« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Tant bien que mal, je tirais Sid, l’amour de ma vie le plus mignon de tous les paresseux, pour tenter de sortir son corps musculer du trou. J’étais tellement fine que j’étais forcément passer par ce dernier, mon corps svelte n’avait aucun soucis à se faufiler dans les endroits les plus étroits. Adam lui était passé par l’opération du saint esprit et avait réussis à déformer mon trou à cause de ses grosses fesses, condamnant mon petit Sidounet à rester coincé. J’aurais continué à tenter de l’aider si monsieur cuir cuir cuir moustache n’avait pas ENCORE fait des conneries. C’est pire qu’un enfant, c’est un enfant et en plus un pervers !
Pendant une seconde, j’avais cru voir une once d’intelligence dans son regard niais, mais au lieu de prendre la pastèque pour la manger... Il avait SHOOTE DEDANS ! Non mais sérieusement, il cherchait la mort ou quoi ?! Il shoote dans un aliment aussi bon ! Après avoir refusé le poisson que je lui avais envoyé ! Mais heureusement pour moi, il allait être gravement puni.
Des centaines de dindonnos étaient sortis de nuls part, se ruant sur lui pour protéger leur précieux bien. Rapidement, j’avais monté une grosse motte de neige pour nous cacher, Sid et moi. Je ne voulais pas qu’il soit blessé, lui, en si mauvaise posture. Et je ne voulais pas qu’on abime mon corps parfait.
Mais alors que je zieutais furtivement Adam, en mauvaise posture, je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Vous comprenez, je suis une héroïne, la reine des reines ! Je ne peux pas laisser ça se produire devant mes yeux.. Il faut que j’intervienne ! Pour sa survie ! Pour son bonheur ! Je me tourne donc vers Sid, un éclat de tristesse et d’amour dans les yeux, tel un film à l’eau de rose adapté sur grand écran tant l’histoire ferait pleurer des millions de gens.
- Mon amour, je vais devoir te laisser, je dois accomplir mon rôle... Ma destinée ! Si je ne reviens pas, sache que tu es le premier paresseux que j’ai aimé, et que je suis rester chaste et pure jusqu’à ta rencontre... Mais je dois y aller ! Au revoir mon amour !
Une main posée sur le cœur, j’avais ponctué mon discours d’un geste de main, un peu trop violent, sur la joue de Sid qui se voulait tendre. Je m’étais ensuite relevé, zieutant ma victime des yeux. Je devais m’en rapprocher. Furtivement, j’avançais donc de pierre en pierre, de motte de neige en motte de neige, d’arbre en arbre, pour ne pas me faire repérer. De sorte à ce que je sois derrière les dodos, à l’abri de leur regard, je fis un signe à ma victime... Auquel elle ne répondit pas...
Est-ce que c’était trop tard ?! Non, je ne laisserais pas faire ! Je pris alors mon courage à demain pour l’attraper d’un geste vif avant de l’entrainer loin de tous ces mauvais, loin de tous ces dindonnos méchants !
- Viens ma petite pastèque, je ne te laisserais pas te faire manger par ces oiseaux de malheur ! Tu vas finir dans un endroit royal, mon estomac !
Courant à toutes jambes, j’entendis derrière moi des bruits d’ailes mêlées à des bruits de pattes dans la neige ! IL M’AVAIT VENDU !! Quel traître ! Moi qui voulait partager la pastèque avec lui ! Tant pis pour lui, je la mangerais en entier ! Zigzaguant entre les obstacles, je continuais ma course avec une grâce folle. C’est fou, me direz-vous, d’avoir une grâce innée, même dans des moments comme ça ? Je sais.. Mais j’ai toujours la classe, c’est ça qui est fabuleux.
Mais parfois, ma grâce me.. Ralentissait un peu. Bah forcément, en faisant de belles foulées, en laissant ma chevelure au vent et en roulant des fesses, c’est pas toujours facile ! Les dodos me tendirent donc un traquenard ! Arrivant à droite, à gauche, je continuais de tenter d’accélérer, mais des silhouettes se firent voir en face de moi !
- ILS SONT PARTOUT !!
Seule issue possible, l’arbre à côté de moi ! Vous ai-je déjà vanté les mérites de mes talents de grimpeuse ? Quand j’étais encore un chaton adorable, j’étais championne mondiale d’ascension de rideau. Je montais TOUT sans difficulté, plantant mes griffes acérées dans le tissu du rideau. Alors un arbre, c’était un jeu d’enfant. Attrapant la pastèque sous l’aisselle, je pris une impulsion pour m’accrocher à un bras à la première branche. Une fois hissée, j’étais déjà presque en sureté si ces êtres moches et disgracieux ne sautait pas. Je du donc caler la pastèque entre deux branches plus haut, avant de me hisser à l’étage supérieur en m’accrochant à la branche la plus haute.
Alors que je ramenais mon humble fessier sur cette dernière, la pastèque, soumise à la pression des deux branches, craque, s’explosant en deux. Je rattrapais de justesse la première ainsi que la deuxième partie, qui menaçait de se faire la malle ! Un silence de mort tomba ensuite en dessous de moi.
- Ca y est les pioufs, vous avez finis de brailler ?
L’un des dodos defailli, tombant dans les pommes. Suivis d’un, de deux, puis de trois.. Et de plein de dodos !
- Zut.. J’avais oublié le pouvoir de mon charme...
Mais ce n’est pas tout ! En plus de tomber dans les pommes suite à ma splendeur irrésistible, ils deviennent fous ! Ceux encore conscient secouent l’arbre tel des possédés pour tenter de me faire descendre en braillant des choses ! Leur cerveaux a totalement vrillé, ils sont devenus fous.. FOU DE MOI !
- AU SECOUUUUUUUURS JE VEUX PAS MOURIR A CAUSE DE MON IRRESISTIBILITEEEEEE !!!!
Je m’accrochais à la branche ainsi qu’à ma pastèque voyant déjà ma vie magnifique et parfaite défiler devant mes yeux. Dans l’espoir de retrouver de la force et du courage, je mord une dernière fois dans la pastèque. Dernière chose sucrée que je mangerais avant de mourir ! Et... C’EST MEME PAS DU CHOCOLAAAAT !! La bouche pleine, je repris, encore plus fort.
