« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La lettre était arrivée depuis trois jours. Je la gardais soigneusement rangée dans mon tiroir de table de nuit. Histoire d'éviter le pire, j'avais fermé le tiroir à clé.
Je ne savais comment le dire à Lily. Je lui avais déjà fait tellement de mal... Je ne pouvais pas lui raconter un mensonge pour cacher la vérité.
"Si tu lui dis pas, c'est moi qui le fais." déclara Melody, royalement avachie sur le canapé du salon. "D'ailleurs, je vois pas pourquoi je la fermerais. J'ai aucun scrupule à foutre la merde dans ton couple."
Elle haussa ses épaules squelettiques d'un air égal et une fois de plus, je me retins de lui défoncer la tronche. Sa tête de sardine m'insupportait. Son comportement mettait mes nerfs à rude épreuve. Elle aurait dû être reconnaissante de ne pas avoir fini dans le bunker. Elle devait cette clémence à Lily et pourtant, elle n'avait aucun remord à lui détruire sa vie. Cette fille était diabolique. Et dire que c'était ma cousine... "Tu la fermes." ordonnai-je d'un ton cassant en levant l'index vers elle. "Sinon je te promets que tu ne pourras plus jamais parler."
Elle haussa un sourcil alors qu'un sourire mauvais mais satisfait étirait ses lèvres.
"Mmh... des menaces ? Eh bien vas-y dieu de la renaissance : tue-moi. Tu n'attends que ça. Ajoute-moi sur la liste de tes victimes, en capitales juste en dessous de Zeus et Dolos."
Je fermai les yeux et passai une main sur mon visage. Pourquoi devais-je me la coltiner, celle-là ? J'avais l'impression que nos piques se terminaient toujours de la même façon : elle me rappelait à quel point j'étais fou et dangereux.
C'était elle qui avait été chercher le courrier et qui avait vu la lettre -si vous voulez mon avis, elle se sentait un peu trop comme chez elle. Ce jour-là, elle avait laissé tomber le paquet de publicités pour retourner une enveloppe bleu ciel dans sa main dont le vernis sur les ongles était écaillé.
"Pourquoi tu as une lettre de Vegas ?" avait-elle demandé d'un air suspicieux.
Son expression était étrange, comme si... elle était déçue qu'elle ne lui soit pas adressée. J'avais aussitôt délaissé mon jeu vidéo pour apparaître derrière elle et choper l'enveloppe. "Pourquoi tu fais cette tête-là ? Tu penses vraiment que quelqu'un aurait envie de t'écrire ?" avais-je dit d'un ton sarcastique.
Elle avait marmonné des mots peu élégants et mimé un doigt d'honneur. J'avais ouvert l'enveloppe et... ma vie avait basculé.
Vous savez, ce genre de sensation quand on a l'impression d'avoir avalé un savon mais que les bulles restent bloquées dans le ventre ? Eh bien c'est exactement ce que j'avais ressenti en lisant cette lettre. J'avais reconnu l'écriture soignée et élégante qui m'invitait à retourner dans la ville qui m'avait vu grandir...
Hélas, je n'avais pas le cran de m'y rendre. Je ne pouvais y aller sans Lily, mais je ne pouvais pas non plus faire le chemin avec elle. Non, c'était bien trop horrible de lui demander une telle chose.
"Tiens, regarde qui voilà !" claironna Melody d'un ton narquois.
Elle me fit basculer dans le moment présent et je découvris Lily dans l'embrasure du salon, tout sourire.
"Elliot veut t'emmener en voyage à Vegas ! Ca, c'est un mec qui assure !" poursuivit-elle en se levant du canapé pour me donner un coup de coude dans les côtes.
Je grimaçai et voulus le lui rendre mais elle s'était déjà enfuie. La prochaine fois, c'était décidé : je la transformais en salade de thon.
Je pivotai vers Lily qui me fixait d'un air interrogateur. Un sourire contrit crispa mon visage et je fis apparaître l'enveloppe bleu ciel dans mes mains.
"Euh... oui. On va aller à Vegas. Ensemble. Parce que... j'ai reçu une lettre d'Astrid y a quelques jours..." dis-je d'un ton embarrassé. "Pas le dinosaure, mon... ex. Elle dit avoir besoin de moi. Elle dit que c'est important. Et... je ne veux plus avoir aucun secret pour toi alors j'aimerais que tu m'accompagnes."
J'avais parlé vaillamment, presque au garde-à-vous, guettant la réaction de la femme de ma vie alors que je lui demandais de rencontrer mon premier grand amour. Je ne pouvais pas ignorer cette lettre. Même si je me sentais vraiment fou d'imposer un tel choix à Lily.
Lily Olyphant
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« Il en faut vraiment très peu pour être heureux ! »
J'observai attentivement Melody, qui s'était relevée, avait donnée un coup de coude à Elliot et avait pris la fuite. Au départ, je pensais qu'elle était contrariée qu'Elliot me propose de partir à Vegas et qu'elle ne soit pas de la partie. Puis, le jeune homme m'avait donnée les raisons de notre départ. Ce n'était pas une seconde lune de miel, ni un voyage en amoureux. C'était simplement une visite, ou plutôt une réponse à un appel au secours de l'ex de mon mari. C'était toujours bizarre d'imaginer qu'Elliot avait eu d'autres femmes avant moi. Pas des femmes dans le sens qu'il était marié, car ça ça aurait été trop bizarre... bien que moi je l'ai été... mais dans le sens où il avait une vie bien remplie avant moi.
