« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La température à l’intérieur de la pièce était en train d’avoisiner les négatifs. Il observait chacun des 12 généraux venus pour la cérémonie du sacrifice. Et tous étaient contre son union… il ne pouvait pas les blâmer totalement. Hier, Lullaby était une sacrifiée, une personne que le roi allait manger … aujourd’hui, elle était leur reine.
Baku cependant ne comptait pas changer sa vision des choses, et encore moins annuler leur union comme tous lui demander. Alors il bataillait à leur expliquer son choix, ses raisons, ce qu’il avait fait … mais il n’était même pas sur lui même de pourquoi il avait fait cela. Par pure caprice ? Peut être. Il en avait eu l’envie, et il l’avait fait sans penser aux répercussions sur sa « femme » ni sur le peuple.
Lullaby était digne de régner, ça il n’en doutait point alors qu’il reprit les négociations pour calmer tous les généraux. 12 généraux des grandes provinces. Si eux acceptent de ne pas se rebeller contre le roi, alors les autres aussi accepteront d’attendre et de voir. Baku savait que la plupart était des lâches, ils n’oseront pas l’attaquer de front. Ils attendront d’attaquer de manière vicieuse. Eux, il pouvait attendre pour les gérer.
Parmi les généraux… il y en avait 4-5 qui eux attaqueraient en face… et si les 5 ne sont pas souvent en accord, leur force contre le royaume serait considérable, les pertes lourdes et le monde en guerre. Il devait faire en sorte que ceux là acceptent d’attendre … il le fallait. Et même si pour cela il devait faire trembler les murs sans s’arrêter pendant plusieurs minutes. Sa force à lui seul pouvait les arrêter… mais il ne pourrait protéger son peuple.
- Votre reine sera venir vous convaincre, chacun votre tour, dans votre propre royaume. Elle le fera, et chacun de vous pourra alors lui prêté allégeance comme le voudrait son rang !
OK… ça énerver un peu, beaucoup, Baku que les généraux n’acceptent pas son choix et point. C’était lui qui se retrouverait à être en couple avec une humaine. Une fragile humaine, qui n’avait pour le moment que la longévité d’une humaine … et qui allait certainement mourir en l’emportant avec lui bien rapidement. Il devait se préparer à cela, mais il savait avoir au moins … 80 ans pour y penser.
- Pour le moment, je vous demande de me faire confiance. Vous l’avez fait jusqu’à maintenant. Et la plupart d’entre vous on était choisi par mes soins, vous savez que le bien du peuple passe avant tout. Je ne suis pas mon père.
Et se fut peut être cela qui calma alors la colère des généraux, et avec elle la colère que Baku sentait en lui. La température commençait à monter mais il savait que plus haut, une autre sorte de négociation devait être en cours, et il n’avait pas hâte.
-Du côté d’Anubis-
Lila savait que le roi continuerait de débattre sans jamais s’arrêter. A côté de cela, elle observait Anubis en train de faire le combo des choses à ne pas faire … comme dire à la reine qu’elle est reine alors qu’elle n’est même pas encore totalement remis de ses blessures. Le sang la soigne, bien évidemment, mais jamais assez vite. Lila gardait la main de la reine dans la sienne pendant qu’anubis continuait.
On pouvait voir des éclairs dans ses yeux alors qu’elle ne trouvait pas que cela soit bien. Elle ne le pensait même pas un peu. Elle pensait qu’il aurait fallu laisser le temps. Même plus, peut être demander à Baku de parler à Lullaby au lieu de lui balancer la vérité au visage… mais Lila savait aussi qu’Anubis était une des rares personne que le roi pensait fiable. Assez fiable pour le laisser dans la chambre de sa reine endormie et vulnérable… assez fiable pour parler en son nom, ou dire une vérité qui devra de toute façon éclaté un jour.
Alors qu’il parlait, il pouvait sentir les émotions de la jeune femme, bien qui ne les comprit pas tous, les humains étaient après tout assez étrange … et il comprit les larmes qui coulèrent. Il était prêt à tout répéter quand elle lui demanda « pardon ». Il savait qu’elle avait compris, mais il était pour l’instant en « marche automatique » et il ne pouvait rien faire de plus. Lila le fit taire alors que Lullaby c’était levé pour lui faire face. Une reine ne fait pas face à un simple servant comme ça… il allait devoir lui expliquer.
- On ne peut annuler une union.
En réalité, il y avait une solution bien cruelle mais Baku ne le fera jamais. Et Anubis ne laisserait pas Lullaby le faire non plus. Il préférerait encore la séquestrer dans une tour qu’elle atteinte à sa vie… mais une petite voix lui souffler qu’elle ne le trahirait jamais.
- Un monstre et un humain peuvent être unis. Ce n’était plus juste plus arriver depuis la guerre. Et la cérémonie du sacrifice a été un succès, votre mort n’est plus demander.
Lila l’observa. Il n’y avait rien de plus intime pour des démons que l’échange de leur sang, surtout lors d’un acte tout aussi intime. C’était par cela qu’elle voulait dire que la jeune femme pourrait recommencer si elle le souhaite… mais Anubis avait raison pour la cérémonie, il faudrait encore verser le sang, dans un an, au même endroit, mais aucun texte ne disait jamais qu’il fallait tuer le donneur… ni que cette personne ne pouvait pas le faire par pur désir … Anubis la tenait dans ses bras. Il voulait la calmer, lui expliquer que ce n’était au fond pas grave…
Il voulait lui dire que le roi, malgré que cela risquerait d’être très mal vue, ne demanderait jamais à Lullaby la fidélité. Il ne lui demanderait que d’être sa reine, et de rester au palais, de s’amuser, de vivre, et lui le ferait ainsi jusqu’à ce que la mort les unisse encore plus.
- Le roi aurait pu se marier bien des fois, et il n’en a jamais fait le choix. En ce jour, il t’a choisi toi, parce qu’il le voulait….Il n’a aucune femme qu’il n’a jamais aimé. Le roi n’a pas de nom. Il est sa majesté Baku, c’est tout. Il l’a fait parce qu’il en avait envie…
Il soupira cette phrase alors qu’il se rendit compte qu’il avait, encore, reprit le tutoiement avec sa reine. Il fit un étrange bruit, surtout pour se juger irrespectueux. Il fallait qu’il continue à lui parler avec plus de déférence. Alors que la jeune femme partait vers la porte, Anubis se mit en travers.
- Vous ne pouvez pas !
Il regarda alors Lila d’un regard suppliant. La femme attendit un peu, une seconde ou deux peut être, avant de s’approcher aussi pour reprendre la main de Lullaby dans la sienne.
- pour le moment, le roi est en train de faire une réunion très importante. Il ne pourra pas te recevoir, et surtout empêcher cette réunion risque de lui causer de gros problème. Les généraux n’apprécieront pas d’être … ignorer par le roi parce que sa reine veut lui parler. Pour le moment, que pensez vous de choisir une robe et de prendre un bain ? S’il vous plait ? Vous parlerez au roi ensuite….
Lila comme Anubis savaient ce que le roi allait proposer à la jeune femme. Les avantages d’être une reine sans presque les inconvénients … Elle sera obliger d’être la reine, mais pas obliger d’être la femme… C’était ainsi. Le roi avait lui même choisi ce destin.
Lulu était tout à fait perdue. Les larmes, sur ses joues, ne s’arrêtaient plus. Elle avait besoin de les laisser lui échapper et essayer, en vain, de nettoyer la honte qui la tuait, creusait un trou béant au fond de sa poitrine. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire, dire, croire. Il y avait, au fond d’elle, une petite Lullaby qui chantonnait doucement, si bas que personne ne pouvait l’entendre, et essayait de calmer la sacrifiée qui n’avait, même pas, réussi à faire ce pour quoi elle était née.
Lulu n’avait pas été mangée.
Elle releva ses yeux larmoyants vers Anubis, à l’instant où il jurait qu’il n’y avait aucun moyen d’annuler l’union. Cela fit, sans doute, plus de mal à Lulu qu’il ne pourrait l’imaginer. Elle voulait trouver un moyen de débarrasser sa Majesté d’une vie entière passée à ses côtés. Il méritait un bel amour comme l’on en voyait tant, dans les histoires des conteurs. Un véritable mariage, deux cœurs qui battent à l’unisson et décident, ensemble, de passer leur vie l’un avec l’autre, les mains liées à jamais.
Mais non, à cause d’elle, sa Majesté était coincée dans un mariage qu’aucun d’eux ne voulait. Lulu n’aurait jamais pensé être, un jour, mariée. Elle s’était faite à son destin de sacrifiée et n’avait fait que rêver, une ou deux fois, d’un beau mariage d’amour. D’une cérémonie si belle, à ses yeux, qu’elle n’aurait jamais osé la parodier ou l’imaginer salie par sa présence. Lulu admirait de loin, mais ne touchait jamais rien des plus belles choses de son monde.
