« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
A peine entrée dans le bar, je sursautais quand elle évoqua son duel avec le professeur Rogue. Quelle chance ! Et ce n’était pas étonnant qu’elle est perdue. Rogue était vraiment très fort. Pour moi, c’était un des meilleurs sorciers existants d’ailleurs. « Ah ! Oui ! Mais faut faire gaffe ! Dans ce genre de truc, tu penses que mourir c’est pas possible, et des fois… Bah tu meurs. »
Et quand on meurt, on meurt. Il n’y a rien après, sinon l’absence. Depuis la mort d’Eulalie, une espèce de phobie de la mort m’avait envahi. La mâchoire contractée, je me contentais d’avancer dans le bar sans un mot de plus. Je me laissais ensuite entraîner au fond de la salle par Honey. Jetant encore des regards étranges à la table de mon frère. C’était la première fois que je le voyais avec quelqu’un. D’un côté j’étais très content pour lui, mais d’un autre, j’étais un peu jaloux. Ma vie sentimentale n’était qu’un désastre. Et voir un nigot pareil s’en sortir mieux que moi, ça me dérangeait. « Mouais. » dis-je en marmonnant.
Les mains dans les poches, j’avançais sans un mot de plus. Je n’allais pas dire à Honey ce que j’avais sur le coeur. Si je lui disais que j’avais vu la fin de notre relation comme un échec, qui aurait pu être résolu si on y mettait une bonne volonté… Un peu grognon, donc, j’avançais sans un mot avant de finalement rompre le silence. « Léonard se donne à fond pour le restaurant. Il a repris celui de mon père pour le joindre à la Pizzeria, ce qui fait qu’on en a deux désormais, tous les deux tenus. Il a donc un restaurant Japonais et une Pizzera à faire tourner. Donnie, lui s’occupe de la comptabilité et parallèlement il essaie de développer une application de rencontre responsable. Sous-entendu, une application qui te permet de trouver l’amour, et pas que des échecs pour que tu restes sur cette même application. Et Raphaël… Bah… Tu l’as vu. Il batifolle. »
J’avais d’ailleurs claqué la carte un peu violemment après avoir fait mon choix. Tout le monde avançait dans cette famille, sauf moi. Les sourcils fronçaient, je continuais de fixer Honey. « Mon père, c’est effectivement aussi mon Senseï. Il est à la retraite et s’occupe uniquement du dojo. Il forme que des jeunes de la ville. Il leur fait suivre un entrainement et une hygiène de vie propre, dans l’optique de former les générations futurs. C’est pour lui son véritable objectif, faire pousser les jeunes pousses... »
Bon. Après avoir réfléchit à ce que j’avais commandé, je commençais à me demander si j’allais avoir le courage de dire ce que j’avais prévu pour aujourd’hui. En réalité, je m’étais imaginé que cette situation, de revoir Honey, ne se ferait pas si tôt. Mais tant qu’on y était… Il fallait que je le fasse. Aussi, sur le ton de la conversation, j’enchainais. « Je pense qu’on devrait faire le bilan de notre relation. C’est très important pour avancer. »
J’avais un peu rougi. Jusqu’aux oreilles à vrai dire. Détournant le regard juste après, je me repris et je la fixais finalement dans les yeux avec mon teint redevenu totalement normal. J’avais besoin de savoir plusieurs choses, pour en ressortir grandi et avancer. « Pourquoi tu m’as largué ? »
Je n’avais pas la même mémoire qu’Honey. Et le jour où on s’était séparé, j’étais tellement sous le choc que je n’avais pas écouté un traître mot de ce qu’elle m’avait dit. Je n’avais que des brides de conversations qui me revenait. Tout ce dont je me rappelais, c’était un élan de tristesse tellement grand que je ne me souvenais plus trop du reste. Ca faisait souvent cela quand j’étais sous le coup de l’émotion. Me rendant compte finalement que j’avais été un peu direct, je finis par rajouter : « Je veux dire : j’aimerai mieux comprendre. C’est sans animosité. Mais je me dis que si j’ai fait des erreurs, je peux les refaire avec la personne suivante. Maintenant qu’on est ami, on peut s’entraider. Oh, et avant de suivre dans cette conversation, sache une chose… Je ne t’en veux absolument pas. C’est peut être évident, mais c’est important de dire ce genre de chose dans un langage clair. »
Honey Lemon
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La mort, parce qu'elle était mystérieuse, effrayait de nombreux humains. Mais pas Honey. Elle avait compris depuis déjà une vingtaine d'années que la vie était quelque chose de fini et que la sienne n'échapperait pas à la règle. Avec les années, elle avait même fini par comprendre que c'était précisément cette finitude qui donnait sa valeur à l'expérience, au voyage, comme certains l'appelaient. La possibilité que la mort frappe sans prévenir ne l'avait jamais empêchée d'agir de la façon dont elle croyait juste d'agir, quitte à abréger son passage sur Terre. C'était, d'ailleurs, ce qui avait bien failli arriver lors de sa première mission avec la Magic League et Honey en avait eu conscience. En fait, elle avait bien cru être en train de sacrifier sa vie pour le plus grand bien à ce moment-là mais force était de constater que ça n'avait pas été le cas. Tout ça, pourtant, la jolie blonde le garda pour elle, sentant bien à l'attitude de Michel-Ange que ce n'était ni ce qu'il avait envie d'entendre, ni ce dont il avait besoin. La perte de son amie Eulalie était sans doute trop récente. Honey laissa donc le sujet disparaitre de la conversation. Parler de la mort n'était sans doute pas conseillé lorsqu'on revoyait son ex copain, de toute façon. Ce n'était probablement pas non plus conseillé d'en parler dans un lieu public destiné à passer de bons moments légers. Mais serait-ce réellement le cas ? Honey, qui n'avait pas manqué de remarquer les regards que Michel-Ange lançait à Donatello, se posait sincèrement la question. Si elle avait été susceptible, elle aurait sans doute suggérer d'arrêter le rendez-vous là et de le laisser à sa guise contempler la vie sentimentale de son frère. Mais Honey n'était pas comme ça. Elle arrivait à comprendre que cette situation surprenne Michel-Ange, voire qu'elle le perturbe ou encore, autre hypothèse, qu'elle le mette face à ses propres échecs, ce qui était aussi littéralement le cas, maintenant qu'ils étaient attablés. Heureusement, Michel-Ange avaient d'autres frères et un mentor et père de substitution dont il était aussi possible de parler et desquels Honey souhaitait véritablement avoir des nouvelles. - Waouh, deux restaurants ! C'est génial ! s'écria la jolie blonde. J'adore manger japonais, j'irai sans doute y faire un tour. La jeune femme ne put pas en dire autant vis-à-vis de l'application de rencontres responsables de Donatello. Pour commencer, Honey n'avait jamais utilisé ce genre d'application et, en plus, elle ne comprenait pas tout à fait la différence