C'était tous des boulets. Voilà. Morrigan soupirait toute seule alors qu'elle avait recommencé à grimper sur son arbre pour remonter à la surface. Ulysse était tombés et la sorcière l'avait perdu de vue. Franchement, la fleuriste ne savait plus trop quoi faire là. Redescendre pour aller chercher le cadavre ? Pas assez intéressant à ses yeux. Sa peau valait plus que la leur, ça au moins, c'était une certitude. Quant à Aster, elle ne l'avait plus revu depuis qu'ils avaient fui les sirènes mais lui, la brune l'estimait capable de se débrouiller pour rester en vie. Sauf si sa tête d'enterrement embêtait quelqu'un. Mais ça, c'était un élément sur lequel personne n'avait la main. Sauf peut-être le Roi des Glands. Un bel exemple d'ailleurs celui-là, puisque s'il avait pu leur faire apparaître de la nourriture quand ils étaient arrivés sous terre, qu'est-ce qui l'empêchait de faire apparaître autant de glands qu'il le souhaitait ? Sans doute l'intelligence. Bah... Elle-même l'aurait bien fait si sa magie n'avait pas tendance à faire n'importe quoi dans les autres mondes.
Haussant les épaules, la sorcière décida finalement de grimper à la suite de Lucile. Cela prit du temps. Parce que bien sûr, la rouquine avait réussi à trouver un trou au travers duquel elle avait du mal à passer... Après une épilation sur le bras et un petit feu qui eut beaucoup de mal à prendre, elles finirent tout de même à passer. Les deux femmes agrippèrent fermement au lierre pour grimper. Elles finirent dans une grotte et si Morrigan remarqua tout de suite un éclair de lumière non loin, cela ne semblait pas être le cas de Lucile. Bah... La sorcière décida de la laisser souffler un peu, ce n'était pas tous les jours qu'on allumait un feu avec ses poils de bras.
- Vous avez une dextérité... Vous vous coupez souvent les poils comme ça ? Demanda-t-elle l'air de rien.
"Euhm... C'est plus mon mari. On va dire que c'était un cas d'extrême urgence." Lui répondit Lucile après avoir relevé la tête et lui avoir fait un petit sourire.
Très ragoûtant... Il y avait vraiment des détails de la vie des autres qu'elle n'aimait pas savoir.
- Voilà pourquoi je ne regrette pas de ne pas être mariée... Avoua-t-elle. Votre mari ne savait pas qu'un pirate n'avait pas besoin de toujours être crado ? Interrogea-t-elle la rouquine.
"Si seulement vous saviez... Bon au moins, il se rasait quand même souvent... Enfin, il fallait le voir... Si un jour il revient, il faudra qu'il s'adapte aux coutumes de Storybrooke. Oh et puis vous savez, l'un des membres de son équipage était pire, on l'appelait la Sardine et il avait toujours des mouches qui lui tournaient autour."
Ah ouais, la vie de pirate, c'était vraiment pas un truc qui l'intéressait ! Et pourtant, Morrigan venait d'un royaume bloqué dans le Moyen-Âge. Autant dire que les hommes peu ragoûtants, elle avait connu.
- Sympathique... Au moins vous pourrez vous venger en lui faisant découvrir la cire...
Voilà, prévoir des plans pour se venger et faire souffrir, ça lui convenait très bien. Lucile se mit à rire et Morrigan se demanda si elle pensait que ça n'était qu'un trait d'esprit. Parce que la sorcière le pensait vraiment...
"Oh oui, je sens que je vais bien rigoler." Dit-elle avant de se regarder et de perdre son sourire. "Là pour l'instant, j'espère retrouver mon apparence humaine..."
Ça, Morrigan pouvait la comprendre. Mais bon, s'il y avait besoin, elle pourrait toujours essayer de l'aider. Quoi que. Ou pas. La sorcière n'était pas prête de se décider en tout cas.
- Mais oui vous allez la récupérer... Lui assura-t-elle, même si elle n'avait aucune assurance là-dessus. On y va ? Lui proposa-t-elle en lui montrant la lumière qui filtrait un peu plus loin.
"Je l'espère..." Dit-elle avant de sourire légèrement et de se lever. "Allons-y !"
Les deux femmes ne mirent pas trop longtemps à sortir de leur grotte. Le seul souci, c'était le froid qui avait encore forci. Morrigan n'aimait pas le froid... Elle avait réussi à supporter jusque-là, mais le Roi des Glands avait intérêt à faire quelque chose pour les aider, sans quoi son gland, il pourrait se le mettre dans le gland ! La pirate et la sorcière avancèrent un peu quand la voix de Figue se fit entendre. Ah tiens, elle était là elle ? Comme quoi, Morrigan avait bien fait pour ne pas trop s'inquiéter pour le chaton, il retombait toujours sur ses pattes, elle pouvait encore le constater. En avançant, sans se presser parce que la brune lui en voulait encore d'être partie de son côté, la fleuriste trouva le chaton entrain de se goinfrer de pastèque, encerclé par des dodos qui voulaient sans doute lui faire la peau.
- Partage la pastèque au lieu d'hurler ! Cria-t-elle en arrivant un peu plus près.
Bien évidemment, cela eut pour effet que sur la quinzaine de dodos, la moitié se tournèrent vers elles. Bah. D'un revers de la main, Morrigan créa un coup de vent. Certes, c'était risqué. Mais la sorcière commençait à en avoir marre. Comme elle s'en doutait, dans ce monde pourri, sa magie dérailla. Le coup de vent se transforma bien vite en tempête violente. Ils furent tous rapidement dans les airs, avec les arbres, les dodos et les pierres toutes proches. Morrigan se prit un morceau de pastèque dans la tête alors qu'elle tournoyait avec les autres. Au bout de quelques minutes, la tempête se calma brusquement.
BOUM.
Ils étaient tous à terre. Le coccyx de Morrigan en prit un sacré coup. Mais bon. C'était fini au moins. Pour le moment...
Ulysse Travel
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Time stood still for a while
Your hand was holding mine
The stars that shined in your eyes
Don't let them go by
Fly on you golden girl
And take on your fears
I'll be with you in your dreams
The world is darker than it seems
| Conte : Inventé | Dans le monde des contes, je suis : : Ulysse, pirate, explorateur, mais rien à voir avec le grec
Ce n'était clairement la plus haute des chutes que j'avais connu. Et pourtant, cela devait être bien la première fois que je tombais lamentablement après une de mes chutes. J'avais toujours réussi, auparavant, à tromper la gravité qui voulait m'attirer vicieusement dans ses bras en me rattrapant, quelque soit la façon. Cette fois-ci, je n'eus pas cette chance. *
Entendre ses os se briser n'était pas un bruit très enviable. Mon squelette était manifestement en assez bon état pour me permettre de bouger, et de tenir debout, mais avec une difficulté considérable. Néanmoins, passer du sol à la tenue sur deux jambes, c'était une autre histoire. Histoire cependant rendue réalisable, grâce à l'épaule d'Aster, que le hasard m'avait fait retrouver en tombant devant lui.
