« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je me trouvais devant une plage immense de sable blanc. Face à moi, la mer qui s'étendait à perte de vue et une structure qui avait tout d'un magnifique Palais. On se trouvait tous là. L'océan avait cessé de murmurer, nous plongeant dans un silence pesant. Mes pensées avaient beau tenter de s'évader dans cette immensité, je restai concentré sur ce qui venait de se passer. Elle devait flotter ici, quelque part au-dessus des flots, son esprit cherchant son chemin et dans l'absolu, tenter de ne faire plus qu'un avec la Nature. Le Soleil brillait au loin, comme pour nous faire comprendre qu'elle l'avait atteint et qu'il prenait désormais soin d'elle. J'avais envie de hurler, de montrer à quel point cela me faisait mal, mais ma peine se mourrait dans le silence et je sentais déjà mon cœur s'alourdir de son absence.
Avec du recul, je me rendais compte que tous les événements et les choix qui avaient jalonnés ma vie, m'avaient conduit jusqu'ici, aujourd'hui. Ils avaient contribué à former l'être que j'étais et aucune expérience de mon parcours qu'elle avait été jugée heureuse ou malheureuse, n'avait été inutile. Comme tout le monde, je m'étais toujours posé les mêmes questions. Pourquoi étais-je venu au monde ? Quel était le sens de notre présence, ici ? Comment pouvait-on rendre à la Nature ce qu'elle nous avait apportée ? J'avais toujours cru que nous devions vivre en harmonie avec les autres, trouver notre place même quand nous étions aussi loin de notre Temps. La solitude est le mal qui ronge le plus notre âme.
Ce que j'avais compris, c’était que tant que nous recherchions ce que nous pouvions accomplir pour les autres et pour la Nature, nous serions dans une quête de bonheur qui nous rendrait complet que quand elle serait achevée. Et quand on l'aurait trouvé, notre vie serait meilleure et aurait enfin un sens. Même si cette recherche du bonheur nous conduisait à un sacrifice.
« Quel que soit les sacrifices, il y aura toujours de l'espoir... » murmurai-je, une légère brise me caressant le visage.
Nous étions tous de la poussière d'étoiles, un rayon de soleil brillant de toute sa splendeur. Certains d'entre nous éblouissaient écriture, d'autres en guitare ou en chant, et d'autres encore en pâtisserie. Chacun était plus ou moins avancé dans certains domaines. Notre personnalité faisait briller notre âme de ses feux exclusifs et de sa texture irremplaçable. On n'avait jamais eu autant besoin les uns des autres. Chaque être avait son importance. Il n'y avait plus un groupe qui dirigeait et un groupe qui exécutait. Nous fonctionnons ensemble, nous devions vivre ainsi. Elle nous avait montrée le chemin du sacrifice. On devait tous en faire un. Quel que soit le chemin à suivre, on irait jusqu'au bout...
« L'aurore ressemble à un regard d'une tendresse infinie. »
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Cela faisait trois jours depuis les terribles évènements qui avaient secoué Storybrooke et ses environs. Trois jours qu'Anatole et Louise avaient disparu. Certains pensaient qu'ils avaient péri lors de l'explosion provoquée par Vaiana, mais je préférais estimer qu'ils avaient été emporté ailleurs. Je ne pouvais imaginer une fin plus tragique ou plus radicale pour eux deux. Hors de question de même l'évoquer. Jamie et Wilson étaient dans un coma profond ; quant à Evelyn, elle avait brièvement perdu connaissance. Elliot était toujours introuvable. Je ne percevais plus son aura, tout comme celles de Louise et Anatole.
Tout s'annonçait comme les prémices d'une fin du monde. Pourtant, je tentais par tous les moyens de garder la tête froide. Après la violente attaque mentale dont elle avait été victime, Neil venait finalement de sortir de l'hôpital. Elle était encore assez faible, aussi j'avais décidé de l'escorter et de la téléporter jusqu'à Olympe. Plus encore que son apparente fragilité, l'angoisse qu'elle nourrissait au sujet d'Anatole me rendait très anxieuse. Elle semblait plus inquiète pour lui que pour Elliot.
"Tu es sûre que ça va aller ? Je peux rester auprès de toi." assurai-je alors qu'elle s'appuyait contre une colonne de l'entrée d'Olympe.
Elle acquiésça courageusement. Si elle avait été en meilleure forme, je lui aurais demandée d'entrer en contact avec Hypérion, car je savais qu'elle avait un lien extrêmement fort avec lui. Il avait promis d'être là si nous avions besoin de lui, mais les messages télépathiques que je lui avais envoyés n'avaient obtenu aucune réponse. Soit son répondeur était saturé, soit il nous avait abandonnés. Mais je me refusais également à cette éventualité. En tous les cas, nous étions bel et bien seuls pour affronter le sombre avenir qui nous attendait.
J'adressai un vague regard encourageant à Neil avant de faire apparaître monsieur Bisou et de lui tendre.
"Il prendra soin de toi." déclarai-je. "Quand je vais mal, parfois je lui parle."
J'avais avoué cela à demi-mot, la tête penchée, avant de sourire à ma meilleure amie.
"Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi." ajoutai-je en désignant ma tempe.
Après quoi, je disparus pour me rendre jusqu'à la bibliothèque de la cité olympienne. J'y passais le plus clair de mon temps afin de trouver une solution, un moyen d'aider. Sans surprise, j'y retrouvai Jules. Il était occupé à se servir une tasse de café, assis dans un fauteuil face à une table ronde débordant de livres. En me voyant, un sourire illumina son visage soucieux.
"Oh, quelle est donc cette apparition qui transcende la bibliothèque toute entière ?" fit-il d'un air faussement émerveillé.
En guise de réponse, je levai les yeux au ciel, un sourire au coin de lèvres malgré tout. L'air embaumait le café torréfié. Même si je n'aimais pas en boire, j'appréciais l'odeur que j'associais immanquablement à l'écrivain. Comme un tour de magie, ce dernier sortit une théière fumante de sous la table.
"Je savais que tu viendrais." donna-t-il pour toute explication.
Il remplit une tasse d'eau chaude avant de poser la théière et de joindre les mains sur la table.
"Nous ne pouvons poursuivre les recherches sans que nos moteurs soient alimentés."
Il prit sa tasse de café qu'il porta à ses lèvres. Je m'installai face à lui et m'emparai de ma propre tasse avec reconnaissance. Il s'ensuivit un silence nullement pesant car empli de compréhension mutuelle. Cela faisait du bien de se sentir soutenue. Jules était aussi persuadé que moi qu'Anatole, Louise et Elliot n'étaient pas morts mais seulement disparus.
"Comment va Cassandre ?" demanda-t-il brusquement, tout en soufflant sur sa tasse.
Cette question venant de lui m'étonna au plus haut point. Je savais que dès qu'ils se retrouvaient dans la même pièce, ils finissaient toujours par se chamailler.
"Mieux. Elle a insisté pour sortir de l'hôpital et pour aller ici, à Olympe." répondis-je avec une moue.
Jules eut l'ombre d'une grimace que je ne parvins pas à identifier. Sans doute que l'amertume de son café lui laissait un drôle de goût dans la bouche. Il posa un regard alentour avant de dire :
"Peut-être devrais-je verrouiller la bibliothèque."
Je lui lançai un regard réprobateur auquel il répondit par un sourire mutin.
"Je plaisante. Je suis content pour elle. Au moins une bonne nouvelle en ces jours sombres."
Je hochai légèrement la tête en me mordant les lèvres. Puis, je décidai de me replonger dans les recherches. Chaque minute perdue me semblait éloigner davantage Anatole et les autres de moi.
"Il reviendra." assura soudain Jules.
Indécise, je levai les yeux de l'épais volume dans lequel j'étais plongée. Il m'observait avec douceur et compassion alors que quelques rides naissantes naissaient au coin de ses yeux.
"Elliot est un dur à cuire." confirmai-je d'un ton entendu.
Il déglutit et reprit avec une tendresse presque douloureuse qui me désarma :
"Ce n'est pas de lui dont je parle."
Je clignai des yeux, la bouche entrouverte. Que... qui... hein ? Déroutée, je répliquai sans réfléchir :
"Mais moi non plus !"
Jules eut un franc sourire espiègle que j'ignorais, rivant les yeux sur le livre ouvert tout en plaçant une main devant mon visage incliné, afin qu'il ne remarque pas le rouge à mes joues. Je ne savais ce qui me déstabilisait le plus : sa franchise ou son espèce d'attaque inattendue et presque sournoise, qui m'avait contrainte à riposter d'une façon ridicule.
"Nous les retrouverons tous." précisa-t-il, et je perçus un sourire amusé dans sa voix. "Elliot a promis de m'emmener au cinéma pour voir un film qui d'après lui, est fort instructif sur la première guerre mondiale."
"Duquel s'agit-il ?" demandai-je, intriguée par le fait que mon frère soit intéressé sur un thème historique de ce genre.
Jules réfléchit quelques instants avant de répondre d'un ton naturel :
"Wonder Woman."
Un rire s'échappa de ma gorge et je plaquai une main contre ma bouche. Même sans être présent, Elliot trouvait le moyen de laisser une touche d'humour dans son sillage.
"Certes, ce titre me semble quelque peu inapproprié pour représenter les horreurs d'une guerre, mais je lui fais confiance."
"Je ne pense pas que ça soit le meilleur moyen de te documenter sur le sujet." dis-je tout en me retenant de rire davantage.
A cet instant, je sentis le petit Satellite se frotter contre mes chevilles. Je me penchai pour l'attraper et le poser sur mes genoux. Il poussa un faible miaulement avant de se lover sur mes jambes en ronronnant. Ce chaton avait un effet apaisant sur mon être. Alors que je le caressais, j'aperçus Iota qui, un peu plus loin, venait de prendre un livre sur une étagère. En silence, elle m'adressa un regard appuyé avant de s'éloigner, comme si elle m'indiquait de la suivre.
"Je reviens." dis-je avant de me lever et de confier Satellite à Jules qui grimaça mais s'en saisit tout de même.
Cette enfant étonnante connaissait beaucoup de choses. Si elle souhaitait me parler en privé, je ne devais pas la faire attendre. Je la retrouvai de l'autre côté du rayonnage, à l'abri des regards. Elle tenait un livre contre elle qu'elle hésita à me tendre, mais elle finit par le faire.
"Je l'entends murmurer." déclara-t-elle à voix basse.
Etait-ce de l'ouvrage dont elle parlait ? Lui chuchotait-il des mots ? Vivement intriguée, je baissai les yeux sur le livre que j'avais en mains. Le titre était "Le Hollandais Volant". Je le retournai pour parcourir la quatrième de couverture :
Je naviguerai, tempête ou pas tempête, interdits ou pas, je naviguerai, même pour l'éternité.
Le Hollandais Volant... ce nom me disait quelque chose. S'agissait-il d'un célèbre bateau pirate ? Mes connaissances en ce domaine étaient plutôt minces.
"Ce livre pourrait nous aider à retrouver Elliot et Anatole ?" demandai-je à la fillette.
Iota esquissa une petite moue sceptique. Bientôt, je perçus la présence de Jules qui observait le livre par-dessus mon épaule sans avoir besoin de se mettre sur la pointe des pieds. Je lui décochai un bref coup d'oeil et remarquai qu'il tenait Satellite sous le bras comme un paquet encombrant. Le pauvre chaton se cramponnait de son mieux avec ses pattes avant, le reste de son corps suspendu dans le vide, et plantait ses griffes dans la chemise de l'homme. Il me lança un regard implorant mais je n'eus le temps de rien que Jules le posait brutalement au sol, avant de déclarer d'un ton expert :
"C'est le Hollandais Volant."
"Tu connais son histoire ?" m'enquis-je.
"Je puis te citer un poème de Victor Hugo." répliqua-t-il avant de s'éclaircir la gorge. "C'est le Hollandais, la barque que le doigt flamboyant marque ! L'esquif puni ! C'est la voile scélérate ! C'est le sinistre pirate de l'infini ! Cela provient des Légendes des Siècles."
"Un bateau pouvant se rendre dans le monde des morts, du moins pour le peu que j'en sais." ajoutai-je en frémissant.
Si Iota nous avait mis sur la piste de ce navire fantôme, cela voulait-il dire que ceux que nous recherchions étaient... morts ? La légende du Hollandais Volant appartenait-elle au monde réel ou à celui des contes ?
Sans plus attendre, j'ouvris le livre et le feuilletai avidement. Toutes les pages étaient vierges. D'ordinaire, c'était les livres de la bibliothèque lunaire qui étaient dépourvus de mots. Jules et moi nous renvoyâmes un regard interloqué et déçu. Ce fut cet instant que choisit Satellite pour se frotter contre mes jambes avec insistance.
"Pourquoi m'as-tu donné ce livre si on ne peut pas le lire ?" demandai-je en pivotant vers Iota.
La fillette eut un regard fuyant et ne répondit rien.
"Il faut trouver le bateau." décida Jules, déterminé.
"Est-ce que tu sais comment on peut s'y prendre ?" insistai-je auprès de l'enfant.
Satellite poussa un miaulement aigu afin d'attirer l'attention. Iota jeta un coup d'oeil au chaton avant de s'éloigner. Sans nous concerter, nous la suivimes mais au détour d'un rayonnage, elle avait disparu. Comme me l'avait expliqué mon ami, elle n'était plus vraiment là. Malgré tout, elle restait une enfant. Elle avait eu l'idée de nous mettre sur la voie du Hollandais Volant mais ne savait sûrement pas comment nous aider davantage.
"Donc conclusion : nous devons trouver un bateau fantôme sans aucun indice pour nous indiquer son emplacement." déclarai-je tout en me penchant pour caresser le chaton.
