« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il y avait un tout petit peu trop de monde ici, Mely n'avait pas totalement tord. Cela dit, si Diane acceptait de vivre avec nous, ça serait avec grand plaisir. Ce n'était pas une si mauvaise idée que cela. J'allais ouvrir la bouche pour lui proposer, quand l'homme était entré. Par habitude, mes yeux s'étaient plissés. Je l'avais scrutée attentivement, attendant tout agissement suspect de sa part. J'étais parée à toute éventualité. Son compliment avait simplement glissé sur ma peau sans s'y déposer. Je ne m'étais pas laissée influencée par son doux sourire, ses yeux bleu glacier et sa musculature, pas si musclée que ça, mais humaine tout de même. J'avais pas très bien compris ce que je voulais penser par là, mais je l'avais pensé.
« Monsieur Verne, vous... » m'étais-je coupée, en entendant que Diane se laissait charmer par le monsieur. Pourquoi ? Qu'est ce qu'il avait de si bien ? C'était qu'un homme qui prenait des notes sur un petit calepin et qui tournait dans la maison sans jamais la quitter. D'accord, Cassandre lui avait demandée de ne pas sortir, mais ce n'était pas une raison pour rester chez moi. En plus je savais où il tournait exactement. Et ça me plaisait encore moins !
« Hein ? Pascal ? » demandai-je sans trop comprendre, ou en faisant mine de ne pas trop comprendre. Pitié, venez moi en aide. « Elliot est au courant lui ! » m'exclamai-je, même si ça n’atténuai pas le problème, mais au moins je ne tomberai pas seule. « Cassie. » Oh non, j'étais en train de vendre ma fille. Je m'en voulais terriblement.
« Pour Apollon je ne sais pas. Mais la semaine dernière une petite mémé a aménagée juste deux rues plus loin. Eh ben on en a pas fait tout un foin. Je ne vois pas pourquoi on devrait prévenir tout le monde que ma sirène habite ici. »
Je pensais que je pouvais sauver la mise en disant cela, mais ce n'était peut-être pas gagner. Quoi qu'il en soit, pour me détendre, je m'étais approchée de la table et j'avais pris une part de gâteau. Je l'avais mangé quasi instantanément avant de me resservir en évitant de fantasmer sur chaque bout. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas mangé d'amandes. Il y avait peut-être même un petit arrière goût de noisette. C'était tellement bon. Au bout de la seconde part, j'avais pris un air offusquée et j'avais immédiatement jetée le gâteau.
« Ah non pas ça, ici ! On ne peut pas manger des choses pour Apple dans la maison. J'y toucherai même pas. » dis-je en le jetant et en digérant tout doucement les parts que j'avais déjà avalé. J'avais entendu un léger cri provenir de la bouche de Jules et je l'avais foudroyé du regard.
« Je ne vous ai pas donné la parole monsieur Jules. »
« Je la prendrai tout de même madame. » me coupa t'il d'un ton important, tandis que je pris un air offusqué. « De là où je viens, un homme a nul besoin de demander la permission de parler. »
J'étais à deux doigts de prendre un couteau et de m'approcher de lui, mais Melody était déjà en train de le faire.
« Non mais tu te prends pour qui ? »
Tandis qu'il reculait, je trouvais ça mignon qu'elle prenne ma défense. J'avais du mal à m'empêcher de sourire, même dans ce genre de situation.
« Posez ce couteau, sirène. »
« Mademoiselle Blackstorm. » dis-je d'un ton acide. Monsieur Verne avait observé ma sirène d'un air étonné.
« Ah oui ? Vous avez un nom de famille ? »
Melody avait tentée de se précipiter sur lui pour lui planter le couteau, mais une main l'avait retenue, la poussant en arrière. Oh mon dieu qu'elle était belle. Je ne savais pas pourquoi Aphrodite avait demandée à cette amazone de nous suivre de partout, mais qu'elle était magnifique. Elle tenait toujours le bras de Mel en l'air et je sentais que ça faisait mal à Mely. Je m'étais approchée afin de poser mon bras sur celui de l'amazone, sans vraiment tâter...
