« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le silence. Il y en avait eu un, et il avait été parfait. Le genre de silence qui permettait à un cerveau brillant de remettre en ordre tous les éléments. La douleur était présente, étrangement, alors qu’il n’était fait que de plastique. Mais elle aidait. Oui, elle aidait. Alors qu’il entendait des voix autour de lui, plusieurs paroles passés revinrent dans sa mémoire. Surtout, le lieu où il avait atterri. Dans son palais mental, pendant cette courte période de silence, il s’était focalisé sur le pantin. Son regard, c’était la seul chose qui l’avait marqué. D’après ce qu’il savait des regards, Sherlock était en mesure de comprendre plus ou moins quelques détails qui avaient échappés aux autres. Mais comme d’habitude, ce n’était que des pistes. Et comme à chaque piste, il valait mieux les garder pour lui. Sinon tout perdait de sa superbe. « On ne peut pas te laisser dans cet état là ! Il faut te soigner ! »
Sherlock cligna des yeux. Angelika Beresford, sous la forme d’une poupée barbie le fixait, inquiète. C’était étrange de voir l’effet qu’il faisait sur ses assistants, anciens ou non. Il était persuadé que si John avait été là, il aurait fait de même. La poussant légèrement et se redressant sans gémir il déclara : « Il faut qu’on avance. »
En chemin, Sherlock avait jeté un ou deux regard à la Bergère. C’était très perturbant de parler aux jouets. En fait, il savait pourquoi ses facultés étaient amoindri ici. La majeur partie de ses compétences étaient généralement basée sur des études physique de corps humain. Ici, tout était jouet. Tout était à revoir. Oh, il avait déjà résolu des enquêtes avec des objets. Mais des objets tenus par des humains. Là, ils bougeaient tout seul. Tout était à revoir. D’ailleurs Bo s’approcha, alors qu’ils avançaient dans l’allée à bon train pour éviter de tomber encore sur des fous furieux. « J’imagine que tu ne préfères pas en parler, mais est-ce que ça va ? On a pas beaucoup de temps alors si tu sens que tu tiendras, il faut qu'on avance. Je suis désolée. »
Je suis désolée. Ces mots résonnèrent en Sherlock, qui exprima un léger sourire. Les personnes altruistes étaient rares, et il en avait une en face de lui. Aussi, il valait mieux qu’elle ne voit pas qu’il l’appréciait. « Bien sûr que ça va. Je pourrai être dans mon fauteuil. A Baker Street en train de lire les petites annonces du matin dans mon journal. Mais non. J’adore être ici au milieu des jouets. Un vrai plaisir. »
Il avait choisi la dose de cynisme parfaite. Juste assez pour ne pas paraître trop impoli, et suffisamment pour masquer le fait qu’il l’appréciait. « Au moins tu as un endroit où revenir . Écoute je vais faire de mon mieux pour que vous rentriez au plus tôt chez vous. »
Sherlock pivota vers elle. Il avait envie de lui dire que lui aussi, n’était pas chez lui à Storybrooke. Bien qu’il s’était refait une vie, il avait toujours la mélancolie de Londres. Mais ce n’était pas comparable à ici. « Dans ce cas venez avec vous. Si une équation est possible dans un sens elle l’est dans l’autre. »
Il avait vu beaucoup de chose, à Storybrooke, Sherlock était persuadé que c’était possible. Elle leva les yeux au ciel, comme si cette proposition était inconcevable. « C'est gentil. Mais laisser tomber les autres jouets... J'en sais rien. Je ne sais même pas à quoi ressemble votre Storytruc. » « Ça ressemble à tous monde. Avec des gens beaux moches arrogants cynique gentil Sage. Mais surtout idiot. »
C’était la vérité. Storybrooke avait son lot d’imbéciles. Et sur le lot, ils semblaient en avoir récupéré une bonne partie. Surtout cette patte à modeler qui criait sur tout le monde. « Ça arrive. Merci en tout cas. On parlera de ça plus tard. Mais merci. »[/b]
Sherlock hocha la tête et se renferma. Cherchant des réponses à ses questions. Il savait qui en avait, et il avait hâte de la revoir. D’ailleurs, le groupe de trois ne tarda pas à rejoindre les autres. Ces fous furieux étaient en train d’essayer d’aller dans un conduit de ventilation, en essayant de grimper comme ils pouvaient les uns sur les autres, alors que la réponse sauta aux yeux de Sherlock au moment où il vit Jessie. Qui avait les yeux ronds de surprise. [b] « Ben c’est pas trop tôt! Qu’est ce qui vous a pris autant de temps ? »
Elle pointa la bouche d’aération d’un air énergique, visiblement ravie qu’ils soient quand même tous plus ou moins entiers. « Viktor est de l’autre côté de ce mur et le meilleur moyen d’entrer c’est pas là haut! Il faut qu’on se fasse la courte échelle ! »
Sherlock ouvrit la bouche pour fournir une réponse, mais Angelika fut plus rapide. La regardant d’un œil noir, le détective entendit une certaine fougue dans sa voix : « La prochaine fois évité de nous emmener dans un endroit aussi dangereux. On a failli y laisser notre peau ! »
Sherlock avança vers eux, sans rien dire. Se contentant de rouler des yeux, il avança calmement vers les autres, les mains sur les hanches. Levant les yeux vers Jessie, il dit d’un ton étrangement détendu et simple :
« Il faudra qu’on discute tous les deux. »
Ce n’était absolument pas pour en rajouter une couche par rapport à Angelika. Non. Il savait qu’elle n’avait pas tout dit. Ca se voyait dans sa manière d’agir. Les gens ayant une certaine forme de culpabilité avaient toujours tendance à arranger les choses de manière un peu trop énergique. Même sous forme de jouets. Jessie voulu répondre plusieurs choses en même temps, et du coup, ce fut un peu haché. « ...En même temps ici tout est dangereux et c’est pas moi qui vous a envoyé ici !…. Oui ben c’est pas une partie de plaisir… Désolé !… Qu’est ce qui s’est passé ? »
Finalement, elle hocha la tête, prenant la décision de ne pas poursuivre cette conversation plus longtemps, faute de Temps. « D’accord ! »
Elle se tourna ensuite vers Sherlock. Visiblement désemparée par sa demande soudaine. Il savait qu’il n’allait pas lui parler dans l’immédiat. Il voulait simplement être sûr qu’elle comprenne le message. Comme une chef, elle déclara : « Ok cow-boy, on récupère Viktor et après je serai prête à t’écouter autant que tu veux ! »
Les mains sur les hanches, elle lui décrocha un sourire digne d’une monitrice de colo. Leur faisant un signe de la tête vers la bouche d’aération, elle poursuivit : « Bon ben c’est pas tout ça mais on est pas venu compter les perles ! »
Sherlock avait bien compris le message. Mais en même temps, il avait déjà la solution. Angelika passa une main sur son visage, visiblement perturbée. « Je suis désolée Jessie... je sais très bien que ce n'est pas de ta faute ! Ce serait trop long à t'expliquer ! Autant se concentrer sur Viktor ! Bon très bien si tu penses que c'est la meilleure solution. Mettons-nous au travail ! »
Elle se mit à sourire et à fixer la bouche d’aération. C’était bizarre. Etait-ce lui qui les rendaient bizarre avec le Temps ? Possible. Jessie posa une main sur son épaule, prête à enterrer la petite hache de guerre. C’était touchant, pensa Sherlock, mais chronophage et inutile. « T’en fais pas, c’est pas grave, on est tous à cran. Mais je te promets qu’on va rentrer à Storybrooke, foi de Jessie ! Jessie n’abandonne jamais, Jessie trouve toujours la solution! »
Elle commençait un peu à l’agacer à parler comme dans un pub de jouets pour Noël. Roulant des yeux, il inspira. Non, c’était pas Jessie qui allait trouver la solution. Mais bien Sherlock Holmes. « Jessie monte en premier et fais monter Angelika la plus légère. A vous deux vous nous tracterez avec le lasso. »
Jessie hocha la tête de manière affirmative, contente de la réponse. « Ok c’est une bonne idée ! »
Evidemment que c’était une bonne idée, puisque c’était la sienne. Elle grimpa avec agilité, puis fit grimper Angelika à son tour. Avec leur technique, tous se retrouvèrent rapidement dans le conduit d’aération. Après avoir rampé pendant plusieurs minutes, Jessie se retourna pour leur faire signe de se taire. A travers une grille, on pouvait voir le pauvre Viktor sur une table d’opération entouré de jouets maléfique prêt à lui faire les pires horreurs. On aurait dit Frankenstein. « Il nous faut un plan... » chuchota-t-elle. « Il nous faut surtout une diversion. John était le pro dans ce domaine. Un volontaire? Pendant ce temps, l'équipe se charge de récupérer les autres. Qui est le jouet le plus rapide ici? » répondit Sherlock rapidement et très silencieusement.