Je... vais bien, ne vous inquiétez pas pour moi. En réalité, c'était en disant ces mots que j'avais perçu à quel point ça n'allait pas. Ma voix était coupée par les blessures et la douleur qui habitaient tout mon corps, s'accentuant comme un battement de cœur, reflétant au passage tous les bleus qui avaient coloré mon corps nu, ce qui était donc impossible à cacher. Je connais le chemin pour la sortie. J'y suis pas arrivé mais il est clair que Lucile et Morrigan y sont parvenu, je conclus donc que c'est possible d'y aller. Je peux vous y conduire.
Le regard d'Aster me jaugea quelques instants, dans une expression qui ne sous-entendait pas une confiance totale en ce que je lui assurais. D'accord, finit-il tout de même par dire après avoir bien observer et constater l'importance des blessures. Il semblait attendre quelqu'un, si j'ai bien compris, quelqu'un du coin. Mais je préférais nous savoir partis, je n'avais pas confiance en les indigènes de l'endroit.
Vous devrez monter sans moi, précisai-je alors que nous commencions à marcher. C'était les règles de survie, il ne pourra pas s’encombrer de moi. Pour le moment, par honneur, je lui indiquais (comme je pouvais) simplement le chemin pour le laisser s'échapper sans moi.
Il est pas question de te laisser et de partir gamin. On est tous les deux dans cette situation : tu m'aide, j't'aide. Et t'en fais pas je suis costaud au moins un truc que la malédiction m'aura pas enlevé.
C'est toujours agréable de voir des hommes avec de l'honneur. Si toutefois la situation devient impossible j'insisterai pour vous laisser.
Pour le moment, c'était à son tour d'insister. La marche était lente, puisque je boitais, l'appui sur mes membres inférieurs étant trop laborieux pour la douleur que j'avais. Aster s'était retourné, me faisant comprendre que je n'avais pour le moment pas le choix que d'accepter son aide pour marcher. Je n'avais pas pour habitude de faire cela, l'intention était louable, mais le geste restait déplacé, et me laisser la sensation de déranger.
Sans compter, que je ne pus même pas retrouver le chemin. J'avais connu bien d'endroits différents, mais la jungle n'était pas du tout dans mon domaine d'expertise. Tout se ressemblait, et elle semblait d'une densité sans pareille. Retrouver un chemin simple était devenu impossible. Maudite jungle, m'étais-je plains à haute voix. Ca ne devrait pourtant pas être loin bon sang...
J'en avais conclu que non, ce n'était pas très loin, lorsque nous avions croisé des connaissances : les singes à dents de sabre que j'avais rencontré en leur faisant la circulation vers des bananes se trouvaient là, d'un air plus que mécontent et agacé. Leur mauvaise humeur, qui contrastait avec celle qu'ils avaient auparavant, ne semblait rien présager de bon. Ils me fixaient tous.
Il n'y avait plus de bananes en boutiques ?
J'en vis un qui semblait être prêt à me foncer avec colère, ce qui présageait déjà la réponse. Non, fis celui qui semblait être le chef, tout en me regardant. Ce sont ces espèces de monstres bleus, je n'en doute pas. Ces parasites volent tout ce qu'on aime, c'est insupportable, fis-je alors. Qui ne tente rien n'a rien. Mais aucune réponse. Si vous avez l'idée de me soupçonner de la disparition de votre bien, je suis entièrement nu, je ne peux pas cacher des bananes sur moi, c'est une preuve efficace, n'est-ce pas ?
Il finit alors par hocher la tête, d'accord avec ce raisonnement. J'avais commencé à cerner ces animaux, je m'en sortais plus ou moins avec eux, uniquement en leur parlant.
Nous devons partir, afin de laisser votre territoire tranquille. Pouvons-vous ? Je suis déjà hélas ralenti par mes blessures, nous ne devons pas perdre de temps, je m'en voudrai de vous déranger davantage.
Sans rien dire, les singes s'écartèrent, nous laissant passer. Ils n'étaient pas joyeux, mais tant pis, nous avions nos propres soucis qui étaient bien plus gros que la recherche de bananiers. Je me disais simplement que si nous avions croisé ces singes, c'est que l'arbre sur lequel je les avais rencontré, ce que j'avais perdu, n'était pas trop loin. Ce n'est pourtant pas l'arbre que j'avais trouvé, mais la paroi, la limite de cette jungle intérieure, qui nous offrait une sombre grotte. On ne voyait pas bien loin, mais assez pour distinguer le plus important : elle monter. En pente ou en marche, elle semblait belle est bien monter. Ce n'était pas l'arbre que je cherchais, mais au moins pourrions nous y trouver une sortie ?
Ce n'est pas le chemin que je comptais vous montrer, mais il semble que cette grotte monte, peut être que cela aboutira à une sortie. Voulez-vous tenter ce chemin ? On va voir ce que ça donne. Toutes les options sont bonnes à prendre.
Nous étions donc rentrés, ce qui finalement m'offrait la possibilité de continuer. Avec grand mal, mais j'y arrivais. L'obscurité ambiante augmenta d'un coup, lorsque, dans un grand fracas, l'entrée se referma. Croyant à un effondrement, j'avais soupiré. Il semblait que nous n'ayons plus le choix. Mais nous n'avions pas eu le temps d'avancer, ou du moins d'essayer, que la grotte se mit à bouger. Des bruits assez dérangeants, spongieux, menaçants, graves, nous entourèrent, alors qu'un grand claquement, aussi sec qu'une machoire, se fit entendre à nos côtés.
Etes-vous familier avec l'histoire de Pinnochio ? Je crains fort que ce n'était pas une grotte, mais la gorge d'un monstre.
Ce n'était clairement pas l'aventure que j'avais le mieux réussi.
Lucy Wright
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Bouille d'ange, coeur de pirate.
Sourire bienveillant, ingéniosité pure.
✘❍✘
| Conte : la famille pirate | Dans le monde des contes, je suis : : lucile macbernik
Je ne pensais pas que des volatiles étaient capables de m’assommer suffisamment pour me faire perdre connaissance. A dire vrai, je n’aurais jamais cru me faire avoir par des espèces de volailles bleus tout court, ce n’était pas vraiment courant ni très distingué comme manière de finir… Je me réveillai pourtant en sursaut, ligoté serré contre ce qui semblait être un tronc d’arbre et dans l’impossibilité de bouger. Devant moi, les poulets s’intéressaient de près à la femme rousse qui nous avait accompagné jusque là – ou presque – et s’occupaient de l’enserrer dans des cordages à son tour. Je poussai un soupir devant le ridicule de la situation, tournant la tête à droite et à gauche dans l’espoir de trouver une porte de sortie. Un ravin. Formidable. Je n’avais plus qu’à choisir entre la peste et le choléra… Me voilà prisonnier d’une bande de volatile adorateurs de pastèque et à deux doigts de finir dans un gouffre sans fond. Charmante perspective.