"Je crois, ma chère, que ce ne soit pas le bateau que l'on doive trouver." dit Jules, la tête renversée afin d'observer la couverture du livre que je tenais en main.
A mon tour, je me redressai pour la regarder. A ma grande surprise, une île se dessinait juste en dessous du titre.
"Ou alors, le bateau se trouve sur l'île." supposai-je, dubitative.
"Pourquoi un bateau serait-il sur une île ? A moins qu'il se soit échoué."
A mesure que nous l'observions, les contours et les reliefs de l'île se précisaient. Pour finir, un arc-en-ciel sembla resté suspendu au-dessus, sur un coin de la couverture. Cette image provoqua un étrange écho en moi. J'avais déjà vu cette île dans un autre livre, ainsi que dans un dessin animé.
"Neverland."
"Neverland comme... le Pays Imaginaire ?" fit Jules d'un ton surpris.
Il avait dévoré le livre de monsieur Barrie avec autant d'assiduité que le Seigneur des Anneaux.
"Il faut que je me rende sur Neverland."
C'était une certitude. Ce livre étrange venait de me montrer le chemin. Une seconde fois, je l'ouvris mais les pages demeurèrent blanches.
"Nous nous y rendrons." assura-t-il. "Laisse-moi juste le temps de rassembler quelques affaires et..."
"Non, tu dois rester ici." le coupai-je. "Je... je ne supporterais pas de perdre quelqu'un d'autre."
Je me mordis les lèvres et croisai son regard. Ses yeux cherchèrent tout d'abord à combattre avant de capituler devant la franchise et la déroute des miens. Il laissa tout de même échapper un petit soupir avant de déclarer, soucieux :
"Dans ce cas, promets-moi de ne pas y aller seule. On ignore ce qui t'attend, là-bas."
Je hochai la tête, bien que ma décision soit déjà prise. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre soit blessé ou en danger dans cette histoire.
"Ellie, je suis très sérieux." insista-t-il.
J'ignorai son regard mais l'observai à la dérobée alors qu'il enlevait sa montre de son gousset avant de me la tendre sans un mot de plus. Alors, je le dévisageai, interdite. A l'époque, plus d'un siècle plus tôt, il me l'avait offerte en gage d'amour. Depuis, je la lui avais rendue afin de retrouver une relation platonique et purement amicale. Aussi le voir me tendre cette montre me perturbait. J'avais l'impression d'avoir remonté le temps en l'espace de quelques secondes. Il sembla comprendre mon trouble car il expliqua, en levant les yeux au ciel :
"Ne te mets pas dans tous tes états. Cette fois, je ne vais pas te redemander en mariage. C'est simplement un porte-bonheur. Elle t'emmènera à bon port et te fera revenir vers moi."
"Jules..."
"Inutile de discuter."
Catégorique, il me prit la main et y déposa la montre à gousset avant de la refermer. Je coinçai le livre sous le bras pour retenir sa main avant qu'il s'éloigne, le fixant un long moment en guise de remerciement.
"Sois prudente."
"Promis."
Un sourire, puis je lâchai sa main pour me téléporter devant ma maison, sur la plage. J'avais fait apparaître avec moi un sac à dos dans lequel j'avais placé le livre Le Hollandais Volant -sait-on jamais que le contenu se dévoile- mon exemplaire de Peter Pan en édition reliée et quelques autres affaires.
Puis, je me concentrai pour me rendre sur Neverland... avant de m'apercevoir que j'ignorais de quelle façon m'y prendre. L'île se situait dans un autre monde. A partir de là, comment faire ? L'idée de solliciter Hadès m'effleura l'esprit et je grimaçai. Fort heureusement, à cet instant un bateau se découpa contre l'horizon, toutes voiles dehors. Il ressemblait à s'y méprendre à l'un de ces navires pirates. Qu'est-ce que fabriquait ce genre de bâtiment sur la mer de Storybrooke ?
Intriguée, j'attendis son approche, estimant que la présence de ce bateau faisait étrangement écho à la destination que j'avais prévu et qu'il existait peut-être un lien. Jules avait-il prévenu quelqu'un ? Aurait-il osé ? Comment aurait-il fait si vite ?
Je secouai la tête et me contentai d'attendre, les bras croisés sur mon sac à dos.
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crackle bones
Wendy Darling
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Shailene Woodley
| Conte : Peter Pan | Dans le monde des contes, je suis : : Wendy
Wendy tenait contre elle un mug de café fumant, ses longs doigts fins enroulés autour de la tasse comme pour se réchauffer. Devant elle, l'aurore pointait, éclairant de timides rayons de soleil la crique de l’île du Roi. De la ou elle était, elle avait une vue imprenable sur la ville qui s'étendait en contre bas, ses ruelles étroites et biscornues, ses quelques passants qui, a une heure aussi matinale, rentraient en titubant dans ce qui leur servait de "maison". Au loin, les maisons closes éteignaient doucement les lumières rouges qui éclairaient les couloirs intérieurs et retombaient dans l'obscurité. Sur sa gauche, elle voyait le phare se tenir droit, au bord de la falaise au pieds de laquelle les vagues s'écrasaient violemment a cause d'un courant plus puissant a cet endroit. le ressac faisait désormais parti de son quotidien, et pourtant Wendy ne se lassait pas de l'entendre. Ce moment était peut être son préféré de la journée. Comme suspendu dans le temps. C'était l'une de ces heures calme ou l’île n'était pas agitée de mille et une activité. Les cris et les chants grivois, les bruits de lutte et de bouteilles brisées c'étaient tus pour laisser place aux cris des mouettes et au bruit de la mer. L'aurore étendait sur l’île comme un voile de paix et de tranquillité
Nana, fidèle a son poste, dormait paisiblement au pied de son lit et n'avait émis qu'un grognement mécontent quand Wendy c'était glissé hors des draps pour admirer l'horizon. Cela lui apaisait l'esprit. Le soleil passait a travers les multiples carreaux qui formaient le mur extérieur de sa chambre, créant de multiples taches carrées sur le sol, et lui permettait, a toute heure du jour et de la nuit, d'avoir une vue imprenable sur l'océan et les navires qui approchaient.
Malgré elle, son regard fut irrémédiablement attiré par le port ou des dizaines de bateaux étaient amarrés Une certaine activité, inhabituelle a cette heure régnait sur l'un des bâtiments elle voyait les hommes s'agiter comme des fourmis hyperactives, et certains prirent en courant la direction du "château". Elle soupira, s'accrocha encore un instant aux dernières bribes de tranquillité qu'elle avait, buvant une gorgée de café qui lui brûla la langue, jusqu’à ce que des coups précipités ne se fassent entendre a sa porte. Dans un soupire, elle lâcha un "Entrez !" Assez fort pour couvrir les aboiements mécontents de Nana qui jeta un coup d’œil mauvais aux pirates qui déboulèrent Essoufflés, les habits dépenaillés, ils avaient l'air d'avoir vu le diable en personne.
"Vot' Majesté ! Y a un homme sur le pont !"
Jusque la ca n'avait rien d'étonnant, si ?
"Il est apparu comme ca comme par magie ! On était en train de se préparer pour l'expedition d'ce matin et.. et il est arrivé comme ca !!! "
Il avait l'air casiment hystérique.
"Y dit qu'il veut emprunter vot'navire !"
"On dit réquisitionner le bâtiment espèce de moule ! Terme nautique ! " lâcha le second homme en lui mettant un coup de coude dans les cotes avant de reporter son attention sur Wendy. "Y dit qu'il veut réquisitionner le Walrus !"
Wendy, toujours immobile devant la baie vitrée, dardait un regard perçant vers le Walrus, bien qu'elle ne pu pas réellement voir quoi que ce soit d'ici. Un homme qui était apparu comme ca ? Et qui voulait son navire. Intéressant Surprenant, inhabituel. Elle soupira et posa sa tasse de café sur son bureau en se tournant vers ses hommes.
"MacGye, trouvez moi Rebekah et dites lui de me rejoindre immédiatement." fit elle en attrapant les ceintures d'armes qu'elle avait l'habitude de porter et en les passant sur ses épaules. "Monsieur Clock, retournez sur le Walrus et dites a monsieur Diney de ne rien faire sans que je soit la."
Ils n'avaient pas a faire a un ennemie ordinaire. Les deux hommes restèrent immobiles un moment jusqu’à ce que Wendy ne les renvoie d'un "Allez !" assez vif. Elle accrocha son compas a sa ceinture, attrapa son tricorne, vérifia son allure dans le miroirs et but une gorgée brûlante de café. au final, elle ne s'en sortait pas trop mal. Elle portait un pantalon en cuir noir avec des bottes souples qui remontaient le long de ses mollets - et dans lesquels elle avait glissé quelques lames. Sa taille était enserrée par un corset en cuir noir lui aussi, qu'elle avait lacé a l'avant par dessus une chemise blanche aux manches amples qui dénudait ses épaules et laissait apercevoir un décolleté agréablement mis en avant. Elle avait un châle accroché a la taille. A son coté pendait son épée marine et divers mousquetons, alors que dans son dos, elle avait glissé un colt qui ne la quittait jamais. Son dé a couvre avait retrouvé sa place autour de son cou et ses poignets étaient recouverts par des bracelets d'or et d'argent qui brillaient au soleil. Ne restaient qu'un unique anneau d'or accroché a son oreille gauche -après tout elle était une pirate non ? - pour terminer le tableau.
Tout était dans l'apparence.
"Nana ? Au Walrus" ordonna elle en s'approchant de l'une des rare fenêtres qui ouvraient sur l’extérieur
Sa chienne quitta immédiatement la pièce et sortit du bâtiment alors que Wendy tendait les bras pour attraper un long câble qui descendait vers le port. Chacun des Roi qui avait habité ces appartements, par excès de paranoïa - ou de prudence - avaient fait installer une sortie de secoue, leur permettant de s'échapper rapidement si le besoin s'en faisait sentir. Celle ci, c'était la sienne. D'un geste tranquille elle passa une lanière de cuire en travers du câble et se jeta dans le vide, le vent lui fouettant le visage alors qu'elle traversait en un instant la moitié de la ville pour attérir sur un toit plus tôt plat, a quelques mètres du port. Bien, un peu d'exercice de bon matin ne faisait jamais de mal. Quelques gestes souples le long du mur lui permirent de toucher tranquillement terre alors que au loin, elle voyait encore Clock courir pour revenir vers le navire. Un sourire espiègle passa sur son visage lorsqu'elle imagina la tête qu'il ferait en la voyant.
Elle se dirigea vers le Walrus d'un pas tranquille et grimpa a bord pour trouver un homme planté au milieu de tous ses pirates qui avaient tiré leurs armes - sabres, mousquetons, perroquets - pour le menacer. Mais lui restait la au milieu d'eux, avec une tranquillité qui ne laissait aucun doute. Pour lui, ils ne valaient même pas la peine qu'on leur accorde la moindre importance.
"Alors, il parait que vous voulez réquisitionner ce bâtiment ?" fit elle en s'approchant avant de s’arrêter, faisant un signe a ses pirates pour qu'ils baissent leurs armes. pourtant, elle ne chercha pas a les éloigner Cet ennemie, elle se devait de le gérer, seule mais a la vue de tous. C’était comme ca chez les pirates. Tranquillement, Wendy l'observa, l'étudia. Il portait une armure et un long bâton Son visage n'exprimait aucune expression particulière.. et pourtant il avait pu apparaître ici sans la moindre difficulté.
"Pourquoi ?" demanda elle finalement. Elle n'avait même pas besoin de connaître le comment, seul la raison importait réellement
« Wendy Moira Angela Darling, Roi des pirates. » dit il en inclinant légèrement la tête en guise de salutation respectueuse Elle apprécia le geste. « Mon nom est Heimdall. Je suis le Gardien d'Olympe... »
L'Olympe ? N'avait elle pas déjà entendu ce nom ? Certes avec ses précepteurs mais aussi... Elle plissa les yeux un instant. A Neverland, Poséidon l'affreux jojo qui avait bousillé l’île.. et il y avait aussi Hadès qui avait pris une bonne partie du monde des contes... Bien que cela ne la regarde pas tant qu'elle régnait sur lesmers. Mais bon, en soi, ca ne l'aidait pas réellement Elle ne les voyait que comme une forme d'autre peuple un peu lointain dont les activités n'avaient rien a voir avec les sienne. Enfin jusqu’à aujourd'hui...
« ...et je suis venu vous chercher. »
Wendy eut un sourire charmeur et posa ses mains sur les hanches, en se penchant légèrement en avant.
"J'ignorais qu'on avait rendez vous... Heimdall, gardien de l'Olympe" lâcha elle d'une voix douce quoi qu'amusée. Elle s'approcha tranquillement de lui. "Et que me vaut le plaisir d'une tel visite ? Vous voulez a nouveau tenter de conquérir Neverland ou bien venez vous pour des raisons plus... personnelles ?" ajouta elle avec un sourire aguicheur.
Il resta stoïque, comme si son charme n'avait pas réellement d'effet. Au lieu de vexer Wendy, ca.. l'amusa. C'était un challenge, un défi non ? Tout ceci n'était qu'un jeu. Elle baissa les yeux et appercut Nana qui venait de la rejoindre s’asseoir a coté d'elle en fixant Heimdall.
« Je ne suis pas venu ici pour Neverland." répondit il d'un ton très sérieux. "Je suis à la recherche d'amis qui ont disparu. Et pour les retrouver, j'aurai besoin de quelque chose que seul le Roi des Pirates peut me confier. »
Oh, il avait besoin d'elle ? Grande nouvelle... L'homme la fixa pendant quelques secondes avant de reprendre.
