« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Si j'étais surprise par son aveu ? Absolument pas. Un peu triste, peut-être, par contre. Passer 75 % d'un siècle s'en s'être une fois envoyé en l'air, c'était un peu la déprime profonde, quand même. Mais c'était pas étonnant de sa part : quand on est aussi proche de ses sous, c'est difficile de se rapprocher d'une personne car ça ne rapporte pas de dividendes en fin d'année. Et parfois ça s'entretient, en plus. Tu m'étonnes qu'il ait pas voulu plus tôt ! - Miracle est mon troisième prénom, me contentai-je de répondre. Au demeurant, il n'avait pas été nul, c'était donc pas spécialement utile d'enfoncer le clou. De là à dire que c'était le meilleur coup de ma vie… Mais au moins c'était le meilleur lit (en dehors du mien) pour un coup, ce qui n'était pas mal. Du moins devrait-il s'en contenter. De toute façon, il était décidé à s'auto-flageller, alors autant l'aider au lieu de lancer un autre débat. Peut-être que le vieux canard était sado-maso, en fin de compte. L'image que cette pensée me procurait me fit sourire, un sourire qui se changea en air un peu diabolique quand je tournai la tête vers lui. - Maintenant que vous en parlez, rétorquai-je, c'est vrai que votre stupidité est parfois… waouh, affligeante ET hallucinante. Mais vous faites des progrès, vous verrez, un de ces quatre, ça sera plus le cas. Soyez pas trop dur avec vous-même. Tout en concluant mon analyse, je lui tapotai l'avant-bras, ce qu'on fait souvent pour rassurer les gens ou compatir avec eux, deux notions qui me passent un peu au-dessus de la tête, mais comme je simule bien quand il faut… Enfin bref, MacBoudeur, le retour, je fixai aussi le plafond afin que mes yeux levés au ciel passent pour autre chose mais agacée quand même qu'il ne perçoive pas mes efforts. Parce que j'aurais pu commenter ses performances au lit, mais je l'avais pas fait à haute voix, juste dans ma tête. Eh bah non, c'est jamais assez. A se demander s'il n'usait pas plus ma patience que les boulets émotionnels tout droit sortis de la tête de Riley ! - Vous savez ce que disait Einstein en dehors de E = mc² ? Tout est relatif. C'est une question de point de vue. Ma vision du fun, j'indiquai mes yeux, votre vision du fun, ajoutai-je en le désignant, lui. Puis vous savez, au risque de vous décevoir, j'étais pas en train de faire une analyse sur toute la grande œuvre jamais accomplie en 70 ans par Ebenezer MacDuck. C'est juste que… socialement, désolée de vous le dire, mais je vous ai toujours vu comme un peu coincé et beaucoup austère. J'étai étonnamment restée très calme, moins peste que d'habitude quand je fais la leçon aux gens, alors que ça me démangeait quand même un peu. Il faut dire qu'en fin de compte, il essayait aussi de faire des efforts, donc j'ajoutai : - Oui je sais que je fais cet effet-là, en glissant un sourire dans sa direction, peu désireuse de me prendre la tête sur une mauvaise perception de mon second degré de génie. Il se leva, réfléchit d'un air laconique qui me fit penser à Tristesse dans ses bons jours et alla prendre son bain de paillettes. Quant à moi, je me relevai aussi pour attraper mon téléphone portable et composer le numéro de ma copine commère biatch numéro one : Hervé. Il était l'interlocuteur parfait à ce moment précis. - Deborah, ma chérie, que me vaut le plaisir ? demanda-t-il après avoir décroché. - Vous ne devinerez jamais où je suis, lançai-je sans préambule, avec un sourire qui se lisait jusque dans ma voix. - Les draps de DiCaprio ? - Presque aussi bien. Plus vieux et très avare. - NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ? s'écria Hervé. - Si. Naturellement, Hervé la commère aurait adoré se repaitre de tous les délais mais comme je suis une dame il n'eut droit qu'au teaser et c'était bien assez comme ça. En plus, j'avais une vraie question à lui poser : - Quand il dit "bain de paillettes d'or", vous pensez que c'est au sens littéral ? Hervé réfléchit avant d'affirmer : - Connaissant le zozo, je dirais que oui. - Oui c'est aussi ce que je pensais. Très bien. Parfait. Je ne veux pas voir ça, je risquerais de devenir vraiment peste. Je vais dormir, vous pouvez disposer. Sur quoi je raccrochai et m'étalai dans le lit king size en essayant d'oublier l'image mentale que m'infligeait MacLicorne et sa baignoire de paillettes.
