« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 J'y crois pas, il me fait le coup de la panne | MacCanard

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Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »

Deborah Gust

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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.

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________________________________________ 2019-06-23, 20:47 « Sarcasm: punching people with words. »

La folie des grandeurs ? Et puis quoi encore ? Moi je ne comptais pas mes sous tous les matins ! Pouvait-il en dire autant ? Je ne pense pas. Relevant le menton, je répliquai :
- Vous apprendrez, MacDeFunès, que je ne suis pas folle mais que je me contente simplement du meilleur. C'est-à-dire de moi. De toute façon, mes sous, une fois que je serai entre quatre planches ne serviront à plus grand chose. Autant qu'ils me fassent entrer dans l'histoire de l'art.
Si c'était pour faire des insinuations pareilles, il valait peut-être mieux qu'il lance de la vaisselle, en fin de compte. Quoique l'anecdote qui suivit eu le don de le rendre un peu plus agréable à écouter. Maintenant je pouvais imaginer le canard dans ses portraits mais en plus gris et bien sûr incapable de raconter des inepties sur moi. Il avait l'air agréable, ce canard. Bon fallait aimer le gris, c'est certain.
- Eh bien peut-être que si vous rachetez Storybrooke cet honneur vous sera fait une nouvelle fois. Mais perso je miserais pas sur cheval - c'est bien trop de problèmes de posséder une ville pareille où rien n'est jamais normal. La diriger, oui, c'est intéressant mais être tenu responsable de son dysfonctionner ? Non merci je passe.
Sur cette conclusion je croisai les bras. Juste un temps pour marquer le coup, ensuite je continuais de manger tout en constatant son intérêt pour mon passé émotionnel. J'adore éveiller ce genre de sentiments, mais je me serais peut-être passer de savoir ce que Rififi faisait de ses journées. Cependant, il avait tout de même viser juste sur certaines choses.
- Nous ne sommes pas amis. Croyez-moi si j'avais pu j'aurais choisi d'autres personnes. Dites vous que nous sommes comme une famille mais en différent. Et si vous ne parvenez pas à visualiser, désolée, mais j'y peux rien.
J'étais toujours sur la défensive quand je parlais de nous parce que ça revenait à parler de Riley ce que je n'aimais pas faire avec n'importe qui.
- Il y a Tristesse et Peur. On forme un presque tous. Ce sont de sacrés boulets mais ce sont mes boulets, donc je les supporte.
Peut-être que je les aime. Je me suis jamais posée la question étant donné que je ne suis pas programmée pour ce genre de sentiments. Par chance, Mamie Charlotte avait fait son entrée, me dispensant d'en dire davantage. Comme c'était vrai que j'avais aimé son repas, je ne fis pas remarquer à MacExagération qu'il poussait un peu le bouchon. C'était bon, OK, mais pas au point que j'en parle à chaque phrase.
Nous passâmes ensuite à une autre facette, celle de MacSentimental, qu'on voyait assez peu. J'arquai un sourcil, me demandant si ça y était, il allait me faire sa déclaration. Mais je dus me contenter de semi-aveux maladroits, un peu attendrissants (genre, vaguement quoi) mais inachevés à cause d'un rôti de porc et de choux. Eurk.
Si j'aime pas le brocoli, vous pensez vraiment que j'aime son cousin le chou ? Bien sûr que non. Faut pas déconner. Les choux, c'est comme les oignons : une invention du diable. Par chance, il restait le gratin de pommes de terre, la sauce que MacCuistot n'avait pas tardée à vanter et le rôti.
Vous ai-je dis que je ne suis pas non plus fan de porc ? Non ? Eh bien maintenant vous savez.
Par chance, le plat sentait bon et présentait bien. Peut-être qu'en fermant les yeux j'arriverais à imaginer que le chou n'en était pas un. Ou en le mangeant en même temps que les pommes de terre. Parfois, je vous jure, c'est vraiment pénible d'être bien élevée et polie. C'était tellement mieux de dire "hors de question que je mange un truc pareil, c'est beurk".
Je goûtai chaque élément du plat en gardant le visage le plus impassible possible quand le chou entra en contact avec mon délicat palais, focalisant mon esprit sur les aveux d'avant et me demandant si oui ou non je devais relancer le sujet. Une idée de génie me traversa alors l'esprit mais je la mis de côté fin de d'abord lui répondre :
- Vous en faites pas pour eux, ils savent que je suis une grande fille et que je fais ma vie. Oh Peur va faire ce qu'il fait le mieux, paniquer et probablement appeler le SWAT. Tristesse va pleurer. Colère va frapper. Mais ils peuvent descendre chez Aryana en cas de besoin et puis vous savez, avec les années ils ont appris à gérer leurs automatismes émotionnels et à faire avec.
Je me tus pour me concentrer de nouveau sur mon assiette et noter qu'il y avait vraiment trop de chou et pas assez de patates. Par bonheur, la sauce masquait un peu le dégoût qu'ils me procuraient. C'était presque moins pire que de prendre sur moi quand je voyais le visage de Dyson, en fait. Les choux et lui, même combat.
Mais le combat qui me plaisait le plus était celui que je tenais à faire perdre à MacEnamouré.
- C'est vrai que la sauce est bonne, repris-je, mais je crois que nous passons, en parlant d'elle, à côté du sel d'une conversation que VOUS avez amorcée et qui, je dois bien le dire, m'a quelque peu rassurée sur les sentiments que j'éprouve moi aussi. C'est vrai, MacScottish, je l'avoue, j'apprécie aussi beaucoup ma propre compagnie. Vous êtes pas mal non plus, mais je me préfère quand même et… enfin voilà, je tenais à ce que vous le sachiez, vous aussi.
J'espère qu'il n'espérait pas une déclaration ! Rappelez-vous que je suis Dégoût, Dégoût ne fait pas de jolies déclarations. Elle sait pas faire; Elle veut pas faire. Dégoût est très occupée à s'aimer elle-même pour montrer les sentiments éventuels qu'elle pourrait avoir pour autrui.


Ebenezer B. McDuck
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Aussi longtemps que vous vivrez rappelez-vous
que le trésor le plus précieux sera toujours votre famille !

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________________________________________ 2019-06-27, 00:23


Welcome to the McDuck Manor !
Buvons à cette soirée mémorable...

Je ne pris pas la peine de répondre à sa première réflexion. Après tout, elle ne pouvait pas comprendre l’importance de l’argent. Était-elle seulement capable de saisir le fait qu’une pièce en elle-même valait tout autant voire plus que l’objet que l’on pouvait acheter grâce à elle ? Bien évidemment que non ! Durant toute ma vie, je n’avais que trop rarement rencontré des personnes capables d’avoir un tel détachement. C’était le comportement typique de personnes vivant dans un monde de surconsommation… que j’avais contribué à crée ? Eh oui je sais l’ironie d’une situation est parfois bien étrange !

Mon associée très avisée finit par me recommander d’acheter la cité de Storybrooke. Après tout, je possédais déjà une ville alors pourquoi pas une deuxième ? Suivant le fil de sa pensée, elle finit par admettre que diriger une ville ne lui déplairait pas. Décidemment, elle était effectivement très ambitieuse la rouquine.

" Dois-je supposer que je suis en train de dîner avec la future madame le maire en personne ? Si tel est le cas, je dois dire que j’adore cette situation. Ce travail serait immanquablement fait pour vous. Quant à moi, je préfère le silence du travail et placer toute mon énergie dans la productivité d’une société. Comme vous le savez, je n’aime pas parader devant les gens… mais les diriger me plait bien d’avantage. Après tout dans notre société le pouvoir appartient à ceux qui contrôlent l’économie ! Et je vous rassure… il est rare qu’une société que je dirige souffre d’un dysfonctionnement."