Il regarda les forces en présence, les évalua et soupira : « Personne n'a choisi de se transformer en Toupie Beyblade. Évidemment.Bon. Etant donné que j'ai un sens du sacrifice aiguë. Je descends. »
Commençant à ramper vers la grille, il avança pour effectuer la basse besogne, mais au final il se retourna : « S'il m'arrive quelque chose, dites à la dame qui attend au 221B Baker Street que je l'aime. »
Se retournant, Sherlock avança vers le conduit. Mais comme dans toute situation critique, il trouva bon de faire un peu d’humour. « En faites, vu que j'ai beaucoup de fille jolies dans ma vie, dites à celle qui s'appelle Kida ces mots. C'est la plus belle vous pourrez pas vous tromper. »
Jessie le rattrapa. Sherlock la regarda un peu surprise. Le plan était bon. « Attends !! T’es pas obligé d’y aller tout seul non plus faire diversion ! On va pas se mettre à 5 pour le détacher!! Je viens avec toi ! Bo, tu peux mener ceux qui gèrent le sauvetage ? »
Elle se tourna vers Zach-Le-Ronchon, qui bizarrement avait été silencieux. Peut être que sa présence le calmait. « Tu peux nous refaire le coup de la pâte à modeler dans les yeux p’tit gars ? »
Est-ce qu’à un seul moment, quelqu’un allait me demander mon avis sur la situation ? Ou bien allait-on rester à juste se contenter de donner des ordres et des idées ? Non parce que, sérieusement, si c’était pour subir ça je préférais encore aller à la fac. Les cours du Professeur Nichols avaient au moins le mérite d’être logiques et scientifiques, tandis qu’être des jouets… Mais bref, apparemment on avait encore besoin de moi et j’espérais juste ne pas me retrouver avec la mégère de bergère qui savait pas se détendre de l’élastique. M’approchant de Jessie, je haussai un sourcil à sa question et réalisai qu’elle me proposait de venir avec eux. Ou plutôt, d’utiliser mon corps à des fins de diversion.
Ou comment se sentir encore plus utilisé mais, cette fois, avec le sourire.
« J’espère que vous savez viser. »
Commentai-je pourtant, sarcastique mais amusé. Je pris un morceau de mon corps vert pour le rouler en boule et lançai celle-ci à la cowgirl. Je fis de même avec la figurine puis détachai le dernier morceau de mon second bras pour me faire moi-aussi un projectile. Le faisant rebondir dans ma paume, je lançai un regard de défi à Jessie ; elle me rendit mon sourire et y ajouta même un clin d’œil !
« Tu parles à la championne du monde de lancer de boules de neige, p’tit gars ! »
Elle termina d’attacher son lasso au bord de la grille et j’affrontai volontiers ses yeux rieurs. Si c’était un défi, elle venait de trouver quelqu’un pour le relever ! Encore mieux que le sarcasme, l’esprit de compétition !
« Championne ? Vraiment ? C’est ce qu’on va voir ! »
« Si tu me bats et qu’on sort de là vivants, je te paie une bière à Storybrooke !! Go !! »
Oh ma jolie, c’est pas qu’une bière que tu vas me payer si on sort de là vivant… Avisant Sherlock, je levai la main et attendit encore une seconde avant de projeter soudain ma boule de pâte à modeler en direction des jouets psychopathes. Celle-ci s’écrasa sur la face de l’un d’eux et nous profitâmes du détournement d’attention pour nous ruer vers le sol.
« Yiiiiiiihaaaaaa ! » Cria Jessie, glissant du lasso comme on le ferait d’une rampe de pompier.
J’effectuai le même trajet et Sherlock aussi, nous précipitant alors sur le côté tout en continuant de projeter des morceaux de mon corps pour les aveugler un par uns. Cette phrase sonnait vraiment horriblement mais c’était un peu le principe complet du truc : je me sentais fourmiller un peu partout, éparpillé et à la fois empreint d’une espèce d’adrénaline qui circulait dans tous mon corps. SI j’avais des veines, elles seraient sûrement en train d’exploser face à l’afflux qui y passait désormais. Rapidement, nous concentrâmes l’attention des geôliers d’un côté de la pièce – ou plutôt, on les obligea – et ils se mirent à pousser des cris et d’autres bruits dans une cacophonie déroutante.
Je ne voyais quasiment plus rien, projetant des boules de pâte à modeler dès que je le pouvais aux visages et autres semblants de faciès de nos ennemis. Au détour d’un coup de frein, je croisai le visage ravi – mais essoufflé - de Jessie.
« … Quatre ! Cinq ! » M’exclamai-je en continuant de viser, un sourire amuse au coin des lèvres. « Six ! »
Elle ouvrit la bouche dans un grand éclat de rire, redoublant d’efforts pour se concentrer et viser dans une dextérité parfaite des assaillants.
« Cinq ! Six ! » Énonça-t-elle.
Je lui lançai un regard hautement satisfait… Avant de la voir soudain viser dans ma direction et lancer son projectile juste au-dessus de ma tête pour atterrir sur celle d’un jouet ! Ce dernier tomba en arrière sous le choc, complètement perturbé d’être privé de sa vision.
« Et de sept ! Je suis devant ! »
Gnagnagna ! Mais pas vraiment le temps de tergiverser sur qui remportait cette victoire, parce que l’effet de surprise était en train de peu à peu s’estomper autour de nous : les jouets attaqués se relevaient peu à peu et arrachaient les morceaux de pâte à modeler pour les rassembler entre eux. Qu’est-ce qu’ils essayaient de faire ? Un deuxième Zach ? Je me suffisait très bien à moi-même, merci ! Essayant de me mordre la lèvre inférieure, je cru apercevoir les silhouettes des autres Storybrookiens avant qu’un énorme jouet ne se mette en travers de ma route.
Le genre… Vraiment très grand. Trop grand. Je levai une boule verte. Il fit de même… Avec une énorme masse composée de tous les morceaux éparpillés chez ses congénères ! Oupsi ?
Le choc fut carrément violent lorsqu’il me l’envoya en pleine tronche ! Je perdis l’équilibre et m’écrasai au sol sous mon propre poids – si c’est pas paradoxal ça… - en poussant un juron trop inconfortable pour vos chastes oreilles. Comme si quelqu’un avait coupé le son, j’entendis un horrible sifflement en tentant de retrouver un semblant des neurones qui s’étaient éparpillés sur le sol dans ma chute. Y’avait pas à dire, ça faisait un mal de chien ! Essayant de retrouver mon souffle, je me redressai maladroitement en sentant chaque partie de la pâte à modeler se réintégrer aux autres dans une sensation peu agréable ; mais le géant ne semblait pas en avoir fini. En deux temps trois mouvements, il fut sur moi et m’asséna un nouveau coup du plat de ses grosses mains !
OH bordel de m…. !! Mais il avait joué dans Les Mondes de Ralph ou quoi celui-ci ? Il voulait tout casser et j’étais les briques sur lesquelles se venger ?! Me débattant de toutes mes forces, la vision brouillée par les étoiles qui dansaient encore devant mes yeux, j’essayai d’esquiver les frappes suivantes sans vraiment parvenir à m’en sortir indemne.
« Putain mais y'a pas que le corps qui est lourd là ! Lâche moi espèce de grosse barrique !! »
Il y avait des obèses dans les jouets ? Non parce que là, j’étais tombé sur le catcheur du coin… J’espère AU MOINS que Viktor avait été récupéré, je méritais pas autant de baffes que ça !
« Tiens bon !! » Hurla Jessie quelque part autour de moi.
