« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Si un jour quelqu’un venait la sortir de ce merdier, ou si un jour Gilead chutait, Violette savait qu’elle porterait constamment une montre à son poignet. C’était tellement déroutant de ne pas savoir l’heure qu’il était. Et vu la faible luminosité dans sa chambre, c’était difficile de deviner quand le soleil était au zénith ou non. La seule chose de fiable c’était quand la nuit tombait et quand le jour se levait. Il était également possible pour Violette de savoir lorsqu’il était à peu près 9H puisque la Martha Amelia lui apportait son petit déjeuner. Elle repassait plusieurs dizaines de minute pour reprendre le plateau. Et Violette demeurait confinée. Souvent, vers 12H, Martha Amelia lui ramenait un nouveau plateau repas. Mais cette fois-ci, une autre Martha vint à la porte de Violette. Et sans doute plutôt que 12H. Cette Martha paraissait moins sympathique qu’Amelia. Pas un bonjour, pas une marque de politesse. Elle n’avait même pas frapper à la porte.
« Faut y aller. »
Violette fronça les sourcils. Où devait-elle aller ? En quelques secondes, Violette se rappela de la conversation qu’elle avait eu avec la Martha Amelia. Une particution avait lieu aujourd’hui. Toutes les femmes devaient s’y rendre. Alors Violette se leva de son lit sans broncher, et sans dire aucun mot à la Martha. Elle lui avait même pas adressé un regard. Après avoir mis ses ailes, Violette se dirigea vers la sortie de la demeure.
Là, Deglen l’attendait déjà. Violette était tellement ravie de la revoir. La jeune fille était tout sourire en ouvrant et refermant le portail après être sortie. Mais son sourire s’effaça bien rapidement lorsqu’elle aperçut le visage de Deglen. Ce n’était absolument pas Emily, pas sa binôme. Où était-elle donc passée ? Que lui était-il arrivé ?
« Où est mon binôme, Deglen ? » « Je suis Deglen » répondit-elle froidement avant de se remettre en route vers le van noir qui les attendait au bout de la rue. « Qu’est-il arrivé à la précédente Deglen ? » demanda Violette d’un ton sec. « Sans doute des ennuis. Et tu en auras aussi si tu poses trop de questions. » « Hum… »
Violette était tellement dégoûtée qu’Emily ne soit plus là. Alors elle opina simplement, redevenant silencieuse. De toute façon, cette nouvelle Deglen n’avait pas l’air aussi sympa que la précédente. Violette baissa la tête et monta dans le van. Il y avait déjà 6 autres Servantes dedans. Une fois à l’intérieur, le van commença à se mettre en route, roulant un petit moment.
Leur destination était un stade où l’on pouvait déjà apercevoir les Commandants, tous ensembles dans une partie des gradins. Dans une autre partie, il y avait les Epouses, de l’autre les Tantes et enfin les Martha. Les Servantes, elles, n’avaient pas de partie de gradins réservés à elles. Non. Elles devaient se rendre au centre de la pelouse. Marchant en binôme, elles se mirent dans une façon bien précise, comme si elles étaient à l’école. Violette était quelque peu stressée. Elle hésitait encore à y prendre part. Ce n’était pas dans sa nature profonde de faire du mal à quelqu’un. Alors, toujours la tête baissée, silencieuse, Violette s’était mise à sa place, agenouillée sur un oreiller rouge.
Lorsque toutes les Servantes furent à leur place, Tante Lydia s’avança vers les filles, micro en main. Elle se trouvait de l’autre côté de la pelouse.
« Bonjour à toutes. » « Bonjour Tante Lydia ! » s’exclamèrent les Servantes, en chœur. « Je suis sûre que nous savons toutes quelles circonstances malheureuses nous réunissent en cette belle matinée tout comme je suis certaine que chacune d'entre vous préférez faire autre chose. Mais le devoir est une maitresse intransigeante et c'est en son nom que nous sommes ici aujourd'hui. »
A ce moment-là, deux Yeux amenèrent un homme dont le visage était dissimulé par une cagoule extra-large. Violette n’avait toujours pas levée la tête.
« Cet homme… » commença Tante Lydia en le désigne d'un geste de la main pendant qu'un Oeil enlève sa cagoule pour montrer un homme ayant la cinquantaine, échevelé mais qui semblait avoir un haut rang social. « …a été déclaré coupable de viol. »
C’était le mot de trop. A l’instant où le dernier mot fut prononcé, Violette serra les dents, ferma son poing tout en le serrant aussi. Un flot de pensée et d’émotion envahirent Violette. Automatiquement son propre viol remonta à la surface, avec tout ce qu’elle avait ressenti, pendant et après ce drame. Il y avait également l’envie de vengeance et de la rancœur qui prenaient place dans son esprit. Violette releva la tête, voulant voir le visage de cette pourriture. Un homme que Violette ne connaissait pas. Puis en quelques secondes, son visage changea, prenant celui d’un homme que Violette connaissait particulièrement bien : son violeur. Là, la rancœur et la vengeance venaient de grandir en elle. La jeune fille qui n’osait pas participer à une Particution n’était plus qu’un lointain souvenir.
« Comme vous le savez, la peine encourue pour viol est la mort. Cette créature dégoûtante ne nous laisse pas le choix. » « C'est pas vrai, j'ai rien fait ! » clama l’homme mais les Yeux qui le gardait le firent rapidement taire. « N'ai-je pas raison mes filles ? » « Oui Tante Lydia » s’exclamèrent Violette et le reste des Servantes « Mais ce n'est pas le pire. Et vous savez que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger du mieux que je peux. Mais parfois le monde est vraiment un endroit très laid. Et nous ne pouvons pas nous débarrasser de cette laideur ni nous en cacher. Cet homme… » Tante Lydia fit une pause. « …a violé sa propre fille. »
Cette annonce eut l’effet d’une bombe parmi les Servantes mais apparemment aussi chez les Tantes. En effet, parmi elles, il semblait y avoir de l’agitation. La brune plissa les yeux afin de tenter de voir ce qui s’était passé. Une des suppliantes venait de s’évanouir. Chez les Servantes, l’agitation était toute palpable. Certaines des voisines de Violette, dont la nouvelle Deglen, étaient très énervées. C’était pareil pour Violette. Elle était révoltée. Non seulement un viol était un acte traumatisant, affreux et horrible. Mais lorsque l’auteur était son propre père, c’était carrément contre-nature.
« Du calme, mes filles. »
Le bruit dans le rang des Servantes se fit moins fort.
« Maintenant, levez-vous. »
Toutes les Servantes se levèrent.
« Vos ailes. »
Toutes les Servantes enlevèrent leur coiffe blanche pour la laisser sur l’oreiller rouge devant elles.
« Vous pouvez vous avancer et former un cercle. »
Sans plus attendre, les Servantes s’exécutèrent et rapidement un cercle se créa autour du violeur. Les Yeux s’étaient éloignés, laissant l’homme à genoux, les mains ligotés.
« A mon coup de sifflet son sort sera entre vos mains jusqu’à ce que je siffle à nouveau. »
Le cercle devint plus petit, toutes se rapprochaient dangereusement de l’homme. Puis le coup de sifflet se fit entendre. A cet instant, Violette avait disparu, remplacée par la fille qui avait été violée, par la fille qui cherchait à panser ses blessures par n’importe quel moyen. Et là, on lui offrait ce moyen sur un plateau d’argent. Violette était entrée dans un état second.
Toutes les filles s’élancèrent sur l’homme, lui assignant plusieurs coups. Violette lui donna plusieurs coups de pied, essayant de bien les placer…notamment en dessous de la ceinture. Elle le frappa avec ses mains. Certaines des filles lui arrachèrent les cheveux. Ce n’était pas beau à voir. Il saignait à plusieurs endroits. Il commençait même à cracher du sang. Violette tourna la tête. Ses compagnes d’infortune s’en donnaient autant à cœur joie que Violette. Certaines avaient même trouvé des pierres, le lapidant. Violette ramassa une de ses pierres et donna un grand coup à la tempe. Puis un autre grand coup de l’autre côté. Il était bientôt fini. Les éclaboussures de sang étaient nombreuses. Violette devait sans doute en avoir sur elle.
Le coup de sifflet retentit une nouvelle fois, mettant fin au calvaire de l’homme…qui au final, ne mit pas bien longtemps à décéder de ses blessures. La jeune fille sortit de son état second, faisant tomber la pierre au sol. C’est à ce moment-là qu’elle commença à comprendre ce qu’elle venait de faire. Elle venait de tuer…C’est également à ce moment-là que Violette sentit une vive douleur à son bras. Portant une attention particulière à ce qui lui faisait du mal. Son avant-bras gauche avait une blessure assez profonde…et surtout une marque particulière (God Love) à laquelle elle n’avait pas fait attention. Violette serra les dents, posant une main contre sa blessure puis retourna à sa place. Mais apparemment, sa blessure n’était pas restée invisible aux yeux de Tante Lydia. En effet, cette dernière arriva vers elle.
« Il faut faire soigner cette blessure, Defrederick. »
Et Violette opina, sans avoir réellement le choix, suivant Tante Lydia.
☾ ANESIDORA
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
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Finalement nous avions été amenées à Ardua Hall. Mais peut-être n'était ce pas plus mal. Il y avait des lois que même le Commandant Judd ne pouvait ignorer et celle qui réservait exclusivement Ardua Hall aux femmes en faisait partie. Sauf en cas d'extrême force majeure mais vu le souci qu'il accordait à son Epouse, je doutai sérieusement qu'elle en constitue une. Peut-être espérait-il l'avoir envoyée dans un mouroir et ne la revoir qu'entre quatre planches d'ici quelques semaines ou jours. Je ne savais pas quels stratagèmes étaient en place en dehors du poison afin de la faire disparaitre et franchement je n'avais pas envie de savoir. Quant à moi, comme toujours, je ferai ce qu'on me demanderai. Ce n'est pas comme si les Martha ont réellement le choix, de toute façon. En dehors des Non-Femmes envoyées dans les Colonies et des Econo-femmes qui sont à la fois Epouse, Servante et Martha pour leur mari, les Martha sont relativement au bas de l'échelle sociale. Si j'avais fait des études plus lettrées dans ma vie d'avant j'aurais pu espérer être une Tante mais pouvais-je deviner que les choses tourneraient ainsi ? Sur les ordres de Tante Lydia, j'avais laissé Victoire dans une chambre où quelqu'un de qualifié prendrait soin d'elle et je m'étais dirigée vers les cuisines pour faire du thé (ndlr : cette mission sera connue comme celle où Amelia aura fait du thé à chaque post - apparemment) et l'apporter à une jeune Suppliante - Tante Immortelle - qui avait fait un malaise lors de la Particicution de fin de matinée. Et qui pouvait l'en blâmer ? Ces cérémonies étaient horribles. Moi-même je ne parvenais pas à les soutenir du regard, quand bien même la personne exécutée avait commis les actes les plus inhumains qui soient. Ce matin c'était un viol, d'après le bruit qui avait couru dans les couloirs. Perpétré par le Dr Grove, éminent dentiste de Gilead et père d'une des Tantes en devenir. Le monde était suffisamment moche pour que je puisse lire entre les lignes et comprendre pourquoi la jeune fille s'était évanouie. J'aurais aimé lui trouver un carré de chocolat qui aurait été un réconfort supplémentaire, malheureusement, Tante Immortelle devrait se contenter d'une tasse de thé. J'arrivai les bras chargés du plateau dans la chambre de l'aile hospitalière d'Ardua Hall dans laquelle Tante Immortelle avait pour consigne de se reposer jusqu'au lendemain. Mes manches encore retroussées d'avoir hâtivement terminé la vaisselle, je ne me préoccupai pas à ce moment précis de l'étrange marque sur mon avant bras gauche. GOD et LOVE entrelacés au niveau du O. J'avais beau chercher, impossible de me rappeler quand et comment c'était arrivé. On aurait dit que quelqu'un avait sciemment effacé une partie des informations contenues dans mon esprit. Du brainwashing de Gilead ? Autre chose ? Ici encore je n'avais pas la réponse. - Buvez, ça vous fera du bien, encourageai-je Tante Immortelle avec un sourire réconfortant. Elle se redressa et suivit mon conseil pendant que je retapais son oreiller. Tante Immortelle ne devait pas avoir beaucoup plus de 20 ans et son visage très juvénile donnait l'impression qu'elle en avait à peine 15. C'était encore une enfant qui avait traversé de terribles épreuves que la plupart des gens, Dieu merci, ne traversaient même pas en une vie entière. J'en étais à ce niveau de ma réflexion quand une Tante entra, sans doute pour prendre des nouvelles de la jeune fille. Je m'écartai encore davantage du lit, me sentant presque coupable (mais de quoi ? je ne faisais que le travail qu'on me demandait de faire) et croisai son regard. J'aurais aimé m'y plonger pendant des heures. Ce visage… Je l'avais déjà vu. Plusieurs fois. Dans nos vies d'avant, sans aucun doute. Pour qu'il me soit si familier sans être celui de Tante Lydia (au demeurant la Tante la plus célèbre de Gilead) il ne pouvait qu'en être ainsi. Mais fixer ainsi une Tante n'était pas très poli et je me repris, à regret, avant de la saluer : - Bonjour ma Sœur… Ma Tante, me corrigeai-je aussi rapidement que les mots m'avaient échappée. Ma Tante, réaffirmai-je ensuite avec plus de conviction. La Tante en face de moi ne sembla pas d'humeur à me réprimander et je me détendis immédiatement. J'eus l'impression qu'elle aussi m'avait reconnu, même si elle n'en laissa quasiment rien paraître. - Bonjour… - Martha Amelia, complétai-je pour elle, presque flattée qu'une femme aussi - Je vois que vous occupez de Tante Immortelle, continua-t-elle, très factuelle. Comment va-t-elle ? - Aussi bien qu'on peut après pareille matinée. J'ai fini, d'ailleurs. Si vous êtes ici pour l'examiner, je vais vous laisser. - Je ne fais pas partie, des personnes ayant les compétences en ce qui concerne l'état de santé de nos Suppliantes, m'informa la Tante. Mon rôle est surtout d'enseigner. Je voulais simplement m'assurer que Tante Immortelle n'était pas laissée toute seule à l'infirmerie. - Oh, je vois. Très bien. La Tante infirmière passera sans doute plus tard alors. Mais je n'ai pas entendu dire que Tante Immortelle ne pouvait pas recevoir de visite. Je dois retourner travailler mais vous pouvez rester, je pense. Les Martha tout particulièrement n'étaient pas supposées trainasser et faire la conversation tant que les tâches qui leur incombaient n'étaient pas remplies. Ardua Hall étant immense, j'en avais pour la journée et à moins qu'elle n'ait besoin de moi je devais oublier cette impression si familière que cette Tante provoquait chez moi. - Merci de vous en être occupée, je vais prendre le relais a présent en attendant que La Tante Infirmière ne vienne l'examiner, conclut cette dernière tandis que je me glissai hors de la pièce. Une fois mon plateau vide déposé en cuisine, je pris la direction du potager où j'allais sans doute pouvoir m'affairer une grande partie de la journée. Non pas que cela me dérange. Je n'étais pas mauvaise pour cultiver la terre et en avoir sous les ongles ne me dérangeait pas. En fait, j'étais appliquée dans ma tâche, si bien que je ne m'aperçus pas tout de suite qu'on m'observait et sursautai presque en apercevant une jeune fille en tenue de Suppliante dont on distinguait quelques mèches vertes sous la coiffe. - Bonjour, la saluai-je amicalement. Je peux vous aider ? - Z'êtes une Martha, vous, nan ? demanda la jeune fille, sans doute âgée d'une quinzaine d'années. - En effet. Et vous une nouvelle convertie, répliquai-je plus spontanément qu'on ne devrait. - Comment vous le savez ? s'écria presque la jeune fille, alarmée par ma déduction. - Les cheveux verts, expliquai-je dans un sourire. Ca n'existe pas à Gilead. Mais ne vous en faites pas, ça finira par partir. - Ah oui, c'est vrai, réalisa la jeune fille, soulagée. Elle resta là, silencieuse, à m'observer un moment et comme je n'avais toujours pas rabaissé mes manches, la jeune fille finit par remarquer la marque sur mon avant-bras gauche. - C'est quoi sur vot' bras ? demanda-t-elle avec un vif intérêt, se penchant pour mieux observer. C'est vous la…. - La quoi ? l'incitai-je à poursuivre, intéressée à mon tour tandis qu'elle avait blêmi, donnant l'impression d'avoir commis une gaffe dont je ne mesurais pas l'importance (alors que des impairs, j'en ai commis pas mal au long de ma vie). - Non. Rien. Oubliez. Je me suis trompée, assura la jeune fille en s'en allant précipitamment. Je n'avais pas le temps de lui courir après et même si je l'avais eu ce n'était pas mon rôle. Le potager n'allait pas s'entretenir tout seul. Mais je décidai de couvrir mon avant-bras, juste au cas où.
