« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elliot était assis sur le bord du lit, les mains croisés. La porte de la chambre était ouverte et donnait sur le couloir où je me trouvais. On était à l'étage. Sa tête était penchée, fixant le sol.
« Lily est quelqu'un d'incroyable. » laissai-je échapper sans vouloir déranger le jeune homme, perdu dans ses pensées.
Il avait levé la tête dans ma direction et buggé quelques secondes. Parfois, je me demandais si son esprit n'était pas un immense jeu vidéo qu'il avait un mal fou à mettre sur pause. Il s'était levé, sans la moindre réaction sur le visage. Puis, une fois devant moi, il avait posé sa main contre la porte, avant de me la claquer au nez. Il m'avait fallu quelques secondes pour accuser le coup, avant de frapper à plusieurs reprises, quatre petites fois d'affilés. C'était dans la série télé dont il portait le costume, qu'on frappait de la sorte. Cassandre m'avait fait regarder quelques épisodes et je devais bien avouer que... j'aimais bien.
« T'as pas compris la première fois ?? » maugréa Elliot à travers la porte.
« You Are Not Alone. » lui répondis-je après quelques secondes d'hésitations.
Ca aussi c'était une réplique de sa série préférée. Il avait à son tour marqué une pause.
« Ouais, c'est sûr que je ne suis pas seul, vue que tu n'arrêtes pas de pourrir mon espace. Tu n'as pas quelqu'un d'autre à ennuyer ? Genre mes deux soeurs ? »
Ca faisait mal ça...
« Ca c'est cruel. » dis-je d'une toute petite voix blessée. « Se faire ça entre amis, c'est vraiment méchant. »
« T'es pas mon ami. »
« Rend moi mon badge. » répliquai-je du tac au tac.
Il y avait quelque mois de cela, je lui avais offert un badge Retour vers le Futur, très rare, que j'avais payé très chers. Ca symbolisait pour moi, le fait qu'Elliot était quelqu'un d'exceptionnel et c'était ce que je voulais lui faire comprendre.
« Pfff... non. Donner c'est donner. Reprendre, c'est voler. »
J'avais laissé échapper un petit sourire qu'il ne pouvait pas voir. C'était bien dommage.
« Tu ne veux même pas savoir ce que je t'ai fait pour Noël ? Ce qui accompagne... le badge ? »
Cette fois ci, j'avais réussi à attirer son attention, car la porte s'était ouverte à distance. J'avais les mains dans les poches, la tête légèrement penché, le regardant avec un petit sourire.
« C'est à minuit les cadeaux. Mais tu seras satisfait par mon choix. »
« Non. » répondit-il catégorique, tandis que ma mine affichait de la surprise. « Tu me le donnes maintenant. Au moins que ça serve à quelque chose que tu sois là. »
J'avais marqué une nouvelle pause. C'était encore une nouvelle fois très cruel ce qu'il venait de dire.
« D'accord. Descend avec moi. C'est sous le sapin. »
« J'ai pas envie de descendre maintenant. »
C'était moi, ou Elliot était un grand gamin ?
« Et tu penses que ça ne paraîtra pas bizarre aux autres, si je descend seul, que je prend ton cadeau et que je remonte ? Lily va se poser des questions. Déjà qu'on s'échange des badges et des petits regards, mais là... »
Il eu un petit rictus, sans joie.
« Je ne pense pas que Lily va remarquer quelque chose... »
C'était triste de le voir si triste et déprimé. Lily était quelqu'un d'incroyable et j'étais persuadé qu'elle ne l'ignorait pas et qu'il se faisait des idées.
« Tu as sans doute raison. Tu sais quoi ? Je vais aller tenter ma chance en bas, avec elle et je reviens si ça ne marche pas. »
« Quoi ? » s'exclama t'il, tandis que je me tournai déjà pour repartir.
« Voyons... tu es ici. » répondis-je en me tournant une nouvelle fois vers Elliot. « Tu ne souhaites pas être avec ta femme le soir de Noël. Pour moi, ça veut tout dire. Parce que elle... elle te cherchait avant. »
« C'est pas vrai. Elle en a rien à faire de moi. »
Il ne fallait jamais dire à un homme qu'il se comportait comme un enfant, quand tel était le cas. Mais là, c'était vraiment dur de se retenir.
« Tu sais qu'elle a même changé de tenue ? Et ça lui va très bien. »
« Ah bon ? »
« Que ça lui aille bien ou qu'elle ait changé de tenue ? » dis-je avec un petit sourire amusé. « Oui. Elle est vraiment très classe. Et je doute que ce soit pour moi, ou pour Jules. Peut-être pour Apollon cela dit... j'ai un doute sur ça, mais sait on jamais. »
J'avais retiré mes mains de mes poches pour venir m'asseoir à côté d'Elliot, sur le lit. Puis, j'avais tourné la tête dans sa direction.
« Qu'est ce qui t'arrives, Elliot ? »
Il ne répondit pas de suite, fixant d'abord ses chaussures. Puis, ce que je devais lui dire pour le convaincre, sonnait comme une évidence dans ma tête.
« Elle a passé beaucoup de temps à préparer ton cadeau. Elle est même venue me voir, ainsi qu'à Jules. Et puis je crois qu'elle a fait le tour de la plupart des personnes qu'elle connait. »
« C'est vrai ? » dit-il au bout d'un moment, en tournant la tête dans ma direction.
« Oui. Mais ça doit être parce qu'elle ne t'aime pas. » répondis-je en me levant. « Je la trouve gonflée quand même ! C'est vrai quoi ! Regarde toi ! » Je l'avais indiqué de la main, en le détaillant de bas en haut. « Tu es séduisant ! Beau, grand ! Ca c'est un sacré avantage d'être grand. Et tu es plutôt doué dans ce que tu entreprends. Et elle ? Elle fait quoi ? Elle te préparer un cadeau fait main. C'est honteux qu'une femme fasse ça à un homme qu'elle prétend aimer. Généralement quand on aime, on se contente d'un truc basique acheté en magasin, non ? Je la trouve vraiment très... pas gentille. » achevai-je avec un petit sourire en coin.
Il ronchonna un peu pour la forme, avant de se lever à son tour et de s'étirer.
« Bon. Je vais peut être aller faire un tour en bas. » dit-il en évitant mon regard, mais en ne pouvant pas cacher sa mine réjouie.
« On pourrait même faire mieux... Je pourrai aller la voir, lui dire que j'ai besoin de son aide à l'étage. Et une fois en haut, la laisser là, avec toi. Tu lui feras la surprise. »
Je voyais qu'une bonne intention dans tout ça, mais Elliot avait compris cela d'une toute autre façon...
« T'es en train de me proposer de nous arranger un PC ? »
Pendant une fraction de seconde, je m'étais demandé de quoi il était question, avant de finalement comprendre. J'avais levé les yeux au ciel, avant de soupirer.
« Elliot... Tout ne se résume pas à ça dans la vie. »
« C'est ce que tu viens de dire là. Ouais d'accord, je te voyais pas comme ça... Tu ne t'approches plus d'Ellie ! Ni d'Apple ! »
Et voilà qu'il repartait sur ça...
« Ellie m'a fait un baiser sur la joue. » lui dis-je avec mon plus beau des sourires.
« Ouais et ben ça s'arrête là. Elle a fait ça uniquement pour me provoquer, tu n'as pas compris ? »
« Je voulais dire par là, qu'elle m'a totalement comblé. On n'est pas obligé de toujours vouloir aller plus loin. »
« Ouais, je vois clair dans ton petit jeu ! »
J'avais froncé les sourcils... avant de le regarder avec un air plein de défis.
« Et le jacuzzi au dehors ? Ainsi que le Tardis ? Et cette chambre... avec... cette salle de bain vraiment magnifique qu'on voit d'ici. »
« Qu'est ce qu'elle a cette chambre ? »
« Elliot... Contentons nous de t'arranger un petit moment en intimité, sans pour autant que tu délaisses tes invités et sans arrières pensées. »
Il hésita un petit moment, se disant sans doute qu'il avait agis comme un imbécile...
« Bon alors, va la chercher ! Mais en chemin t'en profite pas pour bécoter Ellie ou Apple ! »
Je lui avais souris en secouant la tête.
« S'il te plaît. » répondis-je sans la moindre hésitation.
« Quoi s'il te plaît ? »
« S'il te plaît... » lui redis-je en insistant, avant qu'il comprenne où je voulais en venir.
« S'il te plait Anatole, tu peux aller me chercher ma femme sans bécoter Ellie et Apple au passage ? »
J'affichai une mine satisfaite.
« Pour information... » précisai-je avant de quitter la chambre. « J'adore Apple. Et je serai toujours là pour elle. Mais, je ne souhaites pas la bécoter. Faut vous faire une raison jeune homme. Nous ne serons pas beau frère. »
Au début, il ne su que dire.
« Je ne voudrai même pas de toi en beau frère, t'as un truc sournois dans le regard. » se rattrapa t'il.
« Quand à Ellie... J'ai peut-être mentis. Et je vais chercher Lily. »
Cette fois ci, je m'étais tourné pour repartir dans le couloir.
« Mentis sur quoi ? » dit-il en passant la tête dans l’entrebâillement de la porte, tandis que je me tournai juste avant de descendre les marches.
« Ca me paraît évident... Je parlais du fait qu'on ne sera jamais beau frère. »
Qui sait ce que l'avenir pouvait bien nous réserver à Ellie et à moi ?
« Je ne veux pas de toi en beau frère ! » maugréa t'il une nouvelle fois, alors que j'étais déjà en bas des marches.
J'avais cherché Lily du regard et une fois fait, je m'étais approché d'elle, posant une main délicatement sur son bras.
« Lily ? »
Elle s'était tourné et elle m'avait fait un magnifique sourire. Elle était vraiment ravissante. Je l'avais observé de bas en haut en lui adressant un petit sourire.
« Il y a un jeune homme qui aimerait te parler à l'étage. Il... t'as fait un magnifique cadeau et il aimerait te le donner. »
« OOoooh. C'est le monsieur pour qui j'ai mis cette robe ? » me répondit-elle avec un grand sourire tout en le cherchant du regard.
« Je crois. Il est à l'étage. »
« Je dois prendre son cadeau avec moi ? »
« Tu fais comme tu veux. »
« Je vais le prendre alors. » dit-elle en se dirigeant vers le sapin et en y délogeant deux cadeaux.
Elle était revenue vers moi, tandis que j'avais remis mes mains dans les poches, mais je du les sortir bien assez vite pour prendre le paquet qu'elle m'avait mis dans les bras.
« Ca c'est pour toi. »
« Oh... » dis-je sans trop savoir quoi ajouter. « C'est... merci. Merci beaucoup Lily. »
Elle me fit une bise sur la joue avant de monter à l'étage avec le second paquet. Qu'est ce qui pouvait bien avoir dans celui que je tenais dans les mains ? Il n'était pas très grand, et il émettait un petit bruit quand je l'avais légèrement porté à mon oreille pour le secouer légèrement. Elle n'avait pas jugé utile de me dire qu'il était fragile, du coup je ne risquais rien.
Me mettant un peu à l'écart, j'avais ouvert le cadeau tandis que d'autres personne s'échangeaint les leurs. C'était un magnifique emballage, avec des petits éléphants dessus. Ce qui laissait présager que le cadeau était bel et bien de Lily. Je me demandais si Elliot m'en avait fait un, lui aussi. Il ne me portait pas spécialement dans son coeur. En tout cas le siens reposait bien sous le sapin. Quand à celui que m'avait offert Lily, une fois ouvert, j'étais resté quelque secondes à l'observer. Il m'avait aussi fallu quelque secondes pour comprendre pourquoi Lily m'avait offert un paquet de mouchoirs en boite. La boite était décorée main, avec des éléphants dessus, une tour Eiffel comme celle à Paris et d'autres petites choses. Mais les mouchoirs étaient des achetés.
Puis, ça me revins. Ca devait être en rapport avec notre toute première rencontre. C'était dans des toilettes. Elle pleurait, et j'étais venu lui donner du papier toilette dans la cabine où elle se trouvait. On se trouvait à Paris ! C'était la première fois que je l'avais revue... Ellie. Je ne me l'étais pas autorisé jusqu'à ce moment là et je n'avais pas pu résister à la tentation de la rejoindre ce jour là. Lily était triste et je lui avais remonté le moral comme je l'avais fait aujourd'hui avec Elliot. Ils représentaient la plus belle histoire d'amour dont j'avais été le témoin et ils comptaient pour moi, autant l'un que l'autre. Le mouchoir devait remplacer le papier toilette. Et je me disais que quelque part, vue le cadeau, je devais aussi compter pour elle.
J'avais remis l'emballage précieusement autour de la boite, avant de regarder autour de moi. Tout le monde semblait heureux. Robyn et Jules devait être au dehors, car ils n'étaient pas dans la pièce. Lily et Elliot étaient à l'étage et sans doute en train de s'échanger leurs cadeaux. Quand à Apple, elle faisait mumuse avec son chien. Il y avait tout le monde. Alexis, Diane, Apollon et Cassandre. J'avais croisé le regard d'une jeune femme qui m'observait au loin, Ellie. Je lui avais fait un petit signe de la tête en levant un peu mon paquet pour lui montrer que Lily m'avait fait un cadeau. Puis, je m'étais dit qu'il était peut-être temps de s'éclipser quelque instants, d'aller prendre l'air, de les laisser... en famille.
Une fois au dehors, aucune trace de Jules, ni de Robyn. Ils devaient être ailleurs, ou de l'autre côté de la maison. Ici, il faisait une température convenable, car Elliot avait mis un bouclier autour de la maison. C'était très judicieux de sa part. Au loin, il y avait une magnifique piste de ski que j'aurai bien emprunté si je savais skier. Ca donnait envie de s'allonger dessus et de se laisser glisser jusque tout en bas. Il y avait peu d'endroits comme celui ci, où on avait la chance d'être dans un lieu merveilleux, avec des gens à qui on tenait plus que tout. C'était sans doute un petit coin de Paradis comme il y en avait trop rarement. Mon unique pensée à cet instant, allait à quelqu'un dont j'espérais que où qu'elle était ce soir, qu'elle passait un aussi bon Noël que le miens...
Robyn W. Candy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Je l'avais... touchée. Je savais pas quelle partie de son corps c'était, mais mes mains s'étaient bien posées quelque part ! C'était tout chaud, tout doux... ça pouvait que être elle. Oh bordel. Est-ce que j'étais vraiment entrain de la peloter dans le noir ? Quand je m'étais rendue compte que j'étais très probablement entrain de la toucher alors que sa robe venait de tomber et que l'électricité avait sauté, j'avais direct retiré mes mains. Mais le temps que je m'en rende compte... quelques secondes étaient passées. J'avais agis comme une perverse !
Quand la petite lumière du frigo était apparue, illuminant faiblement la cuisine, j'avais cligné plusieurs fois des yeux, les poings serrés contre la poitrine, à moitié recroquevillée contre une porte de placard. Mon cœur battait encore très fort, même si Lily avait pas l'air plus perturbée que ça. Elle avait sentie quelque chose ? Quand je l'avais touchée, je veux dire. Elle s'en était rendue compte, au moins ? Elle avait rien dit, alors peut être que j'avais pas touché un endroit... sensible. Ou alors elle était gênée et elle voulait rien me dire. Ça devait sûrement être pour ça qu'elle avait l'air pas bien pendant qu'elle... me racontait tout ce qu'elle allait m'offrir ? Euh... quoi ?