Sauf qu’elle était mariée, maintenant, ou plus ou moins mariée, et que sa Majesté ne pourrait, plus jamais, épouser qui que ce fut, peu importait son amour pour cette personne. C’était cruel. Et c’était entièrement de sa faute, à elle. Parce qu’elle avait accepté de donner son sang pour la paix, son sang pour la vie de sa Majesté. Elle ne pensait pas que les choses pourraient, un jour, finir aussi mal. Même le plus vilain cauchemar semblait si pâle à côté de la vérité.
Anubis confirma que la cérémonie avait été accomplie et cela ramena, sur les joues de Lulu, cette rougeur caractéristique, depuis son réveil. Rien que le mot sacrifie ramenait, dans son esprit, les souvenirs des crocs du roi plantés dans son épaule. Et les souvenirs, plus fous, de ces rêves étranges qui l’avaient réveillée. Elle n’en dit rien, évidemment, et se contenta de fusiller Anubis du regard, pour la première fois depuis qu’elle l’avait rencontré. Elle aurait, largement, préféré qu’il lui mente et lui assure, qu’en effet, les monstres et les humains n’étaient pas faits pour s’unir. Jamais, jamais ! Et surtout pas le roi avec elle.
Évidemment, la suite n’arrangea rien à cette histoire. Que sa Majesté ne se soit pas encore mariée, ne voulait pas dire qu’il ne le ferait jamais de sa vie ! Lulu savait que, dans les plus belles histoires, les mariés étaient, bien souvent, plus vieux que les mariages qui avaient lieu pour de vrai. Les grands du monde avaient bien du mal à trouver leur moitié, mais ils finissaient pas trouver la bonne ! Et Lulu n’était pas et ne serait jamais la bonne pour… Baku. Un nom qu’elle répéta, du bout des lèvres, et qui la força à cacher son visage contre les vêtements d’Anubis.
Si Lulu ne prit pas le temps de répondre, ce fut seulement pour bondir jusqu’à la porte en exigeant de voir sa Majesté. Pour une raison obscure, elle ne s’attendait pas à ce qu’on l’en empêche et, pourtant, au fond de son cœur, elle sentait qu’elle avait besoin qu’on l’en empêche. Un paradoxe incroyable qui sécha enfin les larmes sur ses joues et lui fit relever des yeux durs sur Anubis.
– À quoi ça sert, d’être la reine, si je ne peux pas faire ce que je veux ? s’emporta-t-elle, trop stressée pour rester calme. Je retire ce que j’ai dit ! Vous êtes le plus vilain, Anubis ! J’aurais préféré… je ne sais pas !
Lulu s’en voulut immédiatement, mais heureusement, la main de Lila vint, un peu, calmer le feu qui bouillait en elle. Le mélange de tous ses sentiments faisait un cocktail explosif, au fond de son petit cœur, et la sacrifiée n’arrivait plus à gérer. Les larmes taries, il ne lui restait que sa voix pour crier un peu. Ce qui lui permettait, à peine, de cacher la honte suprême qui continuait de rougir ses joues, et d’expulser une partie de tout ce qu’elle n’arrivait toujours pas affronter. Elle écouta calmement Lila, mais très vite, ses yeux revinrent se poser sur Anubis. Elle fronça fort les sourcils sur ses yeux noirs et serra les mâchoires, en soufflant comme un taureau enragé. Ou un enfant capricieux.
– Ce n’est pas parce qu’il ne s’était pas encore marié, qu’il ne l’aurait pas fait plus tard ! Ne vous moquez pas de moi, je sais très bien qu’il a tout le temps qu’il veut pour trouver la femme parfaite ! Et il aurait pu la trouver ! Et il l’aurait aimée ! Et il y aurait eu de belles pièces de théâtre sur ça, ha ! (Elle posa les poings sur les hanches et défia Anubis de dire le contraire.) Le roi est un gros bébé ! s’écria-t-elle, en soufflant plus fort encore. Il fait un caprice, c’est tout. Et ce caprice finira par passer. En attendant, je ne veux plus vous parler. Ni à vous, ni à Baku ! Trouvez un moyen de tout annuler !
Lulu leva le menton haut, gonfla la poitrine et jugea Anubis de haut en bas. Si, au fond d’elle, elle se sentait coupable de lui parler ainsi, elle continua de jouer le jeu et tourna vivement les talons. Elle ne lança qu’un regard en coin à Lila et disparut dans la salle de bain, dont la porte claqua violemment derrière elle. Seule dans la pièce, Lulu plaqua les mains sur ses joues et essaya de calmer le feu qui bouillait en elle. Rien à faire. En attendant, la couturière avait raison. Lulu leva un bras à son nez et essaya de deviner s’ils sentaient, tous les deux, quelque chose que l’humaine ne pouvait pas sentir. Peut-être qu’elle était sale et qu’elle puait. Elle ne pouvait pas affronter sa Majesté si elle puait.
Sans crier gare, à peine quelques secondes après être partie comme une furie, Lulu rouvrit la porte de la salle de bain. Elle plissa fort les yeux pour fusiller Anubis du regard et s’empara des robes, sur la chaise. Puis, elle attrapa le poignet de Lila et pointa Anubis du doigt.
– Et dîtes-lui que je veux voir mon roi… LE roi… aaarg !
Elle disparut aussitôt dans la salle de bain, sans manquer de claquer la porte, et de kidnapper Lila. La petite moutonne derrière elle, Lulu fit les cent pas dans la pièce et essaya de calmer la honte qui la bouffait littéralement. Elle s’arrêta, soudain, au milieu de la salle de bain, et hoqueta, les mains serrées sur la gorge comme si elle ne pouvait plus respirer. Et elle était véritablement en apnée.
– Est-ce que j’ai dit son nom ? Noooooon. Lilaaaa !
Lulu se jeta contre la couturière, tout comme elle s’était jetée contre Anubis, et se serra tout contre elle pour essayer de se calmer, en écoutant les battements de son cœur. Sur ses joues, les larmes étaient revenues. Sa petite crise de panique, elle l’espérait, passerait inaperçue dans le reste du château, au contraire de la colère du roi qui se répercutait dans les murs, même s’il lui semblait, maintenant que la température remontait.
– On doit trouver un moyen, je ne veux pas épouser le roi. Je ne veux pas lui causer plus de soucis que ce n’est déjà le cas. Aidez-moi, Lila ! Le roi a fait une bêtise, une affreuse bêtise. Nous devons l’aider à la corriger. On n’a pas le choix. Cette union… Je ne veux même pas y penser.
Sa réticence pourrait, sans doute, passer pour la peur des monstre ou le dégoût de leur race aux yeux des humains, mais quiconque connaissait, un minimum, la sacrifiée, savait qu’il n’en était rien. Au fond d’elle, il y avait même une petite Lulu, toute minuscule qui rougissait comme une idiote à l’idée d’être mariée à sa Majesté. Et pas par honte. Mais Lulu préféra l’ignorer.
Axel Oswald
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L’homme cheval regardait la jeune fmme… il sentait bien que son regard était plus sombre, et sa tenue un peu plus droite… comme si elle était ..; quoi ? En colère ? Cela serait compréhensible … cependant ce n’était pas Anubis qui avait fait d’elle la reine, pas plus lui qui était sortit avec son petit corps plein de sang des entrailles de la Terre. Non, lui il avait juste géré tout le bordel pour le moment, mais c’était tout…
Alors pourquoi avait il le droit à la soupe à la grimace ? Pour la vérité ? Non mais… Si Anubis doutait encore que la jeune femme soit humaine, il ne pouvait plus douter sur son sexe. Elle était clairement une femme. Son haussement de sourcil fut surpris par Lila qui lisait en lui comme dans un livre. Elle allait lui apprendre à penser à ce genre de chose.
Le moment n’était pas à penser à Anubis et son sexisme, mais à la jeune enfant qui à ses côtés étaient au bord de la crise de nerfs. Ce qui était compréhensible encore une fois. Qui ne le serait pas en pensant mourir et se réveillant reine, mariée et en vie -ce dernier point étant le plus important tout de même-.
- Tu es une reine indisciplinée et pour le moment en danger à l’extérieur de ses murs. Tant que le roi n’a pas fini de mettre d’accord tout le monde, ta vie est en danger, et la sienne aussi.
Il savait que Lullaby était le genre à faire attention aux autres. Surtout quand cela risquer d’être sa faute. Alors il espérait que cette … menace ? Chantage ? … marcherait. Ce n’était que la pure vérité en réalité. Pour le moment le roi n’avait pas fait accepté son choix, et tant que cela serait fait dehors, c’est niet. Il ne montra pas que cela l’affecter … il ne dit rien. Ne pas montrer à l’ancien roi que les mots qu’il utilisait pour son père l’atteignait, ça il savait faire.
Anubis savait gérer la méchanceté… c’était la gentilesse comme la jeune femme avait fait preuve la veille qui le déstabilisé … la même gentillesse que le nouveau roi avait eu à son égard quand il avait prit la place de son père.
- le roi ne se serait jamais marié par amour, mais pour quelques intrigues politiques dont le monde des humains possède aussi les lois. Il vous a choisi, c’est tout.