« C'est bon. Elle va s'arrêter. Elle est gentille. » dis-je. L'amazone m'avait observée avant de me sourire. Héhéhéhé... Ca m'avait fait fondre... Puis, elle avait prise de son autre main, le couteau que tenait Mel, juste avant de la lâcher.
« Merci Andromède. C'est très gentil de votre part d'être si compréhensible. »
« C'est quoi ça Andromède ? » demanda Mel avant d'observer l'amazone. « Ca a un nom ça ? »
Et c'était repartit. J'avais agrippée le bras de Mely avant de la tirer un peu vers moi.
« Tu devrais peut-être aller prendre quelque chose à côté. Genre... »
« Du laudanum ? » sugéra Jules.
« Ce que tu veux. » dis-je. Je ne savais pas trop ce qu'était le laudanum, mais si ça lui faisait du bien, autant en prendre. « Allez ma chérie, je te rejoins tout a l'heure. » ajoutai-je en la poussant un peu vers la sortie par laquelle l'amazone était en train de la suivre. Elle partait aussi ? C'était triste ça. Quand la porte de la cuisine s'était refermée, je m'étais tournée vers Jules et je l'avais foudroyé du regard.
« Monsieur Verne ! Je vous interdis de parler comme ça dans ma maison ! Melody est une invitée et vous un... un... un pas invité mais invité forcé ! Ce n'est pas la même chose. Y'a une nuance dans tout ça. Vous êtes comme une antilope qui viendrait squatter dans l'enclos des éléphants. Ca ne se fait pas. Du moins pas sans l'accord de l'éléphant. »
Il prenait trop ses aises ici et je n'aimais pas du tout sa façon de faire.
« Encore quand c'est monsieur Anatole qui vient, même si je sais que lui aussi tourne un peu trop autour de... de la porte d'une de ces maisons. Enfin de la porte de cette maison ! Là c'est... ça va, mais vous ! Vous ! Vous n'êtes qu'un voy... voy... voyageur de l'amour ! Et je n'aime pas ça ! »
Voilà qui était dit. Il fallait au moins une fois ouvrir son coeur face à lui.
« Ne tournez plus autour d'Ellie. C'est déplacé, malvenu et... c'est interdit ! Merde. » murmurai-je, avant de me rendre compte que ça faisait des années que je n'avais plus dit ce mot atroce. En même temps ça me rappelait Robyn. Si seulement elle était là à côté en un moment aussi horrible. La vie était parfois bien trop injuste. J'avais croisée les bras, fixant le sol, préférant ne rien ajouter.
Jules Verne
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« Ah ! femmes, jeunes filles, cœurs féminins toujours incompréhensibles ! Quand vous n’êtes pas les plus timides des êtres, vous en êtes les plus braves ! La raison n’a que faire auprès de vous. »
...
Mon hôtesse était très sympathique même si elle avait parfois des réactions quelque peu exagérées. C'est ainsi qu'elle jeta le délicieux gâteau à la poubelle, sans aucun préambule. Le seul prétexte qu'elle avait énoncé était qu'il ne fallait pas manger de choses pour Apple. Quelle phrase énigmatique... Je n'en comprenais pas le sens. La petite Apolline était gourmande et aurait donc adoré ce dessert préparé avec soin. Le geste de madame Olyphant resterait donc à jamais inexpliqué.