Un mouvement un peu plus loin attira mon attention et, passé la première seconde d’intérêt, je découvris qu’il s’agissait de la brune bavarde et maladroite en train de se dissimuler dans un fourré. Magnifique, mes chances de survie étaient en train de fondre comme neige au soleil et j’approchais bientôt de l’aller sans possibilité de retour. Elle tourna les yeux dans ma direction et j’attendis. Quoi ? Je ne sais pas. Un éclair d’intelligence peut-être ou au moins une action. Mais non, elle se contentait de rester là sans rien faire.
« Tu comptes me regarder pendant combien de temps ? »
En tout et pour toute réponse évidente, elle plaqua un doigt devant sa bouche et grimaça.
« CHUIUUUUUUUUTEUH ! » Bien sûr, ils n’allaient pas l’entendre elle peut-être ? AH non, les poulets semblaient trop occupés avec leur nouvelle prisonnière pour faire attention au reste. « Je réfléchis à un plan. » Articula-t-elle silencieusement.
« Réfléchis plus vite ou ils vont la faire cuire. » Rétorquai-je en roulant des yeux.
« Je réflexionne déjà assez tu me déconcentres ! »
Mais bien sûr… Devant la faiblesse de son vocabulaire je décidai de ne pas répondre, au cas où l’idée d’intervenir lui passerait pour retrouver le paresseux idiot – qui avait disparu d’ailleurs – et attendit qu’une petite lumière illumine son esprit pour nous sortir de cette mauvaise passe. Où elle nous avait fourré elle-même, notons.
Elle se décida finalement en attrapant un petit caillou et elle le lança en direction des oiseaux. Plutôt que de rebondir sagemment plus loin et de leur faire regarder ailleurs, celui-ci percuta la tempe d’un d’entre eux et ils se tournèrent d’un même élan dans ma direction avec un air absolument furieux.
« Le profanateur de pastèque se rebelle ! »
« … Et comment, attaché ? » Je poussai un soupir, ouvrant les paumes sans être capable de bouger davantage. Mes liens n’étaient peut-être pas une évidence pour tout le monde. « Et je n’ai rien profané, vous n’êtes juste pas capables de surveiller vos pastèques. »
Pourvu que la gamine comprenne qu’il était l’heure d’agir ? Je la vis sortir brutalement de sa cachette avec un gros bout de bois dans la main – où l’avait-elle trouvé ?! et s’avancer derrière les volatiles.
« C'est une insulte ?! »
Si ça pouvait lui faire faire quelque chose d’intelligent et d’utile, ça pouvait même être un chant d’amour ou tout ce qu’elle voulait. Portée par son élan, elle asséna brutalement un grand coup sur la tête d’un de nos ennemis… qui le fit s’écrouler. Raide. Mort, peut-être, je n’allais pas vérifier. Elle l’observa quelques instants avant de pousser une exclamation enjouée :
« WOUAAAAHH ! T'as vu comment je l'ai dezingué le dodo ?!! »
Tous les autres se tournèrent dans sa direction, grillant notre diversion. Bon, c’était bien tenté. Et peut-être pas complètement foutu non plus. J’esquissai un sourire en coin devant son air prodigieusement fier.
« ... Fais toi plaisir sur les autres, ils ont insulté les chats tout à l’heure. »
« VOUS AVEZ INSULTÉ LES CHATS ?!!! LA RACE SUPRÊME ?!!! VOUS ALLEZ MOURIR BANDE DE CHIENS ! »
C’était encore plus efficace que de mettre une pièce dans un flipper ; j’avais découvert ce truc dans un bar où m’avait emmené Terrence une fois. Figue bondit en avant, survoltée d’une énergie dévastatrice, et déquilla à elle seule plusieurs oiseaux d’un seul coup de masse. Visiblement, les chats étaient son point faible ; tant mieux, pour une fois que ça pouvait servir à notre survie.
Ou presque. Pourquoi fallait-il toujours que le karma nous rattrape ? Il était évident que nous étions en minorité numérique et après quelques autres coups, la brune se mit à courir vers moi et me sauta dessus – sans mauvais jeu de mot – pour tenter de se protéger d’eux. Le tronc contre lequel j’étais attaché émit un grincement désagréable à mes oreilles. Retenant un juron quand elle planta ses ongles dans la peau de mon bras et de mon cou, je secouai la tête en voyant un oiseau puis un autre bondir à leur tour vers moi. Trois. Craquement. Quatre. Cinq. Clac.
Ca, c’était le bruit du tronc. Et le hurlement, ce fut Figue lorsque nous basculâmes en arrière. Dans le vide, sinon ce n’était pas drôle.
Je fermai les yeux tandis que nous volions dans le vide, accusant les chocs contre l’arbre et retrouvant malgré moi toute ma mobilité lorsque les cordages se détachèrent… Sans doute la serre d’une des volailles un peu trop tranchante. La suite ne fut qu’une série de rebondissement contre des parois rocheuses jusqu’à ce que l’espace ne se réduise, se réduise, s’amenuise, se réduise encore et que je me retrouve freiné, dos à dos avec la gamine brune entre deux parois, à fixer les oiseaux tomber lamentablement à côté de nous en direction du vide. J’osai à peine un regard avant de relever les yeux. Nous voilà coincé à des centaines de mètres du sol !
Je sentis la gamine bouger comme essayer de se dégager et cela ne fit que nous faire glisser davantage. Retenant un juron je la sommais de s’arrêter de gesticuler, cherchant un moyen de nous tirer de cette mauvaise passe sans finir en soupe à l’arrivée. Quelques mètres plus haut se trouvait une miraculeuse branche couverte de neige, peut-être était-ce là notre salut ? Prenant le parti de lui faire confiance, je lui désignai cette dernière et croisai mes bras avec les siens solidement. Un pied, après l’autre. Un pas après l’autre. Remonter lentement la roche jusqu’à pouvoir tendre le bras et saisir la branche à pleines paumes, basculant dans le vide avec une Figue accrochée comme un koala. Toutes griffes dehors le koala.