Les choix du roi, bien que discutable, n’étaient pas à débattre ni à négocier. Plus vite elle acceptera se faire, plus vite tout se passera mieux… il l’espère en tout cas, il n’arrivait pas à savoir comment ça pourrait mal se passer. Il refusait de voir comment ça pourrait mal se passer. Il savait qu’il n’y avait aucun moyen viable pour eux de se séparer.
Il laissa la jeune femme partir, puis revenir pour demander de voir son roi. Malgré lui, Anubis eu un sourire. Si elle le revendiquait déjà comme sien, alors c’était un grand pas pour l’homme… Lila rentra dans la piece après son retour et sourit à la jeune femme. Elle n’avait aucune idée de comment la calmer, mais elle allait bien devoir trouver…Merci, laissez aux poneys le travail d’une femme et voilà ce que ça donne.
Elle réceptionna l’enfant et lui caressa les cheveux doucement. La reine avait le privilège d’être plus qu’une humaine. Ses caresses étaient tranquille. Lila n’avait pas peur de Lulu. Plus peur. Parce qu’elle était la reine ? peut être un peu, mais surtout parce que maintenant elle lui faisait confiance. Si Baku lui faisait confiance, elle aussi, c’était tout aussi simple que cela.
- Je suis désolée mon enfant. N’en voulez pas au roi. Il a fait cela pour vous sauver la vie.
Elle releva la tête de la jeune femme dans ses petites mains. N’oublions pas qu’elle n’était pas bien grande la madame. Même ses mains étaient minuscules, mais elles avaient assez de force pour que la jeune femme la regarde.
- Il n’y a aucune solution pour casser une union. Le roi n’a pas fait de bêtise. Il a décidé qu’entre vivre unie à vous, ou vous laissez mourir, la mort n’était pas une option. Ce que vous avez fait n’est pas donné à tout le monde. Vous avez sauvez le roi. Vous l’avez protégé.
Elle sourit. Lila savait que pour désunir les deux. Il faudrait que Baku accepte de tuer Lullaby dans son dos. Comme un traître, et Lullaby pareil. Et ni l’un ni l’autre n’aimaient la liberté à ce point. Elle garda la main de la jeune femme dans la sienne une fois cela dit et s’approcha de la grande baignoire en écorce marron. Elle toucha l’écorce et l’eau jailli d’une petite crevasse qui se creusa.
Lila savait aussi qu’avec le sang du roi, Lullaby avait prit un peu de son pouvoir. Un tout petit peu bien sur, rien de remarquable pour le roi. Mais assez pour Lullaby qui pourra apprendre à parler à l’écorce ou aux oiseaux, mais c’était encore une autre histoire. Elle se poussa du petit filet d’eau qui s’écoulait tranquillement.
- Dites moi si l’eau est assez chaude, avec Sa majesté qui grogne tout le royaume descends toujours de plusieurs degré. Heureusement qu’une telle situation n’arrive que quand il est extrêmement sérieux face à une situation où il a raison.
Comment dire subtilement que la situation actuelle n’était pas si incroyable que ça, et qu’il le fait pour la paix et surtout pour le bien comme doit le faire un roi ? Comme ça.
La sacrifiée boudait. Il ne fallait pas avoir peur d’utiliser les mots tels qu’ils étaient. Elle boudait parce qu’Anubis venait de lui dire qu’elle était indisciplinée et, pire encore, qu’elle était reine. Rien que de l’entendre le redire si naturellement lui donnait envie de crier. Non, elle n’était pas reine ! Elle ne le serait jamais ! Lulu ne voulait pas avoir ce genre de responsabilités sur le dos. Elle, elle était une sacrifiée, l’enfant dans son coin du village, le truc abandonné que l’on oublie si vite. Elle pouvait se perdre en forêt que personne ne s’en inquiéterait. Elle pouvait se blesser, personne ne viendrait la soigner. Elle se débrouillait pour s’occuper, manger, dormir, s’habiller. Elle se démerdait seule.
Néanmoins, Anubis trouva, sans aucun doute, les mots qui calmèrent, un peu, à peine, la panique de Lulu. Si sa vie était liée à celle de sa Majesté, elle ne pouvait pas risquer de la perdre. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il lui arrive le moindre mal. Lui, il était fait pour vivre, pour régner, pour être beau et grand, baigné de lumière et entouré de servants. Aimé par son peuple, sans le moindre doute, aimé de ses conseillers, de ses plus proches collaborateurs. Comme Lila et Anubis. Elle, elle était faite pour mourir, mangée, pour disparaître dans les ombres et ne jamais être regardée. Détestée pour ce qu’elle était, pour ce qu’elle rappelait, sans cesse, à tout le monde : sans un sacrifice, le monde était menacé.
Ce qui ne voulait pas dire qu’elle cesserait de bouder.
Lulu l’avait dit, Lulu le ferait. Elle ne parlerait plus à Anubis et c’était tout. Tant pis pour lui ! Elle l’éviterait, elle l’ignorerait, elle ne le regarderait même plus. Si elle était une reine indisciplinée, alors elle lui prouverait qu’elle était, aussi, une petite capricieuse qu’il regretterait d’avoir embêté. Même si, au fond, Lulu fut un peu blessée de ne voir aucune réaction, sur le visage de son guide. Elle comprit qu’elle avait raison : il ne l’avait jamais aimée et ne l’aimerait jamais. Lulu était une humaine, une saleté d’humaine, comme elle le lui avait dit elle-même. C’était mieux s’il faisait peu de cas de ses caprices.
Au moins, la promesse de Lulu l’empêcha de répondre à Anubis que, dans ce cas, le roi était con. Littéralement. Oui, elle aurait été capable de le dire ainsi, tant elle était stressée par la situation. Elle ne réfléchissait plus vraiment et ne voyait pas comment un homme intelligent pourrait se lier à vie à une femme qu’il n’aimait pas, sous prétexte d’une intrigue politique ou que savait-elle encore ! C’était idiot, point barre ! Et elle le dirait à sa Majesté bien en face. (Faisons semblant d’y croire.) De toute façon, Lulu, elle, était persuadée que Baku aurait, un jour ou l’autre, trouvé son âme-sœur et l’aurait épousée. Point barre. Elle ne demandait son avis à personne.
Tout ceci commençait, sincèrement, à la fatiguer. Dans tous ses muscles, elle sentait du béton couler et une douleur sourde continuait de vrombir, au fond de son crâne. Ses blessures la tiraient affreusement. Elle n’aurait, peut-être, pas dû remuer dans tous les sens, mais elle ne pensait pas que les blessures se soient rouvertes. Évidemment, elle comprenait qu’en temps normal, elle n’aurait jamais dû guérir très vite, mais sa régénération cellulaire était, franchement, le cadet de ses soucis. Elle n’avait pas le temps d’y penser alors qu’elle était vivante et mariée.
Vivante et mariée.
Serrée contre Lila, Lulu essaya de se calmer. Elle prêta l’oreille aux battements de son cœur et s’étonna, un peu, de ne pas l’entendre s’affoler. Après tout, la première fois que Lila avait vu Lulu, elle avait crié. Un cri qui avait percé le cœur de Lulu et qu’elle n’avait pas oublié. Qu’elle n’oublierait, sans doute, jamais. Mais elle ne lui en voulait pas. Au fond, elle comprenait.
Les larmes de la sacrifiée finirent par se tarir, sous la douceur des caresses de la femme-mouton. Ses paroles, en revanche, réveillèrent le cœur de l’humaine qui s’affola d’une drôle de manière et ramena beaucoup de sang, à ses joues. Elle cacha son visage contre Lila et ne répondit pas immédiatement. Qui pourrait croire qu’elle en voulait à sa Majesté ? Lulu n’arrivait même pas à s’en persuader elle-même. Elle savait qu’elle ne lui en voulait pas, tout comme elle n’en voulait pas vraiment à Anubis pour avoir tout avoué sans le moindre tact. Mais elle continuerait de bouder, parce qu’elle l’avait décidé.
– Il aurait dû me tuer. C’est tout, bougonna-t-il, boudeuse.
Lulu donna la vérité sur un ton égal, peu inquiétée par la mort qu’elle réclamait et qu’elle avait, au final, toujours réclamé depuis son premier pas dans l’arbre du roi. Elle avait milité dur comme fer pour ce sacrifice, pour finir sur un buffet ou que savait-elle ! Mais non, sa Majesté avait décidé d’être un vilain ours mal léché et de tout faire comme il le voulait, lui, et personne d’autre. Même Lulu ne voulait pas vivre ! Il n’y avait que Baku pour trouver qu’il s’agissait d’une idée de génie. Peut-être que c’était cela, le problème ? Sa Majesté essayait simplement de rappeler qu’il était le roi, qu’il faisait ce qu’il voulait et que personne n’avait le droit de le contredire. Comme un caprice pour rappeler qui commandait. Et Lulu était l’excuse parfaite. Juste une excuse.
