Je n'ai pas peur du noir, voyons !

Je fixais d’un air circoncept l’étalage – ou plutôt, le foutoir – qui régnait à l’intérieur de la pièce que je venais de rejoindre : des fioles, des plantes, des étalages entiers étiquetés et numérotés sans aucun sens, puis des papiers et des dossiers éparpillés de ça et de là comme si on allait ranger à leur place. Je haussai un sourcil en découvrant des fioles de liquides multicolores, éternuant un peu en reniflant une plante posée sur une des étagères, et m’avançait au milieu de l’endroit en me demandant par quel côté commencer… Ils avaient parlé de pierres depuis le début. Pierre, pierre… Des pierres comme des roches ? Des diamants ? Ou bien est-ce que la personne qu’on recherchait s’appelait Pierre ? C’était possible aussi. Après tout, ici les gens ne disaient jamais ce qu’ils pensaient apparemment, ou presque, il fallait toujours se taire, être discret, se lancer des insultes quand on rencontrait quelqu’un et courir. Ah ça courir, je savais bien faire, mais ce n’était pas franchement drôle pour les relations sociales. Heureusement que j’avais pu rencontre Béatrice, elle au moins avait eut un peu de conversation, plus que tous les autres réunis. Je ne savais pas vraiment quel danger planait au-dessus de nous, je savais juste qu’on était ici et qu’il fallait chercher des informations. C’était vague. Le cluedo était décidément plus simple quand on jouait avec des cartes autour d’une table, là ça commençait à devenir un peu trop compliqué. On avait sans doute activé le mode « gold » du jeu sans m’en avertir, et bien ! Si en plus je n’avais pas toutes les règles on n’allait pas s’en sortir. Et je n’avais pas tout à fait éliminé le chandelier, vu qu’on croisait des couteaux et des pistolets de partout ça pouvait signifier que l’arme du crime n’était pas l’un d’entre eux.

Bon, faire un herbier n’étant pas ma passion première, je fini par rapidement délaisser les bambous et autres feuilles classées les unes à côté des autres pour m’intéresser aux bocaux… mais quand je découvris un truc ressemblant à une limace monstrueuse, je reculai vivement en manquant de renverser le loup ! Okay, mauvaise idée. Très mauvaise. Il ne me restait que les cailloux, c’est généralement pas trop méchants ça et ça ne risque pas de vous sauter au visage. Grosses. Petites. Rouges. Bleues. Grises. Des pierres quoi, rien de bien folichon. Je remarquai les dossiers éparpillés un peu partout sur le bureau et, après une petite étude sommaire et rapide, me rendit compte que certaines roches posées là correspondaient aux dessins ! Je me mis donc à passer rapidement sur les feuilles, essayant de lier chaque papier à sa pierre. Un nouveau jeu plus intéressant que de courir au milieu d’hommes en train de s’entretuer, il allait sans dire ! Je parvins même à réunir feuilles et pierres – c’est drôle, au chifoumi ces deux-là ne s’entendent pas – avant que Loupiot n’émette un ronflement significatif.

« Plait-il ? » Demandai-je en redressant la tête. « T’aime pas les collections de roches abandonnées au premier étage d’un hôpital désaffecté ? … Moi non plus, t’as raison. » Mais je m’apprêtai à recommencer lorsque je le vis soudain se mettre à grogner. Haussant un sourcil curieux, je me redressai en le voyant sortir de la pièce d’un pas rapide et fourrai quelques roches et feuilles froissées dans mes poches. On aurait le temps de les étudier plus tard ! « Eyh Loupiot, reviens-ici ! Ne... » Je couru derrière lui en direction du bout du couloir, avisant une cage d’escalier où résonnaient des pas de course. M’arrêtant à hauteur, je vis soudain une silhouette passer à toute vitesse, emportée dans son élan pour rejoindre les étages supérieurs. « Oh Lara !! » m’exclamai-je en penchant la tête à l’intérieur des escaliers, soulagé de la voir elle. Loupiot s’arrêta derrière moi, grondant de plus en plus fort à mesure que je grimpai une, puis deux marches, avnat de se mettre littéralement à aboyer quand je franchis la quatrième. « Tu tentes le record de vitesse en montée d’escalier ? Parce que j’ai lu dans un livre que… AIE !! » Elle venait (encore) de me frapper ou bien ?! Oui, mais oui… Je me massai le crâne en lui lançant un regard accusateur, sourcils froncés et tout le tointoin. « Mais ferme-la ! » Me lança-t-elle dans un chuchotement agacé. « Mais ça fait mal ! Après le pied, la tête ! C’est quoi la prochaine fois ? » Lançai-je sur le même ton, histoire d’éviter de me prendre un nouveau coup de bottes ou que savais-je encore. Elle était pleine de ressources !

