« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Robynéo, toujours aussi désespérée depuis toutes ces années
Pourquoi fallait qu'elle fasse ça ? Qu'elle vienne me voir alors que je cherchais à la fuir ? Me parler comme si ça faisait pas des mois qu'on s'évitait ? Qu'elle me chante une chanson super spé et beaucoup trop ambiguë à mon goût ? Qu'elle me fasse sa tête d'éléphant battu ? Qu'elle soit juste... elle ? Pourquoi ? Non mais sérieux. Pourquoi ? Encore une fois j'y comprenais rien. Encore une fois, j'avais le cœur qui battait trop vite. Juste parce qu'elle était là. Parce qu'elle me parlait. Putain que ce que j'en avais marre.
Bien entendu que j'aurai aimé la prendre dans mes bras en arrivant. J'adorais lui faire un câlin. Un petit truc rapide, quelques secondes à la serrer contre moi, mais ça suffisait.Je lui avais jamais dis, et jamais je lui dirai. Ça la regardait pas. Y avait bien qu'avec elle que ça passait. Mais il avait fallu du temps avant que je perde le réflexe de me raidir au moindre contact un peu trop rapproché. J'avais pas voulu mettre mal à l'aise Apple en arrivant, quand elle m'avait fait un câlin. Mais j'avais toujours l'impression spé que c'était une attaque. J'étais peut être parano, mais les marques d'attention c'était pas vraiment mon truc. Et pourtant j'étais vraiment contente de revoir Apple, hein ! Après tout, elle était toujours mon padawan. Enfin normalement. Pour être son maître Yoda, on était pas censées se voir un minimum régulièrement ? Et je devais pas lui donner des cours ou un truc du genre ?
Avant de retourner dans le salon, je pris le temps de passer une main sur mon visage brûlant. Je devais être sacrément rouge, vu comment je me sentais mal à l'aise. Putain Lily... Pourquoi fallait toujours que ça soit comme ça entre elle et moi ? Elle était passée autre chose. Et moi je m'accrochais encore à des souvenirs qui avaient plus d'importance. Je pouvais pas m'empêcher d'être conne. Bravo Robyn, félicitations. T'es entrain de gâcher Noël, pauvre débile.
Je fini par entrer dans la pièce qui s'était bien remplie, après une dernière minute à essayer de me calmer un peu. Y avait pas de raison pour que ça se passe mal. Les gâteaux avaient tous survécus, j'avais envie de tuer personne encore à part moi-même et je trouvais presque ma tenue confortable. Presque hein. Fallait pas pousser non plus, c'était loin d'être aussi agréable qu'un jean et un débardeur. Mais je commençais à me faire à la sensation de mes jambes à l'air. Et c'était déjà pas mal du tout.
J'allais me diriger vers Alexis pour m'excuser de lui avoir gueulé dessus quand elle avait eu le malheur de se trouver dans les parages après que j'ai été obligée de jeter une dizaine de choux à la crème parce qu'ils étaient beaucoup trop sucrés pour être pleinement appréciés gustative ment parlant, après que quelqu'un se... jeta devant moi. Instinctivement, je cherchais à attraper le manche de Lucille pour être prête à me défendre, avant de me souvenir que je l'avais laissée à la maison. Je m'étais dis que pour Noël ça servirait à rien de la trimballer avec moi. J'étais pas censée risquer grand chose dans un chalet perdu dans les montagnes. Et merde. Maintenant je me rendais compte que j'aurai dû l'emmener. Juste au cas où. On sait jamais hein. Y avait pleins de divins réunis, et c'était clairement pas une garantie de sécurité. Ils avaient même plutôt tendance à foutre la merde à chaque fois.
Heureusement, c'était que Jules. Enfin heureusement... est-ce que j'étais vraiment heureuse de le revoir ? Mouais, bof. Je savais jamais comment me comporter avec lui. Il pouvait être cool et en même temps carrément con. Ça donnait envie d'être sympa et de le taper en même temps. Il avait un peu trop tendance à me considérer comme une gamine, je trouvais ça très très chiant. C'était pas parce qu'il était méga vieux qu'il devait me parler comme si j'avais cinq ans !
J'écarquillais les yeux quand il se présenta à moi, en me demandant au passage qui j'étais. Je sentie ma mâchoire se décrocher, totalement abasourdie. Non mais... il était sérieux là ? Il m'avait pas reconnu ? Il était aveugle ? Ou alors il avait déjà zappé qu'on avait passé du temps ensemble dans un putain de sous-marin qui en était pas vraiment hein ? Quand je disais que tout le monde se foutait sévère de ma gueule ! C'était terriblement vexant, putain.
- Non mais attends... tu m'as vraiment pas reconnu ? C'était pas une blague alors ? Ah bah sympa, merci ! Ce truc est moche à ce point pour que ton cerveau décide de pas me reconnaître ? Enfaîte répond pas, je veux pas savoir. Je me sens déjà assez mal comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche.
Je secouais la tête, en lui tournant le dos pour rejoindre cette fois Alexis avant qu'il puisse se justifier. J'avais vraiment pas envie de savoir ce qu'il avait à dire. C'était sûrement ma tenue. Et le maquillage. Et les cheveux blonds. Je ressemblais à une putain de poupée trop maquillée. C'était horrible, je le savais. Putain, dès que j'aurai trente secondes, j'irai me débarbouiller et me changer. J'avais pas envie que quelqu'un d'autre me reconnaisse pas. C'était dingue comme ça m'avait foutu un coup, quand même. Je pensais être un minimum reconnaissable quoi !
- Soit sincère, s'te plaît. C'est vraiment horrible ?
Croisant les bras, je tournais la tête vers Alexis en grimaçant et en lui désignant d'un mouvement de la tête mon magnifique costume. Elle, elle avait mit une vraie tenue de soirée. Pourquoi j'avais pas fais ça moi ? Fallait que je sois déguisée, que je sois ridicule. Putain mais que ce que j'étais conne ! J'attrapais le bas du vêtement recouvert d'une bande de fausse fourrure blanche pour tirer dessus, en essayant de cacher le plus possible mes cuisses. Avec la remarque d'Apollon, en plus, maintenant j'avais la désagréable impression d'être à moitié à poil.
- Je me sens ridicule... Comment tu fais pour te sentir à l'aise dans une robe ? J'ai l'impression d'être une blague et que tout le monde va me pointer du doigt en rigolant.
J'avais le droit d'être parano, ça m'était déjà arrivée. Mais à l'époque, je m'en foutais de ce qu'on pouvait dire. J'avais appris à pas faire attention aux conneries des autres, à les ignorer. Alors que là j'essayais de faire des efforts. De passer un bon moment.
- Désolée, je crois que je suis trop crevée. Je prends tout trop à cœur, j'en deviens encore plus chiante que d'habitude. Mais je suis complètement morte depuis quelques jours.
Je secouais la tête, avec un soupire exaspéré. Je me fatiguais. Mais nerveusement... j'étais complètement KO là. C'était terrible. J'avais bossé comme une malade toute la semaine, à dormir à peine, à prendre quasi aucune pause... la pression était entrain de retomber, et c'était pas bon du tout. Je me sentais pas bien, c'était pas agréable. Et puis ça me faisait craquer. C'était pour ça que je m'étais excusée auprès d'Alexis. Je commençais à me rendre compte quand niveau moral c'était pas top. J'essayais de gérer mon agressivité, du coup. Ça par contre, c'était moins facile . Mais je préférai en parler avec ma coloc. Ça faisait quelques mois qu'on vivait ensemble maintenant, et je l'appréciais de plus en plus. J'avais toujours envie de taper sa foutue licorne, mais dans l'ensemble j'avais l'impression que ça passait plutôt bien.
- Je reviens, je vais voir si le glaçage de mes bûches se casse pas la gueule.
L'abandonnant là, je me précipitais de nouveau vers la cuisine. J'allais sûrement passer un bon bout de temps ici. Et c'était tant mieux. Comme ça, j'allais pouvoir fuir la foule et puis ça me faisait une excuse pour me casser quand j'en avais envie. J'avais l'impression que ça allait souvent arriver, d'ailleurs.
Après avoir ouvert quelques boîtes aux couleurs vives pour aller dans le thème de la fête, je claquais la porte du frigo derrière et retournais dans le salon, en prenant tout mon temps. L'air froid m'avait fait du bien. La vue de mes gâteaux aussi. Putain qu'ils étaient beaux. Alors là... j'avais carrément le droit d'être fière. Ils étaient parfaits visuellement. Et ils avaient intérêt à être tout aussi parfait une fois qu'on passera à table et qu'on les dégustera.
- Lily ?
Je m'étais arrêtée devant elle. J'avais pas pu m'en empêcher. Elle avait des yeux tout tristes. Et j'aimais vraiment pas ces yeux là. J'aimais pas du tout la voir comme ça. Raaah. Que ce qu'elle était... chiante sérieusement !
- Je t'attendrai toujours, tu le sais ça ?
Tout doucement, j'avais passé mes bras autour d'elle et j'avais posé ma joue contre son épaule, en la serrant contre moi. Je m'étais pas raidie, ni rien. Je lui avais juste fais un câlin. Et j'avais pas besoin de demander l'accord de son con de mari pour lui en faire un. De là où j'étais, je pouvais pas le voir, mais je m'en foutais. J'étais pas entrain de rouler une pelle à sa femme non plus, il allait s'en remettre.
Je fini par me détacher d'elle, en repoussant une mèche blonde qui me tombait devant les yeux. Foutus cheveux détachés. Si j'étais pas aussi chochotte, ça ferait longtemps que je me les serrai coupés au carré. Vu que je les attachais tout le temps, ça aurait pas fait de différence. Mais je pouvais pas m'empêcher de les laisser pousser n'importe comment.
- C'est mon premier vrai Noël, cette année. Jamais j'en ai fêté un avec autant de monde. Et j'ai vraiment pas envie que l'ambiance soit merdique juste parce que je suis une sacrée conne. Lily... tu me fais totalement buguer à chaque fois. On est amies, ça je le sais. Mais je peux pas m'empêcher de me souvenir d'autre chose, et ça me fait trop bizarre.
J'étais perturbée. À cause de ces foutus baisers. De ces foutus sentiments que j'avais bêtement ressenti pour elle. J'aurai jamais dû. Mais c'était fait maintenant. Je regrettai tout ça. Parce que... putain ! Ça faussait tout pour moi à chaque fois ! Et pourtant j'étais pas censée penser comme ça ! Mais je pouvais pas m'en empêcher. C'était dur d'oublier ça. Ou pas. J'étais juste peut être complètement débile, incapable d'aller de l'avant. De tourner la page, comme on dit.
- Tu sais quoi ? Faut qu'on brise la glace, ou un truc du genre. Que je me rende bien compte que t'es pas la seule personne qui a de l'importance dans le monde. Que y a rien de mal à ce qu'on se soit embrassée ! Tu vois ?
Elle pouvait ne pas voir ce que je voulais dire, mais moi je me comprenais et c'était déjà ça. Les sourcils froncés, je me détournais d'elle pour observer les personnes présentent dans le salon. Y avait Anatole. Mais c'était mon coloc, je pouvais pas faire ça. De même pour Alexis. Ellie et Elliot, c'était non direct. J'avais toujours du mal avec la première et concernant le second... je préférai encore me casser une jambe plutôt que de m'approcher aussi prêt de lui. Diane était la déesse des vierges ou un truc du genre, je pouvais pas me permettre de lui faire ça. Son jumeau était beaucoup trop grand, même sur la pointe des pieds j'étais pas sûre de pouvoir l'atteindre. Apple était trop jeune et Lily j'essayais justement de l'oublier. Du coup, il restait plus que Jules. J'étais pas particulièrement fan de l'idée, surtout vu qu'il m'avait même pas reconnu, mais si ça pouvait me permettre de redevenir amie avec Lily... j'étais prête à me sacrifier.
Avant de me démonter, je pris une grande inspiration et m'avançais vers monsieur l'écrivain. Je m'arrêtais juste devant lui, en louchant sur son chapeau. Putain mais ce truc était vraiment beaucoup trop grand ! Quand il passait une porte, il était obligé de se plier en deux ? Ok Robyn, ta gueule et concentre toi. Il devait se demander ce que je lui voulais. Je passais encore plus pour une pauvre débile mal habillée et mal coiffée. Super. Merveilleux.
