Long live the queen »
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BENIT SOIT LE FRUIT
And don't tell me what to do
and don't telle me what to say
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarabi
Après ce que l'on pourrait appeler un cour sur Gilead auquel j'avais assisté avec sérieux, emmagasinant le plus d'informations possible sur cette société, ses différentes castes et comment agir avec qui. J'avais décidé d'aller voir Evangeline, étant donné que nous serions toutes les deux dans la même « Team » je me disais que cela ne ferait pas de mal de discuter un peu avant de passer aux choses sérieuses
- Pas trop nerveuse ?
« Un peu si...mais qui ne le serais pas ? Et vous ? »
- On ne le dirait pas comme ça, mais je le suis un peu quand même. C'est une grosse responsabilité, et disons que lorsqu'il s'agit de ce genre de choses, j'espère ne pas avoir perdu la main.
« C'est vrai que vous avez l'air plutôt sereine, on ne voit pas que vous êtes nerveuse. Si ce n'est pas trop indiscret...Perdu la main ? Vous avez déjà fait ce genre de choses ? »
- Pas ce genre d'opération de sauvetage, mais les enjeux n'étaient pas très différents, là d'où je viens le sort de beaucoup de monde dépendait de ma capacité à diriger.
Il aurait fallut me voir le jour de la cérémonie faisant passer Mufasa de futur roi à roi, et de ce fait me faisant accéder au titre de reine. Je n'avais jamais été aussi nerveuse de ma vie. Uru, la mère de Mufasa était à mes côtés de même que ma mère et celle de Sarafina afin de tenter de me calmer. Selon l'ancienne souveraine je n'avais plus rien à apprendre, et je saurais épauler et diriger en duo comme ils l'avaient fait avec le roi Ahadi, et comme ses parents avant elle l'avaient fait. Mais entre la théorie et la pratique il y avait un grand pas, et j'avais peur de ne pas savoir m'y prendre correctement.
« C'est beaucoup de responsabilités...Ca ne devais pas toujours être simple, mais vous avez l'air d'être une personne forte et assez posée. Je n'ai jamais eu besoin de diriger quoi que ce soit et je ne sais pas si j'en aurais les épaules. »
M'avançant légèrement, je lui posais la main sur l'épaule dans un geste qui se voulait rassurant
- Ce n'est pas aussi insurmontable qu'il n'y paraît et puis tu ne seras pas seule.
« Aucune de nous ne le sera. » Sourit-elle « Pour parler d'un sujet plus joyeux et pour penser à l'avenir...J'ai entendu hier que vous étiez avocate en droit des familles ? »
Je hochais la tête en souriant
- C'est bien cela, je travaille dans un cabinet avec plusieurs autres avocat, en plus de moi, il y en a deux autres avec la même spécialité.
Je travaillais dans un grand cabinet, et par là ce n'était pas tant de prestige mais de taille que je parlais. On se croirait presque dans une entreprise qu'un cabinet d'avocat. Personnellement, je m'y plaisais et mes collègues étaient tout extrêmement sympathiques alors je n'en demandais pas plus.
« Pour tout dire, je suis étudiante en droit et je voudrais justement devenir avocate spécialisée en droit des familles...A tout hasard est-ce que vous prendriez des stagiaires ? »
- Bien sur, ça nous arrive assez souvent même. Je dois encore avoir ma carte de visite, si ça t'intéresse je te la donnerais quand on sera de retour à Storybrooke. Tu n'auras qu'à me contacter, et je m'arrangerais pour pouvoir organiser ça.
Le sourire qu'Evangeline avait tout a l'heure s'élargit et pour un peu, on aurait vraiment pu dire qu'elle avait des paillettes dans les yeux
« Merci, ça ma plairait beaucoup de travailler avec vous ! »
- Alors, c'est entendu. On prendra le temps de s'occuper de ça à Storybrooke.
15 Mai 2020 Colombie Britanique
J'avais été laissé seule en compagnie d'Ada, afin qu'elle me détaille un peu plus mon rôle en tant que tante, et leur place dans la société de Gilead, ainsi que les informations supplémentaires dont j'aurais besoin concernant cette mission. Comme a mon habitude, j'écoutais avec assiduité sans rien laisser paraître.
« Une fois là-bas vous serez seule. Un petit moment, disons. Mais contrairement à d'autres dans notre fine équipe, je pense que vous saurez survivre en milieu hostile... un peu mieux qu'elles, disons.»
- Je sais reconnaître un tyrannie quand j'en vois une. Ce n'est pas la première fois. Répondis-je sans épiloguer.
Je n'étais pas là pour raconter ma vie, ni même pour me faire des « amis. » Parmi les gens que nous étions venu aider. Je faisais simplement comprendre à Ada, qu'elle n'avait pas fait d'erreur de jugement. Quand Scar avait prit le pouvoir, il y avait eu deux « camps. » Les hyènes et les lionnes. Tant que je résistais, les lionnes résistaient. Nous étions malheureusement en infériorité numérique, et quoi que les gens en pensent. Non, nous ne pouvions pas simplement décider du jour au lendemain, de lancer une révolution et de détrôner Scar. Non pas qu'il n'y ait personne pour prendre sa place, mais ce genre de choses demandait du temps, et de l'aide. Depuis toujours, il existe une rivalité entre lions et hyènes, les gens les prenne trop souvent à tort comme de "simple" charognard. Mais dans le monde réel, tout comme chez nous, elles savent également chasser et peuvent même parfois nous tenir tête dans un combat. Si elles étaient sur leur territoire, et que nous devions nous occuper de les chasser régulièrement de La Terre des Lions c'est parce qu'elles ne respectaient pas le cycle de la vie et cela s'était vu au moment du règne de Scar, les chasses se multipliaient sans distinction, si bien que les troupeaux avaient finit par fuir.
« Très bien. A partir de maintenant ce que je vais vous dire vous allez l'oublier si Elijah fait bien son travail. Mais au cas où ça se passe mal, vous saurez. »
Je me contentais d'un simple hochement de tête, effectivement si nous devions nous fondre dans notre rôle, c'était peut-être mieux ainsi.
« La Perle que votre copine Evangeline doit ramener c'est Bébé Nicole.»
- Je suppose qu'il s'agit également d'un de vos agent, ou du moins qu'elle a un rôle clé à jouer dans cette histoire, sinon elle ne serait pas envoyé délibérément là-bas. Répondis-je en haussant un sourcil
Ce serait effectivement contre-productif étant donné ce qu'ils nous avaient dit au sujet de Bébé Nicole, et de son arrivé en Colombie Britanique.
« Vous apprenez vite. Gilead s'est toujours douté que notre pays savait parfaitement où se trouvait Nicole, bien que nous ayons toujours prétendu le contraire. Aujourd'hui elle s'appelle Daisy. Elle a été élevée par les meilleurs parents du monde. Des amis à moi. »
Je restais quand même curieuse. De ce qu'on nous avait dit, elle avait 15 ans. Hors, je me demandais comment une adolescente de cet âge pouvait tout d'un coup se retrouver à jouer les espionnes ? Je faisais le parallèle avec Krystal et Samuel, bien que plus âgés, ce n'était pas vraiment le genre de mission dans lesquels on les verrait.
- Bien que je conçois que le contexte soit différent, de ce que nous connaissons. Je m'interroge quand même sur le fait qu'une adolescente de 15 ans, se retrouve à jouer les espionne.
« Demande expresse de notre contact là-bas. Il ne remettra les documents qu'à Bébé Nicole mais comme, effectivement, elle est jeune, nous préférons qu'elle soit accompagnée pour le retour. C'est plus simple d'entrer dans Gilead que d'en sortir. Gilead a tout pris à Daisy - notamment sa famille adoptive. Elle est plus forte qu'elle ne le croit. »
Tiens, cela aussi me rappelait quelqu'un. Nous n'avions jamais réellement évoqué ce qu'il s'était passé après le décès de Mufasa, Simba et moi, je savais qu'il s'en voulait encore et même s'il ne disait rien, je restais sa mère et je reconnaissais en lui, celui qu'il avait toujours été même aujourd'hui en tant qu'adulte. Il s'en voulait encore pour ce qu'il s'était passé, et cette culpabilité avait conduit à son refus de revenir dans un premier temps. Heureusement, Nala et Rafiki étaient intervenus pour le remettre sur le droit chemin, et lui montrer qu'il valait plus que ce qu'il pensait.
- Je comprends. Répondis-je en haussant la tête
« Pour des raisons évidentes nous n'allons pas communiquer ces informations à Evangeline. Elle sait seulement qu'elle doit trouver quelqu'un avec la même marque que la sienne. C'est trop dangereux de lui en dire plus. Elijah est persuadé qu'il est suffisamment bon en conditionnement et hypnose mais on est jamais trop prudent. »
- Effectivement. C'est dans l'intérêt de tout le monde que les informations ne soient pas toutes regroupés au même endroit » Reconus-je
« Comme vous n'avez jamais fait ça de votre vie, j'imagine que vous n'avez jamais été conditionnée. Alors détendez-vous. Dites vous que c'est comme si on endormait une partie de vous que notre contact réveillera au moment opportun. Pour que ce soit plus facile il faudrait que vous me parliez de vous. C'est plus facile de vous faire croire à des souvenirs modifiés que d'en inventer de nouveaux»
Si elle savait...Songeais-je non sans une certaine ironie. Quoi qu'il en soit je me contentais de garder cela en pensé, et me contentais simplement de faire ce qu'elle me disait. Je mentionnais donc, mon métier, la raison m'ayant poussé à le faire. J'évoquais mon environnement familiale sans pour autant entrer dans tous les détails. Simplement que j'étais veuve, que mon mari se nommait Leo* que j'avais deux enfants, dont une adoptée. Les raisons du décès de Mufasa, et ce qui en avait découlé. Je mentionnais également avoir deux autres soeurs en plus d'Amelia. A aucun moment, en revanche je ne mentionnais mon véritable nom, ma vie de Lionne, La Terre des Lions ou même que j'en avais été la reine. Je n'étais pas certaine que les gens d'ici connaissent Le Roi Lion. Et quand bien même ce serait le cas, je passerais certainement plus pour une folle qu'autre chose. A la place, j'évoquais plutôt des aspects de ma personnalité, sans non plus entrer trop dans les détails.
« On va pouvoir commencer. Si vous êtes sentimentale et que vous voulez aller dire au revoir à vos copines, c'est le moment. Quand on aura commencé vous ne pourrez plus les voir avant un petit moment. Dès que vous êtes prête, on vous envoie à Gilead. Notre contact est très haut placé. Nous lui avons annoncé votre arrivée hier grâce à un autre informateur. Tout est prévu pour vous fondre dans la masse. De toute façon, très rares sont les personnes qui ont accès aux Archives Généalogiques. Il n'y a qu'en les lisant qu'on pourrait s'apercevoir de la supercherie. »
Je ne démentie pas son information concernant mes liens avec les autres participantes de cette mission, étant donné qu'il valait mieux qu'a ses yeux nous soyons justement amies que de simples étrangères qui s'étaient rencontrés par hasard. Le mieux, était encore d'aller parler avec Amelia. Ne serait-ce que parce qu'elle était ma petite soeur, et comme toute les grande soeur je ne pouvais m'empêcher d'être légèrement inquiète pour elle
- Prête pour le grand saut ?
« Je crois. Je vais être un genre de cuisinière, c'est pas comme si ça allait tellement me changer. Et toi ? »
Oui, c'est vrai que vu comme ça...Mettez Amelia dans une cuisine et l'on pouvait presque parler d'environnement naturel. De ce qu'on nous avait dit, les Martha étaient la partie « invisible » de la population, aussi n'était-elle pas si mal tombé, elle serait relativement tranquille. Si on pouvait vraiment parler de tranquillité.