Je la regardais, sans comprendre. Sa dernière phrase avait du mal à me monter au cerveau. On était passé beaucoup trop vite à autre chose, j'avais pas eu le temps de me rendre compte de ce qu'elle venait dire. Mais maintenant... je comprenais encore moins. Comment est-ce qu'elle pouvait penser ça ? Comment est-ce qu'elle pouvait oser me dire ça ?
La voir dans cet état me fit faire quelque chose de très stupide. Je m'avançais vers elle et la pris dans mes bras. J'avais pas réfléchi. J'avais juste agis. Je voulais juste la serrer contre moi, assez fort pour me rendre compte qu'elle était bien, sentir le contact de son corps contre le mien, sans pour autant lui faire mal. Doucement, je posais ma joue contre elle et fermais les yeux. Mes bras entouraient sa taille, les mains posées sur ses hanches. C'était qu'un simple contact, mais... ça faisait longtemps que j'avais pas eu l'impression d'être aussi réelle.
- C'est moi qui suis une amie merdique. Je vois même pas pourquoi tu continues à vouloir me voir, ou à juste parler avec moi. Je te mérite même pas. Je suis tellement horrible avec toi... je devrai pas t'aimer comme ça, je suis vraiment qu'une pauvre conne égoïste.
L'aimer. C'était encore et toujours ça, hein ? Je pouvais pas m'empêcher d'éprouver de la jalousie envers Elliot, d'avoir envie de la prendre dans mes bras... C'était Lily. Et je l'aimais encore. Un peu. Peut être moins qu'avant. Mais mon cœur s’accélérait un peu plus à chaque fois qu'elle apparaissait.
Je sentie sa main passer dans mes cheveux et... me gratter la tête ? J'ouvris les yeux, en fronçant les sourcils. Elle était vraiment entrain de me grattouiller comme si j'étais un petit chien ? Elle me prenait pour un petit chien ou quoi ? Dans deux minutes elle allait me demander de faire la morte et d'aller lui chercher le bâton ?
Elle recula tout à coup, cessant notre étreinte. Son regard s'accrocha au mien et sa main se posa sur mon avant-bras, pendant que ses yeux se plissaient. Ça lui faisait un petit air suspicieux. C'était spé si je disais que je trouvais ça plutôt mignon ?
- On est de bonnes amies. Les meilleures amies. On va rester unies et soudées. On sera toujours amies quoi qu'il arrive. Et tu sens la cacahuète. Je suis sûre que tu as fais un gâteau à la cacahuète.
Alors c'était ça, le regard suspicieux ? Elle pensait vraiment que j'avais cuisiné son gâteau préféré ? En essayant d'être la plus discrète possible, je reniflais la capuche rouge pour tenter de sentir une odeur de cacahuète. Soit elle avait le nez super développé, soit elle s'imaginait des trucs. Voir même elle essayait de me troubler encore plus. Elle avait un petit côté vicieux vachement bien caché.
- T'es pas censée être allergique aux cacahuètes ? Ou un truc du genre ? Parce que maintenant, j'ai vraiment arrêté d'en faire. J'ai continué pendant pas mal de temps mais... j'ai fini par me dire que ça ne servirait plus à rien.
J'avais dû stopper ma production journalière... la semaine dernière. J'avais réussi à me faire une raison. Et maintenant, j'avais l'impression qu'elle avait envie d'un gâteau aux cacahuètes que j'avais toujours préparé tout spécialement pour elle. Elle était aussi vachement compliqué.
Pour répondre à mon froncement de sourcils d'incompréhension, elle posa son index sur ses lèvres brillantes.
- C'est Apple qui l'est, mais chut.
Je le savais ça. Mais j'arrivais pas trop à comprendre ce qu'elle voulait me dire. Elle voulait que je lui fasse des gâteaux ou pas ? Pourquoi fallait toujours que tout le monde parle par énigme ? J'avais pas fini ma scolarité moi !
Baissant la tête pour fixer mes jambes nues, je fis quelques pas en arrière pour m'éloigner d'elle. Des mots étaient coincés dans ma gorge, me faisaient mal, mais je devais les faire sortir. Peu importe que la réponse soit encore plus douloureuse. Il me fallait des réponses précises. C'était important là. Et puis on était des adultes, non ? Les adultes parlent entre eux, s'expliquent, s'expriment. Alors pourquoi nous on était quasiment incapable de fonctionner comme tout le monde ?
- Du coup, ça veut dire qu'on arrête d'être... tu sais... Séparées ? Ça redevient comme avant entre nous ?
Je détestais ma petite voix de gamine. Je détestais cette posture fautive. Je détestais d'être incapable de la regarder dans les yeux. Je détestais cette envie de pleurnicher et de vouloir la câliner. J'étais pas une pauvre fille incapable de se maîtriser. Et pourtant, je réagissais tout comme.
- On l'a jamais vraiment été, n'est-ce pas ? Nous c'est pour la vie !
Si j'avais pas relevé la tête au moment où elle avait pris la parole, j'aurai pas pu voir son sourire. C'était con, mais je me sentie tout à coup beaucoup mieux. J'avais envie de lui rendre son sourire, mais je réussi à m'empêcher d'avoir l'air totalement débile. Heureusement quand même qu'il y avait que nous deux dans cette cuisine...
- Ooohhh tu vas adorer ton cadeau ! Faudrait qu'on les rejoigne, non ?
Non. J'avais pas envie de les rejoindre. J'avais pas envie de savoir ce qu'elle allait m'offrir comme cadeau. Parce qu'à mon tour, faudrait que je lui donne le sien. Et alors là, elle serait déçue. Ça allait être merdique, alors que elle m'offrirait pleins de choses. Je voulais bien rester là tout le reste soirée, hein. Perso ça me gênait pas d'attendre dans la cuisine que tout le monde ait terminé de déballer les cadeaux sous le sapin. Y avait de la bouffe, je pouvais très bien survivre toute seule.
- Ouais, t'as raison. Allons-y.
Dès que j'avais pu, j'avais fuis dehors. J'avais trop chaud et trop mal. Fallait que j'aille prendre l'air. C'était important là. Aussi bien pour ma survie pour que celle des autres. Quand on était revenu dans le salon avec Lily, tout était parti en vrille. Y en a qui avaient l'air vraiment trop contents, d'autres pas du tout... c'était le bordel. Et il était hors de question que je me mêle à ça.
Je claquais la porte derrière moi, et dès que le silence se fit, je m'appuyais contre l'un des murs en bois du chalet, la tête rejetée en arrière et les yeux fermés. Prenant de grandes inspirations, je savourais la tranquillité du jardin. Putain que ça faisait du bien. J'étais plus que contente d'être réconciliée avec Lily mais ça faisait quand même une bonne grosse dose d'émotions, et me fallait un peu de temps pour m'en remettre. Ça avait pas arrêté, depuis que j'étais arrivée. Pour quelqu'un de plutôt solitaire comme moi, ça faisait vraiment beaucoup trop d'un coup.
- On se calme... Zeeen... Tout va bien...
J'étais pas une adepte du yoga ou une autre connerie du genre, mais fallait bien que j'essaye de trouver un moyen de me calmer. J'aurai pu taper sur quelque chose pour me défouler un peu, mais mes poings me faisaient encore un peu depuis que je les avais fracasser contre les parois tout sauf chaleureuses du Nautilus. J'aurai pu manger, aussi. Mais j'avais zappé de prendre quelque chose avec moi avant de foutre le camp.
Mes yeux s'ouvrirent et se posèrent sur... Jules ? Quoi ? Je sursautais violemment, en ayant un mouvement de recul, une main posée sur la poitrine alors que mon cœur s'emballait comme un gros malade. Je savais même pas qu'il était là ! Depuis quand il était là d'ailleurs ? Ah non mais méga flippant !
- Putain mais que ce que tu fous là toi ? T'étais pas censé être collé serré avec Alexis ? Ou juste être à l'intérieur ? Non mais je suis maudite, c'est pas possible !
Fallait toujours qu'il soit partout. C'était vraiment une putain de malédiction. Je voyais que ça comme explication. Même le fantôme vivant chez moi était moins collant ! Il le faisait peut être pas exprès là, mais justement, c'était pire !
Il était assis sur les marches, tranquillou. Retourné vers moi, il affichait un air neutre et se contenta de hausser les épaules. Il se foutait vraiment de ce que je disais ou quoi ?
- En tout cas, j'ai tenu parole. Je ne vous ai pas importuné de la soirée. C'est vous qui êtes venue, cette fois.
Eh mais même pas vrai ! Je voulais être tranquille, il était déjà là. J'avais pas prévu de le voir. Mais je ne fis aucune remarque. Il avait l'air plutôt fatiguée. Pas très résistant le grand-père, dit donc. Ça lui faisait peut être trop tard ? Il devait pas avoir l'habitude de se coucher après dix-neuf heures. Incapable de m'en empêcher, j'ouvris la bouche pour me moquer de son peu de résistance, mais il reprit la parole avant moi, en se frottant l'arrête du nez.
- J'ai éprouvé le besoin d'aérer mon esprit quelques instants, et j'ai comme l'impression que c'est ce qui vous amène également dans ce jardin.
Il marqua une pause et pivota de nouveau vers moi. Un sourire rêveur étira ses lèvres, ce qui me rassura pas du tout. Il avait l'air d'avoir des rêves super spés, ce type.
- Vous n'auriez pas un cigare sur vous, par hasard ? Que ne donnerai-je pour une bouffée de tabac cubain !
Il soupira, sans se départir de sa drôle de tête. Il devait être entrain de s'imaginer des cigares. Quand je disais qu'il avait des drôles d'envies... Mon visage se déforma en une grimace dégoûtée.
- Ah non beurk ! Les cigares c'est dégueulasse ! Ça sent mauvais, ça donne mal au cœur... Jamais je toucherai à un de ces trucs !
Je secouais la tête, en fronçant le nez. J'imaginais l'odeur et j'avais déjà envie de gerber. Je me souvenais de l'odeur de la clope, et rien que ça, ça passait pas.
- Et pourtant, quand j'étais plus jeune, je fumais. Une vraie petite racaille. Comme quoi les goûts changent, hein.
Je soupirais, en croisant les bras. J'étais une petite conne étant ado. J'avais déjà fumé des trucs pas franchement légaux et bu autre chose qu'un diabolo fraise. Je préférai oublier cette partie là de ma vie. C'était sacrément merdique.
Après avoir hésité un peu trop longtemps, toujours dans mon coin, à côté de la porte, je fini par aller m'asseoir à mon tour sur les marches. En me mettant quand même à l'opposé de Jules. J'étais venue là pour être seule hein. Pas pour tenter un nouveau rapprochement. Restant silencieuse, je levais la tête vers le ciel étoilé. Je faisais ça aussi, quand je vivais à l'orphelinat. Je regardais le ciel, la nuit. Et j'espérai que les aliens viendraient un jour pour détruire ce monde merdique que je haïssais de tout mon cœur meurtri.
- J'ai pas envie d'y retourner. J'aurai même pas dû venir, enfaîte.
Non, j'aurai pas dû. Ouais, y avait Lily. Et puis Apple, aussi. Anatole. Même Diane. Mais pourtant.. y avait quelque chose qui me gênait. Je me sentais pas à ma place. J'avais encore cette impression qu'être une pauvre pièce rapportée. Un truc qu'on aurait récupéré et dont on a pas vraiment besoin.
- Les femmes fument, portent des prénoms de garçon et prononcent des injures. Je crois que jamais je ne m'y ferai.
C'était lui qui me disait ça ? Avec sa façon de parler comme un ancien ? Et puis fallait vraiment qu'il arrête de dire que mon prénom était celui d'un mec. Des Robyn filles, y en avait des tas. J'en étais même la preuve. Déjà que j'aimais pas m'appeler comme ça, alors si en plus j'avais le droit à des remarques … j'allais finir par me faire appeler de nouveau Vanellope. Quoi qu'il serait encore capable de critiquer. Est-ce qu'il savait faire autre chose ?
- Voici Orion. Il s'agit de l'une des plus grandes constellations, enfin... sauf si d'autres ont été découvertes depuis.
Jules venait de lever la main pour me désigner des étoiles, d'un ton désabusé. Je plissais les yeux pour essayer de voir ce qu'il voulait me montrer mais... non. Je voyais que des points scintillants au dessus de ma tête, beaucoup trop loin pour que je puisse vraiment me rendre compte que c'était bien plus que ça.
- L'étoile la plus brillante est Bellatrix. Avec un peu d'imagination, en reliant les points brillants à l'aide d'un fil imaginaire, on peut voir la forme grossière d'un archer dont la pointe de la flèche se trouve être l'étoile Aldéraban. Et regardez, un peu plus haut, il s'agit de la couronne de Cassiopée. Elle a la forme d'un W. Au-dessus de nos têtes, il y a toute une immensité d'histoires se rapportant à la mythologie grecque. Je pourrai vous les conter, mais à quoi bon, me direz vous ? Tout ce qu'il me reste, ce sont des connaissances erronnées ou inutiles. Avant, cela me réconfortait de me repérer les constellations dans le ciel. À présent, j'ai... seulement l'impression de me perdre.
Il baissa la main et tourna la tête vers moi pour esquisser un demi sourire plutôt triste. Il allait quand même pas se mettre à pleurer ?
- Vous avez de la chance d'avoir votre place en cette époque. C'est à vous de retourner à l'intérieur, vers vos amis.
Je secouais la tête, en quittant les étoiles pour revenir sur Terre, assise sur les marches d'un chalet en plein hiver, le soir du réveillon de Noël. Il se rendait peut être pas compte, mais là, pendant quelques minutes, il m'avait appris des choses que j'ignorais et m'avais envoyé dans les étoiles. Il était entrain de devenir encore plus pessimiste que moi.
- Je me suis toujours demandée ce que je faisais ici. Pourquoi j'existais. Même encore maintenant.... je me demande quel intérêt à ma vie. Je suis une anomalie. C'est peut être pas fait pour moi, d'avoir des amis. Elliot me déteste. Je devrai même pas être là, ce soir.
Je soupirai et détournais le regard pour lever de nouveau le nez vers le ciel étoilé. Il pouvait pas comprendre. Personne le pouvait. Je me sentais toujours abandonnée, non désirée. Je faisais juste avec.
- C'est plutôt cool d'en savoir autant sur les étoiles. Je connais que la Grande Ourse, je suis vraiment naze en astronomie. Au moins toi tu sais pleins de trucs. T'es intelligent. Et puis tout le monde t'aime bien. T'es mort et tu parles comme un grand-père, mais t'es adoré comme une rock star. Comment tu fais sérieux ?
C'est pas que j'étais jalouse. Je comprenais juste pas. Et ouais, ok, j'étais peut être un peu envieuse. Sûrement que c'était une histoire de charisme. Ou de phéromones. Un mec ça a forcément plus de chance d'être apprécié. Surtout quand il est connu parce qu'il a écrit des livres.
Il m'envoya un regarda à la fois surpris et irrité. Je savais même pas que c'était possible de faire cette tête là, tiens. Quoi ? Il m'en voulait ? J'étais juste sincère pour une fois. Comme quoi c'était vraiment merdique de dire ce que je pensais.