- Oh et puis merde !
Je l'attrapais tout à coup par sa chemise et l'attirais vers moi en mode pas bourrin du tout pour... l'embrasser. Ok. D'accord. J'étais entrain de le faire. De vraiment le faire. J'étais entrain de paniquer là, non ? C'était mes mains qui tremblaient ? Je le sentie avoir un mouvement de recul, qui me rassura pas du tout. En même temps j'avais de ces idées à la con aussi ! Embrasser un type juste pour me prouver qu'un baiser c'était que dalle... Bonjour le plan de merde. Plus ça allait, pire c'était. Je devais être entrain de péter un câble ou un truc du genre.
À ma très très grande surprise, Jules se laissa faire. Il essayait pas de me repousser, en tout cas. Ça voulait dire quoi ? Non mais j'y comprenais plus rien là ! J'avais les yeux fermés, de peur de loucher si je les ouvrais, mais je ressentais beaucoup trop le contact de mes lèvres contre les siennes. C'était pas particulièrement désagréable. Mais en même temps, c'était pas vraiment agréable non plus. C'était... spé. Voilà. Y avait rien de normal là.
Je fini par détacher de lui, après m'être rendue compte que ça faisait peut être un peu trop longtemps que je l'embrassais. J'étais tellement occupée à réfléchir que j'avais pas vu le temps passer. Je croisais son regard à peine une seconde... avant que je détourne les yeux, en sentant que je devenais aussi rouge que mes fringues. Bah voilà. Maintenant j'étais une vraie pétasse.
- Je... vais aller boire un coup.
Les yeux rivés sur la porte de la cuisine pour pas voir la tête des autres, j'essayais de rester le plus calme possible alors que j'allais me cacher. J'avais pensé à entraîner avec moi Lily, mais j'étais encore un peu sonnée. Pendant qu'une tasse de lait chocolaté chauffait dans le micro-onde, je m'appuyais contre un plan de travail, en passant une main dans mes cheveux.
Je l'avais fais. J'avais embrassé quelqu'un, et j'étais pas morte. Ça voulait rien dire, au final ! Fallait que j'arrête de me faire des délires concernant Lily juste parce qu'on s'était embrassé deux ou trois fois. J'avais fais la même chose avec Jules et ça voulait pas dire que j'allais tomber follement amoureuse de lui. Fallait que mon cerveau comprenne ça.
Mais putain. Quand même. Embrasser... c'était pas rien ! Je pouvais pas faire ça avec n'importe qui, c'était trop... spé quoi ! Non mais beurk ! Beurk beurk beurk ! J'avais fais ça sur un coup de tête, mais j'avais même pas pensé à vérifier avant que sa bouche avait pas traîné n'importe où. Ou même qu'il se lavait régulièrement les dents. Je savais que dalle sur ces putains de lèvres que j'avais embrassé pendant beaucoup trop longtemps pour être à l'aise !
Je sortie la tasse du micro-ondes et m'apprêtais à sortir pour la je-sais-plus-combientième-fois de la cuisine, quand je percutais quelqu'un. Avec ma tasse dans la main. Remplie de chocolat chaud. Logiquement, elle se renversa sur la personne. Partout sur la chemise de... Jules. Et voilà, je le savais ! J'avais fais une connerie, maintenant j'allais toutes les enchaînées ! J'étais foutue !
- Oh putain ! Merde ! Je suis désolée ! Je vais nettoyer, bouge pas ! Non mais putain ! C'est pas possible !
J'avais attrapé un torchon pour essayer d'essuyer sa fringue dégoulinante de chocolat mais ça avait au passage ouvert un peu plus sa chemise. Merde. Merde ! Je voulais pas voir son torse non plus ! Heureusement pour lui que c'était à peine tiède, au moins je l'avais pas brûlé. C'était déjà ça. Ouais... que ce que je voyais le bon côté des choses dit donc.
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
J'avais l'impression d'avoir assisté à un épisode de la Quatrième Dimension. Vous savez, la série en noir et blanc, toute ancienne, dans laquelle on ne pige qu'un épisode sur deux tellement c'est perché ? Voir Robyn se jeter sur Jules avec sauvagerie, ça m'avait fait le même effet. J'étais à la fois stupéfait et super mal à l'aise. Elle allait me casser mon pote. Je n'avais déjà pas beaucoup d'amis masculins -les filles on ne les comptait plus, elles sont toutes folles de moi- mais les mecs, hormis celui-là et Maverick (qui n'avait pas pu venir puisqu'il avait sa propre famille), je n'en avais aucun ! J'avais perdu de vue mes potes de Las Vegas et de toutes façons, l'idée de les faire venir était à proscrire : comment leur expliquer que j'étais marié à un ex-éléphant volant et que ma fille était plus âgée que moi physiquement ? Sans oublier le fait que mon oncle et ma tante ici présents étaient des divinités grecques. Et ce n'était que la partie immergée de l'iceberg. Non, mieux valait éviter d'inviter mes anciens amis du monde "réel".
Bref, ça me perturbait que Robyn se jette sur mon pote de cette manière. C'était le mien, quoi ! Elle se sentait obligée de toucher à toutes mes affaires ! Je lui lançai un regard furibond qu'elle ne remarqua pas, trop occupée à renverser son chocolat chaud sur la chemise de mon ami. Mais vas-y, continue, fais comme chez toi...
"Tu veux pas le foutre à poils et passer ses fringues en machine tant que tu y es ?" fis-je, sarcastique.
J'étais à deux doigts de la ramener chez elle. Sérieux, elle avait apporté les gâteaux, elle pouvait disposer à présent, non ? Je m'étais juré de faire un effort avec elle, une sorte de trêve de noël, mais elle n'y mettait vraiment pas du sien. En plus, elle s'était absentée plusieurs fois dans la cuisine et Lily n'étant pas là... il n'était pas difficile de savoir où se trouvait ma femme.
Plantant tous mes invités dans le salon, je m'élançai vers la cuisine. Sans surprise, Lily était là, en train d'essuyer ses yeux avec un torchon à carreaux rouges.
"Elle t'a faite pleurer ?" lançai-je sans détour, avec le ton provocant du mari qui défend sa dulcinée contre le molosse qui a essayé de la mordre. "Cette nana est pas croyable ! Je fais des efforts avec elle, je t'assure ! Mais... non, là c'est plus possible. Je vais la ramener chez elle."
C'était décidé. Pourtant... je savais que ce n'était pas la solution. Lily n'était heureuse que quand elle était entourée de sa famille, c'est-à-dire des gens qu'elle aimait. Il y en avait trop à mon goût mais si je souhaitais qu'elle se sente bien, il les lui fallait. Aussi je laissai échapper un soupir et me dandinai dans mes Converse rouges. Je mis les mains dans les poches de mon pantalon de costume et m'approchai d'elle, la tête penchée.
"Robyn reste, ne t'en fais pas. Ne monte pas sur tes grands chevaux, ni sur tes éléphants..."
J'esquissai un petit sourire en coin, complice, tout en plongeant mon regard dans le sien.
"J'ai une petite surprise pour toi. Ainsi que pour tout le monde. Mais j'aimerais vraiment te la montrer en premier."
Je sortis une main de ma poche pour la lui tendre. Comme elle semblait hésiter, j'agitai quelque peu les doigts.
"Promis, ça ne va pas essayer de te tuer. J'ai laissé les zombies au lasergame."
Je l'avoue, l'idée d'un jeu de rôles grandeur nature à travers les bois enneigés, où il faudrait débusquer les zombies et les dégommer m'avait effleuré l'esprit, mais j'avais vite abandonné les frais. J'étais certain que ça n'allait pas faire l'unanimité -je voyais d'ici les regards noirs d'Ellie et de Diane, rabats-joie de service depuis 1795. A la place, j'avais imaginé autre chose qui était davantage dans l'esprit de noël.
Lily me donna enfin la main et je l'entraînai à travers la cuisine. Là, j'ouvris la porte donnant sur le jardin et la franchis, nous emmenant dans la neige. Curieusement, il faisait aussi chaud qu'à l'intérieur. Devant l'air interrogateur de ma femme, j'expliquai d'un ton professionnel :
"J'ai créé un bouclier thermique transparent tout autour du chalet, et un peu dans le jardin. Comme ça, si on a envie de sortir sans se couvrir, on peut ! Et puis... c'était plus sympa pour aller dans la pièce additionnelle."
Je haussai les sourcils d'un air mystérieux avant de me reculer. De cette manière, Lily put admirer le jardin dans sa totalité : j'avais placé des guirlandes lumineuses sur les différents sapins ainsi qu'à la lisière de la forêt qui se découpait à une dizaine de mètres de là ; j'avais également fait trois bonshommes de neige qui nous souriaient d'un air béat. Au milieu, une cabine téléphonique bleue trônait, ronronnant légèrement.
"Tu sais ce que c'est, n'est-ce pas ?" fis-je d'un ton canaille.
Je lui avais fait regarder tellement d'épisodes de Doctor Who que cela avait forcément laissé des séquelles irréversibles dans son joli cerveau. Elle ne pouvait pas ne pas reconnaître le Tardis dans toute sa splendeur. Pourtant, le regard qu'elle lança à la cabine bleue prouvait tout le contraire.
"Chouette !" s'écria-t-elle un peu à retardement en plissant les yeux vers le Tardis.
"Lily. Tu as remarqué mon costume, hein ?" fis-je en plaçant mes mains sur ses épaules pour capter son regard.
J'étais presque suppliant.
"Je suis habillé comme le Docteur ! Le vrai Docteur ! Ten !"
"Aaaaah... C'est trop génial !" répliqua-t-elle avec un engouement exagéré.
Elle me prit dans ses bras comme pour me faire taire.
"Vraiment, fallait pas. C'est... je suis sûre que... ça va plaire à... à..."
Elle ne trouvait pas à qui ça pouvait plaire mais en tous cas, elle faisait au moins l'effort d'essayer.
"Je t'ai prévu d'autres cadeaux. T'en fais pas." coupai-je en retenant mes larmes de geek frustré.
A cet instant, je la sentis m'étreindre plus fort.
"Oooh... tu sais que je t'aime ?" dit-elle, la voix étouffée car elle avait enfoui son visage dans ma chemise.
Franchement, venant de quelqu'un d'autre, je n'aurais pas pu supporter cet affront. Mais c'était Lily. Et je l'aimais, quel qu'en soit le prix. Elle avait cette façon de me provoquer et l'instant d'après, de m'apaiser simplement en me câlinant. Elle était mon phare dans la nuit, mon antidote dans ce monde de zombies.
Je la serrai à mon tour, passant une main dans ses cheveux. A cet instant, de petits flocons commencèrent à tomber du ciel, tout autour de nous. Ils franchissaient le bouclier thermique, immunisés contre la chaleur ambiante. "Joyeux Noël, Lily." murmurai-je à son oreille sans la lâcher.
J'étais un peu en avance, mais je voulais le lui dire quand ça comptait vraiment.
Jules Verne
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« Que vois-je ? Que vois-je ? Du rouge, du bleu, du vert ! »
Que vois-je ? Des flocons blancs dans l’air ? Que vois-je ? Je suis sûrement malade. Réveille-toi Jules. Ce n’est qu’un rêve, une chimère ! Que vois-je ? Des gens tout autour d’un sapin ? Tiens, tiens ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? C’est fou ! Ils l’ont couvert de milliers d’ustensiles, des lampes accrochées à des fils !
J'en avais le souffle coupé. Moi qui ne manquais jamais d'éloquence, j'étais à court de mots pour exprimer ce que j'éprouvais face à l'agression physique que je venais de subir.
Mon chapeau de haute forme avait dégringolé de mon crâne et je n'avais esquissé aucun geste pour le rattraper avant qu'il ne touche le sol. Je n'en avais pas eu le temps. La blonde demoiselle m'avait embrassé sans aucune cérémonie. Etait-ce une façon de se comporter dans un lieu bondé ? Je n'avais pas pour habitude d'être épié lors de mes ébats, quels qu'ils soient. Aussi avais-je tout d'abord eu un mouvement de recul, mais face aux insistances de l'acharnée, j'avais fini par laisser les choses se dérouler. Il faut dire que ce n'était pas désagréable. Après tout, je n'avais plus échangé de contact physique depuis plus d'un siècle. M'éloigner aurait été pure folie ! Certes, cette jeune femme abusait de ma personne, mais quel homme aurait cherché à repousser une si charmante créature ? Il est de bon ton parfois de se laisser abuser...