C’était naturellement sans compter sur les nombreuses fois où mes ennemis s’étaient servis de mes propres usines pour semer le trouble à Donaldville mais cela je préférais le taire, après tout je n’étais pas responsable de ces difficultés et j’avais toujours tout fait pout tenter de les résoudre. Le sujet était donc clocs.

Ses propos suivant me firent largement sourire. Evoquer ses colocataires comme faisant partie de sa famille me plaisait énormément. Voilà enfin un sujet sur lequel nous étions tous deux d’accord et je ne pouvais que me sentir vexer lorsque ma partenaire suggéra que j’était incapable de le comprendre.

" Mais détrompez-vous, ma chère ! Je comprends au contraire parfaitement bien ce que vous voulez dire. Après tout, ni ma gouvernante, ni sa petite fille ne font partie de ma famille et pourtant je partage tout avec elles comme si elles en étaient des membres à part entière. Et cela c’est sans compter mon major d’home ou mon pilote. Et pourtant nos relations n’étaient pas toujours au beau fixe… surtout pas avec ce dernier ! Mais nous formions tous une belle et grande famille."

J’en avais parlé avec beaucoup d’entrain et d’affection dans la voix. A ces mots elle pouvait certainement sentir toute l’affection et l’attachement que je leur portais… tout comme elle pouvait sans nul doute deviner à quel point mes disparus me manquaient énormément.

J’avais finalement abordé un sujet qui me tenais particulièrement à cœur. J’ignorais si je devais mettre cet excès de sentimentalisme au vin que je ne cessais d’ingurgiter ou aux paroles si touchantes de l’émotion mais j’avais tenté dans un effort surhumain d’exprimer mes sentiments avant de me résigner et de changer brutalement le cours de la conversation. Après tout, cet excès de zèle ne me ressemblait absolument pas ! Les autres émotions étaient alors au centre de mes préoccupations. Elles constituaient un excellent moyen pour moi de nous occuper et le malaise certain que je ressentais auparavant disparut soudainement ! Je finis même par rire en entendant ses propos et en imaginant à quel point sa vie à leur côté semblait compliquée !

Ce soulagement ne dura cependant que quelques instants, le temps d’une nouvelle gorgée de vin et d’une dégustation de ces quelques fabuleux choux bon marché. La rouquine était revenue sur mes propos précédents et je me retrouvais alors figé sur place. Je ne désirais pas que cela se voit, mais j’avais beaucoup de peine à rester stoïque devant elle, d’autant plus lorsqu’elle fit étalage de ses propres sentiments.

Ce pourrait-il que ? Non, je n’oserais le croire…


Je sentais les battements de mon cœur s’emballer jusqu’au moment où son bel effet retomba comme un soufflé. Elle s’était donc moquée de moi ? Comme pouvait-elle ne serait qu’oser l’imaginer alors que je venais de lui ouvrir mon cœur, certes avec maladresse, mais le plus sincèrement du monde ? Rabaissant des yeux soudainement fatigués en direction de mon assiette, je saisis ma fourchette et mon couteau, découpant à la hâte les derniers morceaux de viande qui s’y trouvaient ! Je ne prenais pas même le temps de m’arrêter sur son insupportable autosatisfaction et je me sentais bien trop dépité pour réagir. Soudainement, cognant du poing sur la table, je reculais ma chaise et me relevais en un bon. Mesurant toute la gêne et la honte d’un instant avec lequel je n’étais que peu familier, je relevais un regard incendiaire dans sa direction.

"Bien évidemment, j’en oubliais presque à quel point vous étiez à ce point irremplaçable pour vous… dites-moi sincèrement, une telle situation vous amuse n’est-ce pas ? Vous vouliez savoir jusqu’à quand j’accepterais d’être tournée en auto-dérision ? Je ne suis pas certain que la réponse vous plaise autant… Mamie Baba !"

J’avais hurlé ces derniers mots afin d’appeler ma gouvernante. Elle seule pouvait mettre un terme à cette situation dérangeante. Me tournant vers elle toujours aussi furax, je lançais sur un ton vindicatif.

« Veillez à ce que notre invitée soit satisfaite du repas et mange à sa faim jusqu’à la fin du dessert ! Vous la raccompagnerez ensuite à la porte du manoir. Il se fait tard et je préfère aller me coucher ! »

Je fis alors quelque pas vers la porte, les poings fermés et brûlant de tester la solidité des murs de la pièce. Puis, faisant volte-face, mon regard se planta dans celui de la rouquine.

« Quant à nous, Mademoiselle Gust, nous nous reverrons demain au bureau… si j’ai envie de vous voir ! »

Il me vint alors l’idée délicieuse de vouloir faire un dernier trait d’esprit avant mon départ. Je me tournais alors ironique vers ma gouvernante.

« Oh et pendant que j’y suis, n’hésitez pas à apporter lui apporter un miroir car il semble que rien n’est plus précieux pour elle que sa propre compagnie ! Et je m’en voudrais d’avoir à briser un tel moment d’intimité ! A présent, bonne nuit ! »

Je quittais la pièce non sans avoir claqué la porte dans un tel fracas qu’elle aurait pu sortir de ses gongs.


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________________________________________ 2019-06-28, 00:05 « Sarcasm: punching people with words. »