- Une tante, on va dire que c'est un genre de nonne mais avec plus de pouvoirs dans la société dans laquelle nous allons nous retrouver. Je suppose que cela ne diffère pas trop de ce que j'ai pu connaître sur la Terre des Lions ou bien à Storybrooke
« j'suis sûre que tu vas être top ! Le brun, en plus, ça te va pas mal au teint »
- Qui sait, j'en ferais peut-être ma couleur préféré Répondis-je avec un sourire.
Amelia y répondit, et je m'avançais vers-elle pour la serrer dans mes bras
- Fais bien attention à toi d'accord.
« Toi aussi ! »
Elle me fit un signe de la main, auquel je répondit avant de retourner voir Ada. Cette dernière me demanda de m'allonger et d'écouter sa voix. Les dés étaient jetés, plus de retour en arrière possible.
HJ : Contrairement aux apparences, ce n'est parce a cause du Leo de Piper dans Charmed que je l'ai appelé ainsi, c'est simplement que Leo = Lion. Hors, comme la "vie" qu'elle a eu sous la malédiction est fausse, Mufasa n'a jamais été présent dans cette vie justement, donc c'était pour accentuer le côté faux du truc (et aussi parce qu'il me fallait un nom pour une tombe au cimetière un peu)
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
La journée avait été riche en émotion et en découverte et Victoire savait que dans quelques heures maintenant, elle serait propulsée au cœur de cette machine infernale, démoniaque et inhumaine. La soirée était déjà bien entamée, la nuit était même tombée et l’équipe n’allait sans aucun doute pas tarder à se mettre au lit. C’était la dernière fois qu’elle voyait ses coéquipières avant le grand saut, le lendemain, elles seraient toutes isolées avant d’être envoyé dans l’Enfer sur Terre. Mais avant ce pur moment de bonheur et d’allégresse, Victoire déambulait dans le QG à la recherche de Violette, la jeune fille pour laquelle elle avait beaucoup de sympathie. Elle avait semblé complétement réfractaire à l’idée de devenir une servante et pour l’avoir été dans un autre contexte, Victoire comprenait sa répulsion. Elle espérait lui délivrer quelques paroles d’encouragement en attendant le moment fatidique.
Elle avait trouvé l’adolescente dehors, assise sur un banc, le regard dans le vide. Avec douceur, Victoire avait refermé les pans de sa veste à l’aide de ses bras croisés et elle s’était assise aux côtés de la brune, le regard droit devant elle afin d’éviter de venir comme un bulldozer dans le flot de pensée de la jeune fille.
- Tu as peur ? - Disons que j'appréhende beaucoup. Ils ont intérêt à venir nous chercher avant la cérémonie !!
Sa phrase était révélatrice de son état rien qu’à son ton, un énervement entremêlé à un stress puissant et pensant. La déesse garda le silence quelques instants, cherchant les meilleurs mots à lui dire. Elle ne pouvait pas lui promettre que la Cérémonie n’aurait pas lieu, elle n’en avait aucune idée et la possibilité de ne pas tenir une promesse lui était insupportable. Au bout de plusieurs longues secondes, elle finit par se rendre compte que rien ne ferait sûrement l’affaire mais que sa réaction était significative de quelque chose sur lequel elle n’était pas parvenue à mettre le doigt depuis leur première rencontre :
- La voilà ta douleur... celle que je sens en toi depuis notre première rencontre... n'est-ce pas ?
Depuis cette journée dans les bois, elle avait senti que la jeune fille gardait quelque chose de fort et de douloureux au fond d’elle mais elle ne s’était jamais allée à la confidence. Ce soir, elle le sentait, c’était le temps des révélations. Violette avait gardé le silence mais elle avait fini par hocher la tête deux fois, les yeux rivés au sol alors que la déesse la regardait à présent avec attention. Hera hésita quelques secondes sur la suite de ses paroles, sont regard se perdit une nouvelle fois dans le vide, droit devant elle et sa main se posa sur celle de l’adolescente.
- Je sais ce que c’est.
Elle hésita une fois encore avant de lui dire :
- Ecoute, j'espère de tout mon cœur que nous n'aurons pas à en arriver là. Mais je ne peux pas le promettre car je ne promets pas lorsque je ne suis pas sûre de pouvoir tenir ma promesse. On va perdre un pan de nos vies. J'ignore comment je réagirai quand nous y serons, mais je sais qui je suis. Je ferai TOUT ce qui est en mon pouvoir pour éviter ce moment, tu m'entends ?
La voix un peu enrouée par l’émotion, elle précisa :
- Le corps d'une femme est un véritable miracle, tu sais ? Il est capable de tant de choses... je peux peut-être t'aider à... à faire abstraction si jamais nous n'avons plus le choix... - Tu sais ce que c’est ?!
La brune avait brusquement tourné la tête vers elle.
- Toi ? Tu as déjà vécu ça ?
Elle semblait choquée, incapable d’en croire ses oreilles, comme si elle s’était toujours figuré la vie des dieux comme parfaite. Avec un sourire aussi amer que douloureux, Victoire lui avait avoué à mi-voix, presque dans un chuchotement :
- Oui... des milliers de fois... avec un nombre d'hommes incalculables... j'ai eu beaucoup d'enfants... et tous m'ont été retirés... je comprends tellement ces filles... ces servantes... - Mon dieu. Je n'imagine même pas à quel point ça doit être douloureux pour toi. J'ai du mal à me remettre de ce qui m'ait arrivé une seule fois. Mais toi...Tu es tellement forte !
Elle eut un petit pouffement de rire, véritablement touché par ce qu’elle venait de lui dire et avec douceur, elle posa sa main sur sa joue, la caressant du pouce.
- On l'est toutes. Il faut juste qu'on apprenne à s'en rendre compte, c'est très souvent bien enfoui en nous, les salopards ont bien fait le travail de sape.
La jeune l’avait écouté attentivement et après un instant, avait reconsidéré sa proposition faite un peu plus tôt, de la préparer à cette situation.
- Cette fois-ci, je sais que je ferais tout pour que ça ne m'arrive pas une seconde fois. Mais...ça risque de faire tomber la couverture...Alors...
Elle plongea ses yeux dans ceux de Victoire.
- Seulement en dernier recours. - Seulement en dernier recours.
Elle avait hoché la tête d’un air raide et décidé, c’était presque digne d’une promesse. Elle ne pourrait peut-être pas empêcher la Cérémonie, mais elle ferait tout pour que ceci soit le dernier recours. Elle se plaça alors au bout du banc et se tourna vers Violette tout en s’asseyant en tailleur, une jambe contre le dossier du banc, l’autre vers l’extérieur.
- Allonge-toi.
Elle avait tapoté ses propres cuisses comme pour inviter Violette à y mettre sa tête. La position ressemblait beaucoup à celle de la Cérémonie à la différence majeur que Victoire n’était pas à genoux et qu’elle ne tenait pas fermement les poignets de sa future servante.
- Respire calmement. Ce qui est important c'est ce que tu priorise ce qui est au fond de toi. Ton corps entend ta peur, ta peine et ta souffrance. Il ne cherchera qu'à te protéger. Mais en le faisant, il va se fermer et la douleur sera encore plus intense. Il faut que tu apprennes à maîtriser tes muscles. Si tu maîtrise tes muscles, tu maîtrise ton corps. Si tu maîtrise ton corps, tu maîtrise ton mental. Si tu maîtrise ton mental, tu te maîtrise. Et si tu te maîtrise toi... alors tu maîtrise la situation.
Elle baissa la tête dans sa direction pour lui sourire avant de poser ses index sur ses sourcils avec douceur avant de les descendre vers ses pommettes, comme pour inviter Violette à fermer les yeux. Une fois cela fait, elle reprit :
- Tu ne seras plus un objet de son désir et de son devoir. Il n'existera même plus. Si tu parviens à suffisamment permettre à tes muscles d'éviter la douleur, il suffira par la suite à ce que ton esprit le fasse disparaître de ton espace, il ne restera que toi... toi au centre du monde.
Combien de temps restèrent-elles sur ce banc ? Victoire n’en savait rien, elle savait juste que l’air environnant s’était refroidit, signe que la nuit avançait inexorablement. Elles avaient recommencé les exercices plusieurs fois et si l’adolescente n’avait pas été très à l’aise au début, elle avait fini par capter le truc. Elle n’y connaissait sans doute pas grand-chose dans le plaisir de la chair, bien plus proche du rôle d’Aphrodite mais elle connaissait bien l’anatomie de la femme à ses secrets, elle gérait le mariage, donc les devoirs conjugaux et les accouchements après tout. Après sans doute une ou deux heures de travail, Hera lui lança avec un ton encourageant :
- Tu t'en sors très bien, tu apprends vite. Et avec un peu de chance, on tombera sur un croulant ou un précoce et tu n'auras même pas à travailler bien longtemps.
Elle lui sourit une nouvelle fois avant d’ajouter avec un ton délicat :
- Tu ferais mieux de continuer à t'entraîner un peu ce soir... avant de t'endormir. Avec un peu de chance, cette leçon restera bien dans ton esprit.
Violette était restée allongée mais elle avait réouvert les yeux :
- J'ai un très bon prof. Merci beaucoup pour les conseils. J'espère quand même que j'en aurais pas besoin. Mais au cas où, merci. Moi, ce que j'espère c'est qu'on tombera sur quelqu'un qui n'arrive pas à...enfin tu vois quoi ! - Je peux toujours tenter d’emmener du bromure avec moi.
Elle lui avait fait un clin d’œil complice, Violette lui avait sourit et Victoire espéra de tout son cœur qu’elles n’auraient pas à vivre cette situation.
15 Mai 2020, Colombie Britannique.
C’était le grand jour et Victoire avait attendu qu’il soit une heure assez proche du “lever” pour se “réveiller” à son tour et se balader dans ce QG miteux, aussi proche d’un squat que d’un hôpital étrangement inquiétant. Si elle avait eu encore un doute qu’il puisse y avoir une guerre entre la Colombie Britannique et Gilead, il ne pouvait plus en avoir une seule après avoir vu ce centre digne d’un centre de guerre. La déesse avait pris le temps de relire ses notes, réviser un peu tout ce qu’on lui avait expliquer et observer les cartes de l’Etat tyrannique qui étaient accrochés ici et là, dans les salles sans aucun doute dédiées à la stratégie de Mayday. Ce n’était qu’en croisant son regard dans le reflet de la fenêtre qu’elle s’était rendue compte que son apparence n'était peut-être pas digne d’une épouse de Gilead. Son look grunge allait sans aucun doute être bientôt gommée par cette ridicule robe bleue d’Epouse mais ses cheveux courts et bruns ne donnaient pas du tout l’impression qu’elle pouvait être une fille de bonne famille. Elle était allée se réfugier dans les toilettes pour éviter que l’un de ses amis ne tourne de l’œil à l’idée de la voir faire une sorte de magie et elle avait fini par claquer des doigts pour retrouver ses longs cheveux blonds et ondulés, couleur et aspect naturel.
En sortant des toilettes, elle avait manqué de peu de percuter une adolescente qui avait une coupe plutôt grunge et des cheveux d’un vert éclatant. Un rapide regard dans sa main en direction du tube de teinture qu’elle avait encore dans les mains lui indiqua qu’elle venait apparemment juste de faire sa petite mixture.
- Cool les cheveux. C’est naturel ? - Merci, ça l’est oui. Et toi ? C’est naturel ?