April King
« Long live the queen »
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BENIT SOIT LE FRUIT
And don't tell me what to do
and don't telle me what to say
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Sarabi
La Tante infirmière était arrivé très rapidement, aussi avais-je laissé Tante Imortelle à ses bons soins et prit congé. La rencontre de tout a l'heure avec cette Martha du nom d'Amelia, m'avait pour ainsi dire troublé. Il y avait chez-elle quelque chose de familier, comme si nous avions eu l'occasion de nous côtoyer de manière régulière. Cela datait-il d'avant ? Mon esprit était trop flou pour former un souvenir concret et pourtant, quelque chose me disait de ne pas ignorer ce sentiment, tout comme la manière dont elle m'avait désigné. Quelqu'un d'autres y aurait certainement vu, une simple erreur de langage, il est vrai que de la vie d'avant, Ardua Hall et sa communauté pouvait s'apparenter à un couvent, et les Tante des religieuses. Pourtant, il y avait comme une petite voix interne qui me murmurait qu'il s'agissait d'autre chose. En plus de cette impression de familiarité, il y avait autre chose qui m'avait interpellé. Ses manches étant retroussés, j'avais pu remarquer les mots GOD et LOVE au niveau de son poignet. Probablement n'aurais-je pas prêté plus d'attention que cela à cette marque si par une étrange coïncidence, je ne possédais pas la même. Et justement, quelque chose me disait que c'était peut-être un peut gros pour en être une. Néanmoins, je n'eus pas le temps de me pencher plus en détail sur la question étant donné que Tante Lydia arrivait de l'extérieur, l'air manifestement très content d'elle :
« Béni soit le fruit. » Dit-elle chaleureusement
- Que le seigneur ouvre. Répondis-je par automatisme. Si je puis me permettre, vous me paressez fort satisfaite Tante Lydia, dois-je en conclure que tout s'est déroulé comme vous le souhaitiez ?
Disons qu'il était assez rare de la voir d'humeur aussi joyeuse. Les nouvelles devaient vraiment être exceptionnelles pour que ce soit le cas.
« C'est très exact. Venez donc boire un verre de lait dans mon bureau, je vais vous expliquer. Je pense que vous avez déjà amplement démontré votre loyauté envers Ardua Hall - contrairement à d'autres. »
Je choisis de ne pas poser de questions, et de lui emboîter le pas. Pour autant, cela ne m'empêchais de mémoriser, et de conserver l'information pour plus tard. J'avais appris depuis le temps, que lorsque Tante Lydia faisait ce genre de remarques ce n'était jamais par hasard. Aussi, afin d'en savoir plus, mieux valait faire ses investigations soit-même. Arrivé devant son bureau, elle interpella une Martha lui demandant deux verres de lait dans son bureau. Après que la Martha ait dit s'en occuper, nous arrivâmes finalement dans le bureau de Tante Lydia où elle me fit signe de m'asseoir tandis-que les deux verres demandés arrivaient. Après avoir bien vérifié que la porte était fermé comme il se doit, Tante Lydia vint s'asseoir en face de moi :
« Vous souvenez vous de notre petite discussion d'hier soir au sujet d'une certaine explosion et d'un certain bébé ? »
- Il est dur d'oublier une telle conversation. Admis-je
« Et je compte sur Tante Vidala pour l'avoir espionnée et ne pas l'oublier. Maintenant, nous pouvons parler de la vérité - celle que je viens d'annoncer au Commandant Judd et que j'ai la conviction que vous m'aiderez à préserver. »
Suite à cette dernière phrase, elle s'avança légèrement tout en pressant mon avant bras gauche avec un regard perçant. Quelqu'un d'autre aurait peut-être pu se sentir intimidé, pour autant ce n'était pas mon cas. Tante Lydia était puissante, mais au fond de moi il y avait quelque chose qui m'incitait à garder la tête haute sans me laisser démonter. Aussi ne laissais-je filtrer aucune émotion particulière sur mon visage, pour autant cela ne m'empêchait pas de me questionner : Etait-elle au courant pour cette marque sur mon avant bras ? Et si oui, y était-elle pour quelque chose ? Encore une fois, cela me semblait être bien trop gros pour n'être qu'une simple coïncidence
- Je vous écoute
« Je suis heureuse de vous informer que Bébé Nicole est arrivée saine et sauve à Gilead. Nos Jeunes Filles aux Perles ont été décisives dans ce succès. Elles ont suivi mes instructions à la lettre et l'ont prise sous leur aile en tant que nouvelle convertie - la convaincant de nous rejoindre. Nos Jeunes Filles l'ont achetée à l'homme qui avait gagné de l'influence sur elle. C'est Suppliante Béatrice qui s'est occupée de la transaction - sans connaître l'identité de la jeune fille, toutefois. »
Suppliante Béatrice...N'était-ce pas celle qui était partie en Colombie Britannique avec Evangeline ? Hors il m'était impossible d'ignorer qui était la Perle ramenée par cette dernière puisque nous avions été assise ensemble lors de la cérémonie. Cela ne voulait dire qu'une chose :
- Vous voulez dire, que la Perle ramenée par Tante Evangeline est en réalité Bébé Nicole ?
« Il arrive en effet parfois que deux et deux fassent quatre. » Répondit-elle avec un sourire ravis. « Naturellement, j'avais simplement demandé à ce que nos Jeunes Filles cherchent une marque spécifique que la jeune fille se serait infligée elle-même - qu'elles ont trouvée. Elle est pour le moment confiée aux bons soins des Suppliantes Victoria et Immortelle - quand celle ci sera rétablie - qui savent faire preuve d'empathie et je compte sur vous pour aider notre précieux trésor à s'accommoder à sa nouvelle vie. N'en déplaise au Commandant Judd, il n'est pas encore temps de révéler sa présence tant que nous ne nous sommes pas assurés qu'elle s'est acclimatée à la vie à Gilead. Parfois les converties ont des attentes trop hautes de notre régime et il est nécessaire que Jade prenne conscience de la réalité de ce que nous avons à offrir. N'hésitez pas à solliciter les services de Tante Evangeline dans cette mission. Je crois. »
- Vous pouvez compter sur moi, je ferais en sorte que Jade prenne bien conscience de ce qu'est Gilead, et de comment s'y adapter afin que tout se passe pour le mieux. Je pense que l'aide de Tante Evangeline sera précieuse sur cette affaire.
« Alors c'est entendu, vous pouvez y aller. »
Je prit congé, sortant du bureau de Tante Lydia alors que je me dirigeais vers l'infirmerie. Je savais que je n'étais pas abillité à donner la véritable identité de Jade. Dans un premier temps, il allait falloir que j'aille trouver séparément toutes les personnes qui allaient être impliqués. C'était d'ailleurs la raison principale pour laquelle je me dirigeais présentement vers l'infirmerie que j'avais quitté un peu plus tôt, normalement Suppliante Immortelle devrait toujours s'y trouver. J'en avais déjà donc une sur trois, ce serait plus facile de commencer par là et après m'occuper d'aller chercher Suppliante Victoria ainsi que Tante Evangeline. Néanmoins, en franchissant la porte de l'infirmerie j'eus la surprise des les découvrir toutes les trois à l'intérieur. Voilà qui me simplifiait singulièrement la tâche :
- Vous voilà toute les trois, c'est justement vous que je cherchais. Je viens de m'entretenir avec Tante Lydia au sujet des Perles qui ont été ramené. Elle souhaiterait que nous nous occupions de Jade, afin de l'aider à mieux s'intégrer à Gilead. D'ailleurs, quelqu'un sait où elle se trouve ?
« Bonjour Tante April. Oui, elle se repose dans sa chambre pour le moment. »
Etant donné ce qu'il s'était passé ce matin, je n'en étais pas étonné. Devoir assister à une particution en guise de première expérience avec Gilead avait de quoi retourner n'importe qui. Il n'était pas étonnant qu'elle ait besoin d'être un peu seul pour digérer ce qu'il venait de se passer. Pour n'importe qui n'y étant pas habitué cela pouvait paraître bien barbare. Et même lorsqu'on l'on y était habitué cela ne voulait pas pour autant dire que l'on appréciait et cautionnait ce genre de lynchage publique.
« Une Particicution dès le premier jour c'est éprouvant. Je lui ai conseillé de se reposer. Elle a vu Be... Suppliante Immortelle s'évanouir. Ca l'a beaucoup affectée. »
- Je comprends, mieux vaut ne pas trop la brusquer dans ce cas. Et puis Suppliante Immortelle a également besoin de repos. Nous devrons néanmoins nous atteler à notre tâche, dès qu'elle sera rétablit, Tante Lydia souhaite que les Perles ramené commencent au plus vite leur apprentissage, afin de pouvoir établir la manière dont elles pourront participer au bon fonctionnement de Gilead.
J'avais volontairement choisit de pas évoquer plus en détail les évènements survenus dans la matinée afin de ne pas causer plus de tracas que cela à Suppliante Immortelle. La pauvre avait eu son lot d'émotions pour la journée.
« Suppliante Immortelle va mieux, elle pourra regarder sa chambre ce soir. Mais je pense qu'il lui faudra du temps pour se remettre du choc... » Répondit Tante Evangeline en secouant la tête.
- Le mieux sera de commencer en douceur alors, l'idée n'est de brusquer personne particulièrement si vous voulons que Jade puisse s'intégrer correctement à Gilead. C'est après tout, un nouvel endroit avec de nouvelles choses à assimiler pour elle.
« Et une nouvelle façon de parler. J'ai peur qu'elle ait de la peine avec cet aspect. »
Oui cela aussi, d'ailleurs ce serait peut-être une bonne idée de commencer par cela maintenant que j'y pensais. Avant de chercher à lui faire connaître tout un tas de choses, le mieux était encore de corriger ce qui devait l'être comme sa manière de parler. A Gilead, la manière dont elle s'exprimait serait tout sauf toléré.