Moi ? diriger la ville ? Mouais. J'ai proposé une fois et personne n'en a voulu. Ils ne me méritent probablement pas mais quand Honey Lemon m'a suggéré de faire profiter son petit ami la tortue de mes connaissances exceptionnelles, comme j'ai grand cœur, j'ai naturellement accepté.
- Oh oui j'imagine bien que vous faites vos comptes au moindre quart de centimes et que vous n'investissez que pour gagner. Quant à moi… Pour vous dire la vérité je ne sais pas si la ville mérite que j'investisse davantage de ma personne en elle. Je n'ai pas l'impression qu'ils me méritent. Même si, en parallèle, je gère déjà pas mal de choses dans l'ombre. J'ai donc les capacités, ça c'est certain. Cela dit, si vous voulez m'appeler Madame le maire, faites vous plaisir. Si ça peut vous arranger, j'y consens, dis-je, faussement humble.
J'eus ensuite la politesse (extrême amabilité, plutôt) d'écouter les histoires de famille élargie de MacClanDeCanards sans broncher, tout en songeant que, non, il ne pouvait pas comprendre. Il ne savait pas ce que c'était de faire à plusieurs partie de la même personne et il ne le saurait jamais. Il n'y avait plus que Tristesse, Peur, Colère et moi en mesure de réellement le comprendre. Mais comme je n'avais pas envie de débattre cent ans là-dessus, car j'aurais été forcée d'en dire plus sur Riley, je me contentai d'une moue signifiait "OK, soit" et je laissai la conversation poursuivre. Non sans noter son attachement de senior esseulé, qui était au demeurant assez touchant mais comme je ne suis pas vraiment programmée pour ça je ne pus qu'opiner, un peu raide, en espérant qu'il n'allait pas sortir les violons car je risquais de ne pas tenir.
Mais ça, les humains ne peuvent pas le comprendre. Forcément, ils sont livrés avec la palette au complet et jamais aucune émotion ne manque à l'appel. Eh bah désolée mais personne m'a greffée la joie au cours de ces dernières années. Seulement la tristesse, un peu, et j'aime pas spécialement ça. Par chance, j'avais évité la peur et la colère, encore heureux.
Mais peut-être que la peur m'aurait fait prétendre une allergie mortelle aux choux ce qui aurait pu m'éviter d'en manger, songeai-je en continuant de manger, non sans observer MacSentimental du coin de l'œil.
A vue de nez, il n'avait pas apprécié ma non déclaration. C'est vrai que c'était mesquin, parce que la mesquinerie, je sais faire. Qui aime bien châtie bien, c'est vieux comme le monde donc c'est plus vieux que lui donc il connait. CQFD. Mais peut-être que j'étais un peu, genre 1 %, désolée qu'il l'ait mal pris.
Enfin de là à faire des excuses, non. Et puis quoi encore ? J'ai une réputation, moi !
Mais quand il tapa du poing sur la table, comme ça, sans prévenir, j'eus l'impression de frémir. C'est. Quoi. Ce. Bordel. songeai-je en ouvrant de grands yeux. Je restai stoïque, même quand il cria pour que Mamie Tartelette l'entende depuis la cuisine ou peu importe l'endroit où il était.
Définitivement vexé, songeai-je.
J'avais peut-être un peu mérité ses reproches. Genre, à 1 %.
Quant à Mamie Baba, j'étais pas certaine qu'elle ait tout compris mais la disparition de MacTornade me donnait une bonne excuse pour ne pas finir mes choux. Et ça, c'était franchement une bonne nouvelle.
Je me levai à mon tour et avant qu'elle ne parle (sait-on jamais, elle était peut-être bavarde) je levai la main pour la couper :
- J'aime pas le chou, déso pas déso, mais sinon c'est super bon. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je vais aller raisonner l'ouragan Katrina avant qu'il ne casse du mobilier et soit encore plus insupportable parce qu'il faudra en plus le repayer. Vous en faites pas pour moi, je suis l'effluve de colère, je parie qu'il est au bout.
Et sans rien attendre de plus, je passai devant Mamie Charlotte aux fraises pour me mettre en route, mais sans me presser, et le suivre à l'oreille, ce qui ne fut pas bien difficile, on va pas se mentir.
Quand je le trouvai, je m'adossai au chambranle de la porte, bras croisés et repris :
- OK vous êtes vexé. Je conçois. Manifestement mon truculent humour et la situation ne matchaient pas. Mais si je peux me permettre vous manquez l'essentiel. Et là, avant de râler, vous allez me laisser finir, sinon qui sait ce qui va encore se passer, le prévins-je. Vous êtes assez acariâtre dans votre genre. Et plus de la première fraicheur. Vous êtes un peu coincé et pas très fun du vêtement. Novice aux jeux de l'amour et du hasard, ça c'est clair. Et pas à l'aise sur un tas de trucs. Et malgré tout ça… Vous ne m'inspirez pas de dégoût. Vous pouvez prendre ça pour un compliment. Ou pas, faites comme vous voulez, je suis trop jeune pour être votre mère.
Après une seconde de pause, le temps de déglutir, je repris :
- Quant à moi, je suis exigeante, insatisfaite, mesquine, hautaine, méprisante, sans cesse dans le jugement, mordante, dégoûtée par un tas de choses dont les choux (je n'avais pu m'empêcher de le préciser, des fois que je pouvais aussi faire passer le message - d'une pierre deux coups) et pleine d'assurance. Mais avant toute chose je suis Dégoût. Pas Joie. Pas Explosion de sentiments. Dégoût. Juste Dégoût. Je pensais que vous l'aviez compris et que contrairement à toutes ces personnes qui vous ont étiqueté toute votre vie vous ne feriez pas pareil avec autrui, et que peut-être vous étiez suffisamment expérimenté pour accepter qu'avec moi il n'y aura jamais de guimauve et de violons mais manifestement ce soir j'ai aussi appris que je suis parfois dans l'erreur. Sur ce, j'ai un miroir et un succulent dessert qui m'attendent. Bonne soirée.
Je repartis en sens inverse non sans lancer derrière moi :
- Les choux à la crème par contre ça c'est bon.
Et dix secondes plus tard :
- Et c'est pas parce que les gens ne vous disent pas ce que vous crevez d'entendre qu'ils ne le pensent pas - ou qu'ils ne l'expriment pas à leur manière.


Ebenezer B. McDuck
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________________________________________ 2019-07-02, 11:50


Welcome to the McDuck Manor !
Buvons à cette soirée mémorable...

Grimpant une à une les marches qui m’amenaient à ma chambre, je ne cessais de repenser aux différents évènements de cette soirée. En à peine quelques heures, j’étais passé de la peur de me retrouver enfermé dans un ascenseur avec elle à la colère d’avoir ainsi pu me laisser emporter par les battements traitres de mon vieux cœur fatigué. Et maintenant, il ne me restait plus que la tristesse et le regret que les choses ne se soient pas passées aussi bien que ce que l’avait espéré. C’était d’un ridicule ! De toutes manières, il valait mieux pour moi d’ouvrir les yeux maintenant que de le faire une fois que le point de non-retour aurait été franchis. Je n’avais pas besoin de partager ma vie privée avec elle… je n’avais d’ailleurs jamais ressentis cette envie pour aucune femme auparavant. Il valait peut-être mieux pour moi de rester le féroce célibataire que j’avais toujours été. J’aurais donc dû être habité par la joie, non ? Mes pas me guidaient exactement là où mon destin devait me mener… dans la solitude d’une chambre glaciale qui ne connaîtrait jamais les délices d’une vie conjugale ! Et pourtant… pourtant j’avais du mal à dissimuler le sourire béat qui tentait de se frayer un chemin jusqu’à mes lèvres lorsque j’entendis cette démarche déterminée que j’aurais reconnu entre milles.

Levant ma main vers la poignée de la porte de ma chambre pour échapper à une conversation qui n’aurait pu que me freiner dans mes résolutions, je vis la rouquine se placer juste devant moi déterminée à jouer son éternel rôle de Sagesse Populaire du vieux canard que j’étais. Je soupirais alors lourdement, offrant à mon agaçante coéquipière un regard colérique qui exprimait mes sentiments intérieurs.

« Mademoiselle Gust, veuillez vous écarter de la porte ! Notre entrevue est terminée »


Je voulus la repousser gentiment mais c’était sans compter sur la verve légendaire de ma coéquipière. Comprenant bien vite que cela ne servirait à rien de la raisonner, je consentis finalement à l’écouter avec une grande attention. De toutes manières, plus tôt nous aurons eu cette discussion, plus tôt je pourrais entrer dans mes appartements ! Ses premières paroles me firent légèrement perdre de ma superbe. Ce n’est pas que je ne supportais pas sa critique. Combien de fois les membres de ma famille et mes amis m’avaient adressé les mêmes reproches ? Mais l’entendre elle parler avec autant de franchise et justesse m’avait toujours déstabilisé. Cependant ce soir, cela allait bien au-delà de ça ! Car je comprenais qu’au-delà de tous mes défauts, elle était prête à m’accepter tel que j’étais. Je n’avais pas besoin de jouer un rôle avec elle puisque de toutes évidences elle était encore là devant moi ! Dans un sens, cela avait un côté assez rassurant… voire même inquiétant !

La deuxième partie de son discours me fit également tressaillir. Sa remarque concernant les étiquettes, ressortie tout droit de l’un de mes précédents discours, était si bien adaptée à cette situation. C’était pour cela que je l’appréciais, même si elle avait l’air de ne pas s’en apercevoir ! Finalement, je n’avais rien fait de plus que reproduire les comportements stupides que je reprochais à mon entourage. Ma peur de la voir me rejeter m’avait fait réagir d’une manière si puérile. J’en avais presque oublié de considérer la femme complexe dont j’étais si follement (aussi bien au sens figuré que littéral) épris. Est-ce qu’elle était seulement capable de voir à quel point elle me paraissait belle en cet instant ? Ce qu’elle avait su éveiller en moi ?
Fermant les yeux pour chasser l’envie délicieuse qui me hantait en cet instant, je la regardais s’éloigner de moi non sans m’avoir achevé d’une dernière remarque cinglante. Comprenant alors avoir mal saisis le sens de mes paroles, je finis presque par en rougir de honte et de plaisir. Venait-elle d’avouer ressentir les mêmes sentiments que moi à son égard ? Nous étions donc aussi maladroits l’un que l’autre ?

