« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Baku observa la jeune femme et essayant de trouver dans ses yeux les réponses à toutes ses interrogations. Il y avait quelque chose de pas logique dans tout ce qu’elle lui disait. Quelque chose qu’il n’arrivait pourtant pas à toucher du doigt, à ramener à lui pour lui faire comprendre la logique de cette femme. Il ne dit rien quand elle le menaça encore. Ses yeux s’attardèrent dans les siens, et il y voyait aucunement ce qu’il y fallait pour une trahison. Pas même une minuscule lueur. De la témérité, du courage, peut être, de la trahison et de la vilénie non. Quand elle bugua, Baku ne pu qu’attendre qu’elle revienne à elle. Le rouge sur ses joues lui fit dire qu’elle avait peut être attraper froid. Après tout, elle laissait ses cheveux séchés à l’air libre et il venait de faire baisser la température bien malgré lui. Il se concentra pour faire remonter les degrés alors qu’il essayait de trouver quelque chose pour la réchauffer.
Il l’aida a garder l’équilibre alors qu’il pencha la tête sur le côté. Il était presque inconscient de ce qu’il se passait. Oh il avait bien compris que la jeune femme était dans tous ses états…. Mais il ne pouvait pas se douter que cela ne puisse être qu’à cause de ce qu’il venait de dire. Il y avait forcément un facteur autre … non ? Il l’observait alors. Elle lui demanda de ne pas dire ça. Bien qu’il ignore encore ce que le « ça » signifie. Mais si elle pouvait dire qu’elle aurait préféré mourir, il peut bien dire De plus, il était le roi alors ….
Alors qu’elle mit le doigt devant sa bouche, le roi resta silencieux et observa la jeune femme et son étrange réaction. Avait elle honte qu’il puisse le désirer ? C’était assez étrange. Il n’avait jamais désirer personne mais il était presque sur que toutes les femmes se seraient damner pour qu’il ressente ça pour elle… mais pas elle ? Etrange. Il observa la jeune femme et doucement remonta sa main sur les doigts devant son visage. Il lui prit la main et approcha le dos à ses lèvres alors qu’il la regarder.
- Lulu. Dit moi ce que tu désires et je ferais en sorte de voir si je peux l’accomplir.
Il ne pouvait pas promettre la lune à la jeune femme. Il y a beaucoup de choses qu’il ne pourrait pas faire, et cela même s’il le désire. Il ne peut pas changer le monde tout seul, et il ne pouvait casser l’union, entre autre chose dont il n’avait pas le pouvoir. Doucement, il s’avança pour faire reculer la jeune femme, pour qu’elle puisse s’assoir ses fesses sur le lit. Il se baissa alors et fit en sorte que sa tête soit légèrement plus basse que la sienne en s’accroupissant à ses côtés. Ainsi, il ne pouvait la regarder de haut puisqu’il était en bas.
Position dans laquelle le roi ne se mets jamais, justement pour affirmer un peu plus sa grandeur aux yeux de tout le monde. Il attendit alors que la jeune femme lui dise sa promesse alors qu’il avait garder la main de la jeune femme dans la sienne. Se faisant, il essayait de faire monter la chaleur pour qu’elle ne puisse pas souffrir du fait qu’elle venait d’attraper froid. Il y pensa alors.
- Pendant que nous sommes là, m’autorises tu à te sécher les cheveux ?
Sans le moindre doute, Baku n’aurait pas pu trouver d’autres mots pour faire buguer Lulu comme elle n’avait jamais bugué de sa vie. Elle ? Désirée par le roi ? Elle eut presque envie de rire, dans sa crise d’hystérie et de lui tapoter l’épaule pour lui dire que c’était une bien bonne blague, mais qu’il ne fallait pas se moquer d’elle. Évidemment, elle n’en fit rien, complètement perturbée par les mots du roi, à ce point que les syllabes s’enchaînèrent entre ses lèvres dans tous les sens, sans avoir le moindre sens. Elle fut bien incapable de mettre le moindre mot sur ce qu’elle pensait.
Que pensai-elle, de toute façon ? Les images qui s’enchaînèrent dans son esprit ne devaient pas être dites. Lulu était une âme innocente, ne l’oublions pas, et pure, également. Elle revit la fin de ses cauchemars qui sortait de nulle part et ses joues ne purent devenir plus rouges que ce n’était déjà le cas. Sans doute que ces choses ne feraient même pas frémir Baku ou qui que ce fut d’autre, mais Lulu était, déjà, bien incapable de tenir la main du roi, ce qu’il ne valait mieux pas faire pour le moment, alors…
Par quelque miracle, elle réussit à se calmer assez pour retrouver l’usage de la parole. Sa main se plaqua sur ses propres yeux pour ne plus voir le monde, comme un enfant persuadé qu’il disparaîtrait s’il ne voyait rien, tandis que la seconde venait trouver le visage de Baku et sceller ces lèvres qui osaient dire son prénom. Lulu préférait qu’il l’appelle Lulu, comme tout le monde. Pas de reine, ni de Lullaby. Juste Lulu, la petite Lulu, celle qui est là, dans un coin, et à qui personne ne pense.
Puis elle retrouva plus de calme, dans sa panique, et apprivoisa ce cœur affolé qui grondait au fond de sa poitrine, pour réussir à répondre au roi. Oui, elle voulait bien essayer de s’entendre avec lui. Essayer… Qui essayait-elle de tromper ? Lulu n’avait pas la moindre pensée néfaste, au fond de son petit cœur, à l’égard du roi. Ni même à l’égard d’aucun monstre. Baku était pardonné à l’instant où la vérité était tombée sur Lulu. Elle était même prête à lui trouver des excuses, des circonstances atténuantes, tout ce qui pouvait alléger la responsabilité du roi, dans cette histoire. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle acceptait.
Lulu continuait de militer contre.
Ce qui n’était pas pour elle, mais bien pour lui. Car Baku méritait mieux qu’une humaine pour faire sa vie. Alors qu’elle… Elle ne méritait même pas un moins-que-rien, un rejeté pour une raison ou une autre, alors mériter le roi… c’en était hors de question et elle ne comprenait pas comment les monstres pouvaient ne pas le comprendre. Pour elle, ils se voilaient la face, incapables d’accepter que ce n’était qu’une erreur et qu’il fallait la réparer. D’un moyen ou d’un autre. Elle trouverait.
D’autres doigts se refermèrent sur les siens et Lulu échappa un glapissement discret, surprise par ce dont elle ne s’attendait pas. À la limite, elle aurait presque mieux réagi si le roi avait chassé la main de Lulu de la sienne, d’un revers méprisant. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si doux et n’osa pas ouvrir les yeux, comme s’il allait se transformer si elle le regardait. Peut-être qu’il n’attendait que cette occasion pour… pour quoi ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais c’était une bonne excuse pour ne pas le regarder.
Baku exigea qu’elle donne sa promesse, mais Lulu n’arrivait plus à parler, alors qu’elle sentait les doigts du roi autour des siens et qu’elle devinait ses lèvres très près de sa peau, beaucoup trop près. Ce qui n’arrangea rien au stress de Lulu qui se mordilla les lèvres et enleva, enfin, la main qu’elle avait sur les yeux. Ses iris noirs se levèrent vers le roi et elle le vit avancer vers elle. Rien que le premier pas lui serra le cœur, mais pas de peur. Elle eut très envie de lui dire d’arrêter, de se tenir loin d’elle, mais elle n’arriva à rien et se contenta de serrer un peu les doigts du roi, en regardant ailleurs.
Le matelas du lit appuya soudain contre ses genoux et Lulu tomba d’un coup sur le lit, en poussant un petit cri de surprise. Sa main libre vint se serrer contre son cœur, alors que le roi s’accroupissait devant elle. Cette fois, ce fut elle qui devait le regarder d’un peu plus haut, une chose qui ne lui plut pas et la força à regarder ailleurs, peu habituée. Il n’y avait que les enfants qu’elle pouvait regarder de cette manière, certainement pas Baku. Mais que pouvait-elle faire ? Les yeux baissés sur ses genoux pour ne pas regarder sa Majesté de si haut, Lulu tapota le matelas, à ses côtés. Elle préférait qu’il s’assoit à ses côtés et ne pas imaginer qu’il avait pris ses mots pour la vérité. Il ne la regardait pas vraiment de haut, il la regardait simplement et cela, Lulu avait du mal à s’y faire.