Elle lui avait lancé un sourire en coin, marque de fabrique de son humour bien souvent douteux.
- Ouais, c'est naturel de me demander de faire des trucs que j'ai pas envie de faire.
Elle l’avait marmonné, signe de son mécontentement.
- T'es un de leurs agents, du coup ?
Victoire remarqua qu’elle possédait également la même marque qu’elle sur le bras.
- On t'oblige à être ici ? Ou juste à te teindre les cheveux ? Disons plutôt que je suis une volontaire...
D’un signe de tête, elle montra le tatouage :
- Ça aussi on t'a obligé de le faire ?
La jeune fille observa son propre bras en constatant :
- C'est moche, hein ? Ouais. J'sais pas qui a demandé à ce que j'ai ça sur le bras pour que j'sais pas qui me trouve et qu'on aille à Dépression-land retrouver j'sais pas qui numéro 1 qui pour récupérer j'sais pas quoi et revenir j'sais pas comment. Mais j'aime bien mes nouveaux cheveux.
C'est bien, j'ai l'impression que tu sais presque autant de truc que moi ! Je vais t'en donner un de plus... je m'appelle Victoire... si jamais on finit par se retrouver là-bas... Et toi ?
- T'as pas une question plus facile ? Parce qu'il y a encore deux jours je pensais que je m'appelais Daisy sauf qu'en fait mon vrai prénom c'est Nicole comme... enfin tu sais... le bébé. Et ça me plait pas du tout. Et là Ada veut que je m'invite un autre prénom avant de partir faire semblant d'être une SDF battue par sa famille. Mais Victoire c'est cool.
La déesse avait récupéré la nouvelle comme un choc :
- Tu es...
Elle s’était pourtant rapidement reprise pour ne pas la mettre mal à l’aise, elle semblait déjà aussi renfrognée que l’état tout adolescent en crise existentielle.
- Ton histoire est presque devenue légende par ici. Tu as des parents très courageux et je vois que tu en prends le même chemin. - Tu parles de mes quels parents ? Ceux de Gilead ou les gens qui m'ont élevée pour du vrai ? - Je parlais de ceux qui t’ont fait sortir de Gilead... mais je dois bien avouer que ma phrase convient également à ceux qui t’ont élevé... - Ceux qui m'ont fait sortir de Gilead je les connais pas et les autres sont morts y a 4 jours.
Et revoilà le renfrognement de l’existentialisme... Elle ne pouvait que la comprendre pourtant. Sincèrement désolée, elle reprit la parole :
- Je suis sincèrement désolée... Tu sais... le fait de ne pas connaître ses parents biologiques n'est pas une fatalité. Je sais qu'à ton âge, on se pose beaucoup de question et on se figure dans une sorte de grand mystère que d'où l'on vient préfigure à tout, fait ce que l'on est ou ce qu'on ne veut pas être... l'idée de ne pas tout savoir sur cette situation nous laisse dans une situation angoissante, un gouffre sans fin. Mais... ce n'est pas ce qui importe. Ce n'est même pas ton nom qui importe, que tu t'appelles Daisy, Nicole ou même Honorine, peut nous importe dans le fond. Ce qui compte, c'est juste de prendre conscience du sacrifice qui a été fait au nom d'un but meilleur et... ce que tu en fais TOI, en tant que personne.
Elle hésita et précisa :
- C'est pour cela que je m'appelle Victoire. Mon véritable prénom est Hera. Et j'ai choisi Victoire le jour où j'ai pu enfin vivre de moi-même, de décider, d'avoir ma propre vie. J'ai décidé que je pouvais être une victoire, que nous pouvions tous en être une si l'on s'écoutait. Et je ne connais pas mes parents non plus.
Elle lui avait fait un clin d’oeil complice.
- Euh... Ouais. Tu parles grave bien, Victoire.
Elle éclata de rire :
- C'est le seul don qu'on m'a donné... ou presque. Ça et celui d'enfanter jusque mort s'en suive je pense. Pourquoi tu es là ? Pourquoi as-tu voulu t’enrôler là-dedans ? Tu m'as expliqué ton rôle mais pas la raison qui t'amène à le jouer... - Parce que j'ai pas tellement le choix. Si j'y vais pas, leur contact donnera pas les infos. Si le contact donne pas les infos, Gilead reste Gilead. Si Gilead reste Gilead... ça craint. Ada m'a dit de voir ça comme une façon de venger Mélanie et Neil.
Victoire se troubla quelques secondes et elle finit par mettre des mots sur ses doutes, les sourcils froncés :
- Je ne comprends pas... pourquoi tu seras la SEULE à qui on donnerait des informations ? Après tout, n'importe quelle jeune fille pourrait se teindre les cheveux en vert et se faire passer pour toi... Pourquoi faut-il spécifiquement que ce soit toi ? - Je sais pas pourquoi moi et moi seule. Mais je demanderai à leur contact quand je l'aurai trouvé.
Elle hocha la tête d’un air entendu et le silence tomba entre les deux femmes. La déesse avait bien quelque chose à lui demander mais elle avait peur de manquer terriblement de tact. Pourtant, elles allaient toutes se lancer dans une mission kamikaze sous peu de temps, mieux valait en savoir le plus possible en amont.
- Tes parents... c'est pour cela qu'ils sont morts ? Pour la cause ? - Ada a dit que des agents de Gilead ont fait sauter leur magasin et qu'apparemment ils n'étaient pas loin de me retrouver.
Une fois de plus, le silence retomba entre les deux femmes. Victoire s’était contenté d’hocher la tête et chacune avait repris sa route en se saluant et tandis qu’elle s’éloignait, la déesse se demande si elle aurait l’occasion de la revoir.
L’après-midi arriva très vite et Ada vint lui rendre visite. Victoire était assise sur un des canapés de ce qui devait leur servir de salle commune et elle dévisagea le jeune femme quelques instants. Celle-ci avait un sourcil arqué, un vrai tic chez elle :
Pas mal l'idée de la perruque. Très Gilead. J'emporte toujours des extensions avec moi quand je pars en mission, c'est une règle d'or.
Elle luik avait répondu le plus sérieusement possible, si bien que la jeune femme ne parvint pas à identifier la moquerie et se contenta d’arquer le sourcil une nouvelle fois.
- Ouais. Bref. Vous êtes prête ? - Presque... j'ai tout de même une ou deux questions à vous poser. - On sera plus à l'aise pour vos questions et le reste dans une pièce isolée. Suivez moi.
Elle la suivit dans les dédales de couloir jusqu’à une pièce où Ada referma la porte derrière elle tandis que Victoire s’appuyait sur une table, les bras croisés.
- Alors ces questions ? - Y'a un truc qui me chiffonne. J'ai croisé la gamine. Elle m'a expliqué que ses parents sont mort dans une explosion... pourquoi Gilead ferait exploser l'endroit où se trouve les parents adoptifs de Bébé Nicole ? Elle aurait pu se trouver au même endroit... et ils étaient bien plus utiles vivants que morts pour les renseigner sur le lieu de vie de leur fille.
Victoire la regarda profondément et droit dans les yeux. Avec le temps, elle avait commencé à douter que l’explosion ne vienne pas directement de Mayday. Peut-être les parents avaient-ils craqués, ils étaient peut-être prêt à livrer leur fille et l’organisation les avait fait sauter avant que le danger n’arrive. Pire, Mayday devait peut-être se servir de la gamine comme transaction, ce qui expliquait qu’elle devait obligatoirement se rendre elle et elle seule à Gilead pour collecter les soi-disant informations. Les parents l’auraient appris, aurait décidé de fuir et ils auraient sauter pour que ça n’arrive pas et que tout le monde en soit où nous en étions aujourd’hui.
- Peut-être qu'il n'y a pas que des lumières à Gilead ? Que quelqu'un a outrepassé les ordres reçus ? Mélanie et Neil étaient des amis de longue date, croyez bien que je les préférerais aussi vivants. - Et comment Neil et Mélanie ont hérité de Daisy ? - Ils étaient déjà impliqué dans notre organisation quand elle est arrivée et ça leur faisait plaisir de s'occuper d'elle.
Je vois... elle m'a aussi dit que pour récupérer les informations dont vous aviez besoin, on ne pouvait que l'envoyer elle et elle seule... pourquoi ?
- Volonté de notre contact. Nous n'en savons pas plus. Nous ne connaissons même pas l'identité de notre contact. - Et vous n'avez pas peur que le contact en question tente juste de vous rouler et de ramener cette gamine où elle devrait être, selon lui ? - Non. Le contact en question a déjà fourni de précieuses informations - notamment pour l'extraction de ce qu'ils appellent les Servantes. Grâce à lui nous savons quelles routes sont surveillées, lesquelles ne le sont pas. Ce contact a fait davantage contre Gilead que pour Gilead. - Bon... vous savez au moins si c'est un homme ou une femme ? Je vous préviens, on revient toutes de là ou on ne revient pas du tout ! - Victoire, c'est bien ça ? Plus nous savons de choses sur notre contact, plus ce contact a des chances de se faire prendre si l'un de nos agents est démasqué et interrogé. Mais pour le reste, oui, l'idée c'est que vous reveniez toutes.
Cette petite l’horripilait au plus haut point depuis leur première rencontre. Elle n’aimait pas du tout le ton suffisant qu’elle employait avec elle, ce ton de jeune fille ultra occupé qui savait forcément tout de la vie parce qu’elle faisait partie d’un groupe de résistant pour lequel elle restait son cul bien profondément assis dans ses locaux.
- Ada c'est bien ça ? Excuse-moi mais je trouve que cette mission est toute de même un peu suicidaire, on aurait bien eu besoin de ma "sœur" sur ce coup-là, elle est bonne en stratégie... enfin bon, quoi qu'il en soit je suis prête ! - Parfait. L'idée c'est que vous commenciez par me parler de vous, que je vois quels souvenirs vous faire oublier temporairement et lesquels on peut garder. Plus votre nouvelle identité sera proche de la vraie, plus grandes seront les chances qu'elle perdure jusqu'à votre "réveil".
Elle avait fait des guillemets avec ses doigts pour parler du réveil, relatif sans aucun doute à sa situation.
- Dites-vous simplement que le reste du vrai vous sera seulement bloqué de votre conscience - l'hypnose est un état de relaxation. On ne peut pas vous forcer à faire quelque chose que vous ne voudriez pas faire en étant en pleine possession de vos moyens. Quand vous m'aurez parler de vous, Elijah choisira à quelle version de votre vérité il vous fera croire.
- Je m'appelle Victoire Adler, je suis veuve. Mon premier mari était un connard fini, violent, tyrannique, imbu de lui-même, sadique, bref je vous passe la suite de ses qualités. Je crois que je peux me caractériser comme quelqu'un ayant un grand code de l'honneur et des règles établies, c'est ce qui m'a fait survivre avec mon premier mari. C'est ce qui fait que je suis vivante et que lui est mort... ça vous suffira ? - C'est parfait. Elijah arrive pour faire le reste.