A cet instant, j’aurais voulu la retenir quelques instants. La garder auprès de moi pour lui faire part de toutes ces paroles que ses réflexions m’avaient inspirée. Mais je n’étais pas aussi doué qu’elle à ce petit jeu-là et les pensées ne faisaient que se bousculer dans ma tête. Incapable de lui faire part du fond de ma pensée, je restais comme une idiot les yeux rivés sur la porte de ma chambre alors que je retenais la poignée de ma main.

Finalement, j’entendis un deuxième pas s’approcher de moi plus furtivement. Le pas précis et silencieux d’une ex-agent secret ?

« Depuis combien de temps nous espionnez-vous ? »
, lui demandais-je avec un léger ton de reproches.

« Etes-vous certain que c’est la question que vous devriez me poser en ce moment ? »


Je ne répondis pas, lui démontrant alors que j’avais compris ce qu’elle voulait signifier par ses réflexions. Elles étaient sans doute déplacées de la part d’une employée, mais il y avait bien longtemps que nous avions franchis le cadre de la relation formelle.

« Je suis sûr de prendre la bonne décision… nous n’aurions à retirer d’une telle relation ! Les histoires d'amour ne mènent jamair nulle part ! »

« Non, ce n’est pas ce que vous pensez et vous le savez très bien ! Ce qui vous fait réellement peur, Monsieur McDuck, c’est la complicité évidente qui est en train de naître entre vous. Même si vous vous y prenez tous les deux très mal, vous savez que vous êtes amoureux et que vous êtes fait l’un pour l’autre. Je vous en prie, ne faites pas d’elle une nouvelle Goldie O’Gilt ! L’Amour n’est pas une chose évidente à vivre au quotidien et vous allez sans doute vous casser le bec plusieurs fois… et je sens déjà que je vais devoir changer la vaisselle à de nombreuses reprise… mais si vous ne tentez rien, vous allez le regretter toute votre vie ! De toutes manières, vous savez que je serais toujours là auprès de vous et que si elle a le malheur de vous faire souffrir elle aura affaire à moi ! »

« Mamie Baba, je… »

« Allez prenez ça et allez la rejoindre tout de suite ! Ne gâchez pas bêtement le plaisir que vous procure cette soirée ! »

Puis me tendant le plateau qu’elle tenait dans les mains, après naturellement deux assiettes à dessert et deux café posés dessus, elle s’éloigna alors de moi avec un petit sourire en coin.

« Je vais vous laissez à présent un peu d’intimité, vous avez besoin de vous retrouver seuls à seuls. Je me chargerais de la vaisselle plus tard. Oh et avant que je parte je voudrais savoir, dois-je préparer un ou deux petits déjeuner pour demain matin ? »


Manquant de peu de lâcher le plateau, je me retournais d’un air furibond.

« Prenez seulement le risque d’en préparer deux et c’est votre lettre de démission que vous pourrez préparer pour le dîner ! »

« Impossible monsieur, vous ne pourriez pas vous passer de moi ! », dit-elle en m’adressant un clin d’œil.

« Je le sais ! », répondis-je avec un ton d’agacement dans la voix.

Quelques instants plus tard, je me présentais à la salle à manger, les bras chargés du plateau de desserts.

« Je me rends compte que ce n’est pas forcément ce à quoi vous vous attendiez mais j’espère que cela ne vous déçoit pas ! Vous… vous voudriez bien pardonner à un vieux canard obtus et aigri de s’être montré si bête ? »

Je finis par déposer les deux tranches de Forêt Noire et les deux tasses de café l’une à côté de l’autre. J’avais décidé de faire totalement fi des convenances. Après tout, derrière ces airs bourgeois je demeurais le pauvre petit canard écossais de Glasgow et puis surtout, j’avais besoin de la sentir tout près de moi !

Je m’assis alors à ses côtés, goûtant en silence une première gorgée de café afin de rassembler mes idées.

« Je tiens à vous présenter mes excuses, je n’avais pas à vous traiter de la sorte ! Vous avez raison comme toujours… je me suis permis de vous juger sans même avoir pris le temps de réfléchir. C’est juste que… j’avais peur ! »

Je pris le temps de réfléchir avant de reprendre, un morceau de gâteau tout juste avalé.

« Je ne suis pas aussi doué que vous pour aborder ou décortiquez la psyché humaine… je démarre souvent au quart de tours et je suis sans doute trop maladroit dans mon rôle de jeune premier, mais c’est parce que je n'ai pas envie de me sentir rejeter ou de me tromper dans mes jugements sur vous. Ma première histoire d'amour a été une vrai désastre et j’ai peur que cela se reproduise. Je pense que mon vieux cœur n’y survivrait pas ! »

Puis reposant ma fourchette sur la table, je glissais ma main dans la sienne et tournais d’un geste son visage vers moi.

« Je sens que je vais regretter ces paroles mais j'avoue... vous êtes une femme incroyable. Belle, intelligente, organisée et clairvoyante… vous êtes tout ce qu’un homme pourrait désirer d’avoir à ses côtés et j’envie la personne qui aura la chance de partager sa vie avec vous. Je vous devais une vérité il me semble, non ? Alors la voici. C’est vrai vous me plaisez… vous me plaisez tellement que cela m'effraie ! C’était tout ce que j’avais à dire. Maintenant si vous vous voulez vous moquez de moi allez-y. Vous n'êtes plus à cela prêt !»

Je relâchais alors mon emprise sur sa main et me tournais un regard vers mon assiette de dessert, me préparant à devoir recevoir une humiliation supplémentaire de la part de l’émotion… de toutes manières j’étais rodé à ses remarques mesquines ! Plus rien ne pouvait m’atteindre.



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________________________________________ 2019-07-03, 00:19 « Sarcasm: punching people with words. »

