Ne tentez pas le diable !

Me croiriez-vous si je vous disais que je n’ai pas toujours été le squelette terrifiant qui peuple vos cauchemars les plus inavouables ? Non ! Et pourtant j’ai bien été un homme de chair et de sang il y a de cela une éternité ! Ce qui m’a conduit à devenir le roi d’Halloween ? Oooh c’est une très longue histoire. Vous tenez à ce que je vous la raconte, vraiment ? Alors suivez-moi et venez découvrir les secrets de mon existence !

Je suis né au 17ème siècle au cœur d’une riche famille de marchands de fourrure irlandaise ! Situation plutôt ironique étant donné que leur dernier héritier a passé la plupart de sa vie sous la forme d’un squelette, non ? Mais je m’égare un peu… Comme pour me prédestiner à ma vie future, j'étais né un 31 octobre qui comme vous le savez certainement est le jour de la fête d'Halloween. A cette époque, je m’appelais encore Jack O’Lantern et je dois dire que j’ai eu la chance d’avoir une enfance plutôt heureuse. Je ne manquais de rien et j’étais entouré de deux petits frères et sœurs qui me servaient de compagnons de jeux. Bien évidemment, mon rang au sein de cette famille me prédestinant à reprendre les rennes de notre entreprises centenaire, mes parents me sensibilisèrent très tôt aux responsabilités qui m’attendraient ! Or moi je trouvais ce travail plutôt ennuyeux. Les seuls moments où je prenais vraiment du plaisir c’était lorsque j’accompagnais les chasseurs sur le terrain ou que je participais au dépeçage des bêtes une fois rentré à la maison.

L’entrain que je mettais dans cette tache devait sans doute être un peu trop expansif puisque ma mère se chamaillait plusieurs fois avec mon père à ce sujet. Mon père lui se contentait de se réjouir de voir son fils aussi motivé. Considérait-elle donc que cela me faisait plaisir de torturer de petites bêtes sans défense ? Peut-être un peu oui… mais moi ce qui me passionnait avant tout c’était l’étude des émotions et avant tout celle de la peur. Pouvoir lire la frayeur dans les yeux des animaux au moment de l’abattage me fascinait et me donnait envie de comprendre ce qui se passait dans leur tête à ce moment-là !

Mais la peur de la mort étant commune à tous, elle n’était pas la plus intéressante à analyser. C’est ainsi que m’amusais à effrayer mon entourage et que je fis de mes frères et sœurs ainsi que mes amis mes sujets d’étude préférés. Il s'agissait cependant de petites frayeurs. Jamais je me serais adonner à la violence physique sur ces derniers. Qu’est-ce qui les effrayais le plus ? Comment réagissaient-ils devant les mauvais tours que je leur imposais ? Je tentais de répondre à ces questions que je consignais dans des petits carnets que moi seul pouvait consulter.

Mais ils n’étaient pas les seuls à qui j'aimais faire peur ! Moi-même je me délectais du temps que je passais avec les bardes et troubadours qui visitaient notre ville, nous comptant des histoires d’horreur sur des créatures étranges du folklores local. Ces contes me passionnaient réellement et j’aimais l’art subtil avec lesquels ils savaient les conter. Bien souvent, je les imitais en organisant des soirées d'horreur avec les enfants de mon village ! Comme j’adorais me donner en spectacle et ce passe-temps m’inspira bientôt pour en faire mon métier.

Me détournant des ambitions familiales, je quittais ma famille lorsque j’atteins l’âge de 15 ans ! Bien évidemment, cette décision créa des conflits avec mes parents qui voyaient d’une très mauvais œil cette rupture de notre plus précieuse tradition familiale. Ils décidèrent alors de me tourne le dos, refusant de me prêter le moindre argent pour réaliser mon rêve ! Peu importe en vérité puisque mes économies étaient bien suffisantes pour moi !

Oh mais en fait, je réalise que je ne vous ai pas encore parler de mes projets ! Milles excuses… mon rêve était de créer un cirque qui viserait à effrayer intentionnellement ses spectateurs. Imaginez cela « Le Cirque Imaginaerum », est-ce que ce n’était pas le nom le plus parfait que je pouvais lui donner ? D’ailleurs tout se passait bien au départ ! Sillonnant les routes de Grande Bretagne à la recherche de monstres et d’autres parias de la société, je finis par me constituer une jolie petite troupe. Notre petite communauté vivait en parfaite harmonie, heureuse d’avoir enfin trouver un foyer digne de ce nom ! Malheureusement, tous mes espoirs s’envolèrent très rapidement ! Beaucoup trop avant-gardiste pour son temps, nous eûmes droit à des huées de la part des habitants des villages que nous traversions. Mes compagnons eurent droit à toutes sortes de mauvais traitements. Croulant sous le poids des insultes, certaines d’entre eux n’hésitaient pas à s’en prendre à nous physiquement.