- Nous serons là pour l'aider. Assurais-je
« J'ai cru comprendre qu'elle a grandit au sein d'un environnement violent, je crains qu'elle n'ai jamais de bon exemple à suivre dans sa vie, avant aujourd'hui. » Intervint Tante Evangeline
Effectivement, cela expliquait pas mal de choses
- Et c'est justement pour cette raison que Tante Lydia a souhaité que ce soit nous quatre qui nous occupions d'elle. Suppliante Immortelle et Suppliante Victoria savent faire preuve de suffisamment d'empathie pour ne pas la brusquer. Quant a vous, Tante Evangeline vous avez déjà réussi à gagner sa confiance ainsi qu'a en savoir plus sur sa vie d'avant, cela permettra non seulement de ne pas bousculer ses repaires mais également d'aider quant à la manière de s'y prendre avec Jade. Pour ma part, mes élèves ne se sont a priori jamais plainte quant à ma manière d'enseigner. Aussi, j'ose croire que je sais y faire de ce côté là.
« Nous sommes honorées, Tante Immortelle et moi, de l'aider sur ce chemin. D'autant qu'elle sait déjà lire et écrire - elle a donc moins de choses à apprendre que nous à son âge. »
Je hochais simplement la tête, tandis-que cela concluait notre discussion sur Jade. Nous aurions le temps de voir plus en détail en quoi nous allions nous impliquer dans son enseignement.
Evangeline Dreamword
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Willa Holland
"Okay, this is a bird."
"...Why I am even talking to you ?"
"..."
| Conte : La princesse et la grenouille, Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Evangeline, l'Etoile des voeux
Suite à la visite de Tante April à l’infirmerie, Evangeline est restée un peu auprès de Tante Immortelle avant de rejoindre la grande salle pour le diner. Une fois le repas terminé, elle rejoint ses quartiers en compagnie de Jade, qu’elle tente d’accompagner au mieux et de reprendre avec bienveillance à chaque fois que son langage dérape et n’est pas digne des lieux dans lesquels elle se trouve désormais. L’apprentissage sera peut-être long mais elle ne doute pas, en tout cas, qu’elle est ici dans un milieu bien plus sain que celui qu’elle avait eu dans sa famille violente, ou même dans la rue aux côtés de cet homme tout aussi violent. Il n’est pas aisé de se faire à une toute nouvelle vie, mais elle est à ses côtés pour l’aider à s’adapter au mieux. Elle sera plus heureuse ici, elle n’en doute pas un instant.
Elle vient juste d’être transférée dans ses nouveaux quartiers, avec Victoria, Immortelle, et Jade. Elle échange d’ailleurs un regard avec les deux premières lorsque la nouvelle arrivée s’enferme dans sa chambre, en décrétant qu’elle n’avait pas envie de prier et qu’elle préférait faire des exercices physiques. Si son comportement est étrange et qu’elle devrait lui dire quelque chose, elle n’en fait rien pour aujourd’hui. Sa première journée a dû être éprouvante et Victoria et Immortelle semblent également s’accorder sur le fait que mieux vaut la laisser tranquille pour ce soir. C’est également l’occasion pour Evangeline d’essayer d’apprendre à connaitre un peu plus les deux jeunes femmes avec lesquelles elle va partager ses quartiers à partir d’aujourd’hui. D’ailleurs, c’est drôle, parce qu’elle n’arrive pas à se souvenir où elle était ni avec qui avant ces derniers jours. C’est comme tous ces souvenirs de son passé qui sont trop flous…Plus elle y réfléchit, moins cela lui semble clair. Elle fini par laisser tomber l’idée de s’en souvenir.
Elle fait bouillir de l’eau pour leur préparer une infusion à toutes les trois et apporte sa tasse à Victoria, puis à Immortelle. « Est-ce que tu te sens un peu mieux ? » Lui demande-t-elle en déposant la tasse chaude dans ses mains avant de prendre la sienne. Il est toujours plus agréable d’échanger autour d’une bonne boisson chaude, et Evangeline a à cœur d’apprendre à connaitre un peu mieux les deux jeunes femmes, d’autant qu’elles lui semblent être très proches l’une de l’autre. « Oui. Merci. Tu dois être si fière d'avoir accompli ta mission ! » Elle semble être très admirative et envieuse. A la petite étincelle qui brille dans ses yeux, Eva a le sentiment qu’elle a hâte d’y être à son tour. Elle est fière oui, elle est également heureuse de pouvoir devenir une Tant infirmière, car elle a le sentiment qu’elle pourra aider encore plus de gens dans ce rôle. Elle a malgré tout une pensée pour sa binôme, dont elle espère avoir des nouvelles bientôt. « Je le suis oui ! Mais je n'y serais jamais arrivée sans Béatrice, j'espère qu'elle sera de retour sous peu. Ne t'en fait pas, ton tour arrivera bientôt et je suis certaine que tu t'en sortiras très bien aussi ! » Elle pose une main sur son épaule, et lui sourit avec douceur, avant de porter la boisson chaude à ses lèvres.
Immortelle lui sourit également, visiblement contente qu’elles puissent ainsi apprendre à se connaitre. « Nous irons toutes les deux. » Elle désigne Victoria du menton. « Je suis arrivée à Ardua Hall avant elle mais Ag... Tante Victoria a très vite appris. » « J'ai eu un bon professeur. » Répond Victoria, sous-entendant clairement que son professeur fut Immortelle. Elles donnent vraiment l’impression de se connaitre depuis toujours, toutes les deux. « Vous semblez vraiment bien vous connaitre toutes les deux. Vous vous êtes rencontrées ici ? » Elles échangent un regard et Evangeline se demande, l’espace d’un instant, si la question ne leur parait pas trop indiscrète. C’est finalement Victoria, qui semble être la moins timide des deux, qui répond à sa question. « Non. Nous étions à l'école ensemble. Celle pour les jeunes filles destinées à être des Epouses. J'étais là quand... Disons quand Immortelle a eu sa révélation. » Evangeline est intriguée, curieuse. « Comment cela s'est-il passé ? » Elles échangent de nouveau un regard, avant qu’Immortelle lui montre le poignet où elle s’est taillé la veine. « Une fois que j'avais récupéré Tante Lydia m'a expliqué que si j'avais une révélation je pouvais échapper au mariage. Alors j'en ai eu une. »
Evangeline reste songeuse un instant. En agissant ainsi Tante Lydia l’avait aidé à trouver une voie qui lui correspondrait davantage. Elle l’avait sauvée, quelque part, d’une vie si triste ou si horrible qu’elle ne méritait plus la peine d’être vécue. Et c’était tout ce que représentait ce lieu pour elle : un refuge ou chacune pourrait se sentir bien, et surtout en sécurité. C’était aussi parce qu’elle croyait en tout cela qu’elle était si dévouée à la tâche. « Tu as fait ce qu'il fallait pour échapper à une vie dont tu ne voulais pas... » Murmure-t-elle finalement. « Es-tu plus heureuse, depuis que tu es ici ? » Car c’était, dans le fond, tout ce qui comptait. « Oh oui beaucoup et Ag... Suppliante Victoria a fait pareil. » Elle tourne son regard vers l’intéressée. « Tu voulais échapper au mariage, toi aussi ? » « Ma belle mère Paula voulait me marier eu Commandant Judd pour s’élever socialement. » Elle voulait se servir d’elle, en somme…Evangeline trouvait ça répugnant. Elle change légèrement le sujet, préférant se concentrer sur l’avenir et non plus sur ce passé qu’elles ont voulu fuir en venant ici. « Vous savez déjà vers quelle voie vous tourner lorsque vous serez devenues Tantes ? » « Pas vraiment mais nous espérons rester ensemble. Si je devais avoir une sœur j’aimerais que ce soir Becka. » Lui répond Victoria. Elles échangent ainsi encore un peu avant d’aller chacune se coucher dans leurs chambres respectives.
28 mai 2020 – Ardua Hall
Beaucoup aiment profiter des belles matinées calmes comme celles-ci pour prendre un peu l’air, aller se promener et profiter du temps clément avec eux. Evangeline est plutôt du genre à se tourner vers les livres lorsqu’elle a un peu de temps libre -elle est d’ailleurs bien heureuse d’être de celles qui possèdent le droit de lire et écrire, car bien qu’elle ne se souvienne que peu de sa vie d’avant, elle est capable de dire que la lecture a toujours eu une place très importante dans sa vie.
Accompagnée de Victoria et Immortelle, les trois jeunes femmes ce redent donc ce matin à la Bibliothèque Hildegarde. Elles s’y rendent assez souvent pour lire divers textes et ouvrages leur permettant de comprendre Gilead. L’endroit est très fourni en livres, bien que tous ne soient pas accessibles par tout le monde. Il existe une sorte de réserve à laquelle seule les Tantes pleinement formées ont accès. Au fil de ses lectures, Evangeline a, entre autres, beaucoup appris et a fini par comprendre que l’interprétation que les Fils de Jacob font de la bible est très éloignée de ce que l’on peut réellement y lire. (ndlr et surtout de la MJ : en gros plus on en lit sur les textes sacrés plus on apprend que Gilead c’est de la grosse foutaise).
Chacune y possède un petit bureau dédié, elles s’installent toujours toutes exactement au même endroit. Ces bureaux se trouvent suffisamment éloignés les uns des autres pour que la lecture des unes ne puisse être perçue par celles qui sont installées sur le bureau le plus proche. Il n’est pas rare que lorsqu’elles arrivent à leur étude quelqu’un leur ai déjà laissé un texte ou des dossiers à lire pour leur étude du jour. Les textes étant toujours d’une importance capitale et sciemment choisis, Evangeline suppose qu’il puisse s’agir de Tante Lydia elle-même, sans qu’elle n’en possède aucune certitude, ni même aucun fait concret qui la pousse à cette supposition. C’est simplement le fruit de son instinct.
Lorsqu’elles arrivent toutes les trois dans l’édifice, ce matin-là, chacune a de la lecture sur son petit bureau. Sur le sien semblent se trouver des photocopies de ce que Victoria va étudier, tandis qu’Immortelle semble étudier complètement autre chose. Lorsqu’elle s’installe, elle reste quelques secondes surprise devant le dossier qui lui fait face. Il s’agit d’une copie des Archives Généalogiques, documents que personne n’est habituellement en droit de pouvoir lire. Ces archives sont notamment utilisées pour éviter les mariages consanguins, les servantes n’étant pas officiellement enregistrées comme étant les mères biologiques des enfants.
Prenant une profonde inspiration elle ouvre le dossier pour le lire avec une attention particulière. Sur la première page, une note manuscrite a été agrafée : Lignée d'Agnès Jemima Kyle. Elle fait un lien étrange avec le « Ag » qu’Immortelle a laissé échapper la veille. Elle lève la tête, juste une seconde, sur Victoria, avant de reporter son attention sur sa lecture.
Elle se plonge dans le dossier. La première page du dossier, la toute première feuille, parle du Commandant Kyle. Elle poursuit sa lecture, la seconde parle d’une femme qui s’appelle Paula Kyle. La troisième parle de leur fils : Mark Kyle. Elle continu de feuilleter jusqu’à la fin pour se rendre compte que le dossier n’a, jusque-là, pas mentionné la fameuse Agnès Jemima. Elle tombe, en revanche, sur un sous-dossier dans une pochette à part. Lorsqu’elle l’ouvre, elle tombe sur la photo d’une femme. En dessous, quelqu’un a écrit :
Mère d'Agnès Jemima aujourd'hui Suppliante Victoria : -le nom a été effacé- A fui au Canada. Membre active de la Résistance. Nombre de tentatives d'élimination : 2 (échec). Résidence : inconnue. Père biologique : -le nom a été effacé également- actuellement au Canada. Membre actif de la Résistance. Résidence : inconnue.
Evangeline est sous le choc. Mais prise dans sa lecture, elle a encore le réflexe de tourner la page pour voir ce qu’il se trouve au verseau. Elle s’arrête net, bug un long moment lorsqu’elle tombe sur une photo de Bébé Nicole avec ces quelques mots inscrits en dessous : demi-soeur d'Agnès Jemima.
Elle referme doucement le dossier, consciente qu’elle a sans doute perdu quelques couleurs. Elle tente comme elle le peut de digérer ce qu’elle vient d’apprendre. Doucement, elle lève les yeux vers Victoria, qui semblait avoir le dossier dont elle possédait des photocopies. Elle aussi à l’air choquée, mais comme Evangeline, elle tente de le contenir au mieux. De son côté, Immortelle, qui était sur un autre sujet, continu sa petite lecture comme si de rien n’était. Elle est comme dans un autre monde, bien loin des révélations qu’elle et Victoria viennent d’avoir. C’est à cet instant que Tante Vidala entre dans la bâtisse. Elle reste assez éloignée pour ne rien pouvoir voir de leur lecture, mais elle demande à Evangeline de se rendre à l’infirmerie pour s’occuper de quelqu’un. Elle quitte la bibliothèque sans poser un regard sur les deux autres jeunes femmes, étant encore très secouée par ces informations qu’elle vient d’apprendre.