- Je vous remercie pour ce compliment, si cela en était un... Mais vous faîtes fausse route : je ne suis pas apprécié par beaucoup de gens. La terrible Neil a toujours quelques griefs contre moi. Quand à Lily Olyphant, elle rêve du jour où je quitterai son domicile. D'ailleurs, je dois songer à emménager dans un autre endroit. J'attends simplement la réponse – évidemment positive- de l'éditeur à qui j'ai envoyé mon nouveau roman, publié sous un nom d'emprunt. Dès que je gagnerai de l'argent, je pourrai subvenir à mes besoins et retrouver mon indépendance pleine et entière. Je hais cette situation. Vivre aux crochets de quelqu'un... Elliot et Lily sont bien trop bons avec moi. Je ne mérite pas tant d'égards.
Tu m'étonnes. Le mec il vivait tranquillou chez le fils d'Aryana et avec mon éléphante préférée. Et est-ce qu'il méritait vraiment ? C'était dingue la manière dont il avait frétiller de fierté quand il avait parlé de son livre. Il avait quand même les chevilles vachement enflées. Comment est-ce qu'il pouvait être si certain qu'il serait publié ? J'avais encore lu aucun de ses bouquins, et sûrement que je le ferai jamais, mais j'avais pas l'impression non plus que c'était si extraordinaire que ça. Y avait sûrement des auteurs plus doués que lui. Et puis peut être que sa façon d'écrire était trop vieillotte pour ce siècle.
- Qu'est-ce qu'une rock star ?
J'écarquillais les yeux quand il me posa tout à coup cette question avec un ton beaucoup trop curieux. Hein ? Que ? Quoi ? Non mais c'était quoi cette question merdique ? Rah vraiment que j'apprenne à la fermer quand il était dans les parages. Y avait encore trop de trucs qu'il comprenait pas.
- Euh... une rock star c'est... un chanteur de rock super connu. Généralement il sait jouer de la guitare, il a des groupies à ses pieds, tout le monde l'aime et il fait même des photoshoots pour des grands magasines. En gros imagine un écrivain hyper charismatique qui chante comme un dieu et qui déchaîne les foules. Et tu sauras ce qu'est une vraie rock star. Attends... tu vois ce que c'est, le groupe Queen ? C'était la chanson de tout à l'heure, quand tu faisais des trucs bizarres avec Alexis ! Tu vois ? « Don't Stop Me Now », « Bohemian Rhapsody »... Faudrait que t'en écoutes plus .Déjà ce sera bon pour ta culture général et en plus tu verras, c'est carrément énorme.Tu pourrais essayer d'écouter la bande originale des Gardiens de la Galaxie, y a des chansons super cool. Ça te dit quelque chose ce film ? Je suis sûre que t'es du plutôt du genre à mettre du classique ou un truc bien dépressif qu'on entend plutôt dans les enterrements. Mais le rock, c'est bien. Tu rates quelque chose, sérieux.
J'avais pivoté la tête vers lui, en hochant la tête de haut en bas, affichant un air désolé. Je l'étais. Pour lui. Il avait tendance à critiquer mes manières, les femmes modernes, mais en même temps, fallait peut être qu'il pense à faire plus d'efforts, à s'adapter à ce nouveau monde.
- Au faîte, j'ai le droit de te demander de quoi parle ton nouveau bouquin ou tu vas me sortir que je suis pas assez intelligente pour comprendre l'histoire ?
Je lui adressais un regard moqueur et un poil provocant. Il avait plutôt intérêt à bien réfléchir avant de répondre. Parce que ça me gênerait pas de lui en coller une. Voir même que ça me défoulerait un peu.
Jules Verne
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« Que vois-je ? Que vois-je ? Du rouge, du bleu, du vert ! »
Que vois-je ? Des flocons blancs dans l’air ? Que vois-je ? Je suis sûrement malade. Réveille-toi Jules. Ce n’est qu’un rêve, une chimère ! Que vois-je ? Des gens tout autour d’un sapin ? Tiens, tiens ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? C’est fou ! Ils l’ont couvert de milliers d’ustensiles, des lampes accrochées à des fils !
Les fantômes de mes proches dansaient devant mes yeux. Au jardin enneigé se superposait la vision d'un vaste salon éclairé, dans lequel valsaient ma femme et notre fils, alors âgé d'une dizaine d'années. Ils riaient tous deux. Le champagne avait coloré les joues d'Honorine. Elle était si gracieuse. Sa crinoline donnait l'impression qu'elle flottait. Elle ne dansait pas ; elle volait. Mon frère Paul s'amusait à tourmenter notre plus jeune soeur, Marie, qui s'était alors entichée d'un monsieur beaucoup trop précieux à notre goût. Ma mère avait l'un de ses petits-enfants sur ses genoux. Quant à mon père, austère comme à son habitude, il présidait depuis son fauteuil, un cigare en bouche. D'autres convives se divertissaient dans la vaste pièce. Des cousins, des cousines, des oncles, des tantes... Ma famille réunie en un même endroit, en ce soir de fête, bénie par la clarté apaisante du lustre en cristal suspendu au-dessus de nos têtes.
"Tu es un méchant !" se plaignait Marie en agitant son éventail d'un geste furibond, tout en accusant Paul du regard. "Monsieur de Villepinte est un homme honorable, et fort riche de surcroit !"
"Ma chère soeur, tu oublies qu'avant d'être un porte-monnaie, un mari doit avoir d'autres qualités." répliqua Paul d'un ton moqueur.
Derrière son éventail, je la vis très nettement lui tirer la langue, et ce comportement m'arracha un sourire.
"Qu'en penses-tu, Jules ? Visiblement, notre soeur estime que je suis de mauvais conseil en matière de mariage. Peut-être que toi, elle t'écoutera !"
Paul m'avait lancé un regard de connivence auquel je n'avais pas répondu, préférant vider ma coupe de champagne et la reposer. Je portais la barbe en ce temps-là, et mes favoris étaient beaucoup plus longs. Même si je regardais ma femme valser, j'en imaginais une autre. Mon frère le savait pertinemment. Je ne pouvais rien cacher à Paul. Depuis notre plus tendre enfance, nous avions toujours été très proches. Plus que par le sang, nous étions liés par une forte amitié.
"Dis, est-ce que tu pourrais descendre un peu de la lune et revenir sur terre ?" me pressa Marie après quelques instants, en se plantant devant moi.
Je clignai des yeux et la regardai. Ses anglaises étaient quelque peu désordonnées en raison des nombreuses danses qu'elle avait faites tout au long de la soirée. Elle n'agitait plus son éventail.
"Et écouter tes pépiements de jeune fille enamourée ?" fis-je d'un ton supérieur. "Très peu pour moi. J'ai des choses plus importantes en tête."
En réalité, je ne songeais qu'aux formes voluptueuses d'Estelle Duchêne, une femme aussi mariée que je l'étais moi-même.
"Pardon monsieur l'écrivain." dit Marie en faisant une révérence moqueuse. "J'avais oublié que je ne suis pas digne de converser avec un esprit tel que le vôtre."
Je roulai des yeux alors qu'elle riait. Tandis qu'elle me tournait le dos, je la retins par le bras en disant :
"Ne sois pas sotte. Tu sais que je t'aime, petite soeur."
"Le joyau de la famille !" appuya Paul en passant un bras autour de mes épaules. "Excuse-le, Marie. Notre frère a la tête ailleurs, sans doute dans les dentelles d'une dame !"
Je lui jetai un regard à la fois indigné et surpris, avant d'observer Marie qui avait le souffle coupé. Toute sa charmante innocence venait de voler en éclats. Le rouge lui monta aux joues et elle tortilla son éventail entre ses mains gantées. Elle finit par nous tourner le dos et s'en aller dans une autre pièce. Je me tournai alors vers Paul et repoussai son bras autour de mes épaules.
"Que t'arrive-t-il donc ?" le grondai-je à voix basse, de peur que quelqu'un ne surprenne notre conversation. "Marie est incapable de tenir sa langue ! A présent qu'elle sait que j'ai une maîtresse, si jamais Honorine l'apprend..."
"Jules, tu es si intelligent par certains côtés, et si idiot par d'autres." déclara Paul d'un ton désinvolte. "Je puis t'assurer que notre soeur ne répètera rien à personne sur ce sujet. Je viens de lui rendre un précieux service en lui apprenant que les hommes sont infidèles. Elle cessera un peu de papillonner devant tous les galants. J'espère qu'elle aura un peu de plomb dans la cervelle et qu'elle choisira son futur époux avec soin. Je ne voudrais pas qu'elle souffre d'un mariage malheureux. Ils le sont presque tous, pas vrais ?"
Il me donna une légère accolade dans le dos. Je continuai de le fixer d'un oeil perçant. Il eut un sourire qui fit tressauter les minuscules rides au coin de ses yeux.
"Et j'en ai profité pour te rendre un service, à toi aussi : les femmes savent tout. Elles apprennent à fermer les yeux sur ce qui leur déplait et à taire leur douleur, voilà tout."
Paul avait une vision si pessimiste de la vie, mais si juste à la fois. Il attrapa une coupe de champagne et s'éloigna pour rejoindre son épouse. Il ne m'avait jamais dit s'il l'avait trompée. Etait-il resté fidèle ? Ou ne s'était-il pas confié à moi ? Pourquoi cela importait-il tant à mes yeux à présent ?
Après quelques instants d'hésitation, je m'étais approché d'Honorine qui avait arrêté sa valse.
"Puis-je inviter votre maman à danser, monsieur ?" demandai-je à mon fils tout en m'inclinant bien bas devant lui.
Michel avait eu un sourire, ses bonnes joues s'arrondissant davantage, puis il avait hoché la tête. Je m'étais donc tourné vers ma femme pour lui prendre la main, et poser l'autre sur sa taille. Je me sentais coupable pour une raison qui m'échappait. Je la regardais elle, son sourire, ses yeux bleus, mais j'en voyais constamment une autre. Je n'y pouvais rien.
A travers les vapeurs de l'étrange substance appelée Red Bull, dont les effets me quittaient peu à peu, je revisitais ce souvenir de noël avec une incroyable clairvoyance. Cela semblait si réel qu'une larme perla au coin de mon oeil. Tout ce temps gâché... Toutes ces années à ne jamais me plaire parmi les miens, à rêver d'aller ailleurs. A présent que tout m'avait été arraché, je ne me sentais que plus abandonné. Orphelin de ma propre existence.
Elliot était parti, Robyn était venue. Je m'étais entretenu avec elle sans balayer le souvenir de ma mémoire. Ma famille était tout autour de nous, visible seulement par moi. Peu à peu, elle disparut. Les silhouettes se fondirent dans la neige. Je séchai discrètement ma larme solitaire pour observer les étoiles. Cela me faisait du bien de parler des constellations. Nous étions si insignifiants en comparaison.
Il semblait que Robyn n'ait pas envie de quitter le jardin, car elle entreprit de m'expliquer ce qu'était une "rock star". Je hochai la tête en l'écoutant, enregistrant les mots "photoshoots, magazines, Queen, Bohemian Rhapsody, Gardiens de la Galaxie" afin de demander plus amples renseignements à Elliot dès que je le verrais.
"Je n'ai pas visionné beaucoup de films jusqu'à maintenant." répondis-je d'un ton hésitant. "Je me réfère à la liste que l'on m'a donnée et je regarde dès que j'en ai la possibilité."
Joignant le geste à la parole, je plongeai la main dans ma poche de pantalon et en sortis une feuille pliée en quatre que je tendis à la jeune femme.
"Si cela vous agrée, vous pouvez ajouter des noms de films que vous estimez intéressants." l'invitai-je avec un sourire. "Je serais ravi de vous donner mon avis."
La feuille de papier était noircie par l'écriture frénétique et peu élégante d'Elliot. Il avait noté certains films en lettres capitales, il en avait souligné d'autres. La majorité des titres me laissait sceptique.
La jeune femme prit le papier et plissa des yeux pour tenter de déchiffrer ce qui était écrit, sans montrer grand intérêt. Elle finit par me le rendre, arborant un air gêné.
"Je connais pas beaucoup de films. Je regarde pas beaucoup la télé, en fait. Et je vais quasiment jamais au cinéma. Du coup... je pourrai pas de conseiller grand chose. Enfin y a les Gardiens de la Galaxie qui est cool. Et puis y a des classiques, genre Harry Potter ou... des trucs dans le style de Titanic. Mais c'est pas à moi qu'il faut demander ça, je connais rien d'intéressant. Tu peux toujours regarder les Disney sinon, ça au moins ça t'apprendra pleins de trucs sur plein de monde."
Elle leva les yeux au ciel en soupirant pour ensuite baisser la tête en regardant ses mains posées sur ses genoux. Juste avant de replier la feuille, je relus l'encart intitulé Disney et les quelques dessins animés proposés, tel que Dumbo et La Petite Sirène. J'écrivis mentalement les noms qu'elle venait de me citer puis rangeai la feuille dans ma poche.
"Au faîte, j'ai le droit de te demander de quoi parle ton nouveau bouquin ou tu vas me sortir que je suis pas assez intelligente pour comprendre l'histoire ?"
J'accueillis agréablement cette question inattendue. J'étais surpris que Robyn s'intéresse à mon nouveau roman. Non pas qu'elle ne soit pas intelligente, mais je me souvenais encore de son expression faciale lorsque je lui avais mis les Nouvelles Histoires Extraordinaires dans les mains. Il était évident qu'elle ne lisait pas beaucoup.
"Un instant. Le mieux, c'est que je vous montre." dis-je d'un ton malicieux.
Retrouvant mon entrain, je me levai d'un bond et me rendis jusqu'à la porte. Je me retournai alors :
"Vous restez ici." affirmai-je d'un ton quelque peu incertain, car je ne voulais pas qu'elle considère cela comme un ordre -elle risquait de s'énerver et je n'étais pas d'humeur à supporter une scène.
J'entrai ensuite dans le chalet allai jusqu'au pied du sapin. Je pris un paquet rectangulaire assez plat avant de revenir dans le jardin. Je le tendis à la jeune femme avec un demi-sourire énigmatique. Il s'agissait du manuscrit de mon dernier roman, Le Requiem des Oubliés. Une fois qu'elle l'eut ouvert -en arrachant peu gracieusement le papier- elle passa l'index sur le titre de l'ouvrage et un petit sourire amusé naquit à la commissure de ses lèvres. Elle était très jolie lorsqu'elle souriait, mais je me gardai bien de le préciser.
"Le Requiem des oubliés... On se refuse rien comme titre dit donc ! C'est quoi le sujet alors? L'histoire d'un mystérieux bonhomme qui porte des chapeaux trop hauts et qui sait pas ranger sa chambre?" demanda-t-elle.
J'eus un sourire qui disparut en constatant que le sien se changeait en grimace. Elle secoua la tête, s'apercevant sans doute de la portée de ses paroles. J'aurais voulu dire que cela ne m'avait vexé en aucune façon, mais elle fut plus prompte à parler.
"Non oublie ce que j'ai dis en fait. Je voulais pas me souvenir de ça."
Elle releva la tête vers moi et ajouta, sans parvenir à cacher sa curiosité :
"Si tu l'as ramené... ça veut dire que j'ai droit de l'ouvrir? Le feuilleter? Voir même... lire la première page?"
Un élan de joie me transporta, car je n'en espérais pas tant de sa part. J'avais failli préciser qu'elle n'était pas dans l'obligation de le lire, mais elle m'avait devancé de la plus charmantes des façons.
"Bien entendu, cet exemplaire est le vôtre. Voyez cela comme un souvenir de papier. Un souvenir commun."
Elle semblait avoir du mal à croire que ce cadeau lui soit destiné. Elle ouvrit la bouche mais aucun mot ne la franchit. Finalement, elle déclara :
"C'est pour moi? Genre... juste pour moi? Waouh... c'est trop sympa, merci beaucoup. Waouh."