Je comprenais que Mely soit partie, ne voulant sans doute pas entendre notre discussion, qui risquait de se transformer en dispute, mais j'aurai vraiment préféré avoir une amie à proximité. Quelqu'un pour me dire quoi faire, que dire, et surtout pour m'enlever toutes ces questions de la tête. Au départ j'avais songé tout simplement au fait qu'on allait voir l'ex d'Elliot. Et la première question qui m'avait traversée l'esprit était : qu'est ce que j'allais bien pouvoir me mettre. Puis, Vegas prit une place importante dans ma tête. C'était le monde du jeu, je connaissais un peu, et je n'avais pas spécialement envie d'y mettre les pieds. Mais c'était aussi l'ancienne vie de mon homme.
« Pourquoi... » laissai-je échapper, tandis qu'Elliot enchaîna de suite.
« Pourquoi Astrid m'a écrit ? J'en sais rien. Elle doit avoir besoin d'aide. Peut-être pour monter une étagère. Elle a toujours eu du mal avec ce genre de choses. »
Mon esprit continuait vagabonder. De Vegas, il était passé à étagère, revenant vers Astrid. D'Astrid il était passé à la lettre qu'on avait reçu. Puis ça me foudroya l'esprit. La lettre voulait dire un timbre. Et un timbre signifiait...
« Pourquoi tu lui as donné notre adresse ? »
On avait aménagé ici il y avait huit mois environ. Ca voulait dire qu'Elliot l'avait contactée pendant ce labs de temps et qu'il avait jugé utile de donner notre adresse postale à son ex. Dans quel but ? Il n'était jamais à la maison, ou uniquement en train de jouer à ses jeux vidéos. Et quand on était ensemble, Astrid n'était pas là. Du coup pourquoi il avait fait ça ?
« Ben tu sais, parfois ça t'arrive d'envoyer des textos quand tu t’ennuies. Et... on a déconner un peu sur le fait qu'elle fait de supers bons biscuits de Noël. Alors je lui ai donné notre adresse en rigolant si jamais elle voulait nous en envoyer. Mais c'était pas sérieux. »
Mes yeux passèrent des siens, à son torse, descendèrent le long de ses jambes et se fixèrent sur ses pieds. Il avait de grandes chaussures. Ca voulait sans doute signifier qu'il avait aussi de grands pieds. Qui mettrait des chaussures grandes sans avoir les pieds adéquates ? Je me souvenais de ses pieds. De chacun des détails de son corps. Mais j'avais jamais remarqué à quel point ils étaient grands. Mon regard remonta directement jusqu'à ses yeux.
« Vegas. Ok. Chaussures. » murmurai-je avant de quitter la pièce pour aller faire ma valise d'un pas las. Je ne voulais pas partir seule. J'avais besoin d'une amie avec moi. C'était sans doute pour ça que je m'étais arrêtée devant la chambre de Melody.
Quelque heures de voiture après, on était arrivé devant un hôtel. Je ne savais pas pourquoi Elliot avait préféré y aller de manière normale, plutôt que de nous téléporter là bas. Est ce qu'il avait pris la Delorian juste pour impressionner son ex ? Je n'avais pas envie de savoir. Je m'étais allongée sur le lit et Elliot s'était allongé à côté. Puis, je m'étais levée et j'étais partie dans la chambre jouxton la nôtre. Andromède se tenait devant, un sandwich en main.
« Chti veux un bout ? » dit elle en machonant.
« Non, merci. Je viens voir Mely. »
J'étais passée devant elle et elle m'avait même ouvert la porte. Elle était trop adorable et tellement sexy. Une fois à l'intérieur de la chambre, sans attendre que Melody dise quoi que ce soit, je m'étais allongée à côté d'elle. Pendant quelque instants je n'avais rien dit, avant de débuter de la conversation d'un ton toujours aussi las.
« On va voir son ex. Son ex à qui il a donné notre adresse. La nôtre. Celle où les gens viennent nous voir. Où tu habites. Où j'habite. Où il habite. Où Cassie habite... »
« Oh putain... » me coupa t'elle. Ca résumait bien la situation. Pour ça que j'avais hoché la tête avant de la poser confortablement sur le coussin. Puis, je m'étais tournée sur le côté et j'avais regardé ma sirène quelque instants. Elle aussi elle était belle.
« Qui est Enoch ? » murmurai-je.
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Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
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Qu'est-ce que je fichais là, dans une chambre d'hôtel, à accompagner un couple de jeunes mariés -mais plus pour très longtemps ? Aucune idée. Depuis que je vivais chez les Sandman, il m'arrivait des choses qui dépassaient mon entendement. Ma rencontre -et altercation- avec Jules Verne entre autre, un auteur poussiéreux que la postérité n'avait pas voulu oublier. Je ne me sentais pas privilégiée de vivre des expériences de ce genre, bien au contraire. Je les aurais échangées sans hésiter contre une balade éternelle dans les abysses de l'océan Pacifique.
Quoi qu'il en soit, je me trouvais allongée dans un lit, au bord d'une route sans nom menant à Las Vegas, avec Andromède qui montait la garde devant ma porte. Allais-je un jour me réveiller de cette vie improbable ? J'avais l'impression de faire partie intégrante d'un soap, ou d'une sitcom par moments.