La sacrifiée pas sacrifiée leva les yeux vers Lila qui lui relevait la tête. Elle fit la moue, peu convaincue par les mots de la couturière. Au fond, elle voyait bien que tout le monde se payait sa tête, que l’on jouait avec son ignorance pour essayer de lui cacher des choses. Lulu avait passé sa vie à regarder les mensonges sans essayer de les dévoiler, à se contenter de les laisser couler. Cette fois, elle ne voulait pas. Elle sentait qu’il y avait une solution, mais que personne ne voulait la lui dire pour qu’elle ne s’y tente pas. Mais elle trouverait ! Quitte à exiger d’Anubis qu’il lui apprenne à lire et qu’elle passe des heures entières à lire des tonnes de livres pas intéressants pour trouver une solution. Elle trouverait.
– Il a fait une bêtise, insista-t-elle, sans vouloir en démordre. La mort était la seule option. Je ne veux pas qu’il soit uni à moi à cause d’une bêtise. (L’inverse, par contre… il n’en était pas question, là.) Arrêtez de tous vous moquer de moi ! Anubis ou même vous, je suis sûre que vous auriez fait comme moi. Pourtant, ne venez pas me faire croire qu’il aurait épousé Anubis. (Une chose qu’elle dit plus bas, au cas où le cheval ait les oreilles qui traînent où il ne fallait pas.) Ce n’est qu’un caprice, je le sais. Mais il ne pourra pas revenir en arrière. C’est trop tard, maintenant. Baku est un idiot, ronchonna-t-elle, plus bas. Un gros bébé idiot.
Lulu ne résista pas, en brisant leur proximité pour s’approcher de la baignoire. Elle n’avait, en vérité, plus aucune combativité. Crier l’avait vidée de ses forces et Anubis s’était tout pris en pleine tête, sans aucune raison. Ou presque aucune. Elle continuerait de le bouder, cela n’avait pas changé, mais elle s’en voulait toujours un peu plus, à chaque seconde passée. Néanmoins, Lulu préféra se concentrer sur la belle baignoire qui était, semblait-il, tout aussi magique que le reste du bâtiment. Sans attendre, la sacrifiée se débarrassa de sa drôle de robe blanche et enjamba la baignoire pour plonger dans l’eau chaude.
La chaleur lui fit beaucoup de bien, en vérité. Elle s’assit au fond de la baignoire, replia les jambes contre elle et posa la tête sur ses genoux. Dans son dos, la balafre brillait presque sur sa peau sombre, tandis que la trace des dents du roi ornait son épaule, bien cachée sous ses boucles châtain. Lulu reporta son attention sur Lila et poussa un gros soupir qui la vida de ses dernières forces. Tout ceci était trop incroyable pour elle, quoi qu’en disent les autres. Elle était, enfin, calmée.
– C’est la première fois que je prends un bain chaud, alors je ne sais pas. C’est juste… chaud ? (Lulu haussa, à peine, les épaules, habituée à l’eau froide pour se débarbouiller.) Ne jouez pas à cela avec moi, Lila, je ne veux pas me battre avec vous. Vous savez aussi bien que moi qu’il n’a pas raison, mais vous essayez seulement de vous persuader du contraire. Dites-moi que je peux annuler le mariage, s’il vous plaît. Vous savez que je n’abandonnerai pas. Si vous ne me le dîtes pas, je trouverai moi-même.
La pure vérité comme Lila devait, déjà, s’en douter. Lulu trouverait la solution, peu importait le temps que cela lui prendrait. Elle trouverait un moyen et elle briserait ce mariage qui n’avait pas lieu d’être. Elle retournerait à ce pour quoi elle était née : la mort, et c’était tout. Point final. Le reste n’existait pas.
Dans la baignoire, Lulu se tourna un peu, à peine, pour présenter son dos balafré à la porte de la salle de bain et à Lila, à ses côtés. La sacrifiée se sentait vide, lasse. Elle avait besoin de calme et de temps pour réfléchir à tout ce que l’on venait de dire.
– Vous voulez bien me laisser seule ? Je peux me laver comme une grande, ne vous en faîtes pas pour moi. M’habiller, aussi. (Elle avisa, soudain, les robes posées dans un coin.) Si vous avez un pantalon, plutôt, j’aimerais bien l’avoir, s’il vous plaît. Je ne vous embêterai plus jamais, après, je le promets. Mais j’ai besoin d’un pantalon.
Essaierait-elle, plus tard, de s’échapper par la fenêtre ? L’histoire le dira. En attendant, Lulu pivota la tête pour poser la joue contre ses genoux et regarder, dans le miroir un peu plus loin, cette marque de morsure qui apparaissait, sur son épaule, maintenant que ses cheveux avaient glissés sur le côté. Du bout des doigts, elle frôla la marque et soupira.
Cette histoire, c’était n’importe quoi et Lulu ne se laisserait pas embarquer dans une bêtise pareille. Elle trouverait un moyen d’y échapper. Pas pour elle, mais pour lui. Parce que Baku ne méritait pas d’être coincé, à vie, avec une humaine comme elle. C’était une torture qu’elle ne voulait même pas imaginer, pour le roi des monstres.
Axel Oswald
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Lila continua de toucher les cheveux de sa reine dans un geste maternel. Elle était ainsi toujours, et le serait ainsi toujours. La fille entre ses bras vivait une aventure qu’on ne trouve que dans les livres. Et même là, d’ordinaire, tout se passait un poil mieux. Lila continuait d’essayer de la calmer. Le roi aurait il dû tuer la jeune femme ? Lila aurait dit oui. Mais le roi ne l’avait pas fait, et elle savait qu’il avait eu raison. Parce que le roi était une personne pleine de bon sens, et que le roi était celui qui amenait la lumière dans ce monde … et puis Lila appréciait bien la jeune femme pour une fois.
Lila pensait à Anubis qui avait prouvé bien malgré lui tenir aussi à la sacrifié. En moins de 24heures elle avait réussi à mettre dans le coeur d’un anti-humain la petite graine de l’amitié. Alors elle devait vivre. Lila le savait aussi. Lila observa la jeune femme.
- le roi est un grand garçon, il a fait son choix, mais il ne vous obligera en rien à être sa compagne de manière … hummm … .Charnelle, juste faire semblant pour les dirigeants. Le connaissant, il ne voudra rien vous imposer. Baku est un homme, et un roi. Il n’aurait pas épouser Anubis, surtout parce que cette situation ne se serait jamais déroulé avec lui. Pourquoi ne pas croire que c’est le destin alors tout simplement ?
Lila pensa à la plume de l’oiseau-prophétie qu’elle avait pas encore fini de modifier. Elle se demander à qui elle allait offrir sa nouvelle oeuvre d’art, mais maintenant elle savait. La laissa se préparer pour le bain, Lila appela des papillons d’odeur pour laisser dans la pièce une agréable odeur de Lavande. Lila s’approcha et soupira alors qu’elle observait la jeune fille sans honte dans son bain.
- Dans notre monde, il y a qu’un seul et unique moyen d’annuler une union. Il faut que l’un ou l’autre des époux trahissent l’autre. Baku ne vous trahira jamais. Alors il n’y a pas de solution. Cette union ne peut être briser.
Lila secoua la tête. Baku ne trahirait jamais personne. Il était l’homme le plus loyal qu’elle avait eu le bonheur de rencontrer. Il était donc impossible que cette union se finissent dans le sang. Lila fit un oui de la tête alors que la jeune femme demanda de la tranquillité … Elle fit un autre oui de la tête même si on pouvait voir sur son visage qu’elle n’était pas heureuse du tout de cette demande. Elle parti alors, en laissa la porte de la salle de bain ouverte mais en fermant la porte de la chambre.
Dans les couloirs on l’entendait bougonner « une femme, une belle femme, avec des belles formes, et elle se mets un pantalon, moche, nulle, qui essayera mes robes ? Personne comme d’habitude, je vais en coudre une autre tien pour me détendre ».
Plus loin, alors que Lila prit à gauche pour s’engouffrer dans le couloir menant à son atelier, le roi s’approcha de la chambre de la sacrifié…Il secoua la tête. Plus la sacrifié … C’était la chambre de Lullaby … Sa femme… Il eu une petite grimace alors qu’il observa son reflet dans le miroir. Doucement, il essaya de faire un sourire qu’il arrête tout de suite, il se trouvait lui même flippant à sourire… comme si son visage allait se mettre à se craqueler.
Il toqua à la porte de la chambre mais n’eut aucune réponse. Il poussa la porte. Normalement Lullaby était en train de dormir avec Lila et Anubis pour la surveiller, où était il tous ? Dans un moment de petite panique, il s’approcha de la fenêtre pour voir si la jeune femme n’avait pas essayer de s’échapper par la fenêtre. C’était déjà arrivé.
Alors qu’il se retourna, il pu voir la porte ouverte de la salle de bain. Idiotement il se mit à faire les deux pas pour aller vérifier la fenêtre de cette pièce aussi. Il était le roi, il était silencieux, même dans sa respiration. Alors personne ne pouvait l’entendre.
Ce fut une feuille de vapeur qui remarqua l’arriver du roi en premier et sauta dans l’eau du bain pour en créer de la vapeur. Pile au moment où le roi rentra dans la pièce et remarqua la jeune femme dans son bain… nue… La vapeur cachant fort heureusement son corps et ne laissa à sa vue que son doux visage.