Un soir, un drame inqualifiable finit par se produire ! Après une soirée de beuverie, mes artistes s’étaient réfugiés dans une grange pour la nuit. Les villageois nous y enfermèrent alors et mirent le feu. Tous périrent dans les flammes de cet incendie, pendant que j’assistais impuissant à ce massacre écoutant mes employés hurlés à la mort ! Pour la première fois de ma vie, je connus réellement ce qu’était la peur ! Bien évidemment, je n’obtins pas justice pour ce crime atroce. Seul face à tout un village je n’eus pas d’autres choix que de partir !

Traumatisé par cette expérience et dépité, je revins auprès de ma famille qui ne me pardonna jamais ma désobéissance. Refusant de me confier les rennes de l’entreprise, je fus relégué au simple range de maréchal-ferrant au sein de nos écuries. Cette situation ne fit que renforcé mon état dépressif et je noyais sans cesse mon chagrin dans l’alcool. Ma haine contre cette société écrasante de talent était telle que je ne cessais de martyriser mon entourage, rivalisant de sadisme dans les mauvais tours que je pouvais jouer aux autres. Ma famille ne m’accordant que bien peu d’argent, je vivais de la naïveté de mes très rares amis en profitant de leur générosité. Cette situation dura plus d’une cinquantaine d’années.

Partant tous les soirs écumer les bars, ce fut lors d’une de ces nuits de beuveries que je fis la connaissance d’un être que je n’étais pas près d’oublier. Le diable en personne se présenta devant moi, me proposant milles faveurs en échange de mon âme. N’étant pas encore trop éméché, j’acceptais son marché à condition qu’il m’accorde un dernier verre. Ne se doutant pas de ma ruse, ce dernier se changea en pièce de six sous que je fourrais rapidement dans ma bourse. Une croix d’argent se cachait dans cette dernière, hottant tous pouvoir au malin. Afin de le libérer, je lui fis promettre de ne pas chercher à nouveau à récupérer mon âme avant que 5 ans ne se soient écoulés. Ce dernier fut alors contraint d’accepter.

Lorsque le délai vint à échéance cinq années plus tard, je rencontrais une nouvelle fois cette démoniaque apparition. Cette fois encore, j’usais de la même ruse qu’auparavant. Le rencontrant dans un verger, je lui réclamais une pomme en échange de mon âme. Lorsque ce dernier, trop sot pour comprendre ma ruse, grimpa à l’arbre pour ramasser une pomme, je gravais à l’aide d’un couteau une croix sur l’arbre. A nouveau coincé, je lui fis jurer de ne plus jamais chercher à récupérer mon âme.

Croyant être parvenu à me tirer d’affaire, je profitais comme je pouvais des dernières années qui me restaient à vivre. Hélas, les humains ne peuvent se prétendre immortel et lorsque mon heure fut venue de partir, j’allumais une petite lanterne plantée dans une citrouille dans ma chambre afin que la Mort puisse facilement me trouver. Mais elle refusa de m’emporter avec elle. Le diable, s’étant livré à quelque perfidie, avait marqué mon âme de manière indélébile avant que je ne rejoigne l’autre monde. La mort repartit aussi vite qu’elle était venue ! Quant au diable, ayant respecté sa promesse, il ne m’emporta pas avec lui. Mon âme était-elle donc condamnée à errer par monts et par vaux pour toute l’éternité ? Non, car j’appris rapidement que les âmes errantes devaient se rendre dans un lieu appelé Halloween Town.

Bienvenue à Halloween Town !

Aaaah Halloween Town… cette ville peuplée de monstres qui ne ressemble à aucune autre ! C’était ici que j’allais passer le reste de l’éternité sous les traits d’un squelette ! Quelle ville de rêve pour un Epouventeur ! En fait, cela pourrait vous paraître bien étrange, mais cette cité était véritablement un paradis pour moi. J’avais enfin l’occasion de réaliser mes projets mes plus fous. Mon cirque reprenait vie et cette fois ce n’était pas uniquement pour effrayer quelques paysans ignares. Tous les monstres ici présents étaient là pour être les ambassadeurs de la fête d’Halloween, symbole vivant de l’horreur dans le monde des contes !

Me sentant réellement à ma place, je n’avais eu aucune difficulté à m’intégrer, ce d’autant plus que mon talent pour l’épouvante fut très vite reconnu par mes pairs. Admiratifs devant mes idées, je pris de plus en plus de place dans l’organisation de la fête d’Halloween. Mon rôle était si important que 50 ans après mon arrivée, je devins le nouveau roi de cette cité… ou tout du moins monarque absolu de ces célébrations ! La politique n’étant en effet pas ma tasse de thé, je laissais mon pouvoir à un monstre aux deux visages. Je ne vous cacherais pas qu’il étai loin d’être le plus compétent de nos concitoynes ! Mais peut importe.. il n’était là que pour donner l’impression à tous que notre ville vivait dans un système parfaitement démocratique. Je pouvais donc me consacrer à ma vraie passion.