La porte s'ouvrit et se ferma. Pas besoin de me tourner pour savoir qui venait d'entrer. L'éléphant me fit presque rebondir sur le matelas lorsqu'elle prit place à mes côtés. Elle devrait songer à perdre du poids mais si je lui sortais ce genre de phrases, elle allait déprimer encore plus qu'elle ne le faisait déjà. Comme elle était la seule personne grâce à qui j'avais évité la case prison ou bunker, je me gardai bien de lui faire une remarque.
Elle déclara brusquement d'un ton las :
"On va voir son ex. Son ex à qui il a donné notre adresse. La nôtre. Celle où les gens viennent nous voir. Où tu habites. Où j'habite. Où il habite. Où Cassie habite..."
"Oh putain..." coupai-je en plaquant une main contre mon front.
Elle allait vraiment énoncer tous les gens qui vivaient sous son toit ? On n'avait pas fini dans ce cas ! Elle interpréta mes paroles différemment car je la vis hocher la tête, croyant sans doute que je la soutenais.
"Qui est Enoch ?" demanda-t-elle dans un murmure.
Le souffle me manqua.
La... vile traîtResse. Le sang me monta au visage alors que mes poings se serrèrent, crispés sur la couverture qui émit un craquement. Pourquoi avais-je voulu prendre des gants avec elle ? Elle, en comparaison, n'avait aucun tact. Elle venait avec ses grosses pattes piétiner les fragiles vestiges de ma mémoire. Stupide éléphant...
Comment pouvait-elle connaître son nom ? Je n'en avais jamais parlé à personne. Il y avait bien eu ce souvenir que tout le monde avait pu voir, lors du passage pour l'Atlantide, mais j'avais espéré que cela ne s'ébruite pas. J'avais espéré, comme une imbécile, que ceux qui avaient vu n'avaient pas compris... Lily précisa dans un souffle, ce qui me confirma que j'avais été trahie par la personne la plus proche de moi :
"Tu parles en dormant, quelquefois..."
Je frémis. Si j'avais pu, je serais disparue entièrement sous les couvertures. Mes yeux grands ouverts fixaient le plafond. Un goût métallique emplit ma bouche et après un certain temps, je décrispai ma mâchoire sur l'intérieur de mes joues.
Que pouvais-je dire ? Elle m'avait percée à jour. Elle connaissait le mot "magique" qui ouvrait mes plus sombres secrets... Le mot par lequel ma vie avait débuté, et fini.
"C'est... C'était mon petit ami." murmurai-je, la gorge sèche.
J'avais décidé de ne pas mentir, ne pas me cacher derrière de faux-semblants. Je n'aimais pas les hypocrites qui s'inventaient de belles histoires pour ne pas voir la vérité en face. Inutile de le nier : je l'avais aimé, je l'avais tué. C'était cruel mais simple. Rien ne pouvait changer cela, de toute façon. Lily devrait se contenter d'une partie de l'histoire, puisque je n'allais sûrement pas lui avouer mon crime. Mon séjour dans le bunker risquait de redevenir un sujet d'actualité.
Je déglutis avec peine, écoutant la respiration de l'éléphant. Elle était profonde et régulière. Je crus qu'elle s'était endormie et je faillis me détendre, mais bientôt, je sentis la couverture remuer et sa main venir se glisser dans la mienne. Elle avait la peau aussi douce que celle d'un bébé. Je détestais cette fille : elle avait toutes les qualités.
"Il est mort, ok ?" fis-je sèchement. "C'est pas la peine de vouloir me consoler ou de chercher à jouer ma psy. C'était il y a longtemps. De l'eau a coulé sous les ponts, maintenant. Enoch est mort, Egéon est mort, mon père ne reviendra pas. Tu devrais être contente non ? Personne ne viendra troubler ta petite vie ennuyeuse à part l'ex de ton mari ! Oh, tu as raison, tu as de gros problèmes. Tu aurais pu les résoudre très facilement en divorçant par exemple, mais non, il faut que tu viennes te plaindre chez moi à trois heures du matin !"
Je repoussai méchamment sa main et me tournai sur le côté, vers la fenêtre par laquelle une tache de lumière provenant du réverbère se déversait. Je me mordis l'intérieur des joues de plus belle, résistant à l'envie de changer mon oreiller en charpie. J'aurais eu besoin de cogner quelque chose ou quelqu'un. Mes lèvres tremblèrent de rage et de chagrin et bientôt, des larmes incontrôlables emplirent mes yeux. Des petites traces d'eau salée sillonnèrent sur mes joues. Je gardai le silence. Personne ne devait me voir pleurer. Personne. D'habitude, je m'arrangeais pour le faire sous l'eau, à l'abri des regards.
Lily Olyphant
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« Il en faut vraiment très peu pour être heureux ! »
La vie ne se passait pas toujours comme on l'imaginait. Je n'avais pas envie de passer mon temps à me plaindre, mais si on regardait mon parcours de ces dernières années, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. Et quand je trouvais enfin une amie, tel que Robyn ou Melody, il se passait toujours quelque chose qui faisait que je finissait par la perdre. Peut-être que je devrai me rebeller, me faire friser les cheveux et sortir dehors tout de cuir vêtu pour me la jouer grande méchante ? Ca changerait quelque chose ?