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*Violette Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
La nuit fut quelque peu mouvementée. Même si elle n’avait pas eu de mal à s’endormir, notamment grâce à ce que lui avait enseigné Victoire la veille, Violette avait passé une mauvaise nuit. Ce fut une nuit de cauchemar, s’imaginant encore et encore la cérémonie, entrecoupé d’image de son propre viol. Une nuit affreuse en somme. Et la tête de Violette devait l’être également. Alors un peu de marche lui permettrait de mieux se réveiller. C’est ainsi que Violette commença à traîner dans différents coins du campement de Mayday. Elle errait ici et là. Jusqu’au moment où elle s’arrêta brusquement. Son regard venait de se poser sur un groupe de femme qui portait toutes les mêmes vêtements. Violette, même si elle n’avait pas été très attentive sur le sujet tellement cela l’avait révolté, avait rapidement reconnu les tenues des Servantes. C’était étrange et complètement flippant de se dire qu’elle allait bientôt être à leur place. Quelques informations complémentaires ne seraient pas du luxe non ? Violette, bien que stressée, s’avança vers l’ancienne Servante la plus proche. Justement, celle-ci venait de se retourner. Elle tenait un gobelet de café entre les mains et avait sur les épaules un plaid. Mais ce qui était le plus caractéristique chez elle, c’était son œil en moins, remplacé par une cicatrice peu gracieuse.
« Vous allez bien ? » demanda Violette, prévenante.
Mais la première réponse fut un ricanement de la femme en se balançant d’arrière en avant. Violette fronça les sourcils avant de regarder derrière elle. Peut-être y avait-il quelque chose qui venait de faire rire la Servante. Mais non. Rien. Alors pourquoi riait-elle ? Et pourquoi se balançait-elle ? Etait-elle en train de parler à une folle ?
« Si je vais bien ? J’crois que personne va bien. Pas de là où je viens. P’têtre qu’ils m’ont rendue folle. Tu veux un café ? » « C’est…eux qui vous ont fait ça ? » « Ca quoi ? L’œil en moins ? Le vol de deux bébés ? Le viol mensuel ? La torture ou m’avoir poussée au suicide ? »
Cette liste d’atrocité rendit vraiment mal Violette. Cette dernière sentait les vertiges la gagner. Alors elle posa sa main contre le mur le plus proche afin de prendre appui.
« Tant d’horreur. J’arrive même pas à imaginer. » « Moi si. »
Violette retira sa main du mur et la posa sur l’épaule de la jeune femme. Elle tentait d’être réconfortante mais elle était bien moins douée que Victoire.
« Je suis tellement désolée pour vous. Mais aussi soulagée de savoir que tout cela est terminé pour vous… »
Violette fit une petite moue.
« Je crains que ce ne soit que le début pour moi… »
L’ancienne Servante ouvrit la bouche, prête à dire quelque chose. Mais à ce moment-là Elijah arriva. Et à première vue, il cherchait Violette.
« Ah Violette ! J’aurais préféré que…Enfin bon, tant pis. Je vois que tu as fait la connaissance de Janine. On peut se voir seul à seul toi et moi ? » « Je… » commença Violette déçue, souhaitant discuter davantage avec Janine. « D’accord. »
Violette se tourna vers Janine, lui adressant un léger regard.
« A très bientôt j’espère. Bon courage à vous. »
Elle savait qu’elle en aurait besoin pour se reconstruire après toutes les horreurs qu’elle avait vécues. Violette se rapprocha d’Elijah et sans une parole de plus, les deux allèrent dans une pièce isolée. Elijah ferma la porte tandis que Violette s’installa dans le canapé, qu’elle jugeait plus confortable sur la chaise en face de la table.
« Janine est une bonne personne à qui il est arrivé de mauvaises choses. J'espérais que tu ne croiserais pas d'anciennes Servantes pour ne pas te décourager. » « Elle a été mutilée et violée par des monstres là-bas. On lui a volé ses enfants. C’est révoltant. Ça ne me décourage pas. Ça me donne encore plus envie de mettre fin à cette société barbare. Mais forcément, je suis terrifiée par tout ce que cela risque d’impliquer. »
Elijah posa une main amicale sur l’épaule de Violette.
« Ne t’en fais pas, je pense que notre contact, avec toutes les informations que nous avons déjà pu transmettre via le réseau des Martha, te trouvera très rapidement. » « J’espère sincèrement que vous avez raison... En tout cas j’ai vraiment hâte de participer à la destruction de cette société. Même si bien évidemment j’aurais largement préférée avoir un rôle différent. » « Je comprends. Dis-moi, Violette, on t’a déjà hypnotise ou conditionnée auparavant ? » « Hypnotisée ? Non. Jamais. D'ailleurs, je crois pas trop à ce genre de truc » « Pourquoi ? » « Sans doute parce que j'ai jamais testé. Je me suis toujours dis que ça faisait fake quand l'hypnotiseur demandait à sa victime de faire des choses. J'ai toujours pensé qu'il y avait de la magouille derrière. »
Ces remarques firent rire Elijah. « Il y a sans doute des charlatans à la télévision. Mais l'hypnose, la vraie, c'est seulement un état de relaxation profonde. Je ne peux rien t'obliger à faire que tu ne ferais pas sciemment. Si je t'hypnotisais pour te te demander de danser sur le hit du moment, quand tu entendrais ce hit tu aurais envie de danser mais de danser comme toi tu le ferais en temps normal. L'hypnose ne désinhibe pas. Par contre, elle va me permettre de suggérer des choses à ton esprit, c'est pourquoi j'aurai besoin que tu me parles un peu de toi. Plus je pourrai rester proche de la réalité, mieux ça marchera. »
Violette leva les sourcils. Elle ne s’attendait pas à autant d’explication de la part d’Elijah. Après tout, elle n’en n’avait pas demandé. Mais cela avait eu le mérite de donner envie à Violette de laisser une chance à Elijah.
« Et bien espérons que cela fonctionne alors. Qu’as-tu besoin de savoir ? » « Qui tu es, comment tu vois la vie, ce genre de choses. Ce qui m'aidera à te fabriquer une nouvelle identité. Ne t'en fais pas je n'ai pas besoin de connaître tous tes secrets. » expliqua-t-il en finissant par un clin d’œil complice. « Je m'appelle Violette Parr. J'ai 20 ans. J'étais quelqu'un d'asse timide au début de ma vie, puis grâce à ma famille et aux différentes choses qu'on a vécues, c'est allé mieux. Sinon, je bosse en tant qu'assistante du Maire et clairement, impossible de s'ennuyer ! »
Heureusement qu’il n’avait pas besoin de connaître tous ces secrets. Cela lui avait évité de parler de ses dons, de sa véritable origine et surtout de son viol.
« T’as des frères et sœurs ? » « Oui. Deux frères. Dashiell et Jack-Jack. » « Des amis ? » « J’en ai quelques uns. Mais les plus importants sont Dyson, mon meilleur ami et Honey, que j’aurais trop aimé avoir comme grande sœur. Si je n’étais pas l’ainée de ma famille. » « T’as l’air d’avoir plein de monde dans ta vie ! Tu penses pouvoir me considérer comme un ami ? » « Hum…Joker ? »
Elijah rigola très franchement puis s’arrêta lorsque des bruits de coups se firent entendre à la porte. Un jeune homme passa la tête après avoir entre-ouvert la porte.
« Daisy est prête. Ah salut. Toi aussi t’es dans la team. » « Salut. Apparemment ouais. Qui est Daisy ? »
La question était clairement posée à Elijah, puisque c’était lui qui semblait en savoir le plus parmi les deux.
« Bébé Nicole. Et maintenant elle s’appelle Jade. Moi c’est Garth. J’emmène Jade faire semblant d’être une sdf pour que les Jeunes Filles aux Perles la récupèrent. C’est pas grave si tu retiens pas tout. »
Violette n’avait pas tout suivi, mais Bébé Nicole était un élément capital de la mission. Mais ce qui fit tilt dans l’esprit de Violette c’était le changement de nom. Alors elle observa Garth puis Elijah à tour de rôle.
« On doit aussi changer de nom ? » « Tu vas jouer une servante donc tu te feras appeler autrement mais tu te rappelleras de ton vrai prénom. » « Ah oui…C’est vrai. Le prénom du chef de la famille dans laquelle je vais tomber. » « Exactement. Tu as des questions. Ou on peut commencer. » « Non. On peut commencer. »
Gareth referma la porte, laissant les deux ensembles. Elijah lui expliqua ensuite qu’il fallait qu’elle s’allonge et qu’il fallait qu’elle se concentre uniquement sur sa voix. Cela lui rappela ce qu’elle avait fait avec Victoire. Mais Violette tenta d’effacer les images qui remontaient à la surface pour se concentrer uniquement sur la voix d’Elijah et surtout sur ce qu’il disait. Il évoqua alors le fait qu’elle ne se rappellerait plus de qui elle était jusqu’au moment où une personne dirait Mayday. Le processus était enclenché…
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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
Mayday. C'était différent d'un radio réveil mais l'effet était sensiblement le même. Nous étions toutes revenues à nous. Nous nous rappelions de tout. Nous étions, et cela au sens le plus littéral qui soit, des agents dormants. C'était une sensation étrange que de le redécouvrir. Les méthodes qu'Ada et Elijah avaient utilisées sur nous avaient fonctionné (vous me direz, ce n'est pas bien surprenant, Ada m'avait tout de suite cataloguée de crédule et décrété que je serai la plus facile à convaincre - je ne l'avais pas bien pris mais n'avais rien dit). Pour un peu j'aurais presque esquissé un sourire si nous n'étions pas toujours dans le bureau de l'effrayante Tante Lydia. Accessoirement une furieuse envie de me tourner vers April afin de lui signifier l'évidence en m'écriant "hey, nous sommes sœurs" me taraudait mais ça n'a pas l'air d'être le bon moment. Et maintenant quoi ? C'est à nouveau elle qui brisa le silence qu'elle a elle-même instauré : - Merci d'avoir fait comme demandé. - Genre, c'est vous la source ? demanda Jade, surprise (autant que nous le sommes, la source de quoi, pour commencer ?). - La quoi ? se contenta de demander Tante Lydia (si tant est que répondre à une question avec une autre question soit une véritable réponse). - Vous savez, le… Je veux dire… Jade hésita, se demandant sans doute si elle n'a pas gaffé mais bon, ce qui est fait est fait, pas vrai ? Soit on est un peu moins dans les ennuis, soit on y est beaucoup plus. Le suspense était à son comble. Si nous étions au cinéma j'enchainerais les poignées de popcorn au caramel à une cadence infernale pour apaiser mon stress. Dommage pour moi, nous n'étions pas au cinéma. - Vous devez apprendre à éditer vos pensées. A les "dépenser", coupa Tante Lydia (et là, j'avoue, je me demandais si je vais tout simplement décrocher si on commence à parler philo). Vous êtes Bébé Nicole, après tout. Cette annonce étonna tout le monde. J'étais aussi choquée quand la fin de Sixième Sens tandis que tout prenait