« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je ne comprenais pas pourquoi Cassandre avait le droit de brûler des maisons sans que personne ne le lui reproche réellement. Je ne savais pas si c'était parce qu'elle était la fille d'Elliot ou simplement parce que lorsqu'elle était énervée, elle avait cette lueur dans le regard qui ne donnait pas envie de la contredire. Dans tous les cas, j'imaginais que même si c'était un acte excessif, il fallait mieux que ce soit elle qui agisse plutôt que son père, qui aurait certainement fait un massacre. Même si Lily se portait à merveille, s'en prendre à elle n'était pas sans conséquences et Monsieur Graves devait l'avoir comprit, maintenant.
Pourtant, ça ne suffisait pas à la jeune Sandman qui aimait aller au bout de ses idées. Je m'en étais rendue compte lorsqu'elle était venue me voir sur Olympe. Elle avait eu l'intention de le faire partir de la ville en agissant de la sorte, mais son plan avait apparemment échouer puisqu'il avait décidé de s'installer dans un hôtel. J'ignorais pourquoi je fus celle qu'elle décida de rendre complice de tout cela, certainement parce que j'avais assisté à tout ce qui s'était passé dans le monde noir et la plus à même à comprendre. Il était dangereux et il n'aurait jamais dû s'en prendre à sa mère, j'étais on ne peut plus d'accord à ce sujet.
Mais étais-je sûre de vouloir participer à cette filature aux intentions douteuses ? Est-ce qu'Hyperion approuverait ? Elle n'avait pas été très claire sur les détails, cela dit je ne ferai de mal à personne et ça me permettrait de sortir de la cité. Il ne serait pas contre ça. De plus, il était mieux de s'assurer que cet homme ne tenterait de refaire de mal à aucun habitant de cette ville. J'avais déjà eu dans l'idée de le surveiller de loin, le principe restait le même. Il s'agissait simplement de le faire d'une manière moins discrète et plus rapprochée. J'avais fini par accepter, à la seule condition qu'elle me fournisse en barres chocolatées. J'avais fini toutes celles que j'avais gardé de côté le matin-même, et je ne pouvais pas faire apparaître comme eux tout ce que je souhaitais. L'échange me paraissait équitable.
J'avais pris le temps d'aller voir Apollon pour lui demander un peu d'argent, comptant passer quelques temps à Storybrooke et n'ayant clairement pas de quoi survivre dans un monde où tout se payait. Il m'avait dévisagé, étonné, me faisant remarquer que demander un « salaire » sans travailler était osé. Je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait. Il me parlait de garde, de ménage, de coups de balai à passer dans la bibliothèque. Lorsque j'avais évoqué Neil, il m'avait donné ce que j'avais demandé sans rien dire de plus. Je retenais que c'était un mot magique qui le faisait soudain se poser moins de questions. C'était bon à savoir.
Je m'étais attardée dans les rues de la ville, allant faire le tour de plusieurs magasins en profitant de tout ce que je pouvais me permettre. Je ne m'étais même pas rendue compte qu'il faisait déjà nuit, lorsque je pénétrais dans l'hôtel. Les journées d'hiver étaient les plus courtes.
« Bonsoir. Je viens me renseigner sur une chambre au nom de Monsieur Graves, s'il vous plaît ? »
J'avais fais mon plus grand sourire, posant mes mains jointes sur le comptoir après avoir laissé mes nombreux sacs à mes pieds.
« Et vous êtes ? »
« Eulalie. »
La réceptionniste n'était pas des plus aimables. Elle ne m'avait même pas salué, ce que je prenais pour un signe de dédain complet et ce qui m'avait rendu beaucoup moins joviale, soudainement. Elle m'observait comme si elle attendait que je rajoute quelque chose et je me contentais de la regarder en retour, sans comprendre ce qu'elle désirait.
« Votre nom ? »
« Ah. »
Je n'avais jamais été face à cette situation. Je n'avais pas de nom. C'était ainsi, je n'avais même pas de papiers qui définissaient mon identité. J'étais juste Eulalie.
« Hum... Graves ? »
J'avais été quelque peu hésitante, finissant par me dire que c'était la meilleure réponse à donner si je voulais avoir une chance d'avoir les informations que je souhaitais de la manière la plus douce possible. Elle n'était pas convaincue.
« Pas encore officiellement. Mais bientôt. Je viens lui faire une surprise. »
Je m'enfonçais. J'avais beau avoir ajouter un clin d'oeil un peu trop exagéré pour appuyer mes dires, je sentais que je ne m'y prenais pas de la bonne manière.
« Très bien... Madame Pas-Encore-Graves. »
Son ton condescendant et le petit rire qu'elle se permit d'émettre montrait à quel point elle me trouvait... stupide.
« Contentez-vous de me donner le numéro de la chambre et ajoutez mon nom à la réservation. » finis-je par lâcher en serrant les dents, arborant mon air le plus faussement amical.
Je n'avais pas la moindre idée de ce que le nombre billets que j'avais tendu signifiait, mais cela sembla la convaincre. Elle avait ouvert grands les yeux, les prenant dans sa main en ouvrant la bouche mais en ne prononçant pas le moindre son. Oh, c'était donc comme ça qu'on avait le pouvoir, ici ?
« Vous comptez rester longtemps ? »
Sa voix était plus douce, me convenant d'avantage.
« Certainement. »
Elle m'avait donné une clé et m'avait tendu une tonne de prospectus sur les services facultatifs dont bénéficiait leur enseigne. Ils se proposaient de faire beaucoup de choses si l'on donnait un peu plus d'argent, comme porter mes bagages à ma place, ce que je refusais totalement. Par contre, je n'oublierai pas la possibilité de me faire apporter à manger sans bouger.
J'avais hésité à entrer sans frapper. J'avais certes le droit d'y entrer, maintenant que j'avais de quoi déverrouiller la porte, mais je restais sceptique sur le fait que ce soit une bonne chose à faire. Je restais plantée devant sans bouger un moment avant de soupirer en secouant la tête. Il avait fait bien pire que ça, je pouvais me permettre un écart de conduite. Je fus surprise de ne trouver personne à l'intérieur, tournant la tête de tous les côtés sans rien remarquer de particulier, si ce n'était quelques objets qui devaient lui appartenir. J'entendais de l'eau couler. Il était dans l'autre pièce. Parfait, ça me laissait le temps de m'installer.
J'avais retiré ma veste pour la poser sur une chaise dans un coin, attachant distraitement mes cheveux en une queue de cheval en commençant à faire le tour de la chambre. Ce n'était pas un grand espace, la visite fut vite terminée. Elle avait l'air confortable, même si je n'y connaissais pas grand chose et que j'étais habituée à Olympe, qui était forcément mieux équipée. Je m'étais assise sur le lit, appuyant mes mains pour m'assurer que le matelas était de bonne fabrication. Même si je ne dormais pas réellement, il était mieux de pouvoir se reposer dans de bonnes conditions. Décidant de m'occuper des vêtements que je m'étais achetée plus tard, je m'étais contenté de m'installer en tailleur sur le matelas en y posant une boîte de plastique accompagnée de baguettes. Je l'avais à peine ouverte lorsque la porte de ce que je supposais être la salle de bain avait émit un bruit distinctif.
« Vous êtes pile à l'heure pour le dîner. » prononçais-je simplement en relevant les yeux.
Je n'étais pas étonnée de son air surpris. Je le serai aussi, en découvrant la présence d'une invitée non désirée. Je m'appliquais néanmoins à lui sourire, même si sa tenue me paraissait peu convenable pour se présenter. J'avais penché la tête sur le côté, ne pouvant m'empêcher de le dévisager complètement.
« Si j'avais su que vous n'aviez rien à vous mettre, je vous aurai acheté quelque chose aussi, mais je n'ai que des robes qui ne vous conviendront sans doute pas. »
J'avais fini par détacher mes yeux de la serviette autour de sa taille, les clignant à plusieurs reprises. J'aurai dû être gênée. J'imaginais l'être légèrement, en sentant ma gorge un peu sèche.
« Vous aimez les sushis ? » avais-je finalement réussi à articuler en lui tendant une paire de baguettes.
black pumpkin
Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Y a des détails qui trompent pas Je crois qu'il y a une fille qui habite chez moi !
Balthazar avait détesté cette journée. Comme il n'avait plus de local de travail, il avait partagé son temps entre déposer des cartes chez les commerçants, spécifiant qu'il coiffait désormais à domicile, et prévenir ses clients depuis son agenda (qu'il avait sauvé des flammes). La perspective de coiffer les gens chez eux ne l'enchantait guère car il serait freiné par des tas d'impondérables, mais il n'avait pas le choix pour l'instant. Il devrait s'en contenter le temps de trouver un nouveau lieu adéquat. Maîtriser son mauvais caractère avait été particulièrement difficile ce jour-là, surtout quand certains clients âgés ne comprenaient rien par téléphones interposés. Il se félicitait de n'avoir raccroché qu'une seule fois au nez de quelqu'un. Il faisait des progrès.