Caressé par des pensées un peu grivoises, je songeai qu'il fallait peut-être approfondir le baiser, mais à cet instant, la belle acharnée s'éloigna. Mon regard quelque peu égaré et rêveur chercha le sien qui se déroba aussitôt, tel une biche apeurée par le chasseur qu'elle a excitée. Ses joues avaient pris une teinte passionnée qui accentuait son embarras, et ne la rendait que plus désirable.
La demoiselle disparut dans la cuisine, et je restai planté dans le salon, reprenant peu à peu mes esprits.
"Est-ce la façon de célébrer noël de nos jours ?" demandai-je d'un ton un peu trop guilleret.
Mon regard tomba sur Apolline qui haussa les épaules d'un air atteré. Tous semblaient aussi perplexes que moi. Quant à Ellie, elle était si pâle que je craignais qu'elle ne s'évanouisse. Cependant, son regard perçant laissait présager qu'elle était d'excellente constitution.
Ainsi donc, ce n'était pas une coutume contemporaine d'embrasser un inconnu la veille de la naissance du petit Jésus. En ce cas, pour quelle raison mademoiselle Robyn s'était-elle jetée sur moi de la sorte ? Elle n'avait pas montré autant d'égards pour ma personne lorsque nous étions prisonniers à bord du Nautilus, près de deux mois plus tôt. D'un autre côté, cette situation périlleuse et angoissante ne se prêtait pas aux jeux de l'amour et du hasard. Il n'empêche que découvrir que cette jeune personne avait une inclination pour moi était quelque peu déroutant. Je n'étais pas surpris de plaire car dans ma jeunesse, j'avais eu beaucoup de succès auprès du beau sexe ; et mon apparence actuelle me le prouvait une fois encore. Simplement, sa façon d'aborder les choses me déstabilisait. A l'époque, il existait ce qu'on appelle faire la cour. Nous ne nous sautions pas dessus comme des animaux. Quoique...
Des souvenirs traversèrent subitement ma mémoire, tel un courant d'air agrémentés de soupirs. Un petit sourire naquit à la commissure de mes lèvres.
A cet instant, alors que j'étais plongé dans des réminiscences plaisantes, je ressentis un choc frontal. Ainsi qu'une chaleur désagréable. Je baissai les yeux sur ma chemise imbibée d'un liquide sentant fortement le lait et le chocolat, avant de les relever vers Robyn. Décidément, tout ceci tournait à la plaisanterie de mauvais goût. Elle s'excusa à grand renfort de mots grossiers, ce qui me déplut davantage, et toute la grâce et la perfection qu'elle incarnait se volatilisèrent en une seconde.
A l'aide d'un torchon, elle tenta d'essuyer sa maladresse mais ne réussit qu'à étaler davantage le lait chocolaté, tout en arrachant un bouton de chemise au passage. Cela était un peu fort ! Je me crispai en sentant quelques gouttes de ce même liquide imbiber l'intérieur de mon pantalon. Alerté, je baissai les yeux de plus belle mais apparemment, cela ne se voyait pas. C'était juste incroyablement déplaisant. Avec un peu de chance, cela allait sécher très vite. En revanche, le désastre sur ma chemise était abominable. Je fis mon possible afin de ne pas montrer mon mécontentement. Après tout, cette jeune femme n'y pouvait rien si elle était née maladroite.
Je repoussai le torchon qu'elle s'évertuait à frotter contre mon torse sans s'apercevoir qu'elle décapait ma peau au lieu du tissu, puis, la tête haute, je demandai l'emplacement de la salle de bains.
"C'est par là." répondit Apple en désignant le couloir, toujours interloquée par la succession de scènes trop choquantes pour son esprit juvénile.
"Je vous accompagne." annonça Ellie d'un ton catégorique, à la stupéfaction générale.
Elle m'emboîta le pas et j'accélérai quelque peu l'allure sur les derniers mètres, alors que nous nous engagions dans le couloir obscur. J'ouvris plusieurs portes, quelque peu égaré, quelque peu nerveux. La jeune femme trouva la salle de bains avant moi et enclencha l'interrupteur, nous faisant basculer dans la pleine lumière. Je clignai des yeux. Elle était toujours très pâle et avait le regard fuyant.
"Je vous laisse vous débarbouiller. Je... vous donnerai une autre chemise ensuite."
Malgré le fait que nous habitions la même demeure depuis deux mois, elle n'avait cessé de me vouvoyer et je faisais de même. Ce respect mutuel m'était infiniment précieux. Le savait-elle ?
Pendant quelques secondes, je crus qu'elle allait rester dans la salle de bains en ma compagnie, mais elle s'anima subitement et sortit de la pièce comme une voleuse. Juste avant qu'elle ne ferme la porte, je retins cette dernière et déclarai, en l'observant dans l'embrasure :
"Merci pour votre sollicitude."
Son visage pâle semblait flotter dans la pénombre. Elle eut un sourire qui fit pétiller ses yeux.
"C'est tout à fait normal. J'ai l'impression que personne ne comprend ce que vous traversez. C'est difficile d'arriver et de se sentir en dehors de tout. J'en sais quelque chose. Cela prend du temps mais vous arriverez à trouver votre place en cette époque. J'en suis persuadée."
Elle marqua une pause, se mordillant légèrement les lèvres, puis ajouta vivement, ses joues s'empourprant un peu :
"Je vous prie d'excuser Robyn."
"Pour le baiser ou le projectile chocolaté ?" rétorquai-je, ironique.
"Ce qui vous plaira." acheva-t-elle en baissant les yeux.
Elle ferma la porte sur cette affirmation nébuleuse. Je me tournai vers le grand miroir accroché au mur, m'appuyant sur le lavabo en faïence. Ma chemise était fichue. Trois boutons manquants et une grosse tache sombre en plein milieu. Je l'ôtai et cherchai un gant de toilette afin de me "débarbouiller" comme l'avait suggéré Ellie.
Lorsque je fus prêt, j'aperçus une autre chemise noire impeccablement pliée et posée sur le rebord de la baignoire. J'esquissai un léger sourire et l'enfilai. Croisant de nouveau mon reflet dans le miroir, je décidai d'ouvrir les deux premiers boutons. J'avais eu quelque difficulté à m'habituer à ce style débraillé, mais cela était du plus bel effet, à bien y réfléchir.
Je retrouvai ensuite le chemin du salon. Chacun était occupé à des activités diverses et variées. En ce qui me concernait, un verre d'alcool serait le bienvenu. Il était un peu tôt pour le vin. Un verre d'eau peut-être, tout compte fait ? Tandis que je m'interrogeais sur la boisson la plus adéquate, je m'engageai dans la cuisine, l'endroit le plus indiqué pour un rafraîchissement. Des présentoirs alourdis de gâteaux étaient exposés sur la table et les divers plans de travail. Curieusement, mon estomac grogna aussitôt. J'étais un grand gourmand et je ne perdais jamais une occasion de me sustenter avec des aliments d'excellente qualité. Hélas, le présent regorgeait de nourriture détestable. Le pire souvenir de cette nouvelle vie était sans nul doute ce jour terrible où Elliot m'avait fait rencontrer monsieur MacDonald. Cet homme était incapable de cuisiner correctement. Son menu m'avait rendu très malade pendant deux jours.
Je m'approchai à petits pas du présentoir le plus accessible, mes yeux remplis de convoitise analysant quelle serait la meilleure pâtisserie. Ma qualité de français saurait trouver la plus délectable d'entre elles. Ignorant les petits gâteaux recouverts d'un glaçage trop vif et coloré à mon goût, je m'aventurai du côté des éclairs et des choux à la crème. Un de ceux-là était fourré avec de la mousse au chocolat. Cela était visible par les bords qui débordaient d'une mousse onctueuse et aérienne. Je passai la langue sur mes lèvres, avant de jeter un coup d'oeil derrière moi. Nul ne pouvait me voir depuis le salon. Oh, si j'en volais un seul, personne ne s'en apercevrait, n'est-ce pas ?
J'hésitai encore un instant avant de lever la main vers le présentoir. Délicatement, je posai le pouce et l'index autour du chou et m'en saisis. Une nouvelle fois, je regardai par-dessus mon épaule, presque nerveux à l'idée que l'on me surprenne. Faisais-je réellement quelque chose de mal ? Ces pâtisseries étaient disposées ainsi afin d'être mangées !
N'en pouvant plus, je mordis à pleines dents dans le chou. Une explosion de saveur naquit à l'intérieur de ma bouche. La mousse au chocolat était aussi légère que l'aile d'un ange, et ce goût ! La pâte à chou atteignait la perfection faite gourmandise. Qui avait donc confectionné ce petit morceau de paradis ?
Pour la seconde fois de la journée, je m'envolais vers des contrées oubliées depuis fort longtemps. L'extase des sens. Cette félicité dura quelques secondes encore. Alors que j'avais englouti le reste du chou et que je mastiquais avec lenteur, m'imprégnant tout entier de ce goût unique, les yeux à demi fermés, j'entendis un bruit tonitruant qui me fit sursauter.
Je soulevai aussitôt les paupières : le présentoir contenant une bonne partie des gâteaux venait de se renverser au sol et de choir lamentablement. Fort heureusement, les autres étaient encore debout. Désemparé, je fixai ce gâchis, oubliant de mâcher le contenu dans ma bouche.
Je sentis soudain une présence dans mon dos. Je fis volte face et découvris mademoiselle Robyn, qui observait le désastre. Elle n'aurait eu d'autre expression si quelqu'un avait réduit sa batte de base-ball à l'état de petit bois. Puis, son regard se braqua sur moi et j'eus un mouvement de recul. J'avalai tout rond le reste du chou et manquai m'étrangler. Elle ramassa quelques miettes qu'elle m'envoya en pleine figure avant de pivoter sur ses talons, furibonde.
"Je... je n'ai rien fait !" plaidai-je en toussant à moitié, car le chou était vraiment passé de travers. "Mademoiselle, vous devez me croire ! Le présentoir était sans doute mal équilibré..."
Ainsi donc, c'était elle qui confectionnait de telles merveilles gustatives ? A la fois subjugué et dérouté, je voulus la retenir mais elle était déjà partie. J'avais commis un impair qu'il me faudrait réparer.
Je baissai le regard sur les diverse pâtisseries écrasées au sol en un mélange de pâte, de crème et de glaçage coloré, avant de retourner tout naturellement dans le salon. Il fallait appeler la femme de ménage au plus vite, mais ce n'était certes pas de mon ressort.
"Où est la cloche pour sonner la domestique ?" demandai-je à Diane et Alexis d'un ton tout naturel. "Quelqu'un a malencontreusement fait tomber un présentoir et les gâteaux se sont écrasés au sol, dans la cuisine."
J'arborais un air des plus innocents. Non, ce n'était pas moi. Un homme du monde ne pouvait se montrer gauche, voyons !
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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Franchement, je me faisais rire… Comment j’avais pu croire une seule seconde que tout allait bien se passer et que j’allais fêter un Noël normal ?! Déjà ma vie n’était pas n’était pas normale mais alors quand j’avais les divins dans les parages elle ne l’était plus du tout DU TOUT. Je regardais ma tenue en me demandant comment j’avais pu imaginer mettre du blanc et quelque chose de joli quand les autres étaient soit déguisés soit… maladroits… Une combinaison pare-balle et pare-feu aurait été plus adéquate, sans aucun espèce de doute. J’avais accueilli les deux nouveaux venus avec un grand sourire et un peu de soulagement. Diane serait toujours là pour remettre les choses à leur place et puis Apollon… il était cool, ça suffisait à me mettre à l’aise en fait. Celle qui était pas à l’aise par contre c’était Robyn… à cause de… de… Jules Verne ? Putain qu’est-ce que Elliot avait encore foutu !!
- Arrête de tirer là-dessus ! Moi je trouve pas que c’est si horrible que ça, t’es jolie… et… au risque de tu me massacrer une fois de par la voix, regarde…
Je lui avais montré l’écrivain d’un signe de tête qui semblait la regarder comme la Venus de Milo.
- Je suis pas la seule à penser que c’est loin d’être moche.