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Cela faisait un jour qu’elle était dans cette foutue infirmerie. Une journée entière de broderie, si tant est si bien qu’arrivé au lendemain, l’idée même de se remettre au travail lui donner envie de lancer le métier par la fenêtre. Les Tantes avaient jugé qu’elle avait apparemment plus besoin de repos que d’être soignée immédiatement, ce qui semblait effectivement une idée assez logique dans la mesure où Victoire ne semblait pas mourante. Il avait alors fallu faire semblant de dormir pendant une nuit entière et à quelques moments de la journée pour éviter la terrible vérité. Elle avait hésité à son arrivée à demander pourquoi elle ne dormait pas, après tout, elles soignaient tout type de personne, il était possible qu’elles aient déjà eu affaire à un cas similaire ou qu’elle pouvait au moins l’expliquer mais au dernier moment, elle s’était ravisée, pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas totalement, comme une intuition.
Elle avait déjà perdu la notion du temps lorsqu’une Tante fini par la rejoindre dans sa chambre, apparemment décidée à lui faire passer des tests. Elle était jeune, elle ne devait pas être Tante depuis bien longtemps. Victoire senti son cœur battre à tout rompre à l’idée que bientôt elle ne découvre qu’elle était en parfaite santé. Elle aurait peut-être dû le boire ce poison, ne serait-ce que pour donner du crédit à son histoire. Mais c’était désormais trop tard. L’Epouse tira machinalement sur sa manche beaucoup trop courte qui laissait apercevoir un dessin disgracieux sur son avant-bras gauche. Une gravure qu’elle avait depuis aussi longtemps qu’elle pouvait se souvenir, sans pour autant qu’elle ne sache d’où elle lui venait. “God” et “Love” dont les “o” étaient entrelacés. Elle avait gardé un sourire d’apparence pour la jeune femme qui la saluait déjà :
- Beni soit le Fruit. - Que le Seigneur ouvre. - Puis-je ? J'aimerais faire une prise de sang pour m'assurer de votre état de santé.
Elle avait désigné son bras gauche et après un petit mouvement de recul, Victoire lui avait tendu son bras à contre-cœur et avec une certaine raideur :
- Bien sûr.
Elle ne pouvait pas lutter contre une Tante, elles étaient hiérarchiquement plus puissantes que les Epouses. Avec douceur, la jeune femme prit son bras et commença à le palper à la recherche sans doute d’un pouls ou d’une veine suffisamment visible pour y planter son aiguille. Elle avait eu une seconde d’arrêt lorsqu’elle avait vu la gravure sur son bras avant de faire son travail et l’Epouse scrutait désormais son visage pour tenter d’en comprendre la raison. Elle vit alors la jeune femme s’armer de la piqûre et machinalement les yeux de Victoire se dirigèrent en direction de l’impact. A son grand étonnement, l’aiguille ne parvint cependant pas à la transpercer et se brisa plutôt en deux pour faire bonne mesure. Mortifiée, Victoire s’en excusa dans un souffle, sans pour autant comprendre ce qui venait de se passer.
- Comment avez-vous eu cette marque sur votre bras ?
Elle venait de briser son aiguille sur le contact de sa peau et la seule question qui lui venait était à propos de sa marque ?! Soit elle était aveugle, soit elle était complètement extrémiste, soit sa marque la détournait suffisamment de tout autre événement pour que cela en devienne intéressant. Mal à l’aise, Victoire déglutit en précisant :
- Je ne... sais pas. Pour être honnête, je ne m'en souviens pas vraiment... J'imagine que c'est une erreur de jeunesse...
Autant tenter de le faire passer pour un tatouage. Elle pouvait espérer au moins que son repenti la sauverait d’une situation plus catastrophique. Mais l’infirmière semblait bien plus perturbée par le tatouage en lui-même que pour la raison qu’il pouvait avoir. Tout en scrutant son visage, l’Epouse tenta :
- Est-ce que tout va bien ? Je vois que... quelque chose semble vous troubler... je ne suis jamais aussi proche du seigneur que maintenant, vous savez...
Pour toute réponse, la jeune Tante récupéra une nouvelle aiguille et après avoir tenté de trouver le pouls de son pouce, elle la planta dans son bras. Ou du moins elle essaya car comme la première, elle se brisa lors de l’essai sans faire perler une micro goutte de sang. Les exorbités de surprise, elle se confondit une nouvelle fois en excuse :
- Désolée... je suis vraiment... désolée...
Soit les aiguilles de Gilead étaient de très mauvaise qualité, soit … soit elle n’avait aucune autre explication possible ? Au même moment, Martha Amelia entra dans la chambre comme une bénédiction avec un plateau à la main :
- Bonjour ! C'est l'heure du déjeuner !
Victoire la regarda surprise, elle ne lui disait que trop rarement “bonjour” quand elles étaient à la maison, préférant les usages de Gilead et sa surprise se transforma en stupeur lorsqu’elle aperçut le bras gauche de la Martha tandis qu’elle posait le plateau de déjeuner devant elle. Elle avait les manches retroussées et le même tatouage que le sien était bien visible sur son avant-bras.
- Merci Martha Amelia.
Elle l’avait remercié tout en ne quittant pas le dessin des yeux et la jeune femme dut s’en rendre compte puisqu’elle avisa à son tour le bras de l’Epouse, avant de regarder son propre bras :
- Mais je vous en prie, je fais seulement mon travail. Je pense qu'on a dû se connaître à un moment. Je vous aime bien en tout cas et j'espère que vous irez vite mieux. - Euh... merci...
Sa franchise déconcertante l’avait complètement déstabilisée. A croire que de changer de lieu lui avait aussi fait changer d’attitude, elle semblait moins craintive et sur la retenue, plus joyeuse et encline aux bavardes, en oubliant même les différences de castes sociales. Victoire ‘n'avait pas l’habitude des marques de sympathies et encore moins prononcés par des inconnues, elle n’avait donc rien trouvé d’autre que de la remercier, mi surprise, mi courroucés par son impudence sans pour autant lui en vouloir ou avoir envie de la remettre à sa place. A vrai dire, elle lui rappelait légèrement quelqu’un. Elle avait l’impression qu’elle connaissait une jeune fille qui semblait aussi peu conventionnelle qu’elle, aussi joyeuse, sans pour autant revoir clairement son visage ou mettre un nom sur le visage. A côté d’elles, la Tante était restée silencieuse mais soudain tout devint clair pour la blonde, son temps d’arrêt, sa question sur son bras alors qu’une aiguille venait de se casser sous ses yeux. Abasourdie, elle lui demanda dans un souffle :
- Vous l'avez aussi n'est-ce pas ?
La jeune femme observa les alentours et s’assura qu’elles étaient bien seules et que la porte était close avant de relever sa manche et leur montrer la même marque sur son bras :
- Je ne sais pas comment je l'ai eu non plus. - On fait peut-être partie d'un genre de club ? Avec une mission ? - Je sais juste que j'ai ce sentiment de ne pas devoir montrer cette marque, de devoir la cacher. - Il en est de même pour moi...
Elle avait froncé les sourcils sur le coup de la réflexion. Ce n’était apparemment pas le cas de la Martha qui semblait se balader à découvert sans aucuns soucis. Ce qu’elle avait dit cependant n’était pas dénué de sens, c’était même sans doute une des rares explications possibles, même si ce n’était pas une explication des plus intelligente. Elle plongea alors son regard dans le sien :
- Mais si nous avons une mission commune, pourquoi est-ce que nous n'en avons aucun souvenir ? C'est d'une stupidité aberrante... On nous enverrait au front sans savoir qui sont nos alliés ni ce que nous devons faire ? - La marque est peut-être là pour qu'on puisse se reconnaître entre nous ? - Et vous avez vu d'autres personnes ayant cette marque dans ce cas ? - Jade, la nouvelle convertie a vu la mienne et a commencé à me poser une question étrange mais s'est sauvée avant de terminer. Comme si elle avait gaffé. - Jade possède cette marque également.
Voilà qui devenait follement intéressant. Une nouvelle convertie qui se trouvait avec la même marque. Peut-être était-elle venu ici non pas par envie politique et religieuse mais parce qu’il était nécessaire qu’elle soit là pour les guider elle. Comme une infiltrée. Elle ne semblait pourtant pas très chevronnée comme espionne si elle était capable de faire ce genre d’erreur auprès d’Amélia.
- Et d'où vient votre nouvelle recrue ? - De la Colombie Britannique.
Le cœur de Victoire s’emballa. Si cette fille venait de Colombie Britannique et qu’elle portait le même tatouage, il était possible qu’elles eussent toutes été un jour en Colombie Britannique... mais pourquoi ne s’en souvenait-elle pas ?
- Peut-être qu'elle est censée nous guider ? Elle se souvient sans doute de nous ou de ce que nous devons faire... - Elle n'a pas eu l'air de me connaitre. Et toi ? - Elle n'a pas eu l'air de me connaitre non plus.
Donc on en était déjà au tutoiement et à la bise et la claque dans le dos ? Apparemment. Amelia avait parlé simplement et la Tante ne s’en était pas formalisé. Était-ce bien prudent si rapidement ? Les nouvelles n’étaient pourtant pas bien bonnes. La femme soupira et secoua la tête tristement :
- Alors je ne vois pas ce que nous pouvons faire de plus si ce n'est qu'ouvrir l'œil au cas où d'autres porteraient le même tatouage ou qu'on viendrait à nous contacter... - Elle m'a juste demandé si “j'étais la...” puis elle est partie. “La” le déterminant pas l'adverbe pour indiquer où on se trouve. - Elle a voulu vous dire quelque chose... je ne sais pas ce qu'elle cherche mais elle cherche quelqu'un... il faut que vous la fassiez parler.
Elle s’était alors tournée vers la Tante. Si c’était une Perle, alors elle aurait sans doute bien plus confiance en une Tante ayant le même Tatouage :
- Elle aurait peut-être plus confiance en vous... - J'essaierai de lui parler...
Les deux avaient hoché la tête d’un air entendu et Victoire les avaient regardés successivement avec une certaine lenteur. Se pouvait-il qu’elle eût, pour la première fois depuis bien longtemps, des alliées ?
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*Violette Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Danielle Campbell
*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*
| Conte : Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis : : Violette Parr
Effectivement, sa blessure n’était vraiment pas jolie à voir. Et cela devait sans doute avoir un lien avec la particicution. Peut-être avait-elle reçu une pierre destinée au violeur. Après tout, Violette avait été proche de l’homme une grande partie de la particicution. Alors ce n’était pas étonnant qu’elle ait été blessée. Une tante infirmière fit rapidement son entrée.
« Béni soit ce jour. » « Béni soit ce jour. »
Et sans discussion, Violette se fit soigner. L’infirmière ne sembla même pas remarquer la drôle de marque de Violette. Pourtant, la jeune fille ne voyait qu’elle. Enfin…Elle arrivait très facilement à la deviner. Peut-être parce que désormais, elle savait qu’elle avait une marque bizarre à cet endroit. Mais pour le moment, son bras était plein de sang et l’infirmière était plutôt occupée à nettoyer la plaie et à la désinfecter. Une fois fait, Violette eut le droit à un joli bandage. Au moins, sa marque serait cachée. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait le sentiment qu’il ne fallait pas qu’elle la montre.
« Vous devriez aller prendre une douche, vous nettoyer. »
En effet, Violette était très sale. Elle avait plusieurs traces de sang, les cheveux ébouriffés, et de la terre un peu partout sur elle. Violette opina en hochant silencieusement la tête.
« Sous son œil. »
En guise d’aurevoir. Violette n’allait de toute façon pas refuser une douche dans le centre Leah et Rachel. Tout ce qui lui permettait de rester loin de la maison du commandant Judd, elle le prenait. C’est donc sans broncher que Violette prit la direction des douches. On était bien loin de l’intimité qu’offrait sa salle de bain chez les Judd. Cela ressemblait plus à des douches que l’on trouvait dans les salles de sports ou dans les piscines. Il s’agissait de petite cabine individuelle fermée. Cela ferait parfaitement l’affaire. Violette prit une des serviettes mise à disposition puis se rendit vers l’une des cabines. Avant d’y entrer, la jeune fille se déshabilla. Elle prit soin de remettre sa robe droite et de la replier légèrement pour la mettre sur le banc. Elle fit de main avec le reste de ses vêtements. Une fois prête, Violette entra dans la cabine de douche. Il ne pouvait pas y avoir plus standard. Un savon dur et un peu de shampoing. C’était tout ce qu’il y avait.
« Slip inside the eye of your mind. Dont you know you might find a better place to play. You saif that you’d once never been but all the things that you’ve seen wille slowly fade away. »
Oui. Violette était en train de chantonner pendant qu’elle prenait sa douche. Après tout, elle était seule ici, elle pouvait se le permettre. « So I start a revolution from my bed cos you said the brains I have went to my head. Step outside the summertime’s in bloom. Stand up beside the fireplace. Take tha look from off your face cause you ain’t ever gonna burn my heart out. »
L’eau était bonne, la douche faisait du bien. Et si Violette avait pu, elle l’aurait fait durer une éternité pour ne pas retourner dans sa nouvelle demeure. Mais toute bonne chose avait une fin, alors Violette sortit de sa douche après s’est enroulée dans une serviette. Cependant, elle eut une désagréable surprise en sortant. Ses vêtements rouges de Servante n’étaient plus là. A la place il y avait une robe grise, des chaussures assorties, un chapeau et des sous-vêtements blancs. C’était quoi cette mauvaise blague ?