entre application de rencontres ordinaire et application de rencontres responsable. Mais l'incompréhension ne dura que quelques instants, car Michel-Ange répondit sans le savoir à la question silencieuse que se posait la scientifique. - Ca a l'air intéressant, commenta-t-elle moins enthousiasme. Les applis de rencontres ça marche apparemment très bien depuis quelques années alors s'il s'en sort sur son projet, je suis sûre que ça sera un succès, étaya la jolie blonde qui ne se désintéressait jamais réellement d'un sujet même quand son utilité lui échappait ou qu'elle n'en avait simplement pas l'utilité. Et il n'y eut pas que ça qui échappa à la scientifique. La notion de relations qui échouent lui passa métaphoriquement au-dessus de la tête sans qu'elle ne fasse de parallèle entre l'amertume que pouvait peut-être nourrir Michel-Ange envers elle. C'était sans doute parce qu'elle percevait leur ancienne relation différemment. Mais ça aussi, c'était un sujet délicat à aborder, surtout quand l'autre n'était pas sur la même longueur d'ondes. En revanche, Honey avait des ambitions de vie (qui l'avaient notamment conduite vers l'enseignement) assez proches de celles du sensei de Michel-Ange. Comprendre sa vision des choses lui demandait, de fait, bien moins d'efforts et elle ne pouvait que saluer l'investissement de l'intéressé. - C'est une très noble tâche qu'il s'est fixée, approuva la jeune femme. Elle aurait pu épiloguer sur l'importance de la transmission aux générations futures pendant de longues minutes et abreuver Michel-Ange de sa vision des choses jusqu'à, peut-être, le souler prodigieusement. Mais si elle l'avait fait, Honey aurait irrémédiablement dévié sur son envie d'avoir des enfants, ce qui était, une fois de plus, exactement le genre de sujet dont on ne pouvait pas parler aussi rapidement après une rupture à un ex compagnon. C'était donc sciemment qu'elle s'était contentée d'un commentaire qui ne permettait pas réellement de raviver la conversation, jugeant cette stratégie moins dangereuse. Et la suite des événements tendit à la conforter dans cette décision puisque Michel-Ange souhaitait faire "le bilan" de leur relation. La jeune femme opina, davantage pour lui montrer qu'elle comprenait sa demande que pour marquer son accord. A la vérité, Honey ne voyait pas exactement quel bilan il espérait obtenir. Elle se rappelait assez clairement de leur dernière conversation et avait alors déjà tirer les conclusions qui s'imposaient. Mais soit. Michel-Ange avait peut-être eu besoin de temps et de recul avant de faire ce cheminement que la jolie blonde n'avait pas peur de faire une seconde fois. Elle était en paix avec elle-même et avec leur histoire et, surtout, elle avait déjà avancé. Lui peut-être pas, manifestement. - Si tu veux, on peut faire ça, répondit-elle simplement d'un ton calme. Contrairement à Michel-Ange, Honey ne rosit pas. Elle était détachée face à cette demande. Perplexe quant à ce qu'elle lui apporterait, à elle, mais détachée. De toute évidence, il n'était pas doté d'une mémoire aussi performante que la sienne mais sa première question ne surprit pas Honey. Si Michel-Ange avait besoin d'un bilan, c'était normal qu'il commence par cette question. Malheureusement, mêle si la jolie blonde était dotée d'empathie, elle risquait de faire ce bilan de manière clinique et de s'en tenir aux faits sans forcément prendre de gants là où d'autres auraient fait preuves de plus de tact. Elle avait beau avoir conscience de l'absence d'animosité dans la question (et n'aurait pas eu besoin de cette précision de la part de Michel-Ange), Honey ne pouvait pas s'empêcher d'être qui elle était. - J'ai mis un terme à notre relation pour deux raisons. La première c'était que depuis quelques temps je ne comprenais plus la... disons la logique qui t'animait. Qui animait ta prise de décision dans la vie. Tu changeais d'avis sans cesse. Après ton mandat tu as voulu te lancer dans un food truck puis finalement tu es entré dans la police... J'arrivais pas à te suivre. Tu étais un électron trop libre pour moi. J'avais l'impression que nous étions devenus trop différents sur la manière dont nous avancions dans la vie pour que nous puissions continuer d'avancer ensemble sur le même chemin. La deuxième, c'est que je me suis aperçue que même si je t'aimerais toujours énormément d'une certaine façon... C'est juste pas avec toi que j'ai envie de faire ma vie. Tu ne corresponds pas au partenaire que je recherche sur la durée. Tu as été un très beau chapitre de ma vie à un moment donné où j'avais besoin de ce genre de relation. Et puis les choses ont évolué, c'est comme ça. C'est la vie. Tu n'as pas fait d'erreur si c'est ça qui t'angoisse, reprit la jeune femme après une courte pause. Enfin... A mon sens tu n'en as pas fait, se corrigea la scientifique, trouvant cette tournure plus proche de la réalité des faits. Tu as été toi et moi j'ai été moi. Sur le long terme ça ne fonctionnait juste pas de mon point de vue. Que pouvait-elle dire de plus ? Honey n'avait pas de doctorat en relations amoureuses et ignorait si ce genre de diplôme existait. Ce qu'elle ne dit pas, en revanche, c'était que ce discours, elle l'avait déjà tenu au moment de leur rupture. Pas au mot près, certes. Mais elle se souvenait parfaitement d'avoir déjà donné ces informations. Heureusement, elle pouvait aussi comprendre que Michel-Ange n'ait pas écouté ou pas entendu et n'avait jamais été dérangée à l'idée de répéter des informations. Elle avait donc répondu avec amabilité et d'une façon qui lui paraissait claire. En revanche, ce qui n'était pas limpide pour Honey c'était cette notion d'entraide. Après avoir froncé les sourcils légèrement le temps d'étudier cet aspect de la tirade de Michel-Ange, Honey déclara finalement : - Je crois que tu viens de me proposer de m'aider dans ma vie sentimentale et je te remercie si c'était vraiment une proposition mais je la décline. Je ne ressens pas le besoin que tu fasses un bilan de mes points forts et de mes axes d'amélioration dans une relation amoureuse. Je pense en avoir une idée assez précise et je ne suis de toute façon pas à la recherche de conseils. De personne, précisa Honey, craignant de paraître vexante. Plus généralement je dirais que je sais ce que je veux et je pense avoir une bonne idée de ce que je vaux en tant que personne. Mais je suis contente d'entendre que tu ne m'en veux pas, ajouta-t-elle avec un sourire. C'est à ce moment-là que la serveuse revint avec leurs commandes et, après avoir tant disserté, Honey fut absolument ravi de pouvoir se rafraichir, d'autant que ce smoothie était vraiment délicieux. - S'il y a d'autres points sur lesquels tu as besoin d'explications, n'hésite pas.