Elle me fixa de son petit regard pernissieux, celui des sales gosses qui en savent généralement plus que vous. Pourtant, à force d’entendre le loup, elle n’avait pas compris le message ? Je lui désignai la bestiole un peu plus bas. « Loupiot trouve que c’est pas une bonne idée de s’aventurer là-haut... Et puis pourquoi tu m’as frappé ?! J’avais pas fini ! » J’allais avoir un bleu à cause d’elle, ou peut-être même un vert ! Pourtant Lara leva les yeux au ciel après nous avoir toisé tour à tour et reparti dans sa grimpade comme si de rien était. Poussant un soupir, je décidai d’attraper le loup par la peau du cou pour le faire s’engager avec nous et me mit à la suivre. Si elle se cassait quelque chose, qui viendrait l’aider ? Et s’il lui arrivait des ennuis ? Si elle croisait un pot de miel et y prenait pour du poison ? Il faudrait bien quelqu’un pour y gouter, j’étais tout désigné ! Tenez, la preuve, elle venait de s’arrêter à nouveau ! Peut-être qu’elle se déciderait à m’écouter ? Les gens ne m’écoutaient jamais, pourtant j’avais souvent raison. « Je croyais que c'était dangereux, depuis quand tu es courageux ? Je te préviens, tu n'auras pas de cellule ou t'en fermer en haut... » Lara aborda un ton narquois, auquel je répondis par un sourire plein de défi. « Si on trouve une cellule, je gagne le pari ? » J’aimais bien ce genre de jeux, c’était très drôle au final. Surtout quand l’absurde se mêlait à la réalité… Comme aujourd’hui.

Elle sembla hésiter après un hochement de tête, marmonnant après avoir réfléchi quelques instants : « Tu veux pas chercher une cellule au premier étage plutôt ? » Je me retournai pour fixer les marches derrière moi. Une cellule au premier étage ? Elle me prenait pour un pigeon ou un poisson rouge ? Je venais de le faire le premier étage et je n’y avais pas vu de cellules. Ce qu’on ne voit pas n’existe pas, règle basique pour tous les froussards. Même dans les films ils l’appliquaient alors, c’était que ça devait être vrai d’une façon ou d’une autre. Levant l’index, je me souvins alors du poids des pierres dans les poches de mon baggys et les désignait. « J’en viens, j’ai trouvé des pierres, des fioles et des papiers... Tout l’attirail d’un magicien. » Elle sembla s’animer un peu plus, s’exclamant soudainement : « Des pierres ! Tu n'as qu'à en chercher une grosse brillante et transparente qui ressemble à un diamant ! Si tu l'as, je t'autorise a crier ! » et elle venait de faire quoi, exactement ? « Vendu ! » Et une bonne affaire, une !

La voyant repartir en courant, je me rendis compte qu’elle risquait d’aller à l’étage avant moi… et donc de trouver la dite pierre avant moi. Ah non ! Esquissant un sourire moqueur je pris mon élan et me mit à bondir sur les marches, ne tardant pas à la rattraper et même à la dépasser en prenant appui sur le mur et la rambarde. J’étais un tigre de compétition moi, madame, pas un vulgaire chat canapé ! Il n’était pas question de me laisser semer pour si peu, la preuve. Tout était un jeu au fond, tout ne restait que de l’amusement et des jeux. Point. Et je m’apprêtais à prendre la tête lorsqu’elle saisit mon col et me tira violemment en arrière. Eyh, mais c’est de la triche !! « Reste derrière on sait pas encore s'il y a du monde ! » Du monde ? Quel monde ? Loupiot se mit à grogner de plus en plus fort derrière nous, retroussant ses babines et montrant ses crocs en fixant Lara. « Et calme ton caniche avant qu'il nous fasse AUSSI repérer ! » - « C’est pas un caniche c’est un loup. » Ne pus-je retenir devant l’énormité des propos. Est-ce qu’elle avait besoin de lunettes à ce point ? Néanmoins, pour éviter qu’elle ne me trucide sur place – quelle susceptible – je passai mes doigts sur mes lèvres pour faire comprendre que je me taisais et fis de même en direction de Loupiot. Pas un mot, pas un grognement, ou elle allait nous étriper tous les deux ! Les fourrures de loup c’est joli mais c’est cruel, évitons de nous lancer dans le commerce de manteaux.