subitement un nouveau sens, une nouvelle dimension. Jade n'était, bien sûr, pas ravie de la situation. - Ouais mais ça me fait moyennement kiffer. J'aimerais mieux ne pas être elle. - Je n'en doute pas, répondit Tante Lydia avec presque un peu de compassion. Aucune des personnes ici présentes n'aimerait être celle qu'elle est. Nous n'avons pas tellement voix au chapitre. Il y a cependant une chose que vous ignoriez : vous êtes aussi la demi-sœur de Suppliante Victoria. Jade ouvrit des yeux ronds. - Sans. Déconner, lâcha-t-elle plus spontanément que n'importe quelle personne dans tout le pays (du moins, je supposais). J'y crois pas ! - Un peu de tenue et de self-control, commenta froidement Tante Lydia. On va dire pour cette fois que je n'ai pas entendu. Jade marmonna des excuses tandis que Tante Immortelle (ndlr : à ce point du récit je me rappelle absolument plus si Amelia connait son nom donc on va dire que oui, qu'elles ont discuté à la cuisine la veille) exultait. - Agnès ! Je veux dire Tante Victoria, tu as une sœur ! C'est merveilleux ! Et c'est Bébé Nicole, tu dois être si heureuse ! C'est adorable ! Je trouvais, en fait, que c'était Suppliante Immortelle qui était adorable. Jade, en revanche, n'avait pas l'air convaincu d'être adorable. - J'voudrais pas casser le délire mais j'ai essayé d'être adorable une fois et ça a pas marché. L'adolescente se fendit d'un sourire désolé et Suppliante Victoria y répondit avec beaucoup de bonne volonté : - Je suis contente d'avoir une sœur. Une fois de plus ce fut Suppliante Immortelle qui montra le plus son bonheur en se déclarant "si contente pour elles". Mais un regard de Tante Lydia lui fit comprendre que ce n'était pas le moment. Elle ne s'opposa cependant pas à ce que les Suppliantes fassent un câlin à Jade (après avoir demandé sa permission) qui l'accepta avec raideur. Donc nous étions moins dans les ennuis depuis que nous étions entrées dans ce bureau. Nous avions trouvé le contact haut placé de Mayday. C'était un peu excitant, même si Tante Lydia continuait de me faire peur. Je devais bien reconnaitre qu'elle était efficace : pas une seconde de perdue. A peine le temps de se remettre de la révélation que déjà nous changions de chapitre. C'était encore plus dense que le dernier épisode de Why Women Kill. - Bien. Procédons. Bébé Nicole n'a pas vocation à rester à Gilead, expliqua Tante Lydia devant les airs ahuris et choqués des Suppliantes Immortelle et Victoria. Jade, êtes-vous prête à aider vos amis de Colombie-Britannique ? demanda-t-elle simplement. Jade déglutit mais je vis une lueur de détermination poindre dans son regard quand elle demanda : - Qu'est-ce que je dois faire ? - Venez par ici et posez votre bras sur le bureau. Ca ne fera pas mal, précisa Tante Lydia. A Gilead c'était toujours quelque chose de bon à prendre. Cela dit, vu la grimace de Jade cette promesse s'avéra un mensonge. Avec une fine lame, Tante Lydia entailla une partie de la scarification de Jade, juste à la page du O commun au mot Love et God pour introduire sous sa peau quelque chose de minuscule en déclarant : - Même à Gilead personne n'aurait l'idée de chercher des noises à Dieu. Maintenant tu es un pigeon voyageur et tout ce que nous avons à faire c'est te transporter. C'était plus simple à une certaine époque mais nous y parviendrons. Evidemment tout ceci est un secret absolu, ajouta-t-elle, son regard passant sur chacune d'entre nous. Motus et bouche cousue. Les bouches décousues tuent des gens et c'est ce que nous voulons éviter, pas vrai ? - Oui, répondit Jade. - Oui Tante Lydia, corrigea l'intéressée. Ne jamais oublier les bonnes manières ici, même les choses en apparence insignifiantes peuvent conduire à une dénonciation et Tante Vidala adore ses Corrections. Manifestement je n'avais pas reçu le mémo à ce sujet - ou que je l'avais mal lu, peut-être. Une chance que j'aie été invisible à peu près toute ma vie. Jade opina et je fis de même, espérant que cette fois moi non plus je n'oublierai pas. De son côté, Suppliante Victoria avait vraisemblablement amassé autant de courage que possible avant d'oser poser une question qui paraissait lui brûler les lèvres : - Mais… Tante Lydia, ce que vous projetez est illégal et contre la volonté de Dieu telle que proclamée par les Commandants de Gilead. - En effet, approuva-t-elle aussi tranquillement que si nous parlions de la météo. Mais ne vous ai-je pas donné à lire, à vous ainsi qu'aux Suppliantes Evangeline et Immortelle, suffisamment de dossiers classifiés top secret prouvant le degré de corruption déplorable qui régit actuellement Gilead ?
Evangeline Dreamword
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| Avatar : Willa Holland
"Okay, this is a bird."
"...Why I am even talking to you ?"
"..."
| Conte : La princesse et la grenouille, Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Evangeline, l'Etoile des voeux
Il y a des choses qu’elle comprend plus facilement maintenant qu’elle a retrouvé ses souvenirs, tout comme il y a des choses qui ont plus de sens et qui lui semblent bien moins choquantes. Dans les révélations qu’elle avait lues, peut-être aurait-elle été moins choquée de tout ce qu’elle avait apprit si elle avait eu en mémoire tout ce qu’elle savait déjà sur cet endroit. « Mais ne vous ai-je pas donné à lire, à vous ainsi qu'aux Suppliantes Evangeline et Immortelle, suffisamment de dossiers classifiés top secret prouvant le degré de corruption déplorable qui régit actuellement Gilead ? » Cette phrase la fait tiquer immédiatement. Si elle avait des doutes quant au fait que c’était Tante Lydia qui leur avait donné ces lectures à toutes les trois, voila que les doutes étaient fondés. Le contact d’Ada et d’Elijah était en effet assez bien placer pour être une alliée de taille…Même si au vu de sa position, il devait être compliqué pour elle s’agir sans que l’on vienne à la soupçonner.
Evangeline hoche la tête, comme si elle était en cours et qu’on venait de lui demander si elle avait suivi correctement jusque-là. « C'est plus facile de l'appréhender avec le recul et en ayant récupéré mes souvenirs, mais ces dossiers ont été difficiles à lire de par le choc des révélations qu'ils contenaient. Tante Lydia... » Elle hésite quelques secondes, comme si elle cherchait les mots justes. « Pourquoi nous avoir donné accès à ces documents, à toutes les trois ? » S’il était logique, au vu de son rôle et de la raison de sa présence ici, de donner ces informations à Evangeline, c’était moins évident pour ses deux amies qui avaient beaucoup de nouvelles informations à digérer…Particulièrement pour Agnès qui venaient de se découvrir une demi-sœur, qui n’était en plus nulle autre que Bébé Nicole. « Parce qu'à ses prémices les buts de Gilead étaient nobles. Malheureusement ils ont été subvertis et souillés par des égoïstes obsédés par le pouvoir comme cela a déjà été le cas au cours de l'Histoire. Je vous ai fait lire ces documents pour que vous souhaitiez remettre les choses en ordre. » Sur sa dernière phrase, elle pose son regard sur les suppliantes Immortelle et Victoria, qui elles font partie intégrante de Gilead.
« C'est pour vous aider à remettre les choses en ordre que nous sommes ici aujourd'hui. » Répond la brune avec détermination. Elle pose sa main sur l’épaule de Victoria, qui est assise à côté d’elle, et tourne la tête vers elle et vers Immortelle. « C'est peut-être plus difficile pour vous de le voir ou de l'accepter...Mais on ne peut pas laisser les choses ainsi. » Leur murmure-t-elle d’une voix douce. Elle comprend que cela doit être difficile pour elle à accepter, à digérer. Dans un monde idéal si on omet le fait que dans un monde idéal personne n’est là parce que tout ça n’est jamais arrivé hein elle aurait aimé qu’elles aient plus de temps pour comprendre et accepter tout ce qu’elles venaient d’apprendre. Mais elles n’avaient pas le temps et, approuvant ses dires d’un signe de tête, Tante Lydia ne fit que le souligner davantage, s’adressant aux deux Suppliantes. « Bien sûr, je ne peux pas vous forcer à agir contre votre volonté. Mais maintenant que je vous ai divulgué ce secret, chaque minute qui passe sans que vous ne le divulguiez aux Yeux est de la trahison. Et même si vous leur en référeriez, rien ne garantit que vous ne seriez pas sévèrement punies pour l'avoir gardé ne serait-ce qu'un instant. Il va sans dire que si vous le faisiez je serais exécutée et Nicole ne serait pas mieux lotie qu'un perroquet dans sa cage. Si elle reste et ne joue pas le jeu elle sera exécutée - d'une façon ou d'une autre. Ils n'hésiteront pas. Vous le savez. Vous avez lu des dossiers. »
Evangeline attrape la main de Victoria, assise à côté d’elle, et la serre dans la sienne, comme pour lui donner un peu de son courage. « Que vous semblerait-il juste de faire, à présent que vous savez tout ça ? » La situation n’est pas simple, la situation est même injuste d’un certain côté. Mais il est trop tard à présent pour faire marche arrière et agir comme si de rien n’était. C’est brusque, c’est soudain, mais elles doivent choisir un camp, et bien évidemment c’est difficile pour elles. « Je... » Marmonne Victoria, sans même capable d’aller au bout de sa phrase, au bout de sa pensée. Peut-être même qu’elle ne savait pas comment continuer et finir sa phrase. « J'y crois pas, c'est du chantage émotionnel, tout ça ! » S’indigne Nicole. Tante Lydia la rappelle à l’ordre immédiatement. « Merci de nous faire part de votre opinion, cependant, vos considérations juvéniles ne s'appliquent pas ici. » Peut-être que ses paroles peuvent être perçues de façon un peu trop brusque par les deux filles. Dans un geste de réconfort, elle lâche la main de Victoria pour venir caresser son dos avant de tourner la tête vers Immortelle pour reprendre, d’une voix douce. « Et toi, qu'en penses-tu ? » « Nous devrions peut-être... » Evangeline ne saurait dire si elle ne sait pas commenter terminer sa phrase non plus, ou si elle est simplement trop timide pour prendre la parole devant tous ces gens. Tante Lydia semble en tout cas penser qu’il sera plus simple de les laisser entre elles pour qu’elles échangent sur le sujet. « Je propose que nous quittions toutes la pièce à l'exception de Tante Evangeline et des Suppliantes Immortelle et Victoria afin de vous accorder un peu d'intimité pour considérer vos options. Je reviendrai dans cinq minutes. A ce moment-là je vous demanderai simplement de répondre par oui ou par non. » Sans attendre elle se lève, suivis par toutes les femmes de la pièce, hormis les trois jeunes filles.