Plus que jamais, il nourrissait de la rancoeur envers Cassandre Olyphant Sandman et réfléchissait à un moyen de se venger. Le fait qu'elle soit divine freinait les choses mais ne les rendait pas impossibles pour autant. Tôt ou tard, il trouverait une façon de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il était extrêmement patient.
En attendant, il avait enduré cette journée avec détermination et résignation. Il avait compté les minutes à chaque fois qu'il avait dû se montrer aimable. C'était une qualité qu'il ne possédait pas et qu'il s'efforçait de porter comme un vêtement trop étroit, et qu'il s'empressait ensuite d'ôter dès qu'il n'y était plus contraint.
Ce jour-là, il décida d'enlever son masque d'affabilité en même temps que ses habits, afin de prendre une douche qui aiderait à le délasser. Il n'était pas de ceux qui laissaient leurs problèmes glisser en même temps que l'eau sur leurs corps. Cependant, il admettait qu'une douche en début de soirée calmait ses pulsions meurtrières trop longtemps refoulées. Sa routine se suivait d'une cigarette avant de passer à table. Il avait un rituel auquel il se tenait, et qui se concluait par un morne zapping devant la télévision. Le fait qu'il soit dans un hôtel ne changeait rien à ses petites habitudes.
Après s'être douché, il vérifia l'état de sa barbe et décida de la raser entièrement. C'était bien là la seule fantaisie qu'il se permettait : avoir le contrôle sur ses poils au menton. Il estimait qu'un barbier se devait être irréprochable à ce niveau. Il s'observa à peine dans le miroir, ses gestes trouvant naturellement aisance avec son cher rasoir. Il tapota ensuite ses joues avec une lotion after-shave qui dispensait une odeur de menthe poivrée. Il jeta un bref coup d'oeil à son teint cireux, aux épaisses cernes sous ses yeux et renifla légèrement, indifférent.
Puis, il sortit de la salle de bains pour rejoindre la chambre. Il s'immobilisa tout net en voyant une jeune femme assise en tailleur sur le lit. Sa chevelure d'un roux flamboyant accrocha tout d'abord son regard, et il sut aussitôt de qui il s'agissait : Eulalie. Il n'avait pas besoin de la détailler davantage. En revanche, l'amazone ne se gêna pas pour l'épier de bas en haut. Il fallait souligner qu'il ne portait en tout et pour tout qu'une serviette de bain autour de la taille. Mentalement, il se félicita d'avoir machinalement pris cette décision. Il aurait très bien pu quitter la douche dans son plus simple appareil puisqu'il se croyait seul. La raison de sa présence restait un mystère qu'il ne manquerait pas de résoudre avant la prochaine minute. Il ne lui accordait pas davantage de temps pour la congédier.
Le dîner ? Il haussa un sourcil en remarquant que la jeune femme avait posé une boîte en plastique devant elle sur le matelas et s'était munie de baguettes. Il jeta un coup d'oeil mauvais aux petits rectangles de riz surmontés d'un morceau de saumon crû et plissa le nez. Pour rien au monde il ne mangerait ça. Il préférait la viande à peine saisie sur le feu, lorsqu'elle était encore rouge sang et moelleuse. Et de toutes façons, il était hors de question qu'elle mange ici.
"Non." articula-t-il à sa question, d'un ton sec.
Il fit quelques pas mais n'eut pas la présence d'esprit de regarder par terre. Résultat : il se prit les pieds dans les sacs en papier qui étaient rassemblés sur le sol. Il maugréa un juron en se rattrapant à la chaise et donna un coup dans les sacs pour se venger. Puis, se redressant, il fixa Eulalie sans vergogne, d'un oeil perçant.
"Drôle de service d'étage..." murmura-t-il plus pour lui-même.
La jeune femme était nonchalamment installée sur le matelas, dans une tenue plutôt légère pour la saison -comme à son habitude- ou tout du moins, dans des vêtements qui mettaient sa silhouette en valeur. Désormais, il la voyait d'une façon nouvelle qu'il n'avait pas remarqué jusqu'à présent.
"Ca fait longtemps que vous tapinez dans les hôtels pour arrondir vos fins de mois ?" demanda-t-il avec tout le sarcasme dont il était capable.
Fille facile... songea-t-il avec un rictus désabusé.
Visiblement, les temps étaient durs pour tout le monde, même pour les amazones. Cependant, il n'était pas idiot : il se doutait qu'elle n'était pas là pour racoler, même si elle était sûrement de ce genre-là aussi. Il s'adossa contre le mur, les bras croisés, sans prendre la peine d'enfiler une chemise et un pantalon. A quoi bon, après tout ? Elle l'observait avec une telle curiosité que cela en était... flatteur, d'une certaine façon. Il ne pensait pas qu'il pouvait encore provoquer ce genre d'intérêt chez une femme, et son amour-propre (qui jusqu'à présent ne se réveillait que lorsqu'il était question de coiffure ou de barbe), en fut troublé pour une obscure raison.
"Qu'est-ce que vous fichez ici ?" s'enquit-il dans un grognement. "Je vous manquais tellement ?"
Il s'autorisa un petit trait d'humour grinçant. Ils ne s'étaient plus vus depuis vingt-quatre heures et il doutait sérieusement que sa présence ait manqué à ce point à la jeune femme. Il n'était pas ce qu'on pouvait appeler une bonne compagnie et n'essayait en aucun cas de l'être. Moins il voyait de monde, mieux il se portait. Et il estimait avoir vu suffisamment de personnes pour aujourd'hui.
"Ne m'obligez pas à vous mettre dehors." soupira-t-il.
Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit en grand, attendant qu'elle sorte. Il doutait d'avoir suffisamment de force pour la faire partir contre son gré. Il espérait donc qu'elle se montrerait raisonnable. Peu importe ce qui l'avait amenée ici. Il s'en moquait éperdument.
Afin d'accentuer son départ, il retourna vers les nombreux sacs, se pencha pour attraper les anses et les balança sans ménagement dans le couloir de l'hôtel, se moquant que leur contenu se renverse sur la moquette. Après quoi, il frotta ses paumes l'une contre l'autre et esquissa un geste élégant de la main pour indiquer à la jeune femme de rejoindre ses affaires dehors. Le barbier avait toujours un petit rictus au coin des lèvres, mais il n'avait rien d'amusé. Il était surtout crispé, car il sentait très bien que les choses n'allaient pas être aussi simples. Rien ne l'était jamais quand ça concernait les femmes.
acidbrain
Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Holland Roden
"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
I'll stay here lying on your bed, even for the rest of my days.
J’avais haussé les épaules. Je lui avais proposé de partager ce repas par simple politesse et son refus ne m'atteignit pas le moins du monde. Dégustant un premier sushi, je l’observais s’avancer dans la pièce, effaçant vite la mine amusée qui s'était affichée sur mon visage pour ne pas le vexer lorsque mes sacs semblèrent le déranger. Je m'attendais à ce qu'il me fasse part de son agacement dans les plus brefs délais et je ne me trompais pas.
J'ouvrais de grands yeux à sa question, devant réfléchir un moment avant d'en comprendre le sens. Certaines significations de mots m'échappaient encore, en particulier lorsque je n'étais pas habituée à les utiliser. Et « tapiner » ne faisait pas parti de mon langage courant. Je faillis m'étouffer avec mon riz lorsque je compris ce qu'il insinuait, arrivant à ne pas faire remarquer mon étonnement. Pourtant, en le détaillant de haut en bas -je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à m'en empêcher mais il ne s'en plaignait pas- je pouvais assurer qu'il était le plus provocateur dans cette pièce. J'aurai pu lui retourner sa remarque, si ce n'était que c'était moi qui me trouvait dans sa chambre et non l'inverse.
« Je... »
Je m'étais stoppée. Lui annoncer brutalement que Cassandre était celle qui m'envoyait n'était pas la meilleure manière d'aborder les choses. Je me doutais que savoir que la jeune Sandman était celle qui souhaitait ma présence ne lui ferait pas plaisir, bien qu'il ne soit déjà pas satisfait de simplement me savoir là. Mieux valait que je ne le lui dise pas tout de suite... ou pas du tout. C'était plus simple.
J'avais froncé les sourcils en le voyant se débarrasser de mes achats sans ménagement. Ce n'était pas très aimable de sa part. Ça ne me surprenait pas, cela dit, je m'étais préparée à un accueil déplorable. Posant mes baguettes près de la boîte en plastique, je m'étais lentement relevée en soupirant. C'était presque décevant de le voir tenter de me congédier de façon si ordinaire, trop prévisible. Mon séjour ici ne s'annonçait pas des plus plaisants. Je me devais de faire en sorte que ce semblant de mission soit un peu plus agréable, pour moi du moins.