Facile à dire, beaucoup moins facile à faire ! Je voudrais bien l’y voir, coincé sous un truc pareil comme dans un mauvais film de fesses… Heureusement qu’on était dans un truc autorisé aux moins de dix-huit ans, sinon ça aurait pu vraiment très mal se terminer cette histoire. Je frappai ce que je pouvais, esquivai pour ne pas finir complètement sonné et aperçu un chapeau de cowboy rouge qui se rua sur mon agresseur pour tenter de le faire dégager de là ! Enfin, la fille sous le chapeau essaya, lui il se contenta de rester sur sa tête par je ne sais quelle magie de dessin animé.
Rassemblant mes forces pour tenter le tout pour le tout, je me concentrai sur l’une de mes mains et la fit grandir, grossir, de manière démesurée. Retenant mon souffle, je fermai les doigts et assénai un coup de poing magistral dans la mâchoire de mon ennemi… Et aussi dans le pif de ma semi-sauveuse qui avait eu la bonne idée de mettre sa tête par -là juste à ce moment-là !
Il me lâcha, s’écroula sur le côté en titubant. Jessie fit pareil, mais sans passer par la case tituber.
« Oh mais putain de bordel de… !!! » M’exclamai-je, me précipitant vers elle. Rampant, plutôt. « Rah mais pourquoi t’avais ta joue là, toi ?!! »
Je la saisis par les épaules et me mis à la secouer de toutes mes forces pour la réveiller. Eho, blanche-neige – ou je sais pas quelle princesse là ! – c’est pas l’heure de dormir ! On a un champ à déguerpir et des jouets à rejoindre !
Elle ouvrit faiblement les yeux.
« Je voulais t’aider… » Couina Jessie, avant de secouer la tête. « il faut qu’on bouge ! »
« Non, sans rire ?! »
Sarcasme, quand tu nous tiens.
Elle me désigna Sherlock, déjà en train de remonter à l’aide du lasso, et je l’aidai à se redresser du mieux que je pus. Elle avait pas l’air très sûre d’elle mais au moins ses pieds étaient posés sur le sol.
« J’espère au moins qu’ils ont bien remontés Viktor au passage.... attend, laisse-moi faire. »
Je la poussai en avant pour éviter que les jouets psychopathes – toujours là, ceux-là – ne nous attrape et qu’on doive tout recommencer ; puis je la tirai vers la corde et la lui greffai dans les mains, fermement.
« J’espère, sinon on aura l’air fins ! »
Pas que. Surtout stupides. « Tu vas arriver à grimper ? »
« Ça devrait aller oui... Les gars, tirez nous !! »
Et alors qu’elle décollait à toute allure, la cowgirl m’attrapa par le bras et m’entraîna avec elle vers les hauteurs de la ventilation… Jusqu’à retrouver tout le troupeau, y compris Viktor saint et sauf. Mais pas vivant, c’était un vampire quand même.
Old man, why are you starin' at me? Mack on me and my friends, it's kinda creepy
Nous étions entassés dans le conduit d'aération, à observer Viktor comme s'il venait de séparer la mer en deux, métamorphoser l'eau en vin, ou encore mieux survivre aux jouets qui semblaient avoir perdu la tête. Flippant. Il était sûrement encore un peu sonné, et son regard s'égarait partout comme une grenouille qui espionnait le moindre virage de sa prochaine cible, la mouche. Mais il n'y avait pas de mouche, seulement une réalité à rattraper comme sauter sur le wagon d'un train déjà en marche, sans lui. On était tous réunis autour de lui, certains s'esclaffent, d'autres expirent de joie, tout le monde, ou presque, s'embrasse, en se vantant d'avoir survécu à cette épreuve. Et dans le brouhaha qui s'instaurait, je m'approchai d'un pas lent du vampire, avant de le serrer très fort dans mes bras. Les victoires étaient rares ici, aussi étreindre un jouet qui s'avérait survivre semblait être l'exploit absolu... Mais pas que. Et pendant que je le confortais dans mes bras, j'inspectais la moindre de ses coutures, dans la méfiance de la moindre intervention. " Heureuse de te revoir Viktor. ", j'affirmai en un sourire tandis que je finissais mon enquête brave et efficace de son tissu. R.A.S. Rien à signaler. Je mimai à Jessie qui me demandait discrètement, tout bas pour ne pas attiser l'angoisse: " Alors ? Verdict ? ". Vérification faite sur Viktor, la cow-girl et moi-même nous occupions d'observer les alentours désormais, pendant que les retrouvailles se calmaient.
" Y a rien ici. On a fait fausse route... On devrait sortir avant qu’un de nous ne se fasse encore enlever ! ". Jessie n'avait pas changé. Efficace, pertinente, et toujours à l'affût. Et si je n'avais encore pas pris le temps de la regarder dans les yeux, en l'écoutant maintenant, je sentais une tranquillité. Celle du passé, quand rien ne nous avait séparé. J'admirai chaque trait de son visage, puis retournai à ce monde concret, fade et désolant. Dans ce conduit d'aération lugubre et grisâtre. A la vitesse d'un claquement de doigt, la beauté de Jessie laissait place à l'urgence de l'instant. Du danger. " Je suis désolée Viktor ! On va vous trouver du fil pour vous recoudre ! ". Il y eut un temps, le temps pour la lumière d'être, et de s'éclairer dans un son strident et court: celui d'une idée qui venait de germer dans une tête épuisée. " Alors, retour dans mon bolide. Y a du fil dans la mouffette. On s'occupera de vous deux. MAIS SURTOUT. Restons discrets, y a un T-REX enragé dans le coin et vaudrait mieux l'éviter... " Ils semblèrent tous hocher vigoureusement de la tête, ce dinosaure n'annonçait rien qui vaille et il apparaissait que c'était le premier point sur lequel nous étions d'accord. Même Zach..? Je balayai cette pensée aussitôt que la rouquine reprit la parole: " On a qu’à avancer directement dans le conduit jusqu’à la porte d’entrée, on évitera tous les dangers comme ça ! ". Un sourire qui dit fonçons, puis nous avons avancé dans le conduit, nous y enfonçant comme si nos pieds ne l'avaient jamais foulé. Avec la légèreté d'une nymphe, et dans le plus pur, solide, et silencieux secret. Un silence religieux pour éviter notre T-Rex qui grognait de temps à autre.