– Vous êtes le roi, vous faîtes ce que vous voulez… (Elle haussa un peu les épaules et passa les doigts dans ses boucles mouillées.) Mais ne vous en faîtes pas pour ça, ce n’est rien, ça séchera tout seul, comme d’habitude. Vous n’avez pas besoin de vous abaisser à ça.
Lulu ne pouvait plus vraiment se réfugier derrière sa crinière épaisse de boucles châtain, le temps que celles-ci sèchent, mais elle ne pouvait pas demander au roi de les sécher pour elle. Habituellement, Lulu prenait soin d’elle toute seule, comme une grande. Elle n’arriverait, sans doute, pas à se faire à la présence de toutes ces personnes qui remuaient autour d’elle. Néanmoins, elle n’accepterait jamais du roi qu’il fasse une chose pareille. Il méritait mieux que de toucher ses cheveux.
D’ailleurs, Lulu n’avait pas lâché la main de Baku et ne faisait pas mine de la lâcher. La chaleur de ses doigts, autour des siens, la calmait un peu et ramenait un peu de force dans son corps lessivé d’énergie. Il n’y avait que cette grande main sur la sienne pour l’empêcher de basculer en arrière et s’allonger sur le lit pour… pour quoi ? Elle n’avait pas envie de dormir, elle voulait juste s’allonger et attendre que le temps passe, que le rêve explose ou que la blague éclate au grand-jour. Lulu n’était pas reine, ce n’était pas vrai, un simple cauchemar. Elle serait mangée bientôt, c’était tout.
La sacrifiée soupira et tira sur la main de Baku, en tapotant, à nouveau, le matelas à ses côtés. Ses yeux quittèrent ses genoux pour tomber dans ceux du roi, elle pinça un peu les lèvres et hésita. Elle ne voulait pas le voir plus bas qu’elle, mais elle comprenait ce qu’il essayait de faire, en s’accroupissant devant le lit. C’était de sa faute, à cause des mots qu’elle avait eu pour lui faire comprendre qu’elle trouverait un moyen de briser cette union.
– Faîtes-moi confiance, souffla-t-elle, en tapotant le matelas à nouveau.
Lulu tira plus fort sur son bras et attendit qu’il s’assoit sur le bord du lit pour pousser son épaule et lui indiquer de s’allonger. De son côté, la sacrifiée lâcha enfin sa main pour en faire de même et se glisser au même niveau que lui. Ainsi, aucun des deux ne regarderait l’autre de haut, mais bien en face, à la même hauteur l’un que l’autre. Une idée qui ne pouvait sortir que de la tête de Lulu, dans la plus pure innocence, seulement pour pouvoir être, au moins physiquement, au même niveau que lui.
– Ce mariage est une bêtise et ne niez pas, commença-t-elle, en fronçant les sourcils sur ses yeux noirs dans une fausse autorité qui ne lui allait pas vraiment. Mais nous ferons avec pour l’instant, je ne veux pas me battre avec vous. Vous êtes trop têtu… (Ce qu’elle ajouta tout bas, boudeuse, en se disant qu’il n’entendrait pas et sinon tant pis ! Ce n’était que la vérité.) Alors vous devez promettre.
La reine fixait le roi dans les yeux, sans détour, ses joues à peine rosies par les souvenirs de toute la panique qui l’avait étreinte. Pour l’heure, cette histoire était trop sérieuse pour que Lulu se laisse avoir par le stress. Dans son regard, il pourrait voir qu’elle était plus sérieuse à ce sujet que pour tous les autres, qu’il ne devait pas se moquer et se contenter de promettre ce qu’elle exigeait. Il s’agissait, en vérité, de la seule chose qu’elle lui demanderait jamais. La seule qui lui tenait vraiment à cœur, même si elle sentait, rien qu’à y penser, une petite douleur au fond de la poitrine.
– Vous devez me promettre que vous me le direz, le jour où vous trouverez enfin la jolie femme monstre que vous méritez. Et nous trouverons une solution, ajouta-t-elle, avec un petit sourire comme Lulu en avait le secret.
Axel Oswald
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Baku observa la jeune femme « d’en bas » il écoutait attentivement ce qu’elle pouvait dire … mais pas seulement, il écoutait aussi très attentivement sa respiration, les battements de son coeur … et il avait un peu de mal à comprendre les tressaillement de ce dernier. Il ne préférait pas encore tout comprendre …. Pour le moment, il se disait qu’il fallait gérer un soucis à la fois. Quand elle tapota la place à ses côtés … Baku eu un petit moment d’hésitation. S’il se mettait là, alors il y a de forte chance pour qu’il la regarde encore de haut… et ça il ne voulait pas du tout …
- En effet je fais ce que je veux.
Dit il sans émotion. Il savait que peu de ses décisions serait contestés en temps de guerre … mais quand il s’agit d’une décision sur la royauté, ou même sur sa femme, les politiciennes avaient toujours envie de polémiquer comme des mouettes en dessous d’un bout de pain … Il regardait les cheveux raides, par le fait d’être mouillé, de la jeune femme. Il avait envie de les faire se sécher. Mais pour le moment, il ne préférait rien dire de plus. Il aurait lui temps de lui proposer des … activités de couples, pour qu’elle s’habitue à sa présence. Dans un silence, BEAUCOUP TROP LONG, il se mit à ses côtés sur le matelas. Là encore cette situation donnait une impression de proximité qu’ils n’avaient pas réellement, et Baku se demandait bien ce qu’elle voulait lui dire.
- Je te fais confiance.
Il ne fit rien alors qu’il se cala à l’observer doucement. Une minute elle lui certifie qu’elle est une personne capable de le trahir, et de l’autre, elle lui demande sa confiance pour s’allonger sur le canapé. Baku observa son visage. Avec cette proximité, et cette « hauteur », il avait l’impression de la voir sous un tout autre angle. Assez étrangement il avait l’impression que son visage avait quelque chose de bien plus adulte. Et ça ne lui déplaisait pas tant que ça de voir cette angle d’elle.
- Une bêtise, peut être, mais je l’aime bien moi. Et en effet, je peux être très têtu, je ne suis pas roi que par le sang.
Il attendait cependant la suite … il ne savait pas ce qu’il devait attendre … pouvait il avoir une bonne promesse à tout cela ? Il ne savait pas. Alors il planta ses yeux dans ceux de la jeune femme… Et alors que les mots firent une place dans son esprit … il eu envie de rire. Il eu envie d’éclater de rire. Il ne le fit pas. Il ne pouvait pas le faire alors que la jeune femme faisait ses yeux de …. Déterminé. Mais quelque chose dans son cerveau toquait à la porte de son esprit pour montrer son hilarité. Baku savait faire preuve de poker face, mais sans le vouloir un sourire se dessina sur son visage alors qu’il approcha la main d’un mèche mouillait de la jeune femme.
- Je promet que si un jour je rencontre quelqu’un que j’ai envie d’avoir dans ma vie, plus que toi, alors je trouverais une solution. Mais je ne compte pas que cela arrive.
De sa main, il enroula la mèche de la jeune femme entre ses doigts alors qu’une légère chaleur se fit sentir. Il déroula délicatement la mèche alors que celle ci se retrouva complètement sèche et ondula sous les doigts de Baku avant qu’il ne la lâche.
- Pour le moment, j’aimerais qu’on apprenne à se connaître, et voir si tu pourrais m’aimer, au moins un peu. Et trouver une joie dans le fait d’être maintenant ma femme.
Lui, il avait accepté cela. Il avait accepté que la jeune femme était SA femme, SA reine, la personne qui … oh utilisons les mots qu’il faut, serait juste sa raison de vivre jusqu’au jour de son trépas … Il ne pouvait qu’accepter. Il sourit à la jeune femme encore plus et reprit une autre mèche pour continuer son manège, lui laissant le temps d’accepter ce qu’il venait de dire.
