All by myself

Debout, les yeux rivés sur le miroir, je regarde les autres membres du groupe, un par un, nous rejoindre. Mes yeux se perdent légèrement dans le vague, tandis que mon esprit se laisse tenter par quelques visions idylliques de la vie que j’aurais pu avoir si j’avais choisis l’autre miroir. Je sens presque toujours la main chaude et rassurante de Gepetto glisser le long de ma tête et de mon dos. Les frissons que cela me fait, et même le ronronnement de satisfaction après une longue séance de câlin. Un voile féérique pris place sur mes yeux, me coupant de la réalité. Ce dernier pris fin rapidement lorsque j’entendis l’agitation générale. Au moment où je me reconcentre sur le miroir, une fêlure apparaître, laissant une dernière vision horrifiante au reste du groupe. Maxine, faisant marche arrière pour retourner à Wonderland. Quelques seconde après, le miroir se brise entièrement, ne me laissant pas le temps de courir vers lui pour tenter de rejoindre la petite blonde.

Le cri sortant de ma bouche se mêle à ceux des autres. Ce dernier passa de l’horreur de la vision que nous venions tous d’avoir, à la surprise d’être violemment entraîné vers le haut. Pourquoi était-ce Maxine qui avait du rester là bas ? Alors qu’elle avait tant de personne qui l’aimait à Storybrook ? Pourquoi ce n’était pas moi ? Personne ne m’attendait plus à Storybrook, ma disparition n’aurait fais de mal à personne, bien au contraire. Négative et le cœur lourd, les conclusions que je tirais ramenaient souvent la faute sur moi. J’avais hésité à retourner à Wonderland. Ou plutôt à y rester. Mais l’homme au masque m’avait tellement effrayé que j’étais retourné à Storybrook, par dépit. Si… Si l’homme au chapeau devait garder quelqu’un ? Si j’avais choisis de faire ma vie à Wonderland… Est-ce que Maxine serait avec eux à ce moment là ?

Une fois sur mes pieds, et dans la forêt de Storybrook dans laquelle je m’étais baladé plusieurs fois, je levais des yeux timides vers le groupe. Alice était dévasté et mon cœur se brisa une nouvelle fois, accablée par les reproches qui tournaient dans ma tête. Des mots lourds de reproche s’échappèrent de ma bouche.

- Je suis désolé… C’est… C’est moi qui aurait du rester à Wonderland. Mais j’ai eu peur… Et je suis passée à travers le miroir. Ca n’aurait pas du être Maxine, ça aurait du être moi…

Ne laissant aucune réponse émergée de ce mea culpa, je pris la fuite aussi vite que je pu. Mes jambes me lançaient, mes pieds aussi, mais ma course s’éternisa. Je ne savais pas où j’allais, je ne réfléchissais pas, mais je courrais. Je voulais partir. M’éloigner. Disparaître.

Au bout… De je ne sais pas combien de temps. Peut être seulement quelques minutes. Quelques dizaines de minutes.. Peut être une heure ? Mes pieds s’arrêtèrent derrière l’appartement où nous habitions avec Emily. Une main tremblante se glissa dans ma poche pour en sortir mon téléphone qui affichait déjà deux messages de la blonde.

« Bon sang Figue ! Combien de fois je t’ai demandé de ne pas laissé le four allumé quand tu partais de l’appartement ?! Tu vas finir par le faire partir en fumer ! »

Mes yeux s’emplirent lentement de larme pendant que je les descendais vers le deuxième message qui datait d’il y a seulement quelques minutes.