S'ensuivit une agression au couteau fomentée par la sirène agressive. Je me demandais si elle n'avait pas un lien de parenté avec les requins car elle avait bien failli écrire mon requiem et lever le rideau final sur ma vie. Elle n'avait d'humain que l'apparence. Pour quelle raison détestait-elle tant les Hommes ? Que lui avait-on fait ? Curieusement, cette colère refoulée dirigée contre le genre humain m'inspira brusquement le début d'une idée de roman. Il faudrait encore que j'y réfléchisse. Un personnage sombre et revêche s'imposa peu à peu dans mon esprit, un homme décidé à abandonner tout lien avec les terres habitées afin de s'enfoncer dans l'océan. Pour cela, il faudrait une machine capable de lui permettre de vivre sous l'eau. Hum... tout ceci me semblait bien trop abracadabrant. Il allait falloir que je mette cette pensée de côté pour l'instant.
Entre-temps, la mystérieuse demoiselle au charme magnétique avait surgi de nulle part et maîtrisé la sirène. Une guerrière nommée Andromède. Elle suivit la femme-poisson dans la pièce d'à côté, et après avoir suggéré du laudanum pour calmer la furie à nageoires, je m'autorisai à soupirer de soulagement.
Je m'appuyai sur la table, tentant de calmer les palpitations de mon coeur. Je n'étais pas habitué à être ainsi menacé de mort ! Cependant, le jeu en valait la chandelle, car je n'aurais échangé ma place dans le XXIème siècle pour rien au monde.
Je tournai la tête vers madame Olyphant en me sentant observé par elle, et me redressai d'un bond en remarquant le regard noir qu'elle m'adressait. Elle était absolument charmante quand elle essayait de se montrer sévère. Je ne sais pour quelle raison, elle ne m'appréciait pas et préférait la compagnie de Melody. Pour une obscure raison, elle se montrait extrêmement protectrice avec mademoiselle Ellie. Il était curieux d'être aussi possessif avec sa belle-soeur.
"Un voyageur de l'amour." répétai-je, rêveur. "Ce terme me convient assez. C'est à la fois romantique et connote un côté explorateur. Il est vrai que j'aime expérimenter de nouvelles choses, comme peut en témoigner ma présence ici et... maintenant."
J'esquissai un petit sourire malicieux auquel elle resta insensible. Décidément, elle était hermétique à mes charmes. Je haussai les épaules d'un air égal, mon esprit de nouveau accaparé par toutes les informations que j'avais reçues ces dernières minutes. Mademoiselle Moon avait mentionné son frère, puis il avait été question d'Apollon. Un nom de baptême bien curieux. Les hommes du futur choisissaient-ils d'appeler leurs enfants comme les dieux grecs de l'antiquité ? Cependant, je fis rapidement le lien entre la blonde Séléné qui me faisait face et son frère. Apollon et... Artémis ? Avais-je réellement une déesse sous mes yeux ? Je n'osai établir de théorie à voix haute, de peur d'être pris pour un fou si jamais je me trompais. Je ne souhaitais pas que l'on me considère comme une personne dérangée. Le futur permettait certes quelques excès, mais il fallait tout de même garder un certain panache aux yeux des autres.
Je me contentai donc de répondre un peu tardivement à la question de mademoiselle Moon, par une autre interrogation prononcée d'un air ingénu :
"Devait-on me prévenir de quelque chose vous concernant ?"
Elle sembla un peu surprise, aussi je m'empressai d'esquisser un franc sourire afin de la détendre.
"N'ayez aucune réserve avec moi, je suppose que vous possédez certains dons comme mademoiselle Ellie ou Elliot. Je puis vous assurer que je suis parfaitement rôdé à n'importe quelle manifestation surnaturelle. Après tout, j'ai emprunté une porte du Temps, et j'ai également changé de lieu en un battement de paupières. Il me tarde de trouver une explication rationnelle à vos capacités fabuleuses."
Je lançai un regard plein de convoitise à la jeune femme blonde, tout en gardant mes mains dans le dos.