« Vous savez très bien que je ne partirai pas. Essayez de m'y forcer, si cela vous chante. »
Je m'étais approché tout près de lui et avait jeté un bref coup d'oeil à mes sacs éparpillés dans le couloir. Il s'attendait certainement à ce que j'aille les récupérer pour pouvoir s'enfermer une fois que je serai dehors, mais je n'accordais aucune importance aux biens matériels. Pas à ceux-là du moins, je n'avais pas eu le temps de m'y attacher. Doucement, j'avais poussé la porte d'une main, la faisant quelque peu claquer lorsqu'elle se referma. Il avait toujours la possibilité de se plaindre aux employés de l'hôtel ou de demander à changer de chambre, mais ce ne serait que des tentatives vaines et je finirai par revenir. Il devait bien s'en douter.
« Une question me taraude... »
J'avais fini par réussir à concentrer mon regard uniquement sur son visage, ce qui était plus aisé maintenant que j'étais plus proche. Je n'étais pas distraite par des détails qui attiraient mon attention lorsque ma vue était plus globale. Je ne remarquais que maintenant l'absence de sa barbe. Etrangement, cela lui donnait un air bien moins sinistre.
« Si je 'tapinais' réellement, ma présence ici ne serait justifiée que si vous étiez désireux de profiter de mes services. Et vous venez tout juste de me défaire des seuls vêtements que j'avais emporté, ce qui signifie qu'à un moment ou un autre, je n'aurai plus rien à me mettre. Un peu comme vous en ce moment-même. Dois-je considérer l'ensemble comme une invitation, Balthazar ? »
Mes lèvres s'étaient étirées en un sourire beaucoup trop amusé, tandis que je m'étais exprimée sur le ton le plus calme possible. J'avais pris connaissance de son prénom en voyant le registre tenu à l'accueil et son usage à ce moment précis me paraissait pertinent.
En réalité, je n'avais pas la moindre connaissance pratique de quoi que ce soit se rapprochant de près ou de loin au métier de la prostitution. Je n'en connaissais que la définition et le fait que c'était très mal vu (ce qui m'avait donné une idée de l'image que ce cher barbier avait de moi). Il me semblait pourtant que toute profession était respectable d'une certaine façon, surtout que celle-ci me paraissait concerner des actes physiques que les humains appréciaient généralement. En quoi se faire payer pour faire quelque chose d'agréable pouvait être estimer comme une mauvaise chose ? Je n'arrivais toujours pas à les comprendre, sur certains points.
J'avais pincé mes lèvres en réalisant que je le fixais depuis un moment tout en ayant ses réflexions. Cela avait quelque chose de légèrement perturbant sans que je n'arrive à en préciser la raison. J'avais eu une inspiration un peu plus longue que les autres, baissant les yeux, avant de les relever tout aussi rapidement lorsqu'ils se posèrent sur sa serviette qui était beaucoup trop près. J'avais senti mes joues rosir.
« Ne vous méprenez pas, je ne suis pas venue avec de telles intentions et votre présence ne m'est pas soudainement devenue indispensable. »
J'avais cru utile de le préciser, même si ma voix était beaucoup moins assurée que je ne l'aurai souhaité. Je me rendais compte qu'en ayant voulu retourner la situation à mon avantage, je n'avais pas fait preuve d'assez de prudence et je me retrouvais à lui donner par mon malaise de nouveaux prétextes pour se moquer de ma personne. Ce n'était pas ce que j'avais souhaité et ça ne faisait que davantage me troubler.
« Je reste. » finis-je simplement par affirmer, relevant la tête d'un geste décidé. « Peut-être juste quelques jours. Ou des semaines. Ou des mois. »
Je n'avais pas réfléchi à la durée exacte, pour être honnête, mon incertitude devait bien le montrer.
« Je compte juste m'assurer que vous n'agirez pas de nouveau de manière compromettante alors... ça ne dépend que de vous. »
Je m'étais écartée de quelques pas, comme si cette proximité me semblait tout un coup plus gênante que nécessaire. J'étais retournée m'asseoir au bord du lit, prenant le téléphone qui se trouvait tout près pour appeler la réception.
« Pourriez-vous monter une bouteille de vin à notre chambre, s'il vous plaît ? Non attendez... deux. Trois. Trois c'est très bien. »
J'avais raccroché après avoir eu la confirmation que ça ne posait pas de problèmes – on m'avait même répondu d'un ton mielleux, j'en concluais que le personnel m'appréciait assez. Ou alors il agissait juste de cette façon avec tous les clients qui allaient et venaient.
« Ce n'est pas pour moi, ça ne me fait aucun effet. C'est pour vous. »
J'avais été contre le fait qu'il se permette de boire lorsque le Clown était après nous mais, dans la situation actuelle, j'ignorais totalement comment agir. Je ne cherchais pas à lui faire plaisir, loin de moi cette idée, mais plutôt à me faciliter la tâche. Le laisser s'adonner à ses vices de simple humain lui permettrait éventuellement d'être plus enclin à ne pas se rebeller contre ma présence.
« Vous avez l'air nerveux, peut-être que ça vous aidera à vous détendre. »
J'évitais de tourner de nouveau la tête vers lui et je m'étais tendue. Ça en devenait ridicule. J'avais cette impression d'avoir chaud alors que je n'étais pas sensible au changement de température ambiant. Si j'avais pu, j'aurai été prendre une douche moi aussi. Mais je n'allais pas le laisser seul dans la pièce, il chercherait sans le moindre doute à s'enfuir.
black pumpkin
Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
C'est le malaise du moment, les pensées qui glacent la raison...
La présence de l'amazone commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs, tout comme ses insinuations sur la raison qui l'avait poussé à déplacer ses sacs dans le couloir. Il ne savait pas ce qu'ils contenaient. Il avait remarqué que des morceaux de tissu en dépassaient mais il n'avait pas cherché à regarder davantage. Il n'avait rien répondu à sa provocation, se contentant de la fixer, les dents serrées alors qu'elle souriait avec candeur et malice.
Puis, à mesure que les secondes passaient, il se produisit une chose étrange. Une sorte de malaise s'installa et transfigura les traits de la jeune femme. Balthazar resta parfaitement immobile, la fixant toujours alors qu'elle semblait embarrassée. Lorsqu'elle avança qu'elle n'avait aucune intention volage et qu'il n'était pas devenu une obsession à ses yeux, elle parla d'une voix incertaine qui lui fit esquisser l'ombre d'un rictus. Elle était si... prévisible. Il se sentait curieusement grisé par cet intéressant retournement de situation. Il aimait avoir l'avantage. Cela lui rappelait ces moments délectables où il tranchait dans le vif du sujet avec son précieux rasoir.
Cependant, il perdit vite son petit air supérieur en l'entendant certifier qu'elle allait rester pendant une durée indéterminée. Ce n'était pas envisageable. Il refusait catégoriquement cette possibilité. Par quel moyen pouvait-il la faire déguerpir ? Tandis qu'il réfléchissait sérieusement à une solution viable, il constata que l'amazone utilisait le téléphone pour réclamer... du vin. Il se massa le front avec deux doigts. Non vraiment, ça devenait absurde.
"Vous comptez me saouler ? Pas besoin d'alcool pour ça : c'est déjà fait." grommela-t-il, lugubre.
Elle avait raccroché et se tenait assise au bord du lit, visiblement tendue. Le barbier remarqua qu'elle évitait son regard qu'il posait pourtant avec insistance sur elle, comme pour l'embarrasser davantage. N'importe quel moyen était bon pour la faire partir.
"Vous me semblez beaucoup plus nerveuse que moi." fit-il remarquer.
Afin d'amplifier la gêne une fois de plus, il s'approcha du lit et s'assit au bord, tout en s'assurant que sa serviette était bien attachée. Il ne souhaitait pas perdre le maigre avantage qu'il avait sur elle et risquer de basculer dans l'embarras à son tour.
"Comment détend-on une amazone ?" demanda-t-il placidement.
Il avait pris tout son temps pour prononcer cette question, la fixant d'un oeil à la fois perçant et plein de défiance. Il savait que cela allait la troubler, puisqu'elle s'était retrouvée piégée au jeu du chat et de la souris. Ce jeu, il en connaissait les règles, même si c'était il y a longtemps maintenant. Il n'oubliait jamais rien. Elle avait cru être le prédateur et au final, la guerrière se retrouvait dans le rôle de la proie. Nouveau petit rictus amusé. Un silence pesant s'était installé entre eux, seulement ponctué par le goutte-à-goutte discret du robinet dans la salle de bains.
Soudain, plusieurs coups polis résonnèrent contre la porte. Le barbier se leva et s'aperçut que cette dernière était toujours ouverte. Un employé de l'hôtel se tenait debout, juste à côté des sacs en papier renversés sur le sol. Il avait une bouteille en main et semblait indécis sur la réaction à adopter. Il devait sûrement croire qu'il avait interrompu une scène forte en effusion. Balthazar roula des yeux et attrapa brusquement la bouteille et le tire-bouchon des mains de l'homme.
"Partez." dit-il sèchement.