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Je regardais le smootie que j’avais commandé sans même le voir. Je ne savais même plus ce que j’avais commandé. Et quand je le portais à mes lèvres, je n’arrivais pas à identifier le goût. En réalité, mon cerveau était trop absorbé dans la conversation et ce qu’elle venait de dire pour faire autre chose. Dire. Redire, plutôt. Elle m’avait déjà parler de tout cela. Au départ, je pensais que ça avait été sur un coup de tête ; et qu’avec le temps, elle reviendrait sur certaines choses. Visiblement, non. Je bougeais beaucoup, j’avais beaucoup de projet, beaucoup d’ambitions. Mais je n’avais jamais vraiment jamais su quoi faire de ma vie. Aujourd’hui, c’était encore le cas. J’étais de retour à la case départ, à la pizzeria, et j’allais reproduire le même schéma, en revenant dans la Police. En fait, je tournais en rond. « C’est de ma faute, alors. »
Effectivement. Je serai mon smootie assez fortement. Je le sentais, si je continuais j’allais briser le verre. Mais.. La pression se relâcha et je souris légèrement. Il fallait s’accepter tel qu’on était. « Quand je m’engage dans quelque chose, je suis super enthousiaste. J’ai l’impression d’être au top de ma forme. Puis je saborde tout, et j’arrête en chemin, parce que j’ai peur d’aller au bout. »
Ca, c’était certainement nouveau pour Honey. J’avais appris ça durant mon voyage au Japon. J’avais rencontré beaucoup d’expert en Arts Martiaux, dans l’optique d’améliorer mon Jutsu, l’art de la guerre, et mes performances. Il se trouvait qu’à chaque fois, j’avais la même réponse. Je n’avais besoin de rien de plus, si ce n’était qu’être en paix avec moi même, et m’accepter. Et cette leçon, elle avait fait sens dans mon esprit. Au fond, je n’étais ni un grand ninja, ni une personne formidable. J’étais juste comme tout le monde. « Je reproduis ce schéma à chaque fois. Donc ça ne peut être que de ma responsabilité. Et je suis profondément désolé si je t’ai blessé ou manqué de respect. »
J’avais incliné pieusement la tête, à la manière des japonais. J’avais tout de même cette part de culture dans mon éducation. Une fois mes excuses faites, je pris un temps pour réfléchir au deuxième point, qui cette fois-ci semblait plus venir d’elle que de moi. « Très bien. »
Ca faisait mal. La raison, c’était quelque chose de quantifiable, d’explicable, et de surmontable. Nous rencontrons un problème, nous pouvions trouver une solution. Mais les sentiments… C’était bien différent. Si elle ne m’aimait plus, elle ne m’aimait plus. C’était comme ça. Et visiblement, ça avait duré un petit moment. Avec pas mal de rancoeur et dans une grimace, je buvais quelques gorgées de ma boisson. « Je ne t’ai jamais demandé ça. Même sous-entendu, je ne me permettrai jamais. »
J’avais haussé un sourcil. La conversation prenait une étrange tournure. Qu’est ce qu’elle s’imaginait ? Que je tentais de la reconquérir ? Que j’essayais d’arranger les choses pour recréer à nouveau un semblant de relation ? Je fronçais les sourcils. Là, elle se trompait lourdement. Le vase était brisé. Et quand le vase est brisé, il est irréparable. « Je crois qu’on ne se comprend pas vraiment encore... » ricanais-je légèrement.
Même si je ricanais, ça m’avait un peu blessé. Et la suite, m’avait gêné plus qu’autre chose. La confiance en soit, l’estime de soit… C’était deux choses très importantes. Mais là, ça ressemblait à de la vantardise, dont découlait une certaine forme de mépris. Car cela sous entendait qu’elle n’avait jamais eu besoin de moi ou de personne dans sa vie, et ça c’était navrant. J’étais presque déçu qu’elle voit le monde avec un regard aussi étroit.
« Si tu sais ce que tu vaux alors... »
J’avais levé mon verre, dans un signe de paix pour trinquer. Mais on pouvait entendre un pointe d’amertume dans ma voie. Visiblement, dans son esprit, elle ne faisait pas d’erreurs, et le résultat de ce qui venait d’arriver n’était pas de sa faute. Puisqu’elle savait ce qu’elle valait et ce qu’elle voulait. « A ne pas douter de soi, on finit par se perdre. »
Et je portais mon verre à mes lèvres, sans un mot supplémentaire pour le moment.
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"C'est de ma faute". Honey fronça les sourcils, se concentrant de toutes ses méninges pour comprendre de quelle façon Michel-Ange était arrivée à cette conclusion qu'elle-même n'avait jamais envisagé. - Non, c'est pas ce que j'ai dit. J'ai mis un terme à notre histoire parce que JE ne te suivais plus et JE ne me voyais plus avec toi sur le long terme, reformula la jeune femme de façon bien plus concise (et sans doute plus claire), insistant sur les mots clé de son discours (des fois que ça ne soit pas assez clair sans emphase). Michel-Ange était-il triste ? vexé ? ou bien en colère ? Honey peinait à la déterminer, c'est pourquoi elle continuait de l'observer attentivement, notant sans peine la pression que son emprise exerçait sur le verre entre ses mains. Mais finalement, contre toute attente, le jeune homme... sourit. Et la chimiste s'en trouva presque d'autant plus perdue. Ne voulant toutefois pas couper la réflexion de Michel-Ange en chemin, Honey demeura silencieuse et fit tournoyer dans son esprit les nouveaux éléments à sa disposition. Enthousiaste, Michel-Ange l'était assurément. C'était quelque chose qui avait particulièrement plu à Honey lors de leur rencontre, elle-même pouvant être une véritable pile électrique. Mais contrairement à la tortue ninja, la chimiste menait toujours ses projets à leur terme. Peut-être que c'était à partir de là que les choses avaient commencé à coincer. Honey opina même si toutefois elle ne serait pas allée jusqu'à parler de sabordage mais ne le précisa pas, s'arrêtant sur un point qu'elle jugea plus important de clarifier : - Tu ne m'as pas blessée ni manqué de respect, assura la jeune femme, également surprise que Michel-Ange puisse supposer que cela ait été le cas. Une fois de plus, Honey opta, une fois n'est pas coutume, pour la concision, sentant, sans pouvoir totalement se l'expliquer, que c'était à Michel-Ange à présent d'exprimer son ressenti qu'elle accueillait d'une oreille attentive en portant régulièrement son smoothie à sa bouche. La jolie blonde essayait de comprendre ce dont Michel-Ange avait besoin et ce dont il avait envie, que ça la concerne ou pas. Elle essayait de déterminer ce que l'un et l'autre pourraient tirer de ces retrouvailles particulières et n'avait pas l'impression de réussir très brillamment à lire entre les lignes. - Désolée j'ai sans doute mal interprété ce que tu voulais dire par "on peut s'entraider". Le verbe implique une réciprocité et comme tu me posais des questions sur notre rupture j'ai pensé que... Mais manifestement j'avais tort. Aucun souci, assura Honey, ponctuant cette affirmation d'un sourire, peut-être malvenu. L'ambiance, en effet, s'était tendue sans que Honey ne sache réellement ce qu'elle avait fait pour aboutir à cette situation. Etait-ce de l'amertume qu'elle percevait à présent dans la voix de Michel-Ange, en dépit de son verre levé ? Et si tel était le cas, qu'est-ce qui le rendait autant amer ? Elle ? Honey resta silencieuse de longues minutes, faisant tourner dans son esprit les derniers propos, étranges, de Michel-Ange. « A ne pas douter de soi, on finit par se perdre. » C'était un reproche déguisé, de ça, elle en était pratiquement certaine. Mais c'était la détermination de ce qu'il lui reprochait exactement qui échappait à la scientifique. - Désolée mais je comprends pas, lâcha-t-elle finalement pour crever l'abcès au plus vite. Manifestement je t'ai offensé mais je ne sais pas ce que j'ai fait pour. C'est... parce que je ne recherche pas de conseils sentimentaux ? tenta la jeune femme dont c'était la principale hypothèse. Tu sais je ne pense pas que je suis parfaite. En fait ça va même plus loin : je SAIS que je ne suis pas parfaite. Y a des études sur ça. C'est prouvé qu'on a autant de défauts que de qualités. Et comme je l'ai dit avant, je reconnais et j"assume le fait que notre rupture soit de mon fait. Mais ça ne m'empêche pas de bien me connaitre, d'avoir une idée claire d'où j'en suis et une idée toute aussi claire d'où je veux aller. Tu sais, "savoir ce qu'on vaut", ça n'a jamais voulu dire "penser être parfait". C'est juste que j'ai des projets de vie et que je compte tout faire pour les réaliser, conclut Honey en haussant les épaules. Elle n'avait pas fini son smoothie sinon elle aurait peut-être profité de cette conclusion pour proposer d'en rester là, se demandant si ce n'était pas la meilleure des choses à faire. Michel-Ange aurait-il réagi autrement si Honey n'avait pas été son ex et avait tenu le même discours ? Malheureusement, ils ne le sauraient jamais. Dans tous les cas, elle peinait toujours à comprendre ce qu'il y avait de mal à avoir des objectifs et se donner les moyens de les atteindre ou encore à suffisamment bien se connaitre pour implicitement avoir conscience de ses points forts et de ses axes d'amélioration.