J'avais un sourire jusqu'aux oreilles que je ne parvenais pas à atténuer. Etait-ce exagéré d'avoir l'impression qu'elle m'avait comblée, simplement par son intérêt pour mon manuscrit ? Je plaçai les mains dans mon dos et l'observai ouvrir l'ouvrage. Je retins quelque peu mon souffle alors qu'elle débutait sa lecture. C'était toujours un peu angoissant de regarder quelqu'un lire un "premier jet", surtout quand ce n'était pas à haute voix. Aucune façon de savoir si la personne appréciait ce qu'elle lisait ou pas.
"Apolline m'a montré les merveilles de la photocopie." déclarai-je avec un à-propos discutable. "J'ai fait plusieurs exemplaires que je compte offrir à tous ceux qui ont vécu cette aventure avec moi. L'aventure à bord du Nautilus."
J'avais également prévu de donner le manuscrit original à Ellie, car je savais qu'elle en serait particulièrement touchée.
Un peu anxieux, j'allai m'asseoir à ses côtés sur la première marche et posai les mains sur mon pantalon. Je me souvins alors qu'Elliot m'avait offert un petit paquet en début de soirée, après m'avoir glissé à l'oreille :
"Ouvre-le si tu sens que le courant passe avec une fille. Sauf si c'est avec mes soeurs."
Il m'avait fait un clin d'oeil complice. Par instants, il me rappelait mon frère Paul qui me manquait tant. Quoi qu'il en soit, je lui avais obéi et rangé le petit cadeau dans ma poche de pantalon, attendant le moment propice. "Le courant passe" était une expression qui avait naturellement suivi l'invention de l'électricité. Je la comprenais et la trouvais très pertinente, joliment employée pour expliquer une bonne relation avec quelqu'un. En l’occurrence, j'estimais que le courant passait très bien avec Robyn, le moment était donc venu d'ouvrir le mystérieux paquet offert par mon ami. Il me tardait de découvrir ce qui se trouvait à l'intérieur.
Alors que la jeune femme lisait en silence, je sortis le petit paquet carré et plat de ma poche et déchirai le papier vert. A l'intérieur, il s'agissait d'une sorte de pochette en papier aluminium recouvert d'un film brillant de couleur rouge. De forme plate, quoique en passant mon pouce dessus, je pus sentir un léger relief. Très intrigué par cet étrange cadeau, je lus à haute voix ce qui était indiqué sur la petite pochette :
"Préservatif en latex. Savez-vous de quoi il s'agit, mademoiselle ?" demandai-je très gentiment à Robyn en me tournant vers elle.
J'avais sans doute interrompu sa lecture mais je me ferais un plaisir de lui lire la suite moi-même afin de me faire pardonner. C'était juste qu'à chaque nouvelle découverte, je me sentais aussi excité qu'un enfant face à un nouveau jouet. J'aimais tout comprendre, tout apprendre ! J'esquissai un sourire et agitai la petite pochette devant elle, précisant d'un ton ravi :
"Elliot m'a offert ce cadeau et je suppose qu'il a une grande valeur car il me fait découvrir tant de choses merveilleuses, mais il se trouve que je n'ai aucune idée de ce que c'est, ni son utilité. Si vous le savez, vous pourriez me le dire, et ainsi il serait impressionné si je le savais également !"
Je trouvais cette idée excellente. Tout en parlant, j'avais appuyé mes doigts contre la petite pochette, me demandant s'il fallait que je l'ouvre, ou si ce n'était absolument pas le but de la manoeuvre. Mieux valait attendre les explications de Robyn, tout du moins si elle savait de quoi il s'agissait. Elle arborait une expression très étrange.
crackle bones
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Après m'être assuré, que non Alexis ne risquait pas à nouveau, de se faire mal, je m'étais éloigné m'asseyant à nouveau sur le canapé, écoutant les conversations d'une oreille distraite. Athéna, était venue me voir, et je m'étais amusée à lui lancer une balle rebondissante, qu'elle attrapait toujours au vol. On irait, se promener un peu toutes les deux tout à l'heure. Avant d'ouvrir les cadeaux. Elle avait besoin de se défouler, et l'air frais me ferait du bien. Mais, j'admettais me sentir un peu en décalage avec cette ambiance festive à l'heure actuelle. C'était peut-être Ellie, qui avait raison. S'isoler dans un coin, avec un bon bouquin ne ferait pas de mal.
Je n'avais pas de coup de blues contrairement aux apparences. C'était même peut-être l'une des rares fois, où malgré tout, je me sentais parfaitement sereine. Mais, j'étais doté d'un caractère solitaire de base. Et il arrivait que de temps, en temps ce caractère refasse surface. Comme là. J'avais un besoin de m'isoler. Pas longtemps, mais juste le temps d'avoir eu un peu de tranquillité, de temps pour moi en quelque sorte. Ma première pensée, fût d'aller dans la bibliothèque de la lune. Mais, je me connaissais. Si j'y allais, j'allais vouloir passer du temps avec Iota, et il se pouvait que j'oublie totalement que l'heure filait. Non, mieux valait que je reste ici.
- Je vais visiter les lieux dis-je à l'adresse de mon frère je n'en ai pas pour longtemps
Ce n'était pas totalement vrai, mais il comprendrait et il saurait qu'il n'y avait pas besoin de s'inquiéter. Aussi, il se contenta d'un hochement de tête auquel je répondis par un sourire discret. Apple, semblait occupé avec son chiot, ce qui me conforta dans l'idée que j'avais eu raison de le lui offrir. J'espérais pouvoir trouver des gens qui leur donnerait autant d'amour aux deux autres restants. Je n'avais réussit sur six à n'en caser que quatre. M'en restait deux, que j'avais réussis à faire garder pour ce soir. J'aurais tout le temps de réfléchir à dans mes connaissances, qui pourrait bien être capable de s'occuper d'un Golden Retriever plus tard. Pour l'heure, je me contentais de déambuler, tranquillement dans le couloir, perdu dans mes pensées.
Je n'avais peut-être pas été totalement honnête avec moi même tout à l'heure. J'avais bel et bien, un petit coup de blues. Rien de bien méchant, mais disons, que ces derniers temps, je m'étais rendu compte d'une chose : Ma sœur me manquait. Terriblement. Et par sœur, j'entendais bien évidemment Aphrodite. Nous étions brouillé depuis des mois, et cela commençait tout doucement à avancer vers les un ans. Jamais auparavant nous, ne nous étions disputé comme nous l'avions fait. Si, notre rapprochement n'avait eu lieu qu'au moment où elle était enceinte d'Elliot, contrairement à la majorité de nos sœurs, elle avait toujours était cordiale avec moi. Elle, n'avait jamais raillé mon choix de ne pas m'attacher à un homme, contrairement à Eris ou bien la « vrai » Athéna. Et pour cela, je lui en était réellement reconnaissante.
Malheureusement, ces derniers temps, si j'avais fût un temps décidé à aller la chercher moi même jusqu'au Tartare par la peau du cou que l'on ai enfin la discussion que je souhaitais tant avec le virus fantôme décimant la population de demi dieu, Jules Verne, et Héra j'avais quelque part malgré moi provoqué l'inverse de ce que je souhaitais. Au lieu de tenter un rapprochement, je m'étais comme qui dirait encore plus éloignée. Elle, n'était pas la seule personne dont je m'étais éloignée. Mais, elle était la seule dont je regrettais justement le dit éloignement. Nerveusement, je me mit à triturer la breloque représentant un cygne symbole d'Aphrodite. Je n'avais pas pu me résoudre à l'enlever. Elle n'avait jamais quitté sa place, et quelque part, elle me rappelait, qu'il faudrait que je sorte de mon mutisme. Que j'essaye d'arranger les choses.
Mais il y avait-il encore quelque chose à arranger ? Peut-être m'en voulait-elle encore plus depuis la dernière fois où j'avais tout bonnement refusé que nous redevenions justement sœur. N'était-ce pas un peu hypocrite de ma part de le vouloir maintenant ? Bien des choses avaient dût se passer pour elle depuis. Tout comme, il s'était également passé bien des choses pour moi. Pour autant, quelque chose me disait qu'il fallait que je tente quelque chose.
Ramenant, nerveusement une mèche blonde derrière mon oreille, je me mordillait la lèvre inférieur. Il s'agissait là, de ma combinaison de tic nerveux. J'avais pris une décision. Si avec Apollon, nous partagions un lien unique, nous permettant d'être en présence quasi permanente dans l'esprit de l'autre. Nous pouvions, avec les autres dieux, communiquer par télépathie. Alors, prenant une grande inspiration, tandis-que je sentais mon cœur tambouriner dans ma poitrine sous l'effet de la nervosité je me décidais à envoyer un message à ma sœur :
Joyeux Noël Aphrodite et...Je suis désolée...Pour tout
Je ne m'attendais pas à une réponse. Et peut-être au lieu de tenter de désamorcer la situation, l'avais-je encore plus empiré mais au moins, aurais je tenté quelque chose. C'était certes affreusement maladroit -à mon image en somme- néanmoins, je m'étais dit que c'était maintenant ou jamais. Parce que j'avais déjà trop attendue pour tenter d'amorcer un premier pas. Alors, peut-être que lorsque j'aurais enfin le courage d'aller sonner à sa porte, pourrions nous réparer le gâchis de la dernière fois. C'était cela ou bien, elle m'enverrait tout bonnement sur les roses. Mais au moins, si nous devions être brouillé à vie, n'aurais-je pas le regret de n'avoir rien tenté pour réparer les choses entre nous.
Je me sentais un peu mieux, un peu moins nerveuse peut-être. Un peu plus décidé sûrement. Les bonnes résolutions, n'arrivaient normalement que le trente et un, mais comme je ne fêtais généralement pas plus la nouvelle année, que je ne fêtais Noël d'ordinaire je m'étais dit, que je n'avais qu'à les faire aujourd'hui. Et en tête de liste, avant toutes les autres se trouvait « recoller les morceaux avec Aphrodite ». Il était temps que j'arrête de passer ma fuir, à courir et à m'échapper. Mais que je prenne les problème un peu plus à bras le corps.
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| Avatar : Jennifer Lawrence.
PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
J'avais du mal à me dire que le manuscrit que j'avais entre les mains était mon cadeau de Noël. De la part de Jules. Jules Verne. Qui avait absolument aucune raison de m'offrir quoi que ce soit vu qu'on se connaissait à peine. Ok, on avait survécu à un Nautilus volant, mais c'était pas une raison. Il aurait très bien pu complètement me zapper sur sa liste de cadeaux à faire. Mais non. J'étais... touchée. Sûrement que si il m'avait offert une merdouille ça m'aurait fait pareil. Mais en plus là j'avais le droit à un aperçu de son prochain bouquin. Donc ça prenait encore plus de valeur.
Bah putain. J'allais paraître bien conne, encore une fois, avec mon cadeau tout pourri. Son paquet sous le sapin avait rien de cool, c'était même plutôt une connerie. Peut être que j'aurai le temps de m'en débarrasser avant qu'il n'ait eu le temps de l'ouvrir. J'aurai rien pour le remplacer, mais valait mieux que ça soit comme ça au final. Quoi que. Fallait plutôt recevoir un cadeau merdique ou que dalle ?
J'avais chassé mes pensées pessimistes pour me concentrer sur ma lecture. J'étais vraiment curieuse de connaître l'histoire. Bon déjà que j'y comprenais que dalle au titre... sûrement que ça serait pas mieux pour la suite mais bon. Si j'avais envie de lire la suite, c'était plutôt bon signe, non ?
En entendant la voix de Jules, je lâchais ma page pour tourner la tête vers ce qu'il me montrait. Je compris pas tout de suite ce que c'était. Et en même temps ça me disait vachement quelque chose. Mes sourcils se froncèrent, pendant que je me contentais de fixer l'espèce de papier d'alu que j'avais devant les yeux. C'était pas...
Ma main se plaqua tout à coup sur ma bouche dont la mâchoire venait de se décrocher, pendant que je me levais d'un bon pour m'éloigner de Jules, qui eut l'air très surpris, et de son... Ah non mais putain ! Je fermais les yeux, échappant à la vision carrément horrible et dégoûtante qui se tenait dans les escaliers. C'était fait exprès. C'était pas possible autrement. J'avais fais quoi dans une autre vie pour mériter ça, sérieux ?
Très lentement, je retirais ma main pour déglutir douloureusement, les paupières toujours bien closes. J'arrivais pas à être courageuse. Rien qu'y penser, j'avais des frissons qui me parcouraient comme si j'avais chopé la crève.
- Pourquoi c'est toujours à moi que ça arrive ? Putain, j'en peux plus...
Après avoir pris une grande inspiration pour essayer de me calmer, j'ouvris un œil et sentie aussitôt que mes joues devenaient rouges cramoisies. J'étais une sacrée grosse dure, dit donc...
- C'est pas vraiment le genre de truc qu'on sort en public, normalement. C'est pour les mecs qui ont... une petite idée derrière la tête. Tu vois ce que je veux dire ? C'est pour quand ils veulent... coucher. C'est pour se protéger et éviter de finir avec un gosse non désiré sur les bras. Elliot a dû se dire que t'en aurais besoin, mais j'avais vraiment pas envie de savoir ça. C'est trop... beurk quoi !
Un nouveau frisson me remonta le long du dos, pendant que je grimaçais, dégoûtée. J'étais de regarder le... truc parce que je pouvais pas. Nop. C'était dégueulasse. Et heureusement que c'était encore bien enfermé dans sa petite pochette. Là j'aurai vraiment, mais alors vraiment pas pu. J'étais pas censée me retrouver confrontée à ça aussi !
- Oh... je vois.
Jules observa le machin qu'il tenait toujours, avec l'air un peu embarrassé, pendant que je croisais les bras. Il y eu un silence, alors qu'il se frotta l'arête du nez de sa main libre. Bizarrement, même en disant rien c'était tout aussi perturbant. Ce truc brillait autant qu'une putain de boule à facette.
- Non, en réalité, je ne comprends pas. Comment... comment peut-on empêcher de procréer ? Comment cette petite chose pourrait...
Il s'était redressé d'un seul coup, les sourcils froncés avec beaucoup trop de questions tout à coup. Non mais il pouvait pas arrêté d'être curieux pour une fois et juste ranger son foutu préservatif pour que le moment gênant s'arrête ?
Je serrai les poings, en m'arrachant presque l'intérieur des joues, alors que je devais me faire violence pour pas partir en courant et aller m'enfermer dans le chalet. J'avais pas envie de ça. Mais alors pas du tout. J'arrêtais pas de lancer des petits coups d’œil à la porte, en essayant d'évaluer la distance. Est-ce qu'il aurait vraiment le temps de se rendre compte que je venais de fuir ? En même temps, je pouvais pas faire ça. C'était carrément une réaction de débile. Ça faisait mal mais valait peut être mieux que je reste là.
- Je suis une fille. T'es un mec. C'est pas à moi qu'il faut poser ce genre de questions. Ton super pote Elliot le pervers sera sûrement plus apte à te répondre. Moi tout ce que je peux te dire, c'est que vraiment, sors pas ça n'importe où et devant n'importe qui. Bonjour le moment gênant. Et puis tu veux pas le ranger ? Je peux même pas te regarder quand je te parle, c'est trop bizarre !