J'attendais dans une salle à manger déserte. Vous ai-je déjà dit que je n'aime pas attendre ? Surtout lorsqu'il s'agit du dessert ? Bref. Je tapotai mes doigts sur la table, histoire de m'occuper autrement quand regardant les canards accrochés aux murs. Y avait intérêt à y avoir du dessert !
Mais il y eut aussi du canard avec le dessert et je n'en fus pas mécontente. J'aime bien quand les gens reconnaissent leurs torts. Je l'observai d'abord sans mot dire, jaugeant le dessert qui était allemand. J'aime pas trop l'Allemagne : ils mettent des chaussettes avec des sandales et parlent une langue encore plus moche que Dyson qui pourtant n'est pas beau. Mais c'était pas mal.
- J'aurais préféré des choux à la crème mais j'apprécie la Forêt Noire aussi, décrétai-je finalement. Quant à vous pardonner, ça me parait raisonnable. Vous y pouvez rien, vous n'êtes pas moi, fatalement ça vous fait commettre des erreurs.
A ce moment je lui adressai un sourire entendu mais narquois. Je notai bien sûr qu'il avait changé de chaise et que Mamie Strüdel avait disparu, sans doute pour nous donner de l'intimité ou je sais pas quelle bêtise. Comme si nous allions le faire sur la table en cassant les assiettes…
C'est qu'elle se mêlait pas uniquement de ses affaires, la cuisinière ! Mais je la comprenais, j'aurais fait pareil.
Quant à MacRepenti, il ne faisait qu'avouer en s'asseyant là qu'il était accro à moi ce que je savais de toute façon déjà. Je l'écoutais tout en mangeant mon dessert et buvant mon café, contente d'avoir ce que je voulais - dans tous les sens, d'ailleurs. Raison. Du dessert. Des excuses. De la valeur.
- Soufflez dans un sac en papier ou cachez vous derrière le canapé. D'après mes observations ça marche bien avec la Peur. Ou bien faites des listes de scénarii catastrophes mais venez surtout pas vous plaindre si vous faites des cauchemars… Tout ça pour dire que chez les humains c'est assez fréquent d'avoir peur mais que ça se maîtrise.
J'avais été plus douce dans mes derniers propos, peut-être parce que le sucre a cette capacité à adoucir beaucoup de choses. Je continuais d'écouter ses confessions d'amoureux transis, pas peu fière d'être aussi convoitée, on va pas se mentir.
- Mon premier amour est mort à la fin du film, rétorquai-je d'un ton factuel. Je vous comprends, ça finit pas toujours bien. On est souvent déçu par à peu près tout le monde. Et les partenaires vieillissent, s'empâtent, deviennent fainéants. Mais, à côté de tout ça, c'est vachement mieux que finir seul et déprimé. Bref, c'est un risque qui, d'après toutes les comédies romantiques que j'ai visionnées, vaut le coup. De toute façon dans tous les cas un jour ou l'autre, vous allez mourir, fis-je observer, tout aussi factuellement.
Malgré tout, il saisit l'occasion pour me faire sa déclaration et je pris bien soin de noter chacun des compliments que j'entendais, juste pour pouvoir les lui renvoyer en pleine face à la prochaine dispute. Et aussi par pur égo et amour propre. Puis un petit peu également parce que j'étais touchée qu'on pense ça de Dégoût. D'ordinaire, c'est Joie qui a la côte et je l'ai toujours su. C'était agréable de savoir que j'étais un tout petit peu plus que ma perfection de base. Presque joyeux, mais faudrait pas non plus abuser !
Je laissai un petit silence s'installer, déjà parce que j'avais faim mais aussi parce que c'était mieux pour ménager le suspense, avant de répondre lentement :
- Je sais que je vous plais. Partiellement parce que j'ai une très haute image de moi, partiellement parce que je suis pas totalement demeurée en sentiments humains et que ça se voit un peu beaucoup que c'est le cas. J'espère que vous êtes plus impassible au poker, sinon je connais un canard qui va finir plumer, ajoutai-je avec humour, fière de ma tournure. Je vais vous dire une chose et je la dirai qu'une fois alors ouvrez grand les oreilles, mettez le sonotone au max, accrochez vous aux accoudoirs et respirez un grand coup : vous me plaisez aussi et je trouve ça horriblement agaçant. Mais j'arrive à bien vivre avec. Peut-être que vous pourriez faire pareil avec votre peur et la laisser… vous donner des ailes ? Ou une autre connerie imaginée du genre, je vous laisse choisir.


Ebenezer B. McDuck
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________________________________________ 2019-07-05, 22:39


Welcome to the McDuck Manor !
Buvons à cette soirée mémorable...

Eviter de lever les yeux au ciel au moment où elle avait affirmé que ne pas être elle me condamnait à commettre des erreurs avait été une véritable épreuve. Cependant, j’avais tenu bon ! Après tout j’avait obtenu l’ouverture à la discussion que je désirais tant ! Je m’étais donc assis à table, bien plus nerveux et perdu que je ne l’avais jamais été. J’ignorais même comment je pourrais avaler ne serait-ce qu’une seule bouchée de mon dessert avec la boule qui ne cessait de grandir au fond de l’estomac. Les moyens que la rouquine me proposait afin de faire passer la peur ne suffiraient certainement pas à calmer mes angoisses ! Fuir le plus loin possible d’ici aurait été ma seule alternative. Cependant, un problème de taille se posait… je m’étais jurer de faire preuve de courage et d’affronter enfin cette réalité qui me dérangeait. Si je voulais lui avouer mes sentiments pour elle, je devais le faire maintenant ou bien me taire à jamais !

Un rictus discret apparut sur mes lèvres au moment où elle évoqua les peurs surmontables des humains. J’aurais sans doute dû rajouter qu’elle était commune à bien des espèces animales. L’émotion semblait oublier que j’étais un canard à la base. La peur je la connaissais ! Je l’avais rencontrée lorsqu’à treize ans j’avais quitté mon Ecosse natale pour partir travailler aux Etats-Unis. J’avais fleurter avec elle dans le Yukon lorsque le jeune prospecteur d’or que j’étais affrontait les éléments déchaînés de la nature ou chassait des bêtes sauvages. Elle s’était emparée de moi lorsque je m’étais retrouvé pour la première fois en face à face avec mes trois petits neveux que je n’avais fait qu’éviter durant dix ans. J’avais sur affronté toutes ces peurs… mais celle d’être amoureux demeurait une épreuve que je n’avais jamais su affronter auparavant. Il m’en fallait du courage pour me trouver ici ce soir. Il m’en aurait fallu bien plus pour vivre pleinement mes sentiments et envisager une histoire d’amour réelle bien que cruelle avec Deborah !

L’émotion en avait conscience et à vrai dire la douceur et la justesse de son analyse me rassurait quelque peu sur mes propres angoisses. Comme quoi une discussion sincère et profonde était parfois la solution a bien des maux !

« Vous y aller un peu fort non ? Aucune comédie romantique ou film quelconque ne peut être le reflet de la réalité ! Ils ne sont basés que sur des idées reçues qui bien souvent s’avèrent n’être que de gros clichés nous trompant sur la réalité du monde. Cela dit… je comprends ce que vous voulez dire ! A quoi bon craindre tous les jours la mort sans profiter de la vie à chaque instant ? J’ai vécu toute ma vie avec cette philosophie. Elle a guidé chacun de mes pas jusqu’à aujourd’hui… mais ce domaine est différent ! Il est imprévisible, aveugle et si je sais une chose c’est qu’aucune blessure physique n’égale en cruauté ou en durée les blessures du cœur. »

Les sentiments étaient bien souvent assassins, c’est pourquoi j’essayais de dresser un mur entre eux et ma personne. Cependant et malgré toute mes réflexions, je ne pouvais me résoudre à abandonner ce qui serait sans nul doute le combat le plus intense et le plus gratifiant de toute ma vie ! C’est pourquoi j’avais décidé de créer les premières fissures de ce mur en saisissant sa main dans la mienne. C’est pourquoi j’avais décidé d’en donner le premier coup de massue en lui avouant mon amour pour elle de manière maladroite. Chose qui s’avérait bien peu nécessaire puisque du point de vue de mon associée, la réalité de mes sentiments était aussi claire que de l’eau de roche.

Cependant, j’étais loin de me douter de ce qui suivrait ! Mon cœur fit un soubresaut dans ma poitrine au moment où elle m’avoua qu’elle partageait mes sentiments. Jamais je n’aurais pensé que cette femme qui comptait tant à mes yeux puisse nourrir à mon égard une telle affection. Le jeune canard animé par une joie sans pareille avait envie de sautiller sur place de plaisir tandis que son aîné, blessé par les épreuves de la vie, tentait de tempérer ses ardeurs dans ma boîte crânienne. Pourtant, cette passion qui bouillonnait en moi à cet instant semblait être parfaitement indomptable. Je n’avais plus envie de refreiner mes pulsions, cela me semblait bien trop ridicule ! Pas maintenant qu’elle m’avait donné son accord…

« Deborah je… »


Allez un peu de cran Ebenezer, ne joue pas les idiots ! Jette toi à l’eau…

Réfléchissant à tout cela, je ne pouvais détacher mes yeux des assiettes vides qui étaient devant nous. Puis, prenant une profonde respiration, je me tournais vers elle. Saisissant son visage que j’avais tourné vers moi, je l’embrassais une nouvelle fois passionnément en sans réserve, lissant glisser inconsciemment ma deuxième main sur sa cuisse. Mon plaisir était immense à l’idée de pouvoir enfin retrouver le goût de ses lèvres que j’aurais eu envie de déguster durant toute la soirée… durant toute la nuit ! Je la désirais plus que tout et je savais que rien n’aurait pu me rassasier autant que les plaisirs charnels que j’aurais pu connaître entre ses bras.