Je lui avais fais un petit sourire en coin avec un clin d’œil avant de m’éloigner. J’avais pas envie de m’en prendre pleins la tête parce qu’elle paniquait alors mieux valait la laisser se calmer dans son coin, après tout, à force de vivre avec elle, je commençais à la connaître… et à connaître ses travers. Tout comme ceux de mon meilleur ami qui s’était mis à lui gueuler dessus comme un putois quelques minutes après parce qu’elle était visiblement un peu trop proche de son « pote ».
- Hé ho Doctor Who, on se dégonfle le melon deux secondes ok ? Elle va pas le casser ton pote et y’a pas marqué propriété privé sur son front… et je t’interdis de lui coller ça sur le front.
Je l’avais regardé avec un regard qui en disait long. Il avait pas promis de bien se comporter ? Désolée mais en tant qu’amie et coloc des deux partis pris, je me devais de jouer la justice et de rétablir le calme entre les deux. Pour toute réponse, il se dirigea vers la cuisine pour y retrouver Lily tandis que je m’effondrais sur le canapé en soupirant et en choppant la première coupe qui me passait devant la main. Je la bu d’une gorgée… Non… ça n’allait pas être un Noël de tout repos. Et la suite me le prouva une fois de plus. Tandis qu’Ellie montait les escaliers accompagné de Jules, je regardais Anatole assis à côté de moi qui semblait les suivre du regard sans vraiment réagir. Je posais alors ma main sur son genou avant de le tapoter et de lui dire avec un sourire :
- T’inquiète… elle a juste voulu être sympa, elle va revenir… et puis je crois pas que c’est elle sa cible primaire ce soir… Heureusement que j’ai encore Nora avec moi dans la team des Célibataires non amoureux ! Si elle trouve un mec ce soir je te jure que je déménage, vous me faîtes tous chier à tomber amoureux ou à vous faire draguer !
J’avais eu un petit rire. Bien sûr que je rigolais. Je tentais de désépaissir l’atmosphère comme je pouvais mais bon… on pouvait pas dire que je m’y donnais du mieux que je pouvais. Je prenais un deuxième verre que je collais dans la main du garçon.
- Bois ça, ça va te détendre…
Je me tournais ensuite vers Diane et Apollon, les sourcils un peu froncés, songeuse.
- Dîtes… vous savez où est Neil ? Je pensais qu’elle aurait envie de fêter Noël avec ses parents… elle a été invitée, non ?
Ils avaient malheureusement pas l’air d’en savoir plus que moi, supposant seulement qu’elle ne devrait pas tarder à arriver, ce qui ne devait pas être faux… Je m’étais levée et je m’étais dirigée vers la fenêtre du chalet pour observer la neige virevolter dehors. C’était beau tout de même l’hiver… ça me faisait penser à Jack, forcément. Il n’avait pas tort… c’était l’une des plus belles saisons même si je restais sur ma première idée comme quoi l’automne était encore mieux. Un petit sourire s’était esquissé sur mes lèvres malgré moi quand soudain l’écrivain vint me sortir de mes pensées. Mon visage se décomposa en une fraction de seconde.
- Il s’est passé QUOI ?!
Je devais aller l’aider ou la laisser toute seule dans sa crasse ?! Je savais pas trop… je m’en voulais de la laisser seule mais en même temps elle allait me massacrer si je rentrais… Et si je l’assommais ? Ou si je la tazais ? Ouais c’est ça, elle criait et je la tazais, on était pas mal comme ça…
- Euuuh je sais pas s’il y a des domestiques mais… euh… je vais aller l’aider… Et après je meuuuure d’envie de savoir comment ça se fait que vous êtes toujours vivant vous.
Je lui faisais un léger sourire avant de me diriger vers la cuisine en tentant de me donner tout le courage du monde.
- R… Robyn ? Tu veux que je t’aide ? Tu sais… je me disais que s’il nous manque des trucs, on peut demander à Diane ou Apollon de nous ramener chez nous pour prendre les petits gâteaux qu’il reste dans le frigo… Et je peux tenter de choper des trucs pour cuisiner le salé ?
J’essayais d’être sympa, j’espère qu’elle s’en rendait compte hein ?! J’avais même pas proposé que les dieux fassent apparaître de la quelconque nourriture pour pas la froisser… Si ça allait faire l’affaire, j’allais pas tarder à m’en rendre compte… Le mieux c'était surtout qu'Elliot ne vienne pas pour aggraver la situation... en dehors de ça, on était bon...
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The DARKEST NIGHTS
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : La fille du draméléon et de la déesse de l'amûûûr
Il venait de se passer tout pleins de trucs très bizarres en l'espace de quelques minutes, mais ce qui prenait toute la place dans ma tête, c'était le panier fermé qui remuait par intermittences, et que tata Diane avait posé sous le sapin. Elle avait dit en arrivant que "nous ferions connaissance tout à l'heure." Il y avait donc un être vivant là-dedans.
Une seule question tournait dans mon cerveau, me rendant presque dingue : C'est quand tout à l'heure ? C'est quand tout à l'heure ? Comment définir ce laps de temps ? On pouvait très bien décider que "tout à l'heure", c'était maintenant, non ? De toutes façons, chacun était occupé à faire quelque chose. Les cadeaux apportés par Jules m'avait occupés pendant quelques secondes, le temps de les sortir du sac pour les disposer sous le sapin. Je les avais secoués pas mal afin d'essayer de deviner ce que ça pouvait être -c'était mon hobby préféré la veille de noël- mais il ne semblait rien y avoir à l'intérieur, hormis un qui faisait un peu de bruit. A coup sûr, c'était des bouquins pour la grande majorité. J'espérais qu'il ne m'en avait pas offert un. Je détestais lire. Les mots s'emmêlaient dans ma tête dès que j'essayais. En plus, j'avais encore les Hauts de Hurlevent à terminer -ou à commencer pour être plus exacte- pour la rentrée de janvier. Lecture imposée par le lycée. Ca aurait dû être interdit, ce genre de torture mentale. En m'y prenant bien, peut-être qu'Ellie pourrait m'en faire la lecture ? Ou mieux, me résumer le machin afin que j'écrive une fiche vite fait dessus ? A moins que j'en copie colle une issue du net, mais la prof était un vrai vautour, elle m'avait déjà captée quand je lui avais rendue une fiche pompée de la Lettre Ecarlate. Il fallait que je la joue plus fine pour la prochaine fois.
Je me mis à quatre pattes et me penchai une fois de plus vers le panier fermé, avant de dire à personne en particulier :
"Mieux vaut que je l'ouvre, sinon ce qu'il y a à l'intérieur risque d'étouffer. Le tissu ça retient l'air. Je l'ai appris en cours de science."
C'était faux, ou alors ce n'était pas tout à fait ça, en tous cas je soulevai le haut du panier. Aussitôt, une exclamation m'échappa : un chiot au pelage couleur crème cligna des yeux dans ma direction, gesticulant maladroitement dans le panier.
"OH NOM D'UN BEATLE ! IL EST TROP BEAAAAAAU !" m'écriai-je d'un ton strident.
Le chiot poussa un jappement comme s'il cherchait à accompagner mes cris. Je me précipitai vers lui et le soulevai délicatement avant de me relever, manquant de marcher sur ma jupe encombrante. Il faudrait peut-être que je me change, non ? Porter une telle robe avec autant de monde, ça n'était pas pratique. Le bébé labrador était vraiment trop mignon, et son duvet tout doux. A peine je le tins contre moi qu'il me lécha le menton.
"MERCI TATA DIANE, MERCIIIII !" fis-je, en souriant jusqu'aux oreilles.
J'aurais bien voulu la serrer dans mes bras mais j'avais déjà le chiot. Je sautillai un peu devant elle et finalement, ne gardai qu'un bras autour du labrador pour entourer ma tante de l'autre, chaleureusement. C'était vraiment un trop beau cadeau. Athéna, à nos pieds, s'anima et aboya d'un air joyeux. Le chiot contre moi tendit la truffe vers le sol pour que sa maman vienne la lécher.
"Il faut que je te trouve un nom !" dis-je au bébé chien après m'être reculée de tata Diane. "C'est une femelle, hein ? Hum... je vais te trouver un nom tellement cool que tu vas être la star des toutous !"
Je caressai sa petite tête toute douce puis me dirigeai vers la cuisine. Il fallait absolument que je la montre à Elliot et Lily. Je m'attardais vite fait sur les pâtisseries écrasées au sol et sortit dans le jardin enneigé. J'y trouvais Lily et Elliot, entourés par des bonshommes de neige et un Tardis, en train de s'embrasser.
Je plaquai aussitôt une main devant les yeux de mon bébé chien. Pourquoi tout le monde se mettait-il à s'embrasser ? C'était noël, pas la saint Valentin ! J'observais quelques secondes le charmant couple, attendrie, mais grimaçai très vite lorsqu'ils commencèrent à se lécher un peu trop le museau.
"Eh siouplait ! Y a un bébé qui risque d'être choqué !" fis-je remarquer en plaquant davantage une main devant les yeux de mon chien.
Ils se stoppèrent pour se tourner vers moi. Lily avait un sourire béat et Elliot fronça les sourcils en voyant le toutou.
"Tata Diane me l'a offerte ! C'est une petite labrador !" les informai-je. "Elle va venir vivre avec nous et c'est pas négociable." ajoutai-je à l'adresse de mon frère, car je savais qu'il risquait de ne pas être fan de l'idée.
"Après tout, on héberge une sardine d'un mètre soixante cinq, on peut bien s'encombrer d'un chien." dit-il, désabusé.
Je laissai Lily gratouiller l'oreille du chiot avant de retourner à l'intérieur. Le bas de ma jupe était imbibé de neige et même si je n'avais pas froid, mieux valait que j'enfile quelque chose de plus pratique. Je confiai donc mon petit bébé à Anatole sans lui demander son avis.
"Occupe-toi bien d'elle. Je reviens tout de suite !" dis-je d'un ton mutin en tapotant la tête du jeune homme.
Je filai ensuite dans ma chambre, à l'étage. Je farfouillai dans ma valise pour en sortir la tenue que j'avais prévue de porter le lendemain : une jupe noire à volants arrivant au-dessus des genoux ainsi qu'un haut bleu clair en stretch. J'enfilai le tout et dénudai mes épaules, tout en gardant mes cheveux lâchés. Je portais toujours mes chaussettes montantes en laine avec des bonhommes de neige sur chaque côté. J'avais trop froid aux pieds sinon. Puis je redescendis dans le salon. Mon sourire disparut subitement en m'apercevant qu'Anatole ne se trouvait plus dans la pièce. Et mon chiot non plus. Ellie remarqua mon expression anxieuse car elle précisa aussitôt :
"Ils sont dehors. En tous cas, je l'ai entendu ouvrir la porte d'entrée."
"Il n'a pas jeté mon bébé dans la neige, quand même ?" m'écriai-je, angoissée.
Cette idée me semblait complètement stupide car Anatole n'était pas un monstre, mais je trouvais étrange qu'il décide de prendre l'air à l'instant où je lui confiais la vie d'un être tout fragile. Je retournai donc dans le couloir et ouvris la porte. Le froid était mordant, à croire que le bouclier thermique d'Elliot avait un raté de ce côté-ci de la maison. Je croisai les bras et lançai un regard indigné au jeune homme qui semblait attendre quelqu'un au dehors, avec le labrador dans les bras. Il l'avait enroulé dans un plaid à carreaux super moche.
"Non mais ça va pas ?" fis-je en me précipitant vers lui pour reprendre le chiot. "C'est un bébé ! Elle va attraper froid !"
Je n'aurais jamais pensé qu'il aurait pu être aussi bête. Jusqu'à maintenant, je l'avais trouvé parfait en tous points, mais c'était comme si l'image lisse que je m'étais faite de lui venait de se fissurer comme un miroir. Même si je faisais deux bonnes têtes de moins que lui, je ne me gênais pas pour le fixer d'un air réprobateur. Je me sentais un peu bizarre de l'observer ainsi, mais il fallait qu'il comprenne son niveau d'inconscience ! J'emballai davantage mon chiot dans le plaid avant de le serrer contre moi. Il émit un jappement plaintif qui me fendit le coeur. Je posai mon doigt quelques secondes contre sa truffe, avant de dire d'un ton sévère :
"Elle est glacée. Tu vois, Elle risque d'avoir le rhume, et ça sera de ta faute !"