Je m'approchai d'Angelika, poupée Barbie qui n'était pour une fois ni narcissique, ni désagréable. Et dans sa blouse blanche de docteure, elle était même assez impressionnante, prête à dégainer ses faux diplômes en carton sûrement. Je la suivais donc de très près, lorsqu'un cri... Non pas un cri. Un hurlement. Pire qu'un hurlement. Une éclaboussure de sang mais sonore ! On était tous salis par cet ultra-son qui sortait de la bouche d'Angelika qui beuglait dans tous les sens. Mal, douleur, secours, aide, détresse et désespoir. Chaque mot empruntait la figure de son existence, d'une facilité déconcertante, le mal la rongeait. Elle et son pieds. Une aiguille. Un poignard. Tout objet capable de souffrance semblait s'enfoncer dans son pieds. Du moins, c'est ce que ses nerfs de plastique ressentaient puisque bientôt Angelika, malgré sa plus grande volonté se retrouvait à hurler à la mort. Pulvérisée par la douleur qui la força d'un coup à s'effondrer. Pas sur le sol, ce serait trop simple. C'était le groupe entier, qui alors qu'Angelika le menait se retrouvait avec elle emporté dans sa chute. Viktor et Marcy atterrirent dans le bruit sourd de la peluche qui chute, tandis que Sherlock, Jessie et Angelika provoquaient le même son de plastique. Puis il y avait moi. Du bout de mon bâton, je saisis Zach pour amoindrir les dégâts. Mais moi et ma porcelaine fracassante. Je fermai les yeux. Plus rien à faire qu'espérer. Espérer les mains dans mon dos qui finirent par arriver, celles de Jessie qui me portait désormais en princesse. Je sautai de son emprise, en soufflant. " P'fiou, merci. Tout le monde va bien ? "
Je me retournai vers eux, après m'être frénétiquement frotté le visage pour réactiver cette bien fragile porcelaine mais je ne voyais plus que des visages... Terrifiés ! J'haussai vaguement un sourcil, en affichant une moue d'incompréhension, un rictus embarrassé. Qu'est-ce que j'avais dit pour qu'ils me regardent avec cette allure si effrayée, on pouvait percevoir des tremblements qui parcouraient l'échine des moins braves. Je faisais peur..? Je m'apprêtai à entrouvrir la bouche pour demander ce que j'avais fait ou déclaré de si terrible avant que Jessie, qui reculait doucement posa son indexe sur ses lèvres. Chut ? Quoi ? Mais. Oh. D'accord. Son indexe finit par offrir une nouvelle trajectoire et alors que je basculai la tête pour la suivre du regard, je comprenais enfin. Quel magnifique dos de T-Rex, vert qui me rappelait non sans peine celui que j'avais moi-même connu plus tôt. Boum lorsque chacune de ses pattes s'ancre dans le sol. Un autre boum. Il se retourne. Merde. Je déglutis en vitesse: " Euh... COUREZ! " ensuite je fis volte face pour les suivre. Mais y avait ma jambe, qui depuis ce misérable nuage se paralysait surtout dans les moments où j'en avais besoin. A chaque nouveau bond, je sentais alors ma cuisse droite se raffermir, imaginant déjà la porcelaine qui éclaterait en mille morceaux si je continuais ma course. Double merde. A l'aide du bâton, j'infligeai une impulsion pour me glisser d'un mouvement rapide sous une étagère. Les autres continuaient évidemment leur course, tandis que je me faisais la plus petite possible. Priant pour ne pas sentir dans ma nuque l'haleine nauséabonde du colossal carnivore. Jessie me jeta brièvement un coup d'oeil, et elle même trouva la solution. Une jeep rouge vermeille, étincelante de mille feux, voyante mais rapide. Elle ordonna aux autres alors: : " Venez m’aider ! Montez ! ". Et malgré la menace qu'il était, le dinosaure de par son poids restait très lent, ce qui donna à toute l'équipe le temps d'enclencher des piles et à Zach de prendre le volant, comme un as de formule 1. Ou un conducteur de pâte à modeler, sans casque et sans permis. A vous d'imaginer. La voiture s'approchai de mon étagère, et je prenais immédiatement la main de Jessie qui me traînait moi et ma jambe immobilisée dans la voiture... Puis plus de Boum. Seulement le bruit de narines qui se dilatent férocement comme un taureau, et un grattement. Fort. Sa patte qui gratte. Encore. Encore. Putain il charge et Jessie s'écria: " DEMARRE !! "
Avec Jessie, nous guidions Zach dans la panique pour atteindre sur la sortie mais chaque rayon semblait se multiplier à la mesure de notre angoisse jusqu'à ce que nous voyions au loin, une rambarde usagée qui menait directement à l'exit. Je la désignais du bout du doigt à m'sieur l'abruti, et me retournai immédiatement pour voir encore et toujours la mâchoire carnassière du dinosaure s'approcher de la Jeep. Prêt à faire un simple hamburger de vies, et de plastique. Ses dents n'étaient plus qu'à quelques centimètres, elles claquèrent une fois. Une dernière fois. Pendant que nous prenions la route de la rambarde et que nous nous envolions comme des stars hollywoodiennes, le T-Rex lui fermait sa bouche et s'écrasai contre le sol. Mort. Pour eux, c'était une victoire. Pour moi, c'était le rappel constant qu'un jouet qui n'avait rien demandé qu'un enfant à aimer venait de crever à cause de ce putain de nuage. Je me contenais, en massant nerveusement ma jambe toujours endormie. La voiture atteint enfin le sol, à deux pas de la sortie; et Jessie poussa un rire, sûrement libérateur de tout ce stress. Je n'en avais pas la force mais lui rendit un triste sourire tandis que chacun savourait cette insouciance momentanée. Je passai mon regard aux alentours, la tête ailleurs, dans les nuages, gris et tempétueux. Et j'apercevais de nouveau ce vieux jouet à la barbe grise. Nul doute que je le connaissais. Mais d'où? Comment? Quand? Je trépignai d'impatience, et m'apprêtant à prévenir Jessie, lorsque je retournais la tête il n'était plus là. Une hallucination, encore? Comme tous ses jouets fantômes dont j'imaginais la douleur, ce qui m'empêchait de dormir... Il avait l'air pourtant si réel... Et si familier.
code by exordium.
Jessie James
« Jessie never gives up, Jessie finds a way! »
Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Toy Story | Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère
A nouveau, nous nous trouvions tous réunis dans la voiture moufette qui nous entraînait vers notre toute nouvelle destination. Préoccupée par l’état de santé de Vitkor et Marcy qui semblait se dégrader. Ils avaient des vertiges et semblait nauséeux, faire quelque chose pour eux semblait à présent être une priorité absolue ! A côté de moi, Jessie recherchait activement une aiguille et du fil.
"On devrait peut-être vous recoudre tout de suite ! Angelika, tu m'aides ?"
"Bien évidemment que je vais t'aider !"
Me mettant à mon tour à la recherche de notre Graal, ce fut la rouquine qui finit par le dénicher dans les affaires de Bo.
"On fait comment ?"
"On pourrait les recoudre mais pour cela il vaudrait mieux que la voiture soit à l'arrêt ! Je ne voudrais pas faire de bêtises !"
Après tout, agir dans de telles conditions était la meilleure manière de faire du mal aux deux peluches qui étaient mes patients.
"Tu crois que c'est possible ?"
"Bien sûr ! Bo ?"
Aux ordres de la cowgirl, la bergère s’arrêta alors avec plus de douceur que la fois précédente. Une fois le véhicule immobilisé, j’aidais Viktor et Marcy à descendre du véhicule.
"Est-ce que tu pourrais m'aider à les allonger là !"
Je m’étais adressée à Jessie qui pour le coup me servirait aimablement d’infirmière. Nous nous arrêtions alors à deux pas de la voiture, ce qui pouvait s’avérer être terriblement pratique si jamais nous venions à nouveau à devoir embarquer en urgences. Dans un monde aussi hostile, le danger pouvait survenir de n’importe où. Pendant que Jessie m’aidait à les allonger, je saisissais un morceau de fil que je parvenais à couper entre mes mains. Puis, prenant l’aiguille d’une main, je tentais de glisser le fil à l’intérieur du chas de l’aiguille… ce qui, je vous prie de me croire, n’était pas une mince affaire avec des bras en plastique aussi peu mobiles que les miens !
Une fois cela fait, Jessie grimpa légèrement sur eux alors que je m’approchais. Sachant à quel point nous pouvions souffrir en tant que jouet, je sentais une boule se former au fond de mon estomac à l’idée que je pouvais leur faire extrêmement mal. Et les propos de Jessie, n’était en rien pour faciliter la situation.
"Ca risque de piquer un peu... un vrai jouet ne sent normalement rien mais là..."
Je savais parfaitement ce qu’elle voulait dire, j’avais moi-même expérimenté les souffrances que nous pouvions endurées sous cette forme. Malgré tout, je ne me laissais pas décontenancer. C’était d’un médecin dont ils avaient besoin et je ferais au mieux pour honorer ma fonction.
"Donnez-vous la main et ne vous lâcher surtout pas tous les deux !"
J’avais lancé cette phrase d’une manière un peu trop détachée et autoritaire certes, mais je me devais de le faire pour leur propre bien !
Une fois commencer, je compris que cette opération serait une véritable épreuve pour eux… encore plus pour Marcy dont le système nerveux semblait être clairement opérationnel. Malgré tout, je me détachais de ces bruits et poursuivais mon travail. Quelques minutes plus tard, le travail était terminé. Me reculant enfin, je perçus les larmes dans les yeux de ma sauveuse et cela me brisait le cœur. Malgré tout, Marcy le compris rapidement et se contenta alors de tapote mon dos.
"Merci ! Même si j'aurais aimé que vous soyons séparés dans d'autres circonstances... en tout cas merci pour tout"
J’aurais voulu pouvoir faire quelque chose pour les aider mais la seule chose que je pus faire étais de me contenter de soupirer légèrement.
"Malheureusement, je n'ai rien pour vous aider à vous sentir mieux... ou pour vous récompenser !"
Jessie se pencha alors vers eux, offrant eux deux jouets un bisou sur le front.
"Moi j'ai ça...ça marche avec les enfants...", dit-elle avant de hausser les épaules.
Marcy essuya ses larmes avant d’embrasser à son tour le front de Viktor. Elle se tourna alors vers moi. Attendait-elle la même faveur de ma part ? Pourtant, elle aurait dû savoir que j’étais bien trop timide pour offrir à des inconnus une quelconque marque d’affection. Je me contentais alors de serrer sa main libre et de lui adresser un sourire amical.