Vous vous demanderez peut-être à quoi pouvait ressembler notre vie lorsque le 31 octobre était encore loin sur le calendrier ? Et bien nous nous testions nos farces sur les autres habitants ! Après tout, comme vous pouvez vous en doutez il n’y avait pas de place pour les anges dans la ville d’Halloween. D’ailleurs je n’étais pas étranger à ce phénomène. Très souvent, je finissais même par encourager les villageois les plus inventifs et faire moi-même des blagues qui ne cessaient de naître dans mon esprit beaucoup trop inventif.

Quant à la violence, elle m’était nécessaire pour asseoir mon autorité et défendre mon titre. Je ne craignais aucune révolte car très vite les monstres les plus récalcitrants finissaient par abandonner ! En réalité, il n’y eu qu’un agitateur qui rivalisait avec moi et qui marqua profondément ma mémoire : Oogie-Boogie ! Ce sac remplit d’insectes vint me défier dès son arrivée dans cette ville. Amuseur de grand talent, il savait faire des blagues avec presque autant de talent que moi. S’attirant très rapidement les faveurs des habitants d’Halloween Town, il se constitua rapidement une petite cour de fidèles. Une véritable bataille de clans s’engagea entre nous pour savoir qui serait le roi d’Halloween. Fort heureusement pour moi, il ne parvint pas à me détrôner et je le châtiais alors, l’obligeant à vivre loin du centre de la cité, en exil. Sa cour se réduit dès lors à trois insupportables diablotins haut comme trois pommes.

Mais je ne me fis pas que des ennemis à Halloween Town. Le docteur Finkelstein comptait parmi mes amis les plus fidèles. Grand scientifique, il m’aidait très souvent à réaliser mes ambitions pour notre fête. Il m’aidait également à développer mon envie d’apprendre et je me livrais moi-même à mes propres expériences, empruntant parfois le matériel du docteur pour satisfaire ma curiosité. De mon côté, je l’aidais parfois à réaliser ses propres projets. Je m’engageais notamment à l’aider lorsqu’il créa Sally, cette jolie et serviable poupée de chiffon qui devint une amie très chère à mon cœur.

Les siècles s’écoulaient ainsi, sans que la vie à Halloween Town ne soit vraiment chamboulée par des évènements trop remarquables. Satisfait de ma position, je finis pourtant par m’ennuyer du haut de mon trône. Mon cerveau hyperactif avait besoin d’être stimulée et je désirais plus que tout voir mon univers changé. C’est ainsi qu’arrivèrent les évènements de la fête de Noël. Je ne m’attarderais pas longtemps sur ces évènements tant je sais qu’ils ont été populaires dans votre monde. Je me contenterais donc de dire que mon échec dans l'organisation une fête qui n’était pas la nôtre ne m’apporta pas que des amis à Storybrooke… ville dans laquelle nous nous retrouvions pratiquement tous projetés après que la malédiction de la Méchante Reine se soit abattu sur notre ville tandis que nous profitions tous du cadeau neigeux du Père Noël.

Ma vie à Storybrooke fut bien différente de celle que j’avais vécu dans le Monde des Contes. Tout d’abord comme vous le savez, nous avions tous des souvenirs faussés de nos vies. En ce qui me concerne j’étais persuadé d’être né à Salem d’un père pasteur et d’une mère herboriste. Petit garçon maladif, j’étais atteint d’ostéoporose. Trop protecteurs, mes parents me gardaient à la maison d’où je ne pouvais sortir que le dimanche pour le culte. Pour découvrir le monde, il n’y avait que la fenêtre de ma chambre par laquelle je regardais avec tristesse les saisons s’écouler… cette neige immaculée avec laquelle je ne pourrais jamais jouer, ces bandes de gamins qui déguisaient allaient sonner aux portes des habitants de la ville pour réclamer des bonbons au soir d’Halloween. C’était vraiment une vie déprimante.

Comme il fallait bien me préparer à ma vie futur, je passais donc mon temps à la maison où un professeur particulier me donnait des cours. Passionné de littérature fantastique, il me fit rapidement découvrir les œuvres d’Edgar Allan Poe et de H.P. Lovecraft pour lesquelles je me passionnais très rapidement. D’ailleurs, je baignais rapidement dans le surnaturel. En dehors de son travail d’herboriste ma mère possédait des talents de médium. Elle accueillait des clients endeuillés pour leur permettre de communiquer avec leurs proches et faire leur deuil. Personnellement, je n’avais jamais cru au concept d’une vie après la mort mais j’écoutais avec beaucoup d’attention les interventions de ma mère.