Je marchais le long du couloir de l'hôtel, en me disant que oui, j'arriverai à me la jouer grande méchante si j'y mettais vraiment du miens. Je n'avais pas mes habits en cuir, ni même les cheveux frisés, mais face à moi se tenait un distributeur de friandises, dont des cacahuètes. Je pouvais très bien traverser tout le couloir, me rendre jusqu'à lui et donner un bon coup de pied dedans au lieu de mettre une pièce dans la fente. D'ailleurs, c'était décidée et je m'étais avancée d'un pas rapide vers le distributeur, avant de manquer de trébuchet sur un sac en plastique à l'extérieur d'une chambre. Vue que j'avais tapé dedans, je l'avais remis correctement en place. C'était du linge sale.
Tout en reprenant ma route, un homme avait quitté sa chambre et je l'avais bousculé sans le faire exprès. Du coup je m'étais excusée un million de fois avant de reprendre mon air de grande méchante et de foncer vers le distributeur. Arrivé à sa hauteur, je l'avais regardé de bas en haut. Dans la poche gauche de mon blouson se trouvait une pièce. Dans la poche droite, rien. J'avais le choix. Et après une analyse qui avait durée près de deux minutes, j'avais décidée de donner un coup de pied dans le distributeur.
« Non d'une cacahuète !! » m'étais-je écriée, avant de sautiller sur place pour faire passer la douleur et au final, de manquer de tomber dans l'escalier qui se trouvait juste à côté du couloir et qui menait vers le rez de chaussée. Au bout du compte, j'étais retourné dans la chambre de mon homme et j'avais passé le restant de la soirée allongée, à attendre que le jour se lève.
« Salut ! » m'écriai-je, avant de reprendre un ton plus bas... « Salut. »
Je me doutais que Melody m'en voulait, donc il était inutile de se la jouer bonne copine, car ça l'agacerait plus que d'habitude. Une fois qu'Elliot avait fini de payer à la réception, il nous avait rejoins devant la voiture et on était monté à bord, direction Las Vegas. Il n'y avait plus d'escale prévue. Durant tout le trajet j'étais restée plutôt silencieuse. Puis une fois à destination, j'étais sortie la première, me montrant fin prête à porter secours à l'ex de mon mec. C'était une tâche facile. Il n'y avait qu'à sonner à la porte de l'immeuble, car apparemment elle vivait dans un immeuble. De gravir les marches et d'attendre qu'elle nous ouvre. Puis il ne resterait qu'à l'écouter, faire ce pour quoi on était revenu et repartir, en espérant que Elliot serait dans la voiture à ce moment là, car il nous fallait un chauffeur. C'était sans doute pour cette raison que je lui avais pris la main et que je l'avais serrée un peu trop fort.
« Désolé. » dis-je en me détachant un peu de lui, sans pour autant lui lâcher la main. « Je la garde au cas où. C'est dangereux ici. On est à Las Vegas, je pourrai me perdre. »
Excuse bidon pour ne pas le lâcher, car derrière nous : la voiture, et devant nous : l'immeuble. C'était dur de se perdre dans un espace aussi réduit, offrant si peu de possibilités. Bien que par la gauche et la droite, il y avait la fuite qui était possible.
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
J'avais les mains moites. Je me sentais mal. En plus, Lily venait de glisser sa main dans la mienne. Elle allait sûrement s'apercevoir que ma paume était humide. Il ne fallait surtout pas que je me mette à goutter ou à lancer un éclair quelque part, car Astrid ne savait pas que j'avais des pouvoirs. Ca aurait été un peu difficile à expliquer. C'était étrange de se retrouver confronté à quelqu'un qui soit extérieur à Storybrooke. Depuis que j'habitais là-bas, les phénomènes inexpliqués et surréalistes étaient monnaie courante, ils étaient donc passés dans le quotidien des gens. Je glissai un regard soucieux à Lily. Je n'espérais pas qu'elle allait raconter la période où elle avait été un éléphant volant, sinon, on était mal. Oh, elle saurait sûrement se tenir en présence d'une habitante de Las Vegas. Je n'avais pas à m'en faire, n'est-ce pas ? Pour ne pas la froisser ou l'embarrasser, je n'osais pas formuler ma crainte à voix haute.
A la place, je l'entrainai à l'intérieur de l'immeuble. L'interphone était cassé, la porte était de ce fait ouverte.
"Elle habite au quatrième étage."
L'ascenseur était également en panne. Un sourire rêveur passa sur mon visage alors que je songeai à voix haute :
"C'est exactement comme à l'époque... C'était toujours en panne. Une fois, on est même resté coincé à l'intérieur et..."
Je croisai le regard de Lily et m'éclaircis la gorge, fermant mon esprit aux souvenirs qui avait surgi en revoyant cette cage d'ascenseur. Il s'en était passé des choses à l'intérieur...
Je passai ma main libre dans ma nuque, embarrassé, et désignai l'escalier. J'aurais pu nous téléporter en un clin d'oeil, mais j'étais tellement tendu à l'idée de revoir Astrid que je préférais prendre mon temps. Lily comprenait forcément ce que je traversais.
Au milieu des marches menant au troisième étage, je me stoppai net, l'air hagard.
"Melody !" m'écriai-je. "On a oublié la sirène dans la voiture !"
Lily avait l'air aussi paniquée que moi et j'ajoutai :
"Il faut pas la laisser dedans ! Ca va puer le poisson pas frais !"
Du thon en plein soleil, dans un véhicule non réfrigéré... je vous raconte pas l'odeur si je ne faisais rien.