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Je restais un long moment sans rien dire à ce qu’elle me répondait. Après avoir fini mon smootie, je levais la main pour commander un soda et un bagel. C’était étrange, mais ce genre de chose avait quelque chose de réconfortant, surtout quand j’allais engagé une conversation comme celle là. Je clignais aussi plusieurs fois des yeux. J’avais l’air un peu stupide à côté d’elle. Mais je commençais à comprendre. J’avais une bonne intelligence sociale quand je faisais des efforts. Et la conclusion de mon voyage revenait dans ma mémoire : nous n’étions juste pas fait l’un pour l’autre et il n’y avait rien à chercher. Si il n’y a pas de solutions, c’est qu’il n’y avait pas de problème. « Quand je parlais de s’entraider, je voulais juste sous-entendre que ce n’est pas parce que nous n’étions plus ensemble que je ne saurai pas toujours là pour toi. J’abandonne jamais personne. »
C’était aussi mon Nindô ! Ma voie du ninja ! On ne revient jamais sur sa promesse, et on ne laisse personne derrière ! Finalement, le soda et le bagel arrivèrent. Sans tarder et sans demander mon reste, je commençais à manger. Je buvais toujours autant de cochonnerie et je mangeais toujours gras. J’avais l’avantage d’avoir mon mutagène qui rendait ma masse graisseuse quasi-inexistante. « Laisse tomber, je crois qu’on se comprend pas en réalité. Et que c’était la base du problème. »
Je mangeais toujours mon bagel. Ca aurait pu faire malpoli, mais Honey savait que ce n’était pas contre elle, que c’était comme ça. Que j’étais ainsi. Finalement, le posant et buvant une gorgée de soda, je m’essuyais la bouche, réfléchissant à ce que j’allais répondre. J’avais été peut être un peu froid. « C’est pas ce que je veux dire. Ce que je voulais dire, c’est qu’on peut changer de relation. Je suis assez maladroit. Je veux dire, devenir ami. Tu sais... »
Je rougissais un peu. Pas parce que j’éprouvais encore des choses pour Honey. Là dessus, je ne savais pas vraiment où j’en étais réellement. Non, juste parce que je détestais perdre les gens, et je détestais l’abandon. J’avais peur qu’elle ne me parle plus du tout, comme le faisait tous les ex. Je détestais qu’on me laisse. Depuis toujours, j’avais eu du mal à gérer ca. « J’ai pas envie qu’on devienne des inconnus, c’est tout. J’essaie de comprendre, d’avancer. Mais aussi de réfléchir à construire d’autres choses. D’habitude je suis adepte de la théorie du naturel « laisser faire les choses », mais en l’occurrence, pour une relation en Ex, c’est plus complexe que ça… Enfin dans la société en général. Moi j’ai jamais eu de problème avec ça. »
J’avais eu de problèmes avec ça parce que Honey était ma première relation longue, sérieuse et stable. « C’est de ton fait… Pas vraiment. C’est juste la conséquence en fait. Le problème que je cherchais c’était la cause. Les conséquences, elles sont pas tellement prévisibles, alors que les causes si. »
Bon. Je mis une minute à repasser cette phrase dans ma tête. Ca ne voulait pas dire grand-chose. Mais j’étais aussi comme ça. Des fois ça marchait et je passais pour un vrai génie, d’ailleurs je me demandais si ce n’était pas grâce à ca que j’avais été élu. Et des fois je disais n’importe quoi, comme maintenant, et je pouvais passer pour un imbécile. Mais… Je n’avais jamais eu honte, peur du ridicule ou même peur de passer pour un imbécile. C’était quelque chose qui ne m’avait jamais touché sincèrement. Le regard un peu dans le vide, rêveur, je me mis à ricaner. « Tu veux manger un truc ? Non parce que j’ai dévoré un bagel et je vais en prendre un deuxième. Et je me rends compte que j’ai pas été tellement poli la première fois... »
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Bon, manifestement, les smoothies, c'était pas vraiment le truc de Michel-Ange. Bizarrement, ce constat n'étonnait pas particulièrement la jolie blonde qui l'avait davantage connu en amateur de bière qu'en fana de la diététique. Et ça ne la dérangeait pas. En fait, il aurait très bien pu commander directement le bagel et le soda qui lui faisaient probablement plus envie. Elle ne se serait pas vexée car Honey se vexait difficilement. - D'accord. Je comprends mieux avec ton explication, opina la scientifique qui n'avait jusqu'alors pas envisager, vu le contexte, que l'entraide proposée par Michel-Ange soit à prendre dans un sens générique. C'est gentil et j'apprécie vraiment beaucoup que tu le fasses, poursuivis-je la seule femme avec emphase. Je saurai m'en rappeler si besoin. D'ailleurs, quand j'y pense, je ne comptais pas non plus t'abandonner et ne pas t'aider ou te soutenir après notre rupture mais je crois que l'année dernière tu... Disons que ce n'était sans doute pas à moi de faire cette offre ou alors qu'il y a eu un problème de timing. Mais en tout cas, dans cette acception de la chose, ce sera un plaisir ! conclut Honey avant de s'embourber dans sa propre réflexion. Voilà, sans doute, ce qui arrivait quand on pensait trop vite au point de devoir parfois utiliser du papier quand son propre ordinateur nous ralentissait. Il était plus que probable que les cerveaux de Honey et de Michel-Ange ne fonctionnaient pas de la même façon et cela participait sans doute à leurs difficultés de communication, celles-là même que la tortue ninja venait de pointer du doigt. La jeune femme opina, ne voyant pas quoi dire d'autres pour leur défense. Ce n'était pas anodin qu'elle ait rompu avec le jeune homme et, d'ailleurs, Honey avait déjà expliqué les raisons qui l'avaient conduite à prendre cette décision. Forcément ce changement de relation, comme le nommait très justement Michel-Ange, compliquait les choses. Ce n'était ni commun ni facile de rester ami avec un ex. Pour y arriver il fallait être en mesure de faire le deuil de la relation qui venait de mourir et Michel-Ange n'avait pas paru prêt à le faire la dernière fois qu'ils s'étaient parlés, l'été dernier. Aujourd'hui, les choses étaient différentes, elles avaient évolué dans un sens qui semblait pouvoir permettre de transformer leur histoire d'amour en histoire d'amitié. Sans doute était-il prêt à ce que cela se produise, même s'il s'exprimait toujours de façon un peu confuse et rougissait plus que de raison. - Pour ça je suis d'accord aussi, reprit Honey. Moi non plus j'ai pas envie de faire semblant que je ne te connais pas quand je te croise dans la rue. Pour commencer c'est pas poli et ensuite c'est