Ebenezer B. McDuck
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : F**cking sexy Peter Capaldi <3
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Aussi longtemps que vous vivrez rappelez-vous
que le trésor le plus précieux sera toujours votre famille !
| Conte : Intrigue Toon | Dans le monde des contes, je suis : : Scrooge McDuck ou Balthazar Picsou
Dans le tourbillon des émotions qui m’avaient été donné de vivre ce soir-là, j’étais heureux de pouvoir enfin trouver un peu de paix et de quiétude. J’avais besoin de réfléchir à tête reposée à tout ce qui s’était passé et j’étais donc ravi que Deborah n’ait pas eu la sotte idée de me suivre. Pourtant c’était bien elle le nœud du problème, cette femme étrange pour laquelle je ressentais des sentiments pour le moins incertains. Oh certes j’avais apprécié chacun des moments que nous avions passés ensemble durant cette soirée et je n’éprouvais aucune honte à l’idée d’avoir laissé mes sentiments s’exprimer physiquement. Mais c’était la première fois qu’une telle chose m’arrivait et maintenant que c’était fait, je ne savais pas trop comment réagir. Qu’attendait-elle de moi au juste ? Une simple aventure d’une nuit ? Une relation à plus long terme ? Et moi qu’étais-je réellement prêt à lui offrir, moi le vieux canard qui avait traversé toute sa vie en solitaire ? Qu’aurais-je eu à gagner d’une telle histoire, d’une relation amoureuse ?
J’ignorais comment répondre à toutes ces questions et cela m’agaçait fortement. Je n’aimais pas avoir le sentiment que les choses m’échappaient et que je ne pouvais plus avoir le moindre contrôle sur elles. Or c’est ce qui s’était produit et ce qui risquait de se produire à nouveau lorsque je la rejoindrais. Cette femme avait le don de me rendre fou c’était certain ! Mais comble du malheur j’étais également fou d’elle et cette réalité m’agaçait bien plus que tout le reste. Je me rendais bien compte que je ne pourrais pas me défaire de ses sentiments tant qu’elle resterait à mes côtés. Je n’avais alors plus que deux choix ; L’ignorer et tenter de la fuir autant que faire se pouvait ou assumer jusqu’au bout et tenter de rendre sa présence à mes côtés aussi utile que possible. Après tout, c’est bien ce que j’avais fini par faire avec Donald, Della et mes petits-neveux, non ? J’avais vécu avec eux des histoires fabuleuses digne des plus beaux romans d’aventure. Nous nous étions livrés à des chasses au trésor épiques qui m’avait aidé à m’enrichir aussi bien personnellement que financièrement. Et si j’en faisais de même avec Deborah ? Peut-être que cela pourrait m’aider à mieux la cerner et savoir ce qu’elle avait dans le ventre. A ce moment-là je pourrais savoir si elle était digne du légendaire Ebenezer McDuck et si notre histoire pouvait valoir la peine d’être poursuivie et approfondie.
Ces pensées m’avaient accompagnées tout au long de mon bain et même à cet instant où à l’aide d’une épuisette je ramassais avec soin les dernières paillettes d’or qui restaient dans mon bain. Je ne pouvais pas risquer de voir ces malheureuses disparaître dans les canalisations de ma baignoire. Quel horrible gâchis cela aurait été ! Puis, une fois cette tâche accomplie, je rangeais avec soin mon bocal dans mon étagère fermée à clé et sortis de la salle de bain vêtu de mon peignoir.