« Nous devons nous mettre en route pour Storybrooke. Maintenant. »
Il leva son bâton et frappa le pont du bateau avec, faisant trembler le bâtiment Les cordes qui maintenaient le Walrus au port se distendirent jusqu’à craquer dans une série de claquements secs. Pourtant, le navire ne s'éloigna pas et resta près du quai, comme retenu par une force invisible Wendy, quelque peu déboussolée, pris sur elle pour ne rien laisser paraître de l’inquiétude qui commençait a pointer le bout de son nez. Visiblement pour le moment, elle avait l'avantage... Elle devait l'utiliser a fond. Les pirates autour d'eux c'étaient accroché au bastingage et fixaient Heimdall avec une forme de crainte, celle de ceux qui ont l'habitude des combats difficiles et des ennemis plus fort, mais qui pourtant ne renoncent pas.
Wendy attendit de retrouver son équilibre pour maugréer :
"Je ne confie jamais rien au premier rendez vous, c'est une règle de base..."
Ceci dit, elle se redressa et pris un air plus sérieux avant de croiser les bras. Elle ne pouvait s’empêcher d'éprouver une certaine pointe de fierté devant ses pirates qui, bien qu'ils ne soient clairement pas rassurés devant Heimdall n'avaient pour autant pas paniquer. La jeune femme étudia Heimdall. Il était beau mais visiblement frigide. dommage, et en même temps... intéressant Mais maintenant, il était temps de passer aux choses sérieuses.
"Vous avez besoin de moi a ce que je vois, mais qu'est ce que j'y gagne ? Qu'obtiendrais je en échange de mon aide ?"
Un sourire sadique naquit sur ses lèvres.
"Les pirates ne font rien sans rien, vous devriez le savoir."
L'homme attendit une seconde avant de répondre.
« La vie. » Elle haussa un sourcil. « Si nous ne sauvons pas mes amis, votre monde sombrera dans les Ténèbres, tout comme le miens. »
Il marqua une nouvelle pause et ajouta : « Nous n'avons pas de temps à perdre. »
Sous le navire, l'eau s'agitait, et a ses cotés, les pirates se mirent a disparaître les uns après les autres... pour reparaître sur le quai. L'homme les faisait quitter le navire. Super. Wendy haussa un sourcil en le voyant faire, et lâcha d'un ton blasé :
"Et c'est en me privant de mon équipage que vous pensez obtenir mon aide ?"
Elle lâcha un soupire désespéré Comment négocier avec quelqu'un qui ne savait pas négocier justement ? Elle haussa les épaules.
"Vous n'avez peut être pas de temps a perdre mais j'ai tout mon temps moi. On doit tous mourir un jour Heimdall... alors autant rendre ca un peu plus agréable non ? "
En soit, ca ne la dérangeait pas plus que ca de l'accompagner. C'était demandé si gentiment.... Et puis elle n'avait pas peur de mourir. La seule chose qui l'interpellait dans cette histoire, c'était qu'elle sentait l’aventure a plein nez. Et elle n'avait aucune envie de résister a un appel tel que celui la... sauf pour jouer. Voir jusqu’où il serait prêt a aller, mesurer l'importance qu'elle pourrait avoir afin de s'en servir plus tard. Elle voulait s’amuser, profiter de la situation au maximum pour s'amuser, se distraire... Lentement, elle s'approcha d'Heimdall et passa une main autour de son cou, s'approchant de lui comme pour l'embrasser... avant de s’arrêter subitement, ses lèvres frôlant les siennes.
"Je n'ai besoin que d'une seule bonne raison." murmura elle.
Heimdall ne laissa paraître aucune émotion et se recula lentement pour se détacher d'elle.
"Petit joueur" murmura elle en le laissant reculer avec un sourire moqueur.
« Nous aurons besoin du Hollandais Volant. »
Elle s’arrêta Avait il dit ca pour la perturber ? En tout cas ca marchait. Le Hollandais n'existait plus, ou plus tôt, depuis qu'elle l'avait fait brûlé vers Noël, elle n'avait plus entendu parlé de lui. Et il n'était plus apparu sur lesmers du monde des contes... alors ou était il ? Il était passé au range de légendes introuvables, que ce soit lui ou son capitaine.
"Le Hollandais Volant ?" La jeune femme lui jeta un regard suspicieux. "La dernière fois que je l'ai vue le navire brûlait Il a disparu, personne ne sait ou il est et ce n'est pas plus mal."
Wendy haussa les épaules.
"En tout cas, si vous avez besoin du Hollandais vous vous êtes trompé de capitaine. C'est Davy Jones qu'il faut aller voir dans ce cas, pas moi. Aux dernières nouvelles, j'ai encore un cœur.." ajouta elle avec un sourire amère
Heimdall se détourna d'elle et fixa l'horizon, comme pour voir au delà
« Le Capitaine du Hollandais Volant est mort. » dit il d'un air si convaincu qu'elle n'en douta pas une seconde. Un pincement se fit sentir en elle qu'elle écarta rapidement. « J'ai besoin de vous pour retrouver son bateau. Seul le Roi peut l'appeler à lui. »
Hum... pardon ? Aux dernières nouvelles... non, elle ne faisait pas ce genre de choses. Elle l’aurait su sinon, ca aurait pu lui épargner des mois de poursuites et de surveillance. Donc soit cet homme était mieux renseigné qu'elle, soit... il mentait.
"Ah."
Son ton terriblement pas convaincu devrait suffire pour qu'il comprenne le message.
« Le temps nous est compté. Nous devons partir sans plus attendre. » dit il en se tournant a nouveau vers elle, fixant Nana comme si il allait la faire disparaître a don tour. Visiblement il ne voulait qu'elle ! Immédiatement, elle se plaça devant sa chienne un air farouche sur le visage.
"Wow wow, tu calmes tes ardeurs tout de suite mon grand, je ne vais nul part sans Nana." Un sourire espiègle chassa sa première expression et elle lâcha d'un ton plus amusé : "Donc a moins que tu ne veuille qu'on ait un tête a tête en privé... elle reste avec nous."
L'absence de réaction d'Heimdall lui suffit comme réponse. Tranquillement, elle tourna la tête vers les pirates qui attendaient sur le quai.
"Et il va falloir que je leur dise quelques mots. "
Non parce que la son image allait en prendre un sacré coup sinon ! Heimdall hocha la tête comme pour donner son accord et Wendy s'approcha du bastingage pour grimper dessus, une main accrochée a un bout. Elle resta silencieuse un moment le temps que leurs baragouinement cessent avant de dire d'une voix claire et forte :
"PIRATES !" Zut, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait dire pour le coup. Allez, autant improviser. "L'heure est venue pour moi de partir a l'aventure ! Combattre les Ténèbres qui menacent nos Îles ! Et notre liberté ! Cet homme est venue me demander de l'aider et vais je refuser ? Non ! Alors restez vaillants jusqu’à mon retour et défendez ce pourquoi nous nous battons ! La liberté ! Le code ! Et l’Océan !"
Elle appercut Bekah qui arrivait, l'air totalement trempée.... Ah zut, vue qu'elle allait certainement venir avec elle elle ne pourrait lui confier le commandement...
"Je reviendrais vite, soyez sage !" ajouta elle avec un sourire moqueur avant de descendre du bastingage pour s'approcher de Rebekah qui grimpait difficilement a bord.
"Je t'expliquerai" lâcha la rouquine alors que Wendy haussait les épaules et se tournait vers Heimdall.
"Alors mon lapin, dis moi une chose... comment on vas a Storybrooke ?"
Aux dernières nouvelles, son navire a elle ne traversait pas les mondes. Le gardien leva son bâton et donna un coup sur le pont... créant soudain non loin d'eux un portail vers lequel ils se dirigèrent sans hésiter. Faut que j'arrive a me dégoter un truc pareille... pensa Wendy en s'accrochant au bastingage... jusqu’à ce qu'elle ouvre les yeux et qu'au loin, les cotes plates et mornes de Storybrooke n'apparaissent.
Phoebus Light
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
« fall deeper and deeper, the sirens are singing your song »
Lorsque l'on se retrouve seul, au milieu de nul part, on se retrouve inconsciemment à réfléchir, à propos de choses parfois même tellement insignifiantes. A ce moment-là, ce fut le souvenir d'Artémis en train de gentiment le disputer alors qu'il avait passé sa journée à repeindre l'une de leur demeure, il y a tellement longtemps maintenant. Elle n'avait pas forcément apprécié que le regard de toutes ses nymphes soient portées sur elle dans leur salle de bain. C'était une question de goût. Il avait oublié cet instant, qui lui revenait comme si il s'était produit la vieille, lui arrachant un sourire fugace, triste.
Apollon ferma les yeux. Il ignorait depuis combien de jours, de semaines peut-être, il se trouvait là. Si seulement les secondes s'écoulaient, puisqu'il lui semblait que le Temps n'avait pas la même emprise en ces lieux. Il avait remarqué, à un moment donné, il y a peut-être cinq minutes comme cinq heures, de ce détail. Selon son envie, le ciel passait de l’ensoleillement à l'obscurité, en une simple pensée. Cela l'avait intrigué, avant de le lasser. Il avait finalement opté pour la douceur de la lune, qui se reflétait sur les eaux, plutôt qu'à la lueur aveuglante du soleil. Il avait ainsi l'impression d'être observée par une lueur familière, lui rappelant pourquoi il ne devait pas abandonner.
Il n'avait pas eu la force de s'énerver, de se mettre à hurler, de tout détruire, même si les images de Neil perdant conscience dans ses bras se fiaient parfois un chemin dans ses pensées, elles se dissipaient très vite. Elles étaient effacées par toutes les autres plus heureuses, par cette nuit à la plage, par cette soirée au karting. Parles parties de jeu vidéo et par la folle aventure vécue avec Jules. Tout lui revenait par vagues, puisqu'il n'y avait rien d'autre à faire si ce n'était de se raccrocher à tout ce dont il se souvenait. Mais étrangement, Il avait conscience qu'ici, il ne pouvait rien faire. Qu'il ne servait à rien d'user son énergie à s'énerver dans le vide.
Le dieu soupira, rouvrant ses yeux sur le ciel étoilé au-dessus de sa tête. Il était arrivé sur l'eau, allongé sur le dos, se laissant porté parles petites vagues qui remuaient l'océan. Ce n'était pas désagréable, de simplement être là à voguer. Même si il en avait été perturbé, il se sentait apaisé d'une façon assez incompréhensible. Il ne cherchait pas à comprendre. Il avait déjà voyagé dans l'espace et le temps, il était retourné en enfance pendant un mois entier, il avait vu et vécu tellement que… ça ne l'étonnait même plus.
Il avait bien relevé la tête à un moment, simplement pour se rendre compte qu'il était seul. Le silence était même apaisant, participant à cette atmosphère de calme absolu. Il avait l'impression d'être entré dans une autre dimension, coupé de toute civilisation. C'était un sentiment étrange que d'avoir cette si grande impression de… de paix. C'était même presque anormal. Pourtant, il ne se sentait pas contrôlé, pas ensorcelé, rien qui ne pouvait être inquiétant. Non, il n'avait pas peur, il n'avait pas de doutes. Cette tranquillité lui rappelait celle de sa pièce de peintures, dans laquelle il se plaisait à aller lorsqu'il voulait un peu de quiétude.
Rien ne la perturbait. Si ce ne fut, soudainement, sans qu'il ne le remarque en premier lieu, ce murmure qui s'élevait à ces côtés, comme une berceuse chantonné à son oreille. Il se laissait envoûter par cette voix inconnue, n'en cherchant même pas la source. Il fut simplement distrait par un mouvement sous l'eau, furtif, passant sous son corps, faisant bouger l'eau autour de lui. A cet instant précis, il se sentit couleur légèrement vers le bas, ce long moment à simplement profiter d'être baladé sans faire le moindre effort prenant fin.
Il dû se mettre à nager sur place, secouant la tête, cherchant du regard ce qui avait pu perturbé sa sérénité, les sourcils légèrement froncés. Il eut envie de tenter d'appeler cette chose qui était venu s'inviter, sans que ce ne soit pour autant nécessaire. Une silhouette sortie de l'eau, le faisant d'abord reculer alors qu'elle apparaissait si près de lui. Il put distinguer son visage, brièvement, alors qu'elle lui souriait d'une façon qu'il considérait comme séductrice. Il ne put s'empêcher de rire, sûrement face à l'absurdité de cette scène, alors qu'elle replongeait en prenant ça pour un jeu. Elle l'éclaboussait, alors qu'il remarquait finalement sa… queue ?
Les légendes des sirènes étaient connues, plus qu'il ne le fallait selon lui. Elles étaient surfaites. Il les voyait comme des créatures en manque d'attention ne souhaitant qu'une chose : que l'on s'intéresse à leur personne, sinon elles finissaient par s'énerver et ce n'était pas beau à voir. Comme… toutes les femmes, quand on y pensait. Pourtant, malgré cet a priori, il ne se méfiait pas davantage. Elle avait l'air inoffensive, rien de pire que ce qu'il ait déjà pu combattre. A dire vrai, il s'attendait à tomber sur bien pire. Une sorte de calamar géant prêt à le dévorer, ou au moins quelque chose de venimeux, puisque cet endroit ne pouvait pas être totalement paradisiaque. Il était déçu, oui, légèrement. Bien qu'il ne pouvait nier sa beauté, c'était un fait, personne ne pourrait lui reprocher de la remarquer.
« Je suis désolé mademoiselle, mais je ne suis pas vraiment d'humeur à m'amuser. » lâcha-t-il avec un sourire alors qu'elle réapparaissait.