« Heureusement que tu es restée petite et maigre sinon ça aurait été vraiment difficile… »
« Merci je sais, tu peux me porter du coup ? »
Elle bondit pour s’accrocher mieux et j’entendis la branche craquer à son tour. Ah non, ça n’allait pas recommencer !
« Parsambleu, fait donc attention imbécile !! Tu veux nous tuer comme ces dodos ?! »
« QUI C'EST QUE TU TRAITES D'IMBÉCILE LA ?! »
« Toi ! » R2torquai-je en lui appuyant sur le nez sans douceur aucune. « Ne réfléchis-tu donc jamais à tes actes ?! »
Comme pour prouver mes dires, elle me mordit violemment l’index ! J’étouffai une flopée de jurons à son encontre, lui assénant un regard noir en me demandant clairement pourquoi je continuai de lui sauver la vie… !
« T'y réfléchiras à deux fois avant de dire des méchancetés !! »
« C’est presque étonnant que tu sois encore en vie après toutes les âneries suicidaires que tu fais ! J’espère que personne n’est jamais mort par ta stupide faute. »
« En attendant, c'est pas moi qui me suis retrouvée pendu au dessus du vide comme un attardé. » Elle m’adressa un regard mauvais avant d’ajouter : « Et si tu continues je te castre, fais gaffe, je suis en bonne position. »
Je la toisai. Me prenait-elle pour quelqu’un qui craignait ses menaces ?
« Essaye seulement et je te laisse tomber. »
Le vide en dessous de nous n’était-il pas suffisant pour mettre un terme à son esprit d’ingratitude ?
« Je m’en sortirai parce que je suis gracieuse, MOI. Je te laisserais couler comme un gros plomb pas beau. »
Apparemment non.
« D’accord. »
Et je la lâchai sans autre forme de procès. La gamine dégringola sur mes jambes et, sans doute de rage ou pour je ne sais quelle autre raison, elle m’asséna un violent coup de coude dans l’entrejambe qui me coupa le souffle. La… Bougresse ! Je hoquetai de douleur, me débattant pour me débarrasser du parasite qui continuait de s’agripper et je ne pu que la voir chuter en direction du vide, mon pantalon avec elle.
Sérieusement, même en train de mourir elle ne pensait qu’à ça ?!
Aster Spleaster
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ARE TRULY LIFE'S TREASURES Sometimes they know us better
than we know ourselves
| Conte : Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Le Lapin de Pâques
❝ Eh ben on est pas sortie de l'auberge c'est moi qui te le dis ❞
Il pouvait comprendre les réticences du gamin à accepter son aide. C'était toujours difficile d'admettre sa « faiblesse » devant quelqu'un d'autres, qui plus est un inconnu. Ça avait quelque chose de profondément gênant et d'affreusement humiliant à la fois. Et sans doute que s'il avait été dans la même situation aurait-il agit pareil. Mais voilà, même s'il comprenait, il ne pouvait pas cautionner. Pas dans la position où il se trouvait du moins. Parce que aider les gens, ça faisait quand même un peu partis de son job. Certes, lui en générale, c'était surtout les enfants. Mais à présent, qu'il était humain, il avait appris à diversifié ses activités on va dire. Aussi, ne pouvait-il pas le laisser se débrouiller tout seule, pas dans le sale état où il se trouvait en tout cas.
En revanche, s'ils avaient pu éviter de se retrouver là où ils étaient il n'aurait pas dit non. Encore une fois, il estimait pas le gamin responsable, il avait en effet l'impression que depuis le début de cette aventure, on s'amusait à les mettre dans les pires situations possible. Soit par pur sadisme, soit parce que ça avait quelque chose de drôle. Il n'en savait à vrai dire rien. Tout ce que lui savait, c'est que vraiment, son niveau de ras-le-bol était plus qu'atteint. Suffisamment en tout cas, pour qu'il ne soit plus que simplement blasé dès qu'un nouvel emmerde leur tombait sur le coin de la tronche.
Il admettait que la théorie de la bestiole était ce qu'il y avait de plus plausible. Néanmoins, le mieux c'était encore de vérifier par soi même. Il enleva le sac à dos qu'il se trimballait depuis tout ce temps des épaules et fouilla dedans à la recherche d'un machin faisant de la lumière. Pas de briquet, ni encore moins d’allumette mais des silex. Ça ferait l'affaire. Au point, où il en était, Aster n'avait pas vraiment de quoi faire la fine bouche. Frottant les deux pierres l'une contre l'autre il finit par produire une gerbe d'étincelles. Malheureusement pas suffisamment pour qu'ils puissent bien distinguer quelque chose. Ils étaient dans ce qui ressemblait à une grande caverne, et sans doute que la sortie se trouvait de l'autre côté mais elle semblait bloqué par un machin, qui faisait à peu près une fois et demi sa taille et faisait des bruits pour le moins inquiétant.
En résumé, ils n'étaient pas plus avancé qu'avant, et pas question de se jeter à l'aveuglette vers ce qui semblait être le passage pour s'en aller. Comme il était pas sur qu'il y ai du combustible -et qu'il avait pas le temps de chercher- dans son sac, il se dit qu'au final, cet horrible costume de lapin, aurait son utilité et d'un coup sec arracha le tissus jusqu'à un peu plus haut que son coude et répéta son action avec les silex. Cette fois-ci les étincelles, se transformèrent en flamme au contact du tissus. Ce dernier s'embrasa le temps de quelques secondes juste assez pour permettre de voir que non. Ce n'était en rien l'intérieur de la gueule d'un monstre et en toute franchise, il aurait limite préféré. Mais genre vraiment. Parce que s'ils n'étaient pas dans la gueule, d'un monstre, ils étaient apparemment bien dans une grotte, mais entouré de plantes carnivores. Dont la plus grosse, était le machin qu'il avait distingué et qui leur bloquait le passage. Le pire dans tout ça ? C'est qu'en plus d'être largement plus grosse que lui, ce machin avait semble-t-il très faim. Et nul doute, qu'il avait une envie folle d'en faire leur quatre heure. Enfin...Lui surtout, puisqu'il était le plus proche :
- Bordel de merde lâcha-t-il
Oui, ça avait été plus fort que lui, et disons que ça retranscrivais parfaitement la situation. Il fallait trouver un moyen de se sortir de ce mauvais pas et rapidement si possible. Bon sang, mais est-ce qu'un jour tous les machins de ce monde allaient comprendre qu'il était pas comestible ? Et évidemment, il y avait jamais de paresseux odorant à filer en pâture à ce genre de trucs quand on en avait besoin. Foutu roi des glands, et ses idées à la con tiens. Quel besoin avait-il eu de prendre des gens totalement a pif pour les envoyer là-bas ? Sérieusement, qu'il se bouge l'arrière train et qu'il se le cherche lui même. Lui, il démissionnait.