La jeune reine avait, sûrement, rarement connu de sujet qui lui tienne plus à cœur que celui-ci. La promesse toquait aux portes de son esprit et exigeait d’être prononcée, exigée et entendue. Elle voulait qu’il promette qu’il le ferait, qu’il le lui dirait. Lulu ne pouvait pas être sa femme, mais elle serait sa confidente. Elle avait toujours été bonne pour écouter, cela ne changerait jamais. Elle saurait être heureuse pour lui et tout faire pour que les choses finissent bien. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Une chose qu’elle lui souhaitait volontiers, à sa Majesté, mais pas avec elle. L’idée ne lui traversait même pas l’esprit, comme s’il était impossible, pour Lulu, de mettre au monde un enfant. Pas ceux de Baku, c’était sûr et certain…
Une pensée qui ramena un peu de rouge à ses joues, alors qu’elle s’était allongée sur le lit pour regarder le roi dans les yeux. Même à ce niveau, Lulu ne pouvait être qu’impressionnée par Baku, sans se sentir écrasée par sa présence. Il ne lui paraissait pas devoir se sentir en danger, face à lui. Il était le roi, de toute façon. S’il voulait se débarrasser d’elle, elle ne dirait pas non. Mais elle ne sentait aucune envie néfaste émaner de son interlocuteur. Comme s’il attendait, simplement, qu’elle ose exiger sa promesse. Comme s’il n’était qu’un homme et qu’il n’avait pas mieux à faire qu’attendre de sa nouvelle reine qu’elle accepte son sort. Tout ce temps que Lulu exigeait de lui pour des bêtises… Elle s’en voulait, mais elle avait besoin d’être égoïste, cette fois, pour s’assurer que les choses se fassent comme elle le voulait.
Alors que Baku affirmait aimer sa bêtise, Lulu fronça un peu les sourcils et fit la moue, consciente qu’il se moquait d’elle et qu’elle ne devait pas se laisser avoir. Même si, au fond d’elle, elle était contente de l’apprendre. Cependant, elle n’aimait pas entendre qu’il avouait être si têtu sans la moindre seconde d’hésitation et qu’il revendiquait son rôle par le sang qui coulait dans ses veines. Elle eut presque envie de le contredire, de lui avouer que le sang ne faisait pas tout et qu’il était roi avec son âme, mais elle n’en fit rien. Elle préféra baisser les yeux pour ne plus le regarder et marmonner, tout bas, ce qu’elle savait du fond de son cœur, comme une prophétie inévitable :
– Vous finirez par le regretter.
Ce qui allait, d’ailleurs, dans le sens de la promesse qu’elle lui donna droit dans les yeux, sans ciller, avec plus de sérieux qu’elle n’en eut jamais dans sa vie. C’était un sujet qui pesait lourd sur le cœur de la reine, consciente que le roi, un roi comme Baku en tout cas, méritait une belle histoire avec une femme parfaite. Ce qu’elle n’était pas. Elle n’était qu’une femme, une humaine qui n’avait rien à faire là. Alors elle voulut lui faire jurer qu’il le lui dirait, quand il trouverait son âme-sœur. Et elle parlait bien de « quand », pas de « si », persuadée que ce jour arriverait et que Lulu devrait s’effacer pour laisser la place à une autre.
Dans son innocence, Lulu pouvait, parfois, faire penser à une enfant, mais elle n’en était plus une depuis longtemps et elle vit parfaitement l’hilarité dans le regard de son roi. Il ne la prenait pas au sérieux et cela lui fit un peu de mal, en vérité. Lulu ne voulait pas que Baku se moque d’elle. Pas sur ce sujet-là. Ce qui lui fit, tout de même, moins de mal que de l’entendre dire qu’il trouverait lui-même une solution, alors qu’elle avait, elle, parlé de « nous ». Un nous si vite oublié pour la pousser de côté, comme la chose inutile qu’elle était et serait à jamais. Elle le savait, elle en était elle-même persuadée, mais elle avait voulu croire, un peu étrangement, que sur ce sujet-là, les choses seraient différentes. Apparemment pas.
– Ne vous moquez pas de moi, se défendit-elle, en bougonnant. Ce n’est pas votre tête qui décide de ces choses-là. Ça arrivera. Votre véritable reine attend quelque part, vous ne l’avez juste pas encore croisée. Mais ça viendra. Et vous devrez me le dire, vous avez promis.
Au fond, Lulu n’était plus si sûre de vouloir être au courant. Elle sentit une vague de tristesse l’envahir rien qu’à penser à la femme qui attirerait le regard de Baku. Elle voulait croire qu’elle pourrait être la confidente du roi, l’aider à atteindre sa jolie dame, mais elle sentait, maintenant, que les choses seraient un peu plus compliquées. Lulu avait, tout à la fois, envie de voir le roi heureux, en tenant sa reine par la main, mais elle voulait, aussi, que ce jour n’arrive pas. La jalousie était une chose étrange à laquelle Lulu n’aimait pas goûter.
– Je suis sérieuse et je veux que vous promettiez pour de vrai. Ça ne compte pas si vous n’y mettez pas du vôtre. (Lulu fronça les sourcils, pour essayer de se donner un air sévère.) C’est méchant de vous moquer de moi. Je ne veux pas apprendre à connaître un méchant.
Même si, en vérité, Lulu n’avait pas besoin de « voir » si elle pouvait aimer un peu le roi ou trouver de la joie à être sa femme. Elle n’en dirait rien, mais une petite flamme dansait au fond de son cœur et elle ne pouvait pas la nier. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle l’avouerait à Baku. Non, Lulu préférait encore mourir tout de suite que d’avouer ces choses-là. Même si penser à la mort lui fit, inévitablement, penser à sa mort qui n’était pas venue et… à la morsure du roi sur son épaule. La sacrifiée frissonna à ce souvenir, ce qui était loin, très loin d’être un frisson d’effroi.
– L’inverse est impossible, vous savez. Vous ne m’aimerez jamais et vous ne trouverez aucune joie au fait d’être mon mari. (Lulu leva un doigt, entre eux, qu’elle posa sur le torse de Baku, au niveau de son cœur.) Mais je ne veux pas vous entendre me mentir une nouvelle fois. Il n’y a qu’une seule chose au monde qui ne ment jamais, vous le saviez ?
Lulu se para d’un petit sourire bien à elle, l’air totalement innocente. Le temps que ses mots et ses gestes se fraient un chemin dans l’esprit du roi, Lulu se concentra sur son attaque. Elle glissa dans le lit et se colla tout contre Baku pour plaquer sa joue sur son torse et prêter l’oreille à la plus honnête chose du monde : le cœur battant au fond de sa poitrine. Sans le moindre doute, Lulu ne s’attendait pas à l’entendre battre plus que nécessaire, mais elle avait, déjà, hâte de suivre son rythme, se laisser bercer par les pulsations et finir de se calmer grâce à elles.
– Ce n’est pas moi, le problème, de toute façon, ajouta-t-elle, tout bas, comme pour elle-même.
Un aveu qui fit battre très fort son propre cœur, à ses oreilles, mais Lulu se concentra sur Baku. Elle connaissait son organe sur le bout des doigts, ce n’était pas le sien qu’elle voulait entendre hurler, mais prêter attention aux cadences douces de celui du roi. Elle ne voyait pas comment il pourrait en être autrement, de toute façon.
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Baku était stoïque. D’apparence de marbre, on pouvait peut être le confondre avec une statue si son torse n’avait pas à se soulever avec la respiration. Il regardait la jeune femme et gardait une attitude tout à fait … professionnelle ? Si on pouvait dire ainsi oui. Une attitude qui ne permettait pas de savoir ce qu’il pensait au fond de son crâne. Il l’utilisait aussi quand il devait faire des débats avec d’autres dirigeants.
Baku remarqua que cette attitude était mieux pour lui, pour gérer ses pensées en désordre. Penser de manière désorganisé oui, dire des choses de cette manière non. Le paraître encore moins. Il était le roi, et même dans son intimité Baku avait appris à ne pas lâcher sa garde. A toujours être le roi que l’on a besoin. Le roi sur qui on peut compter. Sourire, rire, être coucher sur un lit juste à parler, ce n’était pas ce qu’un roi faisait … mais avec une reine tout ça était toujours différent. Il l’avait entendu dire qu’il le regretterait… Baku pouvait compter sur le doigt d’une main les décisions qu’il regrettait. Et la plupart lui avait été soufflé par d’autres que lui.
Il ne disait pas toujours avoir raison, mais il avait la preuve que toutes ses décisions, celles dont il tenait vraiment, avaient été un succès. La jeune femme aussi serait une décision qu’il ne pense pas regretter un jour. Et qu’il avait pris avec tout son coeur et son esprit dans la balance. Alors il ne dit rien. Il ne regretterait pas, mais la contre dire encore une fois risquerait de casser la bulle dans laquelle les deux étaient en ce moment même.