Je finis cependant par y renoncer. Il fallait que je garde un minimum de raison… que je ne cherche pas à brûler inutilement les étapes ! Après tout, cela dérogeait sûrement à toutes les précieuses leçons romantiques qu’elle avait pu tirer de ses fameux romans à l’eau de rose.

« Je… je crois que vous feriez mieux de vous en aller ! »

J’avais prononcé ces mots dans un murmure, sachant que si elle ne devait rester qu’une minute de plus, il me serait impossible de la laisser m’échapper. Pour briser tout lien, je finis par me relever de ma chaise et par me contenter de lui adresser un sourire avenant.

« Après tout, votre amie Aryana n’a peut-être pas envie de soutenir psychologiquement vos amis toute la nuit… euh toute la soirée je voulais dire ! Mieux vaut ne pas les laisser se faire du mouron trop longtemps. Et puis, je tiens à vous retrouver en forme demain matin ! »

Attendant qu’elle se relève de sa chaise, je détournais un instant mon regard du sien.

« J’ai… j’ai beaucoup apprécié notre soirée et je suis heureux de la tournure qu’on prit les choses… mais je… je crois que nous devons prendre le temps de réfléchir à tout cela tête reposée ! Nous aurons alors l’occasion de reparler de notre prochaine visite au musée, cela vous conviendrait-il ? »

Restant debout et droit comme un I, j’attendais en gentleman qu’elle veuille bien rassembler ses affaires et repartir.


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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
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________________________________________ 2019-07-06, 00:32 « Sarcasm: punching people with words. »

Que MacTueLamour ne croit pas aux savoirs transmis par les comédies romantiques ne me surprenait pas. Il n'avait pas vu les bonnes, voilà tout. Erreur classique de débutant. Je levai les yeux au ciel suite à sa remarque mais ne renchérissait pas. Je respecte, après tout, le droit des autres d'être dans l'erreur. Passé cet écart dans sa réflexion, il fut au demeurant capable de produire un discours sensé, comme quoi tout n'est pas perdu, même avec les seniors.
Ou peut-être que si.
MacMaladresse avait presque de quoi me désespérer autant que Tristesse qui a pourtant placé la barre haut, croyez en mon expérience. Il était bien parti, pourtant. C'était un peu cliché, comme dans ces films qu'il venait de décrier, mais nous y étions. Le baiser passionné. La main sur la cuisse. L'ardeur. La passion. C'était pas encore la scène dans la voiture de Titanic, déjà parce qu'il avait carrément pas la même tête que Jack Dawson (alors que je suis rousse et canon comme Rose, moi, au moins, je fais des efforts), mais y avait quelque chose.
Sauf que non. Buzzkiller, songeai-je mentalement quand il suggéra vivement que je rentre chez moi. Parfois, je vous jure, faudrait que les hommes cessent de se comporter en soi-disant parfaits gentlemen qui couchent pas le premier soir. Déjà parce que passé un certain âge on sait pas combien de soirées comme celle-ci on vivra encore mais aussi parce que presque plus personne ne suit la règle du troisième rencart depuis genre 20 ans.
Néanmoins, il avait beau arrêté le film en plein milieu, ses pensées étaient trahies par chacune de ses paroles - qu'il rapporte cela aux boulets émotionnels ou pas, d'ailleurs.
A mon tour, je me levai de table et commençai à rassembler mes affaires.
- Dans ce cas je vais vous laisser reposer votre tête et tout le reste, MacABoutDSouffle. Et puisque vous y tenez, gérons cette aventure comme un contrat professionnel, ajoutai-je en gagnant l'embrasure de la porte. Faites de beaux rêves, MacLexomil, ajoutai-je avant de me frayer un chemin dans le couloir, connaissant le chemin de la sortie.
J'atteignis la porte d'entrée en un rien de temps, apercevant Mamie Brownie dans un coin, occuper à ne perdre ni miettes de sa cuisine, ni miettes de la conversation.
- C'est mieux que les Feux de l'amour, hein ? lui lançai-je, narquoise.
Puis, haussant la voix afin que même sans sonotone Ebenezer puisse m'entendre, j'ajoutai, histoire de bien enfoncer le clou partout et dans les tympans de toute la maison :
- Vous savez, j'ai bien remarqué ce que votre vieil esprit de canard a réellement envie de faire de sa nuit et c'est pas dormir ! Mais j'aurais pas forcément dit non ! Surtout si vous avez un lit King Size et des draps en soie !
Avec un sourire à l'attention de la cuisinière, j'enclenchai la poignée de l'entrée :
- Alala, quelle soirée, pas vrai, Mamie Cookie ? Vous allez en avoir des trucs avec lequel le charrier ou lui faire du chantage !


Ebenezer B. McDuck
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________________________________________ 2019-07-06, 16:34


Irresistible tentation d'émeraude !
If our love is insanity why are you my remedy ?

Me tenant debout devant elle, je ne laissais pas même un spasme perturbé la droiture imperturbable de mon corps dont je tentais de combattre les envies du moment. Je ne quittais plus la rouquine d’un œil, écoutant avec regret les propos qu’elle m’adressait. Obtempérant à ma volonté sans même réagir, elle s’apprêtait à repartir sans même tenter de me faire changer d’avis ! Pourtant, j’aurais tellement voulu la voir franchir ce premier pas qui me tétanisait. Après tout, contrairement à moi, elle n’était pas une débutante dans ces jeux de séduction et je savais qu’il ne lui aurait pas été difficile pour elle d’émoustiller mes sens et de me faire totalement perdre la raison d’un seul baiser. Pourquoi s’obstinait-elle à attendre ma bénédiction alors que je la sentais être animée des mêmes attentes et espoirs que les miens ? C’était si cruel de sa part ! Etant incapable de prononcer un mot, je la regardais impuissant s’éloigner de moi. Me contentant de fermer les yeux, je serrais les poings pour éviter d’exprimer clairement la colère que je ressentais à mon propre égard !

« Bonne nuit, mademoiselle Gust » lançais-je sèchement « Nous nous reverrons demain ! »

Puis lorsqu’elle franchit la porte de la salle à manger, je donnais un grand coup de pied dans ma serviette de table, tombée sur le sol au moment où je m’étais relever. Cet acte avait au moins l’avantage de me débarrasser de mon sentiment de rage tout en demeurant parfaitement silencieux.

« Tu n’es qu’un crétin, Ebenezer ! »

Puis, toujours aussi hésitant, je me dirigeais d’un pas peu assuré en direction de la porte non close de la salle à manger. M’interrogeant sur ce que je devais faire en cet instant, je l’écoutais échanger quelques mots avec Mamie Baba. Puis lorsqu’elle s’adressa à moi de manière à ce que l’écho de sa voix raisonnait dans tout le manoir, je sentis un frisson parcourir l’ensemble de mon corps. Bien évidemment ce que ce n’était pas ce que je souhaitais ! Même si je tentais de me le cacher à moi-même, mon cœur et mon corps la réclamaient à grands cris et cela ne lui avait pas échapper. Resserrant une nouvelle fois mes poings, je tentais une nouvelle fois de me combattre mes ardeurs le temps qu’elle quitte enfin le manoir. Bien évidemment, c’était sans compte sur la participation de Mamie Baba qui m’avait lancé un appel d’une manière encore plus sournoise qu’elle.