En attendant, fallait trouver un moyen de s'en sortir et vite. L'idée du feu de joie était à oublier, même si le meilleur moyen de se débarrasser des mauvaises herbes était encore de les cramer. Ils étaient bloqués et risqueraient de mourir soit asphyxié soit carbonisé si le premier ne fonctionnait pas. En résumé, c'était clairement pas une bonne idée. Néanmoins, une idée traversa l'esprit de l'ex lapin. Le mieux dans un premier temps, et alors qu'il reculait légèrement, était encore d'essayer de se débarrasser de la plus grosse. Alors, discrètement, il passa un de ses silex dans la main du gamin. Ça ne pouvait certes pas servir pour du feu, mais ça restait coupant. Et s'il arrivait à détourner suffisamment l'intention de la plante pour que le gamin puisse s'occuper de sectionner la tige, il y avait peut-être un espoir :
- Hé ho par ici ! S'exclama-t-il en faisant de grands gestes
C'est vrai après tout qu'est qu'il risquait ? Hormis perdre quelque chose voir pire....
Sortir de la forêt tropicale, ça avait été plus simple que le reste ! Les dodos étaient fêlés et Figue n'arrangeait rien bien évidemment. Quand Lucile fut capturée, juste après la tempête, Morrigan parvint à s'échapper et à s'éloigner assez pour que les volatiles ne la poursuivent pas. La sorcière avait alors le choix : suivre Figue, se barrer ou aller chercher Lucile. Soupirant, la fleuriste se décida à aller chercher Lucile.
Les volatiles étaient tellement cons qu'ils ne firent pas assez attention à leurs traces. Morrigan n'eut donc aucun souci à les suivre même un peu à distance. Les dodos emmenèrent leurs captifs jusqu'à leur repère. La neige était moins présente là-bas, la sorcière pouvait même y voir des cratères, comme si des pierres étaient tombées et avaient laissé leur empreinte dans le sol. Pendant que certains dodos s'occupaient d'Adam, d'autres s'occupaient de Lucile. Ils l'attachèrent en face de leur statue géante de pastèque...
Soupirant, Morrigan fut cependant bien ravie de sentir les silex dans sa poche. Elle les avait récupéré un peu plus tôt et les avait toujours. Laissant le camp, la sorcière alla un peu plus loin et arracha autant de branches qu'elle le put. Puis, cachée par la statue de pastèque, la sorcière fit du feu grâce aux silex, retrouvant des automatismes qu'elle n'avait plus eu depuis Camelot et la période noire... Quoi qu'il en soit, dès que le feu eut pris, la fleuriste balança plein de bouts de bois un peu partout sur les dodos par-dessus la statue.
"ALERTE ALERTE ! Dodo en feu visé par une pyromane !!"
Bien évidemment, ils ne mirent pas longtemps à la découvrir. Mais Morrigan s'y attendait. Elle prit l'une de ses branches enflammées et la maintint devant elle, effrayants quelques dodos. Quant aux plus téméraires, elle leur grilla les plumes quand ils s'approchèrent trop près d'elle.
- Le poulet grillé, vous connaissez ? Maugréa-t-elle tout en continuant son manège avec le feu.
Ils finirent par commencer à abandonner, ce qui laissa juste assez de temps à Morrigan pour brûler les liens de Lucile. Morrigan aida la pirate à se remettre debout d'une main, tandis qu'elle avait toujours le bâton enflammé dans l'autre. Malheureusement, le bâton n'allait pas tenir encore bien longtemps... Alors il n'y avait qu'une solution...
- Cours ! Cria-t-elle à Lucile en l'entraînant à sa suite.
Morrigan ouvrit le passage avec sa fausse torche et n'hésita pas à cramer les volatiles. Au moins, ils ne manqueraient pas de bouffe...
Lucy Wright
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| Conte : la famille pirate | Dans le monde des contes, je suis : : lucile macbernik
C’était vraiment… Trouverait-il le mot adéquat pour décrire l’état lamentable dans lequel la situation s’enlisait au fil des minutes ? Il était là, suspendu à une branche au milieu du vide et au-dessus de ce qui ressemblait à un lac, vêtu seulement d’une veste en cuir et d’un caleçon ; et personne ne semblait décidé à le réveiller. Car ça ne pouvait être qu’un mauvais rêve. Ou une invention d’Evangeline pour lui faire faire des cauchemars… En tout cas, pourvu que personne ne se souvienne jamais de cela, même lui, ou il risquait d’en entendre parler pour le reste de sa vie. Qu’avait-il donc fait pour mériter ça, franchement ? Il n’avait maltraité personne, même pas un chat ou les poules de la cour, et il se débrouillait pour faire son travail. Alors, pourquoi ?
C’était la grande question de son existence. « Pourquoi »
Sentant ses bras commencer à devenir dangereusement endoloris, il tira dessus pour essayer de se hisser au niveau de la branche et changer d’appui. Un soupire s’échappa de sa bouche, frigorifié malgré les récents évènements. Maintenant qu’il avait arrêté de bouger, il sentait volontiers la morsure de l’hiver s’attaquer à sa chair mise à nue. Fronçant les sourcils en direction du ciel, il observa des nuages inquiétants en train de s’amonceler dans le jour déclinant ; un frisson le parcouru. Il y avait comme de l’électricité dans l’air, vive et piquante, qui lui hérissa les poils. Son souffle commença à devenir rauque, rapide et le sang battit à ses temps plus violemment que précédemment. Il déglutit, reconnaissant les premiers signes. L’annonce. Le prémice. Le jour tombait et il n’allait pas tarder à se transformer…
Il entendit des cris stridents et un énorme fracas provenir du dessus, déviant le regard vers la falaise qui…
« C’est pas vrai. »
Fut tout ce qu’il put dire avant de mettre un bras devant son visage pour se protéger des rochers en train de s’écrouler littéralement dans sa direction avec, au milieu de ce fracas, deux femmes en chute libre. Il espérait qu’elles n’étaient pas en train d’essayer de le sauver parce que là, c’était franchement raté ! Serrant les dents quand les pierres percutèrent ses épaules et son corps, il cru – vainement – que la branche allait tenir le choc. Elle avait dû vivre de pires aventures pour se retrouver seule ici à flanc de falaise, non ? Ou bien peut-être était-ce une branch-ermite retirée loin du monde des arbres et il avait interrompu son pèlerinage ? Dans tous les cas, elle craqua non sans surprise et il fut lui aussi propulsé vers le bas.