« T’as intérêt à me ranger tout ton bordel, il déborde même de ta chambre ! Je vais faire des courses, dès que je reviens, prépare toi à l’inspection des lieux ! »

Rangeant mon portable dans ma poche, je levais la tête vers la fenêtre de ma chambre. Si je rassemblais mes affaires rapidement, je pourrais peut être partir avant qu’Emily ne rentre. Elle serait surement ravie à l’idée de voir la chambre rangée sans moi à l’intérieur. Grimpant agilement sur le mur, j’ouvris la fenêtre restée non verrouillée, comme d’habitude, pour entrer dans ma chambre. J’avais bien trop d’affaire pour toutes les garder avec moi, je n’avais qu’à faire un tas dans un coin de la chambre, Emily les jetterai surement.. Ou y mettrait surement le feu. Dans les deux cas, je ne les reverrais de toute manière pas.

Une fois un tas énorme fait dans un coin, je pris mon sac à dos pour le blinder d’affaire indispensable. Malheureusement, il n’y avait pas énormément de place. Mes ressources m’auraient surement servis pour deux jours, pas plus. Passant discrètement dans la chambre d’Emily, je lui empruntais… Oui, empruntais. Dès que la maison serait vide et que je me serais installé… Quelque part. Je lui rapporterai et je lui poserai sur son lit. Un sac de sport… Ou de ce genre là, pour y caler quelques provisions et quelques affaires. Une fois chargée, des pas résonnèrent dans l’escalier et j’entendis quelqu’un chercher ses clés juste devant la porte. Je me hâtais de rejoindre ma chambre pour passer une dernière fois par la fenêtre, lançant un dernier regard derrière moi. La porte de l’appartement s’ouvrit, au moment où je sautais de la fenêtre pour atterrir solidement sur mes pieds.

Réajustant mon sac, je me mis en quête d’un nouvel endroit où dormir. Le tour était rapidement fait. Franck n’était plus là. Maxine non plus. Alice me détestait très certainement en plus de cela. Et puis… Une fois devant la maison de mes parents, j’entendis leur voix énervés s’élevé depuis la cours. Les cris, l’énervement, les disputes. Tout ce que je détestais. En plus, j’allais surement me faire gronder pour ne pas leur avoir donner de nouvelle. Faisant demi tour, je m’éloignais quelque peu de Storybrook pour partir vers la forêt.

Une première goutte s’écrasa sur mon nez, me faisant cligné des yeux. Une deuxième sur ma joue, puis, quelques secondes plus tard, un torrent d’eau. Hâtant mes pas, j’aperçus un des ponts sous lesquels je venais me cacher pour ne pas que Franck me trouve quand j’avais, une fois encore, cassé l’un de ces objets scientifiques et extrêmement cher ou je ne sais pas trop quoi. Baissant la tête, je me réfugiais sous se derniers, me confinant dans le coin le plus petit pour me tenir chaud et éviter d’être mouillé. Déposant mes deux sacs à côté de moi, je sortis un gilet pour le poser sur mes épaules et ramener mes genous contre moi.

Mes yeux se perdaient dans le vague, fixant la nature qui s’humidifiait et les gouttes qui ne cessaient de tomber, s’écrasant parfois par terre et parfois sur les feuilles des arbres. Ce paysage et ce sentiment me rappelait très nettement de mauvais souvenir. Retour à la case départ. Sauf que cette fois, je n’étais pas un chaton, et personne ne voulait adopter une jeune adulte turbulente et bruyante.

De l'Autre coté du Miroir ...

Un claquement de langue agacé m’échappa. Comment avait on pu en arriver là ? Comment avais je pu en arriver là ? Je m'étais laissé distraire, Il n'avait pas fait ce que je lui avais demandé. Toute cette histoire risquait de se retourner contre moi. Heureusement que leur passage a Wonderland avait été discret, je n'avais pas envie de gérer un peuple qui n'avait qu'une envie : voir ses héros reprendre vie sous leurs yeux.

