« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Heureusement, les jumeaux devaient bien le reconnaître, que la conduite de Flash était rapide. Très rapide, et c'était génial ! Il avait au moins ça. Mais à chaque fois qu'il commençait à parler, les jumeaux étaient au bord de l'hyperventilation tant il était stressant de l'entendre causer -ils avaient d'ailleurs passé tous les moments l'affichant en regardant le film- si lentement avec l'irrésistible envie de le jeter par la fenêtre et le laisser à son sort de lenteur galactique. Aaaah, tais-toi ou parle normalement mais arrêêêête, finit par marmoner Duncan pendant l'une des ses phrases.
Si Zootopie s'était montrée très désagréable (oui, c'était nul et tous les animaux y sont totalement, uniquement, et purement débiles) ils avaient un remords en sentant la fin arriver. C'était tout de même Zootopie ! Mais ils se rappelèrent d'une chose : Dyson, Park, Lily et Regina étaient on-ne-sait-où en train de risquer leur vie pour Lukas, et ils n'étaient pas joignables comme ils l'avaient promis au psychologue en cas de pépin, se doutant que le réseau téléphonique terrien ne passait pas jusqu'à Zootopie. Pire encore : ils n'étaient pas en mesure de vérifier si Daniel, le petit de Regina allait bien, gardé à l'église le temps que la maman ne revienne. Alors oui, il fallait revenir à Storybrooke immédiatement. Ils avaient échoué, et s'en sentaient coupable, à garder le petit de Dyson, ils ne comptaient pas faillir une fois de plus. En espérant qu'ils n'aient pas déjà essayé de les contacter.
Bref.
Le paysage défilait, les jumeaux ne le regardaient pas. Pour la simple raison qu'il allait bien trop vite pour l'observer, mis à part pour Jezabel -que Derek boudait toujours, vile voleuse de mission- qui avait la rapidité nécessaire pour. Ils se préoccupaient plutôt à admirer la procédure d'emmêlement de corps à l'arrière. La position était fâcheuse mais c'était drôle à regarder, riaient-ils donc.
Ils descendirent ainsi de la voiture, sous les indications de Nick pour rentrer chez eux, celui-ci précisant qu'il ne serait pas du voyage.
Ils allaient se retourner, plusieurs questions revenant immédiatement à l'esprit des jumeaux, dans un éclair de lucidité, mais les voilà s'évaporant dans l'air, dans une lourdeur singulière, passant au travers d'une dimension obscure dans laquelle seule l’ouïe était en marche.
Les Frères Des Ours, phénomène musical de l'année, se séparent. Retour sur le drame dans le monde de la musique, qui redonne sa première place à Gazelle.
Quoi ? Tu entends ça ? Voulu dire Duncan à son frère. Mais Derek n'entendit pas ce premier, puisque incapable de parler.
Il entendit plutôt d'autres étranges bribes d'émission, comme si son cerveau était devenu un récepteur d'onde de radio.
Bernard, vous voilà à la question à 1 million ! La voici donc : les zèbres sont-ils noirs à rayures blanches ou blancs à rayures noires ?
Noirs à rayu... Derek finit par se taire, se rendant compte qu'en fait, il ne pouvait pas parler, se contentant d'écouter ce qui passait.
Aujourd'hui, les animaux non-poilus sont toujours victime de racisme. Luttons contre la discrimination. Différents d'espèce, mais unis de coeur.
Scoop : Le crocodile cesse enfin de verser ses larmes, s'étant rendu compte que croquer Odile lui donner des remords, justifiant ses pleurs.
Duncan, de son côté, était lui aussi plongé dans les écoutes de ses improbables émissions.
Fermeture du site comparatif lesfurets.com suite à la libération dudit furet, exploité par les assurances.
Scandale : Lustucuit vendrait des produits à l'hippocampe à la place du thon.
Duncan se dit que l'hippocampe était sans doute le cheval des océans, pour ressembler tant au scandale Lustrucru qui a pesé sur l'Europe. Mais il n'eut pas le temps de s'attarder davantage sur la question, lorsqu'il ouvrit les yeux, en face de Derek qui faisait de même, à la table de la salle à manger de leur maison. A en juger par la luminosité extérieure, c'était le matin.
Étrange retour (car ils n'avaient pas pu rêver de tout ça, si c'était le cas, ça aurait été une chouette aventure, et ils auraient réussi à ramener un furet).
Derek alla ouvrir la porte du frigo, redevenu ordinaire et rempli comme il se doit. Un peu déçu, il se tourna vers son frère.
J'espère qu'on sera la pour la suite.
Il y aura une suite : des animaux sauvages sont en liberté à Zootopie, et ça ne devrait pas être le cas, Diego n'avait pas voulu en dire davantage, la mairesse à l'air d'être libre à Zootopie. Il fallait juste espérer que la suite ne se ferait pas uniquement entre les habitants de Zootopie. Qu'ils en fassent partie ou non, ça allait continuer.
Oui, on doit toujours un donut à Nick ! S'inquiéta Duncan de ne pas pouvoir remplir leur promesse.
Ils allumèrent leur téléphone : Dyson ne les avait pas (encore) contacté.
Après s'être préparé, alors que l'heure du lapin montre qu'ils avaient construit et offert à December affichait 10h, ils enfilèrent leurs éternels duffle-coat rouge pour Duncan, orange pour Derek, pour se diriger vers la pâtisserie d'Amélia. Ils avaient trouvé un nouvel endroit pour manger, et n'allaient pas s'en séparer !
Maintenant qu'elle est de retour, faudra aller rendre visite à Maxine aussi !
Mais ça, ils n'en auront pas l'occasion avant longtemps. Car voilà que leurs téléphones affichaient un message de Dyson.