"Elle est bien emmitouflée. Elle ne craint rien." dit-il en s'approchant pour lever une main vers mon bébé.
Je le laissai caresser la chienne tout en l'observant d'un oeil perçant.
"Pourquoi tu es sorti avec elle ? Tu aurais pu la laisser à l'intérieur."
"Tu m'avais demandée de m'en occuper." souligna-t-il.
"Mouais..."
"Et Neil venait d'arriver. Je ne voulais surtout pas manquer le début."
Neil était où ? Je ne la voyais pas. Anatole me contourna pour passer un bras autour de mes épaules. Aussitôt, je me sentis envahie par une chaleur agréable.
"Le début de quoi ?" fis-je sans comprendre.
Il neigeait de plus en plus, même si nous étions à l'abri sous l'auvent. Anatole m'indiqua la piste de ski qui s'étalait un peu plus loin. Je m'aperçus que la neige formait des remous par endroits, comme sous l'effet de mains invisibles. Intriguée, j'observai avec davantage de curiosité. Trois bonshommes de neige se modelèrent d'un même mouvement. Il furent coiffés de chapeaux ronds et d'une canne et commencèrent à danser sur une musique qui paraissait émaner tout autour de nous. Du charleston ! Aussitôt, je tournai la tête vers Anatole qui arborait un grand sourire complice et qui m'incita à regarder de plus belle la chorégraphie des bonshommes de neige. C'était une idée de lui, forcément ! Il adorait ce genre de danse.
La représentation dura quelques minutes puis la chanson se stoppa au moment où les bonshommes de neige nous saluaient de leurs chapeaux. Ils s'affaissèrent ensuite sur eux-mêmes, révélant une peluche Olaf de près d'un mètre de hauteur. Il était presque aussi grand que moi !
Ebahie, j'émis une exclamation émerveillée et applaudis du bout des mains afin de ne pas trop déranger le chiot dans mes bras. Le sourire d'Anatole se fit plus large et il s'écarta quelque peu de moi. La peluche disparut de la piste de ski pour se retrouver dans les bras de Neil, qui venait d'apparaître, et qui me la tendit d'un air un peu exaspéré.
"Tu aurais pu la lui donner toi-même." fit-elle remarquer à Anatole.
"Et nous priver d'un si charmant spectacle ?" répliqua-t-il d'un ton joyeux. "D'ailleurs, je te remercie, Cassandre."
"Je pose ça où ?" demanda-t-elle en cherchant une place dans mes bras pour Olaf.
Je me reculai prudemment, de peur qu'elle le pose sur mon toutou. Il ne fallait quand même pas exagérer ! C'était toujours un peu tendu entre nous deux, même si on faisait des efforts pour s'entendre.
"Merci." lui dis-je malgré tout. "A tous les deux."
Je leur souris et frissonnai dans le froid de l'hiver.
"On rentre ? On sera mieux." ajoutai-je en claquant des dents.
Sans attendre de réponse, je poussai la porte d'entrée et me réfugiai à l'intérieur, la laissant ouverte pour les inviter à me suivre.
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Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
J'étais resté médusée, en revoyant Jules revenir, et nous demander à Alexis et moi où se trouvait la cloche pour « sonner la domestique » ajoutant que « quelqu'un » avait malencontreusement, renversé un présentoir de pâtisserie le tout avec un air des plus innocents. J'hésitais en vérité à me taper le front avec le plat de ma main. Partagé entre une profonde exaspération et une indignation sans borne. Alexis offrit quelque instants de répit à l'écrivain avant de filer retrouver Robyn. Me laissant tout le loisir de dire le fond de ma pensée à Jules :
- « Quelqu'un » ? Dis-je par ce terme là vous entendez Vous je suppose ? Il n'y a qu'une seule personne qui est allé dans la cuisine à ce moment là. Alors à moins que le fantôme des Noëls passés ne rôde dans les parages -ce dont je doute- le coupable est tout désigné
D'ordinaire j'aurais plutôt dit "l'homme invisible" mais Jules, étant Jules je m'étais dit qu'il valait mieux employer une référence qu'il comprendrait. Quand à moi, j'étais au delà du sarcasme, et pourtant j'étais en train de faire de gros effort pour rester le plus calme et maitresse de moi possible. Je me tenais, droite les bras croisés, mais le fusillait tout de même du regard. En cet instant précis il me faisait penser à Apollon, je me tournais d'ailleurs vers mon frère pour lui en faire part, exactement sur le même ton que j'étais en train d'utiliser avec Jules :
- Je crois qu'on t'as trouvé un sérieux concurrent. Vous travaillerez vos excuses ensemble : « Didi surtout ne t'énerve pas, mais le grille pain a sauté je ne sais pas pourquoi, je te promets je suis innocent » ou bien encore « Arté, la machine a café a explosé je suis sûr que c'est la faute d'Athéna » Il n'y a aucun doute vous boxez clairement dans la même catégorie.
Apollon allait sûrement répliquer mais dès qu'il rencontra mon regard, il sût qu'il valait mieux qu'il se taise. J'étais furieuse. Robyn avait sûrement passé énormément de temps sur ses pâtisseries, alors de voir Jules prendre cela à la légère et venir nous en parler comme s'il ne s'agissait que d'un simple petit accident sans gravité ni conséquences n'était pas pour me plaire. Je savais ce que ça faisait de passer du temps sur quelque chose, et de vouloir que ce soit parfait. Si je cuisinais rarement, parce que je n'avais nul besoin de me nourrir il m'était arrivé, du temps où les filles vivaient encore à la maison de préparer le repas pour elles. J'y passais généralement la journée entière, et m'investissait énormément dans mon travail. Aussi, n'avais-je pas finit de passer un savon à Jules. Si je me montrais aussi dur, c'était parce que j'éprouvais de la sympathie envers lui. Disons qu'il avait la même capacité que mon frère à m'attendrir et m'exaspérer à la fois, ce qui n'était pas donné à tout le monde. De plus, s'il souhaitait réellement s'intégrer à ce siècle il allait falloir qu'il apprenne certaines choses et le plus tôt serait le mieux :
- Robyn a mit du temps et du cœur à faire ses pâtisseries alors la moindre des choses, serait au moins de lui faire des excuses ! Si alors que vous écriviez un roman quelqu'un était subitement arrivé et avait réduit vos notes en charpie est-ce que ça vous aurait plu ? Je ne crois pas, je crois même que vous auriez été furieux. Eh bien pour elle c'est la même chose !
Je m'apprêtais à en ajouter plus mais, mon attention fût rapidement détourné par Apple. J'aurais dût me douter, qu'elle ne pourrait pas patienter plus longtemps pour ouvrir son cadeau. Heureusement, que je m'étais montré prévoyante, et que je lui réservais une surprise qu'elle ai tout de même quelque chose tout à l'heure quand tout le monde ouvrirait ses paquets. Quoi qu'il en soit, ma colère fondit aussi vite que neige au soleil, lorsque je la vis découvrir le contenue du panier :
"MERCI TATA DIANE, MERCIIIII !"
- Je t'en prie trésor répondis-je attendrie je suis heureuse que ça te fasse autant plaisir
Un simple hochement de tête positif accueillit sa question sur le sexe de l'animal. Oui, c'était une femelle comme le chiot d'Apollon. D'ailleurs ce dernier affichait sa tête de cocker abandonné sur le bord de la route me faisant lever les yeux au ciel faussement exaspéré :
- C'est bon toi aussi, tu peux le sortir
Apollon, le dieu qui avait secrètement trois ans et demi. Quoi qu'il en soit, Apple étant très occupé par son nouveau compagnon à quatre patte, et mon frère de même. Il ne me restait plus qu'une chose à faire. Me tournant à nouveau vers Jules, je lui attrapais le bras pas suffisamment fort pour lui faire mal, mais suffisamment pour ne pas lui laisser le choix quand à la suite des événements :
- Vous, vous venez avec moi. Je ne vous lâcherais pas tant que vous n'aurez pas présenté des excuses en bon et dût forme à Robyn. Et croyez moi, non seulement je suis extrêmement têtue mais en plus je suis tenace
D'un côté, mieux valait l'être quand l'on était la déesse de la chasse. Parce que justement, chasser demandait toutes ces qualifications. Et les appliquer au quotidien ne faisait pas de mal. De toute façon, comme j'étais officiellement la psy et l'assistante sociale de cette famille, autant jouer mon rôle jusqu'au bout. Et si en plus, cela pouvait permettre à tout le monde sans exception de passer un bon Noël sans tirer la tête, sans peine de cœur, sans drame, sans catastrophe ni fin du monde en toute franchise j'en serais véritablement heureuse. D'ailleurs note à moi même donner des cours sur l'évolution des mœurs à Jules dès que possible. Je pense que ça ne serait véritablement pas de trop.
Prenant la direction qu'avait emprunté Alexis un peu plus tôt, je les trouvais finalement toutes les deux, Alex devait sûrement tenter de lui remonter le morale, quoi qu'il en soit je lâchais pour ma part le bras de Jules, me raclant légèrement la gorge pour attirer leur attention :
- Robyn, je crois que Jules a des choses à te dire. Je serais un peu plus loin si vous avez besoin de moi. Alexis ? Tu viens ?
Je restais tout de même dans les parages au cas où, craignant légèrement quand à la suite. L'on allait éviter qu'il y ai un meurtre le jour de Noël....
Apple avait eu son cadeau. En partie grâce à moi, mais c'était bien parce que Anatole avait insisté. Que pouvais-je bien lui refuser ? Je l'avais pris dans mes bras, une fois la jeune fille rentré à l'intérieur.
« C'était une bonne idée. Mais la prochaine fois, ne m'inclue pas dedans. »
Je m'étais reculée et il m'avait souris, avant qu'on entre tous les deux dans le chalet. Vue d'extérieur, il était magnifique. Je parlais bien sûr du chalet et pas d'Anatole. Bien que lui aussi était pas mal du tout. Dedans, dans le grand salon, il y avait un homme et son chien... Je ne préférai pas prêter attention aux câlins qu'il lui faisait. Si y'avait bien un truc que je trouvais écoeurant, c'était quand on se faisait lécher le museau par son chien. Beurk... Il y avait aussi Alexis qui venait de revenir de ce qui devait être la cuisine et Diane.
« Ca, c'est vraiment écoeurant. » dis-je à Apollon, avant de faire un coucou de la main à Alex.
C'était au tour d'Ellie de nous rejoindre avec un livre en main. Elle s'était dirigée vers un rebords de fenêtre, sans même remarquer ma présence. J'avais croisé les bras en la fixant.
« Il est bien ton livre ? »
« Fascinant, je te remercie de t'y intéresser. » répondit-elle sans même me regarder et en s'asseyant.
« Je l'ai déjà lu je crois. C'est pas Comment être gentil avec sa meilleure amie, pour les nuls ? »
Elle fronça les sourcils avant de tourner la tête dans ma direction. Puis, elle se leva d'un bond en fermant son livre.
« Neil ! C'est toi ! »
J'en avais bien l'impression. Je l'avais prise dans mes bras. Ca faisait quelque temps qu'on ne s'était pas croisé. J'étais pas mal occupé ces derniers temps et depuis que les livres de la bibliothèque de la lune étaient devenus visibles pour tous, elle en lisait davantage. Sans doute pour tout finir la première. Socrate devait y être pour quelque chose.
« Rassure moi. Tu n'as pas prévue de passer ton week end ici à bouquiner ? On va faire du ski, danser en tenue convenable et faire la fête. T'en es consciente ? »
« Oui. » dit-elle d'un ton fuyant en regardant de nouveau son livre avec envie.
« Pfff... du moment que tu ne m'as pas offert de livre pour Noël, ça ira. » répondis-je, avant de me diriger vers la cuisine.
Sur le chemin, je m'étais arrêté à côté de Diane, afin de lui faire un petit coucou à elle aussi. Comparé à Alex que j'avais juste salué de loin et à Apollon que je n'avais pas osée approcher vue qu'il devait être plein de bave de partout, j'avais fait un câlin à la déesse. C'était la journée des câlins. Et puis, ça faisait déjà pas mal de mois qu'on avait eu le droit à notre dernier câlin. Une fois fait, j'étais entrée dans la cuisine.