J'avais levé la tête pour pas avoir à me coltiner la vue d'un préservatif entre les mains d'un type qui savait même pas ce que c'était. Mais je commençais à avoir mal au cou, à force de devoir fixer le ciel. En même temps, c'était ça ou une toute autre vue, donc bon...
- Quel con ce girafon... un vrai pervers ce mec...
Tirant sur le bas de mon costume, je marmonnais entre mes dents. Y avait vraiment que lui pour faire des cadeaux à la con. Si il offrait ça à sa pote, que ce qu'il avait prévu pour Lily, hein ? Fallait peut être que quelqu'un s'inquiète !
Je risquais un coup d’œil vers l'écrivain, qui avait baisser les yeux sur la pochette. Il les releva quasiment aussitôt vers moi, avant de se décider, enfin, à le ranger. Ah bah putain ! Enfin ! Comme quoi les dieux des Sucreries avaient fini par m'entendre !
- Vous avez raison. Ce n'est pas avec vous que je dois m'entretenir à ce sujet. Je poserai mes questions à Elliot. Cependant... je suis vivement intrigué. Je ne saisis pas ce que pourrait empêcher la procréation. J'ai beau imaginer, non vraiment, cela n'est pas possible !
Non mais il était sérieux là ? J'avais la gueule d'une gynécologue ou d'un médecin ? J'avais séché les cours de sciences et d'éducation sexuelle quand j'étais ado, c'était pas à moi qu'il fallait demander ce genre de choses !
J'avais dû faire une tête bizarre qui exprimait bien ce que je pensais parce qu'il eut un petit sourire contrit, juste avant de se relever et de se rapprocher de moi. Tout mon corps se tendit aussitôt. Ça faisait un petit peu trop prêt là. Un pas de plus, et j'allais être obligée de faire quelques pas en arrière. Y avait des limites à pas dépasser.
- De toutes façons, je demanderai plus amples informations à mon ami, mais je ne compte pas me servir de ce genre d'enfin futuriste le moment venu. Il faut que certaines choses restent saines et naturelles, vous ne croyez pas ?
Mes yeux s'écarquillèrent quand il me questionna. Que... quoi ? Certaines choses restent naturelles et... Il voulait vraiment que je réponde à ça ?
Jules cligna des yeux et tapota son index contre sa bouche, comme si il venait de se rendre compte qu'il venait encore une fois de dire une connerie. Oh putain merci.
- Je vous prie de m'excuser. Encore une fois. Vous avez raison sur un point : Elliot a été très maladroit de me demander d'ouvrir son cadeau en présence d'une femme. C'est... très embarrassant.
Il s'éclaircit la gorge et leva les yeux vers le ciel. Je m'attendais presque à ce qu'il recommence à me parler des constellations, mais il resta silencieux. Tant mieux, peut être. La conversation devenait un peu trop n'importe nawak entre nous à chaque fois, j'avais l'impression. C'était pas rassurant.
Je l'imitais et regardais à mon tour les étoiles, en gardant aussi le silence. Doucement, j'inspirais pour tenter de calmer ma gêne. J'avais l'impression que mon visage était entrain de brûler. Et c'était pas vraiment agréable. Je devais ressembler à une espèce de tomate ayant chopé un coup de soleil.
- Je crois qu'il va falloir qu'on s'y habitue enfaîte. Peut être qu'à chaque fois qu'on se retrouvera tout les deux, ça deviendra super gênant.
Je redescendis sur terre et tournais la tête vers lui en plissant les yeux.
- La Malédiction du Jules... Faudrait peut être qu'on appelle un exorciste. Ou alors qu'on évite de se croiser. Parce que là je trouve que ça commence à faire beaucoup. Ou alors qu'on évite de se croiser. Parce que là e trouve que ça commence à faire beaucoup. Et j'en ai un petit beaucoup marre d'avoir des les joues qui brûlent et l'impression d'avoir six ans.
C'était ridicule. J'étais pire qu'une gamine. Jules avait beau affiché un petit sourire amusé, moi je trouvais pas ça marrant du tout. Et puis après les caleçons et le préservatif, ça allait être quoi la prochaine fois ? J'allais le voir à poil ? C'était le délire de Neil ça, pas le mien.
Avec un soupire, je retournais vers les marches pour récupérer le manuscrit que j'avais laissé là quand j'avais essayé de fuir. Je m'en voulais presque de l'avoir lâché comme ça. C'était peut être pas un truc fragile, mais j'étais du genre à prendre soin de mes affaires.
- Si tu veux prendre du bon temps, faudra quand même que t'en utilises. Des préservatifs, je veux dire. Tu vas voir, le monde moderne ça craint pas mal.
Je m'étais tournée vers Jules, mon cadeau dans les bras. Il haussa un sourcil, avant de croiser les bras, avec un petit air de défi.
- Personne ne pourra me forcer à me servir de cet outil contre nature. Et je me suis aperçu tout seul que le monde moderne a perdu beaucoup de son charme, même s'il y a de bons côtés, fort heureusement.
Le nez en l'air, il resta silencieux. Il pensait à quoi ? Aux bons côtés du monde moderne ? J'en voyais pas beaucoup. Fallait bien l'avouer, la vie en général craignait. Même quand j'étais dans un jeu vidéo, elle était pourrie. C'était tout nouveau pour lui, sûrement que ça devait être plus cool à ses yeux.
- Si vous voulez éviter l'embarras, il faudrait ne pas embrasser les hommes que vous connaissez à peine. Cela serait un bon début.
Il avait lâché ça du bout des lèvres, sans me regarder, trop occupé à fixer ses chaussures. Il décroisa les bras pour mettre ses mains dans ses poches... mais les enleva presque aussitôt. Je m'en fichais de savoir pourquoi, enfaîte. J'étais trop occupée à arracher nerveusement les poils de la fausse fourrure qui entourait les manches de mon costume. J'avais presque oublié cet épisode là. Presque. En tout cas, j'étais tellement gênée que mes joues s'étaient remises à cuire.
- Effectivement. D'ailleurs concernant... ça... je suis désolée. Je sais pas trop ce qui m'a prit, j'étais pas très bien et... j'embrasse pas n'importe qui en général. Vraiment hein. Je suis pas du genre dévergondée qui saute sur le premier mec qui bouge. Je voulais me prouver quelque chose. Mais maintenant je me rends compte que c'était une idée à la con. Je comprends même pas comment j'ai fais pu faire ça. On a qu'à dire que c'était la fatigue. Voilà, j'étais fatiguée.
J'avais pris un ton enjoué, en hochant vivement la tête de haut en bas pour me persuader que c'était juste. J'avais trop bossé toute la semaine, j'avais pas assez dormi... C'était juste ça hein ! Mais presque aussitôt, je me passais une main sur le visage, en secouant la tête, dépitée.
- Ouais non,c'est naze comme excuse. Je suis désolée du coup. T'aurais dû m'en coller une pour que je te lâche, t'aurais eu carrément le droit.
Sûrement que je lui aurai beaucoup voulu, mais ça aurait légitime. Si quelqu'un m'embrassait comme ça... je lui foutrai un coup de genou entre les jambes. Putain... là je me rendais vraiment compte que je venais de l'agresser ou un truc du genre. C'était violent, enfaîte. Et apparemment ce que je venais de lui dire l'avait bien choqué, vu ses grands yeux horrifiés.
- Me pensez-vous capable de frapper une femme ? Jamais je ne me le permettrais, quand même bien même elle serait possédée par un démon ! La bienséance me l'interdit !
Waouh. Si il restait longtemps dans le coin, il allait vite changer d'avis. Y avait des sacrées garces dans le coin. C'était pas possible de pas avoir envie de leur casser la figure.
- Pour tout avouer, je ne suis pas un bagarreur. Je n'ai jamais cherché d'affrontement avec qui que ce soit. D'ailleurs, il est heureux que les duels avec les armes à feu soient interdits à présent car je n'en aurais pas mené large !
Il s'était avancé d'un pas avec moi, avec l'air de quelqu'un qui vient de faire un sacré aveu. Monsieur était donc un pacifiste... C'était maintenant que je lui racontai le nombre de têtes que j'avais explosé avec Lucille et le nombre de nez que j'avais cassé avec mon petit poing de femme ?
- Je ne suis pas un couard pour autant. Je considère simplement que les rivalités et disputes peuvent se régler autrement qu'en se bagarrant.
Il eut l'ombre d'un sourire, alors qu'il s'avançait un peu plus, jusqu'à se retrouver juste devant moi, en me regardant. C'était proche là, quand même. Très proche. Trop proche. Il avait de la chance que je me sois calmée, parce qu'à une époque, je l'aurai frappé direct pour le forcer à s'écarter. Quoi que... à cette époque, on aurait même pas pu avoir ce genre de discussion.
- Si j'ai bien suivi votre explication alambiquée, vous ne vous expliquez pas votre geste. Le baiser que vous m'avez donné était là pour vous prouver quelque chose. Ainsi, les gens s'embrassent pour cette raison, de nos jours. C'est fort intéressant.
Pourquoi il fallait qu'on reparle de ça ? C'était bien quand on parlait de bagarres ! J'ouvris la bouche pour changer de discussion discretos quand il leva la main pour remettre une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille. J'arrêtais aussitôt de respirer. C'était quoi ça ?
- Êtes-vous sûre qu'il n'y a rien d'autre ?
Il avait dit ça d'un ton un peu espiègle et taquin, sans cesser de m'observer. J'avais toujours la bouche entrouverte, et je voyais vraiment pas quoi répondre là. Mais alors pas du tout. Pourquoi il avait fallu que l'ambiance change de nouveau ? C'était bien juste avant ! On pouvait pas retourner en arrière avant que... eh merde. J'étais de nouveau entrain de rougir comme une tarée. Ça commençait à être sacrément chiant.
- Comment ça ? Tu veux parler de... l'explication concernant ce qui s'est passé ?
J'avais peut être pas bien compris. C'était peut être en rapport avec autre chose. C'était sûrement que ça. Je devais me tromper. J'étais pas douée, après tout. Ça aurait pas été étonnant.
- Non mais attends. Bien entendu qu'il n'y a rien d'autre ! Y a pas de raison pour qu'il y ait quoi que ce soit d'autre ! C'était juste... comme ça ! Va pas te faire des films hein ! C'est pas parce que je voulais vérifier ou un truc du genre... Enh mais bravo ! Maintenant ça redevient bizarre ! Tu sais quoi ? Je rentre. C'est l'heure maintenant. Je crois qu'on a assez fait n'importe quoi là, faut se calmer.
J'arrêtais pas de secouer la tête, en reculant pour m'éloigner de lui. Pourquoi il me posait ce genre de question, aussi ? C'était n'importe quoi, surtout que je lui avais dis pourquoi j'avais fais ça. Il avait des doutes ou quoi ? Ok y avait un truc en rapport avec Lily mais ça, ça le regardait pas. Et puis j'aurai pu embrasser n'importe qui, ça avait rien à voir avec lui !
Lui tournant le dos, je me précipitais les escaliers pour retourner l'intérieur, tellement vite que je trébuchais, me frappant le genou contre une marche. Je me mordis l'intérieur de la joue pour pas me mettre à lâcher tout un tas de jurons et sans le regarder, je tendis la main vers Jules, dans un geste pour le stopper. Au cas où qu'il avait envie de s'approcher encore.
- Je vais bien, c'est bon. Reste là. Ou passe avant. Enfin fais ce que tu veux mais me touche pas.
Je serrais les dents, en appuyant mon front contre mon bras. Je m'étais rien cassé, mais putain ça faisait mal ! J'étais un vrai boulet, ce soir. Tout ça à cause de ce... crétin qui s'amusait à me gêner comme pas possible. J'avais monté trop vite les marches et je m'étais cassée la gueule. Maintenant je préférai rester à terre plutôt que de le laisser me toucher de nouveau. Il avait juste repoussé mes cheveux, mais c'était déjà trop... bizarre. J'avais encore la sensation et tout... Du coup, j'allais rester bien sagement là à morfler, en attendant que ça passe et surtout que je me calme. J'allais pas revenir la tronche rougie, ça allait partir en vrille chez les commères sinon. Au pire si je revenais pas, Lily finirait par s'en rendre compte, non ?
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« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je savais pas trop ce qui m’avait sonné le plus entre le coup de semonce électrique, les cris de Diane ou son câlin qui avait littéralement failli me casser en deux. Je pense que quand elle a peur, elle oublie parfois que c’est une déesse et que je ne suis qu’une simple mortelle et elle y met un peu trop la dose… mais c’était mignon de s’inquiéter comme ça pour moi. J’étais incapable de dire quoi que ce soit, je m’étais contenté d’un bredouillement tandis qu’elle me relevait d’un coup et m’amenait vers le canapé tandis qu’Elliot me gueulait dessus parce que j’avais cassé son jouet. Ouais ben je l’avais pas fait exprès pardon, c’était pas volontaire au cas où il l’avait pas remarqué. Je me contentais de serrer les dents en ne lui répondant rien, sans lui accorder un regard. Tandis que toute la maison s’ébranlait à la recherche du courant, je me massais la tête et demandait à Apollon qui nous éclairait de me filer un verre d’eau. Renfrognée, je me collais dans le canapé sans plus en bouger, les bras croisés.
- Je suis trop pourrie punaise, j’ai tout foutu en l’air. Si je continue Elliot va me détester encore plus que Robyn… Moi je lui ai rien dit quand il a failli tous nous tuer à rendre le parquet mouillé à nous rompre le cou…
Je pestiférai dans mes dents, c’était plus fort que moi. J’avais pas envie d’aller le voir et de lui péter une pile le soir de Noël mais il m’avait énervé. Sinon j’allais bien, merci de s’inquiéter surtout hein… J’entendais à peine ce que Diane me disait mais je savais déjà qu’elle avait raison. Ca devait être des trucs sur le fait que j’étais maladroite, que je devais faire attention, qu’Elliot m’en voulait pas, que tout aller s’arranger ou un truc du genre… Je savais déjà que j’avais tort et je savais déjà qu’elle était pleine de bons conseils, je savais aussi ce qu’elle pouvait me dire, alors je ne préférai écouter que d’une oreille semi-attentive, le regard rivé sur le mur en face de moi, les bras toujours croisés, à la recherche de ma paix et de mon calme intérieur qui mettait décidément le temps à arriver… Ils étaient pas en TGV dis donc…
Je sentis alors la main de Diane se poser sur mon genoux et je sursautais tandis qu’elle se relevait avec un sourire. Visiblement, elle devait considérer à juste raison que si je boudais, c’est que je n’allais pas si mal que ça et nous précisa qu’elle préférait s’éclipser car elle avait quelque chose à faire. J’hochais la tête en lui souriant avant de commencer à taper rageusement dans le bol de curly qui était juste devant moi, commençant à repousser avec de plus en plus de force Apollon dans un duel au Curly.
- Mais arrête !! T’es un dieu, t’as qu’à transplaner pour aller t’en chercher ailleurs, ceux-là c’est les miens, dégage !
Je continuais à rire tout en le repoussant de l’épaule et en serrant le bol de curly jalousement sur mon ventre pour être sûre de les protéger. Ma boulimie furieuse et énervée passée, je décidais de reposer le bol et de me mêler à la fête ambiante en constatant qu'on avait commencé par ouvrir les cadeaux. Apollon était toujours à côté de moi. Je prenais alors le cadeau qui lui était destiné et lui collait dans les mains avec un sourire malicieux. C'était une vraie référence geek et à son pouvoir en même temps : le déluminateur de Dumbledore. Je m'éloignais de lui pour offrir à Apple son cadeau emballé, un Ukulélé avec des ananas et des kiwi peints dessus car on m'avait briffé sur l'idée qu'elle aimait la musique. J'allais donner mes cadeaux deux par deux, on était bien comme ça, non ?