"Je suis désolée de t'avoir fait si mal... c'était vraiment pas mon attention ! »
"Non non y a pas de mal ! C'est normal ! Ça fait toujours mal les médecins mais je sais que tu as fait ça bien !"
"J'ai essayé tout du moins..."
J’espérais que l’opération avait été un succès et que je n’aurais pas à leur faire regretter la confiance qu’ils avaient placés en moi. Sur ces mots, Jessie et moi aidions mes patients à regagner leur assise dans la petite voiture et nous redémarrions. Quelques instants plus tard, nous arrivions enfin à destination. La maison qui se dressait devant nous n’avait absolument rien d’accueillant. La peinture qui recouvrait ses murs était écaillée et l’herbe étaient si haute que l’on comprenait aisément que l’endroit avait été délaissé depuis des années.
"C'est là...", annonça Jessie sombrement.
"'C'est... c'est une maison assez sordide !"
Je lançais cette phrase en déglutissant légèrement car cette maison m’en rappelait une autre que j’avais visité presque deux ans plus tôt et qui ne m’avait guère laissée de bons souvenirs ! Cependant, je décidais de prendre sur moi, ce n’était pas le moment d’avoir peur.
"M'enfin quand il faut y aller, il faut y aller !"
"Bo ? tu nous écartes les herbes ?", lança alors Jessie "Dépêchons nous !"
La bergère métamorphosée en guide, nous conduisit sans encombre jusqu’à la porte d’entrée. Naturellement, la porte était fermée ! Comment pouvions-nous alors nous y prendre pour ouvrir la porte et pénétrer dans la maison ? Soudain, mon regard se porta vers une poubelle située non loin, le moyen parfait d’atteindre la poignée de la porte d’entrée de cette maison. M’écartant légèrement, je m’adressais à l’ensemble de l’assistance.
"J'ai peut-être bien une idée mais il va falloir que vous m'aidiez tous !"
« On t’écoute mam’zelle ! »
« On va utiliser cette poubelle pour entrer, suivez-moi ! »
Puis sans ajouter un mot, je me dirigeais vers la poubelle en appelant les autres.
"Déplacez-la avec moi ! »
Les uns après les autres ils m’obéirent et grâce à la force de tous les jouets réunis, nous arrivions à atteindre la porte. De là, je demandais aux différents grands jouets présents de nous faire la courte échelle à Jessie et moi et c’est au bout d’une collaboration fructueuse que nous parvenions à pénétrer dans l’étrange bâtisse.
Le hall se présentait ainsi. A notre droite, se tenait un escalier qui montait à l’étage, en face de nous un couloir qui menait aux cuisines et sur la gauche un salon ouvert. Cela dit, le détail que je trouvais le plus frappant étaient ces valises et des manteaux abandonnés dans le hall d’entrée.
"ils voulaient partir précipitamment...", lança la rouquine en grinçant des dents.
"Mais alors... qu'est-ce qui leur est arrivé ?", demandais-je en écarquillant les yeux.
"Ils se sont fait emporter par un énorme nuage violet..."
Je ne sais pas exactement à quel moment j’eus ce déclic qui me permit de comprendre la situation. Était-ce l’attitude inquiète de Jessie, la discussion que nous avions eu concernant ce point de ralliement ou l’inquiétude que j’avais su lire dans ses yeux en découvrant les valises… toujours est-il qu’une idée oppressante avait envahi mon esprit à ce moment-là ! Un doute que je me devais de confirmer… et qui expliquait sans doute la raison qui nous avait poussé à arriver dans cette maison.
Toutefois, j’hésitais à leur en parler… avais-je seulement vu juste ? Ne possédant pas une grande confiance en moi de base, je haïssais avoir tort en public et encore plus lorsque je me trouvais en présence de Sherlock. C’est pourquoi, je l’avais fixé durant quelques secondes me demandant s’il en était venu aux mêmes conclusions que moi. Mais derrière ce visage de plastique et ses deux grandes pupilles noires et vides, je ne pouvais pas échanger le moindre regard entendu et complice... si tant est qu'on puisse en échanger à nouveau un jour ! Je pris donc moi-même l'initiative, m'attendant à une potentielle humiliation.
« J’imagine que vous allez prétendre que vous ne savez pas à qui cette maison appartenait ? », demandais-je en regardant à tour de rôle la cowgirl et la bergère.
Le ton légèrement ironique et charrieur que j’avais employé en lançant cette phrase aurait pu suffire à la poupée de chiffon pour comprendre que je pensais droit le contraire de ce que j’affirmais. Jessie avança dans la maison et regarda les lieux d’un air dévasté. Elle lança alors d’une voix brisée.
"Oooh que si... je connais ce lieu parfaitement..."
Faisant disparaître rapidement un rictus satisfait de mes lèvres, je me tournais vers la demoiselle qui menaçait à tout instant d’éclater en sanglot.
"Je sais pas ce qui se passe... mais quelqu'un voulait que je revienne ici je crois..."
Cela semblait évident, d’autant plus lorsque Jessie me montra la gravure de sa botte.
"j'ai d'abord cru que c'était parce que j'avais oublié qui j'étais en devenant amnésique à la sortie de Storybrooke... mais il fallait tout simplement que je revienne ici..."
"Je me doutais que tu ne vivais pas à Storybrooke lorsque nous avons été amené ici ! Tu n'as pas voulu me répondre lorsque je t'ai interrogée à ce sujet plus tôt !"
"ce n'est pas que je n'ai pas voulu te répondre ! Plutôt que j'avais plus important à faire sur le moment, on avait un jouet mourant. Et après... j'ai oublié, je suis désolée..."
"Oui bien sûr, ce n'est pas ce que je voulais dire !"
Il est vrai que j’aurais sans doute dû la relancer sur le sujet plus tôt mais comme elle le disait si bien, l’occasion ne s’était pas réellement présentée à nous ! Elle poussa alors un soupir et poursuivit
"En réalité, j'ai subi la malédiction, comme vous. J'étais Jane, une jeune femme rêveuse qui vivait d'amour et dont le cœur a été brisé... j'a essayé de m'enfuir de cette ville et j'ai perdu la mémoire... je me suis retrouvée à Boston sans savoir qui j'étais et... quand j'ai commencé à aller mieux, j'ai sillonné les routes des Etats-Unis à la recherche de petits boulots et j'ai erré de Ranchs en Ranchs..."
"Je suis désolée pour ce qui t'es arrivée Jessie... ça n'a pas dû être facile !", dis-je avant de me concentrer sur le problème qui se posait à nous à présent. " Mais tu n'as toujours pas répondu à ma question... à qui appartenait cette maison ?"
"A moi."
Je levais alors les yeux au ciel ! Ce n’était bien évidemment pas ce que je souhaitais lui faire dire. Je doutais que dans un monde quelconque, un jouet pouvait posséder une maison ! Elle avait eu des propriétaires qui avaient quittés la maison précipitament... était-ce seulement à cause de la malédiction ? Pourquoi ne pas nous donner leur noms directement ?
acidbrain
Ted et Marcy Mazzini
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Finn Cole & Kat Dennings
- Non mais tu ne te rends pas compte du risque que je t'ai fais encourir ... tu aurais pu mourir ! J'aurais pu ... j'aurais pu te vider de ton sang !
- C'est pas le cas ! Tu vois je suis en pleine forme ! Et puis tu t'es rattrapé sur autre chose niveau videment !
- Ce mot n'existe pas JB ... mais c'est bon j'ai compris le message ...
☾
Bah quoi Rémi ? Tu penses quand même pas que je suis une Sainte ? Même les nonnes se masturbent !
| Conte : L'étrange Noël de Mr Jack & Adventure Time | Dans le monde des contes, je suis : : La peluche Vampire & La Reine des Vampires
Sherlock resta de marbre. Jessie venait de disparaître sous leurs yeux, et le petit groupe était partagé entre la panique et l’envie de la sauver. Comme à son habitude dans ce genre de moment, Sherlock se mit à l’écart pour réfléchir, entraînant Angelika son catalyseur à sa suite. Fronçant les sourcils, il n’écouta qu’à moitié les déclarations du petit groupe. Il murmura : « Tu en penses quoi ? »
C’était toujours un question simple. Il commençait toujours comme ça. « De quoi parles-tu, du plan de Marcy ? Ou de cette situation en générale ? » « De la situation en générale. »
Il était resté de très longues minutes silencieux et avait établi sa propre théorie sur ce monde. Il en avait compris pas mal, mais certains éléments lui manquait. Il avait confiance en Angelika pour lui éclaircir cette situation. « J'en sais rien... c'est plutôt complexe comme situation, je me pose tellement de questions depuis tout à l'heure ! » répondit-elle spontanément.