C'est là, avec la transparence de l'eau et son rapprochement loin d'être subtil face à lui, qu'il se rendit compte de l'absence de vêtements sur le corps de la jeune femme, relevant son regard bien vite après avoir noté ce détail. Ce n'était pas étonné, il s'agissait d'une créature marine, elle n'avait pas besoin de s'encombrer de telles choses, il n'avait simplement pas réfléchi à ça en la voyant apparaître.
Il n'eut même pas besoin de se forcer pour ne pas baisser les yeux lorsqu'il croisa les siens. Les traits de son visage avaient quelque chose d'envoûtant. Elle n'était qu'à quelques centimètres de lui et il avait tout le loisir de pouvoir la dévisager. Sa peau semblait infiniment douce, même si l'envie de la toucher n'était pas présente. Cela avait quelque chose de fascinant, il ne pouvait le nier, que de se retrouver face à quelqu'un dont la beauté vous submergeait. Il comprenait maintenant ce que le monde ressentait en le voyant (puisque Apollon est d'une modestie sans borne).
Il avait penché la tête sur le côté sans s'en rendre compte, hypnotisé par ses yeux qui le transperçaient. Elle plongea à nouveau, lui faisant reprendre conscience de la réalité et il s'écarta quelque peu, inquiété par cette apparition qui lui semblait à présent de mauvaise augure, les histoires qu'il avait lu lui revenant en tête.
« Ce fut un honneur de faire votre connaissance, mais j'ai des choses à faire ! »
Il ne voulait pas paraître impoli ou trop rude, il avait peur qu'elle le prenne mal. Elle venait peut-être pour l'aider, même si elle lui donnait plutôt l'impression de… le chasser. Le terme était plus approprié. Son instinct lui criait de s'enfuir. Ce qu'il tenta de faire, en vain, elle s'accrochait. A croire qu'elle avait eu un coup de foudre, mais ce n'était pas réciproque.
Seulement, elle eut la magnifique aider de ressurgir collée à lui. Entièrement, cette fois. Son simple tee-shirt ne permettait pas de laisser place au doute quant à la forme du corps de la sirène. Elle était bien trop proche pour qu'il puisse en faire abstraction. Déglutissant tandis qu'elle passait ses mains autour de son cou, il eut d'abord envie de se libérer mais se sentit comme figer. C'était assez surprenant comme approche, la demoiselle était entreprenante. Il se demanda un moment s'il n'était pas dans une sorte de rêve étrange, encore une fois, mais tout lui paraissait beaucoup trop réel. Vraiment très réel.
« Vous... »
Il n'eut pas le temps de protester. Son visage était collé au sien et maintenant, elle l'embrassait.
Sans passer par des tentatives de séduction préalables, elle s'était jetée à corps perdu dans ce baiser, ou c'était l'impression qu'elle lui donnait. La surprise fut la première chose qu'il ressentit. Il était enveloppé par toute sa douceur, toute sa tendresse, sans comprendre les raisons qui la poussaient à agir ainsi. Il eut le réflexe de se reculer, auquel elle mit fin en l'embrassant davantage, gardant ses mains fixées à son cou. Il était submergé par la passion qu'elle y mettait, se faisant embarquer dans cet échange ardent sans que son consentement ne soit demandé.
« Mon nom est Aglaopé… »
Les murmures étaient plus distincts, formant des phrases. Elles se répercutaient à ses oreilles comme une mélodie enchanteresse, lui faisant inconsciemment fermer les yeux. Il ne savait par quel phénomène elle arrivait à agir de la sorte sur lui, puisqu'il ne voyait pas comment une chose pareille pouvait se produire autrement.
« Regarde-moi… »
Oh, même si il l'avait voulu, il ne préférait pas, il n'aurait pas pu voir grand-chose dans cette position. Et il ne l'aurait pas vu elle. Des visions prenaient forme dans son esprit, prenant le dessus sur la présence de cette sirène. Il en était persuadé, elles ne pouvaient pas apparaître par hasard.
« Embrasse-moi… »
Apollon revoyait Neil, allongée sur le sable, le réveillant avec toute la douceur dont elle était capable. Il la voyait dans l'eau, dans une situation semblable à celle qu'il vivait, pouvait se remémorer de chaque mouvement des vagues contre son corps. Il ressentait le contact de sa peau contre la sienne, le contact de ses lèvres. Il se souvenait son odeur, son sourire, son regard. Il revivait de nouveau ce désir, cet abandon total de sa personne.
Il aperçut alors ce visage fin, entouré de cheveux bruns légèrement ondulés. Il voyait ce corps recouvert d'une toge en soie blanche. Sa main caresser cette joue rosie, sa bouche rencontrer la sienne. Il voyait le regard empli d'amour de Néphélé posé sur lui. Il ressentait son dévouement tout entier, cette confiance absolu, ce sentiment de protection.
« Aie confiance… »
Et ses yeux se rouvrirent, emplis d'une douleur sourde.
L'excitation avait laissé place à la répulsion. Un dégoût qu'il ne pouvait contrôler et un sentiment d'amertume avaient prit place, lui redonnant le contrôle nécessaire pour avoir envie de se dégager de son emprise. Le visage de la sirène était retourné à moitié dans l'eau, comme si elle cherchait à l'entraîner dans les profondeurs à ces côtés. Il tenta de bouger, sentant alors quelque chose de dur et de piquant transpercer la chair de sa nuque.
Sans grand étonnement, du sang commença à rougir l'eau si claire autour d'eux, tandis qu'il cherchait à s'écarter de la prédatrice. Un grognement s'échappa de sa gorge, tandis que ce qui semblait être des griffes ayant prit la place des ongles de la sirène s'enfonçaient encore davantage dans sa peau. Son cœur battait à une allure folle dans sa poitrine, entre l'exaltation restante et la colère grandissante qui s'emparait de lui. Il n'appréciait pas ce tour qu'elle jouait, cette façon qu'elle avait de le tenir comme une proie prête à dévorer.
Il tenta de lui assener un coup à l'aide de ses jambes, pour lui faire lâcher prise, sans réussite. Au contraire, elle ne fit que se montrer plus agressive, l'attirant davantage et lui faisant lâcher un râle de douleur. Face à cet échec, ressentant l'activité de ses pouvoirs bouillant dans sa poitrine, il n'hésita pas une seconde de plus. Il n'avait pas comme projet de finir en tant que repas pour poisson au fond de l'eau.
Une énorme détonation éclata aux oreilles de la sirène. Aiguë, assourdissante, telle une alarme d'urgence, elle se mit à résonner rien que pour elle. Si elle se permettait de se moquer de lui en le pensant si faible, il n'allait pas être gentleman en lui épargnant un peu de souffrance. Elle ne sembla pas apprécié cette sonorité soudaine, se détachant immédiatement de lui, lui permettant de s'éloigner à bonne distance.
Elle avait grogné avec une ferveur qu'il ne lui imaginait pas, lui laissant le plaisir d'observer sa dentition qui n'avait plus rien de parfaite. Ses dents étaient aiguisées comme des hachoirs, certainement prêtes à le dévorer. Les légendes s'avéraient donc vraies, il éviterait de se faire avoir la prochaine fois.
« C'est ça, va te cacher ! »
Il frissonna alors qu'elle replongeait, le laissant de nouveau seul à la surface. La quiétude précédente lui manquait, maintenant. Ce moment avait été d'une intensité particulièrement perturbante, mais il n'était pas triste qu'il soit terminé.
Pourtant, de légers remous se portaient jusqu'à lui, lui faisant porter son regard au loin. Malgré la distance, il pouvait voir sans mal l'agitation de l'océan. Poséidon n'était pourtant pas dans le coin. Les mouvements commençaient à être déroutants, lui faisant étouffer un juron.
Elle avait quand même pas appelé toutes ses amies pour la soutenir parce qu'elle était frustrée ? Elle était finalement peut-être pire que le poulpe qu'il s'imaginait.
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« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
| Conte : Dumbo ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Dumbo ☣ l'éléphant qui sait voler. ϟ
Ca faisait un moment que je me disais qu'il m'arrivait des trucs vachement flippants dans ma vie. Depuis que je l'avais rencontré, mon quotidien en avait pris un sacré coup. Avant, je débutais ma journée chez Granny. Il me suffisait de descendre l'escalier séparant ma chambre du café, afin d'y prendre mon petit déjeuner. Les vêtements n'étaient pas un soucis. Je courrais m'en acheter toute les semaines et je faisais laver ceux qui étaient sales. Pas de factures ou de soucis de ce genre, car les cartes de crédits étaient là pour ça. La vie était d'une facilité déconcertante.
Il n'y avait qu'un seul soucis. J'avais beau avoir des amis, des gens bien autour de moi, je n'avais pas la sensation d'être réellement entouré. Quand j'allais mal, il n'y avait pas une Robyn pour me remonter le moral. Quand je doutais, il n'y avait pas une Ellie à qui me confier. Et le plus dur dans tout ça, c'était qu'il n'y avait pas des bras forts et robustes pour m'entourer quand j'avais juste besoin d'un câlin. Mais depuis que j'avais ouvert mon coeur, ils étaient tous entrés dans mon existence et la vie était bien plus belle qu'avant. Sauf que parfois, il m'arrivait encore d'avoir mal, ou d'avoir le moral dans les baskets. Mais il fallait assumer.
J'avais un autre problème, sans doute un peu plus compliqué. C'était pas évident de sortir avec un mortel, et ça l'était encore moins avec un immortel. T'avais pas le droit à l'erreur quand tu choisissais ton homme. On aimerait tous que l'Amour qu'on éprouvait l'un pour l'autre serait le plus facile et le plus beau du monde. Mais quand on avait la sensation d'avoir trouvé son bonheur, on se disait qu'on ne méritait pas tant de joies et ça compliquait tout. On se mettait la pression, parfois ça craignait. On ne pouvait plus se laisser aller, du coup c'était loin d'être évident.
Il fallait avouer que trouver le bonheur, c'était pas chose facile, mais que ça nous procurait tellement de bonnes choses une fois acquis, qu'on devait se surpasser et laisser beaucoup de choses passer, afin de le conserver. Depuis que je le connaissais, je ressentais des trucs, c'était hallucinant. Pire qu'un drogue ! Je me disais souvent que j'avais eu beaucoup de chance de lui avoir plu, car sinon je n'avais aucune idée de ce que je serai devenue. Il était capable d'un simple rire de faire arrêter la Terre de tourner. Ses yeux, ses cheveux en pagaille, son cou de girafe... tout me rendait dingue chez lui.
Et puis un jour c'était arrivé, sans doute trop rapidement, mais ça ne nous avait pas empêché d'en profiter. Elle était entrée dans nos vie d'une manière spectaculaire, à la hauteur de l'être qu'elle était. La plus majestueuse de toutes les petites filles que la terre avait porté. Dans ma tête je l'entendais me murmurer des paroles, tel une mélodie. Depuis qu'elle était toute petite, ça me faisait ça. On était lié elle et moi. Je le savais, je le sentais, et ça me plaisait. J'ai redécouvert comment c'était que de ressentir des sentiments forts. Certains pensaient que c'était mieux de vivre sans, car on souffrait moins, mais ils mentaient. Il valait mieux en souffrir que de ne jamais les avoir ressentis.
Ca faisait déjà trois journées qu'Elliot était partit. A dire vrai ça allait bientôt faire deux mois. Mais on m'avait dit qu'on l'avait revu en ville. Il n'était pas venu me voir de suite et il avait disparu à nouveau. Ce n'était pas grave. Ca faisait partit des sacrifices pour avoir la chance de vivre à ses côtés. Il était un être merveilleux et spectaculaire. A côté de lui, je n'étais que Lily. Je le comprenais, je l'acceptais. Mais il y avait une chose dont j'étais désormais certaine. Quand il ré apparaîtrait, il allait devoir faire avec. Mortelle ou immortelle, même si ça serait ma dernière aventure, je la passerai à ses côtés. Qu'il le voulait ou non, je ne le lui laisserai pas le choix. Fini toutes ces attentes. Fini ces pleurs seuls dans le noir, prions pour qu'où qu'il soit, il aille bien.
« Madame Sandman ! » s'était un peu trop fort écrié un garde olympien en apparaissant dans mon salon.
J'en avais presque renversé mon verre de lait sur le canapé. Le voyant tout agité, je m'étais redressé, posant le verre sur la table basse et me dirigeant vers lui.
« Albert ? Alphonse, pardon... Alphonso ? »
« Gérard. » précisa t'il en reprenant son souffle, tandis que je posais une main sur son épaule. « Vous m'avez demandé de vous avertir si elle venait à quitter la ville. Ca y est, c'est fait. Elle est avec un sac à dos et il y a un bateau qui vient la chercher. »
« Ah non, ça non ! » m'écriai-je à mon tour tout en prenant Albe-phon-rard par le bras et en l'entraînant vers un meuble à l'entrée.
Dans la porte gauche se trouvait un sac à dos tout prêt. Il y en avait un dans diverses pièces de la maison et également au zoo. Je m'étais préparé à ce moment. Celui où quelqu'un saurait où était partit mon Elliot et où on jugerait bon de ne pas m'en avertir et me prendre avec. Je n'allais pas laisser passer cette chance de le retrouver. A peine mon sac à dos en main, que mon ami nous avait téléporté à proximité d'une jeune femme que je voyais de dos. Et à peine j'étais apparu là que je m'étais précipité sur elle pour attraper son sac à dos et lui retirer de force des mains.