"J'ai encore deux autres bouteilles sur le chariot." prétexta le garçon d'étage.
"Laissez-les dans le couloir. ça sera aux frais de la demoiselle."
Une sorte de sourire carnassier étira ses lèvres, qu'il perdit bien vite en entendant les propos de l'employé :
"D'accord, je les ajoute sur la note de madame Eulalie Graves. Voulez-vous que je range les sacs à l'intérieur, monsieur ?"
Ce type trop enthousiaste endura bientôt le regard incendiaire de Balthazar alors qu'il pivota vers lui, tout en relevant le tire-bouchon en un geste étrange, comme s'il comptait l'empaler avec. L'employé lui renvoya une expression anxieuse et incertaine, avant de s'en aller sans demander son reste. Dans le doute, mieux valait s'enfuir. Au moins quelqu'un qui raisonnait de la bonne façon.
"Eulalie Graves ?" fit le barbier en plissant des yeux vers l'amazone.
Elle se moquait ouvertement de lui. Il se sentait ridiculisé, d'une certaine façon. Son poing se serra davantage autour du tire-bouchon qu'il rêvait d'enfoncer dans la nuque de la jeune femme. Il braqua son regard vers le meuble sur lequel il avait soigneusement rangé son matériel de coiffeur et de barbier. Chaque rasoir, paire de ciseaux, lotion, peigne et autres accessoires était aligné perpendiculairement par rapport aux autres. Il y avait passé des heures lorsqu'il était arrivé dans la chambre d'hôtel. Cette activité avait aidé à le détendre, ainsi qu'une dose plutôt conséquente de nicotine. D'ailleurs, il en ressentait de nouveau le manque. Il se crispa un peu plus ; pourtant, ce fut avec des gestes faussement sereins qu'il posa bouteille et tire-bouchon près de son matériel professionnel.
Il décida tout d'abord de s'habiller, puisque la vision de la serviette de bain n'avait pas fait fuir Eulalie, contrairement à ce qu'il avait espéré. Il se dirigea vers la chaise, enleva la veste de la jeune femme qui était posée dessus pour la jeter au sol, et récupéra ses vêtements ; les seuls qu'il possédait désormais. Il faudrait qu'il pense à aller faire du shopping, même si cette idée le rebutait profondément. Il avait décidé de repousser ce moment le plus possible. Il se rendit donc avec ses habits roulés en boule dans la salle de bains sans prendre la peine de s'enfermer. Il se contenta d'enfiler un pantalon et une chemise avant de revenir tout en boutonnant cette dernière. Il n'avait pas spécialement de pudeur étant donné que la jeune femme s'était introduite chez lui sans s'annoncer.
"Qui vous envoie ?" s'enquit-il brusquement.
Il enchaîna rapidement, son agacement n'ayant d'égal que son sarcasme :
"Vous n'avez aucune volonté propre. Vous agissez comme une chienne bien obéissante. Quel est votre maître, cette fois, à qui vous devez rendre des comptes ?"
Balthazar détestait les chiens. En règle générale, il appréciait certains animaux, en particulier les chats et leur ronronnement qui allait de pair avec leur caractère bien affirmé aux tendances sournoises. Leur présence ne l'insupportait absolument pas, à la différence de celle des canidés.
Tandis qu'il traversait la pièce pour aller ranger son gilet dans la penderie pratiquement vide -hormis son manteau- il jugea bon d'ajouter à tout hasard, dans un marmonnement parfaitement audible :
"Je dors sans vêtement. Pas de pyjama. Mais comme vous allez dormir par terre ça ne devrait pas poser problème."
Etait-ce suffisamment compromettant pour elle ? Tous les moyens étaient bons et Balthazar était quelqu'un de tenace. Qu'importe qu'elle soit douée d'une force extraordinaire, il finirait par la faire déguerpir.
Faussement détaché, il retourna vers le lit et se pencha près d'elle pour prendre un sushi dans la boîte en plastique. Il mordit dedans, mâcha sans grande motivation, avala, et reposa le reste dans la boîte près des autres.
"Sans saveur." commenta-t-il d'un ton sec. "Un peu comme vous."
Il plissa des yeux dans sa direction, indifférent à ce qu'elle pouvait ressentir. D'un tapotement discret, il avait vérifié que son rasoir préféré était toujours dans sa poche. Il n'aimait pas se savoir désarmé, et il l'avait été bien trop longtemps depuis que l'amazone avait pénétré le périmètre de sa chambre. A présent, il se sentait beaucoup plus détendu. N'était-ce pas ce qu'elle souhaitait ?
acidbrain
Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Holland Roden
"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
J'étais restée calme. Très calme. Je m'impressionnais moi-même. Je n'avais rien dit en le voyant se montrer désagréable – comme à son habitude – envers l'employé qui n'avait rien demandé. Je m'étais contentée de me satisfaire de l'expression de son visage lorsqu'il s'était rendu compte que je m'étais appropriée son nom de famille. Cela m'avait certainement aidé à me décontracter. Tout comme le fait qu'il s'était éclipsé un instant, me permettant de me remettre de ce léger malaise que j'avais trouvé des plus dérangeants.
Et maintenant, je résistais à l'envie de frapper sa tête contre le mur à la comparaison plus que douteuse qu'il venait de faire. Dire que j'avais malgré tout jeté un coup d'oeil rapide à l'état des cicatrices dans son dos lorsqu'il s'était éloigné pour se rhabiller... Il n'était pas digne de ma gentillesse à son égard. Il était insupportable et il n'y avait aucune raison pour que je me comporte correctement s'il ne prenait pas la peine de me respecter un minimum. Cette expérience n'était pas supposée être une punition (pas pour moi, du moins) et je n'avais aucune intention de la vivre de cette façon.
« Je suis une créature titanesque, pas un vulgaire animal de compagnie. Je ne m'appelle pas Cerbère. »
J'espérais que le principal concerné n'entende jamais parler de cette phrase que je venais de prononcer. Ce n'était pas très sympathique de ma part. Je n'avais pas réfléchi avant de parler et... il fallait me comprendre. Ce n'était pas un manque de considération quelconque. C'était un fait. Il était un peu hors norme avec ses trois têtes, mais il restait un chien malgré tout. Je ne l'avais jamais rencontré mais je supposais que son rôle était d'agir comme... un chien de garde, par exemple. Nos fonctions n'étaient pas les mêmes. Le pauvre n'y pouvait rien, bien évidemment.
J'avais soupiré, serrant mes mains contre le matelas alors que Monsieur Graves continuait de me faire comprendre, à sa manière, que rester ne m'apporterait rien de bon. Il ne présentait simplement pas ses arguments de la bonne manière.
« Ça me convient. Pour dormir, j'irai par terre. »
J'avais parlé avec un air bien trop satisfait. J'avais volontairement insisté sur certaines des syllabes qui étaient sorties de ma bouche. Il était trop aisé de jouer avec les mots, je n'allais pas me gêner.
« Oh, mais j'allais oublier, je ne dors pas. J'imagine que vous allez donc devoir me supporter juste à côté de vous même pendant votre sommeil. » avais-je ajouté avec une moue faussement embarrassée.
« Je ne me formaliserai pas de votre absence de pyjama. Je n'en ai pas non plus. Cela nous fait au moins un point commun. C'est un bon début pour notre cohabitation, vous ne trouvez pas ? »
Je tentais de lui offrir une expression amicale la plus hypocrite possible. Hors de question que je passe mes nuits à même le sol. Ce serait lui faire un cadeau. Je n'avais aucun problème avec mon corps... et je supposais ne pas en avoir non plus avec le sien. Je le supporterai. Je suivrai même avec plaisir les stéréotypes stipulant que la femme était celle qui prenait les trois quart de l'espace pour elle seule et la totalité de la couverture comme otage pendant des heures. Tant pis si il en devenait insomniaque. Il pourrait lui même se coucher au pied du lit si ça le dérangeait tant que ça. Et il s'exposerait ainsi au froid et donc à la maladie. La bronchite ne tuait pas grand monde, ça lui ferait simplement passer un mauvais moment, ce qu'il méritait d'une certaine façon.
« Vous avez d'autres commentaires à faire ou vous avez atteint votre quota de la soirée ? »
J'avais levé les yeux au ciel avant de me lever. Ce qu'il venait de dire n'avait pas le moindre sens. Une personne n'avait pas de saveur, du moins pas si on agissait de manière civilisée et qu'on ne se mettait pas à la manger. Il ne pouvait donc pas faire une telle affirmation. Sauf si il s'agissait là encore d'une expression qui m'était inconnue. Je détestais quand ce genre de moment où je ne décelais pas toutes les subtilités de ce qu'il pouvait raconter arrivait.
J'étais allée chercher la bouteille de vin amenée plus tôt, fermant la porte de la chambre un peu trop brutalement au passage. Tant pis pour ce qui traînait encore dehors.