Passionné de science, je n’avais qu’un désir. Sortir de cette prison où m’avait enfermé pour me permettre de devenir chirurgien. J’étudiais très dur pour cela et lorsqu’enfin j’obtins mon diplôme je partis dans une autre ville pour vivre ma vie. C’est ainsi que j’atterris à Storybrooke pour y mener une vie sans histoire. La ville était vraiment charmante et disposait de ses propres loisirs. Je passais beaucoup de temps au cinéma où je me plaisais à regarder des films d’horreur. En dehors de ça, je fréquentais beaucoup les bars lorsqu'un accident m'empêcha de poursuivre mes activités professionnelles, je sombrais dans l’alcool. Il me fallut beaucoup de volonté pour m’en sortir mais j’y parvins et je décidais de consacrer ma vie à aider des personnes à guérir de leurs addictions. J’organisais plusieurs groupes de paroles, parrainer certains d’entre eux. Cette vie me convenait mais très bientôt la Sauveuse arriverait en ville et brisa notre malédiction.

Lorsque tous mes souvenirs revinrent à la surface, le choc en fut terriblement violent ! Je me rappelais tout… ma vie à Halloween Town, le rôle que j’y jouais ainsi que tous mes sujets répartis dans cette ville ! L’une des premières choses que je fis était de rentrer à nouveau en contact avec mes anciens amis. Après tout quoi de plus naturel ? J’étais leur monarque, nom d’une citrouille ! Cependant, alors que je m’attendais à être reçus avec les honneurs en toute amitié, je me retrouvais devant des portes qui claquaient et des regards qui se détournaient de moi. Dubitatif, je compris qu’il leur faudrait du temps avant de m’accepter à nouveau parmi eux.

Je choisis alors de vivre ma vie de mon côté, non sans espionner de loin leurs allées et venues. Décidant qu’il était grand temps de redevenir le squelette que j’étais auparavant, je changeais de profession et me consacrais à l’ouverture d’une toute nouvelle entreprise d’évènementiel : L’Imaginaerum ! Une société qui proposait d’organiser des évènements de la vie quotidienne tout en leur apportant une petite touche de magie gothique. Mon originalité me permit de me démarquer rapidement et de me constituer une bonne clientèle.

Une partie de l’argent que je gagnais étaient consacrée à mes voyages. Et oui je ne suis pas le genre de personne à savoir tenir en place ! Passionné par l’ésotérisme et l’occulte, je visitais très souvent des lieux que l’on disait hantés et je collectionnais des objets que l’on prétendait reliés à une malédiction. Ma petite collection, je la rassemblais dans une pièce spéciale de ma maison que je le leur dédiais tout spécialement !

Quant à Halloween, je ne l’oubliais naturellement pas ! Chaque année, je me portais volontaire pour participer à l’organisation de cette fête. Je m’occupais des décorations, de la musique et très souvent je leur donnais les citrouilles que je faisais pousser dans mon jardin ! Je n’avais pas à m’en plaindre de ma vie sociale ! Célibataire, je n’avais jamais réussi à trouver chaussure à mon pied. Je me consacrais donc à mes quelques amis, parvenant à force de persévérance à renouer avec certains des habitants de mon ancien royaume ! Parmi eux, je pouvais compter le Docteur Finkelstein !

Il avait parfaitement réussi à s’acclimater à cette nouvelle vie. Grand scientifique, il avait ouvert son propre laboratoire pharmaceutique. Il s’était même marié à une femme avec laquelle il était très heureux et ils vivaient tous deux dans un véritable palace. Au fur et à mesure de nos conversations, il me confia regretter également de ne pas avoir pu garder contact avec nos compagnons d’autrefois.

C’est pourquoi je décidais de les mener directement à eux, dans le repaire où tous les habitants d’Halloween Town avaient l’habitude de se rassembler « le Silent Soul ». C’était une idée lourde de conséquences que je regrettais amèrement lorsque je compris la réalité des choses. En réalité, l’ami fidèle auquel j’avais cru se livrait à d’horrible expériences sur les secrets de l’immortalité. Il avait enfermés et torturés plusieurs de mes concitoyens et il n’avait été arrêter que grâce à l’aide de mes compagnons.

Aujourd’hui je le regrette encore amèrement ! C’est pourquoi j’œuvre chaque jour pour redevenir le grand roi que j’étais autrefois… même si j’ai bien conscience que ce rôle ne sera que symbolique ! Je veux qu’ils soit fier de moi et qu’ils finissent d’eux même par me redonner mon titre et mon nom Jack Skellington, le roi d’Halloween et des citrouilles !

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