Je la suivi prudemment, à une distance minimale de sécurité au cas où, et nous arrivâmes au second étage… Des portes. Des salles. Un hôpital quoi, rebelotte entre tous les étages au cas où on se serait attendu à quelque chose de différent. Je croisai les bras d’un air presque déçu, observant de bas en haut l’endroit avant de m’avancer sur les feuilles jetées parterre. Ignorant Lara qui me faisait des signes, je m’aventurai dans la première salle… Vide. Hum ? ici au moins la femme de ménage avait correctement fait son travail, c’était pas mal. Un bon point pour l’hospitalité. « Y’en aura eut au moins une avec une conscience professionnelle... C’est pas tout le temps ! » Un grognement négatif me répondit, je déduisis qu’il s’agissait de Lara mais dans le doute, je préférai ne pas lui demander. Ca se vexait facilement ces petites créatures… J’entamai une seconde pièce, le loup dans les pattes et les yeux à la recherche de quelque chose d’intéressant. « Ce que les clients peuvent être dégueulasses... ! » Fis-je remarquer en découvrant des chaussettes sales sur le sol. Urgh. Grimaçant quand Loupiot alla y renifler, préférant ne pas faire attention s’il en restait ailleurs ou pas. Les patients, des mal élevés je vous dis !




Antropy : 90% 
Loupiot : 75% 

Expérience : 1 point + 95%
Objets :
- Une guitare 
- Une boîte d’antidouleurs
- Une rapière

Tomb Raider

Je venais d’arriver avec les autres devant ce que je pensais être un hôpital. Après avoir flingué le cadenas, j’étais entré après tout le monde, veillant bien à être discrète. Même si un coup de feu avait retentit, ceci n’était pas étonnant dans ce monde. Les tirs résonnaient à la même fréquence que les gazouillis d’oiseux, on finissait par s’y faire. Je n’étais pas encore sûre que nous soyons seul, je fis donc signe aux autres de ne pas faire trop de bruit. Restant tout d’abord au premier étage, j’observais Jonah chercher dans les papiers, Opy monter à l’étage et Eloïse descendre au rez de chaussé. Le groupe se divisait, tant mieux, cela irait plus vite. Examinant les lieux, je cherchais aux côtés de Jonah. Je finis par trouver un dossier plutôt intéressant regroupant les trouvailles que les hommes avaient fait sur les caractéristiques magiques de certaines pierres. Notamment celle que je voulais retrouver. Ce dossier était général, il ne parlait pas des pierres, mais du flux magique. Je connaissais la vérité et leur théorie était encore bourrée de fautes. La magie ne venait pas de ce monde, il en était privée, aucune source, aucune personne ne pouvait être magique. Ces pierres étaient indépendantes, elle ne venait pas de notre monde, leurs recherches ne servaient à rien, ils n’en trouveraient pas. La voix de Jonah me troubla dans ma concentration. Je levais la tête de dossier pour le reposer en regardant l’homme. Fronçant les sourcils, je secouais légèrement la tête.

- Hors de question qu’on y retourne, c’est bien trop dangereux. Ce serait du suicide.