C’était un bon début. Un assistant qui se pose des questions, c’était toujours bon. Elle réfléchit un instant et rajouta : « Qui ? On ne sait toujours pas qui est responsable de tout ça... d'après les dires du vieux jouet, ce ne sont pas eux qui tirent les ficelles. Il y a donc quelqu'un de plus puissant... mais qui ? Il y a autre chose qui me chiffonne. Jessie n'était pas dans à Storybrooke alors comment aurait-il pu savoir où elle se trouvait ? Est-ce que cela signifie que la personne a également été emportée par la malédiction... tout comme ces personnes à qui appartenaient ses valises ? »
Sherlock se mit à sourire. Quelqu’un de plus puissant. Oh, il avait une petite idée sur la nature de cette personne. Il resta un instant accoudé contre la paroi, dans l’ombre, réfléchissant à ce qu’elle venait de dire. « Jessie n’est pas directement responsable de ce qui arrive. Bien que son enthousiasme démesuré a vouloir nous faire rentrer chez nous prouve quelle a une part de responsabilité la dedans. Non voit plus loin, plus haut. »
Sherlock voulait voir si elle avait la même idée que lui. Après tout, le modèle était semblable à celui de Storybrooke quand on y réfléchissait. Il marqua un temps d’arrêt et reprit : « Il n y a plus d'humains ici. D'après ce que dit Jessie, c'est un nuage violet qui les a emmené. Ça ressemble à la Malédiction de Regina mais nous ne pouvons pas nous baser uniquement la dessus. Les faits sont là. Non ce qui faut nous dire c'est nous projeter. Imagine un monde où les Enfants sont considérés comme des Dieux. Et que du jour au lendemain ils disparaissent. Tu vois. Quand tu changes de plan dimensionnel l’ensemble est plus simple à comprendre car tout est différent. »
Il avait dit cela en bougeant ses mains. Ce qu’il fallait comprendre avant de comprendre la situation, c’était le monde différent dans lequel ils étaient. Angelika hocha la tête en signe de négation. « Je ne pense pas non plus qu'elle en soit responsable mais elle semble être une victime tout indiquée... mais le vieillard a précisé que le jeu de piste n'était pas terminé ! Tu crois que le responsable de tout ceci essaie de brouiller les pistes... que ce n'est pas Jessie qu'il cherche à piéger, mais un autre jouet ? »
Sherlock hésita un long moment. Il avait encore plusieurs théories, mais c’était surtout basé sur de l’instinct. Et il détestait ça. Même si ces plus grandes affaires avaient été basées là dessus. Angelika approuva d’un mouvement de tête.
Elle fit une légère moue, et Sherlock resta muré dans son silence. « Très bien, je ferais en sorte de m'en souvenir ! Et si jamais j'ai le moindre idée, je n'hésiterais pas à t'en faire part ! Je suis navrée, Sherlock ! J'aurais espéré pouvoir me montrer plus digne de ta confiance... je commence sacrément à rouiller ! »
Le détective émit un léger ricanement. Après plusieurs secondes, il finit par rejoindre le groupe. Souriant légèrement avant de les rejoindre, il déclara : « Tu ne rouilles pas, rassure toi. »
Arrivé prêt du groupe, Sherlock embrasa dans son ensemble l’endroit sans cligner des yeux. Un rapide coup d’oeil lui permit de découvrir où il se situait dans la maison. Il n’y avait pas trente-six solutions. Etudiant la composition de chaque individu, il choisit celui qui avait le moins de chance de se faire abîmer, et le plus solide, malgré le fait qu’il soit juste recousu. L’avantage d’être composé de coton primait sur tout. Lui indiquant le chemin, il leva la main et souriant : « Très bien, passe devant. »
Parmi le dédale de chemin qui s’offrait à eux, Sherlock lui indiqua une direction. Hasard ou pure réflexion ? L’avenir nous le dira certainement. Fixant Viktor, avec qui il semblait partager une affinité particulière, il indiqua le chemin sans regarder Marcy. « Si tu vois un T-Rex, je te pousserai pour que tu passes sous ses pattes. »
Un léger sourire passa sur son visage, mi-honnête, mi-cynique. Marcy le foudroya du regard, mais il l’ignora complètement. Viktor hocha la tête. Les poussant un peu pour les presser, Sherlock continua : « Comment elle dit déjà ? Ah oui. En avant cow boy! »
Personne ne ria à sa blague. Si Mycroft avait été là, il était certains que ce dernier aurait éclaté de rire. Avançant sur le chemin, ils durent obligatoirement prendre à gauche, puis au bout d’un long chemin. Très long même, tellement que Sherlock estima qu’ils étaient presque au bord de la maison, un embranchement se fit visible. Une ouverture était visible sur la droite. Ou continuer le chemin. Sherlock s’arrêta un moment derrière Viktor et déclara : « Tout droit. »
Marmonnant des paroles incompréhensibles pour les autres, il était en réalité de calculer les proportions de la maison. Il aurait eu son corps d’adulte, ça aurait été beaucoup plus simple. Fixant le dos de Viktor et snobant Marcy, il poursuivit : « Si tu sens un différence de température dit le moi immédiatement. »
Il hocha la tête de manière affirmative et regarda Sherlock.
« Tu veux essayer de rejoindre l’extérieur ? » « Pas encore. Essaie de voir de temps en temps si tu entends des bruits contre la paroi. Je n’ai pas le physique pour. »
Ils continuèrent en silence. Le chemin les fit tourner à droite, puis descendre, de toute évidence ils se dirigèrent vers la cave. « On va certainement à la cave. Une chance sur deux. Soit ils l’ont enfermé à la cave soit dans le grenier. L’avantage de la cave c'est qu'on a toujours deux sorties. Un avis les recousus? »
Faire de l’humour, était, selon sa mère, la meilleure façon de détendre l’atmosphère. Mais paradoxalement, son humour était trop peu compris par les autres, sauf s’ils portaient le nom de Holmes. « Effectivement c'est très probable. On peut, peut-être se séparer en deux groupes ? Pour maximiser les chances ? »
Sherlock répondit immédiatement : « Quand on sépare un groupe en deux, on multiplie la chance par deux d’avoir des problèmes. On va à ma cave et tu sais pourquoi ? »
Un léger sourire satisfait et sadique venait de se dessiner sur son visage. « Car à la cave tu as toujours des armes ou des trucs pour se défendre. » « Oui ... en temps normal... sauf que ici rien n'est normal... »
Viktor leva les yeux au ciel, avant de ricaner également : « Oublie pas que t'es un jouet ... tu n'as peut-être pas la même force qu'en.... temps normal ! Rien que pour porter un miroir on a du être à trois .. alors une Tronçonneuse... »
Le corps oui, mais l’esprit non. Et il avait 1000 fois prouvé la supériorité de l’un sur l’autre. Poursuivant leur route, Sherlock remarqua que la pente s’accentua, et que l’humidité augmenta. Ils approchaient de la cave. Au loin, ils aperçurent quelque chose en mouvement, qui stoppa net leur avancée. Sherlock fit signe aux autres de se taire et mit une main sur la bouche de Viktor pour qu’il ne crie pas. Avançant avec lui comme un bouclier, il essaya de détendre l’atmosphère. Un vrai humour de géo du club med. Papa aurait été fier de lui. « Tu es en peluche. Tu crains moins les coups que le plastique. »
Marcy lui donna un coup de pied dans le genou, qui eut pour effet de faire lacher Sherlock. Roulant des yeux, visiblement incompris de tous, elle déclara à son encontre : « Oups je voulais vraiment voir si tu disais vrai. » « C'était de l’humour. » répliqua-t-il sèchement et profondément vexé.