Violette fronça les sourcils, regardant à droite, puis à gauche. D’abord pour tenter de retrouver ses propres affaires mais aussi pour tenter de comprendre ce qui se passait. Où étaient ses vêtements ? Qui avait fait ça ? Et pourquoi ? Violette était autant énervée que paniquer. Que risquait-elle en enfilant une tenue d’une autre caste que la sienne. La jeune fille n’avait vraiment pas envie d’aller dans les colonies. Bien décidée à les trouver, Violette se mit à la recherche de ses vêtements.
En vain. Sortir en serviette n’était pas non plus possible. Alors Violette prit les vêtements gris en main puis se dirigea vers les cabines individuelles pour se changer. Elle ouvrit la porte de la première et remarqua qu’il n’y avait pas de miroir. Alors elle tenta une deuxième, puis une troisième. Malheureusement aucune n’avait de miroir. Seulement un petit crochet et un petit banc.
Violette entra donc dans la cabine la plus proche d’elle à ce moment puis posa les vêtements sur le banc avant de s’y asseoir. Elle soupira. Enfiler une autre tenue que la sienne lui faisait vraiment peur. Elle était terrifiée de ce qu’on pouvait lui infliger pour ne pas avoir respecté le règlement. Mais avait-elle vraiment le choix ? Soudain, Violette entendit un murmure venant de la cabine à côté de la sienne.
« Violette ? C’est toi ? » « Emily ? »
Impossible d’oublier sa voix. Violette était tellement soulagée de la savoir en vie.
« Tu vas bien ? Toi aussi tu as des ennuis ? »
Emily semblait paniquée à cette idée.
« Non. Enfin je crois pas. Je me suis juste blessée à la Particicution. Mais je risque d’avoir des ennuis sur la tenue que je vais enfiler. » « Pourquoi ? » demanda Emily qui n’avait pas l’air de comprendre. « Quelqu’un m’a volé ma tenue de Servante…J’ai une tenue grise là…avec un chapeau. Pas trop mon style en tout cas. » « Bizarre. Mais tu ne l’as pas volée. N’est-ce pas ? Elle était juste…là. Non ? » « Oui. A la place de ma tenue…comme si quelqu’un voulait que je me change. Et toi qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu n’es plus ma binôme ? Franchement celle qui a pris ta place est largement moins sympa que toi. » « Tu as dû faire quelque chose à la particicution qui les a convaincus que tu n’étais pas dans la bonne caste je suppose. Elles t’ont donné une tenue de Supplante. Quant à moi…tu n’as pas réellement envie de savoir ce qui m’est arrivé. Elles m’ont…mutilée. Et mon amie a été pendue. » « On peut changer de rôle comme ça ? Je ne savais pas…Suppliante c’est pas les futures tantes ? »
Violette fronça les sourcils. Elle n’avait clairement pas envie de devenir une tante. Jamais elle ne partagerait leurs idées. Puis à la suite du discours d’Emily, Violette afficha une mine triste.
« Je…je suis vraiment désolée pour toi Emily. Si seulement je pouvais faire quelque chose… » « Je ne sais pas pourquoi tu changes de rôle ou même si c’est vraiment le cas mais reste vigilante. Je ne crois pas qu’on se reverra. On devrait même pas se parler. Essaye de t’en sortir ok ? » « Oui, tu as raison. Je tâcherais de rester sur mes gardes. J'espère qu'on se reverra ! Donc essaie de t'en sortir aussi, ok ? » « Promis. »
Violette baissa les yeux, fixant l’interstice entre les parois des cabines et le sol humide. Elle s’agenouilla avant de passer sa main à travers et de lever son petit doigt. Emily fit de main et serra le petit doigt de Violette avec le sien. Une promesse était une promesse ! Par la suite, son ancienne binôme se releva, d’après les bruits que l’on pouvait entendre.
« Je sors la première. »
La jeune femme se releva à son tour et attendit de ne plus entendre aucun bruit pour sortir à son tour de la cabine, après s’être complètement habillée. Bien que cette tenue n’était pas inconfortable, Violette n’avait pas l’habitude. Et elle rasa de nouveau les murs, comme si elle était une fugitive pour regagner la chambre où elle s’était fait soigner. Malheureusement, elle n’eut pas le temps de regagner sa chambre qu’elle croisa une Tante. Ca y est. Ca en été fini d’elle. Elle allait aller aux colonies et finir sa vie là-bas. Mais étrangement, la tante ne lui fit aucun reproche.
« Enfin. On vous cherchait. Suivez-moi. »
Comment ça ? On la cherchait ? Dans cette tenue ? Violette fronça les sourcils mais décida de suivre la Tante qui l’emmena vers la sortie, puis dans un van marron.
« Je… »
Violette failli faire une gaffe, en voulant expliquer qu’il y avait surement une erreur. Alors elle se rattrapa comme elle pouvait.
« Où va-t-on ? »
Malheureusement, une fois montée dans la van, la Tante referma la porte arrière et monta à l’avant, siège passager à côté du conducteur. Une vitre séparait Violette, des deux autres. Et étrangement, elle était toute seule dans ce van. Automatiquement, l’idée des colonies revint dans son esprit. Puis soudain, tout devint noir. Violette venait de s’endormir.
…
Impossible de savoir combien de temps Violette était restée inconsciente. Mais à son réveil, une nouvelle journée semblait avoir commencé. Elle venait de se réveiller dans un autre lit et dans une autre chambre. Et à première vue, elle n’était pas de retour chez les Judd. Par contre, elle avait peut-être été kidnappée par des aliens car une fille aux cheveux verts était beaucoup trop proche d’elle…comme si elle l’avait regardé dormir. Et non loin d’elle, il y avait un petit déjeuner qui semblait l’attendre. En voyant tout ceci, Violette sursauta.
« T’es qui toi ? »
Violette plissa les yeux.
« Et où est-ce qu’on est ? » « T’as quoi à ton bras ? » « Rien. » répondit-elle en regardant son bandage. « Je me suis blessée. Eh ! Mais ! C’était moi la première à poser des questions ! On est dans les colonies ? »
Violette se redressa sur ses coudes et regarda les alentours. C’était moins horrible que ce qu’on lui avait dit.
« Jade. Et non. On est chez les bonnes sœurs du coin. Fin tu devrais le savoir vu que t’en es une. »
Une quoi ? Bonne sœur ? Violette arqua un sourcil avant de soulever la couverture. Elle n’avait donc pas rêvé. Elle avait bien la robe grise sur elle.
« T’as l’air chelou. J’t’aime bien. » « Loué soit-il. Mieux vaut être chez elle que dans les colonies. Crois-moi ! »
Violette soupira longuement. Elle était vraiment ravie de ne pas être dans les colonies. Néanmoins, elle n’était pas non plus là où elle devrait être. Et repenser aux conséquences qu’il y allait avoir lui faisait forcément peur.
« Moi c’est… »
Mais Violette était incapable de savoir comment se présenter. Devait-il dire Defrederick ou Violette ?
« Oui ? »
Jade, elle, avait l’air impatient de savoir son identité. Mais c’était bien trop risqué. Alors il valait mieux ne rien dire.
« C’est pas très important. »
Jade semblait déçue. Mais tant mieux. Violette voulait rester en vie et n’avait pas envie de se faire griller à cause d’un nom. Violette porta alors son regard sur le plateau repas qui contenait vraisemblablement du porridge, qui donnait que moyennement envie.
« C’est pour moi ? » « Fais toi plaiz. Hors de question que j'y touche. Y a déjà deux illuminées qui m'ont déjà forcée à manger du tapioca en dessert hier soir, soi-disant que c'est pas poli de pas finir son assiette, j'préfère encore crever de faim. » « J'ai pas très faim. Je crois que c'est le stress. En tout cas, vu ton langage, tu viens d'arriver ici toi. Je me trompe ? »
De son plein gré ou de force ? Impossible à savoir. Mais si c’était la première option, elle était complètement cinglée.
« Nouvelle convertie » confirma-t-elle. « Pourquoi ça t’intéresse ? »
Violette hocha négativement la tête sans réfléchir.
« Certainement pas. » répondit-elle au tac-au-tac. « Tu es arrivée ici par envie…ou parce qu’on t’a forcé ? »
Cette question lui brûlait les lèvres. Si c’était par envie, alors Violette se devait la prévenir de tout ce qu’elle ferait à Gilead. Comme cautionner le viol chaque fois de plusieurs dizaines de femme.
« Je suis venue parce que j’aime bien votre ami imaginaire, Dieu. »
Son ton était sarcastique. Violette le savait parce qu’elle l’utilisait très souvent…avant. La jeune fille arqua un sourcil mais ne put s’empêcher d’avoir un sourire amusé à sa provocation. Violette ne croyait pas vraiment en Dieu. Et clairement, Gilead montrait qu’il n’existait pas…ou alors qu’il n’était pas leur ami.
« Si Dieu était vraiment notre ami, il ne nous laisserait pas dans cette situation. T’imagine même pas ce que les Servantes endurent ici. »
Car même si Violette avait la tenue des Suppliantes, elle n’en restait pas moins une Servante au fond d’elle. La formation qu’elle avait reçue, c’était celle des Servantes. Rien d’autre.
« Si si. Je connais le délire. J’ai vu des documentaires à l’école. Me suis toujours demandée pourquoi elles mettaient pas un bon coup de genoux où je pense. » « A qui ? Aux commandants ? Si on fait ça, on a de gros ennuis. Imagine, si on nous surprend en train d’écrire, on nous coupe la main. Alors être violente envers un commandant. C'est impensable. Pas besoin de main pour enfanter qu’elles disent. »
Les tantes pouvaient se montrer cruelles. La pire restait Tante Lydia. Combien de main avait-elle faire couper ? Comment d’œil avait-elle fait arracher ? Combien de femmes avait-elle fait mutiler pour rentrer dans ce moule horrible qu’est Gilead.
« On ? Donc t’es pas une future bonne ? Mais t’es qui alors ? Une espionne ? »
La méga boulette. Violette était dans la merde. Et elle se demandait bien comment elle allait en sortir. « J’ai dis « on » ? Je voulais dire « elles » ! »
Vraiment, les excuses et les rattrapages de situation, c’était pas son point fort. Violette se tapa donc le front, décidant d’oublier les mensonges.
« Bon. A priori tu n’as pas l’air d’être une tante et je suis pas sûre que tu le deviennes. Puis…tu as dit que tu m’aimais bien, non ? Tu sais garder un secret ? »
Jade avait l’air super intéressée. Limite, elle trépignait. Elle était impatiente d’en savoir plus.
« Bah ouais carrément. » « Je suis pas une bonne sœur comme tu les appelles. Je suis Defrederick. Et avant...avant qu’on m’oblige à devenir une Servante, j’étais Violette. »
La réaction de Jade était étrange. Comme si elle s’attendait à plus gros. Néanmoins, elle fit comme si c’était un gros secret en opinant. Mouais. Elle était aussi bonne menteuse que Violette. Puis Jade prit une grande inspiration, comme si elle était sur le point de faire à son tour une révélation.
« Moi non plus je m’appelle pas vraiment Jade et… »
Et malheureusement Jade ne put continuer davantage car une Tante (Vidala pour ceux qui connaissent mais Violette ne la connait pas) ouvrit la porte. Elle n’avait pas l’air commode du tout.
« Tante Lydia veut vous voir dans son bureau. Toutes les deux. »
A l’instant où cette tante prononça le nom Lydia, Violette sentit la peur monter en elle. Elle avait sans doute dû perdre toutes ses couleurs, ressemblant à un cadavre ambulant. Mais c’était ce qu’elle allait certainement devenir dans les prochaines minutes lorsque Tante Lydia verrait Violette ou plutôt Defrederick dans une autre tenue que celle des Servantes. Jade ne semblait pas aller bien non plus, elle avait l’air de s’en vouloir. Mais Violette était bien trop inquiète pour elle-même. C’était sans doute sa fin…
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Amelia Peters
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Jade et Violette se suivirent Tante Vidala qui les confia aux bons soins des Suppliantes Immortelle et Victoria puis tourna les talons sans demander son reste. Tante Vidala détestait plus que tout devoir obéir à Tante Lydia, estimant que son ancien statut, plus important que celui de celle qu'on appelait aujourd'hui Tante Lydia, aurait dû lui valoir sa position. Elle avait donc décidé depuis quelques temps déjà de manigancer contre sa supérieure avec l'espoir de la voir chuter en disgrâce pour obtenir son post. Pour le moment ça n'avait pas fonctionné mais Tante Elisabeth était suffisamment stupide pour que Vidala lui mette tout sur le dos si jamais elle était démasquée avant que ses projets n'aboutissent. De son côté, Jade était toujours anxieuse - Violette sans doute aussi, à en juger par son teint très pâle. Quoi qu'il en soit, le convoi prit la direction du bureau de Tante - J'ai fait quelque chose de mal ? souffla-t-elle à l'attention de Tante Victoria. - Pas forcément, tenta de la rassurer Tante Victoria. Personne ne sait jamais pourquoi Tante Lydia veut le voir. Mais c'est peut-être parce que tu as fait quelque chose de bien. Enfin, vous, ajouta la jeune femme en coulant un regard vers Violette dont elle ne remettait pas le visage. Et pour cause : Violette était arrivée à Ardua Hall inconsciente, un état présenté comme lié à la Particicution de la veille et une arrivée tardive imputée à un rapide séjour pour se faire soigner. Le bruit avait couru que la Tante Infirmière avait eu la main un peu lourde sur les anesthésiants et personne n'avait cherché plus loin. Personne ne cherchait jamais plus loin quand il s'agissait de la parole d'une Tante. Cette fille était là et demandée par Tante Lydia. Fin de l'histoire. Toutes l'étaient, d'ailleurs. Sans doute Tante Lydia voulait-elle faire le point sur l'acclimatation de Jade à Gilead. Tante Victoria réfléchissait déjà à ce qu'elle pourrait dire. Qu'elle et Becka essayait, vraiment, ardemment. Mais que pour le moment les résultats se faisaient attendre. Tante Lydia serait sans doute clémente, ne les faisant demander que pour prendre un premier pouls, connaitre l'état de la situation et leur apporter son précieux conseil pour aider Jade au mieux. Tante Victoria partait donc confiance - bien davantage en tout cas que Jade et l'autre jeune fille. Pourtant, quand une fois dans le bureau de Tante Lydia elle nota la présence de Tante April, Tante Evangeline et d'une autre Tante (blonde, au visage qui semblait seulement interpellée la Suppliante inconnue - ndlr : oui t'as changé de fringues). Finalement, peut-être que Tante Lydia ne voulait pas parler de Jade et que quelqu'un avait fait quelque chose qui lui déplaisait. Peut-être se passait-il quelque chose de grave à Ardua Hall, quelque chose qui nécessitait de réunir autant de personnes dans ce bureau dans lequel on avait fait installé suffisamment de chaises pour tout le monde. Trop, même. Une fois que les dernières arrivantes avaient pris place, Tante Victoria nota qu'il restait encore une chaise libre, juste à côté de Tante April.