Il rougit. Pour la première fois, il rougit, et il se retourna pour ne pas la regarder plus en détail comme une partie de son cerveau lui criait.
- Pardonne-moi ! Je pensais que vous étiez peut être parti par une fenêtre, d’où l’absence d’Anubis et Lila, je ne pensais pas que vous seriez en train de prendre un bain…..
HRP - Si tu veux créer des petites bestioles, ou même leur parler avec des pnjs ou des monstres n’hésite pas hein <3
Bien évidemment, Lulu voulut bouder, mais le pouvait-elle plus que ce n’était déjà le cas ? Ses forces l’avaient quittée et il ne lui restait que la possibilité de soupirer, encore et encore, pour prouver à tout le monde (ou juste à Lila) que toute cette histoire ne lui plaisait pas. Non, le roi n’était pas un grand garçon ! Lulu avait décidé qu’il était un gros bébé et il resterait un gros bébé. Point ! Cette histoire de relation charnelle, en revanche, sapa les dernières traces de combativité chez la sacrifiée qui rougit plus que jamais. Il ne manquerait plus que cela ! Qu’on lui demande de… non, elle ne voulait même pas y penser ou son cerveau allait exploser.
Ce qui ramena les dernières images de son cauchemar et la força à se cacher un peu dans l’eau chaude du bain. La chaleur, ce n’était que la chaleur sur ses joues, rien d’autre.
Elle eut bien envie de crier, Lulu, que ce n’était pas le destin et que cela ne le serait jamais. Son destin, à elle, était d’être mangée, rien de plus, rien de moins. Le reste n’était que pure invention d’un roi qui semblait s’ennuyer et vouloir échapper à ses obligations. Ou quelque chose comme cela. Lulu n’avait pas encore eu le temps de peaufiner les détails des nombreuses excuses qu’elle pouvait trouver à toute cette histoire. Mais rien, jamais, ne viendrait d’un quelconque destin ou de quoi que ce fut d’autre.
Lulu était une humaine. Lulu était une sacrifiée. Lulu ne pouvait pas devenir reine. Encore moins la reine des monstres et, pire encore, la reine de Baku, alors qu’il lui avait clairement expliqué son point de vue sur les humaines… euh… sur les humains.
Elle marmonna tout bas, pour elle-même, qu’elle était humaine, comme l’excuse ultime qui expliquait tout et rejetait le moindre argument des monstres pour justifier cette union impossible. Contre cela, personne ne pouvait rien dire ! Dans le doute, tout de même, elle se contenta de le dire très bas, en faisant tomber son poing dans l’eau pour couvrir le bruit des mots. Juste au cas où. Elle ne voulait pas apprendre, en plus du reste, qu’elle n’était pas humaine.
La vérité tomba enfin sur la sacrifiée qui contempla l’eau claire de son bain sans répondre. Trahir le roi ? Qui pouvait faire cela ? Elle soupira à nouveau, consciente qu’elle n’y arriverait jamais. Elle n’était même pas certaine de comprendre ce qui pouvait compter comme une trahison. Est-ce que se faire mordre par quelqu’un d’autre, c’était trahir ? Comme un humain qui toucherait une autre femme que celle qui était liée à lui par serment ? Lulu n’avait pas envie d’être mordu. Et cette pensée la força à glisser les doigts, à nouveau, sur la trace des dents plantées dans son épaule.
Abandonnée, comme elle l’avait demandé, Lulu pouvait donner libre cours à ses pensées sans s’inquiéter de la honte qui la rongeait. Et, tout comme chaque fois qu’elle se retrouvait seule à penser, la brune se mit à chanter, tout bas, d’une voix douce, une berceuse destinée à la calmer. Ses pensées s’éclaircirent un peu, son cœur retrouva un rythme régulier et le feu quitta ses joues. Il ne resta que Lulu, dans son bain, trop fatiguée pour en sortir, s’habiller et essayer de s’échapper.
Elle y pensa, tout de même, ses yeux noirs braqués sur la fenêtre de la salle de bain. Fuir revenait-il à trahir le roi ? Elle n’en était pas certaine et ne pouvait plus se mettre en danger sans réfléchir. Une nouvelle donnée qui, sans le moindre doute, bouleverserait sa vie et mettrait un certain temps à bien se poser dans un coin, pour la maintenir à l’abri du danger. Lulu avait passé sa vie à jouer la sienne pour aider celle des autres. Elle ne pourrait pas arrêter du jour au lendemain, même si le roi le lui demandait. Ou l’exigeait, plutôt.
Entre ses lèvres, les sons n’avaient pas de mots, seulement une mélodie apaisante qui enveloppa la sacrifiée et toutes ces petites bêtes qui remuaient, autour d’elle. Lulu fut impressionnée par les papillons. Elle en recueillit un sur le bout du doigt et admira la longueur de ses ailes, la couleur, le parfum subtile qu’il dégageait à chaque mouvement, même infime. Puis les feuilles de vapeur qui remuaient sur le rebord du bain, accompagnées de volutes légers qui semblaient réagir à l’humidité et la chaleur.
Ce fut, finalement, le mur qui capta toute son attention. La main posée sur l’écorce, Lulu essaya de se concentrer, de capter la vie de l’arbre, l’écoulement de la sève. C’était, du moins, ce qu’elle dirait à quiconque lui demanderait ce qu’elle faisait à tripoter la pièce. En vérité, elle attendit, à l’affût, un nouveau tremblement, en se demandant si le roi était toujours autant en colère qu’avant. Elle se demanda même si elle pourrait le calmer, lui aussi, en chantant.
Mais Lullaby ne chantait plus depuis longtemps.
La soudaine vapeur qui se dégagea de son bain força Lulu à se retourner pour s’inquiéter de la présence, sur le seuil. Elle se préparait déjà à faire les gros yeux, à bouder Anubis qui osait, en plus, mater sa reine dans le bain, non mais ! Puis tout son corps se figea, les yeux écarquillés sur la vérité, les mains crispées sur les rebords du bain, Lulu fixait Baku qui, soudain, se retournait pour ne pas la voir nue, mouillée, ce que personne ne devrait voir et que personne n’a envie de voir.
Alors, Lulu fit la chose la plus intelligente à faire dans cette situation : elle plaqua les deux mains sur son visage, comme si cela suffisait à la faire disparaître. Le monde des monstres était bel et bien des enfers qui, en vérité, ne s’ouvraient que pour elle et s’amusaient à jouer avec son petit cœur d’humaine. Elle l’entendait tambouriner à ses oreilles, incapable de réfléchir, ni de se concentrer ailleurs. Les yeux fermés à cause des mains qu’elle avait posées sur sa tête, Lulu revit pire encore que l’irruption de Baku dans la salle de bain et fut bien obligée de rouvrir les yeux et de faire face à la vérité.
– Je ne sais pas où ils sont et je m’en fiche, mentit-elle, tout bas, en posant les yeux sur le dos du roi. Je ne vois vraiment pas pourquoi je partirais par une fenêtre.
Elle insista bien pour faire comprendre au roi qu’elle boudait, même si elle lui parlait, et qu’il avait plutôt intérêt à s’expliquer très vite. Cette situation était totalement invraisemblable et Lulu voulait tout entendre de sa bouche à lui. C’était lui qui avait décidé de faire n’importe quoi, c’était à lui d’expliquer le fond de sa pensée. Elle ne voulait plus rien entendre de tous ses loyaux serviteurs qui ne faisaient que de lui lancer des fleurs ! Crotte ! Le gros bébé avait fait une bêtise et rien d’autre !
– Vous avez fini de gronder ? demanda-t-elle, innocemment, sans arrière-pensée, en glissant une main sur l’eau du bain.
Mine de rien, Lulu n’avait pas envie d’affronter la colère du roi. Elle savait, d’avance, qu’elle aurait bien du mal à lui faire face s’il était calme, alors s’il était énervé… elle ne serait qu’une petite souris craintive devant un gros chat, à peine capable de couiner pour implorer qu’on lui foute la paix.
– Et non, pour votre gouverne, mon roi, je ne pardonnerai pas !
Lulu ne parlait, évidemment, pas de l’irruption dans la salle de bain, quoi qu’elle l’empêcherait de partir par la fenêtre, comme il l’avait si bien soupçonné… mais bel et bien de ce mariage forcé, même s’il s’agissait d’un bon gros mensonge donné avec beaucoup de conviction pour qu’il ne soupçonne pas la vérité. En attendant, Lulu sortit de son bain, très discrètement, comme à son habitude. Concentrée sur ses mouvements, elle ne remarqua même pas la façon dont elle venait de s’adresser au roi. Et fort heureusement.
En dehors de son bain, la sacrifiée s’empara d’une serviette pour se sécher en vitesse et sauta presque à l’intérieur de l’une des robes de Lila, sans même prendre le temps de la choisir. Elle prit la première qui venait et plongea les pieds à l’intérieur, puis les bras. Alors que le vêtement épousait ses épaules à la perfection, Lulu se rendit compte qu’elle ne pouvait plus tendre les bras dans son dos et se contorsionner pour refermer la robe. C’était pour cette raison qu’elle n’aimait pas les robes ! (Ou pas, mais elle était trop stressée pour penser correctement.)