- Je promet, je ne me moque pas. Ma véritable reine est peut être déjà trouvé, mais elle refuse de l’admettre aussi, penses y au moins. Je promet que si un jour ça arrive, alors je t’en parlerais.
Il n’avait jamais ressentit quoi que ce soit pour … personne. Il n’avait eu que des amitiés, jamais rien de plus. Alors … la jeune femme qui lui demandait de lui dire si un jour il rencontre quelqu’un qui l’intéresse ferait mieux de se regarder dans une glace… Mais il lui dirait cela aussi plus tard. Pour le moment, il voulait juste être sur que cette adorable personne comprenne ce qu’il lui disait en demi mots.
Il promettait donc, avec sa voix de roi, avec celle de la loyauté. Celle là même que le peuple aime. Il lui dirait. Mais il trouvait toujours cela inconcevable … Anubis avait déjà essayé de lui présenter bien des femmes qui auraient pu devenir reine, mais aucune n’avait intrigué le roi outre mesure. Alors il ne voyait pas qui, maintenant que Lulu était dans son champ de vision, pourrait prendre sa place.
- Pourquoi serais ce impossible ?
Il se le demandait vraiment. Il trouvait déjà de la joie à être seulement là, il n’était en tout cas pas malheureux alors que ses doigts courraient sur les cheveux longs de la jeune femme. Il laissait ses doigts toucher cette soie si délicate. Il ne savait pas ce qu’il mentait pas, il ne pouvait le savoir alors qu’il avait déjà le coeur qui battait plus fort depuis le début. En réalité, depuis un petit moment, il avait des images clairement pas catholique avec la jeune femme. C’était par phase. Et il repoussait ses images loin dans son esprit pour ne pas qu’elle apparaisse sur son visage. C’était ainsi qu’un roi devait se comporter.
C’était ainsi qu’il s’était toujours comporter. Mais alors quand la jeune femme s’approcha et plaça son oreille contre son poitrine, son coeur manqua un battement alors qu’il se mit à battre encore plus. Que faisait elle ? Savait elle que la sensation de ses cheveux mouillés sur Baku avait un effet tout à fait délicieux ? Elle ne pouvait pas le savoir. Mais pourtant, Baku sentait la moindre de ses mèches contre lui, et il pouvait sentir le coeur de la jeune femme. Il pouvait l’entendre.
Il était tellement … « choqué » par ce geste qu’il failli ne pas entendre le commentaire de la jeune femme. Il regardait la jeune femme. Il approcha une main de sa tête alors qu’il rougit comme un adolescent. Si la jeune femme le regardait à ce moment là, elle pourrait voir sa couleur cramoisi à travers sa peau foncé. Il se déplaça doucement pour que la jeune femme stoppe d’écouter son coeur qui allait exploser. Mais elle aura eu le temps de l’entendre comme il faut depuis le début.
Il se déplaça dans le lit pour ravoir sa tête vers lui. Il était rouge. Il prit une de ses mains qu’il laissa à sa place sur son coeur. Alors que l’autre se posa sur les cheveux de Lulu qu’il séchait toujours avec douceur. Il mit la main contre son coeur à plat. Puis planta ses yeux dans les siens alors qu’il approcha son visage du sien.
Avait il envie de l’embrasser ? Oui. Il avait tout de même réussi une cérémonie de l’union sans avoir fait cette acte intime et pourtant si important… Le faisait il ? Non. Pas qu’il ne le désire pas donc, mais qu’il ne voulait pas brusquer la jeune femme. Aussi se demandait il si cette envie d'être proche d'elle, de la toucher, de l'embrasser, était vraiment dû à son désir, ou à un effet secondaire de l'union. Baku ne s'était jamais intéresser assez à cette cérémonie pour le savoir. Cependant, il savait que Lulu l'intéresser déjà avant, et ça lui suffisait pour être certain de son choix.
- Dit moi Lulu, pourquoi serais-ce impossible ? Tu n’as jamais été le problème, je le sais bien. Mais moi j’en ai un sérieux. Je suis unie à une femme qui va me rendre dingue. Je ne mens pas. Je ne te ment pas. Pas besoin de mon coeur pour le prouver.
Pour l’une des rares fois dans sa vie, Lulu eut, enfin, ce qu’elle désirait. Une promesse arrachée avec l’innocence de la sacrifiée, son besoin de militer pour le bonheur des autres au détriment du sien. Elle eut envie d’en être heureuse, de sourire à cette promesse qu’il lui donnait enfin, même s’il jurait, par la même occasion, qu’il ne se moquait pas d’elle alors qu’elle le voyait bien, dans ses yeux, qu’il voulait rire d’elle et de ses mots. Mais elle n’en dit rien. D’ailleurs, elle ne sourit pas, non plus, à cette promesse enfin posée entre eux.
Elle eut, presque, soudain envie de lui dire de déjurer, de retirer ses mots et de ne surtout pas lui dire le jour où il trouverait la véritable femme à laquelle s’unir. Mais la sacrifiée ne pouvait pas être égoïste. Elle ne l’avait jamais été de sa vie et ne pouvait pas commencer face au roi. Elle se devait de rester la petite Lulu si pure, prête à faire semblant de trahir le roi pour briser à jamais cette union idiote, entre eux, et lui permettre de connaître le véritable amour avec une autre. Elle imaginait, déjà, des centaines de monstres qui lui conviendraient mieux qu’elle.
Ce qui faisait naître, dans son cœur, une douleur inconnue qui ne plaisait pas à la jeune femme. Elle planta ses yeux noirs dans les siens et se gorgea de l’attention qu’il lui accordait, comme pour la garder dans un coin, en faire une réserve suffisante pour survivre, le jour où ce regard puissant ne se poserait plus sur elle, mais sur une autre. Elle eut presque envie de plaquer les mains sur ses joues et le forcer à ne regarder qu’elle. Presque. Lulu restait Lulu et elle fut la première à détourner les yeux pour l’accuser de mentir et lui avouer, sans détour, qu’il ne l’aimerait jamais.
Comment pouvait-elle le dire ? Lulu n’était qu’une humaine, une chose insignifiante si petite sur la route du roi, comme un caillou qu’il pourrait pousser du pied pour continuer d’avancer. Cela lui allait parfaitement. Et elle voyait, sur ce visage, la solidité du marbre, la fraîcheur de la plus dure des pierres. Il n’était que détachement, professionnel, comme un roi devant un conseiller récalcitrant. Sa promesse avait, elle aussi, les accents de la royauté, de ce que l’on attend d’un homme de son rang. Mais Lulu voulait l’entendre jurer avec son cœur, avec sa voix de monstre, d’homme, du mari à sa femme.
Ce qu’elle n’aurait jamais. Alors, elle préféra demander la confirmation à son cœur.
Lulu se colla tout contre le roi, au mépris total de son rang, du respect qui lui était dû, sans s’inquiéter que quelqu’un entre et les découvre, serrés l’un contre l’autre. Elle voulait atteindre la vérité derrière la carapace, se persuader, elle-même, que le roi n’était qu’un roi et n’était gentil que par obligation. Au fond de l’armure, l’homme crevait de devoir être si proche d’une humaine, d’une créature aussi repoussante qu’elle. Elle voulait entendre le rejet. La vérité qui ne battait pas plus fort qu’un coup de pied dans un caillou. Ce petit caillou au nom de Lulu.
Mais ce qu’elle entendit ne fut rien de ce à quoi elle s’attendait. L’humaine sentit le rouge revenir sur ses joues, tandis que son propre petit cœur se mettait à battre plus fort, au fond de sa poitrine. Elle eut envie de se convaincre qu’il ne s’agissait que de dégoût, d’une envie violente de l’écraser, de lui faire regretter sa proximité, mais elle l’avait dit : le cœur ne mentait jamais. Et Lulu savait qu’il ne battait pas pour la rejeter, tout au contraire, il l’appelait à elle et la sacrifiée ne voulait pas lui résister.
Quelques secondes de plus et elle n’aurait plus su comment se séparer du roi, hypnotisée par les battements de son cœur, des battements comme elle n’en avait jamais entendus de sa vie. Néanmoins, Baku lui échappa soudain, glissant sur les draps pour qu’elle ne puisse plus entendre la vérité que lui hurlait l’organe si vif, au fond de sa poitrine. Elle se sentit presque perdue, en relevant ses yeux noirs sur le roi, en manque de ce rythme qui pulsait contre son oreille et qui avait soudain disparu.