***
J'ai toujours aimé être derrière les fourneaux. Ceux de Gilead ne permettent pas une cuisine aussi riche et variée que je l'aimerais mais la cuisine reste ma pièce préférée dans une maison. Et je n'ai pas besoin de souvenirs pour m'en rappeler. Je le sais, c'est tout. Les cuisines d'Ardua Hall étaient à l'image du reste du lieu : austère et marron. Mais les Tantes disposaient d'un thé de meilleur qualité que la plupart des gens et je n'étais pas mécontente de laisser son odeur parvenir jusqu'à mon nez. Ce thé-ci était pour Tante Lydia en personne. (ndlr : il est aussi là pour le running gag de la mission) Je n'avais donc pas trainé à le lui préparer quand elle l'avait demandé et l'apportai sur un plateau en fer, concentrée pour ne rien renverser. Elle avait demandé une théière pleine et un nombre impressionnant de tasses qui me laissait supposer qu'elle recevait du monde, une supposition qui se vérifia dès l'instant où j'entrai dans son bureau. Une bonne demi-douzaines de Tantes et Suppliantes occupaient pratiquement tout l'espace entre la porte et le bureau derrière lequel se tenait Tante Lydia. je clignai des yeux, surprise, et me faufilai un chemin pour déposer mon plateau, prête à les laisser à leur importante discussion (il ne pouvait que s'agir de cela vu le nombre de personnes réunies) quand Tante Lydia fit remarquer d'une voix aussi posée que glaçante d'autorité : - Il y a aussi une chaise qui vous attend, Martha. Même si j'avais été moins trouillarde que je ne le suis je n'aurais pas osé la contredire. Je m'assis donc, sans croiser le regard de personne et surtout pas celui de Tante Lydia qui s'affaira à verser du thé dans chaque tasse avant de les pousser vers les unes et les autres. Je ne pris cependant pas ma tasse. Tant que Tantes et Suppliantes ne faisaient pas de même, il me paraissait impoli de me servir. La hiérarchie, c'est important à Gilead. Tante Lydia ne s'en formalisa pas, commençant à siroter le sien d'un air tranquille. Sur le ton presque badin de la conversation, elle brisa le silence : - N'est-ce pas commode, mesdames, qu'Ardua Hall soit équipé d'une quantité impressionnante de caméras que j'ai moi-même posé jadis de sorte que je suis la seule à connaitre leur emplacement exact et, par conséquent, à savoir commenter les éviter ? Je déglutis difficilement. L'estomac noué, je repensais à notre conversation sur la mission et le club que nous formions peut-être, Victoire, Evangeline et moi. Avions nous été imprudentes ? L'expression impassible de Tante Lydia (et le fait que je n'ose pas croiser son regard) ne me permettait pas d'estimer si nous étions dans la merde ou vraiment dans la merde. Je tâchai alors de garder une expression de marbre, songeant qu'une pendaison, ça ne devait pas durer et faire mal si longtemps que ça. - Vous n'avez pas toutes été très prudentes. Certains de vos agissements, sans parler de la marque impie sur vos avant bras gauches pourraient même m'amener à croire que vous œuvrez pour Mayday , fit tranquillement observer Tante Lydia. Mes méninges tournaient à plein régime depuis qu'elle avait commencé à parler, à la recherche d'une excuse, d'une explication, de quelque chose, n'importe quoi mais tout s'arrêta subitement quand elle prononça ce dernier mot (ndlr : que j'ai dû me rappeler d'éviter de prononcer pendant dix longs jours et c'était dur). Mayday. Soudain, c'était comme si je venais de me réveiller en sursaut. Je me souvenais. Storybrooke. La Terre des Lions. Le Sort Noir. Mon nom de famille. Plus généralement ma famille. La fête de Lily organisée un mois plus tôt avec Hadès et Norbert. La mort de mon mari en janvier. La radio. L'appel au secours. La location du bateau. Le voyage agité vers le nord. Tout était revenu si subitement que j'en avais presque le tournis. Heureusement que j'étais assise.
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BENIT SOIT LE FRUIT
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J'avais été convoqué dans le bureau de Tante Lydia sans aucune explications concernant le pourquoi du comment. J'avais donc laissé mes activités de côté, afin de faire ce que l'on me demandait et ce même si je me m'interrogeais quant à la raison de cet entretient. Souhaitait-elle se renseigner quant à l’exécution de ses ordres concernant Jade ? Si c'était le cas, il n'y avait hélas pas grand chose à en dire. J'avais contacté les personnes concernés, mais il nous faudrait du temps pour pouvoir vraiment nous y mettre. Cependant, je remarquais avec un froncement de sourcil, une fois que je fût arrivé, qu'il y avait une quantité trop importante de chaise pour que je sois convoqué pour parler de Jade. Il y avait quelque chose qui se tramait, quoi quelque chose me disait que je ne tarderais pas à le savoir et en effet, Tante Evangeline arriva en seconde, il y eu ensuite une tante que je ne connaissais à priori pas, ainsi que Jade, accompagnés par les Suppliantes Immortelle, Victoria et une que je ne connaissais pas et pour finir Martha Amelia. J'avais beau réfléchir, la seule pensé cohérente, qui me venait à l'esprit fût "Qu'est que c'est que cette histoire ?" Pourquoi convoquer tout ce monde, dans son bureau ? Que voulait exactement Tante Lydia ?
« Vous n'avez pas toutes été très prudentes. Certains de vos agissements, sans parler de la marque impie sur vos avant bras gauches pourraient même m'amener à croire que vous œuvrez pour Mayday . »
Cette phrase, me sortie complètement de mes réflexions, en réalité le brouillard épais qui obscurcissait ma mémoire se dissipa d'un coup, et c'était comme si je me réveillais en sursaut. La raison pour laquelle, j'avais été interpellé, lorsque Amelia avait utilisé « Ma soeur » c'était parce que je l'étais. Non seulement ça, mais je me rappelais, La Terre des Lions, Mufasa, Simba, la chute de Scar, la malédiction, Storybrooke. En ce qui pour moi sembla durer une fraction de secondes, ma vie entière me revint entièrement en mémoire. Le brouillard, s'était définitivement dissipé.
13 Mai 2020 Storybrooke
Comme chaque matin, avant d'aller travailler je faisais un croché par la pâtisserie d'Amelia. J'avais en quelque sorte instauré une tradition pour la pause de 10h, avec mes collègues et c'était de ramener une boîte pleine d'assortiment venant tout droit du commerce de ma cadette. Étant donné que nous avions des températures plutôt douce en ce moment, je savais que la porte de derrière serait ouverte permettant à Amelia d'entendre le chant des oiseaux pendant qu'elle travaillait. Une fois garé, je sortie de la voiture, et passait dans L'entrebâillement de la porte. C'était sûrement Cassie qui s'occupait du service aujourd'hui. (La tante de Hiro et Tadashi hein pas "Cassie" la fille d'Elliot et Lily ou Cassandre De Tremaine) Ma soeur elle, était en train de faire des cookies, pendant que la radio tournait. Me doutant bien, qu'elle ne m'avait pas remarqué, je tapais légèrement sur la porte avec le revers de l'indexe afin d'attirer son attention
« Ah. Salut. Je t'avais pas entendue. Alors, quel bon vent t'amène ? »
- J'avais cru remarquer. Répondis-je avec un léger sourire en coin Quant à ce qui m'amène, je dirais la même chose depuis que j'ai recommencé à travailler : je viens vanter les talents de ma petite sœur au près de mes collègues de travail. Rajoutais-je avec un clin d'oeil complice
« Je devrais t'embaucher comme chargée de communication mais comme tu le fais déjà gratuitement... je vais juste te faire une ristourne. Je te mets quoi aujourd'hui ? » Demanda-t-elle, alors que la musique changeait, laissant entendre une chanson de l'artiste favorite d'Amy. « Ah, je l'aime bien celle-là. C'est sa nouvelle. »
- Un assortiment, d'un peu tout ce que tu as. Là-dessus, je te fais confiance, on a pas encore fait le tour de tout ce que tu propose et personne n'a rien trouvé à redire sur ce que tu sélectionnais, mais tout le monde s'accorde à dire que c'est délicieux
Elle laissa ses cookies pour se laver les mains, avant de séléctionner plusieurs pâtisseries qu'elle mit dans une boîte cartonnée. Mais pendant qu'elle faisait ça, la radio décida d'arrêter la diffusion de la chanson de Céline Dion afin de se mettre à grésiller de manière bizarre
« Eh, non ! Pas pendant Céline ! »
Elle abandonna sa tâche, afin d'essayer de régler de nouveau sa radio, pour pouvoir capter le restant de sa chanson, mais rien n'y fit, en fait à la place de Céline Dion il y avait a présent un étrange message qui se difusait en boucle : Mayday 44° 38' 43 N -63° 34' 20 O
- Soit, la radio est possédé. Soit, quelqu'un tente de faire passer un message sur les ondes de la ville, et un signal de détresse qui plus est.
Non pas que le fait que la radio soit possédé fût une possibilité à exclure étant donné la vile dans laquelle nous, nous trouvions mais je penchais plus en faveur du signal de détresse. Et apparemment, ma soeur aussi :
« Bouge pas, je prends mes affaires, j'dis à Cassie de garder le fort et on y va ! »
- Je préviens juste le cabinet que j'aurais un peu de retard Répondis-je en composant le numéro de là où je travaillais.
Si, je disais qu'une journée typiquement Storybrookienne était en train de m'arriver, je pense que cela serait suffisant étant donné que tout le monde savait parfaitement que « normal » ici, voulait en fait dire « problème en vu. Et puis, il était inutile d'essayer de dissuader Amelia de tenter quoi que ce soit. Elle, quand elle avait une idée en tête, lui faire changer d'avis c'était mission impossible. Elle pouvait s'avérer être plus têtu et bornée qu'une mule. La preuve, elle essayait toujours de me caser, alors que je lui avait dit plusieurs fois que je ne souhaitais pas me remettre avec qui que ce soit. Aussi, la laissais-je afficher une mine ravie et filer à l'avant direction le magasin afin de récupérer son sac, et me rejoindre à l'arrière. Amelia fit néanmoins volte face afin de prendre la radion au cas où, tandis-que je dévrouillais ma voiture, nous permettant d'y entrer et de démarrer. Les yeux rivés sur la route, j'écoutais distraitement Amelia pianoter sur son téléphone pendant un moment jusqu'à ce qu'elle n'engage de nouveau la conversation :
« Tu sais conduire un bateau ? »
- La malédiction ne m'a malheureusement pas donné des connaissances nautiques
« Tant pis, ça doit pas être beaucoup plus difficile qu'une voiture. Tourne vers le port. D'après ce que je lis sur le net le plus court chemin entre nous et les chiffres c'est par la mer. »
J'obtempérais, même si j'émettais de sérieux doutes quant à la similitude entre conduire un bateau et conduire une voiture :
- Je ne suis pas certaine, que prendre un bateau lorsqu'on ne sait pas naviguer soit une excellente idée Amy
« Bon, très bien, on prendra une personne qui sait naviguer ET un bateau. »
Encore une fois, je choisis de ne pas discuter. A partir du moment où elle avait décidé quelque chose, elle allait rester fixé sur son idée jusqu'à ce qu'elle se réalise peu importe ce que je pouvais lui dire. Alors inutile d'essayer de me casser les dents à protester.
-Espérons qu'on trouve. Dis-je simplement, laissant la fin de ma phrase en suspend.
« Tu crois qu'ils prennent la carte ? »
- Si on trouve quelqu'un pour nous accompagner, je pense que le mode de paiement sera le dernier de nos soucis
« Ouais, t'as raison. Trainons pas, on a des gens qu'on connait pas à aller aider. »
Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Amelia, trimballait toujours sa radio à la main et nous étions a présent en train de déambuler sur le port à la recherche de quelqu'un pouvant nous emmener au large. Au bout d'un moment, ma soeur pointa une embarquation du doigt
« Ca c'est pas mal, non ? »
- De toute façon, on ne peut pas vraiment se permettre de faire nos difficiles
Et comme il y avait justement un vieux marin en train de nettoyer autant lui demander et essayer de négocier. Mieux valait que je m'en charge, connaissant Amelia, si elle tendait la main et qu'on lui prenait le bras elle ne dirait rien.