"Chaque chose a une explication en ce monde." repris-je d'un ton assuré. "Pour les ignorants, une prouesse inhabituelle est synonyme de magie. Pourtant, les scientifiques et chercheurs ont prouvé au fil des siècles que tout objet a une symbolique et une raison d'être en ce monde. Les phénomènes inexpliqués finissent toujours par être élucidés. Je suis si admiratif de tous ces hommes qui ont marqué l'Histoire en révélant la beauté et l'ingéniosité de la nature elle-même ! Galilée, Copernic, De Vinci, ou plus récemment Ampère, Darwin ou encore Barlow ! Leurs connaissances, leur imagination, leur ont donnés les capacités de repousser les limites du raisonnable pour basculer dans le déraisonnable ! Et nous avons aujourd'hui encore des preuves de leurs inventions prodigieuses ! Aussi je vous le dis mesdames, il n'est rien qui puisse rester indéfiniment inexplicable aux yeux de l'Homme. Vos dons me semblent pour le moment merveilleux et s'apparentent à de la magie, mais je suis certain qu'un jour, quelqu'un parviendra à les élucider. Peut-être qu'alors, nous pourrons tous bénéficier de vos talents. Nous serons tous capables de nous déplacer d'un lieu à l'autre sans besoin de nos jambes ou d'une machine quelconque, et de traverser le Temps de porte en porte."
Je me tus enfin, m'apercevant seulement à cet instant que j'étais à bout de souffle. Cela m'arrivait parfois : je partais dans de tels élans enflammés que j'en oubliais de respirer. J'adressai un regard contrit à madame Olyphant et mademoiselle Moon.
Il me tardait tant de passer au stade supérieur de l'évolution humaine !
Pour le moment, il fallait surtout que je reste maître de moi-même, sans quoi les deux charmantes jeunes femmes allaient s'inquiéter de ma santé d'esprit. Je dénouai quelque peu le foulard autour de mon cou et me souvenant d'un détail sans aucun rapport, j'enfouis la main dans mon pantalon et en sortis un morceau de papier plié en origami, recouvert de lettres à l'encre noire. L'origami représentait un petit éléphant auquel je dépliai la trompe qui avait été un peu froissé par mon séjour dans ma poche. Avec une expression presque enfantine, je le tendis solennellement à madame Olyphant.
"Je l'ai fait spécialement pour vous. Ainsi que l'histoire que vous pourrez découvrir si vous dépliez la feuille."
Me penchant vers elle, je lui décochai un regard malicieux.
"Il est question d'un éléphanteau perdu sur une île déserte après le naufrage du navire qui aurait dû le conduire en Afrique."
Elliot m'avait raconté la passion que sa femme entretenait pour les pachydermes les plus imposants de la Création. Il m'avait semblé évident de lui dédier ce conte d'une seule page afin de la remercier de m'avoir acceptée sous son toit, malgré ses quelques réticences. J'espérais qu'elle apprécierait ce présent fort modeste de ma part.
crackle bones
Lily Olyphant
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« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
| Conte : Dumbo ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Dumbo ☣ l'éléphant qui sait voler. ϟ
Est ce que ce Verne pensait réellement m'amadouer avec un morceau de papier ? Même si ce dernier était plié d'une manière originale et qu'il ressemblait un tout petit peu à un éléphant, ça n'allait pas me faire craquer si facilement. Face à cet homme je m'étais constituée une armure solide et infranchissable. Il fallait au minimum cela vue la chaleur qui se dégageait de ce profiteur, à chacune de ses incursions dans une pièce où je me trouvais. Je ne ressentais rien pour lui, mais il avait un petit quelque chose d'Elliot que je n'avais pas à définir.
« Je n'en veux pas. » répondis-je catégorique à monsieur Verne, tout en lui tendant le morceau de papier qu'il m'avait donnée. Je sentais qu'il était vexé et déçu par ma réponse et pendant un labs de temps, j'avais hésité à reprendre le petit éléphant, mais je ne l'avais finalement pas fait. Ma décision était prise. Je me passerai de ses paroles, cadeaux et récits.