Evangeline attend que la porte se referme derrière elles pour se tourner vers les deux suppliantes. « Votre opinion vous appartient. Vous avec le droit d'être d'accord avec ce qui s'est dit, vous avez le droit de ne pas l'être et de prendre vos propres décisions. Personne ici ne vous en voudra de ne pas partager notre point de vue sur cet endroit. Mais Tante Lydia vous a mis en garde...Je crains que si vous nous dénoncez, vous soyez punies également pour ne pas l'avoir reporté dans la seconde. J'insiste sur ce point car quoi que vous fassiez, je ne veux pas qu'il vous arrive malheur. » « Vous êtes une personne pleine de douceur Tante Evangeline. Je dois encore vous appeler "Tante" ? » Lui demande Immortelle. Eva lui sourit. Tout ces titres n’ont plus de sens à ses yeux désormais. « Juste Evangeline c'est suffisant. On peut aussi se tutoyer, si vous êtes toutes les deux à l'aise avec ça. » « D’accord. »
A coté d’elle, Victoria semble plus fermée, elle ne dit plus un mot. Pour elle, ça doit faire beaucoup à digérer. Bien plus que pour Immortelle qui n’a pas eu, en plus de toutes ces révélations, à apprendre que bébé Nicole est en réalité sa demi-sœur. Elle tourne sa tête vers elle. « Victoria ? Peut-être que cela te ferait du bien de partager ce que tu as sur le cœur ? » Victoria reste silencieuse et pensive quelques instants, avant de se tourner vers Immortelle. « J'aurais préféré que ce soit toi, ma sœur, Becka. » « J'aurais adoré être ta sœur mais la vie en a décidé autrement. Prends la chance qui t'es donnée et accueille Nicole dans ta vie même si elle n'est pas la sœur dont tu rêvais. » Elles sont attendrissantes. Il était déjà clair pour Evangeline qu’elles étaient très attachées l’une à l’autre. Sur l’instant, c’est encore plus flagrant. Elle aimerait avoir la chance de partager un lien si fort avec quelqu’un. Est-ce qu’elle arrivera à devenir aussi proche de son frère un jour ? Connaissant Gajeel, il y a peu de chances… « Ce n'est pas parce que vous ne partagez pas le même sang que votre lien en est moins profond. Ce qui importe vraiment c'est le lien qui vous unit, avant même la génétique. Même si vous n'êtes pas liées par le sang, rien ne vous empêche de rester ensemble. » « Evangeline a raison. Maintenant il faut que nous prenions une décision. » Répond Immortelle à l’attention de Victoria. « Je ne suis même pas certaine d'avoir compris ce que Tante Lydia nous demande. »
« "Remettre les choses en ordre" c'est en effet assez vague. Vous avez compris je pense, en lisant les textes, que malgré sa bonne parole l'Etat ne profite qu'à une minorité de personnes, des hommes puissants exclusivement. Nous sommes ici pour changer les choses, même si moi non plus je ne connais pas encore la suite du plan. » Leur explique Eva avec sincérité. Immortelle, qui est la plus timide des deux mais qui semble également être la plus éclairée et la moins fermée sur la question, complète les mots de la brune. « Plus que tout, Tante Lydia nous demande notre obéissance et notre loyauté. Souviens-toi qu'elle nous a toutes les deux secourues. Je pense que nous devons dire oui. » « Elle a pris soin de vous jusqu'ici, elle vous a révélé une vérité qui prouve qu'elle a confiance en vous, je pense sincèrement qu'elle ne veut que votre bien. » Murmure Evangeline juste avant que, visiblement, soient écoulées les cinq minutes. Tante Lydia ouvre la porte et entre dans son bureau sans frapper parce qu’après tout elle est chez elle quoi et les interroge directement sur leur décision. « Alors, votre réponse ? » Immortelle murmure un petit « Oui. », tandis que Victoria opine juste du chef à côté d’elle.
« Très bien, dans ce cas, procédons. J'ai trouvé une chambre pour Nicole dans notre centre de repos. Les papiers sont déjà en ordre. Mais c'est vous, Suppliante Immortelle, qui irez en endossant son identité. Pendant ce temps Nicole prendra votre place aux côtés de Suppliante Victoria pour sa mission en tant que Jeune Fille aux Perles. » Evangeline ne peut pas s’empêcher de poser un regard sur Becka qui semble très déçue de ne pas être la binôme d’Agnès, ou peut-être simplement de ne pas partir en mission pour faire son devoir. « Alors... Je ne pars pas en mission ? » demande-t-elle. « Pas cette fois-ci. Mais votre rôle ici sera capital. » « Ne t'en fais pas, je ne serai pas partie longtemps et tu auras aussi ton tour. » La rassure Victoria. Comme elle est visiblement déçue, Evangeline ne peut pas s’empêcher d’essayer de la réconforter également, en venant poster une main sur son épaule. « Ça arrivera vite ne t'en fait pas. Et puis, tu vas aussi avoir un rôle à jouer ici, même si je sais combien tu es impatiente de partir faire ton devoir. » « C'est d'accord. » « Dans ce cas vous recevrez la suite des instructions le moment venu. » Conclu alors Tante Lydia.
Elles quittent toutes les trois le bureau lorsque Victoria suggère à son amie « Peut-être devrais-tu aller en cuisine demander une tasse de thé ? Ça te ferait du bien. » Immortelle ne se fait pas prier, elle opine et disparaît dans les couloirs (on sait tous que c’est Amélia, qui n’a pas fait de thé au précédent post, qui va faire ce thé pour rattraper le running gag manquant). Il ne reste plus qu’elle et Victoria. Les deux jeunes femmes sortent en extérieur et font quelques pas toutes les deux. Autour d’elles, personne d’autre ne fait de petite ballade. Elles ne sont que toutes les deux et peuvent donc aborder n’importe quel sujet ensemble. « Et toi, comment te sens tu ? » Lui demande-t-elle. Cette entrevue n’était simple pour personne, toutes ces révélations non plus. « J'ai un peu le tournis. Beaucoup d'informations en peu de temps. Je savais que Bébé Nicole était ma sœur mais je n'imaginais pas... Disons que Jade est très éloignée de ce que je suis. » Elle ne peut que le comprendre, elle médite un instant sur ses mots avant de lui avouer que sa situation familiale comporte quelques similitudes avec la sienne. « Je sais que c'est difficile...Récemment, j'ai appris que j'avais un demi-frère. Et il est lui aussi très éloigné de ce que je suis. C'était difficile à accepter, c'est toujours un peu difficile à vivre au quotidien. On a parfois du mal à se comprendre, au début je lui en voulais beaucoup. Mais ça s'améliore avec le temps. Je ne sais pas si il change, si c'est moi qui change ou si on s'adapte juste l'un à l'autre, mais progressivement ça va mieux. C'est difficile, ça prend du temps, mais je crois qu'on ressemble de plus en plus à une famille lui et moi. »
Victoria médite ces paroles un instant. Pendant quelques minutes, elles se contentent de marcher toutes les deux en silence. « J'ai lu un dossier classifié sur mes origines et donc les siennes. Tu crois que je devrais en parler à Jade ? » Evangeline prend un seconde pour y réfléchir. Il n’y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise réponse dans ce genre de situation, car chacun est différent. « Je pense que tu devrais le faire si tu le juges utile, mais seulement quand tu t'en sentiras capable. Peut-être que tu ressens le besoin d'attendre un peu et de te rapprocher d'elle avant de lui parler de tout ça ? » « Je ne sais pas, je me dis juste qu'elle a le droit de savoir qui était notre mère. » « Alors tu devrais lui en parler. Et peut-être que ça vous aidera à vous rapprocher et à mieux vous comprendre l'une et l'autre. » « Tu as raison. Merci pour tes conseils. » Evangeline lui sourit avec douceur. « Je t'en prie. j'espère que vous réussirez à devenir une vraie famille toutes les deux. » Elle le pense sincèrement. Après tout, ses débuts avec Gajeel étaient un peu chaotiques, mais aujourd’hui elle est contente de l’avoir dans sa vie.
April King
« Long live the queen »
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BENIT SOIT LE FRUIT
And don't tell me what to do
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| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarabi
Cela faisait beaucoup d'un coup. Beaucoup de choses à prendre en compte, beaucoup de choses à digérer et même si l'envie de ne pas quitter Amy d'une semelle et de la garder toujours à porté de vue afin d'être sûr qu'on ne soit pas de nouveau séparé était présente, j'avais aussi besoin d'espace et de solitude afin de laisser décanter toutes les informations que nous venions d'avoir. Aussi, restais-je tout de même à proximité en déambulant dans les couloirs, perdus dans mes pensées mais faisait en sorte de rester suffisamment éloignée afin d'avoir la solitude que je désirais. Mais au bout de plusieurs minutes, j'en fût brusquement sortie par l'arrivée de Tante Lydia dans mon champ de vision :
- Tante Lydia. La saluais-je. Puis-je vous être utile ?
« C'est un oui. De la part de toutes les deux ce dont je me félicite. En revanche, la consultation que Suppliante Victoria a fait des Archives Généalogiques n'est pas passée inaperçue aux yeux de tout le monde... »[/color]
Et quelque chose me disait que ce tout le monde avait un prénom dont la première lettre était un « V » étrangement.
-Vous pensez que Tante Vidala s'en est apperçu ?
« Je ne pense pas, j'affirme. Elle vient de m'entretenir à ce sujet. D'après elle Suppliante Victoria est trop jeune pour prendre connaissance d'informations aussi sensibles. Il est vrai que sa mère biologique a une certaine réputation à Gilead... »
- Est-ce vraiment la seule chose qui l'inquiète ?
Je n'étais pas là depuis bien longtemps, et je n'y resterais pas. Mais c'était amplement suffisant pour se rendre compte de la personnalité de Tante Vidala. Non seulement, elle était jalouse et envieuse, cela se voyait à des kilomètres mais en plus de ça, quelque chose me disait qu'elle n'était pas si concernée que cela par l'idée de préserver une Suppliante parce que trop jeune, trop sensible ou trop impressionnable.
« Tante Vidala estime qu'après de telles lectures Suppliante Victoria pourrait succomber à toutes sortes de tentations une fois lancée dans sa mission de Jeune Fille aux Perles. Naturellement, je lui ai assuré que la mère biologique de Suppliante Victoria était un modèle de vertu qui a eu sans aucun doute davantage d'influence sur son esprit que la génétique. »
- Et qu'en a-t-elle pensé ?
« Elle n'est naturellement pas convaincue. Et vous ? Qu'en pensez vous ? »
Ben tiens...Le contraire m'eut étonné
- En ce qui concerne Suppliante Victoria, je ne doute pas qu'elle mène a bien sa mission en tant que Jeune Fille aux Perles. Après tout, elle a déjà su démontrer qu'elle était capable de résister aux potentielles tentations qu'elle pourrait rencontrer. En ce qui concerne Tante Vidala...Je dirais simplement que l'envie et la jalousie sont deux facteurs qui obscurcissent le jugement.
Et je parlais par expérience personnelle. Lorsque sa vie était détruite, juste parce qu'une personne avait éprouvé ces deux sentiments, il y avait de quoi forger une expérience dans le domaine. J'avais vu de mes propres yeux ce que cela faisait, et Tante Vidala en éprouvait suffisamment pour tenter de prendre la position apportant le plus d'influence. Pourquoi se contenter d'être second, quand on pouvait être premier après tout ? Tante Lydia se contenta d'opiner et je supposais que nos chemins allaient se séparer, mais Tante Elizabeth choisit pile ce moment pour arriver en courant :
« Tante Lydia ! Il y a des Yeux et des Anges à Ardua Hall ! »
Traduction : Il y avait des hommes à Ardua Hall. C'était un lieu normalement réservé uniquement aux femmes, et encore en dehors des Martha seules les Tantes et les Suppliantes y vivaient. Même les cours que j'avais dût dispenser se passaient en dehors de ces murs, alors que des Yeux et des Anges se permettent d'entrer c'était que la situation était grave
- Que viennent-ils faire ici ? M'insurgeais-je
Décidemment, les dirigeants d'ici étaient beaucoup trop permissif à mon goût. Sans parler de leurs méthodes d'un goût pour le moins douteux.
« Ils sont à l'imprimerie et ont confisqué toutes les brochures des Jeunes Filles aux Perles. Tante Wendy s'y est opposée mais je suis navrée de vous apprendre qu'elle a été arrêtée. »
- Tante Lydia ? Que devons nous faire selon vous ? Demandais-je en me tournant vers elle
« Nous allons en référer de ce pas au Commandant Judd. Suivez-moi.»
Sentant que cela ne s'adressait qu'a moi, je lui emboîtais le pas sans discuter la suivant jusque dans son bureau, certainement afin qu'elle puisse téléphoner et demander une audience. Mais en arrivant, il se trouvait que le bureau de Tante Lydia était déjà occupé, par la même personne qu'elle comptait contacter. Il ne souriait pas, mais ne semblait néanmoins pas s'opposer à ma présence ou alors ne l'avait-il pas remarqué. Tant mieux, puisque je ne comptais pas m'en aller :
« Je pense qu'il est nécessaire que je vous explique les raisons de notre intrusion.. »
« Je suis sûre que vous avez une excellente raison.»