pas mon style. Mais tu comprendras, je pense, que c'était à toi de prendre cette décision, en tout cas d'en exprimer l'envie. Puisque c'est moi qui ai rompu, étaya inutilement la jeune femme. Michel-Ange, même sans la mémoire eidétique de son ex copine, devait parfaitement se rappeler de ce fait. - En tout cas ça ne me dérange pas de devenir une copine d'un de mes ex. J'en ai pas tant que ça, hein, précisa la jeune femme qui savait que chez le beau sexe il était mal vu de collectionner les conquêtes, mais quand on ne quitte pas la personne en trop mauvais termes ou parce qu'elle a fait quelque chose de grave ou d'impardonnable, je pense que, passé un certain temps, c'est possible d'avoir au moins une relation cordiale avec un ancien partenaire. On devrait peut-être commencer par voir si on peut atteindre ce pallier avant d'essayer de devenir les meilleurs amis du monde, non ? Je veux dire, ça sera peut-être quand même un peu bizarre, des fois. Pour une fois, Honey n'explicita pas le fond de sa pensée qui était pourtant clair : il était possible que Michel-Ange réagisse mal si un jour la jeune femme lui présentait son nouveau petit ami ou bien si un jour elle lui annonçait son mariage à venir. La jolie blonde savait que si on inversait la situation elle serait heureuse même si elle pouvait en être aussi certaine c'était sans doute parce que c'était elle qui avait mis un terme à leur relation. Si les rôles étaient inversés, Honey n'aurait pas pu anticiper comment sa réaction le cas échéant et ne pourrait sans doute jamais se la figurer. Tout en sirotant son délicieux smoothie, elle écouta la réflexion (très, très mal formulée) de Michel-Ange sur les causes et leurs effets et la jugea pertinente. Les écrits d'Emmanuel Kant, le philosophe allemand, lui revinrent en mémoire. N'avait-il pas très justement dit que seules les intentions devaient compter puisqu'elles étaient les seules qu'on pouvait prévoir alors qu'on ne pouvait jamais totalement anticiper tous les effets de nos actions ? Certes, intention et cause étaient deux concepts différents mais, à bien des égards, ils se rejoignaient. Toutefois, Honey doutait sérieusement que Michel-Ange ait envie de parler de philosophie allemand maintenant. C'était déjà beaucoup qu'il ait pris un smoothie. Parler philosophie, c'était davantage le truc de Stefan et c'était pour cette raison, notamment, que Honey l'appréciait. Quand elle se lançait dans une conversation très intellectuelle, il savait rebondir dessus de façon très à propos. - C'est pas bien dit mais je crois que je comprends ce que tu veux dire et si j'ai bien compris - cette fois, précisa la jeune femme, amusée, en fin de compte, par leurs difficultés de communication, c'est assez pertinent comme réflexion. Tu ne peux pas prédire les effets donc les potentiels problèmes qu'une situation donnée va causer mais tu peux en connaitre les causes et travailler dessus. Sur elles et sur les intentions, ne put s'empêcher de préciser Honey avant de lui adresser un petit sourire... ... Auquel manifestement Michel-Ange avait choisi de répondre par un ricanement qu'elle ne sut pas interpréter. Mais ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'une convention sociale échappait à Honey et ça ne serait sans doute pas la dernière. Sauf que cette fois elle n'avait manqué aucune convention particulière, Michel-Ange était simplement un être singulier qui ricanait parfois, notamment quand il était mal à l'aise. - Oui, je crois que je vais manger quelque chose aussi, répondit la jeune femme en faisant totalement fi de ce ricanement. Une gaufre, peut-être. C'est TELLEMENT bon, les gaufres ! ajouta la jolie blonde. L'instant d'après, Honey héla la serveuse et commanda sa fameuse gaufre tandis que Michel-Ange demandait un deuxième bagel. Il n'avait jamais manqué d'appétit, sans doute à cause du mutagène qui le rendait si singulier. Mais ça ne constituait pas un sujet de conversation satisfaisant et maintenant que la serveuse s'était éloignée pour apporter le bon de commande en cuisine, il était urgent de trouver quelque chose d'intéressant à se raconter pour éviter de se regarder silencieusement dans le blanc des yeux. Car devenir l'amie de quelqu'un à qui, passées les banalités d'usage, on n'avait plus rien à dire ce n'était pas une partie gagnée d'avance. Heureusement, Honey était une jeune femme bavarde doublée d'une mine d'informations. C'était par conséquent difficile de la faire taire très longtemps quand elle était dans un contexte qui la mettait à l'aise. - A propos. Puisque tu disais tout à l'heure que tu voulais te donner le temps de voir ce que tu allais faire de ton avenir, il y a peut-être quelque chose qui pourrait t'ouvrir de nouvelles perspectives, reprit la jeune femme. Tu pourrais aller à la fac. Pas forcément pour passer un diplôme, précisa très rapidement la chimiste et professeure. Mais pour voir ce qui est possible. Y a des cours du soir et on peut venir en auditeur libre à la plupart des choses. Y a pas mal de personnes de ton âge qui sont à la fac, ça peut être un bon moyen pour toi de rencontrer de nouvelles personnes. La ville a pas mal changé depuis ton départ, tu as sans doute aussi envie de voir de nouvelles têtes, non ? Enfin... voilà, c'est juste une idée, tu en fais ce que tu veux, assura la jolie blonde en haussant nonchalamment les épaules. Tu es quelqu'un de curieux, je me dis que tu pourrais y trouver ton compte. Evite peut-être juste mes cours magistraux. Ils sont vraiment pas pour les débutants, précisa Honey, sourcils légèrement froncés. J'enseigne pas aux premiers cycles, c'est mon père qui le fait. Je veux pas te vexer mais tu serais sans doute totalement largué dans mes cours. Mais y en a des TAS d'autres vraiment géniaux, je t'assure ! Dire à Michel-Ange qu'il serait largué s'il venait aux cours magistraux du Docteur Honey Lemon sur l'astrophysique n'était peut-être pas la meilleure façon de le tenter à s'installer, même provisoirement, à rejoindre les bancs de la fac. Mais c'était avant tout la vérité et Honey disait la vérité. Elle basait toujours ses interventions sur les faits or, cette fois, les faits indiquaient qu'il ne disposait pas des connaissances suffisantes à ses cours. Car dans l'absolu le voir parmi ses étudiants dans son amphithéâtre ne dérangerait pas Honey. Tout le monde, à l'université, était traité de la même façon par la jeune femme : avec partialité et professionnalisme.