« Qu'est-ce que vous pourriez rajouter ? Que je suis niaise, j'imagine. Un peu comme ses filles qui meurent toujours en premières dans les films d'horreur. Cela s'accorderait avec l'image que vous avez dépeinte de moi jusque là. »
J'avais enfoncé brusquement le tire bouchon qui avait traversé le liège sans même que je ne le ressente.
« Ou encore que je ne suis qu'une gamine et que je ferai mieux de me taire au lieu de débiter tant d'âneries sans intérêt. »
Non, je n'étais pas en train de déverser ma frustration. Il me semblait juste nécessaire de montrer que... que je n'étais pas contente ? Il me vexait, j'étais en droit de le lui faire remarquer. Je devais extérioriser. J'avais senti une cassure sous mes doigts.
Je venais de briser la bouteille. Le vin se mêlait au sang qui perlait sur ma main alors que des bouts de verre s'y étaient enfoncés. C'était à peine douloureux. Je reposais le tire-bouchon, que j'avais aussi quelque peu tordu, sur le meuble à côté de moi. Soupirant de contrariété, je m'appliquais à retirer les morceaux de ma paume en ne prêtant pas la moindre attention aux blessures bénignes.
« Vous pouvez maintenant mettre la maladresse sur mon énorme liste de défauts. » avais-je grommelé en serrant les dents, relevant brièvement les yeux dans sa direction.
J'avais encore parfois un peu de mal à doser mes gestes lorsque j'étais sous le coup de certaines émotions. La forte odeur d'alcool qui imprégnait une partie de mes vêtements et dont le reste s'était déversé à mes pieds m'agressait les narines. Je m'étais vivement rendue dans la salle de bain. Ma tête était sur le point d'exploser. Il avait le don de m'énerver sans en dire trop. C'était détestable.
Ouvrant le robinet, je m'étais mise à frotter vivement le tissu que j'avais tendu sous l'eau. Je n'avais aucune idée de comment enlever cette tâche rouge. Je me demandais pourquoi il n'avait pas brûlé avec sa maison. Ce n'était pas une pensée très glorieuse. J'avais secoué la tête, la faisant fuir aussi vite qu'elle était arrivée. Je grommelais, m'acharnant sans succès, finissant par ralentir mes gestes. C'était un des hauts préférés d'Apple, même si elle ne s'en rappelait plus maintenant. Cette réflexion ne m'aidait pas à me calmer, cela eut même l'effet inverse. Coupant l'eau, je fermais les yeux un instant, me fichant bien de l'état dans lequel je m'étais mise.
D'un pas assuré, j'étais revenue face à lui, le souffle encore court. Et je l'avais giflé.
« Ça, personne ne m'a demandé de le faire. Je n'ai fais qu'agir selon ma propre volonté. »
Ma voix s'était élevée de façon plus grinçante que je ne l'avais voulu. En tout cas, ça m'avait fait du bien. Répondre à ses impulsions pouvait s'avérer plus libérateur que ce que que j'avais imaginé.
« Vous l'avez mérité. »
J'avais néanmoins mordu l'intérieur de ma joue. Bon sang, je n'avais pas à me sentir coupable. C'était une accumulation qui m'avait mené à réagir de la sorte et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui.
« Dites vous que j'aurai pu faire bien pire ! »
J'avais au moins réussi à me contrôler et à ne pas lui détacher la tête.
black pumpkin
Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
C'est le malaise du moment, les pensées qui glacent la raison...
Empotée, songea le barbier avec lassitude lorsque Eulalie brisa la bouteille avec sa poigne de fer.
Malgré tout, un léger spasme contracta sa mâchoire. Sa trop grande force était un obstacle, surtout qu'elle ne semblait pas très bien la contrôler. C'était risible. Pourquoi doter une ingénue comme elle d'un tel pouvoir ? Il aurait eu deux mots à dire à son créateur s'il l'avait eu en face de lui. Balthazar resta parfaitement impassible alors que l'amazone se rendait dans la salle de bains. Elle y resta quelques instants, pendant lesquels il s'approcha de l'endroit où elle avait cassé la bouteille. Des éclats de verre brillaient sur la moquette, parmi les gouttes de sang et la flaque de vin. Il fronça les sourcils, contrarié. Il était bien placé pour savoir que les taches partaient difficilement sur un tel revêtement de sol. Cela allait lui coûter énormément sur sa note, lorsqu'il quitterait la chambre. Eulalie avait intérêt à avoir de quoi payer, car il était hors de question qu'il débourse un seul dollar pour sa maladresse.
Il en était là de ses observations lorsque la jeune femme reparut. Son haut toujours imbibé de vin était à présent mouillé par l'eau. Le barbier secoua la tête brièvement, car son regard avait dérivé bien malgré lui quelques secondes de trop sur le tissu plaqué contre sa peau. Cette femme était le diable en personne. Il lui lança un regard plein d'animosité lorsqu'elle s'avança vers lui. Il était prêt à ajouter une autre pique à son palmarès, mais elle le prit de court en lui administrant une gifle plutôt violente. Il sentit sa tête partir de côté et expira un peu d'air, le souffle coupé par cet acte injustifié.
Ca faisait deux. Quarante huit heures plus tôt, Lily Olyphant l'avait giflé et il n'avait pas bronché car il l'estimait mérité. Si la situation avait été inversée, il aurait fait bien pire qu'elle pour se venger.
Il posa un regard meurtrier sur Eulalie qui venait de formuler exactement la même phrase que celle à laquelle il venait de songer. Ca faisait deux gifles et il était hors de question qu'il la laisse passer, celle-ci. A cet instant précis, il se sentait envahi par une telle rage qu'il en oublia la force surhumaine de la jeune femme et sa capacité à probablement pouvoir l'enfoncer dans le sol d'un simple coup de pied.
Il attrapa brusquement son poignet droit, alors que sa joue en feu l'élançait. La douleur et l'indignation le rendaient incontrôlable.
"Vous vous imposez chez moi..." commença-t-il d'un ton guttural dans lequel se percevait une colère sourde.
D'un geste sec, il l'attira vers lui de sorte à la perturber un peu plus. C'était là son seul avantage. Il pouvait seulement tirer profit de sa naïveté. Et il n'avait que peu de temps.
"Vous vous appropriez mon nom..." poursuivit-il en détachant bien chaque syllabe.
Il avança d'un pas, puis d'un autre, la forçant à reculer.
"Et vous me corrigez. Ca commence à faire beaucoup." conclut-il, menaçant.
Soudain, il la poussa violemment mais sans la lâcher pour autant, basculant avec elle sur le lit. Tirant une nouvelle fois profit de sa déroute, il sortit son rasoir de sa poche et l'appuya légèrement contre sa gorge offerte. Il avait toujours été extrêmement rapide dans ce genre de cas.
"Je ne suis peut-être pas en mesure de vous tuer, mais je saurai comment vous faire mal." assura-t-il, une lueur démente brillant dans son regard. "Alors ne recommencez plus. Jamais."
Il était au-dessus d'elle, mais il savait que cela n'allait pas durer. Il la bloquait avec toute la force dont il était capable, ce qui ne suffirait jamais. Cependant, il avait apprécié le bref éclat destabilisé qu'il avait pu lire dans ses yeux. Il aimait ce regard qu'il avait trop souvent remarqué dans celui de ses victimes, lorsqu'elles comprenaient ce qu'elles allaient subir, avant le coup de grâce et le flot de sang...
Le barbier laissa ses yeux dériver vers la gorge délicate de l'amazone et sans qu'il s'en aperçoive vraiment, comme dans un état second, la lame de son rasoir effleura la peau veloutée de la jeune femme. Il songeait à tout ce qu'il pourrait lui faire. Son obscure imagination l'emportait vers des sentiers auxquels il n'avait jamais pensé jusqu'à présent. Elle n'avait pas peur de lui. C'était nouveau. Différent. Grisant.
Le sang battait à ses tempes, mélange de rage et... d'envie.
Il se crispa davantage au-dessus d'elle, braquant un regard glacé dans le sien alors qu'il plantait son rasoir dans le matelas, à seulement quelques millimètres de sa gorge.
"Démone..." marmonna-t-il.
Il avait toujours le poing serré autour de son arme blanche. Pour rien au monde il ne l'aurait lâchée, surtout pas maintenant qu'il se sentait écartelé entre plusieurs pulsions.
acidbrain
Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Holland Roden
"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
Il serrait trop fort. Ce ne serait jamais assez pour me stopper mais j'avais conscience que si je n'avais été qu'une simple humaine, il en aurait certainement broyé mon poignet. Je n'avais pas imaginé que mon acte susciterait une telle réaction. Je ne l'en pensais pas... capable. Pour être honnête, je m'étais dis qu'en sachant que je pouvais le tuer sans difficulté, il n'oserait pas répliquer de cette manière. Je m'étais trompée.