« Diane, je serai dans la pièce d'à côté si tu as besoin de quelque chose. Et tu devrais te méfier de cet homme, car derrière ses belles paroles se cache une âme noire. Très très noire. » avais-je dit en tournant la tête vers monsieur Jules et en plissant les yeux. « Oui, noire. Et sans doute bien trop poussiéreuse à cause de vos années de débauches et de vulgarité littéraire ! »
Il n'était pas vulgaire, mais par là j’entendais qu'il avait vulgairement tenu des propos déplacés à Ellie. Notamment quand il lui avait dit qu'il l'aimait. C'était inadmissible de se comporter ainsi. Tout en gardant la tête haute, j'avais quittée la cuisine pour me rendre dans la pièce d'à côté où se trouvait Mel. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je m'étais assise à côté d'elle sur le canapé et au bout de quelque secondes, j'avais penché ma tête sur son épaule pour y trouver du réconfort, même si je sentais qu'elle était à deux doigts de m'y déloger. Pour l'inciter à ne pas le faire, j'avais passé un bras autour d'elle, tout en la sentant se contracter.
« Il a été méchant avec moi. » murmurai-je en la serrant d'avantage. Est ce qu'elle comprenait à quel point je souffrais par la faute de cet homme ? Si Elliot était là, il lui aurait réglé son compte. Bien que j'en doutais, vue qu'ils étaient devenu ami et je ne comprenais vraiment pas ce que mon homme lui trouvait.
« Tu veux qu'on se mette un film ? Ou qu'on aille au ciné ? Ils ont sortit un nouveau Dents de la Mer, ça devrait te plaire. »
C'était évident, n'est ce pas ?
Diane Moon
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Était-ce moi ou bien nous avions tous subitement débarqué dans la quatrième dimension ? Honnêtement, je n'avais strictement rien compris à ce qu'il venait de ce passer, me contentant d'ouvrir des yeux ronds, en voyant Melody à deux doigts d'agresser Jules Verne. Heureusement, une Amazone d'Aphrodite arriva au bon moment pour l'en empêcher, et la traîner dans la pièce d'à côté. Finalement, je crois que je n'allais même pas faire de tour en forêt, j'allais passer directement, d'ici à chez Pitch. De toute façon, sa maison, allait bientôt devenir la mienne également. Il, me fallait encore réfléchir à ce que j'allais emporter et à ce que j'allais stocker sur Olympe. J'avais accumulé un tel bazar, que je me promis de ne plus me moquer d'Apollon et de sa manie d'accumuler étant donné qu'au fond j'étais pareil. Comme quoi, nous n'étions pas jumeau pour rien.
Quoi qu'il en soit, Monsieur Verne se décida finalement de répondre à ma question, et le moins que l'on puisse dire fût que sa réponse me surprit. Je ne sais pas, peut-être auriez vous dût être prévenu, que vous étiez en présence de personnes qui dépassent l'entendement. Néanmoins, son explication passionné me rassura sur au moins un point. Notre « identité » à tous était sauve. Aussi me contentais-je d'un simple hochement de tête en guise de réponse à son discours enflammé. S'il pensait, que ce n'était qu'un stade de l'évolution humaine ça me convenait, même si c'était franchement un grand naïf.
Je le laissais faire son petit numéro avec Lily, pendant que je songeais au meilleur moyen de partir d'ici, sans froisser personne. Je pouvais toujours prétexter que j'étais en plein déménagement et que j'avais encore pleins de choses à trier, ce qui n'était pas totalement faux. Ou bien prétexter avoir un rendez vous avec Pitch, ce qui n'était pas totalement faux non plus parce que j'avais bel et bien l'intention de passer le voir. J'avais besoin d'un minimum de normalité après tout ça.