« Tu ne pars pas avec ça ! Pas sans moi ! » lui dis-je tout en tenant son sac à dos dans ma main, tandis que le miens était sur mon épaule. « Je viens avec toi. Où que tu ailles. C'est non négociable. Ou alors tu vas devoir te passer de ce sac à dos. »
Je n'étais pas sûre de mon coup. Est ce que ça allait suffire ? Y avait-il un truc aussi important que ça dans son sac à dos pour qu'elle ne puisse pas partir sans lui ? En tout cas elle ne partira pas sans moi.
« Lily ? Mais qu'est ce que tu racontes ? » dit-elle étonnée, tandis que je pointais un doigt accusateur sur elle, tout en ne lâchant pas le sac de mon autre main.
« Tu vas encore partir sans moi. » répondis-je d'un air limite boudeur.
« Je pars chercher Elliot et Anatole. »
« C'est ce que je viens de dire. Tu y vas sans moi. Du coup, je viens avec. »
« Lily... »
« ... c'est bien trop dangereux. » la coupai-je. « Tu n'es qu'une faible mortelle sans défense et tu vas plus être un poids qu'une aide pour moi. »
« C'est pas... exactement ce que je voulais dire. »
« Mais c'est ce que tu pensais. Et si pour une fois tu pensais un truc du genre : Lily tu seras d'une grande aide, car tu me feras rire, sourire, m'émerveillera... »
« Je penserai toujours que tu es une personne extraordinaire. » me coupa t'elle à son tour, d'une voix douce.
« Eh ben ça ne suffit pas ! Une personne extraordinaire, on l'amène avec ! Ou alors ça ne veut rien dire... »
Elle voulait m'écarter... encore...
« Ca n'a rien à voir. Il est question d'un bateau fantôme et... je ne pense pas que tu aies la constitution nécessaire pour... survivre. » dit-elle en m'évitant du regard.
« Pour qui tu pars ? » demandai-je en la fixant droit dans les yeux.
« Eh bien pour Elliot, Anatole et Louise aussi. »
« Ah ah !! » m'exclamai-je en la pointant du doigt une nouvelle fois. « Tu as sortit Louise de quel chapeau ? Elle n'était pas dans ta précédente liste. Alors c'est pour qui que tu pars réellement ? Pas Elliot, parce qu'il sait se défendre... »
« Pardon ? Je ne te suis pas... » dit-elle d'un ton évasif tout en portant sa main à son cou, afin de toucher la montre à gousset qui s'y trouvait.
Je buggais quelques instants. C'était pas à Anatole ça. Ca devenait un peu compliqué. Secouant la tête, je revenais à mon idée de base.
« On a tous les deux un être aimé en danger ! Soit je pars avec, soit je t'empêche de partir. Et tu sais que j'en suis capable ! »
J'espérais qu'elle le savait, parce que moi je l'ignorais.
« Je ne peux pas te laisser faire ça. » dit-elle catégorique.
« Okay... Okay... » dis-je en reniflant et regardant ailleurs. « D'accord... si c'est ce que tu veux... mais ça sera à toi de lui expliquer. » reniflai-je une nouvelle fois. « Je ne serai pas là à votre retour. »
« Et où comptes tu aller ? »
« Ailleurs qu'ici. J'en peux plus... à chaque fois je me montre forte et je ne fais pas remarquer à quel point ça me fait mal. Mais dès que l'un d'entre vous part, sans moi, j'ai l'impression d'être abandonné. Et j'ai plus envie de revivre ça. T'as pas idée à quel point c'est douloureux de se sentir totalement impuissante quand les gens qu'on aime sont en danger et qu'on est mise à l'écart de tout ça. D'accord, je ne sais pas me battre et je n'ai pas de pouvoirs, mais Louise non plus. Robyn non plus. Jules non plus. Et ça ne vous empêche pas de les prendre avec ! »
« J'ai dit à Jules de rester ici. » précisa Ellie, tandis que je baissais les yeux sur sa montre à gousset.
« Eh ben c'est un idiot si il te laisse partir seul. Et cela explique peut-être pourquoi c'est Anatole que tu vas chercher et pas lui. En tout cas je pars chercher Elliot. Alors soit tu me prends avec, soit je ne reste pas ici une minute de plus. Je ne veux plus être mise de cô... »
Elle me coupa en me prenant dans ses bras, un peu maladroitement, mais son câlin était si tendre que son sac à dos m'en tomba des mains. Je la serrai à mon tour le plus fort possible tout en nichant mon visage contre son épaule. Je sentis une main me tapoter le dos lentement.
« On va déjà attendre l'arrivée du bateau. Ensuite, on avisera. »
Je hochais la tête, tout en faisant un signe de la main dans le vide. Puis une autre main agrippa la mienne et on fut téléporté sur le bateau. C'est là que je décidai de lâcher Ellie, et de regarder autour de moi si nos deux sacs étaient bien là. Ellie regarda elle aussi autour d'elle, avant de m'adresser un regard indigné.
« Je n'aurais pas cru ça de toi. » dit-elle réprobatrice.
« Tu ne m'as pas laissé le choix. »
Ellie croisa les bras. J'en profitai pour me tourner vers le garde olympien et lui adresser quelques paroles.
« Merci, c'était trop sympa. Dites bien au zoo qu'il faut nourrir les hippopotames cette fois ci. » débutai-je avant de regarder Ellie. « On en a des nouveaux ! » m'exclamai-je.
« Je ne t'adresse plus la parole. »
Me contentant de lui tirer la langue, je vis le garde olympien disparaître.
« Ellie Sandman et Lily Olyphant. » prononça une voix à quelque pas de nous. « Nous vous attendions. » ajouta t'il à l'encontre d'Ellie, avant de m'adresser un très léger sourire que je lui rendis rapidement avant d'aller le voir et de le prendre dans mes bras.
« Heimdall ! C'est cool d'être là aussi ! »
Je l'avais croisé quelque fois à Olympe quand je m'y étais rendu. Il était resté figé quand je l'avais pris dans mes bras, comme à son habitude, puis, il avait posé sa main libre dans mon dos. Juste posé en gros... Je m'étais reculé, avant de regarder qui était là. Il y avait un chien. Une jeune femme. Un chien. Une jeune femme. Un chien... il y avait un chien à bord ? Quelqu'un était au courant ? En fait, ça manquait d'équipage.
« On va où ? » demandai-je en croisant le regard d'Ellie.
En tout cas j'étais prête pour la grande aventure !
Elliot Sandman
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« Plonge au coeur de moi. Au fond de mes abîmes, de mes abîmes, dis-moi ce que tu vois. »
Je me réveillai en sursauts sur un rocher. L'océan m'entourait à perte de vue. Son eau bleu turquoise clapotait en vaguelettes contre la pierre brute qui me servait de piédestal.
Je venais juste d'affronter Phobos et je me retrouvais... là. Je n'avais aucune idée de combien de temps avait pu s'écouler. Bizarrement, malgré la raclée qu'il m'avait mise, je me sentais relax. Je me donnai de petites gifles histoire de me ressaisir. Non, il ne fallait pas que je me laisse engourdir. C'était peut-être ce qu'il cherchait.
"Il est où ? Il est où ce con ?" fis-je en me redressant d'un bond pour jeter des regards frénétiques aux alentours.
Je levai les poings, prêt à en découdre.
"Il est où ? Il est pas là."
J'avais trouvé la question et la réponse en même temps. Il m'avait juste emmené sur un rocher au milieu de nulle part. Croyait-il que ça suffirait à m'arrêter ? Il avait fait du mal à Cassie, aux Cavaliers, aux Déesses Magiques, à mes amies... Rien ne serait suffisamment fort pour me stopper. En tous cas, j'essayais de ne pas penser au fait qu'il avait très facilement réussi à venir à bout de moi. Ce n'était pas logique. J'étais censé être plus fort que lui, non ? En tant que créateur... "Qu'est-ce que je fabrique ici ? C'est où "ici" ?" me demandai-je à voix haute.
Pourquoi Bobos m'aurait-il envoyé dans un lieu paradisiaque ? Il travaillait pour un club de vacances, une agence de voyage ? Connaissant sa mère, ça n'aurait pas été étonnant mais bon... J'avais un peu de mal à l'imaginer débarquer en bermuda et jouer les animateurs en chantant "Y a du soleil et des nanas, darladiladada !"
"Elle est bonne au moins ?"
Pas sa mère, la mer. Sceptique, j'enlevai mes chaussures et chaussettes pour tremper un orteil dans l'eau bleu turquoise. Wouah... température idéale. Ca donnait envie de piquer une tête. Brusquement, un détail attira mon attention et je renversai la tête en arrière.
"Il faisait pas jour avant ?"
La nuit venait de tomber d'un seul coup et les étoiles piquetaient un ciel d'un noir d'encre et se reflétaient dans l'océan bleu sombre, me donnant l'impression de pouvoir plonger dans l'univers. D'ailleurs, je ne m'en privai pas. Après tout, l'océan me tendait les bras. Je pris mon élan avant de sauter en boule dans l'eau, histoire de créer une "bombe". L'eau me revigora tout à fait et je commençai à faire l'étoile, allongé sur l'onde calme, parmi les autres astres qui me saluaient en scintillaient tout là-haut.
"Bon, c'est pas tout ça. Mais j'aimerais bien rentrer maintenant."
Je rejoignis mon rocher solitaire, avisant de tous côtés en quête d'une échappatoire. Cet endroit était tellement insensé que pour un peu, je n'aurais pas été étonné de découvrir une porte au milieu de l'eau, avec le panneau "sortie" en vert clignotant. Mais rien. Il fallait que j'apprenne à ralentir mon imagination.
En me retournant, je découvris une silhouette féminine et sursautai. La jeune femme avait les bras croisés sur le rocher, le reste de son corps était immergé.
"Wow !"
Ce n'était pas un peu stupide de prononcer ce genre d'onomatopée devant une jeune femme ? Surtout qu'elle n'était pas super belle. Ce n'était pas un thon non plus, disons juste qu'il y avait mieux. "Euh... salut." fis-je avec un sourire forcé. "Tu es perdue aussi ?"
Sans répondre, elle esquissa un petit sourire timide et se redressa quelque peu sur le rocher, comme si elle humait l'air autour d'elle avec délectation. Je m'aperçus alors qu'elle était nue mais que fort heureusement -ou pas- ses longs cheveux noirs et mouillés cachaient sa poitrine.
"Vous êtes un homme." remarqua-t-elle.
Le ton de sa voix était étrangement mélodieux. Je clignai des yeux et me ressaisis rapidement.
"Euh... ouais. Et toi tu es une f..."
Le dernier mot mourut sur mes lèvres alors que des nageoires s'élevaient juste derrière elle. Oh... une copine de Melody ? Non attendez : ne me dites pas que cette sardine s'est associée avec Phobos pour me jouer un sale tour ? En fait, à la réflexion, ça me semblait parfaitement sensé. En plus, la sirène qui se trémoussait non loin avait un petit air à ma cousine. Décidément, les sirènes étaient toutes des thons.
"D'accord..." fis-je tout en préférant rester à une distance raisonnable de la créature. "Par hasard, tu connaîtrais pas une sirène qui s'appelle Melody et qui fait toujours la gueule ?"
Elle secoua lentement la tête avec l'ombre d'un sourire enjôleur. Ok, elle était peut-être légèrement plus sensuelle que la fille de Poséidon. Mais juste un peu.
"Je m'appelle Piscinoé." déclara-t-elle d'un ton suave.
Je la fixai avec des yeux ronds. Puis, ce fut plus fort que moi : j'éclatai de rire. Non vraiment, ce nom ce n'était pas possible. Sa grande soeur s'appelait Pisciculture ? Je plaquai une main contre ma bouche tout en continuant de m'esclaffer. Au bout de quelques instants, je parvins à me calmer.
"Désolé. C'est pas contre toi." fis-je en réprimant des spasmes nerveux. "Mais tes parents ont vraiment été durs. Remarque, mon second prénom c'est Eustache. Niveau nom pourri, tu as de la concurrence."
Piscinoé esquissa un irrésistible sourire avant de se laisser glisser dans l'eau parsemée d'étoiles. Seules sa tête, ses épaules ainsi que le haut de sa poitrine étaient apparentes.
"Tu me rejoins ?" demanda-t-elle.
Je déglutis avec peine. C'était le moment de définir si j'étais plus Iron Man ou Spiderman. Tony Stark n'aurait jamais dit non pour passer du bon temps en charmante compagnie, mais Peter Parker était fidèle à MJ, ou Gwen Stacy, tout dépendait de l'époque. L'image de Lily s'imposa à mon esprit et je résistai de toutes mes forces, malgré le regard hypnotique de la sirène.
Alexis aurait été tellement fière de moi ! Pétunia m'aidait dans l'adversité.
La sirène m'observa sans comprendre et finalement, se laissa couler. Oh... cela avait été si facile ? Malgré tout, je restai sur mes gardes.
Je laissai échapper une exclamation incrédule en sentant de l'eau heurter mon dos en vagues successives. Je pivotai sur mes pieds nus et découvris Piscinoé, en contrebas, dont les nageoires battaient l'onde. Elle rit en voyant mon air déconfit.
"Ah ouais. Ca t'amuse de m'imposer un concours de tee-shirt mouillé ?"
Histoire de lui en boucher un coin, je plaçai une main devant moi et un jet d'eau s'en échappa, visant la sirène en pleine tête. Elle poussa un cri surpris avant de s'esclaffer de nouveau.
Je reçus une autre vaguelette dans le dos. Je me tournai de nouveau et aperçus une jeune femme rousse à la peau pâle. Elle ricana.
"C'est ma soeur, Leucosie." précisa Piscinoé tout en passant ses mains dans ses cheveux trempés, tout en bombant la poitrine.