Soudain, un couinement de souris les ramena à la réalité. Il n’avait aucune affection pour ses bestioles, hormis depuis qu’il connaissait Angelika. S’avançant pour faire la paix et essayer de la séduire comme il l’avait avec elle autrefois pour qu’elle devienne son assistante, cette dernière sauta comme une furie. Pour… Justement se précipiter sur Angelika. Sherlock s’immobilisa un instant. Calculant toutes ses possibilités comme Jimmy Neutron, il ferma les yeux et soupira. Intérieurement, il déclara : « Mieux vaut deux peluches séparés qu’un mort de plus. »
Sautant sur le fil qui dépassait de Viktor et Marcy, il tira dessus fortement pour en arracher un bon bout, ce qui eut pour effet de les séparer de nouveaux. Sautant sur elle, il enroula le fil autour du cou de la souris et commença à tirer de toutes ses forces pour l’étrangler. Cette dernière lâcha immédiatement Angelika, mais commença à faire du rodéo. Il avait eu ce qu’il voulait, la souris avait changé de cible. Au bout d’un moment, la corde se défit et Sherlock la lâcha. La souris l’envoya sur la paroi et fonça sur lui à toute vitesse. Plaçant ses bras devant son visage en garde Jit Jitsu classique, il ferma les yeux et attendit l’impacte en serrant les dents.
Sherlock : 75% Viktor : 75% Marcy : 85%
Jessie James
« Jessie never gives up, Jessie finds a way! »
Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Toy Story | Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère
Mais c’était pas vrai… Est-ce qu’il y avait un seul endroit où on allait qui ne dégénérait pas en guerre ouverte avec des habitants miniatures, jouets comme entités vivantes ? c’était comme si se transformer en jouet vous affichait une cible sur le dos et mettait votre tête à prix ! Et vu que notre responsable était une cowgirl, ça ne m’aurait étonné qu’à moitié à dire vrai. Manque de bol, elle avait disparu avec le reste des brigands en charge de l’endroit et le shérif principal – plus vieux qu’aimable apparemment – avait décidé de ne pas nous considérer comme les bienvenus dans son bastion. Parfois, je me disais que je cumulais les emmerdes… Puis je me rappelai que certains étaient peut-être pire que moi en fin de compte. Si ça me rassurait ? Pas du tout. Rien ne s’arrêtait jamais au final, même pas les vieilles histoires.
Bref, passé ce moment de réflexion, il était temps de réaliser la situation : une souris géante (pour nous) était en train de nous dézinguer les uns après les autres pour faire son espèce de casse-croûte. Alors soit on étaient tombés au mauvais endroit au mauvais moment, soit elle était aussi frénétiquement tarée que le reste de la compagnie. Dans tous les cas, elle venait de s’en prendre à la barbie manchot pour enchaîner sur la figurine dans un magistral mouvement de panique auto-provoqué ; fallait le dire si elle voulait pas servir de monture pour un rodéo ! Ne restait qu’à attendre qu’il survive pour ensuite pouvoir reprendre tranquillement notre route. Un peu de plastique grignoté, ça devait pas faire bien mal ? Si ?
Je m’apprêtai à m’adosser contre le mur dans l’attente d’un éclair de génie lorsque la voix de Barbie Médecin résonna non loin de moi :
« Il faut qu'on fasse du bruit pour l'attirer ailleurs... Elle croira à un potentiel danger alentours et s'enfuira aussitôt ! »
Elle était gentille elle mais, comment elle voulait qu’on fasse du bruit pour… Je haussai un sourcil en réalisant ce qui nous entourait : des tuyaux. Mes yeux remontèrent rapidement ceux-ci, suivirent le chemin de l’un d’eux qui semblait remonter vers les étages puis redescendirent vers celui juste à côté de moi. Pas trente-six solutions : je saisi la mallette médicale de l’éclopée et, de toutes mes forces, je me mis à frapper le métal dans le plus grand bruit possible ! Plusieurs fois, de quoi faire sursauter la bestiole qui dérapa allègrement dans Sherlock pour ensuite porter son attention dans ma direction.
C’est fou ce que ça à l’air stupide une souris… Mais quand elle fait la taille d’un camion benne, d’un coup, c’est beaucoup moins fun. Je vis son petit nez remuer dans tous les sens et les deux billes noires se focaliser… Sur moi. Merde, ah bah oui du coup, si elle s’en prenait pas à l’un c’était sur l’autre. Ses oreilles s’agitèrent alors que je continuai à frapper dans l’espoir que ça la fasse déguerpir, assomant le tuyau comme mes tympans jusqu’à ce qu’elle délaisse complètement Sherlock.
Et qu’elle ne décide de me bondir dessus, tous crocs dehors !
Par réflexe, je relevai mon bras devant moi et sentit alors ses dents se planter dedans avec la force d’un broyeur à viande ! Je crois que si je n’avais pas été fait de pâte à modeler, cette scène aurait été classé +18 pour l’effusion que ça aurait provoqué, ou bien à cause du juron que je venais de hurler sous la douleur. Elle mordit une fois. Deux fois. A la troisième fois, je voyais déjà des étoiles et à la quatrième, j’insultai sa mère et les générations précédentes comme un poissonnier ! Comme vexée par l’outrecuidance de mes propos, la souris me secoua violemment dans tous les sens et je sentis alors un truc absolument horrible m’arriver : elle m’arracha littéralement le bras en m’expédiant contre le mur !
Je sais pas si vous avez déjà expérimenté ce genre de truc mais… Un conseil, priez pour que ça vous arrive jamais. Genre, vraiment jamais.
Si j’avais eu un cœur, j’aurais pris peine pour la souris qui, après avoir mordu dans un morceau de pâte à modeler, se mit à couiner et déguerpit à toute allure sous l’horrible goût ! Mais j’étais un peu plus égoïste que ça et, accessoirement, je venais de subir un putain de black-out qui m’empêcha de songer un seul instant à cette bestiole ! Jurant cordialement dans un sifflement sourd, le souffle erratique et la tête tanguant dangereusement… Pour une fois, je remerciai Jessie d’être un JOUET et non plus un être humain ! Faudrait que je lui dise ma façon de penser quand on la retrouvera. Juste deux trois mots, promis.
Il me fallut plusieurs secondes pour atterrir et pas une de plus pour jurer entre mes dents.
« Putain de bordel de merde… !!! »
Les souris, c'était fini pour moi !
Je vis rapidement le visage de Marcy apparaître devant moi, comme la gentille poupée qui venait s’inquiéter de mon état de santé et… L’espace d’un instant, j’oubliais qu’elle était aussi folle que Luci ou toute la clic là ! M’attrapant de ses bras en peluche pour m’aider à me relever, je tentais de pas l’insulter trop vite sous les efforts que ça me demandait de fournir alors que j’aurais juste voulu rester assis là à attendre que ça passe ! Est-ce que c’était considéré comme un abandon de poste si je les suivais plus pour le reste de l’aventure ?
« J’te demande pas si ça va ! » Me lança Marcy avec le sourire.
« Ah Ah, mais t'as mangé un putain de clown toi ?! »
Elle leva les yeux au ciel face à mon mauvais caractère et je n’émis aucun remord. Elle m’aurait demandé si j’allais bien que j’aurais répondu exactement la même chose. #mauvaisefoi
« Si ça me permet de te supporter, j’en mange un volontiers. »
Elle attrapa le bras que j’essayai de reformer avec le reste de mon corps pour m’aider.
« T’as déjà le maquillage sous cette apparence… »
Marcy poussa un énième soupir.
« Mais qu'il est aimable ce manchot ... vraiment une crème ... on se demande pourquoi ici personne ne l'aide .... » Elle marquait un point. « Allez viens ici, ça serait tellement dommage que la souris bouffe ta tête de con. »
Je grimaçai en faisant bouger mes nouveaux doigts, croisant le regard courroucé de cette espèce d’amie que j’avais ici… Enfin, tant qu’elle cherchait pas à me bouffer, ça allait. C’était toujours mieux que la bergère antipathique.
« Merci maman. » Raillai-je.
Je su que si elle avait pu, elle aurait rattrapé la souris pour me l’applatir dessus. A la place elle se contenta de me serrer plus fortement le bras. Je secouai la tête lorsque la poupée barbie médecin me proposa de l’aide supplémentaire – j’allais pas me faire materner dix ans non plus ! – et je fini par pousser un soupir face à notre nouvelle situation. Maintenant qu’on avait fait déguerpir la souris… Qu’est-ce qu’il nous restait ?
Je remarquai à nouveau le tuyau qui partait vers le haut de la maison.
« Je suis pas sûr que l’idée de la cave soit la meilleure… » Signalai-je au reste du groupe.