Et apparemment, son petit numéro n'avait pas marché, mais ça ne m'étonnait guère. Si j'avais bien tout compris, de ce que Lily avait sous entendue : il faisait du rentre dedans à Ellie qui n'y était pas insensible. Misère, on était dans de beau drap si même elle, se décidait à n'en faire qu'à sa tête. On avait suffisamment de boulette de la part d'Elliot, pas la peine que ma nièce décide de s'engager sur la même pente que son frère. Je comprenais un peu mieux le ressentiment de Lily envers Jules Verne à présent. Bon en revanche, si elle avait pu éviter de me laisser seule avec lui, ça m'aurait arrangé. Et maintenant qu'est que je faisais ? Je me voyais mal partir comme une voleuse, même si ce n'était pas l'envie qui m'en manquait cela n'aurait pas été très respectueux envers Lily. Appeler Apollon à la rescousse était une très mauvaise idée, parce que curieux comme il était mon double n'aurait pas hésité à rentrer dans le même délire que monsieur Verne. Avec des « Oh vous vous intéressez à la lune » avec un regard appuyé dans ma direction, lui valant sûrement un bon coup de pied dans le tibia de ma part, si je ne lui écrasais pas tout bonnement le pied avant.
Je me promis néanmoins de faire quelques recherches sur la vie de Jules Verne. Internet, ou les bouquinistes sauraient bien me renseigner sur le sujet. Ça devait sûrement se trouver une biographie complète sur lui. Non, ce n'était pas de la paranoïa, ni de la surprotection. J'en voulais certes encore à Ellie, mais mon instinct de protection, reprenait toujours le dessus. Encore une fois, j'étais vraiment beaucoup trop gentille. Quoi qu'il en soit, pour le bien de tout le monde actuellement, mieux valait que je tente de désamorcer le conflit. Heureusement, que j'étais la diplomate de la famille.
Tentant d'oublier le mal de crâne que m'avait donné toutes ces sautes d'humeurs, je songeais à comment amener le sujet. Je ne pouvais décemment par parler de « l'origine » d'Ellie. Il n'était pas question, d'aborder le côté divin de la famille. De plus, je ne me devais pas d'oublier que monsieur Verne ici présent venait du 19ème siècle :
- Il ne faut pas en vouloir à Lily dis-je elle cherche simplement à protéger Ellie. Elles ont vécus pas mal d'épreuve, que ce soit ensemble, ou séparément. Je suppose qu'elle ne veut simplement pas qu'Ellie souffre à nouveau.
Ça me semblait une bonne alternative. C'était suffisant, pour expliquer le comportement de mon amie sans entrer dans des détails qui ne le regardait pas. Et si l'on pouvait clore cette discussion pour de bon cela m'arrangerait pour prendre congé. J'emporterais le sac poubelle avec le gâteau pour Apple, de manière à ce qu'elle ne tombe pas dessus et je n'aurais qu'à apporter une tarte aux pommes demain, pour compenser ce gâchis.
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Melody Blackstorm
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❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
L'éléphant n'avait pas apprécié le cadeau éléphantesque que le Verne lui avait fait. J'étais surprise par sa réaction. D'ordinaire -enfin du moins, pour le peu que je la connaissais- Lily était heureuse pour à peu près n'importe quoi. Au début, j'avais cru qu'elle suivait un traitement à base d'hélium mais en fait, il s'avérait que c'était son état naturel. En tous cas, elle ne portait vraiment pas l'auteur dans son coeur. Je n'avais pas capté toutes les intrigues amoureuses chez les Sandman -et franchement, je m'en fichais- mais ça avait sûrement un rapport avec Ellie. Lily courait deux lièvres à la fois, sport difficile pour un éléphant. Comme quoi, elle avait beau être mariée, elle n'en restait pas moins une coquine bisexuelle. Chacun était libre de faire ce qu'il voulait, je n'allais pas la juger.
La tête de Lily était lourde contre mon épaule. J'avais lu quelque part que les éléphants possédaient le cerveau le plus gros de tous les mammifères. Ceci expliquait donc cela. Après, je n'étais pas certain qu'il soit très rempli.