Plusieurs informations passèrent dans mon cerveau à cet instant précis : premièrement, Leucosie, ça faisait vraiment maladie des globules, Piscinoé avait du bol en fin de compte de s'appeler comme ça. Deuxièmement, quand la sirène brune s'était redressée en repoussant ses cheveux, j'avais distinctement vu deux collines émerger des profondeurs. Un bug cérébral s'ensuivit, mais ce ne fut rien après ceci :
"Elle non plus n'a jamais vu d'homme." ajouta Piscinoé d'une voix chantante.
"Ah." fis-je, à court de mots.
Elles me tournaient autour comme si j'étais un naufragé prêt à se faire bouffer par des requins. En plus ces deux-là avaient clairement la dalle. Oh misère... Pourquoi ça tombait sur moi ? Je rassemblai tout mon courage pour articuler :
"Ecoutez les filles : c'est vraiment sympa toute cette attention que vous me portez, mais je suis pas trop... hem... intéressé."
Je n'avais vraiment pas envie de faire mumuse avec des femmes-poissons. Je n'étais pas zoophile. Et puis même ! J'étais marié ! Pourquoi cette information venait en second lieu dans mon cerveau ? Il fallait que je fasse un contrôle technique de mes neurones, ça devenait grave.
"Rejoins-moi." murmura Piscinoé, imperturbable.
Elle tournait en boucle comme un disque rayé ou quoi ? Je restai fermement campé sur mes positions, au sommet du rocher, si bien qu'elle s'approcha pour se mettre au bord et lever sa main au niveau de son oeil pour me faire signe d'avancer.
"Viens..." chuchota-t-elle. "Viens..."
Sa voix était entraînante, vibrante... Elle s'insinuait à l'intérieur de ma tête. Je remuai la nuque et résistai de plus belle. Alors, la sirène afficha une moue attristée.
"J'ai quelque chose à te dire."
Après tout, que risquais-je vraiment ? Même si j'ignorais où je me trouvais, j'avais toujours mes pouvoirs. Si elle s'avérait trop collante, je pouvais lui donner un petit coup de foudre. Je roulai donc des yeux et me penchai vers elle, mais pas trop. "Vas-y, je t'écoute." fis-je, sur le qui-vive.
Une expression triomphale se dessina sur son visage lisse alors qu'elle prenait son élan pour bondir vers moi. Dérouté, je perdis l'équilibre. Elle captura mon visage entre ses mains et m'embrassa passionnément. L'instant d'après, je plongeai dans l'eau. Elle me laissa remonter à la surface et interrompit enfin son baiser. Hébété, je sentis d'autres nageoires me frôler. Leucosie apparut et glissa vers moi pour m'arracher à sa soeur et s'emparer de mes lèvres à son tour. J'avais l'étrange impression de n'être qu'un jouet entre leurs mains et en même temps, je me sentais extrêmement serein. Une part de mon cerveau m'intima qu'il s'agissait d'un piège, que leur bouche secrétait sûrement une substance anesthésiante. Je tentai de m'écarter d'elle mais je me sentais bien trop mou, dépourvu de volonté.
"Tu vas venir avec nous." murmura Piscinoé d'un ton assuré et caressant.
"N... non..." rétorquai-je mollement.
Lily était omniprésente dans ma mémoire. Je ne voyais qu'elle. Alors, je tentai l'impossible : je me téléportai plusieurs mètres plus loin. Et aussi incroyable que ça pouvait l'être, j'avais réussi ! Je barbottais à quelques encablures, affichant un grand sourire que je perdis bien vite en constatant que les sirènes n'étaient pas surprises de ma prouesse. Elles braquèrent aussitôt leurs regards sur moi. C'était carrément flippant.
Bientôt, je sentis deux mains glacées se poser sur mes épaules, puis faire pression dessus. S'agissait-il d'une troisième créature aquatique ? J'eus le bon sens de retenir mon souffle alors qu'elle m'entraînait de force dans les profondeurs de l'océan. Je tentai de lutter en usant de mes pouvoirs mais j'avais l'impression qu'ils m'écrasaient au lieu de m'aider. La pression de l'eau était de plus en plus dense. On descendait beaucoup trop vite ! Une multitude de bulles s'échappa de ma bouche alors que je me débattais, en vain. Si je ne faisais rien, j'allais étouffer ! Je n'avais pas très envie de vérifier si je serais capable de me régénérer ensuite.
J'eus de nouveau l'idée de me téléporter, mais contrarié par la pression ambiante, je ne réussis à apparaître seulement que quelques mètres plus haut, toujours sous l'eau. La sirène -une blonde cette fois- m'attrapa par la cheville et essaya de m'entrainer de nouveau par le fond. C'était une véritable obsession, ma parole ! Je me débattis de plus belle mais l'apnée se faisant de plus en plus difficile, je rassemblai mes pouvoirs pour former une boule chaotique à l'intérieur de moi. Elle était très désordonnée et je n'avais pas le temps de me concentrer davantage. La boule d'énergie s'échappa de moi et se transforma en impulsion aquatique qui se répercuta en écho dans les alentours, provoquant un son profond dans le monde du silence.
Surprise, la sirène me lâcha et m'observa avec une expression de poisson rouge. Pendant quelques secondes, ce fut le calme plat, puis l'impulsion retourna en moi. Fermant les yeux, je la libérai une seconde fois, la projetant à plus forte densité pour qu'elle ne revienne plus.
Je soulevai les paupières et me dépêchai de remonter à la surface. J'inspirai à pleins poumons, la respiration sifflante. Plus aucune trace de sirènes aux alentours. L'impulsion leur avait donné une bonne leçon. Ouf !
Je repoussai mes cheveux trempés qui me tombaient devant les yeux et les plissai en apercevant une silhouette flotter non loin. Ca n'était pas une sirène. Ca ressemblait plus à un grand espadon blond.
"Tiens tiens... j'ai chopé un gros poisson, on dirait." commentai-je, le souffle saccadé, en reconnaissant Apollon.
Je n'étais pas spécialement content de le voir, mais j'étais soulagé de ne pas être seul dans cet endroit. Après l'Australie, le coin ne me semblait guère plus hospitalier.
Rebekah Stormborn
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YOU MAKE ME WANNA DIE
I'LL NEVER BE GOOD ENOUGH
AND EVERYTHING YOU LOVE
WILL BURN UP IN THE LIGHT
EVERY TIME I LOOK INSIDE YOUR EYES
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| Conte : folklore germanique & légendes phéniciennes. | Dans le monde des contes, je suis : : une nixe, la fille du Léviathan.
Z’ééétaient chouettes les filles du bord de meeer ! … Z’ééétaient chouettes pour qui savait y faiiire ! ... Une chanson pas très très innocente résonnait dans ma tête encore embrumée par le sommeil. Le réveil était difficile. Et douloureux. J’avais un de ces maux de crâne à vous faire exploser les tempes. Au menu du jour : bouche pâteuse, muscles engourdis, supplément gros trou noir à la place des souvenirs. Pas vraiment digeste. L’addition était salée. Un grognement m’échappa lorsque je portai une main à mon front. Mes paupières papillonnèrent le temps que je m’habitue à la luminosité. À en croire la migraine de compétition que je me tapais, la soirée de la veille avait été bien arrosée. Enfin à ce niveau-là, j’aurais plutôt dit imbibée. Je m'étais pris une sacrée cuite. Une murge d’anthologie. Depuis mes retrouvailles musclées avec Teach, j’étais obligée de me rendre ivre morte pour parvenir à m’endormir paisiblement. Ou plus exactement, pour tomber dans le coma. Ce mec allait me tuer. Bref. C'était un de ces matins où l’on prenait de bonnes résolutions qui ne duraient que jusqu’au soir suivant. Le fameux “plus jamais une goutte d’alcool”. La bonne blague. Personne n’y croyait. Encore moins les pirates. J’étais presque sûre qu’il y avait un article dans le Code de la Piraterie au sujet du taux minimal d’alcoolémie autorisé (non non, pas maximal). Une légende urbaine racontait qu’un forban avait une fois été pris en flagrant délit de sobriété. Il avait écopé d’une semaine aux fers à s’enfiler des bouteilles de rhum. Mais ce n’était qu’une légende. Un pirate sobre, c’était biologiquement impossible.
Un ronflement peu élégant m’indiqua la présence d’une personne sur ma gauche. Je tournai lentement ma tête lancinante. Il me fallut environ quatre grosses secondes pour que l’information arrive jusqu’à mes neurones encore bourrés. Allongée à côté du moi, une jeune blondinette aux joues rosies dormait comme une souche. De ce que je voyais, elle n’avait pas l’air très habillée, voire pas du tout. Un peu plus loin, étendue sur le sol dans une position insolite (c’était possible d’avoir les jambes dans cet angle-là ?), une brune roupillait tout autant. Nue elle aussi. Qu’est-ce que c’est que ce bor-... Je fus alors prise d’un doute et soulevai le drap. J’étais toujours vêtue. Le soulagement. Je n’étais pas certaine que ce soient mes vêtements, mais peu m’importait. Soudain, je sentis que l’on trifouillait avec énergie dans mes cheveux. Je me retournai et perdis au moins deux grammes d’alcool dans le sang d’un coup : un énorme porc (au sens propre du terme hein) était en train de fourrer son groin dans ma tignasse. Entortillée dans les linges, je me débattis comme un beau diable pour m’en dépêtrer. Hey laisse ça tranquille tu veux ?! On a pas élevé les cochons ensemble à ce que je sache ! … Sans vouloir te vexer.Wooow ça tangue. Je m’étais redressée trop précipitamment. Heureusement, mes années passées sur des mers déchaînées me garantissaient un pied marin à toute épreuve. Je réussis à descendre du lit et, cahin-caha, je me dirigeai vers la sortie. Je ne voulais pas savoir ce que fichait ce jambon sur pattes ici. Je ne voulais pas non plus apprendre la raison de ma propre présence dans cette chambre. J’aurais parié un galion espagnol qu’il valait mieux ne rien savoir. Tandis que je m’agrippais au mur telle une moule à son rocher, la porte s’ouvrit avec fracas sur un gars encore plus gras que le porc derrière moi. Oooh ma tête.Les bruits forts me faisaient un mal de chien. Comme si un marteau me fracassait la tronche. Ahoy mes jolies ! Je viens pour la tournée du matin, je veux un réveil agréable ! L’enfoiré. Sa voix tonitruante avait l’effet d’un trente tonnes percutant mon crâne à vive allure. Et il continuait à gueuler ce sombre connard ! J’oscillai jusqu’à sa hauteur. Son débit de paroles était impressionnant. Il n’arrêtait pas de jacter. Mais il va la boucler oui ?! De tout mon poids, je lui envoyai en coup d’épaule qui l’éjecta contre le mur. Emportée par la force de mon mouvement, je manquai de tomber à la renverse. On écarte les pieds, on ouvre les bras… voilà c’est bon. On bouge plus. Pas tomber. Je repris ma route jusqu’à la porte. Afin de bien négocier ce virage dangereux, je m’accrochai à l’encadrement. Ma manœuvre fut stoppée par un nouveau-venu. C’est open bar ici ou quoi ? Lâchez-moi la grappe. A travers mes yeux vitreux, je distinguais un vieux pas jojo. Il voulait aller dire bonjour au papier-peint lui aussi ? Je le contournai et passai mon chemin. Eh c’est toi qui l’as mis dans cet état ? Je freinai et jetai un coup d’œil blasé derrière moi. Le papy me montrait l’autre gros lard complètement KO. Donc ils avaient tous décidé de me pourrir la journée, c’est ça ? Ils s’étaient passé le mot, ce n’était pas possible autrement. Heu possible ouais. Puis je tournai les talons afin d’entamer la descente périlleuse des escaliers. Soyez sympas petites marches, dansez pas la macarena merci. Sinon, c’était mon estomac qui allait se trémousser, et ça ne serait pas être beau à voir. Reviens immédiatement ! T’as abimé un de mes plus gros clients ! Ça, je n’en doutais pas un instant. C’était difficile de faire plus “gros”. Tu vas devoir rembourser les dégâts ! Certains mots avaient le don de me faire dessaouler aussi sec. “Rembourser” en faisait partie. La lucidité me revint en un éclair. Je dévalai l’escalier et détalai à travers la salle de réception déjà bondée. Poussez-moi excusez-vous ! Ou alors était-ce l’inverse ? J’étais encore un peu pompette. Arrivée dans la rue, je continuai ma course en faisant le plus de détours possible. Rien à faire, le propriétaire du bordel (ça ne pouvait être que lui) avait lâché ses molosses à ma poursuite. Ce n’était pas d’eux dont j’avais peur, mais de la note épicée que j’allais être forcée de payer. Et comment vous dire que… je n’avais pas un rond. Pourtant ce n’était pas faute de piquer dans les caisses par-ci par-là.