« Vous savez, Mademoiselle Gust, vous ne devriez pas trop lui en vouloir. Après tout, Ebenezer McDuck n’est pas le genre d’homme passionné qui fonce tête baissée pour réaliser ses rêves les plus fous. Il ne met que trop rarement ses projets à exécution, d’autant plus lorsque ces derniers lui semblent insurmontables ! »

Mensonges ! Tout ce qu’elle venait de dire n’était que des balivernes. Après tout, les personnes qui connaissaient ma légende savait très bien que je ne laissais jamais quoique se soit se dresser entre moi et l’objet de mes désirs ! Il n’y avait qu’à analyser chacun de mes entreprises, chacune de mes chasses au trésor pour s’en rendre compte. Alors pourquoi laisserais-je la peur me freiner dans mes ambitions de m’emparer ce soir de belle et indomptable tentation d’émeraude ?

« Oh et puis j’en ai marre ! »

D’un geste, j’ouvrais la porte dans un fracas épouvantable, bien décidé à franchir cette maudite limite que je m’étais moi-même fixée.

« Deborah ! Ne partez pas… »

D’un geste de tête entendu, je laissais à nouveau Mamie Baba s’éclipser pour nous laisser définitivement seuls. M’approchant d’elle à grands pas, je me glissais derrière elle et glissait mes bras sur son ventre pour l’empêcher de partir. L’encadrant doucement de mes bras pour rapprocher mon corps du sien, je posais ma tête sur son épaule. Profitant quelques instants en silence de chaque sensation qui parcourait mon corps, je respirais à plein poumon son parfum si envoûtant. Je finissais par laisser ma bouche glisser jusqu’à son oreille.

« Vous avez raison, je n’ai aucune envie de me reposer… la seule chose que je désire c’est passer cette nuit auprès de vous ! De toutes manières, même si vous partiez d’ici cela ne vous chasserait pas de mes pensées ou de mes rêves pour autant. Je crois qu’il est plus que temps pour moi de me laisser vivre pleinement ! »


Tout en prononçant ces mots, mes mains qui avaient relâché leur emprise pour se promener sur son corps. La première s’élevant vers sa poitrine tandis que la deuxième dessinait la courbe de ses reins, je caressais déjà d’une manière inconscience ses courbes généreuses dissimulées sous la couche de ses vêtements. Je déposais un premier baiser sans son cou.

« Oh Déborah… qu’avez-vous fait de moi ? »

Puis d’un geste, je la retournais vers moi et le plaquait lentement contre le mur attenant à la porte d’entrée. L dévorant du regard de la tête aux pieds, je finis par l’embrasser amoureusement plusieurs fois avant d’abaisser mes baisers sur sa gorge qui m’était si généreusement offerte. Ne cherchant plus à refreiner tout ce qu’elle pouvait charnellement m’inspirer.

« Je suis tellement dingue de vous… je vous désire plus que tout… je vous en prie, ne vous refusez pas à moi ! »

M’écartant difficilement d’elle, gardant mon front collé contre le sien, j’attendais enfin le consentement que j’avais tant espérer recevoir d’elle avant qu’elle ne quitte la salle à manger.

Finissant par m’écarter complètement d’elle, je glissais sa main dans la sienne, mes doigts entrecroisant les siens. Je n’avais pas été sourd à ses prières et je savais que ce qu’elle désirait était de nous livrer à des ébats passionnés dans une chambre digne d’elle.

« Suivez-moi… cela fait un petit bout de temps que je rêve d’inaugurer ma chambre d’amis ! Je suis sûre que vous la trouverez à votre goût ! »

Je l’entraînais ensuite jusqu’au deuxième étage du manoir, là où se trouvaient les chambres réservées pour ma famille et mes proches. Cependant, en passant devant ma chambre personnelle, je fus pris d’une envie délicieuse. Celle de réaliser les fantasmes qui m’avaient animé auparavant lorsqu’elle m’avait rejoint pour une leçon de morale qui m’avait plus excité que jamais. Imaginer la posséder dans ces lieux, lui faire les honneurs qu’un chef de clan réservait d’ordinaire à son épouse… cette idée me plaisait infiniment et ne faisait que réveiller d’avantage mes appétits charnels. Bien sûr, je ne lui en parlais pas en ces termes ! La dernière chose que je souhaitais c’est qu’elle puisse se rendre compte du plaisir délirant que j’aurais un jour à l’appeler Ma Femme.

« Tout bien considéré, je pense que celle-ci fera parfaitement l’affaire ! »


La saisissant violemment par la taille, je reprise mes baisers fougueux tandis que je refermais sur nous les portes de notre royaume intime de ce soir.


Deborah Gust
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________________________________________ 2019-07-06, 22:40 « Sarcasm: punching people with words. »

Partez. Restez. En haut. En bas. A gauche. A droite. Bientôt ça allait ressembler à une chorégraphie nase des années 80 et je m'y refusais parce que les gens étaient vraiment laids à cette époque. C'est un fait avéré.
Néanmoins, je me tournai vers MacSursautDeCourage, qui avait déboulé d'un air assuré qu'on ne lui connaissait pas tellement, qu'il avait peut-être trouvé collé sous la table de la salle à manger ou quelque chose comme ça. Une assurance à toutes épreuves, notai-je quand il envahit mon espace personnel pour aller jusqu'à lover sa tête dans le creux de mon épaule.
Bah du coup, non, je ne partais pas puisque je n'en avais pas la possibilité physique. Non pas que ça me dérange tant que ça. Ce qui me surprit, en revanche, ce fut sa déclaration sans aucun filtre, accompagné de geste indignes du gentleman du troisième âge qu'il faisait semblant d'être alors que, clairement, il avait envie d'être plus entreprenant - ce qu'il était enfin. La transformation était plus que saisissante et m'avait d'abord fait ouvrir de grands yeux étonnés. Mais bon, au demeurant il s'en sortait pas trop mal et je le laissais faire, écoutant ses suppliques avec une délectation certaine.
Quand je vous dis que je suis irrésistible, c'est vrai ! J'en avais sous le nez la preuve en chair et en vieux os. Mamie Merveille avait bien fait d'aller se coucher : vu comment ça commençait, elle avait pas envisagé d'imaginer comment ça allait finir.
Vous vous en serez douté, les déclarations remplies d'amour, je sais pas faire. Donc je ne fis pas. Et puis quoi encore ? Moi c'est Deborah, pas Cyrano. Je sais qu'on a deux voyelles sur trois en commun mais la ressemblance s'arrête ici. Je n'avais pourtant pas perdu un mot de ce discours chargé d'émotions - mais comme il n'était pas chargé des émotions que je gérais, je n'y avais pas verbalement répondu.
Il ferait avec. Il faisait déjà avec, en fait. Le vieux canard s'était mu en chaud lapin sans prévenir personne. Si j'avais de la chance, son inexpérience passerait inaperçu une fois dans les étages. Mais ce qui ne passa pas inaperçu, en revanche, fut son évocation de la chambre d'amis. Note à moi-même : il faudrait lui acheter Eviter les tue-l'amour pour les nuls de toute urgence.
- Je pense aussi que votre chambre fera parfaitement l'affaire, répondis-je quand il retrouva la raison. Surtout si vous avez un lit king size, précisai-je en faisant écho à mon presque départ plein de panache d'un peu plus tôt.
Il s'avéra que c'était le cas, ce qui acheva de me mettre d'humeur. Je l'y poussai sans ménagement puisqu'après tout MacDomJuan se vantait d'être encore jeune et frais. Donc s'il se cassait la hanche dans sa chute, il ne pourrait que s'en prendre à lui-même ! CQFD.
- C'était pas mal, l'entrée en matière, MacCasanova, mais je t'attends au tournant avec tes belles promesses et ton inauguration. Si on inaugure autre chose, parle ou tais-toi à jamais.
Ce fut ensuite à mon tour de me pencher à son oreille, hésitant un quart de seconde à crier puisqu'il n'avait pas de sonotone, mais décidant que la mesquinerie était peut-être mal venue à ce moment-là de la soirée, pour lui susurrer :
- Vous voyez, quand vous mettez pas littéralement trois quarts de siècle à devenir fun, on s'amuse plutôt pas mal. Et quand c'est demandé comme ça, pourquoi je refuserais ?
Pour la forme, je lui mordis le lobe de l'oreille, tâchant de ne pas penser qu'à son âge il avait peut-être des poils d'oreille pas trop loin puis le vrai amusement commença.
- Et dire que vous auriez pu être en train de vous auto-flageller de bêtises pendant que je réglais les disputes de Peur, Colère et Tristesse si vous n'aviez pas eu un sursaut de fun pour une fois dans votre vie, commentai-je une fois l'affaire conclue. Je pense que j'ai la réponse à votre question de toute à l'heure : j'ai fait de vous un homme meilleur. Plus fun, moins grognon, plus entreprenant et mieux entouré. Sans me vanter. Inutile de me remerciez, c'est de la pure générosité, précisai-je.