Antropy Tiger
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Ed Sheerαn.
We at a party we don't wanna be at.
Tryna talk, but we can't hear ourselves.
Read your lips, I'd rather kiss 'em right back...
YOU KNOW WHAT ?
It's kinda crazy 'cause I really don't mind
And you make it better like that
| Conte : Winnie l'ourson. | Dans le monde des contes, je suis : : Tigrou.
Il y avait comme des interférences, quelque chose qui captait mal et ça me donnait une furieuse envie de me gratter l’oreille pour remettre correctement l’antenne déréglée de mon cerveau… Mais rien à faire, ça grésillait comme dans un vieux poste d’autoradio. Du genre de ceux qu’on ne trouvait que sur les vieilles voitures au fond de l’arizona, où les cd de Sabrina Carpenter ne pouvaient même pas passer sous peine de faire exploser le pare-brise sous sa voix de crécelle. Ou parce qu’on aimait pas cette chanteuse, en fait.
« … Donald Shrump, milliardaire en passe de devenir président des Etangs-Liés, est poursuivi en justice pour ses propos batracophobes à l’encontre des cuisses de Grihanouille… »
Ca me rappelait vaguement quelque chose ce truc… Ou presque. Ou pas. C’était comme si un sacré filtre de décalage rendait tout parfaitement loufoque mais censé à la fois. C’était peut-être ce qu’on ressentait quand on perdait la boule ? Je n’avais jamais compris cette expression d’abord, comment est-ce qu’on pouvait perdre une boule et ne pas s’en rendre compte ? Je fermai les yeux pour essayer de ne pas laisser s’enfuir mes globes oculaires, des fois que ce soit d’eux qu’on parle…
« Décès de George de la Jungle, unique gorille sans poils, au sommet de sa gloire ! Pour lui rendre hommage, nous allons vous passer cinquante-trois minutes de ces meilleurs tubes comme « Last Gnousmas » ou « Carapace Whisper » … »
Je sentis des picotements me parcourir, frémissant et sursautant quand ils s’accompagnèrent de friture sur toute la ligne. On allait avoir encore plus de mal à écouter avec toutes ces interférences ! En plus, si ça se trouvait, il était très doué ce monsieur ! Les pics se transformèrent en décharges alors que j’entendais une dernière annonce publicitaire pour je ne savais quelle actualité…
« … Lapeyre, c’est pas que pour les siamois ! … »
C’était bien vrai ça ! Aussi vrai que je basculai en arrière quand mes jambes percutèrent ma baignoire et que je tendai les bras pour me raccrocher au rideau de douche ! Ce dernier résista de toutes ses forces avant que ses boucles en plastique ne rendent l’âme, me précipitant au cœur du canoë en émaille dans une chute magistrale de shampoings et autres produits donc je ne connaissais pas la moitié de l’utilité… L’inconvénient de vivre avec un colocataire qui ne jurait que par la mode et les trucs tendances, c’est qu’on se retrouvait vite avec tout un tas de trucs envahissants. Comme ce rideau de douche illustré d’un flamant-rose sortis tout droit du rayon enfant d’un magasin d’art-déco.
Je grimaçai en essayant de me dépêtrer de là, posant ma paume dans un mélange de liquides colorés avant de grimacer. Ca sentait à la fois la rose, l’orange, le bonbon et un truc non identifié ! Et le pire ? Il risquait de m’en vouloir d’en avoir perdu inutilement ! Alors que franchement mon colocataire ne s’en servait jamais… Ca servait juste à décorer. A dépenser des fortunes pour finalement les regarder sans rien en faire. Même les fleurs étaient plus utiles, elles recyclaient le CO2 elles au moins !
Me redressant hors de la baignoire, je croisai le regard du furby rose que j’avais ramené depuis l’autre bout de l’univers avec le Cap’tain Stitch. Posé sur le rebord d’une étagère, il me fixait avec un petit sourire en coin et agita ses oreilles en se mettant à parler :
« Câline-moi ! »
« Oh non, tu ne vas sûrement rien dire à Ekram ! »
« Câline-moi… Câline-moi ! »
« Ca ne sert à rien d’insister, de toute façon il ne te comprend pas. »
Il se tourna d’un bloc pour bouder. Ce que c’était bourrique et susceptible ces bestioles-là ! Je m’extirpai du canoë en poussant le fratras dans un coin, décidant de ne pas toucher à autre chose de peur que des paillettes n’en sorte ou que savais-je encore… C’était mon appartement à la base mais cette colocation commençait à devenir de plus en plus envahissante ! Heureusement que je pouvais aller parfois au manoir et… mais en fait ! J’étais… Mais j’étais revenu chez moi ou bien ?!
Je saisis à bras le corps le furby rose qui se crispa en m’adressant un regard outré. Mais oui, il était bien là ! C’était lui ! Le vrai ! J’étais dans ma salle de bain à moi ! Oh… Ca signifiait plus d’otaries ni de ballons mordeurs ? Je me penchai au-dessus de la baignoire au cas où l’une d’entre elles se serait enfuis du monde où nous étions mais… Non, pas de signe. Mince, on avait été recalés au casting finalement ? Quel dommage, même pas de beau final ! Un épisode et la saison se voyait déjà reportée sur une autre chaine ! Tant pis, nous n’aurions pas notre heure de gloire. Pas cette fois.
Je haussai les épaules et reposai le furby qui se dandina pour se planquer derrière une boîte en lançant des « câline-moi » grognons. Bon, ce n’était pas ce mois-ci que j’allais me faire un salaire digne de ce nom ! Apparemment, j’allais encore devoir bosser pour le Rabbit Hole un long moment… Et quelque chose me disait que raconter cette étrange aventure à Carlisle n’était pas une bonne idée.