Catégorique, je ne voulais rien entendre. On avait déjà affronté assez de danger et qui sait ce qui nous attendait encore. Il fallait économiser nos forces. N’attendant pas de réponse de sa part, je rangeais le dossier en continuant mes recherches. Jonah avait l’air d’être tombé sur quelque chose d’intéressant. Regardant par dessus son épaule, je lu quelques lignes concernant la pierre. Elle ressemblait à s’y perdre à la mienne. Ils avaient bien plus d’information que je ne le croyais. Les pages manquantes me firent réfléchir quelques secondes. Elles devaient être autre part. Elles étaient peut être en cours dans les labos. Grimpant les marches deux à deux de l’escalier, je passais devant le premier étage pour entrevoir le loup du roux. Espérons qu’il reste là, à peu près silencieusement. Je continuais de monter, plus lentement pour ne pas me faire repérer. J’allais franchir le couloir lorsqu’une voix m’interpela. Raide comme un piquet, je me retournais, renvoyant un regard noir au roux. Il recommençait son flot de parole. Serrant les dents, je lui envoyais un coup sur la tête pour le faire taire. Mais achetez lui une muselière à celui là ! Il n’est pas possible !

- Mais ferme là ! Tu fais un boucan pas possible !

Il râla, une nouvelle fois. Je le regardais, toujours aussi énervée par son comportement mais amusé par sa question. Ca mon grand, il vaut mieux pour toi que la prochaine fois n’arrive jamais. Parce que sinon, tu risques d’avoir de sérieux problèmes pour plus tard, crois moi. Laissant apparaître un minuscule sourire, je répondis.

- La prochaine fois, tu dis adieu à ta descendance. C’est assez explicite ?

Mon regard se baissa vers son nouvel animal de compagnie qui n’arrêtait pas de grogner. Sérieusement, les deux faisaient la paire, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Il était quand même censé être entrainer pour les combats. Fixant le loup, je fronçais les sourcils. Si c’est après moi que tu grognes le chienchien, tu risques de grogner pour la dernière fois de ta vie. Mon attention se reporta sur le roux qui venait de reprendre la parole. Soufflant, je tentais de maîtriser mes humeurs pour ne pas lui en coller une nouvelle. La violence ne résout rien à ce qu’on dit. Bizarrement, elle résout souvent mes nerfs à moi.

Ne trouvant que cette solution, j’ignorais le roux en soufflant avant de me retourner pour monter les dernières marches devant moi. S’il avait une once d’intelligence, il resterait derrière et comprendrait que je préférerais me balader avec un éléphant plutôt qu’avec lui à mes côtés. Au bout de deux marches, je le sentis monter derrière moi. Levant une énième fois les yeux au ciel, je pris une seconde pour souffler et murmurer dans ma barbe.

- Zen… Pas de meurtre… Du moins pas maintenant.

Me retournant, je fixais le roux, à deux marches de moi, agrippant son loup par la peau du coup. Si le loup avait pu lui mordre et lui bouffer la main, il serait remonté dans mon estime. Remontant mes yeux vers Antropy, je lui envoyais un regard exaspéré.

- Je croyais que c'était dangereux, depuis quand tu es courageux ? Je te préviens, tu n'auras pas de cellule ou t'en fermer en haut...

Un petit sourire en coin, je jaugeais le roux qui avait démontré plusieurs fois auparavant ses talents de courageux guerrier. En effet, s’enfermer tout seul dans une cellule, c’était bien la chose la plus insensée que j’avais vu. Il venait de battre des records. Ce qui expliquait que je n’avais aucune envie de l’avoir à mes côtés. D’un ton de défis, il me répondit tout content. Il ne va pas me lâcher celui là… Pire qu’un gosse, et déjà que les gosses m’insupportent. Tentant le tout pour le tout, je laissais échapper avant de repartir.

- Tu veux pas chercher une cellule au premier étage plutôt ?

Non parce que tu vois, ça m’arrangerait fortement et tu m’offrirais un plaisir incommensurable. Malheureusement, je me doutais que le roux ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement. Allé Lara, patience, au moins, tu travailleras sur un de tes défauts. Si tu le supportes, tu pourras supporter n’import que. Il fit ensuite allusion à des pierres qu’il aurait trouvées. Voyant une magnifique opportunité de me débarrasser de lui, je repris rapidement.

- Des pierres ! Tu n'as qu'à en chercher une grosse brillante et transparente qui ressemble à un diamant ! Si tu l'as, je t'autorise à crier !