- Moi aussi j’ai besoin de prendre l’air.
Je prenais bien garde de ne pas aller au même endroit qu’Elliot et Jules (d’ailleurs étaient-ils toujours ensemble ?), les laissant entre grands potes et je préférais me diriger vers… ben vers Anatole en fait. Je m’arrêtais net en le voyant. Il regardait les étoiles, il semblait songeur. Je me mordais la lèvre, je devais le déranger ou pas ? Il me faisait un peu penser à Yoda ou à Gandalf quand il était comme ça… Lentement, je repartais en arrière pour lui laisser le temps de finir ses pensées pour aller chercher un truc que j’avais prévu pour lui. C’était pas vraiment un cadeau parce qu’il le connaissait déjà, plus un symbole. J’avais lu quelque part qu’à la montagne les étoiles étaient toujours plus visibles avec l’altitude et l’étrange atmosphère qui y régnait. C’était un peu le moment… Je récupérais alors un bocal vide dans un des sacs que j’avais remmené. J’avais collé sur couvercle en or deux branches de houx et je lui avait mis un ruban rouge en velours au niveau de l’ouverture. J’inspirais grandement avant de ressortir en direction d’Anatole et je faisais claquer mes talons sur le bois du patio sans bouger pour m’annoncer. J’attendais qu’il tourne la tête et lui décochait un sourire avant de lui faire une référence « claire » à Gandalf :
- Shall I pass ?
Est-ce qu’il l’avait comprise ? C’était plutôt Elliot qui gérait dans le domaine. Ou alors il avait juste capté l’anglais mais il me répondit avec un sourire qui me poussa à m’avancer. Je tapais de la main vers la balustrade en bois pour l’inviter à s’asseoir dessus avant de passer une jambe et puis l’autre afin de m’y asseoir. Rien à faire d’être en jupe.
- J’ai commencé à donner mes cadeaux… T’auras le tien un peu plus tard mais… je me suis dit que c’était peut-être le moment rêvé pour faire ça avec toi parce que… ben parce que t’étais seul… pas… pas avec Ellie quoi…
Je coulais un regard vers lui. Je savais jamais vraiment ce dont je pouvais parler avec lui. C’était comme un frère. Elliot était un ami, le meilleur des amis, celui à qui on dit tout, les pires vacheries et les plus grandes déclarations, celui contre qui on se prend le chou pendant 10 minutes avant de rire pendant 2h… Anatole ça pouvait être ça aussi, ça l’était mais… tout prenait plus de temps… J’avais envie de lui dire beaucoup, je me confiais beaucoup d’ailleurs mais je savais jamais si lui avait envie d’en faire autant, si j’étais indiscrète en tentant un truc ou qu’il me considérait insensible si je le faisais pas. C’était celui avec qui y’avait de le gène de peur de blesser, avec qui on se sentait lié fortement mais à qui on ne pouvait pas tout dire parce qu’on sentait que ce qui nous liait n’était pas de l’amitié… un truc plus… bizarre… un frère quoi. Les engueulades étaient plus longues aussi… J’inspirais grandement avant le lui montrer le pot que j’avais tenté de cacher tant bien que mal, en aillant failli finir la tête la première dans la neige, assise en équilibre sur la balustrade.
- Tu te souviens de notre dernier emménagement ? Je te l'ai décoré avec des trucs de Noël celui-ci et je veux qu’on…
Je le secouais vigoureusement.
- … qu’on le grille à deux…
Je lui donnais le pot qui s’était illuminé comme par magie de millier de petites étoiles fluorescentes jaunes, vertes, roses et bleues, orange aussi par moment ou violette, là où les liquides s’étaient mélangés. Ça nous faisait une étrange lueur, juste en-dessous du ciel étoilé.
- C’est beau hein ? T’en fais pas, je te promets que j’ai un vrai cadeau, un bien nouveau ! Mais c’était… bref… c’est cool. Enfin je trouve. Non ?
Je collais ma tête sur son épaule en regardant alternativement les étoiles et le bocal.
- L’année dernière à cette heure-ci, je te retrouvais pour la première fois depuis plus d’un mois où j’avais cru que t’étais mort… Je t’avais à peine rencontré et on avait déjà vécu la plus grandes des aventures ensemble dans une espèce d’époque Victorienne méga flippante… tu te souviens ? Et un an plus tard, on est là tous les deux, on regarde les étoiles, on est coloc’ et je te fais chier avec ma licorne… t’y aurais cru toi l’année dernière ? Pas moi…
Je me laissais aller à mes rêveries en souriant. J’adorais faire ça. Faire une rétrospective pour me souvenir de ce que j’avais traversé, pour me souvenir que l’année dernière avait eu des moments heureux mais encore moins heureux que cette année… ça me donnait tellement d’espoir en l’avenir… c’est vrai quoi, regardez déjà l’écart entre 2015 et 2016… Peut-être qu’en 2017 j’allais avoir un copain et qu’on célébrerait MON mariage ? Qui sait ? J’avais le droit de rêver…
Le Saint Graal sous l'ancestrale Roseline attend, L’âme comme calice, y veille jalousement, Tout d'oeuvres maitresse auréolé, Elle repose enfin sous le ciel étoilé.
J’avais presque murmuré cette phrase. Elle me revenait de si loin… je n’y avait plus jamais pensé jusqu’à maintenant… Je savais même pas pourquoi ça me revenait là… un faible flash d’une chambre d’enfant où des étoiles fluorescentes étaient accrochées au plafond, un rire cristalline et pure comme l’enfance et la voix douce de Sophia pour me réciter cette comptine. C’était un flash si doux qu’il ne m’avait même pas perturbé. J’avais juste émis un petit rire en précisant.
- Je me la pète mais je sais même pas ce que je raconte… Bref… Joyeux Noël Anatole…
Neil Sandman
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| Conte : ➹ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ La fille de Dumbo & Elliot *-*
J'avais la sensation d'être comme une gamine de quinze ans, ou aussi électrique qu'Alexis. Elle me donnait parfois l'impression de sauter un peu de partout, ce qui la rapprochait sans doute de papa. C'était deux piles en surtension ! A cet instant précis, j'étais comme eux. A la différence que je ne sautais pas de partout, mais que je souriais bête à la moindre occasion. J'avais même souris à Apple, ce qui m'aurait donné la nausée en temps ordinaires. Il m'arrivait encore très souvent d'avoir envie de tuer la jeune femme quand elle se trouvait à moins d'un mètre de moi, ou de tout simplement la renvoyer dans sa banque de données informatisée.
Portant une nouvelle fois la tasse de chocolat chaud à mes lèvres, j'avais émis un nouveau sourire. Non, à chaque fois que je buvais une gorgée et que la chaleur du chocolat me caressait les lèvres, je n'avais pas la sensation que c'était les lèvres d'Apollon qui se frottaient contre les miennes. Ce n'était absolument pas pour ça que je souriais bête à chaque nouvelles gorgées ! En réalité, c'était le chocolat qui me procurait une sensation de pure extase. Ca le faisait à tout le monde, n'est ce pas ? Cette fois ci, j'avais souris au chien de Diane. Fallait vraiment que j'arrête de sourire pour tout et n'importe quoi.
A chaque fois qu'Apollon piquait un nouveau Curly, ça me faisait frissonner, si bien que j'avais décidé de quitter la pièce quelques instants, histoire de prendre une douche froide. D'un autre côté, dehors, c'était la neige et il faisait froid, du coup il me suffirait d'aller m'emmitoufler sous une tonne de neige glacée ! Une fois au dehors, j'avais fait quelque pas, repensant à ce qu'il m'avait dit. "C'est un peu kitsch de parler de couple..." "Elliot ne m'apprécie pas beaucoup..." "Le copain de sa fille..." Une nouvelle fois, j'avais souris. "Envie de me tuer..." Et là boom, sa mine songeuse, sa tête se secouant légèrement, puis il s'était penché...
« Tout va bien, Cassandre ? » me demanda une voix à côté de moi, qui me fit sursauter.
Cette fois ci, je ne souriais plus, ne pensant pas me faire surprendre ici, au dehors. D'ordinaire je sentais les aura qui m'entouraient, ce qui me facilitait la vie. Mais là, je n'avais pas activé mes sens, et... ça allait. C'était que Anatole. Je lui avais du coup fait mon plus beau des sourires, et il avait plissé les yeux d'un air surpris.
« A fond la forme ! » lui dis-je avec un nouvel air de gamine de quinze ans, ce qui avait le don de m'énerver.
« Je vois ça. »
J'avais tenté de reprendre une certaine contenance et de m'approcher de lui, pour regarder ce qu'il faisait. A dire vrai, il faisait absolument rien. A part qu'il se trouvait ici, au dehors, à contempler le ciel. J'avais plissé les yeux, faisant totalement disparaître mon sourire.
« Tu ne comptais pas partir ? »
Il me souri à son tour. Pourquoi il souriait ? C'était une question des plus sérieuses.
« Non. Je suis bien ici. »
« Héhé ! » dis-je avec un grand sourire avant de secouer la tête.
« J'ai la sensation que toi aussi tu es bien, ici. »
« A fond ! » dis-je sûre de moi. « Enfin, c'est cool. Y'a maman. Y'a papa. Y'a... »
« Apollon ? » me coupa t'il avec un petit sourire sournois.
« Hum... Ah bon ? Je n'avais pas remarqué. Sans doute oui. Il doit être avec Diane... Et euh son nouveau chien. Et... Il m'a embrassé ! »
A lui, je pouvais lui dire, n'est ce pas ?
« Tu veux que je te confie un secret ? »
Il avait entendu ce que j'avais dit ? Je pouvais garder tous les secrets ce soir ! La preuve, j'avais dit à personne pour le bisou avec Apollon. Enfin, à part à Anatole, mais... Non mais si, je savais garder un secret ! Du coup j'avais hoché la tête un tout petit peu trop surexcité. Il s'était penché vers moi pour me murer quelque chose.
« J'ai eu un bisou moi aussi. »
Et en se reculant, il avait posé son index sur sa joue avec un petit sourire. J'avais secouée la tête une nouvelle fois en faisant comme si c'était un truc wouah, alors que c'était que la joue...
« Tu fais des ravages ce soir. Mais dit moi... pourquoi Jules t'as fait une bise sur la joue ? »
Il avait plissé les yeux et j'avais ri. C'était trop tentant de l'embêter avec ça.
« Tu faisais quoi là dehors ? Je veux dire... tu pensais à quoi ? »
« Hum... » dit-il avec une petite hésitation. « J'ai la sensation que Ellie va m'offrir un livre de Jules Verne, ou que Jules le fera lui même. Et je réfléchissais à comment faire pour afficher une mine réjouie sans que ça paraisse forcé. »
« Oula ! Bonne chance ! Il en faut du courage pour faire semblant d'être intéressé par du Jules Verne. Et tu ne trouves pas ça prétentieux d'offrir du Jules Verne quand il est présent lui même ? Ca correspond parfaitement au personnage. Le genre de gars vraiment très sûr de lui, croyant être un auteur talentueux... »
« Il l'est. » me coupa t'il, avant que je le fusille du regard.
Non, mais c'était une blague là ! Il ne pouvait pas dire et penser une chose pareil.
« Tu sais qu'il n'est pas là pour nous entendre, ni Ellie ? Tu ne peux pas marquer de points en disant ça maintenant. »
« Cassandre. Même si on n'aime pas ce qu'il écrit, il faut admettre que c'est un auteur reconnu. »
J'avais soupiré.
« Tu sais, y'a beaucoup de gens qui sont fans de Tim Burton et pourtant il ne fait que des daubes aujourd'hui. »
Il m'osberva quelques instants, se demandant sans doute qui était Tim Burton. Je l'avais regardé, le regard totalement vide, pendant quelques instants.
« Faut vraiment que tu sortes la tête de tes bouquins et que tu passes un peu plus de temps devant la télévision. Y'a de très bons programmes ! Je t'ai déjà montré La Vie est Belle ? » ou n'importe quelle téléréalité ?
On apprenait plein de choses dans ces programmes. Enfin, pas des choses intelligentes, mais ça... détendait. Et puis c'était dans l'air du temps !
« Et tout ça pour en revenir au fait que c'est prétentieux de sa part. Et d'ailleurs je trouve bizarre de l'avoir invité. Il squatte à la maison, il n'est pas vraiment des nôtres. 'Il n'est pas l'un des nôtres...' »
J'avais achevé mon monologue en chantonnant un extrait du Roi Lion 2, ça avait eu pour effet de faire rire Anatole. Pourtant j'étais sérieuse. Il n'est pas l'un des nôtres. Même si au final, ça m'avait fait rire aussi.
« Je ferai un effort, promis. Mais je sais que toi aussi tu ne l'apprécies pas. Tu ne peux pas me mentir sur ça. » Il s'était contenté d'un petit rictus en guise de réponse. « Je vais voir à l'intérieur si quelqu'un est de mon avis. Ici, j'ai pas l'impression d'être vraiment soutenue. »
J'avais pris une mine boudeuse et il avait souri. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire à la moindre occasion ? Bon ok, je ne faisais pas mieux quand il était question d'Apollon, mais bon... Moi j'avais le droit ! Du coup, j'étais vraiment partie pour rentrer à nouveau dans le Chalet. Mais juste avant de le faire, je m'étais tourné vers Anatole, le regardant tout en retirant mon air boudeur quelques instants.
« Ca le fait. Pour Ellie et le bisou. Ca le fait grave ! » lui dis-je avec un un petit sourire. « Mais ça ne change rien au fait que je te boude. »
Et après lui avoir tiré la langue - j'avais vraiment fait ça ? - j'étais entré dans le chalet, le laissant au dehors.
Phoebus Light
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
« La pub, elle ment. C'est pas les ferrero rochers les chocolats préférés des dieux. C'est plutôt les kinders. »
Le dieu s'était assis dans un coin du salon alors que plein de petites lumières éclairaient la pièce, son bol de curly dans les mains alors qu'Alexis avait enfin lâché l'affaire. Elle n'avait pas tord, il aurait pu en faire apparaître autant qu'il le souhaitait, mais ça ne lui apportait pas autant de satisfaction. Son chiot était allongé juste à côté de lui et s'était endormi, après s'être amusé avec une guirlande qu'Apollon lui avait offert comme cadeau – il l'avait volé dans le sapin, oui, et alors ? Il avait parlé à Apple sans même être certain qu'elle l'ait entendu, mais avec Diane partie dehors, Neil partie dehors, tout le monde parti quelque part… Il n'avait pas grand monde avec qui faire la discussion.
Le cadeau que lui avait fait Alex était dans sa poche et même s'il n'avait pas comprit la référence tout de suite – il lui avait fallu un peu de temps – il avait fini par trouvé ça drôle. Il avait arrêté de jouer avec en se disant que sa sœur finirait par réapparaître soudainement pour lui taper dessus s'il continuait à s'amuser avec ses pouvoirs en enlevant et ramenant ses petites lumières de manière aussi agaçantes.
En plus des curly, il avait opté pour une bouteille de champagne. Même si cela ne lui faisait pas le moindre effet, il aimait l'idée de se balader partout avec sans avoir à s'embêter de garder un verre toute la soirée qu'il ne retrouverait jamais une fois qu'il l'aurait posé.