Il ne pouvait se douter, le roi, d’à quel point elle eut envie de se jeter contre lui, d’oublier les règles, les dangers, la bienséance et seulement retrouver sa place contre son cœur, pour l’écouter battre pour elle et seulement pour elle. Ce qu’elle n’avait jamais connu de sa vie et qui, soudain, lui fit presque peur. Heureusement, les battements ne lui échappèrent pas entièrement, alors que Baku s’emparait de ses doigts pour les poser contre son torse. Elle eut presque l’impression qu’il lui suffirait de serrer les doigts pour les refermer sur son cœur et l’arracher de sa poitrine. Ce qu’elle ne ferait jamais, évidemment.
À la place, la reine caressa, pensivement, du pouce, ce torse puissant qui battait contre ses doigts. Ses yeux ne quittaient plus ceux du roi, si proches des siens. Si elle vit, clairement, le rouge à ses joues, elle ne fut pas certaine de pouvoir l’interpréter, persuadée, elle-même, d’être plus rouge que lui, perturbée par cette proximité. Puis, il venait de sécher ses cheveux avec ses mains, rien ne lui assurait que ce n’était pas un contre-coup de son étrange pouvoir. Le déni jusqu’au bout des ongles.
Les mots, eux, finirent d’achever Lulu qui, une fois encore, prouva que sa peau sombre ne cacherait jamais le rouge qui lui montait tant aux joues. Baku avait peut-être avalé une partie de son sang, mais il lui en restait assez, dans les veines, pour prouver au monde entier combien elle était gênée par ses mots. Il savait. La vérité se planta dans son cœur, sans se douter qu’il n’avait pas du tout compris ses mots comme elle les imaginait. Il savait et, pour elle, cela voulait dire qu’elle ne pouvait pas lui cacher l’effet qu’il lui faisait. En vérité, Lulu avait, depuis le début, une étrange fascination pour le roi. Évidemment qu’elle n’avait pas besoin de voir si elle pourrait l’aimer et trouver de la joie dans cette union, comme il le disait ! C’était déjà le cas et c’était ce qu’elle insinuait avec des mots qui, pourtant, n’avaient pas trouvé ce sens dans l’oreille du roi. Ce qu’elle ne pouvait pas deviner.
Alors, persuadée d’être grillée, Lulu échappa à Baku.
La reine se leva d’un bond et s’éloigna du lit de quelques pas, pour approcher de la fenêtre, les mains plaquées sur les joues, comme s’il suffisait de cela pour cacher la gêne et, en même temps, la joie qui la gagnait. Elle pensait avoir avoué, d’une manière un peu détournée, qu’elle l’aimait déjà. Comprenez que l’innocente Lulu ne savait plus où se mettre, même si Baku n’en avait rien compris du tout.
– Parce que je ne suis qu’une humaine et que vous êtes le roi des… des… des monstres.
Elle n’aimait toujours pas ce mot, mais elle n’en avait aucun autre à donner à ce peuple méconnu qui l’avait recueillie plus facilement que son village ne l’avait jamais fait, au final.
– Vous le saviez, couina-t-elle, à la limite de la crise d’hystérie digne d’une adolescente après son premier aveu d’amour. Vous le saviez et vous jouez avec moi ! Vous n’avez pas le droit de faire ça… C’est si cruel !
Et la petite Lulu tapa un peu du pied, le cœur stressé à l’idée qu’il ait su, depuis si longtemps, ce qu’elle pensait de lui sans le dire, persuadée qu’elle pouvait tromper le monde entier. Mais qui pouvait-elle tromper ? Elle se doutait, maintenant, que tout le monde devait déjà être au courant et qu’il n’y avait plus qu’elle, en vérité, pour se persuader qu’elle n’avait pas eu très envie d’être embrassée par l’homme qu’elle aimait.
– Bien sûr que j’en ai besoin ! s’énerva-t-elle, un peu, trop paniquée pour arrondir les angles. Vous êtes si… stoïque. Vous regardez tout le monde de la même manière, sans rien montrer, comment voulez-vous que je devine ce que vous pensez pour de vrai ?
Venait-elle de critiquer le roi sans le moindre détour ? Absolument. Mais elle était reine, maintenant, n’en avait-elle pas le droit ? Elle essaya de se persuader que si, sans y arriver, et lorgna soudain vers la fenêtre qui, étrangement, lui paraissait sa seule porte de sortie de toute cette affreuse histoire. Quoi qu’elle pouvait tout aussi bien fuir dans les couloirs du château, mais Lulu n’avait pas envie de se montrer aux monstres dans cette tenue. Une robe, oui, une robe tout ce qu’il y a de plus normal, mais pour elle, c’était déjà beaucoup trop à imposer à un monde auquel elle n’appartenait pas.
– Je ne vous rendrai pas dingue. Je resterai dans mon coin et je ne ferai pas de vague, je le promets. Vous n’aurez pas à vous inquiéter de moi. Je sais être discrète, je le jure. Vous oublierez vite que vous avez eu cette idée et vous pourrez vous reconcentrer sur vos obligations de roi.
Debout au milieu de la chambre, face au lit, dos à la fenêtre, Lulu sourit. De ce petit sourire sincère qui la quittait rarement. Celui qu’elle avait donné au roi dès leur première rencontre. Elle se méprenait totalement sur les mots du roi, sans aucun doute, mais elle ne voyait pas, même après avoir écouté son cœur battre si fort, ce qu’il pouvait insinuer d’autre. Lulu ferait de son mieux pour qu’il ne pense plus à l’affreuse humaine qui, par une erreur monumentale, avait été unie à lui.
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Baku ne se doutait pas qu’il se trompait. La petite goutte de compréhension tombera assez tôt dans son esprit, alors que pour le moment, il était tout simplement heureux de la proximité avec sa jeune femme. SA. Il n’avait pas envie d’être possessive et pourtant, il avait envie de la revendiquer, de lui dire, encore et encore. Et il s’empêcha de faire cela qu’en étranglant toutes ses envies à l’intérieur même de son esprit.
Pour le moment la jeune femme ne semblait pas en panique… Lui allait finir par l’être bien évidemment, mais elle, elle semblait avoir … assez bien accepter ce que le roi avait choisi. Il l’avait sauvé, cela avait son choix. Il s’était uni à elle … cela normalement se fait dans le consentement mutuel, et il n’y avait pas eu ce consentement aux yeux de Baku. S’il n’en disait pas plus, lui s’en voulait de priver la jeune femme d’une vie d’humaine, au lieu de la transformer en reine des monstres.
Quand la jeune femme disparu de ses bras, il en eu presque un grognement. Cela aussi il arriva à l’étrangler avant qu’il ne soit audible. Mais avec beaucoup plus de difficulté. Le manque de la jeune femme était étrange. Il avait l’impression qu’on venait de lui enlever quelque chose, et il n’aimait pas du tout ça. Observant la jeune femme, il essayait de comprendre ce qui avait pu se passer. Il comprit alors que la goutte fit un ras de marrée dans son esprit. Il s’assit à nouveau sur le lit et se mit à rougir de plus belle. Elle ne pouvait pas dire qu’elle était déjà heureuse dans cette situation ? Il l’avait forcé, il pourrait comprendre qu’elle ne le soit pas. Qu’elle le déteste aussi au fond… Pas qu’elle puisse y trouver une joie aussi facilement. Il l’observa alors avec douceur.
- Tu es humaine ET tu es la reine des monstres.
Baku n’avait pas de mal à dire le terme. Pour lui, monstre voulait simplement dire monstre. Comme humain voulait dire humain. Il définissait son peuple comme il était. Démon était aussi un autre terme utilisait souvent. Il savait que le terme monstre avait une connotation mauvaise, et violente, dans le monde des humains. Il ne pouvait que comprendre. Dans son monde se faire traiter d’humain était une insulte très forte. Il la regarde commençait à s’énerver. Il pencha la tête et son regard partit dans un passé qu’il n’avait pas encore envie de partager. Cruel ?
- Je ne pouvais pas le dire.
Oui, il était clairement en train de se sauver les miches. Il ne voulait pas assumer sa boulette alors il disait simplement qu’il ne pouvait lui dire… mais il était en train de prendre toute la teneur des paroles de la jeune femme … il comprenait qu’elle pourrait trouver de la joie, qu’elle pourrait être heureux avec lui … et son rougissent se transforma doucement en tendre sourire.