Je sentis un courant d'air froid venir chatouiller ma nuque, alors que la pièce semblait plongée dans une semi obscurité soudaine.Levant les yeux, j'aperçut tout a coup un homme devant moi, qui portait le même costume que celui que j'avais il y a trente ans de cela. Il tendait une main ensanglantée vers moi alors que sa gorge ouverte laissait échapper des filets de dans. Ses bras étaient a moitié décomposés, rongés par l'acide de l'Ogre. Je m'étais souvent demandé comment il avait finit, a quel point ca avait été douloureux. Mais ca avait été nécessaire. J'avais tout fait pour sauver le pays et lui s'y était opposé. Un fou pouvait devenir Roi. C'était ce que j'avais fait !

Ignorant l'apparition devant moi, je continuais a lire le papier devant moi d'un air concentré (comme si c'était possible tien ) avant de lâcher d'une voix plus calme que ce que j'aurai espérer :

« Je vous ai déjà demander de ne pas user de vos tours de passe passe sur moi. »

Je sentais son sourire sans avoir besoin de le regarder, et un froissement de tissus m'indiqua qu'il c'était incliné dans mon dos, une simagrée encore.

« Vous savez bien que certaines choses sont hors de mon contrôle, sire. »

Je ne répondit pas, ce n'était pas nécessaire. Un long silence s’installa, seulement troublé par le grattement de ma plume sur le papier. Enfin, je la reposais et me tournais vers lui, tranquillement adossé à la fenêtre, les bras croisés. Mon regard se planta dans le masque qui dissimulait son visage. Je m'étais toujours demandé pourquoi il en avait un. Cachait il une laideur a faire peur ou au contraire une beauté qui rendrait fou ? Je n'en savais rien, et je doutais que qui que ce soit en sache quelque chose.

« Vous n'avez pas fait ce que je vous ai demandé. » lâchais je enfin, mes paroles sonnant comme une accusation.

Il pencha la tête sur le coté, d'une humeur indéchiffrable pour moi encore.

« Si, je leur ai rendu une petite visite... Vous savez qu'on en ressort pas indemne... »

J'avais sentit une légère hésitation dans son dernier mot. C'était la première fois que ca arrivait mais en même temps, j'avais l'impression que ca l’excitait. Tout n'était qu'un jeu pour lui. Tout. Mais je savais oui. Je savais que ses visites étaient toujours douloureuses, dérangeantes. Dangereuses. Plus notre imagination était développée, plus être a ses cotés était dangereux. Je retins un soupir avant de désigner la table devant moi, sur laquelle on pouvait voir le miroir qui me permettait de voir ce que je désirais dans mon pays.

« Je les ai perdu dans le labyrinthe. » lachais je. « Ou sont ils ? »

« Partis. »

« Partis ? »

« Partis. »

Je me laissais tombé dans mon fauteuil, vidé de toute énergie. Ils étaient partis. Et pourtant, j'avais l'impression qu'il ne me disait pas tout. Encore une fois.

« Alors la lumière que j'ai vu …. »

« Oui. Votre pièce est a nouveau … dans sa boite. »

Je sentis comme un poids s'enfoncer dans mon ventre. J'avais les entrailles gelées. Si ma pièce … et celle de mon frère étaient a nouveau dans leurs étuis, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose.

« Une nouvelle partie est sur le point de commencer ... » murmurais je avec horreur, plus pour moi que pour lui.

Je levais le visage brusquement en l'entendant émettre un rire, juste avant qu'il ne disparaisse, me laissant seul avec mon angoisse. Tout a coup, des pas précipités retentirent dans les couloirs du château et les portes du jardin s'ouvrirent brusquement, laissant apparaître un coursier essouffler.

« Sire ! Sire ! La foret … elle approche … Les fleures nous attaquent ! Et la Rose rouge est a leur tête ! »

Je restais immobile un instant, incapable de parler. Un nouveau jeu et maintenant ça ? Pendant de longues secondes je ne dit rien, laissant la nouvelle se faire une place dans mon cerveau, avant de finalement reprendre un regard dure. C'était le début, tout commençait maintenant. Le Jeu reprenait, et rien ne pourrait l'arreter.

« Préparez la garde. Nous sommes en guerre. »