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Je clignais des yeux en entendant les propos de Honey. Plusieurs choses me dérangeaient. Mais je savais faire abstraction de la plupart des éléments. Ce qui m’avait vraiment gêné, c’était le fait qu’elle considère que c’était à moi de faire le premier pas en terme de relations amicales. « Ce n’est pas parce que tu as rompu que c’est à moi de faire le premier pas. Je trouve même que c’est le contraire. C’est à la personne qui blesse l’autre de tendre la main non ? »
Un léger sourire en coin passa sur mes lèvres. Je la taquinais exprès. Bien sûr qu’elle m’avait profondément blessé lors de notre rupture. Mais… C’était du passé. Du passé déjà bien lointain. J’avais une qualité : je n’étais absolument pas rancunier. Je pouvais parler avec une personne qui s’était battu avec moi quelques minutes après un combat. « Je te taquine. La question n’est pas toi ou moi, mais nous. Et de toute manière, tu ne t’en aies peut être pas rendu compte, mais la relation amicale à déjà commencé. Car elle s’était pas vraiment éteinte hein. »
Je lui fis un clin d’oeil. Tout en commandant un deuxième Bagel et en éclatant de rire quand elle prononça le mot TELLEMENT. Elle n’avait pas vraiment changé. C’était un bon point. Moi en revanche c’était différent. Mais ça n’était pas le sujet du jour. Regardant mon second bagel au saumon arriver (maintenant j’ai envie de ça alors qu’il est 9h43), j’observais Honey en silence, et je me renfermais d’une manière un peu brusque. « Je n’ai plus de meilleur amie. Et je crois que je n’en veux plus. »
Il n’y avait pas besoin d’avoir fait St Cyr ou même d’avoir deux fois le QI d’Einstein pour comprendre où je voulais en venir. C’était exceptionnel que je reparle à quelqu’un d’autre que mes frères. Mais ça, Honey n’en savait rien. Elle devait encore voir en moi ce garçon si social avec pleins d’amis et qui voulaient s’en faire plein. Aujourd’hui, c’était totalement différent. La souffrance de perdre quelqu’un de cher était bien trop importante pour le tenter à nouveau. Ou du moins, je n’étais pas prêt dans l’immédiat. Je me détendis légèrement quand même, pour ne pas plomber l’ambiance, même si j’avais l’impression que c’était un peu tard. « On a qu’à faire comme d’habitude. Sauf qu’on couche plus ensemble et qu’on n’est pas obligé de faire les trucs pénible comme avoir une attention extrême envers l’autre. »
Et je croquais dans mon bagel en ricanant à nouveau pour détendre l’atmosphère. Soudain, elle me parla d’aller à la fac. J’avalais de travers. Toussant de tout mon soul, je dus boire une gorgée de soda pour faire passer l’évènement. « Désolé. C’est juste que je crois que les études, c’est pas fait pour moi. J’ai déjà essayé plusieurs fois. J’ai un TDSH un peu sévère. »
Comprendre Trouble de l’Attention Sans Hyperactivité. J’avais même essayé en étant policier, en suivant des cours du soir de droit pour monter un peu en grade. Mais ça, je n’en avais pas parler à Honey, par peur de passer pour un imbécile. « On va dire que j’ai essayé, et que ça n’a pas marché. Je vais me débrouiller, t’en fais pas pour moi, je me débrouille toujours. Et pas sûr que ton père m’apprécie comme élève. Déjà qu’en gendre c’était pas trop ça. Enfin passons. »
Je n’avais pas tellement envie de me lancer dans une discussion sur Monsieur Lemon. Relevant la tête je me contentais de hausser les épaules et de sourire. « Ouais, et puis je pense que là, pour le coup, ça serait pas top d’avoir en prof une ex-petite amie. »
Et puis de toute façon, je n’avais jamais été fait pour les études. J’avais toujours considéré que si on était assez malin, on en avait pas besoin. Et puis, pour les troubles que j’avais, c’était un peu une torture de rester sur une chaise, ou sur un banc, assis au même endroit, à écouter parler quelqu’un. Même si le cours était dynamique, rien que le fait d’être assis 2h était une souffrance absolue. « C’est peut être une vulgarisation scientifique de ma part à nouveau, mais je suis pas sûr que génétiquement, Homo Sapiens soit fait pour rester assis sur une chaise trop longtemps. »
Car si on y réfléchissait bien, dans l’histoire de l’humanité, il n’y avait que dans l’air moderne où les gens restaient assis très longtemps.
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Dans ce genre de discussion Honey pouvait parfois paraitre froide car elle optait bien souvent pour une approche très clinique de la situation. Malheureusement, c'était de cette façon que son cerveau fonctionnait. C'est ainsi qu'elle répondit très tranquillement à Michel-Ange, peu secouée par son avis contraire : - Le jour où je suis passée récupérer mes affaires, je t'ai dit, je cite "J'aimerais... qu'un jour on puisse être amis ou au moins continuer à se parler de temps en temps parce que je t'apprécie depuis que je te connais." Je pense donc qu'on peut considérer qu'à ce moment-là je t'ai tendu la main, comme tu dis, analysa la jeune femme. Mais j'avais conscience que ce n'était pas le bon moment pour toi, cependant, je ne voyais pas - et je ne vois toujours pas - précisa la jolie blonde, l'intérêt de te redire ce que je t'ai déjà dit parce qu'à ma connaissance tu n'as pas de problèmes de mémoire et tu es donc tout à fait capable de te soutenir dans les grandes lignes d'une conversation relativement récente. Voilà pourquoi à partir de ce moment où tu avais cette information depuis l'été dernier, je considérais que c'était maintenant à toi de décider. Pour ne pas paraitre trop incommode ou trop médicale dans son approche, Honey, dont la voix était particulièrement douce, ponctua ces dernières paroles d'un sourire encourageant. Elle ne devait pas oublier qu'elle n'était pas dans un amphithéâtre face à pléthore d'étudiants mais dans un café avec un potentiel futur ami... dont elle n'avait absolument pas saisi la taquinerie. Mais ce n'était pas la première fois, depuis le temps, Michel-Ange devait avoir l'habitude que la jeune femme soit si premier degré. De la même façon, Honey était peut-être brillante dans un laboratoire mais elle l'était beaucoup moins en société. Alors, non, elle n'avait absolument pas remarqué que leur relation amicale avait déjà commencé - mais fut ravie de l'apprendre et opina pour marquer sa bonne compréhension. Son sourire, pourtant, ne dura guère. Honey ne s'était pas rendue compte que le terme "meilleurs amis" allait, dans ce contexte là, allait contrarier Michel-Ange. Mais comme c'était dit et cela ne pouvait être ravalé, la jeune femme se contenta de lui adresser une moue contrite. - Désolée, c'était seulement une façon de parler. Je comprends que tu n'en veuilles pas, t'en fais pas, je ne comptais pas la remplacer, assura Honey avant de presser amicalement la main de Michel-Ange. Par déférence, elle avait pris soin de ne pas prononcer le prénom d'Eulalie afin de ne pas enfoncer le clou. Michel-Ange était très sensible et cela faisait son charme mais il fallait, en quelque sorte, le préserver, lui et son égo car il n'aurait probablement pas apprécier de connaitre les intentions de Honey et de donner cette impression de fragilité. Heureusement, ce moment un peu étrange qui flirtait avec la déprime ne dura guère plus que le temps d'une bouchée délicieuse de gaufre, apportée entre temps. L'instant d'après, Michel-Ange donnait une nouvelle définition de leur relation qui surprit Honey. - ... Si tu veux, répondit-elle après un temps. Je ne tiens effectivement pas à copuler avec toi mais... Tu es sûr pour les attentions ? demanda t-elle en fronçant les sourcils. Je pense être attentive avec toutes mes relations fortes, pas seulement quand je suis amoureuse d'une personne mais... d'accord. Oui, faisons comme ça. C'était sans doute plus simple de s'en tenir à cette définition de leur nouvelle relation et de l'appliquer. Honey savait qu'elle ne l'oublierait pas, d'autant qu'elle avait été très interpellée par cette même définition. Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, mais que plusieurs éléments auraient pu l'aider à percevoir, c'était que Michel-Ange était porteur d'un Trouble de l'Attention Sans Hyperactivité, ce qui, d'après lui, n'était pas compatible avec la fréquentation d'une faculté. - D'accord. Je comprends, répondit simplement la jeune femme, songeant que si Michel-Ange souhaitait parler de son TASH, il amènerait le sujet de lui-même et que, dans le contraire, cela relevait davantage de l'ordre du privé. De la même façon, elle ne répéta pas qu'elle ne lui avait pas conseillé de passer un diplôme mais simplement de s'ouvrir à de nouvelles choses, ne serait ce qu'un quart d'heure (pourvu qu'il ne quitte pas l'amphithéâtre en dérangeant les autres étudiants, évidemment). Quant à savoir si son père aurait apprécié de voir Michel-Ange dans ses cours magistraux, Honey n'en savait rien. Mais ce qu'elle savait c'était qu'il n'avait jamais rien eu contre lui et, comme toute fille très proche de son papa adoré, elle ne put s'empêcher de le défendre : - Papa t'apprécie, il est juste taquin avec mes petits amis. Il veut le meilleur pour moi et il aime bien mettre gentiment la pression à mes fréquentations mais ce qu'il espère avant tout c'est mon bonheur, assura la jeune femme avant de croquer une nouvelle fois dans sa gaufre. Honey n'épilogua pas, se rappelant avoir déjà eu des conversations similaires avec Michel-Ange et ne jamais avoir compris pourquoi il était persuadé que son papa le détestait. Mais la tortue ninja avait raison sur un autre point : effectivement, ce n'était probablement "pas top", comme il le disait, d'avoir une ancienne relation comme professeur. A cela, la scientifique opina vivement, n'ayant rien de plus à ajouter sur le sujet. Sur Homo Sapiens, en revanche, Honey était plus bavarde : - La sédentarisation de l'Homme est effectivement assez récente et tend à être de plus en plus prégnante, ce qui pose certains problèmes mais je vais peut-être éviter de trop développer, puisque tu n'es pas fait pour les études, sourit Honey, taquine et assez fière de sa "blague" si c'en était vraiment une. Je m'en fais pas pour toi, je sais que tu as plein de ressources et je sais aussi que cette ville est suffisamment animée pour que tu trouves de quoi t'occuper. Je parie que dans pas longtemps tu auras des tas de choses incroyables à me raconter quand on se croisera. La prochaine fois qu'on se verra on pourrait essayer de faire quelque chose de moins sédentaire, si tu veux, proposa la jeune femme. J'ai pas d"idée précise pour l'instant mais je me doute bien que boire des smoothies dans un bar c'est pas ton truc et que j'ai peu de chance de te trainer à une conférence. Et ça me va, j'adore faire des TAS de trucs ! Si tu n'avais pas de compétences surhumaines je te proposerais de se faire une partie de tennis mais je crois que j'ai aucune chance contre un ninja, sourit la chimiste avant de terminer sa gaufre.