Robyn avait les mains sur les hanches, m'observant à mon arrivée, le souffle court. Quand à Jules, qui était là lui aussi, on avait du mal à distinguer son visage, vue qu'il était recouvert de chantilly. Ca lui faisait une drôle de barbe blanche.
« Je ne fais que passer... » dis-je avant de quitter la cuisine pour me diriger vers le dehors.
Il y avait deux personnes que je n'avais pas encore croisé et l'aura de ma mère, émanait d'ici. Tandis que j'allais leur faire coucou, je m'étais arrêté net, observant ce qui se trouvait devant moi.
« Un Tardis... » laissais-je échapper.
« Et le doctor ! » lança Elliot d'un ton théâtrale en se plaçant juste à côté du Tardis, les bras croisés, dans la posture exacte de celle de David Tennant.
Je n'avais pas pu m'empêcher de me mordre les lèvres en le regardant. Bon sang qu'il était sexy. Ok, c'était mon père, mais ça compensait le nombre incalculable de fois où il m'a mâté. Je me sentais devenir toute rouge, du coup j'avais porté l'attention sur ma mère. Et à peine j'avais tourné la tête dans sa direction, qu'elle avait passé ses bras autour de moi.
« Ma Cassie d'amour ! »
« Maman ! » lui répondis-je.
J'étais pas très grande, mais avec ma mère, j'avais la sensation d'être une géante. Elle était vraiment très petite. Quoi qu'il en soit, on s'était détaché l'une de l'autre et j'avais porté une nouvelle fois mon attention sur le vaisseau spatial.
« Il fonctionne ? Enfin, t'as fait un truc ? Il est ouvert ? On peut rentrer ? » demandai-je toute excitée.
« Il est plus grand à l'intérieur. » répondit-il en haussant un sourcil lourd de sens.
« Ah ouais ? » dis-je en souriant bête.
« Ouaiiiis... » renchérit-il avec un sourire canaille.
Ca devenait vraiment très bizarre. Il claqua dans ses doigts et là... la porte s'ouvrit en grinçant un peu. Mon dieu... Il allait vraiment falloir que Apollon change de tenue ce soir... Enfin... Je voulais dire que Elliot arrête avec son côté Doctor.
« Euh... C'est... wouah ! Je vais peut-être faire un tour à l'intérieur. » dis-je en les laissant derrière moi et en entrant voir le résultat.
Robyn W. Candy
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
J'avais mis un peu de temps à comprendre qu'Alexis me parlait. J'arrivais pas à détacher le regard des gâteaux écrabouillés sur le sol de la cuisine. Y en avait combien ? J'étais même pas certaine du nombre, vu que certains avaient complètement éclatés, trop fragiles pour supporter la chute. De la mousse et des miettes éclaboussaient les portes de placards qui avaient été un peu trop proche du lieu de l'impact et il était impossible de marcher dans ce périmètre là sans écraser au passage les cadavres de choux à la crème et cupcakes au glaçage ravagé. Putain. Tout était foutu en l'air.
- Je vais me débrouiller. Je préfère faire ça toute seule. Que ce soit pour nettoyer ou essayer de réparer les dégâts.
Quittant la position accroupie qui me donnait des fourmis dans les jambes, j'adressais même pas un regard à Alexis pendant que je me dirigeais vers les autres présentoirs encore intacts. Je voulais pas qu'elle voit que mes yeux me piquaient et que je tremblais un peu. C'était sympa hein, mais là, je voulais juste qu'on me foute la paix. J'étais pas d'humeur à partager la cuisine.
- Je te laisse voir pour le salé quand j'ai terminé. Je sais pas si t'as prévu un truc, mais je vais mettre un peu de temps.
Le ton de ma propre voix me paraissait mort. J'avais l'impression d'être à un enterrement, entrain de tenir bon et de me battre pour pas m'effondrer. Ok, c'était que des gâteaux. Mais personne pouvait comprendre qu'à mes yeux, c'était bien plus. C'était des heures de travail, des brûlures, des douleurs dans le corps à force de rester debout pour confectionner des pâtissiers dont j'avais la plupart du temps inventé la recette. Je faisais des mélanges, j'osais associer des saveurs... c'était pas juste des gâteaux. C'était pas juste du travail. C'était une putain de création, l'impression que je savais faire quelque chose de bien. C'était parfait ! Et maintenant y avait plus rien ! Plus personne pourrait en manger, je pourrai pas voir les yeux des autres briller quand ils prendront une bouchée d'éclairs à la vanille... Tout ça à cause d'un pauvre type qui osait se ramener ici après ce qu'il avait fait. Bah dit donc. Enfaîte il était encore plus con que ce qu'il en avait l'air.
Diane l'avait ramené là, avant de partir. Apparemment, monsieur avait des choses à me dire. Il allait encore nier ? Me dire que mes présentoirs étaient mal « équilibrés » ? Il voulait pas m'apprendre mon métier, pendant qu'on y était ? Si il pensait vraiment que j'avais envie d'entendre ses conneries, alors il se foutait le doigt dans l’œil jusqu'au coude.
Le mieux, c'était de faire comme si il était pas là. Avec un peu de chance, il se barrerait de la cuisine et me laisserait tranquille. Lui tournant le dos, j'allais chercher une siphon rempli de chantilly faîte maison dans le frigo pour retoucher quelques gâteaux déposés dans une assiette, sur le plan de travail. J'avais bien mieux à faire que de m'intéresser à sa petite personne. Et là, il pouvait que le comprendre.
- Je vous prie de pardonner ma maladresse. Il semblerait que votre besogne de femme ait pris beaucoup de votre temps et à en voir le résultat, je puis juger que vous avez un talent indéniable pour confectionner des pâtisseries. Aussi je tiens à ce que vous acceptiez mes excuses.
Je me figeais, le siphon encore en l'air, juste au dessus d'un muffin au miel. Je restais comme ça pendant un petit moment, jusqu'à ce que je sois vraiment sûre de ce qu'il avait dit. Et ouais. Il avait vraiment dit ça. Ma main se crispa, et je reposais brusquement la chantilly pour pivoter vers Jules Verne, bien remontée. Jusque là, j'avais surtout été dégoûtée, mais maintenant... maintenant j'avais très clairement envie de lui en mettre une. Dire que je l'avais embrassé. La débilité ça pouvait être chopé par la salive ou le contact un peu trop rapproché avec un connard ? J'aurai dû faire ça avec Alexis, y aurait eu moins de risques.
- T'as dis quoi là ? Ma besogne de femme ? Non mais tu te rends compte des conneries que tu sors ou t'as tes chevilles de mâle trop enflées pour pouvoir réfléchir correctement ? J'en veux pas de tes excuses. Dégage de là et laisse mes pâtisseries tranquille avant de foutre le bordel comme t'as l'air de si bien savoir le faire.
Je lui tournais de nouveau le dos tellement vite que mes cheveux détachés me fouettèrent le visage. Les dents serrées, je me remis au travail. J'aurai pu accepter ses excuses. Ça avait bien commencé. Mais putain quel macho ! Il se pensait vraiment supérieur parce qu'il était un grand mâle et moi une pauvre femelle tout juste capable de faire le ménage et la bouffe ? Non mais il se rendait compte que je faisais ça pour le plaisir et pas pour faire mon devoir de femme envers la gente masculine ? Quand je disais qu'il était con...
- Vous n'avez pas l'air d'avoir compris que j'étais navré. Dois-je reformuler ?
Oh pauvre petit chou. Il avait l'air tout contrarié et crispé à cause de la vilaine Robyn qui refuse d'accepter ses excuses. Ouh la méchante ! Méchante moi ! Je devrais avoir honte de devoir l'obliger à répéter, je ne suis pas assez évoluée pour comprendre ce qu'il veut alors que c'est siiii simple !
Là, c'était trop pour moi. Je fis volte-face en pointant le siphon de chantilly vers lui, comme une arme. J'en pouvais plus de lui ! C'était qu'un harceleur qui voulait pas me foutre la paix, et sans aucun respect en plus !
- T'as pas l'air de comprendre non plus que je veux que tu foutes le camp d'ici, tu préfères que je reformule, peut être ? Casse-toi. Barre toi. Laisse moi. Ça va, tu comprends mieux là ?
Si avec ce ton dégoulinant d'ironie il comprenait pas, alors il était vraiment foutu et je pouvais plus rien faire pour lui. Il préférait peut être que je lui écrive de se barrer ? Vu que monsieur était un écrivain, il était peut être trop intelligent pour comprendre les paroles prononcées par ma petite personne, après tout.
D'un geste raide, il éloigna la bombe de chantilly. Il avait compris ce que c'était, au moins ? Ou peut être qu'il pensait que c'était une vraie arme ? En même temps je m'en foutais, j'avais pas envie de savoir. Non moi je voulais juste être toute seule. Pour nettoyer. Et déprimer sans devoir me coltiner un type aux chevilles sur-gonflées qui se fout de mes pâtisseries !
- Je vous trouve très grossière. Vous pourriez vous montrer un peu aimable car il me serait très facile de vous poursuivre pour dommage et intérêts.
Hein ? J'écarquillais les yeux, sans comprendre. C'était quoi encore ça ? Me poursuivre pour dommage et intérêts ? Il était pas content parce que mes gâteaux que lui même avait fait tomber avait tomber lui avait sali ses chaussures ? Fallait qu'il redescende sur Terre lui !
- Vous m'avez agressé physiquement. L'avez-vous déjà oublié ? Je pense qu'il serait essentiel. Je suis conscient que mon charme vous affole mais ce n'est pas une raison pour trouver un prétexte à m'en vouloir. C'est vous qui vous êtes jetés sur moi.
Après m'avoir expliqué avec un petit ton supérieur pourquoi il voulait, en gros, me traîner en justice, il m'adressa un petit sourire qui me donna une folle envie de le gifler. Waouh. Il était encore plus atteint que je le pensais. Il pensait vraiment que j'étais à fond sur lui. Bah dit donc. Fallait peut être lui dire que si je m'étais jetée sur lui, c'était juste pour me mettre au défi et essayer d’étouffer mes sentiments encore existants pour une femme mariée. Mais j'étais pas sûre qu'il réussisse à me croire, enfaîte. Apparemment, toutes les gonzesses avaient envie de se le faire et de mourir d'amour pour lui. Les femmes quoi. Y avait pas de raison pour que pour moi ça soit différent hein !
Un sourire en coin apparu tout à coup sur mon visage. J'arrivais pas à le faire disparaître, c'était trop spé ! Je le sentais qui déformait mes lèvres, tirait sur mes muscles, pendant que j'avançais lentement vers lui, sans le quitter du regard, le bras tenant le siphon de chantilly collé le long du corps. Je souriais quasiment jamais, parce que j'avais pas souvent l'occasion de le faire. Mais là clairement, c'était pas le genre de sourire que j'étais censée avoir. Si il avait été moins débile ça aurait été tellement... évident !
- En même temps, c'est tellement dur de résister à ton charme de dingue, j'ai pas pu me contrôler, désolée. Et là je suis pas sûre de pouvoir résister encore... espèce d'abruti !
Dès que j'avais réussi à m'approcher assez de lui, j'avais attrapé fermement son bras et pointé à quelques centimètres de son visage le siphon... avant d'appuyer. Pendant qu'il se débattait, de la crème fouettée s'étalait sur sa figure et glissait aussi bien sur ses épaules que dans ses cheveux. J'allais pas le lâcher tant qu'il en aurait pas absolument partout sur la tronche !
- T'es vraiment qu'un pauvre con imbu de toi même ! Et t'es même pas beau en plus !
Je lui hurlais dessus, avant de finalement le lâcher une fois que la dose de chantilly barbouillant son visage me paru satisfaisante. Mains sur les hanches, je m'écartais en affichant un petit air satisfait. Je venais de gaspiller de la bouffe, mais putain que ce que ça faisait du bien. Il l'avait tellement mérité en plus ! Sérieusement, comment il pouvait encore marcher avec des chevilles aussi énormes ?
- Je ne fais que passer...
Neil disparue alors qu'elle venait tout juste d'apparaître. Sympa, j'aurai pas été contre un petit bonjour, histoire que ça me remonte le moral. Mais bon... heureusement j'avais Jules Verne avec son masque de crème fouettée qui faisait l'affaire. Elle aurait pas aimé rester pour se moquer ?