- Excusez moi, monsieur serait-il possible de demander vos services ? On a intercepté un appel de détresse et le seul moyen d'y accéder c'est par voie nautique
« Ca dépend, tu paies combien, joli coeur ? »
- Que diriez vous, d'aucun procès pour non assistante en personne en danger ? Demandais-je
« - Mais c'est qu'elle déconne, la madame ! »
Alors là, c'était très mal me connaître. Sans me départir de mon calme, je prit le temps de fouiller dans mon sac et d'en ressortir ma carte de visite, que je lui tendis
- Maitre King, avocate en pleine possession d'un téléphone portable. Si signal de détresse il y a, c'est que personne en danger il y a, refuser de nous y amener s'apparente donc à de la non assistance en personne en danger. Vous voyez, je m'y connais en terme de loi. Mais après, je peux toujours tenter de contacter le shérif pour avoir son avis, vous en pensez quoi ?
Sans lui laisser le temps de répondre, je composais nonchalament un numéro de téléphone. Ce n'était pas celui du poste de la ville, mais de là où il était le marin ne pouvait pas le savoir. En tout cas, cela sembla le réveiller :
« OK, OK, c'est bon. Donnez moi 10 minutes. »
Et voilà, comment on négocie avec un rustre. Et le tout sans avoir à débourser un centime.
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"...Why I am even talking to you ?"
"..."
| Conte : La princesse et la grenouille, Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Evangeline, l'Etoile des voeux
Cela commençait à faire beaucoup pour elle. Elle avait appris beaucoup de choses lors de ses lectures du jour, et en plus elle s’était rendu compte que Victoire, la nouvelle femme du commandant Judd, possédait la même marque sur le bras qu’elle, tout comme la Martha qui semblait être au service de sa famille. C’était beaucoup d’informations qui ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête, à tel point qu’elle ne réalisa qu’après coup, une fois seule, que ce n’était pas tout. Les aiguilles qu’elle avait voulu planter dans le bras de Victoire pour faire sa prise de sang s’étaient brisées…Et elle était tellement choquée des révélations qu’elle avait eues juste avant qu’elle ne s’en était même pas formalisée ! C’était étrange, elle n’avait jamais vu ça auparavant, mais il était trop tard désormais pour s’interroger davantage là-dessus, d’autant qu’elle-même n’avait pas vraiment sembler comprendre ce qui se passait sur le moment. Et puis, elle n’avait plus vraiment le loisir de se préoccuper de ça. Elle venait de se faire convoquée dans le bureau de Tante Lydia, sans savoir sur quel sujet elle souhaite la voir. C’était aussi intriguant qu’angoissant, surtout sur lorsqu’elle était entrée dans le bureau, non seulement Tante April s’y trouvait des déjà, mais il y avait également nombre de chaises vides disposées dans le bureau, comme si nombreuses étaient celles qui avaient été convoquées. Et ce fut le cas. Petit à petit la salle se rempli et chacune fut invitée à s’assoir, y compris Amélia qui était venue servir le thé. Son sang se glace lorsqu’elle évoque leur manque de prudence et les caméras installées un peu partout dans le complexe. Elle ne comprend pas ce qui se passe, elle n’est pas sûre de vouloir comprendre.
« Vous n'avez pas toutes été très prudentes. Certains de vos agissements, sans parler de la marque impie sur vos avant bras gauches pourraient même m'amener à croire que vous œuvrez pour Mayday. » Mayday. Ce mot seul semble débloquer toute la mémoire à laquelle elle n’était plus capable d’accéder. Elle se souvient de tout, absolument tout. Sa vie dans cette tribu de femmes guerrières. Sa vie en tant qu’Etoile des Vœux. La malédiction de Storybrooke, et tout ce qui s’en était suivi. Tout revient d’un coup, elle en est déstabilisée, l’espace de quelques secondes.
13 Mai 2020 – Storybrooke
Elle n’écoute la radio que d’une oreille, chantonne parfois mais davantage par réflexe qu’en étant vraiment concentrée sur ce que dit la radio. Elle est plongée dans ses livres. Il ne s’agit, pour une fois, pas de roman, mais bien de ses cours. En prévision de la fin de l’année et des examens qui arriveront plus vite qu’elle ne peut l’imaginer, elle commence à étudier de façon plus sérieuse et plus studieuse depuis quelques semaines. Son téléphone sonne parfois mais elle attend toujours d’avoir terminé le chapitre et les exercices sur lesquels elle bûche avant de l’attraper et de répondre -bien souvent pour demander à Adriel d’arrêter de lui parler sans vraiment vouloir qu’il le fasse.
Prise dans son cours, elle a la sensation que la radio bug depuis quelques minutes déjà quand elle lève un regard intrigué sur l’appareil qui n’émet plus de musique, juste le même message en boucle avec un fond de grésillements : Mayday 44° 38' 43 N -63° 34' 20 O « Mais qu’est-ce que tu me fais ? » Demande-t-elle dans le vide à sa radio en tentant de changer la fréquence, de résoudre le problème, mais en vain. Elle râle un peu. Puis, finalement, puisqu’elle était en train d’étudier, elle profite d’être sur son ordinateur pour taper les coordonnées que l’appareil lui repère en boucle. Les coordonnées indiquent Halifax, au Canada. Ce n’est pas proche, mais ce n’est pas si éloigné non plus…Même si le trajet le plus rapide semble devoir être fait par bateau. Elle reste un moment songeuse en regardant la carte qu’elle a sous les yeux, sur l’écran de son ordinateur, avec ce Mayday, mayday qui tourne en boucle dans sa chambre et dans sa tête. Elle referme le clapet de son pc avec une certitude : elle ne sait pas si cet appel à l’aide est un véritable appel mais elle ne peut pas ne pas aller au moins vérifier. Elle met ses affaires importantes dans son sac à main et la minute suivante la voilà partie.
Lorsqu’elle arrive au port, elle voit deux femmes près d’un bateau. L’une d’elle a avec elle une petite radio portable qui diffuse ce message qui l’a faite venir jusqu’ici dans l’espoir de trouver un bateau pour faire le trajet. Elle s’approche des deux femmes, songeant vraisemblablement qu’elles se trouvent toutes les trois ici pour la même raison. « Bonjour...Vous aussi, vous êtes là parce que vous avez capté un signal de détresse ? » « Oui ! » La femme qui lui répond agite sa radio portable. « On va emprunter un bateau. Tu veux venir ? J'pense qu'il y a la place. » Elle doit reconnaître que cette proposition lui enlève une grosse épine du pied. Même si elle était venue jusqu’ici, elle n’était pas encore fixée sur la façon dont elle pourrait emprunter un bateau et se rendre sur place. Croiser des personnes qui ont les mêmes intentions qu’elle est une véritable bénédiction. Elle hoche la tête, d’un seul coup beaucoup plus rassurée à l’idée de se lancer dans cette aventure totalement à l’aveugle. « Je veux bien oui ! Merci ! » Répond l’étoile, avant d’ajouter après quelques secondes. « Je m'appelle Evangeline. » La femme a la radio portable tend sa main pour la lui serrer, ce qu’elle fait également. « Moi c'est Amelia, et elle c'est ma sœur, April. » « On ne sera pas trop de trois je pense. En plus on a déjà un bateau de prêt. » Ajoute April. Eva hoche simplement la tête.
« Je suppose que vous n'avez, comme moi, pas eu plus d'informations à part les coordonnées qui tournent en boucle sur les fréquences de radio ? » C’est Amélia qui lui répond. « Dans le mille. Mais c'est un appel au secours, j'en suis convaincue. Alors, faut y aller. Pas vrai ? » A ces mots, Evangeline ne peut qu’hocher la tête. « Qui que ce soit, on ne peut pas ne rien faire ! » « Je suis d'accord. » Répond April à son tour. « La question étant : est-ce qu'on attend de voir si d'autres personnes l'ont reçue ? Il ne partira pas avant une dizaine de minutes de toute façon. » Elle désigne le bateau. Machinalement, Evangeline tourne la tête dans sa direction. « Déjà on est sûres qu'on attend au moins dix minutes. » Il peut déjà se passer tellement de choses, en ’’seulement’’ dix minutes. Elle n’est pas certaine qu’il serait très prudent d’attendre au-delà. « Nous pouvons au moins attendre ces dix minutes pour voir si quelqu'un arrive mais au-delà...Je ne sais pas ce qu'il se passe là-bas mais je suis d'avis qu'il ne faut pas perdre de temps pour éviter les risques au maximum. » « Je suis du même avis. On ne sait pas combien de temps ils vont pouvoir tenir. Alors autant s'en occuper rapidement. » Elle commence à sentir l’inquiétude monter. Une petite partie d’elle a peur d’arriver trop tard bien plus qu’elle n’a peur de ne pas savoir ce qui les attend là-bas.
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Après le passage de la Martha et de la Tante, Victoire s’était de nouveau allongée dans son lit, les yeux rivés au plafond. Toutes ces révélations lui avaient donné le tournis, si tant est qu’elle puisse avoir le tournis. C’était vertigineux et incompréhensible. Comment pouvait-elle liée à toutes ces filles sans avoir l’impression de les avoir déjà vu ? Et cette fille qui semblait ne pas être venue par hasard. Sans compter ces tatouages qui lui donnait l’impression qu’elle eût un jour vécu en dehors de Gilead. Elle était tant plongée dans ses pensées qu’elle avait sursauté en entendant la porte s’ouvrir une nouvelle fois et son sang s’était presque glacée à la vue de Tante Lydia qu’elle ne pensait pas voir de sitôt. La femme s’approcha d’elle tandis que l’Epouse était en train de se redresser pour l’accueillir.
- Vous avez l’air d’aller mieux.
Elle lui tandis des fripes qu’elle tenait dans les mains et Victoire constata alors avec surprise qu’il s’agissait surtout de vêtements marrons et plus précisément du vêtement traditionnel des Tantes que Lydia lui tendait à présent. Elle semblait vouloir qu’elle abandonne sa chemise de malade pour ces vêtements bruns à la grande surprise de l’Epouse. C’était loin, très loin d’être un usage habituel. Une femme était souvent rangée dans une case et sauf cas contraire très souvent bloquée dans celle-ci tant qu’un homme n’y fourrait pas son nez. Elle était une Epouse, elle n’était pas dédiée à porter les vêtements d’une Tante.
- Qu’il soit loué.
Autrement dit “oui, c’est cool et j’en suis contente”. Pourtant, un tel revirement de situation ne pouvait paraître que louche s’il n’était pas accompagné d’un bémol. Avec le sourire, elle s’empressa de préciser :
- Je me sens encore légèrement faible, j’espère que cela changera rapidement grâce à la volonté de Dieu.
Victoire tendit alors les mains devant elle afin de récupérer les habits que Lydia lui tenait et tandis qu’elle en cherchait les trous pour y trouver un sens, elle précisa :
- Suis-je véritablement habilité à mettre des vêtements de Tante ? J’avais l’impression que nous n’étions pas autorisés à changer notre statut de cette façon, surtout sans en avoir mérité la couleur... - Vous préférez retourner auprès du Commandant Judd et le laisser vous empoisonner ? A vous de voir quelle alternative vous sied le mieux.
La réponse de Tante Lydia la cloua sur place. Complètement abasourdie, elle l’observa quelques secondes en bafouillant :
- Comment...
Se ravisant, elle préféra formulait l’interrogation qu’elle se posait de façon beaucoup moins accusatrice pour son mari :
- Vous supposez que mon époux tente de m’empoisonner ? - Ma chère, quatre Epouses mortes dans la fleur de l'âge et les 18 mois suivant le mariage. Il n'y a que les imbéciles qui appelleraient ça une coïncidence.
Elle ne préféra rien ajouter, se contentant d’un sourire discret et satisfait, comme si elle trouvait une nouvelle alliée dans cette vieille chouette bigote et rabougrie. Cette dernière avait fini par la laisser seule et une fois habillée, Victoire avait décidé d’aller se promener, saluant les autres Tantes et Suppliantes au passage. C’était agréable de ne plus sentir les mêmes regards que ceux qu’elle avait senti en arrivant : un mélange de dégoût, de crainte et d’hostilité. A présent, elle avait juste l’impression de faire partie du tableau, d’être dans le groupe.
En fin de journée, une Tante qui ne prit pas le soin de se présenter lui annonça qu’elle était convoquée par Tante Lydia dans son bureau. Après avoir écouté ses instructions sur la direction à prendre, elle se dirigea vers cet étrange rendez-vous, la boule au ventre. Qu’allait-elle lui proposer ou lui demander ? La renvoyer chez son mari ? Tenter de la convertir au rôle de Tante ? La dévotion était sans aucun doute ce qui lui faisait le plus défaut, elle avait tout d’une pieuse dans le paraître mais ces mots n’étaient rien d’autre que des paroles vides, creuses, qu’elle répétait comme des formules de politesse trop vite prononcées.