- Demande moi ce que je pense et je te le dirais. C’est un soucis d’équité que je regarde chaque membre de mon peuple avec le même regard. Si je ne le fait pas, on risquerait de comprendre que je préfère Anubis parmi tous les conseillers.
Bon ça tout le monde le sait, et il fit un sourire alors qu’il pensa au nombre de fois où il avait du accepter un repas, une soirée, ou autre conneries à d’autres conseillers pour éviter qu’Anubis ne subisse. Pas que quiconque oserait toucher l’ami du roi, mais peu continuerait de le prendre au sérieux… Et ça il préférait éviter.
- Tu me rends déjà dingue. Je ne veux pas que tu restes dans ton coin. Je veux que tu me dises ce que tu penses, même si c’est pour critiquer la loge royale du théâtre. Je ne veux rien oublier du tout.
Il s’était approcher au fur à mesure de la jeune femme. Il s’était mit à ses côtés. De là, il ne pouvait plus se mettre à sa hauteur malheureusement, sauf se plier le dos, mais il risquerait de s’en faire mal. Lullaby était après tout bien plus petite que ce qu’il avait l’habitude, et personne avant elle ne lui avait demander de se baisser.
En regardant Lullaby, il comprit qu’il fallait être bien plus claire avec elle. Il ne pouvait pas user de sa notoriété de roi pour qu’elle comprenne les sous entendu. Il s’approcha alors et prit Lulu. Il la porta aisément d’un bras pour la mettre à sa hauteur. Un oeil extérieur pourrait croire qu’elle est tout simplement « assise » sur Le Bras du roi. Et sans crier gare, il posa ses lèvres sur les siennes. Il ne fit rien qu’un tout petit contact comme une caresse. Il se recula doucement. Il ouvrit les yeux alors, il avait le sang aux joues et ne préféra pour le moment pas voir le visage de Lulu.
- Tu es ma reine. Et je compte faire en sorte que tu sois la plus heureuse des femmes.
Il pouvait sentir dans le couloir au fond, Lila revenir en sautillant, la moutonne avait fait un pantalon tout exprès pour la reine. Baku créa mentalement un mur pour l’empêcher de passer. Encore quelques secondes. Il voulait passer encore quelques secondes avec SA Lullaby à lui.
Persuadée de s’être faite griller très vite, Lulu n’arrivait plus à penser. Bon, d’accord. Elle n’arrivait déjà pas à penser correctement avant, mais elle avait, plus ou moins, réussi à se calmer, à retrouver des pensées presque cohérentes. Maintenant, c’était un foutoir sans nom. Incapable de discerner un mot qui avait un sens, une image qui aurait un intérêt, n’importe quoi qui la bouterait, une bonne fois pour toutes, hors de la panique qui l’étreignait. Mais, convaincue d’avoir été très claire, d’avoir presque dit au roi qu’elle l’aimait déjà, Lulu n’y arrivait pas. Surtout alors que Baku avouait qu’il était déjà au courant. La honte la bouffait presque plus que la gêne, au final, alors qu’il voyait si facilement en elle et qu’elle était bien incapable de voir quoi que ce fut en lui.
Jusqu’à ce qu’il glisse sur le matelas et s’assied sur le bord, les joues rouges d’un mal qui, vraisemblablement, n’avait rien à voir avec le fait de sécher ses cheveux avec ses doigts. Évidemment, la première pensée cohérente, dans l’esprit de Lulu, fut de s’inquiéter de la santé du roi. Après avoir tant crié et avoir tenu une Lulu encore un peu mouillée, ne risquait-il pas d’avoir pris froid ? Mais une voix intérieure, bien moins innocente que la jeune femme qu’elle montrait au monde entier, lui chuchota d’arrêter ses bêtises et d’affronter la vérité : le roi était gêné par l’aveu de sa femme. Il y eut alors deux Lulu qui se battirent, dans un brouhaha incroyable, pour obtenir les commandes de son corps.
La seconde ne sera pas mentionnée, mais la première, la gagnante, resta, bien entendu, immobile au milieu de la chambre, incapable de bouger, à répondre aux rougissements du roi par des rougissements.
– Je ne veux être que Lulu, réussit-elle à articuler, sans oser le regarder.
La reine ne voulait pas revenir sur le débat, mais dans son cœur, elle n’arrivait pas à accepter qu’il ait fait de lui une reine. Lulu n’était rien qu’une petite humaine, une chose insignifiante, une créature moins utile, au fond, que toutes ces jolies bêtes qu’elle avait croisées, depuis son arrivée dans le monde des monstres. Elle était prête à parier, qu’ici, un moucheron aurait plus de sens, plus de but, qu’elle n’en avait jamais eu dans sa vie. Lulu n’était que Lulu. Lulu resterait, à jamais, Lulu.
Elle s’en voulut immédiatement, la petite humaine, de critiquer le roi et de lui dire, si directement, qu’il était un homme cruel. En vérité, elle ne le pensait pas une seconde. Elle voyait, en lui, beaucoup plus de bonté qu’il ne voulait le faire croire avec sa mine renfermée et sa carrure imposante. Elle était même prête à parier qu’il était, en vérité, un gros cœur tout mu qui méritait d’être câliné. Évidemment, elle ne pouvait pas le faire, elle, parce que là… c’était beaucoup trop lui demander. Elle avait besoin de temps pour se remettre de tout ce qu’il venait de se passer.
Le regard du roi, lui, ne fit que confirmer les soupçons de Lulu : dans sa panique, elle était allée trop loin. Elle eut très envie de bondir jusqu’à lui et de serrer sa tête contre son sein pour ne montrer à personne ce regard blessé, tourné vers le passé. Elle n’avait pas besoin qu’il le lui dise, pour le comprendre. Lulu avait passé sa vie à observer le monde, elle connaissait les mimiques du traumatisme. Et c’était de sa faute, à elle, si le roi pencha la tête sur ces souvenirs. Mais elle ne fit rien, immobile, à attendre que la tempête passe sur son mari. Son mari… Il n’y eut vraiment plus que la culpabilité pour la retenir de se jeter à ses pieds et s’excuser.
Visiblement, le roi s’en remit plus vite que Lulu ne l’imaginait et elle suspendit son mouvement, prête à rejoindre Baku au bord du lit. Elle resta, finalement, droite, en attente de la suite, trop choquée pour bouger. La moindre envie de s’excuser fut plus ou moins balayée par les mots de sa Majesté qui, clairement, se moquait ouvertement de Lulu. C’était du moins ce qu’elle entendait, elle, dans ses excuses bidons. Déjà, non, elle ne lui demanderait pas ce qu’il pensait, c’était absurde ! Si elle se ramenait comme une fleur, devant lui, et lui demandait cash s’il l’aimait, qui serait le plus gêné ? Elle savait bien que ce serait elle, et lui, il garderait sa vilaine poker face.
Puis, c’était idiot, cette histoire avec Anubis. Elle était prête à parier que le monde entier savait pertinemment que Baku tenait à son conseiller et qu’il n’en changerait jamais, pour rien au monde. Elle l’avait bien compris, elle, en quelques minutes à peine. Alors elle ne voulait pas croire que le peuple ne voit rien. C’était aussi évident que le nez au milieu de la figure ! Elle ne serait même pas étonnée si elle entendait, quelque part, qu’Anubis était même prêt à s’en vanter. Elle serait surtout curieuse de comprendre les circonstances qui pourraient pousser l’homme-cheval à un tel aveu, mais elle avait appris, aujourd’hui, que sa belle cape cornue avait appartenu à Anubis. Ce qui voulait tout dire.
Et enfin…
– Mais je ne suis pas membre de votre peuple, bougonna-t-elle, tout bas, plus pour elle-même que pour lui.
Au fond de son cœur, Lulu bouillait de jalousie pour toutes ces autres personnes qui prenaient tant de place dans la vie du roi. Et elle ne voulait pas l’entendre dire qu’il la regardait comme il regardait tout le monde. Elle eut, soudain, envie d’imaginer qu’elle puisse être différente, qu’elle soit la seule capable de tirer tant de rouge à ses joues et que même Anubis ne ferait pas le poids face à elle. Même si elle ne lui voulait que du bien. Sans oublier de bouder, évidemment. Cette histoire n’était toujours pas oubliée.