Curieusement, Lily plissa des yeux en m'entendant. "Je reviens, continue sans moi !" fis-je en piquant un baiser sur son front.
Je disparus aussitôt pour arriver en pleine rue, devant la Delorean. Le souffle me manqua en voyant que le pare-brise avait été explosé. Des débris de verre jonchaient le pare-choc et le bitume. Nulle trace du sushi sur pattes. Evidemment... Au lieu d'attendre que je vienne gentiment lui ouvrir la portière, elle avait préféré défoncer ma voiture. Elle ne perdait rien pour attendre, celle-là. Andromède n'était sûrement pas loin et elle aurait vite fait de la ramener.
M'armant de courage, je retrouvai Lily au quatrième étage. Elle se tenait devant la porte fermée qui portait le nom de A. Martinez.
Astrid Martinez. Origine française. Enseigne à l'université du Nevada. Travaillait-elle toujours là-bas ? Nos échanges de sms avaient été trop bref pour le savoir.
"On... on sonne ?" bredouillai-je en levant l'index vers la sonnerie.
Sans attendre d'approbation, j'appuyai dessus très vite, comme on arrache un sparadrap. Il y eut du mouvement à l'intérieur. Quelque chose de très lourd et très rapide se précipita vers la porte. Etait-ce un gros chien ? Pourtant, il n'y eut aucun aboiement. Un chien bien dressé ? J'avais des doutes. Surtout qu'Astrid était allergique aux poils.
La poignée s'abaissa et le panneau de bois coulissa lentement. Je retins mon souffle, serrant davantage la main de Lily. Personne de l'autre côté. Je clignai des yeux et baissai la tête, découvrant un petit garçon haut comme trois pommes.
"Euh... on voudrait voir Astrid Martinez."
"Maman est pas là, papa est malade !" fit le gamin avant de vouloir refermer la porte.
Je coinçai mon pied et étouffai un grognement en constatant que le mioche continuait de pousser la porte.
"Eeeh mais arrête ! Je suis un ami de ta maman ! D'ailleurs... je ne savais pas que ta maman était maman." fis-je, pris au dépourvu. "C'est arrivé quand ?"
"Ma maman a toujours été maman." assura le gamin en lâchant enfin la porte.
Dialogue de sourds. En même temps, essayer d'avoir une conversation avec une demi portion, c'était difficile. Je les préférais plus éveillés, comme Maverick, par exemple. Là au moins, on pouvait établir une discussion.
"Tu es le monsieur de Storytruc ?" demanda le petit garçon, subitement moins méfiant. "Oui, c'est ça." fis-je en imaginant qu'il voulait dire "Storybrooke". "On peut entrer ?"
Le gamin nous observa longuement d'un oeil perçant par-dessous sa masse de cheveux improbable. Finalement, il hocha la tête.
"Maman va venir. Elle est partie acheter mon cadeau d'anniversaire !" claironna-t-il, subitement tout heureux. "Ah mais ça c'est cool !" dis-je en pénétrant à l'intérieur, entraînant Lily avec moi. "Tu vas avoir quel âge ?"
"Quatre ans ! Demain, je serai super grand comme ça !"
Il montra trois doigts au lieu de quatre mais sans doute qu'il ne savait pas encore compter correctement. De toutes façons, ce n'était pas ça qui m'alarmait.
Je venais de buguer. Mais complètement. J'étais penché vers lui, une expression figée d'angoisse sur le visage. Non, non, non, non ! Astrid ne m'avait pas appelée pour... pour ça ? Elle m'aurait prévenue plus tôt si... si ce gamin était...
"Qu'est-ce qu'il a ton copain ?" s'inquiéta le petit garçon brun en s'adressant à Lily. "On dirait qu'il arrive pas à péter !"
Il éclata de rire en plaquant les mains sur sa bouche.
C'était un cauchemar. Oui, c'était forcément ça ! J'avais trouvé le moyen de rêver et je m'infligeais ce scénario catastrophe. Il m'aurait fallu une bonne claque pour me réveiller. Lily risquait fort de s'en charger, d'ailleurs...
Je n'arrivais à articuler aucun son. Le gamin se moquait de moi et toutes les ressemblances physiques me sautaient aux yeux : ses cheveux d'un noir de jais qui allaient dans tous les sens, son regard malicieux, son corps maigre et dégingandé... Maman, il était mon clone version minimoy !
Lily Olyphant
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J'observais le gamin. J'observais le Elliot. J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. J'observais la jeune femme blonde en talons franchir le seuil de la porte de chez elle. Elle était élégante, classe, sexy... dans sa robe. Elle tenait une pile de dossiers en main. J'observais le gamin. J'observais le Elliot. Je l'observais elle. Leurs regards s'illuminèrent d'un même élan quand ils se virent.
« Astrid ! » s'exclama le premier.
« Elliot ! » lança la seconde.
Ils hésitèrent un peu avant de se faire la bise. De mon côté, j'observais le gamin. J'observais le Elliot. J'observais... j'observais... la blonde.
« Ah t'es superbe ! » déclara le Elliot. Quand à moi, je ne savais plus trop qui observer. Du coup mes yeux s'étaient posés sur le décolleté de la blonde.
« T'es pas mal avec de la barbe. » dit-elle avec une mimique amusée. Tandis qu'Elliot semblait flatté et gêné à la fois. Je laissa échapper un petit sourire et un rire nerveux, tout en relevant les yeux du décolleté de la jeune femme, pour regarder monsieur Sandman qui semblait se souvenir de ma présence.