A sa grande surprise, une Tante brune était déjà présente dans le bureau ainsi que de nombreuses autres chaises vides qui furent rapidement remplies par la Tante qui avait tenté de la soigner, sa Martha, deux Tantes ainsi que Defrederick, sa servante qu’elle n’avait eu que l’occasion d’entre-apercevoir jusqu’à présent. Surprise de la voir là, elle la dévisagea pendant quelques secondes mais très vite vint la suite, la terrible suite et la terrible phrase :
- Vous n'avez pas toutes été très prudentes. Certains de vos agissements, sans parler de la marque impie sur vos avant-bras gauches pourraient même m'amener à croire que vous œuvrez pour Mayday.
Mayday. Oui, tout lui était revenu en mémoire aussi vite qu’un train à grande vitesse aurait pu la percuter. Avec la même douleur, la même folie, la même sensation de tout et soudain de ne plus rien. Elle était Hera. Elle était déesse. Mariée à Zeus. Elle revoyait Olympe, Argus, les Héspéride, Hermès, la “Famille”. Elle voyait la vie, la mort, la vie de nouveau. Les Enfers, Hadès, Héphaïstos, Athéna. Les Jumeaux. Aphrodite. Elle voyait le sommeil. Cet autre Storybrooke. Ses amitiés humaines. Tout. Tous lui revenaient en mémoire et tandis qu’elle comprenait pourquoi elle ne dormait pas, pourquoi elle n’avait pas faim ni soif, pourquoi l’aiguille ne cessait de se briser, elle se souvenait des prénoms. Amélia. April. Evangeline. Et Violette bien sûr.
13 Mai 2020, Storybrooke.
Elle se baladait sur le port de Storybrooke. Pourquoi ce lieu ? Elle ne savait pas très bien. Sans doute parce que la mamie qu’elle suivait depuis quelques jours à présent avait l’habitude de nourrir les pigeons sur les quais, les engraissant jusqu’à les faire exploser. Elle n’était pourtant pas là ce jour-là et Victoire sentait que sa journée s’annonçait de ce fait très ennuyeuse. Pourtant, des voix de femmes étaient venus capter son attention. Une des voix était très énergique, l’autre plus posée et réfléchie. En suivant le son, elle avait fini par observer deux brunes sur un quai qui semblait demander de l’aide à un batelier. S’accoudant sur la balustrade qui donnait sur la rive et sur l’endroit où elles étaient, elle écouta la conversation, que l’une des brunes finit par clore dans une négociation sans pitié, à grand coup de menaces juridiques.
- Et une fois de plus la justice triomphe du malfrat !
Elle l’avait dit d’un ton enjoué, surjoué, le poing en l’air dans une posture très théâtrale. C’était bien plus de l’humour pour tenter une approche avec les jeunes femmes apparemment plantées par l’homme censé les aider pour 10 minutes. Enfin, sans doute moins à présent car le temps qu’elle décide de se lancer, une autre jeune fille avait fini par les rejoindre. Elle n’avait pas tout suivi de leur conversation, perdue dans ses pensées pendant le même laps de temps, un moment où son esprit était ailleurs, avec quelqu’un d’autre, réglant une autre de ses affaires tout aussi urgente. Pourtant, lorsqu’elle avait reporté son attention sur les jeunes femmes, la plus enjouée des trois avait alors lancé :
- J'aime bien votre positivité ! Vous voulez venir ? On pourrait faire un genre de club du girl power. Sauf le pilote de bateau, du coup c'est un homme. Ça vous tente ?
Elle l’observa un moment, passant sa langue sur ses dents dans un moment de réflexion avant d’hausser les épaules :
- On s’en fiche du pilote... il ne sera là bien bien longtemps. On va où ? - Apparemment du côté de Halifax au Canada. On a intercepté un mayday avec des coordonnées géographiques qui indiquent que c'est là-bas qu'il faut aider.
Elle devait sans aucun doute parler de sa radio qui ne cessait de piailler le même message continuellement. Avait-elle réellement quelque chose de mieux à faire ? Lorsqu’elle avait enfin pu sortir de l’Olympe après la première mort de son mari, elle s’était jurée de vivre toutes les aventures que la Terre lui offrirait. Elle avait renouvelé cette promesse à son retour de ce foutu monde parallèle. Que serait une vie sans aventure ? Une vie merdique, elle en savait quelque chose. Et pouvait-on dire qu’elle avait sincèrement quelque chose de mieux à faire ? Elle était immortelle. Les immortels avaient tout leur temps, annonce d’apocalypse ou pas.
- Cool. Ça me va, j’espère qu’ils sont sympas à Halifax, j’ai horreur d’aider les dédaigneux. Vous m’acceptez toutes les trois dans votre groupe ? - Tu avais omis de dire que c'était du côté du Canada.
La brunette qui semblait légèrement plus âgée avait regardé l’enthousiaste pour prononcer sa phrase avant de lui préciser :
- Tant qu'à faire, plus on est mieux c'est je suppose. - J’ai dit que c’était plus court par la mer c’est presque pareil. - De l'aide ça ne se refuse pas ! Mais il fait partie du "club" le pilote ?
Victoire avait éclaté de rire tout en se décrochant de la balustrade pour emprunter les escaliers qui la menait aux autres filles :
- Bien sûr que non !
Elle lui avait lancé un clin d’œil complice. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas les hommes, elle pouvait totalement convenir du fait d’avoir des hommes auprès d’elle, dans son équipe, dans ses amis. Son frère était un homme après tout et il était sans aucun doute l’être qu’elle avait le plus aimé au monde. C’était son appréciation des garçons qui l’avait perdu dans la Grande Vallée. La seule gamine à ne pas voir à quel point Zeus était étrange, la seule à vouloir l’aider. On finissait par récolter ce que l’on semait... Mais ce type-là était acariâtre, machiste et roublard, aucune envie d’avoir un machin pareil dans son équipe. Elle était à présent à côté d’elles et leur avait souri :
- Alors c’est entendu.
Elle venait avec. Pour toute réponse, un énorme silence s’installa entre elles toutes. Le silence ne gênait pas la déesse, elle avait toujours aimé la compagnie du rien, bien moins destructrice à son sens que celle du tout. Mais les 10 minutes lui avaient paru une éternité, surtout avec un message d’appel au secours qui passait en boucle. La plus énergique sembla décidé à rompre le silence :
- Sinon, quelqu'un a une idée du temps que ça prend pour aller d'ici à là-bas ? - Compte en termes d'heures voire plus. - Vous ignorez combien de temps cela prend ? Vous ne connaissez pas les personnes qui vous demandent de l'aide donc ?
Elle hésita quelques secondes avant d’ajouter :
- Et vous ne savez donc pas quel type d'aide on nous demande ? - Tout ce que l'on a c'est ce message en boucle. - Vous êtes courageuses.
C’était bien plus un constat qu’un compliment. Ces filles n’étaient pas immortelles. Elles n’avaient ni de temps à perdre ni leur vie à gâcher en se contentant de finir dans un petit tas de cendre avant de revenir à soi. Et pourtant, elles étaient toutes les trois prêtes à partir tête baissée à l’autre bout de l’océan pour sauver des gens qu’elles ne connaissaient même pas d’un danger qu’elles ne connaissaient encore moins.
- Je suis plutôt contente de faire partie de l'équipe alors. Il serait préférable que notre ami machiste nous revienne très vite.
Elle avait décroché la tête pour tenter de l’apercevoir revenir mais rien à l’horizon.
- On pouvait pas rester là les bras croisés ! Y a quand même des gens qui envoient un SOS. Enfin un mayday. Ça a été suffisamment puissant pour dérégler ma radio. En pleine chanson de Céline. Ça serait mal de faire semblant de pas avoir entendu l'appel.
Victoire eu un petit rire et elle ajouta sur un ton taquin :
- Si en plus il fait taire Céline...
C’était loin d’être méchant. Elles appréciaient ces femmes prêtent à tout risquer pour sauver quelqu’un, elles avaient tout son respect. C’était ce qui la poussait d’ailleurs à tenter l’humour, malheureusement pour elle, il n’y avait que dans le sarcasme et l’ironie qu’elle excellait.
- Votre sensibilité à l'autre est louable, ce n'est pas quelque chose de courant de nos jours...
Sans doute par humilité, elles n’avaient rien répondu de plus et le silence retomba alors brusquement entre elles. La déesse se décida alors à briser la glace à son tour. Elle avait cru entendre plus ou moins la conversation des trois filles, mais elle n’était pas obligée de le leur dire, elle pouvait aussi faire semblant de ne rien connaître pour relancer les banalités. Elle observa les deux brunes qui se ressemblaient le plus et leur lança :
- Vous êtes sœurs non ? Vous vous ressemblez...
Elle se tourna ensuite vers la troisième qui ne leur ressemblait pas du tout :
- Vous êtes la cousine du coup ou juste une aventurière ? - On est soeurs. Elle c'est l'ainée sérieuse, moi la moins aînée, plus spontanée. - Juste une aventurière qui a eu de la chance d'arriver au bon moment pour s'incruster dans le bateau qu'Amélia et April ont trouvé !
Les prénoms des jeunes femmes lui revinrent en mémoire. Elle se rendait compte qu’elle ne s’était pas présenté. Preuve qu’elle avait quand même suivie, elle pointa successivement son doigt sur Amelia puis April tout en précisant :
- Amélia ? April ? Je m'appelle Victoire, et vous êtes ? - Evangeline.
Elle lui sourit et Victoire lui rendit son sourire. Brusquement à l’aise avec ces mondanités devant un bateau miteux, elle se tourna vers l’aînée des sœurs :
- Vous êtes vraiment avocate, alors ? - C'est bien ma profession. Même si d'ordinaire les affaires que je traite sont plus dans tout ce qui touche la famille. Je suis spécialisé en droit de la famille.
Une lueur d’intérêt passa dans ses yeux. Elle s’occupait forcément bien plus souvent des divorces et des gardes d’enfants que du reste :
- C'est un très beau métier que vous avez.
Elle avait posé sa main sur son avant-bras en signe de respect quand soudain un profond malaise lui monta à la gorge. Une de ces douleurs enfuies et insidieuse, celle qui avait fait mal pendant de nombreuses années avant de s’estomper pour laisser tantôt l’accès à une douleur vicieux les soirs de pluie, tantôt à une douce nostalgie et une tristesse emprunte d’amour. Elle pouvait encore presque percevoir le lien, même s’il était d’une étrange nature, pas toujours humain. Elle s’était approchée d’elle et avait parlé à voix basse, d’une voix compréhensive :
- Je suis désolée pour votre mari... vous aviez l'air de beaucoup l'aimer et le soutenir... malgré le temps qui a passé depuis tout cela... - Merci. Nous étions effectivement très unis.
Elle avait alors senti une autre douleur venant de la plus jeune des sœurs, une douleur similaire mais qui étrangement n’avait pas lieu d’être. Elle le sentait, le lien qui l’unissait à cet homme était toujours présent. Et pourtant, elle semblait penser le contraire. La déesse avait hésité un court instant à lui dire la vérité avant de se raviser. Ce n’était ni le lieu, ni l’endroit et cela ne la regardait pas. Pas pour le moment en tout cas. Ce qui la regardait en revanche, c’était ce foutu message qui passait toujours en boucle et ce batelier qui ne revenait pas. Elle avait refusé la téléportation jusqu’à maintenant, y préférant le coup de l’aventure. Pour vivre une aventure, il fallait la vivre pleinement, la ressentir et rien d’autre que ce bateau miteux en voyage pendant de nombreuses heures ne pourrait lui donner cette impression. Pourtant, maintenant qu’elle attendait l’homme, elle se rendait compte que c’était peut-être stupide et contre productif. Ces gens avaient peut-être véritablement besoin d’aide, c’était peut-être une question d’heure. Il n’y avait pas une minute à perdre.
- Tenez-vous la main, s’il vous plaît.
Elle avait précisé cela en attrapant Amelia dans sa main droite et April dans sa main gauche. Evangeline était venu prendre la main d’Amelia et Victoire les avaient toutes téléportées en direction d’Halifax. Enfin non. C’était plutôt ce qu’elle avait voulu faire mais rien n’avait fonctionné. Elles étaient toujours au même endroit. Perplexe, elle avait instinctivement lâché la main qui la reliait au plus de personne et en quelque seconde April et elle avaient disparu, laissant les deux autres sur le carreau.
Halifax n’avait pas l’air d’être un monde de désolation. Au contraire, tout semblait s’y passer comme sur des roulettes. Victoire les avait transportés à l’endroit exact des coordonnés précisé en boucle mais rien n’annonçait qu’un danger était présent, la vie s’écoulait lentement. Elle se tourna alors vers la brune en fronçant les sourcils.
- Pourquoi est-ce qu'on intercepterait un signal de détresse s'il n'y a l'air de ne rien avoir ?
April observait les lieux d’un air méfiant et Hera en faisait de même avant de surenchérir :
- Et pourquoi je parviens à nous téléporter toutes les deux mais pas toutes ensemble...
Elle tourna sur elle-même pour avoir une vision à 360° avant de préciser :
- Il y a quelque chose d'étrange... Je crois que nous ne sommes pas au bon endroit... On ferait mieux de repartir vers les autres, je n'ai pas confiance, il pourrait leur arriver quelque chose. Généralement quand les pouvoirs divins ne fonctionnent plus, cela n'annonce rien de bon. - Là-dessus vous vous y connaissez mieux que moi alors je vous fais confiance.
Elle avait attrapé la main que la déesse lui avait tendu et en quelques secondes elles étaient de retour à la case départ, à côté des deux filles qui n'avaient pas bougé, toujours aussi perturbées par cette expérience.