Je n'avais pas tenter de me rattraper ou de le repousser. Ce n'était pas dans mes habitudes de me laisser approcher, j'avais même tendance à avoir très vite le réflexe de me dégager. Pourtant, je me retrouvais sur ce lit, avec cet homme au-dessus de moi et des milliers d'interrogations parcourant mon esprit. J'admettais y être allé un peu fort, mais sa colère était malgré tout un peu exagérée, non ? Je n'étais pas assez rodée en relations sociales et ne côtoyais pas assez d'humains pour savoir si tout cela était normal. Et je ne comprenais pas ce qui se passait.
Encore moins lorsqu'il approcha ce rasoir, dont l'apparition soudaine me fit ressentir un léger étonnement. Je n'esquissai pas le moindre geste en devinant la lame contre ma gorge tandis qu'elle me frôlait seulement. J'étais indécise quant à ses intentions, le souffle court, et je sentais mon cœur palpitant. Mais ses menaces ne m'atteignaient, je savais que je saurai me défendre. Je n'étais pas inquiète. Ce n'était pas de la crainte.
Ce ne fut que lorsqu'il planta l'arme dans le lit que mes yeux se détachèrent de lui. C'était comme un brusque retour à la réalité. Le fil de mes pensées était flou et je n'arrivais pas à définir ce que j'avais pu percevoir dans son regard. Lentement, je commençais à bouger. J'avais l'impression d'être sur le point d'exploser de l'intérieur. Sa dernière remarque m'avait fait cligner des yeux dans sa direction. Elle n'avait pas l'air d'avoir été dite pour me rabaisser, pour une fois, du moins je ne la prenais pas ainsi, ce qui ne me permit pas d'être plus à l'aise pour autant.
« Vous avez terminé votre petit numéro ? » avais-je murmuré en tentant de dissimuler mon trouble.
Je n'étais toujours pas calme et j'avais le sentiment que ça ne faisait qu'empirer. Il était trop proche. Et la chaleur qu'il dégageait, si près, m'embrouillait. Il avait assez profité de son moment de gloire, c'était à mon tour maintenant.
Je n'avais pas eu la moindre difficulté à le faire pivoter, il m'avait suffit de relever mes jambes pour m'accrocher à lui et le reste n'avait dépendu que de ma puissance. Il se retrouvait dans la position même qu'il m'avait imposé. Cette nouvelle posture me convenait davantage et me rappelait vaguement des souvenirs. Ma respiration était toujours affolée mais mes gestes n'en étaient pas moins précis. Je tenais l'un de ses bras et avait serré mes doigts blessés autour de sa main. Le contact de sa peau était brûlant et me fit tressaillir, ou peut-être était-ce dû aux coupures qui me lançaient toujours. J'avais chassé cette réflexion, retirant sèchement du matelas la lame qui y était enfoncée et guidant son poing jusqu'à son propre cou. Mes cheveux attachés tombaient tout près de son visage, alors que j'avais rapproché le mien.
« Je me retrouve bien trop souvent au-dessus de vous. »
Sur le peu de fois où je l'avais croisé, il s'agissait de la seconde où nous finissions dans une telle situation. Le pourcentage était bien plus que correct.
« Je vais finir par croire que c'est ce que vous cherchez. »
Un sourire amusé étira brièvement mes lèvres. Je devais doser cette mesquinerie si je ne souhaitais pas encore me retrouver victime de mes propres paroles.
« Vous avez raison. Je peux faire de votre vie un véritable enfer. »
Mon visage était tout prêt du sien alors que je venais parler à son oreille de ma voix la plus douce possible. Je n'étais pas capable de faire preuve d'assez de recul, les battements de mon cœur me le rappelaient bien assez fortement. Tout cela avait quelque chose de trop attrayant, comme une sorte d'excitation nouvelle. Je n'avais encore jamais été traversée par cette émotion. Ce n'était pas déplaisant, mais j'avais l'étrange sensation de tenter le diable en agissant de la sorte.
« Si vous voulez vraiment jouer à ce jeu, sachez que vous allez perdre. »
Mon haut toujours trempé venait se coller à sa chemise d'une étrange façon, dans un contact bien trop déroutant pour que ce soit anodin. J'avais certainement, à cette constatation, serré ma prise sur sa main tenant son rasoir. Je le sentais se presser contre sa peau. Je n'avais provoqué qu'une simple tâche rouge minuscule à l'endroit où la lame avait un peu trop appuyé. Il y survivrait sans peine.
J'avais relevé la tête pour m'en assurer, mes yeux croisant les siens et ne sachant quoi y lire. C'était impressionnant ce qu'un regard pouvait provoquer. J'avais lâché ma prise sur ses mains, sentant les miennes frissonner et mes joues se colorer quelque peu.
« Je veux être certaine que vous ne vous jetterez pas de nouveau sur moi avec cette arme avant de vous relâcher. »
Je ne m'étais pas déplacée, toujours au-dessus de lui. Etait-ce réellement pour le motif que j'avançais ou simplement parce que j'hésitais sans raisons ?
« Nous pouvons très bien nous entendre. Si vous ne m'agressez plus, autant verbalement que physiquement, je ne le ferai plus non plus. »
Ma gorge était sèche, le timbre confiant de ma voix me donnant néanmoins assez de contenance. Il pensait qu'il suffisait de me demander de ne plus jamais recommencer ? Que ce serait si simple ? J'étais faite pour affronter pire que lui. Je n'allais pas céder à sa demande sans rien en retour, je n'étais pas là pour lui obéir.
« Est-ce que cela vous semble correct, Balthazar ? »
Son nom avait quelque chose d'harmonieux. De brutal, aussi. Un peu comme sa personne. Il lui convenait parfaitement.
black pumpkin
Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Les secondes s'étaient égrenées à une vitesse folle ; Balthazar avait savouré chacune d'entre elles. Il s'attendait à ce que l'amazone cherche à reprendre le dessus. Après tout, c'était dans sa nature impétueuse de dominer l'adversaire. Ils étaient deux dans ce cas. Il ne fut donc pas surpris de se retrouver dos contre le matelas avec elle à califourchon sur lui. Il sentait les muscles de ses cuisses enserrer ses jambes, les empêchant de bouger. Avec une rapidité inouïe, elle lui avait également bloqué les bras. La mâchoire contractée, il planta un regard incisif dans le sien, alors que les pointes de ses cheveux effleuraient sa joue. Il agita quelque peu la tête, agacé, même si ce n'était pas le pire de tous les contacts. Il continua de fixer la jeune femme intensément même en sentant son rasoir se retourner lentement contre lui et effleurer sa pomme d'Adam. Il avait lutté mais sa poigne était bien trop puissante. Il ne pouvait rien contre la volonté de l'amazone.
Les nouvelles insinuations de cette dernière arrachèrent un grognement morose au barbier. Lorsqu'elle évoqua l'idée que c'était ce qu'il cherchait, il faillit marmonner un : "Peut-être..." mais se ravisa à temps. Il espérait toujours la dérouter mais ce jeu commençait à s'embrouiller sérieusement dans sa tête. Où se trouvait la limite ? Il avait l'envie dévorante de la trouver et en même temps, se surprenait à ne pas vouloir la connaître... car il ignorait alors jusqu'où il pourrait aller.
Les chuchotements d'Eulalie devenaient un véritable supplice. Elle le menaçait tout en lui promettant l'enfer ; il n'en fallait pas davantage à un esprit aussi fragile que le sien pour basculer dans d'inavouables désirs troubles et obscurs. Sa bouche tout près de son oreille, son souffle contre sa peau, sa voix douce au timbre intrépide...
Il ferma les yeux, tentant de se rassembler. La lame de son rasoir contre sa gorge ne suffisait pas à l'apaiser. Il ne la sentait même plus comparé leurs deux corps pressés l'un contre l'autre. Sa propre chemise devenait de plus en plus humide au contact de son haut à elle imbibé d'eau, augmentant encore la tension ambiante.
Il laissa échapper un petit râle en sentant une vive douleur à sa gorge. Eulalie avait accentué sa prise sur le rasoir pour une mystérieuse raison. A moins qu'elle ne veuille mettre ses menaces à exécution ? A cette idée, un frisson parcourut l'échine du barbier. Il n'avait toujours pas peur. Il se sentait seulement étrangement grisé et impatient de voir ce qu'elle comptait faire. Une lueur démente brilla dans ses pupilles.
La jeune femme pencha la tête, comme si elle prenait seulement conscience de leur proximité dérangeante, avant de la relever. Balthazar la dévisagea, guettant, attendant...
Elle parut de nouveau troublée et relâcha ses mains. Le barbier s'empressa de serrer davantage son rasoir, étonné et légèrement déçu par son manque d'audace. Pour autant, l'adrénaline continuait de circuler dans ses veines. Le sang battait à ses tempes, le rendant presque sourd.
Le bas de son corps était toujours fermement maintenu par l'amazone. Elle ne semblait pas pressée de s'écarter. Que devait-il comprendre ? Elle semblait hésitante. Elle avançait de bons arguments mais ils étaient vides de sens. Elle se doutait déjà qu'il n'allait plus l'attaquer avec le rasoir puisqu'elle avait libéré sa main. Dans ce cas, pourquoi l'empêchait-elle de se relever ?