« Les meilleurs c'est ceux avec les jouets dedans. Et les maxi aussi. »
Il ignorait même si quelqu'un l'écoutait toujours. Il avait le regard porté sur la pièce, sans s'intéresser à qui que ce soit en particulier. Il trouvait que ça manquait un peu de… de quelque chose, en fait. Il finit par se redresser, laissant son petit chien dormir tranquillement bien au chaud, avant de faire comme une bonne partie de la bande et d'aller prendre l'air.
Apollon avait finit par retirer la veste de son costume au fil de la soirée, puis la cravate aussi, parce que ça le serrait de trop, il n'aimait pas ça. Il avait même déboutonné quelques boutons de sa chemise sans pour autant l'enlever, parce qu'on allait finir par le prendre pour un exhibitionniste. Il tomba sur Neil alors qu'il était en train de sortir… façon de parler. Il resta planté là alors qu'il lui bloquait l'entrée sans même le vouloir, penchant la tête en l'observant. Depuis le début de la soirée, elle avait l'air heureuse et cette idée même le fit sourire de manière bête.
« Salut ! » … C'était complètement con comme phrase ça. Mais il ne lui avait pas reparlé depuis qu'ils avaient commencé leur petite fête. Il se rendit compte que ça n'avait aucun sens et se racla la gorge, reprenant consistance, avant de lui prendre la main et de l'entraîner dehors. Sans même s'inquiéter du fait qu'elle était en train de rentrer, non, il avait pas trop capté. « J'ai une idée. »
Anatole était non loin. Plissant les lèvres, le dieu resta quelques secondes à réfléchir avant de boire dans sa bouteille, la tendant à Neil. On sait jamais, elle avait peut-être soif. Puis des bruits de clochettes s'étaient faits entendre.
« Les enfants ! Le Père-Noël est arrivé ! »
Il avait toujours rêvé de sortir cette phrase, sans savoir pourquoi, parce qu'il l'entendait dans tous les films de Noël qui avaient pu passer à la télévision. Oui, quand il cherchait à se changer les idées, le Maître d'Olympe zappait sur les chaînes du câble en espérant trouver l'inspiration. Sans grand succès pour être honnête.
Dans le jardin, un traîneau venait de prendre place. D'accord, les rennes avaient l'air un peu attardés, il ne les avait pas ménagé en les faisant venir aussi rapidement. C'était un peu de sa faute. Il avait préparé ce semblant de char à Olympe et il les avait laissé tranquilles jusque là, ils ne s'y attendaient pas les pauvres. Il avait menti aussi, il n'y avait pas de Papa Noël aux commandes, parce que ce gros monsieur le fatiguait à se montrer partout. Il n'y en avait que pour lui en cette période de l'année, comme si c'était un dieu quelconque, alors que pas du tout.
Sur sa tête, Apo avait fait apparaître un bonnet rouge qui clignotait et autant dire que ça lui allait à merveille – en tout cas ce n'était pas choquant sur lui, on avait l'habitude de le voir avec des accoutrements étranges. Artémis était revenue aussi, coup du hasard sans doute, ou alors elle l'avait entendu s'exclamait – sa voix portait au loin d'un côté – et elle avait peur qu'il fasse n'importe quoi. Il avait aussi fait apparaître un appareil à pied à côté du 'véhicule'.
« Personne n'a prit de photo. C'est mal. Il faut prendre des photos pour se souvenir de moments comme ceux-là. Puis un traîneau c'est bien pour des photos de Noël. »
Le traîneau prenait un peu de place peut-être, mais ce n'était pas grand chose comparé au plaisir de pouvoir s'asseoir dedans, surtout que ça avait l'air confortable. Il tentait de se justifier un petit peu, cherchant à savoir s'il avait fait n'importe quoi ou si pour cette fois, ça passait. Si la plupart d'entre eux avaient l'éternité (ou peut-être pas) devant eux, Apollon aimait garder des souvenirs. Avant il les peignait, mais ça faisait vieux jeu.
« Il peut voler en plus ! Pas très haut et pas très longtemps parce qu'ils sont pas très habitués à faire des trajets, mais c'est opérationnel. » Il se tourna vers Neil, sans vraiment réaliser qu'il tenait toujours sa main. « C'est cool ou alors c'est… trop ? »
Lui trouvait ça très très très cool. C'était le plus important.
Elliot Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Tous les mots sont fins
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
Je faisais les cent pas. J'avais desserré un peu ma cravate, car même si respirer n'était plus un besoin vital pour moi, je me sentais oppressé. J'attendais que Lily arrive, ressassant les paroles d'Anatole comme si mon disque dur était rayé. Ca tournait en boucle. Il prétendait que rien n'avait changé pour elle mais je doutais. C'était dans ma nature. Dès qu'on m'accordait un tout petit peu moins d'attention, je devenais presque une diva. Ca devait venir de ma mère. Elle avait ce défaut-là aussi. Il fallait que je récupère Lily, vu qu'elle était en train de m'échapper. Que je lui fasse comprendre qu'elle était tout pour moi.
Elle ouvrit la porte et je pivotai aussitôt vers elle.
"Lily !" fis-je si brusquement qu'elle sursauta.
J'allai me planter devant elle.
"Je... je suis pas doué pour t'aimer. C'est vrai, je foire tout. Je m'y prends comme un pied, mais pourtant, j'aimerais vraiment être digne de toi. Je t'ai même écrit un poème sur une idée d'Ellie mais il est tellement pitoyable que j'aurais trop honte de te le montrer. Tout ça pour dire que... je vais m'améliorer. Je veux être là pour toi. Je peux l'être."
Sans attendre davantage, je la pris dans mes bras et la serrai très fort, afin de lui faire comprendre que j'étais là. Que je le serai toujours pour elle. Mais je m'éloignai très vite en sentant un truc dur s'enfoncer dans mon ventre. Je me reculai et constatai qu'il s'agissait du paquet cadeau qu'elle tenait dans ses mains. Je ne l'avais même pas vu ! J'étais vraiment naze comme mari.
Lily, qui s'était raidie pendant notre étreinte, baissa les yeux sur son cadeau qu'elle palpa comme si elle vérifiait que ce qu'il y avait dedans était toujours vivant ou un truc du genre, puis elle esquissa un grand sourire.
"Elliot ! Euh... hein ? Un poème ? Mais tu ne m'as pas offert de poème. Y avait un poème sous le sapin ? Enfin, tu..." nouveau grand sourire. "Tu m'as écrit un poème ? Tu me le donnes quand ?"
Je passai une main dans ma nuque, embarrassé.
"C'est annulé." fis-je en contractant la mâchoire. "Jules t'en a pondu un super bien, donc franchement, ça vaut pas le coup."
Elle plissa des yeux.
"Tu as entendu le poème de Jules ?"
"Bah ouais, en même temps il l'a récité en plein milieu du salon, donc bon... Je passais par là et j'ai tout entendu."
"Ok." dit-elle en hochant la tête, avant de placer le cadeau dans son dos.
Je fronçai les sourcils. Elle n'allait quand même pas me faire du chantage ? Son sourire voulait tout dire. Ce fut à mon tour de plisser des yeux tout en l'observant. Je n'allais pas flancher. Le duel de regard dura quelques secondes puis elle s'avança d'un pas pour piquer un baiser sur mes lèvres. Toute ma rancoeur fondit aussitôt comme neige au soleil et j'eus un petit sourire bête... qui s'évanouit très vite tandis que je secouai la tête. "Non ! On ne va pas s'offrir un bisou pour Noël !" rétorquai-je.
"Mais Elliot, faut me comprendre ! Quelqu'un d'autre t'a déjà fait un cadeau, alors j'aurais trop l'impression de faire doublon avec le mien." dit-elle d'un ton faussement innocent.
J'esquissai une moue contrariée. En gros, elle me mettait devant le fait accompli. Je finis par soupirer et par plonger la main dans ma poche. Je sortis la boulette de papier et la dépliai conscienceusement, la langue coincée entre mes lèvres. Une fois que ça eut l'air à peu près élégant, je tendis la feuille chiffonnée à Lily. "Voilà. Franchement, tu devrais pas insister autant, ça en vaut pas la peine..." dis-je en rentrant la tête dans les épaules sans la regarder.
Lily se saisit de la feuille et il s'écoula quelques minutes dans le silence. Jusqu'à ce que je comprenne qu'elle lisait le poème dans sa tête. Même pas à voix haute, histoire que j'entende en temps réel l'envergure de sa déception ! Non, elle était sadique jusqu'au bout ! Ca me rendait malade ! Je passai une main sur mon visage et ébouriffai mes cheveux avant de lui tourner le dos. Je n'arrivais pas à freiner mes pensées, encore moins à calmer les palpitations de mon coeur.
Soudain, j'entendis renifler. Je pivotai sur mes pieds pour lui lancer un regard en coin. Elle n'avait pas levé les yeux vers moi. Au contraire, ils étaient toujours rivés sur la feuille chiffonnée qui tremblait légèrement. Oh non... elle pleurait tellement c'était nul !
"Je suis désolé !" fis-je en me précipitant vers elle. "Je savais que c'était de la merde ! Du coup je t'ai fait de la peine. Vraiment, désolé."
Je lui pris la feuille des mains et la déchirai en deux. Lily sanglota de plus belle. Je la dévisageai, à la fois perplexe et perdu.
"Ca t'a plu ?" fis-je, déconcerté.
"Non..." murmura-t-elle d'un ton mouillé, tout en séchant ses larmes. "Pas du tout..."
Elle s'avança d'une démarche incertaine pour reprendre les deux morceaux de papier et les rassembler, les yeux rivés dessus.
"Alors... qu'est-ce que t'as ?" demandai-je, de plus en plus dérouté.
Je l'avais détraquée. Voilà. Je ne pensais pas un jour détruire la seule lumière dans mes ténèbres, et pourtant si. Surt un jour, Surt toujours. Je déglutis avec peine, en colère contre moi-même.
A ma grande surprise, elle bascula en avant pour me serrer dans ses bras. Fort, très fort. Tout en gardant les deux bouts du poème dans chaque main. Surpris, je l'étreignis à mon tour.
"J'ai toujours su que c'était toi." balbutia-t-elle, la tête enfouie dans ma chemise.
"Comment ça ?" demandai-je d'un ton doux, en caressant ses cheveux.
"L'homme de ma vie."
Tous mes soucis s'évaporèrent d'un seul coup en entendant ça. Je la serrai davantage en déposant un baiser dans ses cheveux. Elle était mon ancre. Peu importait si elle avait aimé le poème ou pas, en fin de compte. Ca l'avait émue.
Nous demeurâmes enlacés un long moment, jusqu'à ce que je m'éloigne un tout petit peu pour désigner le paquet qu'elle avait posé sur le lit. Sans en avoir trop l'air, je demandai :
"C'est pour moi ?"
Un sourire contrit s'étala sur mes lèvres. Non, je n'étais pas impatient. Mais tout de même un peu. Anatole m'avait dit que Lily avait demandé de l'aide à toutes ses connaissances pour faire ce cadeau. Normal que je sois curieux !
Elle plia soigneusement les deux bouts de papier qu'elle mit dans le creux de sa main droite qu'elle ferma pour ne pas les perdre. Puis elle répondit :
"Non... c'est pour Jules." répondit-elle. "Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais il m'a écrit un très beau poème."
Je savais qu'elle se moquait de moi. Mais la fixai tout de même d'un oeil suspicieux. Juste pour lui faire plaisir. Elle alla prendre le paquet pour me le tendre.
"Pff... je le savais !" fis-je d'un ton désinvolte.
"Tu peux le faire apparaître dans les mains de Jules ?" fit-elle, tout mignonne.
Je me retins de lui lancer un regard noir, avant de prendre le paquet et de le soupeser.
"Je vais juste regarder ce que c'est d'abord." répondis-je, malicieux.
Elle eut un petit rire en secouant la tête.
Je baissai les yeux sur le paquet. Il était vraiment très bien emballé. Ca montrait à quel point elle avait mis du soin, car d'ordinaire, dès qu'elle faisait les paquets cadeaux, elle finissait souvent par se scotcher les doigts avec. Il y avait même une faveur sur le dessus. Je voulus le retourner mais elle posa brusquement les mains sur les miennes.
"Non ! Ouvre-le de ce côté-là !" me pressa-t-elle, l'angoisse se lisant dans ses yeux.
Oh... tout compte fait, ça devait être Armageddon par en-dessous. Peut-être même que ça tenait avec des élastiques. Je décidai de ne pas la contrarier et de déchirer le papier d'un seul geste. Je découvris un cahier sur lequel avait été collé des photos d'éléphants. Je fis des yeux ronds avant de sourire.
"Ah... ouais..." fis-je avec un entrain forcé. "Ah ouais, trop cool, les... éléphants...!"
Elle se souvenait que c'était elle qui était fan et pas moi ? Ca se voyait pas trop que j'étais déçu ? Fallait pas qu'elle s'en rende compte, ça lui aurait fait trop de peine.
"Il y a aussi un paquet de cacahuètes qui t'attend à la maison. Tu sais qu'Apple est allergique à ça, alors je ne voulais pas le ramener ici. T'es content ?" "Trèèèèèès." fis-je avec un sourire crispé. "Alors là, sérieux, je... sais pas quoi dire."
Elle posa sa main sur le cahier afin d'enlever l'autocollant d'éléphant le plus imposant. En dessous, il était noté "Comme une évidence...". Elle leva les yeux vers moi.
"Je pensais que c'était le cadeau idéal pour nos un an."
"C'est le titre de la chanson que je t'ai faite écouter, une fois, quand on était tous les deux sur Olympe !" me souvins-je.
Elle eut un petit air malicieux.
"Non."
Elle tourna la page.
"C'est le début de l'histoire que tu m'as fait vivre."
Il était écrit la date de notre rencontre, avec des casseroles dessinées et les photos d'un restaurant. Ainsi qu'un autocollant de verre de lait.
"Vas-y, vas-y, renifle !"
Je lui obéis et penchai la tête vers l'autocollant. A ma grande surprise, ça sentait le lait.
"C'est la première odeur que j'ai sentie quand je t'ai vu !"
Puis elle montra les casseroles et ajouta en se frottant la tête :
"Et ça, c'est la première douleur que j'ai ressentie."
Je fixai le cahier dans un état second, incapable de parler.
"Tu sais que j'ai trouvé 92 jours à raconter ?" poursuivit-elle en feuilletant elle-même le cahier.
Je fis défiler quelques pages et tombai sur un dessin très mal fait d'un zombi. Ca devait se rapporter au jour où nous étions piégés dans le lasergame. Une feuille de papier toilette était collée dessus. Je fronçai les sourcils.
"Tu te souviens ? Quand on était dans ton jeu vidéo et que... héhé... Je voyais pas d'autre moyen de l'illustrer..." dit-elle en se dandinant.
Je fis défiler d'autres pages. De petits flocons de neige en papier étaient collés, ainsi qu'un autocollant représentant un cône glacé de couleur rouge.
"Tous les autocollants ont une odeur bien particulière. C'est François qui m'a aidée à... hum... enfin voilà quoi. Ca c'était le jour où..."
Elle se tut, comme si elle réfléchissait.
"C'est le jour où Ellie s'est enfermée dans le congélateur et qu'on a perdu toutes les glaces. Je ne me souvenais pas qu'on avait principalement des glaces à la fraise. Oh, et attends, regarde !"
Elle feuilleta le cahier et montra deux poils scotchés.