Parfait, il ne la trouverait jamais de toute manière. Ou plutôt je l’espérais. De toute manière, une fois la pierre en ma possession, je pourrais faire tourner en bourrique les hommes, les effrayants avec la magie soit disant surdéveloppé de la pierre. Me retournant, je gravis les dernières marches de l’escalier. Je le vis fusé à côté de moi, me dépassant en bondissant.

- Mais c’est pas vrai ! Tu vas pas me lâcher les bottes oui ?! Va chercher autre part !

Le rattrapant par le col, je tirais de toutes mes forces pour le faire reculer et le renvoyer derrière moi. Il n’allait pas lâcher l’affaire, je perdais complètement mon temps. Soufflant, je le regardais, espérant qu’il ne causerait pas de dégâts. Ou du moins, pas trop, puisqu’espérer qu’il ne ferait pas de catastrophe était bien trop demander.

- Reste derrière on sait pas encore s'il y a du monde !

Et limite les catastrophe S’IL TE PLAIT. Ou je te zigouille proprement et je te laisse ici avec ces psychopathes. Peut être que tu finiras par y trouver ta place et qu’ils t’offriront une jolie mort. Les grognements de plus en plus prononcer du loup commençait sérieusement à me gonfler aussi. Je baissais les yeux vers l’animal, le fixant.

- Et calme ton caniche avant qu'il nous fasse AUSSI repérer !

Il ne manquerait plus que ça, la je ferai un tir groupé et j’emmènerai les deux dans la tombe. Levant les yeux au ciel, je regardais le roux désespérément. Soufflant, je répondis à mi mot.

- Faut vraiment t’apprendre l’ironie à toi…

Il finit par comprendre.. Alléluia ! Qu’il fallait qu’il se taise puisqu’il passa ses doigts sur ses lèvres. J’hochais la tête, enfin soulagé que sa bouche ne s’ouvre plus pour déverser un flot de parole incessant et désespérant. C’était parti pour l’exploration de la dernière partie du bâtiment. Il avait intérêt à se tenir à carreaux. Montant les dernières marches, enfin, j’arrivais dans le couloir, commençant à marcher pour explorer les environs.

Fidèle à son habitude, le garçon ouvrait les portes, les unes après les autres, faisant de petit commentaire. Cette bouche méritait d’être cousu. Elle le serait avant la fin de cette aventure s’il n’apprenait pas à se taire. Il fallait qu’il apprenne. Il le fallait. Pour mes nerfs, et sa survie. M’éloignant légèrement de lui, je finis par arriver aux labos, comme écrit sur les portes. Ouvrant silencieusement les portes, je regardais dans chacune d’entre elle pour vérifier qu’il n’y ait rien. Je finis par arrive à une porte fermé à clef. Intéressant.

Me baissant, j’essayais de jouer avec la serrure pour l’ouvrir. Il fallait que je reste discrète au cas où je ne trouvais pas ce qui m’intéressait dans cette salle. Après quelques longues secondes d’essais, je finis par me relever, la mâchoire serrée. Décidément, je n’allais pas pouvoir réussir un seul crochetage aujourd’hui ?! Saisissant mon couteau, je l’insérais dans la serrure pour la force. Un clic peu sonore retentit, indiquant la fin de vie de la serrure. Parfait.

Entrant dans la salle je refermais la porte derrière moi pour éviter que quelqu’un ne sorte et s’échappe. M’avançant vers le bureau, je fis quelques feuilles étalées. Les premières concernaient des pierres basiques, d’autres étaient vierges. Sous ce tas conséquent, une feuille attira mon attention, le reste des documents concernant la pierre qui nous intéressait. Je levais les yeux, remarquant une tasse de café encore tiède sur le bureau.

- Pourquoi se cacher quand on sait qu’on est fait comme un rat ?

Ma voix résonna, dur et froide. Je me retournais, commençant à analyser la salle et en m’approchant de la porte pour être sûre que personne ne sorte. Mon regard balaya la salle du regard. Je finis par apercevoir un placard absolument parfait pour cachette. Me dirigeant vers ce dernier l’air de rien, je le vis entrouvert. Même de près, je ne pouvais pas distinguer si quelqu’un se trouvait dedans, mais j’en étais intimement persuadé. Bifurquant au dernier moment, j’ouvris violemment la porte pour en sortir l’homme qui se décomposa devant moi. L’attrapant par sa blouse, je le déplaçais jusqu’au bureau, le tenant fermement.