Le choc avec l’eau glacée du lac fit l’effet d’un court-circuit, plongeant Adam dans un état d’absence quasi instantané. Fort heureusement pour lui sans doute car le soleil disparu complètement de l’horizon et il sentit ses os se mettre à craqueler sous sa chair. Le rituel recommençait, inlassablement, comme une mélodie trop bien rythmée à laquelle il ne saurait échapper. En quelques secondes l’homme blond laissa la place à une bête immonde… qui ne savait pas non plus respirer sous l’eau. C’est ce qui la fit ouvrir ses yeux turquoise, réalisant qu’il était étonnement encore vivant et passible de remonter à la surface.
Face à lui, une fille brune flottait les bras en l’air et l’air assez éteint. Il ne réfléchis pas davantage, battant des pattes pour remonter en ne manquant pas de saisir un bout de tissu de Figue avec l’une de ses griffes. L’oxygène lui brûla les poumons pourtant il prit une immense bouffée d’oxygène en revenant à la surface, tentant de nager en tirant le corps inanimé de la gamine avec lui. C’était fou ce qu’un poids mort pouvait peser quand même. Haletant, sa cape bordeaux aussi trempée que la chemise et le pantalon miséreux qui lui couvrait les jambes, il s’extirpa du lac à quatre pattes et se laissa rapidement retomber dans la neige. N’y avait-il pas un seul kilomètre de cet endroit qui ne soit pas couvert de neige ?!
Respirer. Ca semblait être un défi qu’il pouvait relever. En revanche la gamine à côté… Il avisa des deux femmes en train de revenir vers le bord et poussa un soupir plutôt soulagé. Ils avaient survécu à une chute pareille, vraiment ? Rien que de voir la hauteur de la falaise il eut un vertige et se dépêcha de ramasser le sac licorne qui flottait misérablement au bord du lac. Ce truc l’avait suivi jusqu’ici… Sérieusement. Il le déposa à côté de lui, remarquant finalement que la brune n’avait toujours pas bougé. Est-ce qu’elle refaisait exprès d’être morte ou bien ? Elle était un peu pâlichonne quand même. Adam la fixa puis, avisant du manque de réaction, lui tapota la joue. Pas de réaction. Il insista et toujours rien. Alors il saisit ses épaules et se mit à la secouer fermement d’avant en arrière jusqu'à ce qu’elle ouvre enfin les yeux et… ne lui crache de l’eau au visage.
Son regard en disait si long que même la neige fit profil bas, tandis que les gouttes dégoulinaient de sa barbiche et de ses cornes.
« Je vous remet dans l’eau si vous refaites ça. »
« Gneuuuuuh ? » Ca, c’était de la réponse de championne.
Elle se remit à crachoter de l’eau en se tournant sur le côté, respirant avec un sifflement caractéristique qui ne rassurait pas des masses.
« Je savais pas que tu me vouvoyais, je sais que je suis bien au dessus de toi, mais quand même... » Railla-t-elle d’une voix faible.
Adam renacla, levant les yeux au ciel face à tant d’impertinence. Il l’avait vouvoyé par réflexe, n’ayant aucunement l’habitude de côtoyer des gens sous cette forme. La plupart du temps il était déjà chez lui ou sur le point de le faire… Mais s’il se métamorphosait ici, c’était peut-être parce qu’il faisait nuit aussi à Storybrooke ? Pourvu que quelqu’un ait ouvert à Aelya avant qu’elle ne se transforme en rose. Si elle était dehors à cette heure, ça allait barder.
Figue sembla tenter de se relever mais, n’y parvenant pas, elle retomba lourdement sur le sol et resta immobile. Pour la pile électrique qu’elle était, ça paraissait surprenant. Poussant un soupir résigné, la Bête fouilla dans le sac licorne et parvint à en extirper un Tupperware encore fermé. La nourriture n’avait pas l’air d’avoir pris l’eau alors… Il le tendit à la gamine bavarde.
« Mangez-ça. »
Si elle l’accusait de l’empoisonner, il la noyait.
Mais à la place elle se rua dessus comme un glouton et il retira ses griffes avant qu’elle ne les mange avec. Se détournant d’elle, il posa son attention sur les deux femmes allongées juste à côté d’eux. Elles avaient l’air d’aller un peu mieux, même si la rouquine n’avait pas retrouvé son apparence normale – sans les poils. Bon, maintenant qu’ils étaient de nouveau descendus… peut-être que quelqu’un saurait allumer un feu pour éviter de finir gelés par la tempête qui s’annonçait ? Parce qu’il n’allait pas tenir chaud à tout le monde, autant prévenir direct.
Est-ce que vous savez que je sous mal aimée ? Je ne sais pas si c’est à cause de ma beauté, de mon charme, de ma perfection, qui attise la jalousie des plus simplets, mais... ON ME VEUT DU TORT ! Adam, l’horrible Adam, d’abord ! Il est amoureux de moi, bon, ça on peut lui pardonner, je suis bien trop belle pour qu’on me résiste.. MAIS ! Il ne supporte pas que j’ai découvert ses petits plaisirs secrets. A coup de cuir, de fouet et de menotte. Mais il DOIT assumer sa véritable nature. Attendez, vous imaginez une seconde si jamais j’avais craqué pour lui ?! Il m’aurait saucissonné et fouetté.. Pauvre de moi, mon si beau corps...
Mais heureusement, je n’aime pas les gens un peu... Imposant. J’aurais peur qu’il m’écrase pendant mon sommeil. Je veux une mort classe, pas une mort du genre titre de journée « écrasée par un patapouf, la reine Figue décède dans le plus grand deuil interplanétaire. » Ce serait tellement triste et tellement horrible, vous imaginez ? Oui vous imaginez.. Je vois vos larmes et vos éclats en sanglot ! Donc je préfère un corps svelte et de dieu grec... Genre Sid. Aaah.. Sid.
J’aurais certainement pu me demander où il était à ce moment là, mais c’était sans compter que MONSIEUR ADAM tente de me tuer ! UN MEURTRE ! Horrible, satanique, digne de la pire ordure de l’univers ! Mais QUI peut en vouloir à Figue la parfaite ?! Seulement lui ! Juste parce qu’il ne supporte pas de me voir, ma beauté inaccessible le fait trop souffrir. Alors il veut mettre fin à mes jours..