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Au mot copuler, je m’étais sur le côté pour ne pas cracher sur Honey le soda que j’avais dans la bouche. Parfois, elle était directe et franche, peut être un peu trop d’ailleurs. De dire ça, comme ça, entourer de pleins de gens, ça m’avait un peu gêné. J’étais aussi très surpris. « Heu, ok, de toute façon j’avais pas l’intention de te proposer de… copuler. »
Au mot copuler, j’avais mimé des guillemets et je l’avais dit nettement plus bas. Plusieurs personnes c’étaient retourné vers nous d’un regard surpris. Je ne savais pas si c’était les brides de conversation qu’ils avaient entendu ou mon attitude qui les avaient interrogés, mais plusieurs regards étaient bels et biens dirigés vers nous. « Ahah, oui, ton père est un véritable amour. »
De la façon dont je l’avais dit, on ne pouvait pas percer tellement l’ironie. Je ne voulais pas vexer Honey et en plus je me parlais plus à moi même qu’à elle en ce moment. Le regard un peu dans le vague, je souriais néanmoins en coin lorsqu’elle m’envoya une pique sur les études. Elle savait que j’étais assez soupe au lait sur le sujet. On pouvait croire que j’étais débile, mais c’était pas tellement le cas. En réalité, je vivais ma vie pleinement. Je fonçais et je réfléchissais après. « Si je n’utilise pas de techniques, tu as tes chances, je ne suis pas très doué en Tennis. »
Je souriais tout en terminant mon repas. L’espace d’un instant, je regardais par la fenêtre. J’avais soudain envie d’être seul et ailleurs. Comme si la présence avec Honey ravivait quand même de vieilles blessures qui n’étaient pas totalement cicatrisés. Je me connaissais assez pour savoir que je n’avais pas intérêt de m’éterniser trop longtemps ici. J’avais encore du mal à l’observer trop longtemps dans les yeux. En réalité ; j’accordais une importance très spéciale aux souvenirs. Et en l’occurrence, je savais que ce que j’avais avec elle, en terme de souvenirs, ne pouvait se reproduire. On appelait ça la mélancolie. Je crois. « Je pourrais effectivement te faire voir mes nouvelles techniques. J’ai appris plusieurs choses au Japon. Notamment, la plus impressionnante, la technique de transposition. Elle consiste, au moment opportun, et avec une bonne vitesse d’exécution, d’échanger ton corps contre un objet. Ca demande beaucoup d’énergie à mon corps pour déployer cette vitesse, et il faut être très précis. Enfin, je vais pas te faire une leçon de Ninjutsu et de malaxage de Chakra. Je crois que tu n’y comprendrais pas grand-chose... »
On n’avait jamais vraiment parler en profondeur de l’origine de mes pouvoirs. On avait fait des expériences et des tests. J’avais trouvé ça amusant. Mais au Japon, j’avais appris grâce à certains enseignements à améliorer mes compétences. La base, même pour les humains normaux, restait la même. Même si c’était plus de l’ordre spirituelle qu’autre chose. « Bien, je crois que les meilleures choses ont une fin. Je vais te laisser. Je dois être à l’heure à la pizzeria. »
Ce n’était qu’à moitié vrai, puisque j’étais dans les temps. Mais, à défaut de le redire, la présence d’Honey commençait à être longue à mes yeux. Non pas que je n’étais pas heureux ou que cela me dérangeait d’être en sa présence. C’était juste que… C’était quand même encore difficile. Comme tout bon américain qui se respecte, je sortais mon porte-feuille en forme de tortue pour poser l’argent de ma consommation et un pourboire sur la table, puis je me levais. « Faudrait qu’on en rediscute. Je passerai si j’ai le temps. Mais… Faut que tu comprennes que ça ne se fera pas en un jour. C’est encore difficile… et… salut ! »
Pourquoi j’avais dit ça ? Virant au rouge cramoisie, je fis un léger mouvement de la main en guise de salut et je tournais les talons. Sortant du magasin en me bousculant avec deux personnes du fait que j’étais bizarrement pressé, je sortais dans la rue. Passant en marchant devant la vitrine, je fis un dernier coucou maladroit à Honey. Une fois hors de vue, je me mis alors à courir, mettant le plus de distance possible entre elle et moi. Enfin, après plusieurs minutes de courses, je montais grâce à l’escalier de secours sur un immeuble du centre ville pour aller sur le toit. C’était vraiment une entrevue étrange. Mais à la réflexion, les jambes dans le vides, observant la rue, je me dis que ce n’était pas si mal que ça.