« Oh, je te présente Lily. » déclara t'il en me prenant par les épaules. « C'est ma femme. »
« Surement. » murmurai-je pour moi même. La jeune femme s'approccha de moi en me tendant la main.
« Enchantée. » dit-elle avec un grand sourire. Au bout de quelque secondes, j'entendis une voix dans mon dos.
« Elle aussi, elle n'arrive pas à péter ? » pouffa le gamin. J'avais dû buger, car ma main ne s'était jamais avancée pour prendre celle de la blonde. J'étais restée là à la regarder, tout en souriant. Astrid pencha la tête vers son fils.
« Peter ! On ne parle pas comme ça aux gens. »
« Ni aux éléphants ? » laissai-je échapper sans trop savoir pourquoi, tandis que mon sourire diminuait.
« Les éléphants ? »
« Ben oui. Les éléphants. Parce que eux aussi ça peut leur faire mal, les blesser. C'est pas parce qu'ils sont grands, que quand les petits parlent, ils ne les entendent pas. Surtout qu'ils ont de grandes oreilles. Ils entendent bien mieux que n'importe qui. Et malheureusement, ils retiennent aussi. Sauf les leçons. Ca ils les retiennent jamais. Ils font toujours les même erreurs. Et ça ne leur réussit pas. »
« Lily dirige le zoo de Storybrooke. » me coupa Elliot d'un ton forcé.
« Surement. » murmurai-je une nouvelle fois. Astrid nous regarda sans trop comprendre mais tout en gardant un sourire polis.
« Vous voulez boire un verre ? » proposa t'elle d'un ton charmant.
« J'ai une sirène dans la voiture. » annonçai-je, dans le but de donner la raison qui me poussait à partir d'ici. Elliot écarquilla les yeux.
« Non, c'est bon Lily. Tu sais bien qu'elle est sortie de la voiture. Elle a même explosée mon pare brise. » me chuchota t'il.
« C'est à vous la voiture en bas de l'immeuble ? »
« Qui est le père de Peter ? » demandai-je en fixant Astrid dans les yeux. Cette dernière eu un mouvement de recul. « Non, parce que si c'est Elliot, c'est pas un soucis. Ca ne serait pas la première fois qu'il a un enfant, il sera tout a fait capable d'assurer. Il l'a très bien fait avec notre fille. Mais c'est moi qui n'y arrivera pas. »
« Peter, mon chéri, tu veux bien nous laisser seul ? »
« Non ! » coupai-je. « Il a le droit de savoir. D'ailleurs tout enfant doit savoir qui sont ses parents et où ils sont, même quand ces derniers se retrouvent enfermés dans un asile psychiatrique. »
Astrid croisa les bras en prenant un air pensif. Elle se mordit ses lèvres fardées de rouge, tandis que je continuai à la fixer du regard. Elle se composa une expression sérieuse et leva les yeux vers Elliot, au même moment où mon coeur fit un bond.
« Oui, Peter est ton fils. Je l'ai appelé comme ce héros que tu adores, l'homme araignée. »
Elliot chercha une chaise à taton mais ne la trouva pas. Peter le fixait comme si on venait de lui apprendre qu'il avait le père noël en face de lui. Il hésitait surement entre lui sauter dessus ou continuer à le regarder prudemment.
« Cassandre. Sa fille s'appelle Cassandre. » dis-je à la blonde qui n'avait pas demandée le nom de sa fille quand j'avais dit qu'il en avait une. « On pense d'abord à demander aux autres quand ils nous annoncent qu'ils ont un enfant. »
« En quatre ans. T'as pas une seule fois pensé à me le dire ? Tu préférais me parler des cookies à la con que tu fais pour Noël ? » fit Elliot d'un ton indigné.
« Peter, s'il te plaît, va dans ta chambre. » dit-elle une nouvelle fois, tandis que cette fois ci le jeune garçon lui obéit.
« Elle a les cheveux châtain. Et les yeux clairs. Une toute petite bouche, qui s’agrandit quand elle sourit. Et ses oreilles sont minuscules comparé à ce que j'avais à l'époque. C'est la première chose que j'ai regardé chez elle. Elle n'est pas très grande, un peu comme moi, mais elle a le charme de son père. » blablatai-je d'un ton las.
« Et elle a quel âge ? » demanda poliment Astrid. Mais à peine j'allais ouvrir la bouche pour lui répondre, qu'Elliot posa sa main sur mes lèvres afin de m'empêcher de parler.
« Elle va avoir deux ans. » dit-il à ma place, tandis que j'hochais la tête d'un air convaincu et que je levais trois de mes doigts dans la direction d'Astrid. Ca n'aurait pas dû être trois, mais deux. Pourquoi j'avais levé trois doigts comme le petit garçon ? Je sentais les larmes monter aux yeux. Elliot retira sa main de sur ma bouche.
« Il apprendra vite. C'est pas compliqué de lever le bon nombre de doigts et de compter. » ajoutai-je pour moi même.
Elliot Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Tous les mots sont fins
quand la moustache est fine...
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
Il s'appelait Peter. Comme Spiderman. Mon héros préféré. Astrid lui avait donné ce prénom en pensant à moi. Ca voulait tout dire, non ?