À bout de patience (pas vraiment, mais Lulu préférait s’énerver plutôt que paniquer), elle sortit de la salle de bain et se planta devant le roi. Ses yeux noirs se fixèrent dans les siens, les sourcils froncés, les joues gonflées pour indiquer qu’elle était contrariée. Puis, sans crier gare, elle pivota sur ses talons nus et lui présenta son dos, où la fermeture de la robe était béante. Où la cicatrice de la lame lui déchirait la peau, également.
– Pourquoi avez-vous fait ça ?
Sa question était lancée sur un ton calme, sans plus aucun jugement, juste en attente de la vérité. Lulu tourna même la tête sur le côté, une main posée sur son épaule pour cacher la marque de la morsure qu’elle n’avait, soudain, pas envie de montrer au roi. Rien que d’y penser lui amena un peu de rose au joue, mais elle l’ignora pour jeter des coups d’œil presque furtifs vers Baku.
– Pourquoi vous unir à une humaine barbare, méchante, lâche, avide de pouvoir et de puissance ? (Un bon gros résumé du portrait qu’il lui avait dépeint des humains la veille, au théâtre.) Et ne me dîtes pas que je ne suis pas humaine ou je saute par la fenêtre.
Le sourcil haussé sur son front laissait peu de place au doute : Lulu en était capable. La seule raison qui la pousserait à ne pas le faire était les grandes ailes du roi qui aurait tôt fait de la rattraper en plein vol et elle ne voulait même pas l’imaginer… Trop tard, en vérité… Ses joues étaient déjà rouges de l’image que cela amena dans son esprit.
– V-vous auriez… d-dû me manger et c’est tout ! Le reste c’est du… du… grand n’importe quoi !
Boudeuse, elle tourna vivement la tête pour ne plus le voir et se rapprocha d’un pas en arrière pour bien lui faire comprendre ce qu’elle exigeait : refermer sa robe puisque Lila l’avait abandonnée en jugeant bon de laisser le roi la voir dans son bain.
Axel Oswald
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Baku se tenait droit. Comme le roi qu’il était ? Certainement … mais aussi comme l’homme qui venait de surprendre une femme dans son bain … Heureusement que la feuille vapeur était en train de barboter dans l’eau pour protéger le roi de la honte qu’aurait été de la voir nue… Même si c’était sa femme, envers et contre tout maintenant, Baku avait pris le choix qu’il prendrait le temps de la courtiser, de la connaître, etc, avant de devoir lui infliger le mensonge qu’il avait déjà commencé à dire à ses généraux. Des mensonges ? Pas tant que ça, mais il préférait pour le moment ne pas penser.
Il était de dos mais il sentait le corps de la jeune femme à travers la chaleur de la vapeur … peut être aurait il dû faire un peu plus attention aux bruits du bain ? Même l’arbre aurait pu le prévenir. A croire que l’on veut s’amuser de son malheur à lui. Il nota qu’il allait devoir disputer Anubis et Lila…. Il fallait surveiller la reine pas lui donner l’occasion de se ridiculiser… Il ne dit rien. Pour le reste….
- Gronder ? J’ai juste donner mon opinion de manière très retentissante … Je ne grondais pas.
Il avait carrément gronder, mais là encore il ne pouvait pas le dire sans passer pour un gros ours mal élevé et …. Si on gronde c’est qu’on est pas gentil non ? Il devait montrer à sa reine qu’il était tout à fait apte à être une gentille personne … Même s’il n’avait jamais eu de relation, et commencer à se poser des questions sur comment on parle à la femme avec qui on est uni … Il baissa la tête toujours dos à la jeune femme quand elle dit ne pas lui pardonner. Il ne dit rien de plus la dessus… mais il comptait bien se faire pardonner d’une manière ou d’une autre … il ne savait juste pas encore comment…
Il la laissa passer devant lui alors qu’il observa la petite chose qu’elle était. Il avait envie de dire qu’elle était mignonne, et qu’il ne l’avait pas remarquer… mais ça serait se foutre de la gueule du monde… et il n’en avait pour le moment pas envie.
- Fait quoi ?
Il avait fait beaucoup de chose en très peu de temps. La sauver, s’unir à elle, tuer le traître, parler à des gens, pleins de gens, trop de gens, et il n’était pas sur de ce qu’il devait expliquer dans toutes ses décisions qu’il avait prise … Il l’observa quand la suite fit le chemin dans sa tête.
- Je me suis uni à une femme qui aurait pu se sauver et vivre, mais à préféré se sacrifier pour me sauver moi. Son meurtrier. Tu es humaine mais tu es clairement pas comme tout le monde. Je ne pouvais pas te laisser mourir, c’était au dessus de mes forces.
Lui aussi avait ressenti la même petite graine d’amitié avec Lulu …. Et il ne pouvait plus/pas l’ignorer, et encore moins la laisser mourir …. Baku eu un sourire malgré lui quand elle parla de se faire manger. Il y avait quelque chose de bien plus sensuelle dans cette phrase que la jeune femme ne pouvait le comprendre pour le moment.
- Je t’ai mangé. J’ai mordu et sucé ton sang. Ton sang s’est répandu sur le coeur de l’arbre. La seule différence c’est que tu es encore en vie. Et je le désirais.
Depuis la veille il avait tout fait pour trouver un moyen de la sauver, devait il lui dire ? Non il ne le pensait pas. Il avait décidé de la sauver, mais n’avait pas compris que l’on pouvait jouer sur les mots du sacrifice. La jeune femme était maintenant uni à lui. Et il se sentait … bien, en pensant à cela. Il plaça une main sur son épaule et s’approcha de la jeune femme. Sa deuxième main vient trouver la fermeture et remonter le long du corps de la jeune femme.
- tu voulais être utile au peuple, alors pourquoi ne pas m’aider à rendre le monde meilleur ? Un peu du moins. Du fait de ta présence à mes côtés en tant que reine ?
La bonne nouvelle, c’était que Baku n’était plus en colère. Du moins de ce que Lulu pouvait en juger. Il nia lui-même d’avoir un jour grondé, mais Lulu n’était pas née de la dernière pluie, elle savait bien qu’il mentait. Il ne devait, sans doute, pas se douter que la sacrifiée le prenait déjà pour un gros ours mal élevé ou quelque chose qui s’en approchait. Ce qui, aux yeux de Lulu, n’était pas une si mauvaise chose. Elle trouvait cela presque mignon, en vérité, cette manière d’essayer de garder un air bougon à longueur de temps, parce que les rois se devaient, soi-disant, de n’avoir aucune émotion.
Sauf qu’elle l’avait vu rire.
Lulu se cala devant le roi et exigea des réponses, à sa manière à elle. Le stress faisait battre son petit cœur très fort, trop fort, et elle avait bien du mal à se concentrer sur ses manières. Elle était loin, très loin, la petite Lulu qui se calait dans un coin pour ne laisser aucune trace de son passage. La panique la forçait à se frayer un chemin dans le champ de vision de Baku et essayer de voir, dans son regard, s’il comptait se moquer d’elle et la couvrir de mensonges comme Anubis l’avait si bien fait. Une raison de plus pour bouder le cheval, sans le moindre doute, maintenant que Lulu connaissait la vérité sur le moyen de briser leur union.
Et le roi se permit de se moquer un peu d’elle, à sa manière. Heureusement pour lui, Lulu crut comprendre qu’il était sincère et que monsieur s’était permis tellement de choses, depuis le sacrifice, qu’il ne savait plus ce qu’il devait justifier. Ce qui n’était pas une très bonne chose, en vérité, puisque Lulu comptait bien lui faire avouer tous ses méfaits. Peu importait, au final, que cela n’ait pas le moindre rapport avec elle. C’était trop tard, elle trouverait un moyen de lui faire cracher tout, absolument tout, puisque les autres ne voulaient rien lui dire comme elle l’exigeait.
Lulu fut plus précise, dans sa demande, mais la réponse ne lui plut pas vraiment. Bien cachée par ses cheveux bouclés, elle baissa la tête et pinça les lèvres sur le souvenir des crocs du roi plantés dans son épaule. Elle ne pourrait, sans doute, jamais y repenser sans rougir et sentir son petit cœur bondir dans sa poitrine, trop peu habitué à tout ce qu’il s’était passé, ce jour-là. Inconsciemment, ses doigts qui cachaient sa morsure vinrent en caresser la marque et dessiner les crevasses qui cicatrisaient.
Si le roi pensait pouvoir se faire pardonner pour son jugement moisi sur les humains, il pouvait toujours aller voir ailleurs si Lulu y était ! Elle n’avait pas aimé ses mots et ne les aimerait jamais. Même s’il avait plus ou moins raison, elle n’arrivait pas à comprendre la facilité avec laquelle il mettait tout le monde dans le même panier, sans se demander trois secondes s’il était possible qu’il ne connaisse pas les humains. Parce que Lulu n’était rien de ce qu’il disait, mais elle restait humaine. Elle resterait humaine à jamais. Savoir qu’elle n’était pas comme tout le monde était une justification vraiment toute moisie qui ne lui fit pas le moindre effet, non ! (On y croit.)