- Bien. Je crois que la colère vous aveugle. Auriez vous au moins l'amabilité de me donner un chiffon ou quelque chose ?
Jules clignait des yeux en cherchant à tâtons quelque chose pour s'essuyer. Moi qui pensait qu'il allait m'engueuler... j'étais surprise par son ton mi agacé, mi amusé. Vu comment il bouffait la chantilly autour de sa bouche, ça voulait dire qu'il était pas en rogne ? Qu'il allait pas s'énerver et me traiter d'inculte, de donzelle ou d'un truc du genre ?
Attrapant un torchon accroché à la poignée de porte d'un placard, je le lui fourrais dans la main avant de retourner à mes gâteaux. Il avait pas besoin de moi pour se nettoyer hein. Et puis maintenant que je m'étais un peu défoulée, je pouvais retourner au boulot. Il allait aussi falloir que je m'occupe de ramasser les pâtisseries écrasées sous mes pieds. C'était prévu, une fois qu'il se tirerait.
- Ne vous entêtez pas à tout faire toute seule. Si vous êtes décidée à nettoyer ceci, je vais vous y aider. Que cela vous plaise ou non.
Après s'être essuyé, l'écrivain s'agenouilla et observa les restes des gâteaux éparpillés un peu partout. Je le regardais faire, sans vraiment comprendre. Il était sérieux là ?
- … Et que cela me plaise ou non.
J'avais l'impression qu'il essayait de se donner du courage. Pourtant je lui avais pas demandé de m'aider. Enfaîte là il voulait faire tout le contraire de ce que je voulais qu'il fasse ! Ça allait pas être possible si il continuait comme ça ! Vivement je m'accroupis juste devant lui, en secouant la tête, incapable de cacher mon incompréhension. Mais que ce qu'il foutait encore ?
- Je veux pas que tu m'aides. Je veux que tu quittes la cuisine. C'est tout. J'ai besoin d'être toute seule, tu comprends ? Il faut que je le sois. Parce que là, enfaîte, je suis pas du tout d'humeur à voir quelqu'un ! Tu t'en ais pas encore rendu compte alors que t'avais la gueule recouverte de chantilly ? Ça sert à rien d'être têtue, je suis pire que toi. Alors va-t-en. S'il te plaît.
La colère s'était calmée. J'étais limite entrain de le supplier. Parce que je voulais vraiment qu'il parte. Lui ou quelqu'un d'autre, c'était pareil ! Je voulais juste être dans la cuisine, avoir un bon gros coup de déprime et m'arranger pour que ça aille mieux, histoire de pas totalement gâcher Noël, pour ensuite retrouver des gens que j'aimais bien et renouer un minimum avec Lily. C'était un super plan, mais personne avait l'air de le comprendre! Jules s'était excusé, ok. Très bien. De toute façon, que ce que je pouvais faire de plus, à part lui en vouloir ? Il était quand même terriblement chiant et je regrettais puissance dix milles de l'avoir embrassé parce qu'apparemment il était capable de me dénoncer pour harcèlement sexuel, mais là, tout ce que je voulais, c'était qu'on me foute la paix ! Y avait pleins de gonzesses, il pouvait aller s'éclater avec n'importe qui ! C'était pas la peine de m'aider à ramasser des bouts d'éclairs écrasés. Aux dernières nouvelles, j'étais encore capable de le faire toute seule comme une grande.
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Laisser Jules et Robyn seule était-ce réellement une bonne idée ? J'étais partagée, mais de toute façon, c'était un grand garçon il pouvait parfaitement se débrouiller tout seule, pas la peine que je me mette à faire comme avec Apollon, et à jouer les « maman ». Même si par moment, j'avais l'impression d'être la seule à avoir l'étiquette « adulte mature et responsable ». Je m'en accommodais très bien à vrai dire. Lorsque je m'en plaignais ou que je râlais à ce sujet, c'était uniquement pour la forme. Tout comme je préférerais m'arracher un bras plutôt que d'avouer que je ne trouvais pas ses fêtes si inutiles que cela. Depuis qu'il était à la tête d'Olympe et qu'il nous avait plus ou moins « imposé » cela. Elles permettaient un début d'union, de nous rapprocher les uns des autres après des siècles de disputes incessantes. Quelque part, c'était reposant. Mais, j'avais un rôle à jouer, alors il fallait que je râle, et que je refuse catégoriquement d'y participer ou alors, simplement pour « surveiller les enfants » comme je le disais si bien. Par moment, ma famille me faisait plus l'impression d'être une cour de maternelle, plutôt que des personnes âgés de plusieurs milliers d'années pour la plupart.
Et c'était sans doute, pour ne pas perdre ce début d'unité, que je me montrais aussi méfiante envers Héra. Cela plus certaines craintes personnelles, dont j'avais parlé à mon frère. Il y avait une autre personne à qui je souhaitais en faire part, mais peut-être pas tout de suite, même si elle venait justement d'arriver après avoir fait un commentaire, sur mon frère et sa nouvelle amie. Je ne pouvais pas trop lui en vouloir, moi même je n'étais pas trop bave de chien sur le visage, encore une preuve que l'on avait beau être jumeau Apollon et moi n'avions pas tout en commun.
Quoi qu'il en soit, ça allait décidément être la journée des câlins si on continuait à ce rythme là. Après Apple, j'avais eu droit à Neil qui s'était arrêté sur le chemin pour m'en faire un, me rappelant les choses importantes que j'avais à lui dire. Mais peut-être valait-il mieux garder cela pour plus tard. C'était Noël après tout. Etait-il vraiment bienvenue de parler d'Olympe et ses soucis aujourd'hui ? Il était sans doute plus sage d'attendre un autre jour ou bien de garder tout cela pour ce soir après la fête. Enfin, si on arrivait à faire une fête convenable. L'on ne pouvait pas dire, que l'on avait rassemblé les personnes les plus « normales » de la terre sous ce toit. Et même si je sentais, que je n'allais sûrement pas finir la soirée sans un mal de crâne et une profonde lassitude j'admettais prendre cette idée avec humour. Tous ces gens étaient ma famille, et aussi mal assortie soit-elle, elle me convenait telle qu'elle était. Les migraines n'étaient pas chers payés, comparé à l'affection que je portais à toutes les personnes qui se trouvaient dans ce chalet. Pour certains, elle n'était pas encore tout à fait définit. Hésitant entre simple connaissance amicale, ou bien futurs amis. Et pour d'autres, cela faisait bien longtemps qu'ils avaient réussit à percer mon armure.
Et puisque l'on parlait d'armure. Il y avait quelqu'un, dans cette pièce, avec qui j'aurais bien aimé discuter. Ce qu'il s'était passé tout à l'heure quand Robyn, avait embrassé Jules ne m'avait pas échappé. Ellie avait toujours des sentiments pour lui et je me demandais comment se passait la « colocation ». De ce que je savais, il vivait chez les Sandman, depuis le retour du Nautilus aussi, m'en faisais-je un peu pour ma nièce. C'était après tout normal, de s'inquiéter pour elle. Je, ne souhaitais pas la forcer à me parler de ses états d'âmes connaissant suffisamment Ellie pour savoir que nous étions un peu pareil toutes les deux. Avares de confidences, et il valait mieux nous aborder l'une comme l'autre en douceur au risque de nous voir nous fermer telle des huîtres.
J'aurais aimé lui demander comme elle allait, comment elle vivait cette situation. Lui faire comprendre, que si elle le désirait elle pouvait toujours passer discuter, ma porte lui serait toujours ouverte comme à toute la famille. Mais, connaissant ma gaucherie naturelle, dans ce qui concernait les relations sociales et ma peur de faire une bévue, je me contentais simplement de m'approcher doucement d'elle, et de poser un regard sur le livre qu'elle tenait avant le diriger sur elle :
- C'est intéressant ? Lui demandais-je
Parler livre, était un autre moyen pour moi d'aborder la chose. Et puis, j'étais plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de littérature. Il s'agissait là, d'un de mes hobby préférés. Je pouvais passer des heures dans la maison lorsque je n'avais rien à faire à lire ou bien relire les livres qui se trouvaient dans ma chambre ou bien dans celle d'Apollon. De plus, si les choses s'étaient plus ou moins réglé entre nous. J'estimais que nos relations demeuraient pour l'instant fragile et je tenais bien trop à Ellie pour me permettre de les briser une fois de plus.
« All I want for christmas is... I don't know what I want for christmas. »
...
Comme bien souvent lorsque j'évoluais parmi la multitude, je me sentais envahie par l'envie dévorante de m'isoler ailleurs et de bâtir une muraille afin de retourner dans mon monde. Ce sentiment ne se dissipait pas, même quand j'étais entourée par ma famille et mes amis. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui clochait chez moi. Pourquoi ne parvenais-je pas à savourer l'instant présent comme tout le monde ? Pourquoi fallait-il que je me projette sans cesse dans un avenir incertain ? Quoi qu'il en soit, je ne pouvais résister plus longtemps. L'agitation ambiante provoquait de sérieux remous dans mon subconscient et j'avais l'impression que si ne remédiais pas à cela très vite, j'allais perdre pied.
Je résolus donc de faire apparaître un livre afin de bouquiner sur un rebord de fenêtre. Ainsi, je restais en compagnie des autres sans pour autant m'intégrer à leurs histoires. Je faisais partie du décor et cela me suffisait amplement. Après tout, je m'occupais souvent de cette manière lorsque j'étais à la maison, et appréciais d'entendre les voix de mes proches superposées au fil de mes lectures.
Mon premier réflexe fut de vouloir poursuivre le récit de La Chasse au Météore, mais étrangement, depuis que Jules faisait partie intégrante de nos vies, j'éprouvais une sorte d'embarras à ce qu'il me surprenne plongée dans l'un de ses romans. Je ne voulais pas avoir l'air trop émue ou exaltée, par crainte que des personnes mal intentionnées -comme ma meilleure amie- ne se moquent de moi. Aussi je préférais lire ses ouvrages quand je me trouvais seule.
Du coup, j'avais choisi de relire La Mare au Diable, écrite par une amie d'un autre temps, j'ai nommé George Sand. J'avais déjà parcouru les deux premières pages quand quelqu'un me dérangea. J'étais assise sur le rebord de la fenêtre, le dos calé par un coussin moelleux, mes jambes ramenées contre moi. A ma grande honte, je me rendis compte un peu tard que je dialoguais avec Neil. Comme bien souvent, j'avais été trop absorbée dans ma lecture remarquer qu'il s'agissait d'elle. Espérant réparer mon impolitesse, je me levai d'un bond et fermai mon livre dans un claquement sec. Mon amie me prit dans ses bras et je la serrai avec chaleur. Il fallait savourer ces rares moments de bonheur, même si j'étais très nulle dans ce domaine.
"Rassure moi. Tu n'as pas prévue de passer ton week end ici à bouquiner ? On va faire du ski, danser en tenue convenable et faire la fête. T'en es consciente ?" me demanda-t-elle après s'être écartée.
"Oui. " répondis-je d'un ton fuyant en regardant de nouveau mon livre avec envie.
"Pfff... du moment que tu ne m'as pas offert de livre pour Noël, ça ira. "
Puis elle s'éloigna, alors que je braquai un regard angoissé en direction d'un des paquets, sous le sapin. Je me dirigeai vers ce dernier, m'agenouillai et posai La Mare au Diable sur le sol pour me saisir du cadeau destiné à ma meilleure amie. Certes, il s'agissait d'un livre mais j'étais persuadée qu'il lui plairait. En ce cas, fallait-il vraiment que j'opte pour autre chose ? Il était encore temps de faire apparaître un autre présent. Toutes à mes réflexions, je me mordis les lèvres et reposai le paquet rectangulaire sous le sapin. Mieux valait réfléchir encore un peu.
Je me relevai et retournai me réfugier sur le rebord de fenêtre, après avoir récupéré la Mare au Diable au passage. J'avais parcouru quelques pages de plus quand Diane vint vers moi. Elle me posa la même question que Neil quelques minutes auparavant, à savoir si l'ouvrage était intéressant. Au lieu de répondre, je le refermai et lui montrai la couverture.
"C'est de George Sand." dis-je simplement sur le ton de l'évidence.