Mais ce n’est pas TOUT ! Il veut mettre fin à mes jours de la pire manière du monde. Il m’a précipité droit vers la noyade ! Vers mon plus grand ennemi.. L’eau ! Il veut me noyer. Est-ce que vous imaginez une seconde la méchanceté, l’horreur et la psychopathie d’une personne voulant en tuer une autre ?! Mais alors en plus rajouter qu’il s’agit de MA personne, à qui on porte atteinte, et là, vous ne pourrez plus comprendre. Même moi je ne comprend pas.
Me voilà donc précipité vers une chute fatale, qui se terminera dans de l’eau gelée, qui aura raison de moi. Une mort lente par asphyxie. Dites à Emily que je l’aime et à mes disciples et mes fans que je les aime aussi, je veux pas mourir ! Vengez ma mort, vengez là !
Alors qu’un cri effroyable s’échappe de mes lèvres, des larmes me montent aux yeux, mais avant même que je ne puisse tenter de regarder autour de moi, mon corps effectue un plat magistral, rentrant violemment en contact avec la surface de l’eau. Ce plaquage, sur ma poitrine, mon ventre, et mes jambes, me coupe directement la respiration. L’instant d’après, je suffoque, je me débat, paniquée, tentant de remonter à la surface.
Mais mes affaires sont trop lourdes, mes mouvements trop saccadés, et je sombre petit à petit, regardant la surface s’éloigner peu à peu. Je tente de hurler, mes larmes se perdent dans l’eau glacée du lac, mes muscles s’endolorissent, puis se crispe. Tous mes membres, victime de la température, finisse par devenir lourd, dur, presque impossible à maîtriser. Je hurle, mais personne ne m’entend. Personne n’est là. Personne ne vient.
La panique, la douleur, le froid, tout mon corps s’engourdit peu à peu jusqu’à ce que la surface ne devienne trouble, sombre, puis noir. Complètement noir.
*********
Quelque chose me brûle les poumons. Plus que toutes les autres douleurs, celle là obtient la palme d’or. Tout est flou, je me sens bougée, puis je sens quelque chose de dur sous mon dos. Une surface. Et sur mon visage, des gouttes ruissèlent, mais l’air me balaye la peau. Et puis... MON DIEU UN MARTOPIQUEUR ! JE ME SUIS TRANSFORMEE EN MARTOPIQUEUR ! Je me sens pilonnée, de haut en bas, violemment. Cette sensation fait remonter peu à peu l’eau qui s’était écoulée dans mon corps.
Je reprends brutalement conscience, faisant abstraction de la douleur. Je me redresse vivement crachant toute l’eau introduite dans mes poumons et dans ma gorge pendant cette noyade. Lorsque j’ouvre les yeux, je remarque... Tiens, un copain de Lucile, il a des poils lui aussi. Il était en pole position pour recevoir toute mon eau et la recueillir. Il veut surement se faire de l’argent, mes fans tueraient pour cet avantage.
Malheureusement, lorsqu’il me relâche, mon cœur s’affaisse sur le sol. Le plaquage rend encore tous mon corps douloureux, sans parler du froid, du manque d’oxygène, et de la panique. Tout mon corps me fait mal, semble lourd et ancré dans le sol. Ca fait... Mal. Mais je n’ai plus assez de force pour pleurer. Ni pour crier. Ni pour parler...
- Je savais pas que tu me vouvoyais, je sais que je suis bien au dessus de toi, mais quand même...
Ah si, ça, ça va. Même si ma voix est toute... Calme. Et à peine audible. Ca fait ça d’être fatiguée, et d’être faible ? C’est pas agréable du tout. Je tente de me redresser, mais l’opération me prend plus de force que prévu, et à mi chemin, je me laisse retombé sur le sol, à bout de force. J’ai l’impression qu’en fermant les yeux, rien qu’une seconde, je rejoindrais le pays du chocolat. Pour toujours.
Adam me tendit quelque chose. Quelque chose à..
- MANGER !
Je levais le bras plus vivement pour l’attraper, rassemblant toute mes forces pour faire sauter le couvercle et mettre la tête dedans pour l’engloutir. C’est pas du chocolat, je sais pas ce que c’est, mais je m’en fiche. Ca ne passe même pas la barrière de ma langue. Directement dans mon ventre. Des forces.. Je veux des forces.
Quelques secondes après, le tuperware est terminé, léché, et déposé à côté de moi. Mais un autre problème se pose. Je lèvre les yeux vers les nuages menaçant qui commencent à assombrir le ciel, cachant la lune. Un vent puissant se lève, balayant la neige dans un souffle glacial. Mon corps, encore glacé de la chute, se me à trembler de manière totalement incontrôlé.
- J..J.. Je C.. Crois qu.. Qu’on d..devr..Vrait trou..V...ver un en...Dr..Droit p..pour s’abr.. briter...
Je me lève difficilement, prenant appuie sur l’homme au poil, mon nouvel ami du manger, avant de poser mon regard sur Morrigan. Oooh elle est revenue ! Elle m’a pas abandonné ? Je marche difficilement jusqu’à elle avant de m’écrouler sur son épaule. Si j’en avais eu la force, je lui aurais sauté dessus. Mais je me contente d’un simple sourire, tout en m’appuyant sur elle pour marcher.
La marche aurait pu être moins longue, mais mettre un pied devant l’autre à chaque pas est une torture. Heureusement pour nous, malgré la neige commençant à retomber, et l’obscurité, nous repérons au bout d’une bonne dizaine de minutes l’entrée d’une grotte, d’où une lumière s’échappe. Je lève faiblement le bras dans cette direction, indiquant aux autres.
Je me dirige vers cette dernière, accélérant le pas au maximum. La niveau cadence, je suis passée de l’escargot, à la tortue, attention l’niveau ! Nous finissons par arrivée jusqu’à cette caverne, et au fond, bien au chaud devant un feu réconfortant, et une tonne de poisson grillé.
- Non mais c’est pas possible ! Pas moyen d’être tranquille ici ! Le glacier est pas assez grand peut être ?! Vous faites peine à voir. Une colonie de rat d’eau desséché !
La voix agaçante de ma futur belle mémé résonne dans la grotte. Elle est tout au fond de cette dernière, bien loin de la tempête. Une colonie de rat d’eau... Malgré ma faiblesse, un cri s’échappe de ma gorge.
- Parle pas d’eau !
J’en ai assez eu pour aujourd’hui. Pour toute ma vie d’ailleurs. Je vais laisser mon odeur corporel séduire mon entourage en ne me lavant plus jamais de la vie. Sur ces mots, je m’écroule juste à côté du tas de poisson, à quelques centimètres du feu. J’en attrape un bien chaud, que je déchiquète en moins de dix secondes avant de me rouler en boule et de m’envoler vers des rêves plus beaux, appréciant la douceur de la chaleur du feu.