Soudain, l’attention de la reine fut braquée sur son roi qui osait approcher d’elle, tout en déblatérant des tonnes de bêtises qu’elle ne voulait pas entendre, mais qu’elle écouta avec son petit cœur au bord de l’implosion. Cette fois, elle ne put que comprendre ce qu’il voulait dire par dingue et ne fut pas sûre de ne pas préférer sa version à elle, qui ménageait ses sentiments. À l’évocation du théâtre, elle eut un petit rire coincé, crispé, nerveux. Si elle avait su… Qu’est-ce qui lui avait pris de raconter toutes ces bêtises devant le roi ?
Être clair avec Lulu n’était pas une mauvaise idée. Se mettre aussi près, en revanche, finit de l’achever. Alors que la main du roi se refermait sur ses jambes, Lulu échappa un glapissement surpris et, par réflexe, se retint aux larges épaules de Baku. Elle pensa qu’il ne cherchait qu’à se protéger, une fois encore, des mots qu’elle avait osés dire et qui n’étaient pas passés comme elle les pensait. Elle était loin de se douter qu’il oserait l’attaquer, même si elle voyait, clairement, dans son regard, une idée.
Puis l’attaque fusa soudain sur la sacrifiée qui n’eut pas le temps de s’en défendre. Le visage du roi s’approcha si près, trop près. Lulu était morte avant même que les lèvres de Baku ne se posent sur les siennes pour un petit baiser qui aurait pu paraître innocent, mais la frappa comme une décharge violente. Ce n’était peut-être rien, pour sa Majesté, dont elle ne doutait ni de la popularité, ni de l’expérience, mais c’était, à elle, son premier baiser et il laissa, sur ses lèvres, une traînée de feu à laquelle elle ne pouvait que penser.
Évidemment, Lulu était plus rouge qu’une pivoine, il était inutile de le préciser… et elle se cacha, immédiatement, en posant le front sur l’une des épaules de Baku, tandis que ses boucles châtain venaient caresser la joue du roi. Ses mains vinrent, aussi, se refermer autour de son cou et Lulu serra fort, contre elle, ce roi qui osait s’amuser avec elle. Ce n’était pas du jeu, sans le moindre doute, alors qu’il suffisait d’un petit rien pour la perdre.
– C’est de la triche, marmonna-t-elle, en se redressant sans le lâcher, pour le regarder dans les yeux. Vous êtes le roi et je dois vous partager avec tous les autres. En plus, vous êtes déjà heureux, alors je ne peux rien faire non plus de ce côté-là. C’est nul…
Venait-elle de souhaiter le malheur du roi ? Sans le moindre doute, mais ce n’était que Lulu et son innocence bien à elle. Rien de méchant, en somme, seulement une envie de lui prouver qu’elle aussi, elle pouvait être là pour lui. Du moins, elle avait soudain envie d’y croire alors que la proximité du roi brisait ses dernières réserves et repoussait loin les arguments de la reine contre son mariage. Ce qui repoussait loin un peu tout, en vérité, sauf Lulu, perchée dans les bras de Baku, qui dégagea un bras pour glisser les doigts sur la joue du roi, doucement.
– Vous êtes vilain, décréta-t-elle, sans le penser vraiment. Vous jouez avec moi, ce n’est pas bien. Vous avez peut-être l’habitude de ces choses-là et ce n’est rien pour vous, mais ce n’est pas mon cas. C’était ma première fois et ce n’était pas si bien.
Un mensonge qui lui échappa avec tous les codes du mensonge, sans même essayer de se cacher derrière des airs de vérités. C’était, bel et bien, son premier baiser, mais Lulu en était encore toute chamboulée. Il ramenait, dans son esprit, les souvenirs du rêve qui avait suivi ses cauchemars, d’un même baiser, beaucoup plus… moins… elle ne pouvait pas le dire ici, sa propre innocence en serait choquée.
– Posez-moi, Lila va bientôt revenir avec mon… mon…
Lulu papillonna des cils, incapable de trouver un mensonge plausible, et se contenta de cela, sans faire le moindre geste pour se détacher des bras de Baku.
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Baku avait conscience que Lulu aurait du mal à accepter tout ce qui allait changer dans sa vie… Elle passait de sacrifiée (soit la personne la moins aimé du pays des monstres) à celle de reine…. Et elle devait accepté un mariage, une nouveau statut … et des regards pleins de désirs d’un homme qu’elle ne connaissait pas. C’était aussi pour ça qu’il bridait tout à l’intérieur de lui. C’était parce qu’il ne voulait pas plus lui imposer que ce qu’il lui imposer déjà….Elle était un membre de son peuple aussi. Que de changement.
Alors pourquoi l’embrasser ? Parce que c’était un abruti.
Voilà ce qu’il pensa alors qu’il essaya d’imaginer les un millions d’autres manières qu’il aurait pu lui faire comprendre qu’elle faisait maintenant parti de son peuple et de sa vie …. Il y avait plein de manière, dont, celle tout à fait ravissante… d’ATTENDRE un peu avant de tout lui mettre dans la tête.
Alors pourquoi l’embrasser ? Parce qu’il en avait désespérant envie.
Et que c’était un abruti aussi…. Mais il essayait de se dire que non … Il essayait de se dire qu’il avait bien fait … Que c’était la meilleure solution alors qu’il plantait son regard dans le sien avec un désespoir nouveau. Il ne pourrait pas supporter que la jeune femme le repousse… Cela aurait pu être considéré comme de la trahison parce que son coeur aurait explosé. De honte et de chagrin entre autres sentiments qui n’auraient pas permis d’être soigner un jour. Il sentait encore la douceur des lèvres de la jeune femme sur les siennes alors qu’il sondait sa réaction.
Elle ne réagit pas en le repoussant, et son coeur rata plusieurs battements. Par bonheur. Pas anticipation pour plus. Par joie tout simplement. Il sourit alors que la jeune femme remit son visage devant le sien pour qu’il puisse profiter de son visage. Il avait un sourire tout à fait heureux. Un peu idiot même … mais n’oubliez pas la première raison qui ont fait que Baku l’avait embrasser.
- Je ne suis pas si heureux. Et le roi tu dois le partager … Que dirais-tu d’apprendre à connaître Baku ?
Il était le roi, et en tant que tel il devait loyauté à ses sujets … Mais il était aussi Baku. Il l’oubliait souvent, et il se dit que c’était peut être mieux si la jeune femme finissait par l’aimer lui, ce mal aimé cachait dans un coin de sa tête et son esprit. Celui qu’il étrangle pour ne pas faire ce dont il a vraiment envie. Il la regarda. Elle. Cette femme si étrange… qu’il ne connait même pas depuis 48 heures… et qui pourtant dirigeait déjà le roi. Et Baku se mit à rougir alors qu’il prit de sa main libre la main de la jeune femme contre sa joue pour la mettre sur son torse à nouveau.
- C’était la première fois que je touchais les lèvres d’une autre femme pour lui donner un baiser. La première fois que j’en avais envie. Je le jure sur mon sang et mon corps.
Il n’avait jamais embrasser personne dans sa vie. Il n’en avait jamais envie. Il avait lui aussi les joues roussit par ce qu’il venait de faire. Mais il ne regrettait absolument pas ce qu’il avait fait. Pas le moins du monde, et malgré ses joues, il ne pouvait s’empêcher de sourire. Baku fronça les sourcils.
- Non.
Non il n’a pas envie de prêté la jeune femme à Lila. Non Non et Non. Alors il prit le temps de faire disparaitre la fenêtre. La jeune femme toujours dans ses bras, il se mit à voter et remonta vers le sommet de l’arbre. Parce qu’il en avait envie. Il lui sourit en plein vol.
- Puisque je suis vilain, autant l’être à fond non ?
Il la posa sur une branche au sommet. Une branche qui pourtant était énorme et pourrait permettre à Lulu de se coucher en travers sans avoir peur de tomber. Il s’assit à côté d’elle et sourit. Il était content… Et pour Lila ? tant pis. Fallait pas essayer de lui piquer sa femme voilà.
Si le roi n’aurait pas pu se remettre du rejet de la sacrifiée, c’était tout l’inverse pour elle. Évidemment, entendre Baku lui dire en face qu’il ne voulait pas d’elle comme femme et qu’il trouverait un moyen rapide de briser cette union à la con, lui aurait fait beaucoup de mal. Il n’aurait même pas eu besoin de la tuer, elle aurait déjà été morte à l’intérieur. Néanmoins, elle aurait su relever le menton, sourire, et dire que ce n’était rien, que c’était la meilleure chose à faire, de toute façon. Et attendre qu’il mette en branle ses menaces et que Baku soit, enfin, débarrassé de ce mariage.