Sa voix ne s'accordait plus avec son regard incertain, presque effarouché. Balthazar continua de la fixer en se mordant fugacement les lèvres. Il ne répondit pas à sa question. Elle était posée uniquement pour créer un écran de fumée, un faux-semblant. Lui aimait que les choses soient claires, carrées, tranchées nettes.
"Avez-vous déjà tué quelqu'un ?" demanda-t-il d'un ton laconique dans lequel on percevait une nuance profondément intriguée. "Vous vous y prenez très mal."
Il passa ses doigts contre sa gorge, là où la pointe du rasoir l'avait piquée, puis jeta un coup d'oeil désabusé à la petite traînée de sang qui se dessinait sur sa paume ; celui qui provenait de la main d'Eulalie. A chaque fois qu'il la rencontrait, elle finissait par se blesser ou être blessée. C'était curieux qu'elle perde autant d'hémoglobine alors qu'elle était censée être une force de la nature.
"Débutante." articula-t-il, plus amusé que narquois.
Elle n'était toujours pas décidée à le laisser libre de ses mouvements. Attendait-elle vraiment qu'il se plie à sa volonté ? Il s'y refusait obstinément.
"J'ai mieux à proposer. Un accord tacite."
Il se redressa sur les coudes, la forçant à faire de même. Il sentit qu'instinctivement, elle serrait davantage les cuisses autour de ses hanches, sans doute pour le défier d'agir à la hâte. Elle ne se doutait pas, pauvre naïve, que c'était précisément ce qu'il ne fallait pas faire. Comment espérait-elle endormir un démon en attisant ses pulsions ?
"On ne parle plus." dit-il, d'un ton à la fois placide et lugubre. "Du tout."
Il leva son rasoir devant elle, sans aucune agressivité, comme s'il lui présentait simplement. Il vit son propre oeil s'y refléter, la lueur de démence qui y brillait, puis un éclat argenté passer entre eux. Il baissa son arme de sorte à ce qu'elle rencontre le contour du vêtement d'Eulalie. Là, il fit délicatement glisser la lame de haut en bas. Elle coupa le tissu dans un silence glaçant. Comme il était mouillé et collait à sa peau, le barbier en attrapa un bord afin de ne pas blesser inutilement la jeune femme, effleurant sa peau moite. Il y eut un petit craquement quand le tissu céda finalement.
Le barbier replia son rasoir lentement, sans cesser de la fixer. Il avait à peine regardé plus bas. A peine.
"Ca te semble correct, Eulalie ?" avança-t-il d'un ton cinglant.
Il avait décidé de la tutoyer, ce qui était peu comparé à la frontière qu'il venait de franchir en découpant son vêtement. Il avait agi par instinct. Il avait même l'impression que le rasoir avait guidé son bras et dicté ce geste. Son ami ne pouvait l'induire en erreur. Il lui faisait entièrement confiance et s'en remettait à lui.
L'amazone lui avait promis l'enfer ? Eh bien, il venait d'en ouvrir les portes. Il ne pouvait la tuer, alors autant envisager une autre... alternative.
acidbrain
Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Holland Roden
"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
J'avais éludé sa question volontairement. J'aurai aimé croire qu'il se moquait encore et toujours, mais sa voix était trop différente pour que j'arrive à en être persuadée. Cette étrange lueur au fond de ses yeux me faisait douter. Je n'aimais pas ça. Il ne pouvait pas être aussi calme, c'était contraire à tout ce qu'il m'avait déjà montré. Pourquoi ne s'énervait-il pas ? La colère était simple à appréhender. Bien plus simple que ce qui se passait en ce moment même.
Je l'observais, intriguée, n'arrivant pas à cerner ce qui pouvait lui passer par la tête. Ma tête s'était quelque peu penchée, alors que j'avais légèrement entrouvert la bouche, me rétractant au dernier moment. Il ne voulait plus parler. Ce n'était pas une si mauvaise chose. Je supposais que c'était pour le mieux. Après tout, nos discussions ne menaient à rien et le silence n'était pas une chose qui me gênait. Peut-être était-ce la meilleure des solutions pour que nous puissions nous calmer tous les deux. Pour une fois qu'il faisait preuve de bon sens... Seulement, il y avait quelque chose derrière cette proposition. Je n'étais pas certaine de comprendre mais je n'étais pas non plus sûre de le vouloir.
Je ne faisais que me demander pourquoi je n'avais pas réagi. J'étais aussi stupide qu'il le prétendait, certainement. J'aurai pu lui faire remarquer qu'il dépassait les limites de la décence et qu'il ne pouvait se permettre d'agir de la sorte. J'avais largement le temps d'intervenir. C'était à cause de ce regard, ça ne pouvait être que ça. A moins qu'il ne s'agisse de sa peau que je sentais frôler la mienne. Mes lèvres s'étaient pincées alors que toute cette effervescence m'assaillait à nouveau.
J'en avais arrêté de respirer et cet instant me parut durer une éternité. Je le regardais en train de replier son arme dont il s'était servi d'une manière bien innovante. J'étais en colère. Pas pour le vêtement détruit, il était déjà bon à jeter avant qu'il n'y fasse quoi que ce soit, même si cela m'attristait. Pas même non plus pour le geste en lui-même, je n'étais pas outrée, je n'arrivais pas à l'être. C'était ce qui me dérangeait. Je devais l'être, il avait agit comme... comme... Je ne savais comment le définir.
Sa manière de s'adresser à moi me fit froncer les sourcils. Tant de familiarité était inattendu, tout comme son comportement, à vrai dire. Je ne réalisais que maintenant la tension qui régnait et qui me fit frémir sans que je ne puisse le contrôler. Je ne cherchais pas à recouvrir ce qu'il avait dévoilé. Je n'avais aucune raison d'être embarrassée. Je n'étais pas totalement mise à nue et j'avais toujours de quoi recouvrir ma poitrine. Sans le quitter des yeux, j'avais distraitement fait glisser ce qui restait de mon haut de mes bras pour le faire tomber au sol. Il n'était pas nécessaire que je m'en encombre vu son inutilité évidente.
Je n'avais toujours pas bougé. Au contraire, si j'avais bien eu la brève envie de me dégager, mon corps avait agit tout autrement, se contractant encore davantage. Tout comme ma prise sur lui. J'avais étonnamment réussi à calmer ma respiration, bien que j'avais cette impression de me consumer de l'intérieur. Ce n'était pas désagréable. J'étais hésitante. J'étais agitée. Je n'avais pas envie de parler. J'aurai pu. Mais je ne le faisais pas. Ce n'était pas pour autant que j'acceptais l'accord, qu'il ne se méprenne pas.
Mes doigts étaient venus se poser sur sa gorge, à l'endroit où je l'avais involontairement piqué, n'y restant que quelques secondes avant de descendre pour déboutonner sa chemise. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'étais en train de faire. La curiosité m'amenait à agir d'une manière que je ne m'expliquais pas. Et ma rapidité me fit arracher quelques uns des boutons. J'avais baissé les yeux, observant distraitement le peu que j'apercevais de son corps. Une de mes mains se posa sur son torse, me procurant un étrange sentiment d'exaltation alors que je sentais les battements de son cœur semblables aux miens.
« Pourquoi est-ce qu'il bat si vite ? »
J'étais allée précipitamment chercher une de ses mains pour la porter à ma poitrine, le forçant à l'y poser. Il devait bien sentir que mon cœur était affolé.
« Qu'est-ce que ça veut dire ? »
C'était horriblement frustrant. Je savais que quelque chose se passait, mais je n'avais jamais eu autant de difficulté à mettre des mots sur ce qui me traversait. J'avais envie de savoir et je n'avais que lui à qui le demander. Mes yeux grands ouverts s'étaient relevés pour détailler son visage. Il ne laissait rien paraître. Rien que je ne comprenne. Je m'étais mordue les lèvres, mon pouls s'emballant encore davantage alors que je tenais toujours sa main contre moi.
« C'est toi qui me fait ça ? »
Maintenant qu'il avait brisé la distance de langage que je tenais jusque là, il me semblait bien surfait de vouloir la conserver. Nous avions certainement largement dépassé ce stade. J'avais serré mes doigts contre son torse, les relâchant aussi vite. Mon objectif n'était pas de le blesser. Pas à cet instant. Il voulait toujours me faire partir, non ? Je n'arrivais plus à réfléchir. Ça n'avait pas de sens. Je le dévisageais avec bien trop d'avidité. Je voulais comprendre.
« Pourquoi ? »
C'était trop. Trop d'un coup. Cette chaleur, cette curieuse sensation au creux de mon ventre et cette envie de je-ne-savais-quoi que je réprimais difficilement. Je relâchais sa main que je tenais, baissant les yeux. L'idée saugrenue que j'étais peut-être en train de mourir me passa à l'esprit l'espace d'un instant. Après tout, je n'avais aucune idée de ce que cela faisait non plus.