« Pardonnez-moi d’avoir été si long. J’espère que vous ne vous êtes pas ennuyée durant tout ce temps… d’ailleurs il me semblait vous avoir entendu parler toute seule. Aurais-je rêvé ? Remarquez que ce n’est pas une critique, nous avons tous nos petite manies… enfin bref, j’avais une question importante à vous poser ! »
A ces mots, je m’assis à ses côtés et me tournais dans sa direction et soupirais un instant.
« J’avais une proposition à vous faire. Que diriez-vous de partir en voyage avec moi… un voyage en Ecosse, de cette manière je pourrais vous faire visiter la magnifique ville de Glasgow et peut-être vous montrer les terres où les terres de mes ancêtres se trouvent… enfin se trouveraient si nous avions la chance d’être dans le Monde des Contes ! »
Au fur et à mesure de mes explications, je me rendais compte que j’étais de moins en moins cohérent. Sans doute mon angoisse y était-elle pour beaucoup ! Et puis, je ne lui avais pas encore fait part du point le plus essentiel de mon discours.
« Ce sera également l’occasion de vous entraîner dans votre première véritable chasse au trésor. Qu’en dites-vous ? »
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
J'avais bien fait de pas vouloir voir ça. Parce que si je l'avais vu ramasser ses paillettes à grand renfort d'épuisette, je sais pas si j'aurais survécu. Peut-être que j'en serais morte de rire ou de dépit. Allez donc savoir ! Dans une relation, y a des choses qu'il vaut mieux pas savoir. Quel que soit le type de relation. Ou alors il faut les ignorer, comme j'ignore la morve sous le nez de Tristesse ou la sudation apeurée de Jaspeur. Mais je n'ignorai pas qu'en effet il avait pris tout son temps. Peut-être qu'avec l'âge ça devenait difficile de se relever de sa baignoire. Ca non plus je voulais pas savoir, d'ailleurs. Juste éventuellement m'en servir dans une punchline en ignorant si c'était le cas. - Vous en faites pas, j'avais de quoi m'occuper, répondis-je en agitant mon iPhone encore lové dans ma main gauche. Je pense que ceci explique les voix que vous avez entendues, ajoutai-je nonchalamment. J'étais un peu curieuse quant à la question si importante qu'il avait à me poser alors je n'épiloguai pas sur le fait que j'avais une vie, plein d'amis et blablabla. Je lui fis simplement comprendre que je l'écoutais. Lui s'assit. Ca faisait très conversation sérieuse où on va apprendre un truc qui va changer le cours de l'histoire. Du coup il avait pas intérêt à me décevoir en racontant un truc dont même son neveu préféré se ficherait éperdument ! Pour cette fois, ça passait. L'Ecosse, c'est pas la pire destination du monde, si on omet l'abominable haggis et l'accent hideux des paysans du coin. Et le trop plein de moutons. L'Ecosse nous a quand même donné David Tennant, du saumon de qualité, Amy Macdonald et abrite même JK Rowling. Avec d'aussi belles qualités ça peut pas être un endroit nase. Pas totalement, du moins. Néanmoins, il fallait que je le fasse un peu mariner et puis de toute façon c'est pas comme si sa proposition me donnait envie de battre des mains et criant d'une voix aigüe. J'ai quand même un standing ! Je fis donc d'abord la moue et fixai un point au plafond l'air d'y songer alors que c'était déjà tout vu, tentée d'autant plus de le faire que j'avais senti le malaise au fur et à mesure de sa proposition. - Un voyage avec vous ? Hm… Si c'est pas un tour opérateur pour le troisième âge qui organise, oui, je pense que ça peut me plaire. Mais on ne dort pas dans les châteaux en ruine, on se contente de les visiter, le prévins-je avec un regard noir.