– M-me sauver ? couina-t-elle, sans le regarder. Alors que vous me teniez ? Que vous me mordiez ? Je… je… je ne pouvais pas bouger ! (Elle ne voulait pas bouger, mais elle n’en dit rien.) Puis, je devais mourir, de toute façon. Donc je ne vois pas ce que ça changeait. Vous n’aviez pas besoin que je sois vivante pour me… me… C’était pour la paix !
Elle balança les derniers mots très vite, pour ne pas avoir à dire manger une deuxième fois et, surtout, écraser les soupçons sur le fait qu’elle ait tant voulu sauver le roi. Non, non. Elle ne pouvait pas le lui dire, cela. Lulu préférait donner la seconde raison de son geste, celle qui était venue poper dans son esprit comme l’excuse parfaite à donner à tout le monde. Elle pouvait être mangée morte, Baku ne pouvait manger personne s’il mourait. Point. Il ne fallait pas chercher plus loin.
Si Baku pensait que Lulu n’avait pas idée des choses étranges qu’elle disait, c’était bien mal connaître la sacrifiée qui faisait de son mieux pour cacher le rouge qui lui montait aux joues. Évidemment, qu’elle se doutait, un peu, de ce qu’elle disait. Un peu seulement, mais assez pour la mettre dans tous ses états. Lulu continuait, même après les faits, de trouver plus d’intimité, dans cette morsure, que toutes les choses qu’elle avait connues jusque là, dans sa vie. Personne ne l’avait jamais tenue comme il l’avait fait, ni, au final, désirée comme il l’avait fait, même si ce n’était que pour le bien d’une paix qui la dépassait.
D’ailleurs, entendre le roi répéter qu’il l’avait mangée précipita le cerveau de Lulu dans une panique inimaginable. Des centaines de petits personnages coururent dans tous les sens, se heurtèrent les uns et les autres. Son usine à pensées était en état critique, au bord de l’implosion, et Lulu ne pouvait rien faire pour la décoincer. Sur ses joues, il ne restait plus que le rouge, le rouge et encore le rouge. Tandis que des images qu’il ne devait pas voir (elle se persuada elle-même que les monstres n’étaient pas télépathes) tournaient en boucle dans son esprit. Incapable d’en supporter davantage, Lulu plaqua les mains sur son visage et secoua la tête. Mais rien n’y fit.
– J’aurais préféré mourir…
L’aveu lui échappa dans un murmure, avec toute la franchise de Lulu, bien que le roi ne pourrait, sans doute, jamais se douter de la raison véritable de cette préférence. Ce n’était pas le mariage en lui-même, le problème, mais la honte qu’elle devait affronter, les souvenirs dans son esprit et les autres images qui l’agressaient. Au final, cette union n’était, pour tout dire, un problème que pour Baku lui-même, puisque Lulu restait persuadée qu’il méritait mieux et qu’il ne pouvait pas rester bloqué avec une saleté d’humaine.
La main qui se posa sur son épaule calma un peu Lulu qui revint à elle et sortit la tête de ses mains. Elle resta immobile pour ne pas risquer que les doigts de Baku, dans son dos, ne touchent sa peau en fermant la fermeture. Non pas que cela la dérangeait elle, en vérité, bien qu’elle n’aurait pas su faire face à une telle proximité, mais pour lui. Parce qu’elle était sale, humaine, barbare et qu’il était le roi démon. Même si elle était, désormais, sa reine, elle préférait ne pas lui imposer sa présence plus que nécessaire.
– Je croyais que le monde des monstres était déjà le plus parfait de la planète, bougonna-t-elle, tout bas, avant de pivoter sur ses talons, une fois la robe fermée. Arrêtez de dire que je suis une reine !
Lulu pointa un doigt vers le visage de Baku, comme si elle grondait un enfant, les sourcils froncés sur ses yeux noirs. Leur proximité ne lui sauta pas au visage tout de suite. Pour le moment, Lulu ne voyait qu’un besoin de dire les choses comme elles se devaient d’être, à défaut de pouvoir penser « comme elles sont ». Chaque fois que quelqu’un l’appelait reine, Lulu avait l’impression d’entendre parler de quelqu’un d’autre ou d’une blague qui, bientôt, éclaterait au grand jour et tout le monde se moquerait d’elle.
– Je ne suis que Lulu, je ne suis pas reine. Je ne veux pas être reine. Je vais vous trahir pour briser cette union, avoua-t-elle, de but en blanc. Alors vous feriez bien de prendre des mesures tout de suite, parce que… parce que je le ferai !
La sacrifiée leva un peu le menton pour donner plus de poids à son mensonge. Évidemment, elle doutait elle-même de pouvoir le faire un jour, mais Baku ne la connaissait pas et il méprisait les humains. Il ne pouvait que la croire, non ? Elle essaya de se persuader que si, alors que ses yeux noirs comprenaient, soudain, le manque de distance entre eux, ce qui amena, inévitablement, un peu de rose à ses joues.
– N-ne… Ne doutez pas d-de ce que… que je suis capable de faire pour… pour… pour… vous libérer de cette union !
Lulu leva un peu la voix, prise de panique, et ne se rendit pas compte tout de suite de ce qu’elle venait d’avouer, de la véritable raison de cette envie de tout casser. Ce n’était pas elle qui était coincée avec un monstre, c’était Baku qui était coincé avec une humaine et elle ne pouvait pas l’accepter.
– Je ne suis qu’une sacrifiée, ajouta-t-elle, comme la réponse à toutes les questions, avec un haussement d’épaules et un grand sourire comme elle savait si bien les faire.
Axel Oswald
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Baku observait le dos de la jeune femme, et la jeune femme aussi … et il la vit rougir… ou plutôt, il sentit sa gêne sortir de la moindre de ses respirations … et il vit la caresse qu’elle prodigua à sa marque sur son épaule, et entendait son coeur battre. Baku ne comprenait pas tout, mais il comprenait assez pour savoir qu’il ne pouvait pas laisser cette femme mourir. Il laissa son regard coulait sur elle.
- Vous auriez pu laisser le traitre me tuer. Je serais alors devenu qu’un corps à jeter pour vous enfuir. Cela change tout. Me sauver était un acte bien plus pure que ce que le monde mérite. Que ce que je mérite. Je ne pouvais pas laisser une femme qui préféré ma vie à la sienne mourir alors que je pouvais la soigner. La paix aura tout de même lieu
La paix était déjà là. Il le sentait dans l’arbre qui se sentait en fait vivant… et Baku avait même l’impression que l’arbre lui criait qu’il était encore mieux maintenant qu’après tous les autres sacrifices. La puissance de sa vie était telle qu’il pouvait en voir les respirations contre l’écorce. L’arbre était heureux. Son pouvoir se déversera sur le monde et les protégera des humains. C’est une certitude.
Il sentait la panique et une part de lui avait envie de la prendre dans ses bras. De la porter et de l’amener voler là où le monde est pure et juste beau. Il savait que ce n’était qu’un paysage mais depuis la tendre enfance, voir le monde par dessus les nuages lui donnait un sentiment de … quiétude. Et il avait envie de le faire découvrir à la jeune femme … mais c’était un peu trop tôt pour ça. Quand la phrase de sa mort tomba, Baku écarquilla les yeux et reçu … une douche froide … c’était le cas de le dire. Il se sentit figer et il sentait déjà que la température de l’air chuter avec lui.
- Ne dis pas ça …
Il ne voulait pas l’entendre dire que la mort était préférable. Il ne pouvait imaginer de l’avoir tuer, il ne voulait s’imaginer avoir fait comme tous les autres. Elle n’était pas comme tout le monde et c’était tout … Il avait fini de remonter sa robe, mais il se figea à ses paroles…
- La paix sera quand nous pourrions être libérer de la peur que nous inspire les humains. Sans cela, ce n’est qu’une paix relative…
Il ne dit pas à la jeune femme qu’on ne pouvait arrêter de l’appeler « la reine » parce qu’elle l’était… mais aussi qu’elle était « SA » reine. La sienne à lui. Il ne pouvait pas la laisser mourir, et il refusait de la voir partir… et il continuait de dire que c’était pour préserver ce qu’il avait eu le temps de mettre en place avec les généraux … mais la vérité c’était qu’il se savait lié à elle par une force bien plus forte que n’importe quoi ….
- Tu ne le feras pas. Et si tu voulais essayer alors je serais ravi de te regarder tenter. Je ne te trahirais jamais. Tel est le choix que j’ai pris.
Il aurait bien voulu se mettre à genoux pour lui promettre obéissance et loyauté, mais une petite voix dans sa tête lui fit dire que c’était la fausse Bonne idée du jour et qu’il ferait mieux d’en trouver une autre. Alors il la regardait tout simplement. Cette petite humaine, si vivante et … incompréhensible. Parmi les monstres certaines personnes vendraient père et mère pour devenir membre de la royauté… Mais pas elle. Certains trahiraient leur sang pour devenir riche. Mais pas elle… Parce que oui, n’oublions pas qu’en devenant reine, elle est maintenant aussi la femme la plus riche du royaume des monstres et des alentours … Il eu un sourire quand elle avoua une petite chose, que le roi comprit. Cela tomber plus rapidement sous le sens que tout ce qu’elle avait pu dire avant.