La poupée opina vivement de la tête, à ma grande surprise.
« Je suis bien d'accord... montons ! Nous aurons certainement plus de succès dans nos recherches ! »
« Faudra juste attendre un peu pour la courte échelle, si ça dérange pas. »
Grimaçai-je en roulant de mon épaule pour retrouver les sensations. Qu’à cela ne tienne, nous fîmes rapidement une échelle jouesque le long des tuyaux pour y grimper et nous retrouvâmes bientôt de nouveau dans les étages de la bâtisse… Plus ou moins loin de Jessie, ça, c’était un mystère.
Zach : 70%
Angelika B. Beresford
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Katheryn Winnick
"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"
| Conte : Bernard & Bianca | Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca
Nous venions de nous tirer des griffes de la terrible souris mangeuse de jouets. J’avais été la première de ses victimes et cela m’avait profondément choquée. J’étais donc si loin de ma nature originelle qu’elle ne soit pas capable de reconnaître l’une de ses congénères ? Mais ce qui m’avait le plus marquée dans cette histoire avait été de voir Sherlock prendre autant de risques pour me protéger, quitte à s’exposer lui-même au danger ! Comme si ma vie pouvait encore valoir la peine d’être sauvée… c'était idiot ! Cela dit, le fait qu'elle puisse avoir une quelconque valeur à ses yeux avait quelque chose de touchant. Bien sûr, je ne pouvais pas oublier Zach qui avait mené les opérations d’une main de maître, finissant par faire déguerpir la souris.
Après une petite courte échelle improvisée, où se suivirent successivement Viktor, moi, Marcy qui tenait Zach, Bo et Sherlock. Nous finissions par pénétrer dans les tuyaux et nous trouvions tout proche d’un faisceau de lumière généré par une petite bouche d’aération. C’est alors que l’on entendit des voix s’élever aux abords de la bouche.
« Par là les gars ! Les bruits venaient d’en bas ! »
Des bruits de bottes leur succédèrent. Ils étaient apparemment en train de descendre les marches d’escaliers. Je regardais mes camarades en plaçant un doigt sur ma bouche.
"Faites le moins de bruit possible et restez hors de leur champ de vision !"
"Mais ils sont plus efficaces que l'armée américaine ou c'est moi ?"
Nous nous trouvions alors face à trois conduits. Celui de gauche menant dieu sait où. Celui de devant qui nous conduisait tout droit à la bouche d’aération. Le dernier, celui de droite, nous menait également dans un endroit inconnu.
"Je propose qu'on parte sur la droite ! Est-ce que vous me suivez ?"
"Tu as pas vu le trou sur la route ou t'es sérieuse ?"
"Euh... c'est que dans les contes, le chemin le plus sûr n'est pas toujours celui auquel on croit !"
Bien évidemment, c’était idiot de ma part d’avoir proposé une telle solution ! Je m’en rendais compte. Le conduit menait peut-être à notre objectif mais nous n’avions aucun moyen de passer ce trou béant qui se dressait devant nous. Et Zach ne tarda pas à me le faire remarquer et ajouta après avoir fait la moue et lever les yeux au ciel.
"Sauf qu'on est pas dans un conte. Mais soit, allons-y ! Vas-y, je te regarde formuler ta meilleure hypothèse pour fabriquer un pont.", il ajouta après une pause "Et si tu me proposes de la dynamite, sache que j'en ai pas."
Finalement je revins sur ma décision, ce n’était sûrement pas la bonne option. Fâchée et honteuse, je me tournais vers l’autre direction… sans même savoir si c’était la bonne. Je pestais alors contre moi-même.
« N'est stupide que la stupidité.", déclara la pate à modeler en haussant un sourcil.
Cependant, je ne l’écoutais que d’une oreille distraite, mon esprit obtus me guidant dans l’autre direction. Mon pas aussi rapide que possible pour une Barbie, me fit de peu manquer de recevoir un objet en ferraille qui sortait du mur. Cette chose était donc tout sauf bien fixée au mur !
« Mais c’est quoi cette saleté ? »
Je me tournais alors vers mes autres compagnons d’aventure.
« Faites attentions quand vous marcherez ici !"
Nous continuions d’avancer sur un chemin en pente et nous arrivions devant une bouche d’aération. En jetant un coup d’œil au travers de ses lamelles métalliques, nous pouvions voir une chambre d’enfant poussiéreuse. Juste devant nous se trouvait le bois d’une armoire et je finis par comprendre que la bouche donnait sur le haut de la chambre. D’ailleurs, sur le sommet de l’armoire, nous pouvions y voir un pot blanc et un autre pot rouge. Le pot contenait des petits singes en plastiques dont nous pouvions deviner les silhouettes. Un peu déçue, je regardais les alentours en déclarant.
"Ce n'est pas tout à fait ce qu'on avait prévu... mais peut-être qu'on en apprendra plus sur ce qui s'est passé ici !"
"Vu la poussière, j'espère que personne n'a d'allergies.", ajouta Zach.
"Vous pensez qu'ils sont également vivants ? Qu'on risque de les réveillez ?", déclarais-je à mi-voix.
Après tout, ils pouvaient tout aussi bien nous aider que nous dénoncer au vieillard et aux autres jouets qui s’étaient promis d’avoir la peau de Jessie.
"On saura pas tant qu'on se serra pas approchés."
"Ma foi prenons le risque d'approcher tout en demeurant aussi silencieux que possible"
Parvenant avec un peu d’huile de coude à sortir de la trappe, nous avancions sur l’armoire. Nous finissions par entendre un bruit.
« Pssst »
Un bruit qui venait tout droit du seau. Je m’approchais alors pour voir ce qui s’y passait. Un des petits singes maintenait le couvercle du seau ouvert et nous invita alors à nous rapprocher.
"Je suis ne suis pas certaine qu'il faut s'en approcher plus... vous êtes qui vous d'abord ? Vous nous voulez quoi ?"
Un deuxième singe apparut alors et tout les deux se regardèrent. Le second singe éclata alors de rire.
« Rohlalala la tronche qu’ils ont ! Ils sont tout mâchouillés ! Où est ce qu’elle les a dégoté ?! »
« La ferme Gérard ! Nous on est des singes... je pensais que ça se voyait ... », s’adressant à son camarade avant de reprendre « Et on veut vous aidez parce qu’on croit pas que Jessie est une traître... c’est pas son genre »
« Nan ! », renchérit le deuxième en secouant la tête.
"Vous connaissez Jessie ? Et pourquoi vous l'avez pas aidé tout à l'heure ?"
« Parce qu’on était dans la boîte, Einstein ! Toi t’as pas que ton corps qui est tout mou hein ? Et tu ne crois pas que les Rangers nous auraient fait subir le même sort ! », affirma Gérard d’un air grognard !
"Vous connaissez donc son histoire ? La raison pour laquelle ils l'accusent de traîtrise ?"
« Oulaaa oula ! Pas tous en même temps ! À toi ma jolie ! », se tournant vers moi il déclara « Ben un jour elle est partie, elle nous a laissé tout seul avec le gros nuage... on pensait qu’elle reviendrait nous aider mais c’est pas arrivé ! Et les autres ont cru qu’elle les avaient oubliés ! Mais y’a forcément eu un pépin, on sait pas comment s’était de son côté nous ! Enfin bref... maintenant on meurt tous... à part Gérard et deux trois autres copains !
Je n’avais pas fait le rapprochement mais si c’était réellement pour cette raison qu’il lui en voulait c’était idiot ! Qu’ils aillent plutôt clouer Régina au pilori, après tout c’était elle qui l’avait lancer sur les mondes son gros nuage.
« Et on veut vous aider à la retrouver ! Mais vous n’allez pas dans le bon sens les amis ! »
"Et dans quel sens faut aller ?"
« Ben... par là ! »
Et à ma grande surprise, ils pointaient le chemin de droite… celui du fameux trou qui nous avait fait tant hésiter auparavant.
"Bon et bien il ne reste plus qu'à vous remercier... nous tâcherons de faire au mieux pour vous."
"Attend... tu veux pas qu'ils viennent avec nous ?"
La réponse de Zach me fit comprendre l’évidence même, à savoir que les singes pourraient effectivement s’avérer d’une grande utilité. Je me tournais alors vers lui, reconnaissante.
"Tu as peut-être raison ! Ils pourraient peut-être nous aider à construire le pont ?"