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________________________________________ 2019-07-08, 18:36


Ajouter du fun dans sa vie !
Pourquoi tu t'es encroûté ?

Allongé dans les draperies défaites et plus que chiffonnée de mon lit, ma merveilleuse maîtresse couchée à mes côtés, je tentais de reprendre mon souffle après les ébats passionnés auxquels nous nous étions livrés à peine quelques instants auparavant. Dégustant avec un plaisir inégalable toutes ces nouvelles sensations que mon corps avait expérimentées, je laissais mon esprit se rattacher aux souvenirs de cette nuit qui ne quitterais jamais plus mon esprit. Ces jeux de séductions qui avaient tant émoustillés nos préliminaires, ces gestes emportés et provocateurs contrebalancer parfois par des caresses plus tendres et mesurées, la douce mélodie de nos gémissements laissant trop rapidement leur place aux hurlements partagés entre deux souffles brûlant… et enfin cette extase qui me plongeait dans une béatitude infinie que je n’aurais jamais crue possible de vivre. C’était donc cela vivre un moment de bonheur ultime ?

« Je craignais d’avoir à vous l’avouer plus tôt… mais vous êtes la première femme a être parvenue à faire de moi son amant ! Voilà un exploit que vous pourrez ajouter à votre longue liste de miracle accompli au cours de votre vie. »

Finalement, j’avais réouvert les yeux et m’étais tourné en direction de cette femme d’exception qui m’avait fait l’honneur de partager ma couche. Admirant dans la pénombre de ma chambre ce corps qui me donnait tant d’envie, je finis par poser sur son ventre une main toujours aussi tremblante de désir. Elle semblait ne plus pouvoir se passer du contact de sa peau et je caressais du bout des doigts ses courbes dont la beauté me surprenait encore. Était-ce un moyen pour moi de finir de me convaincre que ce n’était pas un songe ? Que j’avais eu enfin l’occasion de concrétiser ces fantasmes délicieux qui avaient peuplés mes rêves les plus inavouables.

« Comment ai-je pu passer à côté de cela ? Passer autant de temps à vous négliger… j’étais d’une stupidité affligeante ! »

Bien évidemment, je tus le fait qu’elle était, en cet instant, le trésor le plus beau et le plus précieux que j’aie un jour découvert ! Je savais à quel point ce compliment échappé aurait pu m’être fatal ! N’était-elle pas suffisamment orgueilleuse comme ça ? Mes yeux se plantèrent alors sur son visage, perdus entre son magnifique regard brillant remplis d’étoles et sa bouche charnue. Je n’avais alors qu’un désir, l’embrasser à nouveau avec avidité pour replonger dans les délires charnels que j’avais connus tantôt… Si seulement elle avait pu s’empêcher de parler à ce moment-là ! Connaissant depuis bien longtemps l’art subtil qu’elle avait pour placer avec justesse une parle qui ne manquerait pas de me blesser. Je ne m’étais pas encore rendu compte qu’elle était capable de le faire de manière involontaire.

« Un sursaut de fun… », murmurais-je alors répétant ses propos à la fin de son discours.

… pour une fois dans ma vie ?

Était-elle vraiment sérieuse, là ? Au grand jamais, je n’avais attendu cet instant-là pour devenir le grand aventurier plein de fougue dont tout le monde connaissait la légende. Je tournant alors mon regard vers le plafond pour ne plus l’avoir dans mon champs de vision,

« Apparemment vous et moi n’avons pas la même définition du terme fun, Déborah ! »

J’avais lancé cette phrase d’une manière un peu plus ferme et sévère qu’auparavant. Ces mots m’avaient fait l’effet d’une douche froide et j’avais grande peine à laisser retomber l’orage qui se déclarait à présent en moi.

« Je n’ai jamais cessé de l’être à mes yeux… durant toute mon existence ! Si vous n’y croyez pas alors c’est que vous ne connaissez encore rien de moi ! »


Me rendant compte de la brutalité de mes propos, craignant qu’elle ne le comprenne mal, je finis par me tourner vers elle, un sourire mêlant la tristesse et l’empathie éclairant mon visage.

« Ne vous méprenez pas, j’ai aimé chaque seconde que j’ai passé entre vos bras… parcourir ces territoires inconnus à vos côtés est l’une des expériences les plus grisantes qui m’ait été donné de vivre. »

J’appuyais mon argumentation d’un baiser bien plus mesuré que précédemment sur ses lèvres, mais n’étant pourtant pas dénué d’une certaine tendresse.

"Et pourtant je me demande..."

Puis, me tournant à nouveau dans mon lit, je finis par me relever et par m’asseoir sur le rebord de mon lit. Je restais impassible quelques instants puis saisissant mon peignoir je m’en vêtis et chaussais les pantoufles. Je finis par m’adresser à Deborah, lui adressant un sourire qui se voulait joyeux mais qui sonnait étrangement faux.

« A présent, je vous prie de m’excuser. J’ai un bain de paillettes d’or qui m’attend… profitez comme il se doit de ce lit King Size que vous me réclamiez avant tant d’envie ! Après tout, la nuit n’est pas encore terminée. Je ne serais pas très long ! »

L’esprit quelque peu troublé, je me retrouvais seul avec moi-même devant la baignoire. Regardant les paillettes danser dans cette eau que je me versais, je me replongeais dans mes souvenirs de prospecteur, tout heureux de découvrir le monde de la recherche de l’or. Comme j’aimais cette vie de nomade, où je n’étais animé que par ma recherche de l’or et le plaisir de l’aventure. Et maintenant qu’étais-je devenu ? Où était passé ce jeune canard aventurier que j’étais à cette époque bénie ? J’avais eu tendance à m’encroûter dans une existence de pacha bien loin de la vie que j’avais rêvé de mener. Je devrais donc renouer d’urgence avec lui. Quant à ma belle rouquine… y avait-elle réellement sa place ?

Ces pensées traversaient mon esprit tandis que je prenais place dans ma grande baignoire.



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