"Ca, c'est grâce à Ellie !" annonça-t-elle comme si c'était une bonne chose. "Ils appartiennent à Socrate !"
C'était un peu bizarre d'avoir des poils de chat dans un cahier, et d'ailleurs, ça m'inquiétait de découvrir ce qu'il pouvait y avoir d'autre là-dedans, mais en même temps, j'étais si touché que j'avais envie de lire chaque page en sa compagnie. Je voulus aller voir les dernières pages et m'aperçus qu'elles étaient vierges. Sur les deux avant-dernières, un sapin était dessiné ainsi qu'un cadeau. Je levai les yeux d'un air interrogateur vers Lily.
"Les pages vides, c'est parce qu'il y aura toujours quelque chose à raconter. T'imagines ? Je pouvais pas terminer le cahier par une page pleine. On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Et puis comme ça, tu as une garantie, ce qui symbolise un deuxième cadeau." dit-elle, malicieuse.
"Une garantie ?" répétai-je.
"Je suis obligée de rester jusqu'à ce que tu aies rempli les quatre dernières pages. En fait c'est ça le second cadeau. C'est une location Lily. Du moment que tu ne l'abîmes pas, tu peux la garder autant que tu veux."
J'avais les yeux mouillés. Je ne pleurais pas, je n'étais pas triste, bien au contraire. J'avais envie de lire le cahier et de ne faire que ça de toute la nuit, mais nous avions les invités. De toutes façons, nous avions toute la vie pour rêver ensemble. Aussi je refermai le cahier et le posai précautionneusement sur le lit. Après quoi, je me tournai vers Lily, plaçai une main dans le bas de son dos et la fis basculer en arrière, la retenant de mon autre main sous sa nuque, avant de lui donner un long et tendre baiser. Comme dans les films romantiques. Je n'avais pas envie de glisser une référence geek, pour une fois. Je souhaitais simplement savourer l'instant. Nous deux. Ensemble.
Comment avais-je pu douter de son attachement ?
Je me reculai légèrement, le souffle court, tout en la soutenant toujours afin qu'elle ne chute pas. "Franchement, j'ai l'air d'une brêle avec mon poème." dis-je d'un ton entendu. "C'est... c'est bien trop ce que tu as fait. J'espère réussir à t'aimer à moitié aussi bien que toi."
Ca voulait dire quelque chose ce que je vais de déclarer ? Je ne savais plus. J'étais totalement perturbé. Mais dans le bon sens. Il n'y avait qu'elle pour arriver à faire ça.
Je lui souris et l'embrassai de nouveau, tout en la faisant se relever. Là, je passai une main contre sa joue pour la caresser légèrement. Puis je souris. Je n'arrivais pas à exprimer à quel point... je me sentais entier lorsqu'elle était près de moi. Oui... c'était le moment de lui offrir son cadeau. Son vrai cadeau.
Lorsqu'elle souleva les paupières, elle s'aperçut que nous n'étions plus dans notre chambre, au chalet. Non, nous étions debout sur un vaste nuage. Autour de nous, des cumulus avaient été ciselé de sorte à former une citadelle élégante. Des nimbus se dessinaient telles de petites souris, et d'autres avaient la silhouette d'éléphants gracieux dansant sur un pied, immobiles dans le vent. Le ciel était coloré de rose et d'or, alors que de discrètes étoiles commençaient à briller.
"Tu mérites d'avoir un palais dans les nuages." lui dis-je en m'écartant d'elle juste assez afin de lui montrer la citadelle. "J'ai bossé là-dessus pendant des mois. C'est un endroit réel, c'est pas un jeu vidéo bancal, cette fois. Y a un périmètre de sécurité autour, les avions et autres objets volants ne peuvent pas le percuter ni même voir sa présence. Et c'est fonctionnel."
Je haussai un sourcil un peu canaille.
"Tu as un salon de massage, un jacuzzi, une piscine à bulles, une autre à balles... Dès que tu auras besoin de te détendre, peu importe quand et où, je t'y emmènerai. Tu es la princesse dans les nuages. Celle qui vole avec ses oreilles (j'effleurai son lobe du bout du doigt avec un sourire) et qui a volé mon coeur. Toutes les princesses ont un palais. Celui-là, c'est le tien. Rien qu'à toi."
Ca me semblait évident. Mon cadeau ne me semblait pas très spectaculaire en comparaison du sien, qui était tellement personnel et touchant. J'espérais que ça allait lui plaire, malgré tout.
Jules Verne
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
J'avais troublé mademoiselle Robyn. Cela se lisait dans son regard fuyant, et se traduisit encore plus aisément par sa tentative d'échapper à toute question supplémentaire en se précipitant vers la porte. Malheureusement, un écart maladroit lui valut une chute dans les marches. Elle se cogna violemment à l'une d'entre elles et je grimaçai de sollicitude, chose qu'elle ne vit pas puisqu'elle me tournait le dos. Elle leva la main et machinalement, je voulus l'attraper afin de l'aider, juste avant de comprendre qu'elle souhaitait en réalité établir une distance entre nous.
"Je vais bien, c'est bon. Reste là. Ou passe avant. Enfin fais ce que tu veux mais me touche pas."
Elle appuya ensuite son front contre son bras, se retenant sans doute de laisser libre court verbalement à sa douleur. Je l'observai un petit instant avant de faire exactement le contraire de ce qu'elle souhaitait. Une femme dit rarement ce qu'elle pense, encore moins ce qu'elle veut réellement. Aussi je me penchai vers elle afin de la soulever et de la prendre dans mes bras. La bienséance oblige tout gentleman à porter assistance à une dame en détresse. Tout d'abord, elle n'eut aucune réaction particulière, ce qui me conforta dans l'idée de persévérer, puis brusquement, elle se recula en manquant de trébucher contre une autre marche.
"Tu fiches quoi, là ?" fit-elle avec une expression horrifiée. "Je veux pas qu'on me touche ! J'ai mal, alors évite de t'approcher parce que sinon je vais devenir violente !"
Je me figeai, les mains à demi tendues vers elle. Mettrait-elle vraiment sa menace à exécution ? Je me souvenais encore avec quelle nonchalance elle se promenait dans les couloirs de mon Nautilus, armée de sa batte de base-ball. Mieux valait ne pas insister autrement que par la parole, pour le moment.
"Justement mademoiselle, je souhaite vous prêter assistance."
Je réfléchis quelques secondes et ajoutai :
"Auriez-vous l'amabilité de vous asseoir, s'il vous plaît ?
J'agrémentai ma question d'un regard à la fois intransigeant et serviable. Elle resta de marbre tout en me fixant, avant de finalement obtempérer, très suspicieuse. Je m'interrogeai sur l'origine de sa crainte des contacts humains. Quelle curieuse personne qui exécrait la chaleur des autres... Elle me rappelait un peu le Capitaine Nemo. Lui non plus n'aimait pas particulièrement les caresses ni les étreintes. Je masquai un petit sourire puis m'agenouillai devant elle pour saisir délicatement sa cheville entre mes mains. Je la remuai légèrement.
"Je tiens à vérifier que vous n'ayez aucune foulure ni entorse. Avez-vous mal lorsque je touche cette partie sensible ?" demandai-je, très sérieux.
J'appuyai quelque peu contre sa cheville avec mes doigts, observant son visage crispé attentivement. Sa réaction ne se fit pas attendre : elle retira sa jambe et serra les dents, moins agacée que frappée par la douleur qu'elle avait dû ressentir par son mouvement trop brusque. Je secouai légèrement la tête, exaspéré par son entêtement presque enfantin.
"Non mais ça va hein ! Je me suis juste éclaté le genou, ça va passer. C'est pas la peine de me... tripoter les chevilles."
Elle tendit la jambe devant elle en grimaçant et en se décalant un peu sur le côté tout en posant la main sur son genou douloureux.
"Vous ne donnez pas l'impression d'aller bien." estimai-je en continuant de la regarder, soucieux.
Je pouvais me montrer tout aussi buté qu'elle. C'est ainsi que j'attrapai sa jambe et entrepris de masser son genou blessé.
"Je connais bon nombre de façons de détendre une fem..."
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'elle me saisit par le col de ma chemise et m'attira vers elle afin de me regarder droit dans les yeux avec un air menaçant.
"Alors là, t'as plutôt intérêt à me lâcher. Où t'as appris que peloter les jambes des femmes c'était censé les détendre ?"
Je retins de justesse un sourire qui aurait pu l'énerver davantage, songeant aux jeunes femmes peu farouches des salons littéraires de petite réputation dans lesquels certains de mes amis m'avait emmenés, dans ma jeunesse. Tout ceci me semblait si lointain...
"Tu retires tes pattes de là où je vais vraiment t'en coller une."
Le ton était presque implacable. Je n'étais nullement impressionné. J'attendis qu'elle ait terminé pour enlever les mains de mon col de chemise et répliquer d'un ton agacé :
"Je sais de quoi je parle, mais si vous ne souhaitez pas bénéficier de mes services, j'en suis navré pour vous. Continuez donc de souffrir."
Je remis correctement ma chemise, en lissai le tissu et me relevai. Puis je descendis les marches menant au jardin enneigé. J'observai les trois bonshommes de neige entourant cette étrange grande boite bleue sur laquelle était écrit "Police Box" , puis me penchai afin de former une boule de neige entre mes mains. Je la soupesai et... l'envoyai sur Robyn. Cela allait-il l'énerver davantage ou au contraire, l'amuser ? Nous allions bientôt découvrir quel genre de femme elle était...
"Détourner votre attention de la douleur est une autre façon de s'y prendre." lançai-je.
Je la toisai d'un air malicieux alors qu'elle restait bouche bée, les yeux écarquillés.
"Ne faites pas cette tête. L'on pourrait croire que vous auriez préféré le massage."
Un petit sourire naquit à la commissure de mes lèvres, tandis qu'elle retirait la neige qu'elle avait sur elle. Puis elle secoua la tête.
"Tu... t'as osé t'en prendre à quelqu'un de blessé ? Non mais en fait t'es un sadique ! T'as de la chance que je puisse pas courir parce que je t'aurais fait manger de la neige !"
Elle leva les yeux au ciel tout en s'efforçant de ne pas montrer qu'elle était amusée. Mon sourire s'accentua quelque peu. Puis j'esquissai une petite moue espiègle.
"De toute évidence, vous n'êtes pas une demoiselle de constitution fragile. Je n'ai blessé que votre orgueil, très chère, mais comme je suis bon joueur, je vais vous laisser la possibilité de retrouver votre dignité de la plus noble des manières."
Je lançai un regard autour de moi, avisant ensuite un bonhomme de neige afin de lui enlever la tête. Avec un peu de mal, j'emmenai cette dernière jusqu'à Robyn et la déposai à ses pieds, telle un trophée de chasse.
"Fraîchement décapitée pour vous, gente dame." dis-je, m'imaginant en chevalier hardi.
Avec un nouveau sourire, je redescendis les marches et reculai de plusieurs pas, les bras étendus.
"Visez bien. Ceci est un jeu d'adresse."
Je lui adressai un clin d'oeil, attendant qu'elle me lance une boule de neige. Je me sentais curieusement parfaitement serein. J'aimais m'amuser, et ce genre de légèreté avait un parfum désuet d'insouciance.
Robyn regarda la tête puis haussa un sourcil dans ma direction.
"T'es complètement tordu. Mais ok. Je sens juste que je vais encore me ridiculiser. Si je me loupe, sois gentil et rigole pas trop."
Je hochai la tête. Robyn fit une boule de neige et la lança, mais faute d'élan, cette dernière s'écrasa à mes pieds dans un bruit mou.
"Que ce que je disais ! Merveilleux ! Attends... Il me reste de la neige alors bouge pas."
Très appliquée, elle forma une autre boule alors que je la regardais, un sourire rêveur au coin des lèvres. Une fois encore, elle me rappelait avec un bonheur saisissant ma petite soeur Marie, celle que la famille appelait si affectueusement "Le Chou". Elle aussi aimait les batailles de boules de neige. En me concentrant bien, je pouvais encore entendre son rire mélodieux. Je reçus comme un éclat de verre en plein coeur en écho à cette réminiscence.
Pendant ce temps, Robyn s'était mise debout en soulevant légèrement sa jambe blessée afin qu'elle ne touche pas le sol.
"Ah, putain !"
Absolument... charmant. Toute comparaison avec ma petite soeur adorée fut aussitôt évanouie. Elle avait juré car elle tenait mal l'équilibre, mais pour rien au monde je n'aurais essayé de l'aider à nouveau. Elle lança la boule de neige qui passa près de mon épaule sans m'atteindre et je laissai échapper un petit rire goguenard. Je baissai les bras, décidant de ne plus jouer à la cible humaine plus longtemps, et c'est alors que je reçus un nuage de poudreuse en plein visage. La violence du choc me laissa bouche bée. Je passai une main sur mes yeux pour en chasser la neige avant de lancer un regard agréablement surpris à la demoiselle qui venait enfin de toucher son objectif. La morsure du froid me fit claquer des dents. Esquissant un sourire sournois à la jeune femme, je me penchai, formant une boule plutôt conséquente entre mes mains. Je n'avais pas l'intention de laisser ce geste impuni. Puisqu'elle semblait apprécier les batailles de boules de neige, autant la poursuivre comme il convient.
J'attrapai la boule de neige entre mes mains, la levai au-dessus de ma tête afin de prendre mon élan, mais à cet instant, je sentis quelqu'un tapoter mon épaule. Surpris, car je n'avais pas souvenance qu'une autre personne se trouvait dans le jardin, je me retournai. J'eus le souffle coupé en découvrant l'un des bonshommes de neige, qui me toisait d'un oeil que je jugeai menaçant.
"Tu peux rendre la tête de mon copain ?" fit-il d'une grosse voix claquante.
"Je... je... je..." bafouillai-je en reculant vers Robyn.
Comment diable des choses inanimées pouvaient-elles s'exprimer verbalement ? J'avais vu bon nombre de choses incroyables depuis quelques temps, mais je ne parvenais pas pour autant à m'y habituer. D'ailleurs, était-ce normal ? Je voulus m'en assurer en posant la question à la jeune femme.
"Connaissez-vous ce... monsieur ?"
Ma voix était hésitante, et je ne le lâchai pas des yeux alors qu'il avança d'un pas lourd dans notre direction. Derrière lui, le bonhomme décapité semblait chercher sa tête en palpant son cou à l'aide des branches qui lui servaient de bras. Son "camarade" lui tapotait le dos avec sollicitude. Je déglutis avec peine.
"Tu vas lui rendre sa tête !" ordonna le bonhomme d'un ton courroucé. "Ou je vais jouer avec la tienne !"
"Ne nous énervons pas." dis-je, la gorge sèche.
Prestement, je grimpai les marches et donnai un coup de pied dans la tête qui dégringola lourdement avant de s'affaisser devant le bonhomme. Il l'observa un moment avant de me fixer avec les pruneaux qui lui servaient d'yeux. Il avait l'air tout sauf amusé. Pourtant, j'avais fait ce qu'il m'avait demandé.
"Rentrons." conseillai-je à Robyn en l'attrapant par le bras.
Peut-être que si nous retournions à l'intérieur, toute cette plaisanterie saugrenue allait s'arrêter ? Tout reviendrait-il enfin à la normale ? Je n'avais que peu d'espoir, surtout que le bonhomme essayait à présent de monter les marches, gêné par son absence de pied convenablement formé.
Etait-ce encore les vapeurs du Red Bull qui me rendaient victime d'une hallucination ?