Il sembla finalement se rendre compte de ma présence
« Pardonnez moi, je crois que nous n'avons pas été présentés. Vous êtes ? »
- Tante April, Commandant.
« Tante April éduque les futures Epouses, elle ne s'approche jamais de l'imprimerie où il me semble vos Yeux mènent leur enquête. Elle a toute ma confiance. »
« Soit. Après plusieurs impasses nous avons finalement découvert que Mayday et une taupe ici même, à Ardua Hall, communiquent au moyen des micro points dont je vous ai déjà entretenue en les insérant dans les brochures de vos Filles. »
« Quelle nouvelle ! Je n'en reviens pas »
Oh quelque chose me disait qu'au contraire, elle savait parfaitement de quoi il s'agissait. Mais apparemment, le commandant Judd était soit trop imbu de lui-même, soit l'un d'être génie -ce qui ne m'étonnerait absolument pas- pour ne pas se rendre compte que Tante Lydia jouait la comédie, et pas qu'un peut.
- Je croyais notre communauté épargné. Avec la discipline très stricte qu'il règne ici, jamais je n'aurais cru une telle chose possible. Rajoutais-je en jetant un regard choqué à Tante Lydia.
Si la situation n'était pas aussi sérieuse, j'en aurais volontiers rit. Même en pladoyer sur une affaire, je n'en faisais pas autant. Pour autant, je décidais de traiter cet entretient comme s'il s'agissait d'une affaire que j'amenais devant le tribunal
« Nous avons donc perquisitionné l'imprimerie et emmené Tante Wendy pour l'interroger. Cela me semble le chemin le plus direct vers la vérité. »
« Je ne pense pas que Tante Wendy soit impliquée dans un plan aussi complexe puisqu'elle a de la semoule à la place de la cervelle. Je suggère qu'elle soit relâchée immédiatement..»
Et quelque chose me disait que ce n'était pas vraiment Tante Wendy qui était visé par cette remarque. Je repensais à une conversation que nous avions eu. Les hommes n'étaient pas assez subtile pour s'occuper des affaires des femmes. Et effectivement, à voir ceux de Gilead cela semblait être tout dans les muscles et pas grand chose dans le cerveau.
« C'est la conclusion à laquelle nous sommes aussi arrivés et elle vous sera bientôt rendue. »
Tante Lydia opina
« Nous n'avons pas trouvé de micro points sur les brochures les plus récentes mais il y en avait sur de plus anciennes qui contenaient notamment des cartes géographiques. Il semblerait malheureusement que la taupe au sein d'Ardua Hall ait cessé toute communication peu après que l'explosion dont je vous entretenais l'autre jour a été révélée au public. Mais qui ? Qui a agi ? »
Sans doute était-ce le bon moment afin de « s'occuper » des potentiels gêneurs en donnant des noms. Néanmoins, s'il y avait une chose que j'appréciais encore moins que le Commandant sur le moment, c'était bel et bien la délation. Qu'importe qui avait fait quoi, j'estimais que personne ne devrait ainsi être jeté en pâture pour le bien d'une majorité.
« Tantes Helena et Elisabeth sont hors de soupçon, en revanche, elles m'ont rapporté avoir des soupçons de déloyauté envers Tante Vidala. Naturellement, étant celle qui remet en mains propres leurs brochures à nos Jeunes Filles aux Perles, je dois également être soupçonnée. »
- Vous, Tante Lydia ?
Cette fois-ci ma surprise était réelle. Tante Lydia dirigeait cet endroit, et pour ce que j'en avais vu certains ne seraient pas contre prendre sa place. C'était donc, étonnant qu'elle décide de se mettre volontier dans cette situation. Je connaissais peu de dirigeant qui auraient osé faire cela. Aussi, en tant qu'ancienne souveraine, éprouvais-je un certain respect pour elle. Surtout sachant, que c'était elle qui avait justement fait tout ça.
« Tante Lydia ! Même dans de pareilles circonstances vous êtes toujours prompte à l'humour. D'autres personnes y ont eu accès. Naturellement nous n'avons pas de preuves solides et ne pouvons nous contenter de punir un substitut. Pas dans pareille situation. (sous entendu si c était un truc moins grave on pourrait tuer un innocent). Malheureusement j'avais promis des résultats et nous n'en avons toujours pas. Mes supérieurs risquent de s'impatienter. Je sens poindre une nouvelle purge - vous comme moi pourrions être en danger. Etre accusés d'avoir été trop laxistes. Je ne vois qu'une solution : il faut faire savoir que Bébé Nicole est parmi nous. A la télévision, sur des posters. Partout. Elle est notre plus grande réussite. »
Bien sur, afin de se faire bien voir par ses supérieurs, flatter son égo alors qu'il n'avait même pas levé le petit doigt, laissant les jeunes filles aux perles faire le travail à sa place. Cela me donna envie de lever les yeux au ciel pour la peine. Il me faisait penser à Scar, enfin si Scar avait été amputé d'une bonne partie de ses neuronnes. Cela me faisait tout de même du mal de l'admettre. Mais si j'avais tenue tête à mon ex beau frère lorsqu'il m'avait demandé des comptes concernant le manque de nourriture, je savais par expérience que cela ne servirait à rien avec le Commandant Judd. Le schéma serait le même : peut importe ce que l'on dirait il n'écouterait pas et n'en ferait qu'a sa guise.
« J'y entrevois effectivement un salut.»[/color]
« Le salut serait d'autant plus beau si nous pouvions également annoncé qu'elle m'est promise et diffuser notre mariage en direct. »
J'eus énormément de mal à retenir le grognement tout sauf humain qui manquait de s'échapper de ma gorge. Ce type était abjecte. Il était encore marié que déjà il songeait à la jeter comme une vieille chaussette et à en prendre une nouvelle. Il n'était pas question pour le salut de tout le monde, que je reste là les brois croisés à ne rien dire :
- Est-ce une bonne idée ? Tante Lydia vous savez le soin particulier que j'apporte à l'éducation des futurs épouses. Hors, Nicole me semble encore loin d'atteindre le niveau que l'on requiert d'une épouse. Intervins-je
« Je crains que Tante April soulève un point important. Sur le papier, votre idée est excellente, mais vous, êtes, de plus, marié.»
Et il serait peut-être temps que cet immonde profiteur s'en rappelle
« Comment se porte mon Epouse d'ailleurs ? »
« Mieux qu'avant - mais pas aussi bien qu'elle le pourrait. Il eu l'air déçu et Tante Lydia s'empressa de rajouter « Mais je crois qu'elle ne restera pas longtemps parmi nous.»
Ca c'était sûr, ce n'était simplement pas de la manière dont il le souhaiterait, et qu'il n'essaye pas de jouer les maris concernés, je n'étais pas stupide et Lydia non plus. C'était bien un soupire de soulagement qu'il avait poussé, rien a voir avec celui d'un époux résigné a avoir sa femme s'en aller avant lui
« Je vais prier pour elle. Quand, d'après vous ? »
« Suffisamment tôt.»
Sans rien rajouter, il prit la porte. Surtout qu'il s'abstienne de prier, Victoire n'avait pas besoin des prières d'un hypocrite qui cherchait surtout à se débarasser d'elle.
- Sécuriser sa position par un mariage,voilà qui est étonnant. Vous ne comptez pas vraiment, la marier à cet individu ?
Si le ton se voulait neutre, je n'avais pas pu m'empêcher d'y glisser un sarcasme quand à la première partie.
« Bien sûr que non. Nicole et vous serez bientôt très loin d'ici. »
Je me contentais d'un hochement de tête, alors qu'elle fouillait dans son armoire afin d'en ressortir une bouteille de whisky et de s'en servir un verre
- Pourquoi pas
« Une victoire se célèbre avec autre chose qu'une tasse de thé »
- Si j'ai bien compris, le commandant Judd peut toujours chercher son espion
« Je doute qu'il trouve. Mais je suis presque étonnée qu'il ait su reconnaitre les micro-points. Ca ne se fait plus depuis des années. ».
- On peut au moins lui reconnaître ça. J'ai connu un tyran avec plus de matières grises cela dit
Elle sourit vaguement
« Je ne crois pas que vous soyez de Colombie Britannique, April. Peu m'importe d'où vous venez, l'important c'est où vous allez. Cette technologie vous est-elle connue ? »
- C'est sûrement quelque chose de connu d'où je viens, mais pas de tout le monde. Va répondre April. Et de ce fait pas de moi
« C'est un système très astucieux de communication. Je me suis félicitée de l'avoir remis au goût du jour il y a des années. Il s'agir d'un texte ou d'une image rétréci pour empêcher qu'il soit vu par un destinataire non souhaité. Ce sont des sortes de microfilms d'un très petit diamètre - proche d'un millimètre, je dirais. Pas plus gros qu'un point, d'où le nom. Très facile à dissimuler dans une brochure - ou un bras. »
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
C’était le bruit au dehors qui l’avait alerté. Le bruit de plusieurs vans dont les portes se referme brusquement. Un seul regard par la fenêtre et son cœur avait fait un bond dans la poitrine. Ils étaient là. Et s’ils étaient là, ce n’était pas bon, mais alors pas bon du tout pour elle. Elle était censée être dans une espèce de spa pour Epouses coincées, pas ici habillée en Tante. En les entendant approcher, elle avait tenté de trouver refuge dans la première salle de lecture qui se présentait mais la voix d’un des Yeux lui signifia qu’elle s’était apparemment fait repérer.
- Et MERDE...
Elle avait pesté tout en regardant autour d’elle. Son regard se posa sur une armoire qui dieu merci se trouvait là pour une sombre raison. Sans prendre plus de temps de réflexion, elle fonça droit dessus et referma la porte de l’armoire sur elle au moment où l’homme armé pénétré dans la pièce. La main profondément appuyée sur ses lèvres, elle s’interdisait le moindre bruit. Elle était foutue. Il allait forcément la trouver puisqu’il était déjà en train de retourner la pièce. Elle avait fermé les yeux tandis qu’elle l’entendait s’approcher d’elle, son cœur battait à tout rompre et tandis qu’elle pariait sur sa chance... elle se téléporta à l’instant où il ouvrait brusquement la porte de l’armoire. Elle n’était pas partie bien loin, juste dans la salle à côté. Mais il y avait désormais deux bonnes nouvelles : ses pouvoirs fonctionnaient et pourrait sans doute les sortir toutes de là en cas d’urgence et plus personne ne la cherchait à présent.
Arrivé au soir, au dîner, elle s’était placée à côté d’April, en face d’Evangeline et Violette, tandis qu’Amélia servait le repas. Avec un regard dégoûtée, Victoire laissa le contenue de sa cuillère retomber mollement dans son bol.
- A quoi bon manger quand c'est pour manger une telle bouillie, surtout quand on a aucun besoin nutritif de base...
Elle avait ensuite tourné la tête vers April :
- Vous en savez plus sur ce qu'ils faisaient là, aujourd'hui ? Ils nous cherchent ? - Pas nous. Ils soupçonnent un espion à Ardua Hall, ils ont arrêté l'une des tantes, Tante Lydia est intervenue et elle sera relâchée, elle n'a rien à voir dans cette histoire, ils n'ont fait qu'arrêter une innocente juste à cause du lieu où elle travaillait. - Je vois... il ne reste pas beaucoup de temps à cet espion alors... ils étaient seuls ? Ou il était là ?
Mieux ne valait pas prononcer le nom de l’espion dans un réfectoire bondé, on était jamais assez prudents. Elle avait appuyé fortement sur le “il” avec une nouvelle mine de dégoût pour que l’identité de ce pronom ne soit pas équivoque.