J'avais les mains crispées autour de ma tasse de café brûlante. Ca me faisait mal mais je m'en fichais. Ca me confrontait à la réalité, ça me forçait à la ressentir. J'aurais tout donné pour effacer cette partie de l'histoire. Qu'est-ce qui m'avait pris de venir à Las Vegas ? Pourquoi avais-je répondu à l'appel d'Astrid ? Un instant, je réfléchis. Aurais-je vraiment préféré ne rien savoir ? C'était difficile à dire à présent que j'étais au courant que j'avais un fils. Ca me bouleversait totalement. J'avais l'impression que des enfants sortaient de chapeaux magiques tant ils surgissaient vite dans ma vie.
Astrid nous avait proposés de boire quelque chose et nous étions tous attablés dans sa cuisine, à fixer le fond de nos tasses. Mon ex avait essayé de s'intéresser à Cassandre mais ni Lily ni moi n'étions d'humeur à raconter l'histoire de notre fille, surtout que c'était légèrement compliqué.
Mon fils... Bon sang, j'avais un fils ! Etait-ce possible que la vie me fasse ce drôle de cadeau alors que Dolos nous avait privés de notre petit garçon ?
"Quand est-ce que c'est arrivé ?" laissai-je échapper brusquement.
"Tu veux vraiment que je te remémore le lieu et la date ?" fit Astrid en m'observant par-dessus sa tasse de thé fumante. "Non, pas la peine." répliquai-je en me massant le front.
J'évitai soigneusement le regard de Lily et ébourrifai mes cheveux en soupirant. Elle souffrait par ma faute, une fois de plus. Si j'avais su ce qui allait se passer, jamais je ne lui aurais demandée de m'accompagner.
Je portai machinalement la tasse à mes lèvres avant de la repousser avec une grimace. Je n'avais pas envie de boire. Je regardai Astrid à la dérobée. Elle avait tellement changé ! Quand j'avais rompu, elle était une personne immature -même pour moi- allergique à toute forme d'engagement, libre comme l'air, frivole... Elle avait toujours été consciencieuse dans son travail mais une fois l'université loin d'elle, elle devenait une autre. J'avais toujours aimé cette dualité chez elle. Devenir maman lui avait fait prendre des responsabilités, mais elle n'en restait pas moins spontanée et rêveuse.
Je fronçai les sourcils tout en la fixant. Je lui en voulais de m'avoir caché l'existence de Peter. Pourquoi ne m'avait-elle rien dit ? Pensait-elle que je n'étais pas capable d'assurer en tant que père ? Pourquoi m'appelait-elle maintenant ? Qu'est-ce qui avait changé ?
A toutes ces questions s'en ajouta une nouvelle, qui me fit me redresser d'un bond. Astrid sursauta et je me demandai si elle avait senti le petit coup de jus que j'avais donné à la table en métal sans faire exprès.
Peter avait-il des pouvoirs ? "Je dois aller vérifier un truc !" fis-je en me levant d'un bond, et en manquant d'emmener cette satanée table Ikea avec moi.
Sans plus d'explications, je plantai les deux femmes de ma vie dans la cuisine -l'ancienne et la nouvelle- traversai le salon à grands pas, empruntai le petit couloir et poussai la porte sur laquelle était affiché un dessin d'enfant représentant des étoiles et une fusée. Un explorateur de l'espace... Un mince sourire éclaira mon visage.
Dès lorsque j'entrai dans la chambre de Peter, je me stoppai. Le gamin leva les yeux vers moi. Il était occupé à dessiner sur une petite table en plastique, avec de gros crayons de couleur.
Nous nous observâmes l'un et l'autre d'un air intimidé. Après quelques secondes, je me précipitai vers lui et m'assis en tailleur sur la moquette. "Tu vas peut-être flipper, mais j'ai une question très importante à te poser." dis-je sans le lâcher des yeux. "Est-ce qu'il t'arrive de faire des choses bizarres ?"
Le petit garçon tapota l'un des crayons contre sa bouche légèrement entrouverte, pensif. Puis il répondit d'un air assuré :
"Oh, ça oui ! Je fais pleins de trucs bizarres !"
Mes yeux s'écarquillèrent. Okay, restons calmes. J'avais une Neil numéro deux devant moi, mais en taille lilliputienne. Il allait falloir que j'explique à Astrid que l'air de Storybrooke serait meilleur pour lui que celui de Vegas, car c'était évident qu'il ne pouvait rester ici plus longtemps. Il devait être entouré par des gens qui pouvaient le canaliser et l'entourer. Astrid allait-elle venir aussi ? Oh, l'angoisse...
La suite des paroles de Peter fit s'envoler tout mon raisonnement :
"J'arrive à roter pendant dix secondes d'affilée ! Et je range pleins de choses dans mes trous de nez ! Des mines de crayons, des bouts de pain, du raisin..."
Tout d'abord, je ne compris rien. Et subitement, j'esquissai un sourire soulagé. J'avais un petit garçon 100% mortel !
"Oh bon sang, on l'a échappé belle ! Mais c'est génial tout ça !" assurai-je en levant les pouces en l'air.
"Tu veux que je te montre ?"
Peter attrapa une gomme et entreprit de la fourrer dans son nez. Je la récupérai de justesse pour éviter d'appeler le 911. Il se leva de son banc en plastique et me jaugea du regard.
"Est-ce que t'es vraiment mon papa ?" demanda-t-il soudain d'un ton incroyablement sérieux.