- Alors on essaye de se cacher ? Tu vas gentiment me dire ce que tu sais sur cette pierre.

L’homme trembla, me fixant inquiet. Il avait une paire de lunette ronde, des yeux cernés et un teint blafard. Je ne savais pas depuis quand il campait dans ce bureau à faire ses recherches et combien de tasse de café il avait bu, mais cela devait faire un bon bout de temps. Il bégaya, tentant de trouver les mots justes.

- Je.. Je sais pas grand… Chose. Je fais des… Des recherches depuis seulement… 5 jours, oui 5 jours dessus. Je sais simplement qu’elle est magique…

Resserrant légèrement ma prise, je l’entendis geindre. Je fixais l’homme dans les yeux, froide. Je savais déjà tout ça, je me fichais de ce qu’il faisait, je voulais savoir où elle était. Et tout me portait à croire qu’elle n’était pas ici.

- Où elle est ?

Ma voix claqua, ferme. Il me regarda, toujours paniqué.

- Quoi ?

Lui envoyant un premier coup de genou dans le ventre, je desserrais juste assez mon emprise pour qu’il puisse se tordre en deux. Lorsqu’il eu finit de geindre, je refermais de nouveau ma main sur sa blouse, le forçant à remonter son buste et à me faire face.

- Je te laisse à peu près 5 secondes pour me dire où elle est avant que je te descende. Ou que je te torture, à toi de voir.

L’homme gémit, me regardant quelques fractions de secondes. Il me jaugeait, clairement, mais je n’étais pas prête à le lâcher. S’il fallait faire une boucherie mais le maintenir tout de même en vie pour avoir des informations, je le ferai sans aucune hésitation. Il n’était rien, sa vie était insignifiante pour moi. Je considérais même plus le caniche du roux, c’était pour dire. Secoué par des tremblements, il me regarda en essayant de respirer calmement.

- Je.. Je vais vous dire, mais je.. Je ne sais pas grand chose. Je n’ai pas la.. Pierre, ils me l’ont apporté quelques minutes pour que je puisse la voir et l’examiner et ils l’ont… Rapportés. Ils ont dit que seul la fille avait l’air de pouvoir l’activer… Elle brillait plus à son contact, je crois… Ils l’ont gardés proche d’elle… Ils essayent différentes techniques pour l’activer.. Ils pensent en dernier recours à un.. Un sacrifice.

Ma main se contracta de nouveau sur les habits de l’homme ce qui le fit se stopper. Il me regarda, quelques secondes sans respirer. Il avait surement peur que je mette fin à sa petite vie insignifiante. Mais je n’en avais pas le temps, ni l’envie. Brusquement, je le poussais en arrière, libérant ma main. Emporté par la frénésie de rage, je lui décochais un coup de poing qui le fit valser, l’assommant complètement. Le poing tremblant je fixais l’homme, inconscient par terre. Je n’avais pas dosé ma force, je n’avais pas dosé l’ampleur de mon coup et j’ignorais s’il reverrait la lumière du jour un jour. Soufflant, je sortis de la salle. J’avais bien d’autre chose à faire.

- On part. Il faut qu’on retrouve vite la fille et la pierre. Vite !

Je passais devant le roux, rapidement, dévalant les escaliers. Arrivée en bas, je rappelais tout le monde, les mains tremblantes de rage. Lorsque tout le monde fut à l’entrée. Je me tournais pour prendre la direction de la sortie.

- Ils veulent la sacrifier, la tuer pour activer la pierre, il faut qu’on se dépêche, il FAUT qu’on la trouve.

Ce n’était pas négociable, il fallait qu’elle revienne avec nous, il fallait qu’elle soit vivante. Même si d’autres vies ne seraient pas épargnées. Franchissant la porte, je me mis à courir, le plus rapidement possible. Le temps était compté, ce n’était plus une balade de santé. Je ne savais pas où j’allais, mais je savais une chose, je sortais de ce village maudit. Jonah me rattrapa, insistant de nouveau.