La tuile. J’avais tracé sans trop me préoccuper de la destination. Mes pas m’avaient menée malgré moi sur une falaise. En contre-bas, les flots léchaient des aiguilles rocheuses. Les gros bras du patron m’avaient retrouvée et s’approchaient de moi, l’air patibulaire. Je n’avais pas cinquante solutions. Aux grands maux les grands remèdes. J’attendis qu’ils ne soient plus qu’à dix mètres de moi pour leur lancer un sourire goguenard. Souvenez-vous de ce jour comme celui où vous avez failli capturer la Tornade. Je me permis l’audace d’une courbette. Je leur annonçai ensuite d’un geste de la main vulgaire mais explicite : Ciao les nazes ! Sous leurs regards ébahis, je sautai dans le vide. Dans un léger clapotis, je fendis la surface de l’eau en un plongeon impeccable. On a la classe ou on ne l’a pas. La mer m’enveloppa de son étreinte maternelle. Je me sentais revivre à chaque baignade. J’étais chez moi, dans mon repère, mon refuge. Le sanctuaire sur lequel je pouvais toujours compter, quoi qu’il advienne. Lorsque j’émergeai de nouveau, je me mis sur le dos, laissant le soleil matinal réchauffer mon visage. Je voguai ainsi pendant plusieurs minutes. C’est pas le Walrus là-bas ? On dirait qu’il va lever l’ancre… pourtant Wendy m’a pas dit qu’on partait en balade. Intriguée, je nageai jusqu’au port. Une fois que je fus sur les quais, trempée des bottes au bandana, je me frayai un chemin parmi la foule agitée. A force de jouer des coudes (et des dents, à l’occasion), je parvins enfin au bateau de la p’tite reine. Celle-ci dut être surprise de me voir aussi ruisselante d’eau. L’heure n’était pas aux explications, ma migraine ne me permettant pas d’aligner de grandes phrases. Puis mes souvenirs restaient confus. Ma mémoire ressemblait actuellement à une bouillabaisse. Je t'expliquerai, lui grommelai-je en me hissant laborieusement à bord. Vous avez déjà essayé de grimper sur un navire alors que vous avez plus de rhum que de globules rouges dans les veines ? Eh bien je peux vous assurer que ce n’est pas fastoche. Salut Nana ! L’ange gardien de la Reine s’était suffisamment habitué à moi pour me laisser lui tapoter la tête. On n’en était pas au stade des gros câlins, mais elle semblait m’accepter de plus en plus. Le monde ressemblait encore un peu à du coton pour moi. Aussi m’engouffrai-je sans plus tarder dans la cale pour me remplir la panse. Un bon petit-déjeuner m’aiderait à décuver. Quand je remontai sur le pont, armée d’un bol de café et d’une boîte de gâteaux secs, mon cerveau planta. Soit je délirais sévère, soit c’était bel et bien les côtes de Storybrooke qui s’étalaient en face du Walrus. Je crois que je vais aller me recoucher. Ce ne fut qu’à ce moment-là que je remarquai un homme en armure. Je me tournai vers la miss Darling. T’aurais pu me prévenir qu’on avait de la visite. D’un pas encore incertain mais beaucoup plus assuré que sur la terre ferme, je vins à la rencontre du chevalier du zodiaque. Je l’inspectai d’une moue suspicieuse, étudiant son accoutrement dans les moindres détails. T’as pas chaud avec toute cette ferraille ? Pour accompagner mes propos, je cognai mon doigt contre son plastron pour le faire résonner. Hm, ça sonnait creux là-dedans. Le gars ne broncha pas d’un iota. Pas bavard le coco. En plus ça va rouiller avec le sel… Toujours aucune réaction. J’aurais eu plus de discussion avec le cochon de la maison close. Tu t’es déjà pinté au point de te réveiller sans savoir où tu es ? Tu devrais essayer, c’est marrant et ça décoincerait peut-être le balai que t’as dans le… Le bonhomme me fixa de ses yeux ambrés. Ce n’était pas un rigolo lui. Par mesure de sécurité, je préférai enclencher la marche arrière vers Wendy. Il est limite flippant ton nouveau pote. C’est bien ton style tiens.
Aux abords de Storybrooke, deux filles inconnues au bataillon apparurent sur le pont. Apparemment, elles connaissaient le type sorti tout droit d’un remake du Roi Arthur. Ou alors la brunette faisait partie de ces personnes bizarres qui prenaient dans leurs bras de parfaits inconnus. Je détestais cette sensation d’être la seule à ne pas connaître tout le monde. J’avais l’impression d’être téléportée dans un film dont je n’avais pas suivi le début. Et là, on penchait plus vers la complexité du Seigneur des Anneaux qu’un épisode de l’âne Trotro. Très désagréable. De plus, mes méninges qui fonctionnaient au ralenti n’aidaient pas des masses. Est-ce que Wendy s’était lancée dans l’organisation de speed dating maritime ? Pourquoi n’étais-je jamais au courant des nouveautés ? On ne me disait jamais rien. Le département de communication laissait sérieusement à désirer chez les pirates. Il faudrait penser à embaucher des gens compétents. Un journal, une petite annonce dans un haut parleur, un mail, une alerte Facebook, un wizz, un pigeon voyageur ou ce que vous voulez, ce n’était pas compliqué. Il fallait croire que si. Perplexe et la tête encore dans le brouillard, je me contentai d’enfourner à un rythme régulier les biscuits dans ma bouche. De temps en temps, une lampée de café venait faire varier la symphonie des crunch crunchpar un slurp en la majeur. Ma chemise et mon pantalon me collaient fraîchement à la peau. Je priais pour que notre destination ne soit pas trop froide, sinon j’allais me transformer en Mister Freeze. Cette journée puait clairement la mouise. Ou peut-être était-ce ces taches non identifiées (et à l'origine douteuse) sur mon haut...
Emi Burton
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski
« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
En un instant, tous mes sens étaient en éveil. Plus aigus, plus perçants qu'ils ne l'avaient jamais été. Dans ces moments de grand danger, notre subconscient sélectionne dans cette symphonie aux notes mortelles celles qui nous sont destinés. Je sentais la gorge serrée, que cette fois-ci, c'était pour nous. Et il y avait eu un fracas énorme, assourdissant, un jaillissement de terre et de fumée. Puis, c'était le néant. Quelques minutes auparavant, je me trouvais dans le Sir Simon Hotel, notre colocation, aux côtés de Louise qui m'avait rendu visite. Elle était notre voisine d'en face. Heureusement, en dehors d'un fantôme qui espionnait les jeunes femmes sous leur douche, il n'y avait personne d'autre ce jour là. Vaiana avait franchis le seuil de la porte et l'explosion avait eu lieu.
Ouvrant les yeux, je découvrais face à moi une forêt qui sentait le soufre. A moins que c'était encore l'odeur de la maison cramée qui m'empressait les poumons. Ce lieu semblait avoir été laissé à l'abandon pendant de très nombreuses années. Je distinguais au loin une voiture dont les vitres et les portières étaient brisées, des maisons en bois fissurées et des arbres qui étaient tombés. Je ne reconnaissais pas l'endroit. La nature avait repris ses droits sur cette terre. Tandis que je me relevais, une sensation nouvelle s'était emparé de ma personne, ce qui eu pour effet de me faire vasiller. Quelque chose au fond de moi me réchauffait et encombrait mon être. La chaleur d'un poison que je sentais s'infiltrer au plus profond de mon corps. Il traversait mes veines, se frayait un chemin jusqu'à mes organes interne. Mes sens étaient une nouvelle fois en alerte et luttaient contre cette menace que je ne voyais pas et que je pouvais seulement ressentir.
Puis, quelque chose attira mon attention. Louise était là, au loin, étendue sur l'herbe. J'avais d'abord voulu me lever, mais la douleur était trop vive. Je m'étais du coup contenté de ramper jusqu'à elle, posant une main tout contre mon ventre pour faire passer ce mal et me mordant les lèvres afin de ne pas hurler. Une fois à ses côtés, je m'étais assuré qu'elle respirait encore, puis j'avais fait le nécessaire pour la mettre dans une meilleure position, lui laissant le temps de récupérer. Elle dormait, elle n'était pas morte. Ca allait me laisser le temps de me remettre de ma blessure interne.
Pendant les heures qui s'étaient écoulées, je m'étais retrouvé à cracher plusieurs fois. Un mélange de salive et de sang. La douleur lancinante n'était rien en comparaison de l'étrange élancement intensément douloureux dans ma poitrine. Mes vaisseaux sanguins à mes tempes étaient gonflés et pulsaient avec un battement sourd, que je ressentais et qui sonnait comme le roulement de tambour de la mort. Je devais rester éveillé et laisser mon corps se réparer par lui-même. Si elle avait été éveillée, elle aurait sans doute pu m'aider, mais je ne pouvais pas lui demander une telle chose. Il suffisait d'attendre et ça guérirait. Après tout, ce n'était qu'un mauvais moment à passer.
Quelques nouvelles heures d'attente. Je m'étais réveillé en sursaut et Louise n'était plus à côté de moi. J'avais le front couvert de sueur, mais la douleur dans mon ventre avait disparue. Des bruits de pas provenaient de derrière moi. Je m'étais redressé et j'avais tourné du mieux que je pouvais la tête, voyant Louise arriver. Elle allait bien, elle était debout et semblait en bonne santé. Juste derrière moi se trouvait sa veste roulée en boule. Elle avait dû prendre soin de moi pendant que je dormais. Je n'avais rien sentis, j'étais totalement KO.
« Doucement, tu as été... malade. Comment tu te sens ? » me dit-elle en me faisant me rallonger.
Je m'étais laissé faire, passant mes mains dans mes cheveux pour les ramener en arrière et essuyant la sueur sur mon front. Le Soleil se cachait derrière le ciel gris. C'était un temps à pluie, mais l'herbe n'était pas humide. Louise me proposa de l'eau qu'elle était partie chercher. C'était sans doute ce qu'elle avait fait pendant que je dormais. Me redressant délicatement pour ne pas avoir la tête qui tourne, j'avais pris l'eau et j'en avais bu une gorgée. Au début ça avait eu pour effet de me faire tousser. Puis à la seconde gorgée c'était passé.
« Merci... » lui murmurai-je en tentant d'observer une nouvelle fois les alentours, adossé sur mes coudes.
« C'est toi qui nous a amené ici ? Où est ce qu'on est ? » me demanda t'elle.
C'était une bonne question. Je n'avais en souvenir que l'explosion, puis mon réveil. Aucune idée de ce qui s'était passé entre, même si je me doutais de qui était responsable de tout ça. Le souvenir de Vaiana dans le salon me revins et j'espérais qu'elle allait bien.
« On a disparus... emporté par l'explosion. » articulai-je en me redressant totalement et en m’asseyant. « J'ai aucune idée d'où on se trouve. »
Est-ce que j'avais bien fait de lui prendre la main pendant l'explosion ? Est-ce qu'elle était en sécurité avec moi, ici ? Et surtout... où étions nous ? Je n'avais aucune idée de quels dangers on allait rencontrer. Phobos n'était sans doute pas ici. Il s'était contenté de nous abandonner là, pensant que le poison nous tuerait et que ça suffirait. Il n'avait peut-être pas tord, car la douleur reprenait. Après avoir laissé échapper une grimace, j'avais tenté de me relever.
« Aide-moi, s'il te plaît. On ne doit pas rester ici. » lui dis-je en lui tendant la main.
Elle était têtue, car au lieu de m'aider à me relever, voilà qu'elle tentait une nouvelle fois de m'allonger.
« Ta ta ta, pour le moment tu reste couché et tu évite de me mourir entre les pattes. Je ne sais pas ce que tu as mais... Ce n'est pas naturel, sinon je l'aurai guéri. »
Elle avait observé ses mains avant d'en poser une sur mon torse et sans doute d'activer son pouvoir. Je ressentais quelque chose me traverser et entrer dans ma chair sans pour autant me faire mal. Ca circulait dans mes veines, ça se frayait un chemin tout le long de mon corps. C'était une douce chaleur, bien plus agréable que la brûlante que je ressentais jusqu'à présent. J'en avais laissé échapper un sourire. Elle avait un don incroyable que je n'arrivais pas à expliquer. Posant ma main sur la sienne, je lui avais fait comprendre que ça allait déjà mieux. Elle ne pouvait pas me guérir, mais ça atténuait sacrément la douleur.
« C'est bon, là on peut y aller. » dit-elle en m'aidant à me lever.
Une fois debout, j'arrivais à tenir sur mes jambes, mais ça n'allait pas être évident de parcourir une grande distance. En espérant qu'on trouverait quelque chose à proximité, qui pourrait nous éguyer sur l'endroit où on était et comment on pouvait rentrer. Je ne ressentais rien de bon ni de mauvais à côté de nous.
« Tu as de la famille ? Comme des frères et soeurs, tout ça... ? »
Sa question me laissa perplexe. Est-ce que j'avais encore de la famille aujourd'hui ? On avait marché quelque mètres afin d'arriver devant la voiture. Une fois fait, Louise avait tenté de l'allumer, mais la clé sur le contact, tournait dans le vide. J'en avais profité pour m'adosser contre le véhicule, quand tout à coup, le temps venait de changer. Le ciel gris s'était transformé en un ciel bien plus sombre. Il faisait nuit et la température avait diminuée. Ce n'était vraiment pas normal...
« Tu as remarqué quelque chose en allant chercher de l'eau ? » l’interrogeai-je en observant le ciel sur lequel quelques étoiles venaient d'apparaître.
« A part que tu n'as pas répondu et qu'on manque cruellement de Arlequin ? Non pas grand chose.. » dit-elle après avoir jeté à son tour un oeil vers le ciel.
Elle s'interrompit et me regarda avec un air des plus intéressés.
« Tu peux pas en faire apparaitre par le plus grand des hasards... ? »
Un léger sourire s'était dessiné sur mon visage. J'aurai voulu lui répondre que oui et faire cela pour elle, mais ça m'était impossible...
« Il n'y a pas grand chose ici, a part ce grand... lac, ou cette mer je ne sais pas, la ou j'ai pris l'eau. Tu veux qu'on y aille ? »
...cela dit, en fouillant bien dans mes poches, il y avait surement quelque chose à manger. J'avais regardé dans celles de mon pantalon, avant de sortir un mouchoir en tissus de la poche gauche, puis une pièce de ma poche droite et... oh joie !
« Est-ce qu'on aurait de la chance ? » lui dis-je avec un petit sourire, tout en lui tendant l'Arlequin qui se trouvait là.