Je sentis une grosse pierre dégringoler dans mon ventre. Ma bouche s'entrouvrit et j'articulai, la gorge sèche :
"Ouais. Ta maman l'a dit alors c'est que c'est vrai."
"Alors, tu vas venir habiter avec nous ?"
La grosse pierre fit un saut périlleux dans mon estomac. "Non." dis-je abruptement. "J'ai... j'ai une famille, tu sais. Je suis marié avec la jolie dame brune que tu as vue. Et j'ai une fille, aussi."
La déception était telle sur son visage que je me sentis coupable pour quelque chose contre lequel je ne pouvais rien.
"Tu m'aimes moins qu'elles, c'est ça ? C'est pas grave..." soupira l'enfant en baissant la tête.
Je ne savais jamais quoi faire face à des enfants en bas âge, mais pour une fois, je trouvai l'élan de me redresser juste assez pour l'attirer vers moi et le prendre dans mes bras. Son petit corps était chaud, ses cheveux tout doux. Il sentait l'orange et le cookie.
"Tu viens à peine d'entrer dans ma vie, mais tu as une place VIP." lui assurai-je en posant mes mains sur ses petites épaules. "Tu es mon fils. Tu es mon Peter."
Il eut un sourire et passa ses bras autour de mon cou. Je frémis à ce contact avant de me détendre un peu. Je levai les yeux en remarquant qu'Astrid se tenait devant la porte ouverte. Elle nous observait avec un sourire attendri mais quelque peu nerveux. Je laissai Peter dessiner et la suivis dans le couloir, après qu'elle eut soigneusement refermé la porte.
"Où est Lily ?" demandai-je en la cherchant des yeux, même si je doutais qu'elle ait accompagné mon ex.
"Aux toilettes." répondit Astrid en passant une main dans ses cheveux volumineux. "Elliot, j'aimerais te dire quelque chose."
Subitement, elle me saisit la main pour que je m'arrête. Je tressaillis, sentant un courant électrique me traverser. Elle sursauta de nouveau à cause de ce coup de jus et me lança un regard amusé.
"Eh bien, tu es une vraie pile électrique !"
Elle reprit ma main. Pourquoi avait-elle besoin de me parler au milieu d'un couloir plongé dans la pénombre ? J'étais presque collé contre le mur, sentant mon coeur s'accélérer alors que son pouce caressait faiblement ma main, comme si elle cherchait à se souvenir... La mémoire dans la peau. Une douce torture mentale. Elle avait l'air troublé, elle aussi. Ses paupières papillonnèrent et elle déclara à voix basse :
"Je dois t'avouer quelque chose... Voilà, Peter n'est pas vraiment ton fils."
La pierre venait d'exploser dans mon ventre. Déconcerté, je la dévisageai, bouche bée. Elle me faisait une blague ? Elle ébouriffa de nouveau ses cheveux et soupira.
"Tu veux dire quoi par là ?" fis-je d'une voix blanche.
"Je veux dire qu'après notre rupture, j'allais très mal et... une nuit en boîte j'ai rencontré quelqu'un qui te ressemblait et... j'étais très mal, il faut que tu comprennes. J'aurais vraiment voulu que tu sois le père de Peter. Il a besoin de toi. Son véritable père est un pilier de bar. Je ne veux pas qu'il le sache, ni qu'il ait de contact avec lui. Sois son père Elliot, s'il te plaît."
Elle me demandait ça sans même oser me regarder. Je sentis mes paumes s'embraser. Elle avait déjà enlevé sa main. Dommage.
"Tu te fiches de moi, c'est ça ? Après que tu m'aies fait croire que... qu'il était... Tu veux que je fasse semblant avec lui ? C'est ça que tu veux pour ton fils ?"
Je désignai la porte fermée, tout en la fixant d'un oeil perçant et écoeuré.
"Je pensais que tu avais changé, que tu avais pris un peu de plomb dans la tête, mais en fait t'es encore plus bête qu'il y a quatre ans !"
Ses yeux brillèrent dans la pénombre tandis qu'elle avait relevé la tête. Non, elle n'allait pas m'émouvoir avec des larmes.
Je me détournai d'elle et allai retrouver Lily qui était sortie des toilettes, et qui ne se trouvait pas tellement loin de nous. Avait-elle entendu ?
"On s'en va. C'était vraiment une erreur de venir ici." fis-je d'un ton sec.
Le visage fermé, je pris la main de Lily et décidai d'emprunter la porte pour sortir, afin de faire bonne mesure. Astrid chercha à nous retenir mais c'était inutile. Elle m'avait fait bien trop souffrir par le passé, et elle venait de recommencer : en moins d'une heure, j'avais cru avoir un fils, un petit bonhomme qui avait l'air génial, et on m'annonçait que je devais faire semblant avec lui. Non merci. Je n'étais pas un menteur.
Une fois sur le palier, je nous téléportai directement dans la Delorean au pare-brise explosé. Mes doigts pianotaient nerveusement sur le volant tandis que je fixais le vide devant moi. "On retrouve la sardine et on s'en va. Plus jamais on ne met les pieds à Vegas." décidai-je en avalant difficilement.
J'avais déjà imaginé tant de choses avec Peter. Toutes ces choses que je n'avais pas pu dire ou vivre avec Cassie, puisqu'elle avait grandi trop vite... Je reniflai un peu et passai une main devant mes yeux. Ce n'était pas si grave, après tout.
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Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ♥ LILY JOLIE