- Je ne suis pas enfermé dans cette union. Je la désire. Et je le remarque je te désire toi aussi.
Depuis le début, depuis son petit sourire. Depuis qu’elle avait dit son prénom devant l’assemblé, Baku la désirait. Ce qui n’était que trop étrange pour lui qui n’avait jamais trouvé d’intérêt à une femme si cette dernière n’est pas guerrière.
- Pourrions nous essayer de nous entendre ? S’il te plait Lullaby ?
Parce qu’il ne l’aurait pas avec sa grosse voix et son poing sur la table. Il fallait qu’il trouve un moyen pour que la jeune femme accepte son sort, et accepte de s’ouvrir à lui. Lui…. Il avait choisi et n’avait pas envie de plus creuser ce qu’il avait pu penser, ou penser en ce moment. Même si le rouge des joues de la jeune femme lui donner, sans avoir besoin d’être télépathe, des images tout aussi intime que celle qu’elle pouvait avoir.
Elle ne comprenait pas, la sacrifiée, la logique du roi. Pourquoi aurait-elle laissé le traître tuer le roi alors qu’elle était venue ici pour être mangée ? Cela n’aurait eu aucun sens. Lulu ne voulait pas vivre, de toute façon. Elle l’avait, tout de même, bien assez fait comprendre à tout le monde. Elle était une sacrifiée et les sacrifiés devaient mourir mangés. Point, à la limite. Un nouveau chapitre commence avec un nouveau sacrifice.
Mais il insistait et Lulu essaya de comprendre ce qu’il voulait dire, pourquoi elle n’aurait pas dû le sauver, comment il pouvait croire qu’il ne méritait pas la vie, lui, alors que tant de monde autour de lui l’aimait et le voulait en vie. Elle, elle était seule, l’avait toujours été et devait l’être jusqu’à sa mort. Elle avait, au final, passé plus de temps avec Anubis qu’elle n’en avait passé avec les adultes de son village, sans le moindre doute. Lulu n’avait pas d’amis et sa famille ne l’avait adoptée que pour la sacrifier. Alors que le roi était né pour régner et il ne pouvait pas régner en se laissant tuer par le premier venu.
Lulu eut très envie de lui dire qu’il le méritait, qu’elle ne connaissait, sans doute, personne qui méritait plus la vie que lui. Elle était même prête à parier que Lila et Anubis avaient les mêmes pensées qu’elle (bon, pas tout tout quand même…). Baku était un grand roi et même une sacrifiée qui venait d’arriver dans le royaume pouvait le constater. Sa mort serait une grande perte pour les monstres et elle savait, sans avoir besoin de leur demander, que ses sujets pensaient tout comme elle. Mais encore une fois, pas tout tout, parce que sinon…
Si elle n’en fit rien, c’était simplement parce qu’elle ne le pouvait pas, complètement paniquée par tout le reste, consciente qu’il s’agirait, là, de mots de trop qu’elle ne pouvait pas donner au roi. Lulu n’était personne et si elle se permettait, déjà, une familiarité qui n’avait pas lieu d’être avec Anubis et Lila, elle ne pouvait pas en faire de même avec Baku. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle n’en avait pas très envie. Ce qui ne voulait pas dire, non plus, qu’elle ne finirait pas par craquer et se laisser aller, mais pour l’heure, elle resta silencieuse et n’en fit rien.
En vérité, Lulu en avait déjà trop dit et elle le comprit à l’instant où un frisson glissa dans son dos. La température chuta brusquement. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que le roi n’était pas content. La brune crut l’avoir énervée, incapable de le remercier pour lui avoir sauvé la vie, ce que toute personne normale ferait. Elle était même prête à parier qu’une autre femme qu’elle ne l’aurait pas autant embêté avec cette histoire de mariage. Après tout, Baku était… était… Elle rentra un peu la tête dans les épaules, prête à affronter la colère du roi comme elle avait déjà affronté d’autres mains peu amicales sur elle, mais il n’en fut rien. À la place, il l’implora de ne pas dire ce qu’elle venait de dire et Lulu sentit quelque chose remuer en elle. Elle eut très envie de s’excuser, mais le mal était fait et, au fond, ce n’était que la vérité. Égoïste, elle préféra laisser le roi se tromper sur le sens de ses mots.
Jusqu’à ce qu’il en ajoute une couche et, cette fois, Lulu se retint de justesse de lui demander si elle lui faisait peur, elle aussi. Elle était humaine, humaine, humaine, juste humaine. À quoi servait tout ce cirque, si la paix n’était que relative et si, au final, cela ne servait visiblement à rien du tout ? Ce constat amena beaucoup de tristesse, en elle. Une tristesse que sa panique ne pouvait pas retenir et qu’elle eut du mal à ne pas laisser paraître, sur son visage. Peut-être bien que cela se vit dans ses grands yeux noirs, mais elle préféra imaginer que Baku ne comprendrait pas. Elle était humaine et il ne connaissait pas les humains. Il ne verrait rien.
– Je le ferai. Je trouverai un moyen. Je ne suis pas une petite enfant idiote et innocente, et vous regretterez de m’avoir regardée de haut.
Si Lulu se voulut ferme, sûre d’elle, sa voix trembla un peu et ses joues rougies laissaient peu de place au doute : les mots de Baku la touchaient plus qu’elle ne pouvait se le permettre. Elle ne pensait pas réellement que le roi la regardait de haut, du moins pas de manière hautaine, seulement du haut de sa grande taille face à la petite créature qu’elle était. Une carrure qui l’impressionnait, mais pas autant que le regard du roi braqué sur elle. Elle aurait aimé disparaître et se cacher loin, très loin de ces yeux qui ne la lâchaient plus.
Une bien bonne idée de ne pas se mettre à genoux devant elle pour lui raconter des bêtises ! Mais Lulu n’était pas télépathe et ne pouvait pas le deviner, cela. Elle se contentait de fixer le roi en retour, en se demandant comment elle faisait, elle-même, pour ne pas craquer comme elle avait craqué devant Anubis et Lila. Peut-être était-ce cela ? Maintenant qu’elle avait tout pleuré, trop stressée, poussée dans une réalité qui ne pouvait pas devenir la sienne, elle ne pouvait que regarder le roi en attendant qu’il lui dise, enfin, que c’était elle et seulement elle qui avait raison.
Ils ne pouvaient pas être mariés.
Le sourire du roi faillit bien briser les dernières défenses de Lulu et lui prouver qu’elle avait tort : elle n’était pas asséchée et elle pourrait se mettre à pleurer. Néanmoins, les mots, eux, l’achevèrent plus sûrement que tous les sourires de Baku. Si les joues de la sacrifiée avaient été rouges, jusque là, cela paraîtrait pour un rouge très pâle par rapport à ce qu’elle devint dans l’instant-même. Toutes les roses, le sang, les couleurs les plus vives du monde paraîtraient pâles à côté d’elle, alors que Lulu… buguait.
Le disque était rayé, cette fois-ci, et Lulu ne pouvait plus penser à rien, complètement choquée. Son crâne la chauffait atrocement et elle n’était plus très sûre de voir clair. Quelque chose bougeait au fond d’elle et lui donnait tout autant envie de crier que de… euh… Elle ne préféra pas trop s’attarder sur cette étrange envie et se retint à la première chose qu’elle trouva pour ne pas tomber, soudain prise d’un vertige : au bras de Baku. Sa main agrippa le roi de toutes ses forces et ne lâcha plus. Elle eut besoin de cet ancrage, avec le monde, pour essayer de retrouver un chemin dans son bug monumental, pire encore que le bug de l’an deux mille, même si elle n’avait pas la moindre idée de ce que c’était, cette histoire qui n’a aucun sens dans ce monde.
– Vous… vous… vous… vous… Non.
Ce fut, au final, le seul mot qu’elle réussit vraiment à donner, comme une phrase complète qui, pourtant, tombait de nulle part et ne voulait rien dire du tout. Non quoi ? Juste non. Lulu ne pouvait rien dire de plus et ne voulait rien dire de plus. Elle voulait juste disparaître, exploser, s’éparpiller en mille morceaux et ne plus jamais être vue par personne, encore moins par Baku qui, pourtant, la fixait et osait dire son nom. Son nom. Un nom que plus personne n’utilisait.
– Ne le dis pas…
Comme un écho des propres mots du roi, Lulu murmura tout bas la seule phrase sensée qui lui vint à l’esprit. Inconsciemment, elle plaqua sa main gauche sur ses yeux, comme s’il suffisait de cela pour ne plus être vue, et sa main droite se leva, toujours plus haut, jusqu’à atteindre la bouche du roi et se poser délicatement dessus. Un contact pas plus présent qu’une plume qui, pourtant, était censé l’empêcher de parler. Censé. Très censé.
– Lulu. Appelez-moi Lulu. (Elle prit une grande inspiration pour essayer de se calmer.) Je veux bien essayer, mais vous devez me faire une promesse…