Honey Lemon
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A un moment, sans que Honey ne s'explique véritablement pourquoi, Michel-Ange avait avalé son soda de travers et manifestement manqué de s'étouffer. La jeune femme l'avait observé, perplexe et avait tenté de comprendre l'origine de cette réaction. Il était évident que Michel-Ange avait avalé de travers mais c'était la cause qui avait interpellé la scientifique. Ca ne pouvait tout de même pas être parce qu'elle avait parlé de "copuler", si ? C'était tellement grotesque ! Il n'y avait que les adolescents pré-pubères pour réagir de la sorte à la mention du coït humain - qui était, de surcroît, quelque chose de tout à fait naturel. Sans doute était-ce le signe qu'il ne vaudrait mieux pas, si Michel-Ange et Honey devenaient de véritables amis, essayer d'aborder ce sujet avec lui par la suite. Visiblement ça le gênait trop. Là encore, Honey ne comprenait pas réellement pourquoi mais elle décida de ne pas poser la question. Une chose était certaine : la jolie blonde ne prêtait pas attention aux personnes qui s'étaient retournées pour écouter (sans aucune subtilité) leur conversation. Même si elle n'appréciait pas les curieux, Honey ne comprenait pas ce qu'il y avait de mal à utiliser un terme approprié quand il était question d'arrêter de coucher avec une personne et de ne jamais plus recommencer par manque d'envie. Coucher et copuler étaient, du point de vue terminologique, des quasi-synonymes. Ils voulaient, en clair, dire la même chose mais l'un avait une connotation familière et l'autre une connotation scientifique. La jeune femme avait simplement choisi celui à la connotation qui lui paraissait la plus pertinente. Celle de Michel-Ange concernant son père, en revanche, n'était pas la réponse la plus attendue par Honey qui savait que son ex avait toujours (pour une raison qui, là encore, lui échappait) redouté son père. Cependant, la tortue ninja avait été suffisamment subtil pour que Honey ne prête pas davantage attention à sa remarque parce que pour elle, oui, son papa était un amour. C'était aussi le meilleur papa du monde, un génie incroyable et le premier homme de sa vie. Dire ouvertement du mal de Cinna Lemon en présence de sa fille n'aurait pas été une bonne idée et n'importe qui pouvait s'en apercevoir rapidement. Accepter une partie de tennis, ça, en revanche, c'était une bien meilleure idée. Mais les deux jeunes gens auraient sans doute tout le loisir de planifier ce match une autre fois. Il y avait quelque chose dans le regard de Michel-Ange qui laissait supposer qu'il n'était plus tout à fait là ou qu'il avait envie d'être ailleurs (ce qui revenait pratiquement au même). Pourtant, l'instant d'après, la tortue ninja changea totalement de sujet et commença à parler de la technique de transposition qu'il avait apprise au Japon. Honey remisa donc son impression dans un coin de son esprit et l'écouta car la jeune femme n'y connaissait rien en techniques de ce genre (et telle que Michel-Ange décrivait celle-ci en particulier, elle n'y comprenait pas grand-chose, ne parvenant pas à assimiler comment quelqu'un de sensé pouvait penser être en mesure d'échanger son corps avec une table ou n'importe quel autre élément du mobilier) mais était toujours ravie d'apprendre quelque chose de nouveau. Plus Michel-Ange en parlait et plus elle écarquillait les yeux, faisant travailler tous les neurones à sa disposition pour essayer d'y voir plus clair, ce qui n'était pas évident pour une femme aussi cartésienne qu'elle (qui, pourtant, avait accepté l'existence des sorcières et des vampires). - Disons que ça a l'air particulier et que je ne connais absolument rien au ninjutsu et au malaxage de shakra mais j'imagine que ça peut être vraiment impressionnant à voir quand c'est bien, répondit Honey après un court blanc dans la conversation. Et je suis sûre que tu fais ça vraiment très bien, ajouta t-elle, sincère. Honey avait pu au début de leur relation mener quelques expériences sur les capacités hors normes de Michel-Ange et avait appris de nombreuses choses fascinantes. Mais cette pensée permettait surtout à la jeune femme de réaliser qu'il y avait un autre homme avait lequel sa relation (qui en avait fait du chemin depuis) avait commencé un peu de la même façon. Lui aussi elle l'avait trouvé (et le trouvait encore) fas-ci-nant (ndlr : avoue, ça t'avait manqué) et lui aussi avait pris une place plus importante dans sa vie que ce qu'elle avait imaginé au départ. Devait-elle en conclure que c'était son truc, les hommes spéciaux et les expériences ? Honey trouvait que deux situations similaires n'étaient pas suffisantes pour tirer pareille conclusion mais elle ne pouvait s'empêcher de remarquer ce que les situations avaient de commun... Et ce qu'elles avaient de différent. Il était bien plus mature, expérimenté et posé que Michel-Ange ne le serait sans doute jamais (et c'était une excellente chose pour Michel-Ange, tout le monde dans l'Univers ne devait pas obligatoirement être posé, mature et avoir vécu des tas de choses) et c'était ce qui la séduisait. Ca et la façon dont il utilisait ses mains. Oui... Même si les expériences se rejoignaient sur certains aspects, elles n'avaient, en fin de compte, rien de comparable. Laissant pourtant brutalement tomber cette pensée, Honey arrêta de divaguer pour revenir au moment présent. - Faudra que tu me montres ça, un de ces quatre, déclara t-elle. De toute façon un bar à smoothies ne serait pas l'endroit idéal. Enfin, elle supposait. Et de toute façon Michel-Ange avait des obligations à honorer tandis que Honey n'avait plus rien à faire de la journée. Ce serait donc ici que leurs chemins se sépareraient, pour cette fois. - Pas de souci. File, je comprends, lui assura la jeune femme en accompagnant sa réponse d'un hochement de tête. De son côté, Michel-Ange sortait de quoi payer et laisser un pourboire puis s'éclipsa aussi vite que la politesse le lui permettait. Honey ne doutait effectivement (notamment parce que l'attitude du jeune homme parlait pour lui) qu'il faudrait effectivement du temps à Michel-Ange avant de pouvoir être son ami et elle le comprendrait. D'ailleurs, elle l'avait toujours compris et le lui avait suggéré dès le début, ne comprenant donc pas pourquoi il avait jugé utile de le lui redire. Mais du temps, ça tombait bien, Honey en avait devant elle. Honey ne fit toutefois aucun commentaire et agita aussi la main quand Michel-Ange la salua, d'abord dans le restaurant puis depuis la rue, face à la vitrine. Puis, quand il eut disparu de son champ de vision, Honey termina sa consommation avant de payer sa part puis de quitter, à son tour, le Smoothie Garden. A l'origine elle avait simplement prévu de rentrer chez elle, sans doute de prendre une douche puis de s'occuper du repas. Mais le fait était qu'elle avait déjà mangé et que la douche n'était pas une priorité absolue. Honey changea donc ses plans : au lieu de retourner vers la rue du centre-ville où se trouvait son appartement, elle prit la direction du quartier nord et du seul manoir qu'elle y ait jamais visité avant de sonner à la porte, se demandant bien ce qu'elle allait pouvoir dire mais sonna néanmoins. Il devait, s'il était chez lui, de toute façon déjà savoir qu'elle était sur le perron et lui laissait le loisir de sonner simplement pour que tout ait l'air "normal". Ca ne faisait pas si longtemps qu'ils avaient éclairci leur relation (ou plutôt qu'il avait éclairci ce qu'il espérait de leur relation et expliqué deux ou trois points sur sa façon récente d'agir) et tout cela était encore un peu étrange. Peut-être ne serait-il pas content de la trouver là mais bon, maintenant c'était fait, de toute façon. D'ailleurs, il ne mit pas bien longtemps à lui ouvrir et alors ce fut à Honey de parler avec la maladresse qu'on lui connait tous dans ce genre de situation. - Salut, commença-t-elle en se retenant in extremis de lever la main. Je... "J'étais dans le coin et je me suis dit que ça serait trop bête de pas passer ?" C'était faux. "J'ai revu mon ex et je me suis rendue compte que sur lui aussi j'ai fait des expériences donc j'ai pensé à vous et j'ai eu envie de passer ?" C'était encore plus maladroit que ce seul "salut" - mais c'était vrai. "J'ai pensé à vous et ma libido a fait le reste ?" Ce n'était pas tout à fait exact mais ça l'aurait sans doute flatté. - J'ai eu envie de passer. Comme ça. Mais, maintenant que j'y pense, je me dis que c'était probablement pas une bonne idée. Je peux y aller, si vous voulez ? offrit Honey. Cette offre, cependant, il la déclina.