J'avais toujours de quoi manger sur moi. D'ordinaire c'était tout ce que les autres laissaient trainer sur la table basse de la colocation. Il devait sans doute y avoir eu un Arlequin les jours précédents.
« Je pense que oui. On devrait longer le lac pour voir où il nous mènera. »
Son air radieux m'avait rendu quelque forces, de même que sa magie. Je pouvais bien tenter de faire quelque mètres de plus. De toute façon on n'allait pas rester ici et attendre...
Louise Hollen
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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He had beautiful eyes. The kind you could get lost in.. and I guess I did.
| Conte : Les douze fréres / Les cygnes sauvages | Dans le monde des contes, je suis : : Elisa : la soeur
Au final, il était toujours question de Arlequins. A chaque fois qu'elle vivait une de ses étranges aventures, elle en revenait toujours a ce point. Les Arlequins. C'était idiot, non ? Après tout ce n'était que des bonbons, pas de quoi en faire un drame.. Mais lorsqu'Anatole en avait sortit un de sa poche, elle l'avait pris avec excitation en le serrant dans ses mains comme le Saint Graal.
Elle avait hésité avant de le mettre dans la poche de son pantalon, en se décidant a le garder pour plus tard, quand elle en aurait vraiment besoin.
Après tout la situation n'était pas si dramatique que ca, non ? Elle avait simplement été emporté dans un monde qu'elle ne connaissait pas, avec un garçon qui était a deux doigts de mourir, en laissant une tarte aux framboises au four et Sherlock, seul pour tout surveiller. Conclusion ? Sa maison allait bruler et son chien se changerai surement en hot-dog avant même qu'elle ai pu dire ouf... Et elle allait probablement manquer de se faire tuer une dizaine de fois avant la fin du jour.
Bah, elle avait connu pire.
En réalité, elle était presque certaine que Diane viendrait voir ce qui c'était passé a la colloc, de la a se rendre compte que Sherlock était seul et qu'elle avait disparu... Elle ne s'en faisait pas trop pour le chien. Quand a Sebastian - ah son Sab ... - il avait Evangéline a gérer et sa disparition ne le surprendrait certainement pas outre mesure, après tout c'était plus ou moins leur lot quotidien.
Elle avait repris la route avec Anatole pour aller vers le lac, qui au final, s'étendait a perte de vue. Il aurait pu s'agir d'une mer mais l'eau, était douce, et les vaguelettes qui s'échouaient sur le sable étaient trop douces pour s'agir de mer. Anatole se pencha pour boire a nouveau et un instant Louise hésita avant de hausser les épaules. Elle avait déja bu lorsqu'elle avait trouvé la source au début, inutile de recommencer. Les deux jeunes ens se mirent a marcher le long de l'eau, et finirent par apercevoir une cabane abandonnée en bordure de l'eau. Elle aussi ses vitres étaient brisées, comme les autres et pendant un instant, Louise se demanda ce qui avait pu vouloir a ce point entrer dans ses maisons, ou la voiture. Car c'était forcément ca, non ?
De petites barques étaient échouées sur le sable, comme abandonnées depuis des années. Certaines avaient le fond pourris, et on voyait une couche de mousse - ou étais ce des algues ? - pousser sur le bois gonflé d'humidité. Ce ne fut que plus loin qu'Anatole et Louise tombèrent sur un signe de vie.
Deux chevaux broutaient tranquillement, harnachés et sellés, comme si leurs cavaliers venaient de descendre de leurs monture pour se dégourdir les pattes.Louise jeta un coup d'oeil a Anatole.
"Tu sais monter ?"
Le jeune homme secoua la tête de gauche a droite en obsevant les animaux. Ils s'avancèrent doucement vers les animaux jusqu' ce que Louise ne s'arrete et ne se retourne vers son compagnon.
"Je vais m'approcher un peu pour voir si il y a quelqu'un. On ne sait pas ou on est tombé, donc il vaut mieux être prudents..."
Elle jeta un coup d'oeil vers les chevaux, s'attendant presque a voir deux barbares débarquer des fourrés, armés de grosses massues.
"Tu vas me couvrir. Si jamais ils sont... pas très accueillants, il vaut mieux que l'appa - moi - puisse courir pour se sauver."
Reprit elle en lui faisant un petit sourire encourageant. C'était vrai non ? Au pire, Anatole pourrait se planquer dans les fourrés. Il était malade, elle n'allait pas lui demander de crapahuter dans les bois avec des barbares a sa poursuite !
"Ca va bien se passer, t'en fais pas." reprit elle avant de s'avancer en tendant le cou pour essayer de voir par dela les buissons.
« De toute façon je ne peux pas courir et puis... je ne vois pas pourquoi tu serais la seule à pouvoir t'amuser. »
Louise se tourna a temps pour apercevoir un petit sourire de la part d'Anatole qui la rejoignit en s'approchant des chevaux, en jetant des regards auour d'eux.
« Il y a personne aux alentours... » conclue il en voyant qu'effectivement ils étaient seuls. Cela réussis relativement bien a chasser les derniers scrupules de Louise qui s'approcha du second cheval, caressant doucement son encolure et son museau.
« Et toi ? Tu sais monter ? » demanda il en s'approchant de la scene dans l'intention évidente de grimper. "Ca ne doit pas être très difficile... »
Louise s'approcha et le rejoignit en riant.
"Dans une autre vie je suis casiment sure d'avoir été un centaure !" s'exclama elle joyeusement. "Je monte depuis que je suis née. Quand a toi, si tu monte comme ca, tu vas te retrouver a l'envers."
Ce n'était pas que voir Anatole dans une posture aussi inhabituelle était pour la rebuter, mais elle préférait lui éviter des efforts inutiles. Tranquillement, elle le fit passer du bon coté et croisa ses mains pour les passer sous le genoux plié d'Anatole et le pousser vers le haut, l'aidant a passer sa jambe droite par dessus la croupe du cheval. Puis, elle attrapa les rennes et les lui mis en main.
"Tu tiens les rennes comme ca, et si tu veux diriger ton cheval tu écarte le bras. Garde bien les talons vers le bas, on va aller doucement pour ne pas te fatiguer outre mesure d'accord ? Ils doivent bien venir de quelque part vue leur équipement..."
La jeune femme recula et s'approcha de sa propre monture pour grimper souplement dessus. D'un coup de talon, elle la fit avancer vers celle d'Anatole et se trouva a ses cotés.
"On peut soit longer le lac, soit laisser les chevaux marcher au hasard. Il y a une chance qu'ils nous ramènent a leur écurie comme ca, mais je n'en suis pas sure... Tu as une préférence ?"
« Laissons les faire et on verra bien... »
Ele hocha la tête et lacha la bride, laissant toute la liberté de mouvement au cheval. Les animaux se mirent e route, leurs cavaliers se balancant doucement au rythme de leur marche sur leurs dos. Il n'y avait que des arbres autour d'eux, pas la moindre trace de loups géants ou d'autre créatures dangereuse. Une véritable promenade de santé en somme.
Au bout d'un moment, Anatole rompit le silence, Louise a coté de lui au cas ou il tombe ou que son cheval ne se décide a s'embaler soudainement.
« Où c'est que tu as appris à faire du cheval ? »
La jeune femme haussa les épaules, les yeux perdu sur la foret devant elle.
"D'abord au château quand j'étais petite, ca faisait partit de mon éducation, puis quand j'ai rejoins mes frères dans la foret enchanté. On se faisait des courses dans les bois, c'était amusant. Surtout qu'il y avait un nombre incalculable d'obstacles a passer. Entre les troncs d'arbre, les rivières et les branches... "
Un sourire nostalgique naquit sur ses lèvres alors qu'elle se rappellait des courses éfrénnées qu'elle avait pu faire avec Clovis ou Peter, a cette fois ou elle avait fait un magnifique soleil pour finir dans un buisson après un arret brutal de sa monture...
« Tu as vécu dans un château, Louise ? » demanda il étonné.
Son air surpris la fit rire, il ne devait certainement pas s'y attendre ! C'était vrai qu'elle avait abandonné depuis longtemps le protocole et ce genre de choses... elle en profita pour lui faire un clin d'oeil amusé.
"Eh oui tu es en présence d'une vrai princesse !" lacha elle d'un ton jovial.
Anatole inclina délicatement la tête, l'air flatté d'être en présence de sang royal... ce que Louise ne pu s'empecher de trouver... carrément bizare. Depuis le temps, elle avait l'impression d'être une personne normale, c'était... surprenant comme réaction.
"Et toi ?" demanda elle soudain. "Je ne connais rien de toi, raconte moi quelque chose. Ce que tu veux ! "
Puisqu'il ne voulait pas répondre a ses questions, autant qu'il choisisse lui même quelque chose qu'il ait envie de partager ! Le jeune homme détourna le regard, comme pour chercher quoi dire. Sa main tapota distraitement la tete du cheval...
« Je ne suis jamais monter à cheval. » dit il avant de lui faire un petit sourire. Il fit une pause avant de reprendre : « J'aime beaucoup la nature. On y respire un air bien plus frais qu'en ville. »
"Tu vivais en ville ? Je veux dire, avant de venir a Storybrooke."
« On peut dire ça comme ça... je vivais dans une grande cité. »
Ca expliquait son non montage de chevaux et le fait qu'il apprécie autant d'être au vert... Brusquement, le jeune homme se tut e regarda autour d'eux comme si il avait entendu quelque chose. Louise tendit l'oreille a son tour sans rien percevoir d’inquiétant... C'était probablement une branche qui avait craqué.
« Tes frères n'ont pas grandit avec toi ? »
Oui, comme elle avait dit qu'elle les avait rejoint... elle esquissa une grimace avant d'ouvrir la bouche pour répondre. Mais elle n'avait pas eut le temps d'émettre un son qu'Anatole tirait brusquement sur les rennes de son cheval qui s'arreta, surprit par tant de violence.. Alors que le jeune homme descendait précipitament de sa monture, manquant de peu de se manger le sol.
« Descend. Descend tout de suite ! »
Un peu surprise mais sans prendre la peine de se poser des questions, Louise obéit, sautant a terre pour jetter un regard intrigué au jeune homme. D'un geste, celui ci lui désigna les têtes de leurs montures, sur lesquels on pouvait voir de petits fialements.. une trainée de sable noir qui se frayait un chemin sur le cou des animaux. Leurs yeux portaient les même marques.. Des chevaix de sable noir ? Louise resta interdie un moment. Comment du sable pouvait il avoir l'air si... réél, si... peu sableux.
Louise jeta un regard un peu blasé a Anatole.
"Bobos je suppose ?" Un soupire lui échappa. Il n'y avait pas trente six mille personnes qui manipulaient le sable noir et Louise était quasiment certaine que Pitch ne s'amuserai pas a ca. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait l'air d'avoir aussi peur du sable noir, ca méritait quelques explications mais ce n'était pas le moment. elle se souvenait parfaitement de leur dernier face a face, de la derniere fois ou elle l'avait vue avec Samaël... "Tu pense qu'on est dans un de ses cauchemars ?"
« Je ne pense pas. Ca doit être autre chose. » fit il avec un rictus en observant les chevaux reprendre tranquillement leur route sans eux... L'air tout a fait normaux. « Je ne suis pas sûr qu'il ait consicence qu'on soit là. »
La jeune femme eut une moue hésitante.
"On devrai continuer. Personnellement je ne suis pas fan de la fuite/cache-cache, et tôt ou tard on devra bien lui botter les fesses..."
Donc autant que ce soit tôt que tard non ? Le retrouver et... aviser en suite. avec un peu - beaucoup- de chance, il les renverrai chez eux ? Pourtant... elle jeta un regard a Anatole et fronca les sourcils. Inutile d'esperer faire quoi que ce soit dans son état. Pourtant il avait acquiecer pour approuver son idée. Du moins celle de continuer leur route.
"Mais avant tout il faut qu'on te guérisse. J'ai essayer de te soigner mais ca ne veux pas partir, et normalement aucune blessure ou maladie ne me résiste ! Tu as quoi exactement ?"
« Il faut d'abord qu'on comprenne où on est. Ce que j'ai peut attendre." Ouii !! Comme ca si il mourrait dans ses bras elle serait bien avancer. "Et tu as déjà fait bien plus qu'il fallait. Ne t'en fais pas, si ça ne va pas, je te le dirai, mais pour le moment il faut trouver les habitants du coin. En espérant qu'il ne soit pas trop tard... »
Louise regarda autour d'eux, pensant certainement la même chose que lui. Les maisons détruites, les voiturs aux fenêtres brisées... tout cela prenait un sens nouveau a présent qu'elle savait. Anatole se remit en route sans lui laisser l'occasion de protester.. et Louise suivit. de toute façon, il avait raison et il était certainement bien borné ! Ils devaient continuer et essayer de faire le maximum. Découvrir ou ils étaient, trouver des survivants, si il y en avait... Elle observa Anatole qui, par moments, secouait la tete comme pour chasser quelque chose de son esprit. Un murmure insistant qu'elle entendait elle aussi... Elle se mordit la lèvre, se souvenant de ce qui c'était pasé la derniere fois qu'elle avait écouté des voix... C'était peut être ca la solution...
Mais si Anatole les entendait, si il essayait de se concentrer dessus dans son état, il y passerai certainement. Plus tard, elle accorderait a ces murmures toute l'attention qu'ils méritaient mais pour le moment elle n'était pas seule, elle devait veiller sur lui, le proteger. Doucement elle attrapa le poing sérré du jeune homme pour lui montrer qu'elle était la, qu'elle le soutenait.
"Si tu veux, je connais de très jolies balades" déclara elle d'un ton nonchalant. "Pour couvrir ca."