Diane avait le goût des grands auteurs, donc je savais qu'elle apprécierait ce choix littéraire. J'étais d'autant plus touchée par le fait que parmis toutes les personnes présentes, elle ait choisi de me parler, mais j'étais bien trop gauche pour trouver une façon élégante de le lui dire, aussi je préférai poursuivre sur la discussion lancée :
"J'ai toujours aimé cet auteur, mais depuis que j'ai eu la chance de la rencontrer, j'ai l'impression d'être encore plus proche d'elle. Elle était quelqu'un de bien. Avec un sens de l'humour décapant."
Je me souvenais encore avec quel aplomb George avait remis Jules à sa place lors d'un bal organisé au XIXème siècle. A cette pensée, un sourire évanescent traversa mon visage pâle. Puis, mon regard s'égara vers la cuisine et s'assombrit quelque peu. Je m'éclaircis la gorge et me redressai sur le rebord de fenêtre, avant d'observer Diane sans trop savoir que dire. Je l'appréciais énormément mais je n'avais jamais les réparties adéquates, encore moins le sens de la conversation.
"Tu as eu une très bonne idée d'offrir un chiot à Apolline. Par contre, concernant ton frère, j'ai... quelque réserve."
Je jetai un coup d'oeil en direction du dieu de la lumière qui gagatisait avec son petit labrador dans les bras. Ce dernier lui léchait abondamment la bouche. Je masquai une grimace de dégoût et souris de nouveau à Diane.
"Apolline a besoin de basculer son trop plein d'affection sur quelqu'un d'autre que sur... Je pense que tu as compris de qui je veux parler." ajoutai-je à voix basse en lui indiquant discrètement Anatole.
"Que sur Anatole tu veux dire." répondit-elle en souriant. "Ne t'en fais pas, je crois qu'elle en a pour un bon moment avec son chien. Déjà, il y aura toute la période où il va être petit, et une fois qu'il sera adulte ça lui demandera encore plus de temps. Alors, je pense que nous n'avons pas à nous en faire concernant son trop plein d'affection envers Anatole."
J'acquiéçai et enchaînai d'un ton entendu :
"Je m'inquiétais beaucoup pour elle. Ce n'est pas bon de s'entêter quand une histoire est vouée à l'échec. Ca fait juste du mal. Et j'en sais quelque chose..."
Je laissai le reste de ma phrase en suspens, songeant à Lily et à l'amour que je lui vouais. Certes, il ne s'était pas amoindri, mais j'étais finalement parvenue à taire mes sentiments, à les transformer en quelque chose de plus beau et pur, afin de ne plus ni la faire souffrir ni souffrir moi-même. Parfois, la flamme s'allumait encore, mais je veillais à ce qu'elle ne fasse jamais trop de lumière.
Diane resta silencieuse quelques instants avant de déclarer :
"Ce n'est jamais simple l'amour, je ne suis pas l'experte en la matière mais disons que j'ai eu ma propre petite expérience sur le sujet. Tu rencontre quelqu'un, tu tombe amoureuse tu te dis que tu ne pourras jamais aimer quelqu'un d'autre et au final la vie fait pour diverses raisons vous n'empruntez pas le même chemin. J'ai l'espoir qu'Apple finira par trouver quelqu'un qui l'aimera vraiment pour ce qu'elle est et qu'elle aussi tombe amoureuse de cette personne."
J'avais comme l'impression déstabilisante que Diane sous-entendait autre chose, sans que je saisisse de quoi il s'agissait. Peut-être me faisais-je des idées ?
"Elle a tout le temps pour ça. Ce n'est encore qu'une enfant... qui a des idées de grandeur, parfois." dis-je avec un sourire de connivence. "Mais c'est normal à son âge."
Diane me retourna le sourire avant de déclarer :
"C'est dommage, qu'elle n'ait personne avec qui vraiment partager sa passion pour la musique et le chant. Je connaissais quelqu'un autrefois, plus j'y pense, plus je me dit qu'ils auraient pu bien s'entendre. Enfin, inutile de ressasser le passé, avec des "si" on referait le monde."
"Oui, c'est certain..." dis-je en l'observant d'un air suspicieux.
Cette fois, j'étais sûre qu'elle essayait de me faire passer un message. Un courage insoupçonné me traversa et me fis parler en ces termes :
"Y a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler ? Je pense que nous sommes suffisamment adultes pour se dire ce qu'on a sur le coeur sans se cacher derrière de vains mots... Tu ne crois pas ?"
Ma petite question mourut sur mes lèvres. Pouf ! La hardiesse venait de s'envoler vers d'autres contrées. En tous cas, j'étais à la fois curieuse et quelque peu anxieuse à l'idée de découvrir ce qu'elle essayait d'aborder. Elle amorça donc la conversation d'une voix douce :
"Comme je l'ai dit, je ne suis pas l'experte en ce qui concerne l'amour mais il y a une chose que j'ai remarqué tes sentiments pour Jules."
Cette phrase me fit l'effet d'une douche froide. Stupéfaite par sa franchise -que j'avais réclamée- je clignai des yeux, le souffle coupé. J'étais à des années-lumière d'imaginer qu'elle aborde ce genre de choses. Discuter des peines de coeur d'Apolline était facile ; mentionner les miennes n'était pas vraiment ma tasse de thé. Je n'aimais pas m'épancher sur mes problèmes personnels. Je préférais les emmurer dans un coin de mon esprit. Je ne pouvais ignorer que le baiser entre Robyn et Jules m'avait perturbée, mais il me semblait plus judicieux de l'occulter. Me plonger dans un bon roman m'apparaissait comme la meilleure solution face à ce problème insondable.
"Je ne peux pas te blâmer pour cela, je reconnais qu'il peut se montrer extrêmement charmant quand il s'en donne la peine, et cela ne m'étonne pas que tu aies une quelconque inclination à son égard. Mais si tu veux bien écouter le conseil de ta tante : Ne reste pas indéfiniment bloqué sur cet amour. Tu as le droit de refuser de m'écouter, tu peux même te fâcher et me dire que j'ai tort ou de me mêler de mes affaires si tu le souhaite. Mais je tiens à toi, et il fallait que je tente au moins de t'en parler. Tu es ma nièce, et peut-être que ça n'en a pas l'air mais je serais toujours de ton côté"
Elle esquissa un sourire profondément gentil qui me parut aussi cruel que le reste de ses paroles. Pourtant, je savais qu'elle avait raison. Puis, elle reprit :
"Sache quand même, que je n'ai pas inventé l'histoire de la connaissance avec qui Apple se serait bien entendue. Mais cela fait bien deux ans, que je n'ai pas de nouvelles autrement dit ça remonte quasiment à une autre vie"
Je ne voyais pas de qui elle voulait parler mais je hochai la tête. Pour être honnête, je ne savais pas du tout quoi répondre à ses paroles.
"Mon attachement pour lui a évolué d'une certaine façon." lui confiai-je après quelques secondes de silence gêné. "Je pense que le fait de cohabiter ensemble a mis en lumière certains petits défauts. Comme le fait qu'il laisse toujours sa serviette de bains traîner sur le sol après l'avoir utilisée, plutôt que de l'accrocher. Pour quelle raison fait-il ça ?"
Je lançai un regard d'incompréhension à Diane avant de rire un peu nerveusement.
"En dehors de ça, il est très... facile à vivre."
Ce fut cet instant qu'Elliot choisit pour apparaître au beau milieu du salon, et j'en fus presque heureuse car je n'avais pas envie de m'attarder davantage sur cette discussion embarrassante. Il sembla me remarquer pour la première fois, me détaillant de bas en haut avant de laisser échapper un rire goguenard.
"Tu t'es vraiment déguisée en Jyn Erso, t'es sérieuse ?" fit-il, se moquant presque. "Non mais là vraiment tu me fais honte. Déshabille-toi."
Je le dévisageai, stupéfaite par sa requête puis croisai les bras tout en le fixant d'un oeil sévère. Il sembla s'apercevoir de sa maladresse et se corrigea en vitesse, passant une main dans sa nuque :
"Je veux dire : mets autre chose. C'était une vanne. Tu crois vraiment que je veux voir un cosplay de Jyn Erso pour noël ? J'ai pas envie de me souvenir de Rogue One."
Il fit une moue d'enfant trop gâté. Désormais, mes yeux lançaient des éclairs.
"Quand on me donne un défi, je m'y tiens." dis-je d'un ton cinglant en me levant du rebord de fenêtre. "D'ailleurs, je te signale que tu as fait une promesse, toi aussi. Tu as intérêt à la réaliser."
"T'as pas compris que c'était du second degré ?" répliqua-t-il. "Je voulais pas que tu t'habilles comme Jyn Erso."
"Pourtant, ta façon d'insister était des plus convaincantes. Si je me souviens bien, tu m'as même suppliée."
"C'était juste pour voir si tu le ferais. Comme quoi tu fais n'importe quoi dès qu'on te donne un ordre !" dit-il d'un ton narquois.
Je décroisai les bras et fis un pas vers lui, menaçante. Il recula légèrement avant de se donner une contenance. Puis, son regard changea du tout au tout alors que je venais de remplacer ma tenue interstellaire par une robe noire élégante, ainsi que des collants couleur fumée. Je n'avais pas pris le temps de faire apparaître des chaussures et en remarquant les regards agréablement surpris d'Anatole et Elliot, je baissai les yeux et m'aperçus avec effarement que la jupe était tout de même très courte. J'aurais dû passer plus de temps à l'imaginer, mais mon frère m'avait bien trop agacée pour que je garde des pensées cohérentes.
"C'est quoi ça ?" fit-il, éberlué. "Tu es sexy, toi ?"
Dans sa bouche, cela sonnait presque comme un reproche. Je levai la tête d'un air hautain mais mon petit effet de style fut gâché par mes joues qui prirent très vite une teinte cramoisie. Quelle plaie de rougir pour un rien !
"Oui, je suis... sexy !" hésitai-je d'un ton supérieur un peu trop aigu. "Je suis sexy Ellie !"
J'avais tellement chaud au visage que Diane risquait de prévenir les pompiers qu'un incendie couvait sous mes joues. Jamais encore je n'avais parlé de cette façon mais Elliot avait le don de me pousser dans mes derniers retranchements. Je plaçai une main sur la hanche et levai haut le menton, toisant mon frère d'un oeil désinvolte.
"C'est... n'importe quoi." fit-il, même s'il se sentait un peu perdu, car il ne s'attendait pas à une telle réaction de ma part.
Quelqu'un avait lancé une musique rythmée plutôt engageante. Je n'étais pas amatrice de ce genre de chanson mais il fallait admettre qu'elle se prêtait aux circonstances et me donnait la force de provoquer davantage mon frère à l'esprit étriqué.
"Et cela, qu'en dis-tu ?"
Je m'avançai d'un pas décidé vers Anatole qui était droit sur ma trajectoire. Sans réfléchir plus longtemps, je me plantai devant lui, me mis sur la pointe des pieds et piquai un baiser sur sa joue. Très fugace. Aussi léger qu'une plume. Puis je m'éloignai très vite et me plaçai à côté de lui pour poser mon bras replié contre son épaule. Mes joues étaient sur le point d'exploser mais je toisai Elliot d'un air plein de défi. Cette fois, ce fut son regard qui lançait des éclairs. Il finit par sortir du salon, les mains dans les poches.
Une fois qu'il fut parti, je me tournai vers Anatole après m'être écartée de lui.
"Je m'excuse de t'avoir choisi pour cible. Je souhaitais juste qu'il arrête de me considérer comme sa 'créature' ou quelque chose de ce genre. Il peut être très stupide, parfois. Au moins à présent, il a compris que j'ai mon libre arbitre. Du moins, je l'espère..."
J'évitai le jeune homme du regard en me mordant les lèvres, me sentant coupable de m'être comportée de la sorte avec lui. Puis, réalisant qu'il fallait se ressaisir -autant lui que moi- je lui donnai une tape complice sur le bras.
"Allô Anatole ? Ici la terre !" fis-je en souriant d'un air taquin.
Ne laisse pas ton imagination galoper. Cela ne voulait rien dire, songeai-je en essayant de me convaincre que si Jules s'était trouvé dans la pièce, c'est sa joue que j'aurais embrassée.
En tous les cas, cela faisait un peu trop de proximité pour une journée qui n'était pas encore terminée.