- Lara, que tu le veuilles ou non, je vais récupérer l’homme, s’il était à ma place, j’aurai aimé qu’il fasse pareil.

Serrant les dents et les poings, je m’apprêtais à m’opposer à cette direction mais l’homme bifurqua, ne me laissant pas le choix. Me retenant de justesse, je m’arrêtais aussi sec pour le regarder partir. Avant qu’il ne soit trop loin, je lançais.

- T’as intérêt à revenir vite et qu’elle soit toujours en vie, sinon, tu auras sa mort sur la conscience. Je t’attends là.

J’ignorais qui irait avec lui, mais je ne comptais pas bouger. C’était clair. J’avais une toute autre idée en tête. Un dernier petit espoir brulait en moi, un espoir bien bête lorsqu’on prenait un peu de recul. Mais un espoir quand même. Sortant le talkie-walkie de ma poche, j’appuyais sur le bouton de transmission.

- Vous avez retrouvez la fille et la pierre ? On sort du village, il faut qu’on se retrouve pour partir la chercher. Dépêchez vous de nous dire où vous êtes !

Moi, impatiente ? Du tout. Des secondes s’écoulèrent, laissant passer un silence pesant. Pas fichue de répondre à un talkie walkie quand on leur demandait, c’était pathétique.

- Fais chier.

J’attendis, me rongeant les sangs et tentant de me contenir au maximum pour ne pas exploser. Jonah finit par revenir, avec l’homme à ses côtés. Il était la cause de ce retard. Je lui lançais un regard noir, avant de fixer Jonah.

- C’est bon t’as personne d’autre à aller sauver on peut y aller ?

L’homme prit la parole avant que Jonah puisse dire quelque chose.

- Votre… « amis », même si vous avez de drôle de manière de parlez à vos amis. M’a expliqué la situation. Seul contre les gardes, vous n’aurez aucune chance. Ramenez moi à notre village et nous vous offrirons notre aide.

Comme si j’avais besoin de son autorisation pour avoir l’aide de village. Jonah me suffisait je n’avais rien à faire de cet ancêtre à peine aimable. Contenant ma rage grimpante, je levais les yeux au ciel en me remettant à courir.

- J’ai pas toute la journée, alors bougez vous et montrez nous la route.

Je ralentissais la cadence, le laissant passer devant en fixant Jonah. La route fut courte pour sortir du village. Assez discrète je réussis à me tenir à distance des gardes et à ne pas me faire repérer. Une fois sortis, la route fut plus tranquille. Voir vraiment tranquille.

Je fixais Jonah, avec une folle envie d’accélérer et de laisser derrière l’homme qu’il venait de sauver. Je n’avais pas le temps de courir à deux à l’heure, clairement. Et puis, il connaissait son chemin, ce n’est pas comme s’il allait se perdre. Je n’avais pas autant de chance pour qu’il se fasse manger par des loups sur la route. Passant par divers raccourcis, l’homme nous mena jusqu’à son camp. Nous nous approchions à petite allure, mais plus la distance se réduisait plus leur camp avait l’air dans un foutoire pas possible.

- On a pas tous la notion d’organisation à ce que je vois…

Laissais-je échappé en plissant les yeux pour essayer de mieux voir. Le camp avait l’air bien agité. Des loups étaient passés ? Où était en train de les attaquer ? Ou cela se résumais juste à de l’organisation masculine ? Je penchais bien pour cette option.

Mary-Margaret, Lara, Hans, Rosalie, Allie, Antropy et Eloise

Nolan était complètement dans les vapes. Il n'avait rien senti lorsqu'on l'avait déplacé et attaché les poignets... Rien. Ce ne fut que plus tard qu'il sentait que des trucs tombaient sur sa joue blessée par l'ours. Une fois, puis cela recommença. Et il entendit la voix de Mary-Margaret qui le suppliait presque de se réveiller. Mais il dormait pas ! Si ? Le Chasseur réussit à ouvrir les yeux et remarqua rapidement qu'ils étaient tous attachés. Ah, voilà d'où venait la panique dans la voix de la princesse... Depuis son viol et les violences que lui avait fait subir Eden, la brune ne supportait plus d'être attachée, c'était plus fort qu'elle, ça n'allait pas quand ça arrivait... Mais vu que lui aussi était attaché, il ne voyait pas trop ce qu'il allait bien pouvoir faire !