J'étais crispée alors que Lily avait passé un bras autour de mon épaule. Pourquoi tant de câlins sans arrêt ? Vivre sous ce toit, c'était vraiment une torture de tous les instants.
Elle venait se plaindre comme une gamine, preuve qu'un éléphant, ça n'avait pas de cerveau. Je poussai un soupir exaspéré.
"Les Dents de la Mer, c'est un film totalement illogique !" m'enflammai-je.
Là, c'en était trop. Supporter ses pleurnicheries d'accord, mais prétendre que les Dents de la Mer allait me plaire, c'était insulter ma nature de sirène.
Je me redressai sur le canapé, la forçant à faire de même et à s'écarter de moi. Elle me lança un regard interrogateur auquel je répondis par une expression glaciale.
"Le concept est basé sur une fantaisie totalement infondée, une crainte millénaire qui est passée dans les moeurs. Les requins n'attaquent pas l'Homme. Ils n'aiment pas notre viande. Quand ils croquent un humain, c'est parce qu'ils se trompent. Ils ont une mauvaise vue alors soit ils sont attirés par du sang dans l'eau, soit ils nous prennent pour des bélugas. Il faut savoir que quand il mange quelqu'un, il le recrache aussitôt car on a un trop mauvais goût pour eux. Après, je ne dis pas que des gens ne sont pas morts après une rencontre avec des requins, mais en tous cas ces derniers ne les ont pas dévorés. C'est impossible. Donc les Dents de la Mer, c'est juste un divertissement idiot qui ridiculise les requins."
Lily cligna des yeux d'un air presque émerveillé, ce qui m'arracha un nouveau soupir las. Je n'avais pas cherché à l'instruire sur les squales, je voulais juste les défendre. Ouvrir les yeux de ces stupides humains qui les prennent pour des créatures féroces et dangereuses sans se demander pourquoi...
"Et l'autre là... Ce Jules. Il n'est pas méchant, c'est juste un crétin à fond sur une nana que tu convoites aussi. C'est ça qui t'énerve, en réalité. Avoue."
Je passai la langue sur mes lèvres, satisfaite de l'effet de mes paroles sur la jeune femme.
"T'as choisi Elliot quand tu l'as épousé. Si tu veux être infidèle vas-y, mais ne me raconte pas tes misères. J'ai jamais aimé les Feux de l'Amour."
Je baissai les yeux sur un fil qui dépassait du rembourrage du canapé et entrepris de tirer dessus. Elle ne savait pas sa chance... Pouvoir choisir d'être avec la personne qu'elle aimait. Et bien entendu, elle était indécise, elle hésitait entre les deux. L'idiotie dans toute sa splendeur.
L'écrivain d'un autre temps entra dans la pièce à ce moment-là, avec un sourire agaçant et rêveur aux lèvres.
"Mademoiselle Moon a pris congé. Elle m'a dit de vous transmettre ses amitiés." dit-il en s'adressant uniquement à Lily.
Il avait toujours le petit éléphant en origami dans les mains, qu'il tournait entre ses doigts sans même y penser.
"Je le laisse là, au cas où vous changeriez d'avis. Il est question de cacahuètes à un moment de l'histoire." appuya-t-il d'un air mystérieux.
Puis, réalisant qu'il était de trop, il s'éclipsa. Je ne me détendis pas pour autant car je sentais que Lily allait se lamenter de nouveau. Sautant sur mes pieds, je me précipitai vers la feuille en origami, l'attrapai et la transformai en confettis. Lily étouffa un cri alors que je passais mes nerfs dessus.
"Quoi ? Je croyais que tu n'en voulais pas ? Faut vraiment apprendre à te décider. Pour tout et n'importe quoi." fis-je d'un ton agressif en jetant les minuscules morceaux de papier par terre.
Je lui tournai le dos et allai me réfugier dans ma chambre. Je préférais encore rester des heures entières seule plutôt que de supporter les différents résidents de cette maison de fous.