« Arrête. » murmurais-je simplement comme si il était le seul responsable.
Je m'étais tournée, faisant glisser une de mes jambes sur lui pour m'écarter. Assise sur le lit, je m'appliquais à détacher mes cheveux, trouvant dans ce geste anodin une manière d'occuper mes mains qui ressentaient toujours le contact de sa peau. C'était idiot. Je m'étais éloignée encore un peu plus, instaurant une certaine distance entre nous deux. Je n'en avais pas envie, pourtant, aussi absurde que ça puisse paraître. Mais c'était la meilleure chose à faire. Entre la prudence et l'insouciance, mon choix était vite fait. Je tentais de m'en persuader.
black pumpkin
Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Too much poison come undone Cause there's nothing else to do Every me and every you
La tension était palpable, à couper au rasoir. Cependant, Balthazar avait décidé de ne plus se servir de son arme pour l'instant. Il la gardait en main, sagement repliée, car il ne se sentait pas suffisamment en confiance pour s'en séparer.
Il avait senti la main d'Eulalie se poser sur sa gorge, brièvement. Il avait cru qu'elle allait resserrer sa prise brusquement pour l'étrangler. Il avait envisagé cette éventualité. Il n'avait pas tenté de la repousser ; le trouble sur visage de la jeune femme le dissuadait de faire le moindre geste brusque. Comme depuis le début de cette scène, il misait sur sa déroute pour l'emporter. Elle était si facilement perturbée... C'en devenait diablement amusant.
Il ouvrit de grands yeux surpris en sentant les doigts de l'amazone glisser vers sa chemise et la déboutonner à la hâte. Quelques boutons sautèrent à cause de son empressement et il fronça les sourcils, contrarié. Il s'agissait de sa dernière chemise. Toutes les autres avaient brûlé dans l'incendie. Cependant, la question de comment se présenter chez ses clients le lendemain avec un manteau pour tout vêtement fut vite balayée de ses pensées houleuses lorsqu'il sentit la main de l'amazone, brûlante, se poser contre son torse. Il retint son souffle et croisa son regard empli de curiosité. Sa question le perturba plus qu'il n'aurait osé l'avouer. Se moquait-elle de lui ? S'agissait-il d'un nouveau jeu particulièrement stupide ? Comment pouvait-elle ne pas comprendre ce qui se passait ? Il s'abîma dans un silence de mort alors qu'elle attrapait sa main libre pour la poser contre sa poitrine voluptueuse. Il resta de marbre, même si son épiderme le trahit en frissonnant légèrement au contact de cette partie de son anatomie. Puis, il se contenta de détailler le visage de la jeune femme, son expression à la fois perdue et intriguée. Il essayait de percevoir une lueur fourbe, là où se dessinaient les limites de la plaisanterie... Il n'en trouva aucune. Les yeux d'Eulalie étaient emprunts d'une dangereuse candeur, si entière et vraie qu'il crut divaguer. Ce n'était pas possible d'être niaise à ce point.
Il n'avait pas les questions à ses réponses. Il ne pensait pas qu'un jour quelqu'un les lui poserait. Elles étaient si étranges... et absurdes. Dans d'autres circonstances, il aurait ricané. Mais pas maintenant. Pas alors qu'il sentait que bientôt, il aurait enfin le dessus sur la donzelle. Il devait se montrer attentif et patient, adopter la même attitude que celle qu'il avait juste avant de commettre un meurtre de sang froid...
Le regard avide de la jeune femme provoqua une tension supplémentaire dans tout son être. Son désir de comprendre la rendait encore plus... excitante. C'est toi qui me fais ça ? Cette question résonnait dans son esprit comme une ritournelle entêtante. Il aurait pu acquiescer et mettre ainsi peut-être fin à son tourment, mais c'était si délicieux de la voir tellement troublée ! D'une certaine façon, il voyait là une manière de se venger de ce qu'elle lui avait fait subir depuis qu'elle était arrivée dans sa chambre d'hôtel. Toute la supériorité qu'elle avait sur lui s'amenuisait à mesure que les minutes s'écoulaient.
Les muscles du visage de Balthazar se contractèrent lorsqu'il sentit la main de l'amazone appuyer un peu trop fort contre son torse. Avait-elle perçu le fond de sa pensée ? Une nouvelle fois, il se sentit sinistrement grisé en imaginant ce qu'elle pourrait lui faire subir. Avec le temps, il avait compris que le plus grand plaisir résidait dans la souffrance. Et elle était capable de lui faire tellement mal...
"Arrête."
Ce simple petit mot mit fin à tous les supplices qu'il envisageait. Il cligna des yeux, indécis, et se sentit de nouveau entièrement libre de ses mouvements. L'amazone s'était assise au bord du lit en lui tournant le dos. Il resta immobile quelques instants, le temps de se ressaisir. Son coeur battait toujours la chamade. Il se faisait violence pour contrôler les émotions qui le traversaient. Dans un état second, il posa les yeux sur le vêtement abandonné sur le lit, avant de le repousser du bout de son rasoir et de pivoter vers Eulalie. Elle avait lâché ses cheveux et ces derniers cascadaient sur l'une de ses épaules. Cette image eut un effet hypnotique sur le barbier. Il avait un faible pour les chevelures étonnantes et les teintes particulières.
Il la fixa un petit instant, puis, constatant qu'elle s'entêtait à l'ignorer, laissa échapper un soupir agacé. Toujours à moitié allongé, il se tourna vers la table de chevet pour en ouvrir le tiroir et attraper son briquet ainsi qu'un paquet de cigarettes. Il en alluma une qu'il coinça entre ses lèvres, aspirant une profonde bouffée. Il ferma les yeux, laissant la nicotine faire son usage dans ses poumons et chasser les émotions contraires qu'il exécrait.
"Tu as peur." déclara-t-il finalement d'un ton méprisant. "Dommage..."
Il expira un nuage de fumée, indifférent. Il fixait le plafond d'un oeil vide. Il tira encore deux fois sur sa cigarette avant de l'écraser contre la table de chevet. Inutile de faire dans la dentelle, puisque la moquette était déjà ruinée.
Brusquement, il se redressa et pivota vers l'amazone, se retrouvant assis juste à côté d'elle sur le matelas.
"Et si je ne veux pas m'arrêter ?" fit-il dans un murmure tout en soulevant délicatement la chevelure cuivrée de la jeune femme. "Que feras-tu, dans ce cas ?"
Sa main effleura son épaule nue, son souffle caressa sa peau alors qu'il approchait son visage pour sentir son odeur. Il huma légèrement, comme un prédateur. La provoquer, encore une fois. Cela devenait une distraction intéressante. Il voulait voir jusqu'où elle irait, connaître ses limites et en payer le prix.
"Si tu veux comprendre, il faut me laisser faire." susurra-t-il à son oreille, alors qu'il soulevait une nouvelle fois ses cheveux.
Puis, il les relâcha doucement ; sa main caressa brièvement le dos de l'amazone et s'arrêta plus bas que ses omoplates, sur les petites agrafes qui retenaient un morceau d'étoffe bien particulier. Ses doigts se crispèrent dessus alors qu'il lançait un regard perçant à la jeune femme, comme pour la défier de l'en empêcher. Il vit ses yeux s'écarquiller lorsque les attaches cédèrent. Les siens restèrent braqués dans ses pupilles, alors qu'ils auraient pu descendre plus bas. Mais non. Rien ne pressait. A la place, il posa son rasoir replié contre le menton de la jeune femme afin qu'elle ne détourne pas le regard de lui.
"A moins que tu veuilles rester une débutante toute ta vie." dit-il d'un ton narquois.
Il eut un bref rictus alors qu'il la fixait toujours droit dans les yeux. Pendant qu'il parlait, le rasoir replié était descendu, suivant les courbes du corps d'Eulalie avec une lenteur abominable. Le barbier devinait la moindre de ses formes grâce à son ami qui les caressait à sa place. Il se sentait comme électrisé de l'intérieur. Jamais encore il n'avait touché une femme de cette façon par le biais de son arme de prédilection. Arrivé au niveau de ses jambes, son autre main rejoignit la première. Il posa chacune d'entre elles sur les cuisses de la jeune femme et exerça une légère pression pour les éloigner sensiblement l'une de l'autre.
Son regard se fit plus ardent. Puis, brusquement, il haussa un sourcil plein de dédain.
"Tu n'oseras pas." estima-t-il finalement avec une grimace agacée. "Tu es trop sage pour ça. Si ça se trouve, tu serais... décevante."
Il pencha la tête sans cesser d'observer son visage, sceptique.
"Rhabille-toi."
Ses mains étaient toujours posées sur ses cuisses, avec le rasoir qui faisait obstacle entre ses doigts.
"Ou... prouve-moi le contraire." ajouta-t-il dans un filet de voix, presque sournois et imperceptible.