L'enseignante s'était faite remarquer et leurs ravisseurs la prirent avec eux pour l'interroger. Nolan avait suivi le conseil d'Allie et était resté immobile, les yeux fermés en les entendant approcher. Peut-être qu'un miracle arriverait et qu'il parviendrait à se détacher... Et pendant que Mary-Margaret se faisait interroger, c'est Rosalie qui apparut. Elle s'occupa d'Allie puis vint vers lui et commença à trancher ses liens. Malheureusement, la jeune femme se fit rapidement remarquer et elle dût partir avant de se faire attraper. Et avant d'avoir fini de couper ses liens du coup... Nolan se fit passer pour endormi quand les types se mirent à poursuivre la petite brune et il en profita pour augmenter au maximum l'espace entre ses poignets pour faire céder la corde déjà fragilisée. Le brun dut s'y reprendre à trois fois avant de réussir à se libérer complètement, leurs adversaires ayant pris soin de faire pas mal de tour de cordes...

Entre temps, Hans était apparu. Nolan manqua de ricaner en l'entendant. Sérieusement, pensait-il que les hommes du camp allaient se laisser avoir aussi facilement ? Comme il s'en doutait, Hans fut capturé rapidement. Le Chasseur remarqua alors les petits cailloux qu'Allie lui avait lancé dessus. Il en prit quelques uns et les balança au loin, espérant que les hommes allaient croire au retour de Rosalie et se séparer encore un peu. Mais non, rien. Ils furent sur leurs gardes mais cela n'allait pas plus loin... Alors le Chasseur se saisit d'une autre pierre, bien plus lourde celle-là. Il se releva un peu et visa l'homme le plus proche. La pierre cogna fort et sonna le garde. Le seul souci, c'était que les quatre autres l'avaient vu réveillé. Sans plus attendre, Nolan se leva, se saisit de son briquet qu'il avait soigneusement cacher et commença à brûler rapidement les liens de Mary-Margaret. Les gardes le saisirent avant qu'il ne puisse finir et l'un d'eux lui envoya un coup de crosse dans le crâne. Le jeune homme était sonné, mais encore bien conscient.

- Fais chier. Grommela-t-il tout bas avant qu'il ne force pour se libérer.

Quand l'homme dut le lâcher parce que Nolan venait de lui filer un coup de coude dans les côtes, le Chasseur fila rapidement vers la cabane au centre du camp, où leurs armes semblaient avoir été enfermées. Sauf que lorsqu'il arriva à la porte, celle-ci était fermée. La poisse ! Aussi le jeune homme se hâta-t-il de crocheter la serrure mais l'un des gardes qui l'avaient suivi lui lança un couteau dans l'épaule au moment même où la porte cédait.

- P*tain ! Lança-t-il tout haut sous la douleur avant d'entrer dans la cabane.

Nolan récupéra rapidement ses armes, ne pouvant rien emporter d'autres à son grand désarroi et ressortit, la rapière à la main. Il attaqua l'homme qui l'avait blessé au couteau et lui fila un joli coup dans le bras puis fila. Mais cet imbécile ne devait pas tellement tenir à la vie puisqu'il poursuivit Nolan. Le lanceur de couteau tenta de l'attaquer de nouveau mais le Chasseur était prêt et esquiva l'attaque. Puis il continua à courir et parvint à semer son poursuivant. Le garde forestier se cacha et commença à panser ses plaies grâce au kit de soins qu'il avait dans le village. Ce monde, il commençait vraiment à en avoir raz-le-bol...

Quand il fut soigné et pansé de partout, Nolan regarda discrètement en dehors de sa cachette et vit d'autres hommes arrivés. Des renforts sans doute, puisqu'il n'avait pas été vraiment discret... Quelle merde...

Nolan : 70%
Expérience : 60%
Garde 1 : 80% (à cause du jet de pierre)
Lanceur de couteau : 80%

Objets :

- 1 rapière
- 1 briquet