Sauf qu’il ne l’avait pas rejetée et s’était permis de la prendre dans ses bras pour l’embrasser. Lulu ne s’en remettrait jamais, sans le moindre doute. Elle bloquerait sur le contact de ses lèvres contre les siennes, cette chaleur qu’elle sentait encore, cette douceur dont elle avait soudain envie, comme un manque qui creusait un trou au fond de sa poitrine. Était-elle une perverse ? Sans le moindre doute, de son point de vue d’âme pure, toutes ces pensées la perturbaient atrocement et si elle avait réussi, par quelque miracle, à oublier son rêve et le souvenir des crocs de Baku, plantés dans sa chair, ce baiser lui avait tout ramené en plein visage.
Elle ne doutait pas qu’elle ne s’en remettrait jamais et qu’elle ne pourrait plus penser à autre chose, en regardant le visage du roi. Était-elle condamnée à ne pas le regarder pour ne pas rougir ? Elle savait qu’elle ne pourrait pas s’en empêcher, tout comme elle n’avait pas pu s’en empêcher, la première fois qu’elle l’avait rencontré, sans savoir si l’insignifiante sacrifiée qu’elle était pouvait se permettre de regarder le roi dans les yeux ou devait se contenter de regarder ses propres pieds.
Le sourire sur les lèvres du roi avait quelque chose d’étrange, quelque chose qu’elle ne sut pas définir, mais qui remua autre chose, au fond d’elle. Lulu fut presque fascinée par ce sourire, sur ses lèvres, un sourire comme elle n’en avait jamais vu et qu’elle eut, déjà, très envie de revoir. Alors même qu’il n’avait pas encore disparu. Une étrange idée qui la força à glisser les doigts de la joue à ses lèvres et dessiner, doucement, cette commissure tirée vers son oreille.
Baku reprit la parole et Lulu une grande inspiration, comme pour s’extirper de l’hypnose dont elle était la victime. Quelques secondes de plus et elle sentait qu’elle aurait pu se laisser tenter, tendre le menton pour toucher ses lèvres des siennes, essayer de voir si elle pouvait se laisser contaminer par ce joli sourire sur celles du roi. Heureusement pour sa santé mentale, elle n’en fit rien et se concentra sur les mots. L’aveu tira, inévitablement, beaucoup de tristesse dans ses yeux noirs.
– Vous n’êtes pas heureux ? Et si je ne veux pas partager ? (Elle pencha un peu la tête sur le côté, une belle auréole au-dessus de sa crinière châtain.) Baku est caché loin, très loin derrière l’armure du roi. Il faut lui laisser le temps de sortir de lui-même et montrer qu’il est vraiment là.
Ce qu’elle dit sans arrière-pensée, sans jugement, juste comme cela lui venait, comme le plus souvent. Lulu ne pensait pas à mal, elle ne voyait que la vérité : le roi était recouvert d’une épaisse barrière qui ne connaissait pas la moindre brèche et, tout au fond, bien caché, Baku se protégeait du monde entier. Lulu, elle, n’était pas femme à forcer la carapace à coups de hache. Elle poserait la main sur l’armure de sa Majesté et attendrait, inlassable, que les doigts de Baku viennent se glisser entre les siens.
Pour le moment, il n’en était pas vraiment question. Même si le roi s’empara des doigts de la reine pour les arracher à sa joue et les poser sur son cœur qui battait fort. Elle comprit, soudain, qu’il voulait, par ce geste, la faire accéder à la vérité et qu’elle n’ose pas contredire ce qu’il s’amusait à lui avouer. Ce qu’elle eut très envie de contredire, seulement pour se protéger de la culpabilité d’avoir supposé des mensonges et osé les dire à sa Majesté. Ce qu’elle ne fit pas, d’ailleurs, bloquée sur une étrange pensée qui la força à se demander s’il essayait d’insinuer qu’il avait déjà touché les lèvres d’une femme pour autre chose qu’un baiser.
Les doigts posés sur ce cœur qui lui hurlait qu’il ne mentait pas, Lulu ne pouvait se défendre des mots du roi et se contenta de rougir, incapable de s’excuser ou de… rien, en vérité. Lulu s’était mise en tête qu’un homme comme lui ne pouvait qu’avoir, déjà, essayé de s’adonner aux « petits plaisirs de la vie », comme le faisaient si souvent les humains. Elle avait compris, oui, que l’union de deux monstres était sacrée et que l’amour de deux monstres était éternel, mais Lulu n’était pas assez innocente pour croire que les hommes s’unissaient seulement par amour. Elle supposait qu’un monstre comme Baku, si impressionnant, si fascinant, ne pouvait qu’avoir déjà tenté.
Le non autoritaire du roi ébranla la reine et ramena, inévitablement, le rouge à ses joues. Parce qu’au fond, dans un coin bien caché de son cœur, Lulu avait eu envie de l’entendre refuser, de ne la garder que pour lui et empêcher les autres de les séparer. Elle avait envie d’en profiter un peu plus longtemps, égoïste, sans penser à toutes les choses que devait faire le roi pour son pays. Alors, Lulu s’accrocha un peu plus fort à Baku et admira les grandes ailes, dans son dos, qui battirent l’air pour les propulser vers le ciel.
– Vous êtes le plus vilain de tous.
Mais elle n’en pensait pas un mot et cela s’entendait, alors que Lulu s’accrochait à Baku, sans la moindre peur au fond du cœur, le temps qu’il les emporte vers le haut de l’arbre. La reine ne manqua pas d’admirer le tronc, l’écorce, les branches qui se tendaient dans tous les sens, impressionnée par l’édifice. Arrivée au sommet, Lulu sentit une vague glaciale la recouvrir tout entière, mais ce ne fut pas par la peur de tomber, non, alors qu’elle se penchait au-dessus du vide pour admirer le paysage. Mais ses yeux noirs revinrent se poser sur Baku, assis à côté d’elle, et la reine ne put plus résister à ce froid qui s’emparait d’elle : elle se jeta littéralement contre le roi, referma ses bras dans son dos et s’assit à moitié sur lui pour venir réclamer la chaleur du roi qui lui manquait déjà.
Ainsi serrée contre lui, elle était dans la position parfaite pour exiger et obtenir la vérité.
– Est-ce que Baku ne sera rien qu’à moi ? (Elle écouta le premier battement, la seule vraie vérité, et se détacha du roi pour le regarder dans les yeux.) Je peux partager le roi, mais mon mari, je ne le partagerai pas.
Il y avait, dans son regard, une lueur plus adulte qu’à son habitude. Cachait-elle, au fond de son cœur, une lionne possessive ? Elle-même le découvrait avec lui, mais elle n’avait pas besoin d’essayer pour savoir qu’elle s’effacerait vite, si une autre dame, mieux qu’elle, entrait dans la vie de son roi, de son mari. Lulu s’était vite habituée à cette proximité, à leur intimité qui lui promettait monts et merveille, mais au retour dans le monde réel, Lulu redeviendrait la petite Lulu, la sacrifiée qui est persuadée de n’être qu’un déchet.
Pour l’heure, aussi proche de lui, Lulu eut très envie de regoûter à ces lèvres qui lui promettaient de n’avoir jamais touché que les siennes. Elle en eut si envie qu’il lui fallut beaucoup de force, une force insoupçonnée chez elle, pour résister. À la place, elle posa la main sur la bouche du roi et se redressa, du plus haut qu’elle put, pour essayer de le regarder de haut, ses sourcils sombres froncés sur ses yeux noirs pour se donner un air autoritaire qui ne lui allait pas, mais qui devait être celui d’une reine face à son roi.
– Tu dois nous ramener. Un roi ne peut pas faire ce genre de caprices. (Elle déposa un léger baiser sur son front, à peine plus présent qu’un bout de soie.) Ta reine te rend à ton peuple.
Et Lulu s’écarta, même sans en avoir envie, car ils ne pouvaient pas continuer, ils devaient cesser. Baku devait retourner à ce qui faisait de lui l’homme le plus important du royaume et elle, elle devait retourner dans sa chambre et essayer d’expliquer à Lila comment elle était sortie et pourquoi elle ne voulait plus du pantalon tant réclamé. Une tâche qui lui sembla, soudain, bien plus ardue que de diriger un royaume entier, mais à laquelle elle ne pourrait pas échapper.