- Oh l'espion en question est tranquille, vu leur efficacité...Quant à votre charmant mari il était présent. Il a l'intention de faire savoir à tout le monde que Bébé Nicole est ici. Et il semblait assez pressé à l'idée de vous remplacer.
Elle avait eu un pouffement de rire méprisant avant d’ajouter :
- Croyez-moi, on ne me remplace pas. Il est tombé sur un os ce sombre c...
C’est qu’elle en serait presque devenue vulgaire, elle s’était stoppée au dernier moment, regardant autour d’elle pour voir si l’une de ces harpies l’avaient entendues. Maintenant qu’elle était de nouveau elle-même, elle savait qu’elle ne craignait plus autant et seule la haine l’animait. Surtout depuis qu’elle savait maintenant ce qu’il comptait faire de Nicole.
-Et il n'est pas question que Nicole subisse ce type.
Lydia lui a dit ce qu'il voulait entendre, bien qu'elle se soit opposé au fait qu'il flatte son égo en l'épousant. J'enseigne techniquement aux futurs épouses le rôle qui sera le leur, a partir de là il était facile de dire qu'elle n'en avait pas l'étoffe pour le moment et de revenir plus tard. Suffisamment pour qu'elle soit hors de portée.
29 Mai 2020 Ardua Hall
Le matin du 29 Mai, Tante Lydia lui avait annoncé qu’elle devait de nouveau discuter avec son mari et elle était partie sans se retourner. Victoire avait profité de cette journée de “pause” pour décider de tester un peu les pouvoirs qui lui restaient en sa position. Si les pouvoirs rudimentaires comme la guérison sur blessures à l’arme blanche semblait toujours fonctionner, elle avait en revanche des sérieux doutes sur des choses plus importantes mais aussi plus utiles comme la téléportation. Elle avait senti qu’elle était capable de ressentir les auras des personnes à Ardua Hall mais pas spécialement en dehors de la Citadelle et elle se demandait si ses téléportations en étaient de même : elle s’était téléportée dans la salle juste à côté de celle où elle était la veille, mais pouvait-elle faire mieux, comme les ramener chez elle de façon rapide et efficace si les choses se corsaient ?
Très rapidement, elle s’était rendue compte que non. Elle avait tenté de se téléporter en Colombie Britannique, dans une ruelle qu’elle avait aperçu non loin du QG mais lorsqu’elle était arrivée à “destination”, elle put constater qu’elle pouvait déjà s’estimer heureuse d’être en Colombie Britannique car elle semblait à plus d’une dizaine de kilomètre de là où elle avait voulu se placer. Le retour vu encore plus chaotique. Elle se téléporta d’abord dans un port, toujours en Colombie Britannique alors qu’elle avait voulu retenter Ardua Hall. Ses deux essais suivants ne la déplacèrent d’ailleurs pas d’un poil. Le suivant l’emmena dans un champ qu’elle ne savait pas situer puis elle se retrouva dans un quartier chic et austère et à en juger par les hommes en mitraillettes un peu partout, elle pouvait déjà s’estimer “heureuse” d’être à Gilead. Elle s’était re téléporter rapidement avant que les gardes ne la voient et elle se retrouva alors dans le bureau d’une maison. Son sang se glaça lorsqu’elle perçu très distinctement la voix de Tante Lydia, suivi de celle de son Mari. Elle était de retour dans son ancienne maison. Elle ne parvint pas à entendre ce qu’il se disait mais elle s’en fichait, elle avait bien plus urgent comme de fair de nouveau fonctionner cette téléportation qui faisait des siennes. Après 3 nouveaux essais infructueux où elle resta scotchée dans le bureau avant d’enfin arriver dans un endroit totalement inconnu d’Ardua Hall où elle préféra marcher pour retrouver la chambre dans laquelle tout ce foutu périple avait commencé.
30 Mai 2020 Ardua Hall
Pas de Lydia.
Elle n’était pas rentrée la veille et personne ne l’avait vu de toute la journée. Elle avait pourtant demandé à plusieurs personnes qui étaient proches d’elle comme cette Tante Vidala. Elle avait aussi demandé aux filles de son groupe : personne ne l’avait vu. Le soir, après le dîner, Amelia restait donc son dernier espoir pendant qu’elle débarrassait les assiettes mais elle ne l’avait pas vu non plus.
- Je vais y aller. Je vais retourner là-bas !
Bien sûr, Amélia n’avait aucune idée de ce que signifiait “là-bas”, elle n’avait parlé de ses essais de téléportations infructueux à personne. Elle se contenta de papillonner des yeux et dire :
- Euh... aller où ? - Me suivre, sans doute. En tout cas si vous êtes toujours fidèle à vos convictions. Vous aussi, Martha Amelia.
Victoire fit alors volte-face pour découvrir devant elles Tante Lydia, apparemment en vie et en bonne santé. Le cœur battant, elle posa sa main dessus :
- Où étiez-vous passée ? On s’est fait un sang d’encre !
Elle avait fini par suivre Lydia, tout comme Amelia et elles étaient allées récupérer Violette et April dans leurs appartements avant d’aller vers la chambre des dernières filles avec lesquelles Evangeline dormait. Ce fut Victoria qui ouvrit la porte lorsque la Tante frappa :
- Fermez bien derrière nous, le temps manque. Où est Nicole ? - Dans sa chambre. - Allez la chercher, c'est une urgence. - Qu’est-ce qui se passe ? Que vous est-il arrivé ? Vous êtes partie deux jours, on commençait à s'inquiéter... - J'évaluais l'étendue du problème qu'est l'intrusion des Yeux à Ardua Hall et ses implications et j'y trouvais des solutions. C’est à dire ?
La matrone garda le silence, se contentant uniquement de demander du thé à Amélia qui servit tout le monde : Evangeline, April, Violette, Lydia, Immortelle, Victoria et Nicole (quand elles reviendraient), Victoire et bien-sûr, Amelia se servit une tasse également. Une fois que les deux jeunes filles les eurent rejoints, Lydia reprit la parole, répondant enfin à la question de Victoire :
- Il va falloir la jouer serré. Votre Epoux (elle observa Victoire) n'a heureusement rien d'incriminant en sa possession mais je n'ai pu le dissuader de ses projets de mariage avec Nicole en live. - Putain de merde ! - Votre langage, jeune fille. Il faut partir dès demain. Aussi tôt que possible. Malheureusement vous ne pourrez prendre un avion diplomatique (ndlr : le moyen de transport habituel des Jeunes Filles aux Perles) et certains de nos itinéraires ont été découverts. Heureusement tous ne le sont pas. En revanche, je n'ai pu décaler le séjour de repos que Suppliante Immortelle devait effectuer sous l'identité de Nicole, une ruse qui n'aurait de toute façon pas duré longtemps. - Tante Helena aime compter les Suppliantes - elle s'apercevra vite qu'il y en a une de plus. - En effet. C'est pourquoi Suppliante Immortelle, vous allez devoir vous cacher. Ici même, au sein d'Ardua Hall. La réussite de notre mission en dépend. - Et vous comptez nous faire partir comment alors ? Vu le nombre que nous sommes, nous n'allons pas passer inaperçu... - Tante Victoria et Nicole seront des Jeunes Filles aux Perles. Evangeline et Violette aussi. Vous (elle l'observa de nouveau) et April resterez des Tantes. Quant à Amelia... Les Martha sont pour ainsi dire invisibles, si vous vous taisez suffisamment (elle regardait à présent Amelia sévèrement) ça devrait marcher. Vous avez des papiers justifiant d'une mission officielle à effectuer.
La dernière phrase étant destinée à April et Victoire, toutes deux hochèrent la tête.
- Donc nous partirons en groupe séparés ? Ou vous avez trouvé le moyen de nous réunir ?
Elle n’aimait pas l’idée d’être séparée des autres. Dans ce pays, une disparition était si vite arrivée. Elle s’était promis qu’elle ne repartirait pas sans l’une d’elle mais passer en petit groupe était peut-être aussi leur seule chance.
- C’est l’idée. Pour un temps, du moins. - Bon... et d'où devons-nous partir ? Et comment ? - Vous partirez toutes d'ici par la porte est à 6h30 demain matin. Deux voitures noires vous attendront. La première pour les Tantes, l'autre pour les Suppliantes. Amelia, vous prendrez le bus. Toutes irez à Portsmouth où vous prendrez toutes le même bus. Voici des plans.
Elle ne donna un à Victoire, Evangeline et Victoria.
- Sortez là où il y a une croix. Les mots de passe seront "jour de mai" et "lune de juin". Le contact là-bas vous communiquera la suite de l'itinéraire. Nicole, si nous réussissons, l'identité de ceux qui ont tué vos parents adoptifs sera révélée. Si vous réussissez, il existe une possibilité - infime - que vous soyez réunies avec votre mère biologique. Elle est au courant de cette possibilité depuis un moment. - C'est ça que vous avez implanté dans son bras ? - Entre autres choses. Vous seriez surprise de savoir tout ce qu'on peut mettre dans un micropoint.
Pas tellement. Elle avait tellement lu de choses pour tuer le temps lors de sa captivité appelé aussi “mariage” par le commun des mortels qu’elle en avait fini par lire toute la bibliothèque de l’Olympe, tous les livres qui lui étaient permis, des plus intéressants à ceux dont elle se foutait royalement et le chapitre des micropoints n’avait pas échappé à sa lecture.
- Je n'en doute pas... je voulais vous demander... pourquoi aviez-vous absolument besoin d'elle pour transmettre ce genre d'information ? Un micropoint peut être transmis à n'importe qui... même des animaux... ça aurait éviter de la mettre en danger... - Il m'a semblé pertinent qu'une enfant aussi importante aux yeux - dans tous les sens du terme - de Gilead soit aussi celle qui permette sa chute. Mais il m'a aussi semblé qu'elle avait besoin de savoir d'où elle venait pour comprendre ce que nous faisons. Et qui n'espère pas que ces deux jeunes filles soient un jour réunies avec celle qui leur a donné le jour ? - Ce serait si merveilleux !
Immortelle semblait véritablement emballée par l’histoire et Victoire avait gardé le silence en signe de respect car elle n’était pas du tout d’accord avec l’idée. Elle n’avait pas conscience qu’elle avait juste forcé cette pauvre fille à venir, pauvre fille à qui elle faisait courir un danger monstrueux, juste pour la beauté du geste. Si elles ne réussissaient pas, elle serait mariée de force à Judd puis sans aucun doute tuée (et ce serait sans doute le moins des maux... Il y avait aussi l’hypothèse qu’il ai tué toutes les précédentes pour être sûr de l’avoir elle...) et tout ça parce que le titre serait plutôt accrocheur si par miracles elles y parvenaient.
- J'espère que tout se passera bien... Merci pour votre aide tante Lydia, et votre combat. - C'est aussi le vôtre... Oh, une dernière chose. Il arrive souvent à Tante Vidala de se promener de bon matin dans les jardins. Si elle aperçoit votre convoi, sachant que les vraies Jeunes Filles aux Perles ne partent que la semaine prochaine, elle pourrait... compromettre votre mission. Je compte sur vous pour agir rapidement.
La déesse hocha la tête d’un air entendu et Nicole demanda :
- Ça veut dire qu'on peut la cogner ?
Immortelle et Victoria semblaient choquée mais Victoire avait levé les mains comme si elle s’était faite braquée tout en se défendant, n’éprouvant aucun remords dans ce qu’elle disait :
- Moi je l'avais compris comme ça en tout cas... - La force de l'âge est un